FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

119
MAHEFARISOA Fy Ny Aina Tsihoarana FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE L’HEMATOME RETROPLACENTAIRE Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

Transcript of FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

Page 1: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

MAHEFARISOA Fy Ny Aina Tsihoarana

FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

L’HEMATOME RETROPLACENTAIRE

Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

Page 2: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE
Page 3: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE MEDECINE

Année : 2018 N° : 9137

FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

L’HEMATOME RETROPLACENTAIRE

THESE

Présentée et soutenue publiquement le : 03 Janvier 2018

à Antananarivo

par

Mademoiselle MAHEFARISOA Fy Ny Aina Tsihoarana

Née le 29 Août 1990 à Ambohitrinibe II-Mantasoa

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE

(Diplôme d’Etat)

Directeur de thèse : Professeur RANDRIAMBELOMANANA Joseph Anderson

MEMBRES DU JURY

Président : Professeur RANDRIAMBELOMANANA Joseph Anderson

Juges : Professeur RAVELOSON Nasolotsiry Enintsoa

Professeur RAKOTOVAO Andriamiadana Luc

Rapporteur : Docteur RAMIARINJANAHARY Haingonarivo Irintsoa

Page 4: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE
Page 5: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE
Page 6: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE
Page 7: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE
Page 8: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE
Page 9: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE
Page 10: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

DEDICACES

ET

REMERCIEMENTS

Page 11: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

Je dédie cette thèse

A notre Dieu tout puissant,

« Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis, et sa Grâce envers moi n’a pas été vaine…».

I Corinthiens 15 :10.

A « Dada sy Neny »

Pour leur soutien, leur sacrifice et leur patience durant ces longues années d’études.

Trouvez ici ma profonde reconnaissance et toute mon affection.

A mes frères et sœurs,

Mes sincères reconnaissances pour votre amour, aide au cours de mon cursus

universitaire, ainsi qu’à l’élaboration de ce travail.

« Que notre fraternité soit la fierté de nos parents ».

A un ami,

Ta présence m’a toujours été d’un grand appui, ton amour et ton soutien ont été ma force.

Partage avec moi la joie de ce travail accompli.

A tous mes ami(e)s,

Mes sincères amitiés.

A toute ma famille,

Et à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail,

Mes vifs remerciements.

Page 12: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

A NOTRE MAITRE DIRECTEUR ET PRESIDENT DE THESE

Monsieur le Docteur RANDRIAMBELOMANANA Joseph Anderson,

- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en

Gynécologie Obstétrique à la Faculté de Médecine d’Antananarivo ;

- Directeur Adjoint Technique du Centre Hospitalier Universitaire

d’Andohatampenaka Antananarivo.

Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider cette thèse malgré vos

multiples occupations. Veuillez accepter l’expression de nos sincères remerciements et

de notre profonde gratitude.

Page 13: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE,

Monsieur le Docteur RAVELOSON Nasolotsiry Enintsoa

- Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Réanimation Médicale

à la Faculté de Médecine d’Antananarivo;

- Chef de service à la Réanimation – Accueil – Triages et Urgences de l’Hôpital

Joseph Raseta Befelatanana.

Monsieur le Docteur RAKOTOVAO Andriamiadana Luc

- Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Hématologie

Biologique à la Faculté de Médecine d’Antananarivo ;

- Directeur Adjoint Technique du Centre Hospitalier Universitaire Joseph Raseta

Befelatanana.

C’est un grand honneur que vous nous faites en acceptant de siéger parmi les membres

du jury. Nous vous prions d’accepter nos sentiments de sincères reconnaissances et de

profond respect.

A NOTRE RAPPORTEUR DE THESE

Madame le Docteur RAMIARINJANAHARY Haingonarivo Irintsoa,

- Ancienne interne en Gynécologie-Obstétrique au CHUGOB.

Malgré vos multiples activités, vous nous avez beaucoup aidés et vous avez su vous

rendre disponible dans l’accomplissement de ce travail.

Nous vous exprimons notre profonde reconnaissance et nos remerciements les plus

sincères.

Page 14: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO

Monsieur le Professeur SAMISON Luc Hervé

« Nous vous exprimons nos hommages les plus respectueux ».

A TOUS NOS MAITRES ET ENSEIGNANTS A LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO

« En témoignage respectueux pour les précieux enseignements qu’ils nous ont

généreusement prodigués. Veuillez trouver ici l’expression de notre vive reconnaissance

».

A TOUS NOS COLLEGUES ET MEDECINS DES HOPITAUX

A TOUS LES PERSONNELS ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DE LA

FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO

Page 15: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau I Classification de l’HRP selon SEXTON……………... 12

Tableau II Classification de l’HRP selon SHER…………………. 13

Tableau III Classification de l’HRP selon PAGE…………………. 14

Tableau IV Classification de l’HRP selon HAYNES……………... 15

Tableau V Diagnostic différentiel entre HRP et PP………………. 22

Tableau VI Analyse des facteurs de risque de MFIU/mort-né…….. 55-56

Tableau VII Analyse des facteurs de risque de choc hypovolémique

à l’admission …………...………………………………. 58

Tableau VIII Analyse des facteurs de risque de d’apoplexie

utérine/HPP…………………………………………….. 60

Tableau IX Analyse des facteurs de risque de décès maternel…….. 62-63

Page 16: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

LISTE DES FIGURES

Pages

Figure 1 : Surface maternelle du placenta avec un large caillot …………….….....…07

Figure 2: Les différentes formes cliniques de l’HRP .................................................... 11

Figure 3. Image échographique d’un HRP massif ......................................................... 25

Figure 4. Répartition des patientes selon l’âge .............................................................. 37

Figure 5. Répartition des patientes selon leur ressource financière ............................... 38

Figure 6. Répartition des patientes selon leur origine urbaine ou rurale ....................... 39

Figure 7. Répartition des patientes selon leur statut matrimonial .................................. 40

Figure 8. Répartition des patientes selon leurs antécédents ........................................... 41

Figure 9. Répartition des patientes selon le nombre de CPN effectuées durant la

grossesse ......................................................................................................................... 42

Figure 10. Répartition des patientes selon l’âge gestationnel ........................................ 43

Figure 11. Répartition des patientes selon les conditions d’admission.......................... 44

Figure 12. Répartition des patientes selon le délai d’apparition des symptômes et

l’admission ...................................................................................................................... 45

Figure 13. Répartition des patientes selon le motif d’admission et les symptômes

présentés .......................................................................................................................... 46

Figure 14. Répartition des patientes selon les examens paracliniques effectués ........... 47

Figure 15. Répartition des patientes selon la voie d’accouchement .............................. 48

Figure 16. Répartition des patientes selon le délai entre l’admission et l’extraction

fœtale .............................................................................................................................. 49

Figure 17. Répartition des patientes selon le poids du nouveau-né ............................... 50

Figure 18. Répartition des patientes selon l’indice d’Apgar des noveau-nés ................ 51

Page 17: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

Figure 19. Répartition des patientes selon la présence ou non de complications

maternelles ...................................................................................................................... 52

Figure 20. Répartition des patientes selon les complications maternelles ..................... 53

Figure 21. Répartition des patientes selon le poids de l’hématome rétro-placentaire ... 54

Page 18: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

LISTE DES ABREVIATIONS

AP : abruptioplacentae

AVB : accouchement par voie basse

AMIU : aspiration manuelle intra utérine

CPN : Consultation Prénatale

CIVD : coagulation intra-vasculaire disséminée

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CO2 : dioxyde de carbone

CPPN : consultation externe obstétricale (pré- et postnatale)

DPPNI : décollement prématuré du placenta normalement inséré

ERCF : étude du rythme cardiaque

fœtal FDR : facteurs de risques g :

gramme

HRP : hématome rétroplacentaire

HCG : hormone chorionique gonadotrophine humaine

HUGOB : Hôpital Universitaire de Gynécologie Obstétrique de Befelatanana

HPP : hémorragie du postpartum

HTA : hypertension artérielle

HDM : hématome décidual marginal

IUFD : intrauterinefetaldeath

IRA : insuffisance rénale aiguë

IgG : immunoglobulines G

Page 19: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

IgA : immunoglobuline A

IgM : immuoglobuline M

Km : kilomètres mmHg :

millimètre de mercure

MAF : mouvements actifs fœtaux

NFS : numération formule sanguine

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

OR : Odds Ratio

OC : opération césarienne

O2 : oxygène

PPH : postpartum haemorrhage

pO2 : pression partielle en O2

PP : placenta prævia

PDF : produit de dégradation de la fibrine

PF : planning Familial

PEC : prise en charge

SA : semaine d’aménorrhée

TP : taux de prothrombine

TCA : temps de céphaline activé

UGR : unité grossesse à risque

Page 20: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

INTRODUCTION

Page 21: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

1

INTRODUCTION

L’hématome rétroplacentaire (HRP) se définit par la séparation partielle ou

complète du placenta normalement inséré, de la paroi utérine avec formation d’hématome

entre les deux, avant la délivrance et après vingt semaines de grossesse [1].

Le placenta, formé dans l’utérus en même temps que l’embryon est un organe

d’échange entre la mère et le fœtus. Dans les conditions normales, la séparation du

placenta de l’utérus survient après l’accouchement ; lorsqu’elle a lieu avant ou pendant

le travail : il s’agit d’un décollement prématuré du placenta. Il en résulte la formation

d’un hématome rétroplacentaire plus ou moins volumineux réalisant ainsi l’un des

accidents les plus dramatiques que l’obstétricien puisse rencontrer. Cette appellation

courante remplace celle de l’apoplexie utéroplacentaire de Couvelaire, ce syndrome est

aussi dénommé : hématome rétroplacentaire, décollement prématuré du placenta

normalement inséré (DPPNI) ou encore abruptio-placentae (AP). Ce syndrome

compromet gravement les échanges materno-fœtaux.

La mortalité et la morbidité fœtale demeurent élevées : toutefois, il impose à

l’obstétricien un diagnostic précoce afin que la prise en charge soit immédiate, adaptée et

efficace.

L'hématome rétroplacentaire (HRP), par sa brutalité et la sévérité de ses

conséquences, représente l'une des urgences obstétricales les plus typiques [2]. C’est une

complication de la grossesse qui peut engendrer une morbidité maternelle par la survenue

d’une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), insuffisance rénale aiguë (IRA),

hémorragie du post-partum (HPP), choc hypovolémique [1]; ainsi qu’une morbidité et

une mortalité néonatales élevées représentées par la prématurité induite et une mortalité

périnatale principalement imputable aux morts fœtales in utero (MFIU) [2-4].

Dans le monde, son incidence est estimée entre 0,5 et 1,8 % des grossesses [5].

L’HRP complique approximativement 1 % des naissances en France [5]. En suède, son

incidence peut être estimée à 0,5% de l’ensemble des grossesses, avec une mortalité

périnatale de 20,2 % [6]. Dans les pays anglo-saxons, le taux observé est légèrement plus

élevé se situant entre 1 et 2% [3,7]. En Afrique la fréquence relevée varie entre

0.48% au Togo [8] à 3.08% en Côte d’Ivoire [9]. Au Mali, elle varie entre 0.56% [10] et

1.75% [11]. Au Niger, elle est de 3,6 % [12].

Page 22: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

2

La mortalité maternelle est estimée approximativement à 1% en Angleterre [13].

En Afrique, le taux de décès maternel est estimé à 62,96% [14].

Le fœtus paie le plus lourd tribut à l'HRP. Dans de nombreux pays les taux les

plus élevés de décès fœtaux sont dus à l'HRP [15-20]. Les taux de mortinalité attribuables

à l'HRP sont de 20,2% au Sénégal [15], de 19,1% à Saint-Denis [17], de 38,2% en Afrique

du Sud [19].

Devant la morbi-mortalité materno-fœtale élevée liée à cette pathologie, une de

nos préoccupations reste la maîtrise de ses facteurs de risque ainsi que ceux de ses

complications mis en évidence par certaines études, puisque les causes précises restent

jusque-là imprécises.

L’absence de données nous a amené à initier ce travail dont l’objectif est

d’identifier les facteurs de risques des complications immédiates de l’hématome

rétroplacentaire au Centre Hospitalier Universitaire de Gynécologie-Obstétrique de

Befelatanana (CHUGOB).

Pour atteindre notre objectif, nous nous sommes fixés comme objectifs

secondaires :

• Evaluer la qualité du suivi des grossesses,

• Déterminer l’aspect sociodémographique des femmes présentant des HRP

compliqués,

• Evaluer le tableau clinique initial des patientes présentant l’HRP,

• Mesurer le niveau de prise en charge des HRP Ainsi, nous allons voir

successivement :

• Dans la première partie : les rappels théoriques sur l’HRP

• Dans la deuxième partie : notre travail proprement dit

• Dans la troisième partie : les points de discussion avant de conclure

Page 23: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

PREMIERE PARTIE :

RAPPEL

Page 24: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

3

I.PHYSIOLOGIE DU PLACENTA

Le placenta était considéré auparavant comme un simple filtre assurant la

nutrition de l’embryon puis du fœtus. Le placenta apparait maintenant comme un organe

complémentaire du fœtus réalisant ≪l’unité fœto-placentaire≫ d’une extrême

complexité et possédant de multiples fonctions. Il est l’organe d’échange entre la mère

et le fœtus assurant sa respiration et sa nutrition mais également une activité métabolique

et endocrine qui assure l’équilibre hormonal de la grossesse. Et surtout, il le protège

contre les agressions bactériennes et toxiques et régit le passage de certaines substances

médicamenteuses [21].

I-1. Echanges fœto-maternels

Les échanges placentaires se font selon des mécanismes classiques de transport

membranaire. Ils sont conditionnés par l’âge de la grossesse et les modifications

histologiques qui en découlent.

I-1-1. Transport passif (sans apport énergétique)

• Diffusion simple : les molécules non polaires et liposolubles suivent un gradient

de concentration en passant de la zone la plus concentrée à la zone moins

concentrée et ceci jusqu’à l’état d’équilibre, sans consommation d’énergie

(exemple : l’oxygène, le gaz carbonique, les graisses et l’alcool).

• Osmose: diffusion d’un solvant à travers une membrane à perméabilité sélective.

• Transport facilité : par l’intervention d’une molécule porteuse (protein canal

selectiv).

I-1-2. Transport actif

Le transfert se fait à travers les membranes cellulaires contre un gradient de

concentration mais alors ce processus nécessite une activité cellulaire productrice

d’énergie (Na+/k+ ou Ca++).

Page 25: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

4

I-1-3. Transport vésiculaire

Les macromolécules sont captées par les microvillosités et absorbées dans les

cellules ou rejetées (immunoglobulines).

I-2. Fonction nutritive et excrétrice

L’apport nutritif du fœtus, indispensable à sa croissance et ses dépenses

énergétiques sans cesse croissantes est assuré par la mère :

• L’eau : traverse le placenta par diffusion dans les deux sens, réglée par la tension

oncotique du sang maternel et fœtal.

• Les électrolytes : suivent les mouvements de l’eau. Le fer et le calcium ne

passent que dans le sens mère-enfant.

• Le glucose : est la principale source d’énergie du fœtus et passe par transport

facilite ≪molécules porteuses».

• Les vitamines hydrosolubles : traversent facilement la membrane placentaire,

en revanche le taux des vitamines liposolubles (A, D, E, K) est très bas dans la

circulation fœtale.

• Le cholestérol : passe facilement la membrane placentaire ainsi que ses dérivés

(hormones stéroïdes).

Les transferts placentaires concernent également l’élimination des déchets du

métabolisme fœtal qui sont rejetés dans le sang maternel puis éliminés (urée, acide

urique, créatinine).

I-3. Fonction respiratoire

Le placenta, joue le rôle de ≪poumon fœtal≫. La fonction respiratoire du

placenta permet l’apport d’oxygène(O2) au fœtus et l’évacuation du dioxyde de

carbone(CO2) fœtal. On note une plus grande affinité de l’hémoglobine fœtale pour

l’oxygène par rapport à l’hémoglobine adulte.

I-4. Fonction endocrine

Les hormones jouent un rôle fondamental dans la vie du fœtus en contrôlant son

développement, en réglant son métabolisme énergétique et la constitution de ses

réserves. Le fœtus a une grande autonomie dans leur régulation par rapport à sa mère.

Page 26: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

5

• Avant l’implantation : l’équilibre hormonal est assuré par les hormones

ovariennes et pituitaires.

• Au début de la grossesse : la synthèse d’œstrogènes et de progestérone est

assurée par le corps jaune gravidique, maintenu en activité par l’hormone

chorionique gonadotrophine humaine (HCG) qui est secrétée par le trophoblaste.

L’activité du corps jaune diminue progressivement dès la 8e semaine, pour être

totalement suppléée par le placenta à la fin du 1er trimestre.

• Pendant la grossesse : le taux sanguin des différentes hormones chez la mère est

régi par l’action combinée des hormones placentaires, gonadiques,

hypophysaires et surrénaliennes.

I-5. Fonction protectrice

Le placenta constitue au sens large ≪une barrière protectrice≫ contre les agents

infectieux, cependant certains de ces agents peuvent franchir cette barrière d’emblée, ou

suite à des lésions du placenta, d’où le danger d’atteinte de l’œuf. Les bactéries sont

arrêtées par la barrière placentaire ou ne passent que tardivement. En revanche, les virus

la traversent facilement.

Parmi ces agents infectieux traversant la barrière placentaire on peut citer :

- le parasite de la toxoplasmose

- le virus de la rubéole - le cytomégalovirus

- l’hématozoaire du paludisme

- la listériose

- le tréponème.

Le placenta constitue également une barrière contre le passage de certains

médicaments.

Les antibiotiques et les corticoïdes passent la barrière placentaire.

I-6. Fonction de transfert des protéines

Le fœtus commence à fabriquer ses anticorps à partir du cinquième mois de la

grossesse. Les immunoglobulines G (IgG) traversent la barrière placentaire de la mère

vers le fœtus. Ce passage se fait surtout en fin de grossesse. Les autres Ig, notamment

les IgA, IgM ne passent pas la barrière placentaire.

Page 27: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

6

II-LE DECOLEMENT PREMATURE DU PLACENTA NORMALEMENT

INSERE

II-1. Définition

L'HRP se définit par la séparation partielle ou complète du placenta normalement

inséré de la paroi utérine avec formation d’hématome entre les deux, avant la délivrance

et après vingt semaines de grossesse [1].

La lésion anatomique est formée d’un hématome situé sous la plaque basale du

placenta (hématome décidual basal) interrompant la circulation materno-fœtale et

entraînant rapidement des troubles hémodynamiques, des anomalies de la coagulation

et une souffrance fœtale aiguë.

Page 28: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

7

Figure 1 : Surface maternelle du placenta avec un large caillot (environ 40%)

Source : David R Hall, MBChB, MMed, MD. Abruptio Placentae and

Disseminated Intravascular Coagulopathy. SeminPerinatol. 2009;33:189-195.

[1]

Page 29: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

8

II-2. Epidémiologie

Dans le monde, son incidence est estimée entre 0,5 et 1,8 % des grossesses [2].

Et elle complique approximativement 1 % des naissances en France [5]. Dans les pays

anglo-saxons, le taux observé est légèrement plus élevé situé entre 1 et 2% [3,7]. En

Afrique la fréquence relevée varie entre 0.48% au Togo [8] à 3.08% en Côte d’Ivoire

[9]. Au Mali, la fréquence varie entre 0.56% [10] et 1.75% [11]. En suède, elle est

estimée à 0,5% de l’ensemble des grossesses, avec une mortalité périnatale de 20,2 %

[6] et au Niger un taux d’incidence de 3,6 % [12].

II-3. Physiopathologie

En considérant la brutalité de son installation et sa topographie locale ou

régionale, on fait parfois entrer l’HRP dans le chapitre des infarctus viscéraux. Mais

l’infarctus est un foyer circonscrit de nécrose ischémique, ce qui n’est pas le cas dans

l’HRP ; les zones écchymotiques, violacées ou noirâtres de l’utérus apoplectique ne

correspondent pas à une nécrose telle qu’elle résulterait d’une oblitération vasculaire,

mais au contraire à une infiltration sanguine interfasciculaire du muscle, sans

thrombose, d’où l’intégrité fonctionnelle que l’utérus conservera dans l’avenir.

On peut apparenter cet accident au choc d’intolérance ou phénomène de Reilly,

en ce qu’il frappe l’organe au moment de sa plus grande activité fonctionnelle, mais on

ne peut pas le relier à l’ischémie par thrombose vasculaire. Le système neurovégétatif

joue un rôle important dans le déclenchement de l’accident.

Le phénomène initial serait un spasme des artérioles basales, provenant des

artères spiralées qui irriguent la caduque placentaire. L’interruption du flux sanguin est

de courte durée et n’entraine pas de thrombose intra vasculaire. Lors de la levée du

spasme, l’afflux du sang sous pression rompt les parois vasculaires et crée des lésions

tissulaires au niveau de la plaque basale. Celles-ci favorisent la libération de

thromboplastines, contenues en abondance dans la caduque, libération augmentée par

l’hypertonie utérine. Il en résulte une importante fibrination et une coagulation du sang

localisée à la zone utéroplacentaire : se constitue alors l’hématome rétroplacentaire.

Page 30: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

9

Puis, l’action se poursuivant, se produit alors une consommation excessive du

fibrinogène transforme en fibrine et une hémorragie. Il faut du temps pour arriver à la

coagulation intravasculaire disséminée (CIVD). Cependant, un phénomène réactionnel

survient, qui combat cette fibrination intravasculaire excessive. La fibrine est lysée par

des fibrinolysines formées sous l’influence d’activateur d’enzymes en provenance eux

aussi du placenta. Mais cette fibrinolyse réactionnelle, d’abord bienfaisante en ce qu’elle

modère la fibrination intra vasculaire, peut devenir dangereuse en créant un véritable

cercle vicieux ; destruction de la fibrine au fur et à mesure de sa production, d’où appel

continu de fibrinogène jusqu’à son épuisement. Cette chaîne d’effets nocifs ne sera

rompue que par l’évacuation de l’utérus qui supprime la source des thromboplastines et

fibrinolysines. Mais la fibrinolyse surajoutée à la Coagulation intravasculaire

disséminée reste rare dans l’hématome rétroplacentaire.

Du coté rénal, le choc crée d’abord les lésions habituelles du ≪rein de choc≫

qui consistent en une nécrose tubulaire épithéliale dont la régression complète est

possible et fréquente. Ces lésions du rein de choc ne s’opposent pas à celles de la nécrose

corticale du rein, lésions de nécrose glomérulaire qui sont définitives, donc mortelles.

Au contraire, tous les intermédiaires existent, depuis les lésions tubulaires aisément

guérissables, jusqu’aux nécroses corticales totales, en passant par les lésions de nécrose

corticale en foyer, toutes décrites par Sheehan et Moore.

II-4. Anatomie pathologique II-4-1. Etude macroscopique

La lésion constante consiste en un décollement du placenta par un hématome

décidual basal. Comme le placenta est en général normalement inséré, l’hématome reste

endiguée et creuse une cupule sur la face utérine de l’organe.

La cupule, plus ou moins importante, occupe une zone allant des dimensions de3

cm de diamètre à la totalité de la surface placentaire. Le tissu villeux y est tassé et aplati.

Les bords montent en pente douce vers la surface placentaire intacte. Le caillot, dont le

poids est en rapport avec les dimensions du décollement, adhère lâchement au fond de

la cupule. Si le placenta est entièrement décollé, la cupule fait place à un aplatissement

total de l’organe.

Page 31: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

10

Les lésions de l’utérus consistent en une infiltration sanguine du myomètre, dont

l’intensité est très variable [21]. Dans les formes moyennes, de larges écchymoses

occupent les deux faces, dont la teinte va du rouge cuivré au bleu fonce et au noir (utérus

bigarré). Punctiformes dans les formes discrètes, ces taches écchymotiques peuvent

provoquer, dans les formes graves, de petites fissures irrégulières du péritoine utérin et

un petit épanchement intra-abdominal de liquide séro-sanguinolent [21].

Page 32: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

11

Figure 2: Les différentes formes cliniques de l’HRP

Source: UNICEF. Saving Mothers: Third Report on Confidential Enquiries into

Maternal Deaths in South Africa 2002-2004. Pretoria, Department of Health.

UNICEF. 2004. [21]

Page 33: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

12

II-4-2.Etude microscopique

Du sang extravasé occupe les espaces conjonctifs interfasciculaires, mais on ne

trouve pas de vascularite. La lésion essentielle est l’éclatement des capillaires. Trompes,

ovaires, ligaments larges et ligaments ronds peuvent participer au processus

apoplectique.

Les lésions hémorragiques peuvent, dans les formes graves, frapper des viscères

non génitaux, surtout le foie et les reins peuvent aussi être le siège des lésions du ≪rein

de choc≫ et à l’extrême, des lésions de nécrose corticale, dont on trouvera l’explication

à l’étude de la pathogénie.

III.CLASSIFICATIONS DE l’HRP

Il en existe plusieurs types, elles prétendent toutes déterminer des degrés de

gravité croissante. Elles reposent sur la présentation clinique, l’état du fœtus, l’existence

de troubles de la coagulation et parfois sur l’étendue anatomopathologique du

décollement (Tableau I, II, III, IV) :

Tableau I : classification de l’HRP selon SEXTON

Stades Symptomatologie

Stade I Moins de 1/6 de la surface placentaire décollée

Hémorragie < à 400ml

Stade II 1/6 à1/2de la surface placentaire décollée

Hémorragie ˃à 400ml

Tension abdominale

Stade III Plus de ½ de la surface placentaire décollée

Utérus de bois

Etat de choc

Source : Merger R, Levy J, Melchior J.Precis d’obstetrique 6eme edit ; Masson,

Hématome rétroplacentaire, 2001;597:432-38. [22]

Page 34: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

13

Tableau II : classification de l’HRP selon SHER

Grades Symptomatologie

Grade I Métrorragie inexpliquée

Diagnostic rétrospectif post-partum d’un

petit hématome

Grade II Hypertonie utérine

Fœtus vivant

Grade III

- Grade IIIa

- Grade IIIb

Avec mort fœtal in utero subdivisée en :

o Sans trouble de la coagulation

o Avec trouble de la coagulation

Source: Sher G.A rational basis for the management of abruptio placentae. J Reprod Med.

1978;21:123-9. [23]

Page 35: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

14

Tableau III: classification de l’HRP selon PAGE

Stades Symptomatologie

Stade 0 Forme asymptomatique

Stade I Hémorragie externe minime

Contracture utérine discrète

Fœtus vivant

Stade II Hémorragie externe

Contracture utérine

Albuminurie en masse

Stade III Choc maternel

Contracture utérine

Mort fœtal

Trouble de la coagulation

Source: Page E, King E, Merrill J. Abruptio placentae: dangers of delay in delivery.

ObstetGynecol. 1954;3:385-93. [24]

Page 36: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

15

Tableau IV : Classification de l’HRP selon HAYNES

Groupes Symptomatologie

Groupes I

Ou

Formes discrètes

Hémorragie plus ou moins

Utérus plus ou moins tendu

Sans trouble de la coagulation

Groupes II

Ou

Formes moyennes

Hémorragie modérée

Tension utérine

Mort fœtale plus ou moins

Chute modérée du fibrinogène

Groupes III

Ou

Formes graves

Hémorragie

Utérus de bois

Choc maternel

Mort fœtale

Chute importante du

fibrinogène

Source: Haynes D. Premature separation of placenta, ten years experience Am J

ObstetGynecol 1966; 96(5):666-9. [25]

Page 37: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

16

IV.ETIOLOGIES ET FACTEURS DE RISQUE

IV-1. Hypertension artérielle gravidique

La circonstance la plus classique de survenue d’un HRP est celle de

l’hypertension artérielle gravidique et plus particulièrement la preéclampsie [26]. En

effet elle est retrouvée dans 40 à 50% des HRP. Le DPPNI complique 10% des HTA

chroniques et 2.5% des preéclampsies. Et représente une des complications

imprévisibles de la toxémie gravidique. La prise en charge soigneuse de la grossesse

surtout si elle est compliquée d’hypertension artérielle, a permis de réduire de façon

significative la fréquence de l’éclampsie. Cependant elle n’a eu que peu ou pas d’effet

sur la fréquence de l’HRP.

IV-2. Age – parité

Ils interviennent par le biais d’autres facteurs de risque, la primipare présentant

plus volontiers les HRP qui compliquent une toxémie gravidique ou une preéclampsie,

les HTA chroniques ou récidivantes s’associent avec l’âge plus avancé des femmes et

la multiparité.

L’HRP semble plus fréquent après 30 ans [26]. En effet la fréquence de l’HRP

croit avec l’âge et la parité. Selon certains auteurs elle double à partir de la 4ème grossesse

et triple à la 5ème grossesse [27].

IV-3. Traumatismes

L’HRP est très exceptionnellement d’origine traumatique (à peine 1% des cas

dans les séries publiées), parfois tardif (3 jours). Les chocs directs sur l’abdomen

semblent bien être parfois en cause (accident de circulation, ceinture de sécurité, chute

d’une hauteur…). En cas de choc abdominal violent une surveillance de 48 heures

s’impose.

Les versions par manœuvres externes sont souvent suivies d’HRP. Il y a là une

raison importante pour que ces manœuvres restent prudentes, excluant la force excessive

et que l’anesthésie générale soit évitée dans la mesure où elle pourrait conduire à une

version forcée.

Page 38: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

17

IV-4. Accidents funiculaires

Il peut s’agir d’un cordon court, d’une circulaire du cordon. Dans ces cas la

traction du fœtus sur le placenta peut entraîner son décollement [27].

IV-5. HRP récidivants

L’HRP a tendance à se répéter ; les femmes ayant déjà fait un HRP auraient

environ 10% de risque de voir se reproduire l’accident [28] ; cette constatation

statistique n’a toujours pas reçu d’explication.

IV-6. Défaut de placentation, rôle du déficit en acide folique

Certains veulent voir à l’origine de l’HRP un défaut de placentation lors des

premières semaines de la grossesse. Pour eux, la carence en acide folique serait

responsable de ce défaut de placentation ; la dépression de la synthèse de l’ARN et de

l’ADN conduit à une multiplication cellulaire défectueuse [28].

IV-7. Causes toxiques

Certains facteurs toxiques tels l’alcool, le tabac et la cocaïne [29] ont été mis en

cause. En effet Naye cité par Brechon [30] et Calau [31] observe une diminution du flux

placentaire 15 minutes après la consommation d’une cigarette. Cette ischémie

entrainerait une hypoxie placentaire qui serait à l’origine des nécroses déciduales.

D’autres facteurs plus difficiles à mettre en évidence ont été évoqués. Ce sont

notamment le célibat, les antécédents d’avortement, les infections à répétition, les

rapports sexuels au cours du 3eme trimestre de la grossesse [32] et l’influence des

saisons.

IV-8. Autres causes

• Un taux plus élevé d’HRP est rapporté chez les patientes ayant présenté une

hémorragie du premier ou du second trimestre de la grossesse et plus généralement

chez les patientes ayant présenté une menace de fausse couche [33].

• Certaines conditions de travail semblent constituer un terrain favorable : la station

débout associée à de nombreux déplacements [33].

• Bas niveau socio-économique [33].

Page 39: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

18

• Risque d’HRP par évacuation rapide d’un utérus distendu : un hydramnios (par

décompression utérine brutale), grossesse gémellaire [33].

• L’expression utérine faite brutalement (surtout dans un accouchement du siège) [34].

• L’accouchement de siège : le décollement survient par contracture utérine alors qu’il

ne reste plus que la tête fœtale dans le segment inférieur (l’utérus se contractant en

quelque sorte à ≪vide ≫) [34].

• Amniocentèse : prélèvement de liquide amniotique réalisé par ponction

transabdominale. Une bonne localisation placentaire devrait les éviter.

• La survenue d’un HRP peut être favorisée par la présence d’un anticoagulant circulant

ou d’un anticardiolipides.

• Le sexe masculin du fœtus favoriserait la survenue d’un HRP [34]. Terme dépassé

de la grossesse.

• La race noire favoriserait la survenue d’un HRP.

• Malformations fœtales.

• Causes idiopathiques : dans 30% des cas, aucune cause déclenchant de l’HRP n’est

retrouvée.

V. ETUDE CLINIQUE

Le plus souvent, il s’agit d’une patiente admise en urgence pour une complication

survenant lors du dernier trimestre de la grossesse.

V-1. Forme complète V-1-1. Début

Contrairement à celui de l’éclampsie, le début est en général brutal. Sans

prodromes, parfois sans protéinurie ni même hypertension préalable, précédée ou non

d’une des causes occasionnelles déjà citées, la crise éclate avec soudaineté. La femme

se plaint d’une douleur abdominale d’intensité variable, souvent vive, brusquement

apparue. Elle perd un peu de sang noir. Tout de suite, l’état général cesse d’être bon,

une certaine angoisse se manifeste.

Page 40: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

19

V-1-2. Période d’état : très vite constituée V-1-2-1. Signes

fonctionnels

• La douleur abdominale : brutale, en coup de poignard, ou sous forme de crampe

continue, très violente, parfois modérée et elle est permanente.

• Les métrorragies noirâtres : sont d’abondance variable, mais en général modérées, ou

quelquefois minimes, faites de caillots noirs. Sa quantité n’est pas en rapport avec

l’atteinte de l’état général.

V-1-2-2. Signes généraux :

• Facies angoissé ; les traits tirés ; souvent une dyspnée ≪sine materia≫ s’installe.

• Pâleur, prostration refroidissement des extrémités.

• Le pouls est, du moins au début lent, dur, tendu. Très vite il s’accélère et s’affaiblit.

• La tension artérielle s’élève toujours au début du décollement ; ou bien un à-coup

hypertensif survient sur une hypertension préalable, ou bien c’est la hausse brusque

d’une pression antérieurement normale. Les chiffres tensionnels au moment de

l’accident peuvent être trompeurs car l’hypertension est vite suivie d’une chute

traduisant le choc.

• Un état de choc est présent plus ou moins intense

• Signes inconstants et évocateurs : nausées, vomissements, tendance syncopale.

• La diurèse est réduite (oligo-anurie). La protéinurie, lorsqu’elle existe est soudaine et

massive. C’est l’ictus albuminurique.

V-1-2-3. Signes physiques :

• L’utérus, siège d’une hémorragie interne, est dur, c’est là le témoin essentiel. Dur

comme du bois ≪utérus de bois≫, permanent, et généralisé à tout l’utérus, témoin de

son extrême hypertonie.

• Une ascension du fond utérin difficile à apprécier. On peut noter cette augmentation

rapide lors des examens successifs.

• A l’auscultation, les bruits du cœur fœtal sont absents ou l’enregistrement montrera

presque toujours des signes de souffrance fœtale grave.

• L’examen au speculum permet de s’assurer de l’origine utérine de l’hémorragie dans

les cas douteux.

Page 41: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

20

• Au toucher vaginal, le segment inférieur, dur, ligneux et tendu, ≪en sébile de bois≫

témoignant de la contracture utérine (hypertonie utérine).

• Le col est parfois déjà modifié, ce qui confirme le début du travail, les doigtiers

ramènent des caillots de sang noirâtre.

En général l’examen clinique permet de poser le diagnostic de l’HRP.

En résumé, on retrouvera l’association de :

- début brutal

- douleur et contracture utérine (hypertonie)

- métrorragies noirâtres

- souffrance fœtale grave ou mort fœtale est souvent évocatrice du

diagnostic clinique de l’HRP.

Il convient alors d’apprécier son retentissement sur l’état général, autrement dit

d’apprécier l’intensité du choc [28].

D’après Hurs (cité par Fournie), une patiente qui présente deux des quatre signes

suivants : hémorragie, douleur (utérine ou du dos), anomalies de la contraction utérine,

anomalies de la fréquence cardiaque fœtale doit être considérée comme ayant un HRP

[35].

Quelquefois, l’hématome rétroplacentaire se traduit par des signes de souffrance

fœtale ou de menace d’accouchement prématuré chez une patiente présentant une

preéclampsie.

V-2. Formes cliniques

V-2-1. Formes avec hémorragie externe abondante

Lorsque le placenta se trouve inséré relativement bas.

V-2-2. Formes moyennes

Formes fréquentes, les signes physiques sont les mêmes. Mais l’état général est

moins altéré, en particulier le choc est moins marqué.

V-2-3. Formes frustes

Certains petits hématomes localisés peuvent passer inaperçus.

Page 42: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

21

V-2-4. Formes exceptionnelles débutant par une hémorragie extra

génitale

Soit une hématurie, soit une hématémèse et les signes de la maladie

utéroplacentaire n’apparaissent que secondairement.

V-2.5. Formes récidivantes à des grossesses successives

Elles ne sont pas rares, surtout dans les HRP d’origine toxémique.

V-2-6. Formes d’origine traumatique

V-3. Formes associées V-3-1. Formes associées à un placenta prævia

Elles s’observent parfois. Pour certains auteurs 4,5% des placentas prævia se

compliquent d’un HRP.

V-3-2. Forme associée à une rupture utérine : c’est une forme grave

mortelle.

V-4. Diagnostic différentiel

C’est essentiellement le diagnostic différentiel des hémorragies du 3eme trimestre de la

grossesse [36].

V-4-1. Placenta prævia (PP)

Le diagnostic peut être difficile lorsque l’hématome rétroplacentaire

s’accompagne d’une hémorragie externe abondante par la vulve. Les signes évocateurs

sont (Tableau V) :

- l’hémorragie est faite de sang rouge vif liquide, indolore survenant en dehors de

toutes contractions utérines ;

- l’utérus est souple ;

- les bruits du cœur fœtal sont présents.

En cas de diagnostic difficile, une échographie peut être utile. Elle permet de

visualiser le placenta à la partie basse de l’utérus, d’en voir les limites.

Page 43: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

22

Tableau V : Diagnostic différentiel entre HRP et PP

PLACENTA PRAEVIA HEMATOME

RETROPLACENTAIRE

Saignement indolore

Saignement accompagné de

douleurs abdominales importantes

Antécédent de saignements au cours de

la grossesse

C’est la première fois que la

femme saigne au cours de cette

grossesse

Saignement après rapport ou toucher

vaginal

Saignement subi sans

signes prémonitoires

Sang rouge rutilant

Sang noir

Pas d’HTA

Souvent associé à une HTA ou

toxémie

Etat clinique en rapport avec le

saignement extériorisé

Etat de choc sans rapport avec le

volume du sang extériorisé

Tête haute ou présentation

anormale

Difficulté d’appréciation de la

position fœtale

Utérus souple

Utérus tendu, hypertonique de bois

Bruit du cœur très clairement perçu Bruit du cœur absent ou difficile à

entendre

Source : Lansac J, Berger C, Magnin G. Obstetrique pour le praticien 4e édition Paris

MASSON : chap 15 : Hemorragie du 3eme trimestre, Hematomeretroplacentaire (HRP)

ou DPPNI.2003:280-2. [37]

Page 44: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

23

V-4-2. L’hématome décidual marginal (HDM)

L’HDM est une complication de la grossesse survenant lorsqu’une portion

marginale du placenta se décolle. Les douleurs abdominales sont classiquement

absentes.

V-4-3. Hémorragies d’origine cervico-vaginale

Ces hémorragies sont souvent bénignes et surviennent après un examen

gynécologique ou un rapport sexuel.

V-4-4. Hémorragie de Benckiser

C’est une hémorragie par insertion vélamenteuse des vaisseaux du cordon

ombilical, se produit uniquement au cours de l’accouchement lors de la rupture de la

poche des eaux.

V-4-5. Rupture utérine

Elle est spontanée en général et survient sur un utérus fragilisé, le plus souvent sur

utérus cicatriciel.

V-4-6. Syndromes douloureux abdominaux

• Coliques nephretiques

• Pancréatite aiguë

• Appendicite aiguë

V-4-7. Autres

• Hydramnios

• Torsion du kyste

• Hémorragie intra péritonéale, vu l’importance des signes généraux.

VI. EXAMENS COMPLEMENTAIRES

Ils permettent surtout d’apprécier le degré de la gravité. Ce sont :

• Le bilan sanguin

• L’étude du rythme cardiaque fœtal

• L’échographie

Page 45: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

24

VI-1. Bilan sanguin

Le bilan de la coagulation est indispensable pour mesurer l’importance de la

coagulopathie de consommation, on demandera :

- Numération formule sanguine (NFS)

- Taux de fibrinogène

- Taux de prothrombine

- Dosage des facteurs V, VIII

- Produit de dégradation de la fibrine (PDF)

- Dosage des D-Dimères

- Recherche d’agglutinine irrégulière, groupage sanguin ABO-Rhésus - Uricémie,

Créatinémie, Transaminases

VI-2. Etude du rythme cardiaque fœtal (ERCF)

L’étude du rythme fœtal permet de constater la vitalité du fœtus, et l’existence d’une

souffrance fœtale.

VI-3. Echographie

Elle est à pratiquer en urgence, en salle de travail. La sensibilité de l’échographie

est fonction du contexte clinique. Elle est utile dans les formes discrètes et modérées,

confirme le diagnostic d’HRP et permet la recherche de la vitalité fœtale. Elle est parfois

caractéristique (25 % des cas) : image bien limitée elliptique ou linéaire, vide d’échos

ou finement échogène au niveau de la plaque basale, biconvexe refoulant le placenta

dans la cavité amniotique, augmentant l’épaisseur du placenta à ce niveau. Elle fait le

diagnostic différentiel et apprécie le volume approximatif de l’hématome

rétroplacentaire.

Mais ce diagnostic n’est pas toujours facile et l’absence d’image évocatrice

n’exclut pas le diagnostic, d’où l’importance de la clinique et du contexte.

Elle permet d’apporter également des précisions sur la taille du fœtus, sa présentation,

particulièrement difficile à évaluer cliniquement en cas hypertonie utérine.

Page 46: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

25

Figure 3. Image échographique d’un HRP massif

(P) : placenta ; (*) : HRP

Source : B. Guérin. Annexes du fœtus. Précis d’Imagerie médicale. Échographie en

Pratique Obstétricale. Masson. 2004:118. [38]

Page 47: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

26

VII. COMPLICATIONS

L’évolution spontanée du DPPNI va se faire vers l’apparition de complications

dans un délai parfois très bref. Elles sont essentiellement :

• Maternelles :

- les troubles de la coagulation ;

- les accidents rénaux ;

- l’état de choc hypovolémique ;

- l’apoplexie utéroplacentaire de Couvelaire.

- Décès

• Fœtale : MFIU

VII-1. Les troubles de la coagulation

L’HRP est la principale cause des coagulopathies de consommation en

obstétrique.

VII-2. Les accidents rénaux

Relativement fréquentes ; elles se traduisent par une insuffisance rénale aiguë avec

une oligurie intense ou anurie.

VII-2-1. Le rein de choc

Il est lié au choc hypovolémique et à la vasoconstriction.

VII-2-2. La nécrose corticale

Elle est exceptionnelle mais mortelle, survient dans les suites de couches.

VII-3. L’état de choc hypovolémique

Le choc hypovolémique est constant et est longtemps compensé et ne se complète

souvent qu’au décours de la délivrance.

Page 48: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

27

VII-4. Apoplexie utéroplacentaire de Couvelaire

Dans les formes graves l’hématome s’étend au myomètre disséquant les fibres

musculaires. L’utérus conserve, pour un temps au moins, sa contractilité. Une extraction

à ce stade permet d’éviter les séquelles, sans nécessiter une hystérectomie d’hémostase.

Par contre, si le phénomène se poursuit, la séreuse puis les paramètres et

l’ensemble du pelvis peuvent se disséquer posant alors de réelles difficultés

d’hémostase. L’utérus à un aspect noir et violacé (extravasation de sang dans le

myomètre et la sous-séreuse). Ce tableau peut conduire à la rupture utérine.

VII-5. Complications fœtales

Le pronostic fœtal reste sombre puisque 30 à 50 % des HRP se compliquent de

MFIU [21] et dans les autres cas, même si le fœtus survit, la morbidité postnatale avec

séquelles neurologiques n'est pas nulle.

Signalons cependant qu'il existe parfois une disproportion entre la durée (voire

l'intensité) des anomalies du rythme cardiaque fœtal [36] et l'importance de la morbidité

néonatale. Dans certains cas l'aspect très rapidement inquiétant du rythme cardiaque

fœtal (tachycardie, tracé non fluctuant avec des décélérations pseudo-sinusoïdales)

témoigne d'une anoxie majeure myocardique.

VIII. TRAITEMENT

VIII-1. But :

• Evacuer l’utérus, arrêter le saignement et sauver la vie du fœtus si possible.

• Lutter contre le choc et corriger l’hypovolémie.

• Lutter contre d’éventuels troubles de la coagulation.

• Le mode d’évacuation de l’utérus sera déterminé en fonction de l’état et de l’âge

gestationnel du fœtus et de l’état maternel.

VIII-2. Traitement médical VIII-2-1. Conduite à tenir en urgence

Certaines précautions doivent être prises dès l’admission, car la prise en charge

de l’HRP est une urgence obstétricale : mesure de réanimations et mise en condition de

la patiente en salle de travail.

Page 49: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

28

VIII-2-2. Lutte contre l’hypovolémie

C’est l’élément essentiel. On utilisera des macromolécules, cristalloïdes,

sérumalbumine de remplissage et surtout du sang frais si nécessaire.

VIII-2-3. Lutte contre les troubles de la coagulation

Le traitement le plus efficace est l’évacuation rapide de l’utérus. Mais il faut

également apporter les facteurs déficitaires : transfusion de sang selon le déficit.

VIII-3. Traitement obstétrical

Il dépend de l’âge gestationnel, de l’état du fœtus et de celui de la mère.

VIII-3-1. Accouchement par voie basse

L’accouchement par voie basse est possible, sous certaines conditions. Le col

utérin doit être favorable, le contrôle de la situation maternelle assuré, et les délais

respectés. Il est indiqué dans les cas suivants :

• Quand le fœtus est vivant :

- si l’hématome est modéré ;

- s’il n’y a pas de souffrance fœtale ;

- si l’accouchement évolue rapidement après la rupture des membranes ; -

pronostic maternel non en jeu à court terme.

• Quand le fœtus est mort ou non viable

- Habituellement le travail a commencé, l’état général reste bon.

- En cas de mauvaise dynamique utérine, on utilise les ocytociques en

perfusion de façon très prudente.

En cas d’échec on passe à la césarienne.

Page 50: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

29

VIII-3-2. Césarienne

La césarienne quand elle est indiquée, se fait sous anesthésie générale. Il faut

éviter les plans de décollement (préférer un Stark ou une médiane à un Pfannenstiel) et

faire une hémostase soigneuse.

La césarienne s’impose rapidement dans les cas suivants :

- Si le fœtus est vivant, de viabilité certaine ;

- L’accouchement n’est pas imminent,

- L’état maternel grave (fœtus mort ou vivant).

VIII-3-3. Hystérectomie

Elle est d’indication, indiquée sur un utérus apoplectique associé à un état

hémodynamique difficilement contrôlable, avec échec des traitements d’ocytociques.

VIII-4. Traitement préventif des récidives

Dans la majorité des cas, l’HRP survient de manière totalement imprévisible. Si

des facteurs de risque (âge, tabagisme, cocaïne, contexte vasculaire, thrombophilie…)

sont identifiés, une surveillance particulière s’impose.

Chez les femmes ayant un antécédent d’hématome rétroplacentaire ou de

complication grave responsable d’une HTA gravidique, prévoir un traitement par

Aspégic® à 80 mg/jour entre la 14ème et la 32ème semaine d’aménorrhée.

L’hospitalisation sera systématique et définitive à 37 SA et programmer un

déclenchement du travail.

Page 51: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

DEUXIEME PARTIE :

METHODES ET RESULTATS

Page 52: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

30

I. MATERIELS ET METHODE

I-1. Lieu et période d’étude

I-1-1. Cadre de l’étude

Notre étude a été menée au sein du Centre Hospitalier Universitaire de

GynecologieObstetrique de Befelatanana (CHU-GOB) ou Maternité Befelatanana situé

au centre-ville d’Antananarivo.

Ce centre hospitalier est un hôpital de référence de niveau 3 et qui comprend 6 unités,

réparties comme suit :

• Unité de pathologie obstétricale avec trois sous-unités :

- la sous-unité grossesse à risque (UGR) ;

- la sous-unité obstétrique ;

- la sous-unité accouchement.

• Unité de pathologie gynécologique avec trois sous-unités :

- la sous-unité gynécologie médicale ;

- la sous-unité gynécologie chirurgicale ;

- la sous-unité aspiration manuelle intra utérine (AMIU).

• Unité de néonatalogie avec deux sous-unités : - la sous-unité réanimation

néonatale ; - la sous-unité bébé kangourou.

• Unité Anesthésie - Réanimation - Bloc opératoire avec deux sous-unités :

- la sous-unité de soins intensifs et réanimation ; - la sous-unité de

triage-urgence et bloc opératoire.

• Unité imagerie et biologie avec deux sous-unités :

- la sous-unité exploration fonctionnelle/échographie ; - la sous-unité

laboratoire.

• Unité de santé de la reproduction avec trois sous-unités :

- la sous-unité de soins et consultation externe gynécologique ;

- la sous-unité de consultation externe obstétricale (CPPN) et

vaccination - la sous-unité de Planning Familial (PF).

• Un service d’accueil des victimes des violences sexuelles : centre VONJY

• Un autre service supplémentaire, service administratif avec 10 sous-unités :

Gestion et comptabilité, Cession, Maintenance, Magasin, Personnel,

Statistique, Secrétariat médical, Assistante sociale, Service général

Page 53: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

31

L’établissement emploie au total :

- 62 médecins ;

- 88 paramédicaux ;

- 33 personnels administratifs ;

- 57 agents d’appui.

I-1-2. Période d’étude

L’étude s’est déroulée sur une période de 02 ans allant du 1er Janvier 2015 au 31

Décembre 2016.

I-1-3. Durée de l’étude

La durée de notre étude était de 12 mois allant du mois de Janvier 2017 au mois

de Décembre 2017.

I-2. Type d’étude

Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive et analytique.

I-3. Population d’étude

La population était constituée par les patientes ayant eu un HRP diagnostiqué

pendant la période d’étude, présentant ou non des complications maternelles ou fœtales.

• Critères d’inclusion :

- Femme enceinte admise au CHU-GOB pendant la période d’étude

- Hématome rétro-placentaire diagnostiqué à l’échographie obstétricale en

urgence ou en salle d’hospitalisation, ou découvert lors de l’accouchement

- Issue connue de la grossesse : mode d’accouchement, complications

materno-fœtales, paramètres du nouveau-né - Dossier contenant tous les

paramètres à étudier

Page 54: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

32

Critères d’exclusion :

- Dossier incomplet

Critères de non inclusion :

- Femme enceinte n’ayant pas présenté un hématome rétro-placentaire

I-4. Les paramètres étudiés

Nous avons étudié les paramètres suivants :

• Paramètres socio-démographiques :

- Age

- Situation matrimoniale : mariée (légitimement

ou non), célibataire

- Profession

- Domicile

• Données cliniques :

- Consultations prénatales : nombre, lieu

- Age gestationnel

- Parité

- Conditions d’admission : admission directe, référée

- Motif d’admission

- Antécédents obstétricaux : HTA chronique, HTA gravidique,

MFIU

- Tableau clinique à l’admission :

Maternel : paramètres vitaux

Fœtal : vitalité

- Délai entre les premiers symptômes d’alerte et l’admission aux

urgences

• Données paracliniques :

- Echographie obstétricale

Page 55: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

33

- Hémogramme : taux d’hémoglobine

- Bilan de coagulation : TP, TCA, fibrinogène, plaquette

- Fonction rénale : créatininémie

• Données thérapeutiques :

- Délai entre l’admission aux urgences et l’accouchement

- Mode d’accouchement

- Poids de l’hématome : estimation du poids de l’hématome lors de

l’examen du délivre

• Issue de la grossesse :

- Complications maternelles : choc hypovolémique, CIVD,

insuffisance rénale, apoplexie utérine, hystérectomie

- Paramètres du nouveau-né : indice d’Apgar, poids de naissance,

nombre de bébés, genre du bébé

- Complications fœtales : MFIU

Page 56: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

34

I-5. Conduite de l’étude

Nous avons établi une fiche de recueil pour recueillir les informations indispensables à

notre étude, contenant les paramètres étudiés sus-cités (annexe).

Nous avons ensuite consulté tous les dossiers médicaux aux archives de

l’établissement, ceux qui étaient inclus dans la période d’étude. Nous avons procédé à la

sélection ou l’élimination de chaque cas selon les critères d’inclusion et d’exclusion

susdécrits.

- Pour l’étude descriptive, nous avons obtenu les résultats suivants :

- Fréquence globale de l’HRP au sein de l’établissement -

Paramètres socio-démographiques :

Répartition des patientes selon les tranches d’âge

Répartition des patientes selon la profession

Répartition des patientes selon leur domicile

Répartition des patientes selon leur situation matrimoniale

Répartition des patientes selon leurs antécédents

obstétricaux

- Données cliniques :

Répartition des patientes selon le nombre de CPN

Répartition des patientes selon l’âge gestationnel

Répartition des patientes selon les conditions de l’admission

Répartition des patientes selon le délai d’apparition des

symptômes et l’admission

Répartition des patientes selon le motif de l’admission

Page 57: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

35

Répartition des patientes selon le tableau clinique présenté à

l’admission : TA maternelle, fréquence cardiaque maternelle

- Données paracliniques :

Répartition des patientes selon des bilans biologiques

effectués

Répartition des patientes selon l’existence

ou non d’échographie obstétricale en urgence à

l’admission

- Données thérapeutiques :

Répartition des patientes selon le mode d’accouchement

Répartition des patientes selon le délai entre l’admission et

l’accouchement

- Issue de la grossesse :

Répartition des nouveau-nés selon leur poids et l’indice

d’Apgar à la 5ème minute

Répartition des nouveau-nés morts in utero/mort-nés

Répartition des patientes selon l’existence ou non de

complications maternelles : choc hypovolémique, CIVD,

insuffisance rénale, apoplexie utérine, hystérectomie

Répartition des complications maternelles observées

Répartition des patientes selon le poids de l’hématome

- Pour la partie analytique de l’étude, nous avons obtenu les résultats

suivants :

- Analyse des facteurs de risque de MFIU/mort-né

- Analyse des facteurs de risque d’apoplexie utérine

- Analyse des facteurs de risque de choc hypovolémique

Page 58: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

36

- Analyse des facteurs de risque d’hystérectomie d’hémostase

- Analyse des facteurs de risque d’insuffisance rénale

- Analyse des facteurs de risque de troubles de la coagulation/CIVD

I-6. Traitement des données

Les données avaient été saisies sur le logiciel Microsoft Excel 2013.

Ces données étaient analysées sur le logiciel Epi-info 7 pour mettre en évidence

une éventuelle corrélation entre les variables étudiées.

Nous avons effectué le test de l’écart réduit pour la comparaison des moyennes.

Le seuil de significativité de p retenu est la valeur de p< 0,05.

Les résultats ont été représentés sous forme de tableaux, de diagramme sectoriel

ainsi que sous forme d’histogramme.

I-7. Considérations éthiques

L’identité des patientes ne sera pas utilisée ni mentionnée durant toute l’étude.

La confidentialité et les secrets professionnels des données sont respectés.

I-8. Limite de l’étude

Parmi les patientes ayant présenté un HRP, celles qui avaient pu effectuer les bilans

biologiques payants étaient très peu nombreuses, donc nous n’avons pas pu étudier les

facteurs de risque de ces complications dont le diagnostic dépendait des bilans

biologiques.

Dans notre pays chaque médicament et chaque bilan biologique est totalement à

la charge de la patiente. Donc le bas niveau socio-économique de notre population est un

grand facteur limitant pour cette étude.

Toutefois, nous avons parfaitement analysé les autres complications de l’HRP

dont l’évaluation ne dépendait pas du niveau socio-économique de la patiente.

Page 59: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

37

II. RESULTATS

II-1. FREQUENCE

Du 1er janvier 2015 au 31decembre 2016, sur un total de 13 215 accouchements,

nous avons enregistré 147cas d’HRP soit une fréquence de 1,11%.

Les dossiers ayant rempli les critères d’inclusion étaient de 95.

II-2. PARAMETRES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES II-2-1. Age

maternelle

Figure 4. Répartition des patientes selon l’âge

Les patientes étaient âgées de moins de 35 ans dans 70,53% des cas (figure 4).

La moyenne d’âge était de 28,01 ± 3,6.

70 ,53% (n=67)

( n=28) 29 ,47%

< 35 ans > 35 ans

Page 60: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

38

II-2-2. Ressources financières

Figure 5. Répartition des patientes selon leur ressource financière

Les femmes salariées représentaient 57,89% (figure 5).

42 ,11% (n=39) ( n=56) 57 ,89%

Sans ressource Salariée

Page 61: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

39

II-2-3. Origine géographique

Figure 6. Répartition des patientes selon leur origine urbaine ou rurale

Les patientes étaient d’origine urbaine dans 57,89% des cas (figure 6).

48 ,42% (n=46) ( n=49) 57 ,89%

Rurale Urbaine

Page 62: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

40

II-2-4. Situation matrimoniale

Figure 7. Répartition des patientes selon leur statut matrimonial

Parmi nos patientes, 52,63% étaient non mariées (figure 7).

52 ,63% (n=50) ( n=45) 47 ,37%

Non mariée Mariée

Page 63: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

41

II-2-5. Antécédents obstétricaux

Figure 8. Répartition des patientes selon leurs antécédents

Notre population était composée de 34,74% de primipares. Les 14,47% de nos patientes

avaient un antécédent d’HTA gravidique, et 12,63% avaient un antécédent d’HTA

chronique. Parmi elles, 10,53% avaient un antécédent de MFIU (figure 8). Parmi ces

patientes, 27,1% avaient donc présenté une HTA.

,00% 0

,00% 20

40 ,00%

60 ,00%

80 ,00%

100,00 %

Primiparité HTA gravidique HTA chronique Antécédent de MFIU

34 ,74% ,47% 14

n=14

12 ,63% n=12

10 ,53% n=10

,26% 65 n=62 ,26% 85 ,37% 87

,47% 89

oui non

Page 64: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

42

II-3. DONNEES SUR LA GROSSESSE ACTUELLE

II-3-1. Nombre de Consultation Prénatale (CPN)

69,50% (n=66)

0 1 à 4 supérieure à 5

Figure 9. Répartition des patientes selon le nombre de CPN effectuées durant la

grossesse

Parmi les patientes, 69,5% avaient effectué entre 1 à 4 CPN lors de leur grossesse. Celles

qui avaient bénéficié de plus de 5 CPN constituaient 22,1% (figure 9).

Le nombre moyen de CPN était de 3,62 ± 1,2.

0 ,00%

10 ,00%

20 ,00%

30 ,00%

40 ,00%

50 ,00%

60 ,00%

70 ,00%

8 ,40% (n=08)

22 ,10%

Nombre de CPN

Page 65: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

43

II-3-2. Age gestationnel en Semaine d’aménorrhée (SA)

Figure 10. Répartition des patientes selon l’âge gestationnel

Parmi nos patientes, 67,36% étaient admises à un âge gestationnel prématuré c’est-à

dire avant 37 SA (figure 10).

67 ,36% (n=64)

( n=31) 32 ,63%

< 37SA ≥ 37SA

Page 66: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

44

II-3-3. Conditions d’admission

Figure 11. Répartition des patientes selon les conditions d’admission

Parmi non patientes, 69,47% étaient référées (figure 11).

30 ,53% (n=29)

( n=66) 69 ,47%

Admission directe Référées

Page 67: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

45

II-3-4. Délai entre l’apparition des symptômes et l’admission

Figure 12. Répartition des patientes selon le délai d’apparition des symptômes

et l’admission

Parmi les patientes, 73,68% ont consulté aux urgences ou ont été référées dans

notre établissement après plus de 2 heures après l’apparition des premiers

symptômes (figure 12).

73 ,68% (n=70)

( n=25) 26 ,31%

> 2 heures < 2 heures

Page 68: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

46

II-3-5. Motif d’admission et symptômes présentés

Figure 13. Répartition des patientes selon le motif d’admission et les symptômes

présentés

À l’admission, l’hémorragie génitale était présente dans 74,74% et la douleur pelvienne

à 78,95%.

Celles qui ont consulté pour une HTA constituaient 5,26%, et 12,63% ont consulté

suite à un traumatisme. .

Aucune des patientes ne sont venues consulter pour pré-eclampsie, et 1,05% ont

consulté pour éclampsie.

La diminution des MAF constituait un motif de consultation isolé dans 2,10%

(figure 13).

Page 69: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

47

II-4. DONNEES PARACLINIQUES

Figure 14. Répartition des patientes selon les examens paracliniques effectués

Parmi non patientes, près de 50% (n=46) ont effectué un hémogramme lors de

son hospitalisation dont plus de 90% ont eu une anémie avec un taux d’hémoglobine

allant de 38 g/dl à 10g/dl, environ 36% (n=34) ont effectué un bilan de coagulation

minimum dont 5,14% (n=05) avait un TP <75%, mais aucune n’a effectué une

fibrinogenémie.

Pour le bilan rénal minimum, 21% (n=20) ont effectué le dosage de la

créatininémie dont 4,2% (n=04) avaient présenté une insuffisance rénale avec une

créatininémie allant de 103 umol/l à 224 umol/l.

Enfin, 34,73% ont bénéficié d’une échographie obstétricale en urgence à

l’admission dont toutes étaient en faveur d’un HRP (figure 14).

Parmi les patientes qui ont pu effectuer l’hémogramme

Page 70: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

48

II-5. DONNEES THERAPEUTIQUES

II-5-1. Mode d’accouchement

Figure 15. Répartition des patientes selon la voie d’accouchement

Parmi nos patientes, 93,68% ont accouché par césarienne (figure 15).

93 ,68% (n=89)

( n=06) 6 ,31%

Césarienne AVB

Page 71: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

49

II-5-2. Délai entre l’admission et l’accouchement

Figure 16. Répartition des patientes selon le délai entre l’admission et l’extraction

fœtale

Dans 78,95% des cas, les patientes avaient accouché après moins de 2 heures après

l’admission (figure 16).

78 ,95% (n=75)

( n=20) 21 ,05%

≤ 2 heures > 2 heures

Page 72: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

50

II-6. ISSU FŒTAL

II-6-1. Poids de l’enfant en gramme (g)

Figure 17. Répartition des patientes selon le poids du nouveau-né

Parmi les nouveau-nés, 73,95% étaient hypotrophes (figure 17).

73 ,95% (n=70)

( n=25) 26 ,04%

< 2500 g > 2500 g

Page 73: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

51

II-6-2. Indice d’Apgar à la cinquième minute

Figure 18. Répartition des patientes selon l’indice d’Apgar des nouveau-nés

Parmi les patientes, 2,10% ont accouché d’un nouveau-né non asphyxié.

Le reste, 97,89% ont accouché d’un nouveau-né asphyxié, dont 92,63% décédés

soit in utero, soit à la naissance (figure 18).

( n=02) 2 ,10% 5 ,26% (n=05)

( n=88) 92 ,63%

≥ 7 < 7 vivants < 7 décédés

Page 74: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

52

II-7. ISSU MATERNEL

II-7-1. Complications maternelles

Figure 19. Répartition des patientes selon la présence ou non de complications

maternelles

Parmi les patientes, 43,78% ont présenté des complications liées à l’HRP (figure

19).

43 ,78% (n=42)

( n=53) 56 ,22%

Oui Non

Page 75: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

53

II-7-2. Répartition des complications maternelles

Figure 20. Répartition des patientes selon les complications maternelles

Parmi les patientes, 44,21% ont présenté un état de choc hypovolémique clinique

à l’admission, et 24,21% un état de choc hypovolémique en per-opératoire.

Nous avons constaté 54,74% de cas d’apoplexie utérine sans ou avec hémorragie de la

délivrance.

Une hystérectomie d’hémostase a dû être pratiquée dans 12,63% des cas. Nous avons

retrouvé 13,68% cas de décès maternels liés aux complications de l’HRP (figure 20).

Nous n’avons pas pu étudier les autres complications telles que l’insuffisance rénale

aiguë ou la CIVD étant donné que les patientes n’ont pu effectuer les bilans biologiques

nécessaires à l’appréciation de ces pathologies que dans moins de 50% des cas, ce qui ne

serait très peu représentatif de notre population d’étude.

% 0

% 10

20 %

30 %

% 40

50 %

% 60

70 %

80 %

% 90

% 100

Choc hypovolémique

à l'admission

Choc hypovolémique per-opératoire

Apoplexie utérine / HPP

Hystérectomie Décès

44 ,21% n=42

,21% 48 n=46

,74% 54 n=52 12 ,63%

n=12 13 ,68%

n=13

Oui Non

Page 76: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

54

II-7-3. Poids de l’hématome placentaire

Figure 21. Répartition des patientes selon le poids de l’hématome rétro-placentaire

L’évaluation du poids de l’hématome rétro-placentaire a révélé que 66,32% des

patientes avaient eu un hématome de plus de 500 g (figure 21).

34 ,73% (n=32)

( n=63) 66 ,32%

< 500g ≥ 500g

Page 77: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

55

II-8. ETUDE ANALYTIQUE II-8-1. Analyse des facteurs de risque de

MFIU/mort-né

Tableau VI. Analyse des facteurs de risque de MFIU/mort-né

Facteurs étudiés MFIU/ mortné

(n=88)

Enfants

vivants

(n=7)

X² p value

Age maternel :

- ≥ 35 ans

- < 35 ans

25

63

3

4

0,141

0,706

NS

Age gestationnel :

- < 37 SA*

- ≥ 37 SA

62

26

2

5

3,44

0,06 NS

CPN† :

- sans

- avec

7

81

1

6

0,33

1,00 NS

Référence externe :

- oui

- non

64

24

2

5

4,061

0,043‡

Délai 1ers signes– admission :

- ≥ 2h

- < 2h

69

19

1

6

10,64 0,0011‡

*SA : semaine d’aménorrhée ; †CPN : consultation prénatale ; NS : non significatif ; ‡p

significatif, significativité si p ≤ 0,05.

Page 78: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

56

Facteurs étudiés MFIU/

mort-né

(n=88)

Enfants

vivants

(n=7)

X² p value

Délai admission – accouchement :

- ≥ 2h

- < 2h

15

73

5

2

8,498 0,0035‡

Antécédent de MFIU :

- oui

- non

8

80

2

5

0,953

0,32

NS

Voie d’accouchement :

- AVB*

- OC†

5

83

1

6

0,0087

0,925

NS

Poids de l’hématome :

- ≥ 500g

- < 500g

62

26

1

6

6,816

0,0090‡

Etat de choc maternel à l’admission :

- oui

- non

42

46

0

7

4,209

0,040‡

Poids de naissance :

- < 2500 g

- ≥ 2500 g

64

24

6

1

0,093

0,76

NS

*AVB : accouchement par voie basse ; †OC : opération césarienne ; NS : non significatif

; ‡ p significatif, significativité si p ≤ 0,05.

Parmi les facteurs de risque que nous avons analysés, ceux qui sont

significativement corrélés à une MFIU ou un décès néonatal étaient (tableau VI):

Page 79: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

57

- L’évacuation sanitaire (p = 0,043)

- Un délai entre l’apparition des premiers symptômes et l’admission

supérieur à 2 heures (p = 0,011)

- Un délai entre l’admission et l’accouchement supérieur à 2 heures (p =

0,0035)

- Un hématome de plus de 500 g (p = 0,0090)

- L’état de choc maternel à l’admission (p = 0,040)

Page 80: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

58

II-8-2. Analyse des facteurs de risque de choc hypovolémique à

l’admission

Tableau VII. Analyse des facteurs de risque de choc hypovolémique à l’admission

Facteurs étudiés Choc

maternel

(n=42)

Pas de choc

(n=53)

X² p value

Référence externe :

- oui

- non

36

6

30

23

8,04

0,0045*

Poids de l’hématome :

- ≥ 500g

- < 500g

37

7

26

25

10,15

0,0014*

Origine géographique :

- rurale

- urbaine

28

14

18

35

8,768

0,0030*

Motif d’admission :

- hémorragie

- autre

38

4

33

20

8,43

0,00367*

Délai 1ers signes– admission :

- ≥ 2h

- < 2h

37

5

33

20

6,785

0,00918*

Page 81: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

59

Parmi les facteurs de risque que nous avons analysés, ceux qui sont

significativement corrélés à un état de choc maternel à l’admission étaient (tableau VII):

- L’évacuation sanitaire (p = 0,0045)

- L’origine géographique rurale (p = 0,0030)

- Le poids de l’hématome > 500 g (p = 0,0014)

- L’hémorragie génitale comme motif d’admission (p = 0,00367)

- Un délai de plus de 2 heures entre l’apparition des premiers symptômes

et l’admission (p = 0,00918)

Page 82: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

60

II-8-3. Analyse des facteurs de risqué d’apoplexie utérine / HPP

Tableau VIII. Analyse des facteurs de risque de d’apoplexie utérine/HPP

Pas

Apoplexie

d’apoplexie

Facteurs étudiés / HPP

utérine/ HPP X² p value

(n=52)

(n=43)

Référence externe :

- oui

- non

43

9

23

20

8,13

0,0043*

Poids de l’hématome :

- ≥ 500g

- < 500g

41

11

22

21

6,88

0,0087*

Origine géographique :

- rurale

- urbaine

35

17

11

32

14,78

0,00012*

Délai 1ers signes– admission :

- ≥2h

- < 2h

44

8

26

17

5,88

0,0152*

Délai admission – accouchement :

- ≥ 2h

- < 2h

14

38

6

37

1,66

0,19 NS

NS : non significatif ; * p significatif, significativité si p ≤ 0,05.

Page 83: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

61

Parmi les facteurs de risque que nous avons analysés, ceux qui sont

significativement corrélés à une apoplexie utérine ou une hémorragie de la délivrance

étaient (tableau VIII) :

- L’évacuation sanitaire (p = 0,0043)

- Le poids de l’hématome supérieur à 500 g (p = 0,0087)

- L’origine géographique rurale (p = 0,00012)

- Le délai entre l’apparition des premiers signes et l’admission supérieur

à

2 heures (p = 0,0152)

Page 84: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

62

II-8-4. Analyse des facteurs de risque de décès maternel lié à l’HRP

Tableau IX. Analyse des facteurs de risque de décès maternel

Facteurs étudiés Mères

décédées

(n=13)

Mères

vivantes

(n=82)

X² p

value

Référence externe :

- oui

- non

11

2

55

27

0,90

0,34

NS

Apoplexie utérine :

- oui

- non

11

2

41

41

4,11

0,042†

Délai 1ers signes– admission :

- ≥ 2h

- < 2h

12

1

58

24

1,69

0,19

NS

Etat de choc maternel à l’admission :

- oui

- non

10

3

32

50

5,08

0,024†

HTA préexistante*:

- oui

- non

8

5

18

64

6,96

0,008†

*HTA préexistante : Hypertension artérielle préexistante ; NS : non significatif ; †p

significatif, significativité si p ≤ 0,05.

Page 85: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

63

p significatif, significativité si p ≤ 0,05.

Mères Mères

Facteurs étudiés décédées vivantes X² p

value

(n=13) (n=82)

Voie d’accouchement :

- AVB* 4 2

10,80 0,001†

- Césarienne 9 80

*AVB : accouchement par voie basse ; †

Parmi les facteurs de risque que nous avons analysés, ceux qui sont

significativement corrélés à un décès maternel étaient (tableau IX) :

- L’apoplexie utérine (p = 0,0423)

- L’état de choc maternel à l’admission (p = 0,024)

- Une HTA préexistante (p = 0,0083)

L’accouchement par voie basse (p = 0,001)

Page 86: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

TROISIEME PARTIE :

DISCUSSION

Page 87: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

64

I. Fréquence

Notre étude nous a permis d’estimer à 1,11% la fréquence de l’HRP dans notre

établissement (Figure 4). Notre fréquence est supérieure à celles retrouvées par Thoulon

JM. et al. en France de 0,26% et Akpadza K. au Togo de 0,47% [8, 31]. Mais elle est

inférieure aux taux relevés par Dao SZ. et al. au Mali et Assani A. et al. en Côte d’ivoire

qui ont trouvé respectivement 1,75% et 3,08% [9,11].

L’HRP est une pathologie relativement rare, et sa fréquence dépend directement

du taux d’HTA chronique et gravidique dans la population [39]. La fréquence globale de

l’HRP est donc uniforme dans des pays de conditions socio-économiques similaires car

l’incidence de l’HTA est en rapport direct avec les conditions de vie de la population.

Nous pourrons donc prendre comme référence de comparaison les pays africains où les

conditions socio-économiques sont similaires au notre.

II. Facteurs de risque de MFIU/mort-né

Dans notre étude un poids de naissance inférieur à 2500g n’est pas lié à un risque

élevé de MFIU ou de mort-né (Tableau VI). Par contre dans la littérature, selon Ousmane

T. et al. dans une étude qui se porte sur l’aspect épidémiologique, pronostique et

thérapeutique de l’HRP au Sénégal en 2013, le faible poids de naissance constitue un

facteur de mauvais pronostic fœtal avec une relation statistiquement significative p=0,02

[40]. Ceci a été également retrouvé par Coleman J.et al. (p = 0.031) ainsi que

Cande V. et al. dans une étude se portant sur la mortalité périnatale et HRP aux EtatsUnis

en 2000 [41, 42].

Le poids limite de définition du petit poids de naissance a été défini à 2500g [41,

43-45].Pourtant, le poids et taille de naissance sont influencés d’une certaine part par le

poids et la taille des parents [46]. De ce fait, les nouveau-nés peuvent être

constitutionnellement de petit poids, sans que ce poids n’ait une influence sur le degré de

maturité des fonctions vitales. À Madagascar, la population est de taille généralement

petit par rapport aux autres pays [47], et les nouveau-nés sont donc constitutionnellement

de petit poids. Et ceci explique que dans notre étude, il n’y ait pas de relation significative

entre le taux de petit poids de naissance et la mortalité fœtale.

Toutefois, une étude n’a pas encore été menée dans ce sens pour redéfinir le poids limite

de petit poids de naissance pour la population malagasy.

Page 88: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

65

Dans notre série, tout comme dans une étude faite au Sénégal par Ousmane T. et

al. (p=0,09) [40], la voie d’accouchement n’était pas significativement corrélée avec une

MFIU (Tableau VI). Pourtant, selon la littérature, le mode d’accouchement peut

influencer le pronostic fœtal, dans le sens où l'accouchement par la voie naturelle

représente un facteur de mauvais pronostic fœtal selon Bibi S. et al. Et Witlin AG.et al.

[48, 49]. Le même résultat a été trouvé par Kyelem C. et al. avec une relation

statistiquement significative (p=10-4) [50].

C’est que selon les habitudes et les protocoles du service en question, il est

autorisé ou non à pratiquer un accouchement par voie basse sur une femme en travail

présentant un HRP selon les conditions d’acceptations définies par les praticiens du

service. Certains centres acceptent l’accouchement par voie basse sur un fœtus vivant

selon la taille de l’hématome et la progression du travail [40]. Donc dans ce cas, le fœtus

est exposé en plus aux risques de souffrance fœtale en cours de travail, ce qui justifie

sûrement leur résultat. Dans notre centre hospitalier, pour les cas d’HRP diagnostiqués

ou suspectés cliniquement, et ce, sur fœtus vivant, nous préconisons une césarienne

obligatoire. Ceci explique également que nous ayons un taux de césarienne assez élevé.

L’antécédent de MFIU n’est pas un facteur de risque de MFIU ou de mort-né

dans notre étude (Tableau VI), contrairement à ce que Gueneuc A. et al. ont trouvé en

disant que l’antécédent de MFIU est statistiquement significative (p < 0,001) associé à

des MFIU en cas d’HRP, dans leur étude concernant facteurs pronostiques de l’hématome

rétro-placentaire en Guyane française en 2016 [51]. De même, Julius W. et al. ont trouvé

un risque multiplié par 3 de MFIU (p=0,03) [39].

En effet, un antécédent de MFIU est un facteur de risque connu de MFIU [51]

étant donné que le terrain maternel est inchangé, surtout les prédispositions à l’HTA liées

au mode de vie ou les facteurs de risque non modifiables.

Dans notre série, nous n’avons pas trouvé une relation entre l’insuffisance (< 4

CPN) ou l’absence de suivi de grossesse et le risque de mauvais pronostic fœtal (Tableau

VI). Dans la littérature, nous avons trouvé que l’insuffisance du suivi de grossesse (< 3

consultations) était un facteur de risque à la limite de la significativité des MFIU (p=

0,054) selon Gueneuc A. et al. [51].

Page 89: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

66

Ceci pourrait être expliqué par le fait que l’HRP lui-même peut en effet être

prévenu par des CPN fréquentes [52]. Toutefois, la souffrance fœtale n’est pas en rapport

avec la qualité de suivi des grossesses mais avec d’autres facteurs tels que le degré de

décollement placentaire et le délai d’extraction fœtale.

Dans notre série, la prématurité n’était pas significativement corrélée à la

survenue de MFIU (Tableau VI). Trois études épidémiologiques simples ont également

retrouvé une corrélation inverse entre l’âge gestationnel de survenue de l’HRP et la

mortalité périnatale [41, 53,54]. Mais Gueneuc A. et al. ont trouvé que la prématurité est

associée à un risque de mauvais pronostic fœtal, les cas de MFIU étaient plus fréquents

lorsque l’HRP survenait avant 37 SA avec une relation statistiquement significative (p =

0,005) selon une étude faite en Guyane française en 2016 [51]. La significativité de ce

facteur de risque pour un terme inférieur à 37 SA témoigne de la fragilité fœtale liée à la

prématurité [42, 43, 51]. De même, selon une étude faite au Ghana en 2014, Coleman J.et

al. rapportent une corrélation significative (p=0,021) entre la prématurité et la survenue

de MFIU [41].

Un âge maternel supérieur à 35ans n’est pas liée à un risque de MFIU dans notre

étude (Tableau VI), par contre il l’est dans la littérature : Cnattingius S. et al. Surkan PJ

et al. Smith GCS.et al. ont trouvé que l’âge maternel supérieur à 35 ans constitue un

facteur de risque de mortalité périnatale en cas d’HRP [55-57]. Paradoxalement, Kramer

et al. dans leur étude ont trouvé que l’âge jeune était un facteur de risque d’HRP sévère

[57].

Dans notre étude, l’évacuation sanitaire est liée à un risque de MFIU avec une

relation statistiquement significative p = 0,043 (Tableau VI). Ce qui est conforme à ce

qui a été trouvé par Nayama M. et al. dans leur étude faite au Niger, disant que le taux de

décès fœtal était de 75,5 % chez les patientes transférées et de 54,2 % chez les patientes

venues d’elles-mêmes [12].

Cette même constatation a été faite par Akpadza et al. qui ont trouvé

respectivement, 53% et 72,02 % chez patientes référées et non référées [8]. De même,

Page 90: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

67

l’évacuation sanitaire constitue un facteur de risque de mauvais pronostic fœtal avec une

relation statistiquement significative (p=0,001) selon Ousman T. et al. au Senegal en 2013

[40].

Dans notre étude, un délai supérieur à 2 heures entre l’apparition des premiers

symptômes et l’admission constitue un risque de MFIU en cas d’HRP (p = 0,011) (tableau

VI). Au Niger, Nayama M.et al. ainsi que d’autres auteurs ont trouvé que plus de 50%

des patientes étaient admises plus de deux heures après l’apparition des premiers signes

et 25% seulement avant la première heure. Ce délai d’admission des patientes permet

d’expliquer le taux de mort fœtale in utero important dans leur étude (64,8 %). Dans la

littérature, le taux de mort fœtale in utero (MFIU) varient de 16 à 86 %, le plus souvent

de l’ordre de 35 %, en fonction du niveau de soins [12,59-63]. Par contre, selon Kayani

SL. et al. bien qu’il n’y ait pas de différences rapportées dans l'intervalle de temps après

le début des symptômes jusqu' à l'admission aux hôpitaux (p = 0,59), une visite plus tôt

au service d’obstétrique aurait augmenté les possibilités de diminuer la morbi-mortalité

périnatale [64]. Ainsi, fournir des informations sur la notion d’urgence en obstétrique à

toutes les femmes enceintes pourrait diminuer le délai d’admission dans un milieu

obstétrical après le début des symptômes et donc la morbimortalité fœtale et neonatale.

Un délai supérieur à 2 heures entre l’admission et l’accouchement est

significativement lié à un risque de MFIU dans notre étude (p=0,0035) (Tableau VI). Ceci

est conforme à ce que nous avons retrouvé dans la littérature : le pronostic fœtal est

d’autant plus amélioré lorsque le diagnostic est précoce et l’évacuation utérine rapide [65-

68]. De même, le faible taux de décès enregistré parmi les parturientes césarisées,

témoigne de l’effet bénéfique de l’attitude interventionniste devant l’HRP selon Boisrame

T. et al. dans une étude faite à Strasbourg en 2013 sur le diagnostic, prise en charge et

pronostic materno-fœtal de l’HRP, ainsi que Tikkanen M. et al. [69,70]. Par ailleurs, il

faut souligner que la diminution du temps d’accouchement à 20 minutes s’accompagne

d’une diminution significative de la mortalité néonatale avec un OR à 0,44 (IC à 95 %

0,22–0,86) selon Kayani SI. et al. [64]. Cette constatation a également été trouvée par

d’autres auteurs [46, 65, 66]. Aussi, dans une étude faite par Kayani SI. et al.la décision

d’extraction fœtale, avec une médiane de 14,5 contre 24,0 minutes améliore le pronostic

fœtal (p = 0,02) [64].

Page 91: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

68

Ainsi, la plupart des chercheurs considèrent qu’une extraction fœtale rapide peut

améliorer l’issu des patientes avec des HRP, et parallèlement donc, de la mortalité fœtale

[52, 73, 74]. Et nous suggérons de former les personnels soignants sur le degré d’urgence

devant l’HRP, et sur ces FDR pour diminuer la mortalité périnatale.

Dans notre série, un hématome de plus de 500 g constitue un facteur de risque de

MFIU avec une relation significative p = 0,0090 (Tableau VI), ce qui est conforme à ce

que les autres auteurs ont trouvé. Ainsi, Konate S. et al. ont trouvé que pour un poids de

caillot supérieur ou égal à 500 g, ils ont colligé 70,8% de cas de mort-nés ou de MFIU.

Donc le pronostic fœtal est en rapport avec le poids de l’hématome et donc de l’étendu

du décollement [75].Ailleurs, Coleman J. et al. Ont également trouvé qu’un hématome

de plus de 500g est significativement lié à un taux élevé de MFIU (p= 0.031)

[41].D’autres auteurs, Mezane S. et al. Ont aussi trouvé qu’un mauvais pronostic fœtal

en cas d’HRP est lié essentiellement à l’étendue du décollement [76]. Ceci a été confirmé

par Morgan K. et al. qui ont rapporté que l'importance de la mortalité périnatale dépend

du degré de décollement de placenta, en particulier quand il excède

50 % [77]. Aussi, Nayama M. et al. ont également constaté que le pronostic fœtal

s’aggrave au fur et à mesure que le poids de la cupule augmente [12].

Ceci est expliqué par la physiopathologie même de la souffrance fœtale dans

l’HRP. En effet, la souffrance fœtale est due au décollement placentaire, qui signifie une

insuffisance de la perfusion fœtale, ce qui provoque une souffrance fœtale à des degrés

variables [76]. D’un autre côté, la présence physique de l’hématome aggrave également

un décollement du reste de placenta par simple effet de pesanteur [69].

Lors de notre étude, l’état de choc maternel à l’admission était statistiquement lié

à un risque de MFIU en cas d’HRP (p=0,040) (Tableau VI). Dans la littérature, MezaneS.

et al. ont trouvé qu’un mauvais pronostic fœtal en cas d’HRP est lié essentiellement à

l’étendue du décollement, secondairement aux lésions utérines associées et à l'importance

du choc [76]. Dans la littérature, selon Ousmane T. etal.la gravité du tableau clinique à

l’entrée constitue un facteur de mauvais pronostic fœtal et maternel avec une relation

statistiquement significative, dont les valeurs de p respectifs = 0,0001 et = 0,03 (63% de

grade III selon Sher) [40].

Page 92: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

69

Selon Kyelem CG. etal.la gravité du tableau clinique de départ conditionnait aussi

le mauvais pronostic fœtal et maternel, avec respectivement des valeurs de p de 10-

9etde10-4 [78]. Ceci est retrouvé aussi par Moussarat B. et al. au Mali en 1995[53].

De même pour Soma M. et al en 2014 en Inde [79] ainsi que d’autres auteurs [48, 79,

80]. Coleman J. et al. ont exploité un autre aspect d’évaluation de l’état maternel à

l’admission, ils ont trouvé qu’une déperdition sanguine de plus de 1139ml est un facteur

de risque de MFIU p= 0,001[41].

III. Facteurs de risque de choc hypovolémique à l’admission

Dans notre étude, l’évacuation sanitaire est associée à un risque de choc

hypovolémique à l’admission avec une corrélation statistiquement significative

(p=0,0045) (Tableau VII). Notre résultat rejoint la littérature qui rapporte que

l’évacuation sanitaire constitue un facteur de risque de mauvais pronostic maternel avec

une relation statistiquement significative (p=0,01) selon Ousman T. et al. au Sénégal en

2013 [40].

En effet, l’évacuation sanitaire, qui peut être vu comme un synonyme à des degrés

variables de délai prolongé de prise en charge, est un élément aggravant l’état maternel,

et secondairement, de l’état fœtal.

Nous avons trouvé que l’origine géographique rurale est un facteur de risque de

choc hypovolémique à l’admission avec une corrélation significative (p=0,0030)

(Tableau VII). Notre résultat rejoint celui de la littérature qui rapporte que le pronostic

maternel est lié à la durée de l’évolution de l’hémorragie et la déperdition sanguine [81,

82]. Et le pronostic est d’autant plus amélioré lorsque le diagnostic de l’HRP est précoce

et l’évacuation utérine rapide [81-84]. Dans une étude faite au Niger par Nayama M. et

al. plus de 77% des patientes avaient parcouru une distance variant de dix à 300

kilomètres avant d’arriver à la maternité de référence et 68,7 % ont bénéficié d’une

transfusion [12]. Aussi, Ousmane T. et al. ont trouvé dans leur étude que les patients

référées (66% des cas) provenaient pour la majorité des cas d’une distance de plus de

20km et dont la morbidité maternelle était dominée par l’anémie secondaire à une

hémorragie aiguë [40].

Page 93: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

70

Lors de notre étude, nous avons recueilli les données de façon à classer les patientes selon

leur origine géographique urbaine ou rurale, et non selon la distance parcourue en

kilomètres depuis le domicile jusqu’au CHUGOB. En effet, il est rare que la personne

interrogée connaisse la distance exacte, ou même la distance approximative entre leur

domicile et le CHUGOB. Donc il aurait été difficile de recueillir ces paramètres. Par

contre, nous connaissons à peu près les districts à proximité du centre-ville, et tout ce qui

est en dehors de cette circonférence peut être considéré comme « éloigné ». Cette

classification de la provenance est donc encore un moyen d’évaluer le délai de prise en

charge, d’où donc la corrélation significative entre la provenance géographique et l’état

maternel de départ.

Le pronostic maternel est aussi lié à la sévérité du décollement selon Bohec C. et

al. [5]. Ainsi, dans notre étude, un poids de l’hématome > 500 g constitue un risque de

choc hypovolémique à l’admission avec une relation statistiquement significative

(p=0,0014) (Tableau VII). Kyelem C. et al. aussi dans leur étude ont trouvé qu’un

hématome plus de 500g constituait un facteur de mauvais pronostic maternel [50].

Boisrame T. et al. ont également trouvé que le pronostic maternel, est principalement lié

au degré d’hémorragie (anémie, choc), et plus souvent par la constitution d’un

volumineux hématome [69].

Nous avons vu dans l’étude physiopathologique de l’HRP que l’état

hémodynamique maternel n’est pas fonction de la quantité d’hémorragie extériorisée par

la vulve lors de l’examen initial. L’abondance du saignement n’est pas un bon moyen

d’évaluation de la gravité de la pathologie. C’est que, au début de l’HRP, en dehors d’un

contexte de trouble initial de la coagulation, le sang issu des vaisseaux placentaires

contient encore des facteurs de la coagulation, donc coagule entre la plaque basale du

placenta et l’utérus, et le caillot ainsi constitué ne s’extériorise pas, étant comme « piégé

» entre le placenta et l’utérus. Ce caillot formé, mécaniquement par son simple poids,

décolle progressivement le placenta, et donc aggrave l’HRP. Lorsque les facteurs de

coagulation sont consommés dans le caillot, le sang ne coagule plus, et c’est ce sang fluide

qui arrive à couler et s’extérioriser à la vulve [80, 81, 85, 86]. Donc l’hypovolémie initial

n’est pas fonction avec le saignement extériorisé, mais avec l’étendu de l’hématome, et

concrètement avec le poids de l’hématome.

Page 94: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

71

Dans notre étude, l’hémorragie génitale comme motif d’admission a été trouvé

comme étant un facteur de risque liée à la survenu d’un choc à l’admission avec une

relation statistiquement significative p=0,00367 (Tableau VII). Le même résultat a été

trouvé par Gueneuc et al. lors d’une étude concernant le pronostic maternel dans une

étude se portant sur les facteurs pronostic de l’HRP faite en Guyane française en 2016

qui a rapporté que les hémorragies étaient la principale cause de morbidité maternelle

[51]. Boisrame T. et al. ont trouvé aussi que le pronostic maternel est principalement lié

à l’hémorragie [69].

Nous venons de voir précédemment que la survenue d’hémorragie extériorisée est

un stade évolutif de l’HRP, qui est un signe de gravité car il ne survient que lorsque les

facteurs de coagulations sont consommés et que le caillot est alors de volume

considérable. Ceci explique donc que le saignement génital, au moins autant que le poids

de l’hématome, est un facteur de risque de troubles hémodynamiques maternels lors de

l’HRP.

Nous avons également étudié parmi les facteurs de risque d’état de choc maternel

à l’admission, le délai de plus de 2 heures entre l’apparition des premiers symptômes et

l’admission. Nous avons alors trouvé qu’il constitue un facteur de risque de choc

hypovolémique à l’admission avec une relation statistiquement significative (p=0,00918)

(Tableau VII). Nous avons vu que 48% de nos patientes étaient d’origine rurale, dont la

plupart arrivées à la maternité après plus de 2h après l’apparition des premiers

symptômes. Or le pronostic maternel étant lié à la durée de l’évolution de l’hémorragie

et la déperdition sanguine [81, 82]. Et il est d’autant plus amélioré lorsque le diagnostic

est précoce et l’évacuation utérine rapide [81-84].

Dans une étude faite par Nayama M. et al. au Niger en 2007, 51,7 % des patientes

étaient admises plus de deux heures après l’apparition des premiers symptômes. Seules

24,6 % étaient admises avant la première heure et dont 77% des patientes avaient

parcouru une distance allant de 10 à 300 km, la morbidité maternelle a été surtout liée à

l’anémie, qui a touché 76,3 % des patientes [12].

Ces symptômes dont nous parlons dans notre étude sont soit un saignement

génital, soit une douleur abdominale à type de contractions utérines. Comme nous avons

Page 95: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

72

vu précédemment, la survenue d’un saignement génital extériorisé est un signe de gravité

car c’est un stade évolutif de l’HRP. Donc à ce stade, l’état hémodynamique maternel est

déjà perturbé, quel que soit le volume du sang extériorisé. De ce fait, la survenue de

saignement génital témoigne du stade avancé de l’HRP, et il est donc un facteur de

mauvais pronostic. C’est pourquoi le délai écoulé entre la survenue des premiers

saignements génitaux et l’admission est un facteur de morbi-mortalité maternelle. Il en

est de même pour les douleurs abdominales à type de contractions utérines, c’est la

constitution de l’hématome, et donc un stade plus ou moins avancé de l’HRP, qui

provoque les douleurs. Donc au moment d’apparition de ces douleurs abdominales, le

caillot est déjà en cours de constitution, ce qui est aussi un élément de mauvais pronostic

en cas d’HRP.

Nous avons constaté que tous les facteurs de risques étaient tous en rapport avec

un retard de prise en charge, ainsi faciliter l’accès aux formations sanitaires ou réduire les

évacuations sanitaires pourraient diminuer la morbi-mortalité maternel.

Page 96: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

73

IV. Facteurs de risque d’HPP

Parmi tous les facteurs que nous avons étudié, entre autres, l’évacuation sanitaire

est liée à un risque d’HPP, avec une relation statistiquement significative (p=0,0043)

(Tableau VIII). Dans la littérature, la plupart des patientes admises pour

HRP ont été évacuées depuis un autre centre de santé. L’évacuation sanitaire constitue,

un facteur de mauvais pronostic materno-fœtal en particulier le risque d’hystérectomie

d’hémostase [85], et les changements du système de coagulation dépendent de l'ampleur

de la perte de sang spécifiquement dans les HRP [86]. Ainsi, le retard de la prise en charge

constitue un risque d’hémorragie de la délivrance et ou une apoplexie utérine.

Dans notre étude, un poids de l’hématome supérieur à 500g constitue également

un facteur de risque d’hémorragie du post-partum en cas d’HRP avec une relation

statistique significative (p=0,0087) (Tableau VIII). Ceci est probablement dû au retard de

prise en charge car la majorité de nos patientes était d’origine rurale donc le délai de prise

en charge était prolongé. Or le poids de l’hématome augmente avec le temps, donc est

proportionnel au délai d’admission et au degré d’éloignement géographique.

L’infiltration de sang dans la paroi utérine augment également avec le temps, ainsi que le

risque de trouble de la coagulation [86], de ce fait, un poids de l’hématome de plus de

500g constitue un risque d’hémorragie de la délivrance.

Dans notre étude l’origine géographique rurale est liée à un risque élevé

d’hémorragie du post-partum avec une relation statistiquement significative (p=0,00012)

(Tableau VIII).

A Madagascar, un pays en voie de développement, la plupart des routes sont en

mauvais état ou même non fonctionnelles (traversée de rivières, rizières, routes

inaccessibles lors des saisons de pluie ou d’accessibilité limitée), et les moyens de

transport sont difficilement accessibles ou même précaires selon la région (marches de

plusieurs jours, charrettes, camions, motocyclettes). Bien souvent, le centre hospitalier le

plus proche est très éloigné, donc la référence est aussi retardée. Tout ceci retarde l’arrivée

de la patiente à l’hôpital surtout pour les patientes d’origine géographique enclavée.

Page 97: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

74

Il y a donc un retard de la prise en charge de degrés variables, avec des pertes

sanguines plus ou moins importantes, une augmentation progressive du poids de

l’hématome, de l’infiltration de sang à travers la paroi utérine, du risque de trouble de la

coagulation et donc des hémorragies de la délivrance. Ceci revient toujours sur la

suggestion de faciliter l’accès aux formations sanitaire.

Un délai supérieur à 2 heures entre l’apparition des premiers symptômes et

l’admission est également lié à un risque d’hémorragie du post-partum avec une

corrélation statistiquement significative (p=0,0152) dans notre étude (Tableau VIII). Ceci

est probablement expliqué par le fait que, dans la majorité des cas, le motif d’admission

était l’hémorragie génitale dans notre étude ainsi que dans la littérature. Or nous savons

que l’hémorragie est surtout liée au trouble de la coagulation, et la détérioration du

système de coagulation dépend de la taille de l’hématome et de l'ampleur de la perte de

sang [86].

Ainsi un délai de plus de deux heures entre l’apparition des premiers signes et l’arrivée

aux urgences peut être un facteur de risque d’hémorragie du post-partum et d’apoplexie

utérine.

V. Facteurs de risque de décès maternel lié à l’HRP

Dans une étude faite au Niger, Nayama M. et al. ont trouvé que 100% des patientes

décédées avaient été référées [12]. Cette même constatation a été faite par Akpadza et al.

[8]. De même Ousmann T et al. dans leur étude faite en 2014 au Sénégal sur l’aspect

épidemiologiques, pronostiques et thérapeutiques de l’HRP ont trouvé que l’évacuation

sanitaire constituait un facteur de risque de mauvais pronostic maternel en cas d’HRP

avec une relation statistiquement significative (p=0,01) [40].

Par contre, un délai de plus de deux heures entre l’apparition des premiers

symptômes et l’admission aux urgences ne constitue pas un facteur de risque de décès

maternel dans notre étude (Tableau IX).

Page 98: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

75

L’apoplexie utérine constitue un facteur risque de décès maternel avec une

corrélation statistiquement significative (p=0,0423) (Tableau IX) dans notre étude, ceci

est probablement due à un retard de prise en charge et aux troubles de la coagulation.

L’état de choc maternel à l’admission était retrouvé comme facteur de risque de

décès maternel en cas d’HRP dans notre étude avec une corrélation statistiquement

significative (p = 0,024) (Tableau IX). Dans la littérature, la gravité du tableau clinique à

l’entrée constitue également un facteur de mauvais pronostic maternel (p= 0,03) selon

Ousmane T. et al. (63% de grade III selon Sher) [34]. Kyelem CG. et al. aussi l’ont

retrouvé (p=10-4) [50]. Ceci a été trouvé aussi par Moussarat B. et al.au Mali en 1995

[53]. De même pour Soma M. et al. en 2014 en Inde [78] ainsi que d’autres auteurs [48,

79, 80]. Nous avons bien vu précédemment que le mauvais pronostic maternel, illustré

par la coagulation intravasculaire disséminée, l’insuffisance rénale, l’hémorragie de la

délivrance voire le décès, est lié au degré de décollement placentaire et à la sévérité de

l’hémorragie (anémie, choc) [5, 69]. Une perte sanguine de 2300ml et plus contribue à

un risque de décès selon Colleman J. et al. dans leur étude sur le pronostic maternofœtal

au Ghana en 2014, avec une valeur de p=0,001 [41].

Encore dans notre étude, une HTA préexistante constitue un facteur de décès

maternel dans le cadre d’HRP avec une corrélation statistiquement significative

(p=0,0083) (Tableau IX). Ceci a été également trouvé par la littérature qui rapporte qu’un

antécédent d’HTA chronique ou son existence lors des grossesses antérieures constitue

un facteur de risque d’HRP sévère, selon Julius W. et al. dans une étude faite en Uganda

sur les facteurs de risque d’HRP sévère en 2005 [39]. Ceci est aussi retrouvé par les autres

auteurs [39, 53, 58, 87-89].

Nous avons aussi retrouvé dans notre étude que l’accouchement par voie basse est

un facteur de risque de décès maternel en cas d’HRP, avec une corrélation statistiquement

significative (p = 0,001) (Tableau IX).

Notre résultat rejoint celui de la littérature qui rapporte aussi que l'accouchement par la

voie naturelle représente un facteur de mauvais pronostic maternel selon Bibi S. et al.

[48] et Witlin AG. et al. [49]. De même, selon d’autres auteurs, en cas d’HRP, le mode

d’accouchement influence beaucoup le pronostic maternel. Dans une étude faite en Niger,

Page 99: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

76

le taux de décès maternel était de 14,3 % pour la voie basse et de 4,5 % pour la césarienne

[12]. Akpadza et al. Ont trouvé un taux de décès maternel de 3,63 % pour la voie basse

et 1,98 % pour la voie haute [8]. Kyelem C. et al. ont trouvé que l’AVB constitue un

facteur de mauvais pronostic maternel avec une relation statistiquement significative

p=<10-5 [50].Et beaucoup d’auteurs s’accordent sur l’amélioration du pronostic maternel

par la césarienne qui apparaît comme l’acte fondamental de sauvetage maternel en cas d’

HRP [8, 39, 65, 90-92]. Il n’y avait qu’Ousmane T. et al. dans une étude faite au Sénégal,

qui ont trouvé que la voie d’accouchement n’était pas un facteur de décès maternel [40].

Ainsi, afin d’améliore le pronostic en cas d’HRP, nous pouvons proposer de

promouvoir une CPN régulière, informer les femmes enceintes sur les grossesses à

risque dont les grossesses à risque d’HRP et renforcer le système de référence au

moindres problème.

Page 100: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

CONCLUSION

Page 101: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

77

CONCLUSION

Parmi les hémorragies du troisième trimestre de grossesse, l’hématome

rétroplacentaire constitue un problème obstétrical relativement rare mais grave compte

tenu des complications qu’elle entraîne. En effet, cette pathologie est encore responsable

d’un taux de mortalité et de morbidité maternelle et fœtale élevés dans notre pays comme

dans le monde.

Nous avons mené cette étude rétrospective, descriptive et analytique sur un

période de deux ans du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2016 au Centre Hospitalier

Universitaire de Gynecologie Obstetrique de Befelatanana. Nous avons inclus 95 cas

d’HRP compliquées. Le mauvais pronostic materno-fœtal au cours de cette pathologie a

été démontré durant notre travail et nous avons pu mettre en évidence plusieurs facteurs

de risques de complications immédiates au cours de l’HRP. La plupart des facteurs de

risques sont évitables, car ils concernent la qualité et le délai de prise en charge. Toutes

les étapes de la prise en charge sont concernées, dès l’apparition des premiers symptômes

à l’extraction fœtale. Les facteurs de risques étaient prédominés par le retard de prise en

charge, que ce soit de la part de la patiente, du déplacement, de l’origine géographique,

ou même de la part du centre hospitalier. Les complications sont pourtant redoutables,

allant d’un simple état de choc maternel au décès, et la sur-mortalité fœtale est aussi

proportionnelle.

Même si l’HRP est rare comparé à d’autres problèmes obstétricaux, il est grave

par sa survenue brutale et imprévisible, mais aussi par ses complications à la fois

maternelles et fœtales.

Ainsi, l’amélioration des structures sanitaires dans les zones éloignées ou des

conditions d’évacuation sanitaire pourraient diminuer largement le taux de

morbimortalité materno-fœtale et néonatale.

Page 102: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. David R Hall, MBChB, MMed, MD. Abruptio Placentae and Disseminated

Intravascular Coagulopathy. SeminPerinatol. 2009;33:189-95.

2. Tikkanen M. Placental abruption: epidemiology, risk factors and consequences.

Acta ObstetGynecolScand. 2011;90:140-9.

3. Uzan S, Uzan M. Hematomeretroplacentaire. Precis d’obstet sous la direction de

E Papiernik. Paris : Flammarion ; 1995;2-257:15045-7.

4. Konje JC, Taylor DJ, in James DK, Steer PJ, Weiner CP, et al. Bleeding in late

pregnancy: High Risk Pregnancy: Management Options (ed 3). Philadelphia:

Saunders;2006:1259-75.

5. Bohec C, Collet M. Hématome retroplacentaire. AnestRéanim. 2010;29:e115-9.

6. Karegard M, Gennser G. Incidence and recurrence rate of abruptioplacentae in

Sweden. ObstetGynecol. 1986;67:523-8.

7. Correa P, Bah M, Berthe M, Dia A. L’hypertension artérielle au cours de la

gravido-puerpueralité chez l’Africaine. Dakar Med. 1982;27:154-67.

8. Akpadza K, Baeta S, Neglo Y, Tete V, Hodonou A. Hematomeretroplacentaire à

propos de 211 cas. Clinique de GynecologieObstetrique du CHU- Tokoin-Lome (Togo)

1988-1992. Med Afr Noire. 1996;43(6).

9. Assani A, Anoma M, Boni E, Kone N, Bohoussou K. Aspects épidémiologiques

des hématomes retroplacentaires à propos de 150 observations. Communication à la

Société de Gynécologie Obstétrique de Cote d’ivoire. Livre des abstracts : juillet 1988.

Page 103: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

10. Marega F C. Hématomeretroplacentaire [These]. Médecine: Bamako. 2001;

99:102.

11. Dao S Z. Hématome retroplacentaire : Facteurs de risque, prise en charge et

pronostic materno-foetal dans le service de Gynécologie Obstétrique du CHU Gabriel

Touré de Bamako de 2003 à 2008. [Memoire DES] : GynecolObstet ; Bamako; 2009.

12. Nayama M, Tamakloe-Azamesu D, Garba M, Idi N, Djibril B, Kamaye M, et al.

Abruptio placentae. Management in a reference Nigerien maternity. Prospective study

about 118 cases during one year. GynecolObstetFertil. 2007;35:975-81.

13. Sheiner E, Shoham-Vardi I, Hadar A, Hallak M, Hackmon R, Mazor M.

Incidence, obstetric risk factors and pregnancy outcome of preterm placental abruption:

a retrospective analysis. J MaternFetalNeonatal Med. 2002;11:34-9.

14. Department of Health: Why Mothers Die: A Report on Confidential Enquiries into

Maternal Deaths in the United Kingdom 2000-2002. London, Stationary Office ; 2004.

15. Diallo D, Ndiaye PA, Diouf A, Faye EO, Traoré B, Diadhiou F. L'Hématome

rétroplacentaire au CHU de Dakar. Dak Med. 1997;42:59-62.

16. Dommisse J. The causes of perinatal deaths in the greater Cape Town area. A 12-

month survey. S Afr Med J. 1991;80:270-5.

17. Goffinet F, Combier E, Bucourt M, de Caunes F, Papiernik E. Epidémiologie des

morts fœtales avant le travail dans l'enquête périnatale de la Seine- SaintDenis. J

GynecolObstet Biol Reprod. 1996;26:153-9.

18. Korejo R, Jafarey SN. Perinatal mortality in Jinnah Postgraduate Medical Centre,

Karachi. J Pak Med Assoc. 1991; 41:151-4.

19. Moodley D, Moodley J, Adhikari M, Naidu S. Perinatal mortality in urban and

rural hospitals of KwaZulu-Natal. S Afr J Epidemiol. 1995;10:68-71.

Page 104: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

20. Pattinson RC, De Jong G, Theron GB. Primary causes of total perinatally related

wastage at Tygerberg Hospital. S Afr Med J. 1989;75:50-3.

21. UNICEF. Saving Mothers: Third Report on Confidential Enquiries into Maternal

Deaths in South Africa 2002-2004. Pretoria, Department of Health.

UNICEF. 2004.

22. Merger R, Levy J, Melchior J. Hématome rétroplacentarie. In precis

d’Obstétrique. 5è Ed Masson. Paris. 1993:433-8.

23. Sher G.A rational basis for the management of abruptio placentae. J Reprod Med.

1978;21:123-9.

24. Page E, King E, Merrill J. Abruptio placentae: dangers of delay in delivery.

ObstetGynecol. 1954;3:385-93.

25. Haynes D. Premature separation of placenta, ten years experience. Am J Obstet

Gynecol. 1966;96(5):666-9.

26. Saulieres H. Hématome retroplacentaire. Journées pyrénéennes Gynecol-Obstet

Tarbes. 2002:4-5 octobre. www.jpgtarbes.com/detail/archives/2002saulieres.asp

27. Fournie A, Desprats R. L’hematomeretroplacentaire (HRP). Mise à jour en

gynécologie obstétrique. CNGOF. Tournaire. 1984;350:285-311.

28. Golditch I, Boyce N. Management of abruption placentae. JAMA.

1970;212:288-93.

29. Sylla N. Etude épidémio-clinique, thérapeutique et pronostic de l’hématome

retroplacentaire au Centre de sante de référence de La commune II du district de Bamako.

[Thèse] Médecine. Bamako;2010:104.

Page 105: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

30. Abdella T, Sibai B, Hays J, Anderson G. Relationship of hypertensive disease to

abruption placenta. Obstet Gynecol. 1984;63:365-70.

31. Thoulon J, Puech F, Boog G. Néphropathies, syndrome vasculo-renaux et leurs

complications, HRP. Obstét. Paris : ellipses ; 1995;chap 13:372-6.

32. Finnel RH, Toloyan S, Van Waes M, Kalivas PW. Preliminary evidence for a

cocaine-inducedembryopathy in mice. ToxicolApplPharmacol. 1990;103:228-

37.

33. Brechon J, Darbois Y. Décollement prématuré du placenta du 3eme trimestre.

ObstetRev Prat. 1985;35(23):1363-75.

34. Colau J, Uzan S. Hématome retroplacentaire ou DPPNI. EMC Obstét. Paris,

France. 1985;50-71.

35. Brink A, Odendaal H. Risk factors for abruptio placentae. Afr Med J.

1987;72,4:250-2.

36. Erksen G, Wohlert M, Ensbak V. Placental abruption. A case control

investigation. Br J ObstetGynecol. 1991;98:448-52.

37. Lansac J, Berger C, Magnin G. Obstétrique pour le praticien 4e édition Paris

MASSON : chap 15 : Hémorragie du 3eme trimestre, Hématome retroplacentaire (HRP)

ou DPPNI. 2003:280-2.

38. Guérin B. Annexes du fœtus. Précis d’Imagerie médicale. Échographie en

Pratique Obstétricale. Masson. 2004:118.

39. Julius W, Pat D, Kiondo P, Margaret A. Wandabwa, Florence A. Risk factors for

severe abruptio placenta in Mulago Hospital, Kampala, Uganda. Afr Heal Sc.

2005;5(4):285-90.

40. Ousmane T, Magatte M, Abdou A D, Fode B T, Mamour G, Mansour N et al.

Page 106: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

Aspects épidémiologiques, pronostiques et thérapeutiques de l’hématome

retroplacentaire dans une maternité de référence en zone rurale. PAMJ. 2014 Janviers:1-

4.

41. Coleman J, Emmanuel K. Srofenyo, Eric K, Ofori, Edmund K. Brakohiapa4and

William K. Maternal and Fetal Prognosis in Abruptio Placentae at Korle-Bu Teaching

Hospital, Ghana. Afr J Reprod Health. 2014;18(4):115-22.

42. CandeV, Allen J. Placental Abruption and Perinatal Mortality in the United States.

Am J Epidémiol. 2001;153:332–7.

43. Nath CA, Ananth CV, De Marco C. et al. Low birthweight in relation to placental

abruption and maternal thrombophilia status. Am J Obstet Gynecol.

2008;198:293.e1-.e5.

44. UNICEF indicateur nutrirtionnel : Faible poids à la naissance. Un bilan de la

nutrition numéro 4. 2006 Mai.

45. Ann K B, Tessa W. Surveillance des faibles poids à la naissance: évaluation des

estimations internationales et actualisation de la méthode d’estimation. OMS.

2011.

46. SetondjiGeraud Romeo Padonou. Faible poids de naissance, prématurité et retard

de croissance intra utérin : facteurs de risque et conséquences sur la croissance de la

naissance à 18 mois de vie chez des nouveau-nés béninois.

Submitted 2015 Mar:227.

47. UNICEF, UNFPA. Madagascar Enquête Démographique et de Santé. UNICEF,

UNFPA. 1997.

48. Bibi S, Ghaffar S, Pir MA, Yousfani S. Risk factors and clinical outcome of

placental abruption : A retrospective analysis. J Pak Med Assoc. 2009;59:672-4.

[PubMed : 19813679]

Page 107: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

49. Witlin AG, Sibai MB. Perinatal and maternal outcome following abroptio

placentae. HypertensPreg. 2001;20:195-203.

50. Kyelem CG. L’HRP dans le service de Gynécologie Obstétrique du centre

hospitalier national Yalgado Ouédraogo d’Ouagadougou : aspect épidémiologique,

clinique et pronostique à propos de 177 cas colligés du 1993 au 1997. [Thèse] Médecine

: Ouagadougou. 1999;70.

51. Gueneuc A, Carles G, Lemonnier M, Dallah F, Jolivet A, Dreyfus M. Hématome

rétroplacentaire : terrain et facteurs pronostiques revisités à propos d’une série de 171 cas

en Guyane française. J GynecolObstet Bio Repr. 2016;45;300-6.

52. Takahiro Y, Takashi Y, Mamoru M, Hisanori M. Clinical features of abruptio

placentae as a prominent cause of cerebral palsy. Early Human Development.

2012;88:861-4.

53. Musarrat J, Fouzia G. Abruptio placentae: risk factors and perinatal outcome. J

ObstetGynaecolResearch. 1998 April;18(4):669-576.

54. Atkinson AL, Santolaya-Forgas J, Blitzer DN, Santolaya JL, Matta P, Canterino

J. et al. Risk factors for perinatal mortality in patients admitted to the hospital with the

diagnosis of placental abruption. J Matern-FetalNeonatal. 2014;1-4.

55. Cnattingius S, Stephansson O. The epidemiology of stillbirth. SeminPerinatol.

2002;26:25-30.

56. Surkan PJ, Stephansson O, Dickman PW, Cnattingius S. Previous pre-term and

small-for-gestational-age births and the subsequent risk of stillbirth. N Engl J Med.

2004;350:777-85.

57. Smith GCS, Pell JP, Dobbie R. Caesarean section and risk of unexplained stillbirth

in subsequent pregnancy. Lancet. 2003;362:1779-84.

58. Kramer MS, Usher RH. Etiologicdeterminants of abruptioplacentae.

Page 108: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

ObstetGynecol. 1997;89(2):221-6.

59. Atef Y, Nizar BA, Hasen M, Faouzi GM. Hématome rétroplacentaire. Tunis Med.

2005;83(10):603–6.

60. Adum M. Abruptioplacentae. Tem J ObstetGynaecol. 1999;17(7):122-4.

61. Matsuda Y, Maeda T, Kouno S. Fetal–neonatal outcome in abruptio placentae

during preterm gestation. SeminThrombHemost. 2005;31(3):327-33.

62. Odendaal HJ, Pattinson RC, Toit R, Grove D. Frequent fetal heart–rate monitoring

for early detection of abruption placentae in severe proteinuric hypertension. S Afr Med

J. 1998;74(1):19-21.

63. Thieba B, Lankoande J, Akotionga M, Kyelem C, Ouedraogo A, Ouedraogo

CM. et al. L’hématome rétroplacentaire dans le service de gynécologie et d’obstétrique

du Centre hospitalier national Yalgado- Ouedraogo de Ouagadougou. Aspects

épidémiologiques, cliniques et pronostiques.

GynecolObstetFertil. 2003;31(5):429-33.

64. Kayani SI, Walkinshaw SA, Preston C. Pregnancy outcome in severe placental

abruption. BJOG. 2003;110:679-83.

65. Hung TH, Hsieh CC, Hsu JJ, Lo LM, Hsieh TH. Risk factors for placental

abruption in an Asian population. ReprodSci. 2007;14:59-65. [PubMed :

1763217]

66. Oyelese Y, Ananth CV. Placental abruption. ObstetGynecol. 2006;108:1005–16.

67. Ananth CV, Smulian JC, Vintzileos AM. Incidence of placental abruption in

relation to cigarette smoking and hypertensive disorders during pregnancy: a meta-

analysis of observational studies. ObstetGynecol. 1999;93:622–8.

Page 109: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

68. Ananth CV, Oyelese Y, Yeo L, Pradhan A, Vintzileos AM. Placental abruption in

the United States, 1979 through 2001: temporal trends and potential determinants. Am J

ObstetGynecol. 2005;192:191-8.

69. Boisramé T, Sanane N, Fritz G, Boudier E, Viville B, Aissi G. Hématome

rétroplacentaire. Diagnostic, prise en charge et pronostic maternofoetal : étude

rétrospective de 100 cas. GynecolObstet Fert. 2014;42:78–83.

70. Tikkanen M, Rihimaki O, Gissler M, Lukkaala T, Metsaranta M, Andersson S, et

al. Decreasing incidence of placental abruption in Finland during 1980– 2005.

Acta ObstetGynecol Scand. 2012; 91:1046-52.

71. Lagrew DC, Bush MC, Mckeown AM, Lagrew NG. Emergent (crash) cesarean

delivery: indications and outcomes. Am J ObstetGynecol. 2006;194:1638-43.

72. Bloom SL, Leveno KJ, Spong CY, Gilbert S, Hauth JC, Landon MB, et al.

Decision- to-incision times and maternal and infant outcome. Obstet Gynecol.

2006;108:6-11.

73. Katz M, Shani N, Meizner I, Insler V. Is end-stage deceleration of the fetal heart

ominous. BJOG. 1982;89:186–9.

74. Brann Jr AW. Hypoxic ischemic encephalopathy (asphyxia). Pediatr Clin North

Am. 1986;33:451-64.

75. Konate S. Etude épidémio-clinique et thérapeutique de l’hématome

retroplacentaire au CHU du Point G et au Centre de référence de la commune V du

District de Bamako. [Thèse] Médecine : Mali. 2006:107.

76. Mezane S, Achnani M, Ziyadi M, Babahabib A, Hafidi R, Moussaoui D.

Hématome retro-placentaire et mort fœtale in utero: A propos de 49 cas et revue de la

littérature. I J Innov and AppliedStudies. 2013 June;3(2):570-8.

77. Morgan K, Arulkumaran S. Antepartum haemorrhage. CurrObstetGynaecol.

Page 110: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

2003;13(2):81–7.

78. Soma M, Amarjeet KB, Surbhi S, Yogeshwar SN, Mohan G. retrospective study

of risk factors and maternal and fetal outcome in patients with abruptio placentae. J Nat

Sci Biol Med. 2014 Jul-Dec;5(2):425-8.

79. Pariente G, Wizniter A, Sergiento R, Mazor M, Holeberg E. Placental abruption :

critical analysis of risk factors and perinatal outcomes. J MaternFetalNeonatal Med.

2011;24:698-702.

80. Hung TH, Hsieh CC, Hsu JJ, Lo LM, Hsieh TH. Risk factors for placental

abruption in an Asian population. ReprodSci. 2007;14:59-65. [PubMed :

1763217]

81. Fournie A, Desprats R. L’hématome rétroplacentaire (HRP). Mises à jour

GynécolObstét. Paris:Vogot; 1984(10):285-311.

82. Merger R, Levy J, MelchiorJ. Hématome rétroplacentarie. In precis d’Obstétrique.

5è Ed Masson. Paris. 1993:433-8.

83. Barrat J, Darbois Y. Décollement prématuré du placenta normalement inséré.

EMC Obstétrique, Paris. 1974(11):5071.

84. Barrier J, Lewin D, Vigneron N. L’hématome Rétroplacentaire ou Décollement

du Placenta Normalement inséré (DPPNI). Traité d’Obstétrique. Masson ; 1985:187-97.

85. Nayama M, Moulaye A, Djibrill B, Garba M, Idi N, Boukerrou M. Les

hystérectomies d’hémostase en pays sous-équipé : un geste vital. Étude prospective dans

une maternité de référence au Niger. GynécolObstét Fert.

2006;34:900-5.

Page 111: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

86. Mc Namara H, Mallaiah S, Barclay P, Chevannes C, Bhalla A. Coagulopathy and

placental abruption: changing management with ROTEM guided fibrinogen concentrate

therapy. Int J ObstetAnest2015;24:174-90.

87. Hladky K, Yankowitz J. Placental abruption. ObstetGynecolSurv.

2002;57(5):299-305.

88. Rasmussen S, Irgens LM. The occurrence of placental abruption in Norway 1967-

1991. Acta ObstetGynecolScand. 1996;75(3):222-8.

89. Toivonen S, Heinonen S.et al. Reproductive risk factors, Doppler findings, and

outcome of affected births in placental abruption: a population-based analysis.

Am J Perinatol. 2002;19(8):451-60.

90. Ozumba BC. Abruptio placentae at University of Nigeria Teaching Hospital,

ENUGU: A 3-year study. Aust N Z J ObstetGynaecol. 1989;29(2):117–20.

91. Krauss T, Rath W, Kuhn W. Maternal and fetal morbidity and mortality in

premature abruptio placentae. A retrospectiveanalysis.

GeburtshilfeFrauenheilkd. 1993;53(3):194–7.

92. Negura A. Obstetrical treatment of retroplacental hematoma based on the clinical

observation of 12 cases. Rev Fr GynecolObstet. 1990;85(4):227–31.

Page 112: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

ANNEXE

Paramètres sociodémographique

Age □ < 35 ans □ ≥ 35 ans

Situation matrimoniale □ Mariée □ Célibataire

Profession

□ avec ressource □ sans ressource

Domicile …………………..…………………………………………..

Données cliniques

Nombre de CPN □ 0 □ 1à 4

□ ≥5

Age gestationnelle □ <37SA □ ≥37SA

Parité □ 1 □ ≥2

Condition d’admission □ Admission directe □ Transfert

Motifs d’admission □ Métrorragie □ Douleur pelvienne

□ HTA □ Preeclampsie

□ Eclampsie □ Diminution /absence

de MAF

□ Perte d’eau

Autres …………………..…………………

Antécédents obstétricaux □ HTA chronique □ HTA gravidique

□ MFIU

Page 113: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

Tableau clinique à

l’entrée

Maternel □ <90 mmHg

TA

□ ≥90mmHg

□ <100/min

FC

□ ≥100/min

Fœtal □ Positif

BDCF

□ Négatif

Délaie 1er symptôme

admission

Données paracliniques

□ < 2heures □ ≥2heures

Echographie aux

urgences

□ Oui □ Non

Hémogramme □ Oui □ Non

TP □ Oui □ Non

TCA □ Oui □ Non

Fibrinogénémie □ Oui □ Non

Créatininémie □ Oui □ Non

Données thérapeutiques

Délaie

admissionaccouchement

□ ≤ 2heures □ ˃ 2heures

Mode d’accouchement □ AVB □ OC

Poids de l’hématome □ < 500g □ ≥ 500g

Page 114: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

Issue de la grossesse

Complications

maternelles

Paramètre du nouveau-né

Complications fœtales

MFIU

□ Choc

hypovolémique

□ IRA

□ HPP

Indice d’Apgar à la

5eme minute

Poids de naissance

Nombre de l’enfant

Genre de l’enfant

□ Oui

□ CIVD

□ Apoplexie utérine

□ 0

□ ≤7

□ ˃7

□ < 2500g

□ ≥ 2500g

□ 1

□ ≥ 2

□ Féminin

□ Masculin

□ Non

Page 115: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

VELIRANO

« Eto anatrehan’Andriamanitra Andriananahary, eto anoloan’ireo mpampianatra

ahy, sy ireo mpiara-nianatra tamiko eto amin’ity toeram-pianarana ity, ary eto

anoloan’ny sarin’i HIPPOCRATE.

Dia manome toky sy mianiana aho, fa hanaja lalandava ny fitsipika hitandrovana

ny voninahitra sy ny fahamarinana eo am-panatontosana ny raharaham-pitsaboana.

Hotsaboiko maimaimpoana ireo ory ary tsy hitaky saran’asa mihoatra noho ny

rariny aho, tsy hiray tetika maizina na oviana na oviana ary na amin’iza na amin’iza aho

mba hahazoana mizara ny karama mety ho azo.

Raha tafiditra an-tranon’olona aho, dia tsy hahita izay zava-miseho ao ny

masoko, ka tànako ho ahy samy irery ny tsiambaratelo haboraka amiko ary ny asako

tsy avelako hatao fitaovana hanatontosana zavatra mamoafady na hanamorana

famitankeloka.

Tsy ekeko ho efitra hanelanelana ny adidiko amin’ny olona tsaboiko ny

antonjavatra ara-pinoana, ara-pirenena, ara-pirazanana, ara-pirehanaary ara-tsanganana.

Hajaiko tanteraka ny ain’olombelona na dia vao notorontoronina aza, ary tsy

hahazo hampiasa ny fahalalako ho enti-manohitra ny làlan’ny maha-olona aho na dia

vozonana aza.

Manaja sy mankasitraka ireo mpampianatra ahy aho, ka hampita amin’ny taranany ny

fahaizana noraisiko tamin’izy ireo.

Ho toavin’nympiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano

nataoko.

Ho rakotry ny henatra sy horabirabian’ireo mpitsabo namako kosa aho raha

mivadika amin’izany.

Page 116: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

PERMIS D’IMPRIME

LU ET APPOUVE

Le directeur de thèse

Signé : Professeur RANDRIAMBELOMANANA Joseph Anderson

VUE ET PERMIS D’IMPRIMER

Le doyen de la faculté de médecine d’Antananarivo

Signé : Professeur SAMISON Luc Hervé

Page 117: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

Name and first name: MAHEFARISOA Fy Ny Aina Tsihoarana

Title of thesis: “IMMEDIATE COMPLICATIONS OF THE RETROPLACENTAL

HEMATOMA: RISK FACTORS”

Category: OBSTETRICS GYNAECOLOGY

Number of pages: 77 Number of tables: 9 Number of pictures:

21 Number of references bibliographical: 92

ABSTRACT

Introduction: The abruptioplacentae (AP) is the separation of the normally inserted

placenta, with hematoma formation. It is an emergency obstetric by the severity of its

consequences. Our objective was to identify risk factors for complications of the AP.

Methods: This is a retrospective, descriptive and analytical study of cases of AP seen at

HUGOB from 01 January 2015 to 31 December 2016.

Results: There were 95 cases of complicated AP. The meanage of the patients was

28.01 ± 3.6 years. Of the newborns, 73.95% were hypotrophic and 92.63% died. Health

evacuation was a risk factor for intrauterine fetaldeath (IUFD), postpartum haemorrhage

(PPH) and hypovolemic shock on admission (p=0.043, 0.0043, 0.0045). IUFD

(p=0.011), PPH (p=0.0152) and hypovolemic shock were associated with a delay of

more than 2 hours between onset of symptoms and admission at the input (p=0,00918).

A delay of more than 2 hours between admission and delivery was related to IUFD

(p=0.0035). A hematoma greater than 500g was associated with a risk of IUFD

(p=0.0090), PPH (p=0.0087), hypovolemic shock (p=0,0014), whichis a risk factor for

IUFD (p=0.040) and maternal death (p=0.024). Uterine apoplexy, pre-existing

hypertension were maternal death risk factors (p respective: 0.0423; 0.0083; 0.001).

Rural geographic origin was a risk factor for PPH (p=0.00012).

Conclusion: During a AP, several factors are related to the occurrence of complications

and therefore a high maternal and fetalmortality. This largely justifies the improvement

of the management of this pathology.

Key words: AP, complications, fetalprognosis, metrorrhagia, maternalprognosis.

Director of thesis : Professor RANDRIAMBELOMANANA Joseph Anderson

Reporter of thesis : Doctor RAMIARINJANAHARY HaingonarivoIrintsoa

Adress of the author : lot IIE 36 CVJ Ambohidahy Ankadindramamy

Page 118: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE
Page 119: FACTEURS DE RISQUES DES COMPLICATIONS IMMEDIATES DE

Nom et Prénoms: MAHEFARISOA Fy Ny Aina Tsihoarana

Titre de la thèse : «FACTEURS DE RISQUE DES COMPLICATIONS

IMMEDIATES DE L’HEMATOME RETROPLACENTAIRE»

Rubrique : GYNECOLOGIE-OBSTETRIQUE

Nombre de pages : 77 Nombre de tableaux : 9 Nombre de figures : 21

Nombre de références bibliographiques : 92

RESUME

Introduction: L’hématome rétroplacentaire est la séparation du placenta normalement

inséré, de la paroi utérine avec formation d’hématome. C’est une urgence obstétricale

par la sévérité de ses conséquences. Notre objectif était d’identifier les facteurs de

risques des complications de l’hématome rétroplacentaire.

Méthodes: Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive et analytique, sur les cas d’HRP

vus à l’HUGOB, du 01 Janvier 2015 au 31 Décembre 2016.

Résultats: Les cas d’HRP compliqués étaient au nombre de 95. L’âge moyen des

patientes était de 28,01±3,6 ans. Parmi les nouveau-nés, 73,95% étaient hypotrophes et

92, 63% décédés. L’évacuation sanitaire était un facteur de risque de MFIU, d’HPP et de

choc hypovolémique à l’admission (p respectifs : 0,043 ; 0,0043 ; 0,0045). Un délai

supérieur à 2heures entre l’apparition des premiers symptômes et l’admission constituait

un facteur de risque de MFIU (p=0,011), d’HPP (p=0,0152) et de choc hypovolémique à

l’entrée p=0,00918. Un délai supérieur à 2heures entre l’admission et l’accouchement

était lié à la MFIU (p=0,0035). Un hématome de plus de 500g était liée à un risque de

MFIU (p=0,0090), d’HPP (p=0,0087), de choc hypovolémique (p=0,0014), lui-même

facteur de risque de MFIU (p=0,040) et de décès maternel (p=0,024). L’apoplexie utérine,

une HTA préexistante, et l’accouchement par voie basse étaient des facteurs de risque de

décès maternel (p respectifs : 0,0423; 0,0083;0,001). L’origine géographique rurale était

un facteur de risque d’hémorragie du postpartum (p=0,00012).

Conclusion: Au cours d’un hématome rétroplacentaire, plusieurs facteurs sont rattachés

à la survenue des complications donc une morbi-mortalité marterno-fœtale élevée. Cela

justifie largement l’amélioration de la prise en charge de cette pathologie.

Mots clés: complications, HRP, métrorragie, pronostic fœtal, pronostic maternel

Directeur de thèse : Professeur RANDRIAMBELOMANANA Joseph Anderson

Rapporteur de thèse : Docteur RAMIARINJANAHARY Haingonarivo Irintsoa

Adresse de l’auteur : lot II E 36 CVJ Ambohidahy Ankadindramamy