Fracture bipédiculaire de C 2. À propos de 20 cas et revue de la littérature

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S274 88 e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique Patients et méthodes.— Deux acquisitions corps entier ont été pratiquées chez 40 patients pour le contrôle d’une pathologie rachi- dienne. L’intervalle moyen entre chaque acquisition était de 15 mois (4 à 35 mois). La « position de confort debout » est obtenue sans que l’orientation des membres inférieurs et du bassin ne soient imposée. Les acquisitions 2D de face (traitées comme des images radiolo- giques classiques) et les reconstructions 3D ont été comparées entre les 2 acquisitions. Les angles HKS et HKA ont été mesurés. Quatre paramètres supplémentaires ont été évalués en raison de leur varia- bilité en fonction de la posture. Les distances entre les centres des têtes fémorales, entre les milieux des genoux et des chevilles ont été mesurées de face. De profil le flessum est matérialisé par l’angle entre l’axe du fémur (centre de la tête fémorale et sommet de la ligne de Blumensaat) et l’axe du tibia. Résultats.— Les doses d’irradiation moyenne étaient de 0,80 mGy (0,5 à 1,11). Pour toutes les comparaisons effectuées aucune diffé- rence significative n’a été mise en évidence (valeurs > 0,05 pour les tests de Fischer et de Student apparié). Discussion.— Les données 2D et 3D ne sont pas affectées par les acquisitions répétées même à plusieurs mois d’intervalle en « position de confort debout ». Conclusion.— La très bonne répétabilité inter- et intra-observateur des mesures EOS ® a été publiée. Les reconstructions des membres inférieurs permettent une évaluation des caractéristiques anato- miques de chaque segment mais l’appréciation reproductible de la posture debout reste un difficile à cerner. Ce travail montre la repro- ductibilité de la « position de confort debout » aussi bien de face que de profil. De nouvelles perspectives peuvent être envisagées pour les mesures combinées face-profil de la posture de chaque patient et le calcul des écarts varisants ou valgisants. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.011 Séance du mardi 12 novembre 8 h 00—10 h 00, salle 352 Traumatologie — Modérateurs : Gérard Asencio (Nîmes), Franc ¸ois Loubignac (Toulon) 39 Vissage isthmique versus trans-isthmique de C2 : étude anatomique et biomécanique Franc ¸ois Lucas , David Mitton , Wafa Skalli , Bertrand Frechede , Cédric Barrey Service de neurochirurgie, CHU Côte-de-Nacre, 14032 Caen, France Auteur correspondant. La technique de Harms est maintenant considérée comme la tech- nique d’ostéosynthèse de choix pour stabiliser C1C2 en permettant de diminuer le risque de lésion de l’artère vertébrale. Cependant, ce risque ne disparaît pas totalement, en particulier du fait de la proximité du foramen transversaire lors du vissage de l’isthme de C2. Afin de diminuer ce risque, l’utilisation de vis plus courte dont l’extrémité s’arrête en regard du foramen transversaire a été proposée. Objectif.— L’objectif principal de cette étude a été de comparer la tenue en arrachement de vis trans-isthmique et de vis isthmique insérée en C2. Une étude morphologique a par ailleurs été réalisée. Méthode.— Treize rachis cervicaux humains issus du don du corps ont été inclus. L’orientation, la largeur et la hauteur de l’isthme de C2 ont été mesurées à l’aide d’un scanner en coupe osseuse. Par la suite, des vis de titane de 3,5 mm de diamètre ont été insérées selon la technique de Harms. Chaque vertèbre a rec ¸u une vis longue trans-isthmique et une vis courte isthmique. La force maximale à l’arrachement et la rigidité ont été déterminées pour chaque vis à l’aide d’une machine de traction. L’étude statistique a été réalisée en apparié en utilisant le test de Wilkoxon et la méthode de Kaplan- Meier. Résultats.— L’orientation transversale moyenne de l’isthme était de 20 ± 6 . La largeur de l’isthme était inférieure à 3,5 mm dans 35 % des cas. La force à l’arrachement était de 340 ± 85 N en moyenne pour les vis longues trans-isthmiques contre 213 ± 104 N pour les vis courtes isthmiques (p = 0,004). La rigidité moyenne des vis longues trans-isthmiques était de 144 ± 40 N/mm et 97 ± 54 N/mm pour les vis courtes isthmiques (p = 0,02). Conclusion.— La force à l’arrachement des vis longues trans- isthmiques était significativement plus élevée (60 % de résistance supplémentaire) par rapport aux vis courtes isthmiques. Bien que moins résistantes, les vis courtes isthmiques peuvent être utilisées en cas d’isthme étroit, celui-ci ne permettant pas l’insertion d’une vis de 3,5 mm de diamètre. Cependant cette option n’est pas la méthode de choix pour l’instrumentation de C2. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.012 40 Fracture bipédiculaire de C 2. À propos de 20 cas et revue de la littérature Walid Osman , Mahmoud Ben Maitigue , Mahmoud Ben Maitigue , Mourad Mtaoumi , Riadh Ben Hamida , Hatem Boughammoura , Mohamed Ben Ayeche Service d’orthopédie, CHU Sahloul Sousse, 4023 Sousse, Tunisie Auteur correspondant. La fracture bipédiculaire de C2 est une entité nosologique rare, représentant 5 à 7 % des fractures du rachis et environ 30 % des fractures de l’axis. Ses spécificités anatomiques, pathologiques et évolutives sont encore peu évaluées. La fracture de Hangman pose le problème de codification de sa prise en charge (traitement conservateur ou chirurgie). Notre travail est une étude rétrospec- tive avait pour objectif, à travers une série de 20 cas et une revue de la littérature, d’en apporter une mise au point sur les plans diagnostic, thérapeutique et pronostic Nous rapportons une série rétrospective de 20 cas de fracture bipédiculaire de C2 colligé dans notre institution sur une période de 21 ans entre 1991 et 2011. Il s’agit de 14 hommes pour 6 femmes, l’âge moyen est de 39,6 ans. La fracture était presque toujours secondaire à un traumatisme de haute énergie : accident de la voie publique dans 13 cas. Le tableau clinique initial était dominé par une limitation douloureuse de la mobilité du rachis cervical. Seul 2 patients ont présenté un déficit neurologique à l’examen initial avec un cas de monoparésie supé- rieure et un cas de tétraparésie. Selon la classification d’Effendi, la majorité de nos patients avaient une fracture de type I dans 7 cas, une fracture type II dans 11 cas et une fracture type III dans 2 cas. Le traitement orthopédique a été appliqué 14 fois, et suivant dif- férentes modalités et a concerné 7 fractures type I et 6 fractures type II. Le traitement chirurgical a été appliqué chez 7 patients et a consisté en une arthrodèse C2—C3. L’évaluation clinique s’est basée sur les critères de Roy-Camille ainsi que les résultats ana- tomique Avec un recul moyen de 3 ans, Le résultat fonctionnel global était très bon et bon dans tous les cas du traitement ortho- pédique et chirurgical. Sur le plan radiologique, La consolidation a été obtenue dans tous les cas dans un délai moyen de 3 mois. La fracture le rachis était consolidée dans tous les cas sans signes d’instabilité au bilan dynamique même dans les fractures type II. La fracture bipédiculaire de l’axis est une lésion de l’adulte jeune dont les étiologies les plus fréquentes sont les accidents de circulation et les accidents de travail, avec un mécanisme d’hyperextension- compression. L’élargissement du canal médullaire qu’elle entraîne, explique la rareté des signes neurologiques. Leur traitement n’est

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S274 88e réunion annuelle de la Société francaise de chirurgie orthopédique et traumatologique

Patients et méthodes.— Deux acquisitions corps entier ont étépratiquées chez 40 patients pour le contrôle d’une pathologie rachi-dienne. L’intervalle moyen entre chaque acquisition était de 15 mois(4 à 35 mois). La « position de confort debout » est obtenue sans quel’orientation des membres inférieurs et du bassin ne soient imposée.Les acquisitions 2D de face (traitées comme des images radiolo-giques classiques) et les reconstructions 3D ont été comparées entreles 2 acquisitions. Les angles HKS et HKA ont été mesurés. Quatreparamètres supplémentaires ont été évalués en raison de leur varia-bilité en fonction de la posture. Les distances entre les centres destêtes fémorales, entre les milieux des genoux et des chevilles ontété mesurées de face. De profil le flessum est matérialisé par l’angleentre l’axe du fémur (centre de la tête fémorale et sommet de laligne de Blumensaat) et l’axe du tibia.Résultats.— Les doses d’irradiation moyenne étaient de 0,80 mGy(0,5 à 1,11). Pour toutes les comparaisons effectuées aucune diffé-rence significative n’a été mise en évidence (valeurs > 0,05 pour lestests de Fischer et de Student apparié).Discussion.— Les données 2D et 3D ne sont pas affectées parles acquisitions répétées même à plusieurs mois d’intervalle en« position de confort debout ».Conclusion.— La très bonne répétabilité inter- et intra-observateurdes mesures EOS® a été publiée. Les reconstructions des membresinférieurs permettent une évaluation des caractéristiques anato-miques de chaque segment mais l’appréciation reproductible de laposture debout reste un difficile à cerner. Ce travail montre la repro-ductibilité de la « position de confort debout » aussi bien de face quede profil. De nouvelles perspectives peuvent être envisagées pourles mesures combinées face-profil de la posture de chaque patientet le calcul des écarts varisants ou valgisants.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.011

Séance du mardi 12 novembre 8 h 00—10 h 00, salle352Traumatologie — Modérateurs : Gérard Asencio(Nîmes), Francois Loubignac (Toulon)

39Vissage isthmique versustrans-isthmique de C2 : étudeanatomique et biomécaniqueFrancois Lucas ∗, David Mitton , Wafa Skalli ,Bertrand Frechede , Cédric BarreyService de neurochirurgie, CHU Côte-de-Nacre, 14032 Caen,France∗Auteur correspondant.

La technique de Harms est maintenant considérée comme la tech-nique d’ostéosynthèse de choix pour stabiliser C1C2 en permettantde diminuer le risque de lésion de l’artère vertébrale. Cependant,ce risque ne disparaît pas totalement, en particulier du fait dela proximité du foramen transversaire lors du vissage de l’isthmede C2. Afin de diminuer ce risque, l’utilisation de vis plus courtedont l’extrémité s’arrête en regard du foramen transversaire a étéproposée.Objectif.— L’objectif principal de cette étude a été de comparerla tenue en arrachement de vis trans-isthmique et de vis isthmiqueinsérée en C2. Une étude morphologique a par ailleurs été réalisée.Méthode.— Treize rachis cervicaux humains issus du don du corpsont été inclus. L’orientation, la largeur et la hauteur de l’isthmede C2 ont été mesurées à l’aide d’un scanner en coupe osseuse. Parla suite, des vis de titane de 3,5 mm de diamètre ont été inséréesselon la technique de Harms. Chaque vertèbre a recu une vis longuetrans-isthmique et une vis courte isthmique. La force maximale à

l’arrachement et la rigidité ont été déterminées pour chaque vis àl’aide d’une machine de traction. L’étude statistique a été réaliséeen apparié en utilisant le test de Wilkoxon et la méthode de Kaplan-Meier.Résultats.— L’orientation transversale moyenne de l’isthme était de20 ± 6◦. La largeur de l’isthme était inférieure à 3,5 mm dans 35 %des cas. La force à l’arrachement était de 340 ± 85 N en moyennepour les vis longues trans-isthmiques contre 213 ± 104 N pour les viscourtes isthmiques (p = 0,004). La rigidité moyenne des vis longuestrans-isthmiques était de 144 ± 40 N/mm et 97 ± 54 N/mm pour lesvis courtes isthmiques (p = 0,02).Conclusion.— La force à l’arrachement des vis longues trans-isthmiques était significativement plus élevée (60 % de résistancesupplémentaire) par rapport aux vis courtes isthmiques. Bien quemoins résistantes, les vis courtes isthmiques peuvent être utiliséesen cas d’isthme étroit, celui-ci ne permettant pas l’insertion d’unevis de 3,5 mm de diamètre. Cependant cette option n’est pas laméthode de choix pour l’instrumentation de C2.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.012

40Fracture bipédiculaire de C 2. Àpropos de 20 cas et revue de lalittératureWalid Osman ∗, Mahmoud Ben Maitigue ,Mahmoud Ben Maitigue , Mourad Mtaoumi ,Riadh Ben Hamida , Hatem Boughammoura ,Mohamed Ben AyecheService d’orthopédie, CHU Sahloul Sousse, 4023 Sousse, Tunisie∗Auteur correspondant.

La fracture bipédiculaire de C2 est une entité nosologique rare,représentant 5 à 7 % des fractures du rachis et environ 30 % desfractures de l’axis. Ses spécificités anatomiques, pathologiqueset évolutives sont encore peu évaluées. La fracture de Hangmanpose le problème de codification de sa prise en charge (traitementconservateur ou chirurgie). Notre travail est une étude rétrospec-tive avait pour objectif, à travers une série de 20 cas et une revuede la littérature, d’en apporter une mise au point sur les plansdiagnostic, thérapeutique et pronostic Nous rapportons une sérierétrospective de 20 cas de fracture bipédiculaire de C2 colligé dansnotre institution sur une période de 21 ans entre 1991 et 2011. Ils’agit de 14 hommes pour 6 femmes, l’âge moyen est de 39,6 ans.La fracture était presque toujours secondaire à un traumatisme dehaute énergie : accident de la voie publique dans 13 cas. Le tableauclinique initial était dominé par une limitation douloureuse de lamobilité du rachis cervical. Seul 2 patients ont présenté un déficitneurologique à l’examen initial avec un cas de monoparésie supé-rieure et un cas de tétraparésie. Selon la classification d’Effendi, lamajorité de nos patients avaient une fracture de type I dans 7 cas,une fracture type II dans 11 cas et une fracture type III dans 2 cas.Le traitement orthopédique a été appliqué 14 fois, et suivant dif-férentes modalités et a concerné 7 fractures type I et 6 fracturestype II. Le traitement chirurgical a été appliqué chez 7 patientset a consisté en une arthrodèse C2—C3. L’évaluation clinique s’estbasée sur les critères de Roy-Camille ainsi que les résultats ana-tomique Avec un recul moyen de 3 ans, Le résultat fonctionnelglobal était très bon et bon dans tous les cas du traitement ortho-pédique et chirurgical. Sur le plan radiologique, La consolidationa été obtenue dans tous les cas dans un délai moyen de 3 mois.La fracture le rachis était consolidée dans tous les cas sans signesd’instabilité au bilan dynamique même dans les fractures type II. Lafracture bipédiculaire de l’axis est une lésion de l’adulte jeune dontles étiologies les plus fréquentes sont les accidents de circulationet les accidents de travail, avec un mécanisme d’hyperextension-compression. L’élargissement du canal médullaire qu’elle entraîne,explique la rareté des signes neurologiques. Leur traitement n’est

Résumés des communications particulières S275

pas encore codifié. Si le traitement des fractures type I est orthopé-dique, et celui des types III est chirurgical, l’unanimité est difficilepour les fractures type II.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.013

41Ostéosynthèse percutanée temporaireet greffe antérieure sélective dans lesfractures thoracolombairesYann Philippe Charles ∗, Axel Walter ,Sébastien Schuller , Jean-Paul SteibService de chirurgie du Rachis, 1, place de l’Hôpital, 67091Strasbourg, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— La chirurgie minimale invasive (MIS) prend une placede plus en plus importante dans le traitement des fractures tho-racolombaires. Les techniques d’instrumentations percutanées ontpour avantage de ne pas disséquer les muscles paravertébraux.Néanmoins, le résultat clinique à long-terme est influencé par lacorrection chirurgicale de la cyphose post-traumatique et le main-tien de l’équilibre sagittal. Le but de cette étude prospective étaitd’analyser les résultats cliniques et radiographiques après ostéosyn-thèse percutanée temporaire et greffe antérieure sélective pendant2 ans de suivi.Patients et méthodes.— Cinquante et un patients (âge moyen47 ans, 18—71 ans, 21 femmes et 30 hommes) ont été instrumentésen MIS pour fractures de type A2, A3 ou B avec un défect osseuxde la colonne antérieur. Une greffe antérieure a été réalisé auniveau du défect et le matériel a été retiré à un an en percu-tané. L’évaluation clinique comprenait l’EVA et l’Oswestry DisabilityIndex (ODI). L’évolution radiographique pré- et postopératoire a étémesurée à l’aide des paramètres : sagittal index, cyphose régio-nale, cyphose T4-T12, lordose L1-S1, incidence pelvienne, versionpelvienne, pente sacrée et gîte en T9.Résultats.— L’ODI moyen avant accident était de 8,9, de 35,6 à6 semaines, de 15,2 à 1 an et de 10,3 à 2 ans. L’EVA moyenne était de2,1 à 6 semaines et 1,6 à 3 mois avec une légère diminution sur 2 ans.Le sagittal index préopératoire était de 18,1◦ en moyenne (15 à28◦) et de 1,2◦ (—10 à 8◦) en postopératoire immédiat. Une pertede réduction a essentiellement été observée dans les 3 premiersmois postopératoires, alors qu’elle était n’était que de 2,4◦ enmoyenne après ablation du matériel. L’équilibre sagittal global nevariait pas au cours des 2 ans. Les montages longs et les greffesantérieures par cages remplies d’os spongieux semblaient obtenirle meilleur maintien de réduction avec une fusion uniforme au seinde la cage.Conclusion.— Les techniques d’ostéosynthèse percutanée per-mettent d’obtenir des résultats cliniques satisfaisants et de corrigerla cyphose post-traumatique en augmentant la lordose des tigespositionnées sur le rachis. La perte de réduction sur le défect anté-rieur greffé reste faible, respectant un équilibre sagittal global. Ceprincipe semble intéressant dans les fractures cyphosantes instablesen utilisant un système de fixateur interne permettant d’être retiréen MIS après consolidation, tout en préservant la musculature para-vertébrale.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.014

42Chirurgie humanitaire :spécificités-évolution-perspectivesAlain Durand a,∗, Patrick Herard b

a 6, rue Alexandre-Raffin, 42300 Roanne, Franceb 8, rue Saint-Sabin, 75011 Paris, France∗Auteur correspondant.

S’appuyant sur son expérience, 18 missions d’une durée de 1 moisdepuis 1988, dans des pays en voie de développement en guerreou en situation de catastrophe (séisme), dans des hôpitaux« supportés » par MSF, avec des objectifs variables en fonctiondes circonstances politiques et besoins locaux (Substitution-Renfortet Formation-Encadrement et Évaluation), l’auteur détaille lesspécificités de la chirurgie « humanitaire » : liées au contexte deguerre (lésions par balles, éclats d’obus, mines-aggravées parles délais et moyens d’acheminement) ; liées aux particularitésdes PVD (écologie et conditions économiques) : difficultés d’accèsaux soins-pathologie tropicale spécifique-mode de vie et aspectssociologiques-difficultés d’accès à une eau propre ; lésions fré-quemment aggravées par la médecine traditionnelle, puis il passeen revue l’évolution de la chirurgie « humanitaire » vers un pro-fessionnalisme certain depuis la fin des années 90 avec la miseen place de protocoles, de recueils des données, de journéesannuelles d’échanges et de formation chirurgicale auxquelles par-ticipent activement des praticiens du Service de Santé des Arméeset du Comité International de la CROIX-ROUGE (CICR) pour letraitement des lésions de guerre, le développement des infra-structures (salles de réveil-centres de traumatologie), l’adaptationdu matériel chirurgical aux conditions locales et des ressourceshumaines aux besoins grâce à la formidable logistique mise enplace par cette ONG. La dernière partie est consacrée aux Perspec-tives visant à élever le niveau de soins aux standards occidentaux,avec la mise en place de Trauma Center (ADEN-HAÏTI-NIGERIA),permettant la pratique raisonnable de l’Ostéosynthèse et mêmedes techniques modernes (membranes induites) de traitement desostéites et de réparation des pertes de substance osseuse (AMMAN),l’application des protocoles occidentaux (préparation de l’opéré,check-list, consentement, antibioprophylaxie, douleur. . ., etc.),la mise à disposition d’échographes dans les services d’urgence(FAST) et les Blocs Opératoires (ALR), l’adaptation de techniquesmodernes aux situations précaires (pansements à pression néga-tive), le développement de la Télémédecine pour l’aide à la décisionet enfin l’évaluation de nos pratiques. La conclusion évoque lesenjeux de la gestion des programmes chirurgicaux à haut risquesécuritaire.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.015

43Traitement des pseudarthroses parinjection de plasma riche enplaquettesPhilippe Chiron ∗, Nicolas Reina ,Étienne Cavaignac , Francois MolinierService d’orthopédie-traumatologie, CHU Rangueil,31059 Toulouse, France∗Auteur correspondant.

De nombreuses études ont été réalisées sur l’action des protéinesinductrices sur l’induction de la consolidation osseuse. Les étudesportant sur l’utilisation du plasma riche en plaquettes sont peunombreuses. Le plasma riche en plaquettes provient d’un triagedes cellules de la moelle par centrifugation afin de réduire le tauxde granulocytes qui retarde la cicatrisation et la consolidation etde globules rouges qui favorisent l’oxydation. Ce plasma centrifugédevient riche en lymphocytes, monocytes et plaquettes qui sont dessources de facteurs de croissance et de BMP. Nous rapportons uneétude de 21 cas. La technique consiste à injecter sous amplifica-teur de brillance au niveau du foyer de fracture, du plasma richeen plaquettes de manière isolée. Ce sont des pseudarthroses asep-tiques, stables, sans perte de substance osseuse majeure (inférieureà 5 millimètres) des os longs des membres supérieurs et inférieures.20 consolidations ont été obtenues dans les quatre mois qui ontsuivi l’injection. L’adjonction de facteurs riches en plaquettes a