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Entre courir et voler il n’y a qu’un pas papa de-la mcla La lettre de la Maison de la Culture de Loire-Atlantique Espace 44 - 17 / janvier mars-2005 SOMMAIRE En bref p. 2 / Studio J. Garnier-: Le Festin p.2 / Cueillette des cerises au T.u. Je vous salue, Jarry p.2 / Théâtre Graslin-: Love songs p.2 / Autour du Commerce de pain Expositions p. 2 / Picard / Pérat p. 2 / J.P. Paty-: Et si c’était nous-? p. 2 / Tony Soulié Théâtre p. 3 / La Ronde p. 4 / Entre courir et voler il n’y a qu’un pas papa p. 6 / Coriolan p. 6 / Les Amantes p. 8 / Le Pont de San Luis Rey p. 8 / Le Belvédère p. 9 / Le Procès Musique p. 4 / Lambert Wison chante « Nuit américaine » p. 7 / Mambo místico Danse p. 5 / Ballet de Lorraine p. 5 / Le Lac des cygnes Décentralisation p. 10 / Ernestine écrit partout, lettres de rouspétance p. 10 / Le Chat de Schrödinger p. 11 / Le Commerce de pain p. 10 / L’Utopie fatigue les escargots Jacques Gamblin Du mercredi 16 au samedi 19 mars 2005

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Entre courir et voler il n’y a qu’un pas papa

de-la mcla

La lettre de la Maison de la Culture de Loire-Atlantique Espace 44

N°-17 / janvier — mars-2005

SOMMAIREEn brefp. 2 / Studio J. Garnier-: Le Festinp.2 / Cueillette des cerises au T.u.

Je vous salue, Jarryp.2 / Théâtre Graslin-: Love songsp.2 / Autour du Commerce de pain

Expositionsp. 2 / Picard/Pératp. 2 / J.P. Paty-: Et si c’était nous-?p. 2 / Tony Soulié

Théâtrep. 3 / La Ronde

p. 4 / Entre courir et voler il n’y a qu’un pas papa

p. 6 / Coriolanp. 6 / Les Amantesp. 8 / Le Pont de San Luis Rey

p. 8 / Le Belvédèrep. 9 / Le Procès

Musiquep. 4 / Lambert Wison chante «Nuit américaine »p. 7 / Mambo místico

Dansep. 5 / Ballet de Lorraine

p. 5 / Le Lac des cygnes

Décentralisationp. 10 / Ernestine écrit partout,

lettres de rouspétancep. 10 / Le Chat de Schrödingerp. 11 / Le Commerce de painp. 10 / L’Utopie fatigue les escargots

Jacques Gamblin Du mercredi 16 au samedi 19 mars 2005

N°-17 / janvier — mars-2005

® Studio Jacques Garnier Le Festin

Des histoires de peaux, de vibrations sous l’épiderme, de palpitations cardiaques, de viscères exposés et de gestes abstraits. La table est servie. L’énergie des dix-huit danseurs est à consommer. La qualité du mouvement qui fuse, la respiration, le souffle… sont à savourer. Le muscle est étalé au plus près, tout prêt, comme un dîner. On est proche du dévorant et du dévoré. On touche à la nourriture de l’ogre, à la pitance de notre société qui engloutit tout.-■

Les 3, 4, 5, 8, 9 et 10 février 2005 à 20h30 au CCNN - Studio Jacques Garnier - 23 rue Noire à Nantes Billetterie-: Forum passage Pommeraye Tél. 02 51 88 25 25 Tarifs : 16-ロ tarif plein, 9-ロ tarif réduit

Chorégraphie Claude Brumachon • Assistant Benjamin Lamarche • Interprètes Grégory Alliot, Ioula Angot - Plotnikova, Vincent Blanc, Claude Brumachon, Roxana Del Castillo, Lise Fassier, Elisabetta Gareri, Julien Grosvalet, Nikola Krizkova, Benjamin Lamarche, Sébastien Ly, Africa Manso Asensio, Julien Massard, Guillaume Milhac, Damiano O Bigi, Jun Hee Park, Gaël Rougegrez, Lenka Vagnerova • Lumière Olivier Tessier • Bande son Anthony Baizé • Décor Jean-Jacques Brumachon et l’atelier de construction de la MCLA François Corbal, Magid El Hassouni et Éric Terrien • Coproduction Le Centre Chorégraphique National de Nantes, La Maison de la Culture de Loire-Atlantique et Le Grand Théâtre de Lorient.

® Cueillette des Cerises au Théâtre universitaire Je vous salue, Jarry

La saison passée, ils avaient pris l’habit et quelques habitudes au Théâtre universitaire de Nantes. C’était avec Le Moine, un drôle d’opéra d’après Lewis, succès public et critique à la clef. Cette fois ils déploient une machinerie poétique folle-: un piano lancé sur un vélodrome et transformé en machine à écrire afin de servir de bateau pirate, des pendules arrêtées à cinq heures du soir pour figurer un océan d’absinthe… Mais ils n’oublient pas leur prière du soir, l’acidité des guignes et les pendants d’oreilles. Le Théâtre des

Cerises et ses acteurs-musiciens sont de retour avec Je vous salue, Jarry, une suite de tableaux fantaisistes, mais totalement fidèles au portrait d’Alfred, le géniteur d’Ubu. Un écrivain qui clame l’inutilité de l’argent et du travail et milite à grand renfort d’alcool, d’anarchie et de cyclisme pour l’établissement d’une dictature de la poésie.-■

T.u.-: du mardi 25 au samedi 29 janvier 2005 à 20h30Renseignements et réservations-: 02 40 14 55 14 (du lundi au vendredi de 12h à 17h30)

® Transports amoureux au théâtre Graslin Love songs

Après avoir pointé Le Nez de Chostakovitch en décembre au théâtre Graslin, ce véritable pic du spectacle total, Angers Nantes Opéra, change de cap et aborde une autre péninsule. Celle de l’amour avec un spectacle lyrique des plus raffinés. C’est Love songs, un «banquet musical » imaginé par le maître à chanter, Rachid Safir. Au cours d’une soirée placée sous les flèches et les traits de Cupidon, cet infatigable découvreur de la musique vocale nous fera goûter aux délices et déchirements des transports amoureux à travers les siècles.Dans un décor d’aéroport (n’est-ce pas le lieu moderne des retrouvailles et des séparations-?) les Jeunes Solistes partiront en transit a capella pour convoler à tire d’ailes depuis les madrigaux de Monteverdi jusqu’aux musiques d’aujourd’hui signées Peter Oëtvös et Claude Vivier.-■

Théâtre Graslin-: dimanche 23 janvier 2005 à 14h30, mardi 25, mercredi 26, vendredi 28, samedi 29 janvier 2005 à 20h.Angers Grand Théâtre-: jeudi 3, vendredi 4 février 2005 à 20h, dimanche 6 février 2005 à 14h30. Billetterie-: 02 40 69 77 18 (du mardi au samedi de 12h à 18h30) Pour ce spectacle, les abonnés de la Maison de la Culture bénéficient du tarif très réduit soit des places à 30, 20 ou 10-ロ selon les catégories.

® Autour du Commerce de pain avec le CCFA

Le centre culturel franco-allemand propose avec la Maison de la Culture deux rencontres à l’occasion du Commerce de pain de Bertolt Brecht (voir spectacle page 11). Tout d’abord le lundi 10 janvier à 18h, la projection à la Chapelle de l’Espace 44 de Kuhle Wampe, film écrit par Bertolt Brecht et réalisé par Slatan Dudow. Le film sera suivi d’une rencontre animée par Jean-Claude François.

Le samedi 15 janvier à 18h au Forum de la MCLA, passage Pommeraye, Michel Bataillon interviendra sur «-Brecht et ses compositeurs-». Dramaturge et traducteur, il a été pendant de nombreuses années le collaborateur de Roger Planchon au Théâtre National Populaire de Villeurbanne et il est sans conteste un des plus grands spécialistes français du théâtre allemand.-■

POUR CES DEUX RENCONTRES, ENTRÉE LIBRE DANS LA LIMITE DES PLACES DISPONIBLES.

2 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

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Tony SouliéLe livre de Tony Soulié Hommage à la Loire-Atlantique, publié par les éditions joca seria est paru.

Picard/Pérat

Après la Casa Velasquez où toutes deux ont passé deux ans, Emmanuelle Pérat et Hélène Picard exposeront leurs œuvres à Nantes. Une confrontation d’univers parallèles avec pour point commun la beauté.

Galerie de la MCLA-: 10-passage Pommeraye à Nantes. Et La Rairie à Pont-Saint-MartinDu 21 janvier au 26 février 2005Visites commentées : samedi 22 janvier à 15h au Forum passage Pommeraye et dimanche 23 janvier à 15h à La Rairie.

Jean-Philippe Paty Et si c’était nous-?

A coups de crayons et de ciseaux, il est capable de vous créer un monde à la Prévert. Cette présence humaine préfabriquée plus vraie que nature a quelque chose de fascinant. A votre gré, il vous l’installera dans la cuisine, l’escalier, la chambre, la salle de bains. Vous n’échapperez pas à son questionnement. Jean-Philippe Paty ou le surréalisme à domicile.

Du 11 mars au 16 avril 2005Visites commentées-: samedi 12 mars à 15h au Forum passage Pommeraye et dimanche 13 mars à 15h à La Rairie.

Le Festin

Il y a une magnificence baroque à rendre à cette pièce, trop souvent sacrifiée à la viennoiserie, à son aura sulfureuse, ou au simple plaisir du dialogue. Schnitzler propose avec La Ronde, une machine théâtrale inouïe, spectaculaire et fulgurante-: l’humanité en dix stations, traversées à un train d’enfer.

Tout a été dit sur La Ronde, mais toutes les lectures n’ont pas réussi à l’épuiser… Reste peut-être à la monter dans sa force, dans sa fougue, son allégresse désespérée, son érotisme virulent, dans sa modernité.

FRÉDÉRIC BÉLIER-GARCIA

Hilda, c’était lui-!On se souvient de sa mise en scène d’Hilda à l’Espace 44 (c’était en novembre 2002). Tour à tour prof de philosophie, collaborateur au Nouvel Observateur, metteur en scène, Frédéric Bélier-Garcia a travaillé entre autres avec Nicole Garcia comme co-scénariste pour L’Adversaire et Place Vendôme. Au cinéma on retrouve également son nom au côté de Brigitte Rouan. Au théâtre c’est avec Emmanuel Bourdieu, Philippe Adrien, Jean-Louis Benoît. Il a mis en scène Philippe Noiret et Catherine Rich dans L’Homme du hasard de Yasmina Reza.-■

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3La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

Une valse viennoise qui s’affole, le désir qui mène la danse, c’est La Ronde. Un texte ciselé signé Arthur Schnitzler. Un chef-d’œuvre décapant.

Arthur Schnitzler attendit plus de vingt ans pour livrer La Ronde au public, supprimant toutefois le mot amour du

titre, par crainte de choquer. Il avait conscience d’avoir jeté sur ses concitoyens le regard aigu du médecin, d’avoir disséqué leur comportement d’un scalpel impitoyable, d’avoir analysé, en écrivain, l’inconscient que dans ce même temps, et objet du même refus, Sigmund Freud révélait en interprétant les rêves.

HENRI CHRISTOPHE extrait de l’avant-propos à la traduction

française de La Ronde - Actes Sud-Papiers

La comédie fulgurante du désirOn connaît sa ritournelle-: la prostituée séduit le soldat, qui séduit la bonne, qui séduit le jeune homme, qui séduit la femme mariée, qui séduit le mari, qui séduit la grisette, qui séduit l’auteur, qui séduit l’actrice, qui séduit le comte, qui se réveille hagard dans les bras de la prostituée.

Schnitzler a composé une pièce en dix dialo-gues comiques, cruels, sulfureux, sur les jeux moites du désir, les feintes de la libido, sur l’énergie inépuisable, démoniaque, pathéti-que que nous mettons tous à croire encore à la surprise de l’amour. Toujours trompés, toujours partants.

Voici donc la comédie de l’éternel retour des grandes espérances et des déceptions où chaque scène est coupée «pudiquement » d’une ligne de pointillés où se consomme (bien, mal ou pas du tout) l’acte vers lequel tous confluent, comme vers leur ultime salut, faisant fi de leurs distinctions sociales, de leurs morales, de leurs promesses, de leurs ambitions.

ESPACE 44De Arthur Schnitzler

Mise en scène Frédéric Bélier-Garcia

Texte français Henri Christophe

Décor Jacques GabelLumières Joël HourbeigtCostumes Catherine Leterrier et Sarah LeterrierCollaboratrice artistique Caroline GonceSon Pipo GomesAvec Eric Berger Valérie Bonneton Florence Coudurier Philippe Faure Samir Guesmi Emilie Lafarge Chloé MartinonDavid Migeot Laurence Roy Bernard Verley

Production Théâtre National de Marseille La Criée, en coproduction avec la Maison de la Culture de Loire-Atlantique, la Compagnie Arietis, avec le soutien du Fonds d’Insertion pour les Jeunes Artistes Dramatiques, la Drac et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Décor fabriqué par les ateliers de la Maison de la Culture de Loire-Atlantique

Du jeudi 6 au vendredi 21 janvier 2005Représentations à 20h30 sauf le mardi à 20h et le dimanche à 15hRelâche dimanche 9 et samedi 15 janvierMatinées scolaires (ouvertes au tout public) vendredi 14 janvier et jeudi 20 janvier à 14h

Le texte de la pièce est publié aux Éditions Actes-Sud Papiers

TARIFS-: 23-E /19-E /9-E

Arthur Schnitzler / Frédéric Bélier-Garcia

La Ronde

k La Ronde et l’évidence corporelle par Frédéric Bélier-Garcia, metteur en scène, à 14 h (sous réserve) le vendredi 7 janvier 2005, salle du Conseil au C.I.L, faculté des Lettres et Sciences Humaines, campus du Tertre, en collaboration avec l’Association pour la Culture et le Théâtre Etranger. Renseignements au Centre International de Langues, tél. 02 40 14 13 90.

k Un générique de rêve Simone Signoret, Serge Reggiani, Simone Simon, Daniel Gélin, Danielle Darieux, Fernand Gravey, Odette Joyeux, Jean-Louis Barrault, Isa Miranda, Gérard Philipe, Anton Walbrook… C’est le générique prestigieux de La Ronde, revisitée au cinéma par Max Ophuls en 1950. Vous aimez la pièce, vous aimerez le film. Il sera projeté au Katorza lors d’une soirée exceptionnelle le dimanche 9 janvier à 16h. Et pour compléter ce regard cinématographique, ce même dimanche à 18h30, le Katorza vous propose de (re)découvrir Le Cercle, de Jafar Pandori.

k Rencontre avec les comédiens, mercredi 12 janvier à 18 h au Forum, passage Pommeraye.

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Tournent, tournent mes personnages…La terre tourne jour et nuit.L’eau de la pluie se change en nuage,Et les nuages retombent en pluieFemme honnête, grisette tendre,Aristocrate ou bien soldat,Quand l’amour vient les surprendreTournent et dansent d’un même pas.Maintenant la Ronde commence,Voici l’heure où meurt le jour…Regardez, la fille s’avance,Voici la Ronde de l’amour.Ouverture de La Ronde, film de Max Ophuls, 1950

Un carnet SchnitzlerÀ l’occasion de La Ronde, la Maison de la Culture publie un nouveau carnet consacré à Arthur Schnitzler. Ont collaboré à ce numéro, disponible notamment à la librairie de l’Espace 44-: Philippe Coutant, Frédéric Bélier-Garcia, Caroline Gonce, Heinz Schwarzinger. Textes de Arthur Schnitzler, Sigmund Freud, Joseph Roth, Hermann Bahr, Nike Wagner et Renate Wagner.

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On l’a vu au cinéma du côté de chez Tavernier-: Holy Lola sorti en novembre 2004, mais aussi dans Laissez-passer qui

lui a valu l’Ours d’argent du meilleur acteur à Berlin. Dans ce film, il dévorait les kilomètres… mais à bicyclette.

On l’a vu dans Les Enfants du marais de Jean Becker, dans Mademoiselle de Philippe Lioret, dans Au Cœur du mensonge de Chabrol… ou encore dans Pédale douce. Comédien chez Lelouch ou bien Imamura, acteur au théâtre chez Bourdet, Adrien, Martinelli, Yersin.

Auteur de textes qu’il met ensuite en scène-: Le Toucher de la hanche et maintenant Entre courir et voler, il n’y a qu’un pas papa, Jacques Gamblin est un coureur de fond.

De ceux qui avalent les kilomètres non pour aller quelque part mais pour éprouver le corps, questionner le sens de la marche.

Ici, il interprète un texte qu’il a écrit et adapté. C’est l’histoire d’un homme qui se retrouve dans une situation d’urgence sur la bande d’arrêt d’urgence. C’est la course d’un homme dans la situation d’un marathonien de fortune.

C’est surtout un voyage haletant jusqu’au bout des mots, une pièce qui file droit pour échapper à on ne sait quoi, pour se retrouver en tout cas. Et retrouver Jacques Gamblin au meilleur de sa forme. Alors mieux vaut courir et ne pas manquer cet étonnant tour de piste jusqu’au bout de lui-même.-■

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Cet homme-là court vite et longtemps, et en courant il pense. Ses jambes pensent, son cœur pense, sa tête pense, sa pensée pense, sa pensée parle comme il respire…

ESPACE 44Autour des œuvres de

Léonard Bernstein Stephen Sondheim

Ned Rorem George Gershwin

Samuel Barber Charles Ives…

Direction musicale et arrangements musicaux

Régis Huby

Mise en scène Hélène Vincent

Assistée de Ariane Gardel

Avec Lambert Wilson

Stephy HaikMaria Laura

Baccarini&

Régis Huby (violon) Alain Grange (violoncelle)

Guillaume Seguron (contrebasse) Jean-Marc Larché

(saxophone soprano et baryton) Catherine Delaunay,

(clarinette Eb.Bb, cor de basset) Roland Pinsard (clarinette basse)

Edouard Ferlet (piano) François Merville (percussion)

Production Démons Productions En collaboration avec Les Visiteurs du Soir

Mardi 25 et mercredi 26 janvier 2005

Représentations à 20h30 sauf le mardi à 20h

TARIFS-: 23-E /19-E /9-E

Au cinéma, la nuit américaine est un procédé qui bouscule les heures du jour et de la nuit. Avec lui, c’est un voyage en émotion, un hommage aux chefs-d’œuvre de la comédie musicale.

Jacques Gamblin

Entre courir et voler…

Lambert Wilson chante«Nuit américaine»

ESPACE 44Ecrit & interprété par

Jacques Gamblin

Collaboration artistique à la création Claude Baqué

Collaborateur artistique à la repriseBruno Abraham Kraemer

Assistante à la mise en scèneIsabelle Antoine

Scénographie Alain Burkarth

Lumières Jean Tartaroli

Costumes Nathalie Lecoultre

Son François Olivier

Vidéo Jacques Besse

Direction technique Eric Proust

CoproductionMaison de la Culture de

Loire-Atlantique, Théâtre de Saint-Quentin-en Yvelines/Scène nationale, Théâtre du Muselet/Scène

nationale de Châlons-en-Champagne, Théâtre municipal de Coutances, Théâtre du Gymnase Marseille,

Théâtre des Salins/Scène nationale de Martigues, Les Production du Dehors

Avec le soutien des Nuits de Fourvières-Rhône

Production déléguéeCompagnie des Petites Heures

Du mercredi 16 au samedi 19 mars 2005 à 20h30

Le texte est publié aux Éditions Le Dilettante

TARIFS-: 23-E /19-E /9-E

Chanter pour moi n’est pas une sensation très différente du métier d’acteur, le travail sur une mélodie lyrique se rapproche du travail de l’acteur, on utilise la poésie des mots et de la musique, comme

l’acteur utilise son texte ».

Jusqu’à maintenant, il avait chanté avec succès le cinéma français des années 1930 à 1960. Cette fois, il s’envole vers son rêve américain. Amoureux du cinéma, bien sûr (dont il rêvait enfant et dont il est désormais une vedette incontestée), mais aussi des comédies musicales, Lambert Wilson rend hommage aujourd’hui à plusieurs compositeurs américains de génie, tels George Gershwin, Leonard Bernstein ou encore Cole Porter.

Dans une mise en scène sobre signée Hélène Vincent, sous la direction musicale de Régis Huby, il embarque pour un voyage transatlantique, destination Broadway-: West Side Story, Candide… en compagnie des maîtres du genre, des standards universels-: Maria, New York New York, All that jazz, My funny Valentine, et de compositeurs plus classiques tels Aaron Copland, Samuel Barber ou Kurt Weill…, l’homme de L’Opéra de quat’sous.

Entouré de deux chanteuses et de huit musiciens, tous riches d’expériences multiples dans les domaines de la musique classique, contemporaine, du jazz ou de la comédie musicale, il interprétera en liberté quelques-unes des plus belles pages d’un répertoire incontournable.-■

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4 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

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Centre chorégraphique national de Nancy

Ballet de LorraineDeux soirées, six séquences du répertoire contemporain, six créateurs… Le Ballet de Lorraine poursuit son voyage chorégraphique au cœur de l’exigence et de l’émotion.

J eanne d’Arc, Peau d’âne, La Stravaganza, en un premier rendez-vous. Jeanne d’Arc, Density 21,5, One Part II, La Stravaganza,

le lendemain… ce sont les titres qui composent ce nouveau programme proposé par le Ballet de Lorraine.

Installé à Nancy, dans le berceau de l’Art nouveau, l’ensemble propose une traversée de la création contemporaine en six noms.

C’est Joëlle Bouvier. Longtemps codirectrice avec Régis Obadia du CNDC d’Angers, elle s’est engagée en 1998 dans une démarche de création indépendante. Avec les danseurs du Ballet de Lorraine, elle explore une vision mystique et hallucinée de Jeanne d’Arc, sous l’angle de la fragilité. Et vient chercher ici le geste et le rythme de la guerre, son énergie, sa musique.

C’est Christophe Baranger. Jeune créateur né en 1973 à La Rochelle, il a rejoint le Ballet de Nancy en 1992 qu’il a ensuite intégré comme soliste.

Il propose ici un voyage initiatique vers la délivrance et la création.

C’est Carolyn Carlson, qu’on ne présente plus. Avec une pièce qui marque ses débuts de choré-graphe et révèle d’emblée sa signature-: fluidité, sens de l’aérien, courbes superbes, mouvements cassés.

C’est Russel Maliphant. Chorégraphe anglais de notoriété internationale avec une prédilection pour un corps matière, sculpté par la danse et la lumière… Il est aussi un interprète fantastique qui exerce sur le spectateur une fascination durable et hypnotique. Fascination que l’on retrouve dans le solo One part II sur une musique de Bach.

C’est enfin Angelin Preljocaj dont le ballet présente La Stravaganza au final des deux soirées. Une extravagance devenue un classique après avoir été créé en 1997 à l’invitation de Peter Martins, directeur du New York City Ballet.-■

ESPACE 44

Mardi 1er février 2005 à 20h

JEANNE D’ARCChorégraphie Joëlle BouvierAssistants Raphaël Pardillo Emilio UrbinaMusiques A. Balanescu, Art Zoyd, Tüür, A. Schnittke, F. Poulenc, G. PergolesiLumières Rémy NicolasCostumes Martine Augsbourger et Liliane Alfano, Delphine Delavallade, Phaly YoeurngPerruques & maquillage Cécile KretschmarToiles peintes Jacqueline Bosson

PEAU D’ÂMEChorégraphie Christophe BérangerMusique Bruno Billaudeau

LA STRAVAGANZAChorégraphie Angelin Preljocaj

Mercredi 2 février 2005 à 20h30

JEANNE D’ARCChorégraphie Joëlle Bouvier

DENSITY 21,5Chorégraphie Carolyn CarlsonMusique Edgar Varèse

ONE PART IIChorégraphie Russel MaliphantMusique J.S. Bach

LA STRAVAGANZAChorégraphie Angelin Preljocaj

Le Centre chorégraphique national de Nancy – Ballet de Lorraine est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication-Drac Lorraine, le Conseil Régional de Lorraine, la Ville de NancyProductionBallet de Lorraine, Centre chorégraphique national de Nancy

TARIFS-: 23-E /19-E /9-E

ESPACE 44Par Les Ballets Trockadero de Monte Carlo

Mise en scène Trutti Gasparinetti d’après Lev Ivanov

Musique Piotr Ilich Tchaïkovsky

Mercredi 30 et jeudi 31 mars 2005 à 20h30

TARIFS-: 23-E /19-E /9-E

Une parodie des ballets classiques

définitivement drôle, par des

ballerines plutôt masculines qui

font des pointes en tutu entre

ridicule et sublime.

Les Ballets Trockadero de Monte Carlo

Le Lacdes cygnes

V ous n’avez pas pu les voir la saison passée. Ils sont là. Vous voici prévenus-! Adulés par la critique, plébiscités par les publics du monde entier, les Trocks, comme on les appelle à New York, sont de retour. Et comment-!

Les Trocks, c’est une compagnie de danseurs professionnels, exclusivement masculins, formée en 1974 par un groupe de passionnés de danse classique, désireux de présenter un point de vue ludique et humoristique sur le ballet traditionnel. Les Trocks, c’est autrement dit les Ballet du Trokadero (avec un K c’est important) qui voyagent dans le répertoire contemporain, respectent le style et les figures de styles pour mieux en rire. Les Trocks, ce sont des pas de deux qui se cassent la figure, c’est Gisèle qui s’emmêle les pinceaux.

C’est Le Lac des cygnes dansé par des vilains petits canards… Tout simplement irrésisti-ble-!-■

5La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

L’époque est celle d’un péplum, mais c’est une tragédie de Shakespeare. Et un propos toujours actuel sur le pouvoir et la fabrique du politique.

Écrite en 1608, Coriolan est la der-nière tragédie de Shakespeare. Brecht la considérait comme « l’une des plus

grandioses œuvres » de son auteur. Elle est pourtant peu représentée. C’est parce qu’elle fait peur. N’a-t-on pas vu avant-guerre, dans l’aventure de ce général qui a sauvé la cité, auquel les tribuns de la plèbe refusent le con-sulat et qui du coup pactise avec les ennemis de Rome, une justification du coup d’État, voire du fascisme-?

Jean Boillot, directeur du Théâtre à Spirale, metteur en scène associé au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis –où il a présenté, en 2001, après Avignon, une réalisation mémora-ble du Balcon, de Jean Genet– envisage Coriolan comme «une fable puissante et captivante», qui recèle quelque chose «d’étonnamment actuel, car, le premier, Shakespeare tente de penser le peuple comme un acteur de l’Histoire et fait sortir la tragédie des salles de trône et autres palais impériaux ».-■

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laN°-17 / janvier — mars-2005

lettre

Coriolan William Shakespeare / Jean Boillot

Elfriede Jelinek / Joël Jouanneau

Les Amantes

THÉÂTRE UNIVERSITAIREDE NANTES

De William Shakespeare

Traduction & adaptationLaetitia Coussement

et Olivier Chapuis

Mise en scène Jean Boillot

Scénographie Laurence Villerot

Lumière Ivan Mathis

SonArnaud Sallé

CostumesChristophe Ouvrard

MaquillageAline Bourles

Réalisation des imagesMartin Hardouin Duparc

Avec David Ayala

Pierre-Alain Chapuis Joséphine Derenne

Philippe Lardaud Régis Laroche

Benoît Marchand Ivan Mathis

Jean-Christophe QuenonIsabelle Ronayette

Anne Réjony

CoréalisationMaison de la Culture de

Loire-Atlantique, Théâtre universitaire de Nantes

ProductionThéâtre à Spirale/Compagnie Jean Boillot, Théâtre Gérard

Philipe de Saint-Denis, CDN, Le Théâtre, Scène nationale

de Poitiers, Centre des Bords de Marne du Perreux-sur-Marne,

Théâtre de Corbeil EssonnesAvec la participation artistique du

Jeune Théâtre NationalLe Théâtre à Spirale est

conventionné par le Ministère de la Culture - Drac Poitou-Charentes,

et soutenu par la Ville de Poitiers

Du mardi 11 au jeudi 13 janvier 2005 à 20h30

TARIFS-: 13-E /10-E /7-E

THÉÂTRE UNIVERSITAIREDE NANTES

De Elfriede Jelinek

Traduction de l’allemandYasmin Hoffmann

et Maryvonne Litaize

Adaptation &mise en scène

Joël Jouanneau

Assistante Pilou Rieunaud

Scénographie Jacques Gabel

Lumières Franck Thévenon

Costumes Patrice Cauchetier

Avec Fabrice Bénard

Stéphanie Chuat Yves Jenny

Véronique Reymond Christelle Tual

CoproductionThéâtre Vidy-Lausanne E.T.E. Théâtre Le

Poche Genève – L’Eldorado Théâtre de Sartrouville Centre

dramatique national

Le roman dont est tirée la pièce est paru aux Éditions du Seuil

Du mardi 8 au samedi 12 février 2005 à 20h30

TARIFS-: 13-E /10-E /7-E

6 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

On croirait un roman photo acidulé, mais c’est une fable au vitriol sur la condition féminine que met en scène Joël Jouanneau en adaptant ce texte du prix Nobel de littérature 2004.

Elfriede Jelinek et le NobelRomancière et dramaturge autrichienne d’avant-garde, Elfriede Jelinek, née en 1946, est considérée comme l’auteur de langue allemande le plus important de sa génération depuis Thomas Bernhard. La Pianiste, son septième roman, a été traduit dans de nombreux pays et adapté au cinéma par Michaël Hanecke, avec Isabelle Huppert et Benoît Magimel. Détestée par certains de ses compatriotes, elle avait interdit qu’on joue ses pièces en Autriche pour protester contre l’entrée de l’extrême droite au gouvernement autrichien. En octobre 2004, elle a reçu le prix Nobel de littérature et tout de suite souhaité que sa consécration ne soit pas portée au crédit de son pays.

Quel est le destin d’une ouvrière, ou plutôt comment échapper à son destin quand on est ouvrière-? Le plus simple-: le mariage. Encore faut-il choisir avec circonspection son futur époux et se garder des

séductions du sexe. L’amante doit apprendre à gérer son corps jeune et attrayant, son seul bien, et ne pas rêver à l’amour idéal des romans-photos. À travers le “bon exemple” de Brigitte et le “mauvais exemple” de Paula, Jelinek, l’iconoclaste, fait voler en éclat une spécialité autrichienne-: l’idylle ». Paru en 1975, Les Amantes, rapidement devenu un livre de référence de toute une génération, joue avec les clichés sur l’amour, la vie à deux, le mariage, la famille. En jouant avec d’autres cli-chés, les chromos acidulés du roman photo à l’eau de rose, Joël Jouanneau – le metteur en scène de Juste la fin du monde vu au Théâtre universitaire – signe ici une

«

Marilù Marini

« Je suis méchante, mais par amour»

Marilù Marini retrouve ici un complice de longue date avec qui elle partage un amour du pays et une passion du théâtre. Bref entretien avec la comédienne en partance pour Buenos Aires.

Dans cette nouvelle aventure, on retrouve Buenos Aires, la ville de votre enfance, et l’Argentine, où vous retournez régulièrement pour jouer au théâtre. Quel rapport entretenez-vous avec ce lieu, avec son imaginaire ?

Buenos Aires, c’est la ville qui a bercée ma jeunesse, une ville fascinante. Il y a là-bas une richesse architectonique incroyable. À chaque coin de rue, il y a des témoignages de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. Tant et si bien que lorsqu’on se promène dans les rues, on est saisi par une nostalgie étrange qui se mêle à l’exubérance. Comme si la ville sans cesse vous parlait de tous ces hommes qui sont venus ici recommencer leur vie.Et puis, Buenos Aires est toujours une ville très vivante, en dépit de la crise économique que le pays a subie de plein fouet. Il y a ici une vie nocturne trépidante, mais aussi un goût de la rencontre, une vraie curiosité de l’autre. C’est une capitale lointaine, un ailleurs, mais aussi une scène théâtrale où se mêlent repré-sentation, réalité et fantasmes.Enfin, ou plutôt tout d’abord, c’est un lieu où j’aime me retrouver, où j’ai toujours ma famille. J’y retourne une ou deux fois par an pour voir les miens. J’y vais aussi pour le travail, pour les festivals et les créations… C’est avec un vrai bonheur que j’ai joué là-bas Oh, les beaux jours de Beckett ou bien La Femme assise de Copi…

Cette histoire, vous la partagez avec Alfredo Arias depuis le début des années soixante-dix et la création du groupe TSE. Comment se traduit cette complicité au fil des créations-?

Notre histoire avec Alfredo a commencé là-

bas en Argentine. En tant que danseuse, je m’intéressais beaucoup aux arts plastiques. Il a d’abord conçu pour moi différents éléments scéniques.Très vite une grande complicité s’est nouée entre nous et j’ai participé à la fondation du groupe TSE. Mais cette complicité ne nous empêche pas de faire des choses chacun de notre côté et de nous retrouver.On pourrait parler, concernant notre relation, de partage, de fidélité, d’allers retours, mais aussi et surtout d’une même manière de voir et de faire le théâtre. Une façon artisanale qui a quelque chose à voir avec le corps à corps, avec la présence en scène, avec le rêve et le fantasme.

L’un comme l’autre, lui en tant qu’auteur, metteur en scène, mais aussi acteur «transformiste», vous en tant que danseuse, comédienne, interprète, vous avez une présence singulière en scène. Une manière bien à vous de mettre en scène le corps.

Bien sûr le corps est très présent. C’est l’es-sence même du théâtre. Un acteur c’est un corps qui parle, qui bouge, qui se transforme sous le regard du spectateur. Le corps, c’est ce qui permet l’identification, ce qui tisse le lien entre la plume de l’auteur et son inconscient, entre le texte imaginé et la représentation. Le théâtre est là dans cette « incorporation», dans cette présence qui est aussi une absence.La manière dont j’envisage ma façon d’être au théâtre passe par ce corps qui danse, qui émet des messages, parle de l’intime, joue avec les icônes… Sur une scène, j’ai l’impression d’être cet ins-trument qui transmet, transforme, vit, raconte, noue une relation entre les mots de l’auteur, l’espace scénique, le temps de la représentation et l’émotion du spectateur. Sans aucun doute Alfredo partage avec moi cette singulière relation.

Vous retrouvez ici Alfredo Arias longtemps après Les Bonnes de Genet. C’était en 2001. Mais, ensemble ou séparés, vous partagez depuis longtemps un même amour du théâtre, une vision qu’on retrouve dans Mambo místico.

Mambo místico, c’est d’abord une façon de voir. Celle d’un enfant dont le regard mêle le mysti-que et le profane. Comme si dans l’image d’une femme avec strass et paillettes, déesse de revue, se superposait une image de Vierge comme celle des statuaires dans les églises baroques.Mambo místico, c’est le moment où le sacré et la chair s’entremêlent pour créer un univers onirique. Il ne faut pas oublier que le mot “mambo” chez nous ce n’est pas seulement une danse, mais une sorte de folie. Être mambo, c’est être un peu fou, transgresser les règles, transcender le réel pour se laisser gagner par l’imaginaireLa pièce est un mélodrame. C’est une forme qu’on aime beaucoup avec Alfredo parce qu’elle parle de notre vie, de notre enfance, parce qu’elle est populaire, mais aussi parce qu’elle transfigure le quotidien. Personnellement, je suis une grande admiratrice de Douglas Sirk, de la façon dont il peut évoquer des faits d’une banalité confon-dante et les rendre étonnamment poignants… J’aime cette densité des sentiments.

Dans ce mélodrame transfiguré, quel est votre rôle, votre registre ?

Au cœur de cette aventure, de cette mise en scène que la musique latino du compositeur Aldo Brizzi porte à incandescence, j’incarne le Mal. Mais ne vous méprenez pas, c’est aussi une façon d’être profondément mystique. Je suis madame Gabor, un personnage très méchant qui essaie de perdre l’héroïne, de la lancer dans les vertiges du mélodrame, de la plonger dans la douleur et l’exaltation. Mais attention, elle est méchante par amour, ce qui est beaucoup plus exaltant. Cela donne envie de la rencontrer, non-?-■

Comédie musicale d’Alfredo Arias

Mambo místicoL’époque est celle d’un péplum, mais c’est une tragédie de Shakespeare. Et un propos toujours actuel sur le pouvoir et la fabrique du politique.

Écrite en 1608, Coriolan est la der-nière tragédie de Shakespeare. Brecht la considérait comme « l’une des plus

grandioses œuvres » de son auteur. Elle est pourtant peu représentée. C’est parce qu’elle fait peur. N’a-t-on pas vu avant-guerre, dans l’aventure de ce général qui a sauvé la cité, auquel les tribuns de la plèbe refusent le con-sulat et qui du coup pactise avec les ennemis de Rome, une justification du coup d’État, voire du fascisme-?

Jean Boillot, directeur du Théâtre à Spirale, metteur en scène associé au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis –où il a présenté, en 2001, après Avignon, une réalisation mémora-ble du Balcon, de Jean Genet– envisage Coriolan comme «une fable puissante et captivante», qui recèle quelque chose «d’étonnamment actuel, car, le premier, Shakespeare tente de penser le peuple comme un acteur de l’Histoire et fait sortir la tragédie des salles de trône et autres palais impériaux ».-■

N°-17 / janvier — mars-2005

7La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

de-la-mcla

laN°-17 / janvier — mars-2005

lettre

k Conférence de Susana Sturlas sur la musique argentine, le mercredi 9 février à 18 h au Forum, passage Pommeraye

k Rencontre avec les comédiens, le mercredi 9 mars, à 18 h au Forum, passage Pommeraye

Entrée libre dans la limite des places disponibles

Dans les années cinquante, il n’était pas rare de voir encore représentés, dans les théâtres de la Calle Corrientes, la rue nocturne de Buenos Aires, des mélodrames flamboyants, dont les héroïnes malmenées par le destin sacrifiaient leur pureté à des passions incontrôlées. Sous

le regard de l’enfant que j’étais, les épisodes souvent invraisemblables de ces pièces passionnelles se mêlaient à l’imagerie religieuse que les églises, riches d’autres spectacles, offraient à mes propres hantises.

J’ai voulu traduire, dans cet imaginaire complexe qu’est la perception d’un petit garçon, une pièce de ce répertoire. C’est l’histoire d’une vendeuse de mercerie, la pieuse Rosita, qui se voit malmenée par sa supérieure hiérarchique Madame Gabor (interprétée par Marilù Marini, complice fidèle de mes créations), et par le propriétaire du magasin, Monsieur Merengue. Entourée de son amoureux Carlitos et de sa collègue enflammée Colomba, elle endure le martyre sacrificiel de l’humiliation, contrainte, par un odieux chantage (elle est accusée d’un vol qu’elle n’a pas commis), à renoncer à tous ses idéaux de chasteté. Outre les personnages qui vivent le mélodrame, une jeune femme, que j’ai nommée «Le Regard», commente l’action dans laquelle, parfois, elle intervient. Elle incarne, par sa fantomati-que présence, la métamorphose qu’un enfant rêveur fait subir à l’intrigue, établissant une distance d’ironie théâtrale, sans pour autant diminuer l’émotion.

Pour écrire le livret, j’ai sollicité la collaboration de Gonzalo De María, spécialiste du music-hall argentin et du théâtre populaire. Et mon habituel dramaturge René de Ceccatty a ajouté sa touche, pour la version française. J’ai fait appel pour la composition au musicien italien Aldo Brizzi, qui vit à Bahia au Brésil, et connaît parfaitement les sources de notre culture musicale. J’ai pensé à la fois au théâtre de Valle-Inclan et à celui de García Lorca, en disposant des tableaux religieux, où l’obscène, le comique blasphématoire, l’ironie larmoyante et une certaine tendresse s’entremêlent au rythme étincelant de musiques latino-américaines, encore tout imprégnées des accents de la verve africaine.-■

ALFREDO ARIAS

Un drame passionnel

Dans la lignée de Mortadela, de Faust Argentin et de Concha Bonita, Alfredo Arias a imaginé une nouvelle comédie musicale, inspirée de son enfance argentine. Un mélodrame baroque, équivoque et flamboyant.

ESPACE 44Mise en scène Alfredo Arias

Livret Alfredo Arias Gonzalo De María René de CeccattyMusique Aldo BrizziCostumes Françoise TournafondLumières Jacques RouveyrollisAccessoiresLarry HagerCréation sonFrancesco Sardella

Avec Alfredo Arias, Marilù MariniAlma Rosa, Sandra RumolinoGraça Reis, Jacques HaurogneGiorgio Faelli, Raul Paz

le groupe Aço do Açucar Aldo Brizzi, Alex Mesquita Luizinho do Jejê, Kaboduca

Et la participation deEduardo Garcia, Daniel Diaz

Production Théâtre National de Chaillot, Groupe TSE, Théâtre du Gymnase à Marseille, Maison de la Culture de Loire-Atlantique

Du mercredi 1er au lundi 14 mars 2005 Représentations à 20h30 sauf le mardi à 20h et le dimanche à 15hRelâche dimanche 6 et samedi 12 mars

TARIFS-: 23-E /19-E /9-E

Quand la mort s’abat aveuglément, quid de la justice divine-? C’est la question que pose Le Pont de San Luis Rey, de Thornton Wilder, stylisé en beauté par Irina Brook.

de-la-mcla

lalettre

N°-17 / janvier — mars-2005 N°-17 / janvier — mars-2005

Au début du XVIIIe siècle au Pérou, un pont s’effondre soudain, entraînant cinq personnes dans l’abîme. Mais

pourquoi, se demande alors un missionnaire-? Existerait-il une « logique divine», qui gouvernerait les accidents et les catas-trophes-? Il va mener une sorte d’enquête sur la vie et les mœurs des victimes. Il va traquer le déclic qui les aurait con-duits à l’instant fatal.

À partir de ce fait divers d’un autre siècle,

Thornton Wilder a imaginé un roman qui offre, outre sa puissance poétique, une vraie matière à réflexion. Le livre a reçu le prix Pulitzer en 1927. Traduit en plusieurs langues, il a, depuis cette date, installé Wilder au rang des grands romanciers contemporains et des classiques mythiques de la littérature anglophone. Un film vient d’ailleurs d’être adapté du roman-: signé Mary Mac Guckian, il réunit Robert de Niro et Harvey Keitel.

Choquée, bouleversée par les catastrophes qui, à intervalles réguliers, marquent l’actualité, Irina Brook a décidé d’aborder au théâtre la question du destin. Par ce nouveau projet, la metteur en scène poursuit son interro-

gation de la condition humaine, une quête menée avec un sens évident de l’émotion et une sensibilité non dénuée d’humour.

Après le triomphe de Juliette et Roméo et de La Bonne Âme de Setchouan, vu à l’Espace 44, la talentueuse fille de Peter Brook renoue avec un registre plus intimiste et un art du récit proche de La Bête sur la lune couronnée par cinq Molières.-■

Et la justice divine dans tout ça-?

8 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

Thornton Wilder / Irina Brook

Le Pont de San Luis Rey

ESPACE 44D’après

Thornton Wilder

Adaptation & mise en scène

Irina Brook

Collaboration artistique

Nicole AubryChorégraphie

Cécile Bon

Décor Noëlle Ginefri

Costumes Sylvie Martin-Hyszka

Lumières Arnaud Jung

Musique Franck Frenzy

Avec Paula Brunet

Jerry Di Giacomo Daniela Labbé-Cabrera

et Christian PélissierVeronika Varga

Robinson Stévenin

Production Théâtre Vidy-Lausanne E.T.E

Les Gémeaux/Scène nationale de Sceaux

Du mardi 22 au vendredi 25 mars 2005

Représentations à 20h30 sauf le mardi à 20h

TARIFS-: 23-E /19-E /9-E

L’hôtel du Belvédère est un ancien palace perdu aux frontières de nulle part. Hors saison touristique, c’est un vrai désert.

Le directeur, les employés – qui semblent tous des grands bourgeois tombés bien bas – sont à la charge d’une richissime excentrique, Ada, flanquée d’un frère joueur et malchanceux. Elle tient son monde dans le creux de son porte-monnaie, manipule ses obligés avec un cynisme joyeux, et cette situation l’enchante. De plus, elle est la seule femme. Tout au moins jusqu’à l’arrivée d’une autre, jeune – ce qu’elle n’est plus tout à fait – et qui prétend avoir eu une aventure avec le directeur, d’où un enfant. Quant à savoir si elle dit la vérité… Si même quiconque parmi cette bande a encore la moindre idée de ce qu’est la vérité-! La seule personne à ne pas mentir, à faire preuve d’une terrifiante lucidité – elle en a les moyens– c’est Ada. Sans complexe, elle assume son pouvoir, sa fortune, son cynisme.

Cet hôtel déglingué pourrait être l’île de Prospero dans une vision glauque et grin-çante de La Tempête. Ou plutôt une Arche de Noé après le déluge, un Radeau de la Méduse échoué sur un rivage désolé…-■

C’est un navire à la dérive, peuplé des survivants d’une triste humanité. Ils composent une microsociété adaptée à toutes les compromissions et lâchetés.

Ödön von Horváth / Christophe Perton

Le Belvédère«Toutes mes pièces sont des tragédies […]. Elles ne deviennent comiques que parce qu’elles sont étrangement inquiétantes. Il faut faire exister cette inquiétante étrangeté ».Ödön von Horváth

Un bateau échoué au milieu de nulle part

Horváth, le foudroyéNé en 1901, mort foudroyé lors d’un orage sur les Champs Élysées alors qu’il avait à peine trente-sept ans et qu’il venait de voir Blanche-Neige, Ödön von Horváth a vécu la guerre des Balkans, celle de 14-18, la montée du nazisme, l’Allemagne du chômage et de l’inflation. En 1927, il a écrit Le Belvédère, puis en 1930 un premier roman, L’Éternel Petit Bourgeois. Et Légendes de la forêt viennoise, La Foi, l’amour et l’espérance, Casimir et Caroline…, des portraits terriblement lucides, des tableaux singuliers et effrayants d’un pays et d’une société à la dérive. À la différence de Brecht qui, après guerre, retrouva un public, sa disparition étrange et rapide le priva longtemps d’audience. Mais les années passant, on redécouvre la force ironique et désespérée de ses textes, leur mordant. Et Christophe Perton, qui a entre autres mis en scène Dürrenmatt, Lenz, Handke ou Kroetz, a su retrouver l’étrangeté de son monde à la dérive.

ESPACE 44De

Ödön von Horváth

Texte français Bernard Kreiss, Henri Christophe

Dramaturgie Pauline SalesMise en scène

Christophe PertonScénographie & costumes

Marc LainéLumières

Dominique BorriniCréation sonore

Philippe Gordiani

AvecOlivier Werner, Dominique Parent

Vincent Garanger, Nicola Bouchaud,Roland Depauw, Maries Guittier,

Raïssa Mariotti

ProductionComédie de Valence

Centre dramatique national Drôme-Ardèche,

Théâtre de la Ville ParisAvec la participation artistique

du JTN et de l’ENSATT

Du mercredi 9 au vendredi 11 février 2005 à 20h30

Le texte de la pièce est publié dans le Tome-1 du Théâtre complet

d’Ödön von Horváth aux Éditions de l’Arche

TARIFS-: 23-E /19-E /9-E

de-la-mcla

lalettre

N°-17 / janvier — mars-2005 N°-17 / janvier — mars-2005

Une étrange affaireSans aucune raison apparente, Joseph K. est arrêté chez sa logeuse. Pendant un certain temps, K. mène sa vie normalement malgré cela, jusqu’à ce qu’il soit convoqué pour un interrogatoire. K. suit alors les conseils de son oncle et prend un avocat. K. abandonne ensuite son avocat et essaye de faire avancer son procès insolite. Il n’est jamais libéré de l’accusation, dont il ne connaît pas le motif d’ailleurs.

9La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

Le Procès est un révélateur.La vie est l’enjeu,Pas celle que nous propose la société,Ni celle du cercle réduit de la maison ou de la famille,Ni celle du rêve de l’amour.C’est la flamme intérieure qui conduit l’être sur son chemin de vie :Peut-être est-ce cette lumière qui brille au loin à travers les portes de la Loi ?Le « je » en est toujours l’enjeu.

BRUNO NETTER

Une vraie troupeOn sait que nombre de spectateurs non pré-venus ont vu Le Malade imaginaire sans se rendre compte exactement des particularités de sa distribution-: ils étaient pris par la nar-ration… et puis venait la fin des saluts-: les uns et les autres «acteurs ordinaires», «acteurs différents » comme nous avons fait le choix de dire, entraient ensemble, solidaires et heu-reux. Quelle émotion-! J’avais alors toujours la même pensée «voilà une troupe, une vraie troupe-! ».-

Renouveler l’aventureC’est tout naturellement que l’idée de prolon-ger, de renouveler l’aventure du Malade s’est imposée à moi. Je m’en suis ouvert à Bruno Netter que je considère précisément comme un authentique chef de troupe. Nous sommes tombés d’accord pour lancer un nouveau projet. Comme pour Le Malade imaginaire, Bruno Netter y pensait depuis longtemps. C’est Le Procès de Kafka.

Kafka de nouveauPour moi, ces retrouvailles avec l’écrivain praguois, après Une Visite en 1980, Les Rêves en 1984, relèvent d’un double enjeu d’une très grande exigence. L’aspect humain tout d’abord-: faire la preuve une nouvelle fois que ces acteurs différents ont leur place au théâtre et sur la scène. L’aspect artistique-: réussir l’adaptation scénique du Procès, et ainsi dépasser l’inquiétude, la culpabilité qui se manifestent de manière si étrange et si

virulente dans cette œuvre énigmatique mais profondément humaine.

Un malentenduIl y a un malentendu sur l’œuvre de Kafka dont le qualificatif «kafkaïen» est le signe. «Kafkaïen » signifie, selon le Petit Robert, «qui rappelle l’atmosphère oppressante des romans de Kafka ». Oui, mais dans les esprits, il se rapporte d’abord à l’aspect d’administration inhumaine qui se trouve précisément illustré dans Le Procès. Kafka ou la bureaucratie-! Ce cliché ennuyeux tendance à masquer les singularités bien réelles, ainsi que la dyna-mique proprement délirante du récit.

Quelle atmosphèreJe vois du noir, un petit escalier branlant avec une rampe de fer, un plumard douteux, une porte trop basse ou trop étroite, une ampoule qui éclaire vaguement… Une vraie misère pour une histoire de fous haletante, cruelle mais, par-dessus tout, drôle.-■

PHILIPPE ADRIEN

THÉÂTRE UNIVERSITAIREDE NANTESD’après Franz KafkaAdaptation théâtrale Philippe Adrien et Clément Poirée

Mise en scène Philippe AdrienPar la Compagnie du 3e ŒilDécors & costumes GouryLumières Pascal SauteletMusique Ghédalia TazartesAssistant à la mise en scène Clément PoiréeAvecMylène Bonnet Monica Companys Stéphane Dausse Pierre Delmer Daniel Jean Geneviève de Kermabon Régis Lang Sergio Malduca Bruno Netter Jean-Luc Orofino Ouiza Ouyed

ProductionCompagnie du 3° Œil Avec l’aide de la Drac Pays de la Loire, du Conseil Régional des Pays de la Loire, du Conseil Général du Maine et Loire, de la Ville d’AngersCoréalisationThéâtre universitaire de Nantes, Maison de la Culture de Loire-Atlantique

Du mardi 8 au jeudi 10 mars 2005 à 20h30

TARIFS-: 13-E /10-E /7-E

C’est par le désir de toute l’équipe du Malade imaginaire de continuer à travailler ensemble que ce projet est né. Il réunit de nouveau la troupe du 3e œil et Philippe Adrien pour donner à voir Kafka autrement.

Franz Kafka / Compagnie du 3e Œil, Philippe Adrien

Le Procès

lalettre

N°-17 / janvier — mars-2005

DÉCENTRALISATIONPar la

Compagnie Mêtis

Mise en scèneMarie Gaultier

MusiqueArnaud Coutancier

AvecEstelle Baussier

Nicolas Berthoux Fabien Doneau Marie Gaultier

• Samedi 15 janvier 2005 à 20h30 SAINT-MARS-LA-JAILLE• Mardi 18 janvier 2005

à 20h30 GUÉRANDE• Samedi 5 février 2005

à 20h30 LA CHEVROLIÈRE• Vendredi 11 mars 2005

à 20h30 LA GRIGONNAIS• Jeudi 14 avril 2005

à 20h30 MACHECOUL• Vendredi 15 avril 2005

à 20h30 SAINT-LYPHARD• Jeudi 12 mai 2005

à 20h30 LIGNÉ• Vendredi 13 mai 2005

à 20h30 ROUANS• Samedi 14 mai 2005

à 20h30 SAINT-GILDAS-DES-BOIS

Le texte de la pièce est publié aux Editions du Ginkgo

TARIFS-: 13-E /10-E /7-E

Une dame pétulante de 89 ans qui existe vraiment et qui écrit pour dire les choses comme elles ne vont pas. C’est Ernestine, hilarante et pertinente, qui aurait pu envoyer cette lettre.

Compagnie Mêtis

Ernestine écrit partout, lettres de rouspétance

Nobert Aboudarham

Le Chat de Schrödinger

I l est premier prix d’accordéon de Paris. Il a fait des

études de physico-chimiste. Il a com-posé pour le cinéma et pour la scène plus de cent partitions. Il a travaillé l’actor’s studio avec Edgardo Luzzi, puis le clown et le bouffon avec Alain Gautré, sans compter la dramaturgie avec Michel Azama. Il est auteur, acteur et réalisateur de films. Il est aussi enseignant à l’université d’Evry et aux Instituts français de Madrid, Lisbonne et Bratislava…

Mais indépendamment de tout cela (ou subséquemment), Norbert Aboudarham est drôle, irrésistiblement drôle. Et c’est scientifiquement prouvé ou presque.

La preuve-: Le Chat de Schrödinger. Entre délire et tour de magie, ce spectacle burlesque nous en fait voir de toutes les couleurs et nous fait surtout comprendre que « la réalité se fout de la physique». Autrement dit que Schrödinger aime les chats, qu’Einstein tire la langue et que Dieu joue aux dés. Vous suivez-? Non-? Alors suivez la démonstration-: vous prenez un savant, ajoutez un assistant, mettez un chat dans une boîte, lancez une tartine en l’air, remuez un puzzle, vous obtiendrez un cours de métaphysique et de physique quantique, compréhensible ou presque. Et surtout un spectacle hilarant.

Le tout mené par deux comédiens étonnants et drôles, un ex-physicien qui a mal tourné –dixit Norbert Aboudarham– et son acolyte, Jean-Louis Baille. Lequel va se révéler être le grain de sable qui enraye la logique scientifique. Chat vous intrigue, non-?-■

Prenez un chat, du cyanure, une particule radio-active, mettez le tout dans une boîte et attendez une heure-! C’est la formule burlesque et magique de Norbert Aboudarham.

DÉCENTRALISATIONDe & par

Norbert Aboudarham

Avec Jean-Louis Baille

Direction d’acteurs Babette Masson et Lucas Apréa

Lumières Marie-Hélène Pinon

Magie & effets spéciaux

Abdoul Alafrez

Production Théâtre quAntique

Théâtre Daniel SoranoCoproduction

l’Agence de développement culturel et la Ville de

Saint-Herblain, le Théâtre de Cavaillon/Scène nationale

• Samedi 22 janvier 2005à 20h30 GUÉMENÉ-PENFAO

• Lundi 24 janvier 2005à 21h MACHECOUL

• Mardi 25 janvier 2005à 20h45 CHÂTEAUBRIANT

• Mercredi 26 janvier 2005à 20h30 NORT-SUR-ERDRE

• Vendredi 28 janvier 2005à 21h PORNIC

• Samedi 29 janvier 2005à 20h30 ANCENIS

• Mardi 1er février 2005à 20h30 VALLET

• Jeudi 3 février 2005à 20h30 GUÉRANDE

• Vendredi 4 février 2005 à 20h30 MISSILLAC

TARIFS-: 13-E /10-E /7-E

Monsieur le directeur de la Maison de la Culture de Loire-Atlantique, comme vous ne le savez peut-être pas, j’habite

à Couture dans le Maine-et-Loire, je n’ai pas la télévision (que je regarde parfois chez les voisins), j’écoute la radio, et je ne lis pas beau-coup les journaux sauf pour les avis d’obsèques, mais ça ne m’a pas empêchée d’apprendre que vous aviez l’intention de montrer chez vous en Loire-Atlantique une pièce de théâtre à propos

des lettres que j’envoie régulièrement à qui veut bien les lire et plus rarement me répondre (il y a des malpolis partout).

Certaines de mes lettres ont déjà été lues à France Culture et d’autres sont parues dans Télérama. Mais ce n’est pas une raison pour en faire tout un cirque. Du théâtre ça va encore-!Je n’ai rien contre la compagnie Métis qui est d’An-gers (ce sont des voisins après tout) et j’aime

bien (parce que les titres me plaisent) les autres pièces qu’ils ont imaginées avant-: Des braves gens qui s’aiment de détester ensemble et Gourgandises ou le plaisir coquin des mots.

On me dit que votre nom c’est Coutant. Il me semble bien en avoir connu un dans la région. Est-il de votre famille-? Je vous souhaite bien du courage pour vos affaires de théâtre ».-■(À la manière d’Ernestine Chassebœuf, en espérant qu’elle nous pardonnera).-

N°-17 / janvier — mars-2005

10 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

«

lalettre

N°-17 / janvier — mars-2005

Compagnie Mêtis

Ernestine écrit partout, lettres de rouspétance

11La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

N°-17 / janvier — mars-2005

À la différence de Mère courage, ou du Cercle de craie caucasien, Le Commerce de pain est une pièce de Brecht rarement montée. Quel en est l’enjeu-?

L e Commerce de pain n’est pas une pièce achevée. C’est un ensemble de feuillets écrits en 1929, lors la grande crise écono-

mique, et qui n’ont jamais été joués du vivant de l’auteur. Dans les années 70, les metteurs en scène allemands Mamfred Karge et Matthias Langhoff ont présenté une adaptation qui a été montée à Berlin et en France en langue allemande, puis, dans la foulée, à Aubervilliers. J’ai d’ailleurs fait partie, à l’époque, de la distribution. De quoi parle la pièce-? De la Crise de 29, des crises sociales en général. Elle pose des questions clés-: la bonté peut-elle exister dans un régime politi-que soumis aux lois de l’argent-? L’intégrisme religieux se manifeste-t-il davantage en période de grand chômage-? La révolution est-elle une solution encore envisageable pour soulager la misère-?… Il y a chez le Brecht de 29 un refus de l’utopie, certes, mais sa poétique, malgré le pessimisme qui la baigne, reste ludique, fou-gueuse et enchantée.

L’histoire déroule deux itinéraires-: celui de la veuve Queck qui décide de subir sa détresse et qui en meurt, celui de Meyer qui veut lever les masses prolétariennes et qui, dans ce combat, perd également la vie. De ce fait, la pièce est une sorte de polar politique, un roman noir dont on peut penser que je ne devrais pas révéler la fin. En tout cas c’est un Brecht inattendu.

Depuis quelques années maintenant, au rythme des saisons, des climats, des voya-ges, des plaisirs et vicissitudes de la vie

nomade, l’équipe du Théâtre Dromesko, Igor, Lily et les autres n’ont cessé de multiplier les rencontres regards croisés sur des aventures humaines tout autant qu’artistiques.

C’est donc tout naturellement sous le signe du voyage, de la rencontre et de l’amitié que se sont croisés les chemins d’Igor, du metteur en scène italien Paolo Magelli qui connaît si bien la culture et le théâtre des plays slaves-; d’Alex Balanescu, compositeur violoniste roumain longtemps exilé à Londres, passionné de musique tzigane-; et de Serge Valletti, marseillais, auteur, metteur en scène qui sait le goût de la conversation, le voyage et la nostalgie.

Ensemble, ils ont imaginé Six petites fêtes en atten-dant… un spectacle également intitulé de manière provisoire L’Utopie fatigue les escargots.-■

Il semble qu’on soit loin de l’esthétique habituelle, un peu grise, de Brecht. À quoi ressemble ce Commerce-?

Quand il écrit Le Commerce, Brecht rend hom-mage à son ami Karl Valentin qui se produit, à la même époque, comme clown en cabaret et qui écrit des sketches. Il est, par ailleurs, attiré par la musique de Weill et d’Eisler. Le Commerce c’est le plaisir du théâtre à l’état pur-: pleurer et rire. Et chanter. Et puis, comprendre. Brecht est convaincu de la force critique que l’humour et le chant peuvent apporter. La danse aussi. Cet apport, inhabituel, surprend beaucoup le spectateur et donne lieu à de nombreux com-mentaires. Mais, pour nous, c’est réjouissant. La danse, le chant, le chœur, le gag, ce sont des manières de distanciation et de fête. Brecht n’a jamais renié la fête. Il s’est toujours revendiqué comme quelqu’un de très vivant aimant boire, manger, se battre et courtiser les femmes (il a écrit des poèmes érotiques splendides). La lan-gue de Brecht a ceci de caractéristique qu’elle échauffe, en même temps que les corps, l’esprit des comédiens qui sont sur le plateau, donc le corps et l’esprit des spectateurs qui sont dans la salle. Autrement dit, l’action avance en même temps que le discours se forme. Je crois qu’il est temps de montrer le Brecht joyeux qu’on a trop longtemps pudiquement caché.

Dans quelle mesure cette pièce, mais aussi cette manière d’envisager le théâtre, s’inscrivent-elles dans la démarche de Science 89-?

Science 89 se réclame de l’esprit d’éclectisme, au sens où Diderot le définit. Pour ce philosophe humaniste, l’éclectique est un homme qui foule aux pieds le préjugé et ose penser de lui-même. Ce n’est pas un homme qui veut imposer un système de pensée ou un style esthétique. C’est un homme qui dialogue, confronte, essaie, se remet en question, un homme pour qui la notion de science peut s’entendre en tout premier lieu comme connaissance et moyen de connaissance. Ainsi, tentons-nous, dans la compagnie, de pra-tiquer un théâtre d’émotion réflexive qui s’ouvre au plus large public. Un théâtre du Gai savoir. Non pas un « théâtre miroir », mais un « théâtre fenêtre » exigeant et attentif aux interrogations du temps. Explorer Jelinek, Diderot, Voltaire, Strindberg, Gatti ou Brecht comme nous l’avons fait, c’est la même démarche. C’est attraper ce qui lie le théâtre à la vie, par les mots. C’est ten-ter de mettre à nu les mécanismes de l’homme, de son comportement dans la société. Dans Le Commerce, les échos aux inquiétudes contem-poraines ne manquent pas-: chômage, dureté économique, perte d’identité, solidarité, sentiment humanitaire, recours au religieux… Qu’est-ce donc que le bonheur-? Qu’est-ce donc vivre et comment vivre sur terre-? Comment fonctionne l’argent et qui sert-il-? Qui gouverne et pour quels intérêts-? Ce sont toujours des questions d’actualité, non-?-■

Théâtre Dromesko / Paolo Magelli

L’Utopie fatigue les escargotsSix petites fêtes en attendant…

DÉCENTRALISATIONCréation Théâtre Dromesko

Conception & mise en scènePaolo Magelli, IgorEcriture Serge VallettiComposition musicale Alexandre BalanescuDécor IgorLumières Ronan CabonSon Philippe TivillierAvec les comédiens Lily, Monique Brun Friederike Tiefenbacher Ana Maria Vallejo, Igor Nicolas Bouchaud, Paolo Magelli Revaz Matchabeli, Louis YerliEt les musiciens Lily (chant), Janos Sandor (violon)Revaz Matchabeli (violoncelle)Jenö Soros (cymbalum), Igor (accordéon)Sandor Berki (contrebasse)Friederike Tiefenbacher (piano)

Production Théâtre DromeskoCoproduction Théâtre National de Bretagne/Rennes, Théâtre de la Commune – CDN Aubervilliers, Le Cargo – Maison de la Culture de Grenoble, Printemps des Comédiens – Montpellier, La Ferme du Buisson/ Scène nationale de Marne-la-Vallée, Le Maillon/Théâtre de Strasbourg • Avec l’aide du Ministère de la Culture et de la Communication Drac Bretagne, de Rennes Métropole, du Conseil Régional de Bretagne, du Conseil Général d’Ille-et- Vilaine • Avec le soutien de l’ADAMI, de la SPEDIDAM et de l’Ambassade de France à Bogota – Colombie • Coréalisation Le Fanal/Scène nationale de Saint-Nazaire, Maison de la Culture de Loire-Atlantique

• Du mardi 29 mars au samedi 2 avril 2005 à 20h30 sous chapiteau à SAINT-NAZAIRE

TARIFS-: 20-E /16,50-E /11-E

DÉCENTRALISATIONDe Bertolt Brecht

Adaptation Mamfred Karge et Matthias Langhoff

Traduction Gilbert Badia Michel Bataillon Jean-Claude François

Mise en scène Françoise Thyrion et Michel Valmer

Décors Laurent Le BourhisCostumes Laurent Lebourhis et Françoise ThyrionLumières Patrick BureauComposition musicale originale Manuel Faivre et Michel ValmerCollaboration artistique Samuel DaniloAvec Françoise Thyrion, Solenn Jarniou, Yves Arcaix, Bernard Montini, Gildas Le Coadou, Rémi Lelong, Michel ValmerFred Bellayer (musicien)Manuel Faivre (musicien) Josias Galindo (danseur)

Production Compagnie théâtrale Science-89Coproduction Le Prisme, Centre de développement artistique de Saint-Quentin-en-Yvelines, la Communauté d’Agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, la Ville de Nantes, le Conseil Régional des Pays de la Loire, et le Conseil Général de Loire-Atlantiquee

• Samedi 5 mars 2005 à 20h30 SAINT-GILDAS-DES-BOIS

• Jeudi 24 mars 2005 à 20h30 SAINT-MARS-LA-JAILLE

• Samedi 2 avril 2005 à 20h30 DERVAL

• Samedi 9 avril 2005 à 20h30 LEGÉ

• Vendredi 20 mai 2005 à 20h30 VALLET

Spectacle présenté dans le cadre de “Collèges au théâtre”

Le texte de Bertolt Brecht est publié aux Editions de l’Arche

TARIFS-: 13-E /10-E /7-E

Bertolt Brecht / Françoise Thyrion, Michel Valmer

Le Commerce de painTROIS QUESTIONS À MICHEL VALMER

Le Théâtre universitaire de Nantes accueille aussi ce spectacle du lundi 17 au vendredi 21 janvier 2005Réservations au 02 40 14 55 14

de-la-mcla

lalettre

N°-17 / janvier — mars-2005

Temps forts à suivre…

ESPACE 44Mardi 31 mai et

mercredi 1er juin 2005

ESPACE 44Du mardi-12 au

jeudi 14-avril 2005

ESPACE 44Du mercredi 18 au

samedi 28 mai 2005

Evgueni Schwartz / Laurent Pelly

Le Roi nuou la princesseet le porcherIl était une fois un célèbre conte d’Andersen revisité par Evgueni Schwartz du temps de l’URSS. Interdite par les autorités soviétiques avant même sa création, la fable est une charge sur la faiblesse des puissants, sur le regard, la parole et la vérité. C’est aussi un texte frondeur sur la liberté et la contrainte sociale. ■

José Montalvo / Dominique Hervieu

Cette nouvelle création de la Compagnie Montalvo-Hervieu est un enchantement qui joue avec le baroque, la sensualité, la virtuosité. Après Paradis, Le Jardin io io ito ito et Babelle heureuse, une ode au plaisir aussi où le corps exulte-: danser pour danser, un bonheur partagé du XVIIe au XXIe siècle-!-■

Sexe, ruse et cupidité… avec ces trois mots on pourrait définir la farce sombre et culottée de Roger Martin du Gard, l’auteur des Thibault. La pièce, mise en scène avec vigueur et noirceur par Jean-Claude Berutti, réunit, autour d’une vieille femme «gonflée» et de son magot convoité, un vétérinaire et un valet de ferme. Un tableau terrible aussi hilarant qu’effrayant.-■

Roger Martin du Gard / Jean-Claude Berutti

La Gonfle

MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE – ESPACE 4484 rue du Général Buat – BP 30-111 – 44001 Nantes Cedex 1Standard 02-28-24-28-24 – Fax 02-28-24-28-35www.mcla.asso.fr

RÉSERVATIONS/BILLETTERIE10 passage Pommeraye – 44000 NantesTél. 02-51-88-25-25Du lundi au vendredi de 11h à 18h30Le samedi de 11h à 13h et de 14h à 18h30

RESTAURANT L’AVANT-SCÈNETél. 02-40-37-09-54La Maison de la Culture de Loire-Atlantique est subventionnée par le Conseil Général de Loire-Atlantique, avec le concours du Ministère de la Culture – Direction Régionale des Affaires Culturelles des Pays de la Loire et la participation de la Ville de Nantes et du Conseil Régional des Pays de la Loire.

Lettre de la Maison de la Culture de Loire-Atlantique

Directeur de publication-: Philippe CoutantRédacteur en chef-: Valérie ContetConception graphique-: Le KwaléFabrication-: Coiffard ÉditionsDocumentation-: Maryvonne CornetCrédits photographiques-: Michel Sedan, Jean-Jacques Brumachon, Marco Borggreve, Jérôme Prébois, Laurent Philippe, Loïs Greenfield, Franck Gérard, Mario del Curto, Catherine Cabrol/Agence H&K, Déclics et des claps/David Anemian, Carole Parodi, Zoran, Patrice Leterrier, Jean-Pierre Estournet.Illustration-: Quentin Faucompré.

ISSN-: N°-1243-9-487