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NUS Exploiter le potentiel des espèces négligées et sous-utilisées Messages clés Les espèces négligées et sous-utilisées (neglected and underutilized species-NUS), également connues sous le nom de cultures mineures ou cultures « orphelines », peuvent contribuer à résoudre certaines problématiques mondiales, telles que la faim, la pauvreté et l'adaptation au changement climatique: Les communautés rurales, surtout dans les environnements marginaux, cultivent, collectent, consomment et commercialisent une grande variété de NUS, dont certains « aliments issus des forêts », qui contribuent considérablement à leurs moyens de subsistance. Les NUS peuvent aider les agriculteurs à gérer les risques économiques et environnementaux et offrent d'importantes possibilités pour adapter l'agriculture au changement climatique. La diversité génétique au sein des espèces négligées et sous-utilisées ainsi que les connaissances indigènes au sujet de leur utilisation sont cruciales pour une sécurité alimentaire et des systèmes agricoles durables. La recherche et le développement peuvent contribuer à améliorer les chaînes de valeur et promouvoir la consommation de NUS. De nombreuses NUS sont hautement nutritives. Lorsque ces espèces sont intégrées dans un régime alimentaire varié, elles contribuent à la lutte contre la malnutrition, la faim cachée, le surpoids et l'obésité. Une plus grande reconnaissance des NUS et une demande accrue de ces dernières peuvent autonomiser les femmes, qui sont souvent les producteurs, les responsables de la transformation et les commerçants principaux de ces ressources. La diversité génétique des NUS décline rapidement; et il est primordial de mettre en place des mesures d'urgence pour que ces espèces soient conservées dans les banques de gènes et les fermes. Les capacités institutionnelles et humaines dans les domaines de la recherche et du soutien relatifs à la conservation et à l'utilisation des NUS, sont fragmentées, inégales et mal financées. NOTE D'ORIENTATION

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NUS

Exploiter lepotentiel des

espècesnégligées et

sous-utilisées

Messages clésLes espèces négligées et sous-utilisées (neglected and underutilized species-NUS), également connues sous lenom de cultures mineures ou cultures « orphelines », peuvent contribuer à résoudre certaines problématiquesmondiales, telles que la faim, la pauvreté et l'adaptation au changement climatique:

Les communautés rurales, surtout dans les environnements marginaux, cultivent, collectent, consomment etcommercialisent une grande variété de NUS, dont certains « aliments issus des forêts », qui contribuentconsidérablement à leurs moyens de subsistance.Les NUS peuvent aider les agriculteurs à gérer les risques économiques et environnementaux et offrentd'importantes possibilités pour adapter l'agriculture au changement climatique.La diversité génétique au sein des espèces négligées et sous-utilisées ainsi que les connaissances indigènesau sujet de leur utilisation sont cruciales pour une sécurité alimentaire et des systèmes agricoles durables.La recherche et le développement peuvent contribuer à améliorer les chaînes de valeur et promouvoir laconsommation de NUS.De nombreuses NUS sont hautement nutritives. Lorsque ces espèces sont intégrées dans un régimealimentaire varié, elles contribuent à la lutte contre la malnutrition, la faim cachée, le surpoids et l'obésité. Une plus grande reconnaissance des NUS et une demande accrue de ces dernières peuvent autonomiser lesfemmes, qui sont souvent les producteurs, les responsables de la transformation et les commerçantsprincipaux de ces ressources.La diversité génétique des NUS décline rapidement; et il est primordial de mettre en place des mesuresd'urgence pour que ces espèces soient conservées dans les banques de gènes et les fermes.Les capacités institutionnelles et humaines dans les domaines de la recherche et du soutien relatifs à laconservation et à l'utilisation des NUS, sont fragmentées, inégales et mal financées.

NOTE D'ORIENTATION

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La biodiversité agricole etles espèces négligées etsous-utilisées

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La biodiversité, ou diversité biologique,représente la variété au sein des espèces etentre toutes les espèces de plantes, animaux etmicro-organismes et les écosystèmes danslesquels ils vivent et interagissent. La biodiversitéagricole, un sous-groupe de la biodiversité, est lerésultat du processus naturel d'évolution ainsique de la sélection et l'amélioration par lesagriculteurs au cours des millénaires.

De nombreux agriculteurs, surtout dans leszones qui ne se prêtent pas aux variétés à hautrendement, s'appuient sur un grand nombred'espèces négligées et sous-utilisées (NUS)1

comme moyens de subsistance. Certainesespèces comme le pois bambara et le quinoa ontévolué au fil du temps et se sont adaptées auxconditions particulières où elles poussent,souvent dans des systèmes à faible niveaud'intrants et faible irrigation pluviale. Descentaines de plantes, d'arbres, de champignonset d'animaux dans les écosystèmes naturelsfournissent également de la nourriture et desrevenus. Pourtant, l'importance des NUS,également connues sous le nom de culturesmineures ou orphelines, est souvent ignorée. Lespolitiques et les marchés agricoles tendent àfavoriser les variétés génétiquement uniformesde quelques cultures vivrières de base telles quele blé, le riz, le thé, le café et le cacao.

Certaines NUS, comme que les céréales desAndes, les mils mineurs et les légumes-feuillesont attiré l'attention des chercheurs et desbailleurs de fonds pendant au moins vingt ans.Cependant, ce n'est que récemment que leur

contribution stratégique dans la lutte contre lapauvreté et l'insécurité alimentaire etnutritionnelle a été largement reconnue. LaDéclaration de Cordoue de 2012 sur les culturesprometteuses pour le XXIe siècle, l'Annéeinternationale du quinoa de 2013 et le récentlancement de l'Académie africaine de sélectionvégétale (African Plant Breeding Academy) par leConsortium sur les cultures orphelines en Afriquene sont que quelques exemples de l'intérêt accrupour ces espèces. De nombreuses organisationsappuient les efforts visant à renforcer laconservation et l'utilisation des NUS2, mais desinvestissements supplémentaires sontnécessaires pour intégrer ces espèces dans lessystèmes alimentaires et agricoles.

Récemment, des organisations agricoles et desdécideurs politiques ont reconnu le rôle actuel etle potentiel inexploité des NUS pour la sécuritéalimentaire et nutritionnelle, pour la génération derevenus dans les zones rurales, le renforcementde la résilience, l'adaptation au changementclimatique ainsi que l'atténuation des risquesclimatiques, agronomiques et économiques. En2008, un premier colloque international sur cethème a été tenu à Arusha, en Tanzanie, suivid'un événement similaire à Kuala Lumpur, enMalaisie, en 2011. En septembre 2013, le Ghanaa accueilli la 3ème Conférence internationale surles espèces négligées et sous-utilisées: Pour lasécurité alimentaire en Afrique.3

Tirant des enseignements des initiativesmentionnées ci-dessus, cette note desensibilisation met en relief les rôles clés desNUS pour relever les cinq défis principaux dudéveloppement: la conservation de la biodiversitéagricole; le développement agricole et rural; lechangement climatique; la sécurité alimentaire etnutritionnelle; et les questions relatives au genre,à l'autonomisation et la culture des femmes.

1 L'appellation « espèces négligées et sous-utilisées » est large et englobe, par exemple, les cultures, les arbres,les animaux et les insectes. Cette note de sensibilisation porte essentiellement sur les espèces végétales(cultures, arbres et plantes médicinales).

2 Le travail de Bioversity International pour améliorer la conservation durable et l'utilisation des espèces négligéeset sous-utilisées dans le monde entier est généreusement soutenu par le Fonds international de développementagricole (FIDA); le Centre technique pour la coopération agricole et rurale (CTA); le Ministère fédéral de laCoopération économique et du Développement (BMZ); la Deutsche Gesellschaft für InternationaleZusammenarbeit (GIZ); l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO); l'Unioneuropéenne (UE) et le Secrétariat des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP); le Programme derecherche du CGIAR sur le changement climatique, l'agriculture et la sécurité alimentaire; et le Programme derecherche du CGIAR sur les politiques, les institutions et les marchés.

3 Cette conférence a été organisée par Bioversity International, l'International Foundation for Science (IFS), leConseil pour la recherche scientifique et industrielle (CSIR) du Ghana, l'Organisation des Nations Unies pourl'alimentation et l'agriculture (FAO) et Crops for the Future (CFF).

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La nécessité de renforcer les capacités dedéveloppement des NUS est égalementsoulignée. Les recommandations et les actionsclés indiquent des stratégies possibles pourintégrer les NUS dans les politiques etprogrammes aux niveaux national, régional etinternational.

Sauvegarder la biodiversité agricole

L'humanité dépend de la salubrité desagroécosystèmes et la salubrité desagroécosystèmes dépend de la biodiversité auniveau de l'écosystème, des espèces et de lagénétique. À l'échelle mondiale, plus de 4 000espèces végétales alimentaires sont courammentconsommées (Proche et al., 2008). La diversitégénétique des NUS (cultivars primitifs descultures principales) et de leurs espècessauvages apparentées constitue une partie trèsimportante de la biodiversité agricole maisconnaît un rapide appauvrissement. Dans lemonde entier, des agriculteurs abandonnent lesNUS car la mondialisation, la croissancedémographique et l'urbanisation entraînent deschangements dans les systèmes agricoles etalimentaires. D'après l'Organisation des NationsUnies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO),depuis les années 1900, environ 75 % de ladiversité phytogénétique a été perdue. Cetteperte de biodiversité agricole est due à unéventail complexe de facteurs économiques,sociaux et démographiques, parmi lesquels dessystèmes agricoles et alimentaires qui mettentl'accent sur la production intensive d'un nombretrès limité de cultures.

L'appauvrissement alarmant des ressourcesgénétiques des NUS et des savoirs traditionnelsqui leur sont associés a de graves répercussionssur l'agriculture. Cet appauvrissement empêchel'évolution et l'adaptation naturelles des espècescultivées, limite les possibilités futures

concernant la sélection de variétés améliorées etle développement des chaînes de valeur et réduitla résilience des agroécosystèmes et leurcapacité à s'adapter aux changements tels quele changement climatique.

La Convention sur la diversité biologique (CBD),son plan stratégique pour la biodiversité, dont lesObjectifs d'Aichi pour la biodiversité, et laDécennie des Nations Unies pour la diversitébiologique 2011-2020 reconnaissent clairementl'importance de la biodiversité agricole.Toutefois, il reste encore beaucoup à faire poursensibiliser les décideurs politiques àl'importance de la conservation de cettediversité, et notamment à la conservation de ladiversité des centaines de NUS hautementmenacées d'érosion génétique et culturelle.Actuellement, l'annexe I du Traité internationalsur les ressources phytogénétiques pourl'alimentation et l'agriculture exclut la plupart desNUS. Cette omission entrave l'échangeinternational du matériel phytogénétique pourl'agriculture et la recherche et empêche aux NUSd'être éligibles au Fonds de partage desavantages du Traité.

Le système de banques de gènes mondial pourconserver la biodiversité agricole ex situcomporte plus de 1740 banques de gènes etplus de 7,4 millions d'échantillons de cultures(FAO, 2010). Ces collections se concentrentprincipalement sur les cultures de base, lescultures commerciales et leurs espècessauvages apparentées. De nombreuses NUSsont sous-représentées. Leur conservation et leurévolution continue dépendent principalementaussi bien de leur utilisation à la ferme que deleur conservation dans des écosystèmes naturelssains.

Contribuer au développement agricoleet rural

Depuis l'avènement de la Révolution verte, lemodèle de croissance agricole a été d'augmenterla productivité d'un nombre limité de cultures debase et de cultures commerciales. Selon la FAO,

Les rôles principaux desespèces négligées et sous-utilisées

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grâce à la sélection végétale, la technologieagricole, l'irrigation, le recours aux engrais et auxproduits agrochimiques, associés àl'accroissement des surfaces cultivées, laproduction céréalière mondiale a plus que doubléentre 1970 et 2010. L'augmentation de laproduction céréalière a contribué de manièredéterminante à la lutte contre la faim et àl'alimentation d'une population mondialecroissante. Toutefois, les profits n'ont pas été lesmêmes dans tous les pays et dans toutes lesrégions. Dans la plupart du territoire de l'Afriquesubsaharienne, la production de céréales, aucours des trois dernières décennies, n'a pasprogressé au même rythme que l'accroissementdémographique, et le continent est surtout unimportateur de ces cultures.

Dans de nombreuses collectivités rurales, lesNUS, dont les « aliments issus des forêts »,complètent les principales cultures vivrières dansles régimes alimentaires et constituent unesolution de repli si les cultures vivrièreséchouent. Ces espèces représentent souventune importante source de revenus, en particulierpour les femmes. Dans les environnementsmarginaux, où la pauvreté et l'insécurité

alimentaire sévissent fortement, les NUS sontsouvent au cœur des stratégies paysannes pourréduire les risques climatiques et économiques.Les NUS peuvent jouer un rôle capital dansl'avancement du développement agricole et rural.Sur la scène internationale, l'intérêt croissantpour les ingrédients naturels dans les produitsalimentaires, cosmétiques, pharmaceutiques,nutritionnels et de santé offre une multituded'opportunités pour les NUS. Les communautéspauvres qui produisent des NUS peuventégalement potentiellement tirer profit desinitiatives de labels écologiques, d'appellationd'origine contrôlée, de commerce équitable et de« Slow Food ». Une prise en charge simultanéeet intégrée d'un bout à l'autre de la chaîne devaleur, de la ferme au marché, est indispensable.

Actuellement, cependant, les agriculteursafricains ont un accès limité aux semences dequalité de variétés de NUS ayant les caractèresrecherchés. Les communautés rurales ontégalement peu de moyens pour accéder auxmarchés des NUS et des produits dérivant deces espèces. Les chaînes de valeur sont souventmal développées et insuffisamment soutenuespar la recherche, les services de vulgarisation et

Sauvegarder ladiversitéCartographier ladiversitéPréserver lesconnaissanceslocalesConserver ladiversité etin situex situ

Sélectionner lesmeilleures variétésDévelopper lesmeilleurespratiquesAméliorer lessystèmessemenciers

Améliorer letraitementAméliorer lestockage et la duréede vieAméliorer letransport et ladistributionDévelopper descoopératives

Sauvegarder ladiversitéCartographier ladiversitéPréserver lesconnaissanceslocalesConserver ladiversité etin situex situ

Développer leschaînes de valeurCommercialiserDévelopper desmarquesDévelopper desplateformesmultipartenairesCréer desenvironnementsfavorables

Caractériser,

utiliser et

conserver la

diversité

génétique

Sélectionner

et planter

Améliorer

les techniques

post-récolte

Développer

des marchés

Valoriser

ex situin situin situ

ex situ

Faire progresser l'agriculture et le développement rural grâce à des chaînes de valeurintégrées pour les espèces négligées et sous-utilisées

Adapté de Padulosi et al., 2013

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l'agro-industrie. Les contraintes comprennentégalement, entre autres, la transformation etl'emballage de mauvaise qualité, l'absence de tri,l'approvisionnement irrégulier et laréglementation relative à la sécurité alimentaire.Toutefois, avec un soutien adéquat, des progrèsrapides pourraient voir le jour. Des politiquessoutenant la recherche et le développement,alliées aux récents investissements, ont conduitau développement de chaînes de valeur pour leslégumes-feuilles africains au Kenya, pour lequinoa au Pérou et en Bolivie, pour le baobab enAfrique australe, pour les piments en Amériquelatine et pour les mils mineurs en Inde.

Les partenariats et actions collectives d'un boutà l'autre des chaînes de valeur sont essentiels audéveloppement de marchés nationaux etinternationaux pour les NUS. Une approchemultipartite, impliquant, par exemple, deschercheurs, des producteurs, des commerçantset des décideurs politiques, fonctionne

Des plateformes multipartites pour développer des chaînes devaleur pour les espèces négligées et sous-utiliséesLa production et la consommation du quinoa, un grain andin, connaît un regain d'intérêt. EnBolivie, grâce à la tenue de plateformes multipartites impliquant des individus venant decommunautés pauvres de différentes régions du pays, des chercheurs, professeurs d'université,représentants d'organisations non gouvernementales, experts en marketing et responsablespolitiques, le quinoa a pu être lancé sur les marchés nationaux et internationaux.

Le succès du quinoa est le fruit d'un travail obstiné sur plusieurs fronts pour améliorer lespratiques agricoles et les techniques de post-récolte et de transformation, conserver sa diversité,donner aux agriculteurs l'accès aux marchés et renforcer les capacités productives du quinoa. Cetravail s'est avéré fondamental pour le développement de chaînes de valeur pour cette culturesous-utilisée sur les marchés nationaux et internationaux. Ces réalisations ont été possibles grâceaussi à la grande contribution de nombreux bailleurs de fonds, organismes de développement etacteurs locaux.

Bien que l'industrie alimentaire préfère le quinoa blanc ou crème, la demande en variétés dequinoa coloré augmente, dûe au potentiel gastronomique de telles variétés. On a donc assisté àune diversification des produits, un phénomène bien connu observé pour de nombreuses autresdenrées, avec des consommateurs souhaitant à présent acheter différentes variétés de quinoa(noir, rouge, avec des ingrédients spéciaux, etc.). La tendance actuelle qui privilégie l'alimentationsaine représente également une occasion pour promouvoir des variétés de quinoa actuellementpeu attrayantes sur le marché de l'exportation de quinoa. Par conséquent, la promotion et larecherche pour développer davantage les chaînes de valeur du quinoa se poursuit.

Elimination d'un obstacle aucommerce de la poudre defruit de baobabPhytoTrade Afrique, une associationcommerciale à but non lucratif basée enAfrique australe, soutient le développementdes chaînes de valeur et des marchés dansl'industrie des produits naturels dans larégion. L'une de ses réalisations a étél'obtention de l'autorisation pour exporter lefruit du baobab en poudre vers l'Unioneuropéenne en tant qu'ingrédientalimentaire. Le baobab, qui pousse dansdes zones de plaine chaudes et sèches,produit des fruits qui sont séchés puisbroyés pour obtenir une poudrenourrissante. Cette poudre peut maintenantêtre exportée pour une utilisation dansl'industrie alimentaire européenne.

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S'adapter au changement climatique eten atténuer les effets

Le changement et la variabilité climatiques ont degraves répercussions sur les systèmes agricoles etsur la biodiversité agricole qui y est associée,comme les pollinisateurs et les micro-organismesdu sol. Afin d'assurer la sécurité alimentaire etnutritionnelle, les agriculteurs devront, à courtterme, gérer les sécheresses, les changementsrelatifs aux périodes de culture, les phénomènesmétéorologiques extrêmes plus fréquents et lapropagation des maladies et des ravageurs. À pluslong terme, les agriculteurs pourraient connaîtreune incompatibilité entre les conditionsclimatiques locales et les cultures et variétésauxquelles ils ont actuellement accès. Ils serontdonc peut-être appelés à se réorienter versd'autres cultures et variétés. Les pays devrontalors adapter leurs systèmes de semences enconséquence.

Les NUS cultivés en tant que compléments auxprincipales cultures aident les agriculteurs àrépartir les risques. Généralement adaptés auxconditions locales, les NUS sont souvent perçuspar les agriculteurs comme des espèces tolérantesaux contraintes et résistant davantage à lasécheresse et aux autres dangers liés au climat.Les NUS jouent ainsi un rôle primordial dans lerenforcement de la résilience des systèmes deproduction agricole, comme le changementclimatique.

Cependant, pour faire en sorte que les NUSfassent partie des « agricultures intelligentes faceau climat », les politiques de recherche et dedéveloppement agricoles doivent reconnaître etappuyer leur rôle. La prise de conscience dupotentiel de telles espèces dans l'adaptation auchangement climatique demande, entre autresactions, des investissements dans la recherche

particulièrement bien dans les cas suivants:l'analyse des contraintes et opportunités; lerenforcement des capacités; et l'introduction denouvelles compétences en production,transformation et commercialisation, tout au longdes chaînes de valeur. Les partenaires du secteurprivé sont importants pour le développement detechnologies de transformation et pour lacommercialisation des produits, tandis que lespartenaires issus du secteur non gouvernementalpeuvent aider les agriculteurs à obtenir lareconnaissance de leurs droits.

Des systèmes agricoles àl'épreuve du changementclimatique Les mils mineurs présentent une vastediversité génétique. Au sein de cettediversité, certaines variétés s'adaptent àdifférents types de sols, à desenvironnements défavorables, arides etmontagneux et à des zones où, en général,les principales céréales ne le peuvent pas.Les mils mineurs présentent un avantagecomparatif là où l'eau est rare et lesprécipitations sont faibles, grâce à un cyclede vie court et à un système racinaireefficace, ce qui en fait de bons candidatspour remplacer le blé et le riz dans despays tels que l'Inde, où ces culturesvivrières pourraient progressivementdevenir moins productives en raison duchangement climatique.

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pour développer de nouvelles variétés présentantdes caractères d'adaptation appropriés, demeilleurs mécanismes pour permettre auxagriculteurs d'accéder au matériel génétique et desolides interventions pour développer desmarchés et des chaînes de valeur favorisant lesNUS. La sélection variétale participativeimpliquant des agriculteurs et une étroitecollaboration avec les collectivités agricoles pourtester et évaluer du matériel génétique nouveauseront d'importance capitale.

Améliorer la sécurité alimentaire etnutritionnelle

La proportion des personnes sous-alimentées dans les pays en développement a considérablement diminué depuis les années 1990. Pourtant, la FAO (2013) a estimé qu'entre 2011 et 2013, 842 millions de personnes, à savoir un huitième de la population mondiale, souffraient de faim chronique. En Afrique sub-saharienne, 38 % des enfants de moins de cinq ans présentent un retard de croissance dû à une malnutrition chronique. « La faim cachée », une carence en micronutriments, vitamines et minéraux, touche jusqu'à 3 milliards de personnes dans le monde. Les problématiques de l'obésité et des carences en micronutriments coexistent souvent, causant un « double fardeau ».

Selon l'Organisation mondiale de la santé (2013),en 2008, 1,4 milliard d'adultes, dans les pays endéveloppement comme dans les paysdéveloppés, avaient un excédent de poids ouétaient obèses et présentaient des risquesaccrus de maladies non transmissibles telles queles maladies cardio-vasculaires, le diabète etcertains cancers. L'obésité est en partie liée auxchangements rapides des systèmes alimentairesqui privilégient une quantité plus importanted'aliments transformés, la restauration rapide etle rejet des aliments traditionnels.

En relevant les défis liés à la sécurité alimentaire,les politiques agricoles ont généralement misl'accent sur l'accroissement de la productivité,mais ont prêté moins d'attention à la valeurnutritive des systèmes alimentaires. Lespolitiques oublient souvent les bienfaits d'unealimentation diversifiée se basant sur une

L'intégration des espèces négligées et sous-utilisées dans lespolitiques alimentaires et nutritionnelles Depuis 1997, le gouvernement péruvien exige que le programme d'alimentation scolaire comprennele quinoa et autres grains indigènes. L'État est devenu l'un des principaux acheteurs de culturesindigènes au Pérou, ce qui a entrainé l'accroissement des superficies cultivées. Dans les années1980, la superficie ensemencée annuellement de quinoa était d'environ 15 000 hectares. En 2000, lasuperficie atteignait environ 30 000 hectares.

Les politiques nutritionnelles au Népal, en Zambie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, bien que nevisant pas spécifiquement à stimuler la production des cultures sous-utilisées, incitent à cultiver unecertaine diversité de cultures vivrières nutritives et à avoir recours aux aliments nutritifs disponibleslocalement. Le projet de loi sur la sécurité alimentaire en Inde, approuvé par le Parlement indien enseptembre 2013, a inclu les mils mineurs dans le système de distribution publique aux côtés du rizet du blé. Ce projet de loi stimulera une plus grande utilisation du mil dans toute l'Inde, créant unedemande et fournissant des mesures incitatives pour les agriculteurs. Il s'agit d'une étapeimportante dans le renforcement de la sécurité alimentaire dans le pays.

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Le renforcement descapacités

La plupart des organisations de rechercheagricole, de développement et d'éducation sontmises en place pour soutenir les politiquesagricoles qui se focalisent principalement sur lesproduits agricoles de base. Les capacitésinstitutionnelles et humaines pour soutenir larecherche, la conservation et l'utilisation desNUS sont fragmentées, inégales et malfinancées.

Les problématiques limitant la réalisation dupotentiel agronomique et de génération derevenus des NUS doivent être abordées à partird'une perspective systémique plutôt queséparément. Des contraintes telles que lemanque de semences et leur mauvaise qualité, lavariabilité des caractères agronomiques, letraitement post-récolte laborieux, le manque denormes relatives à l'emballage et à la distributionet la perception des cultures négligées et sous-utilisées en tant que « nourriture des pauvres »,peuvent être résolues grâce à la recherche et auxsystèmes de développement. Une visionholistique est néanmoins essentielle. Lerenforcement des capacités est essentiel à laconduite de la recherche pluridisciplinaireparticipative, la facilitation des plateformesmultipartites visant la mise à niveau des chaînesde valeur et la mise en œuvre d'approchesfondées sur le genre dans les interventions et larecherche.

« Nous voulons voir ledéveloppement de chaînes de valeur pour ces culturespour le plus grand bénéfice des agriculteurs et descollectivités locales. »

Observations finales, 3ème Conférenceinternationale sur les espèces négligées et sous-utilisées, Accra, Ghana,septembre 2013

certaine variété d'aliments nutritifs. Les NUS ontbeaucoup à offrir à cet égard. Nombre de cesespèces sont comparables aux cultures de baseen termes de teneur en vitamines etmicronutriments et pourraient être plusamplement utilisées pour diversifier les régimesalimentaires. Les fruits et les légumes sontparticulièrement importants. Une nouvelleorientation vers une agriculture tenant compte dela nutrition renforce les liens entre le secteuragricole et les domaines de la santé et de lanutrition et inclut des objectifs en matière denutrition dans des programmes agricoles.

Valoriser le contexte culturel et degenre et l'autonomisation des femmes

Le contexte culturel, social et de genre de laplupart des NUS diffère fondamentalement decelui des principales cultures. Il est capital deprendre en compte les traditions culturelles, lescroyances religieuses ainsi que les motivationséconomiques et sociales des « gardiens » de cescultures. Dans la plupart des cas, ce sont surtoutles femmes qui prennent soin, cultivent etcommercialisent les NUS, dont « les alimentsissus de la forêt ». Ainsi, une perspectivesexospécifique est primordiale lors dudéveloppement de chaînes de valeur pour cescultures.

La transformation de ce type de cultures peutêtre laborieuse et fait généralement partie dutravail des femmes. En Bolivie et au Pérou, unetechnologie de transformation améliorée acontribué à l'augmentation de la consommationet des ventes locales de grains andins. Lamodernisation des chaînes de valeur, grâce àl'amélioration du triage et de l'emballage et ledéveloppement des produits sont autant defaçons d'accroître le revenu des femmes. Aiderles collectivités rurales, et particulièrement lesfemmes, à prendre conscience du potentiel desespèces qui ont été négligées est un puissantmoyen de renforcer leur identité, d'accroître leurvisibilité et de les autonomiser.

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Recommandations etactions clés

Au cours des dix dernières années, un certain nombrede réunions internationales importantes (Chennai 2005,Arusha 2008, Suwon 2010, Kuala Lumpur 2011,Cordoue 2012 et Accra 2013) ont reconnu le potentieldes NUS dans la lutte contre l'insécurité alimentaire etnutritionnelle, dans le combat contre la pauvreté et ladégradation environnementale, tout comme leuradaptation au changement climatique. Les décideurspolitiques ont un rôle essentiel à jouer dans la créationde conditions favorables pour concrétiser ce potentiel.Voici les principales recommandations et actions clés:

1. Inclure les espèces négligées et sous-utilisées dansles stratégies nationales et internationales et les cadresstratégiques visant à remédier aux problématiquesmondiales

Inclure les NUS dans les stratégies visant àremédier au fléau de la pauvreté, à assurer lasécurité alimentaire et l'adaptation au changementclimatique et favorisant une agriculture durable.Affecter des ressources financières à la mise enœuvre du programme de travail mondial de la CDBpour la conservation et la gestion des NUS.Promouvoir la recherche sur les différents rôles queles NUS peuvent jouer dans la lutte contre lapauvreté, la sécurité alimentaire et l'adaptation auchangement climatique.

2. Dresser la liste des priorités nationales et régionalesconcernant les espèces négligées et sous-utilisées surlesquelles se concentrer

Mener à bien des études et des inventaires àl'échelle nationale sur les NUS sauvages et cultivés,en ayant recours aux sources d'informationscientifique et traditionnelle.Organiser des processus nationaux d'établissementdes priorités permettant aux parties prenantesprincipales, notamment aux organisationsd'agriculteurs et au secteur privé, de participerpleinement dans la sélection des espèces àprivilégier.

Renforcer la collaboration sous-régionale etrégionale et harmoniser les priorités.

3. Soutenir la recherche sur les espèces négligées etsous-utilisées et sur leurs contributionsagronomiques, environnementales, nutritionnelles etsocio-économiques à la résilience des systèmes deproduction

Évaluer systématiquement l'accès descommunautés aux NUS et leur utilisation de cesderniers, et valider la contribution de ces espècesaux systèmes de subsistance des ménages, àtravers une approche sexospécifique.Collecter, organiser et faciliter l'accès auxdonnées géographiques, morphologiques,biochimiques, nutritionnelles et génétiques, etcombler le fossé entre les connaissancesscientifiques et traditionnelles au sujet des NUS.Développer la recherche sur le rôle des NUS dansle renforcement de la résilience des systèmesagricoles et leur adaptation au changementclimatique.Inclure les NUS dans les programmes derecherche nationaux et internationaux, tels que lesprogrammes d'amélioration des cultures.

4. Soutenir le développement des chaînes de valeuret des petites exploitations agricoles favorisant lesespèces négligées et sous-utilisées

Faciliter les processus associant de multiplesparties prenantes et impliquant aussi bien desacteurs issus du secteur public que privé, afind'identifier les contraintes des chaînes de valeurset se mettre d'accord sur les stratégies à mettreen place pour leur mise à niveau.Développer des solutions techniques, desnormes, un soutien institutionnel et des capacitésde transformation, d'emballage et decommercialisation des produits issus des NUS etaméliorer l'accès au financement.Soutenir, fournir des mesures incitatives et unenvironnement propice aux organismes quioffrent des services d'aide aux acteurs deschaînes de valeur des NUS.

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terme pour les NUS et leurs variétés sauvagesapparentées en s'appuyant sur une combinaisonde conservation ex situ, in situ et à la ferme.Inclure un plus large éventail de NUS dansl'annexe I du Traité international sur lesressources phytogénétiques pour l'alimentationet l'agriculture.Développer les systèmes semenciers nationauxpour y inclure des variétés locales et appréciéeschez les agriculteurs et soutenir les programmesde multiplication des semences des NUSprioritaires.

8. Autonomiser les agriculteurs gardiens de cesespèces et reconnaître les droits des agriculteursau partage des avantages découlant desespèces négligées et sous-utilisées

Reconnaître et identifier les options susceptiblesde mettre en œuvre les droits des agriculteurs ence qui concerne le partage des avantagesrésultant des variétés de NUS.Favoriser l'autonomisation des agriculteurs enfournissant information et formation sur lesavantages offerts par les NUS et sur les pratiquesagricoles écologiquement durables.Veiller à ce que les NUS figurent parmi les « principaux produits alimentaires » dans leCodex Alimentarius.

9. Renforcer les capacités des individus et des institutions dans les domaines de larecherche, de l'éducation et du développementconcernant les espèces négligées et sous-utilisées

Inclure les cultures locales et traditionnelles dansles programmes d'enseignement primaire, lescultiver dans les jardins scolaires et les utiliserdans les repas scolaires.Inclure les NUS dans les programmes deformation agricole de l'enseignement supérieur etfournir une formation sur le terrain destinée auxprofessionnels en activité.Renforcer les capacités institutionnelles enmatière de recherche et de développementconcernant les NUS au sein d'un programmeplus vaste de développement agricole.

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5. Renforcer la collaboration et l'échanged'informations entre les chercheurs, les agentsde vulgarisation, les agriculteurs et lesorganisations d'agriculteurs

Impliquer plusieurs parties prenantes etpromouvoir une culture favorable à la recherche-action de manière à garantir que la recherche soitorientée vers la solution des problèmes, axée surla demande et sensible à la dimension de genre.Exploiter les technologies de l'information et dela communication pour impliquer les agriculteursdans la recherche, améliorer l'échanged'informations ayant trait au marché et partagerles meilleures pratiques.Renforcez les plateformes visant au partage desconnaissances aux niveaux national, régional etmondial pour faciliter l'accès aux outils, auxméthodes, à l'information et aux bases dedonnées, et créer un lien entre la connaissancescientifique et le savoir traditionnel.

6. Promouvoir la culture des espèces négligéeset sous-utilisées à travers des campagnes desensibilisation aux opportunités commerciales,aux avantages agronomiques et à leurs bienfaitsnutritionnels

Mener des campagnes dans les milieux urbainsvisant à promouvoir une alimentation diversifiée àpartir des cultures locales en partenariat avecdes chefs cuisiniers, des supermarchés,l'industrie hôtelière et les médias.Sensibiliser les agriculteurs et les communautés,et en particulier les femmes, aux bienfaitsnutritionnels d'une alimentation diversifiéecomprenant des NUS.Associer les programmes et les politiquesagricoles et nutritionnels préconisant uneapproche fondée sur l'alimentation pouraméliorer la nutrition.

7. Accroître le soutien en faveur de laconservation in situ et ex situ des espècesnégligées et sous-utilisées à la ferme et renforcerles systèmes semenciers

Développer des stratégies de conservation à long

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Recommandations

Inclure les NUS dans les stratégies nationales et internationales visant à remédier auxproblématiques mondiales comme la faim, la malnutrition, la pauvreté et l'adaptation auchangement climatique.Identifier et établir des priorités à l'échelle nationale et régionale concernant les NUS surlesquelles concentrer les efforts de recherche et de développement.Soutenir la recherche interdisciplinaire sur les NUS et favoriser les processus associant demultiples parties prenantes afin d'intensifier leur utilisation.Soutenir le développement de chaînes de valeur et de petites exploitations agricolesfavorisant les NUS.Renforcer la collaboration et l'échange d'information sur les NUS entre chercheurs, agentsde vulgarisation, agriculteurs, organisations d'agriculteurs et acteurs du marché.Promouvoir l'utilisation des NUS par le biais de campagnes de sensibilisation sur leursdébouchés commerciaux ainsi que sur leurs avantages agronomiques et bienfaitsnutritionnels.Augmenter les mesures incitatives pour la conservation de NUS à la ferme, in situ et ex situ,et favoriser leurs systèmes semenciers formels et informels.Soutenir les agriculteurs gardiens de ces espèces et reconnaître les droits des agriculteursau partage des avantages découlant des NUS.Renforcer les capacités des individus et des institutions dans les domaines de la recherche,de l'éducation et du développement concernant les NUS.

Ce document a été réalisé avec l'assistance financière du CTA. Les opinions qui y sont exprimées sont celles deBioversity International et ne peuvent aucunement être considérées comme reflétant la position officielle du CTA.

Photo avec l'aimable autorisation de Bioversity International. Couverture Y. Wachira; p.3 P. Rudebjer; p.5 P. Bordoni;p.6 Y. Wachira; p.7 dans le texte S. Padulosi, à droite P. Rudebjer; p.8 S. Padulosi; p.11 B. Vinceti.

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