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i Université d’Etat d’Haïti (UEH) Faculté D’Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV) Département d’Economie et de Développement Rural (EDR) Mémoire Présenté par LETANG Gardy Pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur-Agronome Option : Economie et Développement Rural Janvier, 2007 Effets de la Dépréciation de la Gourde par rapport au Dollar Américain sur les Prix des Produits Alimentaires Distribués sur le Marché Haïtien Cas du Riz, Maïs, Poulet et Haricot sec (Période : 1990-2004)

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i

Université d’Etat d’Haïti

(UEH)

Faculté D’Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV)

Département d’Economie et de Développement Rural (EDR)

Mémoire

Présenté par LETANG Gardy

Pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur-Agronome

Option : Economie et Développement Rural

Janvier, 2007

Effets de la Dépréciation de la Gourde par rapport au Dollar Américain

sur les Prix des Produits Alimentaires Distribués sur le Marché Haïtien

Cas du Riz, Maïs, Poulet et Haricot sec

(Période : 1990-2004)

i

Effets de la Dépréciation de la Gourde par rapport au Dollar Américain sur

les Prix des Produits Alimentaires Distribués sur le Marché Haïtien

Cas du Riz, Maïs, Poulet et Haricot sec

(Période : 1990-2004)

ii

DÉDICACES

A

Ma maman Erèse BORGELLAS LETANG pour son courage, sa rigueur, son

amour immense et irréprochable en ma faveur ;

Mon amie inoubliable MAIGNAN Nancie pour son support affectif ;

Aux paysannes, force motrice de l’économie haïtienne, particulièrement celles

qui ont accepté de m’héberger chez elles durant mes stages en exploitations

agricoles.

iii

Remerciements

Ce travail de recherche a été rendu possible grâce à l’encouragement de mes

collègues de la promotion Référence, de ma famille et de mes amis. Par leurs

remarques combien importantes, j’ai dû souvent me remettre au travail avec ardeur.

Ce travail est le fruit de l’effort de mes professeurs à la FAMV qui m’ont initiés dans

l’agronomie.

Je remercie avec toute gratitude :

• Dieu qui n’a jamais cessé de me bénir et m’envahir d’intelligence et de

compréhension ;

• VINCENT Nemours Ing-Agr., le conseiller scientifique de l’étude, qui a

contribué inlassablement à sa réussite, son intérêt pour ce sujet d’étude

macroéconomique, sa rigueur scientifique, ses remarques pertinentes et

constructives m’ont beaucoup catalysés ;

• Les responsables du Bureau des Prix de l’IHSI, les bibliothécaires de l’UNIQ,

l’IHSI, la FAMV et le MARNDR qui, par leur collaboration, m’ont permis de

travailler avec efficacité. Qu’ils sachent combien m’a été précieux, utile et

bénéfique leur soutien et qu’ils mériteraient d’être gratifiés ;

• Tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ont contribué à ma formation.

Mes remerciements pleins de sincérité vont spécialement à l’endroit de :

• DAMEUS Alix Dr., Directeur du Département de l’Economie et du

Développement Rural et au corps professoral dudit département;

• L’Etat haïtien en général et la FAMV en particulier ;

• La famille LETANG toute entière, particulièrement mes frères Jacques,

Daniel, Jean Donès, Jonas, Léonès et mes sœurs Rose Claire et Magarette;

• Mon cousin BOISGUENE Rogavil et mes amis LUNDY K. P. Pascal Ing-

Agr, AUGUSTIN Rosenite, DESTILUS Carline, EXUME P. Marcelle,

JEAN BAPTISTE Nancy;

• Mes collègues JOSEPH J. Washington, SIMON Rodrigue, LOUIS

JACQUES J. Ulrick et ALCINDOR Ewald.

iv

Résumé

De 1990 à 2004, une hausse significative a été enregistrée au niveau des prix à la

consommation des produits alimentaires de base de la consommation des ménages

haïtiens: riz, maïs, poulet et haricot sec. Cette situation a débouché sur l’inflation

alimentaire variable avec le produit en question parallèle à une dépréciation de la

gourde par rapport au dollar. Cette situation minant le pouvoir d’achat et contribuant à

aggraver la vulnérabilité alimentaire surtout chez les catégories sociales à bas revenu a

incité la conduite de la présente étude ayant comme objectif global : " Isoler certains

facteurs faisant varier périodiquement les prix du riz, du maïs, du poulet et du haricot

sec sur le marché haïtien tout en mettant en évidence les incidences sur l’évolution

continuelle des prix de ces produits de 1990 à 2004 de la dépréciation de la gourde

par rapport au dollar américain de même que la relation causale entre ces deux

variables".

La méthodologie adoptée consistait à effectuer des recherches

bibliographiques, collecter les données sur les prix et taux de change moyens annuels,

des volumes d’importations des produits et la consommation alimentaire locale. Ces

deux derniers ont été utilisés pour calculer la part de la consommation de ces produits

satisfaite par leurs importations.

Les coefficients d’élasticité calculés ont permis de constater que les

consommateurs substituent ces produits l’un à l’autre pour réagir aux tendances

haussières de leurs prix à l’alimentation, à un niveau plus élevé pour le riz - maïs que

le poulet - haricot sec.

Les prix moyens des produits ont été soumis à un test d’analyse de variance.

Ceci a permis de voir que les prix du riz et du maïs, deux produits substituts, suivent

une même tendance centrale contrairement ceux du poulet et le haricot sec.

Les indices simples de prix des produits et du taux de change une fois calculés

ont été soumis à une analyse économétrique pour l’estimation d’un modèle pour

chaque produit. Ensuite, l’analyse économétrique utilisant l’indice de prix des

produits (riz, maïs, poulet et haricot sec) et l’indice du taux de change gourde/USD

respectivement comme variable endogène et exogène a permis d’estimer le modèle

suivant de régression linéaire simple pour chaque produit :

v

Riz : ttt X842.0113.5Y εεεε++++++++====

Maïs : ttt X026.1616.15Y εεεε++++++++−−−−====

Poulet : ttt X864.046.20Y εεεε++++++++====

Haricot sec : ttt X212.1435.9Y εεεε++++++++−−−−====

Ces modèles une fois testés isolément, à partir des tests de normalité des

erreurs, de Student, de signification d’ensemble de la régression, de détection de

l’autocorrélation des résidus de Durbin-Watson, ont permis de constater qu’il existe

une relation positive entre l’indice du taux de change de la gourde/USD et l’indice de

prix des produits dans cette série temporelle. Les coefficients de détermination ajustés

en témoignent. Ils sont de 0.835, 0.843, 0.899 et 0.918 respectivement pour le riz,

maïs, poulet et haricot sec pour lesquels le coefficient de corrélation partielle accuse

les valeurs suivantes : 0.914, 0.918, 0.948 et 0.960. Ce qui a permis de conclure que la

dépréciation de la gourde par rapport au dollar influe dans l’ordre croissant la hausse

des prix du riz, du maïs, du poulet et du haricot sec.

vi

Table des Matières DÉDICACES……........................................................................................................... ii

Remerciements……….................................................................................................... iii

Résumé…………............................................................................................................ iv

Table des Matières.......................................................................................................... vi

Liste des graphiques ....................................................................................................... xi

Liste des figures……...................................................................................................... xi

Liste des sigles et abréviations...................................................................................... xiii

I. INTRODUCTION........................................................................................................ 1

1-1-. Problématique ......................................................................................................... 3

1-2-. Objectifs .................................................................................................................. 5

1-2-1-. Objectif général ........................................................................................ 5

1-2-2-. Objectifs spécifiques ................................................................................. 5

1-3-. Hypothèses de l’étude ............................................................................................. 6

1-4-. Cadre théorique de l’étude...................................................................................... 6

1-5-.Justification et limites de l’étude ............................................................................. 7

II : REVUE DE LITTERATURE ................................................................................... 8

2-1-. Le marché des changes........................................................................................... 8

2-1-1-. Système monétaire international et les régimes de change ....................... 8

2-1-2-. Importance quantitative des marchés de change ..................................... 8

2-1-3-. Fonctionnement du marché de change ..................................................... 8

2-1-4. Typologies des acteurs du marché de change et leur motivation ......... …..9

2-1-4-1-. Typologie de Frankel et Froot........................................................................... 9

2-1-4-2-.Typologie de BAILLIU et KING ....................................................................... 10

2-1-5-. Les modèles de détermination des taux de change.................................. 10

2-2-. Le système de change flottant ............................................................................... 11

vii

2-2-1. Mécanisme du système ............................................................................. 11

2-2-2-. Détermination graphique du taux de change .......................................... 11

2-2-2-1-. Rôle économique des taux de change .............................................................. 12

2-2-3. Avantages et inconvénients du système de change flottant ..................... 12

2-2-4-. La description du phénomène de la courbe en J ………………………..13

2-3-. La situation monétaire haïtienne.......................................................................... 14

2-3-1-. La monnaie haïtienne : nature et rôle..................................................... 14

2-3-2. La Banque Centrale et le contrôle de change ......................................... 15

2-3-3. Historique de l’adoption du système de change flottant........................... 15

2-3-4. Dilemme gourde/dollar américain ........................................................... 15

2-4-. Le marché des produits alimentaires de l’étude ................................................... 17

2-4-1-. La situation dans le cas du riz ................................................................ 17

2-4-1-1-. La production locale de riz ............................................................................. 17

2-4-1-2-. Importance commerciale et alimentaire du riz en Haïti .................................. 17

2-4-1-3-. Les axes et les circuits de distribution du riz local .......................................... 18

2-4-1-4-. Axes et circuits de distribution du riz importé ................................................. 18

2-4-2-. La situation dans le cas du maïs ............................................................. 19

2-4-3-. La situation dans le cas du poulet........................................................... 19

2-4-3-1. Evolution de la production de poulet de chair.................................................. 19

2-4-3-2. Evolution de la production de poulet créole ..................................................... 20

2-4-3-3-. Evolution des importations de poulet .............................................................. 20

2-4-3-4-. Axes et Circuits de distribution des poulets..................................................... 20

2-4-4-. La situation dans le cas du haricot sec ................................................... 21

III : CADRE MACROÉCONOMIQUE DE LA PRODUCTION AGRICOLE

HAÏTIENNE ......................................................................................................... 22

3-1-. La situation alimentaire du pays .......................................................................... 22

3-1-1-. Dimension politique................................................................................ 22

3-1-2-. Dimension économique........................................................................... 22

3-1-3-. Dimension sociale .................................................................................. 23

3-2-. La crise du secteur agricole haïtien et ses origines ............................................. 24

viii

3-2-1-. Importance économique du secteur ........................................................ 24

3-2-2-. Les origines de la crise du secteur.......................................................... 25

3-2-2-1-. L’environnement physique des exploitations ................................................... 25

3-2-2-2-. Baisse des prix aux producteurs et baisse d’intérêt......................................... 25

3-2-2-3-. Libéralisation des importations alimentaires .................................................. 25

3-2-2-4-. La tertiarisation de l’économie ....................................................................... 27

3-2-3-. Les conséquences de la crise .................................................................. 28

3-2-3-1-. Baisse de la production et des exportations et hausse des importations

alimentaires.................................................................................................................... 28

3-2-3-2-. La dollarisation de l’économie haïtienne ........................................................ 30

3-2-3-3-. Cercle vicieux de la libéralisation de l’économie............................................ 32

3-3. La disponibilité globale .......................................................................................... 32

3-3-1-. Disponibilité alimentaire ........................................................................ 33

3-3-1-1. Les importations commerciales ........................................................................ 33

3-3-1-2. L’aide alimentaire ............................................................................................ 34

IV : METHODOLOGIE................................................................................................ 35

4-1-. Revue bibliographique .......................................................................................... 35

4-2-. Choix de la période et des produits ....................................................................... 35

4-3-. Collecte des données ............................................................................................. 36

4-4-. Traitement des données ........................................................................................ 36

4-5-. Méthodes d’analyse des données et procédés de calcul........................................ 37

4-5-1. Part du produit importé dans la consommation alimentaire locale ......... 37

4-5-2. Analyse de variance ................................................................................. 37

4-5-3. Les indices de prix à l’alimentation et de taux de change ........................ 37

4-5-4-. Elasticités d’arc et élasticités croisées ................................................... 38

4-5-5-. Modélisation ........................................................................................... 38

4-5-5-1-. Présentation des modèles ................................................................................ 38

4-5-5-2-. Tests sur le modèle .......................................................................................... 39

4-5-5-2-1-. Tests de normalité des erreurs .................................... 39

4-5-5-2-2-. Test de coefficient des modèles (test du t-student) ..... 40

ix

4-5-5-2-3-. Test de signification d’ensemble de la régression

(test de Fisher Snedecor) ............................................... 40

4-5-5-2-4-. Test de détection de l’autocorrélation ........................ 41

4-5-5-2-5-. Coefficient de détermination et coefficient de

corrélation partielle ....................................................... 41

V : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS........................................... 42

5-1-. Part des importations des produits dans la consommation alimentaire

locale.............................................................................................................................. 42

5-2-. Evolution des prix des produits............................................................................. 43

5-2-1. Cas du riz – maïs pris comme produits substituables............................... 44

Tableau 3: Résultats des analyses de variance............................................................... 44

5-2-2-. Cas du poulet et du haricot sec pris comme substituables ...................... 45

5-3-. Analyse évolutive des prix à la consommation et du taux de change

gourde/USD................................................................................................................... 46

5-4-. L’approche d’élasticités de la demande................................................................ 50

5-4-1-. Elasticités d’arc des produits ................................................................. 50

5-4-2-. Elasticités croisées de la demande des produits ..................................... 50

5-5-. Modélisation.......................................................................................................... 52

5-5-1-. Présentation des modèles ....................................................................... 52

5-5-2-. Hypothèses des modèles ......................................................................... 52

5-5-3-. Estimation des modèles........................................................................... 53

5-5-3-1-. Présentation des modèles de régression linéaire............................................. 53

5-5-3-2-.Tests sur les modèles ........................................................................................ 54

5-5-3-2-1-. Tests de normalité des erreurs .................................... 54

5-5-3-2-2-. Test de coefficient des modèles .................................. 55

5-5-3-2-3-.Test de signification d’ensemble des modèles

de régression ................................................................. 56

5-5-3-2-4-.Détection de l’autocorrélation des erreurs ................... 56

5-5-3-2-5-.Test d’ajustement et coefficient de détermination

(corrélation) .................................................................. 57

x

5-5-4-. Conclusion partielle 578

VI: CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS........................................................ 59

VII : BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................... 63

xi

Liste des tableaux

Tableau 1: Évolution de l’Aide alimentaire livrée en Haïti (en TM) ........................... 34

Tableau 2 : Evolution de la part des importations des produits dans la

consommation alimentaire locale......................................................................... 43

Tableau 3 : Résultats des analyses de variance ............................................................ 45

Tableau 4: Evolution en points et en pourcentage de l’indice du prix à

l’alimentation des produits .................................................................................... 48

Tableau 5: Coefficient d’élasticités d’arc du riz, maïs, poulet et haricot sec ............... 51

Tableau 6: Coefficients d’élasticités croisées................................................................ 51

Liste des graphiques

Graphique 1 : Détermination du taux de change en système de change flottant....... 12

Graphique 2: Effets de la courbe en J ......................................................................... 14

Graphique 3 : Évolution du taux de change nominal gourde-USD............................. 16

Graphique 4: Contribution du secteur agricole au PIB réel ........................................ 14

Graphique 5 : Compétitivité du secteur agricole haïtien relativement aux USA ......... 27

Graphique 6: Valeur des importations alimentaires par habitant en USD .................. 28

Graphique 7 : Évolution de la part des différents secteurs dans le PIB....................... 28

Graphique 8 : Part des exportations agricoles et des importations alimentaires ......... 30

Graphique 9 : Production agricole par tête (base 100=1980)....................................... 31

Graphique 10 : Evolution des dépôts en dollar par rapport à ceux en gourde............. 31

Graphique 11 : Evolution comparative des prix des produits et du taux de change

gourde/ USD .......................................................................................................... 47

Graphique 12 : Evolution comparée de l’indice de prix des produits et de l’indice du

taux de change ...................................................................................................... 48

Graphique 13 : Evolution de l’indice du taux de change en points et en pourcentage 50

Liste des figures

Figure 1 : Cercle vicieux de paupérisation de l’économie par la libéralisation........... 32

xii

Liste des annexes

Annexe A : Glossaire

Annexe B : Circuits de distribution du riz, maïs, poulet et haricot sec

Annexe C : La dévaluation monétaire et la balance commerciale : effets et facteurs

Annexe D : Evolution tendancielle de certaines variables pour le riz, maïs, poulet et

haricot sec

Annexe D-1 : Production, importation, consommation alimentaire, prix et indice de

prix du riz

Annexe D-2 : Production, importation, consommation alimentaire, prix et indice de

prix du maïs

Annexe D-3 : Production, importation, consommation alimentaire, prix et indice de

prix du poulet

Annexe D-4 : Production, importation, consommation alimentaire, prix et indice de

prix du haricot sec

Annexe E : Evolution du taux de change nominal gourde par rapport au dollar

américain sur le marché de change haïtien

Annexe F : Résultats de l’analyse de régression obtenus sur SPSS pour les produits

Annexe F-1 : Résultats de l’analyse de régression pour le riz

Annexe F-2 : Résultats de l’analyse de régression pour le maïs

Annexe F-3 : Résultats de l’analyse de régression pour le poulet

Annexe F-4 : Résultats de l’analyse de régression pour le haricot sec

Annexe G : Les Tables Statistiques

Annexe G-1 : Table de la loi de Student

Annexe G-2 : Table de la loi de Fisher Snedecor

Annexe G-3 : Table du Chi-deux

Annexe G-4 : Table de la Statistique de Durbin et Watson

xiii

Liste des sigles et abréviations

AGD : Administration Générale des Douanes

AHPEL : Association Haïtienne pour la Promotion de l’élevage

BC : Banque Centrale

BNRH : Banque Nationale de la République d'Haïti

BRH : Banque de la République d'Haïti

CA : Consommation Alimentaire

CAF : Coûts Assurances Frets

CE : Communauté Européenne

CNSA : Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire

EBCM : Enquête Budget Consommation des Ménages

EDR : Economie et Développement Rural

EMMUS : Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services

FAMV : Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire

FAO : Food and Agricultural Organization

FMI : Fonds Monétaire International

FOB : Free on Board

IDE : Investissement Direct Etranger

IRE : Indice de Restriction des Echanges

IDH : Indice de Développement Humain

IGSM : Indices Globaux de Sécurité Alimentaire

IHSI : Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique

IPA : Indice de Prix à l’Alimentation

IPC : Indice des Prix à la Consommation

M : Millions

MARNDR : Ministère de l'Agriculture des Ressources Naturelles et du

Développement Rural

MCI : Ministère du Commerce et de l'Industrie

PAPDA : Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement

Alternatif

PIB : Produit Intérieur Brut

xiv

PIB /ha : Produit Intérieur Brut par habitant

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PVD : Pays en Voie de Développement

PPi : Part du Produit importé

SMI : Système Monétaire International

SPSS : Statistical Package for the Social Sciences

TC : Taux de Change

TEC : Tonne Equivalent – Céréale

TM : Tonne Métrique

UEH : Université d'Etat d'Haïti

UNIQ : Université Quisqueya

US : United States

USA : United States of America

USD : United States Dollar

USDA : Département de l’Agriculture des Etats-Unis

VPi : Volume du Produit Importé

Var. IP. Glis. Ann. Maïs : Variation de l'Indice de Prix du maïs en Glissement

Annuel

Var. IP. Glis. Ann. Haricot sec : Variation de l'Indice du Prix du haricot sec en

Glissement Annuel

Var. IP. Glis. Ann. Poulet : Variation de l'Indice du Prix du poulet en Glissement

Annuel

Var. IP. Glis. Ann. Riz : Variation de l'Indice du Prix du riz en Glissement

Annuel

Var. ITC. Gliss. Ann. : Variation de l'Indice du Taux de Change Gourde/USD

en Glissement Annuel

1

I. INTRODUCTION Le marché de change est le lieu où s’échangent les monnaies des nations les unes

contre les autres. Le système qui régit les transactions est désigné sous le nom de

système de taux de change. La conversion d’une monnaie nationale contre une devise

étrangère est régie par le taux de change. Ce dernier constitue le prix de la monnaie et

représente du même coup la quantité de monnaie nationale nécessaire à l’acquisition

d’une unité de cette devise. Cette conversion a une importance capitale du fait qu’elle

permet les échanges commerciaux entre nations et confère un pouvoir libératoire aux

monnaies de leurs partenaires commerciaux comme la gourde dont la valeur d’échange

ne réside que dans des transactions à l’échelle nationale. De cette manière, la gourde peut

être transformée en dollar afin de régler les transactions internationales lorsque celles-ci

se font en cette dernière monnaie.

La politique monétaire varie d’un pays à l’autre. Selon l’approche monétariste

traditionnelle, les variations des taux de change sont des phénomènes monétaires. Un

pays, selon sa politique monétaire, peut adopter l’un ou l’autre des deux systèmes de

change suivants pour réagir aux déséquilibres monétaires: le système de taux de change

fixe et le système de taux de change flottant. Dans ce dernier cas, deux situations sont

possibles à savoir un flottement pur et un flottement impur. C’est le premier qui est en

vigueur officiellement sur le marché de change haïtien depuis les années 90.

La monnaie en tant que moyen d’échange a une valeur réelle. Celle-ci exprime son

pouvoir d’achat c’est-à-dire la quantité de biens et services qu’une unité de cette

monnaie peut acquérir. Elle varie inversement par rapport à l’IPC (Indice Général des

prix à la Consommation). Dans les PVD (Pays en Voie de Développement), caractérisés

surtout par de faibles capacités productives, leur monnaie est convertie en USD ou autre

pour participer aux échanges commerciaux internationaux. Ceux-ci concernent les biens

échangeables parmi lesquels on classe les produits alimentaires importés et exportés.

Parfois, pour acquérir certains biens dans l’espace économique international, on est

obligé de se procurer une certaine quantité de devises comme le USD. A noter que plus

le cours du USD augmente face à la monnaie nationale, plus le pouvoir d’achat de celle-

ci à l’étranger se détériore. D’où l’émergence du concept de dépréciation de monnaie en

économie.

2

Toutes les fois que la gourde demeure la monnaie utilisée pour acheter les biens sur

le marché local et le USD pour ceux échangés sur le marché international, la dépréciation

de la gourde par rapport au dollar se répercutera directement sur les prix des biens

importés et aura un impact sur les prix des biens produits localement. En effet, la

production de biens et services sur le marché national n’est possible sans l’utilisation de

produits importés tels que carburant, machines etc. Cette dépendance peut être

accompagnée d’une part d’une hausse continue et durable du niveau général des prix et

d’autre part, le taux d’inflation (s’il y en a un) des pays qui exportent vers Haïti peut

contribuer aussi à alimenter la hausse des prix en Haïti.

L’inflation a donc deux sources, une qui est importée et l’autre qui est la résultante

du faible niveau de productivité de l’économie nationale affectant la valeur relative de la

monnaie nationale.

Selon Milton Friedman, chef de file de l’École de Chicago, l’inflation est, si on

ose donner une explication assez simpliste, un état de déséquilibre entre la quantité de

monnaie en circulation dans une économie donnée et le niveau de production de cette

économie c’est-à-dire c’est la résultante de l’inadaptation de la masse monétaire à la

productivité. Pour les keynésiens, il existe une inflation par la demande globale si dans

des accroissements de dépenses se heurtent à une offre rigide. En Haïti, pays à économie

dualiste, elle affecte beaucoup plus les agents du secteur traditionnel peu productif que

ceux du secteur moderne à haute productivité, les portant à anticiper certaines décisions

financières.

En Haïti, la plupart des individus sont victimes d’un déficit quantitatif et qualitatif

dans leur alimentation. Le coût élevé sur le marché des principaux produits de

consommation tels que riz, maïs, sucre, légumes, viandes, fruits, poulet et haricot sec

rend leur accès difficile aux petites bourses. Face à cette situation les céréales surtout le

riz et le maïs s’arrangent comme la principale source d’énergie alimentaire. D’un autre

côté, le prix du haricot sec, relativement faible par rapport à celui des viandes, le place

comme la principale source de protéine des ménages. Face à cette situation, nombreux

sont les ménages qui utilisent souvent dans leur consommation les abats de poulets

importés vendus sous forme de cuisses, d’ailes et autres. Sa consommation sans cesse

croissante est déterminée de plus en plus par les importations. Elle est passée de 6.35 TM

3

en 1990 à 25.71 TM en 20041. Le riz, aliment de base de la population haïtienne, ajouté

aux haricots et sauce de viande, constitue le plat national d’Haïti. Selon le USDA cité par

JEAN BAPTISTE (2005)2, la consommation annuelle de riz passe de 36.000 tonnes

métriques en 1961 à 360.000 en 2002 soit un accroissement de 5.64% pour la période,

celle du maïs de 139.32 TM en 1990 à 159.44 en 2004. Selon IHSI (1994) cité par

BONHEUR (1996), le haricot et le pois congo constitue 40% de la production des

légumineuses dans le pays. Le haricot sec bien qu’il soit produit partout dans le pays, sa

consommation malgré complétée par des importations a connu une baisse passant de

90.53 TM en 1990 à 75.67 en 2004.

1-1-. Problématique L’inflation est définie comme une érosion du pouvoir d’achat de l’unité monétaire,

de sa valeur en termes de biens et services se manifestant sous la forme d’une hausse

générale, cumulative et durable des prix dans l’économie (DOURA, 2003). Toutefois,

l’augmentation du niveau général des prix ne s’accompagne nécessairement pas d’une

augmentation des prix de tous les produits sur le marché. Selon CAMPBELL, BRUE et

TREMBLAY (1994) dans toutes les économies, même en période d’hyperinflation, les

prix ne suivent pas le même rythme d’évolution pour tous les biens et services. Il en

résulte une modification des prix relatifs.

L’inflation peut être expliquée par plusieurs variables. L’école monétariste la

considère comme la conséquence d’une création monétaire excessive. Cette approche

repose sur la théorie quantitative de la monnaie3 mettant en évidence la vitesse de

circulation de la monnaie et le niveau de stabilité des transactions qui s’opèrent au niveau

de l’économie. Ce déséquilibre économique se manifeste lorsque la diminution de la

quantité de biens affectée à la vente n’est pas compensée par une diminution de la

quantité de monnaie affectée aux achats.

Le contexte macroéconomique haïtien est marqué par un taux d’inflation élevé

depuis plus d’une décennie, une relative stagnation de l’offre locale dont le taux moyen

annuel de croissance de 1,28% (PNUD, 2000) entre 1970-1999 est insuffisant pour

accommoder un taux de 2,2% de croissance démographique (IHSI, 2003). L’agriculture, 1 Disponible sur http://faostat.fao.org/faostat/collections?version=ext.&hasbulk=o&subset=agriculture 2 Disponible sur http://www.indexmundi.com/en/commodities/agricultural/rice_milled/ 3 Cette théorie a été énoncée par I. Fischer en 1907

4

principale base de l’économie nationale est en chute libre et cela tend à provoquer une

criante paupérisation. Sa part dans le PIB ne cesse de diminuer au profit de celle du

secteur tertiaire et pour une moindre part de celle du secondaire. Elle résulte de

l’instabilité politique et institutionnelle, des substitutions, de l’inefficience et des

distorsions économiques imputables aux réformes économiques entreprises depuis 1986-

87. Dès lors, l’offre alimentaire globale est déterminée à plus de 50% par les

importations et le système de change flottant est adopté depuis le début des années 90.

L’adoption par les autorités monétaires du système de change flottant mettant fin

à la parité fixe n’a fait que connaître au taux de change nominal gourde-USD de fortes

variabilités par suite de l’accentuation des déséquilibres internes et externes. La

fluctuation à la hausse de ce taux de change induit la dépréciation de la gourde par

rapport au USD. Ce phénomène engendre une modification importante des prix relatifs.

Ainsi, est constaté un renchérissement des prix des produits alimentaires distribués sur le

marché haïtien par suite de l’incorporation du taux de change gourde/USD dans ces prix.

Ce phénomène en touchant à priori les variétés importées se répercutent par conséquent

sur les variétés locales. Toutefois, les modifications de l’IPA (Indice des Prix à

l’alimentation) pour les dits produits sont opérées suivant un rythme d’évolution

spécifique d’un groupe à un autre.

En régime de change flexible, les désajustements monétaires se répercutent sur la

variation des taux de change. Par suite d’un déséquilibre monétaire, le mécanisme des

prix et des flux d’espèces entraîne une demande de devises favorable aux importations

des biens et services. Un excès de la demande de devise sur l’offre s’accompagne d’une

hausse des taux de change. Un accroissement de l’offre de la gourde par suite d’une

augmentation de la demande de dollar américain entraîne une appréciation de ce dernier.

La dépréciation de la gourde est un élément déterminant de l’inflation alimentaire

d’Haïti, pays à déficit vivrier et alimentaire fortement dépendant des importations.

L’offre locale étant faible par rapport aux importations alimentaires, la gourde se révèle

un instrument important dans les échanges et la détérioration de sa valeur par rapport au

USD, monnaie utilisée pour l’acquisition des produits importés sur le marché

international, se répercute de façon négative sur le pouvoir d’achat alimentaire des

5

consommateurs locaux. Face à cette situation, les consommateurs locaux sont victimes

de la vulnérabilité alimentaire compromettant sa sécurité alimentaire.

Cette vulnérabilité afflige tous les ménages haïtiens particulièrement ceux à bas

revenus détenteurs d’un pouvoir d’achat faible ou instable. Elle devrait se révéler

préoccupante puisque l’alimentation demeure l’un des aspects les plus essentiels des

droits de l’homme. Cette préoccupation est partagée par tous (nutritionnistes, organismes

internationaux de développement à caractère humanitaire, cadres techniques de

l’agriculture, économistes, etc…). Elle est posée en termes d’inaccessibilité aux produits

alimentaires de base par suite de la faiblesse du pouvoir d’achat de la gourde et de la

déficience du secteur productif. De tout ce qui précède, il est nécessaire de faire une

analyse judicieuse et objective de ces questions:

1. Une variation à la hausse du taux de change gourde/USD provoque t-elle une

variation significative du prix des produits considérés ?

2. Pour les produits riz, maïs, poulet et haricot sec, dans quel ordre varie le niveau de

sensibilité du prix par rapport au taux de change?

1-2-. Objectifs 1-2-1-. Objectif général

Isoler certains facteurs faisant varier périodiquement les prix du riz, du maïs, du

poulet et du haricot sec sur le marché haïtien tout en mettant en évidence les incidences

sur l’évolution continuelle des prix de ces produits de 1990 à 2004 de la dépréciation de

la gourde par rapport au USD de même que la relation causale entre ces deux variables.

1-2-2-. Objectifs spécifiques

1. Étudier le comportement des prix de chacun de ces produits alimentaires à partir

de la série temporelle considérée;

2. Présenter l’évolution du taux de change de la gourde par rapport au USD sur la

période ;

3. Présenter l’évolution de la consommation alimentaire de chacun de ces produits et

calculer la part annuelle de celle-ci satisfaite par les importations;

4. Calculer les élasticités d’arc et croisées de la demande - prix de ces produits dans

la série temporelle considérée ;

6

5. Calculer l’indice de prix à l’alimentation pour ces produits et celui du taux de

change de la gourde par rapport au USD

6. Déterminer le niveau de corrélation existant entre ce taux de change et les prix

pratiqués sur le marché local pour les dits produits.

1-3-. Hypothèses de l’étude

H1 : En se basant sur les données d’une série temporelle allant de 1990 à 2004, les

prix des principaux produits de consommation alimentaire locale en l’occurrence

riz, maïs, poulet et haricot sec ont augmenté de façon significative sur le marché

local. Les prix des substituts : riz et maïs, poulet et haricot sec suivent la même

tendance.

H2 : Caeteris paribus, les fluctuations à la hausse du taux de change gourde par

rapport au dollar américain sont la variable explicative qui détermine de façon

significative la hausse incessante des prix de ces produits alimentaires.

1-4-. Cadre théorique de l’étude

Cette étude s’inspire des théories de l’économie internationale, de la

microéconomie et de l’économie agro-alimentaire. En économie internationale, plusieurs

théories ont été développées :

• Selon cette branche de l’économie, la dépréciation de la monnaie d’une nation

rend ses exportations meilleur marché pour les pays étrangers et ses importations plus

coûteuses pour ses résidents.

• La théorie de la courbe en J mettant en évidence l’ajustement dans le temps de la

balance courante d’un pays suite à une dépréciation réelle de sa monnaie aboutissant

à la baisse de la compétitivité de l’économie. La condition de Marshall-Lerner ou

théorèmes des élasticités critiques tient compte des élasticités prix de l’offre

d’exportation et de la demande d’importation.

• Aux côtés de ces théories, il y a la nouvelle théorie du comportement du

consommateur développée par Kelvin LANCASTER vers les 1970 et les théories de

7

l’économie agro-alimentaire relatives aux substitutions des produits par suite d’une

variation de leur prix.

1-5-.Justification et limites de l’étude

Les mesures prises par les autorités monétaires et le gouvernement en libérant les

échanges au niveau de l’économie ont été à la base des distorsions qui ont émergé. La

substitution du système de change flottant au système de change fixe engendre une

dégringolade sans précédent de la gourde face au dollar dans l’espace de moins de deux

décennies et avec comme effet pervers le plein épanouissement du marché parallèle de

change. L’augmentation du taux de change de la gourde par rapport au dollar renforce le

renchérissement des prix des produits alimentaires de base : riz, maïs, poulet et haricot

sec. Ainsi, depuis la rentrée en vigueur de ce système de change et la libéralisation des

échanges commerciaux opérés en deux étapes 1987 et en 1995, les prix compétitifs des

produits alimentaires importés ont fortement influencé les prix à la consommation

affectant directement la compétitivité de l’économie locale. Une approche d’indice de

prix à l’alimentation et de celui du taux de change gourde/USD permet d’apprécier cette

situation.

Cette étude s’avère nécessaire car elle permet de déceler les relations de causalité

entre le taux de change et les prix à la consommation prévalant respectivement sur le

marché monétaire et alimentaire pour le riz, maïs, poulet et haricot sec rentrant dans la

catégorie des aliments de base.

Quoique justifiée, cette étude ne saurait être considérée comme parfaite. D’une

part, elle ne permet pas de comprendre l’influence des variables sociales dans

l’explication du phénomène et d’autre part elle se révèle limitée par le manque de

fiabilité des données statistiques.

8

II : REVUE DE LITTERATURE

2-1-. Le marché des changes 2-1-1-. Système monétaire international et les régimes de change

Ce système a beaucoup évolué dans le temps. Son évolution historique est divisée

en quatre (4) périodes. La première (1870-1914) marquée par l’instauration de l’étalon-

or correspondait à un ensemble de parités fixes et axée sur la convertibilité en or des

monnaies. En second lieu, suite à la conférence de Gênes en 1922, l’on a assisté à

l’établissement progressif du système alternatif "étalon de change or ". Celui-ci

permettait aux banques centrales de garantir la convertibilité de leur monnaie à la

détention d’or ou de réserve de monnaie en or. La troisième période s’étendait de 1944 à

1971 et est marquée par la création du FMI. L’étalon de change or est maintenu mais

assoupli. La variation de plus ou moins 1% était définie pour chaque devise au USD.

Enfin, dès 1971 le système de change flottant entériné par les accords de Kingston en

1976 est entré en vigueur.

2-1-2-. Importance quantitative des marchés de change

Les marchés de change sont de loin les plus importants en termes de volumes

échangés. Selon la dernière enquête de la Banque des Règlements Internationaux (BRI,

2001)4, le volume moyen échangé sur les marchés de change traditionnel atteint 1 200

milliards de USD/jour soit environ le PIB annuel de la France ou 200 $US/jour/habitant

de la planète. Ensuite, ce chiffre doit être complété de 875 milliards $ US/jour, montant

échangé des produits dérivés du dit marché.

2-1-3-. Fonctionnement du marché de change

Le marché de change fonctionne quotidiennement de façon continue en termes de

conclusion d’actes d’achat ou de vente de devises. C’est un marché de gré à gré en

d’autres termes, les opérations qui y sont conclues ne sont pas officiellement

standardisées, centralisées ou garanties par une quelconque autorité.

4 Rapporté sur le site de la FMI

9

2-1-4. Typologies des acteurs du marché de change et leur motivation

Selon KRUGMAN et OBSTFELD (2001), les principaux types d’acteurs intervenant sur

le marché de change sont :

Les banques commerciales qui constituent le centre du marché. Elles y

interviennent par leur activité de market making qui consiste à proposer un cours de

change à l’achat et à la vente et à se porter contrepartie dans des transactions initiées par

d’autres acteurs soit pour leur propre compte ou celui de leurs clients. Par l’intermédiaire

des grandes banques commerciales s’effectuent les opérations de base sur instructions

des importateurs et exportateurs, des instituts d’investissement, des assurances, des fonds

de pension ainsi que des investisseurs privés.

Les sociétés commerciales qui de leur côté, opèrent dans plusieurs pays et font ou

reçoivent des paiements en devises autres que la monnaie en cours dans le pays de leur

siège social.

Les institutions financières non bancaires qui offrent un large éventail de services

à leurs clients dont la plupart sont offertes aussi par les banques.

Les courtiers qui sont des participants actifs au marché. En tant

qu’intermédiaires entre les nombreuses banques, les fonds, les places de bourses etc, leur

rôle consiste à trouver des contreparties aux demandes qui leur sont adressées,

moyennant une commission.

Les banques centrales, bien qu’en nombre réduit, interviennent sur le marché

suivant un volume de transactions pouvant exercer un impact important sur ce dernier.

Elles y interviennent suivant un schéma régulateur, soit pour corriger une distorsion de la

valeur de leur monnaie par rapport aux autres, soit pour influencer la compétitivité de

l’économie nationale, soit pour augmenter leurs réserves monétaires.

Motivations des acteurs du marché

Celles-ci sont au nombre de cinq qui sont : la spéculation, la couverture, l’arbitrage,

la transaction et la constitution de réserves monétaires en devises jugées fortes.

2-1-4-1-. Typologie de Frankel et Froot

Sur le marché de change, FRANKEL et FROOT (1988) distinguent deux types

d’agents : les chartistes et les fondamentalistes. Les chartistes obéissent à une règle de

10

décision mécanique axée sur l’évolution passée du taux de change. Leur activité est

manifestée en période calme. De leur côté, les fondamentalistes dont la règle de décision

reflète les modifications de la situation macroéconomique, dominent le marché en

période agitée.

2-1-4-2-.Typologie de BAILLIU et KING

Ils sont parvenus à distinguer trois types d’agents sur le marché de change :

1) Les teneurs de marché qui oeuvrent généralement au sein des grandes banques

commerciales et d’investissement. Ils proposent un prix acheteur et un prix vendeur pour

les quantités de monnaie qu’ils sont disposés à échanger. Selon LYONS (2005) rapporté

par BAILLIU et KING (2005), ces agents sont dépeints comme neutres au risque ou peu

enclins au risque obtenant surtout leurs gains des écarts entre cours acheteur et vendeur.

2) Les courtiers n’ont pas une fonction de tenue de marché. Ils sont plutôt des

facilitateurs des transactions anonymes entre les contreparties.

3) Les clients finaux desquels EVANS ET LYONS (2005) cité par BAILLIU et KING

(2005) distinguent les clients non financiers, les institutions financières sans levier

financier et les institutions à levier financier. Ces agents sont les plus significatifs du

marché à l’échelle macroéconomique. Ils constituent les principaux fournisseurs de

liquidité sur le marché sous base journalière. Selon ces mêmes auteurs, le flux d’ordre de

ces clients reflète fidèlement l’évolution du taux de change à de faibles fréquences en

matière d’opération de change.

2-1-5-. Les modèles de détermination des taux de change

1-. Le modèle monétaire

Selon BAILLIU et KING (2005), il s’est révélé le plus pertinent vers 1970. Liant

le taux de change aux offre et demande relatives de deux monnaies échangées, le modèle

repose sur : a) la parfaite flexibilité des prix b) la parfaite substituabilité des actifs

nationaux et étrangers c) la parité des pouvoirs d’achat et d) la parité des taux d’intérêt

sans couverture. Selon ce modèle, les taux de change et les taux d’intérêt contrebalancent

la rigidité des prix et permettent une surréaction du taux de change par rapport à son

niveau d’équilibre de long terme.

11

2-. Le modèle de porte feuille

Selon BAILLIU et King (2005), ce modèle rejette l’hypothèse de parfaite

substituabilité entre actifs nationaux et étrangers. Le taux de change est déterminé

par l’offre et la demande de tous les actifs nationaux et étrangers et non uniquement par

l’offre et la demande de monnaie.

3-. Les modèles centrés sur les écarts de productivité

Ils visent à expliquer les mouvements du taux de change réel. Ils sont issus des

travaux de BALASSA (1964) et de SAMUELSON (1964). Selon eux, le taux de change

réel dépend du prix relatif des biens non échangeables qui, de son côté, est fonction des

écarts de productivité.

4-. Les modèles microstructurels

Ils sont apparus pour corriger les imperfections des modèles précités qui ne

permettaient d’expliquer que les tendances à long terme. Ces modèles présentant un

grand intérêt pour les macro économistes permettent d’expliquer la dynamique de court

terme des taux de change et d’aider à mieux prévoir l’évolution des variables

macroéconomiques déterminantes pour l’activité économique.

2-2-. Le système de change flottant 2-2-1. Mécanisme du système

Dans ledit système de change, les taux de change fluctuent librement en fonction

du libre jeu de l'offre et de la demande ou, à tout le moins, ils fluctuent dans les limites

de marges fort larges. Toutefois, les banques centrales peuvent en effet être amenées à

intervenir dans le cadre de fluctuations trop importantes.

2-2-2-. Détermination graphique du taux de change

Dans un tel système, le taux de change, laissé à lui-même sans interventions

compensatrices des autorités monétaires, se détermine conformément à la loi de l'offre et

de la demande. Par l'ajustement du taux de change, la quantité demandée de devises doit

être égale à la quantité offerte.

Le graphique ci-après illustre le mécanisme de fixation du taux de change dans

un système à taux de change flexibles. Le taux de change d'équilibre est le prix T1, qui

permet d'égaler les quantités offerte et demandée de devises.

12

Graphique 1: Détermination du taux de change en système de change flottant

Dans le cas d’une demande excédentaire de devises (D0) sur les marchés par

rapport à l'offre (O0), la valeur de la devise a tendance à s'apprécier et inversement.

Théoriquement, il y a appréciation de la devise ou dépréciation selon que la balance des

paiements est excédentaire ou déficitaire.

2-2-2-1-. Rôle économique des taux de change

Les taux de change agissent sur les prix à l'importation et à l'exportation, et sur le

sens des flux de capitaux entre zones économiques. Ainsi, le taux de change exerce un

rôle prépondérant dans le processus de développement d'une économie en déterminant

l'équilibre des comptes extérieurs et la compétitivité de l'économie, en influençant la

capacité à exporter, à importer et à attirer les capitaux étrangers dans un pays. De ce fait,

les pays et zones économiques manipulent les taux de change dans le but d'influencer: la

compétitivité de leurs produits et services et leur attractivité en matière de flux de

capitaux.

2-2-3. Avantages et inconvénients du système de change flottant

Les avantages qu’offre le régime de change flottant sont les suivants :

• Un ajustement constant et plus rapide aux chocs externes;

• Une plus grande flexibilité des politiques monétaire et fiscale des pays qui

l’appliquent.

13

• Les Banques Centrales n'ont plus besoin de conserver des réserves importantes de

devises pour défendre le cours de la monnaie.

Par contre, les principaux inconvénients dudit régime de changes sont :

• Une plus grande volatilité des cours de change pouvant entraîner une influence

négative sur le commerce international ;

• Un tel système peut être inflationniste dans la mesure où il entraîne moins de

contraintes dans les politiques monétaires des pays ;

• Importantes fluctuations dues aux mouvements de capitaux à court terme;

• La devise du pays peut inspirer moins de confiance qu'une devise à taux de

changes fixes.

2-2-4-. La description du phénomène de la courbe en J

Elle montre que la balance courante d'un pays se détériore immédiatement après la

dépréciation réelle de sa monnaie. Elle ne commence à s'améliorer que quelques mois à un

an plus tard. L'illustration du graphique suivant permet de mieux saisir l'effet de la courbe en

J. Le niveau de la balance courante est placé en ordonné. Le temps écoulé est en abscisse. On

se place dans la situation d'une dépréciation réelle brutale engendrée par une dépréciation

nominale instantanée de la monnaie locale.

Graphique 2 : Effet de la courbe en J

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14

Au moment de la dépréciation réelle, la balance courante se détériore brusquement

(déplacement de A à B), puis met un certain temps à se rétablir jusqu'à son ancien niveau

(déplacement de B à C) avant de connaître une amélioration. Ce phénomène a plusieurs

causes.

Le déplacement de A à B est une conséquence mécanique de la dépréciation

monétaire. La majeure partie des exportations et des importations étant effectuée d’avance

sous commande, la dépréciation va donc accroître automatiquement la valeur des

importations et réduire la balance courante. C'est l'effet-prix de la dépréciation.

Par ailleurs, le redressement de la balance commerciale commandé par la

dépréciation des termes de l'échange nécessite un certain délai malgré l’exécution des

contrats antérieurs de commande. Les exportateurs doivent mettre en place de nouvelles

capacités de production et embaucher pour faire face à l'excédent de demande étrangère pour

leurs produits. De même, la réduction de consommation des produits importés devenus plus

coûteux oblige les producteurs locaux à accroître leur offre de produits substituts et à

trouver des techniques plus économes en biens intermédiaires importés. Cette réallocation

des ressources productives aboutit à l'effet-volume de la dépréciation.

2-3-. La situation monétaire haïtienne 2-3-1-. La monnaie haïtienne : nature et rôle

Par définition, la monnaie est tout objet accepté et utilisé pour régler des

transactions financières ou pour échanger des biens et des services. En Haïti, la gourde

est l’unité monétaire nationale. Elle est définie par les trois principales fonctions qu’elle

remplit au niveau de l’économie : moyen d’échange, étalon, réserve de valeur. Etant

considéré comme moyen d’échange, la gourde sert à l’achat et à la vente des biens et des

services, comme étalon ou unité de compte, elle est utilisée pour évaluer les prix des

biens et services et enregistrer les dettes. Enfin, par sa fonction de réserve de valeur, elle

permet de conserver la valeur et transférer le pouvoir d’achat du présent au futur. Selon

COHEN (Alter Eco., Hors Série # 45) rapporté par DOURA (2003), la monnaie est un

jeu à somme négative; personne n’y gagne. Servant de pouvoir d’achat, la gourde

contribue à lier socialement les haïtiens et est très influencée par la politique monétaire

de la Banque Centrale quand son acceptation est contestée.

15

2-3-2. La Banque Centrale et le contrôle de change

Selon CHATELAIN (1954) rapporté par DOURA (2003), la Convention de 1919

stipulait, l’obligation faite à la Banque Nationale de la République d’Haïti (BNRH) de

maintenir en contrepartie de son émission une couverture de 100% composée pour le

tiers, en monnaie légale des Etats-Unis et pour le solde des effets de commerce à court

terme et présentant des garanties certaines de remboursement à échéance. D’où le rôle de

régulation conféré à la Banque Centrale qui, par son intervention sur le marché,

contrôlera et maintiendra fixe ce taux de change. Cette convention faisait de la gourde

une monnaie forte à l’instar du dollar américain.

La constitution de 1987 à travers son article 226 confère à la Banque Centrale le

pouvoir exclusif d’émission du papier monnaie et des pièces métalliques selon le titre, le

poids, la description, le chiffre et l’emploi sur tout le territoire national. Le cours forcé de

la gourde est ainsi institué.

2-3-3. Historique de l’adoption du système de change flottant

Par la convention monétaire du 12 avril 1919, la gourde a été définie par rapport

à l’étalon dollar (TCO : 1/5 c’est-à-dire 1 USD = 5 gdes). La gourde était émise selon

une stricte réglementation de manière à assurer cette parité officielle. Ce taux de change

fixe a perduré plusieurs décennies mais la persistance des déficits structurels de la

balance commerciale ont porté la BC à adopter le système de taux de change fluctuant en

1991. Cette mesure a mis fin au segment officiel du marché de change et a augmenté

considérablement la part du marché de change parallèle.

2-3-4. Dilemme gourde/dollar américain

La dualité gourde / dollar USD n’est pas une pratique nouvelle en Haïti. Plus

d’un demi siècle, soit en décembre 1919, cité par Châtelain (1954) et rapporté par

DOURA (2003), le gouvernement haïtien accordait le pouvoir libératoire illimité sur le

territoire de la République à la monnaie des USA. D’où son statut de monnaie nationale.

Désormais, l’accès au dollar paraît difficile car la gourde dépréciée éclipse le

dollar. Ce qui est en conformité avec la loi de Gresham5 selon laquelle lorsque dans

5 Tiré de G. GUISLAIN, P. LE PAUTREMAT et J. M. LE TALLEC, 500 Citations de Culture Générale

16

l’économie d’un pays donné, deux monnaies ont droit de cité, l’une étant considérée

comme bonne et l’autre comme mauvaise, la mauvaise monnaie chasse la bonne celle qui

n’est pas dépréciée.

Graphique 3 : Évolution du taux de change nominal6 gourde-USD

(Nombre de gourdes pour 1 USD)

Source: COUHARDE, 2005 Depuis l’adoption par la BRH du système de change flottant en 1991, le taux de

change a connu de très fortes variabilités à la hausse dues aux effets d’annonce et à

l’accentuation des anticipations pessimistes qu’alimentait la cascade d`événements

politiques de la période de crise. Entre 1991-1994, la gourde se dépréciait

progressivement par rapport au dollar. Le taux de change de référence passait de 7,45

gdes en 1991 à 10.18 gdes en 1992, 12.40 gdes en 1993 et 15.10 en 1994 pour des taux

d’inflation de 22.8% et 40% respectivement en 1991 et 1994. Entre 1994-1999 la

stabilité du taux de change a entraîné une faible appréciation de la gourde

comparativement à 1991-1994. Cette situation peut être due à la reprise timide des

activités économiques dans le pays et à l’assistance économique externe après les trois

ans de marasme économique.

6 Taux de référence de la BRH, une hausse de ce taux de change correspond à une dépréciation de la gourde vis-à-vis du dollar américain.

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17

De 1999 à 2003 le taux de change gourde -USD a cru de façon

exponentielle. Selon BOYER (2004), la rentrée en vigueur dudit système de change a fait

flotter la gourde pour enfin couler en octobre 2002. Le taux record de 1 USD = 50

gourdes a été enregistré le 11 février 2003, du jamais vu dans l’histoire monétaire

haïtienne depuis le 12 Avril 1919. Cette période de crise politique et économique a été

animée par les débats "de la nécessité de dollariser l’économie haïtienne comme mesure

palliative". Cette dégringolade de la valeur de la gourde face au dollar est liée au déficit

du commerce extérieur et au volume des transactions internes effectué en dollar.

2-4-. Le marché des produits alimentaires de l’étude7 2-4-1-. La situation dans le cas du riz 2-4-1-1-. La production locale de riz

Elle est faite sous régime pluvial, en terres irriguées et en terres inondées dans

différents départements du pays8. Selon IHSI (1994 :34) cité par BONHEUR (1996), la

vallée de l’Artibonite, la zone avec le meilleur potentiel de production fournit à elle seule

entre 60 et 80% de la production locale soit à peu près 18% de la consommation locale

sur une superficie de 20-30.000 ha de terres irriguées. Cette production connaît

d’énormes fluctuations inter annuelles. Cette situation alarmante est surtout liée aux

mesures prises par Haïti visant le passage des taxes douanières sur le riz de 35 à 3 % en

1995 suite aux pressions du FMI favorisant l’écoulement du riz du dumping américain.

2-4-1-2-. Importance commerciale et alimentaire du riz en Haïti

Le riz est préféré aux céréales traditionnelles. Désormais, le riz est la céréale la plus

consommée dans le pays par les différentes couches sociales. Sa consommation

augmente avec l’augmentation de la population parallèlement à une baisse de sa

production et une hausse de son importation. La pénétration d’un grand volume

d’importation influe le commerce des variétés produites en Haïti en créant une

7 Le circuit de distribution de chaque produit présenté est donné en annexe B 8 60.000 has de terre sont exploitées par (70-80.000) producteurs dont 50.000 soit 60% Artibonitiens et 20-30.000 des autres régions, ouvriers agricoles (28.000), marchands (8.000) et autres

18

compétitivité accrue. Ce faisant, le prix à la consommation des variétés locales est en

quelque sorte déterminé par le comportement des prix de celles qui sont importées.

Le riz constitue la denrée alimentaire la plus importante en Haïti bien que sa

production représente environ 20% de sa consommation. Son poids dans l’IPA en

témoigne. Vu son importance commerciale, le développement de sa filière commerciale

peut largement contribuer à améliorer les conditions de vie des paysans démunis.

2-4-1-3-. Les axes et les circuits de distribution du riz local

Le riz local est commercialisé suivant deux principaux circuits de

commercialisation. Il s’agit d’un circuit court ayant comme agents : les producteurs, les

sara locales, les détaillants, les consommateurs, et d’un circuit long mettant en

interaction en plus les agents susmentionnés, les sara régionales et les sara urbaines.

Dans le circuit court, le producteur remplit la fonction de production du riz,

ensuite procède au stockage pour enfin offrir le produit sur le marché par sac. La Sara

locale achète des producteurs du riz paddy, procède à sa transformation pour enfin

revendre le produit fini aux détaillants qui le distribuent aux consommateurs tout en

réalisant une marge commerciale.

2-4-1-4-. Axes et circuits de distribution du riz importé

Le riz importé distribué sur le marché local arrive par sept (7) grands ports du

pays, ouverts au commerce extérieur. Il s’agit des ports de : Port-au-Prince, Petit Goave,

Miragoâne, Gonaïves, Cap Haïtien, Fort Liberté et Port de Paix. Le volume importé est

d’abord stocké pour enfin livrer à l’échelle régionale. Les axes sont nombreux.

Toutefois, les principaux axes sont: de Port-au-Prince il est acheminé vers Jacmel,

Jérémie, Mirebalais, Hinche et Cayes ; de Miragoâne vers Cayes, Port-au-Prince ; de

Petit-Goâve vers Aquin et Jacmel, du Cap-Haïtien vers Ouanaminthe et Capotille ; de

Port-de-Paix vers Jean-Rabel

Le riz importé est commercialisé suivant un circuit long. Les principaux agents

qui y interviennent sont les importateurs, les grossistes, les sara régionales, les sara

locales, les détaillants et les consommateurs.

Les importateurs effectuent une demande d’importation. Le riz une fois arrivé au

pays est entreposé puis offert sur le marché. Les grossistes achètent des importateurs,

19

après un court entreposage, revendent aux sara régionales et /ou urbaines. Ces dernières

revendent généralement aux sara locales parfois directement aux consommateurs tandis

que les détaillants achètent des sara locales pour revendre directement aux

consommateurs. A chaque maillon de la filière, le prix du produit est formulé de façon à

permettre aux agents de générer leur marge commerciale.

2-4-2-. La situation dans le cas du maïs Axes et Circuits de distribution du maïs

Le maïs est la céréale de base produite en Haïti. Sa production varie

significativement d’une région à une autre et d’une saison à une autre. Ces fluctuations

du volume produit entraînent le recours à l’importation pour combler l’offre déficitaire.

Les importations arrivent sous deux formes : commerce et aide alimentaire. La

production locale circule suivant de nombreux axes pour atteindre les marchés de

consommation. Quatorze axes principaux sont identifiés9.

Les circuits de commercialisation du maïs sont nombreux. Parfois, ils traversent

les frontières, cas du maïs produit dans les zones frontalières, en ce sens sont intégrées

du circuit les sara dominicaines. Toutefois, le circuit le mieux structuré et le plus

retrouvé est un circuit court (cf. annexe B).

2-4-3-. La situation dans le cas du poulet 2-4-3-1. Evolution de la production de poulet de chair

L’élevage traditionnel de poulet est pratiqué sur la quasi-totalité des exploitations

agricoles. Selon PNUD/FAO (1996) cité par CHANCY (2005 a) cet élevage est fait par

95% des 800.000 exploitations familiales paysannes. Selon AHPEL (2004), cité par

CHANCY (2005a) le volume de production se situe entre 100 à 125 000 poulets par

mois, soit 1 200 000 à 1 500 000 poulets par an. Cette production est fortement

influencée par le climat. Elle fluctue à la hausse en période fraîche et à la baisse en

période sèche.

L’industrialisation du dit élevage remonte à 1976-1978 avec l’apparition

successive d’un couvoir à la HANASA et d’une usine d’aliment pour bétail, la

9 Disponible sur www.cnsahaiti.org

20

SONUAM. Il a fallu attendre la fin de la première moitié des années 1980 pour voir

l’expansion de cet élevage en terme d’infrastructures et volume de production. Toujours

selon CHANCY, le volume de production passe d’une moyenne mensuelle de 300 000

poulets entre 1980-1985 à 500 000 à la fin des années 90.

Depuis l’année 1991, la production avicole a connu un véritable déclin. Actuellement, le

maximum de production mensuelle est de 125000 poulets et le secteur retombe donc à

son niveau de production obtenue en 1976.

2-4-3-2. Evolution de la production de poulet créole

La production moyenne annuelle est estimée à 6,500.000 de têtes de poules

(BRH, 2001 et 2002). La production de poules en Haïti a peu varié pour la période allant

de 1985-2002, elle gravite autour de 5.000.000 têtes, avec une baisse au cours des années

1996 et 1997 où l’on comptait 3.800.000 têtes de poules dans le pays (CHANCY,

2005b).Ce faisant, pour la dite période (1985-2002), la production de viande de poulet a

augmenté en passant de 7 985 TM à 8 646 TM avec une baisse importante en 1996 et

1997 (CHANCY, 2005b).

2-4-3-3-. Evolution des importations de poulet

Selon CHANCY (2005), pour combler le déficit de la production locale pendant

la période 1990-2000, les importations de viande de poulets (cuisses, ailes, pattes et dos)

ont été, au moment de l'embargo commercial, estimées à 120 TM en moyenne entre 1990

et 1994. Pour la seconde moitié de la période 1994-2000, elles ont été de 15 946,67 TM

en moyenne annuelle.

2-4-3-4-. Axes et Circuits de distribution des poulets

Les poulets fermiers sont majoritairement élevés dans les départements de

l’Ouest et du Centre. La consommation est surtout locale et dépasse rarement les limites

départementales. Les zones potentielles de production (Plateau Central, Cornillon et Petit

Goâve) écoulent leur production sur le marché de Port-au-Prince.

Ce produit est commercialisé suivant un circuit mettant en relation les éleveurs,

les sara locales et les consommateurs. Les poulets industriels sont produits à petite

21

échelle sur des fermes spécialisées de Port-au-Prince et sont commercialisés sous deux

formes :

• D’une part, les consommateurs s’approvisionnement en poulets congelés vendus

en détail par livre au niveau des super-marchés ;

• D’autre part, des poulets sur pattes sont vendus par unité dans les marchés de

consommation par des détaillantes s’approvisionnant des fermes précitées.

Une simple relation fait interagir ces différents acteurs10. Généralement, le

producteur vend au négociant/vendeur de poulets vivants et parfois aux vendeurs de

poulets abattus. Le négociant/vendeur revend les poulets vivants aux petits

marchands/détaillants et le vendeur de poulets abattus revend la viande de poulet aux

super-marchés. Les petits marchands/détaillants et les super-marchés, quant à eux,

revendent au consommateur final les poulets vivants ou la viande de poulets.

2-4-4-. La situation dans le cas du haricot sec

Axes et Circuits de distribution du haricot sec

Le haricot sec est produit partout sur le territoire. En fonction du volume de

production, il convient de citer les principales zones de production suivantes : Sud (Les

Anglais, Rendel, Camp Perrin, Ducis et Chantal), Grand’Anse (Anse-d’Hainault, Dame-

Marie, Chambellan, Moron, Abricot, Pestel et Beaumont), Sud Est (La Vallée de Jacmel,

Marbial, Peredo) et Nord Est (Capotille et Acul des Pins). La plus grande part de la

production de toutes ces zones transitent au marché de production, un marché de

regroupement pour enfin atteindre Port-au-Prince.

De tous ces produits, le haricot sec présente la plus grande variabilité en termes

de circuit de commercialisation allant du plus court au plus long.

Le producteur assure deux fonctions principales : la production et la mise en

marché. Les sara locales acquièrent des producteurs pour revendre aux sara régionales et

ou urbaines. Ces dernières une fois approvisionnées supportent des frais de transport

pour revendre aux détaillants qui, de leur côté, revendent directement aux

consommateurs.

10 CHANCY, Septembre 2005 b

22

III : CADRE MACROÉCONOMIQUE DE LA PRODUCTION

AGRICOLE HAÏTIENNE

3-1-. La situation alimentaire du pays Au cours de ces deux dernières décennies, la situation alimentaire du pays

marquée par le déséquilibre soutenu entre croissance démographique et croissance de la

production a détérioré progressivement tenant compte de l’évolution de la structure des

disponibilités alimentaires internes. Cette situation peut être élucidée par une analyse

tridimensionnelle : politique, économique et sociale (VINCENT, 2003).

3-1-1-. Dimension politique

De tous les pays du continent américain, Haïti est le plus instable sur le plan

politique au cours de ces deux dernières décennies. La chute en 1986, des régimes

dictatoriaux apparus dans le pays en 1957 et qui ont régné pendant environ trente ans,

constituait le point de départ d’une période sombre dans la situation politique haïtienne.

Celle-ci a été surtout marquée par le départ forcé de la plupart des gouvernements lequel

a débouché sur l’embargo économique de (1991-1994) et à deux occupations étrangères

en moins de 10 ans. Cette instabilité qui a perduré deux décennies a eu des retombées

négatives dans l’économie nationale telles que : l’insécurité sociale et alimentaire, le

blocage économique (la cessation de l’aide externe), la baisse drastique des

investissements privés, l’arrêt des IDE, le déficit chronique de la balance commerciale

suite à la crise du système productif haïtien, le non contrôle des changes et une

augmentation exacerbée du coût de la vie causant de graves difficultés à la population.

Cette crise politique a eu des répercussions négatives sur la production nationale

se traduisant par la dépendance accrue du pays vis-à-vis de l’extérieur particulièrement

sur le plan alimentaire. Les besoins de consommation alimentaire sont pour la plupart

satisfaits par les importations (importations commerciales et non commerciales) suite à

une baisse incessante de la production nationale des principaux produits alimentaires de

base : riz, maïs, poulet et haricot sec.

3-1-2-. Dimension économique

Haïti, le 1/3 de l’île d’Hispaniola situé sur le passage direct des cyclones s’étend

sur une superficie de 27.750 km². Seulement 2% de la superficie totale sont irriguées soit

23

70.000 ha. Il reste le plus pauvre de l’hémisphère occidental et est classé parmi les pays à

faible revenu et à déficit vivrier. Selon PNUD (2003), Haïti est classée au 150ème rang sur

175 pays selon l’Indicateur de Développement Humain (IDH) avec un PIB/ha de 361

USD.

Force est de constater qu’en dépit de tout, l’économie haïtienne évolue dans une

situation de quasi stagnation. De 1960 à nos jours, le pays se paupérise progressivement

suite à une chute du PIB/ha. Les gens, en particulier les ruraux, vivent pour la plupart à

partir d’un pouvoir d’achat misérable ne leur permettant pas de satisfaire certains besoins

primaires. Selon IHSI (1999-2000), 48% de la population haïtienne soit 3,8 M

d’habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté de moins de 1 USD / jour / personne11.

3-1-3-. Dimension sociale

Haïti est l’un des pays du continent américain où les inégalités sont les plus

marquantes. Facteur important dans l’analyse de la situation économique nationale, elles

engendrent une lutte perpétuelle entre les classes sociales. Les thèmes �nèg anwo� et �nèg

anba� en sont des indicateurs. Ces contradictions sociales scindent la société en une

minorité riche de 2% de la population détenteur de 44% du revenu national12 et une

majorité constituée de pauvres et d’extrêmement pauvres.

De 1986 à nos jours, les grands changements opérés dans le système économique

haïtien marchent de pair avec la détérioration de la situation alimentaire. Celle-ci

s’apprécie par l’évolution des Indices Globaux de Sécurité Alimentaire (IGSM) passant

de 67,50 en 1988-90 à 26,50 en 1991-93. Ce faisant, les catégories sociales les plus

vulnérables victimes des problèmes de faible revenu, de malnutrition, de mauvaises

conditions sanitaires et d’analphabétisme sont les plus exposées et sont marginalisées

davantage.

Selon EMMUS III (2000) cité par CNSA (2002), 20 % des enfants de moins de 5

ans sont victimes de malnutrition chronique, 5% émaciés et 17% accusent une

insuffisance pondérale par rapport à leur âge, 12% des femmes ont une déficience

11 Seuil défini par la Banque Mondiale (BM) 12 www.agora.qc.ca/mot.nf/dossiers/haiti

24

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énergétique chronique (21% chez les femmes de 15 à 19 ans). Le taux de malnutrition

chronique13 est d’environ deux fois plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain.

Face aux effets négatifs de la détérioration progressive des conditions de vie,

nombreux sont les gens qui migrent. D’un côté, les paysans, force motrice des activités

agricoles se détachent de l’agriculture, de l’autre côté, bon nombre de cadres dudit

secteur migrent vers l’étranger. En conséquence, l’on assiste à une réduction des

capacités productives du pays et l’accroissement de sa dépendance externe.

3-2-. La crise du secteur agricole haïtien et ses origines 3-2-1-. Importance économique du secteur

En Haïti, 2/3 des ménages résident en milieu rural où l’agriculture occupe un actif

sur deux, mais la plupart ont également d’autres sources de revenus. L’agriculture

représente 26% du PIB, 7% des exportations en 2003-04 (BRH, 2004). Elle a permis la

survie de ses dépendants et à favoriser la rentrée de devises dans le pays via exportations.

Graphique 4 : Contribution du secteur agricole au PIB réel

Source : COUHARDE, 2005 d’après BRH, 2004

13 La malnutrition chronique contribue à des taux de mortalité infantile et infanto-juvénile. Les déficiences en micro nutriments (fer et l’acide folique) entraînent des anémies par carence et des anémies sévères aux taux respectifs de 75% et 2% chez les enfants de moins de cinq (5) ans.

25

3-2-2-. Les origines de la crise du secteur

3-2-2-1-. L’environnement physique des exploitations

Le secteur agricole constitué essentiellement de petites exploitations agricoles

absorbe près de 45% de la population active. Ces exploitations évoluent dans un

environnement caractérisé par de multiples contraintes (PNUD, 2005) telles que la

mauvaise organisation du travail, la non protection du droit de propriété, l’émiettement

du foncier14, l’utilisation des techniques culturales rudimentaires, le déficit

d’infrastructure, la déforestation accélérée, la quasi inexistence de crédit agricole, les

aléas climatiques etc. Tout ceci est à la base de la faible productivité du secteur

connaissant une contraction de l’ordre de 1,5% (BRH, 2001). Malgré tout, son poids

dans le PIB réel reste important, environ 25% en 2002-03 (BRH, 2004).

3-2-2-2-. Baisse des prix aux producteurs et baisse d’intérêt

Une forte part de la population rurale active se caractérise par de petits revenus,

un taux élevé de sous-emploi et de chômage déguisé. Plus de 1.2 millions d’actifs

évoluent dans l’agriculture, où l’on enregistre une baisse notable de productivité due à

une baisse d’intérêt, conséquence d’une baisse des prix réels aux producteurs. Face à

cette situation, les producteurs ont tendance à réduire l’intensification des cultures de riz,

maïs et haricot sec aussi bien que l’élevage de poulet. La valeur ajoutée des producteurs

est à la baisse, et l’offre locale de ces produits a connu sur la période 1980-1998 un

fléchissement sensible (CNSA, 2001). Parallèlement, on assiste à un accroissement de la

dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur.

3-2-2-3-. Libéralisation des importations alimentaires

Les causes de cette récession sont aussi liées aux mesures de politique commerciale

entreprises et qui ont conduit à la mise à la casse de nombreuses entreprises, contracter la

demande locale et réduire tout intérêt à produire ou à rechercher la productivité agricole.

De ces mesures, l’ouverture aveugle de l’économie joue un rôle prépondérant.

14 75% des exploitations ont une superficie de moins de 2 ha, d’où la limitation de l’économie d’échelle

26

Conséquemment, elle favorise la contrebande quasi-légale et oriente l’économie

nationale vers la priorité de la consommation alimentaire.

Le démantèlement des barrières tarifaires dans le secteur agricole a été rapide et de

grande ampleur15 (IRAM, 1998). La libéralisation des échanges a changé la rentabilité

des divers actifs du secteur agricole et livre les producteurs locaux à une concurrence

accrue. Malgré la suppression des taxes à l'exportation, ils n'ont pas pu profiter de

nouveaux créneaux. Cette incapacité à s'ajuster à l'accroissement de la concurrence et à

pouvoir profiter des opportunités actuelles est imputable en grande partie à l’handicap de

la compétitivité dont souffre le secteur agricole.

Graphique 5 : Compétitivité du secteur agricole haïtien relativement aux USA

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Source : COUHARDE, 2005 ; d’après OCDE et BRH

Mécanisme de la libéralisation des importations alimentaires

Vu la vitesse de la libéralisation des échanges, Haïti est classé dans le groupe des

pays champions de la libéralisation des importations et parmi ceux ayant libéralisé le

plus rapidement leur économie. Suivant l'indice de restriction aux échanges (IRE)16,

l’économie haïtienne est quatre fois plus ouverte que celle des Etats-Unis et du Canada.

Ce phénomène a été déroulé en deux périodes : la prise de certaines mesures en 1986-87

15 / IRAM ; tarification des produits agricoles en Haïti ; 1998. 16 Cet indice calculé par le FMI porte ce dernier et la Banque mondiale à citer Haïti comme un exemple d’excellent réformateur.

27

puis la révision de la structure tarifaire et des protections non tarifaires en 1995-96.

Ainsi, l'élimination des restrictions quantitatives17 à l'importation et des taxes à

l'exportation, le remplacement des droits de douane spécifiques par des droits ad valorem

et l'abaissement du niveau général de protection ont été adoptés.

Graphique 6 : Valeur des importations alimentaires par habitant en USD

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Source: COUHARDE, 2005 d'après BRH et FAO

3-2-2-4-. La tertiarisation de l’économie

Elle constitue un second phénomène à la base de la dégradation de la situation

économique locale.

Graphique 7 : Évolution de la part des différents secteurs dans le PIB

Source : IHSI, Comptes Nationaux

17 Les tarifs douaniers sur les produits agricoles ont été réduits; ils avoisinent 5,9% en moyenne dont 3% pour le riz, avec un taux de droit maximal de 15%.

0%5%

10%15%20%25%30%35%40%45%50%

1975

/76

1980

/81

1985

/86

1990

/91

1997

/98

Primaire

Secondaire

Tertiaire

28

La part du secteur tertiaire dans le PIB a crû au détriment de celle des secteurs

primaire et secondaire. Elle a augmenté de 11% entre 1975/76 et 1997/98 contre une

diminution de 10,3% et d’environ 1% respectivement pour celle des secteurs primaire et

secondaire. L’agriculture, secteur clef de l’économie nationale, n’a qu’une valeur ajoutée

de 27% du PIB contre 16% et 57% respectivement pour l’industrie et les services. Eu

égard à ces données théoriques, l’agriculture en absorbant 2/3 des actifs devrait être

considérée comme une branche déterminante dans la lutte contre l’insécurité alimentaire.

En dépit de tout, cette tertiairisation de l’économie n’a pas entraîné une croissance

substantielle du PIB. Pour PAULVIN cité par EXANTUS (2000), cette tertiairisation est

orientée vers des services peu productifs18 non incitatifs de la performance économique.

Par exemple, dans le secteur réel, entre septembre 1991 et septembre 1994, période de

marasme économique, le PIB a décrû d’environ 25% de son niveau antérieur pour une

baisse moyenne annuelle de 10% du PIB per capita. En 1999, le taux de croissance du

PIB était estimé à 1.8% contre 4.4% en 1995. Son taux moyen de 2.8% est faiblement

supérieure au taux de 2.4% de la croissance démographique du pays pour la période

1990-98 (PNUD, 2000).

3-2-3-. Les conséquences de la crise

Cette crise sectorielle a engendré de nombreuses conséquences dont les plus flagrantes

sont :

1. Baisse de la production et des exportations alimentaires locales et hausse des

importations ;

2. La dollarisation partielle de l’économie nationale ;

3. Le cercle vicieux de paupérisation de l’économie par la libéralisation.

3-2-3-1-. Baisse de la production et des exportations et hausse des importations

alimentaires

La balance alimentaire montre qu’en 2004 la disponibilité alimentaire est

déterminée à 51% par les importations alimentaires et 40% par la production nationale.

En 2003, ces chiffres étaient respectivement de 49% et de 38% (CHARLES, 2005). Les

18 Des secteurs clés à haute valeur ajoutée (tourisme, restauration-hôtellerie) restent inexploités.

29

sorties ou fuites de devises nécessaires à la couverture des importations alimentaires

croissent de jour en jour, elles représentent 81% de la valeur totale des exportations en

2003.

Graphique 8 : Part des exportations agricoles et des importations alimentaires

Source : COUHARDE, 2005 ; d’après BRH

Les déficits du commerce extérieur (375M dollars en 1998) ont mené à des

problèmes de dévaluation inévitable de la gourde. Ce déficit a porté les responsables à

prendre des mesures de surévaluation de la gourde dont la plupart non-incitatrices ou

défavorables aux exportations agricoles.

La production alimentaire locale a crû à un faible rythme moyen annuel de 0,6%.

Parallèlement, le taux de croissance démographique est de 2, 2 % l’an entre 1986 et 2002

(IHSI, 2003). Il en résulte un déséquilibre entre l’offre et la demande de produits

alimentaires. Sur ce, la production par habitant baisse de 14%, passant de 268 Kg en

1988/90 à 230 Kg en 2000/2002, contre 309 Kg en 1978/1980 (CNSA, 2002).

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30

Graphique 9 : Production agricole par tête (base 100=1980)

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Source: COUHARDE, 2005, d’après Statistiques FAO

3-2-3-2-. La dollarisation de l’économie haïtienne

La substitution du dollar américain à la gourde est croissante. Elle renforce la

dollarisation de l’économie et sa dépendance vis-à-vis de l’économie américaine. Les

facteurs de l’eurodollarisation de l’économie sont : le ratio des prêts en dollar / dépôts en

dollar, la part des dépôts en dollar par rapport aux dépôts en gourde et le ratio des dépôts

en dollar par rapport à M3 et l’utilisation du dollar comme instrument d’échange à

l’intérieur du pays. La part des dépôts et le ratio de ces derniers en dollar accuse une

tendance croissante.

Graphique 10 : Evolution des dépôts en dollar par rapport à ceux en gourde

Source : BRH, 2005

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05

Dépôts en dollars

Dépôts en gourdes

31

D’après BRH (2001), la part des dépôts en dollar par rapport à ceux en gourde est

passée de 29,34% en 1998 à environ 40% en juin 2001, le ratio des dépôts en dollar de

31% en juin 2000 à 33% en juin 2001 en glissement annuel. Selon DOURA (2003), les

dépôts en USD comptaient pour 47,5 % du total des dépôts en janvier 2003 contre 38%

en juin 2000 alors qu’en juin 2003, 52,5 % des prêts consentis par les banques

commerciales au secteur privé étaient libellés en USD contre 41% en juin 2000.

Les principaux facteurs responsables dudit phénomène sont l’incertitude relative

à la situation politico-économique, l’utilisation de certains instruments de politique

monétaire, l’imposition d’un coefficient obligatoire de réserve particulièrement élevé sur

les dépôts en gourdes par rapport à ceux en devises (DOURA, 2003).

Le USD remplit actuellement le rôle que devrait jouer la gourde. Il est à la fois

vecteur d’échange, unité de compte et réserve de valeur. Cette substitution progressive

du dollar à la gourde traduit déjà une dollarisation partielle de l’économie haïtienne.

Conséquences d'une éventuelle dollarisation intégrale de l’économie

Une éventuelle dollarisation intégrale engendrait des effets positifs et négatifs au

niveau de l’économie haïtienne à l’instar de l’Argentine vers les années 1990.

Effets positifs d’une éventuelle dollarisation

• Elle évite la dévaluation de la gourde par rapport au dollar due à la stabilité

monétaire générée au niveau du pays favorable aux IDE (Investissements Directs

Etrangers) ;

• Elle entraîne un accroissement des dépôts dans les banques locales accompagné

de taux d’intérêt plus faible sur les investissements ;

• Une diminution du risque d’inflation car les déficits publics ne pourraient plus se

financer par création monétaire

Effets négatifs d’une éventuelle dollarisation

Elle réduit l’autonomie monétaire conduisant à la perte de l’indépendance de la

politique monétaire d’Haïti. Les autorités monétaires nationales seraient dans

l’impossibilité de se servir du taux de change pour amortir les chocs externes. De Bernis

considère la dollarisation comme le cas pathologique d’une nation dominée et

désarticulée au point que sur son espace géographique circule une monnaie étrangère qui

32

y sert de moyen d’échange. Enfin, la dollarisation induirait une vassalisation de

l’économie haïtienne à celle des USA.

3-2-3-3-. Cercle vicieux de la libéralisation de l’économie

Il est retenu dans cette étude comme la troisième conséquence de cette crise. Ce

cercle vicieux de marginalisation et de vulnérabilité croissante érodant les atouts socio-

économiques, infrastructuraux et environnementaux provient des tensions sociales et

politiques croissantes ajoutées aux mesures fiscales et douanières. Plus de 3,8 millions

d’individus, en majorité les ruraux, souffrent de la faim. La prévalence de cette crise

contribue à amplifier les tensions inflationnistes au niveau de l’économie nationale.

Figure 1 : Cercle vicieux de paupérisation de l’économie par la libéralisation

Source : Conception de l’auteur, 2006, d’après PNUD, 2002

3-3. La disponibilité globale Le pays connaît une détérioration progressive des capacités de ses exportations à

financer ses importations19. Cela augmente l’insécurité alimentaire du pays surtout si l’on

se réfère au rapport entre importations alimentaires et le total des exportations comme

19 Ce niveau de financement varie de 70% en 1970 à 54% en 1991, 35% en 1996 et 47% en 1998 et en 1998 le total des importations était de USD 640M soit USD 234M en produits alimentaires contre des exportations de USD 299M (BRH, 1999).

A ugm entation produits im portés

Ferm eture usines, petits ateliers puis baisse productivité agrico le

Perte d’em ploi, baisse de revenus et m igration m assive

E conom ie de consom m ation

D épréciation de la gourde

Inflation, taux d’intérêt élevé

L ibéralisation aveugle de l’économ ie

Pauvreté de m asse

D éséquilibre accéléré

N on incitation à la production et à l’exportation, port lib re

A rrêt des investissem ents privés

D éficit du com m erce extérieur

33

mesure du degré de cette insécurité. Les importations de produits alimentaires

absorberaient 78% des devises (hormis les narcodollars) produites par les exportations.

3-3-1-. Disponibilité alimentaire

La situation alimentaire haïtienne est caractérisée par une disponibilité

alimentaire insuffisante. Pour nourrir convenablement la population locale de 8 millions

d’habitants en l’an 2000 et répondre aux normes de la FAO (2260 calories/ personne/

jour), il fallait un total de 1,8 millions de tonnes d’équivalent-céréale (TEC) soit 225

kg/personne/an. La production nationale contribuait à environ 980.000 TEC (CNSA,

1996), soit un peu plus de 50% des calories requises, les importations commerciales

500.000 TEC, et l’aide alimentaire entre 100.000-150.000 TEC. La disponibilité

alimentaire est instable dans l’espace et dans le temps, avec un déficit structurel

chronique qui se situe autour de 200.000 TEC suite à la limitation de la production

alimentaire locale due à nombreux facteurs20.

3-3-1-1. Les importations commerciales

Les importations alimentaires et les exportations agricoles ont évolué en sens

inverse. En moins de vingt ans (1981-1999), ces importations ont plus que triplé pendant

que les exportations continuent de baisser. Il n'a donc eu aucun effet multiplicateur pour

les exportations agricoles. Ces dernières ont drastiquement baissé au profit des

importations alimentaires qui désormais occupent une part importante dans les

importations totales (cf. graphe 8).

Depuis 1995, les importations alimentaires excèdent les exportations agricoles

totales qui n'arrivent à couvrir parfois qu’entre 75% et 90% de ces importations. Suite à

la seconde baisse générale des tarifs dans le cadre du programme d'ajustement structurel,

les importations alimentaires occupent le tiers des importations totales. La baisse

croissante de la production céréalière (plus de 30% de la production par habitant 1992-

2001), amplifie la dépendance alimentaire du pays et rend difficile sa sortie de cette

situation d'asphyxie des importations.

20 http://www.50years.org/factsheets/haiti.html, ces facteurs sont : surface cultivée (déclivité des pentes, eau, situation foncière), main d’œuvre agricole, microclimats, intrants agricoles, mécanisation agricole, politiques fiscales et douanières, absence de politique de soutien-stabilisation des prix aux producteurs et de soutien à la demande.

34

3-3-1-2. L’aide alimentaire

Le volume d’aide alimentaire subit des fluctuations inter annuelles. Selon le tableau

ci-dessous, il passe de 68.000 TM en 1991 à 159.000 TM en 1994. Cette aide est fournie

principalement par les USA, La Communauté Européenne (CE), le Japon, le Canada et la

France.

Tableau 1: Évolution de l’Aide alimentaire livrée en Haïti (en TM)

Année 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Total 126.890 105.154 68.117 99.993 105.250 159.200 139.060 129.030 122.230 114.670

Source: CNSA, 1999 d’après Système International d’Information sur l’Aide Alimentaire, PAM, Juin 1998,

Pour la décade, selon la CNSA (1999), les Etats-Unis ont contribué à un taux allant

de 42% à 85% soit 70% du total pour la décade, celle de la CE représente 9% du total et

dépasse les 10,000 TM par an depuis 1992. De leur côté, le Japon, le Canada et la France

ont fourni respectivement 7%, 6% et 4% du total de l’aide de la décade.

35

IV : METHODOLOGIE

Pour atteindre les objectifs poursuivis dans la présente étude, la méthodologie suivante a

été adoptée:

4-1-. Revue bibliographique Elle consiste en la collecte et la consultation des documents relatifs au travail.

Divers documents ont été sélectionnés et consultés à cet effet. La revue bibliographique a

permis de collecter des données quantitatives sur les marchés des produits alimentaires

et de change, données qui étaient nécessaires pour les analyses statistiques et

économétriques. De plus, elle a permis dans une large mesure d’aborder la problématique

et grâce aux données qualitatives de rédiger la revue de littérature.

4-2-. Choix de la période et des produits La période s’étendant de 1990 à 2004 pourrait être considérée comme une

période de crise macroéconomique en Haïti. De tous les secteurs vitaux de l’économie

frappés par cette situation alarmante, le secteur alimentaire a été l’un des plus affectés.

La détérioration croissante de la situation alimentaire est un facteur clef de la

marginalisation des haïtiens. Cette période a été marquée par l’accroissement de la part

des importations alimentaires dans l’offre alimentaire locale, des bouleversements

d’ordre social, politique et économique : coups d’état politique, embargo économique,

flambée des prix des produits alimentaires et la rentrée en vigueur du système de change

fluctuant21.

Quant aux produits alimentaires considérés, le choix a été fait de façon

exhaustive sur la base de leur poids respectif dans le calcul de l’Indice de Prix à

l’Alimentation (IPA). Soixante onze (71) produits composent le groupe « Alimentation,

Boissons et Tabacs » et sont retenus par l’IHSI (Institut Haïtien de Statistique et

d’Informatique) pour le calcul de l’IPA. Ce dernier c’est-à-dire l’IPA a un poids de

49,42% dans l’Indice de Prix à la Consommation (IPC). De ces 49,42%, la pondération

est de 4,84%, 1,64%, 5,65% et 1,09% respectivement pour le riz, le maïs, le poulet et le

haricot sec. Ainsi, deux facteurs ont motivé le choix de ces produits: leur coefficient de

21 Mesure de politique monétaire prise par la BRH depuis 1991

36

pondération dans l’IPA et leur importance nutritionnelle dans la diète alimentaire de la

population.

4-3-. Collecte des données Les données collectées pour la réalisation de l’étude sont :

• Les données de prix moyens annuels à la consommation des produits

alimentaires : riz, maïs, poulet, haricot sec. Les séries de données utilisées sont

celles suivies par l’IHSI.

• Le taux de change nominal moyen gourde - USD suivi par la BRH ;

• Les données sur le volume annuel des importations alimentaires, des productions

locales, de la consommation alimentaire pour les dits produits suivies par la FAO

(Food Agricultural Organization) et celles relatives aux aides alimentaires suivies

par la CNSA.

Ces données quantitatives ont été amplement utilisées et interviennent dans les analyses

statistiques et économétriques. Elles ont été collectées sur la série chronologique 1990-

2004.

Par contre, les données qualitatives ont été utilisées pour rédiger la revue de littérature.

4-4-. Traitement des données Les données collectées ont été soumises à une analyse en fonction des objectifs

poursuivis dans la présente étude ou pour confirmer ou infirmer les hypothèses émises.

Pour parvenir à cette fin, des outils statistiques et économétriques ont été utilisés. Les

analyses économétriques sont réalisées avec SPSS puis vérifiées avec Eviews. Par

ailleurs, Excel a été utilisé pour les calculs de base dans les analyses économiques.

Les résultats sont présentés sous forme d’équations obtenues à partir des analyses

régressives résumant la situation qui a prévalu au cours de la période considérée. Pour

chaque produit, des modèles de régression simple ont été construits expliquant la relation

existant entre l’indice de prix du produit (riz, maïs, poulet et haricot) et le taux de change

gourde/USD.

37

4-5-. Méthodes d’analyse des données et procédés de calcul 4-5-1. Part du produit importé dans la consommation alimentaire locale

La connaissance de la part des produits alimentaires importés dans la

consommation alimentaire locale est un outil important dans toute analyse de la situation

alimentaire. Elle a permis de se renseigner sur le niveau de dépendance alimentaire

nationale vis-à-vis de l’extérieur laquelle est importante dans la détermination du prix

intérieur. Elle est calculée sur une base annuelle pour chaque produit considéré par la

formule suivante :

CAV

Ppi pi 100×=

Avec : Ppi : part du produit importé en pourcentage

Vpi : volume du produit importé par année par Haïti en TM

CA : consommation alimentaire par année en TM de ce produit

4-5-2. Analyse de variance Elle a été réalisée pour tester l’égalité des moyennes des prix des produits

substituables en considérant les populations normales et les variances inconnues

avec 30<n . Le rapport critique a été calculé puis comparé au t de la table de Student au

seuil de 5% pour les produits pris deux à deux riz - maïs, poulet - haricot sec.

2121

222

211

21

__

2

__

1

n1

n1

2nns)1n(s)1n(

)()XX(t

++++−−−−++++

−−−−++++−−−−

−−−−−−−−−−−−====µµµµµµµµ

avec n1+ n2-2 degrés de liberté.

Le critère de décision est de rejeter 0H si 2; 212/ −+< nntt α ou 2; 212/ −+−< nntt α

sinon ne pas rejeter 0H .

4-5-3. Les indices de prix à l’alimentation et de taux de change

Dans le travail, l’indice de prix à l’alimentation calculé pour chaque produit est

un indice simple22. Il permet d’apprécier l’inflation alimentaire. La formule utilisée pour

calculer cet indice est la suivante : 100produitduprixdeIndice basedeanneeixPrcoursenanneeixPr ××××==== 23

22 Indice simple ou élémentaire est égal à (valeur courante/valeur de base)*100 selon TRUDEL et ANTONIUS (1991) 23 Cet indice est calculé séparément pour le riz, le maïs, le poulet et le haricot sec

38

Par ailleurs, l’indice taux de change gourde par rapport au USD est une mesure

du niveau d’appréciation et / ou de dépréciation de la gourde par rapport au dollar. Il

varie en fonction du taux de change nominal de ces deux monnaies et est calculé ainsi :

100×= basedeanneechangedeTauxcoursenanneechangedeTauxchangedetauxIndice 24

4-5-4-. Elasticités d’arc et élasticités croisées

Elles ont permis de comprendre le degré selon lequel la demande des

consommateurs pour un produit répond à une variation de prix de ce produit ou d’un

autre produit quand il y a une variation significative de prix (LECAILLON et

PONDAVEN, 1998). Elles sont calculées selon la formule :

}]{[11

1

1

1

qqpp

ppqq

i

ii

ii

ii

++

−−

=+

+

+

Où qi est la quantité demandée du produit à l’ancien prix ip et 1+iq celle au nouveau

prix 1+ip .

Cependant l’élasticité partielle de l’un des produits (riz, maïs, poulet et haricot

sec) par rapport à un autre a été calculé pour les couples de produits substituts (exemple

riz - maïs) et les couples de produits complémentaires en vue d’appréhender au cours de

la série la logique du consommateur. En considérant le riz et le maïs désignés par le

couple (x, y), selon MALASSIS et GHERSI (1992), cette élasticité est calculée ainsi :

x

y

yyx C

P

PCx

P ×=δδη /

Où yx P/η désigne l’élasticité croisée de la demande du riz par rapport au maïs, xCδ la

variation de la consommation du riz, yPδ la variation du prix du maïs, yP le prix du maïs

et xC la consommation du riz

4-5-5-. Modélisation

4-5-5-1-. Présentation des modèles

ttt XaaY ε++= 10 pour t = 1990…………2005

t : La ième observation faite sur la variable considérée 24 Il s’agit d’un indice simple prenant en compte l’échange entre gourde et USD

39

tY : Variable expliquée ou dépendante représentant la tième observation faite sur l’indice

de prix pour le produit considéré ;

10 ,aa : Paramètres ou estimateurs du modèle

tX : Variable explicative représentant la tième observation faite sur l’indice du taux de

change de la gourde (cotation à l’incertain) par rapport au USD

tε : Le terme d’erreur

Sachant que le prix à la consommation d’un bien est lié positivement au taux de change,

conformément à la théorie économique le signe attendu est 01 >a .

4-5-5-2-. Tests sur le modèle

4-5-5-2-1-. Tests de normalité des erreurs

Ces tests nous ont permis de vérifier l’hypothèse de la normalité des erreurs et

d’effectuer les tests de Student sur les paramètres conduisant à la validité des modèles.

a) Tests du Skewness et du Kurtosis

Soit �=

−=n

i

ktk xx

n 1

_

)(1µ le moment centré d’ordre k, le cœfficient de

Skewness (coefficient d’asymétrie) est2/3

2

321

1 µµβ = et celui de Kurtosis (coefficient

d’aplatissement) est22

42 µ

µβ = . Pour vérifier les hypothèses d’existence

d

n

v6

02/11

1

−=

β e symétrie et d’aplatissement normal, les statistiques suivantes ont été

construites :

n

v6

02/11

1

−=

β et

n

v24

322

−=

β puis comparées à la valeur de la loi normale

au seuil de signification 05.0=α .

40

b) Test de Jarque et Bera

Si 21

1β et 2β obéissent toutes deux à des lois normales alors la quantité

221 )3(

246−+= B

nns β suit un X2 à deux degrés de liberté ; avec comme critère de

décision, l’acceptation de l’hypothèse H0 de normalité des résidus au seuil αααα au

détriment de H1 sinon rejeter H0 au profit de H1.

4-5-5-2-2-. Test de coefficient des modèles (test du t-student)

Ce test statistique valable pour les petits échantillons de taille 30<n choisis

d’une population normale et de variance inconnue a une importance capitale en analyse

statistique et économétrique. Il consiste à calculer un t nommé t de Student selon

l’équation 1

1

11*

aa

aat

σ−= qui suit une loi de Student à n-2 degrés de liberté. Le t calculé

sera ensuite comparé au t tabulaire pour tester la signification du paramètre a1.

4-5-5-2-3-. Test de signification d’ensemble de la régression (test de Fisher Snedecor)

La distribution de Fisher ou Test de Fisher a aussi une grande importance en

analyse de variance et en analyse de régression. Autrement appelé distribution du F de

Fisher, le test de Fisher s’obtient par le rapport de F variance expliquée et variance

inexpliquée. Il est calculé par les formules suivantes : )2(

1*−

=n

SCR

SCEF avec F* = (t*) 2

avec t* Student empirique, où F* suit une loi de Fisher à 1 et n-2 degrés de liberté. En

fonction du coefficient de détermination R2 , F* se calcule ainsi )2/()1( 2

2*

−−=

nRRF (n étant

le nombre d’observations).

Si 05.02,1* −> nFF , on rejette l’hypothèse d’égalité des variances, la variable xt est

significative, dans le cas contraire on accepte l’hypothèse d’égalité des variances et la

variable xt n’est pas explicative de la variable yt.

F* : Fisher empirique

SCE : Somme des Carrés Expliqués (Variabilité expliquée)

SCR : Somme des Carrés des Résidus (Variabilité des résidus)

41

4-5-5-2-4-. Test de détection de l’autocorrélation (test Durbin-Watson)

L’autocorrélation existe quand le terme d’erreur d’une période est corrélé avec

celui d’une autre période. Fréquente dans l’analyse des données obtenues suivant une

série temporelle, elle conduit à des estimateurs du MCO sans biais et convergents, aux

erreurs types biaisées et par conséquent à des tests statistiques inexacts et des intervalles

de confiance biaisés. D’où une explication inadéquate des variations de la variable Y par

le modèle. Pour la détecter l’autocorrélation on a calculé la statistique "d" de Durbin-

Watson: ����

����====

====

====−−−−−−−−

n

1t

2T

n

2t

21tt

e

)ee(

d où d est la statistique de Durbin et Watson, :e t l’erreur au temps

t, :e 1t −−−− l’erreur au temps t décalé d’une année et :e2t la carré de l’erreur au temps t.

Cette valeur calculée est comparée aux valeurs théoriques de d notées d1 et d2 de

la table de Durbin et Watson au seuil de signification � = 0,05.

4-5-5-2-5-. Coefficient de détermination et coefficient de corrélation partielle

Le coefficient de détermination est noté R2. Il permettra de juger de la qualité de

l’ajustement du modèle. Son pouvoir explicatif du modèle est d’autant plus grand que sa

valeur est élevée. Il est calculé ainsi : �

�−=

−t

t

tt

y

e

yR

2

2

)(

2 1 . Tandis que pour juger du degré

de corrélation existant entre les deux indices on a procédé au calcul du coefficient de

corrélation partielle (nombre pur variant entre -1 et +1) suivant la formule :

� � � �

� � �

−−

−==

2222 )()()()(),(

tttt

tttt

YYnXXn

YXYXn

YsXsYXCov

r

X : indice du taux de change de la gourde par rapport au USD

Y : indice du prix à l’alimentation du produit

Cov(X, Y) : covariance entre X et Y ;

s(X) et s(Y) : écart type de X et écart type de Y ;

n : nombre d’observations.

42

V : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS Les prix à la consommation utilisés pour le calcul de l’indice de prix pour chaque produit

sont des prix moyens des prix des variétés importées et des variétés locales.

Conformément aux objectifs, il importe d’étudier la part des importations dans la

consommation alimentaire humaine tout au long de la série temporelle.

5-1-. Part des importations des produits dans la consommation alimentaire locale

Le pays évolue dans une situation de déficit alimentaire chronique depuis plus de

deux décennies particulièrement pour le riz, maïs, poulet et haricot sec. Ce déficit est

d’autant plus important en période de mauvaises récoltes et de troubles socio-politiques.

Entre 1990 et 2004, il y a eu une amplification graduelle de cette tendance

principalement pour le riz et le poulet. Ainsi, les importations alimentaires, malgré

utilisées comme mesure palliative de ce déficit, ont amplifié l’implication du taux de

change dans la formation du prix à la consommation des dits produits.

Tableau 2: Evolution de la part des importations des produits dans la consommation

alimentaire locale

Année Part Importation Ppi (riz)

Part Importation Ppi (maïs)

Part Importation Ppi (poulet)

Part Importation Ppi (haricot sec)

1990 60.32% 1.18% 0.79% 8.84% 1991 67.04% 0.91% 0.72% 19.35% 1992 86.31% 2.79% 2.04% 17.34% 1993 64.65% 4.04% 0.00% 16.93% 1994 57.66% 2.30% 3.23% 22.80% 1995 83.77% 21.45% 48.78% 50.46% 1996 73.40% 4.43% 63.36% 17.44% 1997 81.14% 7.30% 72.29% 20.41% 1998 79.34% 5.91% 73.26% 29.49% 1999 82.85% 6.83% 82.34% 29.52% 2000 79.55% 5.84% 66.44% 24.10% 2001 60.69% 3.76% 68.17% 26.82% 2002 84.87% 5.65% 75.14% 21.09% 2003 86.58% 4.99% 77.97% 28.77% 2004 76.04% 14.38% 67.13% 32.19%

Source : Calcul de l’auteur, 2006 selon les données de FAO, FOASTAT, 2006

43

La consommation locale du riz est fortement dépendante de l’extérieur à l’instar

du poulet. Dans cette série temporelle, la part des importations commerciales passe d’un

minimum de 57.66% en 1994 pour atteindre un maximum de 86.58% en 2003. La

révision des tarifs douaniers en 1995 a amplifié la situation. Dès lors, les besoins de

consommation sont satisfaits à plus de 73% par le riz importé sauf pour l’année 2001 où

ce chiffre était de 60.69%.

Durant toute la période, le pays a une demande d’importation pour le maïs

relativement faible. La demande locale est satisfaite en grande partie par la production

locale. La part des importations dans la consommation alimentaire n’atteint pas les 8%

sauf pour l’année 1995, date de la révision des structures tarifaires sur les importations

alimentaires et l’année 2004 marquée par des agitations socio-politiques, des

catastrophes naturelles, elle a atteint respectivement 21.45% et 14.38%.

Pour le haricot sec, sur toute la série, la part de la consommation locale satisfaite

par les importations n’a pas pu atteindre les 30% sauf pour les années 1995, 1998, et

2004, les importations ont contribué respectivement à 50.46% et 32.19% à la satisfaction

de la demande locale.

Pour ces quatre produits, après le riz, le poulet est celui pour lequel la demande

locale est fortement déterminée par les importations suite à la restructuration des tarifs

douaniers à l’importation alimentaire entreprise en 1995. De 1990 à 1994, le poulet

importé contribuait en dessous de 3.23% à la satisfaction de la demande locale.

Cependant, de 1995 à 2004, la part des importations a varié d’un minimum de 48.78% en

1995 à un maximum de 82.34% en 1999.

5-2-. Evolution des prix des produits Selon la théorie économique, le rythme d’évolution des prix des produits

alimentaires se fait généralement par groupe ou catégorie de produits selon que les

produits en question sont considérés comme substituables ou complémentaires. Dans la

présente étude, les quatre produits sont considérés deux à deux substituables plus

précisément le riz peut se substituer au maïs tandis que le poulet en partie au haricot sec

dépendant de la classe sociale en question (niveau de revenu de l’individu). Ainsi, l’on a

44

supposé que le prix suit une même tendance pour les produits substituables. Pour

confirmer ou infirmer cette hypothèse, une analyse de variance basée sur la comparaison

de deux moyennes s’est révélée impérative. Elle consiste à faire une analyse de tests

d’hypothèses de deux moyennes dont les variances des populations sont inconnues et

supposées égales.

5-2-1. Cas du riz – maïs pris comme produits substituables

La procédure adoptée pour parvenir à cette conclusion est la suivante :

• Hypothèses à tester maisriz1

maisriz0

:H:H

µµµµ≠≠≠≠µµµµµµµµ====µµµµ

au seuil �=0.05

• Les échantillons sont petits n1 et n2 = 15<30 (n1et n2 respectivement le nombre

d’observations pour le riz et le maïs)

• La statistique sur laquelle porte le test est la différence entre les moyennes des

deux séries d’observations ( 21 XX − ) respectivement la moyenne du prix du riz

de la série et celle du maïs.

• Eu égard à l’hypothèse de base, le rapport critique a été calculé ainsi :

2121

222

211

maisriz

__

2

__

1

n1

n1

2nns)1n(s)1n(

)()XX(t

++++−−−−++++

−−−−++++−−−−

−−−−−−−−−−−−====

µµµµµµµµ

Ce t est distribué suivant la loi de Student avec n1+ n2-2 degrés de liberté.

Tableau 3: Résultats des analyses de variance

Produits Moyenne Variance T calculé T lu Riz 5.405 8.758 Maïs 3.58 4.633

1.932 2.0484

Poulet 21.22 109.847 Haricot sec 8.395 21.397

7.608 2.0484

Source : Calcul de l’auteur, 2006 d’après les données du Bureau des Prix de l’IHSI,

2006, BAILLARGEON et RAINVILLE, 1978

Avec les critères de décision suivants : rejeter H0 si t>t �/2 ; n1+ n2-2 ou t< -t �/2 ; n1+

n2-2 sinon ne pas rejeter H0. On déduit que pour le riz et le maïs, deux céréales

parfaitement substituables l’un à l’autre, le t calculé (1.932) par la formule précédente est

45

inférieur à la valeur du t lu dans la table de Student : t>t 0.025; 28 (soit 2.0484). Ce faisant,

il y a suffisamment d’évidence statistique pour avancer l’hypothèse que le prix a suivi la

même tendance centrale pour le riz et le maïs dans la série chronologique.

5-2-2-. Cas du poulet et du haricot sec pris comme substituables

En utilisant la même procédure ci-dessus pour le poulet et le haricot sec, on

parvient à une conclusion contraire pour les dits produits c’est-à-dire le prix du poulet est

différent de celui du haricot sec dans la série temporelle. En ce sens, on rejette

l’hypothèse H0 de l’égalité des moyennes de prix de ces produits au profit de H1 de la

différence des dites moyennes puisque le t calculé (7.608) pour ces deux produits est

supérieur au t>t 0.025; 28 lu sur la table de Student. Cela ne veut pas dire pour autant que

ces deux produits ne sont pas substituables. Comme on l’avait signalé, cette

substituabilité n’est pas parfaite. Elle est limitée et est fonction de la classe sociale en

question. D’autant plus, ces deux produits font partie de deux groupes différents de

produits alimentaires. Théoriquement, cette conclusion pourrait trouver son appui sur les

travaux de MALASSIS et GHERSI (1996) disant que suite à une augmentation du

revenu des consommateurs et une hausse des prix, on assiste à une substitution de

produits appartenant à des groupes différents (produit supérieur, produit inférieur).

En résumé, la première hypothèse de l’étude ainsi déclarée: "de 1990-2004, axée

sur une tendance égale de l’augmentation significative du prix de ces principaux produits

de la consommation alimentaire locale plus précisément les substituts : riz et maïs, poulet

et haricot sec" est confirmée en partie. Elle est vérifiée ou confirmée pour le riz-maïs,

toutefois elle est infirmée dans le cas du poulet-haricot sec. Finalement, on infirme cette

hypothèse de l’étude.

46

5-3-. Analyse évolutive des prix à la consommation et du taux de change gourde/USD

Graphique 11 : Evolution comparative des prix des produits et du taux de change gourde/USD

Source : Calcul de l’auteur, 2006

Des quatre produits pris en compte par l’étude, le poulet étant considéré comme

supérieur par rapport aux trois autres produits a connu une augmentation plus rapide de

son prix. La dépréciation continuelle de la gourde au USD souvent intercalée

d’appréciation peu considérable a été accompagnée d’une tendance haussière des prix à

la consommation des produits riz, maïs, poulet et haricot sec. Cependant, cette

augmentation de prix à la consommation varie selon un ordre croissant des produits dits

inférieurs (maïs puis riz) aux produits supérieurs (haricot sec puis poulet). Il importe de

remarquer que la diminution du taux de change ne s’accompagne pas nécessairement

d’une baisse des prix de ces produits car depuis 2003, la valeur du USD chute par rapport

à celle de la gourde parallèlement à une hausse vertigineuse des prix de ces produits.

Les courbes ci-dessus montrent que le riz et le maïs sont les deux produits pour

lesquels les prix ont augmenté modérément d’une année à l’autre. Ces produits pouvant

se substituer entre eux, l’évolution du prix de l’un a un impact sur celle de l’autre.

D’autant plus, la demande locale de riz, étant fortement déterminée par le riz importé du

dumping américain livré sur le marché à un prix relativement faible, contribue à

influencer tant le prix des variétés de riz locales que celui des substituts du riz.

0

10

20

30

40

50

60

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Prix en gourde/livre de riz

Prix en gourde/livre de maïs

Prix en gourde/livre de poulet

Prix en gourde/livre de haricot sec

Taux de change gourde/USD

47

Graphique 12 : Evolution comparée de l’indice de prix des produits et de l’indice du

taux de change

Source : Calcul de l’auteur, 2006

Ce graphique montre la tendance de deux variables plus précisément les deux

indices simples (indices élémentaires) de la série temporelle. Les courbes de variation de

l’indice du prix alimentaire des différents produits considérés (riz, maïs, poulet et haricot

sec) en glissement annuel ont connu une même allure dans la série chronologique. La

variation de l’indice de prix des produits a été positive pour toute la série temporelle,

exception faite pour les deux premières années de l’ouverture totale du marché local aux

importations alimentaires en l’occurrence entre 1994-1995 et 1995-1996 et un rare cas

pour le haricot sec entre 1998-1999. Cette variation est généralement à la hausse et

rarement à la baisse. Depuis 2002, elle est à la hausse.

L’indice du taux de change (gourde/USD) a suivi quasiment un même cycle que

les indices de prix des produits alimentaires de l’étude. Toutefois, entre 2003-2004, les

indices de prix des produits ont augmenté de façon exponentielle (inflation alimentaire)

et parallèlement l’on a assisté à une baisse exponentielle de la variation (jamais négative

au cours de la série) de l’indice du taux de change gourde/USD (appréciation de la

gourde par rapport au dollar).

Le tableau suivant permet de comprendre le rythme de détérioration du pouvoir

d’achat alimentaire. Par exemple, la gourde nécessaire à l’acquisition d’une livre de riz

-1 0 0

-5 0

0

5 0

1 0 0

1 5 0

2 0 0

2 5 0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 0 1 1 1 2 1 3 1 4 1 5

V a r .IP . G lis . A n n .r iz V a r .IP . G lis . A n n .m a ïs

V a r .IP . G lis . A n n . p o u le t

V a r .IP . G lis . A n n . h a ric o t s e c

V a r . IT C .G liss .A n n .

48

en 1994 ne valait que 0.91 gourde en 2000 (Indice de prix en 1994 :206.40 et celui de

2000 :227.60) avec base 1990=100.

Tableau 4 : Evolution en points et en pourcentage de l’indice du prix à l’alimentation

des produits (1990=100)

Variation indice de prix du riz

Variation indice de prix

du maïs

Variation indice de prix

du poulet

Variation indice de prix du haricot sec

Variation indice du taux de

change

Année En points

En % En points

En %

En points

En %

En points

En %

En points En %

1990-91 0.40 0.4 20.8 20.8 8.2 8.2 14.7 14.7 18.8 18.8 1991-92 16.8 16.7 35.6 29.4 31.4 29.0 -6.7 -5.8 42.4 35.7 1992-93 14.8 12.6 0.00 0.00 42.2 30.3 60.4 55.8 0.00 0.00 1993-94 74.4 56.4 77.2 49.4 58.9 32.4 91.6 54.4 33.0 20.5 1994-95 -18.0 -8.7 -26.2 -11.2 -28.4 -11.8 -25.9 -10.0 -5.0 -2.6 1995-96 -45.2 -24.0 -83.9 -40.5 -38.8 -18.3 -39.3 -16.8 20.4 10.8 1996-97 32.4 22.6 69.1 56.0 11.2 6.4 71.6 36.8 2.7 1.31 1997-98 23.6 13.4 16.1 8.36 17.1 9.3 56.5 21.2 8.8 4.12 1998-99 12.0 6.0 2.7 1.30 20.5 10.1 -20.4 -6.3 -3.1 -1.4 1999-00 16.4 7.8 28.2 13.3 18.2 8.2 9.8 3.3 44.5 20.4 2000-01 25.2 11.1 36.9 15.4 38.6 16.0 47.4 15.2 49.4 18.8 2001-02 22.0 8.70 22.2 8.01 36.8 13.2 108.4 30.2 43.6 14.0 2002-03 74.8 27.2 134.2 44.9 88.9 28.2 80.0 17.1 175.1 49.3 2003-04 215.2 61.5 231.5 53.5 147.2 36.4 110.5 20.2 -15.4 -2.9

Source : Calcul de l’auteur 2006

Les variations en point et en pourcentage calculées respectivement par la

différence entre l’indice de prix du produit pour l’année 2 et celui de l’année 1 et le

rapport (indice de prix du produit année 2 – indice de prix du produit année 1) /indice de

prix du produit année 1 montrent que leurs valeurs sont majoritairement positives pour

tous les produits. Il faut remarquer qu’elles sont négatives pour les deux premières

années de la libéralisation totales des importations, suite à la hausse spontanée de la part

des importations dans la consommation alimentaire locale. Cependant, pour le haricot

sec, cette variation a été négative pour les années 1992 et 1999.

49

Graphique 13: Evolution de l’indice du taux de change en points et en pourcentage

-50

0

50

100

150

200

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Variation ITC en points

Variation ITC enpourcentage

Source : Calcul de l’auteur, 2006

ITC : Indice du taux de change gourde/USD

Dans la série chronologique 1990-2004, le taux de change de la gourde par

rapport au dollar a connu de fortes fluctuations à la hausse et à la baisse. Sur la base du

graphique précédent, les variations en points et en pourcentage évoluent dans le même

sens. La variation en points permet de voir la prise ou la perte de valeur des deux

monnaies (gourde et dollar américain) de l’une par rapport à l’autre. Entre 1990 et 1999,

on a constaté une alternance de dépréciation (allure vers le haut) et d’appréciation (allure

vers le bas) de la gourde par rapport au dollar. Entre 1999 et 2003 (période

d’intensification des troubles socio-politiques), la gourde s’est dépréciée suivant un

rythme exponentiel par rapport au USD. Cependant entre 2003-2004, la gourde a pris

rapidement de la valeur en points et en pourcentage par rapport au dollar d’où son

appréciation.

50

5-4-. L’approche d’élasticités de la demande 5-4-1-. Elasticités d’arc des produits

Applicables dans le cas des variations significatives de prix, comme c’est le cas

pour les produits ici considérés, elles ont permis de trouver les valeurs suivantes pour les

coefficients dans la série.

Tableau 5: Coefficients d’élasticités d’arc du riz, maïs, poulet et haricot sec

Année � riz � maïs � poulet � haricot sec 1990-91 - infini 0.83% -1.65% 0.96% 1991-92 -0.20% 0.97% 0.21% -0.95% 1992-93 3.05% -0.42% -0.08% -0.48% 1993-94 0.10% 0.09% 1.33% 0.20% 1994-95 -0.25% -0.28% -3.03% -0.06% 1995-96 -0.43% -0.07% -0.90% 0.66% 1996-97 0.28% 0.05% 4.45% 0.25% 1997-98 -0.75% 0.09% 3.62% -0.37% 1998-99 1.93% 0.12% 4.24% -0.52% 1999-00 0.81% 0.30% -6.78% -3.10% 2000-01 0.24% 0.94% 0.36% -0.17% 2001-02 1.38% -4.65% 2.17% -0.25% 2002-03 0.49% 0.18% 0.49% 0.35% 2003-04 -0.29% -0.34% -1.15% -0.21%

Source : Calcul de l’auteur, 2006, d’après les données de FAOSTAT 2006, IHSI, 2006.

Pour le riz, en un seul point la demande du riz est parfaitement élastique par rapport au

prix. Elle est élastique en 1, 3 et 6 point (s) respectivement pour le maïs, le poulet et le

haricot sec. En ces points, une augmentation du prix de 1% a entraîné une diminution de

la demande de plus de 1%. Elle accuse une relative inélasticité en 5, 4, 2 et 8 points

respectivement pour le riz, le maïs, le poulet et le haricot sec. Ces points supposent

qu’une augmentation du prix de 1% a été traduite par une diminution de la demande de

moins 1%. En tous les autres points, 8 pour le riz, 9 pour le maïs, 8 pour le poulet et 5

pour le haricot sec, la demande a été inélastique conformément à la théorie économique

relative à la demande alimentaire.

5-4-2-. Elasticités croisées de la demande des produits

Elles sont utilisées pour quantifier les effets du jeu des rapports de prix sur les

demandes relatives de ces produits. Les valeurs des coefficients présentés dans le tableau

suivant ont été calculées suivant cette logique : le riz et le maïs, le poulet et le haricot sec

51

sont considérés comme des substituts tandis que, le riz et le haricot sec, le maïs et le

haricot sec, le riz et le poulet, le maïs et le poulet comme des complémentaires.

Tableau 5: Coefficients d’élasticités croisées

Année maisriz P/ηηηη cotharipoulet P/ηηηη

seccotharimais P/ηηηη

cothaririz P/ηηηη

pouletriz P/ηηηη pouletmais P/ηηηη

1990-91 -0.55 -0.82 2.11 -0.79 -1.44 2.11 1991-92 -0.20 -0.91 0.50 0.51 -0.10 0.50 1992-93 3.30 -0.04 -0.17 0.77 1.42 -0.17 1993-94 0.10 0.83 0.11 0.09 0.14 0.11 1994-95 -0.22 -4.69 -0.26 -0.23 -0.20 -0.26 1995-96 -0.31 -1.18 -0.20 -0.74 -0.68 -0.20 1996-97 0.11 0.88 0.36 0.16 0.92 0.36 1997-98 -1.14 1.80 0.07 -0.42 -0.96 0.07 1998-99 7.37 -8.21 0.02 -1.71 1.05 0.02 1999-00 0.48 -13.01 0.45 1.92 0.76 0.45 2000-01 0.16 0.36 0.96 0.17 0.16 0.96 2001-02 1.70 1.03 -2.21 0.43 0.98 -2.21 2002-03 0.28 0.75 0.24 0.73 0.44 0.24 2003-04 -0.24 -1.49 -0.37 -0.64 -0.36 -0.37

Source : Calcul de l’auteur, 2006 selon les données de FAOSTAT 2006, IHSI, 2006

Ce tableau montre que le maïs a des coefficients de substitution élevés dans la

série temporelle par rapport au riz. Etant substituables l’un à l’autre, sur la base des

valeurs positives, on constate qu’une augmentation de 10% du prix du maïs a dû

entraîner une augmentation de la demande du riz de 33%, 1.1%, 73.7%, 4.8%, 1.6%,

17% et 2.8% respectivement les périodes 1992-93, 1993-94, 1996-97, 1998-99, 1999-00,

2000-01, 2001-02 et 2002-03 pour la série prise en compte dans l’étude.

Pour les cœfficients de substitution poulet et haricot sec, presque le même constat

a été fait. Mais dans ce cas précis, une augmentation du prix du haricot sec de 10% a

provoqué une augmentation de la consommation du poulet de 8.3%, 8.8%, 18%, 3.6%,

10.3% et 7.5% respectivement pour les périodes 1993-94, 1996-97, 1997-98, 2000-01,

2001-02 et 2002-03.

Les coefficients de complémentarité entre maïs et haricot sec accusent des

valeurs élevées (5 valeurs négatives). En ce sens, une croissance du prix du haricot sec

de 10% a entraîné une diminution respective de la consommation du maïs de 1.7%,

2.6%, 2%, 22.1% et 3.7% pour les périodes 1992-93, 1994-95, 1995-96, 2001-02 et

52

2003-04. Un raisonnement analogue à celui fait pour le maïs et haricot sec peut être fait

pour les trois (3) autres colonnes du tableau où les coefficients calculés concernent des

produits complémentaires.

Ces produits tout en les supposant comme substituables deux à deux, montrent

qu’ils sont aussi complémentaires entre eux et vice-versa tenant compte du nombre de

coefficients positifs (substituabilité) et négatifs (complémentarité) obtenus. Cette

situation pourrait être expliquée par la diversité des variétés qui existent dans chacun de

ces produits alimentaires (variétés importées, variétés locales) et aussi aux prix utilisés

qui sont des prix moyens agrégés.

5-5-. Modélisation 5-5-1-. Présentation des modèles

Quatre produits ayant une pondération importante dans le calcul de l’indice des

prix à l’alimentation ont été choisis pour conduire cette étude. Les modèles de base

utilisés sont des modèles linéaires simples dont la présentation générale est la suivante :

Yt = a0 + a1Xt + �t pour t = 1990…………2005

t : La tième observation faite sur la variable considérée

tY : Variable expliquée ou dépendante représentant la tième observation faite sur l’indice

de prix du produit considéré ;

10 ,aa : Paramètres ou estimateurs du modèle

tX : Variable explicative représentant la tième observation faite sur l’indice du taux de

change de la gourde (cotation à l’incertain) par rapport au USD

tε : Le terme d’erreur

5-5-2-. Hypothèses des modèles

Le modèle de régression linéaire pour chaque produit sera accepté comme

valable que si les hypothèses suivantes sont vérifiées en accord au principe général de la

régression linéaire simple (BOURBONNAIS, 2005)

H1 : le modèle est linéaire en Xt (ou n’importe quelle transformation de Xt)

H2 : les valeurs Xt sont observées sans erreur (X, non aléatoire)

H3 : E (�t) = 0, l’espérance mathématique de l’erreur est nulle : en moyenne le

modèle est bien spécifié et donc l’erreur moyenne est nulle

53

H4 : E ( 2tε ) = �2

�, la variance de l’erreur est constante : le risque de l’amplitude

de l’erreur est le même quelle que soit la période

H5 : E (�t�t’) = 0 si t �t’, les erreurs sont non corrélées ou indépendantes : une

erreur à l’instant t n’a pas d’influence sur les erreurs suivantes

H6 : Cov (xt, �t) = 0 l’erreur est indépendante de la variable explicative.

5-5-3-. Estimation des modèles

Les modèles sont estimés pour chaque produit pris isolément. Sur ce, un modèle

de régression linéaire simple mettant en relation l’indice de prix (année 1990=100) pour

le riz, le maïs, le poulet et le haricot sec et l’indice de taux de change nominal

gourde/USD (Année 1990=100) a été construit.

Pour chacun de ces produits, l’indice de son prix, noté Yt, est analysé par rapport

à l’indice du taux de change de la gourde /USD (Xt). Ces deux indices sont deux indices

simples ayant tous deux leur poids respectif dans le calcul des indices composites

suivant : Indice des Prix à la Consommation et l’Indice de Taux de Change Effectif de la

gourde. Pour y parvenir les prix moyens annuels de l’IHSI et les taux de change moyens

de la gourde par rapport au dollar américain de la BRH ont été utilisés pour calculer les

deux indices susmentionnés notés Yt et Xt considérés respectivement comme variable

endogène et variable exogène.

5-5-3-1-. Présentation des modèles de régression linéaire

Les résultats obtenus sur SPSS à partir de l’analyse de régression ont conduit à la

construction des équations de régression linéaire simple suivantes :

Riz : ttt X842.0113.5Y εεεε++++++++====

Maïs : ttt X026.1616.15Y εεεε++++++++−−−−====

Poulet : tX864.046.20Y tt εεεε++++++++====

Haricot sec : ttt X212.1435.9Y εεεε++++++++−−−−====

Où tY désigne l’indice de prix à l’alimentation du produit en question, tX celui du taux de

change de la gourde par rapport au USD et tε le terme d’erreur mesurant la proportion

de la variabilité non expliquée par le modèle.

54

Pour les quatre produits : riz, maïs, poulet et haricot sec, les signes attendus du

coefficient de la variable exogène sont tous conformes à la théorie économique avancée.

Les valeurs du paramètre du coefficient du paramètre a1 de la variable endogène sont

toutes positives. Elles sont de 0.842, 1.026, 0.864 et 1.212 respectivement pour le riz, le

maïs, le poulet et le haricot sec. Partiellement, elles confirment sous toute réserve25

l’hypothèse d’existence d’une relation positive entre l’indice de prix à la consommation

de chacun des produits considérés et l’indice du taux de change gourde par rapport au

USD. En d’autres termes, la dépréciation de la gourde haïtienne peut être retenue comme

l’une des principales causes de la hausse des prix des prix des dits produits sur le marché

haïtien.

5-5-3-2-.Tests sur les modèles

5-5-3-2-1-. Tests de normalité des erreurs

a)Test du Skewness et du Kurtosis Les hypothèses sur lesquelles sont fondés ces tests sont:

Normalité des erreurs

Erreurs ne sont pas normales

Les écarts moyens utilisés pour le calcul des moments centrés réduits, 2µ , 3µ et

4µ respectivement d’ordre 2, 3 et 4 ont permis d’obtenir les valeurs suivantes 1.18 pour

le coefficient d’asymétrie et 3.40 pour le coefficient d’aplatissement. A partir de ces

coefficients, on a obtenu les statistiques suivantes 936.01 =v et 316.01 =v .

Ces deux coefficients étant largement inférieurs à 1.96, les conditions de symétrie

et d’aplatissement sont vérifiées. Donc, les distributions sont normales et l’hypothèse de

normalité des erreurs est confirmée.

b) Test de Jarque et Bera

Les distributions étant normales, les valeurs des cœfficients du Skewness et du

Kurtosis ont permis de calculer la statistique de Jarque et Bera. Sa valeur est s = 3.58.

25 Elles la confirmeront définitivement qu’après avoir testé les modèles de chacun des produits.

0;0:

0;0:

211

210

≠≠==

vvH

vvH

55

Cette dernière étant largement inférieure à 5.99 valeur de 205.0;2X , on accepte l’hypothèse

de normalité des erreurs.

Somme toute, ces deux tests ont conduit à une conclusion identique qui est la

normalité des résidus au seuil de signification �

5-5-3-2-2-. Test de coefficient des modèles

Pour y parvenir, il consiste à faire un test du T-Student visant à vérifier si le

coefficient 1a de chacun de ces modèles est significativement différent de 0. La réponse à

ce problème renvoie à éprouver l’une des deux hypothèses qui suivent :

0:

0:

12

10

≠=

aH

aH

La règle de décision au seuil � = 0.05 (test bilatéral) a été la suivante :

• Accepter 1H au détriment de 0H , le coefficient 1a du modèle de régression linéaire

du produit considéré est alors significativement différent de 0 si 025.013

*1

tta >

• Accepter 0H c’est-à-dire 01 =a au détriment de 1H , en ce sens, le coefficient 1a

du modèle de régression linéaire du produit considéré n’est pas significativement

différent de zéro si 025.013

*1

tta ≤ .

L’analyse de régression linéaire sur SPSS fournit les valeurs calculées suivantes

pour le ratio empirique du T de Student : 121.8*1

=at , 352.8*1

=at ,

755.10*1

=at et 348.12*1

=at respectivement pour riz, maïs, poulet et haricot sec. Par

ailleurs, la valeur tabulaire sur la table de la loi de Student 025.013t est de 2.1604. En

comparant séparément la valeur calculée de t pour chacun de ces produits à sa valeur

tabulaire, on constate que celui-là est supérieur à celui-ci pour les quatre produits en

question. Sur ce, on accepte l’hypothèse 1H et on conclut que la variable explicative tX

est contributive à l’explication de tY de chacun de ces produits (riz, maïs, poulet et

haricot sec).

56

5-5-3-2-3-.Test de signification d’ensemble des modèles de régression

Ici, il revient de prendre une décision sur la statistique F de Fisher Snedecor. Pour

y parvenir, on procède à la comparaison de sa valeur calculée par rapport à sa valeur

tabulaire sous les hypothèses statistiques suivantes :

)()(:0 SCRESCEEH = => la régression est non significative

)()(:1 SCRESCEEH � => la régression est significative

Au seuil de signification � = 0.05 (test unilatéral).

L’analyse de régression sur SPSS donne 65.956, 69.763, 115.675 et 152.464

comme valeurs calculées du F* empirique de Fisher respectivement pour les produits

suivants : riz, maïs, poulet et haricot sec. Cependant, la table de la loi de Fisher Snedecor

permet de lire 4.67 comme valeur de 05.013,1F . Par comparaison, le F* empirique pour

chacun de ces produits est supérieur à 05.013,1F .

Comme décision, on accepte 1H au détriment de 0H . L’évidence statistique

permet de dire que le coefficient 1a est significatif au seuil de signification � = 0.05 pour

chacun de ces produits pris isolément. Ce faisant, la régression linéaire est significative

pour tous les produits sous étude.

5-5-3-2-4-.Détection de l’autocorrélation des erreurs

Pour éprouver l’existence d’une autocorrélation positive d’ordre 1, on a dû

recourir au test de Durbin et Watson.

Ainsi, ces hypothèses de base ont été mises à l’épreuve :

0:

0:

1

0

>=

ε

ε

ρρ

H

H

Par suite, le DW calculé pour chaque produit séparément a été comparé à d1

(1.08) et d2 (1.36) théoriques de la statistique de Durbin-Watson pour k =1 (nombre de

variable indépendante) et n = 15 (nombre d’observations pour chaque série) afin

d’aboutir à l’une des décisions suivantes :

1. 2dDW > : l’hypothèse d’indépendance des erreurs est confirmée (on accepte H0)

2. 1dDW < : l’hypothèse d’autocorrélation des résidus est confirmée

57

3. 21 dDWd << : l’hypothèse d’indépendance des résidus demeure douteuse.

Ce test a été fait avec SPSS puis vérifié sur Eviews. Il a permis d’obtenir pour

DW les valeurs qui suivent : 2.065, 1.811, 1.924 et 2.093 respectivement pour le riz, le

maïs, le poulet et le haricot sec. En comparant ces valeurs aux valeurs théoriques lues sur

la table de Durbin-Watson au seuil �=0.05, on accepte H0 au détriment de H1. Enfin,

l’hypothèse de l’inexistence d’aucune autocorrélation positive d’ordre 1 entre les résidus

des modèles estimés pour ces produits (riz, maïs, poulet et haricot sec) est confirmée.

5-5-3-2-5-.Test d’ajustement et coefficient de détermination (corrélation)

Les valeurs du coefficient de détermination ajusté sont 0.835, 0.843, 0.899 et

0.921 respectivement pour le riz, le maïs, le poulet et le haricot sec. En ce sens, la

variation de l’indice du taux de change de la gourde par rapport au dollar américain

explique 83.50%, 84.30%, 89.90% et 92.10% de la variabilité totale de l’indice de prix

respectivement pour le riz, le maïs, le poulet et le haricot sec. Les valeurs respectives de

16.50%, 15.70%, 10.10% et 7.90% restant pour les modèles pris dans le même ordre

peuvent être attribuées à des facteurs inclus dans les termes d’erreurs.

Utilisant la relation existant entre le coefficient de détermination et celui de

corrélation en analyse de régression et sachant que ce dernier est lié à la pente de la

droite de régression et au signe de l’estimateur a1, on peut présenter les valeurs du

coefficient de corrélation. Celles-ci sont les suivantes : 0.914, 0,918, 0.948 et 0.960 et

sont tous positifs.

En référence aux résultats, il existe une corrélation positive forte entre les deux

variables de tous les modèles estimés pour les différents produits. Ce faisant, il existe

selon toute évidence une relation de cause à effet entre l’indice de prix de ces produits et

l’indice de taux de change nominal de la gourde par rapport au USD conformément à la

théorie économique.

5-5-4-. Conclusion partielle

Les distributions étant normales selon les tests de normalité, le paramètre a1 des

différents modèles étant significativement différent de zéro pour les différents produits

selon les tests de Student, de signification d’ensemble des régressions, ensuite, le test de

58

détection d’autocorrélation des erreurs de Durbin et Watson a permis de voir qu’il

n’existe aucune corrélation des résidus et enfin, l’analyse faite sur le coefficient de

corrélation partielle a révélé l’existence d’une forte corrélation positive entre l’indice de

prix de chaque produit et l’indice du taux de change gourde-USD avec l’année 1990

prise comme année de base, on est finalement amené à conclure que les fluctuations à la

hausse des prix de ces produits est fonction de la détérioration de la valeur de la gourde.

En d’autres termes la dépréciation de la gourde par rapport au dollar américain est

contributive de la hausse des prix de ces produits distribués sur le marché haïtien.

59

VI: CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Haïti, petit pays insulaire du continent américain, fait face à des problèmes socio-

économiques majeurs. L’offre agricole ne pouvant s’adapter à la demande conduit la

population vers une situation d’insécurité alimentaire chronique. Bien que l’agriculture

absorbe 66% des actifs, à cause des goulots d’étranglement auxquels sont confrontées les

exploitations, elle n’arrive pas à assurer adéquatement la survie de ses dépendants. Cette

situation provoque la non reproduction de la quasi-totalité des exploitations agricoles

débouchant sur une migration massive des ruraux, une baisse drastique de la production

locale, une hausse incontrôlable des importations alimentaires depuis les années 1995,

une chute des exportations agricoles et alimentaires se traduisant par un déficit chronique

de la balance commerciale.

Pour pallier aux déséquilibres internes et externes, nombreuses sont les

mesures de politique économique qui ont été prises par les autorités haïtiennes en vue de

répondre aux nouvelles exigences du marché international. Parmi ces mesures, l’on

retient la libéralisation des importations alimentaires, l’adoption du système de change

flottant. Cette première mesure affecte le niveau de compétitivité de la production

agricole et alimentaire de ce pays à déficit vivrier et alimentaire. De l’autre coté, le

déficit commercial engendre une sortie importante de capital, une dépréciation de la

monnaie nationale par rapport à celle des USA, une instabilité du taux de change et des

prix et la détérioration progressive du pouvoir d’achat de la population. Face à cette

tendance contrastée, l’on a assisté à une dollarisation partielle de l’économie de 1990-

2004. Il est susceptible que celle-ci paupérise davantage l’économie nationale si l’on

n’envisage pas des mesures adéquatement adaptées.

Selon CAMPBELL, BRUE et TREMBLAY (1994), même en période

d’hyperinflation, les prix ne suivent pas le même rythme d’évolution pour tous les

produits. Tel a été le cas d’Haïti de 1990 à 2004 puisque conformément à cette théorie

économique relative à l’inflation, parmi les quatre (4) produits pris en compte dans la

présente étude, les prix de deux d’entre eux en l’occurrence le riz et le maïs, deux

céréales de base dans la consommation alimentaire locale et substituables l’un à l’autre

ont augmenté suivant un même rythme. Par ailleurs, les prix du poulet et du haricot sec,

60

deux substituts, ont augmenté de façon indépendante. Ceci traduirait des possibilités

limitées de substitution entre ces deux derniers produits car ceux-ci n’exercent pas les

mêmes fonctions physiologiques (Malassis et GHERSI, 1992).

Utilisant 1990, date du démarrage des premières expériences du pays avec le

régime politique démocratique et la fin du fragment officiel du marché des changes,

comme année de référence pour le calcul des indices simples du prix des produits (riz,

maïs, poulet et haricot sec) et du taux de change gourde /USD, on est parvenu à estimer

quatre (4) modèles significatifs de régression linéaire simple dont un (1) pour le riz, un

(1) pour le maïs, un (1) pour le poulet et l’autre pour le haricot sec. Chacun de ces

modèles met en relation l’indice de prix du produit à l’indice du taux de change gourde

par rapport au dollar (année 1990=100) pour la série temporelle 1990-2004.

La consommation alimentaire (riz, maïs, poulet et haricot sec) locale étant

fortement tributaire des importations particulièrement celles provenant des USA, leurs

prix à la consommation pour ces produits sont par conséquent fortement liés au taux de

change gourde/USD. Cela est en conformité avec les théories économiques car les

entreprises importatrices d’aliments dans leurs échanges commerciaux avec les USA sont

contraintes d’utiliser le USD comme monnaie de facturation entraînant une incorporation

du taux de change dans la formation du prix à la consommation. Toutefois, la corrélation

partielle entre les deux variables de l’analyse varie d’un produit à l’autre. Elle varie de

façon croissante dans l’ordre suivant pour les produits : riz - maïs- poulet- haricot sec

dont les valeurs respectives sont 91.4%, 91.8%, 94.8% et 96.0%. Cela montre clairement

que cette variation est plus faible pour les céréales que pour les deux autres produits. Ce

faisant, la hausse du taux de change a entraîné directement un renchérissement du prix de

ces produits importés entraînant un gonflement des prix sur le marché local de ces quatre

produits alimentaires puisque localement c’est le USD qui norme les prix alimentaires de

1990 à 2004. Tout compte fait, la dépréciation de la gourde par rapport au dollar

américain peut être retenue sans aucun doute comme un facteur déterminant des tensions

inflationnistes alimentaires dans un contexte économique marqué par une relative

stagnation de l’offre alimentaire face à une demande excédentaire satisfaite par les

importations induite par la croissance démographique.

61

Cette situation n’est pas sans conséquence sur les conditions

d’approvisionnement des ménages. Celles-ci sont variables suivant les catégories socio-

économiques. Ainsi, chez les ménages les plus pauvres, la hausse de prix de ces produits

alimentaires imputable essentiellement à la détérioration de la valeur de la gourde par

rapport au dollar diminue incontestablement leur accessibilité à ces produits.

En ce qui a trait aux habitudes alimentaires, des substitutions se sont opérées. Il

s’agit le plus souvent des substitutions du maïs au riz importé, du haricot sec au poulet à

consommation réduite chez les ménages à très faible revenu et le recours à l’alimentation

de rue par bon nombre d’entre eux. Dans cette substitution, la place du riz importé est

devenue importante en préparation avec du haricot sec surtout dans la restauration

populaire.

Dans l’ensemble, cette étude nous a permis de mieux comprendre la relation

causale existant entre la dépréciation de la gourde et la hausse des prix de ces produits

alimentaires. De plus, elle peut être considérée comme un outil permettant de

comprendre la consommation de ces produits d’une part sur la base de l’interdépendance

des prix ou des prix relatifs (élasticité croisée de la demande) et d’autre part, par suite

d’augmentation des prix de ces produits pris isolément (élasticité demande - prix).

N’étant pas prises en compte toutes les variables explicatives de la relation

existant entre l’érosion du pouvoir d’achat alimentaire et l’érosion monétaire au cours de

la période d’étude, marquée surtout par des bouleversements socio-politiques intenses et

répétitifs, d’autres études en ce sens s’avéreraient nécessaires afin de parvenir à une

conclusion beaucoup plus pertinente.

Face à cette situation marquée par la dépendance alimentaire externe du pays,

l’instabilité incessante du taux de change de la monnaie locale, la hausse continuelle des

prix de ces produits alimentaires, il est impérieux de formuler les recommandations

suivantes :

• Renforcer, par les différents acteurs du secteur, les capacités productives des

branches suivantes : riz, maïs, poulet et haricot sec en vue de favoriser la

compétitivité de ces produits dans les échanges commerciaux à l’échelle

nationale et atténuer le problème d’inaccessibilité alimentaire à laquelle font face

62

la plupart des consommateurs, particulièrement ceux évoluant en dessous du seuil

de pauvreté ;

• Développer des créneaux d’exportation avec les principaux partenaires

commerciaux du pays particulièrement les USA pour les produits alimentaires

biologiques présentant une demande forte à l’échelle internationale tels que riz

local et mangues, pour lesquels le pays est doté d’un certain avantage comparé en

vue de contrebalancer le déficit de la balance commerciale, de favoriser

l’injection de USD au niveau de l’économie haïtienne et de permettre au pays de

bénéficier des avantages de la libéralisation.

• Relever le tarif douanier sur ces quatre produits alimentaires à l’instar du

CARICOM en vue de protéger l’agriculture locale. Cette mesure freinerait la

chute de la production et des pertes d’emplois dans le secteur. La mise en place

d’un cadre légal ajouté à cette mesure stopperait les importations massives par

contrebande et leurs répercussions négatives sur la balance commerciale ;

• Renforcer les capacités institutionnelles du Ministère du Commerce en vue de lui

permettre de remplir efficacement sa fonction.

63

VII : BIBLIOGRAPHIE

A) Liste des Ouvrages 1. ALBERTINI Jean-Marie et SILEM Ahmed. Lexique d’Economie. 8e Edition

Dalloz., Toulouse, 713p., Juin 2004.

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Addison-Wesley. Université de Moncton, Canada, 585p., 1992.

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au-Prince, 2004.

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Université du Québec à Trois Rivières, 542p., 1984.

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Tests Statistiques, Régression et Corrélation. Les Editions SMG, tome

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14. CHANCY Michel. Identification de Créneaux Potentiels dans les Filières

Rurales Haïtiennes (HA-T1008/ATN-FC-9052, Filière Volailles

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Disponible sur www.cnsahaiti.org

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Potentiels dans les Filières Rurales Haïtiennes. MARNDR / BID. Juin

2005.

18. DOURA Fred. Economie d’Haïti, Dépendance, Crises et Développement. 3

tomes, Les Editions DAMI. Montréal, Mars 2003.

19. EXANTUS Douby. Effets de la Décote de la Gourde sur le Prix du Riz sur le

Marché de la Croix des Bossales. Mémoire 54p., FAMV, 2001

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21. GUISLAIN Gilbert, LE PAUTREMAT Pascal et LE TALLEC Jean-Marie.

500 Citations de Culture Générale. Studyrama Perspectives, 232 p., 4è

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Mars 1998. Disponible sur www.cnsahaiti.org.

23. IHSI. Recensement Général de la Population et de l’Habitat. 2003

24. IHSI. Les Indicateurs Conjoncturels. Bulletin Trimestriel

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25. IHSI. Enquête Budget Consommation des Ménages 1999-2000

26. IRAM. Tarifaction des Produits Agricoles. Port-au-Prince, 1999

27. JEAN BAPTISTE Bony. Libéralisation Commerciale et Production Agricole :

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28. KRUGMAN Paul R. et OBSTFELD Maurice. Economie Internationale,

Traduction de la 5e édition américaine par HANNEQUART Achille et

LELOUP Fabienne. 3e édition. Editions Ouvertures Economiques,

872p., Bruxelles 2001.

29. LECAILLON Jacques et PONDAVEN Claude. Analyse Micro-

Economique : Théories Economiques, cours et Exercices corrigés.

Paris. 332 p., 1998.

30. MALASSIS, Louis et GHERSI, Gérard. Initiation à l’Economie

Agroalimentaire. Editions Cujas, Paris, 335p., 1992.

31. PADILLA Martine et MALASSIS Louis. Traité d’Economie Agro

Alimentaire, Les Politiques Alimentaires. Editons Cujas, Paris, 258 p.,

1992.

32. PNUD. Situation Economique et Sociale d’Haïti en 2004, Port-au-Prince, Août

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33. PNUD. Haïti-Bilan Commun de pays & Plan Cadre des Nations Unies pour

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35. RIVIERE Steve. Déséquilibres Monétaires et Taux de Change Parallèle,

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38. VINCENT, Jean Emmanuel. Une Analyse de l’Importation du riz en Haïti

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39. WAYNE, D. Purcell. Agricultural Marketing: Systems, Coordination, Cashand

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3. www.cnsahaiti.org

4. www.agora.qc.ca/mot.nf/dossiers/haiti

5. www.papda.org

6. http://www.wikipedia.org

7. http://www.skyminds.net/economie/23_finance_internationale.php

8. ww.diplomatie.gouv.fr

9. www.imf.org

10. http://www.indexmundi.com/en/commodities/agricultural/rice_milled/

11. http://faostat.fao.org/faostat/collections?version=ext.&hasbulk=o&subset=agricul

ture

Annexe A : Glossaire

Année de base Référence (date ou lieu) par rapport à laquelle la variation

relative d’un indice est mesurée

Arbitrage Prise de position sur plusieurs marchés ou devises afin de tirer

parti d’anomalies de prix passagères et de dégager un profit sans

risque immédiat

Balance courante Compte récapitulant les opérations enregistrées dans la balance

commerciale et la balance des invisibles

Change fixe Système de marché libre des changes qui se distingue ainsi du

cours forcé où le marché des changes est supprimé, et où l’Etat

fixe unilatéralement la valeur de sa monnaie

Change flottant Système dans lequel le taux de change entre deux monnaies est

défini par le marché. Syn. Système de taux de change fluctuants

Coefficient de corrélation Nombre résultant du calcul d’une mesure d’association entre

deux variables ordinales ou quantitatives

Couverture Prise de position visant à rendre certaine ou quasi certaine la

situation de l’intervenant quelle que soit l’évolution des cours de

change

Déflateur Un déflateur est un instrument permettant de corriger une

grandeur économique des effets de l'inflation. Il s'agit ici de

corriger le PIB des effets de l'inflation.

Déflateur du PIB Différence entre le PIB nominal et le PIB réel, donne une image

plus globale et plus exacte de l'inflation, mais ses délais

d'établissement sont beaucoup plus longs. Il a donc surtout une

valeur historique. Déflateur du PIB = PIB nominal / PIB réel

Corrélation Intensité de la relation entre deux ou plusieurs variables.

Disponibilité alimentaire Quantité suffisante et stable de nourriture nécessaire à

l’alimentation de la population humaine pour un pays donné

Droit de douane Le droit de douane ad valorem ou tarif nominal est la taxe

imposée sur les importations en pourcentage de leur valeur

Effet multiplicateur Processus suivant lequel l’augmentation initiale d’une grandeur

macroéconomique produit en fin de période une augmentation

plus importante de cette même grandeur ou de la variable qu’elle

détermine

Elasticité

Rapport de la variation d’une variable et la variation d’une autre

variable

Elasticité d’arc Mesure d’élasticité moyenne permettant d’évaluer l’élasticité

prix de la demande à partir des valeurs observées des quantités et

des prix sur la courbe de demande perçue pour chaque produit

Eurodollars Avoirs bancaires libellés en dollars circulant à l’extérieur des

USA entre des non résidents aux USA.

Flottement impur Flottement du cours de change imputable à l’intervention de la

banque centrale.

Flottement pur Flottement du cours de change, exclusif de toute intervention

officielle ou non de la banque centrale

IDH (Indice de

Développement Humain)

Indicateur composite calculé par le PNUD depuis 1990

combinant le PIB réel par tête en PPA, le niveau de scolarisation

de la population adulte et l’espérance de vie à la naissance

Indice composite Variation relative d’un ensemble d’éléments composant un

phénomène plus complexe entre deux moments différents

Indice élémentaire Simple rapport entre la valeur observée d’une même grandeur à

deux moments ou en deux lieux différents.

Inflation Déséquilibre économique caractérisé par une hausse générale,

durable, cumulative et plus ou moins forte des prix ou par

l’allongement des délais de livraison ou des files d’attente pour

un grand nombre de produits dans les pays pratiquant la fixation

administrative des prix.

Insécurité alimentaire Incapacité qu’a un pays d’approvisionner régulièrement sa

population en aliments nécessaires résultant de la production

nationale et/ ou des importations

IPC Indice qui cherchant à mesurer la hausse (inflation) ou baisse

(déflation) du coût de la vie, et donc l'évolution de la valeur de la

monnaie (la valeur de la monnaie diminue lorsque les prix

augmentent). Il est aussi appelé déflateur du PIB

Libéralisation des

échanges

Suppression ou limitation des obstacles douaniers (tarifs

douaniers, contingentements, etc.….)

Motivation de transaction Prise de position visant à obtenir les devises nécessaires pour

honorer un paiement

PIB nominal Valeur des biens et services mesurée à prix courants

PIB réel Valeur des biens et services mesurée à prix constants

Série chronologique Succession de données construites concernant un phénomène et

évaluées de la même façon pour les différentes périodes

Seuil de signification Probabilité de faire une erreur de type 1 c’est-à-dire de rejeter

l’hypothèse nulle, alors qu’elle est vraie

SMI Ensemble des mécanismes et des procédures permettant

d’ajuster l’offre et la demande de devises pour aboutir à la

formation d’un « prix cours de change »

Spéculation Prise de position sur un marché et une devise en fonction

d’anticipation concernant l’évolution de la valeur de cette devise

Taux de change Le prix relatif d’une monnaie nationale par rapport à une devise

Terme d’erreur Variable aléatoire non observable régi par l’influence d’autres

variables indépendantes non prises en considération dans un

modèle

Test d’hypothèses Processus de validation d’hypothèse

Vulnérabilité alimentaire Fragilité ou manque de résistance vis-à-vis des forces naturelles,

politiques, économiques, sociales et culturelles, capable de se

manifester tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’espace

géographique considéré

Annexe B : Circuits de commercialisation du riz, maïs, poulet et haricot sec

A) Circuits de commercialisation du riz

A-1). Circuit-type du Riz local (circuit long)

Producteur Sara locale Sara régionale ou urbaine Détaillant

Consommateur

A-2). Circuit court de commercialisation du riz local

Producteur Sara locale Détaillants

A-3). Circuit de commercialisation du Riz importé

Importateur Grossistes Sarah régionales et /ou locales Sarah locales

Détaillants Consommateurs

B) Circuits de commercialisation

B-1). Circuit de commercialisation du maïs

Producteurs Sara locales Détaillants Consommateurs

C). Circuit de commercialisation du pois

Producteur Sara locale Sara régionale/ urbaine Détaillant

Consommateur

D) Circuits de commercialisation du poulet

D-1) Circuit de commercialisation du poulet créole

D-2). Circuit de commercialisation des poulets de chair P ro d u c teu rs d e po u le t

N é g o c ia n ts

C o nso m m a teu rs

D é ta illa n ts /v e nd eu rs d e p o u le ts v iv a n ts

S u p e r m a rc hés

V e nd eu r s d e p o u le t a ba ttu s

C o nso m m ateu rs

Producteurs paysans de poulets créoles

Producteurs au Marchés de production ou de collecte

Négociants au Marchés de regroupement ou de transit

Détaillants au marché de consommation

Consommateurs

Super-marchés

Annexe C : La dévaluation monétaire et la balance commerciale : effets et facteurs

Annexe D : Evolution tendancielle de certaines variables pour le riz, maïs, poulet et haricot sec

Annexe D-1) Production, importation, consommation alimentaire, prix et Indice de prix du riz

(Année 1990=100 pour le calcul de l’Indice de prix) Année Production

locale en TM Importation en TM

consommation alimentaire en TM

Prix en gourde/livre

IPA du riz

1990 129.9 170.59 282.8 2.5 100.00 1991 120 167.41 249.73 2.51 100.40 1992 125.48 209.08 242.23 2.93 117.20 1993 110 224.02 346.52 3.3 132.00 1994 105 209.06 362.57 5.16 206.40 1995 100 310.79 371.02 4.71 188.40 1996 120 306.25 417.23 3.58 143.20 1997 160 358.57 441.93 4.39 175.60 1998 101.32 319.4 402.55 4.98 199.20 1999 125 369.13 445.55 5.28 211.20 2000 130 376.47 473.22 5.69 227.60 2001 103 294.66 485.48 6.32 252.80 2002 104 465.23 548.2 6.87 274.80 2003 105 533.51 616.19 8.74 349.60 2004 102 407.67 536.13 14.12 564.80

Source : FAOSTAT, FAO 2006, Bureau des Prix de l’IHSI 2005 et BRH 2005 Annexe D-2) Production, importation, consommation alimentaire, prix et Indice de prix du maïs

(Année 1990=100 pour le calcul de l’Indice de prix)

Année Production en TM

Importation en TM

Consommation alimentaire en TM

Prix en gourde/livre

IPA du maïs

1990 163.00 1.65 139.36 1.49 100.00 1991 190.00 1.49 163.34 1.8 120.81 1992 226.32 5.23 187.15 2.05 156.38 1993 210.00 7.17 177.68 2.33 156.38 1994 230.00 4.23 184.26 3.48 233.56 1995 220.00 40.76 189.99 3.09 207.38 1996 204.06 8.73 196.86 1.84 123.49 1997 230.00 14.70 201.39 2.87 192.62 1998 206.10 11.98 202.77 3.11 208.72 1999 250.00 13.87 203.13 3.15 211.41 2000 202.50 12.30 210.64 3.57 239.60 2001 180.00 9.13 243.11 4.12 276.51 2002 185.00 9.74 172.29 4.45 298.66 2003 198.00 9.19 183.99 6.45 432.89 2004 180.00 22.93 159.44 9.9 664.43

Source : FAOSTAT, FAO 2006, Bureau des Prix de l’ IHSI 2005

Annexe D-3 : Production, importation, consommation alimentaire, prix et Indice de prix du poulet

(Année 1990=100 pour le calcul de l’Indice de prix) Année Production en

TM Importation en TM

Consommation alimentaire en TM

Prix en gourde/livre

IPA du poulet

1990 6.30 0.05 6.35 8.95 100.00 1991 5.94 0.04 5.58 9.68 108.16 1992 5.76 0.12 5.88 12.49 139.55 1993 5.76 0.00 5.76 16.27 181.79 1994 8.1 0.27 8.37 21.54 240.67 1995 6.3 6.00 12.3 19 212.29 1996 5.4 9.34 14.74 15.53 173.52 1997 5.4 14.09 19.49 16.53 184.69 1998 7.2 19.73 26.93 18.06 201.79 1999 7.2 33.57 40.77 19.89 222.23 2000 7.92 15.68 23.6 21.52 240.45 2001 7.92 16.96 24.88 24.97 278.99 2002 8.1 24.48 32.58 28.26 315.75 2003 8.1 28.66 36.76 36.22 404.69 2004 8.01 17.26 25.71 49.39 551.84

Source : FAOSTAT, FAO 2006, Bureau des Prix de l’IHSI 2005 Annexe D-4) Production, importation, consommation alimentaire, prix et Indice de prix du haricot sec

(Année 1990=100 pour le calcul de l’Indice de prix) Année Production en

TM Importation en TM

Consommation alimentaire en TM

Prix en gourde/livre

IPA du haricot sec

1990 95 8 90.53 2.85 100.00 1991 97 20 103.38 3.27 114.74 1992 103.52 19 109.57 3.08 108.07 1993 85 15 88.62 4.8 168.42 1994 85 22 96.5 7.41 260.00 1995 60 49 97.11 6.67 234.04 1996 82.2 15 86 5.55 194.74 1997 85 19 93.1 7.59 266.32 1998 71.7 25.6 86.8 9.2 322.81 1999 74 26.5 89.78 8.62 302.46 2000 71.65 19.6 81.34 8.9 312.28 2001 67.9 21.3 79.42 10.25 359.65 2002 68 15.69 74.41 13.34 468.07 2003 65.5 22.62 78.63 15.62 548.07 2004 61 24.36 75.67 18.77 658.60

Source : FAOSTAT, FAO 2006, Bureau des Prix de l’IHSI, 2005 et calcul de l’auteur 2005

Annexe E : Evolution du taux de change nominal gourde USD sur le marche des

changes haïtiens

(Année 1990=100 pour le calcul de l’indice du taux de change gourde /USD)

Année Dépôts annuels en dollars

Dépôts annuels en gourdes

Taux de change nominal moyen annuel

Indice du taux de change gourde/USD

1990 7.66 100.00 1991 84.56 3574.99 9.10 118.80 1992 269.06 4339.84 12.35 161.23 1993 635.55 5514.52 12.35 161.23 1994 707.27 6608.28 14.88 194.26 1995 1981.86 8280.22 14.50 189.30 1996 2654.07 8496.33 16.06 209.66 1997 3544.32 9514.42 16.27 212.40 1998 4492.17 10866.31 16.94 221.15 1999 5699 12361.04 16.70 218.02 2000 10821.13 14084.11 20.11 262.53 2001 10725.43 15395.44 23.89 311.88 2002 13766.12 16810.28 27.23 355.48 2003 21252.16 21902.73 40.64 530.55 2004 22252.16 25823.64 39.46 515.14 2005 29451.09 28292.05 40.45 528.07

Source : BRH, 2005 et calcul de l’auteur 2005

Annexe F : Résultats de l’analyse de régression obtenus sur SPSS pour les produits

Correlations

1,000 ,914,914 1,000

. ,000,000 .

15 1515 15

ytxtytxtytxt

Pearson Correlation

Sig. (1-tailed)

N

yt xt

ANOVA b

163882,5 1 163882,505 65,956 ,000 a

32301,452 13 2484,727

196184,0 14

Regression

Residual

Total

Model1

Sum ofSquares df Mean Square F Sig.

Predictors: (Constant), xt a.

Dependent Variable: yt b.

Annexe F-1 : Résultats de l’analyse de régression pour le riz donnés par SPSS Régression

Descriptive Statistics

Mean Std. Deviation N yt 216,2133 118,37711 15 xt 250,7753 128,52790 15

Model Summary b

,914 a ,835 ,823 49,84704 ,835 65,956 1 13 ,000 2,065

Model1

R R SquareAdjustedR Square

Std. Error ofthe Estimate

R SquareChange F Change df1 df2 Sig. F Change

Change Statistics

Durbin-Watson

Predictors: (Constant), xt a.

Dependent Variable: yt b.

Coefficient Correlationsa

1,000,011

xtxt

CorrelationsCovariances

Model1

xt

Dependent Variable: yta.

Coefficientsa

5,113 29,005 ,176 ,863 -57,549 67,775

,842 ,104 ,914 8,121 ,000 ,618 1,066 ,914 ,914 ,914 1,000 1,000

(Constant)

xt

Model

1

B Std. Error

UnstandardizedCoefficients

Beta

StandardizedCoefficients

t Sig. Lower Bound Upper Bound

95% Confidence Interval for B

Zero-order Partial Part

Correlations

Tolerance VIF

Collinearity Statistics

Dependent Variable: yta.

1,00,80,60,40,20,0

Observed Cum Prob

1,0

0,8

0,6

0,4

0,2

0,0

Expe

cted

Cum

Pro

b

Dependent Variable: yt

Normal P-P Plot of Regression Standardized Residual

3210-1-2-3

Regression Standardized Residual

6

5

4

3

2

1

0

Freq

uenc

y

Mean = 1,67E-16Std. Dev. = 0,964N = 15

Dependent Variable: yt

Histogram

Collinearity Diagnosticsa

1,896 1,000 ,05 ,05,104 4,273 ,95 ,95

Dimension12

Model1

EigenvalueCondition

Index (Constant) xtVariance Proportions

Dependent Variable: yta.

Residuals Statisticsa

89,2918 451,7255 216,2133 108,19378 15-102,125 126,04657 ,00000 48,03381 15

-1,173 2,177 ,000 1,000 15-2,049 2,529 ,000 ,964 15

Predicted ValueResidualStd. Predicted ValueStd. Residual

Minimum Maximum Mean Std. Deviation N

Dependent Variable: yta.

Casewise Diagnosticsb

,215 100,00 89,2918 10,70816-,095 100,40 105,1175 -4,71753-,474 117,20 140,8348 -23,63477-,177 132,00 140,8348 -8,83477,758 206,40 168,6392 37,76083,480 188,40 164,4639 23,93612

-,770 143,20 181,6028 -38,40277-,167 175,60 183,9093 -8,30928,159 199,20 191,2750 7,92504,453 211,20 188,6402 22,55985,030 227,60 226,1083 1,49168

-,298 252,80 267,6508 -14,85076-,593 274,80 304,3529 -29,55290

-2,049 349,60 451,7255 -102,1252,529 564,80 438,7534 126,04657

. . . . Ma

Case Number12345678910111213141516

Std. Residual ytPredicted

Value Residual Status

Missing Casea.

Dependent Variable: ytb.

Descriptive Statistics

241,5227 143,57636 15250,7753 128,52790 15

ytxt

Mean Std. Deviation N

Correlations

1,000 ,918,918 1,000

. ,000,000 .

15 1515 15

ytxtytxtytxt

Pearson Correlation

Sig. (1-tailed)

N

yt xt

Model Summaryb

,918a ,843 ,831 59,05128 ,843 69,763 1 13 ,000 1,811Model1

R R SquareAdjustedR Square

Std. Error ofthe Estimate

R SquareChange F Change df1 df2 Sig. F Change

Change StatisticsDurbin-Watson

Predictors: (Constant), xta.

Dependent Variable: ytb.

Annexe F-2 : Résultats de l’analyse de régression pour le maïs pour le maïs donnés par SPSS

ANOVAb

243266.7 1 243266,716 69,763 ,000a

45331,692 13 3487,053288598.4 14

RegressionResidualTotal

Model1

Sum ofSquares df Mean Square F Sig.

Predictors: (Constant), xta.

Dependent Variable: ytb.

Collinearity Diagnosticsa

1,896 1,000 ,05 ,05,104 4,273 ,95 ,95

Dimension12

Model1

EigenvalueCondition

Index (Constant) xtVariance Proportions

Dependent Variable: yta.

Casewise Diagnostics b

,222 100,00 86,8868 13,11319,248 120,81 106,1682 14,64183,113 156,38 149,6846 6,69543,113 156,38 149,6846 6,69543,847 233,56 183,5603 49,99971,490 207,38 178,4733 28,90671

-1,285 123,49 199,3546 -75,86460-,162 192,62 202,1648 -9,54475-,041 208,72 211,1388 -2,41879,059 211,41 207,9286 3,48135

-,237 239,60 253,5783 -13,97831-,469 276,51 304,1919 -27,68189-,851 298,66 348,9082 -50,24824

-1,618 432,89 528,4608 -95,570822,570 664,43 512,6563 151,77374

. . . . Ma

Case Number12345678910111213141516

Std. Residual ytPredicted

Value Residual Status

Missing Casea.

Dependent Variable: ytb.

Coefficients a

-15,674 34,361 -,456 ,656 -89,906 58,5591,026 ,123 ,918 8,352 ,000 ,760 1,291 ,918 ,918 ,918 1,000 1,000

(Constant)xt

Model 1

B Std. Error

UnstandardizedCoefficients

Beta

StandardizedCoefficients

t Sig. Lower Bound Upper Bound95% Confidence Interval for B

Zero-order Partial PartCorrelations

Tolerance VIF Collinearity Statistics

Dependent Variable: yta.

Coefficient Correlationsa

1,000,015

xtxt

CorrelationsCovariances

Model1

xt

Dependent Variable: yta.

1.00.80.60.40.20.0

Observed Cum Prob

1.0

0.8

0.6

0.4

0.2

0.0E

xpec

ted

Cum

Pro

b

Dependent Variable: yt

Normal P-P Plot of Regression Standardized Residual

Residuals Statisticsa

86,8868 528,4608 241,5227 131,81879 15-95,57082 151,77374 ,00000 56,90323 15

-1,173 2,177 ,000 1,000 15-1,618 2,570 ,000 ,964 15

Predicted ValueResidualStd. Predicted ValueStd. Residual

Minimum Maximum Mean Std. Deviation N

Dependent Variable: yta.

3210-1-2

Regression Standardized Residual

7

6

5

4

3

2

1

0

Fre

qu

ency

Mean = 4.72E-16Std. Dev. = 0.964N = 15

Dependent Variable: yt

Histogram

ANOVAb

172586.1 1 172586,140 115,675 ,000a

19395,903 13 1491,993191982.0 14

RegressionResidualTotal

Model1

Sum ofSquares df Mean Square F Sig.

Predictors: (Constant), xta.

Dependent Variable: ytb.

Coefficientsa

20,460 22,476 ,910 ,379 -28,096 69,017,864 ,080 ,948 10,755 ,000 ,690 1,037 ,948 ,948 ,948 1,000 1,000

(Constant)xt

Model1

B Std. Error

UnstandardizedCoefficients

Beta

StandardizedCoefficients

t Sig. Lower Bound Upper Bound95% Confidence Interval for B

Zero-order Partial PartCorrelations

Tolerance VIFCollinearity Statistics

Dependent Variable: yta. Residuals Statisticsa

106,8458 478,7791 237,0940 111,02964 15-74,08912 86,37290 ,00000 37,22125 15

-1,173 2,177 ,000 1,000 15-1,918 2,236 ,000 ,964 15

Predicted ValueResidualStd. Predicted ValueStd. Residual

Minimum Maximum Mean Std. Deviation N

Dependent Variable: yta.

Annexe F-3 : Résultats de l’analyse de régression pour le poulet donnés par SPSS

Descriptive Statistics

237,0940 117,10253 15250,7753 128,52790 15

ytxt

Mean Std. Deviation N

Model Summaryb

,948a ,899 ,891 38,62632 ,899 115,675 1 13 ,000 1,924Model1

R R SquareAdjustedR Square

Std. Error ofthe Estimate

R SquareChange F Change df1 df2 Sig. F Change

Change StatisticsDurbin-Watson

Predictors: (Constant), xta.

Dependent Variable: ytb.

3210-1-2

Regression Standardized Residual

10

8

6

4

2

0

Freq

uenc

y

Mean = -8.88E-16Std. Dev. = 0.964N = 15

Dependent Variable: yt

Histogram

Collinearity Diagnosticsa

1,896 1,000 ,05 ,05,104 4,273 ,95 ,95

Dimension12

Model1

EigenvalueCondition

Index (Constant) xtVariance Proportions

Dependent Variable: yta.

Coefficient Correlationsa

1,000,006

xtxt

CorrelationsCovariances

Model1

xt

Dependent Variable: yta.

Correlations

1,000 ,948,948 1,000

. ,000,000 .

15 1515 15

ytxtytxtytxt

Pearson Correlation

Sig. (1-tailed)

N

yt xt

1.00.80.60.40.20.0

Observed Cum Prob

1.0

0.8

0.6

0.4

0.2

0.0

Exp

ecte

d C

um P

rob

Dependent Variable: yt

Normal P-P Plot of Regression Standardized Residual

Casewise Diagnosticsa

-,177 100,00 106,8458 -6,84577-,386 108,16 123,0863 -14,92627-,523 139,55 159,7397 -20,18970,571 181,79 159,7397 22,05030

1,357 240,67 188,2729 52,39713,733 212,29 183,9881 28,30186

-,726 173,52 201,5763 -28,05626-,498 184,69 203,9432 -19,25322-,251 201,79 211,5020 -9,71197,348 222,23 208,7981 13,43190

-,176 240,45 247,2483 -6,79834-,282 278,99 289,8797 -10,88965-,305 315,75 327,5438 -11,79379

-1,918 404,69 478,7791 -74,089122,236 551,84 465,4671 86,37290

Case Number123456789101112131415

Std. Residual ytPredicted

Value Residual

Dependent Variable: yta.

Coefficient Correlationsa

1,000,010

xtxt

CorrelationsCovariances

Model1

xt

Dependent Variable: yta.

Coefficientsa

-9,435 27,472 -,343 ,737 -68,784 49,9131,212 ,098 ,960 12,348 ,000 1,000 1,424 ,960 ,960 ,960 1,000 1,000

(Constant)xt

Model1

B Std. Error

UnstandardizedCoefficients

Beta

StandardizedCoefficients

t Sig. Lower Bound Upper Bound95% Confidence Interval for B

Zero-order Partial PartCorrelations

Tolerance VIFCollinearity Statistics

Dependent Variable: yta.

Annexe F-4 : Résultats de l’analyse de régression pour le haricot sec donnés par SPSS

Descriptive Statistics

Mean Std. Deviation N yt 294,5513 162,30628 15 xt 250,7753 128,52790 15

Correlations

1,000 ,960,960 1,000

. ,000,000 .

15 1515 15

ytxtytxtytxt

Pearson Correlation

Sig. (1-tailed)

N

yt xt

Residuals Statisticsa

111,7833 633,6907 294,5513 155,79993 15-85,62073 64,17013 ,00000 45,49405 15

-1,173 2,177 ,000 1,000 15-1,814 1,359 ,000 ,964 15

Predicted ValueResidualStd. Predicted ValueStd. Residual

Minimum Maximum Mean Std. Deviation N

Dependent Variable: yta.

1.00.80.60.40.20.0

Observed Cum Prob

1.0

0.8

0.6

0.4

0.2

0.0

Exp

ecte

d C

um P

rob

Dependent Variable: yt

Normal P-P Plot of Regression Standardized Residual

ANOVAb

339830.7 1 339830,655 152,464 ,000a

28975,924 13 2228,917368806.6 14

RegressionResidualTotal

Model1

Sum ofSquares df Mean Square F Sig.

Predictors: (Constant), xta.

Dependent Variable: ytb.

210-1-2

Regression Standardized Residual

4

3

2

1

0

Fre

qu

ency

Mean = -9.58E-16Std. Dev. = 0.964N = 15

Dependent Variable: yt

Histogram

Casewise Diagnosticsa

-,250 100,00 111,7833 -11,78334-,420 114,74 134,5725 -19,83247

-1,651 108,07 186,0056 -77,93559-,372 168,42 186,0056 -17,58559,719 260,00 226,0441 33,95585,297 234,04 220,0317 14,00831

-1,058 194,74 244,7118 -49,97183,387 266,32 248,0332 18,28677

1,359 322,81 258,6399 64,170131,009 302,46 254,8457 47,61428,074 312,28 308,8002 3,47981

-,190 359,65 368,6217 -8,97165,987 468,07 421,4730 46,59696

-1,814 548,07 633,6907 -85,62072,923 658,60 615,0109 43,58909

Case Number123456789101112131415

Std. Residual ytPredicted

Value Residual

Dependent Variable: yta.

Collinearity Diagnosticsa

1,896 1,000 ,05 ,05,104 4,273 ,95 ,95

Dimension12

Model1

EigenvalueCondition

Index (Constant) xtVariance Proportions

Dependent Variable: yta.

Annexe G : Les tables statistiques