éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ......

16
la lettre du programme Solidarité Eau éditorial Depuis plusieurs mois, l'Agence de l’eau Seine Normandie et le pS-Eau animent un groupe de tra- vail « Eau » préparant la présence francophone au Sommet du déve- loppement durable de Johannes- burg (du 28 au 3 septembre 2002). Ces travaux ont permis de bâtir deux initiatives majeures qui se- ront présentées au sommet. D’une part une déclaration sur l’accès à l’eau et l’assainissement, d’autre part le renforcement des actions de mobilisation pour plus de solida- rité dans le domaine de l’eau. L’Assemblée générale des Na- tions unies s’est fixée pour objectif de réduire de moitié, d’ici à 2015, la proportion des personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable ou qui n’ont pas les moyens de s’en procurer (Déclaration du Millénaire). Les services d’eau et d’assai- nissement revêtent un intérêt géné- ral et contribuent aussi à la prospé- rité du tissu économique et social local. L’ensemble des acteurs des pays développés doit veiller au dé- veloppement des compétences lo- cales dans une perspective de par- tenariat équitable. Des réseaux d’aide doivent contribuer à l’édu- cation, au renforcement des capa- cités locales et à l’échange de don- nées et d’informations sur la base de partenariats personnalisés. Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité envers les pays du Sud pour la réalisation des objectifs fixés dans la Déclaration du Millénaire. Or la solidarité Nord-Sud liée à l’eau a considérablement baissé de- puis 1996, notamment vis-à-vis de l’Afrique. C’est à nous de donner à nos parlementaires en Europe les ar- guments nécessaires aux prises de décisions politiques qui provoque- ront l’accroissement de cette aide. Concrètement le pS-Eau va ani- mer le pavillon français au sein du Water-Dome à Johannesburg (or- ganisé par les Hollandais) et assurer la tenue de plusieurs conférences sur les thèmes majeurs de l’accès à l’eau (financement du secteur, partenariat public-privé-société ci- vile, genre et eau, etc.). Vous trou- verez rapidement des informations sur cet événement sur le site du pS- Eau. Le premier rendez-vous de res- titution des travaux et de réflexion se tiendra à Rennes les 1 er et 2 juillet (www.villes de Rennes.fr/jo- hannesbug2002). Nous nous fixons comme ob- jectif d’aboutir à des initiatives d’ampleur européenne pour le pro- chain forum mondial de l’eau à Kyoto en 2003. Pierre-Marie Grondin, directeur du pS-Eau. L’eau au Sommet de Johannesburg mai 2002 numéro 40 Dans ce numéro Eau potable et assainissement Projets d’alimentation en eau potable des douars isolés du Haut Atlas oriental marocain. Promouvoir les études de faisabilité pour les projets hydrauliques. Un guide des projets d’alimentation en eau potable au Mali. L’approvisionnement en eau potable au Cameroun : perceptions et comportements des usagers. Étude comparative des modes de gestion des déchets en Afrique. Projets d’adduction d’eau potable en milieu rural en Amérique du Sud. Améliorer le service de l’eau et de l’assainissement dans les petites villes.

Transcript of éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ......

Page 1: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

la lettre du p r o g r a m m e S o l i d a r i t é E a u

éditorial

Depuis plusieurs mois, l'Agencede l’eau Seine Normandie et lepS-Eau animent un groupe de tra-vail « Eau » préparant la présencefrancophone au Sommet du déve-loppement durable de Johannes-burg (du 28 au 3 septembre 2002).Ces travaux ont permis de bâtirdeux initiatives majeures qui se-ront présentées au sommet. D’unepart une déclaration sur l’accès àl’eau et l’assainissement, d’autrepart le renforcement des actions demobilisation pour plus de solida-rité dans le domaine de l’eau.

L’Assemblée générale des Na-tions unies s’est fixée pour objectifde réduire de moitié, d’ici à 2015,la proportion des personnes quin’ont pas accès à l’eau potable ouqui n’ont pas les moyens de s’enprocurer (Déclaration du Millénaire).

Les services d’eau et d’assai-nissement revêtent un intérêt géné-

ral et contribuent aussi à la prospé-rité du tissu économique et sociallocal. L’ensemble des acteurs despays développés doit veiller au dé-veloppement des compétences lo-cales dans une perspective de par-tenariat équitable. Des réseauxd’aide doivent contribuer à l’édu-cation, au renforcement des capa-cités locales et à l’échange de don-nées et d’informations sur la basede partenariats personnalisés.

Sur le plan de la mobilisation,les pays développés ont un devoirde solidarité envers les pays du Sudpour la réalisation des objectifs fixésdans la Déclaration du Millénaire.Or la solidarité Nord-Sud liée àl’eau a considérablement baissé de-puis 1996, notamment vis-à-vis del’Afrique. C’est à nous de donner ànos parlementaires en Europe les ar-guments nécessaires aux prises dedécisions politiques qui provoque-

ront l’accroissement de cette aide. Concrètement le pS-Eau va ani-

mer le pavillon français au sein duWater-Dome à Johannesburg (or-ganisé par les Hollandais) et assurerla tenue de plusieurs conférencessur les thèmes majeurs de l’accèsà l’eau (financement du secteur,partenariat public-privé-société ci-vile, genre et eau, etc.). Vous trou-verez rapidement des informationssur cet événement sur le site du pS-Eau. Le premier rendez-vous de res-titution des travaux et de réflexionse tiendra à Rennes les 1er et 2juillet (www.villes de Rennes.fr/jo-hannesbug2002).

Nous nous fixons comme ob-jectif d’aboutir à des initiativesd’ampleur européenne pour le pro-chain forum mondial de l’eau àKyoto en 2003.

• Pierre-Marie Grondin,directeur du pS-Eau.

L’eau au Sommet de Johannesburg

mai 2002

numéro 40

Dans ce numéro

Eau potableet assainissement

• Projets d’alimentation

en eau potable des

douars isolés du Haut

Atlas oriental marocain.

• Promouvoir les études

de faisabilité pour les

projets hydrauliques.

• Un guide des projets

d’alimentation en eau

potable au Mali.

• L’approvisionnement

en eau potable au

Cameroun : perceptions

et comportements

des usagers.

• Étude comparative

des modes de gestion

des déchets en Afrique.

• Projets d’adduction

d’eau potable en milieu

rural en Amérique du Sud.

• Améliorer

le service de l’eau

et de l’assainissement

dans les petites villes.

Page 2: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

2 La lettre du pS-Eau n° 35

Sommaire

EAU POTABLE ET ASSAINISSEMENT

3. Évaluation de projets en milieu ruralProjets d’alimentation en eau potabledes douars isolés du Haut Atlas orientalmarocain

4. L’étude de faisabilité, étape incontournabledans le montage d’un projetPromouvoir les études de faisabilitépour les projets d’approvisionnementen eau potable de Kayes

5. Un outil pour la conduite de projetsen milieux rural, semi-urbain et urbainUn guide des projets d’alimentationen eau potable pour les collectivitésterritoriales

6. L’approvisionnement en eau potable,perceptions et comportements des usagersLa population de Douala au Camerounet la qualité de l’eau de boisson

7. Gestion durable des déchets etde l’assainissementÉtude des modes de gestion des déchetsurbains adoptés dans des pays de la ZSP

8. Approvisionnement en eau pour lescommunautés rurales en Amérique du SudUn partenariat technique professionnelpour la mise en place de systèmes rurauxd’eau potable en Amérique du Sud

10. Forum de l’eau de la Banque mondialeà WashingtonAméliorer le service de l’eau et del’assainissement : le défi des petites villes

LES INFOS DU PS-EAU

12. Lectures

16. Organismes

La lettre du pS-Eau, outil d’échanges et de débats, est à la disposition de nos lecteurs.N’hésitez pas à nous faire parvenir le récit de vos expériences, ou toute autre informationintéressant le domaine de l’eau et dudéveloppement.

Une nouvelle rubrique Forma-tions vient d'être mise en ligne.

Elle répertorie les formations conti-nues (cycles courts) existantes dansle domaine de l'eau, dispenséesdans les pays francophones, dansle but d'orienter les cadres afri-cains qui sont demandeurs de tellesformations.

Ce répertoire de formations estconsultable à l’adresse Internet :www.pseau.org/formations et dé-taille les objectifs et le contenu, lesdates et la localisation des forma-tions. Il permet des recherches parthématique et par organisme. Parcet intermédiaire les professionnelsafricains pourront contacter direc-tement les organismes formateurs.

Vous êtes :

● directeur des Ressources hu-maines ? Le répertoire vous per-mettra de mieux vous guiderdans votre choix de formations ;

Nouveauté sur le site du pS-Eau !

● un professionnel de l'eau, dé-sireux de suivre une formationdans votre domaine d'exper-tise, ce répertoire vous permet-tra de mieux cibler votre choix ;

● responsable d'un programmede formation ? Vous pourrezfaire connaître vos services deformations à un large public.Vous pourrez mettre à jour vosoffres de formations. Nouscomptons sur vous pour nousfaire part de vos remarques ousuggestions.

Caroline Siméantet Marc Vézina

● Contact : Marc Vézina,programme Solidarité Eau,32 rue Le Peletier,75009 Paris, France.Tél. : 33 (0)1 53 34 91 22.Fax : 33 (0)1 53 34 91 21.E-mail :[email protected] Internet : www.pseau.org

APPEL À ADHÉSION

Le pS-Eau, qui est désormais une association présidée parMonsieur René Ala, appelle les membres du réseau à adhé-rer formellement au programme.

Pour ceux qui ont accès à Internet, les documents néces-saires à l'inscription − à savoir la Charte du pS-Eau et leBulletin d’adhésion − sont disponibles sur le site Internet àl’adresse : www.pseau.org. Pour ceux qui ne peuvent seconnecter, contacter le secrétariat qui vous fera parvenirles documents (tél. : 01 53 34 91 20).

Pour toute information complémentaire, vous pouvez joindrePierre-Marie Grondin, directeur du pS-Eau, à l’adresseE-mail suivante : [email protected].

Page 3: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

3La lettre du pS-Eau n° 40

Eau potable et assainissementau Maroc

Les zones reculées se dépeuplenten effet peu à peu, conséquence

d’un abandon de la part des servicespublics (souvent par manque demoyens) ; néanmoins, OSF part duconstat qu’en améliorant les infra-structures de base de ces villages,cet exode peut être non seulementfreiné, même si l’attrait de la ville entermes de travail et de chance de réus-site reste trop puissant pour le stop-per complètement, mais égalementmieux réussi. En effet, l’accroissementdes villes par l’arrivée massive d’unepopulation vulnérable, malade, in-culte et souvent analphabète, résultedirectement de mauvaises conditionsde vie au sein même des villagesd’origine. Il s’agit donc d’agir sur cesconditions pour faire en sorte que lespersonnes voulant migrer vers la villepuissent le faire en ayant toutes leschances de réussir leur intégration.

Le choix de l’amélioration desconditions d’accès à l’eau est en par-tie consécutif à cette analyse. La ques-tion de l’eau est primordiale en termesd’hygiène, où l’aménagement desources et de bornes-fontaines et laconstruction de réservoirs de stockage(avec pour corollaire la possibilité dedésinfecter l’eau) limiteraient les risquesde maladies liées à l’eau ; mais elleest toute aussi essentielle en matièred’éducation, en particulier pour les

fillettes, puisque l’adduction d’eau jus-qu’au village réduirait le temps consa-cré à l’approvisionnement et permet-trait une scolarisation plus importante.

Mais sans tenir compte des ré-percussions positives sur la qualitéde l’exode rural, l’amélioration del’accès à l’eau de boisson dans leszones isolées est une priorité qui àelle seule justifie l’intervention d’Or-phelins sans frontières.

Une volonté généralede participation

L’initiative d’OSF a reçu un ac-cueil très chaleureux de la part despopulations qui ont manifesté là leurvolonté de changer l’ordre deschoses et de se battre pour sauverces lointaines terres abandonnéesdes programmes nationaux.

Témoin, ce petit douar de 500habitants, Tamaloute, à deux heuresde marche de la dernière piste…quand celle-ci est praticable. Il y aquelques années, un captage desource a été réalisé dans la montagneproche et a permis de construire unefontaine au milieu du village. Aujour-d’hui, et malgré son état, la fontainecontinue à donner de l’eau, maisquand on a parlé de notre idée deconstruire un petit réservoir de 30 m3,de restaurer la fontaine et d’en réali-

ser deux autres, dont une pour l’école,on a ressenti dans le discours des vil-lageois qu’il s’agissait pour eux d’unenouvelle chance pour leur village etqu’ils nous apporteraient tout leur sou-tien. Or, c’est cette confiance et cetappui de la part des populations béné-ficiaires qui souvent font défaut et en-traînent l’échec d’un projet. Pour OSF,il était primordial que les villageoisvoient en nous un partenaire et nonpas un simple donateur, car cette ap-proche participative est la conditionpermettant l’appropriation des réali-sations par la communauté.

La plupart des villages visités ontun besoin réel et urgent en infra-structures saines pour l’eau potable :des réservoirs de petite capacité (de30 à 50 m3 suivant la population)afin de multiplier les points d’ap-provisionnement à l’intérieur desdouars, et des bornes-fontaines amé-nagées et équipées de robinets, pourparer au plus pressé en attendant laprochaine étape qui consistera àinstaller des connections privées pourchaque famille.

Inévitable programme desensibilisation/formation

Cette mission d’évaluation a éga-lement mis au jour la nécessité demener une campagne de sensibili-

sation, notamment auprès des éco-liers et des mères de familles, sur lesthèmes eau/hygiène et eau/envi-ronnement.

Trop de petits ouvrages d’AEPréalisés au cours de la dernière dé-cennie par les Communes ruralessont tombés en décrépitude pourn’avoir pas pris en compte la né-cessité de parler avec les bénéfi-ciaires et de former les populationsà leurs nouveaux équipements. L’in-formation apportée doit en effet in-vestir les villageois d’un devoir vo-lontaire de gestion efficace de la res-source. Dans le même temps, chaqueprojet doit être pensé en fonction dessavoirs et moyens locaux, et une for-mation sur la maintenance des ou-vrages doit être dispensée afin d’as-surer la durabilité du projet.

C’est en prenant en considéra-tion l’ensemble de ces éléments queOSF étudie maintenant la possibi-lité de mettre en œuvre rapidementdes projets d’AEP dans les douarsvisités les plus nécessiteux.

● Grégory Bulit

Projets d’alimentation en eau potable desdouars isolés du Haut Atlas oriental marocainAprès deux ans de présence sur le terrain, dans la région de Tounfite (80 km à l’ouest de Midelt), durantlesquels OSF −− Orphelins sans frontières −− a mené plusieurs actions de réhabilitation d’infrastructures de base(sources, dispensaire), l’idée d’une mission d’évaluation concernant les besoins en eau potable des villagesde montagne isolés est née de l’analyse des causes d’un exode rural difficile pour les migrants quittant pour lapremière fois leur village et ignorant les contraintes de la ville.

Évaluation de projets en milieu rural

Contact : Orphelins sans frontières,Jacques-Henry Vienot (directeur desProgrammes), 80 Tour de Ville,47150 Monflanquin. Tél. : 33 (0)553 36 54 82. Fax : 33 (0)5 53 3655 93. E-mail : [email protected] Internet : www.osf.fr.fm

Page 4: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

A u Mali, la nouvelle stratégie na-tionale de l’AEPA1 prévoit la

prise en charge des coûts d’entre-tien et d’exploitation des équipe-ments hydrauliques par les bénéfi-

ciaires, ce qui implique d’instaurerle paiement de l’eau. Le bon di-mensionnement des infrastructuresdevient ainsi un élément prépondé-rant pour la viabilité des systèmes

mis en place : il doit tenir comptedes capacités réelles de prise encharge du coût de l’eau par les po-pulations (exploitation et amortisse-ments) en plus des besoins à satis-faire. Cela implique qu’une étude defaisabilité soit menée, permettantd’opérer un choix pertinent quant àla taille des infrastructures à réaliser.Mais bien qu’indispensable, le coûtd’une telle étude peut constituer unobstacle pour les communes ma-liennes. Même si celles-ci s’adressentsouvent à leurs ressortissants enFrance, ceux-ci ne voient pas toujoursl’utilité de telles études et n’accep-tent pas toujours de les prendre fi-nancièrement en charge.

Le CFSI a décidé de mettre enplace un dispositif de cofinancementappelé Fonds d’études techniques(FET) pour aider et inciter les com-munes et les populations à réaliserde telles études en participant à leurfinancement à hauteur de 70 %. Dansun souci d’associer plus étroitementorganisations de solidarité interna-tionale, services techniques de l’Étatet collectivités territoriales, ce dispo-sitif est animé localement par un co-mité de pilotage réunissant l’Assem-

blée régionale de Kayes, la Direc-tion régionale de l’Hydraulique et del’Énergie de Kayes (DRHE), le GRDR,le Centre de conseil communal prin-cipal (PADRK) et l’Ugad2. Une chartede fonctionnement a été adoptée,fixant les critères d’attribution et la mé-thode de sélection des bureaux d’é-tudes. Ce dispositif financier, cofi-nancé par la Coopération française,a une vocation pédagogique, des-tinée à encourager la maîtrise d’ou-vrage communale des infrastructureshydrauliques.

● Pour bénéficier du FET, il estnécessaire que le maire de la com-mune concernée ait fait une demandeofficielle à la DRHE. Cette clause apour objectif d’inciter les porteurs deprojets migrants et villageois à as-socier les communes à leur dé-marche. Dans le même esprit, tousles documents contractuels doiventêtre établis au nom de la commune,de façon à ce qu’elle investisse plei-nement ce domaine dans lequel elle

4

L’étude de faisabilité, étape incontournable dans le montage d’un projet

Eau potable et assainissementen Afrique de l’Ouest

La lettre du pS-Eau n° 40

1 Approvisionnement en eau potable etassainissement.2 Union générale des associations de dé-veloppement.

Promouvoir les études de faisabilitépour les projets d’approvisionnementen eau potable de KayesSuite à la dynamique de concertation qui s’est développée ces dernières années en région de Kayes autour del’approvisionnement en eau potable entre diverses structures membres du CFSI, une plate-forme opérationnellea été mise en place. Ses objectifs étaient de renforcer les compétences et expertises locales, et de favoriser laréalisation d’actions concertées de développement. L’une de ses actions phares est la mise en place d’un fondsd’études techniques (FET), destiné à encourager la réalisation d’études de faisabilité pour les nombreux projetshydrauliques initiés par les migrants, et qui doivent dorénavant se faire sous maîtrise d’ouvrage communale.

Gui

llaum

e A

ubou

rg

Yaguiné Banda : un réseau d’adduction à réhabiliter

Page 5: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

doit être amenée à exercer son rôlede maître d’ouvrage.

● Le comité de pilotage apporteun appui technique aux communespour établir le dossier d’appel d’offrespermettant de trouver les prestatairespouvant réaliser les études. Il rédigeles termes de référence, reçoit les pro-positions et conseille les communespour sélectionner la meilleure offre.Il assiste à la restitution des études

au village pour conseiller les popu-lations sur les choix techniques àopérer et sur la marche à suivre pourcontinuer le projet. Cet appui per-met aux élus d’apprendre et de maî-triser progressivement les procéduresd’attribution de marchés publics etde maîtriser les principales étapesde la démarche projet.

Entre le 15 et le 18 novembre2001, une première tournée de ce

comité de pilotage dans les villagesa permis de rencontrer les élus com-munaux et les porteurs de projets, pourvérifier la capacité d’organisation desvillages qui pourront bénéficier du FETet apporter aux villageois des élé-ments d’information sur la pertinencede faire des études de faisabilité. Au-jourd’hui, cette action en est au stadedu lancement des appels d’offres. Dix-neuf villages sont concernés, situés

dans huit communes différentes descercles de Kayes et de Yélimané.

--

Parallèlement à l’émergence deces nouveaux maîtres d’ou-

vrages que sont les communes, denombreux autres acteurs intervien-nent dans le secteur de l’hydrauliqueau Mali, qu’il s’agisse des servicestechniques de l’État, des opérateursprivés ou d’organismes non gou-vernementaux. Ils n’interviennentpas tous de la même manière. Cettediversité d’approche permet sansdoute de mieux répondre à une de-mande diversifiée et le but du guiden’est pas de contraindre l’ensembledes acteurs à faire la même chose.Son objectif est de donner plus decohérence à l’ensemble des inter-ventions pour qu’elles s’inscriventmieux dans la stratégie nationaledu secteur hydraulique, afin que lesefforts de chacun concourent à l’ob-jectif commun.

Ce guide a pour but d’assisterles maîtres d’ouvrage dans leurconduite de projets hydrauliques.Il est donc avant tout conçu pour

les nouveaux maîtres d’ouvrages ins-titutionnels (principalement les com-munes) et vise le public des maireset des conseillers communaux. Maisde manière plus générale, ce guides’adresse à tous les porteurs de pro-jets, ainsi qu’aux structures qui lesmettent en œuvre. Il s’agit doncd’un public relativement large, quirecouvre des acteurs très différents :communes, services techniques del’État, bureaux d’ingénieur-conseilassurant la maîtrise d’œuvre d’unprojet de la coopération bi ou mul-tilatérale, acteurs de la coopérationdécentralisée, ONG, associationsde migrants, etc.

Les ambitions de ce guide sontde :

● fournir des informationsd’ordre général sur le contexte ins-titutionnel malien, mais égalementsur les aspects techniques incon-tournables pour comprendre lesenjeux du secteur de l’hydrauliquerurale et semi-urbaine ;

● décrire le cheminement d’unprojet, depuis l’idée de projet jus-qu’à la mise en exploitation deséquipements, en mettant en évi-dence les étapes déterminantes pourla qualité et pérennité du service ;

● proposer et expliquer les ou-tils couramment utilisés dans laconduite de projet d’eau potable :l’étude de faisabilité, le dimen-sionnement des ouvrages, l’éva-luation des coûts, l’organisationdes usagers, etc. ;

● introduire les principes degestion indispensables à la miseen exploitation et au bon fonc-tionnement des ouvrages.

Le concoursde différents acteurs

Réalisée à l’initiative de la Di-rection nationale de l’Hydrauliquedu Mali, l’élaboration de ce guidea été confiée à 2 prestataires ex-ternes sur financement de la Coopé-

ration allemande (GTZ), la Coopé-ration française (Scac Bamako) etla Coopération suisse (Helvetas).

Dans le souci d’intégrer les préoc-cupations de l’ensemble des acteursdu secteur, plusieurs restitutions duguide ont eu lieu au cours de sonélaboration : à Kayes et à Sikassopour recueillir les préoccupationsdes acteurs locaux (maires, asso-ciations d’usagers, bureaux d’études,etc.) et à Paris pour associer les par-tenaires au Nord ainsi que les mi-grants (qui comptent aujourd’huiparmi les premiers promoteurs deprojets d’approvisionnement en eaupotable dans la région de Kayes).Enfin, une rencontre nationale s’estdéroulée à Bamako en mars 2002avec des acteurs de toutes les régionsdu pays pour amender et adopterle document définitif

La version finale du guide de-vrait être disponible au cours dusecond semestre 2002.

● Denis Désille

Un outil pour la définition et la conduite de projets en milieux rural, semi-urbain et urbain

Un guide des projets d’alimentation en eaupotable pour les collectivités territorialesDans le cadre de la décentralisation, les collectivités territoriales (communes rurales et urbaines, cercles, régions) se sont vuesconfier plusieurs missions dont celle de la maîtrise d’ouvrage pour la réalisation d’infrastructures pour l’approvisionnementen eau potable. Pour les accompagner dans la réalisation de ces nouvelles tâches, elles ont besoin d’outils spécifiques.

Contacts : Pierre Lévy, GRDR,20 rue Voltaire, 93100 Montreuil.Tél. : 33 (0)1 48 57 65 90.E-mail : [email protected] Le Bègue, CFSI,32 rue Le Peletier, 75009 Paris.Tél. : 33 (0)1 44 83 88 63.E-mail : [email protected]

La lettre du pS-Eau n° 40 5

Page 6: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

6 La lettre du pS-Eau n° 40

La population de Douala au Camerounet la qualité de l’eau de boissonUn ensemble de comportements à risques liés à un manque d’information sur la qualité réelle des eauxet les moyens simples de l’améliorer

Douala, capitale économique du Cameroun, est une ville de brassage de populations. Par delà cette diversité,chacun a en commun, quelle que soit sa classe sociale, la volonté d’avoir accès à de l’eau potable. L’ensemblede la population va chercher dans son environnement proche les ressources en eau présentant d’après elleles qualités d’une eau potable. L’observation des pratiques existantes a permis de constater une préférencemarquée pour les eaux de forage et de source, au détriment des eaux du réseau public (Snec).

L’approvisionnement en eau potable, perceptions et comportements des usagers

Ce comportement de la popula-tion de Douala nous a amené

à nous poser trois questions :

Pourquoi la population deDouala préfère-t-elle l’eaude source ou de forage ?

La réponse majoritaire est que cesont de toute évidence de bonneseaux, des eaux potables. Ce sont deseaux claires donc nécessairement po-tables. À l’opposé, la population deDouala rejette les eaux du réseau pu-blic Snec parce que ces eaux sontparfois colorées et donc non po-tables. Dans certaines familles, leseaux du réseau public ne sont utiliséesque pour le ménage. Pour s’appro-visionner en eau de boisson, de nom-breuses personnes font la queue auniveau des sources et forages, alorsque d’autres préfèrent acheter leseaux de forages embouteillées et ven-dues en bordure de route.

Une étude menée en 1999 nousa apporté les résultats suivants : sur229 ménages enquêtés dans le bas-sin versant du chenal (cours d’eaucapté par la Snec pour alimenter laville), 83 % se ravitaillent au réseau

Snec, 23 % aux sources, 7,4 % auxforages, 9 % dans les rivières et 2 %aux puits (Ngueukam, 1999). Cetteétude a montrée que tous n’ont pasaccès au réseau public, à la source,au forage et au puits, et que cer-tains ménages ont simultanémentaccès à deux ou trois sources.

Il existe un véritable problèmede qualité des eaux de boisson dansla ville de Douala. La couleur de l’eaune devrait pas être l’unique paramètrepris en compte.

Ce comportement de la popu-lation a amené les commerçants àse lancer dans la vente de l’eau. C’estainsi que la vente de petits sachetsen plastique a gagné du terrain, etque de petites unités de productionse sont mises en place sans aucuncontrôle de qualité. La vente deseaux de forage dans les bouteillesplastique s’est également étendue.

Ces eaux, même si elles sont po-tables à l’origine, sont embouteilléessans aucune maîtrise des règles d’hy-giène (bouteilles de toutes origines,pas de stérilisation, pas de précau-tion à la manipulation, etc.). Le plussurprenant, c’est que ce sont les res-ponsables de familles, les personnes

les plus lettrées, les « intellectuels »qui viennent acheter ces eaux sanssavoir comment et par qui elles sontembouteillées. Le reste de la popu-lation qui les prend comme modèles,les imite et le phénomène s’étend.

Un effort de sensibilisation etd’éducation de la population deDouala à la qualité de l’eau doit doncêtre réalisé de manière urgente.

Ces eaux de sourcessont-elles vraimentpotables ?

Douala est bâti sur un bassin sé-dimentaire de formations sablo-ar-gileuses très perméables. Le relief estfaible (5 à 40 mètres) ; la nappephréatique est superficielle. La villeconnaît une forte poussée démo-graphique. À l’exception des grandsquartiers tels que Akwa, Bonanjo,Bonapriso, l’urbanisation n’est pascontrôlée, ce qui rend la pratiquede l’assainissement collectif difficile.L’environnement est très pollué, l’as-sainissement individuel n’est pas pra-tiqué. En saison pluvieuse, les inon-dations sont fréquentes, envahissantla plupart des sources. Eu égard à

cet environnement et considérant lagéomorphologie de la ville, on com-prend que les sources sont constam-ment polluées car situées pour la plu-part dans les zones inondables, etne peuvent donc pas a priori êtreconsidérées comme sources d’eaupotable. Elles nécessiteraient, avantd’être utilisées, un contrôle perma-nent de qualité.

Les forages quant à eux sontégalement soumis aux pollutions euégard à l’environnement, à laperméabilité du sol, et à la profon-deur de captage. Car à l’exceptionde quelques forages des grandes en-treprises réalisés par les profession-nels qui explorent de grandes pro-fondeurs, les autres de faibles pro-fondeurs, réalisés par des amateurs,captent des eaux polluées. En l’ab-sence de contrôle de qualité deseaux pompées, les forages ne sontdonc pas dans ce contexte dessources d’eau potable.

Quand bien même au départ ceseaux de forages seraient conformesaux normes de potabilité, la qualitén’étant pas statique, l’absence decontrôle rend ces eaux limpides po-tentiellement dangereuses.

Eau potable et assainissementen Afrique de l’Ouest

Page 7: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

Comment aiderla population à résoudre ce problème de qualitéd’eau de boisson ?

S’il est vrai que sur la base desa seule limpidité, on ne peut direqu’une eau est potable, il est éga-lement vrai qu’une eau colorée,même si ses autres caractéristiquesphysico-chimiques et bactériolo-giques sont conformes aux normes,laisse planer un doute sur sa réellepotabilité. Cette situation complique

la tâche des conseillers car toutesles eaux de forages et sources peu-vent ne pas être mauvaises toutel’année, de même que les eaux duréseau public ne sont pas constam-ment colorées.

Pour résoudre ce problème, il estimportant :

● d’éduquer les populations surla qualité des eaux de boisson ;

● de promouvoir les filtres do-mestiques de moindre coût ;

● de dresser la carte des pointsd’eau (sources et forages) exploités

par les populations de Douala etd’étudier leurs caractéristiques surune période permettant de détermi-ner les éventuelles fluctuations.

Pour que ce problème trouveréellement une solution, nous lançonsun appel à tous : associations, do-nateurs, instituts de recherche et dedéveloppement, laboratoires, in-dustriels, organismes spécialisés,etc., afin de soutenir financièrementet matériellement (équipements etréactifs de laboratoires, d’analysedes eaux, micro-ordinateurs, docu-

mentations sur l’eau, moyens de dé-placement , etc.) la Wad dans sonaction. Aux industriels et organismesde recherche, nous leur demandonsde nous proposer des filtres simplesde moindre coût pour une promo-tion auprès des ménages.

Contact : Victorien MbeyaNgueukam, Water Action forDevelopment, BP 8811 Douala,Cameroun. E-mail : [email protected] [email protected]

Gestion durable des déchets et de l’assainissement

Étude des modes de gestion des déchetsurbains adoptés dans des pays de la ZSPL'Agence Française de Développement (AFD) a récemment financé une étude comparative des modes de gestion desdéchets dans plusieurs pays, qui a privilégié les aspects financiers et institutionnels du service des ordures ménagères,facteurs-clé de sa durabilité en termes de ressources et de capacités de gestion.

L a gestion des déchets solidesdans les villes de la Zone de so-

lidarité prioritaire, constitue l'un desdéfis majeurs de la décennie enmatière de développement urbain.Cette problématique des déchetsurbains (collecte, transport, traite-ment) comporte un double intérêt :

● d'une part en termes de ser-vice à la population, avec un im-pact évident sur l'hygiène, la santéet les conditions de vie ;

● d'autre part en termes de ges-tion communale de services urbains,notamment dans le cadre d'un pro-cessus de décentralisation visant àrenforcer les responsabilités descommunes et d'intervention du sec-teur privé et de la population.

Des approches novatrices ontété développées pour combattre ceproblème. Certaines donnent de

bons résultats, d'autres ne se main-tiennent que par des appuis exté-rieurs, d'autres encore périclitentpour différentes raisons. Dans cesderniers cas, il s'agit d'approchesayant souvent privilégié une entréepar un procédé technique au dé-triment d'une analyse de la capa-cité et de la pérennité financière etinstitutionnelle du système.

Diverses expériences ont étécapitalisées parmi les bailleurs defonds. À l'AfD, divers projets dansce secteur ont été financés, avecdes résultats plus ou moins heu-reux. Dans ce contexte, l'AfD asouhaité disposer d'une réflexionméthodologique et stratégique envue de préparer ses prochaines in-terventions dans ce domaine. Ellea donc fait réaliser une étude dontles objectifs étaient les suivants :

● effectuer un bilan des expé-riences passées et en cours,quelque soit le bailleur de fonds,sur quelques pays de la ZSP, ettirer des leçons de ces expériences ;

● analyser dans chaque paysle mode de gestion et de finance-ment de la filière déchets, évaluerses performances et sa pérennité ;

● dégager des axes de ré-flexion stratégique et les discuter,de façon à alimenter la réflexion.

Les études ont porté sur cinqpays, et neuf villes : Sénégal (Dakar,Louga), Burkina Faso (Ouaga-dougou, Bobo Dioulasso), Guinée(Conakry), Ghana (Accra), Maroc(Fès, Agadir, Rabat-Salé-Temara).L'étude a privilégié une approcheen termes de gestion de service pu-blic urbain et non en termes deprocédés techniques. Cette ap-

proche a permis de procéder àune analyse de la capacité et dela pérennité financières et institu-tionnelles des services. Le docu-ment présente les principaux ré-sultats de l'étude, avec notammentune présentation synthétique desconstats, suivie de recommanda-tions dont l'objectif est de nourrirune réflexion loin d'être close

L’AFD met cette étude à la dis-position du pS-Eau et de toutes per-sonnes et organismes intéressés.Résumé extrait de « Revue comparativedes modes de gestion des déchets urbainsadoptés dans différents pays de la ZSP :Notes de synthèse », AFD - Vincent Folléa,Françoise Brunet, Nora Benrabia, Marie-Pierre Bourzai, Patrick Faucompré.

La lettre du pS-Eau n° 40 7

Contact : Christophe Le Jallé,tél. : 33 (0)1 53 34 91 24.E-mail : [email protected]

Page 8: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

C réée en 1987, la Sagep est unesociété d’économie mixte, qui

fournit Paris en eau potable, à partirde trois grandes stations et de sourcesdes régions de Sens, Provins et Fon-tainebleau, et de fleuves comme laSeine et la Marne.

8

Approvisionnement en eau pour les communautés rurales en Amérique du Sud

La lettre du pS-Eau n° 40

Sage

p

Un partenariat technique professionnelpour la mise en place de systèmes rurauxd’eau potable en Amérique du SudDepuis décembre 1998, le Cicda −− Centre international de coopération pour le développement agricole −−travaille en coordination avec la Sagep −− Société anonyme de gestion des eaux de Paris −− à la préparation etla mise en œuvre de projets d’adduction d’eau potable en milieu rural. Pour Cicda, cette relation a été initiéedans l’optique du renforcement des partenariats professionnels de l’association, notamment dans les domainesnécessitant des compétences pointues.

Eau potable et assainissementen Amérique du Sud

El Tambo (Province de Cañar) :mal formés, les techniciens locaux ontdu mal à assurer la maintenance desfiltres lents, qui ne jouent plus leur rôle...

Un partenariatmulti-acteurs associanttrois opérateurs français

Depuis quelques années, laSagep s’est investie sur des actionsde solidarité, à travers des projetsd’adduction d’eau potable enAfrique, notamment dans des com-munautés rurales au Mali ou au Niger.

Les projets internationaux de la Sagepsont pour la plupart appuyés parl’Agence de l’eau Seine Normandie(AESN), avec laquelle le Cicda a déjàtravaillé en 1998-99 dans le cadred’un projet d’adduction d’eau danssept communautés paysannes de To-mina en Bolivie.

Depuis quelques années, en Bo-livie, au Pérou ou en Équateur, le

Cicda a pris en compte dans lecadre de ses actions de terrain lesnouvelles attributions des municipa-lités dans le cadre des lois de dé-centralisation, à travers un appui àla réalisation de diagnostics muni-cipaux, de plans d’actions annuelsou pluriannuels, la planification par-ticipative, la création d’espaces etméthodes de négociation et deconcertation (notamment sur l’accèset l’utilisation des ressources natu-relles), etc.

L’adduction en eau potable res-sort la plupart du temps comme unepriorité majeure pour la plupart despopulations des zones où Cicda in-tervient. La mise en œuvre d’actionsen ce sens est en outre complètementcohérente avec les autres chantierssur la gestion de l’eau d’irrigation etdes autres ressources.

Une indispensableimplication des usagers

L’intérêt principal est que la réa-lisation de ces projets d’adductiond’eau potable constitue égalementun cadre complémentaire pour lamise en place d’outils et de méthodes

Page 9: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

de concertation et de négociationentre acteurs sur l’utilisation et la ges-tion de l’eau, l’accès à l’eau po-table étant également source deconflits sociaux. Ils permettent éga-lement, à travers la création de Co-mités de gestion de l’eau composésde représentants paysans ou indiens,de contribuer à une meilleure re-connaissance de leur place et de leurrôle dans la vie locale.

À ce jour, trois projets ont béné-ficié de ce partenariat.

En Équateur, le projet d’Amélio-ration et d’extension du réseau d’eaupotable dans les communautés deSan Blas, Canton d’Urcuqui (Pro-vince d’Imbabura) et le projet de Ré-habilitation d’infrastructures d’ad-duction d’eau potable dans le Can-ton d’El Tambo (Province de Cañar)sont en cours de finalisation. Cesdeux projets se situent dans des zonesrurales et s’adressent à environ 6 000personnes au total, provenant de po-pulations ne bénéficiant pas du ser-vice d’eau potable, ou alors d’uneeau en quantité insuffisante et depiètre qualité.

Les projets ont été initialementmontés par les équipes locales deCicda, avec nos partenaires : mu-nicipalités (qui contribuent égale-ment financièrement aux projets),communautés (qui effectuent les tra-vaux), ONG locales.

Renforcerles compétences localesen gestion techniqueet organisationnelle

La Sagep a ensuite apporté sonappui en termes de conseils tech-niques, de questionnements et depropositions en vue de la finalisa-tion des projets. L’Agence de l’eauSeine Normandie a accepté de lesappuyer financièrement, prouvantainsi son rôle très actif dans la soli-darité internationale dans le domainede l’eau. Par la suite, la Sagep aparticipé à deux missions d’appui

sur chacun des projets à la demandede l’ensemble des acteurs associés.

Ces missions ont été l’occasionde suivre la bonne réalisation des tra-vaux, d’effectuer des formations tech-niques à destination de technicienset des Comités de gestion (gestionde filtres lents, chloration et proces-sus de contrôle par exemple) maisaussi d’animer avec les équipes lo-cales de Cicda des ateliers de for-mation sur les thématiques souvent« sensibles » dans les contextes lo-caux : modalités de gestion du systè-me, fixation du prix de l’eau, etc.

Dans le cadre de projets rurauxd’adduction d’eau potable, les dé-marches de Cicda et de la Sagepse rejoignent en particulier car l’ac-cent est mis dès le départ sur les usa-gers, le renforcement de leurs orga-nisations et de leurs capacités de ges-tion et de maintenance, plus que surles aspects techniques. Enfin, auMaroc, le Cicda souhaiterait asso-cier la Sagep sur le terrain dès laréalisation des diagnostics et laconception des ouvrages, dans lecadre du montage en cours d’uneopération visant à l’adduction eneau potable d’une dizaine de villagesmontagnards du Haut Atlas.

Cicda travaille à l’heure actuelleà l’élaboration et la formulation d’uneproposition de programmes de miseen œuvre de projets d’adductiond’eau potable visant à valoriser lesrésultats encourageants de ces pre-mières collaborations, en associantla Sagep de manière plus durableet plus structurée à ses projets.

● Emmanuel Cochon

9La lettre du pS-Eau n° 40

Contact : Emmanuel Cochon,chargé de programmes au Cicda,45 bis avenue de la Belle Gabrielle,94736 Nogent-sur-Marne, France.Tél. : 33 (0)1 43 94 72 01.E-mail : [email protected] Internet : www.cicda.orgSite Sagep : www.sagep.frSite AESN :www.eau-seine-normandie.fr

Sage

pSa

gep

Urcuqui : Avant les excavations proprement dites, il faut parfoisdébroussailler à flanc de montagne. Les femmes et les jeunes participentégalement aux « mingas »... Les absences sont santionnées d’une« multa », une amende au bénéfice de la communauté.

Urcuqui (Province d’Imbabura) : Excavation réalisée dans le cadre d’une« minga ». Les « minga » sont des travaux d’intérêt général que chaquemembre doit à la communauté : c’est de cette façon que les bénéficiairess’impliquent dans la réalisation des infrastructures.

Page 10: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

Le service de l’eau et de l’assai-nissement dans les petites villes,

problématique hybride entre hy-draulique rurale et hydraulique ur-baine, est aujourd’hui au cœur despréoccupations et soulève de nom-breuses questions.

La nouvelle donnedes petites villes

Durant les années 80, les loca-lités sans système d’approvisionne-ment en eau potable étaient essen-tiellement les petites communautés ru-rales de moins de 10 000 habi-tants. L’exode rural important desannées 80 et 90 a entraîné une ur-banisation croissante qui s’est tra-duite par l’émergence de « petitesvilles » où les taux de croissance sontsouvent supérieurs à ceux enregis-trés dans les capitales et les villes deplus d’un million d’habitants. Au-jourd’hui, on constate que de nom-breuses localités dont la populationest comprise entre 5 000 et 50 000habitants ne sont pas munies desystèmes d’approvisionnement eneau potable satisfaisants. Délaisséespar les investisseurs et les exploitantsd’envergure nationale et internatio-nale, l’enjeu de ces « petites villes »

consiste aujourd’hui à trouver dessolutions pour améliorer le niveaude service et répondre à la demandecroissante de la population.

Le défi des petites villes :un niveau d’équipementde type urbaindans un contexte rural

Si les petites villes ont une tailleassez importante et une demandesolvable pour justifier un équipementde type urbain (adduction d’eau po-table), elles sont en revanche troppetites pour fournir les compétencesnécessaires pour l’exploitation dessystèmes et développer le service.

Le niveau de compétences requispour assurer le service de l’eau dansles petites villes s’apparente à celuiproposé par les gros exploitants desystèmes urbains. Mais ces derniers,jusqu’à présent, ne s’intéressent guèreà ces petites villes qui n’assurentqu’un faible taux de rentabilité enraison de la faible consommationdes usagers et des coûts unitairesélevés.

L’exemple de la Côte d’Ivoire1

est significatif : la consommation del’eau à Abidjan est de 370 m3 paran par usager, alors que la moyenne

dans 534 villes de tailles moyenneet petite est de 218 m3 par an parusager. De même, la longueur de ré-seau est de 21 mètres par usager àAbidjan et de 49 mètres par usagerdans les autres villes. Les gros opé-rateurs privés se montrent donc fri-leux pour investir le marché de l’eauen milieu rural, d’autant que le pay-sage institutionnel s’avère souvent in-complet ou mal adapté au contextedes petites villes.

La typologiedes petites villes

Les petites villes sont définiescomme « des établissements humainssuffisamment grands et denses pourbénéficier des économies d’échelleoffertes par des systèmes de distri-bution d’eau, mais trop petits et dis-persés pour que ces services puis-sent être efficacement gérés commeen milieu urbain par une entreprisedistributrice d’eau conventionnelle.Ils nécessitent des conventions for-melles pour leur gestion, une basejuridique sur le régime de propriétéet la gestion, et la capacité de sedévelopper pour répondre à la crois-sance de la demande en eau. Lespetites villes comprennent habituel-

lement entre 5 000 et 50 000 ha-bitants, mais peuvent être plus grandesou plus petites. » 2

Le concept de petite ville qui dé-signe une entité unique s’est élargipour englober également les systèmesmulti-village. Un système multi-villageest le résultat de l’extension du réseaud’une petite ville pour desservir lescommunautés rurales environnantes.Il peut également être le résultat del’initiative de plusieurs communautésdispersées qui se sont regroupéespour bénéficier d’un niveau de ser-vice amélioré qu’apporte un réseaud’adduction d’eau, un niveau d’é-quipement auquel elles n’auraientpas pu prétendre individuellement.Le système multi-village (par exemple10 villages avec une population to-tale de 10 000 usagers) présentede nombreuses similitudes avec la pe-tite ville : un équipement de type ad-duction d’eau rencontre une demandesolvable et la consommation de l’en-semble des usagers permet d’atteindrela rentabilité du système.

10

Forum de l’eau de la Banque mondiale à Washington 6-8 mai 2002

La lettre du pS-Eau n° 40

Améliorer le service de l’eau et del’assainissement : le défi des petites villesLa problématique de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement a fait l’objet de nombreuxtravaux ces vingt dernières années, que ce soit auprès des communautés rurales ou des gros centres urbains.Mais c’est plus récemment que les acteurs du développement se sont orientés vers la recherche de moyenspour améliorer les niveaux de service du secteur auprès des « petites villes ». Il existe en effet une véritabledemande de la part des professionnels du secteur et des services publics pour définir des optionsd’exploitation porteuses de succès dans ces zones.

1 Source : Hydroconseil.2 Initiative globale pour l’eau et l’assai-nissement dans les petites villes, Métho-dologie des études de cas, Hydroconseil,juillet 2000.

Eau potable et assainissementdans les petites villes

Page 11: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

Un accès limité auxcompétences de gestion

On distingue deux niveaux degestion en matière d’approvision-nement en eau potable et d’assai-nissement : les opérations de base(relevé de compteurs, facturation,entretien des équipements, etc.) etles opérations nécessitant un haut ni-veau de compétences profession-nelles (gestion financière, extensiondes réseaux, etc.).

Les petites villes peuvent réaliserelle-mêmes les opérations de basemais ont besoin d’un appui externeprofessionnel pour résoudre les pro-blèmes techniques, développer leréseau et assurer un service de qua-lité. De la taille de la ville et parti-culièrement de la demande solvabledépend le type d’appui auquel peutprétendre la ville. Les petites villes àfaibles revenus peuvent solliciter despetits opérateurs locaux pour les opé-rations de base mais ont des diffi-cultés pour recourir à un appui ex-terne professionnel pour les opéra-tions nécessitant un haut niveau decompétences. Ce type d’appui estsupporté par les grosses villes qui peu-vent solliciter des opérateurs spé-cialisés ayant une grande expé-rience. Les petites villes doivent doncse regrouper entre elles afin de béné-ficier d’économies d’échelles pouraccéder à ce type de prestation etrendre cette dernière financièrementsatisfaisante pour le prestataire.

Différents modesde gestion des systèmes

Généralement, la législation nefixe pas de règles précises pour lagestion des systèmes dans les petitesvilles. L’exploitation des systèmes estassurée, selon les cas, soit directe-ment par les municipalités, soit pardes opérateurs délégués comme lescommunautés locales ou les opéra-teurs privés de petite taille. Si la ges-tion par les autorités locales est la plussimple (on ne trouve pas toujours de

11La lettre du pS-Eau n° 40

Jean

-Yve

s C

lavr

euol

structure ou d’opérateur pouvant as-surer le rôle de l’exploitant) et peutêtre perçue comme légitime (notam-ment en Amérique latine où la culturemunicipale est très forte), elle présentel’importante lacune de l’absence ducontrôle indépendant de l’exploitant(la municipalité assurant l’exploitationétant également propriétaire). Dansle cas d’une gestion déléguée, lecontrôle de l’exploitant devient envi-sageable en raison de la séparationdes rôles propriétaire/exploitant. Dansce type de configuration, les contrain-tes restent néanmoins de taille : com-ment trouver un exploitant en mesurede supporter les risques financiers liésà l’exploitation ? Quel type de contratde délégation négocier avec l’ex-ploitant ?

Parmi les nombreuses formes quepeut prendre la délégation de ges-tion, certaines expériences se mon-trent prometteuses : au Ghana et auBénin, des opérateurs privés ex-ploitent les systèmes sur la base d’uncontrat de gestion contenant desclauses de performance ; en Co-lombie et au Vietnam, les servicespublics ont obtenu une grande au-tonomie vis-à-vis de l’administrationet exploitent les systèmes sur la base

d’un contrat de type concession.

Quelques principesfondamentauxpour les petites villes…

D’une manière générale, quel-ques règles de bonne gestion peu-vent être formulées. La transparenceest nécessaire pour gagner laconfiance des usagers et leur adhé-sion au service. Un bon service estun service qui satisfait la demande.L’exploitant doit donc trouver lesmoyens d’étendre le réseau jusqu’auxquartiers périphériques qui ne sontpas desservis. Cet exploitant doitêtre un professionnel de l’eau compé-tent et performant. Et la concurrenceapparaît comme une bonne méthodepour susciter l’émulation qui amè-nera les exploitants en mettre enœuvre des pratiques innovantes.

… Et beaucoupde questions

Néanmoins, ces quelques prin-cipes ne sauraient s’accompagner dequestions pour lesquelles les solutionsrestent à trouver. On rencontre unegrande diversité de politiques tarifaires

dans les petites villes. Et dans beau-coup de pays, aucune règle sur latarification et le calcul du prix devente de l’eau n’est écrite. Commentinstaurer une politique homogène surl’ensemble des villes d’un pays ?Quels mécanismes adopter face auxdifficultés de recouvrement de la to-talité des facturations (populations àfaible revenu) ? Comment sécuriserl’investissement dans les petites villespour attirer les investisseurs privés ?Quelles mesures incitatives mettre enplace pour favoriser la concurrenceentre opérateurs ?

Autant de questions − parmid’autres − débattues lors du dernierforum de l’eau à Washington, maisaussi à Nouakchott en mars 2001(cf. Lettre du pS-Eau n° 38, page 6),et qui seront reprises a Addis-Ab-beba, du 11 au 14 juin, lors de laconférence sur « les systèmes d’eauet d’assainissement dans les petitesvilles et les systèmes multi-village ».

● Denis Désille

Contact : Christophe Le Jallé,tél. : 33 (0)1 53 34 91 24.E-mail : [email protected] sur le site : www.pseau.org,rubrique Bassin Fleuve Sénégal.

Page 12: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

12 La lettre du pS-Eau n° 40

LES INFOS DU PS-EAU

LECTURESINFO

terprétations par les parties prenantes.L’auteur, Edwin Zaccai, est ingé-

nieur, philosophe et docteur en en-vironnement. Il est chargé de coursà l’Université Libre de Bruxelles, oùil codirige le Centre d’études du de-veloppement durable à l’Institut degestion de l’environnement et d’amé-nagement du territoire (Igeat). Il a ré-cemment coédité avec J.-N. Missa« Le principe de précaution. Signifi-cations et conséquences » (2000).

● Contact : Peter Lang SA,Éditions scientifiques européennes,Jupiterstrasse 15, Case postale 277,3000 Bern 15, Suisse.Tél. : 41 31 940 21 21.Fax : 41 31 940 21 31.E-mail : [email protected] Internet : www.peterlang.net

Histoires d’une eau partagéeProvence-Alpes-Pyrénées

Publications de l’Université deProvence, mars 2002, coordinationde Olivia Aubriot et Geneviève Jolly,ISBN 2-85399-500-3, 250 pages.23 euros + 3 euros pour les fraisde port

L’eau ne s’approprie pas, elle separtage ! Derrière ce postulat un peucaricatural et provocateur, les au-teurs décortiquent les diverses fa-cettes de la question anthropolo-gique de l’accès à l’eau et de sonpartage. Les mécanismes historiquesde construction du droit, le problèmedes institutions de gestion, du choixdes modalités de partage, la per-ception spécifique de l’élément« eau », sont autant de questionsabordées à propos de l’usage agri-cole de l’eau dans les régions pro-vençales, alpines et pyrénéennes.

Les questions actuelles (les pro-blématiques environnementales, ladéprise agricole, le rapport mar-chand à l’eau, les relations à l’État)prennent un éclairage nouveau sousce regard multiple, qui offre d’une

Le développement durable.Dynamique et constitutiond’un projet

Edwin Zaccai. Bruxelles, Berne, Berlin,Frankfort, New York, Oxford, Vienne,2002. 358 pages, vol. 1, nombreuxgraphiques et tableaux, ÉcoPolis.Directeur de collection : M. Mormont.ISBN90-5201-974-6. 29,80 euros HT.

Le développement durable peut-il offrir une véritable alternative faceaux dommages infligés à l’environ-nement et aux échecs du dévelop-pement ? Pourquoi les références àcette notion sont-elles parfois floueset trop consensuelles ?

Cet ouvrage propose une en-quête sur la constitution de ce pro-jet à travers la recomposition de diffé-rents champs : sur le plan politique,il retrace la rencontre entre les cou-rants du développement et de l’é-cologie, tandis que sur le plan éco-nomique, différentes réformes visantà intégrer les préoccupations envi-ronnementales sont analysées.

Le rôle des entreprises, mais aussides associations et des experts, estscruté au regard des enjeux de ladurabilité, que ces acteurs interprè-tent chacun selon leur logique. Le ta-bleau ainsi dressé, nuancé et multi-disciplinaire, articule de nombreusesréférences pour lesquelles peu d’ou-vrages d’ensemble existent à ce jouren francais. Celui-ci intéressera leschercheurs autant que les praticiens,sachant que les accords de la Confé-rence de Rio de 1992 − pierre fon-datrice de cette dynamique au ni-veau mondial − continuent d’inspi-rer de multiples initiatives politiqueset citoyennes.

Cet ouvrage dresse une analysemultidisciplinaire de différents cou-rants et textes de référence qui ontconstitué le projet de développementdurable. Il met en evidence les prin-cipaux enjeux auxquels ce projet estconfronté et en montre différentes in-

part des concepts d’analyse, d’autrepart des exemples historiques de ré-solutions de crises variées.

Au sommaire :Première partie : Le droit d’eau :

Un concept aux multiples facettes● Gazzaniga J.-L. et Larrouy-Cas-

tera X. : Le droit de l’eau et les droitsd’eau dans une perspective historique

● Aubriot O. : Société et conceptde droits d’eau en irrigation : appro-priation ou partage de l’eau ?

● Gilot L. : Variables techniqueset gamme de choix dans la distri-bution de l’eau d’irrigation

Deuxième partie : Études de cas :Les reflets variés du partage de l’eau

● Ruf T. : Sept siècles d’histoiredes droits d’eau et des institutionscommunautaires dans les canaux dePrades (Pyrénées orientales)

● Dumont C. : Les canaux d’ar-rosage du Briançonnais. Modalitésde gestion et droits d’eau

● Lefèvre M. : Droits d’eau etgestion des grands canaux de Du-rance, du XIIe au XXe siècle

● Vallejo S. et Salesse E. : Lescanaux de la plaine durancienne deVillelaure : structure hydraulique, évo-lution historique et droits d’eau

● Jolly G. : Les bastides du Lu-beron à la conquête de droits d’eau

● Reynard E. et Baud M. : Lesconsortages d’irrigation par les bissesen Valais (Suisse). Un système de ges-tion en mutation entre agriculture, tou-risme et transformations du paysage

● Palu P. et de Bortoli D. : Droitsd’eau en Soule (Pays basque français)d’hier à aujourd’hui

Bibliographie thématique sur lesdroits d’eau (recueillie par E. Salesse).● Contact : Nicole Mondino,Publications de l’Université deProvence, 29 avenue Robert Schuman,13621 Aix-en-Provence Cedex 1,France.Tél. : 33 (0)4 42 95 31 91.Fax : 33 (0)4 42 20 28 04.E-mail : [email protected] Internet : www.up.univ-mrs.fr/wpup

Environnement et développementdurable en Méditerranée.Répertoire des acteurs

pS-Eau, Éditions du Gret, 2001,ISBN 2-86844-118-1, 12,20 euros

Ce répertoire présente plus de550 intervenants de dimensions etde compétences très variables quiagissent dans le domaine de l’envi-ronnement et du développement du-rable en Méditerranée : en quelquesorte la Méditerranée de la sociétécivile qui bouge et s’organise !

En tout état de cause, ce réper-toire constitue d’ores et déjà une ré-ponse à un impérieux besoin large-ment insatisfait de connaissance mu-tuelle des acteurs, dont chaque jourmodifie un peu un paysage en mu-tation accélérée. Le pS-Eau est trèsattaché à ces dynamiques évolutivesen réseaux d’acteurs. C’est la raisonpour laquelle il s’est investi à reprendrecette initiative (lancée par l’Apem[Agence pour la promotion des échan-ges méditerranéens] aujourd’hui dis-parue) dans l’esprit d’un renforcementdes coopérations et de nouvelles so-lidarités en Méditerranée. La base dedonnées correspondante est mise àjour en ligne sur le site du pS-Eau.

Nous remercions pour leur sou-tien les Conseils généraux des

Page 13: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

LES INFOS DU PS-EAU

LECTURESINFO

Nous avons le plaisir de vous présenter le dernier numéro de la revue « Alternatives Sud »(Un débat d’idées sur les grands problèmes de société : des analyses concrètes et des alter-natives, cahiers trimestriels).

L’eau, patrimoine commun de l’humanité vol. VIII (2001), no 4, 310 pages

La problématique de l’eau occupe désormais une place centrale dans les grands débats quiconcernent l’avenir de l’humanité. Et pour cause : patrimoine universel, bien commun despeuples, source de vie, l’« or bleu » est plus que jamais en péril. Expression des rapports so-ciaux injustes qui prévalent entre les nations et à l’intérieur de chacune d’entre elles, les pé-nuries d’eau ne sont pas des fatalités. La gestion de cette dernière est l’objet de conflits, sacontamination le résultat d’un modèle de développement productiviste et sa privatisation lamanifestation de l’emprise du marché et du profit sur les besoins humains. L’accès à l’eau estaussi une question éthique, car il s’agit d’un bien collectif et menacé. Il doit donc être considérécomme un droit fondamental à assurer à l’ensemble de l’humanité.

Éditorial : L’eau, principe de vie et patrimoine collectif. Une vingtaine d’articles, tous par des au-teurs du Sud, abordent notamment les aspects suivants : la problématique de l’eau, la gestion del’eau, l’eau comme marchandise et les privatisations, les barrages et leurs effets économiques etsociaux, les conflits politiques. Document : Le Manifeste de l’eau : Le droit de tous à la vie.

Pour rappel, les deux numéros précédents étaient : « À la recherche d’alternatives. Un autremonde est-il possible ? » (vol. VIII, 2001, no 2, 218 pages) et « Et si l’Afrique refusait le mar-ché ? » (vol. VIII, 2001, no 3, 283 pages). À paraître bientôt : « Les multinationales ».

Prix au numéro : 13 euros (20 CHF, 15 USD, 25 CAD), port compris. Abonnement un an (4numéros) : 50 euros (75 CHF, 50 USD, 85 CAD). Paiement en euros par mandat internatio-nal, ou sur notre CCP 000-1306002-91, ou par carte Visa/Eurocard/Master Card en indi-quant votre adresse, numéro de carte, date de validité et signature, avec mention : Alterna-tives Sud, spécifier l’année et/ou le numéro.

●● Contact : Centre Tricontinental (Cetri), Avenue Sainte Gertrude 5, B-1348 Louvain-la-Neuve, Belgique. Tél. : (32.10) 45 08 22. Fax : (32.10) 45 31 52. E-mail :[email protected]

Bouches-du-Rhône et de l’Hérault etle Conseil régional Provence-Alpes-Côtes d’Azur. Nous avons été tou-chés par la sincérité de l’avant-pro-pos de Marie-Arlette Carlotti (dé-putée européenne, vice-présidente duConseil général des Bouches-du-Rhône) dont nous citons ici l’intro-duction : « Le partenariat euro-mé-diterranéen, si prometteur lorsqu’ilfut inauguré à Barcelone en 1995,semble aujourd’hui se réduire à lacréation d’une zone de libre-échangequi répond avant tout aux intérêts éco-nomiques des européens. Les rela-tions entre l’Europe et la Méditer-ranée sont aujourd’hui à la croiséedes chemins. C’est sans doute l’é-tape la plus difficile qui reste à fran-chir : faire du bassin méditerranéenune zone de dialogue, de paix, destabilité, de prospérité et de déve-loppement durable ».

Le Programme Méditerranée dupS-Eau espére que ses partenairestrouveront dans cet outil un moyensupplémentaire de renforcer leurspartenariats, euro-méditerranéens no-tamment, pour passer ensemble cetteétape décisive.

L’année 2001 a été caractériséepar un ample mouvement d’accélé-ration de la circulation d’informa-tions sur la Méditerranée, en parti-culier par la mise en ligne de plu-sieurs bases de données. Dix d’entreelles sont présentées dans le réper-toire pour placer celui en synergieavec cette dynamique.

Conditions d’accès : ● Tous lesacteurs figurant dans le répertoireont reçu un exemplaire gratuit. ●

Accès libre sur le site Internet : www.pseau.org ● Sur commande au Gret(211-213 rue La Fayette, 75010Paris. E-mail : [email protected]).● Contact : Antenne Méditerranéedu pS-Eau, s/c CARI, Le Triol,34380 Viols-le-Fort, France.Tél. : 33 (0)4 67 55 61 18.Fax : 33 (0)4 67 55 74 37.E-mail : [email protected]

L’Observatoire permanentde la Coopération françaisea le plaisir de vous présenterson rapport 2001

Éditions Karthala

L’heure est-elle à la redécouvertede la « vieille » question du déve-loppement ? Nous sommes beau-coup à penser, avec notre ministrede la Coopération, que les événe-ments du 11 septembre aux États-Unis appellent le rééquilibrage d’unsystème-monde aussi inique que pro-fitable pour ceux-là même qui l’ont

inventé. Mais la France pèse-t-elleencore d’un poids suffisant pour in-citer les pays riches à aller dans lesens d’une réforme en profondeurd’un système de domination devenuinsupportable ?

Nous ouvrons, dans ce rapport,certains grands dossiers du rééqui-librage :

● Avons-nous saisi l’occasiond’ouvrir le débat sur les causes pro-fondes de l’endettement ? Les initia-tives en faveur de la remise de ladette des pays pauvres n’affectentqu’une part infime de la dette mon-diale et n’apportent qu’une réponse

partielle à la question du financementdu développement.

● L’Accord de Cotonou qui varégir les rapports entre l’Union eu-ropéenne et les pays ACP constitue-t-il le laboratoire d’une alternative àla mondialisation libérale ?

● La récente annulation du som-met de la Francophonie à Beyrouthne représente-t-elle pas une nouvelleoccasion perdue de conjuguer uni-versalité et diversité ?

Longtemps porteuse d’un modèleeuropéen de coopération au déve-loppement, la France ne parvientpas, en dépit d’une réforme trop

La lettre du pS-Eau n° 40 13

Page 14: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

LES INFOS DU PS-EAU

LECTURESINFO

La lettre du pS-Eau n° 4014

« cosmétique » à donner corps à sonambition. L’échec cinglant infligé parla justice française aux chefs d’Étatsafricains dans le procès fait à Sur-vie nous éloigne (définitivement ?) desmiasmes de la Françafrique, maisl’ambition d’une refondation de notrepolitique de coopération semble dé-cidément en panne d’inspiration.

Sommaire :● La réforme de la coopération

française : les chiffres de l’aide pu-blique et le suivi de la réforme.

● Dossier : L’initiative PTTE deréduction de la dette, description etanalyse des mécanismes.

● Dossier : La coopération mul-tilatérale : la politique européenne,les Accords de Cotonou et la Fran-cophonie.

● Pistes : La coopération poli-cière française.

● Actualité : Le procès Survie.Prix du rapport : 18,29 euros.

● Contact : OPCF, 57 avenue duMaine, 75014 Paris, France.Tél./fax : 33 (0)1 43 22 42 95.E-mail : [email protected]

Extrait de l’étude « Le droità l’eau » de Henri Smetsqui va être publiépar l’Académie de l’eau

Le droit à l’eau fait partie inté-grante des droits économiques et so-ciaux internationalement reconnus.Il signifie que chaque personne, quelque soit son niveau économique,doit pouvoir disposer de l’eau né-cessaire à ses besoins essentiels. Lareconnaissance de ce droit va au-delà de la reconnaissance de l’exis-tence de besoins essentiels del’homme ou de l’adoption de l’ob-jectif politique d’améliorer l’accès àl’eau pour tous. Elle implique l’obli-gation de prendre des mesures pouraméliorer effectivement la situationexistante et de faire en sorte que lesplus déshérités aient progressivementaccès à l’eau potable.

Officialiser le « droit à l’eau pourtous » est une démarche cohérenteavec l’ensemble des textes conven-tionnels que les États ont adoptés etavec l’ensemble des déclarationsgouvernementales faites depuis vingt-cinq ans. Les réticences observées

récemment en cette matière sont peucompréhensibles à une époque oùles gouvernements cherchent à mettreen œuvre le développement durableau bénéfice de tous. Elles sont in-compatibles avec les obligationssouscrites dans deux conventionsmondiales entrées en vigueur danspresque tous les États et laissent pla-ner un doute sur la portée des en-gagements étatiques comme des dé-clarations politiques.

En reconnaissant le droit à l’eaupour tous, les gouvernements ac-ceptent d’accorder une plus grandeattention aux problèmes que posel’approvisionnement en eau potabledes plus déshérités. Il ne suffit pas qu’ilsétablissent des stratégies, qu’ils évo-quent des visions ou qu’ils élaborentdes plans ; il ne suffit pas de fairedes gestes charitables à l’égard desexclus ; il faut en outre reconnaîtreaux personnes en situation de précaritéla possibilité de faire valoir des droitssur un bien essentiel à leur vie. À cettefin, les États devraient prendre di-verses mesures législatives et régle-mentaires pour préciser ce qu’im-plique effectivement le droit à l’eau,faire en sorte qu’il puisse être invo-

qué devant les tribunaux et clarifierles obligations des pouvoirs publicsen vue de respecter, protéger et as-surer ce droit véritablement fonda-mental.

Ces dispositions nouvelles serontparticulièrement nécessaires lorsqueles critères de rendement financierprendront le pas sur des considéra-tions sociales dans la gestion desservices de l’eau. Avant toute priva-tisation du secteur de l’eau, il convientde prendre les mesures qui permet-tent d’assurer l’accès à l’eau pour tous,de résoudre avec les usagers lesquestions de tarification de l’eau dansle cadre d’un service universel d’intérêtgénéral et d’instaurer des systèmesde contrôle efficaces des services del’eau.

Les politiques de réduction dessubventions de l’eau comme les po-litiques tarifaires devront être adaptéesafin de répondre aux attentes des po-pulations et de promouvoir un déve-loppement durable pour tous. Dansles sociétés où les inégalités se creu-sent et où le coût de l’eau augmente,la suppression des subventions pourl’eau potable ne contribue pas tou-jours à améliorer le bien-être, en par-ticulier le bien-être des plus déshé-rités. Aussi ne faudrait-il évoluer versla vérité des prix de l’eau potablequ’avec discernement et de manièreprogressive. Des mesures d’accom-pagnement social en faveur des plusdémunis seront nécessaires, ce quipeut signifier que certaines subven-tions pour l’eau devront être cibléessur les plus déshérités.

La prise en compte des considé-rations sociales dans le développe-ment durable est une préoccupationde l’OCDE et de multiples confé-rences internationales. Au niveau eu-ropéen, il est acquis que l’eau n’estpas « un bien marchand comme lesautres » et que sa tarification peutêtre adaptée en fonction des impé-ratifs sociaux. Pour mettre en œuvre

Revue « Espérances des peuples », parution tous les deux mois, 24 pages, format A4

Cette revue indépendante paraît depuis quarante ans, grâce à une petite équipe de « béné-voles engagés ». Le Centre Tricontinental (Cetri) vient d’accepter d’en assurer la coordinationéditoriale et administrative.

Sous forme d’une revue de presse « alternative », avec de courts articles, provenant souventdu Sud, « Espérances des peuples » veut à la fois mettre en évidence certains effets dévasta-teurs de l’actuelle mondialisation, mais aussi souligner les initiatives de résistance et de mo-bilisation de divers groupes locaux et mouvements sociaux.

Abonnement (6 numéros) :Belgique : 17 euros (2 ans : 32 euros). Étranger : 20 euros (2 ans : 38 euros).

Numéro spécimen sur demande à l’adresse ci-dessous ou [email protected].

●● Contact : Centre Tricontinental (Cetri), Avenue Sainte Gertrude 5, B-1348 Louvain-la-Neuve, Belgique. Tél. : (32.10) 45 08 22. Fax : (32.10) 45 31 52. E-mail :[email protected]

Page 15: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

LES INFOS DU PS-EAU

AVIS DE CONDOLÉANCES

Association Forages MaliHôtel de Ville, BP 362

61014 Alençon

Chers amis,

Nous apprenons avec peine le décès de M. Pierre Mau-ger qui nous a toujours communiqué son engagement etsa grande attention à la résolution des problèmes de l’eaudans le monde.

Bien que n’ayant pu assister aux obsèques, nous sommesdans ce moment difficile de tout cœur avec ses proches,ainsi qu’à tous les membres de l’association Forages Maliqu’il a animée et présidée.

Veuillez accepter les condoléances de toute l’équipe dupS-Eau, et tout particulièrement celles des membres du Pro-gramme Bassin fleuve Sénégal.

Les membres et salariés du pS-Eau

ENDA Tiers-mondeBP 3370 Dakar

Sénégal

C’est avec tristesse que nous avons appris la disparitiondu secrétaire général d’Enda Tiers-monde M. Jacques Bu-gnicourt, connu de beaucoup pour son engagement constantpour améliorer l’accès des populations les plus défavoriséesaux services de base (éducation, santé, eau, travail).

Nous adressons à sa famille, aux membres et partenairesd’Enda Tiers-monde, nos sincères condoléances.

Les membres et salariés du pS-Eau

15La lettre du pS-Eau n° 40

LECTURESINFO

ces orientations politiques, il faudrapréciser le contenu des exceptionssociales aux principes économiquessur lesquels se fonde l’économie demarché.

Des exemples utiles sont donnéspar les mesures déjà prises dans despays comme l’Afrique du Sud, l’Aus-tralie, la Belgique, le Chili, la Co-lombie, l’Espagne, la France, laGrèce, l’Inde, l’Iran, l’Irlande, leLuxembourg, le Mexique, le Panama,le Portugal, le Royaume-Uni ou le Viet-nam pour que chaque personne,même la plus déshéritée, disposed’eau potable.

Les incidences financières de lareconnaissance du droit à l’eau« pour tous » sont très faibles dansles pays développés car ceux-cipossèdent déjà la plupart des équi-pements nécessaires pour garantir lamise en œuvre du droit à l’eau etn’ont qu’une faible proportion depersonnes nécessitant une aide pourpayer leur eau.

Dans les pays en développe-ment, la mise en œuvre du droit àl’eau pose des problèmes plus diffi-ciles vu l’insuffisance des équipe-ments pour l’approvisionnement eneau des banlieues des villes et desrégions rurales et la proportion im-portante de la population en situa-tion d’extrême pauvreté. Aussi sera-t-il nécessaire de poursuivre la mo-bilisation de ressources financièreset de promouvoir une plus grandesolidarité aux plans national et in-ternational afin d’améliorer pro-gressivement l’approvisionnement eneau en utilisant des technologiesadaptées choisies en concertationavec les usagers.

Pour promouvoir l’accès à l’eaupour tous, il conviendrait de recon-naître officiellement au plan natio-nal et au plan international que l’eaucomme la nourriture, le logement etla santé relèvent des droits fonda-mentaux. Cette reconnaissance au-

rait valeur de symbole et démontre-rait la volonté des gouvernementsde progresser vers la satisfaction desobjectifs de la Déclaration du Mil-lénaire dans le domaine de l’eau.Elle devrait être soutenue par l’adop-tion de mesures spécifiques dansl’ordre interne en vue de rendre l’eauaccessible aux plus démunis et derendre justiciable le refus de fourni-ture d’eau aux exclus.

Des rapports d’étapes pourraientêtre rédigés par chaque État en vuede présenter les mesures prises auxplans législatif et technique en faveurdu droit à l’eau pour tous, préciserleurs effets et leurs coûts. Ces rap-ports montreraient les progrès ac-complis pour atteindre l’objectif deréduire de moitié d’ici 2015 lenombre de personnes sans accès àl’eau potable. Chaque multinatio-nale du secteur de l’eau pourraitégalement exposer comment ellemène la lutte pour l’eau pour tous,quels résultats elle a atteint dans cettebataille de l’eau et quelles leçons elletire de son expérience. Une premièreconfrontation des rapports nationaux,des rapports multinationaux et desrapports des ONG et syndicats pour-rait avoir lieu vers 2005. On verraalors si des progrès substantiels ontété accomplis ou si de plus grandsefforts s’avèrent nécessaires.

D’autre part, il conviendrait defaire appel à la solidarité interna-tionale afin d’apporter une aide plusimportante à tous ceux qui sont en-core privés d’eau potable. À cettefin, il faudra accroître les moyens fi-nanciers destinés à l’approvision-nement en eau dans le cadre desactions de coopération au déve-loppement et promouvoir des pro-grammes de solidarité entre usagersdes pays industrialisés et usagersdes pays en développement.

Un premier pas consisterait àidentifier et évaluer l’aide attribuéeà l’approvisionnement en eau et à

l’assainissement des populations lesplus déshéritées dans les programmesd’aide bilatérale et multilatérale, puisà fixer une proportion d’aide com-patible avec la priorité donnée àl’eau potable dans l’aide internatio-nale. Sans un surcroît de réalisme etde solidarité, l’accès à l’eau pour tousne progressera pas là où il est le plus

déficient et les objectifs adoptés dansle cadre de la Déclaration du Millé-naire ne seront pas atteints.

● Contact : Henri Smets, membre del’Académie de l’eau et du Conseileuropéen du droit de l’environnement,59 rue Erlanger 75016 Paris, France.Fax : 33 (0)1 47 43 07 15.E-mail : [email protected]

Page 16: éditorial L’eau au Sommet de Johannesburg · D’une part une déclaration sur l’accès à ... Sur le plan de la mobilisation, les pays développés ont un devoir de solidarité

LES INFOS DU PS-EAU

Programme Solidarité Eau

32 rue le Peletier75009 Paristél. : 33 (0)1 53 34 91 20fax : 33 (0)1 53 34 91 21 e-mail : [email protected] : www.pseau.org

La Lettre du pS-Eau n° 40

Responsable de la rédaction : Pierre-Marie Grondin

Coordinateur de publication : Guillaume Aubourg

Ont participé à ce numéro : Guillaume AubourgHuguette BernardiGrégory BulitPatrice BurgerEmmanuel CochonDenis DesillePierre-Marie GrondinChristophe Le JalléPierre LévyVictorien Mbeya NgueukamCaroline SimeantHenri Smets

Photo de couverture :Idrissa Guiro

Conception graphique : Solange Münzer

Mise en page : Hélène Gay

DUMAS Imprimeur42100 Saint-ÉtienneD.L. : juin 2002N° d’imprimeur :

Pôle documentaire sur l’environnementet sur la solidarité internationale

La MNE − Maison de la nature et de l’environnement, située 23 rueGosselet à Lille − héberge deux importants fonds documentairespossédant, en tout, plus de 14 000 documents sur des thèmes liés àl’environnement et à la solidarité internationale : le Centre régionald’information et de documentation (CRID) et le Centre régional dedocumentation tiers-monde (CRDTM).

Le CRDTM (Centre régional de documentation tiers-monde)

Il dispose de plus de 6 000 documents dont 350 vidéos, 180montages diapositives, 20 mallettes pédagogiques, 20 expositions etune centaine de revues. Pour les consulter, il suffit de venir au centreaux horaires d’ouverture. Pour les emprunter, vous avez plusieurssolutions : ● Le CRID et le CRDTM vous proposent une carte communevous permettant d’emprunter les livres et les revues du CRDTM et ladocumentation du CRID. Adhésion à 9,14 euros ● Une carte de lecteuruniquement pour l’emprunt des livres et revues au CRDTM. Adhésion à7,6 euros ● Une carte pour l’ensemble du matériel (livres + revues +matériel pédagogique). Adhésion à 15,24 euros.

Horaires d’ouverture : les mardi, jeudi et vendredi de 14 h à 18 h,le mercredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h, le samedi de 10 h à 12 h.

●● Contact : CRDTM, 23 rue Gosselet 59000 Lille. Tél. : 33 (0)3 20 53 80 14.Fax : 33 (0)3 20 85 08 60. E-mail : [email protected]. Site Internet :http://mnelille.free.fr/crdtm.htm. Membre du Ritimo : www.globenet.org/ritimoPour un accès à une partie des documents pédagogiques :www.globenet.org/ritimo/bases/weboutil.htm

Le CRID (Centre régional d’information et de documentation)

C’est un outil mis à disposition des associations pour les aider dans leurfonctionnement et leur développement. Les associations du réseau MNEpeuvent bénéficier de nombreux services spécifiques : ● une ouverturenon stop du Centre de documentation ● une mise à disposition du fondsdocumentaire du centre ● une diffusion de différents produitsdocumentaires réalisés par le CRID : revues de presse régionale etassociative, bulletin de sommaires de 150 revues, agenda desmanifestations de l’environnement ● quotidiennement, des articles de lapresse régionale concernant les associations leur sont distribués dans leurcasier (si elles possèdent leur adresse au 23 rue Gosselet) ● desrecherches documentaires sur simple demande ● la possibilité de faireacheter certains documents par le Centre de documentation ● la mise àdisposition d’un fonds documentaire spécifique sur le développementassociatif ● une aide au montage de projets pédagogiques ● diversesinformations et renseignements (adresses d’organismes, offres d’emplois).

Contact : Lianes Coopération, 23 rue Gosselet 59000 Lille, France.E-mail : [email protected]

ORGANISMESINFO