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lesgensdumois La Gazette n° 283 - Du 4 avril au 1 er mai 2013 6 ne plage pour tribune, un stade sur paillote. Des concurrents en tablier — en maillot peut- être, suivant la météo — qui s’affrontent à coups de casseroles numérotées. Et un jury à la louche. Jeux olympiques, tremblez : le 27 avril, Sète ac- cueille le championnat du monde de macaro- nade et relance une tradition perdue dans les années 1990. Et, comme il se doit, en fait tout un plat. Estomacs endurants Point de solennité pour autant : si Stéphane Abellan (à g.) et Rudy Cerrato (à dte) remettent le couvert, ce n’est “surtout pas pour se prendre au sérieux… sinon on ne rigole plus”. Ni pour in- nover dans le sophistiqué : “À force de faire de la macaronade au poisson, on se viande”, précise Rudy, dit La baudroie. Côté promo, les associés de La Barque bleue en profitent pour lancer la saison des restaurants de plage (1). Et, côté cœur, ils rendent hommage à Sissi, feu la maman de Stéphane et double cham- pionne du monde. Une Jeanne de Brassens. Le dimanche, sa généreuse macaronade rassasiait une douzaine de jouteurs, dont Rudy, le “copain d’abord”. Qui a lui-même suivi un entraînement intensif en famille. Privé de ses pâtes rouges, son grand-père italien entrait dans une colère noire. Formé au mille-feuille à la crème pour dessert d’après-maca’, Rudy est devenu pâtissier de troisième génération. Il fabrique rue Garenne au Quartier-Haut et sert dans les halles. Stéphane, lui, a choisi les hivers à Paris. Et, mal- gré les stocks de tielles, royaumes et raviolis frais importés par l’alter ego sétois, a fait une croix sur son embonpoint. Bleu blanc rouge Trahison ? Surtout de bonnes occasions de se galéjer. Piques, rires et tendresse. “C’est Sté- phane qui m’a appris à jouter, à 16 ans.” Résultat, une quarantaine d’années plus tard : des coupes plein les salons, et une finale de Saint-Louis chacun (2). “Les joutes, c’est le seul sport où on est autorisé à boire du pastis et à manger de la macaronade” : leur choix se révèle judicieux. Et la macaronade, exigeante. Une discipline d’endurance, qui de- mande à la cocotte quatre à six heures de cuisson pour les brageoles (3). Où chacun déploie sa botte secrète : “Un quart d’œuf dur par brageole”, “le frigo, jamais”. Un sens de l’effort pour ingur- giter toutes les pâtes — enfin, ça dépend pour qui. Et, plus que l’esprit de compétition, celui de la transmission. “À 18 ans, les jeunes jouteurs se font de la macaronade”, se réjouit Rudy. Car le plat italo-sétois bat surtout des records de convi- vialité. Pour “la première sérieuse déconnade de l’été”, sur l’immobile Barque bleue, le plaisir s’évaluera aux nombres de taches rouges sur les chemises blanches. Au pays de Stéphane et Rudy, ainsi va le “championnat du monde de nous”. À fond les formes ! Samedi 27 avril, championnat du monde de ma- caronade, à La Barque bleue, sur la plage du Lazaret à Sète, animé par Jean-Louis Zardoni. 15 . À partir de mi-juin, brasucade offerte le jeudi soir et macaronade à volonté le samedi soir. Résa : 06 72 45 64 89, http://labarquebleue.fr (1) Les paillotes sont autorisées à ouvrir depuis le 30 mars. Les deux dernières saisons, les ater- moiements entre mairie et préfecture avaient re- tardé l’ouverture jusqu’aux mois de mai et juin. (2) Rudy en 1998 et Stéphane en 2007, sans compter les Coups d’or et les championnats ré- gionaux. (3) Spécialité sétoise : rouleaux de viande — de préférence des escalopes de paleron de bœuf — farcis, avec ail et persil, et tenus avec un cure- dent. Servis en sauce tomate avec des penne rigate, c’est la macaronade. STÉPHANE ABELLAN ET RUDY CERRATO La macaronade, c’est du sport U

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La Gazette n° 283 - Du 4 avril au 1er mai 2013

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ne plage pour tribune, un stade sur paillote.Des concurrents en tablier — en maillot peut-être, suivant la météo — qui s’affrontent à coupsde casseroles numérotées. Et un jury à la louche.Jeux olympiques, tremblez: le 27 avril, Sète ac-cueille le championnat du monde de macaro-nade et relance une tradition perdue dans lesannées 1990. Et, comme il se doit, en fait toutun plat.

Estomacs endurantsPoint de solennité pour autant : si StéphaneAbellan (à g.) et Rudy Cerrato (à dte) remettentle couvert, ce n’est “surtout pas pour se prendreau sérieux… sinon on ne rigole plus”. Ni pour in-nover dans le sophistiqué: “À force de faire dela macaronade au poisson, on se viande”, préciseRudy, dit La baudroie.Côté promo, les associés de La Barque bleue enprofitent pour lancer la saison des restaurantsde plage (1). Et, côté cœur, ils rendent hommageà Sissi, feu la maman de Stéphane et double cham-pionne du monde. Une Jeanne de Brassens. Ledimanche, sa généreuse macaronade rassasiaitune douzaine de jouteurs, dont Rudy, le “copaind’abord”. Qui a lui-même suivi un entraînementintensif en famille. Privé de ses pâtes rouges, songrand-père italien entrait dans une colère noire.

Formé au mille-feuille à la crème pour dessertd’après-maca’, Rudy est devenu pâtissier detroisième génération. Il fabrique rue Garenneau Quartier-Haut et sert dans les halles. Stéphane, lui, a choisi les hivers à Paris. Et, mal-gré les stocks de tielles, royaumes et raviolisfrais importés par l’alter ego sétois, a fait unecroix sur son embonpoint.

Bleu blanc rougeTrahison? Surtout de bonnes occasions de segaléjer. Piques, rires et tendresse. “C’est Sté -phane qui m’a appris à jouter, à 16 ans.” Résultat,une quarantaine d’années plus tard: des coupesplein les salons, et une finale de Saint-Louischacun (2).“Les joutes, c’est le seul sport où on est autoriséà boire du pastis et à manger de la macaronade” :leur choix se révèle judicieux. Et la macaronade,exigeante. Une discipline d’endurance, qui de-mande à la cocotte quatre à six heures de cuissonpour les brageoles (3). Où chacun déploie sabotte secrète: “Un quart d’œuf dur par brageole”,“le frigo, jamais”. Un sens de l’effort pour ingur-giter toutes les pâtes — enfin, ça dépend pourqui.Et, plus que l’esprit de compétition, celui de latransmission. “À 18 ans, les jeunes jouteurs se

font de la macaronade”, se réjouit Rudy. Car leplat italo-sétois bat surtout des records de convi-vialité. Pour “la première sérieuse déconnade del’été”, sur l’immobile Barque bleue, le plaisirs’évaluera aux nombres de taches rouges surles chemises blanches. Au pays de Stéphane etRudy, ainsi va le “championnat du monde denous”. À fond les formes!

Samedi 27 avril, championnat du monde de ma-caronade, à La Barque bleue, sur la plage duLazaret à Sète, animé par Jean-Louis Zardoni.15€. À partir de mi-juin, brasucade offerte le jeudisoir et macaronade à volonté le samedi soir. Résa:0672456489, http://labarquebleue.fr

(1) Les paillotes sont autorisées à ouvrir depuisle 30 mars. Les deux dernières saisons, les ater-moiements entre mairie et préfecture avaient re-tardé l’ouverture jusqu’aux mois de mai et juin.(2) Rudy en 1998 et Stéphane en 2007, sanscompter les Coups d’or et les championnats ré-gionaux.(3) Spécialité sétoise: rouleaux de viande — depréférence des escalopes de paleron de bœuf —farcis, avec ail et persil, et tenus avec un cure-dent. Servis en sauce tomate avec des penne rigate,c’est la macaronade.

STÉPHANE ABELLANET RUDY CERRATOLa macaronade, c’est du sport

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Militante féministe, Marie Gréco crée un planning familial à Sète. Forméde treize bénévoles, ce groupe local évitera aux jeunes filles du bassin deThau de se déplacer à Montpellier pour prendre en main leurs droits.Contraception et avortement, mais aussi discriminations, violences, mariageforcé, sexualité: l’association écoute, informe et accompagne, “sans donnerde solutions clé en main.”Un féminisme “plus que jamais d’actualité: malgrénotre arsenal juridique, la loi n’est pas respectée, mal appliquée”.Permanences(téléphoniques et bientôt dans un local): lundi soir, 17-19h et mercredi, de14h-17h30, au 0634778079, [email protected]

ils et elles font l’actualité autour de l’étang de thau / pages réalisées par Raquel Hadida et Cécile Guyez /

photos Guillaume Bonnefont - Raquel Hadida /

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Butiner, c’est gagner. “80 % de ce qu’on mange, on le doit aux abeilles, maisdepuis quelques années, c’est l’hécatombe.” Pour défendre les pollinisatriceszélées, Jean-François Édo n’est plus seul avec ses 600 ruches. Autour de cetapiculteur de Frontignan, enseignants et éducateurs se mobilisent poursensibiliser les citoyens. Projections, atelier, ruche vitrée: les potes des abeillesbichonnent l’image de ces “porte-parole de l’environnement”, agressées parles pesticides, affamées par la perte de biodiversité. 0467498556.

LEONARDO AGOSTISoutien à la jeune création

JEAN-FRANÇOIS ÉDOPote des abeilles

MARIE GRÉCOFemme(s) au poing

OLIVIER NODOTÉnergie mobileLeur dîner presque parfait

Ils ne se dévoileront que dans deux mois, lors de ladiffusion sur M6 du premier Dîner presque parfaittournéà Sète. Mais les cinq cordons bleus retenus pour l’émissionont déjà vécu une semaine intense. Avec, à tour de rôle,une journée avec 15 techniciens et journalistes de 8h30à 1h30 du mat’. Visite de la maison, course chez un com-merçant, cuisine (4 h), interview, déco (1/2 h), arrivée desquatre convives, animation (1/2 h), ripaille raffinée etréactions filmées en salle de bains. Haletant? Dans l’univers“joutes” qu’il s’apprête à partager, Franck (de dos) se montreplutôt zen. Et promet tielles, zézettes et “maca” maison.

LES CANDIDATSMYSTÈRES

TOUTES NOS CONDOLÉANCESC Philippe Dell’Ova, auteur sétois de polars pleins d’humour dé-cède à 44 ans. Le dirigeant communiste sétois Raymond Campa-gnac, ex-maire adjoint de 1959 à 1983, s’éteint à 83 ans, après avoircontribué à bâtir le Sète d’après-guerre. Les fêtes de la Saint-Pierreseront dédiées au pêcheur André Licciardi. Décédé à 74 ans, il futvice-président de l’Amicale des Pêcheurs Sète-Môle pendant 30 ans.

BRAVOC Le volleyeur de l’Arago Benjamin Toniutti est élu meilleur joueuret meilleur passeur de France, et Baptiste Geiler meilleur attaquant.En 59“ 07, la nageuse sétoise Justine Weyders (MNSL) pulvérise lerecord du monde de sauvetage en 100 m bouée tube. Nos peintres-stars exposent en invités d’honneur: Pierre Soulages à la Villa Mé-dicis à Rome et Hervé Di Rosa à la foire Lille Art Fair.

MOTIVÉSC Françoise Alamartine, élue d’EELV à l’international, et une poi-gnée de Sétois défendent les alternatives à la mondialisation auforum social mondial de Tunis. Marie-Thérèse Mattera, médecin etconseillère municipale d’opposition sétoise, crée un Réseau SantéAdo. Didier Favaroni, le patron du Diégo café dans les halles de Sète,reprend le restaurant de plage La Paillote.

ET AUSSI...

Depuis le 15 mars, le quai Aspirant-Herber à Sète s’estdoté d’un nouveau lieu dédié à l’art contemporain, la galerieLeonardo Agosti. Entre Dock Sud et le Crac (Centre régionald’art contemporain), Leonardo Agosti, 41 ans, propose unepremière exposition, Fondation, qui réunit huit artistes, dontJean Denant, installé à Sète. “Je suis arrivé ici grâce à Jeanque je connais bien, explique-t-il. Mon but est de soutenir lajeune création et de sensibliser la population à la scène émergeante,régionale ou nationale.” La galerie est représentée à Art Paris,Art Fair, rendez-vous international de l’art contemporain,du 28 mars au 1er avril au Grand Palais.

De l’électricité dans l’air. Avec une éolienne téléscopiqueet six panneaux solaires dépliables, la remorque renou-velable de Wind energy promet 5 kWh. Gérant d’uneentreprise de sécurité à Frontignan, Olivier Nodot en aeu l’idée pour remplacer les groupes électrogènes,coûteux et polluants, dans les “Algeco” de chantier. Maisaussi pour des événements ou dans les gîtes ou maisonsisolées. Grâce à un prototype fabriqué par un chaudronnieret deux électriciens de Thau, associés au projet, il laprésente en location, à partir de 500€/mois, ou à lavente, à 13000€. Et propose de la tester gratuitement.Rens. : Wind énergy, Marc Michel, 0631834692.