Guia de Utilização de Material Absorvente
-
Upload
fire-sul-protection -
Category
Environment
-
view
40 -
download
0
Transcript of Guia de Utilização de Material Absorvente
guide opérationnel
appliqués aux pollutionsaccidentellesappliquée aux pollutionsaccidentelles
Utilisationdes produitsabsorbants
Utilisationdes produitsabsorbants
Photo de couverture : Feuilles et boudin absorbants dans une jalleSource Cedre
Utilisationdes produitsabsorbants
guide opérationnel
3
Ce guide a été réalisé avec le soutien financier dela Direction des Affaires Maritimes, de Total et
de la Marine nationale.Il remplace le guide publié sur ce thème par le
Cedre en 1991.
Rédacteurs :François Xavier Merlin & Pascale Le Guerroué
Utilisationdes produitsabsorbants
appliquée aux pollutions
accidentelles
Les informations contenues dans ce guide sont issues d’un tra-
vail de synthèse et de l’expérience du Cedre. Celui-ci ne pourra
être tenu responsable des conséquences de leur utilisation.
édition : avril 2009
Dépôt légal à parutionAchevé d'imprimer sur les presses de Cloître Imprimeurs, 29800 Saint Thonan
Utilisationdes produitsabsorbants
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
4
Objet et structure du guide
La diffusion sous forme de guides opérationnels
de résultats d’études, de travaux expérimentaux
et de retours d’expérience d’accidents constitue
une composante importante des activités du
Cedre, soulignée par son comité stratégique.
Cette publication dédiée aux absorbants est
une mise à jour du guide « Manuel pratique
d’utilisation des produits absorbants flot-
tants » de 1991. Il a paru nécessaire à nos
spécialistes comme à nos partenaires opé-
rationnels de le réactualiser à la lumière de
l’évolution des pratiques et des connaissances,
en structurant l’information dans une démar-
che opérationnelle (voir schéma ci-dessous).
Ce guide s’adresse aux personnes qui peuvent
être amenées à utiliser des produits absorbants
dans le cadre d’opérations de lutte contre les
pollutions accidentelles par hydrocarbures ou
produits chimiques.
Le contenu de ce guide reste très pratique. Il ren-
seigne sur les types, les spécifications, les parti-
cularités, les réglementations, les techniques de
mise en œuvre et d’élimination des absorbants
ainsi que les précautions d’usage.
PréparationPlan d’intervention
A
Évaluationde la situation
B
InterventionsC
Retours d’expériences
D
Schéma opérationnel
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
5
Sommaire
A
B
C
D
Objet et structure du guide 4
A PRÉPARATION - PLAN D’INTERVENTION 6
A.1 - Pourquoi utilise-t-on les absorbants ? 7
A.2 - Comment agissent les absorbants ? 8
A.3 - Quels sont les types d’absorbants ? 10
A.4 - Réglementation 15
A.5 - Dimensionnement et gestion des stocks 18
B éVALUATION DE LA SITUATION 19
B.1 - Quand et où peut-on utiliser les absorbants ? 20
B.2 - Critères de sélection 21
C INTERVENTIONS 25
C.1 - Choix de l’absorbant pour pollution sur terre ferme 26
C.2 - Choix de l’absorbant pour pollution flottante sur l’eau 27
C.3 - Comment mettre en œuvre les absorbants en vrac (type A) ? 28
C.4 - Comment mettre en œuvre les absorbants en feuilles et rouleaux (types B et C) ? 31
C.5 - Comment mettre en œuvre les absorbants en coussins et barrages (types D et E) ? 32
C.6 - Comment mettre en œuvre les absorbants en écheveaux (type F) ? 33
C.7 - Exemples de mise en œuvre 34
C.8 - Comment mettre en œuvre les absorbants de fortune ? 36
C.9 - Quelles quantités d’absorbants employer ? 38
C.10 - Quelles précautions d’emploi respecter? 39
C.11 - Que faire des absorbants souillés ? 40
D RETOURS D’EXPéRIENCES 42
D.1 - Pollution de l’Erika 43
D.2 - Pollution du Prestige 44
D.3 - Pollution du Rokia Delmas 45
D.4 - Pollution d’Ambès 46
E COmPLémENT D’INfORmATION 47
E.1 - Glossaire 48
E.2 - Adresses Internet utiles 50
E.3 - Bibliographie 51
Annexe : autres réglementations et normes à l’étranger 52
E
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
6
A
PréparationPlan d’intervention
Pourquoi utilise-t-on les absorbants ? A1
Comment agissent les absorbants ? A2
Quels sont les types d’absorbants ? A3
Réglementation A4
Dimensionnement et gestion des stocks A5
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
7
A1
Pourquoi utilise-t-on les absorbants ?
Les absorbants sont utilisés pour :
limiter l’expansion d’un déversement de pol-•
luant ;
fixer un polluant par imprégnation pour facili-•
ter sa récupération sur des pollutions de faible
ampleur ;
récupérer le polluant dans les effluents issus •
d’opération de nettoyage ;
filtrer le polluant contenu dans une masse •
d’eau que l’on ne peut pas récupérer (canaux,
rivières, prises d’eau et effluents de lavage).
Les absorbants sont des produits solides capables de piéger des polluants liquides.
En terme de gestion de déchets : il est plus difficile d’éliminer un mélange d’absorbants souillés
que du polluant pur. Voir C11.
Feuilles et barrages absorbants utilisés pour limiter l’expansion et récupérer le polluant
© C
edre
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
8
A2
Comment agissent les absorbants ?
La fixation du polluant sur l’absorbant se fait
selon deux processus :
l’adsorption : rétention du polluant à la sur-•
face de l’absorbant ;
l’absorption : rétention du polluant dans •
l’absorbant lui-même.
Par ailleurs, étant donné qu’il constitue un obsta-
cle à l’écoulement du polluant, il représente un
moyen de confinement supplémentaire.
Ce guide n’évoque simplement que l’absorption
sans différencier ces 2 processus.
Mis en contact avec le polluant, l’absorbant s’en
imprègne comme une éponge. Par la suite, le
mélange « absorbant + polluant » est récupéré.
Si l’absorbant est loin d’être saturé en pol-
luant, le polluant a toutes les chances d’être fixé
de façon définitive.
Si l’absorbant est saturé en polluant (ou prêt
de l’être), le polluant risque de ne pas être fixé
dans sa totalité. Une partie peut être relarguée
sous l’effet d’une contrainte : pression, torsion,
ruissellement d’eau...
Si le polluant est un produit fluide (ex. : gazole
raffiné léger), l’imprégnation est rapide (quel-
ques secondes à quelques minutes) mais la
rétention du polluant est moindre (risque de
relargage).
Si le polluant est un produit visqueux (ex. : fioul
lourd), le polluant ne se fixe qu’en surface par
effet de collage et non par effet d’imprégnation.
Ce phénomène a pour conséquence de limiter
très largement la capacité de rétention des dif-
férents types d’absorbants. À titre d’exemple,
les barrages absorbants ne seront saturés qu’en
surface et utilisés alors essentiellement comme
moyen de confinement. À l’inverse, les produits
en vrac auront un rendement supérieur du fait
de leur surface de contact importante avec le
polluant. Une agitation faible ou un brassage
de l’absorbant avec le polluant améliorent le
contact, ce qui peut être particulièrement inté-
ressant en présence d’un polluant visqueux.
Rouleaux absorbants déployés sur la plage
© C
edre
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
9
Principe de l’absorption
Hydrocarbure déposé sur un support : imprégna-tion, puis récupération à l’aide d’un racloir
Hydrocarbure flottant sur l’eau : imprégnation, puis récupération à l’aide d’un filet
Phot
os ©
Ced
re
1 - Répartition de l’absorbant sur le polluant
2 - Imprégnation
3 - Récupération
1 - Répartition de l’absorbant sur le polluant
2 - Imprégnation
3 - Récupération
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
10
A3
Quels sont les types d’absorbants ?
Selon leur matière constitutive
Trois classes de produits se distinguent :
les produits d’• origine minérale (ex. : perlite
expansée, laine de verre...) ;
les produits d’• origines animale ou végétale
éventuellement fossilisés (ex. : tourbe, cellu-
lose...) ;
les produits • synthétiques et les polymères
organiques (ex. : polypropylène, polyurétha-
ne...).
Selon leur sélectivité
(hydrophobie - hydrophilie)
Dans le domaine des pollutions à terre et sur
eau, il existe principalement deux types de pro-
duits absorbants applicables aux polluants liqui-
des :
les • absorbants hydrophobes flottants (dits
encore flottants) sont destinés à la récupé-
ration de polluants apolaires (non miscibles
à l’eau, notamment les hydrocarbures). Ces
absorbants sont légers et flottants. Ils peuvent
être employés sur plans d’eau ou bien sur le
sol.
Ces absorbants peuvent être hydrophobes
par nature (ex. : polypropylène) ou avoir reçu un
traitement pour l’être.
Ne jamais associer un absorbant hydrophobe
avec un agent tensioactif (dispersant, déter-
gent...) sous peine de lui voir perdre son
hydrophobie, c’est-à-dire d’absorber égale-
ment l’eau ou tout liquide polaire.
© C
edre
Récupération sur l’eau d’absorbants flottants en vrac (type A) souillés d’hydrocarbures
© C
edre
© C
edre
© C
edre
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
11
les produits • absorbants tous liquides sont
destinés à la récupération des produits polai-
res (eau, produits solubles dans l’eau) et apo-
laires (non miscibles à l’eau). Ces absorbants
s’imprègnent d’eau et ne flottent pas néces-
sairement (densité variable). Ils ne s’emploient
que sur le sol (surface dure). ©
Ced
re
Récupération de polluant sur le sol à l’aide d’un coussin absorbant (type D)
© C
edre
Absorbant tous liquides d’origine végétale - bois ignifugé -
© C
edre
Absorbant tous liquides d’origine végétale fossilisée - carbonate de calcium et de magnésium -
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
12
Vrac (type A)Produits sans forme propre composés de
particules sans lien entre elles. Il s’agit de
poudres ou de fibres courtes, d’origine
minérale (matériaux traités : perlite expan-
sée, vermiculite...), végétale (matériaux
traités ou non : sciure de bois, tourbe...)
ou synthétique (polymères : polyuréthane,
polypropylène, polystyrène, époxy...).
Feuilles (type B)Produits souples de faible épaisseur (infé-
rieure ou égale à 3 cm) dont les longueurs
et largeurs, bien qu’inférieures au mètre,
sont très supérieures à l’épaisseur (rapport
d’au moins 10 entre la largeur et l’épais-
seur et entre la longueur et l’épaisseur) et
qui sont suffisamment résistants pour être
manipulés tels quels (ex. : feutres, feuilles
de polypropylène).
Rouleaux (type C)Produits qui peuvent atteindre plusieurs
dizaines de mètres de longueur. Ils sont le
plus souvent constitués de fibres non tis-
sées (feutrées).
Particularité : ils peuvent être renforcées
par une corde (filin).
Selon leur forme
Photos © Cedre
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
13
Coussins - Chaussettes (type D)Produits souples où le matériau absorbant est conte-
nu dans une enveloppe perméable suffisamment
résistante pour être manipulée telle quelle. La lon-
gueur et la largeur de cette enveloppe sont très supé-
rieures à l’épaisseur et ne dépassent pas le mètre.
Barrages - Boudins (type E)Produits en vrac dont le matériau absorbant est
contenu dans un sac très perméable aux hydrocar-
bures. Leur longueur est très supérieure aux autres
dimensions et dépasse un mètre.
Particularité : certains modèles, destinés à être utilisés
sur plan d’eau, sont dotés d’une « jupe », bande sou-
ple lestée, qui améliore leurs performances à contenir
un polluant flottant. Ces produits allient ainsi les pro-
priétés des barrages « physiques » (confinement) et
des barrages absorbants (piégeage, absorption).
Écheveaux - Pelotes (type F)Ce sont des assemblages de matériaux filiformes, for-
mant une structure légère et très ouverte, adaptée au
piégeage des hydrocarbures visqueux. Ex. pom pom.
Produits spéciaux (type G)Produit n’appartenant pas aux catégories A à F
énumérées ci-dessus. Ex. : bloc de produit absor-
bant à mettre sous des machines pour récupérer
les égouttures…
Photos © Cedre
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
14
Autres types
Absorbants coulantsIl existe des absorbants de densité supérieure à
celle de l’eau. Utilisés sur plan d’eau pour traiter
des pollutions flottantes, ces absorbants agis-
sent comme des produits ou agents coulants en
fixant le polluant avant de couler. Cette techni-
que n’est pas recommandée car elle revient sim-
plement à transférer la pollution de la surface au
fond de l’eau. D’une façon générale, il est préfé-
rable d’éviter l’utilisation des produits absorbants
lourds sur des pollutions flottantes.
À l’inverse, sur des pollutions à terre, ces pro-
duits peuvent être utilisés comme les absorbants
flottants et absorbants tous liquides.
Absorbants à usage routierCes types de produits sont prévus pour être utili-
sés dans le cadre du nettoyage des voies routiè-
res souillées lors d’un accident.
Ces produits sont d’abord sélectionnés sur des
critères de sécurité et notamment choisis pour
permettre aux véhicules de conserver une adhé-
rence satisfaisante lorsqu’ils roulent sur les surfa-
ces traitées. Ces produits sont souvent des absor-
bants de densité élevée comme les absorbants
coulants cités plus haut (ex. : poudre minérale).
Absorbants biodégradantsCertains produits sont présentés par leurs fabri-
cants comme capables de piéger le polluant et
d’en assurer (ou d’en accélérer) la biodégrada-
tion. Ces produits agissent en augmentant la
biodisponibilité du polluant (ex. : augmentation
de la surface), et/ou en apportant des éléments
nutritifs (ex. : azote, phosphore...) et/ou des
groupements bactériens.
L’efficacité de ces produits en tant que biodégra-
dant n’est pas démontrée et mérite d’être testée
avant usage.
Films d’hivernageLes films d’hivernage en polypropylène qui, à
l’origine servent à protéger les plantations du
froid, peuvent être utilisés comme absorbants.
De faibles grammages (de l’ordre de 30 g/m2) et
de grandes dimensions (jusqu’à 100 m), ils sont
appropriés pour retenir, sur de grandes surfaces,
les effluents de lavages chargés en particules
d’hydrocarbures.
GéotextilesCertains géotextiles en polypropylène de gram-
mages variables (ex. : de 90 à 375 g/m2), dont
l’une des particularités est de laisser passer l’eau,
peuvent être également utilisés en tant qu’absor-
bant sur sols humides (ex. : vasières) ou en aide
à la récupération des effluents sur les chantiers
de nettoyage. Moins onéreux que les absorbants
en rouleaux (type C), ils peuvent être utilisés sur
de grandes surfaces (protection d’enrochement,
création de fosses de rétention, cheminement de
protection...).
Filets à civelleInitialement destinés à la pêche à la civelle, ces
filets en polyéthylène (plastique), vendus par lon-
gueur de 100 m, se placent sur l’estran par sec-
tions de 5 à 10 mètres afin de piéger, au gré des
marées, les hydrocarbures présents dans l’eau
de mer.
Absorbants de fortuneLes absorbants de fortune sont le résultat d’un
assemblage réalisé avec les moyens disponi-
bles sur place dans le but de piéger/absorber
un polluant. Ces dispositifs sont généralement
constitués de végétaux fibreux disponibles loca-
lement. Le conditionnement s’effectue à l’aide
d’une chaussette de fortune (ex. : grillage, sac à
patates, filet) pour constituer un barrage absor-
bant ou un dispositif filtrant. L’utilisation peut
également se faire en vrac comme aide à la récu-
pération (voir C8).
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
15
Réglementation
A4Classification et étiquetage
NF T90-362 - Produits de lutte contre la pollution
des eaux et des sols - Classification des produits
absorbants - Août 1998.
Les absorbants se répartissent en deux caté-
gories (hydrophobes ou tous liquides) et en
sept classes de formes différentes (voir A3), en
conformité avec les normes américaines ASTM.
En situation réelle de dépollution sur site, cet éti-
quetage est la seule indication qui permet de dif-
férencier les absorbants flottants des absorbants
tous liquides.
NF T90-363 - Produits de lutte contre la pollution
des eaux et des sols - étiquetage des produits
absorbants - Août 1998.
Cette norme définit les caractéristiques et les
mentions qui doivent être portées sur les éti-
quettes d’emballage des produits absorbants
commercialisés.
Le Cedre diffuse sur son site Internet, www.cedre.fr, rubrique « Lutte/Produits de lutte », des listes de produits qu’il a testés et qui présentent certaines performances en matière d’absorption et, pour les absorbants flottants, également en matière d’hydrophobie et de rétention. Sur ces listes figurent également quelques informations supplémentaires : indication du fournisseur du produit, nature et aspect de la matière constitutive du produit.
En France, 4 normes techniques ont été éditées par l’Afnor. Elles constituent la référence dans les
domaines de classification, d’étiquetage et de mesures de performances des absorbants.
Étiquetage des absorbants tous liquides
© C
edre
© C
edre
Étiquetage des absorbants flottants
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
16
Test d’absorption pour les
absorbants hydrophobes
NF T90-360
Cette procédure de test permet de mesurer la
capacité de rétention à saturation (Cr sat.) d’un
produit absorbant hydrophobe sur des hydrocar-
bures de faible viscosité (10 ou 50 cSt).
© C
edre
Test d’absorption pour les
absorbants tous liquides
NF T90-361
Cette procédure de test permet de mesurer les
capacités d’absorption en hydrocarbures (10 ou
50 cSt) et en eau d’un absorbant tous liquides.
© C
edre
Performances d’absorption
Les mesures de performance d’absorption per-
mettent de mesurer les capacités de rétention,
de comparer les produits et de réaliser une sélec-
tion des plus performants.
NF T90-360 - Essais des eaux - Détermination
du pouvoir absorbant - Capacité de rétention en
huile - Septembre 1997.
Détermination des propriétés de rétention à
saturation, vis-à-vis des hydrocarbures, des pro-
duits absorbants exclusivement flottants.
NF T90-361 - Essais des eaux - Détermination
du pouvoir absorbant tous liquides - Septembre
1997.
Détermination des propriétés de rétention à
saturation, vis-à-vis de l’eau et des hydrocarbu-
res, des produits absorbants tous liquides et/ou
des absorbants utilisables sur le sol.
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
17
Absorbants à usage routier
Les absorbants à usage routier font l’objet de
réglementations et de méthodes d’évaluation
particulières [NF P98-190 - Matériels et produits
d’entretien routier - Produits absorbants destinés
à un usage routier - Spécifications, Février 2002]
dans lesquelles l’aspect sécurité, notamment
l’adhérence des véhicules, prime sur les aspects
de performances d’absorption.
Cette norme spécifie le référentiel à prendre en
compte pour ces produits :
pouvoir absorbant sur l ’eau (exigen-•
ce > 66 %) ;
pouvoir absorbant sur les hydrocarbures (exi-•
gence 100 %) ;
taux d’émission de poussières (exigen-•
ce < 10 %) ;
adhérence du revêtement après traitement •
(exigence ≥ 90 % de la valeur initiale avant
dépollution) ;
signature chimique des absorbants (obliga-•
toire) ;
étiquetage scientifique (obligatoire).•
Le label NF Environnement
L’Afnor a étendu le Label NF Environnement aux
« Absorbants tous liquides utilisables sur sols »
(NF 336 – Décembre 2001).
Cependant, dans le cadre des pollutions acci-
dentelles en milieu naturel ouvert, ce label n’est
pas pertinent car il ne cible pas les produits les
plus adaptés à ce type de situation.
En effet, le label NF Environnement est décerné
sur des critères environnementaux tels que la
nature du produit, qui doit être naturelle, recy-
clable et ne pas générer de déchets et ce, sans
prendre en compte des contraintes sévères pour
les performances et la vitesse d’absorption de
ces produits.
Dans un contexte de pollution accidentelle en
milieu ouvert, ce sont ces derniers critères de
performance qui doivent primer, car il s’agit
avant tout de piéger une majorité de polluant
le plus vite possible avant qu’il ne se diffuse,
s’étale et pénètre dans le sol...
© C
edre
Utilisation d’absorbant routier
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
18
A5
Dimensionnement et gestion des stocks
Les absorbants sont des produits a priori stables
qui n’ont généralement pas de date de péremp-
tion. Toutefois, il convient de les conserver à
l’abri d’une humidité excessive pour éviter qu’ils
ne se chargent en eau et de ce fait, deviennent
moins efficaces pour absorber le polluant lors de
leur emploi. Cette précaution est d’autant plus
importante si le produit concerné n’est pas ou
peu hydrophobe.
Pour pouvoir répondre aux situations d’ur-
gence, il est nécessaire de constituer à l’avan-
ce des stocks. Ceux-ci doivent être définis en
fonction des types d’accidents auxquels il faut
s’apprêter à faire face (études de scénarios).
Les types de produits à choisir, les quantités à
approvisionner, leur conditionnement, leur loca-
lisation, dépendent du type de polluant consi-
déré, de l’importance et de la fréquence des
interventions, des moyens de mise en œuvre
disponibles (application, mise en place, récupé-
ration...) et des filières d’élimination possibles
des produits souillés après usage.
En outre, l’expérience du Cedre montre que
les absorbants utilisés à plusieurs reprises pour
des exercices antipollution perdent une partie
de leur efficacité (veiller à ne pas utiliser tout le
stock lors d’exercices).
Enfin, une attention particulière doit être portée
sur la protection contre les dégradations par les
rongeurs.
© C
edre
Conditionnement d’absorbants du stock Polmar du Havre
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
19
Évaluation de la situation
Quand et où peut-on utiliser les absorbants ? B1
Critères de sélection B2 B
En situation accidentelle, les absorbants peuvent être utilisés sur des déversements de polluant de faible à moyenne ampleur sur le sol, sur des plans d’eau, sur des cours d’eau ou en zone côtière. Ils sont également souvent utilisés en appoint sur des chantiers de nettoyage pour récupérer les effluents de lavage.
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
20
B1
Quand et où peut-on utiliserles absorbants ?
Les absorbants sont utilisés comme produits
d’aide à la récupération, dans le cas de pollu-
tions d’ampleur limitée sur l’eau ou sur terre, ou
comme matériaux filtrants.
Principaux usages des absorbants :
confinement et récupération statiques et •
dynamiques par déploiement rapide en
zones littorale, portuaire, estuarienne et
fluviale ;
confinement d’une nappe en association avec •
un barrage classique (pour amélioration de
l’étanchéité) ;
protection de toutes zones difficiles à nettoyer •
(enrochement, roselière, mangrove…) ;
fixation ou récupération d’un polluant flottant •
sur un étang ou en eaux stagnantes ;
application rapide sur une pollution à la sur-•
face du sol afin d’empêcher, ou du moins limi-
ter, la pénétration du polluant ;
fixation de fuites en aval d’un chantier de •
récupération ;
fixation d’effluents issus d’un chantier de net-•
toyage de rochers, structures, berges ;
fixation par filtration des polluants en sus-•
pension dans la colonne d’eau (prises d’eau,
rivière) ;
nettoyage ou décontamination des personnels •
et des équipements des chantiers de nettoya-
ge ;
matérialisation et protection des zones de cir-•
culation.
Chacun de ces usages nécessitera l’utilisation
d’un ou de plusieurs types d’absorbants (voir
C1 et C2).
© C
edre
Écheveaux utilisés pour fixer les hydrocarbures conte-nus dans les effluents d’un chantier de nettoyage
Barrages absorbants
© C
edre
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
21
B2
Critères de sélection
Capacité de rétention en poids
C’est la quantité de polluant que peut fixer une
quantité donnée d’absorbant.
Cette valeur doit être déterminée de manière
rigoureuse, à l’aide d’une méthode de labora-
toire, en conditions contrôlées et sur un hydro-
carbure référencé (Normes NTF T90-360 et NTF
T90-361 utilisées en France) (voir A4).
Prix théorique du litre de polluant traité
Pour chaque produit, il est possible de détermi-
ner le prix théorique du litre de polluant traité
(critère d’efficacité pour comparer les absorbants
entre eux) en combinant la capacité de rétention
en poids avec le prix de l’absorbant :
Capacité de rétention en volume
Pour chaque produit, il est recommandé de
convertir en volume la capacité de rétention en
poids en tenant compte de la densité apparente
de l’absorbant.
Cette capacité de rétention en volume peut se
calculer en combinant la capacité de rétention
en poids avec les masses volumiques (densités)
de l’absorbant et de l’hydrocarbure :
Compte tenu de l’imprécision qui réside sur la
densité apparente, cette valeur n’est pas rigou-
reuse, mais elle permet d’estimer le volume
d’absorbant qu’il faut manipuler pour traiter une
quantité donnée de polluant et ainsi prévoir les
implications logistiques liées à l’utilisation d’un
absorbant donné.
Par exemple : si pour récupérer 1 m3 d’hydro-
carbure, 3 m3 d’absorbants sont nécessaires, il
faudra adapter la logistique d’intervention pour
épandre, récupérer et stocker les 3 m3 d’absor-
bant projetés.
Cette évaluation doit être faite en prenant en
compte la densité apparente de l’absorbant dans
son conditionnement (ex. : en sac).
Un bon produit doit présenter une capacité mini-
mum d’absorption en poids (polluant/absorbant)
de 5 concernant les types A, B et C et de 10
s’agissant des types D et E. Convertie en volume,
la rétention est d’au moins 0,5 (généralement
entre 0,5 et 1). Certains absorbants comprimés,
du fait de leur conditionnement, peuvent pré-
senter des valeurs supérieures à 1.
Hydrophobie des absorbants flottants
Les absorbants flottants (hydrophobes) sont uti-
lisables sur les polluants apolaires (non miscibles
à l’eau, notamment les hydrocarbures). Ils doi-
vent être hydrophobes pour être utilisés en pré-
sence d’eau (ex. : traitement de nappes d’huile
sur plan d’eau) et pour pouvoir être stockés en
ambiance humide. L’absorption d’eau diminue,
voire supprime les capacités de rétention d’un
absorbant hydrophobe vis-à-vis d’un polluant hui-
leux. Afin d’éviter cela, ces produits doivent être,
soit hydrophobes par nature (ex. : fibre en poly-
propylène), soit traités pour l’être (traitement de
surface par paraffines, silicones...).
Prix absorbant (€/kg) x masse volumique polluant * (kg/l)
Capacité de rétention en poids de l’absorbant (kg/kg)
* Prendre 0,9 comme valeur moyenne
Capacité de rétention en poids de l’absorbant (kg/kg) x masse volumique absorbant (kg/l)
masse volumique polluant * (kg/l)
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
22
Les produits non hydrophobes (absorbants
« tous liquides ») ne peuvent être utilisés qu’à
terre (ex. : pour piéger l’hydrocarbure sous un
appareillage ou bloquer le ruissellement d’un
polluant polaire ou apolaire).
Granulométrie des absorbants en vrac
Pour les absorbants en vrac (type A), la texture
et la granulométrie peuvent être des critères
importants quant à leur mise en œuvre aussi
bien pour appliquer le produit que pour le récu-
pérer après imprégnation.
Un produit trop fin peut produire des poussières
pouvant entraîner une gêne respiratoire pour les
opérateurs et obliger le port de masque respira-
toire de protection (masque coque/groin, mas-
que antipoussière) (voir C10). De plus, la granu-
lométrie doit être en rapport avec le maillage ou
la géométrie des moyens de récupération (épui-
settes, aspirateurs…) que l’on prévoit d’utiliser
pour récupérer le produit après imprégnation.
Un produit en vrac fibreux, dont les fibres s’ac-
crochent facilement les unes aux autres pour
former des mottes, peut s’avérer difficile à pro-
jeter ou à étaler sur le polluant et, à l’inverse,
se révéler plus facile à récupérer qu’un produit
présentant un comportement « fluide ».
Résistance et dimensionnement des absorbants conditionnés
Pour les absorbants conditionnés (types B, C, D,
E), la résistance du produit sec, ou imprégné de
polluant, doit être suffisante pour pouvoir récu-
pérer le produit sans qu’il ne se déchire.
Les dimensions et la résistance des produits doi-
vent être compatibles avec l’utilisation que l’on
prévoit :
la taille des feuilles et des petits coussins doit •
permettre une récupération facile selon le
mode choisi, leur résistance doit également
être suffisante (ex. : pour pouvoir être récupé-
rés après imprégnation) ;
la longueur et la résistance d’un rouleau •
absorbant sont importantes pour une utilisa-
tion en travers d’un cours d’eau. Dans ce cas,
la présence d’une corde (filin, ralingue) le long
du rouleau pour le renforcer et le fixer à cha-
que extrémité peut être très utile.
Absorbant en vrac
© C
edre
Rouleau absorbant équipé d’un filin (ou ralingue)
© C
edre
Coussin absorbant
© C
edre
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
23
Nature de l’absorbant
La nature du produit doit être compatible avec
l’usage envisagé.
Un minimum d’informations est à recueillir :
estimer, en cas d’utilisation sur pollution chimi-•
que, la compatibilité entre l’absorbant et le(s)
polluant(s) envisagé(s) ;
prévoir les possibilités d’• élimination du pro-
duit et leurs conséquences (ex. : en cas d’in-
cinération, se préoccuper du type de fumées
résultant de la combustion du produit absor-
bant lui-même).
Emballage
Le conditionnement, l’empaquetage, l’emballa-
ge (volume, résistance, durabilité...) doivent être
appropriés à l’usage présumé de l’absorbant et
aux conditions de stockage.
Cas des produits en vrac (type A)
Pour les produits livrés en sac, il est important
de considérer :
la dimension et la résistance des emballages •
pour faciliter les opérations de manutention
lors de l’utilisation ;
le type d’emballage : pour éviter tout tasse-•
ment et écrasement des produits sous forme
de mousse qui engendreraient une diminution
des performances d’absorption du produit
(emballages rigides exigés).
© C
edre
Barrage absorbant, absorbant en rouleau, feuilles, vrac et barrage à jupe lestée
Projection d’absorbant en vrac sur plan d’eau (Dimensionnement des volumes d’absorbant)
© C
edre
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
24
Opérateurs confinant du fioul à l’aide de barrages absorbants vers le récupérateur
© C
edre
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
25
Interventions
Choix de l’absorbant pour pollution sur terre ferme C1
Choix de l’absorbant pour pollution flottante sur l’eau C2
Comment mettre en œuvre les absorbants en vrac (type A) ? C3
Comment mettre en œuvre les absorbants en feuilles et rouleaux (types B et C) ? C4
Comment mettre en œuvre les absorbants en coussins et barrages (types D et E) ? C5
Comment mettre en œuvre les absorbants en écheveaux (type F) ? C6
Exemples de mise en œuvre C7
Comment mettre en œuvre les absorbants de fortune ? C8
Quelles quantités d’absorbants employer ? C9
Quelles précautions d’emploi respecter? C10
Que faire des absorbants souillés ? C11
C
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
26
C1
Choix de l’absorbant pour pollution sur terre fermeEn l’absence d’eau, il n’est pas nécessaire que les produits soient hydrophobes ou flottants.
Les absorbants tous liquides peuvent être utilisés.
Polluant fluide (produit raffiné léger,
pétrole brut léger,produit chimique...)
Polluant visqueux (fioul lourd froid,
brut émulsionné vieilli...)
1 Fuite sur un appareil
Disposer sous la fuite des coussins (D) ou des
feuilles (B), éventuellement des rouleaux (C) ou
un barrage (E) autour de l’appareil.
Utiliser du vrac (A) ou des feuilles (B), voire des
rouleaux (C).
2 Ruissellement sur le sol
Selon la largeur, barrer le ruissellement avec des
barrages (E) ou des coussins (D).
épandre du vrac (A) ou des feuilles (B) en amont
pour réduire l’imprégnation dans le sol.
Selon la largeur, barrer le ruissellement avec des
barrages (E) ou des coussins (D).
épandre du vrac (A) ou des écheveaux (F) en
amont du barrage (malaxer pour favoriser l’im-
prégnation).
3 Flaque
épandre du vrac (A) sur la flaque et racler après
imprégnation, ou appliquer des feuilles (B) ou
rouleaux (C).
épandre du vrac (A) sur la flaque, malaxer et
racler ou essuyer à l’aide d’écheveaux (F).
4 Accumulations dans des anfractuosités
éponger le polluant à l’aide de feuilles (B) ou de
coussins (D).
Récupérer le polluant à l’aide d’écheveaux (F).
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
27
C2
Choix de l’absorbant pour pollution flottante sur l’eau
Hydrocarbure fluide (produit raffiné léger,pétrole brut léger...)
Hydrocarbure visqueux (fioul lourd froid,
brut émulsionné vieilli...)
1 En eau libre sans courant
Protection / confinement :
- Barrage absorbant flottant classique ou bar-
rage absorbant (E)*, à défaut rouleaux absor-
bants (C) renforcés par une corde.
Récupération :
- Feuilles (B), coussins (D) et vrac (A).
Protection / confinement :
- Barrage absorbant flottant classique ou bar
rage absorbant (E)*.
Récupération :
- écheveaux (F), vrac (A).
2 En eau libre avec courant
Protection :
- Rivage à surface régulière :
Barrage absorbant (E)*, Feuilles (B) ou cous-
sins (D).
- Rive à surface irrégulière :
Barrage absorbant (E)* ou rouleau (C).
Confinement / déviation / récupération :
- Courant faible (< 0,2 m/s) et quantités de
polluant limitées : rouleaux absorbants (C)
renforcés par une corde tendue en travers
du courant.
- Au-delà, sur plan d’eau large : barrage flot-
tant classique ou barrage absorbant (E)*, ou
à défaut, rouleaux absorbants (C) renforcés
par une corde. Travailler en déviation vers un
site abrité ou se laisser porter par le courant
pour procéder à la récupération comme en
1 (ci-dessus).
Protection :
- Barrage absorbant (E)* ou rouleau (C), voire
écheveaux (F) si courant faible.
Confinement / déviation / récupération :
- Barrage flottant classique ou barrage absorbant
(E)* ou, à défaut, écheveaux (F) fixés sur corde.
Travailler en déviation vers un site abrité ou se
laisser porter par le courant pour procéder à la
récupération comme en 1 (ci-dessus).
Dans ce cas, il s’agit de polluants apolaires non miscibles avec l’eau, le plus souvent d’hydrocar-
bures.
* équipé d’une jupe lestée
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
28
Comment mettre en œuvre les absorbants en vrac (type A) ?
C3
d > 30 mm - produit très grossierProjection difficile, voire impossible, avec les systèmes existants•
Récupération possible avec des filets (ex. : chalut) impossible avec les moyens de pompage •
usuels hormis, éventuellement, la tonne à vide
10 mm < d < 30 mm - produit grossier Projection possible avec un projecteur à air (sous réserve d’une densité < 0,4)•
Récupération possible avec des filets (ex. : chalut) et avec les systèmes de pompage à vide •
de dimensions moyennes
5 mm < d < 10 mm - produit moyenProjection possible avec les matériels usuels (sous réserve d’une densité < 0,4)•
Récupération possible avec les filets (ex. : chalut) et compatible avec la plupart des maté-•
riels de pompage ne comportant pas de clapet
1 mm < d < 5 mm - produit finProjection possible avec les matériels usuels •
Récupération impossible avec les filets de grande taille (ex. : chalut) mais possible à l’aide •
d’épuisettes de maillage plus fin ou des moyens de pompage usuels
d < 1 mm - poussièresProjection délicate, surtout en cas de vent•
Récupération uniquement par pompage•
Mise en œuvre des absorbants type A (vrac) selon leur finesse (granulométrie)
d étant la dimension moyenne des particules du matériau absorbant
Ces produits peuvent être utilisés dans une gran-
de diversité de situations, sur terre et sur plan
d’eau. Grâce à leur forme divisée, ces absorbants
ont l’avantage de présenter une grande surface
de contact avec le polluant, ce qui favorise leur
imprégnation même lorsque le polluant se pré-
sente en couche mince ou sous forme de nappes
éparses, éventuellement peu accessibles. Ne pas
oublier, qu’après usage, il faut le récupérer.
Lorsque le polluant absorbé est visqueux, les
absorbants en vrac ont souvent tendance à for-
mer des agglomérats après imprégnation. Ces
agglomérats de particules imprégnées sont tou-
tefois peu résistants et se brisent facilement s’ils
sont soumis à quelques sollicitations (effort, agi-
tation, brassage...).
Dans le cas de ces produits absorbants flottants
utilisés sur un plan d’eau libre (mer, lac...), les
particules (ou agglomérats) imprégnées ont ten-
dance à se disséminer et ce d’autant plus vite
que le plan d’eau est agité. Cet éparpillement
peut rendre leur récupération délicate. Il peut
être souhaitable d’associer la mise en œuvre de
dispositif(s) de confinement (barrages flottants)
et d’éviter l’épandage en présence de vents trop
forts.
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
29
Comment appliquer les absorbants en vrac ?
À la main
Si la pollution est très limitée, cette méthode ne
permet généralement pas une bonne répartition
de l’absorbant et s’avère peu adaptée dès lors
que la pollution à traiter est quelque peu éten-
due.
À l’aide de projecteurs à airCe sont des ventilateurs centrifuges qui aspirent
le produit et le projettent sur la pollution. Ces
systèmes présentent l’avantage de bien homo-
généiser l’absorbant (émiettage d’éventuelles
mottes ou amas), quelquefois d’en augmenter le
volume (foisonnement) et surtout ils permettent
de bien répartir l’absorbant sur la pollution. Ce
mode d’application ne convient pas aux absor-
bants de densité apparente élevée (notamment
les produits absorbants minéraux) ou aux pro-
duits fins produisant beaucoup de poussière.
Avec les produits de faible densité, l’épandage
doit se faire dans le sens du vent.
Beaucoup d’absorbants en vrac sont de natu-
re pulvérulente et produisent des poussières
et particules volantes lors de leur manipula-
tion. Prévoir des masques antipoussières et
des paires de lunettes pour équiper les opé-
rateurs (protection des voies respiratoires et
des yeux voir C10).
À l’aide d’hydroéjecteurs Dans le cas d’absorbants flottants hydrophobes,
des systèmes venturi souvent empruntés aux
matériels de lutte incendie (ex. : lances à incen-
die à mousse modifiée) sont utilisés pour proje-
ter le produit dans un jet d’eau sous pression.
Ces systèmes ont l’avantage d’éviter les poussiè-
res, de s’affranchir partiellement des difficultés
dues au vent, et de créer, par le poids même de
l’eau qui tombe, une agitation parfois favora-
ble au contact absorbant/polluant. En revanche
l’absorbant, en contact avec l’eau, a tendance à
se mouiller (même lorsqu’il est hydrophobe), ce
qui peut réduire de façon importante sa capacité
d’absorption.
À l’aide d’un filet Dans certains cas, sur plan d’eau, les absorbants
en vrac peuvent être utilisés pour garnir un filet
utilisé pour piéger le polluant au fil de l’eau.
Application d’absorbant à l’aide d’un projecteur à air
© C
edre
Petit navire récupérateur avec son filet garni d’absor-bant
© C
edre
Application d’absorbant à l’aide d’un hydroéjecteur
© C
edre
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
30
Comment récupérer les absorbants en vrac ?
Après imprégnation, leur récupération peut se
faire :
À terreen raclant à l’aide d’une pelle ou autres outils •
manuels ;
en aspirant à l’aide d’un aspirateur ou dispo-•
sitif à vide.
Sur l’eau à l’aide de filets, allant de l’épuisette aux filets •
de grande taille (ex. : chalut de surface).
Pour garantir une bonne rétention de l’absor-
bant dans le filet, il est souhaitable que la gra-
nulométrie de l’absorbant soit supérieure au
maillage du filet ;
en écrémant à l’aide de têtes d’aspiration flot-•
tantes ou à l’aide de récupérateurs de type à
bande ou à seuil, en veillant à ce que la pompe
associée au récupérateur tolère des solides de
la taille des absorbants souillés : pompes péris-
taltiques, à vide ou à lobes.
Épuisette
© C
edre
Aspirateurs
© C
edre
Il s’agit ici de règles générales. Il convient de
vérifier la compatibilité de l’absorbant avec
les moyens de récupération disponibles.
© C
edre
Chalut de surface
© C
edre
Récupérateur à seuil
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
31
C4
Comment mettre en œuvre les absorbants en feuilles et rouleaux (types B et C) ?
Sur terre fermeMettre l’absorbant directement en contact avec
le polluant. Agir aussi rapidement que possible
pour prévenir l’infiltration dans le sol.
En eau libre ou dans un bassin, sans dériveLe produit est déposé sur le polluant puis récu-
péré après imprégnation soit à la main, soit à
l’aide de fourches, râteaux ou autres ustensiles.
Si l’imprégnation est insuffisante, une agitation
peut être réalisée pour forcer le polluant à bien
rentrer en contact avec l’absorbant.
Dans certains cas, il peut être utile d’y associer
un barrage flottant pour confiner le polluant,
améliorer le contact absorbant/polluant et facili-
ter la récupération de l’absorbant.
En eau libre avec courantEn l’absence de dispositif de confinement per-
mettant de maintenir la pollution à un endroit
donné, il est préférable d’utiliser des rouleaux
absorbants (type C) qui, tendus en travers d’un
courant faible (< 0,2 m/s), permettent de piéger
de petites fuites de polluant flottant en surface.
Pour ce faire, privilégier les rouleaux absorbants
renforcés par une corde (filin).
En opération de nettoyage de rochers et de surfaces polluéesL’absorbant est placé en cours de nettoyage,
au pied de l’ouvrage pour fixer les traces de pol-
luant présentes dans l’effluent de lavage ou à la
surface de l’eau qui est canalisée dans une tran-
chée spécialement mise en place pour collecter
les effluents.Absorbants en feuilles et barrage flottant
© C
edre
Absorbants en rouleaux et feuilles
© C
edre
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
32
C5
Comment mettre en œuvre les absorbants en coussins et barrages (types D et E) ?
À petite échelle, les absorbants en coussins et
barrages (types D et E) sont d’un emploi plus
aisé que les absorbants en vrac (type A) mais
d’un coût plus élevé. Compte tenu de leur forme
assez compacte, ces produits sont plutôt adap-
tés aux polluants fluides (ex. : produits raffinés
légers) pour lesquels l’imprégnation peut être
rapide et complète. Pour les polluants visqueux,
l’imprégnation peut être seulement superficielle
surtout si les conditions de contact polluant/
absorbant sont médiocres (faible surface de
contact, ou contact rapide).
Sur terre fermeLe barrage ou le coussin est à placer en travers
du ruissellement.
En eau libre ou dans un bassin, sans dériveIl suffit de mettre l’absorbant en contact avec
le polluant. Toutefois, lorsque ces produits sont
compactés, il devient difficile d’obtenir une
imprégnation à cœur.
Ces produits absorbants sont très légers, il peut
donc être nécessaire de les lester sommairement
pour qu’ils présentent un enfoncement suffisant
dans l’eau, en particulier pour jouer un rôle de
confinement.
En eau libre avec courantEn présence de courant, les barrages absor-
bants ne sont pas toujours très adaptés, surtout
lorsqu’ils ne disposent pas d’un lest. Ils peuvent
être utilisés en association avec des barrages
classiques pour confiner le polluant qui peut
alors être piégé par l’absorbant. Pour utiliser plu-
sieurs barrages absorbants mis bout à bout, il est
nécessaire de les connecter de manière serrée
afin d’éviter des interstices entre deux barrages
par lesquels le polluant pourrait s’échapper.
En opération de nettoyage de rochers et sur-faces polluéesL’absorbant est placé en cours de nettoyage au
pied de l’ouvrage pour fixer les traces de pol-
luant présentes dans les effluents de lavage qui
sont canalisés dans une tranchée spécialement
mise en place.
Barrages absorbants pour piéger le ruissellement
© C
edre
© C
edre
Jonctions de barrages absorbants
© C
edre
Barrages absorbants, feuilles et écheveaux
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
33
C6
Comment mettre en œuvre les absorbants en écheveaux (type F) ?
les absorbants en écheveau (type F) sont utilisés
pour récupérer manuellement de petites quan-
tités de polluant visqueux à très visqueux.
Pour ces absorbants, le piégeage du polluant
n’est pas obtenu par absorption mais par simple
engluement des fibres de l’absorbant par le pol-
luant visqueux (adsorption).
Ces produits sont particulièrement utilisés pour
récupérer rapidement l’essentiel des petites
plaques de polluant souvent très émulsionnées
échouées sur le littoral, de petites accumulations
piégées dans les anfractuosités de rochers ou
déposées autour d’une flaque.
Sur terre fermeLes écheveaux sont appliqués manuellement
sur le polluant. Il est recommandé de remuer,
malaxer l’écheveau avec le polluant pour favori-
ser l’engluage (collage, adsorption).
En eau libre ou dans un bassin, sans dériveDe la même manière, les écheveaux sont utilisés
pour capturer le polluant à la surface de l’eau
en complément de barrages absorbants (type
E). Dans ce cas, ils sont déposés séparément sur
le plan d’eau confiné ou attachés côte à côte
sur un cordage en amont ou en aval du barrage
de confinement qu’il soit classique ou absor-
bant (type E). Ils sont récupérés manuellement
ou à l’aide d’une fourche, d’une gaffe ou d’un
râteau.
Ils sont utilisés en opération de filtration pour
piéger les particules d’hydrocarbures contenues
dans de grands volumes d’eau. Ils sont alors
posés en cascade à différentes étapes du chemin
d’écoulement des eaux.
© C
edre
Dans certains cas, il est éventuellement pos-
sible de réutiliser le même absorbant plusieurs
fois en extrayant par essorage le polluant englué
entre deux usages. Toutefois cette pratique n’est
pas la plus facile et de fait est peu répandue.
Écheveaux utilisés en serpillière
© C
edre
Écheveaux et barrages absorbants
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
34
C7
Exemples de mise en œuvre
Nettoyage de rochers et surfaces dures
Il s’agit de récupérer un polluant (ex. : hydrocar-
bures) qui s’écoule dans l’effluent de lavage.
La base du rocher (ou de l’ouvrage) est dans
l’eau
Confiner la zone de chantier à l’aide d’un bar-
rage flottant et/ou barrage absorbant (type E).
Récupérer le polluant sur l’eau à l’aide de feuilles
(type B).
La base du rocher (ou de l’ouvrage) à sec
Creuser une tranchée (ou réaliser une retenue)
pour recevoir l’effluent de lavage (eau + pol-
luant) et y récupérer le polluant comme pour les
nappes flottantes confinées.
S’il n’est pas possible de creuser une tranchée
(ou de réaliser une retenue), filtrer l’effluent en
le faisant passer sur un absorbant qui va retenir
le polluant. Dans ce cas, l’absorbant doit être
bien hydrophobe et présenter une grande sur-
face de contact.
Il est possible d’utiliser des barrages absorbants
éventuellement équipés d’un lest (type E), des
coussins (type D), de réaliser un andain composé
de vrac (tel que des lanières de polypropylène
encore appelées spaghettis) ou d’utiliser des
écheveaux (type F) sur des produits visqueux.
© C
edre
Fosse de rétention des effluents de lavage, protégée par un géotextile
© C
edre
Barrages absorbants et feuilles
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
35
Filtration d’un effluent
Les absorbants peuvent être utilisés pour débar-
rasser un écoulement de traces d’un polluant
non miscible (ex. : un produit pétrolier).
Parmi les matériaux filtrants utilisables, les plus
adaptés sont les fibres larges (encore appelées
spaghettis), les vracs grossiers plus ou moins
floconneux ou encore les fibres naturelles (type
paille, sisal, kapok, bagasse...) pour la réalisation
de barrages de fortune.
Une unité de filtration peut être créée pour :
la filtration d’eau contaminée provenant de •
rejets d’eaux usées dont le débit peut être
contrôlé. Cette unité est constituée d’un réci-
pient (ex. : une poubelle de 50 ou 100 l) préa-
lablement percé en partie basse qui permet
l’évacuation de l’eau après son passage à tra-
vers l’absorbant ;
la filtration d’eau de ruissellement (effluents •
de lavage par exemple). La fabrication de
parois filtrantes posées à même le sol permet
de retenir une grande partie de polluant avant
de rejeter ces effluents dans le milieu naturel.
Dans ce cas, il est possible d’utiliser directe-
ment des produits manufacturés (barrages,
coussins, feuilles) ou de fabriquer de manière
artisanale des dispositifs composés de maté-
riaux filtrants contenus dans une enveloppe
ajourée (grillage à poule, sac à patates, filets à
civelle, toile d’hivernage...) ;
la filtration d’un cours d’eau (étier, canal, riviè-•
re, réseau d’eaux pluviales...). La procédure
est la même que décrite précédemment. Les
dispositifs seront donc conçus sur le même
principe, de manière à élever une barrière
verticale en travers de l’écoulement. Dans le
but de limiter les pertes de charge créées par
le dispositif, il est préférable d’installer celui-ci
avec un angle non négligeable (45° ou plus)
par rapport à l’axe de l’écoulement de la
masse d’eau. Ceci a pour conséquence d’aug-
menter la surface de l’ouvrage sans réduire la
vitesse d’écoulement ;
la protection de chenaux, bassins, condui-•
tes d’adduction, prises d’eau d’installations
aquacoles, ostréicoles ou thermales, canaux
de récupération des eaux de ruissellement...
Dans ce cas, les dispositifs sont élaborés sur
la base des infrastructures existantes (buses
en béton, canaux ou rives maçonnés, puits
de pompage...) et doivent donc faire l’objet
d’une étude visant à intégrer l’ouvrage à cha-
que architecture de site.
© C
edre
Barrage de fortune filtrant
© C
edre
© C
edre
Dispositif de filtration sur un rejet industriel
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
36
Comment mettre en œuvre les absorbants de fortune ?
C8
Au-delà des absorbants commercialisés, il est
possible d’avoir recours à des absorbants dits
de fortune : produits, destinés à d’autres usages
mais dont les propriétés absorbantes/filtrantes
sont intéressantes à utiliser. Dans la très grande
majorité des cas, ces absorbants de fortune sont
constitués de végétaux disponibles localement,
voire même directement fauchés sur le site d’in-
tervention.
Parmi les matériaux de fortune les plus courants,
on peut citer :
la • paille, le genêt, le jonc, la brande, les
roseaux et les fougères sèches dans les zones
tempérées ;
la • bagasse (résidus de canne à sucre), le sisal,
le kapok et le bambou dans les zones tropi-
cales.
Ces végétaux peuvent être utilisés en vrac pour
piéger le polluant et former un agglomérat facile
à récupérer à l’aide d’épuisettes par exemple. Ils
peuvent également être utilisés directement sous
la forme conditionnée dans laquelle est faite
leur acquisition (botte de paille, balles de sisal),
ou être conditionnés à la demande dans une
« enveloppe » (grillage, filet, géotextile...) sous
la forme souhaitée par l’équipe d’intervention
(en cylindre pour un barrage de surface, en cône
pour la filtration d’une prise d’eau, en cartouche
filtrante pour la filtration d’un ruisseau...).
Ces matériaux ayant une hydrophobie limitée
finissent par se charger en eau et s’immerger,
ce qui nécessite un renouvellement fréquent.
Compte tenu du poids de ces dispositifs une fois
gorgés d’eau, il est préférable de fabriquer des
dispositifs de petite taille qui resteront maniables
après absorption d’eau. Ils sont liés les uns aux
autres et déliés au moment du repli.
Le caractère oléophile de ces produits de fortune
étant limité, leur efficacité sera surtout liée à leur
capacité à piéger le polluant entre leurs fibres.
Si le polluant est fluide (pétrole brut léger, car-
burant...) et risque de passer à travers le dispo-
sitif, il peut être intéressant d’épandre du vrac
en amont afin de constituer un agglomérat plus
facilement piégeable que le polluant liquide
seul.
© C
edre
Installation d’un barrage filtrant de paille,branchages et grillage
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
37
Barrage de fortune dans un grillage
Barrages de roseaux Installation d’un barrage en paille sur une rivière
Phot
os ©
Ced
re
Barrage de fortune sur un plan d’eau
Construction d’un barrage de fortune : grillage, géotextile, bagasse
Dispositif filtrant en paille à la sortie d’un émis-saire
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
38
Quelles quantités d’absorbants employer ?
C9
Dans les conditions optimales de traitement,
les absorbants (tout comme les éponges) peu-
vent fixer au maximum leur propre volume mais
en fixent souvent beaucoup moins.
Dans le cas des absorbants en vrac (type A), il
convient de prendre le volume foisonné après
passage dans la machine à projeter comme réfé-
rence.
La valeur de rétention en volume peut être cal-
culée à partir de la valeur de rétention en poids
mesurée en laboratoire (voir B2).
Lors d’opérations réelles où les conditions de
contact polluant/absorbant ne sont pas aussi
favorables et où il faut éviter d’atteindre la satu-
ration de l’absorbant pour conserver une réten-
tion totale du polluant (éviter les relargages ulté-
rieurs), il est nécessaire de doubler voire même
quadrupler les quantités d’absorbant utilisées.
De ce fait, pour des raisons pratiques, l’utilisa-
tion des absorbants s’applique à des pollutions
d’ampleur limitée (quelques dizaines de mètres
cubes maximum).
D’une façon pratique, il faut appliquer suffisam-
ment d’absorbants pour que tout le polluant soit
absorbé (absence visible de polluant libre). Il est
intéressant d’aller un peu au-delà pour être sûr
que l’absorbant ne soit pas à saturation (absence
de suintement) et ne risque pas de relarguer du
polluant lors des manipulations.
Par ailleurs, pour les absorbants flottants hydro-
phobes employés sur plan d’eau et qui seraient
restés longtemps en contact avec l’eau, il
convient de vérifier que l’absorbant ne s’est pas
imprégné d’eau progressivement. Dans ce cas, il
est nécessaire de le changer car ses possibilités
d’absorber des liquides apolaires (ex. : hydrocar-
bures) sont réduites voire inhibées.
© C
edre
Absorbants en feuilles
2 à 4 volumes d’absorbant1 volume
d’hydrocarbure
Quantités d’absorbant à employer (voir B2)
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
39
C10
Quelles précautions d’emploi respecter ?
Protection des opérateurs
Lors de l’utilisation d’absorbants en vrac (type
A), il est recommandé de doter les opérateurs
d’équipement de protection individuelle (EPI) :
masque antipoussière ;•
lunettes ;•
combinaison ;•
gants.•
En effet, ces produits peuvent être pulvérulents
et générer des poussières propres à entraîner
une gêne pour les opérateurs.
Le même problème peut également être rencon-
tré sur certains absorbants coussins et barrages
(types D et E) dont l’enveloppe laisse passer le
matériau pulvérulent dont il est rempli.
De la même façon, il convient de vérifier qu’il n’y
a pas de risque allergique pour les opérateurs
avec le produit absorbant utilisé.
Ne jamais associer l’emploi d’un produit
absorbant flottant (dit encore flottant hydro-
phobe) avec un agent tensioactif (dispersant,
détergent..), sous peine de lui voir perdre son
hydrophobie, c’est-à-dire d’absorber également
l’eau ou tout liquide polaire.
Avant d’utiliser un absorbant sur un polluant
donné, bien vérifier que la nature chimique de ce
dernier est compatible avec celle de l’absorbant
(pas de dissolution de l’absorbant par le produit
chimique, pas de réaction entre eux…).
Après absorption, le mélange produit chimique/
absorbant présente généralement toujours les
mêmes dangers que le produit chimique de
départ : inflammabilité, toxicité, corrosion. Le
déchet est donc à manipuler avec précaution
et son mode d’élimination doit être choisi en
conséquence : ne pas hésiter à consulter les
fabricants ou les organismes techniques spécia-
lisés (voir C11).
Tous les aspects de dangerosité de l’absorbant
imprégné de polluant sont à prendre en consi-
dération dans le transport de ces matières dan-
gereuses (TMD) qui doit se faire dans le respect
des règlements ADR, RID, ADNR et IMDG en
vigueur.
© C
edre
Épandage de tourbe par des opérateurs équipés d’EPI adaptés
© C
edre
Équipement de protection individuelle
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
40
Que faire des absorbants souillés ?
C11
Les voies d’élimination des absorbants après uti-
lisation sont variées et dépendent :
de la nature du polluant ;•
de la nature de l’absorbant ;•
de la charge en polluant ;•
de la charge en eau ;•
de la charge en autres matières minérales •
(ex. : sable) ou organiques (ex. : algues) avec
lesquelles l’absorbant est éventuellement
mélangé ;
du volume de déchets à traiter.•
éviter de mélanger l’absorbant souillé avec
d’autres déchets divers sous peine d’en compli-
quer l’élimination.
Incinération
L’incinération doit être réalisée dans des instal-
lations d’incinération de déchets industriels spé-
ciaux et selon la réglementation.
Cependant, certains fours de cimenterie peuvent
également accepter des déchets fortement char-
gés en hydrocarbures.
Pour de petites quantités (quelques mètres
cubes), il peut être envisagé, avec une déroga-
tion des autorités chargées de la gestion des
déchets et de l’unité de traitement, d’éliminer
les absorbants souillés dans des installations
d’incinération d’ordures ménagères. L’absor-
bant souillé est alors ajouté en faible quantité
aux ordures afin de ne pas perturber le bon fonc-
tionnement du four.
Dans tous les cas, il est important de bien
connaître la nature du déchet et la nature de
l’absorbant afin d’informer de façon précise le
responsable des installations et ainsi éviter des
problèmes (ex. : production de vapeurs toxiques
ou corrosives).
Mise en décharge après stabilisation
Une fois stabilisés, certains absorbants souillés
peuvent être mis en décharge (CSDU : Centre
de Stockage des Déchets Ultimes) ou éventuel-
lement être utilisés comme remblais (selon la
réglementation nationale en vigueur).
Lorsqu’il s’agit d’hydrocarbures, le mélange
absorbant/polluant doit être suffisamment
stable pour éviter tout relargage ultérieur d’hy-
drocarbures (en particulier absence de polluant
libre). La stabilisation du déchet peut être effec-
tuée en mélangeant intimement celui-ci avec de
la chaux vive et un substrat minéral bien divisé
(cendre, scories...). Le pourcentage de chaux
doit être au moins égal à celui d’hydrocarbures,
et le déchet doit contenir suffisamment d’eau,
sinon il faut en ajouter (1 kg de chaux vive néces-
site 0,3 kg d’eau pour réagir).
La chaux réagit fortement avec l’eau et pro-
voque une forte élévation de température qui
permet au polluant libre de se fixer (adsorption)
sur le substrat minéral. Vérifier que l’absorbant
peut supporter cette élévation de tempéra-
ture sans générer des émissions de vapeurs ou
de jus toxiques, corrosifs...
Le mélange entre le déchet et la chaux peut être
réalisé en malaxeur (bétonnière, mélangeur à
tambour), en fosse à l’aide d’une pelle hydrauli-
que, en andain à l’aide d’un rotovator agricole.
Le déchet absorbant/hydrocarbure ne doit pas
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
41
évoluer dans le temps : l’absorbant doit être sta-
ble, insoluble et le mélange ne doit pas conte-
nir de fraction susceptible de pourrir ou de se
décomposer (matière organique).
Pour une utilisation en remblais, le déchet absor-
bant/hydrocarbure doit avoir une tenue méca-
nique suffisante.
Lorsqu’il s’agit d’un produit chimique, il
convient de prendre conseil auprès d’un orga-
nisme expert, les voies d’élimination pouvant
être très diverses : incinération, neutralisation,
stabilisation...
Les coordonnées des différentes unités de traitement françaises sont disponibles sur le site Internet du SINOE (Système d’Information et d’Observation de l’Environnement), base de données sur les déchets : http://www.sinoe.org
Qui consulter en France pour toute question relative à l’élimination ?
Localement : la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du loge-•
ment (DREAL), les services de la Direction départementale de l’équipement et de l’agri-
culture (DDEA) du département concerné, voire les services techniques des mairies.
Plus généralement :•
- l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’énergie)
Tél : 02 41 20 41 20 - Fax : 02 41 87 23 50
www.ademe.fr / Rubriques L’ADEME en régions / Nos délégations régionales
- le Cedre
Tél : 02 98 33 10 10 - Fax : 02 98 44 91 38
www.cedre.fr
Courriel : [email protected]
© C
edre
Absorbants souillés en benne
© C
edre
Barrages absorbants faiblement souillés
Il est plus difficile d’éliminer un mélange
d’absorbant et de polluant que du polluant pur
(récupéré sur l’eau, par exemple). Chaque fois
que cela est possible, il est donc préférable d’in-
tervenir d’abord sans absorbant directement à
l’aide d’un récupérateur, l’utilisation d’absorbant
servant plutôt à finir le travail de nettoyage.
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
42
D
Retours d’expériences
Pollution de l’Erika D1
Pollution du Prestige D2
Pollution du Rokia Delmas D3
Pollution d’Ambès D4
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
43
D1
Pollution de l’Erika
Utilisation de barrières filtrantes et autres
dispositifs de filtration, pollution de l’Erika
Le naufrage de l’Erika en décembre 1999 et la
marée noire qui en découle donnent lieu à la
mise en place de nombreuses actions pour pro-
téger les sites sensibles sur le plan économique
et écologique.
Un des modes de protection consiste à construi-
re des barrières filtrantes pour prévenir des
entrées de fioul à l’intérieur de bassins salicoles
ou ostréicoles, et assurer une filtration au niveau
des prises d’eau pour poursuivre l’alimentation
en eau de ces bassins.
La protection de sites de production salicole des
marais salants de Guérande et du Mes donne
lieu à la construction de barrières filtrantes de
fortune (remplies de paille, de coquilles d’huîtres
ou de pouzzolane) agissant sur toute la colonne
d’eau, ainsi que celle de dispositifs plus com-
plexes de filtration pour l’alimentation des prises
d’eau.
Si ces barrages ne permettent pas d’entraver le
passage des hydrocarbures sous leur forme dis-
soute, ils présentent l’avantage de limiter la dis-
sémination de la pollution et de s’épargner des
opérations de nettoyage longues et coûteuses.
La multiplication des systèmes de rétention ou
confinement du polluant, en surface, au fond
et à différents niveaux le long du chenal ou de
l’étier à protéger, apparaît comme la solution la
plus pertinente et efficace.
© C
edre
Barrière filtrante en paille
© C
edre
Dispositif expérimental de filtration à base de coquilles d’huîtres, paille et pouzzolane à l’entrée d’une vasière
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
44
Pollution du Prestige
D2
Protection des zones conchylicoles contre la
pollution du Prestige, Bassin d’Arcachon
En novembre 2002, le naufrage du pétrolier
Prestige provoque la deuxième marée noire par
du fioul lourd dans les eaux françaises en moins
de 4 ans. Après avoir souillé les côtes de Galice,
celle-ci menace, cette fois, les côtes aquitaines
ainsi que des sites sensibles tels que le Bassin
d’Arcachon.
Les exploitations conchylicoles, situées sur le Bas-
sin, sont alimentées en eau de mer par des pri-
ses d’eau installées dans des chenaux ou directe-
ment sur l’estran et menacées par des arrivages
récurrents de boulettes et galettes d’hydrocarbu-
res dérivant au gré des courants. Au regard de la
sensibilité économique de ce secteur, il apparaît
indispensable de protéger chenaux, bassins et
conduites d’adduction pour les préserver d’une
intrusion de pollution particulaire.
Pour ce faire, trois niveaux de protection sont
mis en œuvre :
un premier niveau à l’entrée des chenaux (dis-•
tant d’une dizaine de mètres des prises d’eau)
est constitué de filets à grandes mailles (5 cm
environ) visant à retenir les macro-déchets flot-
tants et assurer une protection mécanique du
second dispositif ;
derrière ce filet grossier, un ou deux rideaux •
de filets plus fins (ex. : filets à civelle) sont éga-
lement mis en place, afin de capter les nappes
compactes d’hydrocarbures entraînées par le
flot ;
un dispositif de filtration, disposé au droit des •
prises d’eau, constitue un troisième et dernier
niveau de protection basé sur le principe d’une
filtration par captage des fractions particulai-
res d’hydrocarbures présentes dans la colonne
d’eau. Ce piégeage de polluant s’effectue sur
un filtre constitué d’un matelas de fibres de
polypropylène hydrophobes (spaghettis) d’une
épaisseur minimale de 10 cm installé dans un
caisson placé en entrée de canalisation. Cha-
que caisson est constitué de trois faces filtran-
tes (deux latérales et une frontale), qui peu-
vent accueillir des tiroirs filtrants extractibles
par le haut. Fabriqués en tôle perforée, ces
tiroirs sont remplis de fibres à chaque alerte
de pollution.
© C
edre
© C
edre
Dispositifs de filtration sur prise d’eau (3e niveau de protection)
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
45
D3
Pollution du Rokia Delmas
Confinement et récupération de polluant
Le 24 octobre 2006, le porte-conteneurs Rokia
Delmas s’échoue sur les hauts fonds à proximité
de la côte sud de l’île de Ré (Charente-Maritime).
Les tentatives de déséchouement restent vai-
nes et les autorités se résolvent à demander le
découpage de l’épave. Durant ces opérations et
malgré le pompage des différents fiouls à bord,
quelques fuites minimes sont détectées.
Le dispositif antipollution, régulièrement mis
à jour par la Marine nationale en fonction de
l’état d’avancement du chantier, préconise l’uti-
lisation d’absorbants dans les zones confinées
du navire : cales, zones d’eaux calmes limitées
par les bordés, en complément des écrémeurs.
Les absorbants en feuilles (type B), en barrages
(type E) et en écheveaux (type F) ont permis la
récupération des traces d’huile et d’hydrocarbu-
res surnageants.
© D
R
Intérieur du navire découpé où sont déployés des absorbants en complément d’un écrémeur
Mise en place d’écheveaux et de barrages absorbants autour du Rokia Delmas
© D
R
© D
R
Barrages absorbants embarqués à bord de l’Abeille Bourbon
© D
R
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
46
Pollution d’Ambès
D4
Protection de la Garonne, traitement de nap-
pe de polluant et nettoyage des jalles, pollu-
tion d’Ambès
Le 12 janvier 2007 à 8 h 00, le fond d’un bac
de pétrole brut situé sur un dépôt pétrolier se
rompt. La totalité du bac, soit 13 500 m3 de
pétrole brut, se déverse brutalement, créant un
effet de vague qui permet à environ 2 000 m3
de passer par-dessus le merlon de la cuvette de
rétention. Une partie du pétrole s’accumule dans
les tranchées pluviales puis atteint, par gravité, le
décanteur. Une autre partie s’écoule en dehors
du dépôt et contamine la Garonne ainsi que près
de 2 km de fossés et chenaux marécageux (jal-
les).
La lutte contre la pollution du milieu aquati-
que se traduit notamment par des mesures de
protection de la Garonne, de traitement de la
nappe de 50 m3 qui y dérive et de nettoyage des
jalles. Ces opérations nécessitent l’utilisation de
grandes quantités d’absorbants sous différentes
formes :
vrac (type A) pour fabriquer des barrages fil-•
trants dans les jalles et garnir le fond des filets
récupérateurs d’un petit navire récupérateur ;
barrages (type E) pour limiter l’étalement et •
récupérer le pétrole sur la Garonne et dans les
jalles ;
feuilles (type B) pour récupérer le pétrole dans •
les jalles, les aires de décontamination et sur
les sols pollués.
© C
edre
Barrière filtrante, vrac (type A) et barrage absorbant (type E)
© C
edre
Feuilles (type B) utilisées sur les aires de décontami-nation
© C
edre
Barrages (type E) pour limiter l’étalement et récupérer le pétrole sur la Garonne
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
47
Complément d’information
Glossaire E1
Adresses Internet utiles E2
Bibliographie E3
E
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
48
Glossaire
Absorption
Propriétés de certaines substances à laisser pénétrer une autre substance en la retenant. Ici, rétention du polluant à la surface de l’absorbant.
ADNR
Règlement relatif au transport des marchandises dangereuses par voie de navigation sur le Rhin.
ADR
Accord européen relatif au transport des marchandises dangereuses par route.
Adsorption
Phénomène physicochimique par lequel une espèce chimique peut s’accumuler à la surface d’un solide (à son interface avec l’air, l’eau) et tout autre fluide gazeux ou liquide. Ici, rétention du polluant dans l’ab-sorbant lui-même.
Afnor
Association Française de Normalisation.
Andain
Bande continue de fourrage laissée sur le sol après le passage d’une faucheuse ou d’une andaineuse. Par extension, petit talus longiligne réalisé avec un matériau.
Anfractuosité
Cavité profonde irrégulière.
Apolaire
Caractéristique d’un produit non miscible dans l’eau.
ASTM (American Society for Testing and Materials)
Organisme américain éditant des normes concernant les matériaux, produits, systèmes et services.
Bagasse
Résidu végétal (ex : tige de canne à sucre).
Boudin
Barrage absorbant.
Brande
Végétation des landes, des sous-bois.
BS (British Standard Institute)
Organisme britannique éditeur de normes.
Capacité de rétention à saturation (Cr sat.)
La capacité de rétention à saturation (Cr sat.) se traduit par un rapport mesuré en présence d’un excès d’hy-drocarbures entre la masse d’hydrocarbures retenue et la masse d’absorbant. La capacité de rétention à saturation en poids correspond à une quantité maxi-male en kilos d’hydrocarbures que peut retenir 1 kg d’absorbant.
Capacité de rétention (Cr) - pouvoir absorbant
La capacité de rétention (Cr) se traduit par un rapport entre la masse d’hydrocarbures retenue par l’absorbant et la masse d’absorbant. La capacité de rétention en poids correspond à une quantité en kilos d’hydrocarbu-res que peut retenir 1 kg d’absorbant.
CGSB (Canadian General Standards Board) : ONGC (Office des Normes Générales du Canada)
Organisme canadien éditeur de normes.
Effluents
Eaux usées ou déchets liquides rejetés dans l’eau lors d’opérations de nettoyage dans la lutte contre les pollutions.
Emulsion
Mélange de deux substances non miscibles (qui ne se mélangent normalement pas), comme l’eau et l’huile et dont l’une des deux est en suspension (petites gouttelettes) dans l’autre.
Gaffe
Perche munie d’un crochet.
E1
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
49
Granulométrie
Mesure des dimensions et détermination de la forme des particules et des grains d’un absorbant en vrac.
Hydrophile
Un composé est dit hydrophile (qui aime l’eau) ou polaire quand il est soluble dans l’eau.
Hydrophobe
Qui ne présente pas d’affinité ou qui s’associe très difficilement avec l’eau (apolaire).
IMDG code (International Maritime Dangerous Goods code)
Code international relatif au transport des marchandises dangereuses par voie maritime.
Imprégnation
Pénétration d’une substance dans une autre.
Jalle
étier, chenal de marais.
Merlon
Construction ou levée de terre éventuellement maintenue par un soutènement pierreux.
Oléophile
Qui présente une affinité pour les corps gras, qui les absorbe sélectivement.
Perlite
Constituant microscopique des alliages ferreux (Fe3C).
Polaire
Produit miscible dans l’eau.
Polypropylène
Corps obtenu par polymérisation (ce terme décrit la réaction chimique généralement associée à la pro-
duction de matière plastique) du propylène.
Polyuréthane
Résine (matière plastique) obtenue par condensation de polyesters (ou de polyéthers) avec des isocyanates.
Pouzzalane
Cendre volcanique claire et friable.
Ralingue
Bordure en filin d’un tapis absorbant, d’une voile ou d’un filet de pêche.
RID
Règlement relatif au transport international des marchandises dangereuses par voie ferroviaire.
Roselière
Lieu où poussent des roseaux.
Ru
Petit ruisseau.
Scories
Résidus solides provenant de la fusion de minerais métalliques, de l’affinage de certains métaux ainsi que de la combustion à haute température de matières.
Vasière
Fond vaseux.
Viscosité
Résistance d’un liquide à l’écoulement uniforme et sans turbulence.
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
50
Adresses Internet utiles
E2
France :
ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie). [en ligne].Disponible sur : www.ademe.fr (consulté le 01.04.2009)
Afnor (Association Française de Normalisation). [en ligne]. Disponible sur : http://www.afnor.org (consulté le 01.04.2009)
Cedre (Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux). [en ligne]. Disponible sur : http://www.cedre.fr (consulté le 01.04.2009)
DRIRE (Directions Régionales de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement). [en ligne].Disponible sur : http://www.drire.gouv.fr (consulté le 01.04.2009)
Marque NF : La certification NF. Site officiel de la marque NF. [en ligne].Disponible sur : http://www.marque-nf.com (consulté le 01.04.2009)
SINOE : information, observation, environnement. La base de données sur les déchets.Données nationales. [en ligne].Disponible sur : http://www.sinoe.org (consulté le 01.04.2009)
Autres pays :
Canada : Environment Canada. Sorbent Technology Databases. [en ligne].Disponible sur : http://www.etc-cte.ec.gc.ca/databases/Sorbent (consulté le 01.04.2009)
Minerals Management Service. Testing and Evaluation of Sorbents. [en ligne].Disponible sur : http://www.mms.gov/tarprojects/180.htm (consulté le 01.04.2009)
Royaume-Uni :Marine and Fisheries Agency. Oil Spill Treatment Products Approved for Use in the United Kingdom. [en ligne].Disponible sur : http://www.mfa.gov.uk/environment/documents/Oiltreat.pdf (consulté le 01.04.2009)
Etats-Unis :EPA (Environmental Protection Agency). NRT-RRT Factsheet. Application of Sorbents and solidifiers for oil spills. [en ligne].Disponible sur : http://www.epa.gov/emergencies/docs/oil/ncp/SorbSolidifierFactsheet2007finalV6.pdf (consulté le 01.04.2009)
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
51
Bibliographie
E3
Normes Afnor :
Afnor (Association Française de Normalisation). Essais des eaux - Détermination du pouvoir absorbant - Capacité de rétention en huile. Norme NF T90-360. Paris : Afnor, 1997. 12 p. [en ligne].Disponible sur : http://www.boutique.afnor.org/NEL5DetailNormeEnLigne.aspx?&nivCtx=NELZNELZ1A10A101A107&ts=2590250&CLE_ART=FA045064 (consulté le 01.04.2009)
Afnor (Association Française de Normalisation). Essais des eaux - Détermination du pouvoir absorbant tous liquides. Norme NF T90-361. Paris : Afnor, 1997. 8 p. [en ligne].Disponible sur : http://www.boutique.afnor.org/NEL5DetailNormeEnLigne.aspx?&nivCtx=NELZNELZ1A10A101A107&ts=7587229&CLE_ART=FA045065 (consulté le 01.04.2009)
Afnor (Association Française de Normalisation). Produits de lutte contre la pollution des eaux et des sols - Classification des produits absorbants. Norme NF T90-362. Paris : Afnor, 1998. 8 p. [en ligne].Disponible sur : http://www.boutique.afnor.org/NEL5DetailNormeEnLigne.aspx?&nivCtx=NELZNELZ1A10A101A107&ts=7587409&CLE_ART=FA046451 (consulté le 01.04.2009)
Afnor (Association Française de Normalisation). Produits de lutte contre la pollution des eaux et des sols - étiquetage des produits absorbants. Norme NF T90-363. Paris : Afnor, 1998. 8 p. [en ligne].Disponible sur : http://www.boutique.afnor.org/NEL5DetailNormeEnLigne.aspx?&nivCtx=NELZNELZ1A10A101A107&ts=7587409&CLE_ART=FA046452 (consulté le 01.04.2009)
Utilisation des produits absorbantsGuide opérationnel
52
D’autres réglementations et normes existent à l’étranger
En Europe, l’Allemagne est très avancée sur le
sujet. Les produits absorbants font l’objet d’une
procédure de sélection définie par le groupe
d’experts du GMAG (matériels et moyens de
lutte contre les risques menaçant les eaux), le
groupe de travail LTwS (stockage et transport
de produits risquant de polluer l’eau) et finalisée
par le Ministère Fédéral de l’Environnement, de
la Protection de la Nature et de la Sécurité des
Réacteurs.
Publication du Comité consultatif auprès du
Ministère fédéral de l’environnement, de la pro-
tection de la nature et de la sécurité des réac-
teurs, d’août 1998 sous le titre : « Exigences
applicables aux absorbants pour hydrocarbu-
res » (référence LTwS 27).
Les produits absorbants sont classifiés selon les
résultats de tests spécifiques en 4 types :
type 1 : utilisables sur l’eau ;•
type 2 : utilisables sur sol ou sur l’eau pour un •
temps de contact court ;
type 3 : utilisables exclusivement sur sol ;•
type 4 • : absorbants conditionnés utilisables
aux mêmes conditions que le type 1.
De plus, les produits de type 4 se voient adjoin-
dre une mention SF lorsqu’il s’agit de tapis ou de
coussins. La mention R est réservée aux absor-
bants routiers.
L’emballage des absorbants répond aussi à des
exigences particulières quant à leur couleur
(Type 1 : bleu ; Type 2 : rouge ; Type 3 : noir ;
Type 4 : vert) et au contenu de l’information
technique associée : type et mention, nom du
produit, matériaux de base constituant le pro-
duit, dosage à employer, date de fabrication et
de livraison, règles de sécurité relatives à l’em-
ploi du produit, instructions d’usage, adresse du
distributeur.
Les certificats de test ont une validité de 6 ans.
À voir également :
les travaux d’• Environnement Canada sur les
méthodes de tests applicables aux absorbants
(CGSB 25.14, édition 1996) ;
les normes • britanniques : BS 7959-3, édition
2007, sur le code couleur applicable à ces pro-
duits ; BS 7959-2, édition 2000 sur l’hydropho-
bie et la flottabilité des absorbants pour les
liquides huileux et BS 7959-1, édition 2000 sur
la capacité d’absorption des absorbants ;
les normes • américaines, ASTM F 716-82, édi-
tion 2001 ; ASTM F 716-07, édition 2007 ;
ASTM F 726-06, édition 2006, qui mesurent
la capacité d’absorption de ces produits, leur
flottabilité, leur résistance... Sont également
associés d’autres essais facultatifs (selon
d’autres méthodes d’essais) pour contrôler
l’état du produit, sa durée de conservation…
(Tests de moisissure, de résistance du produit
à l’eau et au feu).
ANNEXE : AUTRES RÉGLEMENTATIONS ETNORMES À L’ÉTRANGER