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Louis Calaferte Gildas Bourdet Du mercredi 7 au vendredi 23 janvier 2004 Le Roi Victor de la mcla La lettre de la Maison de la Culture de Loire-Atlantique Espace 44 14 / janvier mars 2004 SOMMAIRE En bref p. 2 / Lecture/rencontre La Nuit a goût de bière et de myrtilles p.2 / Spectacle au T.U. Notre Avare p.2 / Angers-Nantes Opéra Le Tour d’écrou p.2 / « Les carnets » de la MCLA Expositions p. 2 / Roberto Platé Michel Jouët Théâtre p. 3 / Le Roi Victor p. 4 / La Mouette p. 4 / For the Good Times, Elvis p. 6 / Rabelais p. 7 / La Visite de la vieille dame p. 8 / Gagarin Way p. 9 / Bamako p. 10 / Dreyfus p. 11 / Pierres de gué p. 11 / Kartiko, le Rêveur du désert Danse p. 5 / 4X3

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Louis CalaferteGildas BourdetDu mercredi 7au vendredi 23janvier 2004

Le Roi Victor

de la mcla

La lettre de la Maison de la Culture de Loire-Atlantique Espace 44

N° 14 / janvier — mars 2004

SOMMAIREEn brefp. 2 / Lecture/rencontre

La Nuit a goût de bièreet de myrtilles

p.2 / Spectacle au T.U.Notre Avare

p.2 / Angers-Nantes OpéraLe Tour d’écrou

p.2 / « Les carnets » de la MCLA

Expositionsp. 2 / Roberto Platé

Michel Jouët

Théâtrep. 3 / Le Roi Victorp. 4 / La Mouettep. 4 / For the Good Times, Elvis

p. 6 / Rabelais

p. 7 / La Visite de la vieille dame

p. 8 / Gagarin Wayp. 9 / Bamakop. 10 / Dreyfusp. 11 / Pierres de guép. 11 / Kartiko, le Rêveur du désert

Dansep. 5 / 4X3

Galerie de la MCLARoberto PlatéPlasticien accompli, il ne sépare pas sa pratique de la peinture de son activité de scénographe, ce qui lui permet de réaliser avec bonheur des installations mémorables aussi belles qu’énigmatiques en travaillant sur la manipulation des reflets ou les mécanismes de l’illusion artistique. Dans la solitude de l’atelier, Roberto Platé prend pour thèmesla représentation, le sujet. Il reproduit et décline en différentes dimensions l’universde son atelier : pots de peinture, brosses, manches de pinceaux, tubes entamés ou éventrés, palettes ou bien lui-même dans l’acte de peindre. Qu’il distribue des couleurs pures en de grands aplats cernés par des courbes et des barres ou qu’il travaille sur des glacis raffinés, des balafres, des griffures de couleur, c’est en utilisant des angles de vue surprenants qu’il s’attache à faire l’éloge de la peinture pour réaliser un inventaire de couleurs et de formes dont les combinaisons sont aussi riches que poétiques.

MICHÈLE MEUNIER

Du vendredi 16 janvierau samedi 21 février 2004

Michel JouëtOrdreet voluptéAux frontières des catégories de l’histoire de l’art, qu’elleles nomme cinétisme, abstraction géométrique,

art conceptuel, Minimal art, etc. Michel Jouët choisit sans dogmatisme la voie qui lui convient à travers un nombre limité de propositions et d’éléments : le dessin, le carré, le cube, le blanc, le noir, plus parcimonieusement la couleur. Des attributs accessoires sont parfois nécessaires à l’élaboration d’une œuvre : fil à plomb, tiges métalliques chevauchant une toile toujours impeccablement peinte dans une facture anonyme sur un épais chassis, tubes de néon…

J-PH. B.Du jeudi 11 mars

Dernière minute !® Lecture/rencontre La Nuit a goût de bière et de myrtillesDominique Pavesi lue par Martine ChevallierLecture-rencontre présentée par Christophe GervotProposée par la Maison de la Culture de Loire-Atlantique et la Maison de la Poésie de Nantes

Les moments au théâtre où le visage de l’acteur n’est plus qu’une tache mouvante de lumière. Et sa voix, partout, dans la grande bouche rouge de la salle. Dominique Pavesi

La poète Dominique Pavesi (1961-1995), encore inconnue, « rend un vibrant hommage à ceux qui apaisent les souffrances en mettant à nu les leurs,aux chanteurs d’opéra dont elle était si proche » * ou, avec ce poème, à la comédienne Martine Chevallier, Princesse de Cibo dans Lorenzaccio. Sociétaire de la Comédie-Française, Martine Chevallier a travaillé pour le cinéma (avec les réalisateurs I. Nanty, P. Jallaud, M. Drach, B. Ferié) ; pour la télévision (avec notamment R. Mazoyer, C. Santelli, N. Companeez, G. Craven) et avec de nombreux metteurs en scène pour le théâtre dont Anne Delbée, Jean-Louis Barrault, Francis Huster, Peter Brook… Actuellement, elle tient le premier rôle dans

La Forêt de Ostrovski et tourne l’un des rôles principaux dans le prochain film d’Étienne Chatillez. Après sa lecture des poèmes inédits de Dominique Pavesi, Martine Chevallier a senti la nécessité de sortir de l’ombre cette auteur disparue précocement. Normalienne et agrégée de Lettres, Dominique Pavesi, passionnée par Borgès, Berlioz – le musicien et l’auteur de Mémoires – a enseigné à Étampes et au lycée d’adultes

de la Ville de Paris. « Son œuvre est une poésie de l’infime, du fragment et de l’allusion. Elle rappelle le haïku japonais par sa capacité à dire beaucoup dans une grande économie de mots, par la puissance de l’ellipse et de la retenue […] »*. ■* Christophe Gervot, professeur de lettres, spécialiste du théâtre,chroniqueur sur Radio France («Hector » sur www.radiofrance. fr)Extrait de la préface aux poèmes de Dominique Pavesi (coll. «Bus, ligne 21»).

Vendredi 27 février 2003 à 20h à la Chapellede l’Espace 44 – 84 rue du Général Buat – Nantes Entrée libre – Renseignements au 02 40 69 22 32ou au 02 51 88 25 25

® Spectacle au T.U. Notre AvareD’après L’Avare de MolièreAdaptation et mise en scène : Jean BoillotPar le Théâtre à spiraleAvec : Philippe Lardaud, Benoît Marchand,

Agnès Pontier et Isabelle RonayetteImaginez seulement… Harpagon s’en est définitivement allé.Ses quatre enfants, mariés, installés selon leurs vœux et débarrassés de la tyrannie paternelle, se retrouvent pour ouvrir cette fameuse cassette interdite. Que vont-ilsy trouver ? De l’argent,

certainement, mais surtout leur histoire, autour de laquelle leur vie dorénavant va devoir s’articuler. Ils vont réouvrir la cassette de leur blessure intime et fondatrice. Ils vont raconter et jouer tour à tour leur histoire, endosser les personnages, victimes et bourreaux.Et ceci à l’aide d’une télévision qui diffusera des images de leur passé, ce qui n’était qu’une farce de Molière et qui fut leur tragédie. ■

Vendredi 23 et samedi 24 janvier 2004 à 20h30 au Théâtre universitaire de NantesPlein tarif : 13E • Tarif réduit : 10EÉtudiants et scolaires : 7ERenseignements et réservations au 02 40 14 12 79 (du lundi au vendredi de 12h à 17h30)

® Angers-Nantes Opéra Le Tour d’écrouDe Benjamin Britten

Nouvelle productionPremier opéra présenté à l’occasion de la réouverture du Théâtre Graslin rénové

Metteur en scène de théâtre (vous avez découvertson Solness le Constructeur créé en septembre 2003 àla MCLA) et d’opéra, familière de l’univers de Brittenet des brumes britanniques, Sandrine Anglade signe avec Le Tour d’écrou une version qualifiée d’idéale par la presse. Le succès public et critique, lors de sa présentation en mars dernier à Angers, justifiait que cet opéra, empreint d’ambiguïté, de séduction, de fascination, soit repris à Nantes. Il fera la réouverture du Théâtre Graslin rénové ! ■

Dimanche 29 février 2004 à 14h30Mardi 2 et mercredi 3 mars 2004 à 20hTarifs : de 5E à 45E

Billetterie et renseignements Nantes – Théâtre Graslin : 02 40 69 77 18(Au théâtre : du mardi au samedi de 13h à 18hPar téléphone : de 9h30 à 12 h et de 13h à 18h)

® Hommage àFrida Kahlo

La chanteuse grecque Angélique Ionatos, après des années consacrées à chanter les poètes de sa terre natale, relit en musique le journal de Frida Kahlo, seule femme à avoir marqué le surréalisme, ajoutant le nom de la peintre mexicaine à sa liste de fortes têtes bien faites, célébrées dans ses précédents albums, de Sappho de Mytilène à Rosa Luxembourg. Ainsi est né son dernier spectacle Alas pa’volar, mis en scène par le Colombien Omar Porras,

2 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

de la mcla

lalettre

N° 14 / janvier — mars 2004

® « Les carnets » de la MCLADepuis le printemps 2002, la Maison de la Culture de Loire-Atlantique publie, en collaboration avec les éditions Joca Seria, à l’occasion de ses créations, de petits ouvrages intitulés « les carnets de la Maison de la Culture de Loire-Atlantique ». L’ambition de ces publications n’est rien d’autre que d’apporter au public des éléments complémentaires aux spectacles et ainsi aiguiser un peu plus la curiosité de chacun. Au rythme de deux volumes par saison, la Maison de la Culture aspire à proposer, petit à petit, une collection d’ouvrages de vulgarisation au service de tous.Le carnet N°5 est dédié à Louis Calaferte dont la pièce Le Roi Victor sera créée le 7 janvier prochain à l’Espace 44.Ce volume comprend des textes déjà parus et des inédits sur l’auteur, une biographie et une bibliographie, ainsi qu’un témoignage original de Louis Calaferte, sur sa tentative de devenir comédien en montant à Paris.Bref, de la lecture, avant d’aller voir le spectacle, mais aussi après la représentation, pour se souvenir et pénétrer davantage l’univers d’un des auteurs les plus féconds et originaux de la fin du XXe siècle. ■

Déjà parus : • N° 1 Charles-Louis Philippe • N° 4 Le Théâtre scandinave • N° 2 Eugène Labiche • N° 5 Sur le Théâtre de Louis Calaferte • N° 3 Mes Années soixante Prix unique : 8E

Avec cette pièce acide et terriblement comique d’un auteur contemporain majeur, Gildas Bourdet réunit une famille d’acteurs étonnants pour composer une famille de petits bourgeois au sommet de l’État.

Louis Calaferte / Gildas Bourdet

Le Roi Victor

Pour donner le ton de la pièce, sa «drôlerie opiniâtre», son «comique impavide», vous citez à la fois Jarry, Beckett, Feydeau et

Labiche. C’est une drôle d’association !

Si je cite Jarry, c’est parce qu’il y a quelque chose du père Ubu dans ce personnage qui accède au pouvoir sans y être destiné et qui, par la suite, commet crimes et atrocités. Parce qu’Ubu, comme le personnage du roi Victor, est représentatif du pouvoir « petit bourgeois » si tant est que ce terme ait, aujourd’hui encore, un sens. Ce que je crois finalement concernant Feydeau et Beckett, c’est que ce sont deux auteurs qui ont écrit des textes régis par une monomanie à la limite de la psychose ou presque. Et cette folie-là n’estpas étrangère à l’univers de Calaferte. De fait, la pièce dessine la trajectoire d’une famille depetits bourgeois. Un beau jour ils reçoivent un télégramme comme quoi le complot ourdi contre le pouvoir en place a réussi. Et de ce fait, ils se retrouvent à la tête de l’État. À partir de cet instant, ils entament un début de règne dans leur F3 de la rue Magenta.

Enfin si je fais référence à Labiche c’est parce qu’il y a chez lui de remarquables portraits de petits bourgeois qui se prennent pour des héros de Chansons de Geste. Il a mis à jour avec une vraie acuité des comportements de gens désirant faire croire qu’ils sont autre chose que ce qu’ils sont. Ce sont comme des patrons pour la couture. Ils sont indémodables.

La pièce a été écrite dans les années quatre-vingts et j’y ai vu quelque chose qui n’était pas sans rapport avec la « mitterranderie », la façon dont certains ont régné sur la République. Je ne sais pas si c’était aussi évident pour Calaferte ; mais c’est ce qu’il a entrevu.

Et puis, c’est une pièce très drôle. C’est même l’un des textes contemporains les plus drôles qu’il m’ait été donné de lire. Il y a là un goût pour le burlesque étonnant.

Calaferte est un auteur que vousfréquentez depuis longtemps ?

Non, c’est une découverte assez récente. C’était il y a quatre ans ou quelque chose comme ça, je suis rentré dans une librairie théâtrale j’ai acheté tous les volumes de son œuvre. J’ai lu les différentes pièces. Certaines sont formidables. Il y en a d’autres auxquelles je n’ai pas compris grand-chose. Ce qui est intéressant, avec lui, c’est que d’un texte à l’autre ça ne se ressemble pas. On ne peut pas dire : «Ah c’est du Calaferte ! » Et puis, je suis tombé sur Le Roi Victor. C’est un objet unique, un texte rare.

Par ailleurs, je pense que Louis Calaferte en tant qu’auteur n’a pas la place qu’il mérite dans l’Institution. Il est souvent monté par de jeunes compagnies, mais trop rarement par de grands metteurs en scène. Ça changera peut-être après ce Roi Victor. J’espère contribuer à sa redécouverte.

Dans la distribution, on découvre le nom de Benureau, la dernière fois que je l’ai entendu, c’était à la radio dans Rires et Chansons. C’est un choix d’acteur surprenant !

Vous pourriez aussi signaler qu’il était il y a peu chez Sébastien à la télévision. C’est bien le

même ! Et c’est un choix délibéré. Sur le conseil de mon assistant, je suis allé voir Didier Benureau au Palais des Glaces et j’ai été sidéré par sa vis comica, par son humour noir, cynique. Tout son spectacle est âpre. J’ai aimé ce comique, ce personnage, ses qualités d’acteur. Il a accepté ma proposition immédiatement.

C’est quelqu’un qui pratique les solos mais qui pourrait faire une grande carrière au théâtre. Je ne l’ai pas engagé pour sa notoriété mais parce qu’il a le physique rêvé pour incarner le roi Victor, parce qu’il a cette noirceur et cette bonhomie du personnage. Parce qu’il a du talent tout simplement !

Ce n’est pas, comme on voit aujourd’hui sur les scènes, un transfuge. C’est quelqu’un que je suis allé chercher parce que, qui plus est, j’aime bien mélanger les genres et réunir des acteurs d’horizons très différents. C‘était déjà le cas avec Perrin, Cassel, des acteurs de troupe et des acteurs

d’avant-garde avec qui j’ai déjà travaillé. J’aime les mélanges détonnants.

Vous parlez de mélange détonnant.Qui compose cette famille singulière ?

Sur scène, on retrouvera Catherine Arditi avec qui j’ai déjà travaillé. Elle a un talent comique et un tempérament d’exception. Il y a aussi Gérard Hernandez. Je l’admire depuis toujours. On s’est croisé en voisins devant le théâtre et ça s’est fait de fil en aiguille. Il vient répéter en chaussons (rires).

François Toumarkine est également de la partie. Je l’ai connu alors qu’il travaillait chez Deschamps. Il était avec moi dans La Main passe. Il faisait hurler les gens de rire. De même Sylvain Katan, un jeune acteur qui jouait Diafoirus dans la reprise que j’avais faite du Malade imaginaire. Et Sylvie Amato qu’on a pu voir dans la dernière mouture du Saperleau. Elle a un physique et un tempérament incroyables.

Quand on retrace votre parcours,on distingue des temps très différents :la période Saperleau, les années Criée de Marseille, le Théâtre de l’Ouest Parisien… Quel regard rétrospectif posez-vous surcet itinéraire ?

J’ai un parcours atypique. Je me suis attiré toutes sortes d’emmerdements en faisant des déclarations que par ailleurs je ne regrette pas. D’où un parcours un peu chaotique, mais je revendique ce que j’ai exprimé. De cette manière, à la différence de nombreux camarades, je suis sorti de l’Institution, parfois de mon plein gré, parfois à coup de pieds dans le derrière. L’Institution pour moi ce n’est pas un but. L’important c’est de faire des spectacles. On m’a reproché de ne pas avoir de ligne de conduite. Ma ligne c’est mon plaisir. Je n’aime pas refaire les mêmeschoses. Parce que j’ai monté une pièce de Racine, on a voulu faire de moi un spécialiste du théâtre classique. Mais cette aventure a suffi à mon bonheur, je n’ai pas envie de devenir un spécialiste. Comme tous les voyageurs, je n’aime pas aller toujours dans le même pays et je me sers du théâtre pour faire des voyages extraordinaires. L’important c’est de ne jamais m’ennuyer ; j’y arrive plutôt bien !

Une dernière précision. À quoi ressemblera l’univers visuel de la pièce ?

Rapidement, je peux vous dire qu’on sera du côté de chez Levitan. Et, vous comprendrez

N° 14 / janvier — mars 2004

3La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

La comédie acide et

drôlatique du pouvoir

k Rencontre avec les comédiens, mercredi 14 janvier à 18 h au Forum, passage Pommeraye.

Didier Bénureau

C R É A T I O NESPACE 44DeLouis Calaferte

Mise en scèneGildas Bourdetassisté deLadislas Chollat

DécorGildas BourdetEdouard LangCostumesBrigitte Faur-PerdigouLumièresJacky LantemAvecSylvie AmatoCatherine ArditiDidier BenureauGérard HernandezSylvain KatanFrançois Toumarkine

CoproductionMaison de la Culturede Loire-AtlantiqueThéâtre de l’Ouest ParisienBoulogne-Billancourt

Du mercredi 7 auvendredi 23 janvier 2004Représentations à 20h30sauf le dimanche à 15hRelâche dimanche 11,lundi 12 et samedi 17 janvierMatinées scolaires à 14hlundi 19 et jeudi 22 janvier

Le texte de la pièce est éditédans Les Pièces Baroques,tome I, aux éditions Hesse

TARIFS : 22 E /19 E /9 E

Anton Tchekhov / Laurent Orry

La Mouette

Denis Tillinac / Luc-Antoine Diquéro

For the Good Times, Elvis d’après Elvis, Balade sudiste

Sur les tubes d’Elvis

Le comédien et metteur en scène Luc-Antoine Diquéro avait depuis longtemps envie de monter un spectacle autour du rock’n’roll. Ses passions le portaient plutôt vers Gene Vincent mais la lecture, par hasard, du

roman de Denis Tillinac, Elvis, Balade sudiste, en décida autrement. Ce sera donc le King. Denis Tillinac brosse aussi le portrait de toute une génération : la sienne, celle des enfants du baby-boom, celle d’avant soixante-huit. Il y convoque sa jeunesse en culottes courtes dans la France d’avant Giscard.Ce qui est formidable c’est qu’on n’est pas ici dans l’imitation, ni dans la parodie, mais dans un spectacle très rock et nostalgique qui parle à toute une génération.On est ici dans un espace qui tient du cabaret, du bistrot, de la chambre d’ado-lescent, de la salle de classe et l’on retrouve le temps où Presley chantait.Le comédien, Luc-Antoine Diquéro, est étonnant. Il ne joue pas les sosies, mais il entre dans la peau de différents personnages de manière très drôle et sensible. En plus, il a un vrai talent d’interprète. Il faut vraiment l’entendre chanter, accompagné d’un guitariste, les tubes d’Elvis. ■

ALAIN ANGLARET

4 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

de la mcla

lalettre

N° 14 / janvier — mars 2004

THÉÂTRE UNIVERSITAIREDE NANTES

DeAnton Tchekhov

TraductionAndré Markowicz

et Françoise MorvanPar la compagnie

Ipso FactoMise en scène

et scénographieLaurent Orry

LumièresWilly Cessa

SonAnthony Pécaud

AvecCorinne BaumardGérard BougarelMatthieu Burnel

Gilles GelgonSolène Gendre

Jeanne-Claire MarchandSophie MorinThierry Pillon

Sébastien RocquefelteBaptiste Vivien

CoproductionMaison de la Culturede Loire-Atlantique

Théâtre universitaire de NantesCompagnie Ipso FactoProjet subventionné par

le Conseil Généralde Loire-Atlantique

la Mairie de Saint-Herblain

Du mardi 13 aumercredi 21 janvier 2004Représentations à 20h30

Relâche dimanche 18 janvier

Le texte de La Mouette dans la traduction d’André Markowicz et Françoise Morvan est

édité chez Actes Sud, collection Babel

TARIFS : 13 E /10 E /7 E

C R É A T I O N

accident dans la rue, à une bagarre dans un bar. Je voudrais que les spectateurs jouent avec nous. En fait, j’aime un théâtre qui brasse large. Tchekhov écrivait pour le parterre comme pour le balcon.Avec les comédiens, comment ça se passe ?On a commencé nos répétitions au Théâtre universitaire, ensuite on est allé à la Pépinière à Saint-Herblain, puis à la Tribouille, et de là à l’église Saint-Georges des Batignolles. Chaque fois l’espace varie, mais l’inconfort apporte des choses. La scénographie est travaillée par les lieux.Dans ces espaces différents nous ne formons ni un commando, ni vraiment une troupe. Il y a un noyau dur qui crée et s’agrandit. Ce n’est pas une famille de remplacement, pas une troupe pour se rassurer, mais si on veut qu’il se passe quelque chose avec le public, il faut

qu’il se passe quelque chose entre nous. ■

Plus qu’un hommage, un voyage à Memphis qui dessine le portrait d’une génération

Balade sudisteDenis Tillinac est né en 1947 à Paris. Écrivain, journaliste, éditeur, il a écrit depuis 1980 une vingtaine de livres (romans, récits, essais), d’une plume viveet impertinente, sensible et tendre. On se souviendra notamment du Bonheur à Souillac, L’Été anglais, (Prix Roger-Nimier), Spleen en Corrèze, Maisons de famille, Le Bar des palmistes, La Corrèze et le Zambèze, Rugby blues, Dernier Verre au Danton et bien sûr Elvis, Balade sudiste qui est paru en 1996 à La Table Ronde.

C’est l’histoire d’aînés qui refusent de vieillir, de jeunes quin’arrivent plus à grandir et qui continuent de rêver leur vie.Mettre en scène La Mouette aujourd’hui. Retrouver la force d’un texte qui dit, avec une force rare, un impossible passage de relais, le suicide d’une génération, une soif d’amour jamais rassasiée, le désir de mort… Comme on part au combat, comme on parle avec des amis aussi, Laurent Orry et la compagnie Ipso Facto retrouvent Anton. Quoi de neuf ? Tchekhov.

Anton Tchekhov Laurent Orry

THÉÂTRE UNIVERSITAIREDE NANTES

DeDenis Tillinac

Mise en scèneLuc-Antoine Diquéro

Musique et arrangementsMarc Delhaye

AvecLuc-Antoine Diquéro

Marc Delhaye

ProductionThéâtre National

de StrasbourgProduction déléguée

La Passerelle, ScèneNationale de Saint-Brieuc

Du mardi 3 ausamedi 7 février 2004

Représentations à 20h30

Elvis, Balade sudiste est paruaux éditions de La Table Ronde

TARIFS : 13 E /10 E /7 E

ATTENTIONReprésentationssupplémentairesdu 19 au 21 janvier

Trois questions à Laurent Orry

En manière de provocation, on pourrait dire : La Mouette, Tchekhov encore ?Il y a dans La Mouette des thèmes qui m’obsè-

dent. C’est, d’une certaine manière, l’histoire d’unegénération qui empêche une autre d’arriver. C’est insidieux, mais c’est un peu comme les soixante-huitards qui, après avoir tué leurs pères, tuent leurs fils.

Dans la vie, je suis plutôt révolté. Le théâtre me permet de comprendre cette colère.

Et puis La Mouette c’est aussi une histoire de malentendus dans les relations amoureuses. En-fin le texte est inépuisable. Plus on le travaille, plus il vous travaille. Ça fait plusieurs bonnes raisons, non ?

Quand vous parlez théâtre,vous parlez souvent cinéma ?Oui et non. Au théâtre, il y a la présence, la fragilité. Mais c’est vrai que j’aime au cinéma ce principe d’identification qui n’existe que rarement en scène.En fait ce qui m’intéresse, c’est de faire du spectateur un témoin. Comme s’il assistait à un

ESPACE 44Mardi 27 janvier 2004Représentation à 20h

k La Sortie du jourcompagnie ngc 25

k From time to timecompagnie Olivier Bodin

k Si demain s’arrêtaitcompagnie Yvann Alexandre

Mercredi 28 janvier 2004Représentation à 20h30

k Whencompagnie Olivier Bodin

k L’Armoire de Martiriocompagnie Esther Aumatell

Vendredi 30 janvier 2004Représentation à 20h30

k Ozcréation de la compagnieYvann Alexandre

k Almacréation de la compagnieEsther Aumatell

k Vestiaire, s’il vous plaît !compagnie ngc 25

TARIFS : 19 E /16 E /9 E

Esther Aumatell, Yvann Alexandre,Olivier Bodin, Hervé Maigret

Trois soirées, quatre compagnies, des styles et des parcours différents… Cette scène partagée offre un point de vue imprenable sur la nouvelle danse contemporaine en région. C’est aussi le signe de l’engagement

permanent de la Maison de la Culture auprès des compagnies qui donnent souffle au spectacle vivant. ■Quand la

jeune danse contemporaine s’affiche

Qui sont-ils : seuls, à deux, à trois, dans le labyrinthe de leur jardin secret ?

N° 14 / janvier — mars 2004

Esther AumatellFondée en 1999, la compagnie Esther Aumatell a depuis cette date créé un duo : La Vallée de la nuit,un quatuor : Rosier Désir. Au cours de ces deux soirées, on pourra découvrir L’Armoire de Martirio et Alma,une chorégraphie où se rencontrent le son et l’image, les musiques ethniques, classiques, électroniques, traditionnelles… pour une pulsation universelle.

« Alma est un mot espagnol qui signifie âme, souffle, vie.Pulsation du cœur, du corps, la pulsation est le souffle musical de la vie, le révélateur sonore et visuel de l’âme. Elle allie au plus profond le mouvement et la musique,le corps et l’âme, l’éternel et le temporel ».

Yvann AlexandreC’est à 17 ans qu’Yvann Alexandre compose ses premières chorégraphies. La Tentation d’exister, Orchiday’s, Brumes d’amour, Intimoleum… Hivernales d’Avignon, Montpellier Danse, les Rendez-vous chorégraphiques de Sceaux…, son travail voyage au fil des festivals. Invité notamment par le Ballet de Lorraine, il a été en résidence à la scène nationale du Manège, à la Roche-sur-Yon.Il est actuellement en résidence au Théâtre de Cholet.Lors de cette scène partagée, il présente Si demain s’arrêtait et sa dernière création Oz.

« De déménagements en emménagements, on aménage, envisage, on nous dévisage. On emménage et pose ses valises. On réside, danse ! Alors, vite, faire une bullede bubble-gum et rosir de plaisir. Une bulle parfumée fraise pour y mettre quatre interprètes tournoyants,

Olivier BodinDepuis la création de la compagnie Olivier Bodin en 1988, dix-neuf pièces chorégraphiques ont vu le jour. Installée à Angers depuis 1995, la compagnie tourne régulièrement en France et à l’étranger : La Petitepièce, Zip 12, Les Baltikans, Between. Elle présente ici From time to time, créée en 2002, et When, une pièce chorégraphique pour trois danseurs, un musicien,un vidéaste et des spectateurs…

« Danser avec l’image, danser parmi les images…L’image placée en miroir de la danse, comme une deuxième ombre du danseur. L’image est un leurre, et pourtant une réalité. Elle est métaphorique, envahissante, stressante… mais elle est aussi une ouverture vers l’ailleurs ».

Hervé MaigretC’est en 1998 qu’Hervé Maigret a créé la compagnie ngc25. Traversée de l’histoire, suites, séries, séquences,ses chorégraphies composent un univers très personnel qui allie une maîtrise chorégraphique à une démarche quasi cinématographique. On lui doit des pièces qui se souviennent des mythes antiques. Ainsi Le Miroir d’Œdipe et La Sortie du jour qu’on pourra découvrir ici… Maisaussi des histoires de Flibustières, des souvenirs amoureuxd’hier : Entre Cendres et Je, un duel au juke-box :Les Kadors. Et Vestiaire, s’il vous plaît. Également au programme, cette création est une variation étonnante autour de l’intolérance sur le thème du cabaret.

Fin 2003, il a monté à Onyx Les Discrets, une histoire d’amour en marge des schémas sociaux.

k Conférence de PhilippeVerrièle, mercredi 28 janvierà 18 h à l’Espace 44.

compagnie Olivier Bodin

ngc 25

compagnie Esther Aumatell

Vincenzo Bellini / Alessio Vlad

NormaAvec cette tragédie bouleversante et romantique, cette œuvre immortelle de Bellini,

Angers-Nantes Opéra propose à l’Espace 44 une soirée lyrique inoubliable. Sous la direction musicale d’Alessio Vlad, dans une mise en scène de Jean-Jacques

Cubaynes, on découvre ici l’étoile montante de la scène musicale internationale, Hasmik Papian. Après avoir triomphé à l’Opéra Bastille, la cantatrice, qui bientôt tiendra le rôle à Washington, donne tout son talent au personnage tragique. ■

Casta diva pour une étoile

François Rabelais /Claude Buchvald

Rabelais :Morderegrippipiotabirofreluchamburelucoquelurintimpanemens

Ce n’est pas la première fois qu’un met-teur en scène et des acteurs s’emparent de l’œuvre de Rabelais et la portent au

théâtre. Il y a eu Jean-Louis Barrault, Gildas Bourdet, Mehmet Ulusoy… À chaque approche nouvelle, se sont trouvés privilégiés certains angles de lecture : le récit des géants, le grotes-que et le farcesque, le merveilleux, la philoso-phie humaniste… Comment caractériseriez-vous aujourd’hui cette appropriation scénique de la langue de Rabelais ?

De Rabelais, on connaît surtout Pantagruel et Gargantua, mais peu de lecteurs ont fait l’effort de pousser plus avant dans les livres qui suivent. J’ai donc eu le sentiment d’une œuvre et d’une langue en sommeil, qui ne demandent qu’à se réveiller, à s’exprimer, à « se dégeler », comme Rabelais le suggère lui-même avec son image des «Mots gelés », et j’ai pensé que le théâtre était précisément le lieu où les langues sont enfouies sous les planches, pas très profond, le réservoir et le réceptacle de tous les mots possibles de la langue, de toutes les langues, un réservoir précieux, qui contient Molière, mais aussi Rabelais et tous ceux qui les précèdent…

Dans cette œuvre immense constituéede cinq gros livres, quels choix avez-vous faits et quelles sont les motivations quiont présidé à ce choix ?

Mon rêve aurait été, comme cela se pratiqueparfois sous forme de lecture-marathon, de livrer soir après soir l’intégralité de l’œuvre. Mais j’aime trop les planches, les acteurs et le public pour m’en tenir à une simple lecture. Nous sommes donc partis, Claude Merlin et moi, du texte du Quart Livre qui évoque l’image des « Mots gelés » : le théâtre contient ces « mots gelés », tapis dans les dessous de la scène. Il suffit qu’on marche dessus pour qu’ils se

dégèlent, se raniment, qu’on puisse de nouveau les entendre, et que le public prenne une part active à cette résurrection. Nous sommes donc partis des onomatopées et des monosyllabes, comme si c’était la création du monde. […]Le premier chapitre s’intitulera donc Ivresse onomatopique : les souffles et les sons, mis en musique et orchestrés par Christian Paccoud, y évolueront progressivement en généalogie, une généalogie des géants qui elle-même s’inspire de la Genèse biblique. On a veillé à ce que tout soit engendré par la langue : d’une trappe de la scène – le trou du « souffleur » ? –un phylactère se dévidera, porteur d’une parole qui devra être lue et dite pour prendre vie.Et c’est Christian Paccoud, le musicien, qui incarnera le narrateur, en l’occurrence Alcofribas Nasier, pseudonyme anagrammatique de François Rabelais, et engendrera les personnages : Gargantua, Pantagruel, Panurge, Frère Jean, le petit écolier limousin… qui ne sont pas conçus comme des personnages psychologiques et romanesques, mais plutôt comme des

voix porteuses d’énergies contradictoires […]. Ces forces énergétiques, ces « figures », j’aimerais les rendre aussi contemporaines qu’elles peuvent l’être dans la peinture et lesportraits de Francis Bacon, par exemple.

Dans quel espace imaginez-vousl’évolution de ces « figures» ?

J’ai plutôt l’habitude de travailler sur des plateaux nus, sans coulisses, dont le fonctionnement ludique produit le mouvement même, à la manière d’une boîte à malices. J’aime aussi me rappeler que le théâtre, dans sa machinerie, dans son artisanat, puise sa technique et son vocabulaire dans la marine. La scène sera donc comme le pont d’un navire, inclinée, suivant une pente sur laquelle les acteurs pourront dévaler, un pont percé de trappes d’où ils pourront surgir ou s’escamoter…

Et les acteurs, selon quels critèresles avez-vous choisis et commentles faites-vous travailler ?

Tout part d’un acteur, Daniel Znyk, avec lequel j’avais déjà travaillé sur la langue de Novarina, que je me suis mise un jour à imaginer en géant rabelaisien, plus précisément en Pantagruel, et qui a finalement accepté de m’accompagner sur le travail de conception du spectacle. Quant aux autres acteurs, j’ai repris une bonne partie de la distribution de L’Opérette imaginaire de Novarina […].Il me faut des acrobates de la langue, des virtuoses performants et endurants, des athlètes des sons et des mots, des chanteurs aussi…Je les ai choisis aussi pour leur capacité à jouer ensemble, à préférer à leur ego l’écoute rythmique et la prise des relais. Une fois passé le temps de la concentration et de la préparation mentale, leur engagement

ESPACE 44De

Vincenzo Bellini

Direction musicaleAlessio Vlad

Mise en scèneJean-Jacques Cubaynes

LumièresPhilippe Mombellet

CostumesTharova Jakesa

AvecDaniel Boroswki

Brandon JovanovichHasmik Papian

Maria SoulisIsabelle Henriquez

Alfredo PoesinaChef de chœurXavier Ribes

Une productionAngers Nantes Opéra

Lundi 16, mercredi 18, vendredi 20 et dimanche 22 février 2004

Représentations à 20hsauf le dimanche à 14h30

Tarif réduit pourles abonnés de la MCLA

TARIFS : 45 E /30 E

6 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

de la mcla

lalettre

N° 14 / janvier — mars 2004

Yannic Mancel s’entretient avec la metteur en scène Claude Buchvald à proposde cette plongée gourmande dans les entrailles de la langue, de ces retrouvailles avec Rabelais (extraits).

Ranimer les mots « gelés » sous la scène

Réservation uniquement à l’Opéraau 02 40 69 77 18

ESPACE 44Texte

François Rabelais

AdaptationClaude Buchvald

Claude Merlin

Mise en scèneClaude Buchvald

assistée deRicardo Lopez Muñoz

Collaboration artistiqueDaniel Znyk

MusiqueChristian Paccoud

CostumesSabine Siegwalt

LumièresMarc de la Mézière

ScénographieJulien Peissel

assisté deStéphane Perraud

AvecDidier Dugast

Régis KermorvantClaude Merlin

Christian PaccoudBastien Thelliez

Valérie VinciDaniel Znyk

CoproductionMC93 Bobigny

Compagnie Claude Buchvald

Du mardi 24au samedi 28 février 2004Représentations à 20h30

sauf le mardi à 20h

TARIFS : 22 E /19 E /9 E

Friedrich Dürrenmatt / Omar Porras

La Visite dela vieille dame

Un Suisse nommé DürrenmattFriedrich Dürrenmatt est, avec son ami Max Frisch, le plus connu des écrivains suisses d’expression allemande. Il n’est pas seulement dramaturge, mais aussi essayiste, romancier, critique, poète et peintre à ses heures. Fils de pasteur, il est né en 1921 dans le canton de Berne. Il étudie la philosophie et l’histoire de la littérature à Berne, puis à Zurich. Il débute en 1946 par une pièce de théâtre, Les Fous de Dieu.L’Aveugle, Romulus, Monsieur Mississipi, Un Ange arrive à Babylone… le font connaître comme auteur dramatique. Mais c’est le succès en Europe et en Amérique deLa Visite de la vieille dame (1956) qui lui apporte la célébrité. Il est également l’auteur de plusieurs romans : La Panne, La Promesse, Le Juge et son bourreau, Le Soupçon, Grec cherche Grecque… qui font de lui un des plus brillants écrivains contemporains de la littérature suisse.« Dürrenmatt n’est pas un auteur psychologique, explique Omar Porras. Il se nourrit des Grecs, de Molière, et par moments me rappelle Gozzi. C’est un satiriste, qui tirele comique de son pessimisme, mélange les genres : vaudeville, boulevard, mélodrame… ».

Porras après QuixoteOmar Porras, c’est ce metteur en scène d’origine colombienne dont on a pu apprécier l’imaginaire baroque avec Ay ! Quixote, la saison passée à l’Espace 44.Il offrait alors une vision haute en couleurs, pertinente, du chef-d’œuvre de Cervantès qui mêlait, avec une énergie incroyable, fausse naïveté, vraie poésie, magie des lumières, folie des costumes, excellence des comédiens. Cette fois Omar Porras à la mise en scène et dans le rôle titre (la vieille dame c’est lui !) joue ici avec l’esthétique du grotesque parodique, l’univers des ombres et du théâtre balinais, les fêtes crépusculaires et un goût latin exacerbé pour les processions étranges, pour composer un étonnant propos sur la justice, la vengeance, le pouvoir.La Visite de la vieille dame a été une première fois créée par sa compagnie le Teatro Malandro, il y a exactement dix ans. Avec la pièce, primée, qui a tourné en Suisse, en Allemagne, en France et en Amérique latine, Porras et les siens ont alors reçu un accueil des plus chaleureux.On retrouvera la veine baroque d’Omar Porras en avril avec le spectacle Alas pa’volar. Le metteur en scène compose l’univers visuel du récital d’Angelique Ionatos en hommage à Frida Kahlo.

Un sale miroir

Cette vieille dame est de retour à Güllen, son village natal. Elle est richissime ; le village est au bord de la faillite. Elle promet aux habitants une fortune s’ils tuent l’homme qui, lorsqu’elle avait dix-huit ans, l’a séduite et abandonnée avec son enfant. Progressivement, les citoyens

de Güllen cèdent à la cupidité, aux vertus magiques de la richesse : ils sacrifient Alfred III, leur compatriote, aux exigences de la fée maléfique. Et l’homme qui mourra assassiné deviendra, par sa mort, l’illustre bienfaiteur de la ville.

Avec La Visite de la vieille dame, Dürrenmatt signe une satire d’une rare noirceur. Derrière l’image lisse d’une société policée équilibrée, il met à jour, avec une violence extrême, les iniquités, le cynisme, la cruauté, la lâcheté… Le village et les villageois de Güllen dessinent un miroir acide où se reflète, comme à la foire dans le palais des glaces, le grotesque de notre société contempo-raine et nos propensions aux plus sales bassesses. C’est ce qui donne à la pièce, visuellement très forte, son caractère universel et sa puissance allégorique, rehaussée par la manière Porras,

N° 14 / janvier — mars 2004

7La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

ESPACE 44DeFriedrich Dürrenmatt

Mise en scèneOmar Porras

Avec(distribution en cours)

Claire DelaportePhilippe GouinJoan MompartOmar Porras

ProductionTeatro MalandroCoproductionMaison de la Culturede Loire-Atlantique,Théâtre Forum MeyrinÉquinoxe, Scène Nationalede ChâteaurouxLa Comédie de ReimsThéâtre de la Ville - ParisLe Teatro Malandro estsubventionné par le DIPde l’État de Genève

Du mercredi 3au mardi 16 mars 2004Représentations à 20h30sauf le mardi à 20het le dimanche à 15hRelâche dimanche 7et samedi 13 mars

Le texte est paru au Livrede Poche, collection Biblio

TARIFS : 22 E /19 E /9 E

«Le monde a fait de moi une putain. Je veux faire du mondeun bordel ! »La vieille dame

k Conférence sur Friedrich Dürrenmatt, par Philippe Wellnitz, le mercredi 25 février à 18 h, au Forum, passage Pommeraye.k Rencontre avec les comédiens, le mercredi 10 mars à 18 h au Forum, passage Pommeraye.

Gregory Burke / Bertrand Bossard

Gagarin WayI l y avait Incredibly Incroyable : une histoire racontée par plus de soixante

personnages et animaux dans des décors allant du pôle Nord au palais des tsars de Russie, en passant par Wall-Street et une boucherie-triperie française.

Seul en scène, Bertrand Bossard usait et abusait de mots, des imitations, de ses talents de clown et de jeux de théâtre pour faire virevolter le public. Et le tout en anglais, s’il vous plaît !

Il y avait Mon île déserte où il restituait de manière totalement subjective le quo-tidien d’un camp de réfugiés bosniaques tel qu’il l’a vécu en tant que volontaire. Sans donner de leçons de morale, en faisant rire beaucoup, mais en se souvenant toujours que le rire n’est jamais innocent…

Après ces deux one-man-shows, Bertrand Bossard met en scène quatre comédiens dans une pièce écossaise cinglante. Une comédie sociale signée Gregory Burke. Une autre manière de parler du nouvel ordre économique mondial.

«Le monde se réchauffe, nous on refroidit ! Je voulais écrire une pièce sur le vingtième siècle. C‘est le seul siècle dans lequel j’avais réussi à vivre. (Maintenant, évidemment, je me sens soulagé d’un grand poids). Et je voulais écrire quelque chose sur l’éco-nomie. C’est l’économie qui décide du sort des populations, pas les hommes politiques. Les gouvernements sont impuissants face aux multinationales, aux aléas de la bourse et à l’histoire. Mais les gens demeurent. Ça, c’est la constante. Je voulais écrire sur les hommes et c’est devenu Gagarin Way. Une comédie. » ■

GREGORY BURKE

Né en 1810, la même année que Frédéric

Chopin, Robert Schu-mann est l’artiste romantique par excellence. De par sa vie même : le suicide de sa jeune sœur, l’appareillage et la paralysie d’un doigt qui lui interdira de devenir pianiste virtuose, sa passion pour Clara qui surmonte tous les obstacles, la maladie mentale qui bientôt s’emparera de son esprit et de son corps. De par son amour des poètes et des auteurs romantiques allemands : Novalis, E.T.A Hoffmann, Jean-Paul. Chez Schumann, la vocation première est la poésie. Il ne vint à

la composition que lorsqu’il s’aperçut que les sons repré-sentaient pour lui le moyen d’extérioriser sa créativité, plus puissamment que les mots.

De par son œuvre musicale bien

ESPACE 44et autres lieux à préciser

Sur une idée duCRÉA

AvecNicholas Angelich

Jean-Efflam BavouzetPhilippe Bianconi

Claire DésertFrançois-Frédéric Guy

Marie-Josèphe JudeEmmanuel Strosser

Horaires à préciser

Tarif unique :7 E par concertTarif Intégrale :

à préciser

Et aussi encollaboration avecl’ADDM 44 dansle département

• Samedi 20 mars2004 à 20h30

02 40 03 53 47Salle Paul Bouin

BASSE-GOULAINE• Samedi 20 mars

2004 à 21h02 40 97 07 91

Espace Paul GuimardSAINT-MARS-LA-JAILLE

THÉÂTRE UNIVERSITAIREDE NANTES

DeGregory Burke

TraductionDominique Hollier

Mise en scèneBertrand Bossard

Scénographieet dramaturgie

Charlotte Sephton

Créationlumières et son

Jean-Damien Ratel

Avec(distribution en cours)

Sami BouajilaFred Ulysse

Frédéric Solunto

CoproductionMaison de la Culturede Loire-Atlantique

Théâtre Universitaire de NantesCompagnie B. Initials

Bonlieu, Scène Nationale d’AnnecyThéâtre des Salins,

Scène Nationale de MartiguesDieppe Scène Nationale

Théâtre de l’Union,Centre Dramatique de Limoges

Du mardi 9 auvendredi 12 mars 2004

Représentations à 20h30

Le texte de la pièceest paru aux éditions

Les Solitaires Intempestifs,collection La Mousson d’été

TARIFS : 13 E /10 E /7 E

8 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

de la mcla

lalettre

N° 14 / janvier — mars 2004

Intégrale de l’œuvre pour piano seul

de Robert Schumann

Après l’intégrale Beethoven, une nouvelle aventure musicale en compagnie du CRÉA

Claire Désert

Nicholas Angelich

François-Frédéric Guy

Incredibly / Incroyable

k à Châteaubriant, mardi 11 mai 2004à 20h45k à La Chevrolière, vendredi 14 mai 2004à 20h30

Mon Île déserte

k à Saint-Gildas-des-Bois, vendredi 7 mai 2004 à 20h30k à Rouans, jeudi 13 mai 2004 à 20h30

Jean-Efflam Bavouzet

évidemment, qui est le fruit de cette double détermination. Dans sa musique, c’est son besoin vital de création qui s’exprime. Et il faut entendre son œuvre pour piano comme un vaste poème qui ouvre, en succession des vagues d’émotion, sur des mondes imaginaires avec une plénitude quasi orchestrale.

Grand poète du piano, Robert Schumann ne cherche pas l’inspiration dans les nouvelles possibilités techniques du piano moderne et les registres extrêmes de l’instrument, mais dans une richesse polyphonique et rythmique étonnante.

Ecouter aujourd’hui cette œuvre troublanted’essence symbolique et poétique, c’est compo-ser, avec une génération de musiciens français surdoués, un florilège du romantisme.

Variations Abegg,Papillons, Toccata,Études symphoniques,Carnaval, Fantaisie,Davidsbündlertänze,Phantasiestücke,Scènes d’enfants,Kreisleriana,Novellettes…L’intégrale est Emmanuel Strosser

ESPACE 44DeÉric Durnez

Mise en scèneClaude Yersin

ScénographieSilvio Crescoli

Distribution en cours

ProductionNouveau Théâtre AngersCDN Pays de la Loire

Du mardi 30 marsau jeudi 1er avril 2004Représentations à 20h30sauf le mardi à 20h

TARIFS : 22 E /19 E /9 E

C R É A T I O NESPACE 44ChorégraphieCatherine Diverrès

Collaboration artistiqueet scénographieLaurent Peduzzi

LumièresCatherine Diverrèset Pierre GaillardotCostumesCidalia da CostaMasquesHafid BachiriDanseursFabrice Dasse, Julien Fouché,Carole Gomes, Marta Izquierdo MunozOsman Kassen Khelili, Sung-Im Kweon,Filipe Lurenço, Thierry Micouin,Kathleen Reynolds

ProductionFestival de danse de CannesCentre chorégraphique nationalde Rennes et de Bretagne

Vendredi 26 mars 2004 à 20h30

TARIFS : 19 E /16 E /9 E

Catherine Diverrès

Écho

Composée d’extraits de pièces —L’Arbitre des élégances, L’Ombre du ciel, Fragment II, Concertino, Stance I Corpus, Fruits… —

cette création est un voyage dans la mémoire chorégraphique de la compagnie dans un temps recomposé. Sont réunis ici d’anciens danseurs et des membres de la nouvelle équipe pour un travail de passage.

C’est une écriture conjuguée, donc du passé au présent vers le futur. C’est comme reprendre les choses où elles étaient, tenter de suspendre, déjouer le temps. Fondre en une articulation le précipité d’œuvres passées, dégager de chacune d’elles sa couleur propre et faire surgir une forme nouvelle qui témoigne en particulier du multiple sur un plateau, du chœur, de la solidarité que possèdent les danseurs pour rendre vivante cette mémoire essentielle qu’ils transmettent et qui rend possible cette mise à jour d’une écriture chorégraphique, contre l’oubli. ■

D’APRÈS CATHERINE DIVERRÈS

9La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

N° 14 / janvier — mars 2004

Le NTACentre Dramatique Nationaldes Pays de la Loire

Le Nouveau Théâtre d’Angers est un Centre Dramatique National dirigé par Claude Yersin, metteur en scène. Jean Chamaillé en est l’administrateur. Il constitue une des plus importantes entreprises de production théâtrale des Pays de la Loire et reçoit le soutien du Ministère de la Culture, de la Ville d’Angers, de la Région des Pays de la Loire, du Département du Maine-et-Loire, et plus récemment du Ministère de l’Éducation.

Éric Durnez / Claude Yersin

BamakoSous le soleil d’Afrique,le climat nostalgique et vénéneux du polar

Angers / Bamako

La pièce que j’ai eu l’occasion de mettre en lecture publique aussi bien en France qu’à Bamako même, devant des auditoires très

divers, a confirmé les singulières qualités quisautent aux yeux dès sa première découverte. À la fois «mélodrame subsaharien», pièce «de genre» aux allures de polar sahélien, et compte-rendu d’une réalité précisément observée, Bamako dégage un charme rare, instaure un climat à la fois nostalgique et vénéneux, où gravite une constellation de personnages attachants : cra-pules, touristes naïfs, jeunes ambitieux, vieux « toubab» tanné à tous les soleils d’Afrique et servantes au grand cœur…

Alternant violence, humour et tendresse vraie, sans fausse sentimentalité et dans un style à la théâtralité efficace, Éric Durnez dresse le portrait sans complaisance d’une capitale chaotique et charmeuse, à l’échelle d’une Afrique «mal partie» et riche de tous les potentiels de sa jeunesse.

Cette création de Bamako au Nouveau Théâtre d’Angers sera pour moi une manière de témoigner de la richesse des écritures francophones et de mettre en scène pour la première fois dans un Centre Dramatique National français un auteur déjà fortement reconnu dans sa Belgique

Un mélodrame subsaharien

En novembre 2001, j’ai eu la chance de passer un mois au Mali, principalement à Bamako, dans le cadre de « La Ruche Sony Labou Tansi », résidence d’auteurs dramatiques initiée par

l’association Écritures Vagabondes et co-organisée avec Le Nouveau Théâtre d’Angers et l’agence culturelle malienne BlonBa.Passer un mois dans un pays inconnu, c’est à la fois peu et beau-coup…Auteur, je travaille avec des sensations, des rencontres, des émotions, des questions… C’est en marchant seul dans les rues de Bamako que le projet de pièce a pris corps. Quelques mois plus tard, j’en rédigeais une première version. Sur place, je n’avais écrit que le poème qui ouvre la pièce et les premiers propos désabusés de De Winter.La pièce se nourrit également, confusément, de deux autres voyages, l’un au Liban, l’autre au Togo.

Je n’ai rien à dire sur l’Afrique, en tout cas rien qui n’ait déjà été dit et analysé par des voix bien plus autorisées… Mon regard fasciné et angoissé sur cet incroyable Mali ressemble à celui du jeune Julien, figure de l’étranger naïf, à la fois curieux et aveugle…Bamako, c’est l’histoire de l’ultime combat mené par un homme malade et fatigué pour sauver sa jeune nièce. C’est aussi, mais en filigrane, l’histoire d’une famille au destin étrange, entre Beyrouth, Anvers et Bamako.Dans l’hôtel décrépit qui est le cadre du drame, se rencontrent des êtres pas (ou plus) très reluisants et des jeunes gens qui vont devoir apprendre la lucidité…Le « mélodrame subsaharien » se déroule inexorablement dans la pesanteur d’une ville qui lutte chaque jour contre la misère, la corruption, l’insalubrité et qui pourtant éclate de couleurs et de vitalité.Bamako, c’est enfin l’histoire éternelle des illusions perdues, des miroirs aux alouettes, des préjugés et des malentendus… ■

Une écriture conjuguéeet une promenade dansla mémoire de la compagnie

ATTENTIONEn raison d’un problèmede distribution, le spectacle Neverland – chorégraphiede Nasser Martin-Gousset – prévu le vendredi 26 mars est remplacé par Écho – chorégraphie deCatherine Diverrès.

de la mcla

lalettre

N° 14 / janvier — mars 2004

10 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

Quelque part en banlieue d’une ville, dans un coin de la salle des fêtes, une troupe de comédiens juifs répètent

une pièce sur l’affaire Dreyfus. Le texte va éveiller des interrogations sur leur propre identité juive et sur leur engagement face à la menace : assimilation ou repli sur la tradi-tion ? Résistance à l’oppression ou fuite vers un ailleurs hypothétique ? Autant de ques-tions qui trouvent de multiples résonances avec notre époque.

Jean-Claude Grumberg fait ici un travail de mémoire sur ses propres origines. Pour parler des peurs et des espoirs de ce peuple juif d’entre les deux guerres, l’auteur a choisi la comédie, sorte d’hommage au théâtre yiddish avec sa drôlerie et son sens aigu de l’autodérision. ■

Partir ou non ? Des comédiens juifs dans la tourmente

Loup y es-tu ?Ex-cofondateur du Théâtre la Chamaille, Yvon Lapous a fondé le Théâtre du Loup en janvier 1996. C’est avec Chacun son problème, un spectacle-assemblage d’après des textes d’Harold Pinter, qu’il est sorti du bois. C’étaitau Théâtre Graslin habitué alors à d’autres représentations. D’aucuns virent dans la pièce, qui mettait en scène l’aventure de deux hommes et une femme, une allégorie de la séparation de la Chamaille, la troupe qu’il composait précédemment… avec Hervé Tougeron (aujourd’hui Skêne Production) et Claudine Hunault. Mais ceci est del’histoire ancienne.

Plutôt que de rester seul dans sa nouvelle bergerie, il a réuni une troupe informelle de comédiens aguerris et de jeunes talents frais émoulus du Studio Théâtre. Et l’on croise au fil des aventures Serge Lelay, Nicolas Sansier, Gilles Blaise, Christophe Rouxel, Marylin Leray, Didier Morillon, Céline Langlois, David Humeau, Hervé Guilloteau, Bertrand Ducher… Et bien d’autres encore pour composer ni une horde, ni un phalanstère, mais «un lieu de rencontres avec des fidélités et des infidélités pour que le plaisir et le désir demeurent intacts ».

C’est ainsi qu’en divers lieux : le Studio Théâtre, le Lieu Unique, le Théâtre Universitaire, l’Espace 44… et hors les murs de Nantes, à Brest notamment, il montera différents textes classiques ou contemporains avec un talent acéré. Ce seront Les Petits soucis de chacun,un montage de textes d’Henri Michaux,des textes autobiographiques du dramaturge allemand Heiner Müller. Les Sincères de Marivaux (1998) puis, Le Temps et la chambre de Botho Strauss (1999) une œuvre classique, une pièce contemporaine qu’il donnera notamment en alternance en évoluant dans un même espace mais en changeant de peau, de costumes, de texte, d’époque, tous les soirs. Pour l’ouverture de la saison du Théâtre Universitaire en 2000, il montera Les Mains sales de Sartre.

Créé en 2002, Dreyfus de Jean-Claude Grumberg répond à ce même engagement.

Metteur en scène, mais aussi comédien, il est là aux côtés de David Humeau, Bertrand Ducher, Hervé Guilloteau, Gilles Blaise, Marylin Leray, Céline Langlois, Gérard Bourgarel, Didier Morillon et Sébastien Rouaud.

En 2003, le Théâtre du Loup a créé L’Enfant recherché de Jens Smaerup Sørensen.

Jean-Claude Grumberg / Yvon Lapous

DreyfusDÉCENTRALISATION

DeJean-Claude Grumberg

Par leThéâtre du Loup

Mise en scèneYvon Lapous

LumièresThierry Mathieu

CostumesAnne Emmanuel Pradier

MaquillageCarole Anquetil

AvecGilles Blaise

Gérard BourgarelBertrand DucherHervé Guilloteau

David HumeauCéline Langlois

Yvon LapousDidier Morillon

Sébastien RouaudMarylin Leray

CoproductionThéâtre du Loup

Théâtre de l’Instant (Brest)

Spectacle créé en résidence auThéâtre Universitaire de Nantes

Avec le soutien dela DRAC des Pays de la Loire

le Conseil Régional des Pays de la Loirele Conseil Général de Loire-Atlantique

la Ville de Nantes

• Samedi 28 février 2004 à 20h30

ANCENIS

• Jeudi 4 mars2004 à 20h30

NORT-SUR-ERDRE

• Samedi 6 mars2004 à 20h30

GUÉMENÉ-PENFAO

• Samedi 13 mars2004 à 20h45

CHÂTEAUBRIANT

• Jeudi 18 mars2004 à 20h30

GUÉRANDE

• Samedi 20 mars2004 à 21h

PORNIC

• Jeudi 25 mars2004 à 20h30

MACHECOUL

• Samedi 27 mars2004 à 20h30

VALLET

• Vendredi 2 avril2004 à 20h30

ST-GILDAS-DES-BOIS

• Samedi 24 avril2004 à 20h30LA GRIGONNAIS

Le texte de la pièce est paruchez Actes Sud, collection Babel

TARIFS : 13 E /10 E /7 E

Jean-Claude GrumbergJean-Claude Grumberg est né en 1939. Son pèremeurt en déportation. Il exerce différents métiers,dont celui de tailleur, avant d’entrer comme comédien dans la compagnie Jacques Fabbri.

Il aborde l’écriture théâtrale en 1968 avec Demain une fenêtre sur rue, puis ce sera Mathieu Legros, Chez Pierrot, Michu, Rixe. Amorphe d’Ottenburg appartient à cette époque. Ensuite — mis à part En r’venant d’l’expo qui raconte le destin d’une famille de comiques troupiers à la Belle Époque — le théâtre de Jean-Claude Grumberg entreprend de mettre en scène notre histoire et sa violence. Avec Dreyfus (1974), L’Atelier (1979) et Zone libre (1990), il compose une trilogie sur le thème de l’occupation et du génocide.

Depuis, ses pièces sont entrées au répertoire de la Comédie-Française et ont été montées par les plus grands : Gildas Bourdet, Jean-Michel Ribes, Jean-Pierre Miquel, Jean-Paul Roussillon, Jacques Rosner, Gérard Vergez, Maurice Bénichou, Marcel Bluwal, Philippe Adrien, Michel Vuillermoz.

Au cinéma, Jean-Claude Grumberg est le scénariste des Années sandwichs, coscénariste avec François Truffaut pour Le Dernier Métro, La Petite Apocalypse de Costa Gavras, Le Plus Beau Pays du monde de Marcel Bluwal (1999), Faits d’hiver de Robert Enrico (1999).

Grand prix de l’Académie française en 1991 et Grand prix de la SACD 1999 pour l’ensemble de son œuvre, Molière du meilleur auteur dramatique en 1991 pour Zone libre, et en 1999 pour L’Atelier, Jean-Claude Grumberg est aussi un auteur dont le théâtre est entré dans les écoles.

DÉCENTRALISATIONDeFrançois Chauvet

Mise en scèneÉlisabeth Crusson

ChorégraphieFlora Théfaine

AvecFrançois ChauvetBudijono Setya Grohoet la voix deFlora Théfaine

• Dimanche 18 janvier2004 à 15h30TEILLÉ

• Samedi 24 janvier2004 à 20h30LA CHEVROLIÈRE

• Mardi 27 janvier2004 à 20h30LA GRIGONNAIS

Tarif unique : 5 E

François Chauvet /Abbac compagnie jeune public

Kartiko,le Rêveurdu désertK artiko, le Rêveur du désert raconte l’histoire du métis Kartiko

qui habite maintenant à la ville et étudie pour être avocat, mais qui a vécu toute son enfance dans le bush, auprès de

la tribu de sa grand-mère. Quand vient le soir, le silence du désert résonne dans son esprit. Il se souvient. Il se souvient des légendes que lui racontait sa grand-mère, celle de la femme mariée à un aigle ou celle du serpent arc-en-ciel qui a sillonné l’Australie en laissant partout des traces de son passage. C’était avant que l’homme blanc ne foule la terre aborigène…

C’est un voyage peu commun que nous propose François Chauvet, un spectacle qui tient à la fois de l’hommage et du parcours de découverte. Voyage au cœur d’un continent, l’Australie, voyage au sein d’une culture, celle des aborigènes, Kartiko remonte le fil du temps pour retrouver une culture particulièrement riche avec, à l’origine, plus de deux cents langues, une civilisation qui a développé un art reconnais-sable entre tous : peinture, musique, contes… un imaginaire poétique d’une force remarquable.

Dépaysant et passionnant, Kartiko est un rêve du désert, une initiation à l’univers aborigène pour lequel François Chauvet se passionne. ■

Nez au vent, sac au dos, Cynth, la jeune héroïne de Mike Kenny, auteur contem-porain d’origine galloise, décide de partir,

de quitter la petite maison isolée où elle vit avec M’Man. Et la voilà lancée dans la grande aven-ture, à la découverte du monde, à la recherche d’elle-même pour devenir grande.

Avec beaucoup de pertinence, de vivacité et d’humour, voici donc l’aventure d’une enfant dont le périple va de la plaine à la montagne, traversant les quatre saisons, sous le soleil et dans la neige, durant l’écoulement… d’un jour

et d’une nuit !

Mais c’est bien plus encore. Pierres de gué, c’est un propos sur la rencontre, une épopée pour apprendre à grandir. C’est un voyage où les mots simples et la force symbolique des images disent les questions graves de l’enfance, la difficulté de partir et de laisser partir.

C’est un spectacle émouvant qui parle de ce moment fragile qu’est l’adolescence quand s’inquiètent les parents, quand devant l’enfant s’ouvre le chemin des situations inconnues et imprévues.

11La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE

N° 14 / janvier — mars 2004

Mike Kenny / Théâtre Pom’

Pierresde gué

Un voyage initiatique sur les traces d’une petite fille qui n’a pas froid aux yeux

Un rêve éveillé au cœur du bush, au pays des aborigènes

DÉCENTRALISATIONTexte de Mike Kenny

Traduit parSéverine Magois

Mise en scène Catherine Le Moullec

AvecVirginie HauserBrigitte VerlièresRoland CholetBernard Boiveau

• Vendredi 6 février2004 à 20h30ANCENIS

Tarif unique : 5 E

Temps forts à suivre…

Yukio Mishima / Alfredo Arias

Madame de SadeDans un décor de jardin zen, où se froissent les étoffes de soie sauvage, un drame aux accents raciniens. Quand Mishima, l’un des plus grand auteurs japonais contemporains, s’interroge sur la vie du divin marquis et sur la personnalité de sa femme si longtemps fidèle. ■

Roland Dubillard / Jean-Michel Ribes

Le Jardinaux betteravesRoland Dubillard, François Morel, Jean-Michel Ribes. Le trio est parfait qui marie l’humour et l’absurde. C’est l’histoire d’un quatuor à cordes qui vient jouer du Beethoven dans une maison de la culture au milieu d’un champ de betteraves. La pièce est folle et c’est réjouissant ! ■

Diane DufresneRomantique et rock, la grande dame de la chanson québecoise est une star internationale qui conjugue avec une générosité rare le talent, l’amitié et l’émotion. Longtemps après J’ai rencontré l’homme de ma vie, elle offre ici un florilège de son talent. Un moment de scène inoubliable. ■

La Longue Nuitdu court, 5eEt de cinq ! Depuis les premières projections en 2000, la Nuit du court a pris des allures de long métrage. Projections, découvertes, rencontres, débats, convivialité, cette opération grand format est le rendez-vous incontournable de ceux qui aiment le cinéma en région. ■

MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE – ESPACE 4484 rue du Général Buat – BP 30 111 – 44001 Nantes CEDEX 1Standard 02 28 24 28 24 – Fax 02 28 24 28 35www.mcla.asso.fr

RÉSERVATIONS/BILLETTERIE10 passage Pommeraye – 44000 NantesTél. 02 51 88 25 25Du lundi au vendredi de 11h à 18h30Le samedi de 11h à 13h et de 14h à 18h30

RESTAURANT L’AVANT-SCÈNETél. 02 40 37 09 54

La Maison de la Culture de Loire-Atlantique est subventionnée par le Conseil Général de Loire-Atlantique, avec le concours du Ministère de la Culture – Direction Régionale des Affaires Culturelles des Pays de la Loire et la participation de la Ville de Nantes et du Conseil Régional des Pays de la Loire.

Lettre de la Maison dela Culture de Loire-Atlantique

Directeur de publication : Philippe Coutant

Rédacteur en chef : Valérie Contet

Conception graphique : Le Kwalé

Fabrication : Coiffard Éditions

Documentation : Maryvonne Cornet

Crédits photographiques : Luc Bonaldi, Comédie-Française (D. Pavesi), Elisabeth Carrechio, François-Emmanuel Gys, Angers Nantes Opéra, ANO, Mario del Curto, B. Initials, CRÉA, Nouveau Théâtre d’Angers, Vincent Jacques, Phil Journé, Bruno Lebeau, Horst Estate, Galante Corbis, Sygma, Jean-François Bérubé.

ISSN : N° 1243-9 487

de la mcla

lalettre

N° 14 / janvier — mars 2004

ESPACE 44Mercredi 2 juin 2004

ESPACE 44Du mardi 20 au

samedi 24 avril 2004

ESPACE 44Du jeudi 29 avril aujeudi 13 mai 2004

ESPACE 44Vendredi 11 juin 2004