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Favoriser l’accès des femmes...Le métier de guide est un mythe. Très traditionnel, difficile, risqué... rien de très féminin là dedans ! Et pourtant, une poignées de femmes se sont

lancées à sa conquête. Entre Martine Rolland, première femme à réussir l’examen en 1981 et 2013, seulement 18 d’entre elles sont aujourd’hui diplômées. Et contrairement à ce que l’on peut croire, on attend beaucoup plus des femmes dans ce métier qu’elles ne le pensent. Et surtout, on attend d’elles ... qu’elles restent femmes.

au métier de guideElles sont rares à se présenter à l’examen difficile d’entrée dans la formation de guide et par conséquent peu à réussir. C’est pourquoi nous menons une

étude qui va nous permettre de mettre au point des actions d’aide à l’accès des femmes au métier de guide. Des interviews filmées nous permettront de recueillir les avis des principales personnes concernées, notre source d’idées pour la suite. Un film sera proposé pour présenter toute cette étude, et les actions, réalisé avec Bertrand Delapierre.

GUIDE DEMAIN

La Fondation Lafuma et l’ENSA unissent leurs efforts pour créer une dynamique autour du métier de guide en offrant leur soutien à des projets innovants. L’obtention des bourses a eu lieu lors de la remise des médailles de guides 2012. Cécile Thomas, guide diplômée en 2012 a eu la chance d’en faire partie en proposant un projet original sur l’accession des femmes au métier de guide.

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Tournez !Loin des clichés type documentaire, le film amène les trois thèmes de l’étude à travers une course menée entre Cécile et une alpiniste débutante. La caméra fait des allers retours entre le terrain et les échanges avec ces femmes. Aussi discrète qu’une petite souris, elle mène le public au coeur de leurs confidences.

Un montage dynamique pour un sujet original avec de belles images de montagne !On évite la classique interview devant un bureau, les spectateurs attendant de ‘l’action’ pour « l’auteur-guide ». L’alpiniste débutante devra être la moins avertie possible pour que les scènes soient le plus naturelles possibles. Ceci constitue la « forme », « l’enrobage » de l’étude au niveau audiovisuel.Pour le « fond », la caméra sera ‘derrière’ Cécile pour ses rencontres, une « petite souris » qu’on oublie rapidement pour récolter les ressentis les plus honnêtes.Après l’échange, la caméra reprend le rôle du journaliste pour quelques questions et contrepoints pour développer les thèmes. De nombreux paradoxes entre les différents points de vue devraient apparaître. Ils dessineront les côtés humains & complexes de ces ‘guidesses’ mais aussi de celles qui désirent le devenir.Un sujet qui, de prime abord, paraît éloigné du grand public mais qui rassemble les aléas (épreuves), que les femmes rencontrent pour l’accession au travail en complément ou non d’une vie de famille. Ces analogies (milieu social, éducation…) sont déjà décrites dans les textes scientifiques évoqués.

La dimension corporelle est ici exacerbée, renforcée par un milieu difficile voire hostile. L‘adaptation vient elle des « hommes » (autour d’elles) ou d’elles mêmes ?L’évolution est constante et le sujet très contemporain, reflétant « l’émancipation montagnarde », passant au delà du clivage « homme-femme ». Le propos sera d’afficher les contrastes, les différences et les conséquences qui en découlent.

Ce film devrait permettre de faire tomber quelques idées reçues, la féminité ayant toute sa place dans cette formation professionnelle. Comment ensuite aider ces femmes à devenir guide ? Ce film sera peut-être à lui seul la promotion du métier de guide pour les femmes.

« Toute femme guide doit gérer une double contrainte : être compétente dans une activité considérée comme masculine tout en étant «féminine».

Christine Mennesson

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«Un sujet qui, de prime abord paraît éloigné du grand public mais qui rassemble les aléas et les épreuves, que les femmes rencontrent pour l’accession à un métier de passion en complément ou non d’une vie de famille.»

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Devenir «Femme Guide»Depuis le mois de novembre, Cécile Thomas et Bertrand Delapierre arpentent les Alpes pour essayer de comprendre les motivations et les freins des femmes à devenir guide de Haute Montagne. Dans ce métier très masculin, elles sont seulement 18 depuis 30 ans à décrocher le précieux sésame. Manque de modèles féminins ? Peur de l’aura du guide ? Difficulté de l’examen ? Rencontre avec différents protagonistes.

Isabelle CarrierNée à Chamonix, skieuse et grimpeuse depuis son plus jeune âge, Isabelle a toujours entendu parler du métier de guide puisque sa tante est la deuxième femme à devenir guide. Paradoxalement, cela ne l’incitera pas à se lancer dans le diplôme ! Son compagnon ne la pousse pas non plus, elle ne franchis pas le pas. Impressions.

Raphaëlle CharvetPassionnée depuis l’adolescence par la montagne, elle s’y sent dans son élément. Après avoir passé de nombreuses années à pratiquer et à emmener des amis, elle décide d’en faire son métier, tout en gardant un mi-temps dans la fonction publique. Aujourd’hui aspirant-guide en formation, elle découvre la réalité du métier.

Anne BauvoisGuide depuis dix ans, Anne a quitté son travail d’ingénieur pour se consacrer à son métier de guide. Aujourd’hui maman de deux enfants, elle continue à pratiquer avec passion. Ce petit bout de femme nous livre son expérience dans le métier et revient sur ses débuts, sa formation ...

es premières échanges nous donnent le ton. Nous comprenons aussi que certains sujets sont difficiles à aborder... Le questionnaire est adapté selon la situation des femmes (guide ou non). Les avis sont différents, modelés aussi par les histoires des unes et des autres.

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Ulrika AaspCette suédoise venue à Chamonix pour skier a débuté la montagne à travers l’alpinisme hivernal, soit la discipline la plus difficile ! Encouragée par ses pairs, elle se décide à tenter l’examen qu’elle réussit du deuxième coup. Maman d’un petit garçon de 3 ans, elle pratique ce métier avec beaucoup de plaisir et en tire tous les avantages ...

Aude AznavourCette passionnée de ski a échoué 5 fois l’examen d’entrée au diplôme de guide, le probatoire ... au ski justement. Retour sur ces échecs pour comprendre ce qui lui a manqué pour réussir.

Fanny ShmutzFille de guide, née à Servoz, elle se prépare cette année au difficile probatoire. A 25 ans, malgré une pratique assidue, elle n’a rien perdu de sa féminité et lâche son métier d’institutrice pour se lancer dans l’aventure. Une féminité assumée et des bonnes copines motivées, voilà sa recette pour réussir !

Elodie Le ComteEn formation d’aspirant-guide, Elodie s’est parfaitement intégrée à ses collègues de stage et se sent comme un poisson dans l’eau à l’ENSA. Consciente de sa «condition de femme», elle en fait un atout, ce qui lui réussit plutôt bien ! Elle aussi délaisse un métier de «bureau» pour aller voir se qui se trame au-dehors. Sa passion et son enthousiasme sont ses guides.

près ces quelques interviews on remarque rapidement que ce n’est pas nécessairement la difficulté de l’examen ni de la formation qui freine l’accès au métier de guide pour les femmes mais plutôt des facteurs psychologiques. On remarque quelques facteurs «aidants» : encouragements par les pairs (le petit copain surtout), pratique de la montagne avec d’autres filles, ou des personnes diplômées qui «valident» le niveau, confiance en soi, modèles de femmes guides.

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Paul BonhommeGuide et responsable au sein du Syndicat National des Guides de Haute Montagne de la commission Accident, Paul nous fait part du point de vue du Syndicat en ce qui concerne la place des femmes dans la profession. Une place qui devient de plus en plus importante...

Alexis MallonDirecteur technique à l’ENSA, Alexis milite pour l’entrée des femmes dans la profession de guide. Il est, entre autres, à l’origine de ce projet. Comment l’ENSA voit les femmes prétendantes à la profession ? Qu'attends-on d’elles ? Pourquoi si peu réussissent ? Point de vue de l’intérieur de la «Grande Ecole».

Jean-Sébastien KnoetzertGuide et professeur à l’ENSA depuis de nombreuses années, Jean-Sé nous parle de sa vision de guide de de prof vis a vis des femmes. Tout simplement... surprenant !

Ce qu’ils en pensent...De nombreuses institutions sont dirigées par des hommes, et la profession de guide n’y coupe pas. Qu’en pensent-ils ? Comment voient-ils ces filles qui se présentent à l’un des rares formations sportives où l’examen est identique que l’on soit garçon ou fille ? Quels sont pour eux les atouts de ces femmes ? Qu’attendent-ils des femmes dans la profession ?

u coeur de ces interviews, le risque, la prise de risque et l’engagement sont évoqués. Piliers d’une pratique amateur qui doit évoluer vers de la sécurité au niveau professionnel, les femmes ont un rôle semble-t-il à jouer en termes de gestion du risque. Et si la timidité de ces dernières en termes de prise de risque et d’engagement, qui leur fait tant défaut lors des examens, serait en fait un atout dans la profession ? Comment alors passer les barrières ? C’est là tout l’enjeu et le challenge de ces femmes !

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Petit bilan ...

Après 4 mois de travail, nous avons une dizaine d’interviews assez diversifiées, et des images en extérieur de ski de rando, cascade, mise en situation de stage à l’ENSA. La phase qui va être abordée est l’écoute de toutes les interviews réalisées pour en dégager les points forts. Nous iront aussi au probatoire de ski le 3 mars prochain auquel se sont inscrites 10 filles cette année, un record !

La suite !Nous prévoyons encore quelques interviews avec les personnes suivantes : Valérie Aumage (guide professeure à l’ENSA, Lucile Jacquet (alpiniste amateur qui rêve de passer de guide en secret), Estelle D’El Agnol, alpiniste en équipe nationale qui rêve de passer le guide également, Sophie Moritz (a échoué au probatoire et le repasse cette année) , François Marsigny (guide professeur à l’ENSA) et sa femme (grande alpiniste), Sara Bertelot (guide blessée au genou), Caroline Ware (Guide et jeune maman), Christophe Moulin (Guide et encadrant de groupes féminins d’alpinisme).

Un vrai projet de filmNous avons le projet de faire un film pour raconter cette aventure, mais aussi de réaliser un véritable documentaire à proposer à la télévision. Bertrand, qui réalise tout le tournage est en attente d’une réponse de la maison 7DOCS. Nous comptons sur votre soutien !

Les actionsQuand les interviews seront finies, j’organiserait une réunion pour définir les actions à mener et atteindre nos objectifs : motiver les filles à devenir guide.

Des idées...Rencontre avec une psychologueL’étude s’oriente sérieusement vers des aspects psychologiques. La rencontre avec une psychologue devrait nous aider à y voir plus clair et à mettre en place des actions efficaces.

Créer un groupe de parrainage, un site web ?Des rencontres femmes-guides et alpinistes, des mini épreuves, des échanges du soutien, des conseils, c’est peut-être tout simplement cela dont les filles ont besoin pour se préparer à l’examen sereinement ! On réfléchit donc à un groupe, des dates, un blog ou un forum. Raconter l’histoire de ces pionnières, les expériences de chacune... afin que le mythe de la super Woman tombe et fasse enfin rêver les alpinistes filles qui n’osent pas...