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1 Forum Recherche- Partenariat « Risques phytosanitaires émergents » 10-11 Mars JOURNEE DU 10 MARS http://www.montpellier.inra.fr/CBGP/ClimBioRisk/index.htm INTRODUCTION : J.Fargues diaporama - But des divers projets est d’augmenter l’effort en direction d’un Partenariat opérationnel. - Evocation du projet CAS DAR re-présenté en 2008 avec cependant une réorientation par la Chambre Régional d’Agriculture du Languedoc Roussillon (Christel Chevrier) sur l’importance et le montage d’un réseau d’épidémio-surveillance/BioVigilance face à des risques phytosanitaires tels que Bemisia/TYLCV. - Evocation de la démarche évolutive des recherches avec, au fil du temps, l’émergence de nouveaux projets interdépendants : [BemisiaRisk_ANR (apport d’un corps de connaissances émanant de champs multi- disciplinaires) ClimBioRisk_PSDR3 (outil de gouvernance à l’échelle régionale mais évaluation nationale) SystemBioRisk (développement de la plateforme SMA en coll. avec l’équipe GREEN/CIRAD) et relation avec le programme EcoSerre_ANR (Thierry Boulard)]. Cette succession de projets est aussi le reflet de la politique de « mille-feuilles » absolument nécessaire au financement des recherches. Organisation du Forum : Les exposés (+ la boîte à idées) ont vocation à susciter les questions et débats des forums de l’après-midi. Forum du 10/03 : Nature du risque TYCLV- B. tabaci : mythe ou réalité ? - émergence vs ré-émergence - évaluation et précocité du risque - éradication vs évaluation vs estimation du risque Forum du 11/03 : Recherche-Action - pourquoi ? qui ? comment ? - plateforme de formalisation et de simulation (Bruno Brönté) - réseau d’épidémio-surveillance PERCEPTION DU RISQUE TYCLV- B. TABACI PAR LES ACTEURS PROFESSIONNELS : I. Déus, A. Paré- Chamontin, J-L Wybo (ENS Mines Paris & ENGREF) diaporama Globalement, le risque phytosanitaire associé à B. tabaci, n’est pas une priorité pour les techniciens et professionnels de l’agriculture. Ils ont appris à vivre avec B. tabaci et le TYLCV et ces dernières années la vigilance est retombée du fait d’une pression faible. Néanmoins, quelques règles prophylactiques sont appliquées (pédiluves en début de cycle, …) et on tend à aller de plus en plus vers l’utilisation de variétés tolérantes en tout cas pour les tomates en vrac. Lorsque des plants symptomatiques sont trouvés, ils sont tout simplement arrachés. En règle général, un pathogène ne devient un réel problème que lorsqu’il n’y a pas de solutions apparentes et quand les incidences économiques sont fortes. Les maladies causées par Botrytis sp, Clavibacter sp et à Pepinovirus sont ainsi beaucoup plus préoccupantes (dégâts, risques de contamination) que le TYLCV aux yeux des professionnels de la filière fruits et légumes. Questions/remarques principales : - Nécessité d’aller rencontrer les acteurs professionnels hors département et région (ex fédération de légumes, …) car les filières impliquées ont également une forte composante nationale (M. Larguier, SRPV). - Une des stratégies parfois préconisées et adoptées par les exploitants pour diminuer/arrêter la propagation/ré- émergence de cas de TYLCV (faire un « vide sanitaire »), est de passer de la culture de tomate à la culture de concombre (TYLCV s’y multiplie peu ou pas). Ce changement de cultures passant par une transformation des serres, il doit se faire plusieurs années durant pour être rentable (L. Schoen, F. Pellegrin). - Un grand enjeu économique réside dans la production de variétés de tomates tolérantes offrant de bons rendements et des propriétés organoleptiques compatibles avec leur commercialisation. S’il s’agit d’une solution économique, ce n’est néanmoins pas une solution épidémiologique (réservoir de TYLCV). - Le questionnaire présenté aux acteurs professionnels par I. Déus a été adapté à chaque niveau d’interlocuteurs pour une meilleure vision des échanges entre acteurs de la filière et de la perception du problème à chacun des niveaux. Il a été pour partie et continuera à subir des validations par certaines équipes du projet. Les producteurs n’ayant pas encore été questionnés, on ne sait pas si le fait d’avoir été touchés ou non induit une hétérogénéité de réponses de leur part. (J. Fargues, F. Fleury)

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Forum Recherche- Partenariat « Risques phytosanitaires émergents » 10-11 Mars

JOURNEE DU 10 MARS http://www.montpellier.inra.fr/CBGP/ClimBioRisk/index.htm

INTRODUCTION : J.Fargues diaporama - But des divers projets est d’augmenter l’effort en direction d’un Partenariat opérationnel. - Evocation du projet CAS DAR re-présenté en 2008 avec cependant une réorientation par la Chambre Régional d’Agriculture du Languedoc Roussillon (Christel Chevrier) sur l’importance et le montage d’un réseau d’épidémio-surveillance/BioVigilance face à des risques phytosanitaires tels que Bemisia/TYLCV. - Evocation de la démarche évolutive des recherches avec, au fil du temps, l’émergence de nouveaux projets interdépendants : [BemisiaRisk_ANR (apport d’un corps de connaissances émanant de champs multi-disciplinaires) ClimBioRisk_PSDR3 (outil de gouvernance à l’échelle régionale mais évaluation nationale) SystemBioRisk (développement de la plateforme SMA en coll. avec l’équipe GREEN/CIRAD) et relation avec le programme EcoSerre_ANR (Thierry Boulard)]. Cette succession de projets est aussi le reflet de la politique de « mille-feuilles » absolument nécessaire au financement des recherches. Organisation du Forum : Les exposés (+ la boîte à idées) ont vocation à susciter les questions et débats des forums de l’après-midi. Forum du 10/03 : Nature du risque TYCLV- B. tabaci : mythe ou réalité ?

- émergence vs ré-émergence - évaluation et précocité du risque

- éradication vs évaluation vs estimation du risque Forum du 11/03 : Recherche-Action

- pourquoi ? qui ? comment ? - plateforme de formalisation et de simulation (Bruno Brönté)

- réseau d’épidémio-surveillance PERCEPTION DU RISQUE TYCLV- B. TABACI PAR LES ACTEURS PROFESSIONNELS : I. Déus, A. Paré-Chamontin, J-L Wybo (ENS Mines Paris & ENGREF) diaporama Globalement, le risque phytosanitaire associé à B. tabaci, n’est pas une priorité pour les techniciens et professionnels de l’agriculture. Ils ont appris à vivre avec B. tabaci et le TYLCV et ces dernières années la vigilance est retombée du fait d’une pression faible. Néanmoins, quelques règles prophylactiques sont appliquées (pédiluves en début de cycle, …) et on tend à aller de plus en plus vers l’utilisation de variétés tolérantes en tout cas pour les tomates en vrac. Lorsque des plants symptomatiques sont trouvés, ils sont tout simplement arrachés. En règle général, un pathogène ne devient un réel problème que lorsqu’il n’y a pas de solutions apparentes et quand les incidences économiques sont fortes. Les maladies causées par Botrytis sp, Clavibacter sp et à Pepinovirus sont ainsi beaucoup plus préoccupantes (dégâts, risques de contamination) que le TYLCV aux yeux des professionnels de la filière fruits et légumes. Questions/remarques principales : - Nécessité d’aller rencontrer les acteurs professionnels hors département et région (ex fédération de légumes, …) car les filières impliquées ont également une forte composante nationale (M. Larguier, SRPV). - Une des stratégies parfois préconisées et adoptées par les exploitants pour diminuer/arrêter la propagation/ré-émergence de cas de TYLCV (faire un « vide sanitaire »), est de passer de la culture de tomate à la culture de concombre (TYLCV s’y multiplie peu ou pas). Ce changement de cultures passant par une transformation des serres, il doit se faire plusieurs années durant pour être rentable (L. Schoen, F. Pellegrin). - Un grand enjeu économique réside dans la production de variétés de tomates tolérantes offrant de bons rendements et des propriétés organoleptiques compatibles avec leur commercialisation. S’il s’agit d’une solution économique, ce n’est néanmoins pas une solution épidémiologique (réservoir de TYLCV). - Le questionnaire présenté aux acteurs professionnels par I. Déus a été adapté à chaque niveau d’interlocuteurs pour une meilleure vision des échanges entre acteurs de la filière et de la perception du problème à chacun des niveaux. Il a été pour partie et continuera à subir des validations par certaines équipes du projet. Les producteurs n’ayant pas encore été questionnés, on ne sait pas si le fait d’avoir été touchés ou non induit une hétérogénéité de réponses de leur part. (J. Fargues, F. Fleury)

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- Certaines sources importantes et permanentes de (ré)introduction du TYLCV n’impliquent pas forcément des filières de production en tant que telle. Il ne faut pas oublier tous les amateurs et leurs jardins maraîchers et/ou ornementaux, qui vont se fournir en plants dans des zones potentiellement contaminées (G. Ridray). PRESENCE DU TYLCV : UN PROBLEME DE DIAGNOSTIC : F. Pellegrin (IRD/CBGP) diaporama - Mise en avant de la nécessité d’intervenir précocément. Pour ce faire, besoin que les partenaires, c'est-à-dire que ceux qui expérimentent et/ou sont en contact avec les exploitants signalent (ex CTIFL, ….) toute apparition de premiers symptômes suspects pour suivre le développement des foyers de TYLCV dès le début. - A. Dalmon soulève le problème de l’efficacité et de la sensibilité différentes des réactifs commerciaux (Kits Elisa et autres) selon qu’ils sont produits par un fournisseur ou un autre et selon le végétal testé (difficulté d’extraction, …). L’idéal est d’avoir des techniques complémentaires. RISQUE D’EMERGENCE DE VIRUS VIRULENTS ISSUS DE RECOMBINAISON ENTRE LE TYLCV ET DES VIRUS APPARENTES : M. Peterschmitt (CIRAD/BGPI) diaporama Sous le nom de TYLCV, il existe une quantité importante de virus d’où l’importance de savoir ce à quoi on s’adresse. Il existe des recombinants naturels de TYLCV mais l’équipe utilise le principe naturel de la recombinaison entre virus pour créer des virus recombinants de façon artificielle. - D’ailleurs, pourquoi ne pas avoir choisi un recombinant naturel ? (F. Fleury). (M. Peterschmitt) Dans une plante, il existe une mosaïque de recombinants entre lesquels il y a compétition : quelques uns sont prélevés au hasard par les insectes, certains s’expriment d’autres pas (filtre sélection par la plante). Se rajoute le problème de l’extraction des virus de plantes. DIVERSITE GENETIQUE DES POPULATIONS DU VECTEUR BEMISIA TABACI : N. Gauthier (IRD/CBGP) diaporama Dans le contexte de l’épidémiologie du TYLCV, intérêt d’étudier B. tabaci car 1) c’est la seule espèce vectrice reconnue du TYCLV 2) cette espèce n’est pas un vecteur anodin puisqu’il a été classé parmi les « 100 pires espèce invasives au monde » (IUCN) du fait de son extrême polyphagie, de la diversité et de l’ampleur des dégâts occasionnés et de sa distribution mondiale. Cette espèce présentant une extrême diversité génétique, elle a un fort potentiel d’adaptation ce qui complique d’autant sa gestion. Quelques points soulevés : - les effectifs de B. tabaci globalement faibles depuis 2003 (surtout en extérieur) soulignent l’importance d’un meilleur accès aux exploitations (surtout serres) et de ce fait d’une meilleure collaboration avec les partenaires (in)directement en contact avec les exploitants. L’espèce sympatrique, Trialeurodes vaporariorum, est globalement prédominante partout d’où la nécessité de bien discriminer les 2 espèces d’aleurode (morphologie + moléculaire). Cet état de fait pose la question du réel risque que représente B. tabaci : risque ponctuel ? risque seulement lié aux épisodes caniculaires et donc au réchauffement climatique ? - Peut-on mettre en évidence une association privilégiée entre la diversité génétique du TYLCV (incidence, nature des variants) et celle de son unique espèce vectrice (biotype, diversité populationnelle) ?

Etude de cas : la Tunisie où la situation épidémiologique est contrastée au niveau : * B. tabaci : Biotypes B et Q rarement en sympatrie (exclusion compétitive probable) très différenciés génétiquement, populations intra-biotype présentant une différenciation faible à modérée * TYLCV : l’infestation des populations de B. tabaci par le TYLCV sp. est très variable en termes de taux (absence totale/ présence de 7% à 100%) et de variants présents (TYLCV-Is et/ou TYLCV-Sard,incidence). a priori, aucune association n’existe entre la diversité génétique du TYLCV et de son vecteur. Aucune population de B. tabaci ne présente un risque TYLCV supérieur. VARIABILITE DES BACTERIES ENDOSYMBIONTES CHEZ B. TABACI : CONSEQUENCES EPIDEMIOLOGIQUES SUR LE VECTEUR ET LES VIRUS : F. Fleury et al. (BBE/Lyon I) diaporama L’équipe s’intéresse au système multivecteur : endosymbiontes/ B. tabaci/virus. Les endosymbiontes Iaires obligatoires interviennent au niveau nutritionnel. Les endosymbiontes IIaires dits facultatifs peuvent avoir des fonctions variées (incompatibilité cytoplasmique, sexe ratio, aide au parasitisme, transmissibilité de virus, …). La protéine GroEl (=symbionine) exprimée par ces endosymbiontes est impliquée dans le maintien, la multiplication et la transmission du TYLCV dans B. tabaci. Les biotypes B, Q et Q’ forment des groupes phylogénétiquement distincts sur la base du séquençage du COI, se différencient par la nature de leur compartiment endosymbiotique (en général, B : Rickettsia, Arsenophorus _ Q : Hamiltonnella, Cardinium, Wolbachia _ Q’ : Rickettsia, Arsenophorus, Wolbachia) et leur pouvoir de

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transmission du TYLCV. En particulier, Q’ (populations au Moyen orient, région de Lyon, Toulouse, Cabrils) se distingue par l’absence de Hamiltonnella bactérie favorisant semble–il la transmission de TYLCV. Les perspectives : évaluer 1) notamment la prévalence et l’ancienneté de ce biotype Q’ dans le Bassin Méditerranéen, 2) le rôle des endosymbiontes dont Hamiltonnella grâce à l’établissement de 2 lignées Q et Q’ à Lyon. SURVEILLANCE DU TYLCV SUR TOMATE DE SERRE EN PYRENEES-ORIENTALES : M. Larguier (SRPV/Montpellier) diaporama M. Larguier nous retrace l’historique de l’épidémie du TYLCV et de la législation inhérente. En résumé : - 1999 : 1ère détection de TYLCV sur le terrain (PACA, Gard) - 2000 : 1er plan national de surveillance B. tabaci et TYLCV : pas de détection officielle en France - 2001 : état des lieux dans les PO concernant les populations d’aleurodes B. tabaci et T. vaporariorum, 70% de plantes virulifères message d’alerte à la profession, risque d’épidémie dans les PO - 2002 : arrêté national de lutte émis détection d’autres foyers - 2003 : les effectifs de B. tabaci explosent, les cas de TYLCV aussi (plusieurs arrachages de culture s’imposent) - 2004-2005 : accalmie, quelques cas de TYLCV en extérieur sur Datura et repousses de tomate - 2006 : présence confirmée de TYLCV sur plants de tomate mais en fin de cycle (mise en œuvre de la réglementation sans problèmes) - jusqu’au 1er/08/2007 : prévalence du TYLCV (1 cas) et de B. tabaci (absence) très faible En termes de législation : - loi du DTR du 25 février 2005 : possibilité d’indemnisation lors d’arrachages mais sous certaines conditions (déclaration des foyers, versement de cotisations à un fond de solidarité ou à une assurance) - article D.251-14-1 du Code Rural : définition des mécanismes de solidarité, lequel renvoie vers l’arrêté national en cours d’élaboration qui définit la procédure d’agrément des critères permettant le versement d’indemnisations. L’intérêt ici est la mise en avant d’un mécanisme de solidarité en filière légumes pour l’obtention d’indemnisations. Question principale - représentativité des données chiffrées (% de plants avec TYLCV) puisque échantillonnage ciblé sur plants symptomatiques et essentiellement tomates. TYLCV ET B. TABACI HORS SERRES EN PYRENEES-ORIENTALES ET EN CATALOGNE : F. Pellegrin, G. Ridray, R. Gabarra (IRD/CBGP, INRA/SAD, IRTA) diaporama Premier travail considérable de cartographie (SIG) réalisé par la PV et la Chambre d’Agriculture puis complété par F. Pellegrin suite à ses propres acquisitions de résultats 2006-2007 (sites de piégeages constitués de plantes hôtes et non-hôtes mais attractives près de serres de production + adventices près de serres et en pleine nature dans des zones de grande production maraîchère) et aux données de la PV. (cf diaporama) Le TYLCV est bien installé et d’autant mieux qu’il est à proximité du marché St Charles (Perpignan). Question principale Le rôle des plantes ornementales dans les études (F. Fleury). Il a été pris en compte puisque parmi les plantes pièges mises en place dans les sites expérimentaux figurent des espèces ornementales et qu’un des sites choisi est à proximité d’une pépinière. DYNAMIQUE DES FOYERS DE B. TABACI EN CULTURE DE TOMATE SOUS ABRIS : J. Chadoeuf, O. Bonato (INRA/ Biométrie Avignon, IRD/CBGP) diaporama Présentation d’une démarche de réflexion avant la formulation d’un modèle simulant la dynamique de foyers de B. tabaci dans une serre « idéale ». En résumé : Dans une serre, la dynamique temporelle et la variabilité statistique sont fortes. Il ne faut pas oublier que les statistiques sont basées sur la répétition. Le modèle doit intégrer la variabilité individuelle, tout un ensemble de paramètres (température,…) et doit être robuste. Il est basé sur des hypothèses : absence d’interactions entre insectes et avec les agriculteurs (pas de traitements, pas de cueillettes), vision sur une génération et exclusivement intra-serre, …. Il considère des « traits de vie » et/ou des probabilités régis par des équations [Fécondité (modèle de Poisson…) ; Déplacements ; …]. Les 1ères simulations d’extensions spatiales montrent que rapidement les populations explosent. Avec ce genre de dynamique, faire du préventif est difficile. Il faut faire un repérage précoce des foyers, avoir un seuil bas d’intervention (rq : problème d’observation de l’extension des foyers). Remarque principale :

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Les divers types de vol de l’insecte à savoir actif, passif par notamment les vents (cas du Maroc, G. Delvare) ne sont pas pris en compte ici par ce modèle. Les déplacements passifs de B. tabaci (insecte de toute petite taille assimilé à des aérosols) seront étudiés dès cet automne par L. Hubert de Paris Grignon en Tunisie (J. Fargues). PROPRIETES EPIDEMIOLOGIQUES DES VIRUS EMERGENTS DANS LE BASSIN RHONE-MEDITERRANNEE ET EN CATALOGNE : E. Verdin, M. Jacquemond et al. (INRA/pathologie Avignon) diaporama Etude épidémiologique réalisée sur végétaux lors des missions d’échantillonnage de F. Pellegrin et G. Ridray mais concernant d’autres virus que le TYLCV. PHYTOSANITAIRE VS DEVELOPPEMENT DURABLE DES CULTURES LEGUMIERES : B. Jeannequin (INRA/SAD Alénya) diaporama En résumé : Depuis plusieurs années ; il est clair que l’agriculture est très polluante et les consommateurs sont de plus en plus demandeurs de produits sains. Une expertise scientifique collective sur les moyens de réduire l’usage des produits phytosanitaires a été demandée à l’INRA et au CEMAGREF en 2005. Encore aujourd’hui, existe le programme ? ECOPHYTO pour accélérer les méthodes visant à réduire cette utilisation. Récemment, 30 matières actives ont été retirées du marché. Avec le Grenelle de l’Environnement, il est question d’en arriver à une diminution de 50% des produits chimiques utilisables (ECOPHYTO18). Une des spécificités de la production légumière est cette exigence de risque 0 (produits consommés sans transformation, image négative du pesticides sur les consommateurs, sur la santé, …). Le marché économique offert par ce type de productions est de ce fait finalement peu intéressant pour les firmes phytosanitaires. Depuis longtemps, il est question de méthodes alternatives même si elles ont montré leurs limites. Le but actuel est de réduire la dépendance aux pesticides par l’application de stratégies agro-écologiques sans être dans l’agriculture biologique. Fin 2007, lancement d’un programme cadre à l’initiative de l’INRA et d’un GIS (groupe d’intérêt scientifique regroupant INRA, CTIFL, FNPL, puis le ministère, …) pour une approche intégrée de protection des cultures légumières (PIC lég). 7 groupes thématiques sont proposés (cf diaporama). D’autres appels d’offres seront prochainement lancés. Remarques principales : - Accent mis sur l’importance de ce genre d’action dédiée à réduire l’usage des produits chimiques (M. Larguier) mais il faut voir au-delà de nos propres frontières car achats et exportations de ces produits depuis l’Espagne et/ou le Maghreb. Pour illustrer, en Février, 2 camions provenant du Maghreb via l’Espagne ont été interceptés. Il faudrait au moins harmoniser les listes de substances actives interdites/autorisées au sein de l’UE. - L’INRA s’est engagée notamment dans le domaine des productions légumières, à promouvoir ce genre de programme sur au moins 10 ans en négligeant ni les aspects appliqués ni les aspects fondamentaux de la problématique (J. Fargues). Le soucis est que la recherche est de plus en plus fine et le transfert des résultats vers les professionnels de plus en plus difficile du fait en particulier du manque global de finances allouées aux organismes en charge de ce transfert et de l’augmentation des charges de coordination (B. Jeannequin). Il faut donc coordonner nos forces. Les sciences de la complexité avec la mise en valeur des recherches transversales ont toute validité ici (J. Fargues). IMPACT DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA PRODUCTION LEGUMIERE SOUS SERRE DANS LE BASSIN RHONE-MEDITERRANEEN : T. Boulard (INRA/URIH Sophia Antipolis) diaporama En résumé : Dans l’effet de serre amenant au réchauffement climatique, il y a surtout les 2 composantes suivantes : l’augmentation de la T° et celle du CO² dont les conséquences sur les cultures sont évaluées soit ensemble soit indépendamment l’une de l’autre. D’autres éléments associés aux cultures tels que la présence de filets insects-proofs contribuent à ces phénomènes. Globalement, dans le contexte d’un réchauffement climatique : * effet thermique seul pas de chauffage en hiver (économie d’énergie de -30%) avec +2.5°C en été, production -7% mais durée de stress sur les plantes augmente de 75% par an d’où une détérioration de la qualité de la tomate. * les filets n’influent pas sur la production mais le stress est là encore augmenté * effet CO² seul (700ppm vs 380 ppm) production +27% Remarques principales - La notion de stress qui jusqu’à maintenant n’a pu être prise en compte dans les modèles de réchauffement climatique (T. Boulard) est mesurée par des paramètres tels que : fermetures des stomates moins d’eau

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transférée augmentation de la température des fruits micro fissures à la surface des fruits. Mais comment intégrer cette notion importante dans les modèles ? établir des liens avec la qualité organoleptique des fruits et/ou avec le coût ? - Quelle est l’incidence des problèmes phytosanitaires (i.e. recrudescence d’insectes nuisibles, de produits, d’ennemis naturels, …) sur l’augmentation de la T° et du CO² ? et parallèlement de l’augmentation de ces 2 composantes sur notamment les auxiliaires ? (O. Bonato, J. Fargues). Il faudrait interpeller les sociétés concernées (ex : Koppert). - Où seront les serres lourdes dans le futur, en 2070? Quel devenir pour les tunnels lesquels vont finalement arriver aux conditions des serres lourdes actuelles ? Une chose est sûre, le concept de la serre lourde ne sera pas mis en cause car elle capte plus d’énergie qu’elle a besoin. Toute la question va résider dans l’utilisation de ce trop plein d’énergie.

FORUM DISCUSSION

LES GRANDS AXES 1) Evaluation et précocité du diagnostic (TYLCV-Sard, TYLCV-Isr, recombinants) 2) Caractérisation de B. tabaci (marqueurs microsatellites et mtCOI) et de ses endosymbiontes 3) Problème de la dynamique des foyers Iaires de TYLCV sachant qu’il est difficile d’entrer dans les exploitations et qu’à Alénya seulement 3 ans d’expérimentations ont pu être menées. 4) Emergence vs re-émergence (cf. impact climatique) 5) Eradication vs Evaluation vs Estimation du risque (=éradication de B. tabaci permettrait elle de régler le problème du TYLCV) 1) Evaluation et précocité du diagnostic (TYLCV-Sard, TYLCV-Isr, recombinants) * Fiabilité des diagnostics : Selon le fabricant les réactifs commercialisés présentent des efficacités très différentes. Les techniciens aimeraient savoir lequel acheter ? (L. Schoen). La réponse est qu’il n’y a pas de recette miraculeuse (A. Dalmon, M. Jacquemond, H. Lecoq, F. Pellegrin, E. Verdin). Il y a 3-4 ans, A. Dalmon a fait des tests sur TYLCV et toute une collection de Bégomovirus. Il s’avère qu’il existe des différences en termes de sensibilité et de spécificité entre tous les réactifs. Ceci est logique puisque le système est souvent basé sur des réactions Ag donné -Ac monoclonaux ou polyclonaux (A. dalmon, E. Verdin). Certains sont plus polyvalents (souches, espèces). Se rajoute le problème de stabilité des produits. Elle souligne que parfois les protocoles ne sont pas à jour. L’idéal est d’utiliser des techniques complémentaires. Les divers pays Européens ont du mal à se mettre d’accord sur le choix des tests réglementaires de détection. Normalement, en France, le LNPV réévalue régulièrement la sensibilité des réactifs commercialisés donc c’est le LNPV qui peut faire des recommandations de kits. Un ingénieur chargé de protection des cultures peut donc faire les 1ers tests mais dans la mesure où les virus en questions sont sous réglementation, il doit en légiférer auprès du LNPV (seul organisme avec l’expertise officielle). L. Schoen remarque que ce genre de test n’a pas forcément à voir avec la réglementation puisque le TYLCV (certes de quarantaine) n’est pas le seul virus recherché. L’idée est vraiment pour le technicien de terrain d’être à même en quelques 10aines de minutes donc très précocément de détecter si oui ou non le plant symptomatique est infesté par notamment le TYLCV (les symptômes sont souvent trompeurs). Il sera toujours temps ensuite de contacter le LNPV. M. Jacquemond souligne que le problème du diagnostic dépasse le simple cas du TYLCV (ex : ToCV). Un diagnostic fiable passe par des tests multiples (ex cas de détection d’un virus dans un végétal atypique) donc plus coûteux et moins rapides. Il ne peut se faire sans un équipement un tant soit peu spécialisé et partout (ex besoin d’eau ultrapure) (H. Lecoq). Néanmoins, il existe des kits rapides de diagnostic (dont un équivalent à une sorte de chromatographie sur membrane, 5-10 minutes pour la réponse) dont la sensibilité est correcte sous conditions de manipuler dans des conditions un peu éloignées du terrain (ie équipements adéquats hors kit) (H. Lecoq, F. Pellegrin). La fiabilité d’un diagnostic de type PCR réside aussi dans la nature des amorces utilisées (spécifiques TYLCV/Bégomovirus). Il faut travailler avec plusieurs dilutions d’extraction, faire attention à la partie du végétal prélevée (A. Dalmon). Un consensus semble s’établir sur le fait que la fiabilité d’un diagnostic passe par des techniques de détection complémentaire (surtout lors de cas limites F. Pellegrin). * Qui va faire le diagnostic maintenant que le LNPV qui était à Avignon en interaction avec les unités de Recherche en Virologie va partir à Angers ? A qui s’adresser ? La réforme du LNPV a conduit à la fermeture non seulement du laboratoire de virologie d’Avignon mais aussi de Bordeaux et Colmar pour un transfert vers Angers (M. Larguier). Ce transfert pose le problème de la continuité à répondre au fur et à mesure aux demandes de diagnostics mais surtout d’identifications de virus nouveaux ou non (H. Lecoq, cas d’un virus de la carotte). Les échantillons pourront également être envoyés vers des laboratoires privés ayant un agrément (existence d’une liste) (M. Larguier). Qui dit privés, dit payants donc

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le nombre d’analyses sera probablement limité. Les échantillons seront sans doute envoyés dans des laboratoires étrangers moins chers (H. Lecoq, cas de l’Espagne). La question est de savoir si des organismes tels que l’INRA pensent que la recherche de virus émergents est d’intérêt ? (J. Fargues). Le problème est que seules quelques cultures maraîchères et ainsi leurs virus sont soutenues par l’INRA (H. Lecoq). Les études sur le TYLCV et ses recombinants (CIRAD : M. Peterschmitt et ses collaborateurs de la Réunion et du Maroc _ F. Pellegrin : IRD) sont soutenues pour encore quelques années. Ces laboratoires de recherche ne pourront se permettre de répondre à des demandes de diagnostics en masse. Est-ce d’ailleurs leur rôle et leur intérêt (JL Wybo) ? Ce service pourrait être bien vu de nos directions (JL Wybo). Il ne faut pas oublier que la Recherche fonctionne sur des programmes donc avec des Deadlines alors que le LNPV est une institution pérenne. Par ailleurs, même si ce service permettait d’amener des finances supplémentaires, c’est la recherche qui prime aux yeux de nos instituts et on ne peut allouer du personnel, qu’on n’a pas forcément d’ailleurs, à ce travail (J. Fargues). Deux exemples où les organismes ont élargi ou essayé d’élargir leurs missions de cette façon : J Wybo : cas de l’ONF qui travaillait sur la prévention des feux de forêts et a aussi fonctionné en bureau d’étude pour l’aménagement des routes. C’est aussi le cas de l’Ecole des Mînes qui finance ainsi une partie de ses Recherches. F. Pellegrin : en Nouvelle Calédonie, montage d’une unité d’analyses en Phytopathologie. Simple question qui s’est posée : Comment facturer l’analyse ? Si l’analyse était facturée à sa juste valeur, toutes les recettes partaient au siège de l’ORSTOM (=IRD). En dessous de sa valeur, arrivait une avalanche d’échantillons qu’il fut impossible de gérer. En dessu, les analyses ne se faisaient pas ou alors ailleurs. A terme, faudra t’il faire appel au réseau européen ?. * Comment serons-nous opérationnels ? (JL Wybo). Dans le programme, une équipe intervient sur le thème de l’organisation pour comprendre les processus depuis la détection (veille, détection et alerte) jusqu’à la gestion. Le tout devant déboucher sur une sorte de guide d’auto-évaluation sur la vulnérabilité à chaque niveau et au niveau du système global. Ceci peut se décliner en 3 points : 1) virulence de l’attaque (quels dommages, quelle propagation, …), 2) la diffusion du phénomène et de l’alerte, 3) les capacités d’agir (compte tenu par ex du nombre de plus en plus limité de substances actives). Comment allons nous faire pour arriver à partager nos connaissances ? Au travers des connaissances des uns et des autres, comment modéliser l’ensemble du processus pour agir au plus vite ? Ces diverses questions et interactions seront formulées à travers l’approche « plateforme multi-agents » de B. Bronté (11/03/2008). * La subsidiarité Une question importante (M. Peterschmitt) : Dans quelle mesure les divers cas d’études (Maroc, Tunisie) peuvent servir la situation du Roussillon. Au Maroc : pas de serres, les insectes passent l’hiver en extérieur sur des plantes spontanées. Un inoculum peut au Nord du pays se maintenir hors serres (juin : 0% d’infestion _ Septembre : 100%) En Tunisie : serres lourdes au Sud Le passage de l’hiver (O. Bonato, C. Deschamps) Où ? Comment ? : En travaillant dans des conditions comparables à celles de la nature (cycles de décroissance nocturne /montée diurne progressives des T° et maintien à T° basses < -5°C pendant quelques heures), il s’avère que plus de 30% de femelles survivent et peuvent pondre avec néanmoins un impact sur la descendance. Premier indice sur la capacité des B. tabaci à survivre en extérieur. 2) Caractérisation de B. tabaci (marqueurs microsatellites et mtCOI) et de ses endosymbiontes * Mise en commun des marqueurs microsatellites utilisés, des échantillons de B. tabaci testés entre les équipes travaillant sur B. tabaci ? (J. Fargues) Prévision de réunions ? Objectifs de l’équipe de Lyon (F. Fleury) : - Caractérisation moléculaire des endosymbiontes mais aussi de leur vecteur (B. tabaci) comme approche pour identifier les voies d’introduction du vecteur. - Il n’existe pas de différences phénotypiques et peu de différenciation génétique chez B. tabaci (A. Dalmon et al 2007) du moins en France. Une de leurs questions est donc : à partir de quel niveau de différenciation sera-t-il possible de mesurer des différences sur des marqueurs de performances ? Pour ce faire, ils ont établi 2 lignées (Q et Q’) cytoplasmiques (cf endosymbiontes) très différentes représentant également 2 entités génétiques différenciées (cf marqueur COI). Le but est de : - comparer la différenciation génétique du vecteur avec sa capacité de vection, voir si ces 2 lignées diffèrent au niveau : performance de vection ayant une origine nucléaire et/ou cytoplasmique (TYLCV et autres virus : collaboration avec INRA/Avignon ou CIRAD/Montpellier car besoin de zone de confinement de type NS3); performance intrinsèque (développement, fécondité, …) (réalisable à Lyon).

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- voir si ces 2 lignées s’hybrident en laboratoire et en populations naturelles (besoin des marqueurs microsatellites) - déterminer la distribution géographique de ces 2 entités Q et Q’ qui peuvent exister en sympatrie - inférer le possible rôle des plantes ornementales sur la répartition Q et Q’ (A. Dalmon rappelle que la filière plantes ornementales est indépendantes de celle des plantes maraîchères). Objectifs de l’équipe du CBGP (N. Gauthier, F. Pellegrin) : - Caractérisation des populations de B. tabaci et du TYLCV sp. vecté au niveau du bassin méditerranéen pour réaliser une étude « d’Epidémiologie comparée » (faute de terme plus adapté) et pour une identification des principales voies d’introduction. Pour ce faire, l’équipe a développé et/ou adapté les marqueurs moléculaires requis, assure un suivi dynamique de terrain en France et Catalogne, et réalise une étude plus exhaustive dans certains pays méditerranéens. Il n’est aucunement question d’aborder la problématique TYLCV côté capacité de transmission (Structure NS3). - Volet résistance des populations de B. tabaci en collaboration avec des partenaires Grecs. - Souhait renouvelé de travailler au moins certaines populations en commun avec Lyon pour une étude génétique comparée B. tabaci/TYLCV/Endosymbiontes. Certains objectifs se recoupent et peuvent être atteints par des approches complémentaires. Les échantillons déjà étudiés et à venir (prospections prévues) restent à ce jour personnels. * Importance des plantes ornementales L’équipe de Lyon s’intéresse au rôle des plantes ornementales comme éventuel facteur de différenciation entre Q et Q’ d’où l’intérêt de poursuivre l’échantillonnage. Cependant, peu de B. tabaci ont été trouvé en extérieur sur ces plantes (Aquitaine, Roussillon, catalogne, …) dont certaines se sont pourtant avérées porteuses de TYLCV (Catalogne, Roussillon) (F. Pellegrin). R. Gabarra (IRTA) rappelle que l’intérêt porté aux plantes ornementales n’est pas nouveau puisqu’en Espagne les 1ers B. tabaci ont été décrits vers 1980 sur Poinsettia. On parlait alors de « Bemisia souche poinsettia », pas de biotypes suivis d’une lettre. C’est plus tard que cette souche fut appelée souche B (vers 1990). L’hypothèse forte est que les zones maraîchères seraient infestées par les B. tabaci issus des serres d’Hibiscus et de Poinsettia. En effet, en Espagne, il n’y a pas de cultures de tomates sous serres en hiver (cycle interrompu) par contre il y a des ornementales. Rq : en France, il y a beaucoup moins de cultures d’ornementales surtout sous serres. Nous avons surtout des plantes vivaces sur lesquelles nous ne nous sommes pas encore vraiment penchés (F. Pellegrin) même si ces plantes figuraient dans les expérimentations « plantes-pièges » en extérieur. Concernant les filières d’introduction, A. Dalmon rappelle que la filière plantes ornementales est indépendante de celle des plantes maraîchères. 3) Problème de la dynamique des foyers Iaires de TYLCV * Expansion du TYLCV, Les foyers - L’aspect expansion des foyers de B. tabaci et de ce fait du TYCLV a fait l’objet d’une étude peu approfondie au sein du programme INTERREG ( 2006) car il n’y avait pas de volets virologie dans l’étude mais plutôt entomologie. - Les parasitoïdes élevés sur B. tabaci dans le cadre des programmes de lutte biologique pourraient-ils vecter le TYLCV ? Le risque est a priori infime car normalement il ne peut y avoir de transmission trans-ovarienne (O. Bonato). Cela signifierait que le contrôle qualité du matériel biologique utilisé est mal fait. En Espagne, sont utilisés les insectes présents naturellement dans l’environnement. Ainsi, le taux de parasitisme issu de Eretmocerus mundus est de l’ordre de 80% dans la nature. En définitive, il vaut mieux élever les parasitoïdes sur des B. tabaci dans des zones indemnes de virus (A. Dalmon) ou sur d’autres espèces hôtes (L. Schoen). - La faible présence de B. tabaci dans les champs et dans les serres est un sujet rémanent. Du fait de sa faible abondance partout, seul un échantillonnage long et serré permet de voir qu’ils sont bien là (R. Gabarra : seulement quelques B. tabaci mais dans 100% des champs). C’est juste une question d’abondance très faible mais suffisante pour qu’il y ait quelques cas de TYLCV. Il est donc prévu : - d’étendre les échantillonnages et études à la Provence-PACA-Catalogne - d’étendre les échantillonnages et études aux plantes ornementales - de se pencher sur le développement précoce des foyers : besoin de mener des actions intégrées et besoin d’être avertis au plus tôt avec toute la difficulté qu’il y a avec : la législation (PV avertie plant arraché moins d’une semaine après. Chabrière) et l’habitude d’arrachage systématique des plants avec symptômes suspects (L. Schoen). Il faut travailler de concert avec les groupements de producteurs, les techniciens et la PV. désir d’échantillonner au moins tout autour puisqu’il sera difficile d’échantillonner avant (F. Pellegrin). L’idée serait ainsi d’évaluer le nombre de plants à arracher pour éradiquer la maladie (F. Pellegrin) Ou alors recevoir des prélèvements de végétaux et les informations relatives à la situation (ex : nombre de plants arrachés, dates, positions, …)

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Ou alors faire cette étude en Espagne où la réglementation est plus souple (H. Lecoq). Cette option est trop coûteuse (J. Fargues). Ou alors voir les données de la littérature (H. Lecoq) sur le développement de la maladie. Est-on sûr que cela se développe en foyer ? Une serre, prise un peu tard, a été suivie dans la région de Perpignan. Les plants avec TYLCV ne suivaient pas une répartition agrégée (=foyer) mais plutôt dispersée. - Efficacité de l’arrachage au regard de l’expansion de la maladie (JL Wybo) et du fait que le vecteur est un insecte volant (L. Schoen) ? L’arrachage se fait dès que les premiers symptômes apparaissent c'est-à-dire 8-10 jours après que le TYLCV ait été injecté dans la plante. Arracher a-t-il un sens ? (S. Urbino) En Guadeloupe, la présence du TYLCV a été reportée en 2002 dans les champs puis s’est étendue à toute l’île. 4 semaines après plantation de plants issus de pépinières munies de filets insect-proof, les 1ers symptômes sont apparus. A 7 semaines, 80% de la parcelle sont touchés. Dans ce contexte, arracher les plants symptomatiques n’a aucun sens d’autant plus les zones de maraîchages sont vastes et les cultures cucurbitacées et /ou tomates sont omniprésentes dans l’espace et le temps. G. Ridray évoque un cas comparable de progression dans la zone de Perpignan en 2003. En Catalogne et dans le Roussillon, les arrachages sanitaires sembleraient fonctionner (F. Pellegrin). Le problème est que les plants etles B. tabaci étant mis à l’extérieur, selon la saison et les conditions climatiques ils peuvent être des sources de re-contamination. - M. Larguier rappelle qu’arracher dès plants dès les 1ers signes permet de rester en dessous du seuil de 1/1000, peut éviter de contaminer les exploitations voisines et que de toute façon il n’y a aucun intérêt à garder ces plants qui ne sont plus productifs. - En fait, tout dépend des conditions (cultures, périodes, importances des foyers, des effectifs, etc…) (H. Lecoq). Par ailleurs, on ne connaît pas grand-chose du vecteur, B. tabaci (O. Bonato). Tout cela rend la prévision notamment par modélisation compliquée. - Comment être efficace ? (M. Larguier) Avec le recul et les connaissances acquises, que pourrait-on modifier à l’arrêté national de 2002 (avant épidémie) pour être efficace ? Faut-il conserver l’obligation d’arrachage ? Les avis sont partagés. Certains pensent qu’elle a été un frein à toutes recherches d’autres moyens de lutte (ex sélection variétale). D’autres pensent que cela a permis à des zones dites « indemnes » de réagir efficacement lors de l’apparition de quelques cas (A. Dalmon). Même si certaines régions sont dites « indemnes » et d’autres «le TYLCV est installé, l faut vivre avec», l’arrêté est national (F. Pellegrin, A. Dalmon). Par contre, la réglementation est révisable (M. Larguier).

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JOURNEE DU 11 MARS

http://www.montpellier.inra.fr/CBGP/ClimBioRisk/index.htm INTRODUCTION : P. Vissac, président du Centre INRA, Montpellier Brève présentation du Centre INRA de Montpellier qui mène aussi une réflexion pour une approche intégrée des recherches sur ses modèles en relation avec le développement agricole. Reconnaissance de cette approche à travers le RTRA « Montpellier-Agronomie & Développement Durable » (Réseau Thématique de Recherche Agronomique). Le dialogue avec les partenaires se fait à 3 niveaux : - Type partenariat d’orientation : des chantiers qui nous amènent à regarder loin, faire de la prospective, avec

nos partenaires non scientifiques (ex. instituts techniques) ; - Dialogue poussé par l’immédiateté, la crise (ex. sujet B. tabaci-TYLCV) : comment poser le diagnostic ?,

comment gérer la crise ?, avec qui ? (expert et conseil de première urgence). - Co-construction : bâtir des projets de recherche (ex. cadre de PSDR ou d’autres modalités, ex. Unités Mixtes

Technologiques ou Thématiques, mises en exergue par la LOA 2006). Pour être opérationnel, il faut impliquer aussi bien la Recherche que les Partenaires professionnels quitte à sortir parfois de son rôle premier. Ainsi les chercheurs sont là pour poser le diagnostic, être rigoureux dans les faits, etc mais aussi s’impliquer dans les réponses à apporter. Quant à l’Etat, son rôle est essentiellement régalien. Question sur la distinction faite entre le partenariat d’orientation et le dialogue lors de crise. En termes de coûts pour le contribuable vaut-il mieux anticiper ou traiter ? En fait, il faut un dialogue continu entre les partenaires et ceci déjà en amont des crises, ensuite lors de forum comme celui-ci. Par contre, il faudrait un lieu pour échanger, dialoguer. Compte tenu du type de maladie et risque étudié, à quelle échelle doit-il se situer ? Arc méditerranéen ? au niveau de l’OIE (Organisation Internationale des Epizooties)? Les équipes qui s’intéressent aux aspects organisationnels de la réponse (JL Wybo) ou par exemple étudient les recombinants viraux (anticipation d’un éventuel problème, M. Peterschmitt) sont tout à fait concernées par cette question. LE PROGRAMME PSDR3 (POUR ET SUR LE DEVELOPPEMENT REGIONAL) (2007-2011) EN LANGUEDOC-ROUSSILLON : F. Lelièvre (animateur de PSDR3 LR) diaporama En résumé : Il y a obligation de rendus au niveau régional (car finance) et national. Les attendus de PSDR3 sont globalement : - besoin d’outils d’analyse et d’aide à la décision à l’échelle régionale et infra-nationale. - importance de l’organisation territoriale : besoin de décloisonner les disciplines et de trpuver des moyens de collaborer avec les acteurs territoriaux - nécessité d’accélérer l’analyse de la durabilité du développement à plusieurs échelles (exploitation jusqu’à région). Il faut savoir qu’en 2012, le marché méditerranéen de la filière Fruits & Légumes sera complètement ouvert avec ce que cela implique de risque (http://www.montpellier.inra/PSDR). CLIMBIORISK, UN PROJET, UN TERRITOIRE : DU PARTICULIER AU GENERIQUE : J. Fargues (O. Bonato, F. Pellegrin) Prévision des bioinvasions et gestion des crises phytosanitaires dans un contexte de changement climatique. Projet néanmoins géoclimatiquement centré. diaporama En quelques phrases clés, ce projet c’est : - un modèle emblématique (cf. BemisiaRisk) - une approche épidémiologique dans un contexte de vulnérabilité territoriale et de gouvernance régionale - une approche du problème sous le volet des sciences de la complexité avec notamment le développement d’outils, d’une plateforme de modélisation et de simulation du type « systèmes Multi-agents » - une approche Partenariat très forte pour l’obtention d’outils opérationnels de gestion biotechnique et organisationnelle d’un risque émergent (pas seulement recherche académique). La maîtrise d’un tel risque nécessite une veille efficace et une forte réactivité. Pour y répondre, un ensemble de projets en cours et/ou en attente (BemisiaRisk, ClimBioRisk, PicLég, CAS DAR, ….) avec la nécessité de bien identifier/cibler ce qui sera présenté notamment à PSDR3 (M. Lelièvre) et ailleurs. PSDR3 : ouverture forte sur le territoire et problématiques plus larges que strictement phytosanitaires.

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L’EPIDEMIO-SURVEILLANCE, UN DEFIT POUR LES ACTEURS DU DEVELOPPEMENT : C. Chevrier (Chambre Régionale d’Agriculture du Languedoc-Roussillon) diaporama La chambres d’agriculture s’interroge sur ces réseaux d’épidémio-surveillance depuis quelques années. Face à l’apparition d’un « nouveau bio-agresseur des cultures » : à qui s’adresser ? comment lutter ? comment avertir les partenaires ? Dans ce contexte, un premier projet CASDAR (2007) où figurait déjà le rapprochement Recherche/Partenaires/Professionnels avait été soumis. La « Gestion du Risque » n’étant pas encore un axe prioritaire, le projet ne fut pas retenu. Un autre regroupant les instituts techniques, APCA, FNLON et al. a été proposé en 2008 pour essayer de bâtir un nouveau réseau opération pour 2009 (cf diaporama pour les objectifs détaillés) Le développement de réseaux d’épidémio-vigilance est tout à fait en accord avec le Grenelle de l’environnement (cf diaporama). A l’occasion du comité ECOPHYTO2018, la DGAL a exprimé le souhait de mettre en place un dispositif national d’observation et de surveillance sanitaire du territoire, couvrant toutes les cultures, avec 3 objectifs principaux : - formulation d’avertissements agricoles (Cela existe déjà. Par contre, suite à la réorganisation de la

surveillance du territoire, cela ne sera plus assuré par le SRPV dès 2009 mais sans doute par la Profession. Le Ministère devrait néanmoins toujours garder une place dans le dispositif de surveillance),

- bio-vigilance (suivi des ravageurs et des maladies de quarantaine, des bioagresseurs émergents et de l’apparition des résistances),

- surveillance des effets non intentionnels issus des pratiques agricoles.(OGM, résistances…). Rq :Le projet CASDAR 2008 a été élaboré le 5 Mars (budget demandé : 385000KEuros). Un certain nombre d’actions ont été identifiées avec notamment l’élaboration d’un cahier des charges définissant le futur réseau (que recueillir ? comment ? à quels niveaux (département, région, nation) ? comment faire remonter les informations pour créer une base nationale ? …..). Il s’agira d’évaluer un réseau pilote d’avertissements agricoles au niveau de 6 régions pilotes, pour valider et améliorer les pratiques, voire de nouveaux outils. Question relative à la part dédiée à l’étude de l’organisation du réseau dans ce projet (JL Wybo), comment l’information est validée et mise à jour ? En effet, dans ce type de projet, il faut un bon système d’information (avec qui est capable de ? qui a la compétence de mettre de l’information ? qui la valide ?) et derrière il faut une réflexion sur l’alerte et la gestion de la crise. Ayant été refusé en 2007, C. Chevrier n’a pas remis cet axe de recherche dans le nouveau projet ce qui équivaut, aux yeux des spécialistes de la Gestion du Risque, à faire de la Gestion sans gestionnaires. Néanmoins, le but poursuivi et réalisable est d’être interactifs au moins au niveau des départements et des communes (ça marche déjà !). Interactions/Concertations avec les autres pays de l’Arc méditerranéen ? Il n’y a pas d’antennes formellement installées dans les pays « plus au Sud » mais il existe des collaborations avec de nombreux pays Méditerranéens (Maroc, Tunisie, Espagne, …) dans le cadre de Recherches conjointes (équipes du CIRAD, INRA, IRD, …) (projet Bemisia et autres). Par ailleurs, il existe (JC Streito) de nombreux jumelages entre les pays d’Afrique du Nord et l’UE pour établir des laboratoires de diagnostic et améliorer les systèmes de surveillance du territoire. Toutefois, n’oublions pas que bons nombres d’espèces nuisibles sont originaires des pays d’Asie (cas de la coccinelle des vignoble, ravageur secondaire mais si elle passe en fermentation, elle rend le vin impropre à la consommation). Il faut une alerte permanent, à réactiver si besoin est (rôle de la Recherche). QUELLE CRISE ? REGARD D’UN ECONOMISTE FACE A LA GESTION DES RISQUES : E. Reynaud (INRA SADAPT Paris-Grignon) diaporama En résumé : Il existe une branche de l’économie qui se consacre à la question du risque et de l’incertain, à sa gestion. Ce type d’économie fait l’objet d’une immense littérature. Le risque sanitaire de type Bemisia, y est souvent considéré comme un effet induit du commerce international, une “ externalité ” = tout effet d’un acteur sur un autre acteur qui ne reçoit pas de compensations monétaires. (Ex. externalité négative : une pollution/ positive : installation d’une entreprise dans un bassin qui attire d’autres entreprises). Le risque sanitaire Bemisia est favorisé par le changement climatique, l’augmentation significative des échanges commerciaux et le changement de pratiques agricoles (ex. production sous serre chauffée). La littérature en économie a porté sur les 3 points suivants : (1) évaluation des dommages : quels outils mobiliser ?, (2) optimisation des politiques publiques de luttes : sur les risques sanitaires (il n’existe pas encore grand chose) /efficacité économique. L’économiste de l’environnement va faire la distinction entre 2 types d’action : réduction de l’occurrence du risque et adaptation face à un risque déjà bien.

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L’action publique peut se faire à différents moments : * lors de l’introduction [passeports phytosanitaires, mesures de quarantaine (mesures non tarifaires) ou droits de douane] puis actions de surveillance et de lutte. * lors de l’établissement : les actions de réduction porteront sur le contrôle et les mesures d’éradication alors que les mesures d’adaptation seront plus de type assurancielles, limitation des dommages. Bien souvent, les 2 types d’actions couplées. Les modèles économiques aboutissent parfois à des résultats surprenants : un contrôle trop strict au niveau des frontières peut favoriser l’augmentation des dommages. Un contrôle trop strict réduction de la quantité de produits disponibles sur le marché augmentation du prix incitation à produire augmentation du risque. Dans ce cas, il faut conditionner la nature de l’intervention publique à celle du statut de présence/installation du nuisible. Pour limiter la propagation, très peu de travaux s’intéresse aux avantages et inconvénients des mesures (surveillance, obligation de lutte, obligation de déclaration, responsabilité civile). (3) répartition optimale de la responsabilité civile : introduction d’outils juridiques dans les méthodes de gestion… La responsabilité civile est devenue un instrument de gestion des “ risques d’accidents ”. (ex. beaucoup de vent à Paris beaucoup de pots de fleur tombés par terre accidents, présence fortuite d’un ravageur = accident). Ce type d’instrument a 2 fonctions : dédommagement du préjudice subi (non choisi) + effets incitatifs (les règles de responsabilité peuvent aussi limiter l’occurrence du dommage si les acteurs économiques, anticipant les frais qu’ils sont susceptibles de payer, mettent tout en œuvre pour les éviter). Ceci est difficile à mettre en œuvre : - Problème d’interdépendance car le résultat ne dépend pas seulement de l’action d’une personne mais aussi

de celle des voisins (ex. Bemisia). - Problème d’identification du “ coupable ” : qui accuser ? - Problème d’observation des comportements de prévention : même si des actions ont été réalisées, l’ont-elles

été selon une sorte de cahier de charges ?. Parmi les outils de contrôle de la sécurité sanitaire, .il ne faut pas oublier les instruments “ privés ”. Les acteurs peuvent s’emparer eux-mêmes du problème pour le réduire. Les avertissements agricoles pourraient être le fait d’une délégation de service public : “ la profession et on serait alors dans le cadre de l’auto-régulation. Pour certains économistes, cela équivaut à une privatisation (= mauvais) et pour d’autres secteurs où ce système existe déjà, on peut réfléchir à la forme que doit prendre cette auto-organisation professionnelle (ex. “ partenariat public-privé ? que délègue-t-on ? le contrôle ? la création du cahier de charges ?…). Remarques principales : M. Larguier, et ce qu’il représente, se retrouve dans cet exposé : * au niveau contrôle à l’importation (= introduction), il y a tout un jeu de conséquences à maîtriser. L’OMC est extrêmement sourcilleuse sur l’instruction des contrôles phytosanitaires. En permanence au niveau de l’UE, il faut une argumentation (scientifique et technique) solide justifiant chaque interdiction. * concernant la responsabilité civile : on note une judiciarisation croissante dans le domaine agricole avec des avocats spécialisés de la question agricole qui prônent « le recours contre l’administration et si l’Etat refuse d’indemniser, ces indemnisations peuvent être obtenues via un Fond Agricole. (Ex : sharka du Prunier, certains estiment que le nécessaire n’a pas été fait de la part de l’INRA et du MAP. Demande de 261 millions d’euro à l’INRA). * concernant l’auto-organisation par les professionnels et le discours de C. Chevrier : besoin d’une mise en commun pour maintenir une surveillance du territoire efficace malgré un contexte de réduction de moyens. Ceci est juridiquement déjà le cas pour les FREDON (cf. Code rural) et on se dirige de plus en plus vers des organisations agricoles, plus ou moins formalisée. QUELLE CRISE ? REGARD DES SOCIOLOGUES DE L’ACTION ORGANISEE : M. Barbier, G. Prête, J. Nieden (INRA SADAPT Paris-Grignon) diaporama QUELLE CRISE ? UN AUTRE REGARD DANS LE CONTEXTE CATALAN: R. Gabarra, J. Arno (IRTA, Cabrils) diaporama En résumé : B. tabaci a été décrit pour la 1ère fois à Baix-Maresme en 1991 et le TYLCV en 2002 à Villassar del Mar (à côté de Cabrils) d’où le programme INTERREG en 2003. Les données présentées ici proviennent des associations de producteurs avec qui l’IRTA collabore de longue date : cf diaporama. Une forte collaboration existe avec les ADV (Association de Défense des Végétaux). Dans les cultures, on trouve notamment les mouches blanches B. tabaci et Trialeurodes vaporariorum. B. tabaci (surtout biotype Q) est plus résistant aux insecticides que T. vaporariorum. La gestion de ces mouches passe par l’IPM (Integrated Protection Management) comprenant l’utilisation d’ennemis naturels tels que Macrolophus caliginosus. Ce prédateur colonise naturellement les serres ouvertes de Catalogne quand peu de traitements

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insecticides sont réalisés. La lutte biologique et l’IPM sont sujets à subventions de l’état en Espagne donc beaucoup de producteurs utilisent ces moyens. En 2003, peu de TYLCV (max 0.2%) et 65.2% de serres avec B. tabaci. Au printemps 2004, suite à un échantillonnage plus intensif, plus de cas de TYLCV ont été décrits. De 2005 à 2007, l’incidence du TYLCV est de nouveau faible sauf au sud de Barcelone en 2007 (Llobregat où le TYLCV n’était pas présent en 2003) où le contrôle biologique est moins soutenu et la culture de tomate plus longue (jusqu’en janvier au lieu de fin d’automne ailleurs). L’inoculum a du se maintenir. La gestion du TYLCV passe aussi par la gestion du le milieu. Remarques principales : * Pourquoi la culture de tomate est-elle pertinente dans un contexte européen (ENDURE) ? L’Europe produit 15% des tomates mondiales et en consomme 80%. * Lutte contre le TYLCV (M. Larguier): Le service de la Prévention des Végétaux de la Catalogne a communiqué un décret de lutte obligatoire contre le TYLCV qui consiste à arracher les plants contaminés ainsi que les plantes voisines (en début de culture). Quelle est la distance d’arrachage autour des plants contaminés ? * R. Gabarra estime que le plus important est l’arrachage des plants avec symptômes et larves de B. tabaci. Elle souligne que, pour atteindre un seuil significatif, tout est question aussi d’intensité d’échantillonnage dans la détection et donc a un coût. Pour ce faire, besoin d’une bonne collaboration avec les services officiels et la recherche. On en revient à dire : qu’est-on prêt à faire pour obtenir un bonne évaluation et gestion ? le diagnostic du TYLCV dans les serres, doit être basé sur simple symptôme et/ou analyse (envoi vers des laboratoires officiels)? EMERGENCE DES MALADIES : LE DIAGNOSTIC, QUI ? COMMENT ? M. Jacquemond, E. Verdin (INRA/Pathologie, Alénya) diaporama Cet exposé ramène aux discussions du 10 Mars sur les enjeux et la difficulté du diagnostic. En situation d’émergence, on est confronté à une nouvelle espèce ou un nouvel isolat qu’il faut caractériser pour ensuite suivre sa dissémination, connaître ses propriétés épidémiologiques. La démarche est alors d’alors voir ce qu’il y a au niveau bibliographie, le but étant de mettre au point des outils de diagnostic utilisables en routine. La situation se complique lorsqu’on se trouve confronté à des virus réglementés tels que les Crinivirus TiCV et ToCV (Lutte obligatoire : ToCv en 2002, TiCV 2003). Les symptômes sont comparables pour ces 2 virus. Malgré l’existence d’outils moléculaires de diagnostic, il a fallu développer d’autres outils (sérums dirigés vers les protéines de capside) avec toutes les difficultés que cela implique (cf diaporama démarche, résultats). Cet exposé repose le problème du diagnostic général et des laboratoires aptes à le faire quand il s’agit de virus émergents pour lesquels n’existe pas d’outils de diagnostic en routine. Questions : sur l’influence de la congélation sur la qualité de l’extraction (plant frais/plant congelé) et de ce fait sur la fiabilité du diagnostic ; sur les faux négatifs en diagnostic, leurs causes et la démarche possible à suivre pour confirmer ou infirmer le résultat SCENARIOS D’EVOLUTION DES PRODUCTIONS LEGUMIERES SOUS SERRE (ANR-ADD ECOSERRE) : T. Boulard (INRA/URIH, Sophia Antipolis) diaporama L’ Agro système Serre est récent mais il est fragilisé du fait d’évolutions récentes (prix de l’énergie, conditions de travail, normes sanitaires et alimentaires, les bioinvasions, ….). Par ailleurs, les produits cultivés en serres ont une très mauvaise image auprès du public, surtout des consommateurs. Qu’en est-il vraiment ? diaporama (il faut par exemple 5 à 7 fois moins d’eau pour des tomates cultivées sous serre qu’en plein champ (d’où succès en région méditerranéenne), impact sur environnement, …). Cet Agro système Serre peut t’il durer ? Questions/remarques principales : * sur l’énergie éolienne, a priori peu performante (T. Boulard) pour chauffer les serres (serres de melon dans le Poitou, E. Verdin). * sur la définition des « serres méditerranéennes » R. Gabarra illustre son désaccord par la description des serres (2 ou 3000 ha) du sud l’Espagne fonctionnant en cultures intensives et en même temps en contrôle biologique et PBI. * sur l’effet du confinement qui peut certes favoriser les bioagresseurs (O. Bonato, H. Lecoq) mais aussi la PBI (T. Boulard). * sur la vision utopique de l’existence de « serres dites closes » (O. Bonato) même si on utilise des filets. * sur le rôle des serres, tunnels et autres structures « fermées » premières victimes des virus émergents mais aussi complices de la dissémination de ceux-ci donc de nuisances pour l’environnement (H. Lecoq). * sur la réponse qu’elles offrent à l’occupation de l’espace (T. Boulard) : à surface équivalente, presque 20% de production de plus qu’en plein champ, compense investissement lourd.

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BIOINVASIONS : LE DIAGNOSTIC ? QUI ? COMMENT ? JC Streito (LNPV, CBGP/CIRES Montpellier) diaporama En résumé : Bien que insecte-centré, l’exposé s’applique à d’autres organismes. N’importe quel citoyen peut trouver (découverte/détection) un organisme bio-invasif (le naturaliste, l’agriculteur, SRPV, DSF, …) mais l’identification dépend du LNPV. Il a des laboratoires dans plusieurs villes de France. A Montpellier, depuis peu, il existe une unité identifiant aussi les plantes envahissantes. Pour illustrer, 2 exemples de découvertes de bioinvasion : - Découverte fortuite : Anoplophora glabripennis à Giens. Temps long entre découverte et identification. - Découverte suite à surveillance du territoire : Diabrotica virgifera virgifera. Découverte assez rapide et

éradication réussie à chaque fois. Le diagnostic s’est vu être réalisé par des laboratoires de plus en plus spécialisés, car les enjeux dorénavant d’ordre juridique et financier sont de plus en plus importants (lutte chère + plaintes par agriculteurs). Besoin est de mettre en place un système d’assurance qualité très lourd faisant appel à des techniques complexes (Biologie Moléculaire, Microscopie Electronique, …), à utiliser sur un nombre croissant d’organismes (techniques multiples à utiliser, techniques qui évoluent très rapidement). Il faut également tenir compte des risques d’échappement (besoin de structures confinées coûteuses). Toutes ces contraintes ont conduit à la création d’un laboratoire de référence, le LNPV, qui doit s’appuyer sur : - des spécialistes du groupe de l’organisme à identifier (besoin d’un réseau de spécialistes hors PV, français et international). - des équipements performants. - des collections de référence (avec témoins positifs et négatifs en pathologie, mais aussi en entomologie)qui demandent à se développer. - une littérature spécialisée à jour. - un système d’Assurance Qualité, traçabilité très lourde mais permettant de mieux travailler et de répondre aux avocats quand ils viennent contester les analyses… - des laboratoires spécialisés (il y en a de moins en moins) - aux réseaux de spécialistes (en voie d’extinction) Quant à la détection de « Bioinvasion s», les bons généralistes sur le terrain et les systématiciens sont en voie de disparition. Une pointe d’optimisme avec le CIRES, centre en cours de construction qui comprendrait des spécialistes, des collections de référence, des laboratoires sous AQ, une bibliothèque fabuleuse sur quelques groupes (en particulier insectes, nématodes). Remarques principales : * sur les moyens utilisés dans l’obtention d’une l’Assurance Qualité ? Un laboratoire peut être accréditer sur du morphologique 100% (parfois plus intéressant et utile) même si le Bar Coding (moléculaire) a le vent en poupe (N. Gauthier, JC Streito). * sur des possibles formes d’indexation par exemple basée sur la morphologie à partir d’une photo (notion de prototype) et/ou le moléculaire qui permettrait d’accéder à une base de données internationales (JL Wybo). Des projets européens allant dans ce sens ont été soumis (ex. code-barres : photographie et séquences pour les insectes) (JC Streito). Dans le cadre des espèces invasives, le LNPV fait beaucoup de veille scientifique (sites des pays voisins et USA) et lors de la réception d’un insecte, il est possible de savoir s’il appartient à un groupe posant des problèmes phytosanitaires. La photographie seule est insuffisante et non fiable dans le cas des insectes (JC Streito). * sur ce qui existe sur d’autres organismes : le projet européen CropBioTerror (avec les USA) fait appel à un système interopérable de vision en 3D. Il serait souhaitable de pouvoir faire un diagnostic dès le terrain (avec kit) sans attendre la réception (M. Barbier). JC Streito souligne qu’un envoi de matériel biologique (1 jour) suivi du diagnostic souvent le plus fiable (ex la PCR) peut se faire en moins de 2 jours. Est-ce que les kits (très onéreux) sont véritablement la solution ? * sur le partage des connaissances : la détection d’aujourd’hui est la base de la surveillance de demain (M. Barbier). Ces bases de connaissances qui se constituent, années après années, sont-elles mises à disposition ? Le LNPV ne peut pas partager ses échantillons car l’AQ l’oblige à confidentialité. Par contre, il n’y a pas de problème avec les cartes par exemple. Le projet Américain « Encyclopedy of Life » met à disposition ses informations. Mais sur des organismes tels que les insectes, on ne connaît pas leur nombre (4, 5 ou 10 millions ) ? Qui va entrer les données ? * les projets Bar Coding : Les outils de diagnostics valides pour un groupe, une famille d’insectes le sont-ils pour un autre ? Au niveau du CIRES, un projet bar code international existe concernant les ravageurs français et les familles d’insectes pour lesquelles il existe encore des spécialistes. * le service d’identification : le laboratoire de référence est le LNPV. Le fonctionnement normal du LNPV est de récupérer les échantillons pré-sélectionnés par les SRPV plutôt que des insectes envoyés par Monsieur tout le monde ou d’autres laboratoires. L’analyse coûte alors 22,87 euros.

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dans le cadre des Bioinvasions, il faudra toujours des spécialistes. PROTECTION BIOLOGIQUE INTEGREE VERSUS ORGANISMES DE QUARANTAINE : QUELS SEUILS DE NUISIBILITE , O. Bonato (IRD/CBGP) diaporama En résumé : Présentation de quelques éléments d’une réflexion sur la notion de seuil. La notion de seuil = base technique (et dogmatique) de la Protection Intégrée. Dans sa forme la plus simple, elle représente le seuil d’intervention lequel ne devrait concerner que la lutte chimique. Ce seuil est la résultante d’une relation entre le problème phytosanitaire (insectes, maladies) réduction du rendement (unité de masse) perte économique (unité monétaire). Quand des insectes sont impliqués on s’intéresse au niveau des populations, quand il s’agit de maladies on s’intéresse plutôt à l’intensité/fréquence de symptômes. Dans tous les cas, il y a besoin d’échantillonnages. On peut ensuite disposer de modèles (développement de foyers ou de dynamique spatio-temporelle de populations) pour estimer l’évolution des es niveaux de population d’insectes, et donc un seuil. Pour le TYLCV, ce seuil est de 1/1000. Les simulations ont montré que le système évolue très vite. Quels moyens envisager alors ? - Détection précoce ? Revoir les procédures d’échantillonnages actuelles du vecteur car au tout début d’une colonisation, on peut passer très rapidement à côté d’individus + diagnostic précoce du TYLCV avec le problèmes inhérents évoqués la veille (fiabilité des tests, sensibilité, …) - Et après ? Quels arrachages sélectifs opérés ? Actuellement, aucun cadre théorique n’est là pour guider. Il faudrait être capable de formaliser la relation niveaux de populations du vecteur – distribution – source d’inoculum et mieux quantifier l’impact des interventions humaines (vs prophylaxie) sur la dispersion, la résistance des insectes, … Remarques : * sur la relation vecteur/plante/inoculum : les facteurs importants ne sont pas seulement l’abondance mais aussi l’activité des insectes (cas du Maroc où en quelques jours, on peut passer de quelques foyers de TYLCV à 80% d’infestation suite aux vols des insectes après arrachage des plants) (G. Delvare). Cependant ce paramètre activité n’est pas facile à mesurer et va varier, à même niveau de populations, selon par exemple que la serre subit un traitement ou non, selon …. (H. Lecoq). Par ailleurs, tous les insectes ne sont pas virulifères et n’ont la même capacité de transmission de virus. Comment lever cette ambiguïté ? Par conséquent, bien souvent, il n’y a aucune corrélation entre les effectifs de B. tabaci et le niveau d’infestation des plants par le TYLCV. * sur la notion de détection/diagnostic précoce : est-ce que cela concerne les symptômes visuels ou la méthode de diagnostic (H. Lecoq)? Compte tenu des erreurs liées à la simple symptomatologie surtout précoce, le diagnostic passe obligatoirement par les méthodes moléculaires et/ou sérologiques (O. Bonato). A. Dalmon rappelle que dans le domaine de l’import, la détection doit se faire avant l’apparition des symptômes ce qui pose problème en particulier pour les virus du phloème. Ainsi, la procédure d’échantillonnage est primordiale dans la détection précoce. * sur la notion de seuil : les seuils sont différents selon qu’on s’adresse aux virologues, à d’autres spécialistes, à telle pathologie ou telle autre. Pour le TYLCV, le seuil d’arrachage est de 1/1000, pour la sharka 10%, la flavescence dorée de la vigne 20%. Pour les OGM (enjeu de société et au-delà), le seuil a été déterminé différemment de celui du TYLCV. Lorsque le risque TYLCV a été connu, alors qu’aucun cas n’avait officiellement été répertorié (hormis celui de 1999), des virologues ont été consulté pour estimer un seuil. Il a été jugé que le seuil d’arrachage devait être plus bas que ceux habituellement estimés dans d’autres maladies d’où 1/1000. Cependant, compte tenu des avancées depuis, la réglementation pourrait être changée (M. Larguier). * comment être opérationnels ? (J. Fargues, J. Chadoeuf, O. Bonato, E. raynaud, …) Devant la complexité du problème (plants avec ou pas des symptômes, avec ou pas du TYLCV, des vecteurs avec ou pas du virus, plus ou moins virulifères et aptes à transmettre, …), que faut-il faire ? Un arrachage sélectif sous réserve d’avoir un modèle de développement des foyers primaires ? Quelles données faudrait-il pour pouvoir simuler le niveau des populations et les risques d’expansion du TYLCV suffisamment tôt ? Faire des sanitations ? Pour mieux évaluer le risque, ne faudrait-il pas systématiquement rechercher les plantes mais aussi les insectes virulifères ?. H. Lecoq rappelle que le 1er cas de TYLCV dans les PO a été détecté sur B. tabaci et non pas dans une plante mais aucune relation linéaire n’existe entre présence de virus dans le vecteur et capacité à transmettre. Pour être efficace, il faudrait aussi pouvoir faire le diagnostic aussitôt (manque de personnel de laboratoire) (F. Pellegrin). Dans ce contexte, l’utilisation de kits fiables de terrain permettrait de détecter en quelques minutes quelques cas précoces de TYLCV sur végétaux (pas sur B. tabaci). Les possibles faux négatifs seraient ensuite vérifiés mais cela permettrait déjà de statuer sur les ¾ ou 4/5 des situations (H. Lecoq). * que sait-on des vecteurs virulifères qui ne transmettent pas le virus ? : les symbiontes participent à l’efficacité de transmission des virus en les préservant dans la cavité générale des insectes. Sinon, les femelles s’alimentent

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beaucoup plus que les mâles, donc elles ont plus de chance de transmettre le virus. De la même façon, les adultes se nourrissent aussi moins que les larves. UNE PLATEFORME DE FORMALISATION ET DE SIMULATION POUR LES PROJETS BEMISIARISK ET CLIMBIORISK : OUTIL DE CONNAISSANCE OU DE GOUVERNANCE ? B. Brontë (Ecole des Mînes), F. Bousquet, JP Müller (CIRAD GREEN) diaporama + document En résumé : * Définition de ce qu’est un Système Multi Agents. Ici, il intègre les problématiques Epidémiologie et Epidémio-surveillance. Ce système représente un ensemble d’agents interagissant entre eux, présents dans un environnement qui est lui-même dynamique. Les agents peuvent percevoir ces changements et induire eux-mêmes des changements. * Conception d’un 1er modèle générique : au milieu production, à gauche réseau social qui traite l’épidémie, à droite l’épidémie elle-même (vecteurs et hôtes). Un producteur possède une exploitation, constituée d’unités de production où vont se développer les virus et les vecteurs. Les Unités de Production sont influencées par le climat. Les produits s’écoulent sur un marché (contraintes qualité et prix de vente). Les différents types d’exploitations peuvent avoir des comportements différents. Un réseau : structures capables de faire du diagnostic (précocité, fiabilité…), structures d’élaboration et d’application de réglementations (rôle dans les stratégies de contrôle, ex. toutes les serres du même canton quand une est trouvée…). Ce 1er modèle permet de faire des simulations (exemple : évolution du TYLCV dans une serre) d’avoir une vision de la complexité (le tout est différent de la somme des parties). Les simulations sont comparées avec la situation réelle. Le SMA est ensuite modifié/amélioré en fonction des incohérences trouvées entre la simulation et la réalité. L’idée n’est pas d’avoir un système informatique prédictif mais plutôt au cours de ce processus d’apprendre davantage du pathosystème étudié. Une fois que le SMA est suffisamment bien calibré, on peut discuter scénarios globaux (Un scénario = une combinaison de scénarios à chaque niveau). * L’équipe GREEN travaille beaucoup sur les décisions. Dans un 1er temps, les données manquent mais dans le cadre de la gouvernance de la recherche, les simulations peuvent être intéressantes à faire.

FORUM DISCUSSION

Plateforme de formalisation et de simulation (SMA)

Remarques/Questions principales * Sur la logique de la modélisation et ce qui est pris en compte dans le modèle : - 10 serres exploitées par 1 agriculteur vs 10 agriculteurs différents ? Ce qui est considéré c’est : 10 producteurs, 10 Unités de Production, 10 centres d’information et transfert d’informations entre 4 (Ho du modèle) (B. Brontë). Les mesures de prévention mises en place par un agriculteur en fonction du comportement des serristes voisins ? Quelles sont les hypothèses inhérentes à la construction des réseaux sociaux ? (E. Raynaud). Aux économiste du projet de dire ce qu’ils souhaitent, ce qui les intéressent (B. Brontë). (Equipe GREEN). Le simulateur est nourri des informations et règles qu’on imagine et qu’on connaît. En fait, 2 modèles peuvent être utilisés : 1 faisant une description cohérente du système étudié / une approche par simulation. Il peut être complémentaire mais aussi en compétition avec le modèle-2 qui décrit très bien / orientation de la recherche sur les critères qui sont sensibles… Les interactions sont représentées de façon sommaire avec des seuils de sensibilité. * Sur le décalage entre la demande sociétale d’un côté qui demande fonctionnalité et opérationnalité rapides vs le possible scientifique compte tenu de sa démarche de recherche, des aspects étudiés (ex changement climatique, la subsidiarité, résilience des cultures face à l’émergence des maladies …), des finances allouées (cf fonctionnement avec des CDD courts, projet PICLég en cours et lien avec Ecoserre). * Sur le SMA et le besoin/difficulté d’appropriation des informations (avoir du sens) par les acteurs (JL Wybo). BemisiaRisk où un des aspects importants est la relation recherche/monde réel des producteurs, en est une illustration parfaite. La démarche suivie par I. Déus est d’aller voir, essayer de comprendre les comportements des divers acteurs rencontrés (communiquent avec qui ? informent qui ? …rq : Idem pour un fonctionnaire devant concevoir un règlement : il est dans sa sphère, avec ses données sans une image claire de la portée de ses décisions). Le SMA doit permettre à tel ou tel acteur de comprendre la portée de son comportement dans le réseau d’acteurs pour un maximum d’efficacité générale. Dans les SMA, une dualité existe : soit on

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cherche à faire le modèle le plus prédictif soit plus explicatif. Pour JL Wybo, l’essentiel est de faire comprendre à tel ou tel acteur de la filière (y compris pouvoirs publics) que s’il tient tel comportement, il va se passer ça. Il faudrait pouvoir mettre au point un modèle suffisamment réaliste, basé sur 2 ou 3 scénarios simples (ex si on montre qu’une détection en X jours contamination des serres en Y jours cela a du sens pour les agriculteurs). Par contre, il faut amener les gens à raconter ce qu’ils ont fait, pensé ou pas, pour monter des mini-scénarios pouvant être testés dans le modèle de B. Brontë. * Les dimensions de l’approche et leur utilité : - le géolocalisé : des études de cas dans des situations très diversifiées (Maroc, Tunisie, France…) lesquelles peuvent permettre des comparaisons intéressant notamment dans le contexte de la subsidiarité des pratiques (J. Fargues). En effet, l’équipe du SADAPT et coll. s’est jusqu’à maintenant essentiellement basé sur un modèle ouvert roussillonnais avec des serres chauffées (Alénya) avec installation de filets, alors que la situation de l’ensemble méditerranéen offre tous les intermédiaires entre le modèle ouvert et le modèle prophylactique. Au Maroc et/ou en Tunisie, on a des modèles intermédiaires qui peuvent amener à faire des validations de scénarios (par rapport à la question de la subsidiarité). Le coût de la main d'oeuvre peut aussi être intégré dans le modèle. Toutes ces études ne sont pas faites au même niveau : par soucis de généricité, le bassin de référence est le Roussillon (J. Fargues). Même si les diverses situations étudiées sont intéressantes, elles sont difficilement gérables dans le cadre de certaines approches (pour les enquêtes par exemple) (JL Wybo). Rq de B. Brönté : le SMA n’est pas forcément géoréférencé. Mettre une carte rend le résultat plus facilement lisible mais l’essentiel est le lien/interaction entre les serres ici. - l’historique comme donnée d’anticipation d’une crise ? (=tirer les leçons du passé). L’étude historique de la crise, Bemisia-TYLCV, a été faite de manière très circonstanciée par G. Prête (DEA). * Sur la valeur/Intérêt du SMA : - Même si tout le monde n’est pas séduit par cette approche, elle a une valeur intégrative dans ce projet (M. Barbier). Dans une situation si complexe (hétérogénéité des acteurs, des comportements, des règles, …), comment régler la robustesse de la simulation ? Il faut que ce SMA fabrique de « l’intelligence », qu’il aide à choisir/prendre des décisions. Le prédictif a peu de place dans ce projet. Idée = envisager des scénarios contrastés où les règles sont agencées différemment (=boîtes différentes, Roussillon/Catalogne où les systèmes de conseil, les règles de droit sont différentes ou mises en œuvre différemment). B. Brönté : En fait, une fois que les enjeux sont définis, on peut les observer en fonction des scénarios. Selon le sous-système concerné, on n’a pas forcément toujours le même degré de précision. - Quelle est la variable représentative de la durabilité de la filière tomate (prix de vente, satisfaction des producteurs, …) ? Peut-elle être simulée dans le SMA ? B. Brönté répond que c’est aux équipes de savoir ce qu’ils veulent voir figurer comme paramètres et comme sortie de simulation. - Un des intérêts serait de pouvoir tester les solutions alternatives. On est soumis à diverses contraintes (énergétiques, de marché, climatiques, de développement d’agriculture périurbaine…) et l’intérêt est d’étudier les blocages, voir l’incidence de l’action d’un levier plutôt qu’un autre. Tout étant interactif, cet aspect est difficilement envisageable si on ne dispose pas d’un “ outil ” illustrant les répercussions d’un acte, d’une modification (J. Fargues). Sans doute, mais la plateforme est un objet de plusieurs étapes (construction en plusieurs étapes, avec des aller-retour multiples entre le terrain/modèle) : 1) intégration de connaissance (boîtes et flèches) et représentation agréée par le groupe, 2) création d’un modèle conceptuel simulable, 3) modèle qui soit assez réaliste pour être parlant. *Sur la continuité de cette approche : La portée de la démarche est contrainte par les financements incitatifs insuffisants car de courts termes (mode de fonctionnement de la Recherche & Développement). Il faudrait faire des propositions aux pouvoirs publics qui s’appuieraient sur du long terme et associeraient Recherche/Développement/Formation (type réseau mixte) (P. Vissac). Si une dynamique effective (volonté de, publications croisées, formation, …) se créée à l’issue des divers projets, si cela intéresse suffisamment d’acteurs (Recherche, production, …), il sera plus aisé de convaincre les instances nationales (au travers d’un GIS ou autre) et de trouver des financements (incitatifs à court terme et autres) (JL Wybo). P. Vissac émet une inquiétude sur la persistance, pérennisation de telles questions non pas du fait de son intérêt mais de la discontinuité institutionnel (ex INRA / Chambres qui sont des établissements publics mais avec des professionnels à mandat électif…). Ces questions fondamentales ne doivent pas dépendre de crédits incitatifs, les transferts et le coût des acteurs doivent être assurés par les pouvoirs publics (P. Vissac). La meilleure dimension ne serait-elle pas l’Europe ? Le principe de base serait une approche multi-partenaire (privé, les producteurs, la recherche) avec des partenaires européens et asiatiques. Se positionner dans

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le contexte du montage d’une plateforme technologique européenne : c’est l’Europe qui élabore principalement les appels d’offre du 7e programme cadre. Rq sur ce qu’offre l’Europe (J. Fargues) : le réseau ENDURE offre 20 k€ par équipe. * La boîte à idées : Organigramme avec les possibles filières de contamination (G. Ridray)