Habiter en quartier durable

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  • Pratiques et stratgies dactionpour un nouvel ancrage local du logement

    AuteurJean-Michel Degraeve,ArchitecteMaison de lUrbanit

    A linitiative du Ministre wallon du Dveloppement durable

  • Sommaire Prface du Ministre : Une politique dhabitat pour le 21e sicle ! 5 Pour introduire le propos 7

    I / Prologue - Cadre conceptuel 13

    I I / Partie centrale - Dix pratiques pionnires 39

    1 Passer dun projet de cit bioclimatique un lotissement basse nergie 41 Mouscron, Quartier du Nouveau Monde, Elea

    2 Crer un ensemble de logements thermo-efficaces 57 Vis, Quartier Devant-le-Pont, Domaine les Pliades

    3 Restructurer une cit sociale de manire durable 73 La Louvire, Quartier de Saint-Vaast Cit, Cit Jardin

    4 Construire un habitat group de maisons passives 89 Tournai, Quartier du Faubourg Saint-Martin, Pic au Vent

    5 Construire un ensemble de logements et de bureaux sans nergie fossile 105 Sutton (GB), Quartier Hackbridge, BedZED

    6 Rnover une cit sociale en coquartier rsidentiel 117 Mons, Quartier de lAvenue des Gurites, Lle aux Oiseaux

    7 Transformer une caserne en coquartier de logements et de services 133 Grenoble (F), Quartier des Grands-Boulevards, ZAC de Bonne

    8 Crer un coquartier de logements, de bureaux et dquipements publics 145 Culemborg (NL), Quartier Oude Buitenwijken, EVA-Lanxmeer

    9 Construire un quartier durable avant la lettre 157 Ottignies-Louvain-la-Neuve, Quartier de Lauzelle

    10 Rnover une zone dinitiative privilgie de manire durable 169 Lige, Quartier Saint-Lonard

    III / Epilogue - Stratgies daction pour un nouvel ancrage local du logement 187

    Pour ne pas conclure ! 201

    Glossaire 202

    Bibliographie 206

    Gnrique 207

    Remerciements 208

  • A u fil des dcennies, la politique du logement a progressivement laiss la place une politique de lhabitat, en ce quelle sinscrit dsormais dans une approche multiple. Le pouvoir politique, quel que soit son niveau, ne peut plus se contenter aujourdhui de programmer la cration de logements sans sattacher rencontrer davantage les besoins in-dividuels tout autant que collectifs, prsents et futurs. Mconnatre ce principe exposerait indubitablement les gnrations suivantes de ncessaires dconstruc-tions/reconstructions comme on en connat actuelle-ment. Louvrage que vous vous apprtez parcourir sattache ds lors dcrire une srie de lieux de vie actuels ou en devenir propices lpanouissement de leurs habitants.

    Plus que jamais, je souhaite que le concept dhabitat soit au cur des enjeux de son poque et devienne in-dissociable de celui de durabilit. Les dix angles th-matiques danalyse des quartiers retenus pour cette publication peuvent tre perus comme autant de cri-tres permettant de jauger leur durabilit. A travers eux, il sagit de montrer que lenjeu du dveloppement durable est tout autant conomique et environnemen-tal que social. Telle est la conception du dveloppe-ment durable que jentends dfendre. Je suis par ail-leurs convaincu que les principes mis luvre au nom de la durabilit des quartiers servent la qualit de vie des habitants tout en rpondant des enjeux dordre plantaire.

    Cet ouvrage sinscrit dans le cadre de la mise en uvre de la politique dancrage communal du loge-ment et il sadresse lensemble des oprateurs recon-nus par le Code wallon du Logement. Il a t conu pour atteindre un certain degr doprationnalisa-tion afin de soutenir de nouvelles stratgies daction. Les oprations wallonnes prsentes dans les pages ci-aprs sont valorises en ce quelles ont de nova-

    teur au niveau de leur conception sans lsiner pour autant sur les tapes technico-administratives par-fois nombreuses intervenues depuis leur gense. Les tmoignages des acteurs des projets sy ajoutent pour constituer une base de rflexion solide quant la po-tentialit de leur rplication totale ou partielle. Aux cts des expriences rgionales, les projets trangers ouvrent le champ de la rflexion. Mme sils sinscri-vent bien entendu dans dautres contextes socio-poli-tiques, ils prsentent de nombreuses caractristiques dont il peut tre tir inspiration lchelon wallon. A la fin de louvrage, des balises, se nourrissant de lensemble des projets, devraient permettre de venir en appui de la rflexion des oprateurs.

    La politique dhabitat durable doit sinscrire dans une logique de quartiers qui sont autant de lieux de vie dans lesquels nos concitoyens ancrent leur quotidien. Si la cration de nouveaux quartiers est prsente dans louvrage, dautres exemples tendent souligner que de petites oprations cibles sont destines avoir un effet dentrainement sur le cadre bti existant et les habitudes de ses habitants. Les expriences dont il est fait tat ne doivent pas tre perues comme autant de canevas rigides mais plutt comme des approches aux facettes multiples sinscrivant dans des contextes varis. Ces utopies qui sont devenues des ralits ne manqueront pas, je lespre, de nourrir votre ima-gination, et cela quelle que soit la taille des projets que vous comptez mettre en uvre dans le cadre du prochain ancrage communal 2012-2013. cet gard vous recevrez, cet t, une circulaire ministrielle qui balisera les orientations de ce nouveau programme dinvestissement.

    A vos projets !

    Jean-Marc Nollet,Ministre wallon du Dveloppement durable

    5HABITER EN QUARTIER DURABLE Prface

    Une politique dhabitat pour le 21e sicle !

  • de nos anctres du fond des ges nos ptits bambins qui poussentlair que lon partagecest le mme pour touscest le mme navirepour lamiral ou pour le mousselair que lon respirecest le mme pour tous

    Michel Jonasz,Soul Music Airlines

  • Pour introduire le propos

  • HABITER EN QUARTIER DURABLE Pour introduire le propos

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    Habiter

    Depuis des millnaires, les lieux abritant les activits humaines sont crs en fonction dimpratifs commerciaux, militaires, religieux ou industriels. Lieu de co-exis-

    tence , lhabitat humain comprend des espaces pour tra-vailler, se reposer, se nourrir, mais aussi circuler et se divertir. Il prend une multitude de formes qui varient selon le climat et la gographie du site mais aussi en fonc-tion de lorganisation socio-conomique et culturelle des habitants.

    La gestion des lieux dhabitat ncessite la mise en place dune organisation de la cit. La commune joue au-jourdhui ce rle de pivot de proximit avec les habi-tants. Elle garantit lusage des lieux du vivre ensemble et favorise les changes entre les habitants au moyen de diffrents outils. Parmi ceux-ci, les outils urbanis-tiques de planification urbaine et de politique foncire structurent le territoire. Les outils caractre technique organisent lamnagement et la gestion des btiments, des espaces publics et voiries, des divers rseaux et de la biodiversit. La commune organise laccs des citoyens aux services de base : commerce(s), crche, cole, salle de sports, local pour les associations, bibliothque, etc... Ce rle central que joue la commune dans la formation du cadre de vie a t renforc, ces dernires annes, par laccroissement de son pouvoir en matire durbanisme et de politique du logement.

    Toutefois, face la complexit croissante de la pro-duction de lieux dhabitat, la commune dlgue, enti-rement ou en partie, des oprateurs spcialiss, la ralisation et la gestion du cadre de vie. Cest le cas en ce qui concerne, par exemple, la cration de logements publics*, la collecte et le traitement des eaux uses*, la distribution dnergie ou la gestion des dchets. Les oprateurs peuvent appartenir au secteur public, au monde associatif ou, sous certaines conditions, tre des personnes ou des organismes privs.

    La gestion de lieux dhabitat nest pas toujours vidente ! Il arrive que les demandes, parfois contradictoires, des citoyens entrent en opposition avec lorganisation gnrale de la mobilit ou laccs aux services. Pour raliser une approche transversale dhabitat, la com-mune doit donc transcender les logiques sectorielles ou individuelles et largir son champ de rflexion. Cest pourquoi elle remplit de plus en plus une fonction de coordination globale des oprateurs et des habitants.

    en quartier

    Le territoire communal sorganise en units de voisinage ou dhabita-tion, chelons paroissiaux, centres locaux ou quartiers. Ce dernier terme sera utilis pour dsigner cet espace de proximit du tissu urbanis qui se trouve larticulation entre les besoins quotidiens des citoyens et les obligations communales. Le quartier est le lieu de connexion entre le priv et le public, lindividuel et le col-lectif. Territoire prsentant une unit gographique, sa taille varie selon quil se situe en ville, dans un bourg ou dans un village.

    A linterface des niveaux micro du logement et macro du territoire, le quartier permet la ralisation dactions, la fois diffrentes et complmentaires. Espace de co-habita-tion propice la cration de liens sociaux, le quartier est une chelle adquate pour mettre en place des services et activits conomiques permettant un dveloppement local. La recherche dun juste quilibre entre les btiments et les espaces ouverts lchelle dun quartier permet de grer adquatement les aspects environnementaux defficacit nergtique, de cycle de leau, de gestion des ressources naturelles et damlioration de la biodiversit. Enfin, le quartier permet la mise en place de processus participatifs et il est le lieu adquat pour transformer les modes de vie et adapter les comportements des habitants.

    durable.

    Lavnement de lre industrielle a loign lhomme dun certain d-terminisme naturel mais a gnr une course effrne la rentabilit immdiate. Ce modle de dvelop-pement a produit une srie deffets indsirables sur notre environnement et sur nos condi-tions de vie sur terre. En outre, une partie de lhumanit na pu profiter de cet essor. Les ressources naturelles, ma-tires premires et territoires, disponibles ont t surex-ploites et se rarfient. En outre, la production industrielle a engendr des pollutions de lair, de leau Les gaz effet de serre ont entran le rchauffement de latmosphre. La biodiversit est en baisse constante. Leau potable * devient un enjeu mondial.

    La prise de conscience de la ncessit de repenser ce mo-dle est ne la fin des annes 1960 avec la cration du Club de Rome qui runit des experts proccups par les problmes lis notre modle de socit de consommation.

  • 9HABITER EN QUARTIER DURABLE Pour introduire le propos

    La Confrence des Nations Unies sur lenvironnement de Stockholm en 1972 a t la premire runion mondiale se pencher sur la question de la dgradation de lenviron-nement et les impacts sur nos conditions de vie. Le rapport Bruntland, Notre avenir tous , paru en 1987 va plus loin en dfinissant le concept de dveloppement durable comme un dveloppement qui rpond aux besoins du prsent sans compromettre la capacit des gnrations futures satis-faire les leurs . Il met en vidence les liens entre pauvret, croissance et dgradation de lenvironnement. Le Sommet de la Terre Rio en 1992, le Protocole de Kyoto en 1997 ainsi que les diffrentes confrences mondiales qui les sui-vront contribueront faire adopter des mesures contre les changements climatiques.

    Peu peu, lide que les politiques environnementales concernent galement les agglomrations et les noyaux ur-bains gagne du terrain. La signature de la Charte dAllborg, en 1994, est le point de dpart dune srie de confrences europennes sur les villes durables. Aujourdhui, experts et responsables politiques saccordent dire quil est urgent de mettre en place un modle de dveloppement durable qui tienne compte des oublis de lindustrialisation et assure un avenir aux gnrations futures.

    Mettre en place un amnagement du territoire durable est donc un vritable projet de socit et constitue une rvo-lution culturelle. Cela implique de modifier notre vision du monde et de ses habitants. Il sagit l dun changement pistmologique saccompagnant dun changement de para-digme : les relations entre lHomme et la Nature sont au cur dun dveloppement que lon peut appeler cosystmique.

    Habiter en quartier durable

    Afin de rsoudre les problmes lis lindustrialisation, des exprimentations nouvelles dhabitat voient le jour depuis les annes 1960. Larchitecture bioclimatique* propose la construction de btiments qui permettent dconomiser lnergie ou davoir recours des systmes de production dnergie alternatifs. Ces btiments sont souvent construits en respectant lenvironnement, co-nomisant les ressources en eau et en matires premires.Mais diminuer durablement lempreinte cologique* des

    habitants ncessite plus quune addition dcoconstruc-tions* et demande de dpasser lchelle individuelle du logement. Lapproche de lhabitat en quartier permet dajou-ter une dimension environnementale aux dimensions so-cio-conomiques classiques. Cest donc, partir de cette approche d habitat en quartier durable , qua t ralise ltude qui fait lobjet de la prsente publication.

    Un quartier durable peut tre dfini comme un amnagement du cadre de vie qui intgre lorga-nisation sociale, le dveloppement conomique et le respect de lenvironnement. Il exige, en outre, la mise en place dune gouvernance transversale et participative.

    Un quartier durable est :P socialement quitable et vise satisfaire les besoins

    fondamentaux des habitants en leur offrant nourriture, logement, chauffage, mobilit et qualit de lair. Il est un vecteur dintensit sociale et permet lexercice des droits fondamentaux de dignit, libert, galit, solida-rit, citoyennet, justice ;

    P conomiquement viable et recherche lefficacit co-nomique par des amnagements innovants et dun bon rapport qualit/cot, accessibles au plus grand nombre et raliss par des pratiques thiques cratrices dem-plois. Enfin, ces amnagements vitent de reporter des cots cachs sur les gnrations futures ;

    P cologiquement soutenable et ambitionne dutiliser les ressources naturelles de manire responsable pour r-duire lempreinte cologique des habitants et laisser une plante nos enfants. Il prend galement en compte les spcificits locales ;

    P ralis par une gouvernance transversale et implique lensemble des acteurs concerns dans un projet dmo-cratique dont la conception est souple et volutive.

    Ces nouveaux amnagements responsables sont appels coquartiers ou quartiers durables. La notion dcoquar-tier recouvre de nouvelles oprations dhabitat perfor-mantes sur le plan environnemental tandis que la notion de quartier durable est plus large car elle intgre en outre des dimensions sociale, conomique et de gouvernance pour crer des lieux et des modes de vie durables.

    DVELOPPEMENT DURABLE - HABITAT ET QUARTIER

    pargner les ressources

    CIFFUL - Universit de Lige - Juin 2010

    OBJECTIF ENVIRONNEMENTAL

    EspacesAirEaunergieMatriaux

    Limiter les rejets

    OBJECTIF ENVIRONNEMENTAL

    CO2Air polluEau pollueSol polluDchetsDtritus

    LocalisationOccupation de lespace

    ConstructionAmnagements

    UtilisationConfort et qualit de vie

    EntretienMoyens de transport

    Modifications ultrieures

    HABITAT ET QUARTIER

    OBJECTIF SOCIAL

    Garantirla satisfactiondes rsidents

    OBJECTIF CONOMIQUE

    Garantirlefficiencedes choix

    techniques

    Rechercher des solutionsqui rpondent aux 3 objectifs :

    k Habitat groupk Accessibilit et adaptabilit des lieuxk Efficacit nergtiquek Valorisation des eaux pluvialesk puration des eaux usesk Gestion performante des dchetsk

  • Prsentation de ltude Pour aborder ces nouvelles pratiques dhabitat rencontrant les objectifs de dveloppement durable, dix oprations de quar-tiers durables ou dcoquartiers ont t tudies. Lide nest pas dtablir un palmars qui naurait quun intrt limit vu la grande varia-tion des caractristiques et des principes mis en uvre. Cette tude vise analyser, pour chacun des contextes locaux, les objectifs, les modes de ralisation et les moyens utiliss, de manire fournir une vision globale de leurs innovations. Elle analyse les points forts et les fragilits des sites tudis en vue de per-mettre aux acteurs concerns de dfinir des stratgies daction dun ancrage local du logement.

    Si un certain nombre dcoquartiers ou de quartiers durables sont annoncs ou programms, la Wallonie ne compte que peu doprations en cours de ralisation. Cette publication prsente les six sites dont les travaux taient significativement entams la fin 2009, au moment de la slection des sites. Afin de servir de cadre de rfrence ces sites, quatre ralisations acheves sont analyses selon la mme grille danalyse. Il sagit de la ville nouvelle de Louvain-la-Neuve en Wallonie et de trois oprations dans des pays limitrophes : Pays-Bas, Angleterre et France.

    Les rsultats de cette tude sont prsents en trois parties.

    10 HABITER EN QUARTIER DURABLE Pour introduire le propos

    I/ Prologue - Cadre conceptuel

    La premire partie est le socle de rfrence de la pu-blication. Dordre thorique, elle est prsente selon la mme structure que la partie centrale. Lanalyse dun quartier durable demande de raliser une analyse des diffrentes parties ainsi quune approche systmique permettant de mieux comprendre le dtail des ph-nomnes sur lesquels agir. Chacune des composantes dune opration dhabitat en quartier durable est pr-sente en quatre sections.

    La premire section Enjeu donne, outre quelques repres de la situation en Wallonie, les objectifs ren-contrer. Leur mise en application est ensuite dcline selon le principe dun cobilan, cest--dire, diminuer le prlvement des ressources et gnrer moins de pollu-tions afin de mieux rencontrer les besoins sociaux tout en accroissant la rentabilit conomique. Ce principe se rsume par la rgle de multiplication des nombres ngatifs : moins par moins gale plus !

    La deuxime section Critres reprend les principes gnraux de concrtisation et les indicateurs utiliss. Les critres utiliss sont issus de ltude de la Conf-rence Permanente de Dveloppement Territorial (CPDT) sur les coquartiers. Plate-forme multidisciplinaire de recherches, de formation et dchanges en dvelop-pement territorial, la CPDT rassemble des chercheurs issus de trois acadmies universitaires de la Commu-naut Wallonie-Bruxelles. Elle a t charge dtudier la labellisation des coquartiers prvue par la Dcla-ration de Politique Rgionale 2009-2014 du Gouverne-ment wallon. Ces informations sont prsentes de ma-nire synthtique pour ne pas alourdir la publication. Lensemble de ltude de la CPDT est disponible sur le site cpdt.be, recherches 2009-2010 .

    La troisime section Question-cl rsume les grandes options permettant de rencontrer lobjectif global dfini.

    Enfin, la quatrime section Ralisations donne les rponses des sites tudis ces questions-cls. Les plus pertinentes sont mises en vidence.

  • 11HABITER EN QUARTIER DURABLE Pour introduire le propos

    II/ Partie centrale - Dix pratiques pionnires

    Cur de la publication, cette partie comprend dix chapitres prsentant chacun une ralisation dhabitat en quartier durable. Les sites sont prsents des plus petits aux plus grands ensemble rsidentiel, frag-ment de quartier et quartier entier et, lintrieur de chaque catgorie, en fonction de lavancement de lopration. Afin de comparer les modalits de rali-sation et les rsultats obtenus, une mme grille dana-lyse, en quatre squences, a t utilise.

    La premire squence Contexte prsente la com-mune et le quartier dans lesquels est situe lopration. Quelques repres gographiques, historiques et socio-conomiques prcdent une prsentation synthtique du cadre physique dhabitat dans ses trois principaux lments : le logement, les quipements et les services, la mobilit. Cette squence se termine par la prsenta-tion gnrale de lopration : primtre dintervention, gense, objectifs gnraux, rle des acteurs, modalits de ralisation, phasage, nom donn, stade davance-ment, etc.

    La deuxime squence Composantes analyse les sites selon les dix angles thmatiques de ltude de la CPDT sur les coquartiers : diversit fonctionnelle et densit, diversit sociale, comobilit, nergie, mat-riaux et dchets, cycle de leau, biodiversit, paysage et architecture, confort et sant, processus participa-tifs. Ces dix composantes sont couvertes par plus de 30 critres qui ne sont abords que lorsquils jouent un rle dans lopration tudie.

    La troisime squence Pour ouvrir la rflexion prsente une valuation des sites analyss : mthodes mises en uvre, problmes rencontrs et premires conclusions. Cette squence se termine par une syn-thse de lopration.

    En clture de chaque chapitre, une quatrime s-quence Indicateurs reprend dans un tableau de synthse, les informations sur les partenaires, le pro-gramme, les cots et les rfrences bibliographiques.

    III/ Epilogue - Stratgies daction pour un nouvel ancrage local du logement

    La troisime partie propose des stratgies daction en vue de dvelopper de lhabitat en quartier durable dans le cadre de lancrage local du logement. Le processus dlaboration dun projet est dtaill selon les tapes dune dmarche qualitative pour lesquelles des lignes directrices sont proposes.

    Quelques prcisions mthodologiques

    Afin de faciliter la lecture, une liste des sigles utiliss est propose sur le rabat de la couverture. Chaque mot dun paragraphe suivi dun astrisque renvoie au glos-saire en pages 202 et suivantes.

    Lobjectif premier de cette publication tant la sensi-bilisation, le principe dun renvoi en bas de page pour chaque information donne a t vit afin dallger la lecture. Les sources bibliographiques et les sites Inter-net sont renseigns la fin de la prsentation de chaque site et plus globalement, en fin de volume.

    La grille danalyse utilise reflte la complexit de la dmarche et a pour objectif de faciliter la comparaison des diffrents sites et de reprer leurs spcificits.

    Elle permet au lecteur de choisir au gr de ses envies entre trois lectures : continue, dans lordre des chapitres ; discontinue en slection-nant un ou deux sites au dpart des questions-cls poses dans le prologue ou transversale, en choisissant une composante : mobilit, ner-gie, biodiversit,

  • Cadre conceptuelI

  • 15HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    ContexteLa Wallonie

    Au Cur de lEurope, la Wallonie se situe le long de la ligne de contact entre les territoires de langues romane et germanique. Sa superficie est de 16.900 km2. Elle prsente un relief slevant de louest vers lest qui culmine 694 mtres. Essentiellement rurale jusquau XVIIIe sicle, la Wallonie a ensuite connu deux sicles dintense industrialisation qui ont fait sa richesse. Suite la dsindustrialisation de la deuxime moiti du XXe sicle, la Wallonie a entrepris un effort de reconver-sion et de modernisation conomiques qui montre au-jourdhui ses effets. La Wallonie compte 3,4 millions dhabitants, soit une densit* brute de 201 habitants au km2 ou 2 habitants par hectare. Si le taux de croissance annuel du nombre dhabitants est globalement stable ces dernires dcennies, le nombre de mnages a forte-ment augment suite au vieillissement de la population et la diminution de la taille des mnages.

    Le logement wallon est compos de 84% de maisons. La majorit des Wallons privilgie une maison avec jardin, prfrence probablement due ses origines rurales. Consquence dune politique de logement centre sur laccession la proprit, 71% des Wal-lons sont propritaires de leur logement. La superficie utile* moyenne dun logement est de 110 m2. Le parc de logements compte 8,5% de logements publics* et est assez ancien : prs de 50% des logements datent davant 1945 ! En 2009, le prix moyen dune maison ordinaire est de 135.000 , dune villa de 244.000 et dun appar-tement de 143.000 .

    En Wallonie, on ne trouve pas dquipements et de ser-vices offerts par des mtropoles telles que Bruxelles, Lille et Luxembourg, lexception de lagglomration de Lige qui constitue avec Maastricht et Aachen une mtropole transfrontalire. En ce qui concerne loffre en quipements de niveau rgional, elle est suffisante mais essentiellement concentre dans lancien sillon industriel Haine/Sambre/Meuse/Vesdre et dlaisse le territoire au sud de cette ligne. Couple la dispari-tion des commerces de proximit, cette concentration contribue augmenter les dplacements automobiles et pose la question de son accessibilit.

    La part des vhicules particuliers dans la mobilit wal-lonne slve plus de 80% contre 15% pour les trans-ports collectifs par la route et 5% pour le rail. Cette part importante des dplacements en voiture est due

    la dispersion de lhabitat mais aussi lvolution des modes de vie avec un accroissement des dplacements de loisirs. La longueur du rseau routier est dun peu plus de 80.000 kilomtres et a augment de plus de 64% durant les quarante dernires annes.

    Les quartiers wallons

    Les informations lchelle dune commune sont dis-ponibles sur le site Internet de la commune concerne et sur les sites des diffrents dpartements du Service Public de Wallonie et des Organismes dIntrt Public. Cette chelle communale est cependant trop gnrale pour aborder la question de lhabitat. Bien quencore rudimentaires, les informations disponibles lchelle du quartier ont t utilises dans la prsente tude. La base de donnes Cytise quartiers labore par le service Gedap de lUniversit Catholique de Louvain (UCL) est constitue au dpart de lenqute de lInstitut national des statistiques (INS) de 2001 et de donnes concernant la population et les mnages de 2006. Plu-sieurs secteurs statistiques - soit la plus petite unit administrative pour laquelle des donnes socio-co-nomiques et administratives sont disponibles - ont t regroups pour constituer un quartier dont le trac a t valid par les communes. Dans lattente de leur actualisation, nous utilisons ces donnes, mme si cer-taines sont parfois anciennes, car elles permettent une comparaison des sites tudis.

    La base de donnes Cytise quartiers dfinit un quar-tier comme un centre de peuplement o les citoyens vivent en convivialit sur un mme territoire qui constitue leur espace de vie en commun . Elle identi-fie 2.965 quartiers, avec une population moyenne par quartier de 1.146 habitants dans 470 logements.

    Rpartition des quartiers wallons par nombre dhabitants (2006)

    40% 500 - 15001500 - 2500 27%

    7% < 500> 2500 26%

  • 16

    La superficie moyenne dun quartier wallon est de 568 hectares, soit lquivalent dun cercle denviron 1.350 mtres de rayon. Plus de 50% des Wallons vivent dans des quartiers de plus de 1.500 habitants, taille considre comme un minimum pour rentabiliser des services quo-tidiens tels que des commerces de proximit, des coles et des quipements sociaux de base. Bien entendu, le nombre dhabitants et la forme des quartiers varient en fonction de leur situation et de leur type doccupation. Si certains quartiers de grandes villes comptent prs de 10.000 habitants, les petits villages nen comptent quune centaine !

    Si, lexception de quelques communes, les donnes concernant les mnages et les logements sont disponibles lchelle des quartiers, il nexiste pas encore de base de donnes donnant le degr dquipements, de commerces, de services et dquipements publics ainsi que le nombre et le type demplois offerts dans les quartiers.

    Lhabitat wallon

    Enjeu : organiser le territoire pour rduire la consommation de ressources et les pollutions

    A lexception des zones rurales peu peuples, lhabitat wallon rsulte dune addition de modles dvelopps au cours des derniers sicles. Au bti dense des noyaux historiques, le dveloppement industriel du XIXe sicle a ajout une premire couronne de faubourgs composs densembles structurs de logements en ranges ou en lots. Au dbut du XXe sicle sont apparus les fau-bourgs-jardins dvelopps sur le modle anglais de la cit-jardin . Aprs la deuxime guerre mondiale, les

    grands ensembles modernistes de logements gagnent en hauteur. Dans la dernire partie du XXe sicle, le dveloppement de lautomobile individuelle relche les contraintes de mobilit et voit le modle du lotisse-ment se gnraliser sur lensemble du territoire wallon. Constitus dune addition de maisons quatre faades isoles au milieu dun terrain cltur, ces lotissements rpondent aux besoins dindividualisation et de ver-dure des habitants fuyant la ville vers les campagnes.

    Ces diffrents types dhabitat ont t, le plus souvent, construits au gr dopportunits foncires plutt que dans le souci dune organisation rationnelle du terri-toire. Ils ont progressivement grignot les campagnes et constituent notre actuel cadre bti, ouvert et dif-fus. Dans cette ville-territoire, il ny a plus de spa-ration nette entre la ville et la campagne. Notre cadre de vie est majoritairement devenu une agglomration continue mlangeant des noyaux historiques, des ensembles modernistes, des lotissements pavillon-naires, des zonings dactivits et de services, entre-coups despaces de nature matrise, prs et champs. Cette fragmentation spatiale entrane une mobilit croissante des habitants ainsi quune grande consom-mation des ressources en territoire, nergie, eau et ma-tires premires.

    La surface urbanise wallonne est occupe 76% par de lhabitat et 24% par des lieux dactivits. Un logement wallon moyen est implant sur un terrain dune superficie moyenne de 7 ares, soit 287m2 par habitant. Mais, alors que la population a relativement peu augment ces dernires dcennies, lartificialisa-tion du territoire se renforce avec la diminution des surfaces naturelles et agricoles par lurbanisation et

    HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    d Lhabitat wallon : centre ancien et dveloppements linaires

    ( SPW-G.Focant)

    Rpartition de la consommation nergtique wallonne par usage (2007)

    Industrie 45%

    Rsidentiel 21% 25% Transports

    8% Tertiaire

    1% Agriculture

  • 17HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    lexpansion des infrastructures. La surface urbanise rsidentielle moyenne a augment, durant les trois der-nires dcennies, de prs de 50% !

    Lnergie est un lment structurant lorganisation de notre socit. Elle reprsente une part importante du produit intrieur brut. Elle doit tre prise en compte dans les diverses composantes spatiales dun quartier durable : la mobilit, la cration et le fonctionnement des bti-ments et quipements, mais galement la densit* et la mixit fonctionnelle, la gestion de leau, la biodiversit, la conception architecturale et le confort des habitants.

    La consommation nergtique finale wallonne en 2007 est de 144.000 MWh, soit une consommation annuelle moyenne de 42.000 kWh par habitant. La consomma-tion nergtique annuelle dun logement reprsente 8.900 kWh par habitant. A cette consommation directe sajoute la consommation indirecte dnergie grise* des produits et matriaux de construction. Diverses hypo-thses font tat dun ordre de grandeur de 1.500 kWh par an et par habitant. Dautre part, 60% de lnergie des transports est utilise pour le dplacement des per-sonnes, soit une moyenne de 6.300 kWh par habitant. Lnergie directe et indirecte utilise dans le loge-ment reprsente en moyenne prs de 25% de la consommation auxquels sajoutent environ 15% pour le transport des personnes.

    Lnergie utilise en Wallonie est, pour 95%, dorigine non renouvelable. La majeure partie des nergies renou-velables* est de la biomasse*. Notre forte dpendance nergtique aux nergies fossiles, principalement au ptrole, constitue un risque de fragilisation de notre conomie.

    Les mnages wallons consomment 25% de la produc-tion wallonne deau potable*, soit une consommation journalire moyenne par habitant de 105 litres. A lex-ception de quelques situations particulires, lapprovi-sionnement en eau des mnages wallons est bien ra-lis. Une bonne pluviomtrie assure la reconstitution des rserves. Par contre, la dpollution des eaux uses* pose problme. Toutefois, la Wallonie est en bonne voie pour rencontrer les objectifs europens de traitement de ces eaux uses. Les eaux grises* reprsentent prs de la moiti de leau consomme et sont potentiellement recyclables avant leur puration. Mais actuellement, leur valorisation nest pas encore prise en compte.

    Lhabitat est galement grand consommateur de ma-tires premires et producteur de dchets. Sur les 21 milliards de tonnes de dchets produits annuellement, le secteur de la construction reprsente 18% et les dchets mnagers 10%. Et mme si le tri des dchets augmente, leur volume global continue crotre et constitue un phnomne inquitant pour lavenir.

    Notre urbanisation en tissu lche et segment, base sur la voiture, consomme beaucoup de ressources et met de nombreuses pollutions ! Ce modle dtalement urbain nest plus tenable. Sil donne aux habitants lillusion dune matrise de leur environnement, il nen rduit pas moins leur vie so-ciale et entrane la cration de zones de repli sur soi . En outre, cette urbanisation est coteuse en investis-sements de voiries, dquipements et de rseaux ainsi quen gestion des services publics de transports, de ramassage de dchets, de distribution de courrier, etc. De mme, lutilisation quasi systmatique de la voi-ture individuelle est coteuse en temps et en argent.

    Rpartition de la consommation nergtique wallonne par vecteur nergtique (2007)

    Charbon 1%

    d Une urbanisation en tissu lche et segment,

    base sur la voiture ( SPW-DGO4)

    Electricit 22%

    43% PtroleRenouvelables 5%

    29% Gaz naturel

  • 18 HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    Enfin, ltalement urbain consomme avec excs les res-sources disponibles et est une source de pollution altrant notre environnement. A ces conditions dhabitat sajoutent les questions lies au rchauffement climatique et laug-mentation des phnomnes climatiques extrmes : fortes chaleurs dt, temptes ou prcipitations importantes.

    Pour revoir lorganisation de notre cadre de vie, nous devons sortir de la logique fonctionnaliste de zonage dactivits et concentrer les oprations dhabitat dans des quartiers denses, mixant des logements, des locaux de services et dactivits, et implants proximit dun ar-rt sur un rseau structurant de transports en commun. Cet habitat couplant mixit fonctionnelle et comobilit permet dconomiser les ressources et de diminuer notre production de pollutions et de dchets. Il amliore aussi le bien-tre des habitants, la beaut du cadre de vie et la rentabilit de notre conomie.

    Critres : agglomration, projet et taille de lopration

    Dpassant le clivage urbain/rural, ltude de la CPDT dfinit une agglomration comme lchelle de voisinage dun noyau agglomr constitu dune continuit btie dimmeubles et despaces publics. Elle distingue trois types dagglomrations en fonction de la population, de la densit* de logements, du degr dquipements et de services ainsi que de la distance par rapport laire centrale, une gare ou un arrt TEC de rfrence. Pour tenir compte des spcificits wallonnes, le document Lignes de force pour une politique damnagement du territoire pour le 21e sicle , paru en novembre 2010 linitiative du Ministre de lAmnagement du Territoire, prcise les chiffres de ltude de la CPDT. Le tableau suivant donne une synthse de ces deux sources.

    Ltude de la CPDT dfinit galement trois types de projet dcoquartier.

    A ces deux critres de ltude CPDT, lapproche op-rationnelle ralise dans la prsente tude ajoute un troisime critre relatif la taille de lopration entre-prise. Trois types sont dfinis en fonction de limpact de lopration dans son quartier.

    Question-cl : quartier durable = austrit,autarcie ou transition ?

    Les habitats alternatifs ou covillages crs lini-tiative de mouvements environnementalistes, antinu-claires ou communautaires visent lauto-suffisance, notamment nergtique. Ces ralisations sont souvent caricatures comme un retour lancienne conomie rurale de subsistance. Il ne faut pas confondre aust-rit et sobrit ! Habiter en quartier durable nest pas une rgression mais la recherche dun quilibre entre les besoins et les consommations des habitants afin doffrir un meilleur avenir lHumanit.

    POPULATION /DENSIT*

    EQUIPEMENTS /SERVICES DPLACEMENTS

    Village min 1.500 hab. soit 600 logts min = 25 logts/ha

    commerce < 400 m2 1.500 m de laire

    centrale (voire 3 km selon la gographie) entre 7 et 15 min. vlo

    Bourg

    min 2.500 hab. 1.000 logements entre 25 et 40 logts/ha

    quipements de base : cole maternelle et quipements publics superette > 400 m2

    Quartierde ville

    min 5.000 hab., soit 2.000 logts. (opt. 7.500 hab.) min 40 logts/ha

    superette et commerces de dtails quipements : cole primaire, centre de services et de loisirs

    1.000 m de laire centrale 15 min. pied

    TYPE ACTIONS OBJECTIFS

    Cration nouvelleconstruction

    nouveau quartier identifiableet viabilisant les servicesde proximit et les transports en commun

    Consolidation neuf dansde lexistant

    sinsre dans un quartier existant pour avoir un effet dentranement

    Transformation rnovation ou dconstruction*processus dcotransition lchelle dun quartier

    TYPE TAILLE MODEOPRATOIREAUTRES

    NOMS

    ENSEMBLE RSIDENTIEL 2 200 logts

    cration planifie par un oprateur unique dun groupe de logements formant une unit rsidentielle

    habitat ou chantier group, micro-quartier, lot, rsidence, immeuble, cohameau, covillage

    FRAGMENTDE QUARTIER 200 600 logts

    groupement rsidentiel homogne ralispar un oprateur unique ou des oprateurs associs

    morceau, partie, secteur dun quartier, ensemble, site, lotissement, coquartier

    QUARTIER (ENTIER) > 600 logts

    partenariat entre plusieurs acteurs indpendants avec un projet commun

    units voisinageou dhabitation,chelon paroissial,centre local

  • 19

    Un quartier durable nest pas plus une addition dcotechniques permettant de vivre en autar-cie. Il ne faut pas confondre autarcie et autonomie! Un quartier durable utilise les nouvelles technologies et les rseaux existants afin de mettre en place une cocitoyennet.

    Au-del dun quilibre entre ses diffrentes compo-santes internes, complmentaires et parfois contradic-toires, un quartier durable est une portion de terri-toire communal qui vise devenir le catalyseur dun dveloppement durable sur lensemble de la commune.

    Une opration dhabitat en quartier durable vise faire de celui-ci un quartier en transition vers un dveloppement durable global.

    HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    d Lartificialisation du territoire se renforce ( SPW-G.Focant)

    Commune Nomdu quartier ContexteNom

    delopration

    Type dagglomration

    ville, bourg, village

    Type dopration : cration,

    consolidation, transformation

    Taille de lopration : ensemble

    rsidentiel, fragment

    de quartier, quartier

    Annede

    conception

    Pourcentagedavancement

    Mouscron NouveauMondeQuartier

    social Ela Bourg ConsolidationEnsemble rsidentiel 2001 10

    Vis Devant-le-Pont Besoin en logements Pliades Village ConsolidationEnsemble rsidentiel 2004 20

    La Louvire Saint-VaastcitQuartier

    socialCit

    Jardin Bourg TransformationEnsemble rsidentiel 2006 30

    Tournai FaubourgSaint-MartinBesoin en logements Pic au vent Village Consolidation

    Ensemble rsidentiel 2006 50

    Sutton Hackbridge Besoin en logements BedZED Bourg ConsolidationEnsemble rsidentiel 2006 100

    Mons Avenue des GuritesQuartier

    socialLle aux Oiseaux Ville Transformation

    Fragmentde quartier 2004 80

    Grenoble GrandsBoulevardsBesoin en logements

    ZACde Bonne Ville Transformation

    Fragmentde quartier 2000 90

    Culemborg Oude Buiten wijkenBesoin en logements

    EVA-Lanxmeer Village Cration

    Fragmentde quartier 1994 90

    Ottignies-Louvain-la-

    NeuveLouvain-la-Neuve Besoin en logements Lauzelle Bourg Cration Quartier 1980 90

    Lige St-LonardnordQuartier

    industriel St-Lonard Ville Transformation Quartier 2007 10

    Le tableau suivant rcapitule les sites et les ensembles immobiliers tudis en fonction des critres dagglo-mration, dopration et de taille. Le croisement de ces donnes permet au lecteur de trouver un exemple correspondant une situation particulire quil souhaite analyser plus en profondeur.

    Ralisations

  • 20 HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    Enjeu : le territoire nest pas renouvelableet doit tre utilis avec parcimonie

    La densit* rsidentielle wallonne est en moyenne de 35 habitants et de 15 logements par hectare. Le rapport P/S* wallon, soit le rapport entre la superficie brute* du logement sur la superficie du terrain, est en moyenne de 0,2. Comme le parc de logements est majoritairement constitu de maisons unifamiliales, avec seulement 16% dappartements dont 41% dans la seule province de Lige, la superficie urbanise rsidentielle est majo-ritairement occupe par les maisons. Les immeubles appartements reprsentent peine 3% de celle-ci. Calcule en fonction du type de logement, la densit moyenne est de 13 maisons par hectare et de 140 ap-partements par hectare.

    Cette priorit historique de la maison unifamiliale ne correspond plus lactuelle structure dmographique. Laugmentation constante du nombre de mnages cre un dsquilibre doccupation du parc de logements. Alors que la Wallonie compte 64% de mnages dune et de deux personnes, les petits logements pouvant les accueillir dans le respect des conditions de salubrit ne reprsentent que 28% du parc total ! Ce rapport illustre la sous-occupation du parc wallon de logements.

    Cette situation nest pas tenable long terme. Il est n-cessaire de densifier lhabitat et damliorer la mixit fonctionnelle en mlangeant des logements, des com-merces, des services et des quipements ainsi que des lieux dactivits conomiques. Ce type damnagement rduit la consommation de territoire et les pollutions. Il permet une vie du quartier 24 heures sur 24 qui renforce la vie sociale et amliore la rentabilit cono-mique. Par exemple, des emplacements de parking sont utiliss le jour par les travailleurs et la nuit et le week-end par les habitants. Enfin, la mixit fonctionnelle permet de crer des circuits courts plus efficaces et facilite laccs au logement grce lconomie dchelle dun chantier group.

    Critres : densit, mixit fonctionnelleet activits conomiques.

    La densit doccupation du territoire concern par lopration tudie est illustre par le nombre de loge-ments et dhabitants lhectare de superficie brute du terrain de lopration, btiments, voiries, espaces verts et quipements compris. Ces chiffres sont complts du rapport P/S.

    Une densit quilibrant la consommation de terrains et la bonne implantation des logements est de 40 lo-gements par hectare, soit environ 100 habitants par hectare avec un rapport P/S de 0,5. Elle peut tre su-prieure dans les centres-villes et infrieure dans les zones suburbaines et rurales, avec toutefois un mini-mum de 25 logements par hectare.

    Derrire la scheresse de ces chiffres, une bonne den-sit demande une organisation spatiale quilibrant les pleins et les vides, le minral et le vgtal. Il sagit de garantir aux habitants un bon confort dusage en attnuant les nuisances sonores et les vues directes. De mme, pour obtenir un ensoleillement minimum de deux heures en faade sud dun logement lors de lquinoxe dhiver, il est ncessaire de prvoir une

    Composante 1Diversit fonctionnelle et densit

    Typologies des logements wallons

    Maison 3 faades 18%

    Maison 4 faades 36%

    16% Appartements

    30% Maison 2 faades

  • 21HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    distance minimum entre les btiments gale quatre fois la hauteur de la construction faisant ombrage.

    La rduction de la consommation de nouveaux terri-toires passe par la mise en place dune mixit fonc-tionnelle compltant les logements par des services de proximit rpondant aux besoins locaux : maison de quartier, crche, centre dinformation ou de loisirs, commerces de proximit, coles, quipements spor-tifs, centre de soins, La mixit fonctionnelle permet de valoriser un mme m2 de sol pour plusieurs usages, avec par exemple, la superposition de locaux enterrs de parkings et de caves par des commerces ou bureaux au rez-de-chausse, des logements aux tages, et une toiture amnage en terrasse publique.

    Pour autant quils soient compatibles avec lhabitat, des lieux abritant les activits conomiques sont pr-vus afin de rpondre aux besoins locaux. Des potagers collectifs permettent le dveloppement dune agricul-ture urbaine de production de fruits et lgumes. Si les locaux dactivits ne sont pas ralisables au dpart du projet, une partie du site sera rserve leur future implantation. La possibilit de tltravail sera orga-nise dans les logements. Sil est disponible et connu, lindicateur de ce critre est le nombre demplois offerts sur le site.

    Question-cl : densit = appartement, maisonou logement intermdiaire ?

    Contrairement certaines ides reues, construire un habitat dense ne ncessite pas forcment de faire des immeubles en hauteur. Les centres anciens sont souvent plus denses que les ensembles modernistes de tours ! Pour rencontrer une densit optimale, il est ncessaire dqui-librer entre des maisons mitoyennes de deux ou trois niveaux pour les familles, sur des parcelles de maxi-mum 2,5 ares, et des immeubles dappartements pour les mnages dune personne et les familles monoparentales. La densit peut galement tre augmente par la ralisa-tion de logements intermdiaires superposant des loge-ments avec entre, jardin ou terrasse individuels ou de logements raliss au-dessus de locaux dactivits.

    Ralisations

    Comptant essentiellement des maisons, les oprations Pliades (Vis) et Pic au Vent (Tournai) prsentent une densit infrieure au minimum de 25 logements par hectare. Bien quatteignant ce minimum, les sites Elea (Mouscron) et Lauzelle (Ottignies-Louvain-la-Neuve) prsentent une densit insuffisante par rapport leur statut de bourg. A loppos, la forte densit de la Cit Jardin (La Louvire) et de la ZAC de Bonne (Grenoble), variant entre 65 et 85 logements lhectare, est obte-nue uniquement par la ralisation dimmeubles ap-partements.

    En tenant compte de leur typologie dagglomration, les sites BedZED (Sutton), lle aux Oiseaux (Mons), EVA-Lanxmeer (Culemborg) et Saint Lonard (Lige) obtiennent une densit optimale quilibrant des zones bties de logements, de locaux dactivits et de services ainsi que des zones non bties, espaces verts et espaces publics.

    Densifier* lhabitat - Projet du Grand Paris, les pavillons

    d Avant d et aprs ! ( Groupe Descartes)

  • 22HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    Composante 2Diversit sociale

    Typologies des logements wallons

    plus de 20%

    de 10% 20%

    de 7,5% 10%

    de 5% 7,5%

    de 2,5% 5%

    moins de 2,5%

    d Une rpartition ingale des logements publics* ?

    ( SPW-DGO4)

    Enjeu : la qualit de vie dun quartierdpend des habitants

    Le parc des logements wallons se rpartit entre quatre grands types de logements. Consquence dune poli-tique centre sur laccession la proprit, 71% des Wallons sont propritaires de leur logement. Si le taux de logements publics* est infrieur celui des pays voisins, cest surtout sa rpartition rgionale qui pose problme. 70% des logements sociaux sont concentrs dans 43 communes accueillant 40% de la population wallonne. Le solde de 30% de logements sociaux est rparti dans 239 communes, avec, pour plus dune centaine dentre elles, un taux de moins de 2% ! La Wallonie favorise depuis quelques annes laccs au Fonds des Communes et aux subventions de rali-sation de logements publics afin que chaque commune possde un minimum de 10% de logements publics.

    A lchelon communal, les cits sociales et les centres anciens accueillent les mnages les plus dmunis tan-dis que les priphries vertes accueillent les mnages revenus moyens et suprieurs. Cette sgrgation spatiale exacerbe lindividualisme, conduit des pro-cessus de repli communautaire et entrane une perte des liens sociaux. Ces situations dexclusion sociale visent aussi des catgories plus fragiles : personnes ges, moins valides, prsentant des troubles de sant mentale ou personnes dautres origines culturelles.

    Pour casser la trop forte homognit sociale dun quartier, facteur dinstabilit sociale, il est ncessaire de diversifier loffre de logements destination de po-pulations revenus diffrents afin de mettre en place une citoyennet active, ciment dune socit quili-bre. La diversit sociale rduit les cots sociaux nombre de policiers, dducateurs de rue, cot des dgradations, et diminue les attitudes gostes de repli sur soi et de rejet des autres. Elle est un vecteur dintensit sociale entre les habitants et produit un cadre de vie durable.

    Critres : diversit des logements,volutions du mode de vie et vie sociale

    Un premier indicateur de la diversit des logements est la rpartition entre le nombre de logements pri-vs et publics, locatifs et en accession la proprit, de lopration. Le mlange de propritaires et de loca-taires amliore la vie dun quartier, les propritaires plus impliqus entranant les locataires. Une diversit du nombre de chambres mlange des familles de dif-frents types. Des logements destins aux personnes ges ou handicapes sont mlangs des logements pour familles afin de faciliter les changes et les ser-vices. Une diversit des dimensions ou des finitions facilite laccs au logement un plus grand nombre de mnages.

    Notre mode de vie volue avec le vieillissement de la population, la variation de la taille des mnages et la rotation rapide des habitants. En consquence, les amnagements doivent tre suffisamment souples et flexibles pour permettre les adaptations ncessaires. Ainsi, des logements raliss avec un systme struc-turel poteau/poutre et un remplissage de cloisons lgres permettent des modifications de laffecta-tion des pices. La ralisation de locaux, au rez-de-chausse, dune hauteur sous plafond plus importante permet leur affectation des activits conomiques. Des espaces extrieurs non construits pourront

    3% Acquisitif aid

    21% Autre locatif

    8% Locatif social

    Acquisitif priv 68%

  • 23HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    accueillir de futures constructions. Par exemple, un parking collectif cr dans lattente du dvelop-pement des transports en commun ou un jardin col-lectif pourront tre affects ultrieurement dautres usages : plaine de jeux ou de sports, locaux pour des quipements collectifs ou autres suite au passage une conomie de dveloppement durable.

    Des locaux de vie collective sont prvus afin de ren-forcer la vie de quartier et favoriser les changes inter-culturels et intergnrationnels. Une salle commune permet laccueil des nouveaux habitants, la diffusion dinformations sur le projet ou lorganisation dacti-vits communautaires diverses. Des espaces publics extrieurs permettent la mise en place dune citoyen-net active via des activits de jeux pour enfants, de dtente pour les adultes, Ils doivent tre qui-ps de mobiliers urbains : banc, poubelle, clairage, afin den garantir un bon usage.

    Question-cl : chelle de mixit sociale =quartier, fragment ou ensemble rsidentiel ?

    A quelle chelle faut-il raliser le mlange de loge-ments locatifs/acquisitifs ou publics/privs, tout en respectant des logiques de financement, de gestion ou dimpratifs du march immobilier ? Au niveau du quartier, du groupement de logements ou de lim-meuble ou bloc de logements ? Cette question est tou-jours en dbat et trancher localement !

    Ralisations

    Vu leurs principes de ralisation, les sites Elea (Mous-cron), Pliades (Vis) et Pic au Vent (Tournai) pr-sentent peu de diversit sociale. Tout en garantissant une diversit de types de logements, les sites Lauzelle (Ottignies-Louvain-la-Neuve) et Saint-Lonard (Lige) ne mlangent les populations qu lchelon du quar-tier. La Cit Jardin (La Louvire) et BedZED (Sutton) comprennent des types de logements diffrents, mais dans des blocs spars.

    Les sites Ile aux Oiseaux (Mons), ZAC de Bonne (Grenoble) et EVA-Lanxmeer (Culemborg) mlangent les loge-ments de diffrents types lchelle de voisinage dun btiment ou dun lot de logements et assurent ainsi un mlange de populations.

    d Diversifier les logements publics et privs - Mons, le aux Oiseaux

  • 24 HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    d Vers une thrombose automobile ?

    Composante 3Ecomobilit

    Enjeu : la mobilit est un lment de basede lorganisation territoriale

    La consommation nergtique des transports repr-sente 25% de la consommation nergtique wallonne (2007) : 60% des dplacements concernent les per-sonnes et 40% les marchandises. Le parc automobile wallon est denviron 1,6 million de vhicules, soit plus dun vhicule par logement. Chaque wallon parcourt en moyenne 16.600 km/an, chiffre en augmentation de 50% sur les vingt dernires annes. Si, durant les deux dernires dcennies, la consommation nerg-tique wallonne na pratiquement pas augment, la part des transports a, elle, plus que doubl ! La mobilit reprsente prs de la moiti de nos importations de ptrole et est, ce titre, un enjeu majeur de notre d-pendance nergtique.

    Notre socit est organise autour de lutilisation systmatique de lautomobile individuelle pour les dplacements. Source dnergie quasi unique pour le transport, le ptrole est polluant, non renouvelable et dorigine trangre. Les accidents de la route et les soins de sant qui en dcoulent ainsi que les travaux de scurisation reprsentent dimportants cots. Sans compter le temps perdu et le stress des embouteillages ! Ces cots ne sont pas suffisamment pris en compte par les automobilistes.

    Cette situation est intenable long terme. Il est ur-gent de diminuer lusage de la voiture et de favoriser le transfert vers dautres modes de dplacements afin de mettre en place une comobilit qui diminue la consommation de ptrole, rduit les pollutions et les nuisances automobiles, renforce la vie sociale en scu-risant les espaces publics et augmente la rentabilit des investissements et des infrastructures publics. De plus, lcomobilit accrot notre autonomie nergtique.

    Critres : rseaux locaux de dplacements,usage de la voiture, transports en communet mobilits douces

    Un quartier durable ne peut se replier sur lui-mme. Il doit souvrir sur son environnement. La liaison aux rseaux locaux de dplacements est un facteur impor-tant de son intgration. Lorganisation des circula-tions sur le site sinscrit dans la trame des circulations existantes. Globalement, les amnagements visent passer de rues circuler des rues vivre en mlangeant les circulations pitonnes, cyclistes et au-tomobiles. Le rseau interne des circulations est orga-nis par un maillage de voiries troites sens unique pour les automobiles, de prfrence une organisation en clos ferm qui ncessite des aires de rebroussement mangeuses despaces et concentre les circulations sur quelques voiries principales.

    Lcomobilit passe par une rduction de lusage de la voiture. Il sagit de lutiliser de manire rflchie et de limiter son utilisation en adaptant le moyen de trans-port la distance parcourir : marche pour moins dun kilomtre, vlo pour quelques kilomtres, transports en commun au-del. Dans lattente du dveloppement dautres modes de locomotion, moins gourmands nergtiquement et moins polluants, l o la voiture est toujours indispensable, son usage sera partag par la mise en place de systmes de covoiturage et de loca-tion de voitures. La rduction de la place de la voiture passe galement par une diminution de sa vitesse, par

    Rpartition de la mobilit par type de dplacements

    Personnes activits 28%

    Personnes prives 32%

    40% Marchandises

  • 25HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    linstallation de systmes ralentisseurs et par lorga-nisation des stationnements. Le parking automobile nest pas un objectif prioritaire dun quartier durable. Les voitures sont autant que possible regroupes en priphrie, et non le long des voiries de dessertes des logements, afin de donner plus despaces de vie collec-tive. Lindicateur de rduction de la place de la voiture est le nombre de places de parking par logement.

    Lamlioration de laccs aux transports en commun, bus et train, se fait en leur donnant la priorit sur la voiture et par des systmes de rabattement des utilisa-teurs vers les lignes de bus et les gares. Lindicateur de transports en commun est la distance entre le centre du site et un point darrt dun moyen de transport en commun, avec indication de la frquence des passages.

    Enfin, une priorit est donne au dveloppement de mobilits douces, pitonnes et cyclistes. Lusage du vlo est facilit par loffre de circulations claires et scurises ainsi que par des stations de vlos proxi-mit dun arrt sur le rseau de transports en com-mun. Des garages vlos sont prvus dans tous les logements ou proximit de ceux-ci.

    Question-cl : place de la voiture = conserve, rejete ou tolre ?

    Personne ne peut dire aujourdhui si notre modle de dplacement individuel est encore tenable long terme. Par quoi les vhicules essence seront-ils remplacs : des vhicules lectriques ou fonctionnant avec dautres nergies ? L auto-mobilit disparatra-t-elle au profit dune mobilit plus collective ? La mul-timodalit sera-t-elle gnralise grce une bonne coordination entre les diffrents modes de dplace-ment : pitons, vlos, transports en commun, vhi-cules propres partags , ?

    En attendant la mise en uvre de solutions globales dcomobilit, la voiture doit encore tre tolre. Un espace rserv une voiture sera implant non loin des logements et pourra tre rcupr ultrieurement pour dautres usages. Les autres vhicules seront reje-ts vers un parking collectif, loign des logements, afin de ne pas reporter le parking automobile du site vers ses environs, tout en permettant une raffecta-tion future de cet espace.

    Ralisations

    Mme sils proposent des alternatives de mobilit, les sites Elea (Mouscron), Pliades (Vis) et Cit Jardin (La Louvire) rservent une place importante la voi-ture, proximit des logements. La bonne desserte en transports en commun des sites BedZED (Sutton) et Ile aux Oiseaux (Mons) restreint lusage de la voiture qui est rejete en priphrie. Cependant, ce principe nest pas toujours respect par les habitants.

    Les sites ZAC de Bonne (Grenoble), EVA-Lanxmeer (Culemborg) et Lauzelle (Ottignies-Louvain-la-Neuve) ap-portent des rponses de transition vers lcomobilit. Ils donnent la priorit aux mobilits douces et aux transports en commun tout en tolrant la prsence de la voiture. Le site Pic au vent (Tournai), handicap par labsence de transports en commun, met en place une bonne organisation de la transition vers lcomobilit.

    d Mettre en place lcomobilit - Grenoble, ZAC de Bonne

  • 26 HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    Composante 4Energie

    Enjeu : lnergie est un lment dterminantde lorganisation de notre socit

    La consommation nergtique moyenne dun loge-ment wallon de 110 m2 de superficie utile* occup par environ 2,5 personnes est de 22.000 kWh par an, soit 200 kWh/m2an. Elle est rpartie par usages selon le graphique en annexe. Le parc wallon est ancien et mal isol, donc nergivore ! De plus, si la consommation nergtique du secteur rsidentiel est reste stable durant les 25 dernires annes, la part de llectricit a augment de plus de 70%. Ainsi, la rduction de la consommation dnergie par lisolation des logements et des installations plus performantes est annule par laugmentation des consommations lectriques.

    Nous devons imprativement diminuer les consom-mations nergtiques des btiments et dvelopper lutilisation dnergies renouvelables* pour rduire la consommation dnergies fossiles, les pollutions de CO2 et de particules fines, les dchets nuclaires. Ces actions permettent de garantir la sant et le bien-tre des habitants, daugmenter les moyens financiers dis-ponibles et de dvelopper des emplois.

    Critres : efficacit nergtique, nergiesrenouvelables et gestion nergtique

    Optimiser lefficacit nergtique des btiments et des quipements passe par lassemblage de concepts et de

    techniques permettant la sobrit des besoins et leffi-cacit des installations. Cependant, il est galement fondamental de commencer par mettre en adquation loccupation et la taille du parc de logements. La sous-occupation aborde au point 1 se traduit par de plus grandes consommations nergtiques. Lindicateur de mesure utilis est la consommation en kWh/m2 an.

    Une conception bioclimatique* du logement permet de capter lnergie solaire gratuite. Les pices de vie sont distribues en fonction de lorientation : locaux de vie au sud avec de grands vitrages pour capter lnergie solaire de manire passive et locaux froids au nord pour protger les pices de vie. Un autre lment def-ficacit nergtique est la compacit des volumes. Un btiment qui se rapproche du cube offre un meilleur ratio entre le volume chauff et les parois de dper-dition ; ainsi les formes dcoupes sont viter. La mitoyennet diminue de moiti la surface des parois extrieures et rduit les consommations nergtiques de 10 et 20%. A titre indicatif, avec les mmes carac-tristiques, une maison isole de plain-pied consomme 180 kWh/m2 alors quune maison mitoyenne sur deux niveaux ne consomme que 100 kWh/m2. Enfin, un bon niveau de qualits techniques du bti est obtenu par lisolation des parois, loptimisation de ltanchit lair, linertie thermique* permet de stocker la cha-leur en hiver et la fracheur en t, la limitation des ponts thermiques*.

    Un deuxime axe defficacit nergtique porte sur les installations techniques. La production de cha-leur est amliore par le placement dappareils haut rendement et de systmes de ventilation mcanique double flux*. Il faut toutefois veiller donner la prio-rit aux systmes passifs dconomie dnergie, les systmes actifs pouvant tre perturbs par les com-portements humains. De mme, les appareillages lectriques conomes en nergie sont privilgis: lectromnager et clairage basse consommation,

    d Lhabitat wallon est ancien et mal isol !

    Rpartition de lutilisation dnergie primaire par usages

    Chauffage 72%

    16% lectricit

    12% Eau chaude sanitaire

  • 27

    La rduction de la consommation nergtique passe galement par lutilisation des nergies renouve-lables : capteurs solaires thermiques* et photovol-taques*, units de cognration* ou pompes chaleur. Si les financements ne permettent pas linstallation de systmes utilisant les nergies renouvelables, la pos-sibilit dune installation ultrieure sera prvue syst-matiquement. La pose de capteurs solaires thermiques permet de rduire denviron 50% la consommation lie la production deau chaude sanitaire.

    La consommation nergtique spcifique dfinie par la PEB* est donne en kWh/m2 an et reprsente la consommation annuelle dnergie primaire* pour le chauffage, leau chaude sanitaire, le fonctionnement des auxiliaires - chaudire, ventilation, refroidisse-ment ventuel - dduction faite de lautoproduction dnergie.

    Enfin, lefficacit nergtique rsulte de lorganisation de la gestion de lnergie. Un bon fonctionnement des installations techniques et les comportements ad-quats des habitants sont des conditions indispensables la rencontre des objectifs prvus. Une sensibilisation des habitants passe, par exemple, par une plus grande visibilit de la lecture des compteurs ou par la pose de compteurs intelligents.

    Question-cl : niveau disolation = basse nergie*, passif*, zro nergie* (fossile) ?

    Lamlioration des performances nergtiques se fait par une mise en uvre croise dun niveau disolation et du choix de la production de chaleur ncessaire.

    Les partisans de la basse nergie justifient leur choix en partant du principe quelle est la solution la plus rationnelle car elle rduit les consommations ner-gtiques avec des surcots amortissables en quelques annes tout en offrant de bonnes conditions de vie : confort thermique, qualit de lair, Les partisans du passif avancent que cette solution sera bientt la norme pour les logements neufs et que la faible de-mande dappoint pourra bientt tre couverte pas de nouvelles technologies. Sans trancher dans ce dbat, quel que soit le niveau disolation dun logement, lim-portant est quil ne consomme plus dnergie fossile pour son fonctionnement. Ces btiments zro nergie (fossile) utilisent des nergies renouvelables : solaire thermique et photovoltaque, biomasse, gothermie,

    Ralisations

    Comme le montrent les rnovations de la Cit Jardin (La Louvire) et de lle aux Oiseaux (Mons), il est possible datteindre raisonnablement de bonnes per-formances nergtiques en rnovation. Lamliora-tion des performances nergtiques des constructions neuves, se fait par une mise en uvre croise dun niveau disolation et dun choix de chaleur dappoint.

    HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    Les sites Plaides (Vis), BedZED (Sutton), ZAC de Bonne (Grenoble) et EVA-Lanxmeer (Culemborg) conjuguent une bonne isolation et une production mutualise de chaleur au dpart dnergies renouvelables.

    d Construire des logements zro nergie* (fossile) - Vis, Les Plades

    APPOINT FOSSILE APPOINTZRO FOSSILE

    BASSE NERGIE*(< k35)

    Elea (Mouscron),lle aux Oiseaux (Mons)

    Plaides (Vis), ZACde Bonne (Grenoble),EVA-Lanxmeer (Culemborg)

    PASSIF (< k15)Pic au vent (Tournai),Cit Jardin (La Louvire)

    BedZED (Sutton)

  • 28 HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    Composante 5Matriaux et dchets

    Enjeu : arrter de prendre et jeter et faire de nos dchets des ressources

    Le secteur de la construction btiments et espaces pu-blics est gros consommateur de ressources naturelles et dnergie grise*. La rduction de la consommation de ressources ncessite de choisir des matriaux longue dure de vie, de remployer ou recycler des matriaux dj utiliss. En cas de nouveaux prlvements, il sagit dorganiser la fin de vie des btiments par leur dmontage et leur recyclage.

    Lapproche de lnergie grise des matriaux est encore in-suffisamment aborde. Plusieurs hypothses de consom-mation dnergie grise dun logement circulent, avec une moyenne de lordre de 30 kWh/m2an. Cette nergie repr-sente donc entre 10 et 15% de la consommation nerg-tique de fonctionnement dun logement standard. Mais dans le cas dun btiment passif*, vu les matriaux utiliss et les faibles consommations nergtiques, lnergie grise correspond pratiquement la consommation nergtique de fonctionnement du btiment !

    De lautre ct de laxe environnemental des matriaux : les dchets. Les deux milliards de tonnes de dchets m-nagers produits annuellement par les Wallons reprsen-tent une moyenne de 540 kg par habitant, soit 1,5 kg par jour. Si les collectes slectives de dchets permettent de recycler 60% de ceux-ci, les dchets organiques, qui re-prsentent plus de 30% des dchets mnagers, sont encore insuffisamment valoriss.

    Le choix des matriaux et une bonne gestion de chan-tier rduisent lutilisation de matires premires et dnergies non renouvelables. Ils diminuent la produc-tion de dchets et les pressions sur lenvironnement. Ils garantissent la sant des habitants, dveloppent des emplois locaux et, au final, assurent nos enfants un accs aux ressources de la plante.

    Critres : matriaux, volutions du bti,gestion du chantier et dchets mnagers

    Le choix des matriaux employs pour les btiments systmes constructifs, parements, bardages et menui-series et leurs abords se fait partir dune analyse du cycle de vie des matriaux : cration, entretien, main-tenance et recyclage. Les matriaux locaux et renouve-lables, comme le bois et ses drivs, sont privilgis. Ils minimisent la quantit de matriaux et dnergie grise utilise. Ils fixent galement le CO2. Si des matriaux gros consommateurs dnergie sont utiliss, ils sont limits aux usages longue dure de vie. Par exemple, le PVC est utilis pour les menuiseries, les tuyauteries ou les revtements de sol.

    Un quartier durable, par une conception despaces mo-dulables et transformables, prend en compte les volu-tions du bti long terme. Des gaines techniques sont prvues dans les constructions et les matriaux utiliss sont dmontables au maximum pour tre facilement remplacs.

    La gestion du chantier vise viter la production de dchets par une conception base sur des dimensions standards et lassemblage dlments prfabriqus. Les terrassements et les mouvements de terres sont limits en quilibrant les dblais/remblais ou en les utilisant dans les amnagements paysagers du site. Un chantier propre est obtenu en limitant les nuisances de trafic, les bruits, les vibrations, la production de poussires et de boues. Comme lnergie grise se rpartit raison de 2/3 pour la structure et d1/3 pour les quipements, la rcupration et la rutilisation du bti existant dimi-nuent la consommation de ressources. Cependant, le choix entre rnovation et dconstruction* se fait en te-nant compte des performances et de la capacit dvolu-tion des btiments conservs. Il faut viter les attitudes dogmatiques de protection systmatique au nom de lhistoire et du patrimoine commun ou de dmolition, par principe , de tout ce qui est ancien.

    d La production de dchets continue crotre !

  • 29HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    d La Louvire, rsidence Dascotte. Avant d et aprs !

    La gestion des dchets mnagers est assure par lor-ganisation du tri et du recyclage. Les cuisines sont quipes de poubelles compartiments et des lieux de stockage sont prvus proximit des logements. Les dchets verts peuvent tre valoriss par le compos-tage ou par la biomthanisation*. Enfin, les appareils et produits de consommation retrouvent une nouvelle vie grce aux ateliers de rparation et aux magasins de seconde main.

    Question-cl : construction = cologique,cots matriss ou rduisant limpact CO

    2*?

    La question des matriaux est aborde de manire as-sez diffrente dans les sites tudis. Au nom dun prin-cipe de prcaution, certains privilgient lutilisation de matriaux naturels bois, brique,- alors que dautres utilisent des matriaux classiques structure en b-ton, menuiserie PVC pour quilibrer la rduction des consommations nergtiques et les cots de construc-tion. Ici encore, il faut se mfier des a priori. Par exemple, mme si la brique est un matriau naturel, sa fabrication consomme deux fois plus dnergie que celle dun bloc de bton cellulaire ! Au choix du matriau sajoutent les questions de maintenance et de recyclage. Cest ainsi que certains prfrent le PVC au bois partir dune compa-raison de lnergie grise* de fabrication et dentretien. Il nexiste actuellement pas encore de mthode labelli-se permettant de trancher entre ces visions opposes.

    En attendant, la seule voie est de raliser un cobilan des matriaux en croisant les analyses cots/bnfices, les consquences sur la sant/scurit et la diminution du prlvement de ressources naturelles et dnergie grise.

    La gestion des dchets se fait de manire diffrente au sein des sites tudis, soit durant la gestion du chantier tri slectif, limitations des nuisances, mouvements de terre ou en anticipant le recyclage en fin de vie. Peu de solutions novatrices de gestion des dchets m-nagers sont mises en uvre.

    Ralisations

    Les sites Pic au Vent (Tournai), BedZED (Sutton) et EVA-Lanxmeer (Culemborg) dveloppent des principes dcoconstruction*. Les sites Pliades (Vis) et Ile aux Oiseaux (Mons) utilisent des matriaux classiques tan-dis que Lauzelle (Ottignies-Louvain-la-Neuve) se situe entre ces deux options. Les oprations Cit Jardin (La Louvire), ZAC de Bonne (Grenoble) et Saint Lonard (Lige) rduisent lnergie grise par la rutilisation de structures existantes. Les sites Pic au Vent (Tournai) et Ile aux Oiseaux (Mons) envisagent le recyclage des logements en fin de vie. La Cit Jardin (La Louvire) et la ZAC de Bonne (Grenoble) organisent une gestion de chantier propre. La question de la gestion des dchets mnagers est peu aborde lexception de BedZED (Sutton).

    Aucun site ne met en uvre les diffrents aspects du cycle de vie des matriaux. Les oprations Cit Jardin (La Louvire), Pic au Vent (Tournai), BedZED (Sutton), Ile aux Oiseaux (Mons), ZAC de Bonne (Grenoble) mettent en uvre des mesures de gestion des matriaux et des dchets qui illustrent des axes dvelopper.

  • 30 HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    Enjeu : leau est une conditionde lexistence humaine

    La consommation mnagre moyenne deau potable dun Wallon est denviron 105 litres par jour. Si lap-provisionnement en eau potable* ne prsente pas de problmes particuliers en Wallonie, la gestion durable du cycle de leau doit assurer que leau reste un bien renouvelable dont lapprovisionnement est suffisant et de qualit. La gestion des eaux pluviales* est plus problmatique. Limpermabilisation croissante du territoire par laugmentation des surfaces urbanises et les cultures intensives, dune part et des prcipita-tions extrmes, dautre part, augmentent les risques dinondations.

    Lutilisation rationnelle de leau, la gestion de leau pluviale et le traitement des eaux uses* assurent les conditions de la vie humaine sur terre, augmentent les conomies de gestion des rseaux dgouttage, dner-gie de fonctionnement des installations et de la rpa-ration des dgts dus aux inondations.

    Critres : usage rationnel de leau, gestiondes eaux pluviales et des eaux uses

    Un usage rationnel de leau limite nos prlvements afin dquilibrer la recharge pluviomtrique et rduire la pollution de leau. Cette diminution des consom-mations deau se fait par la pose dappareils conomi-seurs deau chasses double service, robinets mous-seurs, rducteurs de pression et par lutilisation de leau pluviale pour les usages non potables : toilettes, nettoyage et jardinage.

    La rentabilit financire de lutilisation deau pluviale est faible vu les cots dinstallation et de fonctionne-

    ment des citernes deau pluviale. Cependant, la pose dune citerne avec systme de rgulation permet de diminuer la charge en eau envoye vers le rseau dgouttage. Dautres dispositifs facilitent linfiltra-tion locale deau pluviale vers la nappe phratique : la diminution des surfaces impermabilises ou la rali-sation de toitures vgtalises*, de noues* ou de bas-sins dinfiltration. Ces espaces constituent des lieux paysagers rcratifs qui renforcent la biodiversit et facilitent lentretien des rseaux enterrs.

    La gestion des eaux uses varie selon la situation du quartier. Lpuration locale des eaux grises* et eaux noires* se fait partir du choix du gestionnaire de rseaux. Si le traitement local des eaux uses diminue le volume des eaux traiter en stations dpuration, une gestion centralise garantit un bon fonctionne-ment de celles-ci et permet la rcupration dnergie.

    Question-cl : gestion de leau = locale,centralise ou cycle de leau ?

    Lusage rationnel de leau est assur, dans la plupart des sites, par la rduction des consommations deau potable et par lutilisation de leau pluviale. La ges-tion durable du cycle de leau est rarement aborde, les eaux uses tant gres de manire centralise, seules les eaux pluviales peuvent faire lobjet dune gestion locale.

    Ralisations

    Les sites Pic au Vent (Tournai), Ile aux Oiseaux (Mons), BedZED (Sutton), ZAC de Bonne (Grenoble) et Lauzelle (Ottignies-Louvain-la-Neuve) grent les eaux pluviales.

    Composante 6Cycle de leau

    d Laugmentation des risques dinnondations

    Vu sa spcificit de zone de captage, seul le site EVA-Lanxmeer (Culemborg) met en place une gestion durable du cycle de leau en 4 types de traitement : eau pluviale des btiments, eau des voiries, eaux grises et eaux noires. Leau est galement utilise pour la production de chaleur par gothermie.

  • 31HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    Composante 7Biodiversit

    Enjeu : la biodiversit est indispensable la survie de lHomme

    La biodiversit est la diversit des espces vivantes qui peuplent la Terre. Elle rsulte dun quilibre qui sest construit il y a des milliards dannes, soit avant la prsence de lHomme sur Terre ! Or, cette biodiver-sit est aujourdhui en danger. De nombreuses espces disparaissent suite lurbanisation, aux pratiques agricoles et aux diverses pollutions. Cette situation entrane des problmes sanitaires, une diminution de la qualit de vie et est coteuse long terme. La bio-diversit diminue les consquences des pollutions de lair, de leau et du sol et contribue au bien-tre des habitants. Les espaces verts renforcent les relations sociales par leurs qualits paysagres et offrent des espaces de dtente. La biodiversit est une source de dveloppement conomique par la production dali-ments et la cration demplois locaux pour son entre-tien.

    Critres : maillage cologique,cration et gestion des espaces verts

    La biodiversit doit devenir un des axes de la com-position dun quartier durable. Plus que sauvegarder la biodiversit existante, il sagit de la renforcer en linscrivant dans un maillage cologique.

    Les espaces verts sont un complment indispensable la densit* des btiments. Ils jouent un rle dabsorp-tion de leau pluviale* et sont des facteurs dintimit. Ils rduisent la consommation nergtique en prot-geant le bti des vents dominants, par les effets dom-brages et par le renouvellement dair frais produit par la respiration des plantes. Les espaces verts dchelle domestique sont raliss par des jardins individuels,

    des murs et toitures vgtaliss*. Les espaces verts pu-blics, de proximit et facilement accessibles, offrent des aires de calme et de repos. Outre leurs fonctions paysagres, ils permettent lorganisation dactivits sportives, rcratives ou festives qui varient selon les saisons et compensent la taille rduite des espaces verts privs. Lindicateur du critre des espaces verts est leur superficie moyenne en m2 par habitant.

    La gestion des espaces verts vise maintenir un certain niveau de biodiversit. La prservation des ressources naturelles et la restauration des milieux naturels sont assures par la plantation despces indignes et la limitation de lentretien par une ges-tion diffrencie : tonte avec paillage, fauchage tardif, entretien naturel.

    Question-cl : espaces verts = individuels,collectifs ou partags ?

    La question de la biodiversit dans un quartier du-rable porte moins sur sa cration que sur son entre-tien rgulier. Derrire le choix du mode de ralisation apparat le mode dentretien : les projets privs sont principalement composs despaces verts individuels tandis que les oprations publiques proposent des es-paces verts collectifs.

    Ralisations

    Les espaces verts des sites Elea (Mouscron) et Pliades (Vis) sont individuels tandis que ceux des sites Cit Jardin (La Louvire), BedZED (Sutton), Ile aux Oiseaux (Mons), ZAC de Bonne (Grenoble) et Saint-Lonard (Lige) sont collectifs.

    d Dvelopper la biodiversit - Culemborg, EVA-Lanxmeer

    Les sites Pic au Vent (Tournai), EVA-Lanxmeer (Culemborg) et Lauzelle (Ottignies-Louvain-la-Neuve) mlangent des espaces verts individuels et des espaces verts collectifs. Les sites Pic au Vent et EVA-Lanxmeer mettent en place une proprit partage despaces verts collectifs entretenus par les habitants.

  • 32 HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    Enjeu : un quartier durabledoit avoir une dimension culturelle

    La banalisation des espaces modernistes contribue au fait que leurs occupants ne les respectent pas. Lenfer-mement dans une maison isole au milieu dun terrain cltur provoque, lui, une forme dinsularit contraire aux liens sociaux. Si lun des objectifs du cadre de vie durable est de rduire notre prlvement des res-sources, il doit aussi tre un milieu agrable. Lhar-monie des btiments, lurbanit des espaces publics et lattention accorde au paysage diminuent les d-penses dentretien et les charges pour les gnrations futures. La plus-value architecturale et urbanistique procure de la fiert aux habitants et augmente ainsi la dure de vie des ralisations qui sont plus respectes.

    Critres : ambiance interneet intgration paysagre

    La qualit du cadre de vie provient de la cration dune ambiance interne de quartier due une bonne articulation entre les constructions, les circulations et les espaces non btis. Les espaces publics facilitent les liens sociaux entre les habitants et procurent de la convivialit au quartier. Les espaces privs assurent lintimit ncessaire et permettent leur appropriation par les occupants. La forme urbaine respecte la trame existante et articule les pleins et les vides par une juxtaposition de logements individuels, collectifs et intermdiaires ainsi que de lieux de travail. La cou-leur et la texture des matriaux ainsi que lintgration dinterventions artistiques crent une atmosphre urbaine agrable.

    Lintgration paysagre cre un horizon ou skyline recomposant la topographie et les lignes de force du paysage tout en respectant la culture locale. Les gaba-rits des btiments sont adapts lenvironnement et la topographie du lieu. Les tours leves sont vites car, des logements qui ne dpassent pas la hauteur des arbres, permettent leurs occupants de garder un contact visuel et auditif avec les espaces publics.

    Question-cl : paysage architectural =se dmarquer, sintgrer ou dynamiser ?

    Les dmarches architecturales se caractrisent par trois grandes approches : un style volontaire et unique, une recherche dintgration dans lexistant ou une dynamique de rnovation de lexistant et dajout dinterventions contemporaines.

    Ralisations

    Les sites Pliades (Vis), BedZED (Sutton) et EVA-Lan-xmeer (Culemborg) se dmarquent de leur environ-nement tandis que Pic au Vent (Tournai) et Lauzelle (Ottignies-Louvain-la-Neuve) cherchent sintgrer.

    Composante 8Paysage et architecture

    d La banalisation des espaces modernistes

    Les oprations Cit Jardin (La Louvire), Ile aux Oiseaux (Mons), ZAC de Bonne (Grenoble) et Saint Lonard (Lige) mlangent des formes nouvelles et anciennes, facteurs dintgration paysagre de lopration.

  • 33HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    Composante 9Confort et sant

    Enjeu : lHomme passe une grande partiede sa vie dans son habitat

    Le bti influence la sant et les conditions de vie des occupants. Selon certaines tudes, 10% des logements prsentent des concentrations leves de polluants int-rieurs. La lumire naturelle et le rayonnement solaire ncessaires au bien-tre physique ne sont pas toujours garantis tous. Certains logements prsentent des te-neurs importantes en radon. Un quartier durable rduit lutilisation de produits malsains et les pollutions afin de garantir la sant et le bien-tre des habitants, en quili-brant les cots de manire assurer la rentabilit cono-mique de lopration.

    Critres : sant/scurit, confort et intimitdes espaces intrieurs et extrieurs

    La sant des habitants est garantie par des constructions salubres, la limitation des pollutions intrieures, la lutte contre les moisissures, les bactries et les rayonnements du radon. Le plomb, lamiante et les matriaux base de colles, de solvants et de composs organiques volatils sont exclus. La ventilation* est adapte lusage des locaux et la qualit de lair extrieur. La scurit des habitants est obtenue par la prvention des intoxications au monoxyde de carbone, la lutte contre lincendie et les risques du gaz et de llectricit. La scurit de circulation est assure en limitant les zones non claires et les risques de chutes.

    La conception du quartier favorise le confort des habi-tants sur les plans hygrothermique, acoustique, visuel, olfactif et dusage. Le confort hygrothermique intrieur est obtenu par une gestion de lhumidit de lair et le placement de protections solaires au sud : dbordements de toitures et de balcons, volets, vgtation, Celui des espaces extrieurs est assur par une implantation vitant les couloirs resserrs et les passages sous im-meubles propices aux tourbillons venteux ainsi que par des espaces verts crateurs dombrages et de fracheur.

    Une diminution des nuisances sonores entre les logements ou en provenance de voies de circulation et dautres acti-vits procure un confort acoustique. Le confort visuel est garanti en valorisant les vues et chappes sur les zones vertes et des ouvertures paysagres ainsi quen privil-giant lclairage naturel. Le confort olfactif est assur par une bonne organisation des locaux et une ventilation adapte. Enfin, la modularit des locaux et lentretien des amnagements offrent un rel confort dusage.

    Lindividualisation croissante et le besoin dintimit n-cessitent une bonne articulation entre espaces publics et parties prives de manire permettre une autono-mie entre voisins et viter lmergence de dispositifs de contrle social. La ralisation de zones de transition sous la forme despaces de recul plants ou de locaux techniques permet cette articulation. Quand le logement donne directement sur lespace public, une surlvation du rez-de-chausse permet de conserver son intimit. Enfin, la limitation des vues sur les parties prives peut tre obtenue par la pose de haies ou de cltures ainsi que par une bonne transition entre espaces publics et privs.

    Question-cl : confort et sant = protection,prcaution ou cobilan ?

    Jusquo faut-il aller dans la qualit du cadre de vie ? Si les mesures de protection sont indiscutables, le res-pect du principe de prcaution passe pour le site Elea (Mouscron) par lutilisation de matriaux sains, et pour les Pliades (Vis) par le dplacement de la ligne haute tension de manire loigner le champ lectromagn-tique. La gestion des risques garantit lquilibre entre sant et confort, cots et impacts environnementaux.

    Ralisations

    La plupart des sites proposent des mesures permettant de rduire les surchauffes solaires, les nuisances auto-mobiles et sonores et garantir lintimit des habitants,

    d quilibrer sant, confort et intimit - Tournai, Pic au Vent

    Les sites Pic au Vent (Tournai), BedZED (Sutton) et EVA-Lanxmeeer (Culemborg) apportent une attention particu-lire aux questions des matriaux, du confort et de lintimit des habitants. BedZED (Sutton) est un exemple dcobilan.

  • 34 HABITER EN QUARTIER DURABLE I Prologue Cadre conceptuel

    Composante 10Processus participatifs

    Enjeu : un quartier durable demandeune organisation du milieu humain

    Les habitants et la socit civile ont souvent peu de place dans llaboration du cadre de vie. Ils sont in-forms, parfois consults, plus rarement concerts et ne sont quasiment jamais co-ralisateurs dopration dhabitat. Les processus mis en place sont uniquement ceux lis des rglementations. Or, la participation accrue des habitants entranerait sans doute la dimi-nution dattitudes de rejet de type Nimby* et de non respect et de dgradations des lieux publics.

    Un quartier durable sinscrit par sa vision long terme, dans la dure et ajoute aux dimensions phy-siques une dimension temporelle et de gouvernance. Au-del de la conception du site, la participation des habitants sa gestion permet de mieux atteindre ses objectifs.

    Critres : processus de conception et de gestion

    Un quartier durable demande la mise en place de processus de conception ouverts aux habitants afin quils coproduisent le projet dans lequel ils souhaitent sinscrire durablement. Il sagit dintgrer les futurs habitants ou de mettre sur pied un comit structur dhabitants dsireux de sinvestir. Partager un tel pro-jet procure un sentiment de libert et de responsabi-lit. Cest un facteur dintensit sociale garant de la mise en place de modes de vie respectueux de lenvi-ronnement.

    Un quartier durable ne peut tre consomm par ses habitants. Ceux-ci doivent, ds le dpart, tre partie prenante de sa gestion et cela durant toute sa dure de vie. Mme si les infrastructures sont durables, seuls les comportements durables des habitants per-mettent de rduire lempreinte cologique* du quar-tier. Ces cocomportements ne peuvent tre imposs aux habitants. Ils doivent adhrer librement aux

    valeurs proposes. Des mesures ralises aprs occu-pation de logements passifs ont permis de constater que les consommations relles taient suprieures aux calculs thoriques initiaux. Cela essentiellement pour deux raisons reprsentant chacune peu prs la moiti des dpassements constats : des erreurs de mises en uvre techniques et des comportements ina-dquats des habitants.

    Un accompagnement pdagogique des habitants per-mettrait dviter ces derniers cueils. Cela pourrait se faire via lorganisation dexpositions, de dbats, de sances dinformation, par la projection de films ou par la cration dun site Internet de quartier. La ma-trise des consommations nergtiques au quotidien passe par des mesures simples telles que prendre une douche au lieu dun bain