Guide du bon fabriquant de

cosmétiques maison

Par Fanny Gagné,

Responsable de la Recherche et du Développement

2017

Table des matières

Introduction 3

Équipement de base 6 Protection individuelle 6 Récipients et ustensiles 10 Matériel pour mesurer 11 Moules et contenants 13 Propreté 15 Journal de bord et étiquetage 16

Comment mesurer les ingrédients 18

Faire des calculs 21 Calculs dans les savons 22 Ajout de colorant en suivant le taux d’usage 23 Ajout d’huiles essentielles (%) 24 Calculs dans les recettes de crèmes et autres 25

Ingrédients de base 27 Pour faire son savon 27 Pour faire sa crème hydratante 28 Autres ingrédients indispensables 30

Modifier une recette 32 Modifier une recette de savon 32 Modifier une recette de crème hydratante 33 A savoir lorsqu’on modifie une recette 34

Créer une recette 37 Créer une recette de savon 37 Créer une recette de crème hydratante 37 Créer des recettes d’autres produits 38

Conservation des produits 40 Pourquoi conserver? 40 Conservation des matières premières 43 Conservation des savons 44 Conservation des autres produits fabriqués à la main 45

Le mot de la fin 47

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Introduction

Ce guide devrait pouvoir orienter tous ceux et celles qui, un beau jour, décident de

fabriquer leurs propres cosmétiques. Ceux-ci incluent le savon, la crème hydratante,

le déodorant, le dentifrice et tout autre produit servant à l’hygiène. On peut y ajouter

les produits ménagers et les bougies, ainsi que tout autre produit utilisé à la maison

qui peut être fabriqué à la main, si on a les ingrédients de base.

Lorsqu’on se décide à se lancer dans la fabrication de nos propres produits, on doit

être rigoureux et suivre certaines règles. Bien sûr, on adore s’improviser chimiste et

faire fondre des ingrédients, créer des émulsions, parfumer et colorer nos produits…

Mais on doit être un fabricant averti! Certaines matières premières (ingrédients)

peuvent être dangereuses pour la santé, même si elles sont tout à fait inoffensives

une fois incorporées dans une recette, avec d’autres ingrédients. C’est le cas par

exemple de la soude caustique, ingrédient essentiel dans la fabrication de savon.

Ainsi, ce guide vous aidera à….

● Partir du bon pied, en vous indiquant tout d’abord l’équipement de base à

vous procurer, tant pour votre sécurité que pour vous faciliter la tâche lors de

la fabrication de produits (et éviter les gâchis!).

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● Répondre à la question “dois-je vraiment m’acheter une balance pour faire

mes produits?”. On vous révèle le punch dès maintenant: oui! Dans la section

“comment mesurer mes ingrédients?”, on aborde les notions de volume, de

masse et leurs unités de mesure.

● Comprendre comment effectuer certains calculs (pourcentage, masse,

volume). Cette section vous sera utile lors de la fabrication de tous les

produits! Elle vous ouvrira les portes de nombreux mystères, tels que: quelle

quantité de chaque ingrédient d’une recette je dois peser (en grammes),

sachant que la recette est en pourcentage et que le volume de mon contenant

en millilitres? Et puis, si on parle de savon, quand on dit 1 à 3% d’huiles

essentielles pour parfumer, on se base sur la recette totale ou sur la quantité

totale d’huiles? Nous démêlons tout ça pour vous!

● Dresser une liste d’ingrédients de base (que vous soyez plutôt de type

savon ou de type crème, ou les deux), que nous vous conseillons de vous

procurer pour vous lancer dans la fabrication de vos propres produits. Pour

les autres produits (maquillage, bougies, produits ménagers…), les

ingrédients de bases varient, et sont évoqués dans nos ateliers ou sur notre

blog.

● Comprendre comment modifier les recettes ou comment en créer.

Généralement, lorsqu’on débute, on reproduit une recette déjà existante (on

ne part pas de zéro si on ne connaît pas les ingrédients!). Par la suite, en

prenant de l’assurance, on décide de les modifier ou de créer les nôtres. Mais

à ce moment là, il y a certaines informations très importantes qui nous

facilitent la tâche si on en tient compte. Ces mises en garde et ces petits trucs

sont décrits dans ce guide. On vous donne aussi quelques conseils pour

créer vos propres recettes.

● Allonger la durée de conservation de vos produits. Il s’agit là d’un aspect très

important dans la fabrication de cosmétiques maison. Combien de temps se

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conservera mon produit? Qu’est-ce qui limite sa conservation? Qu’arrivera-t-il

si j’utilise un produit périmé? Il est important d’être conscient des éléments qui

influencent la conservation d’un produit afin de limiter les risques.

En espérant que ce guide vous aidera à démarrer du bon pied, et vous incitera à

fabriquer des produits sains, sécuritaires, jolis et délicatement parfumés pour vous et

votre entourage!

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Équipement de base Lorsqu’on s’installe à la maison pour fabriquer nos produits, on doit s’assurer d’avoir

un espace suffisant pour tout faire. C’est comme quand on veut faire un gâteau: on

dégage les comptoirs de la cuisine et on s’assure qu’ils sont propres, on sort le

matériel nécessaire (des gros bols, des ustensiles, une balance) et on vérifie qu’on a

bien tous les ingrédients nécessaires avant de commencer. C’est (presque) pareil

avec les cosmétiques. Il y a toutefois certaines précautions supplémentaires à

prendre.

1. Protection individuelle

Tout d'abord, il faut savoir que certains ingrédients

vendus chez Coop Coco doivent être manipulés avec

précaution. Toutefois, cela ne veut pas dire que les

produits fabriqués avec ces ingrédients seront

nécessairement dangereux! Cela s’explique grâce à

la chimie. Par exemple, lorsqu’on fabrique du savon,

on doit absolument utiliser de la soude caustique

(sans soude caustique, pas de savon!). Or, une fois

que la soude est mélangée avec des corps gras (ex:

de l’huile végétale ou des beurres végétaux), on

obtient du savon! Et ce produit final n’est pas

dangereux pour la santé (s’il a bien été fabriqué).

Les ingrédients qui font partie des matières corrosives

portent ce logo sur leur étiquette

Une matière corrosive (caustique) est différente d’une

matière toxique. Une matière corrosive peut provoquer une

brûlure sur la peau, mais c’est différent d’une brûlure

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thermique causée par la chaleur. Il s’agit plutôt d’une brûlure chimique, qui peut être

causée, par exemple, par la grande différence de pH entre le produit et notre peau.

Par exemple, la soude est très basique, et si vous la diluez dans l’eau et que vous

avez des éclaboussures sur votre peau, vous ressentirez (quelques minutes plus

tard), des picotements sur la peau, puis une sensation de chaleur. Il s’agit d’une

brûlure lente. Pour savoir comment réagir en cas d’accident, consulter la fiche de

données de sécurité du produit. Également, les matières corrosives peuvent

corroder certaines surfaces métalliques, dépendamment du produit. Par exemple, la

soude est incompatible avec l’aluminium, mais l’acier inoxydable résiste bien à ce

produit.

Lorsqu’on manipule ces ingrédients, il faut protéger les yeux, les voies

respiratoires et la peau. Donc, il faut porter:

● des lunettes de sécurité,

● des vêtements à manches longues et des pantalons longs,

● des souliers fermés,

● des gants de nitrile. Offerts en magasin, ils permettent de protéger

efficacement les mains, surtout lors de la fabrication de savon. Les gants de

nitrile protègent de la chaleur, contrairement au latex. De plus, comme l’huile

dégrade le latex, il est d’autant plus intéressant de se procurer des gants de

nitrile, qui seront durables.

● un masque. En plus de travailler dans une pièce bien aérée (idéalement sous

la hotte de la cuisinière), il faut porter un masque, éviter de respirer les

poussières lorsqu’on transfère le produit dans un autre contenant et éviter de

respirer les vapeurs lorsqu’on dissout le produit dans l’eau.

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Voici quelques exemples de produits caustiques en vente chez Coop Coco.

● Soude caustique (Hydroxyde de sodium (NaOH), utilisé dans la fabrication de

savon solide

● Hydroxyde de potassium (KOH), utilisé dans la fabrication de savon liquide

● Acide citrique

● Decyl glucoside

● Eau de chaux

Sont identifiés par ce logo les ingrédients considérés

comme étant légèrement toxiques.

Ce sont des produits qui peuvent avoir des effets néfastes

sur la santé s’ils sont absorbés par le corps humain sur une

longue période de temps, de façon répétée. Par exemple, si

on travaille dans une usine qui fabrique ces produits et qu’on en respire tous les

jours pendant des mois, il y a un risque.

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Les cristaux de soude et le borax en sont des exemples. Il doivent être manipulés

avec des gants, et le port de lunettes de protection et d’un masque est recommandé.

Il faut éviter d’inhaler ou d’ingérer ces produits.

Vous avez peut-être déjà observé un symbole de tête de mort sur un produit

ménager du commerce. Ce symbole annonce que le produit est toxique (donc

néfaste pour la santé) avec des effets aigus et immédiats. Coop Coco ne vend pas

de produits de cette catégorie.

Enfin, on peut retrouver ce logo sur les substances

inflammables, c’est-à-dire qui s’enflamment facilement

en présence de flammes, d’étincelles ou même de

chaleur élevée.

Par exemple, l’alcool isopropylique 70% est inflammable, il

faut donc être prudent et conserver ce produit loin de toute source de chaleur

intense.

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2. Récipients et ustensiles

Comme décrit ci-haut, les ingrédients caustiques peuvent corroder certains métaux.

Également, la fabrication de cosmétiques maison nécessite souvent de chauffer les

ingrédients, fréquemment à l’aide d’un bain-marie. Pour cette raison, nous vous

suggérons de vous équiper de divers bols en acier inoxydable, de différentes tailles.

Ces bols répondent aux deux critères principaux: résister à la corrosion et à la

chaleur. Les petits ramequins en inox permettent de peser les ingrédients en petites

quantités. Souvent, les huiles essentielles, les colorants et les agents de

conservation sont présents en petites quantités dans les recettes. Rien ne sert de

souiller un gros bol pour un gramme de colorant!

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Pour les ustensiles, les spatules souples en silicone permettent de récupérer le

produit fabriqué en raclant les bols. Un fouet, un mélangeur à immersion, quelques

cuillères en inox sont également des ustensiles indispensables à avoir sous la main.

Également, le mini-fouet électrique sans fil permet de réaliser des petites

préparations, idéal quand on est à la phase de faire des tests.

Dans l’éventualité où vous voudriez fabriquer du

maquillage, vous aurez besoin d’un mélangeur à

pigments, car mélanger les pigments à la spatule

ou à la cuillère n’est pas suffisant.

Sinon, un broyeur à café utilisé exclusivement

pour cet usage fera l’affaire.

3. Matériel pour mesurer

Tout apprenti devrait se munir d’une balance. Si vous vous demandez pourquoi,

référez-vous à la section “comment mesurer les ingrédients”.

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Malheureusement, le monde des balances est fait de la façon suivante: soit la

balance permet de peser de grosses quantités de matière (ex: 7 kg) mais avec peu

de précision (ex: incrément de 1g), soit la balance permet de peser de petites

quantités de matière (ex: 500g), avec beaucoup de précision (ex: incrément de

0,1g). Ainsi, deux options s’offrent à l’apprenti: investir en se disant que la fabrication

de cosmétiques sera beaucoup plus efficace en ayant les deux balances, ou faire un

choix et n’utiliser qu’une seule des deux. Les deux modèles sont vendus en

magasin.

D’un côté, la fabrication de savons nécessite généralement l’utilisation d’une balance

permettant de peser de grosses quantités (quelques kilogrammes à la fois, avec une

précision de 1 gramme).

De l’autre côté, la fabrication d’autres produits (crèmes, maquillage, etc.) nécessite

plutôt une balance très précise (moins de 1000 grammes, avec une précision de 0,1

gramme), pour les agents de conservation, les huiles essentielles, et autres

ingrédients.

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Outre l’utilisation d’une balance, l’utilisation de mini-cuillères en inox est utile pour la

fabrication de maquillage, entre autres, car les pigments sont concentrés et très

légers. Les pipettes permettent de mesurer de petits volumes, et un thermomètre est

indispensable pour mesurer la température.

4. Moules et contenants

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Pour la fabrication de savons, les moules en silicone résistent bien à la chaleur et

permettent de faire des savons avec de jolies formes, faciles à démouler. Pour

fabriquer de plus grandes quantités, on peut tapisser des moules en bois avec du

papier parchemin ou des feuilles de plastique épais. Dans ce cas, on peut se

procurer un coupe-savon pour faire de belles tranches.

Pour la fabrication de cosmétiques en tous genres, il est possible de réutiliser des

contenants de la maison, à condition de bien les nettoyer et de les désinfecter (voir

la section suivante pour la désinfection).

Également, des contenants de toutes sortes sont vendus dans notre boutique. Que

ce soit pour un déodorant, un parfum, un tube de baume à lèvres ou une crème pour

le visage, vous y trouverez de tout.

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5. Propreté

Un élément essentiel à comprendre avant de débuter la création de cosmétiques est

l’importance de la propreté du matériel.

Tout produit cosmétique contenant de l’eau est susceptible de

contenir des bactéries.

Les bactéries ont besoin d’eau pour vivre et se diviser. La croissance

bactérienne est surprenante de par sa rapidité, car elle est exponentielle. Lorsque

vous cuisinez, par exemple une mayonnaise, vous savez qu’il est important de la

mettre au réfrigérateur rapidement, car à la température de la pièce, les bactéries se

développent plus rapidement… Il en est de même pour les cosmétiques, tels qu’une

crème hydratante maison. Même si on ajoute un conservateur, on doit toujours bien

nettoyer et désinfecter le matériel et les contenants.

Pour désinfecter:

● on peut faire bouillir les contenants de verre et de métal pendant 20 minutes,

● vaporiser de l’alcool isopropylique 70% (pas moins que 70%) sur les

contenants et les ustensiles de plastique.

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On laisse sécher à l’air, sans essuyer. Les chiffons en tissus peuvent transporter des

bactéries, il est donc utile d’avoir quelques essuis-tout à usage unique pour laisser

sécher les contenants désinfectés.

Ici, vous constatez qu’on utilise le terme «désinfecter», et non le mot «stériliser». Il

faut comprendre qu’il y a une grande différence entre ces deux termes. À la maison,

on ne peut pas dire qu’on stérilise notre matériel, car cela impliquerait qu’on puisse

affirmer avec certitude qu’il ne reste plus aucune bactérie, aucun spore ou virus sur

ce matériel. Avec les moyens que nous possédons à la maison (bouillir ou vaporiser

de l’alcool 70%), il est impossible de garantir une telle chose. Nous pouvons

simplement affirmer que le matériel est désinfecté, c’est-à-dire que nous avons

éliminé le plus possible de microorganismes pathogènes. Certains résistent à la

désinfection. Aussi, la désinfection peut être effectuée à différents niveaux

d’efficacité, selon la température, la propreté initiale du matériel et le matériau dont il

est composé (par exemple: est-ce poreux ou lisse?), etc.

6. Journal de bord et étiquetage

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Munissez-vous de quelques étiquettes et jolis crayons pour identifier vos

préparations. Notez la date de fabrication et le nom de la recette.

Également, si on se lance sérieusement dans la fabrication avec un désir de varier

nos produits et de s’améliorer, nous vous conseillons de vous acheter un petit cahier

pour faire un suivi de vos recettes. Notez tout (et amusez-vous)!

● la date,

● les ingrédients,

● leur masse,

● la méthode que vous avez utilisée,

● si vous avez observé des choses étranges en mélangeant deux ingrédients,

● la température avant de mélanger,

● …

Plus vous prenez de notes, plus il vous sera facile de comparer vos prochains essais

et de voir les éléments qui peuvent être la source de recettes réussies… ou ratées.

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Comment mesurer les ingrédients

Il est normal d’être incertain lorsque vient le temps de mesurer nos ingrédients. Dans

cette section, nous allons tenter de démêler différents termes pour vous.

Premièrement, il existe diverses façons de mesurer les matières premières lorsqu’on

veut réaliser une recette. On peut mesurer:

Exemples d’unités de mesure et leurs abréviations

Définition

Volume ● Millilitre (ml) ● Litre (L) ● Once (Oz)

Le volume correspond à l’espace occupé par l’ingrédient. Nous avons souvent tendance à mesurer les liquides de cette façon. Le volume d’un liquide change avec la température. Par exemple, on constate que lorsque l’on congèle de l’eau dans un bac à glaçons, celle-ci prend de l’expansion une fois gelée. Exemple d’outil de mesure: tasse, cuillère à thé, doseur gradué

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Masse (poids)

● Kilogramme (Kg) ● Gramme (g) ● Livre (lbs)

La masse est différente du poids, ce dernier étant mesuré en Newton (mais entre vous et moi, nous ne voulons pas entrer dans les détails de la physique). Nous avons tendance à mesurer les ingrédients solides (ex: pastilles, copeaux, beurre…) par leur masse, car le volume est difficile à mesurer. La température n’influence pas la masse. Exemple d’outil de mesure: balance

Gouttes ● Goutte ● gtte (parfois)

Les huiles essentielles et les colorants liquides vendus chez Coop Coco sont dans des contenants qui permettent de les verser goutte à goutte. Cela est utile lorsqu’on désire de petites quantités. Toutefois, il est possible de retirer l’anneau de plastique permettant de mesurer en gouttes, pour verser plus rapidement le liquide. Exemple d’outil de mesure: compte-goutte ou codigoutte

Il existe un lien entre la masse d’un ingrédient et son volume. Ce lien se nomme la

masse volumique, ou la densité. Pour chaque ingrédient, la densité est différente.

Elle représente la masse d’un certain volume.

L’eau est la matière qui a une densité égale à 1g/mL. Cela signifie qu’un millilitre

d’eau pèse exactement un gramme, et aussi qu’un litre d’eau (1000ml) pèse

exactement un kilogramme (1000g). Toutefois, l’eau est la seule matière dont la

densité est de 1g/ml. Voici un tableau montrant la densité de quelques ingrédients

vendus chez Coop coco.

Ingrédient Densité (g/ml) Combien pèse 1ml de cet ingrédient à 20 degrés C?

Huile d’olive, beurre de cacao 0,92

Beurre de karité 0,90

Huile essentielle varie de 0,85 à 0,98 et + selon les huiles essentielles

Cire d’abeille, huile de ricin 0,96

Decyl glucoside 1,10

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Glycérine 1,26

Acide citrique 1,66

Alcool isopropylique 70% 0,79

On constate donc que pour chaque ingrédient, 1ml ne vaut jamais 1g. De plus,

comme décrit ci-haut, le volume change avec la température. Également, il est très

difficile de mesurer un volume de beurre de karité, de pastilles de cire d’abeille ou de

beurre de cacao. Il est beaucoup plus simple de peser ces ingrédients pour obtenir

une masse précise, et de cette façon, être capable de répéter une recette de façon

précise dans le futur.

Quant au fait de mesurer un nombre de gouttes, cette méthode manque également

de précision. Chaque huile essentielle et chaque colorant liquide a une densité

propre, et la taille des gouttes qui s’écoulent des contenants peut être différente d’un

contenant à l’autre. Il est préférable de peser la quantité requise (sauf si la recette

demande une seule goutte… ce qui est difficile à peser!).

Pour toutes ces raisons, nous vous suggérons de vous procurer une balance précise

vous permettant de déterminer précisément les quantités de chaque ingrédient que

vous utilisez dans vos recettes. Si vous trouvez la recette parfaite pour vous, vous

pourrez alors la recréer plus facilement.

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Faire des calculs

Dans le monde de la fabrication de produits, on parle souvent de pourcentages.

Voici quelques exemples de taux d’usage d’ingrédients vendus chez Coop Coco.

Ingrédients Dans quels produits peut-on utiliser cet ingrédient? (quelques exemples)

Taux d’usage inscrit sur l’étiquette OU dans nos recettes

Les oxydes (ils ont tous un taux d’usage différent, attention!)

Savon ex: 0,5 à 8g / kg d’huile

Maquillage ex: 0,1 à 20%

Les ultramarines Savon 3 à 8g / kg d’huile

Les micas Maquillage, lotion, savon 0,1 à 30%

Les huiles essentielles Savon, crème, huile à massage, bougies...

0,05 à 3%

Les essences aromatiques Savon, crème, huile à massage, bougies...

0.1 à 5%

Les cires émulsifiantes Crème, lotion... ex: 1 à 25%

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(elles ont toutes un taux d’usage différent, attention!)

Les gommes (elles ont toutes un taux d’usage différent, attention!)

Crème, lotion, gels... ex: 0,1 à 2%

On constate donc que pour chaque ingrédient, on peut suivre un certain gabarit.

Toutefois, si on veut créer des recettes à partir du tout début, il est parfois laborieux

de déterminer quelle quantité de chaque ingrédient on doit mettre.

1. Calculs dans les savons Si on prend par exemple la recette de base de savon qui se trouve sur notre blog.

Elle contient:

Masse Ingrédient

350 g +

125g +

125g +

60g +

90g +

125g

d’huile d’olive d’huile de noix de coco d’huile de palme de beurre de karité d’hydroxyde de sodium eau distillée

= 875 g TOTAL

Pour calculer le pourcentage d’un ingrédient de la recette on fait:

Masse de l’ingrédient dans la recette x 100 / Masse totale de la recette

Par exemple, pour savoir le pourcentage d’huile d’olive dans cette recette, on fait:

350 x 100 / 875 = 40

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Donc, il y a 40% d’huile d’olive dans cette recette!

2. Ajout de colorant en suivant le taux d’usage

Si vous désirez colorer votre savon avec des oxydes ou des ultramarines, vérifiez le

taux d’usage proposé sur l’étiquette.

Pour calculer la quantité à utiliser, voici un exemple de la façon de procéder:

Usage de 3 à 8g par kilo d’huile (et beurre)

Donc, si j’ai un kilogramme (1000g) d’huile et beurre dans mon savon, je vais

disperser entre 3 et 8g de colorant (selon l’intensité voulue)

Huiles & beurres Autres

350g 125g 125g 60g

d’huile d’olive d’huile de noix de coco d’huile de palme de beurre de karité

90g 125g (15 ml)

d’hydroxyde de sodium eau déminéralisée d’huile essentielle (facultative)

= 660g TOTAL = 215g

Si j’utilise le minimum (3g pour 1 kilo):

taux minimum (3g) x masse des huiles et beurres / 1000 (1000g ou un kilo)

Ici 3 x 660 / 1000 = 1,98 = 1,98g de colorant

Si j’utilise le maximum (8 g pour 1 kilo):

taux maximum (8g) x masse des huiles et beurres / 1000 (1000 g ou un kilo)

Ici 8 x 660 / 1000 = 5,28 = 5,28g de colorant

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On mettra entre 1,98 g et 5,28g de colorant dans le savon.

3. Ajout d’huiles essentielles (%)

Nous suggérons d’ajouter 1 à 3% d’huiles essentielles au savon, et 0.1 à 5%

d’essences aromatiques. Voici comment calculer la bonne quantité.

Huiles & beurres Autres

350g 125g 125g 60g

d’huile d’olive d’huile de noix de coco d’huile de palme de beurre de karité

90g 125g

d’hydroxyde de sodium d’eau déminéralisée

= 660g TOTAL = 215g

Si j’utilise le minimum (1% = 1g d’HE pour 100g d’huile):

taux minimum (1%) x masse des huiles et beurres

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Ici 1/100 x 660 = 6,6 = 6,6g d’huile essentielle

Si j’utilise le maximum (3% = 3g d’HE pour 100g d’huile):

taux maximum (3%) x masse des huiles et beurres

Ici 3/100 x 660 = 19,8 = 19,8g d’huile essentielle

On mettra entre 6,6g et 19,8g d’huile essentielle dans le savon.

Dans la recette de l’exemple, nous proposons d’utiliser 15ml d’huile essentielle.

Nous savons que les huiles essentielles ont toutes des densités différentes. Pour

simplifier le calcul, on peut utiliser une densité moyenne de 0,9 g/ml. Donc, 15ml x

0,9 g/ml = 13,5g. On vous suggère donc de mettre 13,5g d’huiles essentielles, ce qui

correspond à peu près à 2%. Vous savez maintenant que vous pouvez ajouter

encore plus d’huiles essentielles pour atteindre le 3%, si vous désirez que votre

savon sente plus fort.

4. Calculs dans les recettes de crèmes et autres Lorsque des calculs en pourcentage sont nécessaires, on calcule généralement en

considérant que la masse totale du produit est de 100%. Les savons étaient une

exception à la règle, car les quantités de colorants et d’odeurs sont calculées en se

basant sur la masse des huiles. Pour créer une recette de crème, de lotion ou de

baume, on peut se baser sur des indications très larges.

Par exemple, une crème comporte environ:

● 65-70% d’eau (ou de phase aqueuse)

● 15-25% d’huiles ou de beurres végétaux (ou de phase huileuse)

● 5-15% d'émulsifiants avec ou sans agents texturisants

● sans oublier les agents de conservation et odeurs.

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Le pourcentage de chaque ingrédient est toujours calculé par rapport à la masse

totale. Pour en savoir plus sur la fabrication de crème, poursuivez votre lecture!

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Ingrédients de base

1. Pour faire son savon

Pour faire son savon en barre, peu d’ingrédients de base sont nécessaires. Il faut

des corps gras (huiles et beurres végétaux ou d’origine animale) et de la soude

caustique (NaOH, hydroxyde de sodium).

Lors de la fabrication de savon, le choix des corps gras influence certaines

propriétés finales du savon, par exemple, la quantité de mousse produite et la dureté

du savon.

Lors du processus de saponification, les gras réagissent avec la soude pour devenir

du savon et de la glycérine. Les propriétés des corps gras sont donc modifiées lors

de la réaction chimique. Pour cette raison, il n’est pas nécessaire d’utiliser des huiles

très coûteuses pour fabriquer le savon. Certaines huiles de base comme olive,

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tournesol, noix de coco, palme et ricin, permettent d’obtenir un savon ayant des

propriétés intéressantes tout en ayant un faible coût de fabrication.

Si vous désirez débuter la fabrication de savon, nous vous proposons de suivre

notre processus de fabrication en 6 étapes, en essayant notre recette de savon de

base. Si vous désirez ensuite modifier cette recette ou créer votre propre recette,

poursuivez votre lecture vers les catégories “modifier une recette” et “créer une

recette”.

2. Pour faire sa crème hydratante

Fabriquer soi-même sa crème hydratante est plus complexe que de fabriquer son

savon, car on doit porter attention à une difficultée supplémentaire: la conservation.

Les crèmes et lotions sont toutes fabriquées selon le même principe: l’émulsion.

Une émulsion est un mélange de deux substances qui ne se mélangent pas

normalement, mais il devient possible de les mélanger lors de l’ajout d’un

émulsifiant. Le mélange obtenu est alors homogène à l’oeil nu (c’est-à-dire qu’il est

uniforme), mais hétérogène au niveau microscopique. Dans une crème hydratante

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ou une lotion, on intègre de l’huile ou du beurre végétal dans un phase aqueuse, qui

peut être constituée d’eau ou d’autres ingrédients miscibles dans l’eau (qui peuvent

se mélanger facilement avec l’eau). On utilise un émulsifiant, généralement une cire,

pour rendre cela possible. Parfois, on ajoute un agent texturisant qui permet de

modifier la texture de la crème.

Tous ces ingrédients ne sont pas ajoutés de façon pêle-mêle! Il y a généralement

deux phases lors de la fabrication de crèmes:

● la phase aqueuse, qui contient l’eau ainsi que tout ce qui est soluble à l’eau

(se mélange ou se dissout facilement dans l’eau),

● et la phase huileuse, qui contient l’huile ainsi que tout ce qui est soluble à

l’huile (par exemple, les cires doivent être fondues et ajoutées aux huiles pour

pouvoir être mélangées à l’eau).

Pour réaliser une bonne dispersion et s’assurer d’une bonne conservation du

produit, il est important d’ajouter les ingrédients à la bonne phase. Consultez

l’étiquette pour connaître la solubilité d’un ingrédient.

Donc, en résumé, une crème ou une lotion, c’est de l’eau dans laquelle plein de

petites gouttelettes d’huiles ou de beurres hydratants sont dispersés. Maintenant,

que dire de la conservation de ce produit? Il faut savoir que les bactéries aiment

l’eau. Un exemple, de la nourriture déshydratée peut se conserver à la température

de la pièce durant très longtemps car il n’y a pas d’eau, donc les bactéries ne

peuvent s’y développer. Une crème hydratante maison qui n’est pas conservée au

réfrigérateur est un milieu de développement très favorable à la croissance

bactérienne et aux moisissures. En conséquence, un ou plusieurs agents de

conservation doivent être ajoutés au produit et à tout autre produit contenant de

l’eau.

Les huiles végétales sélectionnées pour mettre dans les crèmes et lotions peuvent

aussi se périmer avec le temps, en raison de l’oxydation (interaction avec l'oxygène).

Elles prennent alors une odeur aigre et piquante, on dit qu’elles sont rancies. Un

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type d’agent de conservation bien spécifique permet de ralentir le rancissement: un

antioxydant.

Donc, si on désire fabriquer un produit qui sera conservé à température de la pièce,

trois rôles doivent être remplis par les conservateurs ajoutés:

● antibactérien (freine la croissance des bactéries),

● antifongique (freine la croissance des moisissures),

● antioxydant (freine le rancissement des huiles).

Enfin, on peut ajouter des huiles essentielles et des essences aromatiques pour

parfumer nos préparations et leur donner des qualités cosmétiques.

Toute personne qui désire débuter la fabrication de ses propres crèmes hydratantes

devrait donc se procurer:

● Une ou deux huiles végétales (une plus épaisse/riche et une plus

légère/facilement absorbée)

● Un ou deux beurres végétaux

● Une ou plusieurs cires émulsifiantes (nous suggérons la polawax pour les

débutants)

● Un agent texturisant (ex: acide stéarique ou une gomme)

● Un ou plusieurs agents de conservation qui remplissent les trois rôles

nommés ci-haut.

3. Autres ingrédients indispensables

Voici une petite liste d’autres ingrédients de base qui sont utiles dans la fabrication

de plusieurs produits maisons, et quelques exemples d’utilisation:

● Bicarbonate de soude (déodorant, bombe de bain, nettoyant maison)

● Acide citrique (bombe de bain)

● Cire d’abeille (baumes à lèvre, savon, bougie, crème)

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● Argile (masque, voir notre dossier sur les argiles pour en choisir une ou deux)

● Glycérine végétale (crème, baume, gel douche, produit pour cheveux)

● Huiles essentielles, en voici quelques unes polyvalentes et peu coûteuses:

○ Lavande vraie - Lavandula angustifolia

○ Orange douce - Citrus sinensis

○ Eucalyptus radiata - Eucalyptus radiata

○ Melaluca (Tea tree) - Melaleuca alternifolia

31

Modifier une recette

1. Modifier une recette de savon

Si vous désirez vous inspirer d’une recette de savon existante, mais modifier

certains ingrédients, il y a un élément très important à prendre en compte. Il s’agit de

l’indice de saponification des différents corps gras. Lors du processus de

saponification, le gras et la soude réagissent ensemble et se transforment en savon

et en glycérine. Toutefois, pour une quantité égale de différents gras, la quantité de

soude nécessaire pour transformer tout le gras en savon n’est pas la même.

L’indice de saponification des gras (qu’ils soient d’origine végétale ou

animale) varie de 0,066 à 0,232.

Par exemple, pour saponifier 100g d’une huile dont l’indice est de 0,135 (par

exemple, l’huile de tournesol), nous avons besoin de: 100g x 0,135 = 13,5g de

soude.

Si on décide de modifier une recette (imaginez: il ne reste plus d’huile de tournesol!)

en changeant cette huile par une autre, par exemple par de l’huile de noix de coco

(dont l’indice de saponification est de 0,183), on constate que la quantité de soude

nécessaire pour saponifier 100g d’huile de coco est différente, car 100g x 0,183 =

18,3g. Il manque 4,8g de soude pour saponifier complètement l’huile de noix de

coco, cela signifie que le savon sera plus surgraissé que d’habitude (la proportion de

gras excédentaire sera augmentée). Si on avait fait l’inverse (prendre de l’huile de

tournesol au lieu de l’huile de noix de coco), on se serait retrouvé avec un savon

moins surgraissé que d’habitude… Donc moins hydratant.

Si on modifie une recette existante en interchangeant plusieurs huiles sans porter

attention aux indices de saponification, on risque de se retrouver avec un savon trop

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surgraissé (qui pourrait fondre plus rapidement que d’habitude) ou pas assez

surgraissé (qui pourrait être irritant). Donc, la reformulation de recettes sans

recalculer les bonnes quantités de soude peut se terminer en recette ratée et en

gaspillage de matières premières.

Pour toutes ces raisons, il importe de vérifier la saponification des huiles et beurres

utilisés dans une recette modifiée, par exemple en utilisant un calculateur de soude

tel que celui fourni sur notre site web: https://coopcoco.ca/calculateurs.

Pour ce qui est des autres ingrédients (quantité d’eau, colorant, odeur), il faut savoir

que le plaisir de créer ses propres produits est lié à celui d’expérimenter. Ces

expérimentations peuvent parfois être couronnées de succès… ou être

non-concluantes.

La fabrication de savon est une réaction chimique complexe et plusieurs facteurs

peuvent expliquer la réussite ou l’échec d’une recette. Voici un site qui montre

différentes recettes ratées, et les explications qui permettent de mieux comprendre

et de corriger le tir.

2. Modifier une recette de crème hydratante

La modification d’une recette existante de crème hydratante est aussi complexe

(voire plus encore) que la modification d’une recette de savon. Chaque huile

végétale, chaque cire émulsifiante, chaque conservateur est… unique!

S’ils ne l’étaient pas, il n'existerait qu’une seule sorte de chaque type. Certains

ingrédients ont des similitudes, mais la plupart ne peuvent pas être interchangés

dans un produit sans observer de changement au niveau de la texture, de

l’efficacité, de la couleur, etc.

Prenons par exemple les cires émulsifiantes. Il y a:

● l’Ecomulse

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● la polawax

● la cire émulsifiante 100% végétale

● l’olivem 1000

Elles ont toutes un profil différent: température de fusion, stabilité selon le pH, facilité

d’utilisation, pouvoir pénétrant, pouvoir protecteur… La seule façon de savoir si vous

pouvez modifier une recette de crème en changeant la cire émulsifiante est de le

tester, car les paramètres qui feront en sorte que cela fonctionne (ou pas) sont trop

nombreux pour que nous puissions vous conseiller correctement. Les autres

ingrédients de la recette peuvent, par exemple, interagir avec la nouvelle cire, et le

résultat peut être insatisfaisant.

Les principaux ingrédients qui sont difficilement interchangeables dans une recette

de crème sont l’émulsifiant, le texturisant et les conservateurs. De plus, les quantités

ne sont pas interchangeables. Par exemple, je peux fabriquer une crème toute

simple contenant 5% de cire Olivem et obtenir une belle émulsion stable. Puis, je

décide de changer et de mettre 5% de cire Ecomulse à la place, et j’obtiens une

émulsion instable dans le temps. Mais peut-être qu’en utilisant 8% de cire Ecomulse,

j’obtiendrais le résultat voulu: la seule façon de le savoir est de le tester.

3. A savoir lorsqu’on modifie une recette

Voici quelques énoncés qui devraient vous aider lorsque vous désirez modifier une

recette:

● Les huiles végétales peuvent être classifiées selon divers critères (fluidité,

sensibilité au rancissement, facilité d’absorption). Pour un critère choisi, vous

pouvez généralement trouver une huile semblable pour en remplacer une

autre (excepté dans les savons). Par exemple, dans une crème, on pourrait

changer une huile très liquide pour une autre semblable, mais il faut noter

qu’il peut alors y avoir des variations de couleur, de texture, de conservation,

etc.

34

● Effectuer des essais en substituant un ingrédient par un autre le plus

semblable possible (par exemple, la cire de candelilla au lieu de la cire de

carnauba), ou en substituant une certaine quantité de l’ingrédient par un

autre.

● Si la recette suggère une certaine quantité d’huiles essentielles (par exemple,

5g d’un mélange), vous pouvez généralement interchanger toutes les huiles

essentielles en quantités équivalentes, en étant conscient que:

○ L’auteur de la recette a peut-être choisi ces huiles pour leurs propriétés

spécifiques, et les interchanger peut modifier l’efficacité du produit.

○ L’odeur, évidemment, sera tout à fait différente.

○ Certaines huiles essentielles sont dermocaustiques (brûlent la peau) et

doivent être utilisées en très petites quantités. D’autres sont

photosensibilisantes (tachent la peau suite à une exposition solaire) ou

toxiques. Certaines ont des restrictions pour les femmes enceintes, les

enfants ou les personnes ayant divers problèmes de santé.

L’aromathérapie est une science en soi, il est donc pertinent de lire et

de s’informer avant d’acheter une huile essentielle.

○ Les essences aromatiques peuvent être utilisées à la place des huiles

essentielles pour parfumer un produit.

● Pour les produits pour les lèvres, si une certaine quantité de saveur est

suggérée, vous pouvez peut-être la remplacer à condition de respecter les

éléments suivants:

○ Utiliser un ingrédient soluble à l’huile, car le baume à lèvre ne contient

pas de phase aqueuse. Si vous voulez ajouter du gel d’aloès ou des

hydrolats (ingrédients solubles dans l’eau), ceux-ci formeront de petites

gouttelettes sans se mélanger au baume. La plupart des essences

alimentaires sont à base d’alcool, et ne se mélangeront pas au baume.

○ Utiliser une autre saveur à quantité égale.

35

○ Utiliser une essence aromatique à quantité égale en étant conscient

que ces essences sont faites pour sentir bon et ne goûtent pas

nécessairement bon.

○ Utiliser une huile essentielle (par exemple, menthe douce ou menthe

poivrée) en plus faible quantité, car elles sont puissantes. Gardez en

tête que les huiles essentielles d’agrumes sont généralement

photosensibilisantes. Aussi, la plupart des huiles essentielles ne

goûtent pas très bon, il est donc peu intéressant de les ajouter dans un

produit pour les lèvres.

● Les gommes, les cires émulsifiantes et les agents de conservation sont

difficilement interchangeables. La seule façon de découvrir si c’est possible

est de le tester.

36

Créer une recette

1. Créer une recette de savon

Si on désire créer une recette de savon à partir du tout début, on doit être à l’aise

avec les différentes notions liées à la saponification (la trace et les ingrédients qui

accélèrent la trace, le surgraissage, la température nécessaire à la saponification,

les précautions à prendre avec la soude caustique).

Si vous avez fabriqué du savon quelques fois et que vous vous sentez prêt à créer

vos propres recettes, vous pouvez utiliser un calculateur de soude pour créer vos

bases, et ensuite en modifier l’aspect et l’odeur en rajoutant les colorants, les huiles

essentielles et les essences aromatiques désirées. Pour cela, utilisez les taux

d’usage prescrit sur les contenants (voir la section “Calculs dans les savons” si

nécessaire).

Chez Coop Coco, nous offrons une série de cours, de débutant à avancé, pour

acquérir une grande quantité de savoir et d’expertise nécessaires à la fabrication de

savons saponifiés à froid. Ces cours permettent de découvrir (presque) toutes les

possibilités liées au monde du savon artisanal. Les diverses procédures de

marbrage, d’inclusion et de décoration sont abordées dans nos cours, en plus des

ingrédients difficiles à intégrer dans du savon. Au plaisir de vous y rencontrer!

2. Créer une recette de crème hydratante

Pour créer vos propres recettes de crèmes et lotions, vous pouvez suivre un gabarit

de base indiquant dans quels pourcentages chaque phase doit se retrouver (phase

aqueuse, phase huileuse, cire émulsifiante, agent texturisant, agent de conservation,

huiles essentielles ou essences aromatiques…).

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Gardez toujours à l’esprit que la propreté des contenants et des ustensiles est

prioritaire. Il est difficile d’estimer le temps de conservation d’une crème: cet aspect

est abordé dans la section “conservation des produits”. La température à laquelle se

trouve chacune de vos phases peut également influencer la réussite de la recette.

Pour en savoir plus sur la fabrication de crèmes et lotions, vous pouvez assister à

notre atelier.

Laissez libre cours à votre imagination, et n’ayez pas peur de retrousser vos

manches lorsque votre recette est ratée. Il est gratifiant et valorisant de fabriquer ses

propres produits et de connaître le rôle et la provenance de chaque ingrédient dans

la recette.

3. Créer des recettes d’autres produits

Pour créer un produit sans modifier une recette déjà existante, il faut avoir du temps,

plusieurs ingrédients sous la main et de l’expérience avec ces ingrédients.

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Il s’agit souvent de réactions chimiques qui peuvent être influencées par le pH, la

température… Informez-vous, lisez sur le sujet. Prenez des notes lorsque vous êtes

inspirés. Fabriquez les produits que aimez utiliser fréquemment, et

perfectionnez-vous. Par exemple, si vous aimez les bougies et désirez en offrir en

cadeau, équipez-vous et devenez un expert en bougies. Puis, lorsque les bougies

n’ont plus de secrets pour vous, devenez un expert en autre chose.

Chez Coop Coco, nous offrons divers ateliers si vous désirez vous spécialiser:

maquillage, bougies, produits ménagers, shampooings et produits capillaires,

extraits d’herbes (en plus des cours de savons et du cours de crème et lotion). Il y

en a pour tous les goûts! Notre blog peut également être une source d’information,

d’inspiration et de recettes.

39

Conservation des produits

1. Pourquoi conserver?

La nécessité de travailler dans un environnement propre a déjà été abordé plusieurs

fois dans les divers onglets de ce guide (“Propreté”, “Ingrédients de base pour faire

sa recette de crème hydratante”). Comme on jette les aliments périmés (ou qui ont

changé de couleur ou d’odeur), on doit également jeter tout produit cosmétique

n’ayant pas été conservé convenablement. À ce sujet, évitez de laisser vos

cosmétiques dans la salle de bain. C’est humide, et la température varie beaucoup.

C’est l’endroit parfait pour la croissance bactérienne et fongique.

Voici quelques informations supplémentaires au sujet des bactéries et des

moisissures qui peuvent contaminer les produits fabriqués à la main, et de

l’importance de s’en protéger!

● Ce ne sont pas toutes les bactéries qui sont dangereuses pour l’homme.

Même que certaines bactéries bénéfiques se trouvent à la surface du corps humain,

telles une armée de petits soldats, et combattent les bactéries qui se retrouvent là où

elles ne devraient pas être. Les bactéries pouvant causer des maladies ou des

infections sont dites pathogènes. Ces bactéries profiteront d’une brèche ou d’une

faiblesse dans nos défenses (par exemple: une coupure) pour infecter le corps. De

toutes les bactéries qui peuvent causer du tort à la santé de l’être humain, vous en

connaissez probablement quelques unes (E. coli, listeria, salmonelle, staphylocoque

doré…). Celles-ci ne représentent qu’une mince liste des organismes pathogènes.

● La croissance des bactéries est influencée par divers facteurs:

○ la température,

○ la présence d’eau,

○ le pH,

○ la concentration en oxygène…

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2. Comment influencer ces facteurs pour maximiser la conservation?

● Une température minimale de 70 degrés permet de tuer certaines bactéries

pathogènes. D’ailleurs, c’est le rôle de la fièvre lorsque nous sommes malade:

augmenter la température du corps pour tuer les bactéries. Les bactéries

pathogènes qui infectent l’humain ont généralement une température de croissance

optimale de 37 degrés, soit la température de notre corps. Ainsi, chauffer la phase

aqueuse d’une lotion ou d'une crème jusqu’à 70 degrés permet d’éliminer la plupart

des bactéries qui risqueraient de contaminer notre crème.

● Également, la présence d’eau influence la croissance bactérienne. Un milieu

sec n’est pas adapté pour ces organismes. Ainsi, tous les produits contenant

uniquement des ingrédients secs ou huileux ne sont pas susceptibles d’être

contaminés par des bactéries. À moins que ces produits n’entrent en contact avec

l’eau, il n’y a pas d’inquiétudes à avoir au niveau de la contamination bactérienne.

On compte:

○ les baumes,

○ les onguents,

○ les bombes de bains,

○ le maquillage à base de poudre ou de beurre et de cire…

● Le pH influence la croissance des bactéries. Certaines aiment un pH plutôt

neutre (pH allant de 5,5 à 8), tandis que d’autres sont tout à fait heureuses au-delà

de 8, ou en dessous de 5,5. Ainsi, un savon liquide fait maison contenant de l’eau,

même si c’est du savon (!), et dont le pH est de 8, n’est pas protégé de la croissance

des bactéries. Il est donc important de fabriquer son savon avec les mêmes

précautions que celles prises lors de la fabrication de la crème hydratante, soit en

utilisant des ustensiles et des contenants désinfectés. À pH élevé, la plupart des

agents de conservation sont inefficaces, c’est pourquoi nous recommandons

d’utiliser le savon liquide fait maison (qui ne contient pas d’agent de conservation)

dans un délai assez court.

41

● Finalement, la concentration en oxygène favorise le développement de

certaines bactéries. Une émulsion contient de l’air, qui contient de l'oxygène, mais la

croissance a surtout lieu en surface, à l’interface entre le produit et l’air. Fabriquées

dans de bonnes conditions, les produits conservés dans ces contenants ont une

durée de vie prolongée! En utilisant des contenants Airless, vous diminuez les

risques de contamination de 3 façons:

○ vous diminuez l’oxygène disponible,

○ vous évitez que des spores de moisissure tombent dans le pot lorsqu’il

est ouvert

○ vous empêchez la contamination via vos doigts (qui n'entrent jamais en

contact avec la crème).

Les moisissures, tout comme les bactéries, aiment l’humidité. Une fois qu’elle sont

installées dans un petit coin de la maison, elles peuvent relâcher des spores. Les

spores sont aux moisissures ce que les graines sont aux plantes à fleurs. Les spores

sont très légères et peuvent rester longtemps en suspension dans l’air, ou se

déposer sur à peu près tout dans la maison. Elles sont surtout responsables

d’allergies et de problèmes respiratoires. Il est plutôt simple d’empêcher leur

croissance dans nos préparations cosmétiques. Il suffit d’ajouter du sorbate de

potassium, un antifongique largement utilisé en alimentation, ou un autre agent

antifongique.

42

Pour ce qui est du rancissement des huiles et des beurres, cela est causé par

l’oxydation. On détecte facilement le rancissement d’une huile, l’odeur est forte,

piquante et peu agréable. Certaines huiles sont très sensibles, d’autres très peu.

L’oxygène de l’air, la lumière et la chaleur accélèrent l’oxydation, vous en concluez

donc que le fait de préserver une huile de la lumière et de la mettre au réfrigérateur

retardera son oxydation. On peut aussi ajouter un antioxydant (ex: vitamine E ou

oléorésine de romarin) dès l’achat de l’huile, directement dans la bouteille, en

respectant le taux d’usage.

3. Conservation des matières premières

De bonnes conditions d’entreposage de vos matières premières permettent de

diminuer les risques de contamination. Que ce soit pour freiner la croissance

bactérienne, fongique ou le rancissement, voici une liste des ingrédients à garder au

réfrigérateur.

● Les hydrolats

● Le jus et le gel d’aloès

● L’eau (distillée ou déminéralisée)

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● Certaines huiles précieuses, par exemple: huiles de germe de blé, rose

musquée, chanvre, bourrache, macadamia

4. Conservation des savons

Bien que le savon contient de l’eau, le processus de saponification a complètement

transformé les ingrédients de départ. Le savon n’est pas un milieu de croissance

favorable pour les bactéries. Toutefois, veillez à bien le laisser égoutter entre chaque

utilisation, car une mare d’eau dans laquelle baigne un savon est digne d’un buffet

de bactéries.

Le savon toutefois, peut rancir s’il est trop surgraissé. Au-delà de 10% de

surgraissage, les huiles non saponifiées peuvent finir par rancir, et le savon sentira

mauvais. On peut éviter ce problème en ne surgraissant pas trop (ex: 5%) ou en

ajoutant un antioxydant (ex: vitamine E) aux huiles de surgraissage.

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5. Conservation des autres produits fabriqués à la main

Voici quelques recommandations à suivre lors de la fabrication de vos produits, pour

minimiser la contamination.

1. Nettoyer la surface de travail et la vaporiser avec de l’alcool isopropylique

70%

2. Laver vos mains.

3. Pour les ustensiles et contenants de métal ou de verre, placer dans un

chaudron d’eau et faire bouillir pendant 20 minutes. Égoutter sur des

essuis-tout à usage unique.

4. Pour les ustensiles et contenants de plastique, s’assurer qu’ils sont propres et

vaporiser avec de l’alcool à friction. Égoutter sur des essuis-tout à usage

unique.

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5. Si le produit contient une phase aqueuse, faire chauffer celle-ci jusqu’à 70ºC

et maintenir pendant 20 minutes.

6. Privilégier l’eau distillée ou déminéralisée plutôt que l’eau du robinet. Si vous

choisissez d’utiliser de l’eau du robinet, faites la bouillir et refroidir.

7. Préférablement, transférer votre produit dans un contenant qui permet de

recueillir le produit sans contact avec les doigts (pompe, tube, bouteille

airless…) pour diminuer le risque de contamination.

8. Consulter régulièrement la date de péremption de vos matières premières

pour éviter d’utiliser un produit périmé dans vos préparations.

9. Respecter le taux d’usage des agents de conservation.

10.Respecter la durée de conservation de vos produits finis (qui est extrêmement

difficile à déterminer). Cette durée dépend des ingrédients choisis et de la

minutie dont vous avez fait preuve lors de la fabrication du produit. C’est

pourquoi, lorsque nous publions une recette sur le blog, il est difficile de parler

de la durée de conservation. Elle dépend de la propreté des matériaux, de la

qualité de l’air, du contenant choisi, de la fraîcheur des matières premières…

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Le mot de la fin

Il est gratifiant de créer quelque chose d’utile. La création de cosmétiques maison

mêle merveilleusement bien plusieurs aspects: le respect de l’environnement, le fait

de prendre soin de soi, de ralentir, de créer… sans oublier la rigueur, l’aspect

scientifique qui se cache derrière chaque petit pot, chaque joli savon.

Chez Coop Coco, nous avons le mandat, non seulement de vous offrir des matières

premières et de l’équipement de haute qualité, mais aussi de vous guider dans vos

premières créations. On aime approfondir nos connaissances sur les ingrédients et

vous les partager. Les possibilités sont si vastes!

Nous n’avons pas encore eu la chance de tout tester, et c’est pour cette raison que

la réponse appropriée à de nombreuses questions est souvent:

«Il faudrait en faire l’expérience!»

À vous de jouer!

Quelques liens utiles

Notre site: coopcoco.ca

Nos ateliers: coopcoco.ca/ateliers/inscriptions

Notre infolettre: coopcoco.ca/infolettre

Notre blog: blogcoopcoco.ca

Notre page Facebook: facebook.com/CommunauteCoopCoco/

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