Expressions - Numéro 568

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www.expressions-venissieux.fr Numéro 568 DU 5 AU 18 NOVEMBRE 2014 Décès de Guy Fischer, l’émotion est immense Premier adjoint au maire de Vénissieux de 1977 à 1996, conseiller général jusqu’en 2008, sénateur jusqu’au 30 septembre dernier, Guy Fischer s’est éteint le 1 er novembre. Un hommage public lui sera rendu vendredi à 14 heures à la salle Irène-Joliot-Curie. Pages 2-3 PHOTO RAPHAËL BERT

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Expressions, les nouvelles de Vénissieux - Numéro 568

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www.expressions-venissieux.frNuméro 568

DU 5 AU 18 NOVEMBRE 2014

Décès de Guy Fischer,l’émotion est immense

Premier adjoint au maire de Vénissieuxde 1977 à 1996,conseiller général jusqu’en 2008,sénateur jusqu’au 30 septembre dernier,Guy Fischer s’est éteint le 1er novembre.Un hommage public lui sera rendu vendredià 14 heures à la salle Irène-Joliot-Curie.

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L’événement DISPARITION DE GUY FISCHER

En mars 2012, quand GuyFischer avait fait son retourdans l'hémicycle du Sénataprès plusieurs mois d'in-terruption due aux pre-

mières atteintes du cancer qui a euraison de lui ce samedi 1er novembre,il avait été accueilli par une belledéclaration du centriste Michel Mer-cier, alors président du Conseil géné-ral du Rhône et garde des Sceaux :“Ton courage admirable, ta force et tonenvie de vivre t’ont soutenu pendant lamaladie. Aujourd’hui est un jour dejoie pour moi et pour toutes celles ettous ceux qui ont toujours compté surtoi pour les défendre et faire entendreleur voix, eux à qui tu tiens tant. Legouvernement a de la chance d’avoirun adversaire de ta qualité.”

Sous les applaudissements nour-ris de ses collègues de la Hauteassemblée, le socialiste Jean-PierreBel qui la présidait se réjouissait “decet instant de rassemblement, d’ami-tié, de solidarité et de fraternité” avantde lancer cet encouragement : “Pour-suis ton combat, mon cher Guy !”

Si nous revenons sur ces moments,dont l'ancien sénateur aimait à direl'émotion qu'ils lui avaient procurée,c'est qu'ils symbolisent bien quel éluétait Guy Fischer. Un élu commu-niste apprécié, respecté de tous, tantau Sénat qu'au Conseil général duRhône et dans les différentes instancesoù il a siégé en 37 ans de mandatsélectifs : conseil municipal de Vénis-sieux, communauté urbaine de Lyon,Conseil régional… “Je ne suis pas undoctrinaire, assurait-il. Au contraire,j'essaie d'être une charnière.” Lestémoignages qui affluent depuissamedi montrent qu'il avait réussi àêtre cette charnière, sans jamais rienlâcher de ses convictions.

C'est à l'évidence ce même espritqui l'a conduit à travailler au côtéd'André Gerin lorsque celui-ci a étéélu maire, bousculant tous les pro-nostics qui voyaient le premieradjoint succéder à Marcel Houël.L'ancien député-maire le rappelledans son hommage : “Je veux témoi-gner du dévouement et de la fidélitéde Guy, dans nos relations d’amitiéauthentique fondée sur un mutuel res-

pect, alors que beaucoup de motifspouvaient nous séparer, nous opposer.Lorsque je suis devenu maire en octo-bre 1985, la loyauté de Guy Fischern’a pas failli. Notre amitié, notreaffection nous ont soudés pour servirl’intérêt de la 3e ville du départe-ment.” Vénissieux qui était devenuesa ville en 1967, et les habitants deVénissieux, comptaient bien trop àses yeux pour ne pas les faire passeravant tout. Même si la fêlure étaitlà, et qu'il ne la cachait pas*.

Si son élection au Sénat en 1995puis à la vice-présidence lui ont misdu baume au cœur, elles ont surtoutmarqué la reconnaissance d'une

activité inlassable pendant vingt ansà la Courly, pendant treize ans auConseil général. Déjà.

Son oxygèneÀ peine élu, en septembre 1995,

il confiait à “Expressions” : “Je n'en-tends pas être un sénateur notablemais un parlementaire de terrain etde contact.” Un engagement renou-velé en 2008 : “Je porterai au Conseilgénéral et au Sénat la voix de celles etceux qui souffrent de la politique d'ex-clusion, de la précarité et de la ségré-gation”, disait-il à l'occasion d'uneréception organisée en son honneur

à l'hôtel de ville de Vénissieux.Et un engagement tenu. Car cet

élu est resté proche, très proche dumonde associatif, sportif, des sim-ples citoyens. Et bien sûr, du mondedu travail, comme ces dernièresannées auprès des Veninov. Toussavaient qu'ils trouveraient toujourssa porte ouverte, lors de ses perma-nences. Jusqu'à son salon du boule-vard Laurent-Gérin, qui n'a jamaisdésempli, même au plus fort de samaladie à l'hiver 2011 puis à nou-veau en septembre et octobre der-niers. “J'ai vécu des moments très fortsavec tous ceux qui m'ont témoigné

leur sympathie, m'ont encouragé dansces moments terribles, nous confiait-il en 2012, alors qu'il était en rémis-sion. C'était autant de bouffées d'oxy-gène que je recevais.”

Par respect pour tous ceux-là,Guy Fischer avait révélé la gravitéde sa maladie, à la mi-septembre. Ilse savait condamné et avait décidéde le dire : “Cela relève du simple res-pect que je dois à ceux qui meconnaissent, qui m'ont élu”, disait-ilen nous recevant le 23 septembre**.À la veille de rendre son mandat deparlementaire, l'élu communisteréunissait une centaine d'amis aucafé de la Paix, à Vénissieux, pourun “départ à la retraite” qui s'esttransformé en un adieu fraternel ettrès émouvant. Le 28 septembre, ilse rendait à la préfecture du Rhôneafin de voter aux élections sénato-riales. Pour la liste Front de gauche,évidemment. Il s’était investi avec lamême ardeur dans la campagnemunicipale de Michèle Picard, dontil co-présidait le comité de soutienavec André Gerin.

Alors que nous lui demandionsfin septembre quelle force le faisaitavancer ainsi, il nous avait rétorqué :“Il le faut. A-t-on déjà vu Guy Fischerne pas aller voter ?”

Debout, jusqu'au bout, d'uncourage et d'une volonté qui lais-sent pantois, Guy Fischer a bienmérité d'aller se reposer dans la clai-rière dont il entr'apercevait la lueurau terme de son chemin de vie. �

SYLVAINE CHARPIOT

* Voir le portrait qu'“Expressions” luiavait consacré sous le titre “Guy Fischerl'obstiné” (n° 526 du 9 janvier 2013).** Voir “Expressions”, n° 566 du 8 octo-bre 2014.

Une vie de combatsÀ peine avait-il achevé son dernier mandat au Sénat que Guy Fischer s'est éteint, cédant à la maladie contre laquelle il se battait avec rage depuis l'été 2011. Malgré la dureté des traitements qui n'ont pratiquement plus étéinterrompus, il n'a jamais rien cédé, toujours engagé auprès de ses concitoyens. Et pour sa ville de cœur, Vénissieux.

Un chemin hors du communNé en janvier 1944 à Décines, Guy Fischer s'est installé à Vénissieux en 1967. À 17 ans, il avait adhéré à la Jeunesse communiste, puis trois ans plus tardau PCF.Instituteur, il accède à ses premiers postes en 1970 à Lyon, puis àVilleurbanne et à Vénissieux dans cette ZUP des Minguettesen construction.Élu conseiller municipal en 1977 sur la liste conduite par le député-mairecommuniste Marcel Houël, il est directement nommé premier adjoint.Il le restera auprès d'André Gerin jusqu'en 1996.Guy Fischer a également été conseiller à la communauté urbaine de Lyon(de 1977 à 1996) et, pendant deux ans, conseiller régional.Conseiller général du Rhône, il a représenté le canton des Minguettesde 1982 à 2008.Élu sénateur du Rhône en 1995, réélu en 2004. Inscrit au groupecommuniste républicain et citoyen.Guy Fischer a exercé dix-neuf ans de mandats au Palais du Luxembourg,dont dix pendant lesquels il a été élu à la vice-présidence par ses collèguessénateurs (en 2001, en 2004 et 2008).En 2011, les premières atteintes de la maladie l'avaient conduit à ne pasbriguer à nouveau cette responsabilité.Membre de la commission des affaires sociales du Sénat depuis 1995et jusqu'en 2014, il en a été le vice-président entre 1997 et 2001. �

Ayant épluché toute l'activitédes sénateurs entre 2004 et2006, l'hebdomadaire La

Lettre de l'expansion avait décerné àGuy Fischer le titre de “sénateur leplus actif ”. Pendant ces dix-neufans de mandats, on peut le créditerde plus d'un millier d'interventions.En voici deux.

Sa dernière interventionProposition de loi déposée par GuyFischer pour le groupe CRC, rela-tive à la réhabilitation des fusilléspour l'exemple de la guerre de1914-1918.19 juin 2014

“Mes chers collègues, tout au long demon mandat sénatorial – un mandatau service du peuple, pour le peuple ! –qui s’achèvera dans quelques semaines,j’ai défendu beaucoup de causes, desalariés en lutte, de retraités, de

femmes et d’hommes souffrant de l’in-justice sociale, de la violence d’unmonde où, bien trop souvent, la causede l’argent prime celle de l’humanité.J’ai défendu l’égalité en Francecomme ailleurs ; j’ai soutenu la jeu-nesse en quête d’avenir.“C’est pourquoi c’est avec force qu’unedernière fois je fais appel à votre senspolitique, à votre sens de la vérité his-torique, mais aussi à votre cœur, pourque ces martyrs de la Grande Guerre,grande par l’horreur et l’effroi, soientenfin rétablis dans leur honneur etleur dignité.”

Intervention sur un projet de loivisant à “moderniser” les critèresd'attribution des minima sociaux.23 janvier 2007

“Votre gouvernement (celui de M. deVillepin - NDLR) n'en finit pas dejeter dans le chômage et la précarité

des centaines de milliers de salariés,par toutes ses lois qui défont le Codedu travail, jettent à bas nos acquissociaux issus de la Libération, organi-sent une régression sans pareille aunom de la libre concurrence et de lamondialisation, font des centaines demilliards d'euros de cadeaux auxentreprises (...)“Aujourd'hui, la France compte 7 mil-lions de travailleurs pauvres. La préca-rité est plus que jamais le lot d'un trèsgrand nombre de personnes dans notrepays. La réalité sociale, la voilà !“Au fond, ce sont moins les abus eux-mêmes qui sont visés par votre projetde loi que les catégories sociales qui“bénéficient” des minima sociaux. Onles stigmatise sans retenue et, surtout,en passant volontairement sous silenceles véritables questions sociales quesont le chômage et l’explosion de laprécarité, de la grande pauvreté quis’impose de plus en plus.” �

Pour défendre l’emploi, la santé, ou pour prendre le parti des plus faibles : à la tribune du Sénat comme à Vénissieux, son engagement a été constant

Le 30 octobre, le Journal officielannonçait que, par décret du présidentde la République, pris sur le rapport duPremier ministre et du ministre del'Intérieur, Guy Fischer était fait cheva-lier de la Légion d'honneur, avec effetdu 24 octobre 2014.

“Je serai la voix des sans-voix”

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Un hommage public sera rendu à Guy Fischer, vendredi 7 novembre à 14 heures, salle Irène-Joliot-

Curie. Les drapeaux seront mis en berne.À l'hôtel de ville, un livre d'or recueille les messages.

37C'est le nombre d'années que Guy Fischer a consacrées à ses concitoyens, d'abord commepremier adjoint à Vénissieux et jusqu'à son dernier mandat de sénateur, clos le 30 septembre.

"L’honneur de la République, c’est d’avoir en son sein des hommes de cette trempe qui n’ont qu’un seul but, celui de servir les autres, en aucun cas celui de se servir."

André Gerin, député-maire honoraire

RÉACTIONS (EXTRAITS)

Michèle Picard,maire de VénissieuxL’école de la République a sans douteconstruit son engagement indéfectiblepour la jeunesse et l’enfance. De l’ins-tituteur à l’homme politique que nousconnaissons, il a gardé cette volontéd’ouvrir le champ des possibles auxjeunes générations, portant une oreilleattentive à leur détresse, leur désird’avenir, notamment lorsque Vénis-sieux se retrouve dans le cyclone desévénements de l’été 1981. Il disait lui-même que cette période avait été laplus difficile de sa vie politique. Pour-tant, avec les équipes qu’il a conduitesen tant que premier adjoint, aux côtésde Marcel Houël puis d’André Gerin,Guy a impulsé la transformation et ledéveloppement de Vénissieux.Guy a toujours été à mes côtés pourdéfendre les droits fondamentaux ins-crits dans notre Constitution : loge-ment, emploi, éducation, santé… Enmars dernier, nous partagions cetteformidable victoire pour tenir le cap àgauche à Vénissieux. Tout au long dela campagne, malgré la maladie, ils’est engagé, il a milité, il a porté moncomité de soutien, il a arpenté les ruesde Vénissieux, les marchés, les réu-nions publiques… Encore et toujoursfidèle à ses valeurs, à ses engagements,à ses combats.Guy est un des "grâce à qui…" quiont jalonné ma vie et qui ont jalonnéla vie de notre ville. Il nous manqueracruellement.

André Gerin,député-maire honoraireAttaché à sa ville, en lien permanentavec les familles populaires et la jeu-nesse, Guy Fischer sera au cœur desétés chauds des Minguettes durantl’été 1981. Sous le gouvernementMauroy, il va participer au travail descommissions Bonnemaison et Dube-dout. Il deviendra, avec MarcelHouël, l’interlocuteur incontournablede la Communauté urbaine et del’Agence d’urbanisme de Lyon. Il mar-quera ainsi de son empreinte les poli-tiques de la Courly sous les présidencesde Francisque Collomb et de MichelNoir ainsi qu’au Conseil général sousles présidences de Jean Palluy et deMichel Mercier. Pour les villes deVénissieux et de Vaulx-en-Velin, il vaparticiper à ce que l’on nommeaujourd’hui “la politique de la Ville”.Ses qualités et ses compétences recon-nues sur les questions sociales, ildeviendra vice-président du Sénat.Notre amitié, notre affection nous ontsoudés pour servir l’intérêt de la troi-sième ville du département. Son com-bat pour préserver et développer cettemunicipalité dirigée depuis 1935 par

des maires communistes, s’est pour-suivi avec Michèle Picard.En devenant une personnalité poli-tique nationale, Guy Fischer n’ajamais renié ses origines. Il est restéfidèle au PCF, quels qu’aient pu êtreles aléas de la vie politique. La justicesociale était son maître mot. Il a livréun combat sans concession contre leracisme, l’antisémitisme, la xénopho-bie et pour le vivre ensemble.Guy Fischer fait partie de ces éluscommunistes, fidèles aux valeurs degauche — de Jean Jaurès à JulesGuesde —, qui ont apporté unecontribution de premier ordre pourfaire de Vénissieux une ville à partentière.Vénissieux et les Vénissians lui doiventune énorme reconnaissance. Guy vanous manquer. Il nous manque déjàpour les batailles à venir.

Le groupe communiste,républicain et citoyen du SénatLes sénatrices et les sénateurs dugroupe CRC saluent le sénateur qui amarqué et marquera la Haute assem-blée de son empreinte. Sa rigueur etson engagement lors de rudes bataillesparlementaires atteignirent leur som-met lors du débat sur les retraites en2012 où, durant trois semaines, il nerata pas une seule séance, siégeant jouret nuit jusqu’à l’épuisement.Guy fut un parlementaire remarqua-ble aux convictions fortes, mais tou-jours ouvert au débat avec, chevillésau corps, la République sociale et unhumanisme débordant.

Marie-Christine Burricand,Christian Falconnet,conseillers générauxJusqu'au bout, Guy Fischer est restéparmi nous, amis et camarades, par-tageant nos combats comme il avait susi bien le faire pendant tant d'années.Il avait porté avec brio le mandat deconseiller général du Rhône pendant26 ans, 15 ans avec Christian Falcon-net (canton nord), passant en 2008 leflambeau à Marie-Christine Burri-cand (canton sud). Du Beaujolais àCondrieu, en passant par Givors etVénissieux, il avait longuement par-couru le département et le défendaitardemment au Conseil général commeau Sénat. Il était naturellement ducôté des femmes et des hommes dupeuple, des oubliés du système, dessans droits.De premier adjoint à sénateur, de laCommunauté urbaine au Conseilgénéral, ses interventions combativeset intelligentes marquaient ces assem-blées. Contre l'injustice, il n'a jamaismanqué une bataille. Il était toujoursprésent auprès des salariés, relayant

leurs luttes jusqu'au Sénat.Vénissieux était pour lui une passion.Profondément humain, il partageaitla vie des habitants, joies et peines etsa porte leur était toujours ouverte. Ilpuisait sans doute beaucoup de forcedans ces multiples rencontres, cesmoments simples de fraternité et deconvivialité auxquels il a tenu à par-ticiper tant que ses forces le lui ontpermis.

Les communistesde VénissieuxC’est bien un coup de massue quifrappe ses proches et tous ses cama-rades de combat, qui retentit pour desmilliers de Vénissians qui le connais-saient pour sa présence et son actiondéterminée et constante pour la ville,les droits des travailleurs, la sécuritésociale, les droits des sans papiers, ettous les combats sociaux et politiquesqu’il menait avec le groupe commu-niste au Sénat.La République lui rendra un hom-mage mérité et nécessaire, et tous ceuxqui l’ont combattu vont reconnaîtreun temps la valeur de ce militant etdirigeant qui a démontré que le peu-ple avait sa place aux plus hautesfonctions de l’État, préfigurant ainsiune autre société, libérée de la domi-nation de toutes les oligarchies.Nous allons continuer ce que portaitGuy Fischer, nous allons continuerl’histoire de cette ville belle et rebellequ’il représentait partout, et nousretrouverons de nouveaux parlemen-taires communistes vénissians quipoursuivront son combat.

Thierry Vignaud,adjoint au maire de VénissieuxMartine Souvignet,secrétaire nationale du MRCLe Mouvement républicain et citoyenrend hommage à l'engagement sansfaille de Guy Fischer auprès de lapopulation vénissiane. C’était un élulocal et national fidèle à ses idéauxpolitiques, attentif à la parole deshabitants de Vénissieux, sachantprendre en compte leurs demandes.Tout au long de ces décennies d’untravail politique de proximité, il agardé une disponibilité aimable etsouriante pour chacun d’entre eux.Vice-président du Sénat, il a su porterhaut les couleurs des banlieues lyonnaisessur les bancs de la haute assemblée.

Les militants et responsables du MRCgarderont le souvenir d’un élu huma-niste ouvert au dialogue politique.

Idir Boumertit,adjoint au maire de Vénissieux,le Parti de gauche du Rhône etses élusIdir Boumertit salue “la force d’âmeavec laquelle Guy Fischer a combattula maladie depuis près de trois ans, etle cœur avec lequel il s’est dévoué pourl’intérêt général".Le Parti de gauche du Rhône et lesélues régionales "saluent la constanceet la sagesse avec lesquelles il a servil'intérêt général, ainsi que la fidélitédes convictions d’un homme profon-dément républicain".

Gilles Roustanet les élus écologistesdu conseil municipalGuy était un humaniste profond, unmilitant sans faille en faveur desdroits humains, un homme intègre etdévoué au service de la collectivité.Les écologistes vénissians se souvien-nent d’un élu de terrain qui avait unegrande conscience des réalités socialesde Vénissieux et qui se battait sansrelâche pour une plus grande équitésociale.

Les élus socialistes, radicauxet apparentés, et la sectionsocialiste de VénissieuxChacun à Vénissieux connaissait sasilhouette et son sourire qui avaient faitde lui un des élus les plus respectés etappréciés. Adjoint au maire, conseillergénéral, conseiller régional, conseillercommunautaire, le Sénat ne pouvaitqu'accueillir ce passionné de la chosepublique. Parlementaire pendant prèsde vingt ans, il fut logiquement éluvice-président du Sénat. Il était devenul’un des Vénissians les plus reconnusdans le monde politique national.Sa formation d’instituteur public selisait dans son attachement au dia-logue et à l’explication de ses engage-ments, qualités qui font l’honneur deshommes politiques.Homme de valeurs, il avait montrétout au long de sa carrière son atta-chement à l'intérêt général ainsiqu'au respect de la parole donnée.Vénissieux perd un humaniste, unhomme d'union, de dialogue et d'ou-verture.

Gérard Collomb,sénateur-maire de LyonGuy Fischer était connu de tous pourson dévouement pour ses concitoyens,son humanisme et sa capacité à trans-cender les clivages politiques tradi-tionnels, toujours guidé par l'intérêtgénéral et les valeurs de la Républiquequ'il avait chevillées au corps. Enfantde l'école publique, il fut aussi unvice-président du Sénat engagé etapprécié de tous pour sa capacité àdialoguer avec toutes les formationspolitiques de la Haute assemblée où illaissera le souvenir d'un parlemen-taire exemplaire, avec qui on avaitplaisir à travailler et échanger.

David Kimelfeld,premier secrétaire de lafédération du Rhône du PSÀ Vénissieux comme au Sénat, cetancien instituteur a toujours su placerson action au service de la justice et dudialogue. C'est une grande voix de lagauche que nous perdons dans leRhône. En mon nom et au nom duParti socialiste, j’adresse à sa famille età ses proches mes plus sincères condo-léances.

Jean-Jack Queyranne,président du Conseil régionalTrès souvent, nous avons partagé descombats communs au Grand Lyon etau Conseil général. C’était un hommeaux convictions solides et qui les expri-mait sans sectarisme. D’une grandecourtoisie, il était toujours soucieux defaire prévaloir l’intérêt général. Celalui valait l’estime de tous les horizonspolitiques, notamment au Sénat où ilétait un parlementaire assidu. Je saluela mémoire d’un humaniste, d’unhomme d’écoute et de dialogue, d’unmilitant sincère et d’un vrai républi-cain.

Jean-François Carenco,préfet du RhôneGuy Fischer "a défendu tout au longd'un engagement sans faille duranttrente-sept années, l'intérêt général etles droits de l'homme, thème qui luitenait particulièrement à cœur".M. Fischer était un "élu de terrain,de contact, un homme de vérité et derespect".

Armand Creus,mouvement "Ensemble 69"C'est jusqu'à la limite de ses forces queGuy Fischer aura vécu son engage-ment en intervenant dans les institu-tions comme sur le terrain auprès desmilitants associatifs, syndicalistes, detous les "sans droits" et aussi, dans lecombat pour la reconnaissance dupeuple palestinien. Guy Fischer atti-rait le respect, même chez ses adver-saires politiques. Il était un passeur dela même trempe que son camaradeJean-Pierre Brunel. Nous ne l'oublie-rons pas.

Jérôme Faÿnel,Collectif 69 de soutienau peuple palestinienMerci, Guy, pour ton humanité et taconstante présence aux côtés de ceux etcelles qui luttent. Merci d’avoiraccompagné le peuple palestinien,même lorsque les forces te man-quaient. Merci d’avoir, encore cet été,crié avec nous ton indignation faceaux crimes. Salut l’ami.

Davantage de réactions à retrouversur www.expressions-venissieux.fr

L’hommage unanime

Homme d’action, ici en 2012 au côté des salariés de Veninov

Fin connaisseur du palais du Luxembourg, Guy Fischer y a guidé descentaines de personnes, comme ces lycéens de Marc-Seguin en 2002

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ACTUALITÉS PAGE 4Mercredi 5 novembre 2014 - n° 568 - www.expressions-venissieux.fr

COMMÉMORATIONDU 11 NOVEMBRELe 96e anniversaire de l’Armis-tice de la guerre 1914-1918sera célébré le mardi 11 novem-bre à 11 heures à l'ancien cime-tière de Vénissieux. Le mairedonne rendez-vous, avecl'UFAC, à 10h45 devant laMaison du peuple, boulevardLaurent-Gérin.

MINI DANS LE MAXI PÔLE AUTOLa rentrée 2014 est riche ennouveautés pour le pôle auto-mobile de Vénissieux. Aprèsl’ouverture d’une concessionVolvo en octobre, c’est uneconcession BMW-Mini quisera inaugurée à la fin du mois,rue Louis-Blanc, en bordure duboulevard Laurent-Bonnevay,là où s’élevait autrefois le foyerAdoma “Les Acacias”.Le groupe Pautric a investi9,8 millions d’euros dans laconstruction de cet établisse-ment vitré de deux étages quidispose d’une surface couvertede 8000 m2.

DÉFI FAMILLESÀ ÉNERGIE POSITIVELes inscriptions pour le défifamilles à énergie positive sonten cours jusqu’au 15 novembresur le site rhone.familles-a-energie-positive.fr. L’an der-nier, c’est une équipe de Vénis-sieux composée d’habitants desquartiers Parilly et Moulin-à-Vent qui l’avait emporté, enréduisant sa consommationd’énergie de 37 % et saconsommation d’eau de 30 %.Pour plus d’informations,contacter le service environne-ment de la Ville de Vénissieuxau 0472214506 ou par mail :[email protected]

VALIDATION DES ACQUISDE L’EXPÉRIENCELes centres d’information etd’orientation peuvent vousaider à faire reconnaître voscompétences sans passer par laformation, au travers de la vali-dation des acquis de l’expé-rience (VAE).Le CIO de Vénissieux (21, rueJules-Ferry) organise une réu-nion le vendredi 14 novembre,de 10 heures à 12 heures : pré-sentation des étapes, des finan-cements et des certificationsaccessibles à la VAE.Inscription au 0478707240.

REMANIEMENT DU CADASTREUne information au publicconcernant le remaniement ducadastre se déroule jusqu'au4 décembre inclus.Les personnes intéressées peu-vent prendre connaissance dunouveau plan cadastral déposéà la mairie, dans le hall du3e étage de l'hôtel de ville.Des géomètres du cadastre setiendront à la disposition dupublic pour fournir toutesindications utiles et recevoirles observations verbales ouécrites du 24 au 29 novembre,au local situé 2, rue Antoine-Billon.

COUPURES D'ÉLECTRICITÉERDF va interrompre la four-niture d'électricité pour tra-vaux à Vénissieux le vendredi7 novembre de 8 heures à17 heures :- 4 et 6 et du 32 au 42,boulevard Ambroise-Croizat ;- 4 au 8, rue Max-Barel.Pour être alerté par mail d'unefuture coupure d'électricitépour raison de travaux,s'inscrire sur le site :www.erdf-prevenance.fr

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Annulation des municipales -L’information n’est pas encore offi-cielle mais tout indique queMichèle Picard va faire appel devantle Conseil d’État de l’annulation duscrutin municipal prononcée par letribunal administratif de Lyon le7 octobre dernier. Le maire tiendraune conférence de presse avec lamajorité municipale ce jeudi6 novembre, à la veille du terme dudélai autorisé pour interjeter appel.Elle devrait selon toute vraisem-blance annoncer le dépôt de sonrecours contre une décision de jus-tice dont elle dénonce le caractère“incompréhensible et injuste”.

Michèle Picard n’est pas le seulmaire de la région à vivre pareillemésaventure. À Annemasse, lesocialiste Christian Dupessey a vusa victoire confisquée pour un motifidentique. Fin octobre, le tribunaladministratif de Grenoble a annuléson élection en invoquant la pré-sence d’une liste d’extrême droiteentachée d’irrégularités. Laquelle,

comme celle menée par Yvan Bene-detti en mars dernier à Vénissieux,aurait donc faussé l’issue du scrutin.Pour motiver sa décision, le tribunalisérois s’est du reste appuyé sur ladécision prise quelques semainesplus tôt par la juridiction lyonnaiseconcernant Vénissieux.

Christian Dupessey a immédiate-ment annoncé qu’il saisirait leConseil d’État. “S’il y a eu fraude, a-t-il déclaré, c’est le fraudeur qui doit êtresanctionné (…). Le vote des électeursdoit être respecté et là, il ne l’est pas, c’estun déni de démocratie.” MichèlePicard ne dit pas autre chose.

Une fois saisi, le Conseil d’Étataura six mois — voire davantage —pour se prononcer. S’il va à l’encon-tre du tribunal administratif, l’élec-tion de mars dernier sera confirmée.Dans le cas contraire, les Vénissiansdevront revoter en 2015. Une pers-pective à laquelle se préparent acti-vement les formations politiques.Le leader de la droite locale, Chris-tophe Girard, à l’origine du recours

ayant entraîné l’invalidation del’élection, bat la campagne commes’il était déjà dans la dernière lignedroite. Le FN, absent du dernierscrutin, annonce qu’il fera toutpour être sur la ligne de départ.Tandis qu’à gauche la fédérationsocialiste du Rhône appelle au “ras-semblement de toutes celles et tousceux qui ne veulent pas de la victoirede la droite ou l’extrême droite”. Saufque cet appel est jugé “prématuré”par le secrétaire de la section socia-liste vénissiane, Lotfi Ben Khelifa,qui ne cache pas ses ambitions deconduire à nouveau une liste PS.

Du côté de la majorité munici-pale, structurée autour du particommuniste qui comprend aussiEurope Écologie les Verts, le PG etle MRC, on souligne que “l’urgenceest de faire respecter la légitimité duvote des Vénissians de mars 2014”.Un combat dans lequel “la fédérationdu PS peut prendre sa place”, préci-sent les communistes. �

G.L.

Intercommunalité - La visite deterritoire organisée le 25 octobredans le quartier Georges-Lévy/Ernest-Renan/Moulin-à-Vent a étél’occasion de faire le point sur lestravaux de reconstruction du centrenautique intercommunal (CNI).“Le chantier va bon train, a com-menté Michèle Picard, le maire. Etsi le déroulement du chantier peutparaître long, nous sommes dans lestemps par rapport au calendrier ini-tial. Entre l’incendie, en novem-bre 2010, et la mise en eau des bas-sins, prévue en mars 2015, il se seraécoulé presque cinq ans. Un délaiincompressible pour ce type d’opéra-tion. C’est un projet de 21 millionsd’euros pour les trois villes concernéesqui ont bien œuvré ensemble pouraboutir à cette réalisation.”

La visite a permis à la trentainede personnes présentes — riverains,élus et techniciens — de constaterque le futur centre nautique a déjàde l’allure : le bois et les baies vitréesprédominent, l’entrée de l’établisse-ment en impose. “Tout en proposantdes espaces ludiques comme il en exis-tait déjà, les villes ont décidé de garderle concept sportif et de tout remettre àniveau : les quatre bassins, les ves-tiaires, les bureaux et l’espace ham-mam-sauna, précisait le maire. Et lesous-sol sera plus que jamais fonction-nel avec installation des machines detraitement de l’eau, le système de

chauffage et des locaux techniques.”Pour André Santier, conducteur

de l’opération, cette création-réhabi-litation s’effectue “avec sérénité”. Lesriverains participant à cette visite ontété sensibles aux aspects techniqueset pratiques : le type de chauffagechoisi (gaz), le nombre de specta-teurs qui pourront accéder au halld’accueil, la capacité du parking…

Michèle Picard a suggéré qu’unevisite soit programmée dans

quelques semaines. Elle s’est déclaréefavorable à l’idée d’un tarif préféren-tiel pour les habitants de Vénissieux,Lyon et Saint-Fons, les communesassociées dans la construction et lagestion de l’équipement. Ce qui n’apas eu l’air de contrarier Fabrice Ver-brugghe, bien au contraire ! C'est quele directeur technique du CMO-VNatation espère bien retrouver les1 500 adhérents recensés au clubavant l’incendie. �

Les conseillersgénéraux craignentune perte de proximitéMétropole de Lyon - À deuxmois de la fin de leurs mandats deconseillers généraux, Marie-ChristineBurricand et Christian Falconnetconstatent le flou qui entoure lamise en place de la Métropole. Ets’inquiètent d’un renforcement dela technocratie aux dépens de laproximité avec les habitants.

Les deux conseillers généraux deVénissieux ont toujours été cri-tiques sur la mise en place de laMétropole de Lyon au 1er janvier2015. Métropole qui, rappelons-le,concentrera les compétences duConseil général et du Grand Lyon.

À deux mois de la naissance decette super-collectivité territoriale,qui entraînera de facto la suppres-sion des cantons sur le territoire dela communauté urbaine, les deuxélus communistes vénissians expri-ment leurs inquiétudes. “C’est tou-jours le flou quant au traitementhumain et technique des compétencessociales du Conseil général, observeMarie-Christine Burricand. Va-t-onaller vers plus de proximité ou aucontraire vers de grandes machinestechnocratiques ? Depuis le début nousposons avec force la question du liende proximité. Sous prétexte de mutua-lisation, plusieurs regroupementsimportants ont déjà eu lieu, comme àVénissieux et Saint-Fons où il n’y aplus désormais qu’une unité territo-riale unique.”

“Nous allons être très vigilants surces questions qui touchent au quoti-dien des gens, souligne Christian Fal-connet. À deux mois de la fin duConseil général, nous constatons quenos permanences ne désemplissent pas(…). Malgré le professionnalisme despersonnels, l’accompagnement socialaujourd’hui se révèle insuffisant. Surplusieurs dossiers notre intervention aété déterminante pour que le bondroit des familles soit reconnu. Maisdemain…?”

Les deux conseillers généraux sedéclarent également solidaires del’action revendicative du 6 novem-bre, portée par les syndicats duGrand Lyon et du Conseil général.“Nous sommes avec le personnel pourprotester contre un alignement vers lebas des conditions de travail”, préciseMarie-Christine Burricand. �

G.L.

Premiers tests en mars pour le centre nautique

Vers un recours devant le Conseil d’État

La future entrée du centre nautique. Le bois et le verre prédominent dans la construction

Page 5: Expressions - Numéro 568

ACTUALITÉSPAGE 5 Mercredi 5 novembre 2014 - n° 568 - www.expressions-venissieux.fr

Au total 10000 m2 desurface, dont 7000 m2

de laboratoire et3000 m2 de bureaux.“C’est notre vaisseau

amiral, explique Bruno Schnepp,directeur du groupe Carso. Nousavons rassemblé ici plusieurs entitésactuellement dispersées dans le quar-tier de Gerland.” Les nouvelles ins-tallations de Carso, situées entre legroupe hospitalier mutualiste LesPortes du sud et les serres munici-pales, à un jet de pierre du boule-vard urbain sud, ont nécessité uninvestissement de 18 millions d’eu-ros.

Le site commencera à fonction-ner au mois de janvier. Mais leslocaux sont fin prêts. Quelqueshabitants, élus et techniciens de laVille de Vénissieux ont pu lesdécouvrir en avant-première, le ven-dredi 31 octobre, lors d’une visiteprécédant l'assemblée générale duconseil de quartier.

Le laboratoire d’analyses deseaux, le plus grand de France, s’étiresur plus d’une centaine de mètres.De part et d’autre d’un couloir cen-tral, les salles blanches se succèdentdans une ambiance quasi hospita-lière. “Ici nous allons réaliser chaqueannée plusieurs dizaines de milliersd’analyses, indique Bruno Schepp.Nous contrôlons l’eau du robinet à lademande des Agences régionales desanté (ARS), mais également les eauxdes nappes phréatiques, des lacs et desétangs pour l’agence Rhône-Méditer-ranée-Corse, ainsi que les eaux rejetéespar les entreprises pour le compte desDirections régionales de l’environne-ment, de l’aménagement et du loge-ment (DREAL). Nous recherchons laprésence de nitrates, pesticides,métaux, légionnelles, amiante… ”

Dans ces locaux qui abritent unmatériel analytique de pointe vonttravailler 550 personnes : des doc-

teurs ès sciences en biologie et chi-mie, des ingénieurs, mais surtout dejeunes techniciens titulaires d’unBTS ou d’un DUT.

700 salariés à terme“Nous embauchons beaucoup de

jeunes, précise le directeur. Sur lestrois dernières années, nous avons crééau moins 150 CDI et une centaine deCDD. D’ici quelques années l’effectifdevrait monter à 700 salariés. Natu-rellement nous travaillerons étroite-ment avec les acteurs locaux de l’édu-cation et de la formation.”

Le maire, Michèle Picard, s’estfélicité de cette perspective. “Déjàsur le chantier de construction, plu-

sieurs jeunes Vénissians ont pu tra-vailler grâce aux clauses d’insertion,a-t-elle souligné. Mais à l’avenir,cela signifie qu’il y aura davantaged’opportunités pour nos jeunes entermes de stages, de contrats d’appren-

tissage et, j’espère, d’emploi. Carsos’implante à Vénissieux comme unvéritable partenaire. Nous partageonsla même vision de la responsabilitéqu’ont les acteurs économiques dansla société.”

Bruno Schepp de son côté seréjouit d’avoir choisi Vénissieux.“Nous avons d’abord été sensibles à laqualité de la situation géographique,à proximité du boulevard urbain sud,de l’autoroute A7 et de la rocade est.Par ailleurs le terrain est vaste, ce quin’est pas évident à trouver dans l’ag-glomération. Nous avons même suffi-samment de surface pour envisagerune extension. Enfin, il y a la qualitéde la desserte avec le terminus du tramT4 juste à côté. Cet aspect a été déter-minant dans notre choix car notrepersonnel de techniciens est jeune etgrand utilisateur de transports encommun.”

Pour que les jeunes technicienspuissent accéder plus facilement ausite, une servitude de passage a étéconclue avec le centre hospitalier LesPortes du sud. “Tout a été fait pourfaciliter notre implantation, souligneBruno Schnepp. Les différents servicesmunicipaux qui ont suivi le dossieront réalisé un excellent travail.”

Il faut dire que la venue de Carsorevêtait une importance stratégique.Elle lance en effet l’aménagementde la Zone d’activités économiquesdu Couloud, dont le démarrageavait été contrarié par la tempêtefinancière et économique de la findes années 2000. Avec un tel vais-seau amiral, nul doute que la flottedevrait rapidement grossir. �

GILLES LULLA

Malgré une grosse commande,chômage en novembre

Baret quitte Laurent-Bonnevaypour le boulevard urbain sud

Entreprises - Installée rue desFrères-Bertrand depuis 27 ans, enbordure du boulevard périphérique,l’entreprise Baret prépare ses cartonspour déménager à… Vénissieux,avenue du 11 novembre, dans lanouvelle zone d’activités écono-miques qui se développe le long duboulevard urbain sud.

Spécialiste des roulements et desfournitures industrielles, Baret,malgré sa taille moyenne (49 sala-riés), est une entreprise qui comptedans le paysage local. D’autant queson directeur, Guy Mollard, est pré-sident de l’Association des entre-prises de Vénissieux (AEVE). “On

commençait à se sentir un peu àl’étroit dans nos locaux, explique-t-il.Et puis les abords du boulevard Lau-rent-Bonnevay connaissent une pro-fonde mutation. C’est désormais unpôle automobile de premier plan.Nous n’y étions plus vraiment à notreplace.”

C’est du reste un concessionnaireautomobile multimarques qui s’estporté acquéreur des locaux et dufoncier de l’entreprise Baret. Enseptembre 2015, dans un bâtimentflambant neuf du style de ceux amé-nagés récemment par Volvo etMini-BMW, il distribuera lesmarques Toyota, Subaru, Lexus,

Jaguar, Land Rover, Mitsubishi etSangYong.

“Je suis très satisfait du nouvelemplacement de notre société, ajouteGuy Mollard. Nous restons à Vénis-sieux, cela me tenait à cœur. C’est unezone en plein développement et quidispose de nombreux atouts. Noussommes à proximité directe du centrehospitalier, du terminus du tramway,du boulevard urbain sud, ainsi quedu groupe Carso.”

L’ouverture des nouveaux locauxde Baret est prévue début janvier, enmême temps que ceux de Carso. �

G.L.

Sillia VL - Ce mardi 4 novembre,était signée une commande de75000 panneaux solaires, passée parla Compagnie nationale du Rhône àSillia VL, qui a pris le contrôle del’usine Bosch de Vénissieux en juindernier. Intégrée à l’appel d’offresCRE2, remporté par Sillia et décisifdans le processus de validation de lareprise du site, cette commandereprésente un mois et demi de pro-duction. Les panneaux, qui serontassemblés en janvier, iront alimen-ter quatre projets de parcs de pro-duction.

À l’évidence, cette signature offi-cielle ne suffira pas à retrouver unmoral au beau fixe dans cette usineflambant neuve, dont la capacité deproduction annuelle avoisine les200 mégawatts. L’inquiétude restede mise, près du boulevard Joliot-Curie. La CFDT a été jusqu’àécrire, le 22 octobre, à SégolèneRoyal, ministre de l’Écologie et del’Énergie renouvelable, pour luidemander de tout mettre en œuvrepour que les commandes liées auCRE2 soient activées au plus vite.“Les salariés, écrit le syndicat, ont de

plus en plus de mal à croire dans lapossibilité d’existence d’une industriephotovoltaïque dans notre pays.”

La CGT pour sa part organisaitun rassemblement devant le site, cemême 4 novembre, auquel ont par-ticipé une soixantaine de personnes,qui ont pu dialoguer un momentavec M. Bauemlin. Le directeurtechnique de Bosch n’a pas nié lesdifficultés et l’écart entre les prévi-sions et la réalité. “Fin octobre, pré-cise Kamel Ahamada, délégué CGTchez Bosch, on annonçait chez Silliaque novembre serait chômé faute decommandes. Le travail était censéreprendre en décembre avec cette com-mande de la CNR. Nous sommes trèsinquiets. La reprise peut finir par êtreun échec…”

Un échec qui pourrait concerneraussi la division diesel du site, restéesous la bannière de Bosch. “Notrecharge de travail doit baisser d’un tiersen 2015, avance K. Ahamada. Ellebaisse continuellement depuis quelquesannées. Nous sommes dans un état demort cérébrale. Bosch doit se position-ner vite, pour l’avenir du site.” �

G.M.

Le vaisseau amiral du groupeCarso s’amarre à VénissieuxDÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE - Carso va bientôt ouvrir à Vénissieux le plus grand laboratoire d’analyses des eaux de France,ainsi que son siège social. 550 salariés y travailleront dès le mois de janvier.

L’entreprise Baret est spécialisée dans la commercialisation de roulements et de fournitures industrielles

Carso s’est engagé à travailler étroitement avec les acteurs locaux de la formation et de l’éducation

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Page 6: Expressions - Numéro 568

Formation professionnelle -On le connaît peu, et pourtant. ÀVénissieux, le CFA Ducretet formechaque année en alternance unecentaine de jeunes aux métiers por-teurs d’avenir des nouvelles techno-logies : très haut débit, réseauxcâblés, multimédia… Ayant suivi lelycée Jacques-Brel dans ses nou-veaux locaux, le CFA va inaugurerson plateau technique, intérieur etextérieur, unique dans la région.C’est Philippe Meirieu, vice-prési-dent du Conseil régional en chargede la formation, qui viendra lundi17 novembre au CFA pour couperle ruban.

La centaine de jeunes qui y sontformés se préparent à différentsmétiers : ceux liés au très haut débitet aux foyers connectés (installateurde réseaux câblés de communica-tion, technicien services en multi-média) ; des services (technicien ser-vices en audiovisuel et électrodo-mestique, conseiller services en élec-trodomestique et multimédia) ainsiqu’aux métiers du commerce (ven-deur de l’électrodomestique et dumultimédia, management des uni-tés commerciales). Une demanded’ouverture de classe pour la forma-tion de techniciens de réseauxcâblés de communication a été faitepour la rentrée prochaine.

Dans cet objectif et pour formerau mieux les installateurs de réseauxcâblés étudiant déjà au CFA, lagrande nouveauté de cette année estla création d’un plateau techniqueintérieur et extérieur. Il permet auxjeunes en alternance d’apprendre leraccordement de la fibre optiquedans les immeubles, par exemple.“Nous aménageons une salle de cours

avec des maquettes réelles constituéesde boîtiers, câbles, colonnes montantes,etc., afin que les apprentis mettent enpratique les protocoles des différentsopérateurs. À l’extérieur, nous créonségalement des situations de raccorde-ment pour que les jeunes apprennentdans des conditions réelles”, expliquele directeur du CFA, Jean-PierreGaubert.

Il existe, en effet, deux types demétiers liés à la fibre optique. Lepremier, installateur de réseau câbléde communication, consiste à tirerdes câbles pour les amener au pieddes immeubles puis en colonnesmontantes vers les habitations. Iltravaille en aérien ou en souterrain.Le second métier, technicien ser-vices multimédia et réseaux, assurel’installation, la mise en service, lamaintenance et l’assistance audomicile du client, ou à distance.Son rôle est ensuite de connecter

tous les produits au domicile duclient et de faire le raccordement surle boîtier mis en place par le mon-teur-câbleur.

Le jour de l’inauguration, leCFA organisera une après-midiportes ouvertes, destinée à tousceux qui souhaitent s’informer surces formations. À la fin decette journée, les élèves de la pro-motion 2013/2014 recevront leursdiplômes. �

Informations : 04 72 50 50 00

ACTUALITÉS PAGE 6Mercredi 5 novembre 2014 - n° 568 - www.expressions-venissieux.fr

POUR LES PERSONNES ATTEINTESDU DIABÈTE DE TYPE 2Le réseau Dialogs tient à Vénis-sieux des réunions destinéesaux personnes atteintes du dia-bète de type 2. Gratuites etouvertes à tous, elles se dérou-lent entre 14 et 16 heures auGroupe hospitalier Portes duSud. Prochaine réunion lemardi 18 novembre.Inscription et renseignements :0478609630. www.dialogs.fr

VACCINATIONS CONTRE LA GRIPPEIl reste deux séances de vacci-nations publiques et gratuitescontre la grippe saisonnière, auComité départemental d’hy-giène sociale (CDHS: 5, rue dela Paix) les vendredis 7 et21 novembre, de 14 à 16 heures.Toute personne souhaitant sefaire vacciner doit apporter sonvaccin et se présenter avec soncarnet de vaccinations.Secrétariat du Service commu-nal d’hygiène et de santé :0472214410.

SOIRÉE DES ANCIENS DE PASTEURLes anciens élèves de l’écolePasteur organisent leur dînerdansant, samedi 15 novembre,de 19 heures à 2 heures dumatin à la salle Irène-Joliot-Curie (68, boulevard Joliot-Curie). Parking gardé.Animée par l’orchestre Dany2000, la soirée donnera lieu autirage d’une tombola, dotée denombreux lots gourmands. Onpourra également y acheter lelivre “Vénissieux École Pasteur1934 - 2014”.Réservations : AAEEP (6, routede Corbas) : 06 64 87 82 11,0478211233 - 0478704551.Mèl : [email protected]

LOTO AU FOYER ESPAGNOLLe Foyer espagnol culturel etrécréatif organise son loto ledimanche 9 novembre à15 heures, dans ses locaux du26, rue André-Sentuc.Rens. : 0472501791.

VENTE DE NOËL CHEZ EMMAÜSLes 14, 15, 18 et 19 novembrea lieu dans les magasins d’Em-maüs Lyon (celui de Parilly-Vénissieux et celui de Créqui-Lyon) une vente à thème spé-ciale Noël. Seront proposés auxacheteurs des objets de décora-tion ainsi que des jouets.Ouvert le mardi, mercredi etvendredi de 14 heures à 17h45,le samedi de 9 heures à 11h45et de 14 heures à 17h45.

SECOURS CATHOLIQUEAvant la collecte nationale du16 novembre, l’équipe localedu Secours catholique rappellequ’elle travaille au 14, de l’ave-nue Jean-Cagne. Elle tient despermanences d’accueil le mardide 9 à 11 heures et de 14 à16 heures pour une aide auxdémarches, étude de soutienfinancier. Des bénévoles ani-ment deux groupes d’appren-tissage du français, accompa-gnent des enfants dans leurscolarité et organisent des réu-nions amicales. Des activitésqui ne peuvent se tenir sanssoutien financier ou participa-tion bénévole. Pour joindrel’équipe : 0478677793.Don en ligne :www.secours-catholique.org

BOUDIN À LA CHAUDIÈRELe comité Fnaca de Vénissieuxinvite à sa matinée boudin à lachaudière, dimanche 9 novem-bre entre 8 heures et midi, surle parking à côté de Casino(centre-ville). Dégustation, venteet buvette.

Darnaise - Le temps d’échangeautour d’un atelier culinaire orga-nisé par la Maison de quartier, jeudidernier, a été enrichissant à plusd’un titre. Car non seulement on apu déguster de fameuses tartes auxnoix confectionnées par des mèresde famille habituées des lieux, maison a également fait la connaissanced’une partie de l’équipe installéedésormais aux commandes de lastructure municipale. Kamal Ber-nok, son nouveau directeur, attendle renfort d’une secrétaire et d’uneanimatrice famille.

“Je suis déjà dans les lieux depuisquelques semaines, a expliqué celuiqui fut responsable de l’EPJ duCharréard, avant de devenir coordi-nateur des EPJ. Cette opération dedégustation fait suite à la sortie que

nous avions proposée à ces mêmesmamans, à Eyzin-Pinet. Elles ontdécidé d’offrir aux habitués de la Mai-son de quartier les noix qu’elles avaientramassées, transformées en tartes. Onest dans une démarche de convivialité.On va également proposer des sortiesfamiliales, au parc de Parilly. Unepetite fille a déjà préparé son pro-gramme : elle veut absolument qu’onaille faire un tour vers le petit train !”

Michèle Picard, le maire, etVéronique Callut, adjointe à l’édu-cation, l’enfance et la jeunesse, ontlonguement discuté avec plusieursmamans sur le fonctionnement etles recrutements en cours à la Mai-son de quartier. Et quoi de mieuxqu’échanger autour de tartes et duverre de l’amitié, même sur desquestions très sérieuses. �

LA TOUSSAINTEN MODE TRIBac vert pour les fleurs, la terre, lesracines ; bac marron pour le reste(emballages, pots et fleurs en plas-tique). Pour la deuxième annéeconsécutive mais pour la premièrefois de façon aussi étendue, la Villede Vénissieux, à l’occasion de laToussaint, a mis en place un sys-tème incitant les habitants à mieuxtrier. Le dispositif totalisait une ving-taine de points de collecte dans lesdeux cimetières communaux, l’an-cien (rue Catherine-de-Chaponay)et le “nouveau” (chemin de Feyzin).L’objectif est de valoriser une partieconséquente des 50 tonnes dedéchets annuellement collectéespar les services municipaux. Ilspourront, une fois triés, être valori-sés en centre de compostage etêtre transformés en terreau ou enengrais pour les paysagistes.Pour s’assurer que le messagepasse bien, des “ambassadeurs”,recrutés par le biais des chantiersjeunes et parmi les stagiaires deBioforce, ont sillonné la semaineprécédant la Toussaint les allées dunouveau cimetière. Leur discours desensibilisation ne se limitait pas autri. Ils incitaient également les habi-tants à limiter l’usage des pesticidespour désherber autour des tombes.

● Jules-GuesdePermanence jeudi 6 novembreà 18h30 au local du conseil dequartier (50, rue Joannès-Vallet).● Jean-Moulin/Henri-WallonPermanence mercredi 12 novembreà 17h30 au local du conseil dequartier (41, rue des Martyrs-de-la-Résistance).● ParillyPermanence jeudi 13 novembreà 18h15 au foyer Marcel-Sembat(11, boulevard Marcel-Sembat).● Gabriel-PériPermanence mardi 18 novembreà 17h15 au restaurant scolaire

Gabriel-PériAttention, l’heure de début decette permanence a été modifiée.● Georges-Lévy/Ernest-Renan/Moulin-à-VentPermanence mardi 18 novembreà 18 heures, salle Ernest-Renan(44, rue Ernest-Renan).● Charles-PerraultPermanence mercredi 26 novembreà 18h30 au local du conseil dequartier (4, rue Monmousseau).● Joliot-CuriePermanence vendredi 28 novembreà 18 heures, salle des Acacias(7, allée des Acacias).

Maison à vendreà GRIGNY

Adressez un courrier àSACOVIV19, rue Émile-Zola69200 VÉNISSIEUXmail : [email protected] vos coordonnées

Conseils de quartier, les permanences

VALORISATION DES DÉCHETS

Pains à gogoCommerces - Décidément, les boulangers ont le vent en poupe. Dans lequartier de Parilly, Benjamin Fay a repris le commerce détenu jusque-là parla famille d’Éric Callut. “J’ai bien évidemment gardé la boulangerie tradition-nelle, explique-t-il, et même ajouté un point restauration rapide, juste à côté,avec l’ouverture d’une salle pour une trentaine de personnes. Tacos, sandwichessont proposés, avec parfois retransmission de matches de foot. Les élèves du lycéetechnique, boulevard Pinel, nous assurent une affluence régulière.”

Un peu plus loin, rue Anatole-France, Nicolas Jourdier a procédé à unerénovation importante de sa boulangerie. “Et on en profite pour proposer desnouveautés, comme le pain au lin, très riche en oméga…”

À l’entrée du quartier Centre, avenue Jean-Jaurès, Déli’Pain s’est installédepuis le 4 octobre à côté de l’agence immobilière. La famille Laamouri(Nabil en est le responsable) propose de la diversité : la boulangerie tradi-tionnelle et artisanale — pain fait maison et non congelé — cohabite avecla pâtisserie et la restauration rapide orientales. Ayant déjà œuvré dans laconfection de menus et pâtisseries du Maghreb, Mme Laamouri mère pro-pose aussi bien burgers et chaussons que croque-monsieur ou galettesorientales “maison”. Et que dire des gourmandises sucrées ! Possibilité deprendre une boisson chaude ou fraîche. �

Boulangerie et Fast-food : 2, rue Jean-BerliozBoulangerie-pâtisserie Jourdier : 34, rue Anatole-FranceDéli’Pain : 24, avenue Jean-Jaurès

La Maison de quartier reprend tout en douceurs

Le CFA Ducretet va inaugurerun plateau technique de haut niveau

Le CFA forme ses apprentis aux métiers des nouvelles technologiesP

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JOLIOT-CURIE Les deuxaccidents

survenus en moins de quinze jours,l’un sur l’avenue Viviani et l’autre surl’avenue de Pressensé, ont été large-ment commentés par les riverainsprésents au conseil de quartier du28 octobre. Conseil de quartier quepréside désormais Geneviève Soudan.

Il est vrai que ce second accidents’était produit peu de temps avant ledébut de l’assemblée générale, auniveau de l’aire de jeux et à hauteurdu programme immobilier NovéoPark. Il a lancé les débats sur lavitesse excessive des automobilisteset sur la nécessité d’apporter desréponses concrètes.

“Il faut casser la vitesse, avec lapose de ralentisseurs ou de dos-d’âne”,a lancé un riverain excédé. Ce n’estpas une nouveauté puisqu’un plande travail précis, et confirmé parMichèle Picard, a déjà été élaboréavec le conseil de quartier dans cesens. Des demandes ont d’ailleursété adressées au Grand Lyon “pourrenforcer la sécurisation de la traverséedes piétons vers l’espace multisports dePressensé, pour poser un ralentisseur àproximité de la rue Georges-Marrane,pour poursuivre la réflexion sur lasécurisation du carrefour Viviani ; et

avec le Sytral, pour l’installation d’unsignal lumineux “Attention piétons”,et enfin pour l’achèvement de la sécu-risation de la rue Salengro, à ses deuxextrémités.”

Mais un autre dossier est venualimenter les discussions : la prosti-tution. Le stationnement descamionnettes blanches, en partie

sur l’avenue de Pressensé, inquièteles riverains. “J’avais pris un arrêtéd’interdiction de stationnement, il y adeux ans, pour ces véhicules dans lequartier du Moulin-à-Vent, rappellele maire. Et cela avait été efficace.Mais on n’a pas le droit de prendre unarrêté sur toute une ville. Par contre,je vais l’étendre au périmètre de l’ave-

nue Viviani. Je me suis inspiré de cequ’a fait Gérard Collomb, maire deLyon, qui avait réussi à déloger lesprostituées qui stationnaient vers Per-rache, puis vers Gerland. Les policesnationale et municipale ne chômentpas mais il faut savoir que si le raco-lage est un délit, la prostitution nel’est pas.” Capitaine de la policenationale, Thierry Fady confirmaitla complexité du problème : “Onarrivait à dresser des contraventionsaux prostituées, en vérifiant l’état deleurs camionnettes . Mais elles onttrouvé la parade en se déplaçant avecdes véhicules ayant satisfait aucontrôle technique et qui ne contre-viennent pas au code de la route.”

On a ensuite survolé des dossierssouvent évoqués lors des dernièresassemblées : le Matmut Stadium,dont l’agrandissement n’a pas pro-voqué de réactions négatives desriverains, les abords du centre com-mercial des Velins toujours pasexempts de reproches en matière depropreté, ou encore la création denouveaux espaces ludiques pour lesjeunes. La demande est formuléepar certains habitants, mais… “dèsqu’on en installe de nouveaux, desriverains viennent exprimer leur ras-le-bol des nuisances sonores”, soupi-rait le maire.

Une dame, qui réside entre les 40et 42, avenue Viviani, a égalementexprimé ses difficultés : “Je medéplace difficilement et le simple faitd’aller acheter mon pain à la Huchedevient un calvaire. Devant ce com-merce, les automobilistes se garent endépit du bon sens, certains s’installentsur le trottoir ou sur le passage piéton.Plutôt que de faire continuellementdes papiers sur ce qui se passe aux

Minguettes, “Expressions” devraitpenser à nous, à notre quartier.”

Malgré ces quelques remon-trances, les discussions de ce conseilde quartier ont été plutôt posées.“C’est parce que mon prédécesseur afait tout le boulot !”, a glissé Gene-viève Soudan. Mais c’est aussi parceque les permanences mensuelles etles visites de quartier sont toujoursbien suivies. Le plus souvent, lesriverains y trouvent des interlocu-teurs (bailleurs, techniciens duGrand Lyon, etc.) qui ne sont pasforcément présents aux assembléesgénérales. La preuve par cette réu-nion du 28 octobre… �

D.Y.

La présidente du conseil :Geneviève SoudanLes 7 candidats :Gilbert Deschamp, André Lecomte,Sirine Ghribi-Galbi, Ahmed Lakehal,Alain Duprat, Abdelkader Benariou-mil, Anissa Ayad.

PAGE 7 Mercredi 5 novembre 2014 - n° 568 - www.expressions-venissieux.fr

L es assemblées générales conti-nuent jusqu’au 27 novembre.Elles sont précédées de visites

de territoires. Retrouvez ci-après lesdates et lieux de rendez-vous.

● Jean-Moulin/Henri-Wallon :mercredi 5 novembre à 18 heures,restaurant du groupe Jean-Moulin● Charles-Perrault :jeudi 6 novembre à 18 heures,restaurant du groupe scolaireCharles-PerraultLa visite de ces deux quartiers a eulieu le vendredi 31 octobre

● Léo-Lagrange/Louis-Pergaud :mercredi 12 novembre à 18 heures,restaurant du groupe Léo-LagrangeVisite de ce quartierle samedi 8 novembreThème : Vénissy, transfert

de Casino et place centrale(rendez-vous à 9 heuressur la place centrale).

● Saint-Exupéry :mardi 18 novembre à 18 heures,restaurant du groupe scolaireSaint-Exupéry● Anatole-France/Paul-Langevin :mercredi 19 novembre à 18 heures,Maison des fêtes et des famillesVisite de ces deux quartiersle samedi 15 novembreThème : la résidence intergénéra-tionnelle La Roseraie (rendez-vousà 9 heures devant la résidence,avenue du 11-novembre-1918) ;puis l’ancienne MDR, les chantiersArmstrong en cours, les projetsde résidentialisation des résidencesOPAC du Rhône Armstrong etDupont (rendez-vous à 10h15

devant l’ancienne MDR,avenue Jean-Cagne).

● Pasteur-Monery :mercredi 26 novembre à 18 heures,restaurant scolaire PasteurVisite de ce quartierle vendredi 21 novembreThème : les jardins du Moneryet la piste cyclable route de Corbas(rendez-vous à 17 heuresdevant les jardins du Monery).

● Charréard/Max-Barel :jeudi 27 novembre à 18 heures,restaurant scolaire du CharréardVisite de ce quartierle samedi 22 novembreThème : la piste d’athlétismedu stade Laurent-Gérin(rendez-vous à 9 heures,avenue Jacques-Duclos).

Assemblées générales et visites de territoires

Touche-t-on ici aux limites de ladémocratie participative ? Mercredi29 octobre, l’affluence était belle àl’assemblée générale du conseil dequartier que préside une nouvelleélue, Régia Ababsa : plus d’une cen-taine de personnes, réunies au res-taurant du groupe scolaire Moulin-à-Vent. Mais les habitants avaientprincipalement en tête de dire leuropposition au plan de circulationadopté depuis deux ans, plan fait“en dépit du bon sens”… plan pour-tant rectifié par le Grand Lyon à lasuite des remarques des habitants,après une première réunionpublique.

“J’habite rue Paul-Vaillant-Couturier,indiquait par exemple une dame.Elle a été mise en sens unique et je suisobligée de faire un très grand détourpour rentrer chez moi. Ce n’est pasnormal. Ce plan doit être revu et cor-rigé.” Un souhait que partageaientde nombreux riverains.

“Le quartier connaît en effet unecirculation problématique, a réponduGeorges Bottex, adjoint au maire encharge des déplacements urbains.Nous avons demandé à un bureau

d’études de se pencher sur la question.Plusieurs scénarios ont été proposés,qui sont en cours d’étude par nos ser-vices. Cela devrait aboutir dans lecourant de l’année 2015.” “Je vaispour ma part faire un peu l’historiquede ce plan de circulation, complétaitle maire, Michèle Picard. Le GrandLyon a travaillé avec les habitantsprésents lors des réunions publiques,qui ont refusé par deux fois le plan decirculation proposé, et demandé à lacommunauté urbaine de revoir sacopie. Ce que vous demandezaujourd’hui correspond en grandepartie aux premiers plans montrés auxhabitants ! C’est pourquoi je vousdemande de venir aux futures réu-nions de présentation. Sinon, ce genrede situation se reproduira.”

D’une façon générale, on a beau-coup parlé de voitures à ce conseilde quartier. Ainsi, un habitantdemandait plus de places de station-nement : “On construit en prévoyantune place par logement. Maisaujourd’hui, on compte au moinsdeux voitures par foyers. Il faut que lesconstructeurs s’adaptent. Près deNovéo Park, c’est l’enfer, on ne peut

pas se garer.” “Vous nous demandezdes parkings, je veux bien, rétorquaitPierre-Alain Millet, adjoint encharge du développement durable.On peut faire en sorte qu’il y ait deux,voire trois places par logement. Qua-tre même ! Mais d’une part cela influesur les prix des appartements et d’au-tre part je ne suis pas sûr que cela cor-responde à une demande. De plus,cela pose la question de la ville quel’on souhaite. Veut-on une cité compo-sée d’immeubles entourés de parkings ?Je ne le crois pas. Aujourd’hui,notamment avec l’offre de transportsen commun, il n’est plus normald’avoir trois places de parking parlogement. La ville, et la vie que l’on ya, évoluent.”

“Des travaux ont été faits devantl’école Ernest-Renan, indiquait unemaman. La route a été surélevée auniveau du trottoir. Du coup, les voi-tures se garent sur le trottoir et celadevient compliqué de passer, notam-ment avec une poussette. Il faut fairequelque chose !” Demande validée parPierre-Alain Millet : “Peut-être est-ildéjà prévu d’installer des poteaux ? Jevais le faire vérifier. Mais dans tous lescas, cela sera fait très vite.” �

G.M.

GEORGES-LÉVY/ERNEST-RENAN/MOULIN-À-VENT

Le plan de circulation en panne

Où élire ses délégués ?- Dans les trois bureaux de votepermanents : à l’hôtel de ville etdans les mairies de quartier duMoulin-à-Vent et de Vénissy ;- Au cours de l’assemblée généraledu conseil de quartier ;- Dans tous les bureaux de vote, le6 décembre entre 9 et 16 heures.

Qui vote ?Le vote est ouvert à tous les Vénis-sians, dès 18 ans, sans aucunecondition de nationalité.Pour voter, il faut présenter unepièce d’identité, et éventuellementun justificatif de domicile.

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Les riverains réclament des solutions concrètes pour casser la vitesseexcessive des voitures

La présidente du conseil :Régia AbabsaLes 21 candidats :Maguy Mauwa, Corinne Cavet-Petitjean, Amina Celis, Lucien Guidoni, NordineBoudoukha, Gérard Tramuloto, Georges Bayle, Jean-Bernard Bert, Noël Peyre,Fatima Masmoudi, Nicole Dichamp, Louisette Loubert, Adda Seddik-Khodja,Robert Clouard, Aïssa Belkacemi, Fabrice Verbrugghe, Akli Gadoum, JosianePerre-Thivillier, Jean-Christophe Morera, Farouk Ababsa, Jean-Claude Ambro-sioni.

Le conseil du Moulin-à-Vent détient le record de candidatures à la fonction de délégué de quartier

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Une expulsion potentielle,cela peut aller très vite.Dans un sens comme dansl’autre.” André Mazuir,le porte-parole du

Réseau d’alerte et de solidarité desVénissians, a la mine des mauvaisjours, ce mardi 28 octobre. Unefamille, que le Réseau suit depuisquelques semaines, peut être expul-sée de son logement d’un jour àl’autre, avant le début de la trêvehivernale fixé au 1er novembre. Etdans cette famille, se trouvent deuxbébés, de 1 et 2 ans.

“Ce dossier devrait pourtant êtreassez simple. Il s’agit d’une familleavec de petites ressources, environ850 euros, vivant en HLM pour unloyer de 440 euros. Le versementdes APL (environ 400 euros) leur aété coupé par la Caisse d’allocationsfamiliales à la suite d’un premierimpayé. Un plan de surendettementest en cours, ce qui fait que la CAFa accepté de faire repartir le verse-ment des APL. Mais le bailleurs’obstine à vouloir mettre dehorscette famille. Ils ont une dette d’en-viron 4 000 euros, qui pourrait êtreen grande partie remboursée par lerappel de l’aide au logement. Noussommes dans une impasse pour lemoment.”

Il faut dire qu’en termes d’expul-sions, l’été n’a pas été de tout repospour les militants bénévoles duRéseau d’alerte et de solidarité desVénissians, qui se bat depuis 1998contre les expulsions locatives et lescoupures d’énergies. “À notreconnaissance, trois au moins ont étéréalisées. C’est une nouveauté : les étésprécédents, les bailleurs et le préfet neprévoyaient pas, ou peu, d’expulsions.Comme une sorte de “trêve estivale”,plus liée aux congés chez les différentsintervenants qu’à une volonté de lais-ser les gens tranquilles.”

Dans le cas qui préoccupe cemardi le Réseau, le bailleur n’a paslaissé beaucoup d’options. “Il ne faitplus confiance aux locataires,explique Raul Maldonado, un desbénévoles. La direction a refusé denormaliser la situation, et demandé lamise en place d’un bail glissant, àsigner en une semaine.” Problème :un bail glissant, dans lequel uneassociation paie le loyer à la placedes locataires, qui remboursent l’as-sociation, ne peut pas se mettre enplace aussi vite. Une semaine, c’est“à peine le temps de nouer lescontacts !”

Alors, le temps presse. Dans leurlocal, les militants du Réseau décro-chent le téléphone. Une première

association vient de se dessaisir dudossier. “C’est une très mauvaise nou-velle, explique André Mazuir. Nousne savons même pas pourquoi ils refu-sent de s’occuper de cette famille.”L’infatigable porte-parole plaide lacause de cette famille auprès de l’as-sociation en question. “Nous nousbattons pour que deux bébés ne seretrouvent pas sur le trottoir. C’est trèsconcret : dès demain, ils peuvent êtremis dehors. La seule solution, c’est unbail glissant. Vous pouvez, vous deveznous aider.” Peine perdue. Le Réseause heurte à une fin de non-recevoir.

“Bon… Nous allons en appelerune autre”, annonce André Mazuir.Laquelle n’acceptera pas non plusde s’occuper de cette famille,arguant que le CCAS (Centre com-munal d’action sociale) de Vénis-sieux, qui supervise le dossier, ne l’apas saisie. “On exagère la situation decette famille, tempête André Mazuir.On a réglé des dossiers plus compli-qués, tout de même !”

L’impasse, toujours, donc. Resteune solution pour le Réseau, quirevendique une cinquantaine demembres : mobiliser le plus de per-sonnes possibles, tous les matinsjusqu’au début de la trêve hivernalele 1er novembre. Faire un barragehumain, au cas où les policiers vien-

draient. Et espérer que les forces del’ordre, dont le concours a étéaccordé par la préfecture, “fassentpreuve de fraternité”.

C’est ainsi que le mercredi matin,nous retrouvons le Réseau devantl’immeuble d’où la famille doit êtredélogée. Il n’est pas encore 8 heures,mais les quinze personnes présentesont, cette fois, le sourire aux lèvres.“La préfecture a suspendu l’expulsion,annonce André Mazuir. Nous l’avonsappris hier soir. C’est un événement, cegenre de décision vient très peu du pré-fet. Et nous allons pouvoir mettre enplace un bail glissant avec le CLLAJ(Comité local pour le logement auto-nome des jeunes). C’est une excellentenouvelle, une victoire de la persévé-rance dans ce dossier où se sont battusles militants associatifs et l’adjointe aumaire chargée des politiques sociales,Saliha Prudhomme-Latour.”

Les voyants au rougeUne belle victoire, qui ne saurait

cacher une situation plus qu’inquié-tante. Selon le Réseau, environ 70expulsions ont été programmées àVénissieux. “C’était 53 en 2013, 40en 2012, rappelle André Mazuir. Endeux ans, leur nombre a donc presquedoublé ! Le plus grave, c’est que l’on atendance à oublier que derrière ces

chiffres, se cachent des familles : deshommes, des femmes, des enfants, desbébés même.”

La situation semble donc plusque tendue dans une ville où 32 %des habitants vivent sous le seuil depauvreté, ce que les militants duRéseau attribuent notamment à“l’inefficacité gouvernementale” et aux“promesses non tenues” : “Le présidentde la République s’était engagé à relan-cer l’accès aux logements sociaux,détaille André Mazuir. Cécile Duflot,lorsqu’elle était ministre du logement,avait promis qu’il n’y aurait plus d’ex-pulsions locatives et de coupuresd’énergies. C’était il y a deux ans etdemi. Aujourd’hui, on est bien loin detout ça. La loi ALUR (Accès au loge-ment et l’urbanisme rénové), qui pré-voyait par exemple l’encadrement desloyers, aurait mérité des aménage-ments pour être efficace. Elle semblaitpleine de promesses, mais avec l’arrivéede Manuel Valls au poste de 1er minis-tre, et sous son impulsion, la loi a étévidée de son sens.”

Une inquiétude nourrie aussi parle dernier rapport de l’Unicef, indi-quant que, depuis 2008 en France,440000 enfants de plus sont tom-bés dans la misère. Et que plus de11 % des 15-24 ans n’ont ni travail,ni formation ou études en cours. �

ENQUÊTE PAGE 8Mercredi 5 novembre 2014 - n° 568 - www.expressions-venissieux.fr

PRÉCARITÉ

Avec le Réseau, contre Quelques jours avant le début de la trêve hivernale, nous avons suivi le combat du Réseau d’alerte et de sL’association dresse un constat plus qu’inquiétant de la situation à Vénissieux.GRÉGORY MORIS - PHOTOS RAPHAËL BERT

Les membres du Réseau d’alerte et de solidarité des Vénissians organisent des rassemblements devant les logements des familles qu’ils suivent, lorsqu’elles sont menacées d’expulsion

Page 9: Expressions - Numéro 568

Expulsée cet été, cette Vénis-siane ne décolère pas. SiChantal (le prénom a été

modifié) reconnaît “avoir eu, pen-dant des années, des problèmes pourpayer ses loyers”, elle assure “avoirtoujours payé ses dettes”. Mais cet été,arguant d’une dette de 2300 euros,son bailleur l’a expulsée de chez elle.

“Il n’y a eu aucune place pour lanégociation. J’avais pourtant déjà régléune partie de mes dettes. Le bailleurvoulait me virer, il l’a fait. Et sans meprévenir. La veille de mon expulsion, lecommissariat avait assuré au Réseaud’alerte de solidarité des Vénissians, quisuivait mon dossier, que l’expulsionn’était pas encore programmée. Ils ontmenti pour avoir le champ libre.”

Le 22 juillet, les policiers se pré-sentent donc devant son domicile.Elle est déjà partie au travail. “C’estmon fils de 13 ans qui a ouvert laporte. Il était seul dans l’appartementavec notre chien. Les policiers lui ontdit de préparer deux valises, une pourlui et une pour moi. J’ai dû aller lerécupérer au commissariat.” Ce qui ale plus marqué Chantal ? Le“manque d’humanité” des fonction-naires de police. “Ils ont dit à monfils qu’il avait eu “de la chance”, qu’ilsauraient pu l’emmener aux services

sociaux et déposer le chien à la SPA.Mon fils était choqué, traumatisé parcette expérience. Nous nous sommesretrouvés sans toit, et avons dû payer

des nuits d’hôtel puis en appartementtemporaire, ce qui coûte très cher.”

Aujourd’hui, Chantal loue unlogement, dans le parc privé.

“Retrouver un logement HLM, celaprend du temps. Mon appartementme coûte plus cher, mais je n’ai pas eule choix…” �

A fin d’aider les habitantsconfrontés à des difficultéspour payer leurs loyers, la

Ville de Vénissieux a choisi de mettreen place un service dédié au sein duCCAS, le Centre communal d’actionsociale. “Nous sommes engagés dans untravail de prévention, indique-t-ondans le service. Dès les premiersimpayés, que nous signalent les bail-leurs sociaux — soit directement soitau cours de réunions périodiques —,nous cherchons à entrer en contact avecles locataires, par des courriers ou desvisites. Nous nous “mettons à disposi-tion”. Ainsi, ils peuvent bénéficier d’unaccompagnement social, d’une aidepour un apurement de leur dette, oud’un service de médiation avec le bail-leur. Car plus on avance dans la procé-dure, plus le lien de confiance entre lebailleur et le locataire est rompu. Lerétablir constitue une part importantede notre travail.”

À Vénissieux comme sur le restedu territoire français, on observe

“une tendance à l’augmentation” desprogrammations d’expulsions chezles familles à faibles revenus. “Pourl’expliquer, on peut citer l’explosion

du coût des loyers et des énergies, quene peuvent compenser les APL ou leSMIC, qui n’augmentent que trèspeu.”

“Cette mission du CCAS est unchoix fort de la part de la Ville, com-plète Saliha Prudhomme-Latour,l’adjointe au maire en charge despolitiques sociales. Toutes ne font pasle choix d’aider, d’accompagner, ceuxqui ne peuvent payer leur loyer. Nousrefusons que des hommes et desfemmes soient jetés à la rue. Cela n’ajamais rien résolu.”

Ce combat incessant devraitamener le maire à prendre en2015 de nouveaux arrêtés interdi-sant sur le territoire de la com-mune les expulsions locatives etles coupures d’énergies, lorsque latrêve hivernale sera rompue.Quitte, pour le maire, à se retrou-ver de nouveau convoquée au tri-bunal administratif. “Ces arrêtésservent aussi à alerter les pouvoirspublics, explique Saliha Prudhomme-Latour. Il faut rappeler l’État à sesmissions. Le droit à une vie dignedevrait être un souci permanentpour l’État.” �

ENQUÊTEPAGE 9 Mercredi 5 novembre 2014 - n° 568 - www.expressions-venissieux.fr

les expulsions locativessolidarité des Vénissians pour empêcher l’expulsion d’une famille avec deux bébés.

Les expulsions● Selon les derniers relevés del’association Droit au logement(DAL), 115000 familles françaises ont fait, l’an passé,l’objet d’une décision judiciaired’expulsion pour impayés locatifs.Un nombre en hausse de quelque37 % en dix ans.

● Sur ces 115000 foyers, 13000 procédures sont allées au bout. Mais de nombreusesfamilles quittent leur logementavant l’intervention des forces de police. Le DAL estime le nombre d’expulsions réelles à environ 45000.

● Les familles concernées ontbien souvent connu un accidentde vie (séparation, perte d’emploi…), aggravant une situation précaire causée par de faibles revenus. “Les mauvais payeurs sont loind’être majoritaires”, confirme un membre du Réseau d’alerte et de solidarité des Vénissians.

● L’expulsion arrive lorsque, face à un non-paiement desloyers, le propriétaire fait parvenirà son locataire un “commandementà payer” par un huissier. Au bout de deux mois, le tribunald’instance peut être saisi et déciderde l’expulsion. Le jugement doitêtre porté au locataire par un huissier, qui lui remet un“commandement à quitter leslieux”, avec deux mois de délai.Sans départ du locataire, c’est le préfet, saisi par l’huissier, qui décide après étude du dossiers’il y a lieu d’accorder le concoursde la force publique. Il peut aussi donner un délai.

● Les familles reconnues prioritaires dans le cadre de la loiDALO (Droit au logement opposable) ne peuvent être expulsées sans relogement.

● Une expulsion locative, dont la date est décidée par les forces de l’ordre, ne peut avoirlieu pendant la trêve hivernale,entre le 1er novembre et le 15 mars (souvent prolongéejusqu’à la fin du mois de mars).

● Selon la Fondation Abbé Pierre, 30 % des SDF sont à la rue après une expulsion.

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“J’ai dû aller récupérer mon fils au commissariat”

Le CCAS, un appui incontournable

Le CCAS de Vénissieux accompagne les locataires en situation d’impayésde loyers. “Un choix fort de la Ville”, estime Saliha Prudhomme-Latour

N’étant pas informé de l’expulsion, le Réseau d’alerte et de solidarité des Vénissians n’a pu intervenir avant que l’huissier n’arrive pour vider l’appartement de Chantal

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UN QUARTIERQUI CORRESPOND

En résidence au Théâtre de Vénis-sieux, le blÖffique théâtre en profitepour multiplier ses actions au seinde la commune. Ainsi, avec la Mai-son du projet, soutenue par la Ville,la Région et l’État, la compagnie aengagé avec les habitants la créa-tion d’une histoire en cartes pos-tales. “Nous sollicitons plusieursgroupes de différents âges,explique Magali Chabroud, direc-trice du blÖffique, à la manière descadavres exquis chers aux surréa-listes. Certains vont commencerune histoire qui arrive au quartier,d’autres la poursuivront… Ce seradu style : un matin, on se réveille eton voit un truc bizarre ! Nous met-trons ensuite en scène ces idées aumoyen de cartes postales, réaliséesà partir d’images du quartier prisesavec un regard décalé.”Créées également avec les habi-tants, ces photos deviendront sixcartes postales qui seront ensuitedispersées tout autour du parc desMinguettes, chez les commerçantset dans les structures : Maison dequartier, cinéma, école de musique,GrandLyon Habitat, centre com-mercial de La Pyramide, etc..Plusieurs groupes se sont inscritsdans ce projet, recrutés par l’OMR,l’EPJ Darnaise, la Maison de quar-tier, le jardin partagé animé par Bio-force, et la Maison de l’enfanceAnatole-France.

Exposition - “Petit, je faisais desrépliques de mon quartier dans desboîtes à chaussures. J’ai eu envie defaire plus grand, d’aller plus loin dansla démarche.” L’artiste américainAlan Wolfson a réalisé durant unequarantaine d’années des répliquesminiatures de sa ville natale, NewYork ; une sélection de ces œuvresest présentée, jusqu’au 15 févrierprochain, au Musée miniature etcinéma de Lyon. Le vernissage del’exposition s’est déroulé le 17 octo-bre, en présence du natif de “BigApple”. Notons que cette plongéedans New York inaugure le nouvelespace d’expositions temporaires dece musée.

“Adulte, je suis parti vivre à LosAngeles, mais cette ville ne m’a jamaisinspiré, raconte Alan Wolfson. J’aigrandi à New York, j’ai tant de souve-nirs là-bas.”

Quais de métro, “dîners” améri-cains, peep-shows, bars, cinémas…ses souvenirs ont été matérialisés parl’artiste avec un sens aigu du détail.Une minutie qui permet de décou-vrir les œuvres littéralement soustous les angles. Ainsi, n’hésitez pas àvous pencher pour jeter un œil àtravers une fenêtre !

“J’ai fait en sorte que les visiteurspuissent avoir la sensation de décou-

vrir de nouveaux détails à chaquepassage devant une œuvre. Cela passepar des journaux déposés sur unetable, un pourboire laissé, un rideauentrouvert, des affiches de cinéma…”

Chacune des scènes présentéespar l’artiste est vide de personnages.Mais même inhabités, les lieux sem-blent vivants, comme si les derniersclients venaient de quitter les lieux.“Je n’ai pas souhaité mettre en scène deprésence humaine. J’ai préféré la sug-gérer par quelques détails. J’aime medire qu’en regardant les différentespièces, chacun peut se comporter enmetteur en scène, et imaginer ce quivient de se passer.”

Alan Wolfson ne prétend paspour autant avoir représenté sa villetelle qu’elle était. Il s’agit plus d’évo-cations, de combinaisons d’archi-tectures existantes à New York et devisions imaginaires ou fantasmées.L’ensemble est teinté d’une dose denostalgie, assumée par l’artiste.“Oui, c’est une vision nostalgique dema ville. Dans les années 1960-1970, New York était bien plus colo-rée qu’aujourd’hui. Chaque fois quej’y retourne, je vois à quel point elle achangé. Mais cela ne m’empêche pasde l’aimer.” �

G.M.

Musée miniature et cinéma de Lyon60, rue Saint-Jean 69005 Lyonwww.museeminiatureetcinema.frTarifs : adulte 9 eurosenfant 6,50 euros (de 4 à 15 ans inclus,gratuit pour les - de 4 ans)senior 8 euros (réservé aux plus de60 ans, sur présentation d’un justificatif).Tarif réduit 6,50 euros (étudiant demoins de 26 ans, demandeur d’emploi,personne handicapée).Tarifs “famille nombreuse” :adulte 8 euros / enfant 5 euros

CULTURE PAGE 10Mercredi 5 novembre 2014 - n° 568 - www.expressions-venissieux.fr

DU 5 AU 11 NOVEMBRE● “Les contes de la mère poule”de Farkhondeh Torabi (École etcinéma)● “Interstellar” de ChristopherNolan, vf/vost, sortie nationale● “Samba” d’Éric Toledano,Olivier Nakache● “The Giver - Le passeur” de Phillip Noyce, vf● “Grizzly” d’Alastair Fothergill, KeithScholey, vf, sortie nationale● “Mommy” de Xavier Dolan, vost● “Johnny s’en va-t-en guerre”de Dalton Trumbo, Ciné Collection● “Vie sauvage” de Cédric Kahn● “Les Boxtrolls” de GrahamAnnable, Anthony Stacchi, vf

DU 12 AU 18 NOVEMBRE● “Les pionniers du cinéma”(École et cinéma)● “Interstellar” de Christopher Nolan, vf/vost● “Samba” d’Éric Toledano,Olivier Nakache● “Le sel de la Terre” de Wim Wenders, vost● “Une nouvelle amie” de François Ozon● “La légende de Manolo” de Jorge R. Gutierrez, vf● “Respire” de Mélanie Laurent, sortie nationale● “De l’autre côté du mur” de Christian Schwochow, vost

CINÉ COLLECTION

Quelle belle occasion, ce jeudi6 novembre à 14h30 et 20h30,de voir ou revoir l’inoxydable“Johnny s’en va-t-en guerre”, quisera présenté par Alexandra Mar-tinez. Ce pamphlet antimilita-riste est le seul sujet qu’ait puréaliser le scénariste DaltonTrumbo, adapté de son propreroman. Auteur de nombreuxfilms à succès, Trumbo fut inscritsur la liste noire des Maccar-thystes pendant la paranoïa anti-communiste qui s’empara del’Amérique dans les années cin-quante.L’histoire de ce soldat sourd,muet et aveugle, amputé de tousses membres à la suite des com-bats de la guerre de 14, est tou-jours aussi forte, abstraction faitedes délires christiques duditmilitaire. Un film qui fait partiedes grands classiques du cinéma.

CINÉ GOURMANDLe 19 novembre à 14h30, laprojection des “Merveilleuxcontes de la neige”, visible àpartir de 3 ans, sera suivie parun goûter offert aux enfants.

AU CINÉMAGÉRARD-PHILIPE

“JE SUIS NÉE SOUS UNE BONNE ÉTOILE”ET…Le 7 novembre à 20 heures, au Théâ-tre de Vénissieux, Sylvain Stawskiinterprète et met en scène “Je suisnée sous une bonne étoile”, d’après lerécit d’Ilona Lackova sur sa vie defemme tzigane en Slovaquie.En préambule du spectacle, à19 heures, l’Espace Pandora viendraconter une “Petite histoire”, en lienavec la thématique de son festivalParole ambulante, “Les jours heu-reux”, et avec le devenir des Roms.

Tarifs : de 6 à 18 euros.Réservations : 04 72 90 86 68.www.theatre-venissieux.fr

ILLUMINATIONSAU THÉÂTRE DE VÉNISSIEUXIls sont neuf et viennent tous d’unquartier populaire. Sous la houletted’Ahmed Madani, qui signe le texteet la mise en scène d’“Illumina-tions”, ils racontent leur histoire surtrois générations, de la guerre d’Al-gérie à aujourd’hui. “Un tourbillonde chants, de danses, de scènes drôles etémouvantes”, au Théâtre de Vénis-sieux le 21 novembre à 20 heures.Après la représentation, l’équipeartistique viendra rencontrer lepublic.

Tarifs : 6 à 18 euros.Réservations : 04 72 90 86 [email protected]

JEUDI SALADE ET JOURNÉE MOZARTÀ L’ÉCOLE DE MUSIQUEUn jeudi par mois, à 18 h 30,l’école Jean-Wiéner demande à sesélèves de mélanger les styles, pourle plus grand plaisir de l’auditoire.Le prochain jeudi salade se dérou-lera le 20 novembre.Le 22 novembre, l’école consacreune journée à Mozart avec, à11 heures, une conférence musicalede Coline Miallier. Elle sera suivie, à

17 heures, par un concert des élèvespuis, à 20 heures, par une prestationdu chœur Jean-Wiéner et de l’en-semble de clarinettes. Entrée libre.

Renseignements : 0437250277.

CENTRES SOCIAUX DES MINGUETTESRECHERCHENT BÉNÉVOLESLes centres sociaux recherchent unbénévole pour animer un atelier bri-colage une fois par mois et des béné-voles sur l’action “Les bambinsdécouvrent le livre” pour accompa-gner les enfants des crèches dans lesbibliothèques de quartier, un jeudisur deux, entre 9 et 10 heures.

Contact : Charlène Beffyau centre social Roger-Vailland :5, rue Aristide-Bruant.Tél. : 0472215080.mail : [email protected]

HISTOIRES D’IMMIGRATIONÀ LA MÉDIATHÈQUELa médiathèque Lucie-Aubracaccueille jusqu’au 29 novembre uneexposition intitulée “Objets migra-teurs, histoires d’immigration ettransmission culturelle”. Il s’agit detémoignages sonores (de PhilippeBarbier) et photographiques (deXavier Pagès) qui donnent à enten-dre la parole de personnes récem-ment immigrées ou issues de l’immi-gration depuis une, deux, trois géné-rations… Chaque histoire évoque lanotion de transmission culturellequi se cristallise à travers un objetchoisi par le témoin.Le vernissage a lieu ce vendredi7 novembre, à 18 heures.Dans le cadre de la 3e édition de“Mode d’emploi, festival des idées”en partenariat avec la Villa Gillet, laréflexion se prolongera avec undébat sur “La ville cosmopolite”, levendredi 21 novembre à 15 heures(à partir de 14 ans), en présence deVincent Kaufmann, sociologue de lamobilité.

BLÖFFIQUE THÉÂTRE

À VENIR

Mots et nouvellesEspace Pandora - Hier soir, aucinéma Gérard-Philipe, alors quel’Espace Pandora lançait officielle-ment la 19e édition de son festivalParole ambulante, les jurés du PrixJean-Lescure et de “Quelles nou-velles ?” ont annoncé les noms desvainqueurs.

Pour le prix Lescure, Hugo Cal-vez (de Maisons-Alfort) s’est placépremier avec sa nouvelle “L’im-passe”, suivi par le Parisien AntoineMenardi avec “Il était une fois”.Deux mentions ont été attribuéesau Villeurbannais Thomas Bouet

pour “Le Journal de Patagonie” et àKarine Rondier, originaire deMably (Loire), pour “Un silencieuxbruit d’ailes”.

Publiée à La passe du vent, l’an-thologie “Quelles nouvelles ?” réu-nit chaque année de jeunes auteurs,de 15 à 40 ans, qui n’ont encorejamais publié de texte. La présenta-tion de la nouvelle édition sera l’oc-casion de lectures, prétexte aussi àlancer le prochain concours de nou-velles. Les textes devront parveniravant février 2015 à l’Espace Pan-dora, Concours “Quelles nou-velles ?”, 7, place de la Paix 69200Vénissieux.

Enfin, Pandora rappelle les 10 motschoisis pour l’année 2015 : amal-game, bravo, cibler, grigri, inuit, ker-messe, kitsch, sérendipité, wiki etzénitude. Reste maintenant à s’em-parer de ces 10 mots à travers l’écri-ture, les arts plastiques ou la vidéo.On a jusqu’en août 2015 pour lefaire. �

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CULTUREPAGE 11 Mercredi 5 novembre 2014 - n° 568 - www.expressions-venissieux.fr

Artiste protéiforme, Rose-mary Standley se pro-duit tout aussi bien ausein du groupe Moriarty(elle en est la chanteuse

depuis 1999) qu’en duo avec la vio-loncelliste brésilienne Dom LaNena ou avec le pianiste SylvainGriotto, dans une mise en scène deJuliette Deschamps — la fille deJérôme Deschamps et MachaMakeïeff, qui ont été les premiers àdécouvrir Moriarty. C’est ce dernierspectacle, “A Queen of Heart”, quiest programmé ce 14 novembre à20h30 au Théâtre de Vénissieux.

“J’ai toujours fait des activités trèsvariées, explique la chanteuse. Petite,je pratiquais la natation, la danse, lamusique et je faisais du théâtre. Enmusique, j’aime le classique, le rock, lefolk… J’ai eu accès à des répertoiresdifférents assez tôt. J’avais envie de lesconfronter, les mélanger.”

C’est ainsi qu’avec Dom La Nena,dans le spectacle “Birds on a Wire”,Rosemary enchaîne Monteverdi etLeonard Cohen (bien sûr), unechanson italienne et une autre com-posée par son père, Wayne Standley,chante en espagnol, en anglais, engrec, s’attarde un moment sur lerépertoire de Henry Purcell (et l’onpeut dire que Rosemary possède lavoix idéale pour les magnifiquesmélodies du compositeur britan-nique) avant de passer à Tom Waits,Violetta Parra et à un traditionnelcatalan.

Du baroque au rockAdolescente, Rosemary écoutait

beaucoup la viole de gambe et levioloncelle, deux instruments quil’émeuvent. Du baroque au rock, lepas sera vite franchi.

“Pour “A Queen of Heart”,explique-t-elle, Juliette Deschampsavait envie de me mettre en scène.Moi aussi, j’en avais envie, et pas for-cément avec Moriarty. Je voulaisaborder les répertoires classique etmoderne avec une autre façon de tra-vailler, pour aller plus loin dans l’in-terprétation, creuser en profondeur.C’est en suspens depuis six ans.Contrairement au spectacle avecDom La Nena qui reste sur uneforme ouverte, “A Queen of Heart”est très écrit. Avec Dom, nous sommesplus en liberté, en improvisation, j’ai

envie de la faire rire et qu’on gardenotre fraîcheur. Le travail avec Julietteest plus posé.”

Dans ce spectacle, Rosemaryjoue avec les standards, chante Bas-hung (“La nuit, je mens”), Poulencet le superbe “Remember Me”, tirédu “Dido & Æneas” de Purcell,mais aussi les Beatles et Moriarty(“un de nos nouveaux morceaux”) etrend hommage aux grandes chan-teuses et actrices : Billie Holiday,Nina Simone, Marlene Dietrich,Silvana Mangano, Marilyn Mon-roe… Le titre, traduction de “Lareine de cœur”, vient de “La courtepaille” de Poulenc.

“Nous avons bâti le spectacle avectoutes les vedettes de la scène améri-caine ou internationale, en créant lepersonnage d’une chanteuse qui est unmélange de toutes celles-là, un peucapricieuse, starlette. La première par-

tie est très heureuse, la deuxièmebeaucoup moins. Nous marquons ladifférence entre la carrière de cettechanteuse et ce qu’elle est réellementdans sa vie. Nous avons créé ce specta-cle en septembre dernier au Théâtre dela Bastille. C’était un projet qu’onvoulait faire depuis longtemps.”

Fille d’un musicien américain,Rosemary reconnaît son identitédans la musique folk. “Je trouvebeaucoup de points d’attache dansles musiques traditionnelles, cellesde mes racines — folk, bluegrass,country, blues — mais aussi lamusique yiddish, le maloya réu-

nionnais ou le rebétiko grec. Ellesrésonnent en moi, peut-être par lesthèmes qu’elles abordent, comme lamélancolie. On retrouve dans cesmusiques l’idée de la migration for-cée. Ces goûts lui viennent de sonpère, originaire du Midwest améri-cain : “Il a beaucoup joué à Paris à lafin des années soixante-dix et a euune reconnaissance dans le milieuanglo-américain installé en France àcette époque. Il joue de la country, dufolk, du blues, compose des chansonset a écrit des bouquins. Moi, je suisnée à Paris et j’ai été élevée enFrance.”

Amoureuse de la musique, detoutes les musiques, Rosemary veutrester ouverte “à pas mal d’expé-riences d’interprète” : elle vient detourner en Bretagne un court-métrage avec le comédien sourdMartin Cros. “C’est très différent dela scène en matière de concentration etde jeu. Cela m’a beaucoup plu.”

Et Moriarty ? “Un quatrièmealbum est en préparation. Il faut dutemps pour le finir et l’enregistrer.”

Ces dernières semaines, Rose-mary semble se plaire dans larégion. On l’a entendue avec DomLa Nena à Tassin-la-Demi-Lune et àDécines en octobre. On la décou-vrira dans “A Queen of Heart” ennovembre à Vénissieux et on pourraprofiter de Moriarty le 17 janvier auToboggan de Décines. �

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“A Queen of Heart”, le 14 novembreà 20 h 30 au Théâtre de Vénissieux.Tarifs : de 6 à 18 euros.Réservations : 04 72 90 86 [email protected]

Une reine de cœurTHÉÂTRE DE VÉNISSIEUX - Le 14 novembre, Rosemary Standley, la chanteuse du groupe Moriarty, se produiraaccompagnée d’un pianiste pour un concert où répertoires classique et moderne feront bon ménage.De Purcell à Bashung, découvrons cette “Queen of Heart”.

Mosaïque urbaine - Lancé parBizarre !, le projet Mosaïque urbainepropose à des artistes de street art detravailler avec des Vénissians surune œuvre commune avant de s’em-parer d’une façade de la ville pour ycomposer une fresque murale.

C’est ainsi que Lucie Albon aaidé les jeunes de l’Institut médico-éducatif Jean-Jacques-Rousseau àdécorer le mur d’un des bâtimentsde l’IME. Nicolas, Julie, Dylan,Doriane, Loren, Myra, Justine,Beriza et Mélodie se sont confrontésà toutes les étapes du projet.

“Nous avons commencé par discu-ter de ce qu’ils avaient en tête, résumel’artiste, qui est également illustra-trice et auteur de bandes dessinéeset de livres pour la jeunesse. Maisaussi du street art : en connaissaient-ils quelques représentants ? Je leur aiparlé des différentes techniques… etils ont eu envie de passer à l’action.”

Lucie les familiarise alors avec ladifférence d’échelle : “Je leur ai faitdessiner des portraits minuscules qu’ilsont dû reproduire en grand, avec unoutil plus large. Je leur ai montréaussi comment simplifier les formespour que les traits aient de l’impact àdistance.”

Une fois les dessins reproduitssur de la toile, il a fallu les découperpuis les coller sur le mur. Ce qui nefut pas une mince affaire, vu letemps froid de ce jour-là.

Les pensionnaires de l’IME ont

choisi de reproduire des animaux.La façade s’est ainsi habitée de plu-sieurs beaux chats à moustaches,d’un perroquet, de quelques croco-diles et iguanes, etc. Qui sont visi-bles à présent depuis l’avenue du11-novembre-1918, que l’on passeen voiture ou en tram.

L’ensemble des dessins est ennoir et blanc, “une question récur-rente” selon Lucie. “Beaucoup m’ontdemandé pourquoi les animauxseraient en noir et blanc. La ville estpleine d’informations en couleurs.Une parenthèse en noir et blanc sevoit mieux et est plus reposante. Cela

dit, j’adore la couleur.”Si les jeunes sont ravis et leurs

éducatrices aussi, Lucie ne tarit pasd’éloges pour ces apprentis artistes :“J’ai apprécié leur côté tendre, atten-tif. On sent bien que ce sont des ados,avec beaucoup plus d’affectif qu’ils nelaissent paraître. Ces ateliers ont étéhyper agréables et les élèves ont montréqu’au niveau de l’imaginaire, ilsn’avaient pas de carcans.”

La prochaine intervention de LucieAlbon se situera à la médiathèqueLucie-Aubrac. Nous en reparlerons. �

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Les animaux de l’Institut

Avec les jeunes de l’IME, la plasticienne Lucie Albon a créé une galeriede personnages qui décorent une façade de Jean-Jacques-Rousseau

Avec le groupe de rock franco-méricain Moriarty, Rosemary Standley vient de participer à la bande originaledu film “Gemma Bovery”, avec Fabrice Luchini

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SPORTS PAGE 12Mercredi 5 novembre 2014 - n° 568 - www.expressions-venissieux.fr

FOOTBALLAyant partagé les points àLimonest (0-0), l’équipe fanionde Vénissieux Minguettesoccupe la première place de lapoule Honneur, en compagniede Bourg-Peronnas. L’équiperéserve a largement dominéVilleneuve Grenoble (4-0). Ellese rapproche ainsi du podiumdans une poule Honneur régio-nale dominée par la réserveduchéroise qu'entraîne PatriceOuazar, ancien coach des Min-guettes.Victorieux de l’USEL (4-0), lesVénissians de l’USV s’installentsur le podium du championnatde District. Dans le mêmegroupe, la 3e équipe senior desMinguettes a décroché son pre-mier succès de la saison, s’im-posant face à la Haute-Bre-venne (3-0).L’équipe de futsal du Charréardtient peut-être son match réfé-rence. Dans un derby d’abordéquilibré à Vaulx-en-Velin, lesVénissians ont tiré leur épingledu jeu en gagnant 5-2.L'équipe s’est ainsi installée enmilieu de tableau de la pouleHonneur… en attendantmieux, après son match arrêtéface au Martel Caluire du27 septembre?

RUGBYLes Vénissians du XV de l’USVn’ont pas fait de détail en allants’imposer à Unieux (38-0), quin’a toujours pas remporté lemoindre match. Du coup,l’USV s’intercale en 6e place duclassement, loin d’un quatuorLa Verpillière, Roanne, ARCOLet Pont-de-Vaux, invaincus oun’ayant connu qu’un revers.

KARATÉÀ l’occasion de la premièrecoupe kata de la Ligue Rhône-Alpes disputée à Monbonnot-Saint-Martin (38), le Sen NoSen Karaté Vénissieux a glanédimanche quelques placesd’honneur dans une disciplinequi n’est pas sa… tasse de thé.Ali Zorgani a pris le bronze enindividuel. En équipe senior,Grégory Marin et MathieuRuggiero associés à Ali Zorganiont décroché la première place.Il y a dix jours, à ce mêmeniveau de compétition Rhône-Alpes, mais en combats, le clubdu Centre avait décroché septmédailles (cinq en or et deux enbronze). Les titrés: Fanny MaySanty (moins de 61 kg),Mélody Guinet (plus de 68 kg),Nicolas Tambuzzo (moins de84 kg), ainsi que les deuxéquipes masculine et féminine.

HANDBALLSamedi 25 octobre, les hand-balleurs vénissians ont disposédu Val-de-Gray (Haute-Saône) 32 à 29, équipe malclassée de Nationale 2. Ilss’installent sur le podium de lapoule, à égalité de points avecSaint-Égrève (1er), Marsannay(2e), et Annecy (4e).

ATHLÉTISMECure de jouvence pour les vété-rans de l’AFA Feyzin-Vénis-sieux. Au marathon de Tunis(19 octobre), Riadh Othman apris la 4e place de sa catégorieen 4h20. Une semaine plustard, sur le 15 km de Vaugne-ray/La Val Lyonnaise, NinaBécanne remportait la catégo-rie V3 en 1h24. ClaudeMagand terminait 2e du semide Grigny (1h19) et 1er de sacatégorie.

RÉSULTATS

SAMEDI 8 NOVEMBRE� Les basketteurs du CLAM-V accueillent l’US Azergoiseau gymnase Alain-Colas, à 20h30.� Les handballeurs du VHB reçoiventle CL Marsannay HB au gymnase Tola-Vologe, à 20h45.

DIMANCHE 9 NOVEMBRE� Les footballeurs de l’AS Vénissieux Minguettes accueillent l’UGADécines au stade Auguste-Delaune, à 14h30.

SAMEDI 15 NOVEMBRE� Championnat régional UFOLEP de gymnastiquerythmique organisé par le CMO-V GR aux gymnasesJacques-Anquetil et Jean-Guimier, de 8 heures à 18 heures.Suite le lendemain pour les phases finales dans les mêmes équipe-ments sportifs, aux mêmes horaires.� Les basketteurs de l’ALVP accueillent Saint-JustPontoise au gymnase Jacques-Brel, à 20h30.� Les basketteurs du CLAM-V accueillentle Sud Lyonnais Basket au gymnase Alain-Colas, à 20h30.� L’équipe de futsal du Charréard reçoit le Futsal MDH 38au gymnase Micheline-Ostermeyer, à 21 heures.� Trois cours d’aqua-zumba de 45 minutes sont proposés à partirde 19 heures à la piscine Auguste-Delaune. Inscriptions obligatoiresà la piscine. Attention nombre de places limitées à 50 par séance.Prix : 5 euros la séance.Renseignements au 0472501696.

DIMANCHE 16 NOVEMBRE� Les footballeurs de l’US Vénissieux accueillentBelleroche au stade Laurent-Gérin, à 15 heures.� Les rugbymen de l’USV reçoivent Cours-la-Villeau stade Laurent-Gérin, à 15 heures.� Les basketteuses de l’ALVP accueillentl’ULR Saint-Rambert au gymnase Jacques-Brel, à 16 heures.

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AS Vénissieux Minguettes -Exit les émotions label Coupe deFrance, comme les footballeursde l’AS Vénissieux Minguettes enavaient offert en 2013 lors d’un8e de finale contre Nancy, au Mat-mut Stadium.

Lors du 6e tour de l’épreuve, le25 octobre, les Vénissians se sontinclinés à Limonest (2-0), face à unadversaire qui est l’un des plussérieux candidats à l’accession enCFA2. Sans être dominée, l’ASMs’est procuré l’essentiel des bonnesoccasions de but — peu nom-breuses, il est vrai, dans un matchtrès défensif — et le match n'aconnu son dénouement que dansles vingt dernières minutes. Par desfaits de jeu. D’abord, expulsion dudéfenseur vénissian Roland (2e car-ton jaune, à l’heure de jeu). Ensuite,échec d’Azizi sur coup franc milli-métré, le portier adverse sauvant lamise. Et pour finir, réussite inso-lente du Limonois Paysant qui, dela tête, trompait Vignally, pourtantomniprésent dans les buts. Il restait3 minutes de temps de jeu. L’expul-sion sur tacle de Boudebibah, unautre défenseur de l’ASM (91e ), etle second but pour Limonest dansles arrêts de jeu, œuvre de Draïdi,n’étaient plus qu’anecdotiques.

Mais l’ASM a quitté la coupe latête haute. D’ailleurs, samedi1er novembre, ces mêmes Vénissiansaffrontaient ces mêmes Limonoispour le compte du championnat. Etle résultat nul plutôt flatteur pourles footballeurs du nord-ouest deLyon confirme que l’ASM n’est pasleader par hasard du championnatHonneur (avec Bourg). Invaincuedans cette épreuve, l’ASM étale ses

ambitions. “On produit du jeu, lesgars sont réceptifs, a commenté l’en-traîneur Stéphane Paille. Et on n’apas encore été battus en champion-nat.”

À noter qu’avant d’accéder austade limonois, bon nombre de spec-tateurs et supporteurs de l’ASM ontdû satisfaire à des contrôles menéspar la gendarmerie locale, ce qu’ilsn’ont pas forcément apprécié. �

Le LOU vadevoir bataillerRugby - Les rugbymen du LOU sesont lourdement inclinés, samedi,face au Stade Toulousain (17-41),concédant ainsi leur premier reversde la saison au Matmut Stadium. Ilsn’ont pas fait le poids face auxreprésentants de la Cité des Vio-lettes, convalescents en début dechampionnat et redevenus depuisquatre ou cinq rencontres des poidslourds du Top 14.

Bénéficiant des retours de LionelNallet et Georges Smith, VincentMartin, Julien Puricelli et MickaëlDe Marco comme titulaires, et deLachie Munro et du talonneurDamien Fitzpatrick sur le banc desremplaçants, les pensionnaires duMatmut Stadium avaient pourtantbien résisté durant une mi-temps,affichant une réelle maîtrise du bal-lon. Ils n'étaient menés que de septpoints à la pause (17-10), alorsqu'ils avaient dû jouer en inférioriténumérique (durant dix minutes) àla suite d'un carton jaune reçu parPuricelli. Par la suite, les Lyonno-Vénissians se sont désagrégés,payant leur vaine débauche d’éner-gie et leur incapacité à concrétiserleur domination dans l’occupationdu terrain.

Les Toulousains se sont montrésinsolemment réalistes sur trois essaisinscrits par un impressionnant Pica-moles, qui fêtait sa première titulari-sation en championnat cette saison(48e), puis par Matavanou (66e) etenfin par Nyanga (73e). Pour l’hon-neur, après celui inscrit en début departie par Estebanez, Munro ajoutaitun second essai en toute fin de ren-contre pour le LOU. Pour la petitehistoire, le LOU a subi là sa premièredéfaite sur ses terres depuis le 28 avril2013 (26-19, contre la SectionPaloise, en Pro D2). Les 11800 spec-tateurs d'un Matmut Stadium à gui-chets fermés (record battu) n’aurontdonc pas suffi à porter un LOU fina-lement débordé, maltraité et dépassépar un XV toulousain qui se replacedans la course aux honneurs.

Pour ce premier véritable testface à une grosse pointure, le LOUa affiché ses limites. Il devra batail-ler ferme pour assurer son maintien.Samedi, le déplacement chez le voi-sin grenoblois, lui aussi en quête depoints, sera compliqué.

USV Football - Le rendez-vous desapprentis footballeurs de la Toussaints’inscrit dans la durée. C'est ainsi que88 jeunes de 6 à 11 ans viennent deprendre part aux ateliers intensifsproposés par les dirigeants vénissians,Maurice Persch en tête, et autresmises en situation gérées par l’incon-tournable Arezki Chibani, directeursportif du club et entraîneur del’équipe fanion. “Un seul objectif,refaire les gammes en foot et (ré)appren-dre les fondamentaux : dribbles,conduite avec ballon, tirs, passes… Enfaisant répéter ces exercices, les éduca-teurs du club travaillent dans le mêmesens. Il faut que le foot soit un plaisirpour ces débutants ou néophytes. Ici, onn'impose pas de contraintes, on vientpour s’amuser et apprendre.”

Une soixantaine de stagiairesétaient déjà licenciés à l’USV, lesautres venant de l’Ozon, de Saint-Priest ou de Lyon 8e… “Tous ont

mérité le fameux goûter préparé parl’indispensable Rachida, maman dejoueurs ! assure Maurice Persch. Et à20 euros le stage, on peut dire qu’on faitégalement plaisir aux parents.” �

Stage de handball - Pas decongés pour les apprentis handbal-leurs. Durant les vacances de laToussaint, une douzaine de Vénis-sians de 7 à 12 ans ont pris part austage muti-activités organisé parVénissieux Handball et la directionmunicipale des Sports et de la Jeu-nesse (DSJF) au gymnase Tola-Vologe, fief du club.

“Je ne suis là… que pour m’amu-ser”, certifiait Hugo, pas encoredix ans, qui a surtout apprécié l’ini-tiation au roller intégrée au stageorchestré par Xavier Chaintreuil(côté club) et Romain Lovera (côtéVille). “On s'est efforcé de sortir lesenfants, pratiquement tous licenciésau VHB d’une certaine routine,expliquait Xavier. Ne faire que duhand les aurait saoulés. On s’est doncappuyé sur Lorenzo et Mehdi, éduca-teurs issus de la DSJF, pour les dis-traire avec du roller, du badminton etmême les emmener à la piscine deMeyzieu, tout en leur (re)donnant lesbases du hand.”

Une semaine que Romain, Was-sim ou les petites Carla et Ambre(bientôt 8 ans) ont visiblementsavourée. “On emmenait notrepique-nique à midi et on nous offraitle goûter… on s’est bien marré !C’était les vacances.” �

Ciao la coupe,viva le championnat

Malgré la combativité du capitaine de l’ASM, Aït El Mouden,les Vénissians ont quitté la coupe de France au 6e tour

Une douzaine de Vénissians ontpris part au stage multi-activitésorganisé par le Vénissieux Handball

Un stage sérieux où l'on s'amuse

Roller, bad… et hand

Page 13: Expressions - Numéro 568

SPORTSPAGE 13 Mercredi 5 novembre 2014 - n° 568 - www.expressions-venissieux.fr

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Quand ils ont appris quele sens de la Fouléevénissiane allait êtreinversé, Carlos DaSilva, son frère Fer-

nando et Nicolas Deschamps, toustrois licenciés à Lyon Athlétisme,ont savouré. “Tant mieux ! D’abord,cela va casser la routine dans laquellenous nous étions installés. Et puis,partir en sens inverse permettra d’évi-ter le bouchon qui se crée à l’intersec-tion des boulevards Marcel-Sembat etJoliot-Curie. Même s’il y a une grosseaffluence, le peloton pourra s’étirerjusqu’au gymnase Jacques-Anquetil.Bonne initiative !”

Permettre aux pelotons du 10 etdu 21 km de s’étirer, cela équivaut àsécuriser les départs. “L’an dernier, àcause du goulot d’étranglement formésur la ligne de départ, une femme esttombée et s’est blessée, explique ÉliettePiccolo, la logisticienne de l’événe-ment à la direction municipale desSports, de la Jeunesse et desFamilles. Avec l’Office municipal duSport et l’AFA Feyzin-Vénissieux, ona retourné le problème dans tous lessens. Impossible de créer un autre par-cours, cela aurait engendré d’autrescontraintes. C’est pour ça qu’oninverse le parcours : on pense ainsiqu’il n’y aura plus de bouchon.”

Autre nouveauté : pour que lescoureurs occasionnels puissent aussiprendre part à la Foulée, les organi-sateurs recréent une course sur5 km: “On devrait enregistrer beau-coup plus de personnes qu’à l’accoutu-mée, notamment des Vénissians.”

Rendez-vous samedi 22 novem-bre, donc, pour la Foulée des sco-laires (9 courses, disputées sur lapiste d’athlétisme du parc de Parilly),puis le dimanche 23 pour les coursesdes générations sur 1 ou 2 km, pourle 5 km, pour le 10 km et pour lesemi-marathon sur 21 km �

DJAMEL YOUNSI

35e FOULÉE VÉNISSIANEDépart et arrivée, vestiaires et douches :gymnase Jacques-Anquetil,boulevard Marcel-Sembat.Parking obligatoire à Carrefour Vénissieux,entrée boulevard Irène-Joliot-Curie.- Le 10 km : départ à 9 heures(tarif : 11 euros).- Le 21 km : départ à 9h25 (13 euros).- Le 5 km : départ à 11h05 (8 euros).- Le 2 km : 1 adulte avec 1 ou 2 enfants(nés de 2002 à 2005) qui doivent franchirla ligne d’arrivée ensemble.Départ à 11h30 (3 euros par équipe au profit d’une association).- Le 1 km : 1 adulte avec 1 ou 2 enfants(nés de 2006 à 2008) qui doivent franchirla ligne d’arrivée ensemble.Départ à 11h45 (3 euros par équipe au profit d’une association).

Vous pourrez courir à contresens35e FOULÉE VÉNISSIANE - L’épreuve appréciée des néophytes comme des champions innove.Outre le retour du 5 km, les parcours du 10 km et du semi-marathon ont été tracés en sens inverse afin de sécuriser les départs.

Ce qu’il faut savoir sur la Foulée1- Le nombre de dossards est limité à 1750 sur l’ensemble des courses.2- Les concurrents ne peuvent s’engager qu’à une seule épreuve labellisée.3- Pour obtenir un dossard, le dossier d’inscription doit être complet :bulletin rempli, certificat médical/licence et paiement.4- La Foulée vénissiane est une des courses du Challenge des 4 saisons,qui comprend aussi les Foulées San-Priotes (15 février), le Printempsd’Ozon Courir (8 mars) et les 10 km de Corbas (28 juin).Pour relever le Challenge, il faut courir au moins 3 courses sur les 4.Infos sur www.oms-venissieux.org5- Aucune inscription n’est prise par téléphone.Pour les trois courses du 5 km, 10 km et 21 km, vous avez le choix devous engager :- via internet www.oms-venissieux.org ou www.le-sportif.com ;- par courrier à Office municipal du Sport22, rue Ethel-et-Julius-Rosenberg, 69200 Vénissieux.Date limite le 14 novembre, cachet de la poste faisant foi.- à l’Office municipal du Sport, jusqu’au vendredi 21 novembrede 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18h30(le vendredi jusqu’à 18 heures).Pas d’inscription le samedi 22 et le dimanche 23 novembre :uniquement retrait du dossard.6- Retrait des dossards à l’OMS jusqu’au vendredi 21 novembrede 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18h30 (le vendredi jusqu’à18 heures) et le samedi 22 novembre de 10 heures à 17 heures non-stop.Possibilité de le retirer au gymnase Jacques-Anquetille dimanche 23 novembre à partir de 7h30,et jusqu’à un quart d’heure avant le départ de la course concernée.7- Un lot “Foulée vénissiane” est offert à chaque participantdans la limite des stocks disponibles.8- La remise des récompenses est assurée à l’issue de chaque course augymnase Jacques-Anquetil.9- Animations et buvette à hauteur du gymnase Jacques-Anquetil.10- Tous les renseignements sur www.oms-venissieux.orgTéléphone : 0472500012.P

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HISTOIRE PAGE 14Mercredi 5 novembre 2014 - n° 568 - www.expressions-venissieux.fr

Ils les avaient toujours utilisées.Déjà leurs pères, et avant eux lespères de leurs pères, en des tempssi lointains que la mémoire s’enétait perdue, allaient couper du

bois sur les îles du roi, et menaientleur bétail brouter l’herbe poussantsur les rives du Rhône. Les brot-teaux, les îles et les marais que lefleuve formait et déformait au gréde ses crues en contrebas de Vénis-sieux, constituaient leurs “commu-naiges”, un territoire utilisé en com-mun par tous les habitants du vil-lage. Et puis un jour, la catastropheest arrivée.

C’était en l’an de grâce 1541. Leroi François Ier, qui avait grandbesoin d’argent pour construire seschâteaux et mener des guerres enItalie, loua à perpétuité ce mélangede terres et d’eau au seigneur deFeyzin, Monsieur de Chaponay.D’un seul trait de plume, et moyen-nant un tout petit tas d’or, ce pande terroir changea de mains, les îlesde Méan et de Feyzin, le brotteauRouge, le brotteau Neuf, le brotteaude l’Épineuse, et encore les petitsbras du Rhône poissonneux commeétangs en Dombes : la lône deQueue-de-Carpe et la lône de laChêvre.

Aussitôt les Vénissians protestè-rent. Ces communaux étaient “lesseuls pasquerages qu’ils ont pour lanourriture de leurs bestiaux et pourleur usage et provisions de bois, quileur est nécessaire pour faire cuire leurpain, pot, chauffage et autres nécessi-tez domestiques”. Otez-les, et les vil-lageois ne pourront plus “subsisterpour leur nourriture et entretien deleur vie et de leurs familles” - ni payerleurs impôts au roi, ajoutèrent-ilstrès opportunément.

L’affaire alla en justice, sans suc-cès. Pire, en 1554 le successeur deFrançois Ier, Henri II, remit à nou-veau en location perpétuelle lesanciens communaux vénissians. Etune fois de plus, la famille de Cha-ponay emporta le gros lot. Puis elledépensa sans compter pour amélio-rer sa conquête. Elle fit planter plusde 40000 arbres, des saules, desaulnes et des peupliers, bien adaptésaux terres gorgées d’eau. Ailleurs,elle ordonna d’arracher une mer debuissons pour les muer en prés et enchamps de blé ; et pour protéger letout contre les assauts du Rhône, lesChaponay armèrent les berges dedigues de terre, de palissades en boiset d’une armée de pilotis. Grâce àquoi, les brotteaux vénissiansétaient devenus très juteux. Nosprédécesseurs n’en furent que plusimpatients de retrouver leurs droits.

Conscients de n’être dans cetteaffaire que le pot de terre luttantcontre le pot de fer, ils optèrentpour une lutte sur deux fronts : unejoute sur le terrain judiciaire, et unbras de fer quotidien sur les rives duRhône. On recommença donc uneprocédure judiciaire dès 1554, àVienne puis à Grenoble, devant laplus haute cour de justice du Dau-phiné. Ce deuxième procès futperdu. Qu’à cela ne tienne ! Les

Vénissians en entamèrent un troi-sième en 1555, puis en 1556, 1557,1575, 1578, 1588. Vous suivez tou-jours ? Huit procès successifs étiréssur presque cinquante ans ! Et tousavec le même résultat, la victoire desChaponay.

Puisque justice n’était pas ren-due, la guerre au seigneur se fitdonc aussi à coups de batailles per-pétuelles, sur les îles et les brotteauxeux-mêmes. Les Vénissians agirentcomme si ces terrains faisaient tou-jours partie de leurs communaux ;ils y menèrent leur bétail et coupè-rent du bois à qui mieux mieux,dévastant autant qu’ils le pouvaientles travaux effectués par les Chapo-nay. Pendant des décennies, les gar-diens de troupeaux se heurtèrentaux gardes du seigneur, à coups decris, de fourches et de bâtons. Cediable d’aristocrate finira bien parcéder à l’usure, pensaient les pay-sans.

Mais Chaponay ne lâcha rien.Lui aussi était un Dauphinois, doncune tête de bois. La valse des procèsrecommença de plus belle. En1591, l’affaire remonta jusqu’àParis, au palais du Louvre, où le roiHenri IV lui-même écouta lesdoléances des parties. Les représen-tants des villageois lui expliquèrentlonguement leur point de vue : lorsdes locations perpétuelles de 1541et de 1554 à l’origine de tous cestracas, le roi avait été floué par lesChaponay, qui avaient sous-estiméde manière éhontée la valeur desterritoires loués. D’après les Vénis-sians, les îles et les brotteauxvalaient au bas mot 20000 livres,tandis que l’exploitation des boispouvait ramener 800 livres par an etle droit de faire paître le bétail400 livres par an.

Des sommes faramineuses, àcomparer aux 3-4 livres de loyerannuel que les Chaponay versaient àla couronne ! Le roi avait été volé,avec la complicité du grand trésorierdu Lyonnais, un oncle des Chapo-nay ! Dans le camp d’en face, le sei-gneur ne se démonta pas. La trans-action avait été honnête, et si les ter-roirs valaient maintenant autant,c’est parce que ses ancêtres lesavaient valorisés à force de travail.Quant au discours misérabiliste desVénissians, qui prétendaient que cescommunaux étaient indispensablesà leur survie, il ne valait pas tripette :c’était oublier que le village possé-dait une grande forêt du côté deBron, sur la plaine et les coteaux de“Parely” (Parilly), et qu’il avait d’au-tres pâturages “dans l’étendue d’envi-ron 200 ou 300 bicherées de prairies[soit 30 à 40 hectares], qui sont aulong du Rosne”... Après un momentde réflexion le roi rendit son ver-dict : il débouta les habitants deVénissieux, leur fit “défense de trou-bler et molester à l’avenir monsieur deChaponay”, et les condamna à payer3000 livres d’amende, et encore1000 livres d’aumône pour un cou-vent parisien. 4000 livres, une for-tune ! De quoi jeter sur la paille laplupart des familles du village.

Fin de la partie ? Non ! Nosconcitoyens d’hier mirent huit ans àdigérer le coup, puis revinrent à lacharge en 1607, 1608, 1611, 1635,1636, 1647 et enfin en 1648, annéede leur seizième procès contre lafamille de Chaponay ! Pour cetteultime joute, intentée 107 ans aprèsle premier procès, et plus de cin-quante ans après l’interventiond’Henri IV, le dossier fut jugé par lejeune Louis XIV, âgé de seulement10 ans, et par sa mère la reine Anned’Autriche. Les arguments des deuxparties n’avaient pas changé d’uniota, ils s’étaient transmis à la lettreprès, de génération en génération. Etle résultat fut exactement le même.Sauf que cette fois, Louis XIV etAnne d’Autriche voulurent mettreun point final à cette guerre de Centans entre Vénissieux et son seigneur.Les manants furent condamnés à “neplus a l’advenir, mener paistre leursbestiaux, couper ny emporter aucunbois, troubler ny empescher lesdits deChaponay en quelque sorte que ce soit.Et en cas de contravention [le roi] leura permis et permet faire emprisonnerles contrevenans ès prisons de la ville deLyon, faire saisir leurs bestiaux et iceuxconduire en ladite ville”. Cerise sur legâteau, la sentence fut accompagnéed’une amende de 9800 livres, soit leprix d’un petit château. KO debout,les Vénissians perdirent leur guerrede Cent ans. �

Sources : Archives départementales duRhône, 44 J 840 à 844.

La guerre du RhôneAux XVIe et XVIIe siècles, les Vénissians livrèrent une guerre de cent ans contre Monsieur de Chaponay. Toile de fond de cette lutte sans merci, le lit et les berges du Rhône. Ce territoire leur servait à faire brouter les bêtes et à se fournir en bois… jusqu’à ce que le roi le vende au seigneur de Feyzin, en 1541.ALAIN BELMONT

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CultureMÉDIATHÈQUE LUCIE-AUBRAC2-4, avenue Marcel-Houël ✆ 0472214554

BIBLIOTHÈQUES DE QUARTIER� Robert-Desnos :24, rue du Professeur-Roux✆ 0478766415� La Pyramide (enfants) :59 bis, avenue des Martyrs-de-la-Résistance✆ 0472514954� Anatole-France :14, avenue de La-Division-Leclerc✆ 0472894046

THÉÂTRE8, boulevard Laurent-Gérin✆ 0472908660. Billetterie : 0472908668

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ESPACE ARTS PLASTIQUESMaison du peuple - 8, boulevard Laurent-Gérin✆ 0472508910

ÉCOLE DE MUSIQUE JEAN-WIENER4, rue Aristide-Bruant✆ 0437250277 ou 0472214419

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Urgences médicalesMAISON MÉDICALE DE GARDE17, place de la Paix✆ 0472500405 - appel préalable au 0472330033Ouverte tous les soirs de 20 heures à minuit ;les samedis de midi à minuit ;les dimanches et jours fériés de 10 heures à minuit.CENTRE HOSPITALIERMUTUALISTE LES PORTES DU SUD2, av. du 11-novembre-1918✆ 0472898000SOS MÉDECINS✆ 0478835151CENTRE ANTIPOISON✆ 0472116911PHARMACIES DE GARDE✆ 3237 Résogardes (0,34 €/minute)PHARMACIES OUVERTES LA NUIT� Pharmacie des Portes du Sud :49, boulevard Lénine, Vénissieux✆ 0472894062� Pharmacie de l’Horloge :14, place Vauboin, Tassin-la-Demi-Lune✆ 0478342638� Pharmacie des Gratte-Ciel :28, avenue Henri-Barbusse, Villeurbanne✆ 0478847163� Grande Pharmacie Lyonnaise :22, rue de la République, Lyon-2e

✆ 0472564400

Solidarité - Action socialeDIRECTION SOLIDARITÉ ACTION SOCIALE✆ 0472214444

RÉSEAU D’ALERTE CONTRE LES EXPULSIONS✆ 0472501281

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SECOURS CATHOLIQUE14, avenue Jean-Cagne ✆ 0478677793

ATD QUART-MONDE ✆ 0478393430

COMMUNAUTÉ D’EMMAÜS8, avenue Marius-Berliet ✆ 0478916997

FEMMES INFORMATIONS LIAISONS8, avenue Henri-Barbusse, Saint-Fons ✆ 0472890707

CENTRE D’INFORMATION FÉMININDU RHÔNE (CIF)13, avenue Maurice-Thorez ✆ 0478393225

OFFICE MUNICIPAL DES RETRAITÉS✆ 0472510833

Numérosrapides d’urgenceSamu : ✆15Police secours : ✆17Pompiers : ✆18

Violences conjugales,victime ou témoin :✆3919

SantéLYADE - centre d’accueil et d’informationsur les addictions19, rue Victor-Hugo ✆ 0478673333

CENTRE DE PLANIFICATIONET D’ÉDUCATION FAMILIALE3, place Jules-Grandclément ✆ 0472894296

COMITÉ DÉPARTEMENTALD’HYGIÈNE SOCIALE (CDHS)26, rue du Château ✆ 0472500868

CENTRES MÉDICO-PSYCHOLOGIQUESENFANTS - ADOLESCENTS� Centre Winnicott, 2 bis, av. Marcel-CachinCMP ✆ 0427851520CATTP ✆ 0427851521Centre petite enfance ✆ 0427851522� 213, route de Vienne ✆ 0437905600

POINT ACCUEIL ÉCOUTE JEUNESPAEJ PIXELS19, rue Victor-Hugo ✆ 0623978304

CENTRE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUEPOUR PERSONNES ÂGÉES� Consultation médico-psychologiquehôpital mutualiste “Les Portes du Sud” :✆ 0472898000� Consultation mémoirecentre hospitalier Saint-Jean-de-Dieu :✆ 0437901201

FÉDÉRATION DES ACCIDENTÉSDE LA VIE (FNATH)2, place de la Paix ✆ 0478607291

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AMELY MÉDIATION,BOUTIQUE DE DROITAccès au droitaide aux victimes :� 21, avenue Division-Leclerc✆ 0478704797lundi de 14h30 à 18h30mardi de 9 heures à midimercredi de 14 à 17 heuresjeudi de 9 heures à midiPermanences des médiateurs :� 46 C, chemin du Charbonniermercredi de 16h30 à 18h30✆ 0472513546� 21, avenue de La-Division-Leclerclundi de 18 heures à 19h30✆ 0478704797Amely intervient aussi à la Maisonde Justice et du Droit.

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PRATIQUEPAGE 15 Mercredi 5 novembre 2014 - n° 568 - www.expressions-venissieux.fr

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- Qu’est-ce qui vous a motivé,vous le directeur de l’ESPE etprofesseur des universités, àprendre la présidence du Certaen 2013?- “J’ai toujours été socialementinvesti dans la cité. Je ne conçoispas ma vie dans un cadre stricte-ment professionnel. Il y a deuxans, à la demande de Marc Plotton(ancien président du Certa,N.D.L.R.), j’ai accepté avec plaisird’en prendre la présidence. Pourmoi le Certa est un centre de for-mation des apprentis de ladeuxième chance, dont les mis-sions correspondent pleinement àmes valeurs, à savoir aider ceux quien ont le plus besoin. Je pense quele rôle de tout enseignant est d’en-seigner d’abord à ceux qui appren-nent le moins bien ou qui ontconnu des parcours plus difficilespour diverses raisons.“Ceux qui ont des facilités — queces facilités soient sociales, écono-miques ou culturelles — s’en sor-tiront toujours. C’est pourquoi ilfaut davantage aider les autres. Etde ce point de vue, l’œuvre entre-prise par mes prédécesseurs auCerta mérite d’être poursuivie.Même s’il y a des difficultés finan-cières et qu’il faut évoluer avec sontemps.”

- Le Certa a connu une trèslongue grève au printemps der-nier. Êtes-vous définitivementsorti de ces difficultés ?- “On en est sortis mais très fragi-lisés sur le plan financier. La grèvea duré 77 jours et a bien failli met-tre en péril la structure. Les septformateurs qui s’étaient mis engrève ressentaient un mal-être, ilsavaient leurs raisons. Cinq sonttoujours avec nous. Les deuxautres sont partis de leur proprechef. Je n’ai jamais voulu exclure.Le Certa a pour vocation d’insérersocialement et professionnelle-ment, ce n’est pas pour agir autre-ment avec nos salariés.“Il est dommage de n’avoir pu évi-ter un mouvement social aussilong. L’important désormais estd’aller de l’avant. Comme toutestructure associative de formation,le Certa vit des moments de crise,on n’est pas les seuls à avoir eu cegenre de problème.”

- Votre curriculum vitæ men-tionne une expérience dans laformation professionnelle dès lesannées quatre-vingt, c’est doncun domaine qui vous a toujoursintéressé ?- “Disons que mon histoire fami-liale m’y prédestinait. Mon pèreétait professeur dans un collègetechnique, je suis issu d’une famillequi a toujours été liée de près ou deloin à l’industrie. J’ai d’ailleurs plustard passé un bac maths et tech-

niques. Logiquement, j’aurais dûdevenir ingénieur, mais j’ai préféréembrasser la carrière d’instituteur.En gardant toutefois un intérêtpour le monde industriel, d’oùcette expérience de formateur auGreta de Mâcon dans les annéesquatre-vingt.”

- L’enseignement, c’est une véri-table vocation ?- “Oui, j’ai ça dans les tripes. C’estun beau métier, même si c’estépuisant quand on s’investit plei-nement. Aujourd’hui la directionde l’ESPE m’a quelque peu éloignéde la pratique du professorat. Jen’assure plus que 64 heures decours par an. Mais ce sont64 heures de pur plaisir, un bon-heur, un bol d’air.”

- Dans les nombreux ouvragesdont vous êtes l’auteur, la ques-tion du lien entre éducation etcitoyenneté est centrale…- “Je suis effectivement pour uneécole libératrice. La république nepeut fonctionner et vivre qu’avecdes hommes libres, éclairés, capa-bles de faire des choix parmi lespossibles qui s’offrent à eux, ens’appuyant sur une conscienceéveillée. L’école, à travers tout cequ’elle fait, doit former un citoyenavant de former un homo economi-cus, un agent qui ne serait là quepour faire tourner l’économie.“Comme je vous le disais au débutde notre entretien, j’estime qu’unhomme doit être capable de s’in-vestir socialement ailleurs quedans la sphère professionnelle. Etpour ce faire, on doit pouvoircomprendre ce qui se passe autour

de nous pour faire des choix et êtremaître de son destin. On peuttenir une petite part de cette maî-trise à travers un bulletin de vote,un investissement dans la cité, auniveau du syndicalisme, de la poli-tique, de l’engagement associa-tif… Donc, oui, pour moi l’écoledoit d’abord former un citoyenavant de former un ajusteur, unélectricien ou un ingénieur.”

- On a pourtant le sentiment quel’école cherche de plus en plus às’adapter aux besoins du mar-ché.- “Comment vous dire ? Je suis parnature optimiste, même si parfoisje suis un peu déprimé. JeanMonet, l’un des pères de l’Europe,a dit : “Si c’était à refaire, ce n’est paspar l’Europe du charbon et de l’acierque je commencerais, mais par l’Eu-rope de l’éducation.” On devraits’en souvenir.”

- On entend à longueur de tempsles déclinistes et les nostalgiquesdire que le niveau a baissé, quel’école ne remplit plus son rôle.Cela vous agace ?- “Je pense qu’il faut qu’on arrête deregarder dans le rétroviseur, de direque le niveau a baissé, que lesjeunes ne sont plus bons à rien. Pla-ton déjà faisait le même constat ! Le“c’était mieux avant” n’a rien denouveau. Je crois qu’il faut simple-ment accepter que le mondechange, que les comportementsdoivent s’adapter pour permettreaux jeunes de vivre pleinement lemonde qu’ils habiteront demain.“Hier, l’école fabriquait si j’osedire un “produit fini” pour la vie

entière. Aujourd’hui, l’enjeu estplus de former quelqu’un ayantsuffisamment de compétencespour être capable de s’adapter à unenvironnement économique quiévolue de plus en plus vite.”

- Une évolution des pratiques estdonc nécessaire aujourd’hui ?- “Elle est indispensable. L’écoledoit changer, doit intégrer lenumérique, s’adapter aux nou-velles technologies, aux nouvellesmanières d’apprendre. C’est d’au-tant plus vrai que l’école n’a plus lemonopole de l’apprentissage, elleest mise en concurrence avec d’au-tres sources de savoir.”

- Fait-on le même métier quandon enseigne dans les quartierspopulaires ?- “Faire classe dans ce que l’on alongtemps appelé les ZEP (Zoned’éducation prioritaire, N.D.L.R.)est effectivement très différent qued’enseigner en zone rurale ou favo-risée. L’important est de préparerdes enseignants qui soient capablesd’aller partout. C’est ce que l’on

fait ici, à l’ESPE. La nouvelle for-mation que nous donnons est pro-fessionnalisante par le recours à larecherche. Nous apprenons auxfuturs enseignants à puiser dans lestravaux de recherche pour adapterleur pratique aux situations qu’ilsrencontrent.”

- Mais les professeurs affectésdans les quartiers populairessont souvent jeunes et peu expé-rimentés, alors qu’il s’agit depostes plus exigeants…- “C’est un défaut de notre sys-tème. Plus on est ancien dans laprofession, plus le barème indivi-duel est élevé, ce qui permet d’allerplus facilement dans l’établisse-ment de son choix. Et sauf excep-tion, ceux qui ont le choix ne vontpas dans les quartiers populaires.C’est un défaut que l’on essaie decorriger avec des primes, sans yparvenir réellement.“Mais on peut faire le mêmeconstat par rapport aux affecta-tions dans les classes charnièrescomme le CP, qui sont détermi-nantes pour l’avenir des élèves.Dans l’idéal, seuls les professeursayant une grande expériencedevraient pouvoir prendre cesclasses.”

- Outre vos activités de directeurde l’ESPE et de président duCerta, vous êtes également vice-président du Cercle Condorcetde Lyon, qui milite notammentpour la laïcité. Quelle concep-tion avez-vous de la laïcité ?- “La laïcité ne doit pas être vuecomme quelque chose qui inter-dit, mais au contraire qui protège,qui garantit notre liberté. La laï-cité n’est pas seulement la libertéde croire ou de ne pas croire, elledoit aussi permettre à l’individude se déployer dans toutes sesdimensions. Je prends un exempleconcret : ici à l’ESPE, j’ai étéconfronté au problème de deuxjeunes femmes qui étaient mena-cées d’être mariées de force parleurs familles. J’ai fait le nécessairepour les protéger de leurs familleset qu’elles puissent suivre la voiequ’elles avaient choisie.” �

PROPOS RECUEILLIS PAR GILLES LULLA

PORTRAIT PAGE 16Mercredi 5 novembre 2014 - n° 568 - www.expressions-venissieux.fr

ALAIN MOUGNIOTTE

“L’école doit d’abordformer des citoyens”Directeur de l’ESPE de Lyon (École supérieure du professorat et de l’éducation),professeur des universités, auteur de nombreux ouvrages sur l’éducation, Alain Mougniotteest également président du Certa, un centre de formation professionnelle installédepuis plus de 30 ans à Vénissieux. Ce pédagogue reconnu plaide pour une “école libératrice”.

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Alain Mougniotte, dans la cour de l’ESPE de Lyon, à la Croix-Rousse. Les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation, créés en 2013, ont succédé aux IUFM

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