Guide Patrimonial et Successoral 12 juin 2012
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Transcript of Guide Patrimonial et Successoral 12 juin 2012
Supplément gratuit à La Libre Belgique réalisé par la Régie Générale de Publicité - Juin 2012
Le Guide Patrimonialet Successoral
Dossier Finance
Une .............................................................. p.1
Avant-Propos ............................................... p3
Le don manuel? Absolument légal! ............ p4
Transmettre un portefeuille de titres ..................................................... p4,6
La donation, plus complexe qu’il n’y paraît ! ......................................... p6,7
Gestion fi nancière après décès ................... p8
Vivre ensemble et puis ? ........................... p8,9
Nouvelle famille, nouvelle succession ? ...................... p10,11,12
Legs en duo, mode d’emploi ................ p13,14
Une assurance à facettes : solde restant dû ! .................................. p15,16
Faites appel à votre banquier: vous l’avez aidé! ............................... p16,17,18
Diversifi er son portefeuille... Facile à dire! ..................................... p18,19,20
Compter sur le compte d’épargne ? ........................................... p20,21
La branche 21, au sommet de l’arbre ? .............................. p22
Une retraite sur de vraies fondations .............................. p23,24
Les droits de succession? Evitez-les! ............................................. p24,25
A chaque Région ses successions .................................... p26,27
Tableaux de droits de succession ........................................ p28,29
Le notaire, partenaire de la transmission d’entreprise ........... p30,31
L’Etat fédéral, mené par une politique fi scale plus rigoureuse que ce fut le cas pendant de très longues années, a décidé de faire appli-quer scrupuleusement la loi. Après des décades de sourires en coin à propos des habitudes de fraude des Belges, voilà que le vent a tourné. En est-on satisfait, contrit ? Peu importe : l’administration a reçu ses instructions et va chasser les abus, mais seulement lorsque les lois en place auront été détournées, ni plus, ni moins. Certes, les droits de succession et de donation sont autant de sources de fi nancement destinés aux Régions. Mais la lutte contre la fraude sous la forme d’ingénierie reste qu’on le veuille ou non, une pré-rogative du fédéral. Qui a de toute manière tout intérêt à voir les caisses des Régions se remplir. Et puis, ce point est inscrit à son programme, validé par tous ses participants, de gauche comme de droite. Que vise-t-on ? En théorie, les montages tarabiscotés mis sur pied par les as du droit fi scal. Hier, ils souriaient de leur propre créativité. Aujourd’hui, ils déchantent. Il suffi ra pourtant de bali-ser clairement la validité des opérations mises en cause : la loi n’a fi nalement pas changé sur le fond et la disposition anti-abus est sans doute plus un avertissement aux candidats fraudeurs qu’un épouvantail pour les honnêtes gens. La planifi cation successorale bien ordonnée ne sera pas affectée. Et les montages complexes mis en place avant ce mois de juin 2012 ne seront pas remis en cause, même si les événements propres à mettre en marche un processus successoral ne se sont pas encore produits. Les notaires seront par ailleurs consultés avec fruit dans le cadre de l’établissement des stratégies visant à éviter la voie successorale la plus imposée. Après avoir fait rentrer les liquidités grises des Belges depuis 2004 avec les amnisties fi scales successives, après avoir incité les Régions à réduire les droits de donation, l’Etat belge pousse clairement les citoyens à procéder de manière sage, peu imposée à des donations claires de génération à génération. Une simplicité qui ne plait pas à tout le monde mais qui a l’avantage de donner aux donateurs la paix de l’esprit.
Antoine Cerruti
La manne des successions
SUPPLÉMENT GRATUIT À LA LIBRE BELGIQUE RÉALISÉ
PAR LA RÉGIE GÉNÉRALE DE PUBLICITÉ
DU 13 JUIN 2012
Rue des Francs, 79 - 1040 Bruxelles
TÈL: 02.211.28.49 - FAX: 02.211.28.70
EDITEURS RESPONSABLES:Emmanuel DENIS, Henry VISART.
RÉDACTION:Antoine Cerruti, Loanna Cerruti,
Christophe Boeraeve,
Pat Bellmore, John Ecosse,
Jacques Colas
PUBLICITÉ:Patricia HUPIN - 02.211.31.54
Luc DUMOULIN - 02.211.29.54
MISE EN PAGE:Christophe ROELANDTS
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PHOTOS:www.Photos.com
INTERNET:
www.lalibre.be
Avant-Propos Sommaire
A la faveur d’une modifi cation de
l’environnement légal relatif
aux montages fi scaux, certains
ont jugé bon de crier « au loup ! » à
propos des procédés les plus clas-
siques de transmission du patrimoine
familial. On parle ici du don manuel
simple. Retenons de la démarche des
Cassandre la volonté probable de re-
cevoir plus de précisions à propos des
montages visés par les nouvelles dis-
positions, soit évidemment celle rela-
tive aux abus en matière de montages.
Le Ministre des Finances Steven
Vanackere a demandé à ses équipes
de rappeler les dispositions en vigueur,
et qui conservent toute leur validité, la
loi les encadrant de manière stricte.
« La disposition anti-abus s’applique
également aux droits de donation et de
succession. Sa fi nalité est de pouvoir
intervenir contre les véritables abus
fi scaux », a expliqué le ministre.
Si la donation a été exécutée dans les
règles, elle ne requiert aucun enregis-
trement et ne s’inscrit dans aucune
« stratégie » complexe. Et, dès lors
que le don n’est pas enregistré, il n’y a
pas de droit spécifi que à prévoir. « Ce
n’est que si le donateur décède dans
les 3 ans que des droits de succession
sont dus sur ce genre de donation. Ces
règles restent intégralement d’appli-
cation. Un simple don manuel non
enregistré ne pose donc aucun pro-
blème », dixit le ministre des Finances
et vice-Premier ministre.
Qu’est-ce qui est réellement visé ?
Il s’agit clairement des constructions
complexes dont il pourrait découler
l’absence quasi-totale de validité en
dehors de la recherche de l’évitement
des impôts normalement dus. Et, dans
ce cas, même si l’administration devait
se manifester, il reste évidemment la
possibilité de lui opposer des argu-
ments convaincants de nature non fi s-
cale pour empêcher la requalifi cation
des opérations.
Le ministre a rappelé dans ce com-
muniqué qu’il était possible pour le
citoyen de s’adresser à l’administra-
tion sans bouger de chez soi, en appe-
lant le call-center du SPF Finances:
02 572 57 57.
A.C.
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral4
Le don manuel ?
Transmettre un portefeuille de titresP
ourtant, en ce qui concerne
un portefeuille mobilier, des
mesures simples et légales
existent.
Le don manuel fait partie de ces me-
sures peu onéreuses et relativement
souples à réaliser.
En effet, il est très aisé de donner de
la main à la main des titres physiques
( par exemple des actions, obliga-
tions, sicav) à ses héritiers directs. Si
le décès du donateur intervient après
le délai de trois ans, les donataires ne
devront pas payer de droits de succes-
sion sur les biens reçus. Evidemment,
de nos jours, tous les titres que l’on
détient ne sont pas livrables physi-
quement (de plus il faut rappeler que
toute livraison physique a un coût) :
c’est notamment le cas des actions
étrangères mais aussi de certains
fonds (anglo-saxons notamment).
Dans ce contexte, au lieu de se rési-
gner à vendre tous ses titres et à don-
ner l’argent, le titulaire du portefeuille
pourra réaliser une donation indirecte
par virement de compte à compte.
Cette formule convient pour toutes les
valeurs qui peuvent être transférées
de manière scripturale (cela ne vaut
donc pas pour les titres nominatifs).
De nombreux articles ont été écrits
sur ce mode de libéralité. Pourtant
beaucoup de personnes ignorent
encore qu’il n’est pas nécessaire de
passer par un notaire. Si cette tech-
nique requiert peu de formalisme, il y
a toutefois des pièges dans lesquels il
ne faut pas tomber. Un entretien préa-
lable avec les clients permet de passer
en revue les différentes étapes à res-
pecter. Si ce mécanisme apparaît allé-
chant, il peut présenter l’inconvénient
pour le donateur de se dépouiller trop
tôt. On peut tout de suite répondre
que les dons peuvent s’étaler dans le
Absolument légal!
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral6
La donation, plus complexe qu’il n’y paraît !
Souvent la donation est vue
comme une aubaine pour ré-
duire les droits mais ce n’est pas
un acte anodin.
Afin d’alléger les droits à payer en cas
de successions, certains privilégient la
donation de leur vivant. Cet acte n’est
cependant pas anodin ni dépourvu de
risques. Les droits de donation varient
d’une région à l’autre. Mais certaines
donations mobilières bénéficient de
régimes favorables par rapport aux
successions quelle que soit la région
dans laquelle la donation est effec-
tuée.
Enregistrement
A côté des droits ordinaires « pro-
gressifs », des droits particuliers
« linéaires » ont été introduits en ma-
tière de donation de (certains) biens
meubles. Ces droits ne présentent
pas de caractère progressif : un seul
taux s’applique à l’intégralité de la
donation et le payement de ces droits
implique la suppression immédiate de
la réserve de progressivité (la réserve
de progressivité consiste à ajouter
dans la part de chaque héritier les
donations entre vifs constatées par
actes enregistrés remontant à moins
de trois ans avant la date du décès). La
donation de (certains) biens meubles
enregistrée aux taux réduits fait sortir
définitivement la donation du patri-
moine du donateur. Dès règlement des
droits de donation, le délai de trois ans
est donc éliminé. Mais, pour pouvoir
bénéficier de ces régimes favorables,
il convient d’enregistrer la donation. A
noter que l’enregistrement d’une do-
nation n’est obligatoire qu’en cas de
donation devant notaire. Si la donation
est indirecte ou manuelle, il convien-
dra donc, pour bénéficier de ce ré-
gime, d’enregistrer volontairement la
donation. On peut cependant toujours
procéder à une donation indirecte ou
manuelle sans avoirs recours à l’enre-
gistrement mais en prenant alors le
risque du délai de trois ans. Ce risque
du délai de trois ans, signifie qu’en cas
de décès du donateur dans un délai de
trois ans à dater de la donation, l’objet
de la donation réintègre la succession.
Devant notaire
Toutes les donations ne doivent donc
pas nécessairement passer devant no-
taire. Quels sont les avantages d’une
donation devant notaire ? Comme dit
précédemment, les donations devant
notaire font l’objet d’un enregistre-
ment automatique. Dans ce cas, la ré-
serve de progressivité est supprimée
dès passation de l’acte authentique,
ce qui peut s’avérer utile en cas de
donation «sur lit de mort».
Des donations assorties de certaines
conditions doivent, quant à elles, être
nécessairement actées devant no-
taire. C’est le cas de la donation avec
réserve d’usufruit. Un autre avantage
temps, on évite de cette manière de
tout donner en une fois à ses héritiers.
De plus, des aménagements simples
permettent au donateur de pouvoir
encore bénéficier d’une rente sur les
biens donnés. De même, des dispo-
sitions peuvent être prises en vue de
garantir des ressources suffisantes
au conjoint survivant et cela sans coût
fiscal supplémentaire. Il faut remar-
quer que certains couples ont préféré
se prémunir des le début en incluant
certaines clauses dans leur contrat de
mariage. Si on n’y prend garde, cer-
taines de ces clauses peuvent avoir
des effets non négligeables sur la hau-
teur des droits de succession à payer.
Mieux vaut les redécouvrir à temps et
les corriger pour éviter de mauvaises
surprises au conjoint survivant et aux
enfants (c’est notamment le cas de la
clause «Au dernier survivant tous les
biens»).
Pour toutes ces questions, mieux vaut
en discuter avec son conseiller patri-
monial…
A côté des ces solutions purement
contractuelles, il en existe d’autres
de type « sociétaire » avec la person-
nalité juridique (ex. : la société com-
mandite par actions) ou sans (ex. : la
société civile) qui peuvent également
jouer un rôle intéressant en matière
de planification successorale d’un
portefeuille mobilier. Sans vouloir
entrer dans le détail de ce type de
véhicules, nous saluerons au passage
la naissance (imminente ?) d’une nou-
velle personne morale : la « fondation
privée ». Ce véhicule permettra à des
personnes physiques ou morales d’af-
fecter un patrimoine à la réalisation
d’un but désintéressé déterminé. Un
des objectifs poursuivi est de mettre
à la disposition des parents d’enfant
handicapé une structure souple et ef-
ficace garantissant l’avenir et la prise
en charge de leur enfant, même après
leur mort.
L.C.
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral 7
Même si une polémique (qui pro-
fi te à qui?) fait actuellement
rage à propos des donations que
le fi sc pourrait requalifi er en évoquant un
abus portant sur une construction dont
le but n’a d’autre but que l’évitement de
l’impôt, l’administration rappelle que les
voies légales de donation sont clairement
balisées. Elle met d’ailleurs à disposition
de qui le souhaite un guide très bien réa-
lisé sur la question. Mis en ligne en 2011,
il devrait en théorie être toujours d’actualité. Comment le télécharger ?
Il suffi t de taper cette adresse sur votre navigateur Internet :
http://koba.minfi n.fgov.be/commande/pdf/brochure-donation-2011.pdf
La plupart des ordinateurs ou tablettes sont fournis avec le programme
permettant de lire ce type de fi chiers (programme : Acrobat Reader, gra-
tuite sur le site Internet d’Adobe)
Une ou deux heures de lecture à prévoir, en tout cas.
A.C.
d’une donation devant notaire, c’est
que l’acte notarié a une force pro-
bante, ce qui réduit très fortement
les risques ultérieurs de litige. L’acte
authentique constitue aussi un titre
exécutoire. En cas d’inexécution d’une
modalité de la donation défi nie dans
l’acte de donation, comme le paie-
ment d’une rente par le donataire par
exemple, il ne faudra pas un recours
judiciaire pour procéder à l’exécution
forcée par saisie.
Si les donations sont intéressantes
pour alléger les droits successoraux,
elles présentent aussi des incon-
vénients. Un des inconvénients des
donations est qu’elles sont, en prin-
cipe, irrévocables. Il peut arriver que
l’on hésite à donner une partie de son
patrimoine par crainte de se retrouver
démuni en cas de problèmes fi nan-
ciers. Dans ce cas, on peut assortir
la donation de charges, de conditions,
afi n de permettre au donateur d’en
conserver un certain contrôle ou éven-
tuellement les revenus.
L.C.
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral8
Gestion financière après décès
Vivre ensemble et puis ?
Qui gère les finances dans la fa-
mille ? Que se passera-t-il quand
le financier aura disparu ?
On constate que, souvent, dans un
couple ou une famille, un seul des
conjoints s’implique dans la gestion
du budget familial, dans la tenue des
comptes et dans la gestion du patri-
moine mobilier. Lors du départ inopiné
du « financier familial », le conjoint
survivant ou seul en cas de divorce, se
trouve désorienté face à une situation
financière parfois complexe, des fac-
tures à payer, des assurances à récla-
mer, des comptes-titres à gérer ou des
discussions à mener avec un banquier
dans un langage qui ne lui est pas cou-
tumier. Ce sont souvent les femmes
qui se désintéressent de la chose fi-
nancière laissant à leur mari les rênes
de la gestion patrimoniale. On constate
cependant un changement dans les
mentalités. Les femmes actuelles tra-
vaillent davantage que leur mère. Elles
font carrière, gagnent des salaires
parfois importants et les comptes
du ménage font l’objet d’une gestion
plus stricte et d’un partage à l’ins-
tar des tâches ménagères. De ce fait,
elles consacrent aussi plus de temps
et marquent un intérêt plus prononcé
pour la gestion financière que leurs
mères. Plus averties, les femmes pré-
voient aussi davantage les situations
qui peuvent survenir dans une vie à
deux. Les jeunes couples ont souvent
déjà vécu ensemble avant de se marier
et il leur est plus difficile de renoncer
à une certaine forme d’indépendance
financière. Ils consultent plus sou-
vent un notaire avant de se marier que
leurs parents.
Où s’informer ?
Mais, même si les jeunes couples ont
conscience de la nécessité de s’infor-
mer en matière financière, il n’est
pas toujours facile de savoir où trou-
ver l’information ou la formation. Les
deux crises que nous avons traver-
sées ont également mis en lumière
la nécessité de se former en matière
financière. La lecture régulière de la
presse économique familiarise déjà
le lecteur avec le jargon financier.
Certains sites, comme celui de la
fédération des assureurs, Assuralia,
(www.assuralia.be) offrent une bonne
source d’informations. Dans l’onglet
FAQ, on retrouve un ensemble de si-
tuations concrètes avec des solutions.
Le site www.notaire.be vaut égale-
ment le détour pour obtenir des infor-
mations juridiques et de planification
successorale. Pour s’informer sur le
monde de la finance, la FSMA a an-
noncé qu’elle lancerait, dans le cadre
de sa mission d’éducation financière
un portail dédié à cette éducation. Af-
faire à suivre donc ! En attendant, un
site comme www.moneystore.be vous
guidera dans le monde de la finance.
Des articles didactiques vous familia-
riseront avec le jargon financier, des
rubriques sur la transmission du pa-
trimoine sont également disponibles
et des sessions de cours d’initiation
à la finance et aux placements sont
organisées pour les femmes. Au rayon
livres, la collection « pour les nuls » a
édité plusieurs ouvrages : la bourse
pour les nuls, l’économie pour les
nuls ou encore les finances person-
nelles pour les nuls. Dans un monde
largement ouvert sur la connaissance
avec un outil aussi diversifié qu’Inter-
net, il devient de plus en plus difficile
de se trouver des excuses pour ne pas
s’informer et se former en finances.
Cette formation sera utile à toutes
les étapes de la vie : constitution de
l’épargne, gestion, succession… Il im-
porte donc de se former avant de se
laisser dépasser par le jargon écono-
mique.
L.C.
Les cohabitants peuvent se léguer
leur patrimoine mais ils ne sont
pas héritiers réservataires
En ce qui concerne les cohabitants, on
fait la distinction entre les cohabitants
légaux et les cohabitants de fait. Deux
personnes peuvent vivre ensemble
sous le statut de cohabitants légaux.
Cette cohabitation légale suppose la
remise d’une déclaration de cohabita-
tion légale à l’officier de l’état civil de
leur commune de résidence. Dans le
cas de la cohabitation de fait, deux ou
plusieurs personnes peuvent habiter
ensemble sans faire une déclaration
de cohabitation légale. Contrairement
à la cohabitation légale, la cohabita-
tion de fait est possible entre plus que
deux personnes.
Droit successoral
Dans le cas d’une cohabitation légale,
les cohabitants bénéficient depuis
2007 d’un droit successoral restreint.
Cependant, à la différence d’un couple
marié, le partenaire en cohabitation
légale n’est pas un héritier réserva-
taire. Il peut donc être déshérité. Par
contre, le droit successoral restreint
lui permet de bénéficier de l’usufruit
du bien immobilier qui, durant la
cohabitation, était affecté à la rési-
dence commune de la famille (défini
comme logement familial) ainsi que
des meubles meublants. Cependant,
comme ils ne sont pas héritiers réser-
vataires, les cohabitants légaux qui
souhaitent étendre le droit successo-
ral, doivent le faire de façon explicite,
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral 9
par exemple par le biais d’une donation
ou par le biais d’un testament. Ainsi,
il est notamment possible d’étendre
le droit successoral des cohabitants
légaux par un legs ou une donation du
logement familial en pleine propriété
ou d’autres biens.
Les cohabitants de fait n’ont pas de
droit successoral restreint. Quand
deux ou plusieurs cohabitants de fait
souhaitent se favoriser mutuelle-
ment au décès de l’un d’entre eux, ils
doivent prendre personnellement l’ini-
tiative, par exemple par donation ou
testament. C’est le cas des personnes
vivant en couple mais aussi des com-
munautés (religieuses, par exemple).
Et les droits ?
Les cohabitants peuvent donc se
favoriser lors des successions mais
ils doivent être conscients des impli-
cations fiscales car, en l’absence de
lien de parenté, ils sont considérés
comme héritiers « étrangers ». La
perception des droits de donation ou
de succession se fait donc aux tarifs
« étrangers » qui peuvent atteindre
des taux exorbitants (jusqu’à 80%).
Cependant, depuis quelques années,
les différentes régions ont harmonisé
les droits de succession et de donation
appliqués aux cohabitants et aux per-
sonnes mariées. Toutefois, du fait de
la régionalisation des droits de suc-
cession et de donation, c’est la défi-
nition de cohabitants qui diffère d’une
région à l’autre.
Dans ce cadre, la Flandre est assez
avant-gardiste. En effet, les cohabi-
tants légaux y sont assimilés aux per-
sonnes mariées pour les tarifs des
droits de succession et de donation.
Cette assimilation s’applique à dater
du jour de signature de la déclara-
tion de cohabitation légale. De plus,
cerise sur le gâteau, les cohabitants
de fait sont également assimilés aux
personnes mariées, ce qui n’est pas
le cas dans les autres régions. Com-
ment établir la cohabitation de fait ?
Deux personnes qui cohabitent de fa-çon ininterrompue au moins pendant un an et vivent en ménage commun sont considérées comme cohabitants de fait. C’est également le cas des en-fants célibataires qui, après le décès de leurs parents, décident de conti-nuer à occuper le domicile parental et d’en faire leur domicile commun. Après un an de cohabitation de fait, ils sont considérés comme cohabitants de fait et peuvent, s’ils héritent l’un de l’autre, bénéficier du taux qui s’ap-plique entre époux. Les communautés religieuses peuvent aussi entrer en ligne de compte comme cohabitants de fait et bénéficier aussi de ces tarifs préférentiels.
A Bruxelles et en Région Wallonne, il en va différemment. Seuls les cohabi-tants légaux sont assimilés aux époux en matière de tarifs des droits de suc-cession et de donation. L’assimilation s’applique à partir du jour de la signa-ture de la cohabitation légale. Les co-habitants de fait sont assimilés, quant à eux, à des « étrangers ». C’est le do-micile fiscal qui déterminera la Région dans laquelle s’appliqueront les droits
de succession ou de donation.
L.C.
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral10
Nouvelle famille, nouvelle succession ?
Les familles recomposées im-
pliquent une nouvelle donne en
matière successorale.
La famille contemporaine se décline
en plusieurs variantes. Familles tradi-
tionnelles, familles recomposées avec
ou sans enfant, familles recomposées
avec enfants de part et d’autre et avec
enfants issus du nouveau couple. On
imagine l’imbroglio successoral que
cela peut créer. Dans de telles situa-
tions comment faire si l’on veut favo-
riser son nouveau partenaire dans sa
succession ?
Contrat et testament
Sans disposition particulière, si le
couple est marié, le conjoint survivant
dispose de sa part réservataire dans la
succession. Cela signifi e qu’il dispo-
sera autant que les enfants du défunt
d’une part minimale de la succession,
une part qui ne peut lui être refusée.
Par ailleurs, il pourra obtenir l’usu-
fruit sur l’intégralité de la succession
et les enfants hériteront de la nue-
propriété, chacun à part égale. Rappe-
lons, par ailleurs que, pour les couples
mariés, il existe toujours la possibilité
d’octroyer, dans le contrat de mariage,
certains biens au conjoint. Le contrat
de mariage peut donc s’avérer d’une
grande utilité pour régler ses affaires
sur le plan successoral et pour éviter
au conjoint survivant toute surprise
désagréable par la suite. Rappelons
que les avantages octroyés à l’un des
conjoints dans un contrat de mariage
ne sont en principe pas considérés
comme une donation. Mais attention !
S’il y a des enfants d’une précédente
relation, les règles afférentes à la
donation peuvent devenir applicables.
Ils pourraient réclamer la réduction
de la donation effectuée car elle por-
terait atteinte à leur part réservataire.
En marge du contrat de mariage, les
conjoints peuvent aussi s’accorder
une part plus importante de la suc-
cession que ce que la loi prévoit. Il
faudra cependant veiller à ne pas
dépasser la quote-part disponible de
la succession. Cette quote-part dispo-
nible dépend du nombre d’enfants du
défunt (par exemple : la moitié s’il y a
un enfant, le tiers s’il y en a deux).
Et les enfants ?
Comme on l’a vu, le conjoint hérite de
l’usufruit sur la succession. Dans ce
cadre, il peut en réclamer la conver-
sion, ce qui lui permettra d’obtenir, en
échange de l’abandon d’usufruit, soit
la pleine propriété des biens corres-
pondants, soit leur contre-valeur sous
forme de capital ou de rente indexée
garantie.
Les enfants nés du second mariage
ont également le droit de réclamer
la conversion de l’usufruit. Pour
empêcher cela, en vue de protéger
le conjoint survivant, il est possible,
dans une mesure limitée, de dénier
par testament aux enfants nés du
deuxième mariage le droit de conver-
sion. On notera cependant que les
enfants nés de la relation précédente
ne peuvent se voir refuser ce droit.
En ce qui concerne les enfants, si un
des conjoints a plusieurs enfants et
beaux-enfants, il ne pourra pas les
traiter de manière identique sauf en
partageant, par testament, sa succes-
sion entre eux tous à parts égales et
à condition que ses propres enfants
ne contestent pas l’éventuelle diminu-
tion de leur part réservataire. Ce qui
paraît assez improbable à première
vue ! Une autre solution consiste à
adopter les enfants du partenaire, ce
qui les mettrait sur un pied d’égalité
avec ses propres enfants. On imagine
l’ambiance familiale que ce genre de
situations pourrait entraîner !
Si le couple n’est pas marié, il faut
distinguer les cohabitants légaux ou
de fait sachant que les cohabitants
de fait sont considérés comme des
« étrangers » lors des successions et
sont donc imposés à des taux farami-
neux (voir à ce propos l’article sur les
cohabitants).
L.C.
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral 11
Une fondation pour « après »
Outre une gestion de patrimoine
dédié à la réalisation d’un ob-
jectif désintéressé, le fondation
peut aussi être utilisée pour assurer
le bien-être d’un enfant incapable de
s’assumer. Un très bel outil !
Contrairement à l’ASBL, la fondation
(privée : FP ou d’utilité publique FUP)
peut se livrer, à titre principal, à des
opérations industrielles ou commer-
ciales à condition qu’elle affecte ses
bénéfices à la réalisation du but désin-
téressé. Il peut s’agir d’un patrimoine
mobilier (activités de placement) ou
immobilier (achat/vente/location).
Son but peut être de gérer mon patri-
moine, transférer mon entreprise,
mon activité libérale ou ma ferme ou
encore prendre soin de ma descen-
dance avec l’assistance du conseil
d’administration que j’ai composé (et
éventuellement accompagné d’un co-
mité d’avis composé des bénéficiaires
des revenus de la fondation). La fon-
dation privée ne nécessite donc aucun
agrément par l’Etat pour permettre à
des biens d’être gérés dans un cadre
légal offrant la personnalité juridique.
Et tout cela moyennant un prélève-
ment de maximum 7% de droits d’en-
registrement (aussi sur les transferts
d’immeubles et soumis à conditions
en Région wallonne).
Voilà pour le cadre. Et en pratique?
Créer une fondation consiste à affec-
ter un patrimoine à la réalisation
d’un but déterminé. Ce but ne peut
être l’enrichissement des fondateurs
et des administrateurs mais bien de
toutes autres personnes…
Une fondation sert plusieurs buts.
Un premier objet serait la gestion
d’un patrimoine et de rassembler
ainsi mes biens après mon décès,
ou de mon vivant, pour les affecter à
un but ou une personne déterminée.
Les buts que la fondation permet de
réaliser avec ses revenus vont ainsi
de la promotion, l’aménagement et la
conservation architecturaux, muséo-
logiques et éducatifs d’immeubles à
stimuler la recherche scientifique ou
la promotion d’un artiste par exemple
en passant par assurer la promotion
scientifique, éducative et touristique
d’une région.
Un second objet serait de transférer le
pouvoir de direction de l’entreprise du
fondateur à des administrateurs pro-
fessionnels et compétents tout en ga-
rantissant que les résultats de l’entre-
prise seront bien versés aux héritiers.
L’on peut même confier la gestion à
quelques héritiers choisis, les rému-
nérer pour ce faire tout en préservant
l’égalité dans le partage des revenus
de l’entreprise.
Un troisième objectif serait d’éviter la
vente forcée d’une ferme, d’une entre-
prise, d’un cabinet d’une profession
libérale pour sortir d’indivision suite
au décès du fondateur. Le patrimoine
amassé au cours de toute une vie par
le défunt serait autrement distribué
et peut-être dilapidé ou bradé par ses
héritiers directs qui ne laisseront rien
à leur propre descendance.
Un descendant
Enfin, la fondation permet de ré-
pondre à un souci bien naturel : «qui
prendra soin de mon fils ou ma fille
handicapé(e) quand nous ne serons
plus là ?». Les parents n’ont en effet
que peu de contrôle sur le choix de
l’administrateur provisoire, pas plus
d’ailleurs que sur la composition et le
fonctionnement du centre d’accueil de
la personne handicapée.
La fondation permet de choisir dès à
présent ces personnes et de «tester»
leurs compétences, dévouement, hon-
nêteté,... Administrateurs, dans un
premier temps avec moi si je le sou-
haite, de ma fondation qui aura pour
but d’assister ma descendance (et
même si je le souhaite d’autres per-
sonnes ou poursuivre d’autres buts
désintéressés), ces personnes sont
soumises à des règles strictes qui
sont autant de garde-fous à des abus.
Le parquet et les tribunaux contrôlent
également les agissements des admi-
nistrateurs de fondations.
Ainsi, le tribunal peut prononcer la
révocation des administrateurs qui
auront fait preuve de négligence ma-
nifeste, qui ne remplissent pas les
obligations qui leur sont imposées
par la loi ou par les statuts, ou qui
disposent des biens de la fondation
contrairement à leur destination ou
pour des fins contraires aux statuts, à
la loi ou à l’ordre public. Dans ce cas,
les nouveaux administrateurs seront
nommés par le tribunal en se confor-
mant aux statuts.
Ayant formé l’équipe qui prendra soin
de l’intérêt de mes enfants, mon pa-
trimoine et ses revenus protégés par
des règles légales strictes et les cours
et tribunaux, je peux disparaître tran-
quille : je sais que l’on prendra soin de
mes enfants.
Christophe Boeraeve
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral12
Fondations et succession
1. Que se passe-t-il si je décède et si j’ai décidé de léguer la moitié de mes avoirs en l’ayant soigneusement notifié dans mon testament ? Y a-t-il des frais ?
La fondation privée ou d’utilité publique peut tout à fait être constituée
par un testament qui n’est qu’un acte authentique parmi d’autres.
La fondation paiera selon que le défunt soit domicilié dans l’une des 3
régions des droits différents :
En région de Bruxelles-Capitale : 6,6 % si elle est d’utilité publique et si
elle est privée, 12,5 ou 25 % selon qu’elle ait ou non obtenu l’agrément
pour les libéralités d’au moins 40 euros;
En région Flamande : 8,8 %;
En région Wallonne : 7 % mais la fondation doit poursuivre, à titre princi-
pal et dans un but désintéressé, des objectifs de nature environnemen-
tale, philanthropique, philosophique, religieuse, scientifique, artistique,
pédagogique, culturelle, sportive, politique, syndicale, professionnelle,
humanitaire, patriotique ou civique, d’enseignement, de soins aux per-
sonnes ou aux animaux, d’assistance sociale ou d’encadrement des per-
sonnes, au moment de l’ouverture de la succession.
2. Puis-je éviter ces frais en effectuant une donation à une fondation ou association, et avec quels frais ?
Le don manuel, opérant transfert de propriété «de la main à la main»,
c’est à dire directement du donateur au donataire, permet d’éviter tout
droit d’enregistrement. De même, le transfert d’une somme d’argent
donnée par virement, ou la donation indirecte, n’est soumis à aucuns
droits d’enregistrements.
Toutefois, si le donateur décède moins de 3 ans après la donation, le
donataire, donc la fondation ou l’association, devra payer des droits de
succession. Il est donc utile de se réserver une preuve de la date de la
donation. Des assurances de ce risque de décès existent et c’est dès lors
la compagnie d’assurance qui procédera aux paiements des droits en cas
de décès du donateur dans ce délai de 3 ans. Cette solution est souvent
fort avantageuse et intègre comme toute assurance «vie» l’état de santé
du donateur… Mieux vaut être membre d’un club de sport qu’adepte des
pauses cigarettes à l’entrée des bureaux.
Rappelons que c’est à l’administration d’établir que ces biens étaient
en possession du défunt dans les 3 années qui ont précédé son décès,
même s’ils ne s’y trouvent plus en réalité.
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral 13
Pour éviter des droits de suc-
cession trop importants tout en
faisant le bien, le legs en duo
dévoile ses atouts.
Comment réduire les droits de suc-
cession exorbitants qui sont dus entre
étrangers ? Les personnes n’ayant pas
d’héritiers directs (enfants ou conjoint)
sont confrontées à une problématique
successorale particulière. En effet,
par la force des choses, elles sont
contraintes de léguer leur patrimoine
à des « étrangers », c’est-à-dire à des
personnes qui leur sont proches mais
avec qui elles n’entretiennent aucun
lien de parenté direct. Ces personnes
seront dès lors taxées à des taux pou-
vant atteindre les 80%.
Double bonus
Pour alléger ces droits de succession,
une solution existe : le legs en duo.
Evidemment, à l’heure de rédiger ces
lignes, des interrogations se faisaient
jour sur l’attitude qu’adoptera le fisc
dans le cadre de ce type de construc-
tions juridiques. Dans l’attente de plus
Legs en duo, mode d’emploi
de clarté à ce propos, sachez qu’il
s’agit d’établir un testament par le-
quel la personne lègue une partie im-
portante de son patrimoine à une as-
sociation ou à une fondation qui sera
faiblement taxée en matière de droits
de succession. Cette association aura
alors la charge de payer les droits de
succession à un taux plus faible sur
sa part et au taux normal sur la part
des héritiers « étrangers ». Dans ce
cadre, les droits de succession des
associations ou fondations ont des
taux qui varient de 5,5% à 25% selon
les régions et les types de fondation.
Après s’être acquittée des droits rela-
tifs à cette succession, l’association
ou la fondation bénéfi ciaire se charge
alors de transférer une partie de la
succession aux héritiers « étran-
gers » du défunt. Ceux-ci recevront
donc un montant amputé des droits
de succession de l’association sur
la part qui lui revient, de leurs droits
de succession sur la part qui leur re-
vient et du prélèvement de l’associa-
tion. Ce montant sera plus important
que s’ils avaient hérité en direct en
payant des droits faramineux. Pre-
nons un exemple, Monsieur Dupont
ne s’est jamais marié. Il a une nièce
dont il est proche et à qui il voudrait
léguer son patrimoine. Il sait que s’il
le fait en direct, elle payera des droits
de succession importants qui grève-
ront presque la totalité de son legs. Il
soutient par ailleurs depuis plusieurs
années une association reconnue qui
œuvre en Amérique Latine. Il décide
alors, sur conseil de son notaire, de
léguer son patrimoine à cette œuvre
qui sera chargée de payer les droits
de succession (à des taux nettement
moins élevés) et à rétrocéder une par-
tie des sommes héritées à la nièce. Ce
legs a un double avantage : il permet
d’alléger les droits de succession pour
les héritiers lointains et permet de
favoriser une œuvre caritative. Il faut
cependant être attentif au fait que la
succession doit porter sur un montant
suffi sant. En effet, l’œuvre caritative
supporte tout l’aspect administratif du
legs en duo. Elle pourrait donc refuser
ce legs en considérant que la charge
administrative est trop importante
face à la somme reçue en héritage.
Ce legs suppose également la rédac-
tion d’un testament devant notaire. Il
convient donc de discuter du legs en
duo préalablement avec un notaire et
de prendre contact avec l’association
qui en bénéfi ciera.
L.C.
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral14
Le legs en duo par l’exemple
Sur le magnifi que site Internet réalisé par la Fédération Royale du Notariat
Belge, on trouve un exemple de legs en duo réalisé à Bruxelles. Il est très
éclairant sur la technique utilisée. Au passage, ce site regorge d’infor-
mations de première qualité. Voici cet exemple :
Monsieur Jourdan est veuf, sans enfant ni famille. Un cancer a emporté son épouse il y a quelques années. Il a fait une belle carrière profession-nelle et dispose d’un patrimoine important. Il habite à Bruxelles depuis toujours.
Il souhaite transmettre son patrimoine par testament à ses deux meilleurs amis Pierre Dupuis et John Martin, dont il est très proche.
Ceux-ci sont considérés comme « étrangers » par rapport à lui et paieront le tarif le plus élevé en droits de succession (jusqu’à 80%).
Monsieur Jourdan dispose d’un patrimoine de 2.000.000 €, qu’il sou-haite léguer à Pierre et John de manière égale.
Pierre et John devraient donc recevoir chacun 1.000.000 € et payer cha-cun des droits de succession de 779.375 € (selon les tarifs en vigueur en Région de Bruxelles-Capitale). Ils recevraient donc au fi nal chacun 220.625 €. Monsieur Jourdan souhaite éviter cette lourde taxation à ses amis.Il peut en partie l’alléger en recourant au legs en duo.
Monsieur Jourdan va léguer sa fortune à un fondation active contre le cancer, qui est une fondation d’intérêt public, taxée à 6,6 % à Bruxelles.
Cette fondation aura, quant à elle, la charge de délivrer, net de droits et frais, un legs de 500.000 € à Pierre et John.
La moitié du patrimoine est donc léguée à la fondation active contre le cancer, soit 1.000.000 €. Celle-ci doit supporter ses propres droits de suc-cession, qui s’élèvent à 66.000 € (selon le tarif de 6,6% en Région de Bruxelles-Capitale).
Elle doit également supporter les droits de succession de Pierre et John (jusqu’à 80% sur 1.000.000 €) : 758.750 € (Région de Bruxelles-Capitale).
La fondation active contre le cancer devra donc payer 824.750 € de droits de succession (les siens et ceux de John et Pierre).
Il lui revient donc un bénéfi ce net de 175.250 € (2.000.000 € - 824.750 € de droits de succession – 500.000 € à Pierre - 500.000 € à John)
Quant à Pierre et John, ils recevront chacun 500.000 € nets, ce qui consti-tue 279.375 € de mieux que si le legs en duo n’avait pas été mis en place !
Source : www.notaire.be
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral 15
Une assurance à facettes : solde restant dû !
L’achat d’une habitation est
l’achat le plus important de
toute une vie. Au niveau des
prix actuels, c’est parfois, aussi, l’en-
dettement de toute une vie.
Or, si vous décédez avant d’avoir effec-
tué la totalité des remboursements de
votre crédit hypothécaire, vos héritiers
devront poursuivre les paiements,
à moins de vendre le bien s’ils ne
peuvent faire face aux montants des
échéances.
Afin de protéger le devenir de l’habi-
tation familiale, l’assurance solde
restant dû s’impose. Elle s’impose
d’autant plus que votre banquier fera
généralement dépendre l’octroi du
crédit à la souscription d’une telle
assurance, idéalement chez lui.
En soi, la démarche est logique. Le
banquier veut s’assurer qu’en cas de
décès de l’une des personnes aux-
quelles il a accordé un crédit, il rever-
ra son argent sous une forme ou une
autre. Il n’y a aucune obligation légale,
mais le banquier gardera ses sous si
vous ne lui offrez pas cette garantie,
ou une autre.
La formule 50% sur chaque tête est
généralement le minimum requis.
Cela veut dire quoi ? Tout simplement
qu’en cas de décès de l’une des deux
personnes, la moitié du solde reste à
rembourser sur le crédit sera versée
par l’assurance à la banque. Et ce sera
même la totalité si la garantie était de
100% sur la tête du prédécédé.
Cela peut être intéressant si vous sou-
haitez protéger toute votre famille en
cas de décès prématuré.
L’un des obstacles est le prix d’une
telle assurance. Le montant de la
prime varie selon l’âge et le sexe. Que
dire si vous êtes fumeur…
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral16
Cinq ans de crise financière ont
laissé des traces dans les re-
lations entre les banquiers et
leurs clients. Les premiers restent
d’ailleurs très prudents en raison de
la crise de la dette souveraine venue
de Grèce, qui s’est maintenant élargie
aux pays du sud de la zone euro. Mais
c’est néanmoins le moment de valori-
ser le maintien de vos fonds chez votre
banquier pour lui demander de faire à
son tour un petit effort. Et s’il ne vous
donne pas satisfaction, retenez que les
banquiers des pays voisins, comme le
Luxembourg, sont toujours prêts à se
plier en quatre pour vous assister. En
toute légalité, rappellent-ils à qui veut
l’entendre. Après tout, l’Europe des
capitaux est un fait. Et il n’est, jusqu’à
nouvel ordre ou nouvelle loi, toujours
pas interdit de loger ses avoirs ail-
leurs qu’en Belgique.
Mais bon, pratiquement, que faire de
son argent? Le laisser dormir sur un
compte d’épargne? Peu productif. Les
taux de base actuels sont d’ailleurs
moins élevés que l’inflation ! L’investir
en Bourse? Alléchant mais peut-être
risqué, et pas très dans l’air du temps!
Pour trouver le juste milieu, il existe
des conseillers patrimoniaux, qu’ils
soient indépendants ou attachés à
une institution financière. Comment
organisent-ils la succession des par-
ticuliers? Tout dépendra du client, de
ses besoins et de ses envies. Sans
oublier la composition de son patri-
moine. La valeur globale de celui-ci
entrera aussi en ligne de compte. Du
côté des banques, on reste discret sur
les méthodes utilisées pour sérier les
« gros clients». Mais on peut tout de
même brosser à gros traits la façon
dont elles appréhendent les questions
des héritiers.
Pour vous faire avaler la pilule, votre
banquier-assureur vous parlera de la
possibilité de déduire les primes. Elle
n’a pas tout à fait tort. Mais il n’a pas
tout à fait raison, non plus.
Cette déduction est en effet un leurre
pour nombre d’emprunteurs. Pour
tout emprunt de 100 000 euros – ce qui
n’est pas en soi une somme exception-
nelle au vu des prix de l’immobilier -,
le panier du contribuable est rempli
avec le seul crédit hypothécaire.
Pour être plus précis, vous faites déjà
le plein de vos réductions fiscales avec
le remboursement du capital et le
paiement des intérêts du crédit.
Il est certes possible de contourner
l’obstacle en mentionnant la prime
de l’assurance solde restant dû dans
le volet épargne-pension. C’est toute-
fois vous priver potentiellement d’une
déduction fiscale plus importante.
Surtout, déduire les primes d’une
assurance solde restant dû peut vous
valoir un retour de manivelle de la
part du fisc. Si le preneur d’assurance
décède avant l’échéance finale, les ca-
pitaux versés dans le cadre de l’ASRD
sont en effet inclus dans le patrimoine
du défunt et donc soumis aux droits de
succession.
C’est pourquoi il est potentiellement
intéressant de tourner le dos aux
assurances solde restant dû de type
classique et de privilégier des pro-
duits qui assurent en même temps les
deux têtes, mais dont il n’est pas pos-
sible de déduire les primes. Assurer
Madame et Monsieur dans le même
produit revient moins cher que de les
assurer séparément.
Toujours est-il que les primes à payer
peuvent fortement varier d’une com-
pagnie d’assurance à l’autre, et ce
pour la couverture d’un même risque
(votre décès). Effectuer un large tour
du marché est dès lors conseillé : il y a
facilement quelques milliers d’euros,
à regagner en optant pour les meil-
leurs tarifs.
P.B.
Faites appel à votre banquier:vous l’avez aidé!
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral 17
Connaître son client
La valeur de la succession est un cri-
tère important pour les gestionnaires
patrimoniaux des banques. De même,
le patrimoine de l’héritier sera sou-
vent soumis à une évaluation pour dé-
terminer si cette personne entre dans
les conditions du «private banking»,
encore connu sous le nom de «banque
privée», consacrée à la gestion globale
de patrimoine. Bref, c’est du conseil
sur mesure. Dans ce créneau, il y a
normalement un banquier pour seu-
lement une poignée de clients. Mais
ce service n’est accessible qu’à partir
d’un certain niveau d’avoirs. Combien
faut-il? Tout dépend de la banque…
Que se passe-t-il pour un client qui n’a
pas accès au «private banking»? En
s’adressant à sa banque pour déter-
miner la meilleure façon de gérer leur
héritage, il se verra d’abord adresser
une série de questions. Veut-il minimi-
ser les droits de succession? Désire-t-
il plutôt assurer à son épouse et/ou à
ses enfants une vie confortable? Veut-
il transmettre le plus vite possible ce
patrimoine à ses enfants ou petits-en-
fants? La plupart des banquiers s’ac-
cordent sur une règle: «L’objectif que
recherche le client au moment où il
reçoit la succession est déterminant.»
Une fois le but des conseils du ban-
quier déterminé, d’autres questions
et d’autres critères lui permettront
d’apporter des solutions à la gestion
du patrimoine du client.
Souvent, le conseiller demandera des
détails relatifs à la situation familiale
de l’héritier. En ce moment, une notion
est très en vogue dans le milieu ban-
caire: le «family office», soit la ges-
tion globale du patrimoine familial.
Pour placer au mieux votre argent, un
conseiller patrimonial devra connaître
la situation de votre conjoint, de vos
enfants et/ou vos parents…
Pourquoi? La fiscalité tout d’abord:
les règles d’imposition, en Belgique,
offrent encore des avantages aux
conjoints par rapport aux isolés, par
exemple.
Règles classiques
Ensuite, les règles de dévolution suc-
cessorale entrent en ligne de compte.
Si l’on veut que son conjoint reçoive
une partie de l’héritage en cas d’acci-
dent, il faudra prévoir un document ou
un mécanisme qui prévoie ce trans-
fert en cas de malheur… Le tout, sans
porter atteinte aux droits des héritiers
réservataires que sont les enfants,
par exemple. La loi leur octroie en
effet une «réserve», c’est-à-dire une
part d’héritage à laquelle ils ont droit
nonobstant tout testament ou méca-
nisme aboutissant à les en priver. Bref,
de nos jours, la gestion des avoirs
passe par l’étude de l’ensemble de la
situation patrimoniale non seulement
du client mais aussi de sa famille. «La
situation juridique est essentielle éga-
lement», dit un banquier spécialisé
dans la gestion patrimoniale: «S’il y
a un contrat de mariage prévoyant
la séparation de biens, leur disposi-
tion en sera facilitée. Tandis que sous
d’autres régimes matrimoniaux, le
conjoint aura souvent son mot à dire.»
18
Diversifier son portefeuille... Facile à dire!
Vous n’avez guère le choix: vous
devrez épargner durant toute
votre vie active pour vous assu-
rer le confort financier de vos vieux
jours. Et plus vous épargnerez, mieux
cela vaudra, car nul ne sait de quoi
l’avenir sera fait. L’accroissement de
l’espérance de vie est en effet tel que
votre pension légale sera bien insuffi-
sante pour couvrir vos besoins lorsque
votre état de santé vous obligera à
recourir à de multiples services ou à
devoir faire face à des frais médicaux
importants.
Epargner, c’est bien. Reste à faire
le bon choix. Et là, cela devient plus
difficile. Les placements en actions
ont été longtemps conseillés comme
étant l’investissement idéal pour se
constituer une poire pour la soif. La
crise financière entamée en 2008 fait
toutefois toujours sentir ses effets. Et
après chaque rebond de la Bourse suit
invariablement une rechute. Faut-il
pour autant tourner définitivement le
dos à de tels produits? Préparer sa
pension se décline en effet en décen-
nies, et non en années ou en mois.
Cela veut donc dire que vous avez du
temps devant vous, que ce soit du
temps pour voir votre capital gonfler
ou le temps pour vous refaire une san-
té après un krach. La mauvaise passe
actuelle ne sera plus qu’un mauvais
souvenir dans quinze ou vingt ans.
C’est du moins à espérer parce que là,
ça commence à faire long !
Mais, ne nous leurrons pas : amasser
énormément de liquidités sur un ou
plusieurs comptes d’épargne n’est pas
la meilleure solution. Cette forme de
placements est en effet très utile pour
faire face à des besoins à court terme.
Mais qu’en est-il à long terme? Pre-
nez une inflation annuelle bien partie
pour tourner autour des 3%. Dans le
meilleur des cas, votre épargne vous
rapportera un intérêt global vous per-
mettant tout au plus de ne pas perdre
trop de terrain par rapport au taux
d’inflation. Vous n’aurez peut-être rien
perdu, mais vous n’aurez rien gagné
non plus. Et si votre compte d’épargne
est un compte traditionnel, vous per-
dez de l’argent puisque le taux décro-
ché est deux fois inférieur à celui de
l’inflation. Bref, vous vous appauvris-
sez année après année.
Vous avez donc tout intérêt à vous
tourner vers d’autres produits qui, sur
le long terme, doivent vous rappor-
Par ailleurs, l’âge du client orientera
aussi le conseil du banquier. Est-il
jeune? Le conseiller l’orientera plutôt
vers des produits d’épargne-pension ou
d’épargne à long terme, avec tous les
avantages fiscaux que cela comporte.
Fait-il plutôt partie des «seniors»?
On lui fera un état des produits per-
mettant d’organiser sa succession,
comme les assurances sur la vie. La
composition du patrimoine succes-
soral recueilli par le client fera aussi
l’objet de toutes les attentions, spé-
cialement si des biens immobiliers y
figurent. «En ce qui concerne les im-
meubles », explique une conseillère
patrimoniale, « nous conseillerons le
propriétaire sur le réinvestissement
des éventuels revenus locatifs. Nous
lui proposerons également les assu-
rances de circonstance.»
Enfin, pour déterminer les investis-
sements qui correspondent le mieux
à son client, le banquier étudiera son
profil de risque.
Souhaite-t-il maximiser le rapport
rendement/risque de ses investisse-
ments? Le banquier lui conseillera
d’abord de constituer une réserve
d’épargne. C’est-à-dire qu’il vaut
mieux mettre un certain montant de
côté pour pouvoir faire face aux impré-
vus. «Il ne faudrait pas être obligé de revendre des investissements parce qu’il faut remplacer les pneus de sa voiture!», sourit un conseiller patri-
monial. Si le profil est plutôt prudent,
le portefeuille d’investissement pour-
ra se composer, par exemple, de 70%
d’obligations et de 30% d’actions. Si le
client désire s’impliquer davantage,
il se verra proposer une composition
plus risquée mais avec également
une perspective de rémunération plus
«juteuse». La proportion d’actions
et d’obligations s’inverse alors, pour
constituer par exemple des porte-
feuilles composés à 30% d’obligations
et à 70% d’actions.
Si les banques situent souvent leur
clientèle sur une échelle allant de dé-
fensif à dynamique, il existe pas mal
de nuances entre ces deux extrêmes.
Si le client est très défensif, il se
verra conseiller des investissements
exclusivement obligataires. S’il est
très agressif et pour autant qu’il soit
connaisseur en matière de marchés
financiers, il sera orienté vers des
titres individuels. Bref, de nombreux
paramètres entrent en jeu lorsqu’il
s’agit de gérer au mieux l’argent perçu
à l’occasion d’un héritage.
Indiscrets, les banquiers? Peut-être
mais c’est pour mieux cibler ces para-
mètres qui leur permettront d’opti-
miser le rendement du patrimoine.
Et n’oublions pas qu’ils sont tenus au
secret professionnel… Autant répondre
scrupuleusement à leurs questions
mais n’hésitez jamais à leur demander
l’objectif des renseignements sollicités.
J.E.
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral 19
ter un peu ou beaucoup plus que le
compte d’épargne. L’alternative tout
aussi sécurisée est la gamme de pro-
duits de branche 21, à tort assimilée à
des « super carnets de dépôts ». Il n’en
est rien. Il s’agit bel et bien de produits
d’assurance. Le capital déposé sur l’un
des ces produits doit idéalement rester
en compte pendant plus de 8 ans. Les
retraits anticipés seront doublement
pénalisés: d’une part par la compagnie
d’assurance qui ponctionnera des frais
et par le législateur qui appliquera
une précompte de 15% sur les intérêts
perçus. Enfin, une taxe de 1,1% frappe
tous les versements effectués depuis
le 1er janvier 2006.
Il existe différents types de produits,
plus ou moins exposés aux actions. Le
grand intérêt de ces produits est que
le capital est garanti et que la valeur
de votre portefeuille ne peut plonger.
Pour les produits peu exposés aux ac-
tions, vous pourrez tabler sur un taux
minimum garanti tournant autour des
2,50%. Pour les produits ayant de 30%
à 40% d’actions, le taux minimum ga-
ranti est alors de...0%. Cela veut tout de
même dire que votre capital reste intact
même en cas de débâcle boursière.
L’épargne-pension est-elle aussi un
axe à privilégier pour vous constituer
un capital plus étoffé en vue de votre
pension future. Là, votre capital de
départ n’est pas forcément garanti.
L’épargne pension a en effet deux
volets. L’un de ces volets est constitué
de fonds d’épargne pension. Ces fonds
font plus ou moins la part belle aux
actions. Tout le monde s’en est frotté
les mains entre 2003 et 2007, qui ont
vu les Bourses accumuler les années
de progression. Plus le fonds avait des
actions en portefeuille, plus la per-
formance était importante. Depuis le
début de l’année, plus d’un investis-
seur déchante puisqu’il voit le capital
de son épargne pension évoluer à la
baisse. C’est en soi la règle du jeu.
Si votre horizon de placement se décline
en décennies, dites-vous que le recul
actuel des Bourses vous permet d’ache-
ter à bien meilleur compte des parts de
votre fonds. Si vous êtes à quelques pe-
tites années de votre pension, il est sans
doute trop tard pour mettre votre capital
à abri: le mal est fait.
Il est toutefois possible d’éviter la
culbute peu avant d’avoir besoin
de votre capital. Plusieurs banques
proposent en effet plusieurs fonds
d’épargne pension, avec des profils dif-
férents. Vous pouvez donc opter dans
un premier temps pour un profil dyna-
mique et le modifier progressivement
vers un profil plus conservateur en
faisant glisser votre capital d’une for-
mule à l’autre, et ce sans frais ou sans
pénalité fiscale. Cela ne vous immuni-
sera pas totalement contre les chutes
de marchés, mais le choc sera gran-
dement atténué. Dites-vous aussi que
la faible exposition des fonds défensifs
aux actions vous permet malgré tout
de bénéficier en partie des hausses
des Bourses... lorsqu’elles sont en
hausse. Les bonnes années, les fonds
dynamiques peuvent pour leur part
gagner une bonne vingtaine de pour-
cent. Mais il faut qu’il y ait... de bonnes
années !
Pour éviter toute mauvaise surprise,
mieux vaut alors privilégier les pro-
duits d’épargne pension proposés par
les compagnies d’assurance. Cette
fois, le principe est d’offrir un taux mi-
nimum garanti (plus un bonus qui dé-
pend des bénéfices de la compagnie).
Le rendement ne sera pas mirobolant:
comptez sur un (bon) 4% en moyenne.
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral20
Certes, le produit n’est pas celui
qui fera le plus fructifier vos
économies pour vos enfants ou
petits enfants.
Il n’en reste pas moins que le compte
d’épargne peut fort bien être intégré
dans le cadre d’une succession. La
raison est en soi fort simple : vous
savez à peu de chose près la somme
que vous transmettrez à votre ou à vos
héritiers. Et la somme léguée, sera
disponible dès que la succession aura
été finalisée, là où des produits plus
élaborés demanderont peut-être plus
de patience de la part des héritiers
avant de pouvoir toucher leur dû.
Même si l’argent placé sur le compte
d’épargne sera pour d’autres, autant
permettre à votre épargne de faire le
plus de petits possibles : le choix d’un
bon compte s’avère donc, là aussi, ju-
dicieux.
La première règle est d’opter pour un
compte internet.
Dans les grandes banques, de tels
comptes procurent parfois un ren-
dement de quelque 50% supérieur
à celui d’un compte classique. Cela
dépend toutefois de l’institution. Et
soyez vigilants à ce propos : ce n’est
pas parce que vous pouvez gérer un
compte d’épargne via votre pc ban-
king qu’il s’agit d’un compte Internet.
Un compte Internet est un compte que
vous pouvez uniquement gérer via in-
ternet et sur lequel vous ne pouvez pas
déposer d’argent liquide via le guichet
d’une agence. S’il s’agit par exemple
d’un compte d’épargne que vous pos-
sédez depuis la nuit des temps, il ne
s’agit donc pas d’un compte internet
mais bien d’un compte classique, dont
la rémunération est généralement
très faible.
Compter sur le compte d’épargne ?
Quelle que soit la formule retenue,
elle est d’autant plus intéressante
que les versements sont déductibles
jusqu’à hauteur de 910 euros par
personne (pour 2012). Vous récupé-
rez entre 30% et 40% des sommes
versées. Vous pouvez aussi penser à
investir dans des fonds de placements
ou des produits de branche 23. Quel
que soit votre appétit au risque, vous
devriez trouver votre bonheur.
Garantie de capital. L’investisseur belge
est plus frileux au risque que nombre
d’autres Européens. Il privilégie du coup
les produits offrant une garantie de ca-
pital à la clé. La tournure des derniers
événements boursiers doit d’ailleurs le
conforter dans ses choix. Ces produits
sont bien souvent d’une rare complexité
qui n’en facilite pas la compréhension,
ni par le client, ni, parfois, par le ban-
quier. Notez toutefois que cette garan-
tie de capital ne vaut qu’à l’échéance. Si
votre sicav est un fonds avec échéance
dans huit ans par exemple, la certitude
de récupérer votre capital de départ ne
vaudra que dans huit ans. En cas de
retrait dans cinq ans, vous risquez de
percevoir moins que la somme de dé-
part en cas de fluctuation négative des
sous-jacents.
Vous avez à l’autre extrémité de la
gamme les sicav d’actions pures, qui
investissent 100% du portefeuille en
actions. C’est la même approche pour
certains produits de la branche 23.
Lorsque les Bourses sont en hausse,
vous n’en croyez pas vos yeux tel-
lement vous gagnez jour après jour
sans vous fatiguer. Et lorsque ces
mêmes Bourses sont en baisse, vous
n’en croyez toujours pas vos yeux tel-
lement la chute est vertigineuse. Sur
le (très) long terme, ce sont les inves-
tissements qui doivent le plus soutenir
la croissance de votre portefeuille.
Pour couper la poire en deux, il est
possible d’opter pour des fonds qui
sont assez souples dans la gestion de
leur portefeuille: ils mettront plein pot
sur les actions lorsque l’environne-
ment boursier est favorale et réduiront
la voilure quand le vent commence à
se lever en privilégiant le cash et les
obligations. Cette stratégie est une
sécurité partielle pour l’investisseur:
sa perte sera moins spectaculaire que
pour les fonds d’actions, mais perte il
y aura quand même. Là encore, à cha-
cun de voir quelle perte il peut essuyer
sans en perdre le sommeil...
P.B.
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral 21
La deuxième règle si vous désirez
obtenir de meilleurs rendements que
la moyenne, c’est de vous tourner
vers les « petites » banques, globa-
lement bien plus généreuses que les
principales institutions. « La Libre »
publie régulièrement, à ce sujet, des
tableaux comparatifs.
L’offre dite classique en comptes
d’épargne se décline en un taux de
base « élevé » et des primes de fidé-
lité bien modestes. Ces comptes sont
intéressants lorsque vous effectuez
de nombreux mouvements sur votre
épargne : celle-ci n’a pas le temps
d’acquérir la prime de fidélité – il faut
pour cela que l’argent reste en compte
pendant 12 mois consécutifs-. Le taux
de base peut toutefois être adapté à
tout moment. La tendance des der-
niers mois a été orientée à la baisse
dans la plupart des banques, grandes
et petites.
Il existe aussi des comptes privilé-
giant cette fois la prime de fidélité ?
L’avantage pour l’épargnant ? Le taux
de la prime de fidélité est acquis pour
douze mois à dater du versement, et
ce même si la banque devait adapter
ledit taux à la baisse dans quelques
mois. Dans un contexte de baisse de
taux, s’arrimer à un rendement de
1,25% voire 1,50% pendant 12 mois,
c’est loin d’être négligeable, d’autant
que ce 1,25% et surtout 1,50% est
souvent supérieur au rendement glo-
bal proposé sur un compte classique
par les grandes banques.
Pour décrocher ces rendements glo-
baux de 2,25% à parfois 3%, l’argent
doit toutefois rester en compte pen-
dant douze mois consécutifs : en
cas de retrait avant cette échéance,
l’épargnant devra se contenter de
ce seul taux de base. Bref, de tels
comptes sont intéressants pour l’ar-
gent dont vous n’avez pas besoin à
brève échéance. Et, en principe, c’est
le cas puisque vous le destinez à vos
héritiers.
Notez enfin que les sommes en compte
sur le ou les comptes d’épargne à
votre nom seront versées dans la suc-
cession, et que ces montants seront
partagés en fonction des clés de ré-
partition de votre succession. Autre-
ment dit, si vos héritiers sont vos trois
enfants, chacun recevra une part égale
et aucune ne sera privilégié, sauf si
vous avez usé de la part réservataire
dans votre testament pour privilégier
l’une ou l’autre personne.
P.B.
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral22
Si l’heure de gloire des produits de
branche 21 semble être révolue
– mais ne disait-on pas la même
chose des comptes d’épargne voilà 5
ans ? – cela n’en reste pas moins une
gamme de produits toute indiquée
dans le cadre d’une succession.
En effet, ce produit prévoit un preneur
d’assurance et un bénéfi ciaire.
En cas de vie, preneur d’assurance et
bénéfi ciaire ne font qu’une seule et
même personne. Bref, vous pouvez à
chaque instant puiser dans le capital
si vous le souhaitez, avec toutefois
quelques bémols.
D’une part, le législateur n’a pas vrai-
ment la main sur le cœur au cours des
huit premières années du contrat. Si
vous rachetez votre assurance avant
8 ans à dater du premier versement,
vous paierez en effet un précompte de
21% sur un rendement fi ctif de 4,75%,
mais si le rendement réel a été de 3%
ou moins!
Votre assureur, d’autre part, risque
aussi de vouloir conserver votre ar-
gent. Pour cela, Il posera quelques
balises pour limiter la liquidité du
produit. Il n’est donc pas toujours évi-
dent de récupérer tout ou partie du
capital avant terme : le retrait annuel
sera limité à un montant ou à un pour-
centage. De plus, vous devrez parfois
essuyer des pénalités en cas de retrait
au cours des premières années après
la conclusion d’un nouveau contrat.
Il n’en reste pas moins que vous restez
donc seul maître à bord, tant que vous
êtes en vie.
Lors du décès, le capital versé sur un
compte d’assurance de branche 21
tombe dans votre succession. Sans
mention particulière de votre part, ce
capital est intégré dans la succession
globale et sera partagé conformément
aux règles établies.
Par défaut, le contrat type mentionne,
en cas de décès, que le bénéfi ciaire
sera « le conjoint du preneur d’assu-
rances ou le partenaire cohabitant lé-
gal du preneur d’assurances, à défaut
les enfants du preneur d’assurances
par égales portions, à défaut la suc-
cession du preneur d’assurances ».
Ne l’oubliez toutefois pas : comme
il s’agit d’une succession, il y a des
droits de succession.
Mais vous pouvez également désigner
ou privilégier l’un ou l’autre bénéfi -
ciaire. Dans ce cas, le capital sera dis-
tribué conformément à votre volonté.
Il est possible de les éviter dans le
cadre d’une donation : vous transfé-
rez le capital que désirez léguer à une
personne, le donataire, qui évitera les
droits de succession pour autant que
la règle de base soit respectée, à sa-
voir que le décès n’intervient pas avant
3 ans suivant la donation. Il existe, du
reste, des assurances pour couvrir ce
risque de décès avant la période de
battement suivant la date de la dona-
tion.
Vous pouvez donc désigner ou privilé-
gier l’un ou l’autre bénéfi ciaire dans le
cadre d’une planifi cation successorale
via un produit de branche 21. Il est
dans ce cadre possible, sous certaines
conditions, de conserver un droit de
regard sur le devenir du capital (les
retraits futurs effectués par le dona-
taire peuvent, par exemple, être sou-
mis à votre aval).
Opter pour un tel produit dans le cadre
d’une succession peut donc être inté-
ressant. Ne soyez toutefois pas aveu-
glé par la possibilité d’éviter des droits
de succession.
Une taxe de 1,1% est perçue sur tous
les versements effectués depuis le 1er
janvier 2006. Ce n’est pas rien.
Et puis, il y a les frais d’entrée. Cer-
taines compagnies peuvent se mon-
trer gourmandes. D’autres nettement
moins. Ces frais évoluent générale-
ment à la baisse en fonction de l’ap-
port : plus votre versement est élevé,
moins les frais le seront.
Avec un tel produit, vous savez où vous
allez et surtout ce qui atterrira dans
les mains de vos héritiers : le capital
ne risque pas de s’envoler.
Le premier avantage de ce type de
produit est d’avoir un taux minimum
garanti, qui est actuellement de
l’ordre de 2,25%, du moins dans la
plupart des compagnies. Ce taux est
garanti pour les huit années suivant le
versement, sauf rare exception.
A ce taux garanti vient s’ajouter une
participation bénéfi ciaire. Chez cer-
tains assureurs, cette participation a
été réduite à la portion congrue ces
derniers temps. Tablez sur un rende-
ment total d’environ 3%. Cela semble
bien maigre comparé aux rendements
proposés voilà quelques années. Si le
rendement a bien fondu comme neige
au soleil pour les produits de branche
21, tel a aussi été le cas pour les
comptes d’épargne.
Il n’en reste pas moins que vous savez
déjà ce que vous léguerez à vos héri-
tiers : le capital est garanti et le ren-
dement minimum tout autant. De quoi
éviter les mauvaises surprises.
P.B.
La Branche 21, au sommet de l’arbre ?
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral 23
A l’heure où les Bourses dégrin-
golent à nouveau, on peut
imaginer que de plus en plus
d’épargnants vont songer à l’immobi-
lier pour être sûrs, le moment venu,
d’avoir quelque chose en main.
Qu’il soit effectué dans un marché
plutôt haussier ou plutôt baissier, l’in-
vestissement immobilier reste inté-
ressant du fait qu’il n’évolue pas dans
des proportions aussi considérables
que le papier. Et surtout, qu’il ne perd
jamais totalement sa valeur : on n’a
jamais vu un bien tomber à zéro ou
presque comme une action...
La brique est également le seul inves-
tissement qui peut se payer sans avoir
d’argent (il suffit de l’emprunter) et
qui est remboursé par un tiers (le lo-
cataire, en l’occurrence). Autre avan-
tage de l’immobilier par rapport à une
action ou une obligation, c’est quelque
chose que son propriétaire connaît et
maîtrise: à lui de choisir son locataire,
de réduire ou d’augmenter son loyer
en fonction des circonstances, de
rénover son bien… Alors que l’action-
naire d’une société, multinationale ou
non, n’a pas grand-chose à suggérer à
son patron.
Mais ce n’est pas aussi simple que
cela : tout salaire demande travail !
Plusieurs mises en garde s’imposent.
Un, même si, par les temps qui
courent, la tentation est forte, il ne
faut pas mettre tous ses avoirs dans
l’immobilier, ce qui ne veut pas dire
que les petits épargnants ne peuvent
se permettre ce type d’investisse-
ment. Il suffit d’acheter à sa mesure :
à petit portefeuille, petit bien immobi-
lier, c’est-à-dire un emplacement de
parking, un flat, un appartement d’une
chambre…
Deux, il faut accepter un rendement
moins élevé, enfin, pas plus élevé que
celui d’un compte d’épargne défis-
calisé. La caractéristique de l’immo-
bilier est qu’il rapporte moins de
«dividendes» que les actions et obli-
gations : du 2% ou du 3% maximum,
du moins quand on est un bailleur pri-
vé et donc moins organisé qu’une so-
ciété ou qu’un investisseur institution-
nel qui ne fait que cela et qui peuvent
dépasser le cap des 5%.
Trois, il faut garder à l’esprit qu’être
propriétaire, suppose une masse
d’inconvénients tels que chercher des
locataires, et au besoin leur rappeler
qu’ils doivent payer leur loyer, répa-
rer la baignoire qui fuit, redonner un
coup de peinture (ou plus) au moment
des changements de locataires, faire
le gros dos quand le bien reste vide
quelque temps, etc.
Une retraite sur de vraies fondations
Vous partirez un jour, ils mangeront toute leur vie
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Notre mission : soutenir les familles pour qu’elles puissent durablement subvenir à leurs besoins et qu’elles aient accès à l’eau potable, les soins de santé et l’enseignement.
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral24
En matière fi scale, et principale-
ment pour les successions, les
Régions rivalisent de créativité:
concurrence oblige!
Les majorités politiques des Régions
sont évidemment conscientes des
tarifs particulièrement élevés en ma-
tière de succession.
Elles ont donc adopté diverses exo-
nérations et réductions, notamment
pour les legs faits à certaines per-
sonnes morales comme les ASBL (as-
sociations sans but lucratifs), AISBL
(associations internationales sans but
lucratif) (7% en Région wallonne, 8,8%
en Région Flamande et 25% ou 12,5%
en Région de Bruxelles-Capitale) ou
lors de la transmission d’entreprises.
Taux prohibitifs!
Comme vous le verrez dans les ta-
bleaux synthétiques, toute somme
supérieure à 175.000 EUR en Région
Wallonne héritée par votre compa-
gnon non cohabitant légal, sera taxée
à 80%. En Région Wallonne, c’est la
même taxation outrancière pour les
Les bénéfi ces
Reste qu’à l’heure de la pension, le
bien est là, dont le propriétaire-bailleur
peut profi ter de multiples façons. Tout
d’abord, il peut bénéfi cier des loyers
qui, si l’emprunt qu’il a effectué est
totalement remboursé, tombent entiè-
rement dans son escarcelle de jeune
pensionné. A lui de bien gérer cette
somme, autrement dit à ne pas en
profi ter à 100 pc, afi n de pouvoir conti-
nuer à s’acquitter des frais qu’exige
l’immobilier. Surtout au début, car il ne
doit pas oublier que son bien a… autant
vieilli que lui. Plus tôt ou plus tard, le-
dit pensionné peut également profi ter
de la plus-value qu’a prise son bien
en le revendant. Soit pour l’utiliser à
ses propres fi ns, soit pour la placer
ailleurs, soit encore pour la donner à
ses héritiers. Les droits de succession
sur une donation ne s’élèvent en effet
qu’à 3% alors que sur un immeuble, ils
arrivent vite à 30%.
Dernière possibilité pour le proprié-
taire d’un bien immobilier désireux de
le transformer en «pension complé-
mentaire » : en tirer une rente viagère.
Certes, il cède son bien, l’abandonne
totalement à un acquéreur, mais en
contre-partie, il continue à l’occuper
(du moins si tel est son souhait) et en
tire non seulement une somme fi xe (le
bouquet) mais encore un revenu pério-
dique (la rente viagère proprement
dire). La durée de vie s’étant toutefois
sérieusement allongée, rares sont les
viagers qui ne comportent pas de date
limite. Le cas de Jeanne Calmant qui a
cédé son bien en viager à 90 ans et a
vécu jusqu’à 122 ans reste dans les mé-
moires de bon nombre… d’acquéreurs.
Ce système quasi ancestral qui a per-
mis à pas mal de personnes de béné-
fi cier d’une paisible retraite a mon-
tré, ces dernières années, toutes ses
limites. Pour certains professionnels
de l’immobilier, il peut tout au plus
convenir à des propriétaires sans fa-
mille. Car ce principe, au-delà du fait
qu’il a un petit côté « loterie », sonne
la perte inéluctable du bien.
Quelle que soit la manière, la brique
s’avère donc digne d’être classée au
titre de pension complémentaire.
C.J.
Un investissement à la portée de tousPrenons l’exemple d’un couple qui a acheté sa maison il y a 10 ans, di-
sons pour faire simple, à 1.000 euros. Aujourd’hui, elle vaut facilement
2.000 euros. Il y a donc là une valeur dormante de 1.000 euros qu’il peut
réactiver. En hypothéquant d’une part sa maison en second rang, pour
500 euros par exemple, d’autre part le nouveau bien qu’il veut acquérir,
il peut aisément acheter un appartement en ville, un fl at à la mer… Sur
30 ans, grâce à cet extraordinaire levier, ce couple peut ainsi se retrouver
propriétaire de son propre logement, mais encore d’un ou deux biens.
C.J.
Evitez-les!Les droits de succession?
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral 25
fondations privées sauf si elles pour-
suivent une finalité sociale non autre-
ment définie. En Région Flamande,
le taux marginal est de 65% au delà
de 125.000 EUR mais il est beaucoup
plus aisé de jouir du statut de cohabi-
tant puisqu’il suffit d’avoir vécu avec le
défunt un an et de former un ménage
avec lui (voir par ailleurs). Plus «cho-
quant» encore, avant de recevoir les
20% ou 35% au delà des 175.000 EUR
que les Régions daignent lui laisser,
l’héritier aura déjà payé 118.125 EUR
(Région Wallonne), 98.750 EUR (Ré-
gion de Bruxelles- Capitale) et 93.750
EUR (Région Flamande).
Mauvais exemple
Un bon exemple vaut mieux qu’un
long discours: j’hérite de l’immeuble
de mon cohabitant et n’ai pas veillé
à faire une déclaration de vie com-
mune (Région Wallonne et Région de
Bruxelles-Capitale) ou me réserver
les preuves d’une vie commune inin-
terrompue d’un an avec le défunt (Ré-
gion Flamande, notamment par une
simple domiciliation officielle avec le
défunt). La valeur de l’immeuble est
de 250.000 EUR.
Si la succession est ouverte en Ré-
gion Wallonne, j’abandonne 178.125
EUR à la région. Pour rester dans
notre dernier domicile, je dois donc
verser 178.125 EUR. Si je n’ai pas
cette somme, il me reste à vendre
l’immeuble pour payer les droits et
conserver royalement 71.875 EUR sur
les 250.000 EUR hérités, ou encore
28,75%.
En Région de Bruxelles-Capitale, la
situation n’est guère plus favorable:
celle-ci demande 158.750 EUR (98.750
EUR jusqu’à 175.000 EUR + 60.000
EUR sur le solde). C’est ce qu’il m’en
coûte pour rester dans notre dernière
demeure. A défaut de pouvoir payer,
je remercie la Région de me laisser
91.250 EUR sur les 250.000 EUR héri-
tés, ou encore 36,5%.
Enfin, en Région Flamande, j’acquitte
142.500 EUR (61.250 EUR jusqu’à
125.000 EUR et 81.250 EUR sur le
solde). A défaut, il me reste 107.500
EUR sur les 250.000 EUR hérités, ou
encore 43%.
Songeons donc à préparer la triste
éventualité d’un départ inopiné, pour
le bien de ceux qui nous survivent.
Déclaration de vie commune, et dona-
tions sont les principaux outils de la
planification successorale de base. Ici,
un spécialiste, le notaire, un banquier
chevronné, peuvent vous aider à y voir
plus clair.
Christophe BOERAEVE
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral26
Les règles en matière de succes-
sion diffèrent selon les Régions
de notre pays. Un élément de
régionalisation qui complique l’ana-
lyse du «problème successoral»
Il faut le savoir en effet, les droits de
succession sont applicables aux suc-
cessions de personnes physiques
habitants du Royaume au moment
du décès. La défi nition d’habitant du
Royaume s’approche de celle de rési-
dence appliquée à l’impôt sur les reve-
nus, c’est-à-dire celui qui a son domi-
cile fi scal ou le siège de sa fortune en
Belgique au moment du décès. L’impôt
frappe la part successorale de chaque
héritier pour sa valeur nette, et en
ajoutant les dons antérieurs effectués
dans les trois ans précédant le décès,
sauf s’ils ont déjà supporté les droits de
donation (sous réserve de progressivité
sauf à Bruxelles dans un cas, en Wallo-
nie dans deux et en Flandre dans trois).
Evaluation
L’évaluation des éléments d’actif se
fait à la valeur vénale (de revente),
mais diverses exonérations sont pré-
vues. Les dettes du défunt et les frais
funéraires sont déductibles. Les taux
des droits de succession et des droits
de donation divergent mais varient
tous deux selon le degré de parenté
entre le défunt et l’héritier. Cette ma-
tière étant régionalisée, chaque région
applique ses propres taux, comme
vous pourrez le constater à la lecture
des tableaux qui suivent.
Défi nir la base de calcul
Connaître les taux des droits de suc-
cession c’est bien, connaître la base
sur laquelle les appliquer c’est mieux.
Mais pour arriver à une estimation
correcte, il faut quand même se sou-
venir de ses cours de mathématiques.
Voyons cela de plus près
En Région Wallonne, chaque héritier
paiera les droits de succession sur la
part nette qu’il a reçue du défunt. On
ne taxe donc pas la succession en une
fois en appliquant les taux repris dans
le tableau en annexe mais bien chaque
héritier selon son degré de parenté et
ce qu’il perçoit.
En Région Flamande, les taux sont
appliqués sur deux parts distinctes
du patrimoine: les immeubles d’une
part, les meubles d’autre part. C’est
donc particulièrement avantageux:
les taux sont appliqués en commen-
çant par la tranche la plus basse pour
les meubles et les immeubles. En
outre, des réductions existent pour
l’époux survivant (relativement au
domicile familial) et les héritiers de
moins de 21 ans. Pour compliquer le
tout, cette distinction ne s’applique
qu’en ligne directe, entre époux et
cohabitants. Elle ne s’applique donc
pas entre frères et soeurs et «étran-
gers» (dès les oncles, tantes, neveux
et nièces donc). Ce n’est pas fi ni. Pour
ces «étrangers» (tout le monde sauf
ligne directe, époux, cohabitants et
frères et soeurs), le taux est calculé
en additionnant les parts nettes de
tous les héritiers de cette catégorie.
Par exemple, un non-cohabitant, un
neveu, un oncle et une tante héritent
chacun de 10.000 EUR, le taux appli-
cable sur les droits à payer par chacun
d’eux n’est pas celui de 10.000 EUR
mais bien celui de 40.000 EUR. En
A chaque Région ses successions
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral 27
Œuvre Fédérale Les Amis des Aveugles et Malvoyants – ASBL
37-39, Rue de la Barrière7011 – Mons (Ghlin)Tél.: +32 (0) 65 40 31 00Fax: +32 (0) 65 40 31 09 E-mail : [email protected]
Actions :
N° de compte :
IBAN : BE61 2700 3900 0117BIC : GEBABEBB
www.amisdesaveugles.org
à l’«Œuvre Fédérale les Amis des Aveugles et Malvoyants » renforcent l’action intégrée de ses départements offrant
des services diversifi és et adaptés à chaque personne défi ciente visuelle.
Œuvre Fédérale Les Amis des Aveugles et Malvoyants
L’association aide directe-ment près de 3.500 per-sonnes de tous âges. Elle participe à la recherche scientifi que et aux actions de dépistage précoce des troubles visuels. Elle déve-loppe, aujourd’hui, trois mis-sions principales :
l’autono-mie des enfants, adoles-cents et adultes non et malvoyants mais égale-ment leur ancrage dans la vie sociale, économique et culturelle.
à la réalité du handi-cap visuel, contribuer à la recherche scientifi que et participer à la prévention et au dépistage.
Soutenir les actions visant à la reconnaissance et au respect des droits des per-sonnes défi cientes visuelles.
pagnement, l’intégration sociale et professionnelle, la culture, les loisirs et l’hébergement. Grâce au nombre et à la diversité de ses départements, elle couvre l’entièreté du territoire belge et est seule en Belgique à mettre à disposition des seniors non et malvoyants un lieu d’hébergement adapté à leur handicap, la Résidence Madeleine d’Oultremont.
Le souci de voir plus loin Les personnes atteintes de handicap visuel sont toujours plus nombreuses malgré les progrès de la science et les nouveaux traitements en ophtal-mologie. Aujourd’hui, la malvoyance touche un quart des personnes âgées de plus de 75 ans.
Dans un monde en perpétuelle évo-lution portant de nouvelles menaces d’exclusion, l’«Œuvre Fédérale Les Amis des Aveugles et Malvoyants» répond largement aux besoins et attentes, de plus en plus pointues, de toutes celles et ceux qui placent en elle leur confi ance et leurs espoirs. En effet, depuis sa création il y a plus de 125 ans, l’ASBL « Les Amis des Aveugles » se mobilise aux côtés des personnes qui ne voient plus et de celles qui, progressivement ou bruta-lement, perdent la vue.
Ses réponses spécialisées, person-nalisées et la qualité de son travail quotidien visent à permettre au plus grand nombre de non et malvoyants d’acquérir un maximum d’autonomie et de prendre pleinement leur place dans la vie sociale, professionnelle et culturelle, quels que soient leur âge, leur projet de vie et le degré de leur handicap.
L’ASBL « Œuvre Fédérale les Amis des Aveugles et Malvoyants » propose une offre intégrée de services complé-mentaires dans divers domaines tels que la prévention, la sensibilisation, la réhabilitation visuelle, l’accom-
Vos dons
Région wallonne par contre, chaque
héritier ne payait les taux que sur ce
qu’il recevait.
En Région de Bruxelles-Capitale, on
«panache» également, en ligne directe,
époux, cohabitants, frères et soeurs, on
applique les taux sur la part de chaque
héritier. Par contre, pour les oncles,
tantes, neveux et nièces et les «étran-
gers», on applique également ce taux
sur la somme des parts recueillies
par cette catégorie de personnes, les
oncles, tantes, neveux et nièces d’une
part, les «étrangers» d’autre part.
Exemptions, réductions
Pour corser le tout, de nombreuses
réductions et exemptions existent,
selon des modalités forcément dif-
férentes selon les Régions. Est ainsi
exempt de taxation ce qui est recueilli
en ligne directe, par l’époux ou les
cohabitants légaux en Wallonie sur
la première tranche de 12.500 EUR,
sur la première tranche de 15.000
EUR à Bruxelles, alors qu’en Flandre
les droits de succession dus du chef
d’une obtention en ligne directe entre
conjoints ou cohabitants sont réduits
de 500 EUR multipliés par [1- (obten-
tion nette/50.000)], si l’obtention nette
n’excède pas 50.000 EUR.
Bref, sans l’avis d’un spécialiste ou
l’intervention du notaire ou de l’admi-
nistration fi scale, il est pratiquement
impossible de connaître fi nalement
l’écot à verser à la Région. Il est pro-
bable que si les contribuables pou-
vaient aisément calculer les sommes
dues sur leurs successions avant qu’il
ne soit trop tard, beaucoup recour-
raient sans plus tarder au planning
successoral!
Christophe BOERAEVE
Tableaux de droits de succession
En Région Wallonne
En Région Flamande
Dans la colonne a, vous trouverez les pourcentages applicables à chaque tranche de revenus. Dans la colonne b, le montant total del'impôt sur les tranches précédentes. Par "ligne directe" il faut entendre la ligne formée par la suite des degrés, soit en descendant (lesenfants par rapports à leurs parents ou grands-parents), soit en montant (les parents et grands-parents par rapports à leurs enfants).
Tableau I - Taux en ligne directe (parents/enfants) et entre époux et cohabitants légaux
xuagél stnatibahoc ertne/xuopé ertne etcerid engiLetten trap ed ehcnarT
basulcni àed
RUE%RUERUE
-3 00,005.21 10,0
00,573400,000.52 10 ,005.21
00,5785 00,000.05 10,000.52
00,521.27 00,000.001 10,000.05
00,526.501 00,000.051 10,000.001
00,526.014100,000.00210,000.051
00,526.718100,000.05210,000.002
00,526.624200,000.00510,000.052
00,526.68 03RUE 000.005 ed àled-ua
Tableau II - Taux entre autres personnes apparentées et entre tiers
Tranche de part nette Entre frères et soeurs Entre oncles ou tantes et neveux ou nièces Entre toutes autres personnes
bababasulcni à ed
RUE.%RUE%RUE%RUERUE
0,01 12.500,00 20 - 25 - 30 -
12.500,01 25.000,00 25 2.500,00 30 3.125,00 35 3.750,00
25.000,01 75.000,00 35 5.625,00 40 6.875,00 60 8.125,00
75.000,01 175.000,00 50 23.125,00 55 26.875,00 80 38.125,00
au-delà de 175.000,00 65 73.125,00 70 81.875,00
Tableau I - Tarif applicable en ligne directe, entre époux et entre cohabitants
A-Tarif applicable à la tranche correspondante figurant dans la colonne A Montant total de l'impôt sur les tranches correspondantes
%3RUE 000.05 à RUE 10,0 ed
RUE 005.1%9RUE 000.052 à RUE 000.05 ed
RUE 005.91%72RUE 000.052 ed àled-ua
Tableau II - Tarif applicable entre les personnes autres que les descendants en ligne directe, les époux et les personnes vivant ensemble maritalement
A-Tarif applicable à la tranche correspondante figurant dans la colonne A Montant total de l'impôt sur les tranches correspondantes
sertua suot ertnEsrueos te serèrf ertnEsertua suot ertnEsrueos te serèrf ertnEà ed
0,01 EUR 75.000 EUR 30% 45%
75.000 EUR 125.000 EUR 55% 55% 22.500 EUR 33.750 EUR
au-delà de 125.000 EUR 65% 65% 50.000 EUR 61.250 EUR
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral28
En Région de Bruxelles-Capitale
Tableau I - Tarif applicable en ligne directe, entre époux et entre cohabitants légaux
CBA
Tranches d'imposition Pourcentage d'imposition par tranche Montant total de l'impôt sur les tranches précédentes
de à
%3RUE 000.05 – RUE10,0
RUE 005.1%8RUE 000.001 – RUE000.05
RUE 005.5%9RUE 000.571 – RUE000.001
RUE 052.21%81RUE 000.052 – RUE000.571
RUE 057.52%42RUE 000.005 – RUE000.052
RUE 057.58%03RUE 000.005 ed àled-ua
Tableau II - Tarif entre frères et sœurs
CBA
Tranches d'imposition Pourcentage d'imposition par tranche Montant total de l'impôt sur les tranches précédentes
de à
%02RUE 005.21 – RUE10,0
RUE 005.2%52RUE 000.52 – RUE005.21
RUE 526.5%03RUE 000.05 – RUE000.52
RUE 521.31%04RUE 000.001 – RUE000.05
RUE 521.33%55RUE 000.571 – RUE000.001
RUE 573.47%06RUE 000.052 – RUE000.571
RUE 573.911%56RUE 000.052 ed àled-ua
Tableau III - Tarif entre oncles ou tantes et neveux ou nièces
CBA
Tranches d'imposition Pourcentage d'imposition par tranche Montant total de l'impôt sur les tranches précédentes
de à
%53RUE 000.05 – RUE10,0
RUE 005.71%05RUE 000.001 – RUE000.05
RUE 005.24%06RUE 000.571 – RUE000.001
RUE 005.78%07RUE 000.571 ed àled-ua
Tableau IV - Tarif entre toutes les autres personnes
CBA
Tranches d'imposition Pourcentage d'imposition par tranche Montant total de l'impôt sur les tranches précédentes
de à
%04RUE 000.05 – RUE10,0
RUE 000.02%55RUE 000.57 – RUE000.05
RUE 057.33%56RUE 000.571 – RUE000.57
RUE 057.89%08RUE 000.571 ed àled-ua
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral 29
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral30
Le notaire, partenaire de la transmission d’entreprise
Céder une entreprise familiale
demande une attention toute
particulière: il ne suffit pas en
effet de signer l’un ou l’autre docu-
ment pour que l’affaire soit réglée en
deux temps trois mouvements.
Bien au contraire: il y a des règles
légales, forcément, à respecter voire
à exploiter -comme par exemple dé-
crocher en Wallonie le taux réduit de
0% lors de la perception de droits sur
cette transmission, mais aussi les
mesures adéquates à adopter pour
que la cession de l’entreprise se fasse
au mieux des intérêts de l’entité, et ce
afin d’en assurer sa pérennité pour
la plus grande satisfaction du ou des
repreneurs mais aussi du cédant.
Déblayer le terrain
Comme dans bien des dossiers, les
conseils d’un notaire peuvent s’avérer
bien utiles pour maîtriser les tenants
et aboutissants d’une question bien
plus complexe qu’il n’y paraît à pre-
mière vue. Plusieurs possibilités se
présentent. L’entrepreneur peut vou-
loir céder son bien contre monnaie
sonnante et trébuchante. Il s’agit alors
d’une transmission à titre onéreux.
Un entrepreneur peut aussi désirer
transmettre l’entreprise à l’un des
membres de sa famille, par exemple,
à titre gratuit. Il s’agit alors d’une do-
nation d’entreprise.
Enfin, l’entrepreneur peut décéder su-
bitement bien avant que la question de
la transmission de son entreprise n’ait
été abordée. Dans ce cas, la trans-
mission de l’entreprise se fait dans le
cadre d’une succession.
Dans le cas d’une transmission à titre-
gratuit, tout n’est pas pour autant gra-
tuit: des droits seront en principe per-
çus sur cette transmission.
Dossier RGP - Le Guide Patrimonial et Successoral 31
Il est possible d’y échapper. La tâche
d’un notaire consistera à explorer le
champ d’application du taux réduit de
0% en Wallonie. Les mêmes règles va-
lent pour la transmission d’une entre-
prise via une succession.
Pour une donation devant notaire, il
existe une taxation progressive de 3%
en Région de Bruxelles-Capitale et un
taux réduit de cette fois 2% en Région
Flamande. Le tout étant encadré de
conditions bien précises destinées
à éviter les fameux abus que pour-
chasse désormais le fisc dans le cadre
de la disposition anti-abus.
Avant même qu’il ne soit question de
transmettre l’entreprise, le notaire
peut également être de bon conseil
pour veiller à la pérennité future de
l’entité si l’entrepreneur venait à dé-
céder inopinément. L’entreprise fami-
liale constituée en société peut dans
ce cadre offrir quelques avantages.
Le décès soudain d’un entrepreneur
peut en effet compromettre la survie
d’une entreprise non seulement parce
qu’elle perd son âme mais aussi parce
que les règles inhérentes du droit de
succession peuvent lourdement han-
dicaper la poursuite des activités.
Le droit des successions comporte de
nombreuses règles qui constituent
un obstacle à la continuité de l’entre-
prise. Beaucoup de ces problèmes,
comme l’indivision, peuvent être évi-
tés lorsque l’activité est exercée en
société. En effet, la durée d’une socié-
té peut être illimité, et les droits des
héritiers ne portent pas sur les avoirs
de la société, mais bien sur la proprié-
té des parts possédées par le défunt.
Autre avantage dans la cadre de la
poursuite des affaires de l’entreprise
en question: les décisions seront
prises à la majorité et non à l’unanimi-
té comme dans le cas des indivisions
successorales.
Bref, vous l’aurez compris, trans-
mettre son entreprise ne se résume
pas à un simple jeu d’écritures. Il est
possible. La question est finalement
complexe et entraîne bien des consé-
quences pour la survie même de l’en-
treprise. Autant dès lors s’assurer que
le travail de toute une vie soit trans-
mis dans les meilleures conditions
possibles. Et quelques conseils bien
sentis, puisés aux meilleures sources
du droit ne pourront qu’aider l’entre-
preneur à prendre la décision la plus
adéquate et la plus adaptée à sa situa-
tion à et ses souhaits.
P.B.