FRALIB , trois ans de combat - La Manufacture...

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14 mars : les responsables syndicaux annoncent avoir la preuve que l’Etat a donné l’ordre à la préfecture et à la Directe (ex direction du travail) de ne rien publier qui puisse compromettre le 3ème PSE. Les études précédentes des 2 premiers PSE par la Directe avait pesé dans leur rejets par les tribunaux. La CGT dénonce un scandale d’Etat. 2010 28 sept : la direction annonce la fermeture de Fralib. La production, consommée aux 3/4 en France, serait transférée à 70% à Bruxelles et 30% en Pologne. 22 oct : les salariés refusent de signer «l’accord de méthode» sur le plan de casse de l’entreprise de la direction, celui-ci contient une clause interdisant aux syndicats d’engager une action en justice contre Unilever. 23 nov : en congrès de la fédération nationale CGT de l’agroalimentaire et de la forêt, les salariés lancent le BOYCOTT des produits Lipton. 13 déc : le rapport d’expertise demandé par le Comité d’Entreprise affirme : la fermeture de Fralib est «une mauvaise réponse à un faux problème».La cause du problème, c’est l’absence d’investissement, de modernisation du site et le transfert progressif de volumes de production importants sur d’autres sites. 2011 3 jan : les salariés annoncent leur volonté de développer un Projet Alternatif de maintien de la production à Gémenos, basé sur la récupération de la marque Eléphant, l’utilisation d’un mode d’aromatisation traditionnel et naturel et l’approvisionnement en plantes aromatiques auprès de producteurs locaux. 10 jan : les salariés engagent une action en justice pour contester la validité du Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) de la direction. 20 jan : Paul Polman, PDG d’Unilever monde, déclare : «2010 a été notre meilleure année de croissance depuis 25 ans». «Lorsque la récession est survenue en 2009, nous avons été la première entreprise à prendre des mesures de court terme, ..., en repensant les salaires et en renégociant les contrats». Résultat : + 4,1% de croissance des ventes et +20% de marge d’exploitation. les bénéfices sont en hausse de 26% à 4,6 milliards d’. 27 jan : La direction propose 69 reclassements dans le groupe, 22 en France, 30 à Bruxelles et 17 en Pologne pour un salaire de 6000 par an !!! 4 fév : le juge des référés du Tribunal de Grande Instance de Marseille prononce la nullité du PSE et interdit les licenciements pendant 6 mois. 17 avr : la direction présente son 2 ème PSE. 4 mai : le CE conteste «la régularité et la validité du 2 ème PSE» et saisit à nouveau le juge. La Région débloque 27 000 pour accompagner et financer l’expertise visant à mettre sur pied le projet alternatif des Fralib. 21 juil : le tribunal déboute le CE et valide le PSE malgré des mesures de reclassement jugées «très peu satisfaisantes» mais «pas manifestement insuffisantes». L’usine devrait fermer à la fin août. Le CE fait appel. 26 juil : le cabinet d’expertise du CE démontre la viabilité du site. Il prouve qu’Unilever a conduit l’usine Fralib à sa perte en faisant de mauvais choix stratégiques dès le début des années 2000. En réalité, l’entreprise est rentable, peut produire 2900 tonnes de sachets par an (avec un point d’équilibre aux alentours de 1000 tonnes par an) et dégager une marge très profitable de 86,4 millions d’par an. 21 aout : François Hollande est à Fralib. Il déclare : «Si on ne croit pas qu’une telle démarche a une chance d’aboutir, arrêtons la politique31 aout : les lettres de licenciement arrivent chez les salariés. 2 sept : en Assemblée Générale, les salariés décident d’occuper l’usine. 23 sept : 6 salariés sont poursuivis par la direction pour «entrave à la liberté du travail ...». Ils sont traités de barbares et de talibans par l’avocat d’Unilever. 30 sept : Arnaud Montebourg visite Fralib et déclare qu’avec lui le thé Lipton importé sera taxé à 200% aux frontières. «Je vais mettre à l’étude politique et judiciaire la possibilité de les exproprier de la marque Eléphant». 19 oct : la direction propose 97 postes au reclassement, 51 en France et le reste en Pologne, à 6804 par an (Polonais parlé et écrit exigé). 7 nov : 8H00 du matin, le directeur se présente à l’entrée avec une trentaine de vigiles. Il prétend prendre le contrôle de l’entrée du site. Une bagarre éclate, 5 salariés sont blessés, 2 emmenés à l’hôpital. 17 nov : la Cour d’appel d’Aix en Provence annule le 2 ème PSE et considère «nul et de nul effet tout licenciement de salariés de FRALIB». Les juges qualifient de «pas sérieuses» les propositions de reclassement à Katowice. «Il est évident qu’aucun salarié du site de Gémenos ne peut accepter de telles conditions et que présenter de tels postes revient à ne rien proposer» conclut la Cour. 28 nov : Bruno Witvoet, big boss d’Unilever France se voit remettre le prix FIR- Vigeo (fondé par Nicole Notat, ex dirigeante de la CFDT) pour avoir : « le mieux intégré la responsabilité sociale de l’entreprise dans sa gouvernance». 2012 12 jan : Unilever communique son 3ème PSE. Entre indemnités légales et primes additionnelles, la direction met sur la table plus de 100 000 par salarié. 30 jan : les salariés déposent en Préfecture leur Projet Alternatif, basé sur la récupération de la marque éléphant, la sous-traitance avec UNILEVER pendant quelques années et des rapports équitables avec les producteurs locaux et étrangers. Les autorités préfectorales sont obligées de reconnaitre le sérieux du projet. 15 fév : Unilever achète 6 nouvelles machines pour installer à Katowice et 6 autres à Bruxelles. Eux qui prétextaient la sur- production pour fermer Fralib... 24 fév : meeting de solidarité avec les FRALIB à la bourse du travail à Paris. 5 candidats de gauche à la présidentielle sont présents ou représentés. Hollande s’engage, si il est élu, à ce que le site FRALIB vive. 21 mars : le CE conteste la validité du 3ème PSE devant les tribunaux. 20 avr : le tribunal déboute les salariés et valide le 3ème PSE. 22 avr : les responsables CGT déclarent que même si Hollande est élu, il faudra continuer la lutte. 11 mai : la direction annonce le démantèlement des machines. Les salariés réinvestissent l’usine. 15 mai : le directeur et 15 nervis armés de cannes de combat font irruption dans l’usine. Ils décampent quand un reporter de France 2 commence à les filmer. 24 mai : la Métropole Marseillaise préempte le terrain de l’usine pour empêcher son achat par des industriels. 18 juil : Unilever déclare donner les machines pour 1 symbolique à la Communauté Urbaine de Marseille, ainsi que 5 millions en primes aux 78 salariés qui veulent s’engager dans le projet alternatif. Par contre il refuse de donner la marque Eléphant et de prendre la futur Scop comme sous- traitant pendant 3 ans. Les salariés répondent que le compte n’y est pas face aux 9,2 milliards de bénéfice d’Unilever en 2010 et 2011. 29 juin : Montebourg rencontre les salariés et annonce la sanctuarisation des machines, terrain et bâtiments dans le sens d’une réappropriation publique des moyens de production. 2 aout : Marseille Provence Métropole rachète le site de l’entreprise pour 5,3 millions d’. 20 aout : le PDG d’Unilever menace la France de «risques sur les investissements dans ce pays». 14 nov : en Assemblée Générale, les salariés adoptent les statuts de leur Scop. 22 nov : Michel Sapin, Ministre du Travail, confirme par écrit qu’il y a bien eu une lettre de la Directe, bloquée par Xavier Bertrand, et que son contenu était défavorable au 3ème PSE. 20 déc : les Fralib présentent leur projet de Scop à l’Assemblée Nationale, avec l’appui d’André Chassaigne et des députés du Front de Gauche. 30 sept : en comité de groupe, les salariés contre-attaquent en posant la question de la légalité des mécanismes de formation des prix chez Unilever et la conformité des montages financiers au regard du droit fiscal français. Depuis 2007, Unilever a créé une holding en Suisse où l’impôt sur les bénéfices des sociétés n’est que de 5%, contre 33% en France. C’est cette holding qui est propriétaire de toutes les matières premières et récupère les produits finis. Les entreprises de production ne sont plus que des sites de «coût du travail» et les bénéfices sont artificiellement localisés en Suisse. Ce montage a permis à Unilever de priver l’état Français de 300 millions d’en 5 ans. FRALIB , trois ans de combat

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14 mars : les responsables syndicaux annoncent avoir la preuve que l’Etat a donné l’ordre à la préfecture et à la Directe (ex direction du travail) de ne rien publier qui puisse compromettre le 3ème PSE. Les études précédentes des 2 premiers PSE par la Directe avait pesé dans leur rejets par les tribunaux. La CGT dénonce un scandale d’Etat.

2010

28 sept : la direction annonce la fermeture de Fralib. La production, consommée aux 3/4 en France, serait transférée à 70% à Bruxelles et 30% en Pologne.

22 oct : les salariés refusent de signer «l’accord de méthode» sur le plan de casse de l’entreprise de la direction, celui-ci contient une clause interdisant aux syndicats d’engager une action en justice contre Unilever.

23 nov : en congrès de la fédération nationale CGT de l’agroalimentaire et de la forêt, les salariés lancent le BOYCOTT des produits Lipton.

13 déc : le rapport d’expertise demandé par le Comité d’Entreprise affirme : la fermeture de Fralib est «une mauvaise réponse à un faux problème».La cause du problème, c’est l’absence d’investissement, de modernisation du site et le transfert progressif de volumes de production importants sur d’autres sites.

2011

3 jan : les salariés annoncent leur volonté de développer un Projet Alternatif de maintien de la production à Gémenos, basé sur la récupération de la marque Eléphant, l’utilisation d’un mode d’aromatisation traditionnel et naturel et l’approvisionnement en plantes aromatiques auprès de producteurs locaux.

10 jan : les salariés engagent une action en justice pour contester la validité du Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) de la direction.

20 jan : Paul Polman, PDG d’Unilever monde, déclare :«2010 a été notre meilleure année de croissance depuis 25 ans». «Lorsque la récession est survenue en 2009, nous avons été la première entreprise à prendre des mesures de cour t terme, ..., en repensant les salaires et en renégociant les contrats». Résultat :★ + 4,1% de croissance des ventes et +20% de marge d’exploitation.★ les bénéfices sont en hausse de 26% à 4,6 milliards d’€.

27 jan : La direction propose

69 reclassements dans le groupe, 22 en France, 30 à Bruxelles et 17 en Pologne pour un salaire de 6000 € par an !!!

4 fév : le juge des référés du Tribunal de Grande Instance de Marseille prononce la nullité du PSE et interdit les licenciements pendant 6 mois. 17 avr : la direction présente

son 2ème PSE.4 mai : le CE conteste «la régularité et la validité du 2ème PSE» et saisit à nouveau le juge.La Région débloque 27 000 € pour accompagner et financer l’expertise visant à mettre sur pied le projet alternatif des Fralib.

21 juil : le tribunal déboute le CE et valide le PSE malgré des mesures de reclassement jugées «très peu satisfaisantes» mais «pas manifestement insuffisantes». L’usine devrait fermer à la fin août. Le CE fait appel.26 juil : le cabinet d’expertise du CE

démontre la viabilité du site. Il prouve qu’Unilever a conduit l’usine Fralib à sa perte en faisant de mauvais choix stratégiques dès le début des années 2000. En réalité, l’entreprise est rentable, peut produire 2900 tonnes de sachets par an (avec un point d’équilibre aux alentours de 1000 tonnes par an) et dégager une marge très profitable de 86,4 millions d’€ par an.

21 aout : François Hollande est à Fralib. Il déclare : «Si on ne croit pas qu’une telle démarche a une chance d’aboutir, arrêtons la politique.»

31 aout : les lettres de licenciement arrivent chez les salariés.

2 sept : en Assemblée Générale, les salariés décident d’occuper l’usine.

23 sept : 6 salariés sont poursuivis par la direction pour «entrave à la liberté du travail ...». Ils sont traités de barbares et de talibans par l’avocat d’Unilever.

30 sept : Arnaud Montebourg visite Fralib et déclare qu’avec lui le thé Lipton importé sera taxé à 200% aux frontières. «Je vais mettre à l’étude politique et judiciaire la possibilité de les exproprier de la marque Eléphant».

19 oct : la direction propose 97 postes au reclassement, 51 en France et le reste en Pologne, à 6804 € par an (Polonais parlé et écrit exigé).7 nov : 8H00 du matin, le

directeur se présente à l’entrée avec une trentaine de vigiles. Il prétend prendre le contrôle de l’entrée du site. Une bagarre éclate, 5 salariés sont blessés, 2 emmenés à l’hôpital.

17 nov : la Cour d’appel d’Aix en Provence annule le 2ème PSE et considère «nul et de nul effet tout licenciement de salariés de FRALIB». Les juges qualifient de «pas sérieuses» les propositions de reclassement à Katowice. «Il est évident qu’aucun salarié du site de Gémenos ne peut accepter de telles conditions et que présenter de tels postes revient à ne rien proposer» conclut la Cour.

28 nov : Bruno Witvoet, big boss d’Unilever France se voit remettre le prix FIR-Vigeo (fondé par Nicole Notat, ex dirigeante de la CFDT) pour avoir : « le mieux intégré la responsabilité sociale de l’entreprise dans sa gouvernance».

2012

12 jan : Unilever communique son 3ème PSE. Entre indemnités légales et primes additionnelles, la direction met sur la table plus de 100 000 € par salarié.

30 jan : les salariés déposent en Préfecture leur Projet Alternatif, basé sur la récupération de la marque éléphant, la sous-traitance avec UNILEVER pendant quelques années et des rapports équitables avec les producteurs locaux et étrangers. Les autorités préfectorales sont obligées de reconnaitre le sérieux du projet.

15 fév : Unilever achète 6 nouvelles machines pour installer à Katowice et 6 autres à Bruxelles. Eux qui prétextaient la sur-production pour fermer Fralib... 24 fév : meeting de solidarité

avec les FRALIB à la bourse du travail à Paris. 5 candidats de gauche à la présidentielle sont présents ou représentés. Hollande s’engage, si il est élu, à ce que le site FRALIB vive.

21 mars : le CE conteste la validité du 3ème PSE devant les tribunaux.

20 avr : le tribunal déboute les salariés et valide le 3ème PSE.

22 avr : les responsables CGT déclarent que même si Hollande est élu, il faudra continuer la lutte.11 mai : la direction

annonce le démantèlement des machines. Les salariés réinvestissent l’usine.

15 mai : le directeur et 15 nervis armés de cannes de combat font irruption dans l’usine. Ils décampent quand un reporter de France 2 commence à les filmer.

24 mai : la Métropole Marseillaise préempte le terrain de l’usine pour empêcher son achat par des industriels.

18 juil : Unilever déclare donner les machines pour 1 € symbolique à la Communauté Urbaine de Marseille, ainsi que 5 millions en primes aux 78 salariés qui veulent s’engager dans le projet alternatif. Par contre il refuse de donner la marque Eléphant et de prendre la futur Scop comme sous-traitant pendant 3 ans. Les salariés répondent que le compte n’y est pas face aux 9,2 milliards de bénéfice d’Unilever en 2010 et 2011.

29 juin : Montebourg rencontre les salariés et annonce la sanctuarisation des machines, terrain et bâtiments dans le sens d’une réappropriation publique des moyens de production.

2 aout : Marseille Provence Métropole rachète le site de l’entreprise pour 5,3 millions d’€.

20 aout : le PDG d’Unilever menace la France de «risques sur les investissements dans ce pays».

14 nov : en Assemblée Générale, les salariés adoptent les statuts de leur Scop.

22 nov : Michel Sapin, Ministre du Travail, confirme par écrit qu’il y a bien eu une lettre de la Directe, bloquée par Xavier Bertrand, et que son contenu était défavorable au 3ème PSE.

20 déc : les Fralib présentent leur projet de Scop à l’Assemblée Nationale, avec l’appui d’André Chassaigne et des députés du Front de Gauche.

30 sept : en comité de groupe, les salariés contre-attaquent en posant la question de la légalité des mécanismes de formation des prix chez Unilever et la conformité des montages financiers au regard du droit fiscal français.Depuis 2007, Unilever a créé une holding en Suisse où l’impôt sur les bénéfices des sociétés n’est que de 5%, contre 33% en France. C’est cette holding qui est propriétaire de toutes les matières premières et récupère les produits finis. Les entreprises de production ne sont plus que des sites de «coût du travail» et les bénéfices sont artificiellement localisés en Suisse.Ce montage a permis à Unilever de priver l’état Français de 300 millions d’€ en 5 ans.

FRALIB , trois ans de combat