FV décembre

8/13/2019 FV dcembre

1/28

DES VUX POUR LES COLOGISTES

DE FRANCHE-COMT

Mme si nous ne sommes pas encore entrs dans la

saison des vux, nous en avons pourtant formuler aprs le

Congrs rgional et le Congrs national dcentralis qui se

sont tenus Besanon les 16 et 17 novembre, et avant le Con-

grs fdral du 30 novembre Caen (1). Ce sont bien des

vux de russite, douverture et de rassemblement que nous

souhaitons adresser aux adhrents et cooprateurs franc-

comtois, aux lecteurs de La Feuille Verteet tous ceux qui, au

niveau local ou rgional, ont des responsabilits dans notre

mouvement.

Un congrs, cest un moment o on renouvelle les ins-

tances du mouvement (CPR, BER, dlgus au Conseil fd-

ral). Le BER sort renforc, avec une quipe de 9 personnes.

Formulons le vu que ces instances fonctionnent efficace-

ment, au service du mouvement !

Un congrs, cest aussi un moment de dbat, o chacun

dveloppe ses ides, ses analyses. Cest un moment o lon

rappelle nos fondamentaux communs, mais aussi nos dif-

frences. Pour tre efficace, laprs-congrs devra, sans ou-

blier ces diffrences, mettre laccent sur nos

fondamentaux . Un vu de rassemblement et de srnit

donc !

Un congrs, cest encore un moment de questionne-

ment, o le mouvement sinterroge sur ses valeurs, ses orien-

tations, ses projets. Laprs-congrs, sans abandonner la r-flexion interne, devra souvrir encore plus largement la so-

cit civile, au monde associatif et syndical. Un vu douver-

ture donc !

Un congrs, cest un moment de maturation, o on r-

dige des textes, des orientations, o on est dans le monde des

ides. Laprs-congrs devra mettre en uvre des actions

concrtes, organiser la prsence des cologistes partout sur

notre territoire, renforcer nos groupes locaux. Un vu deffi-

cacit concrte donc !

Corinne Tissier et Bernard Lachambre

Cosecrtaires

(1) Ces lignes, vous, vous les lirez aprs...

DECEMBRE 2013 / n191 / 1,70


2/28

RAPPORT MORAL DU BUREAU EXCUTIFRGIONAL

Sommaire

2

P 1: Edito

P 2 : Rapport moral du Bureau Excutif Rgional

P 5 :Composition du Conseil Politique Rgional

P 6 : Le Bureau Excutif Rgional

P 9 : Rsultats des votes : congrs national dcentralis

P 11 : Science et cologie : spcial hydrogne-nergie

P 13 : Rforme des rythmes scolaires : a patine !

P 14 : 14-18 : vous avez dit hrosme ?

P 15 : Communiqu du GL du Grand Besanon

P 16 : Glacis : fin du campement, mais pas du problme

P 17 : Immigration et vocabulaire

P 20 : Rforme fiscale : le dbut dun frmissement

P 22 : Primaires europennes : pourquoi je soutiens Ska

Keller et Jos Bov

P 24 : Montreuil : lettre Dom

P 26 : Ephmride : chotidiens

P 28 : Photos des congrs

Le contexte

Lhistoire des Verts est dj longue, mais celledELV est encore jeune. Sa naissance en Franche-Comt,

au printemps 2011, a suivi celle de sa grande sur natio-

nale, Lyon, lautomne 2010. La jeunesse, cest une p-

riode magnifique, mais cest aussi une priode o on ap-

prend, on se trompe, on recommence en acqurant de

lexprience.

Cest un peu ce qui est arri-

v ELV Franche-Comt. Lquipe

lue au printemps 2011 a pos les

premiers jalons, a mis en place les

fondations, et en mme temps aassum le calendrier charg de

2012, lections prsidentielles et

lgislatives en particulier. Pour des

raisons multiples, elle a pass la

main au cours de lAssemble g-

nrale convoque lautomne

2012. Cest de cette AG quest

sorti le Bureau Excutif Rgional actuel. Au cours de cette

AG, Claude Mercier, au nom de lquipe prcdente, avait

esquiss le bilan des 18 premiers mois dELV

Franche-Comt. Nous ne reviendrons pas dessus. Nous re-

tiendrons que la tche tait vaste, complexe et pleine

dinconnu, que lquipe qui nous a prcds na pas dmri-

t, bien au contraire.

Le fonctionnement

Notre nouvelle quipe, par manque de volon-taires, sest trouve demble rduite seulement 6 per-

sonnes. En conformit avec les statuts et le rglement

intrieur, nous avons diffrenci les fonctions de cosecr-

taires et de porte-parole.

Ainsi, le bureau intermdiaire a

t compos de :

- deux cosecrtaires, Brigitte et

Bernard,

- un porte-parole, Philippe,

- une trsorire, Catherine,- une dlgue aux groupes lo-

caux, Marie-Claire,

- une trsorire de lAssociation

de financement, Antoinette (qui a

quitt le bureau quelques mois

aprs son lection).

Pas de parit : 4 femmes et 2 hommes - mais qui

sen plaindra ? Comme nous ntions pas en priode lec-

torale, la fonction de dlgu aux lections a t assure

par le BER et plus formellement par Bernard, mais il serancessaire, dans le prochain Bureau, den avoir un part

entire. Il faut noter que la charge de travail pour une

quipe rduite a t trs dense.

Congrs rgional des 16 et 17 novembre


3/28

Le Conseil Politique Rgional (CPR), parlement au

niveau rgional de notre mouvement, sest runi 5 fois

depuis notre AG du 20 octobre 2012, sans compter la

sance de dbut juillet annule parce que prvue le mme

jour que la runion organise par ric Alauzet pour dresser

un bilan de sa premire anne lAssemble.

Une des difficults rencontres concerne le nombre

de personnes prsentes au CPR. Il est arriv que le quo-rum (50 %) ne soit pas atteint. Dans ce cas, le CPR sest

malgr tout runi, a travaill sur les sujets lordre du jour,

mais a repouss les dcisions qui devaient tre prises.

Nous reparlerons de cette question de quorum puisquune

modification des statuts vous sera propose.

Outre les questions dordre politique, le CPR a discut

et valid le rglement intrieur, dont une premire rdac-

tion avait t faite par le BER, avec laide de Claude

Mercier. Il vous sera propos de le valider votre tour tout

lheure. Nous navions pas jusqualors de rglement int-

rieur, il fallait prciser certains points du RI national, qui

taient laisss au libre arbitre des CPR, et formaliser nos

rgles de fonctionnement interne, celles du congrs par

exemple.

Les comptes rendus du CPR ont systmatiquement

t envoys lensemble des adhrents et des coopra-

teurs.

Le BER, quant lui, sest runi Besanon tous les

15 jours, hors priodes de vacances scolaires. Les runions

en prsence ont t privilgies dans la mesure du pos-sible ; ceux qui ne pouvaient se dplacer Besanon ont

assez rgulirement particip ces runions via le tl-

phone. Cette organisation a mobilis du temps dans la

mesure o seule la trsorire est bisontine, mais le constat

est positif : la participation est plus facile quand les gens

sont prsents, la qualit des changes est meilleure, et

puis ces runions sont aussi loccasion dune rencontre

avec nos salaris. Lloignement de Besanon a t une

des causes de la dmission dAntoinette, dbut 2013.

Nous regrettons sa dmission, mais nous comprenons que

la charge des dplacements devenait trop lourde.

Les comptes rendus du BER sont envoys tous les

membres du CPR et aux responsables des groupes locaux.

Nos salaris.

Rappelons quils effectuent eux deux 1,25 temps

plein, Suzy pour un mi-temps et Gilles pour un mi-temps

complt par un quart de temps pour le groupe local de

Besanon.

La rpartition du travail na pas notablement chang

entre eux, Suzy assurant en priorit les tches administra-

tives et Gilles les tches caractre politique (revue de

presse, communiqus de presse, listes de diffusion et de

discussion).

Notons cependant que Suzy a pris en charge de

faon trs volontariste la ralisation de La Feuille Verte

depuis le dbut de 2013, Feuille Verte qui a poursuivi sa

parution rgulire et qui maintenant vit trs bien. On peut

remercier tous les militants qui mettent la main la pte

(ou plutt au clavier et au stylo). Le Comit de lecture de

La Feuille Verteen parlera plus longuement.

En conclusion, notre quipe salarie a t bienmobilise. Leurs tches ont t extrmement varies et de

nouveaux outils ont t crs grce eux, comme le livret

daccueil pour nos nouveaux adhrents et cooprateurs et

la carte dadhrent envoye dsormais annuellement,

deux outils qui ont t fort apprcis. On peut les remer-

cier pour leur travail et leur implication dans la bonne

marche du mouvement.

La vie du mouvement, le travail du BER au

cours de cette partie de mandat.Ds notre arrive, nous avons souhait, en accord

avec le CPR, changer de fournisseur dlectricit et choisir

Enercoop, en accord avec nos valeurs. Si nous avons vo-

qu la recherche dun nouveau local, nos forces ne nous

ont pas permis de la mener bien. Cela devrait tre une

priorit de la prochaine quipe, notre local doit devenir

accessible. Nous recevons des cartons et des cartons de

documents que nos salaris transportent dans des esca-

liers pas faciles et nous devons avoir le souci de leurs con-

ditions de travail.Des conventions. Le Conseil fdral a dcid de

mettre cette anne profit pour travailler sur nos fonda-

mentaux en organisant des conventions thmatiques. La

rgion Franche-Comt sest pleinement engage dans

cette dmarche en organisant deux conventions.

La premire, sur la thmatique de lnergie, le

samedi 16 mars Morre, convention ayant reu le label

DNTE (Dbat national sur la Transition nergtique) avec

une bonne visibilit sur les rseaux, notamment celui du

DNTE.

Des dbats riches dans les ateliers, les plnires et de

nombreux intervenants extrieurs de grande qualit. Une

3


4/28

occasion dinviter, de rencontrer nos partenaires ordinaires

associatifs, syndicaux et politiques, mais aussi les profes-

sions du btiment, du transport, des nergies renouve-

lables, etc. Un franc succs avec une centaine de personnes

prsentes.

La seconde convention, intitule Et si lcologie

tait lavenir de lindustrie, sest droule en soire, le

jeudi 6 juin, Montbliard, avec comme invit Christophe

Porquier, dlgu Industrie de la commission nationale

conomie d'ELV. Laffluence fut moindre, sans doute

cause du calendrier, mais aussi parce que les partenaires

syndicaux que nous avions convis ont dclin notre invita-

tion. Est-il si difficile de venir parler dcologie dans le ber-

ceau de lentreprise Peugeot? Il nen reste pas moins que

les changes ont t trs intressants et pertinents sur

cette partie de la Franche-Comt qui va et qui doit se re-

convertir.

Parlement europen Bruxelles. Cest sur linvi-

tation de Sandrine Blier, dpute cologiste europenne

du Grand Est, que 25 Franc-Comtois sont alls dcouvrir le

Parlement europens les 24 et 25 juin 2013. Une grande

leon pratique dducation civique, une soire passe avec

Sandrine et son quipe Bruxelles, la participation une

runion de travail du groupe parlementaire cologiste au

Parlement europen. Une initiative reproduire !

Au point de vue lectoral, cette anne a t un

peu plus calme, au moins jusqu'au dbut de septembre.

Depuis quelques semaines, les municipales notamment et

les europennes de 2014 se profilent lhorizon. Ces lec-

tions ne sont pas de la responsabilit rgionale. Malgr

tout, la rgion se met au service des groupes locaux, en

fonction de leurs demandes, pour les accompagner. Et

puisque lon parle lections, noublions pas que depuis lau-

tomne, le Conseil gnral du Jura a une nouvelle lue, une

cologiste, en la personne de Marie-Odile Mainguet.Nous lui souhaitons plein de russite et surtout beaucoup

de courage dans une collectivit o elle est la seule lue

cologiste.

Dautres temps forts ou actions de longue ha-

leine sont venus ponctuer lanne 2012-2013. Un vrai

catalogue la Prvert, dont on ne citera que quelques

vnements :

- les manifestations organises un peu partout en

Franche-Comt contre laroport de Notre-Dame-des-

Landes,

- la participation aux actions contre laroport deTavaux, contre lexploitation des gaz de schiste ( Saint-

Claude), pour la dfense du Mont-dOr, en soutien aux

trangers expulss ou menacs dexpulsion,

- la participation la chane humaine contre le nu-

claire Paris, le 9 mars,

- le groupe Loup avec nos amis du Haut-Doubs,

- une prsence notable Vesoul, linvitation de

Ccile Duflot qui venait prsenter le rapport sur lgalit

des territoires,

- des communiqus et la participation des mis-

sions tlvises, la dernire en date tant celle sur lco-

taxe avec notre cosecrtaire.

Enfin, je ne voudrais sous aucun prtexte manquer

de vous annoncer que le groupe local du Pays de

Montbliard a depuis quelques jours pignon sur rue avec

son local dans une rue passante, 33 avenue des Allis.

Ce bilan est bien celui du niveau rgional et na pas

list lensemble des actions menes au plus prs de la

population par nos groupes locaux. Il marque les mo-ments importants de la vie du BER et du CPR, sachant

quavec le renforcement du BER, nous pourrons ampli-

fier nos actions et gagner en efficacit.

Le BER

Philippe Chatelain, Bernard Lachambre, Brigitte Monnet,

Marie-Claire Thomas, Catherine Thiebaut

4


5/28

5

Composition du Conseil Politique Rgional (CPR)


6/28

6

Le Bureau Excutif Rgional (BER)

Suite aux lections qui se sont droules lors du congrs rgional dEELV-Franche-Comt les16 et 17 novembre

2013 au Centre International de Sjour Besanon, voici la composition du nouveau bureau. Ses membres sont au

nombre de 9. Rappelons quils peuvent tre jusqu 11.

Nous leur adressons nos flicitations pour leur lection et leur souhaitons de pouvoir travailler en cohrence et dans la

srnit, afin de mener bien les tches qui ne manqueront pas de se prsenter tout au long de leurs 3 annes de man-dat.

Nom des candidat-es Nombre de voix rsultat

Bernard Lachambre 69 Elu au poste de cosecrtaire rgional

Corinne Tissier 65 Elue au poste de cosecrtaire rgionale

Philippe Chatelain 70 Elu au poste de coporte-parole rgional

Brigitte Monnet 69 Elue au poste de coporte-parole rgional

Marie-Agns Chalumeaux 70 Elue au poste de dlgue la communicationBenot Cypriani 68 Elu au poste de dlgu aux groupes locaux

Alain Ropion 70 Elu au poste de trsorier rgional

Marie Claire Thomas 68 Elue au poste de dlgue la parit et la diversit

Catherine Thibaut 69 Elue au poste de trsorire de lassociation de financement

Corinne Tissier, cosecr-

taire rgionale

- ge : 60 ans

profession : enseignante

- GL du Grand Besanon-

conseillre municipale et

communautaire

Je termine mon deuxime mandat dlue (ville

de Besanon et Grand Besanon) en mars 2014 et je ne

me reprsente pas.

Je suis engage depuis de nombreuses annes dans lemilieu associatif dans le domaine social, culturel et envi-

ronnemental.

Je participe depuis 1999 la vie de notre parti au niveau

local, rgional et national (2 mandats au conseil fdral).

Jaimerais contribuer notre ouverture sur la socit

pour que nos ides y progressent.

Et tout cela dans la bonne humeur et la convivialit !

Bernard Lachambre,

cosecrtaire rgional

62 ans

- profession : professeur de

maths retrait

GL de Montbliard

- conseiller municipal et

communautaire

Eh oui, jai dmarr ma participation au BER sur

le chapeau des roues, suite lAG doctobre 2012.

Engag de longue date dans le milieu associatif, social,

syndical, je suis persuad que notre mouvement doit,

marcher sur ses deux jambes : l'action politique des lus

doit s'appuyer sur la rflexion et les propositions des

militants dEELV et du tissu associatif.

De mes motivations multiples, sil fallait nen

retenir quune, ce serait de donner envie de sinvestir

pour faire avancer concrtement nos ides. Nous avons

besoin dadhrents certes, mais surtout, dadhrentsengags motivs. Jen ajouterai une seconde: tout faire

pour que EELV soit un lieu de dbat et dchanges.


7/28

7

Brigitte Monnet, coporte-

parole rgionale

ge : quelques printemps

- profession : infirmire con-

seillre technique mais jai

cess de travailler pour me

consacrer mes mandats de

Conseillre rgionale et de

Maire de Vincelles

GL du Jura-Sud

Porter la parole de notre mouvement, des mili-

tant(e)s qui le constituent.

Jtais engage depuis de longues annes tout dabord

dans le milieu associatif puis syndical o jai eu de nom-

breuses responsabilits ; ces engagements mont con-

duite me tourner vers ce mouvement politique quest

EELV, car il porte un autre modle de socit, un modlerespectueux de lhomme et de son environnement.

Grce notre mouvement nos ides progressent, pas

suffisamment certes, mais continuons nergiquement et

positivement.

Philippe Chatelain, co-

porte-parole rgional

ge : 53 ans

- profession : directeur dta-

blissement social

- GL de Vesoul-Gray

- conseiller municipal et

communautaire

Sur le plan collectif je me refuse voir ce mou-

vement auquel je continue de croire se dliter et suc-

comber la sinistrose ambiante. Je continue dy croire

parce que le rel est ttu et que chaque jour le bien

fond de nos ides est confirm par les faits (liens san-

t/environnement, nergie) Je sais bien quen poli-

tique il ne suffit pas davoir raisonmais quand mme

a aide. Je continue dy croire parce que comme il a t

dit lors de notre congrs si lEurope est le problme

(dumping social, projet daccord UE/USA) lEurope est

aussi la solution (paix, stabilit, exigence environne-

mentale..) seul notre parti aussi chaotique soit il est

vraiment ancr dans la perspective dune construction

dmocratique lchelle du continent au travers no-

tamment du Parti Vert Europen.

Sur le plan personnel je me refuse basculer

dans le camp des ya qua faut quon ou de

mloigner en ricanant de nos

(nombreuses) incohrences. Jai donc lambition dap-

porter ma contribution qui sera, je le sais davance, im-

parfaite et critiquable (comme dirait une amie verte qui

se reconnaitra je fais selon mes moyens et mes capaci-

ts J).

Alain Ropion, trsorier rgional

ge : 65 ans

- profession : ingnieur re-

trait

- GL de Vesoul-Gray

Au-del des motivations politiques de renforce-

ment et diffusion des idaux et valeurs de lcologie

politique, je souhaite aider la structure et la transpa-

rence dans notre parti-mouvement.

Cest pourquoi jadhre lobligation de distin-

guer la fonction de gestion et planification charges

(dpenses), que je propose dassumer, de celle de col-

lecte et gestion des produits (recettes) que Catherine vaconserver.


8/28

Catherine Thibaut,

trsorire de lassociation de

financement

Age : 56 Ans

- Profession : Contrleuse

Des Finances Publiques

- GL du grand Besanon

- conseillre municipale et

communautaire

Aprs avoir dpens les recettes du parti en te-

nant la comptabilit du parti pendant 6 ans, je suis moti-

ve maintenant pour m'occuper des recettes (rires)

puisque telle est la fonction de la trsorire de l'associa-

tion de financement et, bien sr, participer la gestion

et aux dcisions politiques de notre rgion!

8

Benot Cypriani, d-

lgu aux groupes locaux

59 ans

- enseignant hospitalo-

universitaire

- GL du grand Besanon- conseiller municipal et

communautaire

Aprs 13 ans comme lu municipal et conseiller

d'agglo la ville de Besanon, et comme prsident du

groupe des lus EELV, j'ai dcid de passer autre chose

sans quitter mon engagement politique. En entrant au

BER, je change d'angle de vue. La facette rgionale denotre parti, c'est une autre faon d'agir, plus loin du ter-

rain mais plus propice la rflexion de fond.

Marie-Claire Thomas,

dlgue la parit et la

diversit

ge: 52 ans

- profession : retraite

- GL des Vosges Sanoises

- conseillre municipale

Femme, employe de base, handicape, vivant

dans un milieu rural, c'tait pas gagn pour la politique.

Etrangement, ce qui aurait pu tre considr comme des

freins a t mon moteur. Je sais qu' EELV, au del des

mots, tout le monde, avec ses singularits peut agir et

militer et peut tre un apport dans notre mouvement.

Contre l'invisibilit des minorits dans une socit qui

tend normaliser, je suis engage dans la lutte contre

toutes les discriminations, mais plus spcialise dans

celles lies au handicap et aux femmes. Co-secrtaire du

groupe des Vosges Sanoises, je milite aussi quotidienne-

ment dans des associations environnementales.

Marc Twain a dit, ils ne savaient pas que c'tait

impossible, alors, ils l'ont fait . Une socit cologique,

bien sr que c'est possible, d'ailleurs nous sommes en-

train de la crer.

Marie Agns Chalumeaux,

dlgue la communication

ge: 53 ans

profession : professeur darts

plastiques

- GL du Pays Dolois

- conseillre municipale et

communautaire

Vingt ans bientt que je me satisfais dune partici-

pation discrte et finalement trs confortable notre

mouvement politique rcemment autoproclam Europe

Ecologie /Les Verts. Merci Hubert de me dire que jai pris

le temps de mrir en politique, je naurai donc pas pris

tout ce temps que pour gagner trois dan ma ceinture

dakido - art martial non violent-

Un mandat municipal plus loin, jemprunte mon

grand-pre son art de la synthse : Ah!! on a travaill,va ! (vous ajoutez un fort accent du Jura)

Nous sommes le parti de lagir localement et

collectivement, nous navons pas dmrit, et jai la pr-


9/28

9

RESULTATS DES VOTES

Congrs national dcentralis : 16 novembre 2013

Inscrit-e-s : 170 adhrents-e-s

Rsultats des votes :

1. Motions dorientation gnrale:

Nombre de suffrages exprims : 84

Ont obtenu :

2. Dlgu-e-s au congrs fdral national du 30 novembre Caen:

Nombre de postes pourvoir:9


Ont obtenu :

Listes de candidat-e-s :

Liste A : Pour un cap cologiste

N Titre Franche-Comt En % National

Motion A Pour un cap cologiste 48 voix 57,14% 38,30%

Motion B L o vit lcologie 19 voix 22,62% 8,76%

Motion C Objectif Terre 7 voix 8,33% 3,47%

Motion D Via cologica 2 voix 2,38% 17,07%

Motion E Avenir Ecolo 1 voix 1,19% 6,30%

Motion F LMPLa motion participative 4 voix 4,76% 20,58%

Motion G Dtermin-es 0 voix 0% 4,12%

Bulletins blancs 3 3,57% 1,4%

Liste A Pour un cap cologiste 49 voix5 dlgu-e-s

Liste B L o vit lcologie 32 voix4 dlgu-e-s

Bulletins blancs 3

Cyrielle Chatelain Dlgue titulaire

Catherine Thibaut Dlgue titulaire

Bernard Lachambre Dlgu titulaire

Corinne Tissier Dlgue titulaire

Claude Mercier Dlgu titulaire

Eric Morgen Dlgu supplant

Marie-Claire Thomas Dlgue supplantePhilippe Chatelain Dlgu supplant

Brigitte Monnet Dlgue supplante


10/28

10

Liste B : Autre liste

3. Membres du conseil fdral (4/5ergional)

Nombre des siges pourvoir : 2


Ont obtenu :

Liste A : Pour un cap cologiste

Autre liste

4. Motions ponctuelles :

* Cette motion a obtenu 62 % de Pour au niveau national. Mais pour tre adopte, elle doit rali-ser un score de 66 % car elle concerne les statuts. Elle est donc rejete.

Ccile Prudhomme Dlgue titulaire

Franois Mandil Dlgu titulaire

Alexandra Hunold Dlgue titulaire

Nicolas Gonthier Dlgu titulaire

Liste A Pour un cap cologiste 51 voix1 dlgu

Autre liste L o vit lcologie et LMP 32 voix1 dlgu

Bulletins blancs 1

ELU Philippe Chatelain(titulaire) Eric Morgen(supplant)

Non lue Catherine Thibaut (titulaire) Marie-Agns Chalumeaux (supplante)

ELUE Alexandra Hunold(titulaire) Ccile Prudhomme(supplante)

Non lu Michel Boutanquoi (titulaire) Franois Mandil (supplant)

N Titre Pour Contre BlancsRsultat

national

1 Coopr Action 39 4 36 Rejete

2 Imaginer une conomie cologiste 23 35 21 Valide3 Rendre plus efficace le travail dEELV sur le nuclaire 65 0 14 Valide4 Pour un revenu dexistence universel 73 0 6 Valide5 Non au stockage en couche profonde des dchets nuclaires Projet CIGEO 70 0 9 Valide6 Pour la cration dune commission thmatique Innovation dmocratique 20 38 21 Valide7 Rformer notre dmocratie interne 57 8 14 Valide8 Pour une cologie politique la pointe des combats sociaux et socitaux 54 3 22 Valide9 Rformes statutaires 54 12 13 Rejete*

10 Lurgence rurale commande une action forte des cologistes 71 0 8 Valide11 Les priphriesrenouveler par les marges pour prendre le large 38 5 36 Rejete12 La disparition 15 30 34 Rejete


11/28

11

Le numro de novembre 2013 de La Recherche

fait le point sur les utilisations possibles de lhydrogne,

mais aussi sur les diffrentes mthodes de production et

de stockage. Un dossier ralis en partenariat avec

lADEME, AFHYPAC, AIR LIQUIDE ET GDF SUEZ.

(La Recherchen 481, novembre 2013, pp. 91 106)

1. Production

On vient seulement de dcouvrir de lhy-

drogne dorigine naturelle qui mane de certainesroches, mais rien de dit quil savrera exploitable. Ac-

tuellement, il y a deux principales mthodes de produc-

tion dhydrogne industriel: le reformage et llectro-

lyse.

Le reformage : cest actuellement la

forme quasi exclusive de production de lhydrogne. On

fait ragir du mthane (gaz naturel) avec de la vapeur

deau, ce qui donne un mlange de CO2 et dhydrogne.

On extrait ensuite lhydrogne du mlange. Par cettemthode, les industriels arrivent produire de lhydro-

gne 1,5 le kg. On peut obtenir aussi le mthane utili-

s dans le reformage par des ractions chimiques partir

du ptrole. Dans ce cas, lhydrogne sinscrit complte-

ment dans lconomie des nergies fossiles et napporte

aucune solution au rchauffement climatique.

L'lectrolyse : avec un courant lectrique,

on peut scinder la molcule deau en oxygne et hydro-

gne, que lon recueille sparment. Cest une ractionclassique connue depuis longtemps. Mais il y a deux diffi-

cults : le stockage (abord plus loin) et surtout le prix de

revient. Avec llectrolyse classique (basse temprature),

le prix de revient de lhydrogne est situ, en fonction de

la taille des installations, entre 5 et 30 le kg, avec

de llectricit 40 le MWh. Les progrs pour-

raient provenir de llectrolyse haute temprature,

qui a un meilleur rendement, avec des installations

de grande taille. Il serait peut-tre possible darriver

des cots de production de 3 ou 2,5 le kg. Mais il

faut poursuivre les recherches pour mettre au point

des matriaux bon march qui rsistent des tem-

pratures de 700 800C.

2. Stockage

Pour conserver de lhydrogne ltat li-

quide la pression atmosphrique, il faut le mainte-

nir la temprature de -252C. Trs compliqu et

coteux. Restent le stockage sous forte pression, un

nouveau procd appel ponges hydrogne

et la fabrication de mthane de synthse.

Rservoirs sous pression : pour mainte-

nir lhydrogne une pression qui atteint 700 bars,

on utilise des matriaux composites, mais le poids

du rservoir reste important (100 kg pour stocker

6 kg dhydrogne), et la compression consomme

beaucoup dnergie.

Les ponges hydrogne : cest un pro-

cd qui utilise la capacit de certains matriaux, les

hydrures mtalliques, absorber puis restituer de

lhydrogne, de manire rversible. Avantage: la

pression est seulement de 10 bars. Inconvnient : le

poids lev des rservoirs, qui contiennent despoudres mtalliques. Cela ne pose pas trop de pro-

blmes pour les installations fixes mais en pose pour

les installations embarques (vhicules).

Science et cologie

SPECIAL HYDROGNE-NERGIELa science pour clairer les choix de l'cologie politique.

La rflexion politique pour dvelopper la critique de la science.


12/28

12

Mthane de synthse : on fait ragir lhydrogne

avec du CO et du CO2 pour fabriquer du mthane de syn-

thse, quivalent du gaz naturel. Ce procd est appel

mthanation, ne pas confondre avec la mthanisation.

Ce gaz est ensuite facilement stock et utilis exactement

comme le gaz naturel.

3. Utilisation

Lhydrogne peut tre utilis directement comme

carburant, mlang en petite proportion au gaz naturel, ou

servir fabriquer de llectricit avec une pile combus-

tible.

Adjonction au gaz naturel : il y a un projet pilote

dans ce sens Dunkerque. 6 20 % dhydrogne dorigine

renouvelable seront ajouts au gaz naturel et le mlange

servira de carburant la flotte de bus. Par ailleurs, de lhy-

drogne vert sera aussi inject dans le rseau de gaz

naturel de la ville. nergie constante, le mlange met

moins de CO2 que le gaz naturel.

La pile combustible : cest une technique qui

utilise la raction inverse de llectrolyse ; elle fabrique

directement de llectricit en recombinant de lhydrogne

avec de loxygne (sans combustion). Avantages : la rac-

tion nmet que de la chaleur et de la vapeur deau et a un

meilleur rendement que la combustion. Avec ce systme,

une voiture ne consomme quun kg dhydrogne aux100 km (1) et on peut envisager des autonomies qui attei-

gnent 500 km, contre 150 avec des batteries, pour des voi-

tures entirement lectriques.

Le Japon a dvelopp des piles combustible en

installation fixe en appliquant la cognration : production

simultane dlectricit et de chaleur. Cette dernire est

utilise pour le chauffage des btiments. Le projet euro-

pen Ene.Field prvoit 1 000 installations de ce type lho-

rizon 2015.

4. Quelques ralisations originales

- Un dispositif de 11,5 tonnes, de type

conteneur , dvelopp par McPhy Energy pour stocker

de lnergie dorigine photovoltaque sous la forme de

100 kg dhydrogne.

- Un prolongateur dautonomie (pile combus-

tible en plus de la batterie) pour permettre un Renault

Kangoo entirement lectrique de passer de 160

320 km.

- Un vlo lectrique Gitane pile combustible,

fonctionnant avec une cartouche dhydrogne de 300 g,annonc pour 2015 au prix denviron 2500 .

Commentaire : il ne faut pas trop senthousias-

mer sur la possibilit dutiliser un jour les manations

naturelles dhydrogne. Rien ne dit que les quantits

sont importantes et que les conditions de captage se-

ront un jour rentables.

Lhydrogne est donc une forme de stockage

de lnergie, beaucoup moins pratique que le gaz naturel

ou le ptrole, mais qui prsente un avantage certain : sacombustion ou son utilisation, dans une pile combus-

tible, ne donne que de leau (2), sans aucune mission

de dioxyde de carbone.

Ntant pas une nergie primaire, lhydrogne

est une nergie propre seulement sil est produit

partir dnergies renouvelables comme le solaire, lo-

lien ou le biogaz. Actuellement, 1 % seulement de lhy-

drogne est produit par lectrolyse, et encore, en

France, cest avec de llectricit dorigine nuclaire. Le

reste est produit par reformage, partir dhydrocar-bures dorigine fossile. Pour le moment, si on considre

la totalit de son cycle, lhydrogne nest donc absolu-

ment pas une nergie renouvelable ou propre.

Lhydrogne ne reprsente aucune solution

miracle. Mais dans le cadre des filires de stockage des

nergies intermittentes, olienne et solaire, lhydrogne

pourrait jouer un rle intressant, soit directement avec

les piles combustible, si les chercheurs progressent

encore dans la fabrication des ponges hydrogne ,

soit combin avec du CO2 pour synthtiser du mthane,

qui a le mme usage que le gaz naturel. Cette dernire

solution, la mthanation, est dj en cours de dvelop-

pement en Allemagne.

Grard Mamet

Lhydrogne a une forte densit

nergtique. 1 kg dhydrognequivaut, en nergie, 2,5 kg de gaz naturel et 3 kg de

gazole.

(2) Rappelons ltymologie du mot : hydrogne signifie

qui produit de leau.


13/28

13

A PATINE !

Rforme des rythmes scolaires

Vingt-cinq ans de recherches sur les rythmes de

vie des enfants nont pas eu raison du scepticisme et des

intrts particuliers des diffrents acteurs de l'ducation,

quils soient parents, enseignants ou lus.

Pourtant, les chercheurs, les chronobiologistes, les

pdagogues nous alertent depuis un quart de sicle sur

le rythme infernal que nous faisons subir nos enfants et

qui entrane des difficults dapprentissage et de com-

portement lcole.

En 2008, le passage aux quatre jours dcole

navait pas suscit autant dinsatisfaction. Et pour cause,

le monde des adultes stait allgrement entendu sur le

dos du monde des enfants : les parents avaient gagnune organisation du week-end plus en adquation avec

leurs propres rythmes familiaux, les enseignants avaient

enfin bnfici dun vrai week-end, les

lus avaient diminu les charges de leurs

collectivits (transport, chauffage des

coles, heures ATSEM [Agent territorial

spcialis des coles maternelles], etc.).

Alors oui, le ministre a dcen-

tralis trop largement le choix deshoraires scolaires des lus mal infor-

ms des enjeux des rythmes chronobio-

logiques. Alors oui, le ministre fait sup-

porter le cot de la rforme aux collecti-

vits locales. Alors oui, le ministre na

pas mesur limpact du changement des horaires sco-

laires sur les autres temps de vie des enfants : le temps

familial et le priscolaire. Alors oui, le ministre a commu-

niqu trs largement sur la mise en uvre

d activits , au nom de lgalit des chances, sans en-visager un seul instant que nos enfants avaient surtout

besoin de respirer, de se poser, de se reposer dans une

journe passe en collectivit.

Avec la rforme Peillon, la droite en profite

pour surfer sur le mcontentement de certains parents,

sur lhostilit de nombreux enseignants et sur les de-

mandes rptes des lus de prenniser les subventions

de ltat (le fonds damorage). Partout en France comme

dans notre rgion, les mdias communiquent sur les pro-blmes de logistique, lurgence de la mise en uvre de la

rforme, le manque de moyens concds par ltat

Mme si tout nest pas faux, y regarder de plus prs, on

distingue trs vite, limage de la fronde contre

lcotaxe, , que les adultes cherchent protger leurs avan-

tages, leur organisation quotidienne, bref refuser le chan-

gement de rythme de vie des enfants au bnfice du leur !

Il est bien dommage de voir se profiler une surenchre poli-

tique sur un sujet qui touche lducation et le bien-tre de

nos enfants !

Pourtant, l o des villes et des villages ont

permis la concertation, o lus, parents et enseignants,

tous moins rtifs que les autres, ont orchestr une rforme

intelligente, sans excs d'activits, de rels rsultats sont

observs. Allez voir du ct de Saint-Lothain et Passenans,

dans le Jura. Vous rencontrerez des enseignants satisfaitsde rcuprer des enfants totalement requinqus aprs une

pause de 2 heures 45. Les enfants ont recharg les

accus par lorganisation de temps pai-

sibles, de temps de repos, de lieux o

ne rien faire , de jeux calmes, etc.

Une journe moins dense et des temps

dapprentissage placs au bon moment

dans la journe.

Quand les bonnes dcisions sont prises

lchelon local, la rforme, qui sur lefond va dans le bon sens, permet nos

enfants, souvent les plus dmunis,

dtre les grands bnficiaires!

De la mme manire que nous devons

remettre nos descendants une plante propre, que nous

avons le devoir de ne pas leur laisser une dette qui aura

pay nos dpenses courantes, nous nous devons de leur

assurer un service dducation la mesure de leurs besoins.

Andr Barbarin


14/28

Le 25 septembre 1915, le 21e Rgiment d'infan-terie coloniale se lance la conqute de la Main de

Massiges (Marne).

Le journal de ce rgiment, que l'on peut

consulter sur le site Mmoires des hommes (1), dcrit

presque minutieusement l'assaut : 9 h 15, la pre-

mire vague sort de la parallle de dpart et se porte

franchement en avant, la deuxime vague la suit

80 mtres environ... Le rcit se veut sobre, dtaill,

comme dtach : La troisime vague du bataillon Le

Boulanger, dont la marche est dj ralentie par lespertes subies (), a son lan galement bris. Dans ce

langage tout militaire, on comprend bien qu'il s'agit

d'une boucherie, mais les mots sont comme vids de

leur paisseur, de leur sang. Toutefois le rdacteur,

dans le rcit de la journe, laisse entrevoir un court

instant ce qu'il en est du rel : Un combat corps

corps ou coups de grenade continue avec violence sur

tout le front. Et vient la conclusion du jour : La jour-

ne se termine notre avantage : nous avons conquis

de haute lutte la formidable position du 191, mais lergiment a prouv de lourdes pertes : 35 officiers tus

ou blesss et plus de 1 500 hommes hors de combat.

On le note : les officiers sont tus ou blesss, les

simples soldats sont seulement mis hors de com-

bat ; chacun selon son rang, sa dignit.

Parmi ces 1 500 hommes se trouvait mon

grand-pre : Tu l'ennemi ,est-il crit sur sa fiche

individuelle, la ligne Genre de mort . Il avait

28 ans, laissait deux orphelins dont l'un mme pas en-

core n, et une femme qui emportera dans la tombe,70 ans plus tard, son souvenir, les lettres qu'il lui avait

crites depuis le front, et jamais la peine jamais

teinte d'une vie et d'une promesse mortes sur un

champ de bataille.

Pourquoi faire rfrence cette histoire si

tristement banale pour tant de familles ? Peut-tre

parce que je crains que les commmorations du cente-

naire de la Grande Guerre , comme on dit, ne cher-

chent crire un nouveau roman, celui des hros

simples et courageux qui ont su affronter la boue, la

mitraille et les rats dans des tranches ouvertes comme

des tombeaux.

Parce que je crains qu'on oublie les larmes et la

dtresse qu'elle a laisses s'pancher, s'puiser sur lesvisages dfaits, ruins par le chagrin et le ciel si lourd, si

insupportable, de la folie des hommes.

Parce que je crains qu'on ne s'efforce de nous

vendre une Europe gage de paix, alors qu'enflent les

grondements sourds d'oiseaux noirs de misre, qui r-

veillent une abjecte langue nationalo-populiste, alors

que son idal apparat mit par les insectes de la fi-

nance et de l'austrit.

Bien sr, l'accs aux archivesque permet ce

site, l'accs des moments d'histoire, reprsente une

initiative qui ne manque pas d'intrt, mme si je me

demande ce que je suis finalement all y chercher...

Une trace de celui dont personne ne parlait ?...

Mais les archives ne sont rien, rien que des

papiers,qui ne nous disent rien de la souffrance qu'ont

endure les simples soldats, les veuves et les orphelins

(2). Alors, si on veut dire quelque chose de 14-18, il faut

relire Giono (3), pour que la guerre vous treigne de

son horreur jusqu' la nause, pour entendre son fracas

monstrueux : Un obus clate sur la batterie, on ne l'a

pas entendu venir. Barnous penche la tte. Il essaie de

toucher sa tte avec sa main, son bras ne va pas plus

14

14-18

VOUS AVEZ DIT HROSME ?


15/28

haut que l'paule et retombe doucement. Un jet de sang

fuse de sa tte toile. La route est comme un ruis-

seau mort. Elle est sous la pourriture de voitures, de che-

vaux crevs et d'hommes.

Il faut relire Camus (4),pour entendre la souf-

france qui suinte d'une blessure secrte. Jacques Corme-

ry (c'est--dire Camus lui-mme) est venu sur la tombe

de son pre : Il n'avait jamais pens l'homme qui dor-

mait l comme un tre vivant mais comme un inconnu .

Plus tard, seul dans le vent et le faubourg dsert, il se

dit : Il y en moi un vide affreux, une indiffrence qui me

fait mal... [...] J'ai essay de me trouver moi-mme, ds le

dbut, tout enfant, ce qui tait bien, ce qui tait mal

puisque personne autour de moi ne pouvait me le dire .Et

puis je reconnais maintenant que tout m'abandonne, j'ai

besoin de quelqu'un qui me montre la voie () j'ai besoin

de mon pre .Les guerres ne sont que l'horizon toujours renou-

vel de la dsolation et en rien une page hroque de

l'histoire.

Je ne sais si mon grand-pre partit, comme tant

d'autres, sr de la victoire, s'il fut ravag par la peur ou

gagn par l'euphorie patriotique lorsquil sortit de la

tranche, ce 25 septembre 1915. Peu m'importe et peu

importe. La folie des hommes, cette envie de haine, cet

instinct de mort n'ont laiss de lui, et de tant d'autres

innombrables, jamais, que l'absence et le silence, ces

brumes glaces qui envelopperont plus tard Auschwitzet Srebrenica.

Michel Boutanquoi

(1) http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

(2) La collecte des documents conservs par les familles

permettra, je l'espre, de parler de ces aspects.

(3) Le grand troupeau

(4) Le premier homme

15

Groupe local ELV du Grand Besanon

Lors de l'AG du 5 novembre, les militants ont dcid de participer aux lections municipales de 2014 dans le cadre

d'une liste commune avec le PS et le PC (Cf. communiqu sur le site ELV Franche-Comt)

Ils ont dsign comme chefs de file Anne Vignot et Cyril Devesa.

Ils ont par ailleurs procd au renouvellement de leurs instances en lisant deux cosecrtaires, Ccile Prudhomme et

Michel Boutanquoi, et deux reprsentants au CPR, Sylvie Meyer et Christophe Moyse.

Comment recevoir La Feuille Verte ?

Vous ntes pas adhrent dEurope Ecologie Les Verts de Franche-Comt ?

Et du mme coup, vous ne recevez pas systmatiquement

la Feuille Verte, le mensuel des colos comtois ?

Abonnez-vous ! Rabonnez-vous! Et faites abonner les gens autour de vous !

Ainsi, vous serez sr de ne rater aucun numro, et cela pour la modique somme

de 16,00 euros seulement (11 numros par an).

Nom : . Prnom : ...

rue : .

CP : Ville : .

Chque lordre dEELV-FC, adresser :

EELV-FC 14, rue de la Rpublique 25000 Besanon

Vous pouvez recevoir La Feuille Verte sans tre adhrent Europe Ecologie Les Verts. Il vous suffit de souscrire

un abonnement.
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/


16/28

16

Je crains que la satisfaction

municipale affiche depuis la fer-

meture du campement des Glacis Besanon ne cache une hypocrisie

qui ne devrait pourtant chapper

personne.

Si, depuis vendredi 15 no-

vembre, les familles et personnes

isoles de ce campement (28 per-

sonnes, en majorit des deman-

deurs dasile) ont t mises l'abri, elles restent nom-

breuses vivre la rue, soit qu'elles n'aient pas eu l'op-

portunit d'tre sous les tentes Battant au moment delvacuation du campement, soit parce quelles sont arri-

ves aprs le 15 novembre Besanon.

Il faut prciser que la mise l'abri n'est pas un h-

bergement. Il y a abri de nuit et abri de jour. Le premier

ouvre 20 h et ferme 8 h, les seconds prennent le relais

entre 8 h et 19 h 30. Or certains vont fermer, d'autres ne

sont qu'en projet. Si les CADA (Centres d'accueil de de-

mandeurs d'asile) vont ouvrir des places dans le dparte-

ment du Doubs, il s'agit d'une amlioration du dispositif

permanent annuel de veille sociale. D'une manire gn-

rale, le plan hiver , critiqu pour sa gestion au thermo-

mtre de l'accueil, a disparu et est remplac par une ap-

proche de la priode hivernale . Or Besanon, seul

l'htel est pressenti en cas de grand froid. On n'a propos

aucune modalit ni procdure, en dpit du cadre lgislatif

impos l'tat par le Code de l'action sociale et des fa-

milles. (Toute personne en dtresse, quelle que soit sa

situation administrative, doit pouvoir tre accueillie sans

discrimination. )

Le campement posait problme avant tout

parce qu'il se voyait. Comme la Mairie recevait des

courriers critiques, elle a sans doute fait pression sur la

Prfecture pour que cette verrue disparaisse. Le problme

est-il rgl pour autant ?

En date du 21 novembre, le Collectif la rue ! d-

nombre 44 personnes la rue, dont 18 enfants et 3 jeunes

femmes enceintes lune de 6 mois et demi, sortie le 19

de l'hpital, une autre de 3 mois et la troisime de 4 mois.

Nous savons quil y a dautres personnes, par exemple desRoumains, qui nont aucune chance dtre pris en charge

par le SAAS (Service d'accueil et d'accompagnement so-

cial). Alors que la rigueur de lhiver est l, toutes ces per-

sonnes dorment dehors, dans les voitures ou des abris

de fortune, dans le froid, et sont

ainsi exposes la maladie,

laffaiblissement, et donc misesen danger. Va-t-on continuer

parler d' appel d'air ?

Cette situation impose

que des mesures daccueil dur-

gence soient prises sur le terri-

toire de la commune pour que,

ds le premier jour de leur arri-

ve, les personnes soient prises en charge et quainsi

leur soient vits des problmes de sant grave, pou-

vant entraner galement un problme de sant pu-blique.

Bien que les demandeurs d'asile relvent de la

Prfecture, il se trouve qu'ils arrivent sur la municipali-

t. Il y a risque de non assistance personne en danger.

Des questions qui dpassent certes la ville,

mais qui dterminent la situation actuelle, de-

vraient tre poses aux niveaux municipal, national et

europen.

Qu'en est il de la lutte contre les passeurs ? Sur

ce sujet, c'est le profond silence des autorits qui pose

problme.

Que fera l'Europe du voisinage avec un pays ma-

fieux comme le Kosovo, dont la monnaie est l'euro et

o de nombreuses entreprises savent faire des bn-

fices normes (BTP, constructions d'autoroutes) alors

que sa population n'en peut plus et s'enfuit ?

Qu'en est-il du codveloppement, quand on sait

que les fonds initialement prvus par l'tat pour l'aide

au dveloppement servent payer les chambres d'h-

tel affectes le cas chant l'hbergement d'ur-

gence ?

Nous dfendons :

- le principe daccueil inconditionnel sur tous les

territoires et l'hbergement en continu, sans fermeture

en journe ;

- un accompagnement social de qualit.

L'hbergement peut tre assur par la mobilisa-

tion du parc locatif social et du parc priv et par la r-

quisition de terrains et de locaux vides. la municipali-

t d'agir de concert avec la Prfecture.

Thierry Lebeaupin

Glacis

FIN DU CAMPEMENT, MAIS PAS DU PROBLME


17/28

17

Certaines expressions technocratiques ou cer-

taines analogies en vogue dans l'administration concer-

nant l'immigration permettent de dissimuler la ralit

vcue par l'immigr en ayant recours labstraction et

lopacit d'un discours juridico-administratif. Ces mots

rduisent l'immigr l'tat d'objet et facilitent l'applica-

tion, sans culpabilisation, de directives conues sur le

rejet de personnes qui on fait perdre toute ralit.

Par exemple, on lit ou entend qu'il faut rduire

l'accueil des demandeurs d'asile afin de ne pas crer

d'appel d'air et de mieux matriser les flux migra-

toires . Les dbouts de l'asile doivent tre loignsdu

territoire de faon viter l'embolisation des dispositif

d'accueil et fluidifier ces dispositifs . Les immigrs

ont en dfinitive vocation rentrer chez eux. Il ne

s'agit plus d'humains, mais de dossiers. Regardons de

plus prs ce vocabulaire.

Il ne faut pas crer d'appel d'air.

Dans les discours de peur tenus par les adver-

saires de l'immigration, qu'ils considrent comme un

flau, l' appel d'air devient un vent malfique, contre

lequel il faudrait se protger en fermant toutes les

portes, bien qu'on ne sache pas exactement en quoi

consiste ce mal mystrieux et dvastateur venu d'ail-

leurs.

En clair, pour lutter contre ce mal, il ne faut pas

crer de nouvelles places d'hbergement, qui pourraient

attirer de nouveaux arrivants et constituer ce tourbillon

qui les aspirerait immanquablement vers les places

libres. Bien sr, la ralit contredit tous les jours cette

image, puisque les demandeurs d'asile affluent bien qu'il

n'y ait plus de places, mais on n'a de cesse de nous la

resservir.

Appel d'air signifie donc invasion ; mais pour

ne pas prononcer ce mot, on voque un phnomne

naturel ravageur. Sauf que, dans ce cas, ce phnomne

n'a de ralit que pour celui qui le fantasme, et l'Autre,

rduit un coup de vent destructeur, perd sa ralit

d'humain en dtresse, qui fuit de faon dtermine un

vcu dramatique qu'il ne peut plus supporter dans son

pays d'origine et pour qui tout vaut mieux plutt que d'y

retourner. En clair, il s'agit d'un dni de ralit.

Contrle ou matrise des flux migratoires.

En France, linstrumentalisation de la question

des migrants est de mise et il faut absolument en

rduire les flux . Le sentiment d'invasion est diffus et

on s'en tient l, avec la peur au ventre. Aprs les cou-rants d'air, les vagues ou les mares. La ralit est pour-

tant plus complexe que cette image rductrice, car pour

tudier les variations de population, on doit comparer

solde naturel et solde migratoire,et non s'en tenir desimpressions. Le solde naturel reprsente la diffrence

entre le nombre de naissances et le nombre de dcs. Si

ce chiffre est connu, en revanche le solde migratoire, soit

la diffrence entre le nombre de personnes entres sur le

territoire et le nombre de personnes sorties au cours de

la mme anne, reste une nigme dans notre pays.

En effet, pour les entres, on ne connat que le

nombre de titres de sjour accords, ce qui exclut les

entres illgales ; on ne connat pas non plus le nombre

des sorties, qu'il s'agisse d'trangers qui rentrent chez

eux ou de Franais qui partent vivre l'tranger. (Nos

administrations oublient les donnes sur lmigration de

Franais : pensant qu'ils ne quittent jamais dfiniti-

vement leur pays et qu'ils reviennent aprs une priode

d'expatriation, elles ne les comptent pas. Or ces Franais

partant dfinitivement sont plus nombreux qu'il n'y pa-rat.) Ainsi, on ne dispose pas, sur le solde migratoire, de

chiffres fiables permettant de l'analyser srieusement, ce

qui favorise tout dbordement tendancieux martelant,

comme pour l'appel d'air, qu'il nous faut fermer nos fron-

tires. quoi et qui servent ces discours qui distillent la

peur ?

Le dispositif d'hbergement est embolis.

Encore une expression technocratique, emprun-

te la mdecine et signifiant que le systme d'hberge-ment est engorg, tout en sous-entendant que la cause

du manque de fluidit du dispositif serait un flux

excessif de migrants. Faon d'avouer que ces migrants

affluent bien qu'il n'y ait plus de places, ce qui dans les

Immigration et vocabulaire

UN JARGON TECHNOCRATIQUEDSHUMANISANT

Si nous voulons changer la ralit et il est urgent de la changer , nous devons nous aussi changer lesreprsentations, et pour cela changer les mots qui leur donnent corps. (Emmanuel Terray)


18/28

18

faits met mal le mythe de l'appel d'air. Crer de la

fluidit signifie par ailleurs expulser davantage.

Il faut prciser au passage qu'une embolisation

(qui n'est pas une embolie) est une technique mdicale

ayant pour but d'obstruer volontairement une artre par

injection d'un produit pour ne plus alimenter une tumeur

et la ncroser. L'arrive d'trangers demandeurs d'asile

serait-elle ainsi vue comme un cancer ?

En tout tat de cause, l'intention des services de

limiter l'accs l'hbergement en esprant ainsi dcoura-

ger les arrivants cre bel et bien un engorgement du dis-

positif, qui rsulte d'un acte volontaire aggravant ainsi la

situation au lieu d'y mettre fin. Cette fois-ci, non seule-

ment on rifie un problme humain, mais de plus on in-

verse les causes et les effets dans une intention culpabili-

sante.

Avoir vocation .... quitter le territoire

Avoir vocation ... apparat habituellement

dans des actes juridiques, pour exprimer positivement

que la personne dont il est question runit l'ensemble

des conditions pour faire valoir un droit dtermin. De

manire plus gnrale, il s'agit de mettre en avant un

point positif caractrisant quelque chose ou quelqu'un.

Cette sorte d'euphmisme, en vogue dans le

monde conomico-politique depuis l're sarko-

guainesque, vise dsormais au contraire faire valoir un

jugement ngatif doubl d'une tournure imprative. Un

tranger ayant vocation quitter le territoire est donc

simplement quelqu'un qui n'a rien faire en France et qui

doit tre expuls manu militari. Pourtant, aucun tre hu-

main n'a d'emble vocation faire ou non quoi que

ce soit d'autorit ; il n'est ni conu, ni qualifi, ni destin

... par ordonnance. Cette expression le rduit simple-

ment un statut d'objet dplacer.

Un jargon obscur pour quelle politique ?

Que signifie ce manque de courage politique aller l'encontre des ides reues, alors qu'il n'aura

chapp personne que la fermeture des frontires et le

rejet ne concernent aucunement la circulation des flux

financiers, lesquels doivent au contraire pouvoir circuler

sans frein ? En effet, on ne cherche pas du tout ma-

triser ces flux , convergeant vers des paradis fiscaux

qui constituent, eux, de vritables appels d'air en

faveur de l'activit spculative. Il n'y a pas de FRONTEX

pour les capitaux et ce n'est pas parce qu'il n'y a pas

d'tude approfondie sur la pntration des fonds ma-

fieux dans l'conomie globale qu'elle n'existe pas (1).

Dans quelle mystification est-on en train de s'enliser ?

Dconstruire les ides reues contenues dans

ces mots anesthsiants et ne plus alimenter les peurs

qu'elles engendrent, voil qui nous permettrait pour-

tant de percevoir combien ces tournures technocra-

tiques manipulent la ralit et rduisent des humains

au rang d'objets pour ne pas troubler les excutants

dans l'efficacit froide de leur action. Tournures qui

nourrissent une rhtorique idologique mensongre,

accepte de facto bien que chacun sache que l'isole-

ment et le repli ne sont pas des solutions humaine-ment viables sur cette plante et qu'ils empchent le

dveloppement d'un ncessaire vivre ensemble .

Selon Emmanuel Terray, anthropologue et mili-

tant, toute politique de restriction et de fermeture

aux flux migratoires entrane avec elle, invitablement,

son cortge darbitraire, de mesures illgales. En rali-

t, limmigration est un phnomne incontournable,

au cur mme de notre systme conomique et social.

Et, puisquon ne lendiguera pas avec des mesures ad-

ministratives et policires, nous navons pas le choix, il

faut aller vers le rtablissement de la libert de circula-

tion. Une libert organise au mieux des intrts de

chacun et de tous. La bascule entre le lgitime et larbi-

traire se situe dans la dcision politique mme demp-

cher ce qui, de fait, ne peut ltre.

Cela signifie qu' la place de mesures isoles sur

la fermeture des frontires, il faudrait construire

d'autres relations internationales visant amliorer les

conditions de travail et de vie dans un grand nombre

de pays. Que fait-on du ct de l'aide au dveloppe-

ment des pays d'origine de ces immigrs qui prfre-raient n'en pas douter vivre chez eux ? On apprend

par ailleurs que la facture - trs leve - de l'hberge-

ment d'urgence en htels est prleve par l'tat sur

des fonds initialement prvus justement cette aide


19/28

19

au dveloppement.

Or nous percevons chaque jour que limmi-

gration est une ncessit conomique pour la France.

Nous avons tous remarqu qui construit le tram

Besanon et nous savons bien que 90 % des auto-

routes ont t construites et sont entretenues par de la

main-duvre trangre. Bien d'autres arguments pour-

raient venir tayer des positions d'ouverture, mais ce

n'est pas l'esprit du temps et l'idologie semble plus

forte que l'analyse du rel, qui contredit limpact ngatif

des flux migratoires sur lconomie franaise.

Une tude du ministre des Affaires sociales,

portant sur le cot de limmigration pour lconomie

nationale, rvle pourtant que les immigrs, loin de

plomber le budget des prestations sociales, rapportent

chaque anne aux finances publiques la somme de

12,4 milliards deuros. Les professeurs Xavier Chojnicki

et Lionel Ragot, auteurs en 2012 d'une tude ce sujet,

se montrent mme favorables une politique migra-

toire plus ambitieuse , laquelle contribuerait une

rduction du fardeau fiscal du vieillissement dmogra-

phique. De plus, selon cette tude, les 5,3 millions de

rsidents trangers tablis en France (11 % de la popula-

tion) occupent dans leur immense majorit des emplois

dont les Franais ne veulent pas. (2)

La rhtorique xnophobe visant stigmatiser

les populations issues de la diversit ethnique de la

plante ne rsiste donc pas une analyse srieuse.

Limmigration, loin dtre un flau pour la socit fran-

aise, est au contraire une ncessit conomique vi-

tale.

Bien que le dynamisme de la France se soit tou-

jours construit sur les migrations, le dogme actuel se-

lon lequel limmigration constituerait un problme

conomique et scuritaire cherche nous contraindre

une fermeture d'esprit par de petits renoncements

critiques quotidiens, entre autres en nous faisant

adopter malgr nous le vocabulaire du fascisme ordi-

naire , construit sur le rejet de l'Autre. nous d'tre

vigilants. (3)

Thierry Lebeaupin

(1) Lire Le combat continue : rsister la mafia

et la corruption, de Roberto Saviano (l'auteur de

Gomorra), Robert Laffont, 2010.

(2) L'immigration, a cote cher la France.

Qu'en pensent les conomistes ? , de Xavier

Chojnicki et Lionel Ragot, Les Echos ditions, 2012

(3) Bien que cela n'ait rien voir avec l'immi-

gration, m'autorisera-t-on (puisqu'il est question de

manipulation du langage) mettre mon grain de sel

en demandant instamment aux colos de cesser de

singer les technocrates et les chasseurs ? Non, on ne

prlve pas des loups : on les tue, on les abat, on

les massacre, on les flingue, on les descend, on les li-

mine, on les liquide, etc. Ce qui est tout de suite moins

sympa, hein ?... [Grard Roy]

Europe Ecologie Les Verts de Franche omt(14, rue de la Rpublique, 25000 Besanon)

Directeur de publication : Grard Royomit de lecture : Michel Boutanquoi, Grard Mamet,

Grard Roy, Suzy Antoine

CPPAP: 0518 P 11003Maquette : Corinne Salvi Mise en page : Suzy Antoine


20/28

20

LE DBUT D'UN FRMISSEMENT

Un article de La Feuille Verte du mois de no-

vembre, qui critiquait les choix budgtaires de la Loi definance 2014, se terminait par ce questionnement :

O est donc passe la grande rforme fiscale annon-

ce et promise par Franois Hollande pendant sa cam-

pagne lectorale ? Sans qu'on puisse assurer qu'il y a

une relation de cause effet (nous n'avons pas la certi-

tude que Jean-Marc Ayrault lit La Feuille Verte...), le

premier ministre annonait le 19 novembre, dans le

journal Les chos , une remise plat, en toute trans-

parence, de notre systme fiscal .

Une fiscalit plus progres-sive et plus juste

Le premier ministre pr-

cise : L'objectif, c'est de parvenir

des rgles plus justes, plus effi-

caces et plus lisibles et prcise :

prlvements obligatoires cons-

tants . Rappelons ce que disait le

candidat Hollande : La contribu-

tion de chacun sera rendue plus

quitable par une grande rforme

permettant la fusion terme de

limpt sur le revenu et de la CSG

dans le cadre dun prlvement sim-

plifi sur le revenu (PSR). Une part de cet impt sera

affecte aux organismes de scurit sociale. Les revenus

du capital seront imposs comme ceux du travail. (1)

Actuellement, la CSG reprsente 90,3 milliards

d'euros, contre 74,9 pour l'impt sur le revenu, 185,6

pour la TVA, 63 pour l'impt sur les socits et 18,9

d'impts et taxes divers (2). L'impt sur le revenu est

progressif, c'est--dire que plus on s'lve dans les

tranches de revenus, plus le taux est lev. La CSG est

seulement proportionnelle : son taux ne varie pas avec

la hauteur des revenus. Fusionner l'impt sur le revenu

et la CSG permettrait de rendre cette dernire progres-

sive et de taxer davantage les revenus du capital.

On comprend aussi, la lumire des chiffres,

que l'augmentation de la TVA, qui va intervenir au 1er

janvier 2014 et qui tait combattue par la gauche du

temps de Sarkozy, est une solution de facilit, une sorte

de paresse fiscale , alors que c'est l'impt le plus

injuste, puisqu'il est pay de la mme faon par tous, y

compris par les plus pauvres.

Matignon contre Bercy

D'aprs Mediapart, l'annonce faite par

Jean-Marc Ayrault a t une sorte de coup de force

contre le ministre de l'conomie et des finances Pierre

Moscovici. C'est contre Mosco que la dpute PS

Karine Berger et ric Alauzet avaient d mener une

bataille d'amendements pour obtenir des amliora-

tions de la loi bancaire. Ce sont aussi Mosco et

Cahuzac qui se sont opposs une rforme d'ampleur

du systme fiscal.

On apprend maintenant que le ministre

de l'conomie avait tenu garder

deux trs importants responsables

de Bercy nomms par Sarkozy :

Ramon Fernandez la direction du

Trsor et Julien Dubertet au Budget,

pour rassurer les marchs finan-

ciers . Tous les deux, d'orientation

trs librale, avaient t les matres

d'uvre de la politique cono-

mique de Sarkozy. Mediapart

montre aussi la permabilit

entre les banques, les milieux d'af-

faires et l'administration de

Bercy. On comprend mieux pour-

quoi les changements ont t si

difficiles et de si faible ampleur en matire de lutte

contre les paradis fiscaux ou de rforme bancaire. On

dit mme que c'est Fernandez qui aurait inspir son

ministre sa fameuse sortie sur le ras-le-bol fiscal .

La gauche du PS et ELV saluent donc le

dpart annonc de ces responsables qui, visiblement,contribuaient bloquer toute rforme d'importance

en matire de politique bancaire ou de fiscalit, et

souhaitent maintenant que la remise plat fiscale

avance. Quant Fernandez et Dubertet, ils n'auront

aucun problme de reclassement...

Ne pas se rjouir trop vite

Certes, la dclaration du Premier mi-

nistre va dans le bon sens. Mais il reste encore des

points de dsaccord majeurs. Dans le mme temps, legouvernement maintient l'injuste hausse de la TVA au

premier janvier 2014 et annonce la poursuite de la

baisse des dpenses publiques hauteur de 15 mil-

liards par an. De fait, ce sont des mesures d'austrit

Rforme fiscale


21/28

qui sont dfavorables aux plus modestes et qui ne peu-

vent qu'aggraver encore la situation de l'emploi.

Il n'y a pas non plus de remise en question du

CISE, le Crdit d'Impt pour la Comptitivit et l'Emploi.

S'il profite uniquement aux grandes entreprises, s'il

n'est pas vers sous condition de crations effectives

d'emplois et, si possible, du respect de rgles environ-

nementales, le CISE sera totalement inefficace. Ce sera

seulement une niche fiscale de plus au moment o, au

contraire, on doit les supprimer.

Le dernier point concerne ce que Viviane

Forrester, l'auteure de L'horreur conomique, a appel,

peu de temps avant sa mort, la Crise, la Dette, et la

Crise de la Dette dans un opuscule intitul La pro-

messe du pire. La crise et la dette sont, certes, des rali-

ts. Mais ce sont surtout des prtextes qui ttanisent,

enserrent sans palabres, mettent en condition les na-

tions sidres, accoutument les peuples la soumis-

sion (3).

La dette, vraiment ?

Il est temps d'interroger la lgitimit de la dette,

sa validit, et de vrifier le bien-fond des sacrifices

qu'elle exige, son cortge de chmage, de prcarit, de

misre, d'augmentation des ingalits qu'elle entrane

partout dans le monde.

La dette, c'est le leurre utilis pour dtourner

l'attention de l'vasion fiscale et des dividendes extra-

vagants distribus aux actionnaires. La dette, c'est

l'instrument utilis, pour le plus grand profit du sys-

tme financier mondialis, pour parachever la d-

pouille des tats rgulateurs et redistributeurs, mise

en place aprs la crise de 1929 et la Deuxime Guerre

mondiale. Il n'y aura pas de solution viable sans uneremise en cause, au moins partielle, de la dette. La

campagne des Europennes en 2014 devrait tre l'oc-

casion de mettre enfin cette question sur la table,

comme le refus du Trait transatlantique de libre-

change et l'urgence d'une harmonisation fiscale, au

niveau de l'ensemble de l'Union europenne.

Grard Mamet

(1) Extrait du programme du candidat Fran-

ois Hollande, proposition 14.

(2) Montant des principales recettes fiscales

attendues en2013, lemonde.fr, 19/11/2013.

(3) Viviane Forrester, La Promesse du pire,

aot 2013, Seuil.

21

Vous reprendrez bien un peu de Charlie Hebdo...


22/28

loccasion des lections europennes de 2014,les cologistes europens organisent des primaires

lchelle de l'UE pour dsigner leurs deux chefs de file.

Du 10 novembre 2013 au 28 janvier 2014, tous

les habitants de lUnion europenne gs de 16 ans et

plus, dsireux de faire vivre en Europe les valeurs por-

tes par lcologie, sont invits par le Parti Vert euro-

pen choisir les deux ttes de liste de la campagne

verte (1).

Quatre candidats sont en lice, tous dputseuropens sortants : le Franais Jos Bov, lItalienne

Monica Frassoni et les Allemandes Rebecca Harms et

Ska Keller.

cette primaire, jai dcid de voter pour Jos

Bov et Ska Keller. Je ne prsenterai pas Jos, qui est

assez connu en France, mais aussi en Europe, et plus

particulirement en Europe du Sud. Ska est peu connue

chez nous. Je voudrais la prsenter et dire en quelques

mots ce quelle pourrait apporter la campagne colo-

giste des Europennes 2014.

Ska - ou plutt Fransiska - Keller a pass

son enfance en Allemagne de lEst, prs de la fron-

tire polonaise. Elle avait 8 ans la chute du Mur de

Berlin. Elle a tudi les sciences islamiques, la turcolo-

gie (2)et la judastique. Elle parle six langues. En 2001,

20 ans, elle adhre et prend des responsabilits chez

les Jeunes Verts allemands, puis chez les Grnen. De

2005 2007, elle est prsidente des Jeunes Verts euro-

pens. Et, en 2009, 27 ans, elle est lue dpute eu-

ropenne et sige au sein du Groupe des Verts /

Alliance libre europenne.

Elle sintresse tout particulirement aux ques-tions migratoires et au droit dasile, aux liberts civiles

(droits des femmes et des minorits, protection des

donnes), ainsi qu tout ce qui tourne autour du

commerce international (coopration, dveloppe-

ment, commerce quitable plutt que libre-change).

Au Parlement europen (3), aprs avoir t

membre de la commission du Dveloppement,

Ska Keller l'est maintenant de la Commission du com-

merce international et de la dlgation la commis-

sion parlementaire mixte UE-Turquie. Elle est aussi

membre supplante de la commission des Liberts

civiles, de la Justice et des Affaires intrieures, et de la

dlgation la commission parlementaire mixte UE-

Mexique. Elle tait auparavant membre supplante de

la dlgation l'Assemble parlementaire de l'Union

pour la Mditerrane. Elle a t rapporteure du rap-

port sur la cohrence des politiques europennes

pour le dveloppement et l'aide publique au dvelop-

pement plus (APD-plus).

Rcemment, elle est intervenue sur :

- l'tat d'avancement du programme de Doha pour le

dveloppement,

- la question des rfugis et des migrations

(Lampedusa, Syrie, surveillance aux frontires),

- la monte de lextrme droite en Europe,

- la zone de libre-change transatlantique (TAFTA),

- lappel pour la rduction de lutilisation du papier,

- et bien dautres sujets.

Primaires europennes

POURQUOI JE SOUTIENS SKA KELLERET JOS BOV

22


23/28

23

Ska Keller met en pratique ses convictions. Ain-

si, elle utilise le plus souvent possible le train dans ses

dplacements. Le trajet Bruxelles-Strasbourg dure cinq

heures, Bruxelles-Berlin sept heures ; mais il lui arrive

aussi de relier Bruxelles ou Berlin Barcelone, Copen-

hague ou Budapest : elle peut passer, certaines se-

maines, une vingtaine dheures dans le train. Elle nuti-

lise lavion que si les distances et les temps sont vrai-ment trop longs. quand lobligation pour tous les d-

puts europens de prendre le train ?

Ska Keller est intervenue au Conseil fdral

dELV le 15 septembre dernier. Elle a impressionn

trs positivement une grande majorit des prsents par

sa connaissance des dossiers, son aisance et sa simplici-

t. Jos et Ska, par leur complmentarit, sont capables

de mobiliser bien au-del des cologistes. Et puis, Ska

est sans doute un atout pour remobiliser et donner de

lespoir une jeunesse europenne de plus en plusdsabuse par lEurope (4).

En tout cas, votez aux primaires europennes,

faites voter vos amis, les sympathisants ! La russite de

cette primaire, cest bon pour lEurope et cest bon

pour les cologistes !

Bernard Lachambre

Cosecrtaire rgional

(1) Comment voter par internet (pas dautres

modalits de vote possible) ? Cest assez simple et bien

expliqu : - il faut disposer dune adresse mail et dun

n de mobile et se connecter sur https://

www.greenprimary.eu/party12-splashPage.html ; le

vote se fait en 4 tapes : dabord linscription (on rem-

plit un formulaire), ensuite la confirmation (rception

dun lien par mail et dun code par SMS), puis la con-nexion (grce aux informations reues ltape prc-

dente) et enfin le vote.

(2) Science qui s'occupe de l'tude de la langue

turque et de sa grammaire, dans un contexte histo-

rique et comparatif (daprs Wikipedia).

(3) voir http://www.europarl.europa.eu/meps/

fr/96734/FRANZISKA_KELLER_home.ht

(4) La profession de foi de Ska Keller (restitue

ici telle qu'on peut la lire sur le site d'ELV) :Jai grandi dans le Bloc de lEst, mais je me suis

sentie toujours europenne. Linternationalisme et la

lutte contre le racisme ont t mes principes quand

juvrais pour la solidarit transfrontalire chez moi,

la frontire polonaise.

Les Jeunes Verts et les partis Verts dEurope ont

toujours dfendu ces ides, qui minterpellent encore

aujourdhui. Pour un environnement tous, une Eu-

rope unie, pacifique et libre, capable de relever les

dfis sociaux, conomiques et internationaux, pourdfendre ce que nous avons en commun. Une Europe

solidaire entre les gnrations et les rgions ; pour

tous, contre laustrit. Avec votre appui, je ferai cam-

pagne partout en Europe en faveur du vote vert.
https://www.greenprimary.eu/party12-splashPage.htmlhttps://www.greenprimary.eu/party12-splashPage.htmlhttp://www.europarl.europa.eu/meps/fr/96734/FRANZISKA_KELLER_home.hthttp://www.europarl.europa.eu/meps/fr/96734/FRANZISKA_KELLER_home.hthttp://www.europarl.europa.eu/meps/fr/96734/FRANZISKA_KELLER_home.hthttp://www.europarl.europa.eu/meps/fr/96734/FRANZISKA_KELLER_home.hthttp://www.europarl.europa.eu/meps/fr/96734/FRANZISKA_KELLER_home.hthttps://www.greenprimary.eu/party12-splashPage.htmlhttps://www.greenprimary.eu/party12-splashPage.html


24/28

24

CHRE DOM

Montreuil

Chre Dom,

D'abord, je l'ai entendu sur France Inter, ce mardi 26 no-

vembre, ds potron-minet, le nez dans mon caf. Puis tu l'as con-

firm sur la mme radio, un peu avant 8 heures. Et toute la matine, j'ai vu dfiler des courriels qui

ne parlaient que de a. Ainsi donc, Dominique, tu jettes l'ponge : tu annonces que tu ne te repr-

senteras pas la prochaine lection municipale de Montreuil, ville dont tu es maire depuis cinq

ans.

Sur le coup, je dois l'avouer, cette nouvelle m'a laiss un peu sceptique. Te connaissant plu-

tt bien, je me suis dit que, avec ce que les mdias appellent ton sale caractre , tu n'tais pas du genre renoncer et que

les coups venir ne te faisaient pas plus peur que ceux dj reus satit. De toute faon, tu avais encore le temps de chan-

ger d'avis, et tes copains de Montreuil et d'ailleurs allaient s'employer t'en convaincre.

Mais au fur et mesure que les choses se prcisaient dans la matine, que je lisais tes dclarations et ce qu'en cri-

vaient les uns et les autres, j'ai bien d me rendre l'vidence : au printemps 2014, c'est quelqu'un d'autre que toi qui

s'assoira dans le fauteuil du maire.

La politique autrement

Ne nous voilons pas la face : ce renoncement, c'est bien une forme d'chec. Un chec pour toi - puisque tu ne pourras

pas poursuivre la tche laquelle tu te seras donne fond pendant toutes ces annes - et un chec pour l'cologie - puisque

s'achvera ainsi l'exprience unique en France de la gestion d'une grande ville par les cologistes.

J'aurais d le prciser tout de suite, pour que tu ne m'en veuilles pas en lisant les lignes qui prcdent : si chec il y a,

ce n'est pas celui d'une mandature (ton blog est suffisamment loquent, qui dresse la liste impressionnante des ralisations

de ta municipalit), et c'en est un dont il n'y a pas le moins du monde avoir honte. Je dirai mme plus : tu peux en tre fire,

car son unique cause est, comme tu l'expliques longuement, ta conception de la politique autrement .

Ah ! la politictrement ! Zeus sait si, force d'tre mise toutes les sauces et galvaude par les Verts, puis par

ELV, qui l'ont popularise mais en ont eu parfois une pratique assez fantaisiste, cette expression me sort par les yeux et les

oreilles ! Et pourtant, dans le cas prcis qui nous occupe, voil qu'elle reprend tout son sens, voil que peut-tre, si ta d-

marche, comme tu l'espres, provoque un lectrochoc, on va pouvoir de nouveau l'employer sans guillemets.

Une affaire de valeurs et de convictions

Il faut dire que, ces derniers jours, tu as mis - et avec quelle virulence ! les pieds dans le plat. Foin de la diplomatie et

des minauderies de gosses bien levs, mais hypocrites, qui sont trop souvent de mise en politique, voil que tu attaques

bille en tte, et que certains (l'un que tu nommes - le sinistre Brard -, les autres qu'on reconnat et qui se reconnaissent) en

prennent pour leur grade : je te laisse imaginer quelle jubilation est la mienne en te (r)coutant ou te lisant ! Refus des

coups bas et des poignards dans le dos, des clans et des cliques, des mensonges honts et des mesquineries gratuites, des

services rendus contre services rendre, des politesses mielleuses et des vacheries qui tuent, du stalinisme cul et du clien-

tlisme assum, des petites ambitions et des guguerres intestines, des rumeurs et des menaces, des violences et des in-

sultes, des trahisons et des calomnies, des fiefs et des mafias, des passe-droits et des anneaux baiser... Le tout appuy sur

des exemples trop prcis et trop parlants pour qu'on puisse les balayer d'un revers de main mprisant (ou d'un coup de

boule ?)...

Je ne vais pas citer toutes les raisons sur lesquelles s'appuie ton refus de rempiler. Qu'il suffise de les rsumer d'une

phrase : Pour tre rlue,dis-tu,je devrais me rsoudre des compromis, des alliances, des prises de position qui bous-

culent mes valeurs et mes convictions et me conduiraient ne plus me ressembler. Bon dieu (sans majuscule, bien sr), si a


25/28

25

fait plaisir, si a rconforte, de lire a (et le reste) l'heure o bat son plein la grande foire aux re-

noncements , la dmagogie, l'opportunisme, aux tripatouillages, aux haines recuites comme aux

copinages de circonstance ! Et cela droite (normal !) comme gauche (consternant !) Au fait, elle

est o, la gauche ? Brard est-il un mec de gauche ? Et Hammadi, et Bartolone, et tant d'autres de

nos si bons amis socialistes , dont les magouilles politicardes, les petites lchets et les grandes

ambitions personnelles, sans parler de la nullit crasse d'un bon nombre, curent mme les mieux

disposs et nourrissentcomme s'il en avait besoin ! - le poujadisme ambiant ?

Cons, salauds, schizos

Allez, ne nous cachons pas derrire un vocabulaire en cul de poule : avec ton retrait de la course montreuilloise, qui a

gagn (au moins provisoirement), sinon les cons et les salauds ? Les cons qui - pour ne citer que deux exemples - se rpandent

sur la toile sur le thme Il lui reste au moins le Snat (pauvre type qui ne sait pas que tu n'y es plus depuis deux ans !) ou

Bon dbarras : elle nous a privs de l'autoroute Grenoble-Gap . Les salauds (suivez mon regard) qui proclament qu' Mon-

treuil, les ouvriers de la voirie sont dans la souffrance depuis six ans .

Mais ces imbciles et ces malfaisants (version soft pour les mes sensibles), les Franais votent bien pour eux, non ? (Ils

s'apprtent mme faire encore bien pire, si l'on en croit les sondages.) Ce pays compltement schizophrne est contre les

cumulards, mais les lit et rlit joyeusement ; il clame sa dfiance envers les politiques, mais choisit 4 fois sur 5 ce qu'on fait

de pire dans ce domaine ; il leur reproche de n'avoir en vue que leur propre intrt, mais, de bonnets rouges en dindons et de

sacrifis en bonnets orange, il se recroqueville sur son moi-d'abord et sa convivialit facebookienne... Tu le dis toi-mme :

comment s'y retrouver dans une vie politique dans laquelle les lus qui refusent le cumul des mandats sont traits par les

citoyens avec autant de suspicion et de distance que ceux qui cumulent ; dans laquelle il ny a pas de valeur ajoute pour les

lus qui refusent la corruption, le clientlisme, le communautarisme et le clinage des intrts particuliers dans le sens du

poil ?

Pour un optimisme... tempr...

Ton geste n'est pas une dsertion : cela va sans dire. Tu espres qu'il aura dans l'opinion un cho suffisant pour au

moins faire rflchir et casser le cercle vicieux du Tous les mmes, tous pourris . Je te reconnais bien l : toujours optimiste,

toujours battante, malgr tout. Tu me permettras de faire preuve d'un peu plus de pessimisme...

En tout cas, pour ta sortie, bravo et merci : il est trop tt pour dire si elle sera l'origine d'une prise de conscience que

tu appelles de tes vux, mais elle aura au moins permis tes amis d'avoir la confirmation que le pouvoir (une ville comme

Montreuil, ce n'est quand mme pas rien) ne t'avait pas change et qu'ils avaient raison de te faire confiance. Et puis

(terminons sur une note moins morose) on peut toujours se dire que quand tu auras raccroch les gants, on te verra, ma foi,

un peu plus souvent !...

Affectueusement.

GG


26/28

28.10. - Attentat ougour ou pas, place Tianan-

men ? En tout cas, des gens qui brlent un 4x4 ne peu-

vent pas tre fondamentalement mauvais.

29.10. - Frijide Barjot vire de son logement

social, un duplex de 173 m2dans le 15e. Pas de bol :

juste deux jours avant la trve hivernale des expul-

sions !

30.10. - Les cadavres de 92 migrants retrouvs

dans le dsert nigrien. De toute faon, ils n'avaient

pas vocation s'intg... Ah ! zut, je l'ai dj faite, celle-

l !

31.10. - Des dputes voiles pour la pre-

mire fois au Parlement d'Ankara. C'est ce qu'on ap-

pelle l'islamisme modr.

01.11. - Il y a exactement 676 ans commenaitla Guerre de Cent Ans... Oui, je sais, on s'en fout, maisj'ai rien trouv d'autre.

02.11. - Manifestation des bonnets rouges Quimper. Question perso mon ami Domi : toujours fier d'tre breton ?

03.11. - La SNCF revoit son offre de restaura-tion dans les TGV. Dsormais, on pourra attendre l'arri-ve en gare pour aller vomir son sandwich.

04.11. - Toulouse, une candidate FN d'originealgrienne dnonce le racisme de son parti. Elle nes'tait rendu compte de rien avant, l'andouille !

05.11. - Borloo et Bayrou lancent leur Alternative . Le Grand Soir, enfin !

06.11. - Ouverture d'une enqute prliminairecontre les Balkany pour blanchiment de fraude fiscale.Ce genre de nouvelle, a met de bonne humeur pour lajourne !

07.11. - Le Bayrou candidat aux municipales

Pau. Il a dj perdu deux fois - manque de pau !

08.11. - Marion Marchal-Le Pen porte plainte

contre L'Express, qui a dvoil l'identit de son pre

biologique. C'est plutt ce dernier qui devrait se

plaindre : maintenant, on sait qu'il a pondu a.

09.11. - Deux cosmonautes russes sortent de la

station spatiale, 350 km d'altitude, avec la torche

olympique : ils voulaient lui faire prendre l'air !

10.11. - Sgolne Royal juge totalement ab-

surde l'cotaxe, citoyenne la rvolte des Bonnetsrouges et rconfortante la fronde en question. Allo

le service psychiatrique, c'est pour une urgence...

11.11. - Le prsident de la Rpublique hu par

des dizaines d'excits sur les Champs-lyses. Ces abru-

tis nous feraient presque aimer Hollande.

12.11. - En prsence d'un tas de nuclocrates,

Montebourg et Nicole Bricq lancent l'Association des

industriels franais exportateurs de nuclaire... Si Al

Qaida n'a rien de spcial faire aujourd'hui...

13.11. - Enlvement d'un prtre franais au Ca-

meroun. Voil qu'on nous fauche nos curs, mainte-

nant ! Dj qu'on n'en a plus beaucoup.

14.11. - Deux mois avec sursis requis contre Le

Pen pour son jeu de mots sur les Rom qui, comme les

oiseaux , voleraient naturellement . Vraiment pire

que ce que balance Manuel Valls ?

15.11. - Confirmation d'une srie de rformes en

Chine, dont l'assouplissement de la rgle de l'enfant

unique. Comme si y avait dj pas assez de gosses !

26

phmride

CHOTIDIENS


27/28

27

16.11. - L'otage franais au Nigeria s'enfuit pen-

dant que ses ravisseurs prient. L'efficacit de la prire

dmontre par l'absurde.

17.11. - Affluence de fidles dans les glises aux

Philippines. Faut dire que le Ciel a quand mme t su-

per sympa avec les Philippins.

18.11. - Le fils Tiberi se lance en dissident dans

la bataille des municipales dans le 5e arrondissement de

la capitale. Ce serait d'un triste, Paris, sans les Tiberi !

19.11. - Il parat que toute la France se sent

regonfle par la victoire des Bleus contre l'Ukraine.

Ben moi, c'est gonfl que je me sens.

20.11. - Plus belle la vie : Babeth ne supporte

plus la complicit de Sandrine et Patrick, qui nest pas

rentr de la nuit et essaie de se justifier. Elle demande

Jean-Franois despionner Patrick et Sandrine au com-

missariat...

21.11. - Manif des pvres craliers de la FDSEA

d'Ile-de-France. Hlas ! pas de tornade, pas de tsunami

en vue...

22.11. - Microsoft vend, ds le jour de son lance-

ment, plus d'un million d'exemplaires de sa dernire

console de jeux vido. Quand on n'aura plus de panem,

il nous restera toujours les circenses.

23.11. - Les jeunes de Forza Italia acclament

Berlusconi. Comment on dit jeunes cons , en ita-

lien ?

24.11. - Les Suisses refusent de limiter les hauts

salaires : ils ont peur que leurs riches se rfugient en

France.

25.11. - Charb dnonce le couplet d'un rappeurqui rclame un autodaf contre ces chiens de Charlie

Hebdo . Les intellos qui font la fine bouche devant

Charlie, qu'est-ce qu'ils pensent de cette btise au

front de taureau (1)?

26.11. - Mort de Lucien Neuwirth, le pre

de la pilule. C'est bien la premire fois qu'on peut re-

gretter un mec de droite !

27.11. - Crche Baby Loup : licenciement con-

firm de la salarie voile, qui affirme : Je ne lche-rai jamais , n'ayant rien perdre . Surtout pas ses

neurones : c'est dj fait.

28.11. - Recul du chmage. Pour une fois que

c'est pas le gouvernement qui recule !

29.11. Aujourd'hui aurait d dbuter un week

-end sans match de foot. a nous aurait fait des va-

c

FV décembre

Documents

Transcript of FV décembre