Histoire de la manufacture Seiko

48
les pionniers du temps 2 page 10 20 30 38 l’esprit en mouvement l’excellence pour référence la mesure de l’exploit la passion du design un voyage dans le temps l’histoire remarquable de seiko O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 1

description

Un aperçu précis et technique de l'histoire et des technologies développées par Seiko

Transcript of Histoire de la manufacture Seiko

Page 1: Histoire de la manufacture Seiko

l e s p i o n n i e r s d u t e m p s

2page

10203038

l ’ e s p r i t e n m o u v e m e n t

l ’ e x c e l l e n c e p o u r r é f é r e n c e

l a m e s u r e d e l ’ e x p l o i t

l a p a s s i o n d u d e s i g n

un voyage dans le tempsl’histoire remarquable de seiko

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 1

Page 2: Histoire de la manufacture Seiko

En 1881, Kintaro Hattorifonda la sociétéqui deviendra un jour Seiko

l e s p i o n n i e r s

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 2

Page 3: Histoire de la manufacture Seiko

d u t e m p s

À la fois saga familiale et success story économique,

l’aventure de Seiko traverse plus de 120 années.

Le modeste atelier d’horlogerie fondé par Kintaro Hattori

dans le Tokyo du XIXe siècle est l’un des plus grands

fabricants de montres du monde en ce début de troisième

millénaire. L’entreprise a pourtant affronté de terribles

épreuves : tremblements de terre ou bombardements.

Mais Seiko a remporté des défis technologiques et des

victoires commerciales grâce à la volonté collective

d’atteindre l’excellence dans tous les domaines.

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 3

Page 4: Histoire de la manufacture Seiko

K i n taro Hattori n’est âgé que de 18 ans lorsqu’ilcrée son propre atelier d’horlogerie, chez lui

à Tokyo, le 1er septembre 1877. Le jeune hommeignore alors que cette date marque le début d’uneaventure qui donnera naissance à l’un des plusgrands fabricants de montres au monde.Alors que l’Europe dispose déjà d’un savoir-faireséculaire, le Japon ne possède à l’époque aucunetradition dans ce domaine. Au premier millénaire,les premières horloges apparues dans l’archipelé taient des horloges à eau inve n tées par dess a vants chinois. Et c’est un missionnaire jésuite quiavait introduit la première horloge mécanique en1551.Po u r tant, l’ambition de Kintaro Hattori est dans l’airdu temps dans l’Empire du Soleil Le vant, en ceXIXe siècle finissant. Plusieurs événements histo-riques semblent se conjuguer pour donner unavenir à l’horlogerie japonaise. En 1877, l’ère Meijia commencé depuis dix ans et le Japon connaîtune période d’ouverture à l’Occident.

Avant l’adoption, par le Japon, dusystème horaire occidental, deshorloges spéciales indiquaient l’heured’après le système lunaire, qui fututilisé pendant plusieurs siècles. Ungrand nombre d’horloges, commecelle qui est illustrée ci-contre,possédaient des mécanismes àéchappement à roue de rencontre, aulieu de l’échappement simple utiliséen Occident.

SEIKO • les pionniers du temps4

d u t e m p s

l e s p i o n n i e r s

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 4

Page 5: Histoire de la manufacture Seiko

L’empereur a adopté un calendrier solaire, calquésur le système utilisé dans la plupart des autrespays du monde. Il remplace le calendrier lunaired’une grande complexité utilisé dans l’archipeldepuis plus de huit siècles. Cette réforme entre envigueur le 1er janvier 1873.Ce nouveau calendrier signifie que l’Empire vitdésormais au même rythme et dans le mêmetemps que le reste de la planète. Il symbolise aussi

l’entrée du pays dans lam o d e r n i té industrielle. Car leJapon connaît lui aussi lafu l g u r a n te expansion duchemin de fer. Et les trains

imposent précision et exactitude. Le temps estd e venu unique et commun sur tout l’archipel. Le shorloges et les montres ne sont plus des articlesde luxe mais des instruments indispensablesdans la vie de tous les jours des citoyens ordinaires.

L’un des précurseurs de cette époque quicommence s’appelle donc Kintaro Hattori. Son

a p p r e n t i s s age à peine terminé, lejeune homme répare des horloges

dans son atelier du quartier deGinza. Les affaires marchent

bien. Les clients affluent. Atel point qu’en 18 81, âgéseulement de 22 ans, ilfonde K. Hattori, une firmede réparation et de ve n ted’horloges d’occasion.

La société se développe toutaussi rapidement. En 1892, Kinta r o

H a t tori rachète une usine désaf-f e c tée à Tokyo. Il y fonde la firmeSeikosha. Seiko signifie « exquis »« m e n u » ou « s u c c è s » et sha

signifie « maison ». Ce sera de bon

augure. Car il s’agit d’une étape cruciale pour lejeune entrepreneur : il passe de la réparation à lafabrication. C’est dans cette fabrique que KintaroH a t tori produit ses premières horloges. D’unequinzaine d’employés au départ, il double sonpersonnel en quelques mois.Aux côtés du jeune entrepreneur, une femme joueun rôle essentiel : sa mère, Haruko. Dès la fondationde la société, elle habite sur le site de la fabrique.A tel point qu’elle est souvent décrite comme lavé r i table patronne de Seikosha. C’était une fortep e r s o n n a l i té,proche des employés. Sa contributionà la vie de l’entreprise de son fils fut considérable.Son fils Kintaro, lui, est un visionnaire qui anticipetous les bouleversements qui s’annoncent. Dès lespremiers temps de son entreprise, il semble déjàavoir compris que l’innovation est le secret de lasurvie. Et il s’acharne à devenir un vé r i table pionnierde l’horlogerie.

le jeune homme réparedes horloges dans son atelier

du quartier de Ginza

les pionniers du temps • SEIKO 5

Cette horlogemurale fut

fabriquée parSeikosha en 1892,

année de lafondation de sapremière usined’horloges par

Kintaro Hattori.

Cette affiche illustrée à la main, quise trouve à l’institut d’horlogerie de

Tokyo, représente l’usine Seikosha etcertains de ses premiers produits.

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 5

Page 6: Histoire de la manufacture Seiko

A cette époque, le Japon commence seulementà s’industrialiser. La plupart des montres ve n d u e sau monde sont alors fabriquées en Suisse et auxÉ tats-Unis. En Amérique, la fabrication de montresmécaniques est déjà très automatisée. Desmodèles bon marché sont produits en grandesérie. Et beaucoup de ces montres sont exportéesau Japon.Pour survivre, il faut produire en série et augmente rle rendement. Kintaro Hattori a donc besoin à tout

prix de machines-outils.Mais la fabrique Seikoshaest installée dans unquartier à très forte densitéde population. Et la police

de Tokyo refuse catégoriquement les auto r i s a t i o n sindispensables pour installer les machines. Toutjuste un an après sa création, Seikosha est doncc o n t r a i n teen 1893 de quitter son premier site pours ’ é tablir à Ya n agashima, dans le quartier de Honjo.Ce déménagement forcé se révélera une chancepour le développement de l’entreprise. En effet, cequartier de Honjo, situé sur la rive Est de la Sumida,le fleuve qui traverse Tokyo, devient le cœur del’industrialisation du Japon. C’est aussi dans cedistrict de la capitale que vivent de nombreuxt r a vailleurs spécialisés. La première machine àvapeur d’une puissance de cinq chevaux esti n s talléedans les bâtiments de bois de la nouve l l efabrique.La production augmente rapidement. Dans sonn o u velétablissement de Honjo, Seikosha fabriqueet assemble non seulement les composants desmécanismes horlogers, mais aussi les cadrans,les aiguilles et les boîtiers. La fabrication d’hor-loges est alors en plein essor au Japon. Les courbesde ve n te s’élève n t. Mais Kintaro pense déjà aufu t u r. Il prépare sa première offensive dans ledomaine de la montre de poche.

En fait, la production des boîtiers a démarré dèsl ’ i n s tallation de Seikosha à Ya n agashima, en 18 9 3 .Deux ans plus tard, la « Time Keeper » à 22 lignessort des ateliers. C’est la première montre de pochefabriquée au Japon par Seiko. En la baptisant d’unnom anglais, Kintaro pense sans doute déjà àdes futures exportations. D’autres modèles serontappelés « Excellent », « Empire », « Mercy », « Ruler »ou encore « World ».L’esprit toujours tourné vers le fu t u r,K i n taro Hattori décide alors de serendre à l’étranger pour étudier lesmodes de production. En 1899, ilquitte le Japon pour la premièrefois de son existence. Il se rendd’abord aux États-Unis, puisde là, en Europe, où il visitede nombreuses manufacturesen Suisse et en Allemagne. Ildécouvre le contraste frappant

La Time Keeper :première montre depoche fabriquée parSeikosha, en 1895.

L’esprit toujours tourné vers lefutur, Kintaro Hattori décide

alors de se rendre à l’étranger

Montagede montresde pocheà Seikosha,en 1903.

SEIKO • les pionniers du temps6

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 6

Page 7: Histoire de la manufacture Seiko

entre les méthodes des Suisses et des Américains.Dans les usines américaines, des te c h n i q u e sautomatisées permettent de produire en série unpetit nombre de modèles en très grande quantité.Les manufactures helvétiques produisent, quantà elles, beaucoup de modèles différents à un petitnombre d’exemplaires, en faisant appel à dess o u s - t r a i tants locaux. Au Japon, aucune structurelocale n’est capable de produire des composantscomme en Suisse. Kintaro Hattori prend alors unedécision vitale pour l’avenir de Seiko : il décided’adopter le mode américain de production.Au Japon, la société poursuit son ascension en selançant dans la fabrication de réveils. Soudain, en

1904, Seikosha reçoit l’ordre de mettre ses instal-lations à disposition pour produire des munitions.Le Japon est alors en guerre contre la Russie. Lafabrique horlogère est alors la quatrième usine deTokyo à disposer de machines de productionmotorisées. A ce titre, elle est réquisitionnée pourl’effort de guerre nippon. La société ne renoncepas pour autant à la production d’horloges, maiselle est contrainte de fabriquer aussi des amorcesd’obus. Ses effectifs passent alors à 15 0 0personnes, qui travaillent jour et nuit, par équipes.La société réalise pendant cette période desbénéfices considérables qui seront utilisés pourfinancer de futurs investissements.

Cette vue d’une partie del’usine Seikosha en 1909illustre bien l’importancede l’expansion de lasociété en l’espace dequelques années.

les pionniers du temps • SEIKO 7

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 7

Page 8: Histoire de la manufacture Seiko

A l’avènement d’un nouvel empereur en 1912 ,Seikosha fait face à une concurrence de plus enplus rude dans son propre pays. De nombreusesfirmes horlogères naissent dans ce secte u rp r o m e t te u r. Kintaro Hattori relève le défi en décidantde produire la première montre-bracelet du Japon.C’est chose faite dès 1913.Mais de terribles épreuves se profilent à l’horizon.Le 1e r s e p tembre 1923, un tremblement de te r r ed’une magnitude de 7,9 ravage les deux-tiers deTokyo, provoquant la mort de 15 0000 personnes.La fabrique Seikosha est détruite. Comme danstout le Japon, l’effort de reconstruction est phéno-ménal. Un peu plus d’un an après le séismem e u r t r i e r, une montre entièrement nouvelle estproposée dès décembre 1924 au public.Ce modèle est le premier à porter la marque Seiko,ce nom qui deviendra dans le monde entiersynonyme de précision et d’innovation. Le smontres de poches de la société continuent àêtre vendues sous le nom de Seikosha maisd o r é n a vant, to u tes les montres-bracelets sontg r a vées avec la marque Seiko.

La firme fondée par Kintaro Hattori restecependant fidèle à ses origines. En1932, le siège social de la firme estreconstruit dans le quartier de sesdébuts, à Ginza. L’immeuble existetoujours et il est devenu l’un desemblèmes de la capitale japonaise, aucœur du quartier du luxe, là où le mètrecarré est l’un des plus chers de la planète. Lagrande horloge qui domine le building porte lenom de « clocher Hatto r i ». Plus de 70 années plustard, la firme Seiko est toujours propriétaire de cetimmeuble qui abrite le magasin Wako, l’un desplus courus de Tokyo.Dès 1940, Seiko lance la première montre-braceletjaponaise à trois aiguilles. Cette innovation estsuivie, en 1941, par le premier chronographe depoche japonais puis, en 1942, par un chronomètremarin – à la demande de la marine nippone. Lasociété possède maintenant plusieurs unités deproduction. Mais le conflit mondial approche.

La Laurel :la premièremontre-braceletfabriquéepar Seikosha,en 1913.

Utilisationde machines automatiquesau début de l’ère Taisho(1913 – 1926)

Cette montre-bracelet, fabriquéeen 1924, est lapremière qui porte lenom de Seiko.

SEIKO • les pionniers du temps8

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 8

Page 9: Histoire de la manufacture Seiko

Le 9 mars 1945, 22 ans après ladestruction de l’usine Seikosha parle grand tremblement de te r r e ,l’usine de montres Kameido està son tour ravagée par unb o m b a r d e m e n t . Seule, unefabrique du groupe sortiraindemne de la Seconde GuerreMo n d i a l e : l’usine de Suwa, dansla préfecture de Nagano, à environ16 0 km de To k y o .Après la guerre, la société se donneune stratégie axée sur la recherche scien-tifique. Des ingénieurs sont engagés pouri n ve n ter de nouveaux modèles. Leur mission :o b tenir dava n tage de précision et créer den o u velles fonctions comme le remontag ea u tomatique, l’éta n c h é i té ou le calendrier. Cettes t r a tégie audacieuse donne naissance auxpremiers modèles vé r i tablement originaux deSeiko. Ces montres rattrapent à pas de géant lesmodèles européens les plus sophistiqués.

Au milieu des annéesc i n q u a n te, les ve n te sde Seiko sont to u j o u r sinférieures à celles

des fabricants suisses, dont les montres ont faitleur réapparition dans le Japon de l’après-guerre.La direction de Seiko se lance alors dans un effortconsidérable pour réduire l’écart technique ave cses concurrents étrangers. Les progrès de laproduction en série et l’amélioration de la qualitése traduisent par une formidable augmenta t i o ndes ve n tes. Pour la première fois, Seiko exported a va n tage de montres et d’horloges que n’importequel autre pays du globe, Suisse comprise. L’ h e u r ede Seiko a sonné.Désormais, Seiko présente un danger réel pourles fabricants de montres étrangers. En effet, les

m o n t r e sSeiko s’imposent

sur tous les marchés d’exportation. Pa suniquement parce qu’elles sont moins chèresou produites en plus grande quantité, mais grâceà leur précision. C’est une nouvelle page de l’his-toire de la marque fondée par Kintaro Hattori quicommence à s’écrire.La première époque de Seiko était celle despionniers. Dans le secteur de l’horlogerie auJapon, tout était à imag i n e r : création d’unemarque, fondation d’usines, fabrication d’hor-loges, de réveils puis de montres japonaises.K i n taro Hattori a inve n té une industrie dans sonpays. L’époque qui commence au milieu du xxe

siècle sera celle des défis extérieurs, desc o n q u ê tes commerciales.Au cours des années qui viennent, Seiko va battreles plus grands noms de l’horlogerie suisse surleur propre te r r a i n : l’excellence. Puis les ingénieursjaponais vont inve n ter la montre à quartz qui varévolutionner le marché mondial. La course àl ’ i n n o vation est lancée. Pour Seiko, elle ne s’estjamais arrêté e .

La première époque de Seikoétait celle des pionniers

Seikosha fabriqua lepremier chronographe

japonais en 1941 – unmodèle de poche –

qui enregistraitdes intervalles detemps pouvantaller jusqu’à 30minutes.

les pionniers du temps • SEIKO 9

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 9

Page 10: Histoire de la manufacture Seiko

La société Seiko révolutionna le secteurde l’horlogerie le jour où elle vendit lapremière montre à quartz du monde,l’Astron, le 25 décembre 1969.

l ’ e s p r i t e n

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 10

Page 11: Histoire de la manufacture Seiko

m o u v e m e n t

Tout au long des années 60, ingénieurs suisses et japonais

se sont livrés à une compétition acharnée. Seiko a

remporté la course le 25 décembre 1969 en dévoilant la

première montre à quartz, dotée d’un mouvement capable

d’une précision jamais atteinte dans l’histoire de

l’humanité. Cette date historique a marqué le début d’une

véritable révolution technologique. Et Seiko avait un temps

d’avance dans cette course à l’innovation qui ne s’est pas

arrêtée depuis.

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 11

Page 12: Histoire de la manufacture Seiko

F a i te s - l e ! », a simplement ordonné à sesingénieurs Shoji Hattori, le nouveau président

de Seiko. Le défi, c’est de se mesurer aux meilleursfabricants helvétiques sur leur propre te r r a i n : dansles concours de précision organisés en Suisse.Jusqu’à présent, Seiko n’avait participé qu’auxé p r e u ves d’horlogerie créées en 1948 parl’Inspection centrale de contrôle des poids etmesures du Japon. Le but de ces concours estd’améliorer la qualité des montres nippones, quien ont bien besoin à l’époque.Lors des premières épreuve s ,les résultats sont déprimantspour les fabricants japonais :sur 180 montres présentées, 62 s’arrêtent au coursdes tests. Mais cette déconfiture incite les firmeshorlogères japonaises à améliorer la qualité deleurs mouve m e n t s .Dès le milieu des années cinquante, Seikocommence à s’imposer à ses concurrentsnationaux. En 1958, la « Ma r ve l », un nouve a umodèle de la marque, fait table rase de ses riva l e sen remportant les neuf premières places auxconcours nationaux. Dominatrice dans les

Assemblage de pièces pourmontres-bracelets sur ces chaînesde montage ; vers 1950.

Nous étions animéspar une volonté de fer

SEIKO • l’esprit en mouvement12

«

m o u v e m e n t

l ’ e s p r i t e n

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 12

Page 13: Histoire de la manufacture Seiko

é p r e u ves de précision, la « Ma r ve l »connaît un tel succès commercialqu’elle écrase aussi la concurrence

sur le plan des ve n tes au Japon.Ces concours ont stimulé les ingénieurs

de Seiko mais dans les années soixante, l’heureest venue d’affronter des adversaires d’une autred i m e n s i o n : les manufactures suisses et leurs a v o i r-faire historique. C’est un défi qu’il fautr e m p o r ter pour pouvoir entrer sur les marchési n ternationaux où règne la réputation d’excel-lence des fabricants helvétiques. Aux concours dechronomètres de l’Observa toire suisse, Seikocommence à établir sa renommée.Puis, la marque japonaise se lance dans lesé p r e u ves de l’Observa toire de Genève et, dès lapremière te n ta t i ve, obtient un résultat inespéré. Le smodèles présentés par Seiko s’adjugent to u tes lesplaces de la quatrième à la dixième. Jamais unfabricant de montres mécaniques n’avait obte n upareil résulta t.Seiko s’adjuge la première place en absolu.En cinq ans, Seiko est passé de la 14 4e

à la première place.C e t te inconte s table réussite faceà la fine fleur de l’horlogeriemondiale marque un to u r n a n tdans l’histoire de Seiko. Lesuccès remporté dans lesconcours a un formidableimpact sur la réputation desmontres mécaniques Seiko.Huit années ont été néces-saires pour gagner unen o to r i é té mondiale. Mais ceshuit ans de travail ont changépour toujours l’image Seiko. Lamarque japonaise a aussi forcé lerespect des professionnels de tout le

s e c teurhorloger. L’ambitieux slogan de la marque:« Dans le monde entier, c’est Seiko » va deve n i rr é a l i té .A l’intérieur même de l’entreprise, le défi desconcours suisses a changé l’état d’esprit demanière irréversible. « Nous étions animés parune volonté de fer. Ce n’était pas une question delogique, mais plutôt de détermination et d’ardeurpour prouver que nous pouvions fabriquer unemontre supérieure à celles des Suisses » ,témoigne Tsuneya Nakamura, l’un des initiate u r sde la participation de Seiko aux épreuves suisses.Pour lui, ces concours ont forgé « l’esprit et l’âme »de l’entreprise. Cet état d’esprit va jouer un rôlecrucial dans les défis à ve n i r.

La production de laMarvel commença en1956 et se termina en1959. Il s’agit d’unmodèle qui a été raffinéprogressivement, sur leplan de la précision, dela facilité de productionet de l’entretien. Lespremiers modèlespossédaient 17 rubis.

Lancée à partir de 1956, la Marvel, qui s’estadjugée les 1ère et 9ème places

dans des concoursnationaux, est à l’origine

de l’intérêt de Seikodans les concours

internationaux.

l’esprit en mouvement • SEIKO 13

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 13

Page 14: Histoire de la manufacture Seiko

Au début des années soixante, la montremécanique est à son apogée, technique etcommerciale. Et Seiko est parvenu à s’imposer ausommet du secte u r. Les courbes de ve n te smondiales grimpent allégrement. Mais au lieu desavourer leur victoire, c’est à ce moment précisque les dirigeants décident de mobiliser les forcesde l’entreprise pour s’imposer dans une techno-logie encore balbutiante : le quartz.Tsuneya Nakamura, devenu directeur général en1963, a l’intuition que le quartz va révolutionnerl’horlogerie. Il décide d’affecter des ressourcesconsidérables à la recherche. Au sein même del’entreprise, des voix discordantes s’élève n t. Po u r q u o iinvestir dans une technologie hypothétique, alorsque les montres mécaniques se vendent si bien?J u s tement, répond Tsuneya Nakamura, lesbénéfices de la société lui donnent la libertéd ’ i n vestir dans le quartz, c’est à dire dans la te c h n o-logie de l’ave n i r. Po u r tant, les obstacles sonténormes et les difficultés paraissent insurmon-tables.Les recherches dans ce domaine sont déjàanciennes. Le « p è r e » de l’utilisation du quartzdans les mécanismes d’horlogerie s’appelle Pierre

Curie, plus connu pour ses travaux sur la radioac-t i v i té avec son épouse, Marie Curie. Le sava n tfrançais observa pour la première fois lephénomène de la piézoélectricité en 1880. Ildécouvrit que certains cristaux produisent de l’élec-tricité lorsqu’ils sont soumis à une pression.O r, pour développer le téléphone et la radio audébut du xxe siècle, les scientifiques cherchaientle moyen de stabiliser les fréquences électriques.Parmi ces chercheurs figurait Warren Ma r r i s o n ,un ingénieur canadien employé par les labora-toires de la firme Bell. En étudiant les découvertesde Pierre Curie, Marrison inve n taune horloge d’unegrande précision, grâce aux fréquences sta b l e sproduites par un cristal de quartz. Dès les années1940, des horloges à quartz de ce type éta i e n tutilisées par les laboratoires de mesure du tempsdans le monde entier.Mais ces premières horloges avaient un sérieuxi n c o n vé n i e n t : leur taille. L’horloge à quartz inve n té epar Marrison remplissait une salle entière ! Lepremier obstacle pour créer une montre-braceletà quartz est donc la miniaturisation des compo-sants. Ce n’est pas la seule difficulté : il n’existaitpas de piles suffisamment petites pour tenir dans

SEIKO • l’esprit en mouvement14

!

!

Tsuneya Nakamura,qui dirigea le

développement dela montre Grand

Seiko, créa etdéveloppa certains

modèles de laMarvel, ainsi que le

système deprotection Diashock.

Pierreet Marie Curie

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 14

Page 15: Histoire de la manufacture Seiko

un boîtier de montre. Cen’est qu’en 1957 qu’ap-paraît la première montre-bracelet à pile aux USA.Mais ces piles ont alorsune durée de vie qui nedépasse pas quelquessemaines.Seiko a commencé àexplorer cette te c h n o l o g i edès la fin des annéesc i n q u a n te. En 1958, las o c i é té avait créé unehorloge à quartz pour une

s tation de radio de To k y omais l’appareil avait les dimensions d’une armoire.L’année suivante, le « projet 59 A » déboucha surla création d’un chronomètre marin. En février 19 6 4 ,une version commerciale, le chronomètre à crista lQC-951, est produite. C’est cet instrument qui estutilisé par Seiko pour chronométrer les épreuvesdes Jeux Olympiques de Tokyo la même année. Saprécision marque un fantastique progrès mais onest encore bien loin de la montre-bracelet à quartz.

Lorsque Tsuneya Nakamura lance son projet depremière montre Seiko à quartz, la technologie quipermettra de la réaliser n’existe pas encore. Ce quisignifie que l’entreprise ne pourra compter quesur ses propres forces. Presque tous les compo-sants nécessaires devront donc être développéspar Seiko elle-même, fidèle à l’esprit pionnier deses origines. Les ingénieurs de Seiko se mettentau travail.Mais le quartz exige aussi des compétences diffé-rentes de celles de l’horlogerie traditionnelle. Lesingénieurs mécaniciens avaient réussi à apporte rdes perfectionnements dans les montresmécaniques mais les montres à quartz font appel

à d’autres savoirs : électrotechnique, chimie, etc. Le singénieurs de ces spécialités vont devenir desacteurs clés dans la course au quartz.Po u r tant, le programme de recherche débute mal.Dans les années soixante, les chercheurs de Seikoparviennent à réaliser des prototypes. Ces instru-ments peuvent même participer à des concours.Mais ils ne répondent pas aux exigences de laproduction en série. La miniaturisation et la duréede vie des piles n’ont pas été résolues. Sans parlerdes problèmes de maintien de la précision quandle prototype est en mouvement. Inimaginable decommercialiser une montre dont la fiabilité et larésistance sont aussi incertaines.La direction décide donc de repartir à zéro ave cun nouveau programme dont l’objectif estclairement la production commerciale. Sans plusde résultat ! Les recherches sont dans l’impasseet les chercheurs accablés. L’échec semble certa i n .En 1968, c’est l’inte r vention de la famille fondatricequi donnera l’électrochoc salutaire.Shoji Hattori a perdu patience. Le président évinceles principaux responsables du programme etconstitue une nouvelle équipe où ne figure qu’unseul membre de l’équipe initiale. A ce grouperestreint, il donne l’ordre de réaliser un produitcommercialisable dans un délai de douze mois.UN AN! Et les membres de l’équipe devront trava i l l e rà la fois aux recherches et à leur application pourla production en série.Car le temps presse. La société Seiko n’est passeule dans la course au quartz. Te c h n i c i e n sjaponais et suisses se livrent une course effrénéepour être les premiers à réaliser des montres àquartz produites en série. A la fin des annéess o i x a n te, les équipes semblent être à égalité. Ma i sdepuis l’inte r vention auto r i taire de Shoji Hatto r i ,to u tes les ressources de l’entreprise sontmobilisées pour surmonter les difficulté s .

l’esprit en mouvement • SEIKO 15

Seiko développa sonpremier chronomètre

à cristal de quartzpour les concours de

l’Observatoire, enSuisse, qu’elle mit en

production sous lesigle QC-951. Lancé

en février 1964, il fututilisé pour le

chronométrage decertaines épreuves

des jeux Olympiquescette même année.

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 15

Page 16: Histoire de la manufacture Seiko

La première montre à quartz de l’histoire est miseen ve n tele jour de Noël 1969. C’est la Seiko « As t r o n » .Elle coûte autant qu’une automobile Toyota. Maisq u ’ i m p o r te, les ingénieurs japonais ont gag n é .Seiko vient de remporter une victoire décisive surses concurrents. Les Suisses ne lanceront leurpremière montre à quartz qu’en 19 70. Et le25 décembre 1969 restera comme la date la plusi m p o r ta n te de l’histoire de l’horlogerie moderne.Actuellement, la précision des montres-braceletsne s’exprime plus en secondes par jour, mais ensecondes par an.L’ « As t r o n » est dotée d’oscillateurs à quartzfabriqués chez Seiko. Depuis, la société a to u j o u r sfabriqué ses propres cristaux de quartz. Vingt ansplus tard, Seiko deviendra un des plus grandsc o n s t r u c teurs de circuits intégrés du monde. Et

le Japon sera leader mondial du secteur desmontres électroniques.Un peu de technique est nécessaire pour biencomprendre cette révolution technologique. Dansles montres mécaniques, l’échappement, au cœurduquel se trouve le balancier, assure la régulationde l’énergie dégagée par un ressort. Cette énergieentraîne des engrenages qui font tourner lesaiguilles. Dans une montre à quartz, un oscillate u rà cristal de quartz fait le travail de l’échappementet oscille à un rythme extrêmement précis soit32 768 hertz. Un circuit électronique compte cesvibrations haute fréquence et les limite à uneimpulsion par seconde. Un moteur transformel’impulsion en un mouvement rotatif pour entraînerles engrenages qui font tourner les aiguilles enindiquant les heures, les minutes et les secondes.L’ é tape de la découve r te une fois franchie, larévolution du quartz se concentre dès le début desannées 19 70 sur la production, qui affronte encored ’ i m p r e s s i o n n a n tes difficultés. Les premiers crista u x

SEIKO • l’esprit en mouvement16

La société Seikorévolutionna le secteur del’horlogerie le jour où elle

vendit la première montre àquartz du monde, l’Astron,

le 25 décembre 1969.

En 1972, Seiko lança lapremière montre pourfemme à quartz.

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 16

Page 17: Histoire de la manufacture Seiko

de quartz, utilisés dans la montre « Astron », sontfabriqués à la main. Tout d’abord, il faut façonnerà la presse une rondelle de quartz d’environ 1, 5 m md ’ é p a i s s e u r. Puis, projeter un faisceau ultrasoniquepour extraire un cristal de quartz de la forme d’un

diapason. Le si m p e r f e c t i o n sé ventuelles sontpolies et on perce

deux trous de profondeur différente. Ensuite, ondépose de l’or sur le cristal pour former lesélectrodes. Mais avant cette étape, un employédoit tracer une ligne au pinceau sur le cristal pourempêcher l’adhérence de l’or sur cette partie.Et le stade le plus délicat de la production estencore à ve n i r. Un opérateur tient l’oscillateur ave cdes brucelles et rode les extrémités du diapasonau moyen d’une minuscule meuleuse recouve r tede poudre de diamant, tout en observant laprogression de la tâche au microscope. Cettetechnique permet de réduire le cristal au volumerequis pour qu’il oscille à la fréquence spécifiée.C’est un travail d’une extrême minutie. La moindrepoussière de quartz sur l’oscillateur risque d’affecte rsa fréquence. Le cristal de quartz est ensuite netto y édans une cuve à ultrasons. La fréquence dechaque cristal est vérifiée, aussi bien au cours du

r o d age qu’après son netto y age. Il est ensuitesoudé à la main sur un fil de platine,

puis raccordé aux conduc-teurs qu’il alimente. Enfin, ilest enfermé dans un boîtierde protection.L’ensemble du processusde fabrication est long et

laborieux. Un employé quiparvient à produire 10 0

o s c i l l a teurs par jour reçoit uneprime. Dans les premiers temps

de fabrication de l’« As t r o n », la production est si lentequ’elle peine à atteindre dix montres par mois. Le schercheurs de Seiko s’attachent donc à améliorerles techniques de production. En 19 74, ils inve n te n tun nouveau procédé : la gravure photo lithogra-phique, qui permet d’augmenter considérablementles volumes de production d’oscillate u r s .Aujourd’hui, des dizaines de milliers d’oscillate u r ssont produits à l’heure par les salariés de Seiko.

La révolution du quartz est en marche mais elleest trop discrète. Elle ne s’affiche pas. L’« Astron »possède encore des aiguilles qui tournent sur uncadran, comme les montres mécaniques, commeles montres de poche d’antan et comme leshorloges depuis qu’elles existent.

l’esprit en mouvement • SEIKO 17

Le mouvement del’« Astron » fut leprécurseur de la

révolution du quartz.Les vis indiquent qu’il

se démontaitfacilement, mais lors du

lancement de cemodèle, seul le

personnel de Seiko étaiten mesure d’intervenir

sur ce modèle.

En 1968, RCA,aux États-Unis,publia ces deuximages. Celledu hautreprésente unscientifique deRCA tenantune montremécaniquedépassée àcôté d’unehorloge àpanneaud’affichage àcristauxliquides.L’image du basreprésente leDr. Heilmeier,qui avaitrencontré le Dr.Tohyama pourdiscuter de latechnologie del’affichagenumérique.

L’heure doit maintenants’afficher de manière digitale

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 17

Page 18: Histoire de la manufacture Seiko

L’heure doit maintenant s’afficher de manièred i g i tale, comme pour témoigner de l’ère électro-nique qui vient de s’ouvrir. Ce désir croissant desc o n s o m m a teurs est évidemment perçu chez Seiko.Mais là encore, les difficultés techniques sontn o m b r e u s e s .Même dans des domaines d’une technologie aussipointue, le hasard joue aussi un rôle. Un jour dem a r s 1968, un des responsables de Seiko, le Dr

Ma s a toshi Tohyama, feuilletted i s t r a i tement le magazine Life.Soudain, son attention est attiréepar un article intitulé « Lecaméléon chimique ». Le journa-l i s te décrit la façon dont lesc r i s taux liquides changent decouleur au fur et à mesure del ’ a u g m e n tation de la te m p é-rature. Une phrase en parti-culier frappe le lecte u r : « Le sc r i s taux sont en mesure decréer des images électro-n i q u e s . » L’article est basésur les travaux du

professeur Ferguson, de l’unive r s i téde Ke n tS ta te, aux États-Unis, où se trouve aujourd’hui leLiquid Crystal Institute .Le Dr Tohyama révèle l’existence de cette nouve l l etechnologie au président de Seiko. Shoji Hatto r in ’ h é s i tepas un insta n t. Il lui confie immédiate m e n tla tâche de mener à bien des recherches sur lesa f f i c h ages à cristaux liquides appliquées auxmontres à quartz. Six jours plus tard, Dr To h y a m aest à bord d’un vol à destination des États-Unis. Ilse rend d’abord dans les laboratoires de la firmeRCA qui développe les premiers affichages àc r i s taux liquides, grâce à la méthode dite « m o d ede dispersion dynamique (DSM) ». Les équipes deRCA sont parvenues à des résultats concrets mais

le Dr Tohyama est déçu. Ces affichages n’ont qu’unedurée de vie de 30 0 0 heures. Même si RCA affirmeque cette durée va rapidement augmente r, sonapplication dans une montre semble encore bienl o i n ta i n e .Puis, le Dr Tohyama rencontre le savant dont lest r a vaux avaient éveillé son inté r ê t. Le professeurFerguson développe un nouveau système, unetechnique différente de RC A : les affichages àc r i s taux liquides à effet de champ (FEM). Mais leprofesseur ne peut encore montrer aucun proto t y p eissu de ses recherches. Il promet cependant au DrTohyama de lui en envoyer un avant la fin de l’année.De retour au Japon, le Dr Tohyama commence às ’ i n q u i é ter à l’idée de sous-traiter l’affichage parc r i s tauxliquides à des firmes étrangères. Ce seraitcontraire à la philosophie de Seiko depuis safondation. Une fois de plus, la société décide deproduire elle-même, afin de maintenir son indépen-dance. Les travaux de recherche débutent le12 décembre 1968 en utilisant la méthode DSMd é veloppée par RC A .Le dernier jour de l’année, un colis envoyé par lePr Ferguson arrive aux laboratoires de RCA. « C e

!

!

Masatoshi Tohyama a participéau lancement de la premièremontre numérique à quartz dumonde avec panneaud’affichage à effet de champ(FEM). Aujourd’hui, ce systèmeest utilisé dans toutes lesmontres avec panneaud’affichage à cristaux liquides.

Le numéro de larevue Life, dans

lequel le Dr.Tohyama découvrit

un article sur le« caméléon

chimique ». Sonauteur ne pouvaitpas s’imaginer les

progrès qui allaientêtre effectués dansle développement

des panneaux àcristaux liquides au

cours des 30années suivantes.

SEIKO • l’esprit en mouvement18

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 18

Page 19: Histoire de la manufacture Seiko

colis contenait un panneau à cristaux liquides,a vec une note précisant qu’il fallait le brancher surune tension de quelques dixièmes de volt. Lo r s q u enous l’essayâmes, l’image était aussi claire quel’encre sur du papier », raconte le Dr Tohyama. Ildécide immédiatement d’arrêter les travaux encours sur la technologie DSM et de concentrerto u tes les recherches sur l’affichage FEM.

En 19 73, Seiko lance ses premières montres-bracelets avec affichage à cristaux liquides.Comme l’avait pressenti le Dr Tohyama, le FEMest devenu la principale technologie des affichag e sà cristaux liquides. Comme dans le domaine deso s c i l l a teurs à quartz, Seiko ne s’est pas trompédans des décisions technologiques lourdes deconséquences industrielles.

En 1973, Seiko lança lapremière montre numérique

à quartz du monde avecpanneau d’affichage à

cristaux liquides à effet dechamp (FEM). Le panneau

d’affichage à 6 chiffres étaitfabriqué chez Seiko.

l’esprit en mouvement • SEIKO 19

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 19

Page 20: Histoire de la manufacture Seiko

l ’ e x c e l l e n c e

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 20

Page 21: Histoire de la manufacture Seiko

p o u r r é f é r e n c e

Moins de 20 ans après la première montre à quartz,

Seiko lance une deuxième révolution technologique.

Technologique mais aussi écologique. Avec les

mouvements Kinetic, une nouvelle génération de montres

à quartz fonctionne sans pile, grâce aux mouvements

du poignet. Les ingénieurs de la marque ont réalisé

de véritables prouesses scientifiques pour allier la précision

du quartz à l’autonomie de la montre mécanique

automatique. Ils ont inventé une technologie respectueuse

de l’environnement.

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 21

Page 22: Histoire de la manufacture Seiko

SEIKO • l’excellence pour référence22

D epuis le 25 décembre 1969 et pourl o n g temps encore, le quartz est la te c h n o-

logie ultime en matière de précision des montres.« Il est complètement inutile d’essayer de remplacerla technologie du quartz, à moins qu’un autres y s tème ne parvienne à la précision des horlogesa to m i q u e s ». C’est l’avis d’un spécialiste : l’ingénieurKouji Ku b o ta, l’un des pères de la montre à quartzchez Seiko.Il faut savoir que les horloges atomiques ontaujourd’hui une précision d’une seconde to u sles six millions d’années, bientôt d’une secondetous les six milliards d’années. Une précisionaussi infinitésimale est utile dans certa i n sdomaines scientifiques comme l’astronomie maiselle est évidemment impossible à percevoir pourl’être humain.Le quartz est donc bien la technologie quis’approche le plus de la perfection à l’échellehumaine. Mais il n’est pas dans la philosophiede Seiko de s’arrêter à ce consta t. L’entreprise necesse d’améliorer ses mouvements, de perfec-

Le prototype de la Kinetic fut présentélors d’une conférence de presse à lafoire de Bâle, en Suisse, en 1986. Leboîtier était fabriqué en titane brillant,le type de titane le plus perfectionnéde l’époque.

p o u r r é f é r e n c e

l ’ e x c e l l e n c e

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 22

Page 23: Histoire de la manufacture Seiko

l’excellence pour référence • SEIKO 23

tionner ses montres, d’inve n ter de nouve l l e sfonctions. Moins de 20 ans après le lancementde la première montre à quartz, Seiko réaliseun autre gigantesque pas en avant dansl’évolution de la montre.En 1988, la firme japonaise lance la Kinetic,une nouvelle génération de montres àquartz qui fonctionnent sans pile, grâceaux seuls mouvements du poignet. Le motcinétique signifie « qui a le mouvement pourp r i n c i p e ». C’est une révolution te c h n o l o-gique mais aussi écologique puisqu’ellepermet de réduire, et peut-être à terme d’éliminer,le rejet de piles usagées polluante s .Dès le début des recherches, l’ambition de Seikodépasse le projet initial. Il ne s’agit pas seulementd ’ i n ve n ter la première montre à quartz sans pilemais de créer un mécanisme dont les perfor-mances dépassent celles de to u tes les te c h n o-logies exista n tes. La durée de fonctionnement dela plupart des montres à quartz est déterminée parleur pile. La plupart fonctionnent au moins un an

a vant que leur pile ned o i veêtre remplacée,c e r taines ont unea u tonomie de cinq àdix ans. La plupart des

montres mécaniques à remontage manuel ontquant à elles une autonomie d’environ 36 h e u r e s .Même les montres mécaniques à remontag ea u tomatique s’arrêtent un jour ou deux aprèsavoir cessé d’être porté e s .L’un des atouts des montres à quartz a to u j o u r sé té de fonctionner longtemps sans la moindrei n te r vention, tout en offrant une précision biensupérieure à celle des montres mécaniques. Le smontres à quartz n’ont qu’un inconvé n i e n t : tô tou tard, il faut remplacer la pile. La Kinetic estpartie de l’idée de remédier à cette faiblesse.

Pour l’immense majorité des individus, une montrequi s’arrête est un incident tout au plus gênant.Mais pour un plongeur ou un pilote, ce peut êtreune question de vie ou de mort.

Les ingénieurs du bureau d’étude de Seiko sem e t tent au travail d’arrache-pied pour résoudreles multiples difficultés. Leur but : allier la précisionde la montre à quartz à l’autonomie de la montremécanique à remontage automatique. En 19 8 3 ,les premiers prototypes s’inspirent des montresa u tomatiques. Un roto r, entraîné par le mouve m e n tdu poignet, sert à produire l’énergie (cinétique)qui alimente les circuits d’une montre à quartz.P r o b l è m e : l’énergie produite par le poignet est pardéfinition irrégulière. Or, pour produire suffi-samment d’électricité, il faut une source conti-nuelle d’énergie cinétique. Les techniciens deSeiko ne parviennent qu’à produire des quantité sminimes d’électricité, en utilisant les mouve m e n t sirréguliers d’un minuscule roto r. Impossible d’ali-m e n ter une montre à quartz avec un tel courant.

Le premiermouvementKinetic du monde

fut le 7M, qui fitson apparition en

1988. Quand elle n’était pas sur lepoignet de l’utilisateur, elle

fonctionnait pendant environ 75 heures,lorsqu’elle était chargée à fond. Elle fut bien

appréciée en Europe, avant d’être appréciée à sajuste valeur au Japon.

Les ingénieurs du bureaud’étude de Seiko se mettent au

travail d’arrache-pied

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 23

Page 24: Histoire de la manufacture Seiko

SEIKO • l’excellence pour référence24

L’équipe de développement est dirigée par unjeune ingénieur passionné, Ma s a h i to Yo s h i n o ,qui n’a que 34 ans à l’époque mais est to ta l e m e n tc o n vaincudu bien-fondé du projet. « Il n’y aucuneraison de placer sur le poignet une montrefonctionnant à l’énergie solaire. Elle se trouve déjàau poignet, alors utilisons l’énergie dégagée parle poignet pour alimenter la montre. C’est enquelque sorte le mariage de la commodité et dela nécessité », explique Ma s a h i to Yo s h i n o .L’équipe refuse de se laisser décourager par leséchecs. Les ingénieurs qui la composentpossèdent des compétences aussi bien dansles mécanismes traditionnels qu’en électronique.Ils possèdent surtout l’état d’esprit de Seiko, cettec a p a c i té à relever tous les défis et à repartir dezéro, devant une feuille blanche.Po u r tant, les mois et les années passent… etl ’ o b s tacle reste le même : l’écart entre la quantitéd ’ é l e c t r i c i té produite et l’énergie consommée parle mouvement à quartz. Pour augmenter laproduction d’énergie, il est évident que le roto rdoit être à la fois plus grand et plus lourd. Ma i s ,dans ce cas, les montres à quartz auto alimenté e sseront plus épaisses que celles à piles et n’auront

aucun avenir commercial. Les chercheursr e n versent alors le problème : la seule solution,c’est d’inve n ter un mouvement à quartz à faibleconsommation d’énergie.

L’équipe réussit à développer un circuit multipli-c a teur de tension qui marque un to u r n a n t. Elleréalise aussi des avancées spectaculaires dansla production et les to c k age de l’électricité .Pour la première fois, lamontre Kinetic devientun concept viable. Undes ingénieurs quip o r tera à maturité cettetechnologie s’appelleShoichi Nagao. Avec lui, l’équipe de chercheursmet au point une combinaison parfaite m e n téquilibrée, comprenant un mouvement à quartzn é c e s s i tant une alimentation électrique trèsbasse, ainsi qu’un système de production et des to c k age de l’électricité présentant un rendemente x t r a o r d i n a i r e .Ces éléments constituent enfin un systè m eélectrique à remontage automatique capabled ’ a l i m e n ter un mouvement à quartz. Pour yp a r ve n i r, les ingénieurs ont réalisé des prouessestechnologiques. Par exemple, le rotor est suspendudans un champ magnétique et ne touche jamaisson boîtier: il est suspendu par « l é v i tation mag n é-t i q u e » .De to u tes les technologies nouvelles créées pourle mouvement Kinetic, le multiplicateur de te n s i o nest la ve d e t te. Il prélève des quantités d’énergieminuscules de la cellule, qu’il utilise poura l i m e n ter les circuits d’un mouvement à quartzsans le moindre gaspillage. Ce concept est aussigénial qu’efficace. L’équipe de Shoichi Nagao atriomphé de tous les obstacles. Elle peut

!

!

La montre Kinetic susciteimmédiatement un enthousiasmequi rappelle la naissancede la montre à quartz.

Masahito Yoshinoétait chargé du

projet Kinetic ; ildevint plus tard

directeur général dubureau de

planificationd’entreprise de

Seiko Epson.

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 24

Page 25: Histoire de la manufacture Seiko

l’excellence pour référence • SEIKO 25

m a i n tenant réaliser un prototype qui va être dévoiléau printemps 1986 à la Foire de Bâle, le rendez-vous annuel de l’horlogerie mondiale.Hélas, il est trop tard. La présentation du proto t y p ede la Kinetic a bien lieu mais, à Tokyo, la directionde Seiko a décidé d’arrêter les frais. Le projet ests toppé. Les recherches sont trop longues, tropc o û teuses. En plus, le prototype est une montre

trop épaisse, alors que la mode est aux montrese x t r a - p l a tes. Bref, les dirigeants de la firme ontdécidé de mettre un point final à l’ave n t u r e .Mais la direction de Seiko n’avait pas anticipéles réactions en Suisse et plus généralement enEurope. La montre Kinetic suscite immédiate m e n tun enthousiasme qui rappelle la naissance dela montre à quartz. Les spécialistes admirentl’exploit scientifique réalisé par des ingénieursjaponais. Et le grand public se félicite de l’avè-nement d’une technologie non-polluante. Bref,c’est l’engouement général pour la Kinetic.D e vant ce concert de louanges, la direction deSeiko adopte une attitude pragmatique. Elle revienti m m é d i a tement sur sa décision. Et décide decommercialiser cette innovation dans les plusbrefs délais. L’équipe de développement se remeta u s s i tôt au travail. « Je passais la plupart de messamedis et de mes dimanches au travail. Jem’en souviens très bien », raconte Shoichi Nag a o .A partir du prototype, les ingénieurs conçoivent unmodèle pour la production en série. Les premiersplans sont finalisés en 19 8 7. Tout juste un anaprès, la première montre Kinetic, le modèle 7M,est lancée en avril 19 8 8 .

C’est encore une première mondiale pour Seiko.Mais la 7M est loin de concrétiser l’immensep o tentiel de la technologie Kinetic. Ce modèle estl i m i té, notamment parce qu’il emprunte un grandnombre de composants conçus pour d’autresm o u vements Seiko. Vers la fin de 1989, l’équiped’ingénieurs commence à développer unn o u veau calibre, le 5M. Leurs recherches ontpermis de réaliser des progrès techniques que l’ona retrouvé dans to u tes les générations ulté r i e u r e sde montres Seiko, et pas seulement les Kinetic.Par exemple, une montre à quartz aujourd’huiexige 30 fois moins d’énergie qu’en 19 6 9 .

Ce prototype comprenaitle générateur, le

multiplicateur de tensionet des circuits à quartz à

faible consommation,éléments de base du

calibre 7M lancé en 1988.

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 25

Page 26: Histoire de la manufacture Seiko

Et le développement dela gamme Kinetic se

p o u r s u i t. L’équipe réalisele mouvement 3M pour

montres dames, la 4M,une version ultra plate

idéale pour les montresde soirée, et la 1M, unm o u ve m e n t c i n é t i q u e

miniature. Le stade suiva n test le lancement, au printe m p s

1998, du Chronographe Kinetic,a t tendu avec impatience, commer-

cialisé en série limitée de 1 0 0 0u n i tés en février 1999. Il s’agit du

cinquième mouvement Kinetic réalisé chez Seikodepuis l’invention de cette technologie.Son mouvement unique a été conçu pour offrirdes fonctions sophistiquées. Il exige d’ailleurs troisfois plus d’électricité que n’importe quelle autremontre Kinetic précédente. Et la forme a pris le passur la fonction: cette montre a été développée pourcréer un style. Ses quatre « yeux » assurent quatrefonctions, sans se cheva u c h e r. A la position« 6 h e u r e s », se trouve un cadran indiquant l’heure.Les trois autres cadrans fournissent des informa-tions de chronographe, à savoir heures et minute s ,secondes et dixièmes de seconde. Ce modèlepossède également un boîtier à fond transparent,qui dévoile to u te la beauté d’un mouvement d’unefinition exceptionnelle.« Les créateurs de montres disposent d’un espacetrès limité dans lequel ils doivent tout faire tenir, etl’équilibre est essentiel. Ceci est particulièrementvrai des montres Kinetic », explique Shoichi Nag a oa vant d’ajoute r : « Je ne vois pas pourquoi unemontre Kinetic ne pourrait pas faire tout ce que faitune montre à quartz. L’ a venir de Kinetic ne fait quecommencer. »

Et les chercheurs de Seiko sont encore capablesde surprendre. L’innovation la plus étonnante deces dernières années est sans doute la KineticAuto Relay. Il s’agit d’une montre capable de semettre en veilleuse, de « s’endormir », et de « seréveiller » ensuite, à un moment quelconque aucours des quatre années qui suivent.Comme to u tes les montres Kinetic, elle esta l i m e n téepar le mouvement du poignet et n’utilisedonc pas de piles. Dès qu’elle déte c te une inactivitéto tale pendant trois jours, elle se place en« animation suspendue ». Puis, tout à fait commele cerveau de l’homme pendant le sommeil, ellecontinue de se tenir à l’heure, grâce à ses circuitsélectroniques, mais cesse d’entraîner le mote u r

SEIKO • l’excellence pour référence26

Le système Auto Relayde Seiko permet à lamontre Kinetic de se« mettre en veilleuse »lorsqu’elle ne détecteplus de mouvementpendant trois jours,pour se « réveiller » aumoindre mouvement,jusqu’à quatre ansplus tard, en sereplaçantautomatiquement surl’heure exacte.

Dans ce modèle de mouvementchronographe Kinetic, on a donné la prioritéà la forme plutôt qu’à la fonction, afin decréer les quatre yeux. Ce modèle est celui dela génération 2002.

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 26

Page 27: Histoire de la manufacture Seiko

La Thermic est un autre exemple de la détermination, parSeiko, d’adopter des principes de respect de

l’environnement. Ce modèle crée de l’électricité enexploitant les différences de température entre le fond du

boîtier et le poignet de l’utilisateur.

et les aiguilles, les plus gros consommate u r sd’énergie. Lorsqu’on la bouge de nouveau, lesaiguilles se replacent automatiquement sur l’heureexacte.

Les innovations de ces dernières années n’ontpas to u tes concerné la gamme Kinetic. Plusrécemment, Seiko a lancé sa montre à calen-drier perpétuel, un modèle dans lequel l’ave n i rest programmé jusqu’en 2100. Ses concep-teurs sont parvenus à créer un mouvementà calendrier perpétuel à la fois petit et extrê-mement précis et qui fonctionne de manièreininterrompue pendant une longue période.Les ingénieurs ont incorporé dans ce calibre le

m o te u rà ultrasons le plus

petit du monde, un nouve lo s c i l l a teur haute fréquence et une

n o u velle génération de piles au lithium. La montreà calendrier perpétuel règle la date en te n a n tc o m p tedu nombre de jours de chaque mois et desannées bissextiles. Ce calendrier perpétuel seraitvéritablement éternel sans une bizarrerie de l’his-toire. Il devra en effet être réajusté en 2100, annéequi ne sera pas bissextile selon le calendriergrégorien. Reste que la précision de cette montreest de 20 secondes par an. Sa pile a une duréede vie de dix ans pour les montres d’hommes (decinq pour les montres dames, moins volumi-neuses). C’est un véritable exploit technologique.Pour répondre aux préoccupations environnemen-tales, la Kinetic n’est pas non plus l’unique décou-verte dans le domaine des solutions alternativespour l’alimentation des montres à quartz. Seiko aabandonné la production des montres solaireslancée dans les années soixante-dix mais elle ainventé un autre procédé. La montre « Thermic »,lancée en 1998, produit de l’électricité en exploita n tle différentiel de température entre son boîtier etl’épiderme de l’utilisateur.

l’excellence pour référence • SEIKO 27

Le calendrier perpétuelde Seiko tient comptedes années bissextileset fournira la dateexacte jusqu’en l’an2100.

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 27

Page 28: Histoire de la manufacture Seiko

Les montres les plus récentes de Seiko té m o i-gnent de manière éclata n te de l’extraordinairei n ve n t i v i té de ses ingénieurs. Ainsi, la montre« Sportura World Timer », lancée en 2002, est doté ed’un double cadran – analogique et numérique –affichant l’heure, le jour de la semaine et la datedans 28 villes du monde, au choix. Parmi sesautres fonctions : un calendrier entièrementautomatique jusqu’en 2050, une fonction écono-miseur (affichage numérique partiel), un chrono-graphe et un réveil (heure mondiale). A ces fonctionstechniques évoluées, on ajoutera un boîtier enacier inoxydable étanche jusqu’à 100 mètres, et unverre qu’il est pratiquement impossible de rayer.Seiko est toujours parvenu à garder un te m p sd ’ a vance. En pleine révolution du quartz, ses

chercheurs menaient déjà des travaux sur lem o u vement Kinetic. Dès le mouvement Kineticlancé, ils commencèrent à réfléchir à un conceptentièrement nouveau baptisé la « montre del’avenir ». Cette montre appelée « Spring Drive » estlancée en 1999. Elle a l’ambition d’être la synthèsep a r f a i teentre l’humain et l’électronique, l’ancien etle nouveau, le complexe et le simple. Sa techno-logie dite « micro-mécatronique » révolutionnaireconserve le meilleur à la fois de la mécanique etdu quartz, sans aucune de leurs faiblesses.Les ingénieux créateurs de Seiko ont éliminél’échappement, la partie du mouve m e n tmécanique qui cause le plus de problèmes, ainsique la pile, l’élément de la montre à quartz qui doitêtre remplacé (sauf dans les modèles Kinetic).

Depuis son lancement,la gamme Sportura a

été à l’avant-garde dansla conception et latechnologie. World

Timer, modèlepolyvalent, a été ajoutéà la collection en 2002.

La technologie Spring Drive de Seikoconserve les meilleures caractéristiquesdes montres mécaniques et à quartz. Cemodèle élégant possède un indicateur deréserve d’énergie sur son cadran,indiquant pendant combien de temps lamontre fonctionnera avant qu’il soitnécessaire de la remonter.

SEIKO • l’excellence pour référence28

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 28

Page 29: Histoire de la manufacture Seiko

Dans la première génération de montres Grand Seiko, undisque portant l’emblème d’un lion était attaché sur le fond

du boîtier de la montre. L’emblème devint synonyme deGrand Seiko, et dans les modèles ultérieurs, il était gravésur le fond du boîtier.

Contrairement à la montremécanique traditionnelle, le

m o u vement « Spring Drive » fonctionnea vec la précision du quartz mais,

contrairement à la montre à quartz, ilpossède une trotteuse qui tictaque de façonrégulière sur le cadran.La « Spring Drive » prouve une fois encore que Seikos’impose comme l’un des fabricants de montresles plus innovants du monde. Sa réputation d’excel-lence technologique est désormais solidementétablie dans le domaine du quartz. Mais on saitmoins, en dehors du Japon, que Seiko estégalement un grand nom de l’horlogerie tradition-nelle. Toujours capable de rivaliser avec la fine fleurdes fabricants helvétiques.Même si Seiko est à la pointe de la haute te c h n o-logie, la société emploie aussi des artisanshorlogers, ainsi que des sertisseurs de diamants,des orfèvres qui fabriquent des montresmécaniques de haute qualité et des boîtiers en orou en platine, ainsi que des modèles ave cdiamants et pierres précieuses.Les modèles mécaniques connaissent même unvé r i table renouveau. « Grand Seiko » (GS) est le nomdes montres mécaniques qui représentent lesummum de l’excellence de Seiko. Ce modèle avu le jour en 1960, à l’âge d’or des montresmécaniques, et avait remporté un succès extraor-

dinaire aux concoursde chronomètres.La « Grand Seiko » aé té réintroduite en1998. Inspirée par

ses aînées, elle est dotée d’un calibre entièrementn o u veau, conçu dans les règles de l’art . Lagénération actuelle de « Grand Seiko » est unemontre séduisante, avec beaucoup de présence,un modèle éternel qui ne risque pas d’être

rapidement dépassé. La Grand Seiko est den o u veau appréciée pour son excellence, et a repris,à juste titre, sa place d’honneur parmi les produitsvedettes de la marque. Ce n’est peut-être là quele début d’un grand renouveau des montresmécaniques Seiko…

Pour Seiko, le plus important n’est finalement pasla technologie utilisée. Ce qui compte vraiment,c’est d’atteindre l’excellence. Dans la précision duquartz ou la poésie du mécanisme.

l’excellence pour référence • SEIKO 29

Pour Seiko, le plus important n’est finalementpas la technologie utilisée. Ce qui compte

vraiment, c’est d’atteindre l’excellence.

Un modèlede la première générationGrand Seiko.

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 29

Page 30: Histoire de la manufacture Seiko

Introduits en 1995, ces starting blockssensibles à la pression donnaient auxjuges de course de nouvelles informationspour détecter les faux départs.

l a m e s u r e

O BOOK EXE 12/01/04 15:39 Page 30

Page 31: Histoire de la manufacture Seiko

d e l ’ e x p l o i t

Un défi audacieux pour une ambition mondiale : Seiko a

pris tous les risques en obtenant le chronométrage officiel

des Jeux Olympiques de Tokyo en 1964. Et l’entreprise a

réalisé un sans-faute : pas la moindre erreur pendant toute

la durée des épreuves. Seiko a gagné cet été-là une

notoriété planétaire. Dans un autre domaine sportif, la

marque conçoit aussi des modèles spécialement étudiés

pour répondre aux exigences des aventuriers de

l’extrême : plongeurs, alpinistes, pilotes. Ces montres

peuvent sauver des vies, dans les profondeurs sous-

marines, au sommet des montagnes ou en plein ciel.

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 31

Page 32: Histoire de la manufacture Seiko

SEIKO • la mesure de l’exploit32

C e r tains événements ont le pouvoir de marquerleur temps, de symboliser un changement

d’époque. Les Jeux Olympiques d’été de Tokyo en 19 6 4sont de ceux-là. Ses répercussions vont bien au-delà de l’événement sportif lui-même. PremièresOlympiades organisées en Asie, elles marquent lareconnaissance d’un continent tout entier, le pluspeuplé de la planète .

Pour le Japon, les JO marquent vé r i tablement la finde l’après-guerre mais ils sont aussi une occasionunique de démontrer la réalité du miracle écono-mique nippon. Aux yeux de té l é s p e c ta teurs du mondee n t i e r, les Jeux feront aussi de Seiko, chronométreurofficiel, la principale firme technologique dans ledomaine de la montre. Au prix d’un défi audacieuxet risqué remporté par les ingénieurs de Seiko.

La société Seiko révolutionnale chronométrage du sport

lorsqu’elle assura lechronométrage des épreuves

des Jeux Olympiques d’été de1964, à Tokyo. Jusqu’à présent,le chronométrage était effectué

manuellement, par un grandnombre de chronométreursplacés sur la ligne d’arrivée,

un principe que Seiko éliminapour toujours.

ACCUEILLERA PROCHAINS JEUX OLYMPIQUES. AVONS INTENTION ASSURER SERVICE CHRONOMÉTRAGE ». « OFFICIEL: TOKYO ACCUEILLERA P

d e l ’ e x p l o i t

l a m e s u r e

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 32

Page 33: Histoire de la manufacture Seiko

la mesure de l’exploit • SEIKO 33

Au printemps 1960, Saburou Inoue, un desresponsables de Seiko, se trouve en voyag ed’affaires à Zurich lorsqu’il reçoit un té l é g r a m m elaconique de son entreprise, signé du présidentShoji Hatto r i :« O F F I C I E L : TO K YO ACCUEILLERA PROCHAINS JEUXO LYMPIQUES. AVONS INTENTION AS S U R E RS E RVICE CHRO N OM É T R AG E » .Les cinq derniers mots de ce télégramme vontinfluencer le destin de Seiko pour un demi-siècle.Mais cette phrase fait frémir Saburou Inoue.Jusqu’à présent, le chronométrage de tous lesJeux ont été assurés par des entrepriseseuropéennes. Quatre années ne seront jamaiss u f f i s a n tes pour permettre à l’entreprise Seikod’être prête à temps, pense Saburou Inoue.Dès son retour au Japon, le président Shoji Hatto r ile convoque et lui demande :- Alors, vous êtes prêt à relever ce défi ?- Non, je suis désolé, mais nous ne pouvonspas le faire, répond Saburou Inoue, mal à l’aise.- Mais pourquoi pas ? Vous avez quatre ansd e vant vous ! réplique le président.- Non, c’est tout simplement impossible, avouealors Saburou Inoue.

Le président Hattori se met en colère :- Mais la qualité de nos montres est mainte n a n tsuffisamment bonne pour qu’on les fasseconnaître au monde entier ! Comment ça : « to u tsimplement impossible » ? Je reviendrai dansune semaine. J’espère que vous aurez changéd ’ a v i s !Et il claque la porte .

Saburou Inoue a de bonnes raisons d’être réticent.Après Zurich, il s’est rendu aux États-Unis où ila dû faire face à des nombreuses plaintes surla fiabilité des montres exportées là-bas. Alors, àl’idée que Seiko chronomètre les prochains JeuxOlympiques, Saburou Inoue est rongéd’inquiétude. « J’ai tout de suite imaginé undéluge de réclamations.Peut-être suffisammentpour engloutir les JeuxOlympiques entiers !Je serais alors obligéde quitter l’entreprise.D’ailleurs, ce pourrait même être la fin de notreentreprise. Pire encore : le Japon serait montrédu doigt par le monde entier ! » .Mais les pressions exercées par le président, quivient le voir to u tes les semaines, ont finalementraison des résistances de Saburou Inoue. Il finitpar accepter de relever le défi. La première épreuveà franchir est la Commission te c h n i q u eolympique qui doit se réunir à Belgrade au moisde septe m b r e 1962. C’est cette instance quidécidera du nom du chronométreur des JO de19 6 4 .Avant même que Saburou Inoue n’accepte samission, de premières recherches sont discrè-tement lancées dans les laboratoires de Seiko.Tous ignorent encore que ces travaux vont révolu-tionner le chronométrage du sport.

S JEUX OLYMPIQUES. AVONS INTENTION ASSURER SERVICE CHRONOMÉTRAGE ». « OFFICIEL: TOKYO ACCUEILLERA PROCHAINS JEUX OLYMPI

!

!

Saburou Inouereçut l’ordre du

président de réaliser lematériel de

chronométrage pourles Jeux de 1964 – en

partant à zéro !

« OFFICIEL : TOKYO ACCUEILLERAPROCHAINS JEUX OLYMPIQUES.AVONS INTENTION ASSURERSERVICE CHRONOMÉTRAGE ».

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 33

Page 34: Histoire de la manufacture Seiko

Seiko a créé deschronomètres spéciaux pour

un grand nombre de sports.Ce chronomètre mesure le

nombre de coups par minutedans les compétitions d’aviron. Ilpermet aux rameurs d’ajuster leur

rythme, mais il n’est pas utilisé pour lechronométrage officiel.

A l’époque, le chronométrage est manuel et unemarge est attribuée à l’erreur humaine. Par exemple,dix officiels au moins sont chargés de chronométrerles épreuves d’athlétisme sur piste. Mais les résulta t ssont pratiquement toujours différents d’un officiel àl’autre. Et il faut calculer une moyenne pour obte n i rle résultat de la course.O r, les techniciens de Seiko découvrent que cesd i vergences n’ont rien à voir avec la dexté r i té duc h r o n o m é t r e u r. Elles sont dues à la position dub a l a n c i e r, la pièce mobile qui est au cœur d’unmécanisme horloger, au moment où on déclenchele bouton. Les ingénieurs créent alors un chrono-mètre qui fait démarrer le balancier sans à-coupslorsqu’on appuie sur le bouton, grâce à une cameen forme de cœur sur l’axe de balancier. Et l’un desproblèmes les plus graves du chronométrage sportifd i s p a r a î t.Douze chronomètres sont fabriqués avec le to u tn o u veau procédé. Ils sont soigneusement placésdans une valise capitonnée qu’emporte Ma s a to s h iTohyama, à l’époque directeur des recherches de

Seiko, vers Belgrade pour laréunion décisive de laCommission technique. Lo r sd’une escale technique à

Z agreb, Ma s a toshi Tohyama laisse la valise surson siège alors qu’il sort de l’appareil avec les autresp a s s agers. A son retour à bord, il découvre ave chorreur que la précieuse valise a disparu !Heureusement, elle a simplement été déposée surle tarmac, où Ma s a toshi Tohyama peut la récupérer.Et le reste du voyage se déroule sans incidents.A Belgrade, les chronomètres sont te s tés par deuxmembres de la Commission, responsables del ’Association internationale des fédérations d’athlé-tisme (IAAF). Ils sont stupéfiés par les résulta t s : uneinfime différence d’un dixième de seconde sur uneheure de te s t. Ma s a toshi Tohyama leur explique le

n o u veau procédé découvert par Seiko. « Nous n’adju-geons pas le chronométrage officiel à un fabricantjaponais parce que les Jeux Olympiques sedéroulent à Tokyo, mais franchement parce queces chronomètres sont exceptionnels », lui disentles commissaires. Ce n’est qu’une décision préli-minaire mais Ma s a toshi Tohyama est aux anges.Seiko ne recevra d’ailleurs sa nomination officiellepar écrit qu’un an avant le début des Jeux…

C’est une première victoire pour Seiko. Mais c’ests u r tout le début d’une tâche titanesque. Le singénieurs doivent maintenant développer to u teune série de chronomètres adaptés à des épreuve ssi diverses. Il faut certes enregistrer le temps dug agnant de chaque épreuve, mais aussi déte r-miner les temps de tous les autres concurrentsainsi que le classement précis de chacun d’entree u x .Les chronomètres ne sont pas les seuls appareilsà concevoir et à fabriquer. Il est indispensable deproduire aussi des horloges géantes pour les sta d e s ,ainsi que des écrans d’affichage permetta n taux specta teurs de visualiser les te m p s .L’expérience est entièrement nouvelle pourl’entreprise. Mais la société Seiko estbien décidée à ce que le chrono-m é t r age atteigne des nive a u xde précision jamais vus.

SEIKO • la mesure de l’exploit34

ACCUEILLERA PROCHAINS JEUX OLYMPIQUES. AVONS INTENTION ASSURER SERVICE CHRONOMÉTRAGE ». « OFFICIEL: TOKYO ACCUEILLERA P

…parce que ces chronomètressont exceptionnels

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 34

Page 35: Histoire de la manufacture Seiko

Pour y parve n i r, Seiko va créer le premier système dec h r o n o m é t r age à quartz util isé dans unem a n i f e s tation sportive internationale. Pluse x a c tement, une horloge chronométrique à crista lde quartz, d’une précision de 0,2 seconde par jour,qui est utilisée pour les épreuves du marathon. Le schronomètres mécaniques avec remontage àressort, qui ont servi au cours des 60 dernièresannées, ne peuvent offrir qu’une précision de plusou moins 20 secondes par jour. Ce chronomètre àc r i s tal annonce clairement au monde entier queSeiko a une longueur d’avance dans la te c h n o l o g i edu quartz.Les Jeux Olympiques de Tokyo sont un triomphesur le plan sportif et sur le plan de l’organisation. Aucours de la to ta l i té des épreuves, pas la moindreerreur de chronométrage n’est à déplorer. Le succèsde Seiko est absolu. L’entreprise avait pris sar e s p o n s a b i l i té tellement au sérieux qu’elle ava i tlancé pour les JO un programme ded é veloppement de quatre ans, sans aucune limitede budget ou de ressources. Un projet d’une porté econsidérable, sans doute unique dans l’histoire desJeux Olympiques.Depuis 1964, Seiko a chronométré cinq autresolympiades. Et sa participation dans le monde dusport est allée bien au-delà des manifesta t i o n solympiques. Elle a fourni des installations dec h r o n o m é t r age aux plus prestigieuses compétitionsi n ternationales, dont des Championnats du mondedans plus de 20 sports différents.Pour la marque, les coûts d’un tel engag e m e n tsont énormes. Mais Seiko a compris que saparticipation lui vaut des ava n tages considérables. Ilest évident que le public est fortement influencé parle fait de voir s’afficher le nom de Seiko lors de cescompétitions. Et le principal « d i v i d e n d e » de cesi n vestissements dans le monde du sport est le liende confiance qui se crée entre la marque et son

public. D’ailleurs, l’entreprise Seiko a été renduecélèbre par le chronométrage des JO de To k y o .L’autre raison de la passion de Seiko pour le sportest le « c h a l l e n g e » technique qu’il représente: laparticipation au chronométrage encourage las o c i é té à créer de nouvelles te c h n o l o g i e s .

la mesure de l’exploit • SEIKO 35

La caméra dephoto-finish àvidéo divisé deSeiko fournitl’image quipermet auxjuges de coursede décider lesrésultats et lestemps avec uneprécision de1/1000ème deseconde.

Des hautsparleurstransmettent lesignal de départà chaque couloirindividuellement,afin d’éviter lesretards dus autemps dedéplacement duson dans l’air.

La mesure dela distance estassurée pourtoutes lesépreuves surpiste.

Championnatsdu monded’athlétismeParis-2003.

S JEUX OLYMPIQUES. AVONS INTENTION ASSURER SERVICE CHRONOMÉTRAGE ». « OFFICIEL: TOKYO ACCUEILLERA PROCHAINS JEUX OLYMPI

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 35

Page 36: Histoire de la manufacture Seiko

Loin des télévisions du mondee n t i e r, la marque Seiko estaussi impliquée dans desa c t i v i tés extrêmes. Là où laf i a b i l i té d’une montre peut êtreune question de vie ou de mort,que ce soit sous l’eau, en l’air ousur terre. En 1965, Seiko lance sap r em iè r e mon t r e de p lo ngé e ,utilisable jusqu’à moins 15 0 mde profondeur. A l’époque, laplongée sous-marine compteencore peu d’adeptes mais lesuccès remporté par lapremière génération demontres de plongée de Seikoe n c o u r age les ingénieurs àd é velopper de nouvelles te c h n i q u e spour optimiser l’éta n c h é i té, la lisibilitéet la résistance aux chocs. En perfec-tionnant ces différents aspects,Seiko lance en 1967 la montrede plongée 300 m .Les responsables de Seikosont fiers de leurs derniersmodèles. Jusqu’au jour oùils reçoivent une lettre d’unplongeur professionnel. Il leurexplique les conditions sévè r e sdans lesquelles il travaille etpourquoi les montres de plongée ner é s i s tent pas à ces conditions. Seiko semet immédiatement à l’œuvre et crée unen o u velle équipe de projet. Sa mission : concevoirune montre pour les professionnels de laplongée. Donc à la fois plus résista n te mais quifournisse aussi dava n tage d’informations aup l o n g e u r.Les travaux de cette équipe ont permis d’éta b l i r

une philosophie qui est to u j o u r sa p p l i q u é e : si Seiko décide deproduire une montre de sport,celle-ci sera fabriquée aun i veau de qualité le plus élevé

et conformément aux normes lesplus rigoureuses, pour répondre

aux exigences professionnelles. Dec e t te philosophie, est née pendant

les années 19 70 et 1980, to u teune série de montres de sportde haute qualité .Lorsque la montre 600 mSeiko pour plongeurs profes-sionnels est présentée en

19 75, elle est la seule aumonde à être dotée d’un boîtier

de titane. L’équipe de déve l o p-pement a rempli sa mission et atte i n tses objectifs : elle a créé une montre

de p lo ngé e ré s is t a n t e auxchocs, anticorrosion et antima-

gnétique. Cette montre estsuffisamment solide pourressortir indemne même aubout de plusieurs heures deplongée professionnelle, et

peut être utilisée jusqu’àmoins 600 mètres. Elle offre

une lisibilité parfaite, même àdes profondeurs où la lumière du

jour n’arrive jamais. Mais là où elledépassait to u tes les montres de la concurrence,c’est qu’elle est conçue pour la plongée àsaturation, grâce à un boîtier pratiquementé tanche à l’hélium, évitant tout risqued’explosion. Plus tard, un modèle encore plusévolué offrait une résistance jusqu’à 1 0 0 0 mde profondeur.

SEIKO • la mesure de l’exploit36

La 150M marque ledébut de laproduction demontres de plongéepar Seiko.

A partir de 1967,cette montre deplongée 300Mutilisait lemouvement« High-beat »(10 battements parseconde) utilisé danscertaines GrandSeiko ainsi qued’autres modèles, etoffrait une grandeprécision. Ce fut ladernière nouveautédans le secteur desmontres de plongéependant sept ans.

La Professional600M possédait unboîtier de titane etétait étanche jusqu’à600 m. Elle éliminaitles problèmes du gazhélium au cours deplongées à saturationde longue durée, etrépondait auxexigences desprofessionnels de laplongée. La 600Mreprésentait uneaméliorationconsidérable parrapport aux modèlesprécédents. Lespremiers modèlesétaient dotés d’unmouvement High-Beat, que l’onremplaçaultérieurement parun mouvement àquartz.

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 36

Page 37: Histoire de la manufacture Seiko

Ces recherches débouchent sur la création d’unn o u veau type de montres. Des modèles comme le« S c u b a m a s te r », le « La n d m a s te r » et le « F l i g h t m a s te r » ,utilisés en mer, sur terre et en altitude, font tous partiede la série « Ma s te r ». Pour mériter cette appellation, uneSeiko doit démontrer qu’elle est en mesure de résiste raux conditions d’utilisation les plus extrêmes. Ce sontdes «montres auxquelles vouspouvez confier votre vie » ,résume Ikuo To k u n aga, responsable du déve l o p-p e m e n t.Francisco Ferreras, célèbre sous le surnom de Pipin,a soumis à rude épreuve des montres de la série« Ma s te r ». Spécialiste de la plongée en apnée à trèsgrande profondeur (dite « no limits »), il a effectué plusde 600 plongées à moins 100 mètres. Et il a battu le12 o c tobre 2003 son propre record du monde avec uneplongée en apnée à moins 170 mètres filmée par ler é a l i s a teur de « T i ta n i c » James Cameron. Une montreSeiko a été développée avec Pipin: la Scubamaster PipinSpecial. Ce modèle possède des fonctions conçues

pour répondre auxexigences du plongeur,telles que l’éta n c h é i téjusqu’à 200 mètres, une

l u n e t teunidirectionnelle et une couronne vissée.Les plongeurs ne sont pas les seuls inspirateurs deces montres de l’extrême. Pour la « La n d m a s te r », cesont les exigences de Mitsurou Ohba, l’explorate u rqui réussit à traverser les deux pôles à pied, qui onté té remplies. Un autre aventurier d’exception décidede confier son destin aux montres de la série Ma s te r.Il s’agit de Ken Noguchi, qui effectue l’ascension del ’ E verest et devient le plus jeune alpiniste va i n q u e u r

des sommets les plus hauts des sept continents.Avec au poignet, une « La n d m a s te r » .Un autre modèle de cette série est le « F l i g h t m a s te r »S B CW005, créé avec la collaborationde pilotes de volsi n ternationaux. Le résultat est une montre d’une grandes i m p l i c i té, avec aiguilles 24 heures et mouve m e n tKinetic à remontage automatique, qui possède to u te sles fonctions utiles aux pilotes professionnels.« Dans mes rêves, je voulais créer un produit qui seraitconsidéré comme le meilleur du monde. Je pensaisque, pour y parve n i r, je devais déposer une demandede brevet pour chaque technologie nouvelle. Au fur età mesure de mon travail, j’en suis maintenant à unec e n taine de breve t s », témoigne Ikuo To k u n ag a .Tout comme les aventuriers de l’extrême, l’équipe dess p é c i a l i s tes de Seiko repoussent sans cesse les limite sdu possible pour les montres de sport, pour atte i n d r eles niveaux de précision et de fiabilité les plus élevé s .

la mesure de l’exploit • SEIKO 37

Seiko produisit unesérie limitée de 1 000Scubamaster PipinSpecial en 1997.

Mitsurou Ohbaétait spécialisédans latraversée àpied del’Arctique et del’Antarctiqueen solitaire. Lacréation deproduitsspéciaux pourexplorateurs serendant dansdes milieuxextrêmes apermis auxcréateurs deSeiko desoumettreleurs produitsà desconditionsd’utilisationparmi les plussévères dumonde.

Ce sont des « montres auxquellesvous pouvez confier votre vie »

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 37

Page 38: Histoire de la manufacture Seiko

l a p a s s i o n

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 38

Page 39: Histoire de la manufacture Seiko

d u d e s i g n

A ses débuts, Seiko privilégiait l’excellence mécanique à

l’esthétique des montres. Les choses ont commencé à

changer à la fin des années 50. Depuis, le design a pris

une importance sans cesse croissante. Aujourd’hui, plus

de 60 designers travaillent dans le monde entier à

dessiner les futurs modèles de la marque. Et Seiko fait

appel aux plus grands designers indépendants pour créer

des montres à la personnalité extraordinaire. Avec comme

objectif commun de réaliser la synthèse de l’innovation

technique et du raffinement esthétique.

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 39

Page 40: Histoire de la manufacture Seiko

SEIKO • la passion du design40

D ans les années cinquante, Taro Ta n a k aétudie l’esthétique industrielle. Le jeune

homme devient en 1959 le premier diplôméde cette spécialité à être embauché chezSeiko, qui approche pourtant d’un siècled ’ e x i s tence. A l’époque, personne dansl’entreprise ne connaît l’équivalent japonaisdu mot « d e s i g n ». Et Taro Tanaka passe sespremières semaines à te n ter d’expliquerson rôle.I m m é d i a tement après la deuxième guerremondiale, lorsque Seiko relance sa productionde montres-bracelets, les seuls créateurs sontles concepteurs de nouveaux mouvements. Al’époque, la plupart des montres Seiko possèdentdes boîtiers ronds. Et les rares changementsa p p o r tés à l’esthétique se limitent à des déta i l ssecondaires, par exemple la modification de laforme des pattes. Jusque dans les années 19 5 0 ,les responsables de l’impression des cadrans sontconsidérés comme des « s t y l i s te s » .Le premier département de design n’est crééqu’en 1958, juste avant l’arrivée de Taro Tanaka.Dans l’histoire de la marque, cette décision

r e p r é s e n te le premierpas vers un design spécifique, non

seulement du cadran mais de la montre entière.Car si les montres Seiko sont fiables sur le planmécanique, elles sont alors plutôt médiocressur le plan du style.

La 45 GS « Hi-Beat »,fabriquée en 1968, estun exemple classiquede stylisme Seikobasé sur la« grammaire dudesign » créée parM. Tanaka.

d u d e s i g n

l a p a s s i o n

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 40

Page 41: Histoire de la manufacture Seiko

la passion du design • SEIKO 41

« Un jour de 1962, je me suis rendu dans legrand magasin Wako à Tokyo, au rayon desmontres. Je me suis approché de l’une desvitrines, où j’ai vu un grand nombre de modèlesqui m’ont frappé par leur éclat brillant. Puis, j’airegardé de l’autre côté. Il y avait d’autresmontres mais dont l’éclat était moins brillantet plutôt irrégulier. La différence était frappante .Les premières étaient des montres suisses,les autres, avec une finition plus terne, éta i e n tdes Seiko ». Ce contraste alarme Taro Ta n a k a .Il examine les montres de près. Et s’aperçoitque les surfaces des boîtiers suisses sontp a r f a i tement lisses, sans la moindre aspérité .Les Seiko présentent des défauts, qui

incombent aux te c h n i q u e sde fabrication. Taro Ta n a k as e d o n n e a l o r s p o u rmission de résoudre cep r o b l è me . I l é ta b l i t l a

« formule du design », qui sera bientôt connuedans l’entreprise sous le nom de « g r a m m a i r edu design de Seiko » .Pour commencer, il crée des boîtiers et descadrans présentant une surface parfaite m e n tp l a te, avec des courbes bidimensionnelles. Ildécide également d’éliminer to u tes les défor-mations du cadran, pour lui donner la finitiond’un miroir. Ces principes forment la base dun o u veau style de Seiko. Le premier modèleconçu en appliquant ces principes est lancéen 19 6 7. La « grammaire du design de Seiko »devient la référence pour les modèles haut degamme. Mais les techniques mises en œuvreex igent des ressources considérables enmain-d’œuvre. Elles sont donc incompatiblesa vec des produits bon marché.Au fur et à mesure de l’émergence du styleSeiko, la « grammaire du design » commence

à s’imposer. On la trouve en particulier dansles montres Grand Seiko et King Seiko, crééesdans les années 1960 et au début des années19 70 pour le marché japonais. Les règles de la« grammaire du design » seront appliquéespendant 20 ans. A l’époque, on lui attribue lamême importance qu’au succès remporté parSeiko aux concours de Chronomètres del ’ O b s e r va toire ou au lancement de la montreà quartz. Mais bientôt les consommate u r sa t tendent un plus large éve n tail de styles. Cequi oblige les créateurs de Seiko à élargir leurshorizons au-delà des principes contraignantsde la « g r a m m a i r e » .Le rôle du design a pris une importance irréve r-sible. D’autant que les efforts de Seikocommencent à porter leurs fruits. Pa sseulement en termes de ve n tes mais aussigrâce à la reconnaissance internationale. En1968, la société commence à envoyer desmembres de son personnel à l’étranger pourétudier le design. En outre, le début de larévolution du quartz donne un rôle nouve a uaux designers. En effet, les premières montresà quartz coûtent autant qu’une auto m o b i l e .

La « grammaire du design deSeiko » devient la référence pour

les modèles haut de gamme.

!

!

Taro Tanaka était leseul diplômé qui avaitété embauché pour ledesign par K Hattori.Il est l’auteur de la« grammaire dudesign », recueil desrègles de base pourl’optimisation de styleet de la finition desmontres Seiko.

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 41

Page 42: Histoire de la manufacture Seiko

SEIKO • la passion du design42

Et il est important que le public puisse lesidentifier au premier coup d’œil. Plus tard, ledesign doit inventer des formes pour « habiller »les multiples fonctions nouvelles des montres àquartz.Au début des années 1990, les designers deSeiko envisagent de présenter leurs créationsaux concours d’esthétique industr ie lle àl ’ é t r a n g e r. Et de participer au plus prestigieuxdes concours du secteur horloger. « Nous avionsl’impression que le Grand Prix de la Ville deGenève était un concours destiné à encouragerles designers suisses, et réservé à ces derniers.Mais nous avons demandé : pouvons-nousprésenter nos créations? Et ils nous ont permisde participer au concours. Nous avons obte n uun Grand Prix en 19 91 pour une montre de lasérie Rivoli. C’était tout à fait comme quandSeiko avait gagné le Concours del’Observatoire », se souvient un designer.Aujourd’hui, 60 designers travaillent dans lemonde entier à la création de montres Seiko.désormais, le rôle de l’esthétique industrielle aévolué et participe à tous les aspects dumarketing, y compris la conception graphiquedu matériel de communication. « C’est d’abordsur l’image globale de la marque que nousnous penchons, et comment la traduire sur leplan du design. Il est inutile de créer des stylesde produits de façon isolée : il est nécessaire deconcevoir une création globale, comprenant lamontre, son coffret, sa publicité et la promotioncommerciale. Avec nos designers et notre propreservice de fabrication, nous sommes un peucomme une société à part », explique TomohiroAsayama, directeur du design de l’une desdivisions de Seiko.Le meilleur exemple de l’évolution du design estsans doute le Chronographe Kinetic, lancé en

l’an 2000. La conception de son mouvement aété déterminée par le désir de créer un modèleunique, où l’intérieur et l’extérieur sont enfin enparfaite harmonie, une synthèse de l’innovationtechnique et du raffinement de l’esthétique.

Véritable révolution culturelle pour une entreprisehabituée depuis 120 ans à ne compter que surses propres forces, Seiko s’est également tournévers des designers extérieurs. Pour mieux saisirles grandes tendances mondiales et pour créerdes montres événements, Seiko s’est allié audébut des années 1980 avec plusieurs grandsnoms du design international.Le premier exemple de cette collaboration est leSpeedmaster, lancé en 1983. Ce modèle est basésur une création réalisée tout spécialement pourSeiko par le styliste italien Giorgetto Giugiaro. Sa

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 42

Page 43: Histoire de la manufacture Seiko

Le Speedmaster SBBT001, le seulchronographe du monde avec uneprécision de 1/100ème de seconde,fut conçu pour symboliser latechnologie de Seiko.

Cette création,de la collectionSottsass deSeiko en 1993-1994, présentaitdes gammes decouleursparticulièrementaudacieuses.

Le chronographenumérique

Speedmaster, lancé en1983, fut la plus

populaire des créationsde Giugiaro. Le panneau

d’affichage numériqueétait décalé de 20º dans

le sens horaire.

la passion du design • SEIKO 43

r é p u tation repose principalementsur ses réalisations dans les e c teur de l’automobile. Danssa liste impressionnante declients, on trouve Alfa Romeo,

Audi, BMW, Bugatti et Lancia. Il aparticipé à la création de plus de

300 voitures, parmi lesquelles laVolkswagen Golf et la Toyota Aristo.

Mais Giugiaro applique de temps à autreses talents dans d’autres domaines. Il estle créate u r, entre autres, du Nikon F5, ainsique de mobilier urbain et même du design

de pâtes alimentaires ! A Las Vegas, en 1999, unc o m i té composé de plus de 100 journalistes a éluGiorgetto Giugiaro styliste du siècle. Et sa devise( « F o n c e ! ») s’harmonise parfaitementavec la philo-sophie de Seiko.Jusqu’à sa collaboration avec Giugiaro, Seiko n’ava i tjamais travaillé avec des designers indépendants.Les premières esquisses de Giugiaro sont reçues

a vec effarement. « Je dois avouer que notre premierprojet avec Giugiaro fut un vé r i table choc. Je ne croisvraiment pas qu’un designer interne aurait produitquelque chose comme cela », reconnaîtYoshio Hirabayashi, directeur desprodui ts . Mais c’est exacte m e n tle but recherché. Ses propositionscomprennent des chronographesnumériques avec cadran incliné,ainsi que des chronographes ave cdes boutons à curseur, quel’on poussait en haut ou enbas. Le problème, c’est queto u tes ces trouvailles sonttechniquement très difficilesà réaliser.Mais les services te c h n i q u e sde Seiko réussissent às u r m o n ter tous les obsta c l e s .« Cette gageure inspira fortementnos créateurs et nos concepteurs,qui se mirent à penser : nous devonsproduire un mécanisme vraimentspécial pour ce modèle. Dans ce sens,ce fut une expérience des plusb é n é f i q u e s », ajoute Yoshio Hirabayashi. Ler é s u l tat est une montre au style très particulier, unmodèle que personne d’autre ne pouvait imite rou égaler.L’Autrichien Ettore Sottsass sera le second designerindépendant à collaborer avec Seiko. Après desétudes d’architecture à l’institut polytechnique deTurin, Sottsass devient un créateur de premier plan,réputé pour sa capacité de travailler avec toutessortes de matériaux, y compris la céramique et lafibre de verre. Dans les années 1980, ses créationssont célèbres pour leur côté original et humoris-tique, à une époque où les stylistes ava i e n ttendance à produire des modèles à finition noire.

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 43

Page 44: Histoire de la manufacture Seiko

SEIKO • la passion du design44

Son approche du design est radicalement différentede celle de Giugiaro. La première présentation deson projet sidère une fois encore le personnel deSeiko. Pas de plans, ni d’esquisses. Sottsass aenvoyé des boîtes contenant des échantillonsgrandeur nature en résine, auxquels est joint lepackaging complet. C’est encore un choc culturelpour Seiko.Son projet de montre donne une sensation tridi-mensionnelle, réalisée en stratifiant plusieursplaques transparentes. Mais les te c h n i c i e n schargés de mettre ses idées en pratique s’arra-chent les cheveux. Finalement, ils imaginent destratifier trois couches de verre pour donner unesensation de transparence, sans ne rien perdre desc ô tés les plus séduisants du modèle. Les diffi-c u l tésde production sont énormes mais la montreest bien accueillie par un public averti. Les stockssont rapidement épuisés.

Les directeurs de Seiko sont désormais conva i n c u sde l’importance de la collaboration avec desdesigners internationaux. Pour le Kinetic, ils souhai-teraient un style aussi unique que le mouve m e n t.Il faut donc engager l’un des meilleurs designersdu monde. C’est Jorg Hysek qui est choisi. Hysekétait déjà bien connu pour la création de montrespour un grand nombre de fabricants parmi lesplus célèbres. Il a aussi signé quelques créationsretentissantes dans le secteur du stylo.Lorsque Seiko annonce son intention de lancerune deuxième série du Kinetic, Jorg Hysek conta c tela société en annonçant : « J’ai une excellentei d é e ». Le designer est persuadé que le Kineticmarque le début d’une nouvelle ère dans l’horlo-gerie, comme l’avènement du quartz une vingta i n ed’années plus tô t. Or, jusqu’au lancement de« l ’A r c t u r a », pratiquement to u tes les montres Kinetica vaient été simplement habillées de boîtiers conçus

pour des mouvements à quartz classiques.Et Hysek créa « l ’A r c t u r a ». Le design est sophistiqué,a vec des courbes tridimensionnelles. Sa réalisationprésente un nouveau défi pour les ingénieurs deSeiko. « Les soudures entre les parties supérieureset inférieures du boîtier comprenaient égalementdes courbes tridimensionnelles. Dans le cadre denos connaissances et de nos techniques tradition-nelles, ceci était tout simplement impossible. Faireen sorte que to u tes ces pièces tiennent parfai-tement ensemble, tout en conservant l’éta n c h é i téet la solidité de la montre, comportait desdifficultés monumen-ta l e s », se souvientYoshio Hirabayashi.Une fois de plus, lestechniciens de Seiko s’attellent à la tâche. Ilsconçoivent une solution technique remarquable :le moulage par injection de métal (MIM). Cettetechnique offre un ava n tage considérable parrapport aux techniques d’emboutissage ou der o d age traditionnelles : elle donne une grandeliberté pour produire des formes nouvelles. YoshioHirabayashi avait une grande confiance dans lacapacité des techniciens de Seiko mais il a été

!

!

Né à Berlin Est,Jorg Hysek fonda sonentreprise, HysekStyling, après avoirtravaillé pour ladivision de stylismed’un fabricant demontres suisse. Hysekest un des créateursde montres les plusrespectés du monde.

L’histoire de Seiko est tissée dedéfis relevés et remportés.

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 44

Page 45: Histoire de la manufacture Seiko

la passion du design • SEIKO 45

stupéfait par ce que cette équipe réussit à faire pourl’Arctura.L’ h i s toire de Seiko est tissée de défis relevés etr e m p o r tés. La collaboration avec des designers depremier ordre en est un merveilleux exemple : ellee x p l o i te les atouts de l’entreprise tout en insufflant

un nouvel enthousiasme dans les services d’étudeet de déve l o p p e m e n t. Seiko va continuer à trava i l l e ra vecdes grands stylistes. En conjuguant créativitée x térieure et innovations internes, il faut s’atte n d r eà découvrir de nouvelles montres Seiko fascinante sdans les années à venir.

Jorg Hysek soumit la maquette de gauche ; Seikodut concevoir une méthode pour reproduire sescourbes et joints complexes dans la production.La solution fut le Moulage par Injection de Métal.

Le modèle haut de gamme des Arctura deHysek était le SBVW013. L’ouverture

courbe sur la droite du cadran indique leniveau de charge de la pile.

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 45

Page 46: Histoire de la manufacture Seiko

E n l’an 2001, l’entreprise créée il y a 120 anspar Kintaro Hattori a pris un nouveau to u r n a n t:

la fondation de la Seiko Watch Corporation (SWC).Pour la première fois de sa longue histoire, le dépar-tement montres est devenu autonome, entièrementmaître de son propre destin.Deux maîtres mots caractérisent l’identité de Seiko:l’innovation et le raffinement. Ses valeurs fonda-mentales sont la fiabilité, basée sur la qualité, etla noto r i é téd’un nom connu dans le monde entier.L’autre grand atout de Seiko est sa capacité d’alliertechnologie et design.Po u r tant, si la marque est connue dans le mondeentier, son image n’est pas toujours précise. Parexemple, Seiko n’est pas perçu de la mêmemanière au Japon qu’à l’étranger. Les montresmécaniques de haute qualité ou les montres bij o u xde la marque sont bien connues des Japonais.

Hors de l’archipel, le public européen ou américainserait surpris d’apprendre que des modèles Seikop e u vent rivaliser avec les plus prestigieusesmontres suisses.C’est pourquoi il est nécessaire de donner à lamarque une image plus forte et qualitative dansle monde. Ce qui commence par l’organisationdes ve n tes. Seiko entend créer une distributionbeaucoup plus nette qui lui permettra de seconcentrer sur l’innovation et le raffinement.Une approche conceptuelle et recentrée des diffé-rentes gammes de montres, une campagne depublicité très personnalisée et internationale, unenouvelle vision du design permettent de valorisertous les atouts extraordinaires de cette grandeentreprise. C’est donc une ère nouvelle quis’annonce pour un grand nom qui a su relever to u sles défis depuis plus de 120 ans.

e t d u r a f f i n e m e n t

l a c u l t u r e d e l ’ i n n o v a t i o n

SEIKO • la culture de l’innovation46

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 46

Page 47: Histoire de la manufacture Seiko

l e s g r a n d e s d a t e s d e l ’ h i s t o i r e d e s e i k o

les grandes dates • SEIKO 47

• 1 8 9 2 Lancement de la fabrication d’horloges murales.• 1 8 9 5 Lancement de la fabrication de montres de poche.• 1 8 9 9 Lancement de la fabrication de réveils matin.• 1 9 0 2 Fabrication d’horloges de bureau et à boîte à musique.• 1 9 1 3 Lancement de la fabrication

des premières montres- b r a c e l e t s .• 1 9 2 4 Première utilisation du nom SEIKO

pour des articles d’horlogerie.• 1 9 3 0 Lancement de la fabrication

d’obturateurs d’appareils photo.• 1 9 5 6 Présentation de la première montre- b r a c e l e t

à remontage automatique.• 1 9 5 8 Commercialisation d’horloges à quartz pour stations radio.• 1 9 5 9 Présentation d’horloges murales à transistor.• 1 9 6 3 Achèvement du chronomètre portable à quartz.• 1 9 6 4 Le chronomètre à cristal de quartz QC-951

joue un rôle important aux Jeux Olympiques de To k y o .Des petites horloges à quartz sont introduitesdans la cabine du conducteur du train grande vitesse To ka i d o .

• 1 9 6 8 Présentation de la première horlogeà quartz murale domestique au monde.

• 1 9 6 9 Présentation de Seiko Astron, première montre à quartz.• 1 9 7 2 Présentation de la première montre femme à quartz.• 1 9 7 3 Présentation de la première montre à quartz

au monde avec écran à cristaux liquideset affichage numérique à six chiffres.

• 1 9 7 4 Présentation de la première « montre de soirée » à quartz.• 1 9 7 5 Présentation de la première montre numérique

multi-fonctions au monde.• 1 9 7 6 Présentation du premier réveil à quartz au monde.• 1 9 7 9 Présentation au Japon des marques Credor et Alba.

Présentation à l’étranger de la marque Pu l s a r.Présentation de la montre à double quartz.

• 1 9 8 2 Présentation de la première montre à écrande télévision au monde.Présentation des premières montres au mondeavec synthétiseurs de la voix.Présentation de la marque Lorus à l’étranger.

• 1 9 8 3 Présentation de la « S e i ko Voice Notes », première montreau monde pouvant enregistrer des mémos audio.Présentation de la première montre à quartzanalogique multi-fonction au monde.

• 1 9 8 4 Présentation de la gamme Seiko Wrist Computer,les premières montres ordinateur au monde.Présentation de « S e i ko Pyramid Clock » ,première horloge « p a r l a n t e » .Présentation du téléviseur à écran couleurà cristaux liquides de Seiko .Présentation de l’Alba Solar, montre analogiqueà piles solaires.Construction de la première grande horloge du Japon,avec automate, « S e i ko Mullion Clock » .

• 1 9 8 5 Présentation de la marque Lassale.• 1 9 8 6 Présentation d’une montre à quartz à remontage / recharge.• 1 9 8 8 Présentation d’une montre à quartz avec système

de production automatique d’énergie (KINETIC).• 1 9 9 0 Présentation de la toute première montre de plongée

au monde, avec tables de plongée et profondimètre.La première montre au mondeavec fonctions « m e s s a g e r i e » se répand aux USA.

• 1 9 9 3 Présentation de la première montre à quartz au mondeutilisant des moteurs de commande à double impulsion.Présentation des clubs de golf « S-Ya r d » .

• 1 9 9 4 Présentation d’une montre de plongéeavec petit mécanisme Kinetic.

• 1 9 9 5 Présentation de la gamme Alba « S p o o n » .• 1 9 9 7 Présentation de l’Arctura Kinetic.• 1 9 9 8 Présentation du calendrier perpétuel,

une montre entraînée par le premier micromoteurultrasonique du monde.Présentation de la Thermic, première montre au mondefonctionnant avec la chaleur du corps.

• 1 9 9 9 Présentation de la montre Seiko Kinetic Auto Relay,qui se replace automatiquement sur l’heure exacte.Présentation de Spring Drive, montre à remontage manueloffrant la précision du quartz, et alliant les meilleurescaractéristiques de la mécanique et de l’électronique.Présentation du Chronographe Kinetic, en petite série,offrant une sophistication technique entièrement nouvelle.

• 2 0 0 3 La culture de l’innovation et du raffinement.Présentation de la nouvelle générationde chronographes Kinetic Arctura.

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 47

Page 48: Histoire de la manufacture Seiko

© Seiko France 20039, chemin de Palente

25075 Besançon CedexTél. : 03 81 54 24 20Fax : 03 81 54 24 21

www.seiko.fr

Première publication : 2003Création: Big bang communication RCS B378080766

Photos : KIMURA Toshimi, TAKAHASHI Kazuyuki et OKUDA Takafumi

Tous droits réservés. La reproduction ou la transmission, sous quelque forme et par quelque moyenque ce soit, y compris : électronique, mécanique ou photographique, ainsi que le stockage dans des

supports d’information ou des systèmes d’extraction de l’information sont interdits sans l’autorisationde la société Seiko France.

O BOOK EXE 12/01/04 15:40 Page 48