« PAYSAN DU MIDI » - Vendredi 28 mars 2014

Ce sujet a fait l'objet d'une pré-sentation lors des 5es EntretiensVigne Vin Languedoc-Roussillonle 24 janvier à Narbonne.

Un article d'Alice Dubois, DGAL/SDQPV Paca.

Un bref historique de la flavescence doréeen région PacaLes premiers cas de flavescencedorée ont été détectés en régionProvence-Alpes-Côte d'Azur en2002, dans le département du Vau-cluse, sur le secteur de l’enclavedes Papes. Ces premières contami-nations étaient directement issuesd’un foyer de taille importante,identifié en 2001 dans les commu-nes drômoises voisines, Le Pègueet Rousset-les-Vignes (une parcelletrès atteinte arrachée en totalité,

Les populations de cicadelles étantrelativement maîtrisées, et les cepsatteints de flavescence dorée peunombreux, la situation est conte-nue et des aménagements de lalutte insecticide deviennent possi-ble progressivement à partir de2005 : le nombre de traitementsobligatoires contre le vecteur Sca-phoideus titanus passe de trois àdeux, puis un voire zéro selon lasituation de chaque commune, lasurveillance du vignoble et despopulations de cicadelles étantmaintenue dans tous les cas.Le bois noir, maladie non épidé-mique mais provoquant les mêmessymptômes que la flavescencedorée au vignoble, fait l’objet éga-lement d’une lutte obligatoire àpartir de 2005 (arrêté préfectoralmixte concernant les deux mala-dies).

Flavescence dorée en région Paca : état des lieux fin 2013

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plus de 8 000 ceps contaminés surquatre communes).Dès 2003, un périmètre de lutteobligatoire de 5 000 ha environ estdéfini sur trois communes vauclu-siennes de l’Enclave des Papesconcernées, Grillon, Valréas etVisan. Lors des prospections d’au-tomne, un foyer de plus de 300 cepsest découvert plus au sud sur Vai-son-la-Romaine et des contamina-tions de moindre importance surdeux communes voisines. Ce sontdonc treize communes supplé-mentaires du Nord Vaucluse quientrent à leur tour en périmètre delutte en 2004 pour tenter d’enrayerla progression de la maladie, soitenviron 10 000 ha au total.Jusqu’en 2008, au fur et à mesurede la découverte de petits foyers, lazone de lutte est encore étendue,atteignant vingt-six communes et19 000 ha.

A partir de 2009 et jusqu’en 2012,suite au travail de prospectionréalisé par les vignerons avec l’en-cadrement de techniciens locauxet de la Fédération Régionale deDéfense contre les Organismes Nui-sibles (Fredon Paca), les aménage-ments de la lutte insecticide sontpoursuivis et plusieurs communessortent du périmètre de lutte.Toutefois 2012 connaît une nouvel-le flambée de maladie dans la Drô-me à proximité immédiate du nordVaucluse, sur la commune de Mira-bel-aux-Baronnies (87 parcellescontaminées, plus de 3 800 ceps),ainsi qu'à Curnier (plus de 1 100 ceps)et Propiac-Beauvoisin (plus de 2 200 ceps).La lutte insecticide est donc ren-forcée à titre préventif dans lescommunes voisines du Vaucluseen 2013.

Les cercles rouges indiquent la présence de foyers détectésen 2013 (la taille des cercles indique l'ampleurdes contaminations).

GARD

Roquemaure

Prospections 2013 : état des lieux des contaminations en PACA

Vaucluse

Drôme

Bouches-du-Rhône

Var

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Flavescence dorée en région Paca : état des lieux fin 2013 (suite)Sur le Nord Vaucluse, les prospec-tions réalisées fin 2013 mettent enévidence une intensification descontaminations sur la zone Estsous la forme de nombreux petitsfoyers (Puyméras, Faucon : 22 par-celles atteintes, 67 ceps au total).On assiste également à une exten-sion de la maladie vers l’Ouest, àVilledieu (4 parcelles, 34 ceps) etBuisson (1 parcelle, 4 ceps), et àune aggravation de la situation auNord de l’Enclave des Papes (5 par-celles atteintes à Grillon, avec unfoyer de plus de 100 ceps).En dehors de la zone de lutte obli-gatoire historique, un foyer detaille importante est découvertplus au Sud, sur la commune deCourthézon : 15 parcelles sontconcernées, dont une doit êtreentièrement arrachée, pour untotal de plus de 700 ceps. Parailleurs plusieurs foyers de petitetaille (quelques souches au plus)sont signalés à Aubignan, Piolencet Sarrians.Sur l’ensemble du Vaucluse en2013, ce sont 72 parcelles identi-fiées comme contaminées par laflavescence dorée, et plus de 950 ceps, un record depuis 2002.De l’autre côté du Rhône, dans ledépartement du Gard, un grosfoyer (environ 600 ceps) est décou-vert sur la commune de Roque-maure.

Un nouveau front s’ouvre dans les Bouches-du-RhôneDébut octobre 2013, une parcelleatteinte est signalée dans lesAlpilles sur la commune d’Orgon.C’est en réalité un domaine entierqui est touché (voir l’article “Coup

de massue en Bouches-du-Rhône”paru dans la revue Réussir Vigneen décembre 2013), avec descontaminations secondaires sur denombreuses parcelles aux alen-tours. 72 parcelles sont identifiéescomme flavescentes, soit plus de15 000 ceps sur les communesd’Orgon et Eygalières, et les arra-chages de parcelles entièresconcernent environ 19 ha. Unealerte est lancée courant octobreauprès des professionnels dudépartement, et des contamina-tions de moindre ampleur sontégalement détectées, grâce à dessignalements de techniciens et deviticulteurs, à proximité du foyerprincipal (Saint-Rémy-de-Proven-ce, Mouriès, Eyguières et Lama-non) mais aussi plus à l’Est, àRognes, Lambesc et Aix-en-Pro-vence.

Le bilan des prospections organi-sées en urgence sur environ 800 ha(soit environ 7 % du vignoble)dénombre 93 parcelles atteintes,pour plus de 15 300 ceps.

2014 : une mobilisationde tous indispensablepour enrayer la progressionde la maladieLes prospections réalisées lors dela campagne 2013 ont permis d’es-timer l’état sanitaire du vignoblesur plus de 3 000 ha dans le péri-mètre de lutte du Vaucluse dans lecadre de prospections “fines” (tousles deux rangs), soit environ 34 % de la surface viticole des sec-teurs concernés. La surveillanceen “bord de parcelle” réalisée horspérimètre de lutte a concerné environ 2 000 ha dans le reste duVaucluse, 800 ha dans les Bou-ches-du-Rhône, un peu plus de300 ha dans le Var.Compte tenu de la surface viticolerégionale (environ 95 000 ha), etde la large répartition géogra-phique des nouveaux foyers de fla-vescence dorée en 2013, une pros-pection massive et organisée estimpérative en 2014 pour connaîtreavec précision l’état sanitaire duvignoble. La connaissance despopulations de vecteurs est égale-ment une donnée indispensablepour estimer le risque de dissémi-nation de la maladie. Une mobili-sation des professionnels s’imposedonc pour faire face à ce fléau. Lamise en œuvre de la surveillancesera coordonnée par la FredonPaca.La définition des périmètres delutte et des mesures associées esten cours, en concertation avec lesreprésentants professionnels. L’en-semble du dispositif sera validé enmars-avril par les commissionsdépartementales “flavescence do-rée” et décliné dans chaque dépar-tement par un arrêté préfectoral.

Parcelle de Cabernet-Sauvignon contaminée à Eygalières.

Rappel : les fondamentaux de la lutte contre la flavescence dorée de la vigneComme le montrent les suivis réalisés dans les différents vignoblesatteints où la maladie est présente, seul un respect sans faille desmesures de lutte obligatoire permet de préserver durablement le vigno-ble et d’éviter des arrachages massifs, aux conséquences économiquesdramatiques pour les exploitations.La lutte doit être collective et organisée. Elle repose sur :– une surveillance fine des symptômes présents dans le vignoble, per-mettant de détecter les ceps potentiellement atteints, qui doivent ensuiteêtre arrachés ; une parcelle atteinte à plus de 20 % doit être arrachée entotalité ;– le contrôle des populations de vecteurs, pour éviter une propagation duphytoplasme responsable de la maladie à partir de souches maladesencore non détectées (le délai d’incubation de la maladie sur une sou-che, avant expression des symptômes, est d’un an au minimum maispeut atteindre plusieurs années).Le phytoplasme circule dans la sève, des racines aux feuilles, même siles symptômes ne s’expriment que sur un rameau. Un arrachage soignéou une destruction de l’ensemble de la souche est indispensable dès lespremiers symptômes. Les repousses de porte-greffe, ou les Vitis sauva-ges présents dans l’environnement, sont des réservoirs potentiels demaladie quasi-invisibles mais bien réels (absence de symptômes nets).Le signalement de tout symptôme de type flavescent auprès des servi-ces régionaux chargés de la protection des végétaux est obligatoire autitre du Code rural et de la pêche maritime. La lutte contre la maladie estobligatoire sur tout le territoire national. La lutte insecticide contre le vec-teur est obligatoire :– sur tout le territoire national pour les parcelles de production de bois etplants de vigne,– dans les périmètres de lutte obligatoire définis par arrêté préfectoral,selon les modalités précisées, pour le vignoble en production.

Références :Arrêté du 19 décembre 2013 relatif à la lutte contre la flavescence doréede la vigne et contre son agent vecteur (JO du 31 décembre 2013).Code rural et de la pêche maritime : article R. 251-2-2.

Draaf Paca, Service Régional de l’Alimentation, 132 Bd de Paris,CS 70059, 13331 Marseille Cedex 03, 04 13 59 36 54, sral.draaf-paca@agriculture.gouv.fr

Fredon Paca, Quartier Cantarel, BP 162, Chemin de la Castelette,84147 Montfavet cedex, 04 90 27 26 79, surveillance@fredonpaca.com - www.fredonpaca.fr