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HAÏTI/PRÉSIDENTIELLE Les opérations de vérification débutent au Centre de tabulation Conformément à la décision d’avant-dire droit rendue par le Bureau du contentieux électoral national (BCEN) dans la nuit du lundi 19 décembre, les opérations de vérification ont débuté le mardi 20 décembre 2016 au niveau du Centre de tabulation des votes basé à Sonapi. Le tribunal électoral dans son jugement avant-dire droit a ordonné la vérification d’un échantillon de 12 %, soit un total de 1 560 procès-verbaux. Selon des représentants de certains partis politiques comme Fanmi Lavalas et Pitit Dessalines, les premiers procès-verbaux vérifiés sont entachés de quelques irrégularités. Le président Jocelerme Privert, le 20 décembre 2016 au Palais national. | Photo : Ruben Chéry HAÏTI/CONJONCTURE Jocelerme Privert : « je pars le 7 février 2017 » MERCREDI 21 DÉCEMBRE 2016 NUMÉRO 385 « Zéro faim », un projet de quatre élèves haïtiens primé au Chili Ritzamarum Zétrenne »»» lire page 5 »»»  P. 13 SOCIÉTÉ Real Hope Academy : Un club et plus encore ! Kenson Désir »»»  P. 23 SPORT Évasion à la prison civile des Gonaïves! Dieulivens Jules »»»  P. 2 ACTUALITÉ »»» suite page 3

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HAÏTI/PRÉSIDENTIELLE

Les opérations de vérification débutent au Centre de tabulationConformément à la décision d’avant-dire droit rendue par le Bureau du contentieux électoral national (BCEN) dans la nuit du lundi 19 décembre, les opérations de vérification ont débuté le mardi 20 décembre 2016 au niveau du Centre de tabulation des votes basé à Sonapi. Le tribunal électoral dans son jugement avant-dire droit a ordonné la vérification d’un échantillon de 12 %, soit un total de 1 560 procès-verbaux. Selon des représentants de certains partis politiques comme Fanmi Lavalas et Pitit Dessalines, les premiers procès-verbaux vérifiés sont entachés de quelques irrégularités.

Le président Jocelerme Privert, le 20 décembre 2016 au Palais national. | Photo : Ruben Chéry

HAÏTI/CONJONCTURE

Jocelerme Privert : « je pars le 7 février 2017 »

MERCREDI 21 DÉCEMBRE 2016 NUMÉRO 385

« Zéro faim », un projet de quatre élèves haïtiens primé au Chili

Ritzamarum Zétrenne

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SOCIÉTÉ

Real Hope Academy : Un club et plus encore !

Kenson Désir »»»   P. 23

SPORT

Évasion à la prison civile des Gonaïves!

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2 | N0 385 MERCREDI 21 DÉCEMBRE 2016

Toutes les folies !En cette fin d’année, les incertitudes ont la vie dure. Le tribu-nal électoral a demandé le recomptage de 12 % des procès-verbaux sur une base aléatoire. C’est une décision correcte, car statiquement parlant, ce recomptage devrait permettre de continuer d’un bon pied. On dit bien devrait, car pour certains acteurs sur la scène politique, cette décision ne signifie rien vu que leur but est d’éliminer l’un des candidats en lice alors qu’entre ceux qui resteront on ne pourra éviter une lutte sau-vage, féroce, pour le contrôle de ce qu’au fond ils considèrent comme une mangeoire. L’État ! Si ce qu’ils reprochent au can-didat donné gagnant en préliminaire par le CEP peut avoir une quelconque validité, aucun d’entre eux ne peut se préten-dre être blanc comme neige. La corruption est partout. Le dé-dain du peuple aussi. Le désir forcené également d’accéder au pouvoir en recourant à toutes les magouilles possibles. En fait, avec cette faim de pouvoir, qui transforme les hommes en bêtes sauvages, l’on se retrouve presque devant un cul-de-sac. La majorité des citoyens qui ont déjà leur opinion sur la question se calfeutrent chez eux, soit par peur, soit par dédain de ce jeu qui se joue à leur détriment. Une petite minorité agissante, maniant menace et violence, à la mode bolchevik ou simplement terroriste, est prête à tout pour faire basculer le jeu sur un terrain où elle peut s’emparer du pouvoir et parler au nom du peuple. Quel que soit le résultat de ce recomptage, on aura toujours ces contestataires violents, dans un camp ou dans l’autre qui pense que la seule honnêteté dans le processus électoral consiste à leur remettre le pouvoir même s’ils sont en minorité.Pour sortir de ce cul-de-sac, il faudrait une justice sans faille et un État capable d’utiliser la force si possible pour faire respect-er la décision des urnes quand les perdants deviennent fous et agressifs, quel que soit le camp auquel ils appartiennent. Aucune société ne peut se permettre, en ces temps où le ter-rorisme frappe partout, de faire preuve de faiblesse devant des minorités décidées à imposer leur décision par l’intimidation et la menace.Le monde aujourd’hui affiche ses folies. Toute une gauche et des nuées de bien-pensants ont appuyé Hillary Clinton contre Trump. En oubliant curieusement que l’establishment améri-cain était aussi contre Trump. Un establishment auquel la pla-nète entière a tant à reprocher ! Les grands électeurs améri-cains ont désagrégé les derniers rêves de tous ces étranges supporters d’Hillary Clinton en faisant de Trump, définitive-ment le nouveau président américain. Aux États-Unis, on fait beaucoup cas de la pérennité des institutions. Le respect des règles du jeu est un principe sur lequel les Anglo-saxons ne tergiversent pas.Les règles chez nous, y en a-t-il ? Il y a bien sûr le faire sem-blant. On a toujours recours aux artifices légaux, aux grands discours sur le respect du vote populaire, etc. Quiconque s’attache seulement au paraître a toutes les chances de partir à la dérive. Ici, seuls comptent les intérêts. Autre part, les in-térêts sont aussi sur la table. Sauf qu’entre civilisés, on accepte des règles pour ne pas se rabaisser au niveau des bêtes sau-vages. Au vu de ce qui se passe sur notre scène politique avec en retrait les groupes économiques qui tirent les ficelles, on ne semble pas craindre de se perdre dans l’animalité. Gary Victor

ÉDITO

| ACTUALITÉ

Environ deux mois après une tentative d’évasion au principal centre carcéral de la cité de l’indépendance, les

détenus ont finalement réussi le coup. Sept (7) d’entre eux sont arrivés à s’échapper de la prison civile. D’après les informations, ces derniers ont utilisé une scie à métaux pour réussir leur évasion. Après avoir scié une fenêtre placée à l’arrière du bâtiment, les prisonniers ont rapidement pris la fuite, a-t-on appris.Le commissaire du gouvernement des Gonaïves, Me Maryse Jonas, a confir-mé la nouvelle. Pour elle, cela n’a rien d’étonnant, toutes les conditions sont réunies, dit-elle, pour toujours assis-ter à des scènes d’évasion au centre carcéral de la ville. « Dès mon arrivée dans la juridiction, je l’ai dit et répété, la Cité de l’indépendance a besoin urgemment d’une prison répondant aux normes internationales ». Me Maryse Jonas a par ailleurs an-noncé des mesures palliatives en ce qui a trait à la sécurité de la prison. Cependant, elle a souligné que le pro-blème de la prison civile au niveau de la juridiction est très grave. En plus du bâtiment non approprié, les agents de la police assurant la gestion de la prison n’ont aucune formation en la matière, a déploré le commissaire. Par ailleurs, le chef du parquet a pro-

mis de continuer avec la plaidoirie auprès des instances concernées sur la nécessité de doter Gonaïves d’une prison qui répond aux normes.Contacté par le journal, le porte-parole régional de la police dans l’Artibonite, Jean Mary Rochenel, a fait savoir clairement qu’il n’est pas autorisé à prendre la parole. Rap-pelons que les autorités policières ont affiché ce même comportement lors de la dernière tentative d’évasion à la prison. Beaucoup d’observateurs questionnent l’attitude des autorités policières dans le département.Plusieurs citoyens ne cachent pas leur inquiétude face à cette situa-tion. C’est inacceptable, selon eux, que ces genres de choses arrivent à répétition dans notre société. Et c’est la population qui en paye les frais, ajoutent-ils. Ces citoyens exigent de la Police nationale d’Haïti de pren-dre toutes les dispositions néces-saires afin de rattraper les évadés, qui représentent un danger majeur pour la population. Plus de deux cents (200) personnes sont incarcérées à la prison civile des Gonaïves, non loin du commissariat Toussaint Louver-ture. Il convient de rappeler que le bâtiment logeant ce centre carcéral n’a pas été construit à cette fin.

Dieulivens Jules

HAÏTI/ARTIBONITE

Évasion à la prison civile des Gonaïves!Sept (7) prisonniers se sont évadés de la prison civile des Gonaïves, située sur la place d’armes. L’incident s’est produit durant la nuit du lundi 19 au mardi 20 décembre, a appris Le National. Peu après l’évasion, les forces de l’ordre ont récupéré l’un des évadés, selon une source judiciaire.

Le commissaire du gouvernement des Gonaïves, Me Maryse Jonas. | Photo : Dieulivens Jules

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Après la décision d’avant-dire droit rendue par le BCEN au profit des partis contestataires, le tribunal

électoral ainsi que les différentes parties se sont, conformément à l’article 187 du décret électoral, transportés au niveau du Centre de tabulation des votes pour les vérifications de droit. Annoncées pour midi, les opérations ont pu démarrer avec plusieurs heures de retard. Au terme de quelques heures de tâtonnements, les parties et le collège électoral se sont finalement mis d’accord sur la méthode à appliquer pour constituer l’échantillonnage. 12 % des procès-verbaux sont pris en compte comme exigé d’ailleurs par le jugement avant-dire droit, tout en y incluant les procès-verbaux déposés par les parties demanderesses (Pitit Dessalines et Lapeh).En ce sens, sur l’échantillon de 12 % qui correspond à 1 560 PV, le tribunal électoral a décidé en con-certant avec les parties d’inclure les 27 PV déposés par le candidat Jean-Charles Moïse ainsi que les 364 de Jude Célestin remis au tribunal aux fins de vérification. Après avoir soustrait ces procès-verbaux des 12 % (1 560), le reste sera choisi sur une base aléatoire en tenant compte de la taille de chaque département, sel-on l’entente trouvée entre les parties. Par cette même entente, le BCEN a accordé 10 minutes pour la lecture et vérification de la LEP de chaque PV. Avec une telle entente, la vérifi-cation de 1 560 peut ne pas pouvoir avoir lieu dans l’espace d’une seule nuit. Sitôt l’entente trouvée, place à la vérification d’abord des PV sou-mis par les parties. Les 27 procès-verbaux déposés par Jean-Charles Moïse ont été les premiers à être vérifiés. Et comme ce fut le cas au

moment de la plaidoirie au BCEN, les partis Fanmi Lavalas, Pitit Des-salines et Lapeh ont fait front com-mun alors que le Parti haïtien Tèt Kale (PHTK) contre-attaque. La tension monte d’un cran entre les parties lorsqu’il s’agit de vérifier les signatures, les empreintes. Les représentants de PHTK croient que c’est une perte de temps en voulant vérifier CIN par CIN tandis que les défenseurs de Jude Célestin appel-lent à une vérification approfondie en comparant les CIN figurant sur les listes d’émargement à la base de données numérisées pour voir s’ils sont conformes. C’est la raison pour laquelle les parties contestataires ont demandé au tribunal de bien vouloir lier le manuel sur support l’électronique.Majorie Michel, l’un des représent-ants de Jude Célestin au CTV, dit détenir beaucoup d’éléments qui lui permettent de demander cette vé-rification en profondeur. Car, elle a été témoin du processus de tabula-tion où bien des procès-verbaux ir-réguliers au regard de l’article 171.1 du décret électoral ont été compta-bilisés. Ainsi, elle demande à ce que

l’article 171.1 soit respecté à la lettre. Cette position est renforcée par les partis alliés (Lavalas et Pitit Des-salines) par la conjoncture. Car, les premiers éléments vérifiés ont déjà fait état de quelques irrégularités liées à des gens qui ont voté sans CIN (Carte d’identification natio-nale), des votants qui n’ont pas signé la liste d’émargement et autres, a fait remarquer l’ancien sénateur Lavalas Yvon Feuillé qui s’en est pris au tribu-nal qui, à son avis, n’accorde pas aux parties suffisamment de temps pour vérifier les listes d’émargements.Prenant le contre-pied de son ca-marade lavalassien, Rudy Héri-veaux croit que c’est une contesta-tion chicanière qui ne peut changer les résultats. Pour lui, l’objectif des parties contestataires est loin d’être une vérification pour voir si réel-lement les élections se sont bien passées. Elles cherchent (les parties contestataires), comme en 2015 à boycotter le processus, a fait savoir le porte-parole du parti rose qui ap-pelle le Conseil électoral provisoire à assumer ses responsabilités. Noclès Débréus

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Les opérations de vérification débutent au Centre de tabulation

Des représentants des partis contestataires passent au crible un procès-verbal au CTV, le 20 décembre 2016. / Photo : J. J. Augustin

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Après le marathon du lundi, les séances d’audience se sont poursuivies très tard dans l’après-midi du mardi

20 décembre, soit vers trois heures, préalablement prévues à 9 heures du matin. Deux compositions sont constituées pour faciliter l’audition des neuf (9) affaires, dont une municipale à l’affiche dans cette dernière étape de la phase contentieuse, subdivisée en deux catégories. Il s’agit des affaires opposant Lorréus Jean Gustave à Saint-Jean Gladice Lundy ; Lainé Julner à Daniel Letang ; Céus Isaac à Baudelair Noëlsaint et de Jean Marcel Lumérant à Jean Philippe Sassine. Ces affaires ont été entendues à la première chambre qui a été présidée par le conseiller électoral, Frinel Joseph. La conseillère Marie Hérolle Michel, Damicy Phémond, Kennedy Berrandoive et Maxi Rockfeller, membres. L’ambiance a été très animée au BCEN. S’agissant du premier dossier

Lorréus Jean Gustave vs Saint-Jean Marie Gladice Lundy, l’un, candidat sous la bannière du Consortium et l’autre sous celle du parti Bouclier. Les avocats du premier contestataire ont été formels. Ils ont exigé la mise à l’écart de 57 Procès-verbaux (PV) sur un total de 151 issus des Bureaux de vote de la circonscription de Jérémie. Pour cause, ils ne remplissent pas les critères exigés par l’article 171.1 du décret électoral du 2 mars 2015. À leur avis, on a dénombré une quantité importante de bulletins de vote qui est supérieur à celui recensé à l’ouverture des bureaux. S’ajoute à cela un ensemble d’irrégularités entourant le processus comme la non-apposition des signatures des mandataires, des membres de BV dans des Centres de vote comme les lycées Nord Alexis, Communautaire et Jeunes filles.Mises à part ces anomalies, les avocats ont affirmé avoir décelé une inadéquation ahurissante entre le

nombre d’électeurs et celui des votants sur des bulletins. Cela, soutiennent-ils, a été observé même dans des PV. Et dans la plupart des cas, les noms des secrétaires, vice-présidents n’y figurent pas. Ce qui est contraire à l’article 167 du décret électoral du 2 mars 2015.Les avocats de la partie adverse constituée de Mes Joseph Jeune, Jonas Revenge et consorts, ont rejeté d’un revers de main la demande des contestataires. Le recours intenté par le candidat est irrecevable, ont-ils lancé tout de go en se référant à l’article 183 du décret électoral. Les avocats de Saint-Jean Marie Gladice Lundy ont demandé au tribunal d’écarter purement et simplement la requête des contestataires. Au terme des contestations, le président du tribunal, Frinel Joseph, a ordonné le dépôt des pièces. Ce, afin d’en délibérer dans le délai prévu par la loi. C’est pratiquement le même cas de figure pour l’affaire

opposant Laîné Julner à Daniel Letang. En second lieu, il s’agit de l’affaire mettant aux prises Aldorphe Marc Antoine à Gracia Delva. On retrouve ensuite celle opposant Molaire Christian Carmelot F. à Aldorphe Marc Antoine ; Louis Jeune Levaillant à Gracia Delva et Aldorphe Marc Antoine ; Louiner Fontil à Victor Prophane ; Lovince Wilfrid à Bertin Augustin et Aliès Alfred à Francoeur Dalexis (municipalité de Côtes-de-Fer). Ces affaires ont été auditionnées par la chambre composée de Marie Frantz Joachim (présidente), Jean Bernard Lucien, André Jean Julien, Maxi Rockfeller et Félix Gustave. Il en a été de même quant aux affaires tenues à la première chambre, la présidente du tribunal a ordonné le dépôt des pièces pour les dossiers de contestation opposant Louiner Fontil à Victor Prophane. Reynold Aris

| ACTUALITÉHAÏTI/LÉGISLATIVES/BCEN

Les dossiers de contestation en attente de délibérationDébutées le lundi 19 décembre, les auditions des contestations pour les législatives au Bureau du contentieux électoral national (BCEN) se sont poursuivies le mardi 20 décembre 2016. Environ neuf (9) affaires ont été au menu au cours de cette phase contentieuse. Elles sont toutes en attente de délibération.

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Le National : Cinq jours seulement après votre accession à la présidence provisoire du pays, vous avez tiré sur la sonnette d’alarme en déclarant que les finances publiques étaient catastrophiques. Qu’est-ce qui a changé, entre-temps ? Votre administration a-t-elle pu redresser la barre ?

Jocelerme Privert : J’ai réussi à former mon gouvernement en mars 2016. Le pays faisait face à une grave crise : la menace d’une crise alimentaire parce que le gouvernement, empêtré, n’avait pas pu lancer la campagne d’hiver. Je le répète, on avait hérité d’une situ-ation financière catastrophique. De février 2016 à septembre 2016, le gou-vernement était privé de toute forme d’assistance financière internationale.Pour ce qui est du plus grand chantier qui m’a été confié par le Parlement, l’organisation des élections, son bud-get est estimé à 55 millions de dollars américains. Le trésor public, malgré ses difficultés, a déjà déboursé 40 mil-lions de dollars pour la réalisation de ces élections. Le CEP en a reçu 32.4 millions. Le déploiement des pol-iciers a coûté 3 millions. Et après le passage du cyclone Matthew, il a fal-lu débourser 1 200 000 dollars pour la PNH. Les routes endommagées devant faciliter l’accès aux centres de vote devaient être réhabilitées, ça nous a coûté 153 millions de gourdes. Les écoles qui ont perdu leurs toi-tures, il fallait aussi les remettre en état pour abriter les centres de vote, ce qui nous a coûté une fortune.Le National : La perception selon laquelle les caisses de l’État étaient vides ou vidées ne serait pas fondée ?

Jocelerme Privert : Je n’ai jamais utilisé ce mot. D’ailleurs, je ne com-prends pas comment un responsable public peut parler de caisse de l’État vide. Les caisses de l’État ne sont ja-mais vides. Elles sont alimentées par les recettes collectées au jour le jour. Par rapport à l’ampleur des respon-sabilités de l’État, ce qu’il y a dans la caisse peut ne pas être suffisant. Le National : Quelles sont les mesures

concrètes qui ont été prises par votre administration pour faire face à ses obligations ?Jocelerme Privert : Se serrer les cou-des. On n’a pas organisé de festivités carnavalesques ni de festival. On a limité les voyages et rappelé aux min-istres qu’ils font partie d’un gouverne-ment provisoire, d’une part et, d’autre part, qu’il y a un seul chantier, celui des élections. Pas de consommation ostentatoire. On est donc resté dans les limites de nos capacités.

Le National : Vous vous êtes octroyé un satisfecit en juin dernier par rapport à la situation macro-économique. Dès votre arrivée, il fallait 60 gourdes pour s’acheter le dollar américain. À présent, il faut environ 68 gourdes pour un dollar. Selon vous qu’est-ce qui explique cette dépréciation de la gourde par rapport au dollar ?

Jocelerme Privert : Contrairement à ce que l’on dise, à notre arrivée au pouvoir le taux de change de la gourde par rapport au dollar était de 64.5. J’admets aujourd’hui que ce taux est de 68. Est-ce qu’on est stable ou pas ? Je me rappelle que vendredi dernier, lors de ma rencontre avec Le Forum économique des affaires, le gouvernement a été félicité pour sa bonne gestion de la politique moné-

taire. Nos partenaires sont très satis-faits de la gestion que nous avons faite des finances de la Nation qui n’ont pas exercé de trop grand dommage sur la stabilité macro-économique.De février à juin, tous nos partenaires avaient décidé de ne pas financer nos projets. Aujourd’hui, c’est avec sat-isfaction qu’à la fin du mois de sep-tembre, l’Union européenne a libéré 25 millions de dollars à titre de sup-port budgétaire bloqué depuis janvier 2016. C’est parce qu’ils sont satisfaits de notre gestion des finances de l’État. Le Fonds monétaire international, la Bid, la Banque mondiale, le gouver-nement américain. Tous ont repris leurs relations avec nous. Le Forum économique croit que ce que nous avons fait constitue un héritage, un environnement favorable pour le prochain gouvernement. Certains tentent de comparer l’inflation qui est de 12 % au taux de change qui mon-trerait qu’il y a une dépréciation sans précédent de la gourde par rapport au dollar. C’est une réflexion incorrecte. Pendant les douze dernières années, la moyenne de l’inflation a été de 9.5. Les 12.5 qu’on a aujourd’hui sont ef-fectivement proches des 9 % observés durant les douze dernières années.

Le National : Le processus électoral est à sa phase contentieuse. Parallèlement,

certains partisans de candidats contestataires lancent une série de manifestations dont certaines sont émaillées de violences, ce qui, selon certains observateurs, est susceptible d’entraver l’aboutissement du processus électoral nécessaire à la stabilité et à la croissance économique. Quelle contribution estimez-vous pouvoir apporter pour faciliter l’aboutissement du processus ?

Jocelerme Privert : Personne plus que moi n’a suffisamment démontré que sans ces élections le pays va bas-culer dans le chaos et l’anarchie. On ne m’avait pas compris. Heureuse-ment le 20 novembre, on a réussi le pari de tenir ces élections. Tout le monde a applaudi. Des félicitations viennent de toutes parts pour féliciter le peuple haïtien de son comporte-ment exemplaire, le conseil électoral au niveau de l’organisation, la PNH au niveau des conditions de sécurité, et le gouvernement de s’être abstenu d’interférer dans le processus élector-al. Aujourd’hui, j’entends conserver la même posture.En ce qui concerne les manifesta-tions, la constitution reconnait aux citoyens le droit de se rassembler pacifiquement sur la voie publique en toute matière. Ce que j’ai instruit aux responsables de la sécurité publique, c’est d’éviter que ces manifestations ne se transforment en acte de violence pour que les vies et les biens des ci-toyens ne soient pas affectés. Jusqu’à présent les instructions passées par le CSPN aux responsables de la PNH sont respectées.Le National : Quitterez-vous le pouvoir si aucun président élu confirmé par le CEP ne sort de ces élections ?

Jocelerme Privert : Cette question m’a été posée deux fois cette semaine. Ma position est claire : je laisse le 7 février 2017. Et hier, devant tout le parterre de la communauté inter-nationale, j’ai réitéré que je pars le 7 février.

Propos recueillis : Jean Michel Cadet et Avenide Joseph

ACTUALITÉ |

HAÏTI/CONJONCTURE

Jocelerme Privert : « je pars le 7 février 2017 »Dans une entrevue accordée aux médias de Techno group communication S.A. (Le National, radio et télévision Pacific), le président Jocelerme Privert promet de quitter le pouvoir le 7 février 2017 avec le sentiment du devoir accompli. Il en a profité pour se décerner un satisfecit pour le travail accompli par son administration qui, dit-il, a rétabli une gestion saine des finances publiques et amélioré les relations du pays avec l’International qui avait privé le gouvernement de toute forme d’assistance financière de février 2016 à septembre 2016.

Les journalistes Jean Michel Cadet (Le National) et Avenide Joseph (radio et télévision Pacific) lors de l’interview avec le président Jocelerme Privert (droite) au Palais national, le 20 décembre./ Photo : Ruben Chéry

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| ACTUALITÉ

HAÏTI / NORD / ÉLECTIONS

Les contestations transférées au BCENLe Bureau du Contentieux électoral du département du Nord a rendu son verdict, lundi.Il se déclare incompétent pour satisfaire les demandes des contestataires.

C’est le président du Bureau électoral du département du Nord, Jean Musset Daniel, qui en a fait

l’annonce tard dans la nuit du lundi 19 décembre 2016, après l’affichage au BED des décisions du BCED, sur le constat de Yvane Milien juge au tribunal de paix section nord du Cap-Haïtien.« Sur les 7 Cas auditionnés, le tribu-nal se déclare incompétent pour se prononcer sur la requête des contes-tataires», a- t- il indiqué.« En effet, toute demande visant le recomptage des votes, l’annulation d’un centre ou d’un bureau de vote relève de la compétence du Bureau du contentieux électoral national, au regard de l’article 187 du décret électoral du 2 mars 2015 », poursuit le numéro 1 du BED du Nord.Si le BCED ne peut pas satisfaire la demande des contestataires con-cernant les six cas enregistrés pour les législatives complémentaires qui dépassent sa compétence en matière électorale, le tribunal a par ailleurs déclaré irrecevable le dossier du candidat au sénatorial partiel sous la bannière du Parti Haïtien Tete Kale (PHTK) Jean Mary Ralph Fétiére, qui n’a pas respecté le délai fixé par le décret électoral pour le dépôt se sa requête.Parmi les circonscriptions électo-rales pour lesquelles les résultats préliminaires des élections du 20 novembre ont été contestés citons : Dondon où l’ancien parlementaire de la 49e législature Arold Chéry conteste, son adversaire du parti Fu-sion des sociaux démocrates, Her-mogène Daniel classé en première position selon les résultats partiels; Occinjac Benjamin (PHTK) a pris le contre-pied des résultats qui le classent en deuxième position par rapport à son concurrent immédiat Jacques Julimice de la plateforme Vérité; pour l’Acul- du- Nord, Junior Henrillio Henry Milford conteste les résultats qui le placent derrière

son rival de la plateforme Pitit De-salin, Rodeney Charles, etc. Seuls les résultats pour Saint Raphaël n’ont pas fait l’objet de contestation.Le président du Bureau électoral du département du Nord rappelle que les candidats insatisfaits de la déci-sion du BCED ont 72 heures pour produire leurs demandes à qui de droit. Rappelons que les élections législatives du 9 août et du 25 octo-bre 2015 ont dû être reprises dans 7 Communes du département du Nord formant 6 circonscriptions en raison des cas d’irrégularités ma-jeures dont elles étaient entachées. Ce qui a occasionné de vives ten-sions, parfois des affrontements ar-més entre les candidats sinon leurs sympathisants.Parallèlement, le Nord attend d’être représenté au grand Corps par Dieudonne Étienne Lima(PHTK) et Nawoon Marcellus (Bouclier) si les résultats définitifs du scrutin du 20 novembre les maintiennent dans la même position.Jean Mary Ralph Fetiére (PHTK) et Théodore Saintilus disputer-ont un mandat pour six ans le 29 janvier 2017, date retenue selon le calendrier électoral remanié pour l’organisation du second tour des élections.

Hervé Délima

Le président du Bureau électoral du département du Nord, Jean Musset Daniel. | Photo : Hervé Délima

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MERCREDI 21 DÉCEMBRE 2016 N0 385 | 7

Plaidoyer pour une Compagnie nationale d’Assurance agricole en Haïti (FIN)

L’entrepreneur agricole aura besoin d’une garantie de son investissement en cas de risques. L’assurance agricole est le seul

moyen par lequel un agriculteur peut espérer qu’après avoir été victime d’une catastrophe quelconque, il pourra être dédommagé suivant ses pertes parce que justement, il avait souscrit une police d’assurance agricole soit à travers une mutuelle agricole ou dans une banque d’assurance agricole. Le contrat d’assurance est devenu incontournable en raison de sa place dans l’espace économique et de son apport aux mécanismes fondamentaux du droit commun des contrats. Nous avons besoin d’une nouvelle loi sur la commercialisation des contrats d’assurance, sur le devoir de conseil des assureurs et le contrôle des entreprises de réassurances et de coassurances. Par ailleurs, une campagne d’éducation et d’information sur l’importance de l’assurance agricole se révèle plus que nécessaire. Pourquoi? Ce plaidoyer s’inscrit d’abord dans une démarche citoyenne à partir d’un constat fait sur l’appauvrissement des agriculteurs qui ont travaillé et qui travaillent encore dans le secteur agricole au cours de ces trente (30) dernières années ; mais ensuite, dans une démarche de sensibilisation de nos autorités économiques et étatiques du pays. L’institution de ces assurances agricoles couvrant les risques à plus d’un niveau, soit l’assurance multirisque, fera partie de l’une des filières les plus porteuses de croissance économique et de développement.

Pourquoi une Assurance agricole multirisque en Haïti ?Notre environnement encourt tellement de risques multiples, les compagnies et entreprises, qu’elles soient nationales ou multinationales, hésitent à investir dans le secteur agro-industriel et à participer au relèvement de la production nationale. L’importance de cette assurance multirisque agricole est de protéger non seulement les biens professionnels et privés de nos agriculteurs, mais aussi ses exploitations et ses habitations contre les ouragans, les tempêtes et inondations, les courts-circuits dans les usines, la foudre, les vols, le vandalisme… etc. Quelle que soit l’activité ayant rapport à l’agriculture, l’assurance prendra en charge les conséquences financières et économiques d’un sinistre endommageant les bâtiments, ainsi que l’ensemble des biens d’exploitations : d’approvisionnements, de matériels, des récoltes, de marchandises et des animaux. D’où le caractère particulier de ce secteur.

Particularisme des Produits d’Assurance L’assurance est une offre commerciale

tendant à protéger et à garantir l’économie ou l’investissement d’un particulier ou une entreprise contre des risques probables. On doit aussi identifier les problèmes avant qu’ils arrivent. Parce que le rôle de l’assureur est d’aider le citoyen ou l’entrepreneur agricole à déceler les risques et prévenir les sinistres potentiels puisque les besoins des producteurs agricoles sont aussi variés que leurs tâches et leur style de vie. Voilà pourquoi l’assureur doit proposer des produits d’assurance adaptés aux exploitations de tous genres et de toutes tailles. Pour ce faire, le citoyen ou l’entreprise est libre de choisir le risque qu’il entend réparer ou couvrir à travers un ensemble de produits que l’assureur tient à lui présenter tels que l’assurance agricole, l’assurance maritime, l’assurance pour manufacturiers, l’assurance pour entreprise à domicile, l’assurance d’hébergement et de restauration, l’assurance pour industrie forestière, l’assurance pour le commerce en détail, l’assurance professionnelle pour entreprise de service, l’assurance pour entreposage, l’assurance pour grossiste, l’assurance pour transport, l’assurance biens et responsabilité civile, l’assurance auto, l’assurance véhicules commerciaux, l’assurance voyage, l’assurance locataire, l’assurance moto, pour ne citer que ceux-là.

Les potentialités de production agricole des départements En Haïti, les départements ne regroupent pas moins des deux tiers (2/3) de ses habitants dont un pourcentage de 80 % travaille dans l’agriculture. La superficie des terres cultivables est évaluée à moins d’un quart (1/4) de la superficie potentiellement exploitable. Les zones arides et semi-arides constituent cinquante pour cent (50 %) de la superficie totale. Dans le département de l’Artibonite, soixante pour cent (60 %) de la population vit dans la zone humide et subhumide tandis que dans le Sud, seule la moitié de la population occupe ses terres. Malgré d’abondantes ressources naturelles, le Produit national brut (PNB) par habitant est plus faible à la fin des années 2000 qu’il ne l’était en 1980 à travers le pays. Ce qui est caractérisé par une forte disparité des revenus. La pauvreté rurale représente jusqu’à quatre-vingts pour cent (80 %) de la pauvreté totale. Au cours de ces 20 dernières années, le nombre de personnes sous-alimentées dans les régions rurales a considérablement augmenté.En effet, plusieurs systèmes de production peuvent être identifiés dans le cas d’Haïti à cause de son climat favorable à une mise en place d’une vraie politique publique agricole. Cela est ainsi résumé, vu le nombre de ménages agricoles qui peuvent appartenir à un

système de production, il est inévitable de trouver une forte hétérogénéité dans les plus grands systèmes et plusieurs sous-systèmes. Les 4 systèmes les plus importants correspondant au cas d’Haïti en termes de population, de pauvreté et de potentiel de croissance, sont brièvement décrits ci-dessous :

1) Le système irriguéIl regroupe de grands périmètres irrigués qui devraient couvrir environ 150 000 hectares irrigables pour une population d’un million d’exploitants agricoles. Mais dans les faits on ne constate que 80 000 hectares irrigués en Haïti selon une source du ministère de l’Agriculture. La culture irriguée va être totalement renforcée par des cultures pluviales ou par l’élevage. La maitrise de l’eau va être totalement ou partiellement prise en compte. Le risque total d’échec de culture n’existe pratiquement pas, mais sachant que le revenu des exploitants est sensible aux pénuries d’eau, à la détérioration des structures d’irrigations et au déséquilibre entre les coûts des intrants et le prix des produits. Il faut dire aujourd’hui que la plupart des pays sont confrontés à des crises, mais le problème d’ordre institutionnel pèse lourd sur la croissance agricole future qui au fur et à mesure n’est pas garantie par les dirigeants politiques.

2) Le système arboricole On entend par système arboricole : l’aire d’extension d’un système qui pourrait s’étendre dans les zones humides d’Haïti. Ce système s’organise autour de la culture de productions industrielles telles que le cacao, le café, le palmier à l’huile, etc.

3) Le système de production mixte céréales-cultures à racines Un autre système qui pourrait s’étendre à travers les zones subhumides. Les zones abritant ce système pourraient devenir le grenier du pays dans leurs domaines spécifiques et constituer une importante source de recette d’exploitation.

4) Le système de production mixte axé sur le maïs. Il s’agit d’un système de production alimentaire prédominant et prépondérant en Haïti compte tenu de sa diversité. La culture vivrière est le maïs tandis que les principales ressources monétaires proviennent des montants envoyés par la diaspora haïtienne. Il connait depuis belle lurette une crise liée à l’utilisation des systèmes ayant une forte baisse du fait d’une pénurie de semences, d’engrais et de produits agrochimiques. Les sécheresses, les ouragans, les cyclones, l’instabilité

politique chronique, l’absence de prêt bancaire, l’absence des compagnies d’assurance agricole, l’absence de mutualité et l’instabilité des marchés sont les principales contraintes. Le marché d’assurance est en outre un marché incontournable pour la promotion de l’agriculture.Une Assurance agro-industrielle est ce dont le pays a besoin pour être compétitif. Le produit assurance doit être offert comme un produit qu’on offre au marché à longueur de journée. Il est le vecteur économique de développement pour ce secteur par excellence. Il constitue la garantie de tout éventuel investissement dans le secteur. Voilà pourquoi il serait judicieux d’organiser régulièrement des salons de l’agriculture tous les 1er mai en lieu et place des groupes musicaux défilant comme au carnaval, bref un autre modèle de fête champêtre. Cette fête est caractérisée à l’heure actuelle par l’organisation de festivals et de bamboche populaire détruisant l’esprit même de cette journée consacrée dans le temps au travail et à l’agriculture. Ces SALONS d’exposition de produits agricoles devraient être organisés dans tout le pays sous le leadership du ministère de l’Agriculture de concert avec les responsables de banques agricoles, d’entreprises d’assurance agricoles, d’organisations des planteurs, des éleveurs, des industriels agricoles, bref une activité à l’image du livre en folie ou de l’artisanat en fête. Il faut penser à faire du secteur d’agriculture une véritable filière de métier au même titre que les autres comme : producteur d’œufs, producteur de bananes, producteur de légumes, éleveur de bœufs, de cabris, la ferme agricole doit être remise en valeur dans tout le pays. Mais tout cela sera possible avec la mise en œuvre d’une véritable politique publique non seulement en matière d’Assurance agricole multirisque incluant la création de banques d’assurances agricoles, de mutualités, la décentralisation du prêt bancaire, la création d’écoles d’agriculteurs dans les 10 départements du pays et l’institution de lois incitatives garantissant les productions locales contre l’invasion, par des produits extérieurs, la construction de centres de transformation et de protection des produits à risques périssables, mais aussi la création d’une Institution indépendante de Contrôle étatique placée sous la tutelle du ministère de l’Économie et des Finances tel qu’un Office National de Contrôle des Compagnies des Assurances et des Mutualités (ONCAM).

Me Ikenson EDUMÉ Juge et Juge d’Instruction Professeur à l’Université d’État d’Haïti

TRIBUNE |

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Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que l’identité de l’assassin de l’ambassadeur russe à Ankara, Andreï Karlov, soit dévoilée.

Mevlüt Mert Altintas, un policier turc de 22 ans, a été filmé, lundi 19 décembre, en train d’ouvrir le feu sur le diplomate dans une galerie d’art de la capitale turque. Il a justifié son geste en parlant de venger le calvaire que subit actuellement Alep.Pour Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble et spécialiste de la Turquie, cet assassinat relance la question du recrutement des fonctionnaires dans une administration victime d’une purge sans précédent.

L’assassinat de l’ambassadeur russe par un policier traduit-il la fragilité de l’appareil sécuritaire turc ?Cet assassinat amène en tout cas à se poser de sérieuses questions. L’auteur du meurtre était un jeune policier recruté en 2014 à l’académie de police d’Izmir. La presse gouvernementale l’accuse déjà d’être un guléniste patenté [du nom de Fethullah Gülen, un imam turc exilé aux Etats-Unis qu’Ankara accuse d’avoir fomenté le coup d’Etat raté du 15 juillet 2016]. Quoi qu’il en soit, cet assassinat ne peut que renforcer les doutes concernant l’administration turque et ses recrutements. Elle apparaît aussi comme une attaque d’un genre nouveau, car partie de l’intérieur même d’une instance publique.Réputée pour sa fiabilité, l’administration turque a été bouleversée au cours des dernières années. Car les purges ne datent pas de 2016. Dès la fin 2013, elles ont commencé, en particulier, après l’affaire du 17 décembre 2013, qui avait révélé au grand jour le conflit opposant l’AKP [le parti islamiste conservateur au pouvoir] au mouvement Gülen. En 2014, on disait déjà qu’il n’y avait jamais eu autant de purges dans le pays.Un Etat dans lequel il y a une telle épuration, ça casse l’esprit de corps, le professionnalisme et les traditions, qui ont longtemps caractérisé l’Etat

turc et son administration. Avec ces purges, l’administration n’est plus en état de fonctionner, y compris dans l’aviation militaire qui a joué un rôle important lors de la tentative de coup d’Etat. Pour pallier les besoins, le gouvernement a même proposé de recruter des pilotes de la compagnie aérienne Turkish Airlines.Cette attaque est aussi assez spectaculaire et inquiétante car elle s’est produite à Ankara, au cœur du quartier des ambassades, qui est ultra-sécurisé, et c’est la fonction de policier du tueur qui lui a permis de passer les barrages.Depuis le coup d’Etat manqué et les purges qui ont suivi, les méthodes de recrutement des fonctionnaires sont-elles remises en cause ?Oui, il y a eu beaucoup de polémiques. Le parti kémaliste [principal parti d’opposition] a notamment plusieurs fois posé la question des recrutements hâtifs, pour faire face à de subites pénuries de personnels. Il y a tellement eu de limogeages que l’administration avait, si je puis dire, le couteau sous la gorge. On n’a pas beaucoup parlé de la police.

Mais dans l’enseignement, par exemple, l’administration a quand même dû réintégrer des professeurs limogés après le coup d’Etat. Dans le secteur de la justice, il y a eu cet été 3 000 juges recrutés, ce qui a relancé le débat : sur quels critères ont-ils été sélectionnés ? Avaient-ils les compétences requises ? Ce qu’aujourd’hui on peut craindre, c’est qu’il y ait dans la police turque d’autres Mevlüt Mert Altintas.

Traditionnellement, quelle est la relation entre la police et l’Etat turc ?A la différence de l’armée, l’institution policière ne fait pas partie de l’establishment national séculier et laïc. Elle a été pénétrée très tôt par des tendances multiples. Dans les années 1970, le leader du parti islamiste Necmettin Erbakan a peuplé la police de gens pas toujours recommandables. Dans les années 1990, il y a aussi eu le scandale Susurluk, qui commence par un accident de voiture. Parmi les victimes, il y a un mafieux des Loups gris [un groupe ultranationaliste],

un député proche du pouvoir et un chef des gardes de village, une milice kurde pro-gouvernementale. Cette affaire va mettre au jour les liens que ces personnes entretenaient avec la police. Mehmet Agar, ancien chef de la police et ancien ministre de l’intérieur, sera d’ailleurs condamné en 2011.Contrairement à la police, chaque année, l’armée virait de ses académies des tas de gens suspects du point de vue religieux, même si c’est vrai que cela n’a pas empêché que l’on y découvre des éléments gulénistes. Mais avant le coup d’Etat, l’armée constituait un véritable Etat dans l’Etat. Dans les années 1980, les militaires vivaient même dans des quartiers à part afin d’instaurer une étanchéité plus forte avec le reste de la population. Les jeunes cadets faisaient toute leur carrière dans l’armée, ils étaient étroitement sélectionnés et partageaient l’idéologie laïque, ce qui n’était pas le cas de la police.

LE MONDE | | Par Feriel Alouti (Propos recueillis par)

Assassinat à Ankara : « Les purges ont cassé l’esprit de corps dans l’Etat turc »Selon le chercheur Jean Marcou, l’assassinat de l’ambassadeur russe par un policier turc« renforce les doutes » concernant la politique de recrutement de fonctionnaires qui a suivi la vague d’épuration.

Des policiers turcs bouclent le quartier d’Ankara où l’ambassadeur russe a été assassiné, le 19 décembre. ADEM ALTAN / AFP

| MONDE

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MERCREDI 21 DÉCEMBRE 2016 N0 385 | 9MONDE |

Il y a deux semaines, Danny se baladait sur cette place de Berlin sans arme ni uniforme. « En civil », dit le jeune homme de 28 ans.

Mardi 20 décembre au soir, il est en tenue de travail. Au lendemain de l’attaque qui a causé la mort de douze personnes, toutes fauchées par un camion, le voilà de retour sur la Breitscheidplatz. Face à lui, l’église du Souvenir, devant laquelle le véhicule a fini sa course, et dont l’identité du chauffeur reste encore inconnue, alors que l’organisation Etat islamique a revendiqué l’attentat mardi soir.Une journée aura donc suffi. Quelques heures à peine pour transformer en lieu de pleurs cette place que les Berlinois appréciaient jusque-là, à chaque mois de décem-bre, pour y flâner sur son marché de Noël. « J’y étais pour me promener, boire du vin chaud, manger des Bratwürste », se souvient le policier. La principale menace prenait alors les traits de « pickpockets » suscep-tibles de détrousser « les nombreux touristes, pas mal de Français, d’Anglais », qui se mêlent d’ordinaire aux Berlinois.« Ici flâne Berlin. » Le slogan com-mercial, désormais hors sujet, s’affiche encore en grand sur la fa-çade d’un bâtiment. Aux lumières des enseignes et du centre commer-cial ont succédé celles des bougies, des chapelles ardentes disposées çà et là sur la chaussée. L’une près du cinéma « Zoo Palast » qui a en-tretemps rouvert ses portes, l’autre du côté du Waldorf Astoria, l’hôtel de luxe qui continue d’accueillir ses touristes. Derrière le cadran de l’église du Souvenir, un autre logo continue cependant d’éclairer le ciel berlinois : celui, tournoyant au-des-sus d’un bâtiment, de la firme Mer-cedes.

Une attaque au cœur de BerlinL’attaque a visé le « cœur » de Ber-lin, titre le tabloïd local BZ, dont les nouvelles défilent aussi sur les écrans des rames de métro. Le cœur de Berlin-Ouest, plus exactement.

Juste à côté, le Kufürstendamm, sou-vent considéré comme l’équivalent des Champs-Elysées. Le « Kudamm », comme l’appelle Aynur Demir, 45 ans, « d’origine turque mais née et élevée à Berlin. » De confession mu-sulmane, cette Berlinoise aimait elle aussi se promener sur le marché et y « manger ou boire » dans les stands aujourd’hui ravagés.A l’intérieur d’un restaurant, cette femme de ménage mange un bol de nouilles. De l’autre côté de la vitre, dans la froidure hivernale, des dizaines de Berlinois se relaient pour honorer la mémoire des dé-funts ou déposer des affiches, com-me celle-ci en anglais : « La lumière est plus forte que les ténèbres ». « J’ai tenu à venir pour apporter une rose et une bougie, explique quant à elle Aynur Demir. Je me promène sou-vent ici pour faire des achats. Ici, je peux tout trouver. » Cette Berlinoise habite Wedding, un quartier plus défavorisé. Et elle vient jusqu’ici pour le gigantisme du « KaDeWe », Kaufhaus des Westens (centre com-mercial de l’Ouest).Banque, restaurant, hôtel de luxe. A proximité du jardin zoologique et de sa station de métro toujours aussi fréquentée, les environs de la Breitscheidplatz avaient déjà cette

image du temps où un mur séparait l’Allemagne entre Est et Ouest. « Pour moi, ce quartier représen-tait une liberté de consommation, une liberté de shopping, tout ça », dit Ricardo König, 33 ans, qui a grandi à Berlin-Est. « A la chute du Mur [en 1989], c’est ici que j’ai fait mes premiers achats à l’Ouest... des chocolats », se remémore avec le sourire l’enfant de l’ex-République démocratique allemande, désor-mais travailleur social dans un cen-tre d’accueil pour réfugiés.

« Il y a de nouveau la “guerre” »Devant un verre de vin, certains ont peu l’envie, peu la force de cherch-er des explications. Julia Kühne se remet à peine de la scène à laquelle elle raconte avoir assisté hier : « Le bus dans lequel je me trouvais rou-lait juste derrière le camion, alors j’ai tout vu », assure cette produc-trice de 29 ans. Plutôt que de cher-cher une explication symbolique au lieu de l’attaque, elle soupire : « Il y avait peu de policiers, alors, pour un camion, facile de rouler jusqu’au marché de Noël... »« Sous le choc », Mme Kühne a res-senti le besoin de revenir sur place en compagnie de proches. 18 heures. Les cloches de l’église du Souvenir

résonnent. « Une église particulière », ajoute son amie Lisa Durhack, 26 ans, enseignante. La seconde guerre mondiale avait laissé ce lieu de culte dans un état de désolation. « L’église symbolise les ruines de la guerre. » Un soupir, puis : « Et maintenant, il y a de nouveau la “guerre” ». Des guillemets pour tout dire. L’effroi d’une ville où, hier au soir, on fêtait encore l’Avent.Sur la place Breitscheid, nommée ainsi en 1947 en hommage à Rudolf Breitscheid, un dirigeant social-démocrate tué par les nazis trois ans plus tôt à Buchenwald, un pasteur de Pankow et quelques fidèles ont fait le déplacement pour jouer des airs à la gloire de Dieu, sous la ban-nière en anglais « Pray for Berlin ». Un lieu où le cri d’un homme perce parfois le silence pour dire « Merkel doit partir ! », façon d’attribuer à la chancelière la responsabilité des événements. « Elle n’y peut rien », réplique à voix basse Ihbo Ziegler, 39 ans, employé dans le secteur des technologies de l’information, par-mi la foule silencieuse.

LE MONDE Par Adrien Pécout (Berlin, envoyé spécial)

ATTENTAT DE BERLIN

Scènes de recueillement devant l’église du Souvenir, « cœur » de Berlin-OuestUn camion a tué douze personnes et en a blessé 48 autres en fonçant sur la foule du marché de Noël de la Breitscheidplatz, lundi soir.

Des gens viennent se recueillir devant l’église du Souvenir, à Berlin-Ouest, le 20 décembre 2016. | Photo: John Macdougall/ AFP

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Il était 11 heures dans la matinée du mardi, lorsque des personnalités, notamment des membres de l’USAID, du ministère de

l’Agriculture, des autorités locales, et plusieurs dizaines d’agricultrices et d’agriculteurs, se sont réunies dans la localité de Timonèt, de la commune de Saint-Marc pour prendre part au lancement officiel de la campagne de production de riz d’hiver 2016. Pour cette campagne de l’arrière-saison, des travaux vont être réalisés sur près de 1 000 hectares, a fait savoir Jean Robert Estimé, directeur du projet Chanje Lavi Plantè, soulignant que dans le cadre de ce projet, 7 000 hectares ont été irrigués. Toujours dans la mise en œuvre du projet, de grosses boutiques d’intrants agricoles ont été instau-rées. Le projet a fourni des services de vulgarisation, entre autres. Le projet, dit-il, entend installer deux moulins pour la prochaine récolte au béné-

fice des paysannes et paysans. Parlant de l’expérience réalisée avec le nou-veau Système de riziculture intensive (SRI), il souligne que près de 440 ha ont été plantés en SRI dans la 5e sec-

tion de Bocozèle.Le secrétaire d’État à la production végétale, Pierre F. Patrix Sévère, a, dans son intervention, souligné que le projet Chanje Lavi Plantè prend en compte tous les paramètres de pro-duction. Ce qui, pour lui, représente un gain pour les fermiers. Il appelle à la poursuite de la collaboration en-tre tous les acteurs afin d’améliorer la capacité de production des planteurs dans la Vallée. M. Sévère qui se dit conscient des divers problèmes aux-quels font face les agricultrices et ag-riculteurs du Bas-Artibonite, promet via le MARNDR de travailler con-jointement avec les acteurs œuvrant dans le secteur pour relever le défi. Pierre F. Patrix Sévère a d’un autre côté, souligné que de l’argent a été mis dans le budget 2016-2017 pour amé-nager deux drains couvrant les péri-mètres irrigués dans toute la Vallée. Présent à cette cérémonie de lance-ment officiel, Frantz Ulysse, l’un des maires assesseurs de la com-mune de Saint-Marc, dit souhaiter que le lancement de cette campagne de riz contribue à l’amélioration et l’augmentation de la production rizi-cole dans la Vallée de l’Artibonite, notamment dans la 5e section com-munale de Bocozèle. Le maire suggère aussi aux acteurs intervenant dans le Bas-Artibonite, notamment dans la

filière du riz de prendre en charge la plantation, la transformation et la commercialisation de ce produit, tout en appelant le MARNDR à réhabiliter les routes agricoles pour permettre aux producteurs de transporter les denrées.Ester Linda, secrétaire générale du Conseil des organisations paysannes pour sauvegarder la 5e section Bo-cozèle (CORPS-5), a passé en revue les différentes interventions du projet Chanje Lavi Plantè dans la 5e sec-tion communale de Bocozèle. Selon ses dires, le système d’irrigation de la zone s’est concrètement amélioré. Elle a aussi cité la mise en place des bou-tiques d’intrants agricoles, au profit des cultivatrices et cultivateurs dans le Bas-Artibonite, plus précisément dans la 5e section de Bocozèle. Elle dit souhaiter que le projet se pour-suive dans la Vallée pour continuer à appuyer les paysannes et paysans.L’ingénieur-agronome Roosevelt Décimus, spécialiste en production agricole du projet Chanje Lavi Plantè, a, quant à lui, mis l’emphase sur le SRI. À bien comprendre ses propos, le SRI pourrait permettre l’augmentation de la production nationale. Citant quelques avantages de ce nouveau système, il affirme qu’avec le SRI, on peut réduire l’utilisation des fertil-isants à 50 % et obtenir une dimi-nution de 30 % de l’eau nécessaire à cette culture. Cependant, souligne-t-il, ce nouveau système augmente les travaux des agriculteurs, évoquant pour exemple entre 2 et 3 sarclages avec le SRI. Le spécialiste en produc-tion agricole appelle les agricultrices et agriculteurs à mettre en œuvre les itinéraires techniques du SRI pour les permettre d’augmenter la production rizicole. Les responsables en ont profité pour honorer quatre planteurs pour avoir expérimenté des parcelles de démon-stration avec le SRI. Comme prime d’encouragement, ils leur ont ac-cordé quatre sarcleuses et quatre sacs d’engrais pour continuer à utiliser le nouveau système de production de riz dans la Vallée de l’Artibonite. Therno N. A. Sénélus

| ÉCONOMIE

Jean Robert Estimé, directeur du projet Chanje Lavi Plantè, lors du lancement de la campagne de production de riz d’hiver 2016 dans la localité de Timonèt. |Photo : Lionel Édouard

HAÏTI/BAS-ARTIBONITE / PRODUCTION DE RIZ

La campagne d’hiver officiellement lancéeLe projet Feed the Future « Chanje Lavi Plantè » en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR), a lancé, officiellement, le mardi 20 décembre, à Timonèt, localité de la commune de Saint-Marc, la campagne de production de riz d’hiver 2016. Par cette campagne, les responsables projettent d’atteindre pas moins de 2 200 exploitants agricoles.

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MERCREDI 21 DÉCEMBRE 2016 N0 385 | 11ÉCONOMIE |

Pour l’année 2015, la Caraïbe a accueilli 22.5 millions de touristes, 19.8 millions de croisiéristes, pour des

revenus de 21.5 milliards de dollars environ (CTO, 2016). Au top-3 des destinations de la région, nous avons la République dominicaine qui arrive en tête avec 5.6 millions ; suivie de Cuba et Porto-Rico respectivement à 3.5 millions chacun (UNWTO, 2016). Pour cette même année, Haïti n’a reçu que la modeste quantité de 516 000 touristes ! Un résultat prévisible si l’on tient compte du contexte sociopolitique qui prévalait dans le pays, la faible présence d’infrastructures de base, l’image du pays à l’étranger et l’absence indéniable d’un plan de développement du tourisme. Toutefois, la course pour la domination du marché touristique régional reste ouverte ! Il faudra agir pour rattraper nos concurrents.

1- Construire les infrastructures de base. En faisant fi des considérations sur le tourisme intérieur (Launay, 2011), le tourisme (international) se caracté-rise par l’arrivée de flux de personnes, issus de territoires étrangers, en un lieu, pour une durée minimale de 24 h et des raisons multiples (études, loisirs, santé, affaires, etc.). De là se pose la question de l’accessibilité de la destination. Comment accueillir des touristes et faciliter leur circulation au sein d’une destination ? Dans le cas concret d’Haïti, la toute première phase de la mise en tourisme consiste en l’implantation d’infrastructures de base : aéroports, ports, autoroutes, voies ferrées, électricité, eau potable, internet, etc. Le bien le plus précieux du touriste reste son temps ! Ainsi, la durée du voyage vers et à travers la destination est calculée. Elle influence

fortement la satisfaction du visiteur.

2- Aménager les zones touristiques prioritaires. La mise en tourisme d’une destina-tion doit être pensée. Nous devons réfléchir sur les différentes régions ayant des potentialités touristiques, afin de décider où implanter des amé-nagements touristiques. Le dernier plan d’aménagement en date, Le Plan directeur du Tourisme (1996, 2007), met l’emphase sur le littoral, autour de la côte Nord-atlantique, la côte des Arcadins, et le Grand Sud (Sud et Sud’est). Un choix sensé si l’on tient compte des atouts de ces zones pour le tourisme balnéaire. En outre, il se-rait intéressant d’aménager la région Centre/Nord-Est, pour son poten-tiel touristique, sa faible sismicité et sa proximité avec la République domini-caine. Ladite proximité qui nous offre la possibilité de proposer des produits multi-destinations en partenariat avec nos voisins dominicains !

3- Faire du tourisme un levier du développement socioéconomique. Dans l’économie mondiale, 1 emploi sur 11 se retrouve dans l’industrie touristique (WTTC, 2016). Cette dernière peut garantir la venue d’IDE, l’augmentation des flux de transac-tions financières et la valorisation des pratiques culturelles locales. Pour l’implanter en Haïti, le tourisme devrait passer par deux points fon-damentaux : 1) la participation aux activités touristiques et 2) la jouis-sance des retombées économiques du tourisme. L’État haïtien et le secteur privé doivent trouver un mécanisme pour intégrer les différentes catégories sociales dans l’activité touristique. Les catégories sociales solvables pour-raient bénéficier davantage sur les coûts des produits touristiques et/ou

de soutiens financiers divers (prêts, chèque-vacances, etc.). Pour les catégories non solvables, l’essentiel serait de financer des activi-tés touristiques par le biais de la créa-tion d’un fonds. À un autre niveau, l’État haïtien devrait, par le biais du ministère du Tourisme et des instanc-es intervenant dans les finances pub-liques, utiliser les fonds collectés au niveau du tourisme (ports, aéroports, stations et sites touristiques) dans le but de financer des projets du secteur et d’autres à caractère social (assain-issement, éducation, santé, agricul-ture, etc.). Tourisme et pauvreté ne font pas bon ménage. Les événements de janvier 2015, dans le nord du pays, ne nous le montrent que trop bien !

4- Définir un modus operandi pour le partenariat public-privé.Pour le développement définitif de l’industrie touristique d’Haïti, l’important est de parvenir à l’établissement d’un cadre de coopéra-tion publique/privée à travers lequel nous devons poser des actions straté-giques. L’initiative du Conseil consul-

tatif du Tourisme (CCT) devrait être réactivée. L’étape cruciale de ce modus operandi est le montage d’un plan de développement de l’industrie tour-istique d’Haïti, faisant consensus et visant le moyen/long terme. Le modèle du « PSDH/Pays émergent en 2030 » peut être une source d’inspiration ! Le montage de ce plan nécessite l’entière implication du secteur privé des af-faires. La création des infrastructures de base par l’État et la définition des zones d’aménagement touristique sont des prémices devant inciter le secteur privé à investir. Le dynamisme de certaines entrepris-es touristiques d’Haïti (Cormier Plage, Lakay Bar-restaurant et Decameron par exemple) donne espoir ! Les po-tentialités touristiques d’Haïti, par-ticulièrement de la région nord, et les avancées constatées pendant l’ère Balmir-Villedrouin sont indéniables. Haïti reste dans la course au niveau du tourisme caribéen, malgré ses retards ! Nous devons agir pour reconquérir la place des années cinquante ! Pierre Frédéric Cherestal

Importance du Tourisme dans la Caraïbe : des Idées pour l’Action !

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12 | N0 385 MERCREDI 21 DÉCEMBRE 2016

La variation mensuelle observée, selon la publication de l’IHSI, peut être attribuée

essentiellement à l’évolution des fonctions de consommation, «

Alimentation, Boissons et Tabac » (1.8 %), « Habillements, Tissus et Chaussures » (1.8 %), « Loyer du Logement, Énergie et Eau » (1.6 %), « Aménagement, Équipement et Entretien du logement » (1.6 %),

et la fonction dite d’« Autres Biens et Services » (2.7 %). La hausse de l’« Alimentation, Boissons et Tabac » est imputable au renchérissement du millet (1.8 %), du maïs en grain (1.5 %), du maïs moulu (1.5), du

corn flakes (3.2 %), des viandes (3.9 % en moyenne), du hotdog (6.2 %), du poisson frais (1.3 %), de la banane (2.6 %), du giraumon (2.3 %), du mirliton (3.0 %), du pois vert (2.3 %), du pois sec (1.1 %), de l’aubergine (2.5 %), des choux (2.3 %), de la carotte (2.9 %), de la tomate (2.4 %), de l’igname (1.4 %), du malanga (2.0 %), du manioc (1.6 %), de la patate (2.2 %), de la pomme de terre (3.0 %), de l’orange (3.0 %), du citron (6.1 %), des autres boissons alcoolisées (2.8 %) et des cigarettes (1.2 %). L’évolution à la hausse de l’« Ha-billement et Tissus, Chaussures » tient du tissus (2.7 %), du costume, veste universelle (0.9 %), de la che-mise (2.7 %), du pantalon pour homme (3.8 %), du caleçon (1.0 %), de la robe (2.3 %), des souli-ers et tennis (1.7 %) et des sandales (1.0 %). La progression de la fonc-tion « Loyer du Logement, Énergie et Eau » est liée particulièrement aux variations des deux postes sui-vants : le loyer du logement et le charbon de bois qui ont varié re-spectivement de 1.0 % et de 4.5 %. La hausse du prix des meubles de salon (2.9 %), de la salle à manger (3.0 %), du lit (3.8 %), du matelas (5.0 %), du linge de lit (3.3 %), des rideaux (3.5 %), de la nappe (2.1 %) et du réfrigérateur (3.1 %) sont à la base du gonflement de la fonc-tion « Aménagement, Équipement et Entretien du Logement ». Enfin, le renchérissement de la fonction que l’IHSI appelle « Au-tres biens et services » vient de l’accroissement des prix du sham-poing (1.5 %), de la poudre de toi-lette (9.9 %), de la crème pour le corps (4.6 %) et de la montre (9.1 %).Il est à rappeler que pour le mois de juin, en glissement annuel, l’inflation était à 13.9 % contre 12.9 % en juillet, 12.4 % en août, 12.5 % en septembre et 13.3 % en octobre. Therno N. A. Sénélus

| ÉCONOMIE

Accélération du rythme d’inflation en novembrePour le mois de novembre 2016, selon le dernier « Coin de l’IPC » publié ce lundi par l’Institut haïtien de Statistique et d’Information (IHSI), l’indice général des Prix à la Consommation (base 100 en août 2004) a enregistré un léger ralentissement en rythme mensuel avec une variation de 1.5 % contre 1.8 % en octobre. Par contre, une certaine accélération du rythme d’inflation a été observée en rythme annuel avec 14.2 % de hausse en novembre contre 13.3 % le mois précédent.

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Ils étaient quatre élèves haïtiens, de l’école San Carlos Borromeo située à Croix-des-Bouquets, à avoir représenté Haïti lors

de la rencontre internationale CONCAUSA 2030 réalisée au Chili, du 20 au 27 novembre, par la fondation América Solidaria Internacional en collaboration avec la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) et le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF).Le projet « Zéro faim » a été sélec-tionné parmi plus de 200 proposi-tions de jeunes venus de 11 pays du continent américain. L’idée vé-hiculée par l’équipe composée de Noel Néhémie, Millien Gessica, Pierre Brandy et Gola Jovbergy, c’est de réaliser dans la communauté de Lillavois une série de jardins famil-iaux et communautaires en se basant sur la production agro-écologique afin que les familles puissent ap-proprier des connaissances et les répliquer dans leur communauté re-spective. Par ce projet, les jeunes ont démontré que les participants pour-

raient atteindre un niveau de sécu-rité et d’autonomie alimentaires.

Ce qui aura une incidence positive dans la lutte contre la malnutrition.Selon Gola Jovbergy, l’un des mem-bres de l’équipe, la faim ne peut être éradiquée que par l’agriculture. Mais le jeune élève pense qu’il faut prior-iser une agriculture qui prendra en compte l’ensemble des probléma-tiques liées aux changements clima-tiques et au développement durable. « Nous allons lutter contre la faim avec notre projet en nous servant de l’agriculture. Mais notre agriculture tiendra compte de la reforestation, la production agricole… », a fait savoir Gola Jovbergy.Milien Gessica, un autre membre de l’équipe, dit exprimer une grande fi-erté d’avoir représenté valablement le pays au Chili. « Je suis vraiment contente de ce que nous avons ré-alisé au Chili. Nous avons laissé notre marque là-bas », s’est réjouie la jeune élève de Rhéto. Cette distinction se révèle une source de motivation pour ces jeunes qui croient dur comme fer que les moyens d’éliminer la faim existent en Haïti. « C’est à présent que notre travail commence. Nous allons sensibiliser les jeunes de notre communauté », a fait savoir pour sa part Pierre Brandy dans

une conférence de presse organisée au local de l’America Solidaria en Haïti, le lundi 19 décembre 2016 en vue de présenter ces élèves au pub-lic. CONCAUSA est une initiative qui cherche à détecter des projets en vue d’éradiquer la pauvreté infantile en travaillant avec des jeunes entre 15 et 17 ans. Ce projet s’inscrit dans le cadre des objectifs de développe-ment durable prônés par les Nations unies.La délégation haïtienne a par-ticipé pendant une semaine à un programme de formation en vue de renforcer et de dévelop-per les potentialités et les habili-tés des membres de l’équipe, ainsi que leur manière de percevoir et de s’entretenir avec le monde. Les activités ont pris fin le samedi 26 novembre avec deux faits ma-jeurs : un séminaire au siège de la CEPALC, qui a été suivi par des représentants de l’América Solidaria, de la CEPALC et de l’UNICEF, et dans l’après-midi, un carnaval en plein air au cours duquel il y avait de la musique et des activités culturelles.

Ritzamarum Zétrenne [email protected]

« Zéro faim », un projet de quatre élèves haïtiens primé au Chili Le projet « Zéro faim » de quatre élèves haïtiens, présenté à l’occasion de la rencontre internationale CONCAUSA 2030 organisée au

Chili, s’est retrouvé parmi les trois meilleurs projets à être primés à l’issue de cet événement. « Zéro faim » est un projet qui propose des

solutions agro-écologiques pour résoudre le problème de la faim en Haïti.

Les élèves haïtiens, pendant leur présentation lors de la rencontre internationale CONCAUSA 2030, organisée au Chili. | Photo : Courtoisie America solidaria

SOCIÉTÉ |

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| SOCIÉTÉ

Nous sommes tombés sur un village, entre Petit-Rivière de l’Artibonite et Marchand-Dessalines

avec les premiers rayons du jour naissant. Nous avons choisi d’arriver tôt parce qu’il était difficile de ne pas succomber, à pareille heure, aux reflets dorés des rizières en fin de croissance ; le jeu du soleil levant sur les grappes de riz.La seule rue qui traverse le vil-lage porte les sillons creusés par les pneus et les pas lourds lors de la dernière crue. Les maisons, légères et petites, posées sur des esplanades en béton armé auxquelles on accède par un escalier d’au moins un mètre de hauteur, donnent, dit-on, l’air de flotter quand pour les besoins des rizières, les écluses sont ouvertes et déversent une quantité non néglige-able d’eau dans les champs. Et à la première digue qui cède, ce qui ar-rive immanquablement, l’unique rue du village, les champs et les cours de maison se confondent au point qu’il suffit d’ouvrir une fenêtre pour lancer sa ligne de pêche.Nous avons abordé Davenousse comme une terre d’eau et de pensées qui deviennent claires sitôt posées. D’entrée de jeu, nous avons été saisis par le paradoxe de la beauté et du regard lavé des personnes rencon-trées. Les filles noires sur des jambes longues comme des échasses al-laient devant nous avec la démarche de celles qui n’ont jamais connu l’expérience de l’aplatissement. Comme nous sommes arrivés tôt, nous avons eu le temps de faire le dé-compte des éléments d’organisation d’un début de journée à Dav-enousse. À pareille période, le riz murit et nécessite moins de soins et moins de bras. L’activité agricole se concentre sur les digues pour entre-tenir ou récolter les oignons, les to-mates ti joslin, les feuilles de lalo, le gombo, la patate douce, le poivron et d’autres produits maraîchers. Les hommes, surtout les jeunes, se donnent rendez-vous, avec leurs stéréos, sous un arbre au centre du village où sont installées les march-andes de boissons et de friandises.

À chaque petit groupe, sa musique (reggae ou rabòday). Les filles, qui s’arrêtent rarement, changent la ca-dence de leurs pas et aucun étranger ne saura qui d’entre elles le fait par gêne ou par provocation. Longil-ignes et canons, elles défilent com-me les comédiennes des « telenove-las ». Pour l’utilité du rêve et pour la revanche des pauvres piétonnes !Tout sauf un hasard, nous avons choisi de diriger nos pulsions de voyageurs insatiables vers Dav-enousse parce que comme tous les lieux fondateurs d’une légende, la mémoire n’est jamais enfouie. Elle garantit et légitime l’existence de tous les villageois et participe à la construction de tous lendemains qu’ils espèrent meilleurs. Depuis toujours, il y a eu les rizières et le puits sacré.Nous sommes allés voir le puits. Simplement et nous soumettant à l’humilité que commande une histoire interrompue, jamais trafi-quée depuis plusieurs siècles. À la frontière de la chaine des Cahos et de la vallée de l’Artibonite, nous avons l’impression d’avoir atteint le cœur mystique et l’exact centre géographique du pays. Ce puits est le point zéro, l’attache d’un faisceau de toutes les routes possibles ou le poste d’accueil de tous les mal-menés, troublés, vaincus par la vie et ses excès. Pendant la guerre de

LA CHRONIQUE DE MILCE

Latibonit oooo ! : Lieu des grands passages

Boulettes de patates douces au hareng saur. | Photo : Patrice Dougé

Chef Pierre Richenel Mertus. | Photo : Patrice Dougé

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l’Indépendance, tous les soldats qui ont pris le bain de protection avec l’eau du puits devaient naturellement revenir avec l’offrande : du rhum, du vin et des parfums. Semedò, l’esprit du puits, soigne depuis la nuit des temps tous ceux qui sont venus à lui.À neuf heures du matin, nous nous sommes retrouvés sous le gros ma-pou, au milieu d’une douzaine de personnes. En ces lieux, les confes-sions religieuses disparaissent au profit d’un fort et soudain désir d’être Haïtien assumé. Tout le monde a ac-cepté le principe que « pour pren-dre un bon bain, il faut se dévêtir ». Si le jeune homme, cheveux per-oxydés, ne peut pas faire le tour du monde, il sortira indemne, comme migrants de la misère, de la grande traversée du continent américain depuis le Brésil jusqu’aux États-Unis d’Amérique. Nous n’avons pas osé questionner les rêves et les intentions du chef qui nous a accompagnés en vue de nous présenter les produits si particuliers de la cuisine artibonitienne et sur-tout nous faire goûter à ses spéciali-tés. Sincèrement nous étions excités de découvrir les possibilités de fu-sion entre la tradition si forte et si marquante de la cuisine de la vallée et le standard d’une cuisine inter-nationale. Pierre Richenel Mertus est originaire du village. Il est parti, un jour, comme tant d’autres pour apprendre un métier et mieux con-naître la vie. De Saint-Marc (où il a impressionné ses amis et cer-tains connaisseurs par son sens de la cuisine), il a émigré en Répub-lique dominicaine pour suivre une formation complète à la très bonne école de cuisine, tenue par des Ital-iens à Santiago : Escuela de cocina gourmet pucheu. Après différents stages et postes dans des restaurants internationaux, il a plié bagage pour rentrer à la maison et prendre le temps pour défricher les parcelles encore vierges de la gastronomie de la région.Nous l’avons suivi dans sa cuisine démunie des indispensables du chef. Quelques produits du terroir, une table recouverte d’une nappe blanche, un réchaud double foyer à gaz, des assiettes, deux ou trois couteaux ordinaires. Nous nous sommes installés autour de lui, et sans aide, il a assuré la totalité du

service. D’abord, et comme il le sied pour souhaiter la bienvenue, il nous a laissé le choix du rhum ou de la vodka pour arroser son cock-tail à base d’orange et de grenadine. Entre-temps, il a épluché puis dé-coupé en dés les patates douces, ti savien, préalablement bouillies, et ingrédient de base de sa salade. Puis il a ajouté une petite portion de pommes de terre traitées comme les patates douces, du fromage râpé

parmesan, une cuillère de mayon-naise. Nous avons surtout aimé l’assaisonnement simple : du sel, du poivre et des herbes aromatiques.Comme un chant d’amour à sa deuxième strophe, les boulettes de patates douces au hareng saur nous ont ravis. Puis le poulet servi avec un riz Lacrête au djondjon et cuit avec des crabes sirik. Le dessert, — toute la douceur du monde — restera, pour nous,

grands voyageurs, l’expression par-faite de l’inattendu. Le Chef Mertus a réussi une mousse onctueuse de « joumou », bien équilibrée au goût et au parfum. Faute d’un poste fixe pour proposer sa cuisine, le chef Mertus travaille sur commande. Dommage ! L’Artibonite nous a appelés et nous a ouvert le passage

Jean-Euphèle Milcé

Rizière de Davenousse. | Photo : Patrice Dougé

L’eau, pour les jeux et pour la vie. | Photo : Patrice Dougé

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Les pays participant à la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité, qui s’est achevée ce weekend à

Cancun, au Mexique, ont convenu de prendre des mesures visant à intégrer la biodiversité dans les secteurs de la foresterie, de la pêche, de l’agriculture et du tourisme et à réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.La 13ème Conférence des Parties à la Convention sur la diversité bi-ologique (CDB), également con-nue sous le nom de COP 13, a vu les gouvernements de 167 pays se mettre d’accord sur une série de mesures qui devraient accélérer la mise en œuvre des objectifs d’Aichi pour la biodiversité d’ici 2020, et favoriser des mesures en faveur des zones protégées, de la restauration des écosystèmes, et de la gestion du-rable de la faune.« Les gouvernements ont démontré leur engagement à atteindre les ob-

jectifs d’Aichi pour la biodiversité et ont montré que le programme de biodiversité est central et essen-tiel pour le programme mondial de développement durable et la lutte contre le changement climatique », a déclaré le Secrétaire exécutif de la CBD, Braulio Ferreira de Souza Dias. Selon lui, la communauté mondiale a également pris con-

science de l’importance du Proto-cole de Carthagène sur la préven-tion des risques biotechnologiques et du Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages pour con-tribuer efficacement aux objectifs de développement durable.Ensemble, ces protocoles con-tribuent à faire en sorte que la bio-

technologie moderne et les autres usages des ressources génétiques soient mis en oeuvre en toute sécu-rité et qu’ils prennent en compte les effets potentiellement négatifs sur la diversité biologique.Les pays qui ont participé à la conférence se sont engagés à éla-borer des lois, des politiques et des mesures au cours des quatre pro-chaines années pour appuyer les ob-jectifs d’Aichi pour la biodiversité.« Nous applaudissons et souten-ons l’engagement de la commu-nauté mondiale pris pendant cette COP d’intégrer les considérations en matière de biodiversité dans les activités d’autres secteurs critiques de nos économies : l’agriculture, la pêche, la foresterie et le tourisme, et de valoriser son capital naturel pour le développement durable », a déclaré le Directeur général du Fonds pour l’environnement mon-dial, Naoko Ishii. Source : ONU

Les gouvernements s’engagent en faveur de la biodiversité lors d’une conférence des Nations Unies au Mexique

Des papillons au Mexique. | Photo: Banque mondiale/Curt Carnemark

| SOCIÉTÉ

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AVIS DE DIVORCE

Le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince compétemment réuni au palais de Justice de cette ville a rendu le jugement suivant:Entre :La dame née Marie Immacula RAY-MOND épouse du sieur Jean Wil-dophe Dalce propriétaire, demeu-rant et domiciliée à Port-au-Prince, identifiée au NIF 008-251-798-6 Mes. Jean Joseph Exumé, et Marie Douchka Porcena avocats du Bar-reau de Port-au-Prince, respective-ment identifiés patentés et imposés sous les Nos : 02-01-99-1947-12-00004, 003-013-243-3, 4207196861, 4210211980-0, 003-934-366-9, 01-01-99-1979-08-01145, 1315705, 1315545 ; avec élection de domicile en leur Cabinet sis au No 31 de la rue Villemenay, Bois Verna, Port-au-Prince, demanderesse d’une part.Et Le sieur Jean Wildophe DALCE, pro-priétaire, demeurant et domicilié à Port-au-Prince ; défendeur d’autre part ;Par ces motifs, le Tribunal après exa-men, le Ministère Public entendu, maintient le défaut octroyé contre le défendeur à l’audience précitée, pour le profit déclare fondée ladite action. Admet en conséquence le divorce de la dame Jean Wildophe DALCE née Marie Immacula RAYMOND, d’avec son époux pour injures graves et pub-liques aux torts de l’époux. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux ; Ordon-ne à l’Officier de l’Etat Civil de la Sec-tion Est de Port-au-Prince, de tran-scrire sur les registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s’il y échet. Commet l’huissier Canal Gabriel de ce siège pour la sig-nification de ce jugement.Ainsi jugé et prononcé par nous Ma-thieu Chanlatte, juge, en Audience civile, ordinaire et publique du jeudi premier (1) Décembre deux mille seize, en présence de Me Omelex Jean, Substitut du Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec l’assistance du sieur Mozart Tassy, greffier du siège.Il est ordonné……..En foi de quoi……..Pour expédition conforme collation-néeLe greffierPour le Cabinet ExuméMarie Douchka Porcena, Av

AVIS DE DIVORCE

PAR CES MOTIFS, le Tribunal après en avoir délibéré conformément à la loi et sur les conclusions conformes du Ministère Public accueille l’action en divorce intentée par la dame Josée Elda Ansy Gorethy Moise pour être régulière en la forme, en se déclar-ant compétent maintient le défaut accorde à l’audience du deux (02) décembre deux mille seize contre le sieur Grégory Salomon pour défaut de comparaitre ce conformément aux dispositions de l’article 287 du code de procédure civile et quant au fond admet et prononce la dissolution des liens matrimoniaux existants entre la dame Josée Elda Ansy Gorethy Moise et du sieur Grégory Salomon pour injures graves et publiques ; ordonne qu’un extrait du dispositif dudit juge-ment soit, à la diligence du requérant, transcrit sur les registres à ce destinés de l’Officier de l’Etat Civil de Delmas après que toutes les formalités légales auront été remplies. Compense les dépens en raison de la qualité des parties. Commet enfin l’huissier du siège, Fritz Thimoté pour la significa-tion de ce présent jugement.Ainsi jugé et prononcé par nous Me. Widner THEANO, Juge en audience publique, civile en ses attributions de divorce, ce vendredi neuf (09) décem-bre deux mille seize, en présence de Mr. Michele CHRISTOPHE, fai-sant office de Ministère Public, avec l’audience du sieur Joseph Jean Josué, notre greffier. Il est ordonnéEn foi de quoi Me. Wanick CandeAvocat

AVIS DE DIVORCE

Extrait des minutes du Greffe du Tribunal de Première Instance de Port-au-PrinceAU NOM DE LA REPUBLIQUEPAR CES MOTIFS, le Tribunal après les examens et sur les conclusions conformes du Ministère Public, ac-cueille l’action du requérant Dérold NAZAIRE pour être juste et fondée ; Maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse la dame née Carline CHERY à audience susdite ; pour le profit du défaut, déclare fon-dée la dite action ; Admet en con-séquence le divorce du sieur Dérold NAZAIRE d’avec son épouse née Carline CHERY pour injures graves et publiques aux torts de l’épouse ; Prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux ; ordonne à l’Officier de l’État

Civil de la section Est de Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera pub-lié dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dom-mages-intérêts envers les tiers s’il y échet commet l’Huissier Maxime CANDIO de ce Tribunal pour la signification relative à l’exécution de ce jugement ; Compense les dépens.Ainsi jugé et prononcé par nous, Jacques Hermon CONSTANT Juge en audience civile ordinaire et pub-lique du mercredi seize(16) novem-bre deux mille seize en présence de Me. Barthold TOUSSAINT Substi-tut Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec la participation du sieur Jude LEGER, Greffier du siège.Il est ordonné, etc.En foi de quoi, etc.Par le CabinetGriswolde Mitzie RAINVIL SEVERE, Av

AVIS DE DIVORCE

Il est porté à la connaissance du Public en général que le Tribu-nal de Première Instance de Port-au-Prince a admis le divorce de la dame Marie Lourdes VERSANDRE contre son époux Gregory SAINT SAUVEUR, et prononcé la dissolu-tion des liens matrimoniaux ayant existé entre eux par jugement en date du seize(16) Novembre 2016, conformément à la loi. Ordonne à l’Officier de l’État Civil de la section Est de Port-au-Prince, de transcrire sur les registres à ce destinés, le dis-positif du présent jugement.Ainsi jugé et prononcé par nous : Me. Jacques Hermon CONSTANT, Juge du Tribunal de Première In-stance de Port-au-Prince et Jude LEGER, Greffier.Par le CabinetGriswolde Mitzie R. SEVEREAvocate

AVIS DE DIVORCE

Il est porté à la connaissance du Public en général que le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince a admis le divorce du sieur Jean Eugène LAUTURE contre son épouse née Sophonie TON-DEREAU, et prononcé la dissolu-tion des liens matrimoniaux ayant existé entre eux par jugement en date du seize(16) Novembre 2016, conformément à la loi. Ordonne à

l’Officier de l’État Civil de la section Est de Port-au-Prince, de transcrire sur les registres à ce destinés, le dis-positif du présent jugement.Ainsi jugé et prononcé par nous : Me. Jacques Hermon CONSTANT, Juge du Tribunal de Première In-stance de Port-au-Prince et Jude LEGER, Greffier.Par le CabinetGriswolde Mitzie R. SEVEREAvocate

AVIS DE DIVORCE

Le Cabinet TOUSSAINT & associés Rue Oswald Durand #38(bis) Ex dos Consulat Américain procédant par Griswolde Mitzie RAINVIL SE-VERE, Avocate, présente l’avis de divorce aux fins de publication en-tre les époux William NELSON et la femme née Merry Darlyne BOUCI-QUOT.PAR CES CAUSES ET MOTIFS, le Tribunal, après examen, le Ministère Public entendu, maintient le dé-faut octroyé contre le défendeur à l’audience précitée, pour le profit déclare fondée ladite action. Ad-met en conséquence le divorce de la dame William NELSON femme née Merry Darlyne BOUCIQUOT d’avec son époux pour injures graves et publiques aux torts de l’époux. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux ; ordonne à l’officier de l’Etat Civil de la section Est de Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l’un des quotidiens s’éditant à la capitale sous peine de dommages-intérêts envers les tiers s’il y échet commet l’huissier Can-dio MAXIME de ce Tribunal pour la signification relative à l’exécution du présent jugement ; compense les dépens, vu la qualité des parties.AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Jacques Hermon CON-STANT, Juge en audience civile, or-dinaire et publique de ce mercredi seize(16) Novembre deux mille seize(2016), en présence de Me. Jean Berthold TOUSSAINT représent-ant du Ministère Public, et avec la participation du sieur Jude LEGER, Greffier.Il est ordonné, etc.En foi de quoi, etc. Pour copie conforme : Griswolde Mitzie RAINVIL SEVERE, av.

AVIS DIVERS |

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| AVIS DIVERS

AVIS DE DIVORCE

Le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince compétemment réuni au palais de Justice de cette ville a rendu le jugement suivant:Entre :La dame Gracia François née Josette Clermy propriétaire, demeurant et domiciliée à Port-au-Prince, identi-fiée au NIF 003-059-465-5 Mes. Jean Joseph Exumé, et Marie Douchka Porcena avocats du Barreau de Port-au-Prince, respectivement identifiés patentés et imposés sous les Nos : 02-01-99-1947-12-00004, 003-013-243-3, 4207196861, 4210211980-0, 003-934-366-9, 01-01-99-1979-08-01145, 1315705, 1315545 ; avec élection de domicile en leur Cabinet sis au No 31 de la rue Villemenay, Bois Verna, Port-au-Prince, deman-deresse d’une part.Et Le sieur Gracia FRANCOIS, pro-priétaire, demeurant et domicilié à Port-au-Prince ; défendeur d’autre part ;Par ces motifs, le Tribunal après exa-men, le Ministère Public entendu, maintient le défaut octroyé contre le défendeur à l’audience précitée, pour le profit déclare fondée ladite action. Admet en conséquence le divorce de la dame Gracia François née Josette Clermy, d’avec son époux pour injures graves et publiques aux torts de l’époux. Prononce la dis-solution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux ; Or-donne à l’Officier de l’Etat Civil de la Section Est de Port-au-Prince, de transcrire sur les registres à ce des-tinés, le dispositif du présent juge-ment dont un extrait sera inséré dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s’il y échet. Commet l’huissier Canal Gabriel de ce siège pour la signification de ce jugement.Ainsi jugé et prononcé par nous Mathieu Chanlatte, juge, en Audi-ence civile, ordinaire et publique du jeudi premier (1) Décembre deux mille seize, en présence de Me Om-elex Jean, Substitut du Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec l’assistance du sieur Mozart Tassy, greffier du siège.Il est ordonné……..En foi de quoi……..Pour expédition conforme colla-tionnéeLe greffierPour le Cabinet Exumé

Marie Douchka Porcena, Av

AVIS DE DIVORCE

PAR CES MOTIFS, le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions con-forme du Ministère Public, ac-cueille l’action de la demanderesse, la dame née Berline JOSEPH, en la forme; Maintient le défaut faute de comparaître octroyé a l’audience du vendredi dix sept juin deux mille seize admet le divorce de ladite dame née Berline JOSEPH contre son époux Chrisner ARTIS pour injures graves et publiques, faits prévus à l’article 217 du code civil haïtien ; Prononce la dissolu-tion des liens matrimoniaux ayant existé entre eux aux torts exclusifs de l’époux ; ordonne a l’Officier de l’Etat Civil de la Commune de Port-au-Prince Section Est de transcrire sur les registres à ce des-tinés le dispositif du présent juge-ment dont un extrait sera publié dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale, sous peine de dom-mages intérêts envers les tiers ; compenser les dépens vu la qualité des parties ; Commet l’Huissier Johnny JEAN de ce siège pour la signification du présent jugement.RENDU DE NOUS, Gerty Léon-Alexis, Juge au Tribunal de Pre-mière Instance du ressort de Port-au-Prince, en audience civile publique et ordinaire du vendredi huit juillet deux mille seize, en présence du Substitut du Com-missaire du Gouvernement, Me. Brunet SALOMON faisant of-fice du Ministère Public, et avec l’assistance de Me. Jean Serge DU-VERT, Greffier du siège.Il est ordonné a tous huissiers sur ce requis de mettre le présent juge-ment a exécution, aux officiers du Ministère Public près les Tribu-naux civils d’y tenir la main à tous commandants et autres officiers de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légale-ment requis.En foi de quoi la minute du présent jugement est signée du juge et du greffier susdits.Ainsi signé : Gerty Léon-Alexis et Jean Serge Duvert.POUR EXPEDITION CONFORMECOLLATIONNEELe Greffier

Emmanuel JEANTY, Av

AVIS JUDICIAIRE

Le Cabinet Exantus avise que le Tribunal de Paix de la Section Est de Port-au-Prince; jugeant en ses attributions civiles de loyer, sous la présidence du Juge Gertin An-dré, avec l’assistance du Greffier Claudy Bazelais, a rendu en date du Vendredi 16 Septembre 2016, le Jugement ci-après libellé, entre le sieur : 1) Jerry Max Théophile, Propriétaire, demeurant, et do-micilié à Port-au-Prince, identifié au NIF : 003-037-314-9 ; ayant pour avocats constitués Mes. Sal-nave Exantus, Ilvet Augustin, et Haturin Augustin du Barreau de Port-au-Prince, identifiés, paten-tés et imposés aux nos. 003-095-467-5, 043250, A634483 avec élec-tion de domicile, en leur cabinet sis à Port-au-Prince au no. 28 de la rue de l’enterrement, demander-esse d’une part ;ETLa dame Pascal Victor, Proprié-taire, demeurant et domiciliée à Port-au-Prince, Rue Capois #47 défendeur d’autre part.« PAR CES MOTIFS, Le Tribunal après avoir délibéré conformé-ment à la Loi déclare résilier le contrat liant les parties ordonne le déguerpissement de la citée, donne acte au requérant de toute action en paiement de loyer échus à intenter contre la citée. Accorde sur le chef du déguerpissement l’exécution provisoire sans cau-tion nonobstant toutes les voies de recours commet l’huissier Sony Joseph pour la signification de la présente décision.

Ainsi jugé et prononcé par nous..Il est ordonné à tous huissiers……..Pour expédition ConformeLe GreffierPour Cabinet Exantus, par : Ha-turin Augustin, Av.

AVIS DE DIVORCE

PAR CES MOTIFS, le Tribunal, après examen de la requête du de-mandeur Jean Alcindor GUERRE qui a comparu en personne en la chambre du Conseil de ce tribu-nal en date des 19 mai 2016 et 25 mai 2016 et qui a donné mandat à son avocat Me Griswolde Mitzie

R. SEVERE pour le représenter à l’audience du 9 novembre 2016 ; accueille favorablement la requête du requérant pour être juste et fondée ; accorde le défaut sollicité à l’audience publique et civile or-dinaire du mercredi 9 novembre 2016 contre la défenderesse dé-faillante Yvrose DORVILIER ; fait droit aux conclusions du requérant en admettant son divorce d’avec son épouse ; dit que les liens mat-rimoniaux existant entre lesdits époux par leur mariage célébré à l’office de l’Etat Civil de Delmas, sous la date du 23 Octobre 1999 sont nettement dissous ; dit que Jean Alcindor GUERRE est et de-meure divorcé d’avec son épouse Yvrose DORVILIER , pour cause d’injures graves et publiques ; or-donne à l’Officier de l’Etat Civil de la section Est de Port-au-Prince de transcrire dans les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera rap-idement public dans l’un des quo-tidiens s’éditant à la Capitale, sous peine de dommages-intérêts en-vers les tiers s’il y échet, par appli-cation de l’article 296 CPC ; Com-met l’huissier Jean Joseph Donald Cadet de ce tribunal pour signi-fication relative à l’exécution du présent jugement ; compense les dépens, vu la qualité des parties.RENDU DE NOUS, Jacques Her-mon Constant, Juge en Audience Civile, ordinaire et publique du mercredi seize novembre deux mille seize, en présence de Me Toussaint Barthold, représentant du ministère public, avec la par-ticipation du sieur Jude LEGER.IL EST ORDONNE à tous Huis-siers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution aux Officiers du Ministère Public près les Tribunaux Civils d’y tenir la main, à tous commandants et au-tres officiers de la Force Publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du juge et du Greffier.-Ainsi signés : Me Jacques Hermon CONSTANT, juge et Jude LEGER, Greffier. POUR EXPEDITION CON-FORME COLLATIONNEEMe. Griswolde Mitzie RAINVIL SEVERE, Av.

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MERCREDI 21 DÉCEMBRE 2016 N0 385 | 19CULTURE |

Le 23 décembre 2016, la ville de Hinche, en prélude aux activités festives de la Noël et du Nouvel An,

accueillera la 1ere édition de « Hinche en mots ». Selon Djimy Ducasse, responsable de la cellule de communication de « Hinche en mots », cette activité permettra d’inciter les jeunes à la lecture et de les initier du coup à l’écriture. Selon Ducasse, rien ne peut rem-placer la lecture dans la formation intellectuelle et morale des jeunes. Les éditions Miroirs et C3 Éditions prendront part à cette foire litté-raire qui réunira autour de l’invitée d’honneur, 17 auteurs en signature. Les romans de Gary Victor, de Kettly Mars, de Lyonel Trouillot, les livres de Georges Castera seront aussi à la portée de la population hincheloise à des prix compétitifs. Les essais de Fritz Dorvilliers et d’autres recueils de textes écrits par les auteurs en herbe dans le département du Cen-tre seront également disponibles au grand public.

À noter que dans le cadre de cette journée du livre, tout un ensemble de conférences et de panels de réflex-ions autour du livre ont été organisés par les notables de la zone. C’était

l’occasion pour les jeunes de cette ville de discuter et d’échanger autour des questions relatives au livre.La 1ere édition de « Hinche en mots » est soutenue par des as-

sociations de jeunes de la ville de Hinche et par quelques institu-tions commerciales de cette ville. Schultz Laurent Junior

Jeudi 15 décembre. Six heures du soir. La scène de la salle Unesco de la Fokal était noyée dans l’ombre. Le

public, impatient, attendait le début du spectacle. Sur un ton allègre, un cadre de la Fokal a placé les mots d’introduction pour présenter cette chorale animée par le désir de chanter. Les choristes étaient vêtus en partie de noir. Ils ont gravi la scène à demi éclairée où cinq musiciens les attendaient déjà. Le récital a débuté avec : « Soufle van », œuvre musicale de Werner Anton Jaegerhuber. Cette complainte paysanne puisée dans le répertoire folklorique haïtien a été suivie par : « Sove peyi mwen » du rappeur Freedom. Miracsson

Saint-Val s’est illustré dans les deux premières interprétations. Il a mon-tré qu’il a plusieurs cordes à son arc. Doué d’une voix claire et chaleureuse, il a surclassé les autres interprètes en imposant à l’auditoire la justesse de son timbre vocal imposant, insinuant et tendre.D’autres interprètes, Eliézer Guérismé, Vanessa Jeudi pour ne citer que ces deux se faisaient aussi remarquer dans l’interprétation des chansons par exemple : « Sou chimen pèdi tan » de Jean Claude Martineau (Koralen) ou « Glory » de John Legend qui a embrasé la salle au terme du spectacle. La chanson « Lage’l » de Beethova Obas primée dans le cadre du 2e Konkou mizik American Airlines a fait le bonheur de plus d’un.

Le public a redécouvert cette chanson qui fut un chant de ralliement de toute une génération. « Lage’l », 30 ans plus tard, s’adresse à notre époque troublée et déchirée par des crises post électorales à répétition. L’auteur de cette chanson critique les hommes politiques et leurs actes. Il pointe du doigt la situation désespérante dans laquelle se trouve le pays et dénonce les combines fratricides, la misère, le chômage, et l’état lamentable de notre environnement.

« Peyi Dayiti dwe developeNa simen kouray nan tout Savann

DezoleBayawonn touman na rache lage

peyim tandeWoooo si nou vlel avanse fò n òganize

Tout sa k anpechel mache lagel lagel lagel »

D’excellents solos de guitare ont accompagné cette chanson. La musique était belle. Les mélodies, légères comme des arpèges. Les accompagnateurs Clyde Duverné (basse) Marc Harold Pierre (percussion), Chabi Kasim Tarik (guitare) Kerby Jimmy Toussaint (guitare) Woudji Victor (clavier) ont été tout à fait excellents. L’assistance n’avait pas demandé mieux. Chacun a laissé la salle, l’air heureux. Des mots de félicitations ont été adressés au chef de chœur Daphné Ménard pour son travail appréciable à l’occasion de ce concert réussi.

Schultz Laurent Junior

En route vers la 1re édition de « Hinche en mots » La bibliothèque communautaire de Hinche organise la première édition de « Hinche en mots », le 23 décembre 2016, au lycée Dumarsais Estimé de la ville. La nouvelliste Edna Blaise, auteure du recueil de nouvelles : « La pitié ne coûte que 10 gourdes » sera l’invitée d’honneur de cette manifestation littéraire.

Le premier concert de la « Koral Fokal » : une grande première réussieLa chorale de la Fokal (Fondation Connaissance et Liberté) a donné un concert dans la soirée du jeudi 15 décembre 2016. Sous la direction du maestro Daphné Ménard, un chœur de 30 personnes composé pour la plupart de plusieurs employés de la Fokal, de comédiens et d’acteurs de théâtre tels que Miracson Saint Val, Billy Elucien, Eliézer Guérismé, Jenny Cadet et autres ont interprété des chansons qui témoignent d’une conscience et d’un engagement. Des chansons qui marquent notre génération.

Viola Audate et Djimy Ducasse, deux des organisateurs de Hinche en mots

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De nouveaux jeunes ingénieurs culturels sont désormais disponibles sur le terrain, et prêts à servir

la culture. Ils ont participé, dans le cadre de ce séminaire, aux quatre modules de formation en Ingénierie de la culture. Ils mettront au profit de la culture, leur compétence et leurs connaissances. Certains d’entre eux ont déjà commencé à travailler dans les domaines de la culture, à Port-au-Prince.« Je tiens à vous présenter tous mes compliments pour vos énormes sac-rifices pendant environ six mois, dès les premières séances de travail

jusqu’à la remise de vos projets du mois de novembre dernier, réali-sés dans des conditions assez diffi-

ciles compte tenu des problèmes d’insécurité, de manque d’électricité et de moyens financiers pour répon-dre à certains besoins urgents liés à vos études », a affirmé le directeur du CRICH, Jean Joseph qui a également signalé la longue distance parcourue par certains participants.Les projets de ces nouveaux ingé-nieurs de la culture ont été analysés sur plusieurs critères tels : la qualité générale, le niveau de rédaction, la pertinence des sujets, leur fais-abilité et la présentation de dossiers techniques en ingénierie culturelle. Nombre de ces participants ont dû abandonner en cours de route.« Nous avons passé un bon moment ensemble, car c’est l’aboutissement d’une expérience. Ce n’est pas quelque chose de courant, même dans la Caraïbe, former des gens aux métiers de la culture », a, pour sa part, signalé Yv-Mari Séraline, coor-donnateur de l’OMDAC. Cette for-mation a été centrée, non spéciale-ment sur la conception, l’animation, mais sur l’ingénierie, c’est-à-dire des méthodologies qui permettront à ces jeunes d’arriver à des résultats. Selon le responsable du CRICH, Jean Joseph, ces jeunes sont main-tenant en mesure de créer, planifier, réaliser leurs propres projets ou ac-tivités culturelles, et mettre leurs ca-pacités au service de toutes les insti-tutions qui en ont besoin, en matière d’organisation de concerts, de festi-vals, de carnavals, de foires, etc. Les organisateurs souhaitent également que les pouvoirs publics ou privés,

les écoles, les compagnies d’art, les ambassades et/ou les institutions internationales n’hésitent pas à faire appel à ces nouveaux professionnels de la culture, et à les aider à pour-suivre leurs études en ingénierie d’art à un niveau supérieur.

OMDAC, une coopération éducative et culturelle avec HaïtiL’OMDAC est en lien depuis de nom-breuses années avec des structures culturelles et éducatives d’Haïti. Ces liens se sont concrétisés par des con-ventions d’activités, permettant les échanges ainsi que des actions con-crètes. En particulier cette organisation a des partenariats avec le CRICH, dans les domaines de la formation et de la culture. Dans la continuité de ses actions, l’OMDAC développe plu-sieurs opérations à but non lucratif en lien avec ses correspondants de la Caraïbe, dans le cadre d’activités de collaboration associative ou éduca-tive. En particulier plusieurs accords ou conventions ont été signés par le président de l’association à Port-au-Prince, avec diverses structures en vue d’actions communes en 2016-2017.À Port-au-Prince, l’association dével-oppe une action pour des jeunes ar-tistes diplômés de l’ENARTS (École nationale d’Arts), dirigée par Philippe Dodard, en vue de la mise en place de résidences d’artiste, d’une aide à la constitution de dossiers pour ac-céder à des études hors d’Haïti, à l’organisation d’expositions itinéran-tes avec plusieurs diplômés de l’école et des perspectives d’échanges avec des jeunes martiniquais.L’OMDAC s’intègre au festival de street-arts/arts urbains en Haïti or-ganisé par le « Kolektif Basquiat » présidé par Jean Wilder Pier-resaint et « Akoustik prod ». Elle compte également organiser en Haïti, l’été prochain la prochaine édition du festival Kreyòl Fiesta. Jean Emmanuel Jacquet

| CULTURE

15 nouveaux ingénieurs de la culture formés par le CRICH et l’OMDACLe Centre de Renforcement intellectuel et culturel d’Haïti (CRICH) et l’Organisation martiniquaise pour le Développement des Arts et de la Culture (OMDAC), dans le cadre d’une coopération éducative associative entre les deux institutions, ont procédé, le vendredi 16 décembre 2016, au local du centre, à Pacot, à la remise de certificats à 15 jeunes qui ont participé à une formation en ingénierie culturelle, du 25 mai au 28 octobre 2016. La cérémonie s’est déroulée en présence notamment du responsable de la formation, M. Yv-Mari Séraline, représentant de l’OMDAC et du directeur du CRICH, M. Jean Joseph.

Photo souvenir des jeunes certifiés en Ingénierie de la culture.

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MERCREDI 21 DÉCEMBRE 2016 N0 385 | 21

Expressions de la hantise et des déboires du quotidien. Technique avancée lui permettant de pousser son

surréalisme bien loin, faisant ainsi fonctionner les doubles. Le peintre, malgré le grand abandon cette fois du miroir demeuré longtemps incontournable dans ses œuvres, subit encore et en dépit de tout, les influences des écoles de peinture des années quatre-vingt-dix. En effet, Pierre Jean Dieudon est né de la belle époque des installations artistiques, du ready-made, des ex-périences multimédias, des perfor-mances. Au-delà de cet art sublime, de cette peinture de la douleur, des émotions et des désirs intenses, l’artiste n’arrive pas à se dissocier de

ses couleurs préférentielles et éter-nelles. Le bleu par exemple qui oc-cupe le fond de ses tableaux, offre du coup une originalité picturale. Quant aux représentations des fig-ures, le travail de récupération et de collage dont on lui connait, pâlit. Ce ne sont plus des morceaux de verre qui prenaient corps dans ses tableaux. L’œuvre de Pierre Jean Dieubon est comme une incidence de la création. Elle continue tou-jours, ne pouvant plus s’arrêter. Elle n’est jamais définitive. Chez Pierre Jean Dieubon, l’œuvre tend encore vers un changement de sa forme, et parfois même de son fond, comme pour expliquer les mouvements, les déplacements de son créateur.Les récents travaux de Pierre Jean

Dieubon attestent d’une certaine ré-ticence du pinceau par rapport à la société. Réticences et hésitations sur le devenir de l’homme urbain. Que devient-il, l’homme d’aujourd’hui, devant toutes les transforma-tions sociales, économiques et technologiques ? On voit dans ses œuvres l’expression d’un en-gourdissement de l’individu. Il est perdu, égaré dans ce va-et-vient de la modernité. Il crie, appelle au re-tour, à la tenue.Pierre Jean Dieubon travaille beau-coup sur les traits. Il vient en effet confirmer sa ressemblance, à bien des points, aux premiers expres-sionnistes, dont l’un des pionniers, le norvégien Edvard Munch, que le tableau « Skrik (le cri) » (1893) il-

lustre bien. Pierre Jean Dieubon est également animateur et journaliste. Il a dirigé la section culturelle de la Télévision nationale d’Haïti pendant plusieurs années, avant d’entamer une carrière au Théâtre national d’Haïti où il travaille actuellement.

Jean Emmanuel Jacquet

CULTURE |

Le gémissement dans l’œuvre de Pierre Jean DieubonL’artiste-peintre Pierre Jean Dieubon revient avec sa peinture épousant la spirale de la vie. Le cri, omniprésent dans ses tableaux, est l’expression même de la vie qui l’entoure, du bourg de Gressier, où il réside et tient son atelier. Son absence sur la scène n’est donc pas stérile. Pierre Jean Dieubon revient avec un travail neuf qu’il présentera très prochainement au public haïtien.

Œuvre de Pierre Jean Dieubon

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Le 31 octobre 2016, la Sélection nationale des moins de vingt ans a été sacrée championne de la Caraïbe en battant en

finale Antigua et Barbuda (4-0) et l’attaquant Ronaldo Damus a inscrit deux buts et a fini avec six réalisations. Le jeune international haïtien a déclaré à Concacaf.com qu’il a commencé à jouer au foot dès l’âge de cinq ans avec son père pour s’amuser et qu’il a eu une passion pour cette discipline. Il assure vouloir se perfectionner comme attaquant. « J’ai commencé à jouer au football quand j’avais cinq ans. Je jouais avec mon père pour m’amuser et je jouais à l’école primaire. J’ai fait du foot ma priorité. C’est ma passion et je souhaite devenir un professionnel accompli. J’ai toujours été un attaquant et j’ai été le plus rapide. C’est un domaine dans lequel j’espère vraiment m’améliorer », a relaté le jeune attaquant Ronald Damus tout en mentionnant qu’il est ravi d’aider l’équipe à remporter le titre de champion de la Caraïbe ainsi que la sélection U-17. « C’est un sentiment merveilleux d’être champion des Caraïbes. Non seulement avec les U-20, mais aussi avec les U-17 parce que c’est un moment très spécial pour notre pays. La finale a été un moment spécial pour moi en marquant deux buts contre Antigua et Barbuda parce que c’était mon rêve de marquer en finale afin d’aider mon pays à remporter un trophée. Donc, je suis heureux de contribuer à ce sacre », a-t-il précisé tout en souhaitant que l’équipe garde la

même confiance et la forme lors de la dernière phase des éliminatoires du Mondial à Costa Rica.Ronaldo Damus a également fait savoir que le coup du chapeau face à Sainte-Lucie lui a ouvert la porte tout au long du tournoi, regrettant toutefois de n’avoir pas marqué contre Cuba et Trinidad.

Méchack Jérôme et Karim Benzema, son modèleRonaldo Damus, produit de l’école de football Etafom de Hinche, sa ville natale, de l’École nationale des Talents sportifs (ENTS) et Camp Nou Académie, a surpris tout le monde en disant que le défenseur international Méchak Jérôme est son footballeur préféré sur le plan local et Karim Benzema sur le plan international. « Méchack est un grand travailleur et il a réussi à jouer professionnellement à

l’étranger. Il a remporté la MLS Cup en 2013 avec Sporting Kansas City et il a remporté la USL Pro League avec Orlando City en 2011, donc il m’a montré que vous pouvez réaliser tout ce que vous voulez dans le football une fois que vous travaillez dur. En dehors d’Haïti, Karim Benzema est l’autre joueur que je regarde. J’admire son zèle pour le football. C’est quelque chose que j’espère développer ».

Ronaldo Damus veut écrire l’histoireLors de la dernière phase qui se tiendra du 17 février au 5 mars 2017 à Costa Rica, la Sélection na-tionale des U-20 doit affronter les États-Unis d’Amérique, Panama et St Kitts-and-Nevis afin de faire partie des quatre qualifiés pour le Mondial qui aura lieu du 20 mai au 11 juin 2017 en Corée du Sud. Mais

l’international haïtien veut écrire l’histoire avec ses coéquipiers en décrochant l’un des quatre billets disponibles pour le Mondial sud-coréen. « Le groupe n’est pas facile, mais nous avons la qualité pour décrocher l’une des quatre places disponibles. Haïti n’a jamais participé à une coupe du Monde des moins de 20 ans, mais nous cherchons à être les premiers à le faire et à créer l’histoire. L’équipe U-17 de retour en 2007 nous a donné des souvenirs de ce qu’ils ont fait en Corée du Sud. Avec la Coupe du Monde U-20 en Corée du Sud en 2017, nous vou-lons y retourner et faire une bonne impression », a-t-il dit tout en men-tionnant son objectif pour l’année 2017. « Mon objectif pour l’année 2017 est d’aider la sélection U-20 à se qualifier pour la Coupe du monde U-20 et les Seniors à se qualifier pour la Coupe d’Or de la Concacaf », a souhaité Ronaldo Damus qui a fait ses débuts avec les Seniors le 2 septembre 2016 contre le Costa Rica en match comptant pour les élimi-natoires du Mondial 2018 qu’ Haïti avait perdu (0-1).À noter que Ronaldo Damus a joué en sélection U-17 où il a remporté le titre caribéen en 2014 et en 2016. Il a obtenu le même trophée avec les U-20. Il a porté les couleurs du Racing club haïtien et actuellement il joue pour le Real Hope du Cap où il est le 3e meilleur buteur de la sé-rie de clôture avec sept buts. Il est né le 12 septembre 1999 à Hinche de parents Joseph Reynald Da-mus et Dieula Séné (décédée).

Gérald Bordes et concacaf.com

Ronaldo Damus.| Photo : concacaf.com

HAÏTI/INTERVIEW/FOOTBALL

Ronald Damus dévoile ses objectifs Dans une interview accordée à Concacaf.com, l’attaquant du Real Hope du Cap, Ronaldo Damus, a fait part de ses ambitions. Tout d’abord la qualification pour le mondial U-20, ensuite la qualification pour la Gold Cup 2017.

| SPORT

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La saison dernière, dès sa première participation, le Real Hope Academy, communément appelé Real

du Cap, a remporté le championnat national de deuxième division. Cette année, le club de Quartier-Morin jouera pour le titre de la série de clôture de la plus grande compétition de club organisée par la Fédération haïtienne de football. L’ascension fulgurante de la plus jeune équipe de la ville du Cap est le résultat d’un projet bien élaboré. Plus qu’un club de football, le Real est une révolution, une vision, a expliqué la déléguée Shella Joseph.« Le Real n’est pas une simple équipe. C’est une académie créée en 2014 par un groupe d’entrepreneur ayant à sa tête monsieur Gener Pierre. Notre mission première a été la mise en valeur des jeunes. Nous pouvons accueillir et loger plus de cent jeunes footballeurs. Des constructions sont en cours du côté de Quartier Morin, base de l’équipe, pour améliorer la capacité de l’académie. En plus du football, l’école est obligatoire à tous ceux

qui en font partie », a raconté Shella Joseph.Au sein du Real Hope Academy, la priorité est accordée aux jeunes. L’accent est mis sur la discipline et l’avenir des jeunes des deux sexes, a expliqué la déléguée. « Après notre montée en première division, nous avons procédé au renforcement de l’équipe. Maintenant, nous avons une ossature majoritairement jeune dont sept sont issus de l’Académie. Dans les mois à venir, l’académie aura son équipe féminine en vue de donner l’opportunité aux jeunes filles d’exposer leur talent au plus haut niveau du football haïtien », a-t-elle promis.

Le real vise le sommetQualifié avec brio pour la finale de la série de clôture du championnat haïtien de D1, le Real Hope vise le titre. À moyen et long terme, il souhaite s’installer au sommet du football, a avancé Shella Pierre, qui joue également le rôle de responsable de communication du Real. « Nous sommes en route pour le titre. Nous allons le jouer à fond.

Car l’objectif, c’est de faire de cette équipe une référence à plusieurs niveaux. C’est-à-dire, avoir nos fidèles supporteurs et des résultats sportifs impressionnants », a-t-elle ajouté. Pour la série de clôture, le club des coéquipiers de Roberto Louima a un budget de 2 500 000gourdes. Avec seulement deux sponsors, la situation financière du club n’est pas au top. Ce qui ne nous empêche pas d’honorer toujours nos obligations envers nos joueurs et notre staff, a fièrement révélé Shella Joseph.Seulement pour la série de clôture, nous avons un budget évalué à 2 500 000 gourdes. Pour combler ce budget, nous avons seulement le support de gaz –au-max et la pompe Total de Vertières. Nous invitons d’autres partenaires à investir dans notre projet et ils seront en retour satisfaits », a-t-elle conclu, tout en rappelant que son club travaille activement avec les autorités de la FHF pour finaliser au plus vite le dossier de la licence FIFA/Concacaf/FHF.

Kenson Désir

SPORT |

Football

Le Racing FC débute par une victoire

Le championnat de la Paix organisé par le bureau du sénateur Carl Murat Cantave a débuté le lundi 19 décembre au parc Sténio Vincent de Gonaïves, le Racing football club de Gonaïves a battu sur le strict minimum l’Association sportive de Dessalines sur le score étriqué d’un but à zéro. Un but inscrit par Jamesly Daniel à la 7e minute de jeu. Huit équipes prendront part à ce tournoi qui débute le 19 décembre et prendra fin le 1er janvier 2017. Le vainqueur recevra un trophée et 250 000 gourdes et son dauphin 150 000 gourdes. Chaque équipe participante reçoit un frais de déplacement qui varie entre 10 000 à 15 000 gourdes par match. L’AS Tigresses tenue en échec

L’Association sportive des Tigresses, championne en titre du championnat féminin a été tenue en échec le lundi 19 décembre en match décalé de la 4e journée de la série de clôture par les filles de l’académie Camp-Nous (1-1). Un jour avant, dimanche, Valentina a eu raison de l’Aigle brillant (1-0), Star des Gonaïves a battu Jongleuse du Cap (2-0), tandis qu’Anacaona de Léogâne a pulvérisé Goal de Léogâne (5-1).

International

Arturo Vidal meilleur chilien pour 2016

Selon CNN Chile, le Chilien Arturo Vidal qui a remporté la Copa America Centenario avec son pays face à l’Argentine de Messi a été élu meilleur joueur chilien pour l’année 2016.

Nouvelle procédure dis-ciplinaire ouverte par la Fifa contre le Nigérian Amos Adamu

La Fédération internationale (Fifa) a annoncé l’ouverture d’une nouvelle « procédure judiciaire formelle » à l’encontre d’Amos Adamu, ancien membre du comité exécutif de l’instance. Déjà suspendu trois ans en novembre 2010, pour des soupçons de corruption dans l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022, le Nigérian pourrait faire l’objet d’une autre suspension de deux ans de toute activité liée au football.Après une enquête menée depuis mars 2015, la chambre d’instruction du comité d’éthique de la FIFA a en effet recommandé cette décision, ainsi qu’une amende de 19 000 euros. Ancien membre de la Confédération africaine (CAF), Adamu voit son nom régulièrement cité dans les affaires de corruption qui gangrènent l’instance ces dernières années.

HAÏTI/FOOTBALL/CHAMPIONNAT D1

Real Hope Academy : Un club et plus encore !Depuis sa fondation en 2014, le Real Hope Academy ne cesse de gravir les échelons dans le milieu du football. Les mercredi 21 et samedi 24 décembre, il affrontera le FICA dans le cadre de la finale de la série de clôture du championnat de D1. Ce qui fait du club de Ronaldo Damus, la nouvelle sensation du football haïtien. Plus encore, c’est l’une des rares académies du pays œuvrant dans le football.

La formation du Real Hope Academy. | Photo : (archives) courtoisie page Facebook du club.

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