Grammaire procençale.pdf

486
Grammaire de l'ancien provençal ou ancienne langue d'oc : phonétique et morphologie : par Joseph Anglade,... Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Transcript of Grammaire procençale.pdf

Page 1: Grammaire procençale.pdf

Grammaire de l'ancienprovençal ou ancienne

langue d'oc :phonétique et

morphologie : parJoseph Anglade,...

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Page 2: Grammaire procençale.pdf

Anglade, Joseph (1868-1930). Grammaire de l'ancien provençal ou ancienne langue d'oc : phonétique et morphologie : par Joseph Anglade,.... 1921.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de laBnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :  *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.  *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produitsélaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :  *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sansl'autorisation préalable du titulaire des droits.  *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèquemunicipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateurde vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de nonrespect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

Page 3: Grammaire procençale.pdf

GRAMMAIRE

DE

L'ANCIEN PROVENÇALou

ANCIENNE LANGUE D'OC

Page 4: Grammaire procençale.pdf

MAÇON, PROTAT FRÈRES, TMPRTMKURS

Page 5: Grammaire procençale.pdf

GRAMMAIREDE

L'ANCIEN PROVENÇALouANCIENNE LANGUE D'OC

PAR

JOSEPH ANGLADE

PROFESSEUR DE LANGUE HT UTTiRATURE MÉRIDIONALES

A L'UNtVERSITÉ DE TOULOUSE

PHONÉTIQUE & MORPHOLOGIE

PARIS

LIBRAIRIE C. KLINCKSIECK

11, Rue de Lille, 11

1921Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction

réservés pour tous pays.

NOUVELLE COLLECTION A L'USAGE DES CLASSE:

Seconde Séné

VII

Page 6: Grammaire procençale.pdf

ABRÉVIATIONS ET NOTATION

DES SONS

Les voyelles accentuées portent un accent aigu

à, é, i, à, ù.

Les diphtongues sont au, eu, iu, 6u les trois pre-

mières ne portent pas ordinairement d'accent, sauf

quand il y a des raisons particulières au en porte

généralement un pour éviter la confusion avec le

français ou.

Ou sans accent représente la prononciation du fr.

ou dans fou, loup u, ou, quand il y a lieu, ü = u

français de jus, cru.

Les voyelles fermées sont marquées d'un point

au-dessous a, ç, o avec accent tonique (î, (, p.

Les voyelles ouvertes sont marquées d'une cédille

au-dessous a, e, o; avec accent tonique à, i, $.

Les voyelles des diphtongues portent les mêmes

signes diacritiques, quand il y a lieu ?u, bu eu, $u.

d désigne le son du th anglais doux p désigne le

son du th anglais dur. L et n mouillées sont rendues

ainsi lh, nh (qqf. gn).

Page 7: Grammaire procençale.pdf

a. fr. = ancien français; fr. français.

prov.=

provençal a. prov.= ancien provençal.

lat. cl. = latin classique.

lat. vulg. = latin vulgaire.celt. =

celtique.

germ.=

germanique.

Dialectes méridionaux prov.=

provençal; lang

= languedocien; lim. limousin; gasc.=

gascon;

cat. = catalan. Dial. mod. = Dialectes modernes.

Sg.–

singulier pl.=

pluriel; p.=

personne

(i p. sg. == première personne du singulier, etc.).

L'astérisque (*) est placé devant les mots latins

qui n'appartiennent pas à la langue classique, ou

devant les formes refaites par hypothèse ainsi *ta-

pum, au lieu de caput, *gurgem, au lieu de gurgitem,

''régis (nominatif) au lieu de rex; *presi (parfait), au

lieu de prendidi, *quaesl, au lieu de qiictesivi, etc.

Le signe > signifie aboutit à. Ex. Ta/pam >

talpa signifie le latin talpdm aboutit en provençal à

talpa.

Le signe contraire < signifie provient de. Ex.

Tor < turrem signifie le prov. tor vient du latin

turrem.

Dans la Phonétique les noms sont cités sous la

forme de l'accusatif singulier campum, turrem, ca-

pram il ne faut pas oublier d'ailleurs que m sonnait

Page 8: Grammaire procençale.pdf

très peu en latin classique ou vulgaire en réalité le

cas oblique le plus fréquent en latin vulgaire, du

moins dans les Gaules, était en o, a, e, suivant les

déclinaisons campo, caballo, tauro; tone (lat. cl. tur-

rem), fede (lat. cl. fidem) capra, femina, etc., et c'est

sous cette forme que les substantifs ou adjectifs

devraient être cités. Cependant, pour ne pas dérouter

le lecteur, nous donnons aux substantifs la forme de

l'accusatif qu'ils avaient, sauf certains neutres, en

latin classique, c'est-à-dire avec m.

Page 9: Grammaire procençale.pdf
Page 10: Grammaire procençale.pdf

Il existe, à l'étranger, plusieurs grammaires élé-

mentaires de l'ancienne langue provençale en Alle-

magne, V AltprovenxfiHsches Elementarbuch (Manuel tU-

mentaite d'ancien provençal) de M. O. Schultz-Gora

est un résumé exact et précis de la Phonétique et de

la Morphologie, accompagné de notes de Syntaxe et

de textes choisis; en Amérique, le manuel de

H. Grandgent, An Outline of Phonology and Morpho-

logy of the Old Provençal {Eléments de la Phonétique

et de la Morphologie de l'ancien Provençal) se recom-

mande par les mêmes qualités que le manuel précé-

dent, mais il est moins superficiel et témoigne de

recherches plus personnelles en Italie, le Manualetto

Provençale de M. V. Crescini est un recueil de textes

bien choisis, précédé d'une élude grammaticale origi-

nale, où sont résolues plusieurs questions délicates

de la grammaire provençale; enfin, en Allemagne,

les premières éditions de la Chrestomathie Provençale

de Bartsch étaient accompagnées d'un tableau élé-

mentaire des formes grammaticales et les diverses

éditions de la Proven^alische Chrestomathie de C. Ap-

PRÉFACE

Page 11: Grammaire procençale.pdf

x

pet contiennent, comme introduction, une Morpho-

logie, d'après les textes du recueil (trois premières

éditions), et une Phonétique (quatrième édition).

En France, Raynouard fut le premier à donner

une Grammaire de la langue romane (Tome 1 du Choix

des poésies orig inales des Troubadours, i8ié,p. 109-438).

C'est une Morphologie, réduite à ses éléments les

plus essentiels elle est reproduite, sous une forme

d'ailleurs plus succincte, dans le Résumé de la gram-

maire îomane, qui se trouve au tome 1 du Lexique

Roman, 1838 (p. XLIV-LXXXVIII).« J'expose, dit Ray-

nouard, dans la préface du premier de ces travaux,

les principes de cette langue non pour instruire les

personnes:qui auraient à la parler, mais pour faciliter

l'intelligence des ouvrages romans à celles qui vou-

dront les étudier et les comprendre »

L'infatigable provençaliste que fut C.-A.-F. Mahn

a publié un volume intitulé Grammatik und Wœr-

terbucht der altproven^alischen Sprache (Grammaire et

Dictionnaire de l'ancien provençal), Kœthen, 1885.

Mais la première partie de la Grammaire (Laullehre

und Wortbiegungslehre, Phonétique et Morphologie) a

seule paru. De plus le livre est un simple recueil de

matériaux, qui, pour la conjugaison, reste excellent.

Mais ce n'est pas une Grammaire proprement dite

1. Cf. encore, au tome VI du Choix des poésies originales des Trouva-

dours, la Comparaison des langues de l'Europe latine, p. 1-394.

Page 12: Grammaire procençale.pdf

la Phonétique en particulier est faite sur un plan

défectueux

La précieuse Grammaire limousine de C. Chabaneau

fait une part très large à l'ancienne langue plusieurs

points de la phonétique et de la morphologie y sont

magistralement traités nous y avons constamment

recouru. Mais cette grammaire est surtout destinée à

expliquer les formes du dialecte limousin moderne

elle est faire, pour ainsi dire, en fonction de ce dia-

lecte. Ce n'en est pas moins le travail le plus impor-

tant et le plus original qui ait paru en France

sur la grammaire de l'ancien provençal.

On sait que Chabaneau avait amassé, au cours de

ses lectures, des notes innombrables en vue d'une

grammaire complète des dialectes occitaniques. Ces

notes sont tenues à ma disposition, mais jusqu'ici jen'ai pu les utiliser. Elles consistent en des milliers de

fichesde tout format, dont le classement et le déchif-

frement demanderont beaucoup de temps.

En attendant que nous puissions publier tout ou

partie de ces notes, on en trouvera une sorte de

résumé très sommaire dans la première partie de

notre Phonétique (Vocalisme). C'est la partie la plus

I. Mahn annonçait dans sa préface les ouvrages suivants un traité

de la formation des mots, des index renvoyant à ces deu* parties de la

grammaire, un lexique et une introduction à l'étude de la langue et de

la littérature provençales ces divers travaux n'ont pas paru. Cf.

cependant du même Ueber dai Studium der pi oi'en\ahschcn Spracbe und

Litteiatur (deux livraisons paruet, 1870, 1877).

Page 13: Grammaire procençale.pdf

importante de la phonétique, du moins en ancien

provençal, et c'est la partie que Chabaneau traitait le

plus volontiers dans ses leçons. J'ai rédigé une partie

de ce chapitre (principalement le traitement des

voyelles accentuées) d'après mes notes de cours

Chabaneau apportait ses fiches en chaire et les lisait

à mesure, mais sans donner de références on ne les

trouvera donc pas ici mais on se souviendra quenotre maître n'affirmàit rien qu'il n'eût lu et vu

Dans l'étude de la Morphologie, Chabaneau s'arrê-

tait ordinairement à la conjugaison et la traitait très

brièvement en la comparant à la conjugaison fran-

çaise pour cette partie de la grammaire nos notes

nous ont été très peu utiles.

En revanche la Grammaire de l'ancien provençal de

Mahn nous a beaucoup servi dans l'étude des verbes

dits irréguliers il y a dans cette partie de l'ouvrage

de Mahn le fruit de nombreuses lectures et nous y

avons largement puisé.

Les formes provençales sont données en général

d'après Levy (E.), Petit Dictionnaire provençal-fi ançais,

les formes contenues dans ce dictionnaire étant en

général très sûres le Supplernent-Wœrterbuch du même

auteur est cité sous la forme abrégée S. W. ou

Suppl. W.

i. Plusieurs de ces affirmations qui nous ont paru plus importantes

que d'autres sont suivies des mots ^Lhahaneau ou, en abrégé, Chah.

Page 14: Grammaire procençale.pdf

Pour que cette grammaire fût complète, il aurait

fallu traiter aussi la Syntaxe. Mais il y a encore trop

à faire dans ce domaine il existe trop peu de

monographies; c'est la partie la plus négligée jus-

qu'ici de l'ancien provençal. Pour le moment, ce

qui nous a paru le plus urgent, c'est de donner à

nos compatriotes, et surtout à nos étudiants en phi-

lologie romane, qui se plaignent souvent de l'ab-

sence de livres, un instrument de travail aussi simple

et aussi clair que possible.

C'est même en pensant à nos étudiants – dont les

connaissances en linguistique générale sont, par la

fauté" de la direction des études dans les Universités,

si incomplètes en songeant aussi aux « amateurs »

de notre ancienne littérature, dont la bonne volonté

est si souvent découragée par des livres écrits en

langue étrangère, c'est, dis-je, en songeant à ces deux

catégories de lecteurs que j'ai tâché, du moins quand

il était possible, de simplifier les explications, de les

clarifier pour les mieux mettre à la portée de mes

lecteurs, comme je fais de mes auditeurs.

Car il y a, en France, un autre public que celui de

nos Universités, pour s'intéresser aux études d'an-

cien provençal. Tous ceux qui savent de quel éclat a

brillé au moyen-âge la littérature méridionale, et qui

sont curieux de la mieux connaître ont demandé

souvent qu'un instrument de travail, d'un manie-

Page 15: Grammaire procençale.pdf

ment facile, fût mis à leur disposition. On ne saurait

attendre de cette catégorie de lecteurs plus d'éduca-

tion scientifique et linguistique que nous n'en exi-

geons de nos étudiants. Nous désirerions qu'ils

trouvent ici un guide pour les diriger dans l'étude

d'une littérature dont l'intérêt est toujours vivant et

le sera de plus en plus, à mesure que ces études se

développeront et que l'on connaîtra mieux nos ori-

gines.

Nous avons en général laissé de côté l'étude des

dialectes modernes, sans nous interdire cependant

quelques rapprochements, quand ils nous ont paru

intéressants. Dans l'ancienne langue nous citons

souvent des formes gasconnes ou catalanes, comme

point de comparaison.

J'accepte d'avance et bien volontiers toutes les cri-

tiques qui me seront faites de bonne foi. Je deman-

derai seulement que l'on veuille bien me tenir

compte de ce que c'est ici le premier travail de ce

genre qui ait paru dans notre pays s'il y a dans

l'entreprise quelque témérité, elle appelle cependant

quelque indulgence.

Page 16: Grammaire procençale.pdf

BIBLIOGRAPHIE GRAMMATICALE

1

TRAITÉS GRAMMATICAUX ANCIENS

Il existe des traités grammaticaux contemporainsdes trou-

badours. Les deux principaux sont les suivants \çDonat%proen-

sais, de Hugues FAIDIT, et les Ra^os de trobar, de RAIMON Vidal

de Besalii .

Ils ont été publiés plusieurs fois d'abord par F. GUESSARD,

dans la Bibliothèque de l'École des Chartes, m~ série, t. 1 (1839-

1840), avec tirage à part de 100 exemplaires; une deuxième édi-

tion parut en 1858, sous le titre suivant Grammaiits proven-

çales de Hugues Faidit et de Raymond Viid de Btsauditn. Paris,

A. Franck, 1858.

Autre édition par GALVANI, Modène, 1845 (Memone di rtli-

gione, di tnorale e di letteratura,, t, XV) Cf. GUESSARD, 2= édit.,

p. xiv.

Une nouvelle édition a été publiée par E. Stenoel, sous le

titre Die btiden âlttsten proven^alischên Gramtnaliken. Lo Donat^

proensals und Las Raxos de tiobar. Marbourg, 1878. Cf. l'im-

portant compte rendu de CHABANEAU, Revue des Langues ro-

manes, XIII, p. 158.

ToblER (A.), Sur quelques passages des Grammaires provençales

(Romania, II, 337-347)-

Cf. encore P. MEYER, Romania, II, 347-350; CHABANEAU,

1. En Catalogne. Le Dotuit^ a été composé, aux environs de 1240,pour deux seigneurs italiens. Les Raços doivent être antérieutes.

Page 17: Grammaire procençale.pdf

Romania, VI, 1 36-141 (sur les glossaires d'HuGUES Faidit)

J. Baucluier, Romania, VI, 450-455 (sur le Donal Proen

sal)

Des extraits, trop brefs d'ailleurs, des deux ouvrages, ainsi

que des Leys d'Jmors, ont été publiés récemment par E. Mo-

NAC[, dans sa collection des Testt Roman^i, n°s 30 et 3 (Rome,

1913).

Au xive siècle, avant 1356, a été composé à Toulouse le

recueil connu sous le nom de Leys d'Amers. Il en existe deux

rédactions, conservées toutes deux dans les Archives de l'Aca-

démie des Jeux Floraux de Toulouse. L'une d'elles a été

publiée par Gatien-Aenoult, sous le titre suivant Monu-

mens de la littérature romane. Toulouse, 1841-1843. 3 vol.

Cette publication fut complétée quelques années plus tard

par un quatrième volume, devenu aujourd'hui fort rare, intitulé:

Mcnumens de la littérature romane depuis le XIV. siècle. SECONDE

PUBLICATION. Paris-Toulouse, sans date. (La préface est datée

de 1849.)

Cette seconde publication, due au Dr J.-B. Noulet, contient

les Joyas del Gay Saber. C'est, comme le dit le sous-titre, un

« recueil de poésies en langue romane couronnées par le Con-

sistoire de la Gaie-Science de Toulouse depuis l'an 1324 jusquesen l'an 1498 ». Une nouvelle édition de ces poésies a paru récem-

ment, par les soins de A. Jeanroy, dans la Bibliothèque Mèiidio-

rrnle, Ire série, t. XVI (Toulouse, 1914).

Les trois premiers volumes des Monument de la littérature

romane comprennent les Leys d'Amors, c'est-à-dire les règles

de la poésie. C'est un recueil de régies concernant l'orthographe,

la phonétique, la grammaire, la stylistique, de l.i langue ro-

mane c'est aussi un recueil de préceptes de métrique et de

rhétorique. La phonétique a été étudiée par P. Lienig, dans

i. On trouvera une bibliographie plus complète de ces traités dans

notre Bilhogt aphie des Leys d'Amors, qui fan partie du volume suivant

J. ANGLADE,A propos des troubadours toulousains. Toulouse, 1917.

Page 18: Grammaire procençale.pdf

1917

le travail intitulé Die Grammatik der proven^alischen Leys

d'Amors. i» Theil. Phonetik. Thèse de l'Université de

Breslau, 1890.

Nous venons de publier (1920) la deuxième rédaction des

Leys d'Amors, encore inédite, sauf le début, publié par CHABA-

NEAU, dans V Historié générale de Languedoc, éd. Privat, t. X,

p. 180-202.

Une rédaction rimée des Leys d'Amors se trouve dans le ms.

239 de la Biblioteca de Catahinya à Barcelone. Nous nous pro-

posons de la publier après avoir terminé la publication

annoncée ci-dessus. Un extrait, comprenant le début et la défi-

nition des genres lyriques, paraîtra prochainement dans la Roma-

nia'.

Il existe d'autres ouvrages anciens de grammaire ou de poé-

tique se rattachant soit aux Rcups de trobar, soit aux Leys d'Amors

en voici l'énumération

Art de compondre dictats (peut-être de RAIMON Vidal),

publié par P. MEYER, Romania, VI (1877), p. 3S3-3 S8-

Regles de trobar, de JOFRE DE Foixà" (fin du xine siècle),

abrégé des Ra^os ds trobar de RAIMON Vidal. Publié par

P. MEYER, Traités catalans de grammaire et de poétique (Ro-

mama, IX, 51). Autre édition par Ll. Nicolau, Notes sobre

lesregles de trobar de Jofre de Foixd. (Estudis Universitaris

Catalans, 1907). Autre texte (incomplet) publié par J. RuBiôdans

le volume indiqué au paragraphe suivant.

Un fragment de traité anonyme de poétique, qui parait anté-

rieur aux Leys d'Amors, a été publié par JORDI Rubiô sous le

titre Del manuscrit 129 de Ripoll. Barcelone, 191 1. (Extrait de

la Revista de Bibliogra/ia Catalana, vol. V.) Cf. un autre

fragment de traitépoétique dans la Chrestomathie de Bartsch

(6e éd., col. 225 et sq.).

1. Il n'a jamais paru d'autre partie.2. Un autre extrait a paru dans le Recueil de V Académie dis Jeux

Floraux (années 1915, 1916, 1917) tirage à part à 75 ex. Toulouse,

Page 19: Grammaire procençale.pdf

XVIII

Aux Regles de tiobar se rattache aussi la Doctrina de Cort de

"Terramagnino de Pise, composée entre 1 270-1 280. Publiée

par P. MEYER, Romania, VIII (1879), p. 181-210.

Johan DE CASTELLNOU, Coinpendi (abrégé des Leys d'Amors).

Il en existe plusieurs manuscrits dont le principal est à la

Bibliothèque Universitaire de Barcelone. Non encore publié en

entier.

Du même Glosari sur le Doctrinal de trobar de RAIMON DE

CORNET. Les deux traités (le premier en prose, le Doctrinal en

vers) ont été publiés par CHABANEAU et NouLET, Deux

manuscrits provençaux. Montpellier, Paris, 1888, p. 199-239.

Cf. encore un fragment de Doctrinal de R. DE CORNET, ibid.,

p. 12.

Au Compendi de Johan DE CASTELLNOU se rattache la Poé-

tique de BERENGUER DE NoYA, Mirall de trobar. Publiée par

GABRIEL Llabrés, Poéticas catalanas d'En Berenguier de Noya y

Fiancesch de Ole^a. Palma [Santander], 1909. Une rédaction du

traité de FRANCESCH DE OLEZA a été publiée par B. ScHjEDEL,

Mélanges Chabaneau, p. 711.

Ajoutons à ces traités le Diccionari de JACME MARCH

(inédit) (Bibl. de Catalunya, Barcelone, ms. n° 239, f°s clx-

clxxxiv) et la vaste compilation de Luis AvERSrt (inédite

Escorial, ms. S. Llorenç, M. t. 5.) intitulée Torcimany (traité

et dictionnaire).

Il

TRAITÉS GRAMMATICAUX MODERNES

A. OUVRAGES GÉNÉRAUX

F. Diez, Grammaire des langues romanes. Traduction française

par A. BRACHET, G. PARIS, A. MOREL-FATIO. Paiis, 1873-1876;

3 vol.

1. Cf. Annales du Midi, t. XXVI (1914), p. 451.1

Page 20: Grammaire procençale.pdf

W. Meyer-Lûbke, Grammaire des langues romanes. Traduc-

tion française, par E. Rabiet, A. et G. DOUTREPONT. Paris,

1889-1905 3 vol., plus un volume de tables.

La partie de la grammaire de Diez concernant le provençal

est encore excellente la grammaire de Meyer-Lubke fait une

place plus grande aux dialectes modernes. Nous ne citons que

pour mémoire Bruce- Whyte, Histoire des Langues romanes,

Paris, 1841 vol.

G. Grœber, Grunâriss îtr totnanischen Philologie. vol., Stras-

bourg (T. I, 1888; 2= éd. 1904 t. II, i" part., 1902 2» part.,

1897; 3e part. 1901).

W. Meyer-Lubke, Emfuhrung in das Stuiium der romanis-

cheuSprachwissenschaft, i« éd., Heidelberg, I9oi;2»éd., 1909.

E. BOURCIEZ, Éléments de linguistique romane. Paris, 1910.

B. GRAMMAIRES PROVENÇALES

BASTERO, La Crusca provençale. Rome, 1724. (Une partie

inédite de la Crusca se trouve à la Bibliothèque de l'Université

de Barcelone.)

Id Aptndice al lenguaje romano-vulgar. (Memorias de la Real

Academia de Barcelona, 1756.)

RAYNOUARD, Gi ammaire de la langue romane. Forme le tome I

du Choix des poésies originales des Troubadours. Paris, 1816. On

trouve aussi un Risumé de la grammaire romane au tome 1 du

Lexique roman, p. XIV LXXXIII.

MARY-LAFON, Tableau historique et littéraire de la langue

parlée dans le Midi de la France et connue sous le nom delangue

romano-provençale. Paris, 1842. Nous ne citons que pour mémoire

cet ouvrage vieilli, où l'auteur montre plus de bonne volonté

et d'enthousiasme que de science. P. 227-331, Appendice biblio-

graphique assez curieux.

PEDRO VIGNAU Y Ballester, La lengua de los trovadcres.

Madrid, 1865. Le volume se termine par une traduction castil-

lane des Ra^os de trobar et du Donati proensals.

Page 21: Grammaire procençale.pdf

Demattio (F.), Grammatica della lingua provençale. Inns-

pruck, 1880. (Mauvaise compilation d'après la Romania, X,

320.)

C. Chabaneau, Grammaire limousine. Paris, 1876. (Extrait

de la Revue des Langues romanes, tomes II à X, 1871-1876.)

L'étude de la langue ancienne y tient une très grande place.

Ce volume est devenu très rare.

MAHN (C. A. F.), Gi ammatik und Wœrterbuch der altproventa-

liscben Sprache. Koethen, 1885. La partie la plus développée est

celle qui traite du verbe.

P. MEYER, Provençal Language and Litteratuie (Encyclopœdia

Britannica, XIX, 867).

A. GRANDGENT, An outline of the Phonologyand Morphology of

the Old Provençal. Boston, 1905.

0. Schultz-Gora, Altproven^alisches Elementarbucb. Heidel-

berg, C. Wmter, 1906, 2e édition, 191 j. Cf. un important

compte rendu de G. MILLARDET, Bulletin de la Société de Lin-

guistique de Paris, no 59 (t. XVII), p. lxxxiv-xcv.

KOSCHWITZ (ED.), Grammaire historique de la langue des félibres.

Greifswald, Avignon, 1894.

V. CRESCINI, Manualetto provençale. Vérone, Padoue. ire éd.,

1892-1894; 2' éd., 1905. Comprend, p. 1-167(2= éd.), une excel-

lente introduction grammaticale.

C. Appel, Proveti^ahsche Inedita. Leipzig, 1890. (Nombreuses

observations grammaticales dans l'introduction.) Id. Sur la

langue du troubadour Peire Milon, dans Poésies provençales iné-

dites, Paris, 1898 (p. 89 et sq.).

Un résumé de grammaire provençale se trouve dans CHAYTOR,

The Troubadours of Dante, p. 186-202.

Voir aussi le tableau des formes donné par K. Bartsch dans

les premières éditions de sa Chrestomathie provençale et les études

qui précèdent le texte dans les diverses éditions de la Pro-

ven\alische Chrestomathie de C. APPEL (Phonétique, Morpho-

logie').

1. Un résumé grammatical insignifiant (d'après Bartsch) se trouve

aussi dans BAYLE, Anthologie provençale. Aix, Leipzig, 1879.

Page 22: Grammaire procençale.pdf

Sur la langue des troubadours d'Italie, cf. BERTONI, Trm/a-

ton d'Italia, p. 159 181.1.

II. SUCHIER a mis de nombreuses observations grammaticales

dans les notes de ses Denhnaler der prmi. Ltteratur, I, Halle,

1883. Une série de remarques grammaticales sur la langue des

chansonniers provençaux T et C se trouve dans C. Appel,

Prov. Itiedita, Introduction.

On peut consulter encore les travaux suivants

H. SUCRIER, Die Jian%osische und proven^alische Sprache (dans

Grober, Gfumlriss der lomaniscben Philologie, t. I [irc édi-

tion], p. 561-668). Une 2e édition a paru depuis (1904).

H. Suchier, Le français et le provençal, Paris, 1891. Traduc-

tion française, par Ph. MONET, du travail précédent?

Chabaneau, La langue et la littérature provençales. Paris,

1879. (Extrait de la Revue des Langues tomanes,XY, p. 1 57-178.)

Chabaneau, La langue et la littérature limousines. Paris. 1892.

(Extrait de la Revue des Langites Romanes, t. XXXIII, p. 581-608

XXXV, p. 379-450.)

CHABANEAU, Sur la langue romane du Midi de la France. Tou-

louse, 1885. (Extrait de l'Histoire giniiale de Languedoc, t. X,

p. 168-177.)

H. MORF, Vom Uispiung der prcven^alischm Schriftsprachc.

(Extrait des SitZ!/1lgsbericbte der k. preussiscben Ahademte dei

Wissenschaftm, t. XLV (1912), p. 1014-1035.)

Cf. du même auteur Zur Spiacbgliederung Ftankteicbs

(Ahhatidl. der pr. Akademie der Wissenschajten. Phil. hist. Kl.,

1911).

Mackel (E.), Diegermanischen Eléments in der pioi'en^alischen

undfi ampsischtn Sprache. Heilbronn, 1887. (Fi an^ôsische Studieu,

VI, 1.) Traite de la phonétique des mots germaniques passés

en français et en provençal.

KARCH (R.), Nordfi an^ôsîscbe Elemente itn All(n oven^alisclien

Darmstadt, 1901. (Thèse de Heidelberg.)

Sur le catalan,' cf. FABRA (Pompeu), Gramàlka caialatia,

Barcelone, libr. de l'Avenç, et PUIGGARI (P.), Grammaire cata-

lane J 11,111,aise, 2« éd., p. par PEiSk Vidal, Perpignan, 1910.

Page 23: Grammaire procençale.pdf

C. ÉTUDES particulières

I. Phonétique.

H. Wendel, Die Entwicklung der Nachtonvokale aus dem

lateinischen ins Altproven^alische. (Thèse de Tubingue, 1906.)

H. HERFORD, Du lateinischen Propaioxytona im Altpi oven^ali-

schen. (Thèse de Kœnigsberg, 1908.)

A. Frcese, Die lateinischen Vortonvokale im Altproven^alisdien.

(Thèse de Kœnigsberg, 1908.)

THOMAS (A.), La loi de Dannesteier en ptovençal (Romania,

1892,7-18).W. Fœrster, Beitiâge %ur roni. Lautlehre, dans Zeits. rom.

Phil., III, 481-517.

MEYER (W.), Beitrâge %ur romaniscben Laut-und Formenlehre

(Zeitschrift fur rom. Phil., VIII, 230-232). S'occupe surtout de

la syncope en provençal ancien et moderne.

PLEINES (A.), Hiat und Elision im Provenialischen. Marbourg,

1886 (Ausgaben und Abhandlungen, 1).

Bclhmer (ED.), Plentsonant, semisonant (Romanische Siuiien,

IV, 487-8); moutre que ces deux expressions se retrouvent dans

ENRI DE VILLENA. Cf. Mayans Y SISCAR, Origenes, éd. de 1878,

p. 277.

G. Grci.blr, Zur piev. Verslegende vonder hl. Fides non

A»en (Mélanges Chabaneau, 597-621). Phonétique et morpho-

logie de la Chanson de Sainte Foy.

K. VORETZSCH, Zur Geschichte der Diphtongierung im Altpro-

ven^aJischeti.ÇLa Forschungen %ur -lomanischen Philologie, Festgabe

fur H. Suchier, p. 575 et suiv.) Halle, 1900.

P. Savj-Lopez, Dell'Umlaut provençale. Buda-Pest. Tipogra-

fia dell'Athaeneum. 1902, 6 p.

Pfutzner, Ueber die Aussprache des Proven\ali$chen A. Halle,

1884.

K. OREANS, Die E-Reime im Altproven^alischen (Archiv fur

das Studium der neueien Spiachen, t. 80, p. 178).

Page 24: Grammaire procençale.pdf

E. Wiechmann, Proven^alisches geschlossenes E. Leipzig, 1890.

Thèse de Heidelberg, déjà imprimée en 1882.

Sur la confusion des rimes en e ouvert et en e fermé (princi-

palement dans Bartolomeo Zorzi), cf. P. MEYER, Roniania, VIII,

155, et E. LEVY, Der Troubadour B.Zoï^i, p. 53.

SABERSKY (H.), Zur proven^alisclmi Lauilehre. Parasitisches I,

Berlin, 1888.

A. BLANC, Narbonensia (changement de 1 en ie). (Revue des

Langues romanes, XLII, p. 89-108.)

P. MEYER, Phonétique provençale 0, in Mémoires de la Sociéte

de Ringuistique de Pai is, I, p. 145.

SABERSKY (H.), Die O-Laute im Pioven^alischen. (Romanischc

Forschungen, t. IV, p. 427.)

E. LEVY, 0 in Nasalpositkn im Altprovenzalischen (Mélanges

Wahlund, 1896, p. 207-212).

Sur la prononciation de U W. FOERSTER, in W. BERNHARDT,

Die (Veike des Troubadours N'Ai de Mons, p. xlvii. Cf. aussi

supra E. Levy, 0 in Nasalposition L. GAUCHAT, Zeits. jr.

~"4; XX, 120, et les articles suivants:

W. Meyer-Lubke, Die Aussprache des Altptoveii^alischen U

(Mélanges Wilmotte, Paris, 1909, p. 377-389).

ID., Grammaire des langues romanes, I, 5 48. ID., Literatui blall

fur germanische und rotn. Philologie, 1885, c. 120. ID. Zeits.

fran^. Sprache, XLI (191 3), p. 1-7. Cf. Gierach, ibid., XL,

p. 103-uo.

G. BERTONI, Sur la prononciation de U en ancien provençal

(AnnalesduMidi, 1913, p. 472).

Sur 1 intervocalique et Ih, cf BERTONI, Tiovatori d'italia,

p. 187.

THOMAS (A.), MNH M], MBJ (Romania, 1897, 282-

283).

Blanc (A.), Legroujxcr de SANCTUS (Revue des Langue* ro-

manes, XXXV, 604-61 1).

CHABANEAU (C.), Cbangement de Z en R et de R en Z entre

deux voyelles dans la langue d'Oc (Revue des Langues romanes, X,

148).

Grammaire de Vancien provençal* n

Page 25: Grammaire procençale.pdf

K. Orbans, Du Z final en français et en langue d'Oc (Revue des

Langues romanes, V, 530 VI, 4, 94).

Meyer (P.), C et G suivis d'a en provençal. (Romania, 190 1,

393-398. Cf. Romania, XXIV, 529 et suiv.) Cf. encore

GROBER, Zeits. 10m. Pbil., XX, 55;, et XXII, 143 n.

MEYER (P.), Du passage de SZ à R et de R à SZ en provençal

(Romania, IV, 184-194 ibid., 465-468. Cf. encore Romania, V,

488, et XXII, 125).

Sur le même sujet cf. A. Thomas, Romania, VI, 261-

266.

THOMAS (A.), IH z=. CH en ancien provençal (Annales du Midi,

VIII, 94-95).MEYER (P.), D'un emploi non étymologique du T final en

provençal (Romania, VII, 107-108. Cf. CHABANEAU, Roma-

nia, VIII, 1 10-140). Cf. encore ibid., IX, 203 XIV, 547.

Nyrop (K.), Une question de phonétique romane T -f- R en

provençal. (Extrait de Det. pbil. hist. Samf. Mindeskr. i.

Anl. af dets 2; aarige Virksomhed, 1854-1879.) Copenhague,

1879.

Sur la métathèse, cf. C. NIGRA, Metatesi (Zeits. rom. Phil.,

XXVIII, 1) sur la dissimilation M. GRAMMONT, De la dissi-

milation mnsonantique dans les langues indo-européennes etromanes.

Paris, 1905. (Thèse de Paris.)

2. Morphologie.

,4rticle, noms, adjectifs, pronoms.

Sur l'.irticle, cf. V. C-RrsciNi, Manualetto provençale, 2' éd.,

p. iij. Renvoie i R.OQ.UU ERRitR, Rtv. Laug. rom., XVI, 114

P. MeviiR, Romania, IX, 156 Mushacke, Die Entviicklutig der

Mundart von Montptlliei § 109 E. Levy, Ltteraturbhitt fut

germ. und rom. Pbil., XVI, 229 cf. aussi G. Paris, Romania,

XXX, 576.

A. Horning, Zur altfranrôsischen und alpt ovençalischen Dekli-

nation (Zeits. rom. Pbil., VI, 439-445).

Page 26: Grammaire procençale.pdf

Volkmann (R.), Beitrâge \ur proven^alischen Grammatik

(Archiv fir das Sludium der muren Sprachen, XIV, 322-341). Dé-

clinalson des adjectifs et des substantifs article, adjectifs, com-

paratifs et superlatifs.

P. Reimann, Die Deklination der Substantiva und Adjeciiva in

der Langue d'Oc. Dantzig, 1882. (Thèse de Strasbourg.)

Beyer (A.), Die Flexion des Vokativs im AHfnin^osisehen ufti

Altpiovenxalischen. (Thèse de Halle, 1883.)

Th. Loos, Die Nominalflexion im Provm\alischen. Marbourg,

1884. (Ausgabett und Abhandlungen. éditées par E. Stengel,

n° XVI.)

A. Thomas, Le nominatif pluriel en ancien pro-

vençal (Romania, 1905, p. 353-363). Cf. F. Armitage, Sermons

du XII" siècle en vieux provençal. Heilbronn, 1884 (Introduction),

et l'important compte rendu de P. Meyf.r, Romania, XIV, 291.

J. Hengesbach, Beitrag \ur Lehre von det Declination im

Proven^alixhen. Marbourg, 1886. (Ausgaien und Abhandlungen.

n° XXXVII.) Cf. Literaturblatt fur germ. und rçm. Phil., VIII

(1887), col. 226-232.

Sur les adjectifs en -enta (Valenta,pla^mta, etc.), cf. E.STRONi-

ki, Elias de Batjols, p. 46.

A. von Elsner, Ueber Form uni Ferweniung des Personalpro-

notnens im Altprovenialischen. Kiel, 1886, (Thèse de l'Université

de Kiel.)

W. Bohnhabpt, t)as Personalprotiomcn imAltprovmxalischtn.

Marbourg, 1S88 (Ausgaben und Abhandlungen. a" LXXIV).

Chabaneau (C.), Notes sur quelques pi onoms provençaux (Ro-

mania, IV, 338-347; V, 232-233).

Sur lo pronom neutre en provençal, cf. Romania, VII, 329-

330. Cf. encore sur lo Hokning, Romanische Studien, III, 263

von Elsner, p. 53 Bohnhardt, p, 40,

Thomas (A.), lui et LEI (Romania, XII, 532-334).

Nymann (W.), Étude sur lesadjectifs,

les participes et les nom-

btes ordinaux substantivis en vieux provençal. (Thèse de l'Univer-

sité de Gothembourg, 1907.)

Page 27: Grammaire procençale.pdf

Œstberg(H. O.),Sur les pronoms possessifs du singulier dans

le vieux français et le vieux provençal. (Extrait des Uppsatser i rom.

<il. P. A. Geijer, p. 293-302.)

THOMAS (A.), EN «(Na en provençal (Romania, XII, 585-587)

ID., Essais de philologie française, p. 288. Cf. sur le même sujet

V. Crescini, Manualetto provençale, Introduction, p. 168

E. Richter, Zeits. rom. Pbil., 'XXVII, 193; E. Lev\, S. IV.,

11,407.

3. Verbes.

P. MEYER, Les troisièmes personnes du pluriel en provençal

(Romania, IX, p. 192 et suiv. Cf. ibid., VIII, 14 X, 440;

XIV, 291).

Cf. aussi Zeits, rom. PMI. VIII, 392 et Rev. Lang. rom IX,

35-

Stichel (K.), Beitrâge Zur Lexicogi aphie des altpi ovençahschen

Verbums. Marbourg, 1890 (Ausgaben und Abhandlungm,

t. LXXXVI). Cf. E. Levy, in Zeits, fur 10m. Pbtl., XV, 53°-

546, et auparavant Literatutblatt für germanische und romaniscbi

Philologie, X, 413-422 (pour les lettres a, e).

A.Thomas, Sur la terminaison -etz du pluriel {A> drives des

Missions scientifiques et littéraires, 3e série, t. V (1879), p. 440).

O. SCHMIDT, Ueber die Eniungcn des Praesens im Altprovtn\a-

lischm. Darmstadt, 1887.

Sur au, fau, vau (3« p. pi.), cf. J. Ulrich, Romania, VIII

(1879), p. 14, et F. Armitage, Romania, IX (1880), p. 128-129.

Sur les formes de l'ind. prés. (ie p. sg.) en -iu (ptniliu, de

omiliar), cf. CHABANEAU, in Levy, Poésies religieuses, Paris,

1887, p. 131.

ULRICH (J.), Sur la i' personnedu

pluriel de Vinâ.piès. (Zeits.

fur rom. Pkl., XIX, 463-65).

A. Harnisch, Die altprovençalischc Praesens- und Imperfektbil-

dtmg. Marbourg, ]886 (Ausgaben und Abbandlungen. par STEN-

GEL, n° XL).

E. Schenker, Ueber die Perfektbildung im Altproven^aUxheii

Aarau, 1883.

Page 28: Grammaire procençale.pdf

Sur les parfaits en-<i(3e p.sg.),cf. Chabaneau, #«>. Lang. i cm.,

XL (1899), p. 576.

Sur la formation du parfait périphrastique avec anar, cf. CHA-

baneau, Rev. Lang. rom., VII, 44, Roman d'Arles, p. 47, et DE

Montoliu, Estudis Romànics, I, p. 76 et sq.

K. FR. Th. MEYER, Die ptovençalische GestaUung der rait Pet

fektstamm gebildeten Tempoia des Lateinischen. Marbourg, 1884

(Ausgaben und Abhandlungen. par STENGEL, n" XII).

W. Meyek-Lûbke, Ueber die schwache Perfektsbildimg ira Pro-

vençalischen (Zeitschrift Jur romanische Philologie, t. IX (1885),

p.238).

A. Thomas, L'origine du parfait provençal en -ET. (Essais de

Philologie française, Paris, 1897, p. II.)

Cf. encore sur ce point Meyer-Lubke, Zeits. rom. Phil., IX,

239; XVIII, 557; H.Schuchardt, ibid., IV, 121 W. Forster,

ibid., III, 492, 513 J. NEUMANN, ibid., VIII, 368; P. MEYER,

Ronmnia, IX, 161

A. THOMAS, Le T de la 3' personne du patfait provençal (Roma-

n'.a, 1894, 14 1-146). Cf. Meyer-Lubke, Zeits. rom. Phil., XVIII,

S57-

G. Kôrting, Diestarken Perfekta auf-c im Aliproven^aHschen

(Zeitschrift fûr romanische Philologie, XXII, p. 258-259).

Sur les parfaits forts, cf. H. SUCHIER, Zeits. rom. Phil., II, 267.

FR. WOLFF, Futur und Conditional Il im Altpi oven^ahschen.

Marbourg, 1885 (Ausgaben und Ablandlungen. par STENGEL,

n° XXX).

Sur les futurs en -dm, -dt% (iB et 2e p. pl.), cf. CHABANEAU,

Rev. Lang. 10m., XL (1897), p. 480.

Sur la 3*p. sg. du subj. présent de la ic conjugaison (done pour

don, dont; garde pour gart), Cf. Uc DE SAINT-CYR, éd. JEANROY,

DE GRAEVE, p. 205.

P. MEYER, L'imparfait du subjonctif en -es (Romania, VIII,

p. 155). Cf. STENGEL, Zeits. rom. Phil., 111,309.

CHABANEAU, Rev. Lang. rom., IX, 200 (sur la 2e personne de

l'imparfait du subjonctif).

A. Fischfr, Der Infimtiv im Proi'enialischen Marbourg, 1883.

Page 29: Grammaire procençale.pdf

P. MANN, Das Paiticipium Praeleriti im Altproven{alischen

Marbourg, 1880 (Ausgaben und Abhandlungen. par E. Stengel,

n°XLI).

Sur les participes en -st; cf. Mdssafia, Ztits. rom. Phzl., III, 269.

Sur la conjugaison gasconne, cf. DUCAMIN, infra, section E.

4. Prépositions, adverbes, jormation des mots.

Kocher (E.), Beitrag Zum Gebrauch der Preposition de im Pro-

ven\alisâien. Marbourg, 1888.

GENTSCH (E.), Ueber die Formen des Adverbiums der Gegenuart

im Allproven\alischen. (Thèse de Marbourg, 1892.)

TH. KALEPKY, Vonder Negation im Proven\alischen (Programm

der sechsten stadtischen hbheren Bûrgerschule, Berlin, 1891.)

Cf. aussi du même auteur Zeitschrift fur romaniscbe Philologie,

XXXII, 513-532.

Schweighaedser (A.), De la négation dans les langues romanes

du Midi et du Nord de la France (Bibi. École des Chartes, XII, 131-

441 XIII, 203).

CHABANEAU, Deux manuscrits provençaux du XIV' siècle,

p. 194, § 23. (Sur la formation des adverbes en -men, men

étant exprimé une seule fois quand deux adverbes se suivent.)

Sur les formes dérivées de apud, cf. E. RICHTER, in Zeits.fùr

rm.Phil.,XXV[, 532-51.

ED. L. ADAMS, Word-Formation in Piovençal. New-York,

Macmillan Company, 191 3. Important traité de xvm-608 p.

A. THOMAS, Essais de Philologie française. Paris, 1897.

ID., Nouveaux Essais de Philologie française. Paris, 1904.

Sur les verbes en -e^ir, cf. E. Heezog, in Beitrâge.fûrA. Mus-

safia, p. 481-562.

THOMAS (A.), La dérivation A l'aide de suffixes atones en fran-

çais et en provençal (Romania, 1896, p. 381-392; cf. surtout -in

et-ea). Le suffixe -aricius (Romania, XXXII, 177). Sur le suffixe

-ter (Romania, 1902, p. 471). Suffixe -ari-lis (Romania, 1908,

T13).

Id., Lelatin -itor et Jeprovençal -eire (Romania, 1893,261-264).

Page 30: Grammaire procençale.pdf

ID., Les noms composés et la dérivation en français et en proven-

çal {Romania, 1895, 330-356).

Collijn (I.), Les suffixes toponymiques dans les langues fi ançaise

et provençale. I. Développement des suffixes latins -anus, -inus,

-ensis. Upsal, 1902. (Thèse.) Cf. P. SKOK, section H.

Suffixe -enc. Cf. L. ADAMS et Philippon, Romania, XXXIV,

1-18; cf. A. THOMAS, Ibid., p. 19-24, rt Philippon, lbtd.,

P- 335

Doncieux (G.), Les verbes latins en -ulare et les noms en -ulu,

-ula, dans le provençal (Romania, 1889, 455-437).

5. Syntaxe.

La syntaxe est la partie la moins étudiée de la grammaire pro-

vençale

Voir le troisième volume de la Grammaire des langues temanes

de DIEZ (pour l'ancien provençal) et de Meyer-Lubke (ancien

provençal et provençal moderne). Sur l'emploi de l'article parti-

tif, cf. CHABANEAU, Revue Lang. rom., IX, 193.

Sur les variations des deux éléments d'un mot composé, cf.

CHABANEAU, Deux manuscrits provençaux dit XIV' siècle, p. 141.1

Sur l'emploi de l'article devant les noms de peuples, cf.

E. LEVY, dans son édition du troubadour Guilhem FIGUEIRA,

P. 79

Lo employé comme datif cf. CHABANEAU, Revue Lang. rom.,

VIII, 37.

Sur deux adjectifs employés sans liaison, cf. O. Schultz, Zeits.

rom. Pbil. XVI, 513 P. MEYER, Guillaume de la Barre, p. lxxi

STRONSKI, Elias de Barjols, p. 88.

Sur l'emploi du pronom personnel pléonastique, cf. Hoby,

1. Plusieurs observations intéressantes se trouvent dans J. RONJAT,Essai dt Syntaxe des parlera provençaux modernes, Màcon impr. Protat, 191 5(Thèse de Paris).

Quelques notes de syntaxe se trouvent aussi dans O. SCHULTZ, Der

provenzaliscbe Pseudcturpin (Zeits. rom. Pbil., XIV, 1890, p. 474-478).

Page 31: Grammaire procençale.pdf

Le ben uni Werhe des Trobadors Guiraut cTEspanha, p. 79, qui ren-

voie à: Levy, G. Figueira, p. 101 Tobler, Vermischte Beitrâgi

çui fi ançosischen Grammatik, II, 88, sq. ELSNER, Ueber Form und

Veiwendung des Personalpronomens im Allpi oven^alisohen, p. 43

A. Stimming, B. de Born (2e éd.), 12, 52 O. Schultz-

Gora, Zeits. rom. Phil., XIV, 475. Stronski, Elias de Barjols,

p. 71.

Cors, persona remplaçant les pronoms personnels STRONSKI,

Elias de Barjols, p 42

V. Brusewitz, Étude hist. sur la syntaxe des pronoms per-

sonnels dans la langue des félibres. (Thèse d'Upsal, 1905.)

Verbes emploi de dessovenir, oblidar, Stronski, Elias de Bat-

<ols, p. 75.

R. Dittes, Ueber den Gebrauch des Infiniiivs im Allproven^a-

lischtn (Romanische Forscbungm, XV [1902], p. 1).

Id., Ueber den Gebrauch der Participial und des Gerundiums im

Altproven^alischen. Budweis [1902]. (Estr. du Progiamm ierdeuts-

chen Realschule in Budweis, 1902.)

Sur l'emploi du gérondif en fonction d'infinitif, O. SOLTAU,

'Zeits. rom. Phil., XXIV, 35 (simple note).

Th. Kalepky, Von der Negation im Proven\a\iscben. Berlin,

1891.

Cf. encore du même Zeitschrift fur tomanische Philologie,

XXXII, p. 51 3-S P-

CL. K. Moore, The use of the subjunchve in the ttork of six

médiéval Piovençal lyric poets (Modem Language Notes, XXIII, 2).

Si exclamatif (Si Dieus m'ajut) Stronski, Elias de Barjols,

P- 77-Sur les propositions conditionnelles, cf. E. Gessmer, Zeits. rom.

Phil., XIV, 51, note.

Interrogations et réponses: Stronski, Elias de Barjols, p. 54.

Constructions proleptiques: Stronski, Elias de Barjols, p. 47.

PAPE (R.), Die Wortstellung in der proven^alischen Prosalit-

Page 32: Grammaire procençale.pdf

leralui des XII. und XIII. Jahihunâeits. (Thèse d'Iena, 1885.)

Place des mots (noms séparés des titres) Stronski, Elias de

Barjols, p. 56.

W. P. SHEPARD, Parataxis in Provençal {Publications ofthe Mo-

dem Language Association, XXI, p. 519).

Voir encore les Va mischte Beitrâge %ur fi ançosischen Giamvia-

tih, de Toblfr (cinq volumes parus de 1886 à 1912).

En général Tobler ne demande au provençal que quelques

exemples à titre de comparaison avec le français. Voici cependant

le relevé de quelques passages qui paraissent plus importants

Emploi du futur antérieur, I, 254 futur à la place du présent,

I, 258; enclise de vos, I, 250; discours direct faisant suite au

discours indirect, I, 269.

Cas du part. passé des verbes réfléchis, II, 65, Rem. emploi

pléonastique du pronom personnel de la 3e personne, II, 89

asyndeton (cazen levan), II, 161, 166.

Sens de menhs, menhs de, III, 115.

Non laissar que, IV, 3 5 non mudar que, ibid. ses que avec

ind. ou subj., IV, 50 Rem. subjonctif de souhait, IV, 1 16, 123.

D. MÉTRIQUE.

C. ApPEL, Zur Metrik der Sancta Fides {Mélanges Chabaneau,

P- 197)-

BARTSCH (K.), Keltische und romanische Metrik (Zcitschrifl fur

rom. Phil., III, 359-584).

Id. Ein keltisches Versmass im Proven\a\uchen und Vran\ôsischen

(Zeitschrift fur rom. Phil., II, 195-219).

Id., Die Reimkunst der Troubadours (Jabibuch fur rom. engl.

Lit., 1, 171-198). ID., Zeits. rom. Phil., II, 13 1. (Sur les rimes

en n instable.)Sur la rime intérieure: Stronski, Elias de Barjols, p. 51.

Sur la strophe interrogative Stronski, Elias de Barjols, p. 57.

EsMANKSDàRFFER,Reimworterbuchder Troubadours. Berlin, 1897.

Hofmeister (R.), Sprachliche Untersuchung der Reime Bernarts

Page 33: Grammaire procençale.pdf

von Ventadorn. Marbourg, 1884 (Ausgaben und Abhandlungen.

11° X).

F. W. MAUS, Peire Caidetuds Strophenbau. Marbourg, 1884.

(Ausgaben und Abhandlungen. n° V).

Stengel(E.), Bau und Anvendung des romanischen Zehnsilbners

(Extrait des Berichte des freien deutscben Hochstiftes %u Frankfurt

a M., 1886-1887, p. 224-231. )Cf. du même auteur Rotnanischc

Vetslehre, dans le Grundriss de GROBER, t. II, ire partie, p. 1-96.

Sur la tornada DE BARTHOLOMAEIS, Annales du Midi, 1907,

p. 439-454 STRONSKI, Elias de Barjols, p. 52.

Voir enfin, sur l'ensemble de la métrique, le tome I des Leys

d'Amors, éd. GATIEN-ARNOULT.

E. Études DIALECTALES

La plus grande partie de la bibliographie se trouve dans

E. BEHRENS, Bibliographie des patois gallo-romans, 2e éd., trad.

E. RABIET, Berlin, 1893. Nous n'indiquons ici que les princi-

pales études dialectales

ABRAHAM (FR.), Ueber Quellen und Mundart des delphinatis-

chen Mysieriums Istoria Petri et Pauli. (Thèse de Halle, 1899.)

ANGLADE (J.), Notice sur un livre de comptes de l'Eglise de

Fouines (Aude). Montpellier, 1900, p. 31 etsq. (Extr. de la Rev.

Lang. rem., 1899, p. 236.) (Sur les dialectes carcassonnais.)

Barbier (CH.), Lo libre de memorias de Jacme Mascaro. Mont-

pellier, 1895. (Extrait de la Rev. Lang. 10m., 1890-1895.) (Sur

la langue de Béziers au xive siècle.)

Barth (A.), Laut und Foi menlehre der Waldensischen Geiichte

(Romanisdie Foi scbiingen, VII, 293-330).

• BERNHARDT (W.), Die Werhe des Trobadors N'AI de Mons,

p. xvi (dialecte toulousain).

1. Pour le gascon, cf. la bibliographie critique de Millvrdet (G.), Le

domaine garcon, compte rendu rétrospectif jusqu'en 190J {Revue de Dialec-

to.ogie romane, I, 122-1^6). Un complément de la bibliographie de Beh-

RENS a paru dans la Zeits. neufr. Spr. und Lit., XXV, 196-266, avec

additions de E. Bourciiz.

Page 34: Grammaire procençale.pdf

Bourciez (E.), La langue gasconne à Bordeaux. Bordeaux,

1892. (Extr. de Bordeaux, aperçu historique, sol, population, etc.).

Brunel (CL.), Documents linguistiques du Gèvaudan. Paris,

1916. (Bibl. Ecole des Chartes, 1916.) Cf. du même Vit de

Sainte Emmie, Paris, 1917 (Introduction).

CHABANEAU (C.), Grammaire limousine. ID., Remarques phi-

lologiques sur le texte provençal du « Livre des Pi ivilèges de

Manosque ». Digne, Paris, 1894 (p. LXIX-LXXV.) ID., Notice

grammaticale sur la langue des Deux manuscrits provençaux du

XIV' siècle (publiés par Chabakeau et NOULET, Montpellier,

Paris, 1888), p. 162-177 (dialecte toulousain). ID., La langue et

la littérature limousines. Cf. supra, Sect. II, A.

CONSTANS (L.), Essai sur l'histoire du sous-dialecte de Rouergue.

Montpellier, Paris, 1880. (Mémoires de la Société des Lettres,

Sciences et Arts de VAveyton, XII.)

Devaux (A.), Essai sur la. langue vulgaire du Haut-Dauphinè

au Moyen-Age. Paris-Lyon, 1892. (Thèse de Lyon.)

DUCAMIN (E.), Introduction grammaticale à son édition des

Disciplines de clergie de PIERRE ALPHONSE. Toulouse, 1908.

(Important pour la conjugaison gasconne.)

Ducéeé, Rapide mmwgi aphie du gascon bayonnais aux XIII' et

XIVe siècles (Revue de Linguistique, XV, 20).

Flechter (H.), Die Sprache Aïs Altxander fragments des Alberich

von Besançon [= Briançon]. Breslau, 1882. (Thèse de Strasbourg.)

GRAND (R.), Les plus anciens textes romans de la Haute Auver-

gne. Paris, 1 90 (Extrait de la Revue de la Haute Auvergne, 1 900.)

Grûtzmacher (W.), Die waldensische Sprache (Archiv frir das

Studium derneueren Sprachen, XVI, 369-407).

HEMMANN (F.), Consonantismus des Gaskonischen bis \um Ende

des dreizehnten Jahrhunderts. Côthen, 1888. (Thèse d'Iéna.)

J. Huber, L'Évangile de l'Enfance (Rom. Forsclmngen, XXII)

p. 966 sq. (sur le provençal du Var ou des Hautes-Alpes).

Jeanroy(A.) (sur le toulousain-albigeois), dans A. JEANROY,

Voyage au Purgatoire Saint Patrice, introduction. (Bibliothèque

Méridionale,1" série, t. VIII.) Cf. aussi du même Mystères pro-

Page 35: Grammaire procençale.pdf

vençaux du XVe sikh, Introduction, et A. VIDAL, Comptes consu-

laires d'Albi (Bibl. méridionale, ire série, t. V), Introduction,

p. xcin.

Leroux (A.), V idiome limousin dans les chartes, les inscriptions,

les chimiques (Mélanges Chabanean, 437-461).

Luchaire (A.), De lingua aquiianica. (Thèse de Paris,

1877.) ID., Etudes sur les idiomes pyrénéens de la région française.

Paris, 1879. lu., Recueilde textes de l'ancien dialecte gascon. Paris,

1881.

MEYER (P.) (sur lelanguedocien). Cf. l'édition de Guilhem

de la Barre, par P. MEYER (Soc. Anc. Textes français), Intro-

duction.

MEYER (P.) (sur le toulousain-albigeois). Cf. P. Meyer, Dau-

rel et Béton (Soc. Ane. Textes fi .), Introduction, p. xxxv, sq.

ID., Le langage de Die au XIIIe siècle (Romania, 1891, 70-85).

Cf. encore Recherches linguistiques sur les origines des versions

provençales de l'Ancien Testament (Rom., XVIII, 423).

MEYER (P.), Les derniei s troubadours delà Provence, p. 2oet sqq.

du tirage à part (Bibl. Ec. Chartes, XXX-XXXI) (sur les dia-

lectes de la Provence). Du même auteur Documents lin-

guistiques du Midi de la France. Paris, 1909.

Millardet (G.), Recueil de textes des anciens dialectes landais.

Paris, 1910. ID., Études de dialectologie landaise. Toulouse, 1910

(Bibl. Méridionale, ire série, XIV).

MUSHACKE, Geschichthche Entivickelung der Mundart von Mont-

pellier (Fran^ôiische Studien, 1884).

Porsceike (A.), Laut- und Formenlebe des Cartulaire de

Limoges verghehen mit der Sprache der Ueberset^img des Johannes-

evangeliums. Breslau, 1912. (Thèse de Breslau.) Il n'avait

paru avant la guerre que la phonétique des voyelles accen-

tuées.

Ronjat (J.), Comptes consulaires de Grenoble (Rev. lang.

rom., LV, p. 145 sq.).

Schneegans (F. ED.), Gesta Karoli Magni ad Carcassonam

(Romanische Bibliothek, no 15), p. 50-75 (sur les dialectes nar-

bonnais).

Page 36: Grammaire procençale.pdf

!9°9

SCHNEIDER (A.), Zur lautlichen Entwickelung der Mundart

Bayonne. Breslau, 1900. (Thèse de Breslau.)

ZAUNER (A.), Zur Lautgeschichte des Aquitanischen. Prague,

i&y$.(Siebenunddreissigtes Progr. d. I. Staats-Realschule inPrag.).

W EHOWSKI (ELSE), Die Sprache der Vida de. Sancta Douce-

lina. Berlin, 1910. (Romanische Studien, VIII.)

WEissE(R.), Die Spracliformen Matfre Eimengaus (dialecte

de Béziers). (Thèse de Halle, 1885.)

Wesemann (O.), Ueber die Sprache der altpt oven^alischen Hand-

scbrift: nouv. acq. fr. 4158 der Btbl. Nat. \u Paris. Halle, 1891.

(Thèse de Halle.) Il s'agit du Codi.

Voici, pour faciliter les recherches, une table de renvois pardialectes albigeois (JEANROY, VIDAL); auvergnat (GRAND)

dauphinois (ABRAHAM, DEVAUX, FLECHTER, RONJAT); gascon

(BOURCIEZ, DUCAMIN, Ducéré, HEMMANN, LUCHAIRE, MILLAR-

DET, SCHNEIDER, ZAUNER); languedocien (ANGLADE, BARBIER,

BERNHARDT, BRUNEL, Chabaneau-Noulet, JEANROY, MEYER,

MUSHACKE, SCHNEEGANS, WEISSE); limousin (CHABANEAU,

LEROUX, PORSCHKE) provençal (CHABANEAU, HUBER, MEYER,

WEHOWSKI, WESEMANN) rouergat (CONSTANS, JEANROY)

vaudois (BARTH, GRUTZMACHER).

F. DICTIONNAIRES.

[DE Rochegude], Essai d'un glossaire occitanitn pour seivir à

l'intelligence des poésie' des troubadouts. Toulouse, 18 19.

RAYNOUARD, Lexique Roman. 6 vol. Paris, 1838-1844.

Sternbeck, Unricbtige Wortaufstellungenund Wm tdeutungen

in Raynouards Lexique Roman. Berlin, 1887. (Thèse de Berlin.)

Emil LEVY, Praven^alisches Supplément- Worterbuch. Leipzig,

1894 et années suivantes. 7 volumes parus, par livraisons. La

dernière livraison parue avant la guerre est la 35e; elle s'arrête

au mot solam. Cet ouvrage est le complément du Lexique

Roman de RAYNOUARD.

ID.. Petit dictionnau e provençal-français Heidelberg, C. Winter,

Page 37: Grammaire procençale.pdf

G. Dictionnaires étymologiques

Il n'y a pas de dictionnaire étymologique spécial de l'ancienne

langue provençale. Le glossaire qui accompagne la 6e édition de

la Ch estomathe de Bartsch donne l'étymologie des mots qui

se rencontrent dans le corps de l'ouvrage.

Pour les étymologies il faut se reporter à

F. DIEZ, Etymologisches Wdrterbuch der romanischen Sprachen.

5e éd. revue par A. SCHELER. Bonn, 1887.

G. KORTING, Lateinisch-ronaanisches Wôrterbuch. y édition.

Paderborn, 1907.

Meyer-LObke, Romanisches Etymologisches Worterbuch. Parait

par livraisons àHeidelberg, librairie C. Winter, depuis 1911.

Le dernier fascicule paru avant la guerre s'arrête au mot

tabella.

Le Trésor du Féhbrige de MISTRAL donne l'étymologie des

formes du provençal moderne mais ces étymologiesne sont

pas toujours sûres.

M. A. THOMAS a traité de nombreuses questions d'étymolo-

gie provençale dans ses Essais de philologie française (Paris, 1897),

Mélanges d'êtymologie française (Paris, 1902), Nouveaux Essais de

philologie française (Paris, 1905) et dansde,

nombreuses notes

publiées par la Romania voir pour les détails les tables de cette

revue, ainsi que celles de la Zeitschrift fur rom, Philologie

(t. I à XXX).

H. TOPONYMIE

Les études étymologiques sur les noms de lieux sont un des

domaines où s'exerce le plus l'imagination des amateurs. Nous

signalerons parmi les ouvrages sérieux les suivants:

J. QUICHERAT, De la formation française des anciens noms de

lieux. Paris, 1867.

P. Skok, Die mit dtn Suffixen -àcurri, -ànum, -ascum urid

Page 38: Grammaire procençale.pdf

-uscum gebildeien sudfran^osischen Oi tsnamm. Halle, 1906 (JBeihefte

iur Zeitschnft fur romanische Philologie, n° II). Cf. du même

auteur Zeits. rem. Phi., XXXII, p. 555, et Beihefte ?ur Zeits.

tom.Phil., no XXVII.

H. Grœhler, Ueber Ursprung and Beieutung der franipsischen

Ortsnamen. i""= partie. Heidelberg, 191 3 (Sammlung lomanischer

Elementarbucher V, 2).

Page 39: Grammaire procençale.pdf

Grammaire de l'ancien provençal. I

PREMIÈRE PARTIE

PHONÉTIQUE

Page 40: Grammaire procençale.pdf
Page 41: Grammaire procençale.pdf

CHAPITRE 1

LIMITES DE L'ANCIEN PROVENÇAL. La LANGUE

d'Oc, improprement appelée PROVENÇALE, est la

langue de la partie méridionale de la France. Ses

limites ne paraissent pas avoir guère varié depuis le

moyen-âge. Elles sont fixées aujourd'hui par une

ligne qui, partant du confluent de la Garonne et de

la Dordogne, remonte vers le Nord, en laissant à

gauche Angoulême, passe entre Confolens et l'Isle-

Jourdain (Vienne), tourne ensuite vers l'Est, passe

entre Aygurande et Guéret qui est du domaine de

la langue d'Oc, descend vers Roanne, laisse à gauche

Saint-Étienne, coupe le Rhône au-dessous de Lyon,

descend au-dessous de Grenoble et va rejoindre la

frontière italienne, où la frontière linguistique suit à

i. Cf. pour la limite linguistique entre l'Océan et Guéret Ch. de

Tourtoulon et O. Bnnguier, Etude sur la hmite geographique de la langued'Oc et de la langue d Orl, Pans, 1876 (Extrait des Archeues des Mu-

sionsscientifiques et litteraires, 3e série, t III) J. Ronjat, Essai de Syntaxe

des parlers provençaux modernes, Introduction cf. encoro la premteredM /MW~~ ~rovfKfaM~ MOt~~M~, Introduction cf. encore là premièrecarte linguistique qui se trouve a la fin du tome premier du Gt nn-

driss der 1 omamschm Philologie, de G Grœber (cf. p. 598de la première

édition) ;cf. pour la période ancienne, une carte du même genre dans

H. Grandgent, Outline of. Old Provençal. Cf. encore: général Plazo-

net, Essai d'une carte des patois du Midi, in Reu. géogr. coimn. Bordeaux,

1913. p. 166 185, 208-227.

Généralités.

Page 42: Grammaire procençale.pdf

peu près jusqu'à la Méditerranée la frontièrepoli-

tique.

Au Nord-Est d'une partie du territoire ainsi déli-

mité s'étend un domainelinguistique qui comprend

la plus grande partie du Dauphiné, de la Savoie, du

Val d'Aoste, la Franche-Comté, jusqu'à la frontièie

d'Alsace, la Suisse romande, et qui est limité à

l'Ouestapproximativement par

le cours de la Saône

les dialectes parlés dans ces territoires se rattachent

à la langue d'Oilpar

certains traits, à lalangue

d'Oc par certains autres on appelle l'ensemble de

ces parlers le franco-provenç-al.

Remarque. – C'est Ascoli qui a appelé ainsi ces parlers

(Archivio glottologico, III, no). On les appelle aussi quelquefois

jrancv-boii} guignons Un des principaux traits du franco-proveri-

çal est d'avoir en -ter les infinitifs où l'a latin était précédé d'une

palatale cherchler, mângier, comme en ancien français, et en-ar

les autres infinitifs de la première conjugaison. Un autre trait

est le maintien de o final posttonique par exemple à la i«

p. sg. ind. prés., teno, nuto, âono cf. templo de teniplum.

Le domaine franco-provençal comprend en gros sur la rive

droite du Rhône les départements suivants Loire, Rhône,

l'Ain sur la rive gauche l'Isère, la Savoie et la Haute-Savoie

11 comprend en outre une partie de la Drôme, du Jura, la

Suisse romande, les cantons suisses voisins de la Savoie. Cf.

I. Nous dtsons « a peu près », parte qu'un certain nombre de vil-

lages piemontais parlent un dialecte provençal. Cf. sur ce point

J. Ronjat, Essat de Syntaxe der parlers provençaux modernes, p. 8-9. Cf.

pour un de ces parlers: Karl Ettmayer, Die proien^aliscfre Mundiirt di

Vinadio, dans Baustetne \ur lotnotuîcheu Philologie (fesigube fur Adolfo

Mussafia), p. 211-225.3.

Page 43: Grammaire procençale.pdf

Suchier, in Grœber, Grundiiss dei rom. Phil., I (ir= éd.), p.

594 Ascoli voudrait ajouter à ce domaine les départements du

Doubs et de la Haute-Saône.

Au sud de la France, la langue d'Oc est limitée

par les Pyrénées, sauf à l'extrémité occidentale de la

chaîne, où le basque s'avance en deçà de la frontière

politique qui nous sépare de l'Espagne. Il y a aussi

dans le Val d'Aran (Espagne) une quinzaine de vil-

lages qui parlent un dialecte gascon mélangé d'élé-

ments catalans

Le catalan, qui, à l'origine, différait peu de la

langue provençale, s'en est éloigné de plus en plus

à partir de la fin du xm° siècle. Nous le laisserons en

principe en dehors de cette étude2.

La Langue d'Oc est parlée actuellement par douze

ou quatorze millions de Français. Elle est divisée

aujourd'hui en de nombreux dialectes, très différents

les uns des autres. L'unité linguistique, autre qu'une

simple unité orthographique, paraît actuellement

une chimère on verra qu'il n'en était pas de même

au moyen-âge.

LES différents NOMS DE LA LANGUE D'OC. La

Langue d'Oc s'est appelée d'abord lenga romana

1. B. Schaedel, Romania, 1908, p. 140-156.2. Sur la séparation des dialectes occitaniens et catalans, cf. K. Sa-

low, Spracbgeographiscbe Untersuchungen ûber den xslltchen Teil des kata-

laniscb-langitedoktscben Greu^gebiites, Hambourg, 1912, P. Fouché,

Etsai dr. grammaire historique, de la langue catalane, Perpignan, 1917 (encours de publication).

3. Cf. Chabaneau, Hittohe gètieiale de ïjxngueioc, X, p. 168-177

Page 44: Grammaire procençale.pdf

mais cette appellation n'avait, à l'origine, qu'une

signification elle servait à désigner la langue vul-

gaire opposée au latin. Cependant cette appellation

ancienne, mise de nouveau en faveur par Raynouard,

n'est pas exacte. Il y a des langues romanes (espa-

gnol, français, italien), il n'y a pas une langue

romane par excellence, dont les autres seraient déri-

vées, et qui serait la langue d'Oc. En ce qui concerne

le français en particulier, la langue d'Oïl et la langue

d'Oc se sont développées indépendamment l'une de

l'autre la langue d'Oil n'est pas la « fille » de la

langue d'Oc ces deux langues sont sœurs, si l'on

tient à une appellation qui marque la parenté'. Ces

deux « sœurs » devaient se ressembler beaucoup au

début mais l'évolution de la langue d'Oil a été très

profonde la langue d'Oc est restée beaucoup plus

près de sa forme primitive, semblable en ce point à

d'autres langues romanes, comme l'italien.

La langue d'Oc a d'ailleurs porté, au moyen-.îge

et même de nos jours, d'autres noms. C'est d'abord

celui de provençal, qui lui a été donné au xme siècle,

Sur la langue, romane du Midi de la France ou provençal', P. Meyer, La

langue romane du Midi de la France el ses d=(ferents noms (Annales du

Midi, I, 1-15); Desazars de Montgaillard, Les origines de la langueromane et ses diverses appellntious (Mént. Arad. Sciences dt Tmvlouse, XI'

série, II).

1 L'auteur d'une traduction des psaumes en dialecte messin

(\iv* siècle) écrit, dans sa préface, qu'il traduit le latin en langue

romane; le lorrain est un des dialectes extrèmes de la langue d'Oïl.

Page 45: Grammaire procençale.pdf

et qui s'est maintenu jusqu'à nos jours. Si ce terme

a été choisi, ce n'est pas que le dialecte provençal pré-

sentât, au xiue siècle, une supériorité littéraire sur

les autres dialectes, c'est que « au onzième, dou-

zième et encore parfois au xme siècle, on comprenait

sous le nom de Provence tout le territoire de l'an-

cienne Provincia Romana et même de l'Aquitaine »

Ce terme fut surtout employé en Italie.

Une autre dénomination usitée au moyen-âge est

celle de lemosi. Elle n'apparaît qu'au début du xm°

siècle et est employée d'abord par un troubadour

catalan, Raimon Vidal de Besalù, auteur des RaZos de

trobar. On a souvent cité le passage suivant des

Raxps « La parladura Francesca val mais et [es] plus

avinenz a far romanz e pasturellas mas cella de

Lemoçin val mais per far vers et cansons et ser-

ventes et per totas las terras de nostre lengage son

de major autoritat li cantar de la lenga Lemosina quede negun' autra parladura, per qu'ieu vos en par-

larai primeramen*. »

C'est à ce passage que se réfère la citation suivante

des Leys d'Amors « Segon que ditz en Ramon Vidal

de Bezaudu, le lengatges de Lemosi es mais aptes e

1. Chab.ineau, in Hist. gen. Lang., X, p. 17011. Provençal est, à

cette époque, la traduction de Provinciale, originaire de la Provincia

romana, et non de la Provence proprement dite.

2. Ed. Stengel, p. 70 (ms. B).

Page 46: Grammaire procençale.pdf

covenables a tratar et a dictar en romans que degus

autres lengatges »

Quelle que soit la valeur objective du jugement de

Raimon Vidal et on alonguement discuté sur ce

point– il est certain qu'à l'époque où écrivait cet

auteur catalan, le limousin, entendu dans un sens

assez large pour désignerl'ensemble des dialectes de

ÏOcchania, représentait pour lui un des dialectes les

plusrenommés au

point de vue littéraire, un dialecte

classique rien de plus, rien de moins.

Remarque. II faut, en effet, compléter la citation que

l'on fait ordinairement de Raimon Vidal par la citation suivante

où le même auteur indique, quelques lignes auparavant, ce qu'il

entend par lemosi. « Totz hom qe vol trobar ni entendre deu

primieramen saber que neguna parladura non es naturals ni dre-

cha del nostre lingage mais acella de Franza e de Lemosi e de

Ptoensa e d'Alvergna e de Caersi (ms. caersun). Per qe ieu vos

dicqe quant ren parlarai de Lemosy qe totas estas terras enten-

das e totas lor vezinas et totas cellas qe son entre ellas. » Totas

estas terras paraît désigner, a l'exception de la Fi ance, l'ensemble

des dialectes de l'Occitanie.

Cf. sur la langue des troubadours P. Meyer, Annules dit

Midi, I, i sq. Id., Provençal Langmige(Encyciopaedia Biitamiica,

t885); H. Morf, Vom Ursprung der piovtn\alischen Kunstsprache

(Sit\ungsisr der Prmss. Akad. Wissenschaften, t. XLV (19 12),

p. 1014-1035) et les comptes rendus de cette dernière étude par

G. Bertoni et J. Ronjat, Rev. !ang. rom., LVI (1913), p. 499 et

532.

i. Ed. Gatien Arnoult, II, p. 402.

Page 47: Grammaire procençale.pdf

Cette dénomination de lemosi s'est maintenue de

nos jours en Catalogne. Elle s'explique par le fait

que les premiers troubadours sont pour la plupart

originaires du Limousin et que la langue littéraire

des troubadours représente dans quelques-uns de

ses principaux traits l'idiome de cette province, sur-

tout de la partie qui a formé aujourd'hui les départe-

ments de la Corrèze et de la Dordogne'

Enfin, dans les temps modernes, le nom de catalan

a été donné quelquefois au provençal classique. Cette

erreur a été répandue par des savants catalans du

XVIIIe siècle2, mais elle avait été commise déjà avant

eux par des Français. Elle s'explique et s'excuse en

partie par ce fait que, à certains points de vue, le

catalan donne l'illusion d'avoir maintenu les carac-

tères de la langue des troubadours mieux qu'aucun

dialecte de la France méridionale.

Le mot Langue d'Oc a désigné d'abord le pays où

se parlait cette langue; c'était une expression géogra-

phique. Le pays de langue d'oc s'appelait en latin

Occitania (formé sans doute sur Aquitania). C'est

1. Chabaneau observe (loc. laud., p. J?! n. 3) que« sur environ

quatre cent cinquante troubadours dont on a conservé les noms, vingtau moins naquirent dans le pays circonscrit par les limites de ces deux

départements, et six d'entre eux comptent parmi les plus illustres qu'on

puisse citer: Bernart de Ventadour, Bertran de Born, Giraut de Borneil,

Arnaut Damel, Arnaut de Mareuil, Gaucelm raidit.

2. Bastero et Andres cf. Chabaneau. Icc. laud., p. 17}*. Basteto, Crus-

ca Proi'en^ale, p. 7$q.; Andres, DelV origine, prpgtesso e stato attuaU

dl ogm letteratura (Parme, 1788), t. I, p. 297.

Page 48: Grammaire procençale.pdf

Dante qui paraît avoir employéle premier

cette dé-

nomination pour désigner la langue, et l'opposer

ainsi à lalangue

d'oïl (français) et à la languede si

(italien), d'aprèsla

particuleservant à l'affirmation1.

Sur Occitania ont été formés les adjectifslatins oc-

citanus, occitanicus et les adjectifs français occitanique,

occitanien, occitan (ce dernier terme plus récent), qui

seraient excellents et quine

prêteraient pasà la même

confusion que provençal.La seule objection qu'on

puisse faire à l'emploide ces termes c'est qu'ils sont

relativement récents et qu'ils n'ont pasété consacrés

parl'histoire'.

Remarque. Cette dernière objection ne nous parait pas

avoir d'ailleurs beaucoup de valeur. Ces termes (occtlanique, oc-

citanien) ont été mis à la mode par Fabre d'Olivet, dans ses

Poésies Occitaniques, et par Rochegude, dans le Parnasse Occita-

nien et le Glossaire Occitanien. Les Italiens et les Espagnols

emploient ordinairement le terme occitanico les Allemands

emploient plus volontiers le mot aUprovenqûiscb (ancien proven-

çal) et neuprovenxahsch (provençal moderne) mais occitan isch ne

leur est pas inconnu.

Il semble que, au moins pour désigner l'ensemble des dia-

lectes modernes du Midi de la France, il serait temps de renon-

cer à ce mot de provençal, qui ne peut prêter qu'à la confusion,

car le provençal d'Auch, de Pau, de Toulouse ou de Béziers n"aa

1. Dcvuigari Elotjuùï.l, ch. vin.

2. 11 faut citer encore ici, parmi les dénominations de la langue d'Oc,le terme meundi, employé à Toulouse pour désigner la langue vulgaire,et qui n'est autre que le mot Rmmoundi (parler des sujets des Ratmon,

comtes de Toulouse) avec apocope de la syllabe initiale.

Page 49: Grammaire procençale.pdf

rien à voir avec celui d'Arles, de Maillanc ou de Montmajour.

Le terme occitan, occitamque, occitanien ou tout autre de ce genre

conviendrait parfaitement pour désigner l'ensemble des dialectes

d'Oc et si ce terme n'a pas pour lui la consécration de l'histoire

et surtout de l'usage, il l'obtiendrait facilement. Pour l'ancien

provençal la réaction parait bien difficile mais la confusion n'en

est pas moins regrettable,car elle tend à consacrer une grosse

erreur littéraire: la poésie dite « provençale » n'est point propre à

la Provence elle a brillé dans tout le pays de langue d'Oc et ses

plus illustres représentants sont nés plutôt dans le Limousin, le

Languedoc ou la Gascogne que dans la Provence. Jean de Nos-

tredame et ses disciples attardés sont seuls à penser le contraire.

LA LANGUE DES TROUBADOURS.

LES DIALECTES

PÉRIODE prélittéraire. On appelle période

prélittéraire la période mal définiependant laquelle

la

langue vulgaire était en formation ou déjà formée,

mais n'avait pas encore été écrite. On admet quele

latin parlé dans les Gaules s'éloignade plus

en plus

du latin littéraire quand, à partir du Ve siècle, par

suite des invasions barbares et de la décadence de

l'Empire (fin de l'Empire d'Occident, 476), les centres

intellectuels, qui étaient nombreux dans la Gaule

Méridionale (Bordeaux, Poitiers, Toulouse, Nar-

bonne, Arles, Avignon, Lyon, etc.),virent leur in-

fluencedisparaître ou diminuer. Pendant la

période

qui va du v° siècle à la restauration des etudes par

Page 50: Grammaire procençale.pdf

Charlemagne les dialectes romans se développèrent

et devinrent de plus en plus distincts du latin.

Dans le Nord comme dans le Midi de la France, les

chartes, à partir du vu" siècle, contiennent déjà

des tournures romanes les glossaires comme

celui de Reichenau (vnr= siècle) nous font connaître

une langue intermédiaire entre la langue « romane »

et le latin les auteurs font allusion à une langue

populaire existant à côté de la langue officielle. A

l'époque des Serments de Strasbourg (8_|2) on peut

admettre, par analogie avec la langue d'Oïl, que la

langue du Midi était déjà formée. Mais les premiers

monuments écrits ne datent que d'un siècle et demi

plus tard (entre l'an 95o et l'an 1000).

LES PLUS ANCIENS MONUMENTS LITTERAIRES. Les

plus anciens monuments de la langue provençale qui

nous soient connus sont le poème sur Boêce (frag-

ment de 258 vers de 10 syllabes, groupés en tirades

de longueur inégale) et la Chanson de Sainte Foy

d'Agen (593 vers de huit syllabes en tirades mo-

norimes).

1. Botct paraît avoir été composé entre l'an 1000 et 1050. La Cbanson

de Sutnîe Foy parait plus ancienne. Les poemes français de la Passion et

de Saint Leger, qui sont du xl siècle, sont écrits dans une langue quicontient de nombreuses formes méridionales ces formes sont dues au

copiste, qui paraît avoir appartenuàla « marche linguistique

» méri-

dionale Le manuscrit de Boece se trouve à la Bibliothèque municipale

d'Orléans on en trouvera le texte dans les Cbreslomnlbies de Bartsch et

d'Appel.

Page 51: Grammaire procençale.pdf

Ces deux poèmes paraissent être du x" siècle

peut-être la Chanson de Sainte Foy est-elle des envi-

rons de 9~0'. Les premières chartes où apparaissent

des mots ou des formes provençales mêlés au latin

'sont antérieures de près d'un siècle.

Les premières poésies des troubadours sont des

environs de 1100 (chansons de Guillaume VII,

comte de Poitiers, duc d'Aquitaine, 1081-1127).

Après lui viennent les troubadours gascons Cerca-

mon et Marcabrun, le limousin Bernart de Venta-

dour, etc. Les troubadours originaires de la Provence

proprement dite sont rares dans la première période;

ils apparaissent surtout à la fin du X[i" siècle.

Parmi les plus anciens textes en prose, il faut citer,

en dehors des chartes en langue mixte (qui s'éche-

lonnent de 860 au milieu du xi° siècle), la traduction

des chapitres XIII-XVII de l'Evangile de ~t'nt Jean2

et les Sel mons et Préceptes Religieux, publiés par Cha-

baneau et Armitage. Ces derniers textes sont du xn°

siècle, les Préceptes étant d'ailleurs plus récents queles Sermons 3.

1 Le ms. se trouve a ta Btbhothëque de l'Université de Lcyde il a

été découvert Il y a une vingtaine d'années par M. Leite de Vasconcel-

los qut en a publie le texte dans la Romnnia (syoz). On en trouvera un

fragment de 130 vers dans le A~Hua~o~'cn~n~/e de Crescin].

2. Cf. un extrait de ce texte dans P. Meyer, ~fcu~ d'anciens textes

~tKf,M;<tict)M]'<</raMf<;u, p. ;2, et les édttMns completes de K.

Hofmann(i8;8) et F. Michel (;86o).

Chabaneau, XermoK! et Preceptes religieux <tt /an~M< d'Oc ~« X~*

siècle. Montpellier, 1883 F. Armitage, ~w<~ty ~u X~J~' sircle en M<*Mx

~rpt'fnfo~. Heilbronn, 1884.

Page 52: Grammaire procençale.pdf

LA LANGUE DES TROUBADOURS. La langue litté-

raire des troubadours présente une assez grande

unité et les différences dialectales y sont minimes.

Cependant, dès le xin' siècle, certains dialectes avaient

déjà des caractères assez différents des autres pour

qu'on les considérât comme des langues Étrangères

par exemple !c~.MH. Ainsi le troubadour Rambaut

de Vaqueiras, qui écrivait au début du xm* siècle,

ayant composé un descort, dont chaque couplet était

écrit dans une langue différente, remployé le /)roMK-

le génois, le /r<m~M.i, 1e gascon et l'espagnol. Les

Leys ~F~MM~, code grammatical composé à Toulouse

au x[v' siècle, appellent le gascon«

lengatge estranh

coma frances, engles, espanhol, gasco, lombard a

La langue des troubadours présente, avons-nous dit,

une assez grande unité; de plus il semble que les

principaux caractères la rattachent au dialecte limou-

sin, plus qu'à aucun autre. Les poésies des premiers

troubadours (comte de Poitiers, le gascon Marca-

brun, Bernart de Ventadour) présentent même

quelques traces de poitevinismes cela s'explique

si on songe que la poésie lyrique des troubadours

paraît avoir pris naissance dans la Marche limousine,

aux confins du Limousin et du Poitou. C'est ce qui

explique aussi que les poésies de troubadours gascons,

t Ch.lbaneau, Htst. Gm. LeK~êd.Pnv.tt,X, 174.

Page 53: Grammaire procençale.pdf

comme Cercamon et son disciple Marcabrun, pré-

sentent, du moins dans la phonétique et la morpho-

logie de leur langue, peu ou point de gasconismes.

Il semble s'être formé de bonne heure une sorte de

langue commune ou coiné qui est devenue la langue

classique des troubadours. Ainsi le ch initial au lieu

de ca est un trait nettement limousin (il se rencontre,

il est vrai, dans d'autres dialectes occitaniques, en

Auvergne et en Dauphiné par exemple, mais dans

ces contrées la poésie en langue-vulgaire a paru bien

plus tard que dans le Limousin, la Gascogne ou le

Languedoc); or ce trait est emprunté de bonne heure

par les troubadours originaires de la Gascogne ou du

Languedoc, contrées où ca initial est resté intact jus-

qu'à nos jours.Pour mieux comprendre la formation de cette

langue classique, il faut se souvenir d'ailleurs que,

au début de la langue tout au moins, les dialectes

méridionaux ne présentaient pas entre eux des diffé-

rences aussi accusées que celles qui ont fini par les

caractériser, après de longs siècles d'anarchie linguis-

tique. L'unification se fit, au xn~ siècle, facilement

et sans efforts elle se fit surtout naturellement, par

l'imitation de la langue des premiers grands trouba-

dours

i. Si l'on songe que les Itahens écrivirent fort correctement en pro-

vençal on ne sera pas étonne que les troubadours méridionaux origi-naires de provinces même différentes de langage aient appris facilementa

écrire en une langue commune.

Page 54: Grammaire procençale.pdf

La langue littéraire des troubadours, devenue b

langue lyrique par excellence, fut écrite, sinon par-

lée, en dehors de son domaine. Ainsi plusieurs trou-

badours saintongeais, dont le plus célèbre est Rigaut

de,Barbexieux, ont écrit en provençal. De même dans

l'Italie du Nord un grand nombre de troubadours Ita-

liens ont écrit en un provençal très pur Le plus

célèbre est Sordel, originaire de Mantoue, a qui

Dante a fait dans la Divine CorM~t'e une place im-

mortelle. Quant à la Catalogne, 1.1 langue qui s'y

parlait diSéfaii si peu, au début, du provençal litté-

raire que les troubadours catalans, jusqu'à la fin du

Mi~ siècle, n'eurent pas de peine a l'employer.

La langue littéraire commença à se corrompre au

début du x.v" siècle, à partir du moment où la poésie

tomba en complète décadence. Une tentative impor-

tante pour la restaurer fut faite à Toulouse avec la

fondation du Consistori del Gai ~&~ (1~23)01 avec

la a publication du recueil des Leys ~wof~, qui

furent promulgé&s 3 dans la deuxième moitié du

i. A Gênes i~y a une vraie pïëtade de troubadourt plusieurs d'entre

eu~, comme Lanhanc C)gaia, y occupaient de hautes situation s. AVen'se

est né le troubadour Bartolomeo Zorzi. On s.<!t que Dante met dans la

bouche d'Arnaut Daniel (PMr~ono, XXVI, v. i~o-i~y) huit vers ~ro-t~~rftM~ qu'il a composés lui même. Hanta montrf encore M connaissance

du pro\ençal en l'employant dans une de ses chansons, la chanson tn-

lingue ~<< fM. Cf. encore les passages des troubadours allégués dan:

le De vtt~tt! f~fip.2. Pur~i., VI,VJl,Vil).2.Purgal,, VI, Vu, VIII.

Elles ont été composées avant cette date ruais elles n'ont été

vraiment < publiées qu'en :t);6.

Page 55: Grammaire procençale.pdf

xtv" siècle (1356) et qui furent imitées en Catalognc.

Ce code grammatical avait été précédé de deux

autres: l'un de Raimon Vidal, de Besalù en Cata-

logne, intitulé las -Ra~ trobar (c'est un Art poé-

tique, plutôt qu'une grammaire) le second est de

Hugues Faidit, qui le composa vers le milieu du xiif

siècle pour deux seigneurs italiens. Son livre s'appelle

le Donat proensal

A ces trois recueils (Leys ~4~0~, ~a~oy trobar,

Donat Ploensal) se rattachent d'autres traites de

grammaire et surtout de poétique, dont on trouvera

l'indication dans la Bibliographie

La langue écrite se maintint pendant le xiv° et le

xV siècles, principalement dans des centres litté-

raires, comme Toulouse, ou en Gascogne et en Pro-

vence. On l'avait employée de bonne heure dans les

chartes, dans les coutumes, les livres de comptes,

concurremment avec le latin. En Limousin en parti-

culier et en Gascogne elle resta longtemps vivante.

Sous François 1~ fut publié l'édit de Villers-Cotte-

rets(r~e)),qui ordonna de se servir de la langue

I. Ainsi appelé d'après un abrège de !a grammaire latine du gram-mainen Donatus. Le& deux seigneurs italiens en l'honneur de qut est

rédigée cette grammaire (en latin et en provençal) s'appelaient Jacquesde Mora et Corano Zucchi de Sterleto.

L'ouvrage parait avoir été écrit aux environs de 1~0.

2 Cf. aussi notre Bobhagrapbue oles Leys d'Amolr dans uotreouvrage

~tH~M TtOM~~oM~ toulousains. Toulouse, i~iy.

Page 56: Grammaire procençale.pdf

française dans tous les actes judiciaires Depuis

1~1~ au moins, et probablement plus tôt (en tout

cas après 148~) le Collège de Rhétorique, de Tou-

louse, n'admet à ses concours que la langue d'Oïl

Le Béarn et le Roussillon conservèrent leur idiome

comme langue officielle jusqu'au xvni* siècle 3.

DiALECTES. Si la langue littéraire des trouba-

dours a eu une certaine unité, il n'en fut pas tout à

fait de même de la tangue ordinaire, telle que nous

la font connaître les chartes, les coutumes, les récits

en prose, les traductions religieuses, etc. On com-

mence à trouver dans ces écrits les germes des chan-

gements qui se sont produits petit à petit et qui ont

fait des dialectes occitaniques modernes une série de

parlers infiniment disparates. Et cependant, tout à

fait au début de la langue du moins, ces divers dia-

lectes diffèrent encore peu les uns des autres l'unité

linguistique est encore assez grande, par exemple pen-

dant le xn" siècle: ainsi les anciens textes romans de

la Haute-Auvergne, ceux de Narbonne, de Toulouse,

les textes gascons et même les textes catalans 4 ne

i. Il y eut des réclamations et des protestations principalement de la

part des Provençaux. Cf. F. Brunot, ~t~MTM~II,p.

2. F. de Gelis, ~<!<MMCtt<t}o«<<t~.c f;of9".c,eh.n.

Un arrêt du Conseil souverain du Roussillon, du 10 juin !7;8,

déclare que les actes de l'état civil en RcnjhSiIlon seront rédigés en fran-

çais.

Comme les homélies d'Organyt publiées par Miret y Sans; nou-

velle édition. Barcelone, 1015. Ces homélies sont du x[° siècle,

Page 57: Grammaire procençale.pdf

présentent pas entre eux de différences trop sensibles.

Ces différences s'accusent, au contraire, pendantle

xtt~ siècle, etprennent,

àpartir du xiv°, une im-

portance de plus en plus considérable.

Remarque I. Le gascon et le catalan ont évidemment

des le début de la langue la plupart de leurs traits distinctifs

mais ces traits ne sont pas encore tellement accusés et tellement

nombreux qu'ils soient un obstacle insurmontable comme ils

le sont devenus aujourd'hui à une unité linguistique, au

moins relative.

Les caractères attribués au gascon par Luchaire sont au

nombre de sept: 1° Absence def; 2° Répugnance pour/: ;°

Répugnance pour r [simple] initial ~° Suppression de M entre

deux voyelles; ;° Mutation de /< médial enf; 6° Mutation de

K final en t; 7° Résolution de 1 final en u. Quoique cette di-

vision soit critiquable, on peut la tenir pour assez exacte. Dés le

xic siècle on trou\e quelques mots en langue gasconne dans les

chartes latines. Cf. sur tout ceci: A. Luchaire, Idiomes

M~n.? de la région frani'ai~, Paris, 18~0, p. 10~ sq. Pour les

textes, cf. du même auteur: Recueil de ~x/M de /'ftMt'm ~ta/M<<

gascon. Paris, 1881.

Remarque II. Les recherches dialectales ne sont pas

encore assez avancées. « Un exposé historique du dialecte limou-

sin, dit H. Morf, sur la base des documents d'archives est un

des devoirs les plus pressants de la linguistique romane. Et

d'autres dialectes méridionaux doivent suivre. » H. Morf, Vom

Urf/~M~ der prov. M/')/~r(M'Ae, p. 1030. Ce travail est com-

mencé pour le limousin et le gascon; mais d'autres dialectes

sont plus négligés.

Page 58: Grammaire procençale.pdf

GRAPHIE ET PRONONCIATION

La graphie de l'ancienne langue était loin d'être

uniforme comme toujours au moyen-âge elle avait

à souffrir du caprice des scribes. Cependant les prin-

cipes en étaient assez simples, comme il arrive pour

les langues dont les sons ne sont pas très compliqués;

la prononciation de l'ancien provençal n'offre pas en

effet de difficultés.

Le provençal possédait les voyelles suivantes «

ouvert et fermé, e ouvert (fr. ~) et e fermé (fr. é),

o ouvert (fr. p de port, porc) et o fermé, i, u u se

prononçait comme en français sauf quand il était

le se:ond élément d'une diphtongue il sonnait alors

OM. 0 fermé avait un son voisin de celui de la

pseudo-diphtongue ou du fr. <!MOM;, peu à peu il s'est

assourdi jusqu'à ce son.

Les diphtongues dont le second élément était le

son ou (fr. e/~M) s'écrivaient avec u NM, At, M<, iu

(prononcez: ~ox, &);<, &)«, <OMen une seule émission

de voix). et o, premiers éléments d'une diphtongue,

pouvaient être ouverts ou fermés on avait donc f?t

et <H, pM et px. Quelquefois la diphtongue ait est

représentée dans les manuscrits par <M paraolas.

I. Ct. 'M, PHONÉTIQUE.

Dans certains cas cette notation n'est psut-ëtre pas purement gra-

ptnque.maislesonde o dans eo ne devait pas être très différent de

celui de u dans eu.

Page 59: Grammaire procençale.pdf

L'u final des diphtongues iu peut être aussi repré-

sente par o, mais il semble que les graphies m, M

soient beaucoup plus rares que ao.

ai, ei, M se prononçaient di, <ft, d<.

L'ancien provençal connaissait aussi des triph-

tongues comme Mi, KM, MM, MM,iou, et plus rarement

Mf/, uey, uoi, etc. L'accent était sur l'élément du milieu.

H s'écrivait quelquefois à l'initiale, mais ne comp-

tait pas dans la prononciation: on écrivait ordinaire-

ment OKO~, onta, onrar, CM, OMM,<!M~.

En ce qni concerne plus spécialement la graphie,

il ne faut pas oublier, quand on parle de « l'ortho-

graphe» des troubadours, qu'il s'agit surtout de l'or-

thographe des scribes. Dans les manuscrits d'origine

italienne, par exemple, on trouve souvent des gra-

phies comme les suivantes c;aH~:r pour e~af;

~C pour ou egla, pourra, etc.

Dans d'autres manuscrits s est redoublée sans

nécessité dans les suffixes -~MM, -ensa ~~fM~a,

abondanssa, .Fn!)i.!M. II n'est pas rare non plus de

trouver des mots écrits avec une initiale double

Ffransa, ~n/, a ssi. En un mot il y a eu beaucoup

de caprice dans la graphie des troubadours et on ne

peut pas parler d'orthographe, surtout au sens éty-

mologique du mot.

Les manuscrits ne distinguaient pas i intervoca-

lique de j on hésite donc sur la prononciation des

Page 60: Grammaire procençale.pdf

mots suivants veraia, aia, f~M, saia, etc. Lienig, se

fondant sur le témoignage et sur la graphie des Leys

admet comme vraisemblable une prononciation de i

voyelle ou semi-consonne dans le Nord de l'Occita-

nie, et de j dans le Sud. La prononciation -/t/'a

(comme dans fr. âge) serait rare dans les rimes des

troubadours. Quant à y grec il paraît bien représen-

ter une semi-consonne (fr. Bayeux) dans veraya, traya,

savaya, et autres graphies semblables. La distinction

établie par Lienig entre aia (pron. aya) et aja (pr. a~a)

est peut-être trop nette peut-être la prononciation

de i intervocalique était-elle quelque chose comme

plus rapprochée du actuel que de l'i semi-con-

sonne intervocalique. Cf. le traitement de c, g inter-

vocaliques des groupes dy, gy, etc.

N était instable à la fin des mots où elle se trou-

vait précédée en latin d'une voyelle M~Mw ~> can et

ca ~M~MM;> pan et bonum > bon et~o elle rétait

de même à la p. pl. des verbes <ïMo et amon, ~o

et ~ï~oM.Les sons mouillés de n et de étaient représentés

de diverses façons lh, igl, J/, K&, gn, !tt

quelquefois le mouillement n'était pas marqué du

tout et on avait simplement 1et ce sont les groupes

nh, qui se sont généralisés N mouillée est notée

i Cf~MtHMtt't~~r Leys ~mo)!, p. 78.

2. Ptubteurs noms propres d'ongme meridion~e, comme BfMX&M,

Vernhes, ~)~<'r, ont encore cette graphie m.us on a une tendance à

prononcer Brunes, P~'r')~,auheu de B~tf~, ~~Kfy;detnemepour

Page 61: Grammaire procençale.pdf

nydans les textes catalans et

ytout court dans cer-

tains textes provençaux de mêmepour

licavayer,

seyor pour cavalier, senhor (cat. senyor). Peut-être

était-ce là d'ailleurs un signede

prononciationet

non unsimple signe graphique.

Ch final provenant de e~ estquelquefois représenté

par h ~7;, fah, ~<~ ou par g dig, y~, h~. Toutes

ces graphies paraissent représenterle son de tch dans

~e/K'~tM.

Remarque. Les observations des ~«~ de trobar et du

Donat Proensai ont trait surtout à la morphologie ou aux rimes,

et non pas à la graphie. Ce n'est qu'au milieu du XIVe siècle

que les Leys d'Amors ont donné sur ce point des règles très pré-

cises et très judicieuses. On pourrait suivre encore la plupart

d'entre elles pour l'édition des anciens textes provençaux et

arriver à donner à la langue de ces textes une certaine unité.

Chabaneau réclamait la régularisation de la graphie, comme on

le verra dans notre édition de Rigaut de Barbezieux l'auteur

du Petit Dictionnaire .fr<w~!fa~-FfaH~aM, E. Levy, a adopté un

système graphique excellent.

Quant à appliquer aux divers dialectes occitaniens modernes

la graphie des troubadours, c'est une autre question ce n'est

pas le lieu de la discuter ici On pourrait garder lhqui est excel-

lent, pour mouillée nb est moins bon que le fr. gn, auquel

tout le monde est habitué. L'« orthographe » des parlers occita-

niens modernes doit, à cause de la variété de ces dialectes, pré-

senter quelque souplesse. Une unité linguistique obtenue au

moyen d'une « orthographe trop archaisante n'est qu'une unité

factice et trompeuse. Seul un compromis entre lagraphie

ancienne et l'orthographe moderne nous paraît viable.

PnxH~M (!Ierau]t), que beaucoup de personnes prononcent fo/NH au

lieu de ~WaM (/' = nioutlice).

Page 62: Grammaire procençale.pdf

ÉLÉMENTS DE LA LANGUE D'OC

ÉLÉMENTS LATINS. La langue d'Oc est une

langue romane et, comme telle, elle a emprunté le

fonds principal de son vocabulaire au latin. Les

essais qu'on a faits pour la rattacher soit au celtique,

soit à quelque autre langue moins connue, ont été

nombreux parmi les amateurs plusieurs d'entre

eux ne désarment pas. Seule la critique est désarmée

par leur entêtement.

Que nos parlers méridionaux, surtout dans des

coins reculés, aient gardé, dans leur vocabulaire, des

traces des langues préromanes, celtique ou autre

(cf. infra), cela n'est pas invraisemblable. Mais le

nombre des mots ainsi conservés est bien restreint si

on le compare aux mots d'origine latine et surtout il

ne faut pas oublier qu'un mot dont l'étymologie est

douteuse ou paraît rebelle à toute explication n'est pas

forcément un élément non latin. La plus grande

prudence est de mise dans ces questions d'origine

on a démontré que plusieurs mots prétendus basques

n'étaient que des mots latins défigurés par la phoné-

tique basque. Rendons au latin ce qui est au latin,

c'est-à-dire le plus grande partie du vocabulaire des

parlers méridionaux.

ELEMENTS PRÉROMANS. La langue des premiers

Page 63: Grammaire procençale.pdf

–2~–

Gr~mwatr~ /'aKCt'fM/'rct/~H~ 2

habitants du Midi de la France, Ligures ou Ibères,

nous est trop peu connue pour que nous puissions

fixer avec certitude quels sont les éléments qui ont

pu persister dans la langue méridionale. En général

on a une tendance à exagérer le nombre et l'impor-

tance de ces éléments.

Le celtique nous est mieux connu mais il n'a paslaissé de traces très nombreuses dans nos dialectes,

parce qu'il fut absorbé de bonne heure par le latin

vulgaire et que les mots celtiques qui nous sont par-

venus sont passés par l'intermédiaire de ce latin.

Voici quelques-uns de ces mots ~w~a (combe),

landa (lande), roc, ~<xM, cami, cr~M, verna

(verne, aune), sçsca (roseau), brusca (branche), rusca

(écorce), gavela, braca-braga (braies), gona-gonela,

lausa (dalle), gamba (jambe), garra (jarret); alauza

(alouette), ~j (qualités) adj. petit'.

Ces mots désignent sauf les derniers des

parties de la campagne, des plantes, des parties du

corps, du vêtement.

Remarque. Une question intéressante et souvent

débattue est celle de savoir à quel moment il faut placer la dispa-rition des langues celtique ou aquttanique que l'on parlait en

Gaule. Nous croyons, pour notre part, que la disparition de ces

langues indigènes devant la langue des vainqueurs a été assez

rapide. Pour l'aquitain (ou ibère ?), qui parait avoir été la

i. Meyer-Lubke, Gnïw~M~ langues romanes, I, § 20.

Page 64: Grammaire procençale.pdf

langue de la région où se parlent aujourd'hui les langues gas-conne et basque, on ne peut donner aucune précision. Pour les

dialectes celtiques que l'on pouvait parler dans le reste du Midinous avons quelques allusions des auteurs des premiers siècles

après Jésus-Christ qui semblent témoigner du maintien de ces

parlers à côté du latin. Il nous semble qu'en faisant reculer la

disparition du gaulois dans le Midi de la France au me ou peut-être au ive siècle après Jésus-Christ on arrive à la limite de ce

qui est historiquement démontrable. Nous remonterions plutôt,

pour notre part, jusqu'au H<siècle. Cf. F. Brunot, .tftj<. de la

/fi~M yra~H! t. J, Introduction, ou l'on trouvera la bibliogra-

phie du sujet, et Max Bonnet, Le /(!<<Mde Grégoire de Tours, ch. I.

ÉLÉMENTS GERMANIQUES. A côté des éléments

latins et celtiques on rencontre des éléments d'origine

germanique. Ils sont moins nombreux, dans la langue

d'Oc que dans la langue d'Oïl, les populations du

Midi ayant été moins en contact que celles du Nord

avec les Germains (sauf dans la Septimanie, où les

Wisigots restèrent assez longtemps). Cependant les

mots d'origine germanique sont assez nombreux. En

voici quelques-uns*

Adobar, ~.f.M (pie), aiglon (héron), alberc, o~a

(alène), ~<! (honte), aM)it'r, baldor, bandiera, ~Kch'f,

~ac (chien de chasse, braque), ~OM~M (cuirasse, a. fr.

broigne), <MM~r, croissir, <w~M~ (éblouir), M~oxf

(accorder, destiner; escarida, la destinée), M~MT

i. ~'M~M,Gotsde)'Ou:st.

2. D'après M&ckei, Die ~nMtttie~M ~ftftBtrfc tM der y~M~~c~MKund Qrovert~atiackrn Spracrie.

Page 65: Grammaire procençale.pdf

(cracher), esquipar, estreup (étrier), faidir, talda,

gazanhar, galaupar, gaigre (guère), gequir (se soucier

de), guiren (garant), manescalc (maréchal),

pelucar (éplucher), r~M~a, )'a!M~(bord), raubar, ~r~a,

<y-~tM, ~K~ (tuyau), etc., etc.

Parmi les noms propres citons Adamar, ~MM~'c,

~4/~7 !e, Albaric, Anselme, ~o/aM, ~4~a/~<, Baldoin,

Berart, Bernart, Brunissen, ~M~~a~, Ermengarda,

Ermessen, Galfré, Gaufré, Jaufré, Guilhem, Isnart,

Lambert, Matfré, Raïmbaitt, ~a~M~H~, Raimon,

Raynouard, Savaric, Uc.

ÉLÉMENTS GRECS. Ces éléments sont plus diffi-

ciles à distinguer que les éléments germaniques.

Une partie des mots grecs était passée de bonne

heure en latin d'autres mots étaient passés plus tard

en latin vulgaire les uns ft les autres ont sdivi les

lois du développement de ce latin. D'autres éléments,

enfin, en très petit nombre d'ailleurs, ont été emprun-

tés à l'époque des croisades; quelques-uns proviennent

aussi des relations commerciales qui ont existé de

tout temps entre le Midi de la France et l'Orient

grec.

Ces éléments sont peu nombreux, avons-nous

dit' voici quelques-uns de ce* mots ~MM//a,

1. « Tout travail prélnminaire sur les motsgrecs

du roman fait encore

défaut ». Meyer-Lubke, G~omtMtttrc des ~M~<M romanes, I, ly fin.

Page 66: Grammaire procençale.pdf

anchoia (? cf. sicilien aMncwo), borsa, MMMM, colp,

co~M~, crm~, ~u (plâtre), ~M~a-~h~a, ~~t'

~rof~a, pantaisar, pantais, tisana, etc.

ÉLÉMENTS ARABES ET ORIENTAUX. – Ces éléments

ne sont pas nombreux 2 ce sont à peu près les mêmes

que ceux qu'on rencontre dans la langue d'Oil, et qui

d'ailleurs viennent à cette dernière du provençal ou

de l'espagnol voici la liste des principaux mots d'ori-

gine arabe alcavot (maquereau, leno), a~o, alcuba,

alferan, a~t aM~ (charabia), almatrac (matelas), ami-

)~ <M~:M, < ~Mf; barbacana, basana, bor-

ratge (bourrache); carobla (caroube); ~fo~MMK

il ange (orange); jarra, ;'o~K~, jupa-jopa-jipa

(jupe); M~M;'M, papagai (perroquet); ~of~ (faucon),

sirop, soldan tabor, tartana, tassa.

Emprunts au persan balais (rubis balais) termes

du jeu d'échecs: scac, roc (tour); étonés: tafata, taf-

fetas. Mappa et MaMa avaient été empruntés par le

latin au punique.

ÉLÉMENTS IBÉRIQUES, BASQUES. Ils ne paraissent

pas très nombreux, ni surtout très sùrs~ Meyer-

t. tt est à peine besoin de faire remarquer combten sont ~nî.nsi'iïes

les étyniologies grecques que cen~ins amateurs veulent trouver aux mots

provençaux voici quetques-unes des plus étranges tua (tuer) de

Ou~v fi~~t~ (tombeau) de O~ocTo~ estaca (~tucher), de 'EOTTi~x

z. Les éléments afatc ne sont imporunn que dans les dmlectes de la

SICIle ou de l'lbéne.

Composé ~ftrft~ m~uvats coup de dés, tmuvins sort.

Bourciez, ~ntm~ /<~HM/c t~a~, 6~, c.

Page 67: Grammaire procençale.pdf

Lübke signale (Gram. des ~OM., I, § 21) comme

étant probablement d'origine ibérique artiga (et son

dérivé <<), lande; ajoutons-y ~M<T, gauche, qui

correspond à l'esp. <~MM~o, et qui paraît lui aussi se

rattacher à l'ibérique titrdus paraît avoir été emprunté

par le latin à la même langue

L'influence du basque sur la toponymie de certaines

régions où le basque n'est plus parlé a été étudiée

par A. Luchaire, Les idiomes pyrénéens, Ch. IV.

M. Saroihandy a étudié récemment, dans un curieux

article, les Vestiges de P//o~~t~Me t~n'f~f en fert itoire

roman (Revue 'internationale des Études basques, I~Ij,

n° 4) il s'agit du maintien de p, t, k intervocaliques

dans certains parlers béarnais (et aragonais) mo-

dernes.

MOTS ~AVANTS. – Les mots savants ont pénétré

'dans le provença! par la langue de l'Eglise et, plus

rarement, par la langue du droit. On les reconnaît

au signe suivant c'est qu'ils ne se sont pas soumis

avec la même régularité aux lois de la phonétique.

Nous avons expliqué le maintien de la pénultième,

dans certains proparoxytons, par une influence savante

ou semi-savante (car on distingue, avec raison, des

catégories dans les mots savants). Des mots comme

psauteri, baptisteri, Purgatori, judici, ~)t'i'c!, etc., se

i. Bourciez, loc. laud.

Page 68: Grammaire procençale.pdf

dénoncent comme des mots ayant subi une influence

dite savante; ce qui veut dire simplement que la

forme latine de ces mots s'étant maintenue longtemps

dans la langue de l'Eglise ou du droit ces mots en

passant dans la langue vulgaire, c'est-à-dire opposée au

latin, ont gardé glus que les mots populaires quelque

chose de la forme latine ils se sont détormés moins

vite et ne sont pas arrivés au stade de transformation

où sont arrivés les mots dits populaires. Pour d'autres

mots comme oli, of~t, il est difficile de ne pas y voir

une forme populaire cf. M/~a, traitement des pro-

paroxytons.

INFLUENCE DE LA LANGUE D'OIL r

La langue littéraire des troubadours s'est maintenue

assez pure pendant environ deux siècles (de 1100 à

1300 ~). On ne compte pas une douzaine de mots d'ori-

gine française dans l'œuvre Marcabru, qui est de la

première moitié du xn' siècle, et pas davantage dans

Peire Cardenal qui vit vers le milieu du xin°. Cepen-

dant quelques troubadours originaires des régions

voisines de la langue d'Ch'l, comme Bernard de Ven-

i. Cf. Karch, D)~ Kt~J/MM~a'jt'M E~M~~ t'w ~i/~ff~M~fi~r~'n.

Darmstadt, iqoi.

2. La langue de la poésie non lyrique (didactique par exemple) est

moins pure. Les influences latines ou même françaises y sont plus sen-

sibles, sans l'être d'ailleurs beaucoup.

Page 69: Grammaire procençale.pdf

tadour, emploient certaines formes qui ne sont pas

de la pure langue d'Oc et le premier troubadour

lui-même, Guilhem de Poitiers, n'hésite pas à mêler

quelques poitevinismes à sa langue très correcte par

ailleurs. Les troubadours eurent d'autant plus de

mérite à conserver la pureté de leur langue que, dès

la deuxième moitié du XIIe siècle, ils étaient en rela-

tions avec les trouvères et que de leur contact avec

l'école provençaHsante de la fin du xn* et du début

du xni'aurait pu résulter une altération assez sensible

de la langne d'Oc. Il n'en fut rien même le dernier

troubadour, Guiraut Riquier, mort dans les dernières

années du xin~ siècle, offre à peine quelques traces

de gallicismes. Les Leys ~Mo~ appellent plusieurs

fois l'attention sur les formes françaises qui leur

paraissent sinon incorrectes, du moins étrangères

(estranh); plus d'un siècle auparavant le grammairien

catalan Raimon Vidal de Besalu indiquait comme une

faute d'employer des formes françaises (comme M~MK-

aw:y) au lieu des formes provençales (MOM~Ker,

amics). Même dans les del Gay qui vont

de t~2.~ à 1471, les gallicismes ne sont pas très nom-

breux.

Remarque I. Nous négHgeons, dans cette revue rapidede l'influence de la langue française, le roman de Girart de

Roussillon, parce qu'il est écrit dans un dialecte intermédiaire

entre la langue d'Ocet la langue d'Oil et qu'à ce point de vue il

orme un document linguistique a part.

Page 70: Grammaire procençale.pdf

Remarque II. Deux troubadours se sont exercés à

écrire une strophe en français ce sont Rambaut de Vaqueiras,dans son ~~f/ en cinq langues et Bonifaci Calvo de Gènes.

Le troubadour Guiraut d'Espanha, de Toulouse, qui vivait vers

f2;o-tz6o, a composé une poésie lyrique en un langage mixte

où le français domine II nous reste du roi Richard Cœur'de-

Lion une pièce écrite en français et une autre écrite en pro-

vençal. Pour l'imitation des formules de politesse françaises, cf.

le passage suivant du troubadour Bernard d'Auriac, de Beziers

Et auziran dire per ArâgoDil et iVfM~en luec d'Oc et de ~o <.

CARACTERES DE L'ANCIEN PROVENÇAL. – L'ancien

provençal se distingue nettement des autres dialectes

dont l'ensemble formait la langue d'Oil. Il ne connaît

pas comme atone une seule voyelle, qui est un e

sourd en ancien trançais la nnate atone peut être e

fermé (~M~~), fermé (Mw&r~), o ferme (~o~,

~M~/) ou i (~<) de plus l'ancien provençal

connait les triphtongues, que l'ancien français n'a

sans doute possédées que dans sa période de forma-

tion preUttéraire ennn moins soumis que la langue

d'CM à la diphtongaison des voyelles accentuées, il

possède, grâce à la variété des voyelles ouvertes et

fermées, une sonorité qui, jointe à l'absence presque

i. Frai ~ftfttt vey tfr;ff/af.

2. C/M "eu sirventes.

A~T~oMc~,édHt)by,

n" XVI.4. BetMni d'Aufitt, A'o!<f< ~t ~«'<t. v. li'tt Lt pièce est prc-

bablcment de 128~. Cf. sur les formules de poétesse J. Anglade,

rom., 1900, p. ;S-6~.

Page 71: Grammaire procençale.pdf

complète de voyelles nasalisées, qui affaiblissent et

étouffent le son, rapproche nettement cette langue

des autres langues néo-latines du Midi de l'Europe.

Voilà pour le côté plastique de la langue d'autre

part l'ancien provençal a été la première langue

romane capable d'exprimer les formes les plus variées,

desplus simples aux plus nobles, de la pensée humaine;

depuis plus de dix siècles ce rôle était réservé au

latin; ce ne fut pas une petite révolution que celle

qui consista à le détrôner en Italie il fallut le génie

de Dante pour élever le « vulgaire illustre au rang

de langue littéraire ce miracle était accompli depuis

longtemps dans le Midi de la France. Bégayante encore

dans la Chanson de Sainte Foy et dans le poème de

.Bcax, la langue est complètement assouplie dans les

poésies du premier troubadour, Guilhem de Poitiers;

avec les grands troubadours de la période classique

elle est dans tout son éclat Peire Cjrdenal et la

Chanson de la Croisade lui apprennent à être éloquente,

et les derniers troubadours, nourris de scolastique,

en font la langue de la philosophie.

Ainsi à la fin du xm' siècle, au moment d& la

décadence de la littérature méridionale, la langue

d'Oc était dans un état de perfection et dans un

éclat que seules avaient connu avant elle les langues

dites classiques sauf en ce qui concerne l'Italie, il

faudra des siècles pour que les autres langues

romanes atteignent ce degré de perfection.

Page 72: Grammaire procençale.pdf

LATIN VULGAIRE

La formation de ancienne langue provençale a été

naturellement soumise aux mêmes lois générales que

celle des autres langues romanes. Il est admis que le

latin qui a donné naissance à ces langues n'est pas le

latin littéraire, mais le latin ~M~M'i; ou populaire.

Ce latin vulgaire n'est pas, à proprement parler, une

langue foncièrement différente du latin classique

cependant elle présente, sur quelques points, des dif-

férences assez profondes avec celle-ci. Voici, exposées

très sommairement, quelques-unes de ces diffé-

rences

PHOMÈTmuE. Il s'était produit en latin vulgaire

un changement très important dans les voyelles. La

quantité, telle qu'elle nous est connue par la prosodie

du latin classique, n'existe plus. Les voyelles ne sont

plus longues ou brèves, mais ouvertes ou ~fy~M: le

<tM~, la~Mh~ du son a remplacé la ~tMx~ proso-

i. Voir sur le latin vulgaire le grand ouvrage de H. Schuchardt, ~o~<Gsmus des Yurgâr lateiru, 3 vol, Ll:lpzlg, 1866-J869. et l'ouvrageelétneu-

taire de C. H Grandg~nt, ~M ~~tff~'fn /<j ~f~tfr Lf~'ft, Boston,

lony. Une traduction ttahenne a paru dans la coUcction des Manualt

77~i, Mtïan Une question importante est celle de savoir s'rt y avait

des ditrerences locales ou régionales entre le latin des divers pays de la

~owantft par exemple st le latin vulgatre des Gaules eta)t le même quecelui de l'Espagne ou du Portugal. Nous croyons, pour notre part, queles différences n'étaient pas nombreuses et que le latin vulgaire parlépendant la période impériale avait une unité relanve qm n'excluan pas

les dinerences de détail (dans le vocabulaire par exemple ou dan~ la con-

jug21son).

Page 73: Grammaire procençale.pdf

dique. D'une manière générale les voyelles longues

par nature en latin classique correspondent, en latin

vulgaire, à des voyelles fermées; par contre les

voyelles brèves correspondent à des voyelles ouvertes.

Ce changement paraît s'être opéré pendant les n* et

ni" siècles après Jésus-Christ

Ainsi t bref du latin classique est devenu e fermé;

d'où m~f/f e au lieu de mittere, au lieu de bibere.

U bref est devenu (fermé) d'où crrrere au lieu de

CK~wf, tMj~re au lieu de tMH~r~, p~~ï au lieu de

/'KM~r<, etc.

Les groupes M, sp, st initiaux ont pris en latin vul-

gaire un e ou un i prothétique M~tM au lieu de sta-

tua, espica au lieu de spica, espina pour ~~M, R/e-

phanus pour Stephanus, estare pour stare. Pendant la

période du latin vulgaire, la syllabe pénultième tombe

dans la plupart des proparoxytons soleclo pour~o/t-

CKfKM, veclo pour *~M~MW, etc.

Remarque. Quand, dans certains mots de deux syl-

labes, deux voyelles, dont la première était accentuée, sont en

hiatus, il est arrivé que la première voyelle (brève au point de

vue métrique) s'est fennée quand elle était un t ainsi

fKem et ~tum du latin classique sont devenus <~m et pjum en

lat. vulg., d'où di, diaen a. prov.<'M. On a de même via et M,

renvoyant &lat. vulg. fi'«m, *(tm (subj. prés. de esse) 1'~ du

lat. class. mM s'est fermé en m~f!.

i. Ala même époque l'accent, qui et.)jt un accent d'acuité ou d'éléva-tion pendant la période du latm classique, devient un accent a''ateas)M.

Ce dernier accent existait en latin archaïque, mais Il affectait la syllabeinitiale du mot.

Page 74: Grammaire procençale.pdf

Un changement du même genre s'est produit dans f~Ma de

*~tMm pour ~-e<H< on a eu de même c~t et ~t pour lat. c).

C!);Ut.

Ces divers changements s'expliquent par une tendance à la

fermeture qui s'exerce sur l'une des deux voyelles en hiatus. Cf.

sur ce point, entre autres travaux Meyer-Lubke, ~ttt/tt~fMH~,

2~ éd., § 10~ Bourciez, B~MMH< § ;2 Millardet, Etudes dial.

/aMd., p. 72.

MORPHOLOGIE. Les noms changent de forme

et de déclinaison les pluriels neutres deviennent des

féminins singuliers ~o/M, yo/torMM devient /o/M,

gén./o/Kt~, prov.~t<M;<M'MM'rMO/MM devenu arma-

~nMf donne arma; corn(u)a ~> corna, etc. caput se

décline capus, capi, prov. cap.

Les déclinaisons se réduisent à deux ou trois cas;

par suite de la chute de m finale de l'accusatif,

/<Me(w) (accusatif) ressemble à fine (ablatif) murum

devenu MH/'o, par suite de la chute de w et du pas-

sage de u atone à o, ressemble au datif muro. Le nomi-

natif pluriel des féminins en a est en as (emprunt

à l'accusatif?) mM~ ~> prov. rosas; *folias ~> prov.

fuelhas; *armas > armas'.

Dans les verbes les déponents disparaissent et

prennent la forme active ~M~t devient M~M~,

prov. menar2; on trouve de même *imitare, class.

i. *F«;<fM et "ttrtMa~ sont des formes féminines barbares faites sur~<;h<t,

arma, pluriels neutres. Cf. <M/ra la MORPHOLOGIE.

2. Mi'Mff c'est, à l'origine, m~a~, et s'est dit en parlant des animaux

que l'on ment en les menaçant.

Page 75: Grammaire procençale.pdf

imitari. Nasci devient *nascere, prov. naisser; sequi

devenu *~M~< donne devenu *sequire il donne

seguir.

D'autres verbes sont formés sur les supins.

Ex. ~/Kfa~ > a/K~ay; *:<M~ > usar; *pertusare

> ~)'<HMf, etc.

SYNTAXE. Les cas obliques sont remplacés par

des prépositions suivies du cas oblique général.

Ex. Partem de *MM~/M (lat. cl. pars muri) > prov.

part de MMfa~a /MM Petro (lat. cl. ~fM~F~~f!')

> ~f ~Pf: catenam de ferro (lat. cl. catenam fer-

ream) ~> cadena de fer.

Signalons également l'extension prise par la con-

struction personnelle avec quod là où le latin clas-

sique employait un infinitif avec un accusatif-sujet.

Dixit ~:<o~, credit ~Ho~ sont des constructions cou-

rantes dans le latin vulgaire.

VOCABULAIRE. Le vocabulaire du latin dit vul-

gaire diffère aussi de celui du latin classique caballus

remplace equur; dans certains dialectes méridionaux

paries a supplanté murus, ~oKe/~M~ a remplacé sol;

domus est remplacé, suivant les dialectes, par casa (gas-

con), mansio (limousin), bospitale ~> ostal (languedo-

cien).

Page 76: Grammaire procençale.pdf

Voici d'autres mots' ~Mn'Mff, prov.~HM~

*astula pour ~M/prov.~a;a:<M pour NM~,

prov. auca; *aucella pour avicula, d'où le masc.

*aucellus, prov. aucel, ~t< berbex pOUrMf~MCM

pour os; *Mm~Mf~ prov. M?M/M/Tt'Mrf, prov.Mf-

*casale, partie de ferme, ferme, prov. M~/

cattus pour felis, prov. cat; ~Mfc, prov. c~car;

*coc:fM pour culina; ebriacus pour ebrius, prov. ~Mf;

*gabata, prov. gauta; ~< pour~f~ prov.girar;

manducare pour edere; ;'tM:~KyM~Mpour ~MM, prov. ~KCM

latus employé en fonction de préposition, avec le

sens de près de, prov. latz; t~'&w, prov. mei-

tat, etc.

ACCENTUATION

L'accentuation, en latin vulgaire, différait, dans

quelques mots, de celle du latin littéraire.

Ainsi l'accent avait changé de place dans des mots

comme ~M)~M!</M/fM (lat. cl. ~a~f~w, mM/K),

qui ont donné en a. prov. pa~'t, mo/~r.

Remarque. Ce fait s'explique par la consonification de

< en yod, qui a disparu dans ~!<(/)~m et qui J moni))~ 1 dans

)MM/<frem,M'M~'f~m~> mo/r. On trouve d~jj ~t;r<~tn dans une

inscription de [époque chrétienne. C. 1. L., VI, ~614.

t. Nous ne donnons que quelques exemples, ehotsis parmi les plus

intéressants et en fatsant observer que la plupart de ces mots se

retrouvent dans le fonds des autres langues romanes. Cf. Dtez, Grain-

maire des Langues Romanes, t. 1, Introduction.

Page 77: Grammaire procençale.pdf

Il en a été de même dans les noms terminés par

le suffixe -~o/MMt(se rattachant à des thèmes terminé

par e, i).

Ex. Filiolum, ~0/MM ~> ~7~ *~r~/MMt, ~rM-

/MM > Ca~ lintéolum, lintjôli4m > ~M. malléo-

lum, );M/MW > MM~p/, etc.

D'autre part ~MM~-c (ou ~tMf~ ? ), eoMMfn',

/M<My<; étaient devenus en latin vulgaire MfH~,

eoM~w~K~~?-< d'où, en a. prov., batre, ~r,

Remarque. De deux voyelles en hiatus l'une, ordinai-

rement la première, se ferme et peut perdre sa valeur syllabique

t devient y (yod) et u devient !t~ cf. Millardet, Bull. Soc. Ling.,

n" p. l.xxxvm.

Pour le changement d'accent dans les mots dérivés

de mots latins en -~MMW, cf. infra.

~M~ du latin classique était devenu ~< comme

l'indiquent plusieurs dialectes méridionaux (lang.

mod. ~M/).

De même ~KM/MM (sous-entendu jecur) est devenu

ficâtum en latin vulgaire, d'où, par transformations

successives, prov.

Les mots grecs passés en latin y ont conservé en

général leur accentuation :gr.sp~o:,lat. ~M (érë-

MM~ sans doute en latin vulgaire) > erme; cepen-

dant enM!M<MMt (gr. ë-o!uo- a donné encaust accen-

tué sur la dernière'. T.

i. Rime en aut dans Daude de Pradas, ~M~b CotmtbM Raynouard,

Z.< Rom., s. v. ëHt'au/ cf. E. Le\y, S. W., s. v. emplaust.

Page 78: Grammaire procençale.pdf

Plusieurs notas de lieux celtiques trissyllabiques

avaient l'accent sur la première syllabe; ils l'ont con-

servé en passant en roman ainsi A~M~t~ donne

A~M~ (A~MM, A~KM paraît une forme française);

.B~Mt~>.Bn'M!

D'autres changements d'accent se sont produits

dans des mots comme les suivants lat. c! drthe-

~r~ lat. vulg. cathédram, a. prov. cadiéra, ed~~o

<K~n<M,K~TMm ~> ~HtM'y; on accentuait de même

en lat. vulg. ~OK~M. M/M~ra, tenébras. Ce phéno-

mène de déplacement d'accent est commun à l'en-

semble des langues romanes 3.

RECOMPOSITION. Dans les verbes composés d'un

préfixe et d'un verbe simple, quand le sentiment de

la composition était resté vivant, le latin vulgaire fit

reparaitre l'accent sur le verbe simple ainsi rénegat

du tat. cl. devient re-négat en latin vulgaire, d'où

prov. fM~a!. De même le lat. cl. récipit devenu re-

f~'f, on plutôt f~f en latin vulgaire, donne en a.

prov. ~/).

Dans certains verbes composés le latin vulgaire a

non seulement repris l'accentuation du verbe simple,

i. On trouve Mm<j en to~o, N<m!t en iî68;Gmeh)ot, Ueber Urs-

~r~tt~ M~T~fM~f/'rtH]~. O~ï~fjm~M, p. 160.

2. Cf. Meyer Lubke,D~Df~fiUfj~ tf;t Ga/~c~tt (~t'~tf~~f.~fï~-

H~ ~~d der ~tH., l'ht). htst. K). Bd. 1~;).

Meyer-Lubke, ~nt/M&fjtn~, ï~ éd., ~o-

Page 79: Grammaire procençale.pdf

mais il en a rétabli la forme :f~du lat. cl.

devient ~M-~M~~ en lat. vulg., changeant ainsi d'ac-

centuation et de forme, a. prov. ~Mp/a~; cf. sans

changement d'accent lat. cl. attingit, lat. vulg.

attangit, a. prOv. atanh. Ce phénomène, qui a eu lieu

également dans l'ensemble des langues romanes, s'ap-

pelle la recomposition

AUTRES CHANGEMENTS D'ACCENT DANS LA CONJU-

GAISON. Enfin il s'est produit aussi en latin vul-

gaire quelques changements dans l'accentuation des

infinitifs, dont plusieurs ont changé de conjugaison

WM~M-e, devenu *MM~'rf, donne m()~;p~Mr< donne

~/o~, mais plaire renvoie à plàcëre; vidére donne

MK~ et i~'ff fM)f ~/)f~ a donné caure en catalan

et M~'y en ancien provençal de même c<Mt~ devenu

M~'e a donné c<t~ et ~/)~< devenu ~~r~~a~'r.

En dehors de l'in6nitif la place de l'accent latin a

subi aussi dans la conjugaison quelques modifica-

tions. Ainsi, en latin classique, on accentuait la e

personne du pluriel du parfait sur la pénultième

M'J<MM<, /~rHM<; mais en latin vulgaire on accentua

M~fMM~&xn~ d'où prov. ~OM,~tYoM.

De même, au conditionnel second, des formes

i.Meyer.Lubke,i~o;E.Bourc!e:z,m<'H~,§~8.2. Cette accentuation parait avcur e~ste même à l'époque S 48.du hnn2. Cette accentuation parait avoir existé même à l'epoque du latin

classique. Cf. pour d'autres changements le chapitre de la conjugaison, a

la MORPHOLOGIE.

Page 80: Grammaire procençale.pdf

comme <~a, plâgra supposent une accentuation

M~M~Ï~, /)/aCM~N!

CHANGEMENT D'ACCENT EN ANCIEN PROVENÇAL.–

En dehors des changements d'accent qui ont eu lieu

en latin vulgaire, un changement d'accent, qui a

amené des transformations phonétiques ass~z impor-

tantes, s'est produit aussi assez souvent en ancien

provençal, surtout dans les noms de lieux terminés en

latin par le suffixe -~MKM.

Ex. T~M~MMM ~>JPoma(K),~oM~, ~<wM (diat. mod.

~O~M, Roumo); ~tïM~MM .n'MMMW ~> ~/)'!M(M),

Africa, Africa (diat. mod. ~fo, cf. Sant ~/y~o,

Saint Affrique).

Parmi les noms communs on peut citer a/<<MM;Mt

> a!M/s(M), a~<a, et, avec changement d'accent, OM~,

~MM (M</o, dial. mod.). Pour plus de détails, cf. la

PHONÈTtOpn, au traitement de

Dans les dialectes modernes un déplacement d'ac-

cent a été aussi amené quelquefois par une contrac-

tion.

Ex. P~MM~M ~> passiou (diphtongue croissante,

avec l'accent sur te second élément ot<); forme mod.

languedocienne: passiu.

Sauf ces dérogations à la règle générale, qui s'ex-

pliquent d'ailleurs par la phonétique, la syllabe qui

1. Cf. pour une série de noms de lieux des départements de l'Aude et

de l'Hérault J. Anglade, ~M~/M du Midi, t. XIX (iQOy).

Page 81: Grammaire procençale.pdf

porte l'accent en latin la conserve en provençal

comme dans les autres langues romanes.

Ajoutons que les troubadours ont quelquefois

transformé, à la rime, des syllabes atones en syllabes

accentuées. Les Leys, par exemple, font rimer

~4/~Mn~'M (accentué Alexandrés) avec bes; Egipté

rime avec de, merce dans Peire d'Auvergne voici

d'autres rimes de ce genre M< (accentué ~M/<M-

tré) rime avec me, cre, comte (compte) avec i'OK~ (con-

tient)

Dans certains mots dérivés de proparoxytons latins

la pénultième n'est pas tombée et elle a pris l'accent

ex. ~r~KO, ~M~M, ~rw~a, ~~rM~M (lat.~yHnMa/,

~M!Ka<, ~f'r~nMa~, ~/<f~t!~a/), vergina-vergéna, yma-

~K~.

Les noms propres d'origine étrangère ont souvent

l'accent sur la dernière syllabe, principalement les

noms terminés en -us Fx~M~ D~ Tantalz;s,

/M~; ~t:'fatK~, Floris, Biblis; ~MM~; C~ay;

C~t!/M, ~t~t/M.

Beaucoup de mots savants (ordinairement d'ori-

gine grecque) terminés en <t ou en e sont accentués

sur la dernière d'après les Leys <M'ro~M, tautholo-

~M /M~o~, ~M~o~M. Les mots en -ica ont l'ac-

cent sur /cp~ etica, ~rawot«'c!, arismetica

i. Lo~CH~f~~t'~M~2. Cf. Uenig, op. laud., p. 6S-6().

Cf. sur tout ceci Leys, I, 90, et Lienig, op. laud., p. ni. Lf~nMï

Page 82: Grammaire procençale.pdf

VOYELLES ET DIPHTONGUES DU LATIN

VULGAIRE

On appelle voyelle entravée celle qui est suivie de

deux ou plusieurs consonnes r et deuxièmes éié-

ments d'un group.e en latin classique, n'amènent pas

l'entrave l'e n'est donc pas entravé dans M/M~,

ni dans !M/~rHM. L'entrave peut être latine (pon-

~w, /o/M; ?M~h</):, n~Mw) ou Mwa~e, quand, par

suite de la chute de certaines voyelles, deux con-

sonnes séparées en latin classique se sont rapprochées

et ont formé groupe ainsI/Wg~MM, /r~MM >

~O~CMM, ~'CMM ~> ~0/~ /)d/M, /)ûH' ~> ~O~f

*~ro~M?M, ~yo~M?/t brolh, etc.

La voyelle est quand elle est suivie d'une

seule consonne (~'a'<, ~/M/) ou quand, suivie d'un

groupe de deux consonnes en latin classique, la

seconde consonne est une liquide: tena, !Hm,

M//)<&~M, etc.

La voyelle peut être, en latin vulgaire, ouverte ou

fermée. On a vu plus haut que, d'une manière très

générale, les voyelles ouvertes du latin vulgaire cor-

respondaient à des voyelles brèves du latin classique;

les voyelles fermées correspondaient aux voyelles

longues.

était accentué sur le premier a(Lrys, I, 48) d'où la forme /<<att<mt, qui

est fréquente.

Page 83: Grammaire procençale.pdf

Le Donat Pro<MM/ appelle le son ouvert et le

sonfermëMtr~.

Les Leys ~HO~ disent dans le même sens /)/~MM-

.KM~K (~~ ouvert) et ~MM~oyMM (t'~t~ fermé).

Voici le tableau des voyelles et des diphtongues

en latin classique et en latin vulgaire

Lat. class. Lat. vulg.

< i

u M

0<(

oe

a4

CfÕa p

~a ït

itM au

ï. Ou vott par ce tableau que la dtsttnctioïl entre \oyelles ouvertes

et voyelles fermées n'e:tt impoMante que pour e et o; pour a, ':f. t'tt/ra,

p.46:,q.

Page 84: Grammaire procençale.pdf

CHAPITRE II

Vocalisme.

VOYELLES TONIQUES OU ACCENTUÉES

A

Il semble que a tonique latin, soit libre, soit

entravé, n'ait pas subi de modification en passant en

provençal. Cependant, si on fait attention aux rimes

des troubadours, aux exemples du Donat Proensal,

aux Leys ~or.! et aux parlers modernes, on voit

qu'il devait y avoir des nuances dans la prononciation

de cette voyelle.

Ex. Ca/))<!M ~> cabra; M~/f/M ~> MtM/; MM~~

> M)~a~; o;')Mn(M ~> <Mr; ~K~'f > amar Mh~>

/<r~MpMM M~; /)<tr~w ~> part, etc.

En franco-provençal a tonique de t'inf!nitif des

verbes en -are devient !'f, comme en ancien français,

sous t'innuence d'une palatale qui précède *M'<K/Myf;>

~~Mf; /M/M/> /M/7y«'r;co~'<<Mre>M<'orc/j/~

Le phénomène est loin d'ailleurs d'avoir la même

i. Devaux, Essai sur la langue vulgaire du Dttu~6tMr ~<eK/rtCNtï/.

p.

Page 85: Grammaire procençale.pdf

extension qu'en français et -~«M, -~am précédés de

y ne donnent pas ie comme en français mats ya

C< se trouve, en ancien provençal, sous la forme

chera, qui paraît un emprunt au franco-provençal.

Sous l'influence de i (yod) initial a tonique paraît

être devenu ie dans/M~ <. Mm vos, qui se rencontre

dans Flamenca.

Dans la langue des troubadours à suivi de M ou de

n est un a fermé (estreil) les Leys d'Ko~ disent

que a de francs est ~M)~~o<MK.

Les troubadours de la bonne époque ne font pasrimer a nasat suivi d'une seule consonne avec a nasal

suivi de deux 2. C'est que x, dans le premier cas, était

instable et pouvait tomber (Chabaneau).

Le Donat Proensal donne une longue liste de mots

terminés en a fermé et provenant de mots latins en

-MMW <7~.f < ~MM.f, ~~<~ granum, M~(nain),

mas <~MMM!M, ~MMM~ <~ humanus, MMMj~~ <~ XtMHf~-

M~, Tolsas <; Tolosanus, C<!<<Ï~<C~f!~)f~;<

<; canis, etc.

Au contraire dans les mots comme cas < My<M,

clas, gras, las, nas, pas, vas, etc., a était ouvert

(larc, ~/<')!iMOtMn)

i. De\tuï, tM.,p. n6.a. Par exempte ~M, can ne riment pas avec aMHH(t), <~<tH~M(t). Il y a

cependant, chez les troubadours postérieurs, quelquesnmes inexactescf.

Lienig, Gram. der Leys ~tjmpn, p. }l.

3. Ed. Guessard,p.Les.L~so~)W~ recommandent de mettre un

point au-dessous des voyelles fermées et obsenent que les Catalans

confondent sousent les sons fermes et ouverts (1, i8).

Page 86: Grammaire procençale.pdf

Cet a fermé du moyen-âge est devenu o dans de

nombreux dialectes modernes. On peut déjà remar-

quer ce passage de a fermé à o dans des textes de la

deuxième moitié du xiv~ siècle, en limousin. Aujour-

d'hui on a wo, po, ~ro, co en Rouergue; ~ro, plo, wo,auto en limousin, de même que so < sapit, o <~

~a~, etc.

Pour canem, on rencontre dans la langue classique

MM, e~M et chin, ces deux dernières formes parais-

sant provenir des dialectes voisins de la langue d'0d\

Cf. supra M; et chera.

SUFFIXE -aW:;M 3. Les plus anciens représen-

tants de ce suffixe sont des formes en -er.

Ex. Cavaler, diner, ~'m~. Cependant, dans la

majorité des cas, -OM<M< donne -ier, comme en fran-

çais */OMn'!W: ,> loguier; */Oy~N!MM~> /brM~ viri-

~Mf!t<M ~> vergier 4.

On rencontre aussi, par exemple dans les textes

limousins, -<r et quelquefois -ir.

1. Chabaneau, Graat. htnauswe, p. 21.

2. (?(~ qui est très répandu dans les dtalectes modernes, paraît pro-venir d'une onomatopée, il ne peut pas se ratt.icherà~M~'t~(f<tfm),chten ong!na<re de Suse, car cette forme a donné .Mt. qui se trouve

dans Marcabrun (en même temps que ~u) et B. de Born.

3. Pour les formes savantes en-a~ i, cf. tn/r~.

4. On a longtemps expliqué la diphtongaison de n en dans le suf-

fixe -arium par la transformation de -ariurn en erirtnt dans le latin vul-

gaire. Il parait préférable d'admettre pour expliquer cette diphtongaisonl'influence du germanique -ï, fréquent dans la composition des

noms propres, où a est devenu t'~sous l'influence de i final (Umhtut ou

wetapl!onie). Cf. A. Thomas, Rommtta, XXXI, q8s.

Page 87: Grammaire procençale.pdf

Pour les représentants du suffixe-dria, on a, suivant

les dialectes, -iera et ~<~f~, et aussi ~fa et -eira.

Ex. Almoniera, almonieira (a/MMM~a, ~jMOM~tf~t),

balestiera, cartiera, feniera.

Remarque. – Le mot ar<a devenu aria en lat. vulg. a

donne aira, <ra et iera. Il semble que glaira (glaire) doive ren-,

voyerà~/f!M?K; on a aussi, en a. prov., dant et glara, qui

renvoient plutôt à c~aMt (partem?). On ne trouve ni ~«t-a ni

gliera.

SUFFIXE -MM)M. Ce suffixe est surtout fréquent

dans les noms de lieux cf. la MORPHOLOGIE. Un

phénomène qui est propre au dialecte gascon (partie

méridionale, béarnais) consiste dans la réduplication

de la voyelle a du suffixe -aMMw.

Ex. Granum ~> graa capellartum > M~f~M; castel-

lanum > casteraa; cf. tes noms propres géographiques

Berbda, Co~~a, CataMa, JLt'~a, MorMa, Mo/Ma.)',

Moulida (Basses-Pyrénées).

Remarque. Graa renvoyant à ~faJ<M se trouve dans le

Cartulaire de Limoges, ~8 (début du xmc s. ?). On a de même

caas de casus, à Bayonne mais ceci peut être attribué à une gra-

phie gasconne A. Schneider, /~tu~. ~M~'t'tMutt~ der Muna'af<

Bayonne, p. 19.

A -r- U. A suivi de u a donné la diphtongue

au c~M<'M > clau; clauum ~> clau; quelquefois la

diphtongue ne se produit que par suite de la chute

Grammaire de ran~~t ~f<w~Mf<ï/. )

Page 88: Grammaire procençale.pdf

d'une consonne intermédiaire :~MM > /aK;~fa'-

<~MW~>~t!M; ~f~M~M ~> graula et gralha. Enfin

va(d)o, *fa(c)o donnent vau et fau on a aussi par

analogie estau ou estauc et dau (?).

TRANSFORMATIONS DE A TONIQUE.- Cerise se dit en

ancien provençal c~'t.M (~~ta) et c~!rs (ou CM'M'ra),

cerieisa, formes qui renvoient non à c~M, mais à

cerésea c~MM, sans que le passage de a tonique à e

ouvert soit bien clair.

Ad /w/-a~ devenu aora est ensuite passé à ara, ar;

mais on a aussi des formes comme ~)'o, er, M~M~y,

<M~;t~a cette dernière forme se trouve dès le xn"

siècle. Ce changement de ar en er (et réciproquement)

est un fait des plus fréquents en phonétiqne générale,

surtout dans les mots emptoyés comme proclitiques.

Gravis, devenu ~~t'~ en latin vulgaire, a donné

~t<, qui rime avec /eM de /~M.

~Atf'~M doit être devenu a/Men lat. vulg., d'où

l'a. prov. a/<y/ irai. allegro, etc.

P<c/a~«M a donné P~/OM et P;c/<im (abl. pI.)P<t~M~,

Peitieus; on a de même Anjau <( ~K~~t'HM et Angieus

<H~aM'~) peut-être les foimes en-n; sont-

elles des formes limousines ou poitevines où la

i. Ou *~Ta~t~m ?7

2. Sehuehardt (~MMM))! des ~'M~~<Kf, I, 192) en cite un

exemple cf. sur ce mot qui présente des difficultés dans h plupart des

Ungu<s romanes Meyer-Lubke, fî'K/u~m~, 112.

Page 89: Grammaire procençale.pdf

diphtongaison est produite par la palatale précédente;

cf. supra jeus représentant jam vos.

Mas « magis) se rencontre sous la forme Moy

(et même mor) dans Daurel et Beton, Chanson d'An-

tioche, Girart de Roussillon. Ce MM existe encore dans

les dialectes de l'Aveyron, de la Lozère, de l'Ariège

l'affaiblissement de a s'explique par l'emploi procli-

clitique du mot. On explique de même le passage

de pas à pos par son emploi atone dans plusieurs dia-

lectes modernes (MK~'fK pos, ~u~K pos, nous ne ven-

dons pas, nous n'avons pas).

AFFAIBLISSEMENT DE A EN E DEVANT NASALE.–

Dans certains textes gascons (Bayonne) an tonique

s'est affaibli en en: pour <:M~ (de antius); y~~M,

ten, de ~KO~tK~ tantum; sen <( sanguem. C'est ainsi

que .M~MH! est devenu dans ces mêmes dialectes

gascons sent Sent Pé < sancturn Petrum. Ce traite-

ment n'est pas d'ailleurs spécial au gascon cf.

seinh <~ sanctum dans le Cartulaire de Limoges, 1~, 7

(ann. 12~1), sen, ibid., 2~0, 9 (en i~i)etc. Il faut

remarquer d'ailleurs pour sanctum que ce mot

n'a pas en réalité d'accent et que le nom du saint

porte seul l'accent cf. le traitement du groupe ct de

sanctum, infra.

Les formes du verbe amar accentuées sur le radical

ont quelquefois la diphtongue ai comme en français

ex. <HW!, au lieu du classique am il y a sans doute

Page 90: Grammaire procençale.pdf

là une influence des dialectes français (poitevins ?);

les Leys d'Amors blâment ces formes.

A -(- MN, NN > AUN. Dans certaines langues

romanes, en particulier dans le roumain (Valachie)

et l'engadinois (Basse Engadine), la séquence d'une

nasale (ordinairement des groupes MM, M~) a amené

entre a et M-M le développement d'unn ex. roumain

daun <~awKM7M; scaun <~ .sMMMMm engad. daun <

~MKMM graunt <~ grandem. « Le gascon daune de

doune « ~MMa) est tout à fait isolé », dit Meyer-

Lübke En fait on trouve en a. prov. d'autres

exemples de ce traitement ~cetMM de scdmnum encMK-

tir de enantir (traité comme en engadinois); on

trouve memeMMMde.mmHHM~.

E (t, e, oe).

tonique se maintient sans changement.

Ex. D~ ~> ~f; tres ~> < credit > cre; vï-

det ~> fp tM~ ~> Mff~ ~KMMt ~> /~MMW >

/<~w > fç; MMW~M~m ~> M~K~~a (anse) 3.

DIPHTONGAISON. On sait qu'en ancien français

p est devenu ei (puis oi). Une évolution du même

i. Gfotnmat~ des langues romanes, I, 486.2. Grammont, Dissimilation coK~fwaK~N~ (p. ~), voit là un phéno-

méne de dissimrlanon dnmunrn, devenu 'daxnum, donne daun.

mène mot m<;n(!!i!) ren\oie 1 devenu pour w~Mj~'tf/K! (chan-J. Le mot "lanolh rell\oie à *tnaiif4culus pour tni?tiêl,lllus (chan-

gement de suffixe; lat. cl.MMOt~H/M.)

Page 91: Grammaire procençale.pdf

genre s'est produite dans une partie du domaine

occitanien c'est ainsi qu'en limousin de l'infinitif

est devenu -ei abei, sabei (de ~o~, *M~). Ce

changement ne paraît dater que du milieu du xui°

siècle Un peu plus tard (xrv° s.), dans le même

dialecte, es devient eis, eys ces « census) > ceis;

(fM~~M), (~MM/M) ~MM, volgueis pour

agues, volgues.

Dans les poésies du comte de Poitiers, de Bertran

de Born et de Marcabru on trouve MM, ce sont

sans doute des poitevinismes.

On remarque aussi dans les poésies des troubadours

les formes crei « credo) et trei <; tres. La deuxième

s'explique peut-être par l'analogie de ~M: Quant à la

i", elle s'explique par l'analogie de vei, de video.

Raimon Vidai* recommande de dire ieu crei, comme

ieu vei.

Dans les textes gascons e ferme tonique s'écrit sou-

vent par deux e papee (cf.~M) (Chab.). On trouve

des exemples du même traitement dans des textes

limousins cees <; CMH7M; mees pour mes <~ missus,

etc 3. 1

INFLUENCE DE FINAL SUR f TONIQ.UE. – L':long

i. A. Porschke, L<;tt<- «xd formo;H))-«<M Cor<Mh<f< ~f~oH~M, p.2. Ed. Guessard (2°), p. 8} éd. Stengel, p. 83j. A. Porschke, <)/)./a;f~ p. }8.

Page 92: Grammaire procençale.pdf

final transforme en i l'e tonique (!7?H~K~ métapho-

nie).

Ex. *F~K > ~n'~ > *KM > M'MC; ecce

lat. vulg. M'c~/f ~> c~ ecce Mtt, lat. vulg. eccesti

> cist. Pour d'autres exemples tirés des verbes, cf.

la conjugaison.

Ce phénomène s'est aussi produit quelquefois au

pluriel des noms, comme on le verra plus loin à la

MORPHOLOGIE.

Remarque. – On a voulu expliquer aussi par l'Unt/antou

métaphonie les changements qui se produisent dans le timbre de

e fermé quand il est suivi des groupes ry, mais l'explica-

tion de ces changements me paraît devoir être différente cf.

infra, p. 61.

CONFUSIONS ENTRE EOUVERT ET E FERMÉ. Dans

certains mots où on attendrait un e fermé on ren-

contre un e ouvert ceci s'explique soit par l'analogie,

soit par des changements qui se sont produits en

latin vulgaire soit par d'autres causes encore

obscures.

Ainsi habétis donne at'~ par analogie avec <~ de

M<M.

i. Ce phénomène est fréquent dans les anciens dialectes germaniqueset celtiques. Il n'est pas nécessaire d'ailleurs dans ces dialectes que l't

soit long et final pour que la métaphonie se produise.2. C. Voretzsch, Zur Gescbicbte der Dt~oM~rMn~' im /or' Halle,

l~oo. (Extr. des T'orïc~'UM~t~urff'M. Pbil., offertes à H. Suchier.)

3. Voir sur cette question assez compliquée: Lienig, Grammatik der

Leys <4t~Mrt, p. sq. Cf. encore: E. Levy, Der 'f'rnH~oMr p. ~or~t,

p. 3; P, Mt'yer. Rom., V[)I, t~, etc.

Page 93: Grammaire procençale.pdf

A l'imparfait du subjonctif, on a vendis avec e ou-

vert, et amis par analogie du prétérit t~ aM<t

mais dans les verbes à parfait fort, comme ac, ~«~, e

est resté régulièrement fermé.

Senéstre au lieu de sengstre est influencé par ~f.

Des substantifs ou des adjectifs en -ela, -el ont un e

ouvert, au lieu d'un e fermé, parce que, au lieu de

renvoyer, en latin vulgaire, à des formes en -c'/M,

ou bien à -MM, -aM (c.-à-d. -çllum, -çllam),

ils renvoient à des formes en -<'7/M.f, -~a, où l'e du

suffixe -ell est ouvert. Ainsi on a crtt~, Mm<

a:M~<ï, niaisséla, pour candela on a une forme,

en e ouvert et une autre en e fermé, et pour M~7a il

semble qu'on ne trouve dans les anciens textes quela forme en fermé mais des dialectes modernes

(languedocien) connaissent la forme avec e ouvert.

On a voulu rattacher les formes donzel, ~OM~/a

non pas à *cfowtMK~MW, *~oMM'MK'<'7/<!M,mais à ~owt-

nicillum, *dominicillam, parce que quelquefois elles

riment avec des mots en e fermé. Mais il y a là une

confusion inverse de celle que nous citons plus haut

(MaM. pour Mt~t'a). Il n'est pas nécessaire d'ad-

mettre que cette confusion se soit produite dès le

latin vulgaire elle a pu se produire quand le pro-

vençal était déjà formé.

i. Lienig, foc. laud.

2. K. Oreans, ~rc<!n'v ~!r ;?/M~'Hm der ~cu~~ ~jr~, t. 80,

p t~j. RcM,

Page 94: Grammaire procençale.pdf

E suivi de n, M est, conformément à la règle/un

e fermé Jerusal4m, &M riment avec M~M, essems

rime avec ~'M~. Cependant le Donat Proensai indique

/~rM.M~'M avec un e ouvert (~ larg). L'autour des

Leys indique que~M~ a les deux prononciations fçms

et~M; elles se sont maintenues toutes les deux dans

les dialectes modernes'.

Dans des noms propres d'origine biblique comme

Noe, A~tï~~ Moyses 3, dans des noms-adjectifs

comme decret, secret, l'e accentué est aussi ouvert. H

semble qu'il y ait là une influence d'une prononcia-

tion savante.

Si a~ renvoie à adde < a~~t<w, l'e ouvert

est difficilement explicable (influence de pr~f, a~r~fp '*).

N!~yMM (M<~TMM en latin vulgaire) a donné régu-

lièrement K~r, w~, M~re, suivant les dialectes mais

on a aussi nier, niera, forme diphtonguée, et M~r avec

e ouvert, formes qui, si elles ne sont pas analogiques,

renvoient à un e ouvert en latin vulgaire.

Esperar et ses composés se présentent aux formes

t. Ed. Stenge), p. 47.2. Cf. d'attteurs a. fr.~ctu qui renvoie à ~m)M et a. prov.j!<Mf;<t, fr.

/!f~ qui renvoient Jt~Mt~w.

Les diminutifs de nom: propres sont en <fermé ~fn~f, ~/aM;.f)«~.4. Grandgent, p. 16. M. Millardet propose (Bull.

Soc. Ling., n*

p. \Ct) ad id ipsum, forme bien compliquée il est possible que nous

ayons simplement affaire à ad ipsum devenu a~~jMM comme je ~atM*

est prononcé dans certaines régions ;<H<M'f« totti pourrait s'expliquer de

même, par le besoind'insister sur un mot en redoublant un desélements

les plus forts, quiest la consonne.

Page 95: Grammaire procençale.pdf

accentuées sur le radical avec un e ouvert et un e fer-

mé. Les Leys notent ces deux prononciations (II,

3; 6). Le français espoir (j'espoir) renvoie à ~fo, tandis

que l'italien ~ro renvoie à ~ro (lat. cl. ~M'o).

Dec, défaut, présente un e fermé l'étymologie est

incertaine decs (avec e ouvert), borne, but, bien,

renvoie peut-être à ~ffM.f

La forme g~a avec un e ouvert ou ~Mt~a avec une

triphtongue fait supposer que ar~M était devenu

en latin vulgaire ecclésia; cf. fr. église, ital. chiesa 2.

~M!M~ devenu ~Mf<Mj' en lat. vulgaire (fr. coi) a

donné ~!< forme phonétiquement régulière, et ~<~

dont 1'~ ouvert ne s'explique guère, s'il n'y a pas

influence des mots savants en << comme secrét (rimes

quétz, t~, ~~r~, dans une strophe de la poésie de

Gormonda; Levy, Supp. W., §«~).

Méstre (a côté de maiéstre) est-il d'origine fran-

çaise ? Ce n'est pas probable. PeuL-être s'est-il

ouvert devant st par suite de l'analogie des nom-

breux mots où il l'était normalement devant ce

groupe ~~fo, po~ etc. C'est ainsi que

s'expliquerait arésta (de aristam) au lieu de arésta.

Aresta rime avec des mots en dans les Leys, III,

2o6, et dans .FAMMMM, 5202 4.

i. Cf. sur ces deux formes la longue discussion deLienig,Gram.~

Leys d'~mert. p. 41-4;.2. Meyer LtMe, &t;/«h'<"< § 102, t; :;6. La forme ordinaire des

tnscnpUons est d'ailleurs M~)~ etnon Ffc~M.

Levy, Pet. Dtf/ jndtque re de maiestre comme douteux.

4. Lienig, Gram. der Leys rl'Amorr, p. ¡8.

Page 96: Grammaire procençale.pdf

Les troubadours font souvent rimer çi et çi (<_yet

<y) étant donnée l'habileté technique de ces poètes

on ne peut pas admettre qu'il y ait dans ces rimes

des fautes de négligence il faut admettre que les

sons de ces deux diphtongues étaient (sans doute par

leur deuxième élément) assez rapprochés l'un de

l'autre pour être confondus volontairement par les

troubadours. Ainsi on a et rime avec

des mots en de même que des formes de neiar,

negar « negare) où l'e était ouvert riment avec des

mots en e fermé. La tendance paraît être que ei passe

facilement à M le contraire para!t moins fréquent

La même confusion entre e ouvert et e fermé

paraît s'être produite dans la diphtongue eu. A~M se

rencontre à côté de ~M (de WM; K~M) t~K, ~'M

(~&'M ?), bçu (M~), ~'M (J~) riment avec des

mots en -<M chez les meilleurs troubadours. Les nom-

breux mots en -<K paraissent avoir amené le chan-

gement de timbre de e dans certains cas peut-être

aussi le deuxième élément de la diphtongue, la

voyelle extrême u, y a-t-elle contribué, comme pour

<-<

PASSAGE DE E A I. E fermé tonique est sou-

vent, pour des causes diverses, représenté par i. Ce

i. Discussions et exemples dans Lienig, op. laud., 43-46.2. Lienig, op. laud., 47-48.

Page 97: Grammaire procençale.pdf

passage de tonique à i s'explique tantôt par l'ana-

logie, tantôt par l'influence de certaines consonnes,

principalement des palatales ou d'une nasale.

D'abord dans des dissyllabes comme *dia (pour

diem), via, *JMM (pour sim) on admet que (qui

aurait donné ç en roman) s'est transformé dès le

latin vulgaire (et peut-être avant) en t d'où via,

sia, dia. Cf..fM~-t~, p. 35, Rem.

Dans d'autres cas il y a eu changement de sumxe

ainsi le prov. ~n renvoie à *veninum (au lieu de

venénum) ou à *'MKMK~K. TPa~H vient de *racimurn pour

racemum. Berbitz suppose, comme le fr. brebis, ver-

t~fM: et non vervëcem. De même <'a)MM<ï renvoie à

camisia et non à ~M~M (en français aussi).

Poli et~'o~ renvoient à *~M~tMMM et à *H/CtMM~

cf. encore ~fr~Mt!, comme dans la plupart des

langues romanes (lat. vulg. ~f~MtKMM au lieu de

&<fg~MMKMM\ et ~ffa~t.

Z)!~MW (lat. vulg. ~~o) a donné régulière-

ment det, fr. doit mais la forme dit renvoie à

~t~<<MM cette dernière forme se rencontre aussi en

catalan, en asturien, en italien

Dans des infinitifs comme tenir (à côté de ~M~),

/M~'r (à côté de /M~-), Mp~y <( lat. *woc< il y a

eu changement de conjugaison.

i. Meyer Lubke, GraM. des /~M~~ romanes, I, § n6.

Page 98: Grammaire procençale.pdf

CoK~f<~ et conquis, aprés et apris s'expliquent par

des raisons morphologiques et non par des raisons

phonétiques.

/MH~/)~MM (lat. cl. juniperum) a donné régulière-

ment ~K~; (a. fr. genoivre) une autre forme juni-

per um, qui paraît avoir existé aussi en latin vulgaire,

a donné genibre.

6'p~MtM a dû changer, dans le latin de l'Église, le

timbre de t, qui au lieu de e est devenu i et a pris

l'accent (peut-être dans le groupe syntactique etspiri-

tuisancto) le premier i est passé alors par dissimila-

tion à e d'où M~n~

.E~uco~HW a donné avesque, vesque et une forme

bisbe (surtout catalane) qui renvoie à episcopum.

~c~a~ et ses composés a eu, en latin vulgaire,

un doublet avec i, comme le démontre la forme eis-

7M~u, illac :Kf/ intrare ont donné des formes en

e et des formes en i ins (et ~M~), ~M~ (/), in-

trar et entrar il semble que le passage de e fermé à

i s'explique par l'influence du groupe suivant et sur-

tout du premier élément (nasal) du groupe

C'est sans doute par l'influence d'une n mouillée

que s'expliquent les doublets t~MO et tigno (lat. cl.

t. Cependant on trouve au moins une fois erpirt C spsritum, dans

Blacasset cf. Levy, S. ~cr~.2. A. Thomas, A~ ~~m.~t., p. 124.

3. G. MtUtrdet, Rev. rom., :~i4, p. 18~ et sq.

Page 99: Grammaire procençale.pdf

<f~(t) et linb à côté de ~M~ (lat. cl. ~?)Mw). Cf.

encore e~p~ et enginh, .M'ne~N et ~M~a et

~M~a.etc.

Géreus a donné en a. prov. trois formes c~<

cire, ciri. M<'r~M donne régulièrement MMn~' mais

la forme merci existe aussi (on trouve également

MM~ea). Ces formes en i sont-elles d'origine française

ou empruntées aux dialectes les plus voisins de la

langue d'Oc ?

.Pa~M~t donne pags et~M~, mais aussi ~M M~-

c~/t~tM > MMr~M~ et marquis, Ma~M~M~ (lat. vulg.

yytct~~M?M) MM~ MO~~e (avec fermé ?),

(avec e ouvert), et aussi MMi~; marquis paraît être

un emprunt au français; ~Mu l'est peut-être aussi, mais

il se pourrait que dans ~K.f, comme dans ~MM~, i

représentât le premier élément de la diphtongue je,ze provenant de lat. -ge, devenu je, ie.

M~t~th'a donne Mt~~fï~~a (et Mt<'ra~~), ainsi que

~~MM/ M~tM~. Les formes en i s'expliquent

sans doute par l'analogie des nombreux mots savants

en -M.

Ct&'MM (lat. vulg. ~7<Mw) donne et cilh, ~7~

et cilha (composés ~y~ sobrecilh, sobrecilha). En

français on a également cil (au lieu de celh) il

semble qu'il faille admettre une double forme en

I. Ltemg, o~. laud., ~q-$o.

Page 100: Grammaire procençale.pdf

latin vulgaire, du moins dans le latin des Gaules.

C!/<H~t, C~tMM, et ciliurn.

Enfin toute une catégorie de mots dans lesquels i

apparaît au lieu de e semble être d'origine savante

vigilia, /aM!~a perilh albire, martire juzisi, ser-

t'~t /K~h'h'a, avaricia et avareza, tristicia, pigricia à côté

de ~rp~ etc. libre triste titol, M/x'to~ etc.

~~KtM a donné plusieurs'formes ibre, abri, iure,

<fK~, !f~ ces formes sont difficiles à expliquer il

faudrait admettre que ~n'~M devenu ~n'KM a donné

t'Mr~, iure et que ibre, ibri sont des formes savantes

ou plutôt des formes influencées par ebriac, ubriac

(qui a influencé sûrement H~).

Le mot d'origine germanique ~r~M se présente

(au moins une fois) sous la forme ~Tti/M, qui corres-

pond aux formes actuelles du provençal ~r~

CfM/

Comme on le voit, les exceptions apparentes au

maintien de fermé sont nombreuses beaucoup

s'expliquent par des emprunts faits au latin savant

d'autres sont dues à l'analogie ou à d'autres causes

qu'il n'est pas toujours facile de démêler'.

(<, ae).

E ouvert tonique du latin vulgaire (f), en syllabe

i. Sur les rimes [~suffisantes chez les troubadours, cf. Lienig, c~.

/o/fJ., p. 50.

Page 101: Grammaire procençale.pdf

libre ou entravée, a donné naissance, en ancien pro-

vençal, à un e ouvert (lare, plenissonan).

Ex. Dlcem > de\ caecum > cec; graceutn >

grec *sequis (lat. cl. sequeris) > secs sex > j«j cae-

/mw > cet ;mel,fel, gel calamellum "> caramel «<

tellum > coutil; cairél, ma^él, mantél, etc.

E ouvert entravé, suivi de ot ou de n, se ferme.

Ex. Témpus > #m.f *r(ndere )> rendre Zrâe >

ben rrâî > ren, etc.

Remarque. Pour le mot Jérusalem cf. supra, p 56.

Les noms propres d'origine hébraïque, Gabriel, Je^abel, Micael,

Misael, Rafael ont un « ouvert.

DIPHTONGAISON

E ouvert peut se diphtonguer quand il est en

contact avec un i ou un j (que ce contact soit immé-

diat ou non) ou une consonne palatale (c, g) qui

suivent; il se diphtongue même, dans certaines cir-

constances, quand il est en contact avec un u sui-

vant.

La diphtongaison est rare dans les plus anciens

monuments de la langue provençale.

Ex. He'rï > hier Uctum > lie'it respéetum >

respie'g proféetum > profiçg péctus > pie'it{ despic-

1. Ger, geer, dans des textes gascons, par consonificauon du premier

élément.

Page 102: Grammaire procençale.pdf

tum > despiéit *vitulum, vet'lum, veclune > viélb

fîrio > fier mélius > wmV/^ médium > mjf£ mi-

<f«« > «Zf/'a wœra) > w#r. Cf. encore met >

wiz'ra vetidédï > vendiéi ecclésiam > eigliesa (à côté

de gleisa)

Quelques dialectes (languedociens ?) ont une ten-

dance à diphtonguer e devant g non palatalisé

ainsi dans les Leys d'Amors on trouve les formes

lieg (de legir), rieg (de regir); on a dans le même

dialecte siec « *sequit).

Exemples de la diphtongaison de eu Deurn >

-Die/; Mathaeum > Mathieu cf. e^o, eo, ieu.

Lieu < levem se rencontre à la rime dans Lanfranc

Cigala grieu se rencontre deux fois, non à la

rime, dans R. Vidal et Pistoleta; cf. Levy, SuppL

W., aux mots greu, leu; sont-ce des formes dialec-

tales dans L. Cigala et Pistoleta ? Brieu se trouve à

la rime dans G. de Berguedan, Lai on boni (Mahn,

Ged., 165,3 rime avec nieu).

Parmi les verbes qui présentent la diphtongue ie,

aux formes accentuées sur le radical, citons encore

profier (analogie de fier ou venant de *proferio ?),

quier et le verbe servir dont on trouve des formes

1. Cf. encore dans le Cartuhite de Limoges, degiet, pergit\, subgietx.Dans le même Carttiîatre la tnphtongue iei est plus fréquente que la

diphtongue ie. Les formes etglûja et eyglusa sont aussi dans le Çartu-

latre de Limoges.

Page 103: Grammaire procençale.pdf

comme sierf < servit. Sofieira et ofieira qui sont

rares, mais qui paraissent remonter à un subjonctif

latin *sufferiam, *offeriam, expliquent peut-être les

formes du présent de l'indicatif comme profier.

Le verbe eissir présente des formes diphtonguées,

aux formes accentuées sur le radical, au présent de

l'indicatif et du subjonctif iesc, ieis, iesca. Cf. la

MORPHOLOGIE.

Quelquefois la diphtongue peut se réduire (iei >

i) ainsi on trouve mïl\ dans Girart de Roitssillon,

qui peut représenter la réduction de midis (Chaba-

neau). Mi, de medium, apparaît rarement (Chab.) 2.

C'est, comme milç, une forme de Girart de Roussillon

(Appel, Prov. Chr., I, 675).

La qualité de e avait changé, en latin vulgaire,

dans certains mots comme les suivants pejoi devenu

pëjor, lat. vulg. pç'ior > piejer (cf. fr. pire de *pieire)

et ferla, devenu fëria, lat. vulg. fe'ria > fiera (à côté

deféira, non diphtongué mais avec e ouvert).

CONFUSIONS ENTRE E OUVERT ET E fermé OU I. –

E ouvert du latin vulgaire est quelquefois repré-

senté par un e fermé ou même par i, par suite de

certaines influences plus ou moins reconnaissables.

L'i est amené par l'influence d'un i long final

t. Cf. infra, Morphologie, verbes.

2. Cette forme n'est pas citée dans le Suppl. IV. de Lcvy.

Page 104: Grammaire procençale.pdf

(Umlaut, mctaphonie) dans des formes comme

auxjl < avicélli; quis de *quaesï pour quaesivi; tinc de

ténuï; cf. supra, p. 54: pris, w'rec; ces changements de

timbre se sont produits en latin vulgaire; pour les

formes quis, pris, et tinc le même fait s'est produit

dans le domaine d'Oil.

Des formes comme profit, pire, pis paraissent d'ori-

gine française (l'italien profitto s'explique par la même

origine), si elles ne sont pas le produit d'une réduc-

tion de iei à i.

Ecclesia (cf. supra, p. 57) se présente sous des

formes très diverses deux ont un i à la tonique

gli\ie, gliz}\ ces formes, qui appartiennent à des

textes gascons paraissent être empruntées au fran-

çais mais l'i pourrait aussi représenter une réduc-

tion de la triphtongue iei, comme en langue d'Oil;

car dans le même dialecte (Bayonne) on trouve lec-

tum > llit (comme en catalan), chiys < sex, bisque

< exeat, pyt% <. pectus 2.

Eûig est à eslire comme dit, dig à dire.

Ingénium donne engenh, mais aussi genh et ginh13

(ginhos, enginhos, etc.). On trouve aussi gi s (pour ges,

gens < genus), mais dans des textes relativement

i. Levy, Suppl. W.,2. A. Schneider, op. laud., p. 32.

î- Un seul exemple dans Raynouard. Les Leys d'Attwrs (11, 208)

classent ce mot parmi ceux qui peuvent s'écrire de deux rnanières çomm e

sinh et ««4, trassinb et trassenb,

Page 105: Grammaire procençale.pdf

récents. Les formes en i paraissent s'expliquer par l'in-

fluence de formes où ge est protonique et passe facile-

ment à gi, comme enginhos, enginhar; d'autres

exemples du même ordre sont ginolh (pour genolh),

Ginoes (pour Genoes) etc. Quant à gis la forme

s'explique par son emploi comme atone

Neitla <^nëbulam se présente irrégulièrement avec

«fermé

Spéculum donne espelh (au lieu de espélb) et espil

(forme rare d'ailleurs). La première forme paraît

avoir subi l'influence des mots en -ilh provenant du

suffixe -ïculum, lat. vulg. -iculum, çclum. Quant à

espil, s'il ne représente pas la réduction d'un *espieil

hypothétique, il doit avoir subi lui aussi une

influence analogique. Vïscum, ve'scum a donné vÇsc

(glu) mais il a dû exister une forme vtscum en latin

vulgaire comme le prouvent l'a. prov. visc et d'autres

formes romanes en i.

Isme à côté de ésme, substantif verbal de ésmar, est

difficilement explicable; peut-être y a-t-il croisement

de ésme et de eime (avec amuissement de s).

TRAITEMENT DE E TONIQUE -N. – Vianda parait

i. Cf. les mots suivants ou de l'initiale provient d'un roman repré-

sentant a latin ginovier (Lévy, S. W. genier le texte porte gmosiar),

ginissa (de gtnissa).2. Cf. injra le traitement des protoniques.

3. Levy, Petit dict. Mais Keula n'est pas attesté i la rime. Ilpara il

vraisemblable <juela forme niula a aussi existé,

Page 106: Grammaire procençale.pdf

être la forme populaire, issue directement comme en

français, du lat. vulg. *vivanda; vivenda, qui existe

en a. prov. (Cf. Raynouard, Lex. Rom.), est une

forme savante.

Volon (fréquent dans l'expression cor volon, volon-

tiers) présente la même confusion du radical volunt-

au lieu de volent- que l'on remarque dans d'autres

langues romanes.

Les Incitent (pour exemplwri) les formes ysshempk

et ysshamph1 (II, 208). Il faut rapprocher de cette

double forme talen et talan (de talentum). Pour

talentum, les deux formes devaient exister en latin

vulgaire, l'une représentant le gr. talanton (cf. esp.

port. talante), l'autre le latin talentum. Pour yssample

peut-être avons-nous affaire à une influence fran-

çaise la forme paraît récente.

Il ne s'agit ici que de i long; bref est devenu e

en latin vulgaire. Libre ou entravé, i long tonique

donne le même résultat, qui est i.

Ex. Caminum > cami; *partïvil > partit; partitutn

> partit ;finem ">fi pimtm > pi amjcum > amie

picum > pic cïnque > cinq dïcere > dite; însulam>

isla.

i. On a aussi initnple.

Page 107: Grammaire procençale.pdf

PASSAGE DE I A E. Le participe de dicere (jlic-

tus) a donné dit en a. prov., comme en a. fr., mais il

a aussi donné det, renvoyant à dîctus, lat. vulg. dec-

tus, dans certains dialectes (gascon, auvergnat, etc.).

Cf. les composés beneçet, bene^ech, bena^et (benedic-

tuni) et mala^eg, maladif (maledictum, maudit).

Dignus donne de même digne et degne, dftih,

comme dans d'autres langues romanes.

Il y a d'autres exceptions apparentes, qui sont

communes aux langues romanes ou qui sont propres

au provençal.Ainsi on admet que frigidum est devenu frigidum,

lat. vulg. frtg'do, dans la plupart des pays romans

d'où fret et non pas frit (esp. port. frio).

Le prov. faxe, comme l'ital. élce, renvoie à *4Ucem

pour ïlicem; de même le prov. est&a, comme l'esp.

esteva, renvoie à *st(pa au lieu de stipatn.

On trouve dans B. de Ventadour cap de (au lieu

de clin) rimant avec s'esdeve. Chabaneau signale la

forme regina pour regina.

Dans le poème de Jaufre on a la forme felh, fils

on trouve aussi cette forme dans le Mystère de Sainte

Agnès (fiels) et dans le Débat du corps et de l'âme on

trouve felen dans la Complainte sur la mort du roi

Robert et ailleurs il faut donc supposer que fel a

existé en Provence à côté de filh (Chabaneau).

REDOUBLEMENT DE 1. Dans certains mots latins

Page 108: Grammaire procençale.pdf

i était suivi d'une consonne qui pouvait, en passant en

roman, se vocaliser en i dictum > diit ordinairement

cet i a été absorbé par le précédent; cependant on trouve

des formes comme finiis (ind. prés. i" p. sg.) de *finicso

pour*finisco; dus < dixit (dans la Ch. de la Croisade).

Une voyelle s'introduisait quelquefois entre ces

deux i et on a dieis.

Ce double i peut représenter non seulement i + c,

mais aussi i i, comme dans ii = ibi. Cet m a pu

devenir iei et plus tard ie, comme dans la forme du

pronom provençal moderne ie (ie vau, ie dise, etc.)

(Chabaneau)

Les formes en ii sont nombreuses dans le Mimm ial

du Consulat de Limoges diire, diis; assure; veniir,

gariir ces derniers exemples prouvent que si dans

diire, diis les deux i sont étymologiques, ils ne

représentent, dans veniir, etc., qu'un fait de pure

graphie. Il semble bien que la prononciation était

celle d'un long 2.

La graphie ii est fréquente, dans les anciens textes,

à la irc personne du prétérit des verbes faibles en -ir

et, par analogie, des verbes forts auvii, eissii, servit

dissii fe^ii venguii, tenguii;saubii

Ou trouve dans Flamenca diere, qui est peut-être

1. Notons qu'en gascon Il y a une graphie avec n qui ne provient pas

de la même source.

2. A. Porschke, op. ïauâ., p. 40.

3. A. Porschke, op. laud., p. 40-41.

Page 109: Grammaire procençale.pdf

une faute pour diire. Dans des textes de la Provence

on trouve siei pour si. On trouve aussi quiei pour

qui, et complieis pour conzplis (Chab.).

+ L. long suivi de développe dans certains

dialectes un e ou un a iel, ial. Les exemples ne

sont pas très nombreux dans 'les textes anciens

cependant on en trouve dès lexine siècle.

Ex. Mille > mial; villam ~> viala; apnlem~> abrial

(on trouve aussi, suivant les dialectes, miel, vida,

abriel) filum ~> fiai, etc. Cf. encore *nantile >

mandial; pilaw ~> piala; mais ces exemples paraissent

plus modernes (XVe s.)

I U. Le groupe iu devient de bonne heure

ieu (que u provienne de u latin comme dans rivum

> riu, rieu, ou d'une 1 vocalisée, comme dans subtiu,

sutieu de subtilis). Les formes en -ieu ne paraissent se

rencontrer qu'à partir du xmc siècle 2.

Ex. Lieiira, vieus, revkure,estku,caitieu;fieii(filunî),

sutieu

Ieu peut passer à iau, io, comme en haut limousin,

où vivef e est devenu vieure (ancienne forme) et viaure,

viore, forme moderne. En périgourdin, le groupe s'est

réduit aujourd'hui à i ou est passé à eu.

1. On trouve, dans le dep. de l'Aude, deux heu* dits appelés Oiaiels,

Oubiels (communes de Portel et de Sigean) qui renvoient à (Xths.

Ouvieh est attesté en 1175. Cf. Sabarthès, Dtrl. hp. de l'Aiulc.

2. Meytr-Lubke, dam. des langues romanes, I, 5 38.

Page 110: Grammaire procençale.pdf

Ex. rivum > net reu;

vivum >> vî et veu

aprilem > abri et a&ra<

passionem > passi et />«««< etc.

0 ouvert (p du latin classique).

Il y avait, dans l'ancienne langue provençale, deux

o, comme il y avait deux e, l'un ouvert, l'autre

fermé. L'orthographe ne les distinguait pas; mais la

prononciation était différente.

O bref tonique du latin classique donne en ancien

provençal o ouvert (o), qu'il soit libre ou entravé.

Devant « et m o se ferme (o estreit, semissonari).

Ex. Cor > cfr; rçtam > rçda; cçrpus> cçrs;

opérât > çbra; çperam ]> çbra; çlewn, çlium > pli;

çcnlum > plh; ppus > épi; *hortam > (irta Ci5w«

>cj)«j; hçminem > fcow, etc..

DIPHTONGAISON

Comme e ouvert p ouvert peut se diphtonguer2

dans certaines conditions, dont la principale et

peut-être la seule est qu'il soit suivi (en contact

immédiat ou non) de i, j, c, g, et quelquefois de u.

i. Chabaneau, Gravi, hm., p.^49.3. Cf. C. Voret/sch, Zur Gescbichte der ïhpbtongierungim Altpinen-

\(ihschev (l'esigabe Suchier, Halle, 1900).

Page 111: Grammaire procençale.pdf

La diphtongaison de p est en ancien provençal rela-

tivement récente elle n'apparaît pas dans les plus

anciens monuments de la langue (Boèce, Chanson de

Sainte Foy).

La diphtongaison se fait, suivant les dialectes, en

ue ou en uo. Le Sud-Ouest paraît avoir préféré la

première, ainsi que le Limousin et l'Auvergne en

Languedoc on trouve ue et uo, de même qu'en Pro-

vence 1.

La prononciation de u, dans uo, ue, était sans doute

û, comme le prouve le passage de u à i dans de nom-

breux dialectes modernes cpclum > kioch (Mont-

pellier) np'ctem > nioch (ibid.); fç'cmn > fio (Pro-

vence), etc.

Cependant il est probable que, dans certains dia-

lectes, la prononciation w du premier élément de la

diphtongue uo, ue a existé, comme le prouve aussi la

prononciation moderne hpdie > ici à Montpellier,

mais ouéi, aouéi à Toulouse, béi en Narbonnais fio

en Provence, houec (et hue) en Gascogne.

Les deux formes en uo et en ue se trouvent sou-

vent, dans les textes anciens, dans le même dialecte;

ainsi le Cartulaire de Limoges offre pêle-mêle les

formes fuoe et fucc cette dernière s'est surtout déve-

loppée aux xive et xve siècles.

i. Il y a quelques cas de réduction de ne à u ci gascon bue enueget enug etc.

Grammaire àetancien protençal. 4

Page 112: Grammaire procençale.pdf

Pour focum, jocum, locum, etc., on a les formes sui-

vantes

Fçcum > foc, fuoc, fuec

Jôcum > jçc, juec 2 (juoc ?).

LÇcum > l$c, luec, luoc (formes mod., lioc, lio).

Ajoutons les mots suivants

Cçcum >c$c, cuec et cuoc

Ciçcum > gruoc et gmec

Sôcerum, sacrum > j<ç«, suegre, fém. suegra^.

Voici les exemples les plus importants de la

diphtongaison de (S (avec quelques formes modernes).

Influence de long final (JJ, niant, métaphonie).

Ex. germ. urgQll > orgflb et orguelh {erguelh),

(orguçlh a sans doute aussi existé).

Pçtui a donné poc, puec, puoc4.

O suivi du groupe et.

Ex. Octo > ueit (lang. mod. i/«75 fo/V, etc.),

uoit, uoeh (Montpellier, iocV) coctum > cueit, «/^

<r«où, cuoeh nocteni > «t<£tV, nuech (lang. mod. «^7,

catalan nit, de nüeit, nieit); nuoit, nuoeh (nioch, Mont-

pellier).

O suivi des groupes c'l, x.

1. Au), fia (Provence), fioc, Montpellier, jic, Nontron.

~fxf~f~, au2. Juec est <t la rime dans Flamenca cf. Levy, Suppl. Wœrterbucb, au

mot joc.

j. On trouve encore pour ce mot socre, so^fi et, eu ancien béarnais,

soer, soei, sui. Levy, Suppl. Wœrterbuch.

4. *Mpvuï pour mot't donne aussi wçc et w«??.

Page 113: Grammaire procençale.pdf

Ex. Oculnm, oc'lum > uelh, uolh (iol, Montpel-

lier el, Toulouse) coxam > cueissa, clloissa, coissa.

Groupes o + dy, ly, iy, vy, etc.

Ex. Hgdie > uoi (ioi, Montpellier) uei (vei,

bei Toulouse). Mçdium~j> muech (rnech en Narbon-

nais) muocb (tnioch, Montpellier). Pçdium > puech

(mod. pech) puoch (mod. pioch) 2.

Fplium, fvlia > fuelb, fuelha fuolh, fuolha.

Cprimn > cuer et cuor (cm et cuir dans des. manu-

scrits de Girart de Roussillon, cur dans des textes

bordelais; auj. Mer, kior, ker, etc., suivant les dia-

lectes).

Plfoiam (pour plçviam > cat. phija^) >plueja (et

plnoja ?).

Trçjam (pour trçiani) ^> irueja (mais cat. trvjd).

Pç'stea, *postius > pois, pueis, puois.

Groupes p -f- u, v (p ?).

Ex. Bâvem > buç'u (mod. big'u) et par analogie4

(w«w (au lieu de çvunî) > ?^« (mod. #m). N&vum >

nç>u, miçu, nneu nçvam > nnova, nueva.

Opus se trouve aussi, mais très rarement, sous la

i. Et, par l'intermédiaire de iei, jei dans les dialectes gascons mo-

dernes.

2 Cf. les nombreux noms propres Puecb, Pecb, Piocb, Delpech, Del-

puecb, Deipueg (De ipso podio). Delpruch (Corrèze), etc. Dupuy est une

forme francisée.

3. Pluja se trouve dans Flamenca. Levy, Suppl. Wœrterbuch.

4. D'après Mejer-Lubke (Einfubrung, § 109, 131), il n'y a pas ici

d'influence analogique ovum devenu omit a subi une dissimilation et o

s'est ouvert.

Page 114: Grammaire procençale.pdf

forme diphtonguée uops la forme ordinaire est

ops.

Aux formes du présent accentuées sur le radical

des verbes cobrir, obrir, sofrir, on trouve également la

diphtongue ue; cf. infra, la conjugaison de ces verbes.

Cf. aussi le chapitre de la conjugaison pour les verbes

probar, trobar, mover, etc.

Dans certains dialectes modernes, en Provence

surtout, il s'est produit une autre diphtongaison soit

devant n, soit en syllabe fermée devant r (et même

devant d'autres consonnes). Ainsi certains dialectes

provençaux (Toulon, Marseille) connaissent des

formes comme moitart (mort), pouarc (porc), vouas-

tro (vôtre), bouan (bon), coiiar (cœur), etc.

Cette diphtongue wa peut se réduire au second

de ses éléments et on a vastro, frant (pour frouant,

front) dans la Drôme (Crest, Montélimar. Chab.) 2.

DIPIITONGUE ou, an.– 0 -f-

u donne on et, dans

certains dialectes, au cx.diem javis >dijpus et dijaus

Castellum nçvmn > Casielnçn et Casielnau bçvem >

bi$u et biau nçvem > «jîk et nau mçvet > won

1. R et « sont des consonnes-voyelles et peuvent se résoudre en ar,

an

2.(r,

Jeg)-

trouve dans Roch Grivel, Poésies, Tbéâlie patois, 2' éd., Valence,

1878, p. 10, couanto remoitanto foutirço, coimsto p il, naste

(notre).

}. Cf. Fanum jovis > Fanjaits (orthographe officielle fctujeanx) dans

l'Aude.

Page 115: Grammaire procençale.pdf

– 77 –

(jnau, gascon), *plàvit > plou et plau. Les formes

en ou sont les plus anciennes. Cf. un traitement du

même genre dans pauçe venant de pouxe. (pouce).

0 ouvert -f- NASALE. 0 suivi d'une nasale (n,

m) se ferme.

Ex. Hçminem > orne bçnum > bo pçnlem >

pçn fçntem > fpn. Les dialectes modernes ont des

formes en o ouvett (fon, pçn, à Montpellier) et en o

fermé foun, poun, dans la plupart des dia-

lectes

Cependant si la nasale est mouillée, et que la

voyelle ne se soit pas diphtonguée, ç peut rester

ouvert.

Ex. Lçtige > lonb et l(mh cpgnlta > cçinda (à côté

de cuenda, citenhda 2).

0 (lat. class. u, o).

O long latin (fermé) tonique a donné en ancien

prov. un o fermé (estreit, semissonatî) Il est écrit o

jusqu'au xive siècle mais il devait avoir un son

approchant de l'ou moderne français et on ne s'éloigne

pas trop de la vérité en prononçant dolor, doit-

lour (phonétiquement dulur, u = ou français).

1. Cf. encore trou (tonnerre) en languedocien moderne et trçn (Pro-

vence).

z. Soitb, souci, soin (dont l'étymologie est d'ailleurs obscure) se pré-

sente avec un o terme ou un o ouvert. Grandgent, Old Provençal, § j6, i,

donne encore sQrrtuiuttt SQtth et suenh

Page 116: Grammaire procençale.pdf

Ex. Dolo'rem > dolçr rûbeum ~> rçge pastçrem >

pastçr muttum > wwf

Dans le dialecte marseillais moderne le suffixe

latin -ônem a donné -/«z -passien, devocien, au lieu

de passion, dévotion. On trouve déjà des formes sem-

blables dans le Ludus Sancti Jacobi, écrit à Manosque

à la fin du xve siècle (Chabaneau).

Remarque 1. -Dans la Vida de Sant Honotat (début du

xivc siècle) on trouve vout\, crout^. Dans les Joiesdu Gai Savoir

(cf. l'éd. A. Jeanroy), qui sont du xive et du xve siècle, les

formes en ou ne sont pas rares.

Remarque II. Le mot mot est toujours en o fermé dans

l'ancienne langue et il l'est resté dans quelques dialectes mo-

dernes comme le limousin. *Rùclum a donné tçt dans l'ancienne

langue, mais les dialectes modernes (languedocien) connaissent

tout qui renvoie à un o fermé.

CHANGEMENTS DE 0 EN O, U

Dans un assez grand nombre de cas p fermé tonique

a subi des changements, qui remontent pour la plu-

part au latin vulgaire.

Nous avons signalé plus haut plovia et troia, ainsi

que ovum, dont l'o a changé de timbre. Il faut y

ajouter bôia, devenu en a. prov. bgja (entrave) avec

o ouvert.

Dans les mots suivants, û en hiatus s'est transformé

non en p, mais en ce sont fui, eni, *diii (pour

duo), *illïïi (pour illi), graein, qui donnent en pro-

Page 117: Grammaire procençale.pdf

vençal fui, cui diii, lui, grua, avec u et non avec o

fermé. Ces changements remontent au latin vulgaire.

Cf. supra, p. 36.

D'autre part, dans les formes du présent accentuées

sur le radical des verbes indhorai pejorar, on trouve

1t melhâra, pejiira pour cette dernière forme on

peut admettre l'analogie- des verbes comme jurar,

conjuiar; mais pour melhura l'influence analogique

est moins visible, à moins que, à son tour, pejura

n'ait influencé melhma.

L'analogie a exercé aussi son influence, dès le latin

vulgaire, sur les mots suivants cçbra (au lieu de

cobra, qu'aurait dû donner [re-]cûperat) on admet

pour ce mot l'influence analogique de *chperii, qui

lui-même d'ailleurs est irrégulier, mais dont l'à s'ex-

plique par la confusion de liperio et de aperio.

Pour cçsta « constat) les Leys d'Amors signalent

une double prononciation (Leys, I, 52). Pour Pente-

cçsia avec un o fermé, cf. infra, traitement des voyelles

grecques.

Sçbra < siipei al, à côté de sgbra (régulier), s'ex-

plique par des raisons d'analogie (cf. cçbra).

Colôbra correspond à une forme en o ouvert du

latin vulgaire, comme en sarde, en espagnol et en

français 2.

1. Cf. Lienig, p.65, où l'on trouvera les renvois au Donat, aux Leys,

etc.

2. Mejer-Lubke attribue (Giam.l. 10m., I, § 130) le changement de

Page 118: Grammaire procençale.pdf

L'o de nôra (lat. niirus noms dans les inscriptions)

a changé de timbre en latin vulgaire, comme le

démontrent le provençal nçra, l'esp. nuera, l'ital.

nuora, qui dénoncent un o ouvert. On admet, pour

ce mot, l'influence de Yç tonique de s(>ror, de même

que l'on explique le passage de nûptiae, nôptiae du

latin vulgaire à iwptiae > nçssas par l'influence de

nçvus

Danôra se présente en ancien provençal plus sou-

vent avec un o ouvert qu'avec un o fermé. Tocar,

dont l'o paraît avoir été ouvert (*tôccare), présente

aussi les deux prononciations 2.

Deçrsmn devenu déjà diosum, diusum, en latin vul-

gaire, sous l'influence de susum, donne jus.

Uis, mis, us se rattache, comme le français huis, à

une forme vulgaire *ûstium pour ûstium.

Les formes dérivées du lat. harundo (arendola, ran-

dola, ètc.) ne peuvent s'expliquer que par une forme

du latin vulgaire *barindo (cf. des formes roumaines

et siciliennes postulant le même substratum, Meyer-

Lubke, Grain., I, § 135, 386).

Le doublet luiria à côté de loira (loutre) de lpt1 ia

s'explique peut-être par l'influence du yod.

pen 0 à l'influence d'une labiale on peut admettre avec plus de vrai-

semblance l'influence d'un groupe dont le second élément est une

liquide: l'explication vaudrait pour c^bm, spbra, colpbra,

1. Grandgent, Old l'rov., §3 5, Rem. I.

2. Lienig, p. 6j.

Page 119: Grammaire procençale.pdf

Quand ù tonique est suivi de d + yod, g -yod1t

(stâdium, refùgium) ou du groupe ng ou gn ( jungere,

unge1 e) il arrive que cet m, au lieu de passer à o fermé,

devient il.

Ex. *Studiat^> esltija2 refùgium > refug jungere,

ungere > junba unher (formes rares d'ailleurs, les

formes en onh sont les plus fréquentes de beaucoup)

pugnum ~> punh (à côté de ponb). Refug a-t-il à son

tour influencé fug defugit, lat. vulg. fâgif}

On a aussi btdh et bolb, de bûllit. Même traite-

ment dans *inpdium > enueg et enug (mais ici il y

a réduction de ue à m).

Côgitat est devenu cuida, cnja, présentant le même

traitement que le français cuidier, ind. prés. iie p.

sing. cuit le lat. vulg. devait avoir pour ce verbe

la forme côgitat.

Enfin dans tuig, tug, itih, nous avons le représen-

tant d'une forme tçtti, où Yo tonique a été transformé

sous l'influence de /long final (Umlaut, métaphonie).

Cf. encore, dans la conjugaison, des parfaits en -ne,

comme comic (attesté par les rimes) et renvoyant à

*cogn(nmî.

1. Et peut-être avec tous les groupes dont le second élément est un

yod on a fulhas (Levy, S. W.) à côté iefuelbas.

2. Substantif verbal estug,es/uch, estiiicb, étui

Rapprochons de ces mots augùiium devenu agurium en latin des

Gaules d'ou fr. e ur, prov. ugur.

Pour unb, punh, bulh, cf. Leys â'Amott, II, 194, 208, et Lienig, p. 64.

Page 120: Grammaire procençale.pdf

Remarque I. Populum (peuplier) a donné en a. prov.

pibol. L'o tonique latin a subi dans la plupart des langues romanes

des modifications asse7 difficiles à expliquer cf. ital.pioppo, esp.

chopo, port. cboupo, roum. plop, cat. clop. Plusieurs de ces formes

s'expliquent par une métathèse *plopus au lieu de pop'lus. Peut-

être l'arbre et son nom ont-ils été empruntés par les Provençaux

à l'Italie.

Remarque II. Les mots étrangers (noms propres) et

les mots savants en -on (de -ôriuni) présentent o ouvert au lieu

de o fermé.

Ex. Marrçc, Peiiçls, Micçls, Cardolh, Capdolh, Amans, Gtons,

Si son (mais Tiçus)'. 1.

Noto'i i, ajulpt i, Consistai i, etc.

V

u latintonique (dont

la prononciation était oii)

s'est maintenu dans l'orthographe.

Ex. durum > dur; maturum > madur; securum >

segur; agurium (lat. cl. agurium) > aiir, etc. mais

le prononçait-onil ou bien ou? On n'est

pas d'accord

sur ce point2; nous tenons pour la prononciation ù.

Les documents anciens comme leDonat^ proensals

et lesLeys

d'Amors ne donnent à ce sujet que des

renseignements contradictoires. La prononciation «

1. Exemples tirés du Domil Proensal. Pour les noms où o est suivi de

n, o devrait être scmissonan, fermé pour les autres, Cardâlb et Capdrlb

paraissent renvoyer à des formes en ôtlitm, provenant du celtique -ôia-

lum. Cf. Grcehler. Ueber Ursprung der fr. Ortsnamen, p Xl8.2. Cf. la bibliographie de la question dans Meyer-Lubke, Die Aus-

spitichc des altpfov. u, in Miïanges JVihnotte, p. 377 et sq. Cf. aussi

Lienig, Op. laud., p. 54 sq., qui'se dédire pour la prononciition ou.

Page 121: Grammaire procençale.pdf

(français et provençal; catalan ou) paraît être due à

une influence celtique'; mais il se peut que la pro-

nonciation celtique ait été influencée à son tour par

celle des peuplades qui habitaient la Gaule avant les

Celtes.

Le passage' de ou à il semble, au point de vue phy-

siologique, bien improbable depuis les Leys d'Amors

(milieu du xive s.).

De plus le traitement de 1t dans les mots suivants

paraît bien prouver en faveur de la prononciation il.

Ce sont les mots piu%e, miol-miolo, iiure (lat. pâlicem,

mùlum-mùlam,*sûberum, desiïber, liège).

Dans pûlkem, sàberum devenus pul'cem, YM&'fMH!, 1

et b se sont vocalisés d'où pùu%e, sdute, où le second

élément de la diphtongue égale ou, et, par dissimila-

tion du premier ii en i, piuze, siure.

Dans mûlutn, cûlum, un o s'est développé entre «

et l2 d'où mùol, cilol, puis plus tard miçl et kioiiU

(Montpellier cùu, cùou ou plutôt héu).

M. Bertoni 4 a confirmé la théorie de Meyer-

Lubke que nous venons d'exposer, en apportant à

son tour des arguments d'un autre ordre. Il s'agit de

1. Si toutefois le celtique a connu u =_ oh, ce que nient plusieurs

linguistes,comme M. Grammont, Rev. lang. rom., t. LX, p. 118.

2. Comme un e ou un a se développe entre 1 et 1; cf. supra i.

3, On aurait dû avoir cnçl, kipl, qui ne paraissent pas exister c'est

que

l'accent n'a pas changé dans ce mot-là et la diphtongue y est restée

descendante, du moins en montpelliérain, car dans les dialectes narbon-

nais, toulousains, etc., le mot est tiouly avec diphtongue ascendante.

4. Annales du Muiiy 1913, p. 472.

Page 122: Grammaire procençale.pdf

la palatalisation, dans des textes du moyen âge (fin

du xme s.), de initiale devant i lhi, Ihioura, etc. Or

on trouve aussi Ihutp, ce qui prouve que pouvait se

palataliser aussi devant û, son très voisin de celui de

i, tandis qu'il n'aurait pas pu se palataliser devant ou

L'ancien provençal paraît avoir changé plus tôt

que le français la prononciation latine u (ou) en ù.

Quant au catalan il aurait eu, à ses origines, û, comme

le provençal la prononciation ou y paraît d'origine

castillane.

Remarques. Le lat. sûdica pour meidu a donné réguliè-

rement en a. prov. suga (suie) et suja suivant les dialectes mais

la forme sue/a postule une forme du latin vulgaire avec o ouvert

'sôâicam.

Humilem a donné humil et outil; autres formes imil et imol

(simple métathèse de omit, ou remplacement du suffise atone -t/

par le suffixe -ol cf. la formation des mots).

DIPHTONGUES

An

Au latin se maintient.

Ex. Causant > causa; pausam > pansa le^aur,

aurt taur, laur; pane, rauc\ gang2.

i. Les doublets jupa etgîpa s'expliquent peut-être p.ir le passade de 1t

à i sous l'influence de la chuintante; la forme jopa, qui correspondrait

assez bien a l'arabe ttjoubba, ne paraît se racontrcr que d.ms des textes

relativement récents dèuvés gipel, gi/mn, côté de jupff, jupon2. Ou a aussi joi et joir, qui soin des emprunts faits àla langue d'Oïl,

probablement aux dialectes voisins de !a langue d'Oc (poitevin, sainton-

geais).

Page 123: Grammaire procençale.pdf

Au provient encore, en a. prov., du groupe au (av)

où « semi-consonne est suivi d'une voyelle.

Ex. Clauem > clau; cavus > caus; -*auicam,

aucam~> auca (a. fr. oue). Pictauum > Peitau; An-.

degauum > Anjau.

Au provient aussi, comme nous l'avons dit plus

haut, d'une transformation de ou dans certains dia-

lectes Fanjaus, dijaus, nau, etc.

Dans paraula la diphtongue est amenée par la voca-

lisation de b de parabola, parab'la; cf. tabulant >

taula fabulam ~>faula.

De même, dans certains dialectes où suivie d'une

consonne s'est vocalisée, la diphtongue au provient de

a + l alter > autre; cf. les rimes en aus chez cer-

tains troubadours (par exemple Rigaut de Barbezieux).

Dans fau venant àefagumÇa.. îr.fou) la diphtongue

a été produite par la chute du g intervocaliquc,

chute qui remonte sans doute au latin vulgaire.

Avol peut se réduire à aul (Leys, I, 54).

Claustra, pluriel neutre de claustrum, se présente,

dans certains dialectes modernes, sous la forme clas-

tra; les dialectes anciens ne paraissent connaître que

claustra, ou la forme crausta.

Cauda s'était réduit a céda en latin vulgaire, d'où

c(n.

Onla se rencontre à côté de anta (germ. hatmiia);cette forme paraît avoir été empruntée au français.

Page 124: Grammaire procençale.pdf

On trouve aussi quelques formes françaises comme

or, trésor.

La pseudo-diphtongue oa se rencontre en a. prov.,

au moins à l'époque des Leys, dans les mots suivants:

moa, doas, coa (queue), vanoa (courte pointe, de lat.

*vannua, de vannus ?). Les deux éléments, disent les

Leys (I, 46),se prononcent en une seule émission de

voix à l'intérieur des vers mais à la rime a et o

forment deux syllabes. A l'époque classique, dit Lie-

nig (p. 112), les deux voyelles sont distinctes et

forment deux syllabes.

Pour les traitements de ae, oe, cf. supra e ouvert et

e fermé. Notons que dans la pseudo-diphtongue ae

de aerem (prononcé sans doute ae-rem en latin vul-

gaire) le second élément s'est dissimilé en i air,

aire; trabere (*tragere ?) > traire.

Dans freul la diphtongue eu provient de e o par

chute du v intervocalique defrevol. Cf. encore aul de

avol et diaul de diavol. Dans teun, teune de tennem, il

y a eu métathèse; cf. encore treuga, de iiegwa, tr-e-

gua.

La diphtongue ni peut se réduire à h en ancien

provençal; on a ainsi altnti etaltru, lui et lu, destrui

et destru; *intium a donné nis et us, pertusium pertuis

et pert1lS

Il s'est produit des confusions entre les diphtongues

ei et ai, qui sont phonétiquement très voisines lei

Page 125: Grammaire procençale.pdf

pour lai (v. 45, 90, 658), gueiamen pour gaiamen (v.

79), dans Daurel et Beton. Dans le même poème on

observe le passage de la diphtongue ai à ait et de ei à

eu bauip pour baizp, peureiras pour perieras, Peittieus,

veurtt{j£) pour veiret\, etc.

Les diphtongues ou triphtongues d'origine proven-

çale sont traitées au vocalisme (Dieu, ieu, sieis, pieiti,

nou-nau, dijous-dijaus), quelques-unes au consonan-

tisme (chute du c ou du g intervocaliques, vocalisa-

tion de l et quelquefois de b, p), traitement d'une

consonne + yod, quelques-unes, plus rarement, à la

conjugaison ait -pu de *habunt pour habent et futurs

en ars-ou (3e p. pi.). Cf. encore plus loin le para-

graphe sur la synêrèse et la diérèse 2.

VOYELLES GRECQUES

L'upsilon des mots grecs passés (pas l'intermédiaire

du latin vulgaire) en provençal est traité d'une façon

variable suivant les mots ce traitement différent

tient à deux causes 1 ces mots ont été empruntés à

des époques diverses; 2° upsilon n'avait pas de cor-

respondant régulier en latin.

1. Cf. Paul Meyer, Daurel et Béton, Introd., p. LIV.

2. Le classement et le dénombrement des diphtongues provençales a

été fait par Mahn, dans sa Gratnwatik der altpiov. Sprache,^ 1U6-154.

Page 126: Grammaire procençale.pdf

Remarque. « L'upsilon s'est prononcé ô, e jusqu'auvme siècle ». Meyer-Lubke, Gram. lang. rom., I, § 17. Dans

les mots empruntés avant l'ère chrétienne, upsilon était rendu paru latin a l'époque de la République, on employa y prononcé u.

Meyer-Lubke, ibid.

Gryllus a donné grilh et grçlh; le premier suppose

que y est devenu i et le second qu'il était devenu e

en latin vulgaire. Le mouillement de est d'ailleurs

peu clair; il y a sans doute une influence des nom-

breux mots en -ilh. *Otyzjim (pour oryxflni) a donné

ris (mais esp. arro%).

Gypsus a donné geis (avec un e fermé (Levy, Petit

Dict.); on a aussi gis (texte de Bayonne). Aujour-

d'hui on a geis avec un e ouvert dans la plupart de

nos dialectes méridionaux.

Myrlam est représenté par mirla, mur ta et nfrla.

Muxatn a donné mica en a. prov., mais méco dans

certains dialectes modernes (narbonnais).

Amygdalam, devenu amendola en latin vulgaire,

donne atiifnin (où l'e fermé paraît provenir de n qui

suit) et amçla.

Upsilon peut donner aussi un o fermé cruptam,

devenu crçta en latin vulgaire, a donné ciQta en ancien

provençal (a. fr. croule*).

Codçn, cockhib renvoie au lat. vulg. rudçnhim (gr.

y.uoo')vtsv), cod(mium.

ZD

i- Cipla, fr. ctotte, avec un 0 ouvert, est d'origine germanique.

Page 127: Grammaire procençale.pdf

Les représentants de buxida (gr. r.&fii, de îiu;rç)

sont nombreux (sept formesdifférentes

dans Levy,

Pet. Dict.); ils ont tous un o fermé.

L'omicron correspondait à peu près à l'o fermé du

latin vulgaire l'ancien provençal Pentecôsta (dial.

mod. Pantacousto), a. fr. Pentecousts, est régulier.

Tornar, dont l'o correspond aussi à un omicron, a un

o fermé aux formes accentuées sur le radical tpin,

tçrnas. Dôga (gr. 8o-/ïj) a un o fermé. Cçlp renvoie

au lat. vulg. cçlaphus, renvoyant lui-même au gr.

xsXa?s;; ici l'otnicron est traité comme un o ouvert.

Le gr. y.aj|j.z se présente en a. prov. sous la forme

cauma les dialectes modernes connaissent calimâs,

dont le développement phonétique, si le mot se rat-

tache directement à cauma, n'est pas très clair

Pour l'e de ecclesia, cf. supra.

Eu protonique passe à au dans raumat% (de reuma

-f-suff. at%).

Remarque. – Le représentant provençal du latin-grec apo-

thfca (gr. àrcoOrixTi)est botiga, cf. fr. boutique, esp. port. bolica,sicilien putiga, mais ital. bottega. Cette dernière forme renvoie

directement au lat. apotheca; les autres formes doivent renvoyerà une forme du bas grec et avoir conservé le son i que i\ toniqueavait dans la babse grécité; les Grecs devaient fournir, sur les

bords de la Méditerranée, des commerçants et des droguistes,des pharmaciens et des boutiquiers

I. La consonification de u en 1 est connue dans certains dialectes dunord de l'Italie (cf. anc. gascon dehna et dtuma) mais l'explication de i

comme phouème intercalaire est assez obscure.

Page 128: Grammaire procençale.pdf

VOYELLES ET DIPHTONGUES

GERMANIQUES

Les voyelles et les consonnes des mots germa-

niques empruntés par l'ancien provençal ont été

traitées différemment, suivant l'époque où s'est fait

l'emprunt.

D'une manière générale les sons germaniques des

mots passés en latin vulgaire ont été rendus par les

sons latins correspondants ou par les sons les plus

rapprochés. Nous ne donnerons ici qu'un aperçu

sommaire du traitement des voyelles toniques (et

quelquefois atones, par exemple pour a) et des diph-

tongues.

A tonique libre ou entravé se maintient intact.

Ex. Brasam > brasa; blavam > blava; scac >

escac salam > sala.

Suffixe -an J> ier.

Ex. Sparwàrl > espawier; Walthârl > Gantier;

Wartnhârï~2> Gai nier, etc.

Protonique ou posttonique, l'a germanique se

maintient comme l'a latin.

Ex. Alisnam > alfcna (avec métnthèse en lang.

i. Voir, pour plus de diluils, E. M.ickel, Die germnmscben EUmenle in

lier franzçesuchen und piovenxalischcn Sptache, Heilbronn, 1887 (Extraitdes Fraiiqxsisclje Studten, VI, 1).

Page 129: Grammaire procençale.pdf

mod. aligna); wadanjan > ga\anhar Hadamar^>

Adamar kamarlink > camarlenc ha ring > harenc,

agaçant > agassa.

E ouvert germanique reste en a. prov. e ouvert

Ex. Béra > (fr. bière, cercueil) prov. fe'ra. Il s'est

cependant diphtongué dans tiera, tieira, rangée (a.

fr. tiere, ital. /zera emprunt à l'italien?).

De même en syllabe fermée *heriberc (tiré du

germ. hertberga) > albére; helm > «'/?« &r/a >

Béria s(k)leht > escléi (pur). Cf. encore les noms

propres en -bert Lambert, Robert.

E ouvert germanique suivi d'une voyelle se diph-

tongue en ie dans les mots suivants spéot > espieu

(et espiaut); streop, stre'up > estrieup; ajoutons d'ail-

leurs qu'on trouve aussi les mêmes mots non diph-

tongués espeut et estrenp, et que fëod a donné feu et

fieu.

E fermé germanique reste e en provençal.

/long2 reste intact.

Ex. Rik > riche; nombreux noms propres en -n^

Aldric, Albaric brida > brida gris > ^> w.

0 ouvert germanique reste ç en ancien provençal

(à moins qu'il ne soit diphtongué).

I. Cependant litge (fr. lige) pour lege du germ. ledig indique une

hésitation entre e et i Maclel, pass., cf. surtout p. 104. Cette hésitation

serait due à l'influence de la palatale finale.

2. 1 bref est devenu ferme, comme en latin vulgaire.

Page 130: Grammaire procençale.pdf

Ex. Hosam > hôsa (a. fr. huese, heuse); urgoh >

or^ô/i (et, avec diphtongaison, orgnelh, orguolh) sk'pt

escot.

0 fermé se maintient intact.

Ex. Shçta ~> estçta, escçha; blç%~> W(«

U donne u.

Ex. Drûd > rfrw/ ir«/« > Jr«m bvk > i«f ifo»n

+ a > escûrna; Hrcgo > Hccc, Uc.

U bref germanique était passé à o en latin vulgaire;

d'où o en a. prov.

Ex. Biirg > borc biikk > boc 5f//r)« > «(or

5«/>/>fl>- sopa.

DIPHTONGUE Au. – La diphtongue ait tonique se

maintient; quand elle est suivie de a, le second élé-

ment passe à v.

Ex. Blaua > blava; blau > Wa;j; mm;- > .«mr;

ra?« > rfl(« (roseau, a. fr. ros); pauta > pauta

(patte) haunita donne anta et non aunta; la nasale

a sans doute amené de bonne heure la réduction de

la diphtongue. Onta se rencontre également mais

cette forme est moins fréquente et paraît empruntée

au français.

La diphtongue germanique ei (accentuée ou non)est rendue par ai.

Ex. Germ. heigeio > aigion; hit > lait (laid);

Page 131: Grammaire procençale.pdf

weigaro > gaigre; Adalheit > Avalais. Dissimilation

et réduction à e dans £7oî/;{ < Heilwidis

Dans les plus anciens mots germaniques entrés

dans le latin vulgaire avant la formation de la langue

provençale (ou française), la diphtongue germanique

ai, qui n'existait pas encore en latin vulgaire, est

rendue par a, en syllabe tonique comme en syllabe

protonique.

Ex. Haist + ivum > astiu; waidanjan > gaza-

nhar; fraid + ellnm > fradel et fraidel (scélérat);

bain > ban et fém. bana (corne) 2; noms propres

Gailbei t > Gaubert, Jaubert; Gailfrid > Gd/ /a/-

fré, Jaufré.Les emprunts plus récents ont gardé ai, soit tonique,

soit protonique.

Ex. Faid ire > faidir (exiler); Haimo + s >

Aimes.

VOYELLES PROTONIQUES

II faut distinguer, parmi les voyelles protoniques

celles qui sont initiales d'un mot, celles qui sont en

syllabe initiale sans être elles-mêmes initiales, et

enfin celles qui se trouvent entre la syllabe initiale

et la syllabe tonique.

1. Millardet, lac. laud p. ixxxix.

2. Cf. pour plus de détails Mackel, hc. laud., p. n; sq. Les diph-

tongues ai et « représentent des sons très voisins dans les anciens dia-

lectes germaniques cf la prononciationei = a[ en alleiiian 1 moderne.

Page 132: Grammaire procençale.pdf

Les voyelles protoniques qui subissent le plus de

modifications sont celles des deux premiers groupes

initiales et en syllabe initiale.

Les changements qui se produisent dans les

voyelles protoniques sont conditionnés par des in-

fluences d'ordre divers parmi celles-ci on peut

compter la confusion des préfixes (per au lieu de

pro, prae au lieu de per, ex au lieu de abs, etc.) et

surtout l'influence de certaines consonnes qui pré-

cèdent ou suivent la voyelle en premier lieu les

palatales (g, j, c), en second lieu les liquides (l, r),

la nasale (n), la labio-nasale (m) et les labiales, prin-

cipalement f.

De plus, quand il s'agit de mots atones (préposi-

tions) ils sont soumis aux lois de la phonétique syn-

tactique et deviennent protoniques par rapport aux

mots suivants sur lesquels ils s'appuient.

La voyelle protonique ne subit pas la diphtongai-

son pour l'e et l'o on ne distingue pas les voyelles

ouvertes des voyelles fermées toutes sont fermées.

A (ET AU) PROTONIQUE.

A initial reste amar, atnor, avenir, avenidor, etc.

Mais il semble que, d'après les Leys, a ouvert deve-

I. Les formes obrir, fr. vuwh renvoient à *operire, forme du latin

vulgaire (influencée par cooperire, coperirc) et non à apeuré On trouve

aussi ubur; cf. uijra passage de o protonique à u

Page 133: Grammaire procençale.pdf

nait semissonan (fermé). Ainsi du%t, tdlhi, parti;

mais <»«$, falhi, parti (Lienig, p. 67). La diphtongue

au se maintient également.

Ex. *Ausart > awpr; auâire > au^ir; aucellum

> aucel; auraticum > auratge; cf. encore auiolum

~> aujol *aucidere (p. occidere) > aucir; germ. hau-

nire, aunire > aunir, etc.1

Cependant angustum et augurium devaient être

devenus agustum et agurium dans le latin vulgaire,

car ils sont représentés en provençal par les formes

agçst, afot, agur, aûr; la forme augur existe d'ailleurs,

mais l'ensemble des langues romanes confirme que

la forme du latin vulgaire était agurium.

Quant à escotar, il ne provient pas de auscullare,

mais de *excultare, par changement de préfixe. Lau-

%ert à côté de lazert est sans doute dû à l'influence

du catalan llauert.

PASSAGE DE A PROTONIQUE A E. A protonique

initial ou en syllabe initiale en contact avec r peute

passer à e, les groupes er, ar étant phonétiquement

très voisins (les groupes re, ra le sont moins). Ainsi

ar, ara (de ad horam, aora, ara) employé comme pro-

clitique devient er, era. Le germ. warjan a donné

garir et guerir. Araneam a donné aranha et eranha

1. Le mot aondos <] *abunàosus se présente au xive siècle sous la forme

andos; cf. Joyas del Gay Saber, éd. Jeanroy, V, 62; Cavalier Lunel de

Montech, Appel, Prov. hiedita. Cf. ttifra, diphtongue ao protonique.

Page 134: Grammaire procençale.pdf

cette dernière forme est devenue iranho dans de nom-

breux dialectes modernes

Inversement le radical germanique gran de *gran-

ônem a donné, dans la plupart des langues romanes, des

formes en e, i a. prov. grenon, grinon (moustache).

Dans le nom de lieu Grignols (Dordogne), ancienne-

ment Gragnol (B. de Born, Pois Ventadorns), les

groupes gr, gn ont contribué au passage de Gra initial

à G/» (par l'intermédiaire de Gre).

A en syllabe initiale précédé d'une chuintante peut

passer à e et même à i. Chival, chivalier sont des formes

anciennes (Chabaneau). Januarium a donné genier et

jinier.A suivi d'une nasale peut aussi passerà e ou i. Ainsi

pour manjar on a, dans les textes anciens, menjar,

minjai et m'mhar (ces deux dernières formes sont sur-

tout gasconnes). On a aussi engoissa de ançustiam

(devenu peut-êtreingrrstia,engrastia en latin vulgaire) 2.

Cf. eslreugolar à côté de estrangolar <; strançulare.

Cf. encore engiiila, à côté de qnguila. Dans tous

ces mots la nasale qui suit a a contribué à modifier

le timbre de cette voyelle.

A CONTREFINAL. A contrefinal suit, d'après la

1. Tatiragno, estaiiragno et autres formes des dialectes modernes reu-

voient un nom compose tela aranea.

2. On trouve dans l'Aude un nom de lieu, L'Engoust, qui paraît bien

renvoyer à 'mguslum, 'engiistuin, pour cmgustum. Cf. Sabarthès, Dicl.

top. de l'Aude. Le lieu se trouve à un passage étroit, à un col; peut-être

aussi le mot indiquait-il primitivement un endroit resserré du lit de la

rivière d'Aude.

Page 135: Grammaire procençale.pdf

règle de Darmesteter, le sort des finales. Il s'est

maintenu sous forme d'a ou s'est affaibli en o dans

les contrées où a posttonique passe à o.

Ex. Sacraminlum > sagtamen; *ambulatûrarn^>

ambladura armatiiram > armadura ipsaménte >

eissamen.

On trouve quelquefois, dans l'ancienne langue, un

affaiblissement en e dans les formes du futur deman-

derai pour detnandai ai et dans quelques mots comme

f est anal et festenal

PASSAGE DE A contrehnal A E.-A contrefinal

peut passer à i, quand il est suivi d'une chuintante ou

d'un groupe mouillé, quand il en est précédé, ou

qu'il est en contact avec r Montagnac (dans B. de

Born 2) est aujourd'hui Montignac. Salignac a une

forme ancienne Salegnac (Salagnac?). Eissamen <

ipsa mente se rencontre sous la forme ichimen

(Chab.).Cf. encore barganhar et baiguinhar, caraun-

hada et carinhada (sans doute par réduction de la

diphtongue au devant la nasale et par le stade

*caranhadd). Il est probable d'ailleurs que dans ces

mots a est passé à i par l'intermédiaire de e.

Dans les noms de saints {Sanctum + nom

I. Peut-être Cavaraua, nom du troubadour Peire de la Cavarana,

vient-il de Caveràuam. O. Schultz,Z<>i/s 10m Pbil VIII ([874), p. i8j.

2 Dans la ra^o du surventes Ges de far sît ventes, éd. Stimmmg, n° 3,

Grammaire de V ancten pi wençal S

Page 136: Grammaire procençale.pdf

propre), où les deux termes forment, au point de

vue phonétique, un tout, le groupe et du mot sanc-

tum est devenu ch dans certains dialectes sanctum

> sanch, comme planctum > planch; sous cette

forme, il a souvent modifié l'initiale du nom de saint,

surtout quand ce nom commençait par un a ainsi

Sanctum Anianum est devenu Saint Chinian (Hé-

rault forme française officielle), en réalité Sanch

Ignâ, et, dans la prononciation moderne, Sansignâ1.

Pour Saint-Yrieix, de Sanctum Arrediutn (Haute-

Vienne, prononciation locale Santirié), il ne semble

pas que le cas soit tout à fait le même ar est passé

à ir pas l'intermédiaire de er cf. un cas du même

genre dans eisaiop, eisirop (sirop), de l'arabe scharâb.

E PROTONIQUE.

E protonique initial se maintient.

Ex. Ebriacum > ebriac; aetatem > edat examen >

eissam; excadçre > escaççr.

PASSAGE DE E PROTONIQUE A A. -En syllabe ini-

tiale e passe ordinairement à a devant les liquides et

quelquefois après cet e peut passer même à i.

Ex. *Erraticum > arratge; vervactum, lat. vulg.

veraclum^> garacb (guéret), garait et grail (moderne);

i. Cf. sur ce point A. BUnc, Rm.lang.tom XXXV, 604-611.

Page 137: Grammaire procençale.pdf

c'est ainsi qu'on trouve mercat et marcat; mené et

marce guercntia, garantia guirensa et garensa;

inversement guérir (du germ. warjan) et garir; cf.

encore supra les formes diverses de ara, ar < lat. ad

horam cf. encore aei amen > ara?» crenel et cranel

(créneau), d'un radical crèn-, lat. créna.

Les groupes ter, tre protoniques favorisent le pas-

sage de e à a.

Ex. Sternutare > estranudar2 2 (Chabaneau); cf.

encore entrametre, traùt, trahit et tratàtatge, tribut.

Le germanique widarlon aurait dû donner gueçar-

don, qui ne paraît pas se rencontrer mais on a ^«a-

çardon, qui paraît en provenir (influence de », w?);

guierdon pourrait aussi se rattacher à l'hypothétique

gue%ardon-gue\ei don, dont le intervocalique serait

tombé (ou bien se rattache-t-il à un type wtdarlon ?).

E protonique est passé à a sous l'influence de 1

dans dalgat (autre forme, dolgat), à côte de delgat <

lat. delicâtum, et dans dalfin < delphinum. Olifan <

elephantem est sans doute emprunté au français autre

forme aurifan.

Almosna ne renvoie pas à eleemosynam mais à une

forme elmôsina et peut-être déjà almôsina du latin

vulgaire.

1. On a déjà dans Zîcvtv marce (v. 76) et rascunàr? (v 77).2.

Levy, Petit Dict., donne eiiionuâar et estramtlar, qui paraissent

provenir de eslramidat eslarnudar.

Page 138: Grammaire procençale.pdf

Salvatje renvoie à selvaticum. Cf. *filicariam > fel-

liera, feulera et falguiera (fougeraie); neleg et naleg

de *nelectmn pour neglectum.

E initial peut aussi passer à a devant v avangeli,

avesque (traitement inverse dans eversier à côté de

aversier <C adversarium); devant m emcu, deet magis,

est devenu, dans certains dialectes modernes (Mont-

pellier), amai; emagenar de l'ancienne langue est

aujourd'hui dans certains dialectes amagenar (imagi-

nar est un gallicisme il pourrait être aussi l'aboutis-

sement de emagenar).

On trouve encore le passage de e protonique à a

devant ss, dans assems pour essems « insimul + s),

assai (a côté de essai < exagiunt), après s dans sagel

(à côté de segel <C sigilluni) de plus, dans les formes

composées de ecce, eccum eccum illum > aqtiel;

eccum hic > aqui; eccum hoc > û^îio; eccehoc > aisso;

ecce /;îV > eissi et aissi.

Chabaneau citait également dans son cours, sos, de

sim (à côté de senes, ses), mais je n'ai pas retrouvé la

forme dans Levy. Sans, quoiqu'il apparaisse dans une

charte de 1130', paraît un emprunt français. Cf.

encore les doublets foi-estatge et forastatge, forestol

(fauteuil) et forastol.

1. Ou aîque illum, atqite hoc? Cf. la Morphologie.

2. Ap. Raynouard, L"ï./îi)ni., et Rarch, Die. nardfr. Elemetite im Alt-

prov., p 40.

Page 139: Grammaire procençale.pdf

On trouve également vas pour ves, de versus, et

daus de deversus devenu deves, deus.

E en syllabe initiale peut passer à a sous l'influence

du qui précède dans des mots comme jayan,

jagan à côté de jeian, gigan; dans piatat à côté de pie-

tat l'influence de i s'est exercée.

PASSAGE DE E PROTONIQUE A 0, U, I. E proto-

nique peut passer à o (ou même à u) soit en syllabe

initiale, soit en contrefinale, sous l'influence d'une

labiale, et quelqucfois d'une liquide.

On trouve ainsi desmombrar (de ex memorare?

Chabaneau); domandar, à côté de demandar; lendo-

man romaner (à côté de remarier) rozina et

résina sopolir (du radical *sepul-ire au lieu de sepel-

lire? Cf. seboltura < sepulturant) *fetnorarium donne

femorier et fomorier d'où, par dissimilation vocalique,

fumorier, etc.

Protonique et en hiatus e devient i conformément

aux lois phonétiques Biatris piatge p. peatge; grial

p. greal, graal (Chab.). C'est ainsi que et réduit à e

devient i devant voyelle 2 (fréquent dans Girart de

Roussi/Ion).

Le passage de e protonique à u est assez rare; cf.

1. Ordinairement le j initial fait passer \'e suivant à i; cf. f. 102.

2. On trouve dans un texte de Bayonne du xive siècle la forme yus,

qui vient de et illos, par les intermédiaires suivants les, els, eus, tus

(Chab.).

Page 140: Grammaire procençale.pdf

cependant l'exemple suivant ebriacum > ubnac; on

a de même fumorier, à côté de femorier (de *jemora-

riuni). Cf. la forme moderne fumelo à côté de feme'lo

et, dans l'ancienne langue, le passage de premier <

pnmarium à prumier.

E en syllabe initiale peut passer à i sous ['influence

d'une palatale qui précède.

Ex. *Jectare > gitar *genuculum > gmçlh et

g-î'wpW; gequir et £^z«V (du germ jehan) genus > guf

et gis (atone); genesla et ginesla; gelar et £ï'/ar; ger-

gon etgirgon (jargon); gerofle et girofle, etc.r

Même traitement dans les noms propres d'origine

germanique Gaalt > Giraul Gerbalt > Girbaut.

Remarque. – Pour expliquer ^('toi de ^elosum, il faut

admettre une forme intermédiaire comme dielosum, jelosum cf.

inversement, en latin vulgaire, la forme ^abolus pour diabolus, et

la forme baptùiiaie pour bitpti^ate.c.

Dans des mots comme fexel-fi^el, fexjca-fi^ica, les

formes en fi- peuvent être des formes savantes; mais

elles peuvent être dues aussi à l'influence de f sur e,

qui transforme, dans certains dialectes modernes,

filial enfuxjca; cf. encore fenestra ztfinestra, fevalkr

(feudataire; auj. nom propre, Favatia) et fivalier.

Dans d'autres cas, l'hésitation de la langue entre e

i. Est-ce à rûiiluence du suivant e que sont dus les doublets egar.

igar de aequare ?

Page 141: Grammaire procençale.pdf

et i paraît due à une confusion de préfixes, comme

digerir et degerir, degeit et digeit, etc.

Le groupe er initial s'est transformé quelquefois en

ir.

Ex. Eietge et iretge; erisson et irisson (hérisson).

S du groupe se initial favorise le passage de e à i,

comme on le voit par les exemples suivants sirven,

sirventes, sivals cf. les doublets sinestra et senestra;

sirena et serena.

TRANSFORMATIONS DU GROUPE PROTONIQUE E

NASALE. En provenant du latin in initial peut pas-

ser à an singultum > singlpt et sanglot; linteolum~^>

lensçl, lansçl (et linspl) sincerum > sencçr, sancir

Entre employé comme proclitique devient antre (cf.

sens de sans, dans les dialectes modernes, à moins qu'il

n'y ait là une influence française, ce qui est plus

vraisemblable). Cf. encore guencbida et ganchia, d'un

radical germ. wenkj-, angiva pour gengiva, anhir et

enhir (hennir).

Le changement de en en in existe aussi, comme

on le voit, par linsol à côté de lensol-lansol et par des

formes comme senglar à côté de singlar. Cf. supra

menjar et minjar. Cf. encore entrar et intrar; ;enfamar,

infamar; enfecimen et infesimen; enfregidar et infrigi-

i. Exemple donné par Raynouard, et tiré de la Chuurgte d'Albucas-

sis.

Page 142: Grammaire procençale.pdf

dar; enluminar, illuminar. Il est possible d'ailleurs

que dans beaucoup de ces mots il y ait confusion des

préfixes in, en.

Si ifern n'est pas un mot savant, l'i parait dû à l'in-

fluence de f cf. infra ufern.

E protonique initial suivi de n peut passer à»1.

Ex. /H/7a~ > ~~ar et M~ar; > ~<Y,Ex. Inflare > enfiar et uflar; *implire > emplir,

omplir, umplir; infernum >> enfern, ufern (et iferri).

La nasale mouillée explique sans doute les chan-

gements subis par les dérivés de *renionem renhon,

rinhon, runhon et ronhon (rognon).

I PROTONIQUE.

I long protonique se dissimile en e quand il est suivi

d'un i long dans la syllabe tonique.

Ex. Vicïnum^> vaj\ misisti > me^is (cependant

dire fait di^ist, dist, Cbab.); divtnum > devin. Pour

esperit, cf. supra.

1, initial ou non, passe quelquefois à ra, sous l'in-

fluence des consonnes qui le suivent ou qui le pré-

cèdent, principalement des labiales on a ceverrt 2

pour ivern pritiutrium > premier et prumier; oblitare>

obludar (et enbluda, lim.,Chab.); siblar est au\.sublar

dans le dialecte de Nîmes. Cf. encore afiblar et afu-

1. Avec dénasalisation devant f qui amène le changement de e en «?

2. Cf. le même traitement dans enfern, tfern, ufern.

Page 143: Grammaire procençale.pdf

blar, fivila et fuvéla crivel et cruvel limitèrent >

lumdar, seuil.

Cf. encore les doublets u%op-i%op, et u^arn à côté du

moderne isart (catalan ?).

0 PROTONIQUE.

O initial se maintient quand il est fermé et passe à

o fermé quand il est ouvert. Cet o est resté o dans la

graphie jusqu'au XIVe siècle, époque où l'on com-

mence à trouver quelques notations par ou.

Dissimulation DE 0 PROTONIQUE EN E.–

Il y a

quelques cas de dissimilation de o protonique en e en

syllabe initiale, quand cet o atone est suivi d'un o

accentué.

Ex. Sorôrem > seror de même scrorga, belle-soeur,

et serorge, beau-frère. On trouve encore enor et onor

< honorem, senotilat (dans les Leys d'Amors), relotge

de (ho)rologium.

Remarque I. Bodqsca se rencontre aussi sous la forme

balôica l'étymologie du mot est obscure, mais il semble bien

qu'il faille admettre un radical bol-. Envolopar (a. fr. volopet du

radical involutare ?) se présente aussi sous la forme envelopar

Remarque II. Dans les cas suivants, il semble qu'il yait eu en latin vulgaire changement de préfixe plutôt que dissi-

i, Cette dissimilation remonte au latin \ulgaire

Page 144: Grammaire procençale.pdf

milation vocalique i olundum > redon (préfixe i e-) tdolttr

<C'otulaie, à côté de rodolar piofundum > preon, prion (pré-

fixe prae, pre, au lieu de prd).

Escur vient de *exscurum, au lieu de obscumm ou plutôt obscu-

rum, réduit à oscutum en lat. vulg., est passé facilement à ««<-

uni ^> escur.

Les trois verbes suivants suimonete, succurreie, succutere, ont

donné des formes dissimilées et d'autres non dissimilées

semôiidie, secoue, sscodre et somç'ndie, socç'dre, socont. e.

Remarque III. Dans cnlobre pour colohe (couleuvre) la

dissimilation, par suite sans doute de l'influence de s'est faite

en a.

PASSAGE de*O PROTONIQUE A AU. Plusieurs

mots commençant paro en latin

présentent,en ancien

provençal, la diphtongue au.

Ex. Aurien (Orient), Aurion, aunor (honneur;

autres formes onor, enoi). Pour les deux premiers

mots onpourrait peut-être

admettre l'influence de aur

(or),mais non

pourle dernier.

Il est possible que o initial soit, dans ce dernier cas,

passé à bu (diphtongue) puis à au cf. dans certains

dialectes modernes (Montpellier) aumeJeta (omelette).

Aucir supposeen latin vulgaire une forme *auci-

dere au lieu de occidere.

Remarque. On trouve en béarnais {mai.) miffii,aul>edi,

aubii (ouvrir), au/fia, attlouieya (oloi idtaie). Meyer I.ubke,

Gram., I, § 357.

Page 145: Grammaire procençale.pdf

ALTERNANCE DE 0, U, EN SYLLABE INITIALE OU

CONTREFINALE. On trouve aussi quelques alter-

nances de o et de « en syllabe initiale protonique ou

en contrefinale.

Ex. Solhar et sulhar (salir); molhar et mulhar

foire (de fédère) et fudir (de *fodire) sufrir et sofrir

cubrir et cobrir; obrir et ubrir; morir et murir; comen-

jar et cumenjar Comenge et Cumtnge escopir et escupir

escroissir et escruissir; tsmortir et esmurtir; lor et lur

(employés comme atones); pos, pois et pus (puis);

puscam, puscat^ (à côté de poscam, poscatz, prés. du

subj. de poder, i" et 2e p. pl.); tormen et turmen,

etc. Le radical /«/- a donné bofar et fe*/àr (les dia-

lectes occitaniques modernes ont gardé cette distinc-

tion).

Ubac (partie d'une vallée exposée à l'ombre) ren-

voie à opacum et paraît être une forme gasconne 2.

*Bôlellum se présente sous la forme budel (boyau;

ital. budello). Cf. encore foganha et fuganha (influence

de la forme dialectale jucT).

CHANGEMENTS DIVERS. Sepu] titra, du lat. vulg.

sepolturam, devenu sepelturam sous l'influence de

sepellire, donne dans certains dialectes modernes se-

peulura et sepautura (Bellaud de la Belaudière, d'après

Chabaneau).

1. Lienig, p. 64.

2. Ou plutôt alpine? cf. piémontais ùbak.

Page 146: Grammaire procençale.pdf

Pulmonem a donné polmon, et, dans certains dia-

lectes modernes, palmou,paumou (influence du radical

palm- ? ou, plus vraisemblablement, passage de pou-

mou à paumou ?).

Vohmiatem a donné volontat, forme normale, et

vokntatj forme refaite sur le radical volent- de volent-

em.

Dans iartuga à côté de tortuga < *tortucam, la

liquide a contribué au changement de o en a.

Pour monùmenlum > monimen, cf. infra, m proto-

nique.

Dominicum donne domerguezxdimenje, dont l'initiale

a été influencée par dimecres, di-j'çus, etc. Dominedeus

> domnedeu, mais aussi damedeu, damideu, et autres

formes (downiden, domerdeu, domideu, dombredeu,

damenedeu, damrideu).

Umbilicm était devenu imbiliais (soit embilicns})en

latin vulgaire. Il a subi d'autres changements dans le

latin de la Gaule méridionale, comme le prouvent les

formes provençales ainbolelh qui renvoie à *emboticn-

htm, ambonilh Ç*emboliculurn) et omboklh, qui peut

représenter umb- latin, s'il n'est pas une transforma-

tion phonétique de la forme amb-.

L'a. prov. gnimeissel présente des changements

d'ordre divers il renvoie à une forme latine *glumes-

celhis pour globuscellus, où le changement de o en u

ne s'explique guère; cf. a. fr. lemussel, lemoissel.

Page 147: Grammaire procençale.pdf

PASSAGE DE 0 PROTONIQUE A A. Engascon

0

protonique libre passe à a devant une labiale.

Ex. *Novanta (pour *nonanta', nonagintd)~> navante;

probare ^> prabar *novellum^> navet, nabeg; *tiove11am

> nabéra (dial. mod.) Maber pour mover s'explique

de même.

U PROTONIQUE.

U protonique en syllabe initiale peut passer à i

rumorem > rimor; cf. les doublets rimar et rumar;

hutnorem > umor et imor.

Il passe à e sous l'influence d'un initial dans

genifoe, gene'bre < junipeium. Jiidaeum donne Jetfu

dans les dialectes modernes ainsi que Jazju.

Usitra se rencontre sous la forme esuia (dissimila-

tion vocalique ?).

Il y a une différenciation vocalique dans noalha,

noalbos, à côté de nualha, nualbos, venant de "M~a/M,

*nu«aliosus.

Pour ûrina on trouve urina, oritia et aurina (cf.

supra o protonique > au). Peut-être l'influence de r

a-t-elle transformé itr- protonique en or-, comme dans

endorzjr à côté de endurcir.

On trouve aussi fogir à côté de fugir; cf. supra les

changements de o en u.

Oignon se présente sous la forme onhon < ûnionem

r. Cf. Appinîix Probt, 58.

Page 148: Grammaire procençale.pdf

(pour lat. cl. ûniôneni) et sous la forme unhon, inhon,

qui représentent directement ûnionem. Mais ce mot-

là est rare et peut-être onhon est-il d'origine française.

Commûnalem donne comunal et cominaJ. Moniimen-

tunt donne de même monumen et monimen il semble

que ce double traitement dénonce dans monumentum

un changement de timbre de l'u protonique.

DIPHTONGUES PROTONIQUES

On a vu plus haut le traitement de au protonique

initial. Parmi les autres diphtongues, citons eu dans

leuparl devenu laupait (cf. dans les parlers modernes

cmzjna p. m\ina < *èlicina, yeuse); Leonait~> Lait-

nart Dionysium donne Daunis (par la forme inter-

médiaire Deonysium ?) Deusdedit > Dandé2. Jeuîier,

jaulier, geôlier, paraissent être des mots d'emprunt.

Ai germanique reste Haimerik~> Aimeiic; Hai-

mait^> Aimar; mais dans ga^anhar, de waidanjan, il

s'est réduit à a

Ei protonique peut passer facilement à ai.

Ex. Meitat < me(d~)idâUm, maitat (et mitât, métal

par réduction de ei à un seul de ses éléments). Cf.

dans les dialectes modernes gailar et gneitar. Sur la

confusion des diphtongues germaniques ei, ai, cf.

supra.

i. Mais Leonory Leenor, Lienor

2 Cf. encore Taucloret pour Teoibiet dans les Leys d'AmorstlU, }i6.

Page 149: Grammaire procençale.pdf

Quand la diphtongue ei protonique est suivie de s,

il n'est pas rare qu'elle se réduise au second de ses

éléments dans plusieurs dialectes du nord et de l'ouest

de l'Occitanie eisac, isac (écluse; partage); eissam,

issam (essaim) eissamen, issamen eisarop, isarop (si-

rop) eissanat, issartat (embarrassé); eissarl-issai t

(terre défrichée); eissau^ir, issau^ir (exaucer); eissen,

issen (sortie); eissir, issir; eissida, issida, etc. Plusieurs

de ces mots présentent d'ailleurs souvent es, au lieu

de is.

La diphtongue ei peut d'ailleurs se réduire à i dans

d'autres cas meitat et mitat, sobeiran et sobiran.

Coagulare a dû devenircag'lare dès le latin vulgaire,

comme le montre la forme calhar, fr. cailler. Une

forme moderne calilar s'explique sans doute par la

forme cagulare, ca(g)ularc, avec chute de g devant u

cf. teguhim > teule; graculam, gra{g)ula > graula.

Dans quelques noms propres la pseudo-diphtongue

oa s'est réduite à o on rencontre Jon pour Joa?i dans

des documents de la Lozère, de Millau, de Rodez.

De même le latin Manoasca est devenu Manosca.

Remarque. Inversement la forme Rcdel qui se ren-

contre dans les Joyas del Gai Saber et dans les Leys d'tnors est

mise pour Ronâel Paernas peut aussi se réduire à Panas. Cf.

aussi Raffael > Raffel Mais il faut observer que dans ces der-

niers cas a n'est pas tonique.

Page 150: Grammaire procençale.pdf

SEMI-CONSONNES (i =y, u =w).

Les semi-consonnes i, u (y, w, ou i, 11) seront étu-

diées au Consonantisme.

Pour le traitement de la semi-consonne u dans

batttere, consuere, futuere, cf. supra dans les groupes

gu, qu, cf. infra, traitement du c et du g.

Enfin, pour le traitement de u semi-consonne dans

les prétérits et dans les imparfaits du subjonctif des

verbes des conjugaisons en -er et en -re, cf. infra,

MORPHOLOGIE.

Dans le dérivé de suavem, u passé à ù, s'est diffé-

rencié en i dans les dialectes modernes a. prov.

sûaii, dial. mod. siau.

JanuariuiH, febtuaiium étaient devenus janarium,

febrarium en latin vulgaire a. prov. jenier, janier,

febtier.

Tenuem a donné teun et teune. Viduam a donné

plusieurs formes veuva, veuxfl Çivec métathèse,

comme dans ternie), veva (disparition du à et conso-

nification complète de la semi-consonne), vepda, bepda

(avec métathèse de m et consonifkation en/), b).

Remarque I. Jaimarium a donné aussi ks formes

jauoier et geuovicr, qui icnvoient A une forme du lat. vulg.

"jaiioailum, avec vocalisation complete de la semi-consonne.

Page 151: Grammaire procençale.pdf

Remarque II. CcM/~n~ (nom de lieu) donne CcM~bn-lens dans la toponomasuque méridionale, par exemple dans le

département de l'Aude, sans doute par la forme Cofulentes.

DIÉRÈSE ET SYNÉRËSE

I accentué compte pour une syllabe dans la ter-

minaison de l'imparfait de l'indicatif en -ia et du con-

ditionnel d~M, tenia, cff~a, venia; de même au sub-

jonctif du verbe esser sia, sias, sian, et dans des

mots comme dia, via (route), MiM- Helias, Pap-

pias.

La prononciation-<a de l'imparfait de l'indicatif s'est

maintenue pendant la période classique mais il y a

déjà, comme l'a remarqué Chabaneau des exemples

de synérèse dans Bo~, et ces exemples deviennent

plus nombreux au xiu" et surtout au xiv* siècle

On trouve dans le Breviari ~wor ~MM (mono-

syllabe, v. 1~805), (monosyllabe, v. 1197~),/b/-

ia, au lieu de ~o/tï (v. 28716, mss. BC).

1 atone devant voyelle compte pour une syllabee

(Leys, I, 46, ~8) jaM~a, pi~<o' ca~~Mr, diables,

f~~hay, gardias, Pn~eM~; ~rdCMJ', g7o~M. Cependant,

au xju* siècle, les exemples de synérèse ne sont pas

rares. Quant à i devant voyelle et après l'accent, il ne

i. Chabaneau, G~t'mt)H~p. 2~.2. L)eU!g, 0/<t! p 11~.

Nous le notons ici par ï tréma.

Page 152: Grammaire procençale.pdf

compte pas pour une syllabe Mtdna!, M~torM. ~/d-

~M;~M/~<'M,etC.

Teologia se présente souvent sous la forme teulogia,

qui n'est d'ailleurs qu'une graphie différente de teo/o-

gia (o remplaçant M comme second élément d'une

diphtongue).

Teofania se présente sous la forme ~M<3MM, par le

passage de la diphtongue eo (<<) protonique à NK, et

sous la forme <o/aMM, par élimination du premier

élément du groupe atone eo. Lat. ~OMe~M a donné

aussi /<!MM~M'. Nevolina réduit à neolina par chute

du v intervocalique a donné HHt/~M.

Paor compte quelquefois pour une seule syllabe

(Ch. de la Croisade, 3192). Les Leys disent (L, 46)

qu'on peut dire ~a-o-~Mf'y en trois syllabes ou pao-rtics

en deux. Laurar à côté de la forme pleine lahorar pré-

sente un traitement du même genre ~ï(&)tMW >

/~t~ On trouve de même fla-on et~M (flan) du

germ. *OHfM et~-o~ et~aM (de ~fo~w).

Les formes ~oMr et ~f/'ao/My (jeûner, ~/M<M~

rompre le jeûne), rares mais attestées, paraissent pro-

venir de /~MMr, réduction de lat. /f/M~< par dissi-

milation.

Parmi les autres réductions de formes, citons

maistre, devenu ~MM/~ et MM.f< M<u/<

I.Cf~M~~tp.IIO.

Page 153: Grammaire procençale.pdf

APHÉRÈSE

L'aphérèse de a initial est fréquente en limousin

moderne (Chabaneau). Voici quelques exemples tirés

du provençal classique.

Ex. Noms propres G<tMna < ~~M!<a~M;H Mabi-

lia pour ~M~a.

Noms communs ~M/~a pour agulha; /a/fa pour

n/~M~ rendola pour arendola (hirondelle) botiga

< a~o~aw (aphérèse commune aux autres langues

romanes); Mor que pour amor que, pour que; MotowM

pouraMatom:d; MM/a et aM~a (amande); dans la plu-

part de ces cas a s'est joint à l'article précédent. Dans

oncle il n'y a pas probablement aphérèse de a, mais

réduction de deux syllabes en une ~KMct~HM >

aMKCM/MM ~> oncle; avoncle existe aussi c'est sans

doute une forme savante.

Aphérèse de e w~tte pour evesque, avesque, cat.

bisbe; M!M~ pour ~M<ï (hémine, mesure); ~~t'~ <~

~cc/M!a/?t ruca et e~M (chenille) <~ c~MM~t genh,

~w/jfM a côté de ~M~ti~, ~t'M~; nom propre Lma

pour~tM.

Aphérèse de o re~f < (~j)/'o~~MiM fct!~ <~ occa-

~<o/M/M; ~y< *ory.(MM (pour oy~MM).

On peut relever d'autres exemples d'aphérèse dans

la formation des articles, pronoms et adverbes sui-

Page 154: Grammaire procençale.pdf

vants cel, sai <~ ecce <7/MM, ecce ~C; lai <; illac

enlro et ~o de M~o, /o, la <; :7/~w, !aM; so, sa <;

t'~KM, !MW j'P <~ ecce /.MC.

L'aphérèse de plusieurs lettresinitiales dans les

noms est assez rare cf. cependant ~ot pour M~ot.

Si e~~ (persil) renvoie à ~<'<o~'MMM, comme

cela paraît probable, il présente un cas curieux d'aphé-

rèse.

Les formes Na et ~?< employées devant les noms

propres renvoient à domina, t/oMM et à ~om:'MMw,

~o;KH?<!« (ou ~OM!'K<'?), celui-ci devenu Ne, N',

devant consonne. Ex. Na Viema, dame Vierne En

Raimon, seigneur Raimon

RÉDUCTION DES SYLLABES INITIALES PROTONIQUES.

Il y a eu réduction des syllabes quand l'une des

deux contient libre. Certaines de ces réductions se

sont produites dès le latin vulgaire.

Ex.D/~c~M, Lu. vulg.~mMM ~> quiritarex

;> cridar; *corofK/a~ ~> c~o//a~ crollar. Cf. encore

teriaca et triacla; taravel et ~< (de *Mw).

C~!<a (et sirurgia), forme savante, peut se ré-

duire à surgia, qui parait une déformation popu-

laire autre forme .H<~a)/'a.

1. Sur les discus~ons auxquelles donne lieu l'explication de ces

formes, cf. V. Crescini, A~<jKH<o P~'oT~M~/< 2" éd., p. 168 sq.2. Si toutefois c'est là l'origine de fr. crier, ce qui est contesté par

quelques lutgmstes; cf. Granunout, Reu. lnng. ,om., LX, ror.

Page 155: Grammaire procençale.pdf

Brefania, pour (e)pifania, paraît être également une

forme populaire.

Remarque. –M. A. Thomas rattache à la forme Bf~HMle prov. moderne ~oM/bHHM,tempête, en souvenir du charivari

que l'on faisait le jour de cette fête, et en rapproche la forme

torrame(Metz).B)MM);M cf. Mélanges jE~M. Franp., p. 38.

TRAITEMENT DE LA PARTIE DU MOT

QUI PRÉCÈDE LA TONIQUE

La langue provençale est soumise, comme la

langue française, à la loi dite de Darmesteter

d'après cette loi, dans les mots dont la syllabe tonique

est précédée de deux syllabes ou plus, la partie qui

précède la tonique est traitée comme celle qui la

suit Ainsi les voyelles tombent, à l'exception de a

et des voyelles nécessaires pour soutenir un groupe

de consonnes imprononçable. De plus l'accent

remonte de deux en deux syllabes, à partir de la syl-

labe tonique.Ex. ~n'<~w > vertat; .MM!MK ~> santat; *folli-

~)t > /OM~M/ CO/OfatMm > colrat; ~Oy~MM: >

OM~ <M~ superdre ~> ~<!f; < ~> ~M-

prar ~M~);~fg ~> M!M)' 7o/<M.! > 7o/

i. Rowamt!, V, 140, et ~<KM ~ct'fn/f/M, II, p. ~-i~.2. On appelle cofi~/tfM/t: la syllabe qui est finale par rapport à la

syllabe qui porte un accent secondaire et qui est appelée coM/~oKt'~Mc.

3. Co~yum~tf~ donne rcn~t/M~, forme savante, mais consmat, forme

populJue (dans la traduc2on de l'Evatigile de sam! Jean; Chab.); cunsmer

Page 156: Grammaire procençale.pdf

Maintien d'une voyelle d'appui: ~~M~~m~>

/C:'j .tM~'CMM~X ~> sospeisso; ~0/t > cabre-

~O~; *~«<j!j7!/M7'CMM> caireforc.

Maintien de a' .Mfr~M~MM ~> M~ra~~M; o~Ma-

M~/MtM ~> M'HafMfM; /)ar~<W > paradis; MK/0-

~Mt ~> cantador *~o~o/~fM< > trobador; adverbes

ftfp~MMM <; tt~ra~M~ a~rawM, etc.

Cette loi s'exerce dans ]a formation des futurs

habere habeo, lat. vulg. a~r~o ~> aurai; sapere habeo,

.M~O > saurai MW<'fa~O (lat. cl. videre habeo) >

'M'ra!; M~f~o > ~~a/; ~ar/if~'o ~> ~aftr<t!; même

observation pour les conditionne)s premiers sauria,

veiria, ~ay~na, etc.

Cependant la chute de la syllabe comprise entre

la contrctonique et la tonique ne se produit pas tou-

jours cela tient à des causes diverses.

Certains mots paraissent avoir subi une innuence

savante qui a contribué à maintenir la syllabe qui

aurait dû tomber ainsi ~M' (la forme contractée

aurait été *«Km~), ocupar, ew~enMn', penedensa, espe-

rit, ~~n< folledat (dans ~o~f forme classique

~Mt/a<).

Dans d'autres cas très nombreux, surtout parmi

les substantifs dérivés de thèmes verbaux (mots ter-

==m~MMtnftMï\ ibid. Cependant H. Levy C!te(~ï~ ~s. v.co~u-

nenr) cnsnnmdi = lat. runsumnlr, du mi'me texte.

i. Cot~/jnr«r<' et ïf/~nN~cta'eut devenus row/'ff'~t~ct j~'fj~, en latin

vulgame; d'où srGrnr.

Page 157: Grammaire procençale.pdf

minés en -idor, -edor, -MfH, -~M<;M, -idura, -edura), le

maintien de la voyelle contrefinale s'explique par le

fait que nous avons aSaire à des suffixes vivants,

doués d'une force créatrice; c'est ce qui explique le

maintien de e, i dans des mots comme les suivants

avenimén, /M'M, CNM~MM batemén, OM&MM~y,

~MMËM ~t/0r, ~Ï~O~ /<'M~df

Quand la partie du mot qui précède la tonique a

plus de deux syllabes, c'est la syllabe qui précède

immédiatement la tonique qui tombe (à moins que

ce ne soit un a) auctoricdre > autorgar coMWHtH-

ra~, *coM/MtMK-tïn' ~> fOMMf; ~OMMh'M~ do-

M<M~~ (influence de ~o~/M~ <; ~OM!&M~K ?) ~coM;-

M;«K~~ ~> escomenjar; *t:~M't-fa/<')M > ~MM~<; *;)n'-

M;f~M ~> HMMM<ya/ *caballicare ~> M~ar pa-

averédns ~> palafrés.

Dans *CM~i!K!arg > fow~a)', l'accent second se

trouve sur le premier i, le préfixe nw; resté vivant ne

portant qu'un accent initial d'où en latin vulgaire

COM~K/M~ '> CO~~M~r.

Remarque. Les formes foh'A)r, cobeitat, <'o~<~ ren-

\'oient-clte~, comme on l'admet, à des formes )at!nes vu)ga!res

'CM/xW/Wa~,*fo/)fiy<f/a;<~> cobettar; *f:M/)i'<t'<M;M~> fotf<<o~? Ce

n'est pas sûr, l'origine de ce changement de tMen die, surtout A

l'intérieur du mot et A l'atone, n'étant pas très vra!semblab)e.

I. A. Thomas, Z~ /û< de D;frm~/f/f~ f~ /)rM'fnra?, in ~m~ ~)&j/.

/r~;M~, p. 11~0.

Page 158: Grammaire procençale.pdf

"C~t'~t~ aurait pu donner fo~f~tt) (cf. tK~i~m ~> co~a),

d'ou*co~<or,co6<t~f.

Quelques mots présentent une forme syncopée et

une forme pleine ainsi coj'/Mra et cosedura (couture)

le premier est peut-être primitif (< *<'OK~M~r~), le

second est refait sur M~r avec le suffixe -~M~. Por-

.!OH peut renvoyer à *~a?'~OK~~M pour partitionem ou

être le représentant direct de ce dernier, tandis que

/)drh~oK est refait sur partir.

De plus, dans des cas assez nombreux, la voyelle

qui aurait dû tomber se maintient parce que le mot

composé ou dérivé auquel elle appartient est influencé

par le mot simple. Beaucoup de mots qui n'appar-

tenaient pas au fonds primitif de la langue ou du

moins au latin vulgaire sont dans ce cas.

Quant aux mots dérivés du latin comme ondrar,

colrar, ils ont subi l'influence des mots simples

comme ro/or, o)M;' et on a les doubles formes o;

~o~orar;fo/)';7;ff)/o/'ar; ainsi s'explique que les

composés de certains verbes n'aient pas été soumis à

la loi, que ~)or ait maintenu /M/M)'M (et non ~wrfu).

et que, dans des cas très nombreux, la loi phonétique

ait été contrariée par une action analogique, c'est-à-

dire l'action d'un mot usuel dans lequel la syllabe

qui aurait dû être atteinte portait précisément l'ac-

cent, comme dans ("~i/ro/<<)ti/

Page 159: Grammaire procençale.pdf

Enfin à certaines formes d'une série de verbes en

-enar et en -olar, la syllabe atone contrefinale s'est

maintenue, pour les mêmes raisons assez obscures qui

font que des syllabes du même genre se sont main-

tenues dans la partie posttonique des noms. Cf.

infra, p. 12;. On a donc ~Mt~Mf~, ~n;!fM~, ~MtmM-

nar; :Jo~r, ~wo/ar « Hht~r~, *<r~~MO/o~), sadolar,

etc.

Pour ~~to/ay!, sadolar, on peut admettre l'in-

fluence des formes simples ~Mi~, M~, qui ont

pu contribuer au maintien de l'atone mais pour

idolar, mot sans doute populaire, la même expli-

cation n'est guère possible. Il n'est pas possible non

plus d'expliquer par une influence savante la forme

d'un mot aussi populaire que ~~MM~r; on peut

songer aussi pour celui-ci à l'influence de ~);/H

(semence), mais il n'en va pas de même pour

d'autres, comme eK<<w~KM, pour lesquels on ne

trouve pas, en provençal, de mot simple correspon-

dant. Il faut donc admettre que les syllabes atones

M~-o/, in-en ont une tendance à se maintenir, en

ancien provençal, soit avant, soit après l'accent.

i. A l'infinitif et aux personnes accentuces sur la terminaison m;«-

tMr, MMMKaw.

On a aussi Km~f MmeMr (remuer) est un composé de mfmf,

qui peut-être a joué un rôle dans le maintien de l'atone de semenar, /fr-

M!~j~, pM/fm~Mr.

J. Forme syncopée tremblar.

Grammaire de l'atttien rrovrrsçal. 6

Page 160: Grammaire procençale.pdf

Pour le déplacement d'accent dans des formes

comme .K'w~M, y~'w~M, etc, cf. supra, p. 43.

Remarque. *Do~MiK;a a donné des formes très

variées aam~a (qui paraît savant), aami'n~/a (même forme

avec nasalisation de i), aarnaij~a (qui parait renvoyer à aawe:-

~tt), aamot~/a (passage de ai ou ei atone a Ot) et aaHMt'a

(sorte de métathese vocalique?). Dt~M~M~a est la forme qui cor-

respondrait le mieux à f/om)M~f7/aMi,accentuée suivant la loi de

Darmesteter. D'autre part a'ofMOit'efHa,réduit, à cause de son

emploi fréquent, a domcella, a donné en a. prov. la forme am~a.

PARTIE POSTTONIQUE DU MOT

Il faut distinguer ici les paroxytons des proparoxy-

tons ou plutôt des mots provençaux provenant de

proparoxytons latins.

Il faudrait de plus distinguer les mots où la voyelle

est finale, comme porta, ro.M, de ceux où elle est sim-

plement en syllabe finale, comme WM~MM, MK/af,c<!t?-

tant, tenet; mais il ne faut pas oublier que dans les

substantifs terminés par H; en latin classique cet M ne

sonnait probablement pas en latin vulgaire (cf. t'M/ra,

CONSONANTISME) par conséquent wHy!<~ (en réalité

M;M)'oen latin vulgaire) est identique, au point de vue

phonétique, à Mor~, /M~ la voyelle de la syllabe

finale y est vraiment finale elle-même. D'autre part,

les finales t des verbes sont peu résistantes (elles sont

souvent omises en latin vulgaire), de sorte qu'en

Page 161: Grammaire procençale.pdf

somme le traitement des voyelles, qu'elles soient

finales ou en syllabe finale et suivies de nz, M, <, est

le même ou peu s'en faut.

PAROXYTONS

Dans les paroxytons l'a en syllabe finale persiste;

c'est un a .MMM.MMa'~ comme disent les Leys ~)MM'

Ex. ~M< > <!MM;CaM<a~ > canta; MM~f!M! > MH-

~a cantatam ~> caM/a</d'; oma/a/M ~> a~/a~a j ~M~a~M ~>

fenida, etc.

Si la voyelle qui suit la tonique est autre que a,

cette voyelle tombe.

Ex. AtM~M/M .> M)M~;M!<!<M)'MW~> «i~MT'; ~Cf/n«/< >

~~r;~o~w ~> flor; a~;o~w ~> owor.

Mais souvent cette voyelle reste sous forme d'e

comme voyelle d'appui.

Ex. Pdy~M~>(àcôtë de pair, pai); m~e~; >

M/a; <KT< > ~< W~~H"i > M~'Ë; K~tO;; >

negre, etc. Maior ~> ~My'~)'; sénior ~> ~H/Jff; /or ~>

/~</f/'

Remarque 1 Dans certains dialectes les mots comme

~a;tf, tMtx'ratn' n'ont pas eu besoin de voyelle d'appui. On

a eu pair, nMo, frair, puis, par amuhsement de r, /t, mai,

frai. Ce phénomène s'est produit surtout en haut limousin et en

gascon. Cf. en gascon les.noms propres Pei, t'ey et Pé; ~m~e.=~ .~a'im ~'<m.

i. ~M'<f cote de t0t;rf et de rm~ renvoie 'ffihM'em.

Page 162: Grammaire procençale.pdf

Dans d'autres cas la voyelle finale n'est pas tombée, parce

qu'elle s~est jointe à la voyelle tonique, par suite de la chute

d'une consonne intermédiaire, pour former une diphtongue.

Ex. .Fa~HW, y<'(~)M(m) > /f?M et y<f< (hêtre), H!'(d)M(m) ~>

H/M; germ. ff/)H ~> feu (fief);ego, e(g)o ~> <M. Cf. les premières

personnes des parfaits faibles en -ei venant de ~f<; ;> Mi(t, >

Dans les formes des pronoms possessifs HMM(<M), *<<)t(m),

*!CM(m), M s'est également maintenu H)fM, teu, KK; au pluriel

met,h!t.

Remarque II. Il y a aussi des dialectes où e s'est réin-

troduit (à moins qu'il se soit simplement maintenu) après une

syllabe tonique terminée en latin par r ou de préférence )Y.

Ex. F~txm ~>~ et/~rre, <M))fMi > <o< et <0f?~, M!0)' > ïo;

et!or)e;/)0)'f'M)H~oret/'0)t<cf.Mi(')ettM())rcdugerm.

mMffi'. Ou remarquera que ces mots, sans la voyelle d'appui,

seraient des monosyllabes le fait lie paraît pas avoir eu heu

dans d'autres mots.

Remarque III. Dans certains dialectes, i final du no-

minatif pluriel latin semble s'être maintenu.

Ex. ~MM<< ~> atHM.Mt illi ;> ~'(~) (eux); avec s du pluriel:

attMft~ poulidis, etc.; cf. la MoRmoi.oG]F.

U ensyllabe finale se maintient sous forme d'o à

la 3'' p. du pluriel des verbes:/)fr~<K< ~> ~f)~ cf.

]a MORPHOLOGIE.

PROPAROXYTONS

Le provençal, comme le. français, ne connaîtpas

deproparoxytons (sauf les rares exceptions apparentes

signalées plus loin). Des deux syllabes qui suivent la

Page 163: Grammaire procençale.pdf

tonique la dernière se maintient si elle renferme un a.

Ex. ~)Mwa;M ~> a~!C;HMtÏ//t ~>~MM< ~OWMMM

~> tfo~~M M;aM/Ca!M ~> ~i~r~ N!M/'<CM~M<~> a!Mff7~.

Les deux syllabes tombent quand aucune ne ren-

ferme d'a et qu'une voyelle d'appui finale n'est pas

nécessaire /~K~MM > fred t/M/M > ~/tïc/-

<M</t > plach; ~H~MM > ~M<. Les proparoxytons

latins, par suite de cette syncope, se réduisent ainsi

souvent à des monosyllabes.

La voyelle de la dernière syllabe peut se maintenir

aussi comme voyelle d'appui; c'est un des cas les plus

fréquents et les proparoxytons latins aboutissent alors

à des paroxytons.

Ex..DfMMKMW > ~owKf; ~w;!MM/: > ow~M (dans

Bo&); MCH/;<M ;> MC/ y/<0 ~>~0&Jg; *~MfM (lat.

cl. t~K) ~> ~Ke~M ~> /<ec~w .> ~'K~; M/<e~<M~>

.MM~; ~M/MC;K ~> p!'M~; *M/KMt ;>/K&MM >

CM)M~> ;M > M~ *fM~CMW ~> viatge;

cf. les autres noms en -atge vilatge, boscatge, AoHM-

Ka~, etc.

MAINTIEN DE LA PÉNULTIÈME

Page 164: Grammaire procençale.pdf

cet a s'était affaibli, ordinairement dès le latin vut-

gaire, en e. Plus rarement l'affaiblissement s'est fait

en o devant l, comme dans ~aw/a/~Ht > g~OM~o/;

~{~<M! > ~M/o/ (bume), Go~y > Javols (nom de

lieu) cf. les représentants de noms de lieux en -OM-

/M~t Marvéiols (Lozère, Gard), &Me'M;o/~ (Haute-

Loire), FM- (Puy-de-Dôme; A. Thomas,

~o;<t phil. fr., p. 217).Cf. aussi le nom propre

d'homme Afcf~M~/o~.

Ex..R/MKw, tat. vulg. Rpdeno, > ~p~M, ~<' et

-Rp~ La~M~t > Z~t~' O~MMW ~> <'r/~ df~MMM

> o~M<' *<-i<MMM;;t > casse et ca~M- (nom propre

.Ut'/ca.H~ == fr. DMc~M~e); *ca~Kt</M > e~, faux

genévrier, .M/)~MMMw, !at. vulg. *7~<~HMMt > Rt-

teve /HMMt > M/C.

Mais a donné sabde et A~MM.!M~ > Nf<

a conservé son accentuation gauloise (sur la première

syllabe). Cf. encore Af/oMtf > Mende.

Dans ~<a<-ew, ~~f~Hi (forme attestée), Acede (par

métathèse), Acde, ~;<~ (nom de rivière),' c'est l'e

final qui s'est maintenu, après passage de a pénul-

tième à e et chute de ce dernier. ~?<~ est une forme

catalane, l'Aude prenant sa source (et son nom) dans

une région appartenant au dialecte catalan; le groupe

[. Cf. le féminin o~M~Htt, du tat. p!ur. ctyMM, or~tM, avec déplace-

tuent d'accent.

2. Prononctjtton popuLurc Dt/ftjM~ pronono.ttionet accentuation

deformces:jDe/mj~

Page 165: Grammaire procençale.pdf

</c de ~~MM: doit avoir subi une mëtathese

A"{de (Azete se trouve; Thomas, Ess. p~ p.

214).

Z.~M~J~, devenu en latin vulgaire M~i~a, donne

~MM~a, .ivec déplacement d'accent; cf. supra o~M~M.

De même junica donne /MK~a et ;t<)ya (avec diffé-

renciation de n en r).

Ga~t~w (ou plutôt t'ttfo~w ?) a donné ~at~t

~aMf~ provient-il déjà du latin vulgaire (cf. Kœrting,

Lat. ~ow. ~w:. W.)? Cf. pour tous ces mois A.

Thomas, Ess. phil. fr., p. 21~.

6' a donné .M< mais le mot se présente sous

des formes très variées, dues probablement à des

différences dialectales ~/<; (de séc(a)le), .!< (dé-

placement d'accent), segil, et seguiel, seguial (avec

passage de il à iel, ial) formes modernes .n' etc.

Quelques mots sont restés en apparence propa-

roxytons

Ex. Cannabem ~> <'a)M~ (à côté de càrbe, f~H~)

~M<)): ~> sénebe (à côté de sérbe), ~~M ~M~ (sy-

node) /~rtwa ;> M~ro/M (et /t!f~to, /wf!);

~ttw ~> (cpM~, coide, fr. coude) ~M~re/M ~>

lat. vulg. ~p/M'r~t > p~era (et ~p~s, prçba, avec

i. D'après !esL~(I,<)o),« certains (auteurs ?) prétendent que~er-

~utt, ~df/fm, M~tï ont l'accent principal sur la première syllabe » ces

mots corresponient en effet à des proparo~ytol1s latins (f~éisïca, joitïua,

M~JfJ) les Leys désapprouvent cette accentuation.

Page 166: Grammaire procençale.pdf

métathèse). La plupart de ces mots sont, comme en

ancien français, des proparoxytons apparents et des

formes savantes; ils sont rares en poésie et M~'nM

ou ~fi/M'M, par exemple, y comptent pour deux syl-

labes (cf. Levy, Suppl. W.)

Dans certains mots correspondant à des mots latins

terminés en -K'MM, -ïr~M, la pénuttieme s'est mainte-

nue mais il est probable qu'elle portait l'accent et

que nous n'avons pas .)Saire ici A des proparoxytons

MOM~MC « *W~K!'eMM: pour MtO)Mf/)MM); MM~Mf

(<MMM;'CM/)t); MMOK~M~(<~ MMOK;'<:MM!);portegue

« ~ortteM~!) pertega « ~f~MM). Tous ces mots

ont d'ailleurs une forme où la pénultième est tom-

bée réguHerement MMM/< Mia'f~t;c, canorgue, ~o~f,

p~a. Ils se rencontrent surtout en prose, dans des

traductions d'ouvrages religieux. Levy (Pet. Dict.)

paraît considérer les mots suivants ~')'a!,

<< MHOK~!M, moK~M~, comme des proparoxy-

tons mais wo~M, qui est le seul qui se ren-

contre dans la poésie lyrique, compte pour trois syl-

labes, alors que les proparoxytons apparents ne

comptent que pour deux. Nous considérons donc

tous ces mots comme paroxytons. On trouve égale-

I. Cf. pour~r~ le passage suivant de C/jamuM~ /~C~f!f~.

E non avem tnas~f~tt e la suzor e't cal (v. ~8in).)e n'ar pas trouvé d'exemples de lnrnpezn en poésie.D'aprbs l'Atlas Inrsg. de la Franee, l'accentuation Annebe, arnede eaiste-

ran encore dans certams parlers des Bouches-dû-Rhône et du Var.

~aj/~ s* fasc., n" 2~4 ~° fasc n" !0.

Page 167: Grammaire procençale.pdf

ment le mot savant r~~ (risque) d'un hypothé-

tique *t<.ncMM! mais nous ne savons si nous avons

affaire i un proparoxyton

Certains suffixes, comme les suffixes nominaux

-)MM (lat. vulg. fHK.t) ou -wfm (-Mf~), -o/Kj et le

suffixe d'adjectifs -K/M.! (lat. vulg. -edus) paraissent

favoriser ce maintien de la pénultième.

Ex. Fr~MMM >/)'< et/r; ~MM))i ~>

/<)M<t)< > ~'rMM /?<MM~)M> /(iM /JOM!'Ke)M~> OM~.

Suffixe -<~Mw, -f/MM.

Ex. ~~<0/!<M! ~> Np~/O~ ~MC!t ~> ~MC~O/;

pn/)K/i«;? ~> ~o/ (peuple); ~M/~M: ~> p/~o~ et pibrl

(dial. mod.); ~M/XM '>-e'fo~ (hièbte); <'M?~M/Mm~>

r(i~fo/; *~<~MAo<i > (cave); */«~M/tf)M > <r~/

et treble; *Mt'M/H;M ~> K~o~; t'Mrr~M~M encrédol.

Cf. encore les mots suivants dont la finale se rap-

proche de ces suffixes fon.m~w ~> OM'M~et *a&oft<-

/«m ~> afo~o/. 'Tn~o/~M ~> Tripol; ~M/~o/w< ~> An-

~~0;.

Quelques adjectifs en -ilis paraissent avoir changé

de suffixe en latin vulgaire ~Hw:7~M donne MM:7 et

<MO/; ~'o~ peut se rattacher à une forme comme

*M/w/f)M pour M~7ew. Cf. les formations italiennes

du même genre (-~o/~). Cf. aussi, au chapitre de la

J. Pour d'autres exemples de 'f)K'c~ devenu 'cf. H. Herford,

D)f /tj/. P)f~rc~y/(jM<t tf~ ~rM' p. 34

2. Prov.mod f'et~/f~~<M~f7<~

Page 168: Grammaire procençale.pdf

formation des mots, les adjectifs en -évol, -~o/ (cagi-

vol, etc.).

Suffixe-~MM,-f~a'.

Ex. Cs~K/Z~MM ~>Mn~, fem.MM~a; CM~MM >

/Mn~MM ~> o~< fém. orra et or~a (avec dé-

placement d'accent); rigidum ~> f~; M!~KM >

K~; .M~M~t ~> sape <~)~M!): > fém. <

(avec déplacement d'accent). On trouve aussi chez

les troubadours co~ et où le déplacement d'ac-

cent paraît amené par les formes féminines

(fo~a ne paraît pas attesté dans l'ancienne langue)

Mots en ~<'w: f~~xr « M/r~M); i'(<; cice-

~CM);~o/~r (de */M/r<'M pour/M~K~; cf. Meyer-

Lûbke, G~tw. ~M~. ~ow.j II, i~).

Maintien de la pénultième dans les infinitifs en

Af~e (lat. cl. WM/) > Mt!~<'r M~~ >

M0~ mais *Kdf&e ~> KO~r, surgere ~> ~dr~ ~o~

> /<i/ /fr~~ ~> <(fr; /'or~, vénser

Verbes en -T, -< -~M~e~ y~aH~'f ~>

/~?t~)' /)MH~'<'re ~> /)MK/~r /?M~'ë ~> ~M~ /!<M-

~f(' > /<iM~; ~Mi~'f > tiM/~r; ~iH~yf > /M/r.

Infinitifs en ro~Mû.K'~ ~> conoisser; *M~

> iraisser.

Li ne s'arrêtent pas d'ailleurs les exemples du

i.Lieni~O/)./«f<p.iOt).2. ~f~ff a donné w~, devenu T~f~ T~f dans plusieurs dialectes

modernes.

Page 169: Grammaire procençale.pdf

maintien de la pénultième dans les mots provenant

de proparoxytons latins. En voici une catégorie impor-

tante comprenant les mots où i en hiatus formait la

voyelle de la pénultième; la plupart de ces mots sont

d'ailleurs des mots savants, car dans les mots popu-

laires le yod a modifié la consonne qui le précédait

immédiatement en disparaissant lui-même (mouille-

ment) ou en passant à la syllabe précédente.

Ainsi beaucoup de substantifs sont terminés en -ari

(lat. -an'Mw) arw~n, bestidri, brevidri, M~oMn,

coM~ron, J<MM/t, ~MW, ~M~ar! Mo~n, etc.

Mots en -t'f! baptistéri, ~m~~n.

Mots en -on escriptôri, ~cr~ pM)~<dn'. Le suffixe

latirT-ona' est resté aussi quelquefois sous la forme

-j! dans m~ à côté de wf~na. Cf. les formes

provençales modernes: ~dn'f)!, M/Jn'j M~Mon, etc.

Le suffixe latin -<h'?<M a donné !'c:'MM ~> ici

~fM~ /ftJ~ ofici, sacrifici

Mots termines en latin par -MM o~'Mw > ~<;

r<M?K > ~Mi~ g'/ajM/M > ~M~ */JO~M)/; >

df-Jt. Cd~ (de co~Mw) existe à côté de ro~ et paraît

avoir été influencé par les mots savants terminés en

i. *.FM{' de *MpJtM)M, ne paraît pas se rencontrer.

Autres groupes où i formant le second élément de

la pénultième s'est maintenu ~MM'~t > ~KM; *sa-

i. Lienig, Op. /~M~ p. io-t.

Page 170: Grammaire procençale.pdf

~'KW ~> MM; ~<?K > 0/~M~t, 0/M~ ~> pli;

*~a<n<Mt (pour *WKw) /< (et ~<H ') ~MM'M~i >

J~~M.

Remarque. Le maintien de la pénultième dans de nom-

breux proparoxytons est un des traits qui différencient la phoné-

tique de ]a langue d'Oc de celle de la langue d'Oïl. Peut-être le

maintien de la pénultième est-il dû au fait que le Sud de la

Gaule était plus fortement romanisé et que le latin savant y a

arrêté assez longtemps la syncope. Peut-être aussi, dans le Nord

de la France, le fort accent expiratoire avec lequel les Celtes

durent prononcer les mots latins les prédisposait-il davantage à

syncoper les proparoxytons. Enfin d'obscures raisons d'euphonie

peuvent aussi avoir joué leur rôle. Cf. sur tout ceci Hugo

Wendel, Die .Bn/tMc~/M)~ der ~Va~oHfo~~ i!M ~m .L~)«M<7.'<M

t'fM ~h~wMM~/M< p. 6, y;. Cet auteur considère les mots ter-

minés en i atone comme des formes savantes la forme de mots

essentiellement populaires comme o/ o~t (huile, orge) prouve

que cette théorie est trop absolue.

i. Q.uercyetRouergue,

Page 171: Grammaire procençale.pdf

IIICHAPITRE

CONSONANTISME

Tableau des Consonnes.

~t~f~. ~OMC?~. ~H~ ~0~~

LABIALES p b f VDENTALES t d S Z

PALATALES k (c) g

LIQUIDES 1, r

~ASALES n, m (labio-nasale)

SEMI-CONSONNES u, y (dans fr. yeux)

Asp[RÉE (son germanique) h.

Les consonnes p, b t, d k, g sont dites occlusives).

Elles se distinguent en sourdes et ~07:07'~ suivant

qu'il se produit ou non une résonance de la glotte

avant la production du son. S dite douce est une

sonore (z MM~a, tr. chose, pron. c~e) s dure est une

sourde (fr. MM~ cent; rousse; douce).

i. v sont à proprement parler des labio-deutales, l'~ir passant entre

les dents supérieures et la levreinferieure.

2. Les A!Jermnd5disettt~?*MM~7/(sonores, avec résonance) et ~j'mtM-

(sourdes, sans résonance).

Page 172: Grammaire procençale.pdf

S, f, v, y (yod) sont dites fricatives (du lat. fri-

care, frotter) parce que la colonne d'air, avant de pro-

duire ]e son, frotte contre le palais, les lèvres ou les

dents.

R et sont des liquides; elles sont dites vibrantes.

Les consonnes sont en ~oM forte quand elles

commencent un mot ou quand, à l'intérieur d'un

mot, elles commencent une syllabe après une autre

consonne elles sont en position faible, ou de moindre

résistance, quand elles sont entre deux voyelles, ou

qu'elles terminent une syllabe.

Ex. Position forte M~c~w (c, &) ~K/~K (t,

/) ~raMM/~w (p, <). Position faible: /aK~t< (d); ipa

(~) seta (t) /û< (c) /<!c (c) /<t<w (c).

Les changements qui se produisent dans les con-

sonnes ne sont pas conditionnés (ou le sont rarement)

comme dans le vocalisme par la place de l'accent

ils le sont par la place de la consonne et surtout par

la qualité, le timbre des voyellès avec lesquelles elle se

trouve en contact immédiat. A ce point de vue, l'in-

fluence des M~/M ~a/&f (a, e, i) diffère de celle

des M~/f. labiales (o, u').

I semi-consonne ou ~oJ joue aussi un rôle impor-

tant dans la transformation des consonnes. Il sera

étudié à part.

i. Pron. nu, comme dans fr.~M~.

Page 173: Grammaire procençale.pdf

ne sonnait plus en latin vulgaire d'où horam >

a.prov. ora AoKO~w > onor /~MM'M~M > OMe M~-

r~M>a.

En ancien germanique h était une gutturale qui

pouvait se rencontrer, soit à l'initiale, soit à l'intérieur

d'un mot, devant une voyelle ou devant une con-

sonne liquide (hl, /~) ou même devant n (~) elle

existait aussi en celtique à l'initiale. Elle est tombée

dans les mots passés en roman.

Ex. Germ. hosa ;> o~ (botte a. fr. heuse, et.

houseaux) germ. /M~M> arpa germ. /M:<)M~Mt

onta ~KC~ > ~KNp ~~H~Ot~MM~ ;> Z.0~0~ celt.

harn suff. ~fM~ > ayM~.

En général les consonnes initiales se sont mainte-

nues sans changement dans le passage du latin au

provençal, sauf dans quelques cas (comme v) où la

prononciation diffère de ce que devait être la pronon-

ciation latine.

De plus les consonnes doubles se maintiennent en

se réduisant à une consonne simple. Ex. Cap~OfM ~>

apa &MCMM ~> ~pM vaccam > vaca.

Un des changements les plus considérables qui se

soient produits en Gaule dans l'évolution des consonnes

latines est l'affaiblissement des occlusives sourdes. Il

i. Avec e prothétique provenant de l'article l'enap pour M~ ?

Mais Il se peut aussi, comme t'indique de]à Mahn (Gnïtn~ 5 287), que

nous ayons ici une resolution de ~consonne-voyeUe n en au fa (M).

Page 174: Grammaire procençale.pdf

y a d'ailleurs, ici, une différence profonde, au point

de vue du traitement, entre le français et le proven-

çal. Le français a pousse l'affaiblissement très loin,

tandis que le provença! s'est arrêté en général à un

stade intermédiaire, et est ainsi resté, comme les

autres langues néo-latines, plus près du latin.

~<~MM pr. riba

pr. seda

~M~pr.~o~af

videre pr.~fr

~t~Mt pr. ~attï

fr. rive ->

a. fr.M' seie, soie

fr. payer

a. fr. vedeir, veoir, voir

fr. fève.

GROUPES DE CONSONNES. Nous appellerons

groupes primaires ceux qui remontent directement au

latin ex. pl dans ~M~/MW, br dans Mra, dans ~!<

/f~ ~ro/~M secondaires ceux qui se sont formes dans

la période préromane c/ dans ~o/<<?K pour ~o/~M-

/t<w, /)/ dans ~o/MW, ~op'<w, dans ~Mt!

~!<<<!r< M:Mdans *M;'MMff, m:'M'M~f, etc.

LABIALES P, B F,

P initial se maintient. Il en est de même des

groupes pr, pl a l'initiale. Ex. P~t!Mm > /'y7MMM/

~> ~n'w. Bruslar, s'il vient de *p~!M/M~ présente,

comme le français ~-M/j des difficultés on trouve

r. Bourctez ejtpHque le fr. par une fusion du radical germa-

nique ~n't et du t~tin ;<f~ (Prf;~ de P/f/)~~ /rf)Hrff~f, éd.,

$ 162, il).

Page 175: Grammaire procençale.pdf

d'ailleurs aussi ~.r;(K' qui paraît renvoyer à*~Mtu-

clare pour *~n~~<!f~.

Les groupes initiaux ps, pt, rares et qui se trou-

vaient seulement dans des mots d'emprunt (grecs),

se sont réduits à s, t dès le latin vulgaire. D'où psal-

MM.> salm /)<M~tM!M > tisana.

Entre deux voyelles p s'affaiblit, conformément à

la loi énoncée plus haut et s'arrête au stade

Ex. jR~MM > riba; *sapere > saber; *M~fË ~> ca-

ber '~<~M'n'><)'o~ïr; c~afe~-c/ar.

Avesque, fM~«e, à côté de bisbe, parait emprunté

(peut-être au français ?).

En français p peut disparaître dans certaines con-

ditions. Ex. *i(KM~> seu, su; prov. MM~M~, avec

influence du radical du parfait saub-.

P appuyé (ou double intervocalique) se maintient.

Ex. ~~MfnM > .!f~M capparn > capa *cappel-

/y<w ~> M~.

Remarque. Le changement de en f dans golfe, de

'golpus (gr. xoXjM:) est commun à toutes les langues romanes et

doit provenir du latin vulgaire.

GROUPES PS, PT A L'INTÉRIEUR D'UN MOT.-Dans

des mots comme Mi'!M, a. quirenvoient à

<MM,

~;< le p paraît représenté par i il doit y avoir eu,

en latin vulgaire, une confusion entre les groupes ps

et cs. Medesrne s'expliquerait aussi plutôt par ~M~t'M-

Page 176: Grammaire procençale.pdf

mMM, Mf/t'MMMw, que par *wf/t~'MM))). De même

le parfait fort escris se rattache plutôt à *scrixi, *~n~

qu'à~en~

P peut aussi, dans le groupe ps, passer à « à côté

de capsana (licou), capsela (châsse), on a aussi M!<

sana et MM~tt.

De même à côté de f~.Mw<'K, on a ~<.fM//MM, à côté

de eis, eps et eus, et M~M~.

Le groupe pi, à l'intérieur d'un mot, a donné ut.

Ex. *Ma~MM ~> ~H/ .fen'~<M > escriut (analo-

gie de escriure ?); escrit, forme plus fréquente, renvoie

à ~?'M, serittum et eserich, escrig est analogique de

dich, dig <; i~'c/Mw. On trouve aussi cautiu, qui paraît

le représentant direct de M~:t~M, tandis que c~/t'M,

forme plus fréquente, doit renvoyer à *f'adt'fMw (peut-

être sous l'influence de formes comme coa~MM ?).

GROUPES PR, PL INTERVOCALIQUES.- Lesgroupes

latins pr, pl, ou romans p'r, p'l, sont devenus br, bl.

Ex. Populum, /)0/)'/MM<> ~('Mf (et /)~o/, avec main-

tien de la pénultième) *0~?<<; ~> ~oMa' ~H~/?«M

>

Ca/aM ~> cabra ~'MH~yM~ ~> genibre; /~o~Mt >

l(bre 1 o~eyaM ~> ~ya aprilent ~> abril.

Remarque I. Si baratar vient de K~tTE~, il y a eu affai-

blissement de p en & et développement de r en tjr cf. tH/) n

<M~a/aK~<fpour ~mM~M~/r.

i. On atepeudaW

leurrer (Irre lrtrm ~) a côté le leGrrer.

Page 177: Grammaire procençale.pdf

Remarque II. La forme crime (cuivre) renvoie à fM

~m, cd~r~M~ et présente la vocalisation de p; la forme co~r~ ren-

voie à cM~reKm, lat. vulg. co~r;Km; la disparition du~ danscette

dernière forme n'est pas très claire.

Remarque III. Le latin *:M/)t~;m: (pour *<<tjMm) a

donné f~oMf en a. prov. (avec le préfixe re, peut-être sous l'in

fluence du radical rest-) mai*! on a aussi t<th)/&, fnj/o~, qui

correspondent à une forme latine '*(f)MiMf~M'M amenée par chan-

gement de suffixe (cf. port. f'ei~Kc, ra!<o//to). Le même chan-

gement s'est produit dans ~aNM~x/m, *nMMKf;MW mnno/&.

Dans templa (la tempe), de (~M~of< hMt'~ya, il s'est produit une

différenciation de en

P entre deux consonnes disparaît, excepté quand

il est suivi de r ou de 1.

Ex. Co~w ~> cors ~M~t'~M > &oyp'~f?! ]> f'~t<;

hospitalem > ostal ~tM~M.!> ~MM ~O~Mta~ '> CO?M-

tar(et comdar, par

affaiblissement de tintervocalique

en avant la svncope).

Co~/M~ fOM~~)' comp'rare ~> fOW~r~r aspe-

n<M > aspre.

Entre les consonnes Mtj et mn un p peut se déve-

lopperil

s'agit d'un phonème additionnel de la des

formes comme &Mf/M~.f,M~M~, et surtout ~<w:~Ma,

~M/))M~e, qui rappellentdes formes semblables en

bas-latin(co/MM~M).

P devenu final en roman s'est maintenu.

Ex. Ca~H! > cap sapit > sap; on a cependant ab

Page 178: Grammaire procençale.pdf

de apud, mais le p de ce dernier mot devait s'être af-

faibli en b dès le latin vulgaire, où on avait une forme

comme abo.

B

7? initial se maintient bibere > ~K/-e bras, bels,

bipu, etc.

Les groupes br, bl initiaux se maintiennent égale-

ment branca, blau, etc.

Devenu final en provençal non appuyé s'est vo-

calisé.

Ex. A~f/M ~> niu; ~C~t ~> escriu M'~ > ~K

/y~~w~>/raK (a. fr. tref); ~MM ~>~M (fr. suif).

Habet a donné a, tandis que ~a! a donné JfH,

(lat. vulg. bebet) beu a est dû sans doute à l'in-

fluence analogique de va, fa.

Remarque. – On trouve <r~, tente, demeure, a côté de

<f.tM mais est-ce bien le même mot? Si oui, il pourrait prove.nir du cas-sujet *<ra~'j (lat. cl. trabs), qui auraK donnë~~j cas-

sujet et trap cas-régime. Cf. Grandgent, § 65, 2.

B 1NTERVOCAHQUE. 73 intervocalique s'affaiblit

en v, suivant la règle générale.

Ex. Ffï~W ;>Mt /J~MW ~> iver ftï~MM; >

M~ <a~MMM ~> tavan.

Remarque I. Pour *As~HtH<Hon trouve tes formes fKu/,

agut et ttM~.Cette dernière forme s'explique par la disparition de

Page 179: Grammaire procençale.pdf

v devant la voyelle labiale u. Quant à a~M<,c'est une forme ana-

logique du radical a~- du parfait.

Rema.rque II. Abrt de n~(!)~<m présente un traitement

différent de/atffm '>t'o. Y a-t-il eu influence de~~h<;d~t'CM?Ce dernier mot ne paraît pas attesté dans l'ancienne langue, mais

il doit appartenir à l'ancien fonds le sens est balles, ~tv/c~!de ~?'a;'<Mde blé.

Remarques 111. Le dérive de abante est avan et de

a~H~-t-ja~OM! influence de at <~<)M~? Cf. Grandgent, § 6;, 2.

Quand b intervocalique est en contact avec les

voyelles labiales o, u, il peut disparaître ainsi on a

soen à côté de soven <; subinde a~MH~e donne aon-

dar (et ses dérivés comme aondos, andos) M(w)~M-

CMW ~> saüc (a. fr. se-ri, !M, dans .m-~MM); propre >

pi oar et ~roMT tn'Hw > <f~Mt, <fati/.

Pour la chute de b dans la terminaison -MM de

l'imparfait latin, cf. infra, MORPHOLOGIE.

GROUPES BR, BL INTERVOCALIQUES.- Br, b'r(pri-

maire ou secondaire) le b se vocalise ordinairement.

Ex. Z.W<>Hfar; M/'<!W >M~ M'<>

beure 'e/~ (cl. ~~f) > ~Hre; ~f< escriure;

/a&n<~t~>~ït< ~~n'M~~ïM~ (et aussi

i. Après l'accent, dans /o<'m< de ya<'fi';<m, la labiale b est passée à un

son ~osin, la labio-nasale m. La forme catalane est/ft~m< avec vocah-

satton du r. ·

2. Lttfe <~ h'h-Mmest un mot savant; h~~rn donne h;tf<

t. Et Fabre employé ausst comme nompropre.

~'f&rf <f&r?M, mot

savant de même ~f tff.

Page 180: Grammaire procençale.pdf

~M- avec disparition du b, ou réduction de au à

a ? ) ;~)-(M)~n'Mm >~M;(texte gascon, Bayonne),

forme ordinaire febrier.

*Co~~m (pour co/o~a, cf. ~Kpf~, p. 7~) donne

co/p~

b'l dans ce groupe aussi il y a eu vocalisation

du b, mais moins fréquemment, à ce qu'il semble,

que dans le précédent.

Ex. Fi~K~tM > faula et fabla parabolam, ~0~

>~ra?< <~M/aM "> taula *catabolam, M<a~M~>

M~H/a, fr. cadole, mot d'emprunt.

A côté de ces formes on trouve ~Mt'/<'M;>yf~f(et

non /~M/f); *M~M/am> sabla .f~ft/MM ~> estable; cf.

establir, estable « ~~t'~M;) et tous les adjectifs en

-able.

Remarque. Ces différences de traitement doivent s'ex-

pliquer probablement par des influences dialectales la tanguedu x;r et du xinc siècle a son unité linguistique, mais cette unité

est relative les dialectes naissants ont dû apporter leurs formes;de là ces différences de traitement.

Dans le groupe bt (primaire), b disparaît ~7<w

> sotil; JM&/M ~> ~0~.

Quand ie groupe est d'origine secondaire, le b se

maintient ou se renforce en suivant que la voyelle

intermédiaire est tombée de bonne heure ou plustard D;7'/<;<~< ~> C(! (on a aussi Ct~M~ et coide, ce

dernier renvoyantà une forme du lat. vulg. fM(A):'(MM);

mais a!<< donne ~o~a~, comme ~~a~, f~)~

Page 181: Grammaire procençale.pdf

Dans quelques mots où le groupe b't est secon-

daire, b peut se vocaliser en K tM~MW > ~M/f (cf.

rinfinitita~t~;) ~M~a~M >MM/a~ '"ft<a~M;>

<-o~a'a/ (autre forme cobdat, coudée).

Le groupe bs peut se maintenir, surtout dans les

verbes, ou bien le premier élément peut s'assimiler au

second absolvere ;>a&M/M'r et a~o/t'~f cette dernière

forme doit être la forme populaire.

Les dérivés de a&HK~'w~ offrent un traitement

différent :-a)~M ou aissen, arsen eta~K; dans cette

dernière forme b s'est voca)isé en M (comme p dans

pt) l'explication des autres formes n'est pas claire

a~M pourrait venir de a~'M~~M pour a~M~MM.

Faut-il voir une vocalisation du b également dans

t-a/f/f!, ~x/o~, ~a?- ? C'est probable dans le groupe

bi de rabia (pour rabies) le yod s'étant complètement

consonifié, le b a pu se vocaliser en sa voyelle cor-

respondante M.

<Sa~a~(~'<'w) a donné sapie, sabde et .M~ avec une

nasale qui représente la labio-nasale w provenant de

? cf. fr. M)M~

GROUPE AfB.– Il peut se réduire à palomba et

pa~/M;~o~aJa et~/(WMaa. *UM~~f/<<M~> aw~o-

Disparition du b entre deux consonnes dans aM-

dui <;aM~/a'?< aM~'J?~

Page 182: Grammaire procençale.pdf

Le groupe parallèle w~ s'est réduit à m ou s'est

maintenu dans awp/a, ~w~p/a, de aw~K//a autre

forme aMt~o/~a ou peut-être aMïMO//a cf. E. Levy,

Suppl. s. v. <!MO~t.

F (Ph)

F initiale reste ~Mt, fraire, fabre. *Phanta-

siare devenu sans doute panlasiare en latin vulgaire,

donne ~MK~'Mf, d'où le su&staniif~Mfau. Les groupes

initiaux se maintiennent aussi cf. cependant

feble, provenant par dissimilation de~M~

On sait qu'en gascon, comme en castillan, f ini-

tiale est passée à ~bn«M > /~<~f /fMM'M<!~> henna

~KM ~> etc. Ce n'est que dans la deuxième

partie du xiv" siècle que le passage de f initiale à h

est général, au moins dans l'écriture' mais il

remonte plus haut.

Remarque. On trouve lesga représentant de *Mn;dans Djude de Pradas, ~xy~ CftSMf/or~,ap. Bartsch-Koschwitz,

Ctf. Prot' ip~, 26 ~tïMm a donné ~a.

F inter\'ocalique tombe, dans les mots, assez rares

d'ailleurs, où elle est en contact aveco, u (voyelles

i. Pi) représentant 'p s'était réduit dans certains mots, en passanten tattn.ln

2. Bourciez, E/fw~t~, § 269, c. C'est sans doute a cause de ce traite-

ment et de quelques autres que les auteurs des Leys d'Amors (1~6) ap-

pellent le gascon un «langage étranger e (/f~ft~ ~ï~tJ'f/J) (Leys, H, 388,

i90).

Page 183: Grammaire procençale.pdf

labiales) ~o/KK~HM ~> ~fi!K (dial. mod.~n'OMM, ~<-

goun). Les mots où f s'est maintenue dans cette posi-

tion sont en général des mots savants.

Dans .S~/MSM/K ~> ~<~ et et ra~MMMM >

rdbe, ph a été traité comme p et s'est réduit à b, v,

suivant les dialectes cf. encore, pour le traitement

de ph, pantais.

L'étymologie de sofanar (mépriser) étant obscure,

il n'est pas sûr que f intervocalique soit tombée dans

la forme soanar, qui est fréquente; cependant il paraît

vraisemblable que la forme avec f est la plus ancienne;

un phonème intercalaire entre o et a aurait été

plutôt v.

Les groupes/r, intervocaliques, assez rares d'ail-

leurs, se maintiennent.

F entre deux consonnes s'est dissimilée en dans

solpre, à côté de solfre, de sulfurem, ~K/?'fM.

F (ph) entre deux consonnes est tombée dans blas-

war, de blasphelllare, a moins qu'il ne faille faire

remonter Ma~/or à *a.f~M~, formé sur le modèle

de aM<wa/-i', ce qui d'ailleurs n'est pas absolument

sûr

Remarque. On a encore !< comme représentant de sf

(~)A) dan*. M<u/fn/.Mr, MfU/fK&a, Ma~<a;&.I) est probable que le

groupe rare a été remplacé par le groupe st dès le latin vul-

gaire *a!~M<Mmpour*M;M/)~M;;M)H.

i. Cf. G. MlUitrdet, Bull. Soc. Z-)t~. de Paris, n" ;9, p. xci.

Grarnrnane de l'ancien pros~ertçal. 7

Page 184: Grammaire procençale.pdf

v

Initial v se maintient: MMMM ~> vi; w'f~~ ~> M'Mï;

M'c~:>ff~ M'M~M ~> vegada (a. fr. foiée). est

devenu fes dans beaucoup de dialectes modernes,

peut-être sous l'influence du fr. fois.

« Actuellement, dit M. Paul Meyer, b s'est substi-

tué à v par tout un vaste territoire limité à l'Est et

au Nord par une ligne qui, partant d'Agde, irait, à

travers l'Aveyron, rejoindre la Dordogne dans le Lot

et suivrait cette rivière jusqu'à son embouchure;

mais, au moyen-age, on ne constate guère ce fait

qu'en Béarn et en Gascogne»

Comme en français, et peut-être sous l'influence

des mots d'origine germanique commençant par w,

v initial peut se transformer en ~M, écrit souvent g.

Ex. ~M > ~;M M~tn; ~> ~M.<~ Ct ~<7.f~)

~!K'0)!MW ~> G~~O~tM tM~nMHt ~> ~M.

Devenu final (et non appuyé) en roman v se voca-

lise en u.

Ex. Nat~Mi ~> ~MK ?~Wf);i ~> Mj' ))f!fffM ~> K(i« j

~M/)~f~ > J<yji;<~ F~t/f~ /f!!<~ ~> 7~tM/o/~ ~tji/«'t

> ~tj)M t<< > t~t, etc.

I. Df~f/ûH. Introd., ÎV.2. Département de FAutie orthDgraptteoftiCte]te7~jt~f<tMA.

Page 185: Grammaire procençale.pdf

Remarque. – initial suivi de o (et peut-être u de )a diph-

tongue ne) peut disparaître.Ex. Fo~a;' et ojar (vider), vogar et o~af (voguer), volopar et

clopar, olontat et volontat. On a aussi M//M.rpour Mf&M~tK~

fr&<mf,82),o~rfpourTM<ff.

Un cas inverse est le développement d'un v devant o on et

fOH, cet t'o,OMH~ et roMK~<(prov.mod.); cf. encore ostar et

vostar t;«e/A pour <«7&<; ofM/MW(D<:M~7 B~fOM,~87, 10~

etc.).

FtNTERVOCALio.UE. – Entre deux voyelles v se

maintient si les voyelles qui l'entourent sont toutes

deux palatales (a, e, !');- il disparaît quelquefois quandil est en contact avec unevoyelle labiale (o, ?<)'.

Ex. PfO!t!'MnaM~> Proensa; ~XOr~M ~>~Mr pauo-

M~M ~> ~M'OM; K(W~MW > K0<-?et M~7; Z.M~OM'f~K;>

Z.K(û?c cf. encore f~M/~M ~> yola (luette).

Dans les terminaisons des parfaits en -avi, -~M,

-t'M, etc, v est tombé dès le latin vulgaire, où l'on

avait amai pour ~MMM.

Devant consonne v se vocalise ~M/~M > civ'ta-

~> c:f<<a/ (cf. La Ciotat, nom de ville). Ce

groupe est très rare d'ailleurs.

Va disparu devant s finale MfM~ ~> cers ~~w~~>

~r~;M/MM>

Remarque I. /Mt'fM~Ma donne ~iff, avec maintien du

v et de la pénultième, et aussi /otM< (qui paraît plus récent)

J. Cf ~rfj le traitement du iniervocalique.

Page 186: Grammaire procençale.pdf

~8-

faut-il admettre le passage de à à i par le stade ~M,~Kf,

joine ?

Remarque II. 7'a~mo!<Mm a donné /'a~;m<H, ~az't'm~M,

~a:Men ~~K't'm~M, rare d'ailleurs, paraît une forme savante

BMM est la forme la plus commune; ~fttwo: est plus récent (xive

siècle ?).

Remarque III. Le groupe secondaire v'c, rare, para!t

avoir été remplacé par un groupe plus fréquent d'c dans LmiM't'nM,

devenu '~mo~tco.! ~> T.fmot/M.

Remarque IV. -Le nom de lieu CoMMKMMM a donné

CoMKt~< (et CMm~t~) par le passage de )< à m devant la labiale v

et par le passage de v à ?;t ce traitement parait dû a la phoné-

tique des dialectes aquitains préromans'.

r 2

Wgermanique était une consonne btlabiale

elle s'est conservée dans certaines langues modernes,

par exemple en anglais.

A l'initiale elle passe à g, gu,comme en fran-

çais.

Ex. ~a~M > gatge Wa~M)~ ~> gaita '<~f!M-

;'<!? > ~tM/.Mf W~W~~t > gambais wandjan >

~n~/r warjan ~> garir, etc. Noms propres ~aM-

frid> Gaufré et, suivant les dialectes, ~!M/rf', Joffre;

H~t > GM!M.

I. Thomas, Mf~. ~/Yf;t. fr., p. ï sq.2. Cf. 1. Maclcel, 1)re berrunnrsehrn Etemrnfe, p. 182.

Page 187: Grammaire procençale.pdf

Intervocalique, w est traité comme un v d'origine

latine M~M~/M, blava > blava; de même après r,

dans ~MfK~n > esparvier.

Après consonne, il est souvent rendu par o fermé.

Ex. ~MM/MM ~> /M//M (a. f. louaille) ~!<~MM~ >

~H~Oa~ Raginward ~> Raynoard G~~M~> Gri-

~Mdr~. I! disparaît dans le mot dérivé du germa-

nique ~a~7a)M, ~Ma<aM > M/

DENTALES (T, D, ~).

T

L'ancien provençal, ici encore, est resté plus près

du latin que le français, au moins dans le traitement

des dentales à l'intérieur des mots.

T initial est resté ainsi que tr.

Ex. Turrem > terra, taula trap, traire.

Tappuyé ne s'est pas modifié.

Ex. Cantare > MM<f!f Mr/K/~K > vertut MM<!<<

MMM, Ma«:'MMM, > H!a/;K 'M'7':<0~, ~T-W >

vertat.

T INTERVOCALIQUE. Intervocalique t est passé à

Ex. ~~a~M> ~M~~ ;~M~K > /~K~a)M >

~a; moM~~M> Mon~; ra/~K~ > M~~a, *M/~M-

~<yM > M~Ma~.

Page 188: Grammaire procençale.pdf

On peut voir, en comparant ces formes aux formes

françaises, la grande différence de traitement que les

deux langues de la Gaule ont fait subir aux mêmes

mots latins. (Cf. encore ~K~K/oMw~> Anglada; fr.

OH~.)

Quelquefois < intervocaliqu.e passe par un stade

que le français a aussi connu, comme en témoignent

les plus anciens textes à l'origine (~ anglais

doux).

Ex. 5'~</jdM ~> espaza (anc. fr. M/)&&, espee) Mi~

JMM~> W~U; ~/f~~K!'CMM; > ~O~r~M~.

Dans le mot/o<x.f, t intervocalique n'a pas changé,

tandis qu'il changeait en espagnol, par exemple,

/o~a,<oJ<M c'est que les formes du provençal et du

français renvoient sans doute à totlus, <oMa cf. le

pluriel <;<)/, <MC~qui renvoie à ~Mi (probiblement

pour fol <oy<').

Enfin, dans certains mots, t intervocalique est

tombé sans laisser de traces après une voyelle labiale,

o, ou un i ~o/M/~w ~> ~o~M/~y et /)o~<t!<; ~Mt-

taniam > GMMtM. Dans les dialectes franco-pro-

vençaux disparaît dans ce cas et on a /?n~aM >

finia; ~OM~M > <M~ et <M /<<t/;< > <r~M!.

Quand le t, intervocalique en latin classique, for-

i. MiU~rdet (B~ Soc. Ling., n° 59, p. \cn)) voudrait expliquer

luit, tuch, par un /fjf~ hypothétique forme sur CHt)r~j; mais fM~f~ aurait

donné eMM~t eu latin vulgaire et ou aurait eu aussi ~H~

Page 189: Grammaire procençale.pdf

mait groupe avec une consonne précédente, par suite

de la chute d'une voyelle en latin vulgaire, il s'est

conservé en a. prov. ou il s'est affaibli en d et cet affai-

blissement doit remonter au latin vulgaire ce sont

là probablement des différences dialectales quelques-

unes peuvent aussi s'expliquer par la chronologie

mais il est difficile de faire le départ.

Ex. F~~<MM > venda et venta; *M~M > fenda

et ~'K<a ~M > ~er~ ~M~M: > ~a ~M~-

Mn'MM > ~)H~~ et semtier *~M~OM: > fenda et /~K~

(fiente). On a de même santat et sandat de MM:«,

sobde (et dérivés) et sopte; sobdan et ~o/)/a?t; sobdar et

soplar CM~MW > cobde cogitare ~> CM~t! j *placi-

> /)/a:ef<ï/' 'mc:Yar<' ;> voidar cucurbitarn >

co~o~d

T FINAL. T final latin disparaît à la 3" per-

sonne des verbes a~/Mt > ~Ma aMa~ > awaM. Le

prétérit des verbes en ar a gardé le t, parce que ce

prétérit était formé avec l'aide de stetit, dedit, où le t

final (estét,det) représente en somme t't et d't. Au pré-

térit des verbes en -ir, p. sg., on a -i et souvent-it.

T devenu final en roman s'est maintenu, après

consonne comme après voyelle.

i. Influence de I~liqutde précédente ou du radical verbal

2. L~*orme~vec< n'existe pas pources cinq dermers mots. On a

~us~si cM/[tr, ~r, w~'tM'par la résolution du groupe palatale + t en

qui étatt sans doute aux origines de la langue un ~'cj.

t. Cette disparition remonte au latin vulgaire.

Page 190: Grammaire procençale.pdf

Ex. Pay/fM ~> part; mo~/fM > M;or/ <o/ ~<M > tort;

MM/MW > MK< ~M~ > prat; ~Ma/K~t (?) > blat;

participes passés: amatum ~> ~)M<; *M<M~>

~K~; <~M<ttM> traut.

GRoupEs TR, TL (T'R, T'L), TC (r'c). – Tr est

passé à ir, par l'intermédiaire de Jr, ~y.

Ex. Fa~M ~> ~M~ew> MM<ra<~M >

fraire P~fHM > Peire; r finale peut tomber et on a

pay, May, fray, Pey, formes gasconnes. Cf. encore

M'<M> veire ~rM~y~rMM > ~~t~f~; *~f~OM~t~>

~f~i); ~<fa!~ > lairar; <ù!M<'MfM/M > df'XÏMMK.

Batre, metre renvoient à des formes en -~re (M/-

<?Mrej M<); peut-être aussi ~o~.

Tj (<) a été traité comme cl dans les deux mots:

t~, vieux, et ~7&, ~M, seau, qui renvoient respec-

tivement à M/M/KW, f~/MtK et ~7;<~M, ~t'</KM<.~iC/M/M.

Ct. supra: berusclar de *~rM~/a)~, *~)'M~/<!fe, et *a~tM-

/;]!~t *<w, devenu ascla. ~)a</<~w ~> espalla pré-

sente, au contraire, un cas d'assimilation.

Remarque.–' La forme f~/a < germ. *~u«<<~m, ~M~'Atm,qui existe dans les dialectes modernes, doit être ancienne (cf.

M//c;M, diminutif, dans Levy, S. ~.). Co'c~Jttf< donne cn)//ttr

et fro~f, qui était peut-être cro//<;r. XotM/KfM.)0<M<Mdonne rotle,

role (qui était sans doute fo~f, comme dans certains dialectesmodernes, le languedocien par exemple) et ror~, rogle, quirenvoient .) une forme du latin vulgaire comme *n)n~Mm. Ct.

pour ces formes et des formes comme fH~tr (;o//at), ;o//t)<Levy, Suppl. W., <o/s).

Page 191: Grammaire procençale.pdf

N~fo/aK~Kmaa donné A'o~K et RoHa;< 6)K< (bruit, tumulte,

autre forme brutla) vient-il de *bM~Mh<m?c'est incertain.

Dans le groupe consonne -)- t'c, t disparaît.

Ex. P~<MM > perga ~om~cMm > ~OMM~M~

(mais aussi dotiiestje, le j pouvant former groupe avec

t).

Remarque. Dans ruste, de Mjh'<;Mm,la pénultième s'est

maintenue et le groupe t'c n'a pas existé Pour d'autres mots du

même genre qui ont maintenu la pénultième, cf. m~ra, ch.

ÏM /!NC.

Quand le groupe t'c (qui est d'origine secondaire

es qui se rencontre, surtout dans le suffixe -~t!CMm)

n'est pas précédé d'une consonne, le t se maintient

et on a le groupe tg, tj (écrit quelquefois g ou j).Ex. ~Mh'CMW, ~Mt'CHW ~> viatge *&W:t'MMh'CM)K>

~M~; *ro~h'fKM>f'ort! etc.; cf. infra, p. 168.

Dans le groupe ~<w, t a disparu.

Ex. *~<m<!f~>~Ma~; *hma~(?), Ma~<'?Mar>

~~HM'r.

T, étant suivi d'une liquide, s'est maintenu dans

le groupe ~/r, xtr: estremat, M/n~~Mr, M/~a)!/j.

D

D initial reste. *DMw > dia; dicere > dire

~«r~M ~> dur. Le groupe dr s'est maintenu aussi à

l'initiale drac, dragon.

Page 192: Grammaire procençale.pdf

D FINAL. D après voyelle disparaît à la finale:

m~'a~Mt~> MMf~ ~~M ~>/p; /)~M~>M, etc.

Cependant, dans certains mots, le d final a persisté

en se renforçant.

Ex. Gt~~M ;> ~f~et grat KO~MM'~> Kp<, KO, nos

(Levy, Petit D:); germ. leid > lait (et

fém. laja, &H/<}')-; KM~MW ~>MM/ (mais cfM~/o;) >

~«).

Rema.rque. – On trouve aussi ~tM et~t't! dont le pre-mier parait représenter un gradus invariable comme corpus,

<fm~M.s(et peut-être MO~Kï).Quant à grau, c'est sans doute une

forme catalane. L'e de ~ta~ est une voyelle d'appui.

Le d de ~M!~ et de ad passe à devant une voyelle,

à cause de l'emploi fréquent de ces mots en liaison

(phonétique syntactique): <~<~ a; az ~4!.f, à Aix cf.

devenu tu

Apud s'est réduit de bonne heure en latin vulgaire

à apo, d'où

Après l, r, d final se durcit en

Ex. ~'o/ta!MM<~> ~Mr~K~i ~> /H~jH~t ]Xpr<;

~~«Mt .> tart.

D INTERVOCALIQUE. Intervocalique J s'était

maintenu intact, en apparence du moins, dans les

i. Cf. Crescim, ManMit/e~o, 2~ éd., p. 70.

2. [)'où nm, arn6, ambe, nrne, etc,

Page 193: Grammaire procençale.pdf

plus anciens monuments de la langue puis il est

passéde bonne heure à la sifflante correspondante

Ex..S'!M~-f > JM~y; /aH~a!ff~> /t!M~ aM~'f~~

«M~:?'.

Dans certains dialectes 2, le d tombe sans laisser de

trace et il se développe entre les deux voyelles ou

diphtongues un v lauvar, auvir (déjà dans .Bo&x,

auvent); ~t'OM~n (adultère).

Quelquefois l'hiatus interne produit par la chute

du d se maintient, comme dans coda ~> coa, queue;

cf. M~ et )'o'.(!( preza et /)''M (proie), ~/<Mafoxi et

~MMfO/);,etc.

Remarque. – Pouryfo~~m on trouve ~fM~a~ et~a/ (ou

/fKa!

Dans ~Mf< (A côté de ~a'~t (glaive) de ~«d)«m) il semble que le

soit passé directement à v par J ~A)M/o< de~/J~M~t~ s'explique

moins bien; la diphtongue au parait renvoyerA une diphtongue

latine primitive faut-il admettre ~hn~tMj, glaudiolus en latin

vulgaire à côté de g~a~t'M! ? Cf. pour fr. ~Mt~ G. Paris, M~.

/< p. 340.

G~)Mf)f< et ~faHM~ ainsi que ~~Ha~t, de ~)atM)Kah'(<:)MH<,

présentent un traitement qui ressemble à celui de ~M~trn.

GROUPES D + CONSONNE.- Dr(J'~) intervocalique

devient ir, comme <)', enpassant par

A'.

Ex. <<a~nfw~> caire; B~M)<! <~)M~'Mw~> &/rot'

I. Trada, M~H/, dans Borce; <mjt, gladi, Judeu dans la C~M~fM

~t'Mff Foy2. f_e lrmousin en particulrer; cf. Cliabaneiu, Grnnr. hnwusine,

p. y6, Il. 2, pour de nombreux exemples de ce traitement.

Page 194: Grammaire procençale.pdf

credere > creire radere > ~t'X, rodere ~> )'0:

fodere ~> ~o~ e.

Dans c/aM~a~ ~> <o:< d est tombé sans laisser

de trace, la diphtongue NM ne pouvant pas former

en provençal une diphtongue avec i.

Dans rire, aucire, cossirar, dezirar, l'i qui pouvait

provenir du groupe dr s'est confondu avec celui qui

précédait.

Remarque. Dans les mots dérivés du radical germa-

nique /b~r-(/b/fa~. /o/;ajMtS, fourrer, fourrure), il semble que le

d se soit d'abord dissimtjé en 1 ~o/far, y~ra~MM, puis qu'ti se

soit assimilé a suivante.' d'où forrar, yb~ftfyMt-a. On trouve

aussi, avec métathèse,M'~tr.

DL (D'L). – Il y a eu assimilation de d à dans

MM~M/MM, *wo~/f<w qui a donne M<i/~ comme spa-

~M/aMt > espalla cf. encore *am ;> cercéla

(c~r~7/a ?) et *a!~tfK~o~w >- OM;e//a.

RD.- Après rd à l'intérieur d'un mot peut passer

à comme s'il était intervocalique: <a~~> larzar

et tardar.

SurFfXE LATIN -~M<'M (-t«/'K~). Le suffixe

latin -<}~)~M a donné, dans les rares mots terminés

ainsi qui sont passés en provençal, -;<)? et -M;?M.

i. Levy écrit ~m/f dans son ~< D<t~MHHn;'K; m.us!es exemples qu'tldonne daus son Suppl. U. et l'exemple de Rayuouard ont tous il; cf, les

d~alectes modernes.

Page 195: Grammaire procençale.pdf

Ex. CoK.fMffM~tfM ;> co~~M~M,fo~M);!Kt'. I[ semble

qu'il iailte admettte, en latin vulgaire, un changement

de suffixe (-KM: au lieu de -M~~e).

Quant à M!CMt&?/gM,il a donné en a. prov. ~c/M/

~Mf/K~i, qui paraissent renvoyer à une forme du latin

vulgaire comme *t'?MM~M'M~, ou *wcH~'t<Mt, avec l

adventice.

Remirque. –Dans les représentants provençaux de* Md/-

Kam (celtique ?) on trouve un double traitement &OMM(par

MMa,fa) et ~;Ma (comme en français), par différenciation du

d (ou de h)~!M?). Cf. quelques exemples de NMf.fMMm~> ~o'Kf,

dans H. Herford, D;'f/a/. Pf0/t?'ojc~<out(!'m ~~fm~ p.

initiale devant voyelle est restée. Devenue nnale

en roman, elle est restée après voyelle comme après

consonne.

Ex. *PrM'~> ~M; HiU! > ~n'y; MM~M ~> !/MM';

WM~; (pour M!<My~:) > MM.

7~M~ > ~MM ccr/)M~ > cor~ MMfM~ > mM~f

M~ '> MM~ ~HMM.! ~> ~MM~; a~xeMJ ~> a/M!'M.

Cependant elle devait être tombée dès le latin

vulgaire de 1.)Gaule méridionate à la Ire personne du

pluriel des verbes, car on a dès le début du proven-

i. M(! qui se rencontre auss!, peut représenter Nf~f du latin \ut-

g.ure, St )t chute de < ne pro~'tent pas d'un hit de phonétique syn-

tactique.

Page 196: Grammaire procençale.pdf

cal: OMNW < C(M<!W!<Mf<ïM)M < MM~~MM~ etc.

Intervocalique reste comme sonore. Les Leys

conseillent de l'écrire .( (I, z).o).

Ex. C<W.Mm > MM~a MM(M~MKgM > M<p

germ. !MM ~> ~K:a.

Le peut aussi disparaître dans ce mot et dans

quelques autres: ~M:'a; ~MMf~ > et ~My

(~'a~ ?) HM~p et ttM!o.

On trouve aussi quelques exemples de rhotacisme

ainsi dans D<ïM)'< et ~e/OM, M'Man) pour MM~o, t~ro

pour f~o, cf~ay pour cf~y; des changements de ce

genre ont été signalés, mais aux xiv'xv'= siècles, en

Languedoc, en'RoussiIlon, en Limousin

5' DEVAIT CONSONNE A L'INTÉRIEUR DF.S MOTS. –

Plusieurs cas se présentent. se maintient ordinai-

rement, surtout devant c, t.

Ex. *R~(/)~~ > MCM<~f *~<M/<!H! > ~C/~

*<?~~M > arfntc ~M<WMM<>; M<n< ~M/<'w >

/)OM/</< f!fr<<HM~ ~> Mmar, etc. ~j':MM< ~> asne (a

coté de (rare); *Ho~Ma ~> <o~M.

X devant consonne se réduit à s ;'M~/<7> /(i~/ti'

r~/rftM~ ~> M/f~M~.

Il peut aussi se produire une différenciation de s

en~; on a ainsi ~~o/M~ et a/Mo~ct; ~w/ et ~Mi'

r. P. Meyer, DaMj~ B~/cH, Introd., p. ivi.

2 ËïfM/f< pour <N~M~ par changemeut de suffixe.

3 T/devenu cl comme dans ï'<M/ut~, jt/M~t~t, cf. ~ra, p. t~z.

Page 197: Grammaire procençale.pdf

du germ. snell (all. mod. j~M~) dirnar et ~M~f;

acesiitar et ac~~Mr, etc.; cf. encore les doublets <«.i'~r

et turtar.

Dans certains textes s disparaît devant consonne

et on a aqueta pour aquesta, e/~ pour esta, depolhar

pour t/M~o/~r

Enfin dans le groupe < -)- consonne (surtout n, w

r), s peut passer à t *a&'mo~Ma)H > a/MOt'M

*W<!H~;OMa~ > Mi~)M/'CKM ~> MMMa~; vaslet et

vailet asne et aine.

C'est par un amuïssement de ce genre que

s'expliquent les troisièmes personnes du pluriel des

prétérits, comme prMyûH, )MMyoM, ~/o/ pour prés(e)-

ro)~ <)t~(~)roK, fes(e)ron; s doit être passée avant

d'arriver à i par le son d (~ doux anglais).

Remarque I.– Le passagede à à s'explique facilement.

S est une fricative qui se forme entre l'extrémité de la langue et

la partie supérieure des dents i est une voyelle formée entre la

langue et la partie avant du palais dur; les deux sons sont donc

très rapprochés dans la réalité; il suffit d'un relâchement de la

langue pour que au lieu d'une s il seproduise

un i,

Remarque II. faxfjMMM pourrait renvoyer a une forme

hypothétique "ya~o~ma, sur le modèle de pegma, .M~ma (cf.

i. P. Meyer, Daurel et Beton, Introd., p. Lvi. D'autres exemples ont

été signalés dans Flatnenra.

2 Aujourd'hui cet amuissement de s est constant dans les dialectes

limousins de plus, en Provence et dans le Narbonnais, l'amuissement

existe (sauf devant voyelle et devant c, ~) en syntaxe de liaison cf.

nirb. ei segiir, c'est sùr es pai twrtai, ce n'est pis irai; es pai iibii, ce

n'est pas neuf; mais f~ /rotj/ c'est trouble ;~c/[~, c'est clair.

nôv, ce

Page 198: Grammaire procençale.pdf

Meyer-Lubke,GratMw. des fcm., I, §2y~; Bourciez, PAc~.y?'

4e éd., § l ;4, III) mais le catalan ~tH~fma pourrait faire penseraussi à une dissimilation de ~m en fm, puis /)H et enfin Mm cf.

Mahn, GrfttMM. ;;4.

GROUPES INITIAUX ST, SP, SC. S s'est conservée

et un (ou plutôt un i) s'est développé dès le latin vul-

gaire devant elle. Même développement dans les mots

germaniques commençant par ces groupes.

Ex. ~~<MM ~> MM stare ~> estar sperare ~> espe-

rar ~tMM> espiga; ~CH<MHt>MCM<; germ. ~M~t:

> 6~<M~r 1.

S initiale est tombée dans *M~ ~> pasmar et,

devant M, dans M~~r~ venant de ~w~r~jM on

trouve d'ailleurs aus~i esmerauda (mot d'emprunt?).

PALATALES (C, G)

c

CINITIAL. C initial se maintient devant o, u:

cor, cobrir. Il se maintient également dans les groupes~

cl, cf: c~/<, clar; creire, ef~r. Cf. cependant gras

< c~~t~ (il semble que l'affaiblissement de cr, par

analogie de ~oj~~y, remonte au latin vulgaire).

Gt~at<< (on trouve aussi tya/MK<) paraît remonter à

un mot germanique commençant parkr; ici l'affaiblis-

i. Germ.a dûnn't'jt~)~/ettionMf)f~

Page 199: Grammaire procençale.pdf

sement peut être d'origine onomatopéique. Parmi lcs

autres exemples d'affaiblissement citons glara et

clara (glaire) dee/a~w;cf.~ptet~~t(cavitë),

d'origine inconnue. Pour le groupe kr, cf. germ.

~>~f~c~ et ~a.

Devant e, i, le c(qui

avait le son de en latin) est

devenu s (écrit ordinairement c) comme en français

et par les mcmes transformations.

Ex. C<yaM > cera; ca?/MM<> c<*7; *c;H~ (pour

~Mt'K<ytM)~> cinq; cinerem >CfM~

Devant a le traitement du e initial n'est pas le même

dans tous lesdialectes occitaniens C reste intact dans

les dialectes de l'extrême Midi Catalogne, Gascogne,

Languedoc, Provence; il devient rA dans la plupart

des dialectes qui se rapprochent des dialectes d'Oïl

ainsi MK~ et chantar, M~r et c~<r, M;t~ et

~M~'r*.

Le Limousin a ch, les dialectes auvergnats éga-

lement (de ce côté-là < descend jusqu'aux environs

de Mende); les parlers du Velay, du Vivarais

(Ardèche) et naturellement aussi ceux du Dauphiné,

t. Voir pour plus de demis la Mne V du Gr~H~rt~ de Grœber, t. ]

(s^ éd. ) et les travaux de déLmntatron lingmstiqve O. Bnngmer et de(i"ed.)etI<'strav.tUxdedélim!tatjon!tngmstique-O.Bringu!eretde

Tourtouïon,F/u(7fïM~/fj ~'Ht'o~ra~&j~Nff~ft /an~«f~'0c. Pans, i8y6

(T~xtraa des Arcbiuesdes ~'lfnss,ons vcittrtr~queset lntteraires); J. Ronjat,

(ExtrilU det des parlers Affï~tont modernes, f~ h~fr<t/rM);J. cartes de

t t'aï/t~H~Hf~f' la ~aHec, H. Morf, Ztfr ~r~f~tMj~ Fr~n~r~c/jt

(~Manff;. der l'reuss. Akad. der ~M! 1911, M;; ~:f. K/.).

2. CAsercncoutffideja dans Bf<'fe:ctf)t<M(v 4~),~n<i<'n (v. i~),

f/j'ftt~t~(v.88),f~NH~,f~rf<'r,ctc.

Page 200: Grammaire procençale.pdf

qui appartiennent au franco-provençal, présentent

ch Ce ch devait se prononcer 'c~ au moyen-âge;

il est passé à dans la plupart des dialectes modernes

qui avaient ch à l'origine.

La tangue des troubadours (tangue littéraire, ne

l'oublions pas) présente tantôt ca, tantôt cha MM~

et c/MM/aT, MKt et chant. Les deuxièmes formes

doivent provenir des dialectes du Limousin, d'où

est originaire la poésie, et en particulier la langue

des troubadours.

Remarque. – Dans les dérives de f~fa et de MH<mon

trouve des formes empruntées aux dialectes voisins de h langued'Oli (ou aux dialectes franco-provençaux?) CNHOM;> f;a~,c/~Met e/~f); Mr~M ~> ~r<t, e/jfe~, ~MMOft,e/jt'tnt. CaH;H a donné cal

(chat) et gat (par suite de la phonétique syntactique).

C FINAL. C latin final après a s'est vocalisé en

i dans les mots où il occupait cette position fac >

fai <7/~> lai f~ hac > sai. 6)e> oi, à côté de oc 3.

Quand, suivi de o, M, en latin, c est devenu final en

roman, il s'est maintenu.

Ex. FtKMM! ~>7o< locum > /OC;MM ~> /0< ~Ci<M

~> pic *.fMtCtfM)(pour !~H:<~t) ~> enic; d'M:CM/« ~>

~M~. De même après la diphtongue au ?~KCMM ~>

f<M' ~!M'K~K ~> pauc.

i. Sur l'histoire fie et, cf. P. Meyer, ~cmftMKt, XXIV, ~;4-;82. I! est noté quelquefois, mais rarement, par j /f)t<~r, ~fr~==

c/jtl~/<tr, <-&<j~/f! en caubm -tnctcn par .t ~ttM/ft~, Mt</<]~.

3. Cf. les exemples dans Levy,~fj~t/. H'.

Page 201: Grammaire procençale.pdf

C précédé d'une consonne (r, l, n) se maintient à

la finale poicum > porc; *tenebricum > tenerc; cleri-

cum > clerc cf. maie; falc, balc (humide?).

Dans certains cas cependant le c est passé à g

(gti) suivi d'une voyelle d'appui (e).

Ex. Clericum, clercum > clerc et clçrgue dominicum,

àomincum~> domçrgitc (et Domçrc, Doiuiwr, etc., comme

nom propre); canonicum, canon mm ~> canôrgue (et

canorje, qui paraît renvoyer à une forme comme cano-

nium, avec disparition du c ou vocalisation en i con-

fondu avec /précédent); manicum, mari eu m > »«xw-

£!<e et margue (on a aussi pour ce mot-là tnanegue,

comme canonegm pour canonicum') Rutbenicum >

Ro^ergue, Rouergue

Les noms de lieux terminés en micum, micos

étaient nombreux dans le Midi

Ex. Massilianicos > Marsilhargues; cf. encore Por-

cayrargues (Gard), Sauteyrargues (Hérault), Galar-

gties, Domessargues (Gard), etc.

Remarque. Quelques-uns de ces noms de lieux pré-sentent des formes anciennes non syncopées: Torcayranegues à

côté de Porcayargues, Galaxçtnegues, Domensanegues, à côté de

Galarguts, Domessatgttes

Quand le c devenu final en roman et placé après

1. Surtout dans les départements suivants Aude, Hérault, Tarn,

Aveyron, Gard.

2. Cf. sur tout ceci: P. Skok, Die sûdftau^œstscben Ortsnamen, p.' 36.

Page 202: Grammaire procençale.pdf

l'accent était suivi de e, i en latin, il s'est transfor-

mé en Is, t%, écrit quelquefois %•

Ex. Crucem > croti vocem > vçt% pacem > pat^

decem> dftZ; placet ~> plal£ (à côté de plai).

Remarque I. Facit donne fai (et nonfat^, qui est la ir=re

p. sg. de L'ind. prés.) et fa. Placet devait être devenu place en

latin vulgaire le groupe ce y est traité comme dans cruce(m),

pace(m). Plaietfai représentent plac(et) et fac(it); cf. l'impératif

fac > fai eccé hac > sai.

Remarque II. – Dans quelques mots, c devenu final aprèsi paraît s'être vocalisé en u. Ex. amicum > amiu et enemiu cas-

tic et castiu Il est probable que dans tous ces cas nous avonsaffaire à une diphtongue provenant de la chute du c.

C INTERVOCALIQUE. Le traitement est différent,

suivant la voyelle qui suit immédiatement c. Devant

a, o, u, c s'affaiblit en g.

Ex. Secundum > segon; ckoniam > cegonba *jocare

> jogar; locare~> logar.

Dans les dialectes du Nord de l'Occitanie, et en

particulier dans le Limousin, g, provenant de c inter-

vocalique devant a, peut se vocaliser (i) et on a pre-

tai, paiar, au lieu depregar, pagar; le même phéno-

mène a dû se produire au moyen-âge, car on a des

r. l'orme donnée par Mahn, Gramm., § 142, mais qui ne se rencontre

pas dans les dictionnaires. Dm et preu apparaissent dans des textes d'an-

cien poitevin, Meyer-Lubke, Gratrnn., 1,439; cesont sans doute là des

traces d'un traitement dialectal.

Page 203: Grammaire procençale.pdf

doublets de ce genre dans la langue des troubadours

(iniia < mica dans Boèce ').

De même les verbes en -icare ont donné des formes

en -ga ou en -ja, suivant les dialectes.

Ex. Carricare > cargar et charjar (le ch et le j dé-

notent un traitement nord-occitanique); medicare >

melgar et metjat

C double intervocalique se réduit à c.

Ex. Boccam > bçca vaccarn^> vaca peccat^> peca;

peccatum > pecat.

Après la diphtongue ail, le c du groupe ca ne s'af-

faiblit pas.

Ex. Aucam >» om«ï cf. rauca, pauca (où le c d'ail-

leurs peut avoir été maintenu à cause des formes

masculines pauc, rauc) mauca (ventre).

C intervocalique suivi de e, i, passe à

Ex. Vicinum > wt(z cocinam (pour coquinam) >

cozjna; *racimum (lat. cl. racetnutn) > rrf;y'«.

GROUPES FORMÉS AVEC C

CT. Le traitement de ce groupe, en finale

romane, diffère suivant les dialectes. Tantôt c se

vocalise et devient i.

Ex. Faction > fait *lacttm > lait; noctem > m<«Y,

I. Cf. Crescim, Manualetto provençale, 2e éd., p. 32 mî-ya ou mi-ja ? 7

Probablement la première prononciation.

Page 204: Grammaire procençale.pdf

nuoit coctum ^> kueit, kuoit dictum > dit (pour

*diit).

Tantôt le c se combine avec t pour former la con-

sonne double ch (jch) écrite quelquefois g, h.

Ex. Faclurn > fach (écrit quelquefois fag, falf)

dictum > dich (et dig, dili) *lactem > lach coctum

> kuech, &««:> noctem > nuech, »«««& *vocitum >

voig (vide); explicitum > esplech.

La Gascogne et le Languedoc occidental jusqu'àNarbonne inclusivement sont aujourd'hui du domaine

de if, à partir de Béziers on a ch jusqu'en Provence

inclusivement. Dans le domaine nord de l'Occitanie,

les dialectes limousins ont ch, les dialectes auvergnats

également1. D'ailleurs la prononciation du ch varie

avec les dialectes.

Le traitement du groupe et a l'intérieur d'un mot

présente les mêmes variations beaucoup de ces mots

sont dérivés'de mots simples déjà terminés en il ou

ench fraclnram^> fracbura etfraititra; *lracturam^>

Irachnra et Iraifum; cf. encore leilieia et lechiera; lai-

tar et lacbar, etc. Eructare a donné rotai (de rottare,

avec assimilation de c à /) et utetar, forme savante.

Pectorina a donné peitrina, pectorakm, peitral. Leclor

est un mot savant, leitor un mot populaire.

i. Cela n'est vrai qu'en gros, car on peut voir d'après la carte VI du

Grundriss de Groeber dialectales r" proprement phénomènes les xones den'ont pas de limites dialectales .ï proprement parler et que les zones de

it, cb se compénètrent dans plusieurs cas. Cf. pour plus de détails V Allas

linguistique de la îuuice.

Page 205: Grammaire procençale.pdf

Le groupe net, assez rare, a donné à la finale nh et

ch planctum > planh et planch sanclum > sanch,

sanh (et sant, santé, sent, saint).

Le groupe germanique ht est traité comme ct latin

ex. waè/a > gaita et gacha (guet), gachar et gaitar.

Groupes CR, CL INTERVOCALIQUES. Cr devient

gr.

Ex. Acrem > ag re macrutn > magre' *seque>ee

(pour tt^f«) > «£/e.

C'r (d'origine secondaire) devient ir.

Ex. Coure > £j5/V« ;facere > faire; ducere > duire.

Cl 2 intervocalique, devenu final en roman ou res-

té intervocalique, donne mouillée (lh).

Ex. Apiculam, apic'la > abglha genuclum > genoJh

*vecluw (pour *veluhim) > w'j craticulam > f azilha

soliculum, solic'lum > soleîh, etc.

Dans le groupe cs (x) le c se vocalise (i).

Ex. Exire > eissir; uxorem > oî'«<ir sex > 5^;

mais exagium > essag et assag Maxellam 4 > î«#w-

i'f'/rt; examen > eissam fraxinitw > froisse.

Cf. supra le traitement des verbes en -jwe devenu

-r«r« en latin vulgaire.

1. Ce#mat se trouve iussi sous la forme maigie, avec dégagement t

d'un i comme en français.2. Ce groupe est fréquent par suite delà réduction des suffixes dimi-

nutifs -icuhim, -aculum, etc.; à -iclum, -aclum, etc

5. On a aussi «usa;, qui paraît dû à une confusion de préfixes.

4 Lat. c\.nta\ïllam, qui aurait donne tllôissfla avec e fermé,confu-

sion de sulfixes

Page 206: Grammaire procençale.pdf

Ex. *Nascere, nacsere > naisset *irascere > imisser;

cognoscere, cognocseit ]> conoisser.

Le groupe xt s'était réduit en latin vulgaire à st:

d'où extraneum > estranh *exUtmarc > estremar

extrahere > estraiie; juxta ^>josla. Cf. supra, traite-

ment de s, p. 158.

i

AUTRES GROUPES. Dans le suffixe <«»» c s'est

transformé en écrit souvent g. Il est vraisemblable

que le c était passé à y avant la syncope -aliyum, puis

-atyum, -atje.

Ex. Domesticum > doméige viaticum >• wai^

*mansionaticum > mainatge *formaticum > formatge.

D'C. -Le groupe rfV du suffixe -dicum, assez rare

d'ailleurs, est traité comme t'c dans medicum^> mélge;

*fidicnm > /f'^ *pedicum > ^f'^e, pied d'un banc,

d'une chaise, etc.

Vindicare, manducart donnent venjar, manjar (où

j était sans doute prononcé dj) à cause de la nasale

précédente. Mais iudicare a donné jutjai, d'où julje.

Remarque. – *Hd»£«»iprovient de//cafu»»(sous-ent jeem);sur les transformations nombreuses de ce substratum latin, cf. G.

Paris, Rom., VI, 132; du même Ficatum en toman, Miscdlanm

lingiii liai in otioie dl G. Ascoli cf. encore Grammoatf Revue

des langues romanes, t. XLIV(ic)oi), p. 186.

1 On a aussi d'autres formes pour ce mot, en particulier âoniesgue,

qui présentent un traitement différent dome$t(i)co,<iomuQ)co,dcmesgne,

Page 207: Grammaire procençale.pdf

Remarque I. Dans undecim, "dodeam, tredecun, le

groupe d'c passe à (après nasale), t\ once, doi\e, treize.

Remarque II. Decimum a donné les formes suivantes

desme (passage de c intervocalique a ts, s, avant la chute de la pé-

nultième), deime (vocalisation de s), deume (vocalisation de c en

m, traitement propre au catalan, cf. Jacobum, Jacme, Jaunie) et

delme (par le passage de u la liquide correspondante 1). Cette

dernière forme est rare et se rencontre dans des textes de Foix.

Les dérivés de decimum (desmar, des mai i, etc.) présentent la

même variété de formes.

Q ET LA SEMI-CONSONNE U

Le groupe quinitial est traité différemment suivant

les mots. Dans le pronomrelatif qui, quïd (quae

semble avoirdisparu

en latin vulgaire) le groupes'est

maintenu, au moins dansl'orthographe,

ainsi que

dansquar, quant, etc.; mais les manuscrits offrent fré-

quemment les graphies qiouki, qe, ke, car,cant, ce qui

prouve que,si la semi-consonne u

(devenueune fri-

cativew)

a sonné au début de la langue,elle a bien-

tôt cessé de sonner.

Dans quinque, il s'est produitune dissimilation en

latin vulgaire et dans coquinaune assimilation ces

mots étaient devenus cinque,d'où cine, et cocina, d'où

i. Pour gu, cf. injra, traitement de g.

Grammaire de Vatuten pitnemul b

Page 208: Grammaire procençale.pdf

couina cercela postule également en latin cercedula au

lieu de querguedula

Dans quietus les deux semi-consonnes (u, i) parais-

sent être tombées dès le latin vulgaire; d'où prov.

qitet, fr. coi.

Dans corelha (et dérivés) de querela, 1'u du groupe

que (kwe) a chassé l'e et est devenu voyelle pure de

semi-consonne qu'il était. Cor < quart existe à côté

de car il semble que là aussi u a chassé a.

En dehors de ces cas le groupe qu initial perd son

élément fricatif qitadragesimam > caresma (et non

*quaresma ou *coresma) quadrare >• cairar *quadrel-

lurn > cairel.

En gascon l'u s'est maintenu dans des formes

comme les suivantes quoau, laquoau, quoauque, quoate

(quatre)

Qu intervocalique se présentait dans les mots sui-

vants aequalem, equam, aquam, adaquare, aquila,

aequare, coquere, etc.

L'u de la plupart de ces mots qui sont passés en

provençal doit être tombé dès le latin vulgaire: d'où

equam > e'ga aequalem > egal; aequare > egar

mais equinus donne eguin (où l'orthographe paraît

indiquer le maintien du groupe qui) et aquam, deve-

i. Cf. Meyer-Lubke, EinJnhrung, 5 '47.

2. On trouve quaresme dans des textes catalans ou voisins de la Cata-

logne.

î. LuUuire, Renteilde textes gascons p. 54-60, 61 (fin du \nr siècle).

Page 209: Grammaire procençale.pdf

nu sans doute ac-quam (ak-kwam) en latin vulgaire

sous une influence obscure, a donné aiga a^agar de

adaquare se rencontre aussi sous la forme açaigar

mais il semble que la forme la plus régulière phoné-

tiquement et la plus fréquente soit a\agar

Côquere devenu court en Lit. vulg. (cf. cocina) donne

cçier et tôrquëre (lat. cl. torqii'ere) devient torser, après

être passé sans doute par le stade tôrsere (influence du

radical tors- du prétérit et du participe passé).

Relinquir de *relinquire pour relinquere paraît un

mot peu populaire.

Qu devenu final en roman est traité comme c

devenu final.

Ex. Chique > cinc iniquum > enic. Laqiiens >

lat^, comme *bracchius (plutôt bracchium) > brat^,

facio > fat^.

Remarque. – L'explication de aiga et aigla paraît être la

suivante aqua devient en lat. vulg. akwa, puis ciiiia un g se

développe phonétiquement entre ai et ttw d'où aigwa, puis

a;£ïi par élimination définitive de w; de même aqutla devient dk

wila, puis aiwtla, mgwila, aigw'la, aigla. Cf. Millardet, Bull.

Soc. Littg., n° 59, p. xci. Cf., à la MORPHOLOGIE, l'explicationdes formes comme aic de habui (abwi).

G

G initial. G initial se maintient devant o, h.

i. LA Chanson de Sainte Foy a agita mats elle a qe et que, qant et

quand, jusqu'à quel point faut-il se fier cesgraplnes

Page 210: Grammaire procençale.pdf

Les groupes gl, gr initiaux se maintiennent gland,

gros,groc

Ex. Gulam > gola germ. gundifanônem > gonfa-

non 'gurgem (lat. cl. gurgitem) > gtfrc; gubernare >

gwernar.

Devant e, i, g se maintient dans l'orthographe

(concurremment avec j) mais il devait probablement

sonner dj (comme dans fr. djinn) et non g dur.

comme en latin.

Ex. Generum > gendre *genliare > gensar; *geni-

lioiem, *gentiorem > gensçr.

Devant a g initial se maintient intact dans les dia-

lectes où ca reste également intact.

Ex. Gallinam > galina gallus > gals; *gaudire >

gauZir.

On trouve autsi dans l'ancienne langue des formes

comme jalina (?), jal (?), jaunir où représente sans

doute le son dj cf. gais et jais (geai), gai et jai

(joyeux). Ces formes appartiennent aux dialectes sep-

tentrionaux de l'Occitanie, comme les formes en ch

(venant de ca)

G FINAL. G n'était pas final en latin dans les

rares mots romans où il aurait pu le devenir par

i. Cf. cependant glueg, gkg et cluech, clocb, d'un hypothétique

"glçiium,fr. glut cf. encore glatir et clcssir de glocire, glousser j gles et

Urou (de glis, glir + omm), loir.

2. L'élément dental ayant chasse l'clément chuintant on a eu des

formes comme dtncih, dttar pour ginalh, gttar.

Page 211: Grammaire procençale.pdf

chute des finales il s'est vocalisé en i, quand il était

précédé de e, comme dans legem, regem > là rei.

Dans fau < fagum (a. fr. fou, hêtre) g est tombé,

sans doute dès le latin vulgaire, sans laisser de traces.

Dans les autres cas il s'est renfoicé en c. Ex. Ugo

>> Uc *trago > trac (et ses composés).

G INTERVOCALIQUE. Devant a et précédé d'une

des voyelles palatales a, e, g intervocalique se main-

tient en général ex. negare > negar plagam *> pla-

ga; mais il peut aussi passer à i plaia, neiar (?)

saga et saia (étoffe de laine grossière), du celt. saga

à plus forte raison quand g est précédé d'un i, commeIII

castigare > castiar ligaie > liar faligare > fadiar.

Quand g intervocalique est précédé ou suivi d'une

des voyelles labiales o, u, il peut se maintenir ou dis-

paraître.

Ex. *Corrogatam ^>corroada (corvée) *nugaliosus >

nualhos rogationes > rog azos et roaxps legumen >

legum et leûm. Agusmm > agfot et apst agurium >

«£7tr et aür.

Dans *tegulum (lat. cl. tegula) > /«//e, tuile ligu-

lam > /«Ja (luette), g a disparu sans doute dès le

latin vulgaire, comme dans fagum.

G e, i passe à (orthographié ordinairement g~).

1. On trouve cependant leg, mais non reg.

2. Attesté en latin vulgaire pour traho.

Page 212: Grammaire procençale.pdf

Ex. Sigillum > sage] lègue (cl. legere) > /e^»

Il passe à i dans la forme maiestre il se confond

avec l'i suivant .dans reïna à côté de regina (forme

savante) et dansgaina (on a aussi une forme ga^ina).

Enfin g intervocalique peut disparaître sans laisser

de trace, comme dans les formes suivantes maestre;

p igensem > pages et paes sag itta > saeta et j-fl^/a

cf. encore sael à côté de sagel. Ce sont là probable-

ment des différences dialectales.. •

GROUPES G + CONSONNE INTERVOCALIQUES.

Dans le groupe gr, g peut se vocaliser en. i.

Ex. *Flagrare (venu par dissimilation de fragrare)

> flairar *integrare > mteirar mais ce traitement

n'est pas constant nig rum présente les formes nigre,

n(i; ner et nier 2 (ces deux dernières formes ren-

voyant une ouvert en latin vulgaire). Peregrinum >

pelei i(«) ou pelegri(n), mais non peleirin pigritiam

> ptrtTfl.

Dans le groupe secondaire £'< le g peut se voca-

liser en i *cugitare 3 (côgitare ?) (class. côgitare) >

n»Arr (et n/;7;r) /> f^îWam >/re;7 (et /rrt) mais pour

1 Probablement agntm > rtir« dans l'expression rf« bon aire (mot a mot

de bon champ).2. D'où meim (gneirti) nom de la puce dans certains dialectes du Midi,

par exemple à Montpellier, connu avec ce sens dans t'ancienne langue.le groupe Ig se rencontre dans *fulgerem pour Julgur{em) le g

passeàï:yj#^r.On a d'jilleurs jusqu'à sept formes pour ce mot cf.

levy, Pel. Dicl.

Page 213: Grammaire procençale.pdf

digitum'ûy avait sans doute deux formes, dîtum etdîtitni, r

en latin vulgaire, car on a dçt ou dit, suivant les dia-

lectes.

Remarque. Dans esmerauda < smzragda, s'est voca-

lisé. Mais la plupart des langues romanes paraissent renvoyer à

un thème smerald-. Fleuma, sauma renvoient à des formes du latin

vulgaire ou le g avait été déjà vocalisé en h (cf. encore lat. vulg.

pwmentum pour ptgmenluni) Meycr-Lubke, Gi am. des langues

romanes, I, §403, 5.

G'l et gr. ont donné respectivement 1 et n mouil-

lées (écrites ordinairement Ih et n]i).

Ex. Vigilare >> velhar ugulam >• içlha (soc de

charrue) agnellum > anhel; dignare > denhar

regnare > renhar, etc. 1

Remarque. Dans negltctum il doit s'être produit une

dissimilation, car on a en a. prov. la forme nalech (pour neUdi) qui

renvoie à 'nelectum.

Dans quelques autres cas, le g paraît être tombé dans le latin

vulgaire avant la syncope ex. *tegidum > tfide (tuile), Ugulam

> leula cf. supra, p 173.

G + U semi-consonne. Ce groupe est assez rare

en latin. Anguillam donne ang uila (avec maintien de

m) et angéla (Levy, Pet. Dict.), qui paraît renvoyer

à une forme*ang-éllam

avec changement de suffixe.

Extinguere doit être devenu *extingete en latin vul-

gaire par analogie des verbes en -ingère,car il aboutit

à estçnher.

Page 214: Grammaire procençale.pdf

I SEMI-CONSONNE(yod)

Cette semi-consonne est surtout intéressante par

les nombreux groupes dont elle forme le second élé-

ment.

Initiale devant voyelle (comme dans fr. yeux) elle

passe à i ou plutôt; précédé probablement à l'origine

d'un son dental dj.

Ex. Iacere > jaxer iocitm > joc iunium > junh;iudiccm > jutge; ian(u)arium > janier.

Remarque. Le son dental s'est maintenu dans diaspe,

diuspi de juspùhm.

Intervocalique i latin semi-consonne se présente

dans l'écriture sous la forme ji. Ex. Maiorem > maior;

peiorem >• peiol tewi > fe/a^ (chaîne). Il avait sans

doute à l'origine de l'ancien provençal le son de y

français (dans payer, Bayeiix), qui était d'ailleurs le

son latin. Mais il semble qu'on puisse admettre qu'à

l'époque classique (xiie-xiiie siècles) «avait déjà sinon le

son du j actuel, du moins un son s'en rapprochant sen-

siblement' avec, en plus, un son légèrement dental.

Devenu final i semi-consonne s'est maintenu sous

forme â'i.

i. Cf. W. Fœrster, dans Bernhardt, Die WeikeN'Ai de Mons, Introd.,

p. m.\i-xi.vii Lienig, Op. laud., p. 73-84.

Page 215: Grammaire procençale.pdf

Ex. Maium > mai *aio (ayo, cl. habeo) > ai

*sayo (cl sapio) > sai.

Dans quelques cas il paraît' se renforcer en j (quel-

quefois g dans l'écriture), comme dans exagium >

tissai et assag mais peut-être y a-t-il influence ici du

radical assaj- de assajar.Pour les cas nombreux où il s'est maintenu, sous

forme d'i atone, à la pénultième, cf. ch. II, in fine.

I FORMANT GROUPE.

Le groupe peut être d'origine primaire remedium,

proprium, ou secondaire laqueuni, robeus, devenus,

en latin vulgaire, laquium, rubius, etc. Voici le trai-

tèment des différents gtoupes.

LABIALES 1. Pi >> pela.

Ex. *Appiopiare y> apropchar; sapiatis > sapehat^;

*repropiare > repi opehar mais on a aussi apropiar

et sapiati (ou moins vraisemblablement appropjatç,

sapjalz ?). Pch peut d'ailleurs se réduire à ch (même

son* que pch ? Plutôt tch).

B + i > g, quelquefois i (à la finale).

Ex. *Habiat (cl. habeat)> aia, aja; *debiat (cl. de-

beat) > deia (deya), déjà rubea, robia > rejet, rubeum

i. Sans doute i au début de la langue cf. supra.

Page 216: Grammaire procençale.pdf

> rog, roge, loi. Germ. laubja <C lolja (la forme avec

t paraît constante).

Dans le groupe mbi du mot *cambiare, l'i peut se

maintenir (cambiar), ou se durcir en j (camjar).

V +»>Ex. *Plçviam > plôja. Dans la plupart des cas

d'ailleurs u (v) s'était vocalisé en latin vulgaire (et

peut-être avant) et i s'est durci en j.Ex. *Aviolum > aujçl *kviarium > letijet *bre-

viare > bieujar *greviare > greujar *leviate > leu-

jar

Remarque. GaMa de *caveam, caviam, est peut-être un

mot dialectal.

DENTALES + I. T -f- > (prononcé proba-

blement ts à l'origine, et peut-être encore pendant la

période classique).

Ex. Pretiaie > prezar venditionem > vende^pn

rationem > tazp potionem > poizp.

Remarque. – On remarque dans ce dernier mot le pas-

sage de s devant comme dans fr. poison mais ce traitement

n'est pas constant en ancien provençal cependant raison et

saison (celui-ci très rare) existent a côté de ta^on, sa\on. Cf. E.

Levy, S. W.

A la finale le groupe est devenu t%, ts.

i. Certains éditeurs de textes provençaux écrivent breutar, grevtar,comme les manuscrits (hreuiar, greuinr) mais il semble que la lecture

et la graphie «/ soient les seules correctes.

Page 217: Grammaire procençale.pdf

Ex. Pretium~^> prÇt^ palatium > palal^ solatium

> solati

Quand le groupe ti est précédé immédiatement

d'une nasale, il donne s (sans doute ts à l'origine).

Ex. Cantionem > canson 2 redemptionem > nztm-

son *tentionem > tenson.

Sti, groupe très rare, donne m(w à la finale).

Ex. Angustiam > angoissa *ustium > iw'i */ws-

/«« > pois, ^««û *postia + s > poissas.

Ct -+- i > iss.

Ex. *Directiaie, dreitiaie > dreissar; snspectionem >

sospeisso hctiontm~> leisso *disti icliatn > desheissa;

factionem > faisso *buxtiellum (groupe at<i) > boissel.

D + i, en initiale, donne qui, à l'origine, devait

représenter le son

Ex. Diurnum > ;'or«; deorsum, *diosum > ;W

deusque, diusque (diusquam ?) > /p«fl, jusca.

Intervocalique di devient j.Ex. Invidiam > eww/a *inodiare > eno/flr */a-

diare > rajar *podiare > pojar. Pour le son du àà

l'origine, même observation que plus haut, p. 176.

Quand le groupe est précédé de n, j disparaît et «

se mouille.

t.Pçt%

ment de puteus, putius (devenu invariable sur le modèle de

tempus^ corpus) plutôt que de l'accusauf ptileum, pulium. T% est souvent

représenté par z: solaz., prei, etc.

2. Graphie canton dans la Chanson de Sainti Foy.

3. On trouve aussi us cf. supra, p. 86, la réduction possible de la

diphtongue ni u.

Page 218: Grammaire procençale.pdf

Ex. Vtrccunàiam > vergônha Burgundiam > Bor-

gônha.

Di devenu final en roman donne dj, écrit ordinai-

rement g, j et quelquefois ch. Mais il peut arriver

aussi que d disparaisse et que i se maintienne. Enfin

dans certains mots savants ou semi-savants di s'est

maintenu à la finale atone 1 emedium > rcmédi

odium > odi, etc. cf. supia, p. 131.

Ex. a). GaudiunO> gauç1 audio2> aug *inodium~>

enueg (et enoi); médium ~^> mieg (et miei) modium^>

mog (et moi), muid podium > pog (et poi) video,

*vidio> vei et veg; badium^> bai et èa^.

Ex. b). Hodie> oi, uei radium > rai (et rag, raj

du radical raj- de rajar?); gladium > glai.

5+ J>«(^).

Ex. Ecciesiam > glei^a; ceraseam, *ceresiam^> cerei^a

(et cereira, par assimilation) nauseam, *nausiam >

«o/^a *pertusium > pertuii (et pertus).

Dans certains cas, 5 a disparu après î fasianum >

faisan et faian faseolum, fasiolum > fai^ol et /a/o/

*masionem (pour mansiomni) > wai^o et maw. On a

aussi baisar et baiar, pantaiar et panlaisar, d'où les

doublets bai et bais, pantai et pantais.

PALATALES -)- C -j- 1, à l'intérieur d'un mot,

1. Jmtt}c)a paraissent être des emprunts faits aux dialectes de la

langue d'Oïl voisins de l'Occiuuie (poitevin, satntongeais?).

Page 219: Grammaire procençale.pdf

devient s dure, représentée ordinairement par ss

Ex. Faciat~> fassa; placeat, *placiat > plassa

*glaciam (lat. cl. glacieni) ~> glassa *nutriciam >

noirissa.

Devenu final, ce groupe donne t%, comme ti

voyelle, groupe avec lequel il s'est confondu en latin

vulgaire.

Ex. Glaciem > glat^; bracchium > biat^; laqueum,

*laquium > lat%; facio>> fat^.

Gi voyelle à l'intérieur d'un mot devient j.Ex. Corrigiam > coireja; regiorzem > reio ou

rejol Sans doute reio à l'origine, puis rejo.

Après gi a donné s dans boiras, boisas (à côté

de boljas (de *bolgias}). Cf. supra foirer (traitement

de*).

Devenu final, le groupe gi est passé à g(?f) ou s'est

réduit à i.

Ex. Exagium > essai, assai, assag; *corrigium >

correi et comg.

NASALES ET LIQUIDES -)- 1. Mni (groupe rare)

peut donner m n mouillée somnium > somnhe et

somniare > somnhar; on a aussi 50/«z' et somni, avec

maintien de la pénultième. Pour le verbe on a

somiar, somjar et somniar, qui représentent des trai-

I. Jitnuia ^>(r, gemsse, devait être devenu dans le latin du Sud de

la France junica, comme l'indiquent les formesjunèga,

et Jurga

< j uni en.

Page 220: Grammaire procençale.pdf

tements phonétiques peu compliqués. Calitmniart>

calonjar et cahnhar *dominionem > domnhon et dom-

jon.N + > n mouillée, écrite ordinairement m/j.

Ex.*Extranium >estranh; *balneare, *balniare^>

banhar; seniorem > senhor; \in]geniosus ]> ganhos. A

la finale ingenium > engenh.

£_(_,•>/ mouillée (M>).

Ex. MeKorem~> tnelhor à la finale filium~> filh.

Cependant oleum, *olium, où le groupe est secon-

daire (peut-être même à cause de cela), donne Qli et

non olh. (Cf. bordeum, *ordium> çrdi.)

R -j- i. Les éléments de ce groupe se déplacent en

passant du latin au provençal.

Ex. Variare > vairar; varium > vair; stoream,

sioriam > estoira (natte de joncs, a. fr. estère).

Dans d'autres mots d'origine non populaire et

après l'accent les deux éléments se maintiennent sans

changement.

Ex. Gloiiam > glçria memoriam > memçria et

meinfri; istoriam > estoria; *boariam > boaria, boria.

Le yod n'a pas laissé de traces dans cuor, citer

< cçrium et dans les nombreux mots en -oùum où or

est devenu final, comme refectorium > refector mais

le suffixe féminin -dn'fl a donné -oira ex. fichoira,

harpon; molsoiia, vase à traire. Dans les mots ter-

minés en -êiiutn le )wi a amené la diphtongaison de

l'e tonique.

Page 221: Grammaire procençale.pdf

NASALES (M, N)

M

M (labio-nasale) se maintient à l'initiale.

Matta (fr. natte), mappa (fr. nappe) ne paraissent

pas avoir laissé de traces en a. prov.1 *Méspïlatn devenu

méspùlam a donné nespçla (même dissimilation que

dans le français nèfle); nespla est le représentant de

méipïla, nésp'da. La forme avec m existe aussi dans

mespolier, mesplier.

Memorare a donné membrar et nembrar, forme dissi-

milée. Nçscla se rencontre à côté de niQsda (agrafe-)

mais quelle est l'étymologie? Pour vorma (de moi bus),

cf. infra, Dissimilation.

M finale avait disparu en latin vulgaire, sauf dans

quelques monosyllabes comme rem > fr. rien, querrt

> esp. quien, surn (verbe), *sum, *tum, *mum (cl.

suum, tuum, meum); ainsi on a, en ancien provençal,

ren, son mon, ton, son.

Devenue finale en roman m s'est maintenue.

Ex. Famem~> fam; ramum~> ratu; fiumen^> flum;

*racimum~> ra^im plumbum > plom; *colombum^>

colçm l'élément labial a fini par disparaître et on a eu

I Mdto, touffe d'herbe, existe cependant en prov. moderne et doit

être ancien.

Page 222: Grammaire procençale.pdf

la nasale simple d'où raxin, ploun, ran, fan dans

de nombreux dialectes modernes.

Exemples du maintien de m finale après consonne

(/, i): vermem^> vérin (et vît me) firmum > férm

paImunÇ> palm *calmem^> calm, chaume.

A l'intérieur des mots m se maintient dans tous

les cas.

Ex. Fit mare^> fer mar feniel!am^> feméla.

Dans le groupe mn il s'est produit ordinairement

une assimilation.

Ex. Feminam > femna, fenna\ dominai douma,

dona cf. supra, p. 181 le traitement desomttiare, etc.

Pour domnedeu, dombredeu, cf. infra, Dissimilalion.

Remarque. Dans le groupe mb avant l'accent, m est

tombée par dissimilation dans hobans, bobansa qui paraissent se

rattacher à un radical bomb-. Pour sauc (sureau a. fr. se-ii)

on avait déjà en latin sambucum et sabucum Du radical onoma-

topéique tàb on a tabor et tutnbar

N

N initiale se maintient. Cependant necunum donne

par dissimilation degttn et non negun. Il s'est produit

une métathèse dans lunh pour mdh, qui est d'ailleurs

plus fréquent.

N intervocalique en latin et devenue finale en

roman est instable dans la plupart des mots.

Page 223: Grammaire procençale.pdf

Ex. Pamm~> pan et pa bene^> ben etfe; vinurrO>

vin et vi rationem > ra^pn, ra%p salionem > .msçpb

et 5^(i, etc.

Dans les dialectes gascons n simple intervocalique

tombe.

Ex. Unam > ûa, ia prunam > />r«a; hmam >

/a feneslram >fiestra_; jolh = genolh, iap=

e«a/>.

Quelquefois, dans ces mêmes dialectes, un v ou un

b s'intercale entre les deux voyelles restées en hiatus.

Ex. Iba henna, lat. unam feminam, une femme.

Dans les mêmes dialectes, u provenant de unum

peut être représenté par i devant un mot commençant

par une voyelle i autre sourelh = un autre soleil.

Quand n des groupes latins nd, nt, devenait finale

en passant en provençal, elle ne tombait pas. Il en

était de même quand le groupe m (par exemple de

diurnnm) devenait final.

Ex. Mundum > mon; fontem > fon giandem^>

gran ne rimait pas avec gra venant de granum, ou

avec pa, ca, où n était instable'. Cf. encore jorn,

font, ivcrn.

A la troisième personne du pluriel du présent de

l'indicatif, on trouve cependant o ou on qui renvoient

à uni mais il est probable que dès le latin vulgaire nt

i. On trouve, la 3' p. sg. du prétént du verbe esser, la forme ftm

(au heu de/p), où n est analogique; autre forme analogiquepron à côté

depro<^prode.

Page 224: Grammaire procençale.pdf

s'était réduit i n, du moins dans le domaine provençal.

Devant m n peut passer à r par dissimilation.

Ex. Animant > arma; *minimare > mermar. De

même devant & cannabem > carbe ou p sinapetn

> serbe (et seneve, fr. sénevé).

Il en est de même devant c dans des mots comme:

*monicum (pour tnonachttm)^> morgue; *monachianO>

morguia (couvent) canonicum, canon cum > canorgue

(et dérivé canorguia) doiuinicum > domergue;

manicam > marga (manche); les formes non dissi-

milées existent d'ailleurs pour la plupart de ces mots-

là dimengue, dimenje monge; manga, etc. Ce sont

sans doute des différences dialectales.

Groupes ATS, NF, NF. – Le groupe latin m à

l'intérieur des mots peut se maintenir; n peut aussi

s'assimiler à s ns > ss.

Ex. Pensare > pensar et pessar consentire > cossen-

tir et consentir; *insignare > essenbar et ensegnar con-

silium > cosselh et conselh.

La réduction de ns à ss, s, remonte au latin vulgaire

(et même au latin classique pour des mots comme

cossuï) le rétablissement de n doit provenir d'une

influence savante. Cependant la persistance de n dans

r. C'est sans doute par analogie des mots terminés en -ct- (atone)

que l'on trouve Rfcer à cAté de i?(i^« (cf. Là^er <^La^arum), fraiuer à

côté defraisse; il ne f.iut pas voir dans r un produit de la dissimila-tion.

Page 225: Grammaire procençale.pdf

certains dialectes modernes (pensa, conniel, counsenti,

ensigna, à Narbonne) indiquerait que les formes avec

'n étaient aussi populaires Dans des formes comme

consentir, ensenhar, conselh le préfixe (ou le pseudo-

préfixe) initial a sans doute contribué au maintien

de n.

Dans certains mots d'ailleurs on ne trouve plus

que la sifflante comme représentante du groupe ns,

du moins à la finale dans ces mots n avait disparu

dès le latin vulgaire.

Ex. Mesis (lat. cl. mensiiy> mes; defensns^> defes;

suff. -esis (lat. cl. -ensis) > -e's (Carcasses, Lauragues,

Viannes, Beterres, etc.).

Dans le groupe nf, n peut disparaître ou se main-

tenir. On a ainsi confundit > cofon et confon; infan-

lem > enfan et efan infirmant > enfer m et efenu

iraJèrnnrn > enferra et efern. Le maintien de nf dans de

nombreux mots (verbes) tient à ce que n fait partie

du préfixe en: enfen^ir, enfelenar, etc.

Devant v- même processus que devant f.

Ex. Convertit > coven et conven; convidar et covidar,

convit et covil invidiam> enveja et eveja. Amanvir

(du germ. (a)manvjan) offre aussi la forme amarvh

et même amanotr, par le passage de v germanique

à la voyelle o.

i. A moins qu'il n'y ait là une simple transcription des formes fran-

çaises modernes.

Page 226: Grammaire procençale.pdf

Remarque, En phonétique syntactique «finale d'un

mot pouvait tomber devant un autre mot commençant pars,

v, m par exemple, dans Guiraut Riquier, mo semUan, mo sahel,

mo foifag, bo voler, etc. Devant un mot commençant par une

labiale, b, p, n pouvait passer à m viom payre, enzpai\, aytam be,

em breu, etc. Cf. Leys, éd. Gatien-Arnoult, II, 228, et Lienig,

Op land., p 95.

GROUPE NR. Le provençal peut conserver le

groupe nr sans intercalation de d (à la différence du

français).

Ex. Generum > genre à côté de gendre; cinerem^>

cenre et cendre honotare, honrare^> onrar et ondrar.

De même au futur: vent ai et tenrai à côté de vend) ai,

tendrai. Ce sont là probablement des différences dia-

lectales mais il n'est pas possible de préciser davan-

tage.

Dissimilation DE N EN R. On a vu plus haut

quelques cas de dissimilation, ou plus exactement de

différenciation, de nc en rg. Dans d'autres cas. la

dissimilation se produit quand n est le second élé-

ment d'un groupe de consonnes; dans quelques-unsde ces cas le traitement est le même qu'en français.

Ex. Tympanum > timbre; cofinum, cof'num > cofre

(et cofin) ordinem, ord'nem > ordre (et f)rde).

Le traitement paraît d'ailleurs moins constant qu'en

français: diaconum a donné diague (avec maintien de

la pénultième); parnpinum n'a pas donné pampre;

Page 227: Grammaire procençale.pdf

remplacé par pâmpùlus (avec changement de suffixe)

il a donné pàmpol on a aussi pampa et pampet.

NN > ND. La dissimilation de nn en nd (qui

se rencontre dans d'autres langues romanes) ne

paraît s'être produite que dans hennire > endir(À côté

de enhir, anhir) et son dérivé endilhar.

Vindemiam a donné vendemia et aussi une forme

verenha (gascon), qui -s'explique par le passage de nd

à n, puis par dissimilation de n en r et peut-être

passage du groupe mj à nj dial. mod. bremiar, ven-

danger.

GROUPE NL. – Ce groupe est rare on ne le

trouve guère que dans *spin'!am (jpinulanî), qui a

donné espilla (avec assimilation de n A T) et espinla.

RÉDUCTION DE ND A N. Le groupe latin nd

s'est réduit en gascon comme en catalan à n. Ex.

Demandare^> demanar; enlendemen, entenemen. On

trouve de même sporadiquement en a. prov. ban-

diera et baniera, bandejar et banejar (d'un radical

germanique band-).

LIQUIDES (L, R)

L

L initiale se maintient. Cf. cependant rossinh^l de

lusciniolum (dissimilation par suite de la phonétique

Page 228: Grammaire procençale.pdf

syntactique, comme en français le *lossignol, le rosù-

gnoï); il y a aussi dissimilation dans juelh (ivraie)

de lolium cf. encore les doublets livél et nivél de

libellant, laissar et daissar, de laxare, lombes, lombks et

twmbles, de lumbtilus-

Vocalisation de L. L suivie d'une dentale ou

d'une palatale peut se vocaliser et on la trouve voca-

lisée dans les plus anciens textes2.

Ex. Altiiin > aut alterum > autre; *follitatem^>

fondât; *ascnltate, *escultare^> escôutar multum >

meut dulcein > dâus fahum > faits mais ce traite-

ment n'est pas général dans l'ancienne langue, pas

plus que dans les dialectes modernes.

Altre <ialtentin et albre (de arbre, pjr dissimilation)

se présentent dans certains textes sous la forme aibie

(aybre, dans les Leys d'Anwn), aitre cf. mol Ion et

molton (mouton). Le passage direct de à i est peu

vraisemblable; il semble que sous une influence

obscure, soit devenue d'abord l mouillée et qu'elle

se soit ensuite affaiblie en i; cf. moito en toscan et

muilo en portugais

1. Cf. Grammont, Dissimilation consonantique, p. 79.2. La date de cette vocalisation n'est pas certaine mais elle remonte

assez haut, peut-être pour certains dialectes au x'siècle on trouve dans

Boece eu, eui_, auça pour el, els, alça < *tiltiat dans le même vers ou

se trouve aiiça on trouve polsat, mais 1 pouvait être déjà vocalisée tout

en gardant son orthographe.

3. Crcsdni, Maiiiialdfo, p. 57. Attan, aital, cités parChabaneau, Grana.

limousine, p. 96, renvoient plutôt a des formes comme ac tantum, ac

iiilrin.

Page 229: Grammaire procençale.pdf

L iMTERVOCALiauE. L intervocalique se main-

tient Il se réduit à

Ex. Ecceillam~> aicila maxéîlam > tnaisséla;

bellam > bêla.

Telle est la règle pour les dialectes du Nord-Ouest

de l'Occitanie, en particulier pour le Limousin.

Mais il semble que dans les dialectes du Sud il en

ait été autrement; on trouve dans Guiraut Riquier

selhas (= celas < ecce illas) rimant avec aurelhas où

lh représente mouillée provenant de auriclas.

Les Leys d'Amors (I, 138) distinguent deux sortes

de intervocaliques. « L sonne fortement, comme

cautela, sala, mal, mala dans d'autres cas elle sonne

doucement (suaumai), comme piucela, renoela, caval,

cala; c'est pourquoi cautela et bela ne font pas une

rime agréable, ni cautela avec pucela, ni caval avec

mal, ni rnala avec cala, et ainsi de suite. » Il y avait

donc, pour le rédacteur des Leys, une forte 2 quiressemblait peut-être à l double et une sorte de

douce qui peut-être ressemblait à r ? Il ne semble

pas en tout cas qu'il y ait ici allusion à l mouillée.

Peut-être, si la graphie lh est toujours exacte dans les

1. Aïs subtils aprimatç, v. 304-305, cité par Crescmi, Manualetto,

p. 56. Sur l et dans les dialectes rurbonnais et carcassonnais, cf.

F. Ed. Schneegans, Gesta Caroli Magni. p. ;8-6o. Sur la question en

général, cf. G. Bertoni, TrcvatorifTItalia, p. 187, etLienig, Op. cit.

2. Cette provient de 1 simple en latin douce provient del double.Les troubadoursclassiques ne paraissent pas distinguer les deux comme

le fait le rédacteur des Leys. Cf. Lienig, Grammatik der Leys d'Amers,

p. 8;.

Page 230: Grammaire procençale.pdf

manuscrits (ce qui est loin d'être certain), les mots

où elle se trouve ont-ils été influencés par une pro-

nonciation catalane (ou castillane) pour Guiraut

Riquier ce ne serait pas impossible.

En gascon, intervocalique passe à r.

Ex. Capellanum > caperda appel lat > apéra

novellam^> noéra bellam^> béra.

LI final devient d en gascon. On a d (t) déjà au

xn£ siècle; on a aussi g à partir du xivc.

Ex. Illum > ed sigillum > saget castellum >

caslet Murdlwrï> Muret; vallenO> bat.

Dans les dialectes non gascons, devenue finale est

souvent mouillée, quand elle provient de l double

latine, sans doute par analogie de nombreux mots en

-alh, -ilh, -elh, etc., provenant de -âculum, -iculum,

etc. Ainsi melalh, cavalh, par analogie de fermalh,

travalh. D'autre part, 1 mouillée finale peut perdre

*son mouillement et se réduire à

Les graphies des scribes sont d'ailleurs, sur ce point

comme sur d'autres, capricieuses et trompeuses.

Pour les cas de dissimilation de cf. infra.

GROUPE D'L. On a vu plus haut (p. 156) le

traitement de ce groupe; nous ne le signalons ici

que pour le traitement du mot scàndalum qui a

i De là de nombreuses formes Je noms propres. Castrx, CasteU.

Page 231: Grammaire procençale.pdf

donné escandal (mot savant '), escândol, et enfin,

comme en français, esclandre (et escandre).

GROUPES BL, PL. Cf. sur ces groupes supra,

p. 138, 142. Les liquides sont appelées quelquefois

consonnes-voyelles: elles possèdent un élément voca-

lique qui peut se dégager ainsi plancam a peut-être

donné en ancien provençal palanca 2, par passage

de à de même emblau^ir (du germ. blan-~) a

donné embalau^ir. Pour r, cf. le traitement gascon

des mots commençant par r arr-.

L FINALE. L finale peut se maintenir (leial, val,

tal, tais) ou se vocaliser. Les formes vocalisées se

rencontrent dès le poème de Boéce, où l'on a plusieurs

foiseu pour'el. On les trouve à la rime dans Guillaume

de Poitiers (éd. Jeanroy, IV, VII) dans Jaufre

Rudel (éd. Jeanroy, III), Rigaut de Barbezieux (éd.

Chabaneau-Anglade, III), etc.

1. Soit existence n'est pasd'ailleurs très assurée; cf. Levy, Suppl. W.,

s. v. escandc].

2. Dérivés- empalancar et moderne espalancar. On rattache ordinai-

rement ce mot au lat. gr. pbalauga, devenu palanga; cf. Mcycr-Lubke,

Ewfubrung, 88. La palarua est en prov. une ylaruhe pour passer un

ruisseau, et non un levier, sens ordinaire du lat. gr. palanga.

3. Cf. Introduction, p. x « Cette vocalisation, fréquente chez les

troubadours les plus anciens, parait avoir été évitée par ceux du xm6

siècle. » M. Jeanroy renvoie à Aigar et Maurin, à Harnisch et Mann

(Ausgaben und Abbatial iingen, n° XL) et à Erdmannsdœrffer, Reimivœrter-

bucb der Troubadours. Cf surtout Lienig, Gratnmuhk der Leys d'Amors,

p. 90-gï. Ce dernier auteur fait remonter la vocalisation au XIIe siècle

mais elle s'est produite, au moins sporadiquement, beaucoup plus tôt.

Grtu>untiiit> de ftitunn pimenail. 1.

Page 232: Grammaire procençale.pdf

Raimon Vidal admet les deux formes leal et hau

(éd. Stengel, 85, 86). Mais les Leysd'Amors (11, 208)

rejettent les formes en au comme gasconnes. « Alqu

dizon qu'om pot dire en rima kyau per leial.. E

nos dizem que en rima ni fora rima no deu hom

dire mas leyals, quar liau es mots gasconils. Quar

leumen li Gasco viro e mudo l, quant es en fi de

dictio, en u, coma nadau per nadal, vidau per vidal,

hostau per hostal e kyau per leyal. » Ce qui est

reproché ici comme un gasconisme était aussi un

poitevinisme; mais on trouve également dans des

dialectes de l'Est de l'Occitanie ce traitement de l

finale. La vocalisation parait s'être produite d'abord

après a.

R

R s'est maintenue en initiale et en finale.

Ex. (r finale) amar, cantar, cavalier, premier, etc.

Dans les infinitifs l'amuïssement de r paraît dater

du xive siècle. Les monosyllabes comme jor, lor, taut

l'ont conservée; ils ont même pris souvent (ou plutôt

conservé) une voyelle d'appui (e) taure, ferre, torre,

sorre paraissent primitifs.

En initiale le dialecte gascon a redoublé r en la fai-

sant précéder de la voyelle prothétique a

1. Cf. iur ce point Millirdet, Études dial. landaiif, p. 116 sq.

Page 233: Grammaire procençale.pdf

Ex. Rivutn^> an in; ramum^> arram; radicetn^>

anait%.

Remarque. – Les Leys d'Amors distinguent trois sortes de

r r initiale « sonne rudement et fortement (asptamen et fort)

dans tesplaniors, rius • etc. placée entre deux voyelles et à la fin

d'un mot elle a un son petit et doux (so petit et suait) r double

existe enfiu à l'intérieur des mots et à la finale elle « sonne

fortement et rudement » (sona fort et aspramen), comme dans

tara, guerra ainsi que dans ferr, verr, toir, coir r (Leys,I, 38-40).

GROUPE RS. Le groupe rs s'était déjà réduit à

ss en latin vulgaire d'où versus > ves (vas) dorsltrn,

dossum, dos deotsum, diosum' >> jçs. Cependant rs

s'était maintenu dans certains mots, comme le

prouvent l'a. prov. persegue, perset, etc. quant aux

mots comme persegre, le maintien du groupe s'ex-

plique par la nécessité de garder intact le préfixe

initial. D'ailleurs pesseguier (de *persicariuni) indique

une assimilation de rs à ss.

On a ainsi escas à côté de escars (<*excarsus), flos à

côté de flors et on trouve chez les troubadours des

rimes -ors os (flors jos dans B. de Born, S'ieu fos

aissi). Cf. Lienig, Op. laud., p. 101.

GROUPE LR. – Comme pour le groupe nr le pro-

vençal peut ne pas intercaler d; c'est la règle ordi-

naire.

1 Forme existant dans des textes du iv* siècle apres Jesus-Christ.

Page 234: Grammaire procençale.pdf

Ex. Tollere > tolre; coloralum > colrat (cf. onora-

tnm^> onrat) *môlëre^> moire; *dàlëre^> dolre (à

côté de dolet).

Pour les cas de dissimilation, cf. infra.

Remarque. R peut disparaître dans le groupe consonne

(surtout s) + tr on trouve dans Daurel et Beton ente (pour entre,

v. 438) et noste, voste; cette réduction existe dans les parlersmodernes, par exemple en provençal noste, voste.

DISSIMILATION, ASSIMILATION,

MÉTATHÈSE, CONSONNES ADVENTICES

Parmi les phénomènes quiintéressentrensembledu

consonantisme, il faut citer la dissitll1latioll, l'assimi-

lation, la métatbêse, ainsi que l'apparition de consonnes

adventices.

Dissimilation La dissimilation consiste en

ce que, de deux consonnes en général semblables ou

ayant un élément commun placées dans des syllabes

voisines, l'une change de nature et peut même dis-

paraître. La dissimilation peut être régressive ou

progressive, suivant que la deuxième consonne dissi-

mile la première ou réciproquement. Ce sont surtout

I Voir sur la dissimilation M Grammont, De In tiissimi laiton con-

sonantiqut dans les langues indo-européennes et romanes. Thèse de Paris,1895.

Sur la dissimilation en provençal ancien et moderne, cf. A. Thomas,

blel. Etym, fr., p. 88-89.

Page 235: Grammaire procençale.pdf

les consonnes liquides, la nasale n et la labio-nasale

wqui se dissimilent.

L. L se,dissimile en r dans des mots comme

peregrinum> pelegri et peregri calame\lurn> caramel;

lustiriwlum~> rossinhçl; liliunO liri ;*umbilkulum^>

emborigol (et embonilh, avec dissimilation en n).

U hilare > udolar (et idolar dans les dialectes

modernes). Palpebraw > parpela (on a aussi palpel,

palpela); multrier existe à coté de murtrier.

L peut disparaître :flebilenO> feble (à côté de freble)

plus, par suite de la phonétique syntactique, se réduit

à pus (pluslarc, pluslonc et autres expressions forment

en réalité un seul mot).

C'est par une dissimilation de même nature,

réduisant un des éléments au degré zéro que s'expli-

quent les formes alretal, atressi, atretan, ou du moins

la première, qui est plus fréquente que oltre tal < al-

terum talem.

Dans nivel(à côté de livél, du lat. vulg. libellutn) n

s'explique par une dissimilation. Malenconia à côté de

melancolra (dérivés malenconios, inelancolios) n'est

peut-être pas d'origine populaire. Nawela à côté de

lamela présente la même dissimilation que livel-

nivel cf. encore lombles et nombles (reins, longe), de

lumbulum, et nombel, avec changement de suffixe

(^lumbellum).

I. /.fl lamela -C* la nawela.

Page 236: Grammaire procençale.pdf

Dans aansta pour claustra, 1-r s'est dissimilé en )-o

(zéro).

Multonem a donné la forme mol/on (fr. mouton') il

existe aussi les formes monton et motion (/>• i, comme

dans aibre, aitre, cf supra, p. 190).

Pnllicellam a donné, comme'en espagnol, punceila,

à côté de piusela.

Clavicula a donné cavilha (et non clavilha).

Escalgach renvoie au germ. skarwacht (la première

partie du mot a d'ailleurs subi d'autres transforma-

tions dues à l'analogie et non à la phonétique);

autres formes escurgach, issirgach, etc.

Le germ. faldastuol a donné faldestol, puis par

différenciation de en r (qui a chassé la dentale sui-

vante, d) farestol ce mot a subi d'autres déformations

et on trouve les formes forestol, forastol.

L initiale s'est dissimilée en j dans juelh, jolh

(ivraie) de lolium (sans doute par l'étape *ljolju').

R. R se dissimile en arbitrium > albire;

arboum*> albre; peregrinum > peleri et peregti; germ.

hariberc~^> alberc et féminin alberga meretriam >

merlrit^ et meltritz; *Arvernium^> Alvernhe; purpn-

ram^> polpra; vntragnm ]> wfeje (chien de chasse);

pditie, pyrêthre. FragiaretsX. devenu flagrare dès le

latin vulgaire et a donné en provençal flairar.

r. Grammont, Disvmilntwti, p. 79.

Page 237: Grammaire procençale.pdf

Dissimilation de r-r en r-n: 10s marinut> roma-

niti.

Disparition d'un des éléments dans lesgroupesr-r:

proprium > piopi; grandem rem^> granre et ganre;

prehendere, prendere > prendre, prenre, penre; diem Mer-

cui i s> dimçrcres et dimécres.

Le lat. prurire, devenu prudere et prudire par dissi-

milation en latin vulgaire, a donné en a. prov. pni<ir,

pruir et pm\er.

Prora, lat. vulg. proda, a. prov. proa. Cancrum

devenu crancrum a-t-il donné par dissimilation cranc?

Il est préférable de voir là un simple cas de méta-

thèse.

Dissimilation de r-n en l-n *me.nàianam~> *meria-

nam > meîiana Catalina pour Catarina Beknguier

à côté de Berengmer cf. encore esclin pour escrin.

La dissimilation de r en n s'est produite dans le

mot manescal à côté de mareseal.

N ET M. N-n a donné n-r dans veninum (ou

*venimen pour venmuni) > wri. Dans le dérivé de ntc

unnm^> degnn, le premier n s'est dissimilé end, pro-

bablement par un phénomène de phonétique syntac-

tique. Noranta a existé à côté de nonanta (nonante).

Nse dissimile en r devant m dans animam> arma

*minimare^> tncrmar. v

I. Leys d'Anurrs, II, 194; 111,8.

Page 238: Grammaire procençale.pdf

M-n n se dissimile en r dans les groupes ^nicum,

j-n'cum.

Ex. Dominicum > domergue; *mànkum (pour motta-

chum) > morgue (et son dérivé morguia < monacbia)

communicare, comminicart > corner gar; mânkum >

margue. Cf. encore le traitement du suffixe pluriel

-rfm'otf dans les nombreux noms de lieux méridionaux

en -argues Marsilhargues, Vendargues, etc.

Il y a également dissimilation dans domnedeu, dom-

bredeu (domerdeiC), àtdominum daim.

Mancipiurn a donné massip, et aussi, une forme

plus rare dissimilée marsip.

Memorare a donné membrar, et, par dissimilation

régressive, nembrar.

Marmor a donné marbre et malbre, par dissimila-

tion de r-r en l-r. On a aussi marine, avec disparition

de l'élément dissimile, ou plutôt avec passage de b à

la labio-nasale m et expulsion du second r (marbre,

*marmre, marmè) L'initiale de morbus devenu mor-

mus par assimilation a été dissimilée en v dans vorma*.

N s'est dissimilée en l dans la forme Colrat, du

germ. Konrad, et dans astrolomia pour astronomia,

forme plus usuelle.

Colonhet et colonhier, qui se trouvent dans le

Roman dels Autels Cassadors, de Daude de Pradas,

j. Peut-être mai me représente-t-il plus simplement mdTVto{r').2. Grammont, Disnmilutwn p. 42.z-

Page 239: Grammaire procençale.pdf

paraissent se rattacher au radical de *conucula

(quenouille). Pour d'autres cas de dissimilation de n,

cf. supra, p. 186. On trouve cohelh < consilium

dans Daniel et Beton (v. 673, 675), et M. Paul Meyer

a relevé golfaynos dans Fierabras, v. 214, 468'. (Cf.

d'autres exemples de golfanon dans E. Levy, Suppl.

W., s. v. gonfanon.)

AUTRES CAS DE DISSIMILATION. – La dissimilation

de quinque en cinque paraît provenir du latin vulgaire;

cf. querqueâula devenu cet cedula > cercela, sarcelle.

Le germanique waigaro a donné gaigre et par

dissimilation gaire.

Pour la disparition du second b dans la terminaison

-ebam de l'imparfait de l'indicatif latin (debebam,

bibebam, etc.), cf. la MORPHOLOGIE.

Dans les mots dont les deux premières syllabes

commencent part1, le second v peut disparaître:

vivacius > via.î\ *vivaciarium > viacier vivenda,

vivanda > vianda 1. Vervactum soumis à un traitement

semblable 3 a donné guarach, guarait (fr. guéret). Un

phénomène inverse se présente dans angiva, doublet

1 P. Meyer, Daurel et Béton, Introd., p. lx.

2. L'étymologic est contestée. Si on en juge par ces deux exemples.la présence de entre les deux v favorise la disparition d'un des deux.

3. Mais non absolument identique; il est probable qu'il faut partird'une forme guaruacb (c'est-à-dire gwarwach) le premier u (ty) a dissi

mile le second. L'initiale est traitée comme dans gua de vadum, gastar,

etc. cf. supra, p. 146.

Page 240: Grammaire procençale.pdf

de gengiva (disparition de la consonne initiale par

dissimilation).

Dans dejun de jéjunum, l'élément dental () a

chassé la palatale.Enfin on peut voir d'autres exemples de dissimi-

lation dans le changement de s en r devant consonne:

al inorna, irnel, varlet (pour almosna, isnel, vaslet), etc.;

cf. supra, p. 158.

Assimilation. L'assimilation s'est produite de

bonne heure, dès l'époque du latin vulgaire (même

du latin classique). Admit an était devenu ammirari,

adsatis assatis, etc.; ns s'était transformé en ss dans

consul, cossul; de même versus était devenu vessus en

latin vulgaire, deorsum diorsum diosutn, etc. Coquina

devait être devenu cocina à la suite du passage de

coquere à cocue (analogie des verbes en -cere?), prov.

coser

En ce qui concerne spécialement le provençal, on

peut citer comme exemples d'assimilation cossirar

pour consirar <Cconsiderare; pessar pour pensar essems

< insimul + s effan, effern, à côté de enfan, enfern

cossi pour coin si, consi (quoinodo sic ?) esso pour en so

(Boèce, ioo); cosselh pour conselh; cessai pour censal

(rente payée).

T. Autre étymologiera-iuic; Grandgent, § 8;.5.

Page 241: Grammaire procençale.pdf

M s'est assimilée à n dans domina > damna, donna;

femina > fenna columna > colonna.

Amygdala devenu awegdala, puis par assimilation

ameddala, a donné amélla (et méla par aphérèse).

2V/> H. Manlevar « manu levare) > malleva}

Manlius (n. propre» Mallios.

Tl, dl > Il. Modulnm^> molle; rotulum > rolle.

Cf. spatula > espalla et supra amygdala.

MÉTATHÈSE – La métathèse est le déplacement

d'une consonne liquide ou nasale 2(l, r, w) d'une

syllabe voisine dans la précédente, ou bien dans la

même syllabe.

Voici les principaux exemples de ce phénomène

en ancien provençal

Acorpir, acropir (rad. germ. krop).

Aflibar, afiblar.

Alena, alenar < anhelare.

Cauranhada et caraunhada.

Cocodrilha <^crocodilam(p. crocodiluni).

Corpa, cropa; corpiera, cropiera.

Craba <capra (et dérivés)

Cramba <^camtra (à côté de cambra).

1. Cf. C. Nigra, Metatm, /nls. 10m. PhiL, XXVIII, i-io.

2. Il y a aussi des métathcses vocihques, mais elles sont plus rares;cf. dlluvi et duhvi.

j. Probablement aussi cabiyol pour *r(rèrit)/ <^capieolum, capriolum, quia donné aussi cabrol. Cf. Grandgent, § 86.

Page 242: Grammaire procençale.pdf

Crastar (et casliar) 'Ccastiart.

Dulivi pour diluvi <i diluvium.

Enfrondar (et esfondrar) <infundulare ?

Estornudar, estrunidar.

Eskremir (a. fr. escrimir) < germ. skirmjan.

Frenesta pour fenestra.

Eslurmen < instrumentum.

Frémir à côté de fermir <fiimiie (attacher).

Fromir (et dérivés) <germ. formjan (accomplir).

Fiobir et forbir (germ. furbjan).

Foimiti etfromit^ < *formicus,

Fromatge et farmatge <Z*formaticum(s. ent. caseuni).

Ginholos (a) à côté àtaginolhos.

Granhola et gtanolba.

Grepir (à côté de la forme plus commune guerpïr)

<germ. werpan, all.werfen.

Lhun 2(à côté de nulli) < nullum.

Paraula et palaura.

Pe.xe.ros pour pere^os (*pig)itioswu).

Presseguier < *perskarium, à côté de pei seguiet

pesseguier K

1. Cf. encore toute la série des radicaux fetm-fietu :f?nntx-f}ema,

fertiiansa-ftemansti, feimar-frematFjir/r pour^mr est cité par M. Grandgent comme exemple de méta-

thesc mats je n'a! pas su trouver ce mot dans Levy ou Raynouard.2. Apparait surtout dans les textes du XIIIe et xiv" siècles; autre

forme • lunb, cf. la MORPHOLOGIE.

5. Comme le groupe fer, le groupe /nv a une tendance à la metathèse

persotuietpresonn,peuet (étoffe) et presset dansdes formescommtptrto-car et pretocar il

ya changement de préfixe.

Il en est de même du groupe ici-, lier, cf. U'isol «*tei IwUk) et Iresol,

atretan et attitan, atretal et atnlal.

Page 243: Grammaire procençale.pdf

Sanglot <C.singullum.

Trida (tigresse) <*tigrida, à côté de tigra et triga.

Trempar et temprar <^temperare.

Truoill < *torculum cf. fr. treuil.

Dans des mots commerfa^M»» > eslanc, rtgnuni>

renh il n'y a pas métathèse. Il semble plus vraisem-

blable que, en latin vulgaire, ou au début des langues

romanes, la voyelle tonique s'est nasalisée (stâgnnm,

règnum) et que n provient de là. Tronar de *tonare

est dû sans doute à une formation onomatopéique.

CONSONNES ADVENTICES. On distingue la

prosthèse, ou addition de consonnes au commencement

du mot, et Yépenthèse, ou apparition de consonnes à

l'intérieur. Nous mettons ces deux phénomènes dans

la même liste

L'apparition des consonnes épenthétiques (ordinai-

rement r, n) est due à plusieurs causes à l'ana-

logie, à ce qu'on appelle, faute de mieux, l'étymo-

logie populaire, à des confusions de préfixes ou de

suffixes, etc.

Alhondres <aliunde + s.

Ansessi et assassi (assassin) arabe baschischin.

Balesta et balestra <iballistatn.

Banasta et banastra <benna-(a)stam.

i On trouveradans Mahn, Gramm. § l8isq., des listes plus complètes

que celles-ci, mats l'étymologie de beaucoup de mots est contestable et

nous les avons laisses de côte.

Page 244: Grammaire procençale.pdf

Boista et broisla <C*buxic!ain.

Brefania (Epiphanie).

Brufol de bufalum (buffle).

Bnig <^rugitum cf. bruida.

Brusc (de ruscum ou bruscum ? L'exemple est dou-

teux).

Diaspe et diaspre < iaspidem.

Enclutge < incudinem ? La forme provençale avec

sa terminaison -#e ne peut pas renvoyer à incudinem.

Engolesme -CEcolismum, Angoulême.

Engal et egal: influence du préfixe en-.

Esfpperlari pour escapolari <scapularium.

Esdolibie pour esdiluvi, esdolovi

Eauttxfl. pour aute^a, hauteur (forme béarnaise).Frestelar <fistellare.

Fronda <.fundam.

Iscla et isla, de insulam.

Inverti et wr»,

Lambrusca <ilabruscam.

Langosta < locustam.

Lustra, huître; addition de l'article.

Nant, haut, provient de l'expression in alto, en aut.

Nengun < nec unutn (cf. esp. ninguno).

Ogan et ongan (<Choc anno ou {ittymnc annum}

Ogan serait la forme dénasalisée).

i. Le mot se présente en a. prov. sous des formes très diverses cf,

Levy, Suppl. W.

Page 245: Grammaire procençale.pdf

Parpalhon < papilionem (autres formes papalhon,

papilhon)..

Parven et dérivés, de parer. De *paruentem pour

partniem, formé sur le radical parui, ou bien analo-

gique de sirven, ferven, et autres motssemblables ?

Pastenaga et pastanelga <^pastinacam.

Penchenar < pectinare: influence de pencheiie, pen-

char, du rad. ping-ere, *pinc-tor pour pictor.

Perdrit^ <iperdicem.

Pimpa et pipâ (mais est-ce le même mot?).

P(H%er (à côté de p$lt\, pouce) < pollicem; analo-

gie des finales atones en -er; cf. encore Ro^er, frais ser,

saucer, ronser.

Refreitor (à côté de refector) <.refectorium analogie

du radical refreid-.

Salmiste et salmistre (psalmiste).

Soentre <Csubinde.

Seguentre < sequente r (influence d'une forme

comme *sequenter refaite sur fréquenter ? Cf. auvent te,

ve^entre).

Triacla et teriaca (thériaque).

Tronar < tonate.

Minga (rare) a existé à côté de mica et doit avoir

subi une influence analogique.

Rendre (pour redre) est analogique de pendre.

Page 246: Grammaire procençale.pdf
Page 247: Grammaire procençale.pdf

DEUXIÈME PARTIE

MORPHOLOG1 E

Page 248: Grammaire procençale.pdf
Page 249: Grammaire procençale.pdf

CHAPITRE

ARTICLE, NOMS, ADJECTIFS, PRONOMS

L'ancienne Langue d'Ocavait, comme l'ancien fran-

çais, pour les formes déclinables une déclinaison à

deux cas cas-sujet et cas-régime au singulier

comme au pluriel. Certains pronoms ont même des

formes correspondant au datif et au génitif latins.

Article défini.

Singulier Pluiieh

Masculin.

Cas-sujet Lo; le C.-s. Li, Un; (Jos, rare)

Cas-régime Lo C.-r. Los.

Féminin.

Singulier. Pluriel.

Caf-sujet La (Li rare) C.-s. et c.-r. Las

Cas-régime La.

Remarque. Masculin singulier (cas-sujet) la forme la

plus ordinaire est lo, provenant du latin ilhi(m), devenu illô,

I. Les Raios de trobar de R. Vidal, le Donatt proeiual d'Hugues Faidit

et les Leys d'Amors distinguent la déclinaison à deux cas. Le premiergrammairien qui

ait relevé cette règle dans les temps modernes est le

catalan Bastero (\vm" s.).

IV

Page 250: Grammaire procençale.pdf

tt]lô. Le est plus rare et provient de ille (accentué sur la dernière

syllabe en latin vulgaire) avec aphérèse de U]le.

Lo est devenu lou dans certains dialectes modernes, tandis quele s'est maintenu intact dans d'autres.

On trouve quelques traccsd'un article masculin singulier (cas-

sujet) el que l'on pourrait rattacher directement à Me, el]le (ou

a illum, elhtni) en latin vulgaire mais cette forme provient

plus vraisemblablement des formes contractes del (de lo), pel

(pe,lo)>.

L'article féminin ne présente pas de formes difficiles. On a

quelquefois au cas-sujet smg. Zjs pour la cette forme pio\ient

d'une forme latine il}! refaite d'apres qui servant de masculin

et de féminin, avec aphérese de il.

Formes CONTRACTÉES, ÉLIDÉES, APPUYÉES. Les

contractions usuelles de l'article masculin sont les

suivantes

Singulier del, al, pel (per 16).

Pluriel dels, ah. Cf. encore vel(= vers 16), sul

(=rsus lo)

et au pluriel pels, vels, suis.

Quand la forme H (masc. plur. ou fém.sing.)

est

appuyée, elle se présente sous la forme 'ill, 'lh, 'il.

Ex. et li > e'ih, e'ill, e'ih. Lo pretz e'il cortesia; H

enfan e'ill pareti vos e'il Irobadoi plasen.

1. Surtout dans la G ueire île Navarre, de Guilhem Anelier.

2. Cf. la bibliographie de la question dans Crescim, p. 115. On ytrouvera des renvois a Roqueferner. Rev, l. rom XVI, 114 P.

Meyer, Romatua, IX, 156 Mushacke, Die Entwtclihtng der Mundart von

Montpeïliei § 109 E. Levy {Literaturblali fur rom. und germ. Pbil.,

XVI, 229) a des doutes sur l'existence de cet article, Cliubaueau en

avait aussi. Cf G. Pans, Romnma, XXX, 576.

3 Les Le)S d'Anton, s, II, p. 122, blâment les formes li doua, li res.

4. IVonoiKez en une seule émission de voix eiîl, eil

Page 251: Grammaire procençale.pdf

Le masculin singulier (cas-sujet ou cas-régime)

appuyé se réduit à que l'on joint au mot précédent

en les séparant par un point en haut Alors p~r~

parlainensfis (= pana /o) (J. Rudel). Per /a~t

~K~ < saber J"<(!MOM fort al percassan (R.

Vidal). Au cas-régime du pluriel on a fM<

(–= ~Mi~ los), ;M~ /.? (~= /o~/a los), etc.

Cf. encore ~t'~ (si lo), Ko'~ (~0~ /o), co'~ (-==co;~

/û), ~M~ (- que /o); plur. ~t' M0't, que'ls, co'ls;

avec des verbes ~r~ (=~/<! /o),/ù! Mf<yo'~ (== Mf;

<'OMlos), va' (va ~).

Lo, la, H s'élident devant une voyelle ~a/

/'<!WO~ l'ira, /M~ (= li aM~)).

11 a existé aussi une forme de l'article dérivée de

ipse, t/M;tw: M au masculin singulier, ça au fémmin.

Dans les textes littéraires, cetarticleapparait rarement,sauf dans le My~ où il est fréquent.

(Cf. encore quelques formes se, sa, ses dans la Vie de

Ja~tf No~o~of.)Le domaine de cet article paraît avoir diminué

dans les temps modernes cette forme existe en

Sardaigne, aux Baléares, dans la Catalogne maritime,

dans la région de Nice, et dans quelques parlers des

Pyrénées (Béarn). On en trouve des traces dans cer-

tains noms propres D~fM~ (<~ ipsa ilice) à côté de

.Df~M~f, Saporta (ipsa porta) et Laporta, Despous

(de ipso puteo), D~MOM/tM, Sagarriga, etc. Les Leys d'A-

Page 252: Grammaire procençale.pdf

wory disent en parlant de cet emploi encara se

pecco a/CM en M/ar /M~M~ [ce mot désigne l'a~/tc/e] 1

~M?- /)aM~o s per 1 vergiers o ~o verg iers es

tanquatz o sa ~!K/a es ~M~a o vau a sa Mt~MM

C'est probablement le même article que nous avons

dans quelques formes que présente la Chanson de

Sainte Foy detz (=dels), a~ cati (=~ al can), (–

M)\

L'article généralement employé en Gascogne est

aujourd'hui masc. et, < venant de ille, fem. era,

venant de illa, conformément aux règles de la pho-

nétique gasconne. Ces formes sont encore rares dans

les anciens textes 3. Etch paraît s'être employé d'abord

dans la forme composée detch < de illo ex. detch

mM/ du mur; puis < passant par ets, s'est réduit à

et. Ce processus s'explique par la phonétique syntac-

tique, c'est-à-dire la phonétique d'un mot employé

dans une phrase, et non isolément.

Quant à ela, c'est une forme également conforme

à la phonétique gasconne M entre deux voyelles

devient r en gascon ws~a > lat. vulg. Ma~/a

> MMM~J.Pour l'article indéfini uns, una, cf. les adjectifs

numéraux.

i. Z.Mo?' Il, p. 122. Cf. Levy, ÏF., so, SE.

2. V. Crescini, MMMNh«o p. tt6. M. Cresoni ne croit pas que ces

formes se r~tt.)chent à tpse. Cf. au contr.ure: A Thomas, y<ïM)'tt. des

~affj~ 190}, p. 34r.[.

M)!]ardt;t, T['t/~ff~<tt/f<~t~n~tj?t.p. \\ni.

Page 253: Grammaire procençale.pdf

Substantifs.

GENhRALiTÉs. – La déclinaison de l'ancienne

Langue d'Oc est réduite à deux cas. D'une manière

générale, les substantifs latins terminés en s au nomi-

natif singulier et à l'accusatif pluriel ont conservé cet s.

Cas-sujet sing. MMn~ *> Mf~ M~K~ ~> caM:

canis ~> cans; panis "> ~~U.

Cas-régime pluriel illos MM~-o~ ~> los M<M~ los

cavals, cans, pans, etc.

H faut cependant distinguer entre les substantifs

féminins et les substantifs masculins.

Il faut surtout distinguer entre les substantifs pari-

syllabiques et les substantifs ~n~M~MM. Les

deux déclinaisons sont très différentes.

Les substantifs latins qui, après être passés en

roman, sont terminés par s sont Invariables fff~<.f

> tetns CO~M *> f~t CK~XM ~> f0~ M~fM~M~>

(~; ~)<(M)~ > mes; /MM~ *>~n~; ~e<M~~>~«'<<

rt'~MW f~; M'~MtM~> vis; C<MM~~> C<t~ HMMM ;> Md~

fentus (lat. class. /!MM) > ffms (et~'M~, etc. La

plupart deces mots sont en provençal des monosyl-

labes.

Cf. encore /)~<M > w.~7i > ~'r~ /KM/« >

/!t~; Cn<~M > ~'0~; f<K' > f?~; KtM~H > MU~;

etc.

Page 254: Grammaire procençale.pdf

Dans quelques-uns de ces mots il s'est produit

au, pluriel un allongement en -es, qui s'est généralisé

dans beaucoup de dialectes modernes bras, brasses;

pas, /M.t.fM; cf. ~tMf~ peisses, ~<M,j~M, etc. mais

dans l'ancienne langje cet allongement n'existe pas

dans tous les mots terminés en c'est même l'ex-

ception.

Les L~'j- ~Mo; appellent ces mots integrals (II,

160) et donnent une longue liste de ceuxqui reçoivent

cet allongement.

Il faut ajouter aux monosyllabes invariables les

noms féminins terminés en (correspondant à

une terminaison latine -icem) amairitz, cm/MM!

~oM'~M:'n' ~K~:(, ~o~a~ Mt<n' can-

~')-n'c~'?- 11 n'y a qu'une quarantaine décom-

posés de ce genre

La déclinaison à deux cas (cas-sujet et cas-oblique)

s'est maintenue intacte jusqu'au milieu du xm"

siècle environ. A partir de cette date les infractions à

la règle des cas deviennent de plus en plus fréquentes.

Les Z~ ~MM;y réagissent et donnent des règles

rigoureuses.

RESTfjS DE CAS. Quelques substantifs se rat-

tachent des génitifs singuliers ou des génitifs pluriels

latins ainsi les noms des jours de la semaine ~nM(/

i. Cf Ed.Adams.H~)~-FmttM/K))t;M~fWfK.tt,p.

Page 255: Grammaire procençale.pdf

(f~Mt Martis), ~'OM~ (~K~M/O~M), divendres (~M~t F~-

neris), et par analogie diluns (diem Lunae), dittiecres

(diem M~r~Mn't) dissapte n'a pas s et peut représenter

directement diem sabbati, comme ~!MMK/~ diem domi-

HMM~t.

Génitifs pluriels ~KCMKor, Angelor, Co~~aM~

Macedonor, .Pa~Mor noms de fêtes religieuses Ca-

lendor, Pascor, .~Mt~or, Ma'f<fM- ou Ma;f~fo~; A~t~-

autres mots enfernor (de l'enfer), erbor (herbe),

~ï)/!M/o7', milsoldor (en parlant d'un cheval de mille

sous), parentor, tenebror

DÉCLINAISON DES SUBSTANTIFS FÉMININS

Cette déclinaison est la plus simple, comme on peut t

le voir par le paradigme suivant

1

~t'M~M~'fr..P/MfX'y.

CAS-SUJETla rosa C.-S. las rosas

CAS-RÉGIME la rosa C.-R. las rosas.

Le nominatif pluriel devait être déjà en -as dans le

latin vulgaire, car le latin classique rosae aurait donné

*ros, qui n'existe pas.

i. Ed. L. Adams, ll'ard-Formatian m l'ronençal, p. 255,voudrait

ajouter les mots suivants ~a~tt~pr ~a~M fd~or~w) et tomber (cotn~~

*~OH[~<jrMW) mais ce ne sont pas probablement des formations de même'"comitorutn); mais cc ne sout pas probablement des formations de m~me

nature.

Gram~d! de l'ancien provençal, 10

Page 256: Grammaire procençale.pdf

Ainsi se déclinent les féminins terminés en -a,

causa, taula, cambra, camba, camisa, terra, correspon-

dant pour la plupart à des noms latins de la i'" dé-

clinaison. Quelques masculins terminés également en

-a, comme evangelista, legista, papa, propheta, psal-

M~, sont invariables comme rosa au singulier;

mais au nominatif pluriel ils ne prennent pas s li

papa, /< legista, ffa~/M~ï, cas-régime los papas,

los legistas, los evangelistas; cependant quelquefois ils

sont traités aux deux cas du pluriel comme des fémi-

nins las prophetas, las papas ces dernières formes

sont blâmées par les Leys ~Mory (II, 7~).

Le mot dia (du latin ~MM pour diem) fait au plu-

riel dia, los dias; au singulier (cas-sujet) ~o dias

et /o dia (forme plus ordinaire).

II

Substantifs féminins terminés en -s au cas-sujet.

~<'M~M~'<f. P~H;iel.

C.-S. la MCK~ C.-S. las M~

C.-R. la )~M C.-R. las MK~

C.-S. la tors C.-S. las tors

C.-R. la ?/- C.-R. las tors

C.-S. /tÏ~t)/~ C.-S. /N!~<f]!~a<.(

-C.-R. la clartat C.-R. las clartat{.

J. Quelquefois le mot est du féminin, comme dans l'expression/o~t dia, /~M/t~o dia (Boect).

Page 257: Grammaire procençale.pdf

On décline ainsi les substantifs féminins provenant

de substantifs féminins ou masculins de la décli-

naison latine, comme a~o~f, colors, dolors, /?or.<,

OMon'; c~ f~~(âge)~, M/«~(été), t~

fo~, poestatz; fraus, fontz, leis, Mp: cor~, gentz, etc.

Toutes ces formes du cas-sujet singulier corres-

pondent à des formes du latin vulgaire refaites sur le

cas-régime, avec addition de ainsi le provençal

awJ~ accentué sur ia finale, ne correspond pas au

latin ~Mo~ mais à une forme comme *fMKon.f, refaite

d'après les cas obliques ;~or~ provient, non pas de~<M,

mais de *floris; de même c/a~~ ne provient pas de

fMn'f~.f, mais d'une forme comme *claritdtis. Il en

est de même pour les autres formes citées.

Cf. encore sing. la mars (c.-s.), la ~M~ (c.-r.)

plur. las mars (c.-s. et c.-r.), et quelques substantifs

provenant de la et de la 5" déclinaison latine,

comme: sing. c.-s. ~t Ma~, c.-r. la ma ou Max;

plur. c.-s. et c.-r. las mas, les mains; sing. c.-s. la

~M,c.-r.

pluriel.

la re; plur. las res; sing. la fes, la fe; pas de

SUBSTANTIFS MASCULINS

1

Singulier. ~M?'fW.

C.-S. /OMM~(L m!<n~) C.-S /fM:<r(l.M)M~)

C.-R./OM«r(t.M/</MM) C.-R.~HM<~(l.M)«ro~)

Page 258: Grammaire procençale.pdf

C.-S. /o cavals C.-S. li caval

C.-R. &) caval C.-R. los cavals.

Se déclinent ainsi les noms masculins provenant

de noms masculins latins de la 2. déclinaison (termi-

nés en -M.f) comme f~ (~r~M~), sers (servus), jorns

(diurnus), auzels (<ÏM~M-~), ~!<f~ (taM)'M~) diables,

pobles, clergues, Mior~MM se déclinent de même les

noms en -iers provenant de noms latins terminés en

-arius cavaliers <~ ~<af:'M~.

Sur /o murs se déclinent encore les neutres latins

(surtout de la 2~ déclinaison) devenus masculins en

latin vulgaire /o ~n~ < *tM pour pratum, l'al-

~M <<M~ pour arbitrium; de même noms,

~M/

Se déclinent également ainsi les substantifs corres-

pondant à des substantifs latins appartenant à la

déclinaison (terminés en -is) ~OH~, mons,

frons, parens, ff~, dont le nominatif singulier en latin

vulgaire était allongé d'après les cas obliques */)OH/M,

*MMK<M,etc., comme au génitif singulier. Ces mêmes

substantifs avaient en latin vulgaire le nominatif

pluriel en -i et non en -es, comme l'attestent les

formes italiennes en -i et les formes sans s de l'ancien

provençal et de l'ancien français. Voici par exemple

la déclinaison de parens, avec les formes correspon-

dantes du latin vulgaire.

Page 259: Grammaire procençale.pdf

Singulier. Pluriel.

C.-S. /O~O~M~(*pN!~M~~) C.-S. li parent (*parenti)

C.-R. /o parent (/'areM~7t) C.-R. /o~~y<'M~ (~)ïn-

tes).

II

Une catégorie de noms masculins n'ont pas s au

cas-sujet singulier ce sont les mots comme paire,

fraire, libre, HM~M, prçstre, prçire, qui renvoient à

des substantifs latins qui n'avaient pas d's au nomi-

natif singulier. A cette catégorie appartiennent encore

des mots comme veire, et des substantifs en -i (atone)

provenant de substantifs neutres latins en -Mw

viari, purgatori, testimoni, judici, servisi, a/'M~o~ etc.

~tn~M/tef. P/Mr«~.

C.-S. /o~t'rc C.-S. /(!at. *patri)

C.-R. /o paire C.-R. los paires.

Les infinitifs employés comme substantifs peuvent

prendre s ou rester invariables quand ils sont termi-

nés par e (perdre, segre); ils prennent quand ils sont

terminés en -ir, -er /oc/MM~ /opayf:r~ vo-

lers.

Les substantifs formés avec le suffixe -a~, -atje,

provenant de -~Mm se présentent souvent, surtout

aux origines de la langue, sans s au cas-sujet singu-

lier estatge, mainatge, MMMO~, paratge, damnatge,

Page 260: Grammaire procençale.pdf

probablement parce que le suffixe -ah'non avait servi

à former d'abord des substantifs neutres Mais on

trouve aussi de bonne heure des formes en -s ar~

~!MM<~M, WMM~M. A l'époque de la composition

des Leys d'Amors, les deux formes étaient admises

concurremment 2.

Mais la règle concernant ces dernières catégories de

noms n'a rien d'absolu et beaucoup de substantifs

masculins de cette classe se présentent au cas-sujet

singulier avec s paires, fraires, segles, coratges, fOHn-

lis, etc.

INFLUENCE DE t LONG FINAL

Au cas-sujet du pluriel, il est arrivé quelquetois

que i'f(long) latin a exercé son influence sur la con-

sonne finale du radical en ia mouillant des formes

comme li cabelh, /< cavalh, indiquent que l est devenue

mouillée sous l'influence de i.

H en est de même pour des noms ou des adjectifs

dont le radical était terminé par un-<, comme a?M~

le t mouillé est représenté par ch, g ou quelquefois

amach, <!W~, amah; cf. tuch, tug, ~M~.

On a aussi des formes comme cabil, aM~i

(lat.

i. Crescini, A~ttHMtt~~û, p. 82.

2. s Sou indiferen tug )i nom termenat en fj/~f coma ~~a/~ o

pnrnt~e, lrnbntges o lmlrat~e et enayss~ de lors semblans. 4- Lrys d'Arnort,

H'p~'68"°'

~'y~' eorssem ans. ~ït

Appel, Prm'. C~ éd., p. vnt.

Page 261: Grammaire procençale.pdf

*M~ pour < aucelli) où l'i final a exercé son

action non sur la consonne qui précède, mais sur la

voyelle tonique. Ce changement phonétique est dû à

l'Umlaut (ou métaphonie), terme emprunté à

la terminologie des grammairiens allemands, et qui

désigne l'action exercée par une voyelle finale longue

(<) sur la voyelle tonique de la syllabe qui précède.

Cf. plus loin tuit, tuich, <M~ formes provenant

de Mt.

MODIFICATIONS DU RADICAL

L'addition de s a souvent pour conséquence de

modifier la consonne finale du radical voici les cas

les plus fréquents

C + .f > et quelquefois cs, cx amt'CK~ ~> ~~M'~

et tt~M'M ou aw!'M'; focus >yo-y, /beA'oe~.

T -)- > peccaz, ~c~; ~r~, dretz.

Après n ou s se change souvent en .( filz, t'~

(vieux), belz, M~ (soleil); on a aussi vels, bels,

sols, etc. pour n, cf. a~ (année), sanz (saint), ~o~

<~ ~OMt'MM~; mais on a également ans, sans, ~oH~,etc.

Z est plus fréquent que après g, ch et (quand

cette dernière lettre représente ch): ~a~, /.rM~, ~?'e~;

quelquefois s ou .( se fondent dans la chuintante qui

I. ~f. Savj-Lopez, D~U' ~mf<tu< ~r[W~M~o& Budapest, 1~02. A. Tho-

mas, 11 nomwnti%~lvriel asymétrique en ancien protencal, Rornaniu, i9oj, 5,

P-~i-3~

Page 262: Grammaire procençale.pdf

précède et on a /a~n< dich au lieu de fags ou~

frugs ou frugZ, etc.

Dans les groupes vs, fs (cervus, prov. ce~/), f dis-

paraît on a au cas-sujet singulier ~o cers, c.-r. /o

cerf; plur. c.-s. li cerf, c.-r. los cers.

SUBSTANTIFS MASCULINS IMPARISYLLABIQUES

Ces substantifs proviennent, pour la plus grande

partie, des substantifs latins de la déclinaison impa-

risyllabiques, c'est-à-dire de ceux dans lesquels les

cas obliques du singulier et tous les cas du pluriel

avaient plus de syllabes que le cas-sujet singulier;

l'accent variait du nominatif singulier aux autres cas

'mp~<or, ~M/K~ofM, t'm~~on~M. ce déplacement

d'accent s'est maintenu dans les déclinaisons romanes.

Voici la déclinaison de fw~M~H~ra~dr et de bar,

~on.

A

Singulier.

C.-S. /M~~<~ (tât. w~ra/or)

C.-R. /M~~Jdf ()at. MM~;n!~tWt).

Pluriel.

C.-S. a)~r~~f (hc. vutg. *w~a~ pour :'M-

/)~ra<orM)

C.-R. los cM~o~d~(tat. ~M/x~tMM)

Page 263: Grammaire procençale.pdf

B

Singulier.

C.-S. ~o bar (lat. Mro)

C.-R./o<a~oM(ta.t.~fM<'M).

Pluriel.

C.-S. ~a~M (lat. vulg. *~rc~<, pour ~ard?!~)

C.-R. /o.< barôns (lat. ~a~oMM).

Sur emperaire se déclinent les nombreux substantifs

en -~t'fg, -a~ formés sur des radicaux de !a conju-

gaison en -ar, les substantifs, moins nombreux, en

-ire, -r formés sur des radicaux de la conjugaison

en -ir, ainsi que des substantifs en -éire, -~Mr.

AIRE, ADOR. Ex. amaire, amador; M~t~Mt~, carn-

biador cassaire, cassador; castiaire, ct!~h'a~coH~t<M-

taire, conquistador; enganaire, enganador; ~M~K/at'

/aM~K/a!~or galiaire, ~/M~of;~M~, pecador; lechaire,

lechador; trichaire, trichador, etc.

IRE, IDOR. Ex. (les exemples sont beaucoup moins

nombreux) MM~< cauzidor; jauzire, jauzidor; ser-

vire, MfMf7o~; escarnire, MM~K~O~ etc.

i. A peu près 250 mots de ce genre Ed. L. Adams, ~)~-fofM<j~c~,;8-4;.

2. Il y a des exemples assez nombreux de cas-régimes en -t'~or, mais

tous les cas-sujets correspondants ne sont pas attestes.

Page 264: Grammaire procençale.pdf

EiRE, EDOR Ex. f~a'f, crezedor; defendeire, de-

fendedor dizeire, dizedor; ~K~~M~, entendedor; ~r~

fazedor; tondeire, tondedor; vendeire, vendedor.

Dès l'époque classique apparaît quelquefois au

cas-sujet singulier, même dans ces substantifs: ew~-

raires, s~M~M, enganaires, etc.

Appartiennent encore à la déclinaison imparisylla-

bique les substantifs suivants

C.-s. Fel, c.-r. /<dM; garson aw~a~, com-

~M~OK;~c, ~cfM;Jra'e,OM~ /a: lairon (se

déclinentcommebar, baron). CoM~fOM~ honte.

Cf. encore c.-s. Neps, c.-r. M~.

C.-s.M~r, c.-r..MM/M'. C.-s

C.-s. Énfas, c.-r. fM/~M/.

On peut rattacher à la même

noms féminins .w et Mp/

~tM~K~'M'.

C.-S. ~(ht. jd~or) C.-S.

C.-R. Za~f~-(]at.M~~w) C.-R.

~tM~HH~f.

C.-S. Z.<ÏMM/~(tjt.MM/Mf) C.-S.

C.-R. La M0/~ (lat. MM/M- C.-R.

~w).

.a~M,c.-r.aM~.

déclinaison deux

P/Ut!

las ~rc/ (lat. sorô-

f~)

/rc~.

Pluriel.

las ~t0/ (lat.

mitliéres)

~wo/

i. Une cinquantaine d'exemples dansAdams.

Page 265: Grammaire procençale.pdf

Sont encore rangés dans cette déclinaison les noms

propres imparisyllabiques comnîe B~OM; Falc,

Falcon; Uc, Ugon; Gui, Guigon.

Beaucoup de noms propres qui appartiennent par

le cas-sujet singulier à la I" déclinaison masculine

()MM~, cavals) ont un cas-régime en -f~t

Ex. C.-S. C~/M.

C.-R. Ca~ et C~~K.

Cf. Peires, P~~oM; Ebles, ~/dM, etc.

On n'est pas d'accord sur les origines de ce cas-

régime en -<iM. On a voulu y voir une forme d'ori-

gine germanique 1 il semble préférable de le consi-

dérer comme dérivé de !a 3e déclinaison latine (Po/-

/M, Poy/M~M, puis, par le mélange de la 2~ et de la

3° déclinaison M~M'M, MMCtOK~H, fr. [PoM<]MoM~-

son, et Petrus-Petronem > Peires, Perron.

TABLEAU SOMMAIRE DES DÉCLINAISONS

A. FÉMININS.

1

Singulier. Pluriel.

C.-S. la fo~ C.-S. las ro.(a~

C.-R. la ~o~ C.-R. las ~ay.

1. Cf. la déclinaison du vieux haut allemand c.-s. Hrigo, c.-r.

H'i~t, mais t'iteeentuatton, comme on voit, est toute différente.

Page 266: Grammaire procençale.pdf

IIt

~t'H~Mho' P/M«i-

C.-S.~MM C.-S.MS?M

C.-R. KdK C.-R. ?MM~.

MASCULINS.

1

~iM~M/iff. F/Mn'

C.-S. /0 cavals C.-S. li MM<

C.-R./OMM~ C.-R./fM~KM/.t.

II

~tm~tj~f. ~/M)'

C.-S. ~M~ra!'rf C.-S. li ~w~a~df

C.-R. /M~~or C.-R. los ~w~aJ~.

Adjectifs.

Il faut distinguer les adjectifs provenant des adjec-

tifs latins en -My, a, M~t, comme &o~K~, <Kd/M~, et les

adjectifs provenant d'adjectifs latins en -M, comme

~-h'M~.f. On distinguera donc deux déclinaisons.

Les premiers se déciment le masculin comme cavals,

le féminin comme rosa. Ils ont un neutre [singulier

qui ne prend pass.

Page 267: Grammaire procençale.pdf

1

Singulier.

M. F. N.

C.-S. bons botza bon

C.-R. bon bona bon

Pluriel.

C.-S. bon bonas

C.-R. bons bonas.

Ex. Sing. C.-S. ~0bons cavals; la Ma/a dona. C.-R.

ai comprat un bon caval; ai vist KM~ MM~):dona.

Plur. C.-S. bon caval son car (correspondant au

latin illi ~OM!caballi sunt cari) las bonas donas son

raras. C.-R. ai vist los bons cavals, las MM/a~ donas.

Les Leys d'Amors (II, 20/).) citent une série d'ad-

jectifs qui, au masculin pluriel, subissentun «accrois-

sement » (-), comme beli, MM/<, soli, blanqui, toti,

eli, ~~t~<~ fJMn', w:ajM~ MM/aMft, etc.

Faut-il voir dans cet i l'i latin du masculin pluriel ?

Nous croyons plus vraisemblable de voir là une

influence analogique de l'article J< (masc. plur.),

quoique certaines formes de ce genre, adjectifs et

même substantifs, paraissent anciennes. Cf. supra,

p. 222, l'influence de < final sur la consonne finale du

radical et même sur la voyelle tonique.

Plusieurs dialectes modernes ont conservé ces

Page 268: Grammaire procençale.pdf

formes en i et en -is (combinaison de i plus s du

cas-régime).Ex. :MMKM~K~yoMM Mr~MMM~OM-

lidi (Albigeois et Quercy, Tarn, Tarn-et-Garonne,

partie de l'Aude, etc. pays de Foix?)

Autre paradigme.

Singulier.

M. F.

C.-S. paubre et~y~yM paubra

C.-R. paubre paubra.

Pluriel.

C.-S. paubre paubras

C.-R. paubres ~ay<

Il arrive souvent, dans ces adjectifs, comme dans

les substantifs masculins terminés en e au cas-sujet

singulier, paire, libre, que le cas-sujet singulier est

sans s.

Ainsi se déclinent agre, agra; negre, M~ freble,

~f!; salvatje, salvatja, etc. (ce dernier est traité

comme les substantifs en -atge; cf. supra, p. 221).

Les adjectifs dont le radical est terminé par s,

comme cortes, frances, ~~f<M, restent invariables au

masculin; cependant ils peuvent s'allonger en -es au

cas-régime pluriel (et même au cas-sujet) glorioses,

franceses, corteses, etc.

Page 269: Grammaire procençale.pdf

II

Singulier.

M. F. N.

C.-S. ~br~ ~o~ fort

C.-R. fort for t fort

Pluriel.

C.-S. for t fortz

C.-R. ~of~ Î yb)~

Ainsi se déclinent ~<f, tals, wo~o~, ~~K~, ~<'f<

~r~7!.(, ff~ et les nombreux participes présents en

-a~, -~M.(.

Quant au neutre, il reste invariable et ne s'emploie,

au singulier, que dans des expressions comme: ~M

bel m'es bon m'es .~M; tK'<~ parven; m'es MfMM~K.

Exemples. Sing. C.-S. 2es fortz cavals es rars; una

dona avinens. C.-R. ai COM/~ un caval valent ai vist

unadona azinent (et non avinenta). Plur. C.-S. caval

valent son rar (correspondant au latin illi caballi *va-

lenti (pour ~a&MfM) sunt rari) las donas avinens son

raras. C.-R. ~'M/y Catalas valens E las donas

avinens (G. Riquier).

Cependant, dès l'époque littéraire, les formes de

cette deuxième déclinaison des adjectifs subissent

l'influence de celles de la première, surtout au fémi-

nin on a en général una dona avinens, valens, pru-

Page 270: Grammaire procençale.pdf

dens, mais on rencontre aMM~t<<ï, valenta, dolenta et

au pluriel avinentas, valentas, etc. t,

On trouve également dès l'époque classique des

troubadours ~t~s au féminin au lieu de grans, et

d'autres formes du même genre.

COMPARATIFS ET SUPERLATIFS

COMPARATIFS

L'ancienne langue formait le comparatif en met-

tant plus devant le positif 5.

Il existait cependant un certain nombre de compa-

ratifs provenant des comparatifs latins en -or, -on'M.

Ils se déclinent comme les substantifs de !a déclinai-

son imparisyllabique. En voici la liste.

Positif. Comparatif.

Lat. Prov. C.-S. C.-A:.

alius aM~ ausser a~r~M~~

%<M bellaire MA~or

crassus gras graisser [~raw~] J

genitus ~M~ génser ~M~dr

i. Sur ces formes, cf. Stronski, éd. d'Elias de Barjols, p. 46.

2. Exemples de B. de Born, A. Dtniet, etc., dans it C~rM<MM<~M

d'Appel.

3. Les ~<tJ'~Mofj(ed.G.A.,ïî)64) disent qu'on peut former le

comparatif avec Ma~ et plus. Les dialectes modernes emploientquelque-fois concurremment ces deux adverbes dans la formation du comparât]!.

Page 271: Grammaire procençale.pdf

g randis g rans–

f~0~]

I

[~ftÏM~J M~~f, M!< MM/df

~MY ~rf'M/t'~ ~M/ny

grossus gros ~M~~f(?) ~OMOr

fortis /of~ /b~dr

*laidus laitz /a/~ ~~o?'dr

largus larcs /af~(?)

longus loncs /OKMr

[&OMH~] [~J mélher M~~or

[p~ffM~] MMK~ m~Kor

nugalis– MMa~Or

[M<J/M~] [)/;a~] péjer, piejer ~'f/0~'

~of~tjM~ ~or~ sordéjer ~r~'o/

Un certain nombre de ces comparatifs sont peu

usités d'autres, comme <!M~or, gensor, MM/or, menor,

melhor, pejor, le sont beaucoup plus. On remarquera

que quelques-uns ne sont usités qu'au cas-sujet,

d'autres qu'au cas-régime.

Comme en latin ces comparatifs étaient des deux

genres, « sauf que, au sujet pluriel, conformément à

la règle générale, le féminin conservait l's que rejetait

le masculin'. »

Ainsi on disait au singulier la w~y dona, la

dona MAï~w, /o Mt'a~ HM/~f, ~o caiM/ ma/or. Plur.

i. A. fr. graindre; le correspondant provençal ne parait pas exister.

Les formes graissor et~ro~KOt ne paraissent pas attestées.

2, Chabaneau, Grfjm. ~w., p. i'yi.

Page 272: Grammaire procençale.pdf

lasdonas ~<0~ c. -s. MM/ MM/0/ WeHO? c. -r. los

cavals MM/or~, MMMûry.

Des formes féminines comme melhora, MM/ora sont

inconnues de l'ancienne langue. On disait /e/-M

~M/or, val ~~o~, La Major, etc.

Il a existé aussi un petit nombre d'adverbes qui

proviennent de comparatifs latins neutres (en -ius).

Melhs <~ M~'My; <?~; sordeis, sordei (pis)

<; sordidius peut-être MM<;(, uMf~ (rapidement) <

!tNfH<J' longeis <~ */On~!<!M~ (?) ~H~, forceis.

SUPERLATIFS

« L'ancienne langue exprimait le superlatif absolu

par wo/f, et plus rarement par fort ou ben, précédant

le positif'. )) Les Leys ~o~ (II, ~8) n'indiquent

qu'une formation du superlatif: sobre devant le posi-

tif sobre bels, sobre sobre savis.

Le superlatif relatif s'exprimait par le comparatif,

simple formé avec p/tM ou analytique, précédé de

l'article: la dona la ~«~ ~M'M~M~, la ~oHa ~or

gensor dona, /t~M' palais.

Il y avait aussi quelques superlatifs dérivés directe-

ment des superlatifs latins en -MMj', comme altisme,

carisme, MK~~M ~W~ prosme, pruesme <~ proximus.

i. Chabaneau, Gt<ïM. /)M-, p. iy2.

Page 273: Grammaire procençale.pdf

Adjectifs numéraux.

I. CARDINAUX.

Les trois premiers nombres cardinaux ont la décli-

naison à deux cas, un au singulier et au pluriel, les

eux autres au pluriel les deux premiers ont de plus

une forme féminine.

~t'M~M/tf; f/Mff~.

C.-S. uns una C.-S. un M)M~

C.-R. un «M C.-R. uns M~M.r.

Masculin. Féminin.

C.-S. dui, doi T doas

C.-R. dos.

Combiné avec <!M&o (lat. vu[g. ambi) duo (lat.

vutg. ~«) a donné les formes suivantes

Masculin.

C.-S. /M, andui, NM~O), a/M~M:

C.-R. ~m</c. <!)M~, abdos, ~M~M ec <!MM «

aMi~).Féminin.Féminin.

C.-S. et C.-R. aw~(M.~ am~M « ~?M~).

Le mot est traité comme un adjectif de la 2' décli-

naison.

Trei est le cas-sujet, ~'M (et treis) le cas-régime.

ï. Duo du latm classique était devenu dui en latin vulgaire.

Page 274: Grammaire procençale.pdf

Autres cardinaux:

4 quatre (lat. quattor pour quatuor)

cinq (lat. cinque pour quinque)

6 seis, sieis

7 set

8 oit, ueit, ueg

9 nou

10~~

II onze

I20'p/~

1~

Iz). ~M~O~

f) quinze

16 ~f~, ~f~

17 ~.(e~

l8 Je~ e oit, uech

J ~f~ e nou

20 vint (lat. vi(gi)nti, pour viginta)

21, 22 vint e un, vint e dos, etc.

30 trenta (lat. triginta)

40 quaranta

5o C!'M~?MK/~ (lat. *C!M~Ma~K/a!, fM~MaM/t! p. ~7H'M

quaginta)

60 seissanta

70 setanta

8o quatre vint

<)0 HOKaM/~ (autre forme MO~K~)

Page 275: Grammaire procençale.pdf

IOOC6K/

~OOf:'H~<XH<

6o0 seis cent

yoo~e~t

800 ueit cent

900 nou cent

1000 M:7.

Cent reste invariable les multiples de f~tt prennent

h flexion, suivant leur rôle dans la phrase quatre cent

cavalier son f<'K~M< ai vist quatre cens cavaliers ay

vist quatre cens donas.

Les multiples de Mt: se traduisent par millia, MM'-

lia (autres formes ~M/t<J, M/fM) cent milia, miria

~M~Mo. Millier (~M/Mr) existe également.

Les distributifs par cent, par mille, se traduisent

par a cens, a MM'M~, comme en ancien français.

II. ORDINAUX.

Ils ont un féminin et se déclinent comme les adjec-

tifs de la i" catégorie.

cent e un

cent e dos, etc.

~o~Mt (L ~M<:), fém. ~'<;H~.f

~~M<(t.<)tf<)

quatre cent

Page 276: Grammaire procençale.pdf

i. Autre forme prumier, ~t'tm«r; prims est adjectif et signifie /)t,n,~t~Mr~tta~

.Prf~M'M.~WK'n!'

segons, segonda

tertz, tersa

(y/Mf/Ha~a

~M~M:M<a

sest, sesta

~~m~Ma

setens, seteija

OC~M~Of~eKa

MM'enj, HOf~M

~M~ ~a

O~OU,O~~M

dotzens, dotzena

t~M~, ~e/~Ma

~!M<Or~)M, ~:MtO)-M

quinzens, ~«!M~M2

~~K~, ~M

<<M~,MM

o~fM~ ena

~MWM~MM

M'M, MM~Ma, et MM/MW~

trentens, trentena

~tM~n~ ~tM~an/~Ma

cinquantens, cinquantena3

2. Forme g.)sconi;e }"K~.;i.C<t«;MM<<sm<, la Cinquantième partie.

Page 277: Grammaire procençale.pdf

seissantens, seissantena

setantens, setantena

quatre vintens, ena

nonantens, ena

centens r, ena

W~M~M~2

Le suffixe -u, -a, vient du latin -enus, -ena, qui

ervait à former les noms de nombre distributifs. Les

ormes en -&M, pour -ens sont rares. On trouve des

ormes savantes comme seconda, tercia, sexta, octava,

;OM~, ~cwM elles sont empruntées probablement à

langue de la liturgie. Cf. o~! prima, ou prima tout

eul, prime, heure canonique (six heures du matin ~);

ercia, tierce.

Les adjectifs numéraux ordinaux en -ens servent à

ésigner aussi les fractions /c vinten, Io ~H~M,

'H7~K (formes neutres), le vingtième, le centième,

e millième.

En dehors de doble les multiplicatifs ne paraissent

)as avoir existé en ancien provençal, où ils ne pour-

aient guère ctre d'ailleurs, comme dans la plupart

i.C<?nj'~f'M,centuple.2. MtfMm< existe aussi.

}. SchuttzGora,§ii2. z.

IH. MULTIPLICATIFS.

Page 278: Grammaire procençale.pdf

des langues romanes, que des mots savants. La langu

a employé d'autres formations, comme ~f.f M;t;(, ~tM~

f~; cf. cen dobles, cent fois.

Les distributifs n'existent pas )a langue emploi

les formes suivantes dos a dos, deux par deux, ~M

tres, etc.#

Sur les noms de nombre ordinaux on pouvait for

mer des adverbes en -MMM primeiramen, ~oK~a~MK

tersamen, ~~K~K, ~~t!aw6M~ mais ces formes d'ad

verbes ne sont pas attestées pour tous les nombres

PRONOMS-ADJECTIFS DÉMONSTRATIFS

Ils proviennent en ancien provençal des pronom

latins ille, iste, soit seuls, soit combinés avec ~c<

eccum.

Iste a donné est, esta; ille > el, ela; ces dernier

sont des pronoms personnels.

Masculin.

Singulier. P~tW.

C.-S. Lat. Ecc(e)iste > cest C.-S. ~(<)t~t > cist

C.-R. <ec(e):'r<M«<~>M~ C.-R.~c(<)M<o~>fM~

CM<

FÉminin.

~Mt~'M~'ff.

C.-S. ~c(f)u<a ~> resta (cist)

C.-R. ~<-(<')M~(~) cesta.

Page 279: Grammaire procençale.pdf

G) aMmat'r~ de ~f~t provençal.J t

Pluriel.

c.-s.<yI

> ceslas.C. -s ecc(e)istas

> cestas.L.K.\

~C(~)M~~ > CM~M.

Cist au cas-sujet féminin singulier est une forme

masculine employée en fonction de féminin, comme

l'article li pour la cf. supra.

Dérivés de t'

~('M~M/f<

C.-S. M~ ~> est (M< rare)

C.-R. M~HMt~> M~

Formes féminines &ffa, ~f~

~:c~-r-t/ 1

Masculin.

~!M~K<M?'.

Pluriel.

C.-S. isti > ist

C.-R. > estz.

C.-S. ecc(e)ille > cel, celh C.-S

Pluriel.

a~)~ > C! cilh

C.-R. ~'(f)i'MMM ;> C.-R. ax(<;)t~o.f > cels.

On trouve aussi quelquefois, au cas oblique du

singulier, une forme celui, comme en français (pro-

nom).

Féminin.

~f'n~Khf)'. Pluriel.

C.-S. ecc(e)illa > cela C.-S. ~~)!t!~ )1

(cilh rare) C.-R. ~(<)!7/<ï~ j

C.-R. ecc(e)illam > cela

Page 280: Grammaire procençale.pdf

Au cas-régime singulier on trouve'aussi, les formes

celey, celiey, celeis, celieys (rares).

Les mêmes pronoms-adjectifs se présentent sous

une forme plus complète aicel, aicela; aicest, aicesta;

leur déclinaison est la même. Ai de aicel, aicela paraît

représenter ecce devenu eis, ais.

Les dérivés de eccum -)- ille, a'<-MM.-)- iste (en lat.

vulg. ecco elle, ecco este) ont les formes suivantes

aquel, a~M/a, aquest, aquesta En voici le paradigme:

Masculin.

Stngulier.

C.-S. &'CM(Mt)t7/f > aquel, aquelh

C.-R. eccu(m)illu(m) ~> a~;<e/.

P/Mf;

C.-S. ~cM(w):7/!> aquil, ~:f:7&

C.-R. ~t'M(M)<7~ ~> aquels.

Remarque. Au cas-sujet singulier la forme avec 1mouil-

lée a~KfMprovient sans doute d'une forme latine comme fCCH-

(M<); où 1': long final a amené le mouillement de i'.

Féminin.

~tM~K/MT-.

C.-S. j cccM(?/!)!7/<ï(m) > aquela (aquilh, forme

C.-R. ) plus rare).

i. Ou explique jms~ ces formes par h eombm.nson tt<<;M J~ ~<ce qm est peut-être plus vraisemblable.

Page 281: Grammaire procençale.pdf

f/Mt-t~.

C.-S. )1~<:K(Mt)t7/ù!~ > ~~<M~

Remarque. – Aquilh est une forme masculine employéeen fonction de féminin.

.E'~M~)~

Masculin.

Singulier.

C.-S. <'<'<'M(M)u~ ~> aquest (aquist, rare)

C.-R. a'eH(w)M~MM ~> aquest.

P/<i; iel.

C.-S. <tXt<(tK)< ~> aquist

C.-R. eccu(m)istos ~> C~MM~.

Féminin.

~!M~M~'<!f. Pluriel.

~MM~ (a~MM~ rare). Aquestas.

On rencontre aussi, mais rarement, un neutre

a~M~.

Par aphérèse de a on a aussi les formes quest, etc.

mais elles sont rares.

Le pronom latin hic, haec, hoc n'a laissé de traces

que dans la forme neutre oc, qui servait à l'affirma-

tion Oc est devenu o! dans certains dialectes (Mont-

i. Ou ntque iste ? i

2. Sur les formules de politesse conservées dans la langue actuelle

du Mid],ct.J. Anglade, Revue des Z.fj~M~ ~cmajtM, t. XLIII (1~00),

p.;8-63.

Page 282: Grammaire procençale.pdf

pellier) par la palatalisation de c. Dans la plupart des

autres le c est tombé. Ennn il semble que l'aspiration

(marquée en latin par h) ait fait créer de bonne heure

une autre forme ~o, qui se rencontre très souvent

dans les textes du xv. siècle; mais il est plus vrai-

semblable que ce v initial est dû à une autre ori-

gine car il semble bien que h ne sonnât plus aux

origines de la langue.

Aisso représente ecce hoc et aquo ~KM (ou ~M<*

hoc cf. ~M~).

Enfin ecce hoc donne .M, devenu aujourd'hui sa dans

de nombreux dialectes (sans doute par suite de sa

position en dehors de l'accent). On a déjà dans l'an-

cienne langue se (xin' s.) et sa (xiv° ?); on a même

son par analogie des formes en o suivi de n instable.

Ipse a aussi laissé des traces comme pronom-adjec-

tif. On trouve, au singulier seulement, la forme

accentuée eis < ipse eps < t'p~M Pluriel eisses.

Dans R~ on a les formes epsa. On rencontre

également eus, eussa. Les formes dérivées de ipse sont

d'ailleurs assez rares, sauf la suivante.

En composition avec le latin -met (~t'M~, ~Mt'M~,

etc.) ipse donne M<c~, tK~~ devenu plus tard

T. Ce serait un cas de phonétique syn tactique le t~se scratt développé,

comme phonéme additionnel, entre un mot termmepar une voyelle et o.

2. Lw d'Amors, II, 22~.

Autres formes m<~m, m~M, M<~n t)tc~f, ntM/ tM~t'ï, Me<ï la

forme se rencontrait au moyen-a~e dans beaucoup plus de dialectes

la

qu'aujourd'hui, cf. E. Levy, & V, 273, et Mistral. TWmf, s. v.

Mf/

Page 283: Grammaire procençale.pdf

MM~M (et MM~j dans des textes du xvn° et du xvm"

siècles); aujourd'huicatalan ~M~gasc. madechquerc.

M~~M<

Sing. C.-S. MM, eu, (io, _yo rares)

Plur. C.-S. nos

Sing. C.-S. ~K

Ptur.C.-S.tw

j'' personne. Il y a lieu de distinguer ici les formes

accentuées des formes non accentuées.

Sing. C.-S. el, elh (il très rare)

Plur. C.-S. il, ilh (elh rare)

r. On trouve les <~ dans des textes anciens du Q.uercy et de

l'Agenais (Chabaneau).

Pronoms personnels.

C.-R. MM, ?/ (mei très rare).

C.-R. nos.

C.-R. te (~' très rare).

C.-R. vos.

«) FORMES ACCENTUEES

C.-R. lui, el, elh

C.-R.o~

I' personne.

2' personne.

Masculin.

Page 284: Grammaire procençale.pdf

Nos appuyé sur un mot précédent peut perdre o et

se réduire à ns de même vos, dans ce même cas,

peut perdre l'o et se réduire à us. Les exemples sont

innombrables dans les textes et présentent toujours

des difficultés pour les débutants. Voici les princi-

pales de ces contractions

TeM vos ie'us, M'~

Non nos KO'K~

A~OMvos MOtM,Ho'M (monosyllabe)

Si nos: .tM que nos: ~Mf'M

Si vos sius, ~<'K~ (monosyllabe) que vos ~!M'7<j.

Exemples: So ~'tM dic, ce que je vous dis; j:'M~

dic, si je vous dis; .fo ~M'e':M (ou ~K'M'~) ~f, ce quemoi je vous dis; no'~M ve, il ne nous voit pas WM~

cre, il ne nous croit pas no'us J: quews a dit,

nous ne vous disons pas ce qu'il nous a dit MO'm

fn' salf, ne vous pensez pas sauf .n'M~ ff~ si

vous nous croyez; .n'M'~ c/a~Mf, si vous nous

faites une plainte.

Sing. C.-S. ela,

C.-R. liei, lieis; lei, leis f/<7.

FORMES APPUYÉES

1-

~) FORMES ACCENTUEES

Féminin.

Page 285: Grammaire procençale.pdf

Plur. C.-S. elas

La forme ilh du féminin singulier est à rapprocher

de la forme employée en fonction d'article féminin.

Lei, leis ou, avec diphtongaison, liei, lieis, se rat-

tachent à un groupe de pronoms latins comme illi-

ejus (illi, ejus). Mais lei peut s'expliquer aussi par une

forme barbare illaei, pour illi dans ce cas l'explica-

tion de l'adjonction de s est obscure.

Sing. (masc. et fém.) se, si (sei très rare)

Plur. (id.) se, si.

Forme appuyée MO'~ ve, il ne se voit pas so MO'~

fa, ceci ne se fait pas so Mo'~ ~~tf, ceci ne doit pas

se faire.

Ces formes ne sont employées en fait qu'aux cas

obliques les cas-sujets ne diffèrent pas des cas-sujets

des formes accentuées.

Sing. Dat. /t forme appuyée

C.-R. elas; lor.

PRONOM RÉFLÉCHI

FORMES ATONES

Masculin.

Acc. /o forme appuyée

Page 286: Grammaire procençale.pdf

Piur.Dat./<M'(/H~,rare).

Sing. Dat. li f. appuyée etc.

Plur. Dat. lor (lur rare).

Pour le neutre o provenant de hoc, cf. supra. Le

neutre illud (devenu !o(m) en latin vulgaire) a laissé

aussi une forme /o qui d'ailleurs est peu employée

comme pronom.

Il y a lieu de distinguer encore ici les formes accen-

tuées comme /o M~/M, fr. le w<M, des formes non

accentuées comme ~M~ fr. ~MM/~A-e. La décli-

naison des unes et des autres est celle des substantifs

masculins en s et des substantifs féminins.

C.-S.WM~W/'M~ ~M,jt<~ sects, sieus

C.-R.W~t<,M7<M i~M M~

Acc. los forme appuyée '/y.

Acc. la.

Acc. las.

Pronoms-adjectifs possessifs.

FORMES ACCENTUÉES

Féminin.

Masculin.

Singulier.

Page 287: Grammaire procençale.pdf

C.-S. MM, w<M tei, /Mt (~M!, toi, rares) sei, siei

(~M: rares).

C.-R.MfM~tKMM~ teus, tieus, seus, sieus.

Remarques. La forme HMM~renvoie au latin M<m <<M~

et MM renvoient à des formes htines *~u~ et *~<M refaites d'après

meus. Même explication pour les formes du pluriel. Le neutre est

<OW;<'M,h<«U,/<JM'<'M.

C.-S.

1 toa (tiia)H!M,M!~a/oa(<tM)~'<'K~ ~M~MM.

P/Mrt'fy.

C.-S. )

MïM~, MMC!M~ /0a~, t~M~~ ~Oa! ~M;M~

L.-K.)

C.-S. MM

C.-R. MO, mon

C.-S. [MM, miei] [~t, tiei] [~ ~M~

C.-R./KM <M m~

Féminin.

C.-S. et C.-R. ma ta sa.

C.-S. et C.-R. !;M~ <~ sas.

P7Mt-<

Féminin.

~t'M~M~Cf.

FORMES ATONEs

Masculin.

~t'M~U/Kf.

<M JM

<0, ~OK .KM.

Pluriel.

Singulier.

Pluriel

Page 288: Grammaire procençale.pdf

Remarques. On admet que dans le latin vulgaire m<:Mt,

<M«~ (plus exactement <MM), suus (suos) s'étaient déjà réduits a

<HfM, sos. De même meKm, («MM (tMom), ~«tM (suom) s'étaient

réduits a Mcm, /oHi, som et sont devenus moK, /OH, :oM en pro-

vençal. Les doubles formes mo-MMM, <o-<OM, M-Mt s'expliquent

par l'emploi ou la suppression de H dite instable. Le cas-sujet du

pluriel est le même que celui des formes accentuées.

Quant aux formes féminines, on admet aussi que tua, Mft

s'étaient réduits en latin vulgaire a ta, sa et avaient transformé

par analogie mea en "moft, ma. Même explication pour les formes

du féminin pkme).

Les pronoms-adjectifs possessifs marquant la plura-

lité depossesseurs

sont les suivants

Masculin.

.~<n~M~).

C.-S. K0.f<< HO~~M vostre, vostres /0)', /Mr

C.-R. MM~<' vostre /or, /!<r.

Pluriel.

C.-S. Ho~ vostre lor, /fff

C.-C. MM<~M vostres /0/ lur.

Remarques.- Le neutre est Moj<«, fo~f invariable: aisso

MHM<r<,fo!<x.

Le cas-sujet singulier prend s ou non, comme !a

dëctinaison correspondante. Cf. ~~a la déclinaison

de paire et les remarques.

Page 289: Grammaire procençale.pdf

Féminin.

~'Mfit/Mf.c.-s.

1

nMo~~a t'o~h'a /o~ /!<y.

fi'U)-

G.-S. )¡ KM~/n f~ra~ <o~ /!ir.

Remarque. – C'est la déclinaison des féminins en -a, cf.

sttprn. On trouve aussi, mais rarement, /ot'~ et /t;f! (masc et

fém.).Dans ]e latin ulgaire fM/o a coexisté à côté de no~r.

EMPLOI DES FORMES ACCENTUÉES ET DES FORMES

ATOXES. Les formes accentuées, précédées de l'ar-

ticle, sont employées comme pronoms absolus /o

Mt'fM, lo f!<;M.f, sieus la MtM, la toa, ~0 soa se

rapportent à un substantif précédemment exprimé.

Les formes accentuées précédées de l'article peuvent

aussi s'employer comme adjectifs possessifs /o MM'

cavals, ~0 tieus dans, la soadona.

Ces pronoms s'emploient sans article quand ils sont

attributs. Mieus er /o Ma~ e vostre er /o ~KtM~~M (R.

de Barbezieux).

Les formes atones s'emploient sans article on dit

/o MMM~cavals ou bien mos cavals; la sua (~m~M! ou

bien sa ~MMa, rniei caval ou MM: caval, las suas

~rû~ ou sas serors, etc.

Les pronoms M~f, tw~e s'emploient indifférem-

Page 290: Grammaire procençale.pdf

ment avec l'article ou sans article M(M~ caval, las

fo~< donas ou bien M~ caval, fo~ donas.

Lor, lur, reste invariable à l'époque classique;

mais à l'époque des Leys d'Amors il prend s au pluriel

(11, 218-220)et même au cas-sujet singulier (U, 2~0).

Zo?' et ~r peuvent être employés avec l'article, et

ils sont alors pronoms, ou sans article, et ils sont

adjectifs possessifs.

Les formes midons (ma dame), ou mi dons, mi

Jo~, sidons (sa dame), ou si dons, si ~OK.( paraissent

provenir du nominatif-vocatif latin; ce sont des

formes masculines employées en fonction de féminin.

Tidons ne se rencontre pas. Ces formes sont inva-

riables ab midons, per midons.

Pronoms relatifs.

Masculin et féminin.

C.-S. qui, que

C.-R. cui, que

Neutre que (quez devant voyelle).

Les formes du cas-sujet et du cas-régime sont

communes au masculin et au féminin pour le cas-

sujet la confusion provient du latin vulgaire où qui

était la forme unique pour le masculin et le féminin.

Cui s'emploie surtout en parlant des personnes et

fait fonction non seulement d'accusatif, mais de

Page 291: Grammaire procençale.pdf

datif (conformément à son origine) et de génitif

la dona cui sui servire /0 coms cui sui <M/) la

dona cui ~Mt'~o~ttM; dona cui a;~ (j'adore) 1.

On emploie aussi, en fonctions de génitif et de

datif, les formes de qui, de que, a qui, etc. On trouve

également de cui, a cui, percui, etc. Certains dialectes

provençaux et limousins ont aujourd'hui la forme

qu (cu), qui représente l'ancienne forme cui.

Il existe aussi un pronom relatif formé de <j'M/

et de l'article il se décline comme les adjectifs de la

2' déclinaison romane, c'est-à-dire les adjectifs cor-

respondant à des adjectifs latins en -is.

Singulier.

Masc. F<tM. ~H<«.e,

C.-S. Jo~M~ cals la quals, cals /0~t(~, cal

C.-R. /0 ~Mt~ cal la qual yMN~, cal

Pluriel.

C.-S. ~rMa/ /N.f<j'tM~,M~

C.-R. los quals, cals quals, cals.

Pronoms interrogatifs.

Le pronom interrogatif est qui, pour les personnes

(masc. et fém.), ~{<~ pour les choses'.

I. Leys ff~MMM, II, l68.

2. QMt se rencontre dans certains textps littéraires, par exempledans Bertran de Born (Chabaneau).

Page 292: Grammaire procençale.pdf

Autre pronom interrogatif: quals, cals, qui dans

les interrogations doubles par exemple dans les

tensons est ordinairement précédé de l'article lo:

/0 ~M~, la ~K<ï/

(~MN~ au pluriel peut prendre un allongement

comme certains substantifs ou adjectifs terminés en s

et on a, dans des textes récents, qualses.

Un troisième pronom interrogatif est quinhs, dont

]a déclinaison est semblable à celle de murs, bons.

Ex. <~MM&r es <M/ quinh orne son aquist ? (Leys

J'Mr~, II, 170). Féminin quina, quinas ou

<y«/M, ~M~~y.

Pronoms indéfinis.

Voici les principaux pronoms indénnis

Alcus, <fMM fém. alcuna, a/CMM.! lat. C~K'MMM~

pour a/M (oh~!<~) unus

~4~a~< <~ aliquanti (pour aliquot), quelques-uns.

~e, alques <~ aliquid -}' s, neutre singulier,

~H~~ chose. Le mot est aussi employé comme

adverbe et signifie un peu, quelque peu. A. fr. alques.

~4/~ al, au proviennent du latin alid (forme ar-

chaïque de aliud -(- s) sens autre chose.

Ex. ~'a~ MO~!M, s'ils ne font pas autre chose. On

trouve aussi alre « aliani (~ ?) f~M).

Altre, autre, fr. f!K< en voici la déclinaison.

Page 293: Grammaire procençale.pdf

Masculin.

~t'Mh'<

C.-S. Altre, ~M~~ (~/H)M, autrus, rare)j<.tM~'M

C.-R. ~h~, autre, aM</«t (autru, rare).

C.-S. ~4/aM/a/<,aM/)<

C.-R. Altres, autres.

Féminin sing. Aulra. Plur. Autras.

C~KM,caJa<iK~et cadun, caduna, chacun, chacune.

Le mot vient d'un compose *cataunus, dont le pre-

mier élément, cata est grec et le second latin.

Cada distributif (invariable) est aussi employé

comme adjectif indéfini cada jorn, cada M!<j,

chaque jour, chaque nuit.

Cascus, fo~m~, cascuna, chacun, chacune cette

forme paraît provenir, comme en français, du

mélange de cadaüs et de quisque unus.

Afa<Mt, ~KaM/, manh, man; fém. W<M~t, MMM/

Provient probablement d'une forme celtique, comme

le fr. maint (autres étymologies germ. managoti, ai).

mod. manch, et magnus MM/~).P!ur. masc. ~Ms/f,

etc.

1. KctTfi était employé comme distributif: UM par un se disait en grec

utivo; r.a~à ~tivov (ou peut-étre ëK en latin vulgaire, unus

cata unum. Cette forme est peut-être empruntée, comme le dit

M. Grandgent (p. 111), à la langue des marchands. Nous t'.Mons ren-

contrée principalement dans des écrits religieux.

Page 294: Grammaire procençale.pdf

Les dérivés du latin ;/<M/~M se présentent sous

plusieurs formes wo~, M~Mt, mot et même woM

(rare).

M~M cf. supra, aux pronoms démonstratifs.

A~M~, Mf~KM K~M, K~K~ personne. On

trouve aussi MM<MM~MM, et, par suite de dissimilation,

t~MM, deguna (aujourd'hui plusieurs dialectes ont

digus, digun).

Nuls, nul; M/Ja, KM~M, aucun, aucune (latin nul-

lus). Il se présente souvent sous la forme MK/

MK//M, etc. (avec mouillée) et souvent aussi, par

suite de métathèse, sous la forme /HM&, /MM&S.

OMM:~ ~> ow, hom, /jo~M. On trouve omn~ que,

dans l'expression <WMMque an (tous les ans), dans les

chartes, mais non dans les textes littéraires'.

~Ka/afOM, calacom, ~(a~acom <Ma& ~fM~t~He?

f/M'co~ <; ~M!~KtM~:<e, quelque chose. On trouve

aussi ~u~!coM <~ ~M'<MWt~, qui s'est réduit

quelquefois à ~'acoM, d'où peut provenir, par réduc-

tion de l'hiatus, la forme actuelle ~M!'coM.<~«~a<'ow et

son diminutif ~OM~ sont d'ailleurs rares et sont

employés en fonction d'adverbes de quantité avec

le sens de un peu.

~M<'M, ~!<& ~K~, quegas, chacun, du latin quisque.

On avait aussi le composé usquecs « unusquisque),

i. Cf. C)ub.)netu,&'t.. rom., XVII, 377.

Page 295: Grammaire procençale.pdf

unaquega. On a aussi quiscun et ~MU~M~MK (formes

gasconnes rares).

Re, res; cf. Leys ~Mor~ II, 180. Res signifie en

général personne.

Tals <; talis, et ses composés aitals <; *actalis,

altretals, atretals <; alter talis. Le mélange des deux

formes aitals et atretals a donné 0!<a~, et l'ana-

logie de atressi a amené la formation de atreslals

Il y a en ancien provençal une expression taIs

H'ma signifiant ~M~M~-MM~. Ex. Tals n'i a son tant

M~K<, quelques-uns sont si désagréables.

T.M/ (fa~ devant labiale, souvent ta devant

consonne) est employé comme pronom ou adjectif

tant /~)M!<' <; tanti homines, tanta anta, tant de

honte, tantas MM~~faj, tant de manières, etc. Son

relatif est quant, quanta.

On peut dire dos tans, tans, etc., deux fois

autant, trois fois autant'.

Parmi les composés de tant, citons atretant <<'f-

~<?~M, ~<fM~M, aitan; cf. supra /a/M.

To~, tot <o~, M~. Lat. <o~ Le cas-sujet pluriel

est intéressant. Il se présente sous la forme t!

luich, tuig, tug, tucb, On admet que l't final de

*~t pour toti a amené la diphtongaison de l'o et le

mouillement du t final (marqué de différentes

i.Grândgcnt,p.]il.2.JL)B)'$~MCfy,ÏI,I~O.

Page 296: Grammaire procençale.pdf

manières). Les formes actuelles fûKft, A~M paraissent

avoir conservé l'i primitif latin; cf. supra, aux adjec-

tifs.

Trop peut être employé comme adjectif indéfini

~0~) /)<W; ~O/MU~MJ.

Us (cf. les noms de nombre) est quelquefois

employé en fonction de ow, dans Boèce.

Parmi les composés de MMM~,citons a:~n<K, rnantun,

<yMMfMW, tropun.

INDÉFINIS GÉNÉRAUX

Les principaux de ces pronoms sont qui que, qui

que ce soit qui cui que, à qui que ce soit que; que

que, quoi que, ~Ma/ que, quel que guals que, quel

que soit celui, celle qui, etc.

Page 297: Grammaire procençale.pdf

CHAPITRE

LA CONJUGAISON

L'histoire de l'ancienne conjugaison provençale

ressemble à celle de l'ancienne conjugaison française.

Voix. En ce qui concerne les voix, le latin

vulgaire ne connaissait plus de déponents: on disait

*Mon~ au lieu de mon ~> prov. fMW au lieu de

sequi on disait *~M! ~> prov. ~tt! ou *!<nC>

prov. segre. Tous les déponents prirent les formes

de la voix active.

La conjugaison passive présentait, dans le latin

classique, des temps simples et des temps composés

1° amor, amabar, ~MM~or', etc.; 2"~m~<w,

amatus fui, amatus fuissem, etc. Les temps simples

sont abandonnés petit à petit pendant la période du

latin vulgaire, et la voix passive se réduit en pro-

vençal, comme dans les autres langues romanes, qui

sont des langues essentiellement analytiques, à la

f. Ces temps avaient été, à l'origine de la langue latine, des temps

composés; mais on avait perdu, même à l'époque du latin classique, le

sentiment de cette composition.

v

Page 298: Grammaire procençale.pdf

conjugaison du verbe esser suivi d'un participe passé:

.foy N!M~, era ~MM~, serai ~M<

MODES. Le provençal, comme l'ancien français,

a laissé perdre, parmi les modes impersonnels de ia

voix active, l'infinitif passé, le participe futur et le

supin.

En revanche il a gardé les deux participes présent et

passé. Le gérondif se confond, quant à la forme, avec

le participe présent, mais il reste invariable.

Les modes personnels conservés sont l':K~Mf!

le .m/T/OMC~, I'<K:/)t'<y.

L'impératif emprunte au subjonctif les personnes

du pluriel dans les verbes suivants: aver, esser, M~r,

voler.

Dans les verbes suivants ~f<~?'f, dire, fc~r,

l'impératif, qui marque l'exhortation, emprunte le

mode qui sert à l'exhortation, et qui est le subjonc-

tif f!M/ digatz, !/f/

Le conditionnel, si on en fait un mode à part, est,

comme en français, une création nouvelle.

TEMPS. Le provençal a gardé du latin, à l'indi-

catif le présent, l'imparfait, le parfait ou prétérit, le

~<.r-<~<~w/a~ j au subjonctif le présent et le plus-

~w-/M;/tH/ (employé en fonction d'imparfait).

1. Crescini, Manualttto, 161.

2. Pn fonction de condUionnel.

Page 299: Grammaire procençale.pdf

tIl a créé, comme les autres langues romanes, le

passé défini et le plus-que-parfait, le futur simple et le

futur antérieur, le conditionnel présent et le conditionnel

passé, celui-ci sous deux formes.

Les temps composés du passé ai amat, avia

MK~t, sont formés avec le verbe aver, qui marque le

temps (présent ou passé) et le participe passé qui

marque le passé.

Le futur simple est formé de l'infinitif du verbe

conjugué et de l'indicatif présent du verbe auxiliaire

aver cantar-di, cantar-ds, ~aK~r-ti ~KMf-j/n~M,

MM~-[~]f'(, MK~r-an. Dans cette formation l'infi-

nitif marque l'idée de futur; l'auxiliaire marque la

personne et le nombre.

Le conditionnel présent est formé de l'infinitif du

verbe conjugué et de l'imparfait de tn~<, privé du

radical av-

CaM~M!, cantar-las, MM~-M M~)'-t'i:

cctMta~ caM~aH.

Le provençal a conservé le plus-que-parfait latin

de la voix active et en a fait une forme de condition-

nel Le français a eu quelques formes de ce genre,

dans la plus ancienne langue, mais ce qui était

l'exception en ancien français (il n'y en a qu'une

douzaine d'exemples) est devenu la règle en ancien

provençal.

i. Dans les textes anciens, comme Girart de Roussillin, ces formes ont

gardé leur sigmlu.vUOn étymologique.

Page 300: Grammaire procençale.pdf

t

Les deux éléments du futur pouvaient être sépa-

rés. On trouve des constructions comme awar las

ai =je les aimerai cantar los ai, je les chanterai,

etc. Le même fait peut se produire au conditionnel

en -ia, mais les exemples sont beaucoup plus rares

Division des conjugaisons.

Nous diviserons les conjugaisons provençales en

deux grands groupes les conjugaisons vivantes,

comprenant la conjugaison en -ar et !a conjugaison

en-ir inchoatifs; les conjugaisons Mo/~oua~~KM,

comprenant les verbes dont l'infinitif est en -ir

(verbes non inchoatifs, partir, ~Mt'r), en-re (prendre,

rendre) et en (M~r, /w~r, fo/~).

On peut aussi diviser les conjugaisons, d'après les

formes du parfait en conjugaisons /or~ et fOM/'M~t!

sons faibles.

La conjugaison en -< avec son parfait faible

cantéi, cantét, les deux conjugaisons en -ir, avec leur

parfait faible parti, Mo/ etc., appartiennent à la

conjugaison faible; les autres verbes (en -~r, et en

1. Sclmltz.Gora, 2'ed., 5 13 3.2. On verra plus loin ce qu'on entend par parfaits forts et parfaits

~t<M<'j. Les parfaits faibles sont accentués a toutes les personnes sur la

terminaison (sur la ]~' syllabe, s'il y en a deux). Les parfaits forts sont

accentues sur ]e radica! a la i" p. du singulier et aux troisièmes per-sonnes du singulier et du pluriel.

Page 301: Grammaire procençale.pdf

-re) se classent, d'après leurs parfaits, dans l'une ou

l'autre des conjugaisons.

De même qu'en français moderne la conjugaison

en -er est seule vivante et capable de former de nou-

veaux verbes, de même dans la langue d'Oc moderne

la seule conjugaison vivante est la conjugaison en

a(r). Les verbes nouveaux entrent tous dans cette

classe.

La conjugaison faiblecomprend les verbes suivants:

i° Verbes en -ar.

2° Verbes en -ir.

3° Une partie des verbes en -te, comme vendre,

creire, segre (seguir), viure, et quelques verbes en -er.

non accentué, comme irâisser, nâisser, vénser.

La conjugaison forte ne comprend ni verbes en -ar,

ni verbes en -ir Mais elle comprend de nombreux

verbes en -re, comme faire, veire, prendre, heure, etc.,

et des vérbes en -ér accentué comme sabir, av$r,

cab(r, volçr, valir, etc.

Elle comprend, de plus, des verbes en-er non

accentué, correspondant à des verbes latins en

-àngere, -ingère, -ùngere, comme plànher, fçnher, cçnher,

Ônher, etc.

Les verbes terminés en -are étaient déjà les plus

nombreux en latin, où ils formaient les huit ou neuf

t. Sauf irfmr et tenir.

Page 302: Grammaire procençale.pdf

dixièmes de l'ensemble de la conjugaison ils sont

restés aussi nombreux en ancien provençal.

Le Donatz Proensals donne environ 500 exemples

de verbes de ce qu'il appelle la primiera conjugazo,

c'est-à-dire de la conjugaison en -ar.

La liste des verbes de la seconda conjuga^o (et de

la 3e) contient 100 exemples environ (verbes en

-er et en -re) et celle des verbes en -ir à peu près

autant. Ces listes ne sont pas complètes, mais elles

donnent une idée de la proportion des verbes dans

chacune des classes.

Les verbes en -ar contiennent des verbes dérivés

directement du latin (c'est la majorité) comme: amar,

cantar, plorar camjar, castigar, cavar, etc.

La langue provençale a formé aussi des verbes en

-ar d'après des noms: cornar, trombar, agradar,

au^elar, agulhonar, baconar (saler des porcs), aviiia-

iar, etc.

Enfin plusieurs verbes dérivés de verbes germa-

niques en -an sont passés dans cette conjugaison

adduban > adobar, bausar, bercar, botar, bregar,

brotar, escracar (cracher), esclatar, Istacar, tsmagar

(troubler), esquipar, esquivar, gagnar, galaupar,

gardar, gratar, gaitar, gua%anbar, rapar, tetar, etc.

Les verbes dits inchoatifs sont caractérisés par un

infixe -isc d'origine latine devenu quelquefois -iss dans

la conjugaison provençale. Il s'ajoute au radical

Page 303: Grammaire procençale.pdf

verbal aux temps suivants indicatif présent (sauf

aux deux premières personnes du pluriel), impératif

(25p. du singulier), subjonctif présent, participe pré-

sent (gérondif). Ex.: floris, florisses, floris. Imp.

floris. Subj. prés.florisca. Part. prés. gérond. florissen.

Les verbes en -ir correspondent aux verbes latins

en -ire venire > venir, subvenire > sovenir, *partire

(pour partiri) > partir, *morire (pour mort) > morir,

finire > fenir, exîre > eissir, polire > polir, perire >

pair, salit e~> salir et salhir, vestire > vestir, etc.

Mais certains verbes latins en -ère ou -ère étaient

passés dans le latin vulgaire à la conjugaison en -Ire

d'où des formes comme *luclre (pour luceré)> luxir

*delîre (lat. class. dderè)~> delir *menre(pourmerere)

> merir on a ainsi emplir, envahir, espandir, falhir,

falir, fugir, jaunir, regir, relinquir legir, querir,

seguir, etc

Pour plusieurs de ces verbes d'ailleurs il existe un

doublet de l'infinitif: ainsi on a seguir et segre, quérir

et querre, cozer et coiir, leire et legir, espandre et espan-

dir, resplandre et resplandir.

Enfin un certain nombre de verbes germaniques,

provenant de la conjugaison en -jan, sont passés

dans la conjugaison en -ir. Ex. haunjan > aunir;

kausjan^> cauijr; skirmjan^> escremir; cf. encore

i. Grandgeiit, § 137, 2.

Grammaire dt t ancien provençal. 12

Page 304: Grammaire procençale.pdf

bandir, brandir, escarnir, escupir, fornir, forbir, gandir,

gurpir-gmrpir marrir, raubir (Donald Proensals

forme ordinaire raubar < *rapire ?), raustir, sa{ir,

etc.

Sont entrés aussi dans cette conjugaison les verbes

formés au moyen d'adjectifs rie > enriquir, bel >

abelir, blanc > blanquir, joven > jovenir, rejovenir,

envilanir, r«(ir etc.

Dans quelques cas un infixe inchoatif -esc s'était

intercalé en latin entre le radical du verbe et la

terminaison il a donné des infinitifs en -ezjr, -\ir.

Ex. fol > etifol-e^-ir paubre > empaubrexjr velh >

envelhes^ir, vil > envefyr, clar > esclarxir, escur >

escurzir, etc.2

Les verbes en -<fr correspondent aux verbes latins

en -«•«. Ex. movère>movér, tenêre^> tener, habere^>

aver, parère > parer, etc.

Un certain nombre de verbes en -ër« étaient passés,

dans le latin vulgaire, à la conjugaison en -in. Ex.

sapire (lat. class. sâplrèy> sabér; cadirt (lat. class.

càdëre) > ca^.

De même les infinitifs latins comme posse, velle

étaient devenus en latin vulgaire *poflre et *volére,

prov. poder, voler.

Dans d'autres cas, plus rares, certains verbes en

1. Rubescere, Dcnat% Proensah.

2. Grandgent, § l;8.

Page 305: Grammaire procençale.pdf

-m; avaient eu un autre infinitif en ntre, d'où des dou-

blets comme inovir < movêre et maure <?môvëre cf.

encore plaire et platfr, redêbre et re^eme'r (redimh e et

redimêu ').

Les verbes en -re correspondent aux verbes latins

en -ne.^Ex. vendere > vendre, prendere > penre,

nVfere > rire, d/cm > dire et dir, etc.

Dans quelques verbes provenant des verbes latins

en -ère (surtout en -escere) la pénultième latine atone

s'est conservée et on a un infinitif en -er non accen-

tué, comme frangere > franher, plangere > planher,

vincere > venser, cognosceie > conoisser, *irascere >

iraisser, crescere > creisser, parescere > pareisser, etc.

cf. encore *essere > esser.

FORMES ACCENTUÉES ET FORMES ATONES

Des changements peuvent se produire dans la

voyelle du radical, quand elle est libre et accentuée,

ce qui a lieu, à l'indicatif et au subjonctif présents,

aux trois personnes du singulier et à la 3° du pluriel,

et à la 2e personne de l'impératif; conformément aux

lois de la phonétique (ou suivant les dialectes ?) la

voyelle accentuée peut se diphtonguer; la diphton-

gaison n'a pas lieu quand la voyelle n'est pas accen-

tuée, à moins qu'elle ne provienne, par analogie, des

formes qui ont l'accent.

i. Grandgent, § 137.

Page 306: Grammaire procençale.pdf

La diphtongaison se produit en ancien provençal

moins fréquemment qu'en ancien français aussi la

conjugaison des formes accentuées et non accentuées

sur le radical ne présente pas la même régularité.

Citons des exemples comme: Iruop, tniep, je trouve,

i" p. sing. ind. prés. trobâm, ire p. plur. ind. prés.

fuelhon, 3e p. plur. ind. prés. folhàr, inf.

Puosc et puesc, ire pers. sing. ind. prés. (podér);

puesca, puosca, 1" p. sing. subj. prés. vuelh, vuolh

(volér) et vuelha-vuolha duelh, duolh (dolér), duelba,

duolha. Cf. encore rnuou, muni « mçvet) et mueva,

muova (mfoeat); plueva et pluova (plfaecit); muer

(Oipn'o(O) et mueira (<imçriam pour mçriar);

cuelh, cuolh {<cç>lligo) et eue! ha, cuolha (< cçlligam)

Cf. encore les verbes obrir, ofrir,sofiir, etc., infra.

Pour e, Chabaneau cite afier (je frappe) de ferir,

sierve(<.servio), ptiec (prçcor), viest(veslid). On trouve

encore siervon et vieston (de seivir, et vestir), lieg et

rieg (ce dernier fréquent dans les Leys d'Amors) de

Ugir et legir. Eissir présente aussi des formes diph-

tonguées subj. prés. iesca. Voici enfin d'autres

exemples siec de segre mier, de merir quier de

querir, subj. prés. quiera, quieira mais les formes

non diphtonguées se rencontrent également, et peut-

être plus souvent.

1. Appel, Prmt. Cbr., 3* éd., p. xx.

2. Grnm. hmounne, p. 287.

}. Malin, Grammatik lier altprov. Sprache, § 342.

Page 307: Grammaire procençale.pdf

Paradigmes.

I. CONJUGAISON EN -AR.

INDICATIF. Présent.

tant. cantâm

cântas can\àt\

cdnta cântan (-on, -en).

OBSERVATIONS. SINGULIER. irc personne. La

première personne est terminée par e atone, et quel-

quefois par i1, dans les verbes dont le radical est ter-

miné par deux consonnes: tremble, inostre, obre, consire

(coiisidero) et consir trembli, obri, consiri.

Par analogie d'autres verbes ont pris de bonne

heure la même terminaison torne à côté de torn

trobi, azori, pre^i, semeni, alongi, etc. « La forme sans

flexion était la plus usitée, du moins dans l'âge d'or

de la langue. Des. deux flexions i et e la première est

celle qu'on rencontre le plus souvent dans les anciens

textes'. »

Les Leys d'Amors, qui croient que les formes sans

i sont apocopées, donnent une longue liste de verbes

terminés ou non à la ire personne par -i gir, ou

1. 1 parait provenir des formes des verbescomme tiuxi < nudio, où il

était étymologique.2. Chabaneau, Grammaire limousine, p. 271.

3. II. 354.

Page 308: Grammaire procençale.pdf

giri tir, tiri vir, viri, -etc. Les Leys donnent au

même endroit une autre série de verbes qui ont obli-

gatoirement i à la première personne telle était du

moins la règle, en dialecte toulousain, au milieu du

xive siècle.

2e personne.. Régulière. Elle s'est affaiblie dans les

dialectes modernes en -os, -es, etc., à moins que cette

dernière forme ne soit un emprunt fait aux autres

conjugaisons.

3e personne. T final disparaît. Dans les textes

épiques on trouve quelquefois e au lieu de a; mais

ceci est rare.

PLURIEL. ire personne. S de la désinence latine

a disparu et m est restée à la finale on trouve

rarement n.

2e personne. At^ est réduit quelquefois (depuis la

première moitié du XIIIe s.) à as dans l'orthographe:

aimat^ et aimas. L'orthographe classique est at% les

Leys d'Amors condamnent la forme sans t1. Dans cer-

tains textes le groupe tz se réduit à t caniat. On

trouve déjà cette réduction dans le fragment de tra-

duction en prose du quatrième évangile (xn° s.). Cf.

P. Meyer, Daurel et Béton, Introd., et Appel, Chrest.,

3e éd., p. xxiii*.

3e personne. An(t) est souvent remplacé par on

T. I, ;6R-7<>

Page 309: Grammaire procençale.pdf

emprunté à la deuxième conjugaison; -on peut se

réduire à o et dans ce cas l'article peut s'appuyer sur

le verbe: ex. canto'l pàstor= les bergers chantent;

marcho'l caval, les chevaux marchent, etc.

Enfin on rencontre aussi une terminaison en -en,

qui paraît empruntée aux verbes de la conjugaison en

-er elle représente la finale latine -enl Le Donatz

Proensals donne les formes amen et amoti 2. Les formes

en -on, -o sont plus fréquentes que les formes en -an.

Appel, loc. laud., p. xxiii*.

La langue classique connaît donc les formes sui-

vantes canton, cànto; càntan plus rarement cânten.

Ajoutons-y des formes très rares en -ont, -ant, et,

dans Girart de Roussillon, des formes en -tint cridunt,

laissunt.

Remarque. Les formes en -en paraissent propres à la

région suivante Ouest et Sud de la langue d'Oc, c'est-à-dire

Pyrénées, Béarn, Gascogne, Périgord, Limousin 3.

IMPARFAIT. cantâva cantavâm

cantâvas cantavàl\

cantâva cantâvan.

Dans Girart de Roussillon on trouve -ave pour -ava

à la i" et à la 3 personne du sing.

i. Chabaneau. G limousine, p. 27^

2. Ed. Guessard, p. 14.

3. P. Meyer, Daurrlrt Béton, Introd., p. Lxn

Page 310: Grammaire procençale.pdf

A la 3epers. du pl on a, comme au présent, -avon,

-avo -aven. Les Leys d'Amors (I, 37e) blâment les

formes en -avo.

PRÉTÉRIT. canUi cantéiti

cantést cant(t\

cantét cani(ren, cant{ron, cantéro.

Ces formes s'expliquent par l'influence de deux

verbes très usités estar et dar dont les parfaits étaient

estéi, dçi, correspondant aux parfaits latins steii,

dedi. L'analogie doit être partie des formes des

autres conjugaisons comme perdfdi > perdH, vendédi >

vendéi: nous y reviendrons à propos de ces conju-

gaisons

Aujourd'hui on a une troisième personne en -ec,

surtout dans le dialecte de Toulouse. Il est vraisem-

blable que le c final de ces formes provient de

l'analogie de formes comme ac, dec, volc. Ces formes

en -ec sont anciennes mais elles ne paraissent

avoir été usuelles, au xme et au xiv° siècle, que dans

l'Albigeois, le Toulousain et le Pays de Foix2. La

graphie est quelquefois -eg.

Dans les dialectes modernes les formes du parfait

sont nombreuses et variées les formes languedo-

1. Ce parfait est letype

du parfait faible, c'est-à-dtre du parfait où

toutes les personnes out 1 accent sur,la flexion.

2. P. Meyer, Daunl et Brton, Introd p. uni.

Page 311: Grammaire procençale.pdf

ciennes canlfren, cantçrets (Ire et 2e p. plur.), etc.

sont refaites d'après la 3e personne du pluriel.

Dans certaines parties de l'Auvergne on dit cante-

tem, cantetet^, par analogie de cantçt on a même en

Auvergne cantemen, cantemel^, etc. Dès le xive siècle

on rencontre des formes qui répondent à celles d'au-

jourd'hui.Au lieu de cantei on trouve aussi cantiéi, 2e p. can-

tiçst, mais ces formes sont moins communes; à ces

formes répondent dans quelques dialectes modernes

canti (Ire p.).

Le catalan a la 3e p. du sing. en a: cantà et non

cantét; on trouve aussi quelquefois cette forme en

ancien provençal, surtout dans les Biographies des

Troubadours

Le catalan forme un parfait avec l'indicatif de anar

et l'infinitif du verbe vaig cantar = je chantai «,

l'ancien provençal a aussi connu ce procédé de for-

mation'.

FUTUR. Il est formé, comme dans les autres

langues romanes, avec l'infinitif suivi de ai, as, a,

(du verbe aver). D'où le paradigme suivant

cantarâi canlarim

cantards canlarii^

càntarâ cantardn (au, ou).

Ci Chibaneau, Revue des langues romaties, t. XL (1897), p. 576,

Cf de Montohu, Estudis Romanics, J.

Page 312: Grammaire procençale.pdf

Pour la ire p. sg. on a aussi des formes en -ei et

même en -iei; cf. sur ces formes: P. Meyer, Ch. de la

Cwisade, p. cxm les formes en -iei sont du début du

xive siècle (Gaillac). On trouve aussi quelques rares

formes en -é, comme cobraré, dans la Chanson de la

Croisade; elles sont plus nombreuses au xive

siècle cf. P. Meyer, loc. laud.

Les deux éléments de futur se trouvent encore

quelquefois séparés en ancien provençal. D'où des

tournures comme donar h t'ai = te lo donarai

contar vos ey= vos contarei laissar m'as = me laissa-

ras dar vos em = vos darem, etc.

Dans quelques cas, assez rares, la voyelle a de l'in-

finitif s'est affaiblie en e, comme dans le futur ita-

lien alongerai, blasmerai, jurerai, laisserai, etc.

Il a existé aussi quelques formes terminées en -âm

-àt%, aux deux premières personnes du pluriel canta-

ram, canlarâtz, par exemple dans Guilhem de la Barre,

d'Arnaut Vidal 3.

A la 3epers. pi. il a existé une forme terminée en

-au (amarau, cridarau, etc); elle est blâmée par les

Leys d'Amors, G. A., II, 394. On trouve même des

formes en -aun cantaraun.

En ancien français on avait des formes comme

i. Appel, Prov. Chr., y éd., p. xix.

z. Ibut.

j. Chabanc.iu. Revue des langues romanes, t. XL (1897), p. 480. Cf.

encore,dans Daurel et Béton, pagaram, trobarum.

Page 313: Grammaire procençale.pdf

enterrai = entre) ai demorrai = demorerai merrai,

dorrai= mènerai, douerai. On en rencontre quelques-unes en ancien provençal interrai, dorrai

CONDITIONNEL, – II est formé de l'infinitif suivi

de l'imparfait de aver (avia, avias, etc.), dont le

radical av- a disparu.

cantaria cantai idm

canlarias canlariAt^

cantaria cantai tan.

On a eu aussi, comme au futur, une 3e p. pl, en

tau amariau cette forme est blâmée par les Leys

d'Amors, G. A., II, 394.

Mais l'ancien provençal connaît une autre forme

du conditionnel, formée d'après le plus-que-parfait

de l'indicatif latin

cantéra canterâm

cantéras canterât^

cantéra cantiran.

Ainsi se conjuguent améra, parlera, ploiera, jut-

jéra, etc.

La forme régulière serait cantàra, venant de can-

ta{vt)ra{m) elle existe en effet. Mais elle est moins

commune que l'autre dont la terminaison a été in-

I. Appel, Piov. Cbr., p. xix.

Page 314: Grammaire procençale.pdf

fluencée par lie ouvert du parfait (cantéi, canif st,

cantét).

Dans Girart de Roussillon, cantera est encore em-

ployé avec le sens du plus-que-parfait

Le conditionnel en -era a ordinairement le sens

d'un conditionnel présent mais il peut avoir aussi

celui d'un conditionnel passé je chanterais et j'auraischanté.

SUBJONCTIF. Présent.

cant canle'm

cant\ cantit~{

cant cânten, canton.

Ces formes correspondent aux formes latines

cdntem, cânles, cântet, cantému(s), cantêtis, cântent.

Aux trois personnes du singulier e final se montre

de bonne heure comme voyelle d'appui d'où cante,

cantes, cante.

Imparfait. cantés cantessém

canisses cantessçl^

cante' s cantés sen, on.

Cantâssem (contraction de cantâvissern) aurait dû

donner cantàsse mais ici, comme au conditionnel

I. Chabaneau, Grammaire limousine, p. 212, n. 1. Crescini, Manua-

letto po mentale, p. 160.

Page 315: Grammaire procençale.pdf

second, la voyelle accentuée de la terminaison a subi

l'influence du prétérit, qui a un e ouvert.

On trouve aussi une forme du subjonctif impar-

fait faite d'après le subjonctif présent (terminé en -a)

de la 2e conjugaison: cantéssa, cantéssas, cantéssa;

cantessàm, cantessât^, cantéssan.

IMPÉRATIF. L'impératif emprunte ses formes à

l'impératif latin pour le singulier (2e pers. chnta) et

à l'indicatif présent pour la 2e du pluriel cantâtx. au

subjonctif pour la Ire du pluriel canton.

INFINITIF. – Cantâr. On trouve déjà dans des

textes du xm* siècle des formes sans r tira, lieura

(Appel, Chrest., 3e éd., p. xxn); mais l'amuïssement

général de r est bien postérieur; à l'époque des Leys

d'Amors les formes en -ar, -ir, etc., sont seules régu-

lières.

PARTICIPE présent. Cantan^ il se décline

comme les adjectifs de la 2e classe cf. supra.

Gérondif. – Invariable: cantan, cantant.

PARTICIPE PASSÉ. Masc. cantât; fém. cantâda.

Verbes irréguliers.

Les verbes dits irréguliers sont peu nombreux dans

la première conjugaison vivante ils sont au nombre

de trois seulement anar, dar, estar.

Page 316: Grammaire procençale.pdf

Anar (on a aussi un infinitif ir). Ce verbe

n'appartient que par quelques formes à la première

conjugaison.

INDICATIF PRÉSENT. vau, vauc anâvi

vas anàt\

va, vai van.

Les trois personnes du singulier et la 3 du plurielse rattachent à vadere. A la irE p. sg. le latin vado,

devenu vao, donne vau le c (que l'on retrouve dans

estanc, faite) paraît provenir de l'analogie de cette

dernière forme.

A la 3e p. sg. vai est analogique de fai. A la 3e p.

pl. la forme vôu, que connaissent les dialectes

modernes, est blâmée par les Leys, G.A., II, 374.

Imparfait. Anava

PRÉTÉRIT.Anéi(aniêi), anésl (anièst), anét

an(m, anét%, anéron.

FUTUR. Irai, iras, iia irÇm, iril\, iràn. On a

aussi anaiai, formé sur l'infinitif anar (anirai paraît

être une forme plus moderne, compromis entre anar-

ai et irai).

CONDITIONNEL. Iria, irias, iria iriàm, iridl^,

irian. Deuxième forme an(ra.

1. Lesétymologies proposées sont nombreuses les plus vraisemblables

;ont adnare (nager vers) et surtout nmbultiie, qui par les stades *atnnw-

lare, "ammunare, 'amnare, aurait donné anar en provençal, undar en es-

pagnol et en italien, etaller en français.

Page 317: Grammaire procençale.pdf

Impératif. Vai anal\.

SuBjONcrir. – Présent. An, ans et ânes, an anim,

ançt^, dnon et anen. On a aussi la forme vaia, au

moins à la ire p. sg., et aussi i vaxfl, 2 vazas, 3 va.~a

y p. pl. va\an on trouve également vaga (=

vaia ?)

Va%a représente régulièrement vadam vaia est

analogique des formes comme aia<C.habeam.

IMPARFAIT. Anes, anésses, anés anessçm, anes-

sit^. anésson (anésso; anéssen, et même anéssaii).

INFINITIF. Anar.

PART. PRÉS. Anan^.

GÉRONDIF. Anan.

PART. PASSÉ. Anat, anada.

Dar. INDICATIF. Présent. Dau*, dus, da;

dam, datx_, dan.

Dan s'expliquerait par l'analogie de vau (vao).

IMPARFAIT. Dava, davas, etc.

PARFAIT. Dei, dfst, diést 3 (des), det d~nz, det~,

deron.

1. Mahn, Grammatik deraltprov. Spracbe, S 36o.

2. D'après Mahn, Gram. der altprov. Spracbe, cette forme ne se ren-

contre pas elle est représentée par do, don, de donar. Cf. la conjugaison

de dar dans les Leys d'Amors, II, 380 dau s'y trouve.

3. l.e). d'Amors, ibid.

Page 318: Grammaire procençale.pdf

IMPARFAIT DU SUBJONCTIF. Des, disses, des; des-

spn, dtssçl^, de'ssen.

FUTUR. Darai.

CONDITIONNEL. A. Daria. B. Déra.

IMPÉRATIF. Da ? dem, dat\.

SUBJONCTIF.Présent. Pluriel: irc p. dem 2e p.

det\.

Les autres formes ne paraissent pas exister et sont

remplacées par le subjonctif de douar.

Infinitif. Dar.

Part. prés, ET Gérondif. – (Remplacé par donan^,

donan).

PART passé. – Dat; dada.

Estar. INDICATIF. Présent. Estait et eslauc,

estas, estâ-estai; estâm, estdt^ et estait^, eslân.

Imparfait. Estâva, as, a, etc.

Parfait. iEstçi,

2estést, 3 estét (etestéc); estçm,

eslél\, e.sl{ron.

IMPARFAIT DU SUBJONCTIF. Estes, eslesses, estes

estesse'm, estes sçt%, es tesson.

FUTUR. -Estarai.

CONDITIONNEL. – A. Estai ia. B. Estera.

Impératif. -Estai; estim, estat\-estait\.

Page 319: Grammaire procençale.pdf

Subjonctif. Présent. Estia (autres formes es-

teia, estey), estîas, estia (esteia, estei, etfey); plur. est?m,

est&i, estian.

iNriNiTiF. – Estar.

PART. PRÉS. –Eslan£.

Gérondif: – Estan.

PART. PASSÉ. –Estai, estada.

OBSERVATIONS. – Ind. prés. Estauc s'explique par

l'analogie de fauc. Estai (3e p. sg.), estait^ (2e p.

plur.) s'expliquent par l'analogie àejai, faitz.

Impératif. Mêmes observations que pour le présent

de l'indicatif.

Parfait. Estçi renvoie à slçti. Ce parfait faible et

celui de dar ont été empruntés par la conjugaison

en -ar et par certains verbes des autres conjugaisons.

Le subjonctif présent estia renvoie à une forme

du latin vulgaire estiam, formée elle-même sur siam

pour sim. Le doublet esteia, plus rare, paraît dû à

l'analogie de deia « debeam), veia « videam),

comme d'ailleurs seia qui existe à côté de sia. Eslei

serait un croisement de esteia et d'une forme hypo-

thétique este, qui serait le représentant normal du

latin stem.

Page 320: Grammaire procençale.pdf

II. CONJUGAISON EN -IR

PREMIÈRE CLASSE

CONJUGAISON INCHOATIVE

Le latin avait un infixe -esco, à sens inchoatif, qui,

dans la période du latin vulgaire, fut remplacé en

Gaule par -isco. Cet infixe s'est attaché au radical

dans les temps suivants présent de l'indicatif, pré-

sent du subjonctif, impératif et participe gérondif.

A la différence du français, l'infixe -iss n'apparaît pas

au début à la Ire et à la 2° p. du pluriel du présent

de l'indicatif et à la 2° p. pl. de l'impératif.

Aujourd'hui la conjugaison inchoative a supplanté

presque partout, dans le domaine méridional, l'autre

conjugaison en -ir. Cependant, dans plusieurs dia-

lectes, beaucoup de verbes ne sont pas encore passés

à la conjugaison inchoative

INDICATIF. Présent.

florisc, floris florftn

floris, florisses florét^

floris florisson, floris so, florissen.

Remarque. Pour la ire et la 2= pers. du pluriel, cf.

infra, conjugaison en -ir non inchoative.

1. Cf. pour les hésitations qui avaient lieu au milieu du xive siècle

les Ltyt d'Amors, If, 364-566.

Page 321: Grammaire procençale.pdf

SUBJONCTIF. Présent.

florisca floriscâm"•

florîscas floriscàti

florisca florîscan.

Impératif.fions

Remarque. Ce sont les formes de l'indicatif, inchoa-

tives au singulier, non inchoatives au pluriel.

PARTICIPE ET gérondif. Florissm^ et florissén.

Les autres temps se conjuguent comme ceux de la

conjugaison non inchoative.

INDICATIF imparfait, floria parf., flori futur, flo-

rirai conditionnel a) floriria b) florira. Subjonc-

TIF imparfait, floris. INFINITIF \flonr part. pass., flo-

rît, florîda.

Parmi les verbes qui suivent la conjugaison in-

choative, les plus importants sont ajortir (fortifier),

attribuir (et ses composés), cauzir, cobir et encobir

(désirer), complir (emplir, ademplir), delir, enriquir,

envahir et eva^ir, esbaïr, esbaudir, esclarcir, escondir,

espandir, fenir, frémir, grazir, noirir, proce^ir, etc.

D'autre part, il y a toute une catégorie de verbes

qui ont une conjugaison mixte, avec des formes in-

choatives et d'autres non inchoatives aculhir, bastir,

i. Ces exemples et les suivants sont empruntés Mahn, Gram. der

altprov. Sprarhe, § Î40-341. 1.

florétz.

Page 322: Grammaire procençale.pdf

consentir, êscantir, garentir, garir, gequir, guerpir-gurpir,

jaunir, partir, plevir (promettre), pudir (sentir mau-

vais), salhh et composés, servir, etc.

Ainsi pour servir on trouve ind. prés., ire p. sg.

ser et servisc pour sofrir-sufrir, ind. prés., Ire p. sg.

sue/ri et sofrisc pouf- resplandir, ind. prés., 3e p. sg.

resplan et resplandis; au subj. prés. de jaunir, jaujaet jauzisca, etc. Cf. une liste de ces formes dans les

Leys d'Amors, G. A., II, 364-366, 376.

DEUXIÈME CLASSE

CONJUGAISON NON INCHOATIVE

Partir.

INDICATIF. – Présent.

part, parti, parte partent·

partz, partes

~M~e

partit^~r/M par~

part pârton, parto, pdrten.

Ces verbes proviennent, pour la plupart, des verbes

latins en -io mais cet i en hiatus était tombé dans

de nombreux verbes en latin vulgaire et on disait

*parto, *dormo, *sento, etc., au lieu de partior, dor-

niio, sentior, etc. Aussi à la 1" personne la consonne

finale du radical ne subit pas de changement, comme

il s'en produirait si i s'était maintenu en latin vul-

Page 323: Grammaire procençale.pdf

gai re. On disait donc,dans l'ancienne langue d'Oc,

iorm, part, sent

Cependant l'i latin paraît avoir persisté après un g

ou un d, car on a aug, auch < audiv, fug < fugio,

ainsi qu'après 1 falh « *fallio pour fallo ?) et après

n venh < venio tenh < teneo, tenio.

A la 2e personne on trouve de bonne heure la

forme avec flexion syllabique partes, dormes 2.

PLURIEL. ne personne. On attendrait partim, et

partit^ à la 2e p. Ces formes ne se rencontrent pas.

Les formes usitées sont empruntées aux conjugaisons

en -er, -re (crexfm, crez&t\; vt\t'm,ve^ét^; volçm, volét^).

A la 2e personne du pluriel l'e ouvert s'explique

par l'analogie de et^ < estis.

A la y personne pârton représente une forme latine

*pattunt et non *partiunt (lat. cl. pauiuntur). On

trouve aussi pâi ten.

On conjugue de même: derm (dormi), dorms (ou

dormes), dorm, de dormir, etc. sent (senti), sent\

(sentes), sent, de sentir, etc.

Impari'ait. partia partidm

parlias partial^

partia partian

1. On a d'ailleurs aussi au, qui paraît renvoyer à *auic, et au\i<jiudw,2. Leys d'Amors, II, 368.

Page 324: Grammaire procençale.pdf

Le terminaison -ia de l'imparfait renvoie à la forme

latine -eba(m), qui, dans des verbes très usités,

comme debéba(m), habéba(jn), vivéba(m), bibéba(rn),

s'était réduite par dissimilation à -tfh)a, ea, puis à i-a

(dissyllabique, avec l'accent sur t) d'où d'abord les

imparfaits avia (a-vi-a), devia, vivia, bebia c'est sur

le modèle de ces verbes qu'a été formé l'imparfait

provençal, la première conjugaison exceptée.

Dans quelques cas, assez rares, la terminaison dis-

syllabique i-a devient monosyllabique à la ire et 3e

p. plur. déviait (deux syllabes, au lieu de trois syl-

labes, suivant la règle), avian, aviam, etc.

Quelquefois aussi, mais rarement, l'accent à la ire

et 2' p. plur. passe de a sur i ve%iat% (au lieu de

ve%idtz), et, au conditionnel, poiriat^, fariat^, auzi-

rialz.A la y p. du pluriel, quelques textes présentent la

forme-ieu venieu, auzieu 2. Ces formes se rencontrent

dans l'Albigeois, le Rouergue, la Haute-Auvergne

elles sont d'ailleurs assez rares.

Les Leys d'Amors signalent et blâment des formes

en -iau:beviaiij riziau; Leys, éd. G. A., II, 376.

Quant a -tan, il s'affaiblit de bonne heure en ton,

fo et ien.

1. Appel, Prou. Cbr., 3* éd., p. xxui.2. ViedeSuinti Enimic, éd. Brunel, v. 57, 85, 889; cf. l'Wif., Introd..

p. xii.

Page 325: Grammaire procençale.pdf

PRÉTÉRIT. parti partim

parlist partitz

parti, partit partirent, partira (partiren).

Les terminaisons -i, -ist, -il, etc. représentent le

latin -ii (pour -ivî), -isti, -lit (pour -ivit), etc.

Il existe aussi une 3e pers. sing. en -ic partic, bas-

tic d'où, avec addition de la terminaison -et de la

ire conjugaison, les formes du languedocien moderne

partiguet, bastignet (aussi parlisquêc, partiguèc, la pre-

mière ayant subi l'influence de la conjugaison inchoa-

tive).

FUTUR. partrdi partrçm

partrds partritx.

partrâ partrân.

A côté de ces formes, qui sont régulières (pârt(i)r-

bâbeo, lat. vulg. partrâyo, est un mot unique, dans

lequel, conformément aux lois phonétiques, la syllabe

placée entre la syllabe initiale et la tonique doit tom-

ber, cf. morrai), on trouve de bonne heure les formes

partirai partirim

partiras partirai

partira partiràn

qui sont refaites d'après l'infinitif.

CONDITIONNEL. k.partria partridm

partrias parlriàti

parlria partrian.

Page 326: Grammaire procençale.pdf

On trouve aussi la forme partiria, etc. qui s'ex-

plique comme la deuxième forme du futur.

CONDITIONNEL. B. partira partit âm

Même formation que pour le conditionnel 2e forme

de la ne conjugaison parliveram > partira, comme

améra de amdveram (influencé par dederam, steterairî).

SUBJONCTIF. Présent.

Le subjonctif latin des verbes en -io était devenu

-atn (au lieu de -iam) dans le latin vulgaire, comme

le prouvent ces formes. Mais dans quelques verbes

-iam a laissé des traces: ainsi audiam donne auja; et.

aussi gaudeam, gaudiam > gautp et janTfl.

Imparfait DU subjonctif.

partisses partissft^

Ces formes dérivent des formes latines *partissem,

*partîsses, pour *partivissem, *partivisses, etc.

Impératifpart

partiras partirai^

partira partiran.

pârta partant

parlas partitif

pârta pdrtan.

partis partissçm

partis partissen, partisson.

partit^.

Page 327: Grammaire procençale.pdf

La 2e personne du pluriel est empruntée à l'indi-

catif présent.

INFINITIF. Partir.

PART. PRÉSENT ET GÉRONDIF. Partent, parten.

PART. PASSÉ. Partit, partida.

VERBES ISOLÉS

AUZIR. Ind. prés., aug, auch 1 aus (au;es ?);

au; au{im,auiétz,auion. Prétérit, aux}. Futur, avé-

rai. Conditionnel, A. auxiria; B.auzjra. Subj. prés.,

auja. Impératif, au, aujati (subj.). Le composé

abauxjr est surtout usité à la 3° p. sg. ind. prés.

abau, il convient.

JAUZIR.Ind. prés., 1" et 3e p. sing. jau (gau-

det). Imparfait, jauzia. Futur, jauxirai. Subj. prés.,

jauzisca (inchoatif); jauta et gauja « gaudeam) 3.

Colhir, CULHIR. Ind. prés., cuelh cuels et

cuelhs cuelh, cuolh, col; colhem, colhet^, cuelbon, cuo-

lhon. Subj. prés., cuelha ou cuolha, as, a; colham,

coïhat\, cuelhan-cuolhan. Infinitif, culhir. Part. passé,

culhit 4.

r. On a aussi aal\ et aus Harnisch, p. 112.

2. On a aussi jauzis à la ;° p. sg. Levy, Suppi. W. s. v. jaunir.

5. Harnisch, p. 117.4. Suivant les dialectes on trouve la diphtongaison

en ue ou en uo

auxformesaccentuées sur le radical.

Grammaire de Vancien provençal. 1 3

Page 328: Grammaire procençale.pdf

EISSIR. – Ind. prés., iesc « esceo pour exeo,

ecseo), isc; 2' ieis} 3e eis, ieis; plur. issem, eissem;

issét%, eissétTj, eisson, ieisson. Imparfait, issia. Futur,

istrai. Parfait, eissi.

Subj. prés., iesca, as, a; iscàm, iscât%, escon

Imparf., assis.

Part. passé, eissit, ida eteissut, uda.

Ce verbe présente deux particularités la méta-

thèse de es (x) du radical latin ex- en sc et la diph-

tongaison de e en ie sous l'accent aux formes accen-

tuées sur le radical (présent de l'indicatif et du sub-

jonctif, Ir", 2e p. sing., 3e plur.). Le radical des

autres temps (et des ire et 2e p. plur. des temps

présents) paraît présenter plus souvent la forme iss-

que la forme eis-, seule régulière phonétiquement.

D'ailleurs toutes les formes ne sont pas attestées.

FERIR'. Ind. prés., fier, fiers-fers, fer; ferem, etc.

Subj. prés., fera-feira. Parfait,/«-4, 3e p. sg. feri, feric.

Futur, ferrai. Part. prés., jeren\. Part. passé, ferit et

ferut.

FUGIR. Ind. prés., fug, fui; fuis et fuges fug,

jui; plur. fugem, fugel%, fugen-fuion, ou plutôt fujon.

Imparfait, fugia. Parfait, fugi. Futur, fugirai. Condi-

tionnel, fngiria. Impér., fug.

1. Forme donnée par Appel, Provo Chr., et Schultz-Gora on attend

iescan.

2. On trouve aussi freir.

Page 329: Grammaire procençale.pdf

Subj. pr., fuga, as, a, etc. 0n a aussi fuià, sans

doute fuja. Imparf., fugis.

Composé REFUGIR. Autres formes de l'infinitif

fog ir, vire (Jure ?). Forme béarnaise de l'infinitif:

foeger cf. Levy, S. W

GEQUIR, giqijir. – Ind. près,. gic gics (et giques);

3e p. gic, gec et gequis plur. giqucm, giquet^, giqiion.

Imparf., giquia. Futur, conditionnel? Impérat., gic.

Subj. prés., gica. Part. passé, giquit.

LEGIR, ligir(ou aussi LÉGER et LEIRE < légère). –

Ind. prés., 3e p. sg., lieg et leg; plur. legem (ligem),

leget\, liegon (et leisson '). Parf., legi. Futur, legirai.

Conditionnel, legiria. Impér., lieg (?).

Subj. prés., leja (lega ?). Imparf., legis. Part. passé,

legit, ligit, lescut.

ELIRE, ELIR, ESLIRE. Parf., elesquei (1" p. sg.);

elesques\ (2e p. pl.). Part. p., elescut.

REGIR. Toutes les formes ne se rencontrent

pas. Ind. prés., 3° p. sg. rieg 3e plur. riejon. Imparf.,

regia. Condit., regiria. Subj. prés., rega ? reja ?

Luzir. Ind. prés., 3e p. sg. Iut% (et lui) y

plur. luxpn, luzp. Imparf., lu^ia. Parf., lu%i. Subj.

prés., lueja, lu\a. Part. prés., lu^en^

i. Ces deux formes dans Levy, Suppl. Wœrterbuch.

2. Appel, Prov. Cbrest.; mis pour teison ?

Page 330: Grammaire procençale.pdf

Morir (MURIR).Ind. prés., muer, muor, mor

mors;mor, muer; p[.morem; rnoret^; moron, mueiron.

Imparf., moria. Parf., nwri. Futur, morrai. Condit.,

A. morria, B. morira.

Subj. prés., mueira (moira, moi a); pl. moriam;

moriatxj, mueiran et mueiron.

Les quatre verbes suivants cobrir, obrir, OFFRIR,

soffrir ont plusieurs traits communs.

Aux formes où le radical n'est pas accentué, o

alterne avec u cubrir, ubert, suffert, ufert, ou cobrir,

obert, etc.

De plus, ils ont des formes diphtonguées aux per-

sonnes du présent accentuées sur le radical.

Enfin le participe passé est en -ert, régulier pour

cubert, ubert (coopeiius, *opertus pour apertus), analo-

gique pour sujfert, ufert.

COBRIR, CUBRIR. Ind. prés., cobri, cuebri cobres;

cobri, cobre et cuebre; plur. cobrem, cubrem; cobrel^; co-

bron. Imparfait, cobria. Parfait, cobri 2.

Subj. prés., cobra, etc. Part. passé, cubert (et

cubrit plus rare).

OBRIR, UBRIR. Ind. prés., pbri, obres, obri

uebre 4 ubrem, ubret^, obron, uebron, uobron. Subj.

i. Autres formes nuieir.muir.2. 3 p. sg. cuberc, Mahn, § 368.

3. Appel, Prw. Cbr.

4. II.irniscli,§285.

Page 331: Grammaire procençale.pdf

prés., obra(<?oper(ï)at pour aperiat). Ind. imparfait,

obria. Parfait, obri, is, it, -ic. Futur, obrirai. Condi-

tionnel, A. obriria, B. obrira. Part. passé, ubert (ubrit

rare) 2.

Sofrir (et SOFERRE, rare). Ind. prés., sojre,

suefte, sue/ri, su fer (soferc? !); sufres, sofers sufre,

sofre, suefre; plur. sufrem; sufretz; sofron. Impératif,

sofre, sufret^.

Subj. prés., sofra, sujra (sofieira 4), as, a plur.

sufrarrl, sufrat^, sofran, sufran.

Ind. imparf., sufria, sofria. Parfait, sofri K Futur,

sofritai, sufrirai. Conditionne!, A. suj rit ia,B. sofrir a.

Part. passé, sufcrt, sofert (sufril, sofrit, rare).

Ohur. – II a les mêmes formes que sofrir, mais

toutes ne paraissent pas se rencontrer dans les textes.

Subj. prés., ofra (et ofieira, dans la même pièce que

sofieira, à la rime).

1. Appel, Prov. Cbr.2. Dans les composés on trouve aussi des formes diphtonguées ind.

prés. 5 sg. tntruebre subj. prés. sg. aduebra.

3. Appel, Prov. Chr.

4. A la rime dans G. de Borneil, Sieus quier amsclh.

5. A la 3e p. sg. on trouve à côte de sufri, soferc. On trouve aussi

uberc côté de ubri. K. F. T. Meyer, Die proienxaliscbe Gestallung der

mit dem Perfeklstamm gcliliitin Tempera, Marbourg, 1884, p. 19.

Page 332: Grammaire procençale.pdf

INDICATIF. Présent.

IMPARFAIT.

PARFAIT.

Remarque. La forme du latin classique véndidi a été

remplacée en latin vulgaire par vendèdi, et l'accent a été reporté

sur le second élément du composé. Le d intervocalique de dedi

doit être tombé de bonne heure, soit par analogie des finales

-di, -ii, représentant -Avi, -ivi, soit par suite de l'emploi fré-

quent de cette forme, soit par dissimilation. La finale longue en

i a exercé, dans certains cas, son action sur la voyelle tonique

et l'a diphtonguée en ie d'où la double forme de la t« personne.

CONJUGAISON EN -RE

ven

tiens, vçndes

ven

vendia

vendias

vendia

vendéi, vendiéi vendent

vende'st, vendiést venàe\

vende' t vendéron, o, en.

III

vendem

vendît^

véndon, véndo (vénderi).

vendiâm

vendiât^

vendian; vendion, -io;

vendien.

Page 333: Grammaire procençale.pdf

FUTUR.

CONDITIONNEL.

A. vendria, ias, ia, etc., comme partiria, -ias, etc.

B. vendéra venderdm

Remarque. Ce second conditionnel est le représentantnormal de vendiàeram. L'e tonique est ouvert.

Impératif. ven

SUBJONCTIF. Présent.

IMPARFAIT.

Remarque. Les formes viennent du latin vendédusem

pour vendidissem.

INFINITIF. Vendre.

PARTICIPE-GÉRONDIF. Vende"n\, vendant.

vendrai vendrçm

vendras vendrçt^

vendra vendrân.

vendéras venderdti

vendéra vendç'ran, éron, e'ro.

vtnda

vindas

vçnda

vendis

vendisses

vendés

vendétz..

vendâm

vendài\

vçndan, on, o, en.

vendess(m

ve-ndesse"

vende"ssen, vendésson

Page 334: Grammaire procençale.pdf

PARTICIPE PASSÉ. Fendut^, vendul venduda.

Ainsi se conjuguent des verbes comme creire,

rompre, segre, viure iraisser, naisser, teisser, venser,

etc.

VERBES ISOLÉS

CREIRE. Ind. prés., i crei et cre (crezf) 2 cres,

cr~M; 3 cre (et crei); plur. creZ~m c~ crezon.

Imparfait, crezia. Parf., 1 crezei, 2 creZest, 3 crexet

plur. 3e p. creztron. Futur, creirai. Conditionnel. A.

creiria, B. créera. Impératif, cre, crei; cre^at^.

Subj. prés., creza, as, a, etc. (crega, rare I), Im-

parfait, cre%çs, esses, es, etc. Part. prés. et gér., cn\en\,

créant. Part. passé, cre\ut (cregut, creüt, rares).

ROMPRE. -Ind. prés., romp; roms, rompes; romp;

plur. rompem; rompet\; rompon. Imparfait, rompia.

Parfait, lompei, rompest, rompet, etc. Futur, romprai.

Conditionnel, A. rompria, B. rompira. Subj. prés.,

rompa. Imparf., rompe' s. Part. passé, rot (<C.tuptuni),

rota et romput, forme analogique, plus rare (<romp

+ ûtuni).

SEGRE 3 (du lat. vulg. *séquere, pour sequï). Ind.

1. Raimon Vidal il faut dire crei à la ire personne, cre à la 3". Ed.

Guessard p. 82.

2. On trouve aussi crein. Cette forme se rencontre surtout dans les

composes rccreite, mescreire subj. près. recreta, mescreia.

3. Seguir est beaucoup plus rare.

Page 335: Grammaire procençale.pdf

prés., sec, site; secs, segues ?; sec, siec plur. seguém;

seguéî\; segon, siegon. Imparf., seguia. Parfait, seguei,

est, et etc. Futur, segrai. Conditionnel, A. segria,

B. ?

Subjonctif. Prés., sega (et siega); segas, siegas

sega, siega plur. segâm; segat^; segan, siegan. Imparf.,

stgués. Part. prés., seguen^. Part. passé, segut (et

seguit).

Tfisser 2. Ind. prés., teis tenses; teis, etc. Par-

fait, teissei, teissest, teisset (on a aussi tesquet), etc.

Futur, teisserai ? Conditionnel, teisseria ? Subj. prés.,

teissa. Imparf., teissés. Part. pass., tescut et teissut; tes

et te^a.

Venser. Le radical est ordinairement vais-;

dans quelques formes seulement (parfait, imp. du

subjonctif, subj. prés.), il est venc-, venqu-. Ind. prés.,

i vens; 2 venses (vens?); 3 vem plur. vmsim; ven-

sét^; venson. Imparfait, vensia. Parfait, venquei. Futur,

venserai. Conditionnel, A. venseria, B. venquéra}

Subj. prés:, vensa et venca. Imparf., venquês. Part.

prés., vensenx. ? Part. passé, venait, uda.

VIURE (Radical viv-, viu- et visa-)- Ind. prés.,

viu vius, vives; vin; plur. vivetn-, vivel\; vivon.

r. On a aussi des formes du parfait en segui, se rattachant à la

conjugaison de la forme segtiir.2. Toutes les formes de ce verbe ne paraissent pas attestées.

Page 336: Grammaire procençale.pdf

Imparf., vtvia. Parfait, visquei, visquet etc. Futur,

viurai. Conditionnel, A. viuria, B. visquéra.

Subj. prés., viva. Imparf., visquçs. Part. prés.,

vivmz_. Part. passé, liscut.

INFINITIFS EN -ER NON ACCENTUE

Verbes en -disser IRAISSER, NAISSER (Radicaux

iraiss-, naiss-, irasqu-, nasqu-).

Iraisser (lat. vulg. *irâscere pour itasci). Ind.

prés., irais, irasc; iraisses; irais; plur. iraissçm;

:M~<ra~oM. Imparfait, iraissia.Parfait, irasqttei 2.

Futur, iraisserai. Conditionnel, A. iraisseria, B. iras-

quéra ? comme visquera donné par Mahn, d'après le

Glossaire Occitanien. Subj. prés., iraissa ? irasca} 2

Imparfait, irasquis.Va.xx.. prés., imissen^. Part. pass.,

irascut. Irat, irada est employé comme adjectif.

NAISSER. -Mêmes formes que iraisser. Ind. prés.,

nasc naisses?; nais; plur. naisseni, etc. Prétérit,

nasquei, nasquîei » nasquest, nasquiest; nasquet. Futur,

naisserai. Conditionnel, A., naisseria 4. Subj. prés.,

1. On trouve aussi vise et des formes en vesq-, comme vesqiiet.

2. A la 3* personne on trouve à côté de irasquet, irasc.

}. On trouve aussi nasqui, 2' p. sg. nasquist, 3" p. nasc; mais ces formes

sont rares.

4. Conditionnel B naisssra (nassera dans Mahn, Gram.)? ou nas-

ijuei a ?7

Page 337: Grammaire procençale.pdf

nasca. Subj. imparf., nasqués. Part. prés., naissent-

Part. passé, nascut et nat, nada 1.

i. Cf des exemples anciens (xiv* siècle ?) de nat, nada, en fonction

d adjectif indefin' négatif, dans Levy, S. IV., s. v, nat. Cf. chez les trou-

badours, boni nat, hom nat de maire, avec ou sans négation, dans Ray-

nouard, Lex. rom., IV, 300, 1.

Page 338: Grammaire procençale.pdf

La conjugaison forte est caractérisée par les formes

du parfait, qui sont tantôt accentuées sur le radical,

tantôt sur la terminaison les premières sont appe-

lées formes/ort«, les secondes formes faibles.

FORMES FORTES

FORMES FAIBLES

EXEMPLE DE PARFAIT FORT.

saup[

saubèm

saubist saubit^

saup saupron.

I Nous impnmons en caractères gras les formes fortes des parfaits.

CHAPITRE VI

Conjugaison forte.

ir<: pers. du singulier;

3e

3e pluriel.

2° pers. du singulier;

Ire pluriel

2e – –

Page 339: Grammaire procençale.pdf

La conjugaison forte ne comprend pas de verbes en

-ar ni en -ir, sauf venir (et dire, dir; aucire, aucir).

Elle comprend surtout des verbes en -ér (voler, valér,

sabér), et en -re (préndre, faire).

On remarquera, avant d'étudier les parfaits, que

l'accent latin s'est déplacé, à certaines personnes, en

passant en roman. Ainsi, à la ire personne du pluriel,

le latin avait une terminaison atone; l'accent se trou-

vait sur l'antépénultième trâxîtnus, sapùimus, fècl-

mus, etc. En roman l'accent est passé sur l'i de la

flexion (probablement par analogie avec la 2e per-

sonne du pluriel) et on a eu traxïmus, c'est-à-dire

traximus, d'où prov. traissem, comme on avait

traxistis (c'est-à-dire trax{stis en latin vulgaire), d'où

tiaisstt\. Vidi seul, comme on le verra, fait excep-

tion.

A la 3e personne du pluriel, la terminaison -Irunt

en latin classique était accentuée sur e en latin vul-

gaire l'accent est remonté et -erunt est devenu atone

d'où des formes comme prov. viron (lat. class. vidé-

runt, lat. vulg. viderunt) cf. sâupron <C sâp(u~)erunt,

âgron < hâbuerunt, etc.

On remarquera aussi que, à la ire et à la 2e p.

plur., traissçm, traissttz, les e sont fermés (dans la

conjugaison faible cant^m, à cause de la nasale, mais

Lat. tenére donné tenér et, plus rarement, <HMf, forme analo·

gique.

Page 340: Grammaire procençale.pdf

canièl\). De même aux imparfaits du subjonctif

aguçs, poguis, tandis que cantar a donné cantés avec e

ouvert

On divise les parfaits forts en trois classes, d'après

la désinence qu'ils avaient en latin vulgaire. Le latin

classique connaissait des parfaits en -i, comme vidi,

feci, des parfaits en -si, -xi, comme misi, dixi (=r dic-

si), et des parfaits en -ui.

La classe des parfaits dérivés de parfaits latins en -i

est peu nombreuse et ne comprend, en dehors de fui,

que vi etfi,feii.

La classe des parfaits en -si s'était accrue dans le

latin vulgaire. En latin classique on peut citer clausi,

excussi, misi, risi, sparsi, torsi, et, parmi les parfaits

en -xi, junxi, dixi, construxi, finxi, pîanxi, etc. Le

latin vulgaire en a formé beaucoup d'autres et c'est la

classe qui s'est le plus accrue les parfaits à redou-

blement sont passés dans cette catégorie fregi est

devenufranxi^ quaesivi quaesi, pofui posi, remansi

remasi, prendidi presi, respondi resposi les prétérits

solvi et volvi sont devenus solsi et volsi, d'où les parf.

prov. sols, vols; tetigi devenu tanxi a donné tais, sedi

devenu sesi a donné sis, etc.

La 3e classe, celle des parfaits dérivés de parfaits

latins en -ui, n'a pas beaucoup perdu en latin vulgaire;

i. Ceci provient de ce quele parfait iaible en ?» se rattache à des forme

latines comme â['di ou \'e est ouvert.

Page 341: Grammaire procençale.pdf

c'est dans cette classe qu'étaient les parfaits très usuels

babu debui, sapui, potui, etc. Le parfait de cepi et de

ses nombreux composés est passé en latin vulgaire

dans cette classe capui pour cepi, prov. caup *recepui,

prov. receup, *concepui, prov. conceup, *decepui> deceup.

Faisaient encore partie de cette classe dolni, prov.

dolc; volui > volc, volgui; valui^> valc, valgui; parui,

debui, jacui, etc. Citons encore *beui ou *bevui (parf.

de bibere, lat. cl. bibi), *venui pourveni (comme tenui),

*tolui pour sustuli, prov. tok, etc.

i° PARFAITS LATINS EN

PARFAITS de ve^er et faire.

vi

vist

vi, vic

vint

vitz,

viron.

fis

fey,sl,fexjs

îetz, fes, fe

fatfm

f~~tz

féron, féiron.

On remarquera que les formes du premier verbe

sont toutes monosyllabiques, sauf la y pl., et que

par suite l'alternance entre les formes faibles et les

formes fortes n'existe pas. A la 2e pl. on trouve vistes

dans Girart de Roussillon.

Pour fis on trouve aussi à la ire p. sg. fi etfe^i l'i

1. Cf. pour ces trois classes de parfaits Mahn, Gram., 5 349-S1.2. Leys iC Amers, II, 578; fini (1™ pl.) est peu usité, disent les Leys.

Page 342: Grammaire procençale.pdf

défis et de/e^ist s'explique par l'influence de i long

final (sans cela on aurait fes et ftxs.it). A la 3e p. sg.

on trouve fi à la rime dans Ghart de Roussillon.

A la ire pl. Mahn cite fem et fini chez le même

troubadour (Rambaut de Vaqueiras) il cite éga-

lement fet% à la 2e pl.

IMPARFAIT DU SUBJONCTIF.

Pour vezer on trouve aussi quelques formes avec le

radical de l'infinitif: 1 sg. ve^es, 1 plur. ve\tssem, à

moins qu'il n'y ait influence de fties. On trouve

dans N'At de Mons, à la 3e p. sg., jes et faces.

Pour faire, Mahn donne encore: 2e pl. fesset^,

feysseti et 3e pl. fesson.

Conditionnel, 2e forme.

1. M.U111, Graw.,§ ;86, renvoie à IVerU, I, ^82, 583.

vis

visses

vis

visse'm

vissçt%_

vissen, vis son

fezês

fesses

Ms

fe%essim

fezessUz

fezéssen, oit

vira fera (féira)

viras ffras

vira fÇra (Jèira)

virâm ferdm

Page 343: Grammaire procençale.pdf

2° Parfaits EN -SI.

PARFAIT de piendre.

pris, près s

prezjst

près1[

preççm

prez&i

prérion.

A la re p. sg. on a des exemples de prezi, à la y- pi

de prezéron, preiséron (avec e ouvert, forme faible

comme vendéron).

IMPARFAIT DU SUBJONCTIF.

CONDITIONNEL, 2e forme. Preira, d'après Mahn, quirenvoie au Glossaire Occitanien. Mais il ne semble pas

que toutes les formes soient attestées. Le paradigme

i. Pris dans Girart de Roussillon, prist dans le fragment du poème

d' Alexandre; Appel, Prm. Cbr., 3" éd. p. xxx.

viràt\ ferdt^

viran feran (Jéiran).

prexis

pre^Shes

preiis

pre<essçm

prezessçt^

prczçssen, on-.

Page 344: Grammaire procençale.pdf

serait preira, preiras, preira preiràm, preirât^, prei-

ran Pour les autres verbes de cette catégorie nous

donnerons les formes du conditionnel qui sont

attestées.

Se conjuguent de même les prétérits de mètre (mis,

mes, mexist, mes me^e'm, me^e'ti, mezeron-meiron), de

traire (trais, traissist, trais traisse'm, traisse\, trais-

seron, etc.).

Voici2 la liste de ces parfaits. On les retrouvera

plus loin à chacun de leurs verbes respectifs, où

seront données les principales formes. Elles ne sont

pas d'ailleurs toutes attestées:

Ars (de ardre), aers (aerdre), dans (claure), costrus

(costruu, rare), dis (dire), duis (duire), empeis (em-

penher), ers, ders (erger, àirger), escos (escodre), escrius

(escriure), espars (esparger), esteis (estenher), estreis,

destreis (estrenber, destrenher), destruis (destruire),

feis, feins (fenber), jois, jons (jonber), mois (mol^er), ois

(onher), peis, peins (penher), plais (planher), quis

(querre), ras, lais (raire), ris (rire), ros (roire), renias

(remaner), sors, ressors (sorger, sor\er, ressorger),teis (tenber), ters (terger), tors (torser) et son composé

estors (estorser), trais (traire). Cette liste comprend

la plupart des verbes qui avaient s, x au parfait, en

1. D'après ars'çra et reson\ra onattendrait pies\ra, mais cette forme

ne paraît pas attestée Appel, Pi av. Cbr., j* éd., p. \xi, n. 4.

2. Mahn,'Gf(rm., § 350.

Page 345: Grammaire procençale.pdf

latin. D'autres ont pris cet s en latin vulgaire; de là

des parfaits provençaux comme les suivants: aucis

(aucire), assis (assire), cors (corre), fos (foçer, foire),

frais (franher), pois, poins (ponher), pos (pondre),

respos (respondre), rexems (raçmer), sols (solver), socors

(socorre), somos (sonionre), tais (tanher), tais (ta%er),

tes (tendre), tems (temer), sis (sezer) l.

On remarquera que, dans les verbes en -anher,

-onher, -enher, n du radical disparaît ordinairement au

prétérit ex. planher, parf. plais (et non plains

comme en ancien français), franher, parf. frais,

cenber, parf. ceis, jonher, fois, onher, ois cependant

les formes avec n ont existé, comme on peut le

voir dans Appel, Prov. Chr., 3e éd., p. XXIII.

La Ire p. sg. est quelquefois passée à la conjugaison

faible: pre%i à côté de pres, dissi, quesf-quisi, fraissi,

paissi, au lieu de frais, pais, etc. Ce changement a

été amené par le désir de différencier la Ire p. sg. de

la 3e. A la 3e sg. on trouve aussi des exemples du

passage de la conjugaison forte à la faible: presét (au

lieu de pres), aguit, au lieu de ac, etc. 2

La 3° p. pl. intercale souvent un d ou un t (comme

dans les verbes français correspondants) entre s, Z et

1. Sur les confusions qui s'étaient produites dans la conjugaison da

ce temps, cf. Leys d'Anton, II, 388 on y trouvera des formes comme

feûtby et feisb, plangui et plays, etc.

2. Formes données par Appel, Prov. Cbr., 3e éd., p. xxiv. Cf. Mahn,

Grtrtn., §352.

Page 346: Grammaire procençale.pdf

r: ainsi mesdren existe à côté de me%eron, meseron,

meiron; on trouve de même aucisdron et auciseron,

presdron et preseron, prezeron, preiron, traistro et trais-

seron.

Les formes en -éron sont empruntées à la conjugai-

son faible ainsi de même que l'on a améron, vendé-

ron, etc., on trouve mtztron, pre^éron, conduisséron,

traisséron auciseron et auciron, renuap et remaxéron.

3° PARFAITS LATINS EN -UI.

On peut les subdiviser en deux classes, suivant

qu'ils ont développé un c après le radical ou non.

Voici les parfaits dérivés de sapui, debui, potui.

A B

saup dec pocsaubht deguist poguist

saup dec pocsaubçm dtguim pognçm

saubit\ deguçt^ poguçt^

sâupron dégron pôgron.

A la ire p. sg. on trouve aussi les formes saubi,

saupi (rares).

Le groupe A est représenté par un petit nombre de

verbes.

Vu de la terminaison -ui est passé au radical, par

i. M.ihn, Grain., § 352.2.

Page 347: Grammaire procençale.pdf

suite d'une sorte de métathèse de voyelle, due au

fait que p et u semi-consonne ont une grande affinité

l'instabilité de la fricative u a d'ailleurs facilité la

métathèse.

Les parfaits de cette catégorie sont, en dehors de

saup, les suivants caup, caubist (de caber), ereup,

ereubist (de erebre, lat. trlperè), et les composés dérivés

de parfaits latins en -cepi, devenu *cepui en latin

vulgaire aperceup, < *apercepui, conceup, deceup,

receup

Dans les verbes dont le radical n'était pas terminé

par un p, il s'est développé, pour des raisons de pho-

nétique et non d'analogie, une gutturale entre la

consonne finale du radical et la terminaison -ui:

cette gutturale est restée g à l'intérieur, et est

devenue c quand elle était finale. Les consonnes finales

du radical disparaissent devant c, g quand ce sont les

labiales b, v (debui > dec) ou les dentales t, d (potui>

poc).

Cette classe de parfaits contient de nombreux

verbes usuels comme habui > hab(g)ui > ac, agui

debui > dçc, etc. En voici la liste aic, âigui (aver),

bçc, begui (beure), ca^c (caZer), conuc (conoisser),

corrçc (corre on a aussi cors, parfait en -s), cric

(creisser), calc (3e p. sg. de caler), cfc Çco\er), cçk

1. iVLilin, Grain., $ 351.1.

Page 348: Grammaire procençale.pdf

(colre), dec, degui (deurè), dplc (doler), jac (ja^er), lec,

lic(le%er), merc (nterir), mçlc (moire), tnentauc, mentac

(mentaver), moc (mover), noc (naçer), parie (parer),

plçc (ploure), ppc (poder), sic (se^er), tplc (tolre), valc

(valer), vole (voler) tenc, tinc, tengui (tener) et venc,

vinc, vengui (venir) 1.Comme pour les parfaits en -s, plusieurs de ces

verbes ont à la ire p. sg. à côté de la forme forte

(dec, poc, vinc) une forme allongée degui, pogui,

vengui, volgui, tengui, accentuée sur la finale et'faisant

passer cette forme à la forme faible. Cet allongement

s'explique sans doute par la nécessité de différencier

la ire personne de la 3e et par l'analogie de la conju-

gaison des parfaits faibles

A la 3e p. pi. r tombe quelquefois, dans les textes

de la décadence: on trouve saubon pour saupron,

agon pour agron, mougon pour mogron, receubon pour

receupron, corregon pour corregron 3. Cf. supra, p. 308,

remaxp et rtmaxtron.

IMPARFAIT DU SUBJONCTIF. Il est formé du

radical des formes faibles saub-, degu-, pogu-.

saub{s deguis pogu(s

sautasses déguises pogue"sses

saube"s deguis pogue's

1. Mahn, Gram., § 351.

2. Ji>«.,§5î2.3. Malin, dam., 5 352.

Page 349: Grammaire procençale.pdf

saubessém deguessfm poguess(tn

saubessfrz deguessçt^ poguesset^

saub(ssen, -on deguÇssm, -on poguçssen, -on.

Ainsi se conjuguent les imparfaits suivants

caubes, ereubes,conceubes; voîgues, va Igues; vengues, etc.

On trouve, aux deux premières personnes du plu-

riel, des formes abrégées, comme acsçm pour agufasem,

pocsçm, pocsçt^ pour poguessçm, poguesset^, saups(m,

saupstfz pour saupess^m, saupessçt^, tencsçt^ pour

tenguessftz, volcsit^ pour volguessçt^.

CONDITIONNEL, 2e FORME. II Se forme avec le

radical de la forme forte 3e p. pl. et il est accentué

sur le radical, sauf à la ire et 2e p. pl. Le timbre de la

voyelle accentuée est celui du parfait

sdupra, sâubra dègra

sdupras dégras

sdupra dégra

sauprdm dtgràm

sauprdt^ degrdt%

sdupran dégran

digra, pigra,

pôgra

p6gras

pôgra

pogrâm

poqrâlz

pôgran.

Ainsi se conjuguent agra, de aver, paregra de

parer, valgra, volgra, de valer, voler, tengra, Vfrtgra,

etc. Beaucoup de formes de conditionnel II ne sont

pas attestées.

PARTICIPES

Les participes des verbes forts peuvent se terminer

en -s, comme ars < arsus, aucis < occisus, en -t,

Page 350: Grammaire procençale.pdf

~ch> -g (écrit quelquefois h), comme factum >

fait, fach, fag,fah, fractum > frait, frach, ou en -ut,

comme saubut, eieubut, conogut. Cette dernière classe,

qui était peu représentée en latin, est devenue très

nombreuse en ancien provençal.

i° PARTICIPES EN S. Ils se rattachent à des

participes latins en -sum et correspondent ordinai-

rement à des parfaits provençaux en -s. Exemples

ars (ardre), aers (aerdre), assis (assire), claus(claure),

espars (espardre), mes (metre), remas (remaner), ras

(raire), ros (roire), respos (respondre), sors (sordre), etc.

Quelques-uns de ces participes ont une double

forme estors et estort, respos et respost; ques, quis (fém.

quisa) et quist, fém. quista, tes et tescut

2° PARTICIPES EN T, CH, etc. Ils correspondent

à des participes latins en -tus (-ctus, -ptus, comme

factus, rnptus).

Exemples: ceint (cenher), cueit, cuech, cueg (co^er,

coire), dit, dich, dig (dire), escrig, escriut (escriure),

fait, fach, fah (faire), frait, frach (franher), plaint,

planch, planh (planher), point, ponh (ponher), trait,

trach (traire), rpt (rompre), etc.

Cobrir, obrir, ofrir, sofrir font cobert-cubert, obett-

ubert, ofert, sofert-sufert.

Les participes passés des verbes en -anher, -enher,

I. Mahn, Gtiim., § 355.

Page 351: Grammaire procençale.pdf

GfOMÏMff!~ f/f ~'a)Jt)'CM provençal. 1~

-onher, ne présentent pas toujours le t ou le ch final

cf. /)~H~ et ponh, à côté de plaint et point, planch et

~OKC~.

3° PARTICIPES EN t/7'. – Ils correspondent aux

participes en -M/MW du latin. (classique ou vulgaire).

Exemples ~Mt (aver) ~M/)M~ .MM&Mf (~~r);

C0nce!<t~ ~Ce!<~M~, receubut; M.f(~, viscut (cf. supra

verbes &ibtes) ~!<< (beure), conogut (~OMOM~r),

degut (deure), dolgut (doler), M)o~t<t (wo~e~), plagut

(/7/a~), ~/o~t</ (/oK~), vengut, tengut, etc.

Comme on te voit, ces derniers participes sont

propres aux verbes de la 3. classe des parfaits forts

et correspondent aux parfaits dont le radical se ter-

mine en p ou en c

VERBES ~~C~ ET

EssER (kr. vulg. *éssere pour esse).

INDICATIF. Présent.

~M<M~0 CM

~f,~ «~

~OK,M.

1. Mahu, Gram., S ¡57.2. Voir sur ces participes l'ouvrage de M. E. G. W.)h!gren, ~<M~<

sur les actions aMn~~M~y f/ft~rû~uM~M~or/a~~ ~K participe passé. Upsal,

1920.

Page 352: Grammaire procençale.pdf

Remarques. i" p. sg.~M<s'expliqueparl'analogiede

/Mt.~o<présenteun i quiestpeut-êtreanalogiquede<K,~<t,M!ousimplementde~Ui'MMtadonnë~petMK.

2~p. sg.Le finalestanalogique,soitde la 2~p. pL,soitdes

parfaitsfaiblesen -< 2°p. sg.-i'< Il existeuneformeréduiteà qui paraitpostérieureauxdeuxautres.

;° p. sg. Eest ferméet s'estmaintenuteldans denombreuxdialectesmodernes.

Lat's pi. est~MMdans Boece Mm~et <Misontrefaitssur

f~ (<M!a e ferméà causedem).Il existeaussiune forme~mtrèsrared'ailleurs,qui pourraits'expliquerparun ~ntM,jffMiM

latin,quiauraitremplacéM«KM!enlatinvulgaireA ta 2~pt. représentantnormaldef~ peut se réduireà

(orthographiéaussi f~); ontrouveMta<et s~ maiscesformessonttrèsrares.

~p!.Autresformes: !MK<.

IMPARFAIT.era ~M

Mt g~~

~a: <r<!H,~o~j ~ro(et ~~M).j,

Remarques. On rencontree/-e,«)'<(i~ p. sg.) dansG!fa<<~RMMJ~~M.Ef~OHt,t~ p. pi., et <raMt~se trouventaussi,parexempledanste romande/aM/t~.e.

PARFAIT./M ~t

/M~ ;i)~

/PJM ~OM,/py~~K.

I. Peut-êtreyatlr.ut-tluneitiRueucedupronomJeta2''p. dansdesphrasestnïcrf0gati\escornme:«,u?

2. Appel,J*r<jf.C/'r-,n"(~,v.2~,var. pasd'exempledansMahn.SchuItz-Gora,~fo~. B~m~j~r~f~,i~*ed.,$iSj.Schultz-Gora,Gtra~ &' ~ou~t~onet dans!atensond'Albert4. ExemplesdansGtratideRûasitiloitet dansla tensond'Albert

etduMoNge.A[!pe).f~.C&f.,()7,3.Schutt~-Gora,§r~}.

Page 353: Grammaire procençale.pdf

Remarques. A la 2' p. cg. on trouve aussi fost. Fust

renvoie à une forme avec u long (et suppression de i) comme

/Mj<t, de même que fui renvoie à une forme latine/M).

Les autres formes renvoient à des formes latines en a, c'est-à-

dire en u (fermé) dans le latin vulgaire.

A )a 3e p. sg. on trouve encore ~M, foc etfonc, termes notées

d'ailleurs foc et /OMf; sont dus à l'analogie des parfaits forts

en -c.

A la 2e pt.yot~ peut se réduire à/M dans Girart Je~oMH'

/oM on trouve /!H, fostes, fustes.

A la pi. furent se rencontre dans Girart de Roussillon et

~of<n dans ~OfM.

lMI'ARFA[T DU SUBJONCTIF.

/0~'M

~O.HM

/0~ fçssen, /i)~OH,0.

On trouve aussi des formes comme i sg. fossa,

2 Sg.~M.M. ~M; pl. /0.f.M~K, /OJM~, fossan; mais

ces formes sont rares.

FUTUR. serai er

seras

sera ~t

~ffw Pas

de

seran pluriel.

La formation du futur composé est déjà connue

serai renvoie à *&f]~'M'M, *serayo. On trouve dans

quelques textes le radical sir-, au lieu de ser-, comme

Page 354: Grammaire procençale.pdf

dans certains dialectes modernes: sirei, sira, siretz

A la 3" pt. on trouve, à côté de seran, ~r~~K et

serau.

CONDITIONNEL I. seria ~-MW

~'MY ~na/~

seria ~M.

A la 3. p. pl. on trouve aussi serien.

CONDITIONNEL II.~a ~O~M

~py~ /o~a~

/pra2

~p~M.

Ces formes proviennent du latin /M(~))'aw, as, at,

etc.

IMPÉRATIF. 2Sg..n'a

2 pl. siatz.

SUBJONCTIF PRÉSENT. ~M ~t~M

sias ~M/~

~a sian (sion, sio).

A côté du latin classique H'M; existait une forme

archaïque ~Mm, qui, dans le latin vulgaire, est passée

à siam. C'est l'origine des formes provençales. Si-a,

si-as, etc., étaient dissyllabiques cependant on

trouve dès l'époque classique des réductions à sia,

~a~~erc.

i. Influence analogique de f'rat'~ ou passage de ~)-protonique A ~t'r-? 2

2. Fure dans Gtrar< ~~j/A~t Appel, P~of. C& p. xi.

~.Appe!,f~w.C~r.,p.xL.

Page 355: Grammaire procençale.pdf

Comme formes rares on rencontre sie 3e p. sg.,

~_)'a' (id.),~M(: (==M'a~)2"pI. et~'CM~pt.,

cette dernière forme dans ~o~-f.

iNriNiTtr.

PART. PRÈS. Essenz, essent.

PART. PASSÉ. Estatz, estada.

Dans les temps composés le participe M/at est

joint ordinairement au verbe aver ai Mtat, avia

estat, auria estat; mais quelquefois la fonction d'auxi-

liaire est remplie par esser soi estat, seria estat.

Enfin on trouve même la combinaison soi aM<<

ex. a~M; M<y en lur co~ ai estat en ~Hf co~ j'aiété à leur cour.

AvÉR (lat. <N~f;).

INDICATIF. Présent.

ai a~M

as a~~

a an.

A la i" p. sg., le doublet ei qui n'est qu'unaffaiblissement de ai, est assez fréquent.

A la 2" pl., l'c ouvert provient de la 2° p. pi.

(de M~, ind. prés.). A~ peut se réduire à~M'j;

i. Cette forme et la suivante rappellent les formes françaises, qui

correspondent, non pas a HCm, mais a ~ï ~> a. fr. seie, soie.

9. Appel. Prov. 0~ 8, 22 (W< Saint Honorai).

Nous ne parlons pas du doublet purement orthographique bai, j~f,

/Mt~ etc. Les écrivent presque toujours ce verbe avec i&.

Page 356: Grammaire procençale.pdf

~w, ~r~ se rencontrent dans Girart de ~o/V/o;

A h pl. a!MK et au ne sont pas rares. ~KK

représente le latin vulgaire *~&MM< pour habent; a«

est devenu ot< dans certains dialectes modernes.

IMPARFAIT. avia aM'aM

avias ~M'<~

avia avian, avion, avio.

L'origine de ce formes a été expliquée plus haut

a-vi-a représentant ~m est de trois syllabes, et,

à toutes les personnes, l'i garde sa valeur. Cepen-

dant il y a quelques exemples de synérèse a-M'a

(deux syllabes) dans des textes de la décadence (Un

duxm'xiv''s.).

A la i" p. sg. on trouve quelquefois avie (a-vi-e).

PARFAIT. aic, ~!M a~'M

a~M~y

ac ~fOM.

i" p. sg. La forme ac est fréquente dans aic l'i

pourrait provenir de l'ï final de ~«), mais nous

n'avons pas d'i aux autres parfaits en c peut-être

y a-t-il simplement influence de la i"' p. sg. indic.

prés. ai. ~M est une forme de parfait faib)e on

trouve aussi aigui, formé sur aic, comme agui sur ac.

Aig existe également, mais doit être un doublet

purement orthographique de aM'.

Page 357: Grammaire procençale.pdf

2. p. sg. ~MM/ peut être réduit à ~< On atten-

dait a~H&~ (que Mahn donne dans ses paradigmes ')

mais i tonique s'explique par l'influence de t long

final latin (métaphonie).

3° p. sg. On rencontre aussi la forme o~H~,

mélange de la conjugaison forte et de la terminaison

des parfaits faibles 'M?;a~ MMf~.

De même, à la 3° p. plur., à côté de a~roM se

rencontre aguéron, forme faible.

FUTUR. aurai a););!

auras ~Mff'~

aura M~M.

La forme CMfM (i" p. sg.), fréquente dans les

dialectes modernes, existe aussi chez les troubadours

(rare). A la p. sg. une forme ara se rencontre

dans le roman de /aM/~ à la 2" p. pl. ~Mr~ peut

se réduire à att~ (~=

is) et aures. A la 3e pt. on

trouve aussi aM~K dans les dialectes où la 3'= pl. de

l'ind. prés. est a~M, au.

CONDITIONNEL I.

i. Gram § 364.

auria ~K' ~iw

axn'af Î <?M<'M~

<!t<y'M <7M?'

Page 358: Grammaire procençale.pdf

Mahn donne un exemple de auries, 2° p. sg., et il

yen a un de~M~-MM, pi., dans Boéce. Dans la langue

classique l'i et l'a ne se fondaient pas dans la même

syllabe; mais dès la fin du xn~ siècle cette fusion

commence à se produire et elle s'est développée dans

les dialectes modernes où elle a amené en général un

déplacement d'accent

personnes.

CONDITIONNEL II.

sur la finale, à toutes les

~gra a~M

a~ra~ f~Ta~

a~a a t~~K.

Ces formes viennent du plus-que-parfait latin

M~M~a(M) le développement de la gutturale entre

b et u s'explique comme pour le parfait M~M~,

~p'~M, ~ya comme dans les autres condition-

nels synthétiques le radical est le même que celui

de la 3e p. pl. du parfait a~ comme ~OM.

IMPERATIF. ~'<M aiatz.

Ce sont des formes du présent du subjonctif.

SuBjONCTtF. Présent.

aia a~w

aias ~M~

aia aian, aion.

~M représente habeam devenu (h)abiam, ayaWj

aya; aie (i" sg. et sg.) se rencontre dans G~a~

de ~o:M~o~.

Page 359: Grammaire procençale.pdf

SUBJONCTIF. Imparfait.

ag-!<~ a~!(~f')M

~MfJMJ' ~M.HC'

a~M~ a~M~~M, a~M~~OX.

On trouve aussi des formes en -essa, comme

~MM~a, aguessan, mais toutes ne sont pas attestées.

Au pluriel on rencontre les formes ar~, a<:j<

cf. ~nï p. 31 [.

INFINITIF. ~4~?', haver.

PART. PRÉS. ~4f~M~, avent.

PART. PASSÉ. ~t'M/, avuda (lat. vulg. *~M<MM)

plus fréquemment agut, aguda, avec radical du

parfait; ces formes peuvent se réduire a: a-fit, a-H~

a. fr. e-ü, e-iie.

AvER a un composé MENTAVER, MENTAURE (men-

tionner, citer) (lat. )M<'M~/M~r<')dont toutes les

formes ne se rencontrent pas d'ailleurs

IND. PRÈS. 1 K:M~H, 2? MM~ p). MM~t,

~M/t'?

PARF. Mentauc et wfMfai' sont donnés par Uc Fai-

dit (DdtM~ Proensals) MMMfa~~Mt se rencontre chez

les troubadours; cf. Mahn, ~y~, I,

PART. PASSÉ. Mentagut, ~MK<dM~M<,)KM/d';t~

i. Dans Gj'~a~ de Roussillon se trouvent des formes rares et

cuneuses comme c~Hï~ t sg-, o~, o~)ï~ sg tï~M 2 sg., ~~f~ sg.

2.~m<ttft)MrdansGfror<i<e~fKMfHon;a.fr.a~tMn<Hmf.

Comte de Poitiers, ~ff ~f~'f~)~ (~<<iM~r«rtine avec f~).

Page 360: Grammaire procençale.pdf

VERBES ISOLÉS

Nous donnons ci-dessou~ la liste des principaux

verbes qui se rattachent à la conjugaison forte.

Nous ne donnons que les temps principaux et, quandil n'y a pas d'irrégularité, la i" personne du sin-

gulier. Le radical du présent (indicatif et subjonctif)

présentant des anomalies dans quelques verbes, nous

donnerons pources verbes-là, les dinerentes personnes

de ces temps.

Enfin nous ferons remarquer que toutes les formes

ne sont pas attestées

ACENDRE (allumer). Parf. AZeis. Part. passé

~eCfM~t.t.

ENCENDRE. Ind. prés. Encent. Subj. prés. En-

cenda. Part. passé Eces.

AERDRE (attacher; lat. adhaerere). Ind. prés.

3. p. sg. aert et Parf. Aers. Part. passé Aers.

ARDRE (brûler, lat. ~n~n; pour ~r~~). Ind.

prés. ~M a~ a~ p. pl. ardon. Imparf. Ardia.

i. Pour tes formes difficiles nous avons pris nos exemples dans la

GrftMWfMffde Mahn et dans la C~o~tt~t'c d'Appel.D une manière gener.ilc, quand Il y a plusieurs formes pour le mcmc

t~rrips ou la même personne, la plus usuelle est rmse en tête, les for'ne!'

plus rires viennent ensuite quelaue'Ots elles sont mises entre paren-thèses. Enfin les plus rares ou les douteuses sont citées en note.

Le~formes smvies d'un potnt d'interrogation sont des formes que

lieu$ n'avons pas relevées dans lea texte%, maic qui sont très wamem-

blables.

Page 361: Grammaire procençale.pdf

Subj. prés. ~Ma. Parfait Ars, arsist, arst. Condi-

tionnel ~~Ya. Part. passé Ars, arsa.

AuciRE(tuer). Ind. prés. ~<tM, a«fM,~M<

atfe~m, ~Mft~~ (dMCMf~), «Mc~oM. Subj. prés. ~«e~a

et Metn'a. Parfait ~Hc~ 2''pi. NMCt.(~ pl. aMc~ron,

auciron. Subj. imparf. ~Mf~M.Part. passé Aucis.

Comme dans le verbe français occire il y a des

formes avec le radical terminé en et d'autres sans -f.

BENEziR, BEND]R (bénir). Ind. présent &M~r;

t pl. ~M~M (sur florir, conjugaison faible).

Parf. &K~, p. sg. forme de parfait fort (lat.

~?;~M) et benezic (faible avec métathese ~~t).

Imparfait du subjonctit ~~M<j pour benezis.

Subj. prés. &M~t~.

Part. passé..BfK~, -ida; benezeit, -et<a, ~ta<.i

BEURE. Ind. prés..Bt~t'&f, beu; ~t'<

bevon. Imparfait ~fM. Subj. prés. &M, bevas, etc.

Parfait (et ~~), beguist, bec; ~!<~M~ ~M~

begron. Imparf. subj. ~~MM. Futur Beurai. Condi-

tionnel I&MyM. Gond. II (B~~?). Part. prés. BK'

Part. passé ~<<<, -~a.

BRAIRE. Verbe défectif. Ind. prés. 3'' p. sg.

~t. Subj. prés. Braia.

BRUIRE. Verbe défectif (appartient à la conju-

gaison faible). Subj. prés..B~MM. Parfait 3" p. sg.

Page 362: Grammaire procençale.pdf

brui, brugi, ~nf~ (formes faibles). Part. près..8n<

~«jf~

CABER. Ind. prés. Cab, cabs-cabes, M&; M~'M,

ca~ cabon-cabo. Subj. prés. Capia (<~ lat. M~Mw).

Parfait Caup, caubist, etc. (comme MM/'). Subj.

imparf. Caupes. Part. passé Cabit, cabida. L'infinitif

se rencontre aussi sous la forme cabir.

Composés DECEBRE, PERCEBRE, RECEBRE lepar-

fait est en -ceup, le part. passé en -ceubut.

DECEBRE. -Ind. prés. Decep. Imparf. Decebia. Subj.

prés. ? Ne paraît pas attesté cf RECEBRE.

Parfait DfceM/), deceubist, </<M~ ~a'fM~M, deceu-

~a'~M~~û~j ou mieux ~x:<~roK (et quelquefois

~M~o~). Subj. imparf. Deceubes.

Futur Decebrai. Conditionnel Decebria. Cond. II ?

Part. prés. D~~M~. Part. passé D~M~Mt, -K~.

Les autres verbes en -cebre se conjuguent ainsi;

mais toutes les formes sont loin d'être attestées.

Signalons pour recebre les formes de l'imparfait

recebia et recepia et, au subj. prés., les formes de la

Ire p. pl. recebam et ~x/M'/Mw, l'une renvoyant à une

terminaison latine en -aw, 1 autre à une terminaison

en -iam

Signalons ennn parmi les composés le verbe

sotssEBRE (tirer, saisir, imaginer) « suscipere), avec

i.Cf.pourloutescesfor)nes:i\ïjh]),ftfn.66.

Page 363: Grammaire procençale.pdf

tes formes du participe passé soisseubut, soisseubuda, et

soiseuput (radical soiseup- du parfait). Autres formes:

suiscep (ind. pr. sg.) soisepchas (subj. pr. 2 sg.)

cf. Levy, S. W., soisebre.

CALER. Verbe impersonnel (falloir). Ind. prés.

Cal (et cau). Subj. prés. Ca/~M. Parfait Calc.

Imparf. subj. Calgues. Futur Calra, caldra. Cond. I.

Calria, caldria. Cond. II. Calgra. Part. passé Calgut.

Non ca~~ non chaler, ne pas se soucier, s'emploie

dans des formules comme les suivantes a non

chaler, tornar a non chaler, négliger, mépriser.

CAZER(CHAZER, CAER).

Ind. prés. 1~ p. ?,

2. COy, chai, cai, M pl. ca~'W, M. M~OK.

Imparfait Cazia. Subj. prés. Chaia, caia. Impératif

Chai, cai ?

Parf. 3. p. sg. ca~f et M~ p. pl. M~roK,

ca~~oM. Imparf. subj. Ca~. Cond. II. Ca~rd.

Fut. Cairai. Part. prés. C~M~. Part. passé Ca~M~,

ca~M~.

Composés DECHAZER-DESCAZER (ind. prés. p.

sg. dechai et deca dans n'At de Mons); ESCAZER,

MESCAZER.

CENHER. Ind. prés. Cenb. Imparf. Cf~'a.

Suj. prés. C~M~ Parfait Ceis (f et 3° p. sg.)

autres formes? Subj. imparf.C~~ ? Condit. II?

t. Autres formes (rares) ~t'~ (Girart de ~OMM~t) et M~.

Mahn, § 367, donne un exemple de KM~a 4 rime.

Page 364: Grammaire procençale.pdf

Part. passé Ceint; f~A, cench, fém. cencha.

Lescomposés EKTRECENHER, PRECENHER, RECENHER,

n'ont que des formes isolées.

CLAURE. Ind. prés. Clau (et c~M~ rare)

claus clau ~tM~nt, f/a~ f/aM.(OK. Imparf. C/<!M-

lia. Parfait. Claus. Subj. imparf. C/<!M~M. Condit. II ?

Futur Claurai. Cond. I. Clauria. Part. prés.

C~K~fM~. Part. passé Claus, clausa (clauzit, rare

~H~f/M~ est adjectif).

Composés: la plupart des composés, saufEKCLA.URE,

proviennent d'un type c/M! formé sur le latin

c~ doublet de f/aM~-s coNCLUiRE, parf. conclus,

part. passé conclus, part. prés.coMC/M~; DECLUiRE;

ENCLAURE (comme c/a: part. passé enclaus et

~c/~) ESCLAURE, EscLuiRE (ind. prés. 3e p. sg.

MC/K~ part. passe MC/MJ) RECLAURE, RECLUIRE

(part. passé ~e/OMj, reclus).

CoLRE. Ind. prés. Col, coli; cols col. Part. passé

Colt, cout. Part. prés. Co/ Les autres formes ne

paraissent pas attestées elles devraient être comme

celles de tolre. Imparf. colia; fut. <'o/ condit.

colria; parfait fo/c, co/~H'~?

CoNOissbR. –Ind. prés. C~/Mc, conM~; <'f'~[)<MM;

coouty, etc. Imparf. Conoissia. Subj. prés. CoMo~a, as,

a, etc. Parfait Conrc, co~He (et coMO~Mt, forme faible);

fOHO~HMt; coK~e; ccMC~M~y, rono~M~, coHC~Tt~. Subj.

Page 365: Grammaire procençale.pdf

imparf. Conogates. Condit. 11 Co~~M. Futur CoHOM-

serai. Cond. 1 Conoisseria. Part. présent Co~OMjfM~.

Part. passé Conogut, coKO~M~c.

Composés DESCOKOISSER, RECONOtsSER(comme

conoisser pour les temps qui sont attestés).

CORRE, CORRER. Ind. prés. Cor, co~ <;or~

eor~M, ~oy/ corron-corro. Imparf. Cor ria. Subj.

prés. Co/ra, as, a, etc. Impératif Cor coretz, coyT<

Parfait f et 2 ? j' p. sg. cors, fo~'c pl. cor-

~y-OK. Subj. imparfait ? Condit. II Coff~~ ? Futur

Corr~~etcorya: Part. présent. Correnz. Part. passé

Con~M~; correguda; CO~.

Composés DECORRE, ENCORRE, ESCORRE, RECORRE,

SOCORRE.

COSTRUIRE. Les formes sont rares. Ind. prés.

3 p. sg. coslrui ? pl. CO.!<n<<M, CO~/rM~ CO~~K~O?

Subj. prés. Co~~K~, co~frM~ (d'après ~f~M'a, ~y~M-

~a) ? Parfait Costrus.

DESTRUIRE. Les formes sont plus nombreuses.

Ind. prés. 3e p. sg. destrui, destru 2 pl. ~<rM~M,

~M~H~ ~M~'M~OK. Subj. prés. D~<fMM (et qqf.

d~/rMa), f/M/n~a. Parfait DM<;MM (~f~f<M?) Subj.

imparfait ? Condit. II ? Futur. DM<ff;ai. Part. pré-

l. M~hu, G)<tm., § ;~o, cite <'f<r<'ft!tt et <t<.orra (ce Jennt.rdatis

B. de Born, Gr., 1~8, 2o) autres formes occurreian(, pi.) et ~co~ï

(2 sg.); tbid.

2. M.t)m, Cet exemple est tiré des Leys <mor:.

Page 366: Grammaire procençale.pdf

sent D~~MM~, J~rM: Part. passé Desiruch, des-

~uc/ja; J~M~, destruida

CREISSER.-Ind. prés. C~,era'~M,c~M;<'r~w/t,

c~M~ creisson. Imparfait. Creissia. Subj. prés.

CrMM. Impér. Creis f/j~. Parfait i~ p. cric,

2° creguist (?), 3° c~c (les autres formes ne paraissent

pas attestées). Subj. imparf. Cregues. Futur Creisserai.

Cond. I. Creisseria. Part. prés. C~u~K~. Part. passé

Cregut.

DECEBRE. Cf. CABER.

DERGER. Cf. ERGER

DESTRENHER. Cf. EsTRENHER.

DEVER. Ind. prés. Df: deg (rare); ~/< ~M;

t&H; devem, cf~ devon. Imparf. DfM~. Subj. prés.

Deia, deias, etc. Parfait. D~(cf. M<~a, p. 311). Subj.

imparfait Degues. Cond. II Degra. Futur Df~rai.

Cond. 1 DfMfM. Part. passé Degut.

DiRE. – Ind. prés. D:c, ~M–J< (~ rare)

(~f'M, d~~M~, <ï;.(OM.Imparf. D~M (et ~~).

Subj. prés. Diga, as, a (aussi ~«!, as, a'); digarn,

~<t~ (et ~), digan. Impér. Di ~a~.

Parfait Dis (et J~t') dizist, dist (Chabaneau),

dissist (?) f/~ ~Wf'M (?), diron, ~f~o);.

i. Mahn, f&tW.même observation.

Page 367: Grammaire procençale.pdf

Sub. imparf. Disses, dissesses, disses, etc. Cond. II

Dira et disséra.

Futur Dirai. Cond. 1 Dt'rM. Part. prés. Dt'~K~.

Part. passé Dt<)~

Composes CONTRADIRE, DESDIRE, ESCONDIRE

toutes les formes de ces verbes ne sont pas attestées

MALDfRE a des formes plus nombreuses subj. prés.

M~Mt'~ et ~MM

DOLER. Ind. prés. Dol, duelh (dueill, duoill,

variantes orthographiques), dols, dol, etc. Imparf.

Dolia. Subj. prés. Do/Aa-~M~~a, as, a; ~o/~w,

~o~a~, dolhan-duelhan. Impér. Dol Jo~

Parfait DJ/c (et f.M~), ~~«Mt, Jo/e ~o/~M,

t/0/~M~ dolgron. Subj. imparf. Do/f. Condit. 11

Dolgra (?). Part. prés. Do/ Part. passé Do/

DozER (lat. docere), instruire. Futur, 3. p. sg.

~o~ra (Mahn, G~HW! § 302). Part. prés. D~

Part. pass. Dog, dug, dueit.

DulRS. Ind. prés. Duc-dui, ~K~M (?), ~Mt-~K~;

~M~'Ht, ~M~ ~M~oM. Imparf. D~M. Subj. prés.

Duga, as, a, etc. (Duia se rencontre dans les compo-

sés). Impératif (Dui jM~a<-( ?).

Parfait. Duis (f et 3. p. sg.), 2° p. ? ~MM~;M (?),

r. Autres formes dans Levy, S. )f. inf. ~t'r et peut-être <<<pr;

p~rf., p. sg. dMtt (M.thn, Ged., y!7, 6), p. pt. dieisson etf<t«tK)-M.

Page 368: Grammaire procençale.pdf

~M~, ~M~'roK. Subj. imparf. Duisses. Condit. H?

Futur Duirai et durai. Cond. t D~fM Part. prés.

D/<.(<'t7.(. Part. passé Duit; duch.

Composés ADUIRE, ADURRE, condit. I. aduria,

futur, a~Mf~t CONDUIRE, fut. rOM~Mt~t; ESDUIRE,

part. esduis.

EMPENHER. Ind. prés..E)K~K~, M~K~-SK~M~,

empenh, etc. 'Subj. prés. Empenha (et empenga), as,

a, etc. Parfait i~ p. sg..E~M", 2~? empeis,

3. pi. ~Mt/)~o~. Subj. imparf. Empeisses. Part. passé

~K~ÏM~ empench, MM~M&.

Composé ESPENHER, subj. prés. espenga, parf.

M~M(f~ap. Levy, ~'M/)/. W.).

EREBRE(EREBIR,

très rare). Usité surtout au

part. passé ~<t mais on trouve aussi le parfait

3. p. sg. ereup et le subj. prés. 3~ p. sg. erepchas 4.

(Sur ereubut, cf. Stronski, Elias de Barjols, p. 68.)

ERGER, ERZER 5 (élever). –Ind. prés. Efe, p. sg.

<'r/ Subj. prés..Ëf~t. Parfait Ers. Part. passé Ers.

Les autres formes ne paraissent pas attestées.

Composés: DERGER, lever (ind. prés. i" sg.

i. Il semble, d'âpres les composes, qu'on ait eu les deux formes ~H)!~ï'-

f~~t, ~Hr/t]-du~ t'<t. Oit trouve .tu rt~rf. p. sg. et p pi ~My~M~dans le poème d'Mf)Btir<; Levy, ~;<)/. s. v. DU~E.

2. Mabn, G~.t 1~0,0; G~w.8o.

C&. de Cfpt'ff)~. 8886, <Yf~~ (rime avec ~'j['~).

4. Levy, ~M/

5. Probablement aussi ~f~r~; Levy, ~H~)/. ERDRF.

Page 369: Grammaire procençale.pdf

sg. ~<r; subj. prés. derga parfait sg.

~fr.f; part. passé ders cf. ADERGER (élever),

subj.prés. aderga, part. passé aders ENDERGER

(même sens), subj. prés. enderga.

EsCODRE, ESCOTIR (lat. excutere, a. fr. ~C0!«f~;

secouer, agiter).-Ind. prés. i Escot, McotetMco~

Subj. prés. Escota. Parfait Escos. Pan. passé Escos,

escossa.

Un futur M<<ïM, Ch. de la CnKMM~, 2566,

renvoie à un infinitif escodir Levy, ~M/ ?'

ESCODRE.

ComposésRESCODRE (déiivrer), p. pl. du

parfait fM~OK, Ch. de la Croisade, v. 2687, Levy,

Suppl. part. passé rescos, rescossa SECODRE,

socoDRE (secouer), ind. prés. p. sg. secot parfait

3° sg. socos (et secodet, forme faible) part. passé socos.

Impératif 6'<co~. Futur Socodrai.

EscoNCRE (lat. *excondere pour abscondere, cacher).

– Ind. prés. Escon, escons, &!fOM escondem, etc.

Subj. prés. Esconda. Parfait Escos (et escoiidet, parfait

faible, dans la Vie de Saint Honorat). Part. passé

Escost et MCfM~<

Composé: RESCONDRE, mêmes formes; part. passé

rescos, rescost, rescondut.

i. Rime a~ec ~o~ dans G. Riquier, ~p; Levy, ~M~ESCOTIR.

2. Autre )n<ininf<tcmAr; cf. Levy, Suppl. W., rsroNDEE.

Page 370: Grammaire procençale.pdf

EscptURE '.– Ind. prés. Escriu, escrius-escrives,

MCfM; escrivem, etc. Subj. prés. Escriva. Impératif

Rcn'M.

Parfait ~r: et c.~yK~. Part. passé .E'.i'cn'r/~ escrig;

escrit MCr:M~ Mf;H~

ESPANDRE, ESPANDIR; cf. verbes faibles. Peu inté-

ressant.

ESPARGER, ESPARZER (lat. spargere, répandre). –

Ind. prés. Esparc, esparges, etc. Subj. prés. jE'a.

Parfait Espars. Part. passé Espars, esparsa. Futur

Esparserai.

EspEREtssER, EspREissER(révei!)er). Impér. 2° p.

sg. espreisses; subj. imp~rf. p. plur. <K/)~MM.MM.

Parf. 3e p. sg. esprec et ~<' (rime avec sentic) et

M~nc esperec ? (P. Raimon, Pos ff~< ~o~c~.)

ESTENHER (lat. exstinguere, éteindre). Ind. prés.

Estenh, et estenc, estenhs-estenhes, ~~H~,etc. Subj. prés.

Estenha et estenga. Parfait Esteis. Part. passé Esteint,

esteinh; esteins

EsTRENHER()at.n' étreindre).–Ind. prés.

.p~MC et &i?fM~, M~M~w:/)M, estrenh, etc. Subj.

prés. Z~~M/M et estrenga. Parfait 7;M\ Part. passé

i. Autres formes e~t'f<? et ~f'r, Levy. Suppi. ~RSCRTURE.

2. Toutes ces formes d'après Levy, Suppl. W., ES~EK~ssER.

}. Sur certaines confusions qui se sontprodmtes

entre tes formes de

ce verbe et celles de M/ë~~f, cf. Ma!m, f~M § ~8~ Rem. et T.evy,

~M~ ESTti~HER.

Page 371: Grammaire procençale.pdf

&~M't, M<~ (M/a, ~y/~e~). DESTRENHER même

conjugaison pour les formes attestées.

ExERCiR (lat. *< pour&Mm'ye).– Rare. p.

sg. ind. prés. ~.wrcM; subj. prés. ~p. sg. e~fCMea.

FAIRE, FAR (lat. /tïce~, faire).– Ind. prés..Fù~,

~:M,~c; 2 3 ~a<, ya; pl. ~M,/a!M (et

/aym) /a! (réduit quelquefois à ~M; ~a~ est

d'ailleurs rare) /aK, /aMM. Imparfait f~a. Subj.

près..Fa.f.M et~~a, /a.fM~ 3 /aj-M, ya~ (/ae~j ainsi

qu'à la t" p. sg., rare) pl. ~~M, ~M~a~~

~i'~an-aM (/a~OM). Impératif Fai, ~M'~

Parfait FM, cf. !Mpra, p. ~03. Subj. impaif.

et part. passé, !& Condit. IIT~ya.

Futur F~fd')' /a~M,f<faM (/d!~dM,

rare). Condit. 1 ~WM.

Part. présent F~K~. Part. passé /'< ~af~, /<it~,

/a/j ya!a, /ac/

Composés en -FAiRE, -FAK DESFAIRE, FORFAIRE-

FORFAR-FORSFAR (parf. 1 Sg. ~0~, 3 Sg. ~0; pi.

~b/~M'OH). Composés en -FfRE CONFIRE (parfait, sg.

CO~) DESCOFUŒ, DESCOFIR (parf. Sg. ~CO~J)

ESCONFIRE, ESCOFIR, tuer (parf. 3 Sg. Mf-O~f).

FENHER (lat. ~M~e, feindre).– Ind. prés. fe~,

I. Ft~dans G!rar/~ ~K~t/~M, 68~6, et fMfa&rtjj, ~62,ap. Mahn,Gram., § ~86.

2. ~<d~in.G~<7'~<Mit//f~,M.ihn, Gr~M.

Page 372: Grammaire procençale.pdf

jenhs, ~K~, fenhem, etc. Imparf. Fenbia, -feignia. Subj.

près. Fenha, feigna, et aussi ~K~t. Impérat. ~M~;

~M~

Parfait Feis. Subj. impa)f. Feisses.

Futur Fenherai. Condit. I. Fenheria. Part. prés.

f~M/MM~, ~t'~K~M~. Part. passé F~~ ~Mf~e~ fins,

rare, mais atteste à la rime'. 1.

FOIRE (et ruDiR) (lat. ~o~?~ fouir, bêcher). –

lnd. prés. 3 p. sg. yo et~jM" /o~w, /o~, ~on.

Imparf./b~'a(?).Subj. prés. Fo~(?). Parfait Fos(?).

Subj. imparfait Fosses. Pan. passé Fos, fossa.

FRANHER (tat. frangere, briser). Ind. prés.

Fraing-franh, ~M~MM, ~M~ franhem, etc.

Imparfait Franhia. Subj. prés. FraM/M-M~; etc.

Parfait Frais (et ~M~t, forme faible rare)

fraissist (?), frais; etc. Subj. imparf. Fraisses.

Futur Franherai. Condit. Franheria. Part. prés.

F~M~M.(. Part. passé Frait /f~ j~

Composes AFRANHER, DEFRANHER, EFFRANHER

(subj. prés. efranha et efranga), ENFRANHER(parfait

sg. enfrec dans Girart de ~OM~<7~ 8~~),

Aintu~eu de Sescas, ap. Levy, &t~. 0' DL~ett~t-

coni.truit )'attrtbut avec le cas-sujet et. Levy, fM., qni ren\0te :v

Stimming, B. de ~rx, i** éd., I, 6, Rem.

2. Levy, Suppl. W., romt.

Autre IIIfil1ltlffrangir (rare).

4. Et~<tn~i? Cf. injra le composé ~fftti~r.

M~hn, Gram., ;88.

Page 373: Grammaire procençale.pdf

REFRANHER et REt-'RINHER (ind. prés. 3 sg. refrinh,

3 pt. fe/n'M~cH), SOFRANHER (subj. prés. sofranha,

parf. sofrais. Cond. II sofranhera).

FuGiR, REFUGiR.– Ind. près. i" p. sg. refui,

3' refug.

JAZER (lat. jacere, gésir, coucher). Ind. prés.

3" p. sg. /a~a< pi. /a~M, /a~ /a~OM. Imparf.

Jazia. Subj. prés. lassa (et /a~a").Parfait jaguist, etc.; pt. /~fo/ Subj.

imparf.<M; 2 pl. /o~MM.f~ et /a~~ (cf. o~MM~

a~ MM~My~-j'aK~). Cond. II /~a. Futur

/<a'~a' Cond. I/a~M. Part. prés. /a~M~. Part.

passé/a~. Composé (part. passé), M~

Jo\HER (lat. /t<M~ï, joindre).- Ind. prés. /oK~, e,

;'OK~o)!)M (?), jonh. Imparf. /on~M (?). Subj. prés.

/OM&~ /M~)M (jonga ?)

Parfait Jois, /on~ (3 sg. juys, R. de Vaqueiras-t).

Subj. imparf. Joisses (?).

Part. prés. /o~fMy. Part. passé /o!M< fém. jointa,

joincha, /MC~f<

LEZER (lat. K~rf, être permis impersonnel).–

Ind. prés. sg. Imparfait Z.~M. Subj. prés.

i. Autres formes jasel (~~ paraitune sunpïe vamnte ortliogrs-

phique),~<t~'r (rare).2.

Levy, IV, 24~.Autres formes /otn~onc et /'Mn~.

4 Levy, ~~)/. W., JONHER.5.Autres formes ley et le cf.

Levy,S. LEZER.

Page 374: Grammaire procençale.pdf

T~tt (et lega). Parfait 7.6e (et lic). Sub). imparf.

~~< Futur Z~f~. Pan. passé L~Mt, leguda.

MANER. Cf. REMANER.

METRE (lat. mittere, mettre). Ind. prés. M~,

M;f~ M~; m~m, etc. Imparf. Mf/M. Sub]. prés.

A'fs<a, as, a. Impér. Met; MM~

Parfait. Mis, o~Mf, mes; ~t~ w& p).

M/f~fc~ Mt~rc, M<nM, MM~JffH. Subj. imparf. M~M.

Condit. II (?).

Futur Metrai. Condit. 1 M~?'M. Part. passé Mes,

MMM, ~M~ (et mêmem~a).

ComposésCOMETRE (confier même conjugaison

que le simple, ainsi que les suivants) ESCOMETRE

(attaquer) DEMETRE ESDEMETRE (abandonner; part.

passé, esdemes, M~MM.<'a) ENTREMETRE; PROMETRE

(parfait, I-~Sg. promes, 2 sg. /!fOMM~(); REMETRE;

SOSMETRE TRAMETRE(parf. 1-~ sg. f~~tM, 2 Sg.

<raMMMt; part. passé ~'a;M et fy~MMttf dans Girart

~~OK~OM,z).0~2).

MOLRE (lat. MO~, moudre). Ind. prés. 3 sg.

MO/. Parfait Molc, ~~MMt(?). Subj. imparf. Afo/~tM.

Part. passé Molut; M0t<< Mo~Mt ne paraît pas

attesté.

MoLXER ()at. MtK/ traire). Ind. prés. 3 sg.

Mo~~ et mous Parfait M~. Part. passé Mc7.f.

t. Rimant avec dous, Daude de Pradas, Autels C~m~f!, 6o< .<p.

Levy, MOLZER.

Page 375: Grammaire procençale.pdf

MORDRE (lat. Mor~ mordre) est un verbe à

parfait faible, mais Hugues Faidit donne le parfait

MOf~ et le composé comordre fait au parfait co~o~

MovER, MOURE (lat. Mi0t/ mouvoir). Ind.

prés. Mou 3, ~;oM~-«)OfM, mou, mot~M, etc. Imparf.

Movia. Subj. prés. MoM-MM~a, as, a; movam,

7Mtf<!< «<OfaM-;M!«T<<K.Impér. Mou.

Parfait Mp~ MM~ (et ;/M~K<, forme faible), w~M~~

MOt; MM~roM. Subj. imparf. Mogues. Condit. II

M~ra.

Futur. MoHr~. Condit. 1 Mouria. Part. prés.

Mo'MM~. Part. passé Mogut.

ComposésESMOURE (remuer; part. passé esmogut,

Mwo~Ma'a); ESCOMOVER, ESCOMOURE (émouvoir; parf.

M~OMûc part. passé ~'o?/MM~t et McoMa~M<)

REMOVER, REMOURE (remuer; part. passé f<'MO~);

SOMOVER et SOTZMOVER.

NozER 4(lat. nocere, nuire). Ind. prés. i sg.

2 sg? Mo~ Mop'M, KO~ MO~OM? Subj. prés. No~a

(KOM, nueia). Parfait A~c. Subj. imparf. Nogues.

Futur No~K. Condit. I M'~rM. Cond. II A~ ?

Part. prés. No~K~. Part. passé Nogut.

i. Ed. Guessard, p.2. Cf. les dérives comorsa, fomort<tr.

Aftn; Appc), Cjtr., 42', v. Aatreb torine! d'mËnttif mm'rc.MM~,

MaH''c, tM<t&

4. Un exempte de notre dans Le\y, S. NOZOR.

Gfa~fMd~e ~t~~j~{W~«/. 1. 15

Page 376: Grammaire procençale.pdf

ONHER (lat. MK~f< oindre). Ind. prés. Onh,

OM~-OM~M, onh; etc. Subj. prés. Onha? Impér. Onh?,

û~ Parfait Ois Futur Onherai. Part. passé Oint,

onh.

PAtssER (lat. ~a~)f, paître). Ind. prés. i Pasc,

2 pais-paisses? 3 pais, etc. Imparf. Paissia. Subj. prés.

Pasca. Imper..P~'j- ?

Parfait Pac; on trouve aussi une forme faible i sg.

~~MM',2pi.~a~M~. Subj. imparf.P~MMCondit. II

Po~ra(et /My.H~ dans Appel, Chr., 77, 36, P. Car-

denal). Futur Paisserai. Condit. 1 Paisseria ? Part.

prés. Pa:.H~. Part. passé Pa~ et pascut.

PARCER(lat. parcere, pardonner).-Ind. prés.Pa~c,

pars, partz-pars. Subj. prés..P~M Parfait Pars.

Subj. imparf. Parces. Part. prés. P~-c~. Part. passé

Pars.

PAREISSER (lat. parescere, paraître). Ind. prés.

Pa<&fc, pareisses ?, pareis ~rc~Mt, e~, eisson. Subj.

prés. Paresca. Les-autres temps se confondent avec

ceux de~w~.

PARER (lat. parere, a. fr. paroir).- Ind. prés. 3 sg.

par; 3 pl. paron. Subj. prés. Paira? (non attesté).

Parfait. 3 sg. /M~c; 3 pl. paregron. Subj. imparf.

Paregues. Condit. II P~a.

I. Hugues Faidn, éd. Guessard, p. 2~, donne en même temps/wc'M=-

~J~JA~.2. Cf. Appel, ProT. Cbr., n" 107, Rem.

Page 377: Grammaire procençale.pdf

Futur. P~~a. Cond. 1 Parria. Part. prés. Pa~K~.

Part. passé Paregut.

Composés AppARER (parfait, 3 sg. a!e (quel-

quefois e ouvert, comme pour ~a~c) subj. imparf.

3 sg. ~W~MM); COMPARER DESPARER.

PENHhp (lat. pingere, peindre).- Ind. prés. Penh,

~eK~f- penh, etc. Subj. prés. Penha ? Parfait

Peis Subj. imparf. Peinses ? Part. passé Peint, ~?!

fém. pencha.

Composés DEPENHER (parf. 2 sg. ~~u)

EMPENHER.

PLANHER (tat. ~/aM~ plaindre). Ind. prés.

P/aM/j-Ke, ~/f!M~ ~M~. Imparf. Planhia. Subj.

prés. Planha et planga.

Parfait Plais (et /]Ja!'M)?. Il a existé sans doute un

parfait faib)e~M~H;, si on en juge par les imparfaits

du subjonctif ~Mgw.i', /a:'M~HM, qui sont attestés 3.

Parf. 3 pl. plaisson et plaihnson 4. Subj. imparf.

Plaisses (et ~/<M~MM, cf. ~M~~).

Condit. 1 Plagneria. Part. prés. P/M~. Part.

passé Plaint, ~M~.

ComposéCOMPLANHER.

i. Peut-être peins (donné par Diez) d'après <m/'<'mMM, Mahn, Ge~

?9! 3-

2. P~fïK~, M~hn, Gram., § 2 pl.n~ t'

}. Mahn, Gram., t'~f~.

4. Appel, Pfc~. C~r.,6~, G. de Borne)! mats le texte n'est passûr on attend un imparfait. Kolsen admet ~~OH d.tns le texte.

Page 378: Grammaire procençale.pdf

PLAZER, PLAIRE (lat. placere, plaire). Ind. prés.

3 sg. p/a~, plai 3 pl. ~~OK. Imparf. P/a~M. Subj.

près. P~a, plaza et plaia. Impér. P~a~~ ?

Parfait. Plac, plaguist, plac /)/a~«fM, ~~M~,

plagron. Subj. imparf. Plagues. Cond. II Plagra

Futur Plairai et /)/a~ra!. Condit. 1 Plairia et pla-

zeria. Part. prés. P/a~fM~. Part. passé P/~Mf.

Composé DESPLAZER

PLOURE (lat. *~M'~ pour~/Mf~, pteuvoir).–Ind.

prés. 3 sg. P/OM 3 pl. ~MW!. Imparf. Plovia. Subj.

prés. P/K~M. Parfait Plpc. Part. passé Plogut.

PODER (lat. *potére pour posse, pouvoir). Ind.

prés. i PM' ~j /'MMf, pM~c 2 potz, 3 pot p].

podem, podetz, podon. Imparf. Po~M. Subj. prés.

1 Posca, pusca, ~<MM, /'MJ'M 2 poscas, puscas, puescas,

etc.; 3 posca, ~«yM, ~MO~cd, ~«Mfo pl. /'oj'M)H-<a~,

poscatz-puscatz, poscan, ~M~MM, puescan, puoscan.

Parfait. Ppc poguist, etc. Subj. imparf. Pogues,

poguesses ~) etc. Condit. II Pp~ as, a.

Futur PoJ/'a<, poirai. Condit. I Podria, poiria. Part.

passé Pogut.

î. Uneautre forme ~/fi~ft, Appt.l,P~ot'. C/j~ 12~, ~(L~f~NM~)

est un futur.2..PtMïHm ét~tt devenu ~o~-j~w, ~oc-ïKM et par métathcse /'o~w.

d'où~MC ou, avec diphtongaison, /'a<Mf-HC.Autres formes de la î" p. sg ~uoc, ~'t~c,~<ot'eet et pogui, forme

fatbte.Au pluriel /j<jf~N<. pocset, se rencontrent .1 côte des formes pknies.

Page 379: Grammaire procençale.pdf

PoNHER (lat. pungere, a. fr. poindre, piquer).

Ind. prés. Ponh, ponhs, ~o~ Imparfait Ponhia. Subj.

prés. Ponha et ponga. Parfait Pois et poins. Subj.

imparf. PoMM<M? Poisses ?

Futur Ponherai ? Cond. 1 Ponheria ? Impératif

Ponh ?

Part. prés. PoK~M~. Part. passé Point, ponh, ponhs.

PoNRE, PpNDRE (lat. ponere, poser). Ind. prés.

i sg. ponc ? 2 pons 3 pon pl. ponem ? Subj. prés.

Ponga et pona. Parfait Pos. Part. passé Post.

Les principaux composés sont: ApONDRE (subj.

prés. aponga, parf. apos, part. passé apost, aposta);

COMPONDRE; DESPONDRE (subj. prés. despona, parf.

(fMpO~);ESPONDRE (parf. espos)

OPPONRE(subj.

oppona) REPONRE, REBONRE, REBONDRE, ensevelir

(subj. prés. repona, part. passé rebost).

PREMER (lat. premere, a. fr. preindre). Ind. prés.

Prem, /)~< ~)~M ~n'M~t, ~~w~, premon. Imparf.

P~M'a. Subj. prés. P/MM? Parfait Pn'M.f. Part. passé

Prems, preins (et ~)~)MMf,~M~). Composés: ËMPRE-

MER, parf. sg. ~M~~M

PRENDRE, PENRE, PRENER (lat. prehendere, prendre).

– Ind. prés. PyMf-~M, prens-prendes, pren /)~M<wt-

prendem, /'rfM~n~ ~~Kon-M~OM Imparf.

Paraît plutôt se rattacher tm~rm~rt.

2. Les formes avec le radical prend- sont plus fréquentes.

Page 380: Grammaire procençale.pdf

Prenia, prendia. Subj. prés. Prenda, prenga, prena.

Imper. Pren ~M~)~Mf/

Parf. P)~, cf. supra, p. ~o;. Subj. imp. P~M.

Cond. II P~a! (<M.).

Futur Prendrai, penrai. Cond. 1 prendria, penria.

Part. prés. Prf~~(/)rgn~). Part. passé Pres (/)?'M,

plus rare).

Composes: ApRENDRE(sub). prés. a~en~a,H~;

pari. i sg. < ~'c~ formes faibles dans P. de

Corbian')

EMPRENDRE (parf. ~M~r~, part. passé

empreset f~))M); PERPRENDRE (subj. prés. perprenga,

parf. perpres) REPRENDRE, REPENRE (subj. prés.

reprenda, parf. ;M), etc.

QUERRE, Q.UER!R (Q.UERER) (lat. vulg. ~M~n~, a. fr.

querre). Ind. prés. ~ttMr-~r", ~M~, ~«~Mfr,

~«e/'f~t, ~!<~r~, que/on, ~HM~o):. Imparf. <«r!a. Subj.

prés. )~M! quiera, quieira. Impér. 2 pl. (~M~

Parfait ~MM (qttezi et quiZi, formes faibles, rares),

~MM~ yM~M.~M~~? queiron ? Subj. imparf.

~t«'~M. Condit. II ~M~f~ (d'après le parfait ques)

et aussi ~Mfr< d'après un parfait 3 sg. ~M~c de

t/M~r~.

t. Mahn, Grarn., C qoo. Autre snbj. apreigna, ibid.

2. j~t~ft, Arn. D'unet, X, 22 Levy, S. QUEHRE. ~~nr a donné le

parf. sg. ~~f; i] existe ansst un innnmf ~M~ parf. sg. ~t~t,

imparf. du sub]. } sg.~M~n Levy, !&

j~H~se trouve également.

4. Mahn, Gram., § 402.

Page 381: Grammaire procençale.pdf

Futur <9<M?r<M (et ~m! '). Condit. 1 ~~enM.

Part. prés. <~Hfrf~. Part. passé ~«~a; quis,

~!t~; quist, ~!«~

Composés CONQUERRE, CONQUERIR (parf. 1 Sg.

conquis, sg. coK~KM (et conquis) 3, part. passé eo)!-

ques, conquis, fOM~KM~, fut. COM~M~a!); ENQUERRE

(parf. enquis, ~MM (~Hcn'r, forme faible); cond. II

enquesira dans Marcabrun (à la rime) REQUERRE,

REQ.UERIR (part. passé requist).

RAIRE (tat. radere, a. fr. raire, raser). -Ind. prés.

3 sg. ~K, pl. razem, etc. Subj. prés. jR~a. 1m-

pérat. Ras. Parfait 3 sg. rais, M. Futur Rairai.

Part. prés. 7?a~K~. Part. passé Ras, f~

REMANER, REMANIR, REMANRE, REMANDRE 4(lat.

~M~tM~, a. fr. remanoir, rester). Ind. prés. ~a-

manh, r<MMM!-r~M~, etc. Imparf. ~~MMMM. Subj.

prés. Remanha 5. Imper..R~M; f~MKe~ ?

Parfait Remas, remazist, r~M~; ~~a~Mt,

ffMa~)on-;MM~oM(~Md!'fOM, dansGirartdeRoussillon),

Subj. imparf. ~M~M. Condit. II ?

Futur .K~KM~a:, MMOM~a't. Condit. 1 Remanria.

Part. prés. ~<aK~M~. Part. passé .R~M~ et ~ma~.

f. Levy, S. ~QUEPRE.

2. ~M~'< (de ~<r) et ~H~M~ dans Girart de Roussillon.

Autres formes, rares conquerrec, conquerri Mahn, Gram., §~02.4. Le préfixe se présente souvent sous )a forme ro- (romaner). Formes

gasconnes ar~n~r, armader; Levy, ~REMA\ER.

5. Un exemple de remanga, Levy, t~

Page 382: Grammaire procençale.pdf

MANER peu de formes à citer ind. prés. 3 sg.

man. PERMANER impér. 2 pL~M~K~.

RESPONDRE (lat. respondere, répondre). Ind.

prés. Respon, respondes, etc. Subj. prés. Responda.

Impér. 2 pl. RespondetZ. Parfait .R~M~ forme faible;

3 sg. tespos Subj. imparf. Respondes Cond. 11

~OK~ra ? Part. passé ~.f~, respost; respondut.

REZEMER, REEMBRE (lat. redimere, acheter). Autres

formes de l'infinitif ~~Mf, ~~Mf, ~er, ~gM~

~'MMf, etc. Ind. prés. (toutes les formes ne sont

pas attestées) t r~tN-mt, 2 f~~M, f~nt

pl. ~<;w~tK, )-~MOH. Imparf. &~M:a. Subj.

prés. ~~tK~. Impératif ~~M.

Parfait (mixte). Formes faibles r sg. rezemei, sg.

f~w~?]. reiemeron. Formes fortes i sg. f~fM!~?;

2 ~~M:t 3 redems (et rems, qui se rattache à

~Mfr); 3 pl. r~K~M 4. Subj. imparf.MM

Part. passé ~~H~; f<K«t. t.

RIRE, RIR, REIRE (rare) (lat. /)df~, rire).–

Ind. prés..? P, ris, ri W~m, etc. Imparf. ~Mt.

Subj. prés. Ria. Parf. 3 p. sg. ris. Futur Rirai.

Condit. 1 Riria. Part. prés. ~<~H.(. Part. passé Ris.

ï. Formes faibles: sg. re~tJM~ ) pl. ~cKf~roK.2. 7?~~CJM, ) sg. dans F~tMfytfa, 2~}~; Levy, S. KESPOMDRE

(aV2C le Sens de currespondre).

3. Mahn, Werke,II, tjS (P. Cardenal); ap. Levy. MZEMLK.

4. Mahn. G~o~H., § 352, t. Cf. encore f~HM parf., et fffm~, Levy,S. IV., ibid.

Levy, /f['. sign.

Page 383: Grammaire procençale.pdf

RoiRE (lat. rodere, ronger). Ind. près.' 3 sg.

ro; pl. rozem-roem, roZeIZ, roen. Subj. prés.

Parfait 1-3 sg. Ros. Part. prés. ro~M~. Part. passé

-Rû~fO~.

SABER (lat. *sapére pour savoir). -Ind. prés.

Sai, sabs-sabes, sap-sab; sabem, ~a~ sabon. Imparf.

Sabia. Subj. prés..Sa~M, as, a, etc., et sapia, as, a,

etc. Impér. Sapchas, Parfait et temps déri-

vés cf. supra, p. 308.

Futur Sabrai (.MM~-M, rare). Condit. I Sabria.

Part. prés. ~a~M~.Part. passé Saubut ~M~

SEZER, SEiRE, SEziR (lat. sedere, seoir). Ind.

prés. i sg. set (d'après asset ') et seti 2, 3 sg. seu,

sieu 3 pi..K~M, ~~f~, ~~on. Imparf. ~M. Subj.

prés. ~a? Imper. 2 pl. ~f~.(.

Parfait 3 sg. sec, sis 4. Cond. II ~M ?

Futur Seirai. Condit. 1 ~'M ? Part. prés. -S~K~.

Part. passé ~K~.

Composé ASSEZER, ASSIRE (parf. 3 sg. assec, assic,

et assis, part. passé <a~M~j asses-asseza; assegut).

SoLER (lat. solere, a. fr. souloir, avoir coutume).-

Ce verbe est défectif; on ne rencontre guère, en

i. Appel, PnTf. Chr., p. xxxY;n.

2. D'après Diez et Mahn, Gro~ § ~08.

~.AppeIetMahn~t~t't~.Seis a la rjme dans Guiraut d'Espanha, ~'<fM en P~tfor, 40. Mais

Je.tnroy rattache cette forme at<n~r(~fmt;HM, 1916, p. 319).

Page 384: Grammaire procençale.pdf

dehors de l'infinitif, que les formes du présent et de

l'imparfait de l'indicatif. Ind. prés. ~tM/ suolh, sols,

sol etc. Imparf. ~o/M.

SoLVERj SOLVRE (tat..m/M'<f, ré-soudre). Ind.

près. 5'o~! (d'après absolvi), sols, sol; ~o~M, etc.

Imparf. Solvia. Subj. prés..So/M? Impér. ~o/?

~O/M~.

Parfait Sols. Subj. imparf. Solses (et aussi solves,

sur le radical du présent). Condit. II ~o/fe~ (même

observation). Futur Solverai. Part. passé .Mt-Mt~

(fëm. souta), MM~; ~o~

Composés ABSOLVER, ASSOLVRE (parf. assols,

absols; mais subj. imparf. absolves, au lieu de absolses,

part. passé absolt-absout).

SOMONDRE, SOMONÉR, SOMONIR(lat. submonere, a.

fr..Kwon~, avertir). Ind. prés. 5'OMC, M~M~y, ~o-

~MM, etc. Subj. prés. ~oMMH~, .tOMo~t et ~o«M)M.

Parfait ~OMO~. Part. passé ~'0);MJ, ~OKO~f.

SoRGER, SORZER, soRZip (lat. surgere, fr. sourdre).

Ind. prés. i sg. sors, 3 sg. M~f~o~; p!. A'~nH,

et sorzon. Subj. prés. Sorja; pl. M~M.

Parfait i sg. ~o~< (forme faible) (2 sorzis, ~ot~~?)

3 sg. sors; pt. Mf~'OK. Subj. imparf. ? Condit.

11 .So~.M~ d'après fM~o~M~. Futur ~'o~a:? Part.

passé Sors, jo~M.

1. Hugues Fatdtt, M. Guessard, p. 54.

Page 385: Grammaire procençale.pdf

Composé RESORGER, RESSORZIR (ind. prés. i sg.

resors, 3 sg. ~Mor~, 3 pl. ~jOf~oK parfait ressors et

ressorsi, 3 sg. fMJOf~, 2 pl. ressorzis, de fM~Of~'f;

cond. II n~o~M; part. passé ~~or~; ~MOf~).

TANHER (lat. tangere, toucher). Se conjugue

comme franher, /)~K~f parf. tais; subj. impa.rf.

laisses Condit. II ~t'a:

Composés ÂTANHEB et ATENHER (parf. atais et

ateis); PERTANHER (subj. prés. pertanha, etc.).

TAZER(autres

formes TAISSER, TAIRE, TAIZIR) (tat.

ta'f~, taire). Ind. prés. i <a<.(, 2 <<? 3 tai

pl. <a~m, etc. Imparf. 7a.(M. Subj. prés. Taissa 3.

Impér. Tas 4.

Parfait T'~K.i' (peut-être aussi ~fj d'après Diez).

Subj. imparfait Taisses. Condit. II?

Futur Tairai. Condit. I Tairia. Part. prés. To~

Part. passé Ta!~ (d'un in6nitlf~).

TEISSER (lat. <f~r< a. fr. tistre, tisser). Ind.

prés. Teis, teisses, teis, etc. Imparf. Teissia ? Subj.

prés. Teissa ? ou tesca ? Parfait, formes fortes et faibles.

t. Trnanis, cité par D~ez, Grarn. der rom. Spracbtn, 5· éd., p. 559,

Rem. i, doit se rattacher à un parfait faible tangui.

2. G. t<iqmer, PfarF, p. 202 rime avec vera.

3. D'âpres Diez; taia dans Lanfranc Cigala, Mahn, ~f~, III, 129,

dans une série de rimes en -aia.

4 L'exemple est de Peire Vidai, r<tf< tm fOfaK, mais ]e texte n'est

pas s'if. Raynouard (Lex. ~ow., taxer) lit las ce qui pourrait bien

être la vraie leçon.

Page 386: Grammaire procençale.pdf

i sg. teis (forte), sg. teissei et 3 sg. teisset (faibles).

Part.passé r'M,a;fMCMf,MM<

TENDRE appartient à la conjugaison faible cepen-

dant on a le parfait 1 et un participe passé tes à

côté du régulier <f~M<.

ÏENER, TENIR (forme plus rare) (lat. /f)M/'f, tenir).

– Ind. prés. Tenc-tenb, tM~M~, ffK <e;MM, etc.

Imparf. Tenia. Subj. prés. Tenha, tenga (~K~M~)j as,

a; pl. tengant, <CM~a~K-~K~<!M. Impér. T~M;

Parfait TY~ 4, ~M~< ~M~ /fM~w, /~M~M~,

tengron. Subj. imparf. Tengues; au pluriel, 2 p., on

trouve quelquefois ~HM~ pour ~<c~~<~ (cf. saber,

aver). Condit. 11 Tengra

Futur Tenrai, ~Kt/ Condit. 1 T~M, ~H~na.

Part. prés. Z~;M.(. Part. passé T~

Composés (se conjuguent comme/fM~) ATTENER,

CAPTENER (formes nombreuses), CONTLNhR,DETENER,

MANTENER, PARTENER, RETENER, SOSTENER.

TENHER (lat. tingere, teindre). Ind. prés. 'T~.

Subj. prés. T~/M. Parfait Teis. Part. passé Teint,

tenh; tenhs.

1. Peut-être aussi /M/U/, qui renverrait a une forme *t~m. Cf.

M.thu.Gft!m.,S4!

2.M.)hn,GreMt.n;cf.<M.,§~tu.Un exemple de tey, à la rime, dans Marcabrun, At/o/t~~m.Et forme faible ~M~.

5.Réduttque]quefotbA~c.

Page 387: Grammaire procençale.pdf

TERGER,TERZER (lat. ~< a. fr. terdre, nettoyer).

Ind. prés. i sg. ~c-<Mf~, 3 sg. ters, <M~. Subj.

prés. Terga. Impér. 7~'f~ Parfait T~ Part.

passé Ters.

Composés ABSTERGER, ESThRGER-ESTERZER (même

conjugaison pour les formes attestées).

ToLRE (lat. tollere, enlever). Ind. prés. r sg.

/M~-h<0~0/-<0/t; 2 Sg. tols-toles; Sg. toI; pl. tf/~M,

etc. Impér. Tolia. Subj. prés. Tuelha-tola, as, a; pl.

<o//MM, ~o~a~, tuelhan-tolan. Impér. TM, toletz.

Parfait Tolc (et ~~M, forme faible), tolguist, /oJe;

&)~Mf)K, tolguetz, tolgron. Sub). imparf. Tolgues.

Condit. 11 To/~a.

Futur To~~M. Condit. 1 Tolria. Part. prés. To/f~.

Part. passé Tolt, tout; tolgut.

ComposéDESTOLRE (détourner), parf. i sg. des-

tolgui ESTOLRE, TKASTOLRE (peu usités).

TORSER (lat. torquere, tordre). Ind. prés. i sg.

<or.(?; 2 torses (d'après ~o~M);~ tcr~; pl. for~M,

on ? Sub]. prés. Torsa. Impér, 2 pl. TorM~ ? (d'a-

près MfofM~). Parfait Tors. Condit. II Torséra. Part.

passé tort, torta.

Composé ESTORCER, ESTORSER, plus usité que le

simple ind. prés. 2 sg. estorses, 3 sg. ~or/:(, subj.

prés. eslorsa impér. 2 pl. ~on< parf. estors, part.

I. ~MM dans Jtftf/fc, Levy, S. W., ESTORSbR.

Page 388: Grammaire procençale.pdf

passé estort, estorta et estors, estorsa cf. encore DES-

TORSER et RETORSER

TRAIRE (lat. *tragere pour trahere; a. fr. traire =~

tirer).- Ind. prés. Trac (trai), ~'t:;p, ~a'M, trai-

<ra!a~; pl. fr~M, /a~,(, trazon. Imparf. T~a~M.

Subj. prés. Traia, traga ".Imper. Trai; ~a~~ ?

Parfait Trais, traissist, trais traissem, <~M~

traisseron (forme faible) et traistron (f. forte) Subj.

imparf. Traisses. Condit. II ?

Futur Trairai. Condit. I Trairia. Part. prés. Tra-

Part. passé Trait, trach.

Composés: ATRAIRE (parf.atrais); ESTRAIRE (subj.

prés. ~;a~, parf. estrais); RETRAIRE (ind. prés. 3

sg. retrai, subj. prés. retraya, parf. retrais) sos-

TRAIRE.

TpAïR; TRAZiR (lat. *tradire, pour tradere, trahir).-

Ce verbe appartient à la conjugaison inchoative et

doit se conjuguer sur ~onr; mais, comme nous le

disons en note, il se produit, à plusieurs temps, des

confusions avec les formes de traire. Parfait Trai,

l. Ces composés, pas plus que le simple, ne paraissent pas avoir le

parfait en fréquent dans estorser.

2. Autre forme plus rare, traissa, et peut-étre ~'fu'yca Mahn, Grant.,

$416.Ce parfait a souvent servi de prétérit à trahir, qui appartient a la

conjugaison fatbïe les participes passés des deux verbes se sont aussi

quelquefois confondus; cf. Malin, Gram., § 416, /r<jjr, Appel, Pr(W.

Chr., XXXIt, et D~ez. Gtam. der rom. Spr., éd., p. ;6i cf. aussi

notre édition de P. Vidal, p. i~S.

Page 389: Grammaire procençale.pdf

~'OM, trait (<ra:.(ic) et trais (de /ra:'n') De même, au

part. passé, on trouve trait pour trahit. Au subj.

prés. on trouve aussi <ra_)~t pour lraisca. L'imparfait

du subjonctif est régulièrement /ftt~.

VALER (lat. valere, valoir). –'Ind. prés. ~ï~,

vals-vales, val; fa/CM, etc. Imparf. Valia. Subj. prés.

~~o, as, a, etc. Parfait i sg. Valgui (forme faib)e);

2 sg. vo~~Mt 3 t'a/e (f. forte); 'M, M~<

valgron. Subj. imparf. Valgues. Condit. II Valgra.Futur Valrai. Condit. 1 Vallia. Part. prés. Fa~~

Part. passé Fa/~M/.

VENIR (lat. venire, venir). Ind. prés. i sg. M'Mt-

MHC; 2 MMM-t'~u; 3 ven; pl. '~K~i, c~, on. Imparf.

~HM. Subj. prés. ~t~a etf~a~. Impér. ~M,

t'c~e~.

Parfait Vinc, venc (MM~M!'), f~!<!y<, ~Kc !~M~~M,

f/ Mt~'oM (et vengo, rare). Subj. imparf. VenguesCondit. II Vengra. Pait. passé FcK~M~

Futur Venrai, MMJr< Condit. 1 Venria, vendria.

Les composés sont nombreux et se conjuguent

régulièrement sur venir: AVENIR, GOVENiR-coNVENiR,

ENDEYENIR, ESDEVENIR, REVENIR, SOVENtR(DhSOVENIR).

i. ~fj~ft~t, comme le fr. t'aillant, dans G/ra'< ~M;~t//on.

2. On a aussi, à la nme, des formes en -Ina: ~cf~M (Ara. de M~reut!),coMna (G~rm le Brun~fm~M), in Bartsch, C~ff~. ~'CT.

p. pi. TfM~M~MK et ~orme abrégée. rare,MM~(7H Mahn, Gf~m.,p. pl. t~enguesson et forme abrégée, rare, rencton Mahn, Gram.,

418, C~ff/ 190,

Page 390: Grammaire procençale.pdf

VERTIR. On trouve le composé sobrevertz (ind.

prés. 3 p. sg.).

VEZER (VEDER, VEiRE, VEiR) (lat. videre, a. fr. M-

o~, voir). Ind. prés. ~'< (et veg), ves-vezes, ve;

ff~ M~f~, vezon. Imparf. ~~M. Subj. prés. ~M,

veya. Imper. veiatz.

Parfait. Subj. imparf. Cbndit. II; cf. supra, p. 30~.

Futur ~'r<M. Condit. I Veiria. Part. prés.

Part. passé vista; vis, f~a; fe~< t'~«/, veut

(formes rares).

VOLER (lat. *M)/e~, pour velle). Ind. prés. i

vuelh-vuolh-velh; 2 vols; 3 vol; t'o/~M, etc. Imparf.

~M. Subj. prés ~'M~ fMO~, volha; pl. f0~a/

ro~d~ et Mt~MM, t':< Impér. vuelhatz-

M<a~.

Parfait ~o/c (et t~M'), volguist, volc; volguem,

!'o~M~,fo/~OK. Subj. imparf. Volgues 2. Condit. II

Volgra.Futur Volrai, voldrai. Condit. I Volria, voldria.

Part. prés. Fo/ Part. passé ~o/~f<<.

VoLVER, VOLVRE (lat. volvere, rouler). Ind. prés.

1 sg. volv 2 M~M'.f?; 3 volv, t~ vol pl. ~0/MtM,

etc. Subj. prés. ~o~a? Parfait ~o/.f 3 pl. volgron.

Part. prés. ~o/MM~. Part. passé Volt, ~OH/.

i. Forme rare pH~f, Mahn, G~m., § ~20, r&nvote au Glossaire Oc~

tattien et auxGedicbte, ~yy, p. rHj./aM/cK et aux~f~'r~, 29~, p. iH).5.

2. 2 pj. ~C~ pour t~H~

g. UneformeM~,Appe],Pro~.C~r.,p xxxtti,se trouve aussi LUus

P. Cardenal, Un <j~t6~.

Page 391: Grammaire procençale.pdf

CHAPITRE

Adverbes Conjonctions, Prépositions,

Interjections.

ADVERBES

OBSERVATIONS SUR LEUR-FORMATION

Le provençal, comme les autres langues romanes,

a formé de nombreux adverbes avec un adjectif fémi-

nin et l'ablatif latin mente ainsi ~~HKM, ~)Mm~M,

MO/a~MH, falsamen, ~OMMMK, solamen, etc., et avec

des adjectifs de la deuxième catégorie humilmen,

~M~M~M, ~N//)MM, /a/~MH, J!MMMMt:, MatM~/M!eH, etc.

Pour les formations avec des adjectifs numéraux

ordinaux~, cf. supra, p. 240.

Quand deux adverbes en -MM se suivent, l'un des

deux, ordinairement le premier, peut perdre ce mot-

suffixe suau ~~a~MM, pour ~t~M~~M ~/anMM, cruel-

men et ~MMt ~ffO~M~M et &MMM~,francamen e cor-

tesa 2.

I. Cf. sur les adverbes dans les langues romanes l'excellent chapitrede Diez, G~ttm. r~n. ~~r., éd., p. 7~7-7~.

Schultz-Gora, § t~5. Cf. encore Chabaneau, Gram. limousine,

p. ~1$. « Cet usage paraît s'être introduit assez tard et n'avoir pas été

générât, w

VII

Page 392: Grammaire procençale.pdf

S ADVERRtALE.– Comme l'ancien français, l'ancien

provençal possède de nombreux adverbes terminés

par s t!/f~;M, a~, f!o~ M~M~, omxM, poissas, ~Ma~-

dius, sempres, sivals, même dans les composés avec

-men M~Mr<M~, malarnens. L'origine de cette s est

assez obscure on peut admettre cependant avec vrai-

semblance qu'elle provient des formes latines (plu-

riels) qui avaient s, comme foris, foras, prov. fors,

foras.

ADJECTIFS NEUTRES. Les adjectifs neutres

peuvent être employés en fonction d'adverbes,

comme ~Mt, bas, breu, e/a;, ~t~ ~M,M,

lent, leu, MMM! MM/<C,t(!(~)~ plan, ~fOM, pur,

segur, sol, ~<~Mj etc.

Quelquefois ces adjectifs sont precédéf d'une pré-

position (ordinairement a): a celiu, a pensos, a presen

adverbes de lieu ou de temps a destre, a .~M/~

breu..

Des expressions adverbiales sont également formées

avec un adjectif féminin (singulier ou pluriel) et

une préposition (a, de) a orba, a MM~a a orbas, a

certas, a longas; de WM~

Enfin de nombreuses expressions adverbiales sont

formées avec des substantifs précédés de a, de, <M

a M,(û, a lairo, a tapi, a bando, a guisa de

i. L'ancien français avait ]es adverbes mar et ~ufr représentant ma/t!

~r~ et bona bora' le provençal a simplement bona et mala.

Page 393: Grammaire procençale.pdf

/ro<, J'M/vn], ~'ayM~a~ttra, de bada, etc. en /'<')~o, en

perdos (en vain, gratuitement).

L'ancien provençal connaît également des forma-

tions d'expressions adverbiales avec une préposition (a,

de, en) et un nom pluriel en -ons, -o.f en abauzos (sur

le ventre), ao~o/~M,

a reversos, de cavalcons (à cali-

fourchon) mais elles paraissent moins fréquentes

qu'en ancien français.

Citons enfin, parmi les procédés de formation des

adverbes, les adverbes formés du radical du participe

présent -)- seguenlre (en suivant), ~M~~re (en

entendant), vezentre (en voyant).

I. ADVERBES DE LIEU.

Aissi « ecce Me '), ici; C!. D'aissi avan, d'a. ~MM,

dorénavant.

Alhors, alhor (a/to~KM!), ailleurs.

Alhondres (a/<M~), alhondre, alhons, ailleurs.

~??Mt (ac magis ? ou ad m~M ?), avec (adv. et

prép.).

~MMK cf. mon.

~~Ht (&XMM hic), là d'aqui en reire, autrefois;

d'aqui en sai, depuis lors; d'aqui en lai, d'a. ~Man,

dorénavant.

~4'M!M (ab ante), avant avec de davan.

i. Les formes entre parenthèses sont tes formes Mues d'où dérivent

tes adverbes pro\ea<;aux.

Page 394: Grammaire procençale.pdf

Denan (de in ante), devant; composé adenan.

Det'M (~M~) autres formes devers, t/~a~, davas,

devais, ~aH~ deus, dous; vers.

Don, dont (de unde), d'où ?

Ec (eccum), voici et composé ecvos. Un autre

adverbe vecvos, veus, qui a le même sens, vient du

latin vide vos.

En (inde), en ent; K~ En contracté avec nos, vos

donne MO'K, WM.

jE'M~K~ (insimul -)- ~), ensemble.

.E'M/.(, en cf. M~.

Entorn, f;fd (in *torno, in *vironem), autour,

environ.

Fin, fins (/~MM), jusque.

Fora~, fors deforas, defors ( foras, foris), hors,

dehors.

I, hy (<), là, y.

Ins, (i/ltus), dedans autres formes M~,

composés dins (de !t!<H~), dedins; laïns, saïns (t/

intus, intus), a. fr. laiens, saiens, fr. mod. ~K~,

céans

/oj, dejos (~or~KM devenu ~MKMj/o~~M), sous, des-

sous.

La, lai (illac), là-bas comp. a: delai. Que de

sai ~?<~de lai, de tous côtés

t. Buece, ti6, sous la fotme ler.

2. 1 orme plus récente, nen Chabaneau, G~M. ~m.,p. ;o~.D~MfK~ = [ci, /[!u/ f~i~, ap. Chabaneau, Gram. /if:.) p. ~01.

Chab~neau, ï/~W.

Page 395: Grammaire procençale.pdf

Laïnire (illac inter), là-dedans.

Lonh, luenh (longe), loin.

Mon dans l'expression a mon, co~<~ MOH (ad mon-

~t), en haut; cf. val.

N; cf. en.

0 (ubi), où.

Oltra (ultra), cf. PRÉPOSITIONS.

Ont, on, don (unde, de unde), où, d'où. On trouve

de bonne heure une forme wn~ avec v prothétique

(dû sans doute à un fait de phonétique syntactique,

la ont, /<ï!/oMf, MK~) devenu dans les parlers modernes

MOMMff On trouve également une forme or Levy,

S. on.

Par, ~or/~ (porro) loin usité surtout dans l'expres-

sion gitar por, jeter loin et dépenser en prodigue

Prop (prope), ~'op, ~)<), en aprop, près, auprès.

~('/rf (retro), arrière, composés <~ reire, de )'f~

sai en ~!re, de sai en reire, autrefois, jusqu'à présent.

Sa, sai (ecce ~c), de ce côté-ci, opposé à lai; com-

posés aisai, aisa, de sai.

Sobre, subre, sur (~p<;r), au-dessus.

5'p~ (.!M~K~), dessous; composés ~o/

Sits (~M~M~M devenu ~:M:<), sus.

Tras (trans), au-delà; composés tras, ~.f,

derrière, en arrière.

i. Dtez, Gram. der row. Spracben, 3' éd., p. ~44.2. De~m; dans la C/MMMK de A;f<t<f Foy, = là-dessus } Levy,

POR.

Page 396: Grammaire procençale.pdf

~< aval (ad ~a/M), en bas. Cf. MOM.

Vec vos cf. ec. L'a. provençal a aussi connu la

forme veci, vesi, correspondant au fr. voici vesi 'w~<?''

M~f)M,F/aM., v. 269 Avec intercalation d'un pro-

nom on avait vel vos ci bel eclar, Flam., 3078 2.

Il. ADVERBES DE TEMPS.

(a~~Mm? adde t~MW ?), bientôt, aussitôt.

Aitan, ab aitan, aitantost, cf. ~M.

~HûC; cf. luecs.

Alques (~M~-{- s), quelquefois, parfois.

Anc (MM~M~M?), jamais; anc MMM, aKf~M, même

sens; ancse, toujours. Raynouard fait observer que

anc est employé pour les temps passés et ja (=ja-

mais) pour les temps futurs 4.

Anceis (*<ÏM~'M~, formé sur antea, *antia ?), ancetz,

nuparavant.

~4)~M<'< Cf. /JMf~.

Anocb (ad noctem), ce soir, hier soir.

~~<i!f:(~M/MMMw), jadis; désigne le passé en

général.

(/M<<r -)- ~), auparavant.

Ar, ara, aras cf. ora.

I. Chabaneau, GroM. /t'MpM~tnf, p. ~oo.2. Chabaneau. Cf. encore t~ vos ayssi, ibid.

3. L'étymologie est douteuse ipsum aurait dû donner un e fermé et

non un ouvert; de plus, dans fï~t~nttt,~ aurait du s'affaiblir en cf.

AtMf~rf > ~M~or, ~<ra~ ~> M/'f~n, etc.

4. C&tJ~ t~jp;~HM/ft des T~f~r~~ I, p.

Page 397: Grammaire procençale.pdf

Arser (heri sera), hier soir.

~Hfn'cf.~f.

Cada dia, fa~M; chaque jour, tous les ans.

Cor, cora, ~:wa (qua hora), quand; cora. cora,

tantôt. tantôt.

Deman (demane), demain.

Donc, doncs, adoncs, ~OKC~, adoncas (tunc), alors,

donc.

Enan (in ante), avant. Derenan, deserenan (de ex ~o~

in ante), dorénavant entrenan, auparavant.

Encui, fMCO!(~t'KC hodie), aujourd'hui.

~'M~:MM/ ensegrentre (in *~MCM~f ?), ensuite.

Er, era, eras; cf. <a.

Ganren, granren, granre, gandren (grandem f~M),

beaucoup (adv. de manière) et longtemps.

Her, er, ier (heri), hier; l'autrier, l'autre jour,récemment.

.HM~, o! (hodie), a. fr. hui, aujourd'hui. ~aMa<

0!'w< a. fr. /)KWM: désormais.

/a(~M), deja, déjà; comp. ~~M~, /tt/frM, ja-

mais;cf.a)'!cwa~,aMc/o~M.Laor (illa &ora), alors.

Longas (longa -)- ?), a longas, longtemps.

Luec (loco), /oet, dans les expressions a tocs, en locs,

~K loc, à l'occasion, quelquefois

1. Eu loc peut itussJLtre adverbe de lieu et signifie ~e~t«/M)'<; dans

les dialectes modernes il a pris le sens négatif de Ht~ar~, par suite deson emploi fréquent dans des phrases négatives.

Page 398: Grammaire procençale.pdf

Manes (~MMK ipso pour ipsa ?), demanes, aussitôt.

Mantenen (~a~M ~KM~), maintenant.

Nonca, noncas (nunquam + s), jamais.

Oan, c~a~ (hoc anno), cette année, désormais,

autres formes ugan et OH~M, qui pourrait renvoyer à

[t'K] hunc annum. L'an d'ogan= cette année et aussi

l'année passée.

(9wM< cf. ~H~yM~M, au mot huey.

O~a, oncas, MMM(MK~M~M), jamais.Ora (ad ~o~); ce mot se rencontre sous les

formes les plus variées ara, aras, a? ff, eras, era,

d'où <M~ ancara, <!KM~~ enquera, f~M~M encora,

encoras, etc. or, ora, oras; aora, aoras, aor, aura, etc.

Locutions adverbiales M petit ~'orf:, en poca ~'ora, en

petita <foM ~Mepsa rora, aussitôt (.Boa'<'). Cf. encore

abora, aboras (ad ~OM~M~OM/K ?), de bonne heure.

Pois (post), depost, depuis poissas (postea -)- ~),

même sens.

Quandius (~tMM~'M + ~), aussi longtemps. Cf. la

locution conjonctive tandius quandius, aussi long-

temps que.

Quora cf. cora.

Sai en reire, jadis.

Sempte, sempres (j-eM~r + ~), aussitôt.

Sopte (subito), soudain.

Soven, soen (~«h'K~), souvent. Il existe un diminu-

tif Mt'M~cf.

Page 399: Grammaire procençale.pdf

Tan, dans l'expression tan, aussitôt; a&M,

alors; aitantost, aussitôt. T~M M;~M~t!, jamais, aucu-

nement.

Tost (tostum), tôt.

Totavia (totam viam), toujours.

Tbf~M~, toujours cf. les expressions M~ /o~M~,f0~ dia, toujours totas ~0/-<!J, totas ~tt~.

Vegadas (*vicatas, de ~M'f~)), dans l'expression a

vegadas, parfois; cat. vegada, a. fr. foiée.

(M'~(«!)), fois, dans les expressions ~K'~

t'< peu de fois, pro M~, souvent, a/fHK~ ff~, quel-

quefois, a la M<.(, a las t' alors, per la ff~, alors,

per lor tetz, à leur tour, etc.

~M~, M'Mt~ (vivacius), vite.

III. ADVERBES DE QUANTITE ET DE MANIÈRE.

~Mi, <M:f! ainsi.

Atressi (alterum ~f), a. fr. a;<~MM, ainsi cf.

encore atretal, atertal, atrestal, atretan, etc.

~j~~ (ad salis), assez, beaucoup.

Ben leu; cf. leu.

Cais (quasi), comme.

Cow, co, coma (quomodo), comme.

Comen (quomodo mente), comment.

Consi, co~ (~Mowot7o .ne), comment.

Co~) (Bel), ~r~M cop (M~t colaphum), beaucoup.GfOM'~at'rt' f~~K~t'fft/'nw~f<t/. iti

Page 400: Grammaire procençale.pdf

Eis (~Hm), même composés negueis, M~MM~,

M<j (nec ipsum), même, en outre; neis, neissas, neps,

neus, même, de même; non. Kf~, pas même; non

~/<ïweK. MM~ neis, non seulement. mais encore.

Eissamen, epsamen (ipsa mente), autres formes ensa-

men, eusamen, issamen, aisamen, de même, également.

.Ëm~'o (in per ~), cependant.

Esteus, même; rattaché à eis?

Estiers (f.), autrement, sans cela; per estiers,

même sens; s'estiers, si toutefois.

Gaire (germ. M~ro), beaucoup.Greu (grave), difficilement; opposé à leu.

Z~;( (leve), facilement.

Mai, mais, ~M~ (/Ma~), autres formes )M~, mes,

MM~, //Mr, davantage, plus MM<que mai, surtout /o

MM<, mai, la plupart; al mai, le plus souvent; al

mai. al mai, plus. plus. ~o May quant, Ko M~,

excepté; mas ~Ma~ M~, exce'pté

Massa (massa), beaucoup. Massa de, gran Ma~M

de, beaucoup a massa, ensemble.

Mezeis, M~ mezes, NM(M, M~ M~J, meeis,

meïs (m~M~t), même.

Mens (MMt)~), moins.

Miels (M~M~), mieux.

Mo~, MOMt, wut (/K;<~Hw), beaucoup.

i. Votrît-s exemp]es et les observations ingénieuses de Ch.ib.meau,

G~t~w., p. ~2-3~4.

Page 401: Grammaire procençale.pdf

Neis (in ipso ?), même

Nems, nemps (nirnis), trop nemes, nernias, même

sens.

No. mas (non. magis), ne. que.

Non pertan, non percan(non per tantum), néanmoins.

Non remens (non rem minus), pourtant.

Pales, a pales (?), publiquement, ouvertement.

Pauc (paucum), peu. Pauc a pauc, pauc e patte, cada

paiic, per cada pauc, peuàpeu; pauc mens, peu près;

a pane, ab un pauc, per pane, a per pauc non, presque,à peu près, peu s'en faut.

Plus (plus), plus. Lo plus, H plus, la plupart cf.

mai.

Pro, pron (?), assez, beaucoup.

Pur (<i purutnf), seulement, pourtant.

Si (sic), ainsi.

Sivals, sevals, savais (sic vel + s), du moins.

Sol (solum), seulement.

Tan, t'a (tant), tant.

Trasque, tresque (trans quod), très.

Trop (germ. trop?), beaucoup et trop.

COMPARATIFS DES ADJECTIFS-ADVERBES. Cf. supia,

COMPARATIFS.

IV. ADVERBES DE NÉGATION ET D'AFFIRMATION.

La réponse négative se faisait par non, no. La

réponse affirmative par oc, o.

Page 402: Grammaire procençale.pdf

Les formes françaises ml, nen-ni (= non il) se sont

introduites de bonne heure. Un troubadour de Bé-

ziers, Bernard d'Auriac, menaçant les Catalans de la

vengeance du roi de France, Philippe le Hardi (en

1284), leur dit qu'ils apprendront à dire oil, nennil,

au lieu de oc et no

La négation peut être renforcée, comme dans les

autres langues romanes, par un mot désignant un

objet de peu de valeur ges (probablement genus *),

mica-mija (mica), ren, et quelquefois dorn s.

PRÉPOSITIONS 4

Les principales prépositions latines ad, de, in,per

ont laissé des dérivés. La langue d'Oc en a formé

i. Et auziran dire per Arago.Oil e n>nil en luec d'oc e de No (Azats, Troub. de B^iers, 2e éd.,

p. 58). Sur tout ceci voir Chabaneau, Gram, Ivn., p. 126 sq.; J. An-

glade, Revue des l. rom., XLIII (1900), p. 58 sq.

2. Quelques auteurs font dériver cette forme du latin gens (employéen latin dans des formules négatives comme minime gentium, pas le

moins du monde) mais cette etymologie n= nous satisfait pas.3. On ne trouve

pas,dans l'ancienne langue, d'exemples de l'adverbe

rat, SI usité aujourd hui en languedocien et en catalan aca rai, que l'on

francise en ça rai = cela n'est nen. L'origine dece petit mot est obs-

cure il ne peut guère se rattacher phonétiquement à ralb, ralbo, comme

le voudrait M. Jeanroy (Annales du Midi, XlII, 568-369), ni à radtofit

neutre du grec raidios radias (cependant il aurait pu s'introduire dans

la langue maritime d'abord, car on emploie le mot sur une partie des

côtes languedociennes et catalanes); peut-ttre est-ce simplement le mot

rai, rayon, du latin radium, qui existe dans l'ancienne langus ;au pointde vue sémantique l'idée serait celle d'un rayon, d'un mince filet de

lumière; mais cette étymoloeie ne nous satisfait, pas non plus.4. Diez, Gram. der rom. Spr., $' éd., p. 754 Chabaneau, Gram.

Ittn., p. 329.

Page 403: Grammaire procençale.pdf

d'autres avec la réunion de deux ou plusieurs prépo-

sitions, avec des adjectifs, des participes (présents

et passés), des substantifs.

A (lat. ad),a^ devant voyelle, fr. à.

Abans (ab anle 4- s), avant.

Ab (apud), avec; autres formes: am, an, amb,

ambe, abe.

A mai (ad magis), avec.

Avei, aveu, avoi, avec (formes rares).

Chas, ches, cbies, formes anciennes, mais très rares,

fr. chez (casa)

Contra, encontra (contra, in contra), contre.

De (de), de.

Demesl (de mixto), parmi.

Des, deis (de ex), dès.

Dim, dedins (dé intus), dans.

Dusque, dosca (de usque), jusque.

Eissetz (exceplus), excepté.

En (in), en.

En/ra, enfre, amfre (infra), sous composés

denfra, denfre, defre.Entro (intro), jusqu'à.

Envers, enves, envas (inversus), envers.

Estiers, outre cf. adverbes de manière.

Fors, fora, foras; cf. supra, adverbes de lieu.

i. Ev. de Saint Jean, G. de Roussillon, voir les exemplesdans

Levy,S.

W., CHAS.

Page 404: Grammaire procençale.pdf

Forseis que, excepté (forlius quai).

Jos, jol\, jus (deorsum, diosum, josum et jusum par

analogie desusum), sous.

Josta, dejosta (juxta, de juxta), près de.

Lonc (longe), à côté de.

Malgrat de (nialum gratum), malgré.

Mei, meg (médium), dans l'expression per min,

parmi.

Mest; cf. demest.

Oltra (ultra), au-delà.-

Part (partent), au-delà de, excepté.

Penden (pendentem), pendant.

Per ( per), par, pour.

Pois (post), après.

Prop (prope), près; cf. adverbes de lieu.

Reire (retro), arrière.

Segon, segons (secundum), selon

Seguen, segren, segnentre (sequentem ou *seqtientet ?),

suivant, après.

Sens, senes, ses, sen, %ensa (sine s), sans.

Septat (exceptatum), excepté.

Si. oc, excepté. Cf. Levy, Suppl. W., si, n° 15.

Sobre, subre, sur; cf. adverbes de lieu.

Tras (trans), au-delà.

Tro, troque (inlro quod, intro usque quod), jusque.Vers (versus), vers composés devers, deves, dans.

1. Selon est emprunté an français vers la fin du xiv* siècle.

Page 405: Grammaire procençale.pdf

CONJONCTIONS

Il ne reste plus en ancien provençal qu'un petit

nombre de conjonctions se rattachant directement

aux conjonctions latines. La plupart des conjonctions

nouvelles ont été formées au moyen dedeux éléments

le premier peut être un nom, un adjectif, un parti-

cipe, un pronom, un adverbe ou une préposition, le

second est que représentant du latin quod-quid (et non

quam).

La particule copulative est et (e, e;, quelquefois i).

Il y a aussi quelques exemples de l'emploi de si (sic),

comme en a. fr. et en roumain

La particule copulative négative est ni << nec (ne,

plus rare). Le sens négatif s'est perdu assez souvent et

ni est l'équivalent de et ex. Si Dieu plat\ ni a- sa

maire, s'il plaît à Dieu et à sa mère (Fierabras,

2358)

La particule disjonctive était 0 <Zaut (autres formes

01, vo).

Sinon avait pour équivalent si que no. Si latin se

présente ordinairement sous la forme se, plus rare-

ment si, quelquefois ses devant voyelle

La conjonction de temps était quan, can < quando;

1. Chabaneau, Gram. lim., 542, n. 4.2. Chabaneau, Op fond., p. 359.

3. Levy.Suppl. W.,st.

Page 406: Grammaire procençale.pdf

on trouve aussi lancan, lanquan, qui paraît être un

mélange de annum et de quando (illo anno quando).

Quare a donné quar, car, avec le sens de pat ce que,

mais souvent aussi avec le sens de de ce que, à savoir

que.

Pois peut s'employer sans que pois veçem, puis (que)

nous voyons.

Coin seul signifie puisque, quoique; cf. corn que.

L'idée de quoique est rendue par sitot et d'autres

conjonctions avec que qu'on trouvera ci-dessous.

L'opposition se marque par mais, mais, neqnedonc,

cependant.

CONJONCTIONS FORMÉES AVECQUE. Les princi-

pales conjonctions formées avec que sont les sui-

vantes 1

Ab so que, pourvu que,Abans que, avant que.

Anceis que, avant que.

Ans que, avant que.

Coin que, de quelque manière qu<e (avec l'indicatif).

Coras que, avec l'indicatif, quand, lorsque; avec le

subjonctif, à quelque moment que.

Des que, dès que; desse que, même sens.

Despois, depois que, depuis que.

1. Cf. Raynouard, Lex. Ram V, 13. Les étymologies ont été don-

nées, en général, à propos des adverbes et des prépositions.

Page 407: Grammaire procençale.pdf

Domentre que, dementre que, puisque.

Enans que, avant que.

Fin que (a), a las fins que, afin que.

Jassiaisso que, quoique (mot à mot fa sia aisso que,

a. fr. ja soit ce que, jaçoit que).

Mas que, mais que, pourvu que.Mentre que; cf. dvmentre (dum inter) que, même

sens.

On que, où que.Per que, per so que, pourquoi, parce que.

Pois que, pus que, après que, puisque.

So; cf. ab so que, per so que; ajouter de so que, pen-

dant que.

Tan que, tan tost que, tant que, aussitôt que.

Tro que, trosque, jusqu'à ce que.

INTERJECTIONS

Nous donnons les interjections d'après la classifi-

cation des Leys d'Amors, dont le rédacteur a fait la

très juste observation suivante L'interjection, dit-il,

a plusieurs significations,« segon que granre son li

movemen e las affectios e las volontatz d'ome, las-

quais significatios hom no pot totas saber »

Les interjections qui marquent la joie sont oy

(plenissonan), oge oyme, ha, haha, bahaha, he, hehe.

1. Leysd'Amors, II, p. 426.

2. 0 Jc(2os) ? Cf au]. ChfZ= Jezus.

Page 408: Grammaire procençale.pdf

Interjections marquant la douleur ou la contra-

riété oye, yey, oy (plenissonan), oy (semissonan), a,

ay.

Ex. Oge las; yey dolent a que farai ? Oy lassa. A ces

exemples des Leys d'Amors on doit ajouter ay las et

ay lassa.

Interjections marquant' l'étonnement ha, haha,

hahaha, bahabaha yey, o, ay, /0, so, ho, hohe, ostatz, e.

Ex. Yey e qwsfa aco Oh ay e per que ploras ?

To et en la vila et^ ? So e vengut% et%_?

Interjections marquant la peur (que l'on cause à

quelqu'un) tata, dont on peut répéter la syllabe ta

quatre, cinq ou six fois pour faire peur à un animal.

Interjections marquant la moquerie (escamimen e

trufa) he, hehe, hehehe, haha, yey, pur.

Ex. Per Dieu pur no ira aissi quo'us pessatz.

Interjections marquant l'indignation, la colère ha,

haha, so, to, ostatx, be (plenissonan), ho (semissonan).

Interjections marquant la menace ho, hec (plenis-

sonan).

Ex. Hec vay atan.

Interjections marquant l'excitation so, cho, ai ri

so (semissonan).

Ex. He tay avan.

Il est probable qu'il y eut d'autres interjections

i. Sert à exciter les animaux arri io.

Page 409: Grammaire procençale.pdf

car le langage en crée constamment; mais nous avons

tenu à donner cette énumération, parce que l'auteur

des Leys a fait effort pour la rendre complète et pour

en classer logiquement les divers éléments

I. On peut compter parmi les interjections des mots exclamatifs

comme via, segur (ci idar segui).Cf. Levy, S. lf\, segur.

Page 410: Grammaire procençale.pdf

CHAPITRE

Formation des Mots

A. SUFFIXES

I. SUFFIXES SERVANT A FORMER DES SUBSTANTIFS.

Les suffixes servent à former des noms, des adjec-

tifs, des adverbes et des verbes.

Les suffixes servant à former des noms s'ajoutent

ordinairement à des adjectifs ou à d'autres substan-

tifs.

Les principaux sont donnés dans la liste qui suit.

D'après le sens qu'ils donnent aux mots, on les classe

en plusieurs catégories

NoMa ABSTRAITS:principaux

suffixes: ADA(ida,

UDA),adura

(EDURA, idura) ALHA; ANSA, ensa

AT ARIA ATGE AZON(EZON, IZOn) EZA ÎA 1ER

OR TAT URA.

NOMS CONCRETS ADOR-AIRE(EDOR, idor),

fém.

airitz AL; aria; atge; 1ER.

DIMINUTIFS el-ela et-eta ol-ola on OT.

I. Nous suivons, dans ce chapitre, l'ordre ado par AI. Edward L.

Adams, quia publié un excellent traité sur la formation des mots en

ancien provençal: IVot d-Formation in Provençal. New- York» 191^. 607 p.111-8.

VIII

Page 411: Grammaire procençale.pdf

ADA, -IDA, -UDA. Suffixe d'origine latine. Il sert à

former des substantifs sur les participes passés des

verbes en -ar, -ir, -er, -re les mots ainsi formés ont

un sens abstrait. Suff. français correspondant: ée 1

(pour -ada), ie, ««(pour -ida, -uda).

Ex. Albergada, alenada, armada, crύada.

Departida, eisida, escorrida, falhida, fenida, gandida,

mientida, etc.

Atenduda, creguda,~estenduda, moguda,saubuda, etc.

Le suffixe sert aussi à former des substantifs d'après

d'autres substantifs (et non plus d'après des verbes,

comme plus haut). Les noms ainsi formés désignent

en général le contenu, l'étendue (dans le temps ou

l'espace), et même l'action (bastonadà).

Ex. Borgada, carrada, cartairada, clergada, fomada,

golada, joncada, manada, olada, pairolada, porcada, ses-

tairada, etc.

Adôr, -edôr, -idôr Lat. a-tôrem, e-tôrem, i-iôrcm

fr. aire, eeur, eur; eur ieur, iteur-

Ce suffixe sert à former des noms désignant des

noms d'agents. Ils sont très nombreux, surtout dans

la première catégorie.

Ex. ADOR. Amador, au^elador, cambiador, can-

lador, devinador, diclador, domnejador, galiadoi etc.

I. Lt ode dans les mots empruntés aux langues méridionales (provcn-

çal, italien, espagnol, portugais): croisade, palissade, algarade, gascon-

nade, estrade (a. fr. estrée), etc.

Page 412: Grammaire procençale.pdf

On sait que, au cas-sujet, les mêmes mots pré-

sentent la terminaison -aire provenant de lat. -âtor

(at'r, adr, air(e)) amaire, au^elaire, cantaire, cambiaire,

etc.

Ex. EDOR. Conoissedor (connaisseur), conquere-

dor (conquérant), cortedor (coureur, partisan), defen-

dedor (défenseur), dizedor (diseur), faîledor (qui fait),

fenhedor (hypocrite), jonhedor (combattant), valedor

(défenseur), etc.

Le cas-sujet est en -eire: dixeirt, defendeiie, facette,

jonheire, etc.

Ex. IDOR. Cmnplidor (exécuteur), conduxidor

(conducteur), enquisidor (inquisiteur), envaïdor (en-

vahisseur), servidor (serviteur), etc.

Le cas-sujet est en ire servire cf. supra, déclinai-

naisons, p. 225 sq.

Les noms d'agents féminins correspondant aux

substantifs en -ador, -edor, -idor, sont en -airit^, -ei-

rili.

Ex. Amairit^, avocairit^, camjairit^, cantairit^, em-

peiairit^, galiairitz, gardairii\, governairit^, lrichainl\,

trobairit\.

DefendeiritZ, malfa\dritx_, menteirit^, ordeiritz.

Il ne semble pas avoir existé de formation en -irit\,

correspondant au suffixe -idor, comme -airii\ cor-

respond au suffixe -ador.

Page 413: Grammaire procençale.pdf

Un autre suffixe -adgr correspond non plus au lat.

-atorem, mais à -atôrium les mots ainsi formés dési-

gnaient en latin des endroits, des lieux dormitorium,

l'endroit où l'on dort; les mots provençaux ainsi déri-

vés ont les mêmes sens.

Ex. Calfador (baignoire), dinador (salle à manger),

escorjador (lieu où l'on écorche), intrador (entrée),

orador (oratoire), parlador (parloir), passador (pas-

sage), mitador (miroir, tour de guet), terrador (ter-

roir), etc.

Ce suffixe correspond à fr. -eoir, -oir mireoir, mi-

roir terre-oir, terroir, etc.

Les noms en -idor, correspondant au suffixe latin

-itmiutn, sont assez rares auzjdor (auditoire), bolidor

(bouilloire), pestridor (boulangerie), et on n'en cite

qu'un en -edor corner (corridor).

Les noms féminins correspondant aux masculins en

-ador sont terminés en -adoira doladoira (doloire),

podadoira (serpe), et désignent en général des noms

d'instruments.

ADURA, EDURA, IDURA. Lat. -clôtura, -e-tura,

-i-tura fr. e-ûre, tire (artue-rere, artrttrre). Sert en géné-

ral à former des noms abstraits 2.

1. Adams donne escorredor, qui manque au Petit Dictionnaire de Levy;

courredouexisK encore (a. fr. couradmr corridor est d'origine italienne).

2. Cf. cependant cabelhadura (chevelure) et quelques autres mots du

même genre.

Page 414: Grammaire procençale.pdf

Ex. Ambladura (marche au pas), brodadma (bro-

derie), cremadicra (brûlure), dauradum (dorure),

empenhadura (gage), escorjadura (écorchure), folra-

dura (fourrure), etc.

Cozedura (couture), fendedura (fente), rompedura

(fracture), envestidue-a (investiture), garnidura (gar-

niture), noiridura (nourriture), poiridura (pourriture).

AL. Lat. -alis (adj.) et -ale, neutre (-i7, lat.

-ilis). Noms assez nombreux, avec des sens divers.

Ex. Bocal (ouverture du casque, pour respirer),

cabal (capital), cambal (jambière), corral (place cf.

esp.), dedai (dé), feiral (foirail), fogal (foyer), na\al

(partie du casque qui protégeait le nez), olhal (ouver-

ture du heaume pour les yeux; cf. bocal, na^al), etc.

Parmi les noms en -il, assez rares, citons bordil

(métairie), fornil (fournil), cortil (courtil, enclos),

etc.

ALHA. Lat. -alia (plur. neutre), fr. -aille.

Noms abstraits, collectifs, formés sur des noms ou

sur des verbes. Ex. Baralha (trouble, dispute), cana-

lha (canaille), coralha (entrailles), gorinalha (truan-

daille), pezpnalha (infanterie), polalha (volaille), etc.

Les noms en -ilha (lat. -ilia, pl. neutre) sont plus

rares escobilba (balayures), escombrilha (décombres)

fachilha (sortilèges), etc.

Page 415: Grammaire procençale.pdf

AMEN, -EMEN, -IMEN. Nombreux noms abstraits

ANSA, -ENSA. Lat. -antia, -entia, fr. -ance, ence.

Les exemples sont très nombreux. La plupart sont

formés avec des verbes et indiquent l'action marquée

par ces verbes acostumar, acostumansa, remembrer,

renmnbransa.

ARIA (avec/ accentué). Noms assez nombreux

formés sur des substantifs ou des verbes. Suff. lat. ar

+ ia (cette deuxième partie d'origine grecque).

Noms concrets et abstraits.

Ex. Alnwnaria (office d'aumônier), cavalaria (ca-

valerie), coirataria (tannerie), draparia (draperie),

drudaria (druerie, galanterie), lanasaria (fabrication

de laine), maomaria (mosquée), panataria (paneterie),

pastraria (boulangerie), romaiia (pèlerinage), saba-

taria (cordonnerie), fustaria (charpenterie), pararia

(lieu où l'on foule le drap), pescaria (pêcherie), etc.

ART. Germanique -ard ou -hard. Sert à former

des noms ou des adjectifs péjoratifs: peu nombreux.

Ex. Bastart (bâtard), colhart, jacomart (jaquemart),

pendart,pilhard cf. adj.fém. galharda, palhatdd.

As, -asa. Lat. -âccus, âcius -âcea, -àcia. Idée de

quantité, grosseur, etc.

I. Leur liste n'occupe pas moins de 23 pages, dans l'ouvrage d'Adams,

dont 16 pour les noms en -amen. Il y a quelques rares noms en -men/a,

comme feramenta (ferrure), ossamenta.(os).

Page 416: Grammaire procençale.pdf

Ex. Ermas (terre inculte), gravas (banc de sable),

sedas (a. fr. se-as, sas, tamis), etc. fém. bonasa (calme,

bonace), golasa (grande gueule), etc.

AT. Ce suffixe provient de plusieurs sources:

-atlus (germanique ?), -atus (substantifs latins et sur-

tout participes passés des verbes en -are, prov. -at).

i) Noms d'animaux (de -attus, diminutif?) aucat

(oie jeune), colombat (pigeonneau), irondat, lebrat,

lobat, passerat, etc.

2) Noms abstraits (lat. -atus) ducat, prebostat,

renhat, dechat (poésie).

3) Noms concrets: ïaurat (champ labouré), semenat

(semis), cadenat (chaîne, cadenas), cledat (claie), cu-

bat (cuveau), ferrat (seau).

ATGE, -ETGE, -ITGE. Lat. -âticum, -éticum (et

-édicttm), -iticum. Fr. -age, -ege, -ige. Noms excessive-

ment nombreux formés sur des substantifs et des

verbes noms concrets et abstraits. Les noms en -atge

sont très nombreux; les noms en -etge, -itge sont au

contraire très rares.

Ex Vilatge, vilanatge, coratge here'tge, fçtge, métge.

EL, -ELA (e et e suivant les mots; cf. la Phonétique).

Lat. -éllum, -élla, ou -£llum, -e'ila, -eh, suffixes

diminutifs. Noms concrets assez nombreux quelques-

1. Goujat est-il de même formation?

Page 417: Grammaire procençale.pdf

uns ont perdu, en passant du latin en provençal, le

sens diminutif.

Enc. – Germ. -ing ? ou prélatin (ligure ?) -inco ?

Ce suffixe a servi à former surtout des adjectifs

devenus substantifs albenc (vêtement blanc), doblenc

(sorte de pain) suff. féminin -enca majenca (taxe

payée au mois de mai), mostarenca (mesure pour le

vin, ou plutôt le moût, most).

Essa. Gr. -issa Sert à former des noms de per-

sonnes féminins.

Ex. Lairon, laironçssa maestre, maestrçssa metge,

metgçssa oste, ostçssa preveire, prtvdr($sa.

ET, -ETA. Lat. -ittus, -itta. Le plus abondant des

suffixes diminutifs.

Eza. – Lat. -itia. Sert à former de très nombreux

mots abstraits 1..

Ex. Amarra, bêlera, fad&(atfekne%a,fere%a, etc., etc.

lA (i accentué). Grec -ia. Cf. ARiA. Suffixe

servant à former des noms abstraits, très nombreux.

Ex. Baionia, chrcia, cogossia (cocuage), folio, fiai-

rla, pagania, senboria, etc.

i. Le suffixe -eia se rencontre dans des mots ordinairement abstraits

qui paraissent avoir subi l'influence française: acaneia (haquenée),/awi«Vj,

Uureia, mareta, vititeia, galeia, vakia dans saàreia (sarriette) de saturejam

il n'y a pas de suffixe à proprement parler.

Page 418: Grammaire procençale.pdf

1ER, fém. -IERA, -IEIRA. Lat. -arius Noms

d'agents, très nombreux.

Ex. Almonier (aumônier), bandier (garde cham-

pêtre), baratier (fripon, débiteur), bordier (fermier),

coiratier (tanneur), renovier (usurier), etc.

Noms concrets (instruments, ustensiles, armes,

etc.): bugadier (cuvier à lessive), cremalher (crémail-

lère), escaquier (échiquier), larmier (larmier).

Noms d'arbres: aiglantiei avelanier (noisetier);

castanier, cerier (cerisier), figuier, laurier, mandolier

(amandier), etc.

Une série de substantifs abstraits paraissent prove-

nir de mots latins en -érinm.

Ex. Alegrier (joie), alonguier (délai), caitivier

(captivité, misère), cantier (chant), castier (châti-

ment), cossirier (souci), empachier, encombrier (obs-

tacle), etc. 2.

Iéra -iéira -ÉRA, -éra, suivant les dialectes.

Lat. -âria.

La plupart des noms d'agents en -1er peuvent avoir

une forme féminine en -iera bordier-bordiera, etc.

De plus ce suffixe sert à former des noms désignant

l'endroit, la place où se trouve une chose balestiera

(meurtrière ?), caireliera (meurtrière), faviera (champ

1. Cf., sur le développement de ce suffixe, supra, Phonétique, p. 48,

2. Cf la liste complète dans Adams, Op. latid., p. 228-229, et voir.

A. riioims, Nouveaux essais de philologie française, p. 112,

Page 419: Grammaire procençale.pdf

de fèves), feulera (endroit planté de fougères), jon-

quiera (endroit planté de joncs), gipiera (plâtrière),

milhkra (champ de millet), fcniera (am.is de foin),

palhera (tas de paille), palombiera (endroit pour

prendre les palombes).

Les mots en -iera peuvent aussi désigner des parties

de vêtement ou de harnachement a emiera (bandeau

de baptême), fiontiera (bandeau), testiera (têtière)

des parties d'armure: cambiera (jambière), gorgiera

(gorgerin), pansiera (partie de l'armure protégeant le

ventre, la pansa), etc.

Quelques mots, peu nombreux, désignent des abs-

tractions longidera (longueur), paubriera (pauvreté),

neciera (manque, disette), etc.

D'autres désignent des ustensiles, des instruments,

etc.: aiguiera (aiguière), pliera (filière), gotiera (gout-

tière), graniera (balai), pastiera (pétrin), etc.

OL, -ola (p ouvert). Lat. -plus, -çla suffixe

diminutif.

Ex. Estanhol (petit étang), flaujol (flageol-et), ma-

Ihol (jeune vigne), pairol, pairola (chaudron).

On. Lat. -onem. Sert à former des noms dési-

gnant des personnes ou des animaux, surtout des

diminutifs.

Ex. Donation (damoiseau), auçelon (oiselet), enf an-

ton (jeune enfant), anhelon (petit agneau), aiglon

(aiglon), moscalhon (moucheron), orson (ourson).

Page 420: Grammaire procençale.pdf

Il sert aussi à former des noms de choses, avec

idée de diminutifs.

Ex. Boisson (buisson), esclapon (copeau), eicudelon

(écuelle), flascon (flacon), paisseron (petit barrage),

penon (penon), etc.

OR (9 fermé). Lat. -çirem. Fr. -eur. Sert à for-

mer des noms abstraits, en dehors des mots dérivés

directement du latin.

Ex. Belor (beauté), folor (folie), gramor (chagrin),

rosor (couleur rousse), tristor (tristesse), iror (colère),

lau\or (louange), etc.

Or (p ouvert). Lat. -ottus. Fr. -ol. Suffixe ser-

vant à former des diminutifs.

Ex. Coissot (cuissot), galiot (corsaire), uiercerot

(petit mercier), ostalot (petite maison), pegot (save-

tier), picot (mesure de vin), etc.

TAT. Lat. -tâtem. Fr. -té. Noms abstraits.

Ex. Beutat (beauté), rnalvestat (méchanceté), pau-

bretat (pauvreté), veltat (vieillesse), etc.

Ura.. – Lat. -ura. Sert à former, au moyen d'ad-

jectifs, des noms abstraits.

Ex. Drechura (droiture), falsura (fausseté), folalura

(folie 2), planura (plaine), etc.

x. Pour les mots en -or venant du génitif pluriel latin -ortim, cf.

supra, Déclinaison, p. 217.

2. A aussi le sens dejfoa.2.Attissi)eMnsde/o«.

Page 421: Grammaire procençale.pdf

383

II. SUFFIXES SERVANT A FORMER DESADJECTIFS.

Ces suffixes peuvent s'attacher à des thèmes nomi-

naux ou à des thèmes verbaux.

On peut les diviser, au point de vue du sens, en

quatre catégories

a) Suffixes d'adjectifs marquant la possibilité

-ABLE -IBLE -ADOR, -EDOR, -IDOR.

b) Suffixes marquant la possession d'une qua-

lité: -al; -ART; -at; -enc; -es; -IS-ITZ; -iu -OS,

-UT.

c) Suffixes marquant la ressemblance, le ratta-

chement, etc. -ier; -in.

d) Diminutifs -ET.

ABLE, -ible. Lat. -abilis, -ibilis. Adjectifs for-

més sur des thèmes verbaux très nombreux, ils

peuvent avoir le sens passif ou le sens transitif.

Sens passif: corrompable, domesjable, ensenhable, etc.

Sens actif: agradable, convenable, de^agradablc, etc.

Formations en -ible (rares et d'origine savante)

enva?ibh, marcessible (périssable).

A ces suffixes se rattachent les suffixes -àvol, -évol,

-ivol, qui ont servi à former un certain nombre d'ad-

jectifs (une quinzaine en tout) et qui apparaissent

principalement dans des textes vaudois 2.

1. L. Adams, Op. laud., p. 265.2. Il y a là probablement une influence de l'italien, où les adjectifs en

-evole (agèvole) se rattachent au suffixe Utiii -ehlis, influencé lui-même

par le suffixe diminutif -dus (Ut. vulg. -ebolk ?).

Page 422: Grammaire procençale.pdf

Ex. Cagivol (périssable), delechivol (délectable),

espaventivol (effrayant), movevol (mouvant, muable),

nozivol (nuisible), etc.

Ac, -EC, -ic, -oc, -uc. Formes assez rares.

Ebriac renvoie au lat. ebriacus -ec n'apparaît que

dans trois adjectifs bavec (bavard ?), canec (gris),

mante (attaché?); ebratc, juzaic renvoient à des formes

latines en -ïcus -qc n'apparaît que dans deux adjec-

tifs badpc (niais), bu^çc (même sens ?) enfin -uc se

trouve dans neuf adjectifs dont plusieurs ont un sens

péjoratif: astruc (heureux comp. benastruc, malas-

true); badalnc (badaud), caluc (myope), faisuc (lourd),

frejuluc (frileux), paoruc (peureux), peçue (lourd),

etc.

ADOR, -EDOR, -IDOR. Lat. -tôrius (et peut-être

quelquefois -tôreirî) Ces adjectifs ont un sens actif

(avenidor, qui doit arriver, futur) ou passif (manja-

dor, qui peut être mangé) ces derniers sont plus fré-

quents. Ils marquent la possibilité et le futur.

Ex. Sens actif ou neutre: celador (discret), dura-

dor (durable), negador (qui doit nier, qui niera),

mordedor (mordant), naisedor (à naître), avenidor(qui

arrivera, futur), endevenidor (même sens), inoridor

(mortel), peridoi (périssable), etc.

i. Quelques-uns de ces jdjectifsont l'un et l'autre sens.

Page 423: Grammaire procençale.pdf

Grammaire de F ancien prn'tnçal. 17

Sens passif blasmador (blâmable), cantador (chan-

table), donador (qui peut être donné), governador

(gouvernable), lauzpdor (louable), pagador (payable),

conoisedor (devant être jugé, connu), defendedor (dé-

fendable), fazedor (faisable), temedor (à craindre, dan-

gereux) dirigidor (dirigeable), divizidor (divisible),

partidor (séparable), punidor (punissable), etc.

AL. Cf. supra, substantifs. C'est un des princi-

paux suffixes servant à former des adjectifs qui signi-

fient concernant, se rapportant à. Ce suffixe s'ajoute

ordinairement à des noms et quelquefois à des ad-

jectifs.

Ex. Alodial (allodial), cabal (excellent), campai

(batalha campal, bataille rangée), dictional (concer-

nant les mots, dictio), mairal (principal), patrial 1

(concernant le pays natal), frejal (froid), quintal

(cinquième partie), quintal (quinzième), etc., etc.

AN. Lat. -anus. Assez rare fréquent en topo-

nymie. Auran (fou), forestan (étranger), certan (sûr),

lonhdan (lointain). Nombreux noms de lieux en -an

ART. Germanique -ard ou -bard cf. supra sub-

stantifs. Sens péjoratif ou augmentatif.

Ex. Galhart (gai), lestait (têtu), auiprt (auda-

cieux).

i Cf. P. Skok, Die mit dtn Suffixen -anuni. sudfi an^veshchen Orlirui-

men. Halle, 1906.

Page 424: Grammaire procençale.pdf

AT, -IT, -UT. Lat. -âtum, -itum, -ûtum. Ces suf-

fixes servaient à former les participes passifs en latin.

Ils forment des participes passés en ancien provençal;

mais quelques-uns sont devenus de pVirs adjectifs,

comme entestat (obstiné), envezat (heureux), enrabiat

(enragé), esmerat (pur), afortit (obstiné), encobit

(envieux), fdidit (exilé), etc.

ENC. Cf. supra, substantifs. Les adjectifs en

-tnc, formés sur des substantifs, marquent ordinaire-

ment le rapport, la ressemblance, l'origine, la cou-

leur.

Ex. Aerenc (aérien), albenc (blanc), diablenc (dia-

bolique), doblenc (double), joanenc (de juin), majenc

(de mai), ortenc, pinenc (de jardin, de pin), rozenc

(rosé), etc.

Noms de peuple Arabienc, Caorsenc, Germanenc,

Loarenc (Lorrain); couleurs falbtnc (pàle), negrenc,

purpurenc; cf. rosette.

Es (e fermé r). Lat. -ensis, lat. vulg. (sis. Français

en, ois, ais. Sert surtout à former des noms propres

de peuples.

Ex. Campanes (Champenois), Carcasses, Biterres,

Narbones, Agates, Lauragues, Savartes; Espanes,

Frances, Proensales, Bordales, Fondes (Vaudois), Ties

r. Cet e fermé est traduit ordinairement en français par un e ouvert

(ais) Narboimats, Lauraguars, l-rancatSy etc

Page 425: Grammaire procençale.pdf

(Tiois, Allemand), Ga7es (Gallois), Irlandes, Angles,

etc.

ET. Cf. supra, substantifs. Suffixe de diminutif,

qui peut se joindre à la plupart des adjectifs gros-

grosset, menui-menudd fat-fadet, etc., etc.

1ER. Cf. supra, substantifs. Les adjectifs en -ier

sont formés sur des noms, des adjectifs ou des radi-

caux verbaux, quelquefois des adverbes. Ils signifient

concernant, se rapportant à, appartenant à, etc.

Ex. Batalhei (belliqueux, fortifié), frontier (hardi),

ostalier (hospitalier), sobransier, ufanier (arrogant),

sovendier (assidu), etc.

lu. Lat. -inus. Marque la ressemblance, le rap-

port, la matière.

Ex. Aceinn (en acier), boquin (de bouc), marbrin

(de marbre), porprin (de pourpre), etc.

Is, -ITZ. Lat. -icius. Fr. -is (levis= a. fr. leve-

ïs).Ex. Suffixe joint à des participes passés ftachis

(flexible), tortis (flexible), mestis (métis); joint à des

thèmes verbaux labotaditz. (qui peut être labouré),

pozadit^ (où l'on peut puiser), kvaditz (pon L, pont-

levis), plegaditz (flexible), coladit^ (insinuant), etc.

lu. Lat. -iuus (ivus). Fr. -if.

Ex. Agradiu (agréable), haidiu (ardent, fougueux),

Page 426: Grammaire procençale.pdf

celiu (secret), esforsiu (actif, énergique), plegiu

(faible).

Os. Lat. -ôsus. Fr. -eux. Suffixe servant à for-

mer, sur des 'noms, des adjectifs marquant la qualité

et l'abondance. Adjectifs très nombreux.

Ex. Amoros (amoureux), aventuros (heureux),

avrilhos (d'avril), cochos (désireux), etc.

UT. Lat. -ûtus. Fr. -u. Adjectifs formés sur des

noms et marquant des qualités ou des défauts phy-

siques (rarement des qualités morales, comme dans

saberut, savant).

Ex. Alut (ailé), barbut (barbu), brancut (branchu),

cambarut (à longues jambes), carnut (charnu), espal-

lut (à larges épaules), ponchut (pointu), etc.

III. SUFFIXES SERVANT A FORMER DES ADVERBES.

Le principal suffixe, et vraiment le seul, est -mm

dont nous nous sommes déjà occupé (p. 353). Il

s'ajoute à des adjectifs et très rarement à des substan-

tifs mais il s'ajoute aussi à des participes passés en

-at, -it, -ut et pi end alors la forme -adamen, -idatnen,

-udamen.

Ex. Abreujadamen (en abrégeant), ajostadamen (en

ajoutant), déliber adamen (délibérément), pauzaàamm

(posément, même formation qu'en provençal), sebra-

Page 427: Grammaire procençale.pdf

damen (séparément), complidamen (complètement),

atendudamen (attentivement), escondudamcn (en ca-

chette).

IV. SUFFIXES SERVANT A FORMER DES VERBES.

Les principaux suffixes verbaux sont -AR et -ir

-ALHAR, -ELHAR, -ILHAR, -OLHAR -EJAR, -EZIR(-ZIR)

-IFICAR -IZAR.

AR. Lat. -aie. Fr. -er. Ce suffixe sert à former

des verbes sur des substantifs, plus rarement sur des

adjectifs. Il y a environ quatre cents verbes formés

sur des noms, et une trentaine seulement sur des

adjectifs.

Ex. Alberga > albergar albire, albirar arnesc,

arnescar engenh, engenhar estaca, estacar farga,

fargar azaut, a^autar; egal, egalar fais, falsar,

etc

IR. Lat. -ire. Fr. -Ir. Sert à former des verbes

au moyen d'adjectifs, quelquefois avec des noms; les

exemples ne sont pas très nombreux, dans les verbes

simples; mais les verbes en -ir formés avec les pré-

fixes a, en, es, re sont beaucoup plus nombreux.

Ex. (Adjectifs). Brun, brunir dur, durir franc,

franquir; joven, jovenir etc. Noms color, colorir;

1. Cf les listes complétes dans Adams, Op. laud., p. 33; sq.2. Adams, p. 518 sq.

Page 428: Grammaire procençale.pdf

baile, baillir. Cf. infra le suffixe -ezir, de -icire: aigre,

aigreur brun', bruneçir fer, enfere^ir, etc.

ALHAR, -ELHAR, -ILHAR, -OLHAR. Lat. -aculare,

-eculare,-oculare, etc. Formations peu nombreuses.

Ex. Badalhar (bâiller), destorbelhar (troubler), fen-

dilhar (fendre), grondilhar (murmurer), jangolhar

(glapir).

EJAR. Lat. vulg. -idiare, correspondant au gr.

tÇeiv Fr. -oyer. Ces verbes sont assez nombreux; ils

sont formés sur des noms et sur des adjectifs.

Ex. Airejar (aérer), bandejar (s'agiter), domnejat

(a. fr. domnoyer, faire la cour à), fadejar (faire des

folies), manejar (manier) amarejar (être amer),

blanquejar (être blanc), etc.

IZAR. Lat. vulg. -iZa-re, gr. tÇsiv cf. supra -EJAR.

Sert à former des verbes d'origine non populaire.

Verbes peu nombreux.

Ex. Evangelizar, scandali^ar (mots savants traduits

du latin); cotizar (payer une taxe), favori^ar, mercan-

dxxar (commercer).

V. -COMPOSITION AVEC DEUX OU PLUSIEURS SUFFIXES.

Il n'est pas rare qu'un mot déjà muni d'un suf-

fixe en reçoive un autre ex. solda > sold-at > sol-

dadier (sold-ad-ier), et, avec un suffixe diminutif,

porta > portal > portalet, etc.

Page 429: Grammaire procençale.pdf

Adier, -ATIER. Lat. -at ariiis.

Ex. Coladier (portetaix), dauradier (orfèvre), levadier

(inspecteur des chaussées), logadier. (loué, locataire),

soldadiei- (soldat), boscatier (qui vit dans les bois),

bovatier (boucher), coratier (tanneur), egatiel (gardeur

de juments), panalier (boulanger), etc.

Aleza, ou plutôt -ALESA (e fermé). Lat. -alïlia.

Ce suffixe se rencontre dans un très petit nombre

de mots comme francalçza (liberté), wollalfta (abon-

dance), ortaléça (jardinage) -areza est également

rare bovare^a (?), secaresa (sécheresse).

Quant au suff. masculin -AREZ, il est encore plus

rare cf. cependant vinharfo (vignoble).

AIRADA. Lat. -arium + -ada.

Ex. Cartairada (mesure agraire), denaiiada (id.),

sestairada (id. ), porcairada (troupeau de porcs).

ALATGE. Lat. -al alicum Mots peu nombreux:

carnalatge (carnage), morlalatge (legs).

Andier, -endif.r. Lat. -anda, -enda + arium.

Mots peu nombreux estiuandier (moissonneur), ta-

Ibandier (taillandier), teissandier (tisserand), façendier

(ouvrier rural).

AREL. Sert à former des adjectifs, peu nombreux

d'ailleurs: bufarel (qui souffle ?), cantarel (chantant,

qui aime à chanter), coivdarel (vaniteux ?).

Page 430: Grammaire procençale.pdf

B. PRÉFIXES

I. Préfixes' SERVANT A FORMER DES verties.

A (ad et a% devant des voyelles). Lat. ad-. Très

commun.

CONTRA. Lat. contra-,

Ex. Conttagardar (se garder), contraminar (contre-

miner), contravaler (être équivalent à), contraferir

(frapper en retour).

DE. Lat. de-. Marque ordinairement, mais pas

toujours, la séparation, l'éloignement.

Ex. Definar (cesser), degastar (dévaster), degianar

(égrener), desagelar (desceller), departir (partager).

DES. Lat. dis-. Même sens que de (de même, es,

eis du lat. ex), mais plus fréquent.

Ex. De^abricar (découvrir), dexfidornar (enlever les

ornements), de^afacbar (déparer), àe\agiadar (dégra-

der), deialbergar "(déloger), de^amparar (refuser sa

protection), de\aïmar (désunir), etc. Esbrancar (ébran-

cher), escabessar (décapiter), etc.

Em-, EN-, ENTRE-. Lat. in-, inter-. De nombreux

verbes commencent par ces préfixes, surtout par en-

i. Cf. la liste complête dans Adams, Op. Jaud,, p. 4^2-440.

Page 431: Grammaire procençale.pdf

FoR. Lat. foris. A le sens de hors de.

Ex. Forsenar (mettre hors de raison), forjurar (par-

jurer), forclaure (forclore), forfaire (forfaire), forban-

dir (bannir), etc.

MES. Lat. minus. Fr. mes, mi. Marque la dépré-

ciation.

Ex. Mescabar (échouer), mesparlar (mal parler?),

mespre^ar (mépriser), mescreire (ne pas croire), mes-

dire (médire), mescajer (méchoir), etc.

OLTRA. Lat. ultra-. Rare verbe principal de

cette catégorie otracujar (être orgueilleux).

POR. Dans l'expression porgitar, por n'est pas un

préfixe, car il se trouve ordinairement après le verbe

c'est un adverbe; cf. supra, p. 357.

RE. Lat. re-. Préfixe d'un emploi très tréquent,

marquant ordinairement la répétition, le retour, la

réciprocité.

SOBRE. Lat. super-. Fr. sur-. Sert à former en

provençal une série de verbes intéressants.

Ex. Sobramar (sur-aimer), sobrecujar (d.oltracujar),

sobiemontar, sobronrar, sobreparlar; sobresaber, sobreva-

ler, etc.

SOTZ. Lat. subtus. Fr. sou-, sous-. Verbes peu

nombreux.

Ex. Sotifoire (creuser sous), sot^fugir (dérober),

sot%pau%ar (mettre en dessous), sot<terrar (enterrer'), tic.

Page 432: Grammaire procençale.pdf

II. PRÉFIXES SERVANT A FORMER DES NOMS

ET DES ADJECTIFS.

Ils sont beaucoup moins nombreux et moins im-

portants que les préfixes servant à former des verbes.

Anti. Se trouve dans deux mots seulement

antipapa et antitrobador.

CONTRA. -Ex. Contraclau (seconde clef), contra-

jogador (celui qui joue contre quelqu'un), conlraja\t-

dor (contrefacteur), contrarole (contrôle), contrasagel

(contre-sceau), etc.

DEZ. Cf. supra, verbes. Ex. De^amor, de^aman-sa (désaffection), deçavantatge, descortelia, desdansa

(genre poétique), dexegaltat (inégalité), etc.

REIRE. Lat. retio-. Fr. itère-. Ex. Reireacapte

(droit exigé d'un sous-feudataire à la mort d'un sei-

gneur ou d'un tenancier), rebegach (patrouille), rei-

regarda (arrière-garde), teiretemps (passé), etc.

SOBRE. Lat. super-. Fr. sur-. Ex. Sobrafan (an-

goisse), sobrarbitie (surarbitre), sobreces (surtaxe),

sobrecot (surcot), sobrefren (double rêne), sobrelau^or

(excès de louange), sobietemor (excès de crainte), etc.

Les adjectifs sont plus nombreux sobre sert en

effet, d'après les Leys d'Amors', à former des superla-

tifs. D'où sobrebel, sobrebon, sobrecabal, sobregai, sobre-

gran, sobienamorat, etc., etc.

i. H, 58 cf. sufrru,p. 234.

Page 433: Grammaire procençale.pdf

C. MOTS COMPOSÉS

a)NOMS COMPOSÉS D'UN ADJECTIF

ET D'UN

SUBSTANTIF, ET RÉCIPROQUEMENT.

Belacara (bonne chère ? couvert), bonaür (a. fr.

boneûr, fr. mod. bonheur), malaise (malaise), mala-

paga (prison pour dettes), malcor (colère), megdia,

megjorn (midi), megloc (milieu), milgtana (grenade),

primver (printemps), etc.

Annôu (an neuf, nouvel an), jurvert (verjus ou

persil ?), manniesa (mainmise), margras (mardi-gras),

ormiet (or pur), etc.

b) NOMS COMPOSÉS D'UN VERBE ET D'UN

SUBSTANTIF OU D'UN VERBE.

L'adverbe est ordinairement ben, mal mens, mais

non.

Benvenguda (bienvenue), maisvalensa (plus-value),

mensvalensa (moins-value), noncura (indifférence),

wm/« (in6délité), nonre (rien), nonsabensa (ignorance),

nonnozçnsa (innocence), nonpoder (impuissance), non-

saber (ignorance), benestar, malestar (être bien, mal).

c)NOMS formés DE DEUX SUBSTANTIFS.

L'un des deux substantifs modifie le sens de l'autre;

il peut être placé avant ou après l'autre.

Page 434: Grammaire procençale.pdf

Ex. Aiganeu (eau de neige), aigaiosa (tau de

rose), barbajoan (grand-duc, oiseau), dilut, aimais

dimercies, dijous. divendus, dissapte (lundi, mardi,

mercredi, jeudi, vendredi, samedi), palfer (le\ 1er en

fer), peirafuga (silex), rampalm (dimanche des ra-

meaux), etc.

Capmalh (camail, mailles qui protégeaient la tête

et le cou), cordohr (pitié), galcan (premier chant du

coq), lerratremol (tremblement de terre), etc.

Dans quelques noms composés il n'y a pas d'idée

de modification de l'un par l'autre, comme dans les

suivants cornamusa (cornemuse), esquilgacha (guet,

patrouille), merdafer (mâchefer), teiramaire (terre

mère), etc.

d)NOMS i ormes D'UN \erbe ET D'UN SUBSTAN'IIF.

Ordinairement le verbe a un sens actif et le subs-

tantif joue le rôle de complément direct.

Ex. Bufafoc, butfatixpn (qui souffle sur le feu), corna-

vin (crieur qui annonce le vente du vin ? ou qui

invite à boire ?), crebacor (crève-cœur), crebamostier

(qui pille les monastères), mandagach, mandagacha

(valet chargé de convoquer le guet), maiagilos (qui

tue le jaloux), negabarnatge (qui détruit la noblesse),

parabanda (parapet), etc.

Cf. encore, comme formations intéressantes, bati-

Page 435: Grammaire procençale.pdf

cor (battement de cœur), jenimon (fin du monde),

fai-mi-drech (juridiction), etc.

e) ADJECTIFSformés D'UN NOM ET d'un ADJECTIF

(OU PARTICIPE).

Ex. Bocafort, bocatort (qui a la bouché dure, tor-

due), capcaudal (terme de métrique), capclin, capcorb

fementit (déloyal), ferveslit (couvert de fer).

f) ADJECTIFS formés D'UN ADVERBE ET D'UN

ADJECTIF (OU PARTICIPE).

Ex. Benastruc (heureux), cautpres (pris sur le fait)

composés de mal maladiech, maladobat, malapres,

malastruc, etc. composés avec non noncurat (indiffé-

rent), non mien (innocent), nonpar (inégal), etc.

g) VERBES COMPOSÉS D'UN ADVERBE ET D'UN VERBE,

OU D'UN NOM ET D'UN VERBE.

Les composés de la première catégorie sont formés

principalement avec mal, ben, non maldire, mal me-

nai malnresclar (compromettre), malt) aire (maltrai-

ter, etc.); noncaler (ne pas se soucier de), etc.

Capvirar (tourner la tête), mentaver-mentanre (avoir

dans l'esprit), vianar-viandar (voyager).

Les mots composés, comme les mots simples,

Page 436: Grammaire procençale.pdf

398

peuvent recevoir les suffixes nominaux ou verbaux et

il y a là une nouvelle source intéressante de dériva-

tion mais les procédés sont les mêmes que dans les

mots dérivés des mots simples quelques exemples

suffiront.

Suffixes -ador, -edor, -IDOR. Comamusa > corna-

mu^ador maldire > maldizedor mantener > mante-

nedor suff. -emen captener> captenemen suff ANSA,

ensa benestar > benestansa, captener > captenensa

suff. -ARIA forsenar > forsenaria.

Adjectifs bonaùr > bonaûrat; bonaùr^> bonaârosmalmesdar > malmescliu (brouillon); malparlar >

malparlhr (médisant), etc.

Page 437: Grammaire procençale.pdf

INDEX DES MOTS

ab, 139, 154-

abmi^ir, 289.

abauços (en), 35;.5

abft, 141.

àbets, 141.t

abreu, 72.

abri, 72.

abrial, 71.1

absolver, 143, 346.

absterger, 349.

accent (déplacementdans les

conjugaisons), 301.

atendre, 322.

acesmar, acermar, 1 59-

acirologid, 43.

acorpir, 203.

Adamar, 27, 91.

<"¥*, 5é, 358 n. 3 (étyra.)-

adobar, 26.

aduire, adurre, 330.

aadre, 322.

afiblar, 104.

aflibar, 203.

afranher, 334.

Africà, Africo, 42; Sant-, 42.

afublar, 104.

agassap2é, 91.

Agenais, 245 n.

agost, 95, 173-

âgra, 42.

agua, 171 n.

fl^ur,81 n. 3, 95, 173.

a^iif (part. p. d'aver), 140.

aibre, aybre, 190.

aibs, 25.5.aic (prêt. I sg.), 171.

aiga, 171.

Aigar et Maurin, 195, n. 3.

ai^Zfl, 171.

aigron, 26, 92.

aimadi, 124.

Aimar, 110.

Aimeric, 110.

Aimes, 93.

aine, 159.

air, aire, 86.

aira, 49.

airamen, 152.

aire (= agrum), 174.

aisen,aissen, 143.

Page 438: Grammaire procençale.pdf

aissi, ioo.

aisso, 100.

aital, 190 u. 2.

aitan, 190 n. 2.

a<ire, 190.

ajudar, 37.

alau^a, 25.

Alharic, 27, 91.

alberc, 26, 91, 198.

alberga, 198.

Albert et le Monge (tenson),

3M.4-

albigeois (dialecte), 271, 286.

albire, 198.

albre, 198.

alcavot, 28.

a/coto, 28.

alcuba, 28.

Aldric, 27, 91.

alegre, 50.

a/e«a, 203.

nitimi, 26, 9011. 1.

Alexandres, 43.

Alexandre {Poème d'), 305 n.

i, 33011. t.

alferan, 28.

algaravia, 28.

alhondres, 205.

almatrac, 28.

almoina, 159.

almormi, 158, 202.

almosna, yy, 158.

aWra, 86.

Alvernhe, 198.

«»/, a»«, 154 11. 2.

amaa (fr. prov.), 1 50.

amagenar, ioo.

amaj, 100.

amai (= amavï), 147.

Amalric, 27.

Amanieu de Sescas, 3 34 n

amanoir, 187.

amanvir, 187.

amargar, 38.

amarvir, 187.

amb, amfe, 154.

ambolélh, 108, 143.

ambonilh, 108.

anifla, 88, 115.

aniéïïa, 27, 156, 203.

amenlct, 88.

amentaver, 321 n. 2.

amiral, 28.

amistat, 119.

amt'w, 164.

ammolla, 144.

amrla, 144.

Amons, 82.

amoros, 120.

avipçla, 144.

anar (conjugaison), 278 n.

a/m/- (étymologie), 278 n.

anastrophé, 43.

anatomia, 115.

aiichoia, 28.

Auciauor, 217.

andos, 95 n. J

anàui 143.

iwgçla, 175.

aiigvloi 217.

Page 439: Grammaire procençale.pdf

Anghus, 50.

attgtia, 103, 201.

Anglada, 150.

Anglèe, 150.

angoissa, 179.

anguila, 175.

anfor, 103, 189.

Anjau, 50, 85.

Anselme, 27.

ansessi, 205.

anta, 26, 85, 92.

Antibol, 129.

antre, 103.

aondar, 141.

aondos, 95 n. 141

«es/, 173.

aoi«i, 73.

apondre, 341.

apostol, 32, 129.

appâter, 339.

apiendte, 342.

apra, fl^in'i, 60.

aquel, 100.

a}«i, 100.

aquitain, 148.

«5110, 100.

ar, ara, 95.

ara, 50, 99.

aranha, 95.

anfre, 322.

arffl(lat.),49.

ar(sta,ar('sta, 57.

arismetica, 43.

arma, 36, 125, 186, 199.

mmadn (gasc.), 342 n. 4.

armàri, 131.

armaçer (gasc), 342 n. 4.

Arnaut Daniel, 232 n. i, 342

n. 2.

Arnaut de Mareuil, 351 n. 2.

arnfs, 135.

a?^>0, 135.5.

arr- (gasc.), 193, '94-

arratge, 98.

arsen, 143.

artiga, artigal, 29.

a^cto, 38, 152, 158.

assag, 167, 177, 181.

assai, 100, 177, 181

assassin, 28.

a.-r^m5, IOO.

assezer, 345.

assire, 345.

assolver, 143.

assolvre, 346.

astiu, 93.

astrolomia, 200.

astruc, 158.At de Mons, 304, 325.

ataliut, 28 n I

dtaft, 41.

atanher, 347.

atenher, 347.

Atlas ling., 128 n.

atraire, 350.

atressi, 197.

atretal, 197, 204 n. 3.

atretan, 197, 204 n. 3.

au (*habunt), 87

au et <w (dipht.), 76.

Page 440: Grammaire procençale.pdf

aubecli (béarn.),ioé.

aubri (béarn.), ioé.

auca, 38, 165.

aufa(=alsa, ind. pr. 3 sg.),

190 n. 2.

aucel, au^el, 38, 95.

mmr, 106.

aucire, 323.

Aude, 126.

Audoait, r4t).

aufici (béarn.), 106.

aufri (béarn.), 106.

augurium (lat.), 95.

augustum (lat.), 95.

aujol, 95, 178.

aul, avol, 85, 86.

auloureya (bèarn.), 106.

aumeleta (montp.), 106.

aumolla, 144.

aunir, 26, 95.

aunor, 106.

mtr, 173.

attrntgc, 95.

Aitrien, 106.

aurifan, 99.

auriiia, 109.

Aurion, 106.

atisen, 143.

a«/d, ôato, 42.

attfor^ar, 119.

oû*(part. p. d'awr), 140.

auvent (part. pr.), 155.

auvergnat, 69, 161, 166, 273,

286.

auvir, 15 S-

auçentte, 207, 355.

«m^iV, 66.

au^ina, 110.

au^iV, 289.

(mm, 141.I.

avangeli, 100.

avam, 141.I.

avenimen, 119.

aver (conjugaison), 317.

avers îei 100.

avesque, 60, 100, 11;, 157.

avôgol, 129.

auo/, 129.

avojick, 115.

avouteri, 155.s.

»i'«; (part. p. de aver), 140.

aytam (= aytan), 188.

(7? (= arf>, 1 54-

aiagar, a\algar, 171.

jiyilaïsyî'j, 93.

Wpfterf, 27.

/rçar, 28.

^rt"(, 138.

fl^f, 129.

n^wc, 28.

tof, 180.

bai, 180.

baiar, 158, 180.

fiaisar, 180.

baiiar, 158.

tefc, 163.

Baldoin, 27.

baldor, 26.

balestra, 205.

Page 441: Grammaire procençale.pdf

biin, hiiiit, 95-.

banastra, 205.

bandejar, 189.

bandiera, 26, 189.

bandir, 26.

banejar, 189.

baniera, 189.

baptidiaie (lat.), 102.

baptisteri, 29, 131.

baratar, 138.

barbacana, 28.

barganhar, 97.

barguinhar, 97.

basana, 28.

bat (gasc.), 192.

batedor, 119.

balemen, 119.

taire, 39.

ta»:(O (= taî^o), 87.

béarnais, 74 îi. 3.

bedosca, 105.

fc». 73-

Belcahe, 155.

Belenguier, 199.

Bellaud de la Belaudicre, 107.

benaçet, 69.

benexèch, bene^et, 6y.

bendir, 323.

bene^ir, 323.

ie/rfa, 1122

fcf'ra, 91, 192.

Berart, 27.

berbiti, 59.

Beniart, 27.

l'ieita,<)\. i

h. de- Ventadour, 69.

Bertran de Born, 48 n. 2, 53,

96, 97, 195, 232 n. i, 253

n. 1, 327 n. 1.

bertisclat, 137, 152.

te, 43.

bestiâri, 131.r.

Beterres, 187.

BetUin, 56.

beure, 323.

Biairis, 101.

ftWi'î, 43.

Biographies des Troubadours,

273.

bisbe (cat.), 6o, 115, 137.

bobans, bobansa, 184.

toc, 92.

bodosca, 105.

Boèce, 73, 99 n. I, 113, 118,

125, 155, 161 n. 2, 165,

190 n. 2, 193, 202, 258,

5'4, 3M, 5!7> 320-

bofctr, 107.

fo/flî, 176.

foj'wrf, 157.

boissel, 179.

toi'sta, 206.

>>PJa, 78.

to/a5, 181.1.

bolsas, to/^ai, 181.

bona (a. fr. buer), 354 n.

to«, 92.

bordelais, 75.

Borgonha, 180.

Mn, 131.

Page 442: Grammaire procençale.pdf

boria, 182.

borna, 157.

borratge, 28.

borsa, 28.

bot, 116.

botica (esp. port.), 89.

botiga, 89, 115.

Jo«efo (ital.), 89.

bouan, 76.

Blandinjt, 56 n. 3.

blasmar, 145.

blastenh, 145.

blaslenha, 145.

blastenhar, 145

blat, 152.

blau, itara, 92.

blava, 90, 149.

Wfis, 92.

trac, 26.

braca, braga, 25.

braire, 523.3.

brasa, go.

tra^, 171, 181.

brefania, 117, 206.

brevtiar, 189.

breujar, 178.

Bm'iarl d'Amor, 1 13

brida, 91.

Briva, 40.

broista, 206.

Z'rpK', 25, 44.

bronba, 26.

btoufouniè, 117.

br-ufol, 126, 206

£)!/£, 206.

bruida, 206,

bruire, 323.

brun, 92.

Brunissen, 27.

brusc, 206.

brusca, 25.

bruslar, 156.

ir«/te, 153.

îintffe, 153.

bruvenie (lorrain), 1 1 7.

>MC, 92.

budel, 107.

buer (a. fr.), 354 n.

bufar, 107.

tocida (lat.), 89.

c final dans estouc, fauc, fflwc

278.caas (gasc.), 49-

caft/j-, 41, 324.

cabirfl, 203 n. 3.

cabrefçlh, 118.

<«;»-[> 39, 203 n. 2.

cada,cadun, 255.

cadaula, 142.

cdde, 126

cadegut (part. p.), 155 n. 1.

cadçira, cadipra, 40.

cadole (a. fr.), 142.

cairar, 170.

cairel, 170.

caissa, 137.

milieu, 71.[.

cai(t'i(, 138

caî'^o, 115.ç.

Page 443: Grammaire procençale.pdf

Calendcr, 217.

caler, 325.

calha, 149.

calhar, m.

calimas, 89.

ailla, 152.

callelas, 152.

calçbre, 106.

calonhar, 182.

calonjar, 182.

camarhnc, 91

cambe, 127.

cambiar, 178.

cambra, 32.

CdfMf, 2).

camisa, 59.

camjar, 38, 178.

Camille, 43.

caWj 48, 162.

caneton, 179.

cdnde, 130.

candf^a, 130.

cdnebe, 127.

canonegue, 128.

canorgue, 128, 163, 186.

canorguia, 186.

canorje, 163.

cap, 36.

Capâçlh, 82.

caperâa (gasc), 192.

capsatM, 138.

capsela, 138.

captener, 348.

car, cor, 170.

£fl/rt, 162.

caramel, 197.

caraunhada, 97.

cdrbe, 127, 186.

Carcasses, 187.

carcassonnais, 191.

carcer, 130.

Cardçlh, 82.

caresma, 170.

cargar, 38, 165.

carinhada, 97.

carcbla, 28.

carrefirc, 118.

cartolari, 131.1

Cartulaire de Limoges, 51, 64

n. i, 73.

casse, casser, 126.

castet (gasc.), 192.

Castex, Cas têts, 192 n.

castiar, 173.

cat, 38, 162.

ca-fa, 255.

xoiTi, 255.

catalan, 59, 84, 126, 141 n. 1,

158, 160, 161, 162 n. 2,

169, 170 n. 2, 189, 192,

245, 273.

Catahna, 199.

caular, ni.

caunta, 28, 89.

caufanhada, 203.

caure(cat.), 41.

caussana, 138.

caussela, 158.

cautiu, 138.

cauxymen, 119.

Page 444: Grammaire procençale.pdf

cau^ir, 26.

cavalcons (de), 355.¡.

cavalgar, 119.

Cavalier Lunel de Montech,

95 n.

Cavarana, 97 n. I.

cavilha, 198.

ca\al, 38.

catfr, 41.

arç<!r, 325.

cm (lim.), 53.

ceis (.lim.), 53-

celh, cçlha, 61.

celiu (a), 354.

celtique, 83.

cenher, 325.

cercar, 38.

cercedula (lat.), 17°-

cerq'la, 156, 170, 201.

cereira, 180.

cerewa et autres formes du mot,

50.

cerei^a, 180.

ff'ri, 61.I.

OsiiV, 43.

cessai, 202.

Cfr«r, 130.

Chanson d'Antioche, 5 1

C/j. i/e la Croisade, 70, 1 14,

274, 351'

Ch. île Sainte Foy, 75, 171 n.,

179» 2I4, 357 n. 2-

charjar, 165.

cheira, 162.

(./«H, 4S, ]62.

chiera, 162.

ci»«, 48, 162.

chival, 96.

chivalier, 96.

chiys (gasc.), 66.

«7J, cilha, 61

cimitéri, 131.

cinque (lat.), 169.

Cj'ofaf, 147.

cire, 6r.

ciri, 61.

cirurgia, 116.

auto/, 147.

clara, 49, 161.

clastra, 85.

claure, 326.

cle, 69.

c/pci, 172 n. 1.

clocir, 172 n. 1.

clpt, 161.

riuœi, 172 n. 1.

chtire, 326.

co (rouerg.), 48.

coa, 85, 86.

cobiat, 143.

cpfefe, 127, 142,151.

cobe, 130.

cobeitar, 119.

ccbeitat, 119.cobeitos, 119.

cobeçelai 1 20.

cjtëra, 79.

cobrir, 107, 292.

coc, 74.

cocinrr, I6g.

Page 445: Grammaire procençale.pdf

cccodrilha, 203.

code, 131.

cédi, 131.

codnnh, 28.

codçin, 88

cofre, 188.

cogotda, 151.

<tf«Vfe,127, 142-

coinda, 77.

C(iire, 139.

coKrc>, culbir, 289.

colçbra, 79, 142.

colobre, 106.

colonhet, 200.

colonhier, 200.

«>), 28, 89.

colrar, 120.

eo/rat, 196.

Colrat, 200.

ro/;«, 326.

cohelh, 201.

comba, 25.

comdai, 139.

Comenge, 107, 148.

cornenjar, 107.

comen\(ir, 119.

cometre, 336.

cominal, no.

commergar, 119, 200.

cçmol, 129.

ccmpanhcr, 217.

comparer, 3 39.

Complaintedu roi Robert, 6g.

complanher, 339.

compondre, 341.

cotnpiar, 118 n. 1.

comte, 43.

Comte de Poitiers, 53, 321 n.

3.

comtor, 217 n. I.

comunal, 110.

concluire, 326.

confire, 333

conjugaison (changement de),

265.

conjisser, 130, 326.•

conquerir, 343

consmat, 117 n. 3.

œnsmeî (prétérit, I sg.), 117

n. 3.

comumar, 117 n. 3.

conques,conquis, 60.

conté, 43

contenir, 348

conuc (de "cof novut), 81, 326.

cor, 170.

corelha, 170.

corium (lat.), 75-

coma, 36.

corpa, corpiera, 203.

corr, 195.

corre, 327.

correg, 181.

correi, 181.

correja, 181.

conoada,173.cosedura, 120.

raser, 202.

COSiî, 202.

edrtoZ, 129.

Page 446: Grammaire procençale.pdf

costa, 79.

costruire, 327.

costura, 120.

cosumadi (part. p. pl. 11811.

couar, 76.

coudât, 143.

Couffoulens, 113.

cçute, 139.

crkWe, 127, 142

çovmir, 351.

CK«". 39, I7I-

couina, 165.

craba, 203.

cramba, 203.

cranc, 199.

crastar^ 204.

crau, 25.

crausta, 85, 198.

cre, 43.

crei (lat. credo), 53.

creire, 296

creisser, 328.

crepcba, 161

cridar, 116.

çrivel, 105.

croissir, 26.

croter, 152.

crollar, 116.

cr<i(a, 88.

crotlar, 152.

crii/ii, 62.

cn«.'«!, 105.

cubrir, 107.

««»(, 74.

eu f min, 77,

cu«f, 182.

eu» (lat.), 78.

cuidar,8i, 151, 174.

cu/ar, 8i, 151, 174-

culum (lat.), 83.

Cumenge, 107, 148.

cumenjat, 107.

«Mit, 74.

cuor, 182.

cûu, 8}.

<fai/j;j, 99.

dalgat, 99.

damaitfla, 122.

datnedeu, 108.

damenedeu, 108.

dtxtnideu, 108.

damiutfla, 122.

damixgla, 122.

damoiifia, 122.

dampnatge, 139.

damrideu, 108.

dar (conjugaison), 279.

datari, 131.

dau (?), 50.

Daudi, 1 10.

Daude de Pradas, 144, 200,

33611. 1.

ilaun (engad.), 52.

t'a»» (roum.), 52.

<i.iit«e (gasc), 52.

Daunis, 110.

dauphinois, 161.

DflHre/ et iJriwi, 51, 87, 146.

r

daissar,190.

Page 447: Grammaire procençale.pdf

Grammaire de l'ancien provençal188

n. i, 147, -158. J59 D- '<

196, 201, 270, 271 n. 5,

27411. 3.

daus, 101

Débat du Corps et de l'Ame, 69.

dec, 57.

decébre, 524.

dechazer, 325.

decluire, 326.

decorre, 327.

decret, 56.

<?{M, 57.

Dedulùs, 43.

dedit (lat.), 151.

defranher, 334.

degeit, 103.

degerir, 103.

<%««, 69.

ffefH», ig9.

(ffï, 124.

deimari, 131.

deime, 169.

dejaonar, 114.

dejun, 2O2.

Délaissé, 126.

Deleu^e, 213.

<W»«u (gaso), 89.

delme, 169.

demanar, 189.

démette, 336.

demQra et demçra, 80.

denh, 69.

deorsum (lat.), 80.

depenher, 339.

depelhar, 159.

derger, 328,530.

desaîns, 356.

desca^er, 325.

descofire, 333. ·

desfaire, 333.

desmar, 169.

desmari, 169.

deswe, 169.

desmombrar, ioi.

Desmoulin, 213.

desparer, 339.

despla\er, 340.

despondre, 541.

Despous, 213.

Despueg, 75 n. 2.

destolre, 349.

destorser, 350.

rf/sire, 55.

destrenher, 333.

destru, 86.

destruire, 327.

det, 59.

69, 175-

detenir, 348.

deUrminij 43.

deuma; et. delma.

deutne, 169.

deute, 143.

dever, 328.

devin, 104.'

Dépense, 213.

dia, 153.

diague, 188.

diaspe, diaspre, 176, 206.

dis»/, 86.

Page 448: Grammaire procençale.pdf

dich, 138.

diere, 70.

différenciation, 109, 158, 188.

dig, 1 58.

digeit, 103.

digerir, 103.

digne, 69.

dure, 70.

diit, 70.

dijaus, 85.

di;"(«tf, 108, 217.

djoubba (arabe), 84 n. 1.

diluns, 217.

dilàvi, 132, 203 n. 2.

dimait^, 216.

dimfcres, 108, 199, 217.

dintenje, 108, 217.

dim{rcres, 199.

dmalh, 172 n. 2.

diphtongaison dans les verbes,268.

dire, 328.

discipol, 129.

disnar, dirnar, 1 59.

dissapte, 217.

dissimilation, 105, 160, 175,

184, 186, 189, 190, 196.

dit, 59. 69> I7S.

ditar, 172 n. 2.

divendres, 217.

Aias, 86.

<%«, 89.doler, 329.

dolgat, 99.

dot/tailla, 122.

dontanddr, loi..

dombredeu, 108, 200.

Domensanegues, 163.

Dompc, 163.

domerdeu, 108, 200.

domergue, 108, 180, 200.

domesgar, 119.

domesgue, 153, 168 n.

Domessatgues, 163.

domestje, 153.

domçtje, 168.

domiden, 108.

domjon, r82.

domnedeu, 108, 200.

domnideu, 108.

domnhon, 182.

dompna, 139.

dona, 184.

Dom/î Proensals, 4$, 47, 56,

82 n. 1, 264, 266,271,321.

doniçla, 122.

doptar, 142.

1/0/^e, 44, 169.

Douttur, 163.

Arç», 329.

<fr«i7, 116.

drogntan,28.

drut, 92.

Dtuhestie, 126.

dulivi, 203, n. 2.

*tf«i(lat.), 78.

(iairt, 329.

e ouvert et fermé (confusion),

57 sq-

Page 449: Grammaire procençale.pdf

ebriao, 38, 62, 98.

ed (gasc.), 192."

efan, 187.

effan, 202.

e/ern, 187.

effet n, 202.

effranlier, 334.

~ga, 2 70.

egal, 170.

eg-ar, 102 n., 170.

Egipte,4l.

eguin, 170.

-« (infinitif eu limousin), 53.

eiglieja, 64 n.

eigliesa, 64.

eime, 67

eira, 49.

eiresfl, 116. »

eis, 137.

eissac, 1 1 1

eissam, 98, m, 167.

eissamen, 97, ni.

eisarop, 98,m.

eissarral, m.

eissart, m.

eissau^ir, 1 1 1

«Vw», m.

«Sfl, 1OO.

etssida, m.

eissidar, 60.

eisirop, 98.

eissir, 65, m, 290.

A 75-

elce (ital.), 69.

ZT/«;m, 115.

Elias de Barjols, 232 n. 2.

elire, 291.

c/m, 91.

£ki^, 93.

em (= «n), 188.

emagenar, 100.

««ai, 100.

embalau^ir, 138, 193.

emblau\ir, 26.

embcnilh, 197.

emborigol, 197.

Emenidùs, 43.emina, 115.

empaJancar, 193 n. 2.

empenher, 330, 339.

emperaire, 118.

emplir, t 104.

empretidre, 342.

En, 116.

«"</>, IÎ5-

enauntir (gase.), 52.

enbluda (lim.), 104.

encendre, 322

£nc«, 38.

enclaure, 326.

cnclutge, endutgi, 157, 206.

encorre, 327.

encrédol, 129.

endilbar, 189.

endir, 189.

endormir, 109.

endurcir, 109.

Ew«fe, 43.

enemic, 118.

enemiii, 164.

Page 450: Grammaire procençale.pdf

enfamar, 103.

cnfeamn, 103.

enfern, 104.

enfenwr, 217.

enflar, 104.

enfranher, 334-

enfregidar, 103.

enfrondar, 204.

engadmois, 52-

en^aJ, 206.

engenh, enginh, 6î, 66, 115.

enginhar, 67.

enginhos, 66, 67, 115-

engoissa, 96.

Eng olesme, 206.

Engoust, 96 n, 2.

enguila, 96.

««fer, 103, 189.

enlumiiuir, 103.

«kWi, 131.

enoi, 180.

enojai 179-

«km, 105, 106.

enquer, enquera, 50.

enquérit, 343.

«/tfdg-, 167 n. 3.

ente (= entre), 196.

enteirar, 174.

entemenai, 121.I.

entenemen, 189.

entier, 40.

entrametre, 99.

entrar, 60, 103.

cK/itf, 103.

entremttre, 336.

enH^, enueg, 73.3.

enueg, 180.

envelopar, 105.

envohpar, 105.

eni(–ani), 51.

en^ 60.

epsamen, 138.

er, «-a, 50,95.

era (article gascon), 214.

eranha, 95.

erfw, 217.

erebir, 330.

erebie, 330.

crrf^i!, 103.

erger, «•:£«, 330.

erisson, 103.

erme, 28, 39.

Ermessen, 27.

Ermengart, Ermengariia, 27.

ero, 50.

«/ uca, 115.5

esmc, go.

escalgach, 198.

escandal, 193.

escandol, 126, 193.

escandre, 193.

escaperlari,206.

escarir, escarhla, 26.

escars, 195.S.

escas, 195.

escaun (gasc.), 52.

escaxer, 98.

esclandre, 193.

esdattre, 326.

esriff, 91.

Page 451: Grammaire procençale.pdf

esclin (= M~t'M), 199.

MCh(t;<26.

Mco~re,

s<KCf)M~e,3~.

Meomf~M,tn).

~fcmt'<r<3;6.

MfomoM~, f~OM:of~, ;37

fj<-on<]'t'n.2.

~(M!~<331. 1

escopir, 107.

MCOf~2y.

M~2.

MC;i<t!,p2.

MCO/tt~).

MCO<f,;3I.

escracar, 26.

~ffn!!r,204

Mf'ftf&, I}8.

Mf:W~38.

Mff~Mft,

escrir, 332 n. I.

MCt-t!(parf.),I38,~22

~f!<38.

~Cft'H~, ~2.

eMfm<8.

escroissir, 107.

~t:rMt'<f, 107.

Mf'HtMO,92.

MCt~!),I07.

~Hr,]o6.

escurgach, 198.

f!~MMM, 336.

~fMM~ 3~6.

esdiluvi, 206.

f~M!~)'f,206.

M~o!M'2û6.

i':H~,66.

M/t'2~1. 1

Mms',i;3.

Mm~,6y.

~m<MMt)'a,i6o,t7;.

~MtOth'f, 107.

M<KOMt-f,7.

esmurtir, 107.

espagao),l';o.

Mjt<!i'i:Hcar,[~~n.2.

<!i-/)aHtt,l~6,20;.

c~aM~M', ~a~)C,~2.

esparger, 332.

<6<:r!j'tei'<)o,l4t).

M~r~~2.

M~a,l;o.

~7&, 67.

esperar, 56.

e~~MK), 332.

M~<<, 60, 104, ti8.

f~Ht, $1.

espeys (lim.), ;3.

M~taK<,()i.

M~MM,pi.

esptl, 67.

espilla, iSp.

espinla, i8').

espirt, 60 n. t.

esplecb,166.

M~OK~<34I.

c~t'~M~r, 3; 2.

esquer, 29.

<M~'ar,27.

Page 452: Grammaire procençale.pdf

MM~,l6y.

M!f!l8t.

M!fn</)~, 1~02.

Mja'(conjugaison), ~l;.

fj~M,28n.l. 1.

M/dMC,20).

es/ar (conjugaison), 280.

estatiragno, 96 n. r.

<aK,M<SM<o.

~f;l4;.

f~4.

<m~)-,i7),~o,~2.

M~if,

estiva, 69.

MtfM(esp.),6<).

j?~v,t26,i4;.

M~'CU,

M/Ot'M,l82.

fj~r<4<).

M~2.

M<or)))<~at,204.

~or~'r,

estraire, 350.

<itff!M~'0/dr,~6.

t'r~n~fïjrj~~n.2.

Mff'aMH~a/t).

<fr<'MM)'

~o/ ~6.

fJt~t!A<'f,~2.

f~f<!U/27,()t.

estrieup, 91.r

M<rcnM~ar,t)<)n.2.

M<fM);t'~ar,204.

~j'MrmfM,204.

f!ft<ff<,10~.

et, etch (article gascon), 214.

etica, 43.

<!f,124.

CH/<29n.2.

fM~Mtn<K,)~8.

~,69,12;.

~t'Mf!,I;0.

eversier, too.

~cy,!2C).

f~retr,

<(=<-<),l;4.

7-re,l4in.

yf!j;a)~ 17;.

yi!MM,i8o.

~M~t'r,2~,()~.

yf!<o/,t8o.

~)-, 333.

yi!<rf(composés),

/i!H, !8o.

/f)<i8o.

27.

~)MM<o!f)8.

~a~Mt~a, 100.

/ahaft',i;

~«mM/jf,2i7.

Ff!H;0!76n.3,8;,t46.

fantarma, ;6o.

/f!H<dKtM<t;<).

/af<<tg8.

farga. 142.

~(ind.pr.isg.),l8!. t

fau (verbe), ;o.

~au(subst.),8;,t24,:7;.

/<Ja,!42.

Page 453: Grammaire procençale.pdf

~K<n!,14t.

~ftM)~a,i~.

faute2a (béarn.), 206.

FaMh'102.

ya~o)'

~Mf, r~, 197.

/t'~r<4.i.

febrier, 112, 141, 142.

~<)a,6;.

~'))-0t<,4t,!)<).

/f<<'M,6f).

7~,69.

yi'~t'cr<t,loo.

/emj'7o, 102.

~'morM)',IOI,I02.

~m~~i-mj, 56.

/~td<t,i;i.

~HC!I02.

yi'M~)'(~), construction, ~4

n. I-

/M)M,i84.

yfH~a,t;i.

/f!f,f')<,124.

~<!rt)MK,lit).

ferir, 290.

~9'i-

/M,:46.

~<anay,9~.

/M~)M/,97.

y~,39,]2;68.

/<M,<M,9I,I24.

/i?Mf~)' (gaSC.), 1~2.

/fM~,I)<

/fK~,I2~.

~H~~ra,!00.

yeM!i;

/ft'a<Mf,I02.

fezel, 102.

~<M, 43, 102.

~,7..

/Ma<um!(ht.),i68.

~tt;0tft!,]82.

~;t:tttM()at.),i68.

~,69.

/;<M(a.fr.),;6n.2.

fiera, 65.

Fierabras, 201, 333 n. i.

~M<)'a(gasc.),i8'

~,71.

~,39.

~tHM<f<J02.

j!nt'a(fr.prov.),t;o.

~0,73.

~a<!<'f,!02.

~a,10;.

/t~02.

~«'t!,102.

jlaitar, 198.

F/amoM!, ;7, 70, 75 n. 3, t)()

n.i,;44n.2,~8.

~n,ii4.

j!ao<t,n~.

~)<H<I7).

Floris, 43.

~OJ (=~0f!), 1~

j!Kft'[.

~oc,74.

~b~'<')-(béarnais), 291

yo~an/)a,;07.

fogir, t09,29l.

Page 454: Grammaire procençale.pdf

/i);)07,i;6.3;4.

Foix(dialectede),27i.

~bhMw (litt.),

~Mat.nS.

~b~ra~Mra, t$6.

/t)i'f~l';6.

/(!];0,!y4Q.l8l.

~bMOfMr,;oi.

~)H (prêt. 3 sg.), 18; n.

forastatge, tOO.

forastol, 100, 1~8.

~O~ttt~.lOO.

forestol, !oc, 198.

~r/i!t«,~3.

~~7-3.

~ft,]4t.I.

~btyar,l<,6.

~brnM< 204.

j~rfar,J)6.

~crMM,234.

~9,l;2.

fradel, fraidel, 93.

frair, 123.

fraisse, fraisser, 129.

~-at'Mff,t86n.

franco-provençal, .46, !;o,

162.

/;aK~f,~4.

~fOM<,76.

fieble, 197.

/fftt' (==~rt'f), 204, 2po n.

/[y4.

/rfwt~,20~.

/rfMM~,204.

/ff!f!f,2o6.

fret, 44, 69, 174.

freul, 86.

frio (esp. port.), 69.

/rc!'<r,20~

frontir, 204.

~fomt~, 204.

fronda, 2o6.

/K~,j07,;=j4.

/M~f!, 36.

yt<~an~,io7.

fugir, 109, 290,~3.

/H:()at.),78.

fuire, 291.

/Hmf7o,]02.

/MtMOr!<f,IO!,I02.

(utur décomposé, 262, 274.

/Kf~a,io;.

/Mp<02.

~<!Ka,i78.

~ae/'a,i67.

~<M/'a)',i67.

gai, 172.

gaigre, 27, 9;,201.

~fttM,i~.6,t74.

gais, 172.

~«t<a,27,i4.8,]67.

~t!t<;)f,tio,i67.

Ga7f!~MM,l6~.

~a/aM~ef,27.

Ga7a~at!e~nM, 16~.

Galfré, 27, 9;.

~172.

~<tm~,2~.

Page 455: Grammaire procençale.pdf

gambais, 148.

~NMcMa,io~.

~'axatf,i48.

~att)-e,i99.

garach, 98.

garait, 98.

~rcMM, 99.

Gann)eBrun,in.ï.

~'at-tf,<);,g9,l48.

<?ar~~r~o.

~ar~,2;.

GaMa~M,!46.

gascon,49,2,66,69,

yen. 1,96, 109, n~44,

i;2,i6[, i6o,:yo,t8;,

!89,i92.i9;,i94,24~.

gastar, 201 n. 3.

~a<62.

~148.

Gaube1 t, 93.

~a«aa,i27.

Gaufré, 148; cf. aussi Galfré,

y~M/x. e.

~a~,i8o.

gauta, 38.

Ga!<;Mf,9o.

~a~tf,;72.

~af~act,i27.

gavela, 25.

~aK/Mf, 27,91,9~,no,i48.

~~r(=/~f?), ~i;n.

~174.

~<'<')-(gasc.),63.

~28,88.

~/ar,!02.

~H~f~, genibre, 60, ICt).

~Mf~e,102.

~<n~tfit,10~,202.

~n~,66,[I;.

~tt)~r<109,t;8.

genier, 96.

~KC/102.

~<MO~o~(a),

~~o~~r,n2.

geliseis, 234.

~Mpr,172.

gequir, 27, 102, 29!.

ger (gasc.), 63.

~r~OM,!02.

germanique, 13;.

~4~

~fO~, 102.

ges, 66, io2.

G<~f!Cafo!t,l<)tn.i. 1.

gigan, ICI.

~i&:r,102.

~</C']02.

ginesta, 102.

ginh, 66.

ginholos (a), 204.

~M~,66,11;.

~)j~,6~.

Gt'MOi!67.

~tHc!&,6y,io2,)72n.2.

~tKOt'Mr, 67.

Gt'()~,82.

gipa, 84 n. i

~f/,84n.i.

gipon, 84 n. i.

~K!')' 102; cf. aussi gequir.

Page 456: Grammaire procençale.pdf

girar, 38.

G))'a)<OMM'~OM,6;,

7;, 101,261 n. 1,271,274,

30~04, 305 n. 1,~14,

:3t6n.z,;i8,~o,

321 n. i et 2, 325 n. I,

33?"4,~6,;49n.2,

~in.i. I.

Go'aM/,102.

Gir<tutdeBornetl,2c)~n.4,

339 n.4.

G!4!02.

~'<)'~f)H,I02.

~!<-0/?<K)2.

~M,66,67,88,)02.

~<ar,l02,l72n.2.

glai, 180.

glaira, 49.

g lara, 49, 161.

~ttMa,t8[. 1.

~<8l.

~'i!<.i;

glavi, 155.

~I,

~a,j-<28,;7,n;. i

~,i72n.t.

~~<, ~p<, 66.

*globuscellus (lat.), [08.

glocir, 172 n. 1.

*j!M;i<m(iat.),l72n.l.

~,172:1.1. 1.

~M)-t;l. I

~j6i.

~M~,I72n.I.

~Mt'(fr.), 172 n. 1.

*glumescellus (lat.), 108.

~0//aHOM,20I.

~0//a~HO~,20!.

~0/137.

~OtM, gonela, 2;.

~OH~aMOH, I~l.

~("-c,i7t.

48)~.2.

~4.

~tffa()im.),4p.

~Ma/,i0t.

~r<t,2.

Gra~Ko~,<)6.

grait, 98.

~a~d,o.

~ritHM~);. 5.

gratnatica, 43.

~~M/a~,t~.

ymKta~t;$.

~'r~;Ma,204.

~t<!Mf<t()g.

~f:NM<,t6on.

~,t;4,!6on.

~<,j;4.

~ttp7Aa,i67.

~r<;K(c.)t.),~o,t)4.

~mt<ys,;o,iit. I.

~<!HH<(<-ngad.),;2.

~<t01.

grelh, 88.

~MOM,~6.

~'f<~d'a,i6i.

~r~M,62.

grepir, 204.

~H,;0.

Page 457: Grammaire procençale.pdf

P~M/t~,I78.

~'rm<,iot.

grieu, 64.

Grignols, 96.

~?,28,88.

Gn'moarf,!49'

~r~OKj(:,)6.

gris, 91.

~fo(rouerg.),48.

grotta, 28.

~Kfm(bt.),78.

~fMm~108.

~Moe,74.

~M~62.

~fM~;a,62.

~M<20in.3.

~!«!f<!C/20!.

~M[t)'at'<,201.

~M~f!f~OM,9<:).

PM~t~M~M,8y.

~M~;<af,uo.

~MeKf;&Hft,IO;.

~u~tY, 9;, 99.

~M~Cf~OK, 99.

~MM,I;8.

<?MMna,n;,t;o.

Guillaume de Poitiers, 193.

GMt~m, 2~, 148.

GM<~m~7.aB.274.

G. de Berguedan, 64.

~t«'~OK, ~9.

~Ut'~M~a, ~9.

~U!I;8.

Guiraut d'Espagne, ;4;, u. 4.

Guiraut Riquier, r88,t9i,

:92,23t,~ian

2.

~Ut'r~t, 27.

~tdta,l!

~91.

barendola, 80.

hébralques (noms

6;.

henna(gasc.), 144-

MA(gMc),!44-

hodle (lat.), 75.

hosa, 92, 135.

&oM«:(gasc.),7}.

AMe(gasc.), 7;.

&M<'e(gasc.),i44.

Hugues Faidit, 337, 338 n. i,

~6n. i cf. DotM~ FyoeM-

sals.

Mm<<,84, 129.

!(=<'<), 101.

-i (finale de la [''ep.sg.de

l'ind. prés.), 269.

!a(=HHS;gasc.),!8;.

iap (gasc.), 18;.

:~(= una; gasc.), 18;.

ibre, 62.

t!))t',62.

idolar, 121, 197.

M, 70.

<i'ra,49.

t'm~,62.

ifern, 104.

igar, 102, n.

~,347"-

propres),

Page 458: Grammaire procençale.pdf

",7o.

tHtfmtMa~to~.

t'mt~S~.

iln0l, 84, 129.

<mof,io~.

infamar, io).

infer,]04.

<)!/<!<mteM,tO;.

infinitifs (doublets), 26;, 267.

<M/JOH)IIO.

intrar, 60, 103.

tMMfM, 206.

<M~,6o.

to<,7;.

iol, 75.

iraisser, i;o, 2g8.

tfaM~e, 28.

iranho, p6.

t'r<'< 103.

-U~,IOj,.

))'H~,202.

;j~a,2o6.

Mm~.ëy.

/JHNt<,27.

MK~,t'rn<8,[66n.

MJO<II.

MMm,IH.

issamen, 111.

issarop, lit. t

HMrrf!<.m. 1

waf/,111.

MMK~<.r,li[. t.

M!<H,III.

tM<~a,ilt.

t'M<M<t',6Sn.

<Mt'f,IH. i.

issirgacb, 198.

;Mr<,62.

ïMrK.io~.

<~Mt~ao(esp.),29.

ya<:me,]4!n.î,l6~.

/a~-LM, lot.

jai, I7z.

jais, 172.~,172.

~,172.

/a~c,3.

jalina, 172.

yt!MMf,ti2,[76.

~<!HOMf,tt2.

/f!ft-a,28./f!M/e)',[IO.

/t!MtKe, t~I n. t.

jaumetria, 114.

Jaubert, 93.

~<{/; <<);, l48;cf.au5siG.

fré.

/~<'(poème), 69,319,~

n.l,6n.3.

jaufre Rudel, 19;, 2l 3.

/aHm~,169.

;'aM~, 172, 289.

/at'o/t26.

;a~r,

jazir, 335 n.

/a~<H,jo9.

~a~aM,[Ci.

;'<'<(gasc.),7S.

/en«'f,Il2.

/t'om);)t.

Page 459: Grammaire procençale.pdf

y~rMM~'m, 56.

7< 43. ·

;'fM!(M',]IO.

ieunar, 114.

/<'M!(=/Ù)Mt'M),47.

~<!)'t,101.

Jeziu, !09.

/!nt'ff,()6.

;M,74.

/o~-<i48.

/ot,84n.2,j8on.

;'Mf,84n.2.

Joies du Gai Savoir; cf. loyas.

/M'M<I47.

;0~M~,28.

;o<&(gasc.),;8;, 198.

/OM,tH.

~n~ ·

jopa, 85 n. i.

jos, 179,19;.

;~M,!79.

~f<,)29,i47.

;'o)'<i8on.

Joyas del Gai ~a~r, 78, 95 n.,

111.

/u~tf;t,29,]; I

/MM',7~n.2.

juelh, 190, 198.

/H~ft,i27,i8in.

/M/N, jopa, jipa, 28, 84 n. i.

/M~, 84 n. i.

/Mjh))t,84n.i.

jurga, 127, i8i n.

jus, 80.

jusca, )79.

~toc&, y;.

hotd,8;.

~M(montp.),8~.

laborar, 114.

Mf<'c<8.

<t!eft~,6o.

~,i;4.

H~r~M, 127.

y~t~, 60.

laissar, !~o.

/a~,9Z,i';4.

ya/ft,~a)/'<t$4..

Lambert, 27, 91.

lambrusca, 206.

lamela, 197.

hM~a,t27,i28n.

~aK~t!,2;.

Lanfranc Cigala, 64, ~47 n. 3.

&!M~(i!& 206.

languedocien, ;<;8,!66,

287.

&)MO/0;.

Ia~0)'fa,2l;.

yaf<tM,i27.

<a~, 38,46, 17;, 181.I.

LaMtMr<,no.

~M~arf.tio.

Lauragues, 187.

~M~a~,H4.

JaMM,2'i.

/aMM)',i; 5.

/<<.ft,9;.

/t!M~<<«,H;.

U~26,t86n.

Page 460: Grammaire procençale.pdf

~9~

MM/<i~8n.

leg, 17; n. 1.

~<-r,2()i.

~t)-2~1.

~MM, 173.3.

lei, 86.

~:fe,2$I./orji6ô.

leator, 166.

~fKO!'YM/(a.fr.),io8.

Z.fH!0{/M,I48.

~KfM!M!(a.fr.),joS.

L~a,

/M~OMMnjIOI.

lenh, 6;.

~M~IO~.

~.fOK~6,C.

!<'ttMa;j27.

~M(faW,j;i. I.

/f~fr,ïy8.

<<'K/a,t73,t7;.

leum, 173.

~M~)~, HO.

leurier, i~S.n.

I.tKo~,4;,47,;2,;6,

;7, 64, 66 n. 3, 68, 79, Si

n.82,8~,8;,86,94,t0),

in, u;, 114, ~7"')

!44n.2,i;8,i88,t<)o,

t9!,i<)3n.j~4,t9;,

:();)n.,2i2n.2~,2l6,

222, 229, 232 n.2;4,

244n.2,2i;2,n.t, l,

254, 257, 269, 270, 272,

~74. ~7;. ~77. ~78, ~79n.

2,282n.t,284,28;û.2,

286,;o;n.2,~07n.

;i7n.3,~7n.2,~on.I

y~r,

lhi, 84.

<Moi<fa,84.

~Mm,84.

~MH, 204.

<My,:7~.

j'<<'rf,l4in.2.

h~,6~.

!MH,64.

h<Mrft,yi. I.

ligir, 29J.

limousin, 123, l');

n.2,l~.l';c)n.2,t62,

i64,L66.t,2; 3

h')i~,6i.

~'HJ'O~IO~.

/frt',lf)7.

//<'oM,t72H.r. 1.

~$[,n.

HMr<4t,n.2.

<tt)j'7,)0,if)7.

~ax<~(<.tt.),9!.

H<<(cat.etgasc.),66.

/ce,74.

~o~ofM.I~. 5.

~t'ra,8o.

!oH~M,i~o,t<)7.

!omMM,i<)0.

~f)M~e~,2~4.

!o/07.

M;a,i78.

~,86.

Page 461: Grammaire procençale.pdf

Nia (gasc.), 18;.Ludus Sancti Jacobi, 78.

/tf!ft'a,8o.

~iMtaaf',10).

~07.

i'Mttt-0,206.

yn~9,2~t.

«M~r(gasc.),io<),~7n.2.

MfjMHa,

Macedonor, 217.

MM~<, 61, 174.

Mtat',i;7,n.

HMt'~<f< et <H<t<('<r< 57, 6l,

i74.

MMi/0,1~8.

ttMt'Ka~, !<;<).

MM!0,l8o.

Mf!t'r,12;.

mftUffe, 6l, H4.

matM, no.

mctt~o,l;8,l8o.

<M/~f,I2~.

)nah(a. ir. mar), ~4 n.

malastre, 43.

malaut, 143.

~Mï/n~ 6~.

<Maj!a~tt,.6().

nM~?'< 200.

maMo'c, 29.

tMa~!MCont'a,)97.

)na/9.

xM~ar, 203.

MaHtO!,20;.

MM<M!,yt. I.

MNM~tM, 128.

man~<2.

MMH<')', 336, 344.

HMn~fa/f',27,1~9.

mttH~M~,l63.

nMH/ar,t)6.

wanp~2n.3,t}9.

MaMOKa,in. i

)MaM~e)'48.

mantun, 258.

Ma~d(tat.),l8;.

<Mf(a.fr.),3;4a.

MMfa~f.lëo.

Ma)'200.

M~rc.:brun,48n.2,348

n.2.

~nn~

nMrca<,m<')fa/,<)<;).

M<!fMM/tt)9.

ttMf~a, 12;, l86.

nMf~tM, 128, t6}, 200.

marme, 200.

marques, 61.

MaroMn,6ï.I.

Marriic, 82.

marseillais, 78.

Afa~t!/M~!t<J, l6~, 200.

H;a~t/ 200.

jWartrof, 21 y.

Mar[«)cMb, 126.

Marvéjols,126.

tHS~~t~, 200.

)M~<f,II4.

mastre, 114.

Matfré, 27.

Page 462: Grammaire procençale.pdf

Ma~,i8~n.

matta (lat.), 183.

mau (gssc.), 77.

mauca, 16~.

maure (gasc.), 337 n. 2.

ma~,i!2.

m<,4;.

Mpt-a, mfi'0, 88

m~(lim.),

meiron (prêt. 3 pl.), t;

~Mt<f!<8,no,m.

Mf7a,H),o;.

m~HK~M,IC)7.

w~MrN,7~.

m</t'an<lp9.

MMKft~,If)8.

membrar, 183, 2oo.

mftMj!n,m<')Hii~,i8~.

Mémorial du Consulat de Li-

~0~,70.

mfMar,;6

Afef~f,i26.

m<'nM<t![t9.

mM/f:f,')6,]0:).

MM)!faMr,~2(.

m<ftiff~a, 61.

tM~~Aa.ôl.

mi'~t!,4~,6l,99.

~~cf~6i.

mfrc<,6l. 1

'W~MM'86, !()().

mf<f'98.

~/f~83.

MM~oK~, 183

mM~K!'M, 28.

M)~7'6l.

métaphonie (Umlaut), ;4, 66

74,8l.

MMta~iio.

métathèse, 128.

m~, :2;, 168.

metjar, 165.

m~<6.

m<M,i24.

mfM?'<7n.2.

mf~(tim.),

W<<'t'I;0.

mi, 65.

«tMi!,7t.

AfMp'82.

W~0?~,2)2.

mtM,i6'

m</joHo),2l7.

M~(,6~.

n«n<il;.

minga, 207.

M«'n/Mf,96.

mi'M/a~,c)6,io;.

nuoy,m!o~o.8).

m!t-/f!,88.

mitat, no,].

mo (rouerg.), 48.

moa, 86.

MMf;(de<Hot't),74,n.4,~7.

MM~iKM(Iat.),7;.

)MO~,t8o.

mot, 180.

wotre,7u.2 2

moito (toscan), 1~0.

mot'<M,t$o,n)8.

Page 463: Grammaire procençale.pdf

H:oyW,)07.

mo~j'r,~8.

m!oHf,l;6,20~.

MM~6.

mobora, 182.

M;ohOtt,;C)0,tC)8.

n!()/~r,t~,o,~6.

MMm(=)MOH),l88.

t;ton~M~,I28.

MtOMm<M,Io8,ItO.

tMon/128.

MOH~M~~S.

MoH~MfK, ~7.

ipionumen, ]10.

7fjpf, M~r~~ 12~.

moftyMf,

mordre, 337.

mor~)M, 186, 200.

morguia, 186, 200.

morir, !oy, 2~2.

H)M(=~mM),;l.

mMC/a,t8~.

mi'<,78.

Mf)Maf<;76.

moMn<<(prov. mod.), ~7-

mo~~r,~7.

Moyses, 56.

mo~')-

MH<'c(dem<wt'),74n.4-

tMMt'to (port.), 190.

fMM!<])', )07.

tMM!ff,!97.

AfMrff(gasC.),!92.

murir, 107.

MM~,88.

mM~ft'<'f,ig7.

Af)!~f-<f~/M~~KM,6g,

21;.

Na, 116.

nat~(gasc.),0~.

na~')''a(g<tsc.),f0~.

Ka~f:,2c)().

M)<7a~cf,2iy.

na;'Mi!r,;7,~g8.

na/ff'100,17;.

HaM;e/a,jc)7.

narbonn.t[S,I~n.2,!87,!<)t.1

nat,2C)g.

HaM,8<i,l46.

HaMt,2o6.

H<aH~(gasc.),iO[).

MaM<(g<tsc.),tO~.

~a.(af< 56.

Ne, 116.

fM~o<,[i6.

t;f~6,i74,

M«f!f,t7;.

H<r,6.

)t<74.

nelech, too.

H~n~rar, 183,~00.

tMMi~, 1;

A~m~e, 40, t26,

H~H~MM, 206.

Kffetx~6,i74.

nerta, 88.

Mf~a, ]8;.

M~c~s, 183.

M<<<I)0.

Page 464: Grammaire procençale.pdf

~M,Mp~)8.

Hf'a,67.

H.'ttyt'Mn,t!4.

M/6~iy4'

MKt'f(!,I74n.2.

Hm<t,;6..

M;'0~,7;,74.

)if<(càtahn),74.

~/M,i24.

ttn/f' 190, t')7.

K<f0~t2~.

MC,KC!,f~)<,tii4.

noalba, Moa~ toc).

~M. 56.

M0i'rf((gasc.),lf)l.

HfW<M,;9y

MomHft,t<)0,[C)/

MO)MMh),H)9.

M0~,80.

))t')'ntt<tc)<).

tK.'jdo,t8;.

t!~M!,8o.

MM<f',[96.

MOffMMM,

M0~6.

~f.r,~o,~7.

HtK)~<t,Kf«)~OS,IO<).

KM~O~,iy;.

MKf)7,74.

MHM~,74.

~/f0~,y4.

)ttft,it.

oHH~r,!04.

fh')'r,[)4,'07,~9~

Or,;62.

Ot'K/Mt,I!8.

mf;,]~.

e/tn.l~ I

o/Mtra,6;,2~ï.

offrir, 292.

0~f!ft,2o6.

o~or,!47.

oissor, 167.

o;<n,i47.

j!H,2<),2,l82.

oi't/<!N,gC).

olontat, 147.

c/f)/)<tr,t47.

f)<nto~it,lo8.

ome, 129.

om:<'rM,8t).

~84.

OWKf,!2;.

om~t')'0t. 1.

f)K,i/)Ly.

OH~<t<S.

OM~t't!<,t20.

OM~K,206.

OM~!A, !;0.

OM/wfn,ll~.

0);/Mf,~8.

on/~K~tOC).

OHM, 8;,92,~).

ox~,i6<).

o/~['H~,34i-1

0~,76.

or, 86.

[)rtM(a),4.

0~,188.

Page 465: Grammaire procençale.pdf

<Md<,2(~,I~t. r.

ordre, 188.

0~,126.

or~o~, 74, g2.

0'~Mf,I26.

Of.:rMfnf!,n6,n.I.

f))')Kft,IOg.

~a,t}o.

of)~l;o-

0)'~<7, 1~0.

oscle, 125.

ostar, 147.

o~f<!(==fo~),;47.

OMeta!t(dipht.),76.

OMh'7t. r.

f)Ket',7~.

~U~M,ï2~Q.2.

OM<<42.

~~Mjt~n.

Pfff?'NH~)!Il. i.

~,61,174.

Po~snot-,217.

pages, 61, 174.

~t,r2;.

paimen, 148.

/M'f'r,;2~.

pais, 6I.

paisser, 338.

~a/a/rM,ii<).

~ft~/jf~, 1~3.

~79.

palaura, 204.

/M!moM,io8.

paloma, t4~.

~tt;M~t8<).

~f!m~l8<).

~im~o!,l8~.

~MK~y,l8o.

~anh!M,28,)4;,i8a.

~<!H~)Mar,24.,i~4,:8o.

~aon,i[~.

/MOf,)..

j''<Tf)rMf,!t4.

papagai, 28

papee (gasc.),

~4;.

~rù't~a,j42.

~a)-f<r,8.

pareisser, ;;8.

~arf<2:7.

parer, 338.

~<8.

~a!~<t&ot;,207.

~)~<t,;97.

~a<f)M,t20.

~ctr<<')Mr,;48.

participes en-H/,3J~.

~!aftt'~«H,l20.

~'t~M,20y.

PMcor,2t7.

/)<MMf,t6o.

~ttMfK,~2.

~<!Mt,7~.

/'<)M()ang.mod.),42.

~a!<<!M/~a,M7.

~<tj<cna~n, 207.

~[~2.

~ti<u,l;2.

~<:<Kt(rouerg.),i~n.

Page 466: Grammaire procençale.pdf

~MH,t!4-

~i)MmoM,to8..

~M~,77.

~af«M~M,t4S.

~,t;2.~tt~tHM't,!4S.

~'(gasc.),i23.

P~M<'t;A,etc.;cf.Mm.

P. Cardenal, 338, 344 n. 3,

;;2n.}.

Peire de la Cavarana, 97.

P.Raimon,~)2.

Peire Vidal, 3470.4.

~;)-{ib,82.

~H,;o.8$.

P<'t'/t'K!,P<~W,)0.

~f~rf!t66.

~~rfHft,!66.

~f~,2~4.

~f;Kr;7q.

~fh<x'c)8.

~«Mt,27.

~!f~Mr,207.

j''<'Mf~j~n8.

~eK&tf,).

~MMr<]~4l-

~<WM(a), ;;4.

~fM<~C~,8~.

F<Kff<'CH!/f (a. fr.), 8~

~rf<)fe,~z4.

~e)'c~t(tt,!27n.

~f!a,t;].J.

~~f!207.

peregti, tc)7, 1~8.

~r<l74.

~s,t;3.

pergami, !f).

~rtn~Kër~ 344'

Perna!,iil.

perprendre, 342.

~.r~Me,t~

~r~f,If);,204n.

~~SK~ 347.

pertega,128.

~)'htM,~<'r<tf:,86,!8o.

~er<HMr,}7.

pesseguier, 195.

~,i68.

petit, 25.

~<ttfma:,87.

Pi'H<ffM,87.

F~(gMC.), 123,1~.

~f~fp:, 204.

~ah~(titt.gr.),l9;n.22

~~j'a,~I.

~t'a<a<,toi.

~M~,101.l.

~)M,!29.

~:f;<)',6;. 5.

~teh;<,]0i.

~m~a,207.

pire,66.

/)<66.

Pistoleta, 64

~)«K!a, ]~S.

ptt/8~.

pldgra, 42.

~t;M,:y;.

~t'~)',[;i

~<nr,))!.

Page 467: Grammaire procençale.pdf

~att-e,4t,;40.

~SKfA,98.

planher, 339.

~a~,4;4o.

plenissonan, 45.

~<78.

~omada,i4}.

~Mu~40.

~m,am([at.),7;.

~M/a,73:1.3.

pluriel sensib)e,2t6.

po (rouerg.), 48.

j!)cM,;2,l2~,t;8.

~of;(~Mt),74,340.

~od<r,;40.

~od~M,;7.

podestat, i5o.

~odtMnt(lat),7;.

~f)M<a/,l;o.

~,it.o.

~ft,l8o.

pois, 107. 179.

poissas, 179.

poitevin, 84 n. 2, 180 n.

~~o,;78.

pojar, 179.

~oH,;9.

~)O~KOM,Io8.

polpra, 198.

polse, 44.

~(ii!M~,l27.

polter, 207.

~<9.

pondre, ponre, 34I.

~OM<)ff,;4I.

populus, peuplier; formes 82.

~'M'om',12~

~ff~a,l2y.

~'ofCS~faKf~'MM, !o;.

Porcayrargues, t63.

to~<128.

~1~.

~Of~M~,I28.

~M,;I.

~,107.

poscam (subj. prés. 1 pl.), 107.

~0.!<M(t.!t.),

~79n.i.

~'oKafC.yë.

~0~,77.

~f:tar(gasc.),io<).

~a,i);.

pregoun, 1~

~<!tt-o<t(pret.;pL"),t;9,;0:i.

premer, 341.

~'f<mMr,i02,:04.

~f MM,106.

~!)'MMtt,I4;.

presseguier, 204.

jt)f<'H<'<,204n.

~t'<'<o<'af,20~n.

~<l<i).

~f<OM,Io6.

prioun, 145.

pris, 66.

~rM,lc;g.

~)'oa~!4i.

~€127.

profit, 66.

prometre, 336.

Page 468: Grammaire procençale.pdf

proparoxytons apparents, t2y

sq.

~0~,199.

prothèse, !;))]. t.

~&:(gasc.),i8j,.

~rMÏr,]~

~MMt~,]02,t04.

/'fM~I<)~.

~«~,109.

frsauteri, 29.

~Mttt:~< ]~8.

Purgatori, 29, i,t.

~,t07,i97.

~M~am(subj.prés.lpl.),toy.

putiga (sicilien), 89.

pytz (gasc.), 66.

~M,2~.

~uaM/MH, 258.

~M<!fStM<'(eat.), tyon. 2.

queacom,

quei, 2~ n. 2.

~H(gasc.),;l. I.

Quercy, 2~; n.

~M~<f!([at.),iyo.

~Mi');'f, ;42.

~M~ff, ~2.

~f/M~, 57,170.

~M~afOM, 1;

~~t~) ~2 n. 2.

quiei (== qui), 7t.

quieira, 162.

~K;n~,2;4.

yM;'K~< (gasc.), 238 n. 2.

~Ht!,66.

~Moa/~(gasc.),tyo.

quoau (gasc.), 170.

~de]'in6nitif,2y7.

~f,i4~.

rdfe, 126.

~a~a~,tit. t

~a~~in. 1.

rai, raj, !8o, ~é~n. }.

Xatmh<M<,2y.

&t<moH,2y.

Raimon Vidal, 64,~4.

213, 296 n. i.

mtrf,t;6,:}4;j.

5.

)tt!~ox,ty8.

R~mb.utdeV.tqueyr.ts,;04.

raK(i'(germ.),27.

~snda,2y.

~aK~o/a,8o.

r<ttfH?i~,<)<)n.t. I.

ra~/ji&,l~.

~a~o~f) (port.), 1 9.

faM~a)',27.

~aM<'<r,266.

rauja, ?'aM/ar, ?Cf/ 143.

~aMm~8f).'t

t'aM~,<)2.

Xf!~MOMf!2y,[4<).

~'a~<m~aM<,27.

~t'M,;<),t6}.

~<'t<'K~r<4[. I.

recebre, ;24.

recep, 40.

reclaare, 326.

Page 469: Grammaire procençale.pdf

~/H.f;f,;26.

recorre, 327.

redolar, io6.

tffj'on,[o6.

~44.

~<<'<:<or,l82.

f<a)!~)'

refreitor, 207.

r~/rtK/~r, 5

refugir, ~).

ff~Ha, 69, 174.

)-f~<30.

f~tr, 291.I.

r~Ma, 174.

<-<'M,<-f/0?;8l.

~ira~r, 28 n.

~t)-< 344.

~M,t7;. $

!<iM~M«',t7I.

~10;,il;.

t-fHMMf~~KaM~t!

~mc't!)~ I.

)eMMKay,l2!n.2.

f<')H<'<t-f,~6.

femOM~,f~MM'f~337'

renda, 15I.

~ndo/a,!l;.

r<'m~ri'2,207.

renéga, 40.

)'CM~,20!.

f<;KtoK,I04.

reprendre, 342.

reptar, 142.

requerre, ;4~

)Mco~r<[. I.

)~CC<t'I.

rMcr~47.

)~OH</rf, 344.

)<Mor~«,;47.

rM/pHe,l;j<).

t-M/p~

~/o~o(port.),i;9.

?ï/f?~8-

~<ofM)')0.

retraire, 350.

)~f~M<,n8.

~~K~~IOI.

t'eM,y2.

reversos (a),

t~MMr<I.

t-~mef, ;44.

rhoMcume, l;8.

ri, 72.

ftf<;f,C)I. 1

'64

rieu, 71.

RigautdeBarbezieux,85, [9;,

2;I.

rtmf:r,tC9.

ftmt)f,lo(,t.

rt'n<)OM,t04.

rire, rir, 344.

ris, 88,

Roadel, HI.

f(M~,t73.-

Robert, 91.

fff,f<xa,2;.

f~,I;2.

Ko~n.

<-o~, roge, 178.

Page 470: Grammaire procençale.pdf

fo~apM, 17;.

?'o~<,2.

roi, 178.

~o;'He,i;7.

fMrf,];6,;4)

rc/<l;2.

rollada, :;2.

M/(;M,I;

ff)M<I;2,20;.

~om~i, ~<)MM, XoMM;c, 42.

)f)m6'M«',ioi,~43,n.4.

~~WON~'M~I~

rOMt~ff, 2~6.

fOKAoM,I04.

roMt'K~i/jjS~.i~y.

~78.

~o<hn,l;

rotle, 152.

rouergat, 286.

Rouergue, l6;.

roumain, ;2.

fj:iMfe,!2;n.

<(if<)',l2;n n

~f,~<'M,<26.

~(! ;86 n., 207.

~o~fr~Hf,l;o,!6;.

~O~IOt.

)!(<'< JI;.

;MC<<!<,l66.

)i;ar,:<;2.

yMma~og.

fMM/w<,t04.

rusca, 25.

tM/f, 3

~a,je,M(artide),2; 3.

jaMe,t26,l4~.

M~r,4l,34;.

M~a,t2~.

sacre, 28.

jatft/fc), r

sadolar, ]21.

m~,]y4.

saeta, 174.

~s~a, 2t;.3.

sagel, 100, 174.

M~(gasc.),I<)2.

M~<ft,t74.&;?< C~nMM, 98.

Saint-Yrieix, 98.

Saintongeais, 84 n. 2, 188.

Mt~OM,I78.

sala, 90.

~<t/tyM<M, t)7.

~aH~nai'7.

M~Mt,t)7.

M~mM~,M/mH/<207.

.!tt/fa~00.

MMffr.lo;.

sanch, 98.

~<!Mf<Ma,~8.

~<!Kf<or,2:7.

&Kf<MM-(-nom propre, ~8.

MM<A!f,t. t.

MM~f,I4;.

MM~Mt, 10~,20).

MK~,tOO,IO).

Sansignd, 98.

MK<aj!,i!i.

sante, 167.

Page 471: Grammaire procençale.pdf

Gram maire de /'OM~<'M~oMHf~L 19

M~a~, 177.

sdpe, 130.

m~'<!<77.

Saporta, 213.

M~,14;.

~t-~<g.

~.autM~a(f!),~4.

~fttic,J4i,i!

MMM(gasc.),32.

MMma,i7;.

sanr, 92.

saus, 48 n. 2.MM~, ~8 n. 2.

~afa~tf,27.

MM,l;2.

~aHa(roum.),~2.

~&ar<!6 (arabe), 98.

seboltura, ]0!.

Kt'r<!r,n8n.l.

~od)'<]o6.

Mfffr<,lo6.

secret, 56.

~fCfj'<;7.

segdl, 127.

!f~00.

segil, 127.

~,127.

W~ ?7. 167, ~S9. 296.

segueil, 127.

SfyM~,I27.

~<KK<ff,207,;}~.

seguial, 127.

seguir, 37, 296 n. 3.seinh (~ sanctum), ].

Kt'4~.

~<ï?<~)'~fï~M~,l6~.

~&,I;2.

~&<t, I;2.

sembrar, 121 n. 2

MmtH~,I~I.

M)Hfn<t,4~.

MmeM<!)',I2I.

&mi')<!MM,43.

Mmt~OK<!M, 4;.

MtKOK~,Io6.

Sempé, 12~.

.teMttter,];

~x(g<)sc.),<

MMM)',IO;.

sénebe, 127.

sénede, 12 7.

MMM,IOO.

~KM<)a,tC<3.

MKj'!t)~ ·

Senéujols, 126.

K''n~'c, l2y,186.

MK~/ar,io3.

Kn~, 66 n. 3.

senoritat, 10;.

sens, 103.

~167.

~K<(g.lSC.),$I 1

M~MM/Mra, toy.

sepeutura, 107.

sepultura, 107.

MW)f,i27,<86.

serena, 10;.

MfOt',10;.

~or~ft.io;.

servici, 29, 32.

Mr~<~<l}t.

Page 472: Grammaire procençale.pdf

ses, 100.

.tf<M,2!.

MM,J24,t40.

~j~tr,~4!'

~a<(lang.),39.

~tfi/,127.

~h!M,IJ2.

.~tM/a',4;. 3

.ttMar,tO~.

~tt&)M,2)2.

~,64.

jMf,7t.

Jt'M~C.IO~.

H'K~10;.

~tM~io:i.

sinh, 67 n. 3.

Jtff!H[t,!0}.

sirop, 28.

~ï/'Mr~MjIï6.

~t')feK,IO;.

!«!/EH~, 10}.

~{)M!, 82.

S;'H<-f,8~.

t)T/ab,t03.

~of!?far,t4;.

sobdan, 1 I.

sobde, !;I. 1

joMran,m.

sobiran, !H.

~f<T et !;i~, 79

M[f~06.

socorre, 106, 327.

Me~, 74 n. 3.

joet'(Mamais),74n.

WM,;4i. I.

Ï<MK<207.

soer (béarnais), 74 n. 3,

ïo/aKar,i4~.

X0~<!fa,6;;2g~.

~o/~an/Kf,

~o/ftr, 107, 292.

sogre, 74.

!OtS<h~,}24.

so~,l79.

soldan, 28.

~),;4$.

solfre, 145.

jcNf!r,lo7.

solpre, 145.

solver, 346.

~o/fr<46.

~M~t,i8i.

mmMf,;8l.

somjar, 181.

~o?n~c,i8l.

~ow/~Mr,j8l.

~OWMÏ,!8l.

somniar, 181.

~o<KOKd)'e,]o6,346.

somoner, somonir, 346.

Mmof<f,~7.

sonh, 77 n. 2

~a,<)2.

jq~[)/!r,!0l.

!f)/)/a«,t)f. 1.

~/<l!

mr, sorre, 124.

sordeis, 234.

Mf~46.

tor~f), M~r, 130, ;46.

Page 473: Grammaire procençale.pdf

K~00.j0!0)r,]l7..!OJ)?tfffe,6.M~:MO,I!8,Y79.~<<Ker,348.~Oh/42.~o/,i29.M~,142.M~MOf<r,~7.~r,74n.;).~'ai'«yam(lat.),i;2.~<!<(tat.),i;[.~MaM,!I2.~uHar,i04.~BdtM(lat.),84.

~M,74.ïM</a,84.SUFFIXES.– On trouveraici

les suffixestraitésdansles

septpremierschapitres;les

autressuffixesformentrob-

jet du chapitreVIH,où onles trouverafacilement.

-acK/MM(lat.), 167n. 2, !~2-aJo~,22;.-a!'r<,223.-a~, 192.-an~ i ~o.-~nt'eo~(i.it.),20o.-a'KMMt(tat.),49.-aKM;Mfif:(gascon),4~.-af~MM,163.-aVt,i;i.-arta,49.-a'rtttm(tat.)48, 131.

-t!<tCMM,I$;.-af~, 125,221.

-t'MM(Iat.),l~i.-f~t-,223.-<48.-~JS,4~.-<trf,22;i.-~f!-f~,]()2.-j-'Ha(lat.),-~(lat.),-f'M,2;9.-<'Mr,I2J.-239.-fK~,MM(bt.),]8y.-efaLulieude-t'<r,~8.-49.-<(iat.),l~o.-*efem,ii,o.-<)-<I;I.-crt'Hm(ht.), 182.

-f,i87.-~o~([ta).),l2<).-Mf:(suH'.germ.),48n. 4.-t',221.-tfam,-tCMm(lat.), 128.

-tf'af<'(]at.),l6;.-tft,t;l.-t<-<Mm()at.),l!l.-ft-M7Km()at.),1671~.2,1~2.-tt.!a,-HMm(lat.),t;,o.-223.-M! 49.-t<t-a,49.-MM(marseUtaIs),78.

Page 474: Grammaire procençale.pdf

-t92,

-?:? ()at.), 5.

-tMMm(Iat.),

-t~fe,l~o.

-tf,48.

-~f,22~.

-ut:,264.

-t<t'Mf?:(ht.),t3I. 1.

-t~ZlÔ.

~tMm(bt.),22I. 1.

-tp,l3J.

-men (adverbes), 3~.

~M~MM,]2C)n.l.1.

~ntCtt'H,~K)C<M,t29B.6~,

200.

-o!at-21.

-(iW,t.

-(ifttt(I.).t.),82.

Lscere (lat.), l ;o.

~<t'cMm(tat.), t68.

-H~tn<Nt(bt.),t;<).

-um, umne, 1 $6.

-Mmt'M()ât.),I;7.

-MK~r~, J~O.

sufrir, !0y.

M~f!, 84.

sui (béarnais), 74 n.

:M~a~,107.

M~arM,n6.

~Mr~tl6.

!M<)'<'M,7I.

/~o), 28, !84.

h~M,60.

talen, 68.

tambor, 184.

tanher, 347.

<<!M~(~<),2;y.

TaK/aMs, 43.

<~t(<t), 354.

i'a)'ftf~,ii6

tartana, 28.

ta~M~loS.

ta~af,]'j6.

tassa, 28.

tatiragno, 96 n. 1.

ft!U/(!M!a,tI4.

f[tu!f!4.ï.

tauthologid, 4;.

tavan, 140.

~~f,;47.

<t't;0.

~t~a,l;o.

tégno, 60.

~t'Hi'r,2()7,~47.

<<'m~a.i;9.

ten (gasc.), 1.

tendre, 348.

tenebror, 217.

<fMfm<'M,tt<).

teuer, 348.

tenher, 348.

tenir, 59.

<i'0/i!MM,J]4.

/<o~;a,ll4.

~349-ffftscc,ii6.

tome,]2~.

~)m~M,43

Page 475: Grammaire procençale.pdf

~~MKt~,I2I.

~r~,l;o.

<M~a, 144.

teu, 124.

~M~,tii, 17~,17',

leulogia, 114.

<eUH,<UMe,86,II2

~N,144.

/M<a, tieira, 91.

tagno, 6o.

tigra, 205.

<tm~'<88.

linc, 66.

~M~, 8; n.

<MM,28,I~.

<oa<<)t!, i~p.

t~'a et <dM, 80.

~0/t/Kt'tï, t 14.

/o<re,~9.

7ob~,47,tl7.

tor, torre, 124.

tormen, 107.

<orna)',8~.

/orf,i~

/fifMr,I;0,I7t,;4<).

tortuga, io8.

j!oMM!(lM.),I50.

tou)ousain,2yo,272.

trabut, 99.

~Mi:(ind.pres.isg.),l7;.

trahir (confusion avec traire),

3!0.

~-atf<,86,o.

~amf~6.

trap, 140.

trapa, 27.

trassenh, 66 n. 3.

~H<MA,66a.

trastolre, ~4~.

~~M~I~O.

/t'f[Mt,<)<),t4t,I';2.

<raM~t~,c)~.

~<I)6.

<rfMe,t2C).

~)o/,l2c).

<rf~Ma,2y.

t~t, ·

tremolar, !21.

<)~o/(=;frM;),204n.3.

tresor, 86.

/~<~<; 169.

t~M~a, 86.

~Mt,141.

triacla, 116, 207.

tn<&, 20;.

triga, 205.

rw~, 129.

~oMw(!at.),7!.

<ro)M;20),207.

T/-OM,82.

t)0/'MM, 258.

<Mft,28n.i.

<Hf&, t;0.

<MiJ'f/,27.

<MtJ,<M~,<M~,8l,0.

<M;<,I;0.

~Mrm<'M, 107.

tustar, turtar, 159.

«(prononciation),

Page 476: Grammaire procençale.pdf

t!t! (gasc.), l8;.

ubac (gasc.), !07.

tt6rt',62.

ubriac, 62, [02.

M~Wr, < 107.

Uc,27,7;.

u<t[)!af,ic)7.

«~,74.

~?,7). i

M/e)'<t, 104.

uflar, 104.

uis, ueis, us, 80, 86, 179.

Mi/Ni;, 14.7.

Umlaut, 54, 66, 74, 81, 223

cf. aussi ~Mëtaphonie.

MftMr.10~.

umplir, 104.

Mn~oM.llO.

M0t~,74.

uops, 76.

upsilon, 87.

urina, t0~-

tt!ftr,;7.

Mt'frM,I04.

~a~<!<.l;<).

vair, 182.

vairar, 182.

f~f.

vanoa, 86.

~f!Wff,M2.

vas, 101.

vastro, 76.

vau, 50.

M!!<HM<2!yn.t i

veg (ind. pr. l sg.), 180.

t/<~ads,t~6.

Mtfe,Mtf,4.};2.

vellave, 161.

Mh~,[~8.

f<Mti'<t,i;i-

~nda~Me~, 200.

vendemia, 18g.

venir(et composés), ~[.

MttMf, 1~0, 2~7.

venta, 15 1.

f~ 1:2.

verbes en -dn~ef, -tM~er, -ott~f,

130.verenba (gasc.), 18g.

vergéna, vergina,

Mf~M<'tat,i]8.

Mrt,;9,[cg.

~r?n,~rMS, 184.

verna, 25.

~)-n~i!xoi, 126.

Mrr.K);.

vertir, 352.

w~t~. S

vesc, 67.

M!~ue,6o,H;}y.

~7.

M~4.6.

MM,72.

Mt<r~,87.

veuva, 112.

MM~I2.'S,!I2.

M~nt)'<,M7, 5.

M~r,4t,[~ou.2,~2.

Page 477: Grammaire procençale.pdf

~t,[o/t,i6;.

vi, 72.

ftaf;Mf,20i.

t't'a!i.t,7t. I.

ftanJa,67,20!.

Viannes, 187.

M'ai'20!.

MaMfe.yi.

Vie de Saint Honorat, 78, 213,

~i,;i7n.2.

Vie de Sainte Enimie, 286 n. 2.

t/M!<rc,7l.

~infj.66.

viore, 7i.

ft)'f)K,4I.

~67.

t'tMM,2<)7.

vivarais, ]6l.

vivenda, 68.

vo (= o), 147.

fo~ar,i47.

t'otJar, i~

fo<i66.

t'ot/ar,

'HO;ar, 147.

volentat, 108.

voler, 3 S 2.

volon, 68.

fo7cM~,io8,i47.

volopar, 147.

t/C~f,3;2.

~oft(=OM),;47.

vont, 357.

vorma, 18;, 200.

vostar (== ostar), 147'

fojfe,l<)6.

vouastro, 76.

!/oun~(=OMtt~),i47.

vounze (== CMM~), 147.

vuelh (= !<<?), 147.

t/M~at; cf. M~ms.

xantar (cat.), 162 n. 2.

yma~Mt, 4;.

yo!a,i47.

ysshample,68.

ysshemple,68.

yus (bayonnais),101 n. 2.

~a6o~ (lat.), 102.

Page 478: Grammaire procençale.pdf
Page 479: Grammaire procençale.pdf

ADDITIONS ET CORRECTIONS

BIBLIOGRAPHIE. Je n'ai pu prendre à temps

connaissance de l'ouvrage suivant de C. Appel

ProfeM~a/HC~ Z.aM~A~. Leipzig, 0. R. Reisland,

1918. Gr. in-8", de vin -)- 1~0 pages, avec une

carte. L'ouvrage est fait en fonction de la P~ofM~a-

lische Chrestomathie du même auteur, et porte

d'ailleurs, au sous-titre intérieur, la mention Chres-

~CMMf~K Provençale. Fasricule CO~~MeM~t~ aperçu

de la P&OK~~M~.

L'ouvrage comprend une introduction, où sont

étudies les éléments de la Langue d'Oc: celtiques,

ligures, germaniques (voir la liste alphabétique p. 12),

grecs, etc., et la phonétique proprement dite: on y

relève de nombreux rapprochements avec les dialectes

modernes, d'après l'Atlas linguistique. Quelques

pages sont consacrées à l'étude de la langue du

fragment de Girart de Roussillon imprimé dans la

Chrestomathie.

P. XVII. La deuxième rédaction des Leys d'Amors

Page 480: Grammaire procençale.pdf

paraît en même temps que le présent ouvrage: librai-

rie Ed. Privat, à Toulouse, et A. Picard, Paris.

vol. petit in-8" (Bibliothèque Méridionale).

P. 3, n. i. Lire .P/~Mf<.

P. 1~4, 1. 16: lire: <!<~MK.

Page 481: Grammaire procençale.pdf

TABLE DES MATIÈRES

Pages.Abréviations et Notation des sons v

Préface ~x

Bibliographie grammaticale. xv-xxxvn

PREMIERE PARTIE. PHONÉTIQUE

CHApiTREl.–Généralités.3-4;

Limitesdel'ancienprovençal. 3

Les différents noms de la Langue d'Oc. 5

Les plus anciens monuments littéraires. 12

LaianguedesTroubadours. 14Dialectes. 18

Graphieetprononciation. M

Eléments de la Langue d'Oc. Eléments latins. 24

Eléments préromans 24

Etémentsgermaniques. 26

Etémentsgrecs. 27

Etémentsarabes,orientaux,ibériques,basques. 28

Motssavants. 29

!nnuencedelaZ~tK~M«fOH. 30

Caractères de l'ancien provençal. 32

Latin vulgaire. PhonéUque. 34

Morphologie. 36

Page 482: Grammaire procençale.pdf

Syntaxe, vocabulaire. 37

Accentuation. 38

Recomposition. 40

Changements d'accent dans la conjugaison 41

Changementd'accentenancienprovençal. 42

Voyelles et diphtongues du latin vulgaire. 44

CHAPITRE II. Vocalisme 46-1~2

Voyelles toniques. A 46

SufExe-afiUtK. 48

Sumxe-aHMm. 49

~+U. 49Transformations de tonique 50

Affaiblissement de A en E devant nasale 51t

~+AW,AW:>,4U.V. 52z

~.Diphtongaison. 52z

Influence de final sur E tonique. 53

Confusions entre E ouvert et E ferme. 54

Passage de E A. ;8

~'ouvert. 62

Diphtongaison. 63Confusions entre E ouvert et E fermé ou 6;

TraitemeatdeEouverttonique-4-M. 67

-T. 68

Passagede/aE. 69

/+~,U. 710 ouvert. Diphtongaison 72

Diph[ongue00'{/ 76

Oouvert-(-njsa[e. 77

O fermé. 77

Changements de 0 ferme en 0 ouvert, U. 78

U. 82

Diphtongues. 84

V oyelles grecques, 87

Page 483: Grammaire procençale.pdf

Voyeiiesetdiphtonguesgermaniques. go

Diphtongue(germanique)~C/ ~2Voyelles protoniques. t)6

~et~M protoniques. 94

Passage de~4protoniqueàË. 95

~contrennat. 96

Passage de~jcontrennatà7, 97

E protonique. Passage de E protonique à A. 98

P~ssagede~'protoniqueà0,!7, i0[ t

Transformations du groupe protonique E nasale t0~

/protonique. t04

Oprotonique. !0;

Passage de 0 protonique à AU :o6

Alternance de 0, U en syllabe initiale ou contrenna)e. 107

Changementsdivers. 10~

Uprotonique. i0t)

Diphtongues protoniques. tio

Semi-consonnes. 1122

Diëréseetsynerese. H} 3

Aphérèse. n$ 5Traitement de la partie du mot qui précède la tonique. l ) 7

Partie posttonique du mot. [22

Paroxytons. t~

Proparoxytons. r24

Maintiendeiapënuttieme. f~

CHAPITRE IH. Consonantisme 1~-207

TaMeaudesconsonnes. 13)

Labiaies.jP. t;6

A. '40

P. '44

146

148

Dentales:?' '49D i;;

Page 484: Grammaire procençale.pdf

~7Palatales: C. ;6o

GroupesformésavecC. j6~

~etIasemi-consonneM. i6t)

G. 171

/semi-consonne(_yo<f). 176

I formant groupe. 177

Nasales: M. 183

r84

Liquides: L. 189

7?~ 194Dissimilation. 196

Assimilation. 202

Métathèse. 203Consonnesadventices. 20$

DEUXIÈME PARTIE. MORPHOLOGIE

CHAPITRE IV. Articles, Noms, Adjectifs, Pro-

noms. 211-2!

Article denni. 211i

Formescontractées,é)idëes, appuyées. 212

Substantifs.Genérahtcs. 2!~

Restesdecas. 216

Déclinaison des substantifs féminins. 2177

Substantifsuiascutias. 2ic)

Inftuencede71ongdnat. 222

Modifications du radical. 22~

Substantifs masculins imparisyllabiques 224

Tableau sommaire des déclinaisons. 227

Adjectifs. 228

Comparatifs et superlatifs 2~2

Adjectifs numéraux. Cardinaux. 235

Ordinaux. 2~7

Page 485: Grammaire procençale.pdf

Multiplicatifs. 239

Pronoms-adjectifs démonstratifs. 240

Proaomspersonnels. 245

Formesappuyëes. 246

Pronomrenéchi. 247

Protioms-adjectifsposscssifs. 248

Pronoms relatifs. 2;2

Pronomsinterrogatifs. 2); 3

Pronomsindénnis. 2i4

Indennisgénéraux. 2;8

CHApiTREV.–La Conjugaison. 259-299

Voix. 2,9

Mode, temps. 260

D)visiondesconjugaisons. 262

Formes accentuées et formes atones 267

Paradigmes. ConjugaIsonen-R. 26~

Verbesirrëguliers. 277

Anar 278

Dar. 279Èstar. 280

Conjugaison en -IR. Première classe. Conjugaison inchoa-

tive. 282

Deuxième classe conjugaison non inchoative. 284

Verbes isolés 289

Conjugaisonen-J~E. 294

Verbesisoies. ~6

CHAftTREVI.–Conjugaison forte. ~oo-2

Parfaits latins en-jT. }0;

Parfaitslatinsen- }0;

ParfaitsIatinsen-U/ 308

Participes. 3't I

VerbesMs~eta~r. ~? 3

Verbesisolés. 322

Page 486: Grammaire procençale.pdf

CHAPITRE VII. Adverbes, Conjonctions, Prépo-

sitions, Interjections

Adverbes. 353Adverbes delieu 355

Adverbesdetemps. ~8

Adverbes de quantité et de manière. ;6i

Adverbes de négation et d'affirmation. 363

Prépositions. 364

Conjonctions. ;6y

Conjonctionsforméesavecjpu~ 368

Interjections. 369

CHAPITRE VIII. Formation des mots. 372-~8

Suffixes. Surrixes servant à former des substantifs. ;/2

Suffixes servant à former desadjectifs. ;8;

Suffixes servant à former des adverbes ;88

Suffixes servant à former des verbes 389

Composition avec deux ou plusieurs suffixes. ~o

Préfixes. Préfixes servant à former des verbes }~2

Préfixes servant à former des noms et des adjectifs.

Motscomposés. }<))

Noms composés d'un adjectif et d'un substantif et réci-

proquement. 395

Noms composés d'un adverbe et d'un substantif ou d'un

verbe

Noms formés de deux substantifs 395

Noms formés d'un verbe et d'un substantif. 306

Adjectifs formés d'un nom et d'un adjectif ou participe. ;<)y

Adjectifs formés d'un adverbe et d'un adjectif ou participe. ;~7

Verbes composés d'un adverbe et d'un verbe, ou d'un

nom etd'un verbe. ~7Index desmots. }p8AdditionsetCorrections. 441

MAÇON, PMTArHtt:MS,tMPMMEURS