Audrey PINASSEAU

Laure TAMAGNA

[ Master 2 Management des produits de l’enfant-IAE de Poitiers ]

[ Critiques d’un produit écran ]

PLAN

INTRODUCTION

I. VERS UNE DEMOCRATISATION TECHNOLOGIQUE : UN ORDINATEUR

POUR TOUS

A. Le projet « One Laptop Per Child »B. L’ordinateur XO

II. UNE INVENTION QUI CREE DES DIVERGENCES D’OPINION

A. Critiques positivesB. Critiques négatives

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

INTRODUCTION

Le clivage entre les pays riches et les pauvres s’accroît de jour en jour. Cependant, certains pays ou certains organismes tentent d’interpeller la conscience morale des individus et des gouvernements afin de pallier ces différences économiques, culturelles. C’est ainsi que nous avons vu arriver des voitures low cost comme la Logan de Dacia ou la Nano de Tata Motors. Cependant, le marché des voitures low cost n’est pas le premier à s’aventurer sur ce type d’opérations.

Les produits écrans occupent une place de plus en plus importante dans nos sociétés. Actuellement, de nombreux supports sont présentés à l’enfant qui évolue dans un environnement plurimedia. L’ordinateur est à l’heure actuelle un des outils technologiques le plus convoité et le plus utilisé par l’enfant. Lorsque l’on regarde les chiffres de vente d’ordinateur en 2007, on constate que le marché des pays émergents est en pleine croissance : +15% en Chine, +21% en Amérique latine, +10% en Asie Pacifique là où ceux des Etats-Unis (+3%) et du Japon ralentissent (-6,8%), voire diminuent. Aujourd'hui, 25% des PC vendus dans le monde sont achetés dans les pays émergents. Ces pays sont donc favorables à l’arrivée d’un nouvel ordinateur « low-cost ». Quelques entreprises ont remarqué que ce marché était porteur et ont donc décidé d’intégrer ce marché de niche.

Notre étude s’est portée sur le projet de l’association One Laptop Per Child (OLPC) qui a pris l’initiative de distribuer un ordinateur low cost aux pays en voie de développement qui n’ont pas ou peu accès à la technologique. Il nous a paru intéressant d’analyser l’utilité d’introduire ce produit dans les pays émergents à l’heure où ceux-ci doivent faire face à des carences bien plus importantes comme la difficulté de trouver de l’eau propre, l’augmentation de graves maladies et d’épidémies et au manque de nourriture.

Nous présenterons tout d’abord le projet et le produit créé à cette occasion pour ensuite porter un œil critique face à cette nouvelle invention définie, dans la plupart des articles lus, comme étant brillante.

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I. VERS UNE DEMOCRATISATION TECHNOLOGIQUE : UN ORDINATEUR POUR TOUS

A. LE PROJET : « ONE LAPTOP PER CHILD »

1. LE MARCHÉ DES ORDINATEURS « LOW COST »

A l’heure actuelle, la concurrence est accrue. Chacun tente de proposer l’ordinateur le moins cher possible. Les initiatives de PC à bas prix destinés aux pays du tiers-monde se sont multipliées. On dénombre actuellement 6 principaux concurrents sur ce marché. Nous avons donc dressé un tableau retraçant les principales caractéristiques de chacun de ces ordinateurs.

Nom du produit Image Les caractéristiques du produitXo, le projet de l’OLPC

XO, le projet du M.I.T., devait coûter 100 dollars. Son prix s’élève à l’heure actuelle à 188$. L'ordinateur est acheté par les ministères de l'éducation des pays en voie de développement et est ensuite distribué aux écoliers ou est acheté par les particuliers lors d’opérations commerciales sous le nom de « Give one, Get one ».

Classmate PC, le projet d'Intel

Cet ordinateur présente des performances plus intéressantes que le XO, toutefois pour un prix plus élevé cependant. Le Mexique, la Chine, le Chili, le Pakistan se sont dits intéressés par le projet. Le prix de 400 dollars en fait un outil éducatif coûteux.

Le Tianhua, le projet de Sinomanic

C’est en juillet 2007 que Sionomanic s’est lancé sur le marché des ordinateurs low-cost en Chine, à destination des écoliers en proposant l'ordinateur Tianhua qui se décline en plusieurs modèles en fonction de l'usage.

L’Eee PC, le projet de d’ASUS

Proposé à 299 euros dans la grande distribution et à 199 euros chez l'opérateur SFR avec un abonnement à un forfait internet, l'Eee PC a déjà fait ses preuves en Asie, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni où il s'est écoulé à 380.000 exemplaires depuis octobre 2007.

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Le PIC (Personal Internet Communicator)

Le PIC a été l'une des premières expériences d'ordinateur low-cost. AMD souhaitait proposer ce produit à 300 dollars sur les marchés émergeants. Cependant, AMD a été contraint de mettre fin au projet fin 2006 après 2 ans recherche et développement qui n'ont pas suffit à diminuer le prix à un niveau satisfaisant. La machine était proposée sans écran.

Le Simputer 100% indien, cet ordinateur miniature à mi-chemin entre le portable et le PDA n'a pas réussi à trouver sa cible, en terme de public et de prix. Annoncé au départ à 200 dollars, son prix s’est avéré être plus coûteux.

Nous nous sommes donc focalisées sur le projet de l’OLPC, qui a été très médiatisé et qui a suscité d’importantes polémiques depuis sa création.

2. LA NAISSANCE DU PROJET

Le projet du portable XO, à 100 dollars pour les enfants des pays émergents est né en 2002 de l'esprit du Nicholas Negroponte, fondateur du Media Lab du MIT (Massachusetts Institute of Technology). Il s’agit de donner aux enfants du tiers-monde la possibilité d'améliorer leur éducation grâce à un portable adapté à ces pays, c’est-à-dire bon marché, solide et doté de tous les outils informatiques nécessaires pour travailler et communiquer. Pour soutenir son projet, Nicolas Negroponte a quitté le MIT et fondé une organisation non gouvernementale baptisée One Laptop Per Child (OLPC) en 2005. Il se consacre actuellement à ce projet. D’après lui, l’objectif principal est de donner accès aux enfants à des millions de livres, de documents et de personnes via l'Internet. Une manière de combler le fossé numérique qui divise Nord et Sud en connectant au reste du monde ceux qui sont l'avenir de ces pays.

Quanta, l'entreprise taïwanaise numéro un dans le monde de la construction d'ordinateur portable, a été choisie au mois de mars 2007 pour produire ces ordinateurs. Percevant les enjeux de ce projet, plusieurs entreprises ont ensuite rejoint OLPC, dont Google, AMD et News Corp., Intel (qui s’est ensuite retiré du projet), Brightstar Corporation, eBay, Marvell, News Corporation, Nortel, Red Hat, SES. Chaque entreprise a fait un don de deux millions de dollars et participe aux efforts de l'association en fournissant de l'expertise et des moyens dans certains domaines comme la logistique, la chaîne de fabrication etc. Des employés d’AMD ont récemment acheté des centaines d’ordinateurs dans le cadre du programme “ give one, get one ». AMD a aussi fait une donation de 30 000 $ au projet.

3. COMMENT SE PROCURER CET ORDINATEUR ?

A l’origine du projet, cet ordinateur ne devait pas être proposé aux particuliers. Il était en effet destiné uniquement aux gouvernements. En effet, les ordinateurs devaient être distribués aux élèves des pays en voie de développement par le biais des ministères de l'éducation des différents pays clients du programme. Cependant, l’OLPC a adopté une nouvelle stratégie de distribution appelée

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« Give one, Get one ». Ainsi, pour chaque machine achetée par un particulier 399$, une seconde machine sera offerte à un enfant vivant dans un pays en voie de développement. Ce programme permet donc de concilier achat pratique et geste humanitaire. Il s’agit donc d’une opération caritative qui implique que les individus soient prêts à participer au développement des pays en voie de développement. C’est pourquoi, pour convaincre les futurs acquéreurs, un montant de 199 $ est déductible d'impôt. L’association précise que les quantités sont limitées. Il convient de noter que l'OLPC ne considère pas l’ordinateur XO en tant que produit commercial, ainsi, l’ONG n'offre aucun soutien technique pour les particuliers. L'organisme recommande au client de consulter des amis ou des blogues afin de se faire aider. Cette nouvelle opération marketing a été lancée aux Etats-Unis et au Canada du 12 au 26 novembre 2007. La machine du projet OLPC devrait normalement être disponible sur le marché européen sous la même forme que cette démarche évoquée ci-dessus.

B. L’ORDINATEUR « XO »

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1. LES CARACTÉRISTIQUES PROPRES À L ’ORDINATEUR XO

Ses caractéristiques techniques

La conception de cette machine vise à tirer le meilleur parti des capacités limitées du XO, qui pour limiter les coûts de fabrication et la consommation en énergie a été doté d'une version allégée du système d'exploitation Linux, d'un processeur de 366 Mhz fourni par AMD, et ne possède pas de disque dur. Il est pourvu en revanche d'une mémoire flash de 512 Mo et de 3 ports USB pour stocker des informations. De plus, cet ordinateur de 1, 5 kg est équipé de 256 Mo de DRAM, de 1024 Mo de mémoire flash, d'une carte WiFi, d'un mini-jack audio, d'un clavier de 80 touches, d'un touchpad, d'une webcam, d'un micro et d'enceintes intégrés. Nous pouvons donc dire que d’un point de vue technologique, les concepteurs tentent de proposer aux enfants des ordinateurs possédant à peu près les mêmes caractéristiques que les autres machines vendus dans le commerce. De plus, l'XO utilise des logiciels libres et open source. La panoplie de logiciels livrée en série avec le portable XO est particulièrement fournie. En effet, elle comprend tous les outils Internet (navigateur, messagerie instantanée, téléphonie sur IP), un traitement de texte, un logiciel de création d'animation, un logiciel de musique, un autre d'images, des jeux et un lecteur de livres électroniques. Par ailleurs, une version 'offline' de l'encyclopédie libre Wikipedia est intégrée à l'XO.

Son prix

Sa principale caractéristique est son prix très faible. Le constructeur a pu rendre cette réduction possible grâce à trois actions. Tout d’abord, le concepteur a fait diminuer les coûts de l’écran. La technologie utilisée est celle que l’on retrouve habituellement sur les lecteurs DVD portables. Ces écrans peuvent être utilisés en haute résolution, en noir et blanc, sous la lumière du soleil, au coût approximatif de 35$. De plus, il a intégré des logiciels libres et vraiment utiles. Enfin, il a fait produire ces portables en très grand nombre (plusieurs millions), directement aux ministères de l’éducation, qui les distribuent eux-mêmes à la manière de livres scolaires.

La production de masse a commencé à la fin de l’année 2007, le fondateur a déclaré qu'il s'attendait à ce que 1,5 million d'unités soient livrées d'ici novembre 2008.

Le prix de l’ordinateur, fixé à l’origine à 100$ a atteint 188$ du aux prix plus élevés de certains coûts de production. Cette augmentation soudaine de l’ordinateur a rebuté quelques gouvernements, qui ne sont plus prêts à débourser le double du montant défini.

2. QUE S’EST-IL PASSE APRES SON LANCEMENT ?

DES MO DIF I CAT I ON S A PP OR T ÉES A U PR O JET IN IT IA L

Le succès ou l'échec des PC à très bas prix dépendrait de six facteurs : l'implication et le financement des gouvernements, le soutien de Microsoft, le soutien d'Intel et d'AMD, les tarifs attractifs, les logiciels et les formations dans la langue locale concernée, les coûts supportés.

En 2007, il semble bien que les concepteurs soient confrontés à quelques problèmes qui empêchent la commercialisation du produit. En effet, le prix de l’ordinateur à l’heure actuelle a pratiquement atteint le double du prix prévu. En outre, les commandes sont très faibles. Quanta explique ces deux premiers problèmes par des difficultés rencontrées lors des négociations avec les entreprises étrangères et les organismes d’éducation. De plus, il était prévu à l’origine que la vente soit

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réservée aux gouvernements, pour une distribution dans les écoles. Mais pendant de nombreux mois, malgré de nombreuses promesses d’achats, pas un seul d’entre eux n’est passé à l’acte en passant une commande ferme.

Malgré quelques difficultés de lancement, ce projet commence à prendre de l’ampleur et ce marché devient petit à petit un marché concurrentiel.

OÙ S E T RO U VE LA DEMA N DE ?

Certains pays ont passé commande auprès de l’OLPC. Les premières écoles pilotes sont les suivantes :

URUGUAY : En octobre 2007, l'Uruguay a commandé 100.000 ordinateurs, faisant de l'Uruguay le premier pays à signer un contrat ferme pour l'achat d'ordinateurs chez OLPC. Une commande additionnelle de 200.000 ordinateurs devrait avoir lieu avant fin 2009 pour offrir un ordinateur portable à tous les enfants des écoles publiques entre 6 et 12 ans.

NIGERIA : Depuis mars 2007, les élèves et les enseignants de l'école primaire Galadima au Nigéria sont équipés du portable XO.

PEROU : Depuis juin 2007, 50 écoliers d'Arahuay, dont les familles possèdent des revenus modestes, profitent en effet de l’ordinateur XO. Ville représentative des villes cibles du projet : elle ne possède pas l'électricité et les élèves sont majoritairement issus d'un milieu rural. Pour l'heure, le Pérou a effectué la plus grosse commande avec plus de 272 000 ordinateurs, marquant ainsi son ambition de relever le niveau de son système d'éducation, parmi les moins bien classés du monde.

MEXIQUE : L’OLPC déclare avoir enregistré une commande ferme de 50.000 unités au Mexique financée par le milliardaire mexicain Carlos Slim.

ETATS-UNIS ET CANADA : opération « Give One, Get One ». Ces deux pays ont acheté 167 000 ordinateurs XO, la moitié est donc destinée aux PVD. Suite à ce succès, de nouvelles voies devraient cependant être explorées pour améliorer la diffusion, notamment l'organisation d'opérations similaires en Grande-Bretagne et en Italie.

De plus, 150 000 autres machines seront livrées en 2008 dans les pays suivants : Rwanda, Mongolie, Haïti et Afghanistan.

Le programme OLPC a déjà enregistré, au total, 602.000 commandes à travers le monde, notamment au Pérou, en Uruguay, etc. Ce nouvel outil est souvent très bien accueilli dans les écoles, aussi bien par les élèves que par les professeurs.

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Source : Encyclopédie numérique Wikipedia

Il reste à espérer que les ventes continueront de progresser, ce qui engendrera une production plus importante et donc des coûts de production plus faibles et pourquoi pas un prix de vente qui se rapprochera du prix initial qui annoncé à 100 $.

Avant de tirer des conclusions trop hâtives sur ce nouveau projet, il est intéressant d’analyser en profondeur la finalité de l’objet. Comme tout nouveau projet distribué sur le marché, cette innovation doit faire face à des critiques, tant positives que négatives.

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II. UNE INVENTION QUI CREE DES DIVERGENCES D’OPINION

A. LES CRITIQUES POSITIVES

Combler le fossé Nord-SudL’objectif premier des concepteurs est de venir en aide aux pays en voie de développement.

Actuellement, les écarts se creusent de plus en plus entre certaines nations. De plus, la technologie est difficilement accessible aux enfants des pays en voie de développement. Ce projet leur donne donc la chance de s’ouvrir au monde, à l’heure où les média font partie intégrante de notre vie. Cette innovation leur permet d’accéder à des millions de livres, de documents et de personnes via Internet. Il s’agit donc de combler le fossé numérique qui divise Nord et Sud en connectant au reste du monde ceux qui sont l’avenir de ces pays. Les enfants de ces pays en voie de développement ne souhaitent pas spécialement suivre la voie de leurs parents dans les champs des villages et préfèrent donc accéder à une culture que leurs parents n’ont pas pu avoir.

L’accès gratuit à la culture pour les enfants du Tiers-MondeCet ordinateur donne la possibilité aux enfants des pays en voie de développement d’accéder

au savoir gratuitement. En effet, la famille de l’enfant ne débourse aucune somme d’argent. Le gouvernement du pays dans lequel habite l’enfant ou les particuliers (dans le cadre de l’opération « Give one, Get one ») peuvent acheter un ordinateur à l’enfant. Il n’existe alors pas de discorde entre les élèves qui possèdent tous le même outil dans la classe.

Un nouvel outil pédagogique pour stimuler l’apprentissageAlors que les pays en voie de développement ont des difficultés à donner aux enfants l’accès à

l’éducation, que les écoles manquent d’ouvrages et de matériel pédagogiques, cet ordinateur permet de proposer à l’enfant et à l’instituteur un nouvel outil éducatif. De plus, dans les pays industrialisés, les enfants qui ont accès à des salles informatiques utilisent généralement des outils de bureautique comme Word, Excel et power Point. Pour le concepteur, cela paraît criminel alors que « les enfants devraient être actifs, communiquer, explorer et partager ». Ainsi, l’ordinateur XO permet à l’enfant d’interagir avec les autres, de proposer ses créations grâce aux logiciels d’images, de musique, etc. Il existe donc alors une interactivité machinique forte. L’enfant choisit ce qu’il souhaite effectuer, tel est le principe du pull media. Il devient donc actif.

Une innovation de pointe qui permet de s’adapter aux pays du tiers-mondeFace à des conditions économiques, climatiques parfois difficiles, les concepteurs ont tenté de

s’adapter à tous ces pays en voie de développement en mettent à la disposition de l’enfant des choses qui n’avaient jamais été créées auparavant.

En effet, les fonctionnalités offertes par le XO sont adaptées, technologiquement et ergonomiquement parlant. Jamais personne n’avait tenté de créer un tel ordinateur. En effet, cette machine st résistante au soleil, à la poussière, aux chutes et à l’eau. Il ne possède pas de ventilateur, il est donc totalement silencieux. De plus, l’enfant pourra utiliser son ordinateur de manière intensive pendant 6 heures et bénéficier d’un temps de lecture de 24 heures. En outre, il est possible est possible de couper l’éclairage de l’écran pour travailler en plein soleil dehors : l’image est en noir et

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blanc, mais demeure parfaitement lisible. Bien que ce projet soit totalement innovant et colossal, les concepteurs ont intégré les notions de développement durable lors de la fabrication du projet. En effet, ils ont utilisé autant de matériaux écologiques qu’ils le pouvaient. Les ordinateurs utilisent moins d’énergie comparés aux portables disponibles aujourd’hui.

Cet ordinateur a donc su s’adapter aux conditions climatiques, économiques des pays en voie de développement.

Une volonté de faciliter l’utilisation de l’XOAuparavant, les enfants de ces pays en voie de développement n’ont pas eu accès ou peu à ces

produits écran. Ainsi, les concepteurs ne leur ont pas proposé des ordinateurs comme nous avons l’habitude de voir dans le commerce. En effet, l’enfant n’aurait pas eu les capacités nécessaires pour une utilisation optimale. C’est pourquoi, l’ordinateur XO permet à l’enfant de travailler et de communiquer simplement avec ce nouvel outil. Tous les portables XO sont dotés d'antennes Wi-Fi leur permettant de se connecter à Internet, mais également de se connecter entre deux utilisateurs et plus. Avec l'interface Sugar, les enfants peuvent d'un simple clic voir leurs amis, symbolisés sur l’écran par une icône, et même les applications qu'ils utilisent. L'outil de messagerie instantanée a été enrichi et permet de partager très simplement des documents.

Le clavier du XO n'est pas un clavier classique. Il possède des touches permettant d'accéder directement aux fonctionnalités de l'ordinateur : un bouton pour allumer et éteindre l'appareil photo et le micro intégrés, un autre pour rejoindre l'espace de communication partagé ou encore un autre pour accéder au code source des applications. Il possède notamment un pavé tactile, contrôlable avec un doigt au centre ou avec un stylet sur une plus large surface, sur le principe des tablettes. Ainsi, l’utilisation de l’ordinateur est simplifiée et l’enfant pourra à sa guise effectuer ce qu’il souhaite sans problème de compréhension.

Il s’agit donc de proposer à l’enfant une machine dotée d’une interface entièrement nouvelle censée favorisée une utilisation intuitive chez les enfants, qui pour la plupart d’entre eux n’ont jamais manipulé un ordinateur. Les concepteurs ont donc tenté de respecter les capacités cognitives et psychologiques qui se sont développées dans un cadre économique et culturel différent des pays occidentaux. Le projet a donc fait l’objet d’une réflexion poussée et altruiste.

Bien que cette innovation technologique soit accueillie par de nombreux pays et parfois par la critique, nous pouvons nous demander au fond, si le fait de proposer aux pays émergents cet ordinateur soit une bonne initiative.

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B. LES CRITIQUES NEGATIVES

1. Un projet qui n’est pas réellement adapté à sa cible

Problème de prioritéEn effet, ce projet coûte relativement cher aux gouvernements qui pourraient se servir de cet

argent pour être utilisé à d’autres fins plus prioritaires. Les pays émergents sont souvent confrontés à des problèmes relativement plus importants comme l’accès à l’éducation, la santé ou l’agriculture. En effet, il convient de noter que ces pays souffrent d’un manque d’accès à l’éducation. Certains familles ne possèdent pas assez d’argent pour inscrire leurs enfants à l’école, certains enfants habitent trop loin des écoles ou doivent travailler afin d’apporter une aide à la famille. Il paraît plus judicieux de donner aux enfants des produits nécessaires à l’éducation comme des cahiers, des crayons, etc. Le fait de donner un ordinateur aux enfants ne permettra pas de les faire venir plus à l’école. Il s’agit donc de prendre le problème en amont avant de faire bénéficier à ces enfants de ces pays en voie de développement.

Une connexion Internet difficile à trouver A l’heure actuelle le wifi et Internet se sont développés dans de nombreux pays, on peut tout

de même remarquer que tout le monde n’a pas accès à ces nouvelles technologies même dans les pays occidentaux soit disant riches. L’ordinateur XO propose une connexion Internet ainsi que le wifi. On peut donc se demander si les pays distributeurs sont assez équipés en réseaux Internet.

Un ordinateur non approprié ?L’ordinateur est commercialisé dans les pays en voie de développement. Cependant, chaque

pays possède ses propres spécificités, ses propres valeurs. Cet ordinateur ne prend pas en compte les besoins et les spécificités culturels et pédagogiques des pays concernés. En effet, bien qu’ils soient tous définis comme des pays émergents, les clients de ce projet ne sont pas tous à des stades identiques d’éducation, de méthodes ou d’avancée culturelle, économique, etc. De plus, l’ordinateur n’est pas adapté à tous les enfants. Il n’existe pas à l’heure actuelle d’ordinateur pour des tranches d’âge particulières, l’enfant se voit accorder un ordinateur qui peut-être parfois trop évolué pour lui ou au contraire trop infantile pour lui. L’entreprise aurait pu fabriquer des ordinateurs adaptés par âge et à son développement cognitif et/ou psychologique par exemple, pour permettre de répondre aux besoins des enfants.

2. Un projet qui ne respecte pas les conditions initiales

Un problème de prix Un problème majeur de ce projet est le prix qui a pratiquement doublé puisque le prix de

vente est passé de 100$ à 188$, changeant alors complètement la donne. En effet, il s’agit pour les pays de revoir le budget alloué à ce projet. C’est pour cette raison que plusieurs pays ont annulé leur commande et que l’OLPC a mis en place l’opération commerciale « Give one, Get one ».

Une technologie qui ne répond pas aux attentes du consommateur

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Des problèmes techniques surviennent lors de son utilisation. En effet, des difficultés de fonctionnement apparaissent dès que plusieurs programmes sont ouverts. De plus, l’ordinateur ne reconnait pas tout le temps les clés USB lorsqu’elles sont insérées dans les supports prévus à cet effet. En outre, l’interface tactile n’est pas très réactive, sa mémoire vive est très limitée et don processeur est peu performant. L’ordinateur n’est donc pas aussi performant que les autres ordinateurs présents sur le marché. De plus, on peut voir qu’aucun programme de maintenance ou de programme de support n’a été mis en place. Ce sont donc aux instituteurs et aux écoliers de se débrouiller. Le concepteur souligne qu’ils peuvent réparer 95% des problèmes liés aux machines. Si on se plie à cette affirmation, il subsiste quand même 5% de problèmes qui ne seront pas réparés. Les enseignants et les élèves doivent donc chercher de l’aide, à l’heure où certaines écoles des pays en voie de développement sont situées à la campagne ou dans des contrées reculées et où certains élèves ne peuvent pas se permettre de payer la réparation de l’ordinateur. Il faut donc trouver une personne capable d’aider à réparer la machine.

3. Vers une nouvelle forme d’enseignement

L’ordinateur XO : des soucis d’interactionPour les enseignants, l’arrivée de cette machine peut poser des problèmes d’interaction. A

l’heure actuelle, les pays occidentaux ne proposent pas ou peu de cours d’informatique en continu. Les élèves s’adaptent à ces nouveaux produits technologiques qui font partie intégrante de leur vie quelques heures par semaine et principalement chez eux. Cependant, pour ces pays en voie de développement, ce processus d’éducation reste tout nouveau pour eux. L’interaction entre l’enseignant et l’enfant n’est plus la même. En effet, on passe d’une éducation orale, écrite à une « éducation écran », où l’enfant se base uniquement sur sa machine oubliant peu à peu son professeur. Il peut donc se détacher de l’écriture, de la lecture basique sur un cahier et perdre ses repères. En outre, l’enfant a besoin d’interagir avec d’autres individus dans des espaces sociaux afin de se construire. Cependant, ici, l’ordinateur se substitue au professeur. L’enfant est donc face à un « instituteur machine » qui lui enseigne le savoir. Face à cette technologie, l’instituteur peut perdre sa place de « savant », à proprement parler, l’enfant faisant totalement confiance à son ordinateur. De plus, les enseignants doivent être qualifiés et opérationnels devant ces nouveaux d’outils pédagogiques, alors qu’eux-mêmes n’ont peut-être pas eu la possibilité de connaître ces nouveaux outils technologiques. Ce support peut donc devenir petit à petit un produit-écran qui perturbe plus le déroulement de la classe qu’il ne l’aide. Il serait alors intéressant de faire bénéficier aux enseignants des formations spécifiques à ce produit.

Un ordinateur-jouet ?Cet ordinateur peut être perçu par les enfants comme un jouet. En effet, les enfants des pays

en voie de développement se sont relativement retrouvés devant des écrans de ce type. De plus, les couleurs de cet ordinateur ne sont pas celles normalement utilisées pour les autres machines de ce type. Nous avons plus l’habitude de croiser des ordinateurs gris, noirs ou blancs et non pas vert comme l’ordinateur XO. Certains critiques comparent même ce produit à un jouet Fisher Price (qui utilisent souvent des couleurs de ce type pour attirer les enfants). Il n'est pas nécessaire de jouer sur l'aspect ludique de l'objet si celui-ci est réellement performant. Ainsi, les enfants risquent peut-être de ne pas percevoir cet ordinateur en tant qu’outil pédagogique mais plutôt comme un moyen de jouer,

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faisant disparaître l’objectif premier de cette innovation, à savoir la possibilité de s’instruire et de s’ouvrir au monde.

4. Un problème d’éthique

Environnement et santéCertaines études ont montré que certains composants de l’ordinateur seraient dangereux pour

la santé et pour l’environnement. Cependant, les fabricants n’ont pas stoppé leur production, l’ordinateur XO n’a pas cessé d’être distribué. Il en va donc d’un problème éthique. Alors que l’objectif du projet est avant tout humanitaire, le produit s’avère âtre à l’encontre des principes énoncés à la création du projet.

Une innovation qui crée d’autres besoinsLes enfants qui utilisent ce produit seront par la suite amenés à vouloir un ordinateur plus

puissant. Plus ils accèderont au savoir et plus ils grandiront, plus ils souhaiteront des outils pédagogiques plus performants. On pourrait donc penser que cette initiative du PC à 100$ pousse à la consommation de ces jeunes gens qui ne possèdent pas ou peu de revenus dans leur famille pour se permettre d’acquérir un ordinateur plus adapté à leur âge et à leurs capacités de développement. On peut donc souligner que ce projet qui était à l’origine humanitaire, devienne peu à peu à but commercial. On pourrait même aller plus loin en se demandant si l’OLPC n’a pas crée ce produit dans le but d créer une besoin à la technologie et ainsi pousser les enfants de ces pays en voie de développement à une certaine consommation digne des pays occidentaux.

Le développement de frustrationsGrâce à Internet et aux nombreux logiciels proposés par les concepteurs, les enfants ont accès

aux informations du monde entier. A l’heure où les pays émergents souhaitent s’approprier le monde occidental, les enfants pourront rapidement se sentir frustrés de ne pas fonctionner sur ce modèle économique et culturel et verront dans ce monde inconnu « le rêve occidental », qui n’a parfois rien à envier aux autres pays. En outre, cela accroît le fossé générationnel que l’on perçoit dans ces pays. En effet, d’un côté, nous avons les enfants de maintenant qui souhaitent appartenir à une société nouvelle, qui se base sur les pays de l’ouest et de l’autre, nous avons la génération précédente qui ne connaît pas ou qui commence à connaître et à se familiariser avec toutes ces transformations, ces innovations survenues avec l’émergence de leur pays. On assiste donc souvent dans ces pays, à un phénomène de « socialisation inversée » où contrairement à la logique qui veut que les parents enseignent et inculquent des choses à leurs enfants, ce sont dans ce cas précis, les enfants qui apportent le savoir à leurs parents.

Vers une culpabilité moins prononcée ?Cette invention est une manière pour l’occidental de moins culpabiliser sur la situation de ces

pays en voie de développement. En effet, les concepteurs, les gouvernements, ainsi que les individus ayant participé à l’opération « give one, get one » se sentent peut-être moins critiquables quant au développement de ces pays, tandis que de nombreuses choses restent encore à être mises en place dans ces sociétés. C’est une façon de se fourvoyer et de ne pas voir les problèmes bien plus importants.

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5. Un projet réellement éducatif ?

Des compromis qui cachent d’éventuels défautsSelon plusieurs analystes, les consommateurs devraient rester prudents et ne pas se précipiter

pour acquérir une machine à bas prix. En effet, pour eux, en informatique, on en a souvent pour son argent. Or, pour ce projet, de nombreux compromis dus à des conflits d’intérêt et financiers ont été nécessaires pour atteindre ces coûts de production et trop de compromis pourraient faire perdre toute utilité à la machine. Il s’agit de voir si cette invention mérite d’être réellement distribuée si elle doit engendrer des problèmes.

D’un projet éducatif à un projet commercialDe nombreuses entreprises, qui ont perçu les enjeux économiques que cette innovation

impliquait, se sont intéressées à ce nouveau programme. Cependant, ce projet a fait naître des conflits d’intérêt entre tous les acteurs engagés dans ce challenge. En effet, on peut citer par exemple, le différend apparu entre OLPC et Intel, qui a préféré se retirer du projet pour fabriquer à son tour un ordinateur low cost. Cette décision souligne bien les enjeux importants et parfois contradictoires de ce projet. En effet, à l’origine d’un projet honnête, humanitaire, l’OLPC fait face à des problèmes de « gros sous » et des jalousies qui pourraient à terme discréditer ce programme.

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CONCLUSION

A l’heure actuelle, dans nos pays occidentaux, les produits écrans sont devenus de réels outils d’éducation, de socialisation et font désormais partie intégrante de notre vie. Alors que certains pays en voie de développement ne possèdent pas encore ces supports, des entreprises ou des organismes à but non-lucratif tentent d’introduire cette nouvelle technologie afin de leur venir en aide.

L’ordinateur XO tente d’apporter des outils pédagogiques tout en respectant les capacités cognitives et psychologiques de l’enfant, ainsi le projet reste avant tout éducatif et humanitaire. Cependant, faut-il immanquablement proposer ce savoir-faire technologique qui paraît indispensable ? En effet, il convient de noter que le prix, l’atout principal de ce programme s’est vu doubler, empêchant certains gouvernements d’honorer leurs engagements. De plus, l’enfant est confronté à des problèmes techniques qu’il doit souvent régler seul. Enfin, les multiples fonctions de l’ordinateur peuvent permettre à l’enfant d’utiliser ce support à des fins ludiques et entraver le déroulement des cours, compromettant ainsi l’objectif premier du projet.

Il paraît donc judicieux de donner la possibilité aux enfants des pays en voie de développement d’atteindre ce niveau technologique sans brûler les étapes. En effet, il convient de travailler et de proposer des solutions afin d’augmenter l’accès à l’école et donc de tenir compte du problème en amont.

Même si ce programme n'atteint pas tous ses objectifs, il aura au moins eu le mérite de bousculer un marché cherchant à tous prix les performances et les innovations technologiques, mais onéreuses de demain. Il serait intéressant d’analyser l’utilisation de cet ordinateur faite par ces enfants sur le long terme ainsi que le comportement de ces nouveaux consommateurs. Si le projet évolue favorablement, de nouveaux marchés et de nouveaux schémas de consommation pourraient donc d’apparaître, mettant à mal ou non ces sociétés.

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BIBLIOGRAPHIE

Sites Internet

- www.olpc.com

- www.journaldunet.com

- http://www.laptop.org

Magazines et revues

- Les échos. Emmanuel Paquette. 06/02/2008. PC pour pays pauvres : l’ordinateur dans le plus simple appareil.

- Le Nouvel Observateur. Dominique Nora. N°2253. 10/01/2007. XO, l’ordinateur des pauvres, Si tous les enfants avaient un portable.

- La Tribune. 14/02/2008. Enquête : le rêve d’un portable par enfant.

- Les Inrockuptibles. Anne-Claire Norot. N°633. Rubrique actu numérique. Du 15 au 21 janvier 2008. Les péripéties du PC à 100 dollars.

- Le Monde. Cécile Ducourtieux. 10/01/2008. L’ordinateur à 100$ accumule les déboires.

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