ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est...

52
UNIVERSITE DE GENEVE FACULTE DE MEDECINE Section de médecine clinique Département de Pédiatrie Thèse préparée sous la direction du Dr Alain Gervaix, chargé de cours à la Faculté __________________________________________________________________________ ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A SPECTRE ELARGI EN PEDIATRIE EN 1996 Thèse présentée à la Faculté de Médecine de l’Université de Genève pour obtenir le grade de Docteur en médecine par Madeleine Irène MIRABAUD d’Onex (GE) et Genève Thèse n° 10303 Genève 2003

Transcript of ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est...

Page 1: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

UNIVERSITE DE GENEVE FACULTE DE MEDECINE Section de médecine clinique Département de Pédiatrie Thèse préparée sous la direction du Dr Alain Gervaix, chargé de cours à la Faculté __________________________________________________________________________

ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A SPECTRE ELARGI EN PEDIATRIE EN 1996

Thèse présentée à la Faculté de Médecine de l’Université de Genève pour obtenir le grade de Docteur en médecine par Madeleine Irène MIRABAUD d’Onex (GE) et Genève Thèse n° 10303 Genève 2003

Page 2: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER
Page 3: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Remerciements Je tiens ici à remercier sincèrement les personnes suivantes qui m’ont apporté une aide précieuse dans la réalisation de ce travail :

- Prof. S. Suter qui a eu l’idée de ce travail, - Prof. R. Auckenthaler qui m’ a permis de l’initier au Laboratoire Central de

Bactériologie des HUG, - Dr N. Liassine qui m’a aidée dans l’application pratique des méthodes de laboratoire,

ainsi que l’ensemble de personnel du Laboratoire Central de Bactériologie,

- Dr H. Hachler qui a aidé à réaliser la PCR au Laboratoire de Zürich,

- Dr A. Gervaix qui a supervisé l’ensemble du travail,

- ainsi que toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à cette étude des entérobactéries à bêta-lactamases à spectre élargi.

Page 4: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

RESUME Depuis plusieurs années, le nombre de bactéries résistantes aux antibiotiques est en

constante augmentation, principalement en milieu hospitalier.

En 1996, nous avons assisté en Pédiatrie à l’émergence d’un grand nombre

d’entérobactéries productrices de bêta-lactamases à spectre élargi (BLSE). Le but de notre

étude a été de définir les caractéristiques de 23 patients ainsi que de 47 isolats (CMI, test

de synergie BLSE, bandelette E-Test, VTK et PCR). Nos résultats mettent en évidence les

facteurs de risque d’acquisition des BLSE (pathologies lourdes, longs séjours hospitaliers,

multiples antibiotiques, matériel étranger), les profils de résistances et les plasmides codant

pour ces BLSE (SHV). En conclusion, nous attribuons cette recrudescence de cas en 1996

à la transmission d’un même plasmide codant pour une BLSE chez 19 patients, ainsi qu’à

l’importation de germes par des patients étrangers.

La mise en place de mesures d’isolement a permis de contrôler l’extension de cette

épidémie.

Page 5: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

TABLE DES MATIERES

PAGE

I. INTRODUCTION 1

II. LES ENTEROBACTERIES 2-8

1. TYPES & INFECTIONS 2-5

. ESCHERICHIA COLI 2 . KLEBSIELLA PNEUMONIAE 3 . KLEBSIELLA OXYTOCA 4 . SALMONELLA ENTERITICA 4 . ENTEROBACTER CLOACAE 4 . SERRATIA MARCESCENS 5

0. RESISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES & BETA-LACTAMASES A SPECTRE ELARGI

5-8

. RESISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES 5 . CHROMOSOMIQUE 5 . EXTRACHROMOSOMIQUE 6

. BETA-LACTAMASES A SPECTRE ELARGI (BLSE)

6

. DEFINITION 6 . FACTEURS DE RISQUE 7

III. MATERIEL & METHODES 9-16

1. PATIENTS 9

Page 6: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

0. ISOLATS 10-16

. CONCENTRATIONS MINIMALES INHIBITRICES (CMI)

10

. TEST DE SYNERGIE BLSE 12 . BANDELETTE E-TEST 15 . VTK 15 . PCR 16

IV. RESULTATS 16-31

1. PATIENTS 16-25

. AGE 16 . SEXE 17 . PROVENANCE 18 . HOSPITALISATIONS ANTERIEURES 18 . ANTIBIOTIQUES 19

. ANTERIEUREMENT A L’HOSPITALISATION ACTUELLE 19 . PENDANT L’HOSPITALISATION ACTUELLE 21

. DIAGNOSTIC & HOSPITALISATION A L’HOPITAL DES ENFANTS

22

. MATERIEL ETRANGER 23 . CATHETERS PERMANENTS 23 . VOIES CENTRALES 24 . VOIES VEINEUSES PERIPHERIQUES 24 . CATHETERS ARTERIELS 24 . SONDES URINAIRES 24 . TUBES ENDOTRACHEAUX 24 . DRAINS 24 . DIVERS 25

. CHIRURGIE 25

Page 7: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

0. ISOLATS 25-31

. ESPECES 25

. SITES 27 . UNITES DE SOINS 28 . CMI 28 . TESTS POUR BLSE 29 . PCR 30

V. DISCUSSION & CONCLUSIONS 31-34

VI. BIBLIOGRAPHIE

VII. ANNEXES

35-39

40-44

Page 8: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

I. INTRODUCTION

Depuis le début des années 60, nous assistons à une augmentation du nombre de

bactéries résistantes aux antibiotiques, surtout en milieu hospitalier, et à l’émergence

de nouvelles résistances. Il s’agit d’un problème de santé publique extrêmement

préoccupant, qui affecte de nombreux pays, bien que les souches résistantes soient

souvent différentes d’un pays à l’autre.

Dans cette étude, nous nous intéresserons plus particulièrement aux bêta-lactamases

à spectre élargi (ci-dessous BLSE), qui sont des enzymes capables d’inactiver de

nombreux antibiotiques (pénicillines et certaines céphalosporines). En effet, nous

avons constaté en 1996, à l’Hôpital des Enfants de Genève, une recrudescence

d’entérobactéries multi-résistantes porteuses de BLSE. Notre but est donc d’étudier les

caractéristiques de ces bactéries, ainsi que celles des patients concernés, afin de

déterminer, dans la mesure du possible, les causes de l’émergence accrue de ces

BLSE.

Nous commencerons par un bref rappel sur les entérobactéries et les types d’infections

qu’elles génèrent, ainsi que sur les modes de résistance aux antibiotiques, avant de

définir plus précisément les BLSE.

Puis nous aborderons l’analyse détaillée de notre collectif composé de 23 patients et

de 47 isolats, en utilisant un questionnaire standardisé pour la récolte des données

médicales, et plusieurs techniques de laboratoire pour les isolats.

Enfin, nous conclurons notre travail par la discussion des résultats et quelques

propositions concernant la prévention.

1

Page 9: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

II. LES ENTEROBACTERIES

1. TYPES ET INFECTIONS

Les entérobactéries forment une vaste famille de bactéries Gram-négatif, qui sont

à l’origine de maladies de gravité très variable, en raison de mécanismes

pathogéniques distincts.

Cette famille est hétérogène car elle se compose d’environ 30 genres de bactéries

et de plus de 100 espèces. Cependant, tous ces germes ont en commun leur

localisation préférentielle au niveau du système digestif – certains faisant d’ailleurs

partie de la flore normale – bien qu’ils soient également présents dans

l’environnement.

Plusieurs processus métaboliques caractérisent cette famille bactérienne. Il s’agit

notamment de la capacité de réduire les nitrates en nitrites (en vue de générer de

l’énergie), de fermenter le glucose, de ne pas avoir de cytochrome-oxydase, d’être

aérobes ou anaérobes, mobiles ou immobiles,…

Les entérobactéries constituent plus de 80% des germes isolés en laboratoire :

Escherichia, Salmonella, Shigella, Klebsiella, Enterobacter, Serratia, Proteus,

Morganella et Yersinia sont les bâtonnets les plus souvent retrouvés.

Dans le cadre de notre étude, nous avons mis en évidence 9 Escherichia coli, 28

Klebsiella pneumoniae, 7 Klebsiella oxytoca, 1 Salmonella enteritica (de type

Wien), 1 Enterobacter cloacae et 1 Serratia marcescens, producteurs de BLSE.

Avant de procéder à l’analyse plus détaillée de ces souches, il semble nécessaire

de rappeler brièvement quelques caractéristiques générales de ces bactéries et

les types d’infections qu’elles génèrent (1,2).

G. ESCHERICHIA COLI

Escherichia coli est un germe très courant. Son habitat est le colon humain où il

est le plus abondant anaérobe facultatif, alors que sa survie est extrêmement

difficile dans l’environnement.

Escherichia coli cause principalement des infections du tractus digestif, la plus

connue étant la diarrhée du voyageur, en raison de la contamination de l’eau ou

des aliments par la flore fécale des malades ou des porteurs.

2

Page 10: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Il est également le germe préférentiel des infections urinaires. L’incidence de ces

infections est plus marquée chez les personnes de sexe féminin en milieu extra-

hospitalier en raison notamment de la colonisation de la région péri-urétrale et de

la longueur de l’urètre. En milieu hospitalier, l’incidence est égale entre les deux

sexes en rapport essentiellement avec l’utilisation fréquente des sondes urinaires.

Escherichia coli est aussi à l’origine d’infections pulmonaires chez les personnes

gravement malades, ces patients étant souvent colonisés au niveau des voies

respiratoires supérieures. La présence de tubes endotrachéaux et la diminution du

réflexe de toux facilitent la progression des germes et l’émergence de pneumonies

surtout nosocomiales.

Escherichia coli peut coloniser le vagin et générer des méningites néonatales suite

au passage du nouveau-né à travers la voie génitale maternelle colonisée ou suite

à l’infection du liquide amniotique consécutive à une rupture prolongée des

membranes.

H. KLEBSIELLA PNEUMONIAE

L’habitat de Klebsiella pneumoniae est le tractus digestif et le système respiratoire

supérieur.

Ce germe est principalement isolé en milieu hospitalier, le portage étant fortement

accru chez les patients hospitalisés pendant de longues périodes ou bénéficiant

de traitements antibiotiques au long cours. Toutefois, il est également présent en

dehors des hôpitaux, notamment chez des patients diabétiques, fortement

débilités, ou souffrant de maladies respiratoires chroniques.

Bien que la plupart des personnes colonisées soient asymptomatiques, Klebsiella

pneumoniae peut causer des pneumonies lobaires, des bronchites et broncho-

pneumonies, la contamination pulmonaire se faisant surtout par voie aérienne,

mais la voie hématogène n’étant pas exclue.

Klebsiella pneumoniae est également retrouvé dans des infections urinaires suite

au passage de la flore fécale aux voies urinaires.

Finalement, des bactériémies compliquent parfois les infections localisées

mentionnées ci-dessus.

3

Page 11: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

I. KLEBSIELLA OXYTOCA

Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi

être isolée dans les urines, le sang et les sécrétions naso-pharyngées et

trachéales.

A l’instar de Klebsiella pneumoniae, Klebsiella oxytoca peut infecter les voies

urinaires et respiratoires des patients hospitalisés.

J. SALMONELLA ENTERITICA

Les salmonelles constituent un vaste groupe de bactéries, composé de plus de

2000 variétés, et subdivisé en deux sous-groupes. Le premier comprend les

salmonelles dites majeures qui causent les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes

dues à la transmission féco-orale, l’eau ou la nourriture étant contaminées par les

selles d’un malade ou d’un porteur sain.

Le second est composé des salmonelles dites mineures qui sont à l’origine

d’intoxications alimentaires – aliments provenant d’animaux infectés ou

contaminés par eux (ex. : viande, produits laitiers, …) – de gastro-entérites et de

bactériémies.

K. ENTEROBACTER CLOACAE

Enterobacter cloacae est un germe qui colonise souvent les patients hospitalisés

et plus particulièrement ceux traités par antibiotiques, et peut être à l’origine

d’infections urinaires et de pneumonies, ainsi que d’infections cutanées.

Il peut également être responsable de bactériémies, et c’est un pathogène dont

l’incidence en milieu hospitalier a considérablement augmenté ces dernières

années.

Enterobacter cloacae est principalement isolé chez des patients ayant des

pathologies sévères ou certains facteurs les prédisposant aux infections, comme

par exemple les voies veineuses centrales et les traitements antibiotiques au long

cours.

4

Page 12: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

L. SERRATIA MARCESCENS

Enfin, la dernière bactérie qui nous concerne est un peu différente des autres

entérobactéries détaillées ci-dessus.

Serratia marcescens colonise les systèmes respiratoires, digestifs et urinaires des

patients. Bien que les germes isolés en milieu hospitalier soient le plus souvent

responsables d’une colonisation asymptomatique, quelques infections

nosocomiales sont relatées dans la littérature : ce sont essentiellement des

bactériémies, des infections des voies respiratoires inférieures, des infections

urinaires et cutanées. Ces infections sont dues à des germes qui proviennent des

patients eux-mêmes ou de leur environnement.

2. RESISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES & BETA-LACTAMASES A SPECTRE ELARGI

RESISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES

Après la brève revue descriptive des différentes souches de bactéries concernées

par notre étude, nous allons maintenant aborder leurs mécanismes de résistance

(3).

Les entérobactéries ont la capacité de produire des bêta-lactamases, enzymes qui

inactivent les antibiotiques bêta-lactamines par ouverture du cycle bêta-lactame.

Ce mécanisme fait partie des mécanismes classiques de résistance bactérienne,

comme en font également partie l’imperméabilité membranaire et la modification

de la molécule-cible sur laquelle se fixe l’antibiotique.

Les gènes de résistance des bêta-lactamases se situent soit au niveau du

chromosome bactérien, soit sur des éléments extra-chromosomiques.

a. CHROMOSOMIQUE

En ce qui concerne la résistance médiée par le chromosome bactérien, elle peut

être due à une mutation spontanée ou à une recombinaison.

5

Page 13: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

La mutation est un changement fortuit dans la séquence des acides nucléiques qui

peut par exemple transformer la molécule-cible d’un antibiotique et rendre

l’interaction avec l’antibiotique impossible.

Quant à la recombinaison, elle consiste en un transfert de fragments de gènes

d’un endroit du chromosome bactérien à un autre. Si ces fragments sont

incorporés à des endroits bien précis, ils sont appelés intégrons, alors que s’ils se

déplacent librement, il s’agit de transposons.

b. EXTRACHROMOSOMIQUE

La résistance peut provenir de l’acquisition d’ADN étranger par le biais de

plasmides, bactériophages ou transposons. On parle alors de transfert horizontal

de gènes de résistance et les mécanismes utilisés sont la conjugaison, la

transduction et la transformation.

Les plasmides sont des éléments génétiques mobiles constitués de 10 à 400

paires de bases d’ADN. Ils sont autonomes dans la mesure où ils sont capables

de se répliquer indépendamment. En effet, un plasmide peut établir une connexion

entre une cellule donatrice et une cellule réceptrice, et être transféré dans la

cellule réceptrice en même temps qu’il est répliqué dans la cellule donatrice où il

demeure.

Contrairement aux plasmides, les transposons sont des éléments génétiques

incapables de se répliquer par eux-mêmes, mais qui peuvent passer d’un

chromosome à un autre, ou d’un chromosome à un plasmide.

Les plasmides et transposons déterminent la résistance aux antibiotiques de

nombreuses bêta-lactamases. En effet, une bêta-lactamase spécifique à une

bactérie peut apparaître chez d’autres espèces par la suite, au vu du transfert

relativement facile de matériel génétique entre les différentes bactéries.

BETA-LACTAMASES A SPECTRE ELARGI (BLSE)

a. DEFINITION

Dans le cadre de notre étude, nous nous intéressons plus particulièrement aux

bêta-lactamases à spectre élargi – ci-après BLSE – qui constituent un vaste

6

Page 14: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

groupe de bêta-lactamases (4,5) véhiculées habituellement par des plasmides (6).

Les BLSE ont été décrites pour la première fois en 1983 en Allemagne, puis ont

été reportées en France, en Angleterre, dans d’autres pays d’Europe et aux USA.

Les BLSE sont des enzymes qui inactivent les bêta-lactamines, dont font partie les

céphalosporines de 3ème et de 4ème génération. En fait, les BLSE sont

responsables d’une résistance aux pénicillines, aux oxyimino-céphalosporines

(ceftriaxone, cefotaxime, ceftazidime) et aux monobactames (aztreonam). En

revanche, elles n’inactivent pas les céphamycines (cefoxitine, céfotetan,…), ni les

carbapénèmes (imipénème).

Il existe actuellement plusieurs types différents de BLSE codées par des

plasmides (7), dont font partie les groupes TEM, SHV, OXA, PSE.

La distinction entre ces enzymes est due à des mutations génétiques. En effet, de

petits changements peuvent avoir lieu au niveau de certains nucléotides et

entraîner la modification d’acides aminés situés au niveau de la partie active de

l’enzyme, aboutissant à l’hydrolyse de certains antibiotiques et par conséquent à la

résistance des bactéries porteuses de BLSE. En Europe occidentale, les BLSE

véhiculées par des plasmides sont principalement des TEM et des SHV.

Les premières BLSE rapportées dans la littérature concernaient des Klebsiella

pneumoniae, mais progressivement d’autres sortes d’entérobactéries ont été à

l’origine d’épidémies décrites en milieu hospitalier (8,9,10,11).

b. FACTEURS DE RISQUE

Il convient maintenant d’aborder la question des différents facteurs ayant participé

à l’émergence des BLSE, ainsi qu’à leur dissémination.

Le premier facteur qu’on peut relever concerne l’utilisation accrue des

antibiotiques de type céphalosporines de 3ème génération quelques années avant

l’apparition des premières BLSE, et par conséquent, la mise en évidence d’un lien

de causalité entre cette utilisation et l’émergence des BLSE.

De nombreuses études ont été effectuées ces dernières années sur le sujet et ont

souvent montré le rôle prépondérant des antibiotiques lors de l’émergence des

BLSE (12). En effet, les antibiotiques agissent à plusieurs niveaux : ils peuvent,

par exemple, transformer la flore habituelle des patients, favoriser la colonisation

par des bactéries résistantes ou encore sélectionner des souches résistantes et

7

Page 15: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

faciliter leur dissémination. En d’autres termes, les antibiotiques exercent une

pression de sélection non-négligeable (13,14,15,16), et cette pression de sélection

est d’autant plus marquée que le nombre de patients traités est important et que la

durée de l’antibiothérapie est longue (17). De plus, on peut constater que la

restriction de l’utilisation des antibiotiques a permis la diminution du nombre de

BLSE (18,19).

Le deuxième facteur de risque concerne la dissémination des souches résistantes

et englobe d’une part le problème des « réservoirs » et d’autre part le problème de

la transmission des germes.

Lorsqu’on parle d’infections nosocomiales, on est tenu d’identifier les différents

réservoirs potentiels de bactéries, à savoir les patients eux-mêmes, le personnel

soignant, le matériel médical et l’environnement.

Dans le cadre des infections à entérobactéries, il a souvent été démontré que le

réservoir prépondérant est le patient lui-même. En effet, il semble que la

colonisation précède souvent l’infection, et ce d’autant plus que le séjour

hospitalier est de longue durée. Un séjour de longue durée implique une plus

longue exposition au risque d’acquérir une bactérie multi-résistante, ce qui signifie

une augmentation du risque pour le patient d’être colonisé (20).

On peut également établir une corrélation entre la durée du séjour et l’existence

d’une pathologie sous-jacente complexe, pathologie pour laquelle un séjour dans

une unité de soins intensifs (21) ou la pratique d’un certain nombre de procédures

invasives peuvent s’avérer nécessaires. D’autres réservoirs entrent alors en jeu.

Le premier d’entre eux est celui constitué par le personnel soignant avec

notamment la charge de soins élevée en milieu intensif et le risque accru de

transmission de germes entre patients, par manuportage essentiellement (22).

Le second réservoir est constitué par le matériel utilisé, à savoir les tubes

endotrachéaux, les sondes urinaires, les cathéters artériels ou veineux,.…

Ce matériel a été incriminé dans de nombreuses études (23,24).

Enfin, avant de conclure l’analyse multifactorielle de l’émergence des BLSE, il

convient de prendre en considération le rôle de la circulation des patients. Cette

circulation peut avoir lieu entre unités différentes d’un même hôpital, mais aussi

entre hôpitaux, sur le plan national ou international, ce qui soulève le problème de

l’importation de germes résistants et la nécessité de mesures de prévention.

8

Page 16: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

III. MATERIEL & METHODES

Après cette brève revue descriptive des types de bactéries concernées par notre travail

et de leurs mécanismes de résistance, il s’agit maintenant d’analyser les

caractéristiques des patients inclus dans notre étude, ainsi que des différentes

souches isolées.

En premier lieu, il convient de relever que c’est le Laboratoire Central de Bactériologie

de l’Hôpital Cantonal de Genève (HUG) qui a le premier identifié les souches

bactériennes porteuses de BLSE et décidé de les conserver pour des études

ultérieures en les congelant. C’est donc sur la base de ces souches congelées que

notre travail a pu débuter, avec identification secondaire des patients concernés.

1. PATIENTS

Notre collectif est composé de 23 patients ayant séjourné à l’Hôpital des Enfants

de Genève entre janvier et décembre 1996.

Leur dénominateur commun réside dans le fait qu’ils ont tous été, à un moment ou

un autre de leur hospitalisation, porteurs d’une souche bactérienne BLSE, souche

qui a pu être préservée par congélation au Laboratoire Central de Bactériologie.

Ces patients ont été étudiés rétrospectivement sur la base de leurs dossiers

médicaux, ce qui génère malheureusement quelques imprécisions dans la récolte

des données.

Les données pertinentes ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire standardisé

(cf annexe 1), créé pour l’occasion, et permettant de relever les caractéristiques

déterminantes de cette population, ainsi que l’identification de certains facteurs de

risque d’acquisition de BLSE choisis sur la base des risques décrits dans la

littérature.

Dans un premier temps, il a paru utile de relever certaines données

épidémiologiques comme l’âge, le sexe et la provenance des patients.

Il a semblé nécessaire dans un deuxième temps d’étudier les antécédents de ces

patients avec leurs séjours hospitaliers antérieurs, leurs différents traitements

antibiotiques et leurs éventuelles interventions chirurgicales.

9

Page 17: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Finalement, il a été indispensable d’analyser en détail l’hospitalisation à l’Hôpital

des Enfants pendant laquelle une BLSE a été mise en évidence, avec notamment

le parcours hospitalier effectué, les prélèvements BLSE positifs, les antibiotiques

utilisés et le matériel étranger mis en place.

2. ISOLATS

Notre travail repose sur l’analyse de 47 isolats. En effet, nous avons à disposition

un nombre d’isolats supérieur à celui des patients, car pour certains patients dont

le séjour à l’Hôpital des Enfants a été particulièrement long ou dont le suivi a été

possible en ambulatoire, plusieurs souches porteuses de BLSE ont été

conservées. Ceci est d’un grand intérêt aussi bien pour l’étude comparative des

BLSE d’un même patient, que pour l’analyse de leur évolution au fil du temps.

Avant de décrire en détail les différentes méthodes utilisées (25), il convient de

préciser que le Laboratoire de Bactériologie a suspecté la présence de BLSE sur

la base d’un antibiogramme caractéristique montrant une résistance aux

pénicillines et céphalosporines et une sensibilité aux cephamycines et

carbopénèmes. Par la suite, la présence de BLSE a été confirmée par le test dit de

synergie, qui sera détaillé ci-dessous.

A. CONCENTRATIONS MINIMALES INHIBITRICES (CMI)

La première étape est la détermination des concentrations minimales inhibitrices

(ci-dessous CMI) de 16 antibiotiques choisis préalablement en raison de leur effet

présumé sur les bactéries concernées. Pour rappel, la CMI d’un antibiotique est la

plus faible concentration antibiotique inhibant toute croissance visible d’un germe

donné ; elle est considérée comme la valeur de référence pour définir la

susceptibilité d’un microorganisme à un antibiotique (26).

On procède de la manière suivante : un milieu gélose au sang est ensemencé

avec la bactérie concernée (issue du réservoir congelé). Après quelques heures à

l’étuve, une colonie est prélevée et permet de préparer un nouveau milieu gélose

au sang sur lequel est déposé un disque de ceftriaxone dans le but de préserver le

10

Page 18: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

plasmide BLSE. Puis, un milieu Mac Farland 0,5 est préparé à l’aide d’un

échantillon bactérien prélevé sur le milieu préalablement préparé. On peut alors

ensemencer les plaques d’agar sur lesquelles seront déposées les bandelettes E-

test d’antibiotiques.

Il existe une bandelette E-test par antibiotique et 4 bandelettes ont été placées par

plaque d’agar.

Les antibiotiques qui ont été testés dans notre travail sont les suivants : ampicilline

(AM), amoxicilline-acide clavulanique (XL), cephalotine (CE), cefuroxime (XM),

cefoxitine (FX), ticarcilline (TI), piperacilline (PP), piperacilline-tazobactam (PTC),

ceftriaxone (TX), ceftazidime (TZ), cefotaxime (CT), aztreonam (AT), cefepime

(PM), cefpirome (CR), imipenem (IP) et meropenem (MP).

Le mode de fonctionnement de ces bandelettes est le suivant : chaque bandelette

est composée de 2 faces, l’une calibrée avec une échelle croissante de CMI (en

mg/ml), et l’autre avec un gradient exponentiel d’antibiotique.

Une fois que la bandelette est déposée sur la plaque d’agar, l’antibiotique pénètre

dans le milieu et, après quelques heures d’incubation, une zone d’inhibition

apparaît. La valeur de CMI se situe à l’intersection de l’ellipse formée avec

l’échelle de la bandelette.

Cette méthode relativement simple nous a permis de déterminer le profil de

sensibilité de tous les isolats concernés par notre étude (cf annexe 2).

11

Page 19: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Photo n°1 : Exemples de concentrations minimales inhibitrices (CMI) de 8 antibiotiques sur 2 souches

différentes d’Escherichia coli. Plaques d’agar avec bandelettes E-test pour ceftriaxone (TX),

ceftazidime (TZ), cefotaxime (CT), aztreonam (AT), cefepime (PM), cefpirome (CR), imipenem (IP) et

meropenem (MP). En haut : patient n°15 ; en bas : patient n°18.

B) TEST DE SYNERGIE BLSE

Le test de synergie est un test permettant de confirmer la présence de BLSE (27).

A l’aide d’une colonie prélevée sur un milieu gélose au sang préalablement

ensemencé, un milieu Mac Farland 0,5 est préparé et sert à ensemencer un milieu

Muller-Hinton. C’est sur ce milieu que sont déposés, à 30 mm de distance,

2 disques d’antibiotiques : l’un est composé de ceftriaxone (30 µg) et l’autre

d’amoxicilline et acide clavulanique (respectivement 20 et 10 µg). La distance

entre la bordure des disques est préalablement déterminée pour optimaliser la

sensibilité du test.

12

Page 20: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Après une nuit dans une étuve, le résultat est décrété positif si on assiste à une

augmentation de la zone d’inhibition autour du disque contenant la ceftriaxone, en

direction du disque porteur d’acide clavulanique. En d’autres termes, c’est

l’augmentation de la zone d’inhibition obtenue pour une céphalosporine en

présence d’acide clavulanique, par rapport à la zone d’inhibition d’une

céphalosporine seule, qui indique la présence d’une BLSE.

Un test de synergie positif donne donc une image caractéristique, en « bouchon

de Champagne » selon les auteurs français, illustrée ci-dessous:

Photo n°2 : 3 tests de synergie positifs chez 3 souches bactériennes différentes. Augmentation de la zone

d’inhibition entourant le disque de ceftriaxone (CRO) en présence du disque contenant de l’acide

clavulanique (AMC). En haut à gauche : Escherichia coli (patient n°2). En haut à droite : Klebsiella

pneumoniae (patient n°15) . En bas : Klebsiella pneumoniae (patient n°17).

Un résultat positif est basé sur l’inhibition des BLSE par l’acide clavulanique, et par

conséquent l’augmentation de l’activité des céphalosporines de troisième et

quatrième génération en présence d’acide clavulanique.

13

Page 21: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Un test de synergie est décrété négatif s’il n’y a pas d’augmentation du diamètre

d’inhibition.

Toutefois, en présence d’un résultat douteux, on peut placer un disque de

cefepime (30 µg) en plus des disques de ceftriaxone et d’amoxicilline-acide

clavulanique (28), à une distance de 20 mm.

On assiste alors à une extension de la zone d’inhibition entourant le disque de

cefepime en direction du disque comprenant l’acide clavulanique, ce qui permet

d’affirmer que le test de synergie est positif. L’image suivante apparaît alors :

Photo n°3: Exemple de test de synergie positif chez un Escherichia coli (patient n°12).

Augmentation de la zone d’inhibition autour du disque de cefepime (FEP) en direction du disque

d’acide clavulanique (AMC).

14

Page 22: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

C) BANDELETTE E-TEST

Un autre moyen relativement facile pour détecter les BLSE est la bandelette E-test

spécifique. Elle est déposée sur un milieu Muller-Hinton préparé comme décrit ci-

dessus.

Cette bandelette est composée de 2 gradients différents : d’une part la

ceftazidine seule, et d’autre part la ceftazidine avec l’acide clavulanique.

En effet, quand une BLSE est inhibée par l’acide clavulanique, la valeur de la CMI

de la ceftazidine associée à l’acide clavulanique est nettement inférieure à la CMI

de la ceftazidine seule. Le rapport de la valeur de la CMI de la ceftazidine sur la

CMI de la ceftazidine liée à l’acide clavulanique permet d’indiquer la présence

d’une BLSE s’il est supérieur à 4. En revanche, s’il est inférieur ou égal à 4, il n’y a

pas de BLSE.

D) VTK

Une autre méthode que nous avons utilisée pour la mise en évidence des BLSE

est le VTK. Il s’agit d’un appareil qui mesure les CMI d’un certain nombre

d’antibiotiques et qui permet en fonction des valeurs obtenues de conclure à la

présence d’une BLSE ou non.

Pour ce faire, on utilise une souche fraîche prélevée sur un milieu gélose au sang,

avec laquelle on prépare un milieu Mac Farland 1 puis une plaque spéciale

(conçue pour le VTK).

Cette plaque est alors introduite dans la machine et quelques heures plus tard on

obtient les valeurs de CMI pour les antibiotiques suivants : amikacine, amoxicilline-

acide clavulanique, ampicilline, aztreonam, cefepime, cefotaxime, cefuroxime-

sodium, cefuroxime-axetil, cephalotine, ciprofloxacine, gentamicine, imipenem,

meropenem, ciprofloxacine, piperacilline-tazobactam, trimethoprime-

sulfamethoxazole.

Il est alors possible de dire s’il y a une BLSE ou non, en fonction des valeurs

obtenues.

15

Page 23: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

E) PCR

La dernière méthode est l’analyse de l’ADN bactérien par polymerase chain

reaction (PCR). Il s’agit d’une méthode relativement compliquée à réaliser, mais

qui permet d’obtenir des résultats très intéressants (29).

La première étape a consisté à extraire l’ADN bactérien en suivant un protocole

standardisé qui permet de séparer l’ADN des protéines, polysaccharides et débris

cellulaires.

L’ADN obtenu a été, dans un deuxième temps, amplifié à l’aide de « primers »

spécifiques blaSHV (30,31,32).

Cet ADN amplifié a alors pu être digéré à l’aide d’enzymes de restriction (NheI),

puis visualisé après électrophorèse sur gel d’agarose.

Cette méthode PCR/NheI nous a donc permis de distinguer les BLSE–SHV des

non-SHV, car seuls les fragments des gènes codant pour les BLSE-SHV ont été

clivés.

Les différentes méthodes ayant été passées en revue, il convient maintenant de

procéder à l’étude des résultats obtenus.

IV. RESULTATS

1. PATIENTS

A l’aide de notre questionnaire (cf annexe 1), nous avons récolté de nombreuses

données et par conséquent pu analyser notre population de manière assez

précise.

A. AGE

L’âge des patients au moment de l’identification de la première BLSE varie entre

10 et 5646 jours avec un âge moyen de 871 jours, soit 2 ans et environ 5 mois. On

peut donc dire que ce sont essentiellement les jeunes enfants qui sont concernés.

16

Page 24: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Age des patients lors de 1e BLSE

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

0-2 2-4 4-6 6-8 8-10 10-12 12-14 14-16

Age (années)

Patie

nts

(nom

bre)

B. SEXE

Sur 23 patients, nous avons recensé 10 enfants de sexe masculin (43,5%) et 13

de sexe féminin (56,5%), ce qui représente un échantillon assez représentatif de la

population générale.

Répartition en fonction du sexe

masculin43%

féminin57%

17

Page 25: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

C. PROVENANCE

Sur notre collectif, 10 patients provenaient de Suisse (43,5%) et 13 de l’étranger

(56,5%).

Parmi ces 13 patients, nous avons recensé 6 patients d’Afrique (3 de Tunisie, 2 de

Libye, 1 du Bénin), 4 d’Europe (3 de France, 1 d’Albanie) et 1 patient provenant

d’Amérique du Sud (Brésil).

Une distinction intéressante concernant les patients venant de l’étranger a trait à

leur arrivée directe à l’Hôpital des Enfants, ou leur passage préalable dans un

autre hôpital suisse ou un autre centre (ex. : centre de réfugiés). L’endroit de

passage le plus usité était le Pavillon Gourgas, annexe d’un autre hôpital genevois

(Hôpital de la Tour). En effet, 4 de nos patients y ont fait un séjour de quelques

jours. Un patient étranger a transité par un autre canton (patient no. 8) et un

patient par un centre d’accueil pour réfugiés (patient no. 21).

D. HOSPITALISATIONS ANTERIEURES

Nous avons recensé le nombre d’hospitalisations antérieures à l’hospitalisation

actuelle, aussi bien en Suisse qu’à l’étranger (33,34).

22 patients sur 23 (95,6%) avaient déjà été hospitalisés précédemment, avec un

nombre d’hospitalisation variant entre 1 et 14 (médiane = 2). L’unique patient qui

n’avait pas été hospitalisé auparavant (patient no. 19) était né le jour même et

admis directement à l’Hôpital des Enfants.

Nous avons également comptabilisé le nombre et la durée des séjours antérieurs

à l’Hôpital des Enfants, avec 14 enfants concernés sur 23 (soit 60%). Ces 14

enfants ont été hospitalisés entre 1 et 11 fois (médiane = 1,5).

Le nombre de jours d’hospitalisation varie quant à lui entre 2 et 116 jours

(moyenne de 25,5 jours/hospitalisation, médiane de 10 jours).

18

Page 26: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Hospitalisations antérieures

0

2

4

6

8

10

12

14

16

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23

Patients (n°)

Nom

bre

d'ho

spita

lisat

ions

Total Hôpital des Enfants

Au vu de ces résultats, on peut dire que ces 23 enfants ont présenté des

pathologies conséquentes ayant généré de nombreux séjours hospitaliers de

durée variable. Le détail des pathologies en cause sera traité ci-après.

E. ANTIBIOTIQUES

En ce qui concerne l’antibiothérapie dont ont bénéficié nos patients, nous avons

fait la distinction entre 2 périodes : la période relative à la mise en évidence de la

BLSE et la période la précédant.

Dans les 2 cas, nous avons établi une différence entre traitement antibiotique

effectif – qu’il soit intraveineux ou oral – et antibiotique prophylactique administré

par voie orale (ex. : Bactrim).

a. ANTERIEUREMENT A L’HOSPITALISATION ACTUELLE

Avant leur admission à l’Hôpital des Enfants, et ce depuis leur naissance, 17

patients sur 23 (73,9%) ont reçu un traitement antibiotique. Parmi ces 17 patients,

un seul (le no. 21) n’a reçu qu’un antibiotique, alors que les 15 autres ont reçu plus

d’un antibiotique (entre 2 et 16). Nous ne disposons malheureusement pas de

19

Page 27: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

données précises pour le patient no. 15. Sur les 16 patients, on peut donc dire que

la moyenne d’antibiotiques reçus est de 5,3 antibiotiques différents/patient.

Quant au nombre de jours d’antibiothérapie, il est compris entre 3 et 83 jours non-

consécutifs, avec une moyenne de 23,8 jours/patient et une médiane de 14 jours,

sans prendre en considération le patient no. 15 pour lequel nous n’avons pas de

données.

A signaler que le nombre de jours d’antibiothérapie est le nombre absolu de jours

pendant lesquels un traitement antibiotique a été administré, même si plusieurs

antibiotiques étaient administrés simultanément. A titre d’exemple, un enfant traité

par Ampicilline et Garamycine de 3 au 13 janvier est considéré comme ayant reçu

un traitement antibiotique pendant 10 jours.

En ce qui concerne la prophylaxie, 10 patients en ont bénéficié (43,5%), mais la

durée du traitement n’a toutefois pas pu être précisée.

Il découle de ces résultats que la prescription répétée d’antibiotiques à titre

prophylactique ou thérapeutique est souvent retrouvée chez les patients porteurs

de BLSE.

Antibiothérapie

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23

Patients (n°)

Ant

ibio

tique

s (n

ombr

e

avant l'hospitalisation pendant l'hospitalisation

20

Page 28: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

b. PENDANT L’HOSPITALISATION ACTUELLE

Au moment de la mise en évidence de la BLSE, de nombreux antibiotiques ont

souvent été administrés à nos patients, aussi bien avant l’identification de la BLSE

qu’après.

20 patients sur 23 (86,9%) ont bénéficié d’un traitement antibiotique avant

l’identification de la BLSE. Ce traitement comprenait entre 1 et 12 antibiotiques,

avec une moyenne de 3 antibiotiques par personne et une médiane de 1

antibiotique. La durée de l’antibiothérapie était comprise entre 1 jour et 79 jours,

avec une durée moyenne de 14,8 jours et une médiane de 3 jours.

Comme précédemment, il convient de faire une distinction pour les antibiotiques

administrés à titre prophylactique, administrés à 6 des 23 patients (26%).

Parmi ces 6 patients, 3 patients n’ont reçu que la prophylaxie.

Quant aux antibiotiques administrés dans la période débutant le jour de la mise en

évidence de la BLSE, ils ont été prescrits à 19 patients sur 23 (82,6%), à raison de

1 à 17 antibiotiques par patient (moyenne de 4,4 et médiane de 3) sur une durée

comprise entre 2 et 68 jours (moyenne de 19,7 jours par patient et médiane de 8

jours).

A noter que 2 patients (no 4 et 21) supplémentaires ont aussi reçu des

antibiotiques après la détection de leur BLSE mais après leur sortie de l’Hôpital,

donc ils ne font pas partie des calculs ci-dessus.

14 patients ont bénéficié d’un traitement antibiotique prophylactique (60,8% des

patients), et 1 d’entre eux n’a reçu que la prophylaxie.

Ce nombre élevé d’antibiotiques administrés après la mise en évidence d’une

BLSE est à corréler avec les pathologies primaires et secondaires des patients,

qui impliquent des séjours hospitaliers de longue durée et l’utilisation de nombreux

moyens.

21

Page 29: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

F. DIAGNOSTIC & HOSPITALISATION A L’HOPITAL DES ENFANTS

Un autre point important est la classification des patients par pathologie.

Nous avons établi 8 catégories en fonction des systèmes concernés et obtenu les

résultats suivants : 6 enfants (26%) avaient un problème cardiologique sévère -

cardiopathies congénitales -, 6 (26%) un problème néphrologique – malformations

rénales et infections graves -, 3 (13%) oncologique – leucémies et lymphomes -,

3 (13%) hépatique – pathologies hépatiques nécessitant une transplantation -,

2 (8,6%) néonatal – hernie diaphragmatique et aspiration de liquide méconial -,

1 (4,3%) pneumologique – bronchoaspiration -, 1 (4,3%) neurologique –

méningocèle - et 1 (4,3%) chirurgical – accident grave de la voie publique -.

Nous constatons donc qu’il s’agit dans tous les cas de diagnostics extrêmement

lourds. De plus, il y a souvent de nombreuses comorbidités associées.

Répartition selon pathologie

cardiaque27%

néphrologique26%oncologique

13%

hépatique13%

néonatale9%

pneumologique4%

neurologique4%

chirurgicale4%

Il est intéressant de corréler les différentes pathologies avec la durée du séjour à

l’Hôpital des Enfants, ainsi qu’à la durée relative dans les différents services,

notamment aux soins intensifs.

22

Page 30: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

En effet, la durée de l’hospitalisation totale varie entre 1 et 155 jours, avec une

moyenne de 44,9 jours par patient et une médiane de 37 jours. Par comparaison,

le séjour moyen à l’Hôpital des Enfants est de 5 jours.

En calculant la moyenne de durée de séjour à l’hôpital par pathologie, on observe

que les durées les plus longues sont en relation avec les pathologies hépatiques

(91 jours/patient en moyenne), cardiaques (55,5 jours) et oncologiques (45,3

jours) .

Quant au séjour aux soins intensifs, il concerne 15 patients sur 23, soit 65,2% des

patients, avec une moyenne de 13 jours par patient (extrêmes de 1 à 40).

Hospitalisation à l'Hôpital des Enfants

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

200

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23

Patients (n°)

Jour

s d'

hosp

italis

atio

n (n

ombr

e

autres services

soins intensifs

G. MATERIEL ETRANGER

Nous allons maintenant passer en revue l’usage de matériel étranger et sa durée

d’utilisation.

a. CATHETERS PERMANENTS

7 patients (30,4%) étaient porteurs d’un cathéter permanent, de type port-à-cath

par exemple, au moment de l’identification de la première BLSE.

23

Page 31: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

b. VOIES CENTRALES

14 patients sur 23 (60,8%) avaient une voie centrale en place lors de la mise en

évidence de leur BLSE (35). Sur ces 14 patients, 8 l’avaient depuis plus de 7 jours

c’est-à-dire 57,1%, contre 42,9% qui l’avaient depuis moins de 7 jours.

c. VOIES VEINEUSES PERIPHERIQUES

18 patients (78,2%) avaient une voie périphérique en place au moment de la

détection de leur BLSE. Parmi ces 18 patients, 7 (38,8%) l’avaient depuis moins

de 7 jours, alors que les 11 autres (61,1%) l’avaient depuis plus de 7 jours.

d. CATHETERS ARTERIELS

9 de nos patients étaient porteurs d’une voie artérielle (39,1%), dont 6 depuis

moins de 7 jours (66,6%) et 3 depuis plus de 7 jours (33,3%).

e. SONDES URINAIRES

15 patients avaient une sonde vésicale à demeure (65,2%), dont 8 depuis moins

de 7 jours (53,3%) et 7 depuis plus de 7 jours (46,6%).

f. TUBES ENDOTRACHEAUX

14 patients (60,8%) étaient intubés et bénéficiaient d’une ventilation artificielle.

Parmi ces 14 enfants, 12 (85,7%) étaient intubés depuis moins de 7 jours, alors

que 2 (14,3%) l’étaient depuis plus de 7 jours.

g. DRAINS

11 patients (47,8%) avaient des drains en place, qu’ils soient thoraciques ou

abdominaux. Sur 11 patients, 9 (81,8%) n’étaient drainés que depuis moins de 7

jours, alors que 2 (18,2%) l’étaient depuis plus de 7 jours.

24

Page 32: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

h. DIVERS

1 patient était porteur d’une trachéotomie (patient no 3) et 4 patients bénéficiaient

d’autres équipements, comme manovacs, sondes urétérales, fixateurs externes,...

H. CHIRURGIE

Un dernier point intéressant à souligner est le recensement du nombre

d’interventions chirurgicales le mois précédent la mise en évidence d’une BLSE.

17 patients sur 23 (73,9%) avaient été opérés et certains avaient subi plus d’une

intervention (1 à 5 interventions par personne).

2. ISOLATS

Après l’analyse des données relatives aux patients, il convient d’étudier les

résultats obtenus relatifs aux isolats.

Nous déterminerons d’abord les types de bactéries retrouvées, leurs sites de

prédilection et les unités de soins concernées. Puis nous procéderons à l’examen

plus détaillé des isolats à l’aide des méthodes décrites sous III – 2 ci-dessus.

A. ESPECES

Parmi les bactéries comprises dans notre étude, nous avons établi une distinction

entre les bactéries BLSE – positives identifiées en 1996 et sur la base desquelles

les informations relatives aux patients ont été récoltées, et les bactéries BLSE –

positives isolées chez les mêmes patients mais à d’autres périodes de leur histoire

médicale. L’étude comparative de souches bactériennes différentes d’un même

patient est d’un intérêt indéniable.

Les premières souches BLSE de nos 23 patients comprennent 13 Klebsiella

pneumoniae, 4 Escherichia coli, 2 Klebsiella oxytoca, 2 Enterobacter cloacae, 1

Serratia marcescens et 1 Salmonella enteritica.

25

Page 33: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

De plus, pour 4 patients, 2 isolats ont été prélevés simultanément à des sites

différents. Il s’agit du patient no 1 porteur d’Escherichia coli au niveau urinaire et du

cathéter, du patient no 6 chez qui une Klebsiella pneumoniae a été cultivée dans

une hémoculture et sur un cathéter, du patient no 12 porteur d’Escherichia coli au

niveau urinaire et sanguin, et du patient no 18 porteur de Klebsiella oxytoca au

niveau urinaire et cutané. Malheureusement, les bactéries BLSE des patients no 1

et 16 n’ont pas été conservées.

Quant aux autres bactéries BLSE isolées à d’autres moments, nous avons

recensé 14 Klebsiella pneumoniae, 5 Escherichia coli et 4 Klebsiella oxytoca, avec

plusieurs souches à disposition chez certains patients et aucune souche

supplémentaire chez d’autres.

Au total, notre travail au laboratoire repose sur l’étude de 28 Klebsiella

pneumoniae, 9 Escherichia coli, 7 Klebsiella oxytoca, 1 Enterobacter cloacae, 1

Serratia marcescens et 1 Salmonella enteritica, soit 47 bactéries.

Escherichia coli19%

Klebsiella pneumoniae60%

Klebsiella oxytoca15%

Enterobacer cloacae2%

Serratia marcescens2%

Salmonella2%

Il faut également relever que chez 52,1% des patients, d’autres bactéries non-

BLSE ont été identifiées simultanément à la mise en évidence des BLSE.

26

Page 34: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

B. SITES

Quant aux sites où les bactéries à notre disposition ont été isolées, ils se

répartissent de la façon suivante : urines à raison de 74,4% (35 isolats/47), sang à

raison de 8,5% (4/47), selles à raison de 6,3% (3/47), sécrétions respiratoires à

raison de 4,2% (2/47), peau à raison de 4,2% (2/47) et enfin cathéter à raison de

2,1% (1/47).

Répartition selon sites

urines

sang

selles

sécrétions respiratoires

peau

cathéter

La grande majorité des bactéries a donc été isolée au niveau urinaire, ce qui

correspond à ce qui est décrit dans la littérature récente.

Il serait intéressant d’effectuer une distinction entre les sites corporels positifs

prélevés pour des raisons cliniques et ceux dont les prélèvements ont eu lieu dans

un but de surveillance épidémiologique.

Dans notre collectif, 30 sites sur 47 (63,8%) ont été prélevés en raison de

situations cliniques évocatrices d’infections bactériennes, et 17(36,2%) dans le

cadre d’une surveillance, à distance d’un épisode infectieux. Cependant, cette

surveillance a essentiellement été réalisée dans l’intérêt personnel du patient, et

pas dans une perspective épidémiologique proprement dite, ce qui implique que

ces chiffres ne peuvent pas être pris en considération.

27

Page 35: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

C. UNITES DE SOINS

Nous avons également recensé les unités de soins dans lesquelles les BLSE ont

été isolées. Il s’agit des soins intensifs pour 26,1% d’entre elles (6/23), des

services de pédiatrie générale (BB et B1-B2) pour 26,1% d’entre elles (6/23), des

services de chirurgie pédiatrique (chirurgie A1 et A2) pour 21,8% (5/23), des

urgences pour 13% (3/23), du service (36) d’onco-hématologie (médecine – A1)

pour 8,7% (2/23) et de la policlinique de pédiatrie pour 4,3% (1/23).

En ce qui concerne le délai entre l’entrée à l’Hôpital des Enfants et la première

identification d’une BLSE, il varie entre 0 et 109 jours. Nous pouvons donc dire

que les patients dont le délai est de 0 jours étaient déjà porteurs de BLSE lors de

leur entrée à l’Hôpital, ce qui est le cas des patients no 5, 11, 20 et 21, soit 17,4%

de nos patients. Quant aux autres patients, une BLSE a été mise en évidence lors

de la première semaine d’hospitalisation chez 34,8% (8/23) des enfants, lors de la

deuxième semaine chez 8,7% (2/23) et plus tard chez 39,1% (9/23).

Un autre point important est le délai entre l’entrée dans l’unité dans laquelle la

BLSE a été isolée, et la mise en évidence de cette BLSE (37). Ce délai est

compris entre 0 et 16 jours.

Toutefois, le point le plus important à relever concerne la trajectoire des patients

dans les différentes unités (cf annexe 3) avec leurs périodes cumulatives.

D. CMI

La lecture des CMI (en mg/l) a permis de déterminer la sensibilité et la résistance

de nos isolats aux 16 antibiotiques préalablement choisis en fonction de leur action

sur les entérobactéries (cf annexe 2)

Notre collectif est très nettement résistant à l’ampicilline (CMI > 256 mg/l), à la

cefalotine (CMI : 128-> 256 mg/l), à la ticarcilline (CMI : -> 256 mg/l) et à la

piperacilline (CMI : 48 -> 256 mg/l).

Il est également résistant à l’amoxicilline – acide clavulanique (CMI : 3 -> 256

mg/l), à la cefuroxine (CMI : 3 -> 256 mg/l), à la ceftriaxone (CMI : 1 ->256 mg/l),

à la ceftazidime (CMI : 0,5 -> 256 mg/l) et à la cefotaxime (CMI : 1,5 -> 256 mg/l).

28

Page 36: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Pour ces antibiotiques, on constate que certaines CMI sont basses et qu’elles

pourraient évoquer une sensibilité à certains antibiotiques.

Toutefois, ces valeurs de CMI sont nettement plus élevées que les valeurs

obtenues avec des bactéries non-BLSE, raison pour laquelle on parle de

résistance.

De plus, des résistances même à des niveaux faibles peuvent avoir des

implications cliniques importantes (7,11,28,38).

Notre collectif est sans aucune exception sensible à l’imipenem (CMI : 0,19 – 0,75

mg/l) et au meropenem (CMI : 0.023 – 0.047 mg/l). Il est également sensible à la

cefepime (CMI : 0,19 – 32 mg/l) à l’exception d’un germe (patient no 4 avec CMI à

192 mg/l), à la cefpirome (CMI : 0,38 – 32 mg/l) à l’exception de 2 isolats (patient

no 4 avec CMI > 256 et patient no 15 avec CMI à 64 mg/l), ainsi qu’à la cefoxitine

(CMI : 2 – 24 mg/l) à l’exception de 2 isolats (patients no 8 et 18) qui ont des CMI

> 256 mg/l.

Enfin, on relève in vitro une sensibilité à l’aztreonam ce qui est le cas pour 38 de

nos isolats (CMI : 0,19 – 16 mg/l). En revanche, un patient (no 21) a une CMI à 96

mg/l et 8 autres des CMI > 256 mg/l.

On relève aussi que l’association piperacilline-tazobactam permet de réduire la

résistance constatée lors de l’utilisation de la piperacilline seule, avec l’obtention

de CMI comprises entre 1,5 et > 256 mg/l.

En conclusion, nous pouvons dire que notre collectif est résistant aux pénicillines,

aux céphalosporines de 1ère et 2ème génération à l’exception des cephamycines

(ex : cefoxitine), ainsi qu’aux céphalosponines de 3ème génération comme les

oxyiminobetalactamines.

E. TESTS POUR BLSE

Le test de synergie effectué à l’aide d’amoxicilline – acide clavulanique et de

ceftriaxone s’est révélé positif chez tous nos isolats, c’est-à-dire 100%.

Le test VTK était quant à lui positif chez 46 isolats sur 47, soit 97,8% des isolats.

29

Page 37: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Enfin, la bandelette E-test pour la détection des BLSE a donné les résultats

suivants : positifs chez 28 isolats (59,5%), négatifs chez 15 isolats (32%) et

ininterprétables chez 4/47 (8,5%).

Les résultats obtenus par E-test sont extrêmement surprenants, dans la mesure

où cette méthode est considérée comme sensible. Il convient toutefois de préciser

que certaines études (25,30) ont mis en évidence une sensibilité plus faible de

cette méthode pour les BLSE médiées par des plasmides de type SHV,

contrairement aux BLSE médiées par d’autres plasmides, ce qui pourrait expliquer

nos résultats.

F. PCR

A l’aide de la PCR, nous avons 46 résultats positifs sur 47, ce qui signifie que nous

avons identifié chez 46 isolats des plasmides codant pour des bêta-lactamases de

type SHV. Le seul isolat chez lequel nous n’avons pas retrouvé de plasmide SHV

est celui du patient no 21 (ci-dessous n°41).

Photo n° 5 : Exemple de résultats obtenus par PCR. Electrophorèse de l’ADN sur gel d’agarose.

Comparaison des témoins SHV-1 et SHV-5 (à droite de la plaque) avec l’ADN de 19 isolats,

avant (en haut), et après (en bas) digestion par les enzymes de restriction. Mise en évidence de

bandes de restriction similaires évoquant la présence d’un même plasmide de type SHV chez

30

Page 38: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

toutes les souches, à l’exception de celle du patient n°21 (ci-dessus n°41)

Photo n° 6 : Résultats de PCR obtenus pour 12 souches bactériennes,

avant (à gauche) et après digestion (à droite) par enzymes de restriction.

Profil plasmidique identique.

V. DISCUSSION & CONCLUSIONS

Après avoir procédé de manière minutieuse à l’analyse des 23 patients inclus dans

notre étude, ainsi qu’à celle des 47 isolats à disposition, il s’agit maintenant de discuter

les résultats afin de pouvoir comprendre cette émergence de bactéries BLSE à

l’Hôpital des Enfants en 1996 (37-43).

La première constatation a trait aux patients, avec la mise en évidence de nombreuses

caractéristiques communes. Nous pouvons dire que notre population est extrêmement

jeune – 18 patients/23 sont âgés de moins de 2 ans – et gravement malade.

En effet, de nombreuses données décrites ci-dessus appuient cette affirmation, comme

le nombre élevé d’hospitalisations antérieures et d’antibiotiques administrés, se

corrélant par ailleurs tout à fait justement avec les pathologies sévères rencontrées.

De plus, l’hospitalisation pendant laquelle la BLSE a été identifiée est souvent de

longue durée et comprend un ou des séjours aux soins intensifs et dans d’autres

unités, ainsi que l’usage de nombreux cathéters et autre matériel étranger.

31

Page 39: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Les différentes données considérées comme facteurs de risque d’acquisition de BLSE

- ou facteurs prédisposants- sont donc compatibles avec les facteurs de risque décrits

dans la littérature.

La deuxième constatation réside dans la détection par PCR de plasmides porteurs de

BLSE-SHV chez 46 des 47 isolats, soit 97,8% des isolats. Ce résultat évoque

fortement une épidémie intra-hospitalière, car il est impossible de recenser un si grand

nombre de bêta-lactamases à spectre élargi véhiculées par un même type de plasmide

pendant une si courte période dans un même hôpital sans qu’il y ait transmission entre

patients.

En étudiant d’une manière extrêmement détaillée le parcours intra- et extra-hospitalier

de notre collectif de patients, nous constatons que 15 patients sur 23 (65%) ont

séjourné aux soins intensifs peu avant l’identification de la première BLSE.

Pour 9 de ces 15 patients, les séjours aux soins intensifs ont eu lieu simultanément à

ceux d’autres patients inclus dans notre étude, alors que pour les autres, nous avons

observé un intervalle de quelques jours entre les séjours aux soins intensifs.

De même, l’éventualité d’une transmission entre patients hospitalisés dans un même

service se retrouve également chez les patients ayant séjourné dans le service de

chirurgie pédiatrique (8 patients sont concernés), ainsi que dans le service des BB

avec 3 patients concernés (no 12, 14 et 15).

En récapitulant ces données, on peut donc dire qu’une transmission a pu avoir lieu

entre 12 patients de notre collectif car ils ont séjournés simultanément dans différents

services à certaines périodes bien définies de leur hospitalisation.

D’autre part, chez 7 patients, la bactérie BLSE a été isolée soit le jour même de

l’admission à l’Hôpital des Enfants, soit un peu plus tardivement mais dans une unité

où aucun autre patient porteur de BLSE ne séjournait à ce moment précis. Ces 7

patients étaient donc probablement porteurs du plasmide véhiculant une BLSE au

moment de leur admission. Toutefois, il convient de nuancer cette affirmation dans la

mesure où 4 d’entre eux avaient déjà été hospitalisés à l’Hôpital des Enfants

auparavant, et parfois dans les mêmes services que les autres patients porteurs de

BLSE (patients no 11, 13, 20 et 22). Pour aller dans le même sens, on peut aussi

relever que 3 patients avaient séjourné auparavant au Pavillon Gourgas (n°2, 4, 7).

32

Page 40: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Au total, nous pouvons donc présumer qu’une transmission entre patients a

probablement eu lieu entre 19 patients. Pour appuyer cette affirmation, la comparaison

des CMI apporte des arguments supplémentaires. Par exemple, on observe des

résultats superposables pour les patients 12 et 15 qui étaient tous deux dans le service

des BB, ou pour les patients 10 et 16 qui étaient simultanément hospitalisés dans le

service de chirurgie.

En conclusion, nous pouvons donc dire qu’il y a eu 2 phénomènes distincts qui ont

participé à l’émergence d’un nombre inhabituel de souches porteuses de BLSE en

1996 : d’une part la probable importation de souches par des patients venant de

l’étranger, et d’autre part la transmission intra-hospitalière entre patients de plasmides

codant pour des BLSE.

Une nuance doit cependant être apportée à ces conclusions relatives à l’émergence

des BLSE en 1996. En effet, avant 1996, le Laboratoire de Bactériologie ne procédait

pas d’une manière systématique à la recherche des BLSE par le test de synergie. Par

conséquent, les changements de pratique du laboratoire en 1996 peuvent être à

l’origine d’un biais de détection des BLSE, avec la mise en évidence d’un nombre plus

important de souches porteuses de BLSE par rapport aux années précédentes.

L’émergence de nombreuses souches porteuses de BLSE en 1996 nous amène aussi

à réfléchir sur les moyens de prévention contre les infections nosocomiales (44,45).

Les mesures unanimement reconnues sont :

L’isolement des personnes colonisées ou infectées, qui permet l’application

facilitée de mesures d’hygiène strictes en raison de la localisation des personnes

malades dans une zone bien délimitée.

Le lavage systématique des mains du personnel.

L’élimination des déchets contaminés par des voies sécurisées.

Ces mesures sont bien évidemment à appliquer rigoureusement afin d’optimiser les

chances de réussite. Dans notre cas, il convient de signaler que diverses mesures ont

été prises dans le courant de l’année 1996 et ont permis une nette réduction du

33

Page 41: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

nombre de BLSE à l’Hôpital des Enfants l’année suivante, avec seulement 13 patients

porteurs de BLSE en 1997 et 10 en 1998 (46).

D’autres stratégies envisageables pour limiter la recrudescence de bactéries multi-

résistantes sont bien évidemment la limitation de l’usage des antibiotiques, à savoir la

réduction du nombre de traitements et de leur durée ainsi que la diminution de

l’antibiothérapie prophylactique, ou la détection précoce des patients à risque.

Le problème des résistances augmentées aux antibiotiques est et sera encore

d’actualité ces prochaines années.

34

Page 42: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

VI. BIBLIOGRAPHIE 1. Eisenstein B, Zaleznif D.

Enterobacteriaceae. In : Mandell, Douglas and Bennett’s Principles and Practice of Infectious Diseases, Vol 2. 5th edition, Churchill Livingstone. 2000 : 2294-2310.

2. Isenberg H Enterobacteriaceae. In : Gorbach SL, Bartlett JG, Blacklow NR : Infectious Diseases. Saunders, 1992 : 1463-1478.

3. Mayer K, Opal S, Medeiros A Mechanisms of antibiotic resistance. In : Mandell, Douglas and Bennett’s Principles and Practice of Infectious Diseases, Vol 2. 5th edition, Churchill Livingstone. 2000: 236-253.

4. Bush K. Is it important to identify extended-spectrum beta-lactamase-producing isolates? Eur J Clin Microbiol Infect Dis. 1996 May;15(5):361-4.

5. Sanders CC. New beta-lactams: new problems for the internist. Ann Intern Med. 1991 Oct 15;115(8):650-1.

6. Gold HS, Moellering RC Jr. Antimicrobial-drug resistance. N Engl J Med. 1996 Nov 7;335(19):1445-53.

7. Goldstein FW, Pean Y, Rosato A, Gertner J, Gutmann L. Characterization of ceftriaxone-resistant Enterobacteriaceae: a multicentre study in 26 French hospitals. Vigil'Roc Study Group. J Antimicrob Chemother. 1993 Oct;32(4):595-603.

8. Sirot DL, Goldstein FW, Soussy CJ, Courtieu AL, Husson MO, Lemozy J, Meyran M, Morel C, Perez R, Quentin-Noury C, et al.

Resistance to cefotaxime and seven other beta-lactams in members of the family Enterobacteriaceae: a 3-year survey in France. Antimicrob Agents Chemother. 1992 Aug;36(8):1677-81.

9. De Champs C, Sirot D, Chanal C, Poupart MC, Dumas MP, Sirot J. Concomitant dissemination of three extended-spectrum beta-lactamases among different Enterobacteriaceae isolated in a French hospital. J Antimicrob Chemother. 1991 Apr;27(4):441-57.

10. Thabaut A, Acar J, Allouch P, Arlet G, Berardi-Grassias L, Bergogne-Berezin E, Brun Y, Buisson Y, Chabanon G, Cluzel R, et al. Frequency and distribution of beta-lactamases in 1792 strains of Klebsiella pneumoniae in France between 1985 and 1988 Pathol Biol (Paris). 1990 May;38(5):459-63.

11. Livermore DM, Yuan M.

35

Page 43: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Antibiotic resistance and production of extended-spectrum beta-lactamases amongst Klebsiella spp. from intensive care units in Europe. J Antimicrob Chemother. 1996 Sep;38(3):409-24.

12. De Champs C, Sauvant MP, Chanal C, Sirot D, Gazuy N, Malhuret R, Baguet JC, Sirot J. Prospective survey of colonization and infection caused by expanded-spectrum-beta-lactamase-producing members of the family Enterobacteriaceae in an intensive care unit. J Clin Microbiol. 1989 Dec;27(12):2887-90.

13. Toltzis P, Blumer JL. Antibiotic-resistant gram-negative bacteria in the critical care setting. Pediatr Clin North Am. 1995 Jun;42(3):687-702.

14. Jacobson KL, Cohen SH, Inciardi JF, King JH, Lippert WE, Iglesias T, VanCouwenberghe CJ. The relationship between antecedent antibiotic use and resistance to extended-spectrum cephalosporins in group I beta-lactamase-producing organisms. Clin Infect Dis. 1995 Nov;21(5):1107-13.

15. Dworzack DL, Pugsley MP, Sanders CC, Horowitz EA. Emergence of resistance in gram-negative bacteria during therapy with expanded-spectrum cephalosporins. Eur J Clin Microbiol. 1987 Aug;6(4):456-9.

16. Rice LB, Eckstein EC, DeVente J, Shlaes DM. Ceftazidime-resistant Klebsiella pneumoniae isolates recovered at the Cleveland Department of Veterans Affairs Medical Center. Clin Infect Dis. 1996 Jul;23(1):118-24.

17. Follath F, Costa E, Thommen A, Frei R, Burdeska A, Meyer J. Clinical consequences of development of resistance to third generation cephalosporins. Eur J Clin Microbiol. 1987 Aug;6(4):446-50.

18. Chow JW, Fine MJ, Shlaes DM, Quinn JP, Hooper DC, Johnson MP, Ramphal R, Wagener MM, Miyashiro DK, Yu VL.

Enterobacter bacteremia: clinical features and emergence of antibiotic resistance during therapy. Ann Intern Med. 1991 Oct 15;115(8):585-90.

19. Meyer KS, Urban C, Eagan JA, Berger BJ, Rahal JJ. Nosocomial outbreak of Klebsiella infection resistant to late-generation cephalosporins. Ann Intern Med. 1993 Sep 1;119(5):353-8.

20. Goldstein FW, Pean Y, Gertner J. Resistance to ceftriaxone and other beta-lactams in bacteria isolated in the community. The Vigil'Roc Study Group. Antimicrob Agents Chemother. 1995 Nov;39(11):2516-9.

21. Lucet JC, Chevret S, Decre D, Vanjak D, Macrez A, Bedos JP, Wolff M, Regnier B. Outbreak of multiply resistant enterobacteriaceae in an intensive care unit: epidemiology and risk factors for acquisition. Clin Infect Dis. 1996 Mar;22(3):430-6.

22. Regnier B.

36

Page 44: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Bacteria, multiresistant to antibiotics, in intensive care units: epidemiological context and strategies of control. Pathol Biol (Paris). 1996 Feb;44(2):113-23.

23. Andresen J, Asmar BI, Dajani AS. Increasing Enterobacter bacteremia in pediatric patients. Pediatr Infect Dis J. 1994 Sep;13(9):787-92.

24. Pena C, Pujol M, Ricart A, Ardanuy C, Ayats J, Linares J, Garrigosa F, Ariza J, Gudiol F. Risk factors for faecal carriage of Klebsiella pneumoniae producing extended spectrum beta-lactamase (ESBL-KP) in the intensive care unit. J Hosp Infect. 1997 Jan;35(1):9-16.

25. Vercauteren E, Descheemaeker P, Ieven M, Sanders CC, Goossens H. Comparison of screening methods for detection of extended-spectrum beta-lactamases and their prevalence among blood isolates of Escherichia coli and Klebsiella spp. in a Belgian teaching hospital. J Clin Microbiol. 1997 Sep;35(9):2191-7.

26. Emery CL, Weymouth LA. Detection and clinical significance of extended-spectrum beta-lactamases in a tertiary-care medical center. J Clin Microbiol. 1997 Aug;35(8):2061-7.

27. Sirot J. Detection of extended-spectrum plasmid-mediated beta-lactamases by disk diffusion. Clin Microbiol Infect. 1996 Feb;2 Suppl 1:S35-S39.

28. Jarlier V, Nicolas MH, Fournier G, Philippon A. Extended broad-spectrum beta-lactamases conferring transferable resistance to newer beta-lactam agents in Enterobacteriaceae: hospital prevalence and susceptibility patterns. Rev Infect Dis. 1988 Jul-Aug;10(4):867-78.

29. Alos JI, Lambert T, Courvalin P. Comparison of two molecular methods for tracing nosocomial transmission of Escherichia coli K1 in a neonatal unit. J Clin Microbiol. 1993 Jul;31(7):1704-9.

30. Nuesch-Inderbinen MT, Hachler H, Kayser FH. Detection of genes coding for extended-spectrum SHV beta-lactamases in clinical isolates by a molecular genetic method, and comparison with the E test. Eur J Clin Microbiol Infect Dis. 1996 May;15(5):398-402.

31. Nuesch-Inderbinen MT, Kayser FH, Hachler H. Survey and molecular genetics of SHV beta-lactamases in Enterobacteriaceae in Switzerland: two novel enzymes, SHV-11 and SHV-12. Antimicrob Agents Chemother. 1997 May;41(5):943-9.

32. Kim YK, Pai H, Lee HJ, Park SE, Choi EH, Kim J, Kim JH, Kim EC. Bloodstream infections by extended-spectrum beta-lactamase-producing Escherichia coli and Klebsiella pneumoniae in children: epidemiology and clinical outcome. Antimicrob Agents Chemother. 2002 May;46(5):1481-91.

37

Page 45: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

33. Lautenbach E, Patel JB, Bilker WB, Edelstein PH, Fishman NO. Extended-spectrum beta-lactamase-producing Escherichia coli and Klebsiella pneumoniae: risk factors for infection and impact of resistance on outcomes. Clin Infect Dis. 2001 Apr 15;32(8):1162-71.

34. Rebuck JA, Olsen KM, Fey PD, Langnas AN, Rupp ME. Characterization of an outbreak due to extended-spectrum beta-lactamase-producing Klebsiella pneumoniae in a pediatric intensive care unit transplant population. Clin Infect Dis. 2000 Dec;31(6):1368-72.

35. Siu LK, Lu PL, Hsueh PR, Lin FM, Chang SC, Luh KT, Ho M, Lee CY. Bacteremia due to extended-spectrum beta-lactamase-producing Escherichia coli and Klebsiella pneumoniae in a pediatric oncology ward: clinical features and identification of different plasmids carrying both SHV-5 and TEM-1 genes. J Clin Microbiol. 1999 Dec;37(12):4020-7.

36. Lebessi E, Dellagrammaticas H, Tassios PT, Tzouvelekis LS, Ioannidou S, Foustoukou M, Legakis NJ. Extended-spectrum beta-lactamase-producing Klebsiella pneumoniae in a neonatal intensive care unit in the high-prevalence area of Athens, Greece. J Clin Microbiol. 2002 Mar;40(3):799-804.

37. Shannon KP, King A, Phillips I, Nicolas MH, Philippon A. Importance of organisms producing broad-spectrum SHV-group beta-lactamases into the United Kingdom. J Antimicrob Chemother. 1990 Mar;25(3):343-51.

38. Brun-Buisson C, Legrand P, Philippon A, Montravers F, Ansquer M, Duval J Transferable enzymatic resistance to third-generation cephalosporins during nosocomial outbreak of multiresistant Klebsiella pneumoniae. Lancet. 1987 Aug 8;2(8554):302-6.

39. Bingen EH, Desjardins P, Arlet G, Bourgeois F, Mariani-Kurkdjian P, Lambert-Zechovsky NY, Denamur E, Philippon A, Elion J.

Molecular epidemiology of plasmid spread among extended broad-spectrum beta-lactamase-producing Klebsiella pneumoniae isolates in a pediatric hospital. J Clin Microbiol. 1993 Feb;31(2):179-84.

40. Venezia RA, Scarano FJ, Preston KE, Steele LM, Root TP, Limberger R, Archinal W, Kacica MA. Molecular epidemiology of an SHV-5 extended-spectrum beta-lactamase in enterobacteriaceae isolated from infants in a neonatal intensive care unit. Clin Infect Dis. 1995 Oct;21(4):915-23.

41. French GL, Shannon KP, Simmons N. Hospital outbreak of Klebsiella pneumoniae resistant to broad-spectrum cephalosporins and beta-lactam-beta-lactamase inhibitor combinations by hyperproduction of SHV-5 beta-lactamase. J Clin Microbiol. 1996 Feb;34(2):358-63.

42. Szabo D, Filetoth Z, Szentandrassy J, Nemedi M, Toth E, Jeney C, Kispal G, Rozgonyi F. Molecular epidemiology of a cluster of cases due to Klebsiella pneumoniae producing SHV-5 extended-spectrum beta-lactamase in the premature intensive care unit of a Hungarian hospital.

38

Page 46: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

J Clin Microbiol. 1999 Dec;37(12):4167-9.

39

Page 47: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

43. Parasakthi N, Vadivelu J, Ariffin H, Iyer L, Palasubramaniam S, Arasu A. Epidemiology and molecular characterization of nosocomially transmitted multidrug-resistant Klebsiella pneumoniae. Int J Infect Dis. 2000;4(3):123-8.

44. Coovadia YM, Johnson AP, Bhana RH, Hutchinson GR, George RC, Hafferjee IE. Multiresistant Klebsiella pneumoniae in a neonatal nursery: the importance of maintenance of infection control policies and procedures in the prevention of outbreaks. J Hosp Infect. 1992 Nov;22(3):197-205.

45. Goldmann DA, Weinstein RA, Wenzel RP, Tablan OC, Duma RJ, Gaynes RP, Schlosser J, Martone WJ. Strategies to Prevent and Control the Emergence and Spread of Antimicrobial-Resistant Microorganisms in Hospitals. A challenge to hospital leadership. JAMA. 1996 Jan 17;275(3):234-40.

46. Liassine N. Problème des pathogènes Gram négatif résistants aux antibiotiques en milieu hospitalier Schweiz Med Wochenschr 2000 ; 130: 1930-6

40

Page 48: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

ANNEXE 1

BLSE (Beta-lactamases à spectre élargi) à l’Hôpital des Enfants

Nom : _______________________ Prénom : ______________________ Date de naissance : __ __ __ Sexe : O M O F Provenance : O Suisse O Etranger Pays : _________________ O directement O en passant par Pavillon Gourgas (Hôpital de la Tour) O en passant par Massongex O en passant par : ____________________ Hospitalisations antérieures : O inconnu O non O oui du __ __ __ au __ __ __ Hôpital : _____________________________ Diagnostic : __________________________ du __ __ __ au __ __ __ Hôpital : _____________________________ Diagnostic : __________________________ du __ __ __ au __ __ __ Hôpital : _____________________________ Diagnostic : __________________________ du __ __ __ au __ __ __ Hôpital : _____________________________ Diagnostic : __________________________ Traitements antibiotiques antérieurs à l’hospitalisation actuelle : O inconnu O non O oui Nom : _________________ du __ __ __ au __ __ __ Durée : __ jours Nom : _________________ du __ __ __ au __ __ __ Durée : __ jours Nom : _________________ du __ __ __ au __ __ __ Durée : __ jours Nom : _________________ du __ __ __ au __ __ __ Durée : __ jours Nom : _________________ du __ __ __ au __ __ __ Durée : __ jours AB prophyllactique : O non O oui _______________

41

Page 49: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Hospitalisation à l’Hôpital des Enfants, Genève : Date d'admission : __ __ __ Date de sortie : __ __ __ Durée du séjour : __ jours Décès : O oui O non Autopsie : O oui O non Circuit hospitalier : du __ __ __ au __ __ __ service : _____________ du __ __ __ au __ __ __ service : _____________ du __ __ __ au __ __ __ service : _____________ du __ __ __ au __ __ __ service : _____________ Diagnostic principal : ____________________________________________ Comorbidités : ___________________________________________________________ ___________________________________________________________ ___________________________________________________________ ___________________________________________________________ ___________________________________________________________ Premier prélèvement BLSE positif : Date : __ __ __ Service : ____ Date d’entrée dans le service où BLSE identifié : __ __ __ Germe : __________________ Site : O urine O sang O cathéter O trachée/bronche O peau O selles O autre : __________ Germe : __________________ Site : O urine O sang O cathéter O trachée/bronche O peau O selles O autre : __________ Mesures d’isolement : O inconnu O non O oui Autres germes (non-BLSE) isolés au même moment : _____________________ _____________________ AUTRES PRELEVEMENTS BLSE POSITIFS PENDANT L’HOSPITALISATION : O inconnu O non O oui Germe : __________________ Site : O urine O sang O cathéter O trachée/bronche O peau O selles O autre : __________ Germe : __________________ Site : O urine O sang O cathéter O trachée/bronche O peau O selles O autre : __________ Intervention chirurgicale (dans le mois précédant l’identification BLSE) : O inconnu O non O oui date: __ __ __ type: ___________________________________ date: __ __ __ type: ___________________________________ Présence d’un cathéter intra-veineux permanent : O inconnu O non O oui O < 7 jours O > 7 jours

42

Page 50: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Cathéters et autre matériel étranger (depuis l’admission jusqu’à la 1e identification BLSE) : Cathéter veineux central :O inconnu O non O oui O < 7 jours O > 7 jours Cathéter périphérique : O inconnu O non O oui O < 7 jours O > 7 jours Cathéter artériel : O inconnu O non O oui O < 7 jours O > 7 jours Sonde urinaire : O inconnu O non O oui O < 7 jours O > 7 jours Intubation : O inconnu O non O oui O < 7 jours O > 7 jours Drains : type: ___________O inconnu O non O oui O < 7 jours O > 7 jours type: ___________O inconnu O non O oui O < 7 jours O > 7 jours Autre : ______________O inconnu O non O oui O < 7 jours O > 7 jours Traitement antibiotique (pendant l’hospitalisation) : Avant l’identification de BLSE : O inconnu O non O oui Nom : _________________ du __ __ __ au __ __ __ durée : __ jours Nom : _________________ du __ __ __ au __ __ __ durée : __ jours Nom : _________________ du __ __ __ au __ __ __ durée : __ jours Nom : _________________ du __ __ __ au __ __ __ durée : __ jours AB prophyllactique : O non O oui ________________ Après l’identification de BLSE: O inconnu O non O oui Nom : _________________ du __ __ __ au __ __ __ durée : __ jours Nom : _________________ du __ __ __ au __ __ __ durée : __ jours Nom : _________________ du __ __ __ au __ __ __ durée : __ jours Nom : _________________ du __ __ __ au __ __ __ durée : __ jours AB prophyllactique : O non O oui _______________

43

Page 51: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

ANNEXE 2

PATIENTS BACTERIES CMI

AM XL CE XM FX TI PP PTc TX TZ CT AT PM CR IP MP

1 Kl. pneumoniae >256 24 >256 >256 6 >256 >256 128 32 >256 8 >256 2 3 0.25 0.047

E. coli >256 24 >256 >256 8 >256 >256 >256 >256 >256 >256 >256 24 24 0.19 0.023

2 E. coli >256 24 >256 >256 2 >256 >256 >256 256 >256 >256 >256 16 24 0.25 0.047

3 S. marcescens >256 >256 >256 >256 48 >256 >256 >256 256 16 >256 16 12 24 0.75 0.094

4 Salmonella B >256 48 >256 >256 12 >256 >256 >256 >256 64 >256 12 192 >256 0.25 0.047

5 Kl. pneumoniae >256 6 >256 8 3 >256 >256 6 2 1.5 2 0.75 0.38 2 0.25 0.047

Kl. pneumoniae >256 6 >256 8 3 >256 >256 3 2 1 2 0.38 0.38 1.5 0.25 0.047

6 Kl. pneumoniae >256 8 >256 16 3 >256 >256 4 6 2 3 1 0.75 2 0.19 0.032

Kl. pneumoniae >256 32 >256 >256 8 >256 >256 >256 256 48 128 12 16 32 0.19 0.047

7 E. coli >256 32 >256 48 4 >256 >256 >256 6 4 8 1.5 1.5 3 0.19 0.023

8 Kl. pneumoniae >256 24 >256 >256 >256 >256 >256 >256 12 12 12 6 4 12 0.19 0.047

Kl. pneumoniae >256 12 >256 >256 32 >256 >256 16 6 4 4 3 2 6 0.25 0.047

9 Kl. pneumoniae >256 12 >256 16 4 >256 >256 >256 6 3 4 0.38 0.75 4 0.38 0.047

10 Kl. pneumoniae >256 8 >256 8 4 >256 >256 4 3 4 2 1.5 0.75 1.5 0.38 0.047

Kl. pneumoniae >256 8 >256 32 12 >256 >256 16 4 3 4 1 1 2 0.19 0.032

Kl. pneumoniae >256 8 >256 32 16 >256 >256 12 3 2 3 1 0.75 2 0.19 0.032

Kl. pneumoniae >256 16 >256 32 16 >256 >256 16 3 3 3 1 0.75 1.5 0.38 0.047

11 Kl. pneumoniae >256 32 >256 6 4 >256 >256 256 4 1 2 0.38 0.75 1.5 0.25 0.047

12 E. coli >256 64 >256 192 3 >256 >256 >256 24 >256 64 >256 3 4 0.25 0.047

E. coli >256 64 >256 128 4 >256 >256 >256 16 >256 32 >256 2 4 0.19 0.032

13 Kl. pneumoniae >256 8 >256 12 4 >256 >256 6 4 4 2 2 1 2 0.25 0.047

14 Kl. pneumoniae >256 8 >256 8 4 >256 >256 4 6 6 2 1.5 1 2 0.38 0.047

Kl. pneumoniae >256 6 >256 8 4 >256 >256 4 3 6 2 2 1 1.5 0.25 0.047

Kl. pneumoniae >256 6 >256 8 4 >256 >256 4 6 6 4 1.5 0.75 1.5 0.5 0.047

15 Kl. pneumoniae >256 16 >256 >256 4 >256 >256 >256 >256 >256 >256 >256 6 32 0.19 0.032

E. coli >256 128 >256 >256 6 >256 >256 >256 >256 >256 >256 >256 32 64 0.5 0.064

E. coli >256 48 >256 >256 3 >256 >256 >256 48 >256 64 >256 3 6 0.19 0.032

16 Kl. pneumoniae >256 8 >256 32 12 >256 >256 24 4 2 3 1 0.5 2 0.19 0.023

17 Kl. pneumoniae >256 8 >256 16 12 >256 >256 16 6 3 3 1 1.5 3 0.19 0.032

Kl. pneumoniae >256 4 >256 3 2 >256 >256 2 1 0.5 1 0.25 0.19 0.5 0.38 0.047

18 Kl. oxytoca >256 4 >256 8 3 >256 >256 2 2 1 1.5 0.5 0.25 1 0.25 0.032

Kl. oxytoca >256 >256 >256 48 >256 >256 >256 6 6 2 8 0.5 0.75 4 0.75 0.047

Kl. oxytoca >256 4 >256 8 3 >256 >256 3 3 1.5 2 1 0.5 0.75 0.19 0.032

E. coli >256 6 >256 12 6 >256 96 3 1 0.75 1.5 0.38 0.38 0.75 0.25 0.032

44

Page 52: ENTEROBACTERIES A BETA-LACTAMASES A … · PENDANT L ’HOSPITALISATION ... Cette bactérie est dans la majorité des cas isolée dans les selles, mais peut aussi ... K. ENTEROBACTER

Kl. oxytoca >256 4 >256 6 3 >256 128 2 1.5 1 1.5 0.38 0.19 0.75 0.25 0.032

E. coli >256 6 >256 12 6 >256 64 3 1.5 1 1.5 0.19 0.38 0.5 0.25 0.032

Kl. oxytoca >256 3 128 4 2 >256 48 1.5 1 0.75 3 3 0.25 0.38 0.19 0.023

Kl. oxytoca >256 4 >256 6 2 >256 >256 2 2 0.75 1.5 1 0.25 0.75 0.75 0.064

19 Ent. cloacae >256 6 >256 6 4 >256 >256 2 1 0.5 1.5 0.25 0.38 0.5 0.25 0.032

20 Kl. oxytoca >256 4 >256 6 3 >256 >256 2 1.5 0.5 1.5 0.25 0.19 0.5 0.25 0.047

21 Kl. pneumoniae >256 64 >256 >256 16 >256 >256 >256 >256 >256 >256 96 8 24 0.19 0.094

22 Kl. pneumoniae >256 6 >256 6 3 >256 >256 4 2 1.5 2 0.25 0.38 1 0.25 0.047

23 Kl. pneumoniae >256 16 >256 24 12 >256 >256 16 4 2 3 1 1 2 0.19 0.032

Kl. pneumoniae >256 12 >256 16 12 >256 >256 8 3 2 3 0.75 0.5 2 0.19 0.032

Kl. pneumoniae >256 16 >256 24 12 >256 >256 12 4 2 3 8 0.75 2 0.19 0.032

Kl. pneumoniae >256 16 >256 24 12 >256 >256 64 4 3 3 1 1 1.5 0.19 0.032

Kl. pneumoniae >256 16 >256 24 24 >256 >256 16 4 3 4 1 0.75 2 0.19 0.032

45