EPREUVE THEORIQUE. PROBLÈME n°2 · PDF fileSelon la mécanique quantique, le...
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EPREUVE THEORIQUE. PROBLÈME n°2
REFROIDISSEMENT LASER PAR EFFET DOPPLER
ET « MÉLASSES » OPTIQUES
L’objet de ce problème est de développer une théorie simple permettant de comprendre
l’effet de refroidissement laser par effet Doppler et les mélasses optiques. Il fait
référence au refroidissement d’un faisceau d’atomes neutres, atomes alcalins le plus
souvent, par deux faisceaux lasers de même fréquence et de directions de propagation
opposées. C’est une partie du travail de S. CHU, P. PHILLIPS et C. COHEN-
TANNOUDJI récompensé par le prix NOBEL de physique 1997.
L’image ci-dessus montre des atomes de sodium (spot lumineux au centre) piégés à
l’intersection de trois paires de faisceaux lasers opposés et orthogonaux. La zone
centrale du piège contient alors une « mélasse optique », nom donné par analogie entre
la force optique dissipative et le mouvement d’un corps dans un milieu visqueux (la
mélasse est un sirop de sucre très visqueux).
Ce problème vous fera analyser l’interaction d’un photon incident avec un atome et les
bases du mécanisme de dissipation (pour une direction).
PARTIE I : PRINCIPE DU REFROIDISSEMENT LASER PAR EFFET
DOPPLER
Considérons un atome de masse m se déplacant à la vitesse v dans la direction +x. Pour
simplifier, le problème est étudié à une dimension, c'est-à-dire que l’on ignorera tout
mouvement dans les directions y et z (voir figure 1). L’atome possède deux états
2
d’énergie interne. L'énergie interne du niveau bas est considérée comme nulle et
l'énergie de l'état excité égale à
0 avec 2/h . L’atome est initialement dans
l’état d’énergie le plus bas.
Un faisceau laser de pulsation L dans le référentiel du laboratoire et de direction -x
interagit avec l’atome. Selon la mécanique quantique, le faisceau laser est décrit comme
le flux d’un grand nombre de photons, chacun d’énergie
Let de quantité de
mouvement
q. L’atome peut absorber un photon et en réémettre un plus tard ; cette
émission spontanée se produit selon les directions +x et –x, avec la même probabilité.
Les atomes se déplacent à des vitesses non-relativistes, telles que ν
c<<1 (où c
représente la vitesse de la lumière) et l’on ne conservera que les termes du premier ordre
pour cette quantité. On tiendra compte aussi que 1/ mvq , c'est-à-dire que la
quantité de mouvement d’un atome est largement supérieure à celle d’un photon. Dans
vos réponses, il faut linéariser les expressions contenant les deux quantités ci-dessus.
Fig.1 Un atome de masse m et de vitesse v dans la direction +x rencontre un photon
d’énergie
Let de quantité de mouvement
q. L’atome possède deux états d’énergie,
de différence
0.
On supposera que la pulsation
L du laser dans le référentiel du laboratoire est ajustée
pour que, dans le référentiel de l’atome en mouvement, il y ait résonance pour la
transition considérée.
Répondez aux questions suivantes :
3
1. Absorption.
1
a
Exprimer la condition de résonance pour l’absorption d’un photon. 0.2
1
b
Donner, dans le référentiel du laboratoire, la valeur algébrique de la
quantité de mouvement
patd’un atome après absorption.
0.2
1
c Exprimer, dans le référentiel du laboratoire, l’énergie
at d’un atome après
absorption.
0.2
2. Émission spontanée d'un photon dans la direction -x.
Après l'absorption d'un photon, l'atome peut réémettre spontanément, après un retard
variable, un photon dans la direction -x.
2
a
Exprimer, dans le référentiel du laboratoire, l'énergie du photon émis
spontanément dans la direction -x.
0.2
2
b
Donner, dans le référentiel du laboratoire, la valeur algébrique de la
quantité de mouvement du photon émis spontanément dans la direction -x.
0.2
2
c
Donner, dans le référentiel du laboratoire, la valeur algébrique de la
quantité de mouvement
pat d’un atome après émission spontanée d'un
photon dans la direction -x.
0.2
2
d Exprimer, dans le référentiel du laboratoire, l'énergie de l'atome
at après
émission spontanée d'un photon dans la direction -x.
0.2
3. Émission spontanée d'un photon dans la direction +x.
Après l'absorption d'un photon, l'atome peut aussi réémettre spontanément un photon
dans la direction +x.
4
3
a
Exprimer, dans le référentiel du laboratoire, l'énergie du photon émis
spontanément dans la direction +x.
0.2
3
b
Donner, dans le référentiel du laboratoire, la valeur algébrique de la
quantité de mouvement du photon émis spontanément dans la direction
+x.
0.2
3
c
Donner, dans le référentiel du laboratoire, la valeur algébrique de la
quantité de mouvement
pat d’un atome après émission spontanée d'un
photon dans la direction +x.
0.2
3
d Exprimer, dans le référentiel du laboratoire, l'énergie de l'atome
at après
émission spontanée d'un photon dans la direction +x.
0.2
4. Moyenne des émissions spontanées après absorption.
Lors de l'émission spontanée d'un photon, les directions +x ou -x sont équiprobables.
Utilisez cette hypothèse pour répondre aux questions suivantes :
4
a Exprimer l'énergie moyenne
phd'un photon, après émission spontanée. 0.2
4
b Donner la moyenne
pph de la valeur algébrique de la quantité de
mouvement d'un photon, après émission spontanée.
0.2
4
c Exprimer l'énergie totale moyenne d'un atome
at , après émission
spontanée.
0.2
4
d Donner la moyenne
pat de la valeur algébrique de la quantité de
mouvement d'un photon, après émission spontanée.
0.2
5
5. Transferts d'énergie et de quantité de mouvement.
En prenant pour modèle le processus d'absorption-émission d’un photon décrit ci-
dessus, on constate qu'il existe un transfert d'énergie et de quantité de mouvement
moyenne entre le faisceau laser et l'atome.
5
a
Exprimer la variation d'énergie moyenne
pour un atome après un cycle
complet d'absorption-émission d’un photon.
0.2
5
b Exprimer la variation de quantité de mouvement moyenne
p pour un
atome, après un cycle complet d'absorption-émission d’un photon.
0.2
6. Transferts d'énergie et de quantité de mouvement avec un faisceau laser de
direction +x.
Considérons un faisceau laser de direction +x et de pulsation
L en interaction avec un
atome, atome lui-même en mouvement dans la direction +x avec une vitesse v. Avec
l'hypothèse que la condition de résonance entre la fréquence du laser vue par l'atome et
la transition interne est vérifiée, répondez aux questions suivantes :
6
a
Exprimer la variation d'énergie moyenne
pour un atome après un cycle
complet d'absorption-émission d’un photon.
0.3
6
b Exprimer la variation de quantité de mouvement moyenne
p pour un
atome après un cycle complet d'absorption-émission d’un photon.
0.3
PARTIE II: LA DISSIPATION, À LA BASE DES MÉLASSES OPTIQUES
Il existe pour tout phénomène quantique, une incertitude fondamentale. Ainsi,
l'absorption d'un photon par un atome conduisant à une émission spontanée après un
temps déterminé a pour corollaire que la condition de résonance imposée lors de
l'étude précédente n'a pas besoin d'être exactement vérifiée. Ainsi le processus
d'absorption-émission peut avoir lieu quelles que soient les pulsations des faisceaux
laser
L et
L . Seule sa probabilité (quantique) change et le maximum de probabilité
est, comme l'on s'y attendait, atteint lorsque la condition de résonance est exactement
vérifiée.
6
Le temps moyen pour un atome s'écoulant entre une absorption et l'émission spontanée
est appelé la durée de vie du niveau excité de l'atome. Cette durée de vie est notée
1.
Prenons un ensemble de N atomes au repos dans le référentiel du laboratoire, soumis à
l'action d'un faisceau laser de pulsation
L . Absorptions et émissions se succèdent
continuellement pour les atomes, et en moyenne
Nexcatomes sont dans l'état excité (et
par conséquent
N Nexcsont dans l'état fondamental). L'application de la mécanique
quantique fournit pour le nombre moyen d'atome dans l'état excité le résultat suivant :
Nexc NR
2
0 L 22
4 2R
2
où
0 est la pulsation de résonance de la transition atomique considérée et
R
représente la fréquence de Rabi ;
R
2 est proportionnelle à l'intensité du faisceau laser.
Vous pouvez constater sur l'expression ci-dessus que ce nombre ne s'annule pas lorsque
la pulsation
L du laser diffère de la pulsation de résonance
0. L' application de la
mécanique quantique au processus d'absorption fournit un autre résultat: le nombre de
processus par unité de temps est égal à
Nexc .
Étudions la situation physique décrite dans la figure 2, dans laquelle deux faisceaux
laser de directions opposées, de pulsations identiques mais quelconques
L
interagissent avec un gaz de N atomes se déplaçant à la vitesse v dans la direction +x.
Figure 2. Deux faisceaux laser de directions opposées, de pulsations identiques mais
quelconques
L interagissent avec un gaz de N atomes se déplaçant à la vitesse v dans
la direction +x
7
7. Force exercée par les faisceaux laser sur le nuage atomique.
7
a
A l'aide des informations fournies, exprimer la force exercée par les lasers
sur le nuage atomique. Vous devez supposer que qmv .
1.5
8. Approximation des faibles vitesses.
Supposons maintenant que la vitesse des atomes soit suffisamment faible pour linéariser
en v l'expression de la force.
8
a
Donner l'expression de lDéterminez l’expression linéarisée de la force trouvée à la question 7a dans
cette approxiation cette approximation.
1.5
En utilisant ce résultat, vous pouvez trouver les conditions pour obtenir à l'aide des
lasers une accélération, un ralentissement ou encore un effet nul sur les atomes.
8
b
Exprimer la condition Ecrivez la condition pour obtenir une force positive (accélératrice)
atomes.
0.25
8
c
Exprimez la condition pour obtenir une force nulle. 0.25
8
d
Exprimer la condition conduisant à une force négative (ralentissement des
atomes).
0.25
8
e
Étudiez maintenant le cas d'un nuage d'atomes se déplaçant à la vitesse -v
(donc dans la direction -x). Exprimer la condition conduisant à un
ralentissement des atomes.
0.25
9. Mélasses optiques.
Dans le cas d'une force négative, celle-ci se comporte comme une force de freinage
dissipative. On suppose que le nuage d'atomes est dans les conditions initiales
suivantes : à 0t , 0vv .
8
9
a
Dans l'approximation des vitesses faibles, trouver la vitesse des atomes
après un temps d'interaction avec les lasers.
1.5
9
b
Supposons maintenant que le nuage d'atomes (assimilé à un gaz) soit à la
température T0. Calculer la température T atteinte après un temps
d'interaction avec les lasers.
0.5
Ce modèle ne permet pas d'atteindre des températures arbitrairement basses.