Fragments d'Histoire de la gauche radicale

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- .... Réveillez-vous, bonnes gens, les anar-: chistes sont de'retour, une bombe dans une main et un révolver dans l'autre. Le ,péril noir menace la France. Heureuse- .ent Mr. Poniatowski est là pour sauver 'la République. Et oui, çà continue 1 Après" l'atten- tat Il contre le Prince à Toulouse, les "explosio:tls ll du "commando" Baader-Mein- hoff et les campagnes anti-anarchistes qui sutvirertt, voici que le PDG du Cré- dit Lyonnais est assassiné ••. par un anarchiste, bien sûr. Du moins, c'est ce que prétend Mr. Poniatowski et, faisant choeur avec lui; sa presse. Cette presse pourrie, raciste, qui défend si bien les intérets du capitalisme en distillant la haine et _~ parfum de fascisme; Quelle auba'i.ne l ,Un patron assassiné .. Comment résister à la tentation de faire retomber la respo~sabilité du meurtre sur les révolutionnaires ( sur les anar- chistes pC\.rticulièremcnt. On sait bien .que ce sont les boucs enussaa.res 1dé!w<} alors que la montée 'des luttes ouvrières inquiète. Et c'est se trouve le véritable motif de cette campagne pousse- au - crime menée par le pquvoir et son flic de service Poniatowski contre les 'révolutionnaires et la classe ouvrière Aujourd'hui, les travailleurs disent non à l'o~~re capitaliste ~ les· appelés re- fusent l'encasernement, les immigrés re- fusent les expulsions , les femmes lut- tent, les étudiants revendiquent. Le 1er Mai, des milliers de manifestants cri- aient qu'ils ne voulaient pas attendre les élections pour cijanger la vie. fait peur au Pouvoir. Heureusement, Mr~ Poniatowski-Zorro est là faisant feu d'e tous côtés. Il fera, peur aux Français pour que -ceux-ci ressentent le besoin d1un homme fort et pourquoi pas lui(mais finalement Mr. Poniatowski, de oui les FrançaiÏ>s ont ils le plus peur ? ). Ii prendra des me- 1 sures poliCières fascistes copiées sur celles de l'Allemagne du Il socialiste llll Smidt qU'il admire tant. Et les stades sont au 'bout. Il ne fera pas bon, e: France d'être ouvrier révolutionnaire 1 militant , syndicaliste, objecteur de conscience, homosexUel ou tout simplement de porter les cheveux longs. Ecoutons le Prince parler: ~e gouvernement va mettre " un terme aux actions conduites par des semi-anarchistes (sic) et semi-gauchis. tes (resic) grâce à des'mesures appro- priées Il qui donneront Il les mêmes ré- sultats tout aussi positifs Il que ceux obtenus contre la,criminalité. Attention camarades votre peau risque de ne pas valoir cher. Souvenez-vous du Thélème. MI'. Poniatowski fait consciemment l'a- malgame anarchistes-bandits. Mais qu!il apprenne, que les libertaires n'ont ja ~ais été p~rtisans du terrorism~.Les li~ '. bbttaires lutèent pour l'émancipation de la classe ouvrière et son auto-organisa- tton, seules conditions valables pour en finir avec tout système d'exploitation qu'il soi~ capitaliste ou socialiste. MI' Poniatowski a peur de voir les travail- leurs affaires en main leurs prendre leurs affaires en main, sans besoin de chefs, de voir les idées libertaires faire leur chemin. MI'Ponia~ towsl! a peur de voir son monde dispa- raitr.e.MI'Poniatowski va frapper. Mais qU'1l sache aussi qu~d'autres avant lui ont essayé, dc Gronsta~t à Bar celone..de faire disparaitre les .anarchi stes. Peine perdue, les anarchl.stes sont toujours comme ils le seront après MI' Poniatowski. Le miuistre de l'Int~rieur essaie de faire peur aus Français avec les Il actes t'erroristesd'isolés ". Mais les Françai s ne sont pas dupes. Ils savent très bien que la violence est engendrée par le sys t~me marne et qu'il ne s'en prive pas d'ailleurs de la pratiquer toud les jours. Combien d'ouvri~r~ meurent-ils, par an. Kr Poniatowski, tués par la ma- chine-travail? Combien de crânes d'étu~ diants brisés à la faculté d'Assas, par 'les nazillons que vous protégez" Combien de soldats morts dans les marches for- cées et autres stupides manoeuvres ? Hé- nin-Li~t~4 ... çà yo,usdit quelque chose? et Charonrie? et Clérieux ? Vous souvenez vous de Gilles Tautin? Et de Pierre Overney? Tiens au fait qu'est devenu son assassin? Il est vrai que ce n':était pas un meurtre de patron. Pensez-vous tou- jours Mr Poniacowski que le~ F~ançais soient dupes ? Face à la violence étatique, nous ne r~pondrons pas par la violence isolée, mais nous continUerons le, travail de masse, jusqu'à l'auto-organisation de la classe ouvrière et la di$parition de vo- ~e monde, MI'Poniatowski.

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....Réveillez-vous, bonnes gens, les anar-:

chistes sont de'retour, une bombe dansune main et un révolver dans l'autre. Le,péril noir menace la France. Heureuse-.ent Mr. Poniatowski est là pour sauver'laRépublique.

Et oui, çà continue 1 Après" l'atten-tat Il contre le Prince à Toulouse, les"explosio:tlslldu "commando" Baader-Mein-hoff et les campagnes anti-anarchistesqui sutvirertt, voici que le PDG du Cré-dit Lyonnais est assassiné ••. par unanarchiste, bien sûr. Du moins, c'est ceque prétend Mr. Poniatowski et, faisantchoeur avec lui; sa presse. Cette pressepourrie, raciste, qui défend si bien lesintérets du capitalisme en distillant lahaine et _~ parfum de fascisme;

Quelle auba'i.nel ,Un patron assassiné ..Comment résister à la tentation de faireretomber la respo~sabilité du meurtresur les révolutionnaires ( sur les anar-chistes pC\.rticulièremcnt. On sait bien.que ce sont les boucs enussaa.res 1déé!w<}alors que la montée 'des luttes ouvrièresinquiète. Et c'est là où se trouve levéritable motif de cette campagne pousse-au - crime menée par le pquvoir et sonflic de service Poniatowski contre les'révolutionnaires et la classe ouvrièreAujourd'hui, les travailleurs disent non

à l'o~~re capitaliste ~ les· appelés re-fusent l'encasernement, les immigrés re-fusent les expulsions , les femmes lut-tent, les étudiants revendiquent. Le 1erMai, des milliers de manifestants cri-aient qu'ils ne voulaient pas attendreles élections pour cijanger la vie. Càfait peur au Pouvoir. Heureusement, Mr~Poniatowski-Zorro est là faisant feu d'e

tous côtés.Il fera, peur aux Français pour que

-ceux-ci ressentent le besoin d1un hommefort et pourquoi pas lui(mais finalementMr. Poniatowski, de oui les FrançaiÏ>s ontils le plus peur ? ). Ii prendra des me- 1

sures poliCières fascistes copiées surcelles de l'Allemagne du Il socialistellll

Smidt qU'il admire tant. Et les stadessont au 'bout. Il ne fera pas bon, e:France d'être ouvrier révolutionnaire 1

militant , syndicaliste, objecteur deconscience, homosexUel ou tout simplementde porter les cheveux longs. Ecoutons lePrince parler: ~e gouvernement va mettre" un terme aux actions conduites par dessemi-anarchistes (sic) et semi-gauchis.tes (resic) grâce à des'mesures appro-priées Il qui donneront Il les mêmes ré-sultats tout aussi positifs Il que ceuxobtenus contre la,criminalité. Attentioncamarades votre peau risque de ne pasvaloir cher. Souvenez-vous du Thélème.

MI'.Poniatowski fait consciemment l'a-malgame anarchistes-bandits. Mais qu!ilapprenne, que les libertaires n'ont ja

~ais été p~rtisans du terrorism~.Les li~

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bbttaires lutèent pour l'émancipation dela classe ouvrière et son auto-organisa-tton, seules conditions valables pour enfinir avec tout système d'exploitationqu'il soi~ capitaliste ou socialiste. MI'Poniatowski a peur de voir les travail-leurs affaires en mainleurs prendre leurs affaires en main,sans besoin de chefs, de voir les idéeslibertaires faire leur chemin. MI'Ponia~towsl! a peur de voir son monde dispa-

raitr.e.MI'Poniatowski va frapper.

Mais qU'1l sache aussi qu~d'autresavant lui ont essayé, dc Gronsta~t à Barcelone..de faire disparaitre les .anarchistes. Peine perdue, les anarchl.stes sonttoujours là comme ils le seront après MI'Poniatowski.

Le miuistre de l'Int~rieur essaie defaire peur aus Français avec les Il actest'erroristes d'isolés ". Mais les Françai sne sont pas dupes. Ils savent très bienque la violence est engendrée par le syst~me marne et qu'il ne s'en prive pasd'ailleurs de la pratiquer toud lesjours. Combien d'ouvri~r~ meurent-ils,par an. Kr Poniatowski, tués par la ma-chine-travail? Combien de crânes d'étu~diants brisés à la faculté d'Assas, par'lesnazillons que vous protégez" Combiende soldats morts dans les marches for-cées et autres stupides manoeuvres ? Hé-nin-Li~t~4 ...çà yo,usdit quelque chose?et Charonrie? et Clérieux ? Vous souvenezvous de Gilles Tautin? Et de PierreOverney? Tiens au fait qu'est devenu sonassassin? Il est vrai que ce n':était pasun meurtre de patron. Pensez-vous tou-jours Mr Poniacowski que le~ F~ançaissoient dupes ?

Face à la violence étatique, nous ner~pondrons pas par la violence isolée,mais nous continUerons le, travail demasse, jusqu'à l'auto-organisation de laclasse ouvrière et la di$parition de vo-~e monde, MI'Poniatowski.

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; 3::200. ;'.RLE.3IL SUFFIRAIT DE PRESQUE RIEN.FL a comme toute la presserévolutionnaire des difficultés financières,et ceci d'une manière permanente. FL nevit que par la vente militante et lesABONNEMENTS. Alors camarade, si tupenses que Front Libertaire commence àavoir une raison d'exister ABONNES-TOI.Remplir un CCP ou un chèque ce n'est toutde même pas un gros boulot. Oui, ilsuffirait de presque rien.

Merci à l'avance.

FL commence à répondre à sa vocation;c'est à dire qu'il n'est plus seulement écritpar des militants de l'ORA mais par ceuxqui luttent dans un projet similaire.Mais ces camarades qui nous écrivent (etceux de l'ORA compris) ont tendance ~vouloir tout dire dans un article. Cesarticles sont souvent trop longs, cela rendle journal lourd. Et comme on hésitevachement pour couper dans un article ondemande aux camarades s'il est possiblede dire ce qu'on pense en moins de place,cela permettra de mettre plus de choses,cela rendre le journal plus vivant.

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V'TE FAIT SUR LE ZINGMANIFESTATION DU 1er MAI.La manifestations de l'après-midi étaitsans aucun doute un grand rassemble-ment, une grande démonstration de force,mais quelle tristesse! C'était à sedemander si ces manifestations ne sontpas là pour étouffer la combativitéouvrière.Le matin, FO sortait dans la rue depuis 20ans, cà ne s'était jamais vu. Les militantsqui étaient présents ne savaient même pasquoi scander comme mots d'ordre.Derrière son cul, la Fédération Anarchiste,une centaine de militants :environ; là onsavait quoi scander. Les mêmes motsd'ordre qu'en 75-74-73-72-71-70 etc ... Lesluttes actuelles n'étaient pas présentes.

manifestions avec les gauchistes setrouvaient au cul de Bergeron. FO serait-ildevenu autre chose qu'un syndicat decollaboration de classe à la merci dupatronat ? Bergeron ne serait plus celuiqui trahit quotidiennement, la classeouvrière?Participer l'après-midi pouvait encore sediscuter, car bon nombre de travailleurs enlutte y étaient présents; certes c'étaitencore être au cul de la CFDT et de la CGT.Mais également avec 150.000 travailleurspour le moins. Je ne dis pas qu'il fallait yaller, mais que cette participation étaitdiscutable.Pour celle de FO c'était inadmissible pourdes anarchistes ; je préfère pour ma partme dire que ces camarades ne se sont pasrendu compte de leurs actes sur le planpolitique.

On peut se demander pourquoi ceux quinous dénonçaient quand nous

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La Compagnie Internationale desWagons-Lits (CIWL) est unemultinationale partageant ses actvitésen 4 grands secteurs :- secteur ferroviaire- secteur touristique (en associationavec COOK)- secteur restauration- secteur hôtellerieElle emploi en gros 23.000 personnesen Europe mais aussi en Afrique,Amérique du Sud, Asie.Pour son seul secteur ferroviaire, laCIWL a réalisé en 1974 un chiffred'affaires de 4.925.000.000 deFRANCS BELÇ3ES (étant déclarée dedroit en Belgique).,Pourtant, comme le prouve letémoignage ci-dessus écrit par untravailleur de la CIWL, la Compagniese soucie beaucoup plus de saclientèle aisée que de son personnel.

La CIWL forme depuis sa création, il ya 100 ans, le premier trustinternational des places couchées surles trains de nuit et emploie danschaque catégorie de son personnel,

PTTBULLETIN DES

COMMUNISTES LIBERTAIRES

D'INTER ARCHIVES/TURBIGO

Les salaires, les conditions de travail,l'auxiliariat, les mutations, ... Lesmotifs de mécontentements nemanquent pas. Toufle monde en estconscient et chacun veut lutter,améliorer le quotidien. Il y a, bien sûr,des idées diverses sur les'revendications (la réduction du tempsde travail ou la titularisation parexemple), et sur les formes d'action,mais une chose nous est commune :la volonté de faire aboutir nosrevendications face à un ennemicommun : l'Etat-patron.OR, QUE CONSTATE-T-ONAUJOURD'HUI ?Dans la plupart des cas, aussi bienpour ce qui concerne lesrevendications que pour les actions àmener, c'est un petit groupe qui, sesubstituant à la majorité, prend lesdécisions (que ce soit volontaire ou'non). C'est que pour nombre d'entrenous, les contraintes de la vie quenous impose l'exploitation capitaliste(logements lointains, transportsarchaïques, ... s'ajoutent à la fatigue dutravail) rendent difficile une prise encharge collective des revend icationset des luttes à mener.

tant roulant (Wagons-Lits, WagonsRestaurant...) que sédentaire, unvéritable Marché Commun pour ce quiest des nationalités.Or, ce personnel ne bénéficie pas desmêmes avantages sociaux ni desmêmes conditions de travail d'un paysà un autre, pas même du même âge dedépart en retraite (ex : 60 ans enFrance, 65 en Belgique ..).Il a fallu en France que la qualité de laclientèle change, donc que lespourboires tombent à la verticale,pour que l'on envisage chez lesconducteurs (NB : le conducteur estle responsable d'une voiture-lits) unelutte qui aboutirait ou devrait aboutir àcompenser le manque à gagner parune augmentation de salaires.Dans ce domaine, jusqu'en 1974, laCIWL s'abritait derrière la SNCF enappliquant les pourcentagesd'augmentation donnés aux agents dechemin de fer.Depuis bientôt 1 an, les augmenta-tions parallèles ne sont plusappliquées et les salaires plafonnent.En 1976, l'écart est important et les

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délégués syndicaux CGT et CFDT(FO est ultra minoritaire chez lesroulants) se sont vus déclarer qu'en1980 la CIWL passerait tout sonpersonnel (comme elle l'a déjà faitavec les 3/4 de son matériel) au Pooldes Chemins de fer et à la SNCF pourla France. Ainsi, suite au retard acquis,le personnel sera nettement endessous de l'échelle SNCF.

~AU NOM DE LA RENTABILITE ...La Compagnie supprime au nom de larentabilité les services Wagons-Restaurant et de ce fait elle impose àson personnel Conducteur unaccrotssernent de travail dans des W.Lcertes de plus en plus modernes maisnon adaptés ou adaptables pour laconfection des petits-déjeuners ouservices de restauration froide. Lesdélégations syndicales peuventprotester,demander des améliora-tions etc ... On promet, on délégue descontrôleurs qui sont le plus souventdes petits-chefs jouant le rôle dechiens de garde, dénonçant lepersonnel par exemple lorsqu'un

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.T. ET' ELe gouvernement français a décidéd'intensifier l'équipement en téléphone.Plus de 100 milliards de francs lourds, telest le budget prévu. Une véritable mannepour les commanditaires Thomson, ITT etla CGE.La francisationITT a vraiment trop mauvaise presse(responsable du coup d'Etat au Chili, parex.) et puis, dans le cadre d'uneindépendance nationale tous azimuts, legouvernement ne peut .pas donner, tropvisiblement en tout cas, le marché del'équipement téléphonique à unemultinationale américaine.Il manquait à Thomson, entreprisefrançaise, un débouché sûr et importantdans l'électronique.Tout cela permet, sous la tutelle destech nocrates gouvernementaux, unerestructuration dans cette branche,conforme aux intérêts du Capital:- Thomson achète une des filiales ITT: LeMatériel Téléphonique (LMT) et Ericsson-France (filiale du groupe suédois) etdevient le leader des centraux électro-mécaniques (Crossbar et bientôtMetaconta),.. ITT, en contrepartie, reçoit près d'unmilliard de francs lourds de Thomson, sefait améliorer la part de son autre filiale : laC.G.C.T., dans le marché des Metaconta ets'assure une part importante des centrauxtout-électronique , et surtout une partimportante de l'e-xportation française (oùla,CGCT est déjà bie-n placée)Dans l'Ouest, l'exemple de LavalThomson devient le plus grand employeurprivé de l'Ouest, sans même compter lamultitude des sous-traitants de toutessortes. Pourquoi ITT s'était-il installé dansl'Ouest?- achats de terrain à bon marché (1 F. tem2 à Laval)- r é c u p é r a t io n des primes dedécentralisation et de création d'emplois- utilisation' d'une main-d'œuvre rurale àla recherche d'emplois, peu exigeante etsans tradition de luttesA Laval, ville moyenne bourgeoise"

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TOU1 À LA fOiRE,D'ARI.U ~E. 20 MAI

" iJJ.(\k;.tBERGERS sans travail, venez montre.vos belles dents et vos beaux souliers

à LA FOIRE AUX ESCLAVES!Rentrez dans le troupeau des sansboulot, parait que c'est ici qu'onembauche.Suffit de faire bêee et de baisser latête.ENGAGEZ-VOUS - RÈNGAGEZ-

VOUS - VOUS VERREZ DU PAYSBien sûr, vous n'aurez ni congés, niweek-end, ni heures supplémentairespayées, ni droit de grêve !...Mais il faut savoir choisir: icl'c'est lefolklore transhumant (ou à domicile)et on la ferme !de toute façon, comme 9 fois sur 10,c'est du boulot au noir et qu'il y a deplus en plus de stagiaires, tout gentils,qui ne demandent qu'à être nourris etlogés pour pouvoir voir du pays ... onla ferme! -

• Usine l.M.T.• Usine C.G.C.T.

• Sous-~.M.T.

o v,;",1\o.to"Thomson exploitera directement 4000personnes et fera la pluie et le beau temps.En effet, en plus des trois usines LMT etune THOMSON-CSF, il controlera denombreuses usines sous-traitantes, etessaiera de restructurer à son gré.Dèjà, à LMT, une grande partie du travailqualifié a été transférée à l'usine de Nantes(et l'usine de Redon est encore vide), cela

r ..~-~~-~~-

mais nous, ça nous fait chier et on aenvie de ne plus être pris pour desmoutons!ON VEUT LE DROIT DE BOUFFER ETDE GUEULER COMME TOUT

, CITOYEN:- immigré ou français, le travaildemandé est le même: les conditionsaussi doivent être les mêmes.- les femmes-bergers doivent avoir ledroit au travail et à la parole autant queles hommes.

GORRON

COMBOURG-Deltador. ERNEE

LIFFRE •• Rennelec ~ •RENNES.' ;,:1. LE-LE-GUILLAUME

• VERN tJ.!_AVALSoffrel - CHATEAU-GONTIER•

BEAUMONT• Thesa

REDON.. RENA• • SABLE•ANGERS

·0

confirme la volonté de LMT de n'avoirqu'une unité de production à Laval : unetrès grande production de travail d'O.S. Lerachat par Thomson ne peut qu'accentuerce phénomène et aura donc de gravesrépercussions sur l'emploi.Mais les travailleurs lavallois ne tiennentpas à faire les frais de la restucturation duCapital. Ils sauront le démontrer.

- les jeunes ne veulent plus s'entendrerépéter sans cesse qu'ils n'ont paad'expérience, et qu'ils doivent doncêtre sous-payés.- que l'on soit marié ou pas, chevelu ourasé, cela ne regarde que l'employé etnon l'employeur!

Et tout ça, même si le fond de l'air estfrais et les edelweiss (ou la mer) toutprès!Il n'est plus question de dire bêeecomme on nous l'a appris à l'école,puis à l'armée.Savez-vous qu'il existe desCONVENTIONS COLLECTIVES pourles ouvriers agricoles, et des spécialespour les bergers?

eh oui ! on peut même s'en servircontre les patrons exploiteurs, àconditions, bien sûr DE NE PASS'EMBAUCHER AU NOIR - ETD'AVOIR UN CONTRAT ECRIT.Pardine!ALLEZ, BERGERS, VALETSSUREXPLOITËS, NE DISONS PLUSBEEE!

NI LE 20 MAI 1976NI PLUS JAMAIS

POUR OËFENDRE NOS DROITSUNISSONS-NOUS(Front de libération des bergers)

Mas Casot 66 AMELIE LES BAINS

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CINQ LIBERTAIRESTOULOUSAINS DANS LES PRISONS DULIBERAL GISCARD ...

Arrêter un train pour nous expliquer peutparaître dérisoire et hors de propos. Maison connait les mécanismes del'information, la façon dont sont passéssous silence tous les évènementsimportants au profit des faits diversspectaculaires, la façon dont la grandepresse déforme, minimise, récupèretoutes les formes de lutte et de révolte, lesmotivations de tels actes apparaissentplus clairement. Messieurs lesjournalistes, voici du spectaculaire ! Avous d'Informer avec toutes lesexplications en mains. Ce n'est plus lemanque de données qui peut vous amenerà écrire des erreurs, on vous fourni l'alibi'ait divers pour justifier votre éventuelintérêt. Alors, au travail 000

Le capital modernise son appareil légalistepour réprimer, légitimer l'arbitraire,instaurer la délation comme pratiquecourante, épier, immatriculer systémati-quement tout individu, anesthésier toutecontestation.Les démocraties européennes ne cessentde coopérer dans la recherche denouvelles structures répressives pour lemaintien de l'ORDRE.- Lois anti-terroristes en Angleterre,- Lois d'urgence en R.F.A., qui ne laissentmême plus un faux-semblant dedémocratie.- La France ayant quelques longueurs deretard dans la chasse aux sorcières,régénère son appareil juridico-policier àcoups de lois liberticides, d'arrestationsarbitraires. C'est dans cette ,ambiance,destinée à criminaliser les délitspolitiques, que les GARI passent de laCour de Sureté de l'Etat aux Assises.Depuis 19 mois, 3 camarades des GARI,Mario INES-TORRES, Michel CAMILLERIJean-Marc ROUILLAN, sont incarcérés àla prison de la Santé. Leur crime, c'estd'avoir voulu empêcher que leurscamarades Oriol Solé et Pons Llobetsoient garrotés par lé gouvernemen-tespagnol. C'est d'être intervenuspratiquement contre la violence fascistequi, venait d'assassiner leur camaradeSalvador Puig Antich, en s'attaquant auxrelations économiques franco-espagnoles.Pour les GARI, la Cour de Sûreté de l'Etatpermettait des interventions rapides, droitde perquisition n'importe où et n'importequand, arrestations de militants poursimple délit d'opinion, six jours de garde àvue, tout cela sans possi bi 1 ité de recou rs ...Elle permettait aussi à cette époque defaire plaisir au régime franquiste en luineutralisant ses opposants, tout enfavorisant pour la France ses ventes dematériel militaire. Echange de bonsprocédés entre pays voisins, du style: tum'achètes ma soupe, je te calme tesopposants.Mais pour la France, grande marchande deliberté d'expression, continuer à se faireremarquer en gardant des prisonnierspolitiques devenait gênant. Le dossierGARI passa donc du tiroir Cour de Sûretéde l'Etat à celui Cour d'Assises. L'image demarque est sauvée, l'affaire estdépolitisée, et les trois anarchistes vont enprendre plein la gueule sans que personnene s'indigne.Le nouveau juge d'Assises, PIA,entièrement manipulé par le Ministre del'Intérieur, reprenait au début toutel'instruction, en séparant les faitsreprochés, pour alourdir au maximum lescondamnations.

--arallèlement à cette manœuvre politico-juridique destinée à cacher les véritablesmotivations des trois libertaires des GARI,une campagne de presse était orchestréepar Ponia après la mort de deuxcamarades sur le campus de Rangueil.Comme d'habitude la mort de deuxcopains servit aux journeaux pour vendreleurs mensonges et traîner dans la boueles milieux libertaires.Les flics se servirent du prétexte pourarrêter et ficher de nombreux anarchistes(pistolet dans le dos et menottes auxpoing~ '. pour essayer de leur mettre sur ledos '... mort du CRS Legoff (tué àMontredon), pour inculper une jeunelibertaire, Sylvie PORTE, dont le crime estd'avoir été l'amie d'une des deux victimes.Depuis près de deux mois, elle estincarcérée à la prison St Michel àToulouse, sans autre motif ...Cette campagne n'était pas terminée queBernard REGLAT, de l'imprimerie 34, étaitarrêté par la SRJP de Toulouse à la suite

d'un article du monde qui le déclarait enfuite. Comme dans le cas de Sylvie,les flicsse servirent de certaines astucescommodes du Code Pénal, obscures pourle commun des mortels, mais dontl'efficacité s'est concrétisée chaque foispar une semaine d'isolement, sanspossibiliter de contacter un avocat ...Bernard attend à la Santé, comme Sylvie àSt Michel, comme les trois des GARI,cornme des milliers d'autres dans lesprisons, dans les asiles ou dans lesbagnes, qu'importent les noms qu'on leurdonne et sous lesquels ils se cachent.Mais si eux à l'intérieur n'ont que lapossibilité d'attendre, nous à l'extérieurpouvons faire beaucoup pour eux, enexpliquant leurs véritables motivationspolitiques, les magouilles par lesquelles lepouvoir veut faire taire ceux qui refusentl'exploitation, ceux qui refusent d'être desmoutons, d'être enchaînés toute leur vie àl'aliénation quotidienne.

TOULOUSE le8/V/l6

TRIBUNAL DE NANTERRE :REVOCATION TOTALE' DU SURSIS

DE JEAN LAPEYRI'EMalgré l'importance de l'enjeu, (13 moisd'emprisonnement) la 18ème chambre duTribunal de Nanterre a siégé en Chambredu Conseil, et non en audience publique,sous la présidence de Monsieur BOUCHE,pour statuer sur la demande de révocationde sursis de Jean LAPEYRIE formulée le29 avril 76 par Monsieur FRANCES-MAGRE, juge de l'application des peinesremplaçant.Jean LAPEYRIE doit être un homme quifait peur: pas moins de 20 policiers entenue, et une douzaine en civil, dans lasalle d'audience, les couloirs, lesascenseu rs... Contraste évident avec lestémoignages de Claude MAURIAC! etSerge LlVROZET, qui disent ses qualitésde cœur, son altruisme, sa combativitépour les prisonniers, sa lutte pourl'innocence d'AGRET, son désiritéresse-ment, bien que Serge LlVROZET ait eu desdifficultés à s'exprimer: le président nevoulant pas entendre un repris de justice!"semble que cette fois encore, (comme le20 mai 75) le Tribunal de Nanterre voulaitsa peau, comme cela aurait été dit. C'estpresqu'une question d'honneur. Le 28mars 75 en effet ce même Tribunal l'avaitcondamné pour des faits mineurs, à lapeine de 3 mois de prison, entraînant par làautomatiquement la révocation de sonsursis. Mais la Cour d'appel de Paris avaitdéjugé Nanterre et ramené la peine à 2mois : ce qui laissait à Jean le sursis.C'était aujourd'hui, disons le match retour.Le Président ne veut savoir qu'une chose :les victimes (pauvres victimes que laSamaritaine, le Printemps, Uniprix, eneffet et pas capable de se faire rembourserelles-mêmes, si elles le veulent !) ont-ellesété indemnisées, oui ou non? LePrésident, tellement préoccupé de cesgrands rnaqasins envisage même un

instant, pendant les témoignages aeClaude MAURIAC et Serge LlVROZET lepaiement par le CAP ou par les amis deLAPEYRIE. Mais LAPEYRIE allaitaccepter ? je refuse de répondre pourl'instant à cette question répond-t-il.Sur une question de la défense, ons'aperçoit que l'obligation de réparer lesdommages causés par l'infraction n'a étéformulée que deux fois à un an de distancedans des termes généraux, et sous formed'ultimatum, suivi la seconde fois d'unearrestation séance tenante, alors que lestextes imposent au Juge d'application despeines une concertation éducative etprogressive ainsi que l'explique ChristianREVON, avocat.Ce point de droit qui aurait pu être décisif,aux dires de nombreux jeunes avocats,venus par sympathie pour LAPEYRIE, etmeubler le vide de cette audience secrète(ils étaient le seul public accepté avec la.quinzaine de pouciers ...) pesait de peu depoids devant une double détermination:celle des juges de condamner, celle deLAPEYRIE de ne pas céder. Je demandeau Tribunal de casser mon sursis etd'exécuter la peine, pour me libérer de latutelle répressive et hypocrite du Juged'application des peines. Actez ! lance laprésident furieux à la greffière en quittantla salle, dans ce bon vieux français du17ème.LAPEYRIE, un homme dangereux àenfermer? La Cour d'Appel de Paris serade nouveau amenée à trancher:souhaitons qu'elle le fasse sans tenircompte des passions du Tribunal deNanterre.

Compte-rendu de l'audience du 7 maià Nanterre, faite par un des rares témoins:l'avocat.

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Internattonal _

Lundi solr, GISCARD offrait un dîner(135 couverts) au Général GEISEL (envisite jusqu'au 28 avril), DICTATEURMILITAIRE du BRESIL.De nombreux discours soulignaient lePARALLELISME de VUE des deuxPays sur les Grands problèmes dumondeIl s'avère intéressant de découvrir lamanière de VOIR et de RESOUDREles problèmes internes du DictateurBrésilien.

LE BRESIL :- 16 fois la France- 2 fois plus d'habitants- Une dette extérieure de 22 milliardsde dollars.Dans le NORD-EST '(31 millionsd'habitants)- seul 6 millions sont économique-ment actifs- mortalité enfantile 14,9 % à lanaissance '- 1/3 des enfants scolarisés- 8 millions de plus de 16 ans nesavent ni lire ni écrire.- des militaires ont le pouvoir depuis64 durcissements en 68 (c'est larévolution dans la révolution qu'ils ontdits). 4

Depuis 12 ans s'exerce la dictaturemilitaire, la répression s'accentue faceau peuple Brésilien à mesure que lacrise économique s'aggrave et que lestravai lieu rs 1uttent.En effet au Brésil comme partout dansle Monde, le Boom économique estbel.et bien fini.Il devient évident que le Brésil ce n'estpas seulement le Carnaval de RIO, nila célèbre équipe de Foot-Bali, aussi lasolution du dictateur GEISEL face à lamisère dans laquelle se trouveplongée le peuple Brésilien est la8EPRESSION.Une répression institutionalisée (latorture fait partie dès institutions auBrésil). .La torture 's'appllque dans le cadred'une organisation précise lepersonnel pratiquant est spécialisé.Ce personnel soumet ses futuresvictimes à des examens médicauxpour en contrôler la résistance.Examens renouvellés pendant latorture.- A la maison de détention de SAO-PAULO il existe des cellules fortes oùl'on jette les prisonniers nus pendantdes mois.A la prison de l'hyppodrome de Sao-Paulo, les violences sont si fortes queles cris sont entendus des résidencesvoisines.- Les victimes passent du Purgatoire(traitement électrique de faibles

. courant) à l'Enfer (traitementsupérieur).Ainsi d'autres raffinements où l'ontorture pour faire avouer les Parents:(enfants, frères ou conjoints.) Bref,

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ces spécialistes de la torture (dont,certains ont suivis les cours de laC.I.A.) n'ont pour limite, que leurmanque d'imagination en la matière.

'La répression frappe d'une manièreabsurde et aveugle taxant deCommunistes tous ceux qui bougentou tentent de bou~er.- les paysans qui s opposent au vol deleur terre par les sociétés étrangères(PENNAROYA pour la France).- les.lndiens de la orande forêt contrelesquels sont organisés des safarispour les exterminer. _- Dans les villes contre les travailleursacculés à Quitter les carnpaqnes et à

vivre dans des conditions effroyables(bidonvilles) pour des salaires bas.(Dans le district Fédéral de RIO-JANEIRO, SAINT-PAULO ... Le salaireminimum vient d'être fixé à 400 Ffrançais/mois.)- Mais aussi les avocats, médecins,intellectuels, enlevés, sans aucuneaccusation que l'on retrouve le corpstorturé, mutilé.Il va de soi qu'au Personnel Pratiquantlégalement vient s'ajouter denombreux groupes fascistes et ParaPoliciers (escadron de la mort)agissant en toute impunité et souscouvert de la police.

SI EN FRANCE ON N'A PAS DEPETROLE, ON A DES ARMES AVENDRE:- On peut se demander que vient faireGEISEL en France.- En faite GEISEL, le dictateur vient sefaire livrer ...- Des chars, des vedettes, une usined'hélicoptères SA.330 pour letransport de troupes et lutte anti-guérilla. Puis si on en vend au CHILI

pourquoi pas au Brésil qui accueilleNotre Concorde. Surtout que nosmilitaires ont déjà des relationsdiscrètes mais suivies avec leurshomologues brésiliens. Discrètementdes officiers PARAS vont faire desstages de guerre en Amazonie. Desofficiers du 2ème Régiment étrangersde parachutistes ont travaillé avec lescommandos de chocs Brésiliens àMANAUS.- Pour le capital français qui essuiedes échecs d'investissement en Orient(voir les contrats mirobolant queCHIRAC ramenait d'Orient: IRAK,IRAN, KOWEIT et qui sont traités parles Allemands de l'Ouest pluscom pétitifs).- Les produits Français seront-ils pluscompétitifs au Brésil, on peut s'enposer la question, sachant queGEISEL a augmenté les droits dedouane de 400 à 500 % rendant lesproduits de luxe, les biensd'équipement invendables.

Les investissements francais au Brésilse plaçaient au 7ème rang (U.S.A,JAPON,R.F.A.) .

Ainsi après PENARROYA (groupeRotchild) qui exploite 16000personnes (4000 en France) on voitpointer Peugeot, Michelin quienvisagent deux usines, et d'autresentreprises (E.L.F. ST GOBAIN, airliquide ...) qui augmentent de plus enplus leurs participations dans lesentreprises brési 1 iennes.'En fait, par ses investissements, leCapital français (et étranger) appuiel'exploitation du peuple brésilien parle facisme de GEISEL qui en contre-partie par la répression, systématiséegarantie une main d'œuvre docile etbon marché. On peut s'interroger surle PARALLELISME DE VUE ... sur lesproblèmes du Monde.

La France n'est pas le Brésil ! medirez-vous! c'est vrai, mais enregardant les solutions de GISCARDface à la montée des; luttes destravailleurs (attaques des piquets degrève) arrestation arbitraire (Comitéde Soldats GARI) mort de paysan(EST) de viticulteur (Montredon) ... Onne peut que s'interroger et s'eninquiéter.

Collectif Libertairede CAEN.

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'LETTRE D'UN MILITANT c.n.a.1 Sur les contradictionsIl semble important de donner desexplications sur ce qui se passeaujourd'hui; des camaradesextérieurs aux structures organisa-tionnelles (sans être pour autant en

~dehors du Mouvement) pouvant êtreJ ... surpris et même désorientés par lesrI acontradictions qui apparaissent

aujourd'hui à la lecture de FRONTLI BERT AI RE. En effet, dans le numéro52 de FL on pouvait voir une volontéréelle de débat, d'ouverture, derassemblement, et, en même temps,

~ on pouvait lire que l'ORA s'était• .séparée d'une fraction en son sein. De.~ même on pouvait lire le rejet des~ formes d'actions gauchistes au coup

par coup et une critique des comitésChili,' Armée etc ... et d'autre part unappel pour le CAM quelques pagesplus loin ...A cela il faut donner quelquesréponses.Tout d'abord sur le CAM.Il est bien évident pour nous, qu'il nes'agit pas de refuser le travail au seinde l'armée. Le problème qu'on peutposer c'est celui des priorités et à ceniveau là, dans FL nous continueronsle débat en cours ; car la situationprésente du mouvement révolution-naire, sa diversité ne permettent pasencore de trancher comme il faudraitet il faudra le faire sans doute dans unesituation pré-révolutionnaire. Mais ilfaut savoir qu'en situation pré-révolutionnaire le problème se poseradifféremment avec l'existence d'unréel mouvement révolutionnaireorganisé sur des bases de classe et demasse. Nous laisserons ici aux ultra-gauche le soin de légiférer aujourd'huipour la classe ouvrière en dehors detoutes réalités concrètes et de touteintervention réelle au sein dumouvement de la classe.L'ORA s'est engagée lors d'unerécente Rencontre Nationale (Fin 74)à favoriser les CAM en ce quiconcerne la lutte antimilitariste. Maisçà ne voulait pas dire que nous nouscontenterions de participer à un

jCOmité tel qu'il est. Pour nous,

,aujourd'hui le problème posé est queles CAM tels qu'ils existent, c'est à direcomités spécifiques organisés à part

:.- ne nous satisfont pas, même si nous yparticipons. Nous ne voyons de réeltravail antimilitariste qu'au sein desorganismes autonomes à caractère demasse que ce soit au niveau del'entreprise que du quartier.L'antimilitarisme, comme tous lesautres aspects de la lutteanticapitaliste, ne doit pas êtrel'œuvre de spécialistes souspeine de

se trouver coupé d'une réellesolidarité de classe, d'une réellesolidarité de masse. C'est en çe sensque nous critiquons les pratiquesgauchistes qui consistent à s'investirde façon purement idéologique, sanslien réel avec les problêmes concretsqui se posent au militant dans sasituation de tous les jours.Toujours est-il que nous continuons ledébat dans FL car nous croyons quec'est par là, par l'exposition desdiverses expériences de différentscamarades, par l'exposition - desrésultats obtenus et des perspectivesoffertes qu'une position cohérentepeut être établ ie.

Sur le second point, l'exclusion de lafraction.Si nous en sommes arrivés là, c'estdevant une situation de blocageinterne du débat. Qu'on ait desconceptions différentes ne signifiepas pour autant une rupture tant qu'il ya possibilité de débat, on l'assume.Mais quand tout au long des débats onassiste non pas à une discussion entrecamarades apportant des éléments deleur pratique locale et les réflexionspolitiques qu'ils en tirent, donc uneéchange d'informations, mais que parrapport à çà, des camarades necessent de vouloir un affrontementdirect qui se traduit par accepter ourejeter un texte ; nous n'avons pucontinuer à l'accepter. Ces camaradesont sorti un journal dans lequel ilsdisent essentiellement que l'ORArefuse le débat et qu'elle oscille entrel' ul t ra - g au che et a n arc h i sm etraditionnel. C'est aller un peu vite enbesogne et croire qu'il suffit de lancerdes anathèmes pour discréditer descamarades, cela tient davantage dubruit de chiotte que du débat.Maintenant nous sommes prêts àdiscuter sur l'ensemble despropositions, des points de vue de cescamarades. Mais à partir du Concret,de la Pratique et pas de vues del'esprit, sans se contenterd'incantation du style : il nous faut unprogramme 1. Sans tomber dans lepiège de la caricature, il ne faut pas, àvotre avis, se dépêcher d'écrire unprogramme dans le seul but objectifd'être sécurisé, d'avoir enfin un truc àproposer à côté des autres chapelles,parce que t'as beau dire que tonprogramme il est pas pareil, c'est toutnouveau tout beau ; l'important c'estaussi comment il est vécu. Etrecrédible cela ne veut pas dire êtresuivi. Etre crédible çà ne signifie pasêtre rassurant. Etre crédible c'est quetes propositions soitent crédibles, que

les travailleurs voient que l'auto-organisation c'est possible et c'estNECESSAIRE. Nous ne sommes pasdes spontanéistes, nous savons bienqu'il faut une cohérence politiquedans les propositions et nouslutterons contre l'apolitisme dans lesstructures de masse, car le combatrévolutionnaire est un combat'politique qui se doit de dégager desperspectives politiques sous peine destagner, de lasser et de sedécomposer. Une structure de massene doit pas nous aider à vire dans lesystème (on a trouvé un îlot critiqueavec des copains chouettes, on y a sonpetit rôle et on s'y trouve bien) maisdoit servir à foutre en l'air le système,c'est en ce sens que ces structures sedémarquent politiquement. Mais cesstructures refusent la politiquebourgeoise, la politi-caillerie et sesspécialistes (et attention auxspécialistes de la révolution). Lapolitique c'est la vie quotidienne, etc'est aux travailleurs d'en décider etd'agir t.

Pour en revenir à ces camarades, si ladiscussion n'a pas été possible nousdisons que c'est dans la pratiquequ'on verra les clivages réels s'ilsexistent ; car on ne peut pas dire quele clivage s'est fait su r l'acceptation oule refus d'un Programme, dans lamesure où ce Programme on ne saitpas ce que c'est, aucune propositionconcrète n'ayant été faite. L'importantce n'est pas tant le nom que le contenuqu'il referme, alors qu'on appelle çàprogramme ou proposition ne doit pasesquiver le débat, même si la nuancepeut être importante.

Afin d'éviter de tomber dans un débatdu style, c'est nous les meilleurs euxils veulent pas discuter et ils n'ont rienà proposer et ils ne sont pas cohérentsce qui est facile et qui ne sert qu'àfoutre le bordel dans le débat et tourneen attaques personnelles (va donc ehminable t'as rien à proposer),l'ORA(on n'a pas encore officielle-ment changé de sigle, c'est lesgroupes qui sont en train de ledécider) va éditer les positions quisont sorties du débat jusqu'à l'heuractuelle. Dans ces positions on trouvedeux niveaux ; d'une part une analyseobjective de la situation, et d'autrepart des positions tactiques. En effet, ilne faut pas schématiser les positionsde façon idéaliste (çà on le laisse auxidéologues et aux ultra-gauche) maisil ne faut pas non plus tenir undiscours d'un côté et faire del'opportunisme de l'autre parce queles masses aujourd'hui-elles-sont-

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Proqramme-Oommun (çà on le laisseaux gauchistes). Pour être plus clair,prenons un exemple: le syndicat.Nous disons, nous, qu'aujourd'hui lessyndicats sont une institution dusystème et, qu'au même titre que lespartis d'opposition, ils jouent le rôle

.. de caution du système et donc~ d'intégration des travailleurs. Mais-..... d'autre part nous disons aussi que le

,syndicat à la base est un lieu où nouspouvons lutter, qu'effeètivement descamarades sont à l'origine .decréations de sections syndicalesquelquefois, mais que pour nous lasection c'est aussi un moyen et un lieude lutte qui doit être dépassé.L'important ce n'est pas la structure,c'est aussi ce qu'on y fait. Et cela de lamême façon que tous les jours on vase faire exploiter. Mais nousn'essaierons jamais de tromper lestravailleurs en leur disant qu'ils n'ont

,qu'à nous élire à la tête des appareils.'~Certains camarades pensent qu'il est.possible de se servir de l'appareil

_,.";p,syndical dans le but d'autoorganisa-tion. Notre vision de la situation, nosexpériences concrètes, nous font direque non. Qu'aujourd'hui vouloirs'attaquer à une structure syndicalepour la transformer en organisationrévolutionnaire des travailleurs c'estne pas compter avec 50 ans de passéréformiste et stalinien. Quandeffectivement une structu re synd icale,une section, est effectivement unestructure d'autoorganisation, à cemoment là elle n'a pius de syndicalque le nom, elle ne correspond plus àl'appareil et sa nature est radicalementdifférente. Mais c'est là un schémaidéal et bien souvent il est nécessairede passer par dessus Jessections et decréer des structures autonomesrassemblant syndiqués des différentssyndicats et non syndiqués. Ce qui estimportant ce n'est pas le sigle,l'organisation, mais les travailleurs quicomposent ces sigles et organisa-tions. Quand nous critiquons lessyndicats, c'est quand ils servent àtromper les travailleurs. Il n'est pasplus question de démolir les sectionsexistantes que de créer un nouveausyndicat, une chapelle de plus, maisde tout faire pour que les travailleursdes différentes boutiques arrêtentleurs querelles de marchands de tapis(çà y est on va se couper de cettecorporation) et enfin discutentdécident ENSEMBLE. " n'y a qu'uneseule classe ouvrière et on doit toutfaire pour qu'elle retrouve son unité.Mais pas l'Unité derrière une boutiqueplus géniale qu'une autre. L'Unité quipasse par la démocratie directe. Onn'a pas à accepter telle ou telle soupeparce qu'elle a un meilleur goût, onveut savoir ce qu'il y a dedans et on

t la faire nous-mêmes ! (cà v est

,.. n' ~

PROCHAIN DEBATLE SYNDICALISME

Il nous' parait intéressant de publier'l. "',la manchette accompagnant chaque nu-méro de l' ANARCHO (ex-l'ANARCHO- ..SYNDICAL YSTE)l.

L'abandon de la référence syndliste tendrait à prouver que lement libertaire n'est pas statiquequ'un débat permanent y est menéEn attendant d'approfondir leavec les camarades de l'ANARCHvoici leur texte :

• L'ANARCHO-SYNDICAUSTE »

parait dorénavant amputé de ladeuxième partie de son titre.Nous entendons par ce fait dé-noncer le mythe syndical. Lesryndlcats actuels, bureaucrati-sés, sont, consciemment ou non,des soutiens de régime de domi-nation de J'homme sur J'hommeplus que des moyens d'émanci-pation, alors que tes travailleurssyndiqués, dans leur majorité,ne se rendent pas compte de lacaution qu'ils apportent par cet-te voie au régime capitaliste.Bien que dans les entreprisespeu évoluées, les syndicats ap-paraissent parfois comme ayantun rôle positif, nous ne pouvonsen tant que révolutionnaires,soutenir des formes de combatet d'organisation qui sont encontradiction avec les buts quenous nous assignons.

Nous ne récusons pas cepen-\.dant toute forme d'organisation lIlIet de lutte collective: nous pré-conisons seulement le rejet detoute forme aliénante ; pournous, les revendications Immé-diates doivent avoir une pers-pective révolutionnaire, de mê-me que la manière de les faireaboutir: souvent dans leur luttespontanée les treveilleurs re-trouvent Instinctivement ces for-mes et ces finalités: le travaildes révolutionnaires ne peutêtre de les canaliser vers lesorganisations contre-révolution-naires.

Notre bulletin étant une tribu-ne libre, cela a pour conséquen-ce que des opinions divergentess'y expriment: c'est précisé-ment par la discussion sansorientation dogmatique préallrble que nous pouvons progres-

~~Iles marchands de soupe qui foutent lecamp).Ce qu'il faut dire honnêtement c'estqu'aujourd'hui les révolutionnaires ety compris ceux qui ont cru sesécuriser derrière un programme,sont plus ou moins désorientés dansla mesure où on n'arrive pas encore àdégager des orientations précises etdonc plus crédibles. Par contre on saitce qu'on refuse (la collaboration declasse, le parlementarisme, ladélagation de pouvoir, les tendancesqui s'affrontent et escamotent ledébat, bref les schémas d'organisa-tion bourgeois), et les grandsprincipes où on se retrouve (la lutte declasses, l'auto-organisation, laDémocratie Directe, l'anti-hiérarchie).C'est pour cela que nous pensons quele débat doit continuer et à partir de laréalité de la pratique. C'est sur cesbases qu'on pourra se rassembler.

Un travailleurC.L.Militant à l'DRA.

4k1ten t;,;hn.e AA~&CmtadLMitk4ëA- ST~_ f.'JOO~~U,,.

Page 9: Fragments d'Histoire de la gauche radicale

Front Libertaire ayant proposél'ouverture d'une confrontation sur le

ème : qu'est ce que doit être unerganisation communiste-libertaire,

~

je profite de cette occasion pourinterveni r dans ses colonnes.Compte-tenu de la place que jesuppose imparti à chacun de ceux qui

~.participeront à ce débat j'ai7 volontairement réduit mon exposé à

~

:ses grandes lignes directrices. Il estbien évident que chaque idée qui y estcontenue mériterait un débat à elleseule.

~

pour aborder cette difficile questi-onde la nature et du rôle d'uneorganisation communiste-libertaire, ilconvient tout d'abord de se poser laquestion de savoir si l'existence même

jde ce type d'organisation se pose dansle cadre des sociétés existantes.

...Pour cela il faut procéder à uneanalyse des régimes économiques et

...-politiques existants.

IEnce qui concerne le capitalismeoccidental, force est de constater quecelui-ci est en crise. Le problème est

Ideconnaître la nature de cette crise,son étendue, les contradictions quil'ont fait naître et l'évolution desrésolutions de ces contradictions.

Tout d'abord il apparaît que la crisedes nations occidentales est loind'être une crise du capitalisme lui-même. Les sociétés multinationalesn'ont jamais été aussi florissantes quedepuis la crise !. Il suffit de jeter une

~œ ils url es co m pte - r end u sd'As-semblées générales de ces firmes

t:pour s'en rendre compte. Ce qui est>.. donc en crise c'est une certaine forme~de capitalisme. En d'autres termes laIII'crise se résout entre un affrontement

des formes anciennes du capitalisme(firmes nationales, petites etmoyennes entreprises, artisanat etpetit commerce, agriculture privée) etles multinationales.

Cette crise a été prévue et étudiée de_ longue date par les brains-trusts des

rmes internationales. Certaines dees études ont d'ailleurs étéivulguées au grand public. Le Plan

JAA~nscholt n'est-il pas la quintessencetravaux technocrates face à

riculture archaïque de l'EuropeNeuf?

n ne peut donc, à proprement parler,imer que le capitalisme soit en

rise. Il est en mutation. Que celle-cirée des difficultés, cela est naturel,ais non symptomatique d'un état de

.l''ric:o La réslstanca rtA~ couches

attaquées pose dans un certainnombre de pays des problèmes(notamment en France). Ceux-ciseront à terme résolus. On s'aperçoit;en effet, en étudiant le développementdu capitalisme, que celui-ci ne créeque les crises qu'il peut effectivementrésoudre! Les soi-disant contradic-tions à l'intérieur du systèmecapitaliste ne se situent pas'au niveaude sa propre remise en cause. maisbien au niveau des obstacles misàsondéveloppement par l'existencesimultanée de plusieurs typesd'entreprises.

Sans émergence d'un courantrévolutionnaire de la part desproducteurs la capitalisme résoudrasa crise dans les années à venir.Cela ne veut pas dire qu'il faille tomberdans un pessimisme économiste!Mais tout simplement qu'il fautchercher ailleurs que dans sondéveloppement les contradictions duCapital propres à créer une situationrévolutionnaire.

Le capitalisme dans son développe-ment multinational ou monopolistiquecrée pour l'ensemble de la Société desconditions d'existence qui, à terme,sont des ferments révolutionnaires.

Il en est d'ailleurs de même de chaque'étape de développem.ent. LaRévolution industrielle avait créé unesur-exploitation destinée à larentabilité maximum de profit d'uncapitalisme non encore en possession,de toutes les données technologi-ques. Le mouvement ouvrier arépondu alors avec ses armes (leluddisme, puis le mutuellisme, et enfinle syndicalisme révolutionnaire). Onne peut tirer de l'échec de celui-ci deconclusions hâtives.

La lutte entre le Capital et le Travailn'est pas une équation mathématique,que certains penseurs pourraientrésoudre au simple vue descontradictions apparentes. Contrai re-ment à certains formes de marxisme ilfaut estimer que la lutte de la classeouvrière n'est pas un fait acquis parl'Histoire. Le terme lui-même impliqued'ailleurs un combat, qui, comme touscombats, repose sur la forcerespective des combattants. Or il nefaut pas negliger les forces enprésence du côté du Capital. On nevoit généralement dans le dernier quela force répressive incarnée par l'Etat.C'est loin d'être la seule arme! Ladiffusion de l'idéologie dominante, laconsommation, la promotion, l'inégaldéveloDDeme_nt, le chômace. le

;V.t·~ ....·::

colonialisme et le néo-colonialismesont autant de formes de dominationsdu capital sur la classe ouvrière. Iln'est pas question ici de faire un bilandes luttes du passé et de voi r quels ontété les éléments de la victoi re duCapital. Il s'ag it bien plutôt de' poserles termes d'une prospective.

Le capitalisme moderne a crée depuisune décennie des conditionsnouvelles de vie du prolétariat, tantdans le domaine du travail que dans ledomaine de la vie de tous les jours(idéologie, consommation ...). Sansentrer dans les détails, on peutconstater qu'il s'est créé là undeuxième foyer de contradictions.Avant de les aborder, il faut préciserqu'il faut éviter dans ce genred'analyse de tomber dans ledogmatisme contradiction principale-contradition secondaire. Ce genre declassification ne convient qu'auxdiscussions académiques de ceux quin'ont aucunes prises sur la réalité desluttes.

En ce qui concerne l'idélogiedominante, il est évident depuisquelques années que le carcanimposé depuis des générations parl'Ecole Laïque et Républicaine tend às'effilocher. Ce n'est pas un hasard !L'unification de l'Europe sous l'égidedes multinationales rend inutile lepoison du nationalisme français. Demême les formes nouvelles de gestionimpliquent des mobilités individuellesqui ont rendu nécessaire l'introduc-tion de certains types d'enseignementbeaucoup moins dogmatiques. Ledivorce, l'avortement, l'éclatement dela cellule familliale ont été aussirendus nécessaires sur le planéconomique et politique. A cetéçardd'ailleurs, le capitalisme a brûlé des

,étap~s que la gauche traditionnelleeut été incapable de franchir. De quelprix payons-nous ces réformes ? Leréamanagement du capitalisme est leterme à franchir. Pour cela il a besoind'individus nouveaux aptes à suivreles méandres les nouvelles hiérachies.Produit du cerveaux technocratesgérants du Capital, l'homme dedemain sera tout aussi exploité quecelui d'aujourd'hui ou d'hier. Lesformes d'exploitation auront surcertains plans changé d'objectifs.

Cette transformation n'est pas sansposer de problèmes. Problèmes d'a-daptation tout d'abord. La pesanteursocioiogique des nations est souventun obstacle d'importance pour lesréformateurs (l'Histoire est d'ailleurslà Dour le montrer 1). Mais celle-ci

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~acquiert souvent un caractèreconservateur (c'est la protestation dela gauche). Beaucoup plus importantenous semble être la crise engendréepar les failles du système. Produit desynthèse de projets capitalistes ettechno-bureaucratique, la nouvelleexploitation s'avère encore plus

• susceptible de contradictions quel'ancienne.

La division du travail apparaît de plusen plus sous son caractère de classe,puisque souvent dirigeants et dirigésne sont plus propriétaires des moyensde productions (ce qui n'était pas lecas dans le capitalisme classique).L'idéologie de la consommation seheurte de plus en plus au capitalismelui-même (urbanisme, exploitation dutiers-monde, course aux armements...) .

Donc, outre le fait que l'exploitation detype classique demeure (et commentpourrait-il en être autrement !), l'écartse creuse entre les intérêts individuelset collectifs et ceux des dirigeants,propriétaires et actionnaires desmultinationales.

Dans ces conditions et face à cettesituation, les révolutionnairescommunistes-libertaires ont un rôleparticulier. Contrairement aux avant-gardes autoproclamées ils n'ont pasde rôle dirigeant à avoir dans les lutteset ceci quelles que soient la nature decelles-ci. Cette mise au point peuts'imposer car il n'est pas toujoursévident, même à des communistes-libertaires, que l'avant-gardisme estune forme d'idéologie qui s'apparentau tronc commun technocratique.Tout au contraire, ils doiventdévelopper une lutte idéologique danstous les instants contre toutes lesformes de dirigisme politique (quecelui-ci soit réformiste de typeclassique, de type stalinien ouprétendument révolutionnaire).

~ L'évolution de la situation politico-éconimique présente de l'U.R.S.S. etla Chine montre parfaitement bien àquoi peut se résoudre une révolutionde type avant-gardiste. Ladégénerescence de l'avant-garde enclasse socio-politique a étésuffisamment établi sans qu'il soitbesoin d'y revenir.

L'organisation des communistes-libertaires est donc essentiellementun laboratoire d'idées, de synthèses,et de prospectives. Elle regroupe lesindividus qui pour des raisonsdiverses, des motivations ou despulsions multiples ont rompuidéologiquement avec l'idéologiebourgeoise et son pendant avant-gardiste. On ne peut donner une

définition sociologique d'une telleorganisation. Elle ne regroupe pasnécessairement que des prolétaires.Le système d'éducation actuelfavorise, dans une certaine mesure,les éléments issus de la bourgeoisieou de la petite bourgeoisie. Lasélection à outrance, la spécialisationtechnologique des adolescentsdestinés à être ouvriers manuels ouemployés ne permet guère cette prisede conscience au départ. 1nversementelle est beaucoup plus aisée auxniveaux de ceux qui se destinent à descarrières intellectuelles. Pour ceux-cila prise de conscience peut se faire àpartir d'une expérience théorique.Pour les autres elle se fera au fur et àmesure des luttes, et d'une certainefaçon, d'une manière autodidacte.Qu'on le veuille ou non, uneorganisation révolutionnaire estnécessairement la rencontre de cesdeux types de militants (l'histoire dumouvement communiste-libertaire estd'ailleurs là pour confirmer cettethèse). La pratique ultérieure des unset autres permettra seu lement dediscerner ceux pour qui l'engagementrévolutionnaire reste du domaine del'intellectualisation pure, ou del'activisme caractériel.

Consciente de cette donnée,l'organisation communiste-iibertairen'est, et ne peut être, qu'uneorganisation de confrontation, desynthèses et de prospectives, commenous le disions plus haut.

Contrairement à ce qu'on a pu penser,sous l'influence d'un certaingauchisme, les mouvements quiagitent les exploités ne sont pas tousd'essence révolutionnaire. Certainsd'entre-eux peuvent être corporatiste,localiste ou tout simplementconjoncturel. Il en reste néanmoinsque l'organisation communiste-libertaire doit, et c'est là son rôle,tenter de dégager tout ce qui met enjeu la libre détermination et l'auto-organisation. Si nous ne pouvonsdéfinir aujourd'hui ce que sera lesocialisme de demain, à partir desluttes de tous les jours nous pouvonssavoir ce qu'il ne sera pas. De même,et à partir des mêmes luttes,l'organisation doit être capable dediscerner les termes de la dynamique.

Comme l'organisation communiste-libertaire n'est pas un organisme horsde la société, un laboratoire isolé surun pic lointain, elle agit aussi.Seulement, à l'inverse des avant-gardes, elle n'agit pas de façonautonome. Ses militants, quels qu'ilssoient, parce qu'ils sont d'abord desindividus en lutte, agissent dans leurs

sphères respectives. L'organisationest, dès lors la capitalisation des actesde ses militants. Mais comme ceux cin'agissent pas non plus pour le plaisir,l'organisation devient le creuset desexpériences et des luttes. Son rôle estde populariser, de diffuser et decontre-informer ceux qui se battent. Ace titre son rôle acquiert uneimportance fondamentale face auxtentatives avant-gardistes de toutesnatures.

L'organisation communiste-libertairedoit donc se doter de tous leséléments possibles d'information(sans négliger les techniques 1

modernes).

Inutile de préciser, dans cesconditions, que l'organisation n'agit'pas comme organisation politiqueordinaire. Elle n'a pas de programme,puisque son programme est celui qui,au jour le jour, est mis en évidence parles luttes autonomes du prolétariatdes classes exploitées.

On peut généralement reprocher auxorganisations se réclamant ducommunisme libertaire de ne s'êtrepas plié à ce rôle. Ilest un fait que dansce cas, elles sont toujours retombéesdans le piège de l'Avant-gardisme (tela été le cas de la FédérationCommuniste Libertaire de 1953 à1956). De même on peut reprocheraux organisations anarchistes d'avoirl'attitude contraire et partir d'unedémarche parfaitement idéologique,puisque leurs militants, à l'inverse descommunistes-libertaires, ne seréunissent que dans un but depropagande (c'est à dire deprospective abstraite).

L'organisation des communistes-libertaires est aussi un laboratoired'idées au niveau-de son fonctionne-ment et de sa gestion. L'autogestionde l'organisation est la base même detoute démarche organisationnelle.C'est à la fois d'ailleurs, dans cedomaine, une école et un laboratoire.

Je ne sais si, à l'heure actuelle, l'O.R.A.répond à l'ensemble des considéra-tions contenues dans ce texte. Parcontre ce que je sais c'est que le fi..communisme-libertaire est une ' i

grande espérance, qu'il est inscrit ~dans le devenir de l'humanité commela seule alternative possible· à labarbarie. Je souhaite que le débatentamé par Front Libertaire puisseservir cette cause et que ma modestecontribution y soit acceptee.

Paris, le 25-4-76R.B.(instituteur)

Page 11: Fragments d'Histoire de la gauche radicale

A ~Armee _La lutte contre ,'...:'~lée s'exprime pardivers biais, divers moyens ; il en estun : l'Insoumission totale, qui est lerefus d'effectuer le Service national.Ce refus se place, généralement, dansun contexte de luttes contre lesystème capitaliste, étatique etautoritaire qu'est le nôtre. Le rôle del'armée (est-il besoin de le rappeller?)est : un rôle d'embrigadement, dedépersonnalisation, d'apprenthsagedu respect de l'ordre, de la hléraf nie,du civisme, de la dlsclplme,d'exploitation des richessesnationales, d'exploitation des T.O .M.-D.O.M., d'intervention dans lesanciennes colonies, de briseuse degrêves, d'instrument de répressionIntérieure, ... sans compter le rôlesocial de l'armée, la politique de vented'armes, l'Imbrication dans le

d'armes, l'Imbrication domaine civilmilitaire, et le phénomène plus globalde militarisation de la société.L'armée, enrichie par les ordonnancesde 1959 (C de Gaulle) est dé fait unEtat dans l'Etat (police propre, justiceet lois propres, tribunaux propres ...).Face à ce tout irrationnel, desIndividus s'organisent se donnantcomme moyen : l'Insoumission. letexte qui suit émane du groupe de Lillede Insoumission CollectiveInternationale (I.C.I.)

ORA/LILLE

Des insoummis ? Il en a toujoursexisté, peut-être même davantagedans le passé qu'aujourd'hui. C'estloin en tout cas d'être un mouvementmarginal. Leur problème, c'est qu'ilssont isolés, face à une répression quine leur fait aucun cadeau. I.C.1.(Insoumission Collective Internatio-nale) se veut une tentative pourdépasser à la fois le caractèreindividuel de l'insoumission et lecadre trop étroit des frontières (notreennemi est multinational, nossolidarités doivent se situer au mêmeniveau).La démarche de l'insoumission restepour l'instant individuelle (on n'en estpas encore aux insoumissions parpaquets de dix !). On s'insoumet paranarchisme, par non-violence, paranti-militarisme viscéral, par refus decontraintes ...Le soutien lui, peut être collectif. C'estla première tâche du groupeI.C.I.!LiIle créé l'an dernier; éviter aux

CE MOYEN EN QUESTION ...A MS t:fCOLE /)IJ CRIME!

L'INSOUMISSION"

emprisonnés qu'ils fassent ou non lagrève de la faim, les deux ans de taulepromis par l'armée. Jusqu'ici, cela n'apas trop mal marché. Deux insoumiscondamnés à 13 mois de prison avecsursis après des g'rèves de la faim de20 et 10 jours, un troisième réformé etpas inculpé au bout de 36 heures.Mais s'arrêter à cela, ce serait, à notreavis, rater le coche. S'insoumettre,c'est refuser l'armée et l'armée ce n'estpas seulement le service militaire.le principal axe d'intervention d'I.C.I.!Lille (hors des tâches ponctuelles desoutien) est la juridiction militaire, enparticulier les T.P.F.A. (TribunauxPermanents des Forces Armées).D'abord -parce que nous sommesjugés par ces tribunaux (celui de Lillenotamment), m'ais surtout parce qu'ilnous semble important de toucher, àtravers cet outil' répressif, l'un despoints vitaux de l'institution militaire.Dénoncer les T.P.F.A., c'est attaquerl'ordre et hi discipline militaire, c'estattaquer le système hiérarchique dansson fonctionnement le plus quotidien.C'est aussi passerdu stade défensif dusoutien aux insoumis au stade offensifde l'attaque de l'armée, de l'attaque detoutes les armées.Car nous ne croyons pas en unearmée populaire. La hiérarchie estinévitablement le contraire del'autogestion. Pour nous, lesrevendications démocratiques etalimentaires des comités de soldats neremettent pas fondamentalementl'armée en cause. Le seul intèrêt deces comités est bien la radicalisationd'une partie (encore infime) ducontingent.' Pour ce qui estd'empêcher, soit par l'inertie, soit plus

Dominique BONNOT, insoumis depuisle 12 avril 1976, membre du groupe lilloisd'Insoumission Collective Internationa-le, a été arrêté le 1 mai 1976 à la frontièrebelge.Il est actuellement gardé à vue dans leslocaux de la gendarmerie. Il devait être.prochainement transféré au 43° R.1. à laCitadelle (Lille).Afin d'exiger sa libération, écrivez aucommandant de la 2° Région' Militaire :Commandant de la 2° Région MilitaireCaserne Vandamme59998 Lille-Armées.Nous rappelons que Jérôme LACAMP A-

GNE, arrêté le 26 mars sur le chantierautogéré de Riancourt (Somme) estactuellement incarcéré à la -maisond'arrêt de Loos-les Lille. Jérôme estégalement membre d'I.C.1.Vous pouvez lui écrire :Jérôme LACAMPAGNEA 449 N° 8450Maison d'arrêt de Loos59 120 Loos les Lille.Il est également utile d'écrire au juged'instruction :Juge d'instruction près le T.P.F.A.T.P.F.a.La Citadelle59 998 Lille-Armées.

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activement, l'armée de, jouer uncertain nombre de rôles anti-populaires, nous n'y croyons guère :l'armée de métier existe déjà, (et neserait-ce qu'à travers les CRS, lesgendarmes, les brigades d'interven-tion, les corps d'élite). Nous restonssolidaires de la lutte des appelés pourl'obtention de leur droit, et parconséquent de ceux d'entre eux enbutte à la répression militaire (dansl'intérêt de la campagne contre lesT.P.F.A.).Nous voudrions mettre aussi l'accentsur la psychiatrie militaire et l'usage'qui en est fait pour éliminer lesindésirables (insoumis ou déserteurs)C'est tellement plus commode pour lah i é ra r chi e mil i ta ire de n·o u scataloguer psychotiques, immatures,psycho-malléables et bien d'autreschoses plutôt que de s'interroger surle pourquoi exact de notre refus. Mais,commencer à nous comprendre, c'estdéjà nous accepter, et la hiérarchiemilitaire s'y refuse bien évidemment.Pour le reste, la militarisation de lasociété nous semble aujourd'hui bienavancée et il est urgent de s'y attaquer.D.O.T., plan Clément Mar ,groupede renseignements sur l'ennemi,intérieur etc ... tout ceci est déjà bienconnu !... Cequi l'est beaucoup moins,c'est que tous ces organismes ne sontque des concrétisations d'un seultexte: l'ordonnance du 7 Janvier 1959promulguée par de Gaulle alors qu'Ilavait les pleins pouvoirs, et qui régitl'organisation générale de la défense.Curieux texte où la nature de l'ennemine fait plus aucun doute: il se situe àl'intérieur des frontières, l'hypothèsede l'agresseur extérieur ne venant quesécuriser et justifier une telleinstitution.Mais la -militarisation peut égalementrevêtir d'autres formes : centralesnucléaires, certaines utilisations del'informatique, les projetsd'urbanis-me etc ... Sans parler de lamilitarisation des esprits, mais celle-lasera dure à débusquer.Comme on le voit, ce ne sont pas lestâches qui manquent et, si l'on ne veutpas se retrouver dans les stades, il fauts'y mettre dès maintenant.

1.C.I.!LI LLE51 rue de Gand 59000 LILLE

Page 12: Fragments d'Histoire de la gauche radicale

Par cette série d'articles, nousavons voulu à notre manière,commémorer le 40e anniversairede la Révolution espagnole. Lebut de ces articles n'est pas deréécrire l'histoire de la guerreespagnole; suffisamment delivres sont sortis à ce sujet, et quisont remarquables, pour ne citerque les plus importants: LePeuple en Armes d'Abel Paz -Révolution et Contre Révolutionen Catalogne de Carlos SemprunMaura, Enseignement de laRévolution espagnole de Ri-chard Vernon, Espagne, LesFossoyeure de la RévolutionSociale chez Spartacus.lès Fossoyeurs de la RévolutionSociale chez Spartacus.

1 - LES JOURNEES DE MAI 37BARCELONE (3 au 7 mai)Les journées de Mai 37 marquent uneétape importante dans la Révolutionespagnole. Elle marque notammentla liquidation politique de larévolution du fait de l'aide soviétiqueà l'Etat Espagnol, donnant lavictoire au Parti Communiste. LaContre Révolution est en marche.Elle se traduit principalement par leliquidation des collectivités agrairesen Aragon et les attaques contre lesmilitants de la CNT - FAIetPOUM,dans l'Espagne toute entière etprincipalement à BARCELONE.Aprés les journées glorieuses dejuillet 36, celles de Mai 37 sont ledébut de la révolution espagnole etelles marquent l'affrontement dedeux conceptions de la Révolution àsavoir: Autoritaires contre, Anti-Autoritaires, Gépéou bureaucratiecontre l'autonomie de la classeouvrière.

Cette lutte fut le fruit d'une tensionextrême qui opposait 1 secteurrévolutionnaire (CNT - FAI .FILJ - POUM) au secteur modéré

ou réactionnaire (PSF - UGT-Estat Catalan - divers éléments

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Au cours de ces différentsarticles, nous aborderonsvolontairement, les pointssuivants, qui nous paraissent lesméconnus de la Guerre Espa-gne :- Les journées de Mai 37 àBarcelone- Les amis de Durrutti,principaux défenseurs de'l'Autonomie ouvrière- Comité Central des Milices -Miliciens, oui ; Soldats, jamais.

- La colonne Durruti- 1939 - 1976 - La guerrecontinue- Position actuelle de la CNT -FAI sur l'Espagne 76

A Valence et Moscou, le mêmeordre nous condamne

(chanson : MAI 37)

catalanistes ou républicains). Cesdeux secteurs représentent.idéologiquement des classes ou descouches sociales différentes : d'unepart, le prolétariat et d'autre part, lapetite bourgeoisie et les classesmoyennes. Cette tension marquéepar des incidents de plus en plusgraves devait se terminer par unréglement de comptes (1)La Pravda du 17 Déc. 36, n'écrivait-elle pas. Quant à la Catalogne,l'épuration des trotsksytes etanarcho-syndicalistes est commen-cée : cette œuvre sera conduite avecla même énergie que celle av~claquelle elle a été conduite en URSS ...Cela on dit long sur les intentions duPCE et de la Gépéou, aux ordres deStaline.

L'ombre de Staline flottaitsur Barcelone

Le début de la semaine sanglantecommença par une provocationstalinienne. 'LE 3 MAI 37 : A 2 h 45 de l'après-midi, plusieurs camions de gardesd'assaut sous le commandement deRodriguez Salas, commissaire del'ordre public à Barcelone et membredu parti stalinien vinrent se ranger

ILYA 40 ANSLA REVOLUTION

ESPAGNOLE

aevant l'édifice de la CentraleTéléphonique, place de Catalogne.Depuis le début de la révolution, cetédifice était sous le' contrôle de deuxsyndicats : CNT et UGT, avec unereprésentation du Conseil de laGénéralité.Mais la plupart des employés étaientde la CNT ; c'était en fait cettedernière qui en assurait la garde.Faisant irruption à l'intérieur dubâtiment, les policiers ordonnèrentaux miliciens qui étaient là de leverles mains et les désarmèrent, ils enfirent autant aux étages supérieurs,jusqu'à ce que le premier moment desurprise passé, ils se heurtèrent à uneviolente résistance qui les obligea àredescendre précipitement jusqu'aurez-de-chaussée (2) l'Agression avaitéchoué.La nouvelle se répandit comme unetraînée de poudre. Le comité régionalde la CNT demanda des explicationsà la Sécurité Intérieure, qui déclarane pas être au courant. En fait,l'ordre d'occupation était signé:Rodriguez Salas. La provocationétait si évidente, Qu'une heure aprèsseulement, les miliciens de la FAI etde la CNT firent leur apparition. Lespremiers coups de feu éclatèrent. Lesjournées sanglantes de MAI 37commençaient.LE 4 MAI 37 : au matin, toute laville était aux mainx des ouvriers,exception faite des quartiers ducentre.L'aube est calme, pas un coup de feu.Alors les ménagères sortent de leursmaisons et rasant les murs, serendent chez les commerçants de leurquartier afin d'acheter desprovisions, car la vie continue, il fautbien se nourrir, nourrir les enfants etmême le mari qui aujourd'hui n'irapas à l'usine, mais sur les barricades(3).Puis la fusillade recommença et toutle monde se mit à l'abri. On se battait,de rue à rue, de maison à maison, àcoup de fusils et de mitrailleuses degrenades à mains. Garde d'assaut etstaliniens concentraient leurs tirssur les anarchistes retranchés auxétages supérieurs de la centraletéléphonique.A Paseo de Gracia, les staliniens dela maison de Carlos Marx. tiraientsur le syndicat anarchiste du Bois.La contre révolution continuait de

'·0_.-'

Page 13: Fragments d'Histoire de la gauche radicale

à barceloneplus belle ; la CNT - FAI ainsi que lePOUM étaient les principalesvictimes, car les plus dangeureuxpour les staliniens de PSUC.On pourra s'étonner de la rapidité etde la détermination avec laquellemiliciens CNT-FAI et miliciens duPOUM, pour une fois, confondus oupresque, se sont lancés contre lesforces de police et avec quelacharnement celles-ci ont essayé deles mater... Mais cette rapidité etcette détermination même semblentla cJp.mon~tration évidente que : à

le la guerre et dans lelicain, un conflit aigu sedepuis des mois, une

guerre des classes qui avait provoquéd'innombrables escarmouches et qui,ces jours de Mai 37,éclatait danstoute sa brutalité.C'était le sort de la révolution socialequi était en jeu, et c'est pour cela queles travailleurs se lancèrent sur lesbarricades avec tant de détermina-tion et sans perdre une seconde àessayer de négocier, de tergiverser.(4)Ce sont les états majors, lesbureaucraties dirigeantes qui vont secharger des marchandages.La Généralité (5) réunit ses membreset décide qu'il n'y a plus degouvernement, et qu'il fallait formerune nouvelle équipe gouvermentale.En attendant, il devenait urgentd'arrêter le massacre. Vidiella, aunomdel'UGT, Vazquez(.6)au nom dela C.N.T. lancèrent à la radio desappels pathétiques, suppliant lescombattants de cesser le feu.

Les ministres anarchistes dugouvernement central, Garcia Oliveret Fréderica Montseny, venus entoute hâte à Valence appuyèrent cetappel de toutes leurs forces. (7)Rafael Vidiella, dirigeant du PSUCet membre du gouvernement catalan,déclara il est indispensable que tousles travailleurs changent d'attitude,il est indispensable qu'ils déposentles armes et qu'il y ait un cessez le-feu. Que chacun reste sur sespositions, mais sans tirer un seulcoup de feu. Nous sommes sûrs detrouver une solution définitive, cettenuit même ... Il fait cesser de feu 1...nous cherchons une solutionaujourd'hui même... 'Garcia Oliver, le leader anarchiste,ministre du Gouvernement Central,déclara de son côté : Camarades :Pour l'unité antifasciste, pour l'unitéprolétarienne pour ceux qui. sonttombés dans la lutte, ne vous laissezpas entraîner par les provocations.Ne cultivez pas en ce momenïle cultedes morts. Que ce ne soientpas lesmorts, lapassion pour les morts, pourvos frères tombés qui vousempêchent en ce moment de réaliserde cessez-le-feu.Ne faites pas le cultedes morts. Dans toute guerre civilecomme celle que nous vivons, il y atoujours des morts. Tous les morts dela grande famille antifasciste aurontla même gloire, auront les mêmeshonneurs. Je vous le dit comme je lepense. Vous me comprenez, vous meconnaissez suffisamment poursavoir qu'en ce moment j'agisuniquement par impulsion de malibre volonté car vous me connaissezsuffisamment pour être convaincuque jamais, ni avant, ni maintenant,ni à l'avenir, jamais personne mefera prononcer une déclaration quejene ressente moi-même. Oui, aprèsavoir dit cela, je dois ajouter : Tousceux qui sont morts aujourd'hui sontmes frères; je m'incline devant eux et ''Je les embrasse. Ce sont des victimesde la lutte antifascistes et je lesembrasse tous sans distinction.LE 5 MAI 37 : à part quelquespoints de la ville, tout Barcelone étaitaux mains de la CNT - FAI, mêmeMontpuich, et prêt à canarder lescentres de résistance. Pourtant despressions s'exerçaient de la part descanarades ministres.

Le discours de Garcia Oliver de laveille jeta un froid chez nombre décamarades, certains hésitèrent etquand vinrent ensuite les harangesde F. Montseny, ministre de la santépublique, de Vazquez, l'indécision futgrande.Certains abandonnèrent la partie,d'autres, continuèrent à résister.Mais l'élan et l'enthousiasme étaientbrisés. La lutte cependant, devait sepoursuivre jusqu'au vendredi 7 ausoir. Ce n'est que tard dans la nuitque les cinq mille gardes venant deValence entrèrent dans Barcelone ..Le Général P prenait en mainl'organisation de la sécurité,intérieure et la défense militaire de laCatalogne. Ainsi se terminait cemouvement merveilleux derésistance aux forces montantes dela Centralisation étatique et par voiede conséquence de la contre-révolution.(8)Les journées de Mai 37, avaient fait,500 morts et plus de 1000 blesséspourtant un groupe refusa de déposerles armes: les .amis de Durruti (10) ;après les appels au calme des'dirigeants anarchistes, ils incitèrent'le prolétariat de Barcelone àpoursuivre la lutte jusqu'àl'écrasement du Parti Communiste etdes partis catalanistes.Cet épisode fera l'objet de notresecond article sur la guerred'Espagne.

O.R.A. - ARLES

(1) Les Anarchistes Espagnol s et lePouvoir - César M. Lorennzo(2) Les journées sanglantes de Barcelone (3-9mai 37) - M.Olivier(3) Révolution et Contre Révolution enCatalogne - Carlos Semprun Maura(4) Révolution et Contre Révolution en

,Catalogne . Carlos Semprun Maura(5) Gouvernement de Catalogne, avec à sa

tête Luis Campanys(6) Mariano Vazquez dit Marinet . secrétairede la CNT(7) Révolution et Contre Révolution enCatalogne - Carlos Semprun Maura(8) Revue Espagne nouvelle - Mai à Juin 37(9) Chiffres officiels. Le théoricienanarchiste italien Camillo Berneri et MartinezAlfredo, militant très connu de la FILJ, furentassassinés.(10) Défenseurs de l'Autonomie ouvrière.

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--'-------------------tduc:astratIOll

Au Lycée de Sisteron, 20 jours degrève isolée contre la Réforme Haby.En se basant su r le bi lan de cetteaction (voir CON-FORMATION n° 5 :Bilan et analyse d'une lutte lycéennede province), nous allons pouvoirgénéraliser des principes larges delutte en fonction de ce qu'ont purencontrer comme difficultés lesCommunistes Libertaires à l'intérieurdes Lycées.

1) Les réformistes et les gauchistesde tous poils sont passés maîtres dansl'art de l'opportunisme dans les lycéeset les Facs, c'est-à-dire qu'ilsfomentent des Assemblées Généralesuniquement à titre consultatif, ou pours'en servir comme terrain de chasse.Et c'est dans les cartels que son: lesComités de Grève que le pouvoirdécisionel réside. Le travail desCommunistes Libertaires est de brisercet état de fait: proposer ladémocratie directe a tous les niveaux,c'est-à-dire impulser les décisions à labase, les AG souveraines, mandaterstrictement les Comités de Grève dansdes fonctions de coordination, oumieux, mandater diverses commis-sions pour tel ou tel travail, etc ... Apartir du moment ou l'on a cet outil delutte parfait (et facile à construire dansles lycées), les choses sérieusescommencent...

2) L'A.G. des grévistes ne doitjamais perdre contact avec les non-grévistes. Tracts et meetings nesuffisent pas : des inter-pénétrationsdirectes et constantes sontnécessaires. Par exemple, Imposerdes débats dans les cours tout audébut du mouvement, pour créer unedynamique de surprise et éviter leblocage des profs et : élèvesréaction nai res. Autre exem pie,organiser des cours parallèles al'intention des non-grévistes en vued'assurer un minimum de connaissan-ces pour les exams; ceci pourdéjouer le chantage aux examens sisouvent employé.

3) L'A.G. doit toujours éviter que lacirculation des information inter-lycées se fasse par l'intermédiaire desbureaucraties réformiste ougauchiste. Sinon l'information seratronquée et récupérée, comme celaest si souvent le cas. De plus, dans lecas d'une grève isolée de province,c'est d'abord avec les grands centresqu'il faut se mettre en rapport enpriorité : c'est eux, et eux seuls quidéterminent l'extension de la grève auniveau régional et national. Donc:coordination immédiate à la base(délégations mandatées) avec lesgrands centres.14

4) Au sujet de la répression, d'oùqu'elle vienne (profs réacs etl'administration) il faut bien voir qu'atout menace de répression, il fautrépondre par une menace de violencede masse (par ex. occupation dulycée, etc ...).

5) Le soutien local étant primordialpour toute lutte, y compris lycéenne, ilfaut donc informer les travailleurs. Et ilfaut le faire en évitant de passer parl'intermédiaire des bureaucratiessyndicales. Pour ce, il faut informer lessyndicats directement dans leursréunions locales au tout début del'action, de façon à éviter les contre-coups du travail de dénigrement faitpar les secrétaires de section (CGT etmême souvent CFDT).

Il faut bien voir que les

principes de lutte ci-dessus ont étéétablis en fonction d'une expériencede lutte bien précise: celle deslycéens de Sisteron en mars-avril 76.On peut cependant l'élargir à bonnombres de luttes lycéennes (ouétudiantes) à venir ou en cour. Quandbon nombre de problèmes énoncés ci-dessus auront été résolus par leslycéens en lutte, alors seulement leterrain sera prêt pour l'élaborationcollective de contre-réformes, d'uneécole différente, et ce par une massed'individus conscients et non par depetits groupes sœrosés. Prêt aussipour que les Travailleurs en lutteviennent participer à cetteélaboration ... Le travail des Lycéens etprofs Communistes Libertaires est desusciter cette dynamique.

ORA-SISTERON

doute plus séduisante sous certainsaspects, mais qui ne sera fondalement .différente, car elle se situera toujoursdans le cadre du système capitaliste.D'autres plus révolutionnaires nousproposent une école au service d'uneéconomie dite socialiste caractériséepar un seul patron: l'Etat, mais danslaquelle les rapports d'autorité quel'on connaît dans le systèmecapitaliste subsistent.

ECOLE: putain du pouvoirUne fois de plus, la réforme de

l'enseiqnement est à l'ordre du [our,après Foucher, Edgar Faure,Gui cha rd, Fon ta net !!! c ' estmaintenant Haby et sa clique (Lesur,Mazeau, Soisson, Saunier Seïté etCie) qui tentent de mettre au pasl'Education Nationale de la maternelleà l'un-iversité.

La bourgeoisie par l'intermédiaired'Haby essaye d'adapter et demoderniser une école laïque qu'elle apourtant crée au XfXos.et entretenue àson seul profit. Mais aujourd'hui,l'école ne correspond plus'exactement aux conditions del'économie capitaliste, Haby, valet dupouvoir, se charge de remédier à cetincovén ient.

L'école actuelle n'est pas comme leprétend le SNI (Syndicat National desInstituteurs) une école libératricemais une école de classe. La sociétécapitaliste n'a en effet aucunementbesoin d'enfants libres, heureux, maisde futurs adultes obéissants et prêt àmarcher au pas et pour cela elle n'estconçue que comme un organisme deconditionnement et de sélection desindividus dont le but n'est pasl'éducation mais le dressage. Ainsi elleforme d'honnêtes citoyens disciplinéset soumis.

En opposition à ce projet, certainsproposent une école démocratique,c'est le cas notamment des tenants duprogramme commun, école sans

Face à cela, nous n'avons pas deprojet, de catéchisme à vousproposer. Nous pensons en effetqu'une école qui permettraitl'épanouissement, l'ouverture, lespontanéïté, la créativité, l'imagina-tion ... ne peut se réaliser que dans unesociété débarrassée de tout formed'autorité et ne pourra être l'œuvreque des usagers eux-mêmes (élèves,enseignants, parents). •

Certes la Révolution ne se fera pas àl'école, mais celle-ci ne doit plus êtreune manufacture de robots au servicedes patrons. Et c'est pourquoi nousdevons dès à présent engager la luttecontre les rapports d'autorités(ènselqnants-enselqnés, administra-tion-enseignant, administration-élèves) pour une ECOLE véritable-ment LIBERATRICE dans uneSOCIETE sans contrainte.

Lycéens et Collégiens de Rechèvresen grève (Lycée TECHNIQUE et CETde CHARTRES -28-)

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wagons-lits COOKI.suitede III p3)

Conducteur est couché en cabine aulieu d'être allongé sur le bât flanc ous'il réceptionne, en plein été, lesvoyageurs en manches de chemise aulieu de porter l'uniforme réglemen-taire (par des chaleurs de 40° à Milanpar exemple).

POUR UN NOUVEAU TYPE DEGREVES ...Des grèves traditionnelles ont eu lieu.Elles ont le plus souvent abouti à riendu tout ou alors, lorsque desavantages notables avaient été acquiscomme en MAI 68, ils ont été grignotéspuis perdus.Lorsque les conducteurs sont engrève, les agents d'entretien quiconfectionnent les lits sur les WLmodernes, ne le sont pas. Il n'y aaucune cohérence syndicale. A Paris,90 % du personnel d'entretien estcomposé de travailleurs immigrésdonc soumis à des pressions bienconnues ...De ce fait, lorsque les Conducteurs nepartent pas, ils sont remplacés par unenuée de bureaucrates de laCompagnie qui jouent le rôle debriseurs de grève et à qui tout esttoléré. Les roulants ne peuvent menerà bien un lutte dans ces conditions;il~ perdent leur temps et leUf argent auprofit des jaunes et de CIWL qui s'enfrotte les mai ns.Pour en finir avec cet état de chose, lepersonnel Wagons-Lits de CALAIS(dont une partie est affectée à Parisl'hiver) s'est mis en grève et a, pour lapremière fois, agit efficacement endésarmant totalement les 2 WL Calais-Milan et Calais-Vintimille. Le linge etles consommations ont été sortis desvoitures qui, ainsi vidées de leurcontenu, n'ont pu être prlses encharge par les briseurs de grève deParis. Pendant que les Conducteursmenaient à bien cette opération, lebureau du cheF d'I nspection étaitoccupé par 3 camarades (1 pourchaque endroit où se trouve untéléphone). L'opération achevée, le ditche~ d'Inspection fut convié à vérifierle bon état des lieux, ce qu'il fitd'ailleurs ..Malheureusement, le 2 avril,lendemain de cette action, les agentsd'entretlen de Boulogne non prévenuset laissés seuls dans la nature,confectionnèrent les lits et la clientèlede privi lig iés put se couchertranquillement mais sans Conduc-teurs, ceux-ci continuant l'action.Malgré cette lacune, c'est par ce typed'action que nous pourrons fairecéder la CIWL sur les salaires, lesconditions de travail et d'autresrevendications. A ce sujet, il est àsignaler que la Compagnie emploie aurabais des jeunes qui ne peuventespérer la moindre titularisation,même en se soumettant aux plusgrands sacrifices sur les conditions detravail, la faiblesse des syndicatstraditionnels leur valant un completabandon.

Un travailleur des Wagons-Lits

-----SportST-tnENNE-MYf.

PA1RON$ ET 'lUVAlL~$'ËTAIENr MIS. YERT

- ST-ETIENNE : un nouveau Ceintures Gibot ; plusieurspatrimoine national ... chocolatiers régionaux se servent du

Huit jours avant le match, la label Allez les verts pour faireFrance est orpheline de Rocheteaux, grimper leur chiffre d'affaires.elle pleure sur ,les genoux de Une nouvelle technique commercialeFarisson, souffre avec Synaeghel, ui en t de naître, les firmestremble avec Larquê. stéphanoises invitent leurs meilleurs

St-Etienne est battue et on pleure clients français et étrangers àdans les chaumières françaises. assister aux grandes rencontres; il

Le chauvinisme français n'est est bien rare que des contratsplus tricolore, il est vert ! Chacun importants ne soient pas conclusrécupère au plus vite lenouveau parti dans l'euphorie de la victoire.moine national. Chaque ministre y Durafour, ministre du travailva de son pronostique, de son etMairedeSt-Etiennecommentaire. Pas un député deproteste contre la suppression deséance de l'assemblée parlementairesur les conditions de travail; commeça les députés gauche et droiteconfondus ont pu faire leur cure defootball. En fin de course, Giscardrécolte les lauriers en recevant engrande pompe St-Etienne de retourde Glasgow.- ST-ETIENNE: un patrimoinefinancier qui profite.

Lesretombées du succès de l'équipestéphanoise sont loin d'êtrenégligeables sur le plan commercialet économique.

Chaque match de coupe d'Europelaisse une recette moyenne de 1,5million de francs er 750 millions dedépenses diverses (hôtel, restaurant,café, champagne en cas devictoireoude qualification), sans compter lesdroits de retransmission payés parles télévisions (400.000F par match).La seule vente des gadgets du parfaitsupporter (casquette, maillot, fanion,auto-collants, photos : 366.00F pourl'ensemble de la panoplie) rapporteun bénéfice annuel de 125.000F auxcaisses de l'équipe.

Capitale de la machine Gutilet etde la sous-traitance, St-Etienne atrouvé une locomotive industrielleinnattendue dans le football. Parexemple,Manufrance (4000salariés)dont on peut lire le nom sur lemaillotdes joueurs; les Forges Stéphanoises(1500 salariés) qui n'hésitent pas àfaire poser leurs dirigeants à côté duIl stéphanois pour séduire leslecteurs d'Usine Nouvelle. Les

ST-ETIENNE: un exemple de col-laboration de classes.

Au-delà de l'hystérie verte qui asubmergé journeaux et gadgets à laveille de cette rencontre, et qu'il fautmettre au comptede la manipulationde foule,il faut s'interroger sur lerôlede ce phénomène au niveau destravailleurs.

A la Régie Renault, les travailleursont gueulé parce que la direction aoffert une Renault 5 TS à chaquejoueur ainsi qu'aux dirigeants de St-Etienne. Seulement leur mécontente-ment portait surtout sur lefait queleséquipes de nuit ne pourraient pasvoir le match.Autre exemple: le 22octobre75dansl'après-midi, plusieurs centaines demétallos défilent dans les rues de StEtienne en réaction contre lechômage et la vie chère ; lamanifestation croise des supportersécossais qui crient Glasgow Rangers(lematch a lieu le soir même). En uninstant, les mots d'ordre syndicauxsont remplacés par Allez les verts, etles banderolles CGT-CFDTdisparaissent.Au-delà de ces anecdotes significati-ves, il est important de se rendrecompte que les affrontements declasses disparaissent derrière leballon rond. Travailleurs et patronsse retrouvent dans les gradins desstades ou derrière leur TV, ets'identifient de la même manière auxjoueurs.A BAS LES NARCOTIQUES

DU CAPITAL!

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Page 16: Fragments d'Histoire de la gauche radicale

Des nuances dans un débat général.Nuances, vous avez dit nuances?Effectivement, nous ne sommes pasde ceux qui voient dans l'amendementdéposé par tel syndicat ou tellefédération une avancée de la lutte desclasses. Les véritables intérêts des,travailleurs sont ailleurs que dans ces

. batailles de procédures filtrées et'arbitrées par les conseils nationaux etles commissions des résolutions.En filigrane du texte majoritaire dontnous verrons plus loin à quelsobjectifs précis il répond, se profileune plate forme présentée par l'UnionRégionale Rhône Alpes, la Santé, les

, PTT, Aquitex, le bols, les banquesqui,globalement se situent' dans lamouvance CERES PSU.Un peu plus gauchiste dans le ton, unpeu plus près des luttes au niveau dudiscours, sur l'essentiel, pas de·divergences. En ce qui concerne latransition du socialisme, par exemple,il n'est absolument pas question des'attaquer à la destruction de l'état. Lafédération Aquitex qui s'est ralliée à ce

.jexte a,. en outre, déposé unamendement sur les conseils ouvriers.Tous. les groupes léninistes, qui, en,bonne orthodoxie, tachent -le partirévolutionnaire derrière les consensouvriers, ont alors pour Aquitex lesyeux de Rodrigue pour Chimène ...manque de bol, l'amendement estrejeté avant le congrès ... un congrèsbidon ...Pour un syndiqué qui n'est pas dansl'appareil et encore le plus hautpossible, il est pratiquementimpossible d'avoir l'ensemble destextes qui ont été déposés, qui serontdiscutés, etc. C'est-à-dire qu'il est

:certain que beaucoup de sections debase' (pas l'ensemble des déléguésd'une boite, mais les syndiqués del'entreprise) n'ont pu avoir un débat

. r~el (information complète,discussion poussée ...) sur les thèmesdu congrès, dont le plus brûlant est latransformation en socialisme.

... qui entérinera l'orientation des 35 et36èmes congrès, alors que va-t-il sepasser? 'Eh bien, sur sa lancée, le 37è congrèsconfirmera la nécessité de l'union desforces populaires (?), de laplanification démocratique (?) etmettra -tous ses espoirs dans ungouvernement de gauche (maisattention, faudra que les ëreveilleursveillent au grain) et repousséra unenouvelle fois toute référence auxcomités, qu'ils soient de grève ou desoutien." n'en faut pas plus pour que lesommet de l'appareil ait les coudéestranches lors des intersyndicales ausommet ou dans les rencontressyndicats-partis de gauche....une confirmation qui s'avéraitnécessai re...L'histoire récente (L1P, chômage,répression contre l'antimilitarisme)imposait à la CFDT de reprendre enmain un certain nombre de structures,en bref, il s'agissait de mettre desgarde, - fou.Certains syndicats ou unions localesont soutenu le travail de sape mené

,par des soldats au sein de l'armée, cen'était plus tolérable. Des circulairesconfidentielles aux' cadres syndicauxindiquaient récemment qu'il fallaitfaire gaffe aux comités de chômeursimpulsés par la CFDT car ilsconstituaient un cadre privilégié del'in-itiative gauchiste. Là !

C'( ~(}i TOE tE MOU"e"i"~,c.¤ qui "'~E LES C.\)1'1"~,C'eST (,'; ~c è. EHc!' NT .'

F. l. SE PR.oPoSE J) f J)E"ftf;Aut\l>E', DU '-¤ C.Eu~iJ)C TouT ct ,~Atn »«Lu..,.,.E~ A"ri -A01bIrtiTAi.,.,e'E~T ~"E""O~,,"T l>fSfie\T' t""~,J:>E'.$ Cft ,Ta 'WÈ$¤'T SuC.6E ~TtC"~ liu'''''AIlR' \(¤aA A Ti~~ER C.DLiErt~ .}'CJ~6 RÉ.I.U; ~;_)Atl..eTi D'UI1E RiE" ..

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.drrecteur de publication SEBBAH ïtrtp,;".,;. EDIT 11'. Oépot légal42 447 9. ~ A. ItMtiv_ 75020 ""i.

Dans tout ça, il faut mettre de l'ordre, ilfaut mettre au.pas, d'où la tentative detransformer l'es unions locales danslesquelles la bonne volonté militantesert de passe-partout, en unioninterprofessionnelle de secteurs (UIS)dans lesquelles les militants seraientdélégués par leur syndicat d'origine,donc sur une ligne très précise. D'oùégalement un effort sensible de con-formation pour ceux qui sontsusceptibles d'avoir des responsabili-tés. La ligne, ça s'acquiert, et uncontrôle quasi policier de ce qui peutse dire dans les réunions, pour savoirceux qui sont dans la ligne. Uneorganisation mise au pas, quoi de plusimportant pour avoir un rapport deforce favorable à l'unité d'action avecla CGT, surtout dans la perspectived'un gouvernement de gauche.Sur l'avenur des travailleurs dans cetteperspective, la CFDT est plus discrète.- Est-ce que la grève va devenir l'armedes trusts?- Est-ce-qu'il faudra retrousser nosmanches et fermer nos gueules?- Et les bureaucrates ? .. ne vous enfaites pas!On n'aboie pas avec la majeure partiede la gauche révolutionnaire pouressayer de vous piquer vos postes.

'vous n'arriverez pas à nous fairefermer nos gueules.Sur ce, bon congrès!

, G.C.L~LE MANS

THEATRE

LA'PASSION DU GENERAL FRANCOC'est une pièce de GATTI, quelque chosequi .te prends aux tripes, un souffle derévolte, celle des camarades espagnols,les réfugiés et ceux de l'intérieur. Les garsqui jouent les acteurs comme on dit nesont plus des acteurs, la scène y en a plus,sur le plan théâtral, GATTI va au delà de cequi s'est fait, pas pas snobisme mais parcequ'il est profondément libertaire, le théâtretraditionnel t'es comme un con, c'est uneillusion que tu vois, là pas de, trucs pourt'écraser les individus acteurs-spectateurssont comme dans une grande manif.Egaux, avec leur révolte et une explosiond'Espoir. Ils ont fini à Paris, mais bientôt ilsseront en Province, camarades ne ratezpas çà. Allez les voir, mieux soutenez les ;c'est un acte militant.

« Ce sont les minoritaires qui changent le .. monde par échecs successifs 10

JA.GATTI