Gazette 3 Festival international du film de la roche sur yon

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FOCUS AUGUSTE ORTS A uguste Orts est un collectif d’artistes fondé en 2006 par Herman Asselberghs, Sven Augustijnen, Manon Boer et Anouk De Clercq, plus tard rejoints par Dora Garcia. Cette plate-forme de production et de distribution de films, basée à Bruxelles, avait pour but initial d’échanger sur les questionnements cinématographiques actuels. Par la suite, ses membres ont commencé à partager leurs expériences, intuitions et idées, pour finalement se lancer dans des ini- tiatives favorisant la création. Les membres d’Auguste Orts travaillent individuellement et mettent ensuite leurs travaux en commun. Leurs produc- tions sont à la croisée du cinéma, de la vidéo, des arts audio- visuels, des documentaires et des films expérimentaux. Parmi leurs créations projetées à La Roche-sur-Yon, plu- sieurs courts-métrages abordent le thème de la musique : S RÉTROSPECTIVE/FOCUS RÉTROSPECTIVE/FOCUS RÉTROSPECTIVE RÉTROSPECTIVE CHRISTOPHE HONORÉ P our sa cinquième édition, le Festival international du ÅTU XZWXW[M ]VM Zu\ZW[XMK\Q^M LM TI ÅTUWOZIXPQM LM son invité d'honneur, Christophe Honoré. Les Chansons d’amour, Dans Paris, Les Bien-aimés, La belle per- sonne " I^MK \ZMQbM ÅTU[ o [WV IK\QN TM ZuITQ[I\M]Z NZIVtIQ[ construit depuis les années 2000 un cinéma sensuel et ancré dans l’univers contemporain. « C’est un réalisateur L] \MUX[ XZu[MV\ 1T M[\ I[[Mb Zu^uTI\M]Z L] KQVuUI NZIVtIQ[ actuel et de ses aspirations », précise Nicolas Thévenin, de la revue Répliques basée à Nantes, curateur avec Morgan Pokée de cette rétrospective Honoré. Tous deux sont d’ac- cord : il s’agit d’un réalisateur « à mi-chemin », créateur d’une œuvre « d’auteur, accessible pour un large public ». Le travail de Christophe Honoré est, selon eux, « un renou- ^MTTMUMV\ KWV\QV] LM [M[ XZuKuLMV\[ ÅTU[ 8W]Z KPIK]V d'entre eux, ce n'est pas tant le résultat qui importe que le chemin parcouru pour l’atteindre ». Talentueux, Honoré VM KZIQV\ XI[ LM ZMUM\\ZM MV Y]M[\QWV [M[ ÅTU[ 4M[ LM]` rédacteurs de Répliques savent de quoi ils parlent puisqu’ils ont publié un très long entretien avec lui dans leur numéro " ® 1T M[\ \Zv[ ZuX]\u XW]Z [I XIZWTM []Z [M[ ÅTU[ M\ []Z TM cinéma en général. Il est intéressé par toutes les sphères de la création : la réalisation mais aussi le cheminement de la production à la projection », développe Nicolas Thévenin. Morgan Pokée insiste : « Il est plus critique sur son propre travail que nous ne pouvons l'être. Il y a une phrase de lui qu'on aime bien reprendre : « Je me suis rendu compte très vite que je n'allais pas être mon cinéaste préféré ». Autre- ment dit, il a déjà une sorte de recul sur son propre tra- vail ». Avec la projection de son dernier long-métrage en date, Métamorphoses, et la première de son court-métrage Nous deux, Christophe Honoré s'inscrit dans la volonté du festival de privilégier les nouveautés O Maryne Bouchand, Eva Tedesco dans Dissonant, une femme danse en silence en se remé- morant des sonates pour violon ; Attica et Sequenza jouent tous deux l'interprétation d'un extrait de musique. Les films d’Auguste Orts questionnent également le rapport à la mémoire et aux souvenirs : avec Sylvia Kristel – Paris, l'ac- trice rendue célèbre par son rôle d’Emmanuelle nous livre un récit autobiographique, alors que Spectres, lui, aborde la décolonisation du Congo. Le focus proposé par le festival est également l’occasion d’écouter le discours éloquent d'un professeur à propos des rapports de force au cinéma dans Speech Act où les dis- cussions d’un cercle de lecture analysant inlassablement le roman Finnegans Wake de James Joyce dans The Joycean Society. Quant à Dear Steve, il détaille minutieusement le démontage d'un MacBook Pro O Louise-Marie Heuzé, Jasmine Hiltscher dimanche Manège 16 h 30 DR octobre # 3 19 & 20 18 Chiara Mastroianni et Catherine Deneuve dans Les Bien-aimés RENCONTRE PUBLIQUE

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Gazette 3 Festival international du film de la roche sur yon (numéro double)

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FOCUS AUGUSTE ORTSAuguste Orts est un collectif d’artistes fondé en 2006

par Herman Asselberghs, Sven Augustijnen, Manon Boer et Anouk De Clercq, plus tard rejoints par Dora Garcia.

Cette plate-forme de production et de distribution de films, basée à Bruxelles, avait pour but initial d’échanger sur les questionnements cinématographiques actuels. Par la suite, ses membres ont commencé à partager leurs expériences, intuitions et idées, pour finalement se lancer dans des ini-tiatives favorisant la création.Les membres d’Auguste Orts travaillent individuellement et mettent ensuite leurs travaux en commun. Leurs produc-tions sont à la croisée du cinéma, de la vidéo, des arts audio-visuels, des documentaires et des films expérimentaux.Parmi leurs créations projetées à La Roche-sur-Yon, plu-sieurs courts-métrages abordent le thème de la musique :

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RÉTROSPECTIVE CHRISTOPHE HONORÉPour sa cinquième édition, le Festival international du

ÅTU�XZWXW[M�]VM�Zu\ZW[XMK\Q^M�LM�TI�ÅTUWOZIXPQM�LM�son invité d'honneur, Christophe Honoré.

Les Chansons d’amour, Dans Paris, Les Bien-aimés, La belle per-sonne� "� I^MK� \ZMQbM� ÅTU[� o� [WV� IK\QN�� TM� ZuITQ[I\M]Z� NZIVtIQ[�construit depuis les années 2000 un cinéma sensuel et ancré dans l’univers contemporain. « C’est un réalisateur L]�\MUX[�XZu[MV\��1T�M[\�I[[Mb�Zu^uTI\M]Z�L]�KQVuUI�NZIVtIQ[�actuel et de ses aspirations », précise Nicolas Thévenin, de la revue Répliques basée à Nantes, curateur avec Morgan Pokée de cette rétrospective Honoré. Tous deux sont d’ac-cord : il s’agit d’un réalisateur « à mi-chemin », créateur d’une œuvre « d’auteur, accessible pour un large public ». Le travail de Christophe Honoré est, selon eux, « un renou-^MTTMUMV\� KWV\QV]� LM� [M[� XZuKuLMV\[� ÅTU[�� 8W]Z� KPIK]V�d'entre eux, ce n'est pas tant le résultat qui importe que le chemin parcouru pour l’atteindre ». Talentueux, Honoré VM�KZIQV\�XI[�LM�ZMUM\\ZM�MV�Y]M[\QWV� [M[�ÅTU[��4M[�LM]`�rédacteurs de Répliques savent de quoi ils parlent puisqu’ils ont publié un très long entretien avec lui dans leur numéro ��"�®�1T�M[\�\Zv[�ZuX]\u�XW]Z�[I�XIZWTM�[]Z�[M[�ÅTU[�M\�[]Z�TM�cinéma en général. Il est intéressé par toutes les sphères de la création : la réalisation mais aussi le cheminement de la production à la projection », développe Nicolas Thévenin.

Morgan Pokée insiste : « Il est plus critique sur son propre travail que nous ne pouvons l'être. Il y a une phrase de lui qu'on aime bien reprendre : « Je me suis rendu compte très vite que je n'allais pas être mon cinéaste préféré ». Autre-ment dit, il a déjà une sorte de recul sur son propre tra-vail ». Avec la projection de son dernier long- métrage en date, Métamorphoses, et la première de son court-métrage Nous deux, Christophe Honoré s'inscrit dans la volonté du festival de privilégier les nouveautés O

Maryne Bouchand, Eva Tedesco

dans Dissonant, une femme danse en silence en se remé-morant des sonates pour violon ; Attica et Sequenza jouent tous deux l'interprétation d'un extrait de musique. Les films d’Auguste Orts questionnent également le rapport à la mémoire et aux souvenirs : avec Sylvia Kristel – Paris, l'ac-trice rendue célèbre par son rôle d’Emmanuelle nous livre un récit autobiographique, alors que Spectres, lui, aborde la décolonisation du Congo.Le focus proposé par le festival est également l’occasion d’écouter le discours éloquent d'un professeur à propos des rapports de force au cinéma dans Speech Act où les dis-cussions d’un cercle de lecture analysant inlassablement le roman Finnegans Wake de James Joyce dans The Joycean Society. Quant à Dear Steve, il détaille minutieusement le démontage d'un MacBook Pro O

Louise-Marie Heuzé, Jasmine Hiltscher

dimanche Manège 16 h 30

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octobre # 3

19 & 2018

Chiara Mastroianni et Catherine Deneuve dans Les Bien-aimés

RENCONTREPUBLIQUE

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Des centaines de milliers d’Indonésiens ont été mas-sacrés suite à la tentative de coup d’État du 30 sep-

tembre 1965. Le réalisateur Joshua Oppenheimer donne la parole aux survivants jusque-là silencieux. Il se concentre pour cela sur une famille rescapée et surtout sur un optométriste de 44 ans, Adi, né deux ans après l’assassinat de son frère, massacré par des escadrons de la mort. Adi enquête sur les tueurs de son frère aîné. Ses entrevues avec les anciens tortionnaires sont dangereuses et douloureuses parce qu’il doit le plus souvent faire face à leur colère et à leur résistance, plutôt qu’à leurs remords. The Look of Silence témoigne de manière poignante et révoltante de la cohabitation entre survivants et assassins, dans un pays où la vérité peine à être rétablie. Sur un sujet semblable, Joshua Oppenheimer a déjà fait sensation en 2013 avec The Act of Killing, centré sur l'histoire des bourreaux. The Look of Silence suit d’ores et déjà le même chemin, depuis son Grand prix du jury gagné à la dernière Mostra de Venise O

Ophélie Boureau

THE LOOK OF SILENCEJoshua Oppenheimer

FIDELIO, L'ODYSSÉE D'ALICELucie Borleteau

C’est l'histoire d'une jeune femme qui s'engage dans la marine marchande. Ni plus ni moins. Pourtant,

KM�KW]Z\�[aVWX[Q[�W]^ZM�[]Z�]V�ÅTU�ZQKPM�MV�IK\QWV[�M\�en rebondissements, parfaitement digne de l’odyssée promise par le titre.

Le personnage d'Alice s’inspire directement d'une amie proche de la réalisatrice Lucie Borleteau. « Les aventures maritimes sont rarement rapportées d'un point de vue féminin », analyse-t-elle. « Cela fait à peu près quinze ou vingt ans que la marine marchande a ouvert ses portes aux femmes. Avant, il n'y en avait pas une seule. » Et une femme qui entre dans ce milieu exclusivement mas-K]TQV��tI�KWV\QV]M�LM�[W]TM^MZ�LM[�Y]M[\QWV[��®�+M�Y]Q�M[\�important, c'est justement de montrer qu'Alice évolue dans un univers très viril sans problème particulier, sans LQNÅK]T\u��1T�[�IOQ\�LM�NIQZM�KWUXZMVLZM�Y]M�K�M[\�I[[Mb�VWZ-mal et ordinaire aujourd'hui », explique Lucie Borleteau. « Certains spectateurs sont un peu déroutés par ce point LM� ^]M�� 1T[� [�I\\MVLMV\� o� ^WQZ� ]VM�ÅTTM� \Zv[�UI[K]TQVM� M\�grande gueule, mais ce n'est pas le cas du tout. On peut

EL ESCARABAJO DE OROAlejo Moguillansky

PREMIÈRE FRANÇAISE

L M�[KIZIJuM�L¼WZ��K¼M[\�TM�\Q\ZM�MV�NZIVtIQ[�LM�KM�ÅTU�argentin et il ne serait pas étonnant que cela vous

rappelle quelque chose. C’est également le titre d’une nouvelle policière d’Edgar )TTIV�8WM��X]JTQuM�MV�� ����T¼PQ[\WQZM�L¼]V�ÅT[�LM�JWVVM�famille déchu qui découvre un insecte en or massif sur une île de la Caroline du sud). Le réalisateur Alejo Moguil-lansky, également professeur en cinéma à l’université de Buenos Aires, s’est inspiré de l’écrivain américain, mais nous ramène également vers L’île au trésor de Stevenson. +M[�LM]`�QVÆ]MVKM[�UIRM]ZM[�NWV\�LM�El Escarabajo de Oro un mélange de chasse au trésor, de comique et de petits complots entre des personnages en course pour devenir les premiers à dénicher un fameux butin. Au-delà de l’hu-mour omniprésent, Moguillansky tisse également en toile de fond la quête d’une féministe, ou plutôt de plusieurs, impliquées elles-mêmes dans la fameuse chasse au trésor. Finalement, les deux thèmes se retrouvent étroitement liés, si bien que l’on ne sait plus lequel des deux prime sur l’autre O

Gwendoline Cantin

dimanche Théâtre 18 h 30 112 min

samedi Manège 17 h 99 min

PREMIÈRE FRANÇAISE

PREMIÈRE FRANÇAISE

aussi exercer un métier d'homme en restant un tant soit peu féminine. » La réalisatrice souhaite d’ailleurs rap-peler qu'Alice reste bel et bien une femme, en teintant le scénario d'un brin de romantisme, sauf que les histoires d'amour marines, c'est toujours un peu compliqué : « le UIZQV�M[\�]VM�ÅO]ZM�L�PWUUM�QVÅLvTM��WV�LQ\�LM�T]Q�Y]�QT�a une femme dans chaque port... Avec Alice comme per-[WVVIOM�XZQVKQXIT��tI�XMZUM\\IQ\�XW]Z�]VM�NWQ[�L�QV^MZ[MZ�les rôles ».4M�ÅTU�I�JIQOVu�LIV[�T�]VQ^MZ[�UIZQ\QUM�LM�TI�XZMUQvZM�o�la dernière étape de sa création. Passionnée, Lucie Borle-teau a commencé à écrire le scénario lors d'une traversée de l'Atlantique : « J'avais très envie de partager l'expé-rience sensorielle d'être sur un bateau et de descendre aux machines, ce qui est encore plus spécial ». Tourné sur un vrai navire, Fidelio est imprégné des couleurs, des mélodies et des odeurs de l'océan. Un voyage dépaysant Y]Q�NIQ\�KPI^QZMZ�TM�\MUX[�L�]V�ÅTU�O

Clémence Renaud, Charlotte Sinaud

dimanche Concorde 2 20 h 95 min

samedi Manège 20 h 30 95 min

dimanche Théâtre 16 h 99 min

samedi Manège 14 h 112 min

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Page 3: Gazette 3 Festival international du film de la roche sur yon

TRIPTYQUERobert Lepage, Pedro Pires

Pour ces inconditionnels, Robert Lepage n’est rien moins qu’une sorte de Steven Spielberg du théâtre :

la garantie d’un spectacle unique, de trouvailles tech-niques et de pics d’émotion sans pareil.

D’abord connu pour sa Trilogie des dragons��[XMK\IKTM�ÆM]^M�de neuf heures, il est désormais l’un des metteurs en scène du Metropolitan Opera de New York et du Cirque du Soleil. Sa marque de fabrique : réemployer les tech-niques ancestrales du théâtre et les mêler aux trouvailles de la vidéo pour mieux réenchanter l’espace dramatur-OQY]M��;KvVM[�o�LM]`�u\IOM[�W]�KQZK]TIQZM[��KpJTM[��ZMÆM\[��trappes : au sein de tels dispositifs, on a vu des acteurs partir en apesanteur grâce à des miroirs, ou des tor-nades apparaître grâce à des ventilateurs et de la fumée. L’idée consiste à transcender les contraintes de la salle de théâtre pour mieux les dissoudre et se rapprocher du cinéma : au jeu ultra-naturaliste des acteurs et aux brui-tages s’ajoutent des changements de décors effectués à

ANOTHER YEAROxana Bychkova

En plein cœur de Moscou, Yegor, 25 ans, est au chô-mage et travaille illégalement comme chauffeur de

taxi, la nuit, pour les étrangers. Zhenya a obtenu son premier emploi en tant que graphiste. Another Year raconte l'histoire de cet homme et de cette femme qui s'aiment mais qui n'ont pas les mêmes objectifs LIV[�TI�^QM�"�BPMVaI�XZWÅ\M�LM�TI�^QM�M\�TIQ[[M�[I�KZuI\Q^Q\u�se développer, alors que Yegor ne va pas de l'avant et s’en-ferme dans une morosité constante. Pendant une année, les différences se creusent entre les deux amants jusqu'à s'apercevoir qu'ils s'étaient engagés trop vite… Avec Ano-ther Year, la réalisatrice russe, Oxana Bychkova, met en scène l’amour passionné mais fragile d’un couple rongé par l’amertume et une routine qui lui déplaît.4M� ÅTU� I� u\u� ZuKWUXMV[u� I]� LMZVQMZ� NM[\Q^IT� LM� :W\-terdam O

Maryne Bouchand, Eva Tedesco

lundi Concorde 2 20 h 107 min

dimanche Manège 14 h 94 minPREMIÈRE FRANÇAISE

la vitesse d’un raccord, à l’occasion d’un noir ou d’un KPIVOMUMV\� L¼uKTIQZIOM�� 4MXIOM�� Y]Q� ZuITQ[I� KQVY� ÅTU[�entre 1995 et 2003, admet ainsi avec humour que si ses XQvKM[�LM�\Pup\ZM�ZM[[MUJTMV\�o�L]�KQVuUI��[M[�ÅTU[�ZM[-semblent peut-être un peu trop à du théâtre… Ce qui explique en partie la présence de Pedro Pires, réalisateur NZIVtIQ[� LM� KW]Z\[��Uu\ZIOM[� IaIV\� KWTTIJWZu� o� KMZ\IQV[�opéras, à la co- réalisation de Triptyque�� ÅTU� QV[XQZu� LM�trois des neuf histoires contenues dans l’autre grandiose [XMK\IKTM�ÆM]^M�LM�4MXIOM��Lipsynch. Fondé sur le rapport à la mémoire et à la voix – thématiques éminemment théâtrales, – Triptyque atténue la dimension technique des pièces pour mettre l’accent sur leur charge émotionnelle et leurs personnages – toujours composés par l’auteur et parfois interprétés par lui. À l’opéra, le metteur en scène n’est jamais seul et travaille avec le chef d’orchestre. C’est donc en tandem aussi que Lepage aura tourné Triptyque, KM\� PaJZQLM� MVÅV� KIXIJTM� LM� TIQ[[MZ� LQITWO]MZ� TM� OZIVL�écran et les feux de la rampe O

Camille Brunel

lundi Concorde 1 18 h 30 94 min

dimanche Concorde 1 18 h 30 107 min

`� Adapté de Lipsynch, pièce de théâtre de Robert Lepage, Triptyque suit trois des neuf personnages de l’œuvre d’origine : une libraire schizophrène, sa sœur chanteuse de jazz et un neurologue allemand. Tous trois sont touchés par des incapacités physiques ou morales. Réalisé par Robert Lepage lui-même et Pedro Pires, le film, comme son titre l'indique, se com-pose de trois parties, une pour chaque personnage. À travers leurs portraits mélancoliques sont abordés des thèmes comme la vie en société, l'équilibre mental, la mémoire et la solitude. Les moments charnières de leur vie sont montrés, alors que leurs histoires se mêlent les unes aux autres, toujours avec poésie, aussi bien dans les dialogues que dans la mise en scène�

aLouise-Marie Heuzé

PREMIÈRE FRANÇAISE

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Participez au PRIX DU PUBLICet votez pour le film de votre choix

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ainsi que tous les films Séances spéciales et Variété sont éligibles à ce prix.

Tout le programme du festival sur www.fif-85.comet sur

http://blogs.iutlaroche.univ-nantes.fr/festival-film-2014

Facebook : Festival International du Film de La Roche-sur-Yon

@Festival_Film85et #FestFilmLRSY

TROIS CONTES DE BORGESMaxime Martinot

À travers une suite de trois segments en espagnol tirés de trois nouvelles du recueil de Jorge Luis Borges, Le

Livre de sable, Maxime Martinot nous fait voyager dans le monde poétique de l’écrivain argentin.

Si tous trois mettent en scène Borges lui-même, c’est parce qu’il était important pour le réalisateur de respecter le fait que l’écrivain « s’imaginait lui-même en tant que per-[WVVIOM� LM� [M[� XZWXZM[� ÅK\QWV[� ¯��<ZWQ[� uTuUMV\[� KTu[� LM�la vie artistique de Borges sont ainsi mis en avant : l'éter-nité, l’altérité et le langage. L’éternité, car « il a écrit plein de poèmes qui sont directement liés au temps, en tant que concept et aussi en tant qu’idée poétique ». Le lan-gage, parce que plusieurs des auteurs et philosophes que *WZOM[�IXXZuKQIQ\�[WV\�VWUUu[�LIV[�TM�ÅTU��\MT[�Y]M�2WaKM�et Michaux. Mais Maxime Martinot a également décidé d’apporter « une approche plus personnelle » en insérant d’autres références. On voit ainsi apparaître l’écrivain por-tugais Fernando Pessoa, dont l’œuvre aux multiples facettes rappelle celle de Borges.4�QLuM�L]�ÅTU�M[\�^MV]M�o�5I`QUM�5IZ\QVW\�MV�TQ[IV\�T¼uLQ-tion bilingue d’un recueil de Borges, El Hacedor (L’Auteur).

AVANT-PREMIÈRE samedi Concorde 2 14 h 15 77 min

HARD TO BE A GODAleksei German

La planète Arkanar est un monde lointain, sous le joug d'un régime tyrannique, coincé à une époque sem-

blable à notre Moyen Âge.=V�OZW]XM�LM�[KQMV\QÅY]M[�P]UIQV[�MV�UQ[[QWV�M[\�I]\WZQ[u�à étudier le mode de vie des habitants à condition de ne pas QVÆ]MZ�[]Z�TM�KW]Z[�PQ[\WZQY]M�M\�XWTQ\QY]M�LM[�u^uVMUMV\[��Considéré comme un dieu, le mystérieux Don Rumata décide d’épargner à certains de ses sujets le sort qui leur est réservé, quitte à déclencher une terrible guerre… Hard to Be a God est adapté d’un roman publié en 1964, écrit par Boris et Arkady Strugatsky et réalisé par Aleksei German, décédé l'année dernière. Il aura fallu au cinéaste russe plus d'une décennie pour tourner et monter son chef-d’œuvre de [KQMVKM�ÅK\QWV�MV�VWQZ�M\�JTIVK��,QNN][u�MV�I^IV\�XZMUQvZM�o�La Roche-sur-Yon pour rendre hommage à son réalisateur, Hard to Be a God est décrit comme un « merveilleux message venu d'une autre époque » O

Coralie Mercier

PASOLINI Abel Ferrara

samedi Concorde 1 10 h 170 minAVANT-PREMIÈRE

AVANT-PREMIÈRE dimanche Manège 18 h 30 81 min

En compétition à la Mostra de Venise, le nouveau long- métrage d'Abel Ferrara retrace les dernières

heures de Pier Paolo Pasolini, réalisateur, penseur et poète engagé.

+M�ÅTU�X]Q[[IV\� M\� uUW]^IV\� NIQ\� TM� ZuKQ\� LM� [WV�LMZVQMZ�jour passé auprès de sa mère et de ses amis proches, avant de partir au volant de son Alfa Roméo, en quête d'une aventure homosexuelle, et d’être sauvagement assassiné sur une plage d'Ostie, près de Rome, le 2 novembre 1975. Le cinéaste marxiste, aux idées radicales et scandaleuses pour la société de l’époque (il terminait alors le montage de Salo ou les 120 journées de Sodome), est incarné par Willem Dafoe, l'acteur de prédilection de Ferrara. Sa performance per-UM\�LM�LuXMQVLZM�ÅLvTMUMV\�8I[WTQVQ��\MT�Y]�QT�u\IQ\��IOQ\I-teur politique et artiste qui ne laissait personne indifférent. Moins un biopic qu’une manière de donner vie aux ultimes projets jamais terminés du cinéaste, Pasolini ressuscite la plus décriée des grandes personnalités italiennes du XXe

siècle et lui rend un hommage vibrant OCharlotte Sinaud

Relevant des incohérences entre le texte original et son uY]Q^ITMV\�NZIVtIQ[��QT�I�LuKQLu�L�M[[IaMZ�o�[WV�\W]Z�LM�\ZI-duire une petite partie de l’œuvre de Borges par le cinéma. Pour lui, en proposant « un texte dans une langue étrangère et en même temps avec les sous-titres dans la langue du spectateur, il peut y avoir quelque chose de plus que ce que l’on a l’habitude de voir au cinéma, dans les adaptations littéraires ». Trois Contes de Borges illustre donc le fait qu’en « essayant de traduire le texte de manière plus littérale, le cinéma permet cette simultanéité riche et complice entre T¼¶QT�M\�T¼WZMQTTM�¯��Y]Q�\MV\M�LM�ZM[\Q\]MZ�TM�XT][�ÅLvTMUMV\�possible l’œuvre originale d’un auteur, dans toute sa com-plexité, son langage et sa poésie O

Ophélie Boureau, Gwendoline Cantin

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Page 5: Gazette 3 Festival international du film de la roche sur yon

Ma mère, Dans Paris et Les chansons d'amour de Christophe Honoré font partie du palmarès de

ce ténor : Paulo Branco, le producteur aux trois cents ÅTU[�� IKKWUXIOVM� Casanova Variations, présenté en avant-première à La Roche-sur-Yon, avant sa sortie prévue en novembre.

Faire aboutir ce projet n'était pourtant pas gagné d'avance. « Mon école, c'est la production à l'ancienne. C'est-à-dire ne pas avoir d'école », explique Paulo Branco. C'est pour cette raison qu’il a choisi de suivre son intuition et de continuer la production de Casanova Variations contre vents et marées, même si « moi-même, j'avais quelques doutes », reconnaît-il.Paulo Branco et son équipe sont partis de rien, et c'est justement ce qui les a motivés. Le projet était risqué sur \W][� TM[�XTIV[�� \IV\�ÅVIVKQMZ�Y]M�\MKPVQY]M��;M� TIVKMZ�LIV[�TI�KZuI\QWV�L]�ÅTU�[IV[�]V�M]ZW��\W]ZVMZ�MV�\ZWQ[�semaines montre en main, réunir des chanteurs avec LM[�WJTQOI\QWV[�M`\uZQM]ZM[�I]�ÅTU�"�\W]\�KMTI�NIQ[IQ\�XIZ-tie du pari fou dans lequel se sont lancés Michael Stur-minger, Paulo Branco et John Malkovich. « Où est-ce qu'on va ? Où est-ce que cette folie va ? » Cette interro-gation résume parfaitement l'état d'esprit qui régnait au début du tournage. Selon Paulo Branco, tout le monde a pris d'énormes risques, y compris les chanteurs : Jonas Kaufmann, par exemple, a chanté dans une tessiture qui n'était pas du tout la sienne. La bande son a été enregistrée en direct, rien n'a été fait en studio, et c'est une réussite : « le rapport à la musique fonctionne de NItWV�UIOVQÅY]M�¯��®�=V�XZWL]K\M]Z��K�M[\�Y]MTY]�]V�Y]Q�M[\�To�XW]Z�Y]M�TM�ÅTU�M`Q[\M�¯��QV[Q[\M�*ZIVKW��<W]\M�l'équipe de Casanova Variations s'est largement investie, dont John Malkovich. « C'est sans doute le rôle de sa ^QM�¯��INÅZUM�TM�XZWL]K\M]Z�O

Gwendoline Cantin, Élodie Girardin, Clémence Renaud

RENCONTRE AVEC Paulo Branco, PRODUCTEUR RENCONTRE AVEC Rebecca Zlotowski,MEMBRE DU JURY

Rebecca Zlotowski fait partie du jury de la compéti-\QWV�QV\MZVI\QWVITM��)XZv[�I^WQZ�ZMt]�MV������TM�8ZQ`�

4W]Q[�,MTT]K�L]�UMQTTM]Z�XZMUQMZ� ÅTU�XW]Z�Belle Épine, c'est à son tour de récompenser un réalisateur.

« Je n'envisage pas le rôle de juré comme celui de quelqu'un qui juge le travail des autres », souligne la cinéaste. « J'es-XvZM�[QUXTMUMV\�Y]M�KM[�ÅTU[�^WV\�UM�VW]ZZQZ��¯�:MJMKKI�Zlotowski fréquente beaucoup d'autres festivals, mais une chose en particulier a joué en faveur du Festival interna-\QWVIT�L]�ÅTU�LM�4I�:WKPM�[]Z�AWV�"�®�RM�[I^IQ[�Y]¼QKQ�R¼IT-TIQ[� ^WQZ� LM[� ÅTU[�Y]M� RM� V¼I]ZIQ[� T�WKKI[QWV�LM� ^WQZ� V]TTM�part ». Par rapport à Cannes par exemple, c'est pour elle « une sélection qui va chercher un peu ailleurs. J’aime aller chercher des mondes que je ne connais pas, des univers qui me sont étrangers », raconte-t-elle. « J'ai beaucoup d'admi-ration pour le regard de cinéphile de Paolo Moretti. » La programmation 2014 est donc une aubaine pour cette pas-sionnée de cinéma.Dans son univers, le cinéma est « un outil qui attire les rencontres amoureuses, sexuelles. Le cinéma permet d'en-trer dans des communautés d'hommes desquelles (elle est) exclue. Ça (lui) permet de (s')érotiser. » C’est ce qui l'a séduite chez Léa Seydoux, son actrice fétiche qu'elle a fait RW]MZ�LIV[�[M[�LM]`�ÅTU[��Belle Épine et Grand Central) : « une certaine proposition de féminité dont je me sentais proche. Léa est ultra séduisante et en même temps très guerrière ». En plus de Belle Épine, on retrouve l’actrice dans un autre ÅTU� L]� NM[\Q^IT�� La Belle Personne, réalisé par Christophe Honoré, l'invité d'honneur de cette cinquième édition O

Gwendoline Cantin et Clémence Renaud

Récemment récompensé par une mention spéciale au .M[\Q^IT� L]� ÅTU� QVLuXMVLIV\� LM�*WZLMI]`��Mercu-

riales est le premier long-métrage d’un des jeunes cinéastes NZIVtIQ[�TM[�XT][�XZWUM\\M]Z[�"�>QZOQT�>MZVQMZ�

L’auteur a puisé son inspiration dans les tours Mercuriales de Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, des buildings qui le fas-cinaient quand il était enfant. Des bâtiments prétextes à une forme d’autoportrait, oui, mais pas seulement : « Les tours Mercuriales sont comme une sorte de totem de notre UWVLM�¯��IVVWVKM�>MZVQMZ��ITTQIV\�LIV[�KM�ÅTU�LM[�[KvVM[�qui semblent improvisées à des passages documentaires, créant ainsi un effet de pure poésie autour des deux sœurs que nous suivons (Ana Neborac et Philippine Stindel, qui font ici leurs débuts). Cette atmosphère onirique ne serait pas la même sans la musique signée James Ferraro, d'ail-leurs en concert après la projection de Mercuriales O�� Élodie Girardin, Laura Hélaine

MERCURIALESVirgil Vernier samedi Théâtre 21 h 108 min

JAMES FERRAROcompositeur de la musique de Mercuriales

samedià partir de 22 h 45

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CASANOVA VARIATIONSMichael Sturminger

samedi Manège 10 h 30 118 minAVANT-PREMIÈRE

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RENCONTRE AVEC Sven Hansen-L0/ve, DJ ET SCÉNARISTE

f Sven, pourquoi avez-vous décidé d’écrire avec votre sœur, Mia, un film inspiré

de vos débuts de DJ au cœur de ce qui est devenu la French Touch ? Il y a à peu près trois ans, ma sœur arrivait

I]�JW]\�L�]V�KaKTM��-TTM�I^IQ\�NIQ\�\ZWQ[�ÅTU[�qui se répondaient et elle cherchait une nou-velle direction. Elle a donc eu l'idée de faire ]V�ÅTU�[]Z�TI�U][QY]M��[]Z�VW\ZM�OuVuZI\QWV��sur l'atmosphère d'une époque. Elle m'a pré-senté le projet à un moment où moi-même j'arrivais aussi au bout d'un cycle. J'ai donc été immédiatement séduit.

f Jeudi soir, lors de votre présentation du film au Grand R, vous avez parlé de difficultés financières.� 8W]Z� ]V� ÅTU� LM� KM\\M� KI\uOWZQM�� QT� I� KW�\u�

ZMTI\Q^MUMV\�KPMZ��1T�I�u\u�LQNÅKQTM�o�UWV\MZ�parce que nous n'arrivions pas à trouver les ÅVIVKMUMV\[��1T�I�NITT]�JMI]KW]X�LM�\MUX[��Deux producteurs différents ont aban-donné le projet, avant qu'un troisième ne le reprenne et le sauve. Mais jusqu'au bout, il nous a manqué de l'argent. Le tournage KWUUMVtIQ\� M\�VW][�I\\MVLQWV[� MVKWZM�LM[�réponses.

f Avez-vous ressenti une différence dans la réception de votre musique

garage en fonction des années ? Il y a dix ans, les gens étaient beaucoup plus

fermés. Chacun écoutait sa propre musique avec peu d'ouverture sur les autres styles. Chacun avait sa petite chapelle et défendait sa propre écurie. J'ai l'impression qu'au-jourd'hui, les gens sont plus réceptifs et plus ouverts qu'avant parce qu’ils ont accès à toute la musique du monde et découvrent les choses beaucoup plus vite.

Propos recueillis par Eva Tedesco

Liliane et son mari Grebo vont bientôt connaître la joie d'être parents, mais à l’occasion de vacances passées dans une

station balnéaire croate, la future maman retrouve son premier amour : Flora, une animatrice du centre.

Liliane ranime alors sa romance avec la jeune femme pendant que, LIV[�[WV�LW[��TM�N]\]Z�XvZM�ÆQZ\M�I][[Q�I^MK�.TWZI°Avec cette comédie autour d’un triangle amoureux, la réalisatrice 2IUQTI� îJIVQć s’intéresse aux tiraillements au sein d’un couple, entre désirs et priorité accordée à l’enfant sur le point de naître. Ici, les rôles féminins sont mis à l'honneur et la vitalité se traduit par une sexualité totalement libérée. « Nous voulions parler de l'essence de la famille et remettre en question le système traditionnel », déclare la cinéaste bosniaque, marquée dans sa jeunesse par la guerre en ex-Yougoslavie. « En venant d'un pays dans lequel trois peuples n'ont pas réussi à se mettre d'accord pour cohabiter, il était impor-tant pour nous de dire que nous ne voulions pas que notre monde soit limité. » Ce passé douloureux était également au cœur d’un XZuKuLMV\� TWVO�Uu\ZIOM�LM� 2IUQTI�îJIVQć, sorti en 2006, Sarajevo, mon amour, Ours d’or à Berlin O

Jasmine Hiltscher

LOVE ISLANDJasmila ŽbanićPREMIÈRE FRANÇAISE lundi Concorde 2 16 h 30 90 min

Toi, tu seras le meilleur joueur du monde. » En toute logique, ces quelques mots chuchotés à de nombreux jeunes footbal-

leurs ne pouvaient s'appliquer qu'à un seul d'entre eux. Et le football s'est choisi son prince : Lionel Messi. Ses quatre Ballons d'Or n'ont jamais réussi à rendre ce dernier très loquace. Naturel-lement discret, voire effacé, quand il n'est pas sur un terrain, « Léo » en dévoile plus sur lui-même en une heure et trente-trois minutes Y]�MV�LQ`�IV[�LM�KIZZQvZM�XZWNM[[QWVVMTTM��²�\ZI^MZ[�[WV�ÅTU�IT\MZ-VIV\�ÅK\QWV��^QLuW[�XMZ[WVVMTTM[�M\�\uUWQOVIOM[�LM�OZIVLM[�[\IZ[�L]�ballon rond, Álex de la Iglesia revient sur l'enfance du joueur, son retard de croissance et son entrée soudaine sous les projecteurs des plus prestigieux stades du monde. Au-delà des frontières du football, KM�LWK]�ÅK\QWV� QV[XQZM� TM� OZIVL�X]JTQK� o�XW]Z[]Q^ZM� M\� o� \W]RW]Z[�croire en ses rêves O

Clémence Renaud

MESSIÁlex de la IglesiaPREMIÈRE FRANÇAISE lundi Manège 16 h 30 93 min

ÉDENMia Hansen-L0/veAVANT-PREMIÈRE lundi Manège 14 h 137 min

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Mélange de comédie dramatique et de documen-taire, Ne me quitte pas doit évidemment son titre à la

célèbre chanson de Jacques Brel. Nous y suivons deux amis, Bob, un aventurier à la retraite à l'esprit libre, et Marcel qui essaie de ne pas perdre sa famille. Au sein d’un petit village belge, ils trompent ensemble leur solitude, partagent le même sens de l'humour mais aussi le même penchant pour l’alcool. Ensemble, les deux amis sont forts, jusqu'à ce que Marcel décide d'arrêter de boire et que Bob refuse de le suivre sur cette voie… Ne me quitte pas est un ÅTU�\W]KPIV\�XIZ�[WV�P]UIVQ\u��XIZNWQ[�LZ�TM��XIZNWQ[�\ZQ[\M��

NE ME QUITTE PASSabine Lubbe Bakker,Niels van Koevorden

LE DERNIER COUP DE MARTEAUAlix DelaporteAVANT-PREMIÈRE

Ce deuxième long-métrage d'Alix Delaporte (César du UMQTTM]Z�XZMUQMZ� ÅTU�XW]Z�Angèle et Tony en 2010),

nous immerge dans la vie du jeune Victor, découvrant la beauté de la musique classique auprès de son père, Samuel Rovinsky, chef d'orchestre qui dirige la 6e sym-phonie de Mahler.

Ce père, qu'il vient de rencontrer et qui niait jusque-là son M`Q[\MVKM��^I�\MV\MZ�LM�KZuMZ�]VM�KWUXTQKQ\u�I^MK�[WV�ÅT[�[Q�différent de lui. Le milieu social de Victor ne le prédestine pas à franchir les portes de l'opéra. Il va pourtant se trouver saisi par une émotion naissante, enivrante et inattendue. Cette révélation, au moment où il doit prendre sa vie en main et s'occuper de sa mère malade, va bouleverser son destin. Va-t-il abandonner son rêve de devenir footballeur pour la musique classique ? Le Dernier Coup de marteau s’im-pose comme une chronique sociale, poignante de natura-lisme, collant au plus près de ses personnages, servie par des acteurs remarquables, dont Romain Paul, récompensé cette année à Venise pour son interprétation de Victor O�� Jasmine Hiltscher

dimanche Concorde 1 16 h 15 107 min

lundi Manège 19 h 30 82 min

AVANT-PREMIÈRE

A GIRL WALKS HOME ALONE AT NIGHTAna Lily Amirpour

EV�1ZIV��]VM�RM]VM�ÅTTM�^w\]M�LM�VWQZ�[M�XZWUvVM�MV�skateboard et effraie les habitants de Bad City. La

ville fantôme abrite des prostituées, des drogués et des proxénètes.

+M\\M�ÅTTM�a� Z�LM� TI�V]Q\��XMZtIV\�LM� [M[�KZWK[�XWQV\][� TM[�PIJQ\IV\[�TM[�XT][�LuXZI^u[��;I�ZMVKWV\ZM�I^MK�]V�OIZtWV�^I�donner naissance à une impensable histoire d’amour, tein-tée de rouge sang… A Girl Walks Home Alone at Night��ÅTU�rendu sombre et inquiétant par son usage du noir et blanc, joue beaucoup sur l’aspect fantomatique de la ville qui lui sert de décor et la menace constante que représente cette mort qui rôde. C’est ce qui le rend aussi étrange que fasci-nant. Pour son premier long-métrage, Ana Lily Amirpour adapte une bande-dessinée qu’elle a elle-même créée et n'hésite pas à prendre des risques en jouant avec plusieurs genres (thriller, romance, fantastique, western), tout en LuVWVtIV\�TI�KWVLQ\QWV�LM[�NMUUM[�MV�1ZIV�M\�TM[�^QWTMVKM[�XPa[QY]M[�M\�X[aKPWTWOQY]M[�Y]Q�TM]Z[�[WV\�QVÆQOuM[�O

Ophélie Boureau

samedi Concorde 2 9 h 99 minAVANT-PREMIÈRE

mais toujours tendre. La caméra de Sabine Lubbe Bakker et Niels van Koevorden reste dans l’ombre des personnages et porte sur eux un regard le plus neutre possible. Nous entrons dans leur intimité, nous partageons leur solitude, leur amitié, leurs joies et leurs peines O

Louise-Marie Heuzé

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Page 8: Gazette 3 Festival international du film de la roche sur yon

VWQTo�]V�TWVO�Uu\ZIOM�o�TI�TQUQ\M�LM�T�I]\WÅK\QWV��LM�l’étude sociologique et du drame social.

Dans The Reunion, l’artiste conceptuelle suédoise Anna Odell joue son propre rôle, celui d’une femme qui revient sur les douleurs de son enfance et les humiliations qu'elle a vécues. C'est lors d'un repas d'anciens élèves qu'elle décide de révéler sa souffrance à tous ceux qui lui ont fait subir cela. Si le réalisme des situations frappe, c’est parce qu’Anna Odell s'est inspirée de sa propre expérience. Elle a L¼IQTTM]Z[�M]�T¼QLuM�L]�ÅTU�TWZ[Y]�MTTM�I�ZMt]�]VM�QV^Q\I\QWV�pour une réunion d'anciens camarades… Plein de rage, The Reunion dénonce les principes hiérarchiques, l'oppres-sion et l'agression que sa réalisatrice a endurés pendant ses jeunes années et qu’elle a exprimé lors d’une performance artistique en 2009, en simulant une tentative de suicide depuis un pont. Au vu des nombreuses récompenses déjà glanées par ce premier long-métrage dans le monde entier, dont un prix de la critique l’année dernière à la Mostra de Venise, Anna Odell n’en est qu’au début d’une prometteuse carrière cinématographique O

Jasmine Hiltscher

f�HPG, pourquoi vous êtes-vous tourné vers le cinéma ? C'est l'art qui m'a le plus ému le plus rapidement quand

j'étais jeune. J'en suis venu à faire du cinéma naturel-lement. Je pensais que c'était impossible sans avoir fait plein d'études mais maintenant, je sais qu'on peut faire LM[� ÅTU[�� JWV[� W]�UI]^IQ[�� [IV[� I^WQZ� NIQ\� LM� TWVO]M[�études. Le cinéma est un art simple. Ce qu’il faut, c’est savoir s’entourer.

f�Gwen, qu'est-ce qui vous a décidé à tourner avec votre mari ?� 4�PQ[\WQZM�UM�XTIQ[IQ\�M\�TM�ÅTU�XIZTM�LM�VW][��1T�NITTIQ\�Y]M�

RM�[WQ[�LMLIV[��tI�KW]TIQ\�LM�[W]ZKM��iI�I]ZIQ\�u\u�LZ�TM��même dérangeant, que quelqu'un joue mon propre rôle.

f�Comment paraître naturelle quand on joue` son propre rôle et qu'on tourne en famille ?� +M�V¼M[\�XI[�^ZIQUMV\�LQNÅKQTM�Y]IVL�QT�a�I�]VM�UQ[M�MV�

scène, une trame narrative à suivre et une direction d'ac-\M]Z[��8W]Z�0MZ^u��08/���KWUUM�K�M[\�[WV�XZWXZM�ÅTU��c'était lui le chef d'orchestre. Il savait très bien où il vou-TIQ\� ITTMZ��)]�LuXIZ\�L]�XZWRM\�� QT� a� I^IQ\� ]V�ÅTU�� uKZQ\��M\��UwUM�[¼QT�M[\�LM^MV]�]V�LWK]�ÅK\QWV�� QT�a�I^IQ\�]VM�histoire.

f�HPG, quels sont vos projets pour l'avenir ? Produire des films X ou des films traditionnels ? Ce qui nourrit ma petite famille, c'est le X, donc je

continue et je ne vois pas pourquoi j'arrêterais. J'aime ce métier. Je fréquente plein de gens plus ou moins timbrés qui me nourrissent. Cet univers me plaît bien. Donc je continue, et oui, je suis déjà sur un autre long-métrage. Tous les mythos disent qu'ils sont toujours en train de faire des longs-métrages : moi, je suis en train d'en faire un. Si on me proposait de consacrer une année à faire un long-métrage traditionnel, j'arrêterais le porno. Mais là, ÅVIVKQvZMUMV\��RM�LWQ[�KWV\QV]MZ�O

Laura Hélaine, Audrey Gris

FORT BUCHANAN Benjamin Crotty

Réalisé par Benjamin Crotty, Fort Buchanan doit son nom à l’endroit où vivent des hommes et des femmes

qui attendent le retour de leur conjoint militaire parti en mission.

Un univers qui n'est pas inconnu de ce jeune cinéaste : c’est dans ce milieu rude et clos qu’il a grandi. Inspirée en partie par les séries américaines et notamment Army Wives (American Wives en France), avec en plus un petit quelque chose de Sex and the City, l'intrigue se concentre sur la solitude sentimen-tale à laquelle les amants délaissés doivent faire face, tous ensemble. Parmi ces couples séparés, Roger et Frank. Leur homosexualité ne fait pas événement. Leur histoire est celle de n’importe quel couple, évoluant au rythme des saisons

THE REUNIONAnna Odell

dimanche Concorde 2 22 h 70 min

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PREMIÈRE FRANÇAISE

PREMIÈRE FRANÇAISE

Y]Q�KWUXW[MV\�TM[�Y]I\ZM�XIZ\QM[�L]�ÅTU��®�²�TI�JI[M��RM�^W]-lais que l'esprit des personnages change avec les saisons, que dans la partie du printemps, par exemple, ils soient très moti-vés par les pulsions sexuelles », explique Benjamin Crotty. « Mais j’ai tenu à ce que la manière dont chacun réagit reste très concrète. » Fort Buchanan fait suite à un court-métrage du même nom, réalisé par Crotty en 2012 et sélectionné au fes-tival de Locarno, avec le même casting atypique : l’actrice et réalisatrice Mati Diop (qui avait présenté Mille soleils au fes-tival l’année dernière) et David Baiot (Djawad dans la série Plus belle la vie���=V�ÅTU�W��[M�UwTMV\�ILZWQ\MUMV\�[MV[]ITQ\u��amours défendues et humour burlesque O Élodie Girardin, Audrey Gris

FILS DEHPGAVANT-PREMIÈRE

dimanche Concorde 2 16 h 45 65 minsamedi Concorde 1 19 h 65 min

dimanche C1 14 h 15 85 minsamedi C1 21 h 15 85 min

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Encadrement éditorial : Christophe Beney / Rédaction : étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon, département Information et communicationImpression : Belz, La Roche-sur-Yon