Femmes et pouvoirs: enjeux pour un véritable développement en Haïti

download Femmes et pouvoirs: enjeux pour un véritable développement en Haïti

of 20

Transcript of Femmes et pouvoirs: enjeux pour un véritable développement en Haïti

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    1/20

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    2/20

    2

    I - INTRODUCTION

    Deuxime pays indpendant en Amrique et premire Rpublique indpendante noire dumonde, Hati occupe le tiers occidental de lle dHispaniola quelle partage avec la Rpubliquedominicaine.

    Avec une superficie de 27.500 kilomtres carrs, une population estime 8.2 millionsdhabitants et un PIB par habitant de US$ 415,00 en 2002, cest lunique pays de lhmisphreamricain qui est dans la catgorie des Pays les Moins Avancs (PNUD, 2004). Selon le Rapport duProgramme des Nations Unies pour le Dveloppement (PNUD) en 2004 sur lIndice deDveloppement Humain (IDH)1, elle occupe la cent cinquante troisime (153me) place sur 177 paysen 2002 alors quelle occupait la 150me place sur 175 pays une anne auparavant. Environ deux tiersde sa population (surtout rurale) vivent trs en dessous du seuil de pauvret et les ingalits socio-

    conomiques sont criantes : 4% de la population possde 66% des ressources de tout le pays tandisque 70% ne disposent que de 20% du revenu (Systme des Nations Unies en Hati & Gouvernementde la Rpublique dHati: 14-15)2.

    Cette Rpublique vit, aujourdhui, une situation de crise gnralise et celle-ci sestaggravesuite aux troubles socio-politiques qui ont suivi le dpart de lEx-Prsident Jean Bertrand Aristide etles catastrophes naturelles qui se sont abattues sur ce pays en 2004 (inondations, cyclone Ivan ettempte tropicale Jeanne).

    Cest dans cette situation de dtrioration gnrale que se situe la problmatique des femmes.Celles-ci reprsentent la composante la plus importante de la socit hatienne que ce soit dans leszones urbaines que rurales (Cadet, 1996: 100-101).Les femmes hatiennes reprsentent plus de lamoiti de la population (52%)3. Au sein de la famille, elles jouent un rle central. Elles assurent, eneffet, la surveillance et la survie. Nous les rencontrons dans tous les secteurs dactivits delconomie4. Elles jouent un rle-cl dans lconomie hatienne. Toutefois, nous constatons, au seinde cette socit, leur exclusion et marginalisation des postes dcisionnels tous les niveaux et danstous les secteurs dactivits. Notre article se propose, en effet, de montrer :

    la faible place quoccupent les femmes dans les centres de dcision en Hati, et

    labsence ou le peu de solidarit de cette socit en matire dquit en genre.

    Dans un premier temps, nous prsenterons succinctement le poids reprsent par les femmes

    aux grandes instances de pouvoir en Hati. Ensuite nous passerons en revue les actions ralises parles grandes composantes de cette socit en faveur de lgalit entre hommes et femmes. En guise

    1 LIDH dHati est gal 0,463 en 2002 alors quil tait de 0,467 en 2001.2 Selon le PNUD, 65% de la population nationale vit en de du seuil de pauvret montaire pour la priode 1990-2001.Selon les Enqutes sur les Conditions de vie du PNUD, de la FAFO et de lIHSI en 2001, 67% de la population ruralevivent dans une extrme pauvret.3 Selon les dernires donnes, la population fminine est de 4.282.558 sur une population de 8.282.698 (voirhttp://www.cep-ht.org/population.html)4 Les femmes reprsentaient 47.8% de la population conomique active en 1999 et travaillaient respectivement dans lessecteurs commercial (21%), agricole (16,5%), de services (7%) et de lindustrie (3,3%). Les activits des hommes taientpar ordre dimportance lagriculture (28%), les services (4,7%), lindustrie (9,5%) et le commerce (4,7%) (MEF/IHSI,

    2000, volume II : 31).

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    3/20

    3

    de conclusion, nous esquisserons une srie de mesures dont leur mise en uvre, travers unepolitique de genre et dveloppement, permettra ddifier une socit hatienne scuritaire, plus juste,quitable et respectueuse des droits (politiques, conomiques, sociaux et culturels, etc.) de lhommeet de la femme.

    II - LES FEMMES ET LES INSTANCES DE POUVOIR EN HAITI

    1- LEtat

    Ltat se dfinit comme une nation organise soumise un gouvernement constitu et deslois communes. Trois pouvoirs constituent le fondement essentiel de son organisation en Hati. Ilsagit des Pouvoirs Excutif, Lgislatif et Judiciaire (Articles 59 et 59.1 de la Constitution de 1987).

    a) Les femmes et le Pouvoir Excutif

    Le Pouvoir Excutif en Hati est exerc par le Prsident de la Rpublique, le Chef de lEtat etun Gouvernement ayant sa tte un Premier Ministre. Ds lexistence de notre Etat en 1804, nousnavons connu quun seul Chef dEtat fminin Madame Ertha Pascale Trouillot5 de 13 Mars 1990 au 7Fvrier 1991 (Anglade-Neptune, 1995: 97 & Narcisse-Claude, 1997: 105). Concernant les fonctions dePremier Ministre, Hati a connu douze (entre 1988 et 2005) dont une seule femme Madame ClaudetteWerleigh de Novembre 1995 au 7 Fvrier 1996) (Anglade-Neptune, 1995: 100).

    En ce qui a trait aux membres du Gouvernement (Ministres, Secrtaires dEtat), nousconstatons quil y a une disparit entre les sexes. En effet, le tableau # 1 permet de le confirmer. Surseize (16) postes de Ministre en 2003, il ny eut que cinq (5) femmes et toutes les fonctions deSecrtaires dEtat sont occupes uniquement par des hommes. Cette situation sest mme dtrioreen 2005. Le pourcentage de femmes ministres passe de 31,0% 20,0%.

    Pour les postes de Dlgu(e)s Dpartementaux-les (reprsentant(e)s du Pouvoir Excutif dansles Dpartements (soit 9 au total), lingalit moins criante en aot 2001 est accentue en avril 2004.Si, en 2001, 44,0% des dlgu(e)s taient des femmes, en 2004 elles ne reprsentaient que 10,0% (Jn-Baptiste, 2003: 21)6.

    b) Les femmes et le Pouvoir Lgislatif

    Le Pouvoir Lgislatif sexerce par deux chambres reprsentatives : le Snat et la Chambre desDputs qui forment en gnral le Corps Lgislatif. Ces deux chambres travaillent de concert. Il est noter quil doit y avoir trois (3) Snateurs par dpartement et chaque circonscription lectorale doitavoir un dput.

    Peu de femmes ont occup de siges dans ces structures de dcision. En effet, le Snat hatiencomptait, en 2003, 32% de femmes (soit 6 sur 19) alors que la Chambre des Dputs 4% (3 sur 80)(Jn-Baptiste, 2003: 21). Pour les deux Chambres, les femmes ne reprsentaient quenviron 9,1%. Il

    5 Elle est aussi la seule femme tre juge et membre de la Cour de Cassation en Hati de 1986 1990.6 La liste des Dlegu(e)s en Avril 2004 se trouve sur le site: http://www.haitipressnetwork.com/

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    4/20

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    5/20

    5

    Au cours de lexercice 1997-1998, le nombre dtablissements conomiques taient 6636dont environ 67% (soit 4417) se trouvent au niveau de la branche dactivits commerce, restaurantset htels. Ces tablissements ont ralis 181.2 milliards de gourdes (soit environ 11 milliards dedollars amricains10).

    Face labsence de statistiques, nous ne pouvons pas donner le pourcentage de femmes chefs

    dentreprises en Hati. Cependant, nous pouvons dire avec certitude que ce pourcentage est peuimportant en raison dune faible reprsentation des femmes au niveau de la Prsidence desassociations patronales en 2002. Celles-ci ont eu 10,5% de femmes comme Prsidentes contre89,5% dhommes (Jn-Baptiste, 2003: 27).

    3- Le secteur associatif

    Contrairement aux secteurs public et priv, le secteur associatif renvoie aux diffrentesorganisations de la socit civile (organise). Celle-ci est un concept global couvrant "l'ensemble

    de toutes les structures organisationnelles dont les membres servent l'intrt gnral par le biais

    d'un processus dmocratique bas sur le discours et le consensus, et jouent galement le rle demdiateur entre les pouvoirs publics et les citoyens"11.

    Dans notre tude, nous limiterons notre analyse aux organisations ecclsiales, politiques et auxorganisations non gouvernementales (ONG)12.

    a) Les glises

    Les organisations ecclsiastiques les plus importantes en Hati sont: lglise catholique, lesglises protestantes et lglise anglicane (encore appele glise piscopale). Au niveau de lglisecatholique, les femmes noccupent aucune place dans les organes de dcision et dautorit. Unepreuve irrfutable est la Confrence piscopale dHati. Cet organe suprme ne compte que deshommes archevques et vques. Tel est le cas pour lglise anglicane une exception prs: cetteglise a ordonn au cours de lanne 2002 la premire femme prtre dans toute lhistoire du pays. Ilsagit de la Rvrende Fernande Pierre-Louis. En ce qui concerne les glises protestantes, nouspouvons dire que laccs des femmes aux fonctions importantes est trs limit13.

    b) Les partis politiques

    La quasi-totalit des organisations politiques hatiennes (les plus importantes) sont diriges parles hommes (Merlet, 2002: 22). Ce qui est vident dailleurs. Le peu de candidats fminins et lus(dans les deux chambres) aux dernires lections (2000) et mme auparavant en tmoignent (Castor,

    1994 ; Merlet, 2002 : 4, 6 de lAnnexe I & Jn-Baptiste 2003: 21). Selon une tude ralise en 1999auprs dun chantillon de Partis Politiques, un seul a dclar avoir un objectif stratgique de parit(Merlet, 2002: 22).

    c) Les ONG

    En dpit du peu de donnes existantes, nous pensons quentre les trois types dorganisationsretenues dans notre travail, cest le secteur des ONG que nous comptons plus de femmes. Toutefois, le

    10 Le taux de change en 1998 tait 16,76 gourdes pour 1,00 dollar us.11 Cest une dfinition du Comit conomique et social europen, voir site web:

    http://www.ces.eu.int/pages/fr/acs/SCO/SCO_accueil_fr.htm.12 Cela sexplique par le peu dinformations existant pour ce secteur.13 Il existe bien sr des femmes pasteures, mais elles sont trs peu officialiser les messes.

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    6/20

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    7/20

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    8/20

    8

    avril 1996, la Dclaration des Chefs dtat et de Gouvernement de la Carabe (CARICOM)raffirmant au point 8 leur engagement la promotion des droits de la femme en mai 1997

    au niveau national, ralis une rencontre entre les membres du Gouvernement et de la SocitCivile autour de llaboration dun Plan National dAction Post Beijing en janvier 1996

    (rencontre sans suite !) ; sign une Dclaration engageant le Gouvernement dans une politiqueglobale en faveur des femmes en mai 1996, un Protocole daccord de partenariatinterministriel des Ministres de la Justice et de la Condition Fminine en faveur des femmesen vue de la refonte du systme lgal dans son ensemble (Fvrier 1992) ; intgr le MCFDF la Commission Mixte du Ministre des Affaires Sociales sur le rapport Convention sur lesDroits de lEnfant ; intgr ce Ministre aussi la Commission de Rforme Judiciaire et duDroit.

    Il a ralis une dclaration conjointe entre le Ministre de la Sant Publique et le MCFDF surla prvention de la mortalit maternelle, il a cre une Commission Nationale pour lEducationdes Filles (CONEF) dont le MCFDF est membre (Juin 1999). Il a inscrit au Plan dActionGouvernemental (PAG) deux projets : lun visant le renforcement institutionnel du MCFDF et

    lautre la synergie avec les organisations des femmes. En 2000, il a organis une table ronde dela CONEF.

    Il faut toutefois signaler que ces actions menes par ltat sont insignifiantes si nous considronslimmense travail faire en ce sens. Jusquici nous constatons que mme au niveau de lExcutif, lesprincipes constitutionnels ne sont pas respects et aussi il napplique pas des critres dgalit entreles sexes, travers sa fonction publique, dans le processus de recrutement. Nous voyons danslensemble des fortes ingalits entre les hatiens et les hatiennes dans tous les postes de direction etde dcision au niveau des trois pouvoirs tatiques. La cration du Ministre la Condition Fminineet aux Droits de la Femme (MCFDF) na pas permis de freiner et rduire ces ingalits. Celasexplique par ses faiblesses. Celles-ci se rencontrent au niveau de sa gestion, de la dfinition despolitiques pouvant sattaquer la problmatique de genre au pays (Comit dInitiative des Femmes,1997: ii).

    2- Le Secteur priv

    a) Les emplois crs par le secteur priv

    Le secteur priv hatien a employ, au cours de lexercice 1997-1998, 41.027 personnes(hommes et femmes) dans leurs 6.636 tablissements conomiques. Cest au niveau de la branche

    dactivits de fabrication que nous retrouvons le plus demplois, soit 22.513 employ(e)s (environ55% de leffectif total). Ces donnes sur lemploi concernent les deux sexes, mais elles ne nouspermettent pas davoir le nombre demplois quont occup les femmes dans les entreprises dusecteur priv. Il existe, en effet, peu de donnes sur lemploi fminin en Hati. Toutefois, il existe desestimations relatives au travail fminin dans le secteur bancaire et dans les industries de sous-traitance. Dans notre tude, nous aborderons ces deux secteurs.

    i) Emplois dans le secteur bancaire

    Le systme bancaire hatien compte aujourdhui treize (13) banques rparties ainsi : deux

    banques succursales de banques trangres et onze (11) banques nationales (deux appartenant

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    9/20

    9

    ltat et neuf au secteur priv)21. Ce systme est gr et contrl par la Banque de la RpubliquedHati (BRH), la banque centrale. A propos de celle-ci, nous avons remarqu de 1991 nos joursque son Conseil dAdministration a t toujours prsid par un homme et seulement trois femmes yfaisaient partie en tant que membres. Parmi ces trois, une a pu devenir Directrice Gnrale en 1991.Sur 28 membres du Conseil dAdministration de la BRH de 1991 2005, 11,0% sont des femmes et

    89,0% des hommes. Il faut toutefois signaler que dans le Conseil actuel22

    , il ny a aucune femme.

    Le secteur le plus stable o se concentre le travail fminin est surtout le secteur bancaire(Manigat, 2002: 417). Ce dernier prend ces dernires annes une expansion cratrice demplois. Ilrecrute toujours les meilleurs et offre souvent des salaires nettement suprieurs ceux que nousrencontrons dans dautres activits des secteurs public et priv, sans compter dautres avantagesadditionnels

    Le peu dinformations disponibles ne nous permettent pas de comparer les emplois au niveaudu secteur bancaire par sexe. Toutefois, nous pouvons dire que le nombre de femmes employes setrouve plutt au niveau des postes infrieurs quaux postes de dcision. Les informations sur les

    membres de huit (8) Conseils dadministration des banques commerciales prives en 2002 nouspermettent de le confirmer dailleurs. Il existe, en effet, seulement quatre (4) femmes membres (troisdentre elles sont Directrices Gnrales) de Conseil dAdministration de ces banques contre 45hommes (Jn-Baptiste, 2003: xviii). Ltude ralise par Laurence Berrout en 1999 avait dj confirmcet tat de fait.

    ii) Emplois dans la sous-traitance

    Selon les informations disponibles, le secteur de la sous-traitance ou de lindustriedassemblage en Hati a employ 18.475 personnes en 1996 et 20.524 en 1997. Elles se rpartissent enpersonnels : de production, de supervision, administratif et technique. La majorit des emplois,toutefois, se situent au niveau du personnel de production (89% en 1996) et les activits exerces dansce secteur peuvent tre classes en sept (7) : confection, artisanat industriel, lectronique, cuir, meuble,baseball & article de pche.

    En ce qui concerne les emplois fminins dans lindustrie dassemblage, nous remarquons queles femmes reprsentaient 67% du personnel de production en 1996 et prs de 64% en 1997 (voirtableau # 2). Les emplois fminins sont plus importants que ceux des hommes au niveau des activitsdartisanat industriel (en 1996 seulement), de confection, lectronique et baseball pour les deux annes(1996 et 1997) dont les donnes taient disponibles.

    Quen est-il du travail des femmes au niveau administratif et technique dans ce secteur ?

    A partir des donnes disponibles pour lanne 1996, nous avons constat que les emploisfminins ne reprsentaient quenviron 26% de leffectif total (soit 2.037). Le tableau suivant montreque le pourcentage demplois fminins, dans toutes les branches dactivits, est faible par rapport auxemplois masculins au niveau du personnel administratif et technique. Les emplois de femmes, en effet,ne dpassent pas 30% pour chacune des branches dactivits considres.

    21

    Voir le site web: http://www.brh.net/22 Les membres du Conseil dAdministration de la BRH sont actuellement : Raymond Magloire (Gouverneur), PhilippeLahens (Gouverneur Adjoint), Charles Castel (Directeur Gnral), Rmy Montas & Georges Henri Fils (Membres).

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    10/20

    10

    Le fait que la proportion demplois des femmes est plus forte au niveau du personnel deproduction (67% en 1996) qu celui du personnel administratif et technique (26% en 1996) est trs

    significatif. En effet, les salaires des emplois au niveau administratif et technique sont plusintressants que ceux du personnel de production. Une simple lecture du tableau # nous le montreclairement. La rmunration des ouvriers, plutt ouvrires (67%) varie dune branche dactivits une autre. Elle tait plus faible dans la branche baseball (entre 20 53 dollars amricains par mois)que les autres branches dactivits. Ce sont donc surtout les femmes qui sont rmunres aux plusfaibles salaires dans lindustrie dassemblage dexportation en Hati. Ce quont confirm dailleurscertaines publications (MCFDF/PNUD, 2000: 2 & Gilbert, 2001: 17).

    Il faut toutefois souligner, propos de la main duvre ouvrire hatienne de la sous-traitance( principale composante fminine), deux points importants : lun sur la rmunration et lautre sur lesconditions de travail. Les salaires reus par les ouvriers et ouvrires sont souvent en dessous des

    tranches de salaires signales au tableau # 4 et du salaire minimum en vigueur (Oscar, 1998 &Verhoogen, 1995). Les conditions de travail dans ces usines dassemblage sont infra-humaines(Gilbert, 2001: 18 ; Oscar, 1998 & Verhoogen, 1995). Cette situation quasi-esclavagiste a tdnonce par plusieurs organisations de dfense des droits des ouvriers et ouvrires tant en Hati(Batay Ouvriye, Antn Ouvriye, etc.) qu lextrieur (par exemple: The National Labor Committee).Cette situation alarmante a retenu lattention de chercheurs hatiens et internationaux (Cadet, 1996:109-110, DOrfeuil, 1993: 65 & Gilbert, 2001: 16-18, etc.). Le premier chercheur a dcrit, en effet,cette situation en ces termes : Cest une main-duvre trs mallable acceptant ou force daccepterles conditions de travail les plus difficiles (Cadet, 1996: 109).

    b) Les actions menes en termes de genre

    En dpit du peu de donnes relatives aux emplois fminins crs par le secteur priv hatien,nous pouvons signaler que leurs entreprises ne tiennent pas ou peu compte de lgalit des chancesentre les sexes dans leur processus de recrutement. Le simple fait que les prsidents des associationspatronales sont des hommes lexplique amplement. Les conseils dadministrations des banqueshatiennes le prouvent galement (en 2002 : 4 femmes seulement taient membres de ConseildAdministration sur 8 banques commerciales hatiennes consultes !). Le Prsident du ConseildAdministration de la UNIBANK, M. Carl Braun, reconnat cet tat de fait. Cette situation est, son

    avis, le reflet de la ralit hatienne qui doit changer(Jn-Baptiste, 2003: 29)

    3- Le secteur associatif

    Sil y a un secteur o il existe de grandes disparits entre les sexes, cest surtout, par ordre degrandeur croissante, les glises, les partis politiques et les ONG.

    a) Les emplois crs par ce secteur

    Il nexiste pas en Hati des statistiques sur les emplois crs par le secteur associatif(particulirement les glises, partis politiques et les ONG). Tout porte croire que le pourcentage

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    11/20

    11

    demplois fminins est faible pour les glises et les partis politiques. Concernant les ONG, nousdevrons faire une nuance. Si les femmes, dans son ensemble, restent minoritaires en termes demploispar rapport aux hommes, il semble cependant quelles sont majoritaires surtout dans les ONG ditesfministes. Ce qua confirm, en effet, ltude de Danielle Tardieu Bazin et al. en 1991. Les conseilsde direction de ces ONG sont constitus uniquement de femmes et les femmes occupaient un

    pourcentage demplois important par rapport aux hommes23

    . Nous pensons que cette tendance estmaintenant encore aujourdhui dans les ONG fministes24.

    b) Les actions menes par le secteur associatif

    Le peu dinformations actuelles dont nous disposons montrent que les actions menes par lesecteur associatif (hormis les ONG fministes et trangres) font peu de cas en matire dgalit degenre. Le simple fait davoir un conseil de direction et/ou dadministration compos uniquement oumajoritairement dhommes le prouve trs clairement.

    La socit hatienne dans toutes ses composantes, est donc caractrise par des disparitsnormes entre les sexes. La presque totalit des membres des trois composantes des pouvoirs dtat(Excutif, Lgislatif et Judiciaire) sont essentiellement des hommes. Cest une violation de larticle 18de la Constitution de 1987 qui reconnat lgalit de tous les citoyens (hommes et femmes) (Castor,1994 : 45). Lexclusion et la marginalisation des femmes hatiennes des postes dcisionnels tous lesniveaux et dans tous les secteurs dactivits et de plus, les prjugs sexistes, discriminations,violences25 et abus de toutes sortes dont elles sont souvent victimes, constituent un blocage leurcontribution et participation pleine et entire dans le processus de dveloppement du pays (ComitdInitiative des femmes, 1997: 7 ; Clestin-Saurel, 2000 & CHREPROF, 1996). Or, ce processus nesera possible que si nous tenions compte des acteurs sociaux et des ressources humaines quel que soitle sexe.

    Eu gard la complexit de la problmatique de la condition fminine et son double caractremultidimensionnel et transversal, il serait bon davoir une politique nationale globale (en matire degenre) appuye par toutes les composantes socitales en vue de remdier aux problmes. Cest cettepolitique que nous prnons et essayons de prsenter une esquisse dune srie de mesures dans ladernire partie de notre article.

    IV- EN GUISE DE CONCLUSION

    En dpit de bon nombre de discours des dirigeants hatiens, de la ratification de certains traitset conventions, de la cration dun Ministre la Condition Fminine et aux Droits de la Femme, etc.,les femmes hatiennes sont toujours maintenues lcart des espaces de dcision et leur situation ne

    23 Cette tude concerne les ONG fministes suivantes : Centre Hatien de Recherches er dActions pour la PromotionFminine (CHREPROF), Kay Fanm, Enfofanm, Fonds Hatien dAide la Femme (FHAF), Ligue Fminine dActionSociale (LFAS), Ligue Hatienne pour la Promotion de la Femme et de la Mre (LIGHAPROFEM), Mouvement Hatiendes Mres (MHM), Centre de Promotion des Femmes Ouvrires (CPFO).24 Ce serait le cas pour les organisations fministes suivantes (plus rcentes): SOFA (Solidarit Fanm), Fanm Yo La,Femmes en Dmocratie25

    Selon une tude conduite en 1995 avec lappui de lUNICEF, 70% de femmes hatiennes ont souffert dune forme deviolences (Systme des Nations Unies en Hati & Gouvernement de la Rpublique dHati: 87).

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    12/20

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    13/20

    13

    b) Les principes-cls

    A partir de ces objectifs, nous pouvons dgager des principes-cls. Ceux-ci nous guiderontvers llaboration et limplmentation dune politique de dveloppement impliquant tous les

    secteurs de la socit hatienne. Ces principes-cls renvoient :

    lengagement de ltat et du Gouvernement hatiens l'galit entre les sexes selon le vu dela Constitution de 19 mars 198727 et au strict respect de toutes les conventions et dclarationsnationaux signes en matire dquit de genre ;

    ladoption du principe du quota de femmes dau moins un tiers (1/3) dans les instances depouvoir et ce principe devrait faire lobjet dune loi ;

    au fait que la politique de genre est partie intgrante de toute politique de dveloppementsocio-conomique durable et dradication de la pauvret ; en consquence, tous les efforts dedveloppement doivent sassurer de la prise en compte de cet aspect au niveau de laplanification, limplmentation, le contrle et lvaluation des programmes ;

    au fait que cette politique cherche harmoniser les politiques nationales avec les Dclarationset Conventions internationales et rgionales sur le statut des hommes et des femmes qua ratifile pays.

    2- La POLIGED : ses stratgies

    La POLIGED devrait se baser sur deux stratgies complmentaires: lemainstreaminget lesactions positives. La premire ( mainstreaming ) va permettre de prendre en comptesystmatiquement de la dimension du genre dans llaboration des politiques de dveloppement, toutes les tapes de leur mise en uvre et lors de leur valuation, afin que les pratiques dudveloppement contribuent accrotre lgalit, de droit et de fait, entre les femmes et les hommesdune socit alors que la seconde (actions positives) permettra d inscrire au budget dunprogramme de dveloppement des actions de discrimination positive en faveur du groupe social sousvaloris (les femmes en gnral ou une partie dentre elles, etc.) dans le but de rtablir un quilibre etde contribuer plus dgalit entre les sexes directement ou indirectement concerns par unprogramme de dveloppement (Commission Femmes et Dveloppement, 2003: 4).

    3- Le cadre institutionnel pour son laboration et sa mise en uvre

    Compte tenu de la situation lamentable des femmes en Hati, de labsence ou du peu dactionsdes composantes de cette socit pour lamliorer, il serait indispensable davoir un cadreinstitutionnel impliquant tous les secteurs (public, priv et associatif) en vue datteindre l'quit engenre. Ainsi proposons-nous la cration dune structure institutionnelle nationale: la CommissionNationale pour le Dveloppement et lquit en matire de Genre (CONADEGE). Celle-ci sera crepar le Prsident de la Rpublique pour une dure de trois (3) ans renouvelables. Ses membresdevraient reprsenter les principales composantes de la socit hatienne auxquelles sajoutent desexpert(e)s (nationaux-les et internationaux-les) dans le domaine de genre et dveloppement. Cela

    27 Article 17: Les hatiens sans distinction de sexe et d'tat civil, g de dix-huit (18) ans accomplis, peuvent exercerleurs droits civils et politiques s'ils runissent les autres conditions prvues par la Constitution et par la loi.

    Article 18: Les hatiens sont gaux devant loi sous la rserve des avantages confrs aux hatiens d'origine qui n'ontjamais renonc leur nationalit.

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    14/20

    14

    sexplique par le caractre complexe, multidimensionnel et transversal du concept de genre. Ltathatien et son Gouvernement doivent faciliter, tous les niveaux, la promotion de l'galit de sexe etde l'quit travers la formulation et limplmentation de la politique de genre (POLIGED). LaCONADEGE sera charge de faire llaboration de cette politique, dassurer la coordination gnraleavec toutes les composantes de la socit et de proposer des recommandations. Elle sassurera ce que

    lintgration de la dimension de genre se fasse au sein du secteur public et de la socit civile par latransformation des institutions, politiques, allocations et procdures budgtaires et des priorits.

    Quels sont les rles des secteurs public, priv et associatif peuvent avoir en matire de genre?

    a) Les rles du secteur public

    Le Ministre la Condition Fminine et aux Droits de la Femme (MCFDF) en Hati, membrede la CONADEGE, aura la responsabilit de mener et de coordonner le dveloppement de la politiquede genre et, en particulier, de sassurer lamlioration du statut de la femme. Il assure alors la gestion

    quotidienne de la politique de genre. Pour lefficacit et lefficience, ce Ministre devrait tre dot desressources humaines (qualifies), matrielles et financires ncessaires. Ainsi pensons-nous quilpourrait avoir comme rles:

    travailler avec la CONADEGE sur la formulation de la POLIGED, son implmentation etson intgration dans tous secteurs ;

    travailler avec les autres secteurs en identifiant et attirant leur attention sur laproblmatique de genre;

    fournir lappui technique dautres services et secteurs travers la formation en genre,lanalyse de genre, les techniques de planification y relatives de faon construire lacapacit des interventions en matire de genre ;

    attirer lattention des instituts/organismes de collecte et production de donnes sur lancessit davoir une ventilation de leurs statistiques par sexe ; et leur fournir lassistancetechnique en ce sens ;

    promouvoir et assurer ladissmination de statistiques par genre et dvelopper une banquede donnes relatives au genre ;

    promouvoir, produire et dissminer des publications sur les questions de genrergulirement ;

    tablir, maintenir un centre de documentation sur le genre et appuyer dautres initiatives ence sens ;

    promouvoir la mobilisation sociale en vue de crer une prise de conscience en genre et

    favoriser une attitude positive capable dassurer le changement ncessaire pourl'tablissement et l'entretien dquit et d'galit ; mener le plaidoyer sur les questions de genre ; faire la revue des strotypes sexuels et des lois discriminatoires lgard des femmes ; faire pression sur le Trsor Public, le secteur priv, les donateurs privs, etc. pour

    l'allocation de plus de ressources vers lintgration du genre ; contrler et valuer, en liaison avec les secteurs-cls, le progrs ralis en matire de

    genre...

    b) Les rles des secteurs priv et associatif

    En plus des liens avec le secteur public et la CONADEGE dont ils seront des membres, lessecteurs priv et associatif doivent collaborer de prs avec dautres acteurs principaux en leur sein

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    15/20

    15

    (tels que les ONG, les Partis Politiques, les organisations populaires et paysannes, etc.) en vuedimplmenter la politique de genre et essayer datteindre ses objectifs.

    A lintrieur de leur association ou entreprise, ces secteurs doivent faire une analyse de genreen vue de pouvoir intgrer cet aspect. Ils peuvent crer au sein de leur association ou entreprise une

    cellule travaillant sur cette question et dont la gestion devrait tre confie de spcialistes. Ils peuventaussi crer un Comit Technique de Genre dans chaque secteur, qui sera charg de superviserlintgration de la dimension de genre l'intrieur de leurs politiques, plans, projets et activits.

    Les secteurs priv et associatif peuvent avoir comme rles:

    Coordonner les activits de genre lintrieur de leur association ou entreprise; Intgrer la dimension de genre dans toutes les politiques sectorielles, les plans, les projets, les

    programmes et services. Evaluer et construire les capacits sectorielles crer la conscience et la comprhension sur les

    problmes de genre.

    Identifier et prioriser les problmes relatifs au genre lintrieur de leur secteur et prendrelaction approprie.

    Plaidoyer et guider au sein de leur secteur dans le but de dvelopper et dimplmenter desprogrammes relatifs au genre.

    Mobiliser des ressources pour lintgration du genre dans leur association ou entreprise ; Assurer des liens et collaborer avec dautres secteurs de la socit et la CONADEGE.

    c) Les rles des organisations internationales

    Les actions en faveur de lgalit entre les sexes ncessitent non seulement lappui nationalmais aussi le soutien et la solidarit internationale. Ainsi pensons-nous travailler et cooprer dans ledomaine du genre avec les institutions rgionales28, les institutions internationales (institutions duSystme des Nations Unies et institutions multilatrales), les organismes non gouvernementauxinternationaux, des pays o nous avons des relations bilatrales privilgies. Toutes ces institutions, travers leur assistance technique, leur appui financier, formation et expertise, vont contribuer laralisation des objectifs de la POLIGED.

    La concertation, la planification et la coordination, entre les principales composantes de lasocit hatienne, sont indispensables pour obtenir lgalit entre les sexes. Seules une participationvritable et une volont de tous ces secteurs de cette socit dans la conception et lapplication dune

    politique globale nationale en matire de genre leur permettront de freiner les ingalits entre leshommes et les femmes, les rduire progressivement et crer un climat quitable pour undveloppement durable et soutenu.

    BIBLIOGRAPHIE

    AngladeNeptune, M., 1986, Lautre moiti du dveloppement, Montral: Editions des Alizs/CIDIHCA.

    28 Comme par exemple, la Communaut des Carabes (CARICOM), lAccord de Libre-change Nord Amricain(ALENA), lUnion Europenne, etc.)

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    16/20

    16

    AngladeNeptune,M., 1995, La Femme Hatienne en chiffres,Port-au-Prince : CIFD/UNICEF-Hati.

    Berrouet, L., 1999, Larmunration des femmes cadres dans le secteur bancaire hatien, Port-au-Prince : Universit Quisqueya/FSEA.

    Brisson,M. et al., 1987, Femmes : Socit et Lgislation,Port-au-Prince: CRESFED

    Cadet, C. L., 1996, Crise, Pauprisation et Marginalisation dans lHati Contemporaine, Port-au-Prince : UNICEF.

    Castor,S., 1994, Les Femmes hatiennes aux lections de 1990,Port-au-Prince: CRESFED

    Clestin-Saurel, M., 2000, Les strotypes sexuels dans les livres scolaires hatiens, Port-au-Prince:Henri Deschamps.

    Charmes, J., 2002, Les indicateurs de dveloppement humain en Hati, Port-au-Prince : PNUD-Hati,Cahier # 2.http://hdr.undp.org/network/attachments/Calculating%20the%20HD%20Indices_Haiti.doc

    CHREPROF, 1996, Violences exerces sur les femmes et les filles en Hati, Port-au-Prince: CIFD.

    Comit dInitiative des Femmes, 1997, Plaidoyer pour un Ministre la Condition Fminine et auxDroits des Femmes(MCFDF) et la ralisation effective de sa mission, Port-au-Prince.

    Commission Femmes et Dveloppement, 2003, La prise en compte du genre : mmorandum,Bruxelles.

    Coordination Nationale de Plaidoyer pour les Droits des Femmes (CONAP), 2004, Lettre ouverte auPremier Ministre de la Rpublique DHati, Proccupations de la Coordination Nationale de Plaidoyerpour les Droits des Femmes -CONAP- dans cette conjoncture de transition, Port-au-Prince.http://www.alterpresse.org/imprimer.php3?id_article=1253

    Constitution de la Rpublique dHati, http://www.haiti.org/francais/tablemat.htm

    CRESFED, 1987, Thories et Pratiques de la lutte des femmes,Port-au-Prince.

    De Groote, J., 1997, Pourquoi, partout, la question de la place de la femme dans le processus dedcision et de responsabilit publique se pose t-elle ? in Institut International des SciencesAdministratives, La Place de la Femme dans la vie Publique et dans la Prise de Dcision, Paris-Montral: LHarmattan, pp. 18-26.

    DOrfeuil, H. R., 1993, Le Tiers Monde, Paris : d. La Dcouverte.

    tienne, P. S., Hati: lInvasion des ONG, Port-au-Prince : Imprimerie Le Natal S.A..

    Fdration Nationale des Maires dHati (FENAMH), 1998, Femme et Dveloppement : Quel rlepour les Collectivits Territoriales, Port-au-Prince: FENAMH.

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    17/20

    17

    Femmes en Dmocratie, 2002, Guide Juridique lusage des Femmes Hatiennes, Port-au-Prince:Henri Deschamps.

    Forum Libre, 1989, Femmes et Dmocratie en Hati, Port-au-Prince: Centre Ption Bolivar.

    Gilbert,M., 2001, Luttes des Femmes et Luttes Sociales en Hati, Port-au-Prince: Areytos.

    Jean-Jacques, M. et al., 1988, Femme : organisation et lutte, Port-au-Prince : CRESFED.

    Jn-Baptiste, M. G. O., 2003, Pour une politique de genre en Hati, Rapport de Stage en Genre etDveloppement : Universit dAnvers/Institut de Politique et de Gestion du Dveloppement.

    Oscar, M. G. O., 1998, Les consquences de limplantation des industries dassemblage orientes verslexportation (IAE) sur les conditions de vie des travailleurs en Hati, Justice conomique-Le Bulletinde Conjoncture de la PAPDA (Port-au-Prince/Hati), No. 7.http://www.rehred-haiti.net/membres/papda/PUBJEFRAg.htm

    Manigat, M. H., 2002, Etre femme en Hati hier et aujourdhui : le regard des constitutions, des lois etde la socit, Port-au-Prince : Universit Quisqueya.

    MEF/IHSI/FAFO/PNUD, 2003, Enqute sur les Conditions de vie en Hati, Port-au-Prince: IHSI.

    MEF/IHSI, 2000, Recueil de Statistiques Sociales, Volumes I & II, Port-au-Prince: IHSI.

    MEF/IHSI, 1999, Les tablissements conomiques par branche dactivits, Port-au-Prince: IHSI.

    Merlet, M., 2002, La Participation Politique des Femmes en Hati : Quelques lments danalyse, Port-au-Prince: FANM YO LA.

    Ministre Hatien Vivant ltranger (MHAVE), http://www.haiti2004lakay.org/ [Site consult enmai 2005]

    Narcisse-Claude, J., 1997, Mmoire de Femmes, Port-au-Prince: UNICEF-Hati.

    PNUD, 2004, Rapport sur le Dveloppement humain 2004, La libert culturelle dans un mondediversifi, Paris : Economica.http://hdr.undp.org/reports/global/2004/francais/pdf/hdr04_fr_complete.pdf

    PNUD, 2003, Rapport sur le Dveloppement humain 2003, Les Objectifs du Millnaire : Un Pacteentre les pays pour vaincre la pauvret humaine, Paris : Economica.http://hdr.undp.org/reports/global/2003/francais/pdf/hdr03_fr_complete.pdf

    MCFDF/PNUD, 2000, Rapport National Beijing + 5, 23me session extraordinaire de lAssembleGnrale des Nations-Unies, Port-au-Prince.

    Systme des Nations Unies en Hati / Gouvernement de la Rpublique dHati, 2000, Hati : BilanCommun des Pays, Port-au-Prince.

    TAG, 2001, Problmatique de Genre en Hati, Port-au-Prince: TAG.

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    18/20

    18

    Tardieu Bazin, D. et al., 1991, Femmes/Population/Dveloppement : organisations fminines privesen Hati, Port-au-Prince: FNUAP, Tome 1 & 2.

    Verhoogen, E. (1995), The U.S. in Haiti: How to get rich in 11 cents an hour, National LaborCommittee, New-York.

    http://www.nlcnet.org/campaigns/archive/Haiti/0196/index.shtml

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    19/20

    19

    ANNEXE

    Tableau # 1Rpartition des Ministres et Secrtaires dtat du Gouvernement hatien par sexe en t 2003

    & 2005

    Ministres Secrtaires dtat Nombre Pourcentage Nombre Pourcentage

    Sexe

    t 2003 2005 t 2003 2005 t 2003 2005 t 2003 2005Masculin 11 12 69,0% 80,0% 6 5 100,0% 100,0%Fminin 5 3 31,0% 20,0% 0 0 0,0% 0,0%Total 16 15 100,0% 100,0% 6 5 100,0% 100,0%

    Sources : Jn-Baptiste, 2003 & Ministre des Hatiens Vivant ltranger-MHAVE (www.haiti2004lakay.org)

    Tableau # 2Emploi dans lindustrie dassemblage dexportation en Hati par branche dactivits et parsexe en 1996 & 1997

    Nombre Personnel de productiondentreprises 1996 1997

    Branches dactivits

    1996 1997 Hommes Femmes Total Hommes Femmes TotalConfection 49 57 2.884 7.763 10.647 4.404 9.907 14.311Artisanat industriel 16 10 1.086 1.325 2.411 1.089 714 1.803lectronique 14 9 409 619 1.028 312 621 933Cuir 6 4 229 171 400 291 145 436

    Meuble 4 3 381 141 522 255 26 281Baseball 3 2 153 254 407 64 346 410Article de pche 3 3 131 32 163 172 104 276Autres 6 2 143 717 860 265 76 341Total 101 90 4.616 11.022 16.438 6.852 11.939 18.791

    Source : Commission Prsidentielle pour la Croissance et la modernisation conomiques, Enqute industrielle, aot-septembre 1996

  • 8/4/2019 Femmes et pouvoirs: enjeux pour un vritable dveloppement en Hati

    20/20

    Tableau # 3

    Emploi dans lindustrie dassemblage dexportation en Hati par branche dactivits et parsexe en 1996

    Personnel administratif& technique

    Personnel de production Branches dactivits Effectif

    Hommes Femmes Total Hommes Femmes TotalConfection 49 949 386 1.335 2884 7.763 10.647Artisanat industriel 16 202 43 245 1086 1.325 2.411lectronique 14 143 44 187 409 619 1.028Cuir 6 96 15 111 229 171 400Meuble 4 46 7 53 381 141 522Baseball 3 38 12 40 153 254 407Article de pche 3 25 4 29 131 32 163Autres 6 24 13 37 143 717 860

    Total 101 1.513 524 2.037 4616 11.022 16.438

    Source : Commission Prsidentielle pour la Croissance et la modernisation conomiques, Enqute industrielle, aot-septembre 1996

    Tableau # 4Rmunration dans lindustrie dassemblage dexportation en Hati par tranche de salaires,

    selon les catgories demplois (en gourdes et dollars amricains) en 1996

    Tranches de salaire*Catgories demplois

    Branche dactivits

    Manager Ingnieur Comptable Technicien OuvrierConfection 20.005-35.000

    (1.334-2.333)5.005-7.500(334-500)

    3.755-5.000(250-333)

    3.755-5.000(250-333)

    800-1.000(53-67)

    Artisanat industriel 20.005-35.000(1.334-2.333)

    - 2.005-3.750(134-250)

    2.005-3.750(134-250)

    800-1.000(53-67)

    lectronique 10.005-15.000(667-1000)

    5.005-7.500(334-500)

    3.755-5.000(250-333)

    2.005-3.750(134-250)

    1.005-2.000(67-134)

    Cuir 5.005-7.500(334-500)

    - 2.005-3.750(134-250)

    3.755-5.000(250-333)

    1.005-2.000(67-134)

    Meuble 20.005-35000(1.334-2.333) - 7.505-10.000(500-667) 3.755-5.000(250-333) 2.005-3.750(134-250)Baseball 35.005-45.000

    (2.334-3.000)15.005-20.000(1000-1333)

    7.505-10.000(500-667)

    7.505-10.000(500-667)

    300-800(20-53)

    Article de pche 7.505-10.000(500-667)

    - 2.005-3.750(134-250)

    2.005-3.750(134-250)

    1.005-2.000(67-134)

    Autres 20.005-35.000(1.334-2.333)

    5.005-7.500(334-500)

    3.755-5.000(250-333)

    2.005-3.750(134-250)

    800-1.000(53-67)

    Source : Commission Prsidentielle pour la Croissance et la modernisation conomiques, Enqute industrielle, aot-septembre 1996

    N.B : * Les chiffres entre parenthses sont en dollars amricains et ceux sans parenthses en gourdes. Le taux de change

    tait en aot et septembre 1996 respectivement 14,91 et 15,05 gourdes pour 1,00 dollar amricain (voir le site dela www.brh.net )