Etudes de pérennisation du microcrédit grenier commun ...
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT BP. 175 - Tél. 22 279 75 - E-mail. [email protected]
M E M O I R E D E F I N D ’ E T U D E S
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P r é s e n t é p a r :
Rivoniaina Jocelyn RAVELOSON Promotion INTSA / 1998-2003
Juin 2004.
Contac t Auteur : Mons ieur R ivon ia ina Joce l yn R AV ELOSON - Ingén ieur Agronome M a d a c o m : 0 3 3 1 1 9 4 7 4 3 E - m a i l : j o c e l y n - r a v e l o s o n @ v o i l à . f r
Date de soutenance : 29 Juin 2004
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS
REMERCIEMENTS
LEXIQUES
ACRONYMES
LISTES DES FIGURES, TABLEAUX ET ENCADRES
LISTES DES CARTES
RESUME / SUMMARY
INTRODUCTION 1
I. METHODOLOGIE 4
1. LA PRE-ENQUETE 4 1.1. REUNION-DISCUSSION DE GROUPE ET INTERVIEW DES RESPONSABLES LOCAUX 4 1.2. DEPOUILLEMENT DE DOCUMENTATION 4 1.3. POURSUITE DES ATELIERS SUR LA MICROFINANCE 4 2. INVESTIGATIONS SUR TERRAIN 5 2.1. DES QUESTIONNAIRES RELATIFS AUX OBJECTIFS DE L 'ENQUETE 8 2.2. UNE METHODE D 'ECHANTILLONNAGE STRATIFIEE POUR UNE MEILLEURE
REPRESENTATIVITE DE LA POPULATION 8 2.3. COLLECTE DES DONNEES PAR ENTRETIENS EN TETE-A-TETE AVEC LES PAYSANS 8 2.4. ENTRETIENS AVEC DES DIRIGEANTS D ' INSTITUTIONS PUBLIQUES ET PRIVEES 9 3. SAISIE ET ANALYSE DES DONNEES COLLECTEES SOUS EXCEL 9 4. PROBLEMES RENCONTRES LORS DES INVESTIGATIONS 9 4.1. DES ATTITUDES DE RESERVES DES QUESTION DE " CREDIT " 9 4.2. DES REACTIONS D'APPARENCE PAR QUELQUES PAYSANS 9 4.3. DES RETICENCES A DES QUESTIONS JUGEES " DELICATES " PAR L'ENQUETE 10 4.4. DES DIFFICULTES SUR L 'EVALUATION DE LA QUANTITE DE PRODUITS RECOLTES 10
CONCLUSION PARTIELLE 11
II. RESULTATS OBTENUS 12
1. TYPOLOGIE D 'EXPLOITATION BASEE SUR LE REVENU ANNUEL BRUT EN PAD DY DU MENAGE 12 1.1. CLASSE 1 NETTEMENT DOMINEE PAR LES PAYSANS DU PC 15 13 1.2. FORTES INEGALITES SUR LES SOLDES DE TRESORERIE 13 2. CARACTERISTIQUES DES EXPLOITANTS 14 2.1. IMPORTANCE DE METAYAGE : UN DES FREINS A L'ACCES AU CREDIT AGRICOLE 14 2.2. DES SALARIES A LA RECOLTE NECESSITANT 235 000 FMG ET 334 KG DE PADDY PAR HA DE
RIZIERE 15 2.3. VENTE DE PADDY : PRINCIPALE SOURCE DE LIQUIDITE DES PAYSANS 16 2.4. LE MARCHE DE PADDY DANS LA VALLEE MARIANINA , MONOPOLISE PAR UN SEUL
COLLECTEUR 18 3. LES MARCHES FINANCIERS RURAUX DOMINES PAR LES PRETEU RS INFORMELS 19
3.1. DE PROBLEMES DE TRESORERIE EN SOUDURE, CONDUISANT AU CREDIT USURAIRE " VARY
MAINTSO " 19 3.2. CREDIT BANCAIRE PLUS ORIENTE VERS LES ASSOCIATIONS A CAUTION SOLIDAIRE 21 3.3. LE GCV : LA SEULE FORME D 'A SSOCIATION LIANT L 'EPARGNE ET LE CREDIT 23 3.4. PRES DE 84% DES PAYSANS VOIT LE GCV NECESSAIRE 24 3.4.1. Avantages du crédit GCV : fonction du tonnage, de la durée de stockage et de la différence entre "cours de paddy au déstockage et quantum" 26 3.4.2. Environ 44% des chefs d'exploitation n'ont pas de diplôme CEPE 28 3.4.3. Un taux d'intérêt à la portée des exploitants 29 3.4.4. Difficulté de constitution de fonds de garantie mutualiste (FGM) après les dépenses lors de la récolte 30 3.4.5. De la caution solidaire aux conflits sociaux 33 3.4.6. Le quantum élevé peut accentuer le risque 34 3.4.7. Deux maisons sur sept répondent aux normes de stockage dans la Vallée Marianina 35 3.4.8. Utiliser les prêts dans des cultures de contre saison et des activités génératrices de revenus 36 4. LES AUTRES INTERVENANTS 38 4.1. LE CREDIT GCV DE L'OTIV A GAGNE PLUS DE COLLECTEURS QUE DE PAYSANS 38 4.2. UN CAPITAL DE 7 MILLIARDS DE FMG PRETE AUX RIZIERS DANS LE CADRE DE FONDS DE
COMMERCIALISATION DE PADDY 40 4.3. DEUX GCV INSTAURES PAR LE PROGRAMME ARTA DANS LA VALLEE MARIANINA 42 5. ANALYSE DES RISQUES SUIVANT LEUR ORIGINE 44 5.1. NON-RECOUVREMENT DU AUX PHENOMENES INDEPENDANTS DES EMPRUNTEURS 44 5.2. NON-RECOUVREMENT DU A L ' INCAPACITE DES EMPRUNTEURS 45 5.3. NON-RECOUVREMENT DU A LA MAUVAISE VOLONTE DES EMPRUNTEURS 47
CONCLUSION PARTIELLE 48
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 49
1. FLEXIBILISER LES CONDITIONS D 'OCTROI SELON LA CAPACITE DU GROUPEMENT A FOURNIR LE FONDS
DE GARANTIE 50 2. RASSEMBLER LES STOCKS DE PLUSIEURS GROUPEMENTS DANS UN MEME SILO APPROPRIE 50 3. PROMOUVOIR LE RELAIS ENTRE CREDIT DE CAMPAGNE " FAISANCE-VALOIR RIZ " (ACCS) ET CREDIT
GCV 51 4. M IEUX ENGAGER LES GROUPEMENTS DANS LA GESTION DES RI SQUES EN METTANT EN PLACE UNE
SOCIETE DE CAUTIONNEMENT MUTUEL (SCM) 52 5. SE MEFIER DE L 'HETEROGENEITE DES MONTANTS ALLOUES AUX MEMBRES D 'UN MEME GROUPEMENT 54 6. SECURISER LE CREDIT MAIS AUSSI LES REVENUS DES RURAUX 54 6.1. ENCOURAGER LA DIVERSIFICATION DES ACTIVITES A FINANCER EN VUE DE MINIMISER LES
RISQUES COVARIANTS 54 6.2. DEVELOPPER LES PRESTATIONS DE SERVICES OFFERTES AUX ORGANISATIONS PAYSANNES
55 6.3. INSTAURER DES SYNERGIES ENTRE PROJETS DE DEVELOPPEMENT REGIONAL ET
INSTITUTIONS FINANCIERES RURALES 55 7. PROMOUVOIR LE CREDIT DE COLLECTE GERE PAR LES COOPERATIVES AGRICOLE S 55
CONCLUSION PARTIELLE 56
CONCLUSION GENERALE 57
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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AVANT – PROPOS
La dynamisation du marché des produits agricoles est l'une des clés du développement
économique et social de Madagascar. Les paysans – qui constituent 80% de la population, et au
niveau de qui se trouve la grande masse des pauvres – devraient être les principaux bénéficiaires
de cette action.
Baisse de consommation de riz en milieu rural : sig ne d'aggravation de la pauvreté
Le riz étant l'aliment de base des malgaches. Pourtant, sa consommation a baissé depuis
1960. Si elle était en moyenne à 146 kg par personne et par an, aujourd'hui, elle ne serait plus que
de 107 kg. Cette baisse, plus importante en milieu rural qu'urbain, révèle une aggravation de la
pauvreté.
La production de paddy a augmenté presque annuellement1, sans pouvoir suivre la
croissance démographique de 3% par an.
Des politiques de prix inappropriées, au détriment des paysans producteurs
Durant des années, les politiques de prix appliquées sur la filière riz n'ont fait que détériorer
le potentiel de production du pays. Elles consistaient à fixer à un niveau relativement bas le prix
d'achat aux producteurs , au profit des consommateurs en milieux urbains.
Depuis l'Indépendance jusqu'en 1973, l'Etat fixe un prix-plancher d'achat au producteur, tout
en délimitant un prix-plafond de vente au consommateur. En 1970, la part de ce prix de vente
revenant au producteur n'est que de 40% ; 60% se rapporte aux coûts d'usinage, de transport et la
marge commerciale.
Dès 1975, l'Etat a pris en mains le monopole de la commercialisation du riz sur l'ensemble
du pays. Il s'est investi même dans des activités d'approvisionnement d'intrants, de production et de
transformation du paddy.
Pourtant, ces politiques de prix et de nationalisation à outrance a entraîné la régression de produit
collecté. Des marchés parallèles existent toujours et offrent aux producteurs des prix plus
rémunérateurs. La dégradation générale des périmètres irrigués a aussi entraîné un grand recul de
production commercialisée. Par la suite, l'Etat procède à des importations massives de riz2.
1 De 1,3 millions de tonnes de paddy en 1965, elle a passé à 2,5 millions de tonnes en 2001. AYER Gérald, in L'avenir de Madagascar : Idées-forces pour un vrai changement. Antananarivo : FOI ET JUSTICE, 2001. 2 Par exemple, 354 000 tonnes sont importées en 1982.
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Une solution libérale qui étrangle davantage les pa ysans
Vers le milieu des années 80, la collecte de paddy, l'importation et la commercialisation de
riz sont enfin libéralisées. Cette ouverture au secteur privée résulte de la Politique d'ajustement
structurel imposée par les bailleurs de fonds internationaux.
Au début, le revenu des paysans augmente progressivement, grâce à la hausse du prix de
vente de paddy. Mais ce prix au producteur a diminué sensiblement ces dernières années. Il devient
même inférieur à ce qu'il était avant la libéralisation.
En effet, la libéralisation a entraîné la nouvelle domination des intermédiaires (riziers), de la
collecte à la distribution. Les producteurs sont devenus sous leur étroite dépendance. Même dans
les régions d'Alaotra et de Marovoay, la plupart des ménages n'arrivent pas à stocker le riz,
dont ils ont besoin pour l'année entière . Ils doivent le racheter à un prix élevé durant la période
de soudure.
Quelle nouvelle politique pour un accroissement eff ectif du revenu des paysans ?
La réalité actuelle démontre que le désengagement de l'Etat de la filière riz (production et
commercialisation) ne suffit pas à augmenter la production, ni à améliorer le prix au producteur. De
nouvelles stratégies sont ainsi indispensables, afin que les paysans profitent en grande partie
des marges générées par la vente de paddy , et de développer sa production.
Comment y parvenir et l'adapter à la situation actuelle ? La promotion des greniers
communs villageois (GCV) figure en ce moment parmi les axes d'orientation du Ministère de
l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, dans le cadre de la Stratégie pour la Réduction de la
Pauvreté. L'existence des opérateurs privés dans la commercialisation de paddy n'y est pas remise
en cause.
Le présent rapport, qui s'intitule "Etude de pérennisation du microcrédit grenier comm un
villageois dans la région d'Ambatondrazaka" , synthétise les résultats de nos recherches sur le
GCV ; notamment dans la Vallée Marianina et le Périmètre de Colonisation 15, Fivondronana
Ambatondrazaka. Il veut servir de support de réflexion, non seulement pour notre encadreur
professionnel – qui est la Direction Déléguée de la Microfinance, de la Bank Of Africa Madagascar –
mais aussi pour les instances ministérielles et Associations privées concernées par la promotion des
Organisations Paysannes et Organisations Professionnelles Agricoles.
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6
REMERCIEMENTS
Nous tenons à exprimer toute notre reconnaissance à tous ceux qui ont contribué, de près
ou de loin, à notre formation et à la réalisation de ce Mémoire de fin d'étude d'Ingéniorat. Nos vifs
remerciements sont particulièrement adressés à :
Docteur Romaine RAMANANARIVORomaine RAMANANARIVORomaine RAMANANARIVORomaine RAMANANARIVO – Chef du département Agro-management à l'Ecole Supérieure
des Sciences Agronomiques – qui a accepté d'être notre Enseignant Tuteur durant nos recherches et, nous a fait
également le grand honneur de présider le jury de ce Mémoire ;
Monsieur Jean Jacques CHUK HEN SHUNJean Jacques CHUK HEN SHUNJean Jacques CHUK HEN SHUNJean Jacques CHUK HEN SHUN – Directeur Délégué chargé aux Micro-Finances au sein de la
Bank Of Africa Madagascar – qui a assuré l'encadrement professionnel de nos recherches et, n'a pas aménagé
son temps pour nous donner conseil ;
Madame Eliane RALISONEliane RALISONEliane RALISONEliane RALISON – Chercheur chargé du volet Finance Rurale au sein du Département
Recherche et Développement de la FOFIFA – pour nous avoir montré la sympathie, en acceptant avec spontanéité
de siéger parmi les membres de jury ;
Monsieur Jules RAZAFIARIJAONAJules RAZAFIARIJAONAJules RAZAFIARIJAONAJules RAZAFIARIJAONA – Enseignant-Chercheur en Sociologie juridique à l'Ecole
Supérieure des Sciences Agronomiques ;
Monsieur Jaona Nirina RAKOTOSEHENOJaona Nirina RAKOTOSEHENOJaona Nirina RAKOTOSEHENOJaona Nirina RAKOTOSEHENO – Directeur de l'Agence Bank Of Africa à Ambatondrazaka
– pour les aimables appuis et instructions qu'il nous a accordé durant les investigations à Ambatondrazaka ;
Monsieur Falisoa RAMAHAZAKAMANANAFalisoa RAMAHAZAKAMANANAFalisoa RAMAHAZAKAMANANAFalisoa RAMAHAZAKAMANANA – Responsable du Crédit Rural au niveau de l'Agence
Bank Of Africa à Ambatondrazaka – qui n'a jamais hésité à nous aider avec sympathie ;
Tous les Enseignants et Personnel administratif à l'Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques ;
Tout le Personnel de la Bank Of Africa Antaninarenina et celui de l'Agence à Ambatondrazaka ;
La population de la Vallée Marianina et du PC 15 pour son aimable hospitalité et ses collaborations
fructueuses, sans quoi tous les efforts que nous avons déployés seraient vains ;
Notre famille pour tous ses soutiens permanents.
Veuillez recevoir l'assurance de notre respectueuse considération et le témoignage de notre
profonde gratitude.
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LEXIQUES
Avances Sur Produit ou ASP : (nom féminin) Le montant de crédit octroyé au client après mise en
gage des produits de ce dernier auprès du prêteur. En crédit GCV, les dits-produits peuvent être de
paddy ou d'autres graines que l'on peut conserver.
Cautionnement : (nom masculin) C'est l'engagement pris par un tiers, appelé caution, de
s'exécuter en cas de défaillance du débiteur. Dans le cas d'un crédit, la personne qui se porte
caution peut être éventuellement tenue de rembourser le capital, de payer les intérêts normaux et
les intérêts de retard, avec les frais éventuels de procédure. BERNET-ROLLANDE, Luc. Le cautionnement –
http://www.netpme.fr/banque-entreprise/article.php?article=14
Cautionnement solidaire : (nom masculin) Lorsque plusieurs personnes sont cautions solidaires,
elles garantissent ensemble le créancier et chacune d'entre elles est engagée pour le tout. BERNET-
ROLLANDE, Luc. Le cautionnement – http://www.netpme.fr/banque-entreprise/article.php?article=14
Coûts spécifiques : (nom masculin) Dans le cas de crédit GCV, ils sont composés par : 1- Le frais
de location du grenier, 2- L'achat de raticides, 3- L'amortissement des cadenas, 4- Le frais de
gardiennage du grenier, et 5- Les primes d'assurance vol et incendie. OTIV.
Coûts variables : (nom masculin) Les dépenses attribuées au grenier et qui regroupent : 1- Le prix
d'achat des raticides, 2- L'amortissement des cadenas, 3- Le frais de location du grenier, et 4- Le
frais de gardiennage du grenier. Auteur.
Fonds de Garantie Mutualiste ou FGM : (nom masculin) Un apport monétaire du groupement avec
lequel il devra ouvrir un compte bancaire à son nom avant le déblocage du crédit. La BOA rémunère
le FGM en intérêts créditeurs de 4% par an, lesquels sont identiques aux conditions appliquées sur
les dépôts à vue (DAV) jusqu'à sa mobilisation. Le FGM sert notamment pour la banque de garantie
contre les prêts.
Intérêt : (nom masculin) Le prix payé pour l'utilisation d'une certaine somme d'argent pendant un
certain temps. Il est exprimé en pourcentage sous forme de taux d'intérêt. Auteur
Problématique : (nom féminin) Ensemble de questions qu'une science ou une philosophie se pose
relativement à un domaine particulier. Le Petit Larousse Illustré 2000. France: Larousse, juillet 1999. – Larousse, page
825.
Quantum : (nom masculin) Le montant de crédit accordé par kilogramme de produit que
l'emprunteur a remis au créancier comme garantie. Auteur
Société de Cautionnement Mutuel : (nom féminin) Une association sans but lucratif qui a pour
objet d'apporter, dans le cadre d'une structure coopérative, une garantie collective à l'un des
____________________________________________________________________ sociétaires dans le cadre d'une opération qu'il mène avec un tiers. Association Française des Sociétés
Financières. Outil de garantie - http://www.pme-commerce-artisanat.gouv.fr/informations/créa_ent/outils/outils16.htm
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ACRONYMES
ACCS : Association de Crédits à Caution Solidaire
AIC : Association d'Intensification et de Crédits
AIM : Association des Institutions de Microfinance non mutualistes
AIM : Association d'Intensification des Mailles
APIFM : Association Professionnelle des Institutions Financières Mutualistes
ARTA : Animation Rural Tanora Ambatondrazaka
ASP : Avances Sur Produit
AUE : Association des Usagers de l'Eau
BCM : Banque Centrale de Madagascar
BNM : Banque Nationale Malgache
BOA : Bank Of Africa
BRL : Compagnie Nationale d'Aménagement de la Région du Bas-Rhone et du Languedoc
BTM : Bankin'ny Tantsaha Mpamokatra
BV Lac : Mise en valeur et protection des Bassins Versants du Lac Alaotra
CACT : Crédit Agricole à Court Terme
CECAM : Caisse d'Epargne et de Crédit Agricole Mutualiste
CEPE : Certificat d'Etudes Primaire Elémentaire
CIRAGRI : Circonscription de l'Agriculture
CIRVA : Circonscription de Vulgarisation Agricole
DAPP : Direction de l'Appui à la Professionnalisation des Producteurs
CRS : Catholic Relief Service
DDMF : Direction Déléguée aux Micro-finances
DGEP : Direction Générale de l'Economie et du Plan
DIRDR : Direction Inter-Régionale de Développement Rural
DRD : Département de Recherche - Développement
DSRP : Document de Stratégies pour la Réduction de la Pauvreté
FAO : Foods and Agricultural Organisation
FCP : Fonds de Commercialisation de Paddy
FGM : Fonds de Garantie Mutualiste
FMR : Financement du Monde Rural
FOFIFA : Foibe Fikarohana ho amin'ny Fampandrosoana
FORMAGRI : Formation en Agriculture
GCV : Grenier Commun Villageois
HT : Hors Taxes
IFM : Institution Financière Mutualiste
IMAP : Industrie Malgache de Production
ITD : International Trading and Development
____________________________________________________________________ KOBAMA : Koba Malagasy
LDI : Landscape Development Interventions
MADIO : Madagascar Dial Instat Orstom
MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche
MK 34 : Makalioka 34
MOS : Main d'œuvre salariée
ODRI : Opération de Développement Rural Intégré
ONG : Organisation Non-Gouvernementale
OP : Organisation Paysanne
OPA : Organisation Professionnelle Agricole
ORA : Office du Riz Alaotra
OTIV : Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola
PC 15 : Périmètre de Colonisation 15, ou Périmètre de Culture 15
PCAI : Petit Crédit Agricole Individuel
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural
SARL : Société Anonyme à Responsabilité Limitée
SCAM : Société de Crédit Agricole Mutuel
SCM : Société de Cautionnement Mutuel
SILAC : Société Industrielle et Agricole du Lac Alaotra
SOMALAC : Société Malgache du Lac Alaotra
VM : Vallée Marianina
Unités de mesure et monétaire
t : Tonne
kg : Kilogramme
g : Gramme
Ha : Hectare
km² : Kilomètre carré
m : Mètre
ml : Millilitre
°C : Degré Celsius
Hj : Homme-jour
UTH : Unité de Travail Humain
Fmg : Francs Malgache
____________________________________________________________________
LISTE DES FIGURES
Figure 1 :Répartition typologique de la population .................................................................. p.12
Figure 2 : Solde de trésorerie des ménages............................................................................ p.14
Figure 3 : Vente mensuelle de paddy selon les classes (Quantité en tonnes) ....................... p.17
Figure 4 : Evolution des cours de paddy, variété MK-34, dans la Vallée Marianina et
le PC 15 en 2003 ......................................................................................................... p.18
Figure 5 : Pourcentage des paysans achetant du riz blanc en soudure ................................. p.20
Figure 6 : Relation des paysans avec les Institutions financières ........................................... p.21
Figure 7 : Evolution des octrois de crédit GCV par la BOA sur l'ensemble
de Madagascar ............................................................................................................ p.24
Figure 8 : Niveau d'appréciation du microcrédit GCV par les paysans ................................... p.24
Figure 9 : Les opinions des paysans sur les conditions d'accès au crédit GCV
de la BOA..................................................................................................................... p.25
Figure 10 : Appréciation des avantages du GCV selon le tonnage, le quantum
et la durée de stockage ............................................................................................... p.27
Figure 11 : Niveau d'instruction des paysans .......................................................................... p.28
Figure 12 : Comparaison des taux d'intérêt mensuel appliqués par les Institutions
Financières au crédit GCV........................................................................................... p.29
Figure 13 : Recouvrement de l'intérêt par le FGM selon la durée de stockage ...................... p.32
Figure 14 : Evolution de l'intérêt perçu par la banque, par tonne stockée, suivant
le quantum appliqué (Durée de stockage : 4 mois).................................................... p.34
Figure 15 : Seuils de rentabilité du crédit GCV – OTIV ........................................................... p.39
Figure 16 : Les causes de la démotivation des paysans à effectuer de GCV......................... p.43
Figure 17 : Les précipitations mensuelles à Ambatondrazaka, de 1998 à 2003..................... p.44
Figure 18 : Nombre moyen de jours pluvieux, à Ambatondrazaka, de 1998 à 2003 .............. p.45
Figure 19 : Représentation schématique du relais entre crédit de "faisance-valoir" et
crédit GCV.................................................................................................................... p.51
____________________________________________________________________ EN ANNEXES :
Figure 20 : Evolution du taux de recouvrement de crédit FMR Traditionnel,
de 1981-1989, à Ambatondrazaka .............................................................................. p.VI
Figure 21 : Evolution du nombre de bénéficiaires de crédit FMR-ODRI, de 1983-1987,
à Ambatondrazaka....................................................................................................... p.VII
Figure 22 : Evolution de recouvrement de crédits au sein de la SOMALAC
de 1984 à 1989 ............................................................................................................ p.VIII
Figure 23 : Organigramme de la Société de Cautionnement MutueI ...................................... p.XX
Figure 24 : Structure des activités de la SCM au niveau régional........................................... p.XX
Figure 25 : Fonctionnement du système d'assurance autogérée au niveau de la SCM......... p.XXI
____________________________________________________________________
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Dépenses sur la Main d'œuvre salariée temporaire durant la pré-récolte ........... p.15
Tableau 2 : Dépenses sur la Main d'œuvre salariée temporaire à la récolte .......................... p.17
Tableau 3 : Répartition des maisons par village, suivant la nature de leur toiture.................. p.36
Tableau 4 : Comparaison des crédits GCV de l'OTIV et de la BOA........................................ p.38
Tableau 5 : Récapitulation de l'opération FCP pour la campagne 2003-2004........................ p.41
Tableau 6 : Récapitulation du GCV du Programme ARTA à Ambohimiarina en 2003 ........... p.42
EN ANNEXES :
Tableau 7 : Nombre de la population par Commune en 2001................................................. p.III
Tableau 8 : Les potentialités en terres agricoles d'Ambatondrazaka...................................... p.III
Tableau 9 : Les matériels agricoles des exploitants d'Ambatondrazaka en 2000 .................. p.III
Tableau 10 : Recensement de la production de quelques cultures de saison par la
Circonscription de l'Agriculture d'Ambatondrazaka – Campagne 2001-2002 p.IV
Tableau 11 : Etat des routes en 1999...................................................................................... p.IV
Tableau 12 : Quelques renseignements sur les principales cultures légumières ................... p.X
Tableau 13 : Rendement de production de quelques cultures de saison et de contre
saison dans la Vallée Marianina et le PC 15 – Campagne 2002-2003....................... p.X
Tableau 14 : Fiches techniques de quelques cultures de contre saison................................. p.XI
Tableau 15 : Calcul d'indices de rentabilité du groupement pratiquant de GCV avec
la BOA (Etude de cas) ................................................................................................. p.XII
Tableau 16 : Indices de rentabilité du groupement pratiquant de GCV avec la BOA ............. p.XIII
Tableau 17 : Calcul d'indices de rentabilité du groupement ne pratiquant pas de GCV
(Etude de cas).............................................................................................................. p.XIV
Tableau 18 : Indices de rentabilité du groupement ne pratiquant pas de GCV ...................... p.XV
Tableau 19 : Calcul de rentabilité de GCV, pour l'OTIV Keta (Etude de cas) ......................... p.XVI
Tableau 20 : Récapitulation des crédits GCV de la BOA dans l'Alaotra,
Campagne 2003 .......................................................................................................... p.XVII
Tableau 21 : Récapitulation des crédits GCV de l'OTIV dans l'Alaotra, Campagne 2003...... p.XVII
____________________________________________________________________
LISTE DES ENCADRES
Encadré 1 : Quelques conversions relatives à la quantification des graines .......................... p.10
Encadré 2 : Enoncé caractérisant la dépendance des revenus des producteurs
vis-à-vis des ventes de céréales.................................................................................. p.21
Encadré 3 : Définition des trois types de crédits agricoles offerts par la BOA ........................ p.22
Encadré 4 : Faut-il bonifier les crédits agricoles pour abaisser les taux d'intérêts ?............... p.30
Encadré 5 : Sur la question "Faut-il supprimer le FGM ?", ils disent…................................... p.31
Encadré 6 : Résoudre les problèmes de garantie matérielle par la caution solidaire ............. p.33
Encadré 7 : Fonds de Commercialisation de Paddy: un moyen de fidélisation
de paysans par les collecteurs .................................................................................... p.40
Encadré 8 : Le Programme ARTA : pour la promotion de l'accès au crédit des paysans ...... p.42
LISTE DES CARTES
Carte 1 : Vue d'ensemble de la région d'Alaotra...................................................................... p.6
Carte 2 : Vue d'ensemble de la zone PC 15 – Vallée Marianina............................................. p.7
____________________________________________________________________
RESUME
La Vallée Marianina et le PC 15 sont respectivement des zones à haut potentiel rizicole. Ils
produisent près de 24 000 tonnes de paddy par an. Pourtant, la vente des récoltes ne profite pas à
la grande masse des producteurs. Depuis la libéralisation de la commercialisation de paddy à
Madagascar, ces derniers se trouvent sous l'emprise des collecteurs.
Le taux de pénétration des paysans aux crédits formels y est faible avec 22,4% seulement.
Pourtant, leurs activités génératrices de revenu restent peu diversifiées et les ressources de liquidité
des paysans dépendent fortement de la vente de paddy. Cette vente intervient rapidement, pour la
majorité d'entre eux, avant l'augmentation même des cours en fin août.
Pour palier à ces problèmes, la banque BOA-Madagascar et l'institut financière mutualiste
OTIV ont lancé, depuis juin 2003, le "microcrédit GCV" dans la région d'Ambatondrazaka.
Néanmoins, de nombreuses contraintes restent encore à résoudre pour permettre à la vulgarisation,
voire pérennisation du microcrédit GCV dans la dite région, en ne citant que : le faible niveau
d'instruction des paysans lequel conditionne leur motivation à contracter avec l'institution financière
formelle, le rejet de la caution solidaire et la difficulté de constitution du fonds de garantie mutualiste
par certains, et l'insuffisance d'infrastructures de stockage appropriées.
Instaurer un environnement agro-socio-économique favorable à l'épanouissement des
activités agricoles et para-agricoles des paysans, favoriser l'autopromotion des Organisations
Paysannes à travers les renforcements de leur capacité, faciliter l'accès au crédit de ces derniers en
limitant les charges y afférentes, et mieux responsabiliser les Associations de crédits dans la gestion
et minimisation des risques ; ce sont les principaux axes d'orientation avancés pour la pérennisation
du grenier commun villageois.
Mots clés :
Pauvreté ; paddy ; crédit rural ; grenier commun villageois ; sécurisation ; auto-promotion
____________________________________________________________________
SUMMARY
The Marianina Valley and the PC 15 are respectively zones with massive rice cultivation
potential. They produce up to 24 000 tons of paddy per year. Yet, the sale of the harvests doesn't
benefit to the large mass of the producers. Since the liberalization of the paddy merchandising in
Madagascar, these last are under the ascendancy of the collectors.
Therein, the rate of peasants' penetration to the formal credits is pathetic with, only, 22,4%.
However, their generating income activities remain a little varied and the peasants' liquid assets
resources tremendously depend on the paddy sale. This sale promptly intercedes, for most of them,
before the rise of the courses in the end of August.
To land to these problems, the bank BOA-Madagascar and the financial mutual institute
OTIV have launched, since June 2003, the Community Crain Storage Facilities credit in the area of
Ambatondrazaka. Nevertheless, plenty of constraints awaits for solution to allow the popularization
as yet, or even the perpetuation of the Community Crain Storage Facilities credit in the so-called
region, while only mentioning : the frail instruction level of the peasants which designs their incentive
to contract with the formal financial institution, the dismissal of bound guarantees and the difficulty of
constitution of the mutual guarantee fund, and the suitable storage infrastructures insufficiency.
To establish an economic agro-social environment that is favourable to the blossoming of the
agricultural and para-agricultural activities of the peasants, to enhance the self-promotion of Farmers
Organizations through the backings of their capacity, to facilitate the access to the credit of these
last while limiting related loads, and better making the credits Associations aware of their
responsibilities in risks management and minimization ; these are the main axes of orientation for the
perpetuation of the Community Crain Storage Facilities.
Key words :
Poverty ; paddy ; rural credit ; community crain storage facilities ; secure ; self-promotion
___________________________________________________________________
1
INTRODUCTION
A la fin du deuxième millénaire, Madagascar est classé, selon les normes internationales en
vigueur, parmi les pays les plus pauvres du monde. Des documents officiels récents expliquent cette
situation par une longue période de faible croissance économique, un niveau d'investissement
insuffisant et un taux de croissance démographique relativement élevé par rapport à la croissance
économique3. La pauvreté à Madagascar est surtout l'image du sous-développement de la
population en milieu rural , laquelle constitue 85 pour cent des malgaches4. Le faible niveau
d'instruction, la manque d'information, la non-maîtrise du marché, la dégradation des infrastructures,
la difficulté d'accès au crédit, etc. caractérisent cette dernière. C'est pourquoi l'Etat, depuis 2002, a
pris l'initiative de se lancer dans de grandes réformes économiques.
La politique du Gouvernement part désormais des trois axes d'orientation retenus dans le
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté ou DSRP, dont : (i) l'amélioration des
performances économiques, en y faisant participer les pauvres, (ii) le développement des services
sociaux de base (éducation, santé, etc.) et, (iii) la mise en place d'un cadre institutionnel favorable à
la croissance économique et à la réduction de la pauvreté.
A cet effet, pour que la croissance puisse véritablement profiter aux paysans, ces derniers
doivent eux-mêmes participer à la création de richesse. L'augmentation de la productivité agricole,
la promotion des petits investissements en zones rurales et, notamment, le partenariat entre les
groupements paysans et le secteur privé constituent ainsi les priorités du Ministère de l'Agriculture,
de la Pêche et de l'Elevage.
Créer de richesses n'est pourtant pas suffisant ; il faut également savoir la gérer
efficacement . Ceci implique une meilleure maîtrise du cycle de marché – notamment le prix d'achat
et de vente des produits – par les paysans, une capacité de se mesurer avec les acheteurs et une
bonne gestion de trésorerie. A Ambatondrazaka, principal grenier à riz du pays, des riziculteurs
vendent habituellement une grande partie de leur paddy dès le début de la période post-récolte. Les
cours sont pourtant assez bas en ce moment que les coûts de production ne soient très faiblement
couverts. Malgré ainsi l'étendue des surfaces cultivables dans la région, la riziculture ne donne pas
un réel avantage pour la plupart des producteurs. La diversification des ressources financières
des ménages - à travers le développement des activités génératrices de revenus et la mise en
place de systèmes de financement adaptés - serait une issue pour sortir de ce problème.
3 Entre 1988 et 2000, le taux d'accroissement annuel de la population malgache est de 2,8% tandis que celui de croissance économique était de 2,2%. Le taux d'inflation a atteint annuellement 16,9% durant la période. Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté – Version complète, avant l'atelier national de novembre 2001. 4 Au moins, 75% des pauvres à Madagascar sont des agriculteurs et, en particulier, 70% des pauvres sont des petits exploitants agricoles, c'est-à-dire des paysans qui exploitent des parcelles de moins de 2 ha. 67% des malgaches sont des petits agriculteurs. Par ailleurs, 80% des agriculteurs, mais surtout 90% des petits agriculteurs, vivent en dessous du seuil de pauvreté; de revenu annuel inférieur à 736 000 fmg, soit 90 dollars. RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN : Le rôle de la gouvernance et de la décentralisation dans la réduction de la pauvreté. Madagascar : PNUD, 2000.
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2
Dans le cadre de la concrétisation des programmes inscrits dans le volet "Développement
Rural" du DSRP, des activités mettant en synergie les fonctions des diverses intervenants en milieu
rural – dont les ministères, les Circonscriptions de l'Agriculture et autres divisions administratives
décentralisées, les institutions financières, les opérateurs commerciaux, les Organismes non-
gouvernementaux et, enfin les paysans producteurs – sont à quêter. L'objectif est que chacun
puisse tirer profits de la coordination des opérati ons sans qu'il y ait ni dominants ni dominés .
La vulgarisation du "microcrédit grenier commun villageois (microcrédit GCV)", appelé
également "crédit de stockage" ou "Community Crain Storage Facilities" en anglais, paraît répondre
à tous ces critères : en stockant leur paddy dans un entrepôt fiable jusqu'à ce que leur cours
augmentent, et en utilisant ces produits comme garantie, les agriculteurs peuvent accéder à des
ressources financières avant de vendre leur production. Les prêts obtenus serviront à des fins
productifs. La commercialisation des produits va être facilitée par la réhabilitation des routes
nationales reliant le fivondronana d'Ambatondrazaka aux autres régions de l'île. Ceci offre
également une sécurité alimentaire aux paysans, qui peuvent prélever de quoi subsister sur leur
stock pendant la période de soudure.
Seulement, beaucoup de paysans sont souvent sceptiq ues face à des innovations
qu'on leur apporte, ou les adoptent difficilement, notamment en matière de crédit bancaire.
En outre, le développement de microfinancement en m ilieu rural reste jusqu'ici une opération
délicate, d'autant plus que la question d'améliorat ion de la sécurisation de crédit constitue le
principal objet de débat au niveau des Institutions financières.
Afin de résoudre ces problèmes, cette étude aide à comprendre les raisons susceptibles de
compromettre la mise en œuvre voire la pérennisation du produit "microcrédit GCV" dans les zones
PC 15 et Vallée Marianina du Fivondronana d'Ambatondrazaka. Au terme de l'étude doivent
ressortir des stratégies visant au développement de ce type de crédit et à la préservation des
risques de non-recouvrement, et contribuant à la lutte contre la pauvreté en milieu rural.
Le présent document comporte trois grandes parties :
La première partie est consacrée aux explications de la méthodologie. Elle concerne à la fois
les recherches effectuées au cours de la pré-enquête, les préparations et le déroulement des
enquêtes menées auprès des paysans et autres personnes ressources et, l'analyse des
informations recueillies.
Dans cette même partie sont aussi exposées les contraintes limitant le bon déroulement du
travail.
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3
La deuxième partie est axée sur l'analyse proprement dite des résultats de recherches.
L'observation des systèmes de production des paysans va permettre de comprendre les
comportements de ces derniers vis-à-vis des institutions financières. Les portées et limites des
différents éléments conditionnant la pratique du grenier commun villageois, ainsi que les différents
risques de non-recouvrement des prêts GCV par les clients, y sont aussi approfondis.
Enfin, des axes d'orientation sont avancés dans la dernière partie. Ils cherchent à la fois à
améliorer les instruments financiers pouvant contribuer à la sécurisation du crédit GCV de la
banque, et à offrir aux paysans des environnements socio-économiques favorables pour la
sécurisation de leur revenu, donc pour assurer l'échéance.
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4
I. METHODOLOGIE
1. La pré-enquête
Il s'agit de recueil d'informations à partir des quelles sont formulés les hypothèses de travail.
1.1. Réunion-discussion de groupe et interview des responsables locaux
Cette idée d'étude sur le microcrédit GCV dans la Vallée Marianina et le PC-15, est née suite à
des discussions avec des groupes de paysans lors de la prestation de services5 qu'on avait
effectuée auprès du Bureau d'étude BRL, à Ambatondrazaka, en novembre et décembre 2002.
C'était à partir de ce moment qu'on a commencé à interroger des personnes compétentes, au
courrant des problèmes socio-économiques des paysans locaux : comme des épiciers, des paysans
riziculteurs, ainsi que des responsables locaux dont ceux du bureau d'études BRL et de la DIRDR
Ambatondrazaka. Le but de ces interviews était de recueillir des éléments de réflexion, utiles à la
détermination du thème de mémoire et à la conduite de l'étude.
1.2. Dépouillement de documentation
Des ouvrages, des rapports d'activités, des rapports d'atelier ainsi que des périodiques ont été
consultés. Ils sont surtout relatifs d'une part, à la région d'Alaotra dont le développement agricole, le
flux du marché et l'évolution de la micro crédit et d'autre part, à la sécurisation des crédits. Des
documents sur les greniers communs villageois sont aussi étudiés.
Outre les documents imprimés, des recherches par internet ont été menées.
1.3. Poursuite des ateliers sur la microfinance
Les ateliers thématiques portant le thème global "Promotion et développement des services de
proximité, en tant qu'outil privilégié de réduction de la pauvreté", organisés par l'Association
Professionnelle des Institutions Financières Mutualistes (APIFM) et l'Association des Institutions de
Microfinance non mutualistes (AIM) les 16 et 17 juin 2003 à l'Espace Dera – Antananarivo, ont
permis d'enrichir nos connaissances sur les Institutions de microfinance présentes à Madagascar,
leurs activités et prépondérances.
C'était aussi une occasion de rencontre et de discussion avec quelques responsables de
réseau CECAM de Bongolava et d'Antsirabe sur le déroulement des GCV dans leurs régions
respectives.
5 Il s'agit des enquêtes menées auprès des paysans pratiquant les cultures en semis direct, sous couvertures mortes ou vives. Elles ont pour objectifs de bien connaître la structure de l'exploitation de ces paysans et de comprendre les différents facteurs contraignant la pérennisation de ces techniques.
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5
2. Investigations sur terrain
Les travaux de recherches effectués dans la région d'Ambatondrazaka ont duré 49 jours, de
28 juin au 15 août 2003. La date d'investigation a été prévue pour coïncider avec la période de post-
récolte à Alaotra afin de pouvoir constater l'état des lieux de la filière riz et les mouvements des
paysans durant ces moments.
Une enquête agro-socio-économique est menée auprès de 108 paysans, répartis dans les
communes d'Ilafy, d'Ampitatsimo, d'Ambatondrazaka II et de Feramanga Nord.
L'objectif global de cette étude est de déterminer les conditions de la mise en place de
microcrédit GCV dans les régions d'Ambatondrazaka .
Les objectifs spécifiques sont :
� d'identifier et de comprendre les comportements des chefs d'exploitation envers les
institutions financières;
� de connaître les flux de paddy au niveau des ménages au cours de l'année;
� et, d'évaluer la nécessité d'instauration de crédits GCV dans les régions suivant les
contextes locaux.
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6
Carte 1 : Vue d'ensemble de la région d'Alaotra
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7
Carte 2 : Vue d'ensemble de la zone PC15 – Vallée Marianina
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8
2.1. Des questionnaires relatifs aux objectifs de l 'enquête
Les questionnaires ont été établis en fonction des objectifs sus-cités. Les principales rubriques
étudiées sont :
- Le niveau d'instruction du chef d'exploitation,
- La composition de l'unité familiale,
- Le niveau d'utilisation de la main d'œuvre salariée aux activités agricoles,
- Le niveau d'équipement agricole,
- La répartition des modes de faire-valoir des terres,
- Les principaux systèmes de cultures et d'élevages de l'exploitation,
- Les activités para-agricoles du ménage,
- Les relations de l'exploitant avec le marché,
- Les relations de l'exploitant avec les institutions financières, les prêteurs informels et les
organisations de développement rural,
- L'attitude de l'exploitant vis-à-vis du "microcrédit GCV",
- L'économie du ménage de l'exploitant,
- Les fiches techniques des cultures saisons et contre-saisons.
2.2. Une méthode d'échantillonnage stratifiée pour une meilleure représentativité de la
population
Compte tenu des grandes disparités entre les paysans sur le plan revenu en paddy, on a choisi
la méthode d'échantillonnage stratifiée. Le but est que toutes les classes sociales de paysans soient
représentées dans l'échantillon et ce, suivant leur taux respectif par rapport à l'effectif total de la
population6.
A cet effet, on a découpé la population en trois strates plus ou moins homogènes suivant le
niveau de revenu annuel en paddy des ménages, avec les listes électorales mises à jour en
novembre 2002 à l'appui. Deux paysans par fokontany, connus par leur ancienneté dans la région,
sont appelés lors de cette étape.
Ce n'est après qu'on a procédé aux tirages au sort aléatoires pour la constitution de
l'échantillon. Le nombre d'enquêtés par fokontany est relatif à l'effectif de la population de ce même
fokontany et le taux d'échantillonnage est de 10%.
2.3. Collecte des données par entretiens en tête-à- tête avec les paysans
Des familles autochtones ont accepté d'assurer les hébergements durant les travaux
d'investigation. L'acquisition d'un vélo tout terrain a facilité les nombreux déplacements. En
moyenne, trois enquêtes par jour ont été effectuées.
6 Ici, la population est définie comme étant l'ensemble des chefs d'exploitation de la zone d'enquête.
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9
Le questionnaire est rempli au cours d'un tête-à-tête avec le paysan enquêté. Chaque entretien
était introduit par l'explication brève de l'objet de l'enquête et le plan du questionnaire. Le système
de crédit et d'épargne des institutions financières ainsi que celui du microcrédit GCV sont exposés
en cours.
2.4. Entretiens avec des dirigeants d'institutions publiques et privées
En dehors des enquêtes menées auprès des paysans, des institutions concernées, de manière
directe ou indirecte par le thème de l'étude, sont aussi contactées. Ce sont : la banque BOA, l'OTIV,
les Programmes ARTA et LDI, le Bureau d'étude BRL Madagascar, le Projet BVLAC, le Ministère de
l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP), et des Institutions décentralisées du MAEP.
3. Saisie et analyse des données collectées sous Ex cel
Les données sont traitées sous le logiciel informatique Microsoft Excel. Un code
d'identification est attribué à chaque paysan afin d'éviter la saisie de leur nom et leur origine à
chaque changement de feuille de calcul :
PC-XYZ pour les enquêtés du PC 15,
VM-XYZ pour ceux de la Vallée Marianina.
X, Y et Z sont des nombres entiers naturels appartenant à [0; 9].
Outre les éléments relatifs à l'unité de production des paysans, l'analyse a permis également
d'identifier les points de vue des paysans sur la banque BOA, l'OTIV, le microcrédit GCV, ainsi que
leur niveau de dépendance sur le crédit informel.
4. Problèmes rencontrés lors des investigations
Au cours des travaux d'investigation, quelques difficultés ont entaché le bon déroulement de
l'enquête :
4.1. Des attitudes de réserves dès question de "cré dit"
Préoccupés par leurs travaux, certains paysans ne sont pas disposés à répondre
immédiatement à l'enquête. On devait ainsi prendre de rendez-vous afin qu'il puisse libérer leur
temps pour l'entretien.
Par méfiance, d'autres ont pris de temps pour accepter, surtout que le thème porte sur le "crédit"
(d'où, "argent") et la "banque", comme le cas de trois paysans à Ilafy.
4.2. Des réactions d'apparence par quelques paysans
Par peur de se faire mal juger sur leurs réponses, certains enquêtés ont adopté un
comportement d'apparence en faisant des réponses qu'ils jugent appréciables. C'était notamment
quand on leur a demandé leur point de vue sur les institutions financières et le microcrédit GCV.
Pour pallier ces problèmes, il a fallu tourner les questions sous forme de recoupement.
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4.3. Des réticences à des questions jugées "délicat es" par l'enquêté
Des paysans craignent que leurs réponses ne soient utilisées contre eux. On a dû les rassurer
plusieurs fois de l'utilisation des informations recueillies pour qu'ils dévoilent la surface de leur
propre rizière ou de leur revenu sur la production et vente de boisson alcoolique artisanale.
Deux fiches d'enquêtes ont dû être invalidées lors de l'analyse des données compte tenu des
contradictions observées sur les chiffres.
4.4. Des difficultés sur l'évaluation de la quantit é de produits récoltés
A l'opposé des entreprises agricoles, l'absence de tenue de compte d'exploitation par les
paysans ne facilite pas l'établissement du tableau de leur solde de trésorerie. De plus, ils quantifient
rarement leur récolte; ce qui a compliqué le calcul des rendements, notamment pour les produits sur
tanety7 et baiboho8.
Le comptage de sacs et l'utilisation d'autres instruments de mesures typiques, comme le "vata"
9 et le "kapoaka"10, étaient les meilleurs moyens d'estimation de leur récolte. On les convertit après
en tonnes.
Encadré 1 : Quelques conversions relatives à la quantification des graines
1 vata de paddy
1 vata de riz blanc
1 kg de riz blanc
1 vata de haricot sec
= 13.50 kg en paddy
= 9.45 kg en riz blanc
= 15.65 kg en riz blanc
= 3.5 kapoaka en riz blanc
= 70 kapoaka = 17.50 kg
Source: Auteur – Août 2003.
Le tableau 12 de l'Annexe 3 présente également la masse volumique de graines de
quelques cultures légumières.
7 On désignera comme parcelle de tanety les champs situés sur les pentes et les sommets des collines. 8 Les terres de baiboho évoquent deux réalités. Dans la moitié occidentale du pays, il s'agit des zones basses humides, voire sous inondation périodique, cultivées à la décrue. Ailleurs, ce terme désigne des terres en lisère latérale des rizières de vallon, aux sols argilo-limoneux et rarement desséchés, portant des cultures intensives de légumes ou taro. L'état des campagnes malgaches en 1995 – Projet MADIO, mai 1996. Page 22. 9 Un bidon d'huile de 20 litres utilisé pour quantifier le paddy. 10 Une boîte de lait concentré de ⅓ litre utilisée pour la quantification des grains.
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11
Conclusion partielle
Il est évident que dans un pays comme Madagascar, où plus de 85 % de la population active
travaillent dans le secteur de l'Agriculture, et où la priorité affichée par les autorités et soutenue par
les bailleurs de fonds internationaux porte sur la lutte contre la pauvreté que l'on sait majoritairement
concentrée dans les zones rurales, les enquêtes menées auprès des paysans constituent des
moyens très indispensables. Elles nous permettent, en effet, d'apprendre et d'étudier le fondement
des problèmes bloquant leur développement.
Pour s'y faire, on a essayé de réaliser cette mission dans de bonnes conditions possibles,
depuis la phase de préparation, d'investigations proprement dites à Ambatondrazaka, jusqu'aux
traitements informatiques des données recueillies.
Malgré des difficultés connues lors de l'entretien avec des minorités d'enquêtés, les objectifs
fixés avant l'élaboration des questionnaires sont atteints grâce aux expériences acquises lors des
différents stages de recherche organisés antérieurement par l'Ecole Supérieure des Sciences
Agronomiques.
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12
II. RESULTATS OBTENUS
1. Typologie d'exploitation basée sur le revenu ann uel brut en paddy du ménage
Au vu des objectifs de l'enquête, une typologie des ménages est élaborée. Trois classes de
ménages sont ainsi définies suivant leur revenu annuel brut en paddy et puis, leur solde de
trésorerie annuel :
� CLASSE 1 : Les ménages dont le revenu annuel brut en paddy est supérieur ou égal à 25 tonnes,
� CLASSE 2 : Les ménages dont le revenu annuel brut en paddy varie de 10 à 24,9 tonnes,
� CLASSE 3 : Les ménages dont le revenu annuel brut en paddy se trouve inférieur à 10 tonnes.
Dans les régions d'Ambatondrazaka, le paddy constitue le principal critère concrétisant le
niveau social des paysans. Il assure en grande partie les dépenses d'exploitation et surtout hors
exploitations.
A cet effet, la probabilité pour qu'un paysan mette en gage une partie de ses récoltes
augmente théoriquement avec sa disponibilité en paddy. Dans la pratique, cette hypothèse ne
pourrait pas toujours être vraie, surtout qu'on parle ici de crédit rural. Des paysans disposant
plusieurs tonnes de paddy penseraient avoir suffisamment d'épargne en nature pour se lancer
encore à un endettement. Ceux qui n'en ont que peu pourraient à leur tour se recourir au microcrédit
GCV pour mieux conserver et capitaliser même leur dit épargne.
C'est pour ces raisons que l'on a pris le "revenu annuel brut en paddy" comme principal
critère de la stratification typologique. Le "solde de trésorerie", qui prescrit le besoin en crédit
extérieur, est pris comme critère secondaire.
Figure 1: Répartition typologiquede la population (%)
CLASSE 350,9
CLASSE 114,2
CLASSE 234,9
CLASSE 1 CLASSE 2 CLASSE 3
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans – Août 2003.
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1.1. Classe 1 nettement dominée par les paysans du PC 15
Avec une production moyenne annuelle de 44,5 tonnes par ménage, les paysans du PC 15
représentent 86,6% dans la classe 1. Ils sont aussi dominants dans la classe 2 dont 20,8% par
rapport à l'ensemble de la population. Les exploitants du PC 15 ont en effet bénéficié de l'irrigation
via du barrage de Bevava. Les surfaces rizicoles par ménage y sont assez étendues – pouvant
atteindre les 20 ha – avec un rendement par hectare supérieur, de l'ordre de 3,2 tonnes/ha.
Dans la Vallée Marianina, seules les rizières de la rive gauche11 peuvent jouir de l'irrigation du
canal. La grande partie des surfaces dépend de la pluie, et le rendement y est de 2,9 tonnes à
l'hectare.
Enfin, plus de la moitié des exploitants se trouve dans la classe 3. Leur répartition suivant les
zones PC 15 – Vallée Marianina est plus ou moins équitable tant au niveau effectif que production
de paddy.
Tableau 1: Répartition typologique par zone d'enquête
CLASSE Zone Taux (%) Production moyenne de paddy
par ménage (t/an) PC 15 12,3 44,5
CLASSE 1 VM 1,9 32,1
PC 15 20,8 16,6
CLASSE 2 VM 14,2 15,8
PC 15 24,5 4,7
CLASSE 3 VM 26,4 4,9
Ensemble 100,0 14,2
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans – Août 2003.
1.2. Fortes inégalités sur les soldes de trésorerie
L'analyse des budgets des ménages a permis de donner une vision synthétique de la situation
économique des exploitants. Si les classes 1, minoritaires qu'elles soient, expriment des soldes
annuels de l'ordre de 20 millions de fmg, on a constaté que 40,7% des classes 3 ont des restes
inférieurs à 50 000 fmg. Par rapport à l'ensemble de la population, ce cas touche 28,3% des
paysans. La moyenne pondérée est de 5 millions de fmg pour l'ensemble des exploitants; un
montant proche de celui des classes 2, d'après la figure qui suit.
11 Les rizières se trouvant à gauche du canal d'irrigation via du barrage de Bevava.
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14
Figure 2: Soldes de trésorerie des ménages (Fmg/an)
4 970 564
0 5 000 000 10 000 000 15 000 000 20 000 000 25 000 000
CLA
SS
E
Solde (Fmg/an)
Ensemble
CLASSE 1
CLASSE 2
CLASSE 3
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans – Août 2003.
2. Caractéristiques des exploitants
Les principaux facteurs de production dans l'agriculture sont la terre, l'équipement agricole et la
force de travail disponible. Compte tenu de la faible mécanisation dans les régions
d'Ambatondrazaka12, les modalités d'accès à la terre et à la main d'œuvre sont les principaux
critères discriminants entre les exploitations agricoles.
2.1. Importance de métayage : un des freins à l'acc ès au crédit agricole
Des inégalités très nettes sont enregistrées dans la répartition foncière. Plus de tiers des
paysans travaille sur une surface rizicole moins de 3 ha par ménage. La superficie moyenne est de
2,1 ha dans la classe 3. De cette dernière, seules les 1,2 ha qui sont en mode de faire-valoir direct.
34,3% des rizières utilisées sont acquis par location et/ou par métayage à mi-fruit. Enfin, environ
7,4% des surfaces en propriété est, soit mis en sous-traitement par son éloignement ou insuffisance
des moyens d'exploitation, soit inexploitable par inondation ou ensablement.
Les surfaces agricoles moyennes utilisées par les exploitants de la région sont de 5 ha pour les
rizières et 0,9 ha pour l'ensemble de tanety et baiboho cultivables.
Le faible accès à la terre des petits producteurs et l'importance de métayage et de location
forment un handicap pour leur transition vers l'économie de marché. Elles ne permettent pas
l'investissement à long terme en constituant un frein à l'accès au crédit bancaire. En effet, les
banques ne disposent d'aucune garantie matérielle de recouvrement, à part les charrues attelées de
faible valeur marchande.
Le crédit accordé à un paysan n'est pas fonction de la valeur des biens qu'il présente
comme garantie; mais il est certain qu'un petit producteur ne possédant que des biens peu
significatifs ne bénéficiera pas de crédit à long voire à moyen terme. Cela oblige la grande majorité
12 En 2000, le nombre de tracteurs à Ambatondrazaka est de 117, et les charrues attelées de 7 264, pour les 31 500 ha de rizières cultivables existantes. Monographie des régions d'Ambatondrazaka et d'Andilamena – DIRDR Circonscription de l'Agriculture Ambatondrazaka, 2001.
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des paysans d'Ambatondrazaka à se limiter à la culture de subsistance, à la diversification des
cultures sur des petits périmètres de baiboho et de tanety, et à l'utilisation des petits outillages sans
procéder à l'intensification des cultures.
2.2. Des salariés à la récolte nécessitant 235 000 fmg et 334 kg de paddy par ha de rizière
Dans les conditions de sous-équipement, la force de travail constitue avec la terre, le principal
facteur de production agricole. Sa mobilisation dépend des ressources disponibles des exploitants,
aussi bien humaines que financières. Elle est de trois formes :
- la main d'œuvre familiale disponible à l'agriculture ;
- la main d'œuvre salariée permanente et temporaire, nécessaire pour réaliser un certain
nombre de travaux spécialisés dont la main d'œuvre familiale ne possède pas la maîtrise ;
- enfin, l'entraide qui est peu fréquente dans la région mais peut jouer quand même un rôle non
négligeable d'apport en travail.
Malgré la mobilisation massive de la main d'œuvre familiale, les paysans sont toujours contraints
de faire appel à des salariés, notamment en périodes hautes de cycle cultural (repiquage, sarclage,
récolte, mise en meule et piétinement des moissons en riziculture). Dans l'ensemble, 67,2% de la
taille nette de la famille – main d'œuvre salariée permanente comprise – seulement constitue en fait
les actifs familiaux ; et ceux qui sont disponibles aux travaux d'agriculture ne font que 47,7%.
Les tableaux suivants développent les dépenses d'exploitation sur la main d'œuvre salariée
temporaire au cours d'une campagne de riziculture à Ambatondrazaka :
Tableau 1 : Dépenses sur la MOS temporaire durant la pré-récol te
Mois Nov-déc Nov-déc Déc-jan Déc-jan Déc-jan Déc-jan Fév Itinéraire technique
LABOUR (Fmg/ha)
CANALISATION (Fmg/ha)
HERSAGE (Fmg/ha)
DIGUETTE (Fmg/ha)
ARRACHAGE (Fmg/ha)
REPIQUAGE (Fmg/ha)
SARCLAGE (Fmg/ha)
Classe 1
Classe 2
Classe 3
95 875
97 542
144 661
21 852
30 321
22 967
127 903
87 674
128 453
28 948
12 061
26 529
36 397
33 627
45 334
144 926
134 886
134 418
92 293
72 898
63 739
Ensemble 119 319 25 366 114 747 22 592 39 356 136 150 73 271
Taux (%)* 46,2 16,0 36,8 28,3 84,0 95,3 58,5
* Pourcentage des exploitants faisant appel à la MOS temporaire
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans – Août 2003.
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Tableau 2: Dépenses sur la MOS temporaire à la récolte
Mois Mai Mai Juin Juin COUPE MISE EN MEULE PIETINEMENT TRANSPORT Itinéraire
technique Fmg/ha
Kg de
paddy/ha Fmg/ha
Kg de
paddy/ha Fmg/ha
Kg de
paddy/ha Fmg/ha
Kg de
paddy/ha
Classe 1
Classe 2
Classe 3
116 276
103 135
114 202
63,0
65,3
67,8
72 900
68 750
66 039
112,3
109,3
104,3
52 693
39 315
94 059
119,8
62,7
66,5
61 442
52 778
47 864
0,0
82,9
95,9
Ensemble 110 575 65,5 67 514 108,2 72 312 80,1 51 973 88,7
Taux (%)* 81,1 63,9 25,4 18,8
* Pourcentage des exploitants faisant appel à la MOS temporaire
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans – Août 2003.
Il faut remarquer qu'à la récolte, les salariés temporaires sont payés en liquide en plus des
quantités de paddy qu'on leur doit céder. Le travail de mise en meule y fait exception, pour lequel
l'employeur peut payer les salariées soit exclusivement en nature (82,3% des cas), soit en espèce.
Ainsi, de la récolte au transport de paddy jusqu'au village, la main d'œuvre salariée coûte
en tout une somme de 234 860 de fmg et 333,5 kg de paddy par hectare de rizière exploitée, au
paysan.
Toutefois, ce dernier n'est pas obligé d'appeler des salariés pour chaque itinéraire technique pour
des raisons suivantes :
□ Insuffisance de moyens financiers
□ Faible production n'exigeant pas trop de
tâches
□ Existence d'entraide entre famille
□ Main d'œuvre familiale assez nombreuse
□ Disponibilité de moyens matériels pour le
piétinement et le transport des produits
2.3. Vente de paddy : principale source de liquidit é des paysans
A part la commercialisation des produits maraîchers, et quelques têtes de volailles en
décembre pour certains paysans, les revenus dus à la vente de paddy assurent la quasi-totalité des
dépenses d'exploitation et hors exploitation de ménage. Certains paysans n'ont guère les moyens
de retenir des stocks pour spéculer la hausse des cours quelques mois après la récolte, et le plus
gros des ventes se fait rapidement dès le mois de juillet.
Pour d'autres, il est probable qu'il s'agirait surtout de ventes de détresse causées par un besoin
impératif de liquidité, alors que le prix du paddy est au plus bas dans l'année. Plus d'un paysan vend
également ses récoltes pour dépenser rapidement l'argent perçu qui lui brûle les doigts : achat de
rhum, de bière, de billets pour des concerts et séances vidéo-films, etc., sans prévoir de
réinvestissement pour la prochaine campagne de culture.
___________________________________________________________________
17
Seuls les exploitants de la classe 1 et une minorités de la classe 2 arrivent à attendre la période de
soudure pour liquider leur surplus de production.
Figure 3 : Vente mensuelle de paddy selon les classes(Quantité en tonnes)
0,00
1,00
2,00
3,00
4,00
5,00
6,00
7,00
8,00
9,00
jan fév mars avr mai juin juil août sept oct nov déc
Mois
Qua
ntité
(T
onne
s) Classe 1
Classe 2
Classe 3
Ensemble
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans – Août 2003.
Généralement, les principaux objets de la vente de paddy , à part les besoins en produits
de première nécessité, durant la période post-récolte sont les suivantes :
� En juin : - paiement de MOS temporaire utilisée durant la récolte
- besoins pour la festivité durant la fête nationale
� En juillet : remboursement des dettes auprès des particuliers
� En août : - remboursement des dettes auprès des institutions financières
- achat d'intrants pour les cultures contre-saison
- paiement de MOS permanente
- location de rizières pour la prochaine campagne de culture
� En septembre : participation à des obligations au niveau familial comme exhumation,
circoncision et cérémonie de mariage
Encadré 2 : Enoncé caractérisant la dépendance des revenus des producteurs vis-à-vis des ventes de céréales
"… plus le producteur dépend de la vente de céréales pour obtenir des revenus monétaires – c'est-à-dire moins il dispose de revenus alternatifs tels que les cultures de rente, le bétail, le maraîchage ou autre culture de contre saison, revenu de commerce ou de l'émigration, etc. –, moins il sera libre dans sa stratégie de vente, ce qui le conduira à pratiquer d'autant plus de ventes de surcommercialisation." Source : FAO, 1990 in L'état des lieux de la filière riz à Madagascar.
ANTANANARIVO : UPDR, 1996. – Volume 2, 360 pages
___________________________________________________________________
18
2.4. Le marché de paddy dans la Vallée Marianina, m onopolisé par un seul collecteur
Depuis la libéralisation, les cartes professionnelles de collecteur ne sont plus exigées et leurs
zones d'action ne sont plus limitées. A la suite de cette nouvelle politique, on constate une
désorganisation de la collecte et une multiplication de collecteurs13 dans les régions
d'Ambatondrazaka.
La suppression des prix planchers au producteur fait aussi partie de la politique libérale. La loi
de l'offre et de la demande détermine ainsi le prix de paddy chez les producteurs.
Figure 4 : Evolution des cours de paddy, variété MK 34,dans la Vallée Marianina et PC-15 (Année 2003)
0200400600800
1000120014001600
jan fév mars avr mai juin juil août sept oct nov déc
Mois
Prix
(F
mg/
kg)
PC-15
V. M.
Source: Auteur – Janvier 2004.
Le prix de paddy aux producteurs a légèrement augmenté au cours de cette campagne de
collecte 2003 par rapport à celui de l'année pécedante14. Malgré cela, dans la Vallée Marianina, la
majorité des producteurs sont à la merci du monopole d'un seul collecteur chevronné. Celui-ci
achète le paddy à très bas prix et fidélise les paysans en leur accordant de crédit usuraire en nature
durant la soudure. Lui seul couvre toute la Commune d'Ilafy, en utilisant des commissionnaires
récrutés sur place et payés à 35 fmg par kilo collecté. Un commissionnaire rassemble entre 45 et 70
tonnes de paddy jusqu'à la clôture de la campagne de collecte en mi-août.
Il est équipé de :
- un magasin de stockage de capacité de plus de 2 500 tonnes, bâti dans une grande
enceinte situé à Fiherenana, Fokontany Ilafy
- deux rizéries
- trois tracteurs à remorque
- deux camions lourds
- plusieurs bascules.
13 Les différents types de collecteurs y sont actuellement : collecteurs riziers, collecteurs ambulants et tireurs au vol. 14 En 2002, le prix moyen du kilo de paddy acheté aux producteurs restait à 800 fmg de mai en juillet.
____________________________________________________________________
3. Les marchés financiers ruraux dominés par les pr êteurs informels
3.1. De problèmes de trésorerie en soudure, conduis ant au crédit usuraire "vary
maintso"
Avant d'aborder le crédit formel, une brève étude des mécanismes de l'usure , encore très
pratiqués dans les régions d'Ambatondrazaka, est indispensable.
Les pratiques usuraires présentent les caractéristiques suivantes :
- Le crédit reste individuel ;
- Les usuriers ne sont pas une catégorie particulière de la population ; tous ceux qui ont un peu
d'argent, surtout durant la période de soudure, sont des usuriers potentiels : commerçant,
fonctionnaires (notamment les instituteurs des écoles publiques), paysans aisés ;
- Le prêteur et l'emprunteur se sont connus depuis plusieurs années ;
- Les formes sont de deux types : prêt d'argent ou prêt en nature (paddy ou riz blanc) remboursé
en paddy, et prêt d'argent remboursé en argent même ;
- Le système est souple : déblocage immédiat de la somme demandée, négociation sur
l'échéance du remboursement et pas de dossier à préparer à part un simple contrat par écrit ;
- Le coût de l'opération est extrêmement élevé pour l'emprunteur, du fait de l'intérêt payé pouvant
atteindre 100% du capital. L'endettement usuraire peut précipiter des familles dans la famine
en les dépouillant de leurs terres.
Le crédit informel touche presque la moitié des paysans de la Vallée Marianina et ceux de PC-
15. Parmi eux, 32,7% emprunte pour la nourriture en soudure ; et 25% pour la réalisation des
travaux agricoles.
Il existe trois types de prêts selon leur objet :
a) Une exception, les prêts familiaux gratuits
Le montant des prêts familiaux dépasse rarement 50 000 fmg. Ces sommes ne sont pas
destinées à des investissements productifs. Ce sont des prêts de secours en cas de
maladie, de décès ou d'évènements imprévus. Il n'y a pas de garantie matérielle exigée ni
de contrat écrit, et la durée du prêt est assez courte, au maximum quelques mois.
Mais le recours à la famille n'est pas toujours possible, celle-ci étant parfois aussi démunie
que l'emprunteur dans le besoin.
b) Les prêts "sociaux"
Les familles qui n'ont plus de riz au moment de la soudure, ni de l'argent pour en
acheter, sont obligées d'emprunter de quoi survivre. Le coût exorbitant des médicaments
ainsi que les obligations sociales contraignent aussi les ménages à emprunter dans le circuit
usuraire. La figure suivante montre les pourcentages des paysans devant acheter ou
emprunter du riz après tarissement de leur stock.
___________________________________________________________________
20
Figure 5 : Pourcentage des paysansqui achètent du riz blanc en soudure (En%)
0,0
10,0
20,0
30,0
40,0
50,0JAN
FEV
MARS
AVR
MAI
JUIN
JUIL
AOUT
SEPT
OCT
NOV
DEC
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans – Août 2003.
Dans la Vallée Marianina, 25 kg de riz blanc emprunté au collecteur au mois de mars
est remboursé 60 kg de paddy à la récolte en juin, soit 180% en 4 mois .
L'emprunteur peut aussi vendre des quantités de paddy sur pied à un usurier et à un prix
très inférieur à celui du marché au moment de la récolte (600 fmg le kilo) ; c'est le fameux
"vary maintso" à Ambatondrazaka.
c) Les prêts de campagne
Beaucoup de paysans sont contraints d'emprunter pour acquérir des semences, pour
payer les repiqueuses ou appeler des salariés quand la main d'œuvre familiale ne suffit pas.
La majorité des classes 3 n'arrivent pas à garder de semences ou à renouveler celles-ci pour
la prochaine campagne de culture. 85 kg de paddy prêté au collecteur en période de semis
doit être ainsi remboursé 160 kg à la récolte, soit 188,2% en 7 mois .
Certains prêteurs exigent comme garantie la mise en gage de rizières ou de baiboho. La
gage de rizière est, pour les usuriers, la méthode d'accumulation de la terre la moins coûteuse : si
l'emprunteur ne peut rembourser sa dette à une date convenue, le prêteur saisit la gage.
Le graphe suivant met en relief la relation des paysans de la zone d'étude, avec les prêteurs
formels et informels, et les institutions financières.
___________________________________________________________________
21
Figure 6 : Relation des paysans avec les institutions financi ères
10,3%
6,9%
4,3%
12,9%
12,1%17,2%
35,3%
0,9%
BOA
OTIV
Opérateurs riziers (FCP)
Programme ARTA
Collecteurs usuriers
Particuliers usuriers
Famille
Non concernés
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans – Août 2003.
D'après cette figure, 25% des paysans sont dépendants presque annuellement des usuriers,
collecteurs ou particuliers, parmi les quels le deux-tiers appartient à la classe 3. Plus de la moitié de
la population ne sont pas, par contre, concernées par le prêt à intérêt ; soit, ils vont recourir auprès
de leur famille soit, ils n'empruntent jamais pour diverses raisons.
3.2. Crédit bancaire plus orienté vers les Associat ions à Caution Solidaire
Avec un réseau bancaire particulièrement large, la BOA entretient le principal dispositif de
services financiers formels, complets et opérationnels dans les régions d'Alaotra. Une agence
couvre tout le fivondronana d'Ambatondrazaka.
Depuis la fin des opérations "Financement du monde rural ou FMR" (Voir Annexe 2, F.), les
octrois de crédit direct aux agriculteurs se sont fortement contractés. Les crédits sont distribués sous
deux formes :
- le crédit de faisance-valoir, destiné au financement de la riziculture et se répartit en prêt
ACCS (Association de Crédits à Caution Solidaire) et CACT (Crédit Agricole à Court
Terme),
- le crédit de stockage ou crédit GCV.
___________________________________________________________________
22
Encadré 3 : Définitions des trois types de crédits agricoles o fferts par la BOA
� Le prêt ACCS ou Association de Crédits à Caution Solidaire est un prêt de campagne, octroyé au groupement de producteurs sur la base des besoins de financements d'une production "normé" (un itinéraire technique standard est vulgarisé par les services de l'agriculture) et donc d'une valeur équivalente par unité de surface cultivée. La garantie est apportée par l'engagement de caution solidaire de chacun des membres de l'association sur la totalité des sommes dues.
� Le prêt CACT ou Crédit Agricole à Court Terme , comme celui d'ACCS, est également un prêt de campagne. A la différence du premier, le CACT est un crédit individuel et dont les garanties sont matérielles.
� Enfin, le crédit GCV ou Greniers Communs Villageois consiste à octroyer à la récolte un prêt garanti par un stock de produit entreposé dans un local commun à un groupement de paysans et nanti au profit du prêteur. Le montant prêté par kilo de paddy stocké, appelé "quantum" , est évalué à 80% de la valeur du stock à la récolte. Le remboursement, 4 à 7 mois plus tard, est facilité par la progression des cours qui montent généralement entre la récolte et la soudure.
Source: BOA – Août 2003.
Avant de s'approfondir sur le crédit GCV, les points de vue des paysans sur la banque BOA,
recueillis au cours des enquêtes, sont présentés ci-après :
- La banque est loin, physiquement et socialement, des paysans : les paysans empruntent
éventuellement, quand ils arrivent à monter un dossier de crédit mais n'y déposent
jamais d'argent. Pour certains, la BOA est encore liée à l'Etat, à qui ils n'ont plus
confiance ;
- Son image est ternie par des échecs antérieurs du FMR durant lequel les paysans soit
n'ont pas remboursé, soit ont subi des poursuites judiciaires ;
- Les retards de déblocage des fonds, qui persiste encore au cours de la campagne de
culture 2002-2003, entraînent des pertes en temps et en argent pour l'emprunteur par les
va et viens du village au siège de la banque à Ambatondrazaka. Ceux-ci amènent ce
dernier à se recourir auprès des usuriers pour rattraper le repiquage ;
- Les formes de prêts restent très classiques et les activités financées sont peu diversifiées.
Or, beaucoup de paysans de la classe 3 ne sont pas intégrés ni intégrables dans
l'organisation actuelle.
___________________________________________________________________
23
3.3. Le GCV : la seule forme d'Association liant l' épargne et le crédit
Les options d'épargne monétaire dans les banques ou les IFM sont rarement utilisées par
les paysans. Ces derniers préfèrent effectuer de l'épargne dans des biens réels, qui est plus
rémunératrice et porte moins de risque de pertes causées par des crises macroéconomiques et de
l'inflation. L'épargne de précaution sous forme de céréales et tubercules, et d'animaux joue un rôle
important dans la stabilisation des disponibilités et de la consommation des ménages ruraux.
Néanmoins, cela ne donne pas de solution au faible accès au crédit de ces derniers.
A ce propos, le GCV est la forme la plus originale d'association liant l'épargne et le crédit .
Elle vise en effet à sécuriser le crédit octroyé à des agriculteurs, en s'appuyant sur des contrats de
stockage.
La vulgarisation du GCV à travers les sensibilisations et explications de son fonctionnement seraient
impératives étant donné ses avantages méconnus par bon nombre de paysans ; l'objectif est
d'augmenter le taux de bancarisation des exploitant s agricoles .
Dans la région Alaotra, les agences BTM15 d'Amparafaravola et de Tanambe ont commencé
à lancer le crédit GCV à partir de 1998. Il n'est effectif à Ambatondrazaka qu'en 2003, faisant
bénéficier 21 clients de la banque BOA et 26 clients de la caisse OTIV. Ces chiffres restent encore
faibles par rapport à ceux des rives Ouest et Sud-Ouest du lac (Cf. Annexe 5, Tableau 20).
Quant au recouvrement, le taux était de 88,2% avant la mobilisation de fonds de garantie
pour les agences BOA d'Amparafaravola et de Tanambe en 2002, et 100% en 2003. A
Ambatondrazaka, le taux de recouvrement est 100% à l'échéance du 31 décembre 2003.
Sur l'ensemble de Madagascar, le crédit GCV de la BOA a connu une importante
augmentation durant les cinq dernières années consécutives. Ceci est dû notamment au
refinancement apporté par la banque à l'ensemble du réseau CECAM, faisant bénéficier 46 675
membres de ce dernier.
Le taux de recouvrement avant mobilisation du fonds de garantie est souvent proche de
97%, à part celui d'Antsirabe où, en 2002, les paysans ont de difficulté à assurer l'échéance suite à
la crise politico-économique que traversait le pays.
15 BTM: Bankin'ny Tantsaha Mpamokatra, Banque des paysans producteurs; fondée le 1er janvier 1977 suivant Ordonance N° 76 – 046 du 27 décembre 1976. Elle a pour mission de promouvoir le développement rural pour le financement des activités agricoles. Privatisée en 1999, ses activités sont repris par la Bank Of Africa (BOA).
___________________________________________________________________
24
La figure suivante montre l'évolution du produit "crédit GCV", au niveau national16, de la BOA
depuis 1998.
Figure 7 : Evolution des octrois de prêts GCV par la BOAsur l'ensemble de Madagascar
0
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
1998 1999 2000 2001 2002
Année
Nom
bre
de
béné
ficia
ires
0
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
14 000
16 000
Montant
(Millions de fm
g)
Nombre de bénéficiaires Montant (Millions de fmg)
Source : Rapports d'activités DDMF/BOA 1999 – 2003.
3.4. Près de 84% des paysans voit le GCV nécessaire
La figure suivante illustre le niveau d'appréciation du crédit GCV par les paysans.
Figure 8 : Niveau d'appréciation du microcréditGCV par les paysans
0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%
100%
Classe 1 Classe 2 Classe 3 ENSEMBLE
Tau
x (%
)
NON-INTERESSES INTERESSES
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans – Août 2003.
Parmi la population totale, environ 84% des paysans voit le GCV nécessaire. La grande
majorité d'entre eux appartient aux classes 2 et 3 (au total, 84,5% de ceux qui s'y intéressent).
Pourtant, être intéressé au GCV ne veut pas dire tout de suit e l'appliquer . Beaucoup
d'entre eux trouvent encore de contraintes face à certaines conditions de la BOA sur l'accès à ce
16 Les Agences BOA ayant débloqué de prêts GCV en 2002 : Ambositra, Mahitsy, Antsirabe, Miarinarivo, Amparafaravola et Tanambe.
___________________________________________________________________
25
type de crédit. La figure suivante illustre les contraintes des paysans sur le système de crédit GCV
de la banque.
Nota bene : Les résultats présentés ci-après peuvent être influencés par l'absence de
sensibilisation effective des paysans par la banque et/ou par les faits antérieurs vécus ou vus par ces individus.
Figure 9 : Les opinions des paysans sur les conditionsd'accès au crédit GCV de la BOA
4,3%5,8%
4,3%
1,4%
4,3%
7,2%
11,6%
4,3%11,6%
21,7%
23,2%
Auto conservation de paddy
Veut être individuel
Ne veut pas prendre de risque
FGM trop cher
GCV 2003 en cours
Accepte les conditions de la BOA
FGM trop cher
Membre de groupement pénalisé par labanqueProblème de silo et/ou gardiennage
Veut être 2 ou 3 par groupe
Veut prendre encore de temps pour yrefléchir
Ne veut pas s'engager avec les autrespaysans sur question d'argent
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans – Août 2003.
Plus de 27% des enquêtés sont défavorables au cautionnement mutuel entre plusieurs
individus; 78,9% d'entre eux, intéressés au crédit GCV, propose un effectif plus restreint d'associés
par groupement. 11,6% de la population intéressée connaît entre autre le Fonds de Garantie
Mutualiste (FGM) comme principal facteur de blocage sur leur accès à ce type de crédit.
Par ailleurs, 23,2% des interrogés affirme favorable au GCV mais veut encore réfléchir sur
les conditions de la banque et attend les éventuelles informations-sensibilisations venant de cette
dernière.
Dans les parties qui suivent, les atouts et les contraintes des différents composants du
système microcrédit GCV sont approfondis.
DEFAVIRABLESDEFAVIRABLESDEFAVIRABLESDEFAVIRABLES
AU GCVAU GCVAU GCVAU GCV
FAVORABFAVORABFAVORABFAVORABLESLESLESLES
AU GCVAU GCVAU GCVAU GCV
___________________________________________________________________
26
3.4.1. Avantages du crédit GCV : fonction du tonnag e, de la durée de stockage et de
la différence entre "cours de paddy au déstockage e t quantum"
Une étude comparative – ayant comme objectifs d'identifier et de comparer les gains
obtenus respectivement par un groupement effectuant de GCV avec la BOA d'un côté, et de l'autre
côté un autre groupement qui vend après la récolte une partie de ses paddy et conserve le reste – a
permis de constater que :
■ Les groupements tirent plus de profits dans la mesure où le tonnage de paddy est plus
élevé ;
■ D'une manière générale, le groupement pratiquant de GCV gagne plus par rapport à celui
qui n'en pratique pas. Ces gains évoluent très rapidement et de façon exponentielle au fur et à
mesure que le tonnage stocké augmente ;
■ Pour une durée de stockage supérieure ou égale à 6 mois, avec une différence entre le
prix de paddy à la récolte et le prix de vente au déstockage inférieur ou égale à 200 fmg/kg, le
groupement n'effectuant pas de GCV gagne plus par rapport à l'autre groupement, et ce quel que
soit le tonnage.
L'avantage tenu par le groupement pratiquant de GCV reste encore faible dans la mesure où
cet écart de prix se rapproche de 250 fmg/kg. Seulement, la pratique de GCV garantit au
groupement la conservation de leur paddy jusqu'à l'augmentation des cours.
___________________________________________________________________
27
La représentation suivante illustre graphiquement ces résultats17; le mode de calcul et les
tables de données à triples entrées à l'origine desquels se trouvent en Annexe 4 :
Figure 10 : Appréciation des avantages du GCV selon le tonnage ,le quantum et la durrée de stockage
0,00
0,50
1,00
1,50
2,00
2,50
3,00
3,50
4,00
4,50
Tonnage (Tonne)
Indi
ce d
e re
ntab
ilité
2 mois
3 mois
4 mois
5 mois
6 mois
7 mois
On peut également tirer de ce graphe que les gains encaissés par les groupements
augmentent dès que l'écart de prix du paddy entre la récolte et le déstockage s'élève. Ces gains
diminuent lentement à la longueur de la durée de stockage, pour le cas de GCV, par l'existence des
intérêts mensuels à payer. Par contre, ils restent indifférents de cette durée chez le groupement ne
pratiquant pas de GCV.
17 Les résultats issus de l'utilisation des prêts bancaires, pour le pratiquant de GCV, et des recettes dues à la vente de paddy après la récolte, pour le non-pratiquant, ne sont pas considérés dans les calculs.
Durée de stockage
Sans GCV
Avec GCV
10 20 30 40 50 60 70
Ecart de prix du paddy entre la récolte et le déstoc kage (Fmg/kg)
100 200 300 400 500 100 200 300 400 500 100 200 300 400 500 100 200 300 400 500 100 200 300 400 500 100 200 300 400 500 100 200 300 400 500
Source: Auteur – Novembre 2003.
___________________________________________________________________
28
3.4.2. Environ 44% des chefs d'exploitation n'ont p as de diplôme CEPE
La connaissance de niveau d'instruction des paysans est nécessaire dans la mesure où le
succès des interventions en zones rurales en dépend.
3,8
40,6
47,2
6,6
0,0
10,0
20,0
30,0
40,0
50,0
60,0
Tau
x (%
)
Illettré Lire et écrire Secondaire Universitaire
Figure 11 : Niveau d'instruction des paysans
CLASSE 1 CLASSE 2 CLASSE 3 Ensemble
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans – Août 2003.
La faible croissance économique depuis 1975, associée à de fortes contraintes financières,
a conduit à une réduction du budget public consacré à la promotion de l'éducation en milieu rural.
De leur côté, les familles, préoccupées par les travaux agricoles et le manque de moyen financier,
ne considèrent plus l'enseignement comme priorité. A cet effet, 44,3% des chefs de ménage
enquêtés n'ont pas de diplôme CEPE, suite à des abandons précoces d'école.
Les niveaux éducatifs et culturels de ces individus sont pourtant déterminants pour leur
entrée dans la vie économique; c'est-à-dire qu'ils conditionnent leur motivation à s'opérer avec les
institutions financières, leur aptitude à utiliser rationnellement et à multiplier les capitaux disponibles.
___________________________________________________________________
29
3.4.3. Un taux d'intérêt à la portée des exploitant s
La BOA détermine le taux d'intérêt suivant la fluctuation du taux directeur de la BCM. Pour le
crédit agricole, il était de 24,3% HT par an en 2003 et reste toujours le moins coûteux par rapport à
ceux des autres institutions financières. Seulement, la banque met à la charge des emprunteurs les
coûts spécifiques18 sur les GCV.
L'OTIV, quant à lui, applique un taux mensuel fixe de 3% mais prend en charge les coûts
spécifiques.
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
Figure 12 : Comparaison de taux d'intérêt mensuel appliqué au crédit GCV
BOA OTIV CECAM
Sources: BOA, OTIV, CECAM – Août 2003.
Le niveau de taux d'intérêt dépend surtout des coûts de l'opération dus au montage des
dossiers, aux suivis des prêts et aux différentes charges de l'Institution financière.
Le taux élevé décourage certains paysans de solliciter de crédits auprès des institutions financières.
Les prêts iront en conséquence vers les producteurs capables de payer à des taux élevés. Il ne faut
pas quand même omettre l'existence des "mauvais payeurs" osant demander de crédit malgré le
niveau du taux.
Depuis quelques années, la fixation du taux d'intérêt pratiqué implique le niveau de risque
par l'augmentation du taux de base ou, indirectement par l'augmentation du Fonds de Garantie
Mutualiste.
18 Dans le cas de crédit GCV, les coûts spécifiques sont composés par: 1- Le frais de location du silo, 2- L'achat de raticides, 3- L'amortissement des serrures, 4- Le frais de gardiennage, et 5- Les primes d'assurance. (Cf. à l'Annexe 4 - tableau 15 pour une étude de cas)
___________________________________________________________________
30
Encadré 4 : Faut-il bonifier les crédits agricoles pour abaiss er
les taux d'intérêts ?
Suggestion avancée durant l'Atelier de Concertation Nationale sur la Microfinance Rurale en fin janvier 2003, la bonification des taux d'intérêts par l'Etat constitue encore l'un des principaux axes de travail proposés par les représentants de l'APIFM et de l'AIM lors des ateliers thématiques qu'elles ont organisé à Antananarivo les 16 et 17 juin 2003. L'objectif est d'intégrer les populations à faibles revenus, non bancarisées tant en milieu rural qu'en milieu urbain, dans l'accès au microcrédit.
Les taux d'intérêts bas peuvent effectivement encourager les fermiers à solliciter plus de
crédit, à se moderniser et à se développer rapidement. Cependant, ils connaissent aussi des inconvénients :
i) Les bonifications, déjà contradictoires à la politique de désengagement de l'Etat,
augmentent les dépenses de ce dernier. Ces fonds devraient être utilisés par la Banque Centrale pour libérer plus de fonds à prêter aux taux d'intérêts habituels et rémunérateurs. Ainsi, moins de fonds sont disponibles lorsque les taux d'intérêts sont bonifiés ;
ii) Les bonifications peuvent profiter plus aux riches qu'aux petits paysans, en empruntant
beaucoup plus et en ne laissant que peu d'argent pour les autres ; iii) Les intérêts bonifiés n'encouragent pas l'utilisation des crédits à des fins plus productifs par
l'emprunteur. Ce dernier ne se sent pas, en fait, obligé de réaliser plus de plus values pour le remboursement des dettes.
Sources: Auteur – Août 2003.
3.4.4. Difficulté de constitution de fonds de garan tie mutualiste (FGM) après les
dépenses lors de la récolte
Le Fonds de Garantie Mutualiste ou FGM est un apport monétaire du groupement,
montant de 10 à 20% du crédit octroyé. Il sert notamment pour la banque de garantie contre les
prêts.
Quand des problèmes surviennent, comme les difficultés de remboursement par un ou
quelques membres du groupement, il y a deux attitudes :
■ Les membres du groupement ne se font plus confiance entre eux et refusent de sortir de l'argent
de leur poche si le débiteur est insolvable ; d'où, l'importance du FGM avec la mobilisation duquel,
par la banque, chacun doit participer à tort ou à raison au règlement de la dette ;
■ Les membres acceptent d'avancer les dettes du défaillant pour éviter au groupement des
problèmes avec la banque. Ils contraignent par la suite ce débiteur de rembourser leur argent d'une
manière ou d'une autre, sur laquelle la banque n'a plus à faire. Cela peut entraîner, comme la
première attitude, des conflits sociaux entre les membres du groupe.
Dans le cas de crédit GCV, le problème de FGM se repose surtout sur la disponibilité de
liquidité des paysans après la récolte , après avoir cédé des quantités de paddy au prix non
___________________________________________________________________
31
rémunérateur pour le paiement des salariés utilisées lors de la récolte (Voir Tableau 2, page 16) ou
pour d'autres nécessités.
La revendication de ce fonds obligerait une fois de plus les paysans à vendre de paddy au moment
où les cours se trouvent encore plus bas ; ce qui est contradictoire à leur objectif sur la pratique de
GCV.
Encadré 5 : Sur la question "Faut-il supprimer le FGM ?", ils disent …
"Le prêt GCV est certainement le crédit présentant le moins de risque parmi les crédits agricoles; n'empêche que la banque doit sécuriser les crédits les plus sûrs possibles. Il n'est pas raisonnable de supprimer le FGM. Quel que soit notre champ d'activité, au niveau paysans ou citadins, une banque reste toujours une banque."
Rémi RAKOTOMALALA , Directeur d'Agence BOA Soarano Ex-Directeur d'Agence BOA Ambatondrazaka
"Beaucoup de paysans sont convaincus de l'importance et de l'avantage des GCV, mais leur
facteur de blocage reste toujours sur la constitution de FGM et/ou la disponibilité de magasin de stockage adéquat. A la prochaine campagne, nous insisterons auprès de la Direction Déléguée de la Microfinance (DDMF) sur la nécessité de supprimer ce fonds."
Falisoa RAMAHAZAKAMANANA , Responsable du Crédit Rural BOA Ambatondrazaka
"On met déjà notre paddy entre les mains de la banque, qui ne nous accorde qu'un crédit sur le 80% du stock et aux cours inférieurs. Elle nous demande en plus de cela d'avancer une somme pour renforcer cette garantie. N'est-il pas trop exagéré de la part des banquiers ? "
Paysan membre d'ACCS, BOA Ambatondrazaka "Etant donné le mise en gage des paddy, facilement commercialisable, et l'avance sur produits (ASP) inférieure, nous pensons que la constitution de FGM n'est plus nécessaire."
Samoela RATOVOHERIVELO , Agent de Développement du Réseau OTIV Lac Alaotra
Sources: Auteur – Août 2003.
Malgré les critiques lancées contre le FGM, certes constructives, on peut avancer les
arguments suivants :
■ Le FGM constitue un dépôt garantissant le remboursement à 100% des emprunts, et dont
la mobilisation serait moins coûteuse pour la banque compte tenu de la complexité ou l'inefficacité
des recours judiciaires. Ces derniers peuvent même rendre plus difficiles les activités financières en
milieu rural19 ;
■ Le FGM est la seule garantie disponible de suite, non seulement en cas de vol ou incendie
du magasin de stockage, mais aussi quand les cours de paddy restent inférieurs au moment de
déstockage ;
19 Les recours judiciaires poussent les paysans à se méfier davantage des institutions financières.
___________________________________________________________________
32
■ Le FGM incite les emprunteurs à utiliser davantage les crédits pour des activités
génératrices de revenu afin qu'ils puissent le récupérer ;
■ Le FGM est une initialisation à la constitution d'une épargne monétaire des paysans dans
la banque.
Par ailleurs, le montant du fonds de garantie mutualiste à 10% du prêt paraît insignifiant pour
qu'il puisse assurer la totalité des intérêts à payer. En effet, quel que soit le tonnage du
dépositaire, son FGM couvre seulement les intérêts jusqu'au quatrième mois de stockage, durée
minimale acceptée par la banque.
Figure 13 : Recouvrement de l'intérêt par le FGM selon la duré e de stockage, pour 1 tonne stockée
500
600
700
800
900
1 000
1 100
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Durée de stockage (mois)
Qua
ntum
(F
mg/
kg)
10
30 50
70 90
110 130
150
170 190
Intérêt (*1000 fmg) &
F
GM
(*1000 fmg)
Quantum Intérêt FGM
Source: Auteur – Octobre 2003.
___________________________________________________________________
33
3.4.5. De la caution solidaire aux conflits sociaux
Encadré 6 : Résoudre les problèmes de garantie matérielle par la caution solidaire
La caution solidaire , inspirée des organisations informelles au sein des familles, des villages
et de groupes sociaux divers, est née de l’idée de trouver des formes de garanties alternatives pour les individus et les ménages pauvres qui n’avaient pas de garanties physiques suffisantes à fournir aux prêteurs pour recevoir un crédit.
Le principe de la caution solidaire veut qu’au sein d’un groupe d’emprunteurs qui se sont
choisis librement, tous sont responsables du bon remboursement de l’ensemble du groupe. La caution solidaire s’appuie sur les liens sociaux entre les individus (parenté, voisinage, classe d’âge, relations d’alliance, d’association, d’amitié) et repose sur les pratiques ancestrales des valeurs de solidarité, d’honneur et de respect des engagements.
La sanction en cas de mauvais remboursement est le refus d’un nouveau prêt pour tous les
membres du groupe, qu’ils aient ou non remboursé à titre individuel.
Source: Le financement de l’agriculture familiale dans le contexte de libéralisation : quelle contribution de la microfinance ? Séminaire de DAKAR, du 21 au 24 janvier 2002. Bulletin d’information post séminaire / Fiche n°8 : Potentialités et limites de la caution solidaire.
La multiplication de groupements serait un succès de la structuration du monde rural. Elle
favorise en effet l'accès au crédit bancaire et aux services d'encadrement.
Auparavant, beaucoup de groupements ACCS ont été créés très rapidement de manière
opportuniste dans l'Alaotra. L'absence de statut réglementaire strict, basé sur la caution solidaire,
régissant l'association constitue toutefois une entrave à cette dernière. Les règles sont mal
comprises pour la plupart des paysans ou, comprises mais ne sont pas appliquées en cas
d'impayés ; c'est-à-dire qu'il n'y a aucune solidarité ni de véritable pression sur les défaillants. Ils
prennent, en effet, le groupe solidaire comme une condition d'accès au crédit et non comme la
garantie du prêt.
Ce manque de maturation a provoqué de conflits intra-groupements car la grande partie
du crédit est détournée au profit de quelques personnes seulement. Ainsi, soit les membres
prennent le risque de garantir le crédit des autres pour lesquels le montant est plus élevé, soit, ils se
déchargent sur ceux qui ont effectivement assuré la responsabilité de l'opération – notamment le
président et le trésorier du groupement – en cas de non-remboursement. Cela a conduit à la
dissolution de bon nombre de groupements ACCS.
Crédit GCV ou ACCS, certains paysans ne se font plus confiance et rejettent le système de
caution solidaire. Plus du quart des enquêtés favorables au GCV propose le groupement de 2 ou 3
paysans pour un magasin de stockage, par le fait qu'il leur est difficile de trouver des partenaires à
la fois honnêtes et solvables. Mais, à part la faible répartition de risque de non-recouvrement, cela
nécessiterait à chaque membre d'énorme quantité de paddy à stocker pour être plus rentable pour
___________________________________________________________________
34
le banquier. Malgré cela, cette proposition est acceptée chez l'OTIV qui s'appuie tout simplement sur
le gage de paddy et le faible quantum.
3.4.6. Le quantum élevé peut accentuer le risque
Le quantum est défini comme le montant de crédit accordé par kilogramme de produit que
l'emprunteur a remis au créancier comme garantie.
Pour la BOA, il est établi suivant les cours de paddy à la récolte à l'échelle nationale. Il était
de 1 000 fmg par kg de paddy durant la campagne 2003, et avancé sur 80% des produits nantis. Du
côté de l'OTIV, le quantum est fixe de 650 fmg.
La représentation suivante montre la relation entre le quantum et l'intérêt payé à la banque :
Figure 14 : Evolution de l'intérêt perçu par la banque, par to nne stockée suivant le quantum appliqué (Durée de stock age 4 mois)
40
50
60
70
80
90
100
600 650 700 750 800 850 900 950 1 000 1 050
Quantum (Fmg/kg)
Inté
rêt (
*100
0 F
mg)
Intérêt (* 1000 fmg)
Source: Auteur – Octobre 2003.
■ Le quantum inférieur minimise le crédit octroyé aux paysans, mais limite en revanche les
intérêts perçus par le prêteur. Celui-ci a ainsi intérêt à gagner de bon nombre de groupements pour
ramasser plus de stocks et mieux rentabiliser ses opérations.
Par ailleurs, l'insuffisance de fonds propres oblige le prêteur à minimiser le quantum.
■ Plus le quantum est élevé, plus l'opération est rémunératrice pour le prêteur avec
l'accroissement de l'intérêt que les paysans lui doivent.
Le quantum supérieur ou équivalent aux cours à la récolte peut cependant entraîner certains
paysans au non-recouvrement parfait de leur dette, en pensant n'avoir pas trop perdre. De plus, la
___________________________________________________________________
35
marge entre le prix lors du stockage et celui lors du déstockage ne sera pas bien aperçue, et sa
faiblesse peut entraîner : (i) une difficulté pour le groupement à honorer ses dettes, (ii)
l'insatisfaction des paysans pratiquants et non pratiquants de GCV, sur leur profit généré par le
GCV, (iii) la non-pérennisation de l'opération microcrédit GCV.
3.4.7. Deux maisons sur sept répondent aux normes d e stockage dans la Vallée
Marianina
Afin que les produits mis en gage soient garantis par l'Assurance, en cas de vol ou incendie,
les greniers doivent répondre aux normes de stockage et de conservation, qui sont :
- être bien aéré et ventilé,
- avoir la toiture en tôle, haut et hermétiquement fermé,
- avoir un sol et des murs cimentés ou crépis pour éviter le développement des parasites,
- avoir de porte robuste, fermée à doubles clefs,
- être résistant aux variations de température et de conditions climatiques.
Le défaut de magasin de stockage adéquat constitue l'un des principaux facteurs de blocage
des paysans à l'accès aux crédits GCV. Dans les Fokontany Ilafy et Mangabe, deux habitats sur
cinq seulement sont de toiture en tôle. Ils sont de trois sur cinq à Ankazotsaravolo. Par contre, la
quasi-totalité des maisons dans le PC 15 sont de toiture en tôle.
Certaines zones disposent également des bâtiments de stockage des ex-coopératives
agricoles dans des états plus ou moins utilisables. Chacun d'eux se mesure en général 9 m de
longueur et 5 m de largeur. De source de la DIRDR Ambatondrazaka, ils sont disposés à la location
dont les réparations sont à la charge des locataires. Le loyer se présente comme suit :
- pour un stockage de 50 à 74 tonnes, il est de 20 000 fmg par an ;
- pour un stockage de 75 à 99 tonnes, il monte à 50 000 fmg par an ;
- pour un stockage de 100 à 200 tonnes, il est de 100 000 fmg par an.
Le tableau qui suit expose la répartition des maisons, suivant la nature de leur toiture, dans
certaines zones de la Vallée Marianina. Les bâtiments administratifs et publics n'y sont pas inclus
(comme école, dispensaire, église et maison communale).
___________________________________________________________________
36
Tableau 3 : Répartition des maisons par village suivant la nat ure de leur toiture
Village Toiture en tôle
Toiture en tuile
Toiture en cypéracée
Silo du DIRDR Rizerie
Ambohimahavelona 13 2 15 0 1
Miaramasoandro 5 0 8 0 1
Ambohimiarina 7 1 27 0 0
Fiherenana 30 2 35 0 3 (a)
Ilafy 27 0 70 1 0
Mangabe 20 0 45 0 0
Manganoro 1 0 0 3 0
Ankazotsaravolo 21 1 15 0 0
Marianina 17 0 20 1 0
Feramanga Sud 31 1 217 1 1
Ambohiboromanga 75 (b) 0 80 0 1
(a) : dont les 2 ne sont pas ouvertes aux publics.
(b) : dont 27 à étage. Source: Auteur – Août 2003.
3.4.8. Utiliser les prêts dans des cultures de cont re saison et des activités
génératrices de revenus
Les crédits reçus devraient être investis à des activités productives. L'Article 8 de la
convention d'octroi de crédit, relatif au suivi des prêts par la BOA, donne droit aux agents bancaires
de contrôler à tout moment l'utilisation efficace des sommes prêtées à leurs clients, de manière à ce
que ces derniers puissent assurer parfaitement l'échéance convenue.
■ Les cultures de contre saison constituent des possibilités d'utilisation de crédit. A
Ambatondrazaka, la superficie moyenne de tanety cultivables est de 0,8 ha par exploitant, et 0,1 ha
par exploitant pour le baiboho20. Les paysans de la Vallée Marianina disposent plus de tanety et
baiboho que ceux du PC 1521. La réhabilitation des routes nationales reliant le fivondronana avec
les autres régions favorise la commercialisation des produits.
Tomate, piment, haricot vert, choux, ail et plantes potagères sont les principales cultures de
contre saison effectuées dans la région. Des paysans commencent aussi à produire de pomme de
terre et de haricot sur rizière22, sous l'encadrement des techniciens du CIR.AGRI et du Bureau
d'Etudes BRL Ambatondrazaka. (Voir aussi : Tableaux 14, Annexe 3.)
20 D'après Monographie des régions d'Ambatondrazaka et d'Andilamena – DIRDR / Circonscription de l'Agriculture Ambatondrazaka, 2001. 21 Un exploitant de la Commune Ampitatsimo ne possède en moyenne que 0,3 ha d'ensemble tanety–baiboho cultivables, alors que la moyenne générale est de 0,9 ha à Ambatondrazaka. 22 Les plantations débutent en mois d'août, tandis que les récoltes se font en décembre.
___________________________________________________________________
37
Depuis 2000, le BRL y vulgarise également la technique de cultures sur couverture
végétale23. Plus de 300 paysans de Vallée Marianina – PC 15 sont intéressés par cette action en
2002.
Actuellement, ces paysans sont regroupés dans des associations afin de faciliter leur suivi. Cela leur
permettra également, d'après les responsables du Bureau d'Etudes à Ambatondrazaka, d'accéder
au crédit à court terme. Toutefois, l'adoption définitive de cette méthode reste encore loin d'être
atteinte.
Culture sur couverture végétale ou non, les paysans accordent plus d'importance à la
riziculture qu'aux tanety et baiboho; d'où, l'absence de sérieux investissement à but commercial pour
ces derniers. L'insuffisance de matériels, en particulier, le pulvérisateur, la non-maîtrise des
maladies phytopathogènes et la prolongation de sécheresse les-découragent rapidement que leur
faible production est destinée en grande partie à l'autoconsommation, et les ventes sont peu
significatives.
■ L'élevage à cycle court et la vente de volaille constituent aussi une ressource monétaire
non-négligeable pour les exploitants d'Ambatondrazaka. Toutefois, l'aviculture y reste toujours de
type familial et traditionnel.
Toamasina et Antananarivo sont les deux marchés de consommation des oies et canards.
Les périodes de demandes sont celles de fin d'année – localement, en période d'intenses activités
de repiquage – et particulièrement, pour les fêtes de Noël où des Sociétés importantes passent des
commandes groupées. Celles-ci correspondent aussi aux dates avant lesquelles auraient lieu le
remboursement des prêts GCV.
La DIRDR Ambatondrazaka indique une baisse importante des effectifs de volaille dans la
zone24. Cela résulte de la pratique traditionnelle, favorisant l'apparition des maladies contagieuse.
■ Nombreux bénéficiaires de crédit GCV de l'OTIV ont servi leur prêt à des collectes de
paddy durant les mois de juin et juillet. Les produits collectés sont mis tout de suite dans de GCV
contre un nouveau crédit pour une autre collecte. Ainsi, ces paysans deviennent spéculateur en juin
au décembre et riziculteur de décembre en juin.
■ La post-récolte est une période faste aux affaires de commerce à Ambatondrazaka,
durant la quelle les marges bénéficiaires peuvent atteindre 100% du coût d'achat. Des paysans
pensent s'investir dans le commerce de bovin, d'autres dans la boucherie, la vente de bicyclettes ou
d'autres produits.
23 Outre ses actions de protection du sol contre l'érosion et d'apport en matières organiques, la nouvelle technique de culture sur couverture végétale offre dans les conditions normales aux paysans: (i) une réduction significative de tâches d'arrosage grâce à la rétention d'humidité par les couvertures, (ii) une meilleure qualité de production, et (iii) un rendement à la récolte élevé. 24 Exemple : environ 30% entre 1988 et 1989.
___________________________________________________________________
38
4. Les autres intervenants
4.1. Le crédit GCV de l'OTIV a gagné plus de collec teurs que de paysans
Le tableau qui suit compare les éléments financiers sur le crédit GCV de l'OTIV avec ceux
de la BOA :
Tableau 4 : Comparaison des crédits GCV de l'OTIV et de la BOA
Libellé OTIV BOA
Cautionnement mutuel Entre les déposants d'un même grenier
Entre tous les membres du groupement
Frais de dossier 2,5% du montant du prêt Forfaitaire à 30 000 fmg
Taux d'intérêt 36% par an 24,25% par an
Coûts spécifiques A la charge de l'OTIV A la charge du groupement
Quantité bénéficiée de crédit La totalité du tonnage 80% du tonnage
Quantum 650 fmg Suivant les cours moyens à la récolte au niveau nationale
Fonds de garantie mutualiste Néant 10 à 20 % de l'avance sur produit
Garanties - Nantissement des produits, - Cautionnement solidaire entre les déposants.
- Nantissement des produits, - Assurance Vol et Incendie (0,864% du prêt), - Fonds de garantie mutualiste, - Cautionnement solidaire de tous les membres du groupement.
Durée de prêt 2 à 6 mois 4 à 7 mois
Nombre de remboursement 2 échéances au maximum 2 échéances au maximum Sources: OTIV, BOA – Août 2003.
L'OTIV a commencé à lancer, dans l'Alaotra, le microcrédit GCV depuis l'année 2002. Le
nouveau produit avait couvert 6 caisses (dont à Tanambe, Ambohijanahary, Ambohitrarivo,
Amparafaravola, Morarano Chrome et Bejofo) sur les 10 existant dans le réseau; regroupant 489.96
tonnes de paddy pour 72 membres.
La prise en charge des coûts spécifiques par l'OTIV – dont : le frais de location du
magasin, l'achat de raticides, l'amortissement des serrures, le frais de gardiennage, et les primes
d'assurance – a fortement suscité la motivation des paysans à faire de GCV. En revanche, cette
institution doit déterminer le seuil du tonnage au-dessous duquel l'offre de stockage n'est pas
rentable, donc infaisable pour elle. La variabilité de certains composants des coûts spécifiques25, et
l'augmentation des coûts cumulés de location du silo et du frais de gardiennage à la longueur de la
durée de stockage, ont en effet une incidence sur la rentabilité de l'opération.
25 Sauf les primes d'assurance.
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39
La figure qui suit montre les valeurs du tonnage de rentabilité, avec les maximums de coûts
variables26 correspondants, du crédit GCV de l'OTIV.
Figure 15 : Seuils de rentabilité du GCV-OTIV
13,118,6
24,029,5
35,0
42,047,4
52,958,4
63,8
229335
441547
653
789895
1 0011 107
1 213
0
10
20
30
40
50
60
70
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Durée de stockage (Mois)
Ton
nage
(T
onne
s)
0
200
400
600
800
1 000
1 200
1 400
Maxim
um de coût variable
(*1000 fmg)
Tonnage de rentabilité (Tonnes) Maximum de coût variable (*1000fmg)
Source : Auteur – Novembre 2003.
La promotion du GCV dans la rive Est du Lac Alaotra n'a commencé qu'en mai 2003, à
travers les publicités radiodiffusées et les descentes dans des communes27 par les agents de
l'OTIV. Ces descentes, accompagnées des animations musicales, ont pour objet d'information-
sensibilisation des paysans sur le système et les avantages du grenier commun.
Par conséquent, le Réseau OTIV Lac Alaotra a stocké plus de 3 017 tonnes de paddy en 2003. La
récapitulation des GCV par caisse de cette institution est présentée dans l'Annexe 5, Tableau 21.
En terme de quantité, les caisses OTIV d'Ambatondrazaka I et II ont ramassé chacun plus
de 400 tonnes de paddy, seulement grâce aux stockages d'un opérateur riziers sis à
Manakambahiny, avec 300,770 tonnes, et d'un autre collecteur, ayant 350 tonnes.
Le GCV de l'OTIV a gagné plus de paysans du PC-15 que ceux de la Vallée Marianina.
Malgré les réclames diffusés par radio, très peu de paysans de la Commune Ilafy ont osé demander
auprès des Agences OTIV plus d'informations sur ce type de crédit. Cette institution est mal vue par
beaucoup de paysans. Elle a, en effet, mené des opérations de mise en vente des biens matériels –
à savoir des matériels agricoles, des meubles, des ustensiles de cuisine, jusqu'aux volailles – des
mauvais payeurs en 2002.
De plus, les paysans de la Vallée Marianina semblent aimer travailler avec la banque que d'autres
institutions financières formelles, surtout dans le cas de crédit de faisances valoir28.
26 Les coûts variables regroupent : 1- Le prix d'achat des raticides, 2- L'amortissement des cadenas, 3- Le frais de location du silo, 4- Le frais du gardiennage. 27 La Commune Ilafy n'en fait pas partie. 28 Parmi ceux ayant déjà fréquenté une institution financière, 24,4% des enquêtés juge très faible le montant de crédit faisances valoir accordé par l'OTIV à ces clients.
___________________________________________________________________
40
4.2. Un capital de 7 milliards de fmg prêté aux ri ziers dans le cadre de Fonds de
Commercialisation de Paddy
Outre les prêts informels, des minorités de groupements de paysans ont également bénéficié
de crédit de campagne, cette fois dans le cadre légal, auprès des opérateurs riziers29. Cela se fait
grâce au Fonds de Commercialisation de Paddy ou FCP prêté par l'Etat à ces derniers à un taux
d'intérêt nul.
Encadré 7 : Fonds de Commercialisation de Paddy :
un moyen de fidélisation de paysans par les collect eurs
Opérationnel depuis septembre 2002 dans la région de Lac Alaotra, ce fonds a été mis en place par le Gouvernement malgache afin de maintenir le prix de paddy à un niveau rémunérateur pour les petits paysans et d'aider les opérateurs riziers à développer leurs activités de collecte. Le fonds, un montant de 7 milliards de fmg, est prêté aux riziers et fonctionne sous forme de "crédit revolving"30 .
A partir de ces fonds, les opérateurs riziers achètent chez les paysans le kilo de makalioka pur (1ère
catégorie) à 1000 fmg, et celui du riz ordinaire (2ème catégorie) à 950 fmg en juillet, contre des crédits de campagne.
Source : Rapport d'avancement du FCP / LDI Antananarivo – M ars 2003.
Quatre opérateurs riziers de l'Alaotra ont pu bénéficier de ce fonds pour la campagne 2002-
2003. Il s'agissait de SILAC, Madrigal, Société Roger et ITD. Cette campagne étant un succès et les
7 milliards de fmg mobilisés à titre de fonds de collecte ont été entièrement récupérés. Pour la
campagne 2003-2004, 9 sociétés ont bénéficié ce même fonds avec ses produits générés en année
précédente.
29 La grande majorité des paysans bénéficiaires de ce crédit est constituée par des petits exploitants 30 Crédit revolving : crédit à moyen terme renouvelable au fur et à mesure des remboursements.
___________________________________________________________________
41
Le tableau suivant récapitule l'opération FCP pour la campagne 2003-2004 :
Tableau 5 : Récapitulation de l'opération FCP pour la campagne 2003-2004
Riziers Communes d'intervention Paysans Montant
(Fmg)
Collecte
(T)
Déstockage
(T) jusqu'en
31/12/03
Hasina Ilafy, Moratelo, Ambalavato, Manakambahiny 40 111 286 250 91 66
SILAC Ilafy, Manakambahiny, Andilanatoby, Ambohidrony,
Amparafaravola, Ambohitrarivo, Ambohijanahary,
Tanambe, Bejofo
467 1 600 000 000 1 453 0
Picot Ambohimena, Ampitatsimo, Ambonivohitra,
Ambohitanibe, Ambohiboromanga
13 83 119 900 73 30
IMAP Manakambahiny, Ambararata, Ambandrika,
Tsinjoarivo, Bejofo, Ambodirano
538 950 000 000 776 120
Safidy Ambatomainty, Ambohitrarivo, Tanambe,
Amparafaravola
291 606 899 300 525 348
Madrigal Tanambe, Vohitsara, Beanana, Ambohivory,
Ambohijanahary, Ambohitrarivo, Amparafaravola
466 1 079 999 725 928 514
ITD Ambatomainty, Ambohitrarivo, Ambohijanahary,
Tanambe, Beanana
276 899 999 505 814 500
Société Roger Ambatomainty, Ambohitrarivo, Ambohijanahary,
Tanambe, Amparafaravola
485 1 119 899 850 933 420
Vatomandry Andrebakely, Ampasikely, Morarano Chrôme,
Ambatomainty
315 799 997 200 670 495
Total 2 891 7 251 201 730 6 264 2 493
Source : Rapport d'avancement du FCP / PTE ; LDI Antananari vo – Janvier 2004.
Des paysans bénéficiaires de ce crédit trouvent cette opération tolérable, pour éviter le
recours chez les usuriers. Néanmoins, ils doivent lâcher des quantités de leur paddy dès la récolte,
pour le règlement en nature de leur dette.
Pour le moment, le marché de crédit est encore suffisamment large et l'opération FCP n'a
pas beaucoup d'impact sur la part de la BOA dans la région.
___________________________________________________________________
42
4.3. Deux GCV instaurés par le Programme ARTA dans la Vallée Marianina
Encadré 8 : Le Programme A.R.T.A. pour la promotion de l'accès au crédit des paysans
L'Animation Rurale Tanora Ambatondrazaka (A.R.T.A.) a été créée en 1984 par le Diocèse
d'Ambatondrazaka. Auteur de la mise en place de l'OTIV Keta (Ambatondrazaka II) en 1994, il a pour mission de promouvoir le développement durable de l'homme dans le milieu rural selon la doctrine sociale de l'église catholique.
Durant l'approche participative au niveau de groupements de paysans, l'ARTA analyse des
problèmes et des potentiels pour une action communautaire, contacte les partenaires compétents (CRS, OTIV, PSDR, Formagri, etc.) et effectue le suivi-évaluation de la réalisation des actions par les paysans bénéficiaires. Ses zones d'interventions suivent le trajet de Vohidiala – Manakambahiny et ses environs – Vallée Marianina – Ambatondrazaka I et II – Ambohimena – Ambandrika jusqu'à Ambatosoratra et Lohafasika.
Source : Coordination du Programme ARTA Ambatondrazaka – Ao ût 2003.
Le Programme ARTA a mis en place à Ambohimiarina (Hameau du fokontany Ilafy) deux
GCV depuis juillet 2003. Il est à noter que les habitants de ce hameau sont tous issus d'une même
famille. L'objectif du Programme y est d'habituer les petits paysans au crédit formel, à gérer de
manière convenable leurs capitaux financiers et à faire des épargnes.
Le tableau ci-après récapitule le stockage des deux groupements d'Ambohimiarina :
Tableau 6 : Récapitulation du GCV PARTA à Ambohimiarina en 200 3
Groupement Effectif des
membres
Membres
effectuant de
GCV
Tonnage
(Tonnes) ASP (Fmg)
Date
d'entrée
Date
de sortie
Durée de
stockage (Mois)
Masculin 28 28 07 5 250 000 20/07/2003 15/10/2003 3,00
Féminin 36 33 06 4 500 000 04/07/2003 15/10/2003 3,50
TOTAL 64 61 13 9 750 000 15/10/2003 3,25
Source: Coordination du Programme ARTA, Ambatondrazaka – A oût 2003.
Le quantum est fixé à 750 fmg, et le taux d'intérêt annuel est de 10%. L'intérêt perçu, versé
chez l'OTIV Keta, est destiné à effectuer d'épargne forcée pour le groupement même.
Outre celui effectué par un groupement ACCS de la BOA à Mangabe, ce GCV
d'Ambohimiarina va constituer un "GCV pilote" pour la région d'Ilafy. Mais toujours est-il qu'il a fallu
motiver ces paysans d'Ambohimiarina à faire de GCV ; peut-être qu'il faudra aussi les
motiver pour rembourser les crédits .
La figure qui suit illustre les causes de la démotivation des paysans à effectuer le GCV.
___________________________________________________________________
43
Démotivation des paysans à effectuer de GCV
GCV faiblement profitable Conflits sociaux entre les codébiteurs Démotivation des paysans à s'opérer avec la banque
Résultat net du groupement assez faible
Charges du groupement plus
élevées
Perte physique du paddy
stocké et/ou du magasin
Cours de paddy au
déstockage moins élevés
Location du
grenier pendant
une durée plus ou
moins longue
Paiement de frais de
gardiennage pendant
une durée plus ou
moins longue
Paiement
d'intérêt pendant
une durée plus ou
moins longue
Défaut
d'infrastructure de
stockage adéquat
Abondance de
paddy sur le
marché lors du
déstockage
Défaut
d'acheteur au
déstockage
Déstockage
importante de
riz par les riziers locaux
vers
novembre
Importation
massive du riz
vers novembre
Incendie du magasin ;
Degré hygrométrique
plus important à
l'intérieur du magasin
Vol de paddy
stocké;
Attaque des rats
sur les paddy
Indisponibilité des
codébiteurs au
gardiennage permanent du
grenier
Incapacité de prendre de risque Méconnaissance des avantages sur le GCV
Faible contrôle de
l'environnement
technico-économique du
système d'exploitation
Non-maîtrise
des risques
covariants
Niveau d'instruction
relativement faible des
chefs d'exploitation
Abandon précoce
d'école; dégradation des
moyens d'information et de communication en
milieu rural
Eloignement
géographique
de l'Agence BOA
Eloignement
physique de la
BOA par rapport
aux paysans
Faible contact
entre Agent
bancaire et
paysans
Absence de
sensibilisation par
la BOA et promoteurs de
développement
Cours de paddy à la récolte assez élevés
Pression par
les membres
sur le défaillant
Sanction du
groupement
par la banque
Mobilisation du
FGM par la
banque
Mise en
vente des
produits nantis
Remboursement
partiel des dettes
Insuffisance de liquidité pour
rembourser les dettes
Utilisation des prêts à des
fins non-productifs
Faible disposition
de tanety et de
baiboho cultivables
Faible exercice
d'activités
génératrices de revenu
Faible taux
d'activité de la
main d'œuvre familiale
Difficulté de constitution du FGM
Dépenses sur la
main d'œuvre
salariée élevées en récolte
Remboursement
des dettes
informelles après la récolte
Figure 16 : Les causes de la démotivation des paysans à effectuer de GCV
Source : Auteur – Décembre 2003.
____________________________________________________________________
5. Analyse des risques suivant leur origine
A première vue, le prêt GCV paraît la forme d'octroi de crédit aux paysans le moins risquée
pour la banque. La mise en gage des paddy, peu difficile à commercialiser par rapport aux autres
types de garanties en cas échéant, et le cautionnement de ces derniers par un assureur illustrent
cette hypothèse.
Les réalités confrontées par les agences d'institutions financières éparpillées dans toute l'île
poussent les prêteurs à renforcer d'avantage la sécurisation de ses opérations31.
Les différentes origines de recouvrement incomplet des dettes, dans le cas de crédit GCV, feront
l'objet de cette partie.
5.1. Non-recouvrement dû aux phénomènes indépendant s des emprunteurs
Le non-recouvrement peut être dû aux phénomènes suivants : � Longue sécheresse,
� Ensablement des parcelles dû aux inondations en décembre,
� Destruction des cultures par les bovidés en divagation,
� Crises socio-politiques d'envergure régionale ou nationale perturbant le marché.
Les figures suivantes démontrent la domination de la période sèche durant le deuxième
semestre à Ambatondrazaka.
Figure 17 : Les précipitations mensuellesà Ambatondrazaka de 1998 à 2003
0
100
200
300
400
500
600
700
Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
Mois
Pré
cipi
tatio
n (m
m)
1998 1999 2000 2001 2002 2003
Source : Station Météorologique d'Ambohitsilaozana (Ambaton drazaka) – Août 2003.
31 Dans la région d'Antsirabe (Antananarivo) par exemple, certains paysans sont amenés à brûler volontairement leur grenier de manière à renvoyer les responsabilités à leur assureur.
___________________________________________________________________
45
0,0
5,0
10,0
15,0
20,0
Nom
bre
de jo
urs
pluv
ieux
Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
Mois
Figure 18 : Nombre moyen de jours pluvieuxde 1998 à 2003
Source : Station Météorologique d'Ambohitsilaozana (Ambaton drazaka) – Août 2003.
Le climat à Ambatondrazaka est caractérisé par de faibles crachins de juin au mois d'août, et
sec jusqu'en décembre. La température moyenne y est de 17,7°C en juillet, qui augmente
progressivement pour atteindre en décembre le 23,7°C. Le travail d'arrosage se trouve ainsi plus
important dans la mesure où la surface exploitée est élevée et se trouve loin de point d'eau.
5.2. Non-recouvrement dû à l'incapacité des emprunt eurs
Les paysans ne devraient pas attendre le déstockage et la vente des paddy à l'échéance
pour régler leurs dettes. L'éventuelle faiblesse des cours en ce moment limite en effet leurs
profits et pourra contraindre le recouvrement.
La rentabilité des petits projets, dans lesquels ils ont investi le prêt, est ainsi un facteur à
prendre plus de considération. Si leurs activités sont rentables, la capacité de remboursement de
ces emprunteurs est évidente. La productivité de ces dites activités peut cependant se heurter à des
problèmes intérieurs du système de production :
� Techniques de culture inappropriées entraînant une faible rentabilité :
- Inadaptation de la culture aux conditions climatiques
(ex : des variétés ne supportant pas le froid d'hiver en août et septembre),
- Usage de pesticides inappropriés,
- Semence de faible germination.
___________________________________________________________________
46
� Carence des facteurs essentiels de production :
- Manque de pulvérisateur32, matériel très important et à usage fréquente en cultures sur
tanety et baiboho,
- Insuffisance de capacité de stockage aboutissant à des grosses pertes,
- Manque de moyens de transport plus appropriés.
� Incapacité des emprunteurs à gérer efficacement :
- Gestion irrationnelle des fonds financiers, de la main d'œuvre ou d'intrants (faible ou
application excessive d'engrais),
- Non-intervention aux moments opportuns (dans le repiquage, le sarclage ou le traitement
par pesticides),
- Incapacité des producteurs à éradiquer de manière définitive (ou au moins limiter) les
attaques des rats sur les cultures.
� Difficulté de commercialisation :
- Eloignement du marché par rapport au village (augmentation des charges),
- Forte concentration du même produit sur le marché (baisse des cours),
- Faute d'acheteur.
� Destruction involontaire du GCV et/ou du produit objet de nantissement :
- Pillage du silo par des individus étrangers au groupement,
- Incendie accidentelle du magasin de stockage; surtout que si ce dernier est une des
pièces de l'habitat dans lequel on utilise de lampes à pétrole.
Beaucoup de paysans ont l'habitude d'acheter en vrac les semences au marché à ciel
ouvert. Ces petits grains non-emballés peuvent être contaminés facilement par des maladies,
desquelles tous ceux qui circulent sur le lieu sont suspects d'être vecteurs33. Leur exposition directe
à l'air humide diminue en plus le taux de germination et puis, le rendement à la récolte.
A défaut de pulvérisateur, les paysans n'arrivent pas à traiter convenablement leurs cultures
contre les maladies. Certains méconnaissent la nature de la pathologie que subissent les cultures et
font usage de pesticides inappropriés. De même, l'inexistence de magasin de stockage remplissant
les normes hygrométriques favorise le pourrissement des récoltes. 32 Dans les zones Vallée Marianina – PC 15, deux exploitants sur cinq possèdent en privée de pulvérisateur . Parmi ceux qui n'en ont pas, 54% devait emprunter auprès des amis, tandis que les restes n'en utilisent jamais. Auteur / Enquêtes auprès des paysans – Août 2003. 33 Ceux-ci peuvent être des poussières, des insectes, des instruments de quantification des graines, des mains humaines provenant d'un champ quelconque.
___________________________________________________________________
47
5.3. Non-recouvrement dû à la mauvaise volonté des emprunteurs
Le niveau de réputation de la banque en matière d'intransigeance face aux "mauvais
payeurs" peut influencer les clients à rembourser. La fiabilité des informations portant sur la
crédibilité de ces derniers, recueillies par le responsable de la microfinance au niveau de l'agence,
permet d'éviter des octrois non-souhaitables.
Malgré des mesures préalablement prises, le recouvrement des dettes peut ne pas être
complet pour des raisons suivantes :
� Utilisation des prêts à des fins non rémunérateurs :
- Remboursement des dettes usuraires,
- Satisfaction des besoins en produits de première nécessité ou personnels.
� Démotivation des emprunteurs à honorer leurs dettes :
- Relations financières très récentes entre les emprunteurs et la banque,
- Insuffisance de suivi des prêts par les agents bancaires34,
- Montant des remboursements trop élevé par rapport à leur capacité.
� Non-respect du cautionnement mutuel entre les membres du groupement :
- Désistement de certains membres à combler la part de dettes d'un défaillant,
- Incapacité des membres de se faire pression.
34 En 2003, un agent seulement – dont le responsable du crédit rural en personne – s'occupe des ACCS/BOA de toute la région d'Ambatondrazaka.
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48
Conclusion partielle
Par rapport à ceux de la moitié Sud de Madagascar, les paysans d'Ambatondrazaka
disposent plus de surface rizicole par ménage. Leur niveau de production annuelle est ainsi plus
élevé qu'ils possèdent une bonne capacité de stockage pour se lancer dans le GCV. Néanmoins,
cette population - dans son ensemble même - présente une grande disparité par le fait que certains
produisent plus que d'autres. Il en est de même pour les soldes de trésorerie annuelle.
D'une manière générale, on a constaté un faible taux de pénétration aux crédits formels des
paysans pour une zone si haute potentielle rizicole. Les catégories les plus aisées, comme les plus
faibles, économiquement, ne s'intéressent pas trop aux GCV. Pour les restes, la question de caution
solidaire, reposant sur l'utilisation convenable des prêts et la solvabilité des partenaires, constitue
leur principale contrainte. Viennent ensuite la nécessité de constitution de fonds de garantie
mutualiste, les problèmes de silo et d'organisation sur le gardiennage de ce dernier.
La manque de liquidité après les travaux de récolte, face à la faiblesse des cours de paddy
sur le marché, mais également le souci de non-récupération de leur part financière en cas de
défaillance des membres, sont les raisons pour lesquelles les paysans sont hostiles au fonds de
garantie. En conséquence, et vu l'importance du rôle que joue ce fonds en terme de sécurisation
des crédits, des nouvelles mesures devront être adoptées afin d'inciter les emprunteurs à assurer le
bon recouvrement de leur dette et de gagner la confiance des membres; tout en gardant la formation
de ce type de garantie.
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49
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
Souvent, des agents de développement rural et autres acteurs en dehors des institutions
financières voient contradictoires la stratégie politique de la BOA en matière de financement du
monde rural, notamment après la privatisation de cette banque35 d'un côté, et la politique générale
de l'Etat sur la promotion de l'accès au crédit des paysans de l'autre côté. Ils déclarent ainsi que :
Cependant, il faut reconnaître que :
� les caractères moraux des clients, quel que soit le secteur où ils travaillent, ne se voient
pas sur leur front ;
� les opérations bancaires ne sont pas du tout différentes de celles des entreprises
commerciaux : des ventes de marchandises non-payées constituent des pertes au niveau du
compte d'exploitation ;
� comme dans toutes ventes à crédit, il est plus évident que le créancier prend les
meilleures mesures de sécurisation des prêts en vue d'un recouvrement plus sûr ;
� pour le cas des paysans déjà sanctionnés par la banque – à cause de la défaillance d'un
de leur coéquipier – mais qui souhaitent encore y effectuer de GCV en formant de nouveau
groupement, ils ont été incapables de se faire pression, d'où de gérer efficacement leur groupement.
Par suite, les recommandations proposées ci-après visent à la fois à : (i) arranger l'accès au
microcrédit GCV des paysans, (ii) augmenter le montant global octroyé par l'Agence et, (iii) assurer
la sécurité des crédits.
35 Certains affirment que contrairement à la BTM, la BOA n'est que pour les riches et creuse de plus en plus sa distance sur les paysans.
" La banque doit modérer ses rapports avec les paysans : il lui faut être crédible
sans pour autant étrangler les paysans. Les banquiers doivent parvenir à distinguer les
mauvais payeurs des paysans en difficultés , à travers des informations fiables, avant
d'ordonner toutes sanctions".
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1. Flexibiliser les conditions d'octroi selon la ca pacité du groupement à fournir le fonds de
garantie
Compte tenu de l'importance du FGM en cas d'incendie ou vol des produits stockés, ou
encore baisse des cours au moment de l'échéance, il n'est pas conseillé de supprimer ce fonds.
Toutefois, la BOA est sollicitée à flexibiliser ses conditions d'octroi suivant la rentabilité des
projets d'utilisation des crédits et le niveau du risque attribué à ceux-ci.
Pour les groupements incapables de constituer complètement le FGM, on pourrait leur
permettre d'en fournir à un taux inférieur. En revanche, on leur accordera des avances sur produit
basées sur un quantum plus faible, tout en s'assurant de la large couverture des coûts de
l'opération. La nette différence entre le montant à rembourser par le groupement et la valeur des
stocks à l'échéance diminuera les risques.
Néanmoins, ce système pourra être limité par la complication des tâches des agents
banquiers dans l'étude des dossiers.
2. Rassembler les stocks de plusieurs groupements d ans un même silo approprié
Dans les zones disposant des magasins de stockage de capacité élevée, il est plus
avantageux de rassembler les paddy des groupements dans un même silo approprié. Ainsi, les
charges, comme les frais de location du silo et de gardiennage du silo, seront reparties entre les
groupements actionnaires.
Les avantages et limites en sont :
■ Avantages pour les groupements :
- Réduction des coûts variables,
- Capacité de construction de FGM,
- Facilité d'organisation de gardiennage.
■ Avantages pour la BOA :
- Facilité de contrôle des magasins (réduits en nombre),
- Existence de pressions évidentes entre les groupements,
- Diminution relative des risques.
■ Limites :
Au niveau des groupements, il y aura augmentation des charges de transport si le magasin
se trouve trop éloigné.
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3. Promouvoir le relais entre crédit de campagne "f aisance-valoir riz" (ACCS) et crédit GCV
L'échéance du crédit de campagne "faisance-valoir riz" de la BOA étant le 31 août, la quasi-
totalité des paysans débiteurs mettent alors en vente de paddy pour honorer leur dette. Les
collecteurs profitent cette situation pour abaisser le prix dès le 15 août. Par conséquent, les paysans
doivent vendre de quantité plus élevée pour pouvoir rassembler les sommes nécessaires.
Le relais de ce crédit "faisance-valoir" avec le crédit GCV est un moyen pour éviter ce
problème. Le fonctionnement de ce système est expliqué par le schéma ci-après :
Figure 19 : Représentation schématique du relais
entre crédits de "faisance-valoir" et crédit GCV
Source : BOA – Juillet 2003.
Les avantages et limites en sont :
■ Avantages pour les groupements :
- Eviter la vente en masse avant la hausse effective des cours,
- Percevoir des sommes liquides pour régler à l'échéance les dettes "faisance-valoir",
- Dégager plus de profits par rapport à ceux (ACCS) n'ayant pas effectué le relais.
■ Avantages pour la BOA :
- S'assurer du taux de recouvrement de crédit "faisance-valoir" à 100% avant échéance,
- Multiplier les octrois de crédit, d'où les intérêts perçus d'un même groupement pour une
même année d'exercice.
■ Limites :
Si le tonnage est faible, le groupement ne disposera que peu de sommes pour mener des
activités génératrices de revenus, après soustraction des dettes "faisance-valoir".
A noter qu'un groupement de crédit, sis à Mangabe (Commune Ilafy), a déjà adopté ce
système de relais en 2003. Celui-ci a parfaitement remboursé ses dettes à l'échéance.
Janvier Juillet Août Décembre
Mois
OCTROI DE CREDIT
"faisance-valoir riz"
OCTROI DE
CREDIT GCV
Remboursement de dette "faisance-valoir riz"
Remboursement de dette GCV
ENCOURS DE CREDIT "faisance -valoir riz" ENCOURS DE CREDIT GCV
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4. Mieux engager les groupements dans la gestion de s risques en mettant en place une
Société de Cautionnement Mutuel (SCM)
L'instauration d'un système d'assurance crédit autogérée par les Organisations
Paysannes , appelé "Société de Cautionnement Mutuel ou SCM" 36, permet de mieux impliquer
les producteurs dans la gestion des risques. Ce sera une société à but non lucratif regroupant les
ACCS, de structure légère, gouvernée par la loi régissant la Coopérative , et qui va essayer de
fonctionner à moindre coût. Regroupant les ACCS d’une région déterminée, elle prendra la forme de
Coopérative, à but non-lucratif et régie par la loi n°99-004 du 21 avril 1999.
a) La fonction de la SCM
Elle consiste à donner de caution à la banque, contre les crédits37 accordés par celle-ci aux
ACCS adhérentes de la SCM.
b) Le principe de base de la SCM
Il s'agit de la solidarité entre tous les groupements membres – face aux éventuelles
difficultés de remboursement des dettes – par le regroupement des garanties constituées par les
adhérents (FGM ou tout autre versement), ainsi que par les Organismes publics (Gouvernement,
Organismes internationaux, bailleurs de fonds). L'ensemble de ces versements va former le "Fonds
de Garantie Collectif" , dont la gestion duquel sera attribuée aux membres de bureau de la SCM.
c) Les raisons de sa création au niveau des exploit ants agricoles
Sa création est nécessaire :
- Suite au difficulté pour la banque à évaluer les besoins financiers effectifs des paysans, ainsi
que leur niveau de solvabilité, compte tenu des distances géographiques et physiques existant
entre ces demandeurs et la BOA,
- Par l'insuffisance des garanties réelles que connaissent les paysans,
- En vue d'un engagement réel de tous les codébiteurs à assurer parfaitement l'échéance,
- Pour une participation des groupements de crédit au développement du monde rural : à travers
leur autopromotion et la pérennisation de leur partenariat avec les Institutions bancaires.
36 Des Sociétés de Cautionnement Mutuel existent déjà depuis des années en Europe (Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Italie, Luxembourg et Suisse) et en Afrique (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Maroc, Sénégal,…). Les bénéficiaires en sont surtout des petits entrepreneurs des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Les secteurs intéressés y sont très variés : le secteur de la production et de la manufacture, l'agriculture et l'élevage, le commerce, l'artisanat, le tourisme, les services et l'informatique. 37 Crédit GCV ou de faisance-valoir.
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53
d) Les rôles des Associations professionnelles, de l'Etat et autres partenaires publics
dans le soutien de la SCM
Afin de réussir la phase de démarrage de la SCM, la contribution des Organisations
promoteurs (Associations professionnelles) et Organismes publics sont indispensables.
� Les Associations professionnelles sont appelées à :
- Encourager l'adhésion des ACCS dans la SCM,
- Donner aux élus des formations et appuis-conseils relatifs à la gestion et à l'organisation
des activités de la SCM,
- Susciter les Organismes publics à rechercher de fonds de garantie et des partenaires
susceptibles d'assurer la prise en charge des frais de gestion, en sus des montants déjà
versés par les adhérents.
� Les appuis des Organismes publics sont très sollicités, afin de doter la SCM des
matériels logistiques et des fonds nécessaires, et de renforcer les capacités des élus38.
Les atouts et contraintes de cette Société de Cautionnement Mutuel sont :
■ Atouts pour la BOA :
- Facilité de recouvrement des impayés grâce au regroupement des FGM au niveau de la
SCM,
- Elargissement de la répartition des risques, qui ne se limitera plus entre les membres
d'un groupement mais désormais entre tous les débiteurs de l'Agence,
- Equité de la répartition des risques entre tous les débiteurs,
- Existence de pressions effectives entre les groupements de crédit,
- Réduction des tâches sur l'étude de dossier pour octroi de crédit, par le fait qu'une
grande partie des travaux d'analyses économiques et financières sur le groupement, et
d'évaluation des risques, sera effectuée en amont par la SCM.
■ Atouts pour les groupements :
- Le système d'assurance constitue un effet de levier en favorisant l'accès des paysans au
crédit bancaire ;
- La couverture des prêts permet aux paysans de développer des activités génératrices de
revenus, en vue d'une diversification des ressources de revenu ;
- En réduisant le risque supporté par la BOA, la SCM permet aux groupements d'obtenir
une possible réduction du coût de financement (dont le taux d'intérêt, qui est en relation
directe avec le taux du risque) ;
38 La DAPP, en étroite collaboration avec les structures étatiques décentralisées (DIRDR) et les structures privées et semi-privées (ONG, Associations, Programmes et Projets, etc.), joue un rôle important dans l'identification des besoins des OP en matière de renforcement des capacités, dans la diffusion du texte réglementaire relatif aux OP et Coopératives, ainsi que dans l'accompagnement de ces dernières pour l'accès aux crédits formels.
___________________________________________________________________
54
- Les groupements peuvent s'attendre aussi à une diminution de l'effet multiplicatif39 suite
au regroupement de tous les FGM des adhérents.
■ Contraintes :
- Souci sur la formation d'un consensus entre tous les acteurs, notamment entre les
membres des groupements,
- Contrainte sur la prise en charge des dépenses en logistiques (matériels et supports de
travail, logement),
- Tentation des paysans membres à s'appuyer sur les fonds de l'assurance pour le
règlement de leurs dettes (surtout si le FGM n'est que partiellement remboursable).
Nota Bene : Les organisations administratives et opérationnelles de la SCM sont présentées
en Annexe 6.
5. Se méfier de l'hétérogénéité des montants alloué s aux membres d'un même groupement
Le Responsable qui décide du déblocage de crédit doit prendre compte de la répartition des
prêts entre les membres du groupement eux-mêmes. En effet, l'hétérogénéité dans le montant des
prêts alloués est un indicateur qui devrait alerter celui-ci : une personne qui emprunte 1 000 000 fmg
peut se trouver garante d'une autre empruntant 50 000 000 fmg.
6. Sécuriser le crédit mais aussi les revenus des r uraux
Outre le renforcement de la sécurisation des crédits, sécuriser les revenus des paysans est
préalable et nécessaire, compte tenu de l'environnement défavorable dans lequel évoluent ces
débiteurs à savoir : la fluctuation des rendements, l'instabilité des marchés agricoles ou d'autres
imprévus. Les trois résolutions suivantes vont leur permettre de minimiser le non-recouvrement des
crédits :
6.1. Encourager la diversification des activités à financer en vue de minimiser les risques
covariants 40
Devant l'instabilité des revenus agricoles, la diversification des activités productives -
notamment non-agricoles - serait un moyen de réduction des risques : culture contre saison,
élevage à cycle court, transformation des produits agricoles, commerce local de nombreux produits,
commerce sur les marchés régionaux, etc.. Les soutiens des ministères, des projets de
développement et ONG à la valorisation des savoir-faire locaux en sont alors importants.
39 Effet multiplicatif : taux du FGM par rapport au capital crédit. 40 Les risques covariants se divisent en trois grandes catégories : les risques naturels (climatiques et attaques parasitaires), les risques économiques (fluctuation des prix) et les risque politiques (crises politiques). Risques et sécurisation du crédit rural – François Doligez, IRAM. Août 2000.
___________________________________________________________________
55
6.2. Développer les prestations de services offerte s aux Organisations Paysannes
Dans le cadre du programme sur le renforcement des capacités des Organisations
Paysannes (OP) initié par les différents ministères concernés, il est important d'étendre le dispositif
d'appui-conseil vers les groupements de crédit. Les principaux services sollicités en sont :
■ alphabétisation des membres de l'OP,
■ appui à l'évaluation des besoins de financement du groupement et à l'élaboration de la
demande de crédit,
■ mise en place de systèmes adaptés de comptabilité, de gestion et de suivi des activités au
niveau des groupements, et au niveau du système d'exploitation des paysans même,
■ conseil organisationnel et appui juridique,
■ formation des leaders (Présidents et trésoriers des groupements),
■ appui-conseil sur le contrôle et recherche de marché.
6.3. Instaurer des synergies entre projets de dével oppement régional et institutions
financières rurales
La pérennisation des activités bancaires en milieu rural est fonction de la sécurisation de
l'environnement technico-économique des agricultures paysannes. Or, cette dernière résulte surtout
des stratégies fixées dans la politique agricole et la mise en application de celles-ci.
Il en sort, en conséquence, la nécessité de synergies entre projets de développement de la
région d'Ambatondrazaka et institutions financières qui s'y opèrent.
Outre les structures étatiques décentralisées, les ONG et autres Organismes publiques déjà
en activités depuis plusieurs années à Ambatondrazaka, le BV Lac constitue, depuis 2003, le
principal projet de développement agricole travaillant dans la région. L'Annexe 7 développe les
objectifs et le contenu de ce Projet.
7. Promouvoir le crédit de collecte géré par les co opératives agricoles
La mise en place des coopératives agricoles est l’un des objectifs de la structuration du
monde rural. En effet, la coopérative facilite l’organisation des paysans, se trouvant au niveau d’une
zone plus étendue. L’instauration d’un centrale d’achat des intrants agricoles et la réanimation de
collecte de paddy par les coopératives contribueront à la réorganisation du commerce de paddy
dans la région.
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56
Conclusion partielle
Pour que le microcrédit constitue effectivement l'effet de levier pour l'augmentation des
revenus des ruraux, il est nécessaire d'analyser la sécurisation des crédits sous deux axes.
Du côté de la banque, il s'agit de maximiser le taux de recouvrement en jouant sur les
éléments financiers pouvant contribuer à la minimisation des risques, tout en imposant des mesures
strictes sur l'étude des dossiers d'octroi de crédit.
Du côté des groupements de crédit, il consiste à trouver des moyens pour avoir une
ressource financière stable en vue d'un développement durable de leur système d'exploitation.
L'objectif est ainsi de chercher les meilleurs moyens pour pérenniser le partenariat entre
Institutions financières et paysans producteurs.
Instaurer un environnement agro-socio-économique favorable à l'épanouissement des
activités agricoles et para-agricoles des paysans, favoriser l'autopromotion des Organisations
Paysannes, faciliter l'accès au crédit de ces derniers en limitant les charges y afférant, et mieux
responsabiliser les Associations de crédits dans la gestion des risques ; ce sont les principaux axes
d'orientation avancés pour parvenir à cet objectif.
___________________________________________________________________
57
CONCLUSION GENERALE
La promotion du monde rural à travers le financement des microcrédits et le soutien de
l'accès des paysans au système de crédit formel, sont les principaux objets de la microfinance. La
microfinance constitue donc un moyen de réduction de la pauvreté.
Vu les contextes socio-économiques existant dans les zones Vallée Marianina – PC 15,
notamment la vente démesurée de paddy avant la hausse des cours, la pratique de grenier commun
villageois est indispensable pour la grande majorité des paysans. La bonne capacité de stockage de
paddy à la récolte, mais aussi des insuffisances de réserves en cet aliment de base des ménages
dès le mois de janvier, justifient ce propos.
Au terme de cette étude, le fondement des attitudes des paysans vis-à-vis des institutions
financières en général, et du microcrédit GCV en particulier, peut se résumer ainsi :
- L'ensemble des activités menées jusqu'ici auprès des paysans, par l'Etat ou les
Organismes d'appui, n'ont suffisamment pas pris compte de l'interdépendance de tous les éléments
constitutifs de l'environnement dans lequel évolue l'exploitation agricole. En effet, soit les projets ont
été mis en œuvres suivant des directives préalablement définies par les supérieurs, soit, on a réalisé
les opérations sans aucune mesure d'accompagnement pérenne.
La dégradation du système éducatif, des infrastructures d'information et de communication a
engendré la difficulté d'appréhension et d'adoption de ces innovations par les paysans. Ceci est
aggravé par l'absence de synergie entre les différentes interventions en milieu rural, les contraintes
liées aux matériels agricoles, aux conditions climatiques et aux marchés.
- Suite aux résultats plus ou moins mitigés des diverses formules de crédits41, mises en
œuvre par la BTM depuis 1977, la BOA promut l'Association de Crédit à Caution Solidaire tout en
imposant des formalités strictes pour les études et les octrois de crédit. Ce système a certainement
contribué à l'amélioration de recouvrement des prêts durant ces dernières années.
Seulement, les mesures de sécurisation de crédit prises par la banque ne profitent véritablement
pas les unités de production de la masse paysanne, tant que leurs revenus ne soient pas
suffisamment rassurés. L'instabilité des revenus agricoles, d'où financiers, des ménages amène bon
nombre d'entre eux à ne pas se risquer à contracter avec la banque, pour se tourner vers les prêts
informels. En effet, malgré l'intérêt démesuré généré par le crédit usuraire, c'est l'aspect social de
ce dernier que les paysans en apportent beaucoup d'importance.
- Outre les problèmes environnementaux sus-cités, trouver des partenaires solvables –
capables de gérer efficacement les capitaux financiers qu'on leur prête – constitue la principale 41 Crédit individuel, crédit collectif et crédit mutuel.
___________________________________________________________________
58
contrainte des paysans sur la formation de groupement à caution solidaire. Vient ensuite le
problème de magasin de stockage par la faiblesse des infrastructures locales.
La nécessité de la constitution de fonds de garantie mutualiste forme aussi l'une des préoccupations
des paysans.
La gestion efficace des prêts par les paysans repose sur la considération des objets de
financement de ces individus de manière plus large, en y incluant la banque (par la microfinance),
les acteurs économiques (spéculateurs), les pouvoirs publics (coordonnateur), les Organismes
d'appui (promoteurs) et enfin les Organisations des producteurs (principaux bénéficiaires). L'objectif
n'est pas seulement d'augmenter le volume de crédits à octroyer, mais aussi d'offrir un financement
de caractère incitatif et adapté aux capacités des paysans.
La mise en synergie des activités de tous ces acteurs permettra de sécuriser les crédits bancaires
dans un écosystème favorable à l'épanouissement des systèmes d'exploitation des producteurs.
Mieux impliquer les représentants des Organisations paysannes dans la minimisation des
risques mettra en commun les objectifs respectifs des paysans, débiteurs, et de la BOA, créancier.
Cela peut se concrétiser en affectant la gestion des fonds de garantie aux débiteurs par la mise en
place d'un système d'assurance de type "Société de Cautionnement Mutuel".
Néanmoins, des informations-sensibilisations médiatiques des paysans, sur les avantages
de GCV, constituent des mesures à court terme. La vulgarisation de ce type de microcrédit
nécessite la mobilisation effective de différents acteurs de développement rural, notamment les
Institutions financières et le Gouvernement malgache, à travers les collectivités décentralisées.
Le renforcement de capacité des Associations de crédit constitue aussi l'une des conditions
de pérennisation du GCV. Les appuis-conseils doivent correspondre aux besoins des paysans et sa
réussite repose sur l'adaptation aux conditions locales. Ils favoriseront l'autopromotion des
Organisations Paysannes en générale, et des ACCS en particulier.
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Sécuriser le crédit à l'agriculture par le crédit stockage ou warrant agricole
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Format de fichier : PDF, 5 pages
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Sécuriser le crédit agricole par la centrale de risque
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Format de fichier : PDF, 7 pages
http://microfinancement.cirad.fr/fr/news/bim/FichDak11Centrale-risque.pdf
____________________________________________________________________
ANNEXES
ANNEXE 1 : MONOGRAPHIE SIMPLIFIEE D'AMBATONDRAZAKA 66
A. LOCALISATION DE LA VALLEE M ARIANINA ET DU PC 15 66 B. DEMOGRAPHIE 67 C. POTENTIALITES DE LA REGION 67
ANNEXE 2 : HISTORIQUE DU CREDIT RURAL DANS LA REGIO N DE L'ALAOTRA 69
A. 1960 A 1972 : L' EPOQUE DES SOCIETES DE CREDIT AVEC LA SCAM 69 B. 1972 A 1977: UN ESSAI DE CREDIT DE MASSE INDIVIDUEL PAR LE PCAI 69 C. 1977 : POPULARISER LE CREDIT AGRICOLE A TRAVERS LE FMR 70 D. ACS ET ACCS: DES CREDITS ASSOCIATIFS POUR REDUIRE LE COUT D' INTERVENTION 71 E. LE CREDIT SOUS-DISTRIBUE DURANT L 'OPERATION BLE KOBAMA 73 F. LE CREDIT USURIER : UNE HISTOIRE QUI DATE DE LONGTEMPS 73
ANNEXE 3 : QUELQUES RENSEIGNEMENTS SUR LES CULTURES DE CONTRE SAISONS 74
ANNEXE 4 : TABLEAUX RESSOURCES SUR LA DETERMINATION DES AVANTAGES DU GCV 76
ANNEXE 5 : LES REALISATIONS EN "CREDIT GCV" DE LA B OA ET DE L'OTIV EN 2003 81
ANNEXE 6 : ORGANISATIONS DE LA SOCIETE DE CAUTIONNE MENT MUTUEL (SCM) 82
A. LE CADRE JURIDIQUE DE LA SOCIETE DE CAUTIONNEMENT M UTUEL 82 B. LES ORGANES DE LA SOCIETE DE CAUTIONNEMENT MUTUEL 82 C. L' ORGANISATION OPERATIONNELLE DE LA SOCIETE DE CAUTIONNEMENT M UTUEL 83 D. LES RESSOURCES FINANCIERES DE LA SOCIETE DE CAUTIONNEMENT M UTUEL 83
ANNEXE 7 : LE PROJET BV LAC 86
A. LE CONTEXTE DU PROJET 86 B. LES ZONES D' INTERVENTION DU PROJET 86 C. LES OBJECTIFS DU PROJET 86 D. LE CONTENU ET L 'EXECUTION DU PROJET 87
____________________________________________________________________
ANNEXE 1 : Monographie simplifiée d'Ambatondrazaka
Localisation de la Vallée Marianina et du PC 15
La cuvette de l'Alaotra est située au milieu des plateaux de la région centrale de
Madagascar, dans la Province Autonome de Toamasina. L'altitude moyenne y est de 700 m. Des
massifs latéritiques forment les abords aux bassins versants, lesquels couvrent une superficie de 6
492 km².
Au sud de la cuvette se trouve le Fivondronana d'Ambatondrazaka. Il est limité :
au Nord par le Fivondronana d'Andilamena,
à l'Est par le Fivondronana de Vavatenina et de Brickaville,
au Sud par le Fivondronana de Moramanga,
et à l'Ouest par le Fivondronana d'Amparafaravola.
Le relief du Fivondronana d'Ambatondrazaka forme, dans ses bassins versant, un réseau de
nombreux cours d'eau dont les plus importants sont :
Le Sahabe, l'un des principaux tributaires du Lac Alaotra. Il se prolonge dans le lac par
un chenal de 3 km ;
Le Sahasomanga qui irrigue quelques 4 000 ha des rizières du PC 15, après avoir
sillonné par d'intenses aménagements. Il est contrôlé par le barrage d'Antanifotsy-
Bevava.
Sur la limite Nord du Fivondronana coule la rivière de Maningory et va se jeter dans l'Océan Indien.
Le périmètre de la vallée Marianina se situe à 7 km au sud-est d'Ambatondrazaka, entre 770
m et 824 m d'altitude. Elle est alimentée par trois rivières, dont celle de Lohafasika, de Harave et de
Sahasomanga. Cette vallée est délimitée par les versants des collines, et traversée au Nord par la
route nationale n° 44. Cette route la relie avec la ville d'Ambatondrazaka.
Plus au Nord, entre la vallée Marianina et le grand marais d'Alaotra, est aménagée le Périmètre de
Colonisation (appelé aussi Périmètre de Culture) 15 ou PC 15. Il est haut de 755 m à 759 m
d'altitude.
____________________________________________________________________
Démographie
□ Nombre de Communes : 20
□ Nombre de Fokontany : 131
□ Nombre de population (2001) : 344 439
□ Densité de la population : 53 habitants par km²
Tableau 7 : Nombre de population par Commune en 2001
COMMUNE POPULATION COMMUNE POPULATION COMMUNE POPULATION
AMBATONDRAZAKA URBAINE
AMBATONDRAZAKA SUBURBAINE
AMPITATSIMO
AMBANDRIKA
FERAMANGA NORD
AMBATOSORATRA
AMPARIHINTSOKATRA
71 401
20 405
15 558
4 650
15 368
26 928
10 959
MANAKAMBAHINY EST
AMBOHITSILAOZANA
ANDILANATOBY
BEJOFO
DIDY
ILAFY
IMERIMANDROSO
9 358
22 164
30 708
9 021
16 220
14 396
15 294
ANDROMBA
ANTANANDAVA
MANAKAMBAHINY OUEST
ANTSANGASANGA
SOALAZAINA
TANAMBAO BESAKAY
4 238
8 497
23 249
6 187
8 228
11 615
Source : Ministère de la Population, Délégation à Ambatondrazaka – Août 2003.
Potentialités de la région
□ Fortes potentialités en matière de riziculture :
Tableau 8 : Les potentialités en terres agricoles d'Ambatondra zaka
Type Superficie en ha
Rizières cultivables 31 500
Tanety cultivables 19 950
Baiboho 2 900
Total des terres cultivables 54 350
Source : DIRDR Ambatondrazaka, 2001.
Tableau 9 : Les matériels agricoles des exploitants d'Ambatond razaka en 2000
Type Nombre Type Nombre
Tracteur 117 Pulvérisateur 1 381
Remorque 80 Egreneuse d'arachide 84
Charrette 3 644 Angady 41 288
Charrue 7 264 Fourche 20 355
Herse à dents 10 559 Râteau 311
Sarcleuse 738 Faucille 35 347
Brouette 441
Source : DIRDR Ambatondrazaka, 2001.
____________________________________________________________________
Tableaux 10 : Recensement de la production de quelques cultures de saison par la Circonscription de l'Agriculture d'Ambatondrazaka – Campagne 2001-2002
Riz irrigué Riz pluvial Manioc Maïs
Zones Production (T)
Rendement (T/ha)
Production (T)
Rendement (T/ha)
Production (T)
Rendement (T/ha)
Production (T)
Rendement (T/ha)
Vallée Marianina-PC 15 23 990 3.8 170 2.2 1 380 12.6 250 2.6
Ambatondrazaka 6 120 2.8 180 1.2 900 10.8 180 1.3 Manakambahiny Ouest 7 820 2.2 70 0.9 2 380 10.6 80 1.0
Manakambahiny Est 2 960 2.0 370 2.3 2 800 8.0 200 1.0
Arachide Oignon Haricot Vouandzou Zones Production
(T) Rendement
(T/ha) Production
(T) Rendement
(T/ha) Production
(T) Rendement
(T/ha) Production
(T) Rendement
(T/ha) Vallée Marianina-PC 15 30 1.0 20 3.0 40 0.8 20 2.0
Ambatondrazaka 70 0.8 200 15.0 80 1.0 20 2.0 Manakambahiny Ouest
17 0.8 10 10.0 26 0.9 74 1.0
Manakambahiny Est 129 0.7 - - 40 0.8 - -
Source : DIRDR Ambatondrazaka – Août 2003.
□ Diversification du mode de transport :
- Transport aérien,
- Transport ferroviaire,
- Transport terrestre.
Tableau 11 : Etat des routes en 1999
Routes revêtues 276 km
Routes accessibles toute l'année 473 km
Routes accessibles temporairement 96 km
Source : DGEP – Octobre 2000.
□ Ressources importantes en pêche continentale.
____________________________________________________________________
ANNEXE 2 : Historique du crédit rural dans la régio n de l'Alaotra
A. 1960 à 1972 : L'époque des sociétés de crédit av ec la SCAM
Dans les années 1960, le plus important système adopté dans la région du Lac Alaotra en
matière de crédit de masse est la SCAM ou Société de Crédit Agricole Mutuel . Elle est constituée
par un groupement de paysans habitant dans un même village, possédant un statut officiel de type
S.A.R.L., un règlement intérieur et dont le centre d'intérêt est l'accès au crédit.
Les SCAM fonctionnaient comme une véritable société, avec présentation des résultats à
chaque fin d'exercice et élaboration des programmes pour la prochaine campagne. C'est
l'Assemblée Générale qui constitue l'organe suprême de décision. Toutes demandes de crédits -
effectuées auprès de la Banque Nationale Malgache (BNM) - au nom de l'association devront être
avalisées par cette institution. Beaucoup d'agriculteurs, membres des SCAM, ont réalisé la
promotion de leur exploitation et de leur ménage par le biais de ce système.
De l'autre côté, la politique de développement rural de l'époque - favorables aux formules
d'Associations des Producteurs et Coopératives Agricoles - cadre bien avec ces initiatives. L'Etat
appuie ces initiatives paysannes par des dotations de matériels lourds, construction de hangars et
de magasins de stockage de grande capacité directement gérés par ces coopératives.
Toutefois, des problèmes surgissaient au fur et à mesure de l'évolution de ce système. Le
rapport de l'Office du Riz Alaotra (O.R.A.) de 1968 à 1970 mentionnait des détournements de crédit
et pratiques de l'usure par la sous-distribution de crédit par certains membres des associations. Cela
a conduit à la dissolution de certains SCAM. Cette tournure a incité les responsables à identifier
d'autres voies pour l'amélioration du crédit de masse.
1972 à 1977: Un essai de crédit de masse individuel par le PCAI
Le nouveau programme Petit Crédit Agricole Individuel ou PCAI à été lancé par la BNM
vers 1972. Il a été repris par la BTM de 1975 à 197742. C'est un prêt destiné aux petits agriculteurs
individuels.
Le climat politique national, après les manifestations de mai 1972, n'a pas permis une réelle
expansion de ce type de produit. Des mauvais taux de recouvrement, détournement de crédit et
insuffisance de sensibilisation s'ajoutaient à ces problèmes. Du point de vue pratique, le système est
jugé trop lourd à gérer et nécessite beaucoup de techniciens.
42 La banque BNM est nationalisée et devenue "Bankin'ny Tantsaha Mpamokatra" ou BTM.
____________________________________________________________________
Au fur et à mesure de l'implantation de l'économie socialiste, on a abandonné
progressivement l'approche "individuelle stricte" pour généraliser l'approche "collectivités
décentralisées". L'objectif est de donner à tout un peuple la même chance d'accéder au crédit.
1977 : Populariser le crédit agricole à travers le FMR
Le Financement du Monde Rural ou FMR Traditionnel , appliqué à partir de 1977 est un
crédit individuel sous caution des Fokontany. Le Fokontany, qui est désormais l'unité d'intervention
de la BTM, est responsable de l'établissement des demandes de prêt, de la sensibilisation et la
perception des recouvrements. L'avantage de ce système a été de pouvoir toucher un maximum de
cibles en l'espace de temps assez court.
Cependant, le manque de suivi, au fur et à mesure de l'augmentation du nombre des
bénéficiaires, a entraîné un détournement massif de crédit. Ce qui a engendré un très mauvais taux
de recouvrement, comme le montre la figure suivante :
Figure 20 : Evolution du taux de recouvrementde crédit FMR Traditionnel de 1981-1989
0200400
600800
10001200
14001600
1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989
Année
Nom
bre
de
béné
ficia
ires
0102030405060708090
Taux de
récouvrement (%
)
Nombre de bénéficiaires Taux de recouvrement (%)
Source : BTM Avaradrova – Ambatondrazaka, 1990; in Etude hi storique du crédit agricole dans la région du Lac Alaotra – Claude RANDRIANARISOA. FOFIFA-DRD, mai 1995.
On avait aussi noté une dilution des responsabilités par le fait que le crédit était devenu un
instrument politique à l'usage des administrateurs. Il suffit d'avoir de bonnes relations avec un
décideur pour pouvoir accès au crédit. Par contre, les projets sérieux risquent de ne pas être
présentés si des mésententes existent entre les demandeurs et les membres du comité d'octroi.
En 1980, une nouvelle forme d'intervention – qui sera basée sur l'étude plus affinée et
individuelle des exploitations – a été proposée par la BTM et le Ministère de l'Agriculture de
l'époque, avec l'appui financier de l'IDA et du BIRD. C'est la mise en route du Projet FMR-ODRI ou
Financement du Monde Rural - Opération de Développe ment Rural Intégrée. Le système se
propose d'intégrer le crédit agricole dans le processus de développement de l'exploitation, en
mettent en œuvre des suivis techniques de cette dernière par des agents de vulgarisations
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(SOMALAC, CIRVA). Le crédit avait touché les besoins à court terme43 et à moyen terme44, avec un
taux d'intérêt annuel de 17%. La garantie devra être au moins 10% des montants octroyés.
Son coût trop élevé, avec la nécessité de mobilisation important d'agents de terrain, a
handicapé cette approche. Cela a amené à la réduction du nombre des bénéficiaires, illustrée par la
figure suivante :
Figure 21 : Evolution du nombre des bénéficiairesde crédit FMR-ODRI de 1983-1987
0
100
200
300
400
500
1983 1984 1985 1986 1987
Année
Nom
bre
de
béné
ficia
ires
0
10
20
30
40
50
60
Taux de
récouvrement (%
)
Nombre de bénéficiaires Taux de recouvrement (%)
Source : BTM Avaradrova – Ambatondrazaka, 1990; in Etude hi storique du crédit agricole dans la région du Lac Alaotra – Claude RANDRIANARISOA. FOFIFA-DRD, mai 1995.
L'insuffisance de contact BTM - paysans et d'encadrements techniques, suite à la
dégradation des routes et des moyens de locomotion, a affaibli le taux de recouvrement.
ACS et ACCS: des crédits associatifs pour réduire l e coût d'intervention
L'approche par groupement a été reprise vers 1983. C'était le début de l'Association de
Crédits Solidaires (ACS) et l'Association de Crédits à Caution Solidaire (ACCS) . Le crédit reste
individuel, mais le groupe apporte sa caution à la banque pour chacun des membres.
Au Lac Alaotra, les Associations pour l'Intensification des Mailles (AIM) sont reconverties, sous
l'impulsion de la SOMALAC, en Associations d'Intensification et de Crédit ou AIC. Les paysans
se trouvant en dehors des périmètres, qui ont de difficulté d'accès à l'irrigation, sont pourtant écartés
de ces crédits. Il est jugé dangereux d'engager d'importants crédits à ces paysans45.
Une "solidarité forcée" par les faits étant née, non seulement entre les membres d'un
groupement, mais aussi entre les propriétaires des lots voisins (regroupés dans l'AIM). Leurs
rizières dépendent en effet d'un même réseau hydraulique, d'où la création spontanée de la
solidarité entre eux, face à un problème commun. On peut dire que le système adopté était un
succès car les taux de recouvrement avoisinaient le 96,2% de 1984 à 1989, d'après la figure qui
suit.
43 Crédit de campagne 44 Acquisition de matériels agricoles 45 Sur un ensemble de superficie brute de rizière de 95 400 ha, seuls 32 000 ha font partie des grands périmètres irrigués. Celles possédant une bonne maîtrise d'eau sont encore d'un pourcentage plus bas. Etude historique du crédit agricole dans la région du Lac Alaotra – Claude RANDRIANARISOA. FOFIFA-DRD, mai 1995.
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Figure 22 : Evolution de recouvrement des creditsau sein de la SOMALAC de 1984 à 1989
0
20
40
60
80
100
120
1984-85 1985-86 1986-87 1987-88 1988-89
Campagne de culture
Nom
bre
de
grou
pem
ents
80
85
90
95
100
Taux de
recouvrement (%
)
Nombre de groupements Taux de recouvrement (%)
Source : SOMALAC, 1989; in Etude historique du crédit agric ole dans la région du Lac Alaotra – Claude RANDRIANARISOA. FOFIFA-DRD, mai 1995.
Les défaillances de ce système n'ont jamais été constatées que lors de la période de
dissolution de la SOMALAC en 1991. Les contraintes sur l'irrigation commencent à se fait ressentir.
La paralysie des services de développement de la BTM, due à l'événement socio-politique de mai
au novembre 1991 a aggravé les problèmes de recouvrement. Alors que l'échéance des crédits de
campagne rizicole a été fixée habituellement au 31 août. Le taux de recouvrement n'a atteint que
56% en fin de campagne.
Pour certains, le recouvrement des dettes n'est plus prioritaire pour la continuation des travaux
rizicoles, du fait de problème d'irrigation. Pour d'autres, la peur de ne plus avoir de crédit – suite aux
grèves et à la fermeture des banques – les ont conduits à ne pas rembourser.
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Le crédit sous-distribué durant l'Opération Blé KOB AMA
Le crédit sous-distribué, tel "le crédit blé", existait aussi à Ambatondrazaka vers 1988 à
1993. C'est une opération menée de pair par la BTM et le Ministère de l'Agriculture, par le biais du
volet agricole de l'Opération Blé KOBAMA ou OB KOBAMA. L'objectif est d'encourager la
production de blé pour l'approvisionnement des minoteries d'Antsirabe et de Toamasina.
Théoriquement, le système ne devrait comporter aucun inconvénient. La part des intrants
avancés à crédit par la KOBAMA, sur le coût total de la production du blé ne représente qu'une
partie. Cependant, la quantité de blé, vendue à la KOBAMA par certains groupements, n'arrive pas
à payer le montant du crédit emprunté avec les intérêts.
Outre les problèmes de grêle et de maladies qui ont affecté les cultures de blé, bon nombre des
paysans utilisent, en effet, les intrants pour la culture maraîchère. La production de blé reste ainsi
faible.
Le crédit usurier: une histoire qui date de longtem ps
Durant toutes ces périodes, le crédit usurier demeure toujours au sein de la population
d'Ambatondrazaka. Qu'importe l'aspect économique du système, avec le montant de l'intérêt à
payer; seuls les critères sociaux en prédominent : la facilité d'accès, la proximité du service et la
libre utilisation de la somme empruntée.
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ANNEXE 3 : Quelques renseignements sur les cultures de contre saisons
Tableau 12 : Quelques renseignements sur les principales cultur es légumières
NOM DE LA CULTURE
Poids de la graine (g / litre)
Nombre de graines dans 1 gramme
Rendement (kg / are)
Arachide 400 2 – 3 15 – 30
Carotte 350 900 100 – 300
Choux 700 300 – 375 100 – 400
Concombre 500 35 100 – 200
Courgette 400 – 425 3 – 6 200 – 500
Vert: 20 - 70 Haricot 625 – 850 0.75
Sec: 10 – 20
Maïs 640 4 – 5 100
Oignon 500 250 200 – 300
Pe Tsaï 700 300 400 – 600
Pois 700 – 800 2 – 6 Sec: 20 – 30
Poivrons 450 150 50 – 200
Tomate 300 300 – 400 60 – 300
Source : Mémento de l'Agronome, 4 e édition. Ministère de la Coopération et du Développement. Fr ance, 1991.
Tableaux 13 : Rendement de production de quelques cultures de sa ison et contre saison dans la
Vallée Marianina – PC 15, d'après enquêtes auprès d es paysans
Campagne 2001-2002 / 2002-2003
CULTURES DE SAISON Riz irrigué Riz pluvial Maïs Manioc Arachide Vouandzou Oignon
Rendement (T/ha) 3.10 1.53 1,47 10.49 0.60 1.36 5,21
CULTURE DE CONTRE-SAISON Haricot Haricot vert Tomate Choux Piment Courgette Concombre
Rendement (T/ha) 0.77 2.03 16.03 20,99 5,19 11,31 0,39
Source : Auteur / Enquête auprès des paysans – Août 2003.
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Tableaux 14 : Fiches techniques de quelques cultures de contre s aison Culture de concombre Rendement (T/ha) : 7,39
Main d'œuvre Intrants agricoles Opérations culturales Période Mode Familiale
(Hj/ha) Salariée (Hj/ha)
Montant (Fmg/hj) Produits Quantité Unité Montant
(Fmg/unité)
Montant total
(Fmg/ha) Labour Août Attelé 3,47 6,95 15 000 104 250 Trouaison Août Manuel 5,21 0,00 0 0 Traitement semence Août Chimique 1,30 0,00 0 Fongicide 0,16 kg/ha 10 000 1 575 Semis Août Manuel 5,21 0,00 0 Semence 4,54 kg/ha 125 000 567 500 Sarclage Sept. Manuel 6,00 0,00 0 0 Traitements 1 Sept. Chimique 3,75 0,00 0 Décis 0,50 l/ha 350 000 175 000 Traitements 2 Sept. Chimique 3,75 0,00 0 Karaté 0,30 l/ha 170 000 56 670 Traitements 3 Sept. Chimique 3,75 0,00 0 Ditane 89,00 kg/ha 40 000 3 500 000 Récoltes Oct. Manuel 31,25 0,00 0 0
Total 63,69 6,95 4 404 995 Culture de haricot vert Rendement (T/ha) : 2,03
Main d'œuvre Intrants agricoles Opérations culturales Période Mode Familiale
(Hj/ha) Salariée (Hj/ha)
Montant (Fmg/hj) Produits Quantité Unité Montant
(Fmg/unité)
Montant total
(Fmg/ha) Labour Juillet Attelé 3,47 6,95 15 000 104 250 Planage Juillet Manuel 14,29 14,29 5 000 71 429 Trouaison Juillet Manuel 7,14 0,00 0 0 Fumage Juillet Manuel 0,00 7,14 3 500 Fumier 2,00 t/ha 0 24 990 Traitement semence Juillet Chimique 2,00 0,00 0 Fongicide 0,20 kg/ha 10 000 2 000 Semis Juillet Manuel 5,21 0,00 0 Semence 34,92 kg/ha 18 000 628 560 Sarclage Sept. Manuel 6,00 0,00 0 0 Traitements 1 Sept. Chimique 3,75 0,00 0 Karaté 0,30 l/ha 170 000 56 670 Traitements 2 Sept. Chimique 3,75 0,00 0 Cypvert 0,75 l/ha 65 000 48 750 Récoltes Oct. Manuel 11,28 22,56 5 000 112 778
Total 56,88 50,93 1 049 423 Culture de choux Rendement (T/ha) : 20,99
Main d'œuvre Intrants agricoles Opérations culturales Période Mode Familiale
(Hj/ha) Salariée (Hj/ha)
Montant (Fmg/hj) Produits Quantité Unité Montant
(Fmg/unité)
Montant total
(Fmg/ha) Labour Juillet Attelé 3,47 6,95 15 000 104 250 Planage Août Manuel 14,29 14,29 5 000 71 429 Trouaison Août Manuel 7,50 7,50 7 500 56 250 Fumage Août Manuel 2,10 5,04 3 500 Fumier 2,00 t/ha 0 17 640 Traitement semence Août Chimique 1,00 0,00 0 Fongicide 0,20 kg/ha 10 000 2 000 Semis Août Manuel 5,21 0,00 0 Semence 34,92 kg/ha 18 000 628 560 Sarclage Sept. Manuel 7,00 0,00 0 0 Traitements 1 Sept. Chimique 3,75 0,00 0 Karaté 0,30 l/ha 170 000 56 670 Traitements 2 Sept. Chimique 3,75 0,00 0 Ditane 89,00 kg/ha 40 000 3 500 000 Récoltes Oct. Manuel 33,33 16,67 3 500 58 331
Total 81,40 50,44 4 495 130 Culture de tomate Rendement (T/ha) : 16,03
Main d'œuvre Intrants agricoles Opérations culturales
Période
Mode Familiale
(Hj/ha) Salariée (Hj/ha)
Montant (Fmg/hj) Produits Quantité Unité Montant
(Fmg/unité)
Montant total
(Fmg/ha) Préparation pépinière
Juillet Manuel 2,00 0,00 0 0
Fumage Juillet Manuel 2,00 0,00 0 Fumier 0,05 t/ha 0 Semis Juillet Manuel 0,50 0,00 0 Semence 1,00 kg/ha 50 000 50 000 Traitement plantules Juillet Chimique 3,00 0,00 0 Ditane 2,00 kg/ha 40 000 80 000 Labour Juillet Attelé 3,47 6,95 15 000 104 250 Planage Août Manuel 14,29 14,29 5 000 71 429 Trouaison Août Manuel 3,33 6,67 6 000 39 996 Fumage Août Manuel 0,00 7,14 3 500 Fumier 2,00 t/ha 0 24 990 Repiquage Août Manuel 8,00 8,00 4 000 32 000 Sarclage Sept. Manuel 6,00 0,00 0 0 Traitements 1 Sept. Chimique 3,75 0,00 0 Décis 0,50 l/ha 350 000 175 000 Traitements 2 Oct. Chimique 3,75 0,00 0 Ditane 89,00 kg/ha 40 000 3 500 000 Récoltes Nov. Manuel 15,00 9,50 3 500 33 250
Total 65,09 52,54 4 110 915
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Source : Auteur / Enquête auprès des paysans – Août 2003.
ANNEXE 4 : Tableaux ressources sur la détermination des avantages du GCV
Tableau 15 : Calcul d'indice de rentabilité du Groupement pratiquant de GCV avec la BOA Etude de cas
Tonnage (t) 40,00 Quantum (Fmg/kg) 1 000 Durée de stockage (Mois) 4 Taux intérêt HT/an (%) 24,25 Nombre d'échéance 1 Cours de paddy à l'échéance (Fmg/kg) 1 300 Perte de paddy à l'échéance (%) 3,00 Quantité à déstocker (t) 38,80 CHARGES
Libellé Coût unitaire (Fmg/mois) Montant total (Fmg)
ASP (Capital crédit) 32 000 000 Montant intérêt 3 104 000
Sous-total 1 35 104 000 Frais de dossier 30 000 FGM (remboursable) 3 200 000 Assurance vol & incendie 345 600
Sous-total 2 3 575 600 Frais gardiennage 60 000 240 000 Location silo 50 000 200 000 Cadenas 50 000 Raticides 20 000
Sous-total 3 510 000 TOTAL CHARGES du groupement 39 189 600 PRODUITS ASP - Vente de paddy à l'échéance 50 440 000 FGM (fmg) 3 200 000 TOTAL PRODUITS du groupement 53 640 000 Résultat du groupement : ( BENEFICE ) 14 450 400 Indice de rentabilité [ Résultat x 10 –7 ] : 1.45
Source : Auteur – Novembre 2003.
Nota bene: Les résultats issus de l'utilisation des prêts bancaires ne sont pas considérés dans les
calculs.
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Tableau 16 : Indices de rentabilité du Groupement pratiquant de GCV avec la BOA
Durée de stockage (Mois) 2 3 4 5 6 7
0,19 0,16 0,13 0,10 0,07 0,04 100 0,28 0,25 0,22 0,19 0,16 0,13 200 0,38 0,35 0,32 0,29 0,26 0,23 300 0,48 0,45 0,42 0,39 0,36 0,33 400
10
0,58 0,55 0,51 0,48 0,45 0,42 500 0,41 0,36 0,31 0,26 0,21 0,16 100 0,60 0,55 0,50 0,45 0,40 0,35 200 0,80 0,75 0,70 0,65 0,60 0,55 300 0,99 0,94 0,89 0,84 0,79 0,74 400
20
1,18 1,13 1,08 1,03 0,98 0,93 500 0,63 0,56 0,49 0,42 0,35 0,28 100 0,92 0,85 0,78 0,71 0,64 0,57 200 1,21 1,14 1,07 1,00 0,93 0,86 300 1,50 1,43 1,36 1,29 1,22 1,15 400
30
1,79 1,72 1,65 1,58 1,51 1,44 500 0,85 0,76 0,67 0,58 0,49 0,40 100 1,23 1,15 1,06 0,97 0,88 0,79 200 1,32 1,53 1,45 1,36 1,27 1,18 300 2,01 1,92 1,83 1,74 1,66 1,57 400
40
2,40 2,31 2,22 2,13 2,04 1,96 500 1,07 0,96 0,85 0,74 0,63 0,53 100 1,55 1,44 1,33 1,23 1,12 1,01 200 2,04 1,93 1,82 1,71 1,60 1,50 300 2,52 2,41 2,30 2,20 2,09 1,98 400
50
3,01 2,90 2,79 2,68 2,57 2,47 500 1,29 1,16 1,03 0,90 0,78 0,65 100 1,87 1,74 1,61 1,49 1,36 1,23 200 2,45 2,32 2,19 2,07 1,94 1,81 300 3,03 2,90 2,78 2,65 2,52 2,39 400
60
3,61 3,49 3,36 3,23 3,10 2,98 500 1,50 1,36 1,21 1,06 0,92 0,77 100 2,18 2,04 1,89 1,74 1,60 1,45 200 2,86 2,72 2,57 2,42 2,28 2,13 300 3,54 3,40 3,25 3,10 2,95 2,81 400
Ton
nage
(t)
70
4,22 4,07 3,93 3,78 3,63 3,49 500
Différentiel de prix de vente entre la récolte et l
e déstockage (Fm
g/kg)
Source : Auteur – Novembre 2003.
____________________________________________________________________
Tableau 17 : Calcul d'indice de rentabilité du Groupement ne pr atiquant pas de GCV Etude de cas
Tonnage (t) 40,00 Cours de paddy à la récolte (Fmg/kg) 1 000 Besoin financier après récolte (Fmg) 32 000 000 Vente de paddy (après récolte) correspondant (t) 32,00 Reste de paddy à stocker (t) 8,00 Durée de stockage (Mois) 4 Cours de paddy au déstockage (Fmg/kg) 1 300 Perte de paddy au déstockage (%) 3,00 Quantité à déstocker (t) 7,76 CHARGES
Libellé Montant total (Fmg)
Néant 0 TOTAL CHARGES du groupement 0 PRODUITS Vente de paddy après récolte - Vente de paddy au déstockage 10 088 000 TOTAL PRODUITS du groupement 10 088 000 Résultat net du groupement : (BENEFICE) 10 088 000 Indice de rentabilité [ Résultat x 10 –7 ] : 1.01
Source : Auteur – Novembre 2003.
Nota bene: Les résultats issus de l'utilisation des recettes dues à la vente de paddy après la récolte
ne sont pas considérés dans les calculs.
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Tableau 18 : Indices de rentabilité du Groupement ne pratiquant pas de GCV
Durée de stockage (Mois) 2 3 4 5 6 7
0,21 0,21 0,21 0,21 0,21 0,21 100 0,23 0,23 0,23 0,23 0,23 0,23 200 0,25 0,25 0,25 0,25 0,25 0,25 300 0,27 0,27 0,27 0,27 0,27 0,27 400
10
0,29 0,29 0,29 0,29 0,29 0,29 500 0,43 0,43 0,43 0,43 0,43 0,43 100 0,47 0,47 0,47 0,47 0,47 0,47 200 0,50 0,50 0,50 0,50 0,50 0,50 300 0,54 0,54 0,54 0,54 0,54 0,54 400
20
0,58 0,58 0,58 0,58 0,58 0,58 500 0,64 0,64 0,64 0,64 0,64 0,64 100 0,70 0,70 0,70 0,70 0,70 0,70 200 0,76 0,76 0,76 0,76 0,76 0,76 300 0,81 0,81 0,81 0,81 0,81 0,81 400
30
0,87 0,87 0,87 0,87 0,87 0,87 500 0,85 0,85 0,85 0,85 0,85 0,85 100 0,93 0,93 0,93 0,93 0,93 0,93 200 1,01 1,01 1,01 1,01 1,01 1,01 300 1,09 1,09 1,09 1,09 1,09 1,09 400
40
1,16 1,16 1,16 1,16 1,16 1,16 500 1,07 1,07 1,07 1,07 1,07 1,07 100 1,16 1,16 1,16 1,16 1,16 1,16 200 1,26 1,26 1,26 1,26 1,26 1,26 300 1,36 1,36 1,36 1,36 1,36 1,36 400
50
1,46 1,46 1,46 1,46 1,46 1,46 500 1,28 1,28 1,28 1,28 1,28 1,28 100 1,40 1,40 1,40 1,40 1,40 1,40 200 1,51 1,51 1,51 1,51 1,51 1,51 300 1,63 1,63 1,63 1,63 1,63 1,63 400
60
1,75 1,75 1,75 1,75 1,75 1,75 500 1,49 1,49 1,49 1,49 1,49 1,49 100 1,63 1,63 1,63 1,63 1,63 1,63 200 1,80 1,80 1,80 1,80 1,80 1,80 300 1,90 1,90 1,90 1,90 1,90 1,90 400
Ton
nage
(t)
70
2,04 2,04 2,04 2,04 2,04 2,04 500
Différentiel de prix de vente entre la récolte et l
e déstockage (Fm
g/kg)
Source : Auteur – Novembre 2003.
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Tableau 19 : Calcul de rentabilité de GCV pour l'OTIV Keta Etude de cas
Tonnage (t) 40,00
LIBELLE NOMBRE Unité Coût unitaire TOTAL (fmg) Frais de location 4 mois 50 000 200 000 Raticides 1 20 000 20 000 Amortissement des serrures 33 000 33 000 Réparation du magasin - - - Gardiennage 4 mois 60 000 240 000 Souscription Assurance (1) 375 550 Frais de nantissement - - - TOTAL Coûts spécifiques (fmg) 868 550 (1) TABLEAU DE CALCUL DES PRIMES D'ASSURANCES :
VALEUR ASSUREE Tonnage (kg) Prix de revient moy. du paddy-DIRDR
(fmg/kg) Coût (fmg) 40 000 812 32 480 000
A S S U R A N C E I N C E N D I E A S S U R A N C E V O L
LIBELLE VALEUR (fmg) LIBELLE VALEUR (fmg) Prime nette 89 320 Prime nette 162 400 Risque hors grande ville 8 932 Taxe de gestion 16 240 Coût Police 10 000 Coût Police 10 000 Taxe d'enregistrement 7 578 Taxe d'enregistrement 8 489 Taxe sur la Valeur Ajoutée 23 166 Taxe sur la Valeur Ajoutée 39 426 Total Assurance incendie 138 996 Total Assurance vol 236 555 TOTAL GENERAL DES PRIMES D'ASSURANCE 375 550
CALCUL FINANCIER
Quantum (fmg/kg) 650 ASP correspondant (fmg) 26 000 000
Durée minimale (mois) 2 Taux d'intérêt / an (36%-10%) 26,00
Intérêt perçu en 2 mois (fmg) 1 126 667 Coûts spécifiques (fmg) 868 550 Seuil tonnage de rentabilité (t) 30,836 DECISION D'OCTROI DE CREDIT : FAVORABLE
(*) moy. : moyenne Source : OTIV / Auteur – Novembre 2003.
Nota bene : Cette fiche constitue un outil de travail de l'OTIV. Les formules utilisées lors des calculs
ne sont pas ainsi présentées en détaille, par respect des clauses de confidentialité.
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ANNEXE 5 : Les réalisations en "crédit GCV" de la B OA et de l'OTIV en 2003
Tableau 20 : Récapitulation des GCV – BOA dans l'Alaotra, campa gne 2003.
Agence Localisation Montant débloqué (Fmg)
Part dans la région Alaotra
BOA 4500 Ambatondrazaka 58 700 000 6,2%
BOA 4900 Amparafaravola 624 184 000 65,6%
BOA 4902 Tanambe 268 000 000 28,2%
Ensemble 950 884 000 100,0%
Source: BOA, DDMF Antananarivo – Février 2004.
Tableau 21 : Récapitulation des GCV – OTIV dans l'Alaotra, camp agne 2003.
Caisse Localisation Nombre de bénéficiaire
de crédit GCV
Total paddy stocké (T)
Durée moyenne
de stockage (Mois)
OTIV Fitaratra Ambatondrazaka I 12 445,047 5,75
OTIV Keta Ambatondrazaka II 14 476,422 5,25
OTIV Fiaremana Imerimandroso 48 99,207 5,50
OTIV Fanilo Andilamena 1 60,762 6,00
OTIV Ravinala Tanambe 19 307,446 5,14
OTIV Otiva Ambohijanahary 17 226,866 6,00
OTIV Tonta Ambohitrarivo 42 499,340 5,00
OTIV Famonjena Amparafaravola 21 136,890 4,60
OTIV Avotr'aina Morarano Chrôme 13 191,054 6,00
OTIV
Manantenasoa Bejofo 64 574,400 5,29
TOTAL 251 3 017,434 5,45
Source: Direction des Opérations du Réseau OTIV Lac Alaotr a – Août 2003.
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ANNEXE 6 : Organisations de la Société de Cautionne ment Mutuel (SCM)
B. Le cadre juridique de la Société de Cautionnemen t Mutuel
La forme juridique régissant la Coopérative étant la plus adaptée à la SCM, dans la mesure
où :
- Elle permet la participation paritaire et volontair e de tous les adhérents à une action commune ;
- Chaque membre a le même droit de vote (au niveau de l'Assemblée Générale, un membre
équivaut à une voix), indépendamment du montant des contributions versées ;
- Elle bénéficie des avantages fiscaux.
Les organes de la Société de Cautionnement Mutuel
L'organe principal est l'Assemblée Générale des membres, laquelle est composée de tous
les groupements ACCS représentés par leur Président et trésorier respectifs.
L'Assemblée Générale élit les organes de la Société, à savoir :
� Le Conseil d'administration , formé de 5 membres, essentiellement des représentants des
ACCS. Il est chargé de :
- approuver le budget d'exécution de la Société,
- étudier préalablement les demandes de crédit des ACCS adhérents,
- approuver les conventions avec la BOA (accord de cautionnement aux membres),
- nommer le Directeur Exécutif et autres responsables administratifs,
- prendre toutes les dispositions nécessaires en vue d'atteindre les objectifs fixés ;
� Le Conseil des Commissaires aux comptes composé d'experts externes à la SCM. Il contrôle
le respect des procédures dans les prises de décision, notamment dans le terme des comptes. Il
établit, par la suite, de rapport de vérification de la gestion, qui sera soumis à l'Assemblée Générale.
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L'organisation opérationnelle de la Société de Caut ionnement Mutuel
Les gestions administratives et financières de la SCM nécessitent de personnel qualifié
capable de se communiquer avec les responsables de la banque et partenaires publics.
� Le Directeur Exécutif :
- prépare les programmes de travail, coordonne toutes les opérations et gère le personnel,
- rédige les conventions avec la BOA,
- élabore les demandes de financements qui seront soumises auprès des partenaires
publics,
- vérifie la régularité des remboursements à la banque par les ACCS adhérents ;
� L'Agent Comptable gère la comptabilité et les échéances ;
� Le Secrétaire est chargé de l'accueil des membres, de téléphone, fax et courrier, et de
l'archivage des documents.
Les ressources financières de la Société de Caution nement Mutuel
Les ressources financières de la SCM seront :
- Le droit d'adhésion des groupements ACCS,
- Les parts sociales (fixes ou variables) versées par les membres,
- L'abondement aux fonds de garantie (une partie des FGM ne sera pas remboursée pour
constituer un placement de réserve obligatoire et pérenniser l'activité),
- La commission sur la manipulation des dossiers de l'ACCS,
- Les dotations et les subventions par les Organismes publics.
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Figure 23 : Organigramme de la Société de Cautionne ment Mutuel
Responsable ducrédit rural del'Agence BOA
Organismes publics
Conseil des Commissaires aux comptes
Agent Comptable Secrétaire
Directeur Exécutif
CONSEIL D'ADMINISTRATION5 membres, dont : le Président, 1 vice-président,
et 3 conseillers.
ASSEMBLEE GENERALEAutorité suprême, décideur
Représentée par tous les Présidents et Trésoriers des groupements ACCS
Légendes : : Relation hiérarchique : Relation de travail Source : Auteur – Février 2004.
Figure 24 : Structure des activités au niveau régio nal
Agence BOA
Paysans membresdu groupement ACCS
ACCS
Paysans membresdu groupement ACCS
ACCS
Union desgroupements ACCS
Paysans membresdu groupement ACCS
ACCS
Paysans membresdu groupement ACCS
ACCS
Union desgroupements ACCS
Société de Cautionnement Mutuel(SCM)
Source : Auteur – Février 2004.
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Figure 25 : Fonctionnement du système d'assurance autogérée Légendes :
1. Besoin de crédit par l'ACCS : Demande de caution auprès de la SCM
2. Etude des dossiers de l'ACCS au niveau du Conseil d'Administration de la SCM :
- Consultation du Comité d'octroi de crédit - Consultation de l'Agence BOA
3. Décisions de caution de l'ACCS par la SCM, et d'octroi de crédit par la BOA
4. Versement du FGM et obligations y afférant auprès de la SCM
5. - Etablissement des contrats entre ACCS et BOA - Déblocage de crédit par la BOA
6. Remboursement des dettes par l'ACCS à l'échéance
7. Information de la SCM, par la BOA, sur la situation de recouvrement des dettes
En cas de non-recouvrement des dettes après l'échéance convenue :
8. Demande d'assurance de non-recouvrement auprès de la SCM
9. Recouvrement des impayés par la SCM avec l'accord du Conseil d'Administration
En cas de recouvrement à 100% des dettes à l'échéance :
10. Décision de restitution du FGM par SCM Source : Auteur – Février 2004.
SOCIETE DE CAUTIONNEMENT
MUTUEL (Assurance autogérée)
Agence BOA
Ambatondrazaka
Association de Crédit à Caution Solidaire
1
5
6
3
2
8
9
4 10
7
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ANNEXE 7 : Le Projet BV Lac
C. Le contexte du Projet
Malgré la richesse relative de la plaine d'Alaotra, les signes suivantes démontrent qu'elle est,
actuellement, fortement menacée :
- Des successions d'érosions jusqu'à la formation de lavaka : Au niveau de la
plaine, la surface des rizières n’est pas extensible, faute de moyens d'irrigation. La
population, dont la densité augmente d'année en année, a commencé à coloniser les
collines aux alentours. Elle y pratique des cultures et activités pastorales
particulièrement érosives et sur des sols fragiles.
- Une stagnation relative de la production rizicole : La déficience
d'approvisionnement en intrants (semences, mécanisation, crédit agricole),
l'inadéquation des modes de faire-valoir (métayage, insécurité foncière), des
problèmes de commercialisation (absence d'organisation des producteurs, moyens
de communication et de transport déficients), des ensablements progressifs des
rizières suite à la formation des lavaka et, l'inexistence d'extension des surfaces
rizicoles irriguées, sont les principales causes de cette stagnation de production.
- Désengagement de l'Etat sur la prise en charge des coûts de maintenance des
infrastructures hydrauliques : A l’issue du retrait de l’Etat, les périmètres se sont
plus ou moins organisés pour assurer les travaux urgents. Toutefois, la Fédération
des AUE n'est pas encore en mesure de faire face à l’ensemble des besoins de
maintenance.
Les zones d'intervention du Projet
Le Projet BV Lac interviendra dans 3 zones couvrant environ 900 km² (sur les 7.000 km² de
la cuvette) : • Imamba-Ivakaka
• Hauts Bassins versants des Vallées du Sud Est
• Vallée Marianina – PC 15
Les objectifs du Projet
Le Projet BV Lac a pour objectif de :
Accroître et sécuriser les revenus des producteurs,
Préserver les ressources naturelles d'une zone écologique très fragile actuellement
menacée et sécuriser les investissements d'irrigation existant en aval,
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Appuyer les organisations des producteurs en leur permettant de devenir
progressivement des maîtres d'ouvrages locaux d'actions de développement.
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Le contenu et l'exécution du Projet
Le maître d'ouvrage est le Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP).
Une cellule de projet BV Lac assure la coordination de la mise en œuvre des actions par des
prestataires locaux.
Les principales actions à réaliser sont les suivantes :
- La sécurisation foncière : Préalable aux actions de mise en valeur, de protection de
l'environnement et d’amélioration de la productivité, le projet soutient techniquement et
financièrement les organisations de producteurs dans la mise en œuvre de procédures
de régularisation foncière .
- L'environnement : La préservation de l'écosystème est l’un des axes forts du projet. Il
intervient dans la mise en œuvre de programmes de reboisement, le traitement de
ravines et de lavaka et dans la lutte contre les feux de brousse.
- La mise en valeur agricole : Ces actions visent à promouvoir le développement des
cultures intégrées aux systèmes de protection anti-érosifs et fournissant de la biomasse.
A ce titre, le projet priorise la promotion de techniques de culture en semis direct ,
sous couvertures mortes et vives.
- L'élevage : Le projet cherche à améliorer l’intégration de l’agriculture et de l’élevage .
Il fournit une assistance en matière de santé animale et également de développement de
la disponibilité de fourrages.
- Les infrastructures rurales : Le projet procédera à l'aménagement de trois nouvelles
pistes (longues de 30 km au total) dans la zone d’Imamba-Ivakaka.
- Les aménagements hydro-agricoles : Le projet mènera des travaux de construction
d’infrastructures hydro-agricoles légères, ayant un impact immédiat sur l'amélioration du
fonctionnement et de la protection des réseaux d'irrigation.
- Le crédit rural : Le projet soutiendra des expériences des Greniers Communs
Villageois et ce, en collaboration très étroite avec les réseaux de microfinance existants
dans la région (BOA Madagascar, OTIV et CECAM).
- L'animation-formation : Le projet assurera des formations et des appuis techniques
auprès des Organisations de Producteurs. Il va également contribuer à l'autonomie
financière et de gestion de la Fédération des AUE du PC 15 et de la Vallée Marianina.