GLOBO 42 : Tant qu’on a la santé

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TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ – JUIN 2013 – NUMÉRO 42 dossier TANT QU’ON A LA SANTÉ TANT QU’ON A LA SANTÉ Que cachent les marques ? Encouragez les géants de l’agroalimentaire à améliorer leurs pratiques. Page 3 El Salvador : petit mais costaud Notre partenaire FECORACEN renforce les coopératives paysannes. Page 12 La face cachée des marques BÉNÉVOLE POUR OXFAM TRAILWALKER 21-26 AOÛT 2013 Voir p. 16

description

Trouver un médecin en urgence, être correctement informé sur son état de santé ou parvenir à payer ses médicaments sont autant d’actions qui, pour nous, paraissent aller de soi. Pourtant, une grande partie des habitants de notre planète ne peuvent qu’en rêver. La santé est-elle un droit ? Qu’est-ce que la couverture sanitaire universelle ? Quel rôle peuvent jouer dans ce cadre les médicaments génériques et pourquoi l’Union européenne s’obstine-t-elle à vouloir imposer des mesures qui menacent la survie de millions de personnes ?

Transcript of GLOBO 42 : Tant qu’on a la santé

TrimesTriel d’Oxfam-sOlidariTé – juin 2013 – numérO 42

dossier

TanT qu’On a

la sanTéTanT qu’On a

la sanTé

Que cachent les marques ?Encouragez les géants de l’agroalimentaire à améliorer leurs pratiques.Page 3

El Salvador : petit mais costaudNotre partenaire FECORACEN renforce les coopératives paysannes.Page 12

La face cachée des

marques

bénévOlepOur Oxfam Trailwalker21-26 aOûT 2013Voir p. 16

2 globo • Juin 2013

coverstoryQuestion poids, tout va bien ? La visite de contrôle à l’hôpital de Goma (Est de la RD Congo) n’apporte malheureusement aucune garantie pour l’avenir. Par manque de médicaments, de nombreux enfants de moins de 5 ans meurent encore de mala-dies évitables comme la malaria.© Tineke D’haese

edito

sommaire

GloboPériodique trimestriel n° 42 • Deuxième trimestre 2013Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles – BelgiqueTel. : +32 (0)2 501 67 00 • Fax : +32 (0)2 511 89 19e-mail : [email protected] • Globo en ligne : www.oxfamsol.be

ediTeur respOnsable : Stefaan Declercq • rédacTiOn : Laurent Bourgeois, Wouter Fransen, Julien Lepeer, Mieke Vandenbussche • rédacTiOn finale eT cOOrdinaTiOn : Chantal Nijssen • OnT cOllabOré : Leila Bodeux, Sana Hafnaoui, Minh Châu Bui • mise en page : José Mangano & www.commsa.be • phOTOs : Tineke D’haese

Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée.

Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité.

Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction.

Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.

Management environnemental vérifiéSiège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080Reg. n° BE-BXL-000021

pêle-mêleTandis que les géants de l’agroalimentaire ne laissent que des miettes aux plus pauvres, la coopérative New B œuvre pour une nouvelle culture bancaire. Votre soutien contre les accapa-rements de terres porte ses fruits. Vous avez l’oc-casion de faire entendre votre voix dans le Globo. L’argent liquide que distribue Oxfam aux réfugiés syriens est-il vraiment efficace ?

OxfamilyL’éducation au développement : de jeunes artistes indiens poussent à consommer de façon durable, tandis qu’au Canada, les jeunes jouent les héros et à qu’à Hong Kong, ils ont formé un Club Oxfam.

dossierTant qu’on a la SANTé

• Qui va payer la note ?• Un vent de changement souffle sur le Ghana

regards du sudGrâce au soutien de la fédération paysanne FECORACEN, les petits agriculteurs du Salvador peuvent faire face à de nombreux défis.

bénévOle a l’hOnneurVirginie et Pierre vivent le Trailwalker comme bénévoles.

secOnde mainLouvain, fier de son Bookshop ! Herstal, entre « p’tit dej’ » et vintage.

3,2,1 acTiOnBénévoles, consommateurs et lecteurs du Globo.

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À votre santé...… et à celle de millions de personnes dans le Sud !

C’est en 1948 que George Orwell écrivait son roman satirique ‘1984’, vision géniale mais féroce de l’avenir du monde dont la majeure partie relève heureusement aujourd’hui encore de la science-fiction. 1948 est aussi l’année de la reconnaissance

internationale du droit à la santé, également couché par écrit dans une autre vision de l’avenir du monde, la ‘Déclaration universelle des droits de l’Homme’. Malheureusement, ce droit à la santé demeure encore une fiction pour de nombreuses personnes.

Nous ne parvenons toujours pas, 65 ans plus tard, à faire valoir le droit à la santé pour tous. Chaque jour, 800 femmes décèdent de maladies qu’elles auraient pu facilement éviter. Chaque année, près de 7 millions d’enfants meurent avant d’avoir atteint l’âge de 5 ans. Sans oublier la lutte contre le VIH/sida, qui reste un défi de taille.

Mais assez de mauvaises nouvelles ! Des perspectives encourageantes viennent tout de même éclaircir ce sombre tableau. Alors que l’enseignement et la santé étaient invariable-ment considérés comme des domaines politiques chers et non rentables, cette conception commence enfin à évoluer. De plus en plus de preuves indiquent que les investissements dans la santé rapportent à l’économie. La santé constitue même un levier indispensable à la croissance et au bien-être.

C’est précisément le constat qui motive Oxfam à s’engager pour la santé : Oxfam lutte contre la pauvreté, en faveur d’une économie juste et durable et d’une alimentation suffi-sante pour tous. Le fait d’investir dans la santé développe la capacité des personnes du Sud à réclamer la part qui leur revient de droit dans notre monde. C’est d’ailleurs ce que nous prônons : les autorités doivent assurer des soins de santé et Oxfam contribue à améliorer leur accessibilité.

Des soins de santé accessibles se traduisent, entre autres, par la présence de médicaments abordables. Ce point crucial pour Oxfam revêt deux dimensions : un prix juste et un système de financement solidaire.

Seuls 10% de la recherche médicale au niveau mondial concernent les maladies qui affectent 90% des habitants de la planète. Les médicaments ne sont donc pas destinés aux pauvres et sont d’ailleurs souvent hors de leur portée. La concurrence susceptible d’en-traîner les prix à la baisse est cadenassée professionnellement à l’aide de brevets gérés minutieusement en vue de garantir les profits.

Mais dans ce domaine aussi, des améliorations sont en vue. En avril dernier, la Cour Suprême indienne a rejeté la demande de brevet déposée par le géant pharmaceutique Novartis, diminuant ainsi le prix du traitement contre le cancer de plus de 90%. Cette baisse l’a rendu plus abordable pour des millions d’Indiens ne pouvant se permettre de consacrer mensuellement des centaines de dollars aux médicaments.

Mais même les médicaments plus abordables restent trop chers pour certains. Il est donc essentiel d’encourager une fiscalité plus juste, de sorte que les autorités puissent entre autres rembourser les frais médicaux des plus démunis. L’amélioration et le renforcement d’un système de paiement plus juste constitue une composante intégrale du combat d’Oxfam pour des soins de santé universels et abordables.

Ces signaux prometteurs sont autant de bonnes raisons de trinquer à la santé : à la vôtre, à la nôtre et surtout à celle de millions de personnes dans le Sud. Oxfam continue de se démener chaque jour pour que le droit à la santé devienne finalement réalité et cesse d’appartenir à la fiction.

Stefaan Declercq, Secrétaire généralLeila Bodeux, Reponsable plaidoyer services sociaux de base

3Juin 2013 • globo

pêle-mêleTextes : Mieke Vandenbussche, Chantal Nijssen et Wouter Fransen • photos : Tineke D’haese

nestlé, Pepsi & co : les dessous des géants de l’agroalimentaire

Découvrez la réalité cachée derrière les produits que vous mettez dans votre caddie. © OXFAM

À l’échelle mondiale, une poignée de grosses entre-prises déterminent seules la manière dont nos aliments sont produits et qui en profite. La campagne « La face cachée des marques » souligne le rôle primordial du pouvoir des consommateurs.

Plus d’1,7 milliard de produits Coca-Cola sont consommés quotidienne-ment sur la planète. Chaque

seconde, 4.000 tasses de Nescafé sont bues dans le monde. Saviez-vous aussi que 40% du commerce mondial de cacao est entre les mains de 3 entreprises ?

Ce que les grandes marques ne disent pas

Les plus grands groupes alimentaires, comme Nestlé, Coca-Cola, Kellog’s, Mars et Danone, exercent une influence énorme sur le système alimentaire mondial. Ils déterminent le contenu de nos assiettes, la façon dont les ressources nécessaires à la production sont utilisées ainsi que la répartition des bénéfices. Reste à voir comment ces profits sont redistribués aux millions de personnes participant à leur chaîne de production.

Les 10 plus grandes entreprises internatio-nales du secteur agroalimentaire génèrent ensemble un chiffre d’affaires annuel de 450 milliards, soit autant que tous les pays à faibles revenus réunis. Au passage, des millions de personnes dans les pays

en développement sont laissées de côté. Alors que l’on produit suffisamment pour nourrir tous les habitants de la planète, une personne sur 8 continue à s’endormir le ventre vide. Et il s’agit pour la plu-part de petits paysans et de travailleurs

agricoles, les mêmes qui fournissent les ressources avec lesquelles ces entreprises produisent leurs marchandises.

Dans le cadre de la campagne « La face cachée des marques », Oxfam a enquêté sur les faits et gestes des 10 géants de l’agroalimentaire. Sept aspects ont été passés au peigne fin : les femmes, les terres, les agriculteurs, les ouvriers, le climat, la transparence et l’eau. Pour résu-mer, ces entreprises peuvent faire mieux, beaucoup mieux.

Le pouvoir entre nos mains

Les entreprises ne changeront pas leurs pratiques du jour au lendemain. C’est pourquoi les responsables politiques, les firmes et les consommateurs doivent engager le débat. Cette campagne traite en effet de sujets qui nous concernent tous. Partout dans le monde, les consom-mateurs recherchent des informations fiables leur permettant de poser des

choix éclairés au moment d’acheter leurs aliments. Dans le cadre de la campagne CULTIVONS, Oxfam prodiguait déjà aux consommateurs une série de conseils concrets pour envisager leur alimentation sous un autre angle et se joindre ainsi à la lutte contre la faim. Mais il incombe aussi aux grandes entreprises agroalimentaires de rendre le système alimentaire plus juste et plus durable.

Nous ne nous satisfaisons pas des miettes qu’elles laissent aux plus faibles. Nous exigeons que ces grands groupes prennent leurs responsabilités et contribuent au fait que chacun puisse manger à sa faim à l’avenir. C’est pourquoi nous devons user de notre influence en tant que consommateur car aucune entreprise n’est assez grande pour pouvoir se permettre d’ignorer ses clients.

PLuS D’inFOSwww.cultivons.be

place des femmes nombre de ces géants doivent passer de la parole aux actes pour ce qui est de la condition des femmes en milieu rural.

ressourcesParmi ces 10 entreprises, plusieurs ne respectent pas les droits des popupulations locales en ce qui concerne l’accès à la terre et à l’eau.

climatAucune de ces entreprises n’aide les paysans à s’adapter aux conséquences du changement climatique.

Au travers de sa campagne estivale « La face cachée des marques », Oxfam encourage les 10 plus grandes entreprises du secteur agroalimentaire à améliorer leurs pratiques. Car nous refusons que nos boissons, céréales, yaourts et biscuits aient un goût d’injustice. Quand les petits consommateurs s’unissent, même les géants de l’industrie changent de ton.

Comment participer ? Visitez le stand Oxfam à l’occasion des festivals de musique et faites-vous photographier en plaidant pour un système alimentaire équitable et juste. Venez avec vos amis. C’est simple comme bonjour !Nous serons présents aux festivals suivants : Couleur Café, Les Ardentes, Dour, les Fêtes de Gand, Sfinks, Esperanzah!, Dranouter et Pukkelpop.

VOuS POuVEz AuSSi Agir En LignE Et SuiVrE LES DErnièrES nOuVELLES DE LA CAmPAgnE ViA www.cultivons.be

interpellez les 10 géants

4 globo • Juin 2013

pêle-mêle

Avez-vous apprécié l’édition de mars de ce magazine ? Peut-être étiez-

vous surpris de voir qu’un vent de changement a soufflé sur la mise en page, les couleurs et les propositions d’action ? Ce numéro estival est l’occa-sion de vous ouvrir grand nos portes.

Le Globo veut captiver, émouvoir et motiver à passer à l’action. Ce magazine est le vôtre et gratuit ne veut certainement pas dire sans valeur. C’est votre fenêtre sur Oxfam et sur les défis de ce monde. En tissant des liens

entre des histoires des quatre coins de la planète et votre vie, nous voulons démontrer à quel point votre soutien contribue à un changement durable.

Pour mieux savoir ce que vous attendez et ce qui vous intéresse, votre avis est essentiel. Faites-nous part de vos attentes quant au Globo et à la façon dont il peut vous inspirer. Votre avis nous importe car les lecteurs de Globo refusent de rester indifférents. Envoyez vos questions, réactions et propositions à : [email protected].

Votre mobilisation contribue à mettre fin aux accaparements de terres !

E n octobre 2012, Oxfam a lancé une campagne contre les accapa-rements de terres car la Banque

mondiale doit de toute urgence revoir son approche en matière d’investisse-ments dans les terres.

Plus de 50.000 personnes ont signé notre pétition. Par ailleurs, 7.000 fans de Coldplay et d’Oxfam ont envoyé une photo ou une vidéo originale pour con-tribuer à un clip en crowdsourcing.

Des monuments célèbres comme l’Atomium ont symboliquement été vendus à de faux investisseurs. Les volontaires d’Oxfam se sont mobilisés et des communautés cambodgiennes, philippines et guatémaltèques victimes d’accaparement des terres se sont sou-levées pour faire respecter leurs droits.

Votre soutien...

Toutes ces actions ont permis des avancées. « Il faut faire davantage pour renforcer les capacités et les protec-

tions en matière de droits fonciers », a d’ailleurs déclaré Jim Kim, le prési-dent de la Banque mondiale, lors des réunions de printemps de l’institution.

La Banque mondiale s’est aussi enga-gée à appliquer une nouvelle norme de l’ONU – un fait suffisamment rare que pour être mentionné – pour garantir le respect des droits d’accès à la terre des communautés les plus vulnérables. Sa façon d’accorder des emprunts au secteur privé pouvait en effet mener à des accaparements de terres. Suite à la pression de l’opinion publique, les membres du Conseil de la Banque mondiale ont demandé la prise de mesures fermes pour éviter les accapa-rements de terres.

… vaut de l’or

La mobilisation des sympathisants et des militants s’est révélée précieuse ! Mais les belles promesses ne suffisent pas. Il faut à présent que la Banque mondiale passe aux actes. D’autres acteurs ont aussi un rôle à jouer, notamment les États et les entreprises.

rEgArDEz LE CLiP DE COLDPLAy : www.cultivons

globo : votre avis compte !

un grand pas pour les petits paysans

Ida de Termonde et ses copines prennent leur bain dans le clip de Coldplay...

réseaux et alliances

Plusieurs Ong, associa-tions et quelques dizaines de milliers de particuliers se sont rassemblés pour créer une nouvelle banque coopérative.

La crise financière a plongé le système économique mondial

dans la tourmente. Pourtant, les pratiques qui en sont à l’origine ont encore cours. Chaque jour, les décideurs financiers prennent des décisions qui ont un impact majeur sur la vie de millions de personnes à travers le monde , sans contrôle aucun.

Les banques à travers le monde ont pris des risques sans aucun égard pour les conséquences financières, économiques, politiques et sociales à long terme de leurs décisions.

Elles ont privilégié les bénéfices à court terme que permet la spéculation, en se détournant du rôle premier du secteur bancaire : le financement de l’activité économique réelle.

risque limité

C’est dans ce contexte financier trouble qu’a été lancée la coopérative New B. L’objectif est de créer une banque coopérative qui investit dans des produits et services innovants ayant une plus-value sociale et environnementale et exclut le financement de projets aux effets néfastes pour la société, comme par exemple les activités polluantes.

new B : vers une nouvelle culture bancaire

Depuis le lancement public de l’initiative le 24 mars dernier, plus de 40.000 particuliers ont déjà acheté une part de coopérateur. L’achat de parts de coopérateurs est limité à une seule par particulier, soit 20 euros d’investissement au maximum. Le risque est donc très limité.

Collaboration, sobriété, transparence

Collaboration, sobriété et transparence seront les mots d’ordre de la nouvelle institution bancaire. La création de la banque en elle-même sera décidée le 6 juillet prochain lors de l’assemblée générale des coopérateurs.

Oxfam-Solidarité est membre fondateur de la coopérative New B . Cette démarche cadre dans son engagement de longue date pour une finance plus responsable, notamment via le soutien à l’introduction d’une taxe sur les transactions financières et la lutte contre les paradis fiscaux.

PLuS D’inFOS Et PArtiCiPAtiOn À CEttE initiAtiVE :www.newb.coop

5Juin 2013 • globo

pêle-mêle

Où va l’argent que vous donnez pour ‘Syrie 12-12’ ? La question nous est souvent posée. Et bien aux réfugiés ! Vous pouvez d’ailleurs le prendre au pied de la lettre en ce qui concerne Oxfam.

Eau, hygiène et sanitaires : voici les priorités d’Oxfam lors de crises huma-nitaires. Et il en va de même pour la Syrie. En Jordanie et au Liban, nous construisons des toilettes, des douches, des canalisations et des citernes d’eau. Mais Oxfam apporte aussi un soutien du point de vue de l’alimentation et d’autres besoins de base, directement ou sous forme d’argent liquide.

Depuis ce printemps, Oxfam aide les réfugiés au Liban au moyen de petits montants d’argent liquide grâce aux-quels ils peuvent se loger. Une forme de soutien similaire est mise sur pied en Jordanie. Les transferts d’argent ont déjà été utilisés par les organisations humanitaires, comme après le séisme en Haïti et les inondations au Pakistan.

Pourtant, la distribution d’argent liquide fait ça et là froncer les sourcils. S’agit-il d’une forme d’aide vraiment réfléchie ? Qui dit que l’argent est bien dépensé ? Et comment peut-on s’en assurer ? Des questions posées à juste titre.

Prendre en compte la vulnérabilité

Distribuer du riz, de l’eau ou du pain n’a de sens que si ces marchandises ne sont plus disponibles localement. S’il reste par contre suffisamment de réserves à vendre, cela a pour seul effet de perturber le marché. Au Liban, il existe un marché locatif : des chambres et des appartements sont proposés à la location, aussi à l’attention des réfugiés. Cependant les gens ne peuvent pas se

permettre de payer leur nourriture et un loyer. Ainsi, un soutien en espèces peut constituer une solution.

Mais Oxfam ne décide pas de procéder à des transferts d’argent sans avoir réfléchi. Une sélection et un accompa-gnement approfondis sont au cœur de cette approche. Les familles candidates sont d’abord évaluées en fonction de leur vulnérabilité : condition médicale, situation familiale, besoins des enfants, logement... Tous ces éléments sont passés en revue. Les familles les plus vulnérables obtiennent la priorité, et les femmes, dans la mesure du possible du moins.

utilisation ou abus ?

Les familles sélectionnées disposent d’une carte de banque et d’un code leur permettant de retirer de l’argent. Grâce à ces sommes, elles sont en mesure d’ache-ter des aliments ou de payer leur loyer. Au Liban et en Jordanie, les montants varient entre 100 et 200 euros par mois en fonction de la taille de la famille.Comment Oxfam vérifie que l’argent est

bien utilisé ? Il est en effet impossible de contrôler physiquement chaque dépense. Mais deux semaines après la première distribution, nous rendons visite à tous les bénéficiaires pour voir à quoi a été consacré l’argent. En cas de soupçon d’abus, une enquête a lieu. Au Liban, les familles doivent aussi présenter une preuve du paiement de leur loyer.

De nombreuses études ont entre-temps démontré que l’aide sous forme d’argent liquide n’entraîne pas plus d’abus que les autres formes de soutien. Si les besoins sont réellement criants, et ceci fait l’objet d’une sélection rigou-reuse, les gens utilisent directement l’argent pour satisfaire ces besoins. Comment en serait-il autrement ? Outre l’effet stimulant sur l’économie locale, les transferts d’argent per-mettent aux familles d’avoir voix au chapitre concernant l’aide qui lui est apportée. Ses membres peuvent poser leurs choix eux-mêmes. Et se sentent ainsi un peu moins « victimes ».

www.oxfamsol.be

Faites de votre grand jour un grand jour pour des familles du monde entier.

Et si votre anniversaire était non seulement votre fête mais aussi celle de nombreuses familles à travers le monde ? C’est ce que vous propose Oxfam grâce aux cadeaux Oxfam s’emballe.

Sous la forme d’une jolie carte, ce cadeau symbolique fait trois fois des heureux : celui qui offre la carte, celui qui la reçoit et surtout les familles qui bénéficient de votre générosité et voient leur condition s’améliorer.

Goundo Kamissoko a six enfants et est agricultrice dans la région de Kayes, au Mali. Elle raconte comment Oxfam s’emballe a contribué à lui faciliter la vie : « URCAK, partenaire d’Oxfam, nous a donné un bouc et 5

chèvres. Durant la saison des pluies, chaque chèvre donne un litre de lait soir et matin, en plus du lait destiné à ses petits. Grâce à ces animaux, j’ai désormais du lait pour mes enfants et je peux en plus en revendre sur le marché pendant la saison des pluies. »

Pour votre anniversaire, demandez des chèvres, des poules, des kits pour bébés. Faites passer le mot autour de vous et demandez des cadeaux Oxfam s’emballe au lieu d’autres surprises. Il suffit de leur donner l’adresse du site et le tour est joué !

www.oxfamsemballe.be

Offrez votre anniversaire à Oxfam

L’argent liquide permet aux réfugiés de moins se sentir victimes. © Sam Taring / OXFAM

L’argent liquide aide les réfugiés merci Charles

Le 28 avril dernier, notre ancien président, l’un de nos plus fidèles bénévoles et ancien membre du CA, Charles Van der Vaeren, nous a quittés. Notre Secrétaire général, Stefaan Declercq a pris la parole lors de son enterrement. En voici un extrait :

Chers enfants de Charles, famille et amis,

Oxfam doit beaucoup à Charles. Il a repris la présidence d’Oxfam-Belgique après Antoine Allard en 1981 et ce jusqu’en 1999. Après cette période, Charles nous a soutenus comme administrateur au sein du Conseil d’administration pendant encore 11 ans et a continué ensuite a collaborer aux groupes de travail. Il a été bénévole pour Oxfam pendant 32 ans.

J’ai appris à connaître Charles avec le temps. Sa franchise surprenait au départ mais peu à peu, je me suis mis à l'apprécier énormément, même si parfois Charles et moi avions des opinions différentes. Une fois sa confiance gagnée, il était un allié inconditionnel.

Charles était aussi une personne d’une modestie incroyable, surtout au vu de ses compétences. J’ai perdu un ami, qui m’a beaucoup appris, tant sur le fond que sur la diplomatie.

Charles était très apprécié aussi au sein des autres Oxfam. J’ai reçu ces derniers jours des messages de condoléances de la part de collègues du monde entier ainsi que du président et directeur exécutif d’Oxfam International. Ceux-ci l’ont connu comme co-fondateur d’Oxfam International en 1995 et m’ont demandé de transmettre leurs condoléances à son épouse, Dominique, sa famille et ses amis. Ils ont exprimé leur gratitude pour son incomparable expertise juridique et sa vision à long terme. Charles a continué à être actif et à collaborer avec Oxfam-Solidarité jusqu’à la fin.

Nous te remercions, je te remercie, Charles. Je me souviendrai de toi comme d’un homme digne, toujours prêt à défendre les valeurs humanistes, les droits humains et la solidarité internationale.

Stefaan DeclercqSecrétaire général d’Oxfam-Solidarité

6 globo • Juin 20136

Oxfam-Solidarité fait partie de la grande famille Oxfam qui compte 17 affiliés actifs dans 94 pays au monde. nous ouvrons le carnet de bord de quelques membres de la famille…

Ateliers d’immersion, petits- déjeuners équitables, sites éduca-tifs, Oxfam place la jeunesse au centre de son action éducative.

Dans les comportements de consommation, l’éducation tient un rôle prépondérant. C’est pourquoi, à travers le monde, Oxfam

s’attelle à sensibiliser la jeunesse, qui représente notre avenir. En Belgique, Oxfam-Solidarité mais aussi Oxfam-Magasins du monde ont peu à peu accru leurs collaborations avec les écoles, via des ateliers d’immersion, des journées de sensibilisation ou les « JM » (Jeunes Magasins du monde), véritables viviers d’initiatives et d’expérimentations pour la jeunesse.

Bienvenue en Bolivie !

Oxfam a, entre autres, pour ambition d’inciter les jeunes (et les moins jeunes) à changer leurs habitudes de consommation en vue de construire un monde plus solidaire. Les ateliers d’immersion « Carrefours du Monde » emmènent les élèves au Cambodge et en Bolivie. Consommation, climat, agriculture, inégalités sociales ou travail décent sont autant de thèmes d’actualité qui s’entremêlent à l’échelle mondiale et qui sont abordés de manière pratique dans les ateliers.

Comment ? Les professeurs accompagnent leurs classes dans des décors réalistes et interactifs où les élèves se mettent dans la peau d’une ouvrière cambodgienne, d’un paysan bolivien ou encore s’apprêtent à participer à un Sommet de la Terre.

Une mise en situation où se développe une meil-leure compréhension mais aussi une plus grande empathie avec des personnes qui deviennent moins abstraites.

un mouton rebelle

Les JM regroupent des équipes de jeunes dans leurs écoles secondaires qui se mobilisent afin de mener des actions de sensibilisation.

La campagne « Dé-marque-toi », entre autres, incite les jeunes à sortir d’une consommation à outrance encouragée notamment par les grandes marques. Des marques qui ne respectent pas toujours l’environnement, ni les droits des travailleurs. Ainsi, la campagne encourage les jeunes à consommer de manière réfléchie, c’est-à-dire moins mais mieux. Symbolisée par un mouton rebelle, la campagne propose trois volets : appareils électroniques, vêtements et alimentation.

Pièce de théâtre, DVD, brochures, affiches, Oxfam-Magasins du monde se démène pour pousser les jeunes à réfléchir sur l’intérêt du « toujours plus », maîtres-mots de notre société de consommation.

En plus des campagnes qu’ils soutiennent, les JM vendent des produits équitables durant les pauses de l’école. Il existe déjà près de 120 JM à Bruxelles et en Wallonie.

A chacun sa méthode

Pour Oxfam, l’éducation ne se limite pas à la Belgique. L’Espagne, par exemple, propose diffé-rents sites web éducatifs. Le Québec a organisé la Marche 2/3 (voir ci-dessous), la Grande-Bretagne prépare la Semaine de l’Eau et d’autres pays suivent le mouvement. À chacun sa méthode pour faire bouger le monde !

Quand les jeunes s’en mêlent

oxfamily

Ensemble, les jeunes peuvent déplacer des montagnes. © Magasins du monde / OXFAM

Les super-héros québecoisLe 10 mai dernier, quelque 10.000 jeunes de plus de 100 écoles québécoises ont défilé dans les rues de Montréal pour célébrer leurs actions menées sur l’année écoulée. Intitulé « Marche 2/3 » (en référence au « Club 2/3 » destiné aux jeunes), la 43e édition de l’événement était haut en couleur. Par équipe de 4, les jeunes ont endossé le costume d’un super-héros et un sac contenant 16 kg de terre à transporter sur 5 km, par solidarité envers les personnes qui souffrent de la faim dans le monde. www. oxfam.qc.ca

Quebec

Plus qu’un Club L’Oxfam Club, vous connaissez ? Un peu loin-tain, certes, il invite les jeunes de Hong Kong à le rejoindre et à s’interroger sur notre monde et sur les causes de la pauvreté. Voyages sur le terrain, ateliers de formation et de réflexion, exercices pratiques font partie de l’éventail des activités proposées. Ce Club de sensibilisation espère ainsi voir les jeunes tirer des leçons qui leur permettront de lutter au niveau local contre les injustices à la base de la pauvreté. www.oxfam.org.hk

Hongkong

Quand la ville dure Dans le cadre de son programme ‘Citoyenneté active’, Oxfam Inde s’est lancée dans un partenariat avec le fabriquant de téléphones Nokia. Le but ? Encourager les jeunes citadins à redéfinir le concept de consommation durable en ville. Le projet mobilise de jeunes artistes autour de thématiques liées à la gestion de l’énergie, de l’eau ou des déchets électroniques afin d’illustrer une évolution vers une démocratie durable. www.oxfamindia.org

India

PLuS D’inFOSwww.basta.oxfamsol.bewww.oxfammagasinsdumonde.be/agir

7Juin 2013 • globo

Quand les jeunes s’en mêlent

tant qu’on a LA SAntétrouver un médecin en urgence, être correctement informé sur son état de santé ou parvenir à payer ses médicaments sont autant d’actions qui, pour nous, paraissent aller de soi. Pourtant, une grande partie des habitants de notre planète ne peuvent qu’en rêver. La santé est-elle un droit ? Qu’est-ce que la couverture sanitaire universelle ? Quel rôle peuvent jouer dans ce cadre les médicaments génériques et pourquoi l’union européenne s’obstine-t-elle à vouloir imposer des mesures qui menacent la survie de millions de personnes ? Ce dossier se propose de répondre à ces questions.

Textes : Laurent Bourgeois - photos : Tineke D’haese

Ont collaboré : • Leila Bodeux, responsable plaidoyer services sociaux de base chez Oxfam-Solidarité • Tessel Mellema, gestionnaire de projet dans le cadre de la campagne « Accès aux médicaments » de Health Action International Europe • Clara Valentine Tigenoah, responsable plaidoyer santé d’Oxfam au Ghana

dossier

SOmmAirE• Qui va payer la note ?• Un vent de changement souffle sur le ghana

Sources : ONU, OMS, MSF, UNICEF

Des soins de santé et des médicaments de base accessibles pour tous, telle est l’ambition.

8 globo • Juin 2013

dossier SAnté

Faits et chiffres> Environ 800 femmes meurent chaque jour de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement, et 99 % de ces décès ont lieu dans des pays en développement.

> L’introduction des médicaments génériques a permis de faire baisser le prix des antirétroviraux de première génération de plus de 95% en dix ans.

> Près de sept millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies qui pourraient être évitées par des interventions simples et à un coût abordable.

> Le nombre d’enfants qui reçoivent des antirétroviraux est passé d’environ 75.000 en 2005 à 456.000 en 2010.

Pour une vaste majorité des habitants de notre planète, avoir accès à des soins de santé de qualité et abordables constitue un défi quotidien. Petit tour d’horizon de la question.

Le 5 avril 2012, le Président du Malawi, Bingu wa Mutharika, est victime d’une crise cardiaque et est admis à l’hôpital principal de la capitale Lilongwe.

Malgré son statut, il décédera quelques heures plus tard, en partie suite à l’impossibilité de trouver de l’adrénaline de base qui lui aurait permis de survivre jusqu’à son transfert vers l’Afrique du Sud.

La mort évitable du Président du Malawi illustre bien que tous les acquis dont nous bénéficions en Occident en matière de soins de santé sont malheureusement encore loin d’être une réalité pour la majorité des habitants de notre planète, même quand on est Président. Aujourd’hui encore, environ 800 femmes meurent chaque jour de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement, et 99 % de ces décès ont lieu dans des pays en développement. Pourtant, le droit à la santé pour tous existe déjà depuis 1948, année de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

un droit, non un luxe

« Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé et son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habille-ment, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires... », c’est ainsi que débute l’article 25, alinéa 1 de la Déclaration univer-selle des droits de l’Homme. 60 ans après l’écriture de ces lignes, force est de constater que la réalité est souvent très différente.

Pour Oxfam, l’accès à des soins de santé de qualité est un droit fondamental et non un luxe. Tout le monde devrait pouvoir se rendre à une clinique locale ou à un hôpital et y obtenir les soins et médicaments néces-saires. Malheureusement, les obstacles à la réalisation de ce droit sont multiples :

• absence totale de médicaments ; • médicaments de mauvaise qualité ; • manque d’infrastructures ou de personnel qualifié ; • soins impayables, etc.

Néanmoins, nous sommes résolus à tout mettre en œuvre, avec nos partenaires, pour que ce droit devienne réalité grâce à l’application de la couverture sanitaire universelle. Comme décrit plus loin, l’effica-cité de cette couverture sanitaire dépend en grande partie de son contenu et de son financement.

L’objectif de la couverture sanitaire universelle est de garantir à tout individu un accès aux soins de santé essentiels, sans qu’il doive pour cela se mettre dans une situation financière difficile. « Je considère la couverture sanitaire universelle comme le concept le plus efficace que la santé publique ait à proposer. Elle concerne tous les individus. Elle unifie les services et les fournit de façon intégrée et globale, sur la base des soins de santé primaires », a déclaré le docteur Margaret Chan, Directrice générale de l’Organisa-tion mondiale de la Santé (OMS).

éducation et économie

L’introduction de la couverture sanitaire universelle poursuit également d’autres objectifs. En effet, un meilleur accès aux services de santé permet aux enfants de suivre plus facilement un enseignement et aux gens d’être plus productifs et ainsi de contribuer plus activement à la vie familiale, communautaire et à l’activité économique. Dans ce cadre, la couverture universelle de santé constitue un élément fonda-mental du développement durable et de la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales.

La réalisation de cette couverture universelle néces-site, entre autre, l’existence d’un système (national) de santé robuste qui s’appuie sur les besoins de la population et propose, en fonction de la situation sani-taire dans le pays, des programmes spécifiques de lutte contre le VIH/SIDA ou le paludisme, d’améliora-tion de la santé maternelle, etc. Les différentes poli-tiques de santé nationales doivent également inclure un volet d’éducation à la santé et de prévention des maladies et investir davantage dans le dépistage précoce et dans un meilleur suivi des patients.

Un autre élément important pour atteindre cette couverture universelle est l’accessibilité des soins. Les politiques de santé nationales doivent être suffisam-ment financées afin que les usagers puissent y avoir recours sans pour autant s’exposer à des difficultés financières insurmontables. Il n’existe pas de modèle applicable globalement pour financer cette couverture universelle. Chaque pays devra trouver celui qui est le mieux adapté à sa situation.

À qui va la facture ?

Le système de financement prédominant dans le monde ces vingt dernières années est celui des « user fees ». On entend par user fees le paiement direct des services de santé par les utilisateurs au prorata de leur utilisation. Concrètement : plus vous êtes malade, plus vous payez. Il y a aujourd’hui un consensus croissant pour dire que ce système n’est ni équitable, ni efficace. Néanmoins, dans de nombreux pays africains, il continue encore aujourd’hui à bloquer l’accès de plusieurs millions de personnes aux services de santé.

L’assurance-santé constitue pour certains acteurs du milieu la nouvelle panacée en matière de financement des soins de santé. Bien que donnant de bons résultats pour ceux qui ont les moyens d’y souscrire, cette méthode n’a jusqu’à présent pas permis de combler les déficits en matière de financement, ni d’améliorer l’accès à des soins de qualité pour les plus pauvres. Sans guidage politique efficace, ces assurances mettent même en péril l’objectif d’équité et d’accès pour tous. Les limites de l’assurance-santé sont illustrées au moyen d’une étude de cas du Ghana (voir page 11).

Oxfam, quant à elle, promeut le système dit « free for end users ». Dans ce cadre, les soins de santé sont financés directement par l’État, entre autre via la perception de l’impôt. Dans un rapport, intitulé « Décider de son développement : la fiscalité pour combattre la pauvreté », Oxfam a examiné la situation dans plus d’une cinquantaine de pays. Il en ressort qu’en s’attaquant efficacement, par exemple, aux exemptions d’impôts, à la fraude fiscale ou encore à l’économie souterraine, les revenus des pays en déve-

Qui va payer la note ?

Un nouveau documentaire, sorti en février dernier et intitulé Fire in the Blood, raconte l’histoire de ce que ses créateurs ont appelé « le crime du siècle », où comment les gouvernements occidentaux et l’industrie pharmaceutique ont collaboré pour barrer l’accès des pays en développement aux médicaments antirétroviraux génériques depuis la moitié des années ‘90.

Il met en lumière l’histoire de la coalition atypique qui s’est formée pour mettre fin au monopole des géants pharmaceutiques sur les antirétroviraux, et explique les dangers grandissants qui menacent l’accès à des médicaments essentiels de qualité dans les pays en développement.

« toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé »

9Juin 2013 • globo

dossierSAnté

tessel mellema, gestionnaire de projet de Health Action International Europe

loppement pourraient augmenter d’un tiers, ce qui permettrait de financer un système de santé égalitaire et de qualité pour tous.

une saine concurrence

L’accès aux médicaments – et donc leur prix – est un des éléments essentiels déterminant l’utilisation et la qualité des soins de santé. Dès lors, comment faire baisser le prix pour que ces médicaments puissent bénéficier au plus grand nombre ?

Un des facteurs clés pour faire baisser le prix des médi-caments est la concurrence entre producteurs. En Afrique du Sud par exemple (voir graphique ci-dessous), la concurrence des produits génériques a fait chuter le prix des antirétroviraux de première génération – utilisés dans le traitement du VIH/SIDA – de plus de 90 % en l’espace d’une décennie. Grâce à cette diminution plus de 5 millions de patients ont pu bénéficier de ce traitement. La protection excessive de la propriété intellectuelle est donc un des freins majeurs à la concurrence, et empêche également l’émergence d’une industrie pharmaceutique nationale.

un échange pas si libre que ça

L’Union européenne conclut depuis quelques années des accords de libre-échange (ALE) avec divers pays ou régions du monde. Des négociations sont par exemple en cours avec l’Inde depuis 2007 et devraient aboutir prochainement. Ce cas est particulièrement important au vu du rôle de « pharmacie des pays en développement » joué par ce pays (voir ci-contre).

Tessel Mellema, gestionnaire de projet dans le cadre de la campagne « Accès aux médicaments » de Health Action International Europe, explique le lien entre ALE, prix des médicaments et accès aux soins de santé. « Parmi les sujets négociés dans le cadre des ALE, on retrouve les droits de propriété intellectuelle, qui incluent le droit des brevets sur les médicaments. Les droits de propriété intellectuelle peuvent influencer les prix des médicaments de deux façons : d’une part, en prolongeant la période de monopole pour la production d’un médicament donné et, d’autre part, via des mesures d’exécution. »

« Un des moyens pour prolonger la protection des brevets consiste à introduire une clause dite d’exclusi-vité des données », poursuit Tessel Mellema. « Cette clause interdit aux producteurs de génériques de faire référence aux données qui ont servi à justifier clini-quement la mise sur le marché du produit original. Ils

Le 1er avril dernier, la Cour suprême indienne a rejeté définitivement la demande de brevet introduite par l’entreprise pharmaceutique Novartis concernant son traitement contre le cancer, Glivec. Grâce à cette décision historique la version générique de ce médicament sera maintenant disponible à un prix 15 fois inférieur, améliorant ainsi de façon significative la capacité des patients à se la procurer.

Novartis est engagé depuis 2006 dans un bras de fer avec les autorités indiennes concernant la conformité des lois indiennes de propriété intellectuelle avec les accords internationaux en la matière négociés au sein de l’OMC. La décision de la Cour indienne confirme cette conformité avec les règles internationales, qui prévoit que seuls les médicaments réellement nouveaux et innovants ayant un impact thérapeutique soient protégés par des brevets.

Cette victoire est historique car elle confirme la primauté de la santé publique sur les intérêts commerciaux, un argument qui fait également son chemin dans d’autres pays comme les États-Unis. Davantage d’Indiens auront donc accès à ce traitement, mais les grands gagnants de cette décision sont les malades dans les pays en développement, premiers bénéficiaires de l’industrie générique indienne.

Oxfam et de nombreux partenaires se sont mobilisés depuis des années pour soutenir la société civile indienne et obtenir cette victoire particulièrement importante. Malgré ce succès, la version générique de ce médicament reste encore trop chère pour des millions de patients. C’est pourquoi Oxfam continuera à se mobiliser pour la diminution du prix des médicaments, entre autres via la promotion d’un système de taxation équitable et solidaire.

novartis vs. inde

Le graphique ci-dessous illustre l’évolution du prix des antirétroviraux entre 2000 et 2010. En vert, le nom et le prix du médicament original. En orange, le nom et le prix de son alternative générique. On peut observer que, depuis

l’apparition en 2000 des alternatives génériques, le prix annuel d’un traitement est tombé de 10.439 à 67 dollars en dix ans, rendant ainsi le traitement accessible à des millions de malades supplémentaires.

Antirétroviraux en Afrique du Sud

La persévérance de la société civile bénéficie à des millions de malades. © Vidyadhar Sreeprasad / OXFAM

Juin00 Sept01 Juin02 Juin03 Avr04 Jan05 Juin06 Juil07 Juil08 Août09 Juin10

Lowest Originator $ 10439Lowest Originator $ 727

Lowest Originator $ 621Lowest Originator $ 555

Lowest Originator $ 549Lowest Originator $ 331

Hetero $ 281

Brazil $ 2767

Hetero $ 87 Aurobindo,matrix &

Cipla $ 67Cipla $ 80

Cipla $ 132

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Hetero $ 295

Aurobindo $ 159

10 globo • Juin 2013

dossier SAnté

devraient donc, pour justifier la mise sur le marché de leur médicament, refaire entièrement les tests cliniques. Ceci est particulièrement coûteux et dure très longtemps, sans parler de l’aspect éthique lié au fait de refaire des tests cliniques inutiles car ayant déjà eu lieu.

Cette exclusivité des données constitue donc une prolongation de facto du brevet, restreignant d’autant l’accès aux médicaments en général. L’UE a tenté à plusieurs reprises d’inclure cette clause dans ses ALE

mais, suite aux protestations du Parlement européen, de la société civile indienne et de nombreuses organi-sations internationales, cette clause a finalement été retirée de l’ALE avec l’Inde. »

Pharmacie du monde

« Les mesures d’exécution constituent une deuxième façon d’influer sur les prix. Ces mesures déterminent la capacité de l’ayant-droit à faire respecter son brevet, et la facilité avec laquelle des mesures temporaires peuvent être imposées, comme par exemple la saisie préventive de médicaments accusés d’être des contre-façons par les services douaniers.

Plus ces règles sont contraignantes et plus les dédom-magements exigés peuvent être importants, moins les producteurs de génériques seront enclins à se lancer dans la production. Ceci est un problème majeur pour l’industrie florissante du générique en Inde, et donc indirectement pour les malades dans les pays en déve-loppement », explique encore Tessel Mellema. En effet, l’Inde est considérée à juste titre comme « la pharmacie du monde » car elle produit, par exemple, plus de 80 % des antirétroviraux destinés aux pays en développement et fournit la majorité des médica-ments de base pour enfants utilisés par l’UNICEF.

L’Inde et d’autres pays ont à leur disposition des flexi-bilités qui leur permettent de déroger à certaines règles en matière de propriété intellectuelle pour des raisons de santé publique. Ils ont par exemple la capa-cité de fixer eux-mêmes les conditions d’octroi de nouveaux brevets. Une des règles appliquées par l’Inde est que le nouveau brevet ne peut concerner une nouvelle application d’un produit existant ou un

produit qui a été modifié très légèrement, sans que cela ait une plus-value thérapeutique (voir encadré page 9). Le pays a donc utilisé au mieux ces flexibilités et a ainsi créé un précédent intéressant.

L’argument bateau

Un argument souvent avancé par l’industrie pharma-ceutique est que des règles de propriété intellectuelle contraignantes sont nécessaires pour garantir la qualité des médicaments en circulation. « Je ne veux certainement pas minimiser l’importance de la qualité, mais cet argument n’a aucun sens. Un brevet est accordé sur base de l’innovation technologique d’un produit. Une violation du droits des brevet n’a donc rien à voir avec la qualité des médicaments, bien au contraire ! Si un producteur de générique est accusé de violer un brevet, cela signifie que la composition et la qualité du produit incriminé est en tout point iden-tique à son original », conclut Tessel Mellema.

Le seul cas de figure où la qualité des produits pourrait éventuellement poser problème est celui des contrefa-çons, qui sont des produits qui copient à l’identique le nom, la marque ou l’emballage d’un produit. Mais, comme l’avait démontré Oxfam-Solidarité en 2009 en ce qui concerne la Belgique, la vaste majorité des médicaments saisis par les douanes ne sont pas des contrefaçons mais bien des génériques. L’argument de la qualité ne tient donc pas la route. Il existe d’ailleurs de nombreuses mesures plus efficaces pour améliorer la qualité des produits : renforcer les autorités locales et les contrôles de qualité, développer des tests plus efficaces, etc. Bizarrement, ces mesures ne sont que rarement appelées de ses vœux par l’industrie pharmaceutique.

La majorité des médicaments pour enfants utilisés par l’UNICEF sont produits par l’industrie générique indienne.

Ces dernières années à Dausa, un district rural du Rajasthan en Inde, des milliers de femmes

ont subi des opérations chirurgicales injustifiées causant des séquelles irréversibles.

Cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre est emblématique des dérives liées à la privatisation incontrôlée des soins de santé, mais témoigne également de la faiblesse des réglementations relatives aux procédures médicales en Inde.

Certains médecins officiant dans des cliniques privées ont en effet poussé leurs patientes à subir des hystérectomies – des ablations de l’utérus – et des césariennes inutiles. Une simple douleur abdominale a ainsi valu à certaines d’entre elles de passer sur le billard. Les cibles privilégiées de ces pratiques illégales sont pour la plupart des femmes analphabètes, issues de milieux défavorisés et vivant dans des zones rurales où l’accès aux services de santé publique est très difficile.

Ces pratiques, où des médecins tirent profit de l’ignorance de leurs patientes, sont très lucratives. En effet, une telle opération peut coûter jusqu’à 30.000 roupies (415 euros), soit environ 6 mois d’un salaire indien moyen.

Afin d’attirer l’attention sur cette situation, une ONG locale partenaire a forcé les cliniques privées à publier des informations qu’elles se refusaient à révéler. Une enquête effectuée par la suite et diffusée mondialement par Oxfam a révélé que, dans certains cas, jusqu’à 70 % de ces patientes avaient été victimes de ce genre de pratiques malhonnêtes.

La persévérance et la vigilance de la société civile, alliées à la capacité d’interpellation et de sensibilisation d’une organisation internationale comme Oxfam a permis de révéler des pratiques qui seraient, sans cela, probablement restées ignorées du monde entier.

Docteurs sans scrupules

Faits et chiffresMoins de 20% de la population du globe, vivant pour l’essentiel dans les pays les plus riches, dépensent environ 90% des ressources mondiales pour la santé.

Les dépenses en santé par an et par habitant (public, privé et partenaires extérieurs) varient de 11 $ en érythrée à 8.262 $ au Luxembourg.

90% des budgets de recherche et de développement en santé sont orientés sur des maladies occidentales qui ne concernent que maximum 10% de la population mondiale.

L’OMS estime que 20 à 40% de l’ensemble des dépenses de santé ont été gaspillées à cause de l’inefficacité des systèmes de santé.

11Juin 2013 • globo

En 2003, le ghana a lancé son système national d’assurance santé (SnAS). L’ambition affichée était d’améliorer l’accès à des soins de santé de base et de qualité à ses citoyens les plus pauvres, sans que des paiements soient exigés directement des patients.

Le SNAS est à l’origine éminemment social, car il s’appuie sur les princ ipes de solidarité, de partage des risques et de redistribution », explique Clara

Valentine Tigenoah, responsable plaidoyer santé d’Oxfam au Ghana. « Le SNAS a donc remplacé le paiement direct par les patients, qui prévalait aupara-vant, par la fourniture d’un paquet de services de santé minimum aux participants au système. Il est financé majoritairement via la TVA et les primes qui doivent être payées pour intégrer le système. »

Ce mode de financement pose toutefois problème car de nombreuses personnes sont exclues du système car elles ne sont pas en mesure de payer les primes. « Outre les problèmes pratiques liés à sa mise en œuvre », poursuit Clara Valentine Tigenoah, « les carences du système sont vite apparues : les coûts ont explosé, faisant peser des doutes sur sa viabilité à long terme ; les prix des médicaments demeuraient élevés ; les paiements directs par les bénéficiaires avaient encore lieu ; les files d’attente pour accéder aux soins se sont considérablement allongées, etc. Et surtout : la majorité des Ghanéens en étaient encore exclus. »

Oxfam travaille en partenariat avec de nombreuses organisations de la société civile ghanéenne actives

dans le domaine de la santé. Face aux problèmes et au refus des autorités de les reconnaître, ils ont lancé en 2008 une vaste enquête afin d’évaluer objectivement les résultats du système. Toutes les parties prenantes ont été interrogées : patients, experts de la santé, ministère de la Santé, syndicats, etc.

Clara Valentine Tigenoah : « En pratique, Oxfam a fourni le financement ainsi qu’un soutien technique au projet d’enquête. Tous les acteurs de la coalition natio-nale de la santé ont participé aux discussions. Lors de la publication du rapport Achieving a shared goal en mars 2011, un secrétariat de campagne a été installé chez un des partenaires de la coalition, ARHR (Alliance for Reproductive Health Rights – Alliance pour le droit à la santé reproductive). ARHR en assure également la gestion, et coordonne la campagne publique au niveau national. Grâce aux efforts des organisations membres de cette coalition, qui ont, entre autres, organisé des manifestations et des forums de discussion au niveau régional, et adressé des lettres et pétitions aux auto-rités, ce thème a même dominé la campagne électo-rale de 2012. »

Pas viable à long terme

Les conclusions du rapport ont été sans appel : le système est inégal, car tout le monde y contribue via la TVA mais les plus riches en bénéficient davantage ; la couverture totale pourrait ne pas dépasser les 18 % contre 67 % annoncés par le gouvernement ; la corrup-tion est un problème majeur car les abus et détourne-ments sont monnaie courante ; et la prime demandée pour accéder au système est véritablement impayable pour une bonne partie de la population.

« Nos conclusions ont été combattues avec force par les autorités sanitaires du pays, qui nous accusaient de vouloir détruire ce programme national », se souvient Clara Valentine Tigenoah. « Entre-temps, le gouverne-ment est revenu sur les chiffres annoncés et a publi-quement reconnu l’importance de notre travail. Même la Banque mondiale, fervente promotrice de ce type d’assurance santé, a confirmé que le système n’est pas viable à long terme et pourrait s’écrouler rapide-ment. »

Malgré ce succès, l’heure n’est pas encore venue de se reposer sur ses lauriers. « Les partenaires locaux conti-nuent à mener la campagne nationale. Oxfam s’en retire peu à peu, mais nous continuerons à apporter notre expertise si besoin est. Nous avons cessé le financement en mars dernier, mais appuyons les efforts des partenaires dans leur recherche d’autres sources de financement », conclut Clara Valentine Tigenoah.

L’exemple du Ghana illustre parfaitement l’efficacité d’une campagne qui allie société civile locale et orga-nisations internationales, où chacun assume sa part de responsabilités. Au vu des défis actuels, cet exemple nous pousse résolument à continuer dans la même direction.

un vent de changement souffle sur la ghana

dossierSAnté

Contrairement aux chiffres officiels, la majorité des personnes les plus pauvres étaient exclues du système de santé. © Aubrey Wade / OXFAM

république du ghana

Capitale : AccraSuperficie : 238.500 km²Population : 25.000.000 habitantsmortalité infantile à la naissance : 39,7 morts /1.000 naissances (Belgique : 4,3)Espérance de vie : 65 ans (Belgique : 79,8)Dépenses de santé : 5,2% du PIB (Belgique : 10,7%)nombre de médecins : 0,085 /1.000 habitants (Belgique : 2,99)nombre de lits d’hôpitaux : 0,9 / 1.000 habitants (Belgique : 6,5)

glossaire• Contrefaçon : copie à l’identique de

l’emballage, d’un nom, d’une marque ou d’un logo

• médicament générique : médicament dont la composition et la qualité est identique au produit original et qui peut être produit à partir de l’expiration du droit de propriété

• Propriété intellectuelle : concerne les droits sur les créations de l’esprit, à savoir les inventions, les œuvres littéraires et artistiques et les symboles, noms, images et dessins et modèles utilisés dans le commerce

• Evergreening : pratique qui consiste à essayer de prolonger la durée d’un brevet d’un médicament en y apportant des modifications mineures ou une nouvelle utilisation, sans pour autant que cela n’apporte une plus-value thérapeutique

gHAnACôtE D’iVOirE

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SiErrALEOnE

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Pour aller plus loin

• Oxfam : Décider de son développement : la fiscalité pour combattre la pauvreté disponible sur http://oxf.am/uqn• Oxfam : Achieving a shared goal disponible

sur http://oxf.am/uqe• Documentaire Fire in the Blood sur www.fireintheblood.com• Médecins sans Frontières : Untangling the Web of Antiretroviral Price Reductions sur http://utw.msfaccess.org

12 globo • Juin 2013

REGARDS DU SUD

El Salvador : petit pays, grands paysansLes paysans qui arrivent à vendre leur production directement au client obtiennent un meilleur bénéfice. © Luis Galdamez / REUTERS

grâce au soutien de la grande fédération agricole FECOrACEn, les petits paysans salvadoriens sont en mesure d’affronter bien des défis.

La souveraineté alimentaire est au cœur de notre engagement », explique Oscar Vecinos, président

de FECORACEN. « En tant que fédéra-tion des coopératives paysannes, nous soutenons nos membres dans la pro-duction et la commercialisation de pro-duits agricoles. Nous proposons entre autres des emprunts, des semences et un accompagnement technique. De plus, nous aidons les paysans à s’unir pour créer de nouvelles coopératives ou syndicats. Nous défendons leurs intérêts et pratiquons le plaidoyer politique aux niveaux local, national et international. Le plaidoyer fait partie intégrante de notre travail sur la souve-raineté alimentaire. »

L’alimentation, un domaine d’action très vaste

Dans un pays comme le Salvador, les petits paysans isolés ont du mal à vivre des fruits de leur travail. Devenir membre d’une coopérative comporte

donc de nombreux avantages. « Nous dispensons des conseils sur la com-mercialisation des produits et œuvrons aussi afin d’améliorer l’accès au marché à un meilleur prix. »

« Nous avons ainsi développé une alternative permettant aux paysans de vendre directement leurs produits aux consommateurs sur un marché fermier. Sans intermédiaire, le revenu du vendeur est plus important. Une bonne organisation est indispensable : les paysans doivent pouvoir livrer des produits de qualité en suffisance, au bon endroit et au bon moment. »

L’accès au marché constitue un premier pas, mais les paysans doivent aussi disposer de terres, de semences, de crédits, d’infrastructures et même de protections, par exemple contre les catastrophes ou les effets du change-ment climatique. Il s’agit d’une mission importante des autorités, desquelles on est en droit d’attendre une politique agricole de soutien. Ce n’est pas pour

rien que la Federación de Cooperativas de la Reforma Agraria Regio Central (FECORACEN) accorde tant d’impor-tance au plaidoyer politique.

Les Salvadoriens ont l’habitude de lutter

« Nous venons de traverser une période désastreuse », déclare Oscar Vecinos. « Jusqu’en 2009, le régime libéral à la tête du Salvador a conclu de nombreux accords de libre échange avec les États-Unis et d’autres pays. Les taxes à l’im-portation sur les denrées alimentaires de base comme le maïs ou les haricots ont été ramenées de 246 % à 15 %. Les frontières de notre pays ont ainsi été ouvertes aux importations américaines bon marchés. »

« Ce ‘dumping’ ou cette concurrence a poussé de nombreux petits paysans a cesser leurs activités. Les coopératives qui les avaient protégés jusque-là ont été interdites car elles étaient consi-dérées comme des ennemies idéo-logiques. Mais les Salvadoriens ont l’habitude de lutter pour leurs terres. Nous y sommes contraints depuis des décennies. »Plusieurs coopératives agricoles ont tout de même pu survivre à cette période. Depuis l’arrivée au pou-voir d’un gouvernement progressiste en

2009, différentes catégories de la popu-lation y sont représentées. Il encourage désormais même activement la création de coopératives.

Oscar Vecinos : « Nous négocions actuellement avec dix coopératives désireuses de s’affilier à FECORACEN. Le Salvador compte au total 1.900 coo-pératives agricoles. Notre fédération bénéficie aujourd’hui de plus de marge pour soutenir les paysans, par exemple pour commercialiser leurs produits. »

Le prix de la réforme foncière

Lors de la réforme foncière des années 80, les paysans ont obtenu l’accès à des terres, à condition d’en payer le prix. Les semences et les autres moyens de production permettant de travailler les terres manquaient, ce qui a entraîné une baisse de la production. Les coopé-ratives qui avaient emprunté des fonds se sont alors immanquablement retrou-vées dans une spirale d’endettement.

« FECORACEN s’est engagée dans la lutte contre l’endettement et a obtenu que les paysans ne doivent plus payer que 10% de cette dette. Jusqu’il y a peu, les banques confisquaient les terres des coopératives qui ne pou-vaient rembourser leurs emprunts.

Oscar Vecinos, Président de FECORACEN

13Juin 2013 • globo

REGARDS DU SUDTexte : Chantal Nijssen et Wouter Fransen

Nous avons contribué avec succès à faire adopter une loi interdisant cette pratique », souligne Oscar Vecinos.

La fédération a d’autres réussites à son actif. Ainsi, le droit à l’alimentation est désormais inscrit dans la constitu-tion. « Nous y avons contribué grâce à notre travail de plaidoyer », déclare un président convaincu. « Dans le cadre du projet Vaso de Leche, les autorités utilisent exclusivement le lait des pro-ducteurs locaux. 10.000 bouteilles sont ainsi distribuées chaque mois dans les écoles, et FECORACEN apporte aussi sa pierre à l’édifice. »

Perdre le sommeil face à l’avenir ?

Il y a peu, 90% des terres du Salvador étaient gérées par à peine 14 familles. Cette poignée de riches propriétaires terriens continue d’exister et les fédé-rations comme FECORACEN repré-sentent une menace à leurs yeux.

« La production d’agrocarburants et l’essor du tourisme accaparent de plus en plus de terres. Le Salvador est un petit pays très densément peuplé. La terre y est donc rare et précieuse. Il y aura toujours des riches désireux de les acquérir », explique le président. « C’est précisément pour cela que le soutien d’Oxfam-Solidarité nous est si essen-tiel. Il nous renforce dans la défense des droits des paysans. Ensemble, nous développons d’autres modèles et des

propositions de loi sur le commerce et l’agriculture. Notre vision dépasse le contexte local et le présent: la durabilité est le point fort de notre action. »

En tant que fédération, FECORACEN veut renforcer et inspirer la société civile. « Nous ne dispensons pas seu-lement aux paysans des conseils tech-niques pour augmenter leur rendement

mais aussi pour exploiter les sols de façon durable. Nous visitons également les écoles en vue de présenter la notion de durabilité aux jeunes. »

« Nous organisons également des cours d’éducation sexuelle à leur attention. Ces séances favorisent la participation égale des femmes et des hommes au sein des coopératives. La jeunesse est

vitale : en tant que fédération, nous souhaitons encourager la prise de responsabilités par les jeunes et leur expliquons qu’il existe de bonnes alter-natives aux politiques commerciales libérales. Nos activités s’intègrent par-faitement dans la campagne internatio-nale CULTIVONS d’Oxfam. »

Au Nord comme au Sud, certains thèmes mondiaux comme le change-ment climatique et la discrimination liée au genre sont parfois minimisés. Pas de quoi en perdre le sommeil, se dit-on. Pourtant, Oscar Vecinos insiste : il faut se réveiller. « Un ruisseau qui gargouillait encore joyeusement il y a 20 ans est aujourd’hui tari. Le temps où l’on y voyait la volonté de Dieu est dorénavant révolu. »

« De plus en plus de paysans salvadoriens constatent que leurs problèmes locaux découlent de changements à un niveau plus élevé, régional ou mondial. Comme le démontre la campagne CULTIVONS d’Oxfam, le changement climatique diminue fortement les récoltes des petits agriculteurs. C’est pourquoi cette campagne constitue un bon outil pour continuer à sensibiliser les coopératives. Et nous ne sommes pas seuls. Nous sommes membres du mouvement paysan mondial La Via Campesina. Ces nouveaux mouvements nous permettent de favoriser des changements sociaux. Le réseau possède une force immense. »

Les agriculteurs unis sont mieux à même de se faire entendre

fecOracenQui ? Fédération regroupant une vingtaine de coopératives paysannes.QuOi ? FECOrACEn a été fondée en 1985 et aide les paysans à commercialiser leurs produits, en particulier le maïs et les haricots. Depuis 2005, Oxfam-Solidarité soutient ses actions liées à la souveraineté alimentaire et la durabilité. Cette aide se concrétise sous la forme de conseils et d’accompagnement des membres ainsi qu’au travers d’un plaidoyer politique aux niveaux local, national et international.

el salvador C’est l’un des plus petits pays d’Amérique centrale (21.000 km2), avec près de 6,3 millions d’habitants. Depuis la réforme foncière des années ‘80 et l’intro-duction du libre-échange, les petits paysans peinent à générer des revenus suffisants. Le changement climatique renforce leur vulnérabilité aux catas-trophes. Les droits des femmes et des filles sont encore trop peu reconnus et respectés.

mExiQuE BELizE

guAtEmALA HOnDurAS

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EL SALVADOr

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Océan pacifique

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atlantiqueSan Salvador

une influence grandissanteLe marché paysan hebdomadaire

de San José Villanueva est un des succès auquel Oxfam a pu contri-buer. Depuis trois ans, tous les dimanches, les membres des groupes de producteurs de la région peuvent y vendre leurs produits directement aux clients. Et plus de ventes, cela signifie plus de revenus pour des dizaines de familles. Le mois prochain, un nouveau marché verra le jour à El Paisnal. D’autres organisations ont entre-temps lancé des initiatives similaires.

Oxfam a insisté pour que la fédéra-tion tienne à jour les données des ventes afin de pouvoir prouver que le marché fonctionne. Les membres des réseaux de producteurs ont bénéficié d’une formation et ne se font plus aussi facilement avoir. Ils

exigent ainsi que, lors d’une vente en gros, il soit fait usage d’une balance correcte.

Oxfam s’engage également pour la participation active des femmes. Le Comité de direction compte aujourd’hui trois femmes fortes. Et en participant à des campagnes comme CULTIVONS, FECORACEN a gagné en visibilité. Les décideurs politiques les prennent plus au sérieux et leur influence a grandi.

Eric Van Mele est directeur-adjoint du programme Sud et gestionnaire du programme Amérique latine chez Oxfam-Solidarité.

notre partenaire FECORACEN souhaite offrir aux paysans un

meilleur accès au marché. Le chemin pour y parvenir est pavé d’obstacles politiques sur le plan local et national. De nombreux maires craignent le potentiel de ces coopératives. En s’unissant, les citoyens sont plus forts et plus émancipés. Ils constituent ainsi un pouvoir alternatif.

Autre pierre d’achoppement importante pour les producteurs locaux, le libre-échange effréné, et ses importations à bas prix, doit en effet être éliminé à l’échelle nationale. Un tel changement législatif devra cependant respecter les limites définies dans les accords de libre-échange. Les accords de cette nature interdisent par exemple aux autorités de se procurer leurs réserves alimentaires exclusivement auprès de producteurs locaux.

Le soutien d’Oxfam-Solidarité à FECORACEN se concentre principalement sur le renforcement des

capacités, que ce soit au niveau de la production agricole (plus de résistance et de diversification), ou encore du plaidoyer politique et de l’organisation interne (genre, participation).

Au cours des dernières années, notre organisation partenaire a pu engranger quelques réussites remarquables avec le soutien d’Oxfam.

14 globo • Juin 2013

Envie de devenir bénévole pour Oxfam trailwalker? [email protected]

Bénévole à l’honneur

A Eupen, le week-end des 24-25 août 2013, marcheurs et supporteurs d’Oxfam trailwalker seront chouchoutés par près de 200 bénévoles enthousiastes, polyvalents et motivés, à l’image de Pierre et Virgine.

Ce ne sont pas des vacances. On y est allé pour s’amuser en sachant qu’on comptait sur nous. Il y a plein de trucs à faire mais les bénévoles sont cocoonésAvant le départ, il faut bien baliser le parcours. Comme on adore marcher, c’était une bonne occasion de profiter du décor.

C’est vraiment une initiative fédératrice. On rencontre plein de gens. Il y a des germanophones, des néerlandophones et des francophones mais il n’y a aucun problème de compréhension. On a un objectif commun et… solidaire.

On était klappers (« applaudisseurs ») vers la fin

du parcours dans une montée très

difficile. Les marcheurs croyaient

parfois être enfin au bout et, au

vu de leur déception une fois en

haut, on a dû redoubler d’efforts

pour les encourager.

Marcheurs, supporteurs et bénévoles, on a tous besoin les uns des autres et on ressort de ce week-end avec un sentiment d’appartenance, de communauté.

Voir les marcheurs crevés qui arrivent au finish. Qui sont tellement contents de voir quelqu’un qui est là pour eux, pour les accueillir et les nourrir. C’est super gratifiant.

15Juin 2013 • globo

wallonie

AnS : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans • 04 371 20 44 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, informatiqueCHArLErOi : Rue du Grand Central 4, 6000 Charleroi • 071 31 37 76 • lu au ve : 11-18h, sa: 10-15h • informatiqueCHArLErOi : Rue de Montigny 66, 6000 Charleroi • 071 31 80 62 • je, ve : 10-17h30, sa: 10-16h • vêtements, livresCinEy : Rue St. Gilles 61, 5590 Ciney • 083 67 85 04 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueDinAnt : Rue Grande 61, 5500 Dinant • 082 66 68 50 • lu au sa : 10-18h • livres, informatiqueHErStAL : Rue Grande Foxhalle 99, 4040 Herstal • 04 240 08 01 • lu : 12-16h45, ma au ve : 10-16h45, sa : 12-16h (fermé sa en juillet/août) • vêtements, brocante, livres, informatiqueHErStAL : Avenue Louis De Brouckère 15/2, 4040 Herstal • lu au ve : 9-16h • vêtements Huy : Rue Montmorency 2, 4500 Huy • 085 23 32 98 •me : 9-16h, ve : 10-17h, sa : 10-12h et 14-16h • vêtementsLiègE : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège • 04 223 27 87 • lu au ve : 10-17h (été : 18h), sa : 12-17h (été : 17h30) • vêtements, brocante, livresLiègE : Rue St Séverin 117, 4000 Liège • 04 221 49 58 • lu au ve : 10-17h, sa : 11-16h • vêtements, brocante, livresLiègE : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège • 04 341 18 00 • lu au sa : 10-17h • vêtementsLiègE : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège • 04 222 24 42 • lu au ve : 10-17h30 (été : 18h), sa : 10-17h • Bookshop mArCinELLE : Chée de Philippeville 290/292, 6001 Marcinelle • 071 27 86 90 • lu au sa : 10h-18h • vêtements, brocante, livres, informatiquemOnS : Rue de la Clef 37 • 7000 Mons • 065 84 75 04 • lu au sa: 10-18h • informatique, livresnAmur : Chée de Louvain 5, 5000 Namur • 081 22 22 22 • lu au ve : 11-17h, sa : 10-15h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureaunAmur : Av de la Plante 27, 5000 Namur • 081 26 28 38 • ma au ve : 11-18h, sa : 10-15h • informatiquenAmur : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur • 081 22 91 22 • lu au sa : 9h30-18h • BookshopniVELLES : Rue de Namur 36, 1400 Nivelles • 067 77 34 85 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueSErAing : Rue de la Baume 250, 4100 Seraing • 04 337 29 58 • lu au ve : 9h45-16h45• vêtements

bruxelles

BruxELLES : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles • 02 522 40 70 • lu : 14-18h, ma au sa : 11-18h • vêtements vintage, brocante, livres BruxELLES : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles • 02 502 39 59 •ma au sa : 10-17h, dim : 11-15h • vêtements, brocanteBruxELLES : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles • 02 502 30 03 • lu : 13h-17h30, ma au sa : 11-18h • Oxfam Kids : vêtements, accessoires pour enfants BruxELLES : Av de la Brabançonne 133, 1000 Bruxelles • 02 732 72 68 • ma au sa : 9-14h30 • vêtements, brocante, livresBruxELLES: Rue des Renards 19, 1000 Bruxelles • 02 513 83 23 • ma, je, ve : 11-18h, sa : 10-18h, di : 10-15h • vêtements hommes, accessoires EttErBEEk: Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek • 02 640 09 25 • lu : 14-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 11-15h • vêtements, livres, brocanteFOrESt : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest • 02 332 59 91 •lu au sa : 10-17h30 • vêtementsixELLES : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles • 02 648 58 42 • lu au sa : 10-18h • BookshopixELLES : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles • 02 647 48 51 • ma au sa : 10-18h • informatiquemOLEnBEEk : Rue Dubois-Thorn 105, 1080 Molenbeek • 02 411 45 53 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureauSCHAErBEEk : Bld Lambermont 47, 1030 Schaerbeek • 02 215 05 11 • lu au ve : 9-17h • vêtements, livres, brocanteuCCLE : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle • 02 344 98 78 • lu au sa : 10-18h • Bookshop

flandre

AnVErS : Sint-Jacobsmarkt 84, 2000 Anvers • 03 227 44 82 • lu au sa : 10-18h • Bookshop AnVErS : Brederodestraat 27, 2018 Anvers • 03 238 24 60 • ma au sa : 10-18h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante, livresBrugES : Leopold II-laan 19, 8000 Bruges • 050 31 04 51 • ma au sa : 10-17h30 • vêtements, brocante, livres, informatique COurtrAi : Budastraat 21, 8500 Courtrai • 056 31 26 22lu au je : 14-18h, ve & sa : 10-18h • Bookshop, informatiquegAnD : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand • 09 233 42 13 • lu au sa : 10-18h • BookshopgAnD : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand • 09 223 13 53 • ma au sa : 10-18h, dim : 10-13h • Vintage (vêtements) knOkkE-HEiSt : Kerkstraat 47, 8301 Knokke-Heist • 050 51 04 51 • ma au sa : 10-12h, 14-17h30 • vêtements, livres, informatique, brocante. Également Oxfam-WereldwinkelLOuVAin : Parijsstraat 60, 3000 Louvain • 016 50 07 03 • lu au sa : 10-18h • livres mALinES : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines • 015 43 67 10 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livresOStEnDE: Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende • 059 51 87 78 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueSint-nikLAAS: Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas •03 776 72 59 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique WiLriJk: Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk • 03 828 83 33 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique

Où nous trouver ?

seconde main

Louvain a son Bookshop. Et comment ! En avril, notre 10e magasin de livres de seconde main a ouvert ses portes dans la cité universitaire. Le magasin se trouve à un jet de pierre de la Place du Vieux Marché, tout près des collègues d’Oxfam-Wereldwinkels.

Amoureux des lettres louvanistes, étudiants curieux et bibliophiles en tout genre, tous vont sentir vibrer leur fibre littéraire. Un large éventail de livres de seconde main à découvrir : d’essais philosophiques en romans, de

BD en recueils de poésie, de littérature pour enfants en guides de voyage, un moment d’évasion vous attend à travers nos rayons.

Une équipe de bénévoles super motivés se démène en magasin pour conseiller les clients avec passion et peuvent aussi les aider dans leurs recherches de livres.

L’endroit idéal pour dénicher la perle rare.

Adresse : Parijsstraat 60, 3000 LouvainHeures d’ouvertures : lu au sa de 10h à 18h

Il faisait bon flâner dans les magasins d’Herstal ou d’Ans au mois d’avril : le personnel, les bénévoles et leurs familles s’y sont retrouvés pour partager un petit déjeuner équitable au profit de l’équipe « second foot » qui participera au prochain Oxfam Trailwalker les 24 et 25 août. Au total, l’équipe de Wissam, Marcel, Franck et Joseph a pu bénéficier de la participation de près de 70 personnes !

En outre, à Herstal, une fois les ventres bien pleins, une vingtaine de personnes

ont suivi une formation vintage pour apprendre à mieux connaître les ficelles de ce phénomène en expansion. Au menu, cours théorique et exercices pratiques. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la formation a fait impression.

Nonna, qui travaille au centre de tri d’Herstal, explique : « J’ai notamment appris à mieux repérer les vêtements grâce à leur étiquette et à mieux les mettre en valeur. Et puis, c’était très vivant et très chouette ! »

Après l’ExpoBulles Solid’R de novembre dernier à Namur, Oxfam-Solidarité ramène ses bulles textiles relookées à la gare de Bruxelles-Chapelle. Avec leur nouveau style, plus visible et attractif, elles entendent interpeller le public et attirer aussi l’attention sur les acteurs de l’économie sociale.

Ce relooking s’inscrit dans la première opération de ce type en Belgique faite par des artistes urbains bruxellois! Madame La Belge et Parole redessinent nos cabines aux couleurs d’Oxfam. Alors n’hésitez pas à offrir une nouvelle vie à vos vêtements.

www.oxfamsol.be/bulles

Le 10e Bookshop s’installe à Louvain

Oxfam HerstalDu « p’tit déj’ » au vintage

Oxfam se rhabille !

3,2,1 Action

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Les 24 et 25 août prochains, plus de 250 équipes de 4 héros parcourront 100km en 30h.

tegen geweld op vrouwen

envOYez-nOus un mail avec vos attentes, vos questions et vos critiques à [email protected]

devenez bénévole pourOxfam trailwalker.

infos et [email protected]

Cet été, la campagne CULTIVONS met l’accent sur les pratiques sociales, environnementales et économiques des dix plus grandes entreprises agroalimentaires.

Elles peuvent faire mieux, beaucoup mieux !• En tant que consommateurs, nous pouvons influer sur les

pratiques des grandes marques• Passez à l’action pour que chacun puisse manger à sa faim

Tous relèvent ce défi sportif et solidaire pour soutenir les projets d’Oxfam.

• Envie de contribuer en beurrant des tartines, en montant des tentes, en encourageant les marcheurs ou leur offrant des boissons fraîches ?

Ensemble, faisons du globo une référence !

• Envie de plus d’infos sur nos actions ?• Trouvez-vous que nous rendons suffisamment

accessibles des sujets pourtant compliqués ?• Parle-t-on assez de nos motivations et de notre

approche ?

consommateurs à vos marques

oxfam trailwalker recherche des bénévoles Mini-enquête:

Votre avis compte

à vOus d’exiger un changemenT• Passez à l’action sur notre site spécial• Posez sur nos photos

pendant les festivals rendez-vous sur www.cultivons.be