Guadet Cours 1

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    MAON, PROTAT FRERES, IMPRIMEURS.

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    LMENTS ET THORIEDE

    L'ARCHITECTE RECOURS PROFESS A L'COLE NATIONALE ET SPECIALE

    DES BEAUX-ARTS

    J. GUADETinspecteur generai. des p.atiments civils

    professeur et membre du conseil suprieura l'cole des beaux-arts

    TOME I

    PARISLIBRAIRIE DE LA CONSTRUCTION MODERNEAULANIER et Cie , DITEURS

    13, Rue Bonaparte, 13{En face de l'cole des Beaux-Arts.)

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    PRFACE

    L'origine de ce livre est double; il a mme, en quelque sorte, deuxailleurs.

    Depuis iSj2, fui toujours eu l'honneur et la grave responsabilitd'enseigner l'architecture; pendant vingt-deux ans, charg de ladirectiond'un atelier de plus en plus nombreux, j'ai pu constater combien les con-naissances premires, les bases, faisaient trop souvent dfaut nos lves:lacune que rien ne peut ensuite combler. C'est un vif regret pour unprofesseur lorsqu'il voit un jeune homme bien dou, ardent et travail-leur, arriver mal prpare aux tudes, n'apportant qu'une instructionde hasard et de circonstances, un bagage indigeste, et pas mme l'ide,pas mme la notion lointaine du caractre srieux et lev des tudes, pasune prparation mthodique, pas une ouverture d'esprit sur les horizonsd'art. Si le sol est vierge encore, si le jeune homme n'a pas, du moins,reu de ces prtendus commencements d'instruction qui ne sont, trop sou-vent, qu'une souillure indlbile, tout espoir est permis : la tache duprofesseur sera laborieuse, mais fructueuse. Si le pauvre lve arrivedj form, comme on dit, le plus souvent, hlas! le professeur qui onle prsente devrait, dans sa conscience, rpondre : il est trop tard !

    Cela, Ions ceux qui ont enseign le savent, et ne me contredirontcertes pas. A quoi doue cela tient-il?

    Elments et Thorie

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    2 PRE] A< i

    A beaucoup de raisons, videmment, mais avant tout, peut-tre, etcelle-ci : il n'y a pas de livre usuel fait pour ceux qui commencent tudier l'architecture, non plus que pour ceux qui entreprennent la tchede leur en enseigner les lments. Ce livre de l'lve et du matre, favaivoulu le tenter, et j'en avais commence la prparation : travail consi-drable, mais intressant et utile, que je pouvais peut-tre mener bien,aprs plus de vingt annes d'enseignement et d'exprience des lacunesdont souffrent nos levs.

    Ce livre, dans ma pense, devait s'appeler Les lments del'Architecture.

    Mais depuis, j'ai t charg, et l'cole des Beaux-Arts, du Cours deThorie de l'Architecture. Ce cours, que j'ai commence en 1894,coinporte l'enseignement des principes de l'architecture. Sou programmegnral, que je transcris ici, est le suivant :

    COLE NATIONALE ET SPCIALE DES BEAUX-ARTSPROGRAMME DU COURS DE THORIE DE L'ARCHITECTURE

    Ce cours a pour objet l'tude de la composition des difices, dans leurs lments et dans leurs ensembles, au double point de vue de l'art et de l'adaptation des programmes dfinis, des ncessites male-

    riciles.(f Dans la premire partie, on tudiera successivement les lments

    proprement dits, c'est--dire les murs, les ordres, les arcades, les portes, les fentres, les votes, les plafonds, les combles, etc.; puis les" lments plus complexes, tels que les salles, les vestibules, les porches, les portiques, les escaliers, les cours, etc.

    Dans la seconde partie, aprs avoir tabli les principes gciieiaux de composition, ou tudiera les principaux genres d'difices: religieux,

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    PREFACE 3 civils, militaires, d'utilit publique et d'habitation prive, donnant de chacun d'eux les exemples les plus remarquables taules les poques et dans tous les pays, montrant quels besoins ils repondaient, expo- saut ensuite comment et dans quelle mesure ces besoins se sont modifis pour arriver aux exigences actuelles et aux programmes les plus rcents.

    La matire, on le voit, est des plus vastes, la fois lmentaire ettranscendante , car il n'y a pas d'tudes d'art qui ne soient de hautestudes.

    En vue de ce cours, j'ai d pourquoi ne le dirais-jc pas? tudier nouveau ce que j'tudiais depuis dj quarante ans, condenser enformulestangibles ce qui, souvent, n'est qu'un instinct, rsumer l'exprienceacquise, non pas tant pour moi-mme que pour mes jeunes auditeurs,dont le nombre toujours croissant i mes leons a t la meilleure rcom-pense de mes efforts.

    Et, naturellement, j'ai d remanier et complter ce que j'avais d'abordprpar pour les seuls commenants, et, tout en remontant toujours auxclments, bases de toutes les tudes, aborder des sujets que je m'taisd'abord interdits, taudis que d'autre part je ne pouvais, dans ce cours,que rappeler les lments, m'y rfrer avec insistance, mais non les expo-ser eu dtail comme partie intgrante de cet enseignement.

    Ou m'a souvent demand dj si je ne publierais pas ce cours. Certes,il y aurait, l encore, matire un livre intressant, dont le titre toutnaturel serait :Thorie de l'Architecture.Livre utile, oui, mais incomplet aussi, car il y manquerait prcis-

    ment la matire fondamentale, les lments. Si le livre que je prparaiscomme professeur d'atelier devait s'arrter trop tt peut-tre, ce qui est

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    4 PREFACEun dfaut facilement rparable celui que je prparerais comme profes-seur de thorie ne commencerait qu' la seconde tape du chemin par-courir.

    Et voil pourquoi le livre vraiment utile aux eleves, qu'ils soientdbutants ou dj avancs dans leurs ludes, doit tre une fusion de cesdeux programmes : l'exposition des lments les thories qui s'endgagent. J'ai doue pris le parti defondre en une seule mes deux prpa-rations, d'ajouter eu sous-uvre les premiers clments au cours dethorie : chose d'autant plus logique que les lignes de dmarcation sont, enpareille matire, bien arbitraires, et que si un cours a le droit d'treincomplet lorsqu'il suppose des tudes antrieures dj faites, le livre doittre complet, au contraire, lorsqu'il a surtout en vue les ludes premires,ces tudes si importantes d'o dcoule tout le reste, comme dans uneexploration tout dpend du choix heureux du premier sentier.

    Ds lors, ce livre devait recevoir le titre qui rsulte naturellementde cette double destination, et s'appeler :

    lments et thorie de l'Architecture.Mais thorie initiale seulement, car, pour la dernire partie et la

    plus leve de la thorie, c'est--dire la composition gnrale des difices,ce srail dpasser le cadre que je me suis donne. Si, plus lard, j'aborde cesujet, ou si quelque autre l'aborde sou tour, ce sera un autre ouvrage,et il y aura alors voir comment il pourra tre conu. Aujourd'hui,je me limite, et je dois me limiter : les ludes d'architecture sont tropvastes pour cire enfermes en deux ou trois volumes ; et pour passer enrevue les uvres et non plus seulement les moyens de l'architecture, cen'est plus un livre lmentaire qu'il faudrait.

    Or, je tiens bien marquer le caractre trs voulu de cet ouvrage :c'est un livre lmentaire. De mme que dans renseignement des lettresil y a les leons transcendantes de littrature d'un Villemain ou d'un

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    PRFACE 5Nisard, et plus modestement les livres de classes, qui peuvent, aprstout, tre signes d'un Burnoufoii d'un Quicherat, c'est bien le livre l-mentaire, le livre de classe, la porte des dbutants, que je prtendspublier.

    Et pourquoi? Pare qu'il manque, je le rpte encore une fois.Oui, je l'affirme, depuis que j'ai l'honneur d'enseigner l'architecture,

    il m'est arriv bien souvent une chose asse^ anormale. Des jeunes gens sedestinant l'tude de notre art ou leurs parents me demandaientl'indication d'un livre lmentaire qui pt les guider dans leurs pre-miers travaux, ou les y prparer si le moment n'tait pas encore venude spcialiser leurs tudes. La mme question a t videmment pose tous ceux qui s'occupent d'enseignement, et tous nous avons d rpondrede mme : cet ouvrage n'existe pas. On trouve bien des Vignole, quiprsentent une thorie telle quelle ou plutt des tableaux de proportion,des ordres d'architecture; on trouve des livres excellents, comme les trai-ts de Rondelet ou de Lonce Reyiiaud, mais qui ne sont pas lmen-taires; on trouve enfin des dictionnaires o les matires lmentaires setrouvent ct des discussions d'ordre plus lev. Mais ces livres, excel-lents consulter plus tard comme rpertoire, ne peuvent prsenter l'ordrelogique des ludes, puisqu'ils obissent au hasard de l'ordre alphabtique :ils dfinissent d'abord /'abaque, qui n'est certes pas la premire chose connatre, et c'est aprs plusieurs volumes qu'on rencontrera le mur, quicertes doit apparatre dans les tudes avant l'abaque.

    Tout art, toute science a cependant ses livres lmentaires, ses guidesdu dbutant ; et si la logique et l'enchanement s'imposent quelque part,c'est bien lorsqu'il s'agit d'initier une tude nouvelle des jeunes gens quin'en ont pas encore l'ide. Pourquoi donc cette lacune?Sans doute, le catalogue des publications architecturales est riche; des

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    6 PRFACEhommes de grand talent ont fait connatre les plus beaux monuments,les uns, connue Penrose, en s'attachant un difice merveilleux dontaucun dtail n'a chapp leur analyse; d'autres, comme Letarouilly,consacrant leur vie entire retracer les difices d'une ville incompa-rable dans les arts; d'autres procdant par parallles et traitant fondtout ce qui touche une famille d'difices; enfin, nous avons de 1resnombreuses monographies, soit des uvres du fasse, soit de monu-ments contemporains. Tout cela runi forme une bibliothque prcieuse,un rpertoire des plus riches, et sous ce rapport notre art n'a rien envier aucune autre branche de connaissances.

    Oui, bon comprend facilement que des artistes pris de leur art,sduits par un magnifique sujet, parfois par la nouveaut de l'indit,aient voulu, avant tout, fixer dans une prsentation dfinitive et com-plte la reproduction de Tuvre laquelle ils s'taient donnes. Cela estplus tentant que la modeste composition d'un ouvrage didactique, surtoutdestin aux dbutants. Dans l'enseignement mme, ce qui charme etintresse le plus, c'est la leon ou plutt le conseil adress aux lves lesplus avancs, ce n'est pas l'instruction des commenants. Et peut-trefaut-il l'exprience de l'enseignement pour voir combien doit tre nces-saire le livre dont je signale l'absence.

    D'ailleurs, cette exprience fait voir aussi combien un tel livre est dif-ficile composer. Entre artistes riches d'tudes, nous nous entendons demi-mot; ici, il faut parler une langue inconnue des lecteurs; il fautlcher de toujours dmontrer et ne compter ni sur l'impression qui nepeut encore tre veille, ni sur k got qui n'est encore que latent ; il fautprocder comme pour une science, et cependant c'est un art qu'il fautfaire voir; enfin il faut viter l'aridit qui rebute, initier aux jouis-sances artistiques encore conjuses, promettre et faire entrevoir plutt quelivrer; inspirer confiance et susciter l'ardeur, mais, eu somme, dire

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    PREFACE 7ses jeunes lecteurs : Subisse: mon livre, puisqu'il le faut, ensuite vousentrere^dans h terre promise!

    Si donc j'ai entrepris ce travail, vraiment fait pour effrayer, c'est quej'tais bien convaincu de son utilit, surtout si je sais rester dans monsujet : les clments thoriques de l'architecture. Peut-tre faut-il indi-quer ce que j'entends par ces mots.

    L'architecture n'a qu'une raison d'tre, bien nette, bien visible : con-struire. Ce mot rsume toutes les fonctions de l'architecte, car, conser-ver, entretenir, rparer, restaurer, c'est encore construire.

    Construire est la fois le but de l'architecte et le moyeu dont il dis-pose; et l'origine tymologique du mot architecte, nous trouvons cesens prcis, qui est une dfinition : matre constructeur.

    Mais si la construction joue un grand rle dans l'architecture, ellen'apparat, au dbut des ludes et dans les recherches d'art, que par seslois gnrales et lmentaires, par ses ncessites; au contraire, Ftudescientifique de ses moyens, de ses problmes, le contrle de ses combinai-sons, ne peut venir que plus tard, lorsque l'lve a dj des notions suffi-santes des formes et des ressources de l'architecture : tout d'abord, il fautlui montrer ce qui est constructible; plus tard, il verra par quelsmoyens il pourra en assurer la construction, c'est--dire la ralisationd'une chose qu'il doit avoir d'abord conue.

    Aussi, les tudes que je propose aux dbutants sont pralables cellede la construction, et ne comportent que les notions de constructibilit;je leur montrerai d'ailleurs que de ces notions drivent les formes d'ar-chitecture; mais je ne leur exposerai pas la science de la construction.Ils la trouveront d'ailleurs dans le livre si prcieux dujcgrett profes-seur M. Brune : je n'ai aucunement aborder les sujets qu'il a traitsd'une faon dfinitive.

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    C> PRFACE

    Je n'arriverai pas non plus, je l'ai dj dit, jusqu' la compositionmme, c'est--dire jusqu' la solution du programme. Composer, c'estfaire emploi de ce qu'on sait. La composition a ses matriaux, commela construction a les siens, et ces matriaux, ce sont prcisment leslments de l'Architecture.An surplus, ht composition chappe aux rgles et aux formules, elle

    s'acquiert videmment, mais ne comporte gure d'enseignement thorique.Elle est tonte personnelle, et ht part du bonheur y est grande : tel qui,aujourd'hui, trouvera sur un programme donne une composition trsheureuse, n'aurait peut-tre rien trouv hier ou demain.

    Le rle certain de renseignement est donc de prparer la composi-tion, d'en amasser les matriaux, et telle doit tre la destination des pre-mires ludes qu'on ne saurait trop approfondir. Les lves ont beaucouptrop, au dbut, l'impatience de la composition : parce que, aux preuvesd'admission de l'Ecole des Beaux-Arts, ou leur demande une esquisse,ils voudraient apprendre sans prparation la ire une esquisse, c'est--direune petite composition. Mauvaise mthode, forcment strile, ci qui rap-pelle trop les procds des tablissements de prparation aux examens, cequ'on appelle les jours candidats.

    Dans la composition ht plus modeste, un petit corps de garde parexemple, il v aura toujours des murs, des portes, des fentres, une cor-niche, une toiture, etc. Que pourra donc faire sur ce sujet celui qui ne saitce qu'est ni une porte, ni une croise, ni une corniche!' Or, Messieurs lesCommenants qui vous hte^de composer, vous ne le save~ pas. Appre-nexjlc donc.

    C'est h't, videmment, le premier objet des ludes; sous la rserve tou-tefois que jamais une partie quelconque des ludes ne doit cire consid-re comme termine. On enseignera l'lve comment il pourra, sansfaire de faute grossire, tablir une porte ou une fentre; mais, toute sa

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    PREFACE 9vie, s'il est vraiment un artiste, il aura l'ambition d'apprendre faireune porte ou une fentre; il verra que l'antiquit, puis les Bramante, lesSan Gallo, et, de nos jours, les Due ou les Dubau, ont bien fait voirquelle est la difficult et la noblesse de cette tude, que j'appelle lmen-taire parce que ce sont l rellement des lments, mais qui n'est pasmoins leve qu'aucune autre.

    Seulement, ces hauteurs nous chappent, nous ne pouvons enseignerque ce qui se dmontre par la logique ou par une autorit inconteste ettraditionnelle. L'au-del de renseignement ne nous appartient pas.

    Mais l'exposition des lments thoriques de l'architecture ne seraitcependant pas complte, si elle se limitait ce programme. Entre leslments de ^architecture, tels que la porte ou la fentre, et la compositiongnrale, il y a place pour les lments de la composition. Unexemple fera comprendre ce qu'il faut entendre par l.

    Un architecte est charg, je suppose, d'tablir un projet de groupescolaire. Le programme est pins ou moins charg, la configuration, etsouvent l'insuffisance du terrain, les accs, les voisinages, des prescrip-tions particulires lui rendront l'lude de son plan plus ou moins labo-rieuse, plus ou moins parfaite : cela c'est la composition. Mais ily aurades choses qu'il devra savoir au pralable: ce qu'est une classe, un prau,une cantine, une salle de dessin, etc. Ceci, ce sont les lments de la com-position, et c'est ce que nous pouvons, jusqu' un certain point, enseigner.

    Voil donc le but modeste de ce livre.Comme mthode, je chercherai passer toujours du simple au com-

    pos, du connu l'inconnu; j'aspire montrer que dans l'architecturetout procde de la dduction. L'tudiant doit refaire ce qu'a fait avantlui le labeur des sicles : connatre d'abord les premiers besoins, les pre-miers moyens, les premiers tmoignages d'art; plus tard, les lmentscomplexes et raffins, crs pour des besoins plus complexes eux aussi :

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    10 PREFACEil doit voir qu'entre ces lments simples et composs il y a un encha-nement, nu progrs graduel tjni serti aussi le sien; il verni ainsi le dve-loppement logique de son art, il comprendra la marche sculaire de cetteuvre laquelle toutes les civilisations ont coopre et qui continue obir Fternelle loi du mouvement et de la transformation.

    Aussi, je n'admets pas, pour nos tudes, de point de dpart conven-tionnel, et si je ne craignais de paratre pdant, en employant un mottrop ambitieux, je dirais que noire mthode doit tre la vrification duprogrs exprimental.

    Une pareille mthode ne saurai! tre exclusive. Je puis avoir commetout artiste mes prfrences et mes aversions, mais je liai jamais com-pris comme professeur la propagande troite ni Texcommunication.

    Je ne conois ni l'enseignement qui au nom de l'antique exorcise lemoyen ge, ni celui qui, au nom du moyen ge, se renferme entre deuxcrans ou deux murailles de la Chine, dont Tune lui cache le pass,l'autre l'avenir.

    Nihil humani a me alienum puto, cela peut se traduire pournous : rien d'artistique ne doit rester hors de nos tudes.

    Mais je n'ai pas i aborder ce qui ne saurait cire pour nous qu'unecuriosit de dilettantisme ou une nigme, non plus que les exceptions dues des fantaisies souvent charmantes, mais que leur caractre exception-nel mme laisse eu dehors des ludes thoriques.

    Modestement et cela est dj laborieux, crove^-k, j'ouvre devantles lves l'inventaire dress aussi mthodiquement que je le puis dupatrimoine acquis de l'architecture; je dis aux lves : Connaisse^d'abord, vous choisirez ensuite; connaisse:, avec l'enseignement, vouschoisirez avec votre libert.

    Ici, je pressens bien les objections :Votre mthode, dira-t-on, n'est qu'un mot, et un mot scientifique;

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    PREFACE I Il'art ne procde pas ainsi, il est fait d'inspirations et de trouvailles, et enemprisonnant l'lve dans -vos dductions, vos enchanements, vous faus-se^ ses ides et ses aspirations; qu'il fasse comme nous, qu'il voie, qu'ilse mle tout, qu'il explore, an hasard peut-tre, il lui en resteraquelque chose, tout cela se tassera, se classera; en forgeant il deviendraforgeron, et un beau jour il arrivera se dgager artiste de tons sesesstlis et de tout ce que, sans le savoir, il aura reu de l'atmosphreambiante des ludes artistiques. Sans doute, et moi aussi je dirai : rien ne vaut pour le dbu-tant la frquentation d'artistes vritables, les exemples, la bienfaisantecontagion, l'ambition mme prmature, l'mulation mme prsomp-tueuse, le rve mme chimrique. A qui n'a pas l'ardeur et la con-fiance, il faut dire : laisse^ li les tudes artistiques, elles ne sont pasfaites pour vous! Et je serais dsol qu'on crt que je travaille poul-ies contents de peu, pour ceux qui n'ont pas reu en don ces deuxbchs capitaux qu'il faut avant tout souhaiter et l'artiste : l'orgueil etl'ambition. Mais mes lecteurs ne sont que des commenants, et serontencore des commenants quand ils arriveront la fin de ce livre. Plustard, ils pousseront leurs tudes, ils entreront dans la libre carrire deshardiesses, des essais personnels, des trouvailles peut-tre. Certes, l'en-seignement a ses limites : personne n'a pu enseigner Ictinus com-ment ou fait un Parthnon, car ce serait ce matre qui l'aurait fait; cen'est pas renseignement qui suffit i faire concevoir la faade de Notre-Dame, les coupoles de Saint-Pierre ou des Invalides, la Place de laConcorde. Mais il faut que les auteurs de ces belles choses disposent dematriaux, manient des lments prouvs. Je ne prtends pas au rlede guide pour tout le voyage; seulement, ceux qui parlent aprs moi,j'indique le bagage emporter.

    Et puis, d'autre fart, je sais que seul on n'tudie ptis facilement les

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    12 PREFACEarts; les prceptes, les livres ne suffisent pas; ds le dbut, il faut le con-seil et l'exemple. A Paris, nous tirons des ateliers qui rpondent cebesoin ; ailleurs, le jeune tudiant est plus abandonne. C'est quelquefoisdans la maison paternelle, parfois dans une cole modeste qu'il devrafaire ses premiers essais ; et souvent, il faut bien le dire, le guide, le pro-fesseur improvise, sera incertain lui-mme, dpourvu, et le dbutant seralivre au hasard de quelques modles, bons ou mauvais, qu'on pourra luiprocurer sans suite et sans choix. Aussi, sans faire, comme dans leslivres classiques lmentaires, le volume du matre en contre-partie icelui de relev, je compte bien que mou livre serti aussi profitable audirigeant qu'au dirig, et je voudrais qu'il put tre considre commeune sorte d'ouvrage d'Ecole normale pour les premires tudes d'archi-tecture.

    Nous voyons trop souvent, je le rpte, des jeunes gens mal prpars,mal commences, des annes perdues; parfois mme il y a plus que dutemps perdu, il faudrait dsapprendre ce qu'on a appris, et il est troplard ; certains commencements vicieux psent sur toute une carrire. Onpeut donc la fois gagner du temps et se mieux prparer : dans noslongues ludes, cela est d'importance capitale.

    Puis encore il faut regarder en face les ralits. Or, notre poque,on demande l'architecte d'tre l'homme srieux et instruit. A l'archi-tecte moderne, il faut du got, du sentiment artistique, de l'imagina-tion fertile, mais il faut aussi du savoir, de la critique, de la fconditde ressources en lace tic programmes toujours plus complexes. Ce que nospres avaient rsoudre comme difficults et comme exigences n'est rien ct de tous les problmes qui s'imposent nous; nous devons con-natre et savoir de plus eu plus. L'architecte aujourd'hui est ou doitcire un homme trs multiple : homme de science pour tout ce qui con-cerne la construction et ses applications ; homme de science aussi par

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    PREFACE 13la connaissance profonde de tout le patrimoine de l'architecture ; artisteenfin dans tonte la supriorit d'un art qui concentre, domine et associeles a titres arts. Il n'est pas de pins noble carrire, mais il n'en est pas depins ardue : il n'y faut rien moins que le concours des facults les plusdiverses, les prparations les pins srieuses dans le domaine de la pen-se, de la science, de l'art.

    J'ai essaye de nie rendre utile dans une partie de cette prparation enexposant ce qui peut et doit s'enseigner sans engager la libert des ludesultrieures. A chacun d'ailleurs le niait re de son choix, le conseiller et leconfident dvou dans l'essor de la composition : l, il faut le contactdirect le l'lve et du matre, la collaboration quotidienne, la pntrationrciproque et personnelle ; l, on n'est plus l'lve d'une cole ou d'unlivre, on est uniquement le disciple d'un artiste. Cet enseignement, toutd'amiti, de respect et de confiance, chappe toute rgle qui ne sentitpas confiance, respect, amiti; le jeune artiste eu reoit tout ce qu'ilpeut recevoir d'autrui, et il n'aura jamais assc:y de reconnaissance pourson souvenir.

    Aprs cela, il ne lui restera plus qu'un seul juge et un seul conseil-ler : lui-mme. Tout ce qu'on peut lui souhaiter alors, c'est de confir-mer la loi du progrs en dpassant ses matres.

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    LIVRE PREMIERINTRODUCTION AU COURS DE THORIE DE L'ARCHITECTURE

    LES

    TUDES PRPARATOIRESInstruction pralable. Instruments.Dessin d'architecture. Dessin en gnral.

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    CHAPITRE PREMIERINSTRUCTION PRALABLE

    SOMMAIRE. Ncessit d'tudes pralables. Instruction gnrale. tudes scientifiques ; mathmatiques ; gomtrie descriptive. Applications l'architecture. Trac des ombres. Notions deperspective. Le dessin et le modelage.Jeune homme, l'ge est venu de choisir une profession :

    vous vous tes dcid pour l'architecture. C'est bien; si cettecarrire est difficile entre toutes, cet art est du moins trs beau,il est par excellence l'art utile et l'art crateur; il est aussi, plusqu'aucun autre, l'art des longues tudes, du savoir multiple, dessrieuses mditations.

    Mais vous tes impatient et, je l'espre, enthousiaste; vousavez admir nos cathdrales, nos chteaux, nos thtres, nospalais de justice, nos htels de ville, et, ds demain, vous rvezde composer votre tour des difices merveilleux, de jeter surle papier des plans de monuments qui seront la symphonie dela pierre et du marbre.

    Doucement. Ce n'est que dans les romans qu'on voit desclosions spontanes de gnies qui devinent tout sans avoir rienappris, et dpassent, par simple intuition, tous les efforts ettous les rsultats de l'exprience. La ralit est plus austre. Lesgrands artistes, les hommes de gnie en tte, ont toujours t

    Elments et Thorie de VArchitecture, 2

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    l8 LMENTS ET THORIE Dl- l'ARCHITECTUREles hommes des longues et profondes tudes, forms par unediscipline rigoureuse de l'intelligence, s'identifiant patiemment leslments, les moyens, le patrimoine acquis de leur art, s'levantde la facult de comparer au droit de choisir, parvenant enfin l'originalit puissante, cette gloire de l'artiste, par la suprioritdu savoir, la rigueur de la mthode, la trempe de l'esprit, laprogression dans l'amour de leur art, mesure qu'ils en pn-traient de plus en plus, et chaque jour davantage, les plus intimesbeauts.Vos tudes seront longues, sachez-le bien ; elles seront d'ail-

    leurs de plus en plus attachantes, et si les dbuts en sont parfoisarides, si toujours elles doivent tre leves et difficiles, plus tarddu moins elles ne vous prsenteront que de nobles et attrayantesdifficults pourvu que la base en soit solide, que le point dedpart en soit bien orient. Il est donc ncessaire que vousconnaissiez vous-mme le plan de vos tudes, les tapes de laroute parcourir. Effray, il est temps encore de vous ddire :si vous persvrez, votre effort sera conscient, et vous aurezvirilement mrit les jouissances que l'art rserve ses fidles.

    Et d'abord, l'architecte, il tant un savoir pralable qui n'estpas l'architecture encore; ce sera le bagage et le fourniment.Vous avez fait, au lyce ou dans une cole, des tudes gn-rales assez bonnes, je suppose; vous tes bachelier, deux fois,peut-tre. Tant mieux; les tudes littraires vous servirontdirectement, car, plus tard, vous aurez autant crire qu' des-siner; surtout, elles vous ont ouvert l'esprit, vous ont appris penser; votre intelligence s'est leve, vous saurez lire avecfruit, raisonner avec mthode, rflchir par vous-mme et discer-ner la vrit du paradoxe ou du sophisme. Que si cette basepremire vous fait plus ou moins dfaut, rien n'est perdu, mais

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    INSTRUCTION PREALABLE 19vous aurez assurer par vous-mme la culture de votre intel-ligence. Ayez seulement de votre art une assez haute ide pourcomprendre que la lecture d'une tragdie de Corneille n'est passans profit pour l'architecte.

    Avec les sciences, nous touchons plus immdiatement, toutau moins plus visiblement, l'architecture. Les tudes scienti-fiques habituent la logique et la rigueur du raisonnement;elles dveloppent la facult d'enchanement des ides, elles sug-grent la mthode, elles sont la saine gymnastique d'un espritqui veut analyser et vrifier, elles crent la volont de l'examenet du contrle. Pascal dniait la facult de raisonner quin'tait pas quelque peu gomtre. Pratiquement, d'ailleurs, lascience vous sera ncessaire dans vos tudes, ncessaire dansvotre carrire; toutefois, son rle sera secondaire, car ce n'estpas elle qui vous donnera l'imagination, l'ingniosit artistique,l'invention ni le got ; mais, sans elle, vous ne pourriez qu'im-parfaitement mettre en valeur ces qualits, raliser vos concep-tions, ni mme les tudier fond. Puis, par une loi imprieusede progrs dans tout ce qui intresse la vie humaine, notrearchitecture devient chaque jour plus scientifique, et vous serezdes arrirs si vous ne devenez pas plus savant que nous quisommes plus savants que nos devanciers.

    Soyez d'abord mathmaticien le plus que vous pourrez ; auminimum, il vous faut l'arithmtique, la gomtrie, l'algbrelmentaire; la gomtrie surtout vous sera indispensable, carvotre art agit avant tout sur des surfaces ou des volumes go-mtriques, et il serait bien tmraire d'aborder l'tude de l'archi-tecture avant de possder cette science. Vous devrez apprendreaussi la trigonomtrie, la gomtrie analytique (courbes dusecond degr), la statique et, s'il se peut, les lments del'analyse. Ces dernires sciences ne vous seront pas indispen-

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    20 ELEMENTS ET THHORIE DE L ARCHITECTUREsables au dbut de vos tudes, et vous pouvez les rserver pourun peu plus tard. Cependant, comme tout cela peut s'apprendrepartout, mieux vaut complter tout d'abord, s'il se peut, votrebagage mathmatique, car une fois familier avec les tudesessentiellement concrtes de l'architecture, vous deviendrezplus rebelle l'abstraction, qui est l'essence des mathma-tiques.

    Partout aussi vous pourrez tudier la physique gnrale etacqurir des notions de chimie. Sachez-en le plus que vouspourrez, sans toutefois y dpenser trop d'un temps que d'autrestudes rclament. Les principes fondamentaux et les grandeslois vous suffiront quant prsent, et vous tudierez plus tardles particularits qui se rattachent plus directement votreart.

    Mais une science que vous devrez tudier de la faon la plusapprofondie, c'est la gomtrie descriptive. Malheureusement,l'enseignement en est peu rpandu, et ordinairement trop som-maire pour vous. 11 vous faudra compter beaucoup sur vous-mme pour l'tudier, avec un bon trait pour guide. Cettescience n'a, en ralit, rien de difficile pour qui possde la go-mtrie lmentaire; ce n'est, proprement parler, qu'unemthode de reprsentation; mais avec elle commence l'habiletde la main, et comme dessin linaire rien ne vaut l'excutionparfaite des pures de gomtrie descriptive.

    Sachez bien que tout ce que vous dessinerez, vos plans, vosfaades, vos coupes, ce sera de la gomtrie descriptive, souventtrs simple, parfois assez difficile. Certes, on s'en est longtempspass, puisque cette science ne date que d'un sicle, et lesgrands architectes d'autrefois n'en dessinaient ni moins bien nimoins exactement. Il leur manquait seulement la clef mtho-dique des procds qu'ils employaient empiriquement, et leur

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    INSTRUCTION PREALABLE 21mrite n'en tait que plus grand : vous qui est donne cettefacilitation qui leur faisait dfaut, sachez en profiter, et pourcela non seulement tudiez la gomtrie descriptive, mais prati-quez-la.

    C'est en effet une science de pratique, et tout en apprenant lathorie, vous devez vous exercer son application. N'tudiezaucune question sans faire vous-mme rigoureusement l'purecorrespondante, sur des donnes diffrentes de celles de l'purede votre livre. Vous vous ferez ainsi vous-mme un atlas per-sonnel de gomtrie descriptive, et en mme temps vous aurezpris l'habitude du trac rigoureux et correct, du dessin prcis etinflexible.

    Habituez-vous aussi saisir les applications architecturales decette tude. La gomtrie descriptive vous parlera thoriquementde lignes, de plans, de cylindres, de cnes, de sphres : vousde trouver les exemples. Ainsi, dans les toitures vous verrezles intersections de plans; l'intersection d'un paralllipipde parun plan oblique se ralisera par la pntration d'une souche dechemine dans un toit; dans les votes, les fts de colonnes,vous trouverez des exemples applicables aux divers problmessur les cylindres, les cnes, les sphres; vous dcouvrirez lessurfaces de rvolution dans les bases et chapiteaux descolonnes, etc., etc. Et ainsi, dans vos promenades mme, vouscommencerez voir l'architecture non plus seulement commeun curieux inconscient, mais dj avec quelque comptencepour analyser ses lments et ses moyens. On a tellementreconnu la ncessit de cette tude, que, depuis quelques annes,on demande, pour l'admission l'cole des Beaux-Arts, unepure de projections architecturales, comme application de lagomtrie descriptive.

    Exercez-vous particulirement aux problmes qui visent le

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    22 ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTUREtrac des ombres, sans quoi vous ne sauriez plus tard tudierni rendre les effets de saillies et le relie! de vos composi-tions.

    .Mais je regarderais comme prmatur d'tudier ds mainte-nant les applications spciales de la gomtrie descriptive com-prises sous le nom de strotomie coupe des pierres etcharpente; il faut, pour ces tudes, quelques notions d'archi-tecture que vous ne possdez pas encore.

    Si vous le pouvez, apprenez quelques premiers principes deperspective. Ce n'est pas d'une urgence immdiate; et d'ailleursla perspective est bien peu de chose apprendre quand on con-nat bien la gomtrie descriptive et les formes de l'architecture.Mais, d'un autre ct, il n'est vraiment pas possible de dessinersi l'on ne possde pas les premires notions de la perspective.

    Mais, direz -vous, on me parle de lettres, d'histoire, desciences, et le dessin ? Je ne l'oublie pas, croyez-le bien, maisj'ai voulu vous exposer d'abord les parties plus svres de vostudes : je veux que vous sachiez que le droit aux tudes artis-tiques, ce charme privilgi, est une rcompense qu'il faut avoirmrite.Du dessin, une seule chose est dire : vous ne serez jamais

    assez dessinateur. tudiez le dessin d'une faon srieuse etsvre, non pour taire des images agrables, mais pour serrerde prs une forme et un contour; apprenez connatre votremodle, quel qu'il soit, le rendre fidlement; soyez, en unmot, un dessinateur loyal, chose plus rare que vous ne pensez.Seule l'tude du dessin vous rendra sensible aux proportions, ces nuances extrmement dlicates qui dlient le compas etque l'il cependant peroit; elle vous donnera la fcondit,l'imagination, la richesse artistique. Cela est si vrai que, par un

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    INSTRUCTION PREALABLE 2}phnomne constant, nous voyons toujours les plus habilesdessinateurs devenir les compositeurs les plus fconds, les plusdous d'imagination et d'ingniosit, aussi bien pour concevoirles dispositions d'un plan que pour projeter une faade dcora-tive; et cela doit tre, car en art tout se tient, et le dessin est lapierre angulaire de tous les arts.

    Et, sachez-le bien, vous n'arriverez bien dessiner l'architec-ture, bien excuter un dessin gomtrique, que si vous tessuffisamment dessinateur, au sens ordinaire du mot. En voulez-vous la preuve? Supposez deux architectes mesurant un mmemotif d'architecture, d'architecture purement gomtrique, sansornementations ni sculptures. Tous deux ont apport la mmeprcision dans leurs relevs, la mme exactitude dans leurstracs; mais l'un est dessinateur, l'autre non. Le dessin dupremier sera la reprsentation fidle et vraie du modle, celui dusecond nen rendra ni le caractre ni la forme mme.

    L'tude du dessin se compltera par celle du modelage, autreforme du dessin ; car, en dessinant, en modelant, ce n'est pas lamain qu'on exerce, c'est l'il, la facult de voir juste et vrai;seulement, tandis que le dessin vous apprend voir l'apparencedes objets, le modelage vous apprend en voir la ralit, etvous prpare plus directement encore au sens de l'architecture.

    Quant au dessin gomtral ou d'architecture, j'en parlerai plusloin.

    Tel est, dans son ensemble, le plan des tudes prparatoires,tudes qu'on peut taire partout o se donne l'enseignementsecondaire. Il n'est point besoin pour cela d'une cole spciale,il vaut mieux, au contraire, n'aborder l'tude de l'architectureque bien arm de ces tudes pralables. Et alors, l'esprit prpar la mthode qui rgira plus tard vos tudes, vous serez gale-

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    24 LMENTS ET THORIF DP l'ARCHITECTUREment intress par leur ct scientifique et leur ct artistique,et vous pourrez taire de rapides progrs, car vous n'aurez nimauvaises habitudes perdre, ni dbuts dfectueux oublier :vous aurez march droit ds le dpart, et, pour continuer desuivre la ligne droite, il vous suffira de marcher devant vous.

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    CHAPITRE IIDES INSTRUMENTS DE DESSIN

    ET DE LEUR EMPLOI

    SOMMAIRE. Les Instruments de travail. Indications pratiques. Papier dessin. Usage de la planche, du T, des querres, descompas, etc. Le trait. L'encre de Chine. Pratique du lavis.Quelques mots d'abord de votre outillage :Il vous faudra deux planches dessin, une grand-aigle (i m 10x o m 7)), une demi-grand-aigle (o m 7> x o m 55). Vous pouvez

    encore en avoir une quart grand-aigle (o m 55 x om 375). Cesplanches devront tre encadres, c'est--dire tout le tour enbois dur, et le milieu en bois tendre; les planches simplementembotes, c'est--dire avec du bois dur aux deux bouts seule-ment, ne sont jamais assez prcises. Les meilleurs bois sont lecharme pour les cadres, et le peuplier pour le remplissage. Ilrie faut pas -de nuds qui font tordre le bois, et le bois doittre choisi d'aussi droit fil que possible, d'ailleurs bien ajust etbien plan.Vous viterez sur vos planches les coups, le soleil, l'humi-

    dit, tout ce qui pourrait les faire jouer, et quand vous vousapercevrez que les cts n'en sont plus droits, faites-les ajuster,sans quoi vous n'auriez plus de parallles dans vos dessins.

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    26 LMENTS ET THORIE DE L'ARCHITECTUREVous aurez un T grand-aigle, un demi-grand-aigle, un quart

    grand-aigle, en bois de poirier ou alisier, de droit fil, de bois bienhomogne. vitez aussi les coups, et ne vous servez jamais d'unT ni pour coller ni pour couper votre papier. Il faut que la lameen reste toujours parfaitement droite, sans entailles ni meurtris-sures.Deux querres, Tune longue, l'autre 45 degrs. Il se fait

    maintenant de bonnes querres soit en bois, soit en caoutchoucdurci ou ebonite; le bois doit en tre;t\ choisi comme celui du T. Que les unes\ et les autres ne soient pas trop minces;^ ^^k leur paisseur doit tre peu prs celled'une lame de T. Les querres qui

    Fig. 1. ....onservent le mieux leur ajustage sontles querres assembles (fig. 1). Cet outillage se compltera parun mtre pliant et un double dcimtre en buis; ce derniergradu en millimtres. La division en demi-millimtres estinutile et ne fait que gner.La bote de compas devra tre bien choisie, il faudra y mettre le

    prix; de bons instruments vous dureront toute la vie et vousrendront le travail facile. Ne vous encombrez pas d'une grandebote lourde et embarrassante; le mieux est la pochette, lgre etportative (fig. 2).Vous y trouverez :Un compas dit pointes sches, qui sert mesurer, diviser, etc. Un compas cercles ou compas balustre, branches articules,pour tracer les cercles. Le tire-ligne et le porte-crayon quis'adaptent ce compas. Un balustre ressort pour tracer lescercles d'un trs petit rayon. Une rallonge pour le compas cercle. Deux tire-lignes. Une clef pour serrer ou desserrerles ttes de compas, qui ne doivent tre ni trop dures ni trop lches.

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    LES INSTRUMENTS DE DESSIN ET LEUR EMPLOICes instruments se font en cuivre jaune ou en mtal blanc;

    l'un est aussi bon que l'autre.Ayez soin que vos instruments soient proprement tenus; ne

    laissez pas l'encre scher dans vos tire-lignes.Ce sont les crayons de mine de plomb dont vous aurez

    vous servir, soit crayons proprement dits, soit porte-mines.Achetez-les de bonne qualit , parexemple des Faber, dont il y a quatrenumros : n i, trs tendre; n 2,tendre; n" 3, assez dur; n 4, trs dur.Vous emploierez chaque numro sui-vant le cas, sous cette seule rgie qu'ilfaut toujours pouvoir se servir de soncrayon lgrement, sans graver dans lepapier. Ainsi le n 4 est excellent pourtracer des axes, des lignes limites trsprcises ; le n 2 et le n 1 seront pluttpour crayonner, chercher main-leve.Vous aurez quelques godets de por-

    celaine; un bton d'encre de Chine, qui, pour tre bonne, doittre dure, brillante, d'une teinte noire un peu rousse et nonbleue, ne produisant ni grains ni dpts en la dlayant; deuxpinceaux de grosseur moyenne, gardant bien la pointe lors-qu'ils sont mouills, emmanchs aux deux bouts du mmemanche; des plumes dessin avec porte-plume de la grosseurde vos crayons, et lgers; de la colle bouche; de la gommelastique douce, mais ni gomme grise dure, ni gomme-grattoir qui abment le papier; une ponge douce.Comme couleurs, il vous surfit d'une pastille de carmin etd'une de bleu de Prusse, pour teinter, suivant l'usage, les partiesen coupe. Mais je ne saurais trop vous recommander de n'avoir

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    28 LMENTS ET THORIE DE l'ARCHITECTUREpas, quant prsent, de boite de couleurs. Vous ne pouvez croirecombien la maladie du barbouillage, quand on ne sait pasencore modeler un dessin, donne d'habitudes dplorables, etempche d'acqurir les qualits matresses du dessin, la nettetet le model.

    Plusieurs sortes de papier vous seront ncessaires. Pour lesdessins qui doivent rester au trait, les pures, etc., le papierBulle jaune ou ros est excellent et trs bon march, il laut seu-lement ne pas trop le fatiguer par la gomme, et ne pas choisircelui qui est mou. N'employez pas le verg, dont les stries con-trarient le trac linaire. Pour le lavis, il n'y a rellement quele papier Whatman anglais, excellent, et qui n'a d'autre dfautque son prix lev. Pour les croquis, vous aurez du Bulle ou duCanson et du papier quadrill; enfin, comme papier calque, ache-tez du ilioplique. Tenez votre papier au sec, l'abri de la pous-sire.

    L'emploi de cet outillage appelle quelques recommandations,en vue des bonnes habitudes prendre ds le dbut :

    le vous recommande d'abord de bien proportionner votretaille votre table de dessin et la pente que vous donnerez votreplanche. On dessine tantt assis, tantt debout; dans une posi-tion comme dans l'autre, il importe de ne pas subir de courburefatigante, et surtout d'viter les dpressions du buste qui pour-raient tre fcheuses pour la sant, surtout si la croissance n'estpas termine. Lorsqu'il s'agit d'un jeune homme dlicat, jedirais volontiers aux parents de taire contrler par leur mde-cin cette installation matrielle. En tous cas, il vaut toujoursmieux que la planche dessin ne soit pas plat, et qu'on puissese courber le moins possible en s'en servant. Les trteauxmobiles (fig. 3) sont excellents ce point de vue.

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    LES INSTRUMENTS DE DESSIN ET LEUR EMPLOI 29

    Fig.

    Imposez-vous le soin de toujours enlever de vos planches lesrestes d'anciennes collures; vous les mouillez lgrement, et,quand elles sont bien dtrempes, vous les enlevez avec unelame quelconque qui gratte sans couper, et vous essuyez bien laplanche, sur laquelle vous ne collerez une nouvelle feuille quelorsqu'elle sera bien sche. Pour coller cette feuille, mouillez-la, l'envers, partout galement, et par deux fois, si vous voyezqu'elle ne s'tend pas aplat; puis enlevez l'eau avec une pongeou un linge sec, de telle sorte quevotre feuille soit humide et dten-due, mais non mouille. Alors vousla collez tout autour en commenantpar les quatre milieux, au moyend'une traction suffisante, puis lesangles et enfin les parties interm-diaires. Vous aurez ainsi une feuillebien et rapidement tendue, et votre dessin ne se dformerapas au dcollage. Attendez pour dessiner que votre feuille soitparfaitement sche.

    Le T vous servira pour tracer les horizontales et sera labase de l'querre pour les verticales. Vous ne l'emploierez quesur un seul sens, sa tte dirige par votre main gauche. Pour lesverticales, vous faites glisser l'querre sur le T, le ct perpen-diculaire de l'querre tant sa gauche. Il laudra donc que lejour soit pour vous en face et plutt un peu votre gauche.Le jour du haut est trs mauvais pour le dessin d'architec-ture. T et querres doivent toujours tre trs propres. Voscrayons seront finement taills, vous vous en servirez lg-rement, en tenant le crayon aussi droit que possible. Lors-qu'on le couche le long du T ou de l'querre, on risque de tra-cer des lignes qui s'cartent et ne soient pas droites. Rappelez-

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    30 ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTUREvous que les traits de crayon sont des lignes d'opration qu'ilfaudra effacer sans qu'on ait demander la gomme uneffort qui dtriore le papier. Si les traits de crayon doivent trerecouverts de traits l'encre, il importe galement qu'ils soienttrs lgers, car l'encre prend mal sur un trait de crayon tropappuy.

    Pour appointer le crayon lorsqu'il n'a pas encore besoin d'treretaill, cm se sert utilement d'une petite lime trs douce, ou depapier de verre trs fin.

    Les points de compas doivent tre aussi peu appuys que pos-sible et ne pas taire trou dans le papier. Arrangez-vous pour nemarquer un point au compas que lorsque sa branche est nor-male votre papier : obliquement, vous manquez de prcisionet vous abmez le papier. De mme pour le compas cercle :articulez-en les branches de faon que la pointe-pivot et lecrayon ou tire-ligne soient normaux au dessin. C'est pour celaque les compas tracer qui ne sont pas articuls ne valentrien.

    Le tire-ligne sera employ comme le crayon, aussi droit quepossible, et lgrement. Si vous appuyez trop sur le papier, vousle coupez, et si vous appuyez trop contre la rgle, vous fermezle tire-ligne sans le savoir. Il faut de plus que l'encre soit tou-jours fluide dans le tire-ligne; renouvelez-la donc souvent etnettoyez frquemment les branches avec de l'eau et un petitchiffon. Mmes soins pour la plume dessin. N'employez jamaisni vos tire-lignes ni vos plumes dessin pour l'encre crire.

    Le tire-ligne et la plume vous donneront le dessin dfinitif,aprs quoi vous effacez vos lignes de crayon. Vous arriverezbientt ne faire au crayon que les tracs ncessaires, bien destraits dans un dessin peuvent se taire immdiatement l'encre,entre des lignes limites au crayon ; c'est l'intelligence du dessi-

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    LES INSTRUMENTS DE DESSIN ET LEUR EMPLOI 3 Inateur taire l'application de cette mthode chaque dessin; ilest inutile de faire d'abord tout le dessin une premire fois aucrayon pour ensuite le repasser l'encre, travail purement mca-nique et fastidieux, qui n'arrive qu' fatiguer le dessinateur etson papier.

    L'encre de Chine devra tre dlaye dans un godet rigou-reusement propre; ne redlayez jamais de l'encre sche dans legodet. Un soin particulier doit d'ailleurs tre apport l'emploide l'encre de Chine.

    Pour l'encre au Irait, il faut qu'elle soit assez noire sans pous-ser jusqu'au pteux ; renouvele plusieurs fois par jour, surtouten t; le godet d'encre doit tre recouvert afin d'viter la pous-sire.

    Pour les teintes, des soins analogues sont ncessaires. Aprsavoir dlay dans un godet de l'encre assez noire, laissez-lareposer, et tenez le godet recouvert. C'est l que vous prendrezensuite ce qu'il faudra pour vos teintes, en ramassant avec lepinceau la surface, sans remuer le fond et en mlant, dans unautre godet, plus ou moins d'eau. Ainsi donc, ne passezjamais une teinte avec l'encre de premier dlayage ou, en d'autrestermes, ne vous servez jamais pour une teinte du godet danslequel vous avez tourn l'encre de Chine. Une fois votre teintecompose dans le second godet, bien mlange avec l'eau, ayezsoin, chaque fois que vous imbibez le pinceau, de ne pas remuer,mais de prendre la surface, et arrangez-vous pour avoir assezde teinte sans arriver au fond du godet : les fonds de godet,c'est--dire le dpt que laisse mme la meilleure encre, nedoivent jamais tre employs pour le lavis.

    Pour les teintes peu tendues, vous pouvez au lieu d'un godetemployer du papier teinte, c'est--dire un morceau quelconquede papier non buvard qui vous sert ainsi de godet.

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    j2 ELEMENTS ET THORIE DE L ARCHITECTUREL'habilet dans le lavis ne s'acquiert que par la pratique;cependant, quelques conseils sont encore utiles ici. Si, malgr

    tous les soins de propret que vous aurez pris pendant le trac,emploi de sous-mains, et dtail de mnage qui a son impor-tance emploi de vtements propres et ne dteignant pas, sivotre papier n'est plus blanc et vous parat un peu graiss, don-nez-lui un coup d'pong avec une ponge trs douce et del'eau parfaitement propre, mais trs lgrement et en mouillantpartout. Schez ensuite l'ponge aussi lgrement que pos-sible, sans frotter sur le trait que vous risqueriez d'effacer enpartie. Vous pouvez ensuite commencer le lavis, lorsque lafeuille n'est plus mouille, mais tandis qu'elle est encorehumide, ce n'en sera que mieux pour la premire teinte.

    Ces divers soins paraissent mticuleux; en ralit, ils sontbien faciles, et ainsi vous obtiendrez un lavis transparent, desteintes unies et sans dpt, tout ce qui fait le charme d'unmodel propre et frais.

    L'emploi du pinceau comporte toute une pratique person-nelle qui s'acquiert par l'usage ; tout ce qu'on peut dire, c'estque votre teinte doit toujours rester mouille partout o vousavez la continuer : une teinte qui sche trop vite et ingale-ment, tel est l'cueil des dbutants. Il faut donc pencher lgre-ment votre planche dans le sens o vous passez la teinte, des-cendre cette teinte bien droit, sans qu'un ct avance plus quel'autre, et la conduire lentement, par sries d'environ un deuxcentimtres, mais en reprenant cinq ou six centimtres plushaut. Votre pinceau aura ainsi pass plusieurs fois partout, etvous verrez votre teinte se scher graduellement partir duhaut, en suivant paralllement votre travail, et sans que cettedessiccation vous gagne de vitesse. Laissez plutt les bords de lateinte un peu en arrire, d'un coup de pinceau; l'encre coulera

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    LES INSTRUMENTS DE DESSIN ET LEUR EMPLOI 33ainsi vers le milieu, et vous viterez les cernures, c'est--dire lesdpts noirs sur les bords.En rsum, votre teinte doit tre passe de faon ce que lepapier soit mouill abondamment et galement.

    Pour les teintes fondues, soit que vous dgradiez du noir auclair ou du clair au noir, laites en sorte que la dgradation soitcontinue, et, pour cela, modifiez votre teinte par addition d'eauou de noir chaque fois que vous avancez, et en veillant ceque ces additions soient bien proportionnes. Il est trs difficiled'ailleurs de russir une teinte bien fondue sur du papier encoreblanc; il vaut donc mieux commencer par passer une teinte platequi servira de dessous la teinte fondue.

    Le pinceau veut une grande lgret de main. Affaire d'habi-tude, et aussi de bonnes habitudes. Il ne taut jamais que le brasdroit supporte le corps ; ce bras ne doit pas lui-mme appuyersur le dessin ; le petit doigt de la main droite doit seul tre encontact avec le papier. Le pinceau, tenu peu prs comme uncrayon, par le pouce, l'index et le mdius, doit tre trs libre de sesmouvements et effleurer seulement le papier, de la pointe et nondu ventre. Toujours peu prs galement imbib, si vous voyezqu'il soit trop charg de teinte, retirez-en, et quand vous arrivez la fin de la teinte, comme il faut compter avec ce qui descen-dra, tenez votre pinceau de plus en plus sec en le passant sur dupapier buvard. Laissez votre planche incline tant que la teinten'est pas sche. Si vous avez une seconde teinte repasser surla premire, assurez-vous bien qu'elle n'est plus mouille, sansquoi tout serait perdu.

    Evitez d'ailleurs de passer un grand nombre de teintes de-suite au mme endroit, vous pourriez faire crever le papier par latraction des parties sches et tendues.

    L'ponge peut adoucir des teintes trop noires, enlever les cer-lments et Thorie de l'Architecture. 3

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    34 ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTUREmires; mais c'est un remde dont il ne faut pas abuser. S'il vousarrive d'ponger, que ce soit grande eau, trs lgrement etpatiemment; l'eau sera trs propre, et il faut commencer parmouiller toujours grande eau le surplus de votre papieravant de mouiller l'endroit teint. Autrement, l'ponge enle-vant une partie de la teinte la rpand sur le papier blanc et lesalit. Aprs avoir pong, ramassez soigneusement l'eau, enla\ant constamment l'ponge dans de l'eau propre.

    Mais avant tout, n'oubliez pas que la premire qualit d'unlavis est la nettet. Vous devez dessiner au pinceau aussi nette-ment et avec la mme prcision qu'en vous servant du crayon.Pour acqurir cette rectitude, pour viter ce qu'on appelle lesbavoches, la pratique est ncessaire; vous n'y arriverez pas dupremier coup, mais que cela ne vous dcourage pas, bienttvous saurez vous servir du pinceau avec adresse et lasticit.Un dernier avis aux dbutants. On est fier d'avoir termin

    son premier lavis, on s'empresse alors de le dcoller. Or, si lesteintes ne sont plus mouilles, le papier cependant n'est pasencore sec dans ses fibres, et le dessin ainsi dcoll prmatur-ment gondole. Attendez au moins un jour avant de dcoller undessin.

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    CHAPITRE IIIDU DESSIN D'ARCHITECTURE

    SOMMAIRE. Le dessin gomtral. Ses exigences. Echelles. Le plan. La coupe. L'lvation. Ncessit de plusieurs pro-jections pour une reprsentation complte. Les axes. Dessin parles axes : exemples. Aplombs et saillies. Lignes limites des con-tours. Projections obliques. Dveloppements.

    Des croquis. Mthode suivre. - Croquis de mmoire. Choix descroquis.

    Le dessin d'architecture est le dessin gomtral; le dessin go-mtral est le dessin exact, on peut dire le dessin par excellence.Tandis que le dessin pittoresque reprsente seulement l'aspect desobjets, tels qu'ils paraissent, le dessin gomtral les reprsentetels qu'ils sont. Ainsi, par exemple, la fig. 4 ci-aprs reprsenteun chapiteau en perspective, et la fig. 5, le mme chapiteau engomtral. Seul, ce mode de dessin permet la ralisation iden-tique d'une conception ou la reproduction identique d'une chosedj ralise. Aussi s'impose-t-il tous les arts comme toutesles industries qui vivent de crations, qu'il s'agisse de machinesou d'orfvrerie, d'artillerie ou de mobilier, de construction ou dedcoration, de fortifications ou d'architecture.

    Sa qualit premire sera donc l'exactitude absolue, la prcisionparfaite. Aucun soin ne sera exagr pour atteindre cette exactitude,

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    36 LMENTS ET THORIE DH [/ARCHITECTURE

    car malgr tout il v aura toujours entre le dessin et la prcisionidale la diffrence d'une ligne trace la ligne mathmatique.Toute la mthode en fait de dessin gomtral consiste donc

    I ig. 4. Chapiteau du Temple de Mars-Vengeur Rome, reprsent en perspective.(D'aprs M. d'Espouy.)

    carter le plus possible les chances d'inexactitude, et lors mmequ'il s'agit simplement de reproduire un dessin dj tait, soit la mme chelle, soit une chelle diffrente, la marche logiquedans les mthodes et procds est loin d'tre indiffrente. Elle estnon moins importante pour le profit de l'tude que suppose

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    DU DESSIN D ARCHITECTURE 3 Jl'excution d'un dessin, moins d'tre un travail purementmachinal.

    Le premier principe cet gard, celui qui fera de l'excutiond'un dessin un travail d'intelligence en mme temps qu'un exer-cice de l'il et de la main, c'est de s'identifier avec son modle,de refaire votre tour, par les mmes moyens, ce qu'a d fairecelui que vous copiez. Si vous reproduisez un dessin, cherchezcomment l'auteur du modle a d procder, et faites de mme;si vous traduisez en dessinune uvre relle d'architec-ture, cherchez comment sonauteur a d la dessiner pouren assurer l'excution, et pro-cdez de mme.

    Quels seront pour cela lesmoyens? Les diverses projec-tions, qui se rsument enplans, en coupes, en lva-tions. Notez bien cet ordre,car il est l'ordre logique. Cesdessins seront tablis au moyen des chelles, proportion adopteentre le modle et le dessin.

    Les chelles les plus simples doivent tre prfres : un centi-mtre, un dcimtre par mtre. La proportion purement dci-male prte peu aux erreurs. Mais des raisons matrielles peuventexiger d'autres chelles ; elles seront en gnral doubles ou moi-tis de celles-l : ainsi cinq millimtres ou deux centimtres,cinq ou vingt centimtres par mtre.

    Le plan est une coupe ou section d'un difice iaite une hauteurvariable par un plan horizontal qui coupe les murs, piliers, cloi-sons, etc. On suppose ce plan passant une hauteur convenable

    Fig. 5.wmnnnmr-Chapiteau du temple de Mars-Vengeur,reprsentation en gomtral.

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    38 ELEMENTS ET THHORIE DE L ARCHITECTURE

    Fig. 6. Perspective.

    pour faire voir toutes les particularits de la construction, lesmurs, les portes et fentres, piliers, colonnes ou pilastres, leschemines, etc. Vous pouvez considrer le plan comme uneempreinte plat qui serait prise sur la construction en coursarrive un mme niveau dans la hauteur d'un tage. Ainsi,.

    fig. 6 vous reprsente unepartie de construction leveau-dessus du sol, et la mmeconstruction s'exprime enplan par la fig. y.

    Sur le plan fictif, la con-struction elle-mme se traduitpar ses sections horizontales :c'est un lment invariable;mais on peut y projeter soitce qui est au-dessous, soitce qui se trouve au-dessus.Dans le premier cas, le planmontrera les portions d'archi-tecture qui font saillie sur lebas des murs ou piliers, tels

    que moulures de bases ou de socles, marches, perrons, etc.C'est ce qu'on appelle d'un terme gnral les lignes de retraite.Ou bien dans le second cas, il montrera les votes ou plafonds,entablements ou corniches. On prsentera les deux projections,ou moiti de chacune, lorsque l'intrt rside aussi bien dessusque dessous.

    La coupe est une section d'un difice ou partie d'difice par unplan vertical : elle est verticalement ce que le plan est horizon-talement. Ht de mme, elle doit avant tout faire voir les inter-sections de ce plan imaginaire avec la construction. Ces traces

    F'g- 7- Plan.

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    DU DESSIN D ARCHITECTURE 39constituent ce qu'on appelle les parties en coupe. Puis, comme dansle plan, on fera sur ce plan de coupe la projection de tout ce qui,dans l'difice, peut en effet s'y projeter.

    Ceci montre qu'une seule coupe est rarement suffisante pourrendre compte de tout l'intrieur d'un difice, il en faut gnra-lement au moins deux. L'une, dtermine par un plan verticalperpendiculaire la faade, se nomme coupe longitudinale; l'autre,parallle la faade, est une coupe transversale. Souvent, de nom-breuses coupes secondaires sont encore ncessaires.Une coupe limite la section d'un mur de faade, pour ser-vir de point de dpart l'tude de l'lvation, se nomme pluttprofil'.

    L'lvation ou faade est la projection de l'difice sur un planvertical extrieur. Elle peut comprendre des parties trs loi-gnes les unes des autres, par exemple la faade principale d'uneglise, et plus loin les bras de la croix ou transept.Sauf le cas d'une architecture uniforme partout, il faut plu-sieurs lvations pour rendre compte des extrieurs de l'difice :faade principale, faade latrale, faade postrieure. Ces termes s'ex-pliquent d'eux-mmes.

    Voici, sur un difice complet, un exemple de plans, coupe etfaade : c'est l'arc de Titus Rome (fig. 8).Comme vous le voyez, il ne faut pas moins de quatre dessinspour rendre compte de ce monument trs simple.

    Le plan, pris une hauteur qui permette de montrer lescolonnes en section, fait voir par moiti les socles, pidestaux,bases, etc., et par moiti les votes et entablements. Ici, uneseule faade latrale suffit, les deux tant identiques, et une faadepostrieure est inutile puisqu'elle ne ferait que rpter la princi-pale. Mais la faade latrale est ncessaire, car elle ne rsulte pasncessairement des autres dessins. La coupe longitudinale suffit

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    40 ELEMENTS ET THORIE DE L ARCHITECTUR1galement, car ses lments, joints ceux des faades, permettentde tout dterminer. Comme on le voit, c'est d'aprs la compo-sition de l'difice reprsenter qu'on verra combien de dessinsou de projections sont ncessaires, et quels sont les plus utiles donner.

    Dessin par les axes. Le mot axe reviendra souvent dans vostudes; l'axe est la clef du dessin et sera celle de la composition.11 importe donc de le bien dfinir.Vous savez ce qu'est un axe en gomtrie : ce n'est qu'une

    ligne, la ligne de partage en deux parties gales d'une figureplane symtrique, ou la ligne des ples dans une surface de rvo-lution ou un solide rgulier, tel qu'un prisme droit base rgu-lire. En architecture, l'ide d'axe est plus large : elle s'tend tout l'ensemble d'un plan vertical sparant les deux moitis d'unesymtrie. Aussi, quoique sa reprsentation graphique se borne une ligne droite, n'oubliez pas que ce n'est pas une simpleligne. Prenons pour exemple une glise : si vous en dessinez leplan, l'axe de ce plan sera bien une ligne droite partageant endeux le trac du plan, mais cette ligne elle-mme ne sera que laprojection du plan mdian qui est l'axe d'ensemble du monu-ment; et vous direz justement que les clets des votes, leslustres qui en descendent, le centre de la grande rose ou de latentre d'abside sont dans l'axe de l'glise. Remarquez d'ailleursque la ligne droite qui est l'axe de votre plan, celle qui est l'axede votre faade principale ou postrieure, celle qui est l'axede votre coupe transversale, ne sont que les traces dans chacunde ces dessins, d'un mme plan vertical. Voil votre axeprincipal.

    Mais il y en aura d'autres : paralllement celui-ci, vous aurezles axes des bas cts, et entre deux, les axes des piliers. Trans-

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    DU DF.SSIX D ARCHITECTURE 41versalement, vous trouverez les axes du transept, ceux de chaquetrave, puis les axes rayonnants des chapelles, etc., etc.

    Et si vous avez dessiner le plan de cette glise, c'est en pla-ant d'abord et avant tout ces divers axes avec toute la prci-sion possible que vous arriverez construire votre plan. Dplus,vos axes une lois placs avec soin, et vrifis, les chancesd'inexactitude deviennent minimes.

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    1|+- -*s>- -__-^..-4X 4P ft r~f1 r 5 6" 42Fig. 9. Plan du vestibule de l'Htel des Monnaies, d'aprs un relev de M. D.iuplnn.

    Il taut donc, dans un dessin d'architecture, procder avant toutpar les axes.

    Cette mthode tant d'importance capitale, je crois devoir l'ex-pliquer par des exemples. Commenons par le dessin d'un plan,qui sera, je suppose, celui du beau vestibule de l'Htel desMonnaies Paris (fig. 9).

    Aprs avoir trac l'axe 1, qui est l'axe principal du monu-ment, vous remarquez que les cinq traves du pavillon milieusont galement espaces. Ds lors, vous placez d'abord les axesextrmes 2 2, puis, en divisant en parties gales, vous trou-

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    42 LMENTS ET THORIE DE L ARCHITECTUREvez les intermdiaires 3 3. Vous diminue/ ainsi les chancesd'erreurs, car si vous placiez 1, 3,2, l'erreur possible serait dou-ble. Passant la partie latrale, vous placez de mme l'axeextrme 4, puis 3, et vous divisez en deux l'espace 4 3, ce quivous donne l'axe 6. Voil les principaux axes des traves.

    Viendront ensuite les axes des rangs de colonnes, 7 7. Vousles disposez par rapport aux axes 3 3; enfin les axes 8 8,par rapport aux axes extrmes 7 7, en contrlant d'aprs lesaxes 2 2.Dans le sens longitudinal, vous oprerez de mme, en plaantd'abord l'axe 1, puis les extrmes 2 2; par division, vousobtiendrez 3 3, et reportant de chaque ct de ces axes r, 2,3 leur demi-distance, vous obtiendrez les axes 5 6 descolonnes. Les axes secondaires se placeront par les mmesmthodes.

    Enfin, vous ferez bien de contrler ces diverses oprations envrifiant l'quidistance des axes secondaires symtriques par rap-port l'axe central, et en gnral par des oprations diffrentesde celles qui auront servi les placer.En tudiant bien ce plan, et les diverses manires de le tracer,

    vous vous convaincrez que vous arriverez ainsi plus d'exacti-tude, et que la mthode de disposition des axes est loin d'treindiffrente. C'est l que s'exerce l'intelligence du dessinateur.Et ce sujet, je vous dirai qu'un plan est plus difficile biendessiner que vous ne le supposez, plus difficile peut-tre quetoute autre chose. C'est dans les plans surtout que l'exactitudeest imprieuse, et vous ferez bien, pour vous familiariser avecle dessin d'architecture, de vous exercer tout d'abord au dessinde plans.

    Passons aux coupes. Si vous prenez ce mme exemple del'Htel des Monnaies, vous verrez facilement que l'architecte n'a

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    DU DESSIN D ARCHITECTURE 43pu tudier compltement sa composition qu' l'aide de coupesassez nombreuses. Mais deux sont surtout ncessaires, les deuxcoupes suivant les axes principaux de symtrie, dans le senstransversal et longitudinal.

    W////W//, mat. v//r/////yw////m^.Fig. 10. Htel des Monnaies. Coupe transversale.

    P

    Fig. io bis. Htel des Monnaies. Coupe longitudinale.Si vous devez les dessiner toutes deux, examinez d'abord

    laquelle dtermine ou commande l'autre. Vous verrez que, dansce cas, c'est la coupe transversale (parallle la faade). L'autre,la coupe longitudinale, n'est que la projection des lments de lapremire. Vous devrez donc commencer votre dessin par lacoupe transversale (fig. io).

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    44 ELEMENTS ET THORIE 1)1 L ARCHITECTURETout d'abord, vous placerez vos axes ainsi que vous l'avez

    fait en plan, i, 2 2, 3 3,7 7, 8 S; puis vous les vrifie-rez de mme. Ainsi, unit de mthode dans les dessins de planset de coupes.Quant aux profils, aux parties en coupe, vous avez d'abord

    dterminer les hauteurs des lments essentiels. En prenant pourpoint de dpart le sol A A, placez immdiatement la lignesuprieure des chapiteaux de colonne B B, puis les centres devotes C D.En vous servant ensuite de ces lignes matresses, vous dessi-nerez successivement le dtail. Ainsi, pour vos colonnes, placezles hauteurs de bases par rapport votre sol A A; vos hau-teurs des chapiteaux ainsi que des architraves, par rapport votreligne B B. Il est vident, en effet, que si vous faisiez partirtoutes vos mesures de hauteur du sol A A, la moindre inexac-titude dformerait sensiblement vos chapiteaux, tandis que lahauteur totale de la colonne A B une fois dtermine, vousne pouvez gure vous tromper sur la petite hauteur de la baseou sur celle du chapiteau, et en admettant une trs lgreinexactitude, elle sera inapprciable sur toute la longueur du tutde la colonne. Vous devrez d'ailleurs contrler vos hauteurs pardes vrifications toujours possibles.

    Ces indications suffiront pour vous faire voir la mthode;votre intelligence devra en faire l'application, et je n'ai pasbesoin de vous dire comment vous devrez dessiner la coupe lon-gitudinale.

    Dessins ni lvation. Dans tout ce qui prcde, le dessin,mme pour les parties en lvation, peut procder par les axes.Mais dans une lvation il nen est pas toujours ainsi, il y a desprofils, eii coupe ou faade, qui doivent se tracer d'aprs des

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    DU DESSIN D ARCHITECTURE 45aplombs conventionnels. Prenons pour exemple un fragmentd'ordre dorique, emprunt au Parthnon (fg. n).Pour reproduire ce dessin, il faut bien mesurer les saillies enles rapportant une verticale unique. Or, ici, l'axe de la colonnene vous donnerait pas un point de dpart logique, car sauf lacolonne, il ne dterminerien. Il vaut mieux procdercomme a d faire l'auteurdu relev, qui a d tendreun fil plomb, ncessaire-ment extrieur, et mesurerses distances depuis cetaplomb. Mais cet aplombvous servira seulement pourvos profils et pour placerl'axe de la colonne ; vousdessinerez ensuite par lesaxes tout ce qui comporte 4jcette mthode : ainsi vousplacerez les axes A de lacolonne B B des tri-glyphs C C des m-topes; D, de la tte de lion, etc. Pour les hauteurs, portezd'abord les grandes divisions : chapiteau total, architrave totale,Irise totale , corniche totale ; puis rattachez chaque dtail de-hauteur ces divisions premires.

    Les canaux des triglyphes, les gouttes, doivent tre tracsd'aprs leurs axes respectifs. Quant aux cannelures de la colonne,qui ne peuvent tre traces qu' l'aide d'une projection, ne lescopiez pas, projetez-en le plan en divisant la circonfrence envingt parties.

    -] -" -7^Fig. il. Entablement du Parthnon.

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    46 ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTUREtudiez bien votre modle tout d'abord. Ainsi, dans l'exemple

    que je vous propose, un examen srieux vous fera voir que l'ar-chitrave est Lgrement incline, tandis que la Irise ne l'est pas.Si d'ailleurs vous avez la facilit de voir soit un moulage de ceque vous dessinez, soit un exemple analogue en ralit, ne perdez

    pas cette occasion de vous en pntrer. Jene saurais trop le rpter, le dessin d'archi-tecture ne doit pas se borner un exercicede main, il doit tre pour vous l'occasiond'une tude relle de ce que vous dessinez.

    Ligues limites. Vous savez ce qu'engomtrie on appelle les abscisses et lesordonnas. Pour toute partie de dessin dontles lments ne sont pas des lignes gom-triques telles que la droite ou le cercle, lamthode des abscisses et des ordonness'impose, par exemple pour un profil, unesrie d'ornements courbes tels que desoves, etc. Mais il importe de bien leschoisir. Prenons d'abord un exemple tortsimple, un balustre (fig. 12). 11 est videntque vous le dessinerez par rapport sonaxe, puis vous placerez d'abord les divisionsgnrales AB (socle), BC (base ou pi-

    douche), CD (ft), D E (chapiteau), aprs quoi vous placerezles lignes secondaires des moulures. Mais entre Cet D, par exemple,le profil du tut peut beaucoup varier, et vous ne pourrez ledessiner qu'au moyen d'horizontales. Pour cela, au lieu deprendre des divisions arbitraires, tracez la ligne limite de gros-seur; /;/, distinguez son point d'application M et reportez cette

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    DU DESSIN D ARCHITECTURE 47opration sur votre dessin; de mme pour la ligne // n et lepoint N qui vous donneront le plus petit diamtre. Et ne mar-quez pas ces points par un simple point de crayon, ayez soin aucontraire de tracer au crayon vos lignes limites partout o vousoprerez, et de ne les effacer qu'aprs avoir pass l'encre. Ceslignes vous guideront et vous donneront la certitude du dessin.

    Voici un autreexemple, un frag-ment de corniche,avec ornements di-vers, provenant dutemple de la Con-corde, Rome (fig.13 ). Les lignesd'oprations mar-ques sur le dessinci-contre, et quevous devrez conser-ver au crayon jus-qu' ce que votretrac soit complet, vous montreront suffisamment la mthode suivre sans que j'aie rpter ce que je viens d'expliquer.En somme, le dessin d'architecture, tout de prcision, exige

    tout d'abord une mthode raisonne, et des habitudes mtho-diques. Le dessin y gagne tout, y compris la facilit. Mais lamthode ne peut tre que gnrale ; et dans ses applications, c'estl'intelligence du dessinateur qui reconnatra chaque fois quelledoit tre la marche logique du principal au secondaire. Et encore,tout cela ne sera que le mcanisme du dessin ; il faudra y mettreencore le got, la finesse, le sentiment; pour tout cela, il n'y aqu'un prcepte : c'est en forgeant qu'on devient forgeron.

    1mmII

    Fig. 13. Entablement du temple de la Concorde, Rome.

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    |N LMENTS ET THORIE DE LARCHITECTUR]Projecli&ns obliques. Il arrive souvent que dans une faade ou

    une coupe des motifs d'architecture se prsentent obliquementpar rapport au plan principal de projection. Ainsi, dans undifice circulaire, une srie de fentres semblables se projette-ront en faade suivant des angles diffrents, par consquentsuivant des largeurs diffrentes : seules les hauteurs nevarieront pas.

    11 est ncessaire de vous familiariser avec ces conditions dedessin qui pourront se prsenter frquemment. C'est l surtoutque la gomtrie descriptive vous sera prcieuse, car tout cela sersume des changements de plans de projection ou desrabattements, dveloppements, etc.

    Mais s'il v a l une petite difficult, il se trouve aussi un grandprofit. Pour bien projeter un motif suivant un angle quelconque,il faut le bien connatre, l'analyser tond ; et tel arrangementd'architecture que vous aurez dessin en projection normale nevous livrera en ralit ses secrets que lorsqu'il vous faudra ledessiner en projection oblique.

    Je vous recommande donc, comme exercice trs utile, de com-plter par des projections obliques vos dessins en projectionnormale; c'est un bon exercice de dessin, mais surtout c'est uneexcellente prparation l'architecture; en vous forant analy-ser votre modle, cette tude vous oblige voir dans l'espace, saisir les saillies, comprendre la position des dtails. Vousoprez sur le rel et non plus seulement sur l'image; et bienttnous verrez combien cet exercice vous aura t utile.

    Je donne ici comme exemple une des fentres du I er tage dupalais Barnse, Rome, projete normalement, puis sur un anglequelconque (tg. 14). 11 est vident que seule la projection nor-male permet l'tude des proportions ; mais il est vident aussique la projection oblique fait mieux voir, un commenant

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    Fig. 15. Trave des Loges de Raphal au Vatca

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    DU DESSIN D ARCHITECTURE 49surtout, quelle est la composition de cette tentre, quelles sontles saillies, etc.Dans le mme ordre d'ides, traduisez des projections en

    dveloppements, ou rciproquement, notamment pour des des-

    Fig. 14. Fentre du premier tage du palais Farnse.sins de votes. Il est vident en effet que la dcoration d'unevote cylindrique, d'une voussure, ou d'un mur circulaire, con-cave ou convexe, ne peut s'tudier qu'en dveloppement; maisque, dans l'ensemble d'un dessin, cette mme dcoration se tra-duit en projection. Voici, par exemple, un dessin reprsentantune trave des Loges de Raphal, au Vatican (fig. 15, planchehors texte). Les arcades en coupe sont reprsentes d'une pari

    Elments et Thorie de l'Architecture. 4

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    50 ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTUREen projection, d'autre part en dveloppement; la vote estreprsente en dveloppement.Tout cela peut se rsumer d'un mot : tudiez le dessin d'ar-

    chitecture en architectes. Habituez-vous voir dans le dessinl'objet dessin; il faut que bientt l'image ne soit plus pour vousqu'un langage, et que vous voyiez en ralit la chose, toutcomme le compositeur de musique, en jetant sur le papier lesarabesques de sa partition crite, l'entend rellement; toutcomme vous-mme, en lisant dans un livre des caractres d'im-primerie, vous ne voyez mme plus le signe matriel pour vouslivrer l'motion de la parole entendue.

    Des Croquis.

    Tout ce qui prcde a trait aux dessins exacts, mesurs, laitssur la planche avec l'querre et le compas. Je vous ai tait voirde mon mieux le rle de l'intelligence dans ces dessins. Maisvous dessinerez autrement encore, en croquis, et l vous nedevrez rien qu' vous-mmes.

    Aussi le croquis sera-t-il le moyen le plus rapide de progres-ser dans votre art, car vous ne pouvez faire le croquis d'unechose quelconque sans l'avoir attentivement examine, pntreen tous sens, analyse fond, ni rendre tout cela sans l'intelli-gence et la possession de votre sujet. Non seulement vous devezen saisir la composition, en distinguer les lments, mais il fau-dra en fixer les rapports sans autre secours que l'tude atten-tive des proportions. Xi compas ni mtr, l'il seul commeunique instrument de mesure et d'valuation proportionnelle.

    Rien n'est charmant et attachant comme le croquis, maisl'habitude ne s'en improvise pas; il tant au contraire en avoir

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    DU DESSIN D ARCHITECTURE )Ifait beaucoup avant d'arriver la fracheur et la sret : la pra-tique seule vous servira; mais je puis du moins vous donnerds maintenant quelques conseils sur la mthode, et sur le choixdes croquis utiles.

    Et d'abord, ne laites pas de croquis en vue d'une collectionde documents ; faites-les pour le profit d'tude que vous en tire-rez, pour apprendre voir. Vous pourrez conserver vos albumscomme souvenirs de vos tudes, mais dites-vous bien que leprofit serait le mme pour votre instruction si vos croquis dis-paraissaient mesure : tout croquis fini vous a rendu le servicequ'il vous pouvait rendre.

    Faites-les d'aprs la ralit que vous apprendrez ainsi voir,et non d'aprs des images; faites-les tels que l'exigera votremodle, avec les plans, les coupes, les lvations qu'il compor-tera, non pour en rendre compte d'autres, mais pour vousgarantir que vous l'aurez tudi intgralement. Vous devez vousinterdire toute mesure, afin d'arriver taire de votre il unvritable instrument de prcision.

    Vos croquis devront tre faits en gomtral, vous vous habi-tuerez ainsi d voir en gomtral, fussiez-vous plac trs oblique-ment, par exemple si vous voulez dessiner l'entablement sup-rieur d'un difice.

    Plus tard, vous ferez des croquis en perspective, mais seule-ment quand vous aurez l'habitude certaine du gomtral. Si dsmaintenant vous voulez taire quelques croquis perspectits, quece soit seulement l'appui de croquis gomtraux, et pour ainsidire en supplment.Au dbut, vous ferez bien de vous servir de papier quadrill,

    qui vous facilitera la rectitude; mais ds que vous pourrez vousaffranchir de ce guidage, n'employez plus que le papier blanc.Un croquis doit tre lger, clair; si vous mettez des ombres,

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    )2 ELEMENTS ET THEORIE DE I. ARCHITECTURE

    que ce soit pour exprimer les saillies, mais sans noirs et sansprtentions au model : le dessin avant tout.Enfin, si vous tes courageux, je ne saurais trop vous recom-

    mander un exercice excellent, le croquis de mmoire. Vous allezvoir votre modle, vous vous en pntrez le mieux possible;rentr chez vous, essayez-en le croquis. Je vous prdis que lammoire vous trahira, vous resterez court. Retournez, revoyezplus et mieux, deux fois, trois tois, s'il le faut, vous arriverezenfin un croquis assez juste que vous irez alors contrler etcorriger, s'il y a lieu.

    Je vous soumets ici un exemple de croquis sur papier qua-drill, dont le motif sera un fragment d'architecture de la salledes Cariatides, au Louvre (fig. 16).

    Voyons maintenant le choix de vos croquis :Pour que ce travail vous soit vraiment utile, il tant qu'il suivevos tudes, qu'il en soit l'application; ou plutt vos tudes

    seront en partie double : l'atelier ou chez vous, le travail gra-phique; dehors, devant la ralit, le croquis s'exerant sur desobjets aussi identiques que possible, tout au moins similaires. Doucement, vous ai-je dit au dbut ; n'exagrez pas votreambition, et n'allez pas de primesaut aborder le croquis d'unetaade de cathdrale ou de palais. Mais vous dessinez un enta-blement, je suppose : or, vous trouverez toujours votre porteun entablement analogue, sinon identique, plusieurs mme.Voil vos croquis.

    Si vous tes dans un atelier, si vous assistez aux tudes decamarades, aux leons d'un matre, vous verrez et entendrezbien des choses qui, sur le papier, seront un peu lettre mortepour vous. Mais les exemples existent; si vous les ignorez, onpeut vous les indiquer; allez les voir, allez comprendre devanteux, la leon incomprise : voil encore vos croquis.

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    DU DESSIN' D ARCHITECTURE 5Enfin, plus tard, vous arriverez vous-mme composer et

    tudier d'abord des lments, plus tard des ensembles. Vous con-

    LOUVRETRIBUNE des CARIATIDES

    de J. Goujon

    CHAPITEAU et ENTABLEMENT1^ ELEVATION2 e PLAN RENVERS de lo CORNICHE3' COUPE er PROFIL Je L'ORDRE

    Fig. 16. Exemple de croquis main leve sur papier quadrill.sultcrez les livres, vous recevrez des conseils, voil pour l'coleou l'atelier. Mais le livre de la ralit est encore et toujours l

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    54 LMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

    pour vous faire comprendre et vous confirmer ces enseigne-ments, par l'autorit des beaux exemples et la vrit suprieurede ce qui est. Je vous dirai encore : voil vos croquis.

    Je vous demande donc le paralllisme d'tude entre l'atelier etla ralit, entre la planche dessin et l'album. Cette mthode estfconde, et si vous la suivez, vous serez tonn vous-mme del'allure de vos progrs. Mais il faut de la volont, et beaucoupen manquent. Des travailleurs mme se consacrent exactement,docilement, la tche indique, la leon reue, sans y ajouterce travail personnel d'initiative raisonne : paresse d'esprit, ensomme, et insuffisance de volont. Ne ngligez pas ce moyenpuissant de progrs, et si vous n'en voyez pas tout de suite laporte, allez de confiance : bientt vous vous en fliciterez'.

    i . Je suis tellement convaincu de l'importance de cette mthode, que, ayant proposerpour le cours de thorie d'architecture l'cole des Beaux-Arts, un mode d'emploi d'unelibralit annuelle, j'ai demand que cet encouragement ft attribu la plus intelligentecollection de croquis faits, sur les matires traites dans le cours, devant la ralit.

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    CHAPITRE IVDU MODEL EN GNRAL ET DU LAVIS

    SOMMAIRE. Le model. Ombres 45. Ombre et lumire. Valeurs. Ombres portes, ombres propres, reflets. Model desparties en lumire; des ombres. Exemples. Rendu des distances.Le dessin n'est complet que si, la mise en place, c'est--dire

    au trait, il superpose le model, c'est--dire l'expression de laforme. Toute manire de modeler est bonne, si le model estjuste. Pour nous, toutefois, le lavis est le procd le plus ordi-naire pour modeler un dessin d'architecture; mais d'ailleurs lesmthodes de model sont les mmes, qu'il s'agisse de lavis oude rendu la plume, au crayon, ou par procds mixtes.On ne peut pas dire que le model ait des rgles absolues, ettous les partis pris seront bons, si l'effet est rendu, si les reliefset les formes sont reprsents.

    Il y a cependant des principes gnraux qui peuvent et doiventguider dans le model d'un dessin.

    Ombres _/. C'est une habitude invariable de supposerles rayons lumineux suivant une direction dont les projectionshorizontale et verticale fassent un angle de 45 avec /

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    )6 LMENTS HT THORIE DE l'ARCHITECTUREdiagonale d'un cube dont les faces seraient respectivement paral-lles et perpendiculaires aux deux plans de projection.Ce trac a deux avantages : l'pure est plus facile, ce qui est

    bien considrer, car le trac des ombres est souvent long etcompliqu, et les largeurs d'ombres sont gales aux saillies; parconsquent, la largeur de ces ombres permet de saisir sans autredessin le relief d'un corps d'architecture par rapport unautre.

    Le trac des ombres est souvent difficile; je vous rappelleque c'est une des parties essentielles de la gomtrie descriptive,que vous trouverez d'ailleurs dans des traits spciaux (notam-ment : Pilkt, Tracdes ombres). Quant aux indications qui chappent l'pure, telles que les ombres de parties dcoratives, c'est lesentiment des saillies qui vous permettra de leur donner unevaleur juste traduite par une indication intelligente: c'est unequestion d'exprience acquise.

    Valeurs. Aprs avoir trac vos ombres, vous passez par-tout la teinte d'ombre. Voil votre lavis partag en ombres etlumires.

    Or, comme premier principe, il faut que cette distinctiond'ombre et de lumire subsiste toujours : les ombres serontmodeles, les lumires seront modeles; mais on devra toujoursvoir ce qui est ombre, ce qui est lumire. Dans un mme des-sin moins de grandes interpositions d'espaces entre desplans diffrents les parties les plus teintes des lumiresdoivent rester moins fonces que les parties les plus refltesd'ombres.

    D'autre part, le dessin gomtral, ne disposant pas des illu-sions de la perspective pour rendre compte des distances et dessaillies, est astreint un model plus expressif, puisque ce sontles valeurs de teintes qui, seules, indiqueront ces distances.

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    DU MODELE ET DU LAVIS 57Ainsi, pour faire venir en avant ou taire reculer un plan par

    rapport un autre, la seule ressource sera de les teinter diff-remment. Observez ce qui se passe cet gard dans la nature :tandis qu'un objet plac prs de vos yeux se modle vivement,un objet loign se modle beaucoup moins, et, la limite, l'horizon, vous ne voyez plus qu'une masse sans dtails, confon-due dans un gris estomp. Ainsi, plus l'objet est prs de vous,plus il se modle, plus il y a de diffrences entre les ombres et lalumire; au contraire, plus il est loign, et plus lumires etombres tendent se confondre. Vous aurez donc, en principe,au premier plan, des ombres vigoureuses, des lumires cla-tantes; au dernier plan, des ombres tranchant peu sur deslumires assombries; entre deux, des proportions intermdiairesd'ombres et de lumires. Et ces effets, trs rels dans les grandesdistances, nous devons les observer ds qu'il faut faire sentir plu-sieurs plans; dans quelle proportion? L est la question demesure et d'habilet.

    Ainsi, je rsumerai la rgie des valeurs entre des plans diff-rents par exemple, lorsque, dans une faade, vous avez desavant-corps et des parties de fond par ce principe : au fond,peu de model; mesure que vous vous approchez du premierplan, model de plus en plus accentu.

    Mais que sera ce model? Il sera double : model des ombres,model des lumires; et, ici, la convention tient une assez largeplace : j'essayerai pourtant de la rattacher le plus possible lanature.

    D'abord, regardez bien, et vous verrez qu'il n'y a pas, dans lanature, de teintes plates ; toute lumire, toute ombre est modele,c'est--dire dgrade, mais les ombres plus sensiblement que leslumires. Et quelle est la raison de ces dgradations d'ombres ?

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    5 8 LMENTS ET THORIE DE l'ARCHITECTURELes reflets, c'est--dire les clairages indirects renvoys sur l'ob-jet ombr, par le voisinage d'autres objets clairs.

    Or, si vous supposez un corps cylindrique tel qu'un fut decolonne, vous pourrez avoir sur ce cylindre des ombres porteset des ombres propres. Les ombres portes sont celles quirsultent de l'interception, par un autre solide, de rayons lumi-neux, qui, sans cela, auraient clair le cylindre; les ombrespropres sont celles qui rsultent de l'absence de lumire sur la

    partie du cylindre qui, par position,n^v ne peuvent recevoir les rayons lumi-X/ ^\ neux./ *L Naturellement, les ombres portes

    sont moins re