Bulletin de Santé mondiale - Vol. 3 Numéro 1

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Il me fait tout particulièrement plaisir de vous souhaiter “bonne rentrée” cette année. Le Bulletin de santé mondiale a une nouvelle éditrice en chef du tonerre, qui se bâti une équipe aussi rapidement que sûrement. Le Comité de santé mondiale est vigoureusement en branle pour l’année à l’Université de Montréal, avec plus de 60 membres et les comités de McGill et Sherbrooke ont de brillantes et motivées coordonatrices. L’année s’annonce belle et pleine de projets! Pas encore impliqués? Embarquez, on a toujours de la place pour des gens motivés. Cela me fait aussi tout particulièrement plaisir parce qu’IFMSA-Québec ne s’est jamais aussi bien porté: on n’a que 5 ans d’existence et la maturité d’un organisation de 30 ans! Tous les 7 comités sont maintenant actifs sur la plupart des campus et la priorité de l’année et de s’assurer que tous les comités sont presents et enracinés sur les campus à travers la province. Que vous soyez à Sherbrooke, Jonquière, Québec, Trois-Rivières ou Montréal IFMSA-Québec vous représente et a besoin de vous. Avec son nouveau conseil exécutif revu et amélioré, ses coordonateurs nationaux prêts à faire lever la province, des douzaines de coordonateurs locaux de partout qui ont la tête de projets et des membres de plus en plus nombreux et impllqués, il est temps d’embarquer dans le bus! Et c’est le moment ideal pour embarquer… vous avez entendu parler de Montréal AM2010? Ce drôle d’acronyme veut dire “August Meeting 2010”, August Meeting, parce qu’e août comme en mars IFMSA (l’organisation internationale, donc une centaine de petits IFMSA-Québec!) se réunit quelque part dans le monde. Et en août 2010, c’est chez vous Mesdames et Messieurs. 800 étudiants. 90 pays. Suite p.3 On y est. Une rentrée de plus, la consommation de café qui remonte en flèche, les cernes qui réapparaissent – s’ils avaient disparu –, les projets qui redémarrent. Et pour redémarrer, IFMSA- Québec reprend en trombe! Sans compter tous ceux qui n’ont meme pas ralenti cet été! De la santé et des gens Par Geneviève Bois, coordonatrice nationale du Comité de santé mondiale, vice-présidente aux affaires internes, IFMSA-Québec Bulletin de Santé mondiale Volume 3; numéro 1 Octobre 2009 Dans ce numéro Une présentation des différents comités d’IFMSA- Québec L’Indonésie en 3 points de vue Une panoplie de possibilités de stages pour l’été 2010 Et plus encore! Une publication de Retrouver le Bulletin de Santé mondiale en ligne sur www.scogh.org

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Bulletin de Santé mondiale Volume 3 Numéro 1 Publication de IFMSA-Québec

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Il me fait tout particulièrement plaisir de vous souhaiter “bonne rentrée” cette année. Le Bulletin de santé mondiale a une nouvelle éditrice en chef du tonerre, qui se bâti une équipe aussi rapidement que sûrement. Le Comité de santé mondiale est vigoureusement en branle pour l’année à l’Université de Montréal, avec plus de 60 membres et les comités de McGill et Sherbrooke ont de brillantes et motivées coordonatrices. L’année s’annonce belle et pleine de projets! Pas encore impliqués? Embarquez, on a toujours de la place pour des gens motivés. Cela me fait aussi tout particulièrement plaisir parce qu’IFMSA-Québec ne s’est jamais aussi bien porté: on n’a que 5 ans d’existence et la maturité d’un organisation de 30 ans! Tous les 7 comités sont maintenant actifs sur la plupart des campus et la priorité de l’année et de s’assurer que tous les comités sont presents et enracinés sur les campus à travers la province. Que vous soyez à Sherbrooke, Jonquière, Québec, Trois-Rivières ou Montréal IFMSA-Québec vous représente et a besoin de vous. Avec son nouveau conseil exécutif revu et amélioré, ses coordonateurs nationaux prêts à faire lever la province, des douzaines de coordonateurs locaux de partout qui ont la tête de projets et des membres de plus en plus nombreux et impllqués, il est temps d’embarquer dans le bus! Et c’est le moment ideal pour embarquer… vous avez entendu parler de Montréal AM2010? Ce drôle d’acronyme veut dire “August Meeting 2010”, August Meeting, parce qu’e août comme en mars IFMSA (l’organisation internationale, donc une centaine de petits IFMSA-Québec!) se réunit quelque part dans le monde. Et en août 2010, c’est chez vous Mesdames et Messieurs. 800 étudiants. 90 pays. Suite p.3

On y est. Une rentrée de plus, la consommation de café qui remonte en flèche, les cernes qui réapparaissent – s’ils avaient disparu –, les projets qui redémarrent. Et pour redémarrer, IFMSA-Québec reprend en trombe! Sans compter tous ceux qui n’ont meme pas ralenti cet été!

De la santé et des gens Par Geneviève Bois, coordonatrice nationale du Comité de santé mondiale, vice-présidente aux affaires internes, IFMSA-Québec

Bulletin de Santé mondiale

Volume 3; numéro 1 Octobre 2009

Dans ce numéro Une présentation des différents comités d’IFMSA-Québec L’Indonésie en 3 points de vue Une panoplie de possibilités de stages pour l’été 2010 Et plus encore!

Une publication de Retrouver le Bulletin de Santé mondiale en ligne sur www.scogh.org

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Vous aimez le sexe? Alors, voici un comité qui est parfait pour vous! Le comité de santé sexuelle d’IFMSA-Québec est la branche de SCORA (Standing Committee on Reproductive Health including HIV/AIDS) au niveau international. Le comité santé sexuelle a pour mission de réaliser des projets de sensibilisation et de prévention voués au grand public, mais principalement auprès des adolescents et universitaires. Le comité s’intéresse à une grande variété de sujets tels que: la pandémie du VIH/SIDA, les infections transmises sexuellement, la contraception, les drogues du viol, la diversité sexuelle (homosexuel, bisexuel, transgenre), la violence et les relations de couple saines. Une de nos majeures préoccupation est l’état de la santé sexuelle des jeunes Québecois. L’arrivée de la réforme scolaire en 2001 n’a qu’agrandi la disparité déjà existante du niveau et de la qualité de l’éducation sexuelle au secondaire. Ainsi, ceci se traduit par une hausse marquée des infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS), notamment en ce qui concerne les infections de chlamydiose génitale qui ont doublé, entre 1997 et 2004 chez les jeunes de 15 à 24 ans (Rapport de Santé Publique du Québec au sujet des ITSS de 2007). Un projet innovateur et réactionnaire a vu le jour à McGill en 2005: Sexperts. Le concept, contagieux, a rapidement pris de l’ampleur et Sexperts est aujourd’hui actif dans toutes les facultés de médecine québécoises. Mais qu’est-ce Sexperts? Sexperts est un regroupement d’étudiants en médecine qui veulent sensibiliser les adolescents sur leur propre santé sexuelle. Le but n’est pas

Comité de santé sexuelle Par Alexandre Lefebvre Coordonnateur national du comité de santé sexuelle [email protected]

d’éduquer les élèves ni de prôner l’abstinence en projectant des agrandissements de condylomes dans une classe de secondaire 3. Via le concept d’éducation par les paires et des activités stimulantes et parfois loufoques, nous sensibilisons et tentons de créer un sentiment de responsabilité individuelle face à la santé sexuelle chez les jeunes. Aussi, nous voulons stimuler leur curiosité intellectuelle afin qu’ils posent ces questions qu’ils n’ont jamais pu poser faute d’environnement propice. Qu’ils se questionnent et débatent ensemble afin de savoir si un sac zip-lock est un moyen de contraception efficace et confortable. Qu’ils se demandent comment se transmet une ITSS. Qu’ils comprennent que boire du même verre qu’une personne VIH positive n’est pas dangeureux. Nous avions visité plus de 3000 élèves l’année passée au Québec et nous comptons en rejoindre encore plus cette année! Mais, faites-vous autre chose que parler de sexe devant des jeunes? Mais Oui! Nous sommes aussi très actifs au sein de chaque université en organisant des activités pour la Journée mondiale du VIH/SIDA, des midi-conférences sur des sujets variés, des soupers où l’on peut s’assoir à une table et échanger avec une ancienne travailleuse du sexe, un transgenre, un médecin travaillant avec les populations à risque, etc. De plus, cette année nous organiserons des campagnes sur l’homophobie, les droits reproductifs à travers le monde et le droit à l’avortement, parmi tant d’autres idées! La santé sexuelle vous tient à coeur? Nous avons besoin de vous et de votre amour pour le sexe! Des idées à proposer? Venez nous voir! SVP n’hésitez pas à me contacter, je vous mettrai en contact avec le comité de votre campus! P.S. Nous sommes toujours à la recherche d’un coordonnateur local à l’Université de Montréal ainsi que 2 coordonnateurs locaux à Chicoutimi!

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Je reviens à peine d’un voyage en République Démocratique du Congo qui fut un succès plus que mitigé. J’en suis venu à questionner mes formes d’implication, à réfléchir sur comment je pourrais, en tant qu’étudiant, faire une différence. Se lancer à l’autre bout de la planète pour partir des projets c’est bien, mais je l’ai fait souvent, et j’ai même eu des succès plus grands que je ne le méritais. Maintenant, peut-être faut-il raconter, dénoncer. Lorsqu’on entend parler de la République Démocratique du Congo, on pense d’abord aux atroces conflits qui dévastent l’est du pays. Pourtant, j’ai vécu à l’autre extrémité du pays, là où la guerre a quitté le quotidien des gens depuis une dizaine d’année. Ici, on commence à parler de reconstruction. On se remémore ce que le pays était avant la guerre et on se dit que peut-être… Non, en fait, on n’y croit pas vraiment, mais au moins, le fait qu’on ait recommencé à penser au futur montre que certaines plaies commencent à se panser. Et puis, il y a ces autres blessures; celles dont personne ne vous parlera. Elles se cachent sous le couvert de l’impunité, de la honte et même de la force des coutumes. Ceux qui en ont

Comité Droits humains et Paix (SCORP) ParMathieuLétourneauCoordonateurlocalduComitédeDroitsHumainsetPaixd’IFMSA‐Qcpourl’[email protected] été la cause ont parfois eu des destins

glorieux et parfois tragiques, mais leur dénominateur commun, c’est qu’ils ne craignent que très rarement la justice. Certains ont repris une vie normale, d’autres font toujours partie des forces militaires ou de la police (les mauvaises langues diront que certains occupent aujourd’hui des postes au gouvernement). Ce qui est bien lorsqu’on voyage dans un pays qui a connu la guerre, c’est qu’on ne sait pas en regardant les femmes lesquelles ont été violées. Les guides touristiques ne vous indiqueront pas les résidences des anciens criminels de guerre. Pourtant, les statistiques sont là et on sait que les unes marchent parmi nous sans jamais avoir eu de support, les autres impunis. Au cours du conflit dans l’Est du Congo, les soldats gouvernementaux et les combattants rebelles ont violé des dizaines de milliers de femmes et de filles et pourtant, moins d’une douzaine d’agresseurs ont été poursuivis par un système judiciaire qui a cruellement besoin de réformes, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié la veille de la Journée Internationale de la Femme.1 En tant que visiteur, peut-être ai-je salué les unes et les autres s’en jamais en avoir la moindre idée.

Une semaine. Des conférenciers. Des plenières. Des fêtes. Oui, ça aussi. Et beaucoup de bénévoles. Le monde entier est aux portes pour IFMSA-Québec, littéralement. C’est le premier événement du genre à se tenir au Canada et le plus gros rassemblement d’étudiants en médecine de l’histoire du pays! C’est une chance unique de participer à une Assemblée générale d’IFMSA, une experience extraordinaire souvent restreinte par les frais de participation et de déplacement… ce qui ne sera pas un problème ici! Je vous invite donc ajouter à vos cours une formations autrement plus excitante, faîtes-en un passé-temps, une implications, un loisir, une période de détente, une façon de vous rappeller pourquoi vous êtes en médecine, mais venez mettre la main à la pâte. L’année sera belle, et encore plus avec vous. Ma promesse de l’année donc? De la santé, beaucoup (pas pour vous nécéssairement…) et du monde, vraiment beaucoup du monde. De la santé mondiale quoi!

(De la santé et des gens – suite de la une)

Le Bulletin de Santé mondiale recrute!

Appliquez sur le poste d’éditeur-adjoint de campus à l’U

niversité Laval ou l’Université de Sherbrooke, ou encore

devenez correcteur! Pour plus d’information: laurie.dontigny-duplain@

umontreal.

Suite p. 4

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Saviez-vous que… …Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), près de 840 millions de personnes, dans le monde, souffrent de sous-alimentation. …D’après le rapport de l’année 2008 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 58 millions des 136 millions de femmes qui ont accouché n’ont pas pu recevoir d’assistance médicale pendant et après la naissance de leur enfant, mettant ainsi leur vie et celle de leur bébé en danger. …La tuberculose tue une personne toutes les 15 secondes. (OMS) …Chaque année, les dépenses personnelles de santé amènent plus de 100 millions d’individus à se situer en dessous du niveau de pauvreté. (OMS) Enfin, saviez-vous qu’à votre université un comité, le SCOGH (Standing Committee on Global Health), s’implique activement dans le domaine de la santé mondiale? Pour avoir plus de renseignements, consultez le www.scogh.org. Bonne rentrée et au plaisir de vous rencontrer lors de nos activités.

L’équipe du SCOGH

Activités du SCOGH (UdeM) à venir ! Octobre : Mois des enjeux de la nutrition dans le monde

‐ Midi conférence sur la transition nutritionnelle (Date à confirmer)

‐ Lundi 2 novembre : Réservez votre soirée pour un souper international à concept unique qui en laissera certains sur leur appétit. Informations à venir…

Novembre : Mois de la santé maternelle ‐ Ciné-conférence suivie d’une discussion :

Projection du film A Walk to Beautiful. ‐ Midi conférence sur la santé maternelle

Suite…

(Comité Droits humains et Paix – Suite p. 3) Je suis revenu ici découragé, me disant qu’il n’y avait rien à faire. À quoi bon connaître ces statistiques. Je les connaissais et ça ne m’avait pas empêché de peut-être serrer la main à des hommes qui les avaient souillées de sang. Et puis, j’ai vu les membres du Comité de Droits Humains et Paix définir avec enthousiasme leurs quatre grandes campagnes pour l’année lors de la première réunion de ce nouveau comité : droits d’accès à l’alimentation, responsabilisation locale (pour avoir un regard critique sur les situations tolérées par notre gouvernement à l’étranger et ici), droits secondaires à la guerre et droits internationaux des femmes et des enfants. J’ai alors pensé aux Congolais membres d’ONG, de communautés religieuses ou même du gouvernement dont j’avais pu sentir la lassitude accumulée à force de se battre pour changer les choses. Je me suis dis qu’on ne n’allait sûrement pas changer le monde, mais, qu’au moins, ces hommes et ces femmes seraient peut-être encouragés s’ils savaient que des étudiants en médecine à Montréal livrent le même combat. Si, vous aussi, vous voulez prêter votre voix à ceux qui n’en ont qu’à travers des statistiques, joignez vous à nous.

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La stratégie DOTS pour la tuberculose Par Éric Goudie Coordonateur local du comité de santé mondiale – Université de Montréal

En septembre 2000, l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté unanimement les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Ceci voulait donc signifier que l’ensemble des pays membres s’engageaient à travailler à réduire les inégalités à plusieurs niveaux dans le monde. Ces objectifs étaient ambitieux et faisaient suite à la déclaration d’Alma-Ata, adoptée près de 30 ans auparavant, et qui visait à donner accès aux soins de santé à l’ensemble de la population mondiale. L’objectif du millénaire 6, cible 8 vise à avoir arrêté et commencer à inverser la tendance de l’incidence mondiale de la TB d’ici 2015. Actuellement, l’incidence continue toujours d’augmenter, 2 milliards de personnes sont infectées et 2 millions en meurent chaque année. Ceci représente un décès toutes les 15 secondes. De plus, ces chiffres sont considérés comme très conservateurs. En 1991, bien avant l’adoption des OMD, l’Assemblée mondiale de la Santé a déclaré la TB comme étant un problème mondial de santé publique. Suite à la reconnaissance de la gravité de la situation par la communauté internationale, une stratégie internationale est mise en place en 1994 qui deviendra finalement la stratégie DOTS. DOTS signifie « Directly Observed Short Therapy, Short Course ». En fait, il s’agit de l’approche favorisée pour combattre la maladie et qui est mise en place à plusieurs endroits dans le monde. Elle est centrée autour de cinq lignes directrices :

1. Engagement politique accompagné d’un financement accru et durable 2. Dépistage des cas par un examen bactériologique de qualité avéré 3. Traitement standardisé et supervisé, accompagné d’un soutien au patient 4. Système efficace d’approvisionnement et de gestion des médicaments 5. Système de suivi et d’évaluation, et mesure de l’impact 1

Mais comment est-ce que celles-ci peuvent s’appliquer concrètement dans les divers contextes des zones endémiques ? Cet été, dans le cadre d’un cours de médecine tropicale, j’ai visité un hôpital qui applique cette stratégie en Indonésie, troisième pays avec le plus d’individus atteints de la TB. Durant notre visite, j’ai effectivement pu reconnaître l’application de chacune des lignes directrices de manière concrète. La clinique de TB fonctionnait un peu comme une chaîne de montage. Une fois diagnostiqués, effectivement à l’aide d’un dépistage bactériologique, ils avaient une multitudes d’étapes à suive. Brièvement, ceci consistait à rencontrer divers intervenants qui informaient le patient, qui lui distribuaient les médicaments pour tout le traitement et qui se chargeaient de récolter des donnés. Ceci étant si systématique que le patient n’avait pas grand pouvoir sur son cheminement à l’intérieur de la clinique. Ajoutés à ces mesures, une personne dans l’entourage du patient doit être responsable de voir à ce que ce dernier prenne ses médicaments correctement. Le manque d’observance est en effet un problème majeur dans la lutte contre la TB. Les cas où il y a non complétion du traitement peuvent avoir plusieurs autres causes que l’abandon pur et simple par le patient. Celui-ci peut ne pas avoir les moyens monétaires, lorsque les médicaments ne sont pas fournis gratuitement. Les effets secondaires peuvent être trop intenses pour qu’il désire poursuivre le traitement, ou encore le pays peut vivre des ruptures de stock d’origine politique ou économique. Malgré la présence d’une structure dans la quelle les lignes directrices de la stratégie DOTS sont reconnaissables, le manque de ressources, ainsi que d’autre contraintes, font en sorte que plusieurs mesures, qui devraient idéalement être présentes, ne sont malheureusement pas appliquées. Par exemple, il est fréquent de voir des patients atteints de la TB alités dans les ailes générales de l’hôpital, tout à côté de patients atteints d’autre chose. Ceci s’avère tout à fait dramatique en ce qui a trait à la possible transmission de la maladie. De plus, une fois diagnostiqués, les individus sont généralement retournés à la maison sans qu’on leur conseille et fournisse un masque protecteur adéquat. Dont le port, du moins pour les premières semaines, en attendant que le traitement rende le patient peu ou pas contagieux, peu diminuer les risques de transmission. Ceci contribue encore à augmenter les risques de transmission. Il faut tout de même remarquer que dans un pays tel que l’Indonésie, où la vaste majorité de la population a une TB latente, ce risque d’infection n’est pas perçu comme dramatique (Suite en p. 6)

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(La stratégie DOTS pour la tuberculose – suite de la p. 5) Mon expérience dans cet hôpital m’a fait beaucoup réfléchir sur plusieurs aspects reliés aux soins apportés aux patients, entre autres par rapport à la stratégie DOTS. En fait, c’était une des premières fois que je voyais un plan élaboré par une instance internationale en action sur le terrain. J’étais ravi de voir que ces beaux mots sur papier se rendaient là où il le fallait, cependant, j’ai aussi vu que la façon dont la stratégie était appliquée n’était pas tout à fait idéale. Diverses contraintes entrent en jeu lors de la mise en place de ces programmes. Pour supporter de telles initiatives, il faut qu’il y ait suffisamment de fonds, qu’ils soient présents d’une année à l’autre et qu’il y ait une véritable mobilisation. Néanmoins, la stratégie DOTS fonctionne bien et fait une différence lorsqu’elle est appliquée. Des mesures supplémentaires pourraient être bénéfiques dans ce cas-ci, tel que des interventions de santé publique et davantage de prévention. De plus, cette méthode est efficace et simple grâce à sa standardisation, mais est trop standardisée pour déceler les cas de TB multi-résistantes ou des cas compliqués, bien souvent ; les patients doivent suivre un ou deux traitements pour que l’on considère leur offrir des traitement de seconde ligne et à ce point, l’inefficacité des médicaments de premières ligne est complète. Somme toute, je retire de ceci qu’il faut toujours penser que même si de grandes actions sont prises à l’échelle internationale, et qui sont d’ailleurs nécessaires, il ne faut pas oublier la répercussion des contraintes locales sur ces beaux plans. Quant à la TB, un traitement existe depuis plus de 50 ans, il est grand temps de la stopper. Il s’agit d’un défi de taille que nous n’abandonnerons pas.

Des bonnes blagues indonésiennes Par René Wittmer Cet été, un groupe de prémeds aventuriers, avides de connaissances, se rendirent en Indonésie (oui oui, ce petit pays aux magnifiques paysages, au nord de l’Australie), plus précisément à Jogjakarta, sur l’île de Java, afin d’y suivre un cours portant sur la médecine tropicale. Regroupant plus de 70 étudiants de partout dans le monde, cette expérience fut enrichissante sur tous les plans, mais elle le fut sans contredit le plus sur le plan culturel. Pour ma part, c’était la première fois que je quittais l’Amérique ; inutile de préciser que mon voyage fut parsemé de surprises. Ma première (et agréable) surprise fut de réaliser à quel point les Indonésiens étaient des personnes attachantes (nous résidions tous dans des familles hôtes, qui ont sans contredit rendu l’expérience encore plus intéressante). Très vite, plusieurs liens se sont tissés entre les étudiants dépaysés par les coutumes de ce magnifique pays. Entre autres, des moments mémorables ont été passés autour d’un feu de camp, savourant notre Bintang (la bière indonésienne, d’ailleurs disponible dans le format pratique d’un litre – pas mal pour un pays où la majorité des gens ne boivent pas, non ?) sous le regard curieux des Indonésiens. Puis, impossible d’oublier les maintes blagues entre nous concernant les mouvements péristaltiques dérangés par la nourriture indonésienne (encore plus perturbant quand on se rappelle qu’il n’y a pas de papier de toilette). Plusieurs petites choses nous ont bien fait rire dans les hôpitaux, où les normes étaient fort différentes de celles en place au Québec. Heureusement, plusieurs d’entre nous traînions dans nos sacs des gels d’alcool, car il n’y avait ni papier de toilette ni savon dans les toilettes de l’hôpital… La plupart d’entre nous trouvions plutôt curieux que les patients diagnostiqués avec la tuberculose soient renvoyés chez eux, traitement en main, sans masque, bien que cela représentait un risque de contagion élevé aux gens de l’entourage. « It’s cultural », nous avaient expliqué les médecins. À la clinique pulmonaire (spécialisée dans le traitement de la tuberculose, endémique en Indonésie), nous avons pu observer les soins prodigués aux personnes atteintes, allant de l’isolation jusqu’au suivi nutritionnel (on leur recommandait de ne pas consommer de chou ou de durian – un fruit au goût assez abominable si vous voulez mon avis... Anne-Sophie peut vous en parler – pour éviter les gaz intestinaux qui pourraient rendre la respiration encore plus difficile pour ces patients).

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Petite curiosité, nous avons remarqué, dans la section des urgences (qui était vide d’ailleurs – oui oui, ça existe des urgences vides) une pièce destinée à l’isolement des patients atteints de grippe aviaire et/ou de type H1N1 (ensemble!). Plusieurs d’entre nous ont d’ailleurs fait le saut quand nous sommes entrés dans une chambre sans mettre notre masque, pour finalement comprendre, à travers la langue mi-anglaise mi-indonésienne des professeurs, que le patient était atteint d’une tuberculose multi résistante aux antituberculeux. Si les Indonésiens étaient très attentifs à nos besoins et toujours soucieux de notre bien-être, leurs méthodes étaient parfois un peu douteuses (l’utilisation d’antibiotiques, disponibles sans prescription, est beaucoup plus frivole qu’ici). Lors d’un épuisement par la chaleur, des étudiants en médecine locaux m’ont bien fait rire lorsqu’ils m’ont proposé des antibiotiques – un autre étudiant s’était même fait offrir une intraveineuse lors d’un événement semblable. Il faut dire que plusieurs traitements reposent sur un diagnostic purement présomptif, comme l’a témoigné la prescription de métronidazole pour traiter nos « parasites intestinaux » par des médecins locaux. Somme toute, le voyage fut une expérience unique, au cours de laquelle nous avons pu voir des paysages à couper le souffle, mais surtout rencontrer des gens incroyables.

Tribulations tropicales Par Anne-Sophie Thommeret-Carrière

On s’était levé aux petites heures du matin presque en même temps que la première prière et le chant du muezzin de la mosquée. Les 60 kilomètres entre Jogjakarta et Solo nous avaient presque pris 2h00 d’autobus, c’est typiquement indonésien, mais nous y étions enfin! L’hôpital de pneumologie de Solo était là, devant nous, apparemment honoré d’accueillir des étudiants de 17 pays différents, ça sentait un peu la récupération politique en fait. L’Allemagne, la Slovénie, le Danemark, la République Tchèque et le Canada étaient eux, ravis d’enfin voir du concret et de mettre des images sur des mots. Fini les lectures, les plénières et les laboratoires d’habiletés et d’étude microscopique. À nous les salles d’attentes, les patients, les salles de consultation et les radiographies pulmonaires. Sarraus sur le dos, stéthoscope au cou, masques et gants prêts à être revêtus, nous sommes entrés dans ce royaume de la tuberculose. Les responsables de la clinique semblaient plus que flattés de notre visite et tout était excessivement formel. Trop formel. Impossible de ne pas remarquer leur fierté lorsqu’ils nous parlaient de leur clinique sachant très bien que nous n’étions pas familiers avec la tuberculose au Canada, ou plutôt moins familiers qu’avant. Les sanatoriums ne courent effectivement plus les rues au Québec, même si des cas de TB sont chaque année détectés. Cependant, rien avoir avec la zone épidémique qu’est l’Indonésie.

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Nous avons commencé la journée par une présentation dans une espèce de salle de conférence avec un médecin déblatérant en indonésien. Même si nous avions déjà une « base » en bahasa, la connaissance de nos chiffres, des jours de la semaine et de plusieurs noms d’animaux ne suffisait pas à saisir l’essentiel du power point. Il fallait donc décoder l’anglais tout sauf fluide, de la traductrice de l’hôpital. Quand elle traduisait, c’était interminablement long. Quand elle ne traduisait pas, on ne pigeait rien. Nous étions un peu découragés de se faire redire que la tuberculose est une maladie tropicale. La majorité des prisons russes en sont infestées et même si ce n’est pas un endroit que j’ai personnellement fréquenté, vous en conviendrez, ça ne sonne pas très tropical…!

Suite à la présentation, nous étions séparés en petits groupes pour vivre la progression normale d’un

patient dans la clinique de la tuberculose. La première étape était la salle d’attente, soit une toute petite salle où patients tuberculeux comme patients n’ayant peut-être qu’une pneumonie se retrouvaient sans masque avec les membres de leur famille à attendre. Couverts de la tête aux pieds tels des astronautes, nous avons traversé cette salle pour se rendre dans un cabinet de consultation. La médecin nous a montré une radiographie de poumons sains et celle du patient qui rentrait avec son fils dans le bureau. La différence était flagrante. Aucun doute, quelque chose clochait. L’homme d’environ 70 ans fut assis sur un tabouret dos au bureau du médecin. On se précipita pour enfin lui mettre un masque et sa chemise lui fut retirée en 2 temps 3 mouvements. Le vieil homme chétif était donc là, torse nu sur son tabouret à fixer le mur. Était-il de dos pour nous permettre de l’examiner ou était-ce vraiment une pratique courante? Peu importe, un certain malaise se faisait sentir parmi les étudiants en médecine qui n’avaient même pas été présentés au patient. Le médecin lui criait des questions en indonésien et leur dialogue se passa de dos sans aucun contact visuel. Elle nous invita ensuite à examiner le patient. Son cas de tuberculose était évident. Chaque inspiration semblait difficile et ses scapulas montaient et s’abaissaient de façon asymétrique. Il nous fut possible d’écouter le crépitement de son poumon droit, bruit que je ne pense pas oublier de sitôt. Je ne sais pas trop si on lui expliqua clairement sa condition, mais on appela son fils en indonésien qui vint le chercher une fois qu’on eut rhabillé le vieil homme et que son masque lui fut retiré.

Suite à cet épisode, notre petit groupe d’étudiants continua son périple dans la clinique. Après cette

consultation un peu troublante, nous fûmes agréablement surpris par la suite des choses. On visita une salle réservée à l’éducation des patients étant à la fois séropositif et tuberculeux, initiative très pertinente de la part de la clinique. Puis, une autre salle exclusivement réservée aux traitements nous attendait. Comme celui pour la tuberculose est une combinaison de 4 antibiotiques devant être pris quotidiennement pendant 6 mois et qu’une cessation de la prise des médicaments peut entraîner le développement de souches résistantes, il est primordial de bien renseigner le patient et de s’assurer qu’il est dans des conditions favorables au traitement. Une boîte contenant tout ce qu’il faut pour un traitement de était donc remis sans frais, avec des doses pour un mois à la fois. Les frais étaient assumés par l’État, l’OMS et différents donateurs. Il y eu aussi la visite du laboratoire où il était possible d’observer des échantillons de sputum (crachat du fin fond de la gorge…) et même la salle de la clinique de nutrition. On y servait un repas très nutritif aux patients avec un IMC inadéquat – une fois par mois! – et on expliquait à tous que dans leur condition, il valait mieux éviter de consommer du chou et du durian (un fruit asiatique vraiment immonde si vous voulez avoir mon avis… allez lire l’article de René pour mieux comprendre!). En effet, comme ces 2 aliments ont tendance à produire des gaz abdominaux et que cela peut comprimer légèrement les poumons, ils sont à proscrire chez les patients tuberculeux.

Malgré quelques façons de faire un peu étranges : pourquoi est-ce que personne ne porte de masques?

C’est appréciable d’avoir une clinique de nutrition, mais va-t-on vraiment remplumer un patient avec un repas calorique par mois? Et si les médicaments sont gratuits, les consultations restent payantes… On veut s’assurer que tout le monde termine son traitement, mais les patients semblent recevoir assez peu d’informations sur leur condition. Et est-ce que tout cela est bien suffisant dans une zone épidémique? Avec les taux d’infection de l’Indonésie, ne serait-il pas temps de faire des efforts de façon plus large? La tuberculose n’est pas que médicale, elle est surtout sociale. Il y aurait moins de transmission si les logements étaient meilleurs. Si les gens n’avaient pas les poumons à vif à cause des déchets brûlés plutôt qu’enfouis, des pots d’échappement, des fours, des cigarettes. Si les gens étaient mieux nourris, il n’y aurait pas temps de réactivation. Des choses se passent, des bonnes idées sont développées, mais ce n’est vraiment pas gagné pour l’Indonésie. On traite mieux et plus, mais vraiment pas encore assez. Certains endroits n’ont même pas encore accès aux antibiotiques, d’autres vivent des ruptures de stock fréquentes. On traite parfois la TB, mais pas les pathologies associées. La tuberculose multi-résistante n’est pas au centre des priorités, mais si on s’attaque à une épidémie et en laisse grandir une autre, est-ce un progrès? Les ressources ne sont pas encore toujours là, ou optimisées, et souvent on perd de vue la perspective plus large. Mais au moins, quelque chose se passe. La suite, elle, reste à écrire…

Vous voulez participer au Bulletin de Santé mondiale? Contribuez en écrivant un article et faites-le parvenir à votre éditeur-adjoint de campus, ou encore envoyez-le à l’adresse suivante: [email protected]

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L’implication, ici comme ailleurs (Partie 1)

Par Karelle Dupuis

Lors d’un voyage au Pérou, il est impossible, même pour le touriste le moins observateur et attentif qui soit, de ne pas remarquer l’incroyable diversité des paysages retrouvés dans ce pays. C’est sans doute la première chose qui m’a frappée lorsque j’y suis allé cet été avec d’autres étudiants de mon collège. En l’espace de quelques jours, j’ai basculé du décor humide du fond de la jungle amazonienne à des villes coloniales dont l’architecture rappelle clairement de riches villes espagnoles. Une randonnée nocturne m’a ensuite permis d’admirer un inoubliable lever du soleil à partir du Machu Picchu, où les vestiges d’un peuple perdu, et d’une culture qui l’est tout autant, nous transportent à une époque où le Pérou était synonyme d’un empire puissant et incroyablement développé. De ces paysages montagneux j’ai chaviré dans un décor aride, désertique, bref dans des dunes de sable, pour terminer mon excursion dans un climat nuageux et sombre de la surpeuplée ville de Lima. Mais tel n’est pas mon objectif de témoigner de toute cette magie, de cet incroyable sentiment d’évasion, qu’il est possible de retrouver lors d’un voyage au Pérou; il suffit de quelques clics sur Internet et vous tomberez sur des milliers de sites qui vous vantent la beauté de ce pays (qui n’est pas à contredire il faut l’avouer). Toutefois, je ne suis pas de ce type de personnes, comme plusieurs étudiants en médecine d’ailleurs, qui se contentent de voyager simplement pour admirer, contempler, des paysages. Non pas que l’un est meilleur que l’autre, n’allez pas croire cela, mais personnellement j’ai besoin d’expérimenter la culture du pays et de tenter (et j’insiste sur le terme « tenter ») de comprendre les préoccupations, les champs d’intérêts, le mode de vie de ses habitants. Quoi de mieux alors qu’une immersion dans une famille du pays, me suis-je dit lorsque je me suis inscrite à ce projet supporté par mon collège. C’est ainsi que je me suis retrouvée, moi qui ne parlais que quelques mots espagnol, dans une famille péruvienne dans la ville d’Iquitos, localité entourée de la jungle amazonienne (et de tous les moustiques qui viennent avec!). Entre les périodes où je profitais du chaud soleil et les moments où j’expérimentais la culture très festive d’Amérique latine (vive les discothèques qui ferment à six heures du matin!), j’ai eu l’incroyable chance de faire un stage d’observation dans un espèce de centre de santé qui s’apparente à nos polycliniques, et ce, pour une durée d’un mois (avec un autre étudiant de l’année préparatoire à l’Université de Montréal d’ailleurs). Outre m’accoutumer au fait de manger du riz blanc à tous les repas, sans exception, au point d’en faire une « overdose », j’ai pu constater les préoccupantes différences qui existent entre le système de santé d’un pays comme le nôtre et celui d’un pays en voie de développement comme le Pérou (mais qui est loin d’être le pire en terme de sous-développement, ce qui est d’autant plus préoccupant).

Je ne vous apprendrai probablement rien en vous disant que les conditions sanitaires laissent à désirer. Dû à l’intense chaleur accompagnée de son impressionnante humidité, le centre de santé est en partie à toit ouvert, et les portes d’entrée ne sont jamais fermées, ce qui logiquement laisse place à tout organisme désirant venir faire une petite balade d’y entrer librement. Bien entendu les insectes y trouvaient très souvent un terrain de jeu, mais un animal y avait vraisemblablement établi son domicile, et j’ai nommé notre copain le chien errant. Je vous le présente ainsi, car réellement ce chien nous a accompagnés durant le mois entier de notre stage là-bas. Chaque matin, on pouvait apercevoir ce chien, dont le poil était tellement emmêlé que je ne peux m’imaginer tous les parasites qui s’y cachaient, qui allait tout bonnement se coucher dans le bureau du médecin, parfois même en se trouvant une place à nos pieds. Et la réaction des patients dans tout cela? Mais quelle réaction, devrai-je vous répondre. Une indifférence totale. D’un point de vue médical, l’aspect le plus préoccupant que j’ai pu constater lors de mon stage est le nombre ahurissant de jeunes enfants venant consulter et qui étaient atteints de parasites, causant vomissements, diarrhées, importantes déshydratations etc. Puisque la clinique était située dans un quartier particulièrement défavorisé de la ville, l’eau potable n’était pas accessible à tous, donc certaines familles plus démunies devaient puiser directement l’eau du fleuve, ce qui explique le problème de parasites chez les enfants. L’accès à l’eau potable, ce qui au Québec semble évident, est une problématique majeure au Pérou, du moins dans la région où j’ai fait mon stage, engendrant de nombreuses maladies et problèmes de santé. L’accès à l’eau potable au Pérou est un enjeu important; la preuve, le premier mandat du gouvernement péruvien consiste en cette phrase : « Sin agua potable no hay democracia » Sans eau potable, il n’y a pas de démocratie. En fait, cette phrase, qui m’avait à première vue parue enfantine, voire quelque peu idiote, est finalement pleine de sens à mes yeux aujourd’hui. Comment un phénomène social égalitaire tel que la démocratie peut être applicable à une situation où l’accès à l’eau potable, droit théoriquement universel, ne peut être assuré? Une démocratie, une véritable démocratie, ne devrait-elle pas respecter les libertés fondamentales des citoyens (et quoi de plus fondamental comme liberté que d’avoir accès à une eau saine pour soi-même)? Là est toute la question, et là repose l’ampleur de cette problématique qui frappe le Pérou et bien d’autres pays à travers le monde. L’accès à l’eau potable n’est pas le seul enjeu qui touche le Pérou, ni la seule problématique abordant le respect (ou plutôt non-respect) des libertés et droits humains des citoyens. D’ailleurs, lors de votre prochaine édition du BSM, vous retrouverez la seconde et dernière partie de cette chronique, dans laquelle les droits des indigènes, le type de relation clinique de même que l’espoir qui réside parmi toutes ces problématiques seront abordés.

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Stages de coopération internationale SCOI-IFMSA sont de retour cette année! Par Fabienne Boileau-Falardeau Coordonatrice nationale du Comité des initiatives en coopération internationale (SCOI) Email : [email protected] Si les voyages, la rencontre d’une nouvelle culture, la médecine tropicale et la coopération internationale sont des sujets qui vous intéressent, alors vous êtes un candidat ideal pour les stages SCOI. SCOI présente 6 stages exclusifs cette année dont chacun est décrit dans les lignes qui suivent. Dans les semaines qui viennent, soyez à l’afflût, car l’équipe SCOI passera dans chacune des facultés de médecine afin d’y presenter tous ses projets. Nous vous enverrons également via courriel la marche à

Projet Initiative Bénin

Mis sur pied il y a 3 ans, Initiative Bénin est un projet de coopération internationale affilié à IFMSA-Québec et visant à établir une association à long terme sur le plan médical entre le Québec et le Bénin. Le Bénin est un pays francophone et politiquement stable, et constitue donc un excellent pays d’accueil pour une introduction à la médecine internationale.

Dans le cadre d’Initiative Bénin, des étudiants provenant des quatre facultés de médecine du Québec se rendent au Bénin chaque été dans le but d’y faire un stage d’observation clinique. Pendant leur séjour d’un mois, les participants travailleront dans les différents départements des centres hospitaliers béninois, soit en chirurgie-réanimation, urgence-pédiatrie et maternité-obstétrique-gynécologie. Ils y acquerront une expérience clinique pratique, en apprendront davantage sur les maladies tropicales et pourront se familiariser avec le système de santé du pays. Les étudiants seront également amenés à organiser différents ateliers éducatifs destinés à la population et portant sur les principes d’hygiène, l’allaitement, la malaria, l’eau et les aliments contaminés, ainsi que sur les infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS). Par ailleurs, l’hébergement en famille d’accueil permettra aux participants de découvrir une culture tout à fait différente de celle du monde occidental.

Initiative Bénin est une expérience unique, alors dépêchez-vous de venir découvrir ce petit bout de pays qui a tant à offrir!

Pour plus d’information, contactez Marie-Eve Chartier ([email protected]) et Stéphanie Ducharme-Bénard ([email protected]).

Projet Panama Soloy est un petit village autochtone situé au coeur de la forêt tropicale panaméenne. Suite à l'expansion des villes, le peuple Gnöbé-Buglé à été constamment repoussé pour finalement s'établir dans cette région montagneuse au sud-ouest du pays. Le projet de Soloy consiste en un stage clinique au centre de santé du village. Les soins desservis sont majoritairement axés sur les soins obstétricaux (suivi de femmes enceintes) ainsi que sur les soins pédiatriques. Des activités de sensibilisation sous forme de 'charlas' sont données aux jeunes du village. Des sujets divers sont abordés tels que la tuberculose, l'hygiène et les MTS. Des cliniques mobiles de vaccination peuvent également être organisées. Parallèlement, un volet pédagogique à l'école de Soloy s'insère dans le projet. En collaboration avec le professeur d'anglais, un cours d'enrichissement de la langue anglaise est donné aux élèves en fin d'après-midi, une activité qui est toujours très appréciée de ceux-ci! De plus, il manque souvent de professeurs d’anglais pour desservir tous les élèves, alors il n’est pas impossible de devenir les professeurs officiels de ces jeunes très motivés!

République Dominicaine

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Projet Pérou - Iquitos

Pour une septième année, IFMSA-Québec collabore avec une famille péruvienne pour vous offrir un projet pré-clinique médical au Pérou dans la ville amazonienne d’Iquitos. Il s’agit de la plus grande ville au monde inaccessible par voie terrestre. Cet isolement est autant une source de richesse culturelle qu’un problème au niveau de la santé et de la pauvreté. En effet, la population locale fait face aux enjeux typiques des pays en voie de développement. Par exemple, le VIH, la malaria, la tuberculose, l’exploitation des enfants et le tourisme sexuel sont monnaie courante. Le projet Iquitos est présentement établit dans un hôpital et trois centres, mais l’été prochain d’autres opportunités vous seront offertes. Le projet a 2 volets en soi : un volet où vous faites votre stage à l’hôpital, et l’autre où vous pouvez organiser des activités de prévention des maladies infectieuses auprès des jeunes des bidonvilles ou dans les villages environnants.

Le projet Iquitos permet aux participants de découvrir un système de santé différent, d’acquérir beaucoup de connaissances et d’expérience en maladies infectieuses et tropicales, et surtout de s’impliquer dans la communauté, le tout en espagnol!

Contacts : Mathilde Parent Vachon : [email protected] et Laila Samy : [email protected]

Projet Pérou – Lima

Cette année, ce nouveau projet est offert exclusivement aux étudiants de première et deuxième année de McGill et de l’Université de Montréal. Durant le projet d’une durée de 4 semaines, les étudiants viennent en aide au personnel d’un centre de soins de longue durée situé en région rurale : le Hogar San Pedro. Le centre, financé par une fondation québécoise, la Fondation du Père Ménard, accueille des patients enfants et adultes atteints de tuberculose ou de troubles psychiatriques ou ayant un handicap physique et/ou intellectuel.

Au cours du projet, les étudiants seront appelés à passer beaucoup de temps avec les patients, tout en supportant le travail des infirmiers, de la travailleuse sociale, de la pharmacienne et du médecin. Ils accompagneront certains patients aux hôpitaux de Lima et pourront organiser des ateliers de sensibilisation au village, assister le médecin à la clinique externe, participer à l’organisation de campagnes médicales et assister à des cours médicaux à Lima. Ils auront aussi la chance de vivre une véritable immersion culturelle

en prenant part aux travaux quotidiens du centre (cuisine, jeux avec les enfants, marché, ménage, buanderie, messes, hygiène des patients…). Les étudiants seront logés et nourris à l’intérieur même du centre de santé et partageront un confortable appartement. Enfin, avant leur départ, les participants seront appelés à amasser des fonds et du matériel médical pour le centre de santé, qui se chargera de couvrir les frais associés au voyage (à l’exception du billet d’avion). Une bonne connaissance de l’espagnol est essentielle au projet.

Contact : Nicholas Chadi : [email protected]

Initiative Bénin

Projet Pérou - Iquitos

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Projet République Dominicaine – BRA Dominicana

Cette année encore, IFMSA-Québec offre un stage pour les étudiants québécois en médecine, afin de les initier à la coopération internationale. Le stage se déroule en République Dominicaine, dans un petit centre médical de région rurale situé dans la province de Monte Plata. Ce stage est ouvert tout au long de l’année pour tous les étudiants de médecine en donnant une priorité aux étudiants à l’externat.

Conjointement avec BRA-Dominicana, une ONG dominicaine dédiée à l’amélioration et la promotion des soins de santé des campesinos de l'industrie de la canne à sucre, le stage permet à l’étudiant de découvrir le milieu particulier que représentent les bateyes, très pauvres et vulnérables, composés majoritairement d’immigrants d’origine haïtienne, souvent sans papiers, de leur famille et de leur descendance. Lors de ce stage d'une durée d'un mois, l'étudiant pourra faire l'entrevue médicale, l'examen physique, trouver et expliquer au patient son diagnostic, ainsi qu'ébaucher un plan de traitement, toujours sous la supervision d’un médecin sur place. De plus, le stage sensibilise l’étudiant à une réalité différente dans un pays en voie de développement, et ce, dans un milieu lui-même unique et peu accessible. Une expérience empreinte d’apprentissages autant professionnels que culturels, dans un environnement médical où les ressources matérielles et financières limitées modifient profondément la donne en matière de santé et de prévention. Enfin, un stage clinique où les composantes socioculturelles se découvrent d’elles-mêmes au fil des consultations et des rencontres.

Le site Internet de l'organisme partenaire BRA-Dominicana peut être consulté à l'adresse suivante : http://www.bateyrelief.org/mt/index.php

Contacts : Francois Graham : [email protected] et Élise Menhem : [email protected]

Projet Rwanda

Cette année encore, IFMSA-Québec offre aux étudiants en médecine du Québec la chance de faire un stage pré-clinique au Rwanda, le “Pays des Mille Collines”. Le stage se déroulera dans un hôpital de district situé à Huye (anciennement Butare), deuxième ville du pays et située au sud du Rwanda. Cet hôpital, qui compte une quinzaine de médecins généralistes, offre des services de consultations externes, de pédiatrie, de médecine interne, de gynéco-obstétriques et de chirurgie. Dix positions de stage sont disponibles pour ce projet cette année, qui seront distribuées également de la fin juin à la mi-août sur deux rotations d'une durée de 4 semaines chacune.

En 1994, le Rwanda a été au cœur de l’une des plus grandes tragédies du siècle dernier. Quinze ans après le génocide, malgré des progrès remarquables, le pays dans son ensemble ainsi que l'état du système de santé sont encore affectés. Le peuple rwandais est toujours très pauvre et une part importante de la population vit dans des conditions sanitaires inadéquates. La tuberculose, le SIDA/VIH et la malaria sont parmi les maladies dont la prévalence est la plus élevée au Rwanda. L’espoir est toutefois permis dans ce pays qui a su se doter d’une mutuelle de santé permettant à tous ses citoyens d’accéder à des soins médicaux qu’ils n’auraient pas les moyens de s’offrir autrement.

Ce stage permet notamment aux étudiants en médecine d’avoir une meilleure compréhension de l’organisation d’un système de santé dans un pays encore en développement. Par contre, il s’agit d’abord et avant tout d’une expérience humaine et culturelle exceptionnelle!

Pour information : Marie-Hélène Cormier : [email protected]

Panama

Pérou

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Humaniquoi? Par Geneviève Bois Ces temps-ci, ça n’arrête plus. Il ne se passe pas 2 jours sans que quelqu’un m’annonce son retour ou son départ d’un séjour humanitaire. À chaque fois, je m’étouffe. Hein ? Humaniquoi ? Ensuite je sonde le visage mon interlocuteur. Classiquement, il est sérieux. Comme un moine. À peine s’il ne n’a pas une petite auréole sur la tête. Il a souvent aussi l’air sanctifié de celui qui sent qu’il accompli une quelconque bonne action. Sauver de l’Africain, ça t’apaise une âme il paraît.

On m’en dira tant. Je n’ai rien contre le fait de voyager (si j’écrivais une telle énormité un jour, vous seriez en droit de me lancer des pierres). Je n’ai rien contre les stages, à l’étranger ou non. Tout au contraire. Je suis la première à vous dire : partez voyager. À dire : faîtes donc du bénévolat. À répéter encore et encore : allez donc voir comment ça se fait ailleurs. Si ce n’était que de moi, vous partiriez tous en sabbatique !

Mais il y nuance à faire. Il y a un vocabulaire à peser. Il faut faire attention aux mots que l’on utilise. Ils ont un poids phénoménal. Ils amènent avec eux un lot d’idées.

Faire « de l’humanitaire », de la « coopération internationale » ou un stage d’observation, ça ne veut pas dire la même chose. Il n’y a pas de définition sur laquelle tout le monde s’entendra, mais de façon générale - je suis désolée - la médecine humanitaire c’est MSF qui bâti en 48h un camp de réfugiés dans le désert afghan au début de la guerre là-bas (pas celle des Américains là là, avant…). Et c’est bien d’autres choses aussi. Mais ce n’est pas les milliers d’étudiants occidentaux qui envahissent, littéralement, des pays en voie de développement l’été. Ce n’est pas des étudiants qui prennent le temps du médecin pour qu’il traduise pour eux, à la place d’enseigner à ses étudiants.

Il y a des façons de faire un stage. Comme il y a des façons de l’appeler. Soyons honnêtes : pour faire de l’humanitaire, « aider » les gens, « sauver du monde », il faut encore être compétent. Et par être compétent, je n’entends pas faire une 1ère année de médecine. Il faut apprendre ce qu’on veut apporter avant d’arriver là-bas et s’assurer qu’on laisse plus qu’on prend.

J’ai beaucoup voyagé, mais je ne suis jamais partie en stage humanitaire. J’ai co-fondé un ONG quand j’habitais à Grenade, dans le sud de l’arc

antillais, mais ce n’était pas de la coopération internationale. Quand j’allais voir les enfants et qu’on montait un spectacle, je ne faisais pas de développement. Tout au plus du bénévolat à l’étranger. Chaque fois que je suis partie, j’ai appris. Et on apprend tellement en voyageant, il ne faut pas s’en priver. Mais je n’ai rien donné, encore. Ce n’est pas grave, même si on aimerait agir maintenant, ce n’est pas grave, on peut apprendre aujourd’hui pour un jour pouvoir aider vraiment.

Ce que les gens demandent généralement, ce sont des projets durables, portés et demandés par la population locale et gérés par des professionnels. Pourtant, souvent, ce sont des étudiants que l’on retrouve dans des petits projets à l’étranger. Ils sont là l’été et repartent. Ce sont des séjours de quelques semaines. Des projets ponctuels. Des choix dans les approches et les priorités qui sont décidés par l’extérieur.

Avant de partir, assurez-vous que vous savez ce que vous voulez aller faire. Que vous savez ce que vous pouvez faire. Pensez aux retombées. Aux conséquences surtout.

Le monde est peuplé d’ONG géniales. Mais elles sont diverses. Que ce soit une organisation religieuse, gouvernementale, para-gouvernementale, privée, etc. ça vient avec des forces et des faiblesses. Un agenda public. Et parfois un agenda caché. D’où vient le financement ? À quelle fréquence y a-t-il des bénévoles présents ? Quelle est la formation reçue avant ? Et après ?

Pensez qu’ici vous payez pour qu’on vous enseigne. Et vous pouvez être d’accord ou pas. Par exemple, je crois fermement que l’éducation devrait être gratuite, mais ça c’est moi, et malgré tout, j’acquitte mes frais de scolarité. Qu’on soit d’accord ou pas, on paye. Alors pourquoi est-ce que quand on va ailleurs, on présume qu’il est du devoir des travailleurs de la santé là-bas de nous enseigner gratuitement ? Les médecins et les infirmières dans les pays en voie de développement en ont bien plus sur les bras que ce qu’ils ne peuvent faire. Ils ne s’ennuient pas en espérant l’arrivée d’un petit étranger à éduquer.

Qu’est-ce que vous êtes allés faire ? Que voulez-vous faire ? Voyager ou apprendre ou aider ou explorer ou une combinaison de tout ça ? Il n’y a rien de mal à « juste » voyager. Il n’y a rien de mal à faire un séjour culturel, linguistique, académique, exploratoire. Si vous êtes passionnés de santé mondiale, que vous en mangez, il y a amplement à se mettre sous la dent : aller à des conférences, prenez des ateliers, donnez-en, prenez des cours, apprenez une langue, lisez, recherchez, trouvez-vous des mentors, décidez ce que vous voulez faire en santé mondiale un jour, et apprenez-le.

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Grosso modo, pensons éthique. L’éthique ce n’est pas que des cours ici. Ça ne devient pas moins important quand on traverse des frontières. Si vous pensez vraiment que tout le monde mérite un accès digne à la santé, il ne faut pas utiliser les patients à l’étranger comme des cochons d’Inde. Il ne s’agit pas de s’empêcher de vivre, juste de partir en s’assurant que la communauté recevra autant qu’elle a donné, ou plus, mais pas moins, qu’à défaut de faire le bien, on ne nuit pas, qu’on ne fait pas ailleurs ce qu’on ne ferait pas ici… et finalement que toute notre belle volonté ne s’évanouit pas en atterrissant à Pierre-Eliott Trudeau au retour. La santé mondiale, ça se vit au quotidien, et ici comme ailleurs.

La santé au pays de l’Aube nouvelle par Annie Li et Stéphanie Ducharme-Bénard en collaboration avec Marie-Ève Chartier Été 2009. Un mois en Afrique avec Initiative Bénin, un projet de coopération internationale d’IFMSA-Québec fondé il y a trois ans et permettant aux étudiants en médecine de niveau pré-clinique de découvrir le système de santé béninois et de s’intégrer dans la communauté en demeurant dans une famille d’accueil. Trois étudiantes en première année de médecine à l’Université McGill partagent leurs observations faites à l’Hôpital de Zone de Covè, une ville du département du Zou comprenant 35 000 habitants. L’hôpital comprend trois départements, soit la maternité, la chirurgie-réanimation et l’urgence-pédiatrie. Deux médecins, un omnipraticien et un gynécologue, travaillent avec les aides-soignants, les infirmiers et les sages-femmes. Un premier point fort de l’Hôpital de Zone de Covè est la tenue du « staff » tous les matins à 8h du lundi au vendredi. Cette réunion fait un retour sur les cas médicaux reçus par l’hôpital au cours des dernières 24 heures. Le personnel soignant qui était de garde dans chaque département fait part au reste de l’équipe présente des cas et des soins prodigués aux patients. Cela permet à tous d’être confrontés à des problèmes médicaux autant habituels qu’inhabituels. Lorsque le gynécologue est présent au « staff », il profite de la présentation des situations pour poser des questions théoriques à ses collègues afin de réviser leurs connaissances médicales. Malheureusement, le personnel médical participe peu, c’est-à-dire qu’il semble gêné de répondre aux questions du gynécologue, soit parce qu’il ignore la réponse à ses questions, soit pour d’autres motifs qui nous échappent. Selon les dires du médecin, le personnel est peu motivé à se mettre à jour dans le domaine médical. La salle d’opération paraît très hygiénique, la gaze

étant coupée à la main (étant donné le manque de ressources) puis stérilisée. Les instruments chirurgicaux sont également stérilisés à la main. Toutefois, l’hygiène en dehors de la salle d’opération laisse à désirer. Il serait important que les travailleurs de la santé se lavent les mains entre la visite de chaque patient, qu’ils portent des gants lors des prises de sang et qu’ils nettoient ou désinfectent la table d’examen, les civières et les lits plus souvent. Toutes les présentations de cas à l’hôpital sont archivées par des comptes-rendus ainsi que par la tenue de registres de patients, ce qui permet de bien documenter les services rendus par l’hôpital. Un accueil chaleureux des patients par le personnel fut observé, ainsi que la prise de médicament sous supervision et la bonne explication de la posologie au patient. Cependant, la prescription de médicaments est rarement précédée d’un examen physique, et se base principalement sur les signes et symptômes du patient. De plus, les soins eux-mêmes sont insuffisamment axés sur le patient. Souvent, plusieurs patients s’entassent dans un même bureau de consultation. La consultation manque donc de confidentialité et serait plus efficace si elle était individuelle. De plus, les sonneries cellulaires et les discussions téléphoniques du personnel de santé interrompent constamment les consultations. Les travailleurs se permettent aussi de se disputer entre eux, de crier et de rire bruyamment en présence des patients. Certains patients sont parfois laissés à eux-mêmes en plein milieu d’une consultation lorsque l’agent de santé sort se divertir avec ses collègues. Enfin, il est arrivé à quelques reprises qu’on se moque ou qu’on brutalise un patient anxieux ou souffrant. De nombreuses formations sont offertes au personnel médical, portant sur des sujets tels que la grippe porcine et la malaria. Elles permettent ainsi au personnel de se garder à jour dans le domaine de la santé. Sur le site hospitalier se trouvent des douches, deux cuisines en plein air, des toilettes et un endroit pour faire la lessive et suspendre les vêtements à sécher. Une telle infrastructure permet aux patients hospitalisés de recevoir famille et amis, qui peuvent alors les aider à combler leurs besoins quotidiens. Finalement, la femme enceinte est prise en charge du début à la fin de sa grossesse : en payant 500 FCFA (1,25$CAN), elle a droit à neuf visites chez la sage-femme, une moustiquaire imprégnée, des comprimés anti-paludiques en prophylaxie, l’accouchement en salle ou la césarienne si nécessaire, le suivi du nouveau-né, les conseils pour la vaccination et la consultation en planning familial (contraception). Toutes ces observations ont été présentées au personnel médical lors du dernier « staff » auquel les stagiaires ont assisté avant leur départ Les observations ont bien été reçues par le personnel et ont fait l’objet d’une discussion permettant à tous de mieux comprendre les habitudes culturelles de chacun et de suggérer différents moyens visant à améliorer les soins de santé au-delà des frontières.

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En quête d’exotisme pour pimenter vos plans durant l’été 2010?

Surveillez sans faute les annonces d’inscription pour les stages SCORE/SCOPE!

De multiples destinations s’ouvrent à vous, tant dans les Amériques

qu’en Europe, en Asie ou encore en Afrique!

SCORE (Standing Committee On Research Exchange) Dans un premier temps, SCORE vous offre de travailler pendant un mois dans un autre pays dans le cadre d’un échange de recherche. Des frais de 260$ sont exigés dans le cadre des accords bilatéraux, en échange de quoi vous serez logés et nourris (selon certaines modalités qui vous seront indiquées dans les semaines à venir) lors de votre séjour à l’étranger. Votre billet d’avion est à vos frais. Un vaste éventail de projets de recherche sont offerts, passant du travail de laboratoire aux recherches cliniques. Un stage SCORE est sans aucun doute une merveilleuse occasion de voyager, tout en vous procurant un atout majeur à ajouter à votre CV! Les destinations offertes cette année sont: Allemagne, Autriche, Brésil, Bulgarie, Catalogne, Chili, Danemark, Égypte, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Indonésie, Iran, Italie, Japon, Liban, Malte, Mexico, Pérou, Pologne, Portugal, République tchèque, Serbie, Slovénie, Soudan, Suède, Suisse, Taiwan, Thaïlande, Tunisie, Turquie La date limite pour envoyer votre application est le 16 octobre 2009 à minuit.

SCOPE (Standing Committee On Professional Exchange) SCOPE vous offre pour sa part la chance de faire un échange professionnel, c’est-à-dire un stage clinique, dans un autre pays, une opportunité unique de côtoyer une nouvelle culture dans le quotidien des activités médicales! Des plus amples informations vous seront communiquées dans les semaines à venir à ce propos. Vous pouvez aussi augmenter vos chances d’obtenir un stage en étant étudiant de liaison pour un étudiant étranger en échange au Québec. De façon général, le processus d’attribution des stages est aléatoire, avec une priorité donnée dans l’ordre suivant:

1) Externes 2; 2) Externes 1 ; 3) Deuxième année ; 4) Première année ; 5) Préméd.

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L’équipe du Bulletin de Santé mondiale

Correctrices Karelle Dupuis

Maude Soulières

Éditrices adjointes de campus Université de Montréal: Karelle Dupuis

Université McGill: Jessica Nehme

Éditrice en chef Laurie Dontigny-Duplain

Merci également à tous les collaborateurs qui ont si

généreusement prêté leur plume à cette première édition 2009-2010 du BSM!