Flagrant Délit Décembre 2012

20
Le Flagrant Délit Décembre 2012 Vol. 6 No 3 Et si le féminin englobait le masculin pour une fois… Simon Lespérance [email protected] « Pour conscientiser la po- pulation étudiante à la condition féminine et pour ne pas passer sous silence la contribution des femmes à l’évolution de la société en général, le Ma- nuel des politiques est ré- digé au féminin seulement. Le féminin en- globe le masculin. » Il s’agit là du préambule de la Constitution de la Fédé- ration étudiante de l’Uni- versité d’Ottawa (FÉUO), constitution qui est belle et bien rédigée entièrement au féminin. C’est à partir de ce modèle que Laurence Larrivée-Fortin, étudiante de 3e année au pro- gramme intégré de droit civil, développement inter- national et mondialisation, souhaite que son associa- tion s’inspire. Le libellé est cependant bien peu déter- minant comparativement aux valeurs profondes qui animent mon interviewée. Flagrant Délit : Comment vous est venue l’idée de «féminiser» la Constitu- tion de l’AEEDCO ? Laurence : La condition des femmes m’a toujours intéressée. L’année der- nière, alors que j’étais exé- cutante à l’association, je me suis rendu compte que le nom lui-même de l’AEEDCO mentionnait en premier le genre masculin, en plaçant « étudiants » devant « étudiantes ». À la lecture du règlement constitutif, j’ai aussi dé- couvert que tout était ré- digé dans un seul genre. Dans une perspective d’originalité, de symbo- lisme et pour briser avec le conservatisme bien connu du droit, j’ai décidé de pro- poser une réforme du texte, ayant connaissance que la FÉUO l’avait déjà fait. Flagrant Délit : Est-ce que vous faites face à de l’op- position, à des réticences ? Que répondez-vous à ces personnes ? Laurence : Honnêtement, j’ai été surprise de l’am- pleur que le débat a prise au cours de la dernière se- maine. Avant l’assemblée générale de mardi dernier, j’ai eu connaissance de commentaires sur la «page Facebook» créée pour cet événement. Malgré que j’aurais voulu pouvoir ex- pliquer ma proposition et mes arguments avant l’ins- tance, je trouve ça bien que l’on débatte d’un tel enjeu. Je ne me suis pas fixé d’at- tentes particulières quant à l’aboutissement de ma demande, mais je me dis contre la suggestion de «mettre en parenthèse» ou d’utiliser d’autres tech- niques alternatives, comme la majuscule. Je serais tout à fait en faveur que l’on inclue les deux genres, je voterais pour sans hésiter ! Concernant l’idée de spécifier que le «masculin inclut le fémi- nin, je ne suis pas d’ac- cord! Pourquoi pas faire le contraire?» Flagrant Délit : À votre avis, pourquoi y a-t-il au- tant d’objections envers votre idée ? Quelle est la cause de la proportion qu’a prise le débat ? La suite de l’entrevue en page 2 PHOTO LAURENCE LARRIVÉE-FORTIN Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page1

Transcript of Flagrant Délit Décembre 2012

Page 1: Flagrant Délit Décembre 2012

Le Flagrant DélitDécembre 2012 Vol. 6 No 3

Et si le féminin englobait le masculin

pour une fois…Simon Lespérance [email protected]

« Pour conscientiser la po-pulation  étudiante  à  lacondition féminine et pourne pas passer sous silencela  contribution  desfemmes à l’évolution de lasociété en général, le Ma-nuel des politiques est ré-digé  au  fémininseulement. Le féminin en-globe le masculin. » 

Il s’agit là du préambule dela Constitution de la Fédé-ration étudiante de l’Uni-versité d’Ottawa (FÉUO),constitution qui est belle etbien  rédigée  entièrementau  féminin. C’est à partirde ce modèle que LaurenceLarrivée-Fortin, étudiante

de  3e  année  au  pro-gramme  intégré  de  droitcivil, développement inter-national et mondialisation,souhaite que son associa-tion s’inspire. Le libellé estcependant bien peu déter-minant  comparativementaux valeurs profondes quianiment mon interviewée. 

Flagrant Délit : Commentvous  est  venue  l’idée  de«féminiser»  la  Constitu-tion de l’AEEDCO ? 

Laurence :  La  conditiondes  femmes m’a  toujoursintéressée.  L’année  der-nière, alors que j’étais exé-cutante à  l’association,  jeme suis rendu compte quele  nom  lui-même  del’AEEDCO mentionnait enpremier le genre masculin,en  plaçant  «  étudiants  »devant « étudiantes ». À lalecture  du  règlementconstitutif,  j’ai  aussi  dé-couvert que  tout était  ré-digé  dans  un  seul  genre.Dans  une  perspectived’originalité,  de  symbo-lisme et pour briser avec leconservatisme bien connu

du droit, j’ai décidé de pro-poser  une  réforme  dutexte, ayant connaissanceque  la  FÉUO  l’avait  déjàfait.

Flagrant Délit : Est-ce quevous faites face à de l’op-position, à des réticences ?Que  répondez-vous  à  cespersonnes ?

Laurence : Honnêtement,j’ai  été  surprise  de  l’am-pleur que le débat a priseau cours de la dernière se-maine. Avant  l’assembléegénérale de mardi dernier,j’ai  eu  connaissance  decommentaires sur la «pageFacebook» créée pour cetévénement.  Malgré  quej’aurais voulu pouvoir ex-pliquer ma proposition etmes arguments avant l’ins-tance, je trouve ça bien quel’on débatte d’un tel enjeu.Je ne me suis pas fixé d’at-tentes particulières quantà  l’aboutissement  de  mademande, mais  je me discontre  la  suggestion  de«mettre en parenthèse» oud’utiliser  d’autres  tech-niques  alternatives,

comme  la  majuscule.  Jeserais tout à fait en faveurque  l’on  inclue  les  deuxgenres,  je  voterais  poursans hésiter ! Concernantl’idée  de  spécifier  que  le«masculin  inclut  le  fémi-nin,  je  ne  suis  pas  d’ac-cord! Pourquoi pas faire lecontraire?»

Flagrant Délit :  À  votreavis, pourquoi y a-t-il au-tant  d’objections  enversvotre  idée  ? Quelle  est  lacause de la proportion qu’aprise le débat ?

La suite de l’entrevue enpage 2

PHOTO LAURENCE LARRIVÉE-FORTIN

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page1

Page 2: Flagrant Délit Décembre 2012

Laurence :  Hmmm…  Endroit, un domaine encoretrès  conservateur,  lacondition féminine toucheune corde sensible. Durantl’assemblée  générale,  j’aieu  l’impression  que  laréaction était particulière àmon  champ  d’études.  Sij’avais  proposé  une  telleidée en arts ou en sciencessociales, il n’y aurait pas euun  «  aussi  gros  débat  ».Par contre, je trouve que laprésidence  a  très  bienexercé son rôle, même s’ils’agissait  d’une  des  ren-contres  les  plus  popu-leuses. 

Flagrant Délit : Est-ce quevous  considérez  être  unepersonne « féministe » ?  

Laurence : Oui ! Et je n’aipas peur du terme !

Flagrant Délit :  Quellesluttes croyez-vous que lesfemmes doivent mener de

nosjours ? Et sur  la questionde  la  parité  hommes-femmes  en  politique,Françoise David déclaraitla semaine dernière : « Il ya un méchant manque deconfiance  en  soi  chez  lesfemmes. En 2012, bien desfemmes ont encore peur deprendre des risques, de nepas  être  à  la  hauteur,d’exercer un rôle public…»Êtes-vous  d’accord  aveccette affirmation ?

Laurence :  D’abord,l’équité salariale n’est pasencore tout à fait atteinte.J’ai des statistiques à l’ap-pui ! En droit, il y a aussi

beaucoup  de  préjugés  etstéréotypes qui sont véhi-culés : j’ai entendu derniè-rement  des  étudiantslâcher  que  «le  domainedes  affaires  n’est  pas  faitpour  les  femmes,  leshommes  aimant  mieuxtransiger avec les hommes,c’est  plus  simple»  ou  en-core « c’est normal que lescabinets  engagent  moinsde femmes puisqu’elles nepeuvent  pas  partir  encongé  maternitélorsqu’elles ont un dossierà régler ». 

Je  crois  que  FrançoiseDavid dit vrai et ça me rap-pelle  ce que Monique Jé-rôme-Forget  révélaitdernièrement à l’émissionTout le monde en parle :Quand  on  offre  un  posteplus  élevé  à  une  femme,elle va répondre qu’elle nese sent pas prête, alors quejamais  un  homme  ne  vaservir une même réponse.

Pour l’anecdote : À  la  finde l’entrevue, Laurence dé-sirait  savoir  si  elle  avaitbien  répondu.  Ironique-ment,  je  lui  ai  gentimentrappelé  qu’elle  devait  sefaire confiance, qu’elle de-vait  se  souvenir  ce  dontnous  venions  tout  justed’aborder.  Merci  Lau-rence.

---

L’assemblée  générale  del’AEEDCO qui  traitera dela  modification  constitu-tionnelle  proposée  parLaurence  Larrivée-Fortindevrait vraisemblablementse  tenir  en  janvier  pro-chain.  Cette  dernière  setrouvera à Hong Kong à cemoment. 

Commentaires  ?  Écrivez-moi.

Et si le féminin englobait le masculin pourune fois…(la suite)

Décembre 2012 Le Flagrant délit Page 2

Le calendrier de la Cour Suprême 

PH

OT

O R

AD

IO-C

AN

AD

A.C

A

4 DécembreCassidy Alexis Ediger, mineurereprésentée  par  sa  tutrice  àl’instance, Carolyn Grace Edi-ger c. William G. Johnston (Colombie-Britannique) (Civile) -Responsabilité Délictuelle - Négli-gence

5 DécembreSa Majesté la Reine c. AlphideManning (Québec) (Criminelle) - Confisca-tion de biens  infractionnels - art.490.41(3) du Code criminel

6 Décembre Sa Majesté la Reine c. Kelly Jo-seph O'Brien(Manitoba)  (Criminelle)  -  Infra-ctions Éléments de l’infraction Pro-fération de menaces Exigence de lamens rea - art. 264.1(1)a) du Codecriminel

7 Décembre Syndicat canadien des commu-

nications, de l’énergie et du pa-pier, section locale 30 c. Pâteset Papier Irving, Limitée (Nouveau-Brunswick)  (Civile)  -Relations du travail - Politique detests aléatoires de dépistage d’al-cool Lieu de travail dangereux parnature

10 Décembre Brian  Cuthbertson,  et  al.  c.Hassan Rasouli, représenté parson tuteur à l'instance et man-dataire spécial, Parichehr Sala-sel (Ontario) (Civile) - InterprétationSoins de santé - Retrait d’un traite-ment médical de maintien de la vie- Faut  il obtenir  le consentementdu patient pour refuser ou retirerun traitement non indiqué?

11 DécembreSally  Behn,  et  al.  c.  MoultonContracting Ltd., et al. (Colombie-Britannique) (Civile) -Droits  des  autochtones  -  Droits

issus de traités - Ressources fores-tières - Obligation de consulte

12 Décembre Sa Majesté la Reine c. CriminalLawyers' Association of Onta-rio, et al. (Ontario)  (Criminelle)  -  Droitconstitutionnel - Partage des com-pétences - Compétence du tribunalpour ordonner que des honorairessoient  payés  à  des  amicus  curiaesur le Trésor 

13 DécembreCathie Gauthier c. Sa Majestéla Reine (Québec) (Criminelle) - Droit cri-minel - Directives au jury - Moyende défense de désistement

14 DécembreIBM Canada Limitée c. RichardWaterman (Colombie-Britannique) (Civile) -Droit de l’emploi - Congédiementinjustifié  -  Dommages  intérêtsPensions

PHOTO VISOTERRA.COM

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page2

Page 3: Flagrant Délit Décembre 2012

Cour Suprême unanime : Accès à l’éducation pour tous

Simon Lespérance [email protected]

Le 9 novembre dernier,le plus haut tribunal dupays a donné raison àJeffrey Moore, unplombier de 25 ans dela Colombie-Britan-nique, qui, lors de sonprimaire, aurait été vic-time de discriminationalors que son école nelui a pas fourni les ser-vices d'aide suffisantspour sa dyslexie grave.

Alors que ce jeune bénéfi-ciait  de  mesures  d’éduca-tion  spécialisée  dans  uneécole publique du Conseilscolaire de North Vancou-ver, le district scolaire a misfin au programme pour desraisons financières. Cela aobligé les parents de Jeffreyà se tourner vers des écolesprivées spécialisées dès  la4e année du primaire et àpayer les frais de scolariténécessaires. 

Le père de Jeffrey, Frede-rick, s’est tourné vers le Tri-bunal  des  droits  de  lapersonne  de  la  ColombieBritannique  en  invoquantle non-respect de l’article 8du « Human Rights Code »de  la  province  pour  avoir

privé son fils d’un « servicedestiné  au  public  ».  Bienque cette instance ait admisque l’élève avait fait l’objetde  discrimination,  la  jugeen révision annula la déci-sion.  La  Cour  d’appel  deVancouver refusa d’enten-dre Frederick. 

La Cour Suprême arrive àla conclusion que le jeunesouffrant de troubles d’ap-prentissage a été victime dediscrimination,  notam-ment  en  raison  de  laconduite injustifiée du dis-trict. Elle confirme  les ré-parations accordées par leTribunal, soit le rembour-sement des sommes encou-rues  pour  assister  et  serendre à l’école privée ainsiqu’une somme de 10 000 $pour  «  l’atteinte  à  la  di-gnité, aux sentiments et àl’estime de  soi ». La Courne statue pas sur une possi-ble  discrimination  systé-mique  et  ne  rend  pasresponsable l’ensemble dela province.

« Des services d'éducationspécialisés  adéquats  nesont pas un luxe dont la so-ciété peut se passer. Dans lecas des personnes atteintesde troubles d'apprentissagesévères, de tels services ser-

vent de rampe permettantde  concrétiser  l'engage-ment pris dans la loi enverstous les enfants en Colom-bie‑Britannique,  à  savoirl'accès à l'éducation ». Cetextrait du jugement a ravil'Association  québécoisedes  troubles  d'apprentis-sage  et  donné  espoir  à  laCommission des droits dela  personne  et  de  la  jeu-nesse du Québec. Cette der-nière dit vouloir se servir decette décision pour permet-tre  à  un  élève  trisomiqued’intégrer une classe régu-lière. Se pourrait-il que  laplus haute Cour du pays sepenche prochainement surcette question ? 

Je ne peux m’empêcher desouligner au passage la sor-tie du documentaire réalisépar le talentueux Hugo La-tulippe, portant justementsur l’intégration de sa fille àune classe régulière. Alphéeest atteinte d’une maladiegénétique rare qui porte at-teinte  à  son  développe-ment, mais en aucun cas, àsa  capacité  à  aimer  etémouvoir. Pour plus d’infossur Alphée des étoiles, visi-tez alpheedesetoiles.radio-canada.ca.

Le Flagrant délitDécembre 2012 Page 3

Actualité

Table des matières

ActualitéUn crime sans auteur p.4

Accès  à  l’éducation  pourtous p.3

Grève étudiante p.5

Sans condom dis: non! p.6

Attention on vous a à l’oeil!p.6

Manifestation en France p.7

Liberté  de  parole  en  Po-logne p.7

Opinion PolitiqueLes gouvernements minori-taires p.8

10+1  avec  Pierre  Moreaup.9

Dossier Droit Interna-tionalTémoignage d’un apostolatp.10

En  attendant  la  fin  dumonde p.10

Le port du voile p.12

Vie CampusManger, un acte écologique?p.13

Law Westray p.14

Common Law p.15

La profession notariale p.16

Clinique  de  droit  notarialep.17

Droit du divertissement p.18

Arts et cultureLes belles histoires des paysd’en droit p.19

Calendrier Endos

PH

OT

O R

AD

IO-C

AN

AD

A.C

A

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page3

Page 4: Flagrant Délit Décembre 2012

Le Flagrant délitDécembre 2012 Page 4

Actualité

Le Flagrant DélitJournal étudiant de la Faculté de droit civil

Rédatrice en chefVéronique Laliberté[email protected]

Le Flagrant délit est toujours à la recherche de journalistes,anglophones et francophones, afin d’offrir aux étudiants etau personnel de la Section un journal de qualité.

Si vous avez des questions, commentaires ou pour écrire unarticle, écrivez-nous:  

[email protected]

Un crime sans auteur…Katarina Kovacevic [email protected]

Suite  à  l’acquittementd’Ante Gotovina et de Mla-den  Markac  en  instanced’appel du Tribunal pénalinternational de la Yougo-slavie,  je me suis empres-sée  d’écrire  cet  article…empressée avant que d’au-tres  n’en  écrivent  un  entermes de droit, en critères,en conditions et en disposi-tions  législatives.  Moi,  jevoulais  en  discuter  entermes de réconciliation, desouffrance  humaine  etd’avenir. 

Le  vendredi  16  novembredernier, la chambre d’appeldu Tribunal pénal interna-tional de  la Yougoslavie  arenversé  le  jugement  depremière  instance  quicondamnait deux ex-géné-raux croates pour crimes deguerre  et  crimes  contrel’humanité  relativement  àl’opération militaire «tem-pête » qui a eu lieu en Croa-tie en 1995. 

La « guerre des Balkans »est extrêmement complexe.Comme  n’importe  quelleguerre civile, elle a engen-dré des horreurs de part etd’autre. Je vous épargne lesfaits qui, de toute façon, nesont pas pertinents aux fins

de cet article. 

Près de deux cent mille per-sonnes  ont  été  forcées  àl’exil en quatre jours avec lesentiment indéniable de nejamais  pouvoir  revenirdans ce pays qu’ils considé-raient  autrefois  comme  leleur. Le pays dans lequel ilsavaient le sentiment d’êtrechez  soi. Des  familles  en-tières ont laissé des sièclesd’histoire  écrite  par  leursancêtres derrière elles pourassurer  un  avenir  à  leursenfants. 

Demandons-nous, juristes,que ressentent ces gens au-jourd’hui? De quels senti-ments  ils  sont  habitéslorsque  la  «  justice  »  ré-pond qu’il n’y a aucun cou-pable.  Leur  perte,  leurs

blessures,  leur  souffranceet  leur  sentiment  d’aban-don,  de  ne  plus  avoir  depays,  tout  cela,  n’est  lecrime de personne…

Or,  pour  les  victimes,  uncrime a toujours un auteur.Pendant qu’à Zagreb, célè-brent  ceux  qui  autrefoisétaient leurs voisins et plusproches amis, les victimesorientent,  même  malgréelles, la haine et la rancune,non vers ces deux ex-géné-raux  acquittés,  mais  verstoute la nation croate et lajustice.

Le  sentiment  de  haine  seperpétue, bien que dix-septlongues  années  se  soientécoulées  depuis  la  fin  de«la  guerre  des  Balkans».Les jeunes générations n’en

sont  pas  épargnées,  aucontraire,  elles  y  partici-pent. 

Il est ironiquement illustréà quel point le droit, instru-ment de règlement et res-taurateur  de  justice,  peutparfois entrainer l’effet in-verse. 

J’ai bien peur que la sélec-tion et la gradation des in-justices  n’en  arriventmalheureusement  qu’à  lavictimisation des uns et à ladéshumanisation  des  au-tres.

Si  le droit n’y  arrive pas,qui  arrivera  à  réconcilierles peuples meurtris à tra-vers le monde? Qui arriveraà  réconcilier  tous  cesSerbes et tous ces Croates?

PH

OT

O E

XP

RE

SS

EE

XC

ITE

.CA

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page4

Page 5: Flagrant Délit Décembre 2012

Décembre 2012 Page 5

Actualité

Le Flagrant délit

Le Code du travail bousculé par un possible droitlégal de grève aux étudiants du Québec?

Edline Siméon [email protected]

SO-SO-SO-SOLIDARITÉ,SO-SO-SO-SOLIDARITÉ,SO-SO-SO-SOLIDARITÉ!Ce  genre  d'expression  sou-vent  criée  par  des  travail-leurs  en  grève  pourraitbientôt être légalement criéepar les étudiants du Québec.En effet, le ministre de l'en-seignement  supérieur  duQuébec,  Pierre  Duchesne,songe à accorder le droit degrève  aux  étudiants.  Parconséquent,  lorsqu'une  as-semblée  générale  obtien-drait  50  %  +1  de  votes  enfaveur  d'une  grève,  légale-ment, les étudiants grévistespourraient  empêcher  leursconfrères  d'assister  à  leurscours. Il faut préciser que ceprojet de  loi s'ajouterait augel des droits de scolarité an-noncé par la première minis-tre  Marois,  ainsi  qu'auxmesures de bonification dugouvernement  Charest.  Cedébat  tranche  évidemmentla société en deux écoles depensée. D'une part, ceux quisont contre avancent que lacollectivité ne peut posséderplus de droits que les indivi-dus qui la composent.D'autre part,  ceux qui  sonten faveur d'une telle loi sou-lèvent  qu'il  est  tout  à  faitnormal  que  la  démocratieétudiante l'emporte sur la li-berté  individuelle.  Regar-dons  de  plus  prèsl'argumentation  des  deuxécoles de pensée relatives àce débat déchirant.

CONTRE LE DROIT DEGRÈVE AUX ÉTU-DIANTSL'enseignant Réjean Breton,ancien  professeur  de  droitdu  travail  à  l'universitéLaval, pense que pour parlerde « grève », il faut être un«travailleur salarié» au sens

du Code du travail. En effet,le Code du travail s'occupedes  relations  collectives dutravail et des travailleurs, carune « grève » est une cessa-tion de travail concertée destravailleurs. Or, les étudiantsne sont pas des travailleurs àtout  le moins qui reçoiventun salaire pour étudier.

Cette  conception  du  débatsoutient  que  l'on  ne  peutfaire  primer  la  collectivitéétudiante sur la liberté indi-viduelle des étudiants dési-rant  poursuivre  leur  cours,car  les  «  droits  collectifs  »sont une fiction dans notresociété nord-américaine. Eneffet, tout droit est un droitindividuel, et les collectivitésne peuvent posséder plus dedroits que les individus quicomposent  cette même  so-ciété.

Le professeur Breton affirmeque ce projet de loi présentetoutes les aspects d'une ma-nœuvre  du Parti  québécoiset des syndicalistes qui vou-draient satisfaire leur clien-tèle  de  nationalistes,syndicalistes  et  gauchistes.Car légaliser le droit de grèveaux étudiants s'avérerait en-courager  l'illégalité  et  exa-cerber les conflits.

Le professeur Breton rejettetoute  comparaison  entre  leQuébec  et  l'Europe  oul'Amérique  du  Sud,  et  ce,même  s'il  est  reconnu  quecertains  pays  d'Europe  re-connaissent  la  grève  étu-diante et offrent la gratuitéscolaire jusqu'à l'université,par exemple, la France. Il estimpertinent de se comparerà  eux,  car  géographique-ment, le Québec est situé enAmérique du Nord. La com-paraison devrait se faire avecnos voisins, soit les neuf au-tres  provinces  canadiennes

ou  encore  les  50  états  desÉtats-Unis.  Nulle  part  enAmérique du Nord on ne re-connaît le concept de « grèveétudiante ». 

POUR LE DROIT DEGRÈVE AUX ÉTUDIANTS Selon cette école de pensée,appuyée par Lionel Lauzon,professeur  au  départementd'histoire et de sociologie àl'UQUAM, dans les faits, il ya  eu  plusieurs  grèves  étu-diantes  dans  le  passé,  no-tamment en France, au Chiliou  encore  en  Italie.  La no-tion de « grève étudiante »est  reconnue  dans  les  dic-tionnaires  et  a  toujoursexisté. Somme toute, tout ceque cette loi va amener c'estl'officialisation de ce qui s'esttoujours passé.

Le  printemps  dernier,  lorsdu conflit étudiant relié à lahausse des frais de scolaritéau  Québec,    la  notion  de«grève étudiante» a été  in-terprétée  de  manière  trèsétroite. De sorte que, le droitde  grève,  qui  est de naturedémocratique,  a  été  dé-tourné  par  un  droit  indivi-duel de boycotter les cours.

En effet, le « droit de grève »est un arrêt volontaire d'uneactivité par une personne ouun  groupe  qui  veut  attirerl'attention sur une situationou  sur  des  revendicationsprécises. Tandis qu'un «boy-cottage»  serait  plutôt  unrefus  de  prendre  part  àquelque chose. Le printempsdernier,  le  Parti  libéral  duQuébec  (PLQ)  employaitl'expression  «  boycottagedes cours », ce qui se résumeà être un détournement dusens des mots.

Par conséquent, par l'entre-mise de  ce  projet  de  loi,  leParti Québécois (PQ) ne fait

que corriger le tir en recon-naissant la démocratie étu-diante québécoise.

Alors  que  certains  préten-dent que le droit de grève nes'adresse  qu'à  des  travail-leurs  salariés,  l'économisteDaniel  Miller  présente  lesétudiants  comme  un  2eordre de travailleurs, soit les« travailleurs intellectuels »,au  service  de  la  société  fu-ture.

La démocratie  étudiante  etles  droits  collectifs  doiventl'emporter sur les droits in-dividuels. Surtout quand onpense qu'il y aura moins deconflits  découlant  de  cetteloi qui supprime toute possi-bilité judiciaire de contour-ner  la  grève.  La  grève  seraimposée à tous et rendra im-possible toute revendicationdécoulant d'un droit indivi-duel d'assister à ses cours.

Pour conclure, le professeurretraité  à  l'enseignementcollégial  Nestor  Turcotteproposait  de  résoudre  tousfuturs conflits étudiants parle biais de l'arbitrage obliga-toire. Chaque partie aurait àdéfendre sa cause, non pasavec  des  pancartes,  de  lacasse, des bris de vitrines, oudes  slogans  douteux,  maispar des  arguments. Malgrél'alternative  très  intéres-sante, seul l'avenir nous dirade quel bord le Québec pen-chera. 

PH

OT

O L

A P

RE

SS

E.C

A

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page5

Page 6: Flagrant Délit Décembre 2012

Actualité

Attention, on vous a à l’œil!Francis [email protected]

Le projet de loi C-30 permet-trait aux policiers un accès il-limité  à  vos  activités  surInternet.

Nous vivons dans une époqueoù la surveillance est de plusen  plus  présente  sans  quenous  y  portions  attention.Que diriez-vous par contre sil’on surveillait toutes vos ac-tivités sur Internet sans quevous le sachiez? 

C’est pourtant ce que le gou-vernement  conservateur  es-saie  d’instaurer  depuisquelques années. Au mois defévrier dernier, Vic Toews adécidé  de  réanimer  l’ancienprojet de loi C-12 (Loi modi-fiant la Loi sur la protectiondes renseignements person-nels et les documents électro-niques)  qui  est  mort  aufeuilleton à deux reprises en2011. 

Le projet de loi C-30, qui estaussi  connu sous  le nom deLa loi sur la protectioncontre les cyber- prédateursou  la loi sur la surveillanced’Internet, va au-delà de sim-plement  trouver  les  cyber-prédateurs  et  lescyber-intimidateurs.  Lesnouvelles  dispositions  auCode  criminel  permettrontaux  forces  policières  de  re-cueillir des fournisseurs d’In-ternet toutes les informationssur leurs usagers. 

ProblèmesLe  problème  principal  queposent ces nouvelles disposi-tions réside dans  le  fait queles  policiers,  les  agents  duService  canadien  du  rensei-gnement  et  de  sécurité  etceux du Bureau de la concur-rence pourraient avoir accèsà n’importe  quelle  informa-tion sans avoir recours à unmandat.  Ainsi,  les  policierspourraient  avoir  accès  auxnoms  des  personnes,  leurâge, leur adresse, leurs cour-

riels en plus de leurs comptesbancaires. Conséquemment,ces informations seraient ob-tenues sans que l’internautene  soit  au  courant,  ce  quiconstiturait  une  intrusiondans la vie privée des gens.

Le  deuxième  problème  estque le projet de loi ne prévoitqu’une seule limite à cette in-trusion régie par l’article 17.La limite prévoit que l’accès àl’information  doit  être  dansdes  «  circonstances  excep-tionnelles ». Une telle limitese  voit  large  et  subjective.D’ailleurs,  rien  ne  nous  in-dique comment nos informa-tions  privées  serontprotégées. 

SolutionLa nécessité de l’implantationd’une loi pour contrer la por-nographie  juvénile  et  lacyber-intimidation  se  faitgrandement  sentir  au  Ca-nada. Surtout depuis les évè-nements  qui  ont  eu  lieu  enColombie-Britannique  au

mois  d’octobre  dernier,  oùune jeune fille a commis unacte de suicide après avoir étévictime  de  cyber-intimida-tion. 

La solution afin d’équilibrerla sécurité et la vie privée desgens  serait  de  créer  une  loiavec  des  limites  spécifiquestout en réduisant un pouvoirdiscrétionnaire  et  largecomme le permettrait le pro-jet de loi C-30. Sans cela, onviendrait créer une intrusionà la vie privée qui est tout àfait injustifiable. 

Décembre 2012 Page 6Le Flagrant délit

PH

OT

O B

LOG

SP

OT.

CA

Véronique Laliberté[email protected]

Le  verdict  est  tombé  :  l’Otta-vien Steven Boone est déclarécoupable de trois chefs d’accu-sation  de  meurtre,  de  tenta-tives  de  meurtre  et  de  troischefs  d'agressions  sexuellesgraves après avoir omis d'infor-mer ses partenaires qu'il étaitséropositif.  

Cette décision a été rendue le1er  novembre  dernier,  aprèsque  la  Cour  Suprême  du  Ca-nada se soit prononcée sur lesdroits des porteurs du VIH.

Récemment, le plus haut tribu-nal au pays a statué dans R. c.Mabior,  2012  CSC  47 qu'unepersonne séropositive ne com-met  pas  un  acte  criminel  enn'informant pas son partenairesexuel de son état. Deux condi-tions sont cependant requises :l’utilisation du condom et que

la  charge  virale  soit  faible  ounon détectable. 

La professeure Rachel Grondinvoit  d’un bon œil  la  clarifica-tion faite par la Cour Suprême:«  Auparavant,  la  plupart  desgens  préféraient  vivre  dansl’ignorance,  afin  d’éviter  lamens  rea.  Selon moi,  la CourSuprême vient ainsi  encoura-ger davantage la population às’informer  sur  leur  conditionde  santé.  Les  personnes  at-teintes du VIH peuvent attein-dre le critère de la faible chargevirale en acceptant de se fairesoigner. C’est donc une sourcede motivation supplémentairepour les personnes atteintes duvirus, puisqu’elles peuvent as-pirer atteindre une qualité devie plus normale. » 

Rappelons  que  depuis  l'arrêtCuerrier,  en  1998,  les  per-sonnes séropositives avaient ledevoir de divulguer leur statut

sérologique. La Cour suprêmedu Canada avait statué que siune personne cachait son étatde santé à son partenaire, elletrompait  ce  dernier  en  ne  luifournissant  pas  toutes  les  in-formations  nécessaires  à  unconsentement valide et éclairé.Depuis, indépendamment qu’ily ait eu  transmission ou non,l’omission de révéler son état àson partenaire sexuel pouvaitentrainer  des  accusationsd'agressions  sexuelles  graves,pouvant conduire à une peined'emprisonnement à vie. L’ob-jectif était de ne pas exposer lepartenaire à des risques impor-tants  de  lésions  corporellesgraves.

Des  arguments  de  progrèsscientifiques  ont  réussi  àconvaincre le plus haut tribu-nal du pays de clarifier la situa-tion. Selon les procureurs, lesavancées de la science permet-tent aux personnes atteintes du

virus  de  vivre  beaucoup  pluslongtemps et dans certains cas,la concentration du VIH est sibasse qu'il est presque impos-sible de le transmettre.

Qu'en  est-il  de  la  condamna-tion de Steven Boone? Bien quesa  charge  virale  n'ait  pas  étérendue publique,  l'accusé  au-rait affirmé à la majorité de sesvictimes, rencontrées sur Inter-net, qu'il n'était pas porteur duVIH.

PH

OT

O R

ES

PE

CT

YO

UR

SE

LF»C

A

Sans condom, dis : non!

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page6

Page 7: Flagrant Délit Décembre 2012

Le Flagrant délitDécembre 2012 Page 7

Sandrine [email protected]

Alors que les dernières élec-tions américaines ont consti-tué  un  grand  pas  en  avantpour les droits homosexuels,on  constate  au  contraire  unrecule de la part de la Franceau niveau populaire.  Si plu-sieurs  États  américains  ontpris la décision de légaliser lemariage  gai,  la  populationfrançaise,  elle,  semble  réti-cente. 

C’est samedi le 17 novembredernier  que  la  France  futd’abord balayée par une mo-bilisation  populaire  plusgrande  que  prévue,  visant  àbloquer le projet de loi qui lé-galiserait  le  mariage  homo-sexuel. Les manifestations ontrepris  le  lendemain,  plusfortes encore que la veille.

Déjà  5 mois  de  controverse,pourtant  l’accentuation sou-

daine du débat vient du projetde  loi  adopté  par  le  conseildes ministres  le 7 novembredernier. Cette étape décisivevers une légalisation du ma-riage homosexuel, mais aussivers  un  droit  pour  ceux-cid’adopter, crée de fortes op-positions à travers la France.Selon France 24h, on estimeque  le  texte  de  loi  a  degrandes  chances  d’évoluerune fois examiné par le Parle-ment  en  janvier  prochain,pour finalement venir modi-fier le code civil français en cesens. 

En réaction, c’est plus de 200000 français qui sont descen-dus dans les rues, dont envi-ron  70  000  à  Paris,  afin  deprotester contre  le projet deloi  du  gouvernement.    Plu-sieurs  groupes  religieux  dedroite étaient présents, dontentre autres l’institut Civitas,mouvement à l’origine mêmede l’organisation de la mani-

festation. Le président, AlainEscada,  espérait  attirer  lesgens afin de se mobiliser pourla sauvegarde des droits de lafamille. Celui-ci décrivait l’ho-mosexualité  comme  un«mauvais  penchant  qui  né-cessite d'être corrigé». M. Es-cada n’était pas le seul à tenirdes propos frôlant de si prèsl’homophobie : des milliers defrançais parcouraient les ruesavec des slogans qui n’ont pasmanqué de retenir l’attentiondes  médias  internationaux.Certains  brandissaient  despancartes allant jusqu’à nousfaire lire « non à l’homofolie »au  grand  désarroi  de  plu-sieurs,  dont  la  ministre  desdroits des femmes, Najat Val-laud-Belkacem.  Cette  der-nière  clamait  tant  bien  quemal  «  le  progrès  profitant  atous » que constituerait la lé-galisation  officielle  du  ma-riage homosexuel. 

Après ces deux jours de mani-

festations mouvementées, onpeut  se  demander  commentse déroulera la marche du 16décembre  prochain,  cettefois-ci en approbation au pro-jet de loi. 

Bien qu’on attende probable-ment autant de partisans enfaveur, on peut tout de mêmeconclure qu’en France, l’opi-nion  sur  le  mariage  homo-sexuel  reste  très  partagée.Selon  les  dernières  statis-tiques,  53%  des  français  se-raient  en  faveur du mariagegai (Hop stats), ce qui est unetrès  faible majorité.   Malgrétout,  le  gouvernement  fran-çais semble confiant quant àl’adoption de la loi dès janvier2013, donnant ainsi raison àl’ouverture  d’esprit  plutôtqu’au conservatisme religieuxde droite. Notons que le ma-riage  homosexuel  est  légaldans  plus  d’une  dizaine  depays, dont le Canada, depuis2005.

Manifestations en France La légalisation du mariage homosexuel au cœur du débat

Actualité

Liberté de parole en Pologne; inquisition?Pierre-Alexandre [email protected]

À la fin du mois d’octobre, laCour Supérieure de Pologneémet un jugement bien singu-lier, en écho au cas de « PussyRiot » en Russie; il est crimi-nel, selon le droit polonais, dedéchirer une Bible  lors d’unévénement  artistique.  Lesfaits  à  l’origine  de  l’histoiresont  les  suivants;  lors  d’unconcert,  le  chanteur  dugroupe de métal « Behemoth», Adam « Nergal » Darski,en s’adressant à la foule, qua-lifie  l’Église  catholique de «culte  le  plus  meurtrier  detoute  l’histoire  »,  tout  ens’adonnant  au… démembre-ment d’une Bible, et la quali-fiant  de  littératuremensongère. 

Ces faits mènent ensuite à la

saga  judiciaire  montéejusqu’à la Cour Suprême, quidéclare  ces  actions  «  crimi-nelles ». Toutefois, peu aprèsle  jugement,  la Commissioneuropéenne  réagit  au  juge-ment  de  la  haute  cour;  depoursuivre  un  groupe  rockpour  «  blasphème  »  estcontre  les  valeurs  euro-péennes, enchâssées dans laConvention  européenne  desdroits de l’homme.

L’article de loi sous lequel lesujet « Nergal » est poursuiviest ainsi énoncé; « Quiconqueoffense le sentiment religieuxd’un autre en insultant publi-quement le culte ou le lieu oùse tiennent les cérémonies re-ligieuses,  s’expose  à  uneamende ou perte ou restric-tion de  liberté pour une pé-riode de 2 ans » (traduction).Selon le professeur Panaccio,questionné à cet effet, cet ar-ticle de  loi  est  extrêmement

restrictif; on impose aux gensde ne pas porter de commen-taires de quelque sorte criti-quant la religion, sous risquede peines, créant ainsi un im-portant froid dans la possibi-lité  des  gens  à  critiquerl’établissement religieux.

Toutefois, ce cas porte notreattention  sur  des  questionsintéressantes,  tels  que  se  lesont demandés les Mill, Ber-lin, Rawls. Où sont les limitesà  la  liberté  d’expression?Qu’est-ce qui constitue une li-mite acceptable à la liberté deconscience  de  quelqu’un?John Stuart Mill nous propo-sait qu’une simple atteinte àla  conscience  ne  pouvaitconstituer une limite à  la  li-berté  d’expression.  Selon  leprofesseur  Panaccio,  il  fau-drait que l’atteinte soit supé-rieure,  substantielle,  qu’il  yait incitation à la haine, à laviolence pour qu’une telle ac-

tion soit punie dans une so-ciété  libre  et  démocratique.La limite à la liberté d’expres-sion devrait  être  lorsque  lesintérêts  physiques  ou  pécu-niaires  des  parties  sont  at-teints. 

Ainsi, il y a lieu de se deman-der réellement, s’il n’y a pasdans cette affaire, une ques-tion plus profonde; en se re-mémorant le tollé ayant suivila représentation du Dieu duCoran, on remarque un cer-tain  double  standard.  Leconservatisme religieux polo-nais est issu de circonstanceshistoriques qui lui sont pro-pres, et y a marqué les esprits.Toutefois, que  faire de  la  li-berté  d’expression,  doit-ellese  plier  aux  critères  histo-riques et sociaux d’un État serevendiquant de  la « démo-cratie »?

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page7

Page 8: Flagrant Délit Décembre 2012

Le Flagrant délitDécembre 2012 Page 8

Opinion Politique

Les gouvernements minoritairesDerrek Giroux-Lacasse

[email protected]

La position précaire dugouvernement minori-taire  de Mme Maroisest indéniable. Ce gou-vernement jongle avecdeux opposions qui nepartagent visiblementpas  ses points de  vuesur l’avenir politique etéconomique de la belleprovince.  Par  consé-quent,  on  voit  notreparlement  danser  unpas à gauche, un pas àdroite, un pas au cen-tre et on recommence ! 

Cela nous porte à réflé-chir sur les gouverne-ments  minoritaires.Plusieurs analystes po-litiques  utilisent  l’ex-pression  menottéepour expliquer le pou-voir  d’agir  d’un  gou-v e r n e m e n tminoritaire.  Je  sous-cris à cette analyse. Leplus bel exemple est legouvernement fédéralactuel.  Ce  gouverne-

ment  est  au  pouvoirdepuis  plusieurs  an-nées,  pourtant,  nousavons  découvert  savraie nature seulementdepuis  l’élection  quilui  a  donné  sa  majo-rité. Lorsqu’il était mi-noritaire, on disait dugouvernement Harperqu’il  agissait  en  gou-vernement  majori-taire. Il n’en était rien.Depuis sa majorité, onvoit les vraies couleursde  ce  gouvernement.Proche de  ses  racinesbritanniques,  il  nousmartèle  de  pub  mili-taire.  Il  est  évidentqu’il  essaie  de  créerune  fierté  militaire  àl’américaine  au  Ca-nada.  Pourtant,lorsqu’il  était minori-taire, cette version desconservateurs  étaitpeu présente. On par-lait  beaucoup  plusd’économie. Depuis samajorité,  il  gouverneselon sa vision et celaest, à mon sens, totale-ment  légitime.  Au

moins,  nous  savonsquelles sont les vraiesvaleurs conservatrices. 

Ainsi, j’en conclus queles gouvernements mi-noritaires  sont  troppréoccupés  à  faire  dela  politique  et  non  àgouverner selon  leursvaleurs et leurs aspira-tions.  Pire  encore,lorsque  le  gouverne-ment  péquiste  ap-plique  sonprogramme, les partisde  l’opposition  fontdes  conférences  depresse pour dire que legouvernement agit defaçon  fermée.  Parconséquent, on voit lapolitique  sous  sa pireforme.  Un  parlementaussi  décomposé  estmalheureusement déjàen  élection.  Tous  lespartis tirent la couver-ture  pour  satisfaireleurs bases, surtout lesCaquistes. On peut  levoir  très  clairement.L’opposition  semblecomprendre  son  rôle,

c'est-à-dire, s’opposer!Nous  sommes  tousresponsables de  la si-tuation  actuelle.  LeQuébec doit arrêter dejouer à la chaise musi-cale.  Il  faut  déciderbientôt  quel  cheminprendre et  le prendrepour vrai!

Ainsi,  les  gouverne-ments minoritaires nesont,  à mon  avis,  pasune bonne chose pourles citoyens et l’avenirrapproché du Québec.À la base, le mot gou-vernement contient lemot gouverner. Pour-tant,  ce  n’est  pas  cequ’on  a  vu  avec  lesgouvernements mino-ritaires  des  dernièresannées. Je ne suis pasde  ceux  qui  deman-dent  un  changementdes institutions démo-cratiques. Je constateseulement  les  dansespeu élégantes des gou-vernements  minori-taires.  

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page8

Page 9: Flagrant Délit Décembre 2012

Décembre 2012

Opinion PolitiquePage 9Le Flagrant délit

10+1 avec Pierre MoreauAnson [email protected]

AVIS : Par souci de transpa-rence, je vous annonce que jesoutiens Pierre Moreau dansla  course  à  la  chefferie  duParti libéral du Québec.  

Ancien ministre desTransports et au-jourd'hui candidat à lachefferie du Parti libéraldu Québec, Pierre Mo-reau a été avocat associéchez Bélanger Sauvé àMontréal jusqu'en 2002.Il a également été profes-seur de droit public etdroit administratif àl'École du Barreau duQuébec.

Avant de vous lancer enpolitique, vous avez étéavocat en droit municipalpendant 22 ans. Est-ceune pratique intéres-sante pour un jeune avo-cat?Oui, c'est une pratique très in-téressante! Les municipalitéssont des créations de l'État etelles transigent au même ni-veau  que  les  personnes.  Lapratique est donc très dyna-mique et met en relief le droitdes  biens,  le  droit  civil,  ledroit pénal et droit adminis-tratif. 

De nos jours, les facultésde droit sont majoritaire-ment féminines, croyez-vous que cela aura unimpact sur la pratique dudroit?Absolument! Les femmes ontune  façon  qui  leur  est  bien

particulière de gérer les situa-tions qui se présentent à elles.Elles ont une propension versla résolution de conflit et vontmoins  antagoniser  leurs  ad-versaires dans les dossiers quileur  sont  confiés.  Elles  sontégalement  plus  perfection-nistes que les hommes et peu-vent  être  des  adversairesredoutables à la Cour.

Qu'est-ce qui vous apoussé à quitter votreprofession d'avocat pourvous lancer en politique?Au  début  des  années  2000,j'ai pu constater dans ma pra-tique les effets désastreux desfusions forcées du Parti Qué-bécois, alors qu'elles venaientanéantir les efforts de munici-palités bien gérées en les liantà  des municipalités  mal  gé-rées.  Ça  m'a  amené  à  meposer  une  question  :  est-ceque je reste sur les lignes decôté,  ou  bien  est-ce  que  jepasse  à  l'action?  J'ai  choisil'action  politique  parce  quej'étais convaincu que la meil-leure façon de combattre unemauvaise décision du gouver-nement,  c'était  de  siéger  àl'Assemblée Nationale. 

Quelle influence a votreformation de juriste survotre travail de député?Elle est d'une grande impor-tance! Avec les citoyens de sacirconscription, le député doitgérer  des  situations  qui,  laplupart  du  temps,  prennentsource dans la loi en vigueur.Dans son rôle de législateur, ildevra modifier des projets deloi en commission parlemen-taire et s'il est  appelé à deve-nir ministre,  il y a une foulede  dispositions  juridiquesqu'il  faut  connaître  dans  letravail de tous les jours. J'aipu vraiment constater que laformation  d'avocat  était  unatout lorsque j'ai été ministredes  Affaires  intergouverne-mentales en 2011. Heureuse-ment  que  j'avais  de  bonnesbases  en  droit  constitution-nel!

Pourquoi désirez-vousdevenir chef du PLQ?Je crois que le Parti libéral estune grande  institution qui abesoin  d'un  leadership  fort.Pour être le leader de ce parti,j'ai  choisi  de  me  retournervers nos membres et d'être àl'écoute  de  leurs  préoccupa-tions. À la table de discussion,nous avons autant besoin desfrancophones que des anglo-phones et des communautésculturelles.  À  nous  de  faireégalement le pont avec la jeu-nesse, afin que notre parti soitun  réel  reflet  de  la  sociétéquébécoise d'aujourd'hui.

Vous avez fait de l'inté-grité le point central devotre campagne, com-ment allez-vous renfor-cer la confiance descitoyens envers leursélus?En  établissant  les  méca-nismes  de  contrôle  les  plustransparents et en commen-çant  par  donner  l'exemplechez nous, au PLQ. Il faut êtreintransigeant  envers  qui-conque  qui  s'éloignerait  desrègles d'éthique établies.

Que pensez-vous des ré-vélations faites pendantla Commission Charbon-neau?Les comportements qui y sontrévélés  sont  inacceptablesdans  notre  société  et  sontd'ailleurs  sanctionnés par  leCode  criminel.  La  commis-sion  démontre  néanmoins  àquel  point  le  PLQ avait  viséjuste  en  créant  l'escouadeMarteau et l'UPAC en 2009 eten  finançant  adéquatementces  unités  (30M$  annuelle-ment). J'ai hâte de lire les re-commandations  qui  serontfaites par celle-ci. 

Quels impacts auront lesévénements du prin-temps sur la jeunessequébécoise?Le  printemps  a  démontrél'importance  de  faire  valoirson point de vue. En militantdans des partis politiques, on

peut lancer des idées qui de-viennent éventuellement deslois ou des programmes gou-vernementaux,  comme  leFonds des Générations  et  lacarte  d'assurance-maladie.Comme parti politique, nousavons l'obligation de tendre lamain  aux  jeunes  et  de  leurfaire  une  place.  Je  suis  fierque le Parti libéral donne 1/3des votes à son aile jeunesselors  des  congrès  des  mem-bres.

Comment redonnerconfiance aux jeunes en-vers la politique?Il faut écouter leurs préoccu-pations et leurs idées, leur ex-pliquer les nôtres et les inviterà  prendre  part  aux  débatsdans les partis politiques. Plu-tôt qu'attendre qu'ils viennentà nous, je fais le choix d'allerà leur rencontre et c'est pour-quoi je suis allé discuter avecnombre  d'entre  eux  à  l'Uni-versité Laval il y a une dizainede jours. 

Auriez-vous un conseilpour des étudiants aspi-rants à la vie politique?Il faut commencer son impli-cation politique lorsqu'on estjeune, s'informer sur l'actua-lité politique et surtout, ne ja-mais hésiter à faire valoir sonpoint  de  vue,  même  s'il  estparfois à contre-courant. 

+1. Vous avez été le maî-tre de stage d'un profes-seur bien connu à lafaculté de droit, Me Pa-trick Dumberry, com-ment le décrieriez-vouscomme stagiaire?(Rires) Patrick était un jeunehomme très intelligent et en-joué,  avec  une  personnalitéextrêmement  attachante.  Jesuis convaincu que cette des-cription  lui  colle  encore  au-jourd'hui. Je serai heureux derenouer  avec  lui,  si  j'ai  lachance  de  passer  par  la  fa-culté  de  droit  à  l'Universitéd'Ottawa. 

PH

OT

O L

AP

RE

SS

E.C

A

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page9

Page 10: Flagrant Délit Décembre 2012

Le Flagrant délitDécembre 2012 Page 10

Dossier Droit et Religion

Témoignage d’un apostatDavid [email protected] 

Imaginez que vos parents,lorsque  vous  étiez  nou-veau-né, vous avaient prisune carte de membre d’unparti  politique.  Évidem-ment, nous n’aviez pas  lapossibilité  de  poser  desquestions et vous ne pou-viez vous objecter puisquevous ne  saviez même pasencore parler. C’est pour-tant  une  grave  décision,n’est-ce pas, que de deve-nir membre d’un parti po-litique?  N’est-ce  pas  legenre de décision qui doit

être prise de manière libreet éclairée? C’est pourtantprécisément  ce  que  desmillions de parents font enbaptisant, ou en imposanttout  autre  rite  religieuxd’adhésion, à leurs enfants,alors qu’ils ne peuvent s’yopposer.

Comme de nombreux Qué-bécois,  je  suis  athée.  Jen’en tire pas de fierté par-ticulière, je n’ai jamais faitd’effort  pour  l’être,  je  lesuis,  tout  simplement.Toutefois,  à  travers  denombreuses  lectures,  lesbouquins de Richard Daw-

kins  et  de Michel  Onfrayen  particulier,  j’ai  réaliséque  j’étais  quelque  part,dans  les  registres  del’église  catholique  et  quecela  voulait  dire  quelquechose  :  que  ce n’était  pasbanal.

C’est alors que j’ai décou-vert  que  j’avais  un  droit,celui  d’être  apostat  (sefaire débaptiser). En effet,l’article  1364  du  Code  deDroit canonique édicte que« L'apostat de la foi, l'hé-rétique ou le schismatiqueencourent une excommu-nication latae sententiae

(…) ».  Pour se faire, suffitd’écrire  une  correspon-dance  au  Bureau  de  lachancellerie de votre dio-cèse  déclarant  votre  ab-sence de foi en la religioncatholique  et  demandantpar conséquent votre apos-tat  en  vertu  de  l’article1364 susmentionné. 

Aujourd’hui,  c’est  fait,  jesuis apostat. Je ne l’ai pasfait par ressentiment pourl’église  catholique  ou  parhaine, je l’ai fait pour uneseule raison : l’honnêteté. 

En attendant la fin du mondeGabriel [email protected]

Mon premier contact avecla ville d’Ottawa a eu  lieulors de la lecture de L’appelde la race de l’abbé Lionel-Groulx, où un avocat cana-dien-français  catholiques’établit  à  Ottawa  et  fré-quente la bourgeoisie d’af-faires  anglophone,  alorsque son ami et confident, lepère Fabien, l’encourage àretrouver  ses  racines  an-cestrales. Quoi de plus nor-mal  que  de  rédiger  unechronique satirique sur lesgrandes religions et d’ainsiboucler la boucle.

Du judaïsmePermettez-moi de citer unpoème  oublié  de  ÉmileNelligan, Les déicides : Ilsétaient là, les Juifs, lestueurs de prophètes,Quand le sanglant Messieexpirait sur la croix; Ilsétaient là, railleurs etbourreaux à la fois; EtSion à son crime entremê-

lait des fêtes. Ce poème estmalheureusement  absentdes  éditions  d’Œuvrescomplètes que j’ai consulté.Par  peur  que  notre  poètenational soit taxé d’antisé-mite,  a-t-on  censuré  cepoème?  A-t-on  décidé  depolir l’image de notre dia-mant brut? N’est-il pas vraique les Juifs avaient la pos-sibilité de sauver Jésus, etqu’ils ont préféré Barabas?

Le droit civil, le catho-licisme et le protestan-tisme Vous savez que ne s’inventepas avocat le premier venu.Il  faut  étudier  le Code,  ets’assurer  une  interpréta-tion  conforme  aux  inter-p r é t a t i o n sjurisprudentielles.  Bref,  ilfaut faire de longues étudessupérieures pour posséderl’expertise requise à notreprofession.  Chez  l’Églisecatholique  romaine,  c’estsensiblement  la  mêmechose.  Les prêtres font delongues études supérieures

pour en arriver à une inter-prétation  «juste»  de  laBible (leur Code à eux). Ence sens, je respecte l’exper-tise des prêtres catholiquessur la Bible comme ils res-pectent notre expertise surle Code civil. En revanche,chez  les  protestants,  c’estfree-for-all!    En  effet,  lesdisciples  de  Luther  esti-ment  que  non  seulementchaque croyant peut lire laBible,  mais  que  chaquecroyant  peut  l’interpréteret ouvrir sa propre Église!Bref,  cela  permet  autantd’interprétations  que  decroyants! Un peu comme sin’importe qui pouvait s’in-venter avocat, parce qu’il alu le Code civil!  Hérésie!

Le bouddhisme et l’hin-douisme Un  Canadien-français  af-firme  ouvertement  sa  foichrétienne, on le tourne endérision. En revanche, unCanadien-français s’affichecomme  fraîchementconverti au bouddhisme ou

à  l’hindouisme,  on  s’inté-resse  à  sa  démarche  avecune  grande  déférence.  Àmon avis, la disparition del’Église  de  nos  mœurs  acréé un vide  spirituel quecertains tentent de combleravec  des  biens  matériels,d’autres avec une nouvellefoi. Mais allez, vous n’avezpas trouvé la lumière, vousêtes  plus  perdus  que  ja-mais.

Je suis limité dans le nom-bre de mots pour ma chro-nique,  je  conclurai  doncsans faire de caricature deMahomet, et en vous rap-pelant que les jokes sur lesprêtres pédophiles, ça faitvraiment  2011.  Enfin,  aucas  où  la  fin  du  mondemaya ne se produit par  le21 décembre, je vous sou-haite un Joyeux Noël! 

P.S. Si vous êtes tellementstressés la veille d’un exa-men que vous n’arrivez pasà dormir, essayez de vousmasturber, ça aide.

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page10

Page 11: Flagrant Délit Décembre 2012

PUBLI-REPORTAGE

avocats de Stikeman qui étaient prcocktail au participé

sommes maintenant en décembrnous 4 temps et Plusieurs semaines ont passé depuis la dernièr

ésents ont beaucoup aimé vous ravocats de Stikeman qui étaient pret dernier e novembr6 du cocktail

sommes maintenant en décembrPlusieurs semaines ont passé depuis la dernièr

encontrésents ont beaucoup aimé vous rféliciter! en vous à tiens je et

e vous onte. Plusieurs d’entrsommes maintenant en décembronique de la Course ene chrPlusieurs semaines ont passé depuis la dernièr

STIKEMAN ELLIOTT LLPS.E.N.C.R.L.STIKEMAN ELLIOTT

www.stikeman.com

erencontrLesféliciter!

e vous ontonique de la Course en

STIKEMAN ELLIOTT LLP, s.r.l.S.E.N.C.R.L.

www.stikeman.com

e le plein de motivation et d’énerefairrocessus de rle pr

gie avant le début de la Course. Ve le plein de motivation et d’énerecrutement. Essayez aussi de vous r

éfériez vous concentret que vous prPour l’instant, il est normal que la fr

ont dès janviersuccèderer pendant la Course grâce aux activités de rvous illustr

pas pu se déplaceret vous leur avez laissé une excellente impravocats de Stikeman qui étaient pr

gie avant le début de la Course. Veposer pendant le temps des Fêtes, histoirecrutement. Essayez aussi de vous r

examens plutôt que d’anticipervos sur er éfériez vous concentrénésie de �n de session prPour l’instant, il est normal que la fr

.ont dès janvierer pendant la Course grâce aux activités de r

és : vous ne manquer, soyez rassurpas pu se déplaceression. À tous les autret vous leur avez laissé une excellente impr

ésents ont beaucoup aimé vous ravocats de Stikeman qui étaient pr

ez pas! Sietteregrous ne le rgie avant le début de la Course. Ve deeposer pendant le temps des Fêtes, histoir

examens plutôt que d’anticiperenne le dessusénésie de �n de session pr

éseautage qui seer pendant la Course grâce aux activités de rez pas d’occasions deés : vous ne manquer

es qui n’ontession. À tous les autrencontrésents ont beaucoup aimé vous r

[email protected] pas! Si

e deexamens plutôt que d’anticiper

enne le dessus

éseautage qui seez pas d’occasions de

es qui n’onterencontr

[email protected]

lors des événements de res étant habituellement plus ou moins conseillé), d’élaborde candidatur

ofondie vous permettra notamment de rapprqu’ils mettent en place pour les étudiants ainsi que le type d’implications communautair

ez-vous sur leurs domaines de pratique, leurs valeurs et leurs priorités corporatives, les prConcentréserver une ou deux jourà vous r

ce que les activités de la Course au stage commencer, parde postulerde postuler, parpeu d’avance … La période des Fêtes est à vrai dirvous en avez la chance, je vous r

e le plein de motivation et d’éner

ecrutement et de rassembler des informations utiles à la rlors des événements de res étant habituellement plus ou moins conseillé), d’élabor

ofondie vous permettra notamment de rqu’ils mettent en place pour les étudiants ainsi que le type d’implications communautair

ez-vous sur leurs domaines de pratique, leurs valeurs et leurs priorités corporatives, les prnées pour surfer sur Interéserver une ou deux jour

ce que les activités de la Course au stage commencerpeu d’avance … La période des Fêtes est à vrai dir

ecommande toutefois de prvous en avez la chance, je vous rgie avant le début de la Course. V

ecrutement et de rassembler des informations utiles à la rer une liste de questions à poser ou d’éléments à clari�eres étant habituellement plus ou moins conseillé), d’élabor

e de cabinets où vous fere le nombreindrestrofondie vous permettra notamment de rqu’ils mettent en place pour les étudiants ainsi que le type d’implications communautair

ez-vous sur leurs domaines de pratique, leurs valeurs et leurs priorités corporatives, les prnet a�n d’en apprnées pour surfer sur Inter

ont dès le début de la session d’hiverce que les activités de la Course au stage commencere le moment idéal pour fouiller les sites web des cabinets où vous envisagezpeu d’avance … La période des Fêtes est à vrai dir

o�ter du temps librecommande toutefois de pr

édaction de vos lettrecrutement et de rassembler des informations utiles à la rer une liste de questions à poser ou d’éléments à clari�er

ez acte de candidature de cabinets où vous feres qu’ils valorisent.qu’ils mettent en place pour les étudiants ainsi que le type d’implications communautair

ez-vous sur leurs domaines de pratique, leurs valeurs et leurs priorités corporatives, les pre plus sur les burendrnet a�n d’en appr

ont dès le début de la session d’hivere le moment idéal pour fouiller les sites web des cabinets où vous envisagez

e que permettent les vacances pour pro�ter du temps librez pas! Siegr

ésentation.es de prédaction de vos lettrer une liste de questions à poser ou d’éléments à clari�er

e (l’envoi massifez acte de candidaturcheecherr Une es qu’ils valorisent.

ement ogrammes d’encadrez-vous sur leurs domaines de pratique, leurs valeurs et leurs priorités corporatives, les pressent. eaux qui vous intére plus sur les bur

N’hésitez donc pas . ont dès le début de la session d’hivere le moment idéal pour fouiller les sites web des cabinets où vous envisagez

e unendre que permettent les vacances pour pr

er une liste de questions à poser ou d’éléments à clari�ere (l’envoi massif

cheement

essent. N’hésitez donc pas

e le moment idéal pour fouiller les sites web des cabinets où vous envisageze un

non plus à demander aux avocats leurs cartes d’af(par opposition à ceux qui se prlongueur d’avance dans la mesurposer les questions qu’aura soulevée la lectur

er des avocats du burencontrrnée CarrièrLa Jour

Une fois les vacances passées, les événements incontournables à pr

lors des événements de r

non plus à demander aux avocats leurs cartes d’afomènent d’un stand à l’autr(par opposition à ceux qui se pr

longueur d’avance dans la mesure des sites web. Le fait d’arriver « prposer les questions qu’aura soulevée la lectur

eau ainsi que de tous les burer des avocats du bures à laquelle participe Stikeman Elliott aura lieu le 22 janvier de 10h00 à 16h00 à l’Atrium.née Carrièr

Une fois les vacances passées, les événements incontournables à pr

ecrutement et de rassembler des informations utiles à la rlors des événements de r

es – ces contacts vous deviendrfairnon plus à demander aux avocats leurs cartes d’afe en se concentrant surtout sur les objets promènent d’un stand à l’autr

e des sites web. Le fait d’arriver « pres de l’Entente, ce qui constitue une occasion en or pour eaux signataireau ainsi que de tous les bur

es à laquelle participe Stikeman Elliott aura lieu le 22 janvier de 10h00 à 16h00 à l’Atrium.

évoir dans votrUne fois les vacances passées, les événements incontournables à pr

ecrutement et de rassembler des informations utiles à la r

ès utiles au cours du pront ensuite tres – ces contacts vous deviendre en se concentrant surtout sur les objets pr

ement intérêt » aux Journées Carrière des sites web. Le fait d’arriver « pr

es de l’Entente, ce qui constitue une occasion en or pour es à laquelle participe Stikeman Elliott aura lieu le 22 janvier de 10h00 à 16h00 à l’Atrium.

e calendrier sont les suivants :évoir dans votr

édaction de vos lettrecrutement et de rassembler des informations utiles à la r

ocessus. ès utiles au cours du promotionnels!). N’hésitez pas e en se concentrant surtout sur les objets pr

essés par leur cabinet ement intéres peut vous donner une êt » aux Journées Carrièr

es de l’Entente, ce qui constitue une occasion en or pour ez ous pourr V Vous pourres à laquelle participe Stikeman Elliott aura lieu le 22 janvier de 10h00 à 16h00 à l’Atrium.

e calendrier sont les suivants :

ésentation.es de prédaction de vos lettr

ocessus. omotionnels!). N’hésitez pas

essés par leur cabinet es peut vous donner une

es de l’Entente, ce qui constitue une occasion en or pour ez

d’une opportunité en or s’agit du cabinet. Par ailleurs, les avocats du Comité des étudiants vous accompagnerla page facebook de l’ADAUO pour les détails à venir). Une confér

eaux de Stikeman Elliott à Montrisitez les burV

du cabinet qui serdes soupers auxquels vous participer

e-ville d’Ottawa. Une spécialiste de l’étiquette vous initiera en toute simplicité aux rbranché du centre souper étiquette de Stikeman Elliott aura lieu le 22 janvier au soirLe célèbr

e une de leur faird’une opportunité en or du cabinet. Par ailleurs, les avocats du Comité des étudiants vous accompagnerla page facebook de l’ADAUO pour les détails à venir). Une confér

eaux de Stikeman Elliott à Montr

ésents à la Journée Carrièront prdu cabinet qui serez pendant la Course. Vdes soupers auxquels vous participer

e-ville d’Ottawa. Une spécialiste de l’étiquette vous initiera en toute simplicité aux re souper étiquette de Stikeman Elliott aura lieu le 22 janvier au soir

sont pression (ce bonne impre une du cabinet. Par ailleurs, les avocats du Comité des étudiants vous accompagner

ence vous permettra d’en apprla page facebook de l’ADAUO pour les détails à venir). Une conférgrâce à une initiative de l’Association de dr, éal le 31 janvieréal le 31 janvier, eaux de Stikeman Elliott à Montr

es.ésents à la Journée Carrièrez aussi l’opportunité de discuter à ous aurez pendant la Course. V

e-ville d’Ottawa. Une spécialiste de l’étiquette vous initiera en toute simplicité aux re souper étiquette de Stikeman Elliott aura lieu le 22 janvier au soir

qui sélectionnent écisément eux sont pront lors du lunch qui sera servi à cette occasion. Il du cabinet. Par ailleurs, les avocats du Comité des étudiants vous accompagner

endrence vous permettra d’en apprgrâce à une initiative de l’Association de dr

ez aussi l’opportunité de discuter à ègles de la table, en pre-ville d’Ottawa. Une spécialiste de l’étiquette vous initiera en toute simplicité aux r

Journée la ès apre souper étiquette de Stikeman Elliott aura lieu le 22 janvier au soir

qui les les étudiants à qui sélectionnent ont lors du lunch qui sera servi à cette occasion. Il

e davantage sur les activités endr(consultez es fairafaffairoit des grâce à une initiative de l’Association de dr

nouveau avec les avocatsez aussi l’opportunité de discuter à évisionègles de la table, en pr

estaurantrun dans es Carrièr

qui les ont lors du lunch qui sera servi à cette occasion. Il

e davantage sur les activités (consultez

nouveau avec les avocatsévision

estaurant

ons l’occasion d’en discuter lors de la Journée Carrièrnous aurçus sur les sites web! À tous ceux qui auraient des inquiétudes ou des interrez apervous aur

principes ou les valeurs que pre les qualités ou compétences que vous avez développées au cours de vos derniers emplois et activités parascolairentr

date limite est le 6 février à 13h.’étape la plus importante sera ensuite celle de l’envoi de vos lettrLL’étape la plus importante sera ensuite celle de l’envoi de vos lettr

es de stage sont formulées), en plus de rfrofoffrd’une opportunité en or s’agit

ons l’occasion d’en discuter lors de la Journée Carrièrçus sur les sites web! À tous ceux qui auraient des inquiétudes ou des interr

ônent les cabinets qui vous intérprincipes ou les valeurs que pre les qualités ou compétences que vous avez développées au cours de vos derniers emplois et activités parascolair

Le conseil le plus utile qu’on m’avait donné à cet égardate limite est le 6 février à 13h.’étape la plus importante sera ensuite celle de l’envoi de vos lettr

encontres de stage sont formulées), en plus de re une de leur faird’une opportunité en or

es du 22 janvierons l’occasion d’en discuter lors de la Journée Carrièrçus sur les sites web! À tous ceux qui auraient des inquiétudes ou des interr

ônent les cabinets qui vous intére les qualités ou compétences que vous avez développées au cours de vos derniers emplois et activités parascolair

Le conseil le plus utile qu’on m’avait donné à cet égares de pr’étape la plus importante sera ensuite celle de l’envoi de vos lettr

eux stagiairer de nombrencontrsont pression (ce bonne impre une

.es du 22 janvierogations concernant leurs lettrçus sur les sites web! À tous ceux qui auraient des inquiétudes ou des interr

e les qualités ou compétences que vous avez développées au cours de vos derniers emplois et activités parascolaird est de ne pas hésiter à cr Le conseil le plus utile qu’on m’avait donné à cet égar

ésentation et de vos curriculum vitae, dont laes de pr

es et de vous familiariser avec les lieux. eux stagiairqui sélectionnent écisément eux sont pr

es,ogations concernant leurs lettr

es et lese les qualités ou compétences que vous avez développées au cours de vos derniers emplois et activités parascolairéer un pontd est de ne pas hésiter à cr

ésentation et de vos curriculum vitae, dont la

es et de vous familiariser avec les lieux. qui les les étudiants à qui sélectionnent

es,

es et leséer un pont

ésentation et de vos curriculum vitae, dont la

qui les

D’ici là, il me fera plaisir de r

e à vos questions, quelles qu’elles soient. Par courriel, par facebook ou encorépondrD’ici là, il me fera plaisir de r

e à vos questions, quelles qu’elles soient. Par courriel, par facebook ou encor

e à vos questions, quelles qu’elles soient. Par courriel, par facebook ou encor

e à vos questions, quelles qu’elles soient. Par courriel, par facebook ou encor

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page11

Page 12: Flagrant Délit Décembre 2012

Décembre 2012 Le Flagrant délit Page 12

Dossier Droit et Religion

Le port du voile : infériorité de la femmeou liberté de religion?

Laura [email protected]

On retrouve une garantiede  liberté  de  religion  àl’alinéa 2a) de la CharteCanadienne des Droits etLibertés.  Pourtant,  laquestion du port du voiles’étend  non  seulementdans  les  débats  cana-diens,  elle  a  désormaisatteint une échelle mon-diale. 

Serait-ce  un  préjugé  deprétendre que le port duvoile  chez  les  femmesmusulmanes  est  unmoyen  d’oppression?Est-ce  réellement  unmoyen d’accorder une li-berté à la femme de leurpermettre de ne pas por-ter  le voile? Porte-t-elleatteinte  à  leur  sécuritéou  celle  d’autrui?  Lemouvement  féministeprend  de  plus  en  plusd’importance  dans  le

Moyen-Orient et on s’in-terroge ainsi sur les pra-tiques islamiques dont leport  du hijab entre  au-tres.

Certains soutiennent quele port du hijab leur poseun  problème  surtoutquand il s’agit de cacherle visage en entier de lafemme  pour  des  soucisd’identité  mais  égale-ment de sécurité. Aprèstout,  il  est  à  considérerque  le  visage  est  unegrande partie de  l’iden-tité  d’une  personne.  Lasituation  soulève  plu-sieurs questions : Com-ment savoir qui se cacheréellement  derrière  untel voile? Si le visage dela personne ne nous estjamais révélé, commentsavoir qui rechercher encas de disparition?   

D’un  autre  côté,  lesfemmes  supportant  le

port du hijab invoquentleur  liberté  de  religionsoutenant  que  la  pra-tique  est  tout  à  fait  vo-lontaire et basée sur descroyances  religieusessincères. Après  tout, endroit  constitutionnelnous considérons ce cri-tère  pour  justifier  la  li-berté de religion. 

Au Moyen-Orient, DanaBakdounis,  une  jeunefemme  de  21  ans  ayantporté le voile toute sa viecontre son gré, a soulevéune grande  controverseattirant autant l’admira-tion de certains que la ré-volte  d’une  partie  de  lacommunauté  musul-mane suite à une photopubliée sur une page Fa-cebook. La jeune femmeaux  cheveux  courts  fixela  lentille  du  photo-graphe  en  tenant  unepièce  d’identité  d’elle-même  portant  le  voile

avec l’inscription qu’ellesoutient l’avènement dela femme dans le mondearabe.  Pendant  20  ans,on ne lui a pas permis desentir  le  vent  dans  sescheveux  ni  sur  soncorps…  elle  raconte  lesentiment  d’oppressionavec lequel elle a grandi. 

S’il est question de sou-mission face au port duhijab qu’en est-il du portde la croix, de l’étoile deDavid, du turban?  

Le  28  et  29  novembre,venez  faire  un  tour  aukiosque  d’Amnistie  In-ternationale  UOttawaqui tiendra un bake sale,une campagne de signa-ture  de  cartes  de  vœuxpour  prisonniers  arbi-traires et les inscriptionspour le Talent Show édi-tion mars 2013. 

Le Flagrant Délit prépare la relève!Poste offert : Adjoint à la rédactionLe Flagrant Délit est à la recherche de trois personnes fiables, qui possèdent de bonnes habiletés dans la ges-tion d’équipe et SURTOUT qui ont l’ambition d’assurer la continuité du Flagrant Délit 2013-2014. Les adjoints seront en poste dès le 20 janvier jusqu’à la fin mars. Ensuite, le flambeau du Flagrant Délit leursera transmis.

Les tâches consistent à :• Assurer une saine gestion du journal• L’organisation des réunions d’équipe • Responsable du montage • Voir à la planification et à l’organisation des articles à être publiés• Responsable des communications : la boite courriel, la page Facebook et le mot de l’ASSO• Assurer un suivi avec les nouveaux journalistes• Recherche et gestion de la publicité• Responsable du recrutement en général

Pour postuler, envoyez une lettre de motivation avant le 16 janvier à l’adresse suivante : [email protected] 

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page12

Page 13: Flagrant Délit Décembre 2012

Page 13Le Flagrant délitDécembre 2012

Vie campus

Manger, un acte écologique?Charline Guay, membre de l’[email protected]

De nos jours, moins de 10 %des  Américains  mangentéquilibré.  Le  U.S.  Centersfor Disease Control a mêmeestimé  que  76  millionsd’Américains  devenaientmalades,  que  plus  de  325000 étaient hospitalisés etque 5 000 personnes décé-daient chaque année de ma-ladies d’origine alimentaire.

Agir? Oui,  mais  comment?  Ilexiste plusieurs moyens demodifier notre alimentationafin d’améliorer son impactsur  notre  santé:  mangermoins de viande, d’œufs etde produits laitiers; acheterlocal;  choisir  des  alimentsorganiques; etc. En plus deprofiter  à  notre  santé,mieux manger réduit notreempreinte  écologique.Alors,  voici  un  petit  guidesur l’alimentation verte. De-venons des citoyens verts…

ou du moins, avertis!

Éviter l’eau embouteilléeAfin de réduire notre impactenvironnemental, il est for-tement  suggéré  de  boirel’eau du robinet. En fait, leplastique  utilisé  pour  lesbouteilles d’eau est néfastepour  la  santé,  puisqu’ilcontient,  entre  autres,  duBPA. Par ailleurs, la fabrica-tion du plastique engendredes coûts effarants et beau-coup de pollution. L’eau durobinet  dans une bouteillerecyclable  reste  donc  lameilleure option!

Diminuer sa consom-mation de viande,d’œufs et de produitslaitiersLa  première  manière  demodifier notre alimentationest  de  réduire  notreconsommation  de  viande.Cela ne veut pas pour autantdire  devenir  végétarien  ouvégétalien. Il s’agit plutôt demanger  de  moins  grandesportions  de  viande  et  de

produits laitiers. Une autrebonne  solution  consiste  àremplacer notre  apport  enprotéines par des noix, deslégumineuses  et  des  pro-duits contenant du soya. Letofu est d’ailleurs une excel-lente  source  de  protéine.Les  repas végétariens  sontégalement un moyen de dé-couvrir un nouveau type denourriture. Osez même desjournées sans viande! 

Acheter localL’achat local, en plus d’êtreune bonne action pour l’en-vironnement et pour notresanté, favorise le roulementde  l’économie  locale.  Enachetant près de chez nous,nous encourageons les fer-miers  de  notre  région,  etainsi, assurons la survie deleur entreprise. De plus, lesaliments  produits  locale-ment  nous  assurent  unefraicheur  et  un  goût  quenous  ne  retrouverons  pasailleurs.   Pour mieux nousorienter dans nos achats, re-gardons  les  étiquettes  en

portant une attention parti-culière  aux  termes  «  pro-duits au » et « cultivé au ».Faisons  cependant  atten-tion à l’expression « fait lo-calement », car, parfois, unpourcentage  du  produitvient du Québec, alors quele reste provient d’ailleurs. 

En outre, il est important des’informer sur ce que nousconsommons afin de favori-ser une diète santé et bonnepour l’environnement. Pen-ser  à  soi,  c’est  égalementpenser  aux  autres!  Gardezdonc ce petit guide près devous  chaque  fois  que  vousirez à l’épicerie. Il pourraitvous être utile!

Annonce de l’ACDE : Classes sans poubelles DÈS JANVIER !

Le pavillon Fauteux fait piètre figure en termes de quantité de déchets. À conditions égales,les étudiants de droit de l’Université d’Ottawa jettent en moyenne 74,20 lb d’ordures par per-sonne en une année, soit 8 fois plus que les étudiants du Pavillon Lamoureux, avec 9 lb dedéchets ultimes par personne. (Source : Coordination de réacheminent des déchets de l’Université d’Ottawa)

L’Association civiliste de défense environnementale, en collaboration avec le personnel desdeux sections de la Faculté, démarre un projet-pilote cet hiver afin de diminuer le volume dece qui va directement à la poubelle, par un meilleur triage de nos matières résiduelles. Lesétudiantes et étudiants qui auront des cours dans les classes 227 et 232seront avisés de l’absence de poubelle à ces endroits et invités à disposerde leurs déchets au comptoir de tri tout près. 

D’autres détails seront communiqués sous peu. Commentaires, questionsou suggestions?  N’hésitez pas à écrire à [email protected]

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page13

Page 14: Flagrant Délit Décembre 2012

Page 14Le Flagrant délitDécembre 2012

Vie campus

Loi Westray : épée de Damoclès?David [email protected] 

En  1992,  une  explosion  à  lamine  Westray  en  Nouvelle-Écosse tuait 26 mineurs. Suiteà cela,  le gouvernement  fédé-ral, en 2004, adoptait la loi C-45  (loi  Westray)  qui  fut  unevéritable révolution dans le do-maine de la santé et de la sécu-rité  ainsi  que  dans  lagouvernance : criminaliser lesentreprises et leurs patrons re-connus  responsables  d’avoirmis  en danger  la  vie de  leursemployés.

Les  24  et  25  octobre dernier,notre  université  était  l’hôted’un  symposium  à  l’occasiondu 20e anniversaire de l’explo-sion de la mine Westray pourexplorer  les  raisons  pour  les-quelles des modifications légis-latives apportées en 2004 n’onttoujours  pas  entrainé  davan-tage de poursuites criminelles.Pour  en  savoir plus  sur  la  loiWestray, nous vous proposonsune entrevue avec l’un des or-ganisateurs  du  symposium  etanciens  de  Fauteux  :  CorreyWillard.

Correy, quel est votre lienavec le symposium qui a eulieu le 24 et le 25 octobre?En 2010, alors que j’étais en 2eannée du Programme de com-mon law français, j’ai posé unequestion à  la professeure Ga-brielle St-Hilaire, professeuredu cours droit des sociétés ausujet de l’application du projetde loi C-45. Elle n’a pas pu ré-pondre à ma question et, pourla première fois en droit, je mesuis précipité à aller lui parleraprès le cours pour lui deman-der pourquoi elle n’était pas enmesure de répondre à la ques-tion. Quelques  semaines  plustard,  je  lui ai demandé si elleaccepterait d’agir en  tant quesuperviseure  au  sein  du  Pro-gramme  d’Initiation  à  Re-cherche  au  Premier  Cycle(PIRPC). Heureusement, elle aaccepté. Ces dernières années,je me suis intéressé davantageà  la  question  de  savoir  pour-quoi il y a eu peu de poursuitesen vertu de C-45. J’ai eu l’occa-sion d’interviewer une centained’acteurs qui ont un lien avec leprojet de loi C-45 tout en étantl’un  des  membres  du  comitéd’organisation du symposium.

Quels ont été les "high-lights" de ce symposium?Pour moi, l’un des plus grandsavantages  qui  s’est  présentépar l’entremise du symposiumétait l’occasion unique d’avoirtous les joueurs à la table. End’autres mots, ce fut une occa-sion  d’avoir  des  policiers,  unprocureur de la Couronne, desactivistes,  des  syndicats,  desprofesseurs,  et  ainsi  de  suite,

tous  ensemble.  Tous  ces  ac-teurs ont un rôle à jouer pours’assurer  que  ce  projet  de  loisoit appliqué de façon efficaceet en lien avec les principes/va-leurs/traditions du droit pénalcanadien. Ce fut une occasionde pouvoir souligner les diffé-rents points de vue/problèmesassociés  à  chaque  étape  quimène  à une  culpabilité  sur  leplan pénal.  

Pourquoi la loi Westrayn'est-elle presque jamaismise en application?C’est la grande question. Troisfacteurs ressortent : 1. Les gensresponsables  d’appliquer  cesdispositions  ne  comprennentparfois pas pourquoi on devraitappliquer  les  dispositions  duCode criminel (il existe un ré-gime de santé et sécurité avecleur  propre  loi  dans  chaqueprovince)  il  y  a  aussi des  rai-sons  de  politique  de  gouver-nance  (ex.  incertitude;  coût;nouveauté, etc.) qui font l’ap-plication  du  projet  de  loi  en-core plus difficile, mais, petit àpetit,  des  courageux,  tels  queFrançois Allard (jeune procu-reur  dans  l’affaire  Scrocca),font preuve que le projet de loiC-45  peut  être  appliqué  defaçon efficace  ; 2. Les policiersn’avaient pas les outils néces-saires  pour  appliquer  la  loi.Mes  recherches/communica-tions avec les services policiersont révélé que les policiers veu-lent enquêter des cas où C-45pourrait être soulevé, mais que,souvent, les « first responders» n’ont pas les outils/connais-sances nécessaires; 3. L’avène-

ment du projet de loi C-45 étaitquelque chose de nouveau auCanada, bien qu’on ait déjà desdoctrines que les tribunaux ap-pliquaient. Il faut être patientet continuer à travailler ensem-ble  pour  s’assurer  que  noussommes tous protégés tout ennous  assurant  que  ceux,  tantpersonnes  morales  qu’indivi-dus, qui choisissent de prendredes raccourcis soient punis.     

Quel avenir pour la loiWestray dans les pro-chaines années? Que pour-rait-on conseiller auxentreprises?Les  autorités  sont  plus moti-vées que jamais à s’assurer queles  dispositions  soient  appli-quées.  Certaines  entreprisesadoptent une approche « béné-fices v.s. conséquences » avantde déterminer si, par exemple,il serait sage d'investir dans laréparation  d'équipement  quiserait  sur  le  point  de  déclen-cher un accident. C'est une ap-proche qui consiste à toujourssoupeser  les bénéfices écono-miques et les conséquences surle plan réglementaire et main-tenant pénal. L'un des objectifsde C-45 était de s'assurer queles entreprises ne puissent pasadopté  cette  approche. Or,  jesuis d'avis que dans futur rap-proché,  ces  entreprises  nepourront plus utiliser cette ap-proche,  car  les  conséquencessur  le  plan  pénal  seront  plusimportantes que les bénéficeséconomiques. Il faudrait doncconseiller les entreprises en cesens. 

Avec les examens qui approchent à grand pas, le risque que vous oubliez votre souper sur le feu augmente.C'est fatal, vous vous retrouvez avec une casserole au fond brûlé et vous hésitez à vous en débarrasser ne vou-lant pas mettre votre temps précieux en péril en tentant de le nettoyer. Maisnon! Réjouissez-vous, le truc écolo de l'ACDE vient à votre rescousse!

Pour nettoyer le fond d'une casserole dont le contenu a brûlé il vous suffit d'en re-couvrir le fond d'un peu de bicarbonate de soude, communément appelée "petitevache", et d'ajouter un peu d'eau. Placez le tout sur le feu, portez à ébullition, etvoilà! Il ne vous reste plus qu'à frotter légèrement. Certains préfèrent le vinaigreà l'eau, dans ce cas, il n'y a pas à faire chauffer.

-ACDE-Association civiliste de défense environnementale

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page14

Page 15: Flagrant Délit Décembre 2012

Page 15Le Flagrant délitDécembre 2012

Vie campus

Penses-tu faire ta common law? Petit guide pratique 

Francis [email protected]

Pour ceux et celles ayant l’in-tention de  compléter  le  J.D.programme  national  (inter-pelé  aussi  comme  «  faire  sacommon law »), il est impor-tant de comprendre certaineschoses  concernant  cette  4eannée en droit à la section deCommon Law. 

La charge de travailLa première chose à considé-rer, c’est le nombre d’heuresque  vous  allez  prendre  pourvous  enfermer  à  la  biblio-thèque pour étudier. Selon mapropre expérience, en compa-raison avec le droit civil en gé-néral, la charge de travail estnormalement  plus  élevée.L’étude  comprend beaucoupplus de jurisprudence à analy-ser que de doctrine ou que delecture de lois. Dois-je rappe-ler qu’en Ontario il n’y pas deCode civil! Donc, si vous n’ai-mez pas lire des jugements, latâche risque d’être ardue. At-tachez vos tuques. 

Le « major paper »L’un des prérequis pour pou-

voir  terminer  le  programmenational  est  d’écrire  un mé-moire  entre  25  à  35  pagesdans  l’une  des  deux  languesofficielles. Pour se faire, il fauts’inscrire à un cours qui per-met de le faire. Il faut choisirun  cours  dont  l’évaluationcomprend  un  essai  quicompte pour au moins 50 %de  la  note  finale. Heureuse-ment, la plupart des étudiantsau  programme  national  lefont  en  Fondement  de  laCommon Law qui est un coursobligatoire à l’automne. 

Le « franglais »Malgré les règles de la sectionde  common  law  en  ce  quiconcerne le français pour lescours  qui  sont  donnés  danscette  langue,  il  arrive  fré-quemment  que  les  profes-seurs  aient  recours  àl’utilisation de termes anglaisainsi qu’à de la lecture anglo-phone. Il est donc importantde savoir que bien que le pro-gramme  national  est  dit  «français », une proportionna-lité considérable du travail re-quiert  la  connaissance  de  lalangue anglaise. 

Les droits de scolarité« Quoi!? » C’est  la premièrechose que j’ai dite après avoirsu que j’aurai à payer presquele double de ce que  l’on paitpour un an en droit civil. Lafacture  pour  l’année  2012-2013 s’élève à un montant quidépasse  les  14,000  $  sanscompter les livres et les poly-copiés à acheter et les frais duBarreau de l’Ontario qui sont

payables au mois de mars. Sivous pensiez vous acheter unenouvelle  acquisition  cetteannée, vous pouvez l’oublier. 

Le Barreau de l’Ontario Si vous désirez devenir avocaten Ontario, c’est cette partieque vous devez lire attentive-ment. 

Premièrement,  en  ce  quiconcerne le Barreau de l’Onta-rio,  la  soumission  de  la  de-mande se fait beaucoup plustôt  que  celle  du  Barreau  duQuébec  puisqu’elle  doit  êtrefaite  au début  décembre. Cequi ne laisse pas beaucoup detemps du début de la sessionpour se faire. 

Ce  qui  est  intéressant  parcontre, c’est qu’il n’y a pas decours obligatoires tel qu’on enoffre au Québec. Dès que vousterminez vos études en com-mon  law,  vous  pouvez  fairevos examens tout de suite aumois de juin ou de novembresuivant.  En  fait,  vous  avezl’opportunité  de  faire  votrestage de 10 mois avant, pen-dant  ou  après  avoir  fait  lesexamens du Barreau. Ce quipermet  d’avoir  immédiate-ment un stage et une rémuné-ration. 

La recherche de stageDeuxièmement,  le  fameuxstage.  Le  problème  avec  lestage c’est que si vous désirezavoir  un  stage,  soit  dans  uncabinet  renommé  d’Ottawa,de Toronto ou bien un stage àla Cour Fédérale, il faut postu-

ler  maintenant  pendant  latroisième année de droit civil.Sinon,  si  vous  attendezcomme  la  plupart  des  étu-diants  au  programme natio-nal,  vous  n’obtiendrez  unstage que l’année après avoirterminé vos études. À moinsque vous trouviez un cabinetou une institution provincialeou  fédérale  qui  engage  pourl’année 2013. De plus,  le  re-crutement  pour  les  cabinetsde Toronto se fait à un diffé-rent moment que ceux d’Ot-tawa. Les dates pour la courseaux stages à Ottawa se font àla fin janvier. Ne tardez sur-tout pas! Sinon il existe quandmême des cabinets qui recru-tent tout de même pour l’an-née 2013-2014. 

Procédure de demandeIl y a certains prérequis poursoumettre  sa  demande  auprogramme national. Premiè-rement, il faut une moyennepondérée d’au moins 6,5 pourpouvoir être accepté. Deuxiè-mement, il y a des documentsà  déposer  avant  le  1er  mai2013 : une lettre de présenta-tion;  un  curriculum  vitae;deux lettres de recommanda-tion de professeurs de droit;et  le  formulaire de demandeA2 disponible sur le web. Deplus, il n'y a aucuns frais d’ad-ministration  pour  les  étu-diants  qui  sont  déjà  àl’Université  d’Ottawa.  Vouspouvez  soumettre  votre  de-mande dès maintenant.

Notre prochaine rencontre aura lieu Jeudi le 29 novembre à 16h

au FTX 202Soyez-y!

PH

OT

O A

ÉÉ

CLS

S.O

RG

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page15

Page 16: Flagrant Délit Décembre 2012

Page 16Le Flagrant délitDécembre 2012

Vie campus

Qu’est-ce que la profession notariale?Jacques [email protected]

Le notariat et les fonctions dunotaire ne sont pas suffisam-ment connus et donc promuspar la communauté juridiqueuniversitaire. Il en était ainsidu temps où j’étudiais à cettefaculté (en 1965), du temps oùmes  enfants  y  ont  étudié(1990),  et  même  du  tempsd’aujourd’hui où j’y enseigne.On aurait pourtant tout inté-rêt à connaître le notariat tantcette  profession  est  belle  etutile  à  la  société.  Alors  quevous  êtes  en  quête  de  votrevocation  de  juriste,  savez-vous  qu’il  existe  au  Québecune autre façon d’être juristeque d’être avocat? Savez-vousque vous pouvez choisir entrele barreau et le notariat? Pourque cela soit vrai, il faut quevous ayez une certaine idée dece qu’est le notariat, faute dequoi, vous vous appauvrissezde  ne  pas  connaitre  les  te-nants de cette autre carrièrejuridique. Dans les lignes quisuivent,  je  vous  propose  untour  du  jardin  notarial  defaçon  à  enrichir  et  éclairervotre choix, quand viendra letemps de l’exercer. 

Au Québec, il y a aujourd’huienviron 3 500 notaires à com-parer 22 000 avocats ! 50 %des notaires sont des notairessolos praticiens; l’autre 50 %pratique dans des environne-ments regroupés. 

Qu’est-ce que ça fait unnotaire?On sait que le notaire est unjuriste. Sans doute est-il capa-ble, comme juriste, d’aider sesconcitoyens à régler certainsproblèmes,  à  effectuer  cer-taines transactions qu’ils ontà faire. 

L’article 2 de la Loi sur le no-tariat :Les  notaires  sont  des  prati-ciens du droit et des officierspublics  dont  la  principalefonction est de rédiger et re-cevoir  les  actes  et  contratsauxquels  les  parties  doiventou veulent faire donner le ca-ractère d’authenticité. 

Oui, mais encore? Quel genre« d’affaires » traite-t-il? Le notaire est le spécialiste dudroit immobilier. Une partieimportante de son travail (70%) consiste à rédiger et assu-rer  la  publicité  au  registrefoncier des  transactions queles gens font en rapport avecdes  immeubles.  (Vente  -Hy-pothèque  –Quittance-Servi-tudes)  Le  notaire  est  unpersonnage  clé  du  paysagedes transactions immobilièresqui s'effectuent dans une so-ciété. Grâce à  lui,  les acqué-reurs  sont  assurés  deposséder un titre de propriétélibre de  toutes  charges pou-vant affecter leur immeuble.Est-ce  quelque  chose  d'im-portant;  Suprêmement!  Onn’a qu’à voir comment, dansla  réalité,  le  client  (mêmel’avocat)  se  cramponne  ner-veusement  au  notairelorsqu’il s’agit de la vente oude  l'achat de sa propre mai-son. 

En droit de l’entreprise, le no-taire  s’occupe  de  créationd’entreprises  (inc.),  créationde fiducies, convention d’ac-tionnaires ou de partenaires,suivi corporatif annuel, déve-loppement  de  l’entreprise(croissance / achat / fusion /décroissance),  réorganisa-tions fiscales, transfert inter-générationnel,  vente  del’entreprise et finalement dis-solution de l’entreprise. 

En droit de la copropriété (lescondos/résidentiels ou com-merciaux), le notaire s’occupede  la  rédaction  des  déclara-tions de copropriété, l’accom-

pagnement  des  administra-teurs  de  la  copropriété  (lesyndicat)  et,  évidemment,  ilrédige les ventes et actes de fi-nancements des unités indivi-duelles.  

En droit de la famille, le no-taire  rédige  les  conventionsmatrimoniales  (particulière-ment recherchées dans les si-tuations de secondes unions).Il rédige aussi les conventionsde  conjoints  de  fait  et  lesconventions de séparation. Ils’occupe de médiation dans lecas  de  séparation.  Et,  c’estconnu, comme officier public,il célèbre les mariages.  

Le  notaire  aide  aussi  sesclients à faire face à l’inapti-tude. À cet effet, il rédige lesmandats  en  prévision  del’inaptitude.  Lorsque  le  be-soin se présente, il procède àl’homologation des mandats.Il procède aussi à la mise enplace des régimes de protec-tions  (curatelle)  et  conseilleles  personnes  qui  accompa-gnent la personne inapte (tu-teur, curateur).

Le notaire  aide  ses  clients  àplanifier leur succession (tes-tament)  en  les  conseillantdans  la  disposition  de  leursbiens.  Le  citoyen  moyen  nesait pas comment penser sontestament, il ne sait pas nonplus comment le rédiger. Et,comme vous le savez, l’igno-rance et la confusion entrai-nent  la  paralysie  donc,l’absence de testament. Ai-jebesoin d'ajouter que la mau-vaise  rédaction  d’un  testa-ment  peut  aboutir  à  uneinterprétation erronée. Le no-taire maîtrise  le  vocabulairejuridique et son aide est pré-cieuse dans la rédaction d’untestament faisant en sorte queles dernières volontés du tes-tateur soient vraiment respec-tées  et  deviennentincontestables. 

Le  notaire  aide  ses  clients

dans le règlement d’une suc-cession. Il s’agit alors d’effec-tuer  la  recherche  detestament,  d’effectuer  la dé-termination  des  héritiers,d’établissement  d'un  inven-taire des actifs/passifs, procé-der  à  la  désignation  duliquidateur,  à  la  liquidationdes  biens,  à  la  transmissiondes biens, régler le dossier fis-cal,  rédiger  la  reddition  decomptes  et  effectuer  le  par-tage parmi héritiers. Actuelle-ment,  avec  le  vieillissementde  la  population,  c’est  unmarché  en  croissance.  Dieusait  combien  les  clients  ontbesoin d’aide ! 

Par  rapport  à  son  cousin,l’avocat, le caractère distinctdu notaire consiste en son im-partialité.  Ce  n’est  pas  unequalité  (la  partialité  seraitalors un défaut) : c’est une ca-ractéristique. Le notaire a unengagement déontologique àassurer  l’équilibre  juridiqueentre les parties auxquelles iloffre ses services. Est-ce bienimportant ? Que Oui! On re-cherche autant l’impartialitédu notaire que celle du  jugequi l’exerce sur le banc. 

Le notaire pratique un droitpréventif. Il doit se tenir à dis-tance du litige. Il doit les pré-venir.  Rédiger  desconventions claires et équili-brer entre les parties. Cette vi-sion  non  contentieuse  dudroit  constitue  l’image  demarque du notaire. 

En fait, le notaire s’associe pa-cifiquement et positivement àla  réalisation  favorable  desétapes  de  la  vie  :  l’unionconjugale,  la  naissance  desenfants,  l’acquisition  de  lamaison  familiale,  le  démar-rage  d’une  entreprise,  latransmission du patrimoine.Il  officialise  les  décisionsprises à ces occasions et leurprocure une valeur incontes-table. 

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page16

Page 17: Flagrant Délit Décembre 2012

Page 17Le Flagrant délitDécembre 2012

Vie campus

Connaissez-vous la Clinique de droit notarial del’Université d’Ottawa?

Véronique Laliberté[email protected]

Avant de statuer votre choixde carrière professionnelle,êtes-vous bien renseigné survos options? Qu’est-ce qu’unnotaire? Qu’est-ce qu’il fait?Et pourquoi, ne pas essayer? Me Marcel St-Marie, profes-seur auxiliaire à la maitriseen droit notarial, vous offreun avant-goût de la profes-sion  au  sein  de  la Cliniquenotariale.  À  raison  d’unejournée semaine, l’initiationcommence : rencontres avecles  clients,  recherches  juri-diques,  stages,  visite  à  laCour  et  plusieurs  forma-tions. 

Pour en connaitre davantagesur la Clinique, voici un ex-trait  d’article  paru  dans  lejournal Entracte décembre2011 :«  Fondée  en  2005  par MeJacques Beaulne, professeurà  la  Faculté  de  droit  civil,maintenant  retraité,  la Cli-nique a pignon sur rue à Ga-tineau, secteur Hull, dans unancien  bureau  de  notairesétabli dans le quartier depuisplus de 100 ans.À la Clinique, une vingtained’étudiants et étudiantes endroit, ayant un goût pour lenotariat,  et  bien  encadréspar  des  notaires  d’expé-rience, dispensent gratuite-ment  et  à  tout  venant

conseils  et  recommanda-tions  au  regard  des  pro-blèmes qui leur sont soumis.Tous les clients, sans excep-tion, en repartent avec unesolution,  avec un  réconfortet surtout avec une meilleurecompréhension de leurs pro-blèmes.  Ainsi,  la  Cliniquesert la communauté, tandisque  l’étudiant  s’initie  à  latechnique d’entrevues et à lasolution des problèmes juri-diques  du monde.  Subven-tionnée  par  la  Faculté  dedroit  civil  de  l’Universitéd’Ottawa,  la  Cliniqueconforte, bien sûr, l’étudiantdans sa vocation. Au niveau de  la Faculté  dedroit,  la  Clinique  projetteune image distinctive et dy-namique  du  notariat  dansun  lieu  où,  comme nous  ledéplorons depuis des décen-nies, il y en a que pour la car-rière  d’avocats.  De  sortequ’au fil des années, la Cli-nique  est  devenue  un  em-blème de fierté notariale et,évidemment, une pépinièrede vocations. »

TémoignageJe suis personnellement ins-crite  à  la  Clinique  depuisseptembre et je suis plus quesatisfaite  de  l’expérience.D’abord,  l’accès  privilégiéaux  professeurs  de  la maî-trise à travers la Clinique no-tariale m’a permis de validermon  intérêt  à  poursuivre

mes  études  notariales  àl’Université  d’Ottawa.  Leplus important, côtoyer desnotaires  aussi  généreux  deleur temps que de leur expé-rience m’a permis de confir-mer mon  choix  de  carrièreprofessionnelle.  Je  m’envoudrais de ne pas soulignerla pertinence de la Cliniquepour  la  société;  d’abord  etavant tout, par l’aide appor-tée  à  la  population  face  àleurs  interrogations  judi-ciaires.  Pour  nous,  étu-diants, le fait de rencontrerle « vrai monde » nous per-met de réaliser les véritablespréoccupations de la popula-tion.  Les  questions  poséesétant aussi nombreuses quediversifiées nous obligent denombreuses recherches surtous  les  domaines du droitcivil. Chaque semaine nousélargissons, validons et vul-garisons nos connaissancesjuridiques.  La  théorie  ap-prise en classe est véritable-ment mise  en pratique. Enterminant,  comme  le nom-bre d’étudiants à la Cliniqueest  restreint,  une  véritablecomplicité  de  camaraderies’est créée. 

Invitation Les étudiants de la maîtriseen droit notarial de l’Univer-sité d’Ottawa, en partenariatavec  la  Faculté  des  étudessupérieures et la Section dedroit  civil  de  l’Université

d’Ottawa,  vous  invitent  aucocktail  notarial  de  la  Fa-culté de droit de l’Universitéd’Ottawa.

Seront parmi nous :-des  futurs  étudiants  de  lamaîtrise en droit notarial;-des stagiaires et leur maîtrede stage;-des professeurs de  la maî-trise en droit notarial;-des  notaires  pratiquantdans  la  région  de  l’Ou-taouais;-un  représentant  de  laChambre  des  notaires  duQuébec;-un représentant de l’Asso-ciation  professionnelle  desnotaires du Québec;-un représentant de l’Asso-ciation des notaires de l’Ou-taouais;-les partenaires de  l’évène-ment ainsi que les étudiantsactuellement  inscrits  à  lamaîtrise en droit notarial.

Ce cocktail aura lieu le 9 jan-vier 2013 sous la forme d’un5 à 7, à l’Atrium Tsampalie-ros au 3e étage du pavillonFauteux de l’Université d’Ot-tawa  au  57  Louis  Pasteur,Ottawa. 

Veuillez confirmer votre pré-sence  à  Marie-Ève  Ville-neuve [email protected] le 6  janvier 2013. Auplaisir de vous voir le 9 jan-vier prochain.

Pour  vous  divertir  un  peuavant  vos  examens  finaux,voici l’oeuvre de M. le jugeJacques Pagé, J.C.P., et a étérendu  à  Sherbrooke,  le  8mai 1979, dans l’affaire R. c.Mailhot

La preuve devant la Courfut brève et sans éclatDes gestes de l’accusé,

l’agent en fit état. Et ainsi décrivant d’un pê-cheur hasardeuxPrès d’un ruisseau tran-quille, les agirs scandaleur. «Il scruta de ces ondes labouche d’une épuisette»«Mais des nombreuses per-chaudes j’ignore le dé-compte net»«Et plusieurs fois je vis cet

outil dangereux»«Fouiller en profondeur leseaux calmes de ces lieux.»En vain l’oeil attentif cher-cha les règlementsQui devaient prohiber cesgestes si fréquents.La Cour scutant la loi cher-cha la règle écrite; La Couronne fit de mêmecar c’était sa poursuite

Mais constata enfin querien dans toutes les lois Ne justifiait soudain l’as-saut d’un tel émoi.

Pour ces motifs la Cour, del’acte reprochéÀ défaut d’interdit, acquittel’accusé.

Et si on y ajoutait un peu de poésie...

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page17

Page 18: Flagrant Délit Décembre 2012

Jade [email protected]

Savez-vous  vraiment  enquoi  cela  consiste? À monpremier cours, le professeura  montré  un  top  dix  desmeilleurs  avocats  dans  cedomaine aux États-Unis. Lenuméro un, l’avocate repré-sentant Lindsay Lohan lorsde  poursuites  au  criminel,démontrait à quel point untrop  grand  nombre  d’avo-cats disent pratiquer le droitdu  divertissement,  alorsqu’en fait, ils n’ont que desclients célèbres. En droit dudivertissement et du sport,les  termes  juridiques  etconcept légaux tirés directe-ment des livres sont inexis-tants.  Les  musiciens  ouacteurs de ce monde n’ontaucun intérêt pour le « Ta-lent Agency Act » ou pour le« Copyright Act ». Il faut sa-voir appliquer ses connais-sances  juridiques,  maissurtout  connaître  les  cou-tumes et pratiques de  l’in-dustrie.  Un  grand  nombred’avocats ambitieux démé-nagent  à  Los  Angeles  ouNew York dans  l’espoir dedécrocher  un  emploi  dansce domaine… malheureuse-ment,  seul  un  diplôme  endroit  ne  mènera  personnetrès  loin.  Pour  un  avocatvoulant percer et travaillerpour des talents, que ce soiten musique, cinéma ou télé-vision, la clé est de faire par-tie  du  milieu,  de  se  faireconnaitre parmi ces gens etde  se  familiariser  avec  lesattributs de chaque maisonde disque ou maison de pro-duction.

Mon professeur de droit descontrats musicaux, M. GaryFine,  avocat  de  célébritésrenommé  dans  le  milieumusical à Los Angeles, m’a

conseillé de commencer parrencontrer  des  gens,  mefaire connaitre par des pe-tits groupes de musique, as-sister  aux  événements  oùavocats, musiciens, produc-teurs et autres joueurs de cemilieu assistent. Que ce soitdans  des  événements  duBervely  Hills  Bar  Associa-tion ou au bar où jouent denouveaux  talents,  aucuneoccasion n’est à ignorer. Lacompétition  est  féroce  etavoir  une  liste  de  contactsdéveloppée est la clé du suc-cès.  Étonnamment,  cemonde  est  petit,  mais  pasfermé  aux  nouveaux  arri-vants. Dans son cas, il a dutravailler près de  trois ansbénévolement pour un cabi-net ne faisant que du droitde la musique avant de fina-lement se lancer dans le mé-tier  en  tant  qu’avocat.Aujourd’hui,  de  la  fenêtrede  son  bureau  il  n’est  pasrare pour lui de voir JustinBieber  ou Rihanna  relaxerdans  la  cour  intérieure,entre deux séances d’enre-gistrement, toutefois, il af-firme  que  les  avocats  necherchant qu’à représenterdes célébrités pour la gloireentourant  l’emploi ne sontpas  respectés  dans  le  do-maine.  En  tant  qu’ancienmusicien  professionnel,  ilrecherche  le  talent  et  nonles artistes du top 40. C’estcette passion qui fait la dif-férence entre un avocat endroit du divertissement re-présentant des maisons dedisques ou travaillant pourde grands cabinets et l’avo-cat représentant l’artiste.

J’ai  personnellement  eul’occasion  d’assister  à  plu-sieurs  événements  et  derencontrer certains des plusgrands  noms  du  métier,producteurs et avocats qui

étaient très ouverts à répon-dre  à mes  questions.  Tousces  gens  ont,  à  un  certainpoint de leur carrière, reçule  support nécessaire pourpercer  et  ils  sont  prêts  àaider  la  relève.  Spéciale-ment  si  la motivation pro-vient de plus que la simplevolonté de faire partie de lacommunauté luxueuse Hol-lywoodienne. Si c’est ce quevous  recherchez  avec  ledroit  du  divertissement,  ilvaut  mieux  abandonnertout de suite.

Pour nous,  canadiens,  tra-vailler à Los Angeles dans cedomaine  constitue  en  soitun défi. Après avoir rencon-tré une avocate québécoisepratiquant ici depuis main-tenant dix ans et ayant re-présenté plusieurs grandescélébrités,  je  suis  convain-cue que tout étudiant déter-miné à y investir le temps,l’argent et prêt à quitter  lepays  peut  y  arriver.  Voicison parcours hors du com-mun : Après avoir gradué del’université de Montréal ettravaillé deux ans à Mont-réal, elle a quitté la métro-pole pour faire une maitriseen droit du divertissement àla  University  of  SouthernCalifornia.  Pendant  sesétudes  en  Californie,  elles’est grandement impliquéedans  les  événements  de  «networking » et après avoir

passé son barreau de la Ca-lifornie, elle a décroché unemploi  dans  une  firme  dedroit du divertissement deLos  Angeles.  Elle  affirmeque  son  français  était  ungrand atout dans cette firmepuisque  plusieurs  artistesfrancophones  sont  repré-sentés par des agences cali-forniennes. Après deux ansà ne faire que des tâches pu-rement  légales,  sans  vrai-ment  toucher  à  l’essencemême du droit du divertis-sement,  elle  a  quitté  enamenant avec elle sa liste decontacts.  Depuis,  saconnaissance du droit civil,ajouté  à  son barreau de  laCalifornie  lui  a  permisd’avoir la chance de repré-senter des noms très connusdu milieu et de négocier descontrats  avec  les  plusgrandes maisons de produc-tion de Hollywood. En tantqu’étranger,  il  faut  sanscesse  prouver  que  notreparcours  unique  est  unatout et non un désavantageface aux étudiants ayant faitleur  J.D.  aux  États-Unis.

Pour tous les intéressés, jevous conseille fortement defaire un échange en Califor-nie. C’est ce qui m’a ouvertles yeux sur des opportuni-tés que je pensais, jusque-là,inaccessibles!

Vie campus

Le droit du divertissement ...

PH

OT

O L

AD

ÉP

EC

HE

.FR

Page 18Le Flagrant délitDécembre 2012

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page18

Page 19: Flagrant Délit Décembre 2012

Page 19Le Flagrant délitNovembre 2012

Arts et culture

Les belles histoires des pays d’en droitVéronique Laliberté[email protected]

Il devait être pas loin de 19 h,Nanette avait fait une boulan-gerie,  ça  sentait  le  bon  painchaud dans la maison des La-loges.  Le  père  Laloge,  pensif,était dans sa berçante près de lafenêtre, hypnotisé par la noir-ceur  qui  s’installait.  Son  filsAdélard  Laloge,  aussi  connusous le nom de « Bidou » n’étaittoujours pas rentré de la fermede monsieur Léon. 

Le  silence qui  régnait  dans  lamaison traduisait  leur inquié-tude. 

C’est vers 21 h que Bidou arriva.Enfin!-On  commençait  à  se  deman-der… Nanette n’eut pas eu le tempsde  terminer  sa  phrase  queBidou répliqua :-Eille,  je  t’ai  toujours  dit  lafemme,  que  je  n’avais  pas  decompte  à  te  rendre.  Tes  re-proches je m’en passerais ben.Je suis le seul à travailler icitte,tu me prendras quand j’arrive-ras. 

Nanette  baissa  les  yeux,  elleavait  remarqué  que  son  mariétait en boisson. Dans ces mo-ments-là, elle savait qu’il étaitpréférable de se taire. 

Tout  le monde se mit à  table.Comme  à  l’habitude Bidou  sevanta de ses prouesses, racontaà quel point il travaillait fort, af-firma  que  son  «  boss  » mon-sieur Léon, ne pourrait jamaisse passer de lui, etc. 

À la fin du repas, Nanette défitla  table  et  Bidou  sortit  à  lagrange pour couper du bois. Lepère Laloges, qui avait habitudede se bercer en fumant sa pipeà la fin du repas, décida plutôtde  suivre Bidou  en douce. Enfait, le père Laloge était préoc-cupé. Il avait eu beau regarderpartout, sous son lit, son mate-las et même dans ses poches, iln'avait  pas  retrouvé  les  vingtpiastres  que  lui  avait  donnéBidou.  Ces  vingt  piastres  de-vaient servir à acheter son tabacet ses « remèdes ». Le père La-

loges, ne sachant trop commentaborder le sujet, appréhendaitsa réaction. 

Doucement,  il  entra  dans  lagrange, mais à sa grande sur-prise, Bidou n’y était pas. Il res-sortit  de  la  grange  et  aperçutson fils, flasque à la main, assisprès de la clôture.  Cette imagele désola, il fit demi-tour et allase coucher. 

Le lendemain,  le père Lalogesse rendit chez son notaire pourrefaire son testament : 

L’AN DEUX MILLE DOUZE

LE QUATRE NOVEMBRE, DEVANT Me Romain LEPOTI-RON, notaire dans les pays d’enhaut, province de Québec,

Assisté  de  Séraphin  POU-DRIER,  maire  et  préfet  ducompté des pays d’en haut, pro-vince de Québec. 

COMPARAIT 

François-Xavier  LALOGE,  re-traité, domicilié au 5, du rangcroche, dans les pays d’en haut,province de Québec,

LEQUEL  FAIT  SON  TESTA-MENT COMME SUIT :

1. Comme chrétien, catholiqueromain, apostolique,  je recom-mande mon âme à Dieu, moncréateur  et  le  supplie  dans  sadivinité  de  me  faire  miséri-corde,  de  pardonner  mes  of-fenses  et  m’admettre  aunombre des bien heureux dansle ciel.

2. Je déclare être veuf, suite audécès de Foeu Irène Lajoie-La-loge,  décédée  le  1er  janvier2000. 

3. Je lègue mes biens meubles àDonalda  Poudrier-Laloge  etAdélard  Laloge  pour  moitiéchacun. 

4. Donalda Laloge Poudrier re-cevra sa part de l’héritage seu-lement  si  son  avare  de  mari,Séraphin Poudrier efface toutesles  créances  qu’il  possède

contre la famille Laloge.

5.  Je  lègue ma  jument  à mongendre Séraphin Poudrier. 

6. Je lègue ma ceinture fléchéeau notaire Lepotiron

7. Je  lègue mes biens  immeu-bles  à  Adélard  Laloge  et  safemme Nanette Laloge en partségales.

8.  Je  nomme  Adélar  Lalogemon légataire universel. 

9. Je révoque et annule toutesautres  dispositions  testamen-taires  antérieures  à mon  pré-sent testament. 

DONT ACTE, en les pays d’enhaut,  sous  le  numéro  quatremille  (4 000) des minutes dunotaire soussigné. 

LECTURE FAITE au testateurpar le notaire instrumentant, letestateur  déclare  en  présencedu témoin et du notaire que leprésent document contient l’ex-pression  de  ses  dernières  vo-lontés. Le testateur, le témoinet  le  notaire  signent  en  pré-sence les uns des autres. 

Séraphin qui se trouvait à êtrele prochain rendez-vous du no-taire accepta de signer commetémoin  au  testament  de  sonbeau-père. Après signature, lenotaire  raccompagna  le  PèreLaloge  à  la  porte,  pendant  cetemps, Séraphin ne put s’empê-cher  de  lire  le  testament  quiétait resté, négligemment, surle bureau. 

Lorsque le notaire regarna sonbureau,  il  trouva  Séraphinbouillonnant :-Un vrai scandale! Il veut que

moi, Séraphin Poudrier, j’effaceles créances des Laloges? Y’enest pas question. Je vais contes-ter ce testament cette semainemême! Bonne Journée Notaire. Il sortit en claquant la porte. Veuillez  soulever  les  nom-breuses irrégularités que ce scé-nario propose. 

Me Mauffette répond…Effectivement ce scénario com-porte plusieurs irrégularités : D’abord, la condition assortis-sant  le  legs à Donalda est  im-possible  faisant  en  sortesqu’elle  est  réputée non écrite.Art 757 C.c.Q.

Ensuite, le legs au notaire Le-potiron  est  sans  effet,  maislaisse subsister les autres dispo-sitions  du  testament.  Art  759C.c.Q.

Aussi, le fait que Séraphin signecomme témoin le testament deson beau-père, n’invalide pas cedernier. Art 725 C.c.Q.

De plus, le notaire Lepotiron amanqué  à  son  secret  profes-sionnel en exposant au regardd’un tiers (ici Séraphin) le tes-tament qu’il venait de faire si-gner  au  père  Laloges.  Art  15a)de la Loi sur le notariat et art35 à 41 du Code de déontologiedes notaires.

Finalement, on ne peut contes-ter le testament d’une personnevivante  puisque  ce  documentest  virtuellement  inexistantavant  son décès. Toute actionen  contestation  que  Séraphinvoudrait  intenter  sera  rejetéepar la Cour. 

Jacques [email protected]

PHOTO PHILIPPE CORDISCO

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page19

Page 20: Flagrant Délit Décembre 2012

Janvier 2013Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi

1 2 3 4

7AdministrationDébut des cours

8Centre de développementprofessionnel11h30-13h au FTX232 - Té-moignages des anciens partici-pants de la Course aux Stages

9Centre de développe-ment professionnel11h30-13h au FTX147 -Présentation du bureaudes relations internatio-nales de la faculté sur lesprogrammes d'échange ET11h-14h à la demi-lune -Kiosque midi-carrière Leprogramme National del'Université d'Ottawa ET17h00-19h00 - , à l’AtriumTsampalieros Cocktail ré-seautage avec la chambredes notaires. C’est l’occa-sion de parler avec  lesprofesseurs de la maîtrise,des notaires pratiquantdans la région de l’Ou-taouais, des stagiaires etc.

10Centre de développe-ment professionnel9h-17h - Critique de CV parSimon-Luc Dallaire et Valé-rie Dufour de Borden LadnerGervais (BLG) *Envoyez uncourriel à [email protected] réserver votre place.Vous devez envoyer votre CVen pièce jointe avant le 8 jan-vier

11Centre de développe-ment professionnel9h-17h - Critique de CVpar Nanci Ship de Davies*Envoyez un courriel à[email protected] pour ré-server votre place. Vousdevez envoyer votre CV enpièce jointe avant le 9 jan-vier ET11h30-13h au FTX136 -Conseil pratiques pourréussir l'entrevue

14ADAUODiner-conférence McCarthy Té-trault

15Centre de développementprofessionnelPortes ouvertes à Osler, Mont-réal *Prière de réserver votreplace avant le 10 janvier en en-voyant un courriel à [email protected]à 11h30 au FTX 202 Confé-rence sur la nutrition ouverte àtous. 

16Club de la propriétéintellectuellevisite du cabinet Smart &Biggar d'Ottawa

Flagrant DélitDernière journée poursoumettre votre candida-ture au poste d’adjoint à larédaction [email protected]

17Centre de développe-ment professionnel9-17h - Simulations d'entre-vues avec l'Association duBarreau Canadien, divisionQuébec

18Centre de développe-ment professionnel11h-14h à la demi-lune -Kiosque midi-carrièreM.Karl Jacques - Minis-tère des Affaires Autoch-tones et du Nord duCanadaET13h-15h à Montréal - Jour-née Portes ouvertes mixtesau ministère de la justicedu Canada à Montréal.Veuillez vous inscrire enenvoyant un courriel à[email protected]

21Centre de développementprofessionnelJournée Carrière McCarthy Té-trault, Gowlings, BCF, BLG,Fasken Martineau Dumoulin*Cette liste n'est pas exhaustive

22Centre de développementprofessionnelJournée Carrière RobinsonSheppard Shapiro, Lavery,CAQ, Spiegel Sohmer, Woods,Osler, *Cette liste n'est pasexhaustiveETFlagrant DélitDate de remise des articlespour l’édition de février. Thé-matique : La famille nucléaireAmnistie InternationaleAudition pour le Talent Show

23Centre de développe-ment professionnel11h-14h à la demi-lune -Kiosque midi-carrièreCentre d'engagementmondial et communau-taire (CEMC) & Le Serviced'Appui au Succès Scolairede l'Université d'Ottawa(SASS)

24ADAUOVisite de la Cour d'appel etcocktail chez Osler (autobusaller-retour fourni)

25Centre de développe-ment professionnel11h30-13h au FTX 302(Salle Norton Rose) -Conférence de François-David Paré du CabinetNorton Rose de Montréal

28Centre de développementprofessionnel17h-19h à l'Atrium Tsampalie-ros - Cocktail réseautage avecles membres du barreau deHull / Ouverture du portail étu-diant pour les participants de lacourse aux stages

29 30Centre de développe-ment professionnel11h30-13h au FTX147 -Session d'information surle barreau du Québec

31ADAUODiner-conférence chez Stike-man Elliott Montréal (auto-bus aller-retour fourni)ETFlagrant Délit17h FTX202 Réunion, vousêtes invité à vous impliquez

Flagrant Délit Décembre 2012_Flagrant Décembre 2010 12-11-26 18:04 Page20