Efficience21 – N°10 (2014)

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LE MAGAZINE DE L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 10 | PRINTEMPS 2014 | CHF 5.90 MOBILITÉ NOUVEAUTéS éLECTRIQUES AU SALON DE GENèVE INTERVIEW L’éCONOMIE CIRCULAIRE SELON LAURENT MAEDER EFFICIENCE 21 DOSSIER RETOUR à LA VILLE ENQUÊTE PLUS BELLE LA VIE EN MINERGIE ? RETOUR à LA VILLE DOSSIER

description

Efficience21 est le premier magazine romand consacré essentiellement à l’efficience énergétique. Rédigé en étroite collaboration avec des spécialistes du domaine et basé sur des actions concrètes, cette publication est destinée en premier lieu aux actuels et futurs propriétaires désirant un habitat efficient, ainsi qu’à toute personne sensible à cette thématique.

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LE MAGA ZINE DE L’ EFF IC IENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 10 | pRINTEMps 2014 | CHF 5.90

MobILITÉnouveautés électriques au salon de genève

INTERvIEw

l’économie circulaire selon laurent maeder

EfficiEncE 21

DossIER

retour à la ville

ENQUêTE

Plus belle la vie en minergie ?

retour à la villeDossIER

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Inédit Publications SAAvenue Dapples 7, CP 900, 1001 [email protected], www.inedit.ch

EFFICIENCE 21 est un magazine consacré à l’efficience énergétique, il paraît quatre fois par an.Tirage 25 000 exemplaires

DIrECtEur DE PublICAtIoNThierry [email protected]

rÉDACtIoNrédactrice en chef Elodie Maître-Arnaud [email protected]édacteurs Patricia Bernheim, Mary-Luce Boand Colombini, Monique Chevalley, Daniel Eskenazi, Sophie Kellenberger, Zian Marro, Maxime Pégatoquet, Henri Plouïdy, Viviane Scaramiglia, Sylvie Ulmann, Laetitia WiderMise en page Tifenn Le MoullecCorrection Yvan BiglerIllustration de couverture Stéphanie Cousin

MArKEtINGChef de projet Quentin [email protected]

PublICItÉSerge Weygold 021 695 95 82, [email protected] Bornand 021 695 95 67, [email protected]ériel/impressionJoëlle Loretan 021 695 95 24, [email protected]

SoCIÉtÉ ÉDItrICEGassmann SA Längfeldweg 135, 2504 Bienne

IMPrESSIoNIRL plus SA Chemin du Closel 5, 1020 Renens

IMPrESSuM

AbonnEz-vous! CHF 20.- par année pour 4 numéros, y compris un accès gratuit à l’édition iPad du magazine enrichie de différentes vidéos. Pour cela, il vous suffit d’envoyer un e-mail, fax ou courrier avec vos coordonnées aux adresses et numéros suivants:

Mail: [email protected] | fax: 021 695 95 50Adresse: Efficience 21 c/o inédit Publications, Av. Dapples 7, case postale 900, 1001 Lausanne.

lisez également«Efficience 21» sur

votre iPad

ÉDitoLE CoURANT NE pAssE pLUs

La Commission européenne indiquait le 11 février dernier que les négociations en cours avec la Suisse sur la création d’un marché commun de l’électricité

étaient suspendues. La réaction de Bruxelles au «oui» à l’initiative contre l’immigration ne s’est pas fait attendre. En discussion depuis 2007, la conclusion d’un accord bilatéral sur l’électricité – que l’on disait pourtant sur le point d’aboutir – est donc reportée sine die. Si certains commenta-teurs n’y voient qu’une rodomontade de la part de l’Union européenne – cette dernière a égale-ment beaucoup à y perdre –, la plupart craignent un préjudice économique important pour le pays en cas de rupture des pourparlers.

Certes, les deux parties à la négociation ont toutes les deux intérêt à un accord. Côté suisse, l’inté- gration au réseau électrique européen garantirait un approvisionnement fiable, une stabilité des prix et assoirait son rôle de «batterie» de l’Europe via ses installations hydrauliques de stockage. Côté UE, c’est garantir la sécurité de l’approvi - si onnement en électricité du marché intérieur qui est l’objectif principal de cette intégration. Et de lorgner ainsi sur la flexibilité des capacités d’accumulation et de production de courant par la Suisse, sur fond de politique énergétique européenne mettant en avant les énergies renou-velables, par définition intermittentes.

Les conséquences d’un échec des négociations seraient toutefois bien plus fâcheuses pour Berne que pour Bruxelles. D’autant que pour l’heure, et

selon les propos de Walter Steinmann, le directeur de l’OFEN, il n’y a pas de plan B. De lourds inves-tissements ont en effet été consentis ces dernières années dans les installations hydro-électriques. Dans une Suisse isolée, quelle serait leur valeur? De même, cet échec pourrait lourdement peser sur les prix des importations futures d’électricité. Quid dans un contexte de sortie du nucléaire dont découle une nouvelle stratégie d’approvisionne-ment? En outre, cet accord devait à long terme déboucher sur un accord plus large portant sur les infrastructures, l’efficacité énergétique, ainsi que sur le gaz naturel. Qu’en est-il désormais? Autant d’incertitudes qui pèsent non seulement sur l’avenir des relations Suisse/UE, mais aussi sur plusieurs aspects majeurs de la stratégie énergé-tique du pays.

L’émotion va retomber. Le Conseil fédéral et le Parlement vont décider de la façon de mettre en œuvre cette initiative. A suivre, donc… En espérant toutefois que les interférences sur la ligne Berne-Bruxelles ne se transformeront pas en blackout.

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élodie maître-arnaudrédactrice en chef

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SoMMaire

04 l’image

06 actualité et brèves

16 interview Laurent Maeder

23 initiative Le Val-de-ruz, modèle énergétique

26 dossier L’avenir de l’habitat s’écrit en ville

aCtuel65 succès des sacs qui dégomment

69 conso Je jette ou je garde ?

70 archi en harmonie avec le vivant

72 Japon Pus de vert pour moins de clim

74 livres Six ouvrages à ne pas manquer !

80 agenda evénements à ne pas rater!

vivre

No 10 | pRINTEMps 2014

26 dossierles centres urbains séduisent à nouveau

65 vivredu tracteur au HiPster

62 mobilitésalon de l’auto 2014

34 rePortagerecYclage de l’alu

34 reportage recyclage de l’alu: on est les champions!

38 Formation Les nouveaux métiers durables

41 enquête Vivre en Minergie: des débuts un peu difficiles

47 tendance Le bois marche sur la ville

CleaNteCH52 Promouvoir les compétences suisses Groupe rWB et Jacquier-Luisier Sa

57 actualité et brèves

62 Foire Les nouveautés électriques dévoilées à Genève

MoBilitÉ

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l’iMaGeUn laboratoire pour l’écologieElle s’appelle Masdar City. Cette ville durable en construction surgit comme un mirage futuriste à Abu Dhabi. Un projet ambitieux qui doit rassembler, à terme, quelque 40 000 habitants sur une superficie dépassant à peine les 5 km2, et ce, avec une empreinte carbone nulle, aucun déchet et zéro pétrole. Pour ce faire, la cité s’inspire de l’architecture traditionnelle, avec des constructions denses pour un maximum d’ombre, ainsi que de l’ancestrale technique perse des tours à vent pour détourner les courants d’air frais. L’approvisionnement électrique sera quant à lui assuré par l’énergie solaire et un peu d’éolien. Commencé il y a cinq ans, le chan-tier suit son cours. Véritable laboratoire d’innovation, la ville accueille pour l’heure quelques centaines d’habitants, essentiellement des étudiants du Masdar Institute, créé en collaboration avec le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et dont les recherches sont axées sur l’énergie renouvelable et la durabilité. E. M.-A.

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ACTUELARCHI ToURs vÉGÉTALEs

MiLAnsE MEt Au vErtPour pallier la densification urbaine, régénérer l’environnement et la biodiversité de Milan, deux tours d’habitation végétales pourvues de 16 000 végétaux viennent d’être érigées. Une première mondiale.

MAry-LUCE BOAND COLOMBiNi

A Milan, le projet résidentiel révolu-tionnaire Bosco Verticale, chapeauté par les architectes italiens Stefano

Boeri, Gianandrea Barreca et Giovanni La Varra, vient de prendre forme. But de l’opéra-tion: reboiser la ville, régénérer l’environne-ment et la biodiversité tout en densifiant le territoire à la verticale. Deux tours résiden-tielles de 80 et 112 m de haut accueillent sur leurs façades quelque 16 000 arbres, arbustes et plantes, montés à l’aide de grues. «A cette hauteur, les vingt espèces différentes résistent au vent et la terre ne pèse que 1300 kg par m3 contre 2300 de terre normale. Pour garantir la meilleure isolation thermique, à chaque orientation son biotope. Au sud, nous avons mis des plantes du maquis méditerranéen, au nord, des plantes plus résistantes. Cela réduit l’amplitude thermique de deux degrés entre l’intérieur et l’extérieur», nous explique Stefano Boeri. Et deux degrés en moins, c’est autant de chauffage économisé en hiver et de climatisation non distribuée en été. La facture énergétique devrait ainsi diminuer de 30% par an grâce à cette barrière végétale.

autosuFFisance énergétiqueLa diversité des plantes et leurs caractéris-tiques absorbent les particules de CO2 et les poussières de la ville, tout en produisant de

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l’oxygène et en créant un filtre protecteur contre le rayonnement et la pollution acous-tique et la régulation des températures éle-vées durant l’été. Pour irriguer les plantes, les eaux grises des bâtiments sont filtrées puis réutilisées. Des panneaux solaires et photovoltaïques contribuent à l’autosuffi-sance énergétique des deux tours. Leurs

espaces de vie bénéficient de larges baies vitrées donnant sur la verdure. Arbre et béton, au cœur d’une ville contemporaine européenne qui s’enorgueillit de cette première mondiale. «Nos forêts verticales créent un mode de renforcement des liens entre la nature et la ville sur le territoire», conclut l’architecte. e

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DeSiGN

marc de cafétransformer le marc de café en objet de décoration? c’est le pari du designer espagnol raul Lauri qui le décline en plusieurs versions. Mention spéciale aux lustres Koji’s qui, non contents d’éclairer la cuisine, y diffusent également une bonne odeur de… café. et après plusieurs années de bons et loyaux services, il suf-fit, pour s’en débarrasser, de les jeter dans la poubelle à compost. www.qnc.ch

ePFl

nominationc’est en juillet prochain que le professeur Berend Smit, spé cialiste de l’ingénierie chimique à Ber-keley, prendra la tête de l’energy center (cen) de l’ePfL. il succédera ainsi à hans Björn Püttgen et à l’actuel directeur ad interim daniel favrat. Le cen a été créé en 2006; il est actif dans la promotion des projets et réseaux de recherche en matière de technologies durables de conversion, de stockage, de transport, de distribution et d’utilisation d’énergie.

ville

Potager coulissantdeux jeunes français ont imaginé un potager à fixer sur les façades des immeubles. Une création qui a remporté le prix 2013 de l’entrepreneur en économie sociale. des mini-jardins à portée de main, pour végétaliser la ville et inviter les urbains à renouer avec les plaisirs de la campagne. www.fraisedesvilles.com

EN bREF

DEsIGN

Une briqUe dans la Mare

Le tissu urbain s’étant progres-sivement coupé de la biodiver-sité des campagnes environ-nantes, la brique BriKE reprend la forme archétypale du matériau de construction par excellence, dans une ver-

sion biocompatible. Où ces briques, faites de terre argi-leuse, peuvent servir de ruches, de nichoirs ou d’hôtels à in-sectes et permettre au citadin un autre regard sur l’infini-ment petit qui nous entoure.

Distingué par l’Observeur du design 2014, ce projet est en-core en recherche d’éditeur. e

M.P.

Plus d’informations surwww.piksdesign.com

rEcycLAgE à DoMiciLEdepuis janvier dernier, les Genevois peuvent faireappel aux services de tri@home pour venir chercher leurs déchets triés chez eux.

éLODiE MAîtrE-ArNAUD

«n ous nous sommes aperçus qu’hormis dans les grands

ensembles, il est rare que les immeubles soient équipés de tous les containers nécessaires au recyclage, explique romain de rham. A part celui destiné au verre, on n’en trouve généra-lement pas d’autre.» Cet entre-preneur fraîchement diplômé de 26 ans a donc décidé de propo-

ser ses services à tous ceux qui, faute de temps, d’énergie ou de moyen de déplacement, ne jouent pas le jeu du recyclage. Lancée uniquement dans le can-ton de Genève au début de l’an-née, sa petite entreprise est en phase de démarrage. «Nous éten-drons notre offre plus loin si ça marche», assure-t-il. Le principe? Les abonnés déposent le verre, le PEt, le papier et/ou l’aluminium dans des bacs que tri@home vient récupérer sur leur palier les

jours de collecte. «Nous avons divisé le canton en dix secteurs, ce qui permet d’assurer deux ra-massages par mois dans chacune de ces zones», précise romain de rham. Les tournées sont ef-fectuées grâce à un petit véhicule utilitaire. Plus écolo que plu-sieurs personnes allant chacune à la déchetterie. «Nous espérons aussi que cela incitera ceux qui ne trient pas leurs déchets à le faire.» Un service privé qui a un prix: à partir de 20 francs par mois pour le ramassage de 4 bacs de 36 litres. e

Plus d’informations surwww.triathome.ch

TRI sTART-Up

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DiStiNCtioN

cités de l’énergieneuf villes suisses ont récem-ment obtenu le label, parmi lesquelles trois romandes: Gland, nyon et Saxon. attribué conjointement par l’association cité de l’énergie et l’Ofen aux communes réalisant ou planifiant des mesures concrètes de politique énergétique, il distingue à ce jour 343 villes dans le pays.

ÉolieN

chargeurs pour mobileUn vent nouveau soufflera bientôt sur la téléphonie mobile. deux chercheurs américains sont en effet en train de mettre au point des micro-éoliennes embarquées, permettant d’ali-menter les appareils. d’une largeur de seulement 1,8 mm, elles seront fabriquées dans un alliage en nickel. Une firme taïwanaise a d’ores et déjà manifesté son intérêt pour assu-rer leur commercialisation.

le CHiFFre

600 millionsc’est, en kWh, l’énergie totale générée en Suisse par les cellules photovoltaïques en 2013, soit 260 millions de plus qu’en 2012. des chiffres communiqués par l’association Swissolar qui prévoit toutefois une stagnation en 2014. «La part du photovol-taïque dépendra des décisions politiques», déclare-t-elle.

EN bREF ACTUELDÉbAT pARLEMENT vAUDoIs

où L’on rEPArLEDu chAuffAgEéLEctriquEsi l’installation de nouveaux systèmes de chauffage électrique est interditedepuis les années nonante dans la plupart des cantons, la question controverséedu démantèlement des systèmes existants refait surface chez les Vaudois.

éLODiE MAîtrE-ArNAUD

u ne initiative parlemen-taire a été déposée début février au Grand

Conseil vaudois par le député Vert Jean-yves Pidoux. Ses

«le CHauFFaGe ÉleCtriqueN’a PaS leS DÉFautS qu’oN lui Prête»Jean-Pierre mérot, président de l’association choc electrique

dispositions, visant à mettre hors circuit les systèmes de chauffage électrique fixes, constitueraient ainsi l’alinéa a de l’article 30 de la loi révisée sur l’énergie, adoptée en fin d’année 2013. Des dispositions

qui avaient été retirées lors des débats parlementaires, les députés redoutant alors un ré-férendum de l’association Choc Electrique. C’est en effet ce qui s’était passé dans le canton de Fribourg, lorsque des défen-

«Le chauffage électrique n’est ni gourmand ni inefficace. en nous basant sur des chiffres de l’Ofen, nous avons pu élaborer une statistique montrant des niveaux de consommation énergétique comparables à ceux du chauffage central au gaz ou au mazout. il n’y a que par rapport aux pompes à chaleur de dernière génération que la différence est substantielle.

» Le chauffage électrique n’est que le bouc émissaire de la politique énergétique: il n’est pas nécessaire de le suppri-mer pour sortir du nucléaire! et ce n’est en tout cas pas suffisant. Le supprimer dans toute la Suisse ne permettrait en effet d’économiser que 2 à 3% de la consommation électrique, soit 0,7% tout au plus de la consommation totale d’énergie. dans le seul canton de Vaud, les 25 000 installations de chauffage électrique – soit 10% du parc national – représenteraient ainsi moins de 0,07% de cette consommation d’énergie. c’est dérisoire. et une aberration que d’exiger le démontage de systèmes qui fonctionnent parfaitement! Que fait-on de l’énergie grise?

» cette initiative fait en outre peser un risque important sur les propriétaires: transformer une installation de chauffage entraine en effet des coûts très élevés, environ 80 000 francs pour un système de pompe à chaleur. Les chauffages centraux au gaz ou au mazout coûtent moins cher, mais il est évident que le recours à des énergies fos-siles est en contradiction totale avec les tendances actuelles. On ne peut pas à la fois encourager la mobilité électrique et interdire les chauffages électriques!

» nous n’hésitons pas à qualifier cette mesure d’atteinte au droit de propriété. Sans compter que sa mise en œuvre est irréaliste économiquement et humainement: on ne pourra pas démonter 25 000 installations d’ici à 2030. nous sommes donc fermement décidés à faire usage du référendum pour protéger les intérêts des 6,6% de Vaudois qui se chauffent à l’électricité.»

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ACTUELDuraBilitÉ

observatoire en ligneLe site www.ecobs.ch recense les questions et les idées en lien avec le développement durable. depuis près d’un an, cette plate-forme – qui souligne sa neutralité – s’engage ainsi à prendre en compte toutes les observations de ses utilisateurs et à les transmettre aux acteurs concernés, afin de favoriser et faciliter les échanges d’opinions.

ForMatioN

cours sur les labelsParce que même les profession-nels ont parfois du mal à s’y retrouver dans le foisonnement de labels dans la construction, la plate-forme fe3.ch propose deux nouveaux cours sur ce thème à leur intention. infos et inscriptions sur www.fe3.ch.

Solaire

installation king sizeelle s’appelle ivanpah. c’est à la frontière entre la californie et le nevada, dans le désert de Mojave, que vient d’être mise en route la plus grande centrale de production solaire du monde. 300 000 miroirs héliostats foca-lisent ainsi l’énergie sur trois tours abritant des chauffe-eau. avec une capacité de 392 mégawatts, sa production annuelle permettra de couvrir les besoins de 140 000 foyers. ce courant propre permettra en outre d’économiser 400 000 tonnes d’émissions de cO

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par an, soit l’équivalent de ce que rejettent 72 000 véhicules.

EN bREF

«C’eSt uNe utiliSatioNNoN eFFiCieNte De l’ÉleCtriCitÉ»Jean-Yves Pidoux, député vert au grand conseil vaudois

qui ne sont pas occupés toute l’année, pour ceux qui pro-duisent eux-mêmes, à partir d’énergies renouvelables, au moins 50% des besoins de l’électricité nécessaire au chauf-fage ou encore pour les proprié-taires qui manquent de moyens financiers.

A l’heure où nous bouclons, le Grand Conseil n’a pas encore eu le temps de se pencher sur cette initiative. Et si la conseil-lère d’Etat Jacqueline de Quattro s’est dite favorable à la mesure, reste à savoir si les députés lui permettront d’être examinée par l’exécutif vaudois. Le cas échéant, celui-ci pourrait en-suite revenir avec une proposi-

tion de loi soumise au Grand Conseil, qui voterait alors une seconde fois. Autant d’étapes et d’incertitudes,

donc, ajoutées à l’intention clairement exprimée de l’asso-ciation Choc Electrique d’utili-ser le référendum pour contrer ce projet. «ils n’ont pas fini de m’avoir sur le dos», déclare ain-si son président. reste que l’au-teur de l’initiative n’a, lui non plus, pas l’intention de lâcher l’affaire et prévient déjà qu’en cas d’échec de cette initiative, il reviendra à la charge. e

«avec le dépôt de cette initiative, ma démarche com-prend deux volets: un volet énergétique et un volet ins-titutionnel. Sur ce second point, notre intention lors des discussions autour du projet de loi vaudoise sur l’énergie était de mettre sous toit les dispositions non controver-sées. nous avions donc retiré l’alinéa litigieux en annon-çant toutefois que nous y reviendrions plus tard. c’est chose faite. Je respecte le droit au référendum, mais il faut qu’il s’applique au bon endroit. Je suis certain que nos détracteurs ne manqueront pas d’y recourir et je me réjouis de discuter avec eux.

» Sur le plan énergétique, je reste convaincu que le chauffage électrique est une mauvaise utilisation de l’électricité, et ce, dans la mesure où le but unique de ce type d’installation est de dissiper de la chaleur. Lorsqu’on produit de l’électricité, forme d’énergie à usages multiples, il s’agirait d’éviter de n’utiliser que la chaleur résiduelle dégagée, qui est en fait à ranger dans les pertes d’énergie.

» Quant au contenu de l’initiative, il n’y a rien qui soit apocalyptique pour les propriétaires. La disposition inclut en effet des clauses d’exceptions, ainsi que des possibilités d’aides et de subventions. il suffit par exemple d’installer quelques dizaines de mètres carrés de panneaux solaires sur son toit pour conserver son ins-tallation de chauffage électrique. Grâce aux subventions, ces coûts peuvent être réduits. de même, les proprié-taires qui n’en ont pas les moyens pourront être dispen-sés de travaux. On a vu des législations plus dures!

» il ne faut pas oublier non plus que, pour l’essentiel, les systèmes de chauffage électrique équipent des bâtiments construits avant 1990. Les propriétaires auront de toute façon des travaux de rénovation à entreprendre dans les années qui viennent. c’est une chose que toute per-sonne économiquement avisée doit avoir anticipé.»

seurs du chauffage électrique avaient gagné un tel référendum, balayant dans son sillage l’ensemble de la loi alors en discussion. La loi vaudoise sauvée et adoptée, c’est désormais dans les mêmes termes que la mesure supprimée a refait surface. Celle-ci contraindrait les propriétaires à remplacer les chauffages électriques fixes d’ici au 31 décembre 2030. Des exceptions sont prévues, notamment pour les bâtiments

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Du soLAirEsur rouLEttEsdisposer d’énergie photovoltaïque là où on en a besoin, c’est maintenant possible grâce à MiniJoule island, un système de production compact monté sur roulettes.

SyLViE ULMANN

P ouvoir en permanence se fournir en énergie solaire où que l’on se trouve, du jardin au balcon en passant par

le chalet ou le camping, c’est désormais une réalité. La solution s’appelle MiniJoule island, un engin dont l’allure évoque un de ces chariots que l’on utilise pour faire ses courses, à cela près qu’il s’agit d’un boîtier étanche. Celui-ci contient une batterie 100 aH-AGM, un modèle peu sensible aux effets du gel et présentant un faible taux de décharge (1 à 3% par mois). Elle peut donc passer plusieurs mois sans être rechargée, ce qui facilite son entreposage. S’y ajoutent un régulateur de charge, un onduleur, un redresseur, ainsi qu’un bloc d’alimentation-chargeur. Des panneaux photovoltaïques ex-térieurs, de la taille d’un écran de télévision, complètent l’équipement. Le tout tient sur un chariot à roulettes qui permet de le transporter assez facilement. Mais ne

prévoyez pas pour autant de l’emporter en randonnée, car l’ensemble pèse tout de même une bonne cinquantaine de kilos!

brancHer la téléGrâce à un onduleur intégré, les 1500 watts d’énergie «verte» produits sont immédiate-ment disponibles pour faire tourner un petit appareil électrique, type sèche-cheveux, télé-viseur ou mixeur, en le branchant directe-ment sur le MiniJoule island. On peut bien entendu également utiliser cette énergie plus tard, lorsque le soleil est couché, par exemple. Voilà une première, car les char-geurs mobiles actuellement sur le marché permettent au mieux de recharger un télé-phone ou un ordinateur portable, mais jamais de regarder la télévision. Côté perfor-mances, MiniJoule island alimente sans pro-blème les appareils consommant du courant continu jusqu’à une puissance de 1500 W.

Plusieurs types de raccordement sont pos-sibles, de la prise 12V pour des lampes LED ou une glacière à la prise USB 5V pour les appareils mobiles. Un ordinateur de 25 watts peut être connecté pendant 33 heures (840 Wh/25 W), un téléviseur 32» LCD pen-dant neuf heures (840 Wh/90 W) et un micro-ondes de 1500W pendant 20 à 30 minutes. Pas question, autrement dit, d’alimenter un frigo, une climatisation ni tout autre gros ap-pareil électroménager pendant un week-end.

troisième révolution industriellePour disposer de toute la puissance de Mini-Joule island, on profite des jours de beau temps afin de recharger la batterie. Lorsqu’elle est totalement vide, le module a besoin de deux à trois jours en été pour at-teindre sa pleine charge; l’hiver, l’opération peut durer plus longtemps. Si l’on est pressé, il est aussi possible d’effectuer une recharge en 20 heures, via le réseau électrique. Conçu et assemblé en Allemagne par l’en-treprise GP Joule, l’appareil a vu le jour dans cette version transportable en 2011 et a dé-barqué en Suisse l’automne dernier. Pour Manuel reich, directeur de la filiale suisse basée à Uster, dans le canton de Zurich, cet appareil incarne un premier pas vers la troisième révolution industrielle qu’évoque Jeremy rifkin dans son dernier livre, où chacun produira tout ou partie de l’énergie dont il a besoin sans devoir se connecter au réseau. Une indépendance énergétique qui n’est toutefois pas à la portée de toutes les bourses, puisque l’unité MiniJoule island coûte pour le moment 1990 francs. e

ACTUELpRATIQUE TRANspoRTER L’ÉNERGIE AvEC soI

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ACTUELpRojET bIoCoMbUsTIbLE à L’ÉTUDE

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bois LiquiDEUn biocombustible liquide produit à partir de bois alimentera un jour le réseau de chauffage à distance lausannois.

éLODiE MAîtrE-ArNAUD

u n projet pionnier de bio-combustible devrait être finalisé dans le courant

de l’année. C’est du moins ce qu’annoncent les Services indus-triels de Lausanne (SiL) dans leur magazine Sinergies. Après les bûches, les plaquettes et les pel-lets, le bois pourrait ainsi être utilisé sous forme liquide afin d’approvisionner une partie du

née et engendrent un gaspillage d’énergie à la belle saison, ce bio-combustible pourrait être stocké dans deux citernes de cinq mil-lions de litres – avec seulement 1000 m2 d’emprise au sol –, pour être brûlé uniquement en hiver. Soit, selon les SiL, l’équiva-lent en plaquettes de deux ter-rains de foot entièrement recou-verts sur cinq mètres de haut. Pour ce faire, le bois doit être transformé en combustible

liquide par pyrolyse, une tech-nique déjà éprouvée à l’étranger. La chaudière de Pierre-de-Plan devra toutefois être adaptée; il faudra en outre construire une usine pour produire ce bois liquide. Le projet technique a reçu le sou-tien politique de la municipalité lausannoise. reste maintenant à trouver un financement et à négocier un contrat à long terme avec un fournisseur de bois. e

réseau de chauffage à distance de la ville. Alimenté pour l’heure par un mélange d’énergies renouve-lables et fossiles, ce dernier de-vrait en effet, selon Claude-Alain Luy, chef du Service du gaz et chauffage à distance, fonctionner – «à très long terme» – à 100% avec des énergies renouvelables.

adaPter les inFrastructuresContrairement aux chaufferies à bois qui fonctionnent toute l’an-

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Pour DEs bâtiMEnts vrAiMEnt étAnchEsMême les édifices les mieux isolés perdent de la chaleur.Un architecte lucernois a conçuun système de soupapes afin de limiter ce phénomène.

BENEDiKt VOGEL/OFEN

L’ enveloppe d’un bâtiment n’est jamais totalement étanche. il faut bien installer une porte pour laisser

les gens entrer et sortir! A cela s’ajoutent les ouvertures indispensables pour des raisons techniques, comme les canalisations d’eau usée ou les installations de ventilation. idem pour les systèmes de drainage du toit, les cages d’ascenseur ou encore les conduites pour les gaz d’échappement des installa-tions de chauffage qui traversent l’enveloppe du bâtiment. Et même si ces ouvertures de fonction ont, dans la plupart des cas, de faibles coupes transversales, elles laissent échapper l’air intérieur et, par là même, une précieuse énergie de chauffage.

au moins 5% de déPerditionsLes pertes d’énergie par les ouvertures de fonction ont été longtemps ignorées ou considérées comme négligeables, mais le souhait d’améliorer le rendement énergé-tique a poussé la branche de la construction à s’en préoccuper. Des chercheurs de l’Ecole supérieure de technique et d’architecture de Lucerne ont par ailleurs analysé et quantifié les déperditions d’énergie dans une étude subventionnée par l’Office fédéral de l’éner-gie (OFEN). «Cette perte peut s’élever à 5% des besoins en énergie de chauffage d’une maison individuelle», écrit ainsi Serge Mattli, ingénieur et auteur principal de l’étude rédigée au Centre de technique inté-grée du bâtiment (ZiG) de l’école supérieure de Lucerne.Les 5% s’appliquent aussi pour une maison individuelle bien isolée, type Minergie-P,

avec installation de ventilation dans la cui-sine, poêle suédois et système d’évacuation d’air pour les installations sanitaires. En réalité, les pertes d’énergie par les ouver-tures de fonction devraient même être plus élevées dans la mesure où l’étude n’a pas encore tenu compte des pertes par infiltra-tion (c’est-à-dire par échange d’air dû aux différences de pression entre l’intérieur et l’extérieur).

Priorité aux bâtiments existantsL’architecte lucernois Giorgio Morandini a planché sur une solution afin de mettre un frein aux pertes d’énergie par les ouvertures de fonction. Et il souhaite en particulier intervenir sur les bâtiments existants. En collaboration avec l’école supérieure de Lucerne et avec le soutien de la Fondation

suisse pour le climat et l’OFEN, il a ainsi conçu des soupapes qui devraient fortement réduire ces déperditions à l’avenir.Les soupapes de Giorgio Morandini sont construites différemment selon l’application prévue, mais suivent toujours le même ob-jectif: au repos, elles permettent d’éviter la fuite de l’air intérieur vers le dehors. L’archi-tecte a d’ores et déjà commercialisé une pre-mière série de soupapes; la soupape d’eau de toiture sera quant à elle mise sur le mar-ché à partir de mi-2014. «Les pertes par les ouvertures de fonction sont les dernières grosses fuites ignorées jusqu’à présent pour lesquelles il existe désormais une solution», relève rolf Moser, chef du programme de recherche sur les bâtiments de l’OFEN. e

la soupape est installée sur le dispositif d’écoulement de l’eaude toit à la place d’une crapaudine. s’il ne pleut pas, la membranereste fermée et empêche les pertes thermiques.

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ACTUEL

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ACTUELGÉotHerMie

désillusion à saint-gallLes responsables du projet de géothermie de Saint-Gall ont annoncé mi-février les résultats des derniers tests de production. et ils sont très décevants. en effet, l’afflux d’eau chaude mesuré à 4000 m de profondeur s’est avéré dix fois plus faible que ce qui était espéré. rappelons que le premier coup de pioche a été donné sur le chantier saint-gallois il y a un an. Un chantier sous haute sur-veillance et dont l’ambition est de permettre de chauffer un tiers de ménages de la ville et de couvrir 2% de ses besoins en électricité.

EN bREF

HAbITAT QUALITÉ DE L’AIR INTÉRIEUR

insPirEz, ExPirEz... éPurEz!Face à une pollution qui s’invite sans y avoir étéconviée, designers et cleantech tâchent de donnerun second souffle à nos intérieurs.

MAxiME PéGAtOQUEt

L’ air que nous respirons dans les grandes villes est pollué, et ce, à des

degrés plus ou moins impor-tants selon que l’on se trouve à Paris, à Genève ou à Pékin. Ces dernières années, nombre de designers se sont penchés sur l’air de nos habitats, propo-sant des produits, sinon révo-lutionnaires, à tout le moins favorables à notre bien-être.

Parmi eux, Andrea de Mathieu Lehanneur ou Oskar et Albert par la société suisse Stadler Form, quand ce ne sont pas les vénérables blocs de cèdre qui sont remis au goût du jour.

caPteurs de PollutionMais demain, ce sont bien les capteurs de pollution qui vont envahir les intérieurs et devien-dront de facto le nouvel eldora-do des cleantech. L’Organisation mondiale de la santé a qualifié

la pollution atmosphérique de «cancérigène probable» lorsqu’elle est couplée à la mau-vaise qualité de l’air intérieur, et toutes deux réduiraient notre espérance de vie de 9,8 mois. il y a donc urgence. Et si, pour l’instant, il s’agit simplement de diagnostiquer cet ennemi invisible, des sociétés comme Numtech, Fluydin ou Ethera cherchent aussi à «tuer» les 20% de polluants qui résistent aux actuels systèmes de ventila-tion-aération. Une lutte salutaire mais quasi don quichottesque, tant les vents économiques et politiques semblent ne pas souffler dans le bon sens. e

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Optimiser l’énergieavec vOn auw saDepuis 1853, l’entreprise von auw conçoit et réalise des systèmes thermiques et de ventilation, ainsi que des réseaux d’eau dans les bâtiments. son équipede 85 professionnels propose ses services sur mesure, de l’étude à l’entretien des installations.

Certifiée Energo pour l’optimisation énergétique, Von Auw SA est active dans tous les domaines CVRS (chauf-fage, ventilation, rafraîchissement,

sanitaire), ainsi qu’en matière d’efficacité énergétique, audit et optimisation. Son offre s’étend à l’ensemble des prestations et des techniques permettant de réduire la consom-mation d’énergie et de CO2. Les responsables des différents départements de l’entreprise ont une formation de projeteur diplômé et sont au bénéfice d’une Maîtrise fédérale. Von Auw peut également s’appuyer sur les compétences d’une collaborateur spécialisé pour le label Minergie®, ainsi que sur celles d’une collabo-ratrice titulaire du Brevet fédéral de conseiller énergétique. La société est actuellement diri-gée par Alain Folly et ses trois associés, Gilles Jotterand, Sylvestre Vultaggio et Didier Stoeckli.

Futur prOpriétaire?Vous envisagez de construire une villa, un ou plusieurs immeubles, un bâtiment administra-tif, industriel ou technique? Vous trouverez chez Von Auw un seul et unique partenaire.

Son bureau technique tient à votre disposition ses compétences et assure l’étude et la concré-tisation de tous vos projets. Selon vos de-mandes et votre budget, ses équipes sont à même de vous proposer les solutions les plus efficientes. Dans le domaine du chauffage, Von Auw bé-néficie ainsi d’une solide expérience dans la pose de systèmes de pompe à chaleur et d’ins-tallations utilisant les énergies renouvelables, panneaux solaires thermiques ou d’échan-geurs thermiques par exemple. En matière de ventilation, elle propose notamment des sys-tèmes double flux, et, dans les installations complexes, des systèmes de récupération d’énergie pour des rendements minimaux. Dans le domaine sanitaire, l’entreprise peut installer des systèmes de récupération des eaux de pluie, ou encore des systèmes de pro-duction d’eau chaude sanitaire grâce à l’éner-gie solaire.

un prOpriétaire avertien vaut Deux! De plus en plus de maîtres d’ouvrages privés ou publics sont conscients du bien fondé de

rénover leurs bâtiments. Mais avant d’atta-quer des travaux parfois conséquents, mieux vaut réfléchir, car toute rénovation doit per-mettre d’économiser de l’énergie et de péren-niser un parc immobilier. Par leurs expé-riences dans le domaine de l’entretien des installations, les spécialistes de Von Auw sont à même de vous apporter tous les renseigne-ments nécessaires qui vous permettront d’aborder vos rénovations de façon perti-nente. Ils vous recommanderont des solutions et des produits adaptés à la structure de votre maison ou de vos immeubles et pourront les déployer en tout temps.Lancé fin 2012, le programme BilanPlus de Von Auw permet à ses clients d’envisager se-reinement un projet de transformation. Bi-lanPlus renseigne rapidement sur l’état d’un bien immobilier et conduit à une meilleure efficacité énergétique. Pour ce faire, des spé-cialistes étudient différents paramètres qui débouchent sur un bilan énergétique précis. Celui-ci est alors porté à la connaissance du propriétaire, accompagné de recommanda-tions pratiques, en vue d’une amélioration des rendements et de la consommation. En fonc-tion de la typologie du bien immobilier en question, il est possible de choisir, parmi trois formules, la prestation qui est la plus adaptée à ses besoins. Pour une villa, la formule Bi-lanPlus A comprend ainsi: une évaluation de l’isolation thermique de l’enveloppe du bien immobilier, une évaluation des installations techniques, des conseils d’utilisation en vue de meilleur rendement, des astuces pour réali-ser des économies, la remise d’un audit com-menté.

von auw sa Route de Genève 3Case Postale 161028 Préverenges

Tél. 021 804 83 00Fax 021 804 83 01

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ACTUEL EN bREF

RECHERCHE CoNGRès à ZURICH

LA coMbustion sous LE signEDu tournAnt énErgétiquE

Optimiser les moteurs à gaz ou expérimenterles biocarburants sont des axes majeurs de la recherche suisse sur la combustion. des travaux guidés par les objectifs à long terme de la stratégie énergétique 2050.

BENEDiKt VOGEL/OFEN

u n congrès sur la re-cherche suisse en ma-tière de combustion s’est

tenu dernièrement à l’institut fédéral de technologie (EtH) de Zurich. Organisé par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), le laboratoire de l’EtH pour l’aéro-

thermochimie et les systèmes de combustion (LAV), ainsi que par le laboratoire de recherche sur la combustion de l’institut Paul Scherrer (PSi), il a permis d’iden-tifier les thématiques sur les-quelles planchent les chercheurs. Leurs travaux s’orientent ainsi en grande partie sur les objectifs de la politique énergétique. Car

conformément à ces derniers, davantage de moteurs à gaz pour-raient être utilisés à l’avenir, avec une augmentation de leur rende-ment. En effet, le Plan directeur de la recherche énergétique de la Confédération pour les années 2013-2016 met notamment l’ac-cent sur la nécessité d’améliorer les motorisations dans les trans-ports de demain. La substitution de carburants neutres ou pauvres en CO2 aux carburants fossiles est également un axe important, qu’il s’agisse de carburants bio-gènes durables ou issus des éner-gies renouvelables. e

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teNDaNCe

Partage entre voisinsPrêt à partager votre tondeuse, votre fer à friser ou votre batteur à œufs? faites-le savoir! Le site www.pumpipumpe.ch met gratuitement à disposition des autocollants symbolisant toutes sortes d’objets (boule à disco incluse). il suffit alors de les apposer en évidence sur votre boîte aux lettres afin que vos voisins sachent ce que vous mettez à leur disposition.

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laurent maeder est membre et auditeur du bureaude conseil ePa switzerland.

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INTERvIEwLAURENT MAEDER

l’ÉColoGie,Nouvelle rÉvolutioN

iNDuStrielle!innover pour durer, c’est le leitmotiv de Laurent Maeder,

consultant en écologie industrielle. il défend le principe d’une économiedite «circulaire» où les produits fabriqués ne généreraient aucun déchet

mais rien que des matières premières utiles.

PrOPOS rECUEiLLiS

PAr SOPHiE KELLENBErGEr

E21 Vous êtes évaluateur accrédité par le bureau de conseil suisse de ePea switzer-land, l’agence d’encouragement à la protec-tion de l’environnement. quel est le rôle de cette société privée? Laurent Maeder Notre tâche est d’aider les industriels à réinventer leurs méthodes de production. Notre leitmotiv, c’est la philo-sophie «Cradle to Cradle», en français «Du berceau au berceau», soit un modèle écono-mique circulaire. C’est l’exact contraire du système linéaire dit «du berceau à la tombe», dans lequel les objets sont produits sans au-cune considération pour la préservation des ressources. tandis que le mouvement actuel tente de diminuer les impacts que l’industrie provoque aujourd’hui sur les hommes et l’environnement, notre intention est de la ré-volutionner pour que les produits, une fois fabriqués, restent une valeur, tant pour l’être humain que pour la nature. Nous suppri-mons dès lors la notion de déchets. En fin

de vie, les produits dits «biologiques», s’ils peuvent être assimilés sans risque par l’envi-ronnement, serviront de nutriment au sein du cycle naturel, sous forme de compost par exemple. Les produits techniques composés de matériaux tels que le plastique ou le métal seront eux aussi réutilisés dans le cycle tech-nique, comme matière première.

Pour le fabricant, quelle est la différence par rapport à sa démarche actuelle?La conception d’un produit s’élabore totale-ment différemment, tant dans son design que dans ses composants. Certaines matières n’existent même pas encore; la solution, c’est l’innovation. La démarche, dans l’idée EPEA, est de s’attaquer au problème en amont. Pour la chimie, qui est à la base des couleurs, il faut changer les formulations, créer de nou-velles teintes qui, elles, seront exemptes de produits dangereux. L’exigence est donc de supprimer tous les risques, tant sur le pro-duit fini que sur la chaîne de production. Et non pas de se contenter, comme aujourd’hui, d’essayer de les diminuer. La difficulté, dans

uN Parquet à PoSeret rePoSer

«nos parquets ne doivent jamais se perdre en déchets, ni consommer inutilement de l’énergie qui polluerait l’environnement»: telle est la phi-losophie proclamée du fabricant suisse Bauwerk. toutes ses matières premières sont examinées et analysées quant à leur composition et à leur impact environnemental. Les parquets dotés de la technologie Silente peuvent être facilement démontés à tout moment, en douceur, puis retournés à Bauwerk. tous les éléments sont retraités et transformés en de nouveaux produits.

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INTERvIEw LAURENT MAEDER

la vie de tous les jours, en termes de recyclage, c’est d’identifier ce que l’on doit recycler. Les plastiques durs sont tous jetés dans une même benne, qu’il s’agisse de contenants alimentaires ou de bouteilles de shampooing. Avec pour résultat, au moment du mélange, une masse hybride dont personne ne connaît plus les propriétés. Pour trier intelligem-ment, il faudrait, ce qui est impossible, analyser tous les composants.

quels sont les impacts concrets de votre démarche sur les industriels?C’est une révolution industrielle: tout doit être inventé. Pour chaque objet, il faut des mois d’innovation. Avec l’entreprise suisse Giroflex qui fabrique des chaises de bureau, nous sommes ainsi parvenus à créer un modèle dont le matériau de chacune des 128 pièces qui le composent est clairement identifié. Une analyse toxicologique a été conduite pour éliminer toutes les substances dangereuses et les matériaux ont été choisis afin qu’en fin de vie, cette chaise puisse repartir dans un nouveau cycle. résultat: 126 pièces sont effectivement recyclables

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la CHaiSe D’aujourD’HuiSera auSSi Celle De DeMaiN

Giroflex, fabricant suisse de chaises de bureau, a reçu la certification cradle to cradle pour son modèle 656 depuis 2010. Pour y parvenir, il a choisi des matériaux réutili-sables, minimisé la consommation d’énergie, de maté-riaux et d’eau. il a donc réduit les émissions de cO

2, aug-

menté la part des énergies renouvelables, réutilisé toutes les matières premières et assumé sa responsabilité sociale. La série est conçue pour allonger la durée de vie du produit en permettant de changer plusieurs fois cha-cune des pièces.

démontable en dix minutes, à part la mousse, l’ensemble des matières premières comme l’alumi-nium, l’acier et les matières synthétiques peuvent être réutilisées. Les roulettes sont transformées en granulés de matière synthétique, le vérin à gaz retourne chez le fournisseur où celui-ci le transforme et le tissu est, quant à lui, réduit en compost. en comparaison avec des produits classiques, 37% d’aluminium est économisé. La consommation d’énergie et de fuel est réduite; ce qui représente 21,2 kilogrammes de cO

2 en moins par siège. Sur les 128 pièces qui composent cette chaise, 126 sont

entièrement recyclables. Giroflex s’engage à reprendre les sièges usagés. Une action qui est en plus financièrement intéressante, chaque chaise restituée contenant pour 50 francs de matières premières.

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sans aucune perte de matière première. Le design a aussi été pensé pour qu’en fin d’usage, dix minutes suffisent au démontage et à la séparation des pièces avant de les réin-troduire dans un autre circuit de fabrication. Autre exemple: le textile. La culture du coton utilise, à elle seule, 3% des terres arables sur la surface de la planète. Elle est en outre à l’origine de 25% des pesticides utilisés dans le monde! Aujourd’hui, pour limiter les im-pacts négatifs sur l’environnement, la ten-dance est d’utiliser du coton issu de culture biologique qui reste pourtant très gourmand en eau. Nous avons développé, avec un fa-bricant allemand, des tissus destinés à pro-duire des habits de travail, confectionnés avec une nouvelle fibre développée à partir de fibre de bois et d’un polymère biodégra-dable à base d’huile. En deux ans, tout a dû être inventé, du processus d’extraction de la pulpe jusqu’à la fabrication de la fibre et sa teinture sans effet sur l’environnement. Le vêtement ainsi que l’élastique du pantalon sont entièrement réalisés avec cette nouvelle fibre brevetée. Au final, une fois usagés, ces habits peuvent retourner à la terre, compos-tés industriellement. Pour obtenir la certifi-cation Cradle to Cradle, le produit doit être sain pour l’environnement mais aussi socia-lement responsable pour le personnel qui le fabrique.

quel est le coût de cette nouvelle fibre infinito qui a été présentée au salon de düsseldorf, en novembre 2013?Pour l’instant, elle est plus chère. Cependant avec une demande grandissante, les prix baisseront; à l’inverse du coton bio dont la de-mande croissante le renchérit sans cesse sur le marché. Cette fibre infinito n’est utilisée, pour l’instant, que pour des vêtements de tra-vail, mais ces derniers peuvent, en plus, être loués et s’inscrire dans le modèle «économie de la performance». Dans l’approche Cradle to Cradle, on réfléchit donc aussi à la ma-nière de commercialiser un produit afin qu’il s’inscrive dans une démarche positive.

Pour être responsable aujourd’hui, ne faudrait-il pas systématiquement opter pour des produits naturels?Ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Je propose à mes clients qui voudraient faire des doudounes avec des plumes d’y renoncer en fonction des quantités néces-saires, sachant que des petites productions peuvent être plus facilement contrôlables. Parfois, les conditions dans lesquelles les canards et les oies sont élevés sont terribles.

utoPie aCtuelle = SaGeSSe Future?

L’écologie et l’industrie semblent antinomiques dans notre système actuel. Mais c’est sans connaître la vision de l’architecte américain William Mcdonough et celle du chimiste allemand Michael Braungart. ces deux personnalités ont inventé cette écologie industrielle avec leur modèle cradle to cradle (du ber-ceau au berceau), dans un ouvrage du même nom en 2001. Leur principe: un monde organisé comme un cycle parfait, où l’économie concevrait des produits qui, une fois usagés, ne généreraient nul déchet et rien que des matières premières utiles.

ancien chef de la division toxicologique de Greenpeace, Michael Braungart a réalisé qu’il valait mieux, pour être efficace, travailler main dans la main avec les industriels plutôt que contre eux. William Mcdonough a quant à lui été nommé «héros pour la planète» par Time Magazine en 1999 «pour avoir démontré que son utopie fondée sur sa philosophie peut changer les pratiques et la conception du monde». en 2010, ils créent ensemble, avec le gouverneur arnold Schwarzenegger, le cradle to cradle Products innovation institute, en californie, dans le but de donner naissance à un institut indépendant, à but non lucratif, pour la certification cradle to cradle. cinq niveaux de certification existent: basic, bronze, silver, gold et platinium. Le niveau platinium n’a encore jamais été attribué. Le produit est cer-tifié durant deux ans. Suite de quoi, il doit être réévalué. Les fabricants intéressés peuvent faire appel au bureau ePea Switzerland pour être coachés dans une démarche de production positive. ce service est payant et à considérer, selon ePea Switzerland, comme relevant logiquement des frais de recherche et d’innovation.

Leur concentration sur de petites surfaces peut potentiellement créer des problèmes sanitaires; les plumes sont arrachées par des machines, sur des animaux suspendus par les pieds et dans des souffrances abomi-nables. Je propose donc à mes clients la même performance, en synthétique, avec un produit innovant et sans nuisance d’au-cune sorte. Mon rôle est ainsi de prendre en compte tous les paramètres et de ne pas dire benoîtement «La plume est naturelle».

les consommateurs peuvent-ils faire confiance aux certifications actuelles?il existe plus de deux cents labels, rien que dans le textile. Si ces derniers étaient vrai-ment élaborés dans un souci de transparence, la logique voudrait qu’ils soient compréhen-sibles. Or, étant moi-même spécialiste du tex-tile, je suis incapable, en lisant les étiquettes, de dire clairement quels sont les critères pris

en considération. Alors que vous achetez un tee-shirt en coton bio en imaginant ainsi vous comporter en consommateur responsable, la réalité est que la teinture utilisée peut, par exemple, être polluée et polluante en métaux lourds. D’où l’importance de développer des méthodes de certification claires et impli-quant l’entier de la chaîne de production.

quelles nouveautés dans la construction? Dans le bâtiment, il existe une liste de pro-duits certifiés Cradle to Cradle. Mais je rêve d’un bâtiment entièrement réalisé dans cette optique. Même si l’on sait que le plus gros potentiel d’économie d’énergie réside au-jourd’hui dans la transformation des anciens bâtiments, les nouveaux pourraient tout de même être totalement réinventés. Conçus

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matières premièresdans un circuit technique.

ProductionProduits

utilisation

retourau fabricant

démontage

«nutriments» techniques

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vêteMeNtS De travailtraNSForMÉSeN HuMuS

Le tissu mélangé reworx développé par le fabri-cant allemand de textile Laufenmühle est consti-tué d’une fibre synthétique biodégradable et d’une fibre de cellulose de bois certifié fSc. certifié «or» et sans nuisances sur les systèmes biolo-giques, ce tissu résiste à cinquante cycles de lavage industriel. Quand il est jugé trop usagé, il est composté industriellement et devient «humus générateur de vie nouvelle».

pour utiliser au mieux l’environnement et optimiser leurs performances, avec des façades et des toits végétalisés, prenant en considération le terrain et les vents. La venti-lation et l’éclairage pourraient y être ainsi na-turels. il existe déjà de nombreux matériaux de construction certifiés Cradle to Cradle. Le fabricant de maisons en bois Baufritz a, par exemple, développé des isolations naturelles, biodégradables, sans substance dangereuse. Nous venons aussi de développer, avec le fabricant suisse de parquet Bauwerk, un tapis posé en sous-couche et qui amoindrit les sons. Ce tapis évitant d’avoir à coller le parquet, ce dernier peut être, en tout temps, enlevé et réutilisé ailleurs, au besoin.

Comment entrez-vous en contact avec les industriels?Je vais à leur rencontre, je discute, j’organise des repas, des séminaires, des workshops. On a besoin de tout le monde. C’est ça qui est intéressant: travailler à réunir tous ces gens autour de la table pour les faire travail-ler ensemble et multiplier les forces. Leur faire prendre conscience que produire ainsi,

c’est assurer les ressources dont on aura besoin demain. il s’agit de retrouver le bon sens. il y a par exemple, aujourd’hui déjà, plus de cuivre ou de zinc à récupérer dans les villes qu’il n’y en a à extraire dans la nature…

Comment êtes-vous arrivé à ePea? Après tout ce que j’ai vu pendant vingt ans, dans le textile et sur le terrain, les idées qu’EPEA promeut sont, selon moi, la seule direction à prendre.

afin que l’industrie prenne le virage et commence à fabriquer différemment, plus intelligemment, que faudrait-il? des changements de normes? Que ce soit au niveau suisse ou européen, les discussions sont nombreuses, par exemple au sujet de l’obsolescence program-mée, de même autour de l’économie circu-laire. Mais il s’avère difficile de mettre en place les outils et législations nécessaires. Les normes actuelles sont fondées sur une pensée linéaire: il faudrait donc effectivement changer les législations pour aider les entre-prises innovantes. e

INTERvIEw LAURENT MAEDER

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Cofely – l’efficacité énergétique en action.

En Suisse, les deux tiers des maisons individuelles et des immeubles collectifs ont plus de 30 ans d’ancienneté. Les installations tech-niques, en particulier les chauffages, subissent l’usure du temps, consomment trop d’énergie et entraînent un surcoût inutile. C’est pourquoi nous vous proposons des solutions de rénovation faisant appel aux énergies renouvelables. Quels que soient l’âge, l’état et le type de vos installations, nous recherchons la solution la mieux adaptée à votre bien immobilier pour un confort d’habitat exceptionnel. www.cofely.ch/assainissement-chauffage

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INITIATIvEpRojET «soLUTIoN»

pRINTEMps 2014 | E FF IC IENCE 21 | 25

tExtE: MONiQUE CHEVALLEy

PHOtOS: VANiNA MOrEiLLON

s olution est un projet de la Commu-nauté européenne, reposant sur quatre communes choisies pour leur

taille similaire et qui développent ensemble des réalisations de production d’énergie re-nouvelable et d’optimisation énergétique in-novante, dans l’objectif d’atteindre, d’ici à 2014, une autonomie énergétique. Les quatre communes impliquées sont Cernier (Suisse), Hartberg (Autriche), Hvar (Croatie) et Lapua (Finlande). La commune slovène de Preddvor est quant à elle observatrice. Les actions entreprises par ces communautés seront une référence pour démontrer que l’autonomie énergétique peut être atteinte en utilisant les ressources locales disponibles. La somme totale de subventions allouées par la Commu-

val-De-ruz,MoDèleÉNerGÉtiqueSolution, projet européen, incite la communede Cernier à utiliser les ressources locales pour devenirautonome sur le plan énergétique. Biogaz, chauffageà distance, panneaux photovoltaïques, assainissementset éco-quartier sont au programme.

le val-de-ruz fait partiedes quatre communes choisiespar la communauté européennedans le cadre d’un programme d’autonomie énergétique.

C’est grand d’être petit. La nouvelle eco up!

Avec sa propulsion au gaz naturel, voici la plus économique des voitures de série en Suisse.

La nouvelle eco up! s’alimente à l’essence, mais aussi au gaz naturel écologique. Avec ses émissions moyen nes de CO2 de seu-

lement 79 g/ km, elle s’enorgueillit des meilleurs résultats dans sa catégorie. Et ce avec une autonomie allant jusqu’à 600 km.

C’est le fruit du développement par Volkswagen de nombreuses technologies de pointe et surtout de son engagement en fa-

veur de la mobilité responsable – bien connue sous l’appellation de “Think Blue.”. Plus d’informations sur

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Consommation en énergie en kg/100 km (en m3/ 100 km): 3.6 (5.5) (urbain)/2.5 (3.8) (extra-urbain)

/ 2.9 (4.4) (mixte), émissions de CO2: 79 g/ km (moyenne de toutes les voitures neuves commercialisées:

153 g/ km), catégorie de rendement énergétique: A.

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INITIATIvE pRojET «soLUTIoN»

nauté européenne est de 11 millions d’euros, dont 2,8 millions pour la Suisse. Lorsque le projet Solution a démarré en 2009, il concer-nait uniquement la commune de Cernier, le plus grand village du Val-de-ruz, large vallée agricole du canton de Neuchâtel. Début 2013, les 15 communes de cet ancien district ont fusionné pour devenir la commune de Val-de-ruz, forte de 16 000 habitants. Ce pro-gramme d’autonomie énergétique s’est ainsi élargi à tout le territoire de la nouvelle entité.

l’éolien Fait débat«Mais il a fallu d’abord montrer patte blanche au niveau européen», explique Mar-tine Felber qui suit le projet vaudruzien pour le bureau Planair, pilote du projet Solution pour la CE. «C’est intéressant, car nous avons pu élargir et valoriser les projets sur d’autres villages», s’enthousiasme-t-elle. François Cuche, conseiller communal de la commune Val-de-ruz responsable de l’énergie, se ré-jouit quant à lui de la stimulation que repré-sente ce projet européen: «il vise à faire mieux que les normes habituelles dans ce do-maine aux niveaux cantonal et fédéral.» il dé-plore toutefois que l’apport de la production d’énergie éolienne, qui aurait fait décoller la production électrique locale renouvelable, ait dû être sorti du projet Solution. trois sites éoliens sont en effet prévus sur le territoire communal, mais leur construction est remise en question par une initiative qui fera l’objet d’une votation cantonale au printemps.Le déficit de l’éolien pour la production d’électricité a été reporté sur le courant pho-tovoltaïque et plus de 1200 m2 de panneaux solaires ont été installés sur des maisons pri-vées et communales. Le programme est am-bitieux, puisque l’autonomie énergétique sur le territoire de la commune de Cernier devra être quasi atteinte en 2014, avec 70% de re-nouvelable en thermique et 90% en électri-cité, contre moins de 5% actuellement. Pour ce faire, les principales réalisations qui vont vers l’autonomie énergétique se répartissent en cinq thèmes que nous vous présentons ci-après. e

Plus d’infos sur www.solution-concerto.org

* evologia: le site de l’ancienne école d’agriculture cantonaleaccueille aujourd’hui différentes entités, comme les serres de la ville de neuchâtel ou l’ecole des métiers de la terre et de la nature, mais aussi des écuries, un ateliers d’écriture, une associationde laine et une station d’essence. la nouvelle chaufferie à boisdu chauffage à distance y sera installée.

Le village de cernier se développe avec la construction notamment du nouveau quartier des hélio-tropes et des alisiers. il dispose aussi, sur son coteau nord, d’un ensemble d’une dizaine de bâtiments d’éducation et de sport où se rendent près de 1000 élèves de la vallée, pour suivre leurs onze ans d’école obligatoire. ce complexe scolaire est formé d’une dizaine de modules aux toits plats, construits entre les années 70 et 90. Le collège de la fontenelle était précurseur au niveau énergétique et dispo-sait déjà d’un chauffage mixte à gaz et à bois. des panneaux solaires thermiques avaient été posés lors de la construction du nouveau centre sportif avec piscine couverte en 1997. ils permettent de pré-chauffer l’eau sanitaire des douches pour 1000 utilisateurs hebdomadaires, à raison de 100% en été et de 60% en hiver.

dans le cadre du projet Solution, quatre bâtiments qui abritent l’école primaire, secondaire et l’école enfantine ont fait l’objet d’un assainissement sur une surface totale de 10 000 m2. Les fenêtres ont été remplacées par du triple vitrage et les enveloppes et toits isolés. Les économies de chauffage n’ont pas encore été mesurées mais elles sont de grande envergure. La centrale de chauffe de la fontenelle se retrouve ainsi sous-utilisée et son excédent de capacité sera diffusé dans le nouveau chauffage à dis-tance communal.

Quelques bâtiments privés et surtout un immeuble communal de 27 appartements à fontainemelon ont été assainis dans le cadre de Solution. des panneaux solaires thermiques et photovoltaïques ont été posés sur les toits et toute l’isolation périphérique a été refaite.

au total, plus de 12 000 m2 ont été assainis, permettant entre 70 et 90% d’économie d’énergie de chaleur par bâtiment et une économie de 12,5% sur tout le territoire de cernier.

au départ, la production électrique locale et renou-velable pour le projet Solution aurait du être générée par une éolienne qui aurait produit 4 000 000 kWh/an, soit la consommation d’environ 1000 ménages. Suite à sa remise en question pour des raisons démocratiques, la commune a transféré cette production renouvelable locale sur des pan-neaux photovoltaïques qui ont été posés sur des maisons privées, des bâtiments communaux, le toit de l’installation de biogaz et les serres du site evologia*. cela représente une surface de 1250 m2 qui produit 200 000 kWh/an, soit du courant pour 50 ménages.

rÉNovatioNDu CoMPlexe SColaireDe CerNier

PaNNeauxPHotovoltaïqueSSur leS toitS

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Jusqu’à présent, les villages du Val-de-ruz se chauffent essentielle-ment au gaz ou au mazout. Le projet Solution a donné l’impulsion à cernier et fontainemelon – les deux plus gros villages de la vallée qui désormais se touchent – de mettre en place un chauffage à distance commun. Une société de construction s’est créée sous le nom de Vivaldis, dont le capital se partage entre la commune (10%) et la société de distribution d’énergie Viteos.

Le cad sera alimenté par une grande chaudière à bois déchiqueté prévue sur le site d’evologia*. 6850 m de conduites seront réalisées et 93 bâtiments seront reliés pour un investissement total de près de 20 millions de francs. Une participation de 15 000 à 30 000 francs est demandée aux propriétaires qui veulent s’y raccorder. L’avantage: plus de citerne ni de chaudière dans la maison, puisque la chaleur arrive directement sous forme d’eau chaude depuis la centrale. L’avantage aussi est l’utilisation du bois, une ressource indigène et renouvelable.

Un quartier flambant neuf sort de terre sur le coteau au nord de cernier, avec sept immeubles construits selon les normes Minergie-P. ainsi, il se fond bien dans le projet Solution et bénéficie au vol d’une subvention. Les besoins en chaleur sont diminués de 45% par rapport à un bâti-ment standard construit selon les normes suisses.

cet éco-quartier construit par l’entreprise générale Bernasconi est composé de quatre immeubles, dont les appartements sont gérés par la coopérative Les héliotropes, et de trois autres vendus en PPe sous le nom des alisiers.

Les sept immeubles, sur le même plan rectangulaire et aux toits plats, sont construits selon les normes Minergie-P. comme l’explique le chef du chantier, frederic Monnard, «le Val-de-ruz est souvent ensoleillé mais il y fait assez froid». Les fenêtres sont donc seulement à double vitrage, afin de capter un maximum de lumière mais aussi de chaleur. Les immeubles sont très bien iso-

lés et disposent d’une ventilation à double flux qui permet d’éviter de refroidir les appar-tements, puisqu’il n’y a pas besoin d’aérer. Les conduites sont déjà posées pour les mai-sons qui seront reliées au chauffage à distance. Les quatre immeubles héliotropes seront terminés en mai prochain et les trois autres en décembre.

L’installation de biogaz réalisée par l’agriculteur Gérard Veuve et son fils Karim de chézard est idéale pour le Val-de-ruz, région agricole et grenier du canton de neuchâtel. La nou-velle centrale produit du gaz méthane grâce à la récupération du lisier de la porcherie attenante, du fumier des exploitations agricoles locales et des déchets organiques des cuisines, jardins privés et des moulins.

La production d’énergie se fait grâce à la méthanisation des déchets. Le biogaz obtenu fait fonction-ner un moteur qui, grâce à un couplage chaleur-force, produit de l’électricité pour 200 ménages ainsi que de la chaleur pour les bâtiments voisins du site evologia*. 7500 tonnes de déchets bio-dégradables y sont traités annuellement et produisent 410 000 m3 de biogaz. cette production représente 14% de la consommation d’électricité et 6% des besoins en chaleur de cernier.

La méthanisation du lisier et du fumier permet, par la même occasion, de diminuer les émis-sions de méthane, gaz à fort effet de serre. de plus, les effluents digérés, qu’on appelle diges-tats, peuvent être utilisés comme fertilisants secs ou liquides sur les champs. il s’en produit 7000 tonnes par an.

BioGazà touS leS ÉtaGeS

CHauFFaGeà DiStaNCe

SePt NouveauxiMMeuBleS MiNerGie-P

foto

lia

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Dossier

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poURQUoI LEs CENTREs URbAINs sÉDUIsENT-ILs à NoUvEAU?

l’aveNir De l’HaBitat

S’ÉCrit eN villeEco-quartiers, restrictions de circulation, développement des transports

publics et des espaces verts, réimplantation de petits commerces...Voilà que les centres urbains font à nouveau rêver les populations qui, depuis près de quinze ans, les préfèrent à la campagne. Décryptage.

tExtE: SyLViE ULMANN

iLLUStrAtiONS: StéPHANiE COUSiN

D epuis 1999, la population urbaine croît davantage que celle des cam-pagnes. Avec respectivement +1,1%

et +0,9% en 2012 ce n’est pas un boom, plutôt une tendance de fond qui se poursuit lentement mais sûrement, au fil des années. En Suisse romande, le phénomène ne touche pas uniquement les plus grands centres urbains, mais aussi les villes d’im-portance moyenne, de Neuchâtel à Bienne sans oublier yverdon-les-Bains. Comment expliquer ce mouvement qui semble l’exact inverse de celui qui, dans les années 1970 et 2000, amenait les habitants des villes à s’exiler en périphérie? «il ne s’agit pas d’un retour en ville de la part de ménages qui s’étaient installés en couronne. En réalité, il s’agit surtout de migrants internationaux et de jeunes adultes qui viennent en ville et tendent à y rester», corrige Patrick rérat, chargé de recherche à l’institut de géogra-

phie et de sociologie de l’Université de Neuchâtel. C’est notamment au niveau de la politique urbanistique qu’il faut aller chercher une première explication à ce re-gain d’intérêt pour les villes, comme le dé-montre Vincent Kaufmann, directeur du Laboratoire de sociologie urbaine (LaSUr) de l’EPFL. «Beaucoup d’efforts ont été consentis pour embellir un certain nombre de quartiers centraux, telles la modération de la circulation, la création d’espaces verts, l’installation d’équipements pour la petite enfance. Autant d’aménagements qui redonnent de l’attrait à l’habitat en ville», explique-t-il. Et ceux-ci ne concernent pas uniquement les fameux éco-quartiers (lire l’encadré p. 30), mais les villes dans leur ensemble.

ProFil des nouveaux urbainsDifficile toutefois de savoir précisément qui sont ces nouveaux urbains, puisque aucune statistique n’existe en la matière. Pour Vin-cent Kaufmann, les familles recomposées

et les personnes divorcées en font partie, notamment car «elles ont davantage besoin de services type cuisines scolaires à midi et parascolaire, et, quand les enfants sont plus grands, des transports publics pour qu’ils soient autonomes. Autrement dit, c’est un ensemble de services qui rend la ville beau-coup plus attrayante», résume-t-il. La ville attire aussi les jeunes adultes pour des ques-tions de formation. «La période pendant la-quelle la ville est attractive tend à s’allonger, car les jeunes prennent davantage de temps pour s’insérer ou se stabiliser sur le plan professionnel et conjugal, précise Patrick rérat. Et certains ne la quittent pas. Les cités séduisent aussi de plus en plus les célibataires ou les colocataires, également avides de services urbains.» Autre groupe attiré par les centres-villes, les personnes âgées, dont la population est stable. «Sans doute parce que cette frange ne souhaite pas se couper des services de proximité», indique-t-il. Certaines choisissent d’ailleurs de revenir en ville de façon à s’en rapprocher.

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DossIER LEs CENTREs URbAINs sÉDUIsENT

qui s’est déroulée sur fond de grincements de dents dans la Cité de Calvin et avec une foule de chantiers pour les dix ans à venir dans la capitale vaudoise. Fin 2014, celle-ci entamera notamment la construction d’une nouvelle ligne de tram entre le Flon et la gare de renens, irriguant tout l’Ouest lau-sannois. Une région actuellement desservie principalement par un bus et un métro, to-talement saturés, de même que les axes rou-tiers reliant cette partie de la ville au centre. Voilà qui n’étonne pas Patrick rérat. «L’Ouest lausannois a entièrement été construit sur le modèle de la voiture, avec de grands centres commerciaux. Et la région abrite un nombre important d’habitants. Ce développement n’étant pas près de s’arrêter, il devenait nécessaire d’adapter les infras-tructures», constate-t-il. Un premier pas

dans cette direction a été réalisé avec l’inau-guration de la nouvelle halte CFF Prilly- Malley fin juin 2012, entraînant le remanie-ment de la circulation piétonne dans tout le secteur. Si les transports en commun ont le vent en poupe, c’est aussi parce que la voiture est en train de changer d’image, notamment chez les jeunes. Les 18-24 ans sont ainsi de moins en moins nombreux à passer leur permis de conduire. S’ils étaient 71% à le posséder dans cette tranche d’âge en 1994, ils n’étaient plus que 59% en 2010. «Les moins de 30 ans considèrent que l’automo-bile n’est pas un moyen de transport d’ave-nir. Beaucoup de gens souhaitent habiter en ville pour ne pas être dépendants de l’auto-mobile», souligne Vincent Kaufmann. reste malgré tout que cette même année, 81% des adultes résidant en Suisse détenaient un permis de conduire.

l’illusion du rePort modalinutile au demeurant d’espérer qu’en déve-loppant les transports publics, on finira par convaincre les automobilistes de laisser leur voiture au garage. Le sociologue n’a pas foi dans le report modal. «Une idée datant des années 1960 à laquelle aucun ingénieur des transports ne croit aujourd’hui.» Force est ainsi de constater que si ces vingt dernières années en Europe, nombre de métropoles ont amélioré leur offre de transports collec-

tifs, pas une n’a pour autant réussi à inciter les automobilistes à remplacer leur véhicule par les transports en commun. «On observe un fort accroissement du nombre d’usagers des transports collectifs, mais pas de baisse du nombre de voitures. En fait, les nou-veaux modes de transport créent de la de-mande, car les usagers adoptent des habi-

«Par rapport à un im-meuble collectif de huit logements, huit villas font augmenter les dépenses d’éner-gie de 65% pour les façades et les toitures, de 32% pour le chauf-fage, et de 66% pour la parcelle.» CATHy MACIA

Enfin, les catégories socioprofessionnelles favorisées sont moins tentées de quitter la ville qu’auparavant. «La construction de logements de qualité a certainement amené des gens à y rester alors qu’ils auraient pré-féré s’installer à l’extérieur il y a quelques années», relève Patrick rérat.

services et qualité de vie«La population est attirée par la qualité de vie, la proximité et la multiplicité de nom-breux services», confirme ainsi régis Niede-roest de l’association vaudoise Ecoquartiers. L’efficacité des transports publics dans les grands centres urbains tels Genève et Lau-sanne pèse également lourd en matière de séduction des citoyens. Ces deux métropoles ont entièrement remis leurs réseaux sur le métier ces dernières années. Une mutation

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LEs CENTREs URbAINs sÉDUIsENT

Si la mobilité fonctionne bien au sein d’un même centre urbain, elle est éga-lement très efficace entre les différentes villes. «dans notre pays, depuis une trentaine d’années, une offre ferroviaire extrêmement performante se déve-loppe entre des centres urbains, petits et grands – je ne parle pas unique-ment de Genève ou Lausanne, mais aussi de villes comme Bienne, neuchâtel ou Sion, affirme Vincent Kaufmann. dans toute la Suisse, les centres sont reliés à la demi-heure, parfois au quart d’heure, avec un niveau de confort impressionnant. a quelques exceptions près dans quelques trains entre Genève et Lausanne, on a presque l’assurance de trouver une place assise. autrement dit, ce confort permet d’utiliser son temps, de lire, de téléphoner, d’utiliser une tablette, de faire une foule de choses qui étaient encore inima-ginables il y a une dizaine d’années, car on était beaucoup moins équipés en moyens de communication à distance.» S’ajoutent à cela des services type wagon-restaurant, et le fait que les gares sont bien équipées en commerces restant ouverts le soir. autant d’éléments qui rendent nos déplacements plus agréables et font que, si l’on trouve du travail ailleurs que dans la ville où l’on vit, on ne déménage plus. «cela nous pousse à une certaine sédentarité résidentielle», relève le sociologue.

a l’inverse, ce même confort nous amène parfois à nous éloigner de notre lieu de travail. «On peut être employé à Genève et, face aux loyers élevés et à la crise immobilière, préférer vivre à Yverdon, où l’on trouvera assez facilement

un bel appartement spacieux à un prix raisonnable. après tout, cette ville n’est située qu’à 45 minutes de train de la gare cornavin», ajoute-t-il. corollaire de cette forte mobilité, nos moyens de transport (route ou rail) sont souvent satu-rés aux heures de pointe. Un problème que l’on cherche à résoudre en aug-mentant les cadences – au quart d’heure par exemple entre Lausanne et che-seaux sur la ligne du Lausanne-echallens-Bercher (LeB) –, en dotant la ligne Genève-Lausanne de trains à deux étages aux heures de pointe ou encore en élargissant l’a1 entre ces deux villes à trois voies lorsque le trafic l’exige. Selon Vincent Kaufmann, ce type de réponse va pourtant rapidement atteindre sa limite. «il deviendra un jour impossible de résoudre les phénomènes de satu-ration en accroissant la capacité de l’infrastructure. Une troisième voie entre Lausanne et Genève sera tout aussi embouteillée dix ans après sa construction. autrement dit, à un moment il faut s’arrêter», affirme ainsi le sociologue.

il entrevoit en revanche un début de solution dans le développement des systèmes de communication à distance, qui permettraient aux gens de tra-vailler en se déplaçant moins. «Une autre façon de bouger, sans le corps, uni-quement avec la voix. Jusqu’à présent, la communication type Skype n’a pas encore supplanté le face-à-face, mais cela pourrait évoluer. Si une partie de la population travaille ne serait-ce qu’un ou deux jours par semaine à la maison, cela peut suffire à changer les choses.» rappelons que la saturation d’un réseau autoroutier se joue à 5% de trafic.

leS eFFetS PerverS D’uN rÉSeau De traNSPortS eFFiCaCe

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DossIER LEs CENTREs URbAINs sÉDUIsENT

leS ÉCo-quartierS, la PaNaCÉe?

Un éco-quartier englobe tous les objectifs du développement durable. Sur le terrain, cela se traduit bien entendu par une réduction de la consommation énergétique au niveau des bâtiments ou l’utili-sation des renouvelables. il doit également, comme le rappelle régis niederoest, de l’association vau-doise ecoquartiers, «être situé à proximité des transports publics». L’implication des habitants dans le projet dès sa conception fait par ailleurs partie des incontournables. Un processus démocratique qui exige que les personnes impliquées adhèrent au concept, au risque sinon de le vider de son sens. «c’est arrivé dans un projet en france où je jouais le rôle de modérateur, se souvient Vincent Kauf-mann. Lorsque ses responsables ont demandé aux habitants d’exprimer leurs souhaits, ceux-ci ont répondu... qu’ils voulaient davantage de places de parc!» Plus près de nous, à Yverdon, le projet Gare-Lac a notamment été freiné par une dispute opposant la droite et la gauche quant au nombre de places de parc nécessaire.

et Vincent Kaufmann de prévenir les urbanistes: «Mieux vaut prendre acte de cette diversité et garder en tête que l’on peut très bien produire l’effet contraire de ce que l’on souhaite en se montrant trop strict. Si un certain nombre de gens ne se sentent plus à l’aise en ville parce qu’ils ne peuvent déployer le mode de vie qu’ils souhaitent, ils s’installeront ailleurs, consommeront plus d’énergie et pollueront davantage. On n’a pas intérêt à ce que les politiques urbaines que l’on développe contribuent parallèlement à redé-ployer de la périurbanisation ailleurs parce que ce n’est pas attrayant pour tout le monde. il y a aussi une question de cohésion: il n’y a pas de raison de spécialiser des espaces pour certains modes de vie et cer-taines populations, par principe. c’est une question de droit à la ville, de droit à la mobilité.»

côté habitants, il est avéré que «les quartiers durables attirent en principe des couches plutôt urbaines, qui disposent de suffisamment de temps pour s’impliquer dans l’autogestion de leur lieu de vie. cer-taines couches restent sous-représentées, comme les ouvriers», souligne cathy Macia. «cela dit, ils peuvent attirer des familles qui auraient initialement fait le choix d’implanter leur maison à la cam-pagne, mais sur qui la proximité de toute une série de prestations urbaines et de qualité de vie revisi-tée est susceptible d’exercer une attractivité indéniable.»

tudes différentes. On a pu l’observer avec l’ouverture du M2, à Lausanne, qui relie Ouchy à Epalinges: les gens qui travaillent dans le haut de la ville l’empruntent pour descendre manger au bord du lac à midi! Lorsque le trajet prenait 45 minutes, c’était impensable. Le M2 ne sert donc pas à limi-ter le trafic automobile, il améliore plutôt la qualité de vie urbaine», affirme Vincent Kaufmann. C’est qu’au lieu de réfléchir aux transports publics que nous allons emprun-ter, nous fonctionnons sur le mode du ré-flexe: «On ne se pose pas chaque jour la question de savoir si l’on va prendre le train ou la voiture, on emprunte son moyen de transport habituel. Personne ne fait le point chaque jour en fonction du temps, du prix ni de ce qu’il va faire dans la journée.» Par ailleurs, il demeure essentiel pour les familles de continuer d’assurer l’accessibi-lité de leur logement en voiture. «Si on leur supprime cette possibilité, par exemple en réservant tout un quartier aux piétons, une partie d’entre elles va s’en aller, probable-ment en périphérie. Parfois, il faut se mon-trer plus souple et tolérer les voitures. Le bi-lan énergétique sera bien meilleur pour une famille habitant le centre et utilisant sa voi-ture le samedi que si cette même famille dé-ménage à la campagne, achète un deuxième véhicule et s’en sert quotidiennement», relève ainsi Vincent Kaufmann.

densiFication urbaineMaintenir les gens dans les villes pourrait bien, en effet, s’imposer afin de préserver l’environnement. Dans ce contexte, l’enjeu est double. Energétique, pour commencer. Selon Cathy Macia, de l’association Eco-quartier Genève, «par rapport à un im-meuble collectif de huit logements, huit vil-las font augmenter les dépenses d’énergie de 65% pour les façades et les toitures, de 32% pour le chauffage, et de 66% pour la parcelle». L’enjeu est également environne-mental, comme démontré dans une étude de l’Office fédéral de l’environnement pu-bliée en 2010: entre 1995 et 2007, la surface bâtie s’est accrue d’environ 1 m2 par seconde en moyenne. «Or l’étalement urbain accroît l’empreinte écologique des villes», rappelle-t-elle. Autrement dit, d’un point de vue éco-logique, mieux vaut construire la ville sur la ville. Même son de cloche du côté de Vin-cent Kaufmann (lire l’encadré p. 29). «On favorise des mobilités rapides et lointaines, mais arrive un moment où l’on ne peut pas pousser cette logique plus loin. Le logement est vraiment une question d’avenir, car

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LEs CENTREs URbAINs sÉDUIsENT

nous sommes face à une très grosse satura-tion, et notre capacité à construire davan-tage dans les villes pourrait nous permettre de résoudre une partie de ce problème en rapprochant les gens de leur lieu de vie», affirme-t-il. Construire la ville sur la ville, c’est d’ailleurs le choix qu’avait fait Zurich à la fin des années 1990, en redonnant vie au quartier du Kreis 5 ou, plus récemment,

Lausanne en réhabilitant la zone du Flon. Un autre projet verra, à l’horizon 2030, un quartier sortir de terre sur l’une des plus grandes friches industrielles de Suisse, à cheval sur les communes de Lausanne, Prilly et renens. Quelque 16 000 habitants de-vraient s’y installer. «Construire sur ces terrains désertés par l’industrie est un bon moyen de densifier la ville», rappelle ainsi

régis Niederoest. Car dans les centres urbains, les réserves de parcelles à bâtir ne courent pas les rues. restent toutefois celles des CFF. «La plupart des gares, excepté Ge-nève et Lausanne, ont besoin de moins de surface pour fonctionner. De quoi permettre à des villes comme yverdon-les-Bains ou Neuchâtel de s’agrandir», souligne Patrick rérat. En témoigne, dans cette dernière, l’installation de l’Office fédéral de la statis-tique et d’un éco-quartier sur le plateau de la gare. Et dans la cité thermale, un éco-quartier est en projet, sur une zone d’une superficie de 230 000 m2 située entre la gare CFF et le lac de Neuchâtel. «il devrait être constitué à 70% de logements, accueillir 3800 habitants et 1200 emplois et les premières réalisations sortir de terre en 2017-2018, si tout se passe bien», affirme-t-on au Service de l’urbanisme et des bâtiments de la ville.

ne Pas Faire Fi du PasséVincent Kaufmann, inquiet de voir des logements pousser systématiquement dans des espaces centraux autrefois dévolus à d’autres fonctions, perçoit toutefois des li-mites à cette tendance et nous invite à réflé-chir à l’avenir de nos cités. «Nous prenons des décisions sur lesquelles il sera difficile de revenir après coup et que l’on pourrait regret-ter», soupire-t-il. Difficile en effet de savoir de quoi demain sera fait. Et de donner pour exemple le réseau autoroutier suisse, dont le tracé conçu en 1959, à une époque où la voiture était réservée à une élite. «L’auto-route Genève-Aéroport-Berne passe par Ve-vey, parce que la ville abrite le siège de Nestlé. On pensait alors qu’il était important que la direction de cette entreprise puisse atteindre facilement en voiture l’aéroport de Genève et Berne, siège du gouvernement. Mais les in-génieurs de l’époque ne pensaient pas que l’automobile deviendrait un transport de masse, et je doute que les dirigeants actuels de Nestlé effectuent souvent ce trajet en voi-ture! il ne faut pas perdre de vue qu’au-jourd’hui, lorsque nous réfléchissons à l’ave-nir, nous ne sommes pas plus malins», prévient le sociologue qui milite donc pour ne pas balayer totalement le passé. «Qui sait par exemple comment l’approvisionnement des centres se fera demain? Aujourd’hui, sous prétexte de faire place au logement, on fait disparaître les gares de triage des villes, partant du principe qu’elles ne servent à rien puisque leur approvisionnement se fait en camion. Mais si, dans vingt ou trente ans, ce n’est plus le cas, comment va-t-on faire? Et où?» s’interroge-t-il. e

«le bilan énergétique sera bien meilleur pour une famille habitant le centre et utilisant sa voiture le samedi que si cette même famille déménage à la campagne, achète un deuxième véhicule et s’en sert quotidiennement.»vINCENT KAUFMANN

pRINTEMps 2014 | E FF IC IENCE 21 | 33

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«NouS SoMMeS PaSSÉSDu MÉtier D’ÉleCtriCieN à Celui D’ÉNerGÉtiCieN Du BâtiMeNt»Les grands acteurs du secteur de l’énergie ne peuvent plus faire l’impasse sur les offres de solutions clés en main en matière d’efficience énergétique. Zoom sur Groupe E Connect SA avec Michel Beaud, son directeur général.

PrOPOS rECUEiLLiS

PAr éLODiE MAîtrE-ArNAUD

f ondée en 2003 et filiale de Groupe E, la société Groupe E Connect SA est active dans le domaine des installa-

tions électriques, des télécommunications et du chauffage. Présente essentiellement dans les cantons de Fribourg, Vaud, Genève et sur le Littoral neuchâtelois, l’entreprise multiplie aussi les éco-solutions.

quelle part occupent aujourd’huiles éco-solutions dans vos activités?Historiquement, Groupe E Connect SA (anciennement Entreprises électriques fribourgeoises) a toujours proposé des presta-tions techniques pour les bâtiments. Mais avec les développements technologiques récents, ces prestations se sont considé-rablement développées. Et une partie importante de notre activité est désor-mais consacrée aux solutions d’effi-cience énergétique; les éco- solutions représentent actuel-lement 35% de notre chiffre d’affaires. Nous sommes passés du métier d’électri-cien à celui d’énergéticien du bâtiment.

Ce phénomène va-t-il s’inscrire dans la durée?Nous notons une très forte augmentation de la demande dans le secteur

des éco-solutions et sommes convaincus qu’il s’agit là d’une vraie tendance de fond, due non seulement aux évolutions technolo-giques mais aussi à celles de la législation. Si l’on prend pour exemple le photovol-taïque, le marché a véritablement décollé en 2007, avec la mise en application de la rPC. trente de nos collaborateurs y sont spécifiquement dédiés aujourd’hui.

dans quel contexte voséco-solutions s’inscrivent-elles?Nous proposons ces services tant dans le cadre de constructions neuves que dans le cadre de rénovations. La proportion est vrai-ment de 50/50. Pour les nouvelles construc-tions, le choix de l’efficience énergétique est

surtout une question de budget: les in-vestissements légèrement supérieurs seront compensés par des coûts d’ex-ploitation nettement plus bas. Cette approche globale est particulièrement significative pour les installations de

chauffage par pompes à chaleur, cette technologie étant très favo-

rable en termes de coûts d’ex-ploitation. Dans les rénova-tions, nous nous inscrivons aussi dans une démarche de conseils. Nous pouvons notamment proposer une

thermographie avant d’entreprendre l’assai-nissement d’une installation de chauffage. A quoi bon en effet doter son habitation d’une pompe à chaleur ultra-performante si l’enve-loppe du bâtiment entraîne des déperditions importantes? L’efficience, c’est aussi cibler précisément les points faibles afin de mettre l’argent à la bonne place.

Vous évoquez l’installation de pompesà chaleur…Oui, Groupe E Connect a quarante ans d’expérience dans ce domaine; nous sommes donc actifs dans ce secteur depuis les prémices de la technologie. Forts de ceci, nous mettons cette année en route une nouvelle prestation, le Contracting. il s’agit d’une offre globale de services allant de la planification à l’installation, en passant par l’aide au financement et le service après-vente. Mais ce qui est vraiment novateur est que, dans le cadre de cette offre, nous ne vendons à nos clients que la chaleur, pas les équipements dont nous restons proprié-taires. Nous nous inscrivons ainsi dans une perspective d’économie de fonctionnalité et garantissons un coût d’exploitation pour toute la durée du contrat, c’est-à-dire vingt ans. Cette gestion globale permet d’optimi-ser les installations et ne fait pas peser l’investissement sur nos clients.

Pour l’heure, cette offre concerne surtoutles grands bâtiments. les particuliers peuvent-ils en profiter eux aussi?C’est encore un peu coûteux pour une maison individuelle. En revanche, nous commençons à sentir une demande pour des rénovations de PPE. Ce système de Contracting peut en effet être très favorable dans ce contexte, notamment quand le fonds de rénovation n’est pas assez élevé. il est alors une solution de financement intéressante. e

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REpoRTAGE LA FILIèRE sUIssE sE poRTE bIEN

reCyClaGeDe l’alu: oN eStleS CHaMPioNS!Avec neuf canettes sur dix qui retournentdans le circuit, les Suisses sont en têtedu recyclage de l’aluminium dans le monde…Mais on peut faire encore mieux.

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PAtriCiA BErNHEiM

i l y a vingt-cinq ans, en Suisse, seul un tiers des canettes en aluminium faisait l’objet d’une collecte. Dix ans plus tard,

ce taux avoisinait les 90% avant de se sta-biliser à 91% au début du millénaire. Au cours de l’année 2012, les Suisses ont ainsi recyclé environ 10 000 tonnes d’emballages en aluminium, soit autour de 1,5 kg par personne. Cette quantité équivaut à environ neuf canettes sur dix mises en circulation, 80% des barquettes et près de 60% des tubes. A titre de comparaison, le recyclage de l’alu tourne autour de 70% en Europe, dont seulement 40% d’alu ménager pour la France.

atteindre les 100%Sans collecte, point de recyclage. Cette performance, on la doit donc à une infras-tructure bien rodée et efficace qui offre de multiples points où déposer les emballages en aluminium. L’acteur incontournable, c’est iGOrA. Fondée en 1989 en collabora-tion avec les industries des boissons et de l’aluminium, la coopérative a développé un

concept de collecte qui a fait ses preuves. «iGOrA coordonne le recyclage à

l’échelon national, informe sur la collecte et le recyclage

uNe DeMaNDeeN HauSSe

découvert au début du XiXe siècle, l’aluminium se trouve sous forme combinée dans plus de 270 minéraux, dont le principal est la bauxite.Pour répondre à la demande, la production d’aluminium primaire a été multipliée par plus de 30 depuis la fin de la Seconde Guerre mon-diale et atteint aujourd’hui les 44 millions de tonnes par an. Les prévisions de consommation sont à la hausse: +37% d’ici à 2017.

des emballages en aluminium, met à dispo-sition des conteneurs de collecte, récom-pense les collecteurs d’aluminium, dédom-mage les communes et les villes pour leur aide, soutient les organisateurs de manifes-tations lors de la mise en place de points de collecte et organise divers concours au cours de l’année pour encourager son recyclage», souligne Jean-François Marty, l’un des spé-cialistes chevronnés d’iGOrA. «Les embal-lages en aluminium sont écologiques, économiques et sans effet négatif pour la société pour autant qu’ils soient collectés et recyclés. Notre objectif est de recycler 100% des emballages en aluminium et de ne plus en retrouver du tout dans les déchets sau-vages.»

le tube en Point de mireLa canette n’est de loin pas le seul objet en aluminium présent dans notre vie quoti-dienne et susceptible d’être recyclé. Les feuilles d’aluminium ménager, les capsules de café, les emballages d’aliments pour ani-maux de compagnie et les tubes font aussi partie du lot. «Or beaucoup de consomma-teurs ignorent encore que ceux-ci peuvent aussi se collecter et être recyclés.» A l’heure

actuelle, seuls 60% des tubes vides sont déposés dans les conteneurs de collecte des communes et des villes, raison pour laquelle la dernière campagne de la coopérative est spécialement dédiée à ces emballages de mayonnaise, de moutarde, de purée de to-mates ou encore de Cenovis. L’enjeu en vaut la peine: chaque année, les Suisses consom-ment 56 millions de tubes en aluminium – depuis les tout petits contenant une seule portion jusqu’aux grands, voire très grands formats familiaux.

la remise dans le circuit d’un kilo d’aluminium permet d’éviter la production de 9 kg de Co2.

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REpoRTAGE LA FILIèRE sUIssE sE poRTE bIEN

que DevieNNeNt NoS CaNetteS?

Une fois collecté, l’aluminium est dirigé vers l’un des 19 centres de tri existant en Suisse. L’entreprise Goutte, qui a son siège à Lausanne, en fait partie. elle voit transiter environ 800 tonnes d’aluminium par année.

«Le processus complet de recyclage comprend plusieurs phases. La première, celle dont nous nous occu-pons, c’est le déferrage à l’aide d’un électro-aimant. cela permet de séparer les canettes d’aluminium du fer-blanc, puisque beaucoup de personnes les mélangent dans les bennes. dans un deuxième temps, il est pressé en paquet afin d’en réduire la taille. nous faisons aussi un tri de l’aluminium par caté-gorie, en fonction de son alliage, magnésium ou silicium par exemple», explique Gilles Goutte, directeur de l’entreprise.

dans les grandes bennes, l’aluminium ménager n’est de loin pas seul. «nous récupérons également les déchets formés de morceaux et de copeaux d’aluminium des industries qui fabriquent des objets en aluminium, tels que certaines pièces mécaniques ainsi que ceux des entreprises du bâtiment, des déchets anciens qui proviennent de produits finis utilisés et de pièces de construction comme les cadres de fenêtres.

»Une fois déferré et trié, l’aluminium est acheminé sur notre site, à echandens, où il est cisaillé. il est ensuite vendu à des courtiers ou directement à des fonderies, principalement allemandes ou ita-liennes en fonction du prix du marché.»

Grâce aux techniques actuelles, l’aluminium et ses alliages peuvent être refondus sans aucune perte en qualité, y com-pris les emballages étiquetés ou contenant des restes de nourriture ou d’autres salissures. Les usines utilisent le pro-cédé de pyrolyse et traitent d’abord les emballages à environ 500 °c pour éliminer ces déchets, avant de faire fondre l’alu-minium à environ 660 °c.

il est alors prêt à être revendu pour la fabrication de nouveaux produits en aluminium, comme de nouvelles canettes, pièces de voitures, feuilles d’alu ou tubes.

L’une des difficultés liées au recyclage des tubes, c’est le contenu qui n’en est pas extrait, soit 7,5% de moutarde ou de mayon-naise, selon une étude du magazine aléma-nique K-Tipp. Or l’élimination du contenu lors du recyclage pèse lourd sur l’environne-ment et s’il était possible de retirer 1% de plus du contenu du tube en aluminium, cela entraînerait la même réduction de la charge environnementale qu’un tube en alu-minium plus léger de 10%. toujours selon K-Tipp, des tubes dont l’extraction de tout leur contenu serait possible permettraient une réduction de la charge polluante de ces 56 millions de tubes annuels équivalente à 1000 tours du monde par une voiture de tourisme. Considérées sous cet angle, quelques pressions supplémentaires sur le tube de mayonnaise valent la peine.

recYclable à l’inFiniSi tant d’efforts sont déployés pour la col-lecte de l’aluminium, c’est bien sûr à cause de la valeur intrinsèque du métal, parce qu’il est recyclable à l’infini sans perdre de sa qualité et parce que son recyclage n’exige que 5% environ de l’énergie nécessaire à sa

7 Processus de recyclagede l’aluminium

6 entreprisesde récupération

5 Points de ramassaged’aluminium

1 aluminium fluide

2 traitementde l’aluminium

3 emballagesen aluminium

4 consommation

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le Saviez-vouS?

• Unecanetteenaluminiumusagéeestrecycléeet retourne en magasin sous forme de nou-velle canette en un peu moins de 60 jours.

• Recycleruneseulecanetteéconomiseautantd’énergie que la consommation d’une télé-vision pendant trois heures.

• Siellen’estpasrecyclée,unecanetteenalu-minium sera toujours une canette pour les 500 ans qui viennent.

• Cesont lescanettesdesodasquiutilisent leplus d’aluminium: nous en utilisons plus de 80 milliards chaque année.

• Avec 234 boîtes en aluminium recyclé, onpeut fabriquer une trottinette.

source igora

production primaire – en tenant compte du fait que pour sa refonte, on utilise de l’énergie thermique et de l’électricité pour l’électrolyse. La récupération de l’alu n’est pas récente puisqu’elle a été introduite dès sa découverte, dans les années 1900, à une époque où il était plus précieux que l’or. Elle a depuis régulièrement progressé: dans la consommation d’aluminium en Europe, la part d’origine du recyclage est passée de 50% en 1980 à plus de 70% en 2000.Economiquement très intéressant, le recy-

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l’une des difficultés liées au recyclage des tubes, c’est le contenu qui n’en est pas extrait, soit 7,5% de moutarde ou de mayonnaise.

clage est aussi écologique, puisque la remise dans le circuit d’un kilo d’aluminium per-met d’éviter la production de 9 kg de CO2. il ménage aussi des matières premières. La production d’une tonne d’aluminium néces-sitant quatre à cinq tonnes de bauxite, une tonne d’aluminium recyclé permet d’écono-miser quatre tonnes de bauxite. Son recy-clage permet enfin de diminuer les déchets et les émissions liées à sa production. Son extraction entraîne en effet trois types de pollutions directes: des boues rouges caus-

tiques qui résultent des rejets de production d’alumine à partir de la bauxite, une pollu-tion fluorée lors de la transformation de l’alumine en aluminium et des rejets gazeux au-dessus des cuves d’électrolyse. e

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FoRMATIoN LEs NoUvEAUx MÉTIERs DURAbLEs

Energéticien, thermicien, ventiliste: voilà des métiers particulièrement priséspour réaliser les défis éner-gétiques durables. Et laformation modulaire en technique de bâtiment ES est un excellent tremplin. Explications et portraits.

uN tHerMiCieNet ÉNerGÉtiCieNqui CrouleSouS le Boulot

Seul dans son bureau avec baie vitrée qu’il a installé dans le garage transformé de sa villa de Bevaix, Bruno Mayques croule sous les man-dats en tant que thermicien et éner gé ticien.

ce français, automaticien de formation, dé barque en Suisse à 22 ans pour travailler dans l’industrie. Parce qu’il a envie de chan-gement et souhaite un diplôme suisse, il se lance dans la formation de technicien eS en gestion énergétique à neuchâtel. Pour son tra-vail de diplôme – c’était en l’an 2000 – il réa-lise un concept d’isolation et de réduction énergétique pour une maison villageoise de Bevaix, avec chaudière à granulés de bois pour remplacer le mazout et des installations solaires thermiques sur le toit pour l’eau sani-taire. a cette époque, ce n’est pas très courant. et une première dans le village. La qualité de son travail de diplôme est relevée par un des experts qui se trouve être le responsable de l’énergie du canton; il l’embauche pour diriger le service info energie nouvellement créé.

en 2004, il décide de créer sa propre entre-prise: exotherm. Les débuts sont difficiles car il n’est pas connu dans le milieu et les deux premières années, «il mange des pâtes et des pommes de terre». avec son deuxième pilier, il s’achète une caméra infrarouge qui sera la deuxième du canton. Petit à petit, on lui donne des mandats de thermographies et d’analyses énergétiques de bâtiments. La progression est ensuite constante. «Les contraintes légales sur l’énergie rendent le travail plus compliqué pour les architectes, les investisseurs et les collectivités publiques», explique-t-il, raison pour laquelle on le mandate.

aujourd’hui Bruno Mayques a trois casquettes. il fait à la fois des études de physique des bâti-ments, des concepts et des constats énergé-tiques pour les permis de construire mais réa-lise aussi des installations techniques pour la production de chaleur (chaudière à gaz, bois, granulés, pompes à chaleur, ventilation à double flux). tout en enseignant à 20% au cPLn et au centre professionnel des métiers du bâtiment à colombier.

MONiQUE CHEVALLEy

L es dernières normes et la volonté de faire baisser la consommation d’énergie tout en trouvant des alterna-

tives aux énergies fossiles dans le bâti ont fait surgir et se généraliser des installations de production de chaleur, d’électricité et de ventilation peu utilisées auparavant. Les architectes et ingénieurs d’une part et les exécutants en CVSE (chauffage, ventilation, sanitaire, électricité) d’autre part sont parfois dépassés. il manque souvent un maillon dans la chaîne de travail entre

DeSSPÉCialiSteStrèSDeMaNDÉS

DeSSPÉCialiSteStrèSDeMaNDÉS

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DeS eNvieSDe CHaNGer D’air

attablés dans la cuisine de son appartement au cœur de la vieille ville de neuchâtel, je demande à césar Gaille quel métier il fait. il hésite un moment avant de répondre: ventiliste! non content de ses trois cfc de monteur, projeteur en chauffage puis projeteur en ventilation, ce natif de Bevaix a aussi obtenu un diplôme de techni-cien eS en génie climatique. Jusqu’en 2012, il exerce les trois métiers de chauffagiste, sanitaire et ventiliste chez un installateur chaux-de-fonnier. Puis il a envie de «changer d’air» et se met à son compte en 2012 dans la ventilation, sa passion.

«avant, les ventilations étaient moins répandues et c’était les chauffagistes ou les ferblantiers qui les installaient, indique césar Gaille. On se contentait d’une ventilation naturelle en ouvrant régulièrement les portes et les fenêtres. dans les nouvelles constructions plus étanches, cette façon de faire ne fonctionne plus. Les gens sont aussi moins à la maison et il faut installer des ventilations mécaniques pour changer l’air.»

alors qu’elle était autrefois l’apanage des bâti-ments industriels, la ventilation à double flux a été rendue compatible et accessible à l’habitat. Pour césar Gaille «l’avenir est à ce genre d’aéra-tion douce, mais c’est le prix élevé qui freine encore les privés».

Grâce à sa formation de technicien en bâtiment, césar Gaille fait aujourd’hui de la conception de ventilation à partir des plans d’architectes et travaille aussi en sous-traitance pour les instal-ler. Un travail varié qui se répartit entre trois quarts de bureau et un quart de travail sur les chantiers.

attirer des «babas cool». ingénieur de for-mation, il a lui-même travaillé une grande partie de sa vie dans l’industrie et les ser-vices. «Je ne veux pas récupérer des gens qui veulent faire de la philosophie du déve-loppement durable, mais former des techni-ciens utiles pour le monde du travail sur des projets économiquement, écologiquement et techniquement viables», explique-t-il.Cette formation en technique du bâtiment existe depuis 1995 à l’Ecole technique du CPLN. Patrick Volleau dirige cette filière depuis 2007. A son arrivée, il a engagé une dizaine de professionnels comme chargés

de cours. «C’est motivant pour les élèves d’être en contact avec des gens de terrain implantés dans le monde des affaires.» il a aussi ajouté d’autres contenus, comme des cours sur le confort et la psychométrie, les réglages et l’équilibrage hydraulique, le dia-gnostic énergétique, la maintenance et la domotique. il est fier aujourd’hui de voir que ses diplômés sont très prisés dans les bureaux de conseils et d’expertises en éner-gie, les collectivités publiques, les entre-prises d’installations en technique du bâti-ment, chez les distributeurs ou pour la maintenance en entreprise ou institution. e

planification et réalisation. Les cours de technique en bâtiment ES proposés à Genève, Morges et Neuchâtel permettent aux détenteurs d’un CFC de se former pour faire ce pont.

dePuis 1995Au Centre professionnel du Littoral neuchâ-telois (CPLN), la formation de technicien en technique de bâtiment ES se concentre sur la gestion énergétique et surfe parfaitement sur la vague du développement durable. Le doyen et responsable des cours, Patrick Volleau, se défend pourtant de vouloir

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ENQUêTELEs DÉçUs DE L’HAbITAT ÉCoLo

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vivre eN MiNerGie :DeS DÉButS

uN Peu DiFFiCileS

«Habiter dans un appartement Minergie, c’est génial», proclament les promoteurs de ce type de construction.On est allé vérifier auprès de ceux qui y vivent.

PAtriCiA BErNHEiM

r encontrés en 2011 dans le cadre d’un article sur le même thème, Elisabeth et Gérald avaient déjà pas-

sé plusieurs mois dans leur appartement Minergie-P aux Moulins de la Veveyse.

Ce complexe de 360 logements construit derrière la gare de Vevey était présenté comme «le plus important site résidentiel de Suisse à pollution zéro en termes de production de chauffage et d’eau chaude». A la question de savoir à quoi ressemblait la vie dans un «modèle écologique», le

couple avait répondu: «On pourra vous le dire lorsque ça marchera.» Au chapitre de leurs griefs: une température trop élevée en été comme en hiver, un air trop sec et divers problèmes phoniques et olfactifs liés à la ventilation douce.

minergie au mazoutDeux ans et demi plus tard, rien de bien nouveau. «On ne peut toujours pas ré-pondre à votre question. Malgré de nom-breux réglages, il fait autour de 24° dans l’appartement, une température trop élevée pour être confortable. Même en hiver,

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liaWe fl y long-range too!

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ENQUêTE LEs DÉçUs DE L’HAbITAT ÉCoLo

nous ne sommes jamais parvenus à descendre au-dessous de 23° dans les chambres à coucher, ce qui est trop chaud pour dormir. Lors de la séance d’infor-mation des propriétaires, on nous avait

pré parés à vivre avec une température stable de 20°. Mais on n’y est encore jamais arrivés.» A ces désagréments se sont ajou-tées une panne majeure de la pompe à chaleur en février 2013 et la pose d’une chaudière mobile pour chauffer les 100 ap-partements de leur îlot. «Nous sommes dé-sormais passés à la catégorie Minergie M… comme mazout. Elle n’a rien d’écologique et elle nous coûte très cher», ironise Gé-

rald. Autre source d’insatisfaction men-tionnée par Elisabeth lors de la première rencontre: le «ffffff» constant du flux d’air, bruit très audible dans cet appar-tement parfaitement isolé. «Les diffu-seurs ont été changés dans tout l’îlot au

printemps 2011. Depuis, au moins, l’air frais ne nous tombe plus sur la nuque, les vibrations ont disparu, mais un bruit rési-

duel supérieur aux normes SiA persiste.»

acHeteurs mal inFormésLe couple n’est de loin pas le seul à émettre des critiques sur la température et le système de ventilation: l’assemblée des propriétaires a unanimement demandé une expertise hors procès. Beaucoup ont trop chaud et signalent

l’ÉClairaGeD’uNe SPÉCialiSte

a quoi peut-on attribuer ces insatisfac-tions? anne-valérie nahrath, architecte partenaire spécialiste minergie à lau-sanne, apporte des éléments de réponse.

concrètement, minergie c’est quoi?La seule différence entre un bâtiment lambda construit en 2013 et un bâtiment Minergie, c’est une isolation plus généreuse, une bonne étanchéité à l’air et une aération douce. celle-ci assure une certaine hygiène de vie en renouvelant l’air, en le tempérant et en supprimant l’humidité générée par l’activité humaine (cuisine, douche, etc.). a partir de là, il n’y a pas d’information parti-culière à donner aux habitants d’un immeuble Minergie. contrairement à la rumeur, il n’est pas interdit d’ouvrir les fenêtres ou de dormir fenêtre ouverte en hiver. en revanche, sachant que le renouvel-lement de l’air est assuré par la ventilation via un échangeur de chaleur, c’est un bon moyen de limiter les pertes de chaleur et de baisser la facture de chauffage.

les uns ont trop chaud, les autres trop froid. où se situe le problème?tout ce qui est lié à l’énergétique dans le bâtiment est complexe. Un habitat confor-table, c’est l’interaction entre des éléments traités indépendamment: une excellente enveloppe, une bonne inertie, une protec-tion solaire efficiente. Les matériaux de construction jouent aussi un rôle, tout comme la conception ou encore la typologie. dans l’exemple de l’appartement orienté au nord qui ne subit que des pertes de chaleur sans aucun apport pendant l’hiver, les enjeux sont avant tout d’ordre typologique. dans la conception d’un immeuble, le soleil est un acteur essentiel; son apport est majoritaire dans le chauffage. il faut l’utiliser de manière qu’il entre en hiver mais s’en protéger en été.

on a le sentiment qu’il y a un fossé entre la théorie et ce que les habitants vivent…Le sentiment de confort, totalement subjectif, est évidemment un aspect important et non maîtrisable. de plus, les modèles théoriques partent du principe que l’utilisateur est par-fait et qu’il va baisser et lever ses stores au

les moulinsde la veveyse.

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les mêmes problèmes. Certains ont la sen-sation «de manquer d’air» ou «de vivre dans un thermos». D’autres ont simple-ment bouché les diffuseurs, participant ainsi au dérèglement de tout le système. Le problème des odeurs de «vieille sauce à sa-lade», d’«oignon cru flétri» ou de «vieille friture» qui envahissent ponctuellement différentes pièces dans 22 des 57 apparte-ments n’a, quant à lui, toujours pas trouvé de solution. Dans l’attente des résultats de l’expertise hors procès et au vu de la persis-tance des problèmes, Elisabeth et Gérald se demandent si les contraintes liées à Miner-gie-P ne sont pas trop pointues pour des immeubles d’habitation, en comparaison

«Pour moi, c’est important d’habiter dansun bâtiment construit selon des normesécologiques. je suis donc prête à en supporter certains désagréments qui peuvent encore être améliorés.» Laure (Grand-SaConnex)

d’une maison individuelle. «Comme la plupart des gens, nous avons choisi cet appartement parce qu’il nous plaisait et qu’il était bien situé, pas uniquement parce qu’il était Minergie. Les promoteurs au-raient dû mieux nous informer de ce que cela représente.»

séJourner dans un FourAutre lieu, autre bâtiment Minergie. Loca-taire d’un appartement exposé plein sud et situé au dernier étage d’un immeuble au Grand-Saconnex (GE), Laure exprime elle aussi de l’insatisfaction. «Notre apparte-ment bénéficie d’un ensoleillement maxi-mal mais les stores ne suffisent pas à nous

protéger de la chaleur. En plus, la hauteur du bâtiment et la façade en verre em-pêchent la pose de stores bannés. Le résul-tat, c’est qu’il fait trop chaud tout au long de l’année et trop sec. En été, on vit dans un four. En hiver, sans allumer le chauf-fage, la température tourne autour de 22° et monte à 25° lorsque la cuisinière est allu-mée. On vit pieds nus et en t-shirt toute l’année et on dort la fenêtre ouverte même en hiver.» Ces inconvénients, Laure les met sur le compte de l’aspect encore expéri-mental de Minergie. «Plusieurs ajuste-ments vont encore être nécessaires, mais j’ai le sentiment d’avoir été insuffisam-ment renseignée, notamment sur la ma-nière de se protéger du soleil. On est loin de ce qui était annoncé: une température tellement idéale que nous n’aurions jamais besoin d’ouvrir les fenêtres.» L’aération douce a elle aussi été source de nuisances. Six mois de réglages et la pose de filtres, oubliés lors de la construction, ont été né-cessaires pour atténuer le bruit. Mais Laure entend toujours des bribes de conversation de ses voisins, portées par le système de

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ENQUêTE LEs DÉçUs DE L’HAbITAT ÉCoLo

ventilation, et réciproquement. Ces incon-vénients ne remettent pourtant pas en question son choix de vie. «Pour moi, c’est important d’habiter dans un bâtiment construit selon des normes écologiques, chauffé avec des pellets de bois et équipé de panneaux solaires pour remplacer le mazout. Je suis donc prête à en supporter certains désagréments qui peuvent encore être améliorés.»

bon moment, ne pas laisser ses fenêtres ouvertes en imposte quand il fait froid dehors, etc. Or, clairement, ne pas pouvoir faire ce que l’on veut chez soi, comme avoir une température de plus de 22° en hiver, a un impact très fort sur certains habitants. ils ont le sentiment de ne pas avoir le contrôle sur leur habitat et qu’on empiète sur leur liberté. Une chose est certaine, satisfaire tous les habitants d’un immeuble est complexe puisque la notion de confort est personnelle.

sur le plan énergétique, comment l’habitat va-t-il évoluer?Pour aboutir à un habitat confortable, on doit faire le lien entre ses besoins en chaleur hiver-naux, ses risques de surchauffe estivale, son éclairage naturel et l’écologie de ses matériaux de construction. ces deux derniers points, bien que n’ayant pas un lien direct avec les enjeux éner-gétiques, participent au confort de l’habitat. Une bonne architecture doit donc également intégrer ces nouvelles données. On va vers des maisons qui n’ont plus besoin de chauffage, qui sont équipées de grandes surfaces de capteurs solaires et qui seront autonomes en énergie. actuelle-ment, on maîtrise mieux les périodes froides que les chaudes. L’un des enjeux sera de trouver le bon équilibre pendant la saison estivale.

l’objectif d’une baisse de la consommation en énergie pourra-t-il être atteint unique-ment grâce aux performances futures de nos habitats?certainement, puisqu’il n’est pas rare que l’as-sainissement énergétique d’un bâtiment abou-tisse à une division de 5 à 10 de sa consomma-tion d’énergie. des changements dans nos modes de vie, u ne évolution, doivent aussi avoir lieu. Si on est frileux, on peut mettre un pull supplémentaire et des pantoufles aux pieds plu-tôt que de monter le chauffage au-dessus de la normale. en été, il faut vivre comme dans le Sud: tout fermer la journée de façon que le soleil et la chaleur n’entrent pas dans la maison et ouvrir le soir lorsque la température exté-rieure est plus basse. L’adéquation entre notre mode de vie intégrant les enjeux écologiques et un assainissementde notre parcimmobilier per-mettra, en partie, de réduire notreconsommation d’énergie.

des bougies Pour cHauFFerVoisine de palier de Laure, Marianne, retrai-tée, habite depuis novembre 2010 dans un appartement exposé au nord. Durant les trois mois d’hiver, le soleil n’entre pas chez elle. Son problème, c’est donc le froid. «Je me suis rendue aux séances d’information aux locataires, toutefois c’était très tech-nique… Vivre ici ressemble à ce qu’on nous a dit, mais en pire! Le chauffage est très mal distribué et insuffisant. J’ai beaucoup récla-mé, on a fait plusieurs réglages, des experts sont venus mesurer la température et elle correspond aux normes. Cependant 19° ou 20°, pour une personne d’un certain âge qui bouge peu et qui a été habituée à vivre dans des appartements anciens surchauffés, c’est trop peu. D’ailleurs, on est plusieurs à attra-per des crèves pas possibles depuis qu’on habite ici. Je peux pourtant m’estimer chan-ceuse, ceux du rez-de-chaussée parviennent rarement à dépasser 18°.»Pour rendre l’appartement plus confortable et gagner un ou deux degrés, Marianne a trouvé des astuces: «Je vis emmitouflée sous des couches de pulls, je cuisine beaucoup au four et j’allume plein de bougies. Au dé-but, on a fait confiance aux experts et à leurs

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explications. Mais en fait, j’ai le sentiment que les constructeurs ne maîtrisent pas tout! Par contre, en été, avec le soleil couchant, c’est un véritable paradis», conclut-elle.

22°, c’est l’idéal!Dernier coup de sonde à Eikenott, l’éco-quartier en cours de construction à Gland (VD). Destinée à sensibiliser les habitants aux économies d’énergie, une tablette sur laquelle s’affiche en temps réel la consom-mation énergétique individuelle équipe certains appartements. Une démarche in-

formative présentée comme «vraiment novatrice» par les promoteurs. Locataire depuis mars 2013, roger fait partie des pionniers du nouveau quartier. Le fait que son appartement réponde aux critères Mi-nergie n’a joué aucun rôle dans sa décision d’y vivre. «Lorsque nous l’avons visité, la régie nous a expliqué les avantages de ce concept. A posteriori, j’ai le sentiment d’avoir manqué d’informations sur ses in-convénients.» il a déjà vécu un printemps historiquement frais et un début d’hiver dans son appartement. «Notre plus gros

«Comme la plupart des gens, nous avons choisi cet appartement parce qu’il nousplaisait et qu’il était bien situé, pasuniquement parce qu’il était Minergie. les promoteurs auraient dû mieux nousinformer de ce que cela représente.»eLISabeTh eT GéraLd (VeVey)

problème, c’est la température. Elle est bloquée à 22° maximum et on n’a aucun moyen d’agir individuellement. On a eu froid tout le printemps dernier et c’est de nouveau le cas depuis le début de l’hiver. Nous sommes plusieurs locataires de l’im-meuble à nous être plaints, mais la régie n’est pas entrée en matière. Pour elle, 22° est une température idéale.» Son apparte-ment est équipé d’une tablette de contrôle que roger trouvait sympa de consulter au début avant de s’en désintéresser. «Sa présence m’a probablement rendu plus conscient de ma consommation d’énergie, cela n’a pourtant guère eu d’influence sur mes habitudes de vie, je dois bien le reconnaître.» e

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TENDANCECoNsTRUCTIoN

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le BoiS MarCHe Sur la ville

La nouvelle réglementation de la protection incendie permettra bientôtde construire des immeubles en bois dépassant 30 m de haut.

De quoi développer le formidable potentiel de ce matériau à fabriqueret assainir la ville suisse du xxie siècle.

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TENDANCE CoNsTRUCTIoN

ViViANE SCArAMiGLiA

D ébut 2015, coup d’envoi de l’éco-quartier meyrinois des Vergers, à Genève, avec une tour résidentielle

de treize étages, dont toutes les façades ac-tives en bois et verre – propres à réduire la consommation de chauffage de quelque 80% – permettront d’atteindre une valeur dynamique moyenne de 0,1 W/m2.K sur la saison froide. Un sommet d’économie pour ce bâtiment coupé à mi-hauteur par un étage technique arborisé qui assurera les flux d’air aux étages inférieurs et supé-rieurs. Une solution nettement moins avide en électricité que des grosses machineries en sous-sol, dimensionnées pour garantir la respiration des appartements jusqu’au faîte. Couplé aux panneaux solaires photo-voltaïques en toiture et sur les parapets des balcons, le concept garantit l’autonomie de l’ensemble en matière de chauffage et de ventilation. Complété par quatre im-meubles de huit étages à structures en bois, le projet du bureau d’architectes Group H, associé à Charpente Concept, profite ainsi de la révision des prescriptions de protec-tion incendie (AEAi) étendue – avec

quelques mesures compensatoires – au bois, ce matériau naturel, renouvelable, cinq fois plus léger que le béton et capable de stocker une tonne de CO2 par m3, dont l’utilisation ne pouvait jusqu’ici dépasser 20m de haut. «Un levier fantastique, selon l’ingénieur bois thomas Büchi, pour renforcer la volonté de développer des solutions durables.»

sérieux atoutsA voir les nombreux projets qui fleurissent dans le monde, telle, à Chicago, l’expéri-mentale «timber tower» de 42 étages du réputé bureau d’architectes SOM, dont l’os-sature en bois devrait réduire l’empreinte carbone du bâtiment de 60 à 75%, la quête du «propre» ne passe plus inaperçue. Par-tie prenante d’une société à 2000 watts et acteur d’une densification douce, le bois doté de nouveaux produits et de technolo-gies avancées détient de sérieux atouts pour conquérir le ciel urbain, parallèle-ment à l’énorme potentiel des suréléva-tions et réhabilitations visant l’assainisse-ment thermique du parc immobilier.Enorme, le mot n’est pas trop musclé pour les grandes villes suisses en pénurie

de logements. On dénombre aujourd’hui environ 600 immeubles neufs construits chaque année dans le pays avec le matériau bois, soit une part de marché de 6,5% en 2012. Pour les rénovations et transforma-tions, cette part de marché est passée

de 16,2% en 2007 à 30,2% en 2012. Une progression plus concentrée en Suisse alé-manique, très active en la matière, ralentie dans nos villes par les réglementations. rien qu’à Genève, la loi de 2008 qui a levé quelques gros obstacles aux surélévations

le BoiS CoMMe MatÉriau De CoNStruCtioN:leS PerMiS De BâtiMeNtS à PluSieurS loGeMeNtS eN SuiSSe auGMeNteNt

evolution de la part du bois dans les matériaux utilisés pour la construction-support, dans les permis des bâtiments à plusieurs logements, en construction neuve et transformation/rénovation, en Suisse de 2007 à 2012.

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«quelle que soitla méthode appliquée, le bois est incontes-tablement la solution la plus efficace du point de vue de l’isolation.»MARKUs MoosER, DIRECTEURDU CEDoTEC ET oFFICE RoMAND DE LIGNUM

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Les immeubles d’habitation sont au-jourd’hui, selon les derniers calculs fédé-raux, les plus grands consommateurs de bois dans le secteur de la construction. Et les surélévations se taillent la part du lion. Basée sur les permis de construire délivrés ces dernières années, l’analyse de Birgit Neubauer-Letsch, responsable de r&D à la Haute école spécialisée bernoise, montre que le marché romand de la construction bois représente environ le quart des pro-jets helvétiques. Sa part reste relativement stable pour les bâtiments neufs à plusieurs logements (correspondant au milieu ur-bain), passant de 4,1% en 2009 à 4,8% en 2012. Elle marque en revanche une nette

permettrait, dans l’optimisme absolu, une conquête de 1 350 000 m2 de surfaces sup-plémentaires ou, de façon plus réaliste, de la moitié au vu des restrictions plus favo-rables aux interventions périurbaines que dans le cœur historique. De façon moins drastique qu’à Genève, soumise à la nou-velle loi sur les loyers maximum après tra-vaux, Lausanne se confronte à des limita-tions analogues et connaît aussi son flot d’oppositions propres à décourager des propriétaires.

surélévations incitativesPourtant, envers et contre tout, le matériau se donne de l’avenir en milieu urbain.

le lotissement «chemin vert», à carouge, intègre largement le bois en façade.

Première construction en boisà six niveaux en suisse (dans le canton de zoug),signée scheitlin syfrig + Partner.

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immogreen info est un instrument d’aide à la planification stratégique et au financement d’une rénovation. il permet d’évaluer les éco-nomies énergétiques et d’analyser la rentabilité d’un bâtiment assaini. La surélévation peut être la clé du financement d’une rénovation.

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TENDANCE CoNsTRUCTIoN

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progression, de 15 à 21,3% durant la même période, pour les rénovations et transfor-mations. Une poussée, au-delà des aspects environnementaux, qui s’explique finan-cièrement. «L’investissement dans l’assai-nissement thermique des bâtiments a peu de pouvoir de séduction sur les proprié-taires, les frais de chauffage étant à charge des locataires, et ce malgré les soutiens financiers (environ 2% du coût des tra-vaux) alloués par le programme bâtiment», commente Markus Mooser, directeur du Cedotec et office romand de Lignum. «A contrario, la surélévation est un moyen incitatif important, car elle permet de

rentabiliser l’opération à terme par l’augmentation des surfaces locatives.»

les coûtsEn ce début de troisième millénaire, la ville de demain n’est décidément plus la ville «nouvelle», cet espace bétonné de l’après-guerre soumis aux impératifs d’une crois-sance vorace que l’on croyait sans fin. Avec la triple crise économique, énergétique et climatique que la civilisation du pétrole a portée dans ses gènes, il y a urgence à réin-venter la ville, à la concevoir comme un écosystème capable de s’autoréguler en ne consommant pas plus d’énergie qu’il n’en produit. Une cité en somme, à l’heure où les terres agricoles utiles disparaissent à raison de 1 m2 par seconde, qui défend la cohérence d’une densification économique, écologique et sociale, attachée à réduire sa charge environnementale, tout en dimi-nuant, via une pendularité limitée, ses coûts de transports et d’infrastructures. il aura fallu du temps pour se rendre à l’évidence. Les premiers locatifs urbains en bois ont commencé à apparaître timi-

dement il y a une dizaine d’années. Au-jourd’hui, avec la capacité de l’industrie du bois à engendrer de l’architecture contem-poraine et à répondre avec pertinence aux contraintes induites par les projets, il y a de

quoi bâtir une ville plus intelligente. «Le tout, indique Markus Mooser, à des coûts analogues aux édifications dépendantes des énergies fossiles.» Grâce à la maîtrise des assemblages d’éléments préfabriqués, notamment pour la future salle de confé-rences de l’OMPi, à Genève, immense

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d’habitation sontaujourd’hui les plus grands consomma-teurs de boisdans le secteurde la construction.

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dYnamisme constructiFQu’il affiche franchement sa nature ou s’ha-bille de crépi ou de plaques en fibres de ci-ment, le bois affiche son dynamisme dans la diversité des systèmes constructifs, en poteaux/poutres classiques, en ossature jusqu’aux panneaux massifs contrecollés, nouveaux produits qui permettent une haute capacité de charge et offrent des pers-pectives intéressantes notamment en ma-tière d’isolation et de protection contre le feu. «Quelle que soit la méthode appliquée, indique Markus Mooser, le bois est incon-testablement la solution la plus efficace du point de vue de l’isolation et donc la plus favorable à l’application des labels Minergie. Les ponts thermiques sont considérable-ment réduits, et l’isolation, généralement

portante de la plaine du rhône», indique le bureau d’architecture tau. Dans les suré-lévations, le poids restreint permet égale-ment d’éviter la reprise des fondations. Un avantage, et non des moindres, retenu no-tamment par Adrien Besson, architecte du Group8 pour la récente réalisation gene-voise de «Wood in the Sky» qui exhibe élé-gamment son identité, avec ses façades en panneaux préfabriqués recouverts d’un bar-dage bois ajouré sur les deux niveaux. Les murs-rideaux n’échappent pas aux opportu-nités d’assainissement. ils sont même un exemple éloquent des constructions hybrides, bois et métal ou béton, qui ac-croissent notablement la part du marché du bois dans le secteur du bâtiment.Aujourd’hui, entre promotion, formation spécialisée et continue, production pointue d’éléments préfabriqués rapides à mettre en œuvre et garants d’un chantier propre, maîtrise des ingénieurs et charpentiers, la tradition redore suffisamment son blason pour interpeller maîtres d’ouvrages, pres-cripteurs et architectes. Platon énonçait en sa république: «Ce ne sont pas les murs qui font la cité mais les hommes.» Cela reste vrai. e

en savoir plus:«surélévations en bois,densifier, assainir, isoler»,markus mooser, marcForestier, mélanie Pittet-baschung, 2011, Pressespolytechniques etuniversitaires romandes.

incluse dans la structure, permet de maxi-miser les surfaces habitables.» La légèreté du matériau dicte aussi les choix. Pour les deux locatifs en panneaux massifs du Clos des Forches, à Martigny, «le bois s’est impo-sé en raison de la sollicitation sismique im-

la tour des vergers, genève (projet). en chantier dès 2015 dans le futur éco-quartier de meyrin, l’immeublede treize étages minergie-a est enveloppé de façades actives. il comprend un attique en bois et un étagetechnique arborisé à mi-hauteur. un sommet d’économie énergétique dans ce projet de groupe H architecture et ingénierie et de charpente concept.

le Pommier, genève, 2010. le troisième plus grand bâtiment de suisse minergie P-eco. structure béton et façades actives type lucido® en verre et bois indigène assurant une économie de chauffage de quelque 80%. gm architectes, ingénieur et designer bois charpente concept.

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CLEAnTECh ProMouvoirleS CoMPÉteNCeS SuiSSeSLa plateforme CleantechAlps apporte son soutien aux entreprises actives dans les technologies propres. En partenariat avec elle, la nou-velle rubrique d’Efficience 21 met en lumière ceux qui font les cleantech en Suisse occidentale.

éLODiE MAîtrE-ArNAUD

L es cleantech – en français: «techno-logies propres» – englobent un ensemble de compétences, procédés,

industries et services qui concourent à la protection et à la préservation des res-sources naturelles, et ce, dans une approche durable. Un secteur particulièrement dyna-

mique en Suisse, comme en témoignent certains projets ultra-médiatisés, à l’instar de Solar impulse ou de PlanetSolar. En re-trait des projecteurs, de nombreux instituts et entreprises relèvent eux aussi, quotidien-nement, les défis des technologies vertes. Et c’est afin de les appuyer dans leurs activi-tés que la plateforme CleantechAlps a été créée en juin 2010, à l’initiative des chefs des départements de l’économie publique de la Suisse occidentale (CDEP-SO).

neuF Filières PrioritairesSoutenue par les cantons de Genève, de Vaud, du Valais, de Fribourg, de Neuchâtel, de Berne et du Jura, ainsi que par le Secrétariat d’état à l’économie (SECO), cette plateforme se pré-sente comme la porte d’entrée pour les clean-tech en Suisse occidentale. Un moteur inter-cantonal favorisant le développement de ce secteur, subdivisé en neuf filières prioritaires: solaire photovoltaïque, petite hydraulique, valorisation des déchets, eau, smart grid, écologie industrielle, éco-mobilité, enabling

technologies et efficience énergétique. «Nous avons pour triple mission de promou-voir l’image de la région comme pôle d’excel-lence européen dans le domaine des clean-tech, de développer des synergies entre les acteurs, ainsi que de faciliter leur accès aux marchés internationaux, résume ainsi Eric Plan, le secrétaire général de la plateforme. Nous avons d’une part une approche très pragmatique grâce à notre proximité avec le terrain, et nous bénéficions d’autre part de la confiance des différents acteurs publics et privés. C’est une plus-value réelle.» Véritable facilitateur, CleantechAlps assure en outre la coordination en Suisse occidentale pour la plateforme nationale Cleantech Switzerland, cette dernière ayant notamment pour mis-sion de favoriser l’exportation dans le do-maine des technologies propres. Elle le fait, entre autres, grâce à son outil informatique Cube, qui référence les entreprises et leurs besoins en termes d’exportations. Cette année, CleantechAlps a décidé de pro-mouvoir en particulier la filière de la petite hydraulique et celle de la valorisation des déchets, en publiant notamment deux études portant sur ces thématiques et dévoi-lant les solutions propres de trente entre-prises actives dans l’un ou l’autre de ces sec-teurs. «Nous souhaitons ainsi mettre en avant les acteurs et le savoir-faire des entre-prises locales, pour leur assurer une visibi-lité non seulement ici, mais aussi à l’étran-ger», souligne Eric Plan. A travers cette nouvelle rubrique, Efficience 21 s’associe à cette démarche et vous propose de décou-vrir, dans chaque numéro, deux acteurs des cleantech en Suisse occidentale. e

retrouvez la version intégrale des deux portraitsde ce numéro, ainsi que ceux d’autres entreprisesdu secteur, dans l’étude sur la filière de la petitehydraulique en suisse, réalisée par cleantechalps,à paraître début mai.www.cleantech-alps.com

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CLEAnTECh ProMouvoirleS CoMPÉteNCeS SuiSSeS

«le PluS GraNDForaGe DiriGÉeN SuiSSe»Fondé en 1938 dans le domaine de l’ingénierie, le groupe rWB s’est peu à peu spécialisé dans les énergies renou-velables. Parmi celles-ci, la petite hydraulique, un secteur dans lequel il a orchestré la réalisation de trente installa-tions au cours des six dernières années.

rWB déploie ses compétences dans des domaines aussi variés que l’amé-nagement du territoire, l’eau, l’envi-

ronnement, le génie civil et l’énergie. Afin de mener à bien ses projets, le groupe – composé de cinq filiales, dont certaines sont réparties sur plusieurs sites – s’appuie sur les compétences pluridisciplinaires de ses salariés, parmi lesquels on compte 65% d’ingénieurs. «Nos secteurs d’activité ne sont pas étanches; plusieurs unités du groupe sont souvent amenées à travailler ensemble sur un même projet», souligne

Patrick Houlmann, son directeur commer-cial. Une approche globale et pluridiscipli-naire qui permet à rWB d’assurer le suivi complet d’un projet, de l’étude de faisabilité, en passant par l’avant-projet, l’intégration dans les sites, jusqu’au suivi de chantier.

700 ménages alimentés«La réalisation de mini-centrales hydro-élec-triques représente 8 à 10% de notre chiffre d’affaires.» Une sous-spécialité non négli-geable dont le directeur commercial sou-ligne le fort potentiel, bien qu’étroitement

lié à des critères de rentabilité. «Notre savoir-faire en matière d’engineering nous permet de nous adapter à toutes les situa-tions, qu’il s’agisse de turbinage d’eau de rivière, de conduite d’eau potable ou d’eau de sortie de Step.» Dans le pipeline actuelle-ment, on trouve ainsi un avant-projet de turbinage de la source des Avants – la plus grande réserve d’eau potable de Suisse romande –, pour le compte du SiGE (Ser-vice intercommunal de gestion des eaux de Vevey).rWB a également réalisé un projet d’enver-gure au cœur de Lavaux. Mise en service en février 2014, cette installation de petite hydraulique a nécessité 18 mois de travaux, dont l’enjeu majeur était le forage dirigé d’un tunnel de 860 m de long sur 850 mm de diamètre, afin d’accueillir une conduite en fonte de diamètre nominal (DN) 500 mm. Le tout, sous les vignes d’un terri-toire classé au Patrimoine mondial de l’Unesco… «C’est le plus grand forage dirigé jamais réalisé en Suisse; la conduite permet de dompter les eaux du Forestay entre Chexbres et rivaz, où la turbine a été instal-lée.» Cet ouvrage a été financé par romande Energie et devrait permettre de fournir 2,6 millions de kWh par an, soit de quoi alimenter environ 700 ménages des villages environnants.

un Filtre à eau au burkina FasoLà comme ailleurs, rWB s’est appuyé sur le savoir-faire de fournisseurs pour l’ensemble du matériel technique. «Nous déterminons nous-mêmes les caractéristiques du produit final et procédons par mise en soumission.» idem pour les travaux, dont la réalisation est confiée à une entreprise spécialisée. «Nous assurons quant à nous la surveillance du chantier, jusqu’à la finalisation du projet.»indépendants de tout fonds de pension ou autre investisseur externe, les sept action-naires ont tous une fonction dirigeante au sein du groupe. Et quel que soit le projet, le management de rWB a à cœur d’appliquer les principes du développement durable. il apporte en outre son appui à des actions sociales ou humanitaires. «Cette année d’anniversaire (75 ans) nous a permis de mettre en place, au Burkina Faso, un filtre à eau qui fonctionne sans électricité ni produit chimique et alimente toute une collectivité villageoise.» e

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CLEANTECH

«la roue PeltoNGaraNtit uN reNDeMeNt De 90%»

C’est dans son atelier de mécanique d’Evionnaz que Jacquier-Luisier SA fabrique des turbines Pelton,une technologie particulièrement bien adaptée aux instal-lations de petite hydraulique de moyenne et haute chute.La société propose à ses clients des solutions clésen main et sur mesure.

«n ous réalisons toutes les pièces sans aucune sous-traitance», souligne d’emblée Claude

Luisier, fondateur en 1989, avec Claude Jacquier, de l’entreprise Jacquier-Luisier SA. Active dans la construction de machines, les travaux en commande numérique et le taillage d’engrenages, elle est également spécialisée dans la fabrication de turbines Pelton, utilisées dans les installations de petite hydraulique. Le cœur de la turbine Pelton est constitué d’une roue à augets, ac-tionnés par l’énergie cinétique de l’eau qui est apportée par un ou plusieurs injecteurs réglables. Particulièrement efficace, cette roue permet de garantir un rendement de l’ordre de 90%. «L’eau arrive à haute pres-sion et une grande précision dans la réalisa-tion des augets permet de limiter les pertes

au minimum. En comparaison, un moteur thermique couplé à un alternateur ne per-met jamais d’atteindre un rendement aussi haut; on tourne plutôt autour des 65%.»

énorme Potentiel en valaisAu rythme de deux ou trois installations par an, la réalisation des projets de mini- centrales hydro-électriques représente ainsi 25% de l’activité de l’atelier. «Le potentiel est énorme en Valais pour la petite hydraulique de haute et de moyenne chute.» il faut dire que dans la plupart des communes du can-ton, les sources et réservoirs de captage se situent entre 1500 et 2000 mètres d’altitude. «traditionnellement, sur la conduite forcée menant à un village, une vanne (appelée brise-charge) permet de casser la pression avant la distribution. il suffit donc de

contourner cette vanne par un by-pass et une turbine pour produire de l’énergie. Et ce, sans impact sur l’environnement ni altération de la qualité de l’eau.» Certaines communes valaisannes disposent d’ores et déjà de plusieurs installations de petite hydraulique, à l’instar de Bagnes où Jacquier-Luisier vient d’y mettre en place la huitième. Les machines fabriquées par l’en-treprise permettent également le turbinage de cours d’eau naturels, y compris les sources privées, et peuvent aussi être placées sur les eaux de sortie de Step. «Mis bout à bout, ça finit par faire de sacrées puissances!»

installations uniquesPour mener à bien ces projets, un consor-tium a été établi avec la société telsa, afin d’offrir une palette de prestations la plus large possible, pour des installations clés en main, de la conception à la maintenance. «Notre partenaire fabrique les tableaux de commande électrique de la turbine, tandis que nous nous occupons de l’aspect méca-nique de l’installation, c’est-à-dire la tuyaute-rie ainsi que la fabrication, le montage et la mise en service de la turbine.» Pour la partie ingénierie, l’entreprise Jacquier-Luisier collabore également avec le laboratoire de recherche MHylab. «D’après les calculs effec-tués en fonction du débit et de la hauteur de chute, les ingénieurs déterminent le diamètre de la roue, la forme des augets, le diamètre de l’injecteur et le profil mouillé. Nous pouvons ainsi terminer la conception et construire la machine sur mesure. Aucune installation ne se ressemble.»L’entreprise Jacquier-Luisier intervient aussi sur les installations de grande hydrau-lique. «Nous sommes agréés auprès de la société Andritz – un des leaders mondiaux des turbines – pour la fabrication de régula-teurs, ainsi que des éléments de mainte-nance.» Actif dans la formation profession-nelle, Claude Luisier est notamment président de la commission des cours inte-rentreprises en Valais. e

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TENDANCE LEs NoUvEAUx UTILITAIREs

Ces vélos destinés au transport de marchandisesséduisent aussi bien les entreprises, à qui ils inspirentde nouveaux services, que les particuliers.

SyLViE ULMANN

o n les appelle «Cargo Bikes», parce que leur fonction numéro un est de transporter des marchandises.

Ce qui les distingue de leurs cousins à deux roues classiques? La plateforme dont ils sont pourvus à l’avant, laquelle peut ac-cueillir une caisse permettant d’apporter ses recyclables à la déchetterie, de livrer du pain ou de convoyer des outils. En optant pour une variante équipée d’un ou de deux sièges pour enfants, on pourra aussi emme-ner ses rejetons à l’école ou en promenade.Maniables et relativement légers (22 à 23 kg à vide), ces vélos ne nécessitent pas forcé-

ment d’assistance au pédalage si l’on prévoit de les utiliser dans un environnement plat. Mais dans une ville en pente comme Lau-sanne, on se laissera plus facilement tenter par cette aide. Un Cargo Bike déplacera sans problème une charge de 80 kg, contre 20 kg pour un vélo classique, dans un rayon d’ac-tion équivalent, soit 10 à 15 km. Et il va sans dire que c’est, en outre, un mode de trans-port non polluant.

stables et maniablesPremières conquises, les entreprises de livraison à vélo, ravies de pouvoir transpor-ter facilement des colis encombrants pour leurs clients. Et, dans la foulée, des artisans

et commerçants séduits par l’aspect écolo-gique de ce véhicule. Ainsi, la coopérative d’agriculture biologique Le panier à deux roues recourt à ces engins pour approvision-ner ses points de collecte de la région lau-sannoise. A Lausanne, yverdon et Bienne, c’est aussi un service de livraison des achats qui a vu le jour. Baptisé «Dring Dring», il permet aux clients des commerces parte-naires de se faire apporter leurs emplettes chez eux à partir de 3 ou 5 francs la course, selon la ville où elle est effectuée. Cette activité, née en 2007, avait démarré avec un triporteur, «mais dès l’arrivée des Cargo Bikes, nous les avons adoptés pour leurs plus grandes stabilité et maniabilité», explique tristan Cordonier, responsable de Dring Dring.Les particuliers sont également de plus en plus nombreux à investir dans un Cargo Bike, «surtout lorsqu’ils utilisent régulière-ment leur vélo pour se rendre au travail, par exemple», précise raoul Payot, associé de l’entreprise de transport à vélo Vélocité et du magasin Version Originale Cycles, à yver-don. il a ouvert son commerce spécialisé dans la vente de ces deux-roues version «cargo» en août dernier. il souligne que les cyclistes convaincus, qui connaissent le marché, ont moins tendance à se laisser effrayer par le coût de ces engins. Les prix démarrent en effet à 2850 francs; si l’on souhaite un modèle pouvant être équipé d’une assistance au pédalage, il faut opter pour une variante à 3350 francs, à quoi l’on ajoutera 2500 francs pour le kit d’assis-tance. résultat, une somme rondelette qui s’explique par le fait que ces deux-roues sont d’une qualité équivalant à la catégorie haut de gamme au rayon des cycles classiques. robustes, ils sont également réparables, ce qui n’est pas forcément le cas des modèles moins onéreux achetés sur internet. e

CarGoà Deux roueS

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mobiLiTÉ

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CoNCePt-Car

véhicule solairePrésenté lors du dernier salon ceS à Las Vegas, le c-Max Solar energi de ford utilisera la force d’hélios pour recharger ses batteries. ce monospace est conçu comme un modèle hybride classique, à ceci près qu’outre un moteur thermique couplé à un moteur électrique, son toit accueillera des panneaux solaires. ce système aurait ainsi une capacité de recharge de 8 kW en une journée, soit l’équivalent de quatre heures de recharge sur une prise.

NaviGatioN

Ferry écoloil s’appelle Pégasis (Power efficient Gas innovative Ship) et devrait sortir des chantiers navals de Saint-nazaire en 2016. Long de 210 m, il sera alimenté principa-lement avec du gaz naturel liqué-fié. c’est la compagnie Brittany ferries qui a passé commande de ce bâtiment qui transportera 2400 passagers, 40 remorques et 650 voitures, afin de relier la Grande-Bretagne et l’espagne. il permettra d’économiser 99% d’émissions de soufre, 80% de dioxyde d’azote et 20% de cO

2

par rapport à un ferry classique.

PreMière

station 100% électriquec’est sur le parking du restoroute de Lully, dans la Broye (a1), qu’a été inaugurée en janvier dernier la toute première station de recharge pour voitures électriques. Baptisée «supercharger», cette station a été installée par Groupe e, sur commande de tesla Motors.

EN bREF mobiLiTÉTEsT L’AUToNoMIE EN QUEsTIoN

INNovATIoN

tAxis éLEctriquEssix compagnies de taxis suisses font passer un test de résistance à la Chevrolet Volt.

éLODiE MAîtrE-ArNAUD

«n ous relevons le défi de minimiser les réserves et in-

certitudes des conducteurs à l’égard de la mobilité électrique, à l’aide d’un test pratique peu ordinaire», déclarait Daniel Schneller, directeur marketing et relations publiques de Chevro-let Suisse, lors du lancement de l’opération.La préoccupation centrale en ma-tière de mobilité électrique est en effet l’autonomie des véhicules, dont dépend étroitement l’indé-

pendance des conducteurs. Cou-ronnée «Voiture suisse de l’an-née 2012», la Chevrolet Volt est l’une des rares voitures élec-triques pouvant rouler plus de 500 km sans recharge. Equipée du range-Extender, sa batterie lithium-ion lui offre une autono-mie de 50 à 80 km. Au-delà, c’est un petit générateur à essence de 1,4 litre qui prend le relais.

comParaison des donnéesDepuis le 6 janvier dernier et pour une durée de six mois, six compagnies detaxis, basées à Bâle,

Fribourg, Lausanne, Saint-Gall, Winterthur et Zurich, utilisent ainsi ces véhicules électriques de la même manière que ceux qui composent leur flotte habi-tuelle. Les données et informa-tions relatives à leur utilisation sont collectées au quotidien et seront comparées entre elles à la fin du test. Cela permettra notamment de voir comment se comporte la Chevrolet Volt dans des villes pentues, dans de grandes agglomérations et en région rurale. Gérant de taxis Fribourg, l’une des compa-gnies participant au test, Chris-toph Wieland affirme ainsi: «Grâce à la mise en service de quatre taxis électriques, nous sommes en mesure d’économi-ser environ 30 tonnes d’émis-sions de CO2. Pendant la phase d’essai, nous examinerons si la Chevrolet Volt convient en tant que taxi et si son intégra-tion comme complément dans notre flotte actuelle s’avère judicieuse.» e

sUPer rOUe

Une nouvelle roue devrait bien-tôt nous permettre d’économi-ser nos mollets sans investir dans l’achat d’un vélo élec-trique. Une fois fixée à l’arrière de n’importe quel biclou, la FlyKly Smart Wheel fournit en effet une propulsion électrique.

Son moteur démarre au pre-mier coup de pédale et offre une solide assistance pour avancer. Simple d’utilisation, il suffit d’activer l’appli pour smartphone à laquelle elle est couplée pour la faire fonction-ner. Une appli qui fait en outre

fonction d’antivol en bloquant la roue et qui permet de la suivre grâce à un GPS. Pour voir le jour, ce projet cherche encore des financements sur la plateforme Kickstarter (www.kickstarter.com). e

E. M.-A.

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mobiLiTÉFraNCe

avion électriqueLe constructeur eadS devrait faire voler d’ici à la fin de l’année son premier avion tout électrique. Baptisé e-fan, il s’agit d’un biplace propulsé par des moteurs alimentés par des batteries lithium-ion polymères, d’une tension de 250V. Sa commerciali-sation est prévue pour 2017 et devrait intéresser tout spéciale-ment les écoles de pilotage. en partenariat avec Siemens, eadS planche aussi sur un projet d’avion de 100 places,à l’horizon 2030.

PHÉNoMèNe

«charge rage»La pénurie de stations de recharge pour les véhicules électriques favoriserait l’agressivité. c’est en tout cas ce que révèle un quotidien californien. Les salariés de la prestigieuses Silicon Valley se chiperaient ainsi les prises, ce qui engendrerait une escalade d’échanges de moins en moins amicaux. au-delà de l’anecdote, ce phénomène a le mérite de sou-ligner la nécessité pour les entre-prises d’investir dans des stations de recharge. Qu’elles soient basées dans la Silicon Valley ou ailleurs…

auto-PartaGe

suisses championsentre le car sharing (location) et le covoiturage (plusieurs personnes partagent le même véhicule et les frais), les Suisses arrivent en tête en europe pour l’auto-partage. chez Mobility, on compte déjà plus de 105 000 adhérents. a titre de comparaison, en allemagne, ils sont 228 000. Le développement des technologies de télécommuni-cation, comme les smartphones, facilite aussi cette mobilité collaborative.

EN bREF

AppLI FAvoRIsER LE pARTAGE

rEnDrE LE PArkingintELLigEntl’application FairPark permet d’optimiser le capital de places de parcd’une entreprise ou d’un quartier et d’encourager les employés ou habitantsà opter pour d’autres modes de transport que la voiture individuelle.

SyLViE ULMANN

c’ est en observant la façon dont les entre-prises géraient leur

capital de places de parc que l’équipe de Mobilidée Sàrl, bu-reau d’études et de projets dans le domaine de la gestion des dé-placements, a eu l’idée d’optimi-ser la gestion des places de parc

en entreprise. résultat: une appli-cation baptisée FairPark, destinée à faciliter la mobilité en entre-prise comme à encourager les employés à opter pour des solu-tions durables, dont la mobilité douce.

Flexibilité selon les besoinsCette application est née de «dix ans d’expérience dans le domaine de la mobilité en entreprise», ra-conte Jérôme Savary, cofondateur et associé directeur de Mobilidée Sàrl. Une décennie au fil de la-quelle il a notamment pu consta-ter que chaque jour, en addition-nant les absences pour vacances, maladie ou déplacement, 15% du personnel n’est pas présent sur le

lieu de travail. Avec autant d’em-placements de stationnement libres. «Les places peuvent être occupées par roulement. Par ail-leurs, il faut encourager les gens à les libérer pour rendre ce bien commun encore plus flexible», précise-t-il. il s’est aussi intéressé à la façon dont ces espaces sont attribués. «Généralement, ce ca-pital est alloué selon des critères

comme l’ancienneté ou le poste dans l’entreprise, souligne-t-il. On ne tient pas réellement compte des obligations et de la mobilité de chacun. Par consé-quent, ce sont rarement les per-sonnes qui en ont le plus besoin qui obtiennent un stationne-ment. Nous avons donc réfléchi à d’autres critères d’attribution, plus signifiants en termes d’éco-mobilité. Nous proposons ainsi de donner la priorité à celles et ceux qui pratiquent le covoitu-rage ou qui ont des enfants en bas âge, autrement dit, à celles et ceux qui n’ont pas le choix.»En plus de l’attribution des em-placements, FairPark permet de gérer le parking occasionnel, une

façon d’encourager les employés à ne se servir de leur voiture que ponctuellement, lorsqu’ils en ont réellement besoin, pour se rendre chez le médecin ou à un rendez-vous à l’extérieur, par exemple.

couPler à des solutionsde mobilitéL’application permet aussi d’ad-ministrer les avantages à la mobi-lité, notamment l’attribution d’un abonnement de transports pu-blics ou d’une prime d’écomobi-lité aux personnes n’utilisant pas de voiture pour se rendre au tra-vail. Ce système s’adresse aux entreprises, des PME aux grands groupes, comme à tout type d’or-ganisation privée ou publique, éco-quartiers compris. Seuls cri-tères pour s’inscrire: disposer de quelques places de parc et souhaiter les mutualiser.Quant au prix, il dépend du nombre d’emplacements propo-sés et coûte quelques francs par place à gérer et par mois. Le tarif est dégressif et dépend égale-ment du nombre d’options choi-sie. «Faire baisser la dépendance à l’automobile permet de diminuer le nombre de places nécessaires pour un bâtiment, une usine ou un quartier», relève Jérôme Savary. Et de rappeler que, pour atteindre cet objectif, «il faut pro-poser des solutions complémen-taires, comme un réseau de transports publics ou un système d’autopartage». e

Plus d’infos surwww.fairpark.ch

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PoSte

les atouts du carSelon les chiffres communiqués par La Poste, par rapport à une voiture et pour quelques minutes de plus sur certains trajets, le car postal permet de réaliser de réelles économies. financièrement, on peut ainsi réduire sa facture de transport jusqu’à 80%. communautaire, ce type de transport fait aussi chuter drastiquement la pro-duction de cO

2 par personne.

il ne reste plus qu’à s’installer confortablement, en profitant du paysage ou de l’accès gratuit à internet.

le CHiFFre

7% de véhiculesc’est la part des 900 modèles présentés cette année au Salon de l’auto qui émettent moins de 90 g de cO

2 par km.

iNSolite

verdure mobileLe designer new-yorkais Marco castro cosio a imaginé Bus roots, un système de toiture végétale destiné à recouvrir les bus. Sur le même principe que les toits végétalisés installés sur certains immeubles, ce concept pourrait permettre, rien que dans la Grosse Pomme, de verdir 15 hectares en équipant les 4500 bus actuellement en circulation.

EN bREF

sIL CoMMUNIQUÉ

INNovATIoN

PUriFier l’air en Pédalant

Des ingénieurs et designers de l’entreprise thaïlandaise Lightfog Creative & Design Company ont imaginé un vélo électrique permettant de filtrer l’air pollué. Une invention qui pourrait s’avérer particulière-ment utile dans la capitale du pays, noyée dans le smog. Le principe? Un purificateur d’air intégré dans le haut du guidon

filtre l’air ambiant avant de le renvoyer au cycliste. Un ré-servoir d’eau logé dans le cadre permettrait en outre de pro-duire de l’oxygène grâce à un système de photosynthèse alimenté par la batterie au li-thium. Ce concept a d’ores et déjà reçu le prestigieux prix de design red Dot. e

E. M.-A.

L es Services industriels de Lausanne (SiL) ont présenté leur nouvelle

offre n-charge de bornes pour la recharge des véhicules élec-trique lors du salon Habitat-Jardin, à Beaulieu Lausanne.Avec cette nouvelle offre, les SiL se positionnent comme des acteurs innovants et actifs de la circulation éco-responsable. ils sont désormais prêts à ac-compagner l’évolution du mar-ché des véhicules électriques et hybrides.

destinée aux entrePrisesCette nouvelle prestation des SiL est réalisée en partenariat avec le fournisseur de solutions de recharge pour véhicules électriques Green Motion SA.L’offre n-charge se compose de trois bornes qui permettent de couvrir l’ensemble des besoins du client en termes de rapidité de recharge, de

De plus, conformément à leurs engagements en faveur des énergies renouvelables, les SiL garantissent que les bornes n-charge utilisent leur courant nativa, 100% renouvelable. e

la solution sil pour vos bornesélectriques Permet une recharge intelligente de votre véhicule.

moyen de paiement et de mise en réseau.Concrètement, les SiL aident le client à choisir l’équipement le plus adapté à ses besoins parmi les différents modèles et options. Sur demande, ils peuvent en assurer le raccor-dement au réseau électrique existant et la maintenance.L’offre n-charge s’adresse es-sentiellement aux entreprises pour l’alimentation en électri-cité de leur propre flotte ou des véhicules de leurs collabo-rateurs, aux gestionnaires de parkings et aux proprié-taires d’immeubles.

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FoIRE sALoN DE L’AUTo

leS vÉHiCuleS ÉleCtriqueSSoNt là. et leS aCHeteurS?De la Smart Fortwo à la tesla Model S, une gamme presque complète de voituresà propulsion alternative est présentée à Genève cette année. Un accroissementde l’offre qui pourrait favoriser ce type de véhicule moins polluant, qui n’a représentéque 3% des imma triculations en 2013 chez les Helvètes.

HENry PLOUïDy

A la veille du lancement de Zoe fin 2012, l’attaché de presse de renault en Suisse, Laurent Burgat, mettait en

garde contre trop d’optimisme dans le succès instantané des voitures électriques. Bien qu’il dît être convaincu par les choix stratégiques de son employeur, il invoquait la patience pour que le conducteur lambda ait confiance dans la technique et dans l’approvisionne-ment en électricité. «Ce qui prendrait des an-nées.» 2013 lui a donné raison et en Europe, seule la Norvège, grâce à des accompagne-ments fiscaux et pratiques, a embrassé la mo-bilité tout électrique. En 2014 l’offre présen-tée à Genève s’étoffe dans toutes les tailles et à tous les prix; tour d’horizon des véhicules les plus efficaces, tous carburants confondus, et les raisons d’y croire.

Production verte cHez bmWLa petite BMW i3 – 3,99 m, 4 places et 170 ch pour 39950 fr. – représente le chaînon man-quant entre les deux populaires tout élec-triques Nissan Leaf et renault Zoe et l’exclu-sive tesla Model S à 83 000 fr. Fidèle à sa réputation, le constructeur bavarois introduit dans sa «citadine» survoltée une batterie de solutions innovantes et lance rien moins que «la première petite voiture électrique pre-mium», selon ses communicateurs. Avec un habitacle en matières plastiques renforcé de fibres de carbone, compensant l’embonpoint apporté par la batterie lithium-ion à la capa-cité de 22 kWh, la voiture ne pèse que 1195 kg à vide. Et, avec un couple de 250 Nm, la i3 est aussi dynamique que les modèles ther-miques de la gamme. Son autonomie de 130 à 160 km, voire 300 si l’on opte pour le prolon-gateur d’autonomie en option, a toutefois de

quoi refroidir les plus inquiets. La production du véhicule est particulièrement écologique, l’énergie électrique nécessaire provenant de sources renouvelables, et de nombreuses ma-tières qui la composent sont naturelles et re-cyclables comme l’eucalyptus, ou le fruit de recyclage. Les modèles conventionnels de la marque jouissant d’un grand succès en Suisse, il est très probable que cette première BMW électrique soit plébiscitée, ce qui pour-rait nettement favoriser l’essor de ce type de propulsion.

mini en roue libreDans un tout autre registre la troisième «new Mini», petite bourgeoise propriété du groupe BMW, renoue en partie avec ses racines plé-béiennes grâce à de nouveaux moteurs trois cylindres turbo, aux consommations dignes de l’ancêtre de 1959: un peu plus de 4,5 l/100

citroën cactus. la nouvelle mini.

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pour la nouvelle Cooper forte de 136 ch (122 auparavant) et même 3,4 l/100 de diesel pour la One D et son 1,5 l 3 cylindres turbo, qui ne rejette plus que 89g de CO2 par kilomètre, dans le meilleur des cas. Avec ces moteurs qui, traités avec délicatesse, renvoient les voitures hybrides à leurs gammes, les Mini peuvent aujourd’hui glisser sur l’asphalte en roue libre, exactement comme le font les vé-hicules électriques lorsqu’il n’est pas néces-saire de récupérer l’énergie du freinage: entre 50 et 160 km/h, dès que le conducteur lève le pied de l’accélérateur, la voiture poursuit sa route sans plus de lien entre le moteur et les roues. Elle ne consomme donc plus qu’au ralenti et génère moins de bruit, qualité certaine sur les longs faux plats d’autoroutes par exemple.

des citroën Plus légèresLes toutes petites voitures, elles, arrivent à consommer aussi peu que les plus sobres des diesels avec, pourtant, des moteurs es-sence. C’est ainsi que PSA Peugeot Citroën et son partenaire toyota, pour le renouvelle-ment des triplés 108 – C1 – Aygo, ne pro-posent que des trois-cylindres essence qui ne devraient consommer que 3,7l/100 km et rejeter que 88g de CO2 par kilomètre, un plancher atteint en partie grâce au poids minimal des autos, seulement 840 kg. La Citroën C4 Cactus ne se contente pas de perdre 200 kg par rapport à la berline C4, elle abandonne tout ce qui n’est pas essentiel à son usage. Sa plateforme est celle, optimi-sée, de la plus petite Peugeot 208. La ban-

quette arrière se rabat d’un seul bloc, les fenêtres arrière s’entrebâillent au lieu de des-cendre, les moteurs de nouvelle génération sont plus petits, donc moins lourds. toutes ces économies ont pour but de limiter le prix d’achat du véhicule et son coût d’exploitation, comme avec une voiture «low cost» sauf que la Cactus, qui avec son moteur diesel le plus économique est annoncée avec 82g d’émis-sions de CO2/km, propose de nombreuses innovations design qui en font une véritable Citroën et rappellent l’icône 2CV. Citroën affirme que toutes ces économies se répercutent si favorablement sur le poids du véhicule que les pièces d’usure souffrent moins et que l’entretien est donc moins coû-teux. A vérifier dans la pratique parce que jusqu’à preuve du contraire, en matière de mécanique, c’est la robustesse qui a toujours été synonyme d’économie…

suPercHargeur teslaAu minimalisme de cette Cactus répond l’opulence de la tesla Model S. Cette longue et élégante berline aux velléités sportives – le modèle Performance délivre 421 ch – est déjà réputée pour sa conduite palpitante alors

qu’elle n’existe que depuis quelques années. Vendue dès 83 000 fr. en Suisse, la voiture électrique californienne est équipée d’une batterie de 60 à 85 kWh et son autonomie est estimée, à 88 km/h, entre 370 et 480 km. 17650 Model S ont été produites en 2013, quatre fois plus que l’année précédente, pre-nant tous les constructeurs automobiles de court. Sa botte secrète est le Superchargeur, une borne qui peut recharger 80% de la bat-terie en 30 minutes. En Suisse, il n’en existe pour le moment qu’une accessible gratuite-ment aux propriétaires de tesla, sur l’aire de repos de l’autoroute A1 rose de la Broye à Lully, à mi-chemin entre Genève et Zurich. Kathrin Schira, responsable de la communi-cation pour l’Europe, affirme que le réseau de ces bornes – 14 en Europe aujourd’hui, Lully étant la plus méridionale – permettra dans un an de parcourir l’Europe du nord au sud et du Cercle polaire jusqu’à Lisbonne. Un tel réseau est la clé du succès de la marque et l’une des justifications de son prix. En effet, malgré une autonomie nettement supérieure aux autres voitures électriques, c’est elle qui constitue le frein le plus impor-tant à l’achat d’un tel véhicule. e

leS voitureS à ProPulSioN alterNative N’ÉleCtriSeNt PaS leS SuiSSeS

contrairement aux gros 4x4, les voitures électriques ou hybrides n’attirent pas les foules. rudolf Blessing, technicien de l’association suisse des importateurs automobiles, a relevé le nombre de tous les véhicules à propulsion alternative vendus en 2013 en Suisse et il arrive à un total de 9331, pour 307885 voitures livrées. Soit 3%; un chiffre dont les voitures hybrides essence/électricité – en majorité des toyota – se taillent la part du lion, soit les deux tiers. Bonne nouvelle: les voitures électriques font mieux que doubler leurs ventes par rapport à 2012 avec 1176 véhicules livrés, dont 681 renault, 175 nissan Leaf et près de 200 tesla.

bmW i3. citroën c1 et tesla s.

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DeS SaCSqui DÉGoMMeNt

Un Lausannois a racheté une entreprise colombienne qui fabrique des sacs design à partir de chambres à air usagées. Son objectif:séduire les urbainsbranchés de Hong Kongà Los Angeles. rencontreà Bogota.

LAEtitiA WiDEr Et ZiAN MArrO

q uel est le lien entre un tracteur co-lombien, un jeune hipster tokyoïte et le rivage lémanique? A priori,

rien d’évident. A moins de tomber sur le chaînon manquant, en la personne de ralph thoma. Ce Lausannois de 43 ans n’a rien du contorsionniste, pourtant il démontre un cer-tain talent pour le grand écart. Anthropo-logue de formation, puis cadre chez Philip Morris à New york et en Colombie, il est aujourd’hui à la tête d’une entreprise qui produit toute une série de sacs ultra-design confectionnés à base de chambres à air recy-clées. Particularité, cette matière première provient exclusivement de camions et de tracteurs colombiens.

Précision suisse«Vivement qu’on déménage, on commence vraiment à être à l’étroit ici», s’exclame ralph thoma, perdu au milieu d’un amas de chambres à air entassées jusqu’au plafond d’un minuscule entrepôt. Situés dans le quartier résidentiel de San Luis, au nord de Bogota, les 240 m2 qui hébergent l’atelier de production et le siège administratif de Cyclus

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de la poussière des sinueuses routes colom-biennes passent par un traitement de jou-vence des plus revigorants. Savonnées et frot-tées dans une machine à laver spécifiquement inventée pour cette tâche, elles sont ensuite découpées, assemblées et cousues artisanale-ment pour entamer leur nouvelle vie de sac urbain. Avant d’être expédiées aux quatre coins du monde, les besaces sont minutieuse-ment astiquées par quatre employés spéciale-ment dédiés à l’ouvrage. On perçoit une cer-taine méticulosité helvétique dans ce souci de la finition, la patte de ralph thoma. «Quand j’ai racheté Cyclus, c’était un produit recyclé et mal fini, destiné à un marché confidentiel, essentiellement les boutiques de commerce équitable. Moi, je voulais créer une véritable marque qui ne soit pas juste un énième pro-duit recyclé du tiers-monde. Aujourd’hui, on est une marque estampillée «éco», pas des militants écologistes.»

design de tokYoAprès avoir quitté Philip Morris Colombie, le Lausannois cherche à lancer son propre bu-siness dans son pays d’adoption. Un peu par

hasard, il tombe sur ces sacs en chambre à air designés par un couple de Bogota. Un vrai coup de cœur! Début 2011, il rachète 30% des parts de Cyclus. «A l’époque, c’était une petite entreprise familiale, sans véritable business plan. Malheureusement, on a rapi-dement connu des désaccords sur le dévelop-pement de l’entreprise.» La direction suisso-colombienne investit tout de même dans de nouvelles machines et embauche quelques personnes. Mais après six mois de fonction-nement, la société est à court de liquidités. Le couple quitte alors le navire et ralph thoma leur rachète les 70% restants. Au total, il in-vestit près d’un million de francs. La nouvelle structure prend son envol avec des procédés de fabrication améliorés et un système comp-table efficace. Or, un problème persiste – et pas des moindres: il n’y a plus de designer.La solution viendra de l’autre bout de la pla-nète. A tokyo, deux amis suisses de ralph thoma sont sur le point, eux aussi, de lancer une nouvelle marque dans le milieu de la mode. Echange de bons procédés, le patron de Cyclus leur apporte son expertise en af-faires alors qu’eux, Hubert Mean et thanh

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Manufactura vont prochainement être aban-donnés au profit de locaux plus spacieux si-tués dans le port franc de la capitale colom-bienne. «La chambre à air est une matière première inépuisable et bon marché, explique l’entrepreneur suisse. Mais nous utilisons aussi d’autres matériaux de haute qualité comme les sangles, les boucles et les textiles, en provenance, eux, des Etats-Unis. Et avec une tVA à 16% en Colombie, ce déménage-ment va nous permettre de réduire considéra-blement les coûts de production.»Pour l’instant, les sacs des trois marques de Cyclus Manufactura (voir encadré) sortent tous de cet atelier où s’activent 24 employés. Là, les chambres à air souillées de la terre et

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trinh, s’occupent respectivement de l’image et du design des produits de la petite société. Mais les sacs déjà existants ne sont pas tout à fait au goût des nouveaux venus: trop lourds, trop noirs, trop grossiers, trop «socialistes moustachus», s’amuse ralph. Lui tient à ses gammes en gomme colombienne. Pour mettre tout le monde d’accord, ensemble ils créent une troisième ligne, Crafted Goods, plus légère, plus sobre, plus textile et donc beaucoup plus appropriée au marché japo-nais et asiatique en général. Les designs des anciens sacs sont repensés, avec une finition améliorée et forcément, des prix réévalués à la hausse. Cyclus Manufactura et ses trois marques vient de voir le jour.«On a une base de communication, on est présent sur le web et on a des super-produits, encore faut-il les vendre», résume le patron, pragmatique. Des signes positifs se dessinent à l’été 2013, lors d’un salon professionnel d’équipement outdoor à Salt Lake City. Là, ralph enregistre de nombreuses commandes fixes, directement sur son stand. il reçoit sur-tout les encouragements appuyés de desi-gners de grandes marques de sportswear comme North Face ou Dakine. De quoi rassurer le Lausannois.

Problèmes tYPiquement colombiensA Bogota, la petite chaîne de production arti-sanale fabrique une vingtaine de sacs par jour. Une ambiance familiale règne dans les locaux. Patricia, une ouvrière, est de retour à l’atelier après quelques jours d’absence. Son fils, agressé au couteau, va mieux. «Sa main est sérieusement touchée, mais son état semble stable», confie-t-elle à ralph. «La vio-lence fait partie des réalités de la Colombie, constate ralph. Et cette réalité est aussi pré-sente dans l’entreprise. ici, on a un taux d’absentéisme très élevé, et il faut simple-ment faire avec.» Heureusement, les actes violents n’en sont pas toujours à l’origine. Le football est une véritable religion en Colom-bie. «Les jours de match, on ferme plus tôt, assure le patron. inutile de demander à un Colombien de bosser pendant un match!»Aujourd’hui, les produits de l’entreprise se vendent principalement sur internet, sauf en France, le plus gros marché de Cyclus Manu-factura. rien qu’à Paris, une quarantaine de boutiques proposent leurs articles. Les ventes

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cyclus manufactura a développé trois marques distinctes. leur dénominateur commun, la chambre à air recyclée.

cyclus est celle qui exploite le plus largement cette matière première. ces sacs sont presque entièrement réalisés avec ce matériau recyclé. destinée principalement au marché européen, elle séduit une clien-tèle urbaine soucieuse des questions écologiques. www.cyclus.com.co

La marque Pangolin doit son nom à son produit phare, un sac à dos s’inspirant par sa forme du fourmi-lier éponyme. Gros succès commercial aux etats-Unis, où toute une génération de «gamers» le sollicite. il est notamment vendu sur le site amazon. www.pangolin.com.co

enfin la petite dernière, crafted Goods, a été pensée pour le marché asiatique. La gomme de chambre à air, bien que présente, n’y est plus visible. Les sacs en toile affichent un design sobre dans la forme comme dans les coloris. www.craftedgoods.com

ont d’ailleurs triplé sur ce territoire depuis que la nouvelle entité a vu le jour. Mais le grand projet de ralph et de ses deux acolytes helvétiques, c’est le marché asiatique. Leur nouvelle marque a été repérée par le site hongkongais Hypebeast, précurseur de ten-dances sur tout le continent. De quoi réjouir

le trio qui voit l’avenir sous un éclairage réso-lument sans frontière. ironie de l’histoire, nul n’est prophète en son pays, l’entreprise cherche toujours un distributeur en Suisse. e

Plus d’infos sur www.cyclusmanufactura.com

vingt-quatre employés s’activent dans l’atelierde fabrication de cyclus, rachetée par le lausannois

ralph thoma (au centre) en 2011.

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je jetteou je GarDe ?

D’un point de vue éner-gétique, vaut-il mieux conserver nos vieux appareils électroménagers énergivores ou acheter du neuf? réponses sans équivoque.

PAtriCiA BErNHEiM

i l fut un temps où l’on fabriquait des objets de qualité, faits pour durer et réparables. Et ça fonctionnait plutôt bien. Certains ont

ainsi traversé les décennies et sont toujours fidèles au poste trente voire quarante ans plus tard, à l’image de ma cuisinière qui date des années septante et d’un four à micro-ondes à peine plus récent. Sensible à l’environne-ment, une question s’impose à moi: pour apporter ma contribution individuelle à la sauvegarde de la planète, vaut-il mieux me sé-parer de ces deux appareils en parfait état de fonctionnement mais qui consomment beau-coup d’énergie au profit d’accessoires électro-ménagers de catégorie A, voire A+++? A en croire leurs fabricants, le remplacement des appareils en état de marche mais vieillissants

profite, le plus souvent, à l’environnement et à notre porte-monnaie. Est-ce vraiment aussi simple?

à côté de la PlaqueDu côté du WWF, on me signale que le test de mesure de l’efficacité de différents appa-reils électroménagers mis en ligne sur leur site (www.wwf.ch) m’aidera à décider de les conserver, de les réparer ou de les rem-placer. il suffit d’introduire deux ou trois données et la recommandation arrive en quelques secondes: «Le remplacement de votre four n’est pas nécessaire. Votre appa-reil est suffisamment économe en énergie.» La réponse est accompagnée d’un conseil supplémentaire: «La cuisson à la poêle est plus économe en énergie qu’au four. Préférez-la pour préparer vos repas.»Pour Lucien Willemin, auteur de En voiture Simone, ma question est simplement... dépassée. «On peut faire mieux que réduire l’écologie à la dimension de la consomma-tion énergétique! il faut aussi tenir compte de l’énergie nécessaire pour fabriquer un appareil, de celle qu’il faudra pour le dé-construire et le recycler et de celle utilisée pour le nouvel appareil, autrement dit de l’énergie grise. Mais plus les objets sont complexes, moins il est possible d’obtenir

des chiffres exacts», souligne le conférencier en environnement et membre fondateur du comité d’Habitat Durable Neuchâtel.

limiter l’énergie grise«tout devient plus simple lorsqu’on intègre une dimension totalement oubliée et pour-tant essentielle, celle du vivant. La pollution générée par la fabrication est particulière-ment nocive. imaginez toute la filière chimique nécessaire à la création des synthé-tiques, des alliages, des plastiques. Les toxiques qui en découlent finissent dans l’air, les océans et les sols, ajoute Lucien Wille-min. L’écologie, c’est prendre soin de la vie et la meilleure manière d’y parvenir, c’est de prendre soin de nos objets, de les faire durer et de les réparer plutôt que de les jeter. Une cuisinière A++ sera certes moins énergivore, cela ne compensera pourtant jamais l’éner-gie, les ressources naturelles et les matières premières utilisées pour sa fabrication et son élimination future.» Lucien Willemin en est convaincu: «Contrairement à ce qu’on essaie de nous faire croire, acheter du neuf est faussement écolo. Cela ne fait qu’aggraver la situation environnementale. En revanche, faire durer et réparer a trois effets positifs: limiter l’énergie grise, créer des emplois locaux et prendre soin du vivant.» e

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LUCIE NE PENSAIT PAS QUE LE GAZ AVAIT AUTANT D’AVANTAGES. ET VOUS ?

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ARCHI EN HARMoNIE AvEC LE vIvANT

arCHiteCture BioMiMÉtiqueL’architecte belge Luc Schuiten prône le biomimétismecomme modèle pour les constructions du futur. Ou quand l’Homo sapiens vivra dans et avec des éléments végétaux vivants.

MAry-LUCE BOAND COLOMBiNi

«n ous sommes des êtres biolo-giques et trouverons un véri-table équilibre, ancrés dans un

environnement vivant!» scande l’architecte Luc Schuiten qui, depuis plus de trente ans, construit des habitations et des bâtiments d’utilité publique, principalement dans son pays. Précurseur dans les années septante, il conçoit alors la première maison écolo-gique de Belgique, où il vit pendant dix ans avec femme et enfants. A travers ce proto-

type, il a démontré la possibilité de vivre indépendamment des énergies fossiles.

«arcHiborescence»En parallèle, avec un sacré coup de crayon, le Bruxellois illustre des projets utopiques, des cités structurées autour d’arbres vivants qui poursuivraient leur évolution. De la branche du biomimétisme, l’architecte défend le futur de nos villes, convaincu que toute initiative humaine et toute construction doivent être en lien immédiat et vital avec Dame Nature. «Construire, c’est avant tout

bIo ExpREss

1944, naissance en Belgique

1968, diplôme d’architecture

1976, construction de la première maison écologique de Belgique

Dès 1980, illustration et publications des cités archiborescentes

2010, cofonde Biomimicry Europa, www.biomimicry.eu

Depuis 2013, exposition d’habitarbres au musée en pleine nature Arte Sella, www.artesella.it

www.archiborescence.net

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détruire sur une portion de nature toute trace de vie pour y déposer, dans un ordre géomé-trique précis, des matériaux morts. Afin d’y remédier, il faudrait retrouver nos repères et réaménager un environnement de proximité conçu comme un organisme vivant, étape intermédiaire entre la planète et l’homme», explique-t-il. Ses cités archiborescentes repré-sentent l’architecture, l’urbanisme et les moyens de locomotion du futur. Pour dimi-nuer l’industrie de manière conséquente, il propose des cités végétales faites de façades pourvues de films translucides en biotextiles, de structures en chaux et tiges végétales, chauffées par un apport solaire passif et par la présence des habitants. L’eau sanitaire et l’irrigation des «habitarbres» seraient pro-duites par des systèmes écologiques existants.

PrototYPes à visiterDans le même registre, il interprète «Urba-canyon», cité futuriste au cœur du Grand Canyon, utilisant les matériaux in situ (béton silicate) et capable de capter, stocker et redis-tribuer l’énergie solaire. «La cité des vagues» se réfère, elle, au lac et aux montagnes de

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proximité; sorte de prolongement aquatique qui fonctionnerait comme un organisme avec des capacités d’autorégulation, d’homéostasie (stabilisation des différentes constantes phy-siologiques chez les organismes vivants), ainsi que des capacités métaboliques. Ses projets et réalisations de «Jardins verticaux» se servent de l’élément végétal pour redéfinir

les espaces publics urbains. En 2010, l’éco-logiste et visionnaire cofonde Biomimicry Europa pour promouvoir le biomimétisme à travers expositions et conférences dans le monde. Des prototypes de maisons archi-borescentes évoluent actuellement dans les forêts de trento au nord-est de l’italie, dans le musée en pleine nature Arte Sella. e

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jApoN jARDINs sUR LEs ToITs

Entre 2001 et 2012, 3,6 mil-lions de m2 de végétation ont été plantés sur les toits des immeubles au Japon. Selon des études, le bilan énergétique est positif pour les bâtiments disposant de ce type de construction.

DANiEL ESKENAZi, tOKyO

A tokyo, l’entrée du bâtiment de recherche de Shimizu, géant de la construction au Japon, semble

unique. Un étang artificiel a été construit sur sa droite. Des poissons y ont été intro-duits et des canards y ont élu domicile depuis plusieurs années. tout autour, de la végétation et des arbres ont été plantés. Cet espace vert a permis de réduire la tem-pérature à l’intérieur du bâtiment de 1 à 2 degrés durant l’été et de faire des écono-mies d’énergie en utilisant moins l’air conditionné, explique Kenji Nakamura, ingénieur auprès de Shimizu. A tokyo, les jours d’été où la température dépasse 30 degrés ne sont pourtant pas rares.Sur le toit de l’immeuble aussi, Shimizu a construit un jardin, avec au milieu un petit ruisseau, d’une surface d’environ 100 m2. A côté, des supports en polypropylène ont été posés et recouverts d’herbe. Cette ma-tière permet de réduire de 50% le poids par rapport à de la terre. Elle répond ainsi aux normes de construction japonaises, plus strictes qu’en Europe, en raison des risques liés aux tremblements de terre et aux typhons. L’herbe entoure une partie du dernier étage de l’édifice. «Les jardins construits sur les toits des immeubles ré-sultent de deux tendances. La première consiste à faire des économies d’énergie, la seconde à créer des biotopes qui permettent

d’attirer des animaux, comme les oiseaux et les insectes. Au niveau de l’énergie, l’installation de zones de verdure permet de stocker l’eau durant la saison des pluies. Ainsi, il est possible de réduire la tempéra-ture à l’intérieur des bâtiments», précise Kenji Nakamura.

Facture d’électricité réduiteDes études ont même été réalisées par l’en-treprise. Grâce à la verdure posée sur les toits, le groupe immobilier a ainsi constaté durant l’été des différences de température pouvant atteindre 44 degrés à la surface d’un bâtiment de recherche. Un différentiel observé entre les espaces verts et les espaces bétonnés du toit, soulignant le rôle de la vé-gétation. «On peut ainsi éviter les fissures dans le béton; le bâtiment est plus durable», explique le chercheur. Au niveau de la consommation d’énergie, la facture peut être réduite d’environ 7%.La recherche dans le domaine de la concep-tion des espaces verts sur les bâtiments

commerciaux et les usines, c’est la spécialité de Dainichi Chemical et l’une des matières enseignées à l’Université toin de yokohama. Professeur et ingénieur, ritsumasa yama-shita a lui aussi mesuré les effets de la pose de végétation sur le toit d’une classe d’uni-versité. Sa surface était d’environ 70 m2. Des parcelles de plantes succulentes ont été utilisées, en raison de leur résistance à des conditions météorologiques difficiles. «Même si durant les trois mois d’hiver, le bâtiment doit être davantage chauffé, car la température est plus basse, ce n’est pas le cas durant les neuf autres mois de l’année. Du coup, le bilan énergétique est globale-ment positif», explique le chercheur.

les conséquences du Protocole de kYotoLe recours aux espaces verts, que ce soit sur ou autour des bâtiments, résulte aussi de la signature du Protocole de Kyoto par le Japon en 1998. trois ans après, tokyo a dé-cidé de fournir un cadre légal aux nouvelles constructions avec un Plan vert. recouvrir

PluS De vertPour MoiNS De CliM

500 000 m2 de jardins verticaux ont été construits depuis 2001 au Japon.

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de végétation les toits des immeubles est devenu obligatoire. Depuis l’entrée en vi-gueur de la loi, 3,6 millions de m2 de végéta-tion ont été plantés sur les toits des bâti-ments au Japon. «Le Protocole de Kyoto a été le facteur déclencheur pour notre pays. A l’origine, l’objectif était de réduire les effets du réchauffement climatique. Construire des espaces verts dans les zones de gratte-ciels permet de diminuer les effets de chaleur qu’ils induisent en été. indirecte-ment, nous avons aussi pu diminuer les émissions de gaz carbonique», souligne Kentaro iijima, manager au Département technique de Dainichi Chemical. Autres avantages: les espaces verts permettent d’améliorer la qualité de l’air et de réduire les nuisances sonores.

avantages limités Pour les gratte-cielsLes effets des espaces verts construits sur les toits des gratte-ciels dépassant vingt étages sur la consommation d’électricité restent en revanche limités. C’est ce qu’ob-serve yoshihiko Masunaga, manager auprès du groupe immobilier japonais Mori trust, spécialisé dans la construction de gratte-ciels. En japonais, Mori signifie forêt. «Les surfaces à disposition sur les toits des im-meubles de plus de vingt étages restent limitées, comparativement à leur surface to-tale. Même s’il est évident que la végétation

réduit les émissions de gaz carbonique, ses effets se cantonnent à cela, car on ne peut pas planter de grands arbres. Or, ce sont ces derniers qui absorbent le mieux le gaz car-bonique. En fait, dans nos gratte-ciels, c’est principalement le dernier étage qui profite des effets bénéfiques de la végétation sur les toits. Nous n’avons pas de données chif-frées, mais leur consommation d’électricité a été réduite», explique-t-il. Au-delà de l’obli-gation légale d’avoir des espaces verts recou-vrant la moitié des toits des gratte-ciels, le manager avance un argument de poids pour leur promotion. Les espaces verts rendent les bâtiments plus attractifs auprès des clients. «Dans un Japon où le lien avec la nature est particulier et fort, introduire de la végétation dans la construction d’im-meubles est très positif. Cela est inhérent à notre stratégie.»

la tendance des Jardins verticauxDans les habitations de luxe aussi, la construction de jardins sur les toits est deve-nue de plus en plus fréquente. Des arbres sont plantés au-dessus des murs porteurs, afin de ne pas provoquer de dommages à la structure de l’immeuble, en cas de tremble-ment de terre. Par ailleurs, au Japon, les murs de végétation sur les bâtiments ou les commerces deviennent de plus en plus populaires. En dix ans, la surface de ces

constructions verticales a été multipliée par plus de vingt. Selon les statistiques du Ministère du territoire, des infrastructures et du transport, 500 000 m2 de jardins verticaux ont été construits sur la période 2001-2012 au Japon. «Notre groupe a vu ses ventes de bâtiments avec des jardins verticaux doubler en 2013, comparativement à 2012», se réjouit Kenji Nakamura. Car dans un Japon qui fonctionne sans nucléaire, les entreprises développant des moyens pour économiser l’énergie ont un bel avenir devant elles. e

l’aménagement d’un espace vert sur un toit peut réduire de 7% la consommation d’énergie du bâtiment.

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Le dernier ouvrage opti-miste de l’essayiste améri-cain tim Flannery a voca-tion à sensibiliser le grand public à la nécessité de préserver l’environnement.

Et pour penser la terre au xxie siècle, il faut revenir sur son histoire. Pour ce faire, il a convoqué des penseurs de l’évolution, comme Charles Darwin, Alfred russel Wallace ou James Lovelock. Et c’est à travers les figures de Médée et Gaïa qu’il aborde la question. rejetant les comportements suicidaires de Médée, il embrasse l’hypothèse Gaïa pour défendre une vision holistique du vivant. Une hypothèse où la terre est considérée comme un organisme constitué d’éléments liés les uns aux autres et dont le seul salut passe par la collaboration à travers des règles communes.

Penser la Terre, Plaidoyer optimiste pour notre futur, par tim Flannery, éd. buchet Chastel, 352 pages.

resPirez! Un beau livre d’histoires illustrées où 18 experts – toxicologues, médecins, épidémiologistes, physi-ciens, météorologues,

ingénieurs de l’automobile et de l’aviation, forestiers, acteurs publics et politiques – se penchent sur l’air que nous respirons. A travers cinq chapitres, L’air c’est la vie, L’air c’est du vent, Nos activités modifient la composition de l’air, Les impacts (santé, climat et environnement), Aujourd’hui c’est déjà demain (mobilité et urbanisme), ils nous rappellent que l’air est un bien précieux.

L’air, l’énergie de la vie, ouvrage collectif sous la coordination de loïc Chauveau et Joëlle Colossio (adeMe), éd. le Cherche Midi, 120 pages.

des Jardins au cœur de la cité

L’architecte paysagiste germano-algérien Kamel Louafi a rassemblé les témoignages, en textes et en images, de 25 de ses confrères, afin d’illustrer

la place croissante occupée par les espaces verts urbains et l’influence de cette tendance, tant au plan esthétique que socio-culturel. Chacun esquisse ainsi son propre jardin, qu’il soit miniature, situé sur un toit ou sur les murs. tous révèlent aussi leurs motiva-tions et engagements d’architectes dans la conception de ces espaces. Autant de points de vue pour souligner l’extraordinaire éven-tail de possibilités afin de reverdir les zones urbaines.

Green Islands in the City, 25 Ideasfor Urban Gardens, par Kamel louafi,éd. Jovis, 220 pages.

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soin de la terre, grâce à des gestes simples à adopter au quotidien. Dans sa chambre ou à l’école, avec les copains ou dans la nature, chacun pourra s’en inspirer pour adopter de bons réflexes.

J’aime ma planète: Chez toi, autour de toi, dans la nature, par Jean-François noblet et Catherine levesque, éd. Milan Jeunesse, 39 pages.

un siècle de cHangement environnemental Si les deux guerres mon-diales, la chute du commu-nisme et la diffusion de la démocratie sont considé-rées comme les événe-

ments marquants de l’Histoire du xxe siècle, c’est au changement environnemental que l’auteur américain J.r. McNeill confère le pre-mier rôle. Anecdotes et analyses à l’appui, il livre au lecteur un récit très complet de «l’ex-périence gigantesque et incontrôlée menée sur la terre» au cours du siècle dernier. De la croissance économique et démographique à la généralisation de l’utilisation des combustibles fossiles, de l’évolution des différentes sphères de la planète aux aspects sociopolitiques ayant affecté l’environnement, l’auteur propose ainsi une version inédite de l’Histoire.

Du nouveau sous le soleil: Une histoire de l’environnement mondial au XXe siècle, par J.r. Mcneill, éd. Points Histoire, 651 pages.

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Les 101 mots de la biodiversité urbaine à l’usage de tous, par Olivier lemoine, Joanny Fahrner et tolga Coskun, éd. archibooks, 48 pages.

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chauffage / ventilation / climatisation

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A T E L I E R D ' A R C H I T E C T U R EFRANCOIS BAUD T H O M A S F R Ü H

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Source: Minergie

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Planificateur en énergies

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cvc-se, energies renouvelables, efficacité énergétique

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energie et domotique

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Source: Minergie

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Poêles/cheminées

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construction en bois

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charpentes – menuiserie

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charpente

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architecte

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energie et technique du bâtiment

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electricité, éclairage

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Poêles-cheminées

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Planificateur en énergie

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Planificateur en énergie et installations solaires

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Planificateur en énergie

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Planificateur en énergie

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Fenêtres

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aGeNDaParis, 19 au 21 mars

ecobatPendant trois jours, ce salon professionnel du bâtiment et de la ville durables réunira les industriels et les fournisseurs des quatre secteurs suivants: Matériaux et systèmes constructifs, Maison passive, Energie et per-formance et Ville durable, soit 150 exposants au total. Des conférences et autres anima-tions exclusives rythmeront également les sessions de réflexion thématiques, avec notamment des démonstrations inédites des Meilleurs Ouvriers de France. Parc des expositions Porte de Versailleswww.salon-ecobat.com

FrancFort, 30 mars au 4 avril

ligHt & buildingConsacré à l’architecture et aux techno-logies, ce salon professionnel international rassemble chaque année quelque 180 000 visiteurs, essentiellement des architectes, architectes d’intérieur, desi-gners, ingénieurs, artisans et représentants d’industrie. Organisé tous les deux ans, il met à l’honneur les secteurs de l’éclairage, de l’électricité, de la construction, de l’architecture et de la technologie. Centre des expositionswww.light-building.messefrankfurt.com

grenoble, 3 au 6 avril

salon de la construction boiset de l’Habitat durableGrand-messe incontournable des acteurs européens de la filière bois et bois-énergie, le salon est également ouvert aux profes-sionnels de l’habitat durable, aux collec-tivités, ainsi qu’au grand public. Près de 300 exposants seront présents, tous actifs dans les domaines de la construction bois, des éco-matériaux, de la maison passive et du travail du bois. Sont notamment annoncés des présentations de maisons grandeur nature, des projets d’architectes, mais aussi des conférences et des ateliers, ou encore un espace dédié aux énergies renouvelables. Alexpowww.salondubois.com

Wettingen, 3 au 6 avril

bauen + WoHnenDestiné aux propriétaires, futurs proprié-taires, architectes et planificateurs, ce rendez-vous annuel offre des conseils et présente les tendances de la maison, du jardin et des espaces spa. La présence de nombreux exposants permettra à chacun de trouver les conseils adéquats pour réno-ver un bâtiment de façon efficiente, mais aussi pour remplacer une cuisine ou encore aménager un jardin. Centre des expositionswww.messe-aargau.ch

givisiez, 2 au 3 mai batinatConsacrée à la construction écologique et durable, la manifestation rassemblera une quinzaine d’exposants du domaine. Une occa-sion pour ceux qui souhaitent construire ou

rénover en respectant l’environnement d’aller à leur rencontre. Financement d’un projet, choix des matériaux ou encore consommation énergétique des bâtiments, les visiteurs pour-ront bénéficier de leurs conseils. Green Officeswww.batinat.ch

zuricH, 3 au 5 Juin

PoWertageProduction mixte, stockage d’énergie et effica-cité énergétique seront abordés à l’occasion de la 6e édition de la manifestation. Des expo-sés techniques se dérouleront tous les matins sur les thèmes suivants: «Avenir du réseau dans le marché libéralisé», «La stratégie éner-gétique 2050 et les défis pour le secteur de l’énergie en Suisse» et «Mix énergétique du futur». Des spécialistes du secteur de l’éner-gie, des représentants de la Confédération et du monde politique s’exprimeront sur ces sujets. Messe Zürichwww.powertage.ch

suisse romande, 23 au 25 mai

Fête de la nature Créée en France en 2007, la Fête de la nature version suisse signe cette année sa 4e édition. L’idée? Faire vivre au public des expériences privilé-giées et insolites en compagnie de guides passionnés et passionnants, grâce à des sorties sur le terrain. Plus de 70 partenaires (cantons, parcs naturels régionaux, associations d’envergure nationale ou locale, musées, jardins botaniques, etc.) sont impliqués dans l’organisation de cet évé-nement et proposent des activités gratuites et accessibles à tous. Pour la première fois cette année, les particuliers peuvent, eux aussi, partager leur passion et animer des ateliers. www.fetedelanature.ch

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