Guide luxe qeelin-la-joaillerie-made-in-china p36-37
Click here to load reader
-
Upload
isabelle-hossenlopp -
Category
Documents
-
view
403 -
download
0
description
Transcript of Guide luxe qeelin-la-joaillerie-made-in-china p36-37
LUXE 2013 I 36 LUXE 2013 I 37
L’eldorado Asiatique
Qeelin, la joaillerie made in ChinaUn entretien avec Guillaume Brochard, co-fondateur de Qeelin. PPR vient de prendre une participation majoritaire dans Qeelin. Par Isabelle Hossenlopp
Première marque de joaillerie chinoise internationale, Qeelin (prononcer Tchilin) est née en 2004 d’une rencontre entre un Français passionné de culture chinoise et un Chinois fasciné par l’Occident.
La rencontre entre deux passionnésGuillaume Brochard tient sa passion pour la
Chine de son enfance où il voyait défiler à
la maison les amis chinois de ses parents.
Une expérience rare pour un petit Français,
qui alimenta le rêve de ce pays lointain et
méconnu. Guillaume Brochard devient
directeur Asie chez Tag Heuer, puis DG des
montres Ebel. Finalement emporté par sa
passion, il s’installe en Chine où il rencontre
Dennis Chan, un Chinois de Hong-Kong qui
ne rêve, lui, que d’Occident.
1997 : année de la rétrocession de Hong-
Kong à la Chine, les Chinois insulaires
découvrent la « Grande Chine », la richesse de
sa culture et de ses traditions. Dennis Chan
est subjugué par les trésors qu’il découvre
lors d’un voyage en Chine continentale. Dès
lors, il lui apparaît évident que les Chinois,
fiers de leurs traditions, vont rapidement
faire renaître et reconnaître cette immense
et riche culture, dont les codes empreints
de nature et de sérénité correspondent déjà
aux nouvelles valeurs occidentales. Les deux
hommes s’associent et créent Qeelin.
Les petits talismans du cielCette tradition de luxe et de raffinement
que recèle la culture chinoise, Qeelin
va la réinterpréter de façon moderne, à
l’occidentale. Et ce croisement des deux
cultures fera sa singularité et son succès.
Les bijoux Qeelin ne sont pas seulement
des créations de joaillerie de grande qualité,
ils se veulent surtout de petites légendes,
de précieux symboles de la culture chinoise.
Leur facture originale annonce une nouvelle
façon de regarder le « Made in China ».
Guillaume Brochard et Dennis Chan, fondateurs de Qeelin
Le Qin Qin, poisson rouge symbole d’amour, d’abondance et d’harmonie Le Wulu, est un savoureux fruit en forme de huit, chiffre porte-bonheur
Chaque bijou raconte une histoire. Le panda Bo Bo, animal fétiche et emblème de la
Chine, est signe d’innocence, de paix et d’amitié. Le Wulu, est un savoureux fruit en forme
de huit, chiffre porte-bonheur, le Yu Yi, un cadenas protecteur et gardien des secrets,
le Qin Qin, poisson rouge est symbole d’amour, d’abondance et d’harmonie. Le Ling Long,
diamant libre tintant dans un grelot d’or, est un gage de chance porté à la cheville par les
riches chinoises…
Lg13_Redac.indd 36 18/01/13 15:14
LUXE 2013 I 36 LUXE 2013 I 37
L’eldorado Asiatique
En Chine où les objets symboliques sont un
pont entre le ciel et la terre, la tradition est de
porter un petit talisman sous ses vêtements,
même chez les jeunes.
Ainsi Qeelin a séduit d’emblée une clientèle
aisée à la recherche de bijoux ayant un sens,
une histoire et une originalité forte qui tient à
la facture occidentale de la création.
En effet, tous les bijoux Qeelin sont pavés de
diamants, de pierres précieuses de couleur,
ornés de jade noir ou blanc polis (le yin et
le yang) – en contraste avec la tradition
chinoise du jade sculpté – et sont articulés,
aimantés ou transformables. Il y a même un
minuscule kaléidoscope au fond d’une petite
jarre en or. Bijoux intimistes et surprenants.
Pendant le Fashion Show à Paris en janvier
2012, la boutique Colette a présenté une
série de petits Pandas avec des vêtements
interchangeables, petites coques en
diamants et pierres précieuses de couleurs
différentes.
Le panda Bo Bo, animal fétiche est pavé de diamants et pierres précieuses
Ces astuces techniques, on les doit à Dennis
Chan, ex-Product Designer, qui a apporté à
la joaillerie son savoir-faire. Non sans mal
dans un pays où l’artisanat de luxe avait
disparu en même temps que ses riches
commanditaires après la révolution.
Une clientèle internationale de connaisseurs Avec onze boutiques en Asie (4 à Hong
Kong, 7 en Chine), une présence chez Restir
à Tokyo (une sorte de Colette) et à l’hôtel
Peninsula à Singapour, deux boutiques à
Londres et une à Paris, le joaillier cultive une
distribution sélective.
A Paris, après une tentative malheureuse
aux Galeries Lafayette, Qeelin ouvre une
boutique au Palais Royal, plus adaptée à
une clientèle de connaisseurs, d’amateurs
d’art et d’exception, français ou étrangers.
Ici comme à Londres, les clients viennent du
Moyen-Orient, de Russie, de Chine aussi, un
peu. Des clients français fidèles – la moitié
de sa clientèle – veulent s’offrir un bel objet,
intime, graphique et esthétique.
Les Chinois viendront pour la symbolique du
bijou. A Londres, on trouve Qeelin chez Harrods
et Selfridges et la moitié de sa clientèle est
anglaise. Paris, Londres, la « grande Chine »
sont les priorités de Guillaume Brochard.
Il estime avoir un sérieux potentiel encore
à Shanghaï et négocierait un nouvel
emplacement à Paris. Au Japon, le panda Bo
Bo – symbole fort dans la culture japonaise –
se vend bien.
Qui sont les clients de Qeelin en Chine ?
Beaucoup de femmes, épouses ou femmes
d’affaires. Elles ont entre trente et cinquante
ans, ce sont des connaisseuses déjà clientes
d’autres marques de joaillerie. Étrangement,
dans un pays où le cadeau est une source de
ventes importante, celui-ci ne pèse que pour
20 à 25 % dans le chiffre d’affaire de Qeelin,
car « il s’agit d’un achat très personnel », dit
Guillaume Brochard.
Un nouveau Made in China Les marques chinoises veulent partir à
l’assaut du monde, c’est une évidence, mais
cette internationalisation va aussi et surtout
leur donner une caution occidentale auprès
de leurs clients chinois. Car s’ils sont fiers
de leurs marques nationales qui ne cessent
de monter en gamme, les Chinois n’en
restent pas moins fascinés par les marques
européennes.
Interrogé sur le joaillier Wallace Chan, présent
en 2012 à la Biennale des Antiquaires à
Paris, époustouflant d’audace, de technicité
pointue… et de valeur (36 millions € pour une
broche cigale géante en jade, 43 millions €
pour un collier en diamants, pierres
précieuses et jade blanc) et sur l’arrivée de
Shang Xia à Paris, Guillaume Brochard juge
très positive l’émergence de ces nouveaux
noms. Ils viennent rehausser l’image du
made in China dans l’opinion française, par
un luxe de très grande qualité.
Lg13_Redac.indd 37 18/01/13 15:14