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INTRODUCTION(juin2011) Cettebrochuretentedemettrejourlasituationdesfemmestransenprison. SicestextesprennentcommecadrederfrencelesUSA,etquecertaines situations ne sont donc pas transposables en france, le traitement global des personnes trans par les administrations pnitentiaires, les matons et les autres dtenusestsensiblementlemme. Le premier texte, Cruel and Unusual, est une collection de tmoignages publisen2005dansledocumentairevidodummenom.Ils'agitsimplementde la retranscription d'une partie des propos tenus par les diffrentes personnes intervenantdanslefilm. Onpeutdplorerparfoisl'aspecttrspathologisantdonnlatransidentit parcertainEsintervenantEs.Ilfautcependantgarderenttequedanslecadrede combatsprcismenspardespersonnestransenprison,leseulmoyend'obtenir untraitementhormonalestdefairevaliderparl'administrationpnitentiaireque latransidentitestunemaladie.Sicetteconceptionn'estpassatisfaisantedansle cadred'unelutteglobalecontrelatransphobie,elleestcomprhensibledansle cadredesluttespourlesintrtsimmdiatsdesprisonnires. Lesecondtexte,LesprivationsauxquellesfontfacelesdtenuEstransdansnos prisons,synthtiselasituationauxUSAdanslesannes2000,etatpublidans labrochureBehindthebars,LGBTQyouthinprison. Letroisimetexte,Transgenresenprison,estunarticlede2009faisantlelien entre le traitement en justice d'affaires impliquant des personnes trans et la situationenprison.

Lequatrimetexte,Quefaitelledansuneprisonpourhomme,s'attardesurla situation prcise de Luisa Espinoza, dtenue trans incarcre, en procdure d'expulsion. Il a dj t publi en franais dans une brochure des Editions des_ZentravEsaudbutdesannes2000. Le cinquime texte, Pas de prisonnierE oubliE, publi en franais dans la mmebrochuredesEditionsdes_ZentravEs,revientsurlasituationdespersonnes trans en prison tout en s'attardant sur les responsabilits de la communaut activiste. Enfin,lederniertexteestunesimplepetitemiseaupointsurlasituationdes femmestransincarcresenfrance. Rappelonspourfinirquelatransphobieenprisonn'estquelerefletexacerb delatransphobiegnraledelasocit.Demme,lespersonnestransenprison ne font que subir, d'une manire exacerbe par la transphobie, les mauvais traitementsinfligsauxprisonnierEsengnral. Ilyapeudesolutionssatisfaisantesenvisageablesendehorsdel'abolition compltedusystmecarcraletl'anantissementdelatransphobiesoustoutesces formes...

CRUEL AND UNUSUALtransgender women in prison...quelquesfragmentsd'unfilmdeJanetWBaus,DanHunt&ReidWilliamsYOL ANDA VALENTIN (prisonnire trans) Ils ont mis cet homme dans ma chambre. Cette premire nuit, il m'a dit : "Regarde, voil pourquoi tu es dans ma chambre : pour tre ma femme et tout a." Il est devenu un peu violent avec moi. Il a essay de me frapper, j'ai dit : Je veux pas de problme, je serais ta "femme de prison" , comme on dit ici. C'est ce qu'ils veulent tous ici, ils veulent une jolie transgenre. C'est leur cerise sur le gteau. ANNA CONNELLY (ancienne prisonnire trans) C'est vraiment inhumain de mettre des gentes qui vivent en tant que femmes dehors, de leur ter cette identit, et de les forcer vivre parmi des hommes qui se sentent seuls...qui sont violents...qui sont des prdateurs sexuels. BRUCEBISTLINE(avocatdeLindaThompson) TupeuxfacilementemprisonnerlesgenTEsenlesmettantdansuntroudansle dsert.Maissionseprtendunesocitcivilise,ondoitfaireunpeumieux.La Constitution essayait de le poser clairement. On ne va pas tre cruel avec quelqu'unEparcequ'il/elleacommisuncrime.

*** Unecautionexcessiven'estpasncessaire,niuneamendeexcessive, niunepunitioncruelleetinhabituelle. (8meamendementdelaConstitutiondesUSA) ***ASHLEY (prisonnire trans) Je me considre comme une femme dans une prison pour hommes. Je me rveille souvent et je regarde autour de moi et je vois tous ces hommes et je me demande ce que je fais l. Je ne suis pas cense tre l.

LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) Trois jours aprs tre entre en prison, le directeur est venu dans ma cellule et m'a dit "Tu as un pnis ou un vagin ?" J'ai dit "un pnis". Il m'a dit "voyons voir", alors j'ai d lui montrer. Et puis il a dit "On ne va pas te soigner, ici. On ne reconnat pas le transsexualisme comme une maladie prendre en compte. Il est plus que probable que tu finisses par te tuer." Il a eu un sourire narquois, il est sorti et voil. Et je me suis dit : "Super, je suis dans la merde. J'y suis vraiment jusqu'au cou." OPHELIA DE'LONTA (prisonnire trans) J'ai su que j'tais diffrente l'ge de... 7 ans. J'tais ne petite fille, mais... dans un corps de garon. Quand j'ai su m'habiller et tre moi-mme, c'tait merveilleux d'tre la petite fille que j'tais. ASHLEY (prisonnire trans) J'aimais faire ce que les petites filles font, comme jouer la poupe, etc. Je ne me suis jamais sentie garon. Jamais. Je m'identifiais en tant que fille. Jusqu' un certain ge, je pensais vraiment tre une petite fille. ANNA CONNELLY (ancienne prisonnire trans) Je crois que j'avais 5 ans quand on nous a attrapes avec Dolores, dehors, changer nos vtements. Illes n'ont pas compris qu'on les avait changs, illes ont cru qu'on se dshabillait. C'tait "waow, regarde, il n'a que 5 ans et il dshabille dj les filles." GEORGEBROWN(psychiatre) Le genre est primordial, il s'agit d'tre dans un camp ou dans un autre. Et les transsexuelLEssontdanscettezoneflouequin'existepasdansnotreculture.Le troubledugenreestconsidrcommepsychiatrique.Estcequeasignifiequeces genTEssontfouLLEs?Absolumentpas. DEANSPADE(avocat) Le"troubledel'identitdegenre"estlenomd'undiagnostic,quiestdanslaliste destroublespsychiatriques.

*** "Troubledel'identitdegenre: Identificationausexeopposetressentid'unedtresse considrablecausedesonsexevritable." (ManueldeDiagnostiqueetStatistiqueIV) ***

DEANSPADE(avocat) C'estcontrovers.Beaucouppensentqueanedevraitpastreconsidrcomme untroublepsychiatrique,qu'tretransgenre,c'estquelquechosedesain. GEORGEBROWN(psychiatre) S'illes n'ont pas de problme au travail, dans leur vie prive et qu'illes sont heureuxSES,etontdebonnesrelations,illesn'ontpasdetrouble. YOL ANDA VALENTIN (prisonnire trans) Je frquentais un homme trans, l'poque, et on s'est bagarrEs et on m'a attrape le frapper. Il m'a dit "Tu n'es qu'une autre de ces dragqueens et tu vas mourir." Ca m'a frustre et j'ai commenc le frapper. Et je me suis faite arrter et emprisonner. DANATURNER(avocatedeYolandaValentin) Nous sommes Elizabeth, New Jersey. Nous allons au tribunal. Nous allons l'audienceprliminaired'unefemmetransgenrequiestenprisondepuis15mois. YOL ANDA VALENTIN (prisonnire trans) J'ai t emmene en prison, dans une prison pour femmes car ils ignoraient que j'tais transgenre jusqu' ce que je le leur dise. Et ils ont d me retirer de la cage avec les femmes pour me mettre toute seule. DANATURNER(avocatedeYolandaValentin) Durantles14jours,elle aeuunealtercation...Legardel'ajeteterre, luia disloqul'paule.Ilsl'ontemmenel'hpitalpourdesradiosetelleaessayde fuir. YOL ANDA VALENTIN (prisonnire trans) Cette nuit-l, j'avais pris de l'ecstasy et fum. J'tais en train d'liminer la drogue et ils m'ont emmene l'hpital, woaw, c'est fou, ils m'ont enfil une blouse d'hpital. Donc j'tais nue sous cette blouse et l'officier est parti de l'autre cot de la pice, m'a laisse prs de la porte, je me suis sentie libre et j'ai couru. DANATURNER(avocatedeYolandaValentin) Elleacourudehors,elleasautd'uneplateformedechargement,etcemoment l,l'officierquilapoursuivaitasautets'estbrislajambe.Elleestaccusede tentatived'vasion. YOL ANDA VALENTIN (prisonnire trans) On veut juste s'chapper de tout, ne pas affronter ses problmes, je n'ai pas rflchi et j'ai couru.

DANATURNER(avocatedeYolandaValentin) YolandaestuneMtFde21ans.Elleprenddeshormonesdepuisqu'ellea12ou13 ans,elleaarrtl'colequandelletaitensixime,elleneconnatpassonpre,sa mreestunedrogueentraitement...C'estunepersonnepluttremarquable,sion considrelaviedifficilequ'elleaeue. YOL ANDA VALENTIN (prisonnire trans) J'ai t prostitue de l'ge de 10 ans 19 ans. J'avais besoin de nourriture, d'un abri, de vtements, et j'ai d le faire. Je ne connaissais pas d'autre moyen de travailler. J'ai tent d'aller l'cole, j'ai essay tous les autres moyens avant, mais c'est juste devenu un mode de vie pour moi.

*** Yolandaattendunesentencepourtentatived'vasion etblessuresurunofficierdepolice. Onestimeque30%despersonnestransgenres auxEtatsUnisontconnulaprison. 3foislamoyennenationale. ***DEANSPADE(avocat) LenombredetransgenresincarcrEsestdisproportionn.Cequejeveuxdire, c'estqueletauxd'incarcrationdestransgenresestdisproportionnparrapport leurnombreetaurestedelapopulation.Etlaquestionest:pourquoi? GEORGEBROWN(psychiatre) C'estsouventdifficiled'accderetderesterl'cole,difficiledegagnersaviecar c'estencorelgaldediscriminerlestransgenres,plusoumoinspartoutauxEtats Unis,saufquelquesexceptions.Donctupeuxperdreunboulot,unlogement.Ce n'estpassurprenantquebeaucoupdecespersonnesseretrouventmarginalises, incapabledetravailler,etsetournentversdesactivitsdimensioncriminelle. OPHELIA DE'LONTA (prisonnire trans) J'avais 17 ans quand j'ai vol une banque. Ce n'tait pas prmdit, c'tait plus spontan qu'autre chose. Mon ide tait de prendre l'argent et d'aller San Francisco. Et de faire un traitement. Je savais qu'il n'y aurait pas de blessE car le fusil n'tait pas charg. J'ai t condamne pour cambriolage de banque. Ma condamnation a t de 67 ans.

ASHLEY (prisonnire trans) Je suis une gentille fille qui a mal tourn. Je russissais au lyce, je suis alle en fac, je crois en l'ducation. J'ai arrt l'cole, et je me suis retrouve faire de l'argent facile. L'un de mes premiers crimes, a a t d'aller dans une banque et d'ouvrir un compte sous un faux nom. J'tais un peu nerveuse quand je l'ai fait, mais j'avais les papiers de cette personne et je me suis faite passer pour cette personne, j'ai ouvert un compte et ils m'ont envoy un chquier. Et j'ai fait des chques. Je n'aimais pas trop ce que je faisais, mais une fois que tu commences, d'une certaine faon, tu deviens accro l'argent facile. J'ai t inculpe pour contrefaon et fraude de CB et j'ai t condamne 25 ans de prison. Je vais devoir en faire 4 ans et demi. BRUCEBISTLINE(avocatdeLindaThompson) Nousn'avonspasA/unepopulationtotalementmasculineetB/unepopulation totalement fminine et... autres. Donc ils doivent mettre ceTTE prisonnierE quelquepartetlaquestionest:o? GEORGEBROWN(psychiatre) AuxUSA,auniveaudesEtatsetauniveaufdral,lesprisonnierEssontplacEs suivantleursexe,passuivantleuridentitdegenre.

*** Danstoutlepays,lesfemmestransgenresavecdes organesgnitauxmlessontplacesdansdesprisonspourhommes. ***ASHLEY (prisonnire trans) Il y avait une rumeur comme quoi j'avais un vagin, parce qu'on savait que j'avais des seins. Ca ne faisait mme pas un mois que j'tais incarcre. Et le directeur m'a convoque. Ils m'ont ordonn de me dshabiller, de retirer mes vtements. Je l'ai fait et j'ai demand pourquoi. Il m'a expliqu qu'il avait entendu la rumeur comme quoi je serais une femme et qu'il voulait se couvrir pour tre sr qu'il n'avait pas de femme dans sa prison. Mais durant la procdure d'entre, on doit se dshabiller, se montrer de face et de dos. Vous savez... alors... il est impossible qu'on ignore ce qu'on a entre les jambes.

ANNA CONNELLY (ancienne prisonnire trans) Je travaillais l'extrieur de la clture, en scurit minimale. En sortant un matin, le sergent m'avait dj fouille et il a dcid qu'il allait le refaire, devant tout le monde. Il est pass derrire moi, m'a touch les seins, m'a pinc les ttons avec ses doigts, les a fait rouler et m'a touch les fesses, les a serr, les a claqu et s'est juste comport en pervers. Et il n'y a rien faire d'autre que de subir. J'ai port plainte et ils sont venus sur mon lieu de travail me dire que je ne quitterais jamais la prison vivante. ASHLEY (prisonnire trans) J'tais dans la pice o on va chercher les uniformes. Il y a une fentre qui donne sur le couloir. Il y avait tant de prisonniers cette fentre que je ne pouvais mme plus voir le couloir. Toute la fentre tait couverte. Ils tapaient, me montraient du doigt. "S'ils tapent la fentre comme a, en sortant vont-ils m'attaquer ? Me tirer dessus et dire : elle est moi, moi!" ? J'avais peur. OPHELIA DE'LONTA (prisonnire trans) Une fois que les gens savaient qu'une femme tait dans la prison, ils venaient tous voir. J'ai t poignarde deux fois par des gens parce que je n'ai pas voulu avoir de relation avec eux. YOL ANDA VALENTIN (prisonnire trans) Les types ici pensent que je devrais les satisfaire sexuellement. Et on se sent tellement faible qu'on n'a rien redire l-dessus. Et tu ne veux pas que a se sache parce que sinon tu fais tes 25 ans au mitard, alors c'est trs dur. LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) "Elle ressemble une fille, marche comme une fille, on se fiche de ce qu'elle a en bas. Elle a toujours un anus et elle a une bouche. Si elle ne veut pas le donner, on va le prendre. Une personne comme a ne peut rien faire." YOL ANDA VALENTIN (prisonnire trans) Les gardiens ici se foutent vraiment de tout. Ils sont trs "laissez faire". Bon, s'ils voient quelque chose, ils font un rapport. S'ils ne le voient pas, ils s'en lavent les mains. Ca se passe comme a ici.

*** Unepersonnesur10estvioledanslesprisonsd'hommes. Iln'yapasdestatistiquessurlesviolssubisparlesprisonnirestransgenres. ***YOL ANDA VALENTIN (prisonnire trans) Tout a n'a pas t communiqu aux psychiatres ici, personne n'en sait rien. Un jour, j'tais dans ma cellule et un des prisonniers est entr, il a ouvert la porte et il est entr et il a fait des choses, il m'a pntre. Sans mon consentement. Je me dbattais, je lui disais : "Je ne veux pas faire a !" C'tait dgotant, c'tait dgradant. Ils utilisent des gants en caoutchouc et tout a, ici, pour se protger, donc a aurait pu tre pire, mais le viol lui-mme...sans consentement...lui qui fait ce qu'il veux...et tu n'a rien dire... PAT TY LOU HAGAN (ancienne prisonnire trans) Les choses qui arrivent aux genTEs en prison ne sont pas les plus jolies du monde. Dans la socit, ils ne veulent pas le savoir. Tu n'es qu'un morceau de chair, un corps, un nombre... C'est vraiment tout. J'ai t condamne 5 ans de prison pour une bagarre dans un bar. Ils m'ont mise l'isolement. Anna tait l'isolement quand je l'ai rencontre. ANNA CONNELLY (ancienne prisonnire trans) J'avais donn un jeune homme une chambre chez moi. 2 jours plus tard, il est entr chez moi avec une arme. Il m'a mise en joue et m'a dit que si je ne l'emmenais pas au magasin qu'il allait voler, il allait m'abattre. Je l'ai conduit au magasin et il a march derrire moi avec le revolver jusqu'au magasin. Il s'est retourn vers moi aprs avoir pris l'argent, il a point son arme sur moi et m'a dit : "Dgage". La police est arrive et m'a arrte pour vol main arme. J'avais un ami avocat Brookfield, en Floride, et quand il a appris l'accusation, il m'a dit : "Anna, plaide coupable, car si tu ne le fais pas, tu vas en prendre pour 20 ans, tu ne gagneras pas." Alors... j'ai d plaider coupable. Et je suis partie en prison pour 4 ans et 2 mois. J'avais 43 ans quand c'est arriv, je n'avais jamais t arrte avant, je n'avais aucune infraction sur mon casier judiciaire. 5 ans avant d'tre arrte, ma vie tait trs remplie. Mon enfant vivait avec moi et je dirigeais mon entreprise. Mon fils a toujours t avec moi. Il est ma fiert et ma joie. Avant que je commence la transition physique, au lieu de le mettre devant le fait accompli, ce que je faisais, c'est que lorsqu'on jouait aux jeux vidos, je prenais toujours les personnages fminins. En faisant a, il a fini par comprendre que je voulais tre une fille. Alors quand je le lui ai enfin dit, a n'a pas t une grosse surprise. Il m'a regard et il a dit : "Je savais que tu voulais tre une

fille, mais je ne savais pas que tu allais le faire." Je suis sortie de prison le 16 fvrier. Et aujourd'hui, c'est le 15 avril. Quand je suis sortie, je n'avais pas d'endroit o aller. Alors, Patty m'a invite chez elle. Toute ma vie, je me suis sentie fminine. Je n'ai jamais ressenti que j'appartenais au genre masculin. Je me suis toujours sentie femme, l'intrieur. Mon dsir de terminer ma transition est si fort que j'en viens penser peut-tre m'oprer moi-mme. J'ai toujours senti que a ne m'appartenait pas et j'en suis presque penser que de m'en dbarrasser serait bien, quoi qu'il puisse en coter. LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) J'ai t adopte, en Suisse, par des missionnaires presbytriens. Je crois que j'avais 3 ans. Je me souviens que quand je m'endormais la nuit, que je m'endormais et disais mes prires, je disais : "Dieu, quand je me rveillerai, faites que ce truc en bas ait disparu. Que je ressemble Suzie, la voisine." Donc dj, ce moment, je savais que j'tais diffrente. J'ai travaill sur des plateformes ptrolires de 1977 1983. J'tais toujours dans le placard. Je pouvais tre embauche. J'avais l'exprience des champs ptrolifres. J'avais du travail sans problme. J'ai fait mon coming-out officiel en 1991. Pendant une brve priode, j'ai eu deux identits. J'allais au travail avec mon vieux nom masculin et le reste du temps, je vivais sous ma vraie identit. Ca a march un moment, mais je ne pouvais pas me supporter comme a. Je voulais vivre en tant que Linda et merde ceux qui dsapprouvaient. Chaque fois que j'essayais de trouver un travail que je savais faire, je devais montrer des papiers et on me disait : "Linda Patricia Thompson ? Mais t'es un mec ! On ne veut pas de a ici." Je disais : "J'ai de l'exprience pour ce travail." On me disait : "Impossible".

*** LeWyoming,commelaplupartdestats,n'apasdeprotectionlgale contreladiscriminationdel'identitdegenre. ***LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) On m'a appris voyager sur les trains de marchandises. Alors je faisais a. cette poque, j'abusais de la bouteille. Je pouvais boire quand je voulais, faire n'importe quoi, il n'y avait aucune responsabilit. Je portais une robe sur les rails. Je ne portais pas de hauts talons, cause des rails et du gravier, mais je portais des robes, du maquillage, des faux seins bonnet FF... J'ai eu du bon

temps. J'ai commenc voler. C'est comme a que je faisais mes courses, que j'achetais mes collants, etc. J'ai t emprisonne pour vol d'aluminium, que je revendais parce que personne ne m'embauchait cause de mon nom. Je suis cense faire quoi pour survivre ? Je ne peux pas travailler. Je n'ai pas droit aux hbergements ni aux secours missionnaires, alors ? OK, ce n'est pas bien. Je n'aurais pas d le faire mais bon... Je ne vais pas mentir sur qui je suis et ce que je suis.

*** Lindaapass7ansdansuntablissementcorrectionnelenIdaho. ***CHRISTOPHERPATELLA(avocatdeYolandaValentin) JemesuisoccupdeYolandaenoctobreounovembre2003,environunanet demiaprsqu'elleaittenprison.J'aitdemandparleProjetSylvia,pourla reprsenter.Elleavaittrenvoyed'unEavocatEunEautreetrienn'avanait. Elletaitenprisondepuis16ou17mois,sansqueriennesepasseautribunal,a trainait. SHERIFFRALPHFROELICK JecomprendslesproblmesdeDanielValentinetsespreuvesmaisilyapleinde genTEsquiontdespreuvesdansnotresocit.Cespreuvesneluidonnentpas droituntraitementdefaveurouunpassedroitquandils'agitdecommettreun crimeoudefuirunofficier. CHRISTOPHERPATELLA(avocatdeYolandaValentin) SonnomlgalestDanieletsonidentitlgaledegenreest:masculin.Etpourtant, toutchezYolandaestfminin.Alorslaquestionest:"Quefaitlaprison?" SHERIFFRALPHFROELICK Il y a de plus en plus de genTEs avec ce problme, aujourd'hui, ou on le voit davantage.Ondoitfairedesajustementsdanslestablissementspnitencierspour touTEslesgenTEsavecceproblme.C'estindiscutable.Illesnedevraientpastre aveclesautres.

*** Beaucoupdeprisonsplacentlestransgenresen dtentionprventivepourviterlaviolenceetlesviols. Endtentionprventive,voustesseulEdansunepice23hparjour. Onl'appelleaussi"isolement". C'estunepunitionenplusdelapunition.ParcequevoustestranssexuelLE. ***

YOL ANDA VALENTIN (prisonnire trans) Oh, je suis alle en prison... J'ai pass environ un an en isolement 24h sur 24. C'est juste une pice, rien qu'une pice. Tu n'as rien d'autre que ton lit, ta fentre, que tu ne peux pas ouvrir pour arer, tu te sens comme un animal. La pice a une sorte de grande fentre d'o on peut te voir. C'tait amusant pour eux, de voir cette personne, dans cette pice, devenir cingle. Tout le monde rigolait, rigolait : "Regarde le pd ! Regarde l'homo !"

*** Plusieursprocsontcontestlapratiquedel'isolementlongterme. En1988,untribunalfdralastatu: Isolerunepersonneanneaprsanneoummemoisaprsmois peutcauserdesdgtspsychologiquesimportants. ***OPHELIA DE'LONTA (prisonnire trans) Le dpartement correctionnel voulait me garder l'isolement. Soit disant pour ma scurit. Certains disaient : "Je veux tre avec elle". Tout le monde disait : "Je veux tre avec elle." Et quand l'administration l'a su, ils sont venus me prendre. Ils ont pens que s'ils m'isolaient des autres, les choses redeviendraient normales. C'est l que les coupures ont commenc sur mes bras. L'isolement peut tre vraiment dur. Surtout quand vous y tes pour quelque chose que vous n'avez pas fait. *** Annaapassplusd'unanl'isolementdansuneprisonenFloride. *** ANNA CONNELLY (ancienne prisonnire trans) La premire fois que j'ai t arrte ils m'ont retir ma cure d'hormones fminines. J'tais en descente sans soins mdicaux ou psychologiques et ils m'ont mise l'isolement pour vivre l'tat de manque des hormones toute seule.

*** Certainesprisonsfournissentdeshormonesauxpersonnesquiont uneordonnanceantrieureleurincarcration.Laplupartnelefontpas. ***

DAINNACICOTELLO(ducatrice) CequeleshormonesfontpourlestransgenresestpareilquepournoustouTEs.Ce sont les dclencheurs et catalyseurs qui font fonctionner toutes les cellules du corps.Unedescriptiondeshormonespourraittreunecldansuneserrure.Vous mettezlacl,voustournezlaserrure,vousouvrezlaporteetcequiarrivequand la porte s'ouvre peut arriver. Ce que fera l'augmentation de l'oestrogne quelqu'unE nE mle, c'est que l'oestrogne vaaffecter lescellulesdu corps, la poitrinevapousser,lagraisseducorpsvatreredistribue,laredistributiondela graissevachangerlevisageetfminisersonapparence.Leshanchessedessineront parfois. ASHLEY (prisonnire trans) C'est comme si le corps modelait l'esprit. Pour l'apparence, en tout cas. C'est comme devenir le nouveau toi. C'est comme devenir ce que tu as toujours voulu tre. Comme s'chapper d'un corps que tu hais tant, avec lequel tu es ne, mais que tu rejettes. Mais quand ils vous retirent votre traitement hormonal, c'est... Ils ne comprennent pas quel changement c'est pour nous. C'est comme tre force d'tre quelqu'un que vous dtestez. DEANSPADE(avocat) Lessoinsmdicauxpourtransgenres,quirelventd'undomaineparticulier,sont trs mconnus en prison. Bien qu'il s'agisse de traitements mdicaux tablis pratiqusdepuisdesannes,onseheurteunrefuscatgorique. DAINNACICOTELLO(ducatrice) Quelqu'unequiestunetransgenreMtF,surtoutquiadjprisdeshormones,si vouslesluiretirezbrusquement,cequevousluifaitesestsimilairecequiarrive unefemmecisgenreaprshystrectomie.Voustezquelquechosedontlecorps dpend. Vous tez une hormone dont le corps a besoin pour fonctionner correctement. ASHLEY (prisonnire trans) Sans les hormones, le corps fait marche arrire et les caractristiques mles commencent reprendre le dessus. Et a peut causer de nombreux traumatismes psychologiques. ANNA CONNELLY (ancienne prisonnire trans) Quand ils m'ont t l'oestrogne, c'tait comme si j'allais m'arracher la peau du crne et sortir de moi-mme. Je ne pouvais pas le surmonter. C'est une sensation trs difficile dcrire. C'tait comme une bouffe de chaleur en permanence et des maux de tte et des nauses et une trs trs svre dpression. Et j'avais des douleurs aux seins. Je ne pouvais pas

le supporter. C'tait comme si tout allait mal. Tout en moi allait mal. Au bout d'un moment je n'ai plus pu supporter ce qui m'arrivait et je voulais juste que a s'arrte. Et j'ai... pris le drap et je l'ai attach mon lit. Et je...me suis courbe et j'ai fait de l'hyperventilation. Je me suis releve rapidement et j'ai nou le drap autour de mon cou et je me suis pendue avec. Ils m'ont trouve...et... ils m'ont laisse sur le sol de la cellule pendant...sept heures. Je me suis rveille l'hpital 3 jours plus tard. OPHELIA DE'LONTA (prisonnire trans) Ma plainte contre le dpartement correctionnel de Virginie comprend le manque de soins mon gard et leur interfrence dans un traitement que je prenais. VICTORGLASBERG(avocatdeOphliaDe'Lonta) Opheliatait,defaonintermittente,soustraitementhormonaljusqu'en1995.Et en1995,l'exdirecteurdudpartementcorrectionneldeVirginie,leDrSmith,a misunmmodanslequelildisait:"Onnefaitpasd'exception.Lespersonnes avec un T.I.G. ne seront pas soignes. Pas de traitement pour les Troubles de l'IdentitdeGenre."C'estfou.[...] PETERVIETH(avocatdel'AdministrationPnitentiaire) Michael Stokes, sous le nom d'Ophelia, a intent un procs, toute seule, sans avocat. Et le bureau du procureur de la Virginie a demand que notre cabinet reprsente les accuss mdicaux. Nous avons demand un nonlieu faute de preuves.Lejuge,d'unecertainemanire,taitd'accordaveclefaitquecen'tait pasundroitconstitutionneld'avoircetraitementetilarenduunnonlieu. OPHELIA DE'LONTA (prisonnire trans) Ce verdict m'a pousse faire quelque chose par moi-mme. Je pensais que, peut-tre, si...je commenais, ils devraient terminer. Je voulais m'ter les testicules pour stopper les hormones. La testostrone... De toute faon je me disais que je n'aurais mme pas d en avoir... Alors a m'a fait envisager toutes les opportunits pour les couper. REBECCAGLENBERG(AmericanCivilLibertiesUnionVirginia) Quandonacommencprendrecetteaffaireenmain,en2000,j'airegardles dossiers mdicaux d'Ophelia et j'ai relev chaque incident o elle s'tait automutileauxpartiesgnitales.Le22fvrier1996:automutilationduscrotum lalamederasoir.21mai1996:5lacrationsduscrotum,de12centimtreset demi.21mai1996,plustard,lemmejour:automutilationduscrotum,encore. Les lacrations mesurant environ 2cm. La liste de ces incidents ne fait que continuer.

PETERVIETH(avocatdel'AdministrationPnitentiaire) Ce sont d'autres problmes de comportement chez ce prisonnier. Ca suggre fortement que les automutilations pourraient ne pas tre lies un trouble de l'identit de genre, mais simplement un comportement manipulateur. "Voil commentjevaisobtenircequejeveux."Voilquelqu'unquitaitunprisonnier difficilebeaucoupd'gards...endehorsdesonproblmedegenre.Cen'estpas uneconclusionvidentequ'untraitementdutroubledel'identitdegenreaurait misfinl'automutilationdespartiesgnitalesouquecesmutilationsvenaientd'un manquedecetraitement. VICTORGLASBERG(avocatdeOphliaDe'Lonta) Monpointdevuepersonnelsurcetteaffaire,c'estqueanefaitaucunediffrence. Sil'EtatgreunhpitalpsychiatriquepourdesprisonnierEstotalementfouLLEs furieuxSES,elsnedoiventpass'automutiler.Ilestinadmissiblequ'elssependent ou qu'els torturent les autres prisonnierEs. C'est tout. La Constitution existe toujours.Etle8eamendementstipuletoujoursqu'ilnepeutyavoirdepunition cruelleetinhabituelle. OPHELIA DE'LONTA (prisonnire trans) Ce qu'unE transsexuelLE vit...c'est d'abord un sentiment...de son identit. Et la chose la plus importante c'est que notre corps corresponde ce qu'on ressent. Rien d'autre ne compte, que notre identit. Et si je ne peux pas tre qui je suis, je prfre tre morte plutt qu'tre emprisonne dans un corps qui n'est pas le mien. GEORGEBROWN(psychiatre) J'taisencharged'uneaffaire,enIdaho.Ladtenueaessayplusieursfois,par voie officielle, d'avoir un traitement pour trouble d'identit de genre qui tait constammentrefus. LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) Je connaissais des crises de dpression. Des hauts, des bas... Quand j'tais dprime, je pensais au suicide. LEACOOPER(avocatedeLindaThompson) Elleacommencdemanderuntraitementhormonal.Etonleluiarefus,de manire rpte : "Il ne s'agit pas d'un besoin mdical. Les hormones sont facultatives."

BRUCEBISTLINE(avocatdeLindaThompson) Lindaesttrsintelligente.Ellecomprenaitcommentadevaitsepasser,qu'ilfallait leurfaireadmettrequec'taitunemaladie.Qu'ensuite,onpouvaitdemanderun traitement. Elle leur a crit pour leur demander s'ils reconnaissaient le transsexualisme comme maladie. On lui rpondit : "On ne reconnat pas le transsexualismeentantquemaladie.Etsij'aimonmotdire,ceneserajamaisle cas." LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) Ca fait 10 ans que je me travestis tous les jours. Je suis hors placard depuis 7 ans. Et ils m'ont retir tout a. C'tait vraiment dprimant. Pour eux, c'est un choix de vie, rien qui doive tre trait. Je n'aime pas regarder cette chose, la sentir, la laver... J'en suis venue en tre dgoute. J'ai dit aux psychiatres en 1998 : "Traitezmoi ou je vais me couper ce truc." Ils disaient "Ce ne sont que des mots.", "Personne ne peut se la couper.", "C'est pour attirer l'attention..." D'accord... Le 18 mars 2000, je me suis assise et me suis coup les couilles. GEORGEBROWN(psychiatre) Ladtenueatvacueversunhpital,transfusiondesang,ranimation...Caa probablementcot50ou60000dollarspourlasoigneretlaremettreenprison. Ettoujoursaucunprojetdetraitement. LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) Quand j'tais l'isolement, le directeur et son adjoint sont venus dans ma cellule et m'ont dit : "Vous avez donn un vrai spectacle, ici." Voyez le genre... "Ah ah ah ah." Avec 12 flics dans ma cellule, ils rigolaient tous. LEACOOPER(avocatedeLindaThompson) Ilsl'ontobligesemontrereuxpourqu'ilspuissentriredecequ'elleavaitfait. LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) Je leur ai dit... "Vous avez 365 jours pour me soigner, si vous ne le faites pas, je me coupe le reste." Ils ont dit : "On ne le fera pas". BRUCEBISTLINE(avocatdeLindaThompson) Lamentalitdelaprisonest"Cettefemmeveutnousmanipuler,prendrel'avantage surnous,nelalaissonspasnouscontrler."Peuttrequ'onpeutpenseraavantla premireautomutilation,maisaprs,nedoitonpassedire:"oula,peuttrequ'en fait"...

LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) Je me suis assise avec la lame de rasoir, sans anesthsiant, ni drogue, ni rien. Pour couper ce truc. J'ai pris la lame et commenc couper. J'ai sonn l'alarme, le garde m'a demand ce que je voulais. Je le secouais comme a. Il a ouvert, je l'ai jet dans les toilettes et j'ai tir la chasse. J'ai t 5 jours l'hpital et ils m'ont remise en prison. Mais ils m'ont encore refus les hormones. J'ai coup aussi prs de la base que j'ai pu. Et...c'est ainsi que a s'est fini. C'est tout ce qui reste. Un cm de plus et j'utilisais un tube pour pisser le reste de ma vie. J'aurais d le faire 30 ans plus tt. Quand j'ai coup ce truc, c'tait comme si 100 000 tonnes de haine et d'animosit envers moi-mme s'enlevaient de mes paules, j'aurais pu voler, j'tais lgre, heureuse, pour la premire fois, je m'aimais. Je me regardais dans le miroir en disant : "Linda, je t'aime". C'tait un sentiment si merveilleux. LEACOOPER(avocatedeLindaThompson) Lindanepouvaitpasseblesserplus,jenesaispascommentelleatrouvlaforce deporterplainte.Maisc'estarrivdevantlestribunaux.

*** Lindaagagnsonprocscontreledpartementcorrectionneldel'Idaho. Elleatconduitedansuntablissementmdical oelleareuuneaidepsychologiqueetdeshormones. ***BRUCEBISTLINE(avocatdeLindaThompson) Toutaulongdelaprocdure,elleainsistsurlefaitqu'ils'agissaitdepolitique. Ellevoulaitrendreapublic. LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) Il y a une politique mdicale tablie pour les transsexuelLEs dans l'Idaho, maintenant. Et toutes les filles qui y vont devraient le savoir. LEACOOPER(avocatedeLindaThompson) Lectincroyabledanstouta,pourlecontribuable,c'estquepour...quoi?20 dollarsparmois,onauraitpusoignerLindaavecdeshormonesgnriques,etau lieudealescontribuablesontpaypour2passagesauxurgencestrscouteux. BRUCEBISTLINE(avocatdeLindaThompson) Jepensequepourlaprison,ils'agitd'unesorted'effetdominos."Sionlaisseles dtenuEsdcider,onperdlecontrle.Doncc'esthorsdequestion."L'explication est:"Laprochainefois,ellevoudralachirurgie,doncpasd'hormones."

DEANSPADE(avocat) C'est du pipeau, a n'est pas la vraie question, qui est : Estce qu'un systme carcralpeutrefuseruntraitementungroupedegenTEsqu'iln'aimepas?

*** PlusieursprisonnierEsauxUSAontintentdesprocs pourobteniruneoprationderassignationgnitale. En1999,unedtenuecanadienneacrunprcdentenobtenant ledroitd'avoirsachirurgie.Elleapayellemmel'opration. ***OPHELIA DE'LONTA (prisonnire trans) Beaucoup de genTEs et d'avocatEs me disaient que mon combat tait perdu d'avance, qu'illes ne pensaient pas que je pouvais gagner parce que la Virginie est un tat conservateur.

*** Opheliaagagnsonprocsetaobtenuuntraitementhormonal pourtraiterson"troubledel'identitdegenre". ***VICTORGLASBERG(avocatdeOphliaDe'Lonta) Ladcisionjuridiqueaimposunenouvelletrsgrandeobligationaudpartement correctionnel,defournirdessoinsmdicauxqu'iln'avaitjamaisfournis.Jesavais combienacomptaitpourelleetcombienc'taituneformidableavance. OPHELIA DE'LONTA (prisonnire trans) Je pense que d'avoir t incarcre, cette fois, c'tait pour une bonne raison, parce que maintenant, touTEs les transsexuelLEs peuvent avoir le bnfice de recevoir des soins sans devoir subir ma douleur et ma souffrance. Et c'est ce qui m'a motive pour continuer. Et... a a march. LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) Je suis sortie le 21 septembre 2004. J'ai rv d'tre dans ces grands espaces pendant mes 7 ans de prison.

*** Avecsesannesd'expriencedansleschampsptrolifres, LindavintdansleWyomingpourtravailler. ***

LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) Je suis reste 6 jours sur une plateforme et ils m'ont remplace par un gars qui avait 2 mois d'exprience. J'ai appel environ 300 plateformes ptrolires par tlphone, dans le coin... Quand je dis m'appeler Linda, ils raccrochent. LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) Je serai Los Angeles demain. A 23h30. Je descends du bus et je vais me prostituer. Je vais Los Angeles pour travailler comme prostitue car le Wyoming ne veut pas de moi sur ses champs ptrolifres. 47 ans, je suis finalement oblige de me prostituer.

*** 6semainesplustard ***LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) J'tais trop fminine pour le ptrole et trop masculine pour la prostitution. Je mesure 1m 93.

*** LindaaquittLosAngeles. ElleatarrteWashingtonpourvoldecuivre. ***LINDA THOMPSON (prisonnire trans) Je me sens femme dans une prison d'hommes. J'ai des seins, un traitement hormonal, pas de pnis, mon nom officiel est fminin. Je ne suis pas une menace sexuelle pour les femmes. Je devrais tre dans une prison pour femmes.

*** 5moisaprslasentence(dusursis),Yolandaattendtoujoursd'trelibre. ***YOL ANDA VALENTIN (prisonnire trans) Si vous avez ce message et que vous pouvez contacter les services sociaux ou le tribunal pour savoir quand je serai libre, s'il vous plat, faites-le, parce que je suis toujours ici et que je voudrais rentrer. J'espre vous voir bientt, OK ?

YOL ANDA VALENTIN (ancienne prisonnire trans) Je suis sortie de cette prison et je me sens vraiment bien. Quand je marchais, pour sortir de l, c'tait... "Oh mon dieu"... Ca semblait simplement irrel. Quand on y est depuis si longtemps, les barreaux, les cellules, et d'un coup, vous tes dans la rue, vous tes libre. Je veux une jolie maison. Vous voyez, ce genre de jolies maisons. Si paisibles, si belles, vous savez... C'est ce que j'aimerais avoir plus tard. C'est une si belle journe, j'aime vraiment la vie, aujourd'hui...

*** Lindasortdeprison. ***LINDA THOMPSON (ancienne prisonnire trans) Je suis retourne en prison pour vol de fils de cuivre. Je n'tais pas sous traitement, j'ai commenc avoir des penses suicidaires. Je me suis faite arrter pour tre renvoye en prison, pour ravoir mon traitement. J'ai fait 9 mois et me voici. J'ai ce corps, je mesure 1m93, je pse 115kgs, je ressemble un mec. Peu importe le maquillage, je ressemble un mec. J'ai cette voix grave. Oui, on peut la changer... Mais aussi loin que je puisse aller, que je puisse rver, a n'arrivera pas. Si je faisais de la chirurgie cosmtique pour amincir mon menton, mon nez, mes joues... j'ai 50 ans, vous savez. Je ne sais pas combien de temps il me reste. Alors je me dis que je vais faire avec ce qu'on m'a donn. Je ne sais pas, je prfre simplement tre moi et vous faire savoir qui je suis. Je suis une fille qui fait un boulot d'homme. Avec des hommes. Je retourne dans les champs ptrolifres. Je me suis battue trop dur pour tre l o j'en suis et je refuse de faire marche arrire.

*** Unmoisaprscetteinterview,Lindaadenouveautarrte. ***ASHLEY (prisonnire trans) Il y a tant de choses que je veux faire, je rve au jour de ma libration. Oh mon dieu... J'ai tellement hte de mettre mes propres vtements. Fminins, bien sr. De me coiffer, de me faire les ongles. Tout ce que je faisais avant d'tre incarcre. J'ai hte de retrouver ma vie. [...]

*** Ashleyatlibreendcembre2004. ***

LES PRIVATIONS AUXQUELLES FONT FACE LES DETENUES TRANS DANS NOS PRISONSparMeganChartier

Il est couramment admis que la plupartdesdtenuEsdoiventfaireface a des difficults varies pour assurer leur bientre physique et motionnel pendantl'incarcration.Cependant,les prisonnierEstransdoiventsouventfaire face des difficults supplmentaires et/ouplussvresenraisonleurstatut deminoritdegenre. Christopher Daly, du TransgenderedLawCenter,atmoign en2005devantlaComissionNationale pour l'Elimination du Viol en Prison quant aux difficults supplmentaires auxquelles les dtenuEs trans doivent faire face. Ses conclusions principales sontdveloppesici. Les prjugs sociaux contre les minorits sexuelles ont conduit une surreprsentationdespersonnestrans, en particulier des femmes, parmi la populationcarcralenationale. Les discriminations dans le monde du travail sont des facteurs aggravants:lespersonnestransquise font refuser des emplois en raison de

leur identit de genre rejoignent souventl'conomiesouterraine, oels travaillent dans la prostitution et le travail du sexe en ligne, ou encore accdentdeshormonesetlesvendent illgalementd'autrespersonnestrans quin'ontpaslesmoyensd'accderun traitement hormonal dans un cadre mdicallgal. Unefoisenprison,lespersonnes transgenresfontfacedenombreuses formes d'abus en raison de leur non conformit de genre. Ce mauvais traitementprovientdel'administration pnitentiaireetdesmatonsautantque des autres prisonnierEs et varie en formeetensvrit. Le genre social des prisonnierEs transgenres n'est habituellement pas respect. Les personnes trans pr opressontincarcresenfonctionde leurs organes gnitaux, sans qu'on tienne compte des caractristiques sexuels secondaires gnrs par les traitementshormonauxoulesimplants mammaires. De plus, les prisonnierEs sont constamment et volontairement rassignEs par des noms et pronoms quinecorrespondentpasleuridentit de genre. Ces rassignations sont souventlefaitdel'administrationetdu

personneldesprisons,etessayerdeles corrigerestsouventpuni. En raison de leur statut de minorit de genre, les prisonnires transsontparticulirementsusceptibles d'tre victimes d'abus physiques et sexuels, autant de la part des autres prisonniers que du personnel de la prison.Leurambigutdegenreenfait souvent des cibles populaires d'agressions sexuelles de la part des autresdtenus,pendantquelesmatons autorisent,participent,ouencouragent ces comportements. Parfois, pour rcompenserou payer des dtenusde lapopulationgnrale[enl'occurrence, leshommescisgenres,ndT],lesmatons leur donnent "libre accs" une prisonnire trans place en isolement poursa"scurit". Onrefuseauxprisonnirestrans l'accs des vtements (des soutien gorges,parexemple)oudesobjets(des rasoirs, par exemple) qui leur permettraient de s'habiller et de se prparer en adquation avec leur identitdegenre. On leur refuse aussi souvent l'accs des ressources pourtant disponiblespourlapopulationgnrale de la prison, comme des traitements contrel'abusdedrogueoud'alcool,des formations professionnelles, des activitsdeloisir,etc.Pourjustifierces exclusions, les raisons invoques sont souvent "la scurit de la dtenue". Cependant, des ressources de remplacementdansunenvironnement scuris sont rarement fournies, et quand elles le sont, leur qualit est rarement,voirejamais,quivalente.

Les prisonnierEs trans sont souvent sparEs de la population gnraledesprisons[ici,lespersonnes cisgenres, ndT] pour "assurer leur scurit". Malheureusement, le rsultat le plus rpandu de cette sparation est une augmentation de l'isolement social et la rduction de l'accsauxservices,auxressources,aux privilges (comme l'accs au tlphone),etdesopportunitsd'avoir mme la plus petite interaction avec d'autrespersonnes. Les prisonnierEs trans sont rgulirement privEs de traitements mdicaux adquates. Cela inclue souvent la privation de traitements hormonaux (mme si lae prisonnierE suivait un traitement hormonal avant son incarcration), ou le manque de comptencespourfairedesajustements de dosages et/ou connatre les ventuellesinteractionsngativesavec d'autres substances, si les traitements sont poursuivis. De plus, les dtenuEs trans sont parfois sujetTEs des examensinapproprisetdgradantsde leurs organes gnitaux pour satisfaire lacuriositdupersonnelmdical. Les prisonnierEs transgenres ont peudemoyenspourseprotgerdeces diffrents types de mauvais traitements.Leurambigutdegenreet leurstatutdeminoritdegenrelesmet dans une position particulirement vulnrabledansunenvironnementdj tristement clbre pour son caractre svreetabusif. source: Behindthebars,brochureditepar SMYRC,Portland(2007)qzap.org

TRANSGENRES EN PRISONparAlexDavidson(mai2009)

sesclientEs.Celaconduitcequeles personnesLGBTn'aientpasdroitdes procs quitables cause de l'homophobie,delatransphobie,etde lamauvaiseconduitedesplaignantEs. J'ai eu des clientEs qui taient confrontEs, dans leurs procs, des stratgies d'accusation homophobes et transphobes.J'aieuunclientquitait unhommetransgenre,etiltaitaccus d'uncrimeimpliquantdelafraude.Son statuttransgenreatutiliscontrelui au procs, les victimes et l'accusation argumentantdevantlejugequelefait qu'ilvivaitentantqu'hommetaitune preuve qu'il tait un menteur invtr.J'aieud'autreshommestrans parmimesclientsdontl'expressionde genre, durant leur procs, tait transforme en problme par les plaignantEs qui cherchaient ce que mesclientsaientl'airplusprdateurs devantlesjurs. Alors,quelleestlasituationdans votre tat ? Il n'y a pas de politique uniforme sur la faon de traiter les personnestransgenresdanslesprisons, mais partout on utilise les organes gnitauxcommemoyendedterminer le sexe de quelqu'unE lorsqu'il faut dcider si on lae met dans un tablissement pour hommes ou pour femmes.Celaveutdirequelesfemmes trans qui ne sont pas opres (ce qui estlecasdebeaucoupcarlachirurgie esttrschre)sonttraitescommedes hommesmmesiellesontvcuentant que femme durant des dcennies. Mmechosedansl'autresenspourles hommestrans. Examinonsuntat:laCalifornie. Le docteur Lori Kohler, un professeur

Les plaignantEs emploient beaucoup de stratgies pour faire condamnerlesaccusEs,utilisanttout, delapreuvesolide,commel'ADN[en l'occurrence, l'exemple est foireux puisquela"solidit"delapreuveADNa t maintes fois conteste, ndT], des lments moins fiables comme des tmoignages visuels. Mais qu'en estil del'utilisationdel'identitsexuellede quelqu'unEcontreelluimme? Ungroupequiatinjustement traitparl'incapacitdenotrejustice prendre en compte l'poque moderne est la communaut transgenre, composeprincipalementdepersonnes racisesprovenantdemilieuxfaibles revenus.SelonleTransgender,Gender Variant and Intersex (TGI) Justice ProjectSanFrancisco,aumoinsune personne transgenre sur deux a t emprisonne au cours de sa vie. Ce groupe, qui bnficie de peu de protection par les lois locales et fdrales, est ainsi sujet tous les viragesettoutesleschicanesquepeut prendre le systme de justice amricain. AlexanderL.Lee,directeurlgal duTGIJusticeProject,ditqu'ontudie bien trop peu le rapport entre les condamnationstortetl'utilisationde la transphobie pour faire condamner

de Clinical Family and Community Medicinel'UniversitdeCalifornie San Francisco, estime qu'il y a 400 femmes trans (MtF) dtenues en Californie, et seulement un homme trans (FtM). La population carcrale totale de l'Etat est de 175 000 dtenuEs.Kohler,quidirigeunrseau de projets de sant dans les prisons californiennes spcifiquement destins auxpersonnestrans,ditqu'iln'yapas de bonne rponse pour dterminer commentgrerlesdtenuEstrans. La vraie difficult est que l'on peut parfois satisfaire certaines personnes, mais on ne peut pas supposerquelesprisonspourfemmes soient le meilleur endroit pour les femmestransgenres.Ilyenabeaucoup qui voudraient avoir une cellule individuelle et n'tre qu'avec d'autres femmes transgenres, certaines qui voudraient tre dans les prisons pour femmes,etilyenaaussiquiprfrent tredanslapopulationgnrale[J'en dduis que c'est chez les mecs ?, ndT]. Tout dpend du choix de vie que les personnesontdveloppenprison. Quelque soit l'endroit o la population trans de Californie est place, le rsultat n'est pas bon. Une tude,raliseen2007parladocteur Valeria Jenness de l'Universit de Californie Irvine, a conclu que 59% des prisonnierEs transgenres de Californie ont rapport avoir t agressEs sexuellement, contre 4% de la population carcrale gnrale. Le California Department of Corrections, quiafinancl'tude,n'apasrfutces rsultats.

Un effet de ces tudes a t le CaliforniaAssemblybill382,laloisur la scurit des prisonnierEs LGBT, qui est pass le 11 mai 2009 dans la chambre basse de l'tat avec 64 voix contre9.Leprojetdeloi,introduitpar le membre de l'Assemble Tom Ammiano(DSanFrancisco)etsoutenu parEqualityCalifornia,viseempcher les violences contre les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenresdanslesystmecarcralde l'tat. Tout le monde a droit aux protections de base et cela inclut celleuxquipurgentleurpeinedansles prisons de notre Etat, dit Ammiano. AucunE dtenuE ne devrait craindre poursavieoutrelacibledesvices causedesonorientationsexuelleoude sonidentitdegenre. Ceprojetdeloinersoudrapeut tre pas tous les problmes de haine contre les personnes trans, mais c'est undbut.QuantLee,directeurlgal du TGI Justice Project, il montre comme exemple aux responsables de cespolitiqueslaNouvelleGallesduSud en Australie. Lbas, la politique carcralevisvisdespersonnestrans estd'utiliserl'identitdegenrecomme l'lment principal de classification, plutt que les organes gnitaux. Cela veut dire que, opres ou pas, les femmestranssonttraitescommedes femmes,iln'yapasdedoute.

source: http://news.change.org/stories/transge nderinprison

QUE FAIT-ELLE DANS UNE PRISON POUR HOMME ?Obligedemarchermoitinue, viole, garde en isolement. La vie d'uneprisonniretransgenrelaprison du comt de Sacramento est tout simplementunenfer. Unefoisparsemaine,lesmatons de Luisa Espinoza l'obligeaient marchersouslesmoqueriesetlesrires des hommes qui regardaient avec insistance ses seins et hurlaient des insultes.Onlatraitaitde"pdale"eton lamenaaitdeviol."C'taitterrible.Les dtenusetlesmatonssemoquaientde moi, riaient et faisaient des blagues homophobes"ditelle.[...] Espinoza est transgenre. Elle est nebiologiquementmle.Maisdepuis sa petite enfance, elle s'est toujours considre comme femme. Elle s'habille,parleetsecoiffecommeune femme. Ses cheveux sont maintenant longs et blonds dcolors, bien qu'ils aient repouss sur plusieurs centimtres de leur couleur chtain naturelle pendant sa dtention en prison, depuis que les services d'ImmigrationetdeNaturalisationfont tout ce qu'ils peuvent pour l'expulser. Et, comme vous l'avez sans doute remarqu, Espinoza veut qu'on utilise le pronom fminin "elle" quand on parled'elle. Ilyadeuxans,ellecommencece qu'on appelle une transition. La transition implique bien plus que l'oprationdu"changementdesexe"au coursdelaquelleunpnisestremplac par un vagin. Espinoza est transsexuelle propre, encore des annesdelachirurgie.Elleaadoptun nometdesvtementsfminins.TouTEs les transsexuelLEs sont lgalement obligEsd'avoirunsuivipsychologique pendantaumoinsdeuxanspourtre srEsqu'elsveulentvraiments'engager dans la transition. Espinoza suit galement un traitement d'hormones femelles qui aident son corps dans la transitionverslegenrequiestlesien depuislongtemps.[...] EspinozaaquittleNicaragua causedesviolationsdesdroitshumains et demande asile aux EtatsUnis. Au Nicaragua, il est illgal d'tre gay, lesbienne ou transsexuelLE. "Ils tuent les transgenres dans mon pays", tmoignetelle. D'aprs les rclamationsdposesparEspinozaet d'autres codtenuEs transgenres au "SacramentoCountyofSupervisors",le dpartementdusheriffdeSacramento violeaussirgulirementlesdroitsdes transgenres. Ces plaintes sont les prcurseurs de poursuites civiles et soulignent les nombreux exemples de discriminations,d'insultesdelapartdu personnel de la prison et de harclements sexuels contre Espinoza et d'autres codtenues transgenres. Tout a donne une ide de lavie des

transgenresquisontmisesl'cartet subissent des punitions cruelles et inacceptablesdanslaprisonprincipale deSacramento. Prenons par exemple l'humiliation qu'est "la lessive" quand on demande tous les dtenus de la prison des hommes de quitter leur cellule, en ne portant qu'une simple serviette,afind'changerleuruniforme orangesalecontreunpropre. Espinoza et une autre dtenue transgenrepropre,JackieTates,ont protest auprs des autorits de la prisonparcequ'onleurrefusaittoutes deux l'utilisation de brassires. La prison fournit rgulirement des brassires aux dtenues femmes de la prison, mais Espinoza et Tates sont considrescommedeshommesparles autoritsdelaprisonparcequ'ellesont touteslesdeuxencoreunpnis.Tates dclare qu'un des sergents lui a simplementdit"tuesunhomme,iln'y aaucuneraisonquetuaiesunsoutien gorge". Elle affirme qu'elle avait pourtant avec elle un document mdicalsignd'unedesinfirmiresde la prison qui demandait ce qu'un soutiengorgeluisoitdonn. Ainsi, pour Espinoza et Tates, le moment de la lessive signifiait tre exposesauxmoqueriesetinsultesdes autresdtenus.Ilssemettaientcrier "hsalope!"ou"regardezcetype,ila desseins!"dclareTates.Toutesdeux disent que les gardiens se joignaient aussi plusieurs occasions aux railleries. L'preuve de la lessive ainsi que d'autres hostilits ont commenc jouersurlemoraldeTatesditelle."J'ai commenc avoir des penses

suicidaires.J'aicommencdtesterle fait d'tre transgenre." La plainte dpose par Tates mentionne qu'en dpit du fait qu'elle ait rapport les nombreusesfoisoelleatharcele sexuellement et maltraite, les autorits de la prison ont ignor ses requtes. Espinoza et Tates ont toutes les deux racont que la prison a rcemmentchangsapolitiqueetleur donne, la plupart du temps, des soutiengorges, et a arrt de leur demanderdequitterleurcelluletorse nu. Toutes deux pensent que c'est causedelapressionexerceparleurs avocatEs et cause de l'attention rcente porte sur des maltraitances beaucoup plus srieuses sur des dtenuestransgenresl'intrieurdela prisondesmaltraitancesquivontbien audeldesinsultesoudesrailleries. Par exemple, une ancienne dtenue transgenre, Kelly McAllister, dclare quedesautoritsngligeantesl'avaient mise dans une cellule avec un autre dtenuquil'aviole.Cecis'estpassen dpit de ce qu'elle croyait tre la politique de la prison, c'est dire de sparer les dtenuEs transgenre du restedelapopulation.EtTatesdclare, il y a deux ans, que les autorits avaient rendu plus facile son viol par unautredtenu. Dans la grande majorit des prisonsdeCalifornieetdesEtatsUnis, les personnes transgenres propres sont "classes" en fonction de leurs organes gnitaux. Celles qui sont femmes sont considres comme particulirement vulnrables aux insultes et aux viols. Ainsi, la plupart des institutions ont des logements protgs pour les personnes transgenres.Danscertainesprisons,ily

adesunitsspcialesinstallespart et dans lesquelles les dtenuEs transgenressontincarcrEsensemble. Dans le systme carcral californien, presque touTEs les dtenuEs transgenressontlogEsdansleCentre MdicaldeCalifornieVacavilleparce qu'on considre que le statut des transgenresrelvedudomainemdical. Espinoza est nerveuse depuis quelques jours. Pendant une rcente interviewlaprison,traversl'paisse vitre du parloir, elle sursautait clairementchaquefoisqu'ungardien passait derrire elle, chose qu'ils font frquemment.[...] Espinoza quitte le Nicaragua en 1987, aprs avoir rencontr des membres d'un mouvement naissant pour les droits des gays et des lesbiennes dans ce pays et devient convaicue qu'elle sera plus heureuse aux EtatsUnis. Elle vit lgalement pendantdeuxansNewYorkoelle estserveusedansdesrestaurants,avant de dmnager San Francisco. Mais aprs un moment elle arrte de se dclarer aux services d'Immigration et deNaturalisationetarrtedetravailler causedesonstatutillgal.Celafait 12 ans que Espinoza vit illgalement auxEtatsUnisquandelleestarrteet condamne pour vente de marijuana. Ellenefaitque45joursdanslaprison deSanFrancisco,maissoncrimeattire l'attentiondesservicesd'Immigrationet deNaturalisation,quiattendentquesa dtention San Francisco soit termine. Puis, elle entre dans le monde obscur de la "dtention provisoire", pendant que les services d'Immigration commencent la procdurededportationverssonpays d'origine,leNicaragua.

On dit Espinoza que les services d'Immigration et de Naturalisation utilisenttroisprisonsdanscettepartie du Nord de la Californie pour incarcrer les dtenuEs qui sont dans son cas : Oakland, Yuba County et Sacramento.cemomentlEspinoza souffre de problmes de sant et demandetreenvoyeSacramento parcequ'elleaentenduquelapriseen charge mdicale est meilleure. Mais Espinozaditqu'ons'esttrspeuoccup d'elle la prison de Sacramento. Espinoza, qui est sropositive, a aussi portplaintecontrelaprisonauniveau fdralpournepasluiavoirdonnses mdicamentscommeilconvient. Elle se bat contre sa dportation par l'intermdiaire de la Convention Internationale Contre la Torture. Espinoza dclare qu'elle a t arrte plusieurs fois au Nicaragua sous le coupdelaloiantisodomiedecepays et qu'elle a t battue, torture et mme,unefois,violeparlapolicede Managua.[...] Cependant, la plupart du temps, Espinoza, tout comme Tates, est maintenantgardepresquetotalement isole, enferme dans sa cellule 23 heures par jour, avec seulement une heure passe dehors pour la "promenade". Elle est dans ce que les autorits de la prison appellent "une sparation totale". Ce qui est gnralementrservauxdtenuEsqui ont eu des problmes disciplinaires. Mais dans le cas de Espinoza et de Tates,leurisolementtientseulementau fait qu'elles sont transgenres. On leur dit que "l'isolement total" leur est imposepourleurproprescurit.Les deux femmes se sont plaintes qu'elles nepeuventpasparlernientreellesni

aux autres dtenus et que, en dehors dufaitqu'elless'ennuientfermeforce d'treconfinesdansunecelluletoute lajourne,enisolementtotal,ellesont peinele tempsdese doucheret de passer des coups de tlphone. Chris Daley, avec le "Transgender Law Center" San Francisco, dclare qu'il n'estmmepassrquel'isolementtotal pour les prisonnierEs transgenres soit lgal."an'estpassrieux.Ils'agittout simplement de pnaliser quelqu'unE causedesonidentittransgenre",ditil. Une des avocates de Espinoza, Dani Williams, qui est ellemme transgenreMtF,racontequelapolitique delaprisondeSacramentoproposde l'incarcrationdestransgenresvadans lemauvaissens."Quandjelesregarde, jevoisdesfemmes.Rduirelasituation savoir si elles ont un pnis est compltement ridicule", dclare Williams.Elleproposequelesdtenues qui s'identifient comme des femmes devraient tre incarcres dans la prisonductdesfemmes.Quandon lui demande si elle pense que les dtenues femmes cisgenres s'opposeraient une telle mesure, Williamsrpondquec'estpossiblemais qu'une telle politique serait meilleure pour la scurit des dtenues transgenres."Sinousdevonsfaireune erreur, il faudrait mieux que ce soit dans le sens d'une plus grande protection des personnes qui ne peuvent se protger ellesmmes", dit elle.

Lesdfenseureusesdesdroitsdes transgenres, et des droits des prisonnierEs en gnral, disent que beaucoupd'institutionscorrectionnelles ont du mal protger les personnes transgenres, gaies ou les hommes htrosdesagressionssexuelles.Selon l'organisation"StopPrisonRape",25% des personnes en dtention dans les prisons pour hommes sont agresses sexuellement. Chris Daley, l'avocate du Transgender Law Center, dclare que les statistiques concernant les agressionssexuellesetlesmaltraitances sur les dtenuEs transgenres sont presqueinexistantes,maisquependant laseuleannepasse,elle areudes douzaines de plaintes. "Je suis stupfaiteparl'intensitdesattitudeset de la haine transphobes que je rencontre. Et ce n'est que la partie visibledel'iceberg",ditelle.

Source: http://www.newsreview.com/sacramen to/whatsshedoinginthemens jail/content?oid=14229

PAS DE PRISONNIERES OUBLIEESparKevinWeaver

LECOMBATPOURLES PRISONNIERESTRANSGENRESEn tant qu'activistes voulant rformer la prison, des droits des prisonnierEs, et/ou abolitionnistes, nous trouvons souvent que notre nergieetnotretravailvadanslesens de prserver et combattre pour les droits et les acquis que nous avons obtenus, pendant que les forces d'oppressionsontconstammententrain d'essayer de les dtruire. A beaucoup d'gards, notre activisme est souvent dpenspourprserverlestatuquo la place d'aborder le systme punitif/carcral de nouvelles manires et partir d'angles nouveaux. Nous, pour la plupart, sommes continuellement dans un combat dfensif pour stopper de nouvelles attaques contre les droits des prisonnierEsetcelleuxquis'intressent elleux.Rcemment,cesattaquesont constituenl'annulationdevisitespour certainEs prisonnierEs, l'assaut sur l'intimit avocatE/clientE, et l'interdiction pour les mdias et les enquteurices des droits humains d'interviewer les prisonnierEs. Mais si cela peut sembler dcourageant de raliser que prserver un statu quo inadquatesttropsouventnotreaxede lutte, cela reste un combat ncessaire que nous devons entreprendre pour

bloquer les assauts supplmentaires l'encontre des droits des prisonnierEs. Cependant,toutespoirn'estpasperdu, et certainEs activistes abordent le complexe carcroindustriel de nouvelles manires qui donnent des rsultats.

LATRANS/HOMOPHOBIE PARMILACOMMUNAUT ACTIVISTEDESPRISONSUnedesnouvellesmaniresdont des activistes abordent le systme est de demander des droits pour les prisonnierEstransgenres.Illessontune classe de prisonnierEs qui a toujours existmaisqui,commelesprisonnierEs gays,biEs,lesbiennes,onttignorEs, maltraitEsetopprimEs,mmeparmi les prisonnierEs. L'animosit montre envers ces prisonnierEs et la tentative delesinvisibiliservabienaudeldes mursdesprisonsettransparatdansla socit,o ellessont acceptables sous desformesdeblaguesstrotypessur la prison, mais pas vues comme concernant des tres humainEs avec des droits. Malheureusement, la communaut activiste des prisons a aussi jou un rle dans ce problme inhrentausystmejudiciairedansson entier,etdanslamaniredontellese comporte vis vis des prisonnierEs "queers". Cela peut tre une chose de dfendrelefrredanslecouloirdela mort,maisles"pdales,camionneuses

ettantouses"sontlivresellesmme oun'existentpas. Une partie du problme dans la communaut des droits des prisonnierEsestsonhomophobieetsa transphobie incontestables. Beaucoup d'entreelleuxpensentqu'illessontau deldea,quandenralitillesn'yont mme pas rflchi. Une part du problme rside dans les ancienNEs prisonnierEsquifontsortirlemanque de respect envers les prisonnierEs queers,qu'illesontapprisouperptu en prison, l'extrieur dans la communautactivistequisontourles regarde comme des baromtres idologiques sur comment l'activisme surlesprisonsdevraitavancer. Cecipourraitaismenttreappris de l'exemple pass d'Eldridge Cleaver, dont le livre "Soul on ice" a donn naissance une nouvelle gnration d'activistes qui taient touTEs de trop bonne volont pour ignorer sa haine dcomplexe des "queers" et ses attitudes sexistes. Bien que c'tait l'poque, les choses ont chang doucement et c'est seulement avec la pressionextrieurequelesattitudesse sont attnues. Mais le dfi continue, quand nous avons vu des activistes pourlesprisonnierEsqueerssommerla clbritducouloirdelamort,Mumia Abu Jamal, et l'organisation de Philadelphie MOVE de publier un communiqu sur leurs sentiments enverslesqueersaprsqu'ilfutmisen videncequeMOVEavaituneidologie htrosexiste.

LARVOLUTIONPAR L'ACTIVISMEPOURLES PRISONNIERESTRANSCe qui est excitant pour les activistes combattant pour les droits des prisonnierEs transgenres est que nous sommes en train de frapper le systmecarcralsurunpointaveugle, surlequeliln'ajamaiseusedfendre avant.Lesdirecteursdeprisonsesont toujours permis le luxe d'ignorer les prisonnierEs queers parce que dansle pass personne ne s'est intressE elleux,ets'ilslesreconnaissentparfois c'estpourlesutilisercommedespions danslecadredespolitiquescarcrales. Auparavant, il n'y avait pas de mouvement extrieur pour les droits civiques des LGBT posant des revendications. Il n'y avait pas de loi sur la famille ou d'article contre la discrimination concernant le logement etletravail,etassurmentiln'yavait pas mention, jusqu' maintenant, des droits des transgenres, sparEs des lesbiennesetdesgays,quifontface un mlange de harclement sexuel et d'htrosexisme.Quandlemouvement de libration sexuelle a chang pour inclure la "libration de genre"; il a commenc pntrer tous les aspects delasocit.C'estmaintenantqueles forces rpressives et ractionnaires communes dans la socit font face unnouveaucripourlalibert,qu'elles vont aussi avoir combattre dans la lutte grandissante pour la vritable librationhumaine.

Alorsquelapopulationcarcrale a explos, surtout en Californie et au Texas, le nombre de personnes travaillant en prison a fait de mme. Beaucoup de ces prisons sont situes dans des zones rurales qui ont incontestablement une culture de droiteetquisontdirigespardesgens de ces communauts. Il y a, si vous voulez,unclashdescivilisationsquand les travailleurs de la prison de ces zones sont confronts tout type de personnes de tout type de communaut. Ainsi, une prsence activiste visible en faveur d'une population dont la plupart de ces travailleurs n'a jamais rien su, ou n'a jamaisrienvoulusavoir,acertainement desimpacts.Exercerunepressionpour lesdroitsdesprisonnierEstransgenres et queers ne travaille pas seulement pour tendre et protger les droits humains de touTEs les prisonnierEs, mais fait connatre des demandes idologiques dans la communaut en dehorsdesmurspourfairesavoirqu'il yauneralitaudeldesrlesgenrs binaires. Ces ides subversives sont amenes dans ces maisons rurales, involontairementetcontrecoeur,par lesprisonnierEsetlestaffdelaprison plusefficacementquelesproclamations manant des activistes libraux de la ville.

physiques ou psychologiques, quelle protection leur doit le systme, etc. D'une manire non remarquable, beaucoup de ces combats se passent dans des pays avec des systmes de sant socialistes comme l'Australie, la Grande Bretagne et le Canada. Peut tre que c'est cause du seul facteur que les prisonnierEs queers dans ces paysn'ontaucundroitdutout. Cependant, ce sont les services mdicauxquirestentunedespriorits pour les prisonnierEs transgenres. Souvent, si ce n'est toujours, les prisonnierEs transgenres qui ont pris destraitementshormonauxdanslarue en sont arbitrairement privEs ds qu'illes entrent dans le systme carcral. Pour unE prisonnierE transgenre, cela peut signifier une dtrioration des changements corporelsquionttfait,cequiaffecte sa sant physique et mentale. Des directeurs de prison "efficaces" cherchentsatisfairelesprisonnierEs traversdiffrentsstimulantscommeles visitesconjugales,l'accsauxradios,et le droit de porter des habits civils pendant la nuit et les weekends, esprant ainsiviterlesmeutesdans laprisonetlessuicides. UngardienouunEfonctionnaire mdical "comptent" verrait que les prisonnierEs transgenres recevant des servicesmdicauxetdesantmentale appropris (par exemple : l'accs aux hormones, un relchement du code vestimentaire, des opportunits de transfert vers une prison spcifiquement genre de leur choix) pourraient prvenir des situations o illespourraientserebeller.

LESYSTMEDESANT ESTLACLEFSilencieusement, en ce moment, beaucoup de combats ont lieu tout autourdumondeconcernantlesdroits desprisonnierEstrans:odevraitilles treenfermEs,quelssontleursbesoins

Etantdonnquelacommunaut transgenre en prison reprsente toujours un petit pourcentage de la population carcrale, l'meute comme moyen de s'exprimer n'est pas une option,doncbeaucoupdeprisonnierEs transgenres s'tent la vie force de frustration et de fatigue. Cependant, bien que lae prisonnierE soit transgenre, chaque suicide de prisonnierE affecte le moral de la population carcrale dans son ensemble.Malheureusement,laplupart des directeurs de prison chouent toujours en venir aux prises avec cettesituation. Les transgenres reprsentent aussi un bon pourcentage de prisonnierEs vivant avec le VIH/SIDA. Laproccupationvisvisdelasant des prisonnierEs sropositifVEs varie d'Etat Etat, mais tous les Etats partagent le manque d'un systme de sant carcral adquat. Souvent, dans lesprisonsavecdesunitsVIH,cellesci sont diriges par des mdecins et des infirmierEs qui ne sont pas des spcialistes du VIH et n'ont pas de connaissancesdudosageoudeseffets des mdicaments. Beaucoup d'entre elleux ont t rprimand dans le monde extrieur et sont en libert surveille pour des raisons comme le harclement sexuel ou la ngligence mdicale. Le staff mdical dans ces prisonsjouesouventledoublerlede gardiendeprisonetdefournisseurde servicesmdicaux.Cettedualitmne souventdesngligencesmdicalessi svres qu'on a vu des prisonnierEs dans diverses institutions tomber comme des mouches cause du manqued'attentionmdicale.CertainEs sont mortEs cause d'abcs qui

auraient pu tre vits si lae prisonnierEavaitseulementeuaccs dusavonetdel'eau.CertainEs,comme Jennifer Sutton la Prison d'Etat de Californie Corcoran, sont mortEs causedelaruptured'unreinquiaurait pu tre vite, mme aprs que des activistes aient alert le staff de la prison du nombre important de prisonnierEs avec des estomacs distendus. Les prisonnierEs transgenres vivant avec le VIH font face une doublestigmatisation:vitEsparles prisonnierEsetlestaffcausedeleur statut VIH, moquEs et dnigrEs cause de leur identification de genre. Les mdecins mentent ou sont ignorants quand ils rpondent des prisonnierEssropositifVEstransgenres qui leur demandent un traitement hormonal que les sropositifVEs ne peuvent pas prendre d'hormones. CertainEsrvlentjustelavraieraison et disent "elles sont trop chres, vous n'enavezpasbesoin". Mdecinsetinfirmiers,commele reste du staff de la prison, ont quelquefoistaucentredecasd'abus sexuel. Une femme transsexuelle opreenfermel'Etablissementpour Femmes de Californie Centrale a essayerdesesuicidercausedugrave harclementqu'ellesubissaitdelapart des matons. Sur son lit d'observation, son psychiatre lui a demand de se dshabillerpourpouvoirjugerd'elle.La logique de la prison est "prenons ces mdecinsquionttrprimanddans le monde extrieur pour agression sexuelle et embauchons les en prison pour qu'au moins personne ne puisse dnoncerl'agressionquandcelaarrive.

Etsicelaarrive,nousprtendronsjuste que rien n'est arriv parce que h, le prixestcorrect!"

L'ABUSESTRELLe staff ne joue pas un rle positif,outrspeu,danslaquestiondu respect des prisonnierEs transgenres (ou de leur visiteureuses !), autant dans les tablissements pnitentiaires pour hommes que pour femmes. En effet, c'est souvent leur incitation et leur harclement des prisonnierEs transgenres qui cause un harclement accru venant d'autres prisonnierEs, dont beaucoup n'avaient pas de problmes avec les transgenres. Les types d'abus et de harclements sont varis, allant du nom utilis la violence physique. Dans mes interviews, j'ai entendu des prisonnierEsquionfaisaitporterdes vtements insultants (blouses d'hpitaux quand illes ne sont pas malades),appelEsdetouslesnomsde "a""pd",fouillEnudevantun parterre de prisonnierEs et de gardes, forcEs d'accomplir du sexe oral, forcEsdesedshabilleretdedanser pendant que le maton se masturbe, forcEs d'tre dans une cellule individuelle quand d'autres prisonnierEstaientenfermEsdansun dortoir de 8 personnes, extraitEs de cellules(enchanEs,gazEsetbattuEs jusqu' la perte de connaissance), et violEs. Il n'y a pas de justice pour beaucoup de ces prisonnierEs, vu que les plaintes qu'els dposent contre le staffpendantqu'elssontenprisonsont

"perdues" et par consquent ne reoivent jamais aucune rponse. Et bien sr, les reprsailles sont la rgle pouravoirparl,donclesprisonnierEs transontdeschoixsrieuxpeseren prenant ces risques. Dans le cas d'un viol, lae prisonnierE pourrait tre tiquettE comme balance si el le dnonce,etbalancerestunesentence demortdefacto.Ilesttrsrarequedes prisonnierEs puissent rgler un litige avec succs sans l'aide d'unE avocatE, etbeaucoupd'avocatEsneveulentpas travailler gratuitement, moins qu'il n'yaitunebonnechanced'obtenirun rglement consquent aprs. Ces accords finissent, selon mon opinion, par blesser le mouvement pour les droits des prisonnierEs trans, car ils sont en ralit l'argent "du silence" et ne rclament aucun changement profond. Un avis lgal ici au USA concernant la souffrance des prisonnierEs, incluant les prisonnierEs transgenres, est la dcision Farmer contreBrennan.Danscettedcision,la Cour Suprme a statu que l'administration de la prison pour hommes o Dee Farmer, une femme transgenre, avait t incarcre, avait agi avec une "indiffrence dlibre" aprs qu'elle ait rapport avoir t viole par d'autres prisonniers. Aprs avoir t libre sur parole, elle a poursuivi l'administration de la prison enjusticepournepasavoirmisfinaux violsqu'ellesubissait,violsdontlestaff de la prison avait connaissance et contre lesquels il n'a rien fait. Cependant, les seules preuves d'abus n'taientpassuffisantespourallerplus loin que la dcision Farmer contre Brennancarilauraitfalluprouverque

le staffdela prisonavait montrune indiffrencedlibreaprsavoirsuet ignor les faits. Ainsi, pour les prisonnierEs transgenres, ce type de procdure est presque impossible prendre pour attnuer l'abus dont els souffrentenprison.

QUEFAIRE?Toutd'abord,nousdevonsgarder les personnes transgenres hors de prison. Combattre pour les droits des prisonnierEstransestunelutte,maisce serait moins dur si nous n'avions pas tant de prisonnierEs au dpart. Nous devons nous battre contre la condamnationminimumobligatoire,la criminalisation des drogues, la criminalisation de la prostitution, et l'accroissementdescondamnationsqui serventgarderlespauvresenfermEs plus longtemps que leur peine. Nous devons avoir des prisons "transparentes" et se rserver le droit d'inspectionssurprises.Touslestravaux internesduDepartmentofCorrections et de ses institutions doivent tre ouvertsenvued'examenminutieuxpar lesmdia,desgroupesdecitoyenNEs, etdesagencesgouvernementales.Nous devons abolir tous les instruments de torture dans les prisons tels que la peine de mort et les units d'enfermementscurises. Nous devons mettre en question lapolitiquedesprisonsl'intrieurde notre propre communaut et ne pas avoir peur de prendre des positions controverses, mme si nous sommes les seulEs en parler. Nous devons devenir actifVEs dans notre systme

judiciaireetdnoncerlacorruptionet la bigoterie l'intrieur des cours de tribunal. Nous devons surveiller la policeetlatenirresponsabledescrimes qu'elle commet. Et bien sr, nous devonsprsentertouteslesoccasions une alternative au systme carcral, une qui rencontre un cho chez les genTEs,quiadusens,etquinednie paslafaillibilitdenoscomportements. Lechoixdesongenresocialdoit tre un droit protg et reconnu comme une libert indniable autant queledroitd'aimerquivousvoulezet de dire ce que vous voulez. Nous devonsamenercetteconsciencesurnos lieuxdetravailpourquepersonnene puissetrediscriminEcausedeson identit de genre ; qui a cause de la discrimination se tourne vers l'conomie illgale de la rue pour survivre. Nous devons rendre nos colessrespour les enfantsqueeret transgenres afin qu'illes puissent apprendrelireetcrireettreleurs propresmeilleursavocatEs. Pour finir, nous devons nous investirdansl'activismedeterrainsur les prisons, que ce soit en conduisant desenqutessurlesdroitshumains,en plaidant en faveur d'unE prisonnierE, en crivant des prisonnierEs, en envoyantdeslivresdesprisonnierEs, en s'opposant des constructions de prisons, en informant les prisonnierEs ou les librEs sur parole de leurs droits, et en manifestant devant les prisons ou le Department of Correctionsentempsdecrise. Le systme parie sur le fait que les prisonnierEs seront toujours des parias sociaux et que le monde

extrieur ne s'y intresse pas. Au sein du complexe carcroindustriel, dans les esprits des souteneurs de la pauvret, tant qu'il y a des prisonnierEs, il y a du travail. Nous voulons que ces genTEs aient du travail, mais pas au dpend de nos soeurs et de nos frres. Pour chaque prisonnierE sur les deux millions que nousavonsmaintenant,ildoityavoir une personne l'extrieur qui exige que s'ille doit purger sa peine, ille devraitlapurgersanslabrutalitetla torture qui sont prsentes dans les prisons aujourd'hui. Nous devons demanderques'illealapurger,nous en tant que communaut, autant que les prisonnierEs, devons bnficier de leur"tempslibre"etqu'unevraiejustice soitrendue,paslesimulacredejustice quiserpanddanslesystmejudiciaire amricain. C'estalorsqu'aucunEprisonnierE, peuimportesonidentitdegenre,ne seraoubliE.

source: http://zinelibrary.info/noprisonerleft behind

LA SITUATION EN FRANCE EN 2010...Lesfemmestranssontincarcresdanslesprisonspourhommes. Fleury Mrogis, une petite zone du quartier des hommes est prvue pour quelquesdtenuestrans.Maisavantd'yatterrir,cesfemmespassentdutempsavec leshommes,dansdesprisonsd'hommes. Globalement,lestraitementshormonauxsontrefuss,toutcommel'accsdes chirurgies. Caen,unefemmesebatdepuisdesannespourobteniruntraitementhormonal et une chirurgie de rassignation gnitale, en vue d'intgrer une prison pour femmes. Lesagressionsdelapartdesautresdtenussontlaplupartdutempsignores,voir encourages par la transphobie des matons. Lorsqu'elles sont prises en compte, l'administration pnitentiaire "rgle le problme" en isolant la victime "pour sa scurit". Aucunemesuren'estprisepourviterlesagressionsdelapartdesmatonsetde l'administrationpnitentiaire. Iln'existepasnonplusdeprotectionlgalecontrelesdiscriminationsdel'identit degenre.Latransphobien'estpasreconnueofficiellement.

...femmes trans en prisonTroisjoursaprstreentreenprison,ledirecteurest venudansmacelluleetm'adit"Tuasunpnisouun vagin?"J'aidit"unpnis".Ilm'adit"voyonsvoir",alors j'ai d lui montrer. Et puis il a dit "On ne va pas te soigner,ici.[...]Ilestplusqueprobablequetufinisses partetuer."Ilaeuunsourirenarquois,ilestsortiet voil.Etjemesuisdit:"Super,jesuisdanslamerde. J'ysuisvraimentjusqu'aucou." [...]Lesergentm'avaitdjfouilleetiladcidqu'il allait le refaire, devant tout le monde. Il est pass derriremoi,m'atouchlesseins,m'apinclesttons avecsesdoigts,lesafaitrouleretm'atouchlesfesses, les a serr, les a claqu [...]. Et il n'y a rien faire d'autrequedesubir.J'aiportplainteetilssontvenus sur mon lieu de travail me dire que je ne quitterais jamaislaprisonvivante. Ils ont mis cet homme dans ma chambre. Cette premirenuit,ilm'adit:"Regarde,voilpourquoitues dans ma chambre :pourtre ma femme [...]." Il est devenu un peu violent avec moi. [...] C'est ce qu'ils veulenttousici,ilsveulentunejolietransgenre.C'est leurcerisesurlegteau. Les types ici pensent que je devrais les satisfaire sexuellement.Etonsesenttellementfaiblequ'onn'a rien redire ldessus. Et tu ne veux pas que a se sacheparcequesinontufaistes25ansaumitard,alors c'esttrsdur. Oh,jesuisalleenprison...J'aipassenvironunan en isolement 24h sur 24. C'est juste une pice, rien qu'unepice.Tun'asriend'autrequetonlit,tafentre, quetunepeuxpasouvrirpourarer[...].Lapicea unesortedegrandefentred'oonpeuttevoir.C'tait amusantpoureux,devoircettepersonne,danscette pice,devenircingle. Jemesensfemmedansuneprisond'hommes.J'aides seins,untraitementhormonal,pasdepnis,monnom officielestfminin.[...]Jedevraistredansuneprison pourfemmes.