Freins au don en ligne chez lez jeunes actifs et leviers ......1. Collecter des fonds par Internet...
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Freins au don en ligne chez lez jeunes actifs et leviers pour la collecte de
fonds associative
Fayrouz Akrim*
Doctorante
Université de Bretagne Sud, Vannes
Laboratoire IREA EA 4251
Ronan Divard
Maître de conférences
Université de Bretagne Occidentale / Skol Veur Breizh Izel, IAE Brest
Laboratoire ICI EA 2652
Marine Le Gall Ely
Professeur des universités
Université de Bretagne Sud, Vannes
Laboratoire IREA EA 4251
*Université de Bretagne Sud - UFR DSEG – IMABS, 1 rue de la Loi, 56017 Vannes Cedex,
[email protected], 02 22 08 28 40.
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Freins au don en ligne chez lez jeunes actifs et leviers pour la collecte de
fonds associative
Résumé
Cette recherche vise à identifier les freins au don en ligne des jeunes actifs et à mesurer
l’acceptabilité de certains outils de collecte de fonds en ligne. Les résultats mettent en
évidence six freins au don en ligne : la modestie du revenu, le caractère peu impliquant de
l’acte, les craintes quant à la sécurité des transactions, l’aversion aux TIC, la fidélité aux
outils de collecte traditionnels et la préférence pour le bénévolat - perçu comme plus utile et
plus impliquant. Trois profils ressortent de l’analyse : les rétifs, les ignorants et les
convaincus. D’un point de vue managérial, différents leviers seraient susceptibles de favoriser
le don en ligne tels que la géolocalisation, l’appui sur des communautés virtuelles ou réseaux
sociaux ainsi que les sollicitations de faible montant.
Mots clés : don d’argent en ligne, jeunes actifs, outils de collecte de fonds.
Online donation barriers among young working people and levers for fundraising
Abstract
The research aims at identifying the barriers to donation online by young working people as
well as measuring the acceptability of some fundraising tools online. The results highlight six
barriers to donation online: a modest income, the small commitment associated with the act,
concerns about transaction safety, an aversion to ICTS, loyalty to conventional fundraising
tools and a preference for volunteer work, seen as more useful and involving. Three profiles
stood out from the analysis: the reluctant, the overlooked and the already committed. From a
managerial point of view, different incentives are likely to promote online donation such as
GPS location, relying on virtual communities as social networks and collecting small
amounts.
Key-words: online money donation, young working people, fundraising tools.
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Freins au don en ligne chez lez jeunes actifs et leviers pour la collecte de
fonds associative
« La simplicité d’utilisation des ordinateurs personnels et d'Internet marque sans doute le
début d’une nouvelle ère du don » (Belk, 2011).
Introduction
En 2004, le tsunami a constitué un déclencheur sans précédent de dons en ligne. En l’espace
de trois jours, le site web de Médecins Sans Frontières a enregistré 30000 dons. Près du tiers
du total des fonds collectés l'ont été via le site web de l’association. L’intérêt pour le don en
ligne est dès lors confirmé par plusieurs études, dont celle réalisée par Ipsos Média 2005 :
27% des internautes interrogés déclarent qu’ils utiliseraient Internet pour effectuer leurs
prochains dons et ce taux est de 45% pour les 18 et 35 ans. Le succès du don en ligne lors du
tsunami et les résultats de telles études laissaient donc présager des perspectives d’évolution
prometteuses pour un marché de la collecte de dons qui avait atteint sa maturité (Rieunier,
Boulbry et Chédotal, 2005).
Huit ans après, ces espérances ne se sont pas pleinement concrétisées et deux constats
amènent les associations caritatives françaises à réfléchir à la nécessité de rajeunir les cibles et
de mener une réflexion sur les outils de collecte de don en ligne. D’une part, la collecte de
dons en ligne, dont le montant augmentait régulièrement jusqu’en 2010, a reculé de 7% en
2011, et le nombre de dons en ligne a baissé de 17% entre 2010 et 2011 (Baromètre France
Générosités – CERPHI, 2012). D’autre part, si le don en ligne est de plus en plus adopté, il
l’est surtout par les donateurs « classiques », qui déclarent être sur-sollicités : on compte ainsi
31% de donateurs en ligne chez les plus de 65 ans (IFOP et l’agence Limite, 2011).
Solliciter les jeunes actifs pourrait être une solution à cette crise du don en ligne, compte tenu
de leur indépendance financière et de leur rapport au web.
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Si les chercheurs en marketing et comportement du consommateur sont nombreux à s’être
intéressés à l’étude des comportements de don, nous ne relevons que quatre recherches ayant
porté spécifiquement sur les motivations et les freins au don d’argent chez les jeunes
(Rieunier, Boulbry et Chédotal, 2005 ; Urbain, Gonzalez, Le Gall Ely, 2011; Shier et Handy,
2012 ; Malas et Chédotal, 2012) et peu de travaux qui se sont focalisés sur le don d’argent en
ligne (Le Duigou, 2009 ; Shier et Handy, 2012). À notre connaissance, aucun travail de
recherche n’a traité spécifiquement des comportements de don en ligne des jeunes actifs au
profit des associations caritatives. Cette recherche en propose une première exploration.
Compte tenu des espoirs déçus en matière de collecte de fonds en ligne, il nous est apparu
particulièrement pertinent de nous intéresser prioritairement aux freins à ce type de
comportement et aux techniques susceptibles de les lever.
Dans un premier temps, nous procéderons à une revue des travaux de recherche sur le don des
jeunes et le don en ligne. Nous présenterons ensuite la méthodologie de l’étude qualitative
exploratoire menée auprès de 17 jeunes actifs. Enfin, nous exposerons les résultats de cette
recherche et conclurons sur ses apports et limites ainsi que sur les voies de recherche qu’elle
ouvre.
1. Collecter des fonds par Internet auprès de jeunes : un état de l’art
Bien qu’exploratoire, notre recherche s’inscrit, comme nous l’avons souligné, dans une série
de travaux en comportement du consommateur portant sur le don, le don chez les jeunes et le
don en ligne.
1.1. Le don en comportement du consommateur
De nombreuses recherches ont étudié les comportements de don dans une perspective
anthropologique (Mauss, 1923-1924 ; Weiner, 1992 ; Godelier, 1996 ; Abélès, 2002),
5
sociologique (Lévi-Strauss, 1949 ; Bourdieu, 1997 ; Godbout et Caillé, 1992), philosophique
(Derrida, 1991 ; Levinas, 1991, 1995) ou encore économique (Cheal, 1988). Dans les
recherches en comportement du consommateur, deux courants de recherche coexistent. Un
premier courant de recherche s’attache à recenser les variables influençant les comportements
de don, classées en deux grandes catégories :
- les variables propres au donateur (âge, genre, niveau de revenu, niveau d’études,
composition du foyer, lieu d’habitation, religion, origine ethnique, efficacité perçue de
l’action engagée, personnalité, degré d’anxiété face à la mort) (voir les synthèses de Sargeant
et Woodliffe, 2007 et de Le Duigou et Le Gall-Ely, 2008),
- les variables externes (type de cause soutenue par l’association, image de la marque
associative, crédibilité, confiance, canal utilisé pour la collecte, nature de la requête)
(Gallopel-Morvan et al., 2008 ; Le Duigou et Le Gall Ely, 2008).
Un second courant, plus récent, s’est développé notamment au sein de la Consumer Culture
Theory (CCT) à la suite des travaux fondateurs de Belk (1979) et de Sherry (1983). Le don,
présenté comme un cycle continu d’échanges réciproques (Otnes et Beltramini, 1996 ;
Giesler, 2006), y est analysé en tant que système. Les travaux les plus récents analysent le
partage (Belk, 2009), le don d’objets (Bergadaà, 2006), l’aide aux proches (Marcoux, 2009)
ou le don caritatif (Bajde, 2006, 2009, 2011).
Ces travaux ont constitué une première base de réflexion pour mener notre étude. Nous nous
sommes intéressés dans un deuxième temps aux recherches menées sur le don chez les jeunes
actifs.
1.2. Le don des jeunes actifs
L’INSEE qualifie de « jeunes adultes » les individus âgés entre 15 et 30 ans et définit les
jeunes actifs comme des individus âgés entre 15 et 39 ans, en activité et demandeurs d’emploi
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en recherche active. Cette tranche d’âge correspond notamment à celle utilisée en
comportement de consommateur par Chabault (2007).
Aucune recherche en comportement du consommateur n’est spécifiquement dédiée au
comportement de don des jeunes actifs. L’influence de l’âge et de la génération a cependant
été explorée dans de rares recherches. Le résultat le plus consistant en est que, plus les
individus vieillissent, plus ils tendent à donner et plus ils se montrent généreux (Yavas,
Riecken et Parameswaran, 1981 ; Shelley et Polonsky, 2002 ; Chang, 2005 ; Bekkers, 2006 ;
CERPHI, 2010).
Les résultats d’une étude menée par Rieunier, Boulbry et Chédotal (2005) montrent que les
moins de 30 ans donnent moins que leurs aînés aux associations en termes d’argent, de
vêtements, d’objets et de temps. Ils sont en outre moins sollicités et moins réceptifs aux
mailings. Les auteurs se posent la question des raisons du manque de succès de la collecte de
don en ligne auprès des jeunes et proposent comme voie de recherche de mener une étude
qualitative.
Une recherche menée sur la génération Y (individus nés entre 1977 et 1995) a montré que
pour cette génération, le don ne revêt aucun caractère obligatoire d’un point de vue social. Il
s’agit d’un geste gratuit ou qui s’inscrit dans une logique de gratuité et renvoie à une
dimension individualiste (Urbain, Gonzalez, Le Gall Ely, 2011). Les auteurs suggèrent
également quelques leviers susceptibles d’amener les individus de cette génération à donner :
création de réseaux ou communautés de donateurs sur le web, organisation d’événements
festifs, implication du donateur en lui proposant de mettre ses compétences au service de
l’association pour en améliorer l’offre.
Enfin, une récente recherche a analysé la défense de la position sociale comme frein au don
d’argent des jeunes hommes (Malas et Chédotal, 2012). Les résultats montrent qu’une
collecte de fonds auprès de jeunes hommes devrait éviter l’anonymat du don, et qu’une
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communication mettant en valeur leurs statuts économique et social serait plus adaptée à cette
population (leur statut professionnel – actif ou non – n’a toutefois pas été étudié).
Si ces recherches apportent des éléments de compréhension du comportement de don chez les
jeunes, la question spécifique du don en ligne reste peu étudiée.
1.3. Le don en ligne
A notre connaissance, une seule recherche empirique a porté sur les variables susceptibles
d’influer sur le don en ligne. Il s’agit de l’étude de Shier et Handy (2012) réalisée sur les
déterminants de la propension à faire un don d’argent en ligne au profit des petites
associations via les plateformes de collecte de fonds. Les auteurs montrent que la probabilité
de faire un don en ligne est influencée par le genre, la perception de l'organisation caritative
par le donateur, ainsi que par l’entourage.
On note également avec intérêt qu’un modèle de comportement de don en ligne a été proposé
en 2009 par Le Duigou (voir figure 1).
Figure 1. Le modèle conceptuel de comportement de don en ligne
Ce modèle est basé sur les théories de l’acceptation de la technologie et sur les travaux en
marketing menés sur le développement du commerce électronique. Le type de don considéré
8
dans le modèle est le versement pécuniaire par un individu au profit des associations
caritatives.
Les variables modératrices du modèle sont de trois types :
- d’abord, des variables liées au donateur et des variables liées à l’environnement qui
ont été présentées et analysées dans la littérature académique consacrée au processus
de don (Le Duigou et Le Gall-Ely, 2008) ;
- ensuite, des variables technologiques liée aux aspects d’utilisabilité : l’utilité perçue
(nature de la cause soutenue, confiance dans la transaction…), la facilité d’utilisation
perçue (navigabilité du site web, lisibilité perçue…), la réactivité (gain de temps,
rapidité conférée par Internet…),
- et enfin, l’interactivité liée à la participation de l’internaute.
Le modèle proposé par Le Duigou s’inscrit dans une démarche exploratoire. Son principal
apport réside dans l’intégration des variables technologiques, mais il n’a pas été testé à ce
jour.
Ces travaux nous éclairent sur les spécificités du comportement de don en ligne ; néanmoins,
nous pâtissons d’un manque de travaux de recherche réalisés spécifiquement sur le
comportement de don d’argent en ligne chez les jeunes actifs.
2. Une approche qualitative exploratoire du don en ligne des jeunes actifs
2.1. La collecte et l’analyse de données
Nous avons choisi de mener une étude qualitative reposant sur des entretiens individuels
semi-directifs.
Les thèmes abordés dans le guide d’entretien sont: 1) l’utilisation d’Internet ; 2) le don et le
bénévolat au profit des associations caritatives ; 3) les sollicitations des associations
9
caritatives ; 4) le don en ligne ; 5) les motivations et freins au don en ligne ; 6) la dimension
hédoniste lors du don en ligne ; 7) les leviers et médias émergents de don en ligne ; et 8) les
perspectives d’évolution du don en ligne.
Les données ont fait l’objet d’une analyse de contenu thématique. L’arbre thématique a été
construit selon la démarche en continu. Ainsi, l’attribution de thème et la construction de
l’arbre thématique se sont faites simultanément. Les thèmes ont été identifiés et notés au fur et
à mesure de la lecture des entretiens, puis regroupés et fusionnés au besoin, et finalement
hiérarchisés sous la forme de thèmes centraux regroupant des thèmes associés,
complémentaires ou divergents (Paillé et Mucchielli, 2008).
2.2. L’échantillon
Les participants répondent tous aux critères d’éligibilité : ils sont jeunes (au sens de l’INSEE
« moins de 39 ans »), actifs, indépendants financièrement. Nous avons veillé à diversifier les
profils des participants en termes de genre (10 hommes et 7 femmes), d’âge (de 22 à 32 ans),
de statut de donateur (donateurs, non donateurs, e-donateurs et non e-donateurs), et de région
de résidence.
Pour déterminer la taille de l’échantillon, de convenance, nous avons opté pour le principe de
saturation des informations (obtenue au 13ème
entretien concernant les motivations et freins au
don en ligne, et au 17ème
entretien en termes de comportements de don en ligne).
3. Résultats et discussion
3.1. Comment est perçu le don en ligne ?
La perception du don en ligne est structurée autour de quatre thèmes : la sécurité, la rapidité,
la facilité d’utilisation et l’interactivité (voir tableau 1).
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Thèmes Sous thèmes Participants concernés Profil
Sécurité Sécurisé E10, E13 Donateur ponctuel
E11 Non donateur
E12, E17 Donateur en ligne
Pas ou peu sécurisé E2, E3 Donateur ponctuel
E7 Non donateur
Rapidité Rapide (perçu positivement) E5 Non donateur
E15 Donateur régulier
E12, E17 Donateur en ligne
Trop rapide (négativement
perçu)
E8 Donateur régulier
E10 Donateur ponctuel
Facilité d’utilisation Facile E11 Non donateur
E14 Donateur ponctuel
Simple E8 Donateur régulier
E16 Donateur ponctuel
E17 Donateur en ligne
Pratique E8 Donateur régulier
Interactivité Interactif E14 Donateur ponctuel
Tableau 1. Les perceptions du don en ligne par les jeunes actifs
La sécurité sur Internet a été abordée par beaucoup d’interviewés et les perceptions sont très
contrastées. Pour trois participants, le don en ligne n’est pas sécurisé (E2 : Et c’est difficile de
faire confiance avec tout ce qu’on entend sur les dons électroniques qui sont peu sécurisés).
Pour cinq autres, au contraire, le don en ligne est sécurisé (E 11 : c’est pas quelque chose qui
me freinerait, bon sachant qu’on est capable de, de faire des transferts d’argent de façon
totalement sécurisée sur Internet).
Si la sécurité relève des variables technologiques dans le modèle conceptuel de don en ligne
de Le Duigou (2009), elle semble relever ici davantage des variables liés à l’environnement :
réputation et notoriété de l’association (E16 : c’est vrai qu’on est plus rassuré quand c’est la
Croix Rouge, parce que c’est des choses qu’on connait).
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Concernant la rapidité, les points de vue divergent également. Deux personnes jugent que le
don en ligne est en fait « trop rapide » en ce sens qu’il ne demande pas d’implication de la
part du donateur (E10 : en trois clics on a donné, et c’est très éphémère en fait, ça se fait très
vite, alors que prendre plus de temps, faire un chèque, envoyer etc., on a plus un
sentiment…). Par contre, cette rapidité est explicitement appréciée par quatre interviewés (E5
C’est pratique, c’est rapide).
Ceux qui s’expriment sur la facilité d’utilisation et l’interactivité (cinq interviewés) ont un
point de vue positif (E14 : je pense que c’est plutôt bien qu’on puisse faire des dons par
Internet, c’est peut-être plus facile, c’est plus interactif).
Aussi, ces résultats viennent confirmer et enrichir les éléments identifiés dans la littérature et
dans les études statistiques déjà menées : les principaux avantages perçus du don en ligne sont
la rapidité et la facilité d’utilisation. Paradoxalement, ces avantages peuvent renforcer chez
certains « le sentiment d’un geste faussement impliquant, manquant de valeur », comme le
soulignait déjà le CERPHI dans son étude en 2006.
3.2. Quels sont les freins au don en ligne ?
Les freins au don en ligne sont, outre l’aspect peu impliquant (qui dénature l’acte de don), le
manque de sécurité de la transaction (E2 : Et c’est difficile de faire confiance avec tout ce
qu’on entend sur les dons électroniques qui sont peu sécurisés), l’aversion aux TIC, (E2 : Je
pense personnellement ne pas être prêt à faire ce genre de chose.
Après, c’est sûr, les choses évoluent, on sera « plus ou moins obligé
» de s’adapter aux nouvelles technologies), l’habitude d’effectuer les dons « hors
connexion », comme par courrier par exemple (E13 : Pour ma part, comme je suis anti-
Smartphone, (…) je suis habituée à voir ça par courrier, c’est plus une habitude), la modestie
du revenu (E7 : avant j’étais étudiante donc on n’a pas forcément beaucoup de revenu. C’est
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surtout ça qui m’empêchait de le faire), la préférence pour le bénévolat - perçu comme plus
utile et plus impliquant - (E2 : je suis moins dans une idée de don d’argent, je suis plus dans
une idée de temps).
Les deux premiers freins - l’aspect peu impliquant du don et la sécurité de la transaction - ont
été observés dans l’étude du CERPHI (2006).
Les freins liés au revenu et à la préférence pour le bénévolat ne sont pas spécifiques au don en
ligne. Toutefois, le revenu constitue un frein pour les interrogés, malgré leur statut d’actifs.
L’aversion aux TIC, contrairement à une idée largement répandue, peut concerner les jeunes.
Dans leur article, Ahmad et Daud (2011) soulignent que la technophobie peut exister chez les
adolescents, les étudiants, les individus ayant une activité professionnelle et chez les
personnes âgées.
3.3. Quels sont les comportements des donateurs en ligne ?
Les données collectées et notamment les freins identifiés nous ont permis de dresser le tableau
des profils des donateurs en ligne :
Les rétifs
Les non
donateurs
d’argent
Certains ne donnent jamais et
invoquent des raisons financières ;
d’autres déclarent préférer
d’autres formes de don (objets, par
exemple) parce qu’ils sont
convaincus que ces dons vont
réellement aux bénéficiaires, et
qu’ils ont plus de valeur que
l’argent.
E5. Actif depuis 8 ans.
E7. Active depuis 3 ans.
E10. Actif depuis 6 ans.
E11. Actif depuis 7 ans.
Les
«Anti High
Tech »
Certains individus ne donnent
jamais en ligne pour les raisons
mentionnés précédemment :
manque de sécurité, habitude
d’envoyer des dons par courrier
ou encore aversion aux TIC.
E2. Actif depuis 2 ans.
E4. Active depuis 6 ans
E13. Active depuis 1 an.
Les ignorants
Quelles soient donatrices ou non,
ces personnes déclarent adhérer au
principe du don en ligne mais ne
l’ont jamais fait car l’occasion ne
s’est jamais présentée ou parce
qu’elles n’en étaient pas
E1. Active depuis 1 an.
E3. Actif depuis 5 ans.
E6. Active depuis 10 ans.
E8. Actif depuis 7 ans.
E9. Actif depuis 5 ans.
E14. Actif depuis 4 ans
13
informées. E15. Actif depuis 7 mois.
E16. Active depuis 6 ans.
Les
convaincus
Les donateurs en
ligne réguliers
Ce type de donateurs effectuent
des dons réguliers mensuellement
ou annuellement et projettent de
continuer à le faire.
E12. Active depuis 4 ans.
Les donateurs en
lignes ponctuels
Ce type de donateur répond aux
sollicitations des associations et
effectue des dons occasionnels.
E17. Actif depuis 7 ans.
Tableau 2. Profils des donateurs en ligne
3.4. Comment solliciter en ligne les donateurs ?
Afin de mettre en évidence les leviers susceptibles de susciter le don en ligne, nous avons
demandé les opinions des interviewés à propos de plusieurs concepts et outils de collecte de
fonds en ligne :
• Les réseaux sociaux utilisés comme outils d’information par le partage de liens, de vidéos et
de sollicitations sous plusieurs formes.
• Le don par application pour Smartphone ou tablette pouvant donner des informations sur
l’association et proposant l’option de don en ligne.
• La géolocalisation permettant la localisation et la sollicitation d’un individu près d’un lieu
où l’association organise un événement (ou dispose d’un local).
• Les communautés en ligne en mettant à disposition du donateur un compte ou une page
personnelle, dédié à une cause ou une association donnée, avec la possibilité de donner de
l’argent en ligne, et/ou de payer sa participation à un événement par Internet.
• Le QR Code, cryptogramme apposé sur les affiches de sollicitation aux dons pour permettre
au mobinaute qui le flashe avec son Smartphone d’être redirigé vers le site de l’association.
• Le don par télévision connectée permettant de donner de l’argent via la télécommande.
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• L’arrondi à l’euro supérieur lors d’un achat sur Internet en invitant l’internaute à choisir une
cause ou une association à laquelle la différence sera versée.
• Les meubles « intelligents » dotés d’une connexion Internet et d’une interface web
permettant d’effectuer des dons d’argent en ligne (bureaux, miroirs…).
Dix participants sont favorables au partage de liens sur les réseaux sociaux et seraient prêts à
le faire. Pour eux, c’est un moyen efficace de faire circuler l’information (E6 : oui, pourquoi
pas oui, si ça, c’est quelque chose qui me parle, qui me touche, et que j’ai envie de montrer
aux autres). Ces résultats peuvent être rapprochés de ceux de l’étude réalisée par l’IFOP
(2011), qui soulignait que « parmi les 15 % des e-donateurs de moins de 35 ans, 37 %
recommandent des ONG à leurs contacts ». Sept interviewés ne partageraient pas de liens sur
leurs pages personnelles parce qu’ils pensent que cette action est « futile » ou que cela touche
leur vie privée. Les réseaux sociaux pourraient être un bon outil pour atteindre « les
ignorants », qui déclarent être prêts à donner si l’occasion se présente.
Six interviewés seraient prêts à faire un don via une application Smartphone parce qu’elle est
perçue comme un « moyen original » pour avoir des informations sur les actualités de
l’association. Dix interviewés ne sont par contre pas favorables au don via une application
parce qu’ils ne voient pas l’intérêt de le faire, qu’ils n’y sont pas habitués (E2 : Je n’ai pas
pris cette habitude, alors je ne vais pas commencer sur une application). Trois interviewés
trouvent même le principe incompatible avec l’acte de don, parce que l’application est perçue
comme quelque chose de « pas très sérieux » et « peu sécurisée ».
Douze participants sont pour l’utilisation de la géolocalisation, et sont prêts à autoriser une
association à les géolocaliser. Pour eux, ce principe est « original » (E16), « intéressant »
(E11), « utile » et ne pose aucun problème (E10 : Oui, alors j’autorise tellement de truc à me
géo localiser, que ça me pose pas trop de problème qu’une association qui me géo localise).
Les cinq autres n’utiliseraient pas la géolocalisation, pour deux d’entre eux, parce que c’est
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une technologie qui « touche à la vie privée ». Cet outil pourrait être utilisé par les
associations, notamment pour toucher les « rétifs non donateurs d’argent ».
Dix interviewés adhèrent au principe d’appartenir à une communauté en ligne, et se déclarent
disposés à payer leurs participations aux évènements sur Internet (E7 : je trouve ça
intéressant, je trouve ça bien, de ne pas être obligé de se déplacer). Ce levier avait déjà été
relevé par Urbain, Gonzalez, et Le Gall-Ely (2011) dans leur étude sur la génération Y. Sept
participants n’adhèrent pas au principe, soit parce qu’ils ne l’utilisent pas en général (E11. Je
pense que vous avez dû comprendre depuis le début que ce genre de communauté en ligne, de
réseau en ligne etc., c’est pas trop ma passion), soit parce qu’ils déclarent avoir une
préférence pour l’implication concrète – et non pas en ligne- (E6. je pense que je préfèrerais
plutôt me trouver du temps pour aller faire du bénévolat pour une association).
Le QR code suscite moins d’adhésion. Seules quatre personnes sur les dix-sept interrogées se
déclarent prêtes à flasher un QR code apposé sur une affiche publicitaire d’une association
caritative, principalement parce que l’approche laisse « le choix » aux personnes de se
renseigner sur l’association. Pour les treize autres, c’est « trop long» (E3) « sans intérêt »
(E14) ou encore « ordinaire » : (E16 : maintenant, c’est tellement banalisé que, forcément, ça
sort pas de l’ordinaire).
Dans les prochaines années, quatorze participants déclarent être prêts à faire un don via la
télévision connectée. Ils trouvent l’idée « intéressante » et certains arrivent à se projeter en
soulignant que ce serait une continuité de l’évolution technologique actuelle (E9 : Pourquoi
pas ? le truc, c’est que la télécommande dans 10 ans ça sera un clavier (…), mais demain on
aura tous notre petite box avec un clavier à la place de la télécommande). Un interviewé ne
serait pas pour l’utilisation de la télévision connectée pour faire des dons par peur de ne pas
savoir manipuler l’outil (E7). Deux participants ne se sont pas prononcés quant à leur
intention de don via la télévision connectée.
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Treize interviewés indiquent qu’ils sont prêts à donner en ligne sur des sites marchands par le
concept d’arrondi à l’euro supérieur parce que le montant est jugé « accessible » (E15 : je
trouve l’idée très intéressante. Dans le sens où, quand on achète un produit, on n’est pas à
quelques centimes près), et que l’approche est « intéressante » (E5 : c’est une idée en or).
Pour quatre participants, le don et l’achat sur Internet sont deux démarches « incompatibles »
(E12 : quand je veux donner de l’argent, c’est une autre démarche.). Le principe d’arrondi à
l’euro supérieur semble lever les freins liés au revenu et au montant du don, jugé « élevé » et
« fixé » par certaines associations.
Seules cinq personnes seront prêtes à utiliser des meubles et des électroménagers intelligents
pour le don en ligne. Pour la majorité, l’idée est « envahissante » (E1 : j’aurais du mal à
accepter que l’on me demande ça, c’est envahissant).
Nous pouvons récapituler les avantages et inconvénients de ces concepts et outils de collecte
de fonds en ligne énoncés par les participants (voir tableau 4):
Concept Avantages
perçus
Profils Inconvénients
perçus
Profils
Partage de liens
sur les réseaux
sociaux
Bon moyen
d’information.
Action simple,
rapide et
engageante.
E2. Donateur ponctuel
E7. Non donateur
E12. Donatrice
régulière
E16. Donatrice
ponctuelle
Action futile.
La sollicitation
peu être noyée
dans la masse
d’information .
Touche à la vie
privée.
E9. Donateur ponctuel
E10. Donateur ponctuel
E13. Donatrice régulière
E14. Donatrice
ponctuelle
Don par
application
Smartphone
Moyen original.
Permet d’avoir
des informations
sur l’association.
Rapide et ludique.
E9. Donateur ponctuel
E15. Donateur régulier
Incompatible
avec le don.
Peu sécurisée.
E2. Donateur ponctuel
E7. Non donatrice
E13. Donatrice régulière
Géolocalisation
par les
associations
Principe original.
Permet le contact
humain.
Bon moyen
d’information.
E1. Donatrice régulière
E3. Donateur ponctuel
E5. Non Donateur
E7. Non donateur
E10. Donateur ponctuel
E16. Donatrice
ponctuelle
Touche à la vie
privée.
E2. Donateur ponctuel
E17. Donateur en ligne
Appartenance à
une communauté
en ligne
Permet
d’entretenir des
liens.
Limite les
déplacements
Permet plus
d’implication.
E2. Donateur ponctuel
E7. Non donatrice
E9. Donateur ponctuel
E16. Donatrice
ponctuelle
E17. Donateur en ligne
Liens
immatériels
(préférence pour
une implication
physique).
E6. Donatrice régulière
17
Tableau 4. Avantages et inconvénients perçus des outils d'e-solidarité
Conclusion, limites et voies de recherche
Cette étude contribue à apporter des éléments de réponses aux questions concernant le
comportement de don en ligne chez les jeunes. Elle a pour objectifs de mieux comprendre la
perception du don en ligne chez les jeunes, d’identifier les freins relatifs à ce type de don, et
de mesurer l’acceptabilité de certaines méthodes de collecte de fonds en ligne.
Cette étude nous a permis de vérifier certains apports mis en avant dans la littérature et dans
les études statistiques menées sur le don en ligne, et de mettre de nouveaux éléments en
lumière.
Cette recherche a ainsi permis de mettre en évidence six freins au don en ligne : si deux freins
s’appliquent au don en général (le manque de ressources financières et la préférence affichée
pour le don de temps, i.e. le bénévolat), quatre freins sont spécifiques au don en ligne par
rapport au don classique : un caractère moins impliquant que le don hors ligne et qui dénature
Utilisation du QR
Code
Laisse le choix
aux donateurs
potentiels
Permet d’avoir
des informations
sur les
associations.
E2. Donateur ponctuel
E11. Non donateur
E12. Donatrice
régulière
Opération
longue ou
compliquée.
Pas accessible à
tout le monde.
Outil banalisé.
E3. Donateur ponctuel
E7. Non donatrice
E9. Donateur ponctuel
E15. Donateur régulier
E16. Donatrice
ponctuelle
Don via la
télévision
connectée
Idée originale
Peut encourager
l’acte de don.
Ludique et
simple.
E1. Donatrice régulière
E6. Donatrice régulière
E8. Donateur régulier
E10. Donateur ponctuel
E16. Donatrice
ponctuelle
Méfiance par
rapport à
l’aspect
médiatisé.
E17. Donateur en ligne
Don par le
concept d’arrondi
à l’euro supérieur
sur un site
marchand
Principe original.
Montant
accessible.
Acte qui joint
l’utile à
l’agréable.
E7. Non donateur
E9. Donateur ponctuel
E14. Donateur ponctuel
E15. Donateur régulier
Principe
incompatible
avec l’acte
d’achat.
Geste peu
impliquant
E10. Donateur ponctuel
E12. Donatrice régulière
Don via meubles
et
électroménagers
« intelligents »
Principe original.
E8. Donateur régulier Principe
envahissant.
Incompatible
avec l’acte de
don.
E1. Donatrice régulière
E2. Donateur ponctuel
E3. Donateur ponctuel
E6. Donatrice régulière
E17. Donateur en ligne
18
l’acte, les doutes quant à la sécurité de la transaction, l’aversion aux TIC et l’habitude
d’effectuer les dons par des voies classiques.
A l’issue de cette étude, nous avons dressé les profils des donateurs en ligne. Trois profils ont
été identifiés : les rétifs (non donateurs d’argent et « anti high tech »), les ignorants (donateurs
en ligne potentiels) et les convaincus (réguliers et ponctuels).
D’un point de vue managérial, il est intéressant de mettre en évidence les leviers susceptibles
de transformer les non donateurs en ligne en donateurs convaincus, ceci en levant les freins au
don en ligne. Pour une interface web dédiée à la collecte de fonds, les principaux leviers qui
ressortent des résultats de notre recherche seraient la communauté en ligne, les petits
montants, les dons associés à la consommation, une démarche de don simplifiée et rapide.
Nous concluons qu’il serait préférable d’utiliser les réseaux sociaux pour relayer
l’information et qu’il pourrait être pertinent d’introduire le bénévolat sur l’interface. Le don
par application Smartphone peut s’avérer difficile à généraliser. Le concept d’arrondi à l’euro
supérieur semble lever les freins liés au montant du don.
Ce travail présente un certain nombre de limites. Tout d’abord, les résultats s’appuient sur des
informations déclaratives. Par ailleurs, malgré notre souci d’équilibrer l’échantillon, nous
n’avons pu consulter que deux e-donateurs. Enfin, l’étude a été réalisée sur les jeunes actifs,
une population hétérogène en termes d’âge et de revenu. Il serait intéressant de mener une
étude quantitative pour repérer dans quelle mesure leurs comportements et leurs perceptions
diffèrent selon ces deux variables (l’âge et le revenu).
Cette étude ne constitue qu’un premier jalon de recherche sur un sujet nouveau et complexe.
Il serait pertinent d’approfondir la revue de littérature en se référant aux pratiques
marchandes, aux recherches réalisées sur le comportement des consommateurs sur Internet et
celles sur le don de sang des jeunes. Notre étude ouvre la voie à de nouvelles recherches pour
une meilleure compréhension du comportement de don en ligne chez les jeunes. Des
19
recherches pourraient aussi porter sur la hiérarchisation des variables modératrices, sur les
représentations du don en ligne chez les jeunes, afin de comprendre dans quelle mesure leurs
comportements et leurs perceptions diffèrent selon leur profil sociodémographique, ou sur
l’expérimentation des nouveaux moyens de sollicitation et de collecte de fonds présentés en
étudiant leur acceptabilité ou leur efficacité.
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