Gros Câlin d’après le roman d’Emile AJAR

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Gros Câlin d’après le roman d’Emile AJAR

Adaptation et mise en scène : Julie ROUXAvec Etienne DUROT

Yann POMPIDOU et Yanal ZEAITER Création Lumière : Thomas RIZZOTTI

Création Vidéo : Clément CHEBLI Scénographie : Aurélie LEMAIGNEN

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A défaut de trouver l’amour chez ses contemporains, Monsieur COUSIN, un jeune statisticien, s’éprend d’un python capable de l’enlacer dans une puissante étreinte: Gros Câlin. Mais la vie parisienne avec le reptile ne va pas sans tracas. Objet de curiosité pour certains et repoussoir pour d’autres, Gros câlin représente un obstacle supplémentaire dans la quête affective de Cousin dont l’existence va peu à peu basculer.... La compagnie Cipango vous invite à être les témoins privilégiés de l’extraordinaire mue du héros.

« Tout se passe en effet comme si l’homme devait s’abîmer dans un devenir-animal pour accéder non à l’animalité qui est en lui mais

à l’humanité qui n’y est pas encore. » Paul AUDI

Roman KACEW, mieux connu sous le nom de Romain GARY, naît le 8 mai 1914 dans le quartier juif de Vilnius, en Lituanie. Son père quitte prématurément le foyer, ce qui amène sa mère à l’élever seule. A l’âge de quatorze ans, Romain GARY arrive à Nice avec sa mère. Le climat est pesant en raison d’un antisémitisme et d’un racisme croissants en France.

Sa mère multiplie les emplois non déclarés avant de s’installer à la pension Mermonts. Pendant ce temps, le jeune Romain étudie au lycée de Nice, sans toutefois être particulièrement brillant, à l’exception des matières littéraires. Dès 1931 et 1932, il obtient des prix de composition Française.

Romain GARY déménage à Paris pour y « faire son droit ». Il obtient difficilement sa licence en 1938. En parallèle il suit une formation militaire. Il passe déjà beaucoup de temps à écrire, et publie à cette période ses premières nouvelles dans des revues littéraires. En 1935, il est naturalisé français et appelé à faire son service militaire.

En 1938, Romain GARY est incorporé dans l’aviation. Deux ans plus tard, il sert dans les Forces aériennes Françaises libres. C’est à cette période que Roman KACEW choisit de s’appeler « Gary », cela signifie « brûle » en langue russe. Il devient capitaine de réserve et est fait Compagnon de la Libération.Après la guerre, Romain GARY devient diplomate. Cela l’amène a beaucoup voyagé : en Bulgarie, en Suisse, à New-York, en Bolivie, à Los Angeles... tout cela jusqu’en 1960, année à laquelle il se détache du ministère des Affaires Etrangères.

En 1956, Romain GARY obtient le Prix Goncourt pour Les Racines du Ciel. Il a été marié deux fois: avec une journaliste anglaise, Lesley Branch, et plus tard à l’actrice américaine Jean SEBERG avec laquelle il a un fils né en 1963, Alexandre Diego GARY.

Le 2 décembre 1980, Romain GARY se suicide d’une balle de pistolet dans la bouche. Ce n’est qu’après sa mort que l’on a découvert que Romain Gary avait écrit plusieurs autres romans sous le pseudonyme d’Emile Ajar.C’est un parent proche, Paul PAVLOVITCH, qui avait assumé jusque-là la paternité de ce nom. Or un roman du dénommé Emile Ajar, La Vie devant soi, a obtenu un prix Goncourt en 1975... Romain GARY est donc le seul écrivain à avoir reçu deux prix Goncourt !

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Julie ROUX, metteur en scène de « Gros Câlin »d’après le roman de Romain GARY/ AJAR

Gros Câlin est une farce tragi-comique qui traite avec une grande sensibilité de sujets difficiles tel que l’isolement, la solitude, la souffrance au travail, la pauvreté des relations amoureuses…Dans ma direction d’acteur je serai vigilante à transmettre l’humour de ce texte car c’est ce qui lui donne sa force.

« L’humour et la bouffonnerie n’ont jamais eu d’autre raison d’être que la volonté d’amortir les chocs, mais poussés au-delà du minimum

vital nécessaire ils finissent par devenir une véritable danse sacrée d’écorchés vifs. »

Monsieur Cousin cherche à combler sa solitude. Il adopte un python de deux mètres capable de l’enlacer tendrement. Mais la vie parisienne avec le Python Gros-Câlin l’entraîne dans des aventures rocambolesques. Ainsi nous retrouverons Gros Câlin au commissariat,dans le lit du narrateur ou dans les toilettes d’une dame tout à fait respectable…

Fantasme ou réalité ? J’aimerais travailler la confusion qui peut exister entre la réalité et la fiction, et les troubles qu’elle engendre. Lors de notre premier cycle de lecture de textes de GARY, mis en scène au lycée Théodore MONOD de Blanzy, nous avons beaucoup échangé avec les élèves au sujet des pseudos et des profils que l’on se construit sur les réseaux sociaux. J’aimerais que le spectateur puisse avoir la sensation d’entrer dans l’intimité de quelqu’un en train de se construire un profil. Pour cela j’aimerais utiliser la vidéo. Les personnages que rencontre Cousin seront tous filmés. Ainsi il sera toujours seul physiquement. Je voudrais interroger notre relation intime à l’image, observer comment on se comporte en présence de l’image de l’autre . Cette expérience se fera sur scène en direct. Que se passe-t-il quand un acteur présent devant nous physiquement, joue avec un autre qui lui est absent mais filmé en direct.Monsieur Cousin voudrait avoir

« Quelqu’un à aimer » mais au lieu de rencontrer un être humain il se lie avec un Python.

Pourquoi ?

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Qu’est ce qui est destructeur dans le rapport à l’autre.

Qu’a t-on peur de perdre à son contact ?Pour accompagner le Narrateur et lui apporter une autre forme de tendresse et si j’ose dire de féminité, nous travaillerons avec deux musiciens en direct qui l’accompagneront dans sa pensée et traduiront les mouvements de son âme. Ce qui ne se voit pas ni ne se dit. Ils ne seront pas directement sur scène avec lui mais ils seront présents dans la salle un peu comme dans le cinéma muet.J’évoque la féminité car GARY, dans son écriture, parle de la femme avec énormément de respect et invite à détruire les préjugés et les violences faites à son égard. C’est important pour moi de le faire entendre.

Gros Câlin est le premier livre que GARY a écrit sous le nom d’AJAR et dans lequel il accompli une véritable métamorphose d’écrivain. Il réinvente un style d’écriture. J’aimerais que notre mise en scène traite aussi de de cette capacité à se réinventer sans cesse et que le narrateur opère une véritable mue au cours du spectacle. Pour parler de cette transformation mentale je souhaite impliquer beaucoup le corps et explorer ses besoins, sa nature sauvage (comment on la réprime ou au contraire comment elle s’exprime).

Le publique assistera à la métamorphose psychique et physique du personnage pendant le spectacle. Je travaillerais très précisément avec le comédien sur la langue inventée par l’auteur et la pensée qui avance ondulant comme un serpent. C’est la formidable invention d’une langue singulière et unique qui transmet beaucoup d’émotion. Nous n’avons pas besoin de nous comprendre pour nous entendre.

Je voudrais que ce spectacle soit un hommage à l’invention comme possibilitéé de création et d’avenir.

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Le soir, j’ai fait un truc inouï pour sortir comme disent les garçons de bureau. Je faisais dinette sobrement au restaurant des Châtaigners, rue Cave. A côté de moi , il y avait un couple de moyen âge qui ne m’a pas adressé la parole, comme on doit entre étrangers. Ils mangeaient une entrecôte frites.

Je ne vois pas où j’ai trouvé le courage de faire ça. Bien sûr, j’ai toujours envie d’avoir quelque chose en commun, c’est les années d’habitude à cause du manque qui font ça. mais il y a la répression intérieure, pour ne pas déborder en société, comme il faut pour vivre dans une immense cité sans se gêner. Seulement, bien sûr, parfois ça déborde.

C’est ce que j’ai fait.J’ai tendu la main et j’ai pris une frite dans leur assiette.Je souligne leur à cause de l’énormité.

Je l’ai mangée.Ils n’ont rien dit. Je crois qu’ils ne l’ont pas remarqué, à cause de la monstruosité, de l’énormité, justement.J’ai pris une autre frite. C’était la faiblesse qui faisait ça, c’était plus fort que moi. J’ai continué.Trois, quatre frites.

J’étais couvert de sueur froide, mais c’était plus fort que moi. La faiblesse, croyez moi c’est irrésistible.

Et encore une frite, comme ça, en toute simplicité, entre amis. J’étais complètement épouvanté par mon fort intérieur. Je faisais une sortie , quoi. Une percée.

Et encore une frite.

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Le commando de l’amitié.Je ne sais pas ce qui s’est passé ensuite, parce que j’ai senti un tremblement de terre, ça s’est brouillé et lorsque j’ai repris connaissance,tout était en ordre. Rien n’était arrivé, rien n’avait changé. J’étais assis là, devant mon artichaut vinaigrette, et à côté, il y avait le couple qui mangeait une entrecôte avec des frites.

J’avais fait ça seulement dans mon fort intérieur. Le commando avait fait une tentative de sortie mais il a été refoulé par lui même et il s’est replié sans frites.

C’est ce qu’on appelle sur les murs « L’imagination au pouvoir ». C’est écrit sur les murs, on peut le voir partout. Les murs, on peut écrire dessus n’importe quoi, ça tient. C’est solides les murs. Ce sont les graffitis qui le prouvent.

Je me suis fait tellement peur que je m’étais évanoui. Heureusement je n’étais pas tombé et personne n’avait rien remarqué. J’ai eu de la chance.

Je suis tout de même content d’avoir eu cette idée, il faut le faire, je le dis sans fausse modestie.Après j’ai rampé chez moi, complètement vidé par l’effort que je venais de faire. Ensuite j’ai pris Gros Câlin sur mes épaules et nous somme restés là un bon moment à nous sentir bien ensemble. Beaucoup de gens se sentent mal dans leur peau, parce que ce n’est pas la leur.

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Cipango est une compagnie de théâtre professionnelle créée en 2005. Elle regroupe une dizaine de comédiens dont la moyenne d’âge est de 30 ans (issus du cours Florent et du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris), unis par un même désir de proposer des spectacles à la fois riches et accessibles. Nous appliquons cette exigence aussi bien au répertoire classique (On ne Badine pas avec l’amour de MUSSET, mis en scène par Fanny SIDNEY ; George DANDIN de Molière, mis en scène par Etienne DUROT) qu’au répertoire contemporain (Le ventre de la mer d’Alessandro BARICCO, mis en scène par Yeelem JAPPAIN ; Peter Pan ou le garçon qui ne voulait pas grandir mis en scènepar Etienne DUROT).

Dans un souci de diffuser largement notre travail, nous donnons rendez-vous aux spectateurs, en parallèle de nos représentations, dans des lieux insolites (ainsi une des créations : Boucha VENTRIS mis en scène par Vanasay KAMPHOMMALA, s’est aussi bien jouée dans des théâtres que sur des places de marchés ou dans des hangars désaffectés).

Depuis 2009, la compagnie Cipango est basée à Toulon-sur-Arroux (71), où elle vient de mettre en place un CLEA (Contrat Local d’Education Artistique) avec la commune. Ce projet, soutenu par la DRAC Bourgogne, prévoit des interventions scolaires, des cours de théâtre ouverts à tous, des créations et des résidences d’Artistes.

De 2006 à 2009, Julie ROUX suit une formation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Elle travaille avec Nada SRANCAR , Dominique VALADIÉ, et Christophe PATTY. C’est avec ce dernier qu’elle se forme au masque et au clown. Depuis sa sortie elle a travaillé avec plusieurs compagnie, sous la directions de metteurs en scène comme Gilles BOUILLON au Centre Dramatique Régional de Tours (Un chapeau de Paille d’Italie , tournée 2010-2012). Nasser DJEMAÏ au théâtre de Vidy- Lausanne (Immortels, tournée 2013 -2014). En 2015 elle intègre les spectacles de la compagnie Lynceus . Elle est dirigée par Lena PAUGAM dans deux spectacles en préparation qui se créeront au T2G de Gennevilliers en 2016Elle intègre la Compagnie Cipango en 2014 , co-met en scène avec Etienne DUROT le spectacle Entre les Pages (en tournée) et donne un atelier de théâtre hebdomadaire à Toulon sur Arroux.

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Diplômé du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, il a débuté sa formation au cours Florent où il a été l’élève de Jean-Pierre GARNIER, Paul DESVAUX, Loïc CORBERY et tant d’autres au sein de la classe libre. Il est l’un des créateurs de la compagnie Cipango avec laquelle il a monté George DANDIN de Molière et Peter pan ou le garçon qui ne voulait pas grandir de J-M BARRIE. Il a déjà joué une dizaine de pièces dont Le massacre à Paris de C.MARLOWE et Immortels de N.DJEMAI. En plus de son activité sur les planches, il tourne régulièrement pour la télévision. Cette année, il joue dans La Cerisaie mis en scène par Gilles BOUILLON.

Passionné depuis tout petit par les instruments à cordes et autodidacte, Yanal ZEAÏTER suit une formation de bassiste et guitariste à l’American School Of Modern Music de 2010 à 2012. Il a fait partie de différentes formations de blues, rock n roll et country, telles que Stone Circus, Les Pompidous Morte, The Joker And The Thief. Il a également enregistré en studio pour Géraldine TORRES. Il est co-créateur du groupe The Mothers of love avec Yann BOURSILLON.

Inscrit au conservatoire à six ans, Yann POMPIDOU a appris à jouer de la guitare classique pendant dix ans. Il a ensuite travaillé seul d’autres genres musicaux comme le folk, le blues, le rock et le jazz, sur divers instruments tels que le banjo, le sitar, la guitare slide, le lap steel, l’autoharp et d’autres instruments folk… Aujourd’hui, il travaille sur ses projets personnels ainsi qu’en tant que guitariste studio et live pour différents groupes.

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