Exodus FRENCH

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N° 3 Octobre 2009 Actualités | Culture | Portraits | Voyage Aissatou SOW Directrice Exécutive de Digital Links Actualités La Banque Mondiale recence des entrepreneurs de la Diaspora Mutombo Un guerrier Luba sur le front humanitaire Dikembe

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Vitrine des réalisations de l’Afrique et sa diaspora

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N° 3 Octobre 2009

Actualités | Culture | Portraits | Voyage

Aissatou SOW

Directrice Exécutive de Digital Links

Actualités La Banque Mondiale recencedes entrepreneurs de la Diaspora

Mutombo Un guerrier Luba sur le front humanitaire

Dikembe

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Vitrine des réalisations de l’Afrique et sa diaspora

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EDITORIAL

ZOOM Les Black Stars du Ghana qualifiés pour la coupe du monde 2010

INTERVIEW DU MOISAissatou SOW, Directrice Exécutive de Digital Links

ACTUALITESLa Banque Mondiale recence des entrepre-neurs de la Diaspora

A l’HONNEURFadela Amara : une femme, plusieurs combatsCalestous Juma: Un scientifique exceptionnel venu du KenyaDikembe Mutumbo: Un guerrier Luba sur le front humanitaire

PATRIMOINE MONDIAL de l’UNESCOEthiopie: Eglises de Lalibela

ILS CROIENT EN L’AFRIQUERussell Simmons Diamond Empowerment Fund

KALEIDOSCOPE CULTURELSélection de grands classiques – Proverbes africains – Le défilé Aksanty a Bruxelles

OUT OF AFRICACharger son téléphone en pédalant: une inven-tion kenyaneILS ONT CONQUIS HOLLYWOODLe Saviez-vous?

VOYAGEBienvenue au Mali: Au cœur du pays Dogon

SOMMAIRE

Exodus MagazinE Est unE MarquE déposéE

Conçu En afriquE

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COUVERTURE:Aissatou Sow

Photo par Erick-Christian AHOUNOU

EQUIPE REDACTIONNELLE:Alexandre TitibaPatricia Yumba

Nafi Diouf

DIRECTRICE ARTISTIQUE:Janine Britz

Johannesburg – Republic of South Africa

Email: [email protected]

[email protected]

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ne dit-on pas que “dans un voyage, le plus dur est

de franchir le seuil ” ? Ce seuil, nous l’avons franchi

ensemble, et je suis agréablement surprise de voir

que nous en sommes déjà à la troisième édition du

magazine Exodus. Ceci prouve effectivement que le

temps passe vite lorsque l’on apprécie ce que l’on

fait.

Dans ce numéro d’Exodus Magazine, vous irez

à la rencontre d’une jeune femme ravissante et

extrêmement talentueuse, Aissatou Sow, Directrice

Exécutive de Digital Links, une ONG internationale

basée à Londres.

L’Ong Digital Links s’est donnée comme cheval

de bataille la lutte contre la fracture numérique en

Afrique afin de permettre au continent de refaire son

retard sur le reste du monde.

Pour célébrer une vitrine exclusive en Afrique,

nous avons décidé de vous emmener au Mali, et

plus particulièrement à Tombouctou qui abrite la

prestigieuse université coranique de Sankoré. Plus

de 100.000 manuscrits y ont été conservés par de

grandes familles de la ville de Tombouctou.

Nous avons également tenu à partager avec vous,

chers lecteurs, des portraits de personnalités

africaines au parcours extraordinaire. Parmi ces

hommes et femmes d’exception qui font notre fierté

et peuvent inspirer les générations futures, nous

avons le Professeur Calestous Juma, originaire du

Kenya, scientifique de renommée internationale et

actuellement Directeur de projet dans la prestigieuse

université de Harvard.

L’Afrique du Nord est à l’honneur dans ce numéro

avec Fadela Amara, née de parents algériens

kabyles, qui a commencé sa carrière politique

comme militante pour les causes féminines dans les

banlieues défavorisées en France.

Dikembe Mutombo, ancien joueur de basket

professionnel de la NBA, originaire de la République

Démocratique du Congo et actuellement très présent

sur le terrain humanitaire.

Vous aurez également le plaisir de découvrir de

nouvelles rubriques dans ce numéro.

Cher lecteurs, au nom de ma génération et des

générations à venir, je vous demande de continuer à

célébrer notre héritage africain, et à mettre en valeur

les richesses du continent. C’est le moment !

Bonne lecture

Nafi Diouf

Chers lecteurs,

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Les Black Stars du Ghana se qualifient pour le mondial 2010 en battant 2-0 le Soudan à Accra lors des éliminatoires.

LACk STARSB - du Ghana se qualifient pour le mondial 2010

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A BANQUE MONDIALE L recense des entrepreneurs de la diaspora africaine

La Banque Mondiale s’est engagée dans un projet de recensement des entreprises détenues par des membres de la diaspora africaine, et susceptibles d’apporter un support de conseil pour des projets en Afrique.

La base de données est dénommée, “eConsultant”, et devrait permettre « de constituer des fiches nominatives et profilées, avec toutes les coordonnées nécessaires pour que la Banque/Mondiale prenne contact dès qu’elle souhaite solliciter des compétences spécifiques ».

L’information est contenue dans le site web de la banque ce qui donne ainsi la possibilité aux équipes de la Banque Mondiale de puiser dans cette base de données sécurisée les « compétences nécessaires à la conduite de leurs projets en Afrique ». Ce projet va permettre aux entrepreneurs intéressés de s’enregistrer sur ledit site. Ils pourront ainsi réaliser des missions pour la Banque Mondiale en tant que consultants.(www.worldbank.org/econsultant).

L’initiative est fort appréciée par le Dr Cheik Modibo Diarra, le célèbre ingénieur astrophysicien américain d’origine malienne selon qui un recensement des ressources de la diaspora africaine ne coûterait pas plus de 500 000$. Lors d’une interview accordée à un confrère, il a en effet profité pour demander aux Africains de « se départir de l’idée que tout est question d’argent » ,estimant que l’apport d’une telle base de données « est considérable non seulement pour le NEPAD, mais aussi pour tous les projets de développement dans chaque pays ». Si aujourd’hui des milliers d’Africains vivent en dehors du continent, la question qui a souvent préoccupé plus d’un, c’est surtout celle de la fuite des cerveaux, phénomène par lequel de précieuses ressources humaines en termes de compétences ont quitté le continent pour servir sous d’autres cieux.

La fuite des cerveaux l’autre gangrène

La Banque a récemment signé un protocole d’accord de cinq ans avec l’Union Africaine qui consiste en une « collaboration mutuelle des deux organisations

dans le domaine de l’amélioration des relations avec la diaspora ».

Bien que des statistiques fiables et exhaustives soient difficiles à établir, il ressort d’études des dernières années que les secteurs les plus touchés par le phénomène de la fuite des cerveaux en Afrique sont en général les sciences, les technologies, l’éducation et la santé. Un pays comme le Ghana par exemple, forme 120 à 150 médecins chaque année, mais pratiquement le même nombre de médecins immigre chaque année, établissant les chiffres à 1 227 professionnels de la santé ayant quitté le pays en 2003 pour faire valoir leurs compétences à l’étranger.

A travers l’initiative «Mobiliser la diaspora africaine pour le développement» lancée en 2007, la Banque Mondiale accorde un appui technique au programme de diaspora africaine concocté par la Commission de l’Union africaine. Dans le même temps, la Banque Mondiale travaille avec la Banque africaine de développement pour la mise en place d’un fonds d’investissement des transferts de la diaspora.

S’agissant de l’apport de la diaspora en termes d’envois de fonds dans leurs pays d’origine, en 2004, une étude réalisée par l’UE a révélé que les envois de fonds entre l’UE et l’Afrique subsaharienne s’élevaient à 3,2 milliards d’euros, soit 12 % du total des envois de fonds effectués au départ de l’UE.

Les statistiques disponibles montrent que les pays d’Afrique subsaharienne pourraient récolter entre 1 et 3 milliards de dollars supplémentaires en réduisant les coûts des envois de fonds par les migrants, entre 5 à 10 milliards de dollars en émettant des obligations de la diaspora, et 17 milliards de dollars en émettant des titres en échange pour de futurs envois de fonds et d’autres créances.

Encore faut-il créer un environnement favorable - exonérations fiscales, salaires plus élevés pour les expatriés, primes, visas pour entrées multiples et contrats de travail, postes honoraires, prix nationaux, etc.- à l’épanouissement des membres de la diaspora qui rentrent au pays ou qui y investissent.

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ISSATOU SOWA Directrice Executive de Digital Links

Elle est jeune, ravissante et consciente des enjeux de développement qui attendent son continent. La Sénégalaise Aïssatou Sow fait partie de ces enfants de la diaspora africaine dont le talent oblige à qualifier d’exemple à suivre. La patronne de Digital Links International basée à Londres s’est donnée comme cheval de bataille la lutte contre la fracture numérique en Afrique afin de permettre au continent de refaire son retard sur le reste du monde. Elle se livre à cœur ouvert...

Comment vous êtes-vous retrouvée de l’autre côté de l’Atlantique, plus précisément à Londres ? Je suis née au Sénégal et j’ai fait toutes mes études ici jusqu’au baccalauréat, et j’ai toujours été intéressée par l’international en général ainsi que par les questions liées au développement de nos pays parce que je me demande toujours pourquoi ils sont dans un état social pareil. Mon intérêt a également porté sur le désir de connaître l’Afrique. Parmi les membres de ma famille je suis la seule à ne pas avoir opté pour aller poursuivre mes études en Europe. C’est ainsi que j’ai décidé d’aller étudier au Niger et au Nigeria. Mon souhait était surtout de connaître et d’écouter les autres Africains sur les grands idéaux que j’avais à l’époque, notamment la question du panafricanisme, etc. Je suis pour le panafricanisme et j’ai toujours détesté les questions de nationalisme. Je me suis toujours considérée comme une Africaine. J’ai eu l’occasion de voyager à travers beaucoup de pays africains. Je suis rentrée au Sénégal pour travailler avant de partir étudier à Londres. Là j’ai préparé un Master en un an. Au sortir de là, j’ai été recrutée par un grand homme nommé Cheik Modibo Diarra pour travailler avec lui sur un projet d’éducation en Afrique qu’il a installé au Kenya. Dans la même période, j’avais des offres pour rester en Angleterre, mais j’ai tenu à revenir au Kenya. J’y suis restée quatre ans, et c’est de là que j’ai été recrutée pour retourner en Angleterre. C’est une carrière internationale que j’ai choisie avec l’appui de ma famille, notamment de mon mari. On s’est tous deux installés en Angleterre et, lui, il a chaque fois accepté de démissionner de ses postes et de me suivre selon mes emplois respectifs (grands éclats de rires). Ce qui ne se voit pas souvent. N’est-ce pas ? Il dit toujours qu’en tant que financier il peut travailler dans n’importe quel milieu.

Aujourd’hui, bien qu’étant en Angleterre, toute mon attention se tourne vers l’Afrique. Je travaille à ce jour avec une structure qui s’investit dans la réduction de la fracture numérique en Afrique, en vue de mettre à la portée des Africains l’outil informatique. Cette structure s’appelle Digital Links

International et travaille avec les gouvernements africains pour mettre à leur disposition des outils informatiques de très haute qualité, mais aux prix les plus bas. Nous nous mettons en contact avec les grands fabricants et les grandes marques pour l’acquisition des ordinateurs que nous mettons à disposition ici à des coûts assez bas. Nous avons également la possibilité de mettre à leur disposition de la seconde main mais nous sommes plus restreints dessus parce que nous tenons à ce qu’elle soit de qualité, et pas seulement des équipements à prix bradés, jetés dans un container et envoyés. Ceci fait que si cette seconde main est de qualité, elle revient dix fois moins cher que le prix appliqué sur le marché. Ceci peut alors permettre aux écoles primaires ou secondaires ou bien aux zones urbaines d’avoir leur premier accès à l’outil informatique.

Quel bilan pouvez-vous établir ce jour en terme de réalisation sur le terrain ? En terme de réalisation, Digital Link a permis à ce jour à plus de 1,5 million de personnes d’avoir accès à l’outil informatique en six ans d’exercice. Nous travaillons en Afrique, en Europe de l’Est et en Asie. Cette année, nous avons entamé un programme beaucoup plus déterminant qui lie les politiques nationales, les politiques financières et les politiques de développement des TIC en Afrique. Dans ce cadre, nous approchons les gouvernements et les banques et nous leur disons : « Si vous voulez des ordinateurs pour vos enseignants, et que les banques sont surliquides, nous pouvons faire en sorte que les deux parties se retrouvent pour coopérer au profit des enseignants. Ceci peut permettre à l’enseignant de payer son ordinateur sur 12 ou 24 mois ».

Les gouvernements sont contents parce qu’ils arrivent à équiper leurs enseignants en ordinateurs à moindres coûts pour leur permettre de faire leurs recherches. De leur côté, les banques sont contentes parce qu’elles gagnent de nouveaux clients.

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En tant qu’Africaine à ce poste, est-ce facile pour vous ? C’est tout à fait facile. La question de l’africanité ne s’est jamais posée à moi de manière négative. Au contraire cela a toujours été un atout. Quand je vais défendre ces genres de projets auprès de bailleurs de fonds ou du gouvernement britannique, j’ai toujours été plus convaincante car je sais de quoi je parle. Concernant ce projet, j’ai un point fort par rapport aux autres qui font la même chose au niveau de Londres parce qu’ils ne comprennent pas toujours le contexte africain. Et je pense qu’étant là-bas, on est mieux placé pour défendre les projets d’aide à l’Afrique pour le bien de tous les bénéficiaires.

Quel est l’impact réel de l’intervention de Digital Links en Afrique ?L’impact est déterminant. Aujourd’hui, au 21 ème siècle, le monde est divisé en deux. D’un côté, il y a celui qui va à toute vitesse et qui utilise les nouvelles technologies pour son développement. En face de ce monde vous avez l’autre partie qui est restée complètement en arrière et qui essaie de décoller sans pour autant avoir accès à ces technologies-là. Tout le commerce international est basé sur l’information et la rapidité avec laquelle on peut produire cette information. L’infrastructure bancaire et les échanges entre les différents acteurs des différents pays sont basés sur la capacité à communiquer. Aujourd’hui, si on ne peut pas communiquer directement, on disparaît. Si la génération passée a raté cette occasion et que la génération présente ne fait pas tout pour rattraper ce retard, il n’y aura aucun moyen pour l’Afrique de s’en sortir. Aux Etats-Unis, par exemple, 95 % des élèves au préscolaire ont accès à l’outil informatique alors qu’en Afrique, seulement 4% des titulaires de baccalauréat ont eu accès à un ordinateur auparavant. Vous voyez un peu le gap qui existe ?! Pourtant, dans la plupart des pays africains, Internet est développé.

Où se situe alors le problème ?Le problème se situe au niveau de l’accès financier mais aussi au niveau de l’apprentissage parce que beaucoup ne savent pas encore utiliser l’outil informatique. L’aspect financier, on a voulu le régler en faisant cette combinaison avec les banques, ce dont j’ai parlé plus haut. L’aspect apprentissage est aussi pris en charge par notre projet en ce sens qu’après avoir fourni le matériel, nos fournissons également la formation aux enseignants ou aux étudiants afin que cela leur profite dans leurs activités de tous les jours en termes d’échanges de connaissances, d’échanges d’informations sur les produits agricoles d’un point à un autre, par exemple. Il y a des fondations qui travaillent à cela et pourront apporter des appuis.

Pour venir à Aïssatou Sow côté jardin, quel commentaire faites-vous de ce qu’on conseillait aux femmes en leur disant : « Sois belle et tais-toi ! » ?(Eclats de rires). Aujourd’hui il faut être belle et surtout ne pas se taire. En fait, je pense qu’il y a encore un certain nombre de choses à faire dans la capacité des femmes à gérer. Personnellement, j’arrive à concilier parfaitement vie professionnelle et vie familiale. Nous allons à l’école comme les hommes ; nous faisons les mêmes études. Il serait dommage de laisser la moitié de la population. Au plan économique, si 50% de la population ne peut pas contribuer, je ne sais pas où l’on va.

Comment voyez-vous alors l’avenir de la femme africaine ? Toujours plus loin. De plus en plus, les femmes ont eu accès à l’éducation et à l’espace qu’il leur fallait pour s’exprimer. Cependant, les problèmes sont encore plus profonds que cela, et dépendent de la manière dont nous avons été éduquées en

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tant que fille. Est-ce que je vais éduquer ma fille de la manière dont on m’a éduquée ?

La diaspora contribue-t-elle comme il faut au développement de l’Afrique, à vos yeux ?De façon encore assez éparpillée et un peu trop personnalisée, mais il faut qu’on arrive à organiser la diaspora africaine qui brille de façon à créer une sorte de plate-forme qui puisse donner des points de vue africains sur les problèmes du monde mais qui touchent l’Afrique. La force d’une masse est toujours préférable à celle d’un individu, surtout que nous avons aujourd’hui la capacité de nous informer avec les TIC. Cette plate-forme devra s’appuyer sur la presse africaine et les dirigeants locaux.

La volonté de vulgariser l’outil informatique ne se heurte-t-il pas au déficit d’énergie électrique sur le continent ?En effet. A priori on peut se dire à quoi bon avoir l’outil informatique si on n’a pas d’électricité dans une zone déterminée ? Ceci est pris en compte dans nos offres tant pour ce qui est de la fourniture que de la consommation d’électricité. Nous sommes la seule compagnie qui propose en Afrique des ordinateurs à basse consommation énergétique de sorte que si vous avez de l’électricité vous en consommerez moins donc vous payerez moins. Dans les zones qui n’ont pas d’électricité du tout ou en ont pour une ou deux heures par jour, nous proposons des ordinateurs qui peuvent avoir une autonomie allant jusqu’à 8 ou 9 heures. On amène pas n’importe quelle technologie en Afrique mais plutôt des technologies adaptées au continent.

Aïssatou Sow a combien d’enfants ? J’ai deux enfants. Un garçon et une fille.

Si vous voulez vous décrire en trois mots, que diriez-vous ?Engagement, Leadership et Valeurs. Je parle surtout de Leadership avec grand ‘’L’’ parce qu’aujourd’hui en Afrique nous avons tous les talents, mais il nous manque un vrai Leadership. Quant aux valeurs, il faut que nous continuions à cultiver celles qui nous ont été inculquées. Il s’agit de la solidarité et de l’entente que d’autres peuples envient même les européens.

Quelle est la qualité que vous appréciez chez les autres ?L’honnêteté mais aussi la capacité à prendre des positions et pouvoir les défendre haut et fort.

Quels sont les trois objets dont vous débarrassez difficilement ?Mon ordinateur qui me relie au monde. Ensuite, ma Foi et enfin ma bague d’alliance.

Quel est votre plat préféré ?Le yassa viande. Je prépare souvent ce plat quand j’ai des invités anglais.

Quels sont vos couleurs préférées ? Ce sont le brun et le gris car ce sont les couleurs de l’Afrique./.

Propos recueillis par Alexandre Titiba

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Dikembe Mutombo, né à Kinshasa en République démocratique du Congo le 25 juin 1966, est un ancien joueur de basket-ball de la NBA, le célébrissime championnat américain de la discipline, ayant évolué de 1991 à 2009.

Surnommé le ‘’mont Mutombo’’ à cause de sa grande taille (2,18 m), il est célèbre pour son jeu très défensif. La légende raconte d’ailleurs qu’à chaque fois qu’il met un contre, Mutombo agite le doigt devant l’adversaire en disant : « Not in my house » (« pas chez moi »), s’attirant souvent les sanctions des arbitres.

Une riche carrière

En 18 saisons de NBA et près de 1200 matchs joués en NBA, Mutombo a tourné à une moyenne de 9,8 points, 10,3 rebonds et 2,7 contres. Nommé joueur défensif de l’année à quatre reprises, il a joué, au cours de sa carrière, à Denver, Atlanta, Philadelphie, New Jersey, New York et Houston.

Initialement destiné à devenir médecin, Dikembe Mutombo étudie à l’université de Georgetown où John Thompson le convainc de jouer dans l’équipe NCAA des Hoyas. Par la suite, il devient un excellent pivot dans la tradition de ceux formés à Georgetown et évolue aux côtés d’Alonzo Mourning.

Son ascension vers le sommet a ainsi commencé en 1991, où il a été sélectionné en quatrième position par les Denver Nuggets. Avec cette équipe, Mutombo n’a pas pu atteindre les sommets. Pourtant, en 1993, la marque de vêtements et chaussures de sport Adidas a sorti un modèle de chaussure de basket semi-montante appelé Mutombo. Les trois bandes de la marque sont figurées, sur ce modèle orné d’un bouclier africain stylisé, par trois languettes passe-lacets en plastique noir.

Après 18 années, le géant du basket et pivot de l’équipe des Rockets a annoncé le 22 avril 2009 son retrait du basket, à cause notamment d’une blessure au cours d’un match marqué par une défaite de Houston contre Portland au premier tour des séries.Dikembe Mutombo est également reconnu pour ses nombreuses implications caritatives.

Des projets pour son pays, la RDC

En juillet 2007, le basketteur américain d’origine congolaise a séjourné une semaine à Kinshasa, où il a inauguré l’hôpital Biamba Marie Mutombo à 300 lits, dans la commune de Masina à Kinshasa. Cet hôpital a été construit sur son propre financement à hauteur d’environ 20 millions de dollars. La structure sera dotée d’une section de pédiatrie d’environ 175 lits. Le Centre de sécurité va former plus de 300 cliniciens, alors que le nouveau laboratoire permettra d’améliorer le suivi et le traitement des patients vivant avec le VIH/SIDA.

La fondation qui porte son nom (Dikembe Mutombo) s’investit à fond dans l’amélioration de la santé, l’éducation et la qualité de vie pour les populations de son pays la RDC. Après l’hôpital, Mutombo a promis se lancer dans la construction d’un internat de première année secondaire jusqu’en sixième année des humanités.

Le basketteur envisage, par ailleurs, de s’investir dans les affaires, notamment la création d’une banque des pauvres qui est présente dans une trentaine de pays. Ce sportif émérite a également expliqué qu’avec l’aide de Bill Gates et sa fondation qui se sont déjà lancés avec au moins 10 millions de dollars pour une étude de faisabilité, il devrait implanter cette banque dans son pays natal, la RDC.

Toutes proportions gardées, on peut valablement classer Dikembe Mutombo parmi les héros, du moins parmi les dignes fils d’Amérique. Pour preuve, le 23 Janvier 2007, au cours de son discours sur l’«Etat de l’Union », un exercice annuel du chef de l’exécutif américain, le Président George W. Bush a présenté à son peuple le basketteur congolais-américain, Dikembe Mutombo.

Traditionnellement, à l’occasion des discours annuels, le chef de l’exécutif américain présente au peuple des citoyens américains qui se sont distingués au cours de l’année écoulée soit par leur entreprenariat soit par leur héroïsme.

By Alexandre TITIBA

IkEMBE MUTOMBODun géant congolais dans la NBA

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By Alexandre TITIBA

IkEMBE MUTOMBODun géant congolais dans la NBA

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ROfESSEUR CALESTOUS JUMA

Pun géant scientifique américain, venu du Kenya

Parmi les Africains les plus connus et les plus respectés au plan scientifique à l’échelle mondiale figure en bonne place le Kényan Calestous Juma, 56 ans. Né le 9 Juin 1953 à Port Victoria dans l’ouest du Kenya, le Professeur Juma est titulaire d’un doctorat en politiques scientifiques et technologiques de l’Unité de recherche sur la politique scientifique, unité de l’université du Sussex, au Royaume-Uni. Il a exercé en tant que professeur associé à l’Institut des études avancées de l’université onusienne à Tokyo, ainsi qu’à l’université de Strathclyde en Écosse. Dans le domaine de la recherche, il s’intéresse notamment à : la co-évolution des technologies et des institutions sociales, l’étude des politiques scientifiques et technologiques, les biotechnologies et la biodiversité. Titulaire de la chaire de Pratique du développement international et directeur du Projet pour les sciences, les technologies et la mondialisation à la Kennedy School of Administration de l’université Harvard, le professeur Juma a une étoffe scientifique dont la célébrité ne se discute pas. Ses travaux sont essentiellement consacrés à la recherche sur les politiques des applications scientifiques et technologiques dans le développement durable. Il s’investit également dans les implications des biotechnologies pour le développement durable en Afrique. Les fruits de ses recherches ont fait de lui aujourd’hui une personnalité respectée de tous dans de nombreuses sociétés scientifiques à travers le monde.

C’est ainsi qu’il est membre étranger de l’Académie nationale des sciences des Etats-Unis, membre de l’Académie des sciences pour le monde en développement (TWAS), de même que de l’Académie mondiale des arts et des sciences ainsi que l’Académie new-yorkaise des sciences.

Il a coordonné les travaux du Groupe de travail sur les sciences, les technologies et l’innovation relevant du projet du Millénaire commandé par le Secrétaire Général des Nations unies, Monsieur Kofi Annan, et il a co-présidé le Comité d’experts africains sur les biotechnologies de l’Union africaine et du Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (NEPAD). Il préside le Comité chargé des défis et des perspectives des biotechnologies agricoles au plan mondial.

Le professeur a été secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la biodiversité, directeur exécutif fondateur du Centre africain des études technologiques à Nairobi, et président de l’université de la Guyane.

Il n’a de cesse de soutenir que l’Afrique dispose d’un potentiel énorme en termes de biotechnologie que ce soit dans les domaines de la production agro-pastorale, d’aquaculture, de production de vaccins pour animaux et de lutte contre l’insécurité alimentaire ou autres.

Cet éminent professeur dont les travaux de recherche peuvent être d’une grande utilité pour l’Afrique est membre de plusieurs conseils d’administration d’agences internationales, il conseille plusieurs chefs d’État et de gouvernement en matière de sciences, de technologies et d’innovation.

Plusieurs distinctions internationales lui ont été décernées, notamment celles des lauréats Pew - Pew Research Center est un think tank américain qui fournit des informations sur les sujets controversés de l’heure, les attitudes et les tendances qui influencent le monde et les États-Unis - pour la sauvegarde et l’environnement (1991), le prix des 500 lauréats du monde (Global 500) des Nations unies (1993) et la médaille Henry Shaw (2001).

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En entrant dans le gouvernement Fillon le 19 juin 2007 comme secrétaire d’État chargée de la politique de la Ville, Fadela Amara peut s’estimer avoir intégré un milieu où elle peut mieux s’exprimer et porter haut les flambeaux de la lutte qu’elle mène contre l’injustice sociale. En tout cas, le cadre gouvernement peut lui permettre d’imprimer une empreinte politique à ses actions associatives et civiques.

Le mini-remaniement du 15 janvier 2009 a placé son secrétariat d’État sous la tutelle du ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville, quittant ainsi la tutelle du Ministre du Logement Christine Boutin.

A 45 ans (elle est née le 25 avril 1964 à Clermont-Ferrand), Fadela Amara peut être qualifiée, sans trop de risque de se tromper, de « femme engagée » contre les injustices sociales sous toutes leurs formes. Son parcours tant civique qu’associatif et politique étaye l’engagement de cette Franco-Algérienne issue d’une famille de dix enfants dont quatre sœurs et six frères. Son père était un ouvrier en bâtiment la semaine qui travaillait sur les marchés le week-end tandis que sa mère était femme au foyer.

Un engagement précoce

Comptable de formation, c’est très jeune qu’elle a commencé son combat contre toutes les formes l’injustice sociale dont elle pouvait être personnellement l’objet ou dont une autre personne pouvait souffrir. Tout ce qui touche aux conditions des femmes, des mères, des filles et des jeunes des quartiers et en France, touche aussi Fadela Amara.

L’engagement de celle qu’on peut appeler « la justicière » est certainement lié à son parcours et aux péripéties qu’elle a personnellement vécues. C’est ainsi qu’elle participe à la première marche civique à Clermont-Ferrand pour l’inscription des jeunes sur les listes électorales. Son entourage raconte que dès l’âge de 16 ans, quand la mairie de Clermont-Ferrand –où elle vit- décide de raser entièrement son quartier, Fadela a pris sur elle de faire du porte-à-porte pour en obtenir la réhabilitation.

Elle raconte ainsi avoir assisté en 1978, quand elle était âgée de 14 ans-, « au drame qui va changer sa vie », et dans lequel son frère Malik a perdu la vie après avoir été renversé par une voiture. Suite à cet événement, elle s’est dite « bouleversée par l’attitude des policiers» qui, selon elle, ont « défendu le conducteur ».

Sa lutte ne fait que croître en intensité avec sa participation en 1983 à la marche des beurs de même que son militantisme ‘à SOS Racisme’ à partir de 1986. Quatorze années plus tard, soit en l’an 2000, elle est élue présidente de la Fédération nationale des maisons des potes (FNMP).

En 1989, elle crée la première maison des potes, de même que la « Commission femmes » dont le principal objectif était de faire un état des lieux sur les femmes des quartiers défavorisés et d’entendre les demandes formulées par la population vivant dans ces quartiers.

Contre les dérives sur l’immigration

Son élection en tant que conseillère municipale sur la liste du Parti socialiste à Clermont-Ferrand en 2001 a marqué un tournant essentiel dans son parcours politique et civique.

C’est elle qui a organisé en 2002 des états généraux à la Sorbonne avec plus de 250 femmes pour ensuite rédiger une pétition qui compte près de 20 000 signataires, pour donner plus tard naissance au «Manifeste de revendication des femmes des quartiers » adressé à tous les candidats républicains à l’élection présidentielle française de 2002.

Un peu plus tard, Fadela Amara a pris la tête de ce mouvement surnommé de manière provocante “Ni putes ni soumises” (NPNS), et se fixe comme objectif de lutter « pour l’émancipation des filles et des garçons, l’égalité des sexes, la laïcité et la mixité dans les quartiers ».

En août 2004, Fadela Amara a été nommée membre de la Commission consultative des Droits de l’Homme et en janvier 2005, membre de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE).

Son combat est également porté dans le secteur de l’immigration où elle s’est illustrée de fort belle manière en s’opposant ouvertement en octobre 2007, à l’utilisation de test ADN pour identifier les enfants d’immigrés dans le cadre d’un regroupement familial en France. Elle considère cette méthode comme une « instrumentalisation de l’immigration ».

Quelques distinctions étoffent également le parcours de Fadela Amara à l’instar du titre de docteur honoris causa de l’Université libre de Bruxelles en 2005 et en 2006, le ‘Honorary Degree for French civil rights campaigner’ de la ‘Manchester Metropolitan University’.

Fadela Amara a publié avec Sylvia Zappi, le livre Ni putes ni soumises en 2003 et trois ans plus tard, elle publie avec Mohammed Abdi, La Racaille de la République.

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ADELA AMARA fune femme, plusieurs combats !

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Le célèbre entrepreneur américain Russel Simmons, ex époux de Kimora Lee Simmons, est reconnu dans le monde entier pour sa ligne de vêtements ‘Phat Farm’. À travers la création de son « Diamond Empowerment Fund » ce magnat de la mode fait maintenant partie de ceux qui font la différence sur le continent en encourageant les africains à se prendre en charge.

Créé en 2007, le Diamond Empowerment Fund (tm), D.E.F., est une organisation internationale à but non lucratif. Sa mission consiste à collecter des fonds pour soutenir des initiatives dans le domaine de l’éducation afin d’aider les personnes provenant d’un milieu défavorisé dans les pays où le diamant est une ressource naturelle.

Au cours d’une interview récente, répondant à la question de savoir si le commerce et la charité pouvaient cohabiter ? Simmons a répondu ceci :

«Donner aux autres n’est pas un acte de charité mais plutôt un outil d’aide pour le développement personnel ». Et il poursuivit en disant: « Mieux vaut apprendre à quelqu’un à pêcher que de lui donner du poisson. C’est la différence entre aider une personne à mener une vie décente ou l’aider seulement à survivre ».

Après une tournée des installations minières et usines en Afrique du Sud ainsi qu’au Botswana en 2006, Simmons a lancé la ligne de bijoux « Green Initiative » conçue et fabriquée par Simmons Jewelry Co.

Vingt-cinq pour cent (25%) des ventes sont destinées au fonds pour soutenir les établissements scolaires et universitaires en Afrique du Sud et au Botswana.

Le D.E.F. finance des projets viables en offrant à la jeunesse africaine des formations de haut niveau.

USSEL SIMMONSRDIAMOND EMPOWERMENT

fUNDLe fonds pour

l’Autonomisation

L’ancien président du Botswana, Président F.G. Mogae, l’un des mécènes a déclaré:

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“Selon le peuple Botswanais, chaque diamant vendu correspond à subvenir aux besoins alimentaires, à améliorer nos conditions de vie, avoir de l’eau potable, construire plus de routes. C’est-à-dire que

nous pouvons construire de nouvelles centrales électriques et agrandir notre réseau électrique ”

Le 13 juillet 2009, le personnage médiatique Kim Kardashian, le joueur professionnel de football Reggie Bush, l’ancien joueur professionnel de football Ray Crockett ainsi que les membres de leurs familles se sont rendus en Afrique du Sud au nom du D.E.F. Kim, Reggie et Ray ont surtout pu avoir une meilleure idée de la mission du D.E.F. qui est celui d’autonomiser les africains à travers l’éducation lorsqu’ils ont visité le CIDA City Campus, le premier collège pratiquement gratuit en Afrique et soutenu par le D.E.F.. Ils ont aussi visité l’Institut Maharishi où ils ont rencontré des étudiants venant de l’African Leadership Academy (l’Académie Africaine d’Administration). Ils ont pu constater par eux-mêmes comment des programmes pareils permettent aux enfants de poursuivre leurs études et de trouver de l’emploi par la suite. “Mon premier voyage en Afrique a été une expérience incroyable. Je suis si contente d’avoir vu comment les diamants peuvent permettre aux citoyens de l’Afrique du Sud et du Botswana de s’autonomiser surtout pour le cas de ces remarquables étudiants qui méritent d’avoir accès à l’éducation », a dit Kim Kardashian. « Je suis vraiment heureuse de faire partie de la famille du fonds d’autonomisation ‘‘Diamond Empowerment Fund ‘’ ».

USSEL SIMMONSRDIAMOND EMPOWERMENT

fUNDLe fonds pour

l’Autonomisation

L’ancien président du Botswana, Président F.G. Mogae, l’un des mécènes a déclaré:

Kim Kardashian, la célébrité hollywoodienne

apporte son soutien au D.E.F

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KALE

IDOSC

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TURE

L

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Sélection de grands classiques

Proverbes africains

Le défilé Aksanty a Bruxelles

“C’est avec un grand plaisir que nous vous avons

concocté la mosaïque culturelle de ce mois. La prochaine

fois que vous vous rendez chez votre libraire, choisissez

un des livres que nous avons sélectionnés pour vous

dans notre rubrique « Les Grand auteurs africains ».

Notre sélection de proverbes africains ne manquera pas

de vous inspirer et vous donnera un aperçu des meilleurs

proverbes du continent.

En septembre, la mode africaine était à l’honneur avec

le défilé de mode organisé par Aksanty en Belgique.

Nous sommes heureux de partager avec vous les belles

créations de la jeune styliste Yolande Van Muylem,

originaire de la République Démocratique du Congo”

Patricia Yumba

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ELECTION DE gRANDS CLASSIQUES

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AKE, les années d’enfance, Wole Soyinka - 1983

Segou: Les Murailles De Terre (Chemins d’identite)

by Maryse Conde 1984

Leopold Sedar Senghor:The Collected Poetry

Wole Soyinka était un enfant éveillé et curieux et son récit des premières années de son enfance dans la ville d’Abeokuta à l’Ouest du Nigeria est absolument captivant. Il écrit du point de vue d’un adulte mais avec la perception d’un enfant. Les événements ne sont pas toujours réjouissants, comme le mauvais traitement infligé à une femme déficiente mentale et un décès dans la famille proche; mais Ake reste exubérant et accueille avec beaucoup d’enthousiasme les nouvelles découvertes et opportunités, Ake est un véritable hymne à l’enfance.

A la fin du XVIIIe siècle, l’Afrique est encore l’Afrique. Un continent noble et sauvage. Entre Bamako et Tombouctou, Ségou est un royaume florissant et les Bambaras - polythéistes et animistes - sont un peuple invincible.Culte des ancêtres, sacrifices rituels, chants des griots... tout semble immuable. Pourtant, de grands bouleversements se préparent. L’esclavage fait rage et les Européens se prennent pour de grands civilisateurs. L’islam, d’abord considéré comme une culture exotique apportée par les caravanes arabes, gagne du terrain... Le temps des malheurs commence. La famille de Dousika Traoré - noble bambara - sera la plus touchée. Quatre de ses fils seront jetés comme des fétus de paille dans la tourmente de l’histoire et auront des destinées terribles.

Leopold Sedar Senghor, ancien président de la République du Sénégal de 1960 a 1981, était l’un des poètes Africains les plus connus. Co-fondateur du mouvement de la Négritude, Senghor est l’une des figures emblématiques de la littérature africaine. Cette édition bilingue du recueil de ses poèmes est pour la première fois disponible en Anglais. Ses poèmes, très vivides, offrent une image d’une Afrique riche et merveilleuse qui est en contraste avec la perte associée avec la rencontre brutale avec l’Occident .

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ROvERBES AfRICAINSPKA

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Que celui qui n’a pas traversé ne se moque pas de celui qui s’est noyé

Un veillard qui meurt, c’est comme une bibliothèque qui brûle

Pour qu’un enfant grandisse, il faut tout un village

Au chef, il faut des hommes et aux hommes, un chef

L’eau chaude n’oublie pas qu’elle a été froide

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ROvERBES AfRICAINS

Que celui qui n’a pas traversé ne se moque pas de celui qui s’est noyé

Un veillard qui meurt, c’est comme une bibliothèque qui brûle

L’eau chaude n’oublie pas qu’elle a été froide

kSANTy fAShIONA

Belles créations de la jeune styliste Yolande

Van Muylem, originaire de la République

Démocratique du Congo Photos Philippe Rikir

défilé de mode organisé par Aksanty, en Belgique

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hARLIzE ThERONCProfession: Actrice Origine : Sud-africaine Date et lieu de naissance: Le 7 Août 1975, Benoni (Afrique du sud)Parcours : Charlize a grandi dans une ferme, à Benoni, un milieu rural non loin de Johannesburg. Très tôt, elle développe une passion pour la danse. Elle prend des cours de ballet dès l’âge de 6 ans. A 12 ans ses parents l’envoient dans un pensionnat à Johannesbourg pour poursuivre son rêve de devenir ballerine. A l’age de 16 ans, elle gagne un concours de beauté et tente une carrière de mannequin à Milan et ensuite à New york. A New York, elle essaie de relancer sa carrière de ballerine mais une blessure au genou l’oblige à abandonner son rêve.Moments forts de sa carrière : Elle décide alors d’aller à Los Angeles pour devenir actrice. Elle début en 1995 au cinéma avec « Children of the corn III ». Ensuite Charlize obtient des rôles de plus en plus importants tels que celui dans « L’avocat du diable (1997) » aux cotés de Al Pacino et Keanu Reeves. Elle obtient un Oscar et un Golden Globe pour sa prestation dans le thriller « Monster » en 2003

Ils ont conquis Hollywood

Une première : En 2004, deux acteurs d’origines africaines sont nominés aux Oscars.

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hARLIzE ThERONCProfession : ActeurOrigine: Béninois Date et lieu de naissance : le 24 Avril 1964, Cotonou ( Bénin) Parcours : Après avoir passé son enfance au Bénin, Djimon rejoint des membres de sa famille en France. C’est là qu’il est repéré par la maison de couture de Thierry Mugler et commence une carrière de mannequin. Sa carrière prend un tournant lorsque Madonna fait appel à lui pour figurer dans l’un de ses clips vidéos « Express Yourself ». Ensuite, il sera sollicité pour des apparitions dans des clips d’artistes tels que Janet Jackson et Paula Abdul ainsi que divers rôles de figurant au cinéma. Moments forts de sa carrière : La consécration arrive en 1997 avec sone rôle dans le film « Amistad » dirigé par le réalisateur incontournable de Hollywood, Steven Spielberg. Il est nominé aux Golden Globe et poursuit sa carriere au cinéma notamment dans « Gladiateurs » en 2000 « in America » en 2004 , film pour lequel il est nominé aux Oscars. Il est nominé une seconde fois aux Golden Globe suite à sa performance dans “Blood Diamonds » en 2006.

Une première : En 2004, deux acteurs d’origines africaines sont nominés aux Oscars.

JIMON hOUNSOUD

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ENyA:kUne innovation du Kenya

Parcourir de longues distances pour pouvoir charger leur téléphone portable sera bientôt révolu pour beaucoup d’Africains qui vivent dans des zones rurales reculées.Deux étudiants Kenyans, Jeremiah Murimi, 24 ans et Pascal Katana, 22 ans, viennent de présenter un petit appareil qui permet aux utilisateurs de téléphone portable dans les zones sans électricité de recharger leurs batteries en pédalant à vélos. Il est certain que ce petit chargeur alimenté par l’énergie du vélo va grandement changer la vie de ceux qui font de longues distances pour pouvoir charger leur batterie de téléphone portable, généralement, à un prix très élevé. Au Kenya et dans beaucoup d’autres pays d’Afrique, le téléphone portable est plus qu’un outil de communication ; Il est utilisé pour plusieurs autres tâches, de l’envoie d’argent aux membres de la famille à l’achat du poisson au marché.Le « chargeur intelligent » va changer la vie d’un grand nombre de personnes au Kenya où, en juin 1999, on ne comptait que 15 000 abonnés de téléphone portable. En fin 2004, le pays comptait 3,4 millions d’abonnés, et ce chiffre a grimpé à plus de 5,6 millions malgré le fait que seulement 200 000 foyers au Kenya sont alimentés en électricité.Ces étudiants de la filière ingénierie de l’Université de Nairobi comptent vendre leur chargeur à $4,50 soit à peu près le prix de deux chargeurs normaux.Le Conseil National Kenyan des Sciences et de la Technologie apporte son soutien au projet, et les étudiants espèrent trouver un moyen pour fabriquer le chargeur en série.

Faits Intéressants :

• L’Afrique enregistre 300 millions d’abonnés au téléphone mobile.

• Le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Egypte représentent les marchés aux taux de croissance les plus rapides.

• Le marché africain de la téléphonie mobile enregistre les taux de croissance les plus rapides au monde, soit une croissance de 30% à 100% en matière de téléphonie.

• Les comptes d’abonnements prépayés constituent presque 95% des abonnements du téléphone mobile dans la région.

• Le taux de pénétration du téléphone mobile en Afrique du Sud est de 84%.

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E SAvIEz-vOUS? L

Le plus grand pays d’AfriqueLe Soudan est le plus grand pays d’Afrique. Avec ses 2,5 millions km², il occupe la 10ème place mondiale. Le Soudan se situe entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. Sa capitale est Khartoum et sa population avoisine les 39 millions d’habitants.

Le plus petit pays d’AfriqueL’archipel des Seychelles, au large de la côte est de l’Afrique, en est le plus petit pays d’Afrique avec une superficie de 435 km2. Sur le continent, la Gambie est en réalité le plus petit avec ses 11 300 km2

La plus grande ville d’AfriqueLe Caire, capital de l’Egypte est la plus grande ville d’Afrique avec une population estimée a 9,2 millions d’habitants

Le toit de l’AfriqueLe Mont Kilimandjaro, est considéré le point culminant de l’Afrique avec une altitude de 5 895m, se trouve seulement à 300 kilomètres au Sud de l’équateur.

Le point le plus bas du continent africainLe Lac Assal de Djibouti, une dépression, puisqu’elle se situe à 155 mètres sous le niveau de la mer, constitue le point le plus bas du continent africain, et le troisième du monde après la Mer morte

Le plus long fleuveAvec une longueur d’environ 6 500 km, le Nil est le plus long fleuve du monde. Il est issu de la rencontre du Nil

Blanc et du Nil Bleu. Le Nil Blanc (Nahr-el-Abiad) prend sa source au lac Victoria (Ouganda, Kenya, Tanzanie) ; le Nil Bleu (Nahr-el-Azrak) est issu du lac Tana (Éthiopie).

Le desert de NamibSitué dans le Sud-Ouest de la Namibie, le désert de Namib est le plus vieux désert du monde et le seul en Afrique ou l’on trouve des éléphants, rhinocéros, girafes et lions.

Le Fish River canyon de Namibieest le deuxième plus grand canyon au monde après celui du Colorado.

Le désert du Sahara s’étend sur 9 millions de km”, c’est le plus grand du monde. De l’Ouest à l’Est de l’Afrique du Nord. Il avance chaque mois de quelques hectomètres.

DiamantsLe Cullinan est le plus gros diamant brut jamais découvert, avec une masse de 3106 carats, soit plus de 621,2 grammes. Découvert en Afrique du Sud dans la mine Premier en 1905. Ce diamant est monté sur le sceptre de la Reine d’Angleterre. Il a été renommé le Great Star of Africa. Il mesure 53mm x 44mm x 29mm, et possède 76 facettes.

Moulins a ventSaviez-vous que l’Afrique du Sud compte 280 000 moulins à vent

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U COEUR DU PAyS DOgONALe Pays Dogon

Aussi connu comme le cœur de l’Afrique de Ouest, le Mali a une culture et une histoire extrêmement riche.LE PAYS DOGON

On trouve au pays Dogon l’une des cultures les plus fascinantes de l’Afrique. Le peuple Dogon a conservé une grande partie de sa culture d’origine et ils pratiquent toujours ses croyances traditionnelles. Les danses à masques funéraires sont toujours exécutées à la fin des périodes de deuil pour encourager l’esprit de l’être cher à quitter le village et aller joindre les ancêtres. Les Dogons ont fui leur pays d’origine pour échapper à l’expansion de l’Islam et ils se sont installés autour des falaises de l’escarpe de Bandiagara. Travailleurs et fiers de leur culture, les Dogons sont connus pour leur art. Leurs sculptures en bois, masques et portes sont très recherchés par les collectionneurs.

TOMBOUCTOU

La ville légendaire existe réellement à la périphérie du désert du Sahara, au Mali. Tombouctou fut un centre de la culture islamique connu dans le monde entier, ainsi que le terminus du commerce de caravanes qui traversaient le Sahara , le sel venant du Nord était échangé contre les biens et les esclaves venant du Sud, une fois sur azalaïs. Figurant sur la liste UNESCO du patrimoine mondial, Tombouctou vaut une visite pour ses mosquées anciennes (anciennes universités) ou pour la beauté austère du désert environnant.

DJENNE ET MOPTI

Djenne, la ville construite en briques de terre crue, a été désignée patrimoine mondial en 1988. La ville a fait beaucoup d’efforts pour maintenir son architecture en terre crue, y compris la mosquée de renommée mondiale, le plus grand bâtiment construit en briques de terre crue au monde entier. Cette mosquée fut construite au XVIIIème siècle. Mopti fut et demeure un centre commercial. C’est le creuset du Mali, le point où plusieurs groupes ethniques viennent faire le commerce. Parmi eux, les cultures Bambara, Malinke, Fulani, Bobo, Bozo, Dogon, Songhai, Tuareg et Haussa

LE FLEUVE NIGER

Le Niger est l’un des plus grands fleuves au monde. Il est la marque approximative de la frontière entre le désert du Sahara et le Sahel, et c’est le moyen de subsistance pour des milliers de pêcheurs. Bien que le pays soit sans littoral, il reste le troisième plus grand producteur de poissons en Afrique. Le peuple Bozo constitue le groupe culturel dominant tout au long du Niger, et chaque voyage fluvial leur traverse que ce soit dans une pinasse en bois à rames, à voile ou à moteur

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LES ANCIENS MANUSCRITS DE TOMBOUCTOU

Les premières constructions de Tombouctou étaient conçues par les architectes africains provenant de Djenne et, plus tard, par les architectes musulmans de l’Afrique du Nord. C’est à cette époque que le Roi Sosso envahit l’empire du Ghana, provoquant ainsi l’exode des intellectuels de Walata à Tombouctou.Au 12ème siècle, Tombouctou est devenu le célèbre centre d’apprentissage islamique et un établissement commercial. Tombouctou avait trois universités et 180 écoles de Coran. Ces universités étaient : l’Université Sankore, l’Université Jingaray Ber et l’Université Sidi Yahya. Tombouctou était l’un des grands centres d’apprentissage dans le monde islamique. Les intellectuels et les étudiants venaient d’aussi loin que du Caire, de Bagdad et du Moyen Orient pour étudier des manuscrits qui se trouvaient à Tombouctou.

À son apogée, l’Université de Tombouctou comptait plus de 25 000 étudiants. La collection privée des manuscrits sacrés qui datent de plus de 600 ans couvre des sujets divers : les mathématiques, la chimie, la physique, l’optique, l’astronomie, la médicine, l’histoire, la géographie, les sciences islamiques et les traditions du prophète Muhammad, la législation et les traités gouvernementaux, la Jurisprudence et bien plus. La plus grande collection de manuscrits se trouve au Centre de Recherche Ahmed Baba. Des érudits estiment qu’il y a plus de 700 000 manuscrits conservés dans des collections à Tombouctou.

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Patrimoine mondial de L’Unesco

ETHIOPIE : Églises creusées dans le roc de Lalibela

Au cœur de l’Éthiopie, dans une région montagneuse, les onze églises monolithes médiévales de cette « nouvelle Jérusalem » du XIIIème siècle ont été creusées et taillées à même le roc près d’un village traditionnel aux maisons rondes. Lalibela est un haut lieu du christianisme éthiopien, lieu de pèlerinage et de devotion.

ATRIMOINE MONDIAL DE L'UNESCOP