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1 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
Serge MONNIER
Commissaire enquêteur
ENQUETE PUBLIQUE UNIQUE
relative
aux projets de Permis de Construire et de
Déclaration de Projet pour la réalisation d’un parc
photovoltaïque sur la commune de LOYETTES
RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
Enquête publique ouverte le lundi 28 janvier 2019 et close
le vendredi 1er mars 2019
Mars 2019
2 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
SOMMAIRE DU RAPPORT
I. ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’ENQUETE
I.A. ORGANISATION
I.A.1. Désignation du commissaire enquêteur
I.A.2. Autorité organisatrice de l’enquête unique
I.A.3. Cadre juridique de l’enquête
I.A.4. Information du public
I.B. DEROULEMENT DE L’ENQUETE
I.B.1 Opérations préalables à l’enquête
I.B.2. Dossiers et registres d’enquête
I.B.3. Permanences
I.B.4. Clôture de l’enquête
II. PRESENTATION DU PROJET ET DE L’OBJET DE L’ENQUETE
II.A. COMPOSITION DU DOSSIER
II.B. PRESENTATION DES PROJETS
II.B.1. Objet de l’enquête publique unique
II.B.2. Objectifs de la démarche
II.B.3. Caractéristiques du projet d’aménagements
II.B.4. Enjeux du territoire
II.B.5. Caractère d’intérêt général du projet
II.B.6. Modification du PLU
III. AVIS DES AUTORITES CONSULTEES, PARTICIPATION DU PUBLIC
ET OBSERVATIONS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
III.A. AVIS DE l’AUTORITE ENVIRONNEMENTALE ET DES SERVICES ET
PERSONNES PUBLIQUES ASSOCIEES
III.B. OBSERVATIONS DU PUBLIC
III.B.1. Recensement des contributions recueillies du public
III.B.2. Réponse des porteurs de projet aux observations et aux questions du
commissaire enquêteur
III.C. APPRECIATION DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
IV. ANNEXES
CONCLUSIONS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
3 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
I ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’ENQUETE
I.A. ORGANISATION
I.A.1. Désignation du commissaire enquêteur
Par décision du 20 avril 2018 référencée sous le N°E18000087/69, Monsieur le Président du Tribunal
Administratif de Lyon a désigné Monsieur Serge MONNIER, en qualité de commissaire enquêteur en
vue de conduire l’enquête publique relative aux demandes de Permis de Construire présenté par la
SAS centrale photovoltaïque de Loyettes et de Déclaration de Projet afférente présentée par la
commune de Loyettes en vue de la réalisation d’un parc photovoltaïque sur la commune de
LOYETTES (01) au lieu-dit La Gaillarde.
I.A.2. Autorité organisatrice de l’enquête publique unique
Le projet d’implantation de parc photovoltaïque est soumis à enquête publique à double titre :
• Procédure de délivrance d’un Permis de Construire par le Préfet de l’Ain au nom de
l’Etat, s’agissant d’une installation de production d’énergie raccordée au réseau,
• Procédure de Déclaration de Projet en vue de la mise en compatibilité du Plan Local
d’Urbanisme (PLU) de la commune de Loyettes pour permettre l’implantation de cet
équipement et relevant de la compétence de la commune.
En application de l’article L123-6 du code l’environnement, le Préfet de l’Ain en qualité de
représentant de l’Etat compétent pour prendre l’une des « décisions d’autorisation ou d’approbation
envisagées », est également compétent pour organiser l’enquête publique unique sur les deux projets
susmentionnés.
Les dates et heures de permanences ont été arrêtées en concertation avec les services de la Direction
Départementale des Territoires de l’Ain agissant au nom du Préfet de l’Ain, ainsi qu’avec les
représentants de la commune de Loyettes en fonction de l’ouverture au public de la mairie de Loyettes.
Afin de disposer rapidement du dossier d’enquête et d’en prendre connaissance, le commissaire
enquêteur a rencontré le 4 décembre 2018 en mairie de Loyettes, les représentants de la commune de
Loyettes (M. Jean-Pierre GAGNE – Maire de Loyettes, M. Jean Marc DELAVALLE – Maire adjoint,
M. Fabien VELTEN – service urbanisme, M. Emmanuel ROGER – Cabinet d’Urbanisme) et d’EDF
Renouvelables par le biais de sa filiale EDF EN France pour le compte de la SAS Centrale
photovoltaïque de Loyettes maître d’ouvrage du projet (Mme Elodie PELISSON – Chargée de projet).
Il a pu également effectuer une visite du site de l’ancienne carrière au lieu-dit « La Gaillarde » site
d’accueil du projet.
I.A.3. Cadre juridique de l’enquête
Par délégation du Préfet de l’Ain, l’arrêté du Directeur Départemental des Territoires de l’Ain du 4
janvier 2019, a prescrit l’ouverture d’une enquête publique unique relative aux projets de Permis de
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Construire une centrale photovoltaïque et de Déclaration de Projet en vue de mettre le PLU de
Loyettes en compatibilité avec cette opération.
La présente enquête unique est réalisée dans le cadre des textes suivant :
• code de l’environnement, notamment ses articles L122-1 à L122-3-5, L123-1 à L123-19,
R122-1 à R122-15 et R123-1 à R123-27,
• code de l’urbanisme, notamment ses articles L104-1, L104-2, L 153-8 et 153-9, L153-52
à L153-55, L300-6, L422-1, R153-6-2°, R153-15-2°, R421-1, R422-2, R423-32, R423-57
et R423-58,
• code général des collectivités territoriales,
• loi n°2005-781 du 13 juillet 2005 fixant les orientations de la politique énergétique,
• loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de
l’Environnement (I).
Au titre de l’article R122-2 du code de l’environnement dans son annexe (item 30), les installations
de production d’énergie solaire au sol d’une puissance égale ou supérieure à 250 KWc sont soumises
à évaluation environnementale obligatoire. Le projet de permis de construire visant une puissance
installée de 4,99 MWc a fait l’objet d’une étude d’impact soumise à l’avis de la Mission régionale
d’autorité environnementale qui s’est prononcée le 23 janvier 2018.
En revanche, cette même autorité environnementale a rendu un avis tacite le 25 avril 2018 sur
l’évaluation environnementale de la déclaration de projet.
Les avis de l’autorité environnementale ainsi que les avis des Personnes Publiques Associées (PPA)
dans le cadre de la procédure d’urbanisme figurent au dossier d’enquête publique.
I.A.4. Information du public
I.A.4.a) Information par annonces légales :
Une première insertion de l’avis au public informant de la tenue de l’enquête a été publiée en
annonces légales dans le journal – Le Progrès édition locale – le 11 janvier 2019 et dans La Voix de
l’Ain du même jour.
Une deuxième insertion a été effectuée en annonces légales dans les mêmes publications le 1er février
2019 (Annexe n°1).
I.A.4.b) Information par affichage :
L’affichage réglementaire de l’avis au public annonçant l’enquête a été réalisé sur les panneaux de la
mairie et sur le site du projet du 10 janvier 2019 jusqu’au 1er mars 2019 inclus (cf. certificats
d’affichages transmis -Annexe n°1-et au constat effectué par le commissaire enquêteur).
I.A.4.c) Autres :
L'avancement du projet a fait l'objet de deux publications dans les numéros 20 d'avril 2018 et 21
d'octobre 2018 du bulletin municipal de Loyettes.
Les informations relatives à l’ouverture de l’enquête et aux projets ont été également présentées
dans la rubrique « Urbanisme » sur le site internet de la commune de LOYETTES où le dossier
numérisé était accessible et sur le panneau d’information lumineux de la commune pendant la durée
de l’enquête ;
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I.B. DEROULEMENT DE L’ENQUETE
I.B.1. Opérations préalables à l’enquête
I.B.1.a) Concertation avec l’autorité organisatrice
Au cours des mois de septembre 2018 et octobre 2018, le commissaire enquêteur a échangé
téléphoniquement et par messagerie électronique avec les personnes chargées du suivi de l’opération
au sein du Service Gestion et Protection de l’Environnement de la Direction Départementale des
Territoires de l’Ain. Ces échanges ont porté sur la nature de l’opération et sur l’organisation de
l’enquête en concertation avec la mairie de Loyettes et avec la représentante de la SAS Centrale
photovoltaïque de Loyettes, maître d’ouvrage. La transmission du dossier numérisé à l’adresse de
messagerie électronique du commissaire enquêteur et la fourniture d’un dossier « papier » ont permis
à ce dernier de prendre connaissance rapidement du contenu du dossier et des objectifs de l’opération.
En fonction de son évaluation de la nature de l’opération et de son contexte le commissaire enquêteur
a ainsi pu déterminer en concertation avec l’autorité organisatrice le nombre de permanences à
effectuer en mairie et leur positionnement calendaire.
I.B.1.b) Organisation de l’enquête et présentation des dossiers par les maîtres
d’ouvrages
Le commissaire enquêteur a rencontré au cours d’une réunion préparatoire en mairie de Loyettes, le
4 décembre 2018, M. Jean Pierre GAGNE, maire de Loyettes, M. Jean Marc DELAVALLE, maire
adjoint de Loyettes, M. Fabien VELTEN responsable urbanisme de la commune de Loyettes, Mme
Elodie PELISSON, chargée de projet – EDF EN France et M. Emmanuel ROGER, Cabinet
Urbanisme et Aménagement (cf. relevé de conclusions en annexe n°2).
Cette rencontre avait pour objet de faire le point sur :
• Les conditions matérielles d’organisation de l’enquête : caractère unique de l’enquête
Permis de construire/Déclaration de projet comportant un seul registre d’enquête mais
deux dossiers (une adresse sur site de la DDT 01 permettant de recueillir les observations
sous forme dématérialisée); rapport unique du commissaire enquêteur mais conclusions
distinctes ; publicité légale préalable ; information du public sur les sites internet de la
commune et de la DDT 01 ; lieu d’accueil du public lors des permanences ; dates
envisagées d’enquête du 28 janvier 2019 jusqu’au 28 février 2019 afin de recueillir le bilan
du droit d’initiative à joindre au dossier d’enquête ;
• Contenu des dossiers : le dossier « papier » une fois complété par le bilan du droit
d’initiative et une note de présentation de l’enquête sera remis au commissaire
enquêteur par la DDT 01; les dossiers « papier » et dématérialisés devront être identiques
et ne pourront plus faire l’objet de modification en cours d’enquête ;
• Le contexte historique du projet d’implantation de ce parc photovoltaïque sur une ancienne
gravière ainsi que les enjeux environnementaux du site ayant conduit à modifier le projet
initial ainsi que la question de l’interprétation de la compatibilité du projet avec les
dispositions du SCOT.
I.B.1.c) Visite de terrain
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Ce même jour, le commissaire enquêteur, accompagné de M. DELAVALLE, maire adjoint, de Mrs.
VELTEN et ROGER, et de Mme PELISSON, a effectué une visite du site du projet. Cette visite a
permis au commissaire enquêteur de visualiser concrètement la topographie des lieux dans leur
environnement et de la situation géographique des aménagements envisagés.
I.B.2. Dossiers et registres d’enquête
Les dossiers d’enquête publique ainsi que les avis de l’autorité environnementale et des PPA ont été
mis à disposition du public en mairie de Loyettes du 28 janvier 2019 au 1er mars 2019 inclus.
La version numérique des dossiers d’enquête et des avis susmentionnés était également consultable
sur le site internet des services de l'Etat dans l'Ain ou sur le poste informatique mis à disposition en
mairie de Loyettes pendant la durée de l’enquête.
De même les observations du public ont pu être formulées ou transmises tant sur le registre « papier »
en mairie de Loyettes qu'au commissaire enquêteur à l'adresse postale de la mairie de Loyettes ou par
courrier électronique à l'adresse indiquée dans l’arrêté d’ouverture d’enquête.
I.B.3. Permanences
Le commissaire enquêteur s’est tenu à la disposition du public selon le calendrier suivant :
DATE HORAIRES LIEU
28/01/19 9h30 à 12 h Mairie de Loyettes
09/02/19 9h00 à 12h00 Mairie de Loyettes
20/02/19 14h à 17h30 Mairie de Loyettes
01/03/19 14h00 à 17h00 Mairie de Loyettes
La tenue des permanences s’est déroulée conformément à l’arrêté préfectoral. Le public a pu être reçu
dans des conditions correctes par le commissaire enquêteur et sans incident notable.
I.B.4. Clôture de l’enquête
A l’expiration du délai de l’enquête, il a été procédé à la clôture et à la signature des registres
d’enquête et des certificats d’affichage par le commissaire enquêteur.
II PRESENTATION DES PROJETS et des AVIS JOINTS AUX DOSSIERS
II.A. COMPOSITION DES DOSSIERS
Les dossiers présentés à l’enquête publique du 28 janvier 2019 au 1er mars 2019 relatifs, d’une part
au projet de Permis de construire une centrale photovoltaïque sur la commune de Loyettes, d’autre
part à la Déclaration de projet visant la mise en compatibilité du PLU de cette commune pour
permettre cette installation, sont conformes aux dispositions réglementaires respectives du code de
l’urbanisme, du code de l'environnement et du code général des collectivités territoriales.
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Le dossier du projet de Permis de construire élaboré par EDF Renouvelables pour le compte de la
SAS Centrale Photovoltaïque de Loyettes comporte, au titre du code de l’urbanisme, les éléments
suivants :
• Note de présentation relative à l'enquête unique,
• Dossier de demande de Permis de Construire comprenant un plan de masse, une étude
d'impact valant document d'incidence Natura 2000, un résumé non technique,
• Avis de l’Autorité Environnementale,
• Réponse du maître d'ouvrage à l'avis de l'autorité environnementale,
• Avis de services,
• Certificat de dépôt légal des données de biodiversité.
Le dossier de déclaration de projet emportant mise en compatibilité du PLU de Loyettes comporte au
titre du code de l'urbanisme, les éléments suivants :
• Evaluation environnementale et intérêt général du projet comprenant également une étude
de compensation agricole collective et se référant à l'étude d'impact du projet de centrale
photovoltaïque,
• Mise en compatibilité du PLU avec la Déclaration de Projet comprenant un rapport de
présentation, le Projet d'Aménagement et de Développement Durables, le Règlement
graphique (plan de zonage au 1/5000ème), le Règlement écrit, le procès-verbal de la
réunion d'examen conjoint avec les personnes publiques associées,
• Avis de l'autorité environnementale,
• Avis des Personnes Publiques Associées (PPA),
• Courrier de la mairie de Loyettes en réponse à l'avis de la DDT,
• Arrêté municipal prescrivant la procédure de Déclaration de Projet n°1 emportant mise en
compatibilité du PLU,
• Bilan de l'ouverture du droit d'initiative.
L’arrêté du 4 janvier 2019 d’ouverture d’une enquête publique unique sur les dossiers susmentionnés
par le Directeur Départemental des Territoire agissant par délégation du Préfet de l'Ain, est également
joint à l’enquête.
II.B PRESENTATION DES PROJETS
II.B.1. Objet de l’enquête publique unique
Cette enquête publique unique porte sur deux démarches intrinsèquement liées :
• d’une part dans le cadre de l'instruction de la demande de permis de construire (PC) une
centrale photovoltaïque au sol soumise à étude d'impact au regard de sa puissance installée
( puissance égale ou supérieure à 250 Kwc) sur le site d'une ancienne gravière au lieu-dit
« La Gaillarde » à Loyettes (01) ; cette demande de PC a été déposée le 16 octobre 2017
par la SAS Centrale photovoltaïque de Loyettes,
• d’autre part, le Plan Local d'Urbanisme (PLU) communal approuvé le 17 septembre 2015
ne permettant pas la réalisation de ce projet de centrale photovoltaïque sur ce site, une
déclaration de projet (DP) emportant mise en compatibilité de ce PLU a été prescrite par
arrêté du maire de Loyettes en date du 24 août 2018 ; cette déclaration de projet porte
uniquement sur le projet de centrale photovoltaïque.
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L’enquête publique unique ouverte du 28 janvier 2019 au 1er mars 2019 a pour objet de recueillir
l’ensemble des observations et contributions utiles à l’appréciation du caractère équilibré et pertinent
du projet de centrale photovoltaïque et de la mise en compatibilité subséquente du PLU de Loyettes
au regard des intérêts en présence.
A l’issue de cette enquête, le commissaire enquêteur désigné par le Président du Tribunal
Administratif de Lyon émet, au regard des dossiers et des observations recueillies pendant l’enquête,
un avis motivé sur chacun de ces deux projets. Ces avis sont destinés à éclairer les autorités en charge
des décisions.
II.B.2. Objectifs de la démarche
Dans un contexte mondial de lutte contre les gaz à effet de serre, le projet de parc photovoltaïque de
Loyettes porté par la société EDF Energie Nouvelles France pour le compte de la SAS Centrale
photovoltaïque de Loyettes, filiale de la première, s'inscrit dans les objectifs nationaux définis par la
loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte.
Ces objectifs visent notamment à :
➢ diminuer de 40% les émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990,
➢ diminuer de 30% la consommation d'énergies fossiles en 2030 par rapport à 2012,
➢ porter la part des énergies renouvelables à 32% de la consommation finale d'énergie en
2030 et à 40% de la production d'électricité,
➢ diversifier la production d'électricité et baisser à 50% la part du nucléaire à l'horizon 2025,
➢ multiplier par plus de deux la part des énergies renouvelables dans le modèle énergétique
français d'ici 2030,
En corollaire le Schéma Régional du Climat, de l'Air et de l'Energie Rhône Alpes approuvé le 24 avril
2014 a également défini des objectifs de développement d'énergies renouvelables en particulier pour
le solaire photovoltaïque pour passer de 1 MW installé en 2005 à 2400 MW en 2020, dont 6% de
puissance installée au sol.
Pour atteindre ces objectifs, l'opérateur EDF EN France a recherché les terrains favorables à
l'installation d'une centrale photovoltaïque au sol en région Rhône Alpes. Parmi ceux-ci, le site de
« La Gaillarde » sur l'emprise d'une ancienne carrière de graviers et sables a été identifié
favorablement en raison de :
➢ son caractère déjà anthropisé peu favorable à des activités agricoles ou de loisirs,
du bon potentiel en terme de gisement solaire (1382 Kw/h/an),
➢ de l'appartenance du tènement à la commune disposée à le louer sous forme de bail
emphytéotique de 30 ans (délibération de la commune de Loyettes du 22 septembre 2016),
➢ de l'éloignement des habitations et de la topographie en creux du site (- 6 m par rapport au
terrain naturel),
➢ de l'absence de zone de protection naturelle et de la possibilité de préserver les enjeux de
biodiversité (boisements, zones humides, prairies favorables à des espèces protégées...).
Le projet permet également à EDF EN France de répondre à un appel d'offre national de la
Commission de régulation de l'énergie.
La commune de Loyettes a estimé, compte tenu des objectifs nationaux et régionaux à atteindre en
termes de développement de l'énergie solaire, de la situation du site de l'ancienne carrière de « La
Gaillarde » peu propice à un usage de loisirs comme prévu initialement par le PLU en vigueur, et des
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retombées financières que comporte la location de ce site sur 30 ans, que les conditions d'une
opération d'intérêt général sont réunies.
Dans le cadre du Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Loyettes en vigueur approuvé le 17 septembre
2015, le site du projet s'inscrit en zone NL destinée aux activités de loisirs en complément des activités
de carrière.
Les activités d'extraction de graviers et de sables étant terminées et les activités de loisirs liées aux
milieux aquatiques étant abandonnées pour raisons principales d'interdiction de baignade et de
contraintes écologiques, ce classement n'est pas adapté au devenir du site et ne permet pas la
réalisation du projet de centrale photovoltaïque. Une déclaration de projet (DP) emportant mise en
compatibilité du PLU a été prescrite par arrêté du maire de Loyettes en date du 24 août 2018. Cette
déclaration de projet porte uniquement sur le projet de centrale photovoltaïque.
II.B.3. Caractéristiques du projet
Le projet de parc photovoltaïque de Loyettes présente les caractéristiques techniques suivantes :
• le parc couvre une surface au sol de 2,6 ha sur un tènement clôturé de 5,4 ha en raison de la
réduction de la surface du projet initial afin de préserver le boisement situé à l’est et le
milieu humide situé à l’ouest ;
• la clôture du site est réalisée par un grillage de 2 m de haut permettant cependant à la petite
faune de circuler ;
• le parc lui-même est constitué de 168 panneaux de 1,98 m par 0,99 m fixés sur des portiques
ancrés au sol sur des pieux de 0,80 m à 1 m de profondeur ;
• deux postes techniques sont nécessaires à l’exploitation :
o un poste de conversion (onduleur, transformateur), de dimensions H = 2,5 m, Larg
= 4,5 m et Long = 15 m se situera en limite est du site,
o un poste de livraison d’une puissance de 12 MW et de dimensions H = 2,7 m, Larg
= 2,65 m, Long = 11 M, sera situé à l’entrée du site à hauteur de l’aire de repos du
RD 20 ;
• le raccordement au réseau à partir du poste de livraison, est prévu le long du RD 20 puis du
RD 124, au poste de Blyes situé à 9 km ;
• à l’intérieur du périmètre du site les accès au poste de conversion et à la périphérie sont
prévus non goudronnés pour éviter l’imperméabilisation ;
• une citerne souple de 30 m3 est prévue pour la lutte contre l’incendie ;
• la phase chantier est programmée sur 4 mois en automne/hiver avec la présence d’un nombre
maximum de 50 travailleurs ; une base de vie en préfabriqué est prévue à l’entrée du site à
hauteur du délaissé du RD 20 et comportera des toilettes avec cuve de récupération vidangée
régulièrement ;
• un débroussaillement est nécessaire sur 2641 m2 mais ne touchera pas l’Espace Boisé
Classé au nord-est du site ;
• les travaux de raccordement électrique enfouis se feront en même temps que l’aménagement
des pistes ;
• en phase d’exploitation :
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o le pilotage de la centrale sera effectué à distance à partir du serveur installé au poste
de livraison ; une astreinte sera organisée 24 h/24 h ;
o un fauchage mécanique est prévu sans utilisation de produits phytosanitaires ;
• en fin d’exploitation, le démantèlement prévoit un démontage et un recyclage des modules
dans des filières spécialisées et le traçage des déchets.
II.B.4. Enjeux du territoire
Au regard de l’étude d’impact du projet de Permis de Construire et de l’évaluation environnementale
de la Déclaration de Projet qui y fait référence, une aire d’étude éloignée de 4 km et surtout une aire
d’étude rapprochée de 500 m ont été utilisées pour identifier les enjeux.
II.B.4.a) Compatibilité avec les documents de planification supérieurs
En premier lieu a été examinée la compatibilité ou l’absence de contrariété du projet avec les
documents de planification supérieurs suivants : Schéma décennal du réseau électrique, Schéma
Régional Climat Air Energie (SRCAE), Schéma Régional de Raccordement au réseau des énergies
renouvelables, Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux Rhône Méditerranée
(SDAGE), Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux de la Basse Vallée de l’Ain (SAGE),
Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE), Directive Territoriale d’Aménagement (DTA)
de l’Aire Métropolitaine de Lyon, Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) Bugey – Côtière –
Plaine de l’Ain (BUCOPA), Plan Local d’Urbanisme (PLU) de Loyettes.
Il résulte de cet examen que le projet de parc photovoltaïque sur le site de « La Gaillarde » est
compatible, voire concourt aux objectifs de ces documents, à l’exception des dispositions du PLU de
Loyettes dont :
• le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) privilégie les systèmes
d’énergie renouvelables sur toitures « pour éviter une consommation foncière liée à ces
énergies »,
• le règlement graphique classe en zone NL à vocation d’espace de loisirs le site de cette
ancienne gravière.
La commune de Loyettes n’ayant pas de projet d’aménagement de loisir sur ce site qui ne peut être
utilisé pour la baignade et présente en outre des contraintes écologiques, souhaite modifier son PLU
dans le cadre de la présente Déclaration de Projet. Cette modification doit cependant être examinée
au regard des orientations du SCOT BUCOPA dont :
• les objectifs visent à promouvoir le développement des énergies renouvelables sur son
territoire,
• une orientation interdit les fermes photovoltaïques sur l’espace agricole productif.
La commune propriétaire du terrain, qui l’avait loué à un agriculteur comme prairie de fauche
jusqu’au 31 octobre 2019, n’a pas renouvelé ce bail (Annexe 5). La compatibilité de la modification
du PLU de Loyettes avec le SCOT BUCOPA doit être examinée au regard de cette situation.
II.B.4.b) Enjeux environnementaux
• Bilan énergétique : Compte tenu de la moyenne d’ensoleillement du secteur soit environ 1800
h/an et de la capacité annuelle de production d’électricité du parc, comparée à la
consommation estimée d’énergie pour produire, transporter et exploiter les panneaux,
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l’amortissement énergétique de l’opération est susceptible d’être réalisé sous 3 ans 9 mois
pour une durée de vie potentielle du parc d’environ 30 ans.
• S’agissant des milieux physiques, le projet se situe sur un substrat d’alluvions fluviatiles
exploitées jusqu’aux années 2000 pour la production de granulats à environ 500 m au nord du
fleuve Rhône. Cette exploitation a opéré une mise à nu de la nappe alluviale du Rhône sur
certains secteurs de la partie ouest du site, créant ainsi des plans d’eau recolonisés
partiellement par une flore et une faune aquatique. Cette partie du site qui peut être affectée
par des phénomènes de remontée de nappe est toutefois exclue de l’aménagement en parc
photovoltaïque.
Par ailleurs le site est en secteur de risque sismique modéré et de mouvement de terrain
faible.
• Eaux souterraines et superficielles : Si la vulnérabilité de l’aquifère est considérée comme
moyenne à forte, les caractéristiques du projet en phase chantier (terrassements limités en
surface et de faible profondeur, mesures de prévention de pollution par les engins) comme en
phase d’exploitation (peu de fréquentation humaine hormis le contrôle périodique des
installations et l’entretien du terrain par des opérations de fauche tardive), conduisent à estimer
que les incidences seront faibles sur le milieu aquatique souterrain.
Aucun cours d’eau superficiel ne traverse le site ou ne s’écoule à proximité, à l’exception du
fleuve Rhône à 500 m au sud.
Concernant les usages de l’eau, aucun captage d’alimentation en eau potable n’a été recensé
dans la zone d’étude, seuls deux prélèvements existent dans le voisinage, l’un à proximité du
site dans la nappe, en amont hydrogéologique, par la Sté PERRIER TP (50 m3/h maximum)
pour le lavage des matériaux de carrière, l’autre dans le fleuve Rhône à 700 m pour l’irrigation
agricole.
Le site se trouve en outre en dehors du périmètre du Plan de Prévention du Risque Naturel
d’Inondation du Rhône (PPRNI).
Les incidences sur la qualité de l’air sont estimées très faibles lors de la phase « chantier » et
indirectement positives en phase d’exploitation par l’évitement de 146teqCO2/an.
• Enjeux liés à l’activité humaine : L’ancienne carrière qui occupait le site d’étude a été remise
en état dans un but de restitution au milieu naturel ayant conduit à un classement en zone NL
au PLU de Loyettes dès lors qu’était envisagée une vocation à aménager une zone de loisirs
dorénavant abandonnée.
Une ancienne décharge communale brute, a priori d’ordures ménagères, a été utilisée entre les
années 1970 et les années 1990 en partie nord-est du site. Ce secteur dont les limites sont
approximativement identifiées, a été recouvert de terre et planté de résineux et se trouve
actuellement classé en Espace Boisé Classé (EBC). L’étude d’impact du parc photovoltaïque
prévoit des mesures d’évitement de ce secteur tant en phase travaux pour l’aménagement de
pistes d’accès au poste de conversion que pour l’implantation des supports de panneaux. La
proposition de mise en compatibilité du PLU en zone Nph ne concerne donc pas ce boisement.
12 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
Les plus proches habitations se situant à environ 1 km au nord-est du site du projet, les
incidences de l’opération en phase chantier comme en phase d’exploitation sont considérées
comme très faibles en termes d’émissions sonores ou de poussières.
Le site est facilement accessible à partir du RD 20 et le trafic supplémentaire induit par le
projet notamment en phase chantier est estimé très faible.
Concernant le risque technologique, le site est soumis à l’aléa de rupture du barrage de
Vouglans et se trouve à peu de distance de la Centrale Nucléaire de Production d’Electricité
(CNPE) du Bugey. Cependant le projet n’a aucune incidence sur la nature des risques induits.
Une citerne souple de 30 m3 est prévue en entrée de site pour la lutte contre l’incendie.
S’agissant des enjeux agricoles, la commune propriétaire du tènement avait conclu un bail
rural avec un agriculteur de la commune pour une fauche d’entretien du terrain jusqu’au 31
octobre 2019. Ce bail n’a pas été renouvelé (cf annexe 5).
Par ailleurs, l’étude de compensation agricole collective jointe au dossier conclut à un faible
potentiel agronomique du sol (5 sur une échelle de 1 à 7). Les 2,6 ha soustraits à l’usage
agricole dans le cadre du projet paraissent avoir un impact limité au regard de l’ensemble de
la Surface Agricole Utile (SAU) de la commune et de celle de l’agriculteur concerné qui
dispose de 240 ha de SAU.
• Milieux naturels : Le site ne comporte aucune zone règlementaire de protection ou
d’inventaire de milieux naturels ni d’espèces protégées concernant la flore et ne se situe pas
sur des corridors écologiques identifiés par le Schéma Régional de Cohérence Ecologique
(SRCE).
En revanche, l’étude d’impact signale que le site est une zone de développement du rumex,
plante nécessaire à l’habitat et à la reproduction du cuivré des marais, papillon protégé au
niveau national. Le maintien des zones de développement du rumex, hiérarchisées en fonction
de sa densité, est un enjeu considéré comme fort.
Dans le cadre de la séquence « Eviter, Réduire, Compenser », des mesures d’évitement et de
réduction ont été proposées :
o Dans un premier temps, pour éviter les zones de densité de rumex supérieures à 2
pieds/m2 en limitant la surface d’implantation des panneaux passant ainsi d’un
projet initial de 5,4 ha à 2,6 ha,
o Dans un deuxième temps, en réalisant les travaux de la phase chantier hors période
de reproduction du cuivré des marais (pendant l’hiver) et en phase d’exploitation,
en opérant une fauche tardive à l’automne.
Ces mesures doivent également permettre de répondre à l’enjeu de préservation d’une autre
espèce protégée identifiée sur le site, l’oedipode soufrée de la famille des criquets.
Pour les autres espèces les incidences du projet sont considérées comme :
o Faibles pour les amphibiens dès lors que leur habitat aquatique est préservé et que
les risques de pollution en phase « chantier » sont prévenus,
o Modérées à faibles pour les reptiles dès lors que la vitesse des engins est limitée à
20 km/h en phase chantier et que leur habitat est reconstitué en phase d’exploitation,
13 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
o Très faibles pour les mammifères nocturnes (hors chiroptères) dès lors que les
travaux sont réalisés de jour (sans éclairage artificiel) et que les clôtures surélevées
sont adaptées à la circulation de la petite faune,
o Modérées à faibles sur l’avifaune dès lors que les travaux sont réalisés de jour (sans
éclairage artificiel) pour les espèces nocturnes, que l’utilisation des produits
phytosanitaires est proscrite pour l’entretien, que la saisonnalité des travaux de
débroussaillement/terrassement/fauche en fonction des rythmes biologiques est
respectée et que le boisement où se trouve le milan noir est épargné,
o Nulle pour les chiroptères dès lors que les travaux de chantier sont réalisés de jour
(sans éclairage artificiel).
Par ailleurs, des plants d’une espèce invasive, la renouée du Japon, ont été identifiés sur le site
du projet. Des mesures de gestion sont envisagées par arrachement. L’élimination des
rhizomes est prévue dans les règles de l’art.
• Patrimoine – Paysages :
S’agissant du patrimoine archéologique, un diagnostic archéologique a déjà été réalisé avant
l’exploitation de la carrière.
Concernant l’impact sur le paysage, l’étude d’impact considère l’incidence comme très faible
dès lors que le site d’accueil des panneaux est en creux à moins 6 m par rapport au terrain
naturel alors que la hauteur maximale des panneaux est de 2,6 m. Le site se situe en paysage
de plaine, les seules vues en surplomb sont lointaines (Ile Crémieux) et masquées par les
bosquets alentours qui seront maintenus.
• En conclusion, l’étude d’impact estime que les incidences résiduelles subsistant après la mise
en œuvre des mesures d’évitement et de réduction des impacts potentiels -qui doivent être
inscrites dans les cahiers des charges des prestataires de service- sont faibles et ne nécessitent
pas la mise en œuvre de mesures compensatoires.
En revanche, elle prévoit des mesures d’accompagnement et de suivi destinées, d’une part à
encadrer les interventions notamment en phase chantier et, d’autre part, à mesurer l’efficacité
des mesures d’évitement et de réduction notamment sur les milieux naturels qui constituent
l’enjeu principal du site.
II.B.5. Caractère d’intérêt général du projet
Le projet de parc photovoltaïque présenté par la SAS Centrale photovoltaïque de Loyettes soumis à
Permis de Construire apparaît incompatible avec les dispositions du Plan Local d’Urbanisme (PLU)
de la commune de Loyettes.
Par arrêté municipal du 24 août 2018, le maire de Loyettes a décidé de mettre en œuvre les
dispositions de l’art L 300-6 du code de l’urbanisme relatives à la déclaration de projet en vue de
mettre le PLU de sa commune en compatibilité avec cette opération.
Par cette déclaration de projet la commune prononce le caractère d’intérêt général de l’opération
d’aménagement d’un parc photovoltaïque sur le site de « La Gaillarde ».
14 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
Le dossier présenté à l’enquête publique affirme qu’au titre du code de l’urbanisme, le caractère
d’intérêt général d’une opération d’aménagement s’analyse au regard des objectifs économiques,
sociaux et urbanistiques du territoire, notamment s’agissant de réaliser des équipements collectifs.
En l’espèce, la commune de Loyettes estime que ce projet d’aménagement de parc photovoltaïque
réunit les conditions caractérisant l’intérêt général dès lors que sa réalisation :
• Répond à la notion d’équipement collectif parce qu’il sera destiné à la production publique
d’électricité par raccordement au réseau et ne servira pas au seul usage de son
propriétaire/gestionnaire,
• Concourt à l’atteinte des objectifs nationaux de 40% d’énergies nouvelles renouvelables au
sein du « mix » énergétique visé par la loi du 18 août 2015 relative à la transition énergétique,
en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre,
• Contribue localement à :
o la requalification d’un site d’ancienne carrière en friche prévu pour une remise en
état naturelle et une utilisation de type « loisirs » jamais mise en œuvre en raison
d’une interdiction de baignade et de pêche, et de la présence d’espèces naturelles
protégées et de zones humides,
o la promotion des énergies renouvelables sur le territoire communal par la
production d’environ 5 MWc soit environ l’équivalent de la consommation de la
commune de Loyettes,
o renforcer les finances des collectivités locales :
▪ dans le cadre d’un bail emphytéotique, la commune bénéficiera d’un loyer
annuel de 2500 €/ha sur 30 ans,
▪ la communauté de communes et le département de l’Ain bénéficieront de
la contribution éco territoriale et l’impôt forfaitaire sur les entreprises de
réseau.
L’évaluation environnementale de la déclaration de projet qui fait référence à l’étude d’impact du
projet d’aménagement, ainsi que l’étude préalable de compensation agricole collective, permettent
d’évaluer le caractère d’intérêt général du projet de modification du PLU au regard des deux
principaux enjeux territoriaux : environnementaux et agricoles.
Sur les enjeux environnementaux, le projet de modification du zonage NL en NPh exclut les zones à
enjeux écologiques (boisements en EBC et abritant le milan noir, zones humides, plants de rumex..)
ainsi que le secteur utilisé anciennement comme décharge.
Concernant les enjeux agricoles, l’étude préalable de compensation agricole collective met en
évidence le faible potentiel agronomique du sol (5 sur une échelle de 1 à 7) de ce terrain en friche
utilisé comme prairie de fauche par un agriculteur. Cet agriculteur dispose de 240 ha de SAU
principalement en maïs, dont 11,6 ha (5%) sur la parcelle du site du projet. Il est à noter que la
commune propriétaire n’a pas renouvelé le bail agricole à son échéance du 31 octobre 2019 (cf annexe
5). Cet agriculteur percevait 2500 €/an pour faucher en réalité 5,9 ha déclarés au titre de la Politique
Agricole Commune (PAC). L’impact agricole et financier du projet est considéré comme mineur par
la commune qui envisage en outre une compensation financière agricole de 3363 € affectés à un fonds
d’investissement économique dédié au financement de l’installation de trois jeunes agriculteurs sur
son territoire.
II.B.6. Modification du PLU
15 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
Il est rappelé que le périmètre d’étude initialement prévu sur une superficie de 8 ha a été
successivement ramené à 7,28 ha (mai 2017), 6,62 ha (juillet 2017) puis 5,4 ha (septembre 2017)
d’emprise clôturée, en raison des mesures d’évitement des enjeux écologiques.
La Déclaration de Projet concerne cette emprise clôturée de 5,4 ha destinée à l’implantation des
panneaux plus 1 ha hors périmètre clos correspondant à la superficie nécessaire pour les accès à la
citerne incendie et au poste de livraison, soit 6,44 ha.
La déclaration de projet vise à modifier les documents suivants du PLU de Loyettes :
• Modification du Projet d’Aménagement et de Développement Durable :
P.8 : ajout à l’ancienne rédaction privilégiant les systèmes d’énergies renouvelables sur toitures, pour
éviter une consommation foncière, d’un alinéa : « Dans les secteurs naturels, des installations au sol
pourront être autorisées en s’assurant d’un possible retour à l’état naturel après le temps
d’exploitation ».
• Modification du règlement graphique au 1/5000ème :
La modification du règlement graphique porte sur 6,44 ha correspondant à l’emprise clôturée de 5,4
ha destinée à l’implantation des panneaux plus 1 ha hors périmètre clos se rapportant à la superficie
nécessaire pour les accès, la citerne incendie et le poste de livraison.
L’équilibre global entre les différents zonages U, AU, A et N n’est pas altéré.
• Modification du règlement écrit :
Il est ajouté aux sous-secteurs de la zone N « Un secteur Nph destiné aux centrales photovoltaïques
en complément des activités de carrière » où « seuls sont admis les constructions et ouvrages liés aux
activités et à l’exploitation d’installations photovoltaïques ».
• Articulation avec le SCOT Bugey-Côtière-Plaine de l’Ain (BUCOPA) :
La modification du PLU concourt à l’objectif global de développement des énergies renouvelables
dans la production d’électricité et de chaleur affiché dans le SCOT BUCOPA approuvé le 26 janvier
2017.
Cependant, le Document d’Orientation et d’Objectif (DOO) du SCOT indique (p.145) que :
« Les fermes photovoltaïques sont interdites sur l’espace agricole productif :
- Elles peuvent être réalisées dans des espaces de friches totalement ou partiellement
imperméabilisées n’ayant pas vocation à retourner à l’agriculture,
- En revanche, l’installation de panneaux photovoltaïques sera encouragée sur les toits de
bâtiments agricoles. »
Le dossier s’appuie sur le classement en zone NL et sur l’état actuel de friche du terrain qui fait suite
à l’exploitation d’une ancienne carrière pour considérer que le projet est compatible avec le DOO du
SCOT. Il précise que la fauche annuelle qui était opérée sur le terrain par un agriculteur était destinée
à son entretien et ne relevait pas d’une opération de production agricole.
16 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
Il convient d’ajouter que le bail rural passé entre cet agriculteur et la commune de Loyettes pour la
fauche annuelle de ce terrain n’a pas été reconduit au-delà du 31 octobre 2019 à l’échéance du bail
rural (annexe 5).
III. AVIS DES AUTORITES CONSULTEES, PARTICIPATION DU
PUBLIC ET OBSERVATIONS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
III.A. AVIS DE l’AUTORITE ENVIRONNEMENTALE ET DES SERVICES ET
PERSONNES PUBLIQUES ASSOCIEES
III.A.1. Sur la demande de Permis de construire :
• Avis de la Mission Régionale d’Autorité Environnementale du 23 janvier 2018 :
La Mission Régionale d’Autorité Environnementale a évalué la qualité et la pertinence des
informations figurant dans l’étude d’impact relative au dossier de permis de construire. Ces
informations ont fait l’objet d’un certain nombre de remarques ayant conduit à des réponses
complémentaires de la part du maître d’ouvrage consignées dans un mémoire de juin 2018 joint au
dossier d’enquête.
Ce mémoire en réponse a permis de clarifier et de préciser un certain nombre de points importants,
notamment :
➢ L’extension de la zone d’étude pour la prise en compte des fonctionnalités écologiques (11,8 ha)
par rapport à la surface du terrain d’implantation clôturé (5,4 ha) et à celle d’emprise des 168
panneaux (2,6 ha) ;
➢ Les informations sur l’utilisation historique du site, notamment sur l’ancienne décharge brute
signalée dans sa partie nord-est ;
➢ Les compléments apportés à l’état initial du site sur l’avifaune hivernante après visite sur les lieux
en février 2018, les espèces migratrices de printemps, les chiroptères et l’absence de corridor
écologique au SRCE ;
➢ Le choix de localisation après examen des alternatives possibles à l’échelle de la communauté de
communes ;
➢ Les impacts du raccordement du site au poste de Les Taches (9 km) a priori par enfouissement en
tranchée au long du RD 20 et de la base de vie sur le milieu ;
➢ Les mesures d’évitement 1 et 2 et d’accompagnement 1 et 2 pour préserver les zones naturelles
en périphérie (étang et abords) et leur gestion ;
➢ Les mesures de prévention des pollutions accidentelles en phase chantier pour éviter les
infiltrations en sous-sol (polluants sur rétention, ravitaillement engins sur surfaces imperméable,
obligations dans cahier des charges des entreprises, toilettes étanches avec cuve de
récupération…) ;
➢ Entretien du parc sous forme de fauche tardive notamment en vue de préserver les zones de rumex
nécessaires à la survie du cuivré des marais, et prise en compte de l’enjeu agricole.
• Avis des services :
17 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
o Avis favorable du maire de Loyettes du 16 novembre 2017 assorti de prescriptions (sismicité,
déclaration aux exploitants de réseaux, respect avis SDIS et règlementation environnementale)
et sous réserve de la mise en compatibilité du PLU ;
o Avis favorable du Syndicat Mixte BUCOPA du 29 janvier 2018 : projet compatible avec les
objectifs et les prescriptions du SCOT ;
o Avis favorable de la Direction Générale de l’Aviation Civile du 8 décembre 2017 : projet en
dehors de zones de servitudes aéronautiques ;
o Avis favorable du Service Départemental d’Incendie et de Secours du 27 novembre 2017 sous
trois conditions :
▪ réserve d’eau pour l’incendie de 30 m3,
▪ accessibilité au parc photovoltaïque par création d’une voie périphérique adaptée,
▪ faire réceptionner le point d’eau incendie par le SDIS de l’Ain ;
o Avis favorable de la Direction Régionale des Affaires Culturelles du 27 novembre 2017 : le site
du projet ayant déjà fait l’objet de recherche de vestiges archéologiques avant l’exploitation de
la carrière, aucune prescription d’archéologie préventive n’est prévue ;
o Avis défavorable de la Commission Départementale de Préservation des Espaces Naturels,
Agricoles et Forestiers (CDPENAF) de l’Ain lors de sa réunion du 21 février 2018 aux motifs
suivants :
▪ « Le projet impacte directement des terres agricoles productives bénéficiant d’aides au
titre de la politique (européenne) agricole commune (PAC) »,
▪ « L’étude préalable agricole présente des insuffisances sur l’évaluation de l’impact
direct en limitant le chiffrage aux terrains impactés » et «ne prend pas en compte les
impacts indirects sur les filières amont et aval » ainsi que, « dans l’évaluation, le temps
nécessaire à la régénération de la valeur perdue pour réaliser l’estimation de la
compensation financière » ;
III.A.2. Sur la déclaration de projet en vue de mettre en compatibilité le PLU :
• Avis tacite de la Mission Régionale d’Autorité Environnementale du 16 avril 2018 :
La Mission Régionale d’Autorité Environnementale ne s’étant pas prononcée dans les trois mois à
compter de la date de saisine, soit le 15 avril 2018, est réputée n’avoir aucune observation à formuler.
Il est constaté que l’évaluation environnementale accompagnant le dossier de déclaration de projet
s’appuie, quant à son contenu, sur l’étude d’impact du projet de Permis de construire.
• Avis des Personnes Publiques Associées :
18 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
o Avis favorable du Syndicat Mixte BUCOPA du 11 juin 2018 : le projet de parc photovoltaïque
« s’inscrit en parfaite compatibilité avec les objectifs et préconisations du SCOT » ;
o Avis sans observation de l’Agence Régionale de Santé Auvergne Rhône Alpes du 26 février 2018
constatant l’absence de périmètre de protection de captage AEP dans la nouvelle zone Nph et de
« contradiction avec les anciennes activités exercées » (carrière, décharge) ;
o Avis défavorable de la Chambre d’Agriculture de l’Ain du 6 mars 2018 qui, bien que favorable
au principe du développement des énergies renouvelables, estime que ce projet de parc concerne
des surfaces « productives ou ayant un potentiel agricole » dès lors que « les parcelles relatives
au projet sont éligibles aux aides PAC » ;
o Avis de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité du 12 mars 2018 constatant que la
commune de Loyettes est comprise dans des aires de production des Indications Géographiques
Protégées (IGP) et serait susceptible de consommer des surfaces agricoles déclarées au titre de la
PAC, souhaite que « le projet soit implanté sur des surfaces non vouées à l’agriculture » ;
o Avis du Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF) Auvergne Rhône Alpes du 20 février
2018 attirant l’attention sur la prise en compte des espaces boisés ;
o Avis défavorable de la Direction Départementale des Territoires (DDT) de l’Ain du 6 juin 2018
constatant que le Document d’Orientation et d’Objectifs (DOO) du SCOT BUCOPA approuvé
le 26 janvier 2017 précise que « les fermes photovoltaïques sont interdites sur l’espace agricole
productif » et que « le projet impacte des terres agricoles productives bénéficiant d’aides au titre
de la PAC » en faisant référence à l’avis de la CDPENAF du 21 février 2018 ;
o Réunion d’examen conjoint avec les PPA du 8 juin 2018 :
Les questions soulevées par les participants lors des échanges consignés dans le procès-verbal de
la réunion reprennent les arguments exposés précédemment notamment sur les points suivants :
▪ Qualification agricole du site :
o la DDT explicite son avis défavorable fondé sur le DOO du SCOT tel qu’il est rédigé :
« dès lors que le site est inscrit au titre de la PAC, il est considéré comme ayant une
importance pour l’exploitant et qu’il entre à ce titre dans le système agricole » ;
o la Chambre d’Agriculture précise que « d’un point de vue réglementaire il est possible
d’avoir des terres en jachère déclarées à la PAC, tandis que, d’un point de vue
pratique, le site en question n’est plus un lieu essentiel pour l’agriculture dans l’Ain »
et que « c’est également pour ce motif d’entretien des milieux naturels que des aides
sont versées à l’agriculteur » ; en conclusion la Chambre d’agriculture de l’Ain
déclare ne pas être opposée à des projets de ce type en secteur d’anciennes carrières
et que « dans le cas présent, le terrain en question est un peu perdu pour
l’agriculture » ;
▪ Impacts milieux naturels :
Les mesures d’évitement des zones de rumex favorables à la reproduction du cuivré des
marais et des zones de sensibilité pour l’avifaune sont pertinentes.
▪ Exploitation du site et remise en état :
19 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
La durée d’exploitation du parc est d’environ 20 ans renouvelable avec changement de
panneaux ; en cas d’abandon du site une remise en état avec retour aux milieux naturels et à
l’agriculture est prévue ;
o Enfin pour mémoire, figure au dossier le bilan du droit d’initiative du 2 janvier 2019 constatant
que pendant le délai réglementaire de quatre mois suivant la publication de la déclaration
d’intention, aucune demande d’organisation d’une concertation publique n’a été faite auprès du
Préfet de l’Ain.
III.B. OBSERVATIONS DU PUBLIC
III.B.1. Recensement des contributions recueillies du public :
Il est constaté que les projets de Permis de construire et de Déclaration de projet en vue de la mise en
compatibilité du Plan Local d’Urbanisme de Loyettes avec cette opération, n’ont fait l’objet pendant
la période d’enquête publique que :
• d’une seule visite auprès du commissaire enquêteur,
• d’une seule lettre d’observations transmise par message électronique envoyé à l’adresse
internet mise à disposition en préfecture (DDT) de l’Ain,
Le registre d’enquête publique « papier » ne comporte aucune observation lors de sa clôture le 1er
mars 2019 à 16 h 30.
CONTENU DES OBSERVATIONS
Nom/adresses Type d’intervention Observations
Visite lors des permanences M. DUPUIS
Propriétaire de
parcelles sur le
secteur de « La
Gaillarde »
Permanence du 20 février 2019
Visite
Constate que sa parcelle située à l’est de la carrière Perrier n’est pas
concernée par l’opération soumise à enquête.
Il évoque cependant des projets d’implantation future par EDF de parcs
photovoltaïques dans le même secteur en prévision du démantèlement de la
centrale du Bugey. Dans ce but EDF procèderait actuellement au rachat de
foncier agricole sur tout le secteur.
N’a pas exprimé d’opinion sur le projet soumis à enquête.
Observations dématérialisées (mail) Association Sortir
du Nucléaire Bugey
76 impasse Mozart
01360 Loyettes
Courrier électronique reçu le 1er
mars 2019
Avis défavorable sous réserve d’éclaircissements.
Les observations portent sur les points suivants :
• Finalités de la politique de prospection foncière d’EDF en vue de
l’achat de terrains agricoles sur l’ensemble du secteur ; attente de
réponse à un courrier au maire de Loyettes du 22 janvier 2019 ;
contradiction avec l’installation récente d’un réseau d’irrigation pour
3,49 M€ ;
• Bail emphytéotique au bénéfice d’EDF sur terrain du projet :
contradiction entre la note de présentation du dossier p.5 qui indique
un bail de 22 ans renouvelable 10 ans et la délibération du conseil
municipal du 22 septembre 2016 prévoyant 30 ans renouvelable 10
ans ;
20 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
• Demande confirmation de l’enfouissement du raccordement
électrique au poste source Les Taches ;
• Bilan économique du projet : coût d’investissement, montant des
travaux, coût d’exploitation, vente prévisionnelle d’électricité et
provision financière en vue du démantèlement.
La synthèse de ces observations et des questions posées par le commissaire a fait l’objet à l’issue de
l’enquête, d’un courrier du commissaire enquêteur daté du 7 mars 2019 remis le même jour à M. le
maire de Loyettes et à la représentante d’EDF Energies Renouvelables pour éléments de réponses
avant le 21 mars 2019 (cf. annexe n°3).
III.B.2. Réponse des porteurs de projet aux observations et aux questions du commissaire
enquêteur :
Les éléments de réponse des porteurs de projets ont été reçus par le commissaire enquêteur le 14 mars
2019 (cf. annexe n°4).
Ces éléments de réponse s’articulent autour des principaux enjeux résultant des deux dossiers de
permis de construire et de déclaration de projet abordés par le commissaire enquêteur dans son
courrier du 7 mars 2019 et peuvent être résumés de la manière suivante :
- Demande de permis de construire :
- Raccordement du site de la centrale photovoltaïque au poste source de « Les
Taches » :
Suite à l’avis de la Mission Régionale d’Autorité Environnementale (MRAE) et à la demande de
l’Association Sortir du Nucléaire Bugey en cours d’enquête, le commissaire enquêteur souhaitait
avoir confirmation des engagements concernant le linéaire envisagé et les conditions d’enfouissement
de ce raccordement.
EDF Renouvelables France, maître d’ouvrage du projet de centrale, indique que le raccordement
externe au parc photovoltaïque (entre le poste de livraison privé de la centrale photovoltaïque et le
poste source public) est effectué par ENEDIS, en charge du réseau public de distribution de
l’électricité.
EDF Renouvelables France financera le raccordement de la centrale au réseau public mais ne sera
pas maître d’ouvrage du raccordement externe. ENEDIS chargé de la réalisation des travaux sera en
charge de contacter les propriétaires/gestionnaires de la voirie par laquelle passera le raccordement.
« Au stade actuel du projet, une pré-étude technique a été réalisée par ENEDIS (mai 2018), précisant
les modalités de réalisation du raccordement à l’instant T.
Cette pré-étude stipule notamment :
- Le tracé prévisionnel du raccordement jusqu’au poste source des TACHE, sur la commune
de Blyes. Les réseaux électriques sont systématiquement enterrés. Le maître d’ouvrage
s’engage à ce qu’aucune ligne électrique aérienne ne soit créée pour raccorder la centrale
photovoltaïque au poste source public.
- Les délais de réalisation d’une durée d’environ 12 mois à partir de la signature de la
convention de raccordement.
21 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
La convention de raccordement sera signée lorsque le permis de construire de la centrale
photovoltaïque sera obtenu. C’est donc après la signature de la convention qu’ENEDIS prendra
attache auprès des gestionnaires de la voirie concernée, dont le Département de l’Ain.
Le département de l’Ain est cependant informé du projet depuis ses débuts : un courrier de
consultation avait été envoyé par EDF Renouvelables France le 05 avril 2017 pour informer le conseil
départemental du projet et connaitre les servitudes et recommandations. »
- Impact du projet sur l’ancienne décharge de déchets :
Bien que ce point ait fait l’objet de données complémentaires suite à l’avis de la MRAE, le
commissaire enquêteur estimait que les informations fournies sont encore relativement imprécises
concernant l’extension réelle de cette décharge qui semble occuper l’emplacement du boisement
classé en EBC, et s’interrogeait sur les mesures de précaution susceptibles d’être mises en œuvre.
Le maître d’ouvrage confirme que les données disponibles montrent qu’une bande située dans la
partie nord-est du site a accueilli une décharge entre les années 1970 et 1990. Une partie de la zone a
fait l’objet d’un boisement, qui a notamment été classé en Espace Boisé Classé (EBC) au PLU de
Loyettes. L’autre partie du site a fait l’objet d’exploitations successives, par extraction de matériaux
(carrière), conduisant à une remise en état avec la création du plan d’eau notamment.
Le maître d’ouvrage affirme que « la partie de la décharge estimée sous l’EBC ne sera pas impactée
par le projet. La partie Nord de la centrale photovoltaïque est distante de 30 mètres de l’EBC, une
distance largement suffisante pour éviter les éventuels déchets qui seraient restés dans le sous-sol.
La partie Sud de la centrale photovoltaïque est quant à elle située sur les terrains de l’ancienne carrière.
Dans le cas où il y aurait eu dépôt de déchets à cet endroit, ceux-ci ont nécessairement été enlevés
par l’activité de l’ancienne carrière. Il n’y a donc pas de craintes d’impacter d’éventuels restes de la
décharge lors de la construction du parc photovoltaïque. »
- Défense contre l’incendie :
Le maître d’ouvrage s’engage à faire réceptionner le point d’eau incendie par le SDIS de l’Ain
(Réserve d’eau de 30 m3).
- Déclaration de projet :
- Enjeux d’urbanisme :
Le commissaire enquêteur a constaté que malgré l’avis favorable au projet du syndicat du SCOT
BUCOPA, plusieurs Personnes Publiques Associées (CDPENAF, DDT, Chambre d’Agriculture…)
ont fait part d’un avis défavorable au regard de la compatibilité du projet de modification du PLU
avec certaines dispositions du SCOT.
Ces avis posent la question de la compatibilité formelle du projet de modification du PLU avec une
disposition du Document d’Orientations et d’Objectifs (DOO) du SCOT BUCOPA approuvé le 26
janvier 2017 précisant que « les fermes photovoltaïques sont interdites sur l’espace agricole
productif ». Il résulte de ces avis que l’analyse de la compatibilité de l’opération envisagée avec le
SCOT paraît reposer sur le caractère agricole productif ou non des terrains objets du projet au regard
de l’éligibilité aux aides de la PAC.
22 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
Le maître d’ouvrage rappelle que les éléments de réponse à ces avis figurent déjà dans le courrier du
maire de Loyettes à la DDT de l’Ain du 12 juillet 2018 intégré au dossier soumis à l’enquête :
- « Les terrains concernés par l’emprise du projet se trouvent sur une ancienne carrière
restaurée en espace naturel (présence d’un étang, de boisements et de jachères). Ils ne
sont pas cultivés car la parcelle n’est pas labourable en raison des remblais et au peu de
terres végétales présentes liés à la remise en état de la carrière. Ils font uniquement l’objet
d’une fauche annuelle afin d’entretenir le site, avec un objectif non pas de production
mais de maintien de ce milieu naturel ouvert. En effet, cette fauche n’a pas de vocation
de production agricole dans la mesure où elle n’est pas destinée à maintenir les terrains
dans un état qui les rendrait adaptés au pâturage et à la culture. Comme cela est précisé
page 22 de l’étude agricole contenue dans le dossier relatif à l’intérêt général de
l’opération : la parcelle ne pourra pas être exploitée autrement que pour une prairie de
fauche, en raison de la présence de rumex (inadapté au pâturage des animaux) et de la
mise en place d’un plan de gestion spécifique (une fauche tardive annuelle, généralement
fin septembre) en lien avec cette espèce végétale. Ainsi, l’aide au titre de la PAC n’est pas
liée à une activité de production agricole, ni à une activité de maintien d’un potentiel
productif.
- La jurisprudence du conseil d’Etat (CE, 08/02/2017) et l’avis du ministère de l’agriculture,
mentionnés dans le courrier du 12 juillet 2018, confirment le fait de considérer que nous
ne sommes pas en présence d’un espace agricole productif. Voir réponse ministérielle
n°107780, JO Assemblée nationale, 05/07/2011, p. 7151 : « Les dispositions de la LMAP
visent ainsi à autoriser les projets de centrales solaires au sol situées sur des espaces
agricoles, naturels ou forestiers principalement sur des terres n’assurant pas ces fonctions,
telles que des friches et terres incultes pour lesquelles le retour à la culture est peu
probable, anciennes carrières, décharges, sols pollués, etc. ».
- De plus, le projet n’entraîne pas de rupture de l’activité de fauche telle qu’elle se déroule
actuellement : il n’y a donc pas incompatibilité entre les deux modes de gestion de
l’espace. L’étude agricole susmentionnée informe page 24 qu’« une ou deux fauches
annuelles permettront de maintenir un couvert végétal assez ras, assurant la sécurité et le
bon fonctionnement des installations. De plus, cela permettra d’entretenir un milieu
ouvert favorable au rumex, dans la continuité du plan de gestion actuellement réalisé par
l’exploitant agricole ». Le site sera d’ailleurs remis en état après exploitation, comme cela
est précisé page 24 de l’étude agricole : « la société d’exploitation du site veillera à
continuer de favoriser la dynamique végétale locale des espèces comme le Rumex ».
- Dans son courrier du 12 juillet 2018, la commune de Loyettes précise également que le
SCOT BUCOPA doit s’appuyer sur le Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE) en
tant que document de référence pour le développement du photovoltaïque. Or, le SRCAE
inclut les anciennes carrières dans la liste des espaces dépréciés devant préférentiellement
accueillir les parcs photovoltaïques.
- Ainsi, il est possible de conclure que la déclaration de projet visant à implanter une
centrale photovoltaïque est compatible avec les orientations du SCOT :
- le SCOT précise que « les fermes photovoltaïques peuvent être réalisées dans des
espaces de friches totalement ou partiellement imperméabilisées et n’ayant pas
vocation à retourner à l’agriculture » ;
- le site concerné ne peut pas être qualifié d’espace agricole productif. L’activité de
fauche est liée à une gestion de milieux naturels. Elle n’est notamment pas liée à une
activité de pâturage ou de culture, et elle n’a pas non plus vocation à maintenir un
potentiel de production du site ;
- le SCOT doit prendre en compte les orientations du SRCAE, qui a des objectifs de
développement important du photovoltaïque et prévoit à cet effet de mobiliser des
23 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
espaces dépréciés n’ayant pas vocation à retourner à l’agriculture, dont les anciennes
carrières ;
- il n’y pas de rupture de l’activité de fauche, cette dernière étant liée à une vocation
non pas de production, mais d’un entretien qui restera nécessaire pendant et après
exploitation du site.
o Enjeux agricoles :
- Sur la question du bail rural (annexe 5): La commune estime que « L’échéance de bail
rural n’entre pas dans la caractérisation de l’espace concerné, dans la mesure où
l’entretien de fauche peut se réaliser hors bail rural, selon les modalités définies par la
commune, propriétaire du site. L’enjeu agricole est lié, non pas au site naturel, mais aux
impacts pour l’agriculteur. La soustraction de cette parcelle ne remet pas en cause les
aides de la PAC dont Monsieur ARTHAUD est bénéficiaire sur d’autres parcelles et pour
d’autres motifs que la fauche tardive, et cela n’aura globalement pas d’impact financier
sur son exploitation. Les détails sont apportés dans l’étude agricole contenue dans le
dossier relatif à l’intérêt général de l’opération. »
- Compensation agricole : Le commissaire enquêteur constatant le non-renouvellement du
bail rural avec prise d’effet au 1er novembre 2019 pose la question des éventuelles
compensations prévues pour l’exploitant.
La commune apporte la réponse suivante :
« Le bail rural prend effectivement fin au 31 octobre 2019. Le congé du bail rural a été
signifié par courrier en date du 20 mars 2018 à Monsieur ARTHAUD conformément à
l’article L 411-47 du Code rural.
Il n’y a aucune compensation prévue pour la perte d’usage et aucun échange de parcelles
n’a jamais été envisagé, ni dans le courrier du 20 mars 2018, ni dans le congé du bail rural
(annexe 5).
Par ailleurs, un nouveau bail rural est en cours d’élaboration pour les 3 autres parcelles
présentes dans le précédent bail et qui ne sont pas concernées par le projet de parc
photovoltaïque. Monsieur ARTHAUD conservera donc le bénéfice des aides de la PAC
pour les 3 parcelles restantes.
De plus, après concertation avec EDF Renouvelables France, il a été décidé d’opter pour
le versement d’une compensation agricole collective. Ce montant de compensation
équivalant à la perte de surface agricole s’élève à 3 363 €. Cela se traduira par le
versement de subventions à un fond d’aide aux agriculteurs et plus particulièrement pour
l’installation d’un jeune agriculteur sur la Commune de LOYETTES, via la Chambre
d’Agriculture de l’Ain.
Enfin, il est prévu de signer une convention avec la Mairie de Loyettes pour pérenniser la
gestion (fauche tardive) des zones de rumex évitées dans le cadre du projet photovoltaïque
pour la conservation du Cuivré des marais (mesures d’accompagnement 1 et 2, cf. étude
d’impact). Dans le cadre de cette convention, EDF Renouvelables proposera en priorité à
M. ARTHAUD d’assurer la fauche sur ces espaces. »
o Economie du projet :
24 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
- Suite à la remarque de l’Association Sortir du Nucléaire Bugey concernant la
contradiction entre la note de présentation au dossier et la délibération du conseil
municipal du 22 septembre 2016 sur la durée du bail emphytéotique au bénéfice d’EDF
sur le terrain du projet, les maîtres d’ouvrage confirment que « la promesse de bail signée
entre EDF Renouvelables France et la Mairie de Loyettes prévoit une durée de bail de 30
ans, renouvelable pour 10 ans. » Une erreur matérielle s’est donc glissée dans la
présentation du dossier.
- Le dossier indiquant que la commune recevra un loyer dans le cadre du bail
emphytéotique à hauteur de 2500 €/ha, le commissaire enquêteur souhaitait connaître le
référentiel utilisé. Les maîtres d’ouvrage répondent que « le loyer est fixé en fonction du
potentiel du site en termes de surface et d’ensoleillement ».
- Bilan économique du projet : A la demande du commissaire enquêteur qui souhaitait
disposer de compléments d’information sur les coûts d’investissement, d’exploitation, la
vente prévisionnelle d’électricité, le maître d’ouvrage a apporté les éléments suivants :
« Les résultats de la période nov-déc 2018 de l’appel d’offres de la Commission de
Régulation de l’Energie (CRE) portant sur la réalisation de centrales photovoltaïques au
sol montrent que le tarif d’achat moyen pour (cette famille de centrale) est d’environ 63,8
€/MWh.
Le rapport de la CRE du 28 février 2019 intitulé « Coûts et rentabilités du grand
photovoltaïque en métropole continentale » donne les précisions suivantes pour des
centrales au sol d’environ 5 MWc (équivalent du projet actuel de Loyettes) :
- Sur les coûts d’investissement : Les CAPEX (coûts d’investissement) représentent en
moyenne 923 €/kWc.
- Sur les coûts d’exploitation : Les OPEX (coûts d’exploitation) représentent en moyenne
18,1 €/kWc. A ces montants, il faut ajouter les coûts liés à la fiscalité.
Le rapport précise : Les coûts « Operations and Maintenance » (O&M) représentent le
poste principal de dépense (autour de 40%) et regroupent l’ensemble des frais liés au
personnel intervenant sur site pour la maintenance et l’entretien de l’installation ainsi que
l’achat éventuel de pièces de rechange (module défaillant, onduleur à remplacer).
Pour les installations photovoltaïques, l’essentiel de la fiscalité réside dans l’imposition
forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER). Cette taxe est applicable, pour la filière
photovoltaïque, à toutes les installations de puissance supérieure ou égale à 100 kWc. Il
s’agit d’un montant fixe par kWc de puissance installée, revalorisé chaque année. Au 1er
janvier 2019, l’IFER s’élevait à 7,57 €/kWc. Elle représente en moyenne 21 % des
dépenses annuelles liées à l’installation.
- Sur la rentabilité : Le rapport indique que les rentabilités moyennes attendues se situent
aujourd’hui autour de 3 % sur 20 ans et 4 % sur 30 ans. »
Par ailleurs, le commissaire enquêteur avait sollicité des éléments d’information sur les acquisitions
foncières entreprises par EDF dans le secteur du projet, telles qu’évoquées par M. DUPUIS lors d’une
permanence et par l’Association Sortir du Nucléaire Bugey. EDF Renouvelables, en tant que maître
d’ouvrage du projet de centrale photovoltaïque, indique ne pas connaître la « politique foncière »
25 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
d’EDF sur le secteur du Bugey et que le projet porté à l’enquête ne porte que sur les terrains concernés
par celui-ci « tels que désignés dans la demande de permis de construire ».
III.C. APPRECIATION DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
Par délégation du Préfet de l’Ain, l’arrêté du Directeur Départemental des Territoires de l’Ain du 4
janvier 2019, a prescrit l’ouverture d’une enquête publique unique relative aux projets de Permis de
Construire une centrale photovoltaïque et de Déclaration de Projet en vue de mettre le PLU de
Loyettes en compatibilité avec cette opération.
Cette enquête publique unique porte sur deux démarches intrinsèquement liées :
• d’une part, l'instruction de la demande de permis de construire (PC) une centrale
photovoltaïque au sol soumise à étude d'impact au regard de sa puissance installée
( puissance égale ou supérieure à 250 Kwc) sur le site d'une ancienne gravière au lieu-dit
« La Gaillarde » à Loyettes (01) ; cette demande de PC a été déposée le 16 octobre 2017
par la SAS Centrale photovoltaïque de Loyettes,
• d’autre part, l’engagement d’une procédure de déclaration de projet (DP) emportant mise
en compatibilité du Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Loyettes approuvé le 17 septembre
2015 prescrite par arrêté du maire en date du 24 août 2018, le PLU ne permettant pas la
réalisation de ce projet de centrale photovoltaïque sur ce site ; cette déclaration de projet
porte uniquement sur le projet de centrale photovoltaïque.
Il convient d’examiner successivement les enjeux liés à ces deux opérations en vue d’en apprécier la
pertinence au regard notamment de son insertion dans l’environnement, de sa faisabilité réglementaire
au titre des règles d’urbanisme supérieures et de son caractère équilibré par rapport à la notion
d’intérêt général.
➢ Sur la demande de Permis de construire :
- Enjeux écologiques et environnementaux :
La Mission Régionale d’Autorité Environnementale a évalué la qualité et la pertinence des
informations figurant dans l’étude d’impact relative au dossier de permis de construire. Ces
informations ont fait l’objet d’un certain nombre de remarques ayant conduit à des réponses
complémentaires du maître d’ouvrage consignées dans un mémoire de juin 2018 joint au dossier
d’enquête.
Le commissaire enquêteur estime que ce mémoire en réponse a permis de clarifier et de préciser
un certain nombre de points importants, notamment :
➢ L’extension de la zone d’étude pour la prise en compte des fonctionnalités écologiques
(11,8 ha) par rapport à la surface du terrain d’implantation clôturé (5,4 ha) et à celle
d’emprise des 168 panneaux (2,6 ha) ;
➢ Les informations sur l’utilisation historique du site, notamment sur l’ancienne décharge
brute signalée dans sa partie nord-est ;
26 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
➢ Les compléments apportés à l’état initial du site sur l’avifaune hivernante après visite sur
les lieux en février 2018, les espèces migratrices de printemps, les chiroptères et l’absence
de corridor écologique au SRCE ;
➢ Le choix de localisation après examen des alternatives possibles à l’échelle de la
communauté de communes ;
➢ Les impacts du raccordement du site au poste de Les Taches (9 km) envisagé par
enfouissement en tranchée au long du RD 20 et de la base de vie sur le milieu ;
➢ Les mesures d’évitement 1 et 2 et d’accompagnement 1 et 2 pour préserver les zones
naturelles en périphérie (étang et abords) et leur gestion ;
➢ Les mesures de prévention des pollutions accidentelles en phase chantier pour éviter les
infiltrations en sous-sol (polluants sur rétention, ravitaillement engins sur surfaces
imperméable, obligations dans cahier des charges des entreprises, toilettes étanches avec
cuve de récupération…) ;
➢ L’entretien du parc sous forme de fauche tardive notamment en vue de préserver les zones
de rumex nécessaires à la survie du cuivré des marais, et la prise en compte de l’enjeu
agricole ;
L’étude d’impact du projet apparaît complète et intègre l’utilisation de la séquence « Eviter, Réduire,
Compenser » en proposant notamment des mesures d’accompagnement et de suivi.
Au regard de l’ensemble de ces éléments le commissaire enquêteur considère que le dossier de
permis de construire, notamment son étude d’impact telle que complétée ci-dessus, répond
globalement aux enjeux écologiques et environnementaux du site et du projet, sous réserve
cependant du respect des engagements du maître d’ouvrage sur les points suivants :
➢ Concernant l’extension réelle de l’ancienne décharge située a priori sous le
boisement classé en EBC, observer une distance minimum d’une trentaine de mètres
pour l’implantation de la partie Nord de la centrale photovoltaïque vis-à-vis de
l’emplacement de ce boisement (y compris les pistes d’accès) ;
➢ S’agissant du raccordement de la centrale photovoltaïque au poste de distribution de
Blyes à 9 km, le commissaire enquêteur prend bonne note de la pré-étude d’ENEDIS
prévoyant notamment un tracé prévisionnel le long du RD 20 et l’engagement
d’ENEDIS à ce qu’aucune ligne électrique aérienne ne soit créée pour raccorder la
centrale photovoltaïque au poste source public ; le commissaire enquêteur estime
néanmoins opportun que le maître d’ouvrage, qui finance cet enfouissement, veille
au respect de cet engagement qui figure dans l’étude d’impact, en privilégiant le
linéaire situé le long de la voirie RD 20 sous réserve de l’autorisation du gestionnaire
de cette voirie ;
➢ Pour la défense contre l’incendie, le maître d’ouvrage s’engage à faire réceptionner
le point d’eau incendie par le SDIS de l’Ain (Réserve d’eau de 30 m3) .
- Enjeux agricoles :
Le terrain sur lequel le projet de parc photovoltaïque est envisagé a été exploité comme gravière
pendant une trentaine d’années puis restitué au milieu naturel il y a une dizaine d’années. Ce terrain
dont la commune est propriétaire, et sur lequel elle envisageait un usage de loisirs, est, depuis l’arrêt
de la carrière, resté en friche sans usage agricole autre qu’une fauche d’entretien par un agriculteur.
27 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
L’étude préalable de compensation agricole collective met en évidence le faible potentiel
agronomique du sol (5 sur une échelle de 1 à 7). Les 2,6 ha soustraits à l’usage agricole dans le cadre
du projet paraissent avoir un impact limité au regard de l’ensemble de la Surface Agricole Utile (SAU)
de la commune et de celle de l’agriculteur concerné qui dispose de 240 ha de SAU principalement en
maïs, dont 11,6 ha (5%) sur la parcelle du site du projet.
Il est à noter que la commune propriétaire n’a pas renouvelé le bail agricole à son échéance du 31
octobre 2019 (annexe 5). Cet agriculteur percevait 2500 €/an pour faucher en réalité 5,9 ha déclarés
au titre de la Politique Agricole Commune (PAC).
L’impact agricole et financier du projet est considéré comme mineur par la commune qui envisage
en outre une compensation financière agricole de 3363 € affectés à un fonds d’investissement
économique dédié au financement de l’installation de trois jeunes agriculteurs sur son territoire.
Le commissaire enquêteur partage l’analyse effectuée par le maître d’ouvrage dans l’étude
d’impact concluant à un impact très limité sur les enjeux agricoles.
Il considère que la non-réaffectation de ce terrain à des usages agricoles (hors fauche d’entretien)
n’est pas de nature à déséquilibrer :
- d’une part, l’exploitation de l’agriculteur dont le bail rural d’entretien du
terrain n’a au demeurant pas été renouvelé à l’échéance du 31 octobre 2019,
- d’autre part, le potentiel agricole à l’échelle de l’ensemble de la surface
agricole communale.
Il estime par ailleurs que la compensation financière communale visant à alimenter un fonds
d’investissement économique dédié au financement de l’installation de trois jeunes agriculteurs
sur son territoire est pertinente compte tenu des difficultés de démarrage dans la profession.
➢ Sur la déclaration de projet en vue de mettre en compatibilité le PLU :
- Enjeux d’urbanisme :
o Compatibilité avec le SCOT :
Malgré l’avis favorable au projet du syndicat du SCOT BUCOPA, plusieurs Personnes Publiques
Associées (CDPENAF, DDT, Chambre d’Agriculture…) ont fait part d’un avis défavorable au regard
de la compatibilité du projet de modification du PLU avec certaines dispositions du SCOT.
Ces avis posent la question de la compatibilité formelle du projet de modification du PLU avec une
disposition du Document d’Orientations et d’Objectifs (DOO) du SCOT BUCOPA approuvé le 26
janvier 2017 précisant que « les fermes photovoltaïques sont interdites sur l’espace agricole
productif ».
Il résulte de ces avis que l’analyse de la compatibilité de l’opération envisagée avec le SCOT paraît
reposer sur le caractère agricole productif ou non des terrains objets du projet au regard de l’éligibilité
aux aides de la PAC.
Le maître d’ouvrage rappelle que les éléments de réponse à ces avis figurent déjà dans le courrier du
maire de Loyettes à la DDT de l’Ain du 12 juillet 2018 intégré au dossier soumis à l’enquête :
28 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
- « Les terrains concernés par l’emprise du projet se trouvent sur une ancienne carrière
restaurée en espace naturel (présence d’un étang, de boisements et de jachères). Ils ne
sont pas cultivés car la parcelle n’est pas labourable en raison des remblais et au peu de
terres végétales présentes liés à la remise en état de la carrière. Ils font uniquement l’objet
d’une fauche annuelle afin d’entretenir le site, avec un objectif non pas de production
mais de maintien de ce milieu naturel ouvert. En effet, cette fauche n’a pas de vocation
de production agricole dans la mesure où elle n’est pas destinée à maintenir les terrains
dans un état qui les rendrait adaptés au pâturage et à la culture. » « …la parcelle ne pourra
pas être exploitée autrement que pour une prairie de fauche, en raison de la présence de
rumex (inadapté au pâturage des animaux) et de la mise en place d’un plan de gestion
spécifique (une fauche tardive annuelle, généralement fin septembre) en lien avec cette
espèce végétale. Ainsi, l’aide au titre de la PAC n’est pas liée à une activité de production
agricole, ni à une activité de maintien d’un potentiel productif. »
- « La jurisprudence du conseil d’Etat (CE, 08/02/2017) et l’avis du ministère de
l’agriculture…confirment le fait de considérer que nous ne sommes pas en présence d’un
espace agricole productif. Voir réponse ministérielle n°107780, JO Assemblée nationale,
05/07/2011, p. 7151 : « Les dispositions de la LMAP visent ainsi à autoriser les projets
de centrales solaires au sol situées sur des espaces agricoles, naturels ou forestiers
principalement sur des terres n’assurant pas ces fonctions, telles que des friches et terres
incultes pour lesquelles le retour à la culture est peu probable, anciennes carrières,
décharges, sols pollués, etc. ».
- « De plus, le projet n’entraîne pas de rupture de l’activité de fauche telle qu’elle se déroule
actuellement : il n’y a donc pas incompatibilité entre les deux modes de gestion de
l’espace. L’étude agricole susmentionnée informe page 24 qu’une ou deux fauches
annuelles permettront de maintenir un couvert végétal assez ras, assurant la sécurité et le
bon fonctionnement des installations. De plus, cela permettra d’entretenir un milieu
ouvert favorable au rumex, dans la continuité du plan de gestion actuellement réalisé par
l’exploitant agricole ».
- Dans son courrier du 12 juillet 2018, la commune de Loyettes précise également que « le
SCOT BUCOPA doit s’appuyer sur le Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE) en
tant que document de référence pour le développement du photovoltaïque. Or, le SRCAE
inclut les anciennes carrières dans la liste des espaces dépréciés devant préférentiellement
accueillir les parcs photovoltaïques. »
- « Ainsi, il est possible de conclure que la déclaration de projet visant à implanter une
centrale photovoltaïque est compatible avec les orientations du SCOT :
- le SCOT précise que « les fermes photovoltaïques peuvent être réalisées dans des
espaces de friches totalement ou partiellement imperméabilisées et n’ayant pas
vocation à retourner à l’agriculture » ;
- le site concerné ne peut pas être qualifié d’espace agricole productif. L’activité de
fauche est liée à une gestion de milieux naturels. Elle n’est notamment pas liée à une
activité de pâturage ou de culture, et elle n’a pas non plus vocation à maintenir un
potentiel de production du site ;
- le SCOT doit prendre en compte les orientations du SRCAE, qui a des objectifs de
développement important du photovoltaïque et prévoit à cet effet de mobiliser des
espaces dépréciés n’ayant pas vocation à retourner à l’agriculture, dont les anciennes
carrières ;
- il n’y pas de rupture de l’activité de fauche, cette dernière étant liée à une vocation
non pas de production, mais d’un entretien qui restera nécessaire pendant et après
exploitation du site.
Le commissaire constate que l’analyse de la compatibilité de l’opération envisagée avec une
29 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
disposition opposable du DOO du SCOT BUCOPA paraît reposer sur le caractère agricole
productif ou non du terrain objet du projet, notamment au regard de l’éligibilité aux aides de
la PAC.
A cet égard, le commissaire enquêteur tend à partager l’analyse développée ci-dessus par le
maître d’ouvrage aux motifs suivants :
- Le terrain sur lequel le projet de parc photovoltaïque est envisagé a été exploité
comme gravière pendant une trentaine d’années puis restitué au milieu naturel il y a
une dizaine d’années ;
- Ce terrain est la propriété de la commune de Loyettes qui envisageait une utilisation
future pour des activités de loisirs justifiant le classement actuel en zone NL au PLU ;
- Il résulte de l’étude d’impact du dossier de permis de construire et de l’évaluation
environnementale de la déclaration de projet fondée sur les mêmes données, que :
o d’une part, la présence de zones de rumex nécessaires à l’habitat d’une espèce
protégée de papillon – le cuivré des marais- et d’autres espèces remarquables,
ne sont de nature à développer ni les activités de loisirs envisagées initialement
sur ce site ni celles liées à une agriculture productive sur ce secteur ;
o d’autre part, l’activité de fauche exercée par un agriculteur sur ce terrain était
destinée à entretenir ce qui est devenue une friche et sera au demeurant
maintenue aux conditions écologiques du dossier dans le cadre de l’entretien
du parc photovoltaïque ;
o enfin, l’affectation d’aides de la PAC à l’agriculteur qui assure l’entretien de
ce terrain jusqu’au 31 octobre 2019, date d’échéance du bail rural résilié le
29 mars 2018, vise l’ensemble des parcelles de ce secteur et ne paraît pas
constituer à elle seule la justification de la notion « d’espace agricole
productif » pour ce seul terrain, dont l’étude préalable de compensation
agricole collective met en évidence le faible potentiel agronomique du sol (5
sur une échelle de 1 à 7)
Sans préjudice de l’interprétation souveraine des magistrats dans le cadre d’éventuels
contentieux, il apparaît aux yeux du commissaire enquêteur que l’analyse de la compatibilité
de la déclaration de projet par rapport à la disposition de la DOO du SCOT BUCOPA
interdisant « les fermes photovoltaïques…sur l’espace agricole productif », fondée sur la seule
attribution d’aides de la PAC, susceptible de surcroît d’être remise en question après résiliation
du bail rural, peut être considérée comme restrictive.
o Modification du PLU
La Déclaration de Projet concerne une emprise clôturée de 5,4 ha destinée à l’implantation des
panneaux plus 1 ha hors périmètre clôt correspondant à la superficie nécessaire pour les accès à la
citerne incendie et au poste de livraison, soit 6,44 ha.
La déclaration de projet vise à modifier les documents suivants du PLU de Loyettes :
• Modification du Projet d’Aménagement et de Développement Durable :
P.8 : ajout à l’ancienne rédaction privilégiant les systèmes d’énergies renouvelables sur toitures, pour
éviter une consommation foncière, d’un alinéa : « Dans les secteurs naturels, des installations au sol
30 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
pourront être autorisées en s’assurant d’un possible retour à l’état naturel après le temps
d’exploitation ».
Le commissaire enquêteur considère que l’accent peut être mis sur l’évitement des secteurs à
enjeux écologiques forts et recommande l’ajout du membre de phrase suivant après « ….des
installations au sol pourront être autorisées en évitant les secteurs à enjeux écologique forts et en
s’assurant…. ».
• Modification du règlement graphique au 1/5000ème :
La modification du règlement graphique porte sur 6,44 ha correspondant à l’emprise clôturée de 5,4
ha destinée à l’implantation des panneaux plus 1 ha hors périmètre clôt se rapportant à la superficie
nécessaire pour les accès, la citerne incendie et le poste de livraison.
L’équilibre global entre les différents zonages U, AU, A et N n’est pas altéré.
• Modification du règlement écrit :
Il est ajouté aux sous-secteurs de la zone N « Un secteur Nph destiné aux centrales photovoltaïques
en complément des activités de carrière » où « seuls sont admis les constructions et ouvrages liés aux
activités et à l’exploitation d’installations photovoltaïques ».
Le commissaire n’a pas d’autre observation sur la rédaction des modifications proposées.
o Intérêt général du projet :
Dans le cadre du code de l’urbanisme, la commune de Loyettes estime que ce projet d’aménagement
de parc photovoltaïque réunit les conditions caractérisant l’intérêt général dès lors que sa réalisation :
• Répond à la notion d’équipement collectif parce qu’il sera destiné à la production publique
d’électricité par raccordement au réseau et ne servira pas au seul usage de son
propriétaire/gestionnaire,
• Concourt à l’atteinte des objectifs nationaux de 40% d’énergies nouvelles renouvelables au
sein du « mix » énergétique visé par la loi du 18 août 2015 relative à la transition énergétique,
en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre,
• Contribue localement à :
o la requalification d’un site d’ancienne carrière en friche prévu pour une remise en
état naturelle et une utilisation de type « loisirs » jamais mise en œuvre en raison
d’une interdiction de baignade et de pêche, et de la présence d’espèces naturelles
protégées et de zones humides,
o la promotion des énergies renouvelables sur le territoire communal par la
production d’environ 5 MWc soit environ l’équivalent de la consommation de la
commune de Loyettes,
o renforcer les finances des collectivités locales :
▪ dans le cadre d’un bail emphytéotique, la commune bénéficiera d’un loyer
annuel de 2500 €/ha sur 22 ans,
▪ la communauté de communes et le département de l’Ain bénéficieront de
la contribution éco territoriale et de l’impôt forfaitaire sur les entreprises
de réseau.
31 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
L’évaluation environnementale de la déclaration de projet qui fait référence à l’étude d’impact du
projet d’aménagement, ainsi que l’étude préalable de compensation agricole collective, permettent
d’évaluer le caractère d’intérêt général du projet de modification du PLU au regard des deux
principaux enjeux territoriaux : environnementaux et agricoles.
Sur les enjeux environnementaux, le projet de modification du zonage NL en NPh exclut les zones à
enjeux écologiques (boisements en EBC et abritant le milan noir, zones humides, plants de rumex..)
ainsi que le secteur utilisé anciennement comme décharge.
Concernant les enjeux agricoles, l’étude préalable de compensation agricole collective met en
évidence le faible potentiel agronomique du sol (5 sur une échelle de 1 à 7) de ce terrain en friche
utilisé comme prairie de fauche par un agriculteur. Cet agriculteur dispose de 240 ha de SAU
principalement en maïs, dont 11,6 ha (5%) sur la parcelle du site du projet. Il est à noter que la
commune propriétaire n’a pas renouvelé le bail agricole à son échéance du 31 octobre 2019. Cet
agriculteur percevait 2500 €/an pour faucher en réalité 5,9 ha déclarés au titre de la Politique Agricole
Commune (PAC).
Le congé du bail rural a été signifié par courrier en date du 20 mars 2018 à Monsieur ARTHAUD
conformément à l’article L 411-47 du Code rural. S’agissant d’un non-renouvellement aucune
compensation n’est prévue pour la perte d’usage.
Par ailleurs, un nouveau bail rural est en cours d’élaboration pour les 3 autres parcelles non
concernées par le projet de parc photovoltaïque et présentes dans le précédent bail. Monsieur
ARTHAUD conservera donc le bénéfice des aides de la PAC pour les 3 parcelles restantes.
L’impact agricole et financier du projet est considéré comme mineur par la commune qui envisage
en outre une compensation financière agricole de 3363 € équivalant à la perte de surface agricole et
affectés à un fonds d’investissement économique dédié au financement de l’installation d’un jeune
agriculteur sur son territoire via la Chambre d’Agriculture de l’Ain.
Enfin, il est prévu de signer une convention avec la Mairie de Loyettes pour pérenniser la gestion
(fauche tardive) des zones de rumex évitées dans le cadre du projet photovoltaïque pour la
conservation du Cuivré des marais (mesures d’accompagnement 1 et 2, cf. étude d’impact). Dans le
cadre de cette convention, EDF Renouvelables proposera en priorité à M. ARTHAUD d’assurer la
fauche sur ces espaces.
Le commissaire enquêteur considère que la déclaration de projet repose sur un objectif
d’intérêt général dès lorsqu’elle :
o vise à améliorer le « mix » énergétique national et local par la production d’énergie
électrique renouvelable raccordée au réseau public à hauteur d’environ 5 MWc et
que ce projet s’inscrit dans les objectifs de la loi du 18 août 2015 relative à la
transition énergétique, en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et des
documents de planification régionaux (SRCAE) et locaux (SCOT BUCOPA)
déclinant ces objectifs ;
o permet de renforcer les finances des collectivités locales :
o dans le cadre d’un bail emphytéotique, la commune bénéficiera d’un loyer
annuel de 2500 €/ha sur 30 ans,
o la communauté de communes et le département de l’Ain bénéficieront de la
contribution éco territoriale et de l’impôt forfaitaire sur les entreprises de
réseau ;
32 Décision n°E18000087/69 du 20 avril 2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Lyon
o exclut les zones à enjeux écologiques (boisements en EBC et abritant le milan noir,
zones humides, plants de rumex..) ainsi que le secteur utilisé anciennement comme
décharge, du projet de modification du zonage NL en NPh ;
o limite l’impact sur le potentiel agricole de la commune et sur les conditions
d’exploitation de l’agriculteur qui bénéficiait de la fauche du terrain.
Par ailleurs le commissaire enquêteur prend bonne note des informations transmises par le EDF
Renouvelables sur l’économie du projet qui à ses yeux confortent le caractère d’intérêt général
de l’opération globale et contribuent à répondre aux préoccupations de l’association Sortir du
Nucléaire Bugey.
Cette association ainsi que M. DUPUIS dans le cadre de sa visite lors d’une permanence du
commissaire enquêteur, ont souhaité obtenir des informations sur les acquisitions de terrains
susceptibles d’être opérées par EDF au voisinage du site du projet.
Le commissaire enquêteur ne peut que constater que ces démarches ne concernent pas le projet
présenté à l’enquête et, le cas échéant, sont susceptibles en cas d’usage des terrains pour des
opérations ultérieures ayant un impact sur l’environnement, de faire l’objet des dossiers ad hoc.
Fait à Vernaison le 21 mars 2019
Le commissaire enquêteur,
Serge MONNIER