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ACDEV IN FO

Certaines régions pauvres et, par endroit, enclavées du Sénégal restent marquées par d’importantes difficultés sanitaires. Les femmes et les enfants sont les premières victimes de cette si-tuation. Parce qu’ils sont mal informés à cause de l’analphabétisme ou du man-que de renseignements ou parce qu’ils n’ont pas accès aux structures sanitaires et aux médicaments de base. Dans ce contexte, l’action de l’ONG AcDev part d’un constat simple : ni les pouvoirs publics, ni les populations ne peuvent à eux seuls pallier ces terri-bles manques. Les ONG’s ont donc un rôle à jouer pour augmenter la demande de soin et l’accessibilité des services de santé. Une solution est de proposer des dispositifs complémentaires à ceux of-ferts par les unités de santé existantes sans, bien évidement, s’y substituer. Dans cette perspective, une collabora-tion, et plus, une coopération, entre Ac-Dev et le Ministère de la Santé sénéga-lais prend tout son sens.

AcDev a ainsi réussi à insérer son action au sein du cadre défini par la politique ministérielle, dans les domai-nes qu’elle a choisi d’aborder.

La participation d’AcDev au « Plan de Développement Intégré

Sanitaire » En 1999, AcDev souhaite inscrire son action au sein du Plan de Développe-ment Intégré Sanitaire (PDIS) lancé par le Ministère dans le cadre du Programme Na-

tional de Développement Sanitaire et pro-pose sa candidature. Ce programme est pré-vu pour une durée de 5 ans et a pour but de dynamiser l’intégration sous-régionale, de développer les structures sanitaires et social, de renforcer, de faciliter l’accès à l’informa-tion et de promouvoir la communication sociale. AcDev propose alors un projet ambi-tieux, mais réaliste et documenté, pour les zones de Dakar et Fatick. Ce projet est sé-lectionné. AcDev définit 3 objectifs à atteindre afin de réduire la mortalité infantile et ma-ternelle et d’améliorer la maîtrise de la fé-condité: - Les populations doivent être capables (et désireuses) de se prendre en charge dans le domaine sanitaire

- L’accessibilité des services doit être amé-liorée, ce qui nécessite le renforcement et l’équipement des cliniques. - Outre l’augmentation de la quantité de services, AcDev prévoit une augmentation de la demande de services de planning fami-liale et MST-VIH/Sida. En accord avec les autorités sanitaires locales des régions d’intervention, des zones où la situation sanitaire est plus dramatique ont été sélectionnées pour mettre en œuvre le programme. Pikine, dans la banlieue de Dakar a, par exemple, été choisie. Les ac-tions menées, s’appuient sur les groupe-ments et associations locales qui doivent devenir, sous la supervision de l’ONG les vecteurs du projet auprès des populations. En fonction des zones, différents problèmes ont été identifiés, tels que le manque de suivi des grossesses, des calen-driers de vaccination, mais aussi des lacunes sur la sensibilisation concernant la contra-ception, la prévention et le soin des maladies sexuellement transmissibles (MST), ou l’existence de nombreuses infections graves, telles que le paludisme.

Antenne de l’AcDev dans la région de Fatick

Mobilisation sociale pour le lancement du projet à Pikine

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Dans le but de pérenniser les activités mises en œuvre dans le pro-gramme, AcDev a encouragé une autono-misation progressive des structures créées et des acteurs. Une stratégie participative originale a été pensée et mise en place pour permettre à la population de s’appro-prier les activités, d’être véritablement actrice de son propre développement.

Pour ce faire, les activités d’AcDev se sont déclinées selon trois grands axes que sont: la sensibilisation des populations, la formation d’un personnel qualifié, ainsi que la dotation en services (cases de san-té…), en équipements et en médicaments essentiels (dans le cas présent il s’agit no-tamment de l’approvisionnement en contraceptifs et spermicides). Les groupe-ments d’intérêts économiques (GIE) ont été choisis pour jouer un rôle fondamental dans ce processus. C’est à travers eux que l’ONG a pu toucher une population la plus large possible. Une des activités principales a donc été la structuration des groupe-ments, afin que ceux-ci soient imprégnés du projet. Ils ont donc dû adapter leur organisation aux nécessités du programme.

La formation d’un personnel com-pétent afin d’optimiser les résultats es-comptés et de pérenniser les activités a été un volet essentiel du programme. Au total, 75 personnes ont pu bénéficier d’une for-mation par l’intermédiaire de l’AcDev. Des auxiliaires de santé ont appris, par exemple, comment imprégner une mousti-quaire. Ces activités ont permis de doter durablement les communautés en person-nel compétent en matière de santé.

Les formations prévues par le PDIS étaient aussi destinées aux professionnels de la santé qui ont ainsi bénéficié d’une

amélioration de leurs compétences dans certains domaines, comme les technologies contraceptives. Autre but du programme: l’augmen-tation de la demande de soin. Elle a été mise en œuvre à travers une importante campa-gne de sensibilisation au sein des GIE, avec notamment l’organisation de causeries, de projections de films, mais aussi grâce à des activités de « porte-à-porte » ou l’utilisation de canaux plus traditionnels comme, par exemple, l’information donnée durant les séances de lutte traditionnelle. Enfin, sur le modèle de celle créée dans le district de Pikine, une unité médi-cale, a été mise en place à Fatick, afin de compléter des structures étatiques large-ment insuffisantes. Ces unités travaillent en collaboration avec les districts sanitaires et contribuent à démocratiser la planification familiale et la politique de survie de l’enfant.

Si la mise en œuvre du programme a connu quelques difficultés, dues essentielle-ment à la mise à disposition des fonds tar-dive, les résultats obtenus peuvent donner satisfaction. Les unités de santé sont au-jourd’hui très sollicitées et la plupart des objectifs fixés ont été atteints. La situation sanitaire des zones ciblées s’est sensiblement améliorée et les stratégies développées par l’ONG ont globalement porté leurs fruits.

Le PDIS a ouvert de nouveaux hori-zons à l’ONG. En effet, AcDev a pu étendre son action à d’autres régions du Sénégal et s’implantée durablement dans la région de Fatick. Il ne s’agit pas uniquement d’une expansion de son territoire opérationnel : l’ONG s’intéresse dès lors à d’autres réali-tés et a à traiter de nouveaux problèmes. La participation au PDIS a également permis

aux agents de développement de l’organisa-tion de voir leur formation améliorée, et par la même, leur capacité à être en phase avec les difficultés qu’ils s’efforcent de combat-tre.

Le Projet de santé Fatick 1 Toujours en coopération avec le Minis-tère de la Santé sénégalais et grâce à des finan-cements alloués par la Banque Africaine de Développement, AcDev a mis en place le pro-jet Fatick 1, lancé en 2002 et dont l’objectif est de contribuer à l'amélioration de la situa-tion sanitaire de la population en mettant par-ticulièrement l’accent sur la lutte contre la mortalité maternelle et infantile.

AcDev qui avait déjà fait, à travers le PDIS, la preuve de sa maturité en matière d’expertise et de travail de terrain, a ainsi gagné la confiance de son partenaire.

L’ONG s’est proposée ici d’appuyer un certain nombre de groupements et associa-tions pour la mise en œuvre de sous-projets intégrés de développement sanitaire.

Les études préliminaires de terrain ont montré, une fois encore, un manque de suivi médical des populations. Elles ont notamment mis en avant une négligence des soins prénatals durant la grossesse, mais aussi un manque de suivi de la santé du jeune enfant, une mauvaise connaissance, voire une méconnaissance des technologies contraceptives, des moyens de prévention et de prise en charge des maladies sexuellement transmissibles (MST).

Afin de pallier ces manques, le pro-gramme a renforcé institutionnellement les groupements, les a appuyé dans l’effort de création ou de réhabilitation des cases de santé. Il a aussi permis la prise en charge des problèmes de santé par les populations elles-

« AcDev qui avait déjà fait,

à travers le PDIS, la preuve

de sa maturité en matière

d’expertise et de travail de

terrain, a ainsi gagné la

confiance de son

partenaire »

Formation des auxiliaires de santé à l’imprégnation des moustiquaires

Photo de famille des relais de santé communautaire formés a Fatick

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mêmes en améliorant leur situation écono-mique. AcDev a su prendre conscience de l’importance qu’avait, pour les organisa-tions locales, la capacité de générer par elles-mêmes des ressources susceptibles d’assurer, non seulement les frais de fonc-tionnement des structures, mais plus en-core, de garantir la motivation du person-nel. Ainsi, les auxiliaires formés en service à base communautaire (SCB) se sont vus attribuer la possibilité de vendre des médi-caments et de recevoir une part des bénéfi-ces de leurs ventes de contraceptifs, médi-caments essentiels (obtenus selon les prin-cipes de l’initiative de Bamako).

Afin de parachever cela et de per-mettre réellement au système de fonction-ner le plus possible en « roue libre », Ac-Dev a voulu, à travers ce projet, contri-buer à la formation et à la bonne gestion de mutuelles de santé. Dans cette optique, 20 promoteurs venant des districts concernés ont été formés sur la mise en place des mutuelles de santé, quand 20 autres furent formés sur la gestion administrative et financière. AcDev a rapidement saisi l’impor-tance des mutuelles de santé dans la ba-taille qu’elle mène pour améliorer la situa-tion sanitaire des femmes et des enfants. Dans le cadre du programme, l’établisse-ment de conventions avec les structures sanitaires, et la mise en commun des coti-sations a permis une meilleure prise en charge sanitaire des populations.

D’autre part, AcDev a réhabilité les points de prestation de santé (PPS) pré-sents dans la région, que ce soit en entre-prenant des travaux de plus ou moins grande ampleur, ou par la fourniture du matériel manquant. 12 cases de santé ont, en coopération avec les populations, été créées , équipées, et dotées d’un personnel qualifié. Elles permettent d’assurer un

suivi médical dans des zones particulièrement enclavées. Parfaitement opérationnelles, elles sont encore aujourd’hui le symbole de la réus-site du projet. 46 auxiliaires de santé communautaire (ASC) et matrones ont été formés en accord avec les objectifs du programme. Ce person-

nel communautaire, majoritairement féminin et formé par des sages- femmes, est spécialiste des accouchements et exerce essentiellement au niveau des cases de santé. Ces différentes activités se sont ac-compagnées d’une campagne massive de sen-sibilisation et d’information. La cérémonie de lancement du programme a été le premier pas d’un effort de communication, complétée par 75 causeries, la projection de films, l’organi-sation de 135 jeux-concours radiodiffusés sur des thèmes de santé publique, ou encore la distribution de 1000 T-shirts comportant des messages d’information sur la santé de la re-production. Ces différentes manifestations ont connu un franc succès et ont suscité un grand intérêt de la part de la population. Celle-ci a d’ailleurs été partie-prenante des débats orga-nisés et a pu apporter parfois un regard expé-rimenté sur les questions traitées.

Les bénéfices, directement ou indirec-tement liés à ce programme, sont multiples. Il a d’abord permis de mettre à la disposition des populations de nouvelles ressources hu-maines, des personnes formées au sein de la communauté et capables de pérenniser le projet. Il a également permis une meilleure connaissance de la santé maternelle et infan-tile, un renforcement des capacités institu-tionnelles des groupements ainsi que leur autonomisation financière, une diminution des taux de mortalité infantile et maternelle, ou encore un renforcement et un développe-ment des points de prestation de santé dans la région de Fatick.

La participation de l’ONG au pro-gramme Fatick 1 lui a permis de confirmer sa présence en tant qu’acteur de développe-ment sanitaire et social dans la région. Au-jourd’hui, AcDev est aussi implantée dans deux autres sites sénégalais, ce qui lui per-met d’être reconnue comme une organisa-tion d’envergure nationale et dont la zone opérationnelle ne se limite plus à Dakar et sa banlieue. Ce programme est donc la preuve, s’il en faut encore, de l’enracinement solide de l’ONG dans le secteur humanitaire au Séné-gal. En 2005, le Ministère de la Santé a relancé un appel à candidature pour la mise en place de la seconde phase du projet. Aux vues de ses bons résultats, AcDev a de nou-veau été sélectionnée pour travailler sur la région de Fatick. Le Ministère a donc décidé de lui accorder de nouveau sa confiance.

La coopération avec la cellule des

mutuelles de santé

Dans le cadre de l’établissement des mutuelles de santé, AcDev a travaillé en étroite collaboration avec la cellule des mu-tuelles du Ministère de la Santé. Les mutuelles connaissent un très grand succès au Sénégal. Leur utilisation est de plus en plus une solution préconisée et encouragée par le gouvernement. Mais cer-taines connaissent des difficultés notamment en ce qui concerne leur gestion. L’engoue-ment pour les mutuelles a parfois masqué des dysfonctionnements criants.

Le paiement d’une cotisation régu-lière donne aux adhérents de la mutuelle, selon l’idée d’un partage des risques de ma-ladie, la garantie de l’accès aux soins. La fourniture de ces soins ne peut être mise en

œuvre que par une convention négociée avec un prestataire de santé. Or, de nom-breux problèmes subsistent dans l’élabora-tion de ces conventions et dans leurs modali-tés d’application.

Case de santé de Guagué Chérif, district de

Foudiougne, construite par AcDev.

Remise de matériel aux auxiliaires formés

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L’absence d’un statut clairement défini, le fait que le prestataire de santé ne puisse être forcé de remplir les obligations aux-quelles il a pourtant consenties, mais aussi la demande parfois de cautions aux mutuel-les de santé par les prestataires pour se couvrir des risques d’insolvabilité, condui-sent souvent à des blocages. Afin de pallier ces dysfonctionne-ments, AcDev a proposé deux alternatives. Fort du bon fonctionnement de ses polycli-niques communautaires et des bonnes rela-tions qu’elle entretient avec les structures

décentralisées de l’État, AcDev a pu établir des conventions entre prestataires et mu

tuelles de santé garantissant des tarifs relati-vement bas aux bénéficiaires.

D’autre part, l’ONG a tissé (et tisse encore) des liens privilégiés avec les grou-pements de promotion féminine (GPF) qui sont des lieux privilégiés d’information concernant la santé et des lieux de création de mutuelles. Le travail d’AcDev a insisté sur l’in-formation et la sensibilisation de l’ensemble des acteurs ciblés sur le rôle des mutuelles afin d’en favoriser la création. AcDev s’est ainsi donnée pour objectif de former des promoteurs à la mise en place, la gestion administrative et financière des mutuelles, mais aussi à la négociation des conventions avec les prestataires de santé. Au total, 120 personnes ont à ce jour bénéficié d’une formation. Avec ce programme, comme avec d’autres, l’ONG a su mobiliser son expé-rience de terrain et des questions de santé pour créer les conditions favorables à la mise en place progressive d’un système autonome de prise en charge des frais de santé. L’organisation a ainsi confirmé son rôle de partenaire privilégié du Ministère de la Santé, et la coopération entre les deux acteurs a pu faire une fois encore la preuve de son efficacité.

Coopérer avec le Ministère de la Santé a permis à AcDev de s’insérer dans une politique globale de dévelop-pement sanitaire. Plus encore, cela lui a donné une cohérence supplémentaire aux actions de l’ONG vis-à-vis d’autres activités de développement. Le Ministère de la Santé, ne peut que se féliciter de cette coopération. Incapable pour l’instant de faire face, seul, aux difficultés rencontrées au ni-veau sanitaire, il bénéficie des moyens humains, de la bonne connaissance du terrain, du vivier d’idées que représente AcDev. Cette coopération est le vecteur de nombreuses avancées et d’une meil-leure prise en charge sanitaire de cer-taines zones jusque là mal couvertes.

Séance de travail pour la création d’une mutuelle

« Coopérer avec le

ministère de la Santé

permet à AcDev de

s’insérer dans une politique

globale de

développement sanitaire»

QUI SOMMES– NOUS?

ONG sénégalaise créée en 1991, AcDev œuvre pour le développement et le bien-

être de la femme et de l’enfant.

Organisation à caractère humanitaire, elle participe au développement socio-

économique et sanitaire des populations vulnérables à travers la formation d’un

personnel compétent, la sensibilisation des bénéficiaires et une action efficace et

durable sur le terrain.

Le mode d’intervention d’AcDev est basé sur la participation et l’implication

concrète des populations en difficulté, ce qui permet une meilleure compréhension

des besoins. Notre travail s’appuie également sur les organisations communautaires

existantes telles que les groupements de promotion féminine, les associations de

développement ainsi que les groupements féminins d’intérêt économique.

De nombreuses réussites attestent de l’efficacité, de la rigueur et de l’implication

concrète d’AcDev en matière de développement.

AcDev

44, Cité Lobatt Fall

Pikine Dakar

SENEGAL

Tel: (221)834 65

98

Email:

acdev@orange.sn

Contact: Dr Cheikh

Athié