Editorial Perturbations...2020/10/05  · Crunch OUP de froid, tempête… avec probablement...

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Crunch OUP de froid, tempête… avec probablement quelques risques d’euphémisme, chacun trouve- ra le qualificatif qui lui sied le mieux pour décrire la conjoncture. L’inter- ventionnisme de l’Etat a sans doute pu atténuer le massacre tant par les dispo- sitifs d’aides directes et indirectes que par l’assouplissement d’obligations fiscales ou sociales. Ce que montrent les différentes analyses que nous publions depuis plusieurs jours, c’est que les prochains mois pourraient être plus terribles encore, les premières estimations évaluant à 412 milliards de DH les pertes de chiffre d’affaires des entreprises. Le bilan pourrait être plus lourd, les recettes n’étant pas de retour pour de nombreux pans économiques, les PME tout particulièrement, où les impératifs de distanciation compro- mettent le retour à une activité nor- male. La plus grave menace est de devoir subir le diktat d’un tsunami qui touche plusieurs entreprises en même temps. Du coup, dans une réaction en chaîne, la crise des trésoreries continue de s’alimenter des pertes sur les crédits commerciaux. S’en tenir à la ques- tion des liquidités reste en tout état de cause une grille de lecture optimiste. Le rythme, l’intensité de dégrada- tion, ainsi que la capacité de résilience des entreprises, conduisent d’ores et déjà à surveiller des symptômes plus graves et à fortes charges émotion- nelles, telles que les fermetures et les faillites. Ce scénario sera décisif et pas seulement pour mesurer l’ampleur de la crise économique. Si les défail- lances d’entreprise se multiplient, il faudra alors s’inquiéter pour les me- naces qu’elles pourraient porter dans les bilans des banques. Des banques à qui il est reproché aujourd’hui de ne pas ouvrir suffisamment les vannes. Ce n’est qu’un avant-goût de ce que pourrait être véritablement le credit crunch tant redouté. Car dans ces conditions, c’est la possibilité même d’une crise financière qui serait posée. o Mohamed BENABID LE PREMIER QUOTIDIEN ECONOMIQUE DU MAROC EDITORIAL C Dossier de presse: 19/91 - L’ ECONOMISTE 70, Bd Massira Khadra - Casablanca - Tél. : 05.22.95.36.00 (LG) - Fax: Rédaction 05.22.39.35.44 - 05.22.36.59.26 - Commercial 05.22.36.46.32 - www.leconomiste.com - [email protected] LUNDI 5 OCTOBRE 2020 NUMERO 5857 - PRIX MAROC: 5 DH - FRANCE: 1 € - DEPOT LEGAL: 100/1991 - DIRECTEUR DE PUBLICATION: ABDELMOUNAIM DILAMI version 2015 IX mois après l’annonce de la pandémie Covid-19 par l’OMS, les deux tiers des pays dans le monde ont décidé de rouvrir leurs écoles, partiellement ou totalement. Le Maroc en fait partie. Ont-ils fait le bon choix, sa- chant que cette ouverture intervient à un moment où les contaminations s’accélèrent? Jusqu’à présent, la reprise des cours en présentiel n’engendre pas de hausse des in- fections, selon une étude couvrant 191 pays. La crise a, cependant, perturbé la scolarité des centaines de millions d’élèves.o S Sécurité nucléaire: Le bilan de l’agence de réglementation Dépenses fiscales: L’absence de suivi inquiète la Cour des comptes Voir pages 8 & 9 Voir page 10 Voir page 6 Voir pages 20 & 21 Se reconstruire en contexte Covid La singulière épopée des banques marocaines Ecoles: Fallait-il ouvrir? Perturbations Fruits et légumes Le Cercle des Experts Paroles d’Economistes Ph. M.E. Ph. F.A. Voir page 11 Par M’Fadel El Halaissi Pr. Ahmed Azirar Voir pages 2 & 3 • Les circuits de distribution fortement impactés • Les délais de cueillette et d’acheminement des produits s’allongent • Forts soupçons sur un effet Covid

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CrunchOUP de froid, tempête… avec probablement quelques risques d’euphémisme, chacun trouve-

ra le qualificatif qui lui sied le mieux pour décrire la conjoncture. L’inter-ventionnisme de l’Etat a sans doute pu atténuer le massacre tant par les dispo-sitifs d’aides directes et indirectes que par l’assouplissement d’obligations fiscales ou sociales. Ce que montrent les différentes analyses que nous publions depuis plusieurs jours, c’est que les prochains mois pourraient être plus terribles encore, les premières estimations évaluant à 412 milliards de DH les pertes de chiffre d’affaires des entreprises.

Le bilan pourrait être plus lourd, les recettes n’étant pas de retour pour de nombreux pans économiques, les PME tout particulièrement, où les impératifs de distanciation compro-mettent le retour à une activité nor-male. La plus grave menace est de devoir subir le diktat d’un tsunami qui touche plusieurs entreprises en même temps. Du coup, dans une réaction en chaîne, la crise des trésoreries continue de s’alimenter des pertes sur les crédits commerciaux. S’en tenir à la ques-tion des liquidités reste en tout état de cause une grille de lecture optimiste.

Le rythme, l’intensité de dégrada-tion, ainsi que la capacité de résilience des entreprises, conduisent d’ores et déjà à surveiller des symptômes plus graves et à fortes charges émotion-nelles, telles que les fermetures et les faillites. Ce scénario sera décisif et pas seulement pour mesurer l’ampleur de la crise économique. Si les défail-lances d’entreprise se multiplient, il faudra alors s’inquiéter pour les me-naces qu’elles pourraient porter dans les bilans des banques. Des banques à qui il est reproché aujourd’hui de ne pas ouvrir suffisamment les vannes. Ce n’est qu’un avant-goût de ce que pourrait être véritablement le credit crunch tant redouté. Car dans ces conditions, c’est la possibilité même d’une crise financière qui serait posée.o

Mohamed BENABID

LE PREMIER QUOTIDIEN ECONOMIQUE DU MAROC

Editorial

C

Dossier de presse: 19/91 - L’ECONOMISTE 70, Bd Massira Khadra - Casablanca - Tél. : 05.22.95.36.00 (LG) - Fax: Rédaction 05.22.39.35.44 - 05.22.36.59.26 - Commercial 05.22.36.46.32 - www.leconomiste.com - [email protected]

Système de Management de la Qualitécertifié ISO 9001 version 2008 parBUREAU VERITAS MAROC

LUND

I 5 O

CTOB

RE

2020

NUMERO 5857 - PRIX MAROC: 5 DH - FRANCE: 1 € - DEPOT LEGAL: 100/1991 - DIRECTEUR DE PUBLICATION: ABDELMOUNAIM DILAMI

version 2015

IX mois après l’annonce de la pandémie Covid-19 par l’OMS, les deux tiers des

pays dans le monde ont décidé de rouvrir leurs écoles, partiellement ou totalement. Le Maroc en fait partie. Ont-ils fait le bon choix, sa-chant que cette ouverture intervient

à un moment où les contaminations s’accélèrent? Jusqu’à présent, la reprise des cours en présentiel n’engendre pas de hausse des in-fections, selon une étude couvrant 191 pays. La crise a, cependant, perturbé la scolarité des centaines de millions d’élèves.o

S■ Sécurité nucléaire: Le bilan de l’agence de réglementation

■ Dépenses fiscales: L’absence de suivi inquiète la Cour des comptes

Voir pages 8 & 9

Voir page 10

Voir page 6

Voir pages 20 & 21

Se reconstruire en contexte

Covid

La singulière épopée des banques

marocaines

Ecoles: Fallait-il ouvrir?

PerturbationsFruits et légumes

Le Cercle des Experts Paroles d’Economistes

Ph. M

.E.

Ph. F

.A.

Voir page 11

Par M’Fadel El Halaissi Pr. Ahmed Azirar

Voir pages 2 & 3

• Les circuits de distribution fortement impactés

• Les délais de cueillette et d’acheminement des produits s’allongent

• Forts soupçons sur un effet Covid