ÉÉÉdito Le congrès national de la Fédération en juin 2014 traitera de l'accessibilité uni-verselle. La délégation d'administra-teurs et de salariés qui a participé ré-

cemment à deux journées territoriales à Poitiers pour préparer les travaux de ce congrès a pu mesurer les difficultés pour mettre en œuvre la loi. Le constat est là : l'échéance de 2015 pour que tout établissement recevant du public soit accessible ne sera pas res-pectée. La volonté des acteurs décisifs pour relever ce défi n'a pas été à la hauteur des attentes légitimes des personnes en situation de handicap. En réponse au retard considérable pris, face à la déception, voire la colère, a été mise en place une programmation des travaux adaptée à la nature des établissements (durées de trois ans, six ans ou neuf ans). Puissent ces obligations être respectées.

La décision a été prise par le directeur de l'ARS fin janvier après examen des projets soutenus par diffé-rentes associations, c'est l'APAJH qui a été retenue pour la création de 10 places en accueil de jour pour des enfants ou adolescents polyhandicapés de 0 à 20 ans. Quatre places en 2014, six autres en 2015. L'accueil se fera sur le site de l'IME de Grancher. C'est l'aboutissement d'une réflexion menée depuis cinq ans à laquelle l’ADPEP a grandement participé, le projet de création étant commun dans un premier temps. Nous souhaitons que les parents et les en-fants puissent aller ces prochaines semaines décou-vrir l'offre très diversifiée d'accompagnement que cet accueil de jour propose.

Le 27 juin, se tiendra l'assemblée générale de notre association. C'est un moment fort de notre vie asso-ciative. Vous tous, adhérents de l'APAJH, retenez cette date : nous avons besoin de votre participation. Elle est essentielle à notre mouvement. C. Elion, président de l’APAJH de la Creuse

Bulletin trimestriel de l’APAJH Creuse N° 59 - mars 2014

en en

MarcheMarche

SSSommaire En page 2 : ► Zoom sur un métier : agent des services logistiques En pages 3 et 4 : ► Les activités musicales dans les établissements : 3 exemples En page 4 : ► Retour sur un colloque sur l’éducation inclusive

Bulletin trimestriel APAJH Creuse 23, rue Sylvain Blanchet 23000 Guéret Directeur de publication : Christian ELION Rédaction, SR : A. Auger

Imprimerie : Rivet Presse Edition ISSN 1296-2767

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Regard sur…Regard sur…

Quel est le rôle d’un agent des services logistiques au sein d’un établissement ? L’intitulé officiel est susceptible de corres-pondre à des missions très différentes… La commission information communication de l’association a donc décidé pour cette fois de s’intéresser à des personnes occupant des postes axés sur le ménage. Il en ressort que ces fonctions peuvent être déclinées de manières bien plus variées qu’on ne pourrait le supposer de prime abord. Des expériences fructueuses peuvent ainsi naître de la façon – parfois très singulière – qu’ont certains d’exercer et d’infléchir leurs fonctions, de l’attribu-tion de nouvelles responsabilités, d’une implication accrue dans la vie de l’établissement... En voici deux illustrations.

Au FOYER DE VIE de Châtain L’équipe « ménage » de l’établissement compte trois personnes. Deux travaillent à temps plein ; une occupe un mi-temps. Concernant l’organisation générale, les horaires quotidiens sont fixes. De nom-breux résidents partant un week-end sur deux, l’instauration d’un « roulement » ne s’est pas avérée nécessaire ; les repos hebdomadaires sont toujours le samedi et le dimanche. Chaque matin, les agents font le tour des chambres, collectent le linge, changent les draps selon un cycle correspondant aux différentes ailes du bâtiment. Pour ce qui est du ménage proprement dit, l’équipe a en charge le nettoyage des espaces communs et aide aussi les résidents à entretenir leur chambre. Ceci con-fère un regard sur l’intimité qui amène parfois les agents à jouer un rôle de « relais d’information » auprès de l’équipe éducative. Voici, dans les grandes lignes, les missions communes aux trois collègues. L’une d’entre elles assume en outre quelques fonctions moins « classiques » pour un agent, s’orientant vers une démarche éducative et un accompa-gnement de proximité dans des tâches du quotidien. Il s’agit de Nadine Nore-Lemoine. Quelles sont ces fonctions inusi-tées ? Comment cette fiche de poste atypique a-t-elle été modelée ? Explications... Auparavant agent de service hospitalier en EHPAD puis

vendeuse en boulangerie, Mme Nore-Lemoine exerce au foyer de vie depuis son ouverture en 2008. Elle précise que son par-cours professionnel n’est pas mû par une « vocation », tout en mettant néanmoins l’accent sur un fil conducteur : son goût très développé pour le relationnel. Ceci dit, si être en contact avec du public est pour elle essentiel, Nadine explique qu’avant d’arriver à Châtain, elle nourrissait quelques appré-hensions concernant le handicap mental, s’interrogeant sur les manières adéquates de se comporter, de communiquer… Des craintes vite évanouies. Grâce aux ex-

cellents rapports développés avec les résidents et à la marge d’autonomie que lui a laissée la direction, Nadine s’est au fil du temps investie dans des actions non définies par sa fiche de poste initiale. Réponse aux demandes de conseils, aide au rangement, au tri des vêtements si be-soin… De fil en aiguille, certains résidents ont pris goût aux tâches contribuant au maintien d’un cadre de vie agréable. Au final, le ménage a été officiellement érigé au rang des activités à caractère éducatif proposées aux résidents chaque semaine. Stéphane (sur la photo), Gaëlle et Marie-France se montrent les plus assidus. Quant à Nadine, elle considère cet aspect de son travail comme une « valeur ajoutée [lui] permettant de rompre avec la routine ». Et comme Mme Nore-Lemoine apprécie véritablement tout ce qui change du quotidien, elle prend parfois part à des « transferts ».

Au FOYER D’HÉBERGEMENT de Guéret L’équipe est composée de trois personnes. Jean-Marc Charial, le plus ancien du groupe, est dans l’établissement depuis son ouverture ; Laurette Merot y travaille quant à elle depuis 13 ans, après avoir exercé en confection et librairie-papeterie ; Sandra Richart, arrivée il y a 3 ans, est issue du secteur de la restauration. Les horaires hebdomadaires sont réguliers, ne variant qu’au moment des congés an-nuels. Dans l’établissement (qui compte 4 lieux de vie et de nombreux espaces communs), chaque agent est respon-sable d’une zone et de tâches déterminées. Ici, les résidents travaillent en journée à l’Esat. En dehors du moment du déjeuner, les agents ont donc peu de con-tacts avec eux. Cependant, depuis 1 an, des temps d’échanges sont organisés ponctuellement : cela permet de part et d’autre d’exprimer des besoins, de suggérer des achats et aménagements améliorant le cadre de vie, de faire le point sur les attitudes à privilégier pour bonifier le « vivre ensemble »… Afin de faciliter l’échange d’informations avec l’ensemble des membres des équipes éducatives (dont les horaires varient), des cahiers de transmissions sont en place dans

chaque espace de vie. Depuis quelques temps, les mis-sions des agents tendent à se diversifier. Ils peuvent ainsi être amenés à transmettre des con-signes d’hygiène par le biais d’af-fichages illustrés (par exemple en cas d’épidémie de gastro-entérite). L’orientation « logistique » de leurs fonctions est véritablement confirmée et l’implication dans la

vie de l’établissement accrue : en lien avec la direction, ils s’occupent des relations avec certains prestataires exté-rieurs (sollicités par exemple pour le nettoyage de vitres inaccessibles), examinent des devis et gèrent leurs com-mandes de produits d’entretien. Plus ponctuellement, l’accent est mis sur certaines actions à caractère « pédagogique ». Ainsi, l’équipe accueille par-fois des stagiaires. En janvier, les agents ont initié un parte-nariat avec le SIERS : ils ont participé aux séances de sen-sibilisation à l’intention du personnel et des résidents puis se sont chargés de la mise en œuvre du tri sélectif. Notons enfin que les agents sont activement associés à l’évaluation interne à laquelle est soumis tout établissement médico-social.

Un métier : agent des services logistiques

JeanJean--Marc, Sandra et LauretteMarc, Sandra et Laurette

Atelier «Atelier « ménageménage » avec Nadine» avec Nadine

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À la MAS « Les Chaumes » (Clugnat) Deux éducateurs spécialisés, Stéphanie Guiguet et Thierry Giraud, coordon-nent « l’activité musique ». Celle-ci, bihebdomadaire, est co-animée par Jean-Pierre Moutoulatchimy, du Cercle des amitiés créoles et Véronique Amossé, psy-chologue de l’établissement et par ailleurs musicienne. Plusieurs aides médico-psychologiques s’y impliquent aussi activement. Généralement, le groupe s’installe dans la salle d’activités de l’espace « curry » ; toutefois, l’animation se déplace parfois dans d’autres espaces de vie de l’établis-sement afin de « changer d’ambiance et de s’ouvrir à d’autres résidents ». À la MAS, un thème annuel est commun à différentes activités. « Au fil du temps » est celui défini pour cette année. On trouve ainsi au répertoire des airs tels que La Bohème ou le Temps des cerises… Pour ce qui est de la participa-tion, chacun fait selon ses facultés d’expression et ses envies : on chante, on fredonne, ou l’on se contente d’être présent en profitant du moment...

Outre cette activité régulière, des sorties « concert » sont propo-sées aux résidents (par exemple à l’occasion du festival Jazz à la Sout). Enfin, l’établissement accueille de temps à autre des musiciens dans ses murs. Après les saxo-phonistes des Fanfarons guéré-tois venus en février, l’accordéo-niste Alexandre Peigné répétera en public des œuvres du réper-toire classique les 24 et 25 avril.

Regard sur…Regard sur…

FOYERS D’HÉBERGEMENT de Guéret et Bagnat « Le djembé, ça défoule ! » déclare Romaric tout sou-rire à l’issue d’une des séances du mardi. L’activité a démarré en septembre 2013 et rencontre un certain succès : une fois par semaine, des résidents des foyers de Guéret et Bagnat prennent part à un atelier djembé. Sous la houlette de Nicolas Cady, musicothérapeute de l’association P’Art SI P’Art LA, la dizaine de partici-pants, divisée en deux groupes, s’initie aux rythmes africains, au cours de séances d’environ 30 mn cha-cune. P’Art SI P’Art LA propose à la fois des enseignements artistiques et de l’art thérapie en « milieu spécialisé ». L’atelier mis en place pour les résidents se situe à la croisée de ces chemins : outre l’aspect pédagogique visant à l’assimi-lation des rudiments techniques nécessaires à la pratique musicale, un travail sur la confiance en soi et l’expression est mis en œuvre... La perspective de jouer en public à la prochaine fête de la musique concourt à ce travail : l’échéance sus-cite à la fois une petite pointe de stress, une certaine excitation et un surcroît de motivation pour se montrer à la hauteur le jour J. Mais ils seront prêts, cela ne fait aucun doute ! L’emplacement est déjà prévu : Aurélie, Charles-Albert, Dominique, Éric, Gisèle, Jérôme, Kevin, Rachel, Romain, Romaric, Tony et Yves devraient jouer devant la préfecture en début de soi-rée. Rendez-vous le 21 juin !

Variations sur un même thème : 4 établissements, 3 manières d’envisager les activités musicales

Cette activité est l’occasion d’un travail d’écoute et, de fil en aiguille, de prise de

conscience de l’autre :

« Au départ, chacun vivait les

choses dans son coin, puis des

interactions se sont créées,

faisant émerger la conscience

d’appartenir à un groupe...»

Coordonnées des associations citées ci-dessus : P’Art SI P’Art LA, 28 rue Jeanne d’Arc, 23000 Guéret – partsipartla.fr Le Cercle des amitiés créoles de la Creuse, 11 rue de Braconne, 23000 Guéret – ccac-pagespro-orange.fr

► En lien avec ce thème, à écouter ou réécouter sur le Net ►Café musique du 4.01.14 : une émission de France bleu Creuse consacrée au dispo-sitif « Musique et Santé » avec la participation de la directrice de la MAS, Sylvie Bayet.

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Retour sur un colloque

L’éducation inclusive : une formation à inventer

L’éducation inclusive doit renforcer la capacité des systèmes éducatifs à développer des parcours d’apprentissage pour tous les enfants. La mise en œuvre d’une approche inclusive interroge des sujets aussi décisifs que la norme, l’échec scolaire, l’orientation, l’évaluation, l’économie gé-nérale d’un système scolaire et la formation des professionnels de l’édu-cation. C’est précisément ce thème de la formation des professionnels de l’éducation qu’a abordé le colloque international, organisé fin 2013 par l’UNESCO, en liaison avec l’Éducation nationale et la Fondation de France. C. Elion, président de l’association et P. Crassous, directeur de l’IME de La Ribe y assistaient. Ils ont pu recueillir, entre autres intervenants, les propos du Pr Cury dont voici en substance, quelques principes essen-tiels : Il est nécessaire et important de poser les diversités comme un

préalable à la formation des enseignants, de donner des outils intellectuels pour comprendre les différences, les écarts et leurs composants.

S'inscrire dans une gestion collective de la classe permet de faire émerger la nécessité de s'inscrire dans la transversalité.

Dans cette approche de l'éducation inclusive, il est nécessaire de clarifier le statut de l'erreur. L'erreur doit être traitée comme une occasion éducative et non comme un échec.

Il est fondamental de prendre en compte les barrières qui margi-nalisent certains enfants (langue, accès, évaluations, pro-grammes…).

L'hétérogénéité des publics doit être prise en compte dans les écoles et déclinée comme une chance.

L’éducation inclusive doit être vécue comme un processus et non comme un état. C'est une école qui évolue continuellement...

Mouvements de personnel Mouvements de personnel Ils ont rejoint l’association : Sandrine BOUCHARDON, infirmière (MAS de Sauzet) ; Thibault LAMY, éducateur spécialisé ; Julien GAIL-LARD, moniteur éducateur (IME de Grancher) ; Cathy SALIBA, aide médico-psychologique (MAS de Clugnat) Il en est parti : Yannick THURET, infirmier (MAS de Sauzet) Excellente retraite à : Eliane COUSTY, monitrice-éducatrice (IME de Gran-cher) ; Chantal DOIZON, éducatrice spécialisée (Sessad DI-TC) Changement d’établissement : Baptiste GORSE, éducateur spécialisé, quitte l’IME de Grancher pour le Sessad DI-TC

Au FOYER DE VIE de Châtain Depuis 2011, date de son arrivée dans l’établissement, Fabien Lioty anime un atelier musical. L’activité a lieu au minimum une fois par semaine, dans la dépendance si-tuée à l’entrée du parc. Elle s’adresse à de petits groupes dont les participants changent réguliè-rement. C’est une des raisons pour lesquelles ces séances musi-cales sont protéiformes : l’éduca-teur spécialisé s’adapte aux goûts et dispositions de chacun. L’activité peut être tournée vers l’éveil musical, le travail sur les percus-sions ou le chant ; écoute et pratique peuvent alterner au cours d’une même séance… L’atelier peut aussi prendre la forme d’un « bœuf » : les résidents improvisent, Fabien les accompagnant à la guitare… Jouer ensemble en respectant une rythmique implique notamment de faire appel à sa mémoire, à ses capacités d’écoute et à leur corollaire, le respect des autres… En bref, le fait d’essayer de créer une harmonie sur un plan musical requiert aussi une harmonisation des comporte-ments sur le plan purement humain. Par ailleurs, explique M. Lioty, « il s’agit d’un moment privilégié ; ce mode d’expression permet fréquemment d’évacuer certaines ten-sions » mais ce qui prévaut avant toute chose, souligne-t-il, c’est « la notion de plaisir ».

En avril, mai, juin… La Journée mondiale de

sensibilisation à l’autisme, Handic’art 4

e édition,

Une manifestation multisport « sport, mixité, handicap »,

mais aussi… Des représentations théâtrales

données par des résidents comédiens,

des journées festives dans les IME, de la musique… et même… un son et lumière au foyer de vie ! Pour plus d’informations sur ces évènements, consultez la rubrique « agenda » du site de l’association.

► www.apajh23.com

Cinéma La Fédération des APAJH est partenaire du dernier film de Nils Tavernier. La sortie de « De toutes nos forces » est prévue le 26 mars 2014. Jacques Gamblin et Alexandra Lamy y incarnent un couple parents de deux enfants dont l'un est infirme moteur cérébral. Le père, qui a du mal à affronter le handicap de son fils joué par Fabien Héraud, va un jour accepter le défi que ce dernier lui lance : préparer un triathlon ensemble !

► Pour plus d’infos sur ce thème, lire « 10 questions sur l’éducation inclusive » sur www.unesco.org > thèmes > éducation > l’éducation inclusive

JeanJean--Luc, Luc,

Eddie et Eddie et

Florent .Florent .