EXAMEN PRÉLIMINAIRE DE LA RENTABILITÉ DE L' …
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RÉGION MARTINIQUE
íR
EXAMEN PRÉLIMINAIRE DE LA RENTABILITÉ DE
L' INCINÉRATION AVEC RÉCUPÉRATION D'ÉNERGIEDES ORDURES MÉNAGÈRES
DE FORT DE FRANCE
Martinique
par
Y. ATLAN et P BOURRELIER
/fe'.R. Q.M.
1 A. AOUf 1984
BIBLIOTHÈQUE
BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES
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SERVICE GÉOLOGIQUE DES ANTILLES
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84 ANT 019 JUILLET 19B4
B. R. G. M. Région Martinique
Service Géologique
des Antilles
Examen préliminaire de la rentabilité de l'incinération
avec récupération d'énergie des ordures ménagères de
Fort de France - Martinique
Par
Y. ATLAN et P. áOURRELIER
RAPPORT B.R.G.M. 84. ANT. 019 Juillet 1984
RESUME
1. L'étude économique de divers scénarios de récupération d'énergie à partir
de l'incinération des ordures ménagères traitées actuellement à la Trom¬
peuse a été faite moyennant les' hypothèses suivantes :
- achat du kwh par EDF au prix du combustible utilisé par EDF dans ces
installations soit 0,41 F/kwh en 1984.
- évolution de ce prix d'achat par EDF selon schéma suivant :
1984
1990
2000 -
1990
2000
- 2007
+ 33 %
+ 50 %
+ 0 %
- paiement au projet de 37 F (en francs constant) par tonne d'ordures
ménagères incinérées, c'est à dire paiement du coût actuel du traitement
des ordures ménagères à la Trompeuse.
2. Les résultats obtenus sont les suivants :
2.1 - Récupération sous forme de vapeur
non compétitif avec les autres projets
2.2 - Récupération sous forme électrique
Le taux de rentabilité interne du projet (TRI) est de 5,7 %,
Le TRI du surcoût d'investissement nécessaire pour passer d'une
unité d'incinération à une unité d'incinération avec récupération
d'énergie est de 18 %.
2.3 - Projet de traitemont de 10 % à 15 % des ordures pour récupération
sous forme de vapeur.
Pour un travail à trois postes et le traitement d'environ 10.500
tonnes d'ordures par an, le TRI est de 8,3 '«.
TABLE DES MATIERES
I. Introduction
1.1 - Objectifs de l'étude
1.2 - Moyens mis en oeuvre.
II. La décharge de Fort de France
11.1 - Situation
11. 2 - Volume et nature des ordures
11. 3 - Exploitation actuelle
11. 4 - Projets d'exploitation
III. Les contraintes techniques de l'incinération avec
récupération d'énergie
111.1 - Généralités
111.1. 1 - Le gisement
111. 1.2 - Description générale d'une installation
d'incinération avec ou sans récupération
d'énergie.
11 1.2 - Application au cas de Fort de France.
IV. Vapeur économique de l'énergie produite par une tonne d'ordures
IV.l - Energie sous forme électrique
IV. 2 - Energie sous forme thermique.
V. Etude de scénario
V.1 - Récupération d'énergie sous forme de vapeur uniquement
V.2 - Récupération sous forme d'électricité uniquement
.V.2.1 - la fiche technique
V.2. 2 - Calcul du taux de rentabilité interne (TRI)
V.2. 3 - Première interprétation
V.3 - Traitement d'une partie (10 %) des ordures ménagères et
récupération de l'énergie sous forme de vapeur.
V.3.1 - Fiche technique
V.3.2 - Calcul du taux de rentabilité interne
V.3. 3 - Première interprétation
VI. Conclusions
FIGURE DANS LE TEXTE
Figure 1 - Situation de la décharge de Fort de France
ANNEXES JOINTES AU RAPPORT
Annexe 1 - Liste des personnes consultées et bibliographie sommaire
Annexe 2 - Caractéristiques générales d'une installation d'inci¬
nération sans ou avec récupération d'énergie. S.G.ANT. 3184
Annexe 3 - Définition du taux de rentabilité interne. S.G.ANT. 3185
I. INTRODUCTION
1.1 - Qfea|Êtifs_de_llétude
La Région Martinique a confié au Sureau de Recherches Géologiques et
Minières l'étude de la rentabilité de l'incinération avec récupération d'énergie
des ordures ménagères de Fort de France.
Extrait de la fiche descriptive du projet (Fiche 'n° FF/83-3-6) on trouve¬
ra ci -dessous la description du projet :
- "les problèmes liés à la mise en décharge des ordures ménagères de Fort de
France et sa banlieue (nuisances, décharge saturée à terme) et le gisement
énergétique que présentent ces déchets ( 3.000 à 4.000 TEP/an) montrent l'in¬
térêt que pourrait présenter l'incinération avec récupération d'énergie.
L'étude proposée définira dans quelles conditions (scénarios) l'incinération
des ordures ménagères de Fort-de-France et sa banlieue est rentable.
En particulier un scénario avec récupération d'Energie (Vapeur et/ou Electri¬
cité) sera étudié, des industriels étant intéressés par l'utilisation de vapeur
dans une installation agro-alimentaire (séchage, déshydratation)".
1.2 - ^QyeQs_mi|_eQ_p|uyre
Le modeste financement consenti pour réaliser cette étude implique bien
entendu qu'il s'agit d'une étude préliminaire faite à partir des données dispo¬
nibles. Celles-ci ont été recueillies :
- au cours d'entretiens avec les diverses personnalités régionales intéressées
au problème,
- dans les divers rapports consacrés à l'examen du traitement des ordures ména¬
gères de Fort de France.
On trouvera en annexe n° 1 la liste des personnes contactées et la biblio¬
graphie consultée.
II. LA DECHARGE DE FORT DE FRANCE
II.I Situation
La décharge de Fort de France se situe sur une zone marécageuse,au fond duCohé du Lamentin, en rive droite de la rivière Jambette. A moinsde 5 km du Centre-ville, cette décharge est relativement isolée par la crêtede la pointe des sables. Voir figure n° 1.
X
X X
II. 2 - yg2ume_et nature des ordures
En avril 1983, mois au cours duquel un test significatif a été effec¬tué ont été admis chaque jour ouvrable 240 tonnes d'ordures dont la provenancepeut être répartie comme suit :
Fort de France
Autres communes (Schoelcher, Lamentin, Saint-Joseph, Gros Morne)
Particuliers (dont industriels)
Administrations diverses
COMPOSITION DES ORDURES MÉNAGÈRES
DE LA RÉGION DE FORT-DE-FRANCE
COMPARAISON AVEC UNE MOYENNE NATIONALE
130 tonnes
35 tonnes
65 tonnes
10 tonnes
^"~~~-~-^..,_^^ Secteurs de collecte
Composition (en poids) ^~^"~-^--.._^__^
Métaux
Textiles
Matières plastiques
Verres
Papiers et cartons - Bois
Matières fermentescibles
Matières non classées
Fines < 20 mm
FORT-DE-FRANCE
Centre-Ville de Briand
5,5% 4,7%
3,0% 2,7%
4,/% 4,0%
1,0% 4,9%
4,6 % 8,7 "Z
61,0% 58,5%
4,6 % 4,3 %
15,6% 12,2%
Schoelcher
3,2 %
1,1 %
;i,'j %
12,3%
10,8%
52.3 %
3,4 %
1 3.4 %
Moyenne
Nationale
5 à 8%
1 à 5 %
'Zl d Í) ';;,
5 à ]0%
20 à 3:')
1 5 ci 35 %.
1 0 à 20 %
SAINT-JOSEPH
LE FRANÇOIS
VN6
FORTÛE-FRANCE
SAINT-ESPRITD5
Petit Bourg
RIVIERE SALEE
La Trompeuse (décharge contrôlée)Périmètre d'influence du sitede déchargeConcentration de population
SITUATION DE LA DÉCHARGE DE FORT-DE-FRANCE
FIGURE 1 AN 7. 019
- 3 -
X
x X
II. 3 - ExElQÍͧtÍQn__actuell|_
Jusqu'en 1979, cette décharge ne méritait nullement le qualificatif
de "contrôlée^^ (déchargements désordonnés, accès libre, chiffonnage, régalage
sommaire ...). A la suite d'une étude réalisée par le BETURE, qui proposaitune exploitation par compactage, de réels efforts ont été faits pour amélio¬
rer l'exploitation de cette décharge. Celle-ci est maintenant conduite selon
la méthode dite des "casiers". Deux engins de grande puissance (1 bouteur de
200 CV et 1 compacteur de 170 CV) ont été achetés par la ville de Fort de
France â cet effet.
Selon le schéma de traitement théoriquement appliqué, la décharge
réceptionnera environ 65.000 tonnes par an représentant avant compactage
un volume de 400.000 m3. Après tassement et compactage l'épaisseur de la
couche devrait être de 0,6 m - non compris les matériaux de couverture - sur
les 17 hectares du site de décharge.
x X
II. 4 - PrQJ|ts_^le^Blgi|ation
Selon le rapport de M. COLLARDEAU (1982) la décharge de la trompeuse
est tout-à-fait susceptible de donner satisfaction pour les 10 années à venir
sous réserve :
- d'une part, d'une plus grande discipline dans l'exploitation,
- d'autre part, de la possibilité de s'approvisionner effectivement en maté¬
riaux de couverture (en quantité suffisante et en qualité convenable).
Néanmoins, les nuisances incontestables (en particulier les risques
de pollution du littoral marin) et la difficulté qu'il y aura de toute façon
à trouver un autre site quand celui de la Trompeuse sera saturé ont amené
à mettre à Tétude divers projets de traitement
- broyage avec ou sans compostage
- incinération avec ou sans récupération d'énergie.
à utiliser
« La saturation du site de la Trompeuse obligera^un autre site qui sera ooli-gatoirement plus éloigné des centres urbains. La dépense supplémentaire dueà un transport kilométrique de 20 kilomètres serait de 46 F/t (en 1983) àcomparer avec le coût actuel de l'exploitation de la Trompeuse soit 37 F/t.
m. LES CONTRAINTES TECHNIQUES DE L'INCINERATION AVEC
RECUPERATION D'ENERGIE
III.l - Généralité
m. 1.1- Le gisement
Le combustible est caractérisé par son pouvoir calorifique inférieur
ou P C I, qui est défini comme la quantité de chaleur dégagée par combustion
en supposant que l'eau provenant des déchets reste à l'état de vapeur (le P C I
représente donc la quantité de chaleur réellement disponible).
Le P C I des ordures ménagères est en général compris entre 1200 et
2000 kcal/kg. Sa valeur dépend principalement de la teneur en inerte et en
eau des ordures.
Un P C I inférieur à 1500 est considéré comme faible et représen¬tant une difficulté supplémentaire à surmonter pour la récupération d'énergie.Notons ici que le P C I des ordures ménagères de la Trompeuse est selon les
estimations admises compris entre 1200 et 1300 kcal/kg.
La quantité de matière combustible est bien entendu limitée supérieu¬
rement par la quantité des ordures ménagères "produites" par les agglomérations
concernées par le projet. La Trompeuse reçoit annuellement environ 65.000 t de
déchets.
L'ouvrage "les résidus urbains" (minutes de l'édition en cours de ré¬
vision) donne les indications suivantes :
- capacité de traitement inférieur à 20.000 t/an : sauf exception récupération
non rentable.
- capacité de traitement comprise entre 20,000 et 60.000 t/an : récupérationpar production de vapeur rentable sous certaines conditions (P C I élevé,
existence d'un débouché stable).
- capacité de traitement supérieure à 60.000 t/an : récupération d'énergie tou'jours économiquement valable si le P C I est élevé. La production d'élec¬
tricité est envisageable.
« a / o
1 1 1 . 1 . 2 - Descri BliQQ.gingral ê_d^UQe_ins||llation_d^inçinératign
saQ|_rÍEyB§£i£ÍOQ-d^iQi raie-
On trouvera en annexe n° 2 photocopie d'extraits du document "Elimina¬
tion des déchets des ménages" ANRED (1979), donnant les caractéristiques généra¬
les d'une installation d'incinération sans récupération d'énergie et celles d'uneinstallation avec récupération d'énergie.
x
x X
II 1.2 " ABBliç|tioD_ay_Ê|s^de_5ort_de_Franm : Equivalent énergétique d'une
tonne d'ordures ménagères.
L'équivalent énergétique d'une tonne d'ordures est donné ci-dessous :
- ^n£rj[i£ sous forme thermique [y^^r)
Avec les données suivantes :
PCI = 1.200 mth/kg
rendement pour chaudière = 0,65.
On voit que :
1 tonne d'ordures équivaut à 780.000 mth, soit si 1 tep = IJ mth ther¬
mique à 0,078 tep.
- £ne_r¿i£ s_ou^s_f^rme_é2e£t£Í£U£
Supposons que l'on produise de la vapeur à 20 bars et 300° C avec de
l'eau alimentant la chaudière à 100° C. La quantité de vapeur produite en kg/kg
d'ordures incinérées est : T
T = -1 X PCI X RAH
AH : différence d'enttialpie entre la vapeur produite et l'eau d'alimenté-
tion. Ici : AH = 620 r.it!i/kg
PCI : pouvoir calorifique inférieur en mth/l'.r
PCI = 1200 mth/kj
R : rendement de l'ensen.ble four - chaudière : R = 0,65.
avec
Soit T = 1258 kg/t
On peut alors montrer que 1258 kg de vapeur à 20 bars et 300° C permettent de
produire 256 kwh électrique.
En conclusion, une tonne d'ordures ménagères équivaut à 256 kwh
électrique.
IV. VALEUR ECONOMIQUE DE L'ENERGIE PRODUITE
PAR UNE TONNE D'ORDURES
IV.l - Energie_sgys_form|_|l|ctrigue
Si on admet que la valeur économique du kwh produit grâce à l'inci¬
nération avec récupération d'énergie doit être celle du coût du combustible
utilisé par E.D.F. pour produire un kwh, soit 0,41 F en 1984, on voit que
une tonne d'ordures ménagères permet de produire 256 kwh valant 255 x 0,41 =
105 F.
X
X X
IV. 2 - Eriergie_|Qus_foçme_i!3eoiQL!ê
une tonne d'ordures ménagères produit une énergie équivalente à
0,078 tep de fuel lourd. Le coût de la tef fuel lourd étant 1.600 F. en 1984,
la valeur de l'énergie thermique produite par une tonne d'ordures ménagères
est de 0,078 x 1.600,00 = 125 F.
V. ETUDE DE SCENARIO
V.1 - Béçueération_d^énergie_SQUS_forme_de_vapeyr_uniguement
Ce scénario n'est en réalité pas envisageable du fait de l'absence
d'un réseau de chaleur c'est à dire d'une clientèle possible.
Cependant même si ce réseau existait, la production de vapeur serait
moins rentable que la production d'électricité vendue 0,41 F. le kwh. En effet,
on constate généralement que 70 t seulement de la vapeur produite peut êtrevendue, du fait des condi liions du marché et de la production. Par ailleurs,une décote de 20 % de la thermie vapeur par rapport à la thermie fuel lourd
est habituelle pratiquée, tant pour des raisons techniques (en général le
client est obligé d'avoir une chaudière à fuel de secours) que pour des rai¬
sons de marché.
Dans ces conditions une t d'ordure ménagère produit une énergie ther¬
mique valant 125 x 0,7 x 0,8 = 70 F, ce qui est largement inférieure à la
valeur de l'énergie électrique productible par 1 t d'ordure ménagère soit
105 F. Les investi sseirients nécessaires étant pratiquement les mêmes dans les
deux cas, on peut conclure que le scénario "Production de vapeur sèche" est
moins rentable que le scénario "Production d'électricité seule"
X
X X
V.2 - B|çyBÎpMQQ_§Qus_fgrmê_d^élestriçité_UQiçjyem|nt
V.2.1 - La fiche technique
La fiche technique du projet est donnée ci-après. Les coûts d'inves¬
tissement ont été obtenus à partir des coûts moyens déterminés par 1 'ANRED
(avril 84), augmentés de 50 % pour tenir compte des conditions locales. On a
supposé par ailleurs que le traitement des ordures n,énagères par incinération
rapportait au projet 37 F/t, c'est à dire le coût du traitement actuel des
ordures à la Trompeuse.
- 9 -
- Définition du projet
Incinération de 65.000 t d'ordures ménagères par an
. soit la quasi totalité des ordures de Fort de France - avec récupération
sous forme électrique.
- Paramètres technico-économiques
. Investissement (en MF)
usine d'incinération
surcoût récupération d'énergie
. Frais fixe (en MF/ an)
usine d'incinération
surcoût récupération d'énergie
Total
Total
42,3
26,0
68,3
3,4
2,1
5,5
. Frais proportionnel hors énergie (en F/t)
usine d'incinération 10
surcoût récupération d'énergie 0
10
(soit en MF/an et pour 65.000 t/an : 0,65)
. Gains d'énergie
Le traitement de 65.000 t d'ordures ménagères permet de produire
65.000 X 256 = 16.640.000 kwh, dont le prix de vente (0,41 F / kwh)
est de :
16.640.000 X 0,41 = 6.822.400 soit 6,82 MF.
Le traitement de 65.000 t consommant environ 8700 F en énergie, les recet¬
tes dues à la production d'énergie diminuée des dépenses dues à la consom¬
mation d'énergie sont de 5,95 MF.
. Paiement du traitement des ordures ménagères par les collectivités locales
(MF/ an)
65.000 X 37 F = 2.405.000 soit 2,40 MF/ an.
t /
- 10 -
V.2.2 - Calcul du taux de rentabilité interne (TRI)
La définition mathématique exacte du taux de rentabilité interne
d'un projet est donnée en annexe. Rappelons que le TRI permet une mesure de
la rentabilité d'un projet et surtout aide à la rationalisation des choix
budgétaires. -Un projet ayant un TRI élevé est prioritaire, toutes choseségales par ailleurs. La limite fixée par le plan est de l'ordre de 9 %.
Le TRI a été calculé en admettant que EDF achète le kwh produit
au coût du combustible utilisé dans ses installations pour le produire.
L'évolution de ce coût prise en compte ici est celle admise en général par
les- experts du Plan, soit :
. de 1984 à 1990 : augmentation de 33 % du prix du fuel en francs constants
. de 1990 à 2000 : augmentation de 50 % du prix du fuel en francs constants
. de 2GO0 à 2002 : prix constant.
Par ailleurs, les frais d'entretiens ont été supposés ne pas évoluer,
en francs constants.
Enfin, la durée de vie de l'installation a été prise égale à 20 ans,
l'année de mise en service étant 1986.
On obtient alors les résultats suivants :
- TRI de l'installation complète (incinération + récupération d'énergie)
l'investissement étant 68,3 MF :
TRI = 5,7 %
- TRI de l'installation de récupération d'énergie seule» l'incinération sup¬
posée déjà admise pour des raisons de protection de l'environnement :
TRI = 18 %
Par ailleurs, si on suppose que l'investissement initial est augmen¬
té de 20 %, le TRI de l'installation complète devient TRI = 3,9 %.
V.2. 3 - Première interprétation
Dans le cadre des hypothèses faites, les résultats obtenus montrent
que :
11 -
.(1) - Le TRI du projet étant faible, l'investissement correspondant ne peut
se justifier par des considérations de rentabilité uniquement
(2) - Si le maitre d'ouvrage dispose de prêts dont le taux d'intérêt soit
inférieur au taux de l'inflation augmenté de 5,7 %, le projet est
viable et permet de résoudre la question du traitement des ordures
ménagères.
(3) - Si l'incinération des ordures ménagères est acquise de toute façon
(pour les raisons d'environnement) alors le surcoût d'investissement
nécessaire pour la récupération d'énergie est rentable.
X
x X
V.3 - Iraitement_d^une_Bartie_£10_%i_des_grdiures_ménagë^
dê_llénergi|_sous_fQrn)e_de_vageyr.
V.3.1 - Fiche technique
Un promoteur a présenté un projet dont la fiche technique est donnée
ci-dessous. Les caractéristiques du projet prises en compte ici sont celles
présentées par le promoteur à une exception près :1e coût de la tep a été
pris égal à 1.600 F. au lieu de 3.000 F dans le projet initial.
Le projet prévoit l'incinération d'une partie des ordures ménagères
et l'utilisation de l'énergie produite pour alimenter une chaudière
â vapeur. La vapeur surchauffée produite est ensuite utilisée dans une chaîne
de déshydratation de fruits et légumes.
Paramètres technico-éconmiques
Le projet prévoit l'installation d'un four Laurent Bouillet de 2 t/h
travaillant à 1, 2 ou 3 postes. Nous examinerons ici la variante 2 postes
(28 h/jour) soit 7.000 t d'ordures ménagères traitées par an, puis la variante3 postes soit 10.500 t/an.
L'installation d'une unité d'incinération réduit les charges en fuel
(économies de tep) mais occasionne des surcoûts d'investissement et d'entre¬
tien. Le calcul économique qui suit est relatif à la rentabilité de ces sur-
/
- 12
coûts, et ne prend donc pas en compte l'installation de déshydratation de
fruits et légumes. Les paramètres de base rentrant dans le cal cuT sont :
- surcoût d'investissement : 16,1 MF
- supplément d'entretien annuel : 0,450 MF
- gain d'énergie : 450.
Le traitement de 7.000 t d'ordures ménagères permet de récupérer
7.000 X 0,078 = 546 tep. L'installation d'incinération consommant elle
même environ 50 tep, l'économie réalisée est de l'ordre de 500 tep. On ad¬
mettra - ce qui est optimiste - que toute la vapeur produite est utilisée.
L'économie annuelle en francs sera alors (en 1984) :
500 X 1.600 = 800.000 francs soit 0,8 MF/an.
- Paiement du traiteiïent des ordures par les collectivités locales
7.000 t X 37 F = 259.000 F soit 0,26 MF/ an.
- Surcoût dû au transport des ordures ménagères à l'usine.
On admettra ici que l'usine est implantée de façon à annuler ce surcoût.
V.3.2 - Calcul du taux de rentabilité interne
Le calcul du taux de rentabilité interne, conduit selon les hypo¬
thèses d'évolution du coût du fuel définies au paragraphe V, donne :
Travail à 2 postes : TRI = 3,4 %
Travail à 3 postes : TRI - 8,3 %
V.3. 3 - Première interprétation
Le projet même dans la variante à 3 postes à un TRI trop faible
(< 9 %) pour être considéré comme compétitif par rapport aux sources classi'
ques d'énergie.. Par ailleurs, il ne traite que 15% des ordures ce qui ne
permet pas de lui attribuer une utilité significative quant à la protection
de 1 'environnement.
Par contre, on notera qu'il s'agit effectivement d'une opération
pilote intéressante au plan industriel.
- 13
Enfin, les valeurs de TRI obtenues montrent qu'il est possible
d'améliorer la rentabilité du scénario "tout électricité" en utilisant
une partie de la vapeur (turbine à contre pression) dans une installation
de ce type. Pour cela il est nécessaire que 100 % de la vapeur produite
soit vendue - ce qui est possible dans le cas d'une industrie du type
décrite dans ce paragraphe - et avec une décote par rapport au fuel qui
ne soit pas inférieure à
VI. CONCLUSIONS
VI.l - Les ordures ménagères traitées actuellement à la Trompeuse peuvent
techniquement faire l'objet d'une incinération avec récupération
de l 'énergie.
VI. 2 - Le scénario le plus rentable est celui où toutes les ordures étant
incinérées, l'énergie est récupérée sous forme électrique et ven¬
due à EDF. Si le prix d'achat par EDF du kwh est le coût moyen du
combustible utilisé par EDF dans ses installations (soit actuelle¬
ment 0,41 F/kwh) le taux de rentabilité interne du projet est de
5,7 %.
VI. 3 - Le surcoût d'investissement nécessaire pour passer d'une unité
d'incinération à une unité avec récupération d'énergie a un TRI
de 18 %, ce qui en fait un très bon investissement.
NOTE IMPORTANTE : Ces conclusions ne sont valables que dans le cadre des
hypothèses faites concernant l'évolution du prix du fuel
et du prix d'achat par EDF du kwh.
ANNEXE 1
BIBLIOGRAPHIE ET PERSONNES CONTACTEES
A - Bibliggrap|3ie
1 - Rapport du Préfet Commissaire de la République de la Région Martinique -
M. Jean CHEVANCE - Mars 1983.
2 - Rapport sur le schéma départemental de ramassage et d'élimination des
déchets solides - D.D.c. - Novembre 19C1.
3 - Les résidus urbains - AiàHTM - 1975
4 - Rapport de la mission effectuée à la Martinique les 7, 8 et 9 juin 1982
par J. COLARDEAU.
5 - Elimination des déchets des ménages - ANRED - 1973.
6 - Aménagement de la décharge contrôlée de la Trompeuse - D.D.E. - Octobre
1983
7 - Plan quinquennal de développement des énergies renouvelables de laMar-
tinique D.I.I. - Subdivision Fort de France - Juin 1982.
8 - La décharge contrôlée des résidus urbains - ANRED - 1981.
B - Peç|onnes_çgn|§çtées
- M. MONPLAISIR Olin : Industriel Z.l. Lamentin
- M. GAMON CEMAGREF
- M. NOSEL ADE RTA
- M. ADROVER D. D. E.
- M. FREMÜN D. D. A.
- M. GOVYS D.R.I.R.
- M. LEPELLETIER D.R.I.R.
L^meiiiêration
î Pescription généralecheminée
Etapes du processus
-ANNEXE 2
Wfe
O -%i
trémie d'alimentationen ordures
\^AzkL
chambre de post-combustion
fosse de
réception
stockage des cendres
et mâchefers
cuve d'extinction
des cendres et mâchefers
Schéma type d'une usine d'incinération sans récupération de chaleur (Four
à grille mécanique).
Les ordures introduites dans un four subissent d'abord une déshydratation
sous l'effet de la chaleur, puis entrent en combustion.
Différents types de fours et de grilles assurent automatiquement l'avance¬
ment des ordures et le retournement de la masse en combustion, de ma¬
nière à permettre une combustion aussi complète que possible.
Les gaz produits sont dépoussiérés avant d'être évacués dans l'atmos¬
phère ; il est indispensable de prendre toutes les précautions pour limiter
les émissions de poussières à un niveau suffisamment bas.
Les résidus solides de la combustion, qui représentent environ 10 % du
volume et 25 % du poids des ordures ménagères sont généralement éteints
puis évacués en décharge. Les ferrailles peuvent être récupérées et les mâ¬
chefers utilisés comme remblais ou comme sous-couche de chaussée.
L'incinération est un moyen hygiénique pour traiter les ordures ménagè¬
res, toutefois elle a l'inconvénient de nécessiter des investissements élevés.
pesée, stockage
reprise
incinération
four
évacuation des mâchefers
(résidus solides]
décharge ou vente
i
U traitement cies fumées
dépoussièreur
D'autres opérations peuvent s'insérer dans ce schéma (récupération de.^
ferrailles par tri magnétique par exemple).
S.G.ANT. 3184'
Précautions à prendre - veiller à un bon traitement des fumées ;
- s'assurer que les pièces en contact avec les ordures et surtout avec les
fumées résistent à l'abrasion et à la corrosion ;
- surveiller la température du four (elle doit être en tout état de cause
supérieure à 750 °C] ;
-faire en sorte que l'alimentation soit régulière.
Composantes du coût
Principaux matériels
Coût total :
70 à 200 F TTC par tonne
soit 20 à 60 F TTC par habitant et par an
(sur la base de 0,3 t par habitant et par ar
Investissements
fours et équipements annexes
20 à 25 %
autres
25 à 35 %
Exploitation
45 à 65 %
fours - Les ordures sont déchargées par les bennes de collecte dans une
fosse, puis reprises par le grappin d'un pont roulant et déversées dans les
trémies des fours. La capacité de stockage de la fosse doit correspondre à
1,5 à 2 fois la collecte du jour le plus chargé. Les fours de grande capacité
assurent automatiquement le séchage, la combustion avec retournemenî.
des ordures et l'évacuation des mâchefers. Les fours de petite capacité
nécessitent des interventions manuelles ou semi-automatiques et souvent
un combustible d'appoint.
dépoussièreurs - Les fumées sont chargées de poussières, elles doivent
donc subir un traitement approprié avant leur rejet dans l'atmosphère. On
peut utiliser à cet usage des dépoussièreurs cyclones (coût faible, utilisés
pour les installations de taille moyenne) ou des électrofiltres (coût élevé,
utilisés pour les installations de grande taille).
Surface minimum nécessaire
Besoins en personnel
Un ordre de grandeur en est donné par la formule suivante :S en m2 = 2 000 x capacité horaire de l'usine de traitement en t/h.
On estime la surface nécessaire à partir de la capacité horaire de l'usine detraitement, car sa capacité annuelle dépend du temps journalier de fonc¬
tionnement : 8 h, 16 h ou 24 h par jour.
Il n'est pas tenu compte de la surface occupée par la décharge destinée à
l'évacuation des cendres et mâchefers.
Une usine d'incinération peut fonctionner à 1, 2 ou 3 postes. On distingue
alors le personnel fixe présent 8 heures par jour et le personnel de quart
assurant à tour de rôle les postes de travail de 8 heures. Pour une capacité
comprise entre 1 tonne par heure et 10 tonnes par heure, il faut prévoir :
capacité de l'usine
personne! fixe
personnel par équipe
man
moms de 1 t.'h
ouvrier qualifié j
contremaître
man
o'uvrier qucîifié
1
I
1 t/h à 4 t/h
1
1
1
1
4 l/h à 1 0 t/h
2
1
1
2
1
En première approximation, on estime qu'il faut en général 1 ¡lersonne par
t/h installée et par poste.
ANNEXE 2 S. G. /.NT. 3184^
a^ee
recuperation d'énergíie
Description générale
fosse de
réceptionstockage des
cendres et
mâchefers
cuve d'extinction
des cendres et mâchefers
Schéma type d'une usine d'incinération avec récupération de chaleur (Four
à grille mécanique).
Dans les très grosses installations, la chaleur dégagée par la combustion
des ordures peut être récupérée sous forme de vapeur. Le niveau de tempé¬
rature nécessaire à un bon traitement des déchets (situé entre 750 °C et
950 "O est bien adapté à une telle opération. La vapeur peut être soit
envoyée dans un réseau de chauffage urbain ou distribuée à des étabhsse-
ments tels que piscines, hôpitaux, etc., (la pression d'alimentation est alors
de l'ordre de 12 à 25 bars), soit détendue dans un turbo-alternateur pro¬
duisant de l'électricité, la pression devant être supérieure (35 à 90 bars),
pour assurer un rendement satisfaisant. Les deux utilisations peuvent être
combinées : à la sortie du turbo-alternateur, la vapeur est dirigée vers le
réseau de chauffage.
- Les ordures produites parJO personnes permettent de chauffer 1 personne.
- 1 t d'ordures permet de produire 1,5 t û 2 t ae vapeur ttasie pression
(20 bars 300 °C).
- 1 t d'ordures permet de produire 300 à 350 kwh d'électricité.
- 1 t d'ordures équivaut du point de vue énergétique à 150 l de fuel.
-Le rendement four-chaudière est de l'ordre de 0,60 à 0.65.
ANNEXE 2 S.G.ANT 3184^
Etapes du processus
Précautions à prendre
pesée, stockage
reprise
incinération
four
récupération
d énergie
échangeurs
(détonateursdans le cas de la
production
d'électricité)
vente de l'énergie
traitement
des fumées
dépoussièreur
évacuation des
mâchefers
résidus solides
décharge
ou vente
s'assurer de l'existence d'un marché pour l'énergie récupéx'ée ;
prendre les mêmes précautions que pour l'incinération sans récupérationd'énergie (voir page 57).
Composantes du coût
Vente d'énergie
Besoin en personnel
Coût total :
45 à 110 F TTC par tonne soit 13 à 33 F TTC
par habitant et par an (sur la base de 0,3 t par habitant et par an)
dépenses
Exploitation
60 à 80 %
Investissements
fours et
équipements
annexes 20 à 35 %
Récupérateurs
de chaleur
10 â 25
Autres : 10 à 25 %
1 recettes
vente d'énergie
20 â 60 %
La vapeur peut être vendue à ;
un réseau de chauffage urbain : c'est la solution la plus répandue,
quoique seulement 50 à 70 % de l'énergie récupérée soit utilisée en raison
des fluctuations saisonnières de la demande ; le prix de vente de la thermie
varie de 23 à 68 F.
des établissements de grande taille (piscines, hôpitaux...).
un industriel : la demande est en général plus régulière ; par contre, il
faut prévoir l'installation d'une chaufferie d'appoint si les quantités de
chaleur à fournir sont fixées par contrat. En raison des coûts de transport,
il est recommandé de ne pas acheminer la vapeur au-delà de quelques kilo¬
mètres.
On peut également utiliser une partie de l'énergie pour produire de l'élec¬
tricité qui est livrée au réseau E.D.F., lequel a désormais obligation de
reprise. Cette solution est économiquement intéressante à partir d'une
capacité de traitement de l'ordre de 16 t/h.
capacité
de l'usine
man
ouvrier qualifié
contremaître
4 t/h à 10 t/h
personnel fixe
2
2
1
personnel
par équipe
2
1
0
plus de 10 t/h
personnel fixe
2 à4
2 ou 3
1
jiersonnel
par équipe
2
2
1
ANNEXE 2 S.G.ANT 3184''
Actualisation : pernriet de comparer la valeur de 1 F actuel à sa valeur dans n années.
Cette notion permet de réaliser un arbitrage entre le présent et l'avenir : 1 F dans n années
1F actuels, a est la taux d'actualisation.correspond à
(1 + a)"
Bénéfice actualisé : Un investissement (I) exploité sur n années produit un échancisr
de dépanses (D) et de recettes (R).
" Rt - DtLe bénéfice actualisé B I +
,f / (1 +a)'^
DtLa dépense actualisée D = -t- I + r /
t= 1 '^ +a)''
Durée d'amortissement : nombre d'années au bout desquelles la somme des recettes
actualisées devient supérieure â la somme des dépenses actualisées.
Temps de récupération : nombre d'années au bout desquelles la somma des recettes
non actualisées devient supérieure â la somme des dépenses non actualisées,
Taux de rentabilité : c'est la valeur de a qui annule la valeur B du bénéfice actualisé :
" , Rt - DtB = -l -f S (~r--;
, _ 1 ( 1 -f a)V)=o
en matière financière le taux d'actualisation est remplacé par le taux
d'intérêt.
DÉFINITION DU TAUX DE RENTABILITÉ INTERNE
ANNEXE 3 S.G.ANT. 3185