GuY S. Ducheminconsultant en vision

L’oeil, média psychosomatique- au-delà des apparences -

Gymnoculaire

Du même auteur

Vaincre la myopie (épuisé)Travailler sur écran d’ordinateur (épuisé)Dérangements oculaires et dérangements musculaires

Édition : GymnoculaireDistribution : GuY S. Duchemin

L’oeil, média psychosomatique

Illustration : couverture et page 13 par Andrée Charron

Tous droits réservés, 2015

Correction de texte : André Duchemin.

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Avant-Propos

Les rôles méconnus de l'oeil et de la vision

Les recherches fondamentales dans la science de la vision,nous révèlent de plus en plus le rôle prépondérant de l'oeil,de la vue et des images mentales dans l'organisation del'Être, de l'Agir et du Penser.

Voyons d’abord les conclusions de quelques travaux scienti-fiques ayant porté sur la relation entre les yeux et le corps,

Duke-Elder, fameux ophtalmologiste britannique, auteurd’une série de quinze volumes sur l’oeil et la vision, déclare :

« Au niveau physiologique, quelque 38 % de tout l’inputsensoriel arrivant au cerveau origine des rétines [...] Dupoint de vue psychologique l'importance de la vision estencore plus grande [...] Plus que tout autre sens, la Vi-sion détermine son [de l’Homme] intelligence et règle saconduite ».

Les ostéopathes Busquet et Gabarel, dans leur livre Ophtal-mologie et Ost�opathie affirment :

« l'oeil structure le corps »

Un autre ostéopathe, José-Louis Douzenel observe :

« Le corps tout entier réagit aux mouvements des yeux.Une mise en tension est engendrée par le déplacementoculaire qui traverse le corps et aboutit aux pieds »

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Les ophtalmologistes-posturologues français Bérard et Ma-rucchi écrivent :

« l'oeil cristallise les postures du corps »

Les textes anciens enseignent :

« tous les méridiens d’énergie vont directement ou indi-rectement à l’oeil »

L'appareil visuel est un carrefour unique de l'anatomie et dela physiologie du corps humain. L'oeil ne contient donc passeulement les images du monde. Il est, en plus d'assurer lacommunication avec l'extérieur, un révélateur ce qui sepasse à l’intérieur du corps et, aussi, un organisateur efficacede beaucoup de nos comportements. Porter attention à l’ac-tivité visuelle, au-delà de la seule discrimination (acuité vi-suelle), conduit directement à considérer toute la personnequi ressent, qui agit et qui crée.

« Voir n’est pas une fonction séparée ni isolable; elle estprofondément intégrée au système d’action générale —posture, habiletés manuelles et coordination à l’intelli-gence et même à l’ensemble de la personnalité. La Vi-sion devient une clé pour comprendre complètement lanature d'un individu et ses besoins ».

A.Gesell, md, pédiatre

Depuis quelques années, les diverses « médecines » s’orien-tent de plus en plus vers la personne globale et moins surl’élimination des malaises et symptômes spécifiques. Ces ap-proches s’éloignent de l’idée de lutte, de combat contre lamaladie pour se rapprocher de la nécessité, pour maintenir lasanté, de nourrir la vie tant du point de vue émotionnel, men-tal, spirituel que biologique.

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Cette brochure présente une vue d'ensemble des rôles mé-connus de l'oeil, rôles volontairement mis de côté dans lesenseignements traditionnels, mais non moins réels. Rôles dé-montrés scientifiquement et éprouvés en clinique. Le con-cept de l’oeil-appareil photo est totalement obsolète.

Hippocrate (-460 à -377) n'a-t-il pas dit : « Tels sont les yeux,tel est le corps »? Mieux les connaître et mieux reconnaîtreleur rôle véritable permet d'accéder à la personne humainetout entière. C’est en ce sens que l’oeil est un média psycho-somatique.

Guy S. Ducheminconsultant en vision

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Chapitre premier

L'oeil, un monde dans un univers intégré

« Voir, on pourrait croire que toute la Vie est là » P. Teilhard de Chardin

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Dès la conception, commence la formation d’un organe com-plexe qui cherche la lumière. Mais l’oeil n’a pas été seule-ment créé pour fournir des images du monde externe. Sesfonctions non visuelles sont tout aussi, sinon plus impor-tantes.

Lorsqu’un dérangement oculaire se développe, l’oeil n’estpas le seul qui soit affecté. L’adaptation est beaucoup plusglobale et entraîne des modifications qui affectent la per-sonne tout autant dans ses façons d’agir et de penser quedans sa manière d’être. Les yeux ne sont pas isolés dans l’or-ganisme. C’est un monde en soi, mais un monde dans unplus grand univers avec lequel il interagit. Un dérangementoculaire s’associe à des tensions corporelles spécifiques, en-traîne des comportements particuliers et, même, révèle lapsychologie de la personne.

En me basant sur des comportements oculaires et visuels,j’ai rédigé un document qui présente les traits principaux dela personnalité. Soumise à cinquante personnes, l’étude amis en évidence l’étroite corrélation entre ce que j’ai nomméle tempérament oculovisuel et les comportements person-nels. Cette corrélation est d’au moins 95 %.

le monde des causes

Pour expliquer un phénomène, ou bien nous ne faisonsqu’entrer dans le monde des apparences ou bien nous traver-sons les frontières du superficiel pour explorer le monde descauses. En apparence, la Lune est un astre lumineux, mais,dans les faits, elle n’est qu’une surface réfléchissante de lalumière solaire. En apparence, la Terre est immobile, mais,dans les faits, elle tourne sur elle-même à une vitesse vertigi-neuse. En apparence, le Soleil se déplace d’est en ouest,mais, dans les faits, il n’en est rien; c’est la Terre qui fait untour complet sur elle-même en ≈ 24 h.

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À un problème complexe, il est toujours possible d’apporterune réponse simple, le plus souvent simpliste. Par exemplede réduire la myopie à un oeil trop long, d’affirmer que c’esthéréditaire. Réponse facile, toujours en grande partie erro-née, et, la plupart du temps, sans aucun appui scientifique.

Lorsqu’il est question de la vue, le monde des apparences,des illusions, est celui de l’optique physique pour qui l’oeiln’est qu’un appareil photo : l’oeil y est un oeil mort, considé-ré comme élément séparé du reste de l’organisme vivant etdont les dérangements trouvent leur seule et unique explica-tion dans la modification physique du globe oculaire. Ainsivu, le dérangement est une « maladie universitaire », c’est-à-dire toute théorique, totalement détachée de la réalité, disso-ciée de la personne « souffrante ».

Entre la vue parfaite et l’apparition d’un dérangement ocu-laire, il a bien fallu qu’il se passe quelque chose, il a dû seproduire un événement significatif pour qu’un corps, jusque-là en parfaite harmonie, se détériore. Un tel dérangementn’arrive pas spontanément. Il se prépare, il s’élabore avecl’aide d’éléments provocateurs. C’est comme une révolutionqui se prépare.

Dans le monde des causes, l’oeil est un média psychosoma-tique : la forme que prend l’oeil constitue une réponse, elleconcrétise une adaptation qui concerne toute la personne.

le stress

Pour qu’un dérangement survienne, la présence d’un déclen-cheur est essentielle. Ce déclencheur entraîne un état de ten-sion qui abaisse le niveau de résistance de l’organisme dansson ensemble ou d’un organe spécifique. Si le stress est tran-sitoire, faible, temporaire, la fonction peut se rétablir et l’or-ganisme, un système ou un organe en particulier conserveson intégrité. Si, par contre, le déclencheur, même de peu

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d’intensité, revient constamment à la charge, les réservess’épuisent, la fonction ne peut plus rétablir son niveau deperformance habituelle. Le mécanisme ou une partie dumécanisme se casse, y a dérèglement. Dérèglement d'abordfonctionnel (embrouillement intermittent et/ou occasion-nel), puis, à plus long terme, une lésion s'installe (em-brouillement permanent).

Autrement dit, un dérangement n'arrive que s'il y a conflit.Conflit entre la tendance naturelle du corps à conserver sonharmonie de fonctionnement, son intégrité de structures et lanécessité de s'ajuster à un agent déclencheur de stress.Lorsque la fuite n'est pas disponible, seule l'adaptation restepossible.

le cerveau décideur

Le cerveau est constamment informé de ce qui se passe dansla « maison » dont il a la responsabilité. C'est lui qui analyseles données, qui cherche le meilleur programme à mettre enplace pour y conserver le maximum d'intégrité, d'harmonie.Il opte toujours pour protéger d'abord et avant tout lessystèmes de survie, les organes vitaux et les systèmes les plusessentiels. Il y a hiérarchie dans le choix des sites où effec-tuer les adaptations. Après avoir vérifié les alternatives possi-bles, il décide de diriger vers un système plutôt que sur unautre l'adaptation rendue nécessaire.

Cela peut signifier qu'un dérangement à un site donné est,dans les faits, un moindre mal, malgré les inconvénients qu'ilentraîne, mais moindre mal quand même. Comme si unemaladie dans un système signifiait la conservation de la san-té dans une ou plusieurs autres sphères d'activités biolo-giques. Là où apparaît le dérangement, ne signifie pas néces-sairement que c’est d'abord ce site qui a subi l'agression. Defait, la cause d’un mal peut se situer très loin de son effet surle corps et, en apparence, n’avoir aucun lien.

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C'est le choix du cerveau de localiser « ici » plutôt que « là »le dérangement. Il est possible, cependant, qu'une énergieoriginelle faible (terrain) de telle ou telle fonction soit plus fa-cilement la cible choisie par le cerveau décideur pour y loca-liser l'adaptation. Cela veut dire que le dérangement d'un or-gane ou d’un système donné constitue la réponse la plusappropriée du moment à la question suscitée par l’apparitiond’un agent déclencheur de stress.

l'adaptation est un processus à plusieurs volets.

Dans cette perspective, un dérangement oculaire est non pasconsidéré comme seule perturbation de la fonction visuelle,mais il devient aussi un précieux indicateur du vécu nonseulement sur le plan organique, mais aussi sur le plan de lapersonnalité. Le strabisme, par exemple, n'est plus alors unesimple déviation oculaire, il révèle aussi un déficit dans ledéveloppement de la coordination générale et de l’équilibretonique des chaînes musculaires latérales et de tout lesystème postural.

Alors au lieu de simplement annoncer : « Votre enfant estmyope », on devrait plutôt s'interroger : « Qu'est-ce que cettemyopie camoufle, de quoi est-elle indicatrice ?, « Quel fac-teur déclencheur assez puissant a pu ainsi obliger le cerveauà prendre cette décision »? « Qu'est-ce que l'enfant a vécupour que ce dérangement s’installe »?

L'adaptation qui prend place relève non seulement de la fra-gilité d'un système, mais aussi de la nature même de l'agent-stress. Tout comme l'arbre constamment soumis à un ventdu sud finira par pencher en direction nord, le corps suit la« ligne » de stress. Par exemple, la peur amènera peu à peu lecorps à adapter des postures, des pensées, des agissementsqui lui sont propres. Elle ne créera pas d'adaptation qui soitl’indice de la colère.

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Sur le plan oculaire, chaque dérangement révèle la natureparticulière de l’adaptation et de l'action de facteurs déclen-cheurs spécifiques. Ainsi, au point de vue émotionnel, lamyopie semble plus reliée à l’obstruction énergétique provo-quée par la « peur ». Lowen affirme : « l’oeil myope est enétat de choc [...] Il exprime la peur ». Le vécu de la personnedevient ainsi accessible.

Connaissant la relation entre l’astigmatisme et les chaînescorporelles de torsion, au lieu de se satisfaire de prescrire deslunettes de compensation, on demande à la personne si elleest souvent en posture asymétrique (par exemple, travail surécran d’ordinateur avec l’écran posé latéralement). Cette ap-proche permet non seulement de prévenir une plus grandedétérioration du système oculaire, mais aussi, souvent, d’éli-miner le problème à plus ou moins long terme.

l'énergie et le mouvement

Pour mieux comprendre la nature d'un dérangement, il fautd’abord considérer la nature même de la Vie. Tout est éner-gie, tout est mouvement. Encore qu'il s'agisse là de deux as-pects d'une seule et même entité. Il serait peut-être plusjuste de parler d'énergie-mouvement et de mouvement-énergie. La vie se manifeste par des pulsations : le coeur bat(environ 60 fois/minute), les poumons respirent (17 fois/minute), le cerveau produit des décharges électriques (8-12/seconde), les muscles ne sont jamais totalement au repos,etc.

Rien n'échappe à cette loi fondamentale : la vitalité d'un or-ganisme se mesure aux états de contraction-décontraction,de détente-repos, d'expansion-rétraction. Selon le psycho-pédagogue Richard Côté, professeur titulaire de psychopé-dagogie à l'Université Laval, c'est la pulsation qui permet lemieux de décrire, de façon fondamentale, « le processus vi-tal, la force de vie qui soutient l'existence de tout être. »

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L'oeil n'est pas en reste : les muscles oculaires externes sontconstamment animés de micromouvements sans lesquelsd'ailleurs la perception est fortement perturbée, la pupille estcontinuellement en pulsation, le cristallin est rythmé par desmicropulsations, la cornée présente des variations de cour-bure presque instantanées en fonction de la posture, la rétinetransforme la lumière par détérioration et reconstruction suc-cessives du pourpre rétinien.

Considéré sous cet angle, un dérangement c'est, avant toutechose, une perturbation dans le rythme naturel de la pulsa-tion, donc dans la circulation de l’énergie. Dans un proces-sus d'adaptation devenue nécessaire, certains systèmes au-ront tendance à se bloquer en phase de contraction, d'autresen phase de décontraction et d'autres encore se mettront àosciller à une fréquence anormale entre les deux : il y auraalors fibrillation.

Sur le plan oculaire, la myopie et la tendance à l’hyperconver-gence révèlent des états de contraction (d'ailleurs myopie,en grec, signifie : oeil fermé) tandis que l'hypermétropie s'in-stalle dans la phase de décontraction.

Ainsi, au lieu de ne considérer que la manifestation oculaire,on peut, par exemple, se demander : « Quoi d’autre est con-tracté chez cette personne ? » et la guider vers la détente detous ces mécanismes qui réduisent la fluidité du flot énergé-tique vers des points précis du corps.

Conclusion du chapitre premier

Dans le monde des causes, un dérangement oculaire signifieaussi une perturbation plus générale dans le couple énergie-mouvement. De par ses multiples interconnexions notam-ment avec les systèmes de posture et d'équilibre, avec lesystème hormonal — épiphyse et hypophyse — et lessystèmes nerveux central et autonome, le système oculaire

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est un fidèle messager du genre de réaction globale que lecorps a eue face aux agressions.

Dans nos yeux, il y a notre histoire.

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Chapitre deuxième

L’oeil, fenêtre ouverte sur la personne

« l'oeil reflète directement et immédiatement les processus énergétiques de l'organisme. »

Alexander Lowen

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L’oeil permet de voir ce qu’il y devant, mais les comporte-ments de l’oeil moteur, de l’oeil focalisateur et de l’oeil trans-formateur permettent de voir ce qui s’y cache : soit le vécu, lepassé de la personne et son présent.

L'oeil participe intensément à la vie organique. Non seule-ment est-il l’outil privilégié pour l’acquisition des connais-sances, il est aussi, de tous les organes des sens, celui quipeut le mieux nous révéler ce qui se passe à l'intérieur. Ainsi,la pupille se dilate sous l'effet du plaisir et se contracte de-vant une difficulté, la mise à foyer varie au gré des émotions— des variations aussi importantes que 14 dioptries ont étéobservées —. Le corps est un tout. Ce qui se vit au niveau del'ensemble a des répercussions sur les mécanismes oculaires.

l'oeil, messager des émotions

Notre façon de réagir aux événements auxquels noussommes confrontés moule notre corps?; ce qui va se traduirepar des postures corporelles caractéristiques, par des mala-dies chroniques, par des attitudes typiques, par de nouveauxmodes de comportements psychomoteurs. Le corps se forme— se déforme, devrai-t-on plutôt dire — pour devenir le ré-ceptacle approprié de nos tensions. Il en va de même pourl'oeil.

La myopie ne livre pas le même message qu'un astigmatis-me non plus que l'hypermétropie. Un strabisme divergent etun strabisme convergent ne peuvent pas non plus avoir lamême signification. Ni biologiquement ni psychologique-ment. Alors que le myope tend plutôt à l'introversion, l'hy-permétrope manifeste de l'extroversion et l'astigmate hésiteentre deux positions.

Parce que l'oeil traduit de façon immédiate ce qui se passedans la sphère affective de la personne, les dérangements ocu-

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laires peuvent devenir l'empreinte laissée par les tensions ré-sultant de blocages affectifs. L’approche de l’EMDR le dé-montre d’ailleurs très bien.*

Sous l'influence de la « douleur émotive » provoquée par lapeur, le muscle responsable de la mise à foyer se contractede façon excessive, l'oeil se ferme, se replie, il se « myopise »et le tonus de certains muscles oculaires externes augmen-tent entraînant un excès de convergence. Les mécanismesoculaires se replient sur eux-mêmes, comme le corps se rep-lie sur lui-même. Il se ferme à l'environnement externe,comme pour mieux révéler ce qui se passe à l'intérieur. Lesétudes démontrent aussi que les muscles oculaires sont, avecceux de la nuque, les premiers à réagir à un choc émotion-nel.

Chaque dérangement oculaire est l’indice du climat inté-rieur. L’étude faite par le Radix Institute le fait bien ressortir.En voici quelques données.

caractères des myopes caractères des hypermétropes

introversion extraversioninflexibilité émotionnelle sensibilité émotionnelle rêve éveillé bien ancré dans on environnement peu colérique communément colérique enfant craintif, timide contrôle la rage

Comme l'écrit Lowen, « chaque structure caractérielle a unregard typique ». À l’inverse on peut affirmer que chaque re-gard souligne une structure caractérielle.

* EMDR :Désensibilisation et Reprogrammation par Mouvement des Yeux

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L'oeil, lampe du corps et reflet des pensées.

L'oeil ne fait pas que réagir à la lumière externe. Il réagitaussi aux instants de lumière, de noirceur ou de grisaille in-térieures.

On peut lire chez Réquena, médecin acupuncteur :

« Les textes disent que le Jing monte aux yeux; le jingc'est l'essence de l'être, la vitalité de la personne [...] Auxyeux, on peut découvrir le Sing de quelqu'un : le Singc'est le mélange particulier et unique des cinq élémentspour chacun d'entre nous [...] Enfin dans la prunelle l'onpeut voir l'éclat du conscient, l'éclat du Shen [...] c'est-à-dire du principe de conscience, d'intelligence d'ordrespirituel [...] Pour la recherche du tempérament, c'estl'analyse du Sing porté dans le regard qui est le plus im-portant. »

Qui d'entre nous n'a pas vu la lueur de vie ou le voile de latristesse dans le regard d'une personne?

L'attitude positive ou négative que nous adoptons dans la vieinfluence notre vue et notre vision de nous-mêmes et dumonde. Si nous ouvrons notre Coeur, nos yeux adopteront lamême ouverture, si notre Coeur est fermé, nos yeux se con-tracteront. Si tout notre être est fait de tranquillité et de sé-rénité, nos pensées sont calmes, positives et nos yeux en ontla lumière. Nous sommes des créatures visuelles, nées pourregarder et voir. Si nous ne le faisons qu'à travers des filtresnégatifs, nous nous rendons fragiles à l'obscurcissement denotre vision.

Si le corps est constamment soumis à l'anxiété, prisonnier dela colère ou appesanti par la tristesse, la vue s'embrouille. Àla longue, l'oeil finira même par changer de forme, entraînépar les pensées chargées qui modulent le corps. D’éminents

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scientifiques se sont prononcés à ce sujet. Bernie Siegel,médecin oncologue avec une approche holistique, écrit : « lecorps répond aux messages du mental », tandis que pour N.Cousins, cité dans le New England journal of Medicine, iltend à « se modifier selon les attentes et les espérances for-mulées par l'esprit », et, selon Deepak Choprah, médecin, ilest « une création de nos pensées ». Ces affirmations rejoig-nent un très vieux proverbe indien qui dit :

« Si tu veux connaître tes pensées d’hier, regarde toncorps aujourd’hui. Si tu veux savoir ce que sera ton corpsdemain, examine tes pensées d’aujourd’hui »

Pourquoi l'oeil — tout autant que le corps — ne pourrait-ilpas se modifier en suivant la trajectoire indiquée par cesmêmes émotions et pensées?

L'oeil, indice postural

Le globe oculaire se forme et se déforme au gré de la posturecorporelle. Comme si l'oeil était constamment avisé de lafaçon que le corps se maintient en regard de la gravité.Comme si, en tout temps, il était à l'écoute des changementsdes tensions corporelles. Nous savons maintenant que telleest la réalité.

D. B. Harmon, spécialiste de la croissance et du développe-ment des enfants d'âge scolaire, a démontré qu'il y a desvariations dans le mécanisme de la mise à foyer lorsque cer-tains muscles du cou et du dos subissent une légère com-pression mécanique ou une stimulation électrique.

Dans sa recherche clinique, menée conjointement avec desoptométristes auprès de jeunes violonistes, l'ostéopatheHélène Brossard a bien démontré que « la cause première decet astigmatisme est d’origine posturale ». De son côté, ledocteur Paul Harris, o.d. conclut sa recherche par ces mots :

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« [...] les adaptations, astigmatisme et anisométropie, sont lerésultat d'un usage asymétrique du corps et du système vi-suel ».

La présence d'un dérangement oculaire peut donc présumerd'une posture et de tensions corporelles particulières.

les dérangements oculaires et les postures typiques associées

hyperconvergence dépression et rotation interne des omoplates astigmatisme flexion latérale de la tête hypermétropie inclinaison de la tête vers l’avant myopie posture générale antériorisée hypoconvergence élévation des omoplates

Il y a là suffisamment d'évidences pour associer dérange-ment oculaire et posture; chacun portant la marque de pos-tures et tensions particulières. Les postures qui ne respectentpas la souplesse de fonctionnement musculaire et les rap-ports harmonieux du corps avec la gravité créent, par répéti-tion, des contraintes qui obligent les structures à faire desajustements. Ajustements qui se répercutent à travers toutesles chaînes musculaires et affectent le fonctionnement har-monieux de l'ensemble corporel et des yeux.

l'image de soi

Le genre de dérèglement qui affecte une personne est un in-dicateur de la façon dont elle se comporte dans le quotidien.Un dérangement oculaire sous-tend non seulement unefaçon de voir, mais aussi une façon de se voir. C'est une im-age de soi particulière qui se construit autour de cet axequ'est un déséquilibre des mécanismes de l'oeil.

L'image de soi, c'est la présence que l'on a à soi-même.Cette présence est faite des sensations transmises par toutes

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les parties du corps, par les mouvements qu'il produit et aus-si par les attitudes mentales. Une personne dont le style vi-suel dominant est la perception périphérique n'a pas lamême personnalité que celle qui favorise plutôt la vision cen-trée. Elle n'a donc pas non plus la même « image-de-soi ».

Conclusion du chapitre deuxième

De quelque nature qu'elle soit, une perturbation dans l'har-monie et dans l'intégrité biopsychique, modifie la façon hab-ituelle de fonctionner. La personne qui devient myope ouastigmate devra ajuster beaucoup de comportements à cettenouvelle réalité. Lorsque la manière d'être se modifie dansun domaine, elle se répercute sur l'ensemble; la façon d'agirprend peu à peu une nouvelle direction et l'état d'esprit re-flétera le nouveau contexte biopsychologique.

On entend souvent : l’oeil est le miroir de l’âme. L'oeil estaussi le miroir de la personne. Parce qu’il peut divulgue lespostures, émotions et pensées, on peut même affirmer qu'ilest, concentrée, la personne tout entière.

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Chapitre troisième

L'oeil, pilote du corps

« Les yeux fournissent un travail primordial pour organiser lamusculature de tout le corps [...] Leur rôle est plus grand et

plus important que celui des muscles du cou » Feldendkrais

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L’oeil n’est pas que le messager des trois « corps » : posture,émotions, pensées. Il est aussi déclencheur, l’initiateur etaussi le guide de plusieurs mouvements et comportements.

l’oeil, organe d’équilibre

Si vous vous tenez debout et regardez droit devant, vous pou-vez facilement vous maintenir en équilibre. Si vous vous te-nez sur un seul pied, l’équilibre est alors légèrement moinsstable. Puis, si vous continuez à regarder droit, mais fermezles yeux, alors là l’équilibre devient carrément précaire. Celan’a rien de surprenant puisque la stabilité du corps dans l’es-pace est de 200 à 250 fois plus grande lorsque les yeux sontouverts plutôt que fermés.

C’est à l’oeil transformateur que revient le rôle de maintenirle corps dans sa relation adéquate avec la gravité. Ses rela-tions très étroites avec le cervelet - « cerveau » de l’équilibre -,font de lui l’ancre principale du corps dans l’espace. C’est àpartir des informations rétiniennes que le système d’équilibreadapte constamment le corps à la force de la gravité.

l’oeil, facteur de direction

Procédez à l’expérience suivante.

Note : il est important que vous ayez un grand espace libredevant et de chaque côté de vous.

1) Placez-vous, par exemple, au fond d’une pièce et regardezdroit devant vous,2) Fermez les yeux puis tournez-les à l’extrême droite sanstourner la tête,3) Gardez les yeux fermés et déplacez-vous vers l’avant d’unpas régulier.

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Si la synergie musculaire est à point, vous constatez que pro-gressivement vous vous dirigez vers la droite.

Les travaux de Bérard et Da Silva ont mis en lumière la rela-tion qui existe entre la position du regard et le tonus muscu-laire général : si le regard est porté vers la droite, il y a aus-sitôt augmentation dans le membre inférieur gauche,préparant ainsi le corps à tourner vers la droite.

De leu côté, les neurophysiologistes Roll ont démontré quelorsque le regard se porte vers le haut, le corps a tendance àaller vers l’arrière et inversement pour le regard vers le bas.Cela fait du système visuel une véritable ancre du corps dansl’espace.

Il en va de même de l’influence d’un dérangement oculairesur le tonus musculaire et par conséquent sur la posture. Parexemple, une tendance à l’excès de convergence, entraîneune tension dans les mâchoires qui, à son tour, entraîne unetension dans la nuque laquelle sera souvent compensée parune inclinaison de la tête qui favorise une flexion contrairedu tronc. Apparaîtront, à plus ou moins long terme, dessymptômes et des malaises associés à ce genre de dérange-ment dont la source est le dérangement oculaire.

Selon Harmon, « la bonne posture et la bonne distance detravail résultent du port des lentilles à « rendement optimal ».Ceci signifie que l’oeil focalisateur joue un rôle dans le tonusmusculaire.

On peut affirmer que chaque dérangement oculaire entraîneun changement typique dans la posture et le comportementde la personne et que l'oeil cristallise les postures corpo-relles. Les observations cliniques confirment ces affirma-tions.

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Et d’ailleurs, bien avant d’être l’organe de perception quel’on connaît, l’oeil est d’abord et avant tout un système de si-tuation spatiale.

« Le système visuel est d’abord concerné par l’orienta-tion dans l’espace »

Lasley

l’oeil, régulateur biologique

Alors titulaire de Physique appliquée à Paris, le professeurYves Le Grand écrivit :

« ... l’oeil n’est pas seulement un organe d’informationsensorielle... L’excitation lumineuse, par l’intermédiairede l’oeil, intervient très fortement dans l’équilibre neuro-végétatif qui est le centre régulateur des fonctions essen-tielles : circulation, digestion, glandes à sécrétion in-ternes... »

régulateur de glandes endocrines

De récentes recherches effectuées à l'Université Erasmus deRotterdam par l'équipe de Jan Hoeïjmakers sont venues con-firmer la participation de l'oeil dans la régie des rythmes in-ternes : « La mise à l'heure de l'horloge, qui est quotidienneet qui permet aussi de s'adapter aux changements de fu-seaux horaires, dépend de molécules, des photopigmentscapteurs de lumière. » C'est pourquoi de multiples fonctionssont sensibles à l'action de la lumière sur l'oeil : « elle (lalumière) influe notamment sur la température du corps, l'ap-pétit, les hormones... ». D'autres recherches dont les résul-tats furent publiés presque simultanément dans la revueaméricaine Science sont aussi venues corroborer les affirma-tions de Le Grand.

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L’épiphyse dont le rôle est celui d’être l’horloge biologiquequi détermine les cycles de veille et d’éveil est étroitementliée à l’oeil. C’est de lui qu’elle reçoit surtout ces commandesde sécréter ou non la mélatonine. C'est la raison pour la-quelle le traitement du syndrome de dépression saisonnièrequi arrive au moment où la période de lumière quotidienneest la plus courte passe par la luminothérapie.

Il est important de noter que selon le New England Journalof Medicine « la lumière du jour qui arrive au cerveau enprovenance des yeux aide les aveugles à régler leur rythmebiologique, essentiel notamment pour le sommeil ».

Une autre glande, et non la moindre, reçoit aussi des stimu-lus rétiniens et réagit aux états de luminosité perçus par lesrétines. La production de l’hormone de contraction utérineest le fait du lobe hypophysaire postérieur de même que celled’une hormone diurétique. De plus, l’activité du lobe posté-rieur de l’hypophyse aurait une influence sur la capacité demémorisation.

régulateur de rythmes corporels

Déjà dans les années 1960 et 1970, D. B. Harmon et J. Pierceavaient démontré l'influence de fonctions oculaires sur diverssystèmes organiques. Ainsi, après des examens de la vue ap-profondis menés par des optométristes, ils ont mesuré l'influ-ence sur divers systèmes de la lunette prescrite.

Les mesures prises lorsque les sujets portent les lentilles sug-gérées, dont la puissance est jugée comme optimale, don-nent les résultats suivants :

. le rythme cardiaque diminue,

. les contractions musculaires corporelles sont atténuées,

. le rythme respiratoire ralentit.

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Le simple fait d'avoir agi sur le mécanisme d'adaptation del'oeil lors de tâches spécifiques, exécutées à courte distance,a modifié de façon marquée certains rythmes biologiques.Ces résultats sont d'autant plus significatifs que Pierce, audépart, voulait démontrer que les affirmations concernant larelation oeil-posture étaient fausses! Résultats déconcertantspour qui considère l'oeil comme une simple caméra isoléedu reste des autres systèmes organiques!

D'autres expériences menées par Beary et Benson ont donnédes indications très significatives de l'impact de l'activité oc-ulaire sur le fonctionnement d'autres systèmes. Ainsi, ils ontdémontré que le seul fait de fermer les yeux : 

. réduit le rythme respiratoire de 6 %,

. réduit la consommation d'oxygène de 3 %,

. réduit la production de gaz carbonique de 2 %

On sait aussi que la fermeture des yeux provoque l'appari-tion d'ondes de la détente au cerveau (ondes alpha).

Au-delà du pourcentage, ce qu'il importe de retenir c'est quel'oeil est un organe régulateur énergétique important dans lecorps humain.

Pour un si petit organe, voilà que l'oeil occupe une place im-portante dans des fonctions qui, en apparence, n’ont aucunerelation avec lui et avec la perception! Si Emmé, spécialisterusse en biologie, qualifie la lumière de « synchro-nisateuruniversel », on est en droit de désigner l'oeil comme régula-teur biologique.

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l'oeil, indice d'intégration être-penser

Richard Côté écrit :

« La fonction visuelle est fondamentale dans la capacitéde l'individu d'être en contact avec la réalité, d'intégrerle perceptif et l'émotionnel, d'unifier la conscience cor-porelle et mentale de soi. La qualité du contact visuel quise manifeste par un regard direct, une capacité de laisserparaître dans ses yeux les émotions, les sentiments vécussont des indices d'intégration du corps et de l'esprit. »

l’oeil, explorateur spatial

l’oeil, scanneur de texte

Il est évident que la perception visuelle joue un rôle impor-tant dans les processus d'apprentissage. Le traitement quefait le cerveau des informations captées par l'oeil est, sansaucun doute, le processus par excellence pour apprendre : aumoins 80 % de ce que nous apprenons passe par la vision.

Cependant, il est utile et nécessaire de bien différencier ap-prentissage et rendement. Par exemple, un enfant a apprissans difficulté toutes les lettres de l'alphabet, il connaîttoutes les syllabes et pourtant, il est considéré comme un trèsmauvais lecteur. Lorsqu'il lit, il confond des lettres, saute desmots, inverse des syllabes, etc. Que lui est-il arrivé? Il estprobable qu'il fait partie des 52 % de lecteurs faibles qui pré-sentent plusieurs problèmes du système visuel, d'après lesdonnées fournies par l'Association Nationale pour l'amélio-ration de la Vue (France).

Selon l'étude extensive effectuée par Simons et Gassler, lesmaux de motricité oculaire(poursuites) et de vision binocu-laire (hypoconvergence, asymétrie verticale fonctionnelle, in-suffisance de convergence) viennent en tête de liste comme

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dérangements les plus suceptibles d’affecter la lecture. D’unautre point de vue, l'astigmatisme et l'hypermétropie sont lesdérangements de l’oeil focalisateur les plus propres à créerde l'interférence sur le rendement lexique.

Selon certaines sources, les activités de lecture et d'écrituredes élèves représentent 54 % du temps passé en classe tandisque celles qui nécessitent de regarder en alternance de prèset au loin représentent 21 % du temps scolaire. L’oeil moteurétant le principal outil de l’attention et l’oeil focalisateur celuide la concentration, le stress qui leur est imposé constitue unfacteur important de délinquance lexique.

L’étude menée par Pierce dont il a été question auparavant aaussi permis de constater que s’il y a soulagement du stressimposé sur l’oeil focalisateur, la copie de lettres est plus ra-pide, la vitesse de lecture augmente et la compréhension estmeilleure.

l’oeil, scanneur de l’environnement

Nous nous conduisons en fonction de ce que nous percevonsdans notre environnement et, surtout, de la façon que nous lepercevons.

Quelqu’un qui porte une attention particulière qu’à ce qui seprésente droit devant et une personne qui est surtout pré-sente à tout son champ visuel ont des rapports différentsavec les autres.

Conclusion du chapitre troisième

L’oeil moteur de par son influence sur le tonus musculaire etla posture, l’oeil focalisateur de par son impact sur la concen-tration et l’oeil transformateur de par son important rôle dansl’équilibre et le système hormonal forment, à eux trois, unesorte de trust. Trust qui exerce une influence prépondérante

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sur les comportements dans un bon nombre d’activités etaussi sur la personnalité.

Teilhard de Chardin, philosophe et paléontologue, n'exagé-rait pas lorsqu'il écrivit :

« Voir, on pourrait croire que toute la Vie est là. Voilàpourquoi, sans doute, l'histoire du Monde vivant seramène à l'élaboration d'yeux toujours plus parfaits... »

CONCLUSION

Dans L� Homme clans son milieu, les professeurs Pirlot, De-smarais, Drainville, Demers et Couillard, de l'Université deMontréal, écrivent que le corps

« ... n'est pas qu'un simple assemblage de pièces et demécanismes, chacun fonctionnant comme s'il était seul;au contraire, l'état et le fonctionnement de chacun sontconstamment modifiés par l'état et le fonctionnementdes autres. L'organisme réagit comme un tout : il y a in-tégration. »

Cela s'applique aussi à l'oeil. De par ses multiples intercon-nexions avec les systèmes postural, endocrinien, neuro-végétatif et cérébral, l'oeil fait partie de cet immense réseauphysiologique qui unifie la personne.

Les pages qui précèdent ont fourni plusieurs exemples del’intime relation entre les yeux et les divers systèmes orga-niques. En voici quelques autres : E. B. Forrest a prouvé quele fait de penser « loin » et de penser « près » modifie defaçon significative le processus de focalisation ; pour sa part,E. H. Hess a démontré que la réponse pupillaire constitueune mesure des processus de pensées et des attitudes. Dansune publication de Georgetown University, on peut lire que« l'étude des mouvements oculaires peut fournir d'impor-

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tants critères sur ce qui se passe dans le système nerveux.Enfin W. Wittreich a mis en évidence que la façon avec la-quelle nous percevons la dimension et même la forme desautres est fortement influencée par notre relation émotiveavec eux.

POUR UNE THÉRAPIE INTÉGRALE

Pour être conformes au rôle de l'oeil dans l'organisme, lesthérapies doivent s'inscrire dans la ligne de pensée que lecorps est une structure parlante, une entité tout autant émo-tive, spirituelle que purement physiologique.

Dans le contexte de l'approche globale de la vision, les actesthérapeutiques visent essentiellement à éliminer la matricedu dérangement oculaire. Postures, émotions, attitudes etpensées sont autant de composantes des schèmes structu-rants de la personne qui s'adapte aux stress provoquant l'ap-parition du dérèglement. Et dans la personne, il y a un élé-ment majeur : l’unité fonctionnelle oculaire.

Le corps peut s'autoguérir. En agissant sur tous les plans à lafois, il se crée une résonance, une cohérence fondamentalequi met le corps en mouvement dans la direction de l’harmo-nie et, ultimement, le dérangement oculaire se trouvera telle-ment à l’étroit qu’il s’enfuira de ce corps.

Cette démarche n'est pas spectaculaire, mais elle est fonda-mentale. Et le changement sera permanent parce qu’il nes’agit pas là d’une technique, mais d’un travail sur soi avantd'être une action sur l'oeil.

Pour terminer, je vous laisse sur cette pensée inspirée d’unproverbe amérindien.

« Prends bien soin de ton corps si tu veux que la visionait envie d’y demeurer »

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GuY S. Duchemin

J’ai pratiqué l’optométrie durant 48 an-nées. Mon expérience clinique et ma par-ticipation à un institut de recherche etd’enseignement dans le domaine de lavision m’ont valu d’être appelé commechargé de cours durant six ans à l’Uni-versité du Québec, Sciences de l’Educa-tion et à l’Université de Montréal dans leRéseau de formation post-graduée desenseignants.

J’ai également enseigné aux Ecole d’Optométrie de Paris et de Bru-xelles en plus de participer à divers congrès de la Société Européenned’Optométrie.

Je suis maintenant à traiter ma vie autrement (à la retraite de la pra-tique optométrique). J’anime les ateliers Gymnastique oculaire inté-grale et je suis chargé de cours à l’Académie d’ostéopathie de Mon-tréal pour le cours intitulé D�rangements oculaires et d�rangementsmusculaires.

Cette brochure vise à mettre en lumière le rôle imposant que jouel’oeil dans plusieurs sphères de la vie.

« Vos yeux méritent une attention particulière, car ce sont euxqui déterminent la quantité d’énergie que dépense le reste de vo-tre corps »

E. Jacobson

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