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L es chroniques de Saint-Hilaire Hiver 2005/2006 - n°53 Éditorial p.3 Infos municipales p.4-5 Le chemin départemental 135 p.6 à 10 Au fil du temps... p.11 Éphémérides p.12 à 19 À vous la plume p.20-22 Choses vues p.23 Se retrouver... p.24 L’olivier du Papé p.26 La cérémonie du 11 novembre

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  • Les chroniquesde Saint-Hilaire

    Hiver 2005/2006 - n°53

    � � � � � �� �

    Éditorial p.3

    Infos municipales p.4-5

    Le chemin départemental 135

    p.6 à 10

    Au fil du temps... p.11

    Éphémérides p.12 à 19

    À vous la plume p.20-22

    Choses vues p.23

    Se retrouver... p.24

    L’olivier du Papé p.26

    La cérémonie du 11 novembre

  • Les Chroniques de Saint-Hilaire n°53 (17e année)

    Fondateur - Rédacteur en chef : Jacquy GilCorrection : Mireille GilMaquette, mise en page, traitement d’images : Jacques BrunerieReproduction : Martine André

    Rédaction arrêtée le 1er février 2006 - Dernier délai pour le prochain numéro 1er mai 2006

    Les chroniquesde Saint-Hilaire

    Hiver 200

    5/2006 -

    n°53

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    Éditorial

    p.3

    Infos munic

    ipalesp.4-5

    Le chemin

    département

    al 135

    p.6 à 10

    Au fil du te

    mps...p.11

    Éphémérides

    p.12 à 19

    À vous la pl

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    Choses vues

    p.23

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    L’olivier du

    Papép.26

    La cérémonie d

    u 11 novembre

    É d i t o r i al

    L’équipe des Chroniques vous souhaite une bonne année 2006

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    É d i t o r i al

    Le miroir est un objet fascinant. Si pour certains il reflète la vérité et donc tout ce qu’elle peut avoir à la fois de rassurant et d’inquiétant à nous révéler, il est, pour d’autres, bien plus qu’un simple révélateur. Nombreux en effet sont ceux qui voient en lui un instrument de la connaissance, une sorte de porte permettant d’atteindre non seulement « l’autre côté du réel », mais encore nos profon-deurs les plus extrêmes. De là à dire qu’il est magi-que… il n’y a qu’un pas qui, depuis que les dieux et les hommes existent, n’a cessé d’être franchi. D’où les maintes fonctions divinatoires qu’on lui attribua au cours des âges, notamment le pouvoir de don-ner à lire le passé, le présent et l’avenir. Mais c’est sans doute sous un aspect purement symbolique qu’on le retrouve le plus souvent ; dans les mythes, la psychologie, la philosophie, etc. Et aussi sous une forme métaphorique. L’art en général, la littérature, lui donnent une place non négligeable. Thème ré-current, pour ne pas dire obsessionnel, le miroir se rencontre abondamment dans toutes les cultures du monde.

    « Taillé » (voire biseauté) pour être observé sous tous les angles, nous le scrutons, le traversons, l’in-terrogeons en permanence, persuadés qu’à travers lui nous est offerte la possibilité d’approcher nom-bre de nos mystères, du moins d’atténuer le flou qui les enrobe. Et cela, même si parfois il suscite quelques doutes. Jean Cocteau ne déclarait-il pas à son sujet : « Il ferait bien de réfléchir un peu avant de renvoyer les images » ! Un reproche teinté d’hu-mour… Une méfiance que l’on relève déjà chez La Fontaine quelque trois cents ans auparavant, mais cette fois plutôt pointée vers l’homme qui, déplore-

    t-il, accuse « toujours les miroirs d’être faux » ! Terminons ce petit flori-

    lège avec Xavier Forneret, un auteur du XIXe siè-

    cle : « C’est le miroir qui se mire dans la

    femme ». Soit, voilà un bon

    compromis, et par là même ho-norant la gent fé-minine, t o u -t e f o i s qui, vu

    la nature complexe de ces dames, nous plonge dans les brumes plus qu’il ne nous éclaire !

    Qu’est-ce qui m’a amené à aborder le thème du miroir dans ce numéro des Chroniques ? Un simple hasard, une rencontre fortuite (des retrouvailles !) avec l’un de mes plus anciens textes, lequel je vous propose ici de découvrir. Rien de très solide, de très abouti, à vrai dire, une trop longue et maladroite ré-ponse à un questionnement qui taraudait alors mon esprit. Un mal-être peut-être, d’où cette confusion dans les idées, les mots… Quelque chose que je ne saurais réécrire et qui, plus concrètement, résulte de la vision que l’on peut avoir de soi-même lorsqu’on se place entre deux miroirs. Une curieuse expérience donnant lieu forcément à maintes extravagances.

    « Jeux de miroirs : c’est l’écho des images, la perspective de l’infini. C’est aussi se chercher ailleurs que sur le lieu de soi-même, avec, pour pre-mier pas, l’inévitable contresens, le spectre innocent de l’amour-propre. C’est d’abord se flatter de ques-tions et… attendre les reflets pour réponses.

    Jeux de miroirs : c’est se perdre dans un lointain tout proche, ou simplement se heurter tout à coup à “l’Autre”… C’est l’ambiguïté de la fuite et du re-tour !

    Jeux de miroirs : c’est se séduire par l’exercice de l’ambition, résoudre la facile équation des appa-rences, faire opposition au temps, puis se promettre tous les artifices de la réussite en incluant si néces-saire d’impersonnelles dimensions. C’est s’affréter pour un singulier voyage de dédoublements, en oubliant de s’assurer contre les aléas de l’étrange. C’est – jeux de miroirs – s’observer sous toutes les coutures, trouver parmi nos mille et une facettes celle où l’on s’affranchira pour oser une autre aven-ture. Mais, oh surprise, n’avoir qu’épaissi le mystè-re ! Découvrir soudain le grotesque d’un trop vaste orgueil et en assumer tout le ridicule… jusqu’à ce que de l’observateur on devienne l’observé.

    Jeux de miroirs : c’est tenter dès lors d’échapper à son propre regard ; c’est, s’efforcer de revenir vers le réel tout en voyant s’estomper la moindre possibi-lité de l’atteindre. C’est, – ô ultime abstraction – se risquer dans un dernier face à face et savoir en saisir le salutaire instant, cette absurdité qui fait que, piégé par deux parois de verre, l’on ne peut se retrouver qu’au moment même où l’on se quitte… »

    Jacquy Gil

    É d i t o r i a l

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    Informations municipales

    �aint-Hilairoises, Saint-Hilairois,

    Tout d’abord, en ce début d’année 2006, laissez-moi souhaiter à ceux qui, pour diver-

    ses raisons, n’ont pu se joindre à nous lors de la galette des rois, une bonne santé et la réalisation de vos désirs les plus chers.

    Je renouvelle à tous mes meilleurs vœux :

    • Que vos enfants en âge scolaire profitent au maximum des moyens exceptionnels mis à leur disposition et de la possibilité qui leur est offerte de travailler en petit groupe dans de bonnes conditions.

    • Que les jeunes : collégiens, lycéens, ap-prentis ou étudiants s’investissent au mieux afin de trouver leur voie.

    • Que nos aînés reçoivent au milieu des leurs le réconfort qu’ils méritent après une vie de labeur.

    • Que chacun d’entre nous, atten-tif à l’autre, participe comme il le peut à améliorer la vie à Saint-Hilaire.

    Au risque de me répéter et par peur d’en oublier, je remercie vivement tous les bénévoles qui, d’une manière ou d’une autre, donnent de leur temps et de leur énergie pour l’animation du vil-lage.

    Je vous livre à présent quelques pistes sur les prochaines réalisations programmées par le conseil municipal pour l’année en cours :

    Les travaux de réhabilitation de l’appartement au-dessus de l’école se terminent et de nouveaux locataires en prendront possession courant mars.

    La quatrième tranche de l’enfouissement et du renforcement du réseau électrique doit débuter au mois d’avril : il s’agit de remplacer le transforma-teur qui se trouve face à la mairie et de poursuivre l’amélioration rue de la Margallière et route de Galargues.

    En ce qui concerne l’assainissement, les tra-vaux de réhabilitation du réseau (1ère tranche de la mise en conformité de notre système de collecte

    et de traitement des eaux usées) ont fait l’objet d’une demande d’aide auprès du conseil général et de l’agence de l’Eau. Ces travaux débuteront dès la notification des subventions.

    Dans le même ordre d’idée, le dernier bulletin d’informations de la communauté de communes Ceps et Sylves vous informe de la mise en place du SPANC qui concerne les installations d’assainisse-ment autonome.

    Le revêtement de la rue Ventabrem et de l’impasse Arnaud est programmé par la communauté de communes.

    Le projet de création de la cantine a lui, par contre, été abandonné. En effet, après

    de nombreuses réunions suite à une aug-mentation très importante du coût des tra-

    vaux, l’ensemble du conseil municipal a jugé que la dépense était beaucoup

    trop élevée au regard de la subven-tion accordée. C’est à l’unanimité que cette décision a été prise. Cer-tes nous le regrettons mais chacun pourra comprendre que l’inves-tissement était démesuré pour le nombre d’enfants concernés. Ceci ne changera en rien le fonctionne-ment de ce service qui continuera à exister, comme actuellement, dans les locaux de la Maison Pradeilles sous la houlette de l’association des parents d’élèves que je remercie de leur implication.

    La demande d’intégration des parties communes du lotissement de l’Orée du Bois a été étudiée mais remise à une date ultérieure à la suite de dysfonctionnement du poste de relevage.

    Avant de terminer je tiens à rendre hommage au travail accompli par les conseillers municipaux qui s’investissent beaucoup dans la mesure de leurs moyens afin de rendre la vie à Saint-Hilaire toujours plus agréable.

    Je souhaite que 2006 soit un bon cru pour no-tre village. À bientôt.

    Marie-Claude Caizergues

    offerte de travailler en petit groupe dans de

    • Que les jeunes : collégiens, lycéens, ap-prentis ou étudiants s’investissent au mieux

    • Que nos aînés reçoivent au milieu des leurs le réconfort qu’ils méritent après une

    Au risque de me répéter et par peur d’en oublier, je remercie vivement tous les bénévoles qui, d’une manière ou d’une autre, donnent de leur temps et de leur énergie pour l’animation du vil-

    Je vous livre à présent quelques pistes sur les prochaines réalisations programmées par le conseil municipal

    de l’impasse Arnaud est programmé par la communauté de communes.

    Le projet de création de la cantine a lui, par contre, été abandonné. En effet, après

    de nombreuses réunions suite à une aug-mentation très importante du coût des tra-

    vaux, l’ensemble du conseil municipal a jugé que la dépense était beaucoup

    L e m o t d u M a i r e

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    Informations municipales

    O u b l i s

    Quelques assiettes, couverts, etc., ont été oubliés à la ma-nade Janin lors de la ferrade du 1er octobre 2005. Vous pou-vez venir les récupérer à la mairie.

    • Livret de famille : à vie. En cas de perte ou de des-truction, donner les renseignements figurant sur le livret à la mairie de votre domicile qui fera la demande pour établir un nouveau livret.

    • Jugements de divorce : à vie ;

    • Contrats de travail : à vie.

    • Bulletins de paie : jusqu’à la liquidation de la re-traite. Ils attestent des versements de cotisations sociales.

    • Factures d’électricité ou de gaz : 5 ans. En cas de réclamation, elles servent de preuve.

    • Quittances de l’eau : 2 ans (pour faire face à une réclamation).

    • Factures d’appareils ménagers : 2 ans, vis-à-vis des assurances et pendant le temps de possession ;

    • Relevés de comptes et talons de chèques : mini-mum 10 ans.

    • Factures services : par un artisan : 30 ans ; par un commerçant : 10 ans.

    • Déclarations de revenus : 6 ans (en cas d’erreur de la part de l’administration ou de redressement après une déclaration au fisc).

    • Impôts locaux : 2 ans.

    Combien de temps devons-nous garder nos pap iers ?

    Déc larat ion annue l l e de revenus

    Cette année, la déclaration de revenus arrivera pré-rem-plie début mai. Vous n’avez aucune démarche à faire avant cette date. Vous pouvez avoir de plus amples informations en vous adressant au secrétariat de la mairie.

    L’association des accidentés de la vie récupère votre ancien téléphone portable pour une campagne à vocation humani-taire et une action civique de protection de l’environnement. Vous pouvez le déposer dans la boîte prévue à cet effet à la mairie.

    U n g e s t e é c o - c i t o y e n

    Lundi 9 h 30 à 12 h Mardi 16 h à 19 hJeudi 16 h à 18 hVendredi 9 h 30 à 12 h

    M a i r i e d e S a i n t - H i l a i r e

    P r é v e n t i o n d e s i n c e n d i e s

    Le débroussaillement est un devoir et une obligation.

    L’obligation de débroussailler concerne les propriétés situées dans les bois, maquis, garrigues ou éloignées de moins de 200 mè-tres des lisières de ces types de végétation.

    Le débroussaillement doit être réalisé avant l’été, de façon conti-nue sans tenir compte des limites et jusqu’à une distance de 50 mè-tres autour de l’habitation.

    Lundi 14 h à 17 hMardi 9 h à 12 h / 14 h à 17 hMercredi 9 h à 12 h / 14 h à 17 hJeudi 14 h à 17 hVendredi 9 h à 12 h / 14 h à 17 hSamedi 9 h à 12 h / 14 h à 17 h

    D é c h e t t e r i e d e S o m m i è r e s

    P lan de zonage d ’a s sa in i s s ement

    La loi sur l’eau du 3 janvier 1992 impose à toutes les com-munes d’avoir élaboré un zonage permettant de délimiter sur leur territoire les périmètres d’assainissement collectif et non collectif.

    Le conseil municipal a décidé à l’unanimité d’approuver le zonage de l’assainissement mis à l’enquête publique.

    Ce plan de zonage approuvé est tenu à votre disposition à la mairie aux jours et heures d’ouverture.

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    L’histoire du CD 135 (ancien chemin vicinal n°35) com-mence à Boisseron. Contrairement au CD 120, cette voie n’a pas connu de véritables chambardements (déviations, etc.), du moins pour ce qui touche la partie située entre Saint-Hilaire et Saussines. En effet, il s’agit apparemment d’un chemin immémorial fort mal entretenu pendant longtemps et qui, lors de ses classements successifs, n’aura subi que des modifications, voire quelques rectifications, certes parfois assez importantes, mais sans communes mesures avec celles pratiquées sur la route précédente. Bref, la route actuelle est restée à peu près fidèle au tracé de l’ancien chemin vicinal n°35, lequel portait alors à l’origi-ne le n°1 jusqu’aux limites de notre commune, puis le n° 8 jusqu’à Saussines. Une difficulté lors des périodes de fortes pluies : la tra-versée du petit ruisseau le Ribansol (commune de Saussines) qui s’effectuait alors par un simple gué. En des temps très anciens, ce chemin reliait-il vraiment les deux villages d’une façon régulière ? Rien d’affirmatif, du moins pour ce qui concerne la partie traversant notre territoire. Alors où « passaient » donc de temps à autre les habitants des deux communautés ? Peut-être – et ce n’est là qu’une hypothèse – par l’an-cienne draille, dite de Saint-Hilaire à Saussines en 1840. Laquelle débutait aux rochers (la Roque), suivait le chemin de service n°30, coupait la route un peu avant la manade Janin et débouchait aussitôt après le mas de Garonne pour reprendre à ce même niveau le chemin n°1 (plan n° 5). Ajoutons à cela que la voie n° 1 et sa possible variante avaient à l’époque peu d’intérêt – seulement une relation de voisinage – puisque l’on se rendait à Sommières par la ligne n°20 passant par Galargues.

    Une situation qui changera dès l’avènement du chemin de fer avec, en premier lieu, la création d’une gare à Lunel et, plus tard, à Boisseron. Une opportunité pour le commerce agricole, notamment celui des vins, et qui de ce fait va très vite intensifier le transport local et obliger ainsi les communes intéressées à rendre les voies conformes au nouveau trafic.

    Le chemin n° 35 : un court tronçon entre Boisseron et Saussines. – Remise en état

    1848 : à cette époque le chemin n° 35 ne désigne qu’un court tronçon, celui reliant Saussines à Boisseron. Or cette par-tie connaît quelques problèmes (toujours les mêmes) au niveau du petit ruisseau, la Jasse, qu’elle traverse. Afin de remédier à l’inconvénient, un devis est présenté le 5 octobre à la commune

    de Saussines ; il concerne la construction d’un aqueduc (appelé aussi cassis) sur ledit ruisseau. Un cahier des charges fait état d’un ouvrage de vingt mètres de long sur dix mètres de large. L’analyse des prix et des détails n’est fournie que le 11 avril 1849. Le projet a-t-il abouti ? Probablement, bien que les documents sur le sujet fassent défaut. Entre temps, par une lettre datée du 1er juin 1849 et adressée à l’agent voyer, M. le Maire de Saussines argumente en faveur d’une remise en état totale du chemin, lequel est extrê-mement étroit sur la partie de Boisseron, commune qui, jusqu’à ce jour, n’a consenti qu’à peu d’efforts.

    16 octobre 1857 : l’appel a été entendu, la commune de Boisseron consent à participer au projet d’agrandissement déjà fort bien avancé. Un projet conforme aux attentes et qui néces-site de petites mais nombreuses expropriations. Un tableau de

    promesses de ventes est émis, portant la totalité des cessions à 1021,01 m2. Quatorze vignes, seize champs, trois oli-veraies et un terrain contenant des mû-riers sont concernés. L’énumération in-tègre des cessions antérieures qui, faute de renseignements précis, n’avaient pu alors être payées. Le 8 novembre, le conseil délibère sur les indemnités à ré-gler aux différents propriétaires et, dès le 28 octobre, le préfet approuve les dis-positions, autorisant ainsi la commune à se mettre en possession des terres né-cessaires à l’élargissement du chemin n° 35 dit d’intérêt commun, portion com-prise entre la route impériale n° 110 (aujourd’hui nationale) et le ruisseau de la Jasse. Comme de coutume les choses traînent côté indemnités. Le 13 mai 1862, l’agent voyer rapporte que la commune de Boisseron, invitée à de-mander une imposition extraordinaire

    de 1 200 francs pour le paiement des terrains incorporés au che-min, est dans l’impossibilité de voter une telle somme ! Il propose que la commune s’oblige une nouvelle imposition extraordinaire (10 centimes additionnels sur le principal des quatre contributions directes) pendant quatre ans afin de produire la somme exigée. La proposition est approuvée, mais les problèmes ne sont pas réglés pour autant, ainsi trouve-t-on des terrains qui n’ont pas encore été payés en 1868 !

    Projet de prolongation jusqu’à Galargues sans passer par Saint-Hilaire

    1867 : le 21 mars, le conseil municipal de Saussines fait savoir à l’agent voyer cantonal que le chemin qui joint sa commune à

    L e c h e m i n d é p a r t e m e n t a l 1 3 5

    Au niveau de BellevueAu niveau de Bellevue

    Le dossier des Chroniques

  • 7

    Le dossier des Chroniques

    celle du petit Galargues est indispensable à la rapidité de leurs relations croissantes et qu’il lui paraît urgent de demander à le soumettre à l’examen de son classement comme chemin d’intérêt commun. Courant mai, Galargues et Buzignargues prennent à leur tour les mêmes dispositions. Pour quelle raison Saint-Hilaire n’est-il pas mentionné sur les délibérations ? Eh bien tout sim-plement parce que ce chemin n’aborde pas son territoire ! Mais alors où passe-t-il ? En voici le tracé tel que le document le décrit : « Le chemin, partant de Saussines (dans le village, à gauche, juste avant le croisement qui mène à Sommières), traverse le vallon du Ribansol ainsi que le ruisseau de ce nom, gravit ensuite la colline des Clapasses qu’il parcourt dans le sens de la largeur, puis descend dans le vallon de La Bénovie qui s’étend au-delà de Galargues ». Serions-nous ici hors propos ? Aucunement, car les susdites com-munes sont tout à fait claires sur le sujet : leur intention est bel et bien d’annexer cette voie au chemin n°35, bref de la raccorder au tronçon allant de Saussines à Boisseron déjà classé ! L’affaire suit son cours. Dans un rapport émis le 19 juillet suivant, l’agent voyer dit que l’annexion au n°35 est d’une utilité incontestable, en ce sens qu’il établit des communications entre les communes désignées et la ville de Lunel, avec un raccourci de trois kilomètres sur la voie existante. Un problème, cependant : ledit chemin est quasiment impraticable à tout genre de véhicule et ce sur toute sa longueur (2800 mètres) ; de plus la traversée du Ribansol ne peut être possible qu’après la construction d’un ouvrage d’art d’une importance relative assez grande. Or l’évaluation des travaux né-cessaires s’élève à la somme conséquente de 32 400 francs (10 000 francs pour l’aqueduc et 22 400 francs pour la construction du chemin). Somme qui n’est pas en harmonie avec les ressources des communes, à moins qu’elles consentent à s’imposer d’impor-

    tants sacrifi-ces. L’agent voyer propo-se de réduire la facture en rendant le chemin seu lement « p r a t i c a -ble », ce qui ramènerait son coût à 15 000 francs. Le rapport t e chn ique concernant l ’ o u v r a g e d’art (dont le coût ne peut être

    réduit) est déposé le 4 août. Saussines l’approuve. Le 31 août, la commune de Galargues donne un accord de principe pour la construction du chemin, mais fait savoir que sa situation finan-cière ne lui permet pas de recourir à de nouvelles impositions ex-traordinaires. Le conseil ne vote qu’une somme de 2 500 francs qui ne sera fournie qu’au moyen de prestations en nature et de-mande à l’administration de bien vouloir prendre le restant de la dépense à sa charge. Mêmes propos pour Buzignargues qui, lui, rechigne à participer.

    1868 : le 7 mai, refus catégorique de Buzignargues qui mal-gré la réduction des coûts ne peut fournir les ressources nécessai-res. Ressources qui ont été ainsi réparties :

    Saussines 4 500 F

    Galargues 7 500 F

    Buzignargues 3 000 F

    Total 15 000 F

    Abandon du projet trop coûteux

    Le 17 mai, Galargues redemande le classement, mais persiste dans ses positions : 2 500 francs en nature et en deux annuités !

    Le 9 juin, l’agent voyer analyse les positions des communes intéressées et, afin de les engager à faire quelques sacrifices, leur propose une aide de 3 000 francs, ce qui réduirait la somme globale à 12 000 francs. Nenni, nouveau refus, Galargues et Buzignargues s’en tiennent à leurs premières propositions. « Ce n’est pas suffisant, réplique l’agent dans un rapport daté du 27 novembre, d’autant plus que ces sommes sont obtenues à partir de prestations en nature. Dans ces conditions, il n’est pas possi-ble de construire le chemin et il n’y a pas lieu de donner suite à l’affaire, du moins tant que les intéressés ne feront pas preuve de meilleures dispositions ». – Rangé définitivement le projet ! Aujourd’hui encore on trouve ce chemin non classé et très abîmé en certains endroits, notamment dans les parties extrêmes du ter-ritoire de Saussines. Et c’est donc Saint-Hilaire qui bénéficiera plus tard du raccordement au chemin n°35. Entre temps, au cours de l’été 1870, Boisseron se débat avec des indemnités non payées (cessions de 1857) et Saussines demande un secours de 100 francs pour planter des arbres sur la partie allant à Boisseron (4 février 1870).

    Raccordement des chemins n° 1 et 8 (Saint-Hilaire à Saussines) au chemin n° 35

    La première délibération faisant état du projet de raccorde-ment de Saint-Hilaire tombe le 3 juin 1899 ; elle provient de la commune de Saussines. Son conseil demande le classement en chemin vicinal ordinaire de la partie allant de Saussines aux limites communales de Saint-Hilaire, soit le tronçon appelé alors chemin n°8. Même intervention de Saint-Hilaire peu de temps après, mais qui met en avant bien sûr les parties qui le concernent : le che-

    L e c h e m i n d é p a r t e m e n t a l 1 3 5

    Avenue Cantagril, direction rond-pointAvenue Cantagril, direction rond-point

  • 8

    min n°1 rejoignant le n°8 de Saussines, la moitié Est de l’actuelle avenue Cantagril et l’autre partie dite chemin n°3, allant de Saint-Hilaire à Montaud, laquelle se confondait alors avec le rond-point actuel avant ses diverses transformations. Le 15 décembre 1900, le conseil municipal de Saint-Hilaire adopte les propositions de l’agent voyer et demande l’inscription des travaux à faire (amé-nagement des voies et leur raccordement au chemin n°35) à un programme subventionné. Idem pour Saussines qui prend une délibération similaire le 31 décembre suivant. À partir de cette date, le chemin, dont les travaux sont inscrits seulement au pro-gramme de 1904, est délaissé pour d’autres préoccupations.

    Eté 1905 : nous le retrouvons, tel le phénix renaissant de ses cendres, sous la forme de délibérations prises successivement par les municipalités de Saint-Hilaire, Saint-Jean-de-Cornies, Saussines et Boisseron. Cette fois, en commun accord, les quatre commu-nes demandent à l’administration le classement du vicinal n°35 (de Saussines jusqu’au chemin n°20 à Saint-Hilaire) au rang de chemin d’intérêt commun du département. Longueur totale en l’état : 4024 mètres. Et comprenant,

    dans la commune de Saussines le chemin rural dit la Côte 358 m le chemin vicinal n°8 1 610 m

    dans la commune de Saint-Hilaire le chemin vicinal n°1 1 831 m

    la moitié Est de l’avenue Cantagril 120 m l’autre partie, le chemin vicinal n°3 105 m

    Les arguments de l’agent voyer

    Le 22 février 1906 : avalanche de documents concernant le projet : approbations, plans divers, rapports de l’agent voyer, ren-seignements statistiques, etc. L’attention et la procédure du clas-sement se portent en premier lieu, semble-t-il, sur la partie située entre Saint-Hilaire et les limites communales de Saussines (2 056 m). Arguments portés sur le rapport de l’agent voyer : « Cette ligne est la seule qui relie le village de Saint-Hilaire à Saussines ; elle met en relation directe les populations de Saint-Jean, Saint-Hilaire et Galargues, avec la gare de Boisseron et de Lunel. Les conseils municipaux de Saussines et de Saint-Hilaire avaient très bien com-pris l’intérêt que présentait l’ouverture de cette voie de communi-cation ; en la faisant construire comme chemin vicinal ordinaire, ils n’ont pas hésité à s’imposer des sacrifices. Cette ligne, aujourd’hui complètement construite, est livrée à la circulation qui devient de plus en plus intense. Les habitants de Saint-Jean, Saint-Hilaire et Saussines ont avantage d’aller à la gare de Boisseron plutôt qu’à celle de Sommières. De ce fait ce chemin prend le caractère d’un chemin d’intérêt commun ».

    Un autre rapport, connexe au premier, fait une rétrospective des procédures engagées par les communes concernées et ar-gumente en faveur du classement. Il y est dit, en substance, que tous les chemins (Saint-Hilaire à Saussines) sont terminés, avec

    une largeur de 6 mètres (auparavant, les anciens chemins étaient définis par les limites des parcelles adjacentes et se déployaient ainsi en dent de scie), un pont de trois arches sur le Ribansol et les aqueducs utiles. Ordre par lequel doit intervenir le classement : Saint-Hilaire d’abord : le village + 1 km environ sur le chemin n°1, jusqu’à une portion de 200 à 250 m environ à rectifier (quartier du Pin de Planque) ; puis à nouveau le chemin n°1 ; le n°8 jusqu’à Saussines ; et enfin ladite rectification (le plan n°5 montre où pas-sait l’ancien chemin qui avait été déjà rectifié une première fois en des temps très anciens).

    Le nouveau chemin n°35

    Un chemin tout neuf dont la longueur totale est de 5 807 m (Boisseron : 909 m ; Saussines : 2 842 m ; Saint-Hilaire : 2 056 m). Une nouvelle voie qui exige déjà un entretien régulier. La somme à y consacrer annuellement est évaluée à 0,40 franc le mètre, soit une dépense totale de 2 322,80 francs. A ce sujet il est dit que Saussines et Boisseron y contribuent déjà avec les 2/3 de leurs ressources spéciales et que ce contingent ne saurait être dépassé. Quant à Saint-Hilaire, nouvellement intéressé, il fournit également les 2/3 de ses ressources spéciales, mais pour le chemin d’intérêt commun n°20 et, de ce fait, ne peut assumer totalement la dé-pense. Petit problème de financement donc, que de justes sub-ventions viendront probablement régler.

    Plaidoyer en faveur du classement

    Le 27 juin 1906 : l’examen de la demande de classement pro-duit par l’agent voyer est destiné d’abord au Conseil d’arrondisse-ment de Montpellier, puis au Conseil général.

    « Ce chemin d’intérêt commun dont le classement remonte à 1850 n’a actuellement qu’une longueur de 1783 mètres (réfé-rence à la partie classée située entre Saussines et Boisseron) et se termine en quelque sorte en cul-de-sac à Saussines, localité de 400 habitants qui n’est traversée par aucune voie de communica-tion d’une certaine importance. Son prolongement jusqu’à Saint-Hilaire aurait pour effet de raccorder la route nationale 110 avec

    Le dossier des Chroniques

    L e c h e m i n d é p a r t e m e n t a l 1 3 5

    Entrée du village, venant de Saussines

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    Le dossier des Chroniques

    L e c h e m i n d é p a r t e m e n t a l 1 3 5

    le chemin d’intérêt commun n°20 qui par sa situation est une artère réellement importante. Nous ajouterons que les localités de Saint-Jean-de-Cornies et de Saint-Hilaire sont reliées directement à la gare de Boisseron par le chemin en question. Il n’est pas sans intérêt de faire connaître que le classement demandé permet-trait de répartir plus rationnellement les contingents en nature de Saussines et de Saint-Hilaire. Enfin nous ne saurions passer sous silence les sacrifices consentis par les deux communes pour la construction des chemins vicinaux qui les séparent, sacrifices consentis avec l’espoir que le classement comme ligne d’intérêt commun se réalise par la suite... » – Un digne plaidoyer qui ne pouvait laisser l’administration concernée indifférente !

    Ce rapport, soumis au Conseil d’arrondissement de Montpellier le 21 juillet 1906 et appuyé par les délibérations des communes concernées, reçoit un avis favorable dès le 2 août sui-vant. Il reproduit en annexe les tarifs adoptés pour les journées des prestataires :

    Une journée : 1ère catégorie 2e catégorie

    d’homme 1,80 F 1,50 F

    de cheval 1,80 F 1,25 F

    de paire de boeufs 2,25 F 1,80 F

    de charrette 1,80 F 1,10 F

    Et c’est le 6 mai 1908 seulement, dans une séance très char-gée, que le Conseil général prononcera un avis favorable défini-tif :

    « Le chemin n°35 est classé aujourd’hui de Boisseron à Saussines. La ligne à classer n’en étant que le prolongement vers Saint-Hilaire, il conviendrait tout simplement (oui, tout simple-ment !) de l’y incorporer. Dans cette hypothèse le chemin n°35 pourrait être dénommé à l’avenir de Boisseron à Saint-Hilaire ».

    Alignement route de Saussines, à l’extrémité du village

    Le 4 novembre 1929 : le chemin, classé maintenant depuis plus de vingt ans, connaît une circulation de plus en plus intense. Or deux points, encore, posent problème et ce dans la traver-sée même du village. Le premier concerne un mur de clôture ap-partenant à Louis Rouvière (terrains n°145 et 144, aujourd’hui maison Marty), lequel avance par un angle important face à la rue du Puits de la Roque. Le second, plus délicat sans doute, est une maison (n°155) en assez mauvais état et dont le propriétaire était Félix Lama, maison qui empiète alors sur la moitié de la rue. Il s’agit du poste de secours actuel situé sous l’appartement de Jean Charles et qui, bien avant cette affectation, abrita durant de nombreuses années une forge. La première action se porte sur le terrain Rouvière et tend à améliorer le tournant devenu dange-reux. Voyons ce que nous dit le rapport de l’ingénieur du service vicinal (nouvelle dénomination de l’agent voyer) :

    « La traversée de Saint-Hilaire a pratiquement partout la largeur de 4,80 m, mais à la sortie du village, en direction de Saussines, existe un virage assez brusque et dangereux par le fait que du côté gauche un mur de clôture haut de 2,50 m mas-que complètement la visibilité et que côté droit se trouve le dé-bouché d’un chemin rural situé en contrebas du chemin n°35 et en pente relativement forte. Le raccordement assez difficile de ce chemin rural a même empiété sur l’assiette du chemin n°35 dont la largeur devrait être de 6,30 m, y compris un fossé de 1 m d’ouverture. Le propriétaire s’engage à céder gratuitement le terrain nécessaire à la condition qu’on lui construise un mur de clôture semblable à celui existant. De plus, comme il se trouve là un point bas où séjournent les eaux dans le fossé, la construction d’un aqueduc est nécessaire. Evaluation approximative des tra-vaux : 6 000 francs ».

    1932 : le 9 mai, un nouveau rapport fait cas du projet, lequel n’a pas encore été réalisé, ainsi que celui concernant la maison Lama : « La traversée du village est particulièrement étroite, la rue est journellement empruntée par plusieurs services de cars, d’où la nécessité de lancer au plus tôt les expropriations [...] ».

    Cessions de terrains et mise en œuvre de l’alignement

    Ce même jour est déposé l’état des promesses des cessions : les terrains Rouvière (60 centiares) dans les conditions énoncées ci-dessus, puis la maison Lama (65 centiares) dont la cession pure et simple comprend une remise et une écurie au rez-de-chaussée et une salle et deux chambres au premier, le tout étant fort déla-bré. L’enquête publique réglementaire est prescrite le 14 mai et les pièces du projet sont déposées en mairie durant quinze jours à partir du 16. Pendant ce temps tombe une subvention du Conseil général de 25 000 francs, à valoir sur les indemnités de cessions ainsi évaluées : maison Lama : 10 000 francs ; terrains Rouvière : 600 francs. Le 3 juin marque le début de l’enquête publique ; elle durera trois jours et nulle réclamation n’y sera portée. Donc appro-bation. Mais, le 7 juin, le préfet trouve une anomalie dans la procé-dure (un problème de délais ou de dates confusément mélangées, toutefois involontaire) et demande donc de produire un nouveau Au rond-point

  • 10

    d o s s i e r . L’affaire étant réglée rapi-dement, dès le 18 juin la commission départemen-tale de l’Hé-rault donne un avis fa-vorable. Le 1er juillet, le préfet auto-rise l’acquisi-tion Rouvière ainsi que les travaux, les-quels sont évalués à 7 000 francs e n v i r o n .

    Quelques jours après, le conseil municipal signe cette acquisi-tion dite à l’amiable et fait apparaître l’avis d’expropriation dans le journal Le Sud, ainsi que les affichages réglementaires. Même procédure pour la maison Lama, mais qui intervient un peu plus tard (en octobre et novembre) à cause d’un problème de succes-sion. En effet, il se trouve que la propriété à acquérir (maison non habitée) est indivisible entre les demoiselles Juliette et Charlotte Lama (soeurs) qui sont les héritières directes de Félix, leur père. Or, de plus, Charlotte est mineure. Il est donc proposé, conformé-ment à la loi, qu’une requête sera présentée à M. le Procureur de la République à l’effet de provoquer un jugement du tribunal civil autorisant la dame Isabelle Molinier, grand-mère et tutrice de la mineure, à signer l’acte de vente. Simple question de formalités, l’acquisition officielle a lieu le 24 octobre 1932 et devient défini-tive le 10 janvier 1933.

    Fin de parcours

    Ouf ! Nous voici donc arrivés au terme de notre parcours. La route fut longue, parfois monotone, quelque peu fastidieuse et tout autant cahoteuse, mais quel périple !

    Qu’en conclure ? Que ces chemins, bien goudronnés aujourd’hui (relativisons), n’ont pas toujours été dans un état souhaitable ? Véritables bourbiers voilà tout juste plus de cent ans ; traversés une fois au moins par quelque ruisseau dont le gué cédait à chaque pluie importante ; abîmés par les passages consécutifs des roues étroites et ferraillées des charrettes, lesquel-les s’embourbaient souvent jusqu’au moyeux… Non, il n’est pas exagéré de dire que les emprunter, ne fût-ce que pour se rendre à Sommières, relevait parfois de l‘aventure, celle qui n’est pas sans risques et qui réclame donc une certaine dose de courage.

    Et que penser de l’information routière d’alors ? Pas de point i ni de syndicat d’initiative ! Imaginons un éventuel voyageur, tout à fait étranger au pays, lequel débarquant à Montpellier un beau jour de l’an 1780, par exemple, aurait décidé soudainement de se rendre à Saint-Hilaire ? Probablement se serait-il perdu, inca-pable de trouver sa route, et ce, malgré la carte de Cassini, certes fraîchement établie, mais ne mentionnant pas le moindre chemin vicinal ! Sans doute que son intrépidité, doublée d’une innocence citadine, l’aurait égaré dans une nuit bien plus aventureuse en-core. A moins... à moins qu’il ne se soit pourvu auparavant des services d’un guide !

    Petit retour sur le CD 120 (route dite de Montpellier).

    Plantation des platanes : on trouve une demande de planta-tion le 16 mars 1890, demande qui sera communiquée aux ser-vices concernés le 20 mars suivant. Et c’est les 1,2 et 3 avril 1890 qu’interviendront les différentes autorisations.

    La date de plantation n‘est pas donnée, mais probablement que les arbres furent plantés dans l’année en cours (?).

    Nos platanes sont donc âgés de 116 ans environ !

    Jacquy Gil

    (*) Afin d’éviter certaines contradictions rencontrées sur divers do-

    cuments, la dénomination ancienne du CD 135 (numérotation) est celle

    adoptée par La Carte des Chemins Communaux de Saint-Hilaire dressée

    en 1840.

    Sources : • Archives communales de Saint-Hilaire

    • Archives départementales de l’Hérault (2 S 2228 – 2 S 2229 – 2 S 2000

    – 2 S 2001– 2 S 2009 – 2 S 2000 – 2 S 2001 –2 S 2009)

    L e c h e m i n d é p a r t e m e n t a l 1 3 5

    Le dossier des Chroniques

    Arch

    ives c

    ommu

    nales

    Arch

    ives c

    ommu

    nales

    Rectification du CD 135

    Avenue Cantagril, direction SaussinesAvenue Cantagril, direction Saussines

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    Au fil du temps...

    Depuis que nous publions les Chroniques, rares, et même très rares, les numéros qui n’ont pas fait mention d’une ou plusieurs naissances (voir plus bas la rétrospective). Le carnet rose à Saint-Hilaire ? … un long fleuve tranquille ou plutôt une source qui ne tarit point. Ainsi s’est bien terminée l’année 2005, ainsi commence bien l’an-née 2006. Une brève période, mais qui nous aura donné trois nouveaux nés. Une « arrivée massive » à laquelle s’ajoute une particularité : nos trois bébés sont « apparus » le long de la rue de la Margallière, dans un espace très réduit allant de l’an-cienne maison de Taty Pradeilles au lotissement de l’Ancien Moulin !

    • La première à nous faire un beau sourire – car il s’agit d’une fille – s’appelle Salomé (son nom nous ramène sur les rivages des Saintes-Maries-de-la-Mer où une certaine Salomé, dite Marie, un jour accosta…). Elle est venue au monde le 6 décembre 2005 à 3 h 05. Des mensurations respectables : 50,5

    cm et 3,360 kg. Une vraie beauté que l’on doit à des parents non moins charmants, S a n d r i n e L u n a r d i et Olivier F o r e s t i é , un jeune couple ins-tallé depuis q u e l q u e s années à Saint-Hilaire et que nous avions déjà r e n c o n t r é dans un p récédent carnet rose

    lors de la naissance d’un premier enfant : Clara, le 29 mai 2002.

    – Passons à présent en 2006. Cette fois, ce sont deux su-perbes garçons qui viennent égayer la nouvelle année.

    • Le premier se nomme Grégory. Il est né le 2 février, jour de la Chandeleur. Sûr qu’il aimera les crêpes et même qu’il les aime déjà ! D’ailleurs, sans doute est-ce un peu pour cela qu’il est apparu quatre semaines à l’avance. 2,740 kg et 45 cm… Ne vous fiez pas aux apparences, faut pas lui en promettre… Et ce n’est probablement pas un hasard s’il est né à 16 h 46, à l’heure du goûter ! Certes, ce petit bout de

    chou dort encore beaucoup, mais d’un œil seulement. Sortez poêle, lait, œufs et farine… et vous le verrez aussitôt surgir des nues, tout babillant.

    À peine si nous connaissons sa maman et son papa, Charlotte Parent et Jérémy Raoult, propriétaires depuis quel-ques mois de l’ancienne maison Seckinger, mais assez pour vous inviter à les rencontrer tant ils sont sympathiques.

    • Le second, qui répond au joli nom de Louis, suit de très près Grégory. Probablement deux inséparables, car il n’en fallait pas beaucoup pour que ces deux-là naissent le même jour et à la même heure. Vingt-quatre heures seulement et quelques mètres les séparent. Mais Louis a préféré jouer la carte de la discrétion, venant au monde le lendemain 3 février, à 16 h 30. Et tant pis pour les crêpes ! Voilà un bonhomme qui a du tempérament. Et ce ne sont pas ses 2,630 kg et ses 49 cm qui viendront me contredire !

    Heureux parents que Véronique Yaka et Frédéric Moulin, deux nouveaux Saint-Hilairois, également, qui habitent l’an-cienne maison de Taty Pradeilles depuis peu rénovée.

    Nos sincères félicitations aux parents et aux grands-pa-rents de tout ce petit monde. Bienvenue à Salomé, à Grégory et à Louis. Bonheur, bonne santé et longue vie.

    Jacquy Gil

    SaloméSalomé

    Grégory

    Petite rétrospective du côté de l’État Civil : depuis la première parution des Chroniques (le 19 avril 1989) jusqu’au présent numéro, 81 naissances ont été annoncées, 20 mariages et 28 décès.

    N’hésitez pas et ne tardez pas à signaler les naissances… Envoyez dès que possible date, poids, mensurations… et photo si vous le désirez, à l’adresse suivante : [email protected] – Merci.

    S a l o m é , G r é g o r y e t L o u i s C a r n e t r o s e

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    C é r é m o n i e d u 1 1 n o v e m b r e 1 1 / 1 1

    Éphémérides

    Le 11 novembre 2005, la France célé-brait le 87e anniversaire de l’Armis-tice de 1918.Le début d’un long week-end aussi,

    et donc marqué par maints départs qui n’auront toutefois nullement affecté cette journée du souvenir. Certes, quelques ab-sences à signaler, mais, dans l’ensemble, les Saint-Hilairois n’ont pas failli, tant ils étaient nombreux cette année encore à être venus assister à cette cérémonie com-mémorative.

    Un rassemblement qui avait pour lieu l’église, endroit où est inscrit le nom de ceux qui ont sacrifié leur vie pour sauver la liberté et l’indépendance de notre pays. Un témoignage de respect et d’admiration qui devait commencer par une brève mais substantielle allocution de Marie-Claude Caizergues, maire : « La première guerre mondiale fut la première guerre moderne. Elle fut sanglante et sanguinaire. Elle em-porta bon nombre de bras utiles. Elle dé-truisit un grand nombre de foyers. Il reste aujourd’hui peu de témoins de ce que l’on appelle “la grande guerre”. Si l’un de nos enfants dont le nom est inscrit sur ce mo-

    nument pouvait nous parler, il ne ferait pas de grands discours, mais nous dirait simplement : “N’oublie jamais et trans-mets” ».

    Un appel intense au souvenir et aus-si une réponse sans concession à tous ceux qui commencent à s’interroger sur l’avenir de cette commémoration, sur sa raison d’être lorsque les derniers poi-lus auront disparu.

    Un appel repris avec la même dé-termination par le ministre délégué aux Anciens Combattants, dont le message était lu par Gisèle Jeanjean : « La Nation ne les oublie pas. Nous adressons ainsi aux générations futures un message

    d’honneur et d’espoir, (…) de courage et de dévouement au service de la France. »

    Après une minute de silence, la sonne-rie au mort et la diffusion de l’hymne na-tional, c’était au tour des enfants de rendre un hommage aux victimes de cette terrible guerre. Quelques textes, le dépôt d’une gerbe et le traditionnel vin d’honneur pris à la maison Pradeilles, venaient clore cette vibrante manifestation.

    Jacquy Gil

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    Éphémérides

    Tenn i s de tab le - 1 er Tourno i de l a sa i son 2005-20062 5 / 1 1

    Nouvelle saison, nouvelle rencontre pour les deux clubs de tennis de ta-ble, « Ballatak » à Saint-Hilaire-de-Beauvoir et « L’épongistes » à Saint-Jean-de-Cornies. Un tournoi mixte se déroulant à St-Hilaire, salle Pradeilles, et mettant en lice les enfants, lesquels purent bénéficier du soutien de leurs parents ainsi que des encouragements d’un public ami venu nombreux.

    Une effervescence peu commune ce ven-dredi 25 novembre, en fin d’après-midi ; un enthousiasme doublé d’une certaine excitation, perceptible tant du côté des participants (une vingtaine) que du côté des responsables des deux associations, ces derniers ayant beaucoup œuvré pour que cette rencontre soit avant tout une fête réussie : celle du sport, bien sûr, mais aussi celle de l’amitié.

    Des matchs très serrés à l’heure de la com-pétition, des balles de plus en plus précises, qui mettaient en évidence certes la dextérité des jeunes joueurs, leur pugnacité, mais également les progrès obtenus à force de persévérance et d’entraînements. De cordiaux échanges qui ne manquaient pas toutefois de mordant et qui amenaient les Saint-Hilairois et les Saint-

    Cornésiens à égalité en demi-finale. Ces der-niers prenaient ensuite la main et se disputaient la finale : une dernière manche très suivie entre Jacques Bastien et Clément Bonnel, le premier remportant la victoire.

    Il ne restait plus qu’à remettre les cou-pes aux finalistes, ce que fit avec grand plai-sir Gisèle Jeanjean, adjointe au maire. Autre récompense, à partager cette fois avec les grands : la traditionnelle collation*. Un sacré sport le tennis de table !

    Jacquy Gil

    * En fait, chaque rencontre donne lieu désor-

    mais à un véritable festin, tant les adhérentes et les

    sympathisantes des deux clubs mettent du cœur à

    l’ouvrage : pâtés fins, pizzas, tartes etc. Une com-

    pétition d’un genre différent où rivalisent les talents

    culinaires de toutes sortes. Bref, d’heureuses prolon-

    gations, de quoi entretenir de bonnes relations avec

    les supporters!

    CommuniquéAssociations… n’oubliez pas les pages «villages » (informations locales) dans Midi libre. C’est dommage de ne pas les utiliser pleinement. Vos articles, annonces, etc., sont les bienvenues. N’hésitez pas à me contacter, au 04 67 86 97 66 ou par e-mail : [email protected]

    Jacquy Gil

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    Éphémérides

    L e c t u r e s c h e z M a r i e - C l a u d e 1 0 / 1 2

    C’est dans le cadre des « lectures chez l’habitant » que se sont retrouvés à nouveau les lecteurs les plus assidus de la bibliothèque municipale*. Une formule à présent bien rôdée ; une nouvelle édition qui, à l’approche des fêtes de fin d’année, n’était pas sans rappeler les bonnes veillées d’antan.

    Cette fois c’était au tour de Marie-Claude Caizergues, maire, de recevoir tous ces pas-sionnés de littérature qui, d’un commun accord, avaient choisi pour thème l’olivier. Un arbre noble s’il en est, riche de symbo-les et dont l’origine nous vient de la nuit des temps. Des textes littéraires, certes, d’auteurs connus, moins connus, mais aussi des œu-vres plus techniques abordant notamment les anciennes méthodes de fabrication de l’huile d’olive.

    Une nouvelle et grande fête des mots, donc, lesquels ne pouvaient prétendre à eux seuls composer le menu. En effet, puisque les nourritures terrestres étaient également au rendez-vous : huîtres, salade de champs, spé-cialités grecques, feuilletés à la brandade de

    morue et, bien sûr, les incontournables olives, ainsi que leurs dérivés : tapenades, etc. Bref, bien des arguments susceptibles de rallier les plus fins gourmets à la cause des belles-let-tres. Toute une mise en bouche, histoire de prendre un petit acompte avant les grands réveillons. Une délicieuse soirée au coin du feu ! Du bonheur à savourer… sans modé-ration.

    Jacquy Gil

    * C’est dans un cercle plutôt restreint (une di-

    zaine de personnes environ) que se sont déroulées

    ces lectures, puisque, habituellement, ce ne sont

    pas moins de vingt intervenants qui participent à

    ce type de rencontre. La cause : une petite confu-

    sion dans la date, probablement, mais surtout des

    obligations diverses venues toucher ce soir-là (le

    rendez-vous avait été fixé à 19 h 30) un certain

    nombre de lecteurs fidèles.

    On notera, parmi les participants, la présence

    de Juliette Caizergues (6 ans). Laquelle, sous l’oeil

    attentif et ému de ses grands-parents, nous fit une

    lecture surprise : deux poèmes appris à l’école et

    déclamés avec un talent remarquable.

    Juliette et son grand-père Alain

    MarianneMarianne

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    Éphémérides

    C a b r i o l e s e n c o u l e u r1 3 / 1 2

    Pour voir un spectacle, nous som-mes allés à l’église de St-Hilaire-de-Beauvoir (de style roman).l y avait des bancs et c’était chauffé. La salle était bien décorée avec des pein-tures.

    Sur place, Il y avait les écoles voi-sines de Garrigues et de Campagne. Les élèves donnaient une impression d’agitation. Les garçons étaient plus nombreux que les filles. On s’est assis sur des bancs. Certains d’entre nous étaient par terre.

    Les musiques avaient été écrites par Jean-Sébastien Bach (le compositeur ) mais c’était Thierry Strotz qui les jouait. L’actrice se nommait Marie-Jo Bérard.

    Il y avait aussi un éclairagiste, une accessoiriste, un pianiste et quelqu’un qui faisait la voix off.

    Le titre était « Cabrioles de Bach en couleur ». Le thème de la représen-tation était les couleurs primaires. Ça parlait de la relation entre le peintre et sa peinture. Il y avait du mime dans cette pièce.

    C’était une dame qui aimait un homme et cette personne était un ar-

    tiste. Alors la peinture prenait vie, à des moments l’actrice changeait de costumes. Son créateur ne la recon-naissait plus. Cette femme s’habillait exactement comme les tableaux parce qu’elle croyait que le peintre l’aimerait encore plus. Elle sortait des tableaux.

    Elle a pris Tanguy pour jouer à un, deux, trois soleil.

    En fin d’après-midi, le morceau était terminé, on nous a alors présenté les acteurs, on leur a posé des ques-tions puis on est rentré à l’école en pas-sant par la rue du puits, en traversant la route et en passant par le stade.

    Nous avons bien aimé le spectacle car l’actrice jouait parfaitement son rôle et que les effets de lumière étaient « super ». Nous avons trouvé que cette après-midi était très agréable, il y avait de la musique, c’était une très belle re-présentation.

    Un peu après, à l’école, les parents nous ont amené des chaussettes rem-plies de sucreries. Tout le monde a aimé ce qu’il y avait dedans.

    Les grands de l’école

  • 16

    Éphémérides

    G o û t e r d e N o ë l 1 6 / 1 2

    Ils étaient plutôt impatients les enfants en ce début d’après-midi du 16 décembre. Quelques heures encore, et voilà qu’allait sonner le gong des vacances de Noël. Oui, impatients de quitter pour une quinzaine de jours les bancs de l’école. Et heureux, aussi, d’aller retrouver leurs aînés qui les attendaient bien « sagement » dans la salle polyvalente toute proche de leurs classes.

    Un rendez-vous désormais incontournable. Cela va faire en effet trois ans maintenant que Gisèle Jeanjean, adjointe au maire, rassemble tout ce petit monde autour d’un somp-tueux goûter. Une formule où générosité et respect mutuel sont les maîtres mots ; où les enfants, avec beaucoup de ten-dresse, offrent un spectacle et des cadeaux aux plus anciens. Une prestation de très grande qualité cette année, due au

    dévouement et au savoir-faire des instituteurs (Mme Souche et M. Paul), et donnant lieu par la suite à des échanges fruc-tueux. Le tout auréolé d’une surprise, laquelle se présentait sous les traits de Mireille Lavigne, suppléante de Jean-Pierre Grand député de l’Hérault. Mireille Lavigne qui n’hésitait pas à s’asseoir à même le sol, tout près des enfants, pour leur expliquer notamment qu’elle était la fonction d’un député, son rôle à l’Assemblée nationale, etc. Un sujet qui trouvait là un auditoire attentif, où nombre de questions recevaient des réponses très pertinentes.

    Un après-midi des plus chaleureux qui se terminait autour d’une table joliment décorée et pleine de friandises. Du bon-heur, rien que du bonheur : un vrai Noël avant l’heure !

    Jacquy Gil

    To m b o l a B a l l a t a k1 6 / 1 2

    Près de quatre cents billets vendus ; une vingtaine de lots (un superbe VTT, un baladeur MP3, des jambons, des filets garnis, etc.) ; une salle polyvalente presque comble lors du tirage… Tel est le bilan de la tombola (ver-sion 2005) organisée par le club de tennis de table Ballatak. Une association dont le dynamisme et l’efficacité ne sont plus à démontrer. En effet, les responsables du club peuvent être fiers du succès grandissant que génèrent leurs actions ; une entreprise dont les objectifs au début se voulaient pourtant des plus modestes. Car, désormais, ce ne sont pas seulement les joueurs, fort nombreux et de tous âges, qui se retrouvent autour des tables, mais aussi moult sympathisants ou amis. Toute une flopée de supporters venant encourager les diffé-rentes rencontres et partager les moments de convivialité qui en résultent. Des tournois et diverses manifestations qui, cha-que fois, prennent l’allure d’une véritable fête.

    Jacquy Gil

  • 17

    Éphémérides

    V o e u x d e l a m u n i c i p a l i t é0 7 / 0 1

    Un nou-vel an… 2006. Des vœux sur toutes les lèvres… Le conseil municipal de Saint-Hilaire n’a pas failli à la tradition et pour cela avait convié, le samedi 7 janvier à 17 h, tous les habitants à se réunir autour de la galette des rois. Une invitation largement hono-

    rée ; un pur moment de convivialité, ponctué d’embrassades et de « bonne année ». Le plaisir de se retrouver et d’échan-ger quelques mots se voulant rassurants en ce monde qui lui, par contre, l’est de moins en moins. Un peu d’optimisme, un remède contre la morosité, et une certaine lucidité aussi, à savoir que le bonheur n’a de sens que s’il est partagé. Une invite donc à y travailler si l’on veut que notre vieille humanité

    ne sombre pas dans ces travers qui, malheureusement, vien-nent trop souvent l’accabler et qui font que tout est toujours à recommencer.

    C’est sans doute un peu ce qu’a voulu dire Marie-Claude Caizergues, maire, en prononçant d’abord ses vœux au nom de la municipalité, puis en faisant l’éloge des différentes asso-ciations saint-hilairoises qui oeuvrent justement pour un mieux vivre de la population.

    Quelques paroles d’espoir à savourer près de la table où étaient ser-vis abondamment cidre et royaumes ; d’où nombre de reines et de rois, tou-tes et tous tenus de veiller à ce que les souhaits de chacun se réalisent.

    Jacquy Gil

    Le masque funèbreL’éditorial étant consacré au miroir, voici un petit texte de René Char (l’un de nos plus grands poètes, décédé en 1988)

    qui en dit long sur la nature de l’homme. À méditer. Absolument.

    « Il était un homme, une fois, qui n’ayant plus faim, plus jamais faim, tant il avait dévoré d’héritages, englouti d’ali-ments, appauvri son prochain, trouva sa table vide, son lit désert, sa femme grosse, et la terre mauvaise dans le champ de son cœur.

    N’ayant pas de tombeau et se voulant en vie, n’ayant à donner et moins à recevoir, les objets le fuyant, les bêtes lui mentant, il vola la famine et s’en fit une assiette qui devint son miroir et sa propre déroute. »

    (Le consentement tacite, in Les Matinaux – 1947-49.)

  • 18

    Éphémérides

    L o t o d e l ’ é c o l e 0 5 / 0 2

    Dimanche 5 février, l’as-s o c i a t i o n des parents d’élè-ves, « Los Pichons del Budel », organi-sait un loto. But de l’opération : obtenir un petit bénéfice afin d’envoyer les enfants de l’école en « classe verte ».

    Une première manifestation de l’année qui n’a pas drainé le public es-péré, mais qui, dans son ensemble, a été fort réussie et a donné aux person-nes présentes l’occasion de passer un excel-lent après-midi.

    Dix huit lots au total (merci aux géné-reux donateurs) ont permis de faire même quelques heureux : « toujours les mêmes, évidemment ». Une baraka qui, générale-

    ment, provoque quelques réactions en chaî-ne et, cela va de soi, maintes petites phra-ses assassines. Rien de très méchant à vrai dire : un rituel plutôt, apportant un peu de piment à ce jeu. Lequel, n’en doutons pas, a ses favoris. Une fatalité révélée déjà dès l’annonce des premiers numéros et se ma-nifestant par une sorte d’intuition : ceux qui se disent très optimistes et ceux qui avouent l’être beaucoup moins ! La tombola, ultime chance offerte aux plus déçus, aurait pu cal-

    mer les esprits. Eh bien non, c’est en-core le même, le veinard de l’an pas-sé, qui emportait le jambon !

    Mais tout est bien qui finit bien… C’est dans la bonne humeur générale que se quittait tout ce petit monde, non sans avoir dégusté auparavant les su-blimes pâtisseries confectionnées par les mamans.

    Jacquy Gil

    mer les esprits. Eh bien non, c’est en-core le même, le veinard de l’an pas-sé, qui emportait le jambon !

    bien qui finit bien… C’est dans la bonne humeur générale que se quittait tout ce petit monde, non sans avoir dégusté auparavant les su-blimes pâtisseries confectionnées par les mamans.

    Au pa lmarèsParties enfants : Antoine Bérard (lot po-terie, sac à dos...), Andréa Lopez (lec-teur MP3), Nans Poirot (trottinette) et Clémentine Groeneweg (lecteur MP3)

    Autres parties : Robin Gaillard (10 places de cinéma), Thierry Poirot (TV couleur), Gilles Thimonier (Crêpière), Jean Bettis (bon d’achat de 100 C)

    Autres gagnants : Jean-Paul Cutillas, Éloïse Thibaut, Carole, Roselyne, Emma, Yolande, Mona...

    Loterie : un jambon cru pour Christian Bérard

  • 19

    Éphémérides

    V i s i t e p a s t o r a l e d e l ’ a r c h e v ê q u e0 8 / 0 2

    Une visite pastorale à Saint-Hilaire ?... Voilà un événement auquel on a peu l’occasion d’assister, la dernière visite d’un évêque (Mgr Boffet) dans la commune remontant au mois d’octobre 1991 (voir les Chroniques n° 8).

    Cette fois, c’est un comité plutôt restreint, Marie-Claude Caizergues maire, ses adjoints et quelques personnes invitées à divers titres, qui avait l’hon-neur et le plaisir d’accueillir Mgr Guy Thomazeau, arche-vêque de Montpellier. Une vi-

    site de courtoisie, certes, renouant quelque peu avec les tradi-tions, mais pas seulement puisque l’archevêque, accompagné des siens, au nombre desquels le père Yannik Casajus, curé de la paroisse de Castries dont Saint-Hilaire dépend, entamait un petit périple à travers le canton afin de porter sur le terrain même le message « fraternel » (publié dans Midi libre le 7 février 2006) qu’il a co-signé avec les cinq autres évêques du Languedoc-Roussillon ayant la charge de l’archevêché. Un mes-sage s’adressant à toutes les bonnes volontés, ou plus exacte-ment une sorte d’appel à la solidarité envers les vignerons qui connaissent actuellement une grave crise dont l’issue pourrait être dramatique tant sur le plan économique que culturel.

    Après avoir présenté les divers aspects de la commune, Marie-Claude maire invitait Guy Thomazeau à visiter la salle polyvalente, dite maison Pradeilles, puis lui proposait d’arpen-ter les rues les plus pittoresques du village menant à l’église. Une brève prière, quelques remar-ques architecturales, un petit in-ventaire à la sacristie… et Mgr Guy Thomazeau repartait pour d’autres contrées non sans avoir désiré auparavant entendre la cloche da-tant de 1848 et répondant au doux nom de Marie-Hilaire. Un départ qui n’en était pas vraiment un puisque l’archevêque revenait dès le lende-main visiter la manade Janin instal-lée dans les prés de la commune.

    Jacquy Gil

  • 20

    À vous la plume, les grands...

    P l a g i a t d e m o s a ï q u e r o m a i n e

    Pour faire une mosaïque, nous avons voté. C’est le dau-phin de Luane qui a été choisi.Nous avons apporté des carreaux et du matériel : des marteaux, des masques, des gants et deux cache-oreilles. Nous avons cassé puis collé les bouts de carrelage sur un sup-port en bois. Comme il restait de la place, nous avons rajouté une pieuvre et une méduse.

    Nous avons fait une mosaïque car nous parlions de la pé-riode romaine. Vous pouvez voir d’autres mosaïques à Nîmes,

    Pompéi, Rome, Carthage et Tunis.

    Les mosaïques peu-vent représenter divers animaux : lion, sanglier, animaux marins, Dieux grecs ou romains et des scènes de la vie de tous les jours.

    Le maître nous a de-mandé d’amener des carreaux, des gants, des marteaux et des lunettes de protections. On sortait dans la cour, on allait cas-ser les taisselles pour faire la mosaïque. Après, on

    faisait du ciment-colle. On a commencé à coller en faisant la forme d’un dauphin. Quand on l’a eu finie, on a fait le tour. Pour faire la mosaïque on a fait un dessin, on a quadrillé la feuille et on l’a agrandi 5 fois sur une planche.

    On a fait une mosaïque car en histoire, dans la période de la Gaule-Romaine, on en a parlé. Si vous voulez voir des mosaïques, vous pouvez aller dans le Gard à la maison carrée où à Pompéi en Italie.

    S e c o u r i s m e à l ’ é c o l e

    En secourisme la première règle est d’abord de se proté-ger, ensuite il faut mettre à l’abri la victime et enfin éloigner les gens autour pour éviter un sur accident.Quand vous avez fait cela il ne manque plus qu’à alerter.

    Vous pouvez appeler le 18, le 15 ou encore le 17. Quand on appelle le 18 on dit : là où on est et ce qui se passe.

    Combien il y a de victimes, ce qu’on a fait et on de-mande si on peut raccrocher.

    Brûlure :

    Si la victime s’est brûlée à cause de la gazinière on arrose pendant 5 minutes à l’eau du robinet et on ne doit pas per-cer les cloques.

    Si votre enfant s’étouffe en mangeant ou en jouant.

    On a appris plusieurs façons de secourir.

    Si la victime s’étouffe elle ne peut émettre aucun son. On lui demande de se pencher en avant et on lui dit qu’on va lui faire cinq tapes dans le dos.

    Si ce que vous avez fait n’a servi à rien, il faut lui faire cinq compressions sur le ventre. Si l’objet est sorti, appelez une ambulance car l’objet a pu écorcher l’intérieur.

  • 21

    L a s o r t i e a u B r a o u

    T o u r n o i d e R u g b y

    Pour commencer le rugby on a fait des exercices de placage avec des coussins qui s’appellent GILBERT.

    Les règles sont : ne pas balan-cer les joueurs en touche, ne pas jouer au sol, on n’a pas le droit de pousser un joueur pour qu’il tombe, on ne doit pas insulter l’arbitre ni être méchant avec les gens qui jouent.

    On n’a pas le droit de discuter l’arbitre, on ne joue pas de mê-lées.

    L’arbitre joue les remises en jeu. Nous allons faire un tournoi de Rugby parce que tout le mon-de peut participer : les costauds, les petits, les rusés, ceux qui cou-rent vite. Ce n’est pas un sport où on peut se faire mal, on ne regarde pas les autres avec méchanceté et nous ne plaquons pas avec violence.

    Ni Antoine, ni Jean, ni Luane, ni Robin et encore moins Charly, n’ont peur de foncer. Les autres élèves pratiquent la

    ruse, ils contournent les tas.

    Il y aura 32 équipes car des écoles formeront plusieurs groupes.

    Parents rassurez-vous, le rugby n’est pas un sport de bru-tes. À cette activité on plaque. Mais on ne se fait pas mal alors ne vous inquiétez pas pour nous.

    Le 18 décembre on est allé au Braou, pour voir si l’eau était de bonne qualité ou non.En y allant il pleuvait, ce n’était pas grave parce qu’on avait pris des parapluies.On y est allé par le chemin de Buzignargues. On est passé par

    la place, par chez Florent puis au tas d’argile et tout droit.

    On avait des bottes, des bassines et deux épuisettes. On avait des bottes donc on pouvait aller dans l’eau. On raclait le fond et on ramassait les animaux qu’il y avait dans l’eau, puis on les mettait dans des récipients en plastique.

    On a trouvé que l’eau était de qualité moyenne grâce aux animaux qu’on voyait dans l’eau. Nous avons trouvé la bête à fourreau, des Limnées, des Dytiques, des Gyrins, des Gammares des Phryganes et des Planorbes. On a trouvé au moins 51 mollusques.

    Nous avons prélevé beaucoup de gastéropodes et des écrevisses américaines indésirables dans nos ruisseaux.

    Si l’eau est de mauvaise qualité, il y a des éristalinae.

    L’eau est très importante pour la vie. On se sert de l’eau pour boire, pour se laver.

    Mais si on n’a plus d’eau ça s’appelle la sécheresse et les gens peuvent en mourir.

    L’eau peut poser de gros problèmes comme le réchauffe-ment climatique. À cause du réchauffement atmosphérique l’eau monte et bientôt des terres seront sous les flots comme l’île de Tuvalu.

    À vous la plume, les grands...

  • 22

    À vous la plume, les grands...

    À l’école le samedi matin, on se lance dans de grandes discussions, sur le courage, la peur, la vie, la mort, les garçons, les filles… on refait le monde !C’est bien de parler de tout ça, même si parfois, on est

    furieux parce qu’on est pas d’accord avec les autres ou parce qu’il y en a qui veulent toujours parler et n’écoutent rien.

    Antoine n’est pas à l’aise

    Dès qu’Antoine est sur le plateau il est fier de lui car c’est drôle et il joue très bien son rôle. Mais dès qu’il n’y est plus il ne fait plus le « crâneur » il est mal à l’aise quand il n’est plus sur scène.

    Antoine ne sait pas être fier sans les gens autour. La solu-tion du problème c’est qu’il faut qu’Antoine fasse du théâtre pour lui, pas pour les autres.

    Succès et échec

    Vincent était très célèbre. Il passait tous les jours à la radio. Il était presque fou tellement il était connu. Il avait tellement de succès qu’un jour il en a eu assez des cadeaux, des fleurs, et des lettres d’admiration. Aujourd’hui pour lui, être célèbre c’est un échec. Il en a eu assez, il a tout vendu, même les lettres.

    Le bonheur

    Il suffit de travailler pour être récompensé.

    Charly fait les courses d’une dame tous les samedis. Il ga-gne de l’argent en échange. Grâce à cet argent Charly peut s’acheter ce dont il rêvait : un chien. Tout content, il lui a fabri-qué une niche. Chaque jour en rentrant de l’école son chien lui lèche la joue. Et, là, à chaque fois, c’est la même chose, le bonheur de se retrouver ensemble pour goûter et pour regar-der la télévision.

    Danger ! Le “photocopillage” tue l’homme.

    Ça serait bien de se reprographier. Peut-être qu’un jour ça pourra marcher de se dupliquer. Mais il ne faut pas en abuser car on ne se reconnaîtrait plus.

    Si on pouvait se multiplier, on serait des jumeaux, et des jumelles . Même entre des personnes qui se ressemblent fort il y a des différences.

    Mais ça n’existera jamais. De toute façon il faut une fille et un garçon pour qu’un troisième humain existe.

    Il faut protéger la nature

    Clémentine et Luane sont deux cousines.

    Elles ramassaient des fleurs, mais au lieu de les ramasser, elles les tuaient car une fleur est un être vivant. Il ne faut ja-mais déraciner les fleurs, les champignons, les arbres…

    Les cousines en tuaient une centaine en quelques heu-res. Pourtant si les deux filles vendaient les « cadavres », elles auraient assez d’argent pour faire plusieurs tours de poney.

    Je suis fière de moi.

    Luane veut aller à la fête foraine mais elle a peur. Tout d’un coup elle ose y aller avec des amis. Elle y va stressée mais elle y va. Quand elle a passé une attraction la fille se sent plus courageuse. Après avoir fait le train fantôme il faut vite qu’elle rentre chez elle pour le raconter à sa maman. Elle est fière d’elle.

    Le président

    C’est l’histoire d’A… B… qui voulait être président. Il pro-mit aux français 1 000 C par jour. Qu’ils ne travailleraient que le lundi et le mardi. Qu’ils iraient le samedi et le dimanche à la messe, enfin qu’on leur offrirait trois cochons. A… B… devint président. À la grande déception de tous, le président ne tint pas ses promesses et les français se crurent idiots.

    Que c’est laid !

    Luane a trouvé un vieux robot parlant sous le lit de son frère, Robin .

    Luane voulait le jeter mais le garçon ne voulait pas : il aime bien ce jouet, il a joué plein de fois avec lui, c’est son préféré. Il pourrait s’amuser des heures avec lui. On le lui a offert pour l’anniversaire de ses six ans. Luane veut le jeter parce qu’elle n’a pas les mêmes goûts que son frère .

    Il ne faut pas jeter un objet à autrui. Il faut respecter l’autre même s’il n’a pas les mêmes goûts.

    P h i l o c h r o n i q u e s . . .

    Les auteurs (dans l’ordre alphabétique des prénoms...) de ces pages sont les enfants de CE2, CM1 et CM2 de l’école de Saint-Hilaire

    Antoine Aubignat - Antoine Bérard - Charly Caizergues - Clémentine Groeneweg

    Jean Tissier - Luane Gaillard - Nans Poirot - Robin Gaillard - Vincent Lopez - William Haltali

    sous la houlette de leur instituteur, Monsieur Paul

  • 23

    M o n s e i g n e u r T h o m a z e a u c h e z l e s J a n i n

    Choses vues

    En l’absence d’Yves Janin, c’est son épouse et sa fille Anne qui recevaient Mgr Thomazeau, apparemment très « emballé » par notre territoire (voir l’arti-cle page 19). Une visite se déroulant dans un cadre privé et donc en présence seu-lement de quelques privilégiés, parmi les-quels Alain Caizergues et moi-même, pour ne citer que les Saint-Hilairois.

    Une visite plutôt inhabituelle, voire in-solite et non dépourvue d’émotions ; en ef-fet ce n’est pas tous les jours qu’un arche-vêque emprunte un 4×4 et se promène au beau milieu des taureaux… Mais quittons l’insolite pour les émotions ; elles se pro-duisirent lorsque Anne Janin, après avoir répondu avec ferveur aux questions de l’ar-chevêque et lui avoir expliqué le fonction-nement d’une manade, lui proposa d’aller voir ces fameuses bêtes à corne venues d’Andalousie et que l’on nomme Cabestro. Des bestiaux impressionnants (600 à 800 kg de muscle !) dont Yves se sert pour présenter ses spectacles. Rien de commun avec les petites bêtes du bon Dieu ! Or, à peine arrivé, voilà que Monseigneur, pris d’une soudaine passion pour ces animaux, tente un rapprochement, seul et à une bonne vingtaine de mètres de ses accompa-gnants. Un pas en avant de Monseigneur, un pas en arrière des mastodontes... Notre archevêque est manifestement très témé-

    raire, mais les taureaux ne s’en laissent pas conter pour autant ; un petit jeu qui durera un bon quart d’heure, laissant quelque peu perplexe l’assistance en proie alors à main-tes inquiétudes. Eh bien non, Monseigneur s’en revint sain et sauf, son courage et son enthousiasme renforcés ; certes, sans être parvenu à ses fins, sans avoir pu toucher l’humble front de l’une de ces bêtes, mais auréolé d’une nouvelle gloire qui lui valut alors de justes louanges.

    Une bénédiction à la maison récemment acquise par Anne près du mas de Garonne et retour à la manade où l’attendait de fi-nes pâtisseries servies avec du thé ; le tout à consommer sagement au coin du feu. Un moment chaleureux où Monseigneur Thomazeau, après avoir été un brin chou-chouté et avoir reçu les honneurs dus à son rang, nous quittait pour d’autres cieux, ravi d’avoir pu échapper un temps aux im-pératifs que lui dictent ses fonctions. Un départ sur les chapeaux de roue, empreint déjà d’une certaine nostalgie, et qui – ô ul-time diablerie de ma part – me faisait dire alors, au plus profond de moi-même, qu’il se pourrait bien que notre sympathique archevêque sacrifie dans un proche avenir quelques deniers du Culte pour acquérir l’un de ces magnifiques Cabestro !

    Jacquy Gil

  • 24

    Se retrouver...

    R e n c o n t r e s à l a m a i s o n P r a d e i l l e s

    Pour toutes les personnes qui viennent nous retrouver aux jeux de « rencontre », je dresse le calendrier de nos jeudis jusqu’au mois de juin :9 et 23 février 9 et 23 mars6 et 20 avril4 et 18 mai

    1er et 15 juin

    Je suis très heureuse de vous retrouver les jeudis, vous avez donné à ces “après-midi rencontre” une atmosphère si agréable qu’il m’en coûterait si nous ne nous réunissions plus. Grâce à votre complicité et votre bonne humeur vous donnez à ces jeudis un peu plus de baume au cœur et je vous en re-mercie ; nous en avons tous un peu besoin.

    Merci à Andrée Nanot qui, pendant mon absence, est res-tée fidèle à la maison Pradeilles. Je n’étais pas du tout inquiète car je savais qu’elle était bien entourée !

    Je remercie le directeur d’Intermarché de Sommières d’avoir, pour notre goûter de fin d’année réunissant les en-

    fants de l’école et les « Anciens », participé en nous offrant des friandises appréciées par tous. Merci de votre générosité.

    Gisèle Jeanjean

    Le 9 février, quatre anniversaires...

    PluviométrieOctobre 153 mmNovembre 138 mmDécembre 0 mmJanvier 175 mm

    L a b i b l i o t h è q u e d e S a i n t - H i l a i r eQuelques chiffres pour commencer l’an-

    née avec un moral d’acier.

    • 78 permanences assurées par 6 bénévo-les dont une toute nouvelle, Andrée Nanot, dynamique, efficace et souriante...

    • En moyenne 13 personnes par perma-nence (mais toutes ne viennent pas que pour rendre et choisir des livres, thé, café ou... in-ternet gratuit sont aussi des motivations en-couragées)

    • 84 adhérents (70 de St-Hilaire et 14 des villages environnants) soit plus de 20% de

    fréquentation (pour information, la moyenne nationale dépasse à peine les 10%)

    • Plus de 1200 livres prêtés

    • Un fonds de 3700 livres (romans, docu-mentaires, BD...)

    La bibliothèque prête aussi des livres aux enfants de l’école qui viennent tous les quinze jours avec leurs enseignants.

    Il ne reste plus qu’à faire aussi bien en 2006... Donc à bientôt...

    Jacques Brunerie

  • L’olivier du Papé

    C’est le moment tant redouté. Je quitte la maison familiale et me dirige vers l’ori-gine du bruit lancinant de la tronçonneuse qui va mettre un terme à un rêve d’enfant et laisser un mystère non résolu.

    Je me souviens… Chaque jour, à l’appro-che du crépuscule quand les ouvriers ren-traient des champs, mon grand-père prenait le chemin de terre qui borde la maison et se rendait auprès du vieil olivier que nous avions toujours connu. Il s’asseyait sur une des ramifications de sa souche noueuse et, comme le faisait son père et le père de son père, commençait un long monologue. Il communiait avec l’arbre dont les branches semblaient alors se courber vers lui comme pour mieux écouter.

    C’est un très vieil arbre, certains préten-dent que le duc de Rohan y a attaché son cheval lors de la prise du château de Montlaur. Depuis plusieurs générations il est le détenteur des secrets de notre famille. Enfant, curieux d’en connaî-tre plus sur ce rite étrange, je demandai à mon grand-père des explications. Il me répondit qu’il existait entre lui et l’olivier millénaire un lien d’une telle puissance qu’ils pouvaient communiquer entre eux. Mon grand-père lui faisait part de ses joies et ses peines, en retour l’arbre lui enseignait la sagesse.

    Un jour, je me souviens avoir pénétré leur intimité. Mon grand-père confortable-ment assis sur une racine noueuse, la pipe à la main, laissait échapper dans le soir des volutes de fumée bleutées en marmonnant dans sa barbe de trois jours. Au-dessus de lui les frêles rameaux feuillus s’inclinaient pour mieux entendre. Cette scène se prolongea plus d’une heure, j’avais l’impression que l’arbre aussi, à son tour, confiait ses secrets.

    Lorsque mon grand-père quitta cette terre le charme fut rompu car il n’avait pas transmis à mon père le secret de l’olivier. Ce que les générations successives avaient éta-bli se perdit à tout jamais.

    Dès ce jour l’arbre périclita. Son feuilla-ge vif argent peu à peu se ternit. Ses fruits charnus et gorgés d’huile se flétrirent pré-maturément au point que personne ne vint les cueillir. Années après années ses bran-ches se rompirent, de sorte que de cet ar-bre fier et majestueux il ne reste aujourd’hui qu’un fût troué et rongé par les parasites servant de perchoir aux pies et de cachette aux loirs. J’ai bien essayé, à plusieurs re-prises, de nouer un dialogue, un échange mais en vain. La magie avait disparu, aucun être humain ne communiquerait plus jamais avec l’olivier.

    Vint le jour où la commune décida d’élargir le chemin. Il fallait pour cela abat-tre l’olivier qui était devenu une gêne et une anomalie dans le paysage. Je ne pus me ré-soudre à le voir disparaître aussi j’envoyai

    de nombreuses pétitions pour faire modifier le tracé du chemin. Rien

    n’y fit.

    Hier, une pelleteuse et un camion chargé de ma-tériel sont arrivés. Ce matin la tronçonneuse est mise en marche, je me rends sur

    le chantier pour un dernier adieu à cet arbre qui m’a tant

    intrigué et qui fait un peu partie de la famille.

    Curieux de connaître l’âge de l’olivier je demande au bûcheron de couper une tran-che du tronc. Ainsi en comptant les stries du bois provoquées par l’alternance des saisons je pourrai avec précision déterminer le nom-bre de ses années. La coupe est particulière-ment belle, les stries sont très nombreuses et tortueuses. Elles s’organisent en formes complexes et harmonieuses. En plein cen-tre on croit deviner la silhouette d’un nez, plus en dessous un menton volontaire. En regardant plus attentivement, quelle n’est pas ma surprise de constater que ces li-gnes dessinent le contour du visage de mon grand-père.

    Alain GuyotSaint Hilaire janvier 2006

    Ce texte a été inspiré par la soirée de lecture* sur le thème de l’olivier.

    * voir page 14