EPS Comment donner sens aux apprentissages ? Langage et EPS · Comment donner du sens aux...
Transcript of EPS Comment donner sens aux apprentissages ? Langage et EPS · Comment donner du sens aux...
EPS
Comment
donner sens
aux apprentissages ?
Langage et EPS
Maternelle
Claire Pontais, Valence, 11 octobre 2017
POUR COMMENCER,
PARTAGER QUELQUES IMAGES
Cette vidéo nous montre des enfants confrontés à des problèmes
de gymnastique,
ont un projet de spectacle
passent autant de fois qu’ils veulent
changent d’atelier quand ils veulent
ont plusieurs possibilités de réponses (mais ne font pas n’importe quoi
(consignes, contraintes)
sont confrontés à des critères de réussite, à un codage qui permet
d’identifier le progrès, etc.
Comment en arrive-ton là ?
à quelles questions a-t-on voulu répondre ?
quels sont les cadres théoriques, professionnels sous-jacents ?
QUESTIONS
Comment donner du sens aux apprentissages ?
Pour l’enseignant-e : à quelles conditions la
référence aux activités physiques sportives et
artistiques permet -elle une activité ludique et
fonctionnelle spécifique à l'école, en concordance
avec les programmes?
Pour l'élève : comment passer d'un projet de jeu à
un projet d'apprentissage (enjeu de la réussite de
tous et toutes) ?
Quel langage pour apprendre en EPS?
PL A N D E M O N IN T E R V E N T IO N
Les enjeux de l’école maternelle
Les problèmes professionnels des enseignant.e.s
Quelques repères théoriques (développement,
culture , apprentissage)
L’école, lieu spécifique
L’EPS et la référence à la culture
Un exemple de module en gymnastique
EN J E U X D E L ’É C O L E
MATERNELLE
Perspective de démocratisation et d’émancipation
Démocratisation :
La loi de refondation 2016 : « Tous et toutes
capables! »
Réussite de tous et toutes, accès à la culture (Unesco :
« le sport est un droit », danser aussi )
Emancipation : comment doter les enfants de pouvoir
d’agir sur le monde, pouvoir de penser, pouvoir s’enrichir
des autres et de leurs différences /valeurs…
Réduction des inégalités : sociales, entre filles-
garçons, territoires, valides/non valides
Démocratisation/émancipation : questions imbriquées (ne pas
les penser séparément)
PROBLÈMES PROFESSIONNELS
L’école maternelle a une importance fondamentale
Mais elle est tiraillée entre deux approches qui
contiennent toutes deux des dérives (E.Bautier).
De manière caricaturale :
- spécificité maternelle : enfant, plaisir, créativité, socialisation,
mise en présence des objets du monde, réticence à évaluer
- faire le CP avant le CP : pression sociale, prédominance des
comportements, de l’écrit, évaluation normative…
Souvent, mélange des deux : d’abord laisser découvrir
puis consignes relativement fermées
Une 3è approche en construction (recherche, formation)
PROBLÈMES PROFESSIONNELS EN EPS
Problème de l’organisation et du matériel : choix de l’activité,
forme d’organisation (parcours...). Ces parcours cadrent
l’activité mais génère :
des attentes longues (temps de pratique très faible),
temps de consignes longs (langage pour mieux apprendre en EPS ?)
sans référence à une activité culturelle précise, le but pour l’élève
n’est pas évident : perte de sens, ennui, chahut… re-cadrage, re-
consignes …
on change souvent : succession de jeux co ; besoin de faire évoluer le
parcours …dans quel sens ? angoisse du lendemain pour
l’enseignant.e
Parfois, il y a une référence explicite à un sport, mais la
dérive est alors d’attendre LA bonne réponse : LA roulade
bien droite, LE lancer bras cassé, etc.
réductions des inégalités ?
QU E L Q U E S R A P P E L S
THÉORIQUES
Le rapport entre développement de la personne et la
culture. L’enfant nait social (Wallon), socialisation et personnalisation sont imbriqués
dans un même processus. L’enfant se forge une personnalité en s’appropriant la
culture environnante
Rôle du corps dans la découverte du monde cognitif, moteur, relationnel, affectif indissociables
C’est avec son corps que l’enfant découvre, expérimente le monde.
En découvrant le monde, il se découvre, se transforme, accède à de nouveaux
pouvoirs, de nouveaux moyens de communication
Ce sont les apprentissages qui favorise le
développement remise en cause des stades de développement
C’est confrontés à l’environnement, à des situations complexes dans lesquelles
les enfants doivent s’adapter que les connexions synaptiques se font
EPS : accès à une motricité extra-ordinaire (non usuelle)
UN P O T E N T IE L D E
DÉVELOPPEMENT IMMENSE
Les possibilités des élèves très souvent sous-estimées
Représentations du « petit » (qui manque de …)
Or,
Ils ont des possibilités motrices immenses et une énergie à
revendre
Ils ont besoin de se dépenser, d’explorer, s’exercer, s’éprouver, se tester, se confronter à eux-mêmes et aux autres
Si le jeu leur plait, il peut durer longtemps
Si c’est trop facile, ils s’ennuient ou font le bazar, voire
prennent des risques inconsidérés
Ils ne parlent pas (ou mal), mais ils pensent (!)
EXEMPLE VÉLO (ENFANT DE MILIEU FAVORISÉ)
Contexte : Lola, 4 ans ½, vient de faire pour la première fois du vélo sans
roulette. Au départ, elle a pleurniché parce qu'elle avait peur de monter sur
son vélo et de tomber. Sa maman lui dit, c’est normal, tu ne t’es pas entraînée.
Elles s’entrainent donc à monter /descendre sans pédaler au départ (Lola
"joue" à se pencher d'un côté et de l'autre pour qu'elle sente qu'elle ne peut pas
tomber, puisqu'elle oscille alternativement en appui sur un pied). Elle réussit
à rouler quelques mètres. Dès qu’elle rentre, elle téléphone à son père et lui
explique ce qu’elle vient de faire et notamment la montée/descente du vélo.
Lola : " Pour monter sur mon vélo, je fais deux manières, je mets mon vélo par
terre et après je mets mon pied de l'autre côté, après je le mets debout et je
m'assois sur la selle. Pour descendre je pose mon pied et je passe ma deuxième
jambe au dessus de la selle, et après je joue avec le frein". Son père : "Le frein ?"
Lola se tourne vers sa mère : "Comment ça s'appelle le truc ?". Sa mère :
"C'est la béquille". Son père: "Et la deuxième manière ? Tu fais comment ? "
Lola : "Je le laisse debout, je passe ma jambe au dessus (elle mime le cadre du
vélo), après je fais un petit peu comme la draisienne et après je mets mes pieds
sur les pédales ».
Cours particulier et non situation de classe... Oui, mais ça interpelle sur les
possibilités d’un enfant et sur l’école dans son rôle de réduction des inégalités.
L’ÉCOLE : MILIEU SPÉCIFIQUE
Obligatoire
Activités pas choisies
Moment pas choisi,
Groupe classe pas choisi, mixité
Temps limité
Culture commune
EPS : accès à une motricité extra-ordinaire
Apprendre ensemble socialisation par l’étude
d’objets culturels
PROJETS EDUCATIFS DIFFÉRENTS
école club parc
AU P A R C
Quel sens ?
Recherche du vertige (illinx selon
Caillois), de sensations fortes
Imitation
Seul, surveillance + ou –loin, gère sa sécurité
Commence/ s’arrête quand il veut ;
Peut recommencer 40 fois, ou une seule
Apprend en imitant, ne se pose pas de questions
(pas conscient)
Apprend l’autonomie (attend son tour, ne
bouscule pas)
AU CLUB «BABY-GYM »
Quel sens : vertige (illinx selon Caillois)
+ répond à l’attente du parent (référence à
la gym (+ production de formes codifiées)
(épreuve selon B.Jeu, « épater, s’épater »),
Seul, ou surveillance très proche
Peut prendre plus de risques (sécurité assurée par le
parent)
Fait plusieurs essais ou s’arrête
Est conseillé, aidé , voire tenu (sensations modifiées)
Pas automone (pas obligatoirement)
A L’ÉCOLE
Sens : vertige (illinx)
+ productions de formes codifiées
(code des figures reconstruit par
la classe/ projet de classe :
spectacle , film)
+ apprendre (se transformer)
25 à 30 élèves/ un ou une seule enseignante ( 2 si aide)
Autonomie
Attente, répétitions limitées
Obligation de faire certaines actions (même si pas envie)
Obligation de se poser des questions
ACTIVITE L IÉ E A U
PROJET/CONTEXTE
mêmes actions = pas la même activité ! (au sens de
Leontiev, Vygotski)
motifs d’agir différents
contraintes différentes
critères de réussite différents
relations aux autres différentes
DÉ B A T S U R L ’A P P R O C H E
CULTURELLE EN MATERNELLE
Trop petits pour faire du sport ? …oui, comme ils sont trop petits pour lire Victor Hugo !
Littérature de jeunesse
Adapter les jeux, le sport et la danse aux enjeux de l’école et aux possibilités des enfants
Interroger la culture
S’éloigner de la représentation dominante
Approche anthropologique, historique des jeux et des sports
OUTILS POUR SE REPÉRER DANS LES
APSA
Approche culturelle des jeux (Roger Caillois)
Approche culturelle des sports (Bernard Jeu)
o Outils pour comprendre la façon dont les
programmes sont construits et notamment
ne pas se perdre dans les « classements »
(d’objectifs, d’activités, de domaines, de
compétences, de champs d’apprentissage…)
que proposent les programmes , qui ont
changé au cours de l’histoire et changeront
encore.
APPROCHE CULTURELLE DES JEUX
Spontanément, les enfants courent, se donnent le tournis, sautent, chutent pour le plaisir du déséquilibre, escaladent, manipulent, déménagent des objets, jouent à faire semblant, se défient… Les adultes aussi jouent.
Un sociologue, Roger Caillois a classé les jeux selon 4 catégories :
-
-
-
-
Jeux de vertige illinx se mettre la tête en bas, se balancer…
Jeux de simulacre mimicry je fais semblant d’être un.e autre
Jeux de confrontation âgon Compétition
Jeux de hasard alea jeux de dés, cartes, tirage au sort
APPROCHE CULTURELLE : LES SPORTS
Un philosophe, Bernard Jeu : « de tout temps, dans tous les pays, les humains ont toujours éprouvé le besoin depratiquer des activités physiques et sportives ».
Choisir un sport, c’est toujours rechercher le plaisir de nouvelles sensations et émotions.
Il classe les sports en fonction des espaces où ils se déroulent et les émotions qu’ils procurent
- L’épreuve (exploit, milieu hostile on ressort grandi, régénéré)
- La performance (+vite, + haut, + loin, + longtemps)
- La compétition (affrontement/ coopération)
L ’ÉPREUVE
L’épreuve représente un exploit. L’émotion recherchée est : si on le réussit l’exploit, on ressort grandi, régénéré.
Dans cette catégorie, il y a :
Les sports où l’on affronte un milieu dangereux, les éléments naturels : alpinisme, plongée, spéléo, …
Les sports où on se confronte à soi-même dans un milieu crée pour être difficile (escalade), où l’on perturbevolontairement ses repères sur des agrès ou avec des objets (gymnastique, patinage, double dutch…)
LA PERFORMANCE
L’émotion vient que l’on repousse les limites de l’espace et du temps (on bat son record).
(+ vite, + loin, +haut, + longtemps, + précis)
L’athlétisme : où l’on tente d’agrandir l’espace ou raccourcir le temps
Les courses,-
Les sauts,-
Les lancers,-
La marche -
Les tirs : où on tente d’atteindre un petit espace ou un objectif précis (golf, pétanque...)
LA COMPÉTITION
L’émotion vient de l’affrontement de deux champions, de deux équipes qui ont une égalité des chances mais où il y a inégalité du résultat.
Les jeux et sports collectifs
Les sports de combat, (luttes, boxe..)
Les sports de raquettes
APPROCHE CULTURELLE : LES ARTS
Les pratiques physiques artistiques :
la danse expressive
les arts du cirque
intention / impression
Intention du chorégraphe ou metteur en scène
Interprétation par le danseur ou circassien
Impression sur le spectateur (ressenti)
processus de création
Classification des sports (émotions, sens de l’action)
Réaliser une performance Milieu stable, standardisé, connu, prévisible
Milieu insolite, incertain (épreuve + performance)
Natation, athlétisme, cyclisme, …
Randonnée, course d’orientation, plongée, VTT…
Réaliser des figures difficiles, réussies (épreuve)
pour « épater » l’autre avec des exploits (vertige)
pour communiquer en duo ou en groupe
Gym, patinage, GR, vélo acrobatique, natation synchronisée, corde à sauter
Danses collectives, danse de couple codifiées
Créer un rapport d’action/réaction (compétition)
entre deux opposants
entre plusieurs opposants
Lutte, boxeSports de raquette…Sports collectifs, jeux traditionnels d’opp°/coop°
Les activités physiques artistiques La personne exprime une intention et crée du
sens avec ses propres codes de communication (épreuve + jeux de simulacre)
Danse expressive, mime Arts du cirque
Quel est l’intérêt de penser les sports et
les activités physiques artistiques selon
les émotions qu’elles procurent?
Pour les élèves ?Pour les enseignant-e-s ?
S’ATTACHER AUX ÉMOTIONS
ESSENTIELLES DE L’ACTIVITÉ
Connaitre « l’essence » de l’activité, ne pas setromper de but du jeu :
Pas d’activités athlétiques sans performance et sans défi
Pas de gymnastique sans épreuve et sans risque
Pas de danse traditionnelle sans rencontre (bal)
Pas de lutte sans combat
Pas de sport collectif sans match
Pas d’activité en pleine nature sans incertitude,
Pas de danse sans intention et sans spectacle, etc
Se détacher des apparences et du matériel utilisé : piscine,
vélo, patins… (= sports avec différents sens)
Repérer ce qui peut être hybride
ex : athlétisme : performance/compétition ; escalade : épreuve/art …
CO MPRENDRE LE SENS QUE L ’ENFANT
DONNE À SON ACTIVITÉ
Le même matériel peut servir pour des activités différentes, ce qui compte, c’est le sens que l’enfant va construire.
Sauter : saut de gymnastique == saut athlétique
Lancer : sens différent en cirque, en athlétisme et en jeu collectif
Grimper en gym (pour sauter )== grimper pour atteindre un sommet (puis désescalader)
Pas le même type d’effort Athlétisme : effort maximum
Gymnastique : prendre des risques / se rééquilibrer,
Sport co : en fonction de l’autre, etc
GYMNASTIQUE OU ESCALADE, ÇA
DÉPEND DU PROJET
PROJET D’ESCALADE
Jouer à l’alpiniste : « prendre des chemins de plus en plus
difficiles, pour atteindre des sommets »
PROJET DE GYMNASTIQUE
« Jouer aux acrobates : tourner, se
renverser, sauter pour épater les
autres »
(spectateurs, juges)
= UNE CONCEPTION DE LA CULTURE :
DES SAVOIRS VIVANTS !
Culture = ce que les humains ont inventé pour se
dépasser, résoudre des problèmes, se procurer
des émotions…
Chaque activité humaine permet une
socialisation particulière : culture littéraire,
scientifique, artistique, sportive, technologique…
Culture : des pratiques, des savoirs, des valeurs
Ecole : culture à hauteur d’enfants traitée pour
l’étude
LE SENS DE L ’ACTION EN ATHLÉTISME
Activités athlétiques = performance que l’onpeut mesurer
Mais …pas obligatoirement de « mesure » classique (décamètre, chrono) : zone à franchir, espace à parcourir, défis par deux, par 3…
A l’origine de l’athlétisme,
on sautait par-dessus, des
vraies haies, des rivières
…(épreuve)
LE SENS DES JEUX DE JONGLERIE
(GRS, JONGLAGE)
Le but : faire des exploits avec un objet pour s’épater soi-même et épater les autres
Lancer, rattraper, rouler, faire rebondir, dans le cadre d’un
spectacle = être adroit.e (égalité filles-garçons)
Cerceau, ballon, baudruche, foulard.…
LE SENS DES JEUX COLLECTIFS
Jeu x de poursuite ou jeux avec bal lon pour attraper les joueurs de l’équipe opposée :
" Jeu du loup", " Gendarmes et voleurs" (délivrer les
prisonniers)
• Inventer des règles pour ne pas éliminer les plusfaibles
Construire• des stratégies :
• - pour attraper des joueurs de l’équipe opposée
• - pour échapper au poursuivant
• - pour délivrer les copains
Construire des stratégies, « lire » le jeu.
Camille « les petits cochons partent tous en même temps. Le loup n’en attrape qu’un, les
autres passent ».
Dessins Moyenne section, 8è séance
SE N S D E S J E U X
D’OPPOSITION
Lutter
Attraper, retourner l’autre
/ ne pas se laisser faire
Accepter corps à corps
Ne pas faire mal
Ne pas se laisser faire mal
SENS DE LA NATATION
Au départ, s’éprouver, se dépasser pour « savoir
nager » (flotter, aller sous l’eau…), ensuite battre
mon record de distance
SENS DE L’ESCALADE
Jouer à l’alpiniste : « prendre des chemins de plus en plus
difficiles, pour atteindre des sommets »
SE N S D E L A
GY M N A S T IQ U E :
PRENDRE DES RISQUES
DE PLUS EN PLUS MAITRISÉS
Voler,
tourner,
se renverser
Actions codifiées
SE N S D E L A D A N S E
Activité artistique :
Exprimer une intention pour des spectateurs
(improvisation, création)
Danses collectives du patrimoine : la rencontre
(reproduction de formes, codes, rythmes..)
TRAITER LES ACTIVITÉS POUR L’ECOLE
Connaitre la signification des activité est une aide
précieuse pour l’enseignant.e pour identifier :
Le sens, les émotions,
Les problèmes qu’elle pose
Les relations aux autres (les rôles sociaux)
Les règles essentielles (ne pas se perdre dans les détails,
ou ce qui est formel)
connaissances didactiques relevant de la
formation
UN EXEMPLE EN GYMNASTIQUE
Quelle gymnastique ?
Celle des saltimbanques ou celle des militaires ?
Trop souvent, à l’école maternelle, encore très
militaire !
La gymnastique pour l’enfant, c’est d’abord
- s’épater soi-même (figures inhabituelles)
- épater les autres (spectacle d’acrobates)
Besoin d’inventer des espaces gymniques
spécifiques pour l’école maternelle
QU E L P R O J E T D E L ’É L È V E E N
GYMNASTIQUE ?
La classe est embarqué dans un projet « culturel » qui se concrétise dans une situation de pratique scolaire
Projet (but du jeu) :
« Nous sommes des petits acrobates et nous faisons un spectacle
de gymnastique (ou cirque) : pendant la durée de la musique, il
faut faire les exploits les plus difficiles possibles (des figures
corporelles, sur les tapis, les bancs, la tour, l’échelle, la
souricière, le plinth et le trapèze). On montre qu’on est content
quand on réussit, déçu si on a raté ».
Site de Contrepied : gym en petite section , Sandrine Prevel
SIT U A T IO N A V E C 4 A C T IO N S
GYMNIQUES
LA SITUATION NE CHANGE PAS, LA
MOBILISATION COGNITIVE DE L’ÉLÈVE ÉVOLUE
Pour durer 12 à 15 séances, la situation doit plaire aux élèves
- à du sens pour tous (le sens se construit)
- contient la signification émotionnelle de la gymnastique (faire des exploits, épater)
Pour qu’ils progressent, la situation pose des problèmes gymnastique identifiés par l’enseignante et progressivement par les élèves eux-mêmes.
Elle contient des contraintes adaptées au niveau des élèves :
la ou le plus timoré peut agir, la ou le plus agile peut progresser (code : référentiel de la classe).
ÉTAPE 1 : S’ENGAGER ET S’IMPLIQUER
« EST-CE QUE LE JEU ME PLAIT »
Donner du sens à l• ’activité : je m’épate, j’épate les autres
La situation est proposée dans sa complexité •
But du jeu, règles communes de jeu, de sécurité, d• ’organisation, etc.
• (Histoire d’Anna la petite acrobate)
• L’élève explore tous les possibles / problème posé (mobilise les
savoirs dont il dispose déjà)
Il doit avoir une quantité d• ’actions suffisante
A cette étape, ne se pose pas de questions sur lui, mais sur le •
résultat de l’action.
Il prend connaissance des critères de réussite mais n• ’a pas
obligatoirement conscience qu’il réussit ou pas
Les é• changes enseignante/élèves : centrés sur l’envie de faire
(sens/exploit) et l’appropriation des règles
Enseignante• : « Il y a quelque chose que vous oubliez de faire. Qu’est-ce qu’on doit
faire a l’atelier lapin ? ». Lili : « On doit mettre les mains ». Enseignante : « Oui,
on doit mettre les mains sur le banc et les mains elles doivent rester collees sur le
banc ».
ET A P E 2 :« EST-CE QUE JE RÉUSSIS OU PAS »?
• L’élève doit se rendre compte de ce qu’il fait. Les critères
de réussite sont déterminants. Il identifie sa figure, la
compare avec les figues du code reconstruit par la classe
(avoir compris le classement par ordre de difficulté).
• Réussi/raté ? Pas évident ! Besoin de photos, d’’observation d’un camarade
(plus facile que soi), ou avec une situation dérivée
• Des échanges enseignante/élèves centrés sur
l’appropriation des critères de réussite
• Enseignante : « Maintenant, j’aimerais que toi, Mathys, tu essaies
de marcher en mettant les mains et les pieds sur le banc. ... ah ce
ne sont pas tes pieds qui sont sur le banc, ce sont tes genoux ! »
ET A P E S 3 :
POURQUOI JE NE RÉUSSIS PAS ? QUE DOIS-JE
APPRENDRE POUR PROGRESSER ?
L’élève doit se poser des questions pour progresser :
Il doit se centrer sur sa façon de faire : passe-t-il d’un seul
coup? pose-t-il un pied, 2 pied? arrive-t-il sur ses pieds ou pas ?
Ça à l’air évident, mais non ! Les enfants pensent savoir faire
ce qu’ils aimeraient savoir faire.
L’intervention de l’enseignant-e est indispensable pour
aider à prendre de nouveaux indices.
E : « Qui j’ai vu faire le lapin ? Tom ! Comment tu fais pour faire le
lapin ? Tu nous expliques ? Tu fais quoi ? Qu’est-ce que tu mets sur le
banc ? » Tom : « le pied »E : « tu en mets combien ? »Tom « deux »E :
« et moi j’en veux combien ? »
Tom « un ! » (Action avec un pied) E : « oui, bravo ! »
ETAPE 4 : IDENTIFIER SES PROGRÈS
« JE M’ENTRAÎNE POUR RÉUSSIR MES NOUVEAUX EXPLOITS »
Une fois que l ’élève est entré dans le processus (il a un
projet d’apprentissage), besoin d’une période longue de
stabilisation du comportement (acquisition durable)
Pour l ’élève c’est une phase d’entrainement pour
réussir « à tous les coups » et dans la situation de
spectacle.
Il apprend qu ’il est « normal » de faire des erreurs,
« normal » de tomber, « normal » de rater… si on veut
progresser.
Il a une connaissance plus fine de son corps
Des échanges enseignante/élèves centrés sur la
valorisation de nouveaux exploits
Enseignante : « Maxence, qu’as-tu réussi comme nouvel exploit ? »
Maxence : « je vole comme Rose ». E : « tu as réussi ? Comment as-
tu fait ? » M : « J’ai pousse fort sur mes jambes et décollé mes deux
pieds en même temps ». E : « oui, bravo, voila ton étiquette ».
DÉMARCHE IDENTIQUE POUR LES AUTRES
ACTIONS
. Marcher sur les mains
Construction du renversement :
Ne pas poser ses genoux + plan de plus en plus incliné =
mettre de de plus en plus de poids sur les bras
Plaisir de voir le monde à l’envers ! de défier la verticalité !
AVEC LES PETIT-ES
Référentiel avec des photos : deux figures seulement
Position de plus en plus renversée (« je pose les genoux ou pas »)
ET D’AUTRES ACTIONS …
SE BALANCER, SE SUSPENDRE
Se suspendre aves les mains : faire le singe
Se suspendre avec les pieds : poulet rôti – cochon pendu
Pas obligatoirement un codage hiérarchisé de toutes les actions travaillées!
LANGAGE- CONSTRUCTION DE SAVOIRS
Il faut parler pour apprendre en EPS, et en retour apprendre
en EPS permet de mieux parler
L’EPS nécessite un langage spécifique (communauté discursive
. Jaubert-Rebière)
En EPS? on résout des problèmes concrets. On construit et
mobilise des savoirs techniques. On met en mots l’action, aussi
des conditions de l’action (pour anticiper, observer, décider,
ressentir, analyser, etc.)
On ne parle pas de la même chose aux différentes étapes de
l’apprentissage.
Et …on ne parle pas de tout ! Faire des choix liés à la
construction du savoir
ORGANISER LA CLASSE POUR QUE L’ACTIVITÉ
(PHYSIQUE, COGNITIVE) SOIT EFFECTIVE
Organiser l ’espace, choisir les règles pour que les enfants
puissent faire une grande quantité d’essais
Qu ’ils n’attendent pas leur tour trop longtemps
nombreuses entrées, ateliers dédoublés…
Qu ’ils puissent au départ choisir leur exploit ou atelier,
pour ensuite les amener vers où vous voulez qu’ils aillent
Accepter leurs propositions à partir du moment, où elles
sont dans le sens de l’APSA (ne pas fermer trop vite les
réponses), ne pas valoriser celles qui ne vous intéressent
pas (ex : glissade en gym).
Anticiper et/ou poursuivre le travail d ’EPS en classe
SOCIALISATION PAR LE SAVOIR
INTÉGRER LE BESOIN DE L’AUTRE
Le projet a une résonnance sociale (je suis
acrobate, je suis alpiniste,....)
Apprendre est une activité sociale
Construction du sens
Construction, compréhension, respect des règles,
partage de l’espace
Comparaison de réponses
Aide pour me situer, pour me poser des questions…
Etc.
La classe, c’est un collectif à construire, qui
s’enrichit de la diversité : timides /débrouillés, grands
petits, garçons, filles
CE T T E C O N C E P T IO N S U P P O S E D E
REVOIR À LA FOIS :
- la conception du sport (s’éloigner du formel sens)
-la conception de l’apprentissage (agir c’est penser)
- la conception du rôle de l’enseignant.e (indispensable
pour que l’élève se pose des questions)
En maternelle, nous ne partons pas de rien ! Certes, il
y des obstacles, des résistances (y compris
institutionnelles parfois) s’autoriser à inventer !
C’est un projet collectif
C’est un projet émancipateur pour nous aussi !
QU E L Q U E S
SITUATIONS DE PRATIQUE SCOLAIRE
Gymnastique :
Scenario pour apprendre en gymnastique en pte section de maternelle,
(+vidéo), Sandrine Prevel,
Anna la petite acrobate, Claire Pontais (histoire support d’un module gymnastique)
Gymnastique : une situation de pratique scolaire en maternelle, C. Pontais
GRS (Ballon de baudruche, ballon, ruban,..) :
Faire des exploits avec un ballon de baudruche, Claire Pontais
Faire des exploits avec un ballon, Michèle Mercier – Contre Pied HS n°14, 2016
Jeux collectifs :
Jouer au loup en maternelle, Claire Pontais
Jeux collectifs en maternelle, Isabelle Geourjon,
Gendarmes et voleurs (moyens, grands), Philippe Delamarre et Claire Pontais
QUELQUES
SITUATIONS DE PRATIQUE SCOLAIRE
Escalade en maternelle:
L’escalade pour de vrai en maternelle (avec gros matériel), Lydia Deret
Athlétisme en maternelle
Lancer dans des cibles en toute petite section, Michel Nouaille
Lancer le plus loin possible par-dessus la mer, Michèle Mercier,
Course d'orientation dans un parc
http://www.epsetsociete.fr/La-course-d-orientation-en , Annie Batifol
Lutte :
Lutter à égalité garçons-filles, PH Delamarre, C.Pontais, revue
ContrePied HS, n°14, 2017
Danse :
Danser le petit chaperon rouge en maternelle, Claire Pontais
EGALITÉ FILLES- GARÇONSDIMENSION À INTÉGRER DANS TOUS LES APPRENTISSAGES.
TOME 1
La maîtrise de la langue
Les mathématiques, les sciences et les Tice
La pratique d’une langue étrangère
TOME 2
Les enseignements artistiques
L’histoire et l’enseignement moral et civique
L’éducation physique et sportive
CRDP Toulouse, 2017
https://www.reseau-canope.fr/notice/50-activites-pour-legalite-filles-
garcons_11019.html
Pour plus de renseignements, pour obtenir les documents utilisés en
formation…
Contact :
www.epsetsociete.fr
revue ContrePied
n°3, n°11, n°14 HS