État du spectacle d’humour au québec : une approche littéraire

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État du spectacle d’humour au Québec : Une approche littéraire Le théâtre St-Denis à Montréal

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État du spectacle d’humour au Québec :Une approche littéraire

Le théâtre St-Denis à Montréal

L’industrie de l’humour au Québec

Source : Radio-Canada.ca (2011)

Source : Journal de Montréal (mai 2013)

• Deux vecteurs principaux :– École nationale de l’humour– Juste pour rire

• Association des professionnels de l’industrie de l’humour (APIH)

• Gala Les Olivier• Quatre festivals• Humour à la télévision (SRC, TVA)• Humour à radio (À la semaine prochaine, Les

Grandes Gueules)• Présence (décrirée) des humoristes dans les médias• Bars et soirées d’humour• Revues d’humour (Safarir et Délire)

Les 3 fonctions de l’humour au Québec

1- Carnavalesque

(rire, se divertir)

2- Hygiénique

3- Communion

Qu’est-ce qui poussent les Québécois à renouveler leur expérience des représentations

humoristiques, lieu de rassemblement ?

Chercheurs (axe «littéraire»)

• Articles universitaires et monographies : Lucie Joubert (1998, 2002...), Élisabeth Pillet (2000), Jean-Marc Defays (1997, 1999), etc.

• Thèses : Marie Mazalto (2000), Geneviève Michaud (2005), etc.

→ Vision de plus en plus positive

Quelques spectacles de la dernière décennie

• Martin Matte, Condamné à l’excellence (2008)• Sol (Marc Favreau), Prêtez-moi une oreille à tentative (2005)• Patrick Huard, Face à face (2001)• François Léveillée, François Léveillée (2004)• Louis-José Houde, Suivre la parade (2008)• Nabila Ben Youssef, Drôlement libre (2012)• Yvon Deschamps. Comment ça, 2000… 2001… 2002? (2003)• André Sauvé, André Sauvé (2009)• Laurent Paquin, Tout est relatif (2007)• Etc.: 103 spectacles recensés par l’Association des

professionnels de l’humour (APIH)

Humour/religieux

• «Le spectacle est la reconstruction matérielle de l’illusion religieuse.» (Guy Debord, La société du spectacle, 1967)

• Pour Thomas De Koninck (2010), à la suite de Søren Kierkegaard (1949), il y a un parallèle entre foi / prière et humour.

• Les humoristes sont peut-être nos nouveaux prêtres, à l’heure de la défection des églises!

Le besoin de communion

• Remue-ménage dynamique d’idées communes où tout peut se produire : humour du quotidien de L.-J. Houde ou humour social de G. Nantel, etc.

• Semblable à une soirée en famille• Doivent être incohérents, être une prémisse à une

«révolution»• Mémoire collective : Yvon Deschamps • Le besoin de comique démontre un besoin de

« vivre ensemble ».

Un «joyeux ressourcement du langage »

• Temps d’arrêt pour permettre à la pensée d’éclore

• Le Québécois se vide de toute animosité, permettant de se confronter à la réalité et de résister à l’assimilation, selon M. Mazalto

• Célébration et acclamation de l’anodin, de l’ordinaire, du quotidien (culture du banal)

• Ouvrent la voie au questionnement personnel et collectif

Le discours des humoristes

• Tradition héritée du Moyen âge, jusqu’au cabarets burlesques

• Formes générales : monologue et stand-up• Emprunts à de nombreux genres/formes :

conte, fable, chronique journalistique, chanson, poème, théâtre, manifeste, nouvelle.

• Besoin de référents communs pour faire rire

→ tomber dans le banal

• Le besoin de se reconnaître dans le discours• Reflets multiples, effet de prisme : Où se termine

le spectacle et où commence le sociétal?• Se conforter dans ce que nous sommes, recherche

de soi, d’une identité• « le monologue est d’abord une quête d’identité et

d’unité » (Laurent Mailhot et Doris-Michel Montpetit, Monologues québécois,1980)

Les lieux communs et leurs détournements

• Le discours aborde soit des lieux communs (banal) ou les détourne : points sensibles – LIEUX COMMUNS :• Humour• Hiver, froid• Politique• Relation hommes/femmes• Famille• Argent• Etc.

– DÉTOURNEMENTS : • Avortement• Pauvreté• Autochtones• Religion• Langue• Etc.

→Donc, le discours veut faire rire, mais parfois veut aller plus loin, du côté de la réflexion.

Conclusion : Question identitaire

• Identité problématique du Québec : origine double– Française– Britannique

• Selon Normand Leroux : «un humour nécessaire, démystifiant, et qui s’étend à toute la Province en train de devenir un pays» (« Humour québécois et identité nationale », 1988)