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Projets des élèves conservateurs réalisés en 2011-2012 sur commande des établissements dans le cadre de la formation pour le diplôme de conservateur des bibliothèques Gazette des projets DCB 20 ● n°14 ● juin 2012 Directrice de la publication : Anne-Marie Bertrand École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques Gazette des projets DCB 20

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Projets des élèves conservateurs réalisés en 2011-2012sur commande des établissements

dans le cadre de la formationpour le diplôme de conservateur des bibliothèques

Gazette des projets DCB 20 ● n°14 ● juin 2012Directrice de la publication : Anne-Marie Bertrandécole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques

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L’unité d’enseignement Gestion et conduite de projet permet aux conserva-teurs stagiaires, à partir de commandes réelles, de s’initier à la démarche projet.

Les établissements commanditaires sont le plus souvent des bibliothèques territoriales ou des bibliothèques univer-sitaires, mais peuvent également être une tutelle, un groupe d’établissements, ou un organisme documentaire acadé-mique.

Un projet a pour caractéristique d’être une action ponctuelle, une rupture par rapport à l’activité « quotidienne » de l’établissement, et répond à des objectifs précis. Il a souvent pour origine la mise en place d’un ou de nouveaux services, ou encore la résolution d’un problème particulier, suite à un dysfonctionnement constaté ou ressenti. L’équipe projet apporte à l’étude ou à la résolution du problème posé un regard neuf, extérieur qui permet souvent de dépasser des blocages locaux, et d’impliquer de manière nouvelle les personnels, acteurs de ces changements.

Le projet est conduit pendant un trimestre, par une équipe projet de l’enssib, à raison d’une journée par semaine, et de deux périodes de travail

sur le site du commanditaire. Les étapes clés sont validées par un comité de pilotage sélectionné par le chef de projet de l’établissement commanditaire et regroupant des représentants des parties concernées par le projet : décideurs, membres du personnel ou encore représentants d’utilisateurs.

À l’issue de ce trimestre, le commandi-taire dispose d’un outil qui lui permettra de passer rapidement à la phase de réalisation du projet, ou, si cette phase de réalisation doit être reportée, qui l’ai-dera dans ses prises de décision et la construction de son argumentaire.

Que les chefs d’établissements et chefs de projets qui nous ont confié les projets présentés dans cette gazette soient ici remerciés de l’intérêt des sujets propo-sés, et de l’accueil qui a été réservé aux équipes de conservateurs stagiaires.

Marie-France PeyrelongEnseignant chercheur à l’enssibResponsable de l’UE Gestion et conduite de projets.

La démarche projet de l’enssib

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La Direction de la Lecture Publique de l’Ain ouvre grand son portail

En 2011, le réseau départemental de l’Ain compte 263 bibliothèques ou points-lecture. La pression démo-graphique, comme l’importance des disparités géographiques et ur-baines, ont conduit la Bibliothèque Départementale de Prêt (BDP) à redéfinir ses missions depuis 2008 pour développer le lectorat et l’ac-tion culturelle en sus de son rôle traditionnel de desserte documen-taire. Devenue « Direction de la Lec-ture Publique » (DLP) en 2009, elle souhaite concrétiser son évolution par l’ouverture, en mai 2012, d’un portail en deux volets complémen-taires : une première interface pour la formation et la coordination des professionnels ; une deuxième pour le grand public, avec des services en ligne et des ressources numériques.

À cette fin, la DLP de l’Ain a confié à notre groupe projet la mission de définir les contenus numériques les mieux adaptés au réseau et au département pour le lancement de la plate-forme. Nous devions définir l’offre initiale, anticiper ses possi-bilités d’évolution, et évaluer les

moyens requis, en vue de constituer progressivement un outil de réfé-rence à l’échelle du département.

Nous avons rencontré l’élu à la culture du Conseil Général ainsi que le Directeur Général Adjoint pour cerner la problématique dans laquelle s’insère le projet de portail. Nous avons sondé le personnel de la DLP ainsi que des responsables de bibliothèques communales sur leurs attentes. Nous avons ensuite procédé à une analyse comparée de l’existant en matière de portails de BDP. Au terme de cette étude, nous avons proposé trois scenarii déclinant diverses orientations : la DLP a retenu l’orientation « Culture et Loisirs » du second scénario, à laquelle s’est ajouté le volet « For-mation et Information » inclus dans le troisième scénario, et a opté pour une offre combinée de ressources gratuites et payantes. Cinq biblio-thèques pilotes ont été choisies pour expérimenter l’offre.

Notre groupe projet a sélectionné une offre gratuite ainsi que des res-

sources payantes à partir de conte-nus ayant fait leurs preuves. Nous avons recueilli les retours d’expé-rience de plusieurs bibliothèques publiques et collecté des données qualitatives sur l’évaluation de ces nouveaux services, ainsi que des in-formations sur les coûts et charges qu’ils induisent. Puis nous avons sondé plusieurs fournisseurs sur les modalités financières et tech-niques de mise en place de l’offre à l’échelle de la BDP.

Les offres ont été étudiées au der-nier comité de pilotage et le com-manditaire reprendra la ligne géné-rale du déroulement fixé par notre équipe projet.

Projet conduit par :• Grégor Blot-Julienne

• Élodie Cartal • Florence Codet • Françoise Fontaine-Martinelli • Michaël Guggenbuhl • Julie Philippe

Tuteur du projet : Christophe Catanese

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Projet conduit par :• Alexandre Asanovic• Sylvain Borzillo• Benoît Calmail• Loïc Ducasse• Yann Lévénez • Marie-Christine Jacquinet

Tuteur de projet : Thierry Ermakoff

Sorbonne, un nom et une longue histoire : quel établissement d’en-seignement supérieur symbolise mieux l’excellence française que la Sorbonne ? Rattachée à l’uni-versité de Paris I, la Bibliothèque Inter Universitaire (BIU) de la Sorbonne est une plateforme de documentation indispensable aux enseignants-chercheurs et étu-diants de cinq universités pari-siennes : Paris I, III, IV, V et VII, à la fois CADIST en Histoire An-tique, Médiévale et Moderne, en Géographie, et pôle d’excellence en Littérature Française et Philo-sophie.

Créée en 1770 à l’emplacement de l’actuel lycée Louis-le-Grand, la BIU Sorbonne a déménagé à plu-sieurs reprises : en 1897 elle s’ins-talle au sein du nouveau bâtiment construit par l’architecte Henri-Paul Nénot, dans des locaux pré-vus dès l’origine à cet effet.

Aussi spacieux soit-il, le nouveau bâtiment de la Sorbonne atteint rapidement ses limites compte tenu d’un accroissement docu-mentaire exponentiel. C’est pour-quoi d’importants travaux sont entrepris, dans les années 1930, pour faire face au manque de place : les fauteuils de la salle de

lecture sont remplacés par des bancs et les deux magasins de la cour sont surélevés de trois étages. Dans les années 1970, de nouveaux magasins sont creusés dans les sous-sols pour répondre une fois de plus à l’accroissement rapide des collections. En 2003, la Commission de Sécurité de la Préfecture de Police impose de réaliser rapidement un chantier de mise en sécurité complet de la bibliothèque : cet évènement a été le déclencheur de l’ambitieux « projet Sorbonne 2013 », projet dans le cadre duquel notre groupe a été sollicité.

Comment répondre à une com-mande complexe et exigeante ? Le groupe projet des élèves conservateurs s’est vu confier par la BIU Sorbonne l’élaboration de scénarios devant respecter un cadre rigoureux. De fait, lorsque la bibliothèque - logée pendant toute la durée des travaux sur le site Sainte-Barbe dans le Quar-tier Latin - réintégrera en 2013 ses locaux historiques, les magasins auront été diminués de 40 à 50 % de leur capacité de stockage. La solution aurait pu consister à délocaliser de manière méca-nique une partie des collections

vers des magasins distants, mais cette option était incompatible avec l’exigence d’excellence du service rendu aux lecteurs qui caractérise la BIU Sorbonne. En lieu et place, le groupe projet ens-sib a été chargé de concevoir un modèle de gestion dynamique des collections. Le scénario moyen a été retenu, avec une rotation rai-sonnée des documents entre le libre accès, les magasins sur site et les magasins distants, et ceci à partir de la définition de cycles de vie documentaires. Tout l’intérêt de l’exercice réside dans l’adapta-tion d’un type de gestion fondé sur la communication à un établisse-ment historiquement orienté vers la conservation. Face à ce para-doxe, l’exemple de bibliothèques étrangères s’est avéré décisif pour répondre au défi lancé par la BIU Sorbonne.

Désherbage, magasin, libre accès : quelle gestion dynamique des documents pour la BIU Sorbonne ?

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La partie immergée du patrimoine versaillaisÀ Versailles, le patrimoine natio-nal ne se limite pas au château. Héritière des collections royales, la bibliothèque municipale clas-sée conserve une part éminente de ce patrimoine, malheureuse-ment méconnue du grand public et parfois même des chercheurs. Malgré ses atouts, l’établissement vit dans l’ombre de son écrasant grand frère.

C’est dans ce contexte paradoxal que la bibliothèque municipale de Versailles a souhaité mieux valo-riser les richesses de ses fonds anciens par la création d’une salle de lecture matérielle et virtuelle dédiée au patrimoine.

Ce projet est l’occasion de déve-lopper l’offre à distance au travers d’une refonte du site internet, mais aussi de repenser complètement l’organisation spatiale de la salle de lecture des documents patri-moniaux, ainsi que toute la poli-tique de services liée.

La direction a privilégié le scéna-rio qui préconise l’aménagement

d’un espace entièrement dédié au patrimoine à la place de l’an-cienne discothèque. Ce lieu de consultation était isolé, il devient visible, accessible : il se situe de plain-pied dans la cour de l’éta-blissement, à quelques pas de son entrée. Dans la même aile, un espace de détente a été prévu : transparent et insonorisé, pourvu d’un accès indépendant, il invite les chercheurs comme les autres usagers de la bibliothèque à venir se détendre, échanger autour d’un café. La transparence invite éga-lement les néophytes à découvrir les expositions permanentes pré-sentées à côté. Cette nouvelle dis-position permet d’apercevoir, d’un coup d’œil, à la fois l’exposition permanente et les lecteurs de la salle patrimoine au travail sur do-cuments originaux : la mixité des usages et des publics est préser-vée, la curiosité stimulée.

Le volet numérique sert cette nou-velle politique d’accessibilité. Un onglet patrimoine regroupe les dif-férents services proposés autour

de ce domaine et facilite donc leur appropriation par l’usager. Il pourra préparer sa visite, « louer un bibliothécaire » pour lui parler de ses recherches, se former à la manipulation des documents an-ciens grâce à des vidéos… Enfin l’acquisition de serveurs plus puis-sants permettra d’héberger une véritable bibliothèque numérique et rendra possible la consultation à distance des riches ressources de l’établissement.

Tous ces éléments, une fois mis en œuvre, seront l’occasion de faire apparaître aux yeux des pu-blics la partie encore immergée du patrimoine versaillais.

Projet conduit par :• Laurence Karpp-Lahmaidi• Manon Louche• Anthony Merle• Bérengère Olive• Camille Poiret• Charles-Éloi Vial

Tuteur de projet : Raphaële Mouren

La Bibliothèque nationale de France pour tous, des rencontres partagées

Comme tout établissement de lecture publique, la Bibliothèque nationale de France (BnF) a une mission de médiation et de diffu-sion des biens culturels. À l’heure de la concurrence d’internet et des ressources en ligne, il devient peut-être crucial pour la BnF de se poser la question de ses publics, de chercher à en élargir la base. Ces questions se posent dans un contexte marqué par le projet de réforme du Haut-de-Jardin qui s’est fixé pour priorités, en plus de la mission de conservation, de s’ouvrir à un public plus diversifié, de modifier les espaces et de pro-

poser des services innovants. Tel était l’appel à projet proposé par la Mission Diversification des publics. Celle-ci mène depuis plu-sieurs années des actions desti-nées à faire découvrir la BnF à de nouveaux publics, en partenariat avec d’autres institutions cultu-relles. La demande du commandi-taire portait donc sur la recherche d’établissements de lecture pu-blique intéressés par cette dé-marche, ainsi que de thématiques partagées pouvant donner lieu à des actions communes.

Une première phase de travail a été consacrée à une série d’entre-

tiens, ce qui nous a permis de dé-gager différentes pistes de travail :Les notions mêmes de “nouveaux publics” et de “diversification” de-vaient faire l’objet d’une réflexion dans un contexte marqué par une lente érosion de la fréquentation de la BnF. Dès lors, le public so-cialement défavorisé ne pouvait être exclusivement visé, et il fallait intégrer le public virtuel, distant, fréquentant la BnF au moyen d’In-ternet.Il convenait également de tenir compte des nombreuses actions déjà menées par la BnF en faveur de la diversification des publics et

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Projet conduit par :• Julien Barlier • Joseph Belletante • Simon Bertin• Elsa Gabaude • Marine Rigeade• Jacques Sauteron

Tuteur de projet : Marie-France Peyrelong

La bibliothèque Mazarine conserve, valorise et met à dis-position du public un fonds patri-monial parmi les plus riches de France ainsi que des collections XIXe-XXIe siècles spécialisées en histoire médiévale et moderne, histoire du livre et histoire locale française. À l’heure où de nombreuses bi-bliothèques patrimoniales renou-vellent leurs collections, leurs offres de services ou leurs es-paces pour continuer à diversifier et fidéliser leurs publics et faire face aux bouleversements induits par la place croissante du support numérique, la documentation en libre accès de la Mazarine n’a pas fait l’objet d’une réflexion globale depuis sa mise en place dans son état actuel (au cours des années 1960).

L’établissement s’est donc tourné vers l’enssib pour proposer au groupe projet de travailler sur l’or-ganisation, le contenu, l’accessibi-lité et la signalétique du libre accès dans le cadre d’une réflexion plus large portant sur sa rénovation complète et sur la création d’outils de gestion des usuels.Après avoir analysé l’existant et

questionné les usagers avec l’ap-pui des personnels de la biblio-thèque, puis comparé les données recueillies avec celles d’établisse-ments connaissant des probléma-tiques similaires (Bibliothèque de l’Arsenal, Bibliothèque historique de la Ville de Paris), le groupe pro-jet a donc formulé trois scénarios afin de prendre en compte à la fois les caractéristiques spécifiques du lieu dont les espaces sont classés et largement consacrés au travail individuel, et l’attente de l’équipe en place en matière de moderni-sation des collections et des ser-vices à offrir aux publics.

Chacun des trois scénarios pro-posés (Janséniste, Lumières et Régence) s’est ainsi appuyé sur une idée forte adaptée aux exi-gences d’un libre accès transfor-mé et actualisé pour la Mazarine : l’excellence historique pour le pre-mier, les services, l’accueil et la place des usagers pour le second, la modernisation des espaces de consultation et de travail pour le troisième.Suite aux différents comités de pilotage ayant réunis l’équipe enssib et les commanditaires du projet, c’est le scénario touchant

principalement aux collections qui a été retenu, dans une forme légèrement modifiée afin de cor-respondre pleinement aux cri-tères de politique documentaire de l’établissement tout comme à la répartition des ouvrages entre les magasins, le fonds de la docu-mentation et la salle de lecture.Celui-ci va permettre notamment à la Mazarine d’effectuer une convergence et un accroissement des collections en libre accès vers les disciplines historiques, ainsi que d’actualiser et de modifier le plan de classement existant, et de mettre en place une signalétique conséquente pour valoriser les usuels dans la salle de lecture de la bibliothèque.

La Mazarine en libre accès majeur

Projet conduit par :• Florence Codine• Bruno Fouillet• Walter Galvani• Julien Kirchner• Agnès Leroy• Adèle Spieser

Tuteur de projet : Pierre Moison

de travailler en concertation avec les services concernés. À quoi s’ajoutait la demande expresse du commanditaire d’intégrer un scé-nario impliquant l’usage des res-sources ou des outils numériques. Il importait enfin de varier les par-tenariats en fonction de critères géographiques (Paris, grande banlieue, province) et de s’ap-puyer sur le réseau de pôles asso-ciés que la BnF a constitué.

Ce travail préparatoire a per-mis l’élaboration de trois scéna-rios, chacun portant l’accent sur un aspect particulier : nature du public visé, localisation des par-tenariats, type d’établissement.

Le projet finalement retenu établit un partenariat avec le réseau des bibliothèques parisiennes, arti-culé autour du thème de la culture chinoise. La proximité géogra-phique de la bibliothèque muni-cipale Jean-Pierre-Melville ainsi que l’existence d’une importante communauté chinoise dans le 13è arrondissement de Paris justifient la proposition choisie. Il s’agit de définir une programmation com-mune (lectures, rencontres, expo-sitions...) en s’appuyant sur les actions déjà entreprises par les partenaires et en tirant profit des ressources de chaque établisse-ment. Ce scénario s’efforce de dé-gager des principes de fonction-

nement permettant de capitaliser l’expérience acquise, de favoriser le développement d’une culture de l’échange et de proposer une offre plus large encore à l’attention de publics en plein renouvellement.

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La bibliothèque de fonds en combles : réorganiser la médiathèque centrale d’Aubervilliers

Construite en 1901 dans un style monumental, remaniée à l’occa-sion de son extension en 1974, la médiathèque Saint-John-Perse devrait faire l’objet d’une rénova-tion complète en 2014 et souhaite à cette occasion repenser l’orga-nisation de ses espaces et de ses collections.Un important travail de désher-bage et d’équipement des docu-ments en RFID (Radio Frequency IDentification) a été mené pendant l’année 2011. Il était le préalable nécessaire à une réflexion en profondeur sur le rôle de la biblio-thèque et son adaptation aux be-soins des lecteurs dans le cadre du réseau de lecture publique de la communauté d’agglomération Plaine Commune.

L’organisation actuelle des es-paces de la médiathèque pose plusieurs difficultés. Les sections jeunesse et adultes sont totale-ment séparées, avec des accès et des horaires différents, et le public ne passe pas de l’une à l’autre. Le manque de places assises et d’es-

paces de convivialité n’invite pas le public à y séjourner et l’organi-sation des collections ne favorise pas l’autonomie des usagers. Pour comprendre le fonctionne-ment de la bibliothèque, l’orga-nisation du travail au sein des équipes et les usages du public, le groupe projet a procédé à des entretiens avec la totalité du per-sonnel de la bibliothèque puis a observé la manière dont le public évoluait dans les espaces. Un mé-trage des espaces et des collec-tions a été réalisé pour servir de base à une réflexion rigoureuse sur la reconfiguration des lieux.

Le groupe projet a proposé quatre scénarios, illustrés par des plans. Le scénario retenu donne une unité à la médiathèque, avec une entrée unique pour les publics de tous âges. Il ménage différentes ambiances en fonction des col-lections et des usages, studieux ou plus animés, et renforce la lisi-bilité des espaces. La répartition des collections est rendue plus intuitive par la création de pôles

thématiques pour les documen-taires et une classification par genre pour les romans. Pour que les animations se déroulent dans des conditions optimales, une salle spécifique leur est dédiée. Les espaces internes, enfin, sont réunis pour favoriser la cohésion des équipes. Ces propositions ont été étayées par un budget détaillé, donnant une estimation du coût des travaux, du mobilier, de la si-gnalétique, du déménagement et de la recotation, et par un planning prévisionnel. Les travaux peuvent commencer…

Projet conduit par :• Antoine Brand• Lucie Chanas• Pauline Chougnet• Marie-Pierre Cordier• Marion Lutz• Antoine Torrens

Tuteur de projet : Christelle Di Pietro

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Le Service Commun de la Docu-mentation de l’Université Lyon 1 est composé de dix bibliothèques géographiquement éloignées au sein de l’agglomération lyonnaise mais aussi dans la région avec des Bibliothèques universitaires de formation des maîtres (BUFM) situées à Bourg-en-Bresse et Saint-Etienne. Outre ces dis-tances physiques, des éléments opérationnels viennent contrarier l’homogénéité entre un réseau dit « historique » qui s’appuie sur les bibliothèques de sciences et de santé et le réseau des quatre BUFM associé en 2009 : diffé-rents systèmes d’antivol des do-cuments et l’existence de deux systèmes intégrés de gestion de bibliothèque (SIGB) différents ren-forcent les difficultés de cohésion documentaire.

En dépit de ces contraintes, la mobilité des étudiants à l’intérieur du réseau est réelle. La délocali-sation de certains enseignements de santé sur le site de la Doua avec le passage progressif des études médicales à la réforme Licence-Master-Doctorat ayant pour conséquence l’agrégation d’enseignements de santé aux formations de sciences, et la réha-

bilitation de la Bibliothèque Uni-versitaire de sciences, qui offre dorénavant un cadre de travail agréable, semblent justifier ces mouvements. De plus, la réhabili-tation dès 2012 de la BU Santé du campus Rockefeller laisse présa-ger un flux encore plus important d’étudiants devant se déplacer sur le campus de la Doua. La possibi-lité de faire circuler les documents est donc fortement plébiscitée.

Si un système informel de circu-lation des documents existe entre les BUFM, il n’en existe pas à l’in-térieur du réseau des BU et sur-tout, les deux sous-réseaux fonc-tionnent encore en parallèle, sans unité opérationnelle.

L’objectif de la commande nous a rapidement apparu double : en effet, si l’objectif premier était de mettre en place un nouveau ser-vice pour la communauté univer-sitaire et de faire preuve d’innova-tion, le renforcement de l’identité du réseau et une communication univoque se sont révélés être aus-si des enjeux importants. Il fallait donc mettre en place un système de navette entre l’ensemble des sites et permettre des transac-tions indifférenciées, pour un ser-

vice qui sera perçu comme le plus homogène possible pour les usa-gers mais qui aussi, pourra géné-rer de la cohésion notamment en termes de politique documentaire.

La possibilité d’un outil infor-matique unique étant reportée, nous avons proposé de maintenir les deux SIGB existants en les connectant par un système de na-vette, de « plaques-tournantes » (un centre de tri pour chaque sous-réseau) et surtout par un outil informatique commun. Nous avons aussi proposé un plan de communication interne et externe qui devra souligner l’innovation du service et la cohérence du SCD : ce service sera en en effet la pre-mière pierre d’un édifice qui don-nera du sens au réseau documen-taire de Lyon 1.

Le SCD Lyon 1 paie sa tournée !

Projet conduit par :• Audry Bettant• Benjamin Caraco• Pauline Darleguy• Sonia Mourlan• Mathilde Vergniaud• Nathalie Préteux-Robert

Tuteur de projet : Benoît Épron

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Au cœur du Quartier Latin, la Bibliothèque interuniversitaire Sainte-Geneviève (BSG) ini-tie depuis quelques années une dynamique de changement qui porte sur l’accueil des publics et sur le développement de l’offre informatique et numérique. De récents réaménagements ont fa-vorisé dans ce bâtiment patrimo-nial l’émergence de services de proximité : la création d’un espace cafétéria, la réorganisation du vestibule d’honneur, l’organisation d’un petit espace de formation, ainsi qu’un développement de l’offre de postes informatiques. En plaçant l’usager au cœur de la ré-flexion de l’établissement, l’équipe de la BSG répond aux attentes de confort et de formation du public, parfois déboussolé par le foison-nement documentaire.

C’est dans cette perspective que la direction a souhaité confier à un groupe d’élèves conservateurs de l’enssib la création d’un espace d’autoformation, prévu pour sep-tembre 2012, en étudiant la nature

de l’offre à fournir ainsi que l’es-pace à y consacrer - espace qui devrait servir à la fois de salle de formation, de réunion interne et d’autoformation – et la communi-cation.

Nous avons donc d’abord interro-gé, via l’administration d’un ques-tionnaire, les publics des différents espaces de la BSG afin d’estimer leurs besoins en termes d’auto-formation. Puis la réflexion sur l’offre et l’espace s’est construite par entretiens et comparaisons avec d’autres établissements pour construire des scénarios adaptés aux spécificités de la BSG, orien-tés sur trois espaces différents et une dématérialisation plus ou moins grande de l’offre.

Finalement, c’est le « Bateau des Savoirs du Globe » (BSG), nom du futur service d’autoformation, qui jettera l’ancre dans l’actuelle salle des microformes, pour partir découvrir les langues étrangères, les trésors de l’informatique, et les ressources patrimoniales et nu-mériques, constituant les besoins

émergents de formation des étu-diants. Le choix de la dissémina-tion de l’offre d’autoformation sur place, dans la nouvelle salle ainsi que dans l’ancienne salle d’auto-formation, dans les cabines de langues à la Nordique, et en accès local sur serveur, permet d’optimi-ser ce nouveau service auquel un personnel qualifié insufflera un vent de nouveauté au moyen de formations adaptées aux pro-fils et demandes. Nous passons donc maintenant la commande du navire à l’équipe de la BSG !

Plein cap sur l’autoformation à la bibliothèque Sainte-Geneviève !

Automates de prêt technologie RFID : un tremplin vers la modernisation des services à la médiathèque de Saint-PriestLa médiathèque François-Mit-terrand de Saint-Priest, ouverte en 1987, est l’équipement principal de lecture publique de cette com-mune du Grand Lyon qui compte plus de 40 000 habitants. Orga-nisée autour de trois secteurs répartis sur autant d’étages, elle connaît un franc succès auprès des San-Priods.

Soutenu par la direction et la municipalité, le projet d’implanta-tion de la technologie RFID (de l’anglais Radio Frequency IDenti-

fication) trouve son origine dans la coïncidence entre une nécessité technique à court terme (obsoles-cence d’un des systèmes antivol) et une volonté plus globale de mo-dernisation de la médiathèque sur le long terme. Notre équipe a été sollicitée pour enrichir la réflexion sur ce projet.

La RFID est une technologie en plein essor dans les bibliothèques depuis quelques années : elle a pour avantage d’alléger le travail répétitif du personnel et d’offrir aux

usagers la possibilité d’effectuer eux-mêmes leurs opérations de prêt et/ou retour. Cependant, dans chaque selon l’établissement, sa mise en place peut prendre de multiples formes. L’un des axes de notre travail a été de proposer un aménagement correspondant aux caractéristiques de la média-thèque : ses publics, ses person-nels, son architecture et son amé-nagement interne.

Après avoir étudié les différentes possibilités, les commanditaires

Projet conduit par :• Guillaume Delaunay• Sabine Maffre• Hélène Ouali-Séon• Hélène Raymond• Isabelle Rindzunski• Nelly Sciardis

Tuteur de projet : Olivier Roure

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et nous-mêmes avons conçu un scénario tremplin. Il limite l’auto-matisation aux seuls prêts, tout en laissant ouverte la possibilité d’une automatisation ultérieure des retours. L’intérêt majeur du scénario choisi est de ménager, tant pour les usagers que pour les personnels, une appropriation progressive du changement. Ce sera à eux de décider de l’oppor-tunité d’une extension vers l’auto-matisation des retours.

L’un des enjeux était de ne pas se laisser submerger par les

impératifs techniques : nous ne nous sommes pas contentés de substituer aux banques d’accueil existantes des automates de prêt. L’accueil a été repensé dans sa globalité, à la fois par une centra-lisation des retours dans l’entrée de la médiathèque, jusquʼalors inexploitée, et par un décloison-nement des secteurs. La RFID est un préalable à un projet d’éta-blissement de plus grande enver-gure : elle invite à repenser la posture des bibliothécaires vis-à-vis des publics. Elle est ainsi un

prétexte à une modernisation plus poussée et à une reconfiguration des espaces, de la circulation et des services.

Projet conduit par :• Julien Baudry• Floriane Berti• Jean-Marc Laithier• Marie-Eugénie Lecouffe• Fabien Vandamme-Schlimpert

Tuteur de projet : Sylvie Thévenot

Ces dernières années, la techno-logie du cloud computing, combi-nant un stockage sur des serveurs distants et des applications pour la gestion des données, a fait son apparition sur le marché de l’informatique privée. Mais cette technologie intéresse également l’informatique documentaire, et pourrait apporter une réponse à l’obsolescence annoncée des SIGB (Système Intégré de Gestion des Bibliothèques) traditionnels. La possibilité de travailler dans ces systèmes mutualisés appe-lés SGB « nouvelle génération » permettrait aux établissements de partager leurs données catalogra-phiques (y compris le signalement des ressources électroniques) dans une base de connaissances commune, mais également d’y gérer directement toutes leurs données de gestion (acquisitions, budgets, lecteurs, statistiques). Cette technologie supprime non seulement les maintenances et les développements de SIGB en interne, mais assure également une mise à jour immédiate de la base, et facilite l’échange de don-nées entre établissements.

L’ABES (Agence Bibliographique de l’Enseignement Supérieur) nous a confié la mission d’envisa-ger les différents scénarios d’un cloud computing dans le contexte

français, en tenant compte des en-jeux stratégiques, fonctionnels et techniques de ce système. Nous disposions de peu d’informations sur la mise en œuvre de ces nou-veaux systèmes (coût ? calendrier ? modules associés ?), et nous n’avons pas pu obtenir de retours d’expérience des pays encore en phase d’étude ou de basculement (Norvège, Belgique, Etats-Unis). L’étude était donc surtout prospec-tive, et nous avons préalablement défini des axes de réflexion com-muns aux différents cas de figure : le repositionnement de l’ABES et la requalification de ses missions, le devenir du SUDOC (Système Universitaire de DOCumentation) et des différentes API (Application Programming Interface) dévelop-pées par l’ABES, l’exhaustivité des données et la cohésion du paysage documentaire français, le devenir des établissements res-tés en dehors du cloud, les impli-cations juridiques liées aux don-nées en cas d’hébergement par un prestataire extérieur.

Le scénario retenu positionne l’ABES comme porteur d’un grou-pement de commande auprès des éditeurs de SGB, mettant son expertise et son expérience de tête de réseau au service d’un achat mutualisé. Cette solution offre une meilleure négociation

des coûts et évite l’éclatement du paysage documentaire français par la multiplication de clouds indépendants. Elle permet éga-lement à l’ABES de négocier la coexistence transitoire du SUDOC et de la nouvelle base de connais-sances, et d’assurer l’exhaustivité des données par un moissonnage des deux systèmes. Ce cas de figure sauvegarde les API déjà développées et tient compte des établissements restés hors-cloud. L’ABES peut alors envisager un partenariat avec l’Agence de Mu-tualisation des Universités et des Établissements pour bénéficier de son expertise juridique, redéfinir ses missions en tant que pres-tataire de services, assurer des conseils et des formations auprès des établissements utilisateurs et, pourquoi pas, devenir elle-même co- développeur du produit auprès des éditeurs.

L’avenir de l’ABES dans les nuages ?…

Projet conduit par :• Sandrine Berthier• Reine Bürki• Nicolas Di Meo• Nicolas Doux• Gaëlle Guechgache• Sonja Graimprey

Tuteur de projet : Marie-Françoise Defosse

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Les temps forts de la gestion de projet

Le forum des projets

Cette journée a lieu début septembre. Les commanditaires dont les propositions ont été sélectionnées viennent à l’enssib présenter leur projet. C’est une excellente occasion pour le commanditaire de rencon-trer les élèves, de les stimuler sur son projet et de répondre à toutes les questions qu’ils se posent. C’est également un premier contact privilégié entre le commanditaire et le tuteur qui suivra les élèves pendant toute la durée de l’unité d’enseignement.

Les trois comités de pilotage

Ce sont des moments clés de la conduite du projet.▶ Le premier comité de pilotage permet de bien clarifier et définir le projet et la prestation du groupe

projet. C’est sur ce « contrat » convenu entre les deux parties à l’issue de la réunion que va s’établir le travail du groupe projet.

▶ Le deuxième comité de pilotage va permettre de présenter et d’argumenter les différentes solutions possibles sous formes de scénarios. Chacun de ces scénarios est construit sur un ou deux critères qui, suite à l’analyse, ont paru pertinents à l’équipe projet.

▶ L’approfondissement du scénario choisi est présenté lors du troisième comité de pilotage. Le comman-ditaire a alors en main des outils qui lui permettront soit de mettre en œuvre immédiatement son projet, soit de le défendre auprès de ses tutelles.

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Rédaction : équipes projets

Mise en page : Christelle Petit

Impression : Vassel Graphique & Charvet Imprimeurs