Hartmann, J-U. Long Discourses
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7/18/2019 Hartmann, J-U. Long Discourses
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RESUMES DES COURS ET CONFERENCES
Constantin, on observe dans l Antiquite tardive, comprise dans un sens tres large,
une serie de changements profonds, une transformation radicale de la religion
- non seulement de ses formes cultuelles et des grandes conceptions theolo
giques, mais de sa definition meme, et de sa fonction dans les differentes societes
et cultures
du
monde mediterraneen et du Proche-Orient. Dans une serie
de
quatre conferences, intituIees « Un nouveau souci de soi
»
«L
essor des (eligions
du livre » « Reinterpretations du rituel : la fin des sacrifices », et « De la religion
civique a la religion communautaire », on
s est
efforce d etudier, de fa90n resolu
ment comparative, certains des aspects les plus importants ou les plus revelateurs
de cette transformation.
Il s agit d une serie complexe de phenomenes imbriques les uns dans les
autres. Chacun de ces phenomenes represente, en soi, nne evolution historique,
et reflete des transformations qui ont eu lieu dans la longue duree. Mais c est la
conjonction de ces phenomenes qui permet de degager un ensemble de transfor
mations qui sont si prof ondes qu on peut parler de veritable mutation, pour
utiliser une metaphore empruntee a la pensee biologique. En un sens, on peut
dire que
c est
dans I Antiquite tardive que se forment les cadres essentiels de la
religion teIle que nous la connaissons dans les societes europeennes et proche
orientales, en particulier, bien entendu, dans Ies societes chr6tiennes et musul
manes, ainsi que dans les communautes juives enclavees dans ces societes.
Le cadre politique essentiel, dans l Antiquite tardive, c est bien entendu 1 em
pire, romain (qui se transforme, apres le quatrieme siecle, en un
imp rium
reli
gieux), ainsi que l empire sassanide a l est. La consequence principale du cadre
imperial, pour les croyances et pratiques religieuses, c est le pluralisme qui
permet
Ie
choix par 1 individu de son identite religieuse, le passage d une religion
a 1 autre, ainsi que la restructuration des liens entre ethnicite, culture, et religion.
La conversion religieuse, qui est directement liee au pluralisme, permet la forma
tion de nouvelles identites, un accent neu f etant mis sur l indivi du, plutOt que
sur la societe. Interiorisation, personnalisation, affaiblissement de la religion
civile, ces mouvements permettent
Ia
creation de structures neuves, dans les
quelles peuvent s exprimer les nouvelles dimensions de la religion: des commu
nautes, qui remplacent des societes urbaines, des nouvelles formes du culte (des
prieres remplacent les sacrifices), iconographie profondement nouvelle dans ses
formes et ses contenus. La religion, maintenant, se choisit, se cultive, volontaire
ment. Il s agit, de plus en plus, d une identite et d une activite individuelles, qui
sont souvent le fait de virt uose s» (le saint, le moine, le rabbi talmudique).
Notre periode, qui va en gros de Jesus a Mahomet, voit le developpement
du
medium du livre (livre saint, codex), et de son corollaire, oral ou ecrit, exoterique
ou esoterique, le commentaire. Le livre et son cOlumentaire permettent Ie deve
loppement de 1 etude theologique de l a religion et 1 essor
d une nOllVelle
forme
de communication entre les communautes religieuses. Le livre sacre et revele,
qui offre la clef de la realite, perm et de mettre en ordre et de maltriseI les
complexites de la realite, et de developper une vision du monde simplifiee:
RESUMES DES COURS ET CONFERENCES
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com
me
le monde celeste, le monde materiel apparalt comme unifie, ou plutat
divise entre deux forces principales. D autre part, ces deux mondes sont mainte
nant separes 1 un de l autre. On observe, par ailleurs, un developpement tres fort
du
symbolisme, qui s exprime aussi dans les nouvelles formes de 1 icono
g
l:a
p
hie,
surtout a partir de la crise religieuse du troisieme siecle et de la converSlOn de
Constantin.
La constitution de communautes religieuses en competition les unes avec les
autres, se disputant souvent le meme texte revele, la formation des orthodoxies
(chez les juifs et les zoroastriens aussi bien que chez les c h r e t i e ~ s ,
i ~ p l ~ q u a i ~
le
developpement de la polemique religieuse comme moyen essentlel d
a f f 1 ~ m a t J o n
identitaire, et en corollaire, la collusion entre autorite religieuse et
POUVOl
r
secu
lier, et de fortes eruptions de violence inter-religieuse.
D Eric Robertson Dodds et Henri-Irenee Marrou a Peter Brown, Pien e Hadot
et Michel Foucault ou Michel Tardieu, la recherche contemporaine a permis
d effectuer des progres considerab1es dans notre comprehension des complexites
de 1a situation religieuse de
l
antiquite tardive. Il semble toutefois que de fa90n
traditionnelle, 1a recherche a surtout mis
l
accent sur 1e passage du « paganisme »
au christianisme, en oubliant trop souvent que cette derniere religion est une
religion
« orientale
»
et plus precisement une variante du juda isme. Or il s avere
que
1e
judaisme a He affecte avant d autres systemes religieux par les t r a n s f o r m a ~
tions que nous avons etudiees, qu il en a meme ete parfois 1 instigateur.
Ai.nsl
1a
tradition biblique des psaumes et des prophetes permet-elle une restructuratlOn
de l individu, ainsi 1a bible hebra ique apparalt-elle comme le model e des autres
livres reveIes, ainsi
1a
destruction du temple de Jerusalem for9a-t-elle les juifs,
avant d autre s, a se reinventer une religion sans sacrifices, ainsi enfin l idee de
communaute religieuse doit-elle beaucoup a la synagogue, qui existait deja dans
le monde hellenistique. On espere avoir mis
l
accent plus fortement encore sur
la transformation profonde, dans cette periode, de 1 idee meme de religion, qui
reste enco re aujour d hui notre heritage, pour le meilleur et pour le pire.
M. Jens-Uwe HARTMANN
Professeur a 1 Universite de Muni ch (Allemagne)
Conversing with Brahmins, Kings, and other dignitaries :
A
new version of the Long Discourses of the Buddha
After the death of the Buddha, his teachings were orally transmitted for several
centuries. During this period continuously texts were added and grew larger, and
they underwent many forms
of
redactional changes and modifications. This was
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RESUMES DES COURS ET CONFERENCES
partly instigated by the wish to preserve intact an oral transmission and partly
necessitated by the transition from one dialect 01' one language into another when
Buddhism spread throughout India. In order to structure that constantly growing
amount of literature, a classification was developed which permitted of arranging
the discourses ascribed to the Buddha into four or five sections which together
formed the collection
of
his words on doctrinal matters. In the course
of
time,
several versions of that collection were formed, each using another Indian lan
guage and showing a multitude of differences, especially of length, contents and
doctrine, but retaining the basic classification scheme.
The first of the four or five sections is that of the Long Discourses , so
named because it contains those discourses which grew into the longest ones in
the course of transmission. Until recently, only one version was known in its
Indian original; this is the so-called Pali version (Pali being one
of
many Middle
Indian languages) which is still used today in Sri Lanka, Thailand and Burma,
the countries of Southern Buddhism. A second version is preserved in a Chinese
translation made in the fifth century when Buddhism was introduced in China.
t is closely linked to, but
by
no means identical, with the Pali version.
A few years ago, in the end
of
the nineties, all
of
a sudden another version
smfaced when a voluminous manuscript, allegedly found in Northern Pakistan,
was sold for a very considerable price on the Western rare book market in
London. Soon
rt was found to contain another version of the Long Discourses .
Although no reliable information about its find spot is available, a provenance
from the northwestern region of the Indian subcontinent is very likely. Based
on the palaeography and on a radio carbon dating, the manuscript must have
been written in the first half
of
the eighth century, a time when Buddhism was
still alive in Pakistan and Afghanistan. Originally the manuscript consisted of
454 birch-bark folios measuring 50 x 10
cm
which makes it a rather large book
by size and volume. To date, approximately half
of
the folios have turned up
in the West, and the remaining pages are either lost 01' still waiting for a rich
collector.
This new version is rather different from the other two known so far. t is
composed in Sanskrit, the classical language of ancient India, and it contains
47 discourses against the 34 of the Pali version and the 30 of the text only
preserved in Chinese translation. A number of discourses was unknown before,
and even those which find counterparts in the other vers ons are often different
in contents and structure. Amazingly, the collection also contains some discourses
which are rather short and do not really fit into the Long Discourses , but the
reason for their inclusion remains unknown.
Most of the texts combine the presentation of Buddhist teachings with a frame
story. Somebody comes to meet the Buddha and asks him a question. The
majority of the visitors are Brahmins, the members
of the most important riyal
groups
of
religious specialists. Their relevance is clearly demonstrated by the
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number of stories about brahminical visitors,
by
the ranks attributed to them and
by the course
of
the discussions which, not surprisingly, usually end with the
successful refutation of the view taken by the Brahmin and, important, with him
admitting to have been convinced by the arguments of the Buddha. Then there
are members of other groups of ascetics, notably the Jaiilas, and representatives
of wordly power, such as various kings, a minister who is sent to the Buddha
in order to inquire about the chances
of
a successful military campaign, a prince
and a famous physician.
Most of the texts contain a message, or, rather, severa1 messages. First
of
all,
they present points of Buddhist doctrine. Some focus on philosophica1 problems,
but most of them deal with ethics, spiritual development and the various theoreti
cal and practical aspects
of
the way to Nirvana. All this would be a religious
message. At the same time, most of them .also contain anorher set of messages:
they aim at constructing the uniqueness of the Buddha and his teaching by
demonstrating his superiority over other religious 01' wordly leaders. There are
even two texts which contain no religious message at all; however, they are
very important in widening the superiority claim. They describe the visit of a
large crowd of non-human beings who have come
to
pay homage to the Buddha.
What is to be expressed here is a relationship between powers, not a homily.
The Buddha does not teach them; instead he lets them promise
to
protect his
followers against attacks of other supernatural beings. In tbis case the message
is twofold, namely the acknowledgement of the superiority of the Buddha by
non-human powers and the promise of protection.
M. Fritz NI S
Professeur a 'Universite Heinrich Heine de Düsseldorf (Allemagne)
1. La fierte des passeurs. Traducteurs et traductions de nos J ours
A
et
du Moyen Age
au XVIIIe siede
Le metier du passeur, litteraire ou autre, semble compter parmi les plus
humbles qui soient. N'est-ce pas une absurdite de vouloir lui reconnaltre de la
fierte? Vouloir detecter cette fierte ressemble un peu
a
une expedition dans un
vaste No
man s
Land de la recherche historique qui ne semble promettre que la
decouverte de landes steriles. Mais contre toute attente, l'histoire de la traduction
en France ne commence pas qu'avec la Renaissance. On peut meme dire, avec
l'evangile selon saint Jean,
qu «
au commencement la Traduction etait ». Et des
:
M o y ~ n Äge on rencontre aussi des traducteurs qui, dans une large mesure,
s emanclpent ouvertement de l'autorite de l'original.
La
proliferation du nombre