Entreprise et Santé - numéro 7

28
La santé, dune entreprise à une autre ! 3ème Trimestre 2009 I Numéro 7 Intérimair es Des aides qui préservent des emplois > p10 Bonjour, je mappelle H1N1 > p23

description

Numéro 7 du magazine Entreprise et Santé

Transcript of Entreprise et Santé - numéro 7

La santé, dÕuneentreprise à uneautre !

me

Tri

me

stre

20

09

I

Nu

ro 7

Intérimaires

Des aides quipréservent desemplois

> p10

Bonjour, je m’appelle H1N1

> p23

17 Juridique

11 à 16 Dossier

18 Emplois et Santé 21 Techniques

Sommaire

22 Organisations 24 Ergonomie

26 Clin d’oeil

4 Tableau de bord 5 Vie des entreprises 10 Investir

3ème trimestre 09 I Numéro 7

La santé, d’une entreprise à une autre !

12-13Des salariés « nomades », desentreprises multi-ples…

14Les intérimaires : des salariés commeles autres !15-16Intérimaires(fiche détachable)

A votre bonnesanté !

Attention,gaz dangereux !

Bonjour, jem’appelle H1N1

L’ergonomie au secours de la pharmacie !

24 h avec...... Arnaud

L’été est là...la Santé, aussi !

Des aides quipréservent desemplois

Reclassement :quoi de neuf,docteur ?

www.entrepriseetsante.com

27 Web

GRIPPE A (H1N1)Une célébritémondiale, acquiseen quelquessemaines

est l’été, tous les collaborateurs d’Entreprise et Santé s’associentpour vous souhaiter d’excellentes vacances.

La rentrée sera sans doute marquée par la pandémie de grippe A(H1N1). Dès ce numéro, nous y consacrons deux articles : rubriquesTableau de Bord et Organisations. Soit, quelques chiffres de base et desconseils pratiques. Et, dès le 15 septembre 2009, vous trouverez sur le siteentrepriseetsante.com, des informations actualisées sur les relationsgrippe A et travail. Le monde des entreprises est directement concerné…Nous y reviendrons dans le numéro d’Entreprise et Santé à paraitre au 1° octobre 2009.

Dans la rubrique Vie des entreprises, des témoignages issus du Bâtimentet des Travaux Publics, de l’Industrie, du Commerce, de l’Artisanat etdes Services montrent la diversité des actions possibles grâce à l’appui devotre Service de Santé au Travail.

Les intérimaires demandent une approche adaptée en Santé au Travail.C’est l’objet de notre dossier.

Des aides, souvent méconnues, permettent de préserver des emplois encas de handicap. La rubrique Investir vous donne le témoignage d’uneentreprise de six salariés.

Toute l’actualité du reclassement est abordée dans la rubrique Juridique.

L’alcool est partout présent en France. A la maison, dans les loisirs… sur la route... dans notre culture… Les entreprises peuvent jouer un rôle en matière de prévention desrisques. La rubrique Emplois et Santé nous éclairesur ce sujet, de moins en moins tabou.

La rubrique Techniques donne un exemple de maîtrise d’un risque particulier : le formol.

Et la rubrique Ergonomie vous ouvre un exemple de perspectives concrètesd’amélioration des conditions de travail.

Ces exemples, très diversifiés, dé-montrent que les entreprises ne sontpas démunies pour préserver lasanté de leurs salariés. Les Servicesde Santé au Travail sont là pour les aider. Ce nouveau numéro ledémontre. La preuve par les faits.

Raphaël MulliezDirecteur de publication pour

les Services de Santé au Travail

Édito

N°7 I 3ème trimestre 09

Entreprise et SantéLe magazine des Services de Santé auTravail du Nord-Pas-de-Calais-Picardie.Numéro diffusé gracieusement aux entreprises des services adhérents (voir dernière page de couverture)

Contact : [email protected] éditions de l’encre viveTél : 03 20 14 07 77Fax : 03 20 14 06 16

Co-édité par : C.I.S.S.T. Centre Inter-Services de Santéau Travail118 rue Solférino BP 13 65 59 015 Lille CedexTél : 03 20 57 43 14www.cisst.frG.I.S.S.E.T. Groupement Inter ServicesSanté Et Travail79 rue Jean Baptiste Lebas BP 185 62 404 Béthune CedexTél : 03 21 01 65 36www.gisset.org

Directeur de publication : Raphaël Mulliez

Comité de rédaction : Alain Cuisse, Dr Didier Debarge,Bruno Decherf, Louis-Marie Hardy,Jean-Jacques Léger, Dr Alain Moniez

Conception : Dr Matthieu Méreau, Méthodes etMédiation, LilleCabinet Sarah Leuridan, Roubaix

Responsables de rédaction : Matthieu Méreau, Sarah Leuridan

Equipe rédactionnelle : Matthieu Méreau, Sarah Leuridan,Amandine Le Comte, Séverine Lhomme

Création maquette : Séverine Maka,Cabinet Sarah Leuridan

Crédit photos :Purestockx, Fotolia

Coordination, Fabrication, Diffusion :Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello 59 000 LilleTél : 03 20 14 07 77Fax : 03 20 14 06 16

Régie publicitaire : Entreprise et Santé - Matthieu Méreau Tél : 03 20 14 07 77Fax : 03 20 14 06 16

Impression :Imprimerie Léonce DeprezRuitz

Dépôt légal à parutionN° ISSN en cours

Tirage : 90 000 exemplaires

C’

Nord-Pas-de-Calais - PicardieTableau de bord

Chaque automne et pendant l’hiver, la grippe A frappe à notre porte. Avec son lot de vaccinations, de consultations médicales et d’arrêts de travail. Rien de très paniquant. Cetteannée, la nouveauté, c’est qu’elle a changé de carte d’identité. H1N1 est son nouveau nom. Et ilva falloir faire connaissance… Car ce nouveau virus va visiter tous les pays du monde.

GRIPPE A (H1N1)Une célébrité mondiale, acquiseen quelques semaines

Les risques

Les coûts2.

Les priorités3.

Le nouveau virus va circuler àcôté des anciens. Dans lespays développés, il semble seconfirmer que le « petit nou-veau » n’est pas plus méchantque ses aînés. La nouveautéréside donc dans le nombrede personnes contaminées etmalades, plus que dans lagravité de la grippe elle-même.Habituellement, la grippe dite« commune » (version 2008,par exemple) touche, enFrance, 5 à 15 % de la population, soit 3 à 8 millions de cas par hiver, etcause 1500 à 2000 décès,notamment chez les personnesfragilisées.Pour la version 2009, comptetenu du nouveau virus, onpeut s’attendre à une augmentation du nombre decas de grippe cet hiver 2009-2010. Un réseau sentinelle demédecins généralistes estopérationnel depuis de nombreuses années en France :il nous donnera les cartes aufur et à mesure (réseauGROG).

Pour 2009-2010, la France seprépare à une facture de 900millions d’euros, en corres-pondance de la productionde près 100 millions de dosesde nouveau vaccin, adapté aunouveau virus de grippe A.Inutile de dire que les labora-toires pharmaceutiques concernés ne chôment pas…A ces frais s’ajouteront le rem-boursement des consultationsmédicales, des médicaments…et bien sûr les arrêts de travail, dans les différentssecteurs d’activité : administra-tion, écoles, hôpitaux, entreprises, etc… La grippe commune cause un arrêt detravail moyen de 4,8 jourspour 70 % de la populationadulte. L’indemnisation deces arrêts coûte la moitié dela facture totale, qui s’élèvebon an mal an à environ 100millions d’euros. Pour 2009-2010, difficile d’avancer deschiffres précis.

Ce sont celles qui concernenttoute épidémie de virus respiratoire, qui se transmetdirectement d’homme àhomme par les postillons oules mains. Informer, suivre lenombre et la gravité des cas,anticiper sur les mesures sani-taires à prendre notamment,relèvent des Pouvoirs Publics.Etre vigilant à ne pas contaminerautrui en cas de maladie est latroisième. Consulter sonmédecin et se faire vaccinerrelève de chacun d’entre nous.

1.

4-5

Tabl

eau

de b

ord

Vie

des

entr

epris

es

Inve

stir

Dos

sier

Jurid

ique

Empl

ois

etSa

nté

Tech

niqu

es

Org

anisa

tions

Ergo

nom

ie

Clin

d’o

eil

Vie des entreprises

C’est l’été ! La France ralentit. « Vacances », le mot est dans toutes les bouches. Mais lesentreprises ne s’arrêtent pas de tourner. La preuve par l’écrit. Comme tout au long del’année, huit entreprises prennent la parole pour témoigner de leur vivacité en Santé auTravail.

L’été est là...la Santé, aussi !

Vie des entreprises

«

152 salariésMarc Nobels

Directeur région Nord

Santé au Travail Flandres Audomarois (STFA)

HOLCIM BETONS

1 000 salariésPatrick Burguet

Directeur des Ressources Humaines

PÔLE SANTÉ TRAVAIL - Lille (ex AMEST)

NORPAC

Nous avons dû faire face à une épreuve diffi-cile : le suicide de l’un de nos collaborateurs sur lesite de l’entreprise. Face au désarroi de ses collègues,notre médecin du travail, Véronique Herlant, nous a proposé une prise en charge psychologique collective.Choc, incompréhension, tristesse, la douleur était vive !D’autant plus, que personne n’avait remarqué la détressede ce salarié. L’intervention du psychologue a donc été

salutaire pour tous, moi y compris. Écouter, recueillir lesémotions de chacun... Cette rencontre a permis de libérerla parole. Pour les plus choqués, le psychologue leur aconseillé un suivi individuel. Une ambiance plus sereinerègne de nouveau sur ce site de production. La réactivitéde notre Service de Santé au Travail a sans doute favoriséle retour à la normale, même si un tel drame marque lavie d’une entreprise ».

«

“Nous avons dû faire face à une épreuve difficile : lesuicide de l’un de nos collaborateurs...

Nous sommes une entreprise de constructionde bâtiment et de génie civil. Des métiers qui peuvents’avérer dangereux. Voilà pourquoi, Norpac considèrela santé et la sécurité comme des priorités. Nousdéveloppons une multitude d’actions avec un seulobjectif : le zéro accident ! Main dans la main avec notremédecin du travail et le CHSCT , nous travaillons sur 4 axes : la sensibilisation/information, la formation, le contrôle et l’ergonomie. Pour le premier axe, nousorganisons par exemple des journées européennesde la sécurité au cours desquelles les chantiers s’arrêtent au profit du dialogue sur la santé/sécurité.Concernant la formation, nous avons inventé au sein des entreprises France-Europe de BouyguesConstruction le « permis de construire », une semaine

sur les risques et moyens de prévention attachés auposte de compagnon. Pour le contrôle, nous avonsrecruté des animateurs sécurité, qui accompagnent les équipes au quotidien. Enfin, l’ergonomie. Nous tentons d’améliorer nos outils et les postes de travail. Un ergonome nous a d’ailleurs rejoints. En chantieractuellement, une réforme de notre règlement intérieurdans une optique de lutte contre les addictions ».

«

“Nous développons une multitude d’actions avec unseul objectif : le zéro accident ! ”

BTP

6-7

Tabl

eau

de b

ord

Vie

des

entr

epris

es

Inve

stir

Dos

sier

Jurid

ique

Empl

ois

etSa

nté

Tech

niqu

es

Org

anisa

tions

Ergo

nom

ie

Clin

d’o

eil

Commerce & Artisanat

Il y a 5 ans, nous avons réfléchi à la réalisationde notre document unique. Par où commencer ?Comment le structurer ? Avec l’aide de laFédération du bâtiment et de la Santé au Travail,nous avons réussi à l’établir. Ce fut une véritableprise de conscience des risques inhérents à notre

profession ! Nous sommes spécialisés dans la déco-ration, le revêtement mural et sol. Au quotidien,nous utilisons beaucoup de produits. Pour nousprotéger, le Service de Santé au Travail auquel nousadhérons (AST 62/59) a réalisé une analyse des fichesde données de sécurité des produits de l’entre-prise. Résultat ? Nous avons remplacé 50% des pro-duits, parce qu’ils contenaient un risque pour lasanté ! Parmi eux, il y avait même des produitsrécemment mis sur le marché. Cette action nous apermis d’ouvrir les yeux. Nous aurions été inca-pables, par manque de temps et de connaissances,d’identifier, de comprendre et d’analyser les infor-mations données par les fournisseurs. Dorénavant,le choix d’un produit se fait sur son efficacité, sonprix et son potentiel de risques. On ne joue pasavec la santé des ouvriers ! »

Comment savoir si un salarié ne va pas bienquand celui-ci ne dit rien de son mal-être ? En collaborant avec notre médecin du travail, Dr Leroyer, nous avons eu connaissance de la souf-france d’une employée. Christiane, 50 ans, travailledans l’entreprise depuis 10 ans au poste de nettoyageet désinfection des réservoirs cryogéniques destinés à la dispensation de l’oxygène médical. Unposte contraignant pour son dos et ses membres.Pour l’aider, nous avons procédé à des aménage-ments. Leur but ? Remplacer les mouvementsdouloureux par du matériel. Notre directeur tech-nique, Philippe Catteau, a aussi examiné sa manière

de travailler. Christiane n’effectuait pas assez de variation entre ses différentes tâches. Il a suffit d’alterner avec ses autres missions. Le poste a étéremanié avec des séquences de travail permettantà Christiane de permuter phase debout et assise.La cadence de travail a été revue à la baisse. Sinous n’avions pas réagi, nous serions allés vers uneinaptitude au poste. Ce n’est pas la politique de lamaison ! Un salarié motivé et courageux méritenotre respect et notre engagement ».

11 salariésFrancis Lesieux

Conducteur de travaux

Santé au Travail Arras, Béthune, Lens et Liévin (AST 62/59)

SARL GOBEAUX

110 salariés Jean Louis Rossi

Directeur

PÔLE SANTÉ TRAVAIL - Douai (ex SISTRAD)

HENNO OXYGENE

« «

“Nous avons remplacé 50%des produits, parce qu’ilscontenaient un risque pour lasanté ! ”

“Remplacer les mouve-ments douloureux par dumatériel.”

98 agentsJean-Luc Flory et Pascale Dupont

Responsables du service d’aide et d’accompagnement à domicile

Santé au Travail Coquelles (ASTIL 62)

CENTRE COMMUNAL D’ACTION SOCIALE

2 salariésCarine Lorente

Avocate

Santé au Travail St Quentin (MTA)

CABINET LETISSIER LORENTE

Depuis 2002, le secteur de l’aide à domicile se pro-fessionnalise. Il existe depuis cette date un diplômed’état d’auxiliaire de vie sociale, avec en parallèle la mise en place de l’Allocation Personnaliséed’Autonomie. Ces deux faits combinés avec l’allonge-ment de la durée de vie ont des conséquences sur lemétier d’aide à domicile. Le volume d’activité a aug-menté. Le secteur est devenu plus concurrentiel. Stress,mal de dos, absentéisme... le métier use le personnel. Il a donc étédécidé d’en-clencher unedémarche deprévent ion ,s ’ i n sc r i van tdans un projetglobal de Santéau Travail, qui concernera à terme l’ensemble du per-sonnel du CCAS. Première étape, définir précisément lemétier d’aide à domicile. Pour cela, notre Service deSanté au Travail conduit actuellement une analyse deposte. Mieux connaître leurs tâches, c’est pouvoirappréhender au plus juste les risques qui y sontattachés. Il s’agit également de délimiter ce qu’ellespeuvent faire ou non. Les aides à domicile ne sont pasdes soignantes, mais ne sont pas non plus que des « femmes de ménage ». Il est important pour leur santéqu’elles le comprennent. Ainsi la Santé au Travail nousaide non seulement à préserver la santé de nos agents,mais également à définir notre offre de services ».

«

“Stress, mal dedos, absentéisme...le métier use le personnel. ”

J’ai été contacté par la Santé au Travail pour unesimple visite à mon cabinet, créé récemment. J’avouene pas avoir saisi immédiatement l’intérêt de cette visite. Bien qu’en tant qu’avocate, il m’arrive de pratiquer le droit du travail. Après une observation deslocaux, Aline Lefebvre, Secrétaire Assistante en SantéTravail a mis l’accent sur les principaux facteurs derisques dans notre activité : travail sur écran, incendie,accueil de la clientèle. Rien de bien nouveau pour moi.Néanmoins, en discutant avec elle, j’ai pris consciencede certains risques que je n’aurais pas forcément réussià évaluer seule. Bref, une démarche non révolution-naire, mais vraiment utile ! »

«

“Une démarche nonrévolutionnaire, mais vraiment utile !”

Service

«

8-9

Tabl

eau

de b

ord

Vie

des

entr

epris

es

Inve

stir

Dos

sier

Jurid

ique

Empl

ois

etSa

nté

Tech

niqu

es

Org

anisa

tions

Ergo

nom

ie

Clin

d’o

eil

Industrie

PATISSERIES PASQUIER VRON

Un site sur Boulogne-sur-Mer, qui fabrique desemballages alimentaires métalliques, 6 autres sitessur tout le territoire et une même problématique :l’absentéisme. Afin de comprendre et de limiter cephénomène, un groupe de travail au niveau de laFrance a été lancé, relayé en local par une action « pilote » sur le site de Boulogne. Trois pistes de réflexionen sont ressorties : des actions à court terme communes et standardisées, une campagne deprévention sécurité/santé et l’ergonomie. Sur ce

dernier volet, nous avons enclenché un long processusde diagnostic des postes avec l’aide d’un ergonome,mandaté par la Santé au Travail de Boulogne-sur-Mer(ASTIL 62). Cet état des lieux, complété des statistiquesd'absentéisme, d'inaptitudes, de maladies profession-nelles, a permis d’identifier les priorités, bien qu’il esttoujours difficile de prioriser une action. Beaucoup depostes sont concernés, qu’il s’agisse d’investissementslourds ou de plus simples aménagements. À notre surprise, certains postes n’apparaissant pas comme lesplus contraignants, se sont révélés ergonomiquementaméliorables. Dans tous les cas, nous devons concilierles attentes de chacun et la préservation de la santépour les postes à risques. Pour cela, les aménagementssont faits en concertation avec les équipes et la Santéau Travail. Les changements seront plus efficaces si lessalariés sont impliqués, comme ils l’ont été depuis ledébut du projet ! »

«

“Les changements serontplus efficaces si les salariéssont impliqués... ”

Pour la deuxième année consécutive, l’entreprisea accueilli une analyse cardiofréquencemétriquesur une ligne de production. La fréquence cardiaquedes salariés fabriquant des tartes à la framboise, au citron ou à la fraise, a été examinée à la loupe. Notrebut est de donner des indicateurs factuels aux différentes remarques exprimées par le personnel surla pénibilité du travail. Conclusion ? Encore une foisles « a priori » ont été mis à mal. Par exemple, ce nesont pas forcément les postes qui réclament une

grande rapidité d'exécution qui sont les plus péniblesdu point de vue cardiaque. En revanche, un nouvelembauché au même poste, présente une activité cardiaque plus soutenue, notamment liée au stress.Le Dr Lemoine, notre médecin du travail a présentéles résultats de l’analyse 2009 en juin lors du CHSCT.Notre attention va donc se porter sur les postes dits « lourds » pour le coeur. Il faut maintenant réfléchiraux aménagements possibles. Sur le long terme, nous aimerions analyser annuellement une ligne de production à l’aide de l’outil cardiofréquence-métrie, voire même évaluer les aménagements déjà faits l’année dernière. L’histoire ne fait que commencer ! »

«

“La fréquence cardiaquedes salariés fabriquant destartes à la framboise a étéexaminée à la loupe. ”

225 salariésFrédéric Ponchel

Directeur

Santé au Travail Amiens (ASMIS)

CROWN EMBALLAGE FRANCE

230 salariésVéronique Loywyck-Porte

Responsable Ressources Humaines

Santé au Travail Boulogne-sur-Mer (ASTIL 62)

BD CREATION est une entreprise familiale de 6 salariés, implantée àValenciennes. Son activité : installateurde cuisines et de salles de bain auprèsdes particuliers. Un marché à forte concurrence, où le client tire les prix à labaisse. Une entreprise pour laquelle lesavoir-faire et l’expérience des salariéssont des atouts de premier ordre.

Des experts« En moyenne, un salarié de l’entreprisepose 4 à 5 cuisines par mois, soit environ1 par semaine. En 2007, un de nossalariés est atteint d’une maladie du dos »,témoigne Jacques Dagneaux, gérant. « Ila 8 ans d’ancienneté. Du fait de sonhandicap, il ne peut plus poser que 3cuisines par mois. Nous étions obligésd’avoir recours à des sous-traitants, avectous les surcoûts. Nous voulions legarder. J’ai alors pensé aller voir lemédecin du travail ». Entre alors en scène

le Dr Marcel Tournay, de la Santé auTravail de Valenciennes (ASTAV). Son but :trouver une solution adaptée à la situation. Pour cela, il associe SébastienVerschueren, juriste et chef de projet auSAMETH Pays du Hainaut, Serviced’Appui pour le Maintien en Emploi desTravailleurs Handicapés. Et la collabora-tion paye.

Des démarchesAprès analyse de la situation, démarcheset instruction d’un dossier, une solution« sur mesure » est apportée à BD CREATION. Son nom : la reconnaissancede la lourdeur du handicap. « Il s’agitd’un dossier complexe, dans lequel entreen jeu les paramètres économiques sur labase de calculs précis », nous expliqueSébastien Verschueren. « Après recon-naissance du statut de TravailleurHandicapé et aménagement optimumdu poste de travail, il s’agit de com-

penser les charges induites par le reliquatde handicap. Par exemple, baisse deproductivité, recours à une personnesupplémentaire ou un tuteur, etc… ».Tout ceci est un travail conséquent, menéen liaison avec le contrôleur du travail. Eneffet, cette aide financière est notifiée parla Direction Régionale du Travail del’Emploi et de la Formation Permanente.Elle est versée par l’AGEFIPH.

Résultat : 4700 € par anPour Jacques Dagneaux, tout ceci estune découverte. « Au départ, je ne savaispas qu’il y avait ce type d’aides. A l’arrivée, pour équilibrer réellement lescomptes, il faut 12 000 € par an. Nousavons obtenu 4000 à 5000 € par an, sousla forme d’une aide mensuelle révisabletous les 3 ans. C’est déjà pas mal. Et nousavons pu garder notre salarié. Sans augmenter nos prix de vente, car cela estimpossible ».

Investir

Des aides quipréservent des emplois

Tenir ses comptes fait partie de la vie d’une entreprise.Et la vie est faite d’impondérables. Un accident ou unemaladie peuvent apporter, à chacun d’entre nous, unhandicap définitif. C’est alors que la reconnaissance de« Travailleur Handicapé » peut permettre d’obtenir desaides pour maintenir l’emploi dans l’entreprise. L’enjeu :allier les impératifs économiques d’une entreprise avecl’emploi d’une personne « moins productive ». Regardlucide à partir d’un exemple concret.

10-11

Pour faire face à un afflux de commandesou remplacer un absent, l’entreprise peutfaire appel à un intérimaire. Arrive alors,pour une durée donnée, « un nouveau »sur les lieux de travail. Envoyé par uneagence d’intérim, qui a été choisie parl’entreprise demandeuse, ce salarié doits’adapter de missions d’intérim en mis-sion d’intérim. Et sa santé au travails’adapte comment ? Réponse à cettequestion dans les pages qui suivent.

Dossier

Tabl

eau

de b

ord

Vie

des

entr

epris

es

Inve

stir

Dos

sier

Jurid

ique

Empl

ois

etSa

nté

Tech

niqu

es

Org

anisa

tions

Ergo

nom

ie

Clin

d’o

eil

La santé, d’uneentreprise à uneautre !

Intérimaires

L’intérimaire ne connaît pas la routine. Il va de « mis-sion en mission ». D’une entreprise à une autre. Et ildécouvre à chaque fois de nouveaux collègues et denouvelles entreprises. C’est donc un oeil neuf, dansvotre entreprise. Un oeil de passage… Il peut « voirdes choses », que les autres ne voient plus. Mais ilpeut aussi méconnaître des risques et des dangersque les autres maîtrisent. En plus, il a deux médecinsdu travail : celui de l’agence d’intérim et celui de l’entreprise qui l’a demandé. Il est au coeur d’un dialogue à plusieurs.

Des salariés « nomades »,des entreprises multiples…

DossierIntérimaires

Un secteur touché par la crise Selon les données fournies par le Ministère du Travail, le reculconstaté en 2008, en termes de nombre de salariés en situation d’intérim, se confirme au premier trimestre 2009.Des réductions d’effectifs de 10 à 20 % par trimestre selon lessecteurs d’activité. Tous sont touchés, notamment l’industrie,le tertiaire et la construction. Dans ce contexte, la Francecompte 435 000 salariés intérimaires, à la fin du premiertrimestre 2009. Ils étaient plus de 790 000 au 31 décembre2007. Cette baisse du nombre d’intérimaires touche en priorité les ouvriers. Elle intervient après plusieurs annéesd’expansion. On compte actuellement environ 7000 agencesd’intérim, sur le territoire national. Les tendances à la baisse,décrites au niveau national, se retrouvent aux niveauxrégionaux.

Dans le Nord - Pas-de-CalaisPrès de 400 agences d’intérim sont domiciliées dans leNord - Pas-de-Calais pour environ 42 000 salariés. Lescinq premiers secteurs d’activité utilisateurs sont : BTP (20%),Industrie Agro-alimentaire (10%), Transports (8%), Métallurgieet transformation des métaux (7%), Industrie automobile(7%).

En PicardiePrès de 200 agences d’intérim sont domiciliées enPicardie, pour environ 21 000 salariés.

Les cinq premiers secteurs d’activité utilisateurs sont : BTP(14%), Transports (10%), Chimie, caoutchouc, plasturgie(9%), Métallurgie et transformation des métaux (9%),Equipements mécaniques (8%).

De quoi parle-t-on ?Au niveau réglementaire, le travail intérimaire entre dansun cadre juridique précis : une Entreprise de Travail Temporaire (E.T.T. ou « agence d’intérim ») met à disposi-tion d’une autre entreprise (Entreprise Utilisatrice ou E.U.)un salarié, pour une durée déterminée et une mission précise. Un contrat de mise à disposition lie les deuxentreprises. Le salarié intérimaire signe un contrat de mission, avec l’entreprise de travail temporaire, qui estson employeur sur le plan légal. Mais les risques et dangers liés au travail sont dans l’entreprise utilisatrice…

Et du côté de l’Europe…En octobre 2008, le Parlement européen a définitivementadopté la directive 2008/104/CE relative aux conditionsde travail des travailleurs intérimaires. Après sept ans dedébats ! Dès lors, se trouve inscrit, dans la loi européenne,le principe d’égalité de traitement dès le premier jour detravail, entre les travailleurs permanents et les travailleurs intérimaires. Et cela, sur tout le territoire de l’Union. Ceci s’applique bien sûr en matière de protection de la Santé.Près de 6 millions de salariés sont concernés au niveaueuropéen.

Pour en savoir +

@www.entrepriseetsante.com

12-13

Tabl

eau

de b

ord

Vie

des

entr

epris

es

Inve

stir

Dos

sier

Jurid

ique

Empl

ois

etSa

nté

Tech

niqu

es

Org

anisa

tions

Ergo

nom

ie

Clin

d’o

eil

A propos deresponsabilitéBien sûr, toutes les prescriptions résumées ci-dessus doivent être remplies. Chacun a sa partde responsabilité dans le champ de compétencesqui est le sien. Cependant, le recours au travailtemporaire ne change rien à un principe de base :c’est l’employeur de l’entreprise utilisatrice qui estresponsable de la sécurité liée au travail, et del’exposition aux risques et dangers qui y sontassociés. Faute inexcusable éventuelle comprise.En effet, le salarié intérimaire doit être pris encompte et protégé comme les salariés perma-nents de l’entreprise.

A propos du contratde mise à dispositionOutre les clauses administratives et finan-cières de base (lieu, durée, horaire, niveau derémunération, qualification requise, etc), lecontrat de mise à disposition du salarié intéri-maire doit préciser les caractéristiques duposte de travail. Parmi celles-ci, les risqueset, le cas échéant, le port d’équipement deprotection individuelle doivent être signalés.

Un ménage à trois ? Non, à cinq !Le travail intérimaire semble être déterminé entre le salarié, l’entreprise utilisatrice et l’entreprise de travail temporaire, encore appelée agence d’intérim. Donc, avec un peu d’humour, un ménage à trois. C’est oublier les questions de Santé au Travail et leurs obligations légales et réglementaires. Interviennent alorsdeux Services de Santé au Travail : celui de l’entreprise qui embauche le salarié (l’agence d’intérim) et celuide l’entreprise qui utilise le salarié. Le salarié intérimaire bénéficie donc de deux médecins du travail. Ceux-cidoivent échanger les informations nécessaires à la protection de sa santé. D’ailleurs, l’entreprise de travailtemporaire et l’entreprise utilisatrice sont tenues de se communiquer par écrit les coordonnées de leursServices respectifs de Santé au Travail, lors de la signature du contrat de mise à disposition du salarié intérimaire.

A propos des risquesparticuliersLes risques particuliers doivent être identifiés, aprèsavis du médecin du travail concerné et, le cas échéantdu CHSCT. En effet, s’il existe des risques particuliers,liés au poste ou à l’entreprise, le salarié intérimairedoit bénéficier d’une formation spécifique et adaptée.La nature des risques signalés doit également permet-tre de statuer s’il est nécessaire de mettre en oeuvreune surveillance médicale renforcée (à charge dumédecin du travail de l’entreprise utilisatrice) et si uneattestation d’exposition doit être signée en fin de mission.

A propos deséquipements de protection individuelleC’est l’entreprise utilisatrice qui doit fournir leséquipements de protection individuelle. Cependantdes accords collectifs et/ou des conventions stipulentque des équipements personnalisés et adaptés ausalarié (casques, chaussures de sécurité, etc) peuventêtre fournis par l’agence d’intérim. Ceci doit alors êtreprécisé dans le contrat de mise à disposition.

� Autres questions : n’hésitez pas à consulter votre Service de Santé au Travail.

DossierIntérimaires

L’entreprise Spie Batignolles, spécialisée dans lestravaux publics, emploie quelques 60 salariés sur le site dunkerquois. Mohsen Harmi, secrétaire duComité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditionsde Travail (CHSCT) nous parle de l’accueil des intérimaires dans sa société :

« En fonction de la charge de travail, l’entreprise faitappel à des intérimaires. Pour leur prise en charge,pas de distinction, les intérimaires sont des salariéscomme les autres ! À leur arrivée, la société leur remetun carnet d’accueil et une fiche de poste reprenantl’ensemble des recommandations en Santé au Travail,établies par notre médecin du travail, Elisabeth LeBihan. Sont également vérifiés : le bon suivi des visitesmédicales et la possession d’un équipement de sécu-rité adéquat. Par ailleurs, les intérimaires bénéficientd’un encadrement personnalisé au niveau de leurposte de travail. Tout est mis en oeuvre pour que cespersonnes soient considérées comme des salariés àpart entière, aussi bien au niveau de leurs devoirs quede leurs droits. En cas de soucis, le dialogue est demise, parce que pour nous, santé et sécurité vont depair… ».

Santé au Travail Dunkerque (CEDEST)

Témoignages

Spécialisée dans la fabrication de papiers couchéspapeterie, l'entreprise Arjowiggins de Wizernesemployant plus de 340 salariés accueille environ10% d'intérimaires en moyenne mensuelle (réf 1er semestre 2009). Michèle Chaudet, infirmière del'entreprise, témoigne de leur intégration :

« Lorsqu'un salarié intègre pour la première fois l'en-treprise, il participe à une formation de sensibilisationà la sécurité et à la Santé au Travail d'une demi-journée. Les intérimaires sont donc concernés parcette démarche de prévention. En collaboration avecl'animateur sécurité, je m'occupe de la présentationdu service médical interne à l'entreprise, du rôle de laSanté au Travail à laquelle nous adhérons, de l'impor-tance des différentes visites médicales. Je présenteégalement les secours dans l'entreprise : secouristes,numéros d'urgence, matériels de premiers secours...Ils ont une information sur l'importance du port desprotections auditives mises à disposition à cause durisque bruit, et de l'habilitation aux différentes con-duites d'engins. Ces informations sont essentiellespour la prévention et la santé de tous. Les intérimairesy sont particulièrement sensibles car ils ont l'habitudede changer d'entreprise et de règles de fonction-nement. C'est pour cette raison qu'il est important depouvoir remettre dans leur contexte les règles desanté et sécurité au travail ». Edith Marien, responsableressources humaines, complète : « Quand l'intérimairerejoint un poste de travail, il est formé à ce poste etévalué par un tuteur sur des thèmes comme la sécu-rité, la qualité, l'environnement... Une démarche quipermet de valider le bon apprentissage des principesprésentés en formation. L'immédiateté de la prise encharge sécuritaire du personnel est une volonté fortechez Arjowiggins ». Apparemment tout le monde s'yretrouve !

Santé au Travail Flandres Audomarois (STFA)

Les intérimaires :des salariés comme les autres !

Durée moyenne de mission : 2 semaines- 1 intérimaire sur 2 a moins de 30 ans- 8 intérimaires sur 10 sont ouvriers

3 secteurs majeurs d'emploi :- Industrie : 46 %- Tertiaire : 33 %- BTP : 21 %

Source : Assurance Maladie/Risques professionnels - Commission des Accidents duTravail et des Maladies professionnelles du 21 mars 2007.

�Fiche détachableEntreprise & Santé n°7

INTERIMAIRE A PROPOS DE LA SITUATION DE TRAVAIL

� L'intérimaire : qui est-il ?

ATTENTIONIl existe des travaux interdits aux intérimaires :

Travaux exposant à :

- Fluor gazeux et l'acide fluorhydrique- Chlore gazeux, à l'exclusion des composés- Iode solide, vapeur, à l'exclusion des composés- Phosphore, penta-fluorure de phosphore (hydrogène sulfuré)- Hydrogène arsenié- Sulfure de carbone- Phosgène- Dioxyde de manganèse- Dichlorure de mercure, oxycyanure de mercure et dérivés alkylés du mercure- Béryllium et ses sels- Tétrachlorométhane (tétrachlorure de carbone)- Certaines amines aromatiques - Chlorométhane (chlorure de méthyle)- Tétrachloréthane- Rayonnements ionisants- Inhalation de poussières de métaux durs- Métallurgie et fusion du cadmium, travaux exposant aux composésminéraux solubles du cadmium- Polymérisation du chlorure de vinyle- Activités de fabrication ou de transformation de matériaux contenant del'amiante, opération d'entretien ou de maintenance sur des déflocages oucalorifugeages contenant de l'amiante, activités de confinement, de retraitde l'amiante ou de démolition exposant aux poussières d'amiante- Fabrication de l'auramine ou du magenta

� Pour tout renseignement complémentaire : n'hésitez pas à consulter votre Service de Santé au Travail.

IMPORTANT

Les risques en Santé au Travail de

la mission confiée à l'intérimaire

doivent être précisés dans le

contrat de mise à disposition,

signé entre l'entreprise de travail

temporaire (agence d'intérim) et

l'entreprise utilisatrice.

POUR MEMOIREAu regard des risques pour lasanté, le salarié intérimaire doitêtre pris en compte comme unsalarié permanent de l'entrepriseutilisatrice. Après accord desmédecins du travail concernés,celui de l'entreprise de travailtemporaire peut avoir accès auposte de travail au sein de l'entreprise utilisatrice.

Le salarié intérimaire est suivi par le médecin du travailde l’Entreprise de Travail Temporaire (agence d’interim)pour la visite d’embauche, la visite de reprise, les visitespériodiques. La visite d’embauche vise à déterminerl'aptitude médicale à un ou plusieurs emplois, pouvantcorrespondre aux différentes missions auxquelles lesalarié veut répondre.Le salarié intérimaire est suivi par le médecin du travailde l’Entreprise Utilisatrice, pour les risques liés auposte de travail. Le médecin assure la surveillancemédicale renforcée.

Fiche détachableEntreprise & Santé n°7

INTERIMAIRE A PROPOS DU SUIVI MEDICAL

IMPORTANT

Lors de la signature du contrat de mise à dispo-

sition, l'entreprise de travail temporaire (agence

d'intérim) et l'entreprise utilisatrice doivent

échanger par écrit les coordonnées de leurs

Services de Santé au Travail respectifs. Dans

l'exercice de leurs missions respectives, les deux

médecins du travail peuvent donc échanger des

informations utiles à la protection de la santé du

salarié intérimaire. Les intérimaires entrent

sous le régime de la Surveillance Médicale

Renforcée. Le médecin du travail de l'agence

d'intérim connaît le salarié et son historique; le

médecin du travail de l'entreprise utilisatrice

connaît le travail effectué et ses risques réels.

POUR MEMOIRESelon des prescriptions et des règles précises, etdans des zones géographiques données, la loirend obligatoire la constitution de fichier quiregroupe les fiches d'aptitude médicale dessalariés intérimaires. La création de tels fichiersrelèvent d'une autorisation accordée par laDirection Régionale du Travail de l'Emploi et dela Formation Professionnelle. Dans le Nord - Pas-de-Calais, le fichier est mis en ligne sur le siteentrepriseetsante.com (volet Intérim), sous condi-tion d'accès crypté et confidentiel. Ceci facilitel'échange d'informations entre les intervenantsconcernés, en évitant de refaire des visites médicales d'aptitude, sous réserve des critèreslégaux de délais et de mission. Ces échangesd'informations, entre Services de Santé au Travail et entreprises, ne peuvent se faire qu'avec l'accord écrit du salarié intérimaire concerné.

� Quelle particularité dusuivi médical pour un intéri-maire ?

� Pour tout renseignement complémentaire : n'hésitez pas à consulter votre Service de Santé au Travail.

ATTENTIONLe salarié intérimaire a droit à tous les types devisites médicales, comme tout salarié permanentd'une entreprise :

Avec le médecin du travail de l'entreprise de travail temporaire (agence d'intérim) :

- visite d'embauche et visites périodiques, dans le cadre dela surveillance médicale renforcée- visite de reprise et visite de pré-reprise- visite occasionnelle

Avec le médecin du travail de l'entreprise utilisatrice :

- visites médicales dans le cadre de la surveillance médicalerenforcée- visite occasionnelle

Le dossier médical est tenu par le service médical de l'entreprise de travail temporaire (agence d'intérim).

Entreprise & Santé : Quelle est la définition dureclassement ?

Dr S. Fantoni-Quinton : « Il s’agit d’une obligationlégale à la charge de l’employeur de tout mettre enoeuvre pour trouver un autre poste de travail pour unsalarié dont le médecin du travail a constaté l’inapti-tude, que celle-ci soit d’origine professionnelle ou non ».

E & S : Quels en sont les enjeux ?

Dr S. FQ : « Pour l’employeur, il s’agit d’abord de conserverun salarié expérimenté pouvant être utile à l’entrepriseplutôt que de licencier tout salarié inapte. Le législateury veille, la jurisprudence aussi. Ainsi, si l’employeur nepeut démontrer qu’il a réellement tenté de reclasserson salarié inapte, le licenciement qui suivra sera con-sidéré comme sans cause réelle et sérieuse. Avec desconséquences financières et procédurières lourdes.

Pour le salarié, il s’agit, même quand son état de santéest altéré, de pouvoir conserver un emploi adapté.

Pour le médecin du travail, qui a un rôle pivot danscette situation, il s’agit d’être une force de propositionpour guider l’employeur dans sa démarche parfois difficile, notamment dans les TPE, grâce aussi auxstructures d’aides au reclassement ».

E & S : Quelles en sont les bases réglementaires,en France ?

Dr S. FQ : « Ces obligations sont fondées sur l’articleL1226-2 en cas d’inaptitude consécutive à un accidentou une maladie non professionnelle et sur l’article L 1226-10 et 12 en cas d’inaptitude d’origine profes-sionnelle. Elles débutent à l’issue de la 2ème visitenécessaire à la constatation de l’inaptitude médicale

(conformément à l’article R. 4624-31 du Code du travail) et doit s’appuyer sur les préconisations dumédecin du travail. Cette obligation pèse sur l’employeur, même en situation d’invalidité ou d’inapti-tude à tout emploi dans l’entreprise ».

E & S : Quelles sont les tendances en matière dejurisprudence ?

Dr S. FQ : « De part l’obligation de sécurité de résultatet l’interdiction de discrimination pour des raisons desanté, les juges condamnent systématiquement lesemployeurs n’ayant pas apporté les preuves concrèteset vérifiables des efforts fournis en matière de reclasse-ment ».

E & S : Quel conseil principal donneriez vous à unemployeur et son salarié ?

Dr S. FQ : « Une « recette » : Anticiper les inaptitudes par un accompagnement dessalariés en arrêt maladie.S’appuyer sur les recommandations du médecin du travail, au besoin en le sollicitant (l’absence de propo-sitions de reclassement est un motif de contestation del’avis du médecin du travail).S’informer auprès des Services de Santé au Travail etde l’équipe de santé à la fois sur ses obligations maisaussi sur l’aide qu’il peut obtenir dans ce reclassement(financière, logistique…).Impliquer davantage les partenaires sociaux dans sarecherche de reclassement.Garder la « trace » écrite de toutes ses démarches afinde pouvoir en apporter la preuve, si besoin ».

16-17

Tabl

eau

de b

ord

Vie

des

entr

epris

es

Inve

stir

Dos

sier

Jurid

ique

Empl

ois

etSa

nté

Tech

niqu

es

Org

anisa

tions

Ergo

nom

ie

Clin

d’o

eil

Juridique

A Lille Grand Palais, s’est tenu, les 4 et 5 juinderniers, un symposium Fanco-Québécoisde Droit et Santé au Travail. Son thème : lereclassement face à une inaptitude. Plus de350 participants, venus de toute la France,ont fait le point de la question. A la lumièredes dernières jurisprudences. Interview deSophie Fantoni-Quinton, Praticien Hospitalierau CHRU de Lille, Docteur en Droit àl’Université de Lille II.

Reclassement : quoide neuf, docteur ?

Pour en savoir +

@www.entrepriseetsante.com

“L’efficacité et la réussited’une politique de préventionne sont pas une question demoyens, mais une questiond’objectifs. ”

Emplois & Santé

En cette période estivale,on se laisse plus facilementséduire par un petit verre àla maison, lors d’un week-end en famille, avec desamis... Les occasions sontnombreuses. Plus éton-nant, elles le sont aussi enmilieu professionnel : à lacantine, au bistrot du coinle midi entre collègues, lorsdu traditionnel « pot » duvendredi... Qu’il s’agissed’alcoolisation au travail oudes conséquences de laprise d’alcool sur l’activitéd’une entreprise, nous évo-quons la question sanstabou avec le Dr DamienDuquesne, médecin du tra-vail au PÔLE SANTÉ TRA-VAIL - Lille (ex AMEST), etalcoologue.

A votre bonnesanté !

Entreprise & Santé : En quoi consiste la prévention durisque alcool en entreprise ?

Dr Damien Duquesne : « Lorsque l’on parle de prévention surce thème, il faut distinguer 2 niveaux : la prévention individuelleet la prévention collective. La première se fait au cabinet médicallors de la visite. Des outils simples existent pour mettre en place une politique de prévention efficace à titre individuel : la consommation déclarée d’alcool, l’alcootest, les plaquettes d’informations, les examens biologiques. En ce qui concerne laprévention collective, il s’agit de ne pas sortir la prévention durisque alcool de l’évaluation des risques liés à l’activité profession-nelle. Voilà pourquoi, avant de prévenir, l’entreprise doit évaluer. Nous sommes là pour l’y aider ».

18-19

Tabl

eau

de b

ord

Vie

des

entr

epris

es

Inve

stir

Dos

sier

Jurid

ique

Empl

ois

etSa

nté

Tech

niqu

es

Org

anisa

tions

Ergo

nom

ie

Clin

d’o

eil

Dr Damien Duquesne

Médecin du travail au PÔLESANTÉ TRA-VAIL - Lille (ex AMEST), et alcoologue

E & S : Quelles sont les con-séquences de la prise d’alcool surl’activité d’une entreprise ?

Dr D.D : « Je pense qu'il y a lieu deconsidérer du point de vue des habitudes de consommation au seinde l'entreprise (pots, repas d'affaires,restauration etc...), le manque d'in-formations voire parfois l'incitation,qui augmentent les risques (acci-dents,malaises...). Risques souventsous estimés par l'encadrement. Dupoint de vue des comportements desalariés, l'alcoolisation excessiveaugmente les risques d'exclusion del'entreprise. Non seulement parcequ’elle entraîne des dysfonction-nements observés pendant le travail,mais également parce qu’elle provoquedes atteintes physiques et psy-chologiques qui peuvent restreindreles aptitudes... Se poser les ques-tions de l'incidence de l'ambiancede travail et de l'attention aux per-sonnes ouvre positivement la portedes évolutions préventives ».

E & S : Que dit le code du travail surla question alcool et travail ?

Dr D.D : « C’est là toute l’ambiguïté de la question. Le code du travailautorise les boissons fermentées sans limites, du moment que l’étatd’ivresse n’est pas atteint. Une défi-nition pour le moins assez floue ! Ellene dit rien de la conduite à tenirpour le chef d’entreprise. Que fairelorsqu’un salarié est en état d’ivresse ?Comment interpréter le code du travail ? Zéro alcool ou autorisationexceptionnelle ? Une seule chose estsûre : ne pas attendre l’accident dû àl’alcool pour réagir ».

E & S : Vous parlez de l’importance de la préven-tion... si on parlait plutôt de son efficacité ?

Dr D.D : « Le chef d’entreprise a t-il la volonté d’évaluerses risques ? A t-il la motivation suffisante pour mettreen place une politique de prévention adaptée ? Si oui,alors la Santé au Travail peut l’aider dans sa démarche.L’efficacité et la réussite d’une politique de préventionne sont pas une question de moyens, mais une question d’objectifs. Réussir une prévention individuelleet collective, c’est aussi utiliser son Service de Santé auTravail ».

E & S : Y a t-il des pièges à éviter ?

Dr D.D : « Face à l’alcool, j’ai pu constater que lesentreprises choisissent entre l’interdiction totale d’alcool ou la mise à l’écart des personnes à risquessur les postes sensibles. La première option ne fonctionne pas. La seconde n’entraîne aucune modification des comportements. Dans les deux cas,il n’y a pas de prise en compte des dysfonction-nements autour du risque alcool ».

E & S : Terminons sur une note plus personnelle.Vous vous battez pour développer la préventionalcool en entreprise. Quelle a été votre plus granderéussite ?

Dr D.D : « Lorsque j’aide un salarié à baisser sa consommation d’alcool ou que je réfléchis avec unchef d’entreprise à la politique de prévention de sasociété. Ma réussite est quotidienne ».

A partir de quels seuils de consommationparle-t-on de risques ?

La sensibilité à l’alcool est variable d’une person-ne à une autre. A titre indicatif, voici les seuils deconsommation à risques selon l’Organisationmondiale de la Santé :- pour les femmes : pas + de 2 verres par jour- pour les hommes : pas + de 3 verres par jour- pour tous : pas + de 4 verres en une occasion

L’OMS conseille également de rester au moins 24 heures sans alcool chaque semaine.

Pour en savoir +

@www.entrepriseetsante.com

Attention,gaz dangereux !

Au Centre de pathologie d’Amiens,l’utilisation du formol est quotidien-ne. Employé pour la conservationdes prélèvements tissulaires, lerisque est quotidien. Suite à unenseignement post universitaire, DrFrançoise Thelu, pathologiste, asouhaité évaluer les pratiques pro-fessionnelles au sein du cabinet : « J’ai contacté notre Service deSanté au Travail d’Amiens (ASMIS)pour qu’il vienne effectuer desmesures et analyser nos pratiquesau sein du laboratoire. Le formol estun produit toxique. On essaye deprendre le moins de risques pos-sibles, car ce produit est encoreincontournable dans notre métier ».Suite à cette intervention, les habi-tudes professionnelles ont évolué.Globalement les résultats étaientbons. Mais certaines actions, commele reconditionnement des flacon-nages, ont du être corrigées pourlimiter l’exposition au formol.Dorénavant, cette manipulation esteffectuée à proximité d’une sourced’aspiration et la ventilation est systématiquement mise en marche.

De l’air, de l’airAutre secteur d’activité et autreexpérience. Luc Baelde, médecin dutravail à la Santé au Travail FlandresAudomarois (STFA) a lui aussi dûfaire face au formaldéhyde. Une desentreprises dont il s’occupe fabriquede la matière intissée. Certainsprocédés pour y parvenir dégagentdu formaldéhyde plus ou moinsfortement. Là aussi, des mesures encontinu ont été réalisées en collabo-ration avec le CNRS. Conclusionsexpliquées par le Dr Baelde : « Lespériodes et les zones de dégage-ment du gaz ont été identifiées.L’entreprise peut ainsi mettre enplace des aspirations de manièreplus précise pour préserver aumieux la santé de ses salariés ». Lesmesures ont aussi permis d'évaluerles variations de niveaux de dégage-ments du formaldéhyde en fonctiondu process mis en oeuvre. deuxexpé-riences, qui montrent que faceau formaldéhyde, des solutions exis-tent. Parlez-en à votre Service deSanté au Travail.

Formol, méthanal, formaldéhyde… une multitude de nomspour définir un même produit dangereux pour la santé. Cegaz volatil polluant est aujourd’hui utilisé dans de nombreuxdomaines d’activités. Son emploi est réglementé, puisqu’ilest considéré comme cancérogène. Pour mieux comprendreles risques autour du formaldéhyde, suivons les expériencesd’un médecin du travail et d’une entreprise.

20-21

Tabl

eau

de b

ord

Vie

des

entr

epris

es

Inve

stir

Dos

sier

Jurid

ique

Empl

ois

etSa

nté

Tech

niqu

es

Org

anisa

tions

Ergo

nom

ie

Clin

d’o

eil

TechniquesQuelle définition ?

Le formaldéhyde, connu égale-ment sous les noms de méthanal,formol ou aldéhyde formique estun gaz polluant, irritant. Utilisédans les milieux professionnels, onle retrouve dans un très grandnombre de branches d’activités etde produits : mousses isolantes,laques, colles, vernis, encres,résines, papiers, produitsménagers, pesticides, etc. La plu-part des bois agglomérés et con-treplaqués (mobilier, matériaux deconstruction) en contiennent, et ilest également utilisé dans certainsmédicaments, cosmétiques, ettextiles. Il peut être contenu entant que tel dans un produit ouêtre le résultat d’une décomposi-tion thermique de matièresorganiques.

Quelle réglementation ?

En Juin 2004, le CentreInternational de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé leformaldéhyde en catégorie 1 (can-cérogène avéré chez l’homme).D’ailleurs, depuis un arrêté (13 juil-let 2006), les travaux exposant auformol sont considérés commecancérogènes. La réglementationconcernant le risque cancérogèneest donc désormais à appliqueren visant la substitution chaquefois que possible. Le décret du 15janvier 2009 compléte le tableau43 des maladies professionnellesliées au formaldéhyde par letableau 43 bis qui indemnisedorénavant les cancers dunasopharynx liés à cet agent.

Quels risques ?

Le formaldéhyde est un irritantdes muqueuses (oeil, nez, gorge) et un allergisant (peau, nez,bronches).L’Agence Française de SécuritéSanitaire de l’Environnement deTravail (AFSSET) vient de publierun rapport (mai 2009), recomman-dant, pour la prévention du risquecancer, de ne pas dépasser 0,4ppm pour une exposition à courtterme et 0,2 ppm pour une exposition à long terme. Cesvaleurs ne protégent cependantpas du risque allergie.

Pour en savoir + : www.afsset.fr

Le vernis Les produitsménagés

La résine L’encre

Formaldéhyde

Comme chaque hiver, la grippe va venir nous dire bonjour… Mais l’hiver 2009-2010 nousréserve une surprise. Un nouveau virus de grippe A est apparu. Son nom : H1N1. Commentles entreprises peuvent-elles aborder cette nouvelle grippe, dont tous les médias parlentdéjà ? Voici une brève réflexion autour de 5 conseils.

Bonjour, jem’appelle

Les conséquences de la grippe sont bien connues : fièvre, sensa-tion de malaise et fatigue. De nombreux enfants et adultes sontobligés de garder le lit quelques jours. Il faut alors s’organiser,dans la famille et au travail… Dans les pays développés, la nouvellegrippe ne semble pas plus grave que la forme « traditionnelle ».Cependant le nombre de cas sera sans doute beaucoup plusélevé, car le virus est tout simplement nouveau.

1 Information ?C’est la base. Nul doute que les médias jouent un rôle. Mais le boucheà oreille aussi. A ce propos, le travail est un moment privilégié de conversation. Mais quelle est la part de vrai et de faux, dans tout ce quise dit. Un partenaire de l’entreprise est compétent et objectif : lemédecin du travail.

Organisations

Grippe 2009-2010

22-23

Tabl

eau

de b

ord

Vie

des

entr

epris

es

Inve

stir

Dos

sier

Jurid

ique

Empl

ois

etSa

nté

Tech

niqu

es

Org

anisa

tions

Ergo

nom

ie

Clin

d’o

eil

2 Vaccination ?La France s’engage a priori à se donner les moyensd’une vaccination de masse. Les doses sont en cours defabrication. Nous en saurons plus dans les prochainessemaines. Pour l’instant, il faut attendre que les millions de doses soient fabriquées. Un peu de patienceet pas de panique.

3 Masques ?Pour éviter les contaminations par postillons, le port dumasque peut être conseillé. Cependant, en cas de contamination, chacun d’entre nous n’est contagieuxque quelques jours. Rien ne sert de porter un masquetout l’hiver. En plus, il y a masque et masque… Avec desutilisations différentes pour des situations différentes.Votre Service de Santé au Travail est là pour vous conseiller.

4 Arrêt de travail ?Dans de nombreux cas, ils sont incontournables. Lemalade doit garder le lit quelques jours. Se pose alorsla question de l’arrêt de travail. L’inconnu de cet hiversera le nombre exact d’arrêts qui seront nécessaires. Ledébut de l’épidémie nous renseignera. Il faudra sansdoute alors anticiper au niveau de l’organisation du travail…

5 Hygiène générale ?La nouvelle grippe aura un mérite : nous rappeler queles règles d’hygiène de base ne sont pas désuètes àl’ère d’internet et autres innovations…Une résultante de ces 5 conseils : appeler votre Service de Santé au Travail, pour bénéficier d’une information adaptée à votre entreprise.Enfin à noter que les entreprises devront faire un « plan de continuité » en liaison avec leur Service deSanté au Travail.

La suite au prochain numéro…

Entreprise et Santé suivra l’actualité avec ungroupe d’experts en Santé au Travail.Nous aurons l’occasion de refaire le point de laquestion dans notre prochain numéro (parutionle 1 octobre 2009). En outre, dès le 15 septembre2009, nous actualiserons les informations utilesaux entreprises sur le site : entrepriseetsante.com

Pour en savoir +

@www.entrepriseetsante.com

“Dans les pays développés,la nouvelle grippe ne semble pasplus grave que la forme « tradi-tionnelle ». ”

Point de départ de notre histoire : une visite médicale. Le Dr Christian Catry, médecin du travail àla Santé au Travail de Roubaix-Tourcoing (AIMST), constate l’apparition de troubles musculo-squelet-tiques chez une salariée, préparatrice en pharmacie.S’en suit une rencontre entre le médecin et l’em-ployeur Cécile Desclodures. Une décision est prise : l’ergonomie viendra à l’aide de la pharmacie !

L’ergonomie au secours de la pharmacie !

« Pour apporter une solution aux problèmes detroubles musculo-squelettiques constatés chezune salariée de la pharmacie Desclodures,nous avons envisagé une étude ergonomique »commence le Dr Catry. Pour la réaliser, unespécialiste de la question, ergonome au CISST,Nathalie Delattre. En compagnie de CécileDesclodures, propriétaire de l’officine, elle aprocédé à une analyse des postes de travail.Son but : proposer des pistes d’améliorationpour le confort et la santé des 4 salariés.

Repartir sur de bonnes basesPoste administratif ou de délivrance desmédicaments, instruments de travail, méthodesd’organisation… Rien n’a été oublié. Malgrél’emploi du temps chargé de Cécile Desclodures,elle a tenu à être présente lors de cette visite :« un bon employeur se soucie du bien-être autravail de ses employés et tente de tout mettre en oeuvre pour y parvenir. C’est pourcette raison que j’ai accepté les conseils de l’ergonome. D’autant plus que j’envisage derefaire les locaux prochainement ». A ce jour, les travaux n’ont pas commencé, mais la réorganisation du poste administratif a étéeffectuée, de même que le surélèvement decertains appareils, comme les écrans d’ordinateur.

Et les autres ?Et si des problèmes d’ergonomie existent danscette pharmacie, sont-ils communs à toutes les pharmacies ? Les officines présentent certesdes points similaires, postes de travail et nature de l’activité par exemple, mais chaque

Ergonomie

“Et si des problèmes d’ergonomieexistent dans cette pharmacie, sont-ilscommuns à toutes les pharmacies ?”

24-25

Tabl

eau

de b

ord

Vie

des

entr

epris

es

Inve

stir

Dos

sier

Jurid

ique

Empl

ois

etSa

nté

Tech

niqu

es

Org

anisa

tions

Ergo

nom

ie

Clin

d’o

eil

établissement est unique. Les locaux, les méthodes detravail... Le Dr Catry préconise donc l’étude personnalisée :« L’expérience menée pour Mme Desclodures est unatout certain pour saisir au mieux les contraintes decette profession. Une connaissance qui sera bénéfique

à la reconduite d’une analyse du même type dans cegenre de commerce. » Cependant selon lui, une telleexpérience n’a de valeur que si le chef d’entreprise aréellement la volonté de faire évoluer les choses.Cécile Desclodures en est la preuve vivante !

Pour un poste de travail ergonomique,ayez les bons réflexes !

- Positionner l’écran en face de l’opératrice- Garder une hauteur de plan de travail suffisammenthaute pour alterner les positions debout et assise

- Prévoir un siège dont les éléments sont réglables ouun siège assis-debout étant donné la fréquence delevée dans un emploi de commerce

- Prévoir une profondeur de plan de travail permettantde poser les avant-bras

- Prendre appui sur le dossier afin de soulager les mus-cles du dos

- Disposer un écran avec une distance à l’oeil compriseentre 50 et 70 cm

8h00Arnaud Playez arrive en voiture à songarage. C’est parti pour le tourbillondes clés. Au total, le garage est aujour-d’hui installé sur 1 800 m2. Celareprésente donc un certain nombre deportes à ouvrir : les ateliers, la conces-sion, le bureau... Bien loin des 100 m2qui existaient au démarrage de l’entre-prise en 1976.

8h30Les 6 salariés commencent leurjournée. Un point sur les tâches de cha-cun. La carrosserie de la petite citadinequi a pris un poteau sur l’arrière est àfinir. M. Leroy doit venir pour un pro-blème de bruit dans le moteur de sonespace... Bref une journée normale.

N’ayant pas de secrétaire, Arnaud secharge lui-même de la réception de laclientèle, du suivi des dossiers, desdevis, des factures.

11h30Un moment de calme. Le téléphonecesse de sonner. Arnaud décide de seconsacrer à l'administratif. Il laisse lacasquette de commercial au placard etprend celle de gestionnaire.

12h00Un sandwich vite avalé. Arnaud resteconcentré sur les comptes. Avec 3 000entrées par an, le garage tourne bien.Mais pour que cela continue, il fautjouer des coudes. Réfléchir aux bonsinvestissements pour continuer à sedévelopper. La crise, bien sûr ! Maispas seulement. Les assurances parexemple, qui préfèrent déclarer lesvoitures épaves plutôt que de faire desréparations, ont aussi leur responsabilité.

14h00Le téléphone repart de plus belle.Parmi les nombreux appels, celui d'unsalarié retient son attention. Il ne pour-ra pas venir cet après-midi. Cette nou-velle va chambouler l'organisation dureste de la journée. Il va falloir rappelerun client pour lui expliquer que savoiture ne sera finalement pas prête.Gérer les imprévus. C'est aussi ça lequotidien d'Arnaud.

17h00 Comptable, psychologue, gestion-naire, commercial… le rôle d'un chefd'entreprise est multi facettes. Maisface à cette diversité de compétenceset de responsabilités, Arnaud neregrette rien. Les voitures sont une his-toire de famille ! Une passion, qu'ilassouvit jour et nuit. En effet, Arnaudest également dépanneur de garde.

19h00Le garage ferme ses portes. Arnaudjette un dernier coup d'oeil à sespapiers. L'absence de son salarié luirevient en mémoire. Il essayera de voirdemain si le mal n'est pas plus pro-fond. Peut-être y a t-il un souci auniveau de sa formation ? Peut-êtren'est-il pas heureux dans son travail ?En cas de doute, il s'adressera à sonService de Santé au Travail (AST62/59).Après tout, il était déjà intervenu pouraider Arnaud à remplir son documentunique. Il avait été content de cettecollaboration. Pourquoi ne pas recom-mencer ?

Clin d’oeil

24h avec

Sa carrière en tant que concessionnaire et garagiste adémarré par du provisoire. Au début, quelques mois pouraider son père malade. Puis le provisoire s’est transforméen permanent. Voilà 18 ans qu’Arnaud Playez dirige avecenthousiasme « l’affaire familiale ». Un garage où il emploie6 salariés. Sa journée comme tout chef d’entreprise est bienremplie. Découvrons son quotidien.

... Arnaud

Arnaud Playez Garagiste et chef d’entreprise

Hersin Coupigny

26-27

Web

Tabl

eau

de b

ord

Vie

des

entr

epris

es

Inve

stir

Dos

sier

Jurid

ique

Empl

ois

etSa

nté

Tech

niqu

es

Org

anisa

tions

Ergo

nom

ie

Clin

d’o

eil

www.entrepriseetsante.com

Agenda

• 2009-2010Entreprises de Picardieen SantéA.R.A.M.I.E.

- Service de Santé au Travail d’Amiens (ASMIS)- Service de Santé au Travail de Saint Quentin (MTA)- Service de Santé au Travail de Woincourt (AISTV)

Dès janvier 2009, les entreprises de 20 à 200 salariés

des bassins d’emploi d’Abbeville Ponthieu et duVimeu (Picardie Maritime) et de Guise, La Capelle,Vervins, Hirson, Marle (Thiérache) seront invitées àparticiper à des actions de prévention des maladiescardio-vasculaires et des cancers.

Dans le cadre d’un programme expérimental mis enplace par le Groupement Régional de Santé Publiquede Picardie, avec le soutien de l’Etat, du ConseilRégional de Picardie et de sanofi-aventis.

« LE » site internet de Santé auTravail des entreprises du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie :des réalisations d’entreprises,des « actus » et des conseils

- un site portail pour rejoindre le site devotre Service de Santé au Travail (parte-naire d’Entreprise et Santé)- des réalisations d’entreprises, des infospratiques réparties par branche d’activité

IMPORTANT :

A PARTIR DU 15 SEPTEMBRE 2009 : L’actualité en Santé au Travail mise à jour régulièrement

AST 62/59Association de Santé au Travail6 rue de la SymphorineParc des Bonnettes 62 008 ArrasTél : 03 21 15 12 31 / www.ast6259.fr

PÔLE SANTE TRAVAIL (ex AMEST, SISTRAD, SMIA)118 rue SolférinoLille BP 136559015 Lille CedexTél : 03 20 12 83 00 / www.polesantetravail.fr

ASMISAssociation Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme77 rue DebaussauxBP 013280001 Amiens Cedex 1Tél : 03 22 54 58 00 / www.asmis.net

ASTAVAssociation de Santé au Travail de l'Arrondissement de Valenciennes62 rue Milhomme59300 ValenciennesTél : 03 27 46 19 24 / www.astav.fr

AIMSTAssociation Interentreprises de Médecine et de Santé au Travail4 av. de la Fosse-aux-Chênes BP 44959058 Roubaix Cedex 1Tél : 03 20 26 15 71 / www.aimst-rbx-tg-asso.fr

STFASanté au Travail Flandres Audomarois238, rue de Bailleul59190 CaestreTél : 03 28 50 92 81 / www.stfa.fr

CEDESTCentre pour le Développement Santé au Travail4/10 rue Albert Thomas59210 Coudekerque-BrancheTél : 03 28 24 98 98 / www.cedest.net

MTAMédecine du Travail de l'Aisnerue Théodore MonodZA Bois de la Chocque02100 Saint-QuentinTél : 03 23 62 52 48 / www.mt02.org

ASTIL 62Association Santé Travail Interentreprises du Littoral430 Boulevard du Parc - BP 9462903 Coquelles CedexTél : 03 21 85 51 85

Centre Inter-Services de Santé au Travail118 rue Solférino59015 Lille Cedex

Groupement Inter Services Santé et Travail79 rue Jean-Baptiste Lebas62 404 Béthune Cedex

« LE » magazine de Santé au Travail des entreprises du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie : des réalisations d’entreprises, des « actus » et des conseils

4 numéros par an diffusés auprès de 85 000 entreprises La vie en Santé au Travail des PME et des TPE

59

62

80

60

02Grâce au soutien de :

me

Trim

est

re2

00

9I

Nu

ro7